Opex 360
La Thaïlande et la Chine relancent leur coopération militaire avec l’exercice aérien « Attaque du Faucon 2022 »
par Laurent Lagneau · 15 août 2022
En juin, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, s’est rendu à Bangkok pour évoquer la situation sécuritaire dans la région Indo-Pacifique avec Prayut Chan-o-cha, le Premier ministre thaïlandais, lequel porte également la casquette de ministre de la Défense. Et les deux responsables ont également discuté de la possibilité de « renforcer l’alliance » entre leurs deux pays.
Depuis 2003, la Thaïlande fait partie de la liste des « alliés majeurs non membre de l’Otan », laquelle réunit également l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, les Philippines et la Corée du Sud. Ce statut, créé à la fin des années 1980 par Washington, favorise les relations avec les forces américaines et permet de faciliter l’acquisition d’équipements militaires auprès des États-Unis.
D’ailleurs, l’état-major thaïlandais mise sur ce statut pour obtenir des chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin… En janvier, il avait été avancé qu’il souhaitait en acquérir entre 8 et 12 unités… Finalement, il a été contraint à réduire ses ambitions à seulement deux exemplaires, le Parlement ne lui ayant octroyé qu’une partie du budget qu’il réclamait pour financer cet éventuel achat… qui pourrait cependant être refusé par l’administration américaine, en raison des relations de plus en plus étroites qu’entretient Bangkok avec Pékin.
En effet, si elle a reçu de nombreux équipements militaires de facture américaine par le passé, la Thaïlande se tourne régulièrement vers la Chine, laquelle lui a fourni des chars Type 69-II et des blindés de Type 85, construits par Norinco. Et, récemment, elle a commandé trois sous-marins S-26T [version export du Yuan 039A] au constructeur naval China Shipbuilding & Offshore International Co [CSOC]. À noter que ce programme traverse des mers agitées étant donné qu’il est fortement critiqué à Bangkok en raison de son coût et qu’il fait face à des difficultés, le motoriste allemand MTU ayant refusé de fournir la propulsion de ces bâtiments.
Quoi qu’il en soit, ce rapprochement entre la Thaïlande et la Chine a pris de l’ampleur à partir de 2014, soit après le coup d’État réussi en mai de cette année-là par le général Prayuth Chan-ocha, alors commandant en chef de l’armée royale thaïlandaise. Si l’Europe et les États-Unis condamnèrent ce putsch, Pékin adopta une attitude prudente, s’abstenant de tout commentaire négatif… Ce qui lui permit d’accroître son influence économique et militaire dans ce pays.
Ainsi, en 2015, les forces thaïlandaises et chinoises donnèrent le coup d’envoi de la première édition de l’exercice aérien « Attaque du Faucon » [ou « Falcon Strike »] sur la base aérienne d’Udon Thani, dans le nord de la Thaïlande.
Après une éclipse de deux ans due à la pandémie de covid-19, ces manoeuvres militaires ont repris, le 14 août, avec une nouveauté côté chinois.
Chinese Air Force (PLAAF) J-10s and KJ-500 at Wing 23, Udorn Royal Thai Air Force Base, Thailand, to prepare for the "Falcon Strike 2022" Joint exercises between the Chinese and Thai Air Forces on August 14-25. pic.twitter.com/SJZiZbyPDc
— World Military News (@Military_News4) August 15, 2022
En effet, l’Armée populaire de libération [APL] y a engagé, pour la première fois, le bombardier tactique Xian JH-7 « Flounder » ainsi qu’au moins six chasseurs J-10C/S et un avion de contrôle et d’alerte avancée KJ-500. Ces appareils se mesureront à cinq JAS-39 « Gripen », trois Alphajet et un Saab 340 AEW de la force aérienne royale thaïlandaise [RTAF].
Le ministère chinois de la Défense a expliqué que cet exercice vise « à renforcer la confiance mutuelle et l’amitié entre les forces aériennes des deux pays » et « à promouvoir le développement continu du partenariat de coopération stratégique » entre la Thaïlande et la Chine.
« Comme la Thaïlande a adopté des méthodes d’entraînement occidentales, ce type d’exercices peuvent aider la Chine à mieux comprendre les performances de l’équipement et les tactiques de l’armement occidental », a commenté un analyste militaire dans les colonnes du Global Times, journal suivant la ligne du Parti communiste chinois [PCC]. En outre, a-t-il continué, la RTAF « a l’occasion de mesurer les changements qu’a connus la composante aérienne de l’APL ces dernières années » et « de nourrir sa réflexion en vue de faire de nouveaux choix pour ses futurs besoins capacitaires ».
Photo : JH-7 – Dmitriy Pichugin – , GFDL 1.2
Opex 360
Le Mali dit qu’il pourrait faire usage de la force en cas de violation de son territoire par l’armée française
par Laurent Lagneau · 17 août 2022
On aurait pu penser que, sitôt le dernier soldat français parti de Gao, la junte malienne allait mettre un terme à ses attaques informationnelles contre la France. Il n’en a rien été. Alors que le retrait de la force Barkhane du Mali venait de s’achever, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a adressé un courrier à présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité des Nations unies afin de réclamer une réunion pour évoquer les « actes d’agression » français.
Dans sa lettre, M. Diop a fait état de « plus de 50 cas délibérés de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises sous différentes formes ». Ce qui n’est pas nouveau : en avril, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, avait porté les mêmes accusations, après la mise en échec d’une tentative d’attaque informationnelle contre Barkhane, qui venait alors de quitter la base opérationnelle avancée de Gossi.
Pour rappel, grâce au survol de cette emprise par un drone Reaper, l’État-major des armées [EMA] avait pu diffuser des images montrant des « soldats de type caucasiens », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, en train d’enterrer des cadavres dans une fosse commune alors que, via les réseaux sociaux, de faux profils commençaient à prétendre que militaires français avaient quitté Gossi en laissant un charnier derrière eux.
#Mali Le lettre soumise @AbdoulayeDiop8 au Conseil de sécurité, avec la vieille ficelle de transport aérien de jihadistes qu’on a vu proliférer en #Syrie et en #Irak de la part du regime et des milices chiites qui profitaient elles même du soutien américain face à l’#EI pic.twitter.com/OKbnzolOoK
— Wassim Nasr (@SimNasr) August 17, 2022
Visiblement, la mise en échec de cette tentative de manipulation fut difficile à avaler pour la junte malienne, qui promit alors une enquête… tout en accusant Barkhane de mener des actions de « subversion » dans le but de ternir l’image des Forces armées maliennes [FAMa]. Dans sa lettre, M. Diop reprend donc exactement les mêmes éléments de langage qu’en avril dernier…
Cependant, il avance d’autres faits, impossibles à vérifier en l’état… quand ils ne sont pas tout bonnement improbables. Ainsi est-ce le cas des allégations concernant l’attaque jihadiste de Tessit [où un quarantaine de soldats maliens ont perdu la vie], le 7 août dernier. Pour rappel, les FAMa affirmèrent, peu après, que les assaillants avaient bénéficié d’un « appui majeur et d’une expertise extérieure ».
Le chef de la diplomatie malienne en a dit davantage… quitte à se risquer à « mouiller » les forces britanniques. « Le 8 août, à 37 km de Tessit, un hélicoptère Chinook a survolé les renforts FAMa de Gao en mouvement vers Tessit, dans la direction opposée de progression. Le Chinook, surpris dans ses activités, a subitement repris de l’altitude. Les recoupements du Poste de commandement interarmées de théâtre [PCIAT] Est auprès des partenaires n’ont pas permis de confirmer l’origine de l’appareil », a-t-il écrit.
Seulement, les forces françaises ne possèdent pas de CH-47D Chinook [et elles le regrettent d’ailleurs…]. Et les seuls qui en disposent au Mali sont les militaires britanniques, pour appuyer leur contingent mis à la disposition des Nations unies. Cela étant, il est vrai aussi que la Royal Air Force a engagé ses appareils au profit de Barkhane.
Plus généralement, M. Diop assure que Bamako dispose de « plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions ».
Quoi qu’il en soit, pour la diplomatie malienne, ces actes qu’elle prête à la France « constituent une agression ». Et d’ajouter : « En cas de persistance dans cette posture qui porte atteinte à la sécurité de notre pays, le gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies ». Pour le moment, Paris n’a pas réagi.
Reste que la propagande anti-française, probablement inspirée par Moscou, fait des émules. Ainsi, les autorités nigériennes ont interdit une manifestation devant être organisée par le mouvement M62 pour demander le départ de Barkhane du pays.
L'Humanité
Quelques leçons à tirer des incendies de forêt en 2022
Le bilan très élevé des destructions provoquées par les feux de forêt cette année est préoccupant. Dès à présent, planter des rangées d’arbres dans les champs sera plus opportun que de replanter à l’identique les massifs forestiers détruits par les flammes. Mais l’aide à l’agroforesterie ne figure pas dans la réforme de la politique agricole commune pour les années 2023 à 2027
Gérard Le PuillS’il est encore trop tôt pour faire le bilan des incendies de forêts en France pour cette année 2022, quelques conclusions peuvent déjà être tirées. Quelles que soient les causes des départs de feux, circonscrire et éteindre les incendies est très difficile quand la végétation est sèche. Cela vaut pour les forêts comme pour les parcours herbeux parsemés de bosquets que les troupeaux de vaches, de brebis et de chèvres sont capables de nettoyer. Mais quand de meutes de loups prennent possession de ces zones, y faire paître des troupeaux devient dangereux et les éleveurs renoncent à y envoyer leurs animaux.
Les forêts sont capables de capter et de stocker beaucoup de carbone tant que les conditions climatiques restent favorables. Mais ce bilan diminue considérablement en cas de sécheresse prolongée, y compris dans les zones préservées des incendies. Publiée en 2016, Une étude de l’Institut National de la Recherche Agronomique et Environnementale (INRAE) montrait «qu’un hectare d’une belle forêt de hêtre telle qu’on en trouve en Lorraine absorbe environ chaque année la quantité de carbone qu’émet une voiture qui roule pendant 40.000 kilomètres».
Quand la sécheresse perturbe la forêt
Ce chiffre montre que la réduction des émissions de gaz à effet de serre dépendra aussi d’un grand nombre de décisions, dont une réduction importante de la circulation automobile. Ce qui n’est pas le cas pour le moment. D’autre part, en cas de sécheresse prolongée, cette étude expliquait ce qui se passe dans une forêt de la manière suivante :
«Pour éviter de se déshydrater, les feuilles ferment leurs stomates, ces pores par lesquels elles transpirent. Mais ce faisant, elles cessent d’absorber du CO2. Elles n‘en continuent pas moins de respirer et donc de produite du CO2. Ainsi, lorsque les pluies font durablement défaut, la fonction de puits de carbone de la forêt est gravement perturbée. Au point que certaines forêts, notamment celles du Nord de l’Europe ou des forêts tropicales, peuvent devenir temporairement des émettrices nettes de CO2, lors d’une sécheresse prolongée. D’autres causes peuvent faire de la forêt une source de gaz à effet de serre. Les assauts d’insectes (surtout herbivores qui s’attaquent au feuillage) réduisent les capacités d’absorption d’une forêt. Quant aux incendies, ils peuvent envoyer dans l’atmosphère en quelques heures, tout le CO2 qu’une forêt a patiemment accumulé au fil des décennies».
En France comme dans beaucoup d’autres pays, la multiplication des incendies favorisés par la sécheresse de cette année 2022 est venue confirmer cette analyse. Du coup, replanter les mêmes forêts avec les mêmes essences ne sera pas la meilleure solution dans bien des cas en cette première moitié du XXIème siècle. Dans un pays comme la France, ce que l’on nomme l’agroforesterie devrait être développé sans attendre sur les terres agricoles. Cela consiste à planter des rangées d’arbres dans les champs cultivés ou semés d’herbe à raison d’une cinquantaine sur chaque hectare, en rangées espacées d’une trentaine de mètres. C’était une pratique courante avec les vergers de pommiers à cidre dans des régions comme la Bretagne et la Normandie dans la première moitié de XXème siècle. Chaque année, la récolte de pommes s’ajoutait à celle de la culture au sol, laquelle pouvait être du blé, de l’orge, des pommes de terre ou de la betterave fourragère destinée à nourrir le bétail.
Les observations de Christian Dupraz, chercheur à l’INRAE
Chercheur à l’INRAE de Montpellier, Christian Dupraz a mené des essais concluants sur les avantages de cette association des arbres et des cultures au sol. Il en tirait les conclusions suivantes dès l’été 2005 dans le numéro 945 du magasine «Chambres d’Agriculture» : «Les arbres agro-forestiers croissent dans des conditions très inhabituelles: forte sollicitation par le vent, ensoleillement maximal, compétition avec les cultures fertilisées. Les enracinements profonds provoqués par la compétition des cultures annuelles d’hiver limitent les stress hydriques estivaux. L’azote récupéré aux cultures améliore le métabolisme(…) Les cultures intercalaires protègent efficacement les arbres agro-forestiers contre les risque de feu, ce qui est un argument non négligeable dans les régions où le risque d’incendie est très fort».
«L’arbre est un intrant, pas un intrus».
Le 18 décembre 2012 à Paris, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture durant le quinquennat Hollande, avait organisé une journée d’étude sur le thème «Agriculture, produisons autrement». Figurant parmi les paysans invités à faire part de leur expérience, Jack Delozzo , expliqua comment il avait commencé à planter sur sa ferme de Noihan dans le Gers , une douzaine d’hectares en agroforesterie sur les 82 que comptait son exploitation en agriculture biologique. Pour illustrer les nombreux avantages de cette pratique il utilisa cette formule : «l’arbre est un intrant, pas un intrus».
Mais planter des arbustes sur un hectare et les protéger des diverses formes de prédation durant leurs premières années de croissance coûte 700€ en moyenne sans rien rapporter avant quelques années si ces arbres sont destinés à produire des fruits ou de l’huile dans le cas des oliviers, des noyers et des noisetiers. Il faudra attendre plus d’un demi-siècle avant de commercialiser ses premières récoltes si on plante du bois d’œuvre. Ajoutons que dix ans après ce colloque, la dernière réforme de la Politique Agricole Commune (PAC), qui sera conduite entre 2023 et 2027, ne prévoit toujours pas d’affecter un seul euro pour développer l’agroforesterie dans le budget annuel de la PAC.
Alors que des aides à l’hectare continuent d’être versées et que la Commission européenne se donne pour objectif de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050, conditionner le versement des aide à l’hectare à chaque ferme à la plantation annuelle de 4% de sa superficie en agroforesterie permettrait de progresser et de suivre au fil des ans les résultats dans différents domaines. En théorie, ce chiffre moyen de 4% par an permettrait d’atteindre 100% de la superficie agricole en 2050, contribuant à atteindre la neutralité carbone en Europe. Un tel rythme permettrait aussi de produire des plants de manière régulière au fil des ans en offrant des débouchés stabilisés aux producteurs spécialisés dans la production de ces mêmes plants.
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Moscou accuse un avion espion britannique d’avoir violé son espace aérien; Londres dément
par Laurent Lagneau · 17 août 2022
Depuis que la Russie a lancé l’invasion de l’Ukraine, le 24 février dernier, l’activité des avions de renseignement de l’Otan [notamment ceux des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France] s’est accentuée en mer Noire, dans la région de la Baltique, en mer de Norvège, voire en mer de Barents, aux abords de la péninsule de Kola, laquelle abrite le quartier général de la flotte russe du Nord.
Si, par le passé, il a assez souvent été fait état d’interceptions considérées comme « dangereuses » et « non professionnelles » d’avions de renseignement américains par les forces aériennes russes, aucun incident de ce genre n’a été rapporté depuis février, malgré une fréquence plus élevée de tels vols aux abords de la Russie. Ce n’est désormais plus le cas.
En effet, le 15 août, le ministère russe de la Défense a accusé un avion de renseignement électronique RC-135 Rivet Joint de la Royal Air Force [RAF] d’avoir violé l’espace aérien de la Russie à la hauteur du cap Sviatoï Nos, situé sur la côte orientale de la péninsule de Kola. Et de préciser que l’appareil britannique a été intercepté par un chasseur MiG-31 « Foxhound », lequel l’a contraint à rebrousser chemin.
Les forces aérospatiales russes « ont pour instruction d’empêcher la violation de la frontière de la Fédération de Russie. […] Toutes les conséquences possibles de cette provocation délibérée incomberont à la partie britannique », a ensuite fait valoir Moscou.
Comme souvent, ce genre d’incident donne lieu à des versions contradictoires. Le ministère britannique de la Défense a nié toute violation de l’espace aérien russe par ce RC-135W Rivet Joint et a dénoncé le comportement du MiG-31 venu l’intercepter.
« Un avion russe MiG-31 s’est rapproché dangereusement d’un avion RC-135W Rivet Joint de la RAF alors qu’il effectuait une opération de routine dans l’espace aérien international au-dessus des mers de Norvège et de Barents le lundi 15 août », a en effet assuré un porte-parole.
« L’avion britannique était en communication avec le contrôle du trafic aérien civil russe et son équipage a opéré de manière sûre et professionnelle », a-t-il précisé.
Selon des sources militaires sollicitées par le quotidien The Times, le MiG-31 russe se serait approché à moins de trente mètres du RC-135W. Quoi qu’il en soit, celui-ci a pu regagner son problème la base de Waddington.
Étant donné l’activité navale russe en mer de Barents [le croiseur nucléaire « Pierre le Grand » est actuellement de sortie et la Flotte du Nord s’apprête à lancer son expédition annuelle dans l’Arctique], l’activité des avions de renseignement américains et britanniques est intense Ce qui n’est pas nouveau : cette pratique remonte aux années 1950.
« Les Américains et les Britanniques survolent la mer de Barents depuis les années 1950, généralement depuis des bases au Royaume-Uni [la Norvège n’autorise pas de tels missions de renseignement depuis son territoire, ndlr]. Il n’y a eu qu’un seul incident », a ainsi rappelé Per Erik Solli, de l’Institut norvégien des affaires internationales, dans les colonnes du Barents Observer.
L’incident en question s’est produit en 1960. Cette année-là, un avion espion américain de type RB-47H fut abattu par un MiG-19, les Soviétiques ayant estimé – à tort, comme cela sera démontré par la suite – qu’il se trouvait dans leur espace aérien.
Photo : RC-135W Rivet Joint – Royal Air Force
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Suisse : Les opposants au F-35 ont collecté assez de signatures pour espérer un vote
par Laurent Lagneau · 17 août 2022
Devant permettre l’achat de 30 à 40 nouveaux avions de combat afin de remplacer les F/A-18 Hornet et les F-5 Tiger II de la force aérienne suisse, le programme Air 2030 avait bien failli passer à la trappe, son financement n’ayant été approuvé que par 50,1% des électeurs lors d’une votation organisée en septembre 2020, à l’initiative du Groupe pour une Suisse sans armée [GSsA]. Et cela alors que les sondages donnaient une confortable avance au camp du « oui ».
Dix mois plus tard, le Conseil fédéral suisse fit part de son intention d’acquérir auprès du constructeur américain Lockheed-Martin 36 chasseurs-bombardiers « furtifs » F-35A Block 4 [une version qui n’est pas encore opérationnelle et dont le développement a pris du retard en plus de générer des surcoûts, ndlr] pour un montant de 5,07 milliards de francs suisses. Et cela, aux dépens du Rafale de Dassault Aviation [donné favori], de l’Eurofighter Typhoon et du F/A-18 Super Hornet de Boeing.
Ce choix étonna plus d’un expert aéronautique… Cela étant, lors de la conférence de presse qu’elle donna à l’époque, la ministre suisse de la Défense, Viola Amherd, fit valoir que le F-35A présentait le « meilleur rapport coût/bénéfice », avec des notes « largement supérieures » à celles obtenues par ses trois concurrents.
Cependant, les opposants à l’achat d’avions de combat ne tardèrent pas à donner de la voix. Et, quelques semaines plus tard, le comité « Allianz gegen den F-35 » [Alliance contre le F-35], réunissant le GsSA et des partis de la gauche suisse, lança une campagne pour obtenir au moins 100’000 signatures afin de déposer une initiative auprès de la Chancellerie fédéral en vue d’organiser un vote sur la commande de ces 36 F-35A.
Pour cela, ce comité mit en ligne un site Internet [stop-f35.ch], pour lequel il ne fallait pas se tromper d’adresse, stopf35.ch renvoyant vers le site swiss-f35.ch, favorable à l’achat de l’aviation américain. Quoi qu’il en soit, un an plus tard, plus de 120’000 signatures ont été collectées, dont 103’000 authentifiées.
« Malgré les conditions de récolte difficiles pendant la pandémie de covid et les interférences de la ministre de la défense Viola Amherd dans le processus depuis le début de la guerre en Ukraine, nous avons récolté les signatures nécessaires en un temps remarquablement court », a fait valoir Pauline Schneider, la secrétaire du GSsA.
Probablement que certaines révélations de la presse ont favorisé cette collecte… comme celles faites en janvier par le magazine Republik, récemment confirmées par la SRF [Schweizer Radio und Fernsehen], document à l’appui, selon lesquelles Paris et Berne négociaient un accord prévoyant, en cas du choix du Rafale, un soutien de la France à la Suisse dans les dossiers relatifs à l’Union européenne ainsi que la cession des recettes fiscales provenant des salaires des travailleurs frontaliers à huit cantons suisses [ce qui aurait rapporté 3,5 milliards de francs suisses en dix ans].
De même que le recent rapport du Contrôle fédéral des finances [CDF] qui a remis en cause le fait que le coût des 36 F-35A serait fixe, contrairement aux assurances données jusqu’alors.
« La notion de prix fixe mentionnée dans la ‘Lettre d’offre et d’acceptance’ [LOA] n’est pas clairement définie. Le CDF ne peut pas dire quel type de contrat à prix fixe a effectivement été conclu, respectivement si cela correspond à un prix forfaitaire selon la conception du droit suisse. D’autres éléments, comme la mention répétée de ‘coûts estimés’, laissent planer le doute quant à un prix fixe au sens de forfaitaire », a ainsi résumé la Tribune de Genève. En tout cas, Armasuisse a été appelée « à compléter son inventaire des risques avec les aspects financiers ».
Quoi qu’il en soit, les opposants au F-35 ont fini par déposer leur initiative, le 16 août. Ce qui, théoriquement, ouvre la voie à une votation, dont le résultat pourrait porter un rude coup à la force aérienne suisse, faute de pouvoir remplacer ses F/A-18 Hornet qui arrivent au bout de leur potentiel.
D’autant plus qu’une telle consultation est de nature à susciter un débat au cours duquel l’avion américain sera passé au crible… D’ailleurs, il a déjà commencé, le conseiller national Pierre-Alain Fridez [socialiste] ayant déjà ouvert les hostilités en publiant un livre, dans lequel il demande si le choix du F-35 est une « erreur grossière ou un scandale d’État ».
Cela étant, il n’est pas certain que cette votation puisse se tenir… En effet, l’offre faite par la partie américaine est valable jusqu’au 31 mars 2023. En clair, les contrats doivent impérativement être signés avant cette date butoir. Faute de quoi, de nouvelles conditions d’achat seront à renégocier. D’où la tentation d’un « passage en force« , sans attendre le résultat d’un vote, qui ne peut pas avoir d’effet rétroactif. Et Mme Amherd a prévenu qu’elle offcialiserait la commande de F-35A dès que le Parlement [ou Assemblée fédérale] l’en aura autorisée.
D’après AGEFI, il n’est pas exclu que l’iniative « Stop F-35 » soit déclarée nulle par l’Assemblée fédérale « pour cause de non applicabilité temporelle ». Ce qui ne serait pas inédit, une décision similaire ayant été prise en… 1955. « Mais invalider une initiative populaire est une décision délicate qui ne doit être prise que dans des cas exceptionnels et avec une argumentation solide », prévient cette agence de presse.
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Les paramilitaires russes ont déjà débarqué à Gao, que la force française Barkhane vient de quitter
par Laurent Lagneau · 17 août 2022
Comme cela fut le cas après le départ de la force Barkhane des bases qu’elle occupait dans le nord du Mali, les paramilitaires russes n’auront pas tarder à investir celle de Gao, qui a officiellement été rendue à l’armée malienne le 15 août.
En effet, c’est ce qu’ont rapporté les casques bleus allemands de la Mission multinationale intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA], selon un rapport du commandement des opérations militaires conjointes de la Bundeswehr, cité par l’hebdomadaire Der Spiegel et l’agence de presse Reuters.
Ainsi, dans un premier temps, les militaires allemands [ainsi que leurs homologues britanniques] ont dit avoir observé deux avions à l’aéroport de Gao, à savoir un Embraer 314 Super Tucano et un L-39C Albatros, dont quatre exemplaires ont été livrés par la Russie à la force aérienne malienne la semaine passée.
Puis, deux heures plus tard, « 20 à 30 personnes en uniformes militaires n’appartenant pas aux forces maliennes ont été vues en train de décharger du matériel d’un avion de transport malien [probablement l’un des deux CASA CN-295 reçus par Bamako, ndlr] », indique le rapport en question. « Il s’agissait très certainement des membres des forces de sécurité russe, le L-39 ayant vraisemblablement été piloté par un Russe, les forces maliennes n’étant pas en mesure de l’utiliser », estime le document.
Le rôle que les paramilitaires russes auront à Gao n’est pas « immédiatement clair », indique le rapport. Mais « avec le déploiement de forces russes et l’arrivée de nouvelles capacités [avions d’attaque au sol] à l’aéroport de Gao, les forces maliennes continuent d’étendre leur zone d’opérations avec le soutien de la Russie vers le nord-est », souligne-t-il.
Étant donné la proximité de la MINUSMA avec les forces maliennes [et les paramilitaires russes] à Gao, le risque d’une attaque informationnelle du même type que celle menée contre Barkhane après la rétrocession de la base de Gossi aux FAMa, en avril, paraît assez faible… Même si on ne peut rien exclure.
Cela étant, les attaques contre la réputation de la France ne sont visiblement pas près de se terminer. Selon Jeune Afrique, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a écrit au Conseil de sécurité des Nations unies, le 16 août, pour demander une réunion d’urgence sur la situation dans son pays et accuser Paris de fournir des renseignements et des armes aux terroristes… L’accusation n’est pas nouvelle : le chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, l’avait proférée lors d’un entretien accordé à l’agence de presse russe Ria Novosti, en octobre 2021.
Quoi qu’il en soit, au Sahel, le format de la force Barkhane va être désormais divisé par deux, avec 2’500 militaires. Pour l’essentiel, son dispositif se concentrera sur le Niger [avec la base aérienne projetée de Niamey], le Tchad et le Burkina Faso, où le détachement de forces spéciales « Sabre » devrait être maintenu.
Photo : L-39C Albatros aux couleurs russes / Archive
Valeurs Actuelles
Plus d’une tonne de cannabis saisie en Île-de-France
« Il s’agit là de la plus importante saisie de résine de cannabis réalisée par la police judiciaire de Limoges. » Le parquet de Bordeaux a ainsi commenté dans un communiqué de presse la saisie de plus d’une tonne de cannabis et l’arrestation de cinq personnes présumées impliquées dans ce trafic en région parisienne, jeudi 11 août, rapporte Le Figaro. Ce jour-là, la police judiciaire de Limoges et l’office anti-stupéfiants (OFAST) procédaient donc à cette saisie et à ces interpellations. L’aboutissement de neuf longs mois d’enquête.
Limoges comme point de départ
En novembre 2021, la police judiciaire (PJ) de Limoges, avec la sûreté de la Haute-Vienne, avait initié une enquête visant un Limougeaud « réputé pour être spécialisé dans le convoyage de produits stupéfiants » et « offrant ses services à différents réseaux », notamment depuis l’Espagne « à destination de clients en région parisienne et dans le nord de la France ». Le parquet de la juridiction interrégionale (JIRS) du tribunal judiciaire de Bordeaux s’était ensuite emparé du dossier, et a remonté toute la filière pour aboutir à cette saisie impressionnante et à ces cinq arrestations, avec, parmi les interpellés, le Limougeaud de départ. Les enquêteurs sont parvenus à identifier le poids lourd réalisant les convois ainsi que son lieu de destination en région parisienne, « où la marchandise était ensuite répartie dans des véhicules de plus petite capacité ». Au total, il s’agit d’une tonne et 47 kilos de cannabis qui a été saisie par les policiers.
Ile de France : les dernières actualités
France24 - World
Climate resilience and a fair energy transition: two major issues for the African continent
Presented by
Issued on: 16/06/2022 - 18:18Modified: 16/06/2022 - 18:19
African Development Bank
Today the African continent faces two significant challenges. It’s the continent that’s the most affected by rising temperatures, and at the same time, 600 million Africans still don’t have access to electricity.
The African Development Bank Group held its Annual Meetings from the 23rd to 27th of May in Accra, Ghana, regarding two major topics: climate resilience and a fair energy transition in Africa. A topical choice from last year’s COP26 in Glasgow, Scotland, and the COP27, next November in Sharm el-Sheikh, Egypt.
The Bank’s governors shared their experiences regarding the challenges of climate change and energy transition their countries face. They also detailed the measures to address the issue’s current situation and solutions.
Africa emits only 3% of greenhouse gases, but:
- Africa is the continent most affected by rising temperatures. A global increase of 2 degrees Celsius could translate into an increase of 3.6 degrees in parts of Africa.
- Rising sea levels are a threat, particularly for coastal countries in West Africa.
- 35 of the 45 countries most vulnerable to climate change are in sub-Saharan Africa.
- From 2020 to 2030, Africa’s climate change needs could amount to $331 billion.
- Africa receives only 3% of total global climate finance flows.
Africa must successfully carry out its energy transition because:
- The continent is home to 20% of the world’s population and accounts for only 6% of global energy demand.
- Six hundred million Africans still do not have access to electricity.
- 600,000 deaths are caused yearly by household air pollution, including poor-quality fuels used for heating and cooking.
- 2-4% of Africa’s GDP is cut yearly due to energy supply problems and recurrent power cuts.
- To meet its aspirations, the continent must double its energy production capacity between 2020 and 2040.
Climate justice
The African Development Bank Group’s 2022 Meetings took place for five days in the Ghanaian capital - and for the first time in person since 2019. Some 3,000 delegates from its 54 African and 27 non-African member states were in attendance. At the event, Nigerian President Akinwumi Adesina emphasized that the Bank will have doubled its climate change budget to $25 billion by 2025. The AfDB, which also stopped financing coal mining last year, is committed to helping reduce greenhouse gas emissions on the continent. Akinwumi Adesina also insisted on climate justice between Northern and African countries. Kenneth Ofori-Atta, Ghana’s Minister of Finance, concluded: “Let’s have the courage to move the climate change program forward and support countries with climate strategies for green and inclusive growth.”
Here are some examples of the initiatives underway for the next edition of the African Development Bank Group’s Annual Meetings, scheduled for May 2023 in Sharm el-Sheikh, Egypt.
AfDB, a pioneering role
The African Development Bank did not wait for the big gathering in Accra to act. Here are three examples of the projects it has undertaken.
On climate resilience: 100 million hectares of degraded land will be rehabilitated along a corridor 8,000 km long and 15 km wide across the African continent. This will remove 250 million tonnes of carbon dioxide and create 10 million green jobs by 2030.
Another priority for the AfDB is the Youth ADAPT programme, with a budget of US$1 million. This is a competition for young entrepreneurs that rewards developing innovative solutions to adapt to climate change and create green jobs. Regarding energy transition, $20 billion has been invested in producing 10,000 megawatts of solar energy, which will benefit 250 million people in the Sahel region, from Senegal to Ethiopia.
Ghana goes solar
On the sidelines of the Annual Meetings, the government of Ghana signed a grant agreement with the African Development Fund and a loan with the Swiss government for a solar photovoltaic mini-grid and net metering project. Net metering is the difference between the energy you produce and do not use but is still used by your supplier and your consumption.
The funding from the Swiss government will be explicitly used to support the development of Ghana’s existing net metering programme and to deploy 12,000 solar photovoltaic systems for SMEs and households. The project, which is expected to cost US$ 85.88 million, will reduce greenhouse gas emissions by 0.779 million tonnes of CO2 per year and create up to 2,865 jobs during the construction phase, 30% of which will be reserved for women and youth.
Nothing but water
By the end of 2024, Mozambique is expected to complete the financing for constructing the Mphanda Nkuwa dam in Tete province, a region that is desperately short of electricity. The turbulent Zambezi River will power the 1,500-megawatt hydroelectric plant. It will be complemented by 1,300 km of high-voltage lines. The cost of the project is USD 4.5 billion. Commissioning is expected in 2031.
The shoes that never wear out
Climate resilience also involves individual and private initiatives. For example, Nigerian, Yewande Adebowale, has set up a company to produce shoes from plastic waste. The brand is called “Salubata”, which means “shoes that never wear out” in Yoruba. Each “Salubata” shoe purchased eliminates over 12.6 kg of CO2 from the environment.
Renewable energy: Africa’s potential in crucial figuresSolar: 10,000 gigawattsHydroelectric: 350 gigawattsWind: 110 gigawattsGeothermal: 15 gigawatts
Learn more about African Development Bank's projects and operations at afdb.org/en
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Mali demands emergency UN meeting over French 'acts of aggression'
Issued on: 17/08/2022 - 22:29
Aline BOTTIN
Georja Calvin-Smith
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Mali calls for an emergency UN Security Council meeting over alleged French “acts of aggression”. Bamako accuses Paris of espionage and supporting jihadists as French troops, who had been in the country on an anti-terror mission, pull out. Also, a week ahead of the tightest general election Angola has faced since 1992, voters are able to cast their ballot from outside the country for the first time. Finally, we discover the "Open" smartphone, which responds to voice commands delivered in dozens of African languages.
French troop withdrawal from Mali prompts fresh security fears for the region
On the ground
France withdraws last soldiers from Mali amid jihadist resurgence
French army leaves Gao base, ending nine-year mission in Mali
Valeurs Actuelles
Des élus de gauche exigent la prise en charge de mineurs non-accompagnés par la préfecture de Lyon
Indignés. Mardi 16 août, des élus de gauche à la métropole de Lyon ont demandé à la préfecture du Rhône la mise à l’abri de mineurs non-accompagnés installés dans un square de la ville, rapporte LyonMag. En effet, les élus Lyon en commun (France insoumise) et Métropole de Lyon en commun ont écrit un courrier adressé à la préfecture du Rhône, au maire de Lyon, l’écologiste Grégory Doucet, ainsi qu’au président de la métropole, Bruno Bernard. Dans cette lettre, ils s’indignent des conditions de vie d’une cinquantaine de migrants mineurs isolés, installés récemment dans le square Gustave Ferrié, dans le quartier lyonnais de la Croix-Rousse.
Orages et chaleur
Les élus insoumis réclament une prise en charge de ces migrants, en grande majorité africains, vivant dans un campement de fortune dans ce square. « Nous saluons les mesures prises par la Préfecture, la Métropole et la Ville de Lyon pour assurer un meilleur accompagnement au long cours de ces enfants. Néanmoins, ces mesures sont toujours insuffisantes et nous comptons sur votre sens des responsabilités conjointes pour mettre en œuvre en urgence des solutions de mise à l’abri des enfants livrés à eux-mêmes durant cette période climatique critique ; l’État pour le respect des conventions internationales, la Métropole pour la protection de l’enfance, et la Ville de Lyon pour la tranquillité publique », écrivent-ils, faisant référence aux épisodes caniculaires, puis de forts orages ayant affecté tout le pays. Ils plaident donc pour une meilleure prise en charge des migrants.
Lyon : les dernières actualités
France24 - World
Prominent Vatican cardinal accused of sexual assault in civil suit in Canada
Issued on: 17/08/2022 - 04:34
NEWS WIRES
Vatican Cardinal Marc Ouellet is the highest-ranking clergyman accused in a court document in Canada made public on Tuesday as part of a class action lawsuit against the Quebec Catholic diocese alleging sexual assault, the plaintiffs' lawyer said.
The lawsuit represents more than 100 people, including minors, who were alleged to have been sexually assaulted by 88 priests and staff working at the Quebec diocese starting in 1940, according to a court document and a news release issued by the Arsenault Dufresne Wee firm which filed the class action.
In the filing in Quebec Superior Court, an anonymous complainant alleges Ouellet inappropriately touched her, including by rubbing her shoulders and back, and made comments that made her feel uncomfortable.
The document states the interactions took place between 2008 and 2010 when Ouellet was archbishop of Quebec and head of the diocese and she was working as a 23-year-old intern. Ouellet faces no criminal charges.
A Vatican spokesman did not immediately respond to a request for comment. Calls to Ouellet's Vatican residence and office late on Tuesday were not answered. A representative for the Quebec diocese declined comment. Reuters could not immediately determine the identity of the cardinal's lawyer.
Ouellet now heads the Vatican's powerful Congregation for Bishops which advises the pope on which priests should be made bishops. He is on many experts’ short lists of candidates to succeed Pope Francis after the pontiff dies or resigns.
One of two resident Canadian cardinals at the Vatican, he accompanied Pope Francis on his trip to Canada last month.
The woman's complaint against Ouellet was filed directly to the Vatican in 2021 and assigned to priest Jacques Servais, a theologian tasked with looking into the matter; the woman said she had yet to learn of any conclusions, the filing said.
The class action was authorised in May to proceed. Arsenault said he expects the number of victims in the class action will grow after the filing on Tuesday.
(REUTERS)
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Former pope Benedict named in report over Church's handling of child sex abuse in Germany
Canada says pope's apology for abuses at Catholic residential schools not enough
After show of penance, French Catholic Church to announce child abuse response
L'Humanité
Rendez-vous. Les points de vente directe et solidaire
Paris. La vente coorganisée par le PCF et le Modef aura lieu dès 8 heures, place de la Bastille.
Hauts-de-Seine. Rendez-vous à Bagneux (9 h 30, centre culturel Jacques-Prévert ; 17 heures, métro Lucie-Aubrac).
Val-de-Marne. Les ventes sont prévues dans plusieurs villes : à Alfortville (10 heures et 17 heures, 1, square Véron), à Bonneuil (10 heures, pharmacie du centre-ville, République et Oradour ; 12 heures, mairie), à Champigny (12 h 30, 14, rue Guittard ; 14 heures, Bois-l’Abbé ; 16 heures, Mordacs ; 18 heures, gare des Boullereaux), à Créteil (10 heures, 11, rue du Général-Sarrail), à Fontenay-sous-Bois (10 heures, 30, avenue Victor-Hugo), à Gentilly (10 heures, gymnase Carmen-Leroux ; 16 heures, mairie), à Ivry (9 heures, mairie), au Plessis-Trévise (17 heures, 5, avenue Ardoin), à Limeil-Brévannes (10 heures, 53 bis, rue Henri-Barbusse), à Villejuif (9 h 30, mairie ; 18 heures, quartier Auguste-Delaune), à Vitry-sur-Seine (11 h 45, mairie ; 14 heures, place de l’Église ; 18 heures, gare centrale). Le 24 août, ce sera au tour du PCF de Seine-Saint-Denis, en partenariat avec Kelbongoo, d’organiser une vente solidaire. Notamment à Aubervilliers (17 h 30, la Maladrerie), à Aulnay-sous-Bois (11 heures, 25, rue Jacques-Duclos), à Bagnolet (10 h 30, avenue Édouard-Vaillant ; 11 heures et 16 h 30, 110, rue Sadi-Carnot), à Bobigny (11 heures, 160, avenue Jean-Jaurès), à Drancy (17 heures, école Joliot-Curie et Picasso), à Épinay (18 heures, 39, avenue de la Marne), au Blanc-Mesnil (18 heures, rue Claude-Terrasse), à Montreuil (17 heures, Croix-de-Chavaux, le Morillon, la Noue, Bel-Air, la Boissière), à Noisy-le-Sec (17 heures, 27, rue Henri-Barbusse), à Pantin (17 heures, avenue Jean-Lolive), à Pierrefitte-sur-Seine (10 heures, mairie), à Saint-Denis (18 heures, place Jean-Jaurès, place du 8-Mai et pont de Soissons).
fruits et légumes alimentationhausse des prix BBC
Ukraine: Preparing for the worst as situation at nuclear plant ‘approaches critical’
By James WaterhouseBBC News, Zaporizhzhia
It is relatively unusual in Ukraine for a government official to invite you on a short-notice trip.
It turns out it is more common for that invitation to come with very little detail.
The main reason for that is security - it is not exactly wise to publicise when a minister is going to be somewhere, especially when you are being invaded by another country.
We decided to accept, and soon found ourselves at an airfield near Kyiv, where we and other journalists were led onto a helicopter.
By this point we knew our destination was the city of Zaporizhzhia, and the subject was the growing danger from the region's nuclear power plant further south.
Within 30 seconds of the journey starting, I realised why we were offered anti-nausea tablets before taking off.
To stay undetected, the pilot keeps the helicopter around 10 metres off the ground, occasionally hurdling over electric powerlines.
There are endless fields of sunflowers. Some are in full bloom, some are wilting, past their best. Regardless, the harvest is fast approaching.
Then there is the dense woodland - thousands upon thousands of towering trees which come so close to touching the skids of the chopper.
You are left under no illusion of Ukraine's vast and rich landscape.
After landing in Zaporizhzhia, you are struck by two things: the more industrious skyline in comparison to Kyiv, as well as the humidity.
We end up at a supermarket car park where emergency workers are dressed in yellow hazmat suits. They are practising cleaning drills in the event of a radioactive contamination.
They are watched by senior officials, who are keen to see how ready the region would be in the event of a worst-case scenario.
"Of course we are concerned," Ukraine's Energy Minister Herman Halushchenko tells me. "The situation changed dramatically when the Russians started shelling the area on 5 August."
Ukraine says the situation at the plant is "approaching critical".
Russian forces have occupied the site, Europe's biggest, since early March.
They have been urged to hand control back because of the dangers, and some staff there have told the BBC they're "being kept at gunpoint".
For the past two weeks there's been heavy shelling on and around the plant, with the sides blaming each other.
Nato is the latest international organisation to call for United Nations inspectors to be let into the Zaporizhzhia power plant, claiming its seizure posed a serious threat to Ukraine and neighbouring countries.
Officials say the plant could be cut off from power as Moscow tries to redirect electricity to Crimea, which it annexed eight years ago.
"It is impossible to ensure the safety of the nuclear power plant while the Russian occupying forces are there," says Denys Monastyrskyy, Ukraine's interior minister.
"It is the key concern that we all should understand," he adds.
The car park is also a place where Ukrainians who manage to make it out of Russian-occupied territories first arrive.
There are queues of cars with people and full suitcases.
Sitting in the shade we meet Olena, who has just made it out of the city of Enerhodar, where the nuclear plant is located.
"It's scary, very scary, there is shelling all the time," she says while bouncing her toddler on her knee.
"There have been many more explosions and it became too dangerous to stay there.
"I didn't want to leave home, but I had no choice."
This car park represents Ukraine controlling what it can.
Unable to force the Russians from Europe's biggest nuclear power plant, the country is instead trying to prepare for the worst, if it happens.
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US pharmacy chains ordered to pay $650m in Ohio opioids suit
By Bernd Debusmann JrBBC News, Washington
A federal judge has ruled that America's three largest pharmacy chains must pay $650.5m (£539.8m) for helping fuel a painkiller crisis in two Ohio counties.
In November, a federal court found Walgreens Boots Alliance, CVS and Walmart helped create an oversupply of addictive opioid pills.
The money will be used to help combat the impact of the crisis in Lake and Trumbull counties.
The companies plan to appeal.
Millions of people in the US have become addicted to opiate-based painkillers such as fentanyl and OxyContin over the last 20 years.
Nearly half a million deaths were attributed to painkiller overdoses between 1999 and 2019.
In court, attorneys for Lake and Trumbull counties - both near Cleveland - put the total financial cost of the crisis at $3.3 billion.
Both counties, like other other jurisdictions across the US, have argued that the crisis has put an enormous strain on local resources, social programmes and legal systems.
A failure to ensure that prescriptions were valid, their attorneys have argued, created a public nuisance as vast quantities of pills flooded their communities.
Between 2012 and 2016, more than 80 million painkillers were reportedly distributed in Trumbull County - about 400 pills per resident.
In Lake County, the figure stood at 61 million pills over the same time frame.
A US district judge ruled that Lake County will receive $306m over 15 years, while Trumbull County will receive $344m.
In the short-term, the three companies have been ordered to pay about $87m to cover the first two years of the plan.
The ruling was quickly praised by officials from both counties.
Lake County Commissioner John Hamercheck, for example, said that the ruling "marks the start of a new day in our fight to end the opioid crisis".
The three companies have repeatedly denied the allegations and claimed they attempted to prevent painkillers from being diverted towards illicit use. Additionally, they argued that it was doctors - rather than pharmacies - that ultimately determined how many pills were prescribed and to whom.
When contacted by the BBC, all three companies said they will appeal the ruling.
"We never manufactured or marketed opioids nor did we distribute them to the 'pill mills' and internet pharmacies that fuelled this crisis," Walgreens said in a statement.
"The plaintiffs' attempt to resolve the opioid crisis with an unprecedented expansion of public nuisance law is misguided and unsustainable," the statement added.
More than 3,000 lawsuits have been filed against opioid manufacturers and pharmacies in the hopes of recouping the costs spent combating the crisis.
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New York Times - World
Así fue como los manifestantes derrocaron al presidente Rajapaksa en Sri Lanka
Un ejército de monjas, granjeros y profesionales de clase media sintieron el deber de salvar a su nación que estaba virtualmente en bancarrota. Pero su lucha aún no ha terminado.
Los manifestantes celebraban el mes pasado en Colombo, Sri Lanka, tras la renuncia del presidente Gotabaya Rajapaksa.Credit...
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Por Mujib Mashal y Emily Schmall
Photographs by Atul Loke
COLOMBO, Sri Lanka — El presidente estaba acorralado, de espaldas al mar.
Dentro de la mansión colonial tenuemente iluminada, que recuerda como inquietantemente solitaria, Gotabaya Rajapaksa observó desde una improvisada sala de operaciones cómo las protestas que duraron meses y exigían su destitución como líder de Sri Lanka llegaban hasta su puerta.
Rajapaksa, un exjefe de defensa que fue acusado de abusos generalizados durante las tres décadas de guerra civil que vivió la nación del sur de Asia, había adoptado un inusual enfoque de no intervención hacia las manifestaciones. Parecía querer proyectar el mensaje de que podía tolerar la disidencia.
Pero el movimiento compuesto en su mayoría por personas de la clase media (abogados, maestros, enfermeras y taxistas indignados contra una élite política que había llevado al país a la bancarrota) no fue una protesta rutinaria. Siguió creciendo.
Y ahora, en la mañana del 9 de julio, miles de manifestantes se concentraban frente a la residencia presidencial junto al mar, mientras otros cientos de miles inundaban Colombo, la capital. Dos puertas de hierro forjado y tres barricadas, todas fuertemente custodiadas, se interponían entre los manifestantes y el último miembro de la dinastía política Rajapaksa.
Mientras los manifestantes marchaban hacia la mansión, llovieron gases lacrimógenos que desorientaron a Dulini Sumanasekara, de 17 años, que había acampado durante tres meses con sus padres, una maestra de preescolar y un vendedor de seguros, y otros manifestantes a lo largo del pintoresco sector llamado Galle Face en Colombo. Después de regresar al campamento para recibir primeros auxilios, ella y su familia se reincorporaron a la protesta.
“Estábamos más decididos que nunca a asegurarnos de que Gotabaya se fuera ese mismo día”, dijo.
A primera hora de la tarde, la mansión había sido tomada y Rajapaksa se había fugado por una puerta trasera, navegando en las aguas de Colombo y finalmente huyendo del país. Los manifestantes controlaban las calles y las sedes del poder: nadaban en la piscina del presidente, descansaban en su cama y freían bocadillos en su cocina.
Las entrevistas con cuatro decenas de funcionarios del gobierno, simpatizantes del partido gobernante, líderes de la oposición, diplomáticos, activistas y manifestantes esbozan una imagen de un movimiento cívico sin precedentes que abrumó a un líder que había aplastado a un ejército rebelde pero que no estaba preparado para abordar el desastre económico del país y que se mostró lento al momento de entender los cambios en su base de simpatizantes cuando se levantaron contra él.
Tres años después de ganar las elecciones con holgura, y solo dos años después de que el partido de su familia obtuviera una enorme mayoría de dos tercios en el Parlamento, Rajapaksa se sintió profundamente resentido. Y el efecto de los años de prerrogativas, corrupción y mala gestión de su familia, empeoraron la situación del país debido al caos en el orden económico global por la covid y la guerra en Ucrania.
El auge
Antes de su improbable ascenso al cargo más alto del país en 2019, Gotabaya Rajapaksa había sido la mano derecha de su hermano mayor quien estableció a la familia como una poderosa dinastía.
Mahinda Rajapaksa se convirtió en presidente en 2005 con la promesa de poner fin a la guerra civil. Ese conflicto se originó por la discriminación sistemática contra la minoría tamil por parte de la mayoría de la población que está conformada por budistas cingaleses, quienes apoyan a los Rajapaksas.
Gotabaya evitó la política y tuvo una carrera en el ejército, retirándose temprano como teniente coronel a fines de la década de 1990. Completó una licenciatura en tecnología de la información en Colombo y luego siguió a la familia de su esposa a Estados Unidos, donde trabajó en el departamento de tecnologías de la información en la Facultad de Derecho de Loyola en Los Ángeles.
Después de convertirse en presidente, Mahinda puso al teniente coronel retirado a cargo de sus generales y la estrategia de guerra.
Como secretario de Defensa, Gotabaya fue despiadado y astuto, exigiendo nada menos que la “rendición incondicional” de los insurgentes tamiles. La Organización de Naciones Unidas estima que unos 40.000 civiles tamiles fueron asesinados solo en los últimos meses de la guerra civil. Miles de personas más desaparecieron, y aún no se ha cuantificado su número. Gotabaya Rajapaksa ha negado las acusaciones de irregularidades.
El impulso de los Rajapaksas para aplastar la insurgencia llegó con la promesa de que vendría la prosperidad económica.
Shirani de Silva regresó a su Sri Lanka natal desde Chipre en 2006, un año después del primer mandato de Mahinda Rajapaksa. En 2009, la insurgencia terminó y la isla volvió a estar abierta al turismo.
De Silva usó sus ahorros para construir una casa de huéspedes y se casó con un ciudadano de Sri Lanka que regresó al país, luego de trabajar en Europa, para abrir un restaurante y una tienda de alimentos naturales.
Cuando nació su hijo, Stefan, en 2011, ambos negocios prosperaban. “Pensé que tendría una muy buena vida”, dijo De Silva.
La fortuna de la dinastía política creció junto con la del país. En los años posteriores a la guerra, el crecimiento económico fue rápido y los Rajapaksas se dedicaron a la construcción, de manera expansiva. Aprovechando la paz reciente, pidieron prestadas sumas enormes, incluso de China, para construir autopistas, un estadio, un puerto y un aeropuerto.
Además de ser secretario de Defensa, Gotabaya Rajapaksa fue puesto a cargo del desarrollo urbano, aportando precisión castrense y personal militar a los esfuerzos para embellecer Colombo y mejorar los ayuntamientos de todo el país.
Con el paso del tiempo, la mano dura y los objetivos dinásticos de los Rajapaksas caerían en desgracia. En 2015, Mahinda Rajapaksa fue derrotado en su intento de gobernar por un tercer mandato. Pero a medida que la coalición gobernante se sumió en el caos y las disputas, los Rajapaksas comenzaron lentamente su regreso a la vida pública.
Una facción del partido de Rajapaksas apoyó a Gotabaya como un tecnócrata que podía limpiar el caos político. Tenía reputación de alguien que actuaba y no de alguien que hacía política. Prefería las camisas de manga corta y los jeans a las túnicas blancas y los chales color granate de sus hermanos. Los poderosos monjes budistas lo vieron como alguien dedicado a la causa de la mayoría étnica.
Rajapaksa pasaba la mayor parte del tiempo en su casa en Colombo. Viajar al extranjero implicaba correr el riesgo de un posible enjuiciamiento. Durante una visita a su antigua casa en California, los abogados lo localizaron en el estacionamiento de un Trader Joe’s y le entregaron la notificación de una demanda entablada por una persona que alegaba haber sufrido torturas.
En última instancia, fue una grave falla de seguridad sucedida el domingo de Pascua de 2019 lo que ayudó a que los Rajapaksas regresaran al poder. Unos atacantes suicidas entraron a iglesias y hoteles donde mataron a más de 250 personas. Las advertencias de los servicios de inteligencia se habían perdido en medio de las luchas internas del gobierno.
El país estaba aterrorizado; el turismo se paralizó. A los empresarios como De Silva les preocupaba perderlo todo.
Desesperados por la necesidad de que se restableciera la seguridad, De Silva y su esposo formaron parte de los 6,9 millones de habitantes de Sri Lanka que votaron por Gotabaya Rajapaksa y le dieron una victoria abrumadora.
La caída
Sin embargo, la luna de miel en el poder sería breve.
A los pocos meses llegó la pandemia, a la que Rajapaksa respondió con una estrategia familiar: desplegó al ejército para implementar los cierres de las localidades y, eventualmente, las campañas de vacunación. Pero no estaba preparado para el impacto de una economía que desde la independencia había operado con déficits que se habían profundizado por el endeudamiento imprudente de Mahinda Rajapaksa.
En un año, alrededor de 10.000 millones de dólares desaparecieron de la economía cuando el turismo se agotó y las remesas disminuyeron. En septiembre de 2020, algunos funcionarios del banco central de Sri Lanka sugirieron que el gobierno se acercara al Fondo Monetario Internacional en busca de ayuda.
El gobierno “no escuchó nuestras recomendaciones”, dijo Nandalal Weerasinghe, ahora gobernador del banco, quien era vicegobernador en ese momento.
El gabinete del presidente estaba dividido, con funcionarios del partido insistiendo en que el país podría evitar un rescate y las condiciones que conlleva, mientras que Rajapaksa no podía decidir.
Incluso cuando la crisis económica se profundizó, el enfoque del presidente a menudo se centraba en otros aspectos. En abril de 2021, de repente declaró la prohibición de los fertilizantes químicos. Su esperanza, dijeron sus asesores, era convertir a Sri Lanka en “el jardín orgánico del mundo”.
Los agricultores, que carecían de fertilizantes orgánicos, vieron cómo el rendimiento de sus cosechas se desplomaba. Y surgió una ruptura en la familia: Gotabaya resistió los intentos de su hermano Mahinda, quien ahora era primer ministro, de cambiar de opinión sobre la prohibición de los fertilizantes. El regreso de Mahinda, después de haber ayudado a llevar al partido a una gran victoria electoral, había debilitado el control mediante la creación de dos centros de poder. Eventualmente, el gabinete contaría con cinco miembros de la familia Rajapaksa.
Para la primavera de 2022, la gente hacía largas filas para obtener combustible, los supermercados se estaban quedando sin alimentos importados y el suministro de gas para cocinar estaba casi agotado a medida que las reservas de divisas del gobierno se reducían casi a cero.
El país estaba en caída libre. Y la única persona que podía hacer algo al respecto estaba a la deriva. En las reuniones, el presidente a menudo se distraía, revisando los informes de inteligencia en su teléfono, según los funcionarios que estaban presentes. Para varios de sus amigos cercanos, se había convertido en un prisionero de su propia familia.
Las manifestaciones
Pronto, pequeñas protestas que pedían la renuncia de los miembros de la familia Rajapaksa comenzaron a surgir en todo el país. Eventualmente, el sector Galle Face en Colombo se convirtió en un punto focal.
Dulini Sumanasekara, la joven de 17 años que comenzó a acampar allí con su familia en abril, alternaba entre el servicio voluntario en la cocina del campamento y las clases en línea en casa.
Aunque quería estudiar medicina, Dulini, como todos los estudiantes en Sri Lanka, se había mantenido fuera del aula, primero por la covid y luego por una política gubernamental que les pedía a los alumnos que recibieran clases por internet con el fin de ahorrar costos de combustible.
La crisis también había afectado a su madre, Dhammika Muthukumarana, quien perdió su trabajo en un preescolar privado. La familia luchó para conseguir y pagar artículos esenciales como leche en polvo y granos.
A pesar de la frustración, el sentido del deber cívico impulsó a Muthukumarana y a su esposo, Dhaminda Sumanasekara, a mudarse con sus hijas al campamento de tiendas de campaña de Galle Face.
“Podíamos sentirlo en nuestros huesos”, dijo. “Era hora de defender a nuestra gente y nuestro país contra las mentiras y la corrupción”.
A medida que escaseaba el combustible, Mangla Srinath, un taxista de 31 años, guardaba 20 litros de combustible en su baño, los extraía de su tanque después de llenarlo.
Su esposa, Wasana, tenía cáncer de mama. Quería asegurarse de tener suficiente combustible para los traslados de emergencia al hospital.
“Una vez a la semana, íbamos a la protesta por la noche”, dijo Srinath. “A veces, íbamos de camino al hospital”.
El lugar de la protesta se había convertido en un espacio cívico, una zona segura para la diversidad religiosa, étnica y sexual del país. Algunos lo vieron como el comienzo largamente postergado de una conversación sobre la reconciliación, después del triunfalismo de posguerra proyectado por la población budista que apoya a la familia Rajapaksa.
“Ahora la gente habla abiertamente sobre la igualdad”, dijo Weerasingham Velusamy, una manifestante y activista tamil que trabaja como consultora de igualdad de género. “La gente habla de justicia para los desaparecidos”.
Durante una ceremonia de conmemoración de las brutales masacres perpetradas contra los tamiles en 1983, Saku Richardson, música y abuela, se apoyó en su bicicleta, sosteniendo un cartel amarillo escrito a mano que simplemente decía “Lo siento”.
“Durante 30 años, no hicimos nada”, dijo. “No protestamos”.
Richardson, que proviene de una familia mixta de cingaleses y tamiles, dijo que sus amigos se habían dado cuenta de que los problemas del país eran el resultado de la impunidad y los privilegios de los líderes militares y políticos después de la brutal guerra.
“Sienten que esa es la maldición”, dijo. “Que esto es karma”.
El enfrentamiento
Durante la noche del 8 de julio, el ambiente en la mansión presidencial era frenético. Los legisladores entraban y salían. Según los reportes de inteligencia, el presidente —quien no se sentó a cenar fideos de arroz y curry hasta cerca de la medianoche— esperaba que se reuniera una multitud de 10.000 manifestantes a la mañana siguiente.
Dos meses antes, el movimiento para expulsarlo del poder se había intensificado considerablemente. Mahinda Rajapaksa renunció como primer ministro, pero al salir, sus partidarios marcharon hacia el campamento de protesta, generando enfrentamientos violentos que se convirtieron en una noche de anarquía en la que las casas de decenas de legisladores de su partido fueron incendiadas como represalia.
El presidente, Gotabaya, había recibido información de que los partidarios de su hermano estaban generando problemas, pero no pudo detenerlos, según afirman los funcionarios que lo acompañaban. Temprano en la noche, casi había perdido la voz de tanto gritar por teléfono, dijeron los funcionarios. Para los que estaban en la sala, sus llamadas desesperadas a la cadena de mando dejaron en claro que estaba perdiendo el control.
En las semanas siguientes, Rajapaksa trató de proyectar la expulsión de los miembros de su familia del gobierno como un nuevo comienzo, pero los manifestantes no se apaciguaron.
En la mañana del 9 de julio, era evidente que el número de manifestantes era mucho mayor de lo esperado.
Justo antes del mediodía, mientras los manifestantes avanzaban hacia la mansión, treparon por encima de la primera barricada, en lo que luego fue calificado como una acción espontánea. La barrera fue derribada rápidamente por la aglomeración de personas que empujaban, a pesar de las ráfagas de gases lacrimógenos. Luego de que derribaron dos barricadas más, algunos manifestantes llegaron hasta la primera de las dos puertas de la mansión y la abrieron.
Cuando la multitud accedió a la segunda puerta, la última barrera física entre ellos y el presidente, se escuchó el sonido de disparos. Dos personas cayeron heridas. Las fuerzas de seguridad acorralaron a los manifestantes con porras.
En el interior de la residencia estaba claro que el presidente se estaba quedando sin tiempo. Los generales le dijeron que era hora de irse.
Más tarde surgieron imágenes de video en las redes sociales de hombres cargando maletas en un barco de la marina. El mandatario fue conducido a través de una puerta trasera a la base naval ubicada detrás de la mansión. Desde allí, se embarcaría en las aguas de Colombo.
Mientras escapaba, los manifestantes encendieron un camión del ejército y lo embistieron contra la segunda puerta. Incapaces de mantener el control, las fuerzas de seguridad cedieron.
Cientos de personas inundaron el complejo, vitoreando y cantando mientras llenaban el gran salón de baile, subían la escalera de caracol y ocupaban la habitación del presidente.
Entre ellos estaba Muthukumarana, quien sintió un poco de envidia al admirar el costoso guardarropa de la esposa del presidente. Ese sentimiento rápidamente se convirtió en ira. “Nos dimos cuenta de cuánto habíamos sufrido para mantener sus hábitos”, dijo.
Srinath, el taxista, recogió a su esposa en su moto y fue a la mansión.
“Un tipo del ejército me dijo: ‘No te preocupes, cuidaremos tu moto’”, explicó.
La pareja posó para una selfi en la escalera, Wasana aún estaba usando su casco.
Horas después de la irrupción, los manifestantes hicieron correr la voz de que la mansión estaba abierta al público. Las familias esperaban en una fila que daba la vuelta a la cuadra para ingresar a lo que, en efecto, se había convertido en un museo gratuito. Cuando entraban se dedicaban a mirar las pinturas y los candelabros, nadaban en la piscina, se sentaban en una larga mesa de comedor y hacían picnics en el jardín.
El orden no siempre prevaleció: al caer la noche, una multitud había incendiado la casa privada del primer ministro Ranil Wickremesinghe, y la policía dijo que estaba evaluando los daños en varios edificios que fueron ocupados por los manifestantes.
En los días y semanas que siguieron, quedó claro que la victoria de los manifestantes solo fue parcial.
Gotabaya Rajapaksa finalmente huyó del país en un avión militar, primero a las Maldivas y luego a Singapur. Pero eso no trajo un nuevo comienzo: el hombre que lo remplazó, Wickremesinghe, es visto como un protector de los intereses de la familia Rajapaksa. Inmediatamente declaró un estado de emergencia y le ordenó a la policía que detuviera a varios organizadores de la protesta. Wickremesinghe se enfrenta a la desconfianza ya que el país necesita promulgar reformas económicas difíciles.
Mientras el Parlamento votaba para confirmarlo como presidente, tres miembros de la familia Rajapaksa, Mahinda y Chamal, y el hijo de Mahinda, Namal, estaban allí para emitir sus votos, como si nada hubiera pasado.
“La banda sigue tocando mientras el barco se está hundiendo”, dijo Srinath, el taxista.
Skandha Gunasekara y Shahaen Vishak colaboraron en este reportaje.
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Le Figaro
Intempéries : trois morts et douze blessés, les orages persistent dans le Sud-Est
LE POINT SUR LA SITUATION - Les violents orages et précipitations ont entraîné d'importants dégâts en France, notamment en Corse où une vingtaine d'interventions de secours sont en cours.
Le bilan humain est déjà lourd en Corse à cause des orages et des abondantes précipitations qui s'abattent sur la France depuis mardi soir. D'importantes inondations et d'autres dégâts ont été constatés dans le Sud-Est et en région PACA. Le Figaro fait le point sur les violentes intempéries.
Corse : le bilan s'alourdit à trois morts et au moins 10 blessés
Trois personnes sont mortes à la suite des intempéries en Corse, dont une adolescente de 13 ans et une femme de 72 ans, et au moins 10 personnes ont été blessées, dont une en urgence absolue, a indiqué la préfecture de Corse-du-Sud dans un bilan provisoire. La jeune fille de 13 ans est décédée suite à la chute d'un arbre sur son bungalow au camping Le Sagone, un établissement quatre étoiles de la commune de Sagone. La femme de 72 ans est elle décédée sur la plage du Liamone à Coggia, après la chute du toit d'une paillotte sur son véhicule, a précisé la préfecture.
De nombreuses interventions ont également eu lieu en mer, notamment à Piana, Coggia, Cargèse et sur la plage ajaccienne du Ricanto, a également signalé la préfecture. La Corse a été placée jeudi matin et jusqu'à 11h00 en vigilance orange par Météo France, qui annonce de «forts orages sur la côte ouest en cours avec de très fortes rafales». «Une rafale exceptionnelle à 224 km/h vient d'être mesurée à la station de Marignana (NDLR : à une trentaine de kilomètres de Sagone) sur une partie exposée de la côte ouest» de l'île, avait annoncé Météo France sur son compte Twitter à 08h30.
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Coupure d'électricité en Auvergne-Rhône-Alpes
Après des pluies diluviennes en Auvergne-Rhône-Alpes mercredi après-midi, «1000 foyers sont encore à réalimenter ce jeudi matin», indique Enedis au Figaro. Le gestionnaire d'électricité poursuit qu'au «plus fort de l'épisode orageux, un peu plus de 10.000 clients étaient impactés essentiellement dans les départements de l'Ain et de la Loire».
Des techniciens sont actuellement à l'œuvre pour rétablir l'électricité au plus vite sur les zones touchées. L'électricité devrait être rétablie dans la matinée «pour la majeure partie» des foyers «et d'ici la fin de journée pour les derniers clients à réalimenter». En Corse, 45.000 clients ont été privés de courant dans toute l'île, a annoncé EDF Corse.
Dégâts et perte de récolte
Les orages ont fait des dégâts dans le nord du Gers où les récoltes, déjà touchées par de fortes grêles en juin, ont de nouveau été endommagées dans la nuit de mardi à mercredi. «J'éprouve de la colère, de la frustration, parce qu'on est à 15 jours des récoltes», déplore Philippe Larrey, agriculteur à Montréal-du-Gers.
«Sur des parcelles de vignes, j'ai perdu 100% de la récolte. On ne les vendangera pas, et le bois est tellement meurtri que la prochaine récolte est déjà compromise», poursuit-il. Les pompiers du Gers ont dû intervenir plus de 150 fois, quatre patients d'une maison de retraite de Condom ont dû être évacués, le bâtiment ayant été endommagé.
Sur les côtes normandes et le Pas-de-Calais, après de fortes pluies qui se sont tassées en fin d'après-midi, une quarantaine de maisons ont été inondées, notamment dans les communes voisines de Montreuil-sur-Mer et Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Un supermarché a été évacué à La Gorgue (Nord). Il n'y a pas eu de blessés ni de dégâts exceptionnels, selon les pompiers.
Le sud de la France sous les eaux
Le Gard et l'Hérault ont connu mercredi après-midi d'intenses épisodes d'orages. La vague orageuse qui a débuté en début d'après-midi a persisté sur les reliefs ainsi qu'en mer avant de toucher le Var et les Bouches-du-Rhône. Toujours selon la Chaîne Météo, l'équivalent de trois semaines de pluie est tombé localement en deux heures, et même un mois de précipitations à Saint-Sauveur-Camprieu (Gard).
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L'Hérault a été touché une seconde fois dans la soirée. La ligne orageuse s'est décalée vers Nîmes puis Arles, plus à l'est, mais sans causer de perturbations marquantes. Vers 21h30, les pompiers du Gard ont assuré à l'AFP que l'orage était «passé» et qu'aucun dégât notable n'avait été signalé. Les pompiers du Vaucluse, quant à eux, recevaient en soirée beaucoup d'appels du secteur de Cavaillon, «pour des chutes d'arbres et des infiltrations d'eau dans les maisons». Le déluge a aussi touché le Languedoc, selon plusieurs vidéos publiées sur Twitter.
Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, les habitants ont constaté des trombes d'eau mercredi soir. Des éclairs ont zébré le ciel et la pluie est tombée de manière soutenue vers 21h30, ainsi que dans d'autres parties du département, «mais pas d'interventions particulière ou notable», ont indiqué les sapeurs-pompiers à l'AFP. Le maire de Marseille, Benoît Payan, a averti sur Twitter que «l'orage est très violent» et invité ses administrés à être «très prudents». Des images publiées par des internautes montrent des torrents d'eau frappant la cité phocéenne. Des inondations ont été signalées autour du port.
Orages encore ce jeudi
L'instabilité de la météo persiste ce jeudi à cause d'une goutte froide, note La Chaîne Météo * c'est-à-dire une dépression associée à de l'air froid en haute altitude, qui circule lentement sur la région PACA et la Corse ainsi qu'au Pays basque, s'évacuant lentement vers l'Italie. Il faut s'attendre en conséquence à de fortes averses orageuses au sud-est aujourd'hui et quelques chutes de grêle à l'est du Rhône, en région PACA et en Corse.Les cumuls de pluie pourront atteindre 30 à 50 mm au passage de ces orages hétérogènes, après les abondants cumuls relevés ce mercredi. Quelques inondations et des crues subites de rivières et de torrents de montagne sont encore également à redouter. Les pluies brutales ne peuvent pas s'infiltrer dans les sols durcis par la sécheresse et ruissellent donc rapidement, pouvant occasionner des «crues éclairs» dangereuses pour les riverains. La situation devrait s'améliorer en soirée pour le sud-est et les Pays basque.
*La Chaîne Météo appartient au groupe Figaro.
Intempéries : de violents orages frappent la Loire et le nord-ouest, inondations à Marseille et dans le sud
Une tempête de grêle s'est abattue sur Saint-Étienne et de nombreuses inondations ont été constatées dans le Gard et l'Hérault. Une pluie torrentielle a déferlé sur Marseille mercredi soir.
Regarder la vidéoLa météo du mardi 16 août : violents orages au sud et pic de chaleur à l'est
Après les orages de dimanche et une amélioration lundi 15 août, de nouvelles intempéries se mettent en place mardi et se maintiennent jusqu'à jeudi dans le sud de la France, avec une vigilance orange pour quatre départements.
Météo du jeudi 18 août : après les fortes pluies, le soleil revient par l'ouest, les orages persistent au sud-est
Le temps reste instable au sud-est du pays et au pays basque, en alerte orange pour orages et pluies. À l'ouest, des éclaircies sont prévues au fil des heures avec de plus en plus de soleil.
Le Figaro
Panneaux antivax à Toulouse : peut-on afficher n'importe quel message dans la rue ?
Claudia CohenDÉCRYPTAGE - Depuis quelques jours, ces affiches publicitaires suscitent la colère des professionnels de santé. Ils se demandent comment ils ont pu être autorisés et pourquoi ils n'ont pas encore été retirés.
Les citoyens se baladant dans les rues de Toulouse observent avec surprise l'arrivée de grands panneaux publicitaires mettant en avant des messages antivax. « Vaccination Covid : 1 effet secondaire grave sur 100, et si c'était votre enfant ? », est-il inscrit sur l'une des affiches publicitaires d'un terrain privé, boulevard de l'Embouchure, visible depuis l'axe routier qui longe le canal du Midi. Un autre, situé à quelques dizaines de kilomètres de là, clame: «1 accident cardiovasculaire pour 100 injections. La santé de nos enfants vaut plus que des vaccins expérimentaux».
Selon la mairie de Toulouse, il existe une dizaine de panneaux semblables sur le domaine privé, et ils sont tous visibles depuis les rues de la ville rose. Ces messages anxiogènes, qui dénoncent des prétendus dangers du vaccin contre le Covid-19, sont signés par l'autoproclamé «Conseil scientifique indépendant». Mené par des figures populaires chez les antivax comme le Professeur Christian Perronne ou le médecin anesthésiste-réanimateur Louis Fouché, il se revendique comme un collectif de professionnels de santé et de médecine douce, réfractaires à la vaccination obligatoire.
Depuis quelques jours, ces affiches publicitaires provoquent ainsi la polémique sur les réseaux sociaux et suscitent la colère des professionnels de santé. Dans un communiqué de presse transmis au Figaro mercredi soir, le préfet de la Haute-Garonne, l'Agence régionale de santé d'Occitanie et le Conseil départemental de l'ordre des médecins ont «condamné fermement ces affiches qui ont pour objectif de diffuser des informations mensongères». Comment de tels panneaux ont pu être autorisés et pourquoi ils n'ont pas encore été retirés? Le Figaro a tenté de répondre à ces interrogations.
Liberté d'expression sur la voie privée
Tout d'abord, pour les panneaux qui se trouvent sur la voie privée, le maire ne dispose d'aucun droit de regard avant l'installation d'une campagne publicitaire. «Au nom de la liberté d'expression, une personne peut parvenir à afficher la campagne publicitaire de son choix à partir du moment où il trouve un afficheur qui l'accepte. Et même si ce message est visible depuis la voie publique, la mairie ne doit pas le valider», explique Me Quentin Maujeul, avocat spécialisé en droit public chez Squair.
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Les panneaux publicitaires antivax à Toulouse appartiennent à l'entreprise LPS Luchetta Affichage, rattachée à la régie publicitaire Publimat en Meurthe-et-Moselle. Contactée, l'entreprise assure «vérifier les choses» qu'elle affiche et estime «ne pas enfreindre de restrictions légales». «Nous n'avons pas le droit d'afficher des thèmes pornographiques ou de la politique pure», précise-t-elle.
Mais alors, dans quelle mesure une campagne publicitaire sur une voie privée pourrait-elle être retirée par des autorités publiques ? «Si les panneaux contenaient des messages pénalement répréhensibles, par exemple des propos racistes ou homophobes, ils devraient être immédiatement retirés par le maire. Et les diffuseurs seraient poursuivis au pénal», précise Me Quentin Maujeul. En cas d'absence d'infractions au Code pénal, un message ne pourrait alors être considéré comme problématique que s’il pose un trouble à l'ordre public. Ce qui pour le moment ne serait pas le cas des affiches antivax diffusées par le «Conseil scientifique indépendant», selon les propos de la municipalité. «Le maire ne peut rien faire. Puisque les supports de ces affiches se trouvent sur le domaine privé, et qu'elles ne contreviennent pas au code de l'Environnement et ne troublent pas l'ordre public», affirme la mairie de Toulouse.
Pourtant, pour apprécier si les affiches antivax sont de nature, ou non, à poser un trouble à l'ordre public, les autorités devraient évaluer la véracité des informations scientifiques mises en avant. Or, selon l'Ordre des Médecins, ces données s'apparentent à la désinformation. «C'est une réinterprétation des choses qui est fausse. C'est du racolage facile, rapide et il n'y a aucune source scientifique derrière. C'est grave. Ils autovalident leurs propos. Des effets secondaires sont possibles comme lors de l'administration de n'importe quelle substance étrangère. Mais la vaccination demeure une mesure de santé publique et en particulier adaptée aux situations épidémiques», expliquait sur France 3 le docteur Jean-Michel Mansuy, praticien hospitalier au laboratoire de virologie au CHU de Toulouse.
L'Ordre des Médecins fustige l'affirmation selon laquelle il y aurait «un effet secondaire grave pour 100 injections d'un vaccin contre le Covid-19».
Définir le trouble à l'ordre public
«Puisqu'il est question du domaine de la santé publique et que les autorités publiques ont déjà reçu une interpellation de l'Ordre des Médecins, le maire et le préfet ont ainsi déjà des éléments pour estimer qu'il s'agit d'un trouble à l'ordre public. Et donc pour agir», estime alors Me Quentin Maujeul.
S’ils le souhaitent, le maire comme le préfet ont la possibilité de mettre en demeure le diffuseur et le propriétaire du panneau. Pour l'instant, la préfecture a demandé «aux forces de sécurité de dresser des procès-verbaux de constatation afin de déterminer très précisément les lieux d'implantation de ces affiches», est-il précisé dans le communiqué de ce mercredi soir. Des voies juridiques sont actuellement étudiées pour poursuivre les auteurs de ces affiches «et ceux qui les ont laissées apposer». Si l'affaire passe devant les tribunaux, «Il reviendrait ensuite à un juge d'apprécier si les messages sont de nature, ou non, à troubler l'ordre public», abonde Me Quentin Maujeul.
En résumé, les autorités publiques disposent en effet d'outils pour faire retirer des affiches publicitaires présentes sur une voie privée. Même si elles doivent parfois emprunter un chemin quelque peu périlleux. Plusieurs médecins appellent désormais à un changement de la législation, pour interdire la promotion de ce type de message antivax et la diffusion de désinformation en ce qui concerne les domaines des sciences et de la santé.
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En 2006, Spotify a surgi et ressuscité un marché de la musique moribond
LA MUSIQUE DANS TOUS SES ÉTATS (2/5) - Ce qu’un ingénieur de la Silicon Valley a défait, un autre de Stockholm l’a rebâti. Spotify a fait du streaming musical le nouvel eldorado de la musique.
Attaque contre Salman Rushdie : les ventes de son livre Les Versets sataniques s'envolent
Ce samedi après-midi, trois éditions de l'ouvrage étaient en tête du baromètre des ventes de livres d'Amazon.
1999: quand la comète Napster heurtait de plein fouet la planète musicale
LA MUSIQUE DANS TOUS SES ÉTATS (1/5) - À l’apogée du CD, le secteur était euphorique. En deux ans, un jeune geek, Shawn Fanning, l’a transformé en champ de ruines.
Le Figaro
Guerre en Ukraine : Guterres et Erdogan rencontrent Zelensky ce jeudi à Lviv, Kharkiv bombardée
LE POINT SUR LA SITUATION - Le Figaro fait le point sur les dernières informations issues de journalistes, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales et d'organisations internationales.
Presque six mois après son invasion par la Russie, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres doit rencontrer ce jeudi les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine. Au menu des discussions, l’exportation de céréales, mais aussi les possibilités d'une solution politique au conflit.
En Crimée, base arrière logistique pour les forces russes, des attaques ciblées, notamment dans un dépôt militaire russe mardi, dans un premier temps considéré comme un accident, relèvent finalement d'une tentative ukrainienne de fragiliser les bases arrière russes. Plus à l'Est, les combats se poursuivent sans grandes avancées. La démotivation pointe chez les milices prorusses. Voici un point de la situation au 175e jour de la guerre à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.
Rencontre entre Guterres, Zelensky et Erdogan à Lviv
Antonio Guterres, Volodymyr Zelensky et Recep Tayyip Erdogan doivent se retrouver à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine ce jeudi. Les trois hommes discuteront du récent accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes, mais aussi «du besoin d'une solution politique à ce conflit», a précisé le porte-parole de l'ONU Stephane Dujarric. «Je n'ai aucun doute (sur le fait) que la question de la centrale nucléaire (de Zaporijjia) et d'autres seront également abordées».
Dans sa traditionnelle déclaration du soir, Volodymyr Zelensky a indiqué ce mercredi qu'Antonio Guterres était «déjà arrivé en Ukraine. Nous travaillerons ensemble pour parvenir aux résultats nécessaires pour l'Ukraine». Le secrétaire général doit également s'entretenir en bilatéral avec le président ukrainien. Il a ensuite prévu de se rendre vendredi à Odessa, un des trois ports utilisés dans le cadre de l'accord d'exportation de céréales, avant de se rendre en Turquie pour visiter le Centre de coordination conjointe (CCC) chargé de superviser cet accord.
La Crimée de nouveau attaquée
Mardi, l'armée russe a révélé qu'un dépôt militaire situé près de Djankoï, dans le nord de la Crimée, avait «été endommagé (...) à la suite d'un acte de sabotage», sans toutefois désigner de responsables. Sur une vidéo obtenue par l'AFP, on aperçoit plusieurs importants panaches de fumée, d'où jaillissent de nombreuses boules de feu, les munitions ayant pris feu, dans une intense pétarade. «Un certain nombre d'infrastructures civiles, parmi lesquelles une ligne à haute tension, une centrale électrique, une voie ferroviaire, ainsi que plusieurs maisons, ont également été endommagées», a raconté l'armée russe.
Andriï Iermak, le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, a salué sur Telegram une «opération démilitarisation façon travail d'orfèvre par les forces armées ukrainiennes». D'après le ministère britannique de la Défense citant des médias russes, de la fumée a également été visible mardi au-dessus de Gvardeïskoïe, dont les installations et celles de Djankoï constituent les «deux des plus importants aéroports militaires russes en Crimée».
Ces explosions interviennent une semaine après qu'un autre aérodrome militaire russe avait été endommagé à Saki, en Crimée. Moscou avait alors mentionné un accident, quand experts et images satellites semblaient révéler le résultat d'une attaque ukrainienne. Au moins neuf avions avaient été détruits, selon l'analyste danois Oliver Alexander.
Peur nucléaire dans le Sud
L'Otan a réclamé mercredi une «inspection» urgente par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de la centrale nucléaire de Zaporijjia (sud), cible de plusieurs frappes dont les deux belligérants s'accusent mutuellement, faisant craindre une catastrophe nucléaire. «Il est urgent d'autoriser une inspection de l'AIEA», a jugé son secrétaire général Jens Stoltenberg, qui a également appelé au «retrait de toutes les forces russes» de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, qu'elles contrôlent depuis début mars.
Mardi, l'opérateur public ukrainien des centrales nucléaires Energoatom avait dénoncé une cyberattaque russe «sans précédent» contre son site en ligne, précisant que son fonctionnement n'avait pas été perturbé. Le groupe russe «Cyberarmée populaire» avait utilisé 7,25 millions de robots internet qui ont pendant trois heures attaqué le site d'Energoatom, avait assuré la société ukrainienne, mais sans «impact considérable».
Valentyn Reznitchenko, le gouverneur de la région de Dnipro, a de son côté fait état mercredi de huit frappes russes sur Nikopol, qui fait face à la centrale de Zaporijjia, et de 40 autres à Tchervonogrygorivka. Aucune victime n'a selon lui été recensée.
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Frappe russe sur Kharkiv
Au moins six personnes ont été tuées et 16 blessées mercredi dans un bombardement russe sur Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, ont annoncé les autorités locales, le président Volodymyr Zelensky dénonçant une «attaque ignoble et cynique». «Il y a un puissant incendie sur les lieux de la frappe dans un immeuble d'habitation», a indiqué le maire de cette ville, Igor Terekhov. Volodymyr Zelensky a évoqué un immeuble d'habitation «totalement détruit» par la frappe.
Située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe dans le nord-est de l'Ukraine, Kharkiv est régulièrement pilonnée par l'armée russe depuis le début de l'invasion le 24 février, mais les troupes de Moscou n'ont jamais réussi à prendre la ville.
Une vidéo fait douter de la motivation des forces prorusses
Une partie de la milice prorusse de la «République» de Lougansk (LNR), qui compose le Donbass avec celle de Donetsk (DNR), refuse de se battre dans la DNR, estime l'ISW, se fondant sur une vidéo visible sur les réseaux sociaux ukrainiens. «Les soldats affirment avoir célébré la victoire le 3 juillet, lorsque les forces de la LNR ont atteint les frontières de Lougansk, et que leur travail est terminé», raconte le centre de recherches américain, qui, s'il dit ne pouvoir vérifier l'authenticité de la vidéo, assure que cela s'inscrit dans une «tendance plus large de diminution de l'investissement» des milices prorusses.
Une partie des troupes de la DNR s'étaient plaintes de manière similaire ces derniers mois quand elles avaient été réaffectées dans la région de Lougansk ou encore à Kherson (sud), relève l'ISW. Mercredi, le gouverneur pro-ukrainien de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a fait état de plusieurs bombardements russes ayant localement fait au moins deux morts et 13 blessés.
L'Ukraine affirme être en passe d'isoler une partie des forces russes dans la région de Kherson
Les soldats ayant franchi le fleuve Dnipro dans la région de Kherson, ville du Sud occupée par Moscou, risquent d'y être coincés après la mise hors d'usage de tous les ponts existants.
Le Mali demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur les «actes d'agression» français
Le ministère malien des Affaires étrangères évoque des «violations répétitives et fréquentes» de l'espace aérien national par les forces françaises.
Au Mali, les mercenaires russes désormais en première ligne face aux djihadistes
DÉCRYPTAGE - En plein retrait de la force française Barkhane au Mali, le président russe Vladimir Poutine mène une étape symbolique de l’offensive tous azimuts de Moscou en Afrique.
Le Figaro
L'édifiante histoire de la fratrie Malo ou comment s'en sortir sans parents ni argent
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RÉCIT - Orphelins, endettés, Roman, Morgane et Yonah ont dû convaincre la justice de ne pas les séparer. Roman Malo, l'aîné, prêche aujourd'hui «l'exigence envers soi-même» à sa génération.
Madeleine MeteyerC'est l'histoire d'un rêve. En 2004, une famille belge, embarquée dans un camion, roule en direction de Sainte-Cécile en Vendée. Natacha et Patrick, les parents, y élèveront des chiens ; une espèce rare, des azawakh. Les enfants, Roman, 8 ans, et Morgane, 4 ans, joueront dans les fougères, apprendront le français. La maison est blanche avec des volets rouges.
C'est l'histoire d'un rêve manqué. Le propriétaire de l'élevage refuse en fait de le céder, l'argent se raréfie, Natacha Malo cumule les missions en intérim pour maintenir l'illusion. Bientôt, il faut vendre la voiture. Le père de famille aussi se révèle une chimère, Patrick a été chef d'entreprise et, au nom de sa «dignité», il refuse les emplois médiocres qui sauveraient les siens de l'indigence. Quand, acculé, il se décide à accepter une place, il n'y reste pas trois jours puis, auprès de sa femme, conchie le patron. «Tu ne vois pas comment il me traite ?! Avec la carrière que j'ai derrière moi ?!»
Au milieu du décor qui s'effrite, Roman, 8 ans, petit blond consciencieux, observe. Il voit sa mère «gaie, hyperactive» s'éreinter à inséminer des canes, à faire le ménage, à leur coudre à lui et à sa sœur des déguisements afin qu'ils soient les mieux costumés lors des fêtes de l'école. Quand son père ressasse ses années de gloire en grommelant... Avant lui, Roman comprend qu'ils sont en train de devenir pauvres parmi les pauvres et qu'il va falloir, pour s'en sortir, «accepter d'être humiliés».
Yonah
Aujourd'hui Roman Malo a 26 ans. Dans son livre Nous n'avions pas d'argent mais nous avions l'amour (Albin Michel), à paraître le 28 septembre, le jeune homme devenu psychologue raconte son enfance passée à travailler comme un bœuf à l'école «dans l'espoir de remonter la pente», à mentir à sa petite sœur, à complimenter Natacha négligée par Patrick. À 15 ans, il lui achète un bouquet chez Auchan. Elle s'émeut : «Mais enfin mon grand ! C'est la première fois qu'on m'offre des fleurs !»
Le récit aurait pu être larmoyant, il est sobre, précis. Les balles sifflent. La dégringolade de Patrick, le père, tort les tripes. Après avoir, par orgueil, refusé et les emplois payés au lance-pierres et les aides de l'État, l'ex flamboyant patron s'amollit, développe une addiction aux jeux vidéo, diffère son arrivée aux repas en prétextant une partie à finir. Un jour son fils lui cassera la gueule.
En 2012, Patrick meurt. Laisse 15.000 euros de dettes. Et Roman doit gérer. Sa mère qui, pour ne pas s'effondrer d'un coup sec, s'avachit lentement laisse tourner la télévision. Sa cadette, Morgane, sensible, jolie, «dramaqueen», se complaît dans de vaines intrigues amoureuses et peine à admettre qu'ils sont pauvres au point de ne pas pouvoir dépenser dix euros sur un coup de tête. La benjamine, Yonah, futée petite-fille, comprend tout trop bien.
Roman rêve de hautes sphères intellectuelles, d'excellence, de Grèce antique. Il lit Nietzche, Freud, s'entraîne à parler devant son miroir, repousse avec effroi la figure du pauvre «cassos» : «Jordan qui boit du coca sans marque dans son pavillon.»
«On fait bien des cagnottes pour sauver la patte d'un chien»
Son histoire, la famille Malo l'avait déjà en partie racontée en commençant par la fin, en août dernier, dans la presse vendéenne puis sur les plateaux de télévision. Le 20 août 2021, Natacha, leur merveilleuse mère qui chantait Sarà perché ti amo en cuisinant, est emportée par un cancer à l'âge de 52 ans. À sa mort, ses deux aînés se sont aperçus qu'ils n'avaient pas d'argent pour la faire enterrer, ce serait la fosse commune. Que Yonah, 13 ans, finirait à l'Aide Sociale à l'Enfance. Roman avait 25 ans, Morgane, 20. Ils n'avaient pas de famille ou si peu. Pas d'amis.
«Le réseau social est limité quand on n'a pas d'argent, explique Roman au Figaro. Avec quoi on nourrit les conversations quand on n'a plus la force de lire, quand on ne part pas en vacances, quand, comme notre mère, on passe 8h par jour derrière une caisse de supermarché ? Plus on devenait pauvres et moins elle choisissait ses relations...»
En août dernier, il a songé à arrêter ses études pour se mettre à travailler et élever Yonah. Mais notre mère voulait qu'on fasse des études, s'est-il rappelé, qu'on ait une meilleure vie que la sienne. Morgane aussi a pensé à les arrêter, mais Roman lui a rappelé la demande de leur mère. L'État ne leur proposait aucune aide, rien. «Un vide juridique, financier, social, total.» Encouragés par la compagne de Roman, Manon, ils se sont alors décidés à lancer une cagnotte.
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Roman, au début, rechignait. Il avait survécu, gravi les échelons en cachant sa misère. Et puis, Natacha n'avait jamais demandé la charité de sa vie... «On fait bien des cagnottes pour sauver la patte d'un chien», a répliqué Manon. Quinze jours après son lancement, le montant de la cagnotte «Un enterrement digne pour Natacha et un soutien pour les enfants Malo» s'élevait à 77.000 euros. La fratrie a pu enterrer sa mère et louer un appartement plus grand à Morgane pour y loger Yonah. Il fallait prouver au juge qu'elle pouvait l'élever.
En avril dernier, un documentaire de France 2 a diffusé les images de l'entrevue des Malo avec la juge de Dijon où réside Morgane. Après avoir désigné cette dernière tutrice de Yonah, la magistrate a félicité le frère et la sœur. «Bravo pour tout ce qu'il s'est passé ces derniers mois, ce n'est pas fréquent de voir des situations comme ça». Et pourtant, a pensé Roman, beaucoup d'autres sont passés par là. Il l'a compris en lisant des messages envoyés par d'anciens enfants de pauvres qui, confrontés à la même situation, ont dû prendre le premier emploi qui passait.
Aujourd'hui les Malo mènent une vie quasiment normale. Roman achève sa thèse. Morgane, acceptée partout sur Parcoursup, entre dans un institut d'administration des entreprises. Yonah excelle en sciences, rêve d'aérospatial. Dans leur chair, ils restent des pauvres. Qui hésitent, calculent avant de prendre plus qu'un café dans un bar.
L'association qu'ils ont fondée, Pré-care, compte aider les «invisibles» à s'en sortir. À leur sujet, Roman écrit : «Je veux que notre histoire leur donne l'envie d'investir à deux cents pour cent dans eux-mêmes pour ne pas ressembler à des pauvres ni physiquement ni intellectuellement (...) Le problème numéro un, ce n'est pas le système quoiqu'il soit critiquable , ni les autres. C'est l'absence d'exigence envers soi-même. Si je peux déclencher un déclic chez une seule personne, j'aurai rempli la mission que nous a laissée notre mère en nous élevant... à savoir nous élever.»
*Nous n'avions pas l'argent mais nous avions l'amour, Roman Malo et Catherine Siguret, Albin Michel, 19€
Le Figaro
Allocation de rentrée scolaire : le gouvernement exclut l'encadrement de son utilisation proposé par LR
Julien Da Sois«Il faut qu'on arrête à chaque rentrée d'avoir ce débat stigmatisant», a estimé le ministre délégué chargé de la Ville et du Logement Olivier Klein.
«Je n'en peux plus de cette stigmatisation des plus fragiles et des plus pauvres.» Pour le ministre délégué chargé de la Ville et du Logement Olivier Klein, il n'y a aucun débat possible. La proposition déposée le 4 août par une partie du groupe Les Républicains (LR) à l'Assemblée nationale, visant à encadrer l'utilisation de l'allocation de rentrée scolaire (ARS), est hors de propos.
«Que l'argent soit utilisé pour une chose ou pour une autre, la réalité, c'est que personne ne va faire des dépenses inutiles», a tonné le ministre, par ailleurs toujours maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ce jeudi matin sur RTL. «Il faut que cette prime existe, qu'on fasse confiance au plus grand nombre, et qu'on arrête à chaque rentrée d'avoir ce débat stigmatisant», a-t-il martelé.
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Une proposition similaire déposée en 2020
La proposition de loi déposée par la droite propose que l'ARS - dont le premier versement a été effectué mardi dans une majeure partie de la France - soit versée «sous la forme d'un titre spécial de paiement, dénommé “bon de rentrée scolaire”, librement utilisable auprès d'enseignes satisfaisant à des critères objectifs». Pour les députés signataires, «il s'agit à travers cette proposition de loi, de faire primer l'intérêt supérieur de l'enfant en créant un mécanisme permettant de contrôler l'utilisation de l'ARS». En 2020, le député LR Pierre-Henri Dumont, à l'initiative du texte, avait déjà déposé la même proposition.
Avant Olivier Klein, un autre membre du gouvernement, Olivier Véran, porte-parole de l'exécutif, s'était lui aussi élevé contre ce texte. «L'allocation de rentrée scolaire est utile et juste ! C'est une aide précieuse pour 3 millions de familles pour financer les fournitures des enfants et faire face aux dépenses de rentrée. Arrêtons les stigmatisations», avait-il tweeté mercredi soir.
La ferme opposition du gouvernement à l'encadrement de l'affectation de l'ARS tranche avec les positions passées de certains au sein du camp macroniste. L'an dernier, Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l'Éducation nationale, avait créé la polémique en estimant que l'idée de verser l'allocation de rentrée scolaire sous forme de bon d'achat était «intéressante», expliquant ensuite que les «achats d'écrans plats» étaient «plus importants au mois de septembre qu'à d'autres moments».
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Le Figaro
Elles ont quitté leur mari pour une femme
TÉMOIGNAGES - Elles ont occulté un pan de leur personnalité pendant une grande partie de leur vie. Jusqu'au jour où une rencontre produit le déclic. À plus de 30 ans, ces femmes ont pris une nouvelle orientation amoureuse, opérant un coming out tardif.
«Ma vie suivait un cours trop rectiligne pour être naturel. Études, emploi stable, mariage, maternité. Une ligne droite sans virage», raconte Isiah, 37 ans, le regard perdu dans ses souvenirs. Sa vie aurait pu continuer ainsi, toujours tout droit, si une nouvelle voisine n'avait emménagé dans sa rue. Et si elle n'était pas tombée amoureuse de cette femme de trois ans sa cadette.
«J'étais heureuse avant Bénédicte, un bonheursimple sans aspérité. Mais je sais aujourd'hui que je ne l'étais pas pleinement. Mes sentiments envers mon ex-mari n'ont pas changé. J'ai réalisé qu'il était mon meilleur ami, et un être avec qui je partage la lourde tâche d'élever deux enfants. Avec Bénédicte j'ai découvert ce que le "grand amour" veut dire», précise-t-elle.
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Quand elle raconte son histoire, Isiah répète à dix reprises «loin des clichés». Isiah et Bénédicte, qui sont respectivement professeure des écoles et banquière, n'ont «pas de tatouage, pas les cheveux courts, préfèrent les robes à fleurs aux vestes en cuir et la variété française au rock, loin des clichés». Elles «gardent de très bon contact avec leurs ex-maris respectifs et n'ont jamais eu aucun problème avec les hommes, loin des clichés». Comme un leitmotiv pour normaliser leur couple. Quand on le lui fait remarquer, Isiah éclate de rire : «Évidemment je sais que notre couple est normal, mais à nos débuts j'ai tellement dû me défendre de ne pas être “anormale”… Que je crois que ça a laissé quelques traces».
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Enfants et déménagement
Si leur entourage proche n'a eu aucun souci avec leur histoire d'amour, dans le village breton où elles habitaient, l'accueil a été tout autre. Les parents d'élèves ont battu froid l'enseignante à la suite de son coming out. Les élèves ont commencé à lui manquer de respect. De guerre lasse, après un an d'animosité sourde, les deux femmes ont préféré déménager pour une plus grande ville. «Mon ex-mari a été formidable. Nous avons beaucoup, beaucoup, beaucoup parlé. Il sentait que je n'étais pas épanouie, et finalement lui aussi ne se satisfaisait plus de notre couple avant même l'arrivée de Bénédicte. C'est lui qui nous a trouvé l'appartement, il était là le jour du déménagement pour nous aider, à mes côtés pour expliquer aux enfants notre séparation », confie-t-elle.
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Pendant les vacances, il étoffe la bibliothèque de leurs filles. À la plus jeune, il achète des albums jeunesse : Les Nuances de l'amour, Le Voyage de June, Cristelle et Crioline. Avec la plus grande, il lit Je ne veux pas qu'on sache, de Josette Chicheportiche. «Mes filles ont traversé ça… naturellement. Elles étaient bien sûr inquiètes de notre divorceau début, mais on a toujours veillé à répondre à leurs questions, à les rassurer. Aujourd'hui, elles s'entendent très bien avec leur belle-mère. Elles la dorlotent même plus que moi. D'autant plus en ce moment», assure Isiah. Car Bénédicte est enceinte. Un petit frère est prévu pour l'automne.
«Je me suis sentie libre»
Quand elle a quitté son mari pour la femme de sa vie, les choses ont été plus compliquées pour Victoria, 56 ans. Avant même que le mot divorce ne soit évoqué, son mari a déménagé à l'autre bout de la France, emmenant leurs enfants avec lui. Des enfants qu'elle ne parviendra à revoir qu'à leur adolescence, après sept ans de combat acharné. «J'aurais dû m'y attendre, je m'en veux encore aujourd'hui de ne pas avoir fait les choses différemment», raconte-t-elle. Son ex a toujours été du genre «sanguin», dit-elle. Maltraitant en réalité. C'est Marie-Jo, une collègue de travail plus âgée, qui lui a donné la force de partir. «Elle m'avait prise sous son aile, on riait beaucoup, elle était pleine d'attention. Le soir où elle m'a embrassée, c'était tellement tendre, rassurant. Avec elle, je me suis sentie libre», se souvient-elle.
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«Les femmes de ma génération qui ont quitté leur mari pour une femme l'ont fait pour beaucoup afin de fuir l'homme, ce qu'il représente. Dans les consultations, nombre de patientes me disaient "Je vais me mettre avec une femme car je ne serai pas en danger". C'est une erreur, bien entendu. Les femmes peuvent être aussi maltraitantes que les hommes. Mais toujours est-il qu'elles étaient poussées par un désir d'embrasser cette liberté vis-à-vis du patriarcat», décrypte la thérapeute Anne-Laure Buffet. Et de comparer ces expériences avec celles de la génération actuelle pour qui ces choix sont une évidence : «Que fait-on quand on aime une autre personne que son mari ? On le quitte pour “cet autre”. Même si cet autre est une femme».
Ne pas se définir
Si Victoria et Isiah se définissent comme homosexuelles, il en est autrement pour Iuliana. Il y a trois ans, à 37 ans, elle s'éprend d'une jeune femme venue travailler pour la saison dans le restaurant basque de son mari. «Telva était tout ce que je n'étais pas : solaire, déterminée, libre. Sa confiance en elle m'ébahissait. Les récits de ses voyages et sa vie parisienne aussi», raconte-t-elle.
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La jeune serveuse de 24 ans charme la femme du boss. À la fin de l'été, Iuliana quitte son conjoint avec qui elle vivait depuis onze ans et rejoint Telva dans son studio sous les toits. Un séisme pour sa famille. Sa mère la supplie de se remettre avec son ex, et de faire un enfant «avant qu'il ne soit trop tard». Elle refuse. Ses parents ne lui adresseront pas la parole pendant un an. «J'ai vite compris que je n'étais pas vraiment amoureuse, et que je n'étais pas lesbiennenon plus. J'avais juste besoin d'un électrochoc pour reprendre les rênes de ma vie amoureuse… Et de ma vie tout court», observe-t-elle.
Depuis, elle a vécu quelques «amourettes», dit-elle, avec des membres des deux sexes. Elle retisse les liens, peu à peu, avec sa famille «mais je ne cherche plus à être celle qu'ils attendent, à mon détriment». Surtout, explique-t-elle : «J'apprends à me connaître, ce que je n'avais jamais pris le temps de faire. Et je découvre quelqu'un de solaire, déterminée, libre». Libre d'aimer un homme ou une femme. Et ça lui plaît.
Pourquoi avons-nous l'impression que le temps passe vite en vacances ?
La bonne question.- «Le temps passe à une vitesse folle !», dit-on constamment. Surtout pendant l'été. Mais est-ce une simple impression ou la réalité ? Éclairage avec une neuropsychologue.
Le Figaro
Un syndicat alerte sur la «fatigue» des pilotes d'Air France avec un «risque sur la sécurité des vols»
Alter dénonce aussi la réorganisation des créneaux de décollage ou le positionnement du groupe en matière d'efficience énergétique jugé insuffisant.
Le syndicat Alter, minoritaire, sonne l'alarme mercredi face aux risques de «fatigue chronique» des pilotes d'Air France, véritable risque selon lui pour la sécurité des vols.
«Face à un ambitieux programme de reprise, malgré plusieurs secteurs en sous-effectif, le personnel doit faire face à des repos minimums et une fatigue chronique inquiétante», a affirmé mercredi à l'AFP Alexandre Rio, président d'Alter, syndicat représentatif des pilotes d'Air France et Transavia.
10% des pilotes d'Air France en dépression, selon le syndicat Alter
Le syndicat de pilotes, qui a interpellé le gouvernement à plusieurs reprises, estime que «certaines limites sont aujourd'hui des objectifs» en nombre d'heures travaillées et que la compagnie use de «communication anxiogène et de violences managériales, très compliquées à vivre pour les salariés». Selon Alter, «10% des pilotes d'Air France se déclarent en état de dépression». Le syndicat dénonce plus globalement «l'ambition irréaliste de rendement» à hauteur de 10% du directeur général Ben Smith, une performance «jamais réalisée jusqu'alors». Et ce, malgré un manque d'hôtesses, d'agents au sol et de mécaniciens, pointe-t-il. Alter dénonce également certains aspects de la politique d'Air France, notamment sur la réorganisation des créneaux de décollage ou le positionnement du groupe en matière d'efficience énergétique qu'il juge insuffisant.
Alexandre Rio rappelle que son syndicat avait appelé à la grève fin juin pour «dénoncer ces dérives», «face à un danger imminent pour la sécurité des vols», mais regrette de n'avoir reçu aucune réponse du ministre délégué aux Transports Clément Beaune depuis. De son côté, Air France «rappelle que la sécurité des vols, de ses clients et de ses équipages est sa priorité absolue» et qu'elle se situe «au-dessus des normes fixées par l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) en termes de temps de repos après un vol». La compagnie a également précisé à l'AFP que «700 pilotes auront été recrutés entre avril 2021 et décembre 2022», lui permettant de disposer «d'effectifs formés en nombre pour accompagner la reprise du trafic et correspondre au programme ambitieux fixé pour les prochains mois».
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American Airlines commande 20 avions supersoniques, mis en service en 2029
La compagnie a annoncé, dans un communiqué, avoir versé des arrhes et disposer d'une option pour 40 avions supplémentaires.
Livraison de courses à domicile : la mairie de Paris s'inquiète d'un décret en préparation pour encadrer les «dark stores»
Ces «dark stores» sont considérés par la mairie comme des entrepôts, alors que les locaux dans lesquels ils ont été installés sont le plus souvent des locaux commerciaux.
Déblocage anticipé de l'épargne salariale jusqu'à 10.000 euros : comment ça marche ?
Cette mesure votée dans le cadre de la loi pouvoir d'achat va permettre aux salariés concernés de profiter d'un complément de rémunération. Explications.
Le Figaro
Variole du singe : nos réponses sur l'origine du virus, la transmission, les symptômes, la vaccination...
L'épidémie de «Monkeypox» est très surveillée par l'OMS, qui a émis son plus haut niveau d'alerte sur cette maladie. Origine, transmission, symptômes, traitement, vaccination, voici tout ce qu'il faut savoir sur ce virus.
Le 6 mai 2022, un homme de retour du Nigeria est déclaré positif à la variole du singe au Royaume-Uni. Deux semaines plus tard en France, la Direction générale de la santé confirme la détection d’une première personne atteinte de la variole du singe en Île-de-France. Depuis, le scénario se répète dans plusieurs pays du monde tels que la Suède, la Belgique, le Canada ou encore les États-Unis. Une recrudescence qui préoccupe l’Organisation mondiale de la santé, si bien que son directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, déclare le 23 juillet 2022 la variole du singe comme une urgence de santé publique de portée internationale, soit le plus haut niveau d'alerte de santé publique mondiale. Origine, transmission, symptômes, vaccination, voici tout ce qu'il faut savoir sur ce virus.
La variole du singe, qu'est-ce que c'est ?
On l'appelle ainsi cette maladie parce que le virus qui en est responsable est apparenté à celui de la variole humaine, et que les chercheurs danois qui l'ont découvert en 1958 l'ont identifiée dans leur laboratoire chez des singes en provenance de Singapour.
Ce n'est que plus tard, en 1970, que les premiers cas sont identifiés chez l'être humain. Ce virus peut lui être transmis par les animaux mais aussi par une personne porteuse du virus.
Il s'agit d'une maladie différente de la variole humaine, mais les symptômes en sont semblables - en particulier les pustules qu'elle provoque -, avec cependant une mortalité bien inférieure.
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Quels sont les symptômes ?
La variole du singe peut engendrer divers symptômes. La plupart sont bénins comme la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires ou le gonflement des ganglions lymphatiques. Ils sont régulièrement suivis ou accompagnés d'une éruption cutanée, qui peut être très douloureuse. D'autres symptômes peuvent engendrer de graves complications notamment chez les personnes à risques : les femmes enceintes, les enfants et les personnes immunodéprimées. Dans ce cas, la variole du singe peut provoquer des surinfections cutanées, une pneumonie et des problèmes oculaires, indique Santé Publique France.
Comment se transmet-elle ?
Endémique chez les animaux des forêts du centre de l'Afrique tropicale, elle peut se transmettre de l'animal à l'homme. Mais son nom est trompeur car les primates ne sont pas les seuls à pouvoir en être porteurs. Par exemple, les morsures et les griffures de rongeurs, d'antilopes, de gazelles ou d'écureuils peuvent être à l'origine d'une contamination de l'homme.
La transmission peut aussi s'effectuer entre deux personnes si une personne infectée entre en contact rapproché avec une autre, en face-à-face, de peau à peau, de bouche-à-bouche ou de bouche à peau. Les surfaces en contact avec une personne atteinte de la variole - vêtements, objets, linge de lit... - peuvent aussi être source de contamination.
La variole du singe peut se transmettre par les gouttelettes émises lors de la respiration, mais pour le Dr Paul-Henri Consigny, infectiologue à l'Institut Pasteur à Paris, la situation épidémique et la contagiosité sont bien différentes de celle du Covid -19. «La variole du singe s'attrape lors d'échanges prolongés et rapprochés. D’où le fait qu’on identifie les rapports sexuels comme la source principale de contamination», explique-t-il.
Peut-on en mourir ?
Généralement, les symptômes de la variole du singe disparaissent spontanément au bout de quelques semaines. Cependant, chez certaines personnes, l'infection peut entraîner des complications médicales et parfois même la mort.
Selon les chiffres de Santé public France, dans le passé, il a été observé que le taux de décès parmi les patients atteints de la variole du singe se situait entre 1 % et 10 %. L'agence nationale souligne néanmoins que ces taux varient en fonction de nombreux facteurs environnementaux, comme l'accès aux soins de santé.
Peut-on l'attraper plusieurs fois?
Les connaissances concernant la durée de l'immunité après une infection par le virus de la variole du singe sont limitées. Mais selon le Dr Paul-Henri Consigny, la variole du singe se comporte comme le reste des maladies virales : «La varicelle ou la variole humaine sont des exemples de virus que l'on n'attrape qu'une seule fois car le corps développe des anticorps qui défendent l'organisme contre des substances étrangères comme les virus. Il existe des exceptions mais elles sont rares.»
Santé publique France recommande cependant la mise en place de moyens individuels empêchant une réinfection, en l'absence de certitudes quant à la qualité et la durée de l'immunité acquise lors d'une première infection.
Quels sont les traitements ?
D'après Santé publique France, des médicaments contre la douleur et la fièvre peuvent être utilisés pour soulager certains symptômes. Les patients doivent éviter de se gratter et soigner l’éruption cutanée, en se lavant les mains avant et après avoir touché les lésions.
La peau doit être sèche et maintenue à l'air libre au maximum. Le nettoyage de la plaie peut s'effectuer à l'aide d'eau stérilisée ou d'antiseptique sur l'ensemble du corps, sauf dans la bouche où des lavages à l'eau salée ou au bain de bouche sont préconisés. La lidocaïne peut également être appliquée sur les lésions buccales et péri anales pour soulager la douleur.
Où et comment se faire vacciner ?
Plusieurs centres de vaccination ont ouvert en France et le site https://www.sante.fr/monkeypox permet de les recenser. «Notre priorité aujourd'hui ce sont les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les transsexuels, les travailleuses du sexe, les personnes ayant de multiples partenaires sexuels et toutes les personnes ayant été en contact avec un cas avéré de variole du singe», énonce le Dr Paul-Henri Consigny.
Le vaccin utilisé est celui de la variole, car les deux virus étant proches, il est supposé efficace contre la variole du singe. Pour l'heure, seuls des premières doses sont administrées afin de désengorger les centres de vaccination, mais d'après le spécialiste «une dose ne sera probablement pas suffisante pour une protection longue durée, elle ne sert qu'à réduire l'incidence».
Le Figaro
Ultra-trail: ces sportifs passionnés qui repoussent leurs limites à l’extrême
Gilles FestorENQUÊTE - La science étudie les conséquences physiques et mentales de ces épreuves de plus de 100 km, où les limites sont sans cesse repoussées.
Le 26 août prochain, à 18 heures tapantes, un peu plus de 2300 hommes et femmes s’élanceront depuis la place Triangle de l’Amitié de Chamonix, avec l’espoir de venir à bout de l’Ultra Trail du Mont-Blanc, une boucle mythique de 170 km comptant 10.000 mètres de dénivelé positif autour du célèbre massif alpin. Les meilleurs mettront environ vingt heures, sans dormir une seule minute évidemment, pour en finir avec cette épreuve considérée comme la plus prestigieuse au monde, à défaut d’être la plus dure. Mais environ 40% des participants, pourtant tous qualifiés selon des critères de performance exigeants (et qui auront eu la chance d’être tirés au sort), ne verront pas la ligne d’arrivée. Épuisés, blessés ou terminant hors délais, ils finiront par renoncer à leur rêve. Un taux d’écrémage important mais finalement assez commun dans le monde de ces courses dites d’ultrafond, sur très longue distance.
Depuis une vingtaine d’années, la pratique du trail (signifiant littéralement «sentier») et de l’ultra-trail (lorsque la longueur du tracé dépasse celle du marathon, soit 42,195 km) a explosé. La Fédération française d’athlétisme évalue à 1,5 million le nombre de ces infatigables marcheurs français assidus ou occasionnels, «shootés» au dépassement de soi par la souffrance. Alors qu’on recensait 200 courses en 2009, le compteur en affiche désormais plus de 2200 en France, adaptées à tous les niveaux, avec des épreuves allant de quelques kilomètres à près de 200.
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À l’état de niche lorsqu’elle est née au milieu des années 1970 aux États-Unis d’un mouvement souhaitant s’émanciper des contraintes du stade pour aller explorer la nature (même s’il existe désormais des épreuves urbaines), la discipline est devenue un vrai phénomène de masse. Au point de susciter un intérêt croissant de la médecine du sport, qui cherche à étudier les conséquences de ces efforts d’endurance extrême sur l’organisme.
Le but? Comprendre comment le corps parvient à surmonter la fatigue, la privation de sommeil (et les hallucinations) pour repousser régulièrement les limites dans des courses aux formats toujours plus démesurés. Le Tor des Géants, dans la Vallée d’Aoste (Italie), un des sommets de la saison, se déroule depuis 2010 sur plus de 330 km, traverse 25 cols avec 24.000 mètres de dénivelé! Et les vainqueurs ne se seront accordé que quelques poignées de minutes de sommeil après avoir passé soixante-dix heures sur les sentiers.
Au fil des années et des études, le corps médical est parvenu à répertorier les causes les plus fréquentes des abandons lorsque le corps est plongé dans de telles situations de crise. Les problèmes gastriques, diarrhées et vomissements, quasiment inévitables quel que soit le niveau des coureurs, sont les plus récurrents. Face à l’effort intense qui lui est imposé, et pour réguler sa température, le corps doit effectuer des choix. Et envoyer du sang dans les organes digestifs ne devient alors plus une priorité pour lui, d’où la multiplication de ce type de défaillances. Viennent ensuite les abandons liés aux problèmes musculaires, puis tendineux et articulaires.
Risque de surenchère des défis
En novembre 2021, l’Université de Caen Normandie a organisé une course scientifique pour tenter d’avancer sur toutes ces questions. Cinquante-cinq athlètes aguerris (13 femmes et 42 hommes, âgés de 25 à 64 ans) ont disputé l’Ultra-trail de Clécy (154 km et 6000 mètres de dénivelé) tracé dans la Suisse normande. Tous les vingt-six kilomètres, de jour comme de nuit, ces cobayes passaient durant une quarantaine de minutes une batterie de tests biologiques, cardiaques, cognitifs, musculaires ou sensoriels extrêmement poussés, menés par une soixantaine de scientifiques issus de 16 laboratoires. Une première mondiale à cette échelle placée sous la direction de Benoît Mauvieux, chercheur au laboratoire Comète (Inserm, Université de Caen). «Grâce à cette expérience, nous allons pousser l’homme dans ses retranchements pour observer les phénomènes d’adaptation physiologiques et mentaux», se réjouit l’universitaire, coureur lui aussi.
Surenchère des défis
Les résultats définitifs de cette étude, prévus d’ici à quelques mois, sont d’autant plus attendus dans les revues scientifiques que l’ultra-trail, en plein boom, doit surmonter une crise de croissance, au risque de surenchère des défis. Les courses toujours plus longues, aux dénivelés toujours plus importants, et aux formats les plus insolites, se multiplient aux quatre coins de la planète. Au Canada, le menu proposé depuis 2003 par le Yukon Arctic Ultra est indigeste: 700 km à couvrir avec des températures descendant sous les - 10 °C. À l’opposé, aux États-Unis, le Badwater Ultramarathon (218 km) se déroule en plein été dans la Vallée de la Mort, avec un thermomètre flirtant parfois avec les 50 °C. «Pour certains ultratraileurs, le Saint-Graal est devenu la distance parcourue. Les organisateurs ne font donc que répondre à une demande toujours plus exigeante. Toutes les courses au-delà de 100-200 km affichent désormais complet. Je ne cesse de dire à mes athlètes “Si vous vous épanouissez sur une distance, restez-y!”», alerte Benoît Lançon, entraîneur depuis plus de vingt ans.
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Cette course à l’échalote, avec des risques accrus de traumatismes, est préoccupante pour un sport qui n’a eu de cesse, depuis ses origines, de mettre en avant l’écoute de son corps afin de vivre une expérience intérieure apaisante. D’autant plus que la médecine ne dispose pas encore de données fiables et suffisantes pour décrire les conséquences sur l’organisme d’une telle pratique sur la durée. «Les athlètes qui ont gagné l’UTMB il y a près de vingt ans avec des stratégies d’entraînement pertinentes restent en forme. Certaines données sont confidentielles, mais la plupart d’entre eux étaient bien entourés. Le problème, c’est qu’ils ne représentent que 0,1 % des ultratraileurs. Là où cela devient plus problématique, c’est lorsque quelqu’un n’a pas de compétences sur l’entraînement. Ce qui est courant», relève Benoît Mauvieux.
«J’ai le sentiment de me mettre dans le dur, mais je ne mets pas ma vie en jeu», tranche de son côté Xavier Thévenard, triple vainqueur de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (2013, 2015 et 2018), l’un des meilleurs spécialistes de la planète. Le Jurassien de 34 ans, qui a dû faire une croix sur l’édition 2022 en raison notamment de sa lutte contre la maladie de Lyme, s’entraîne quotidiennement avec intensité mais ne dispute en général que quelques ultra-trails très ciblés sur une année, afin de préserver son capital santé.
Quête de performance et peur de l’échec
«On doit expliquer au coureur que quinze épreuves sur un an, cela fait beaucoup, surtout lorsque l’on sait qu’il faut trois semaines, parfois près d’un mois, pour retrouver des valeurs de force musculaires identiques à celles du départ», s’inquiète Benoît Mauvieux, interrogé sur la dérive récente observée chez certains athlètes d’enchaîner les courses comme les perles sur un collier.
L’intensité de l’effort est moins élevée sur les courses très longues, car la fatigue générale pousse le concurrent à ralentir et à marcher souvent. Les groupes musculaires peuvent se régénérer, ce qui n’est pas forcément le cas sur les épreuves plus courtes
«Dans la génération actuelle, une partie de ceux qui font une carrière de 20 à 60 ans, à enchaîner les courses tout le temps sans suivi médical mais avec un mental de malade, va finir déglinguée, c’est une certitude», abonde Thomas Michaud, le préparateur de Xavier Thévenard. Ce jeu de la multiplication des courses peut s’avérer particulièrement dangereux. Un laboratoire de recherche médicale basé à Grenoble a ainsi établi qu’il était plus fatigant de courir quatre fois 40 kilomètres que de faire une course de 160 km. «Cela peut paraître paradoxal, mais on s’est rendu compte que l’intensité de l’effort est moins élevée sur les courses très longues, car la fatigue générale pousse le concurrent à ralentir et à marcher souvent. Les groupes musculaires peuvent se régénérer, ce qui n’est pas forcément le cas sur les épreuves plus courtes. L’effort y est plus soutenu et la vitesse plus élevée», explique Éric Lacroix, directeur du service universitaire des activités physiques et sportives (Suaps) de l’Université de la Réunion.
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Autant que les conséquences physiques, la santé mentale des ultratraileurs fait également l’objet de préoccupations. Car la quête de performance, sublimée par la peur de l’échec, peut se transformer en drogue. «Sur la Diagonale des Fous (un ultra-trail de 160 km de grande renommée à La Réunion, NDLR), on a vu une concurrente terminer les 75 derniers kilomètres avec la tête du péroné cassée… Jusqu’où on peut aller dans la douleur et la souffrance? Je reste dubitatif sur la notion de raisonnable, mais je suis aussi partagé car on s’aperçoit que le corps humain est capable de rester pendant cinq ou six jours quasiment en privation totale, en dormant 10 heures au total. Est-ce qu’une épreuve comme le Vendée Globe est raisonnable? Et le Tour de France? Posons-nous la question, mais appliquons-la alors à l’ensemble de nos sociétés menacées par le phénomène du toujours davantage. Au travail, dans la consommation…», relance Benoît Mauvieux, qui alerte sur les conséquences sociales que peut engendrer une addiction au sport.
«Avec la dépendance aux endorphines, plane la menace de la bigorexie. Or, j’ai le sentiment que l’on voit assez cela chez les ultratraileurs. L’individu reste mécaniquement et physiologiquement en bonne santé, mais devient socialement déconnecté. Il n’est jamais disponible pour la vie sociale et familiale parce qu’il a entraînement ou prépare toujours une compétition. Dans l’ultra-trail, il peut y avoir en plus un côté très prononcé de “challenging”, une volonté de reconnaissance sociale, d’appartenir à la catégorie des finishers (les personnes qui finissent un ultra-trail se voient remettre un maillot), ce qui accentue ce phénomène. Quand j’étais gamin, quand quelqu’un couvrait un marathon dans les années 1970, il était considéré comme un extraterrestre. Aujourd’hui, c’est devenu très banal», conclut l’universitaire.
Qu’est ce que la bigorexie?
Formé de l’adjectif «big» («grand» en anglais) et du nom grec «orexis» (appétit), ce terme qualifiait à l’origine un intérêt démesuré et obsessionnel pour la construction musculaire avec distorsion de l’image corporelle. Il est considéré comme l’inverse de l’anorexie. Identifiée comme pathologie en 1993 par un psychiatre américain, le Dr Harrison Pope, la bigorexie est reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 2011. Par extension, elle désigne «l’addiction caractérisée par un besoin irrépressible de pratiquer intensivement une activité sportive (…), malgré le risque de blessure ou d’épuisement et, parfois même, aux dépens de sa vie professionnelle et familiale» (Larousse, 2020).
L’Ultra-Trail du Mont-Blanc, sommet mondial de la discipline
Le coup d’envoi de la 19e édition de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc sera donné le vendredi 26 août depuis Chamonix. Créée en 2003, cette course à pied de 170 km faisant le tour du massif du Mont-Blanc avec un tracé à cheval sur trois pays (France, Italie, Suisse) s’est très vite imposée comme la plus convoitée de l’élite de la discipline.
Avec ses dix cols ou sommets à gravir à plus de 2000 m d’altitude, elle n’est pas la course la plus difficile de la planète, mais son cadre enchanteur, avec un départ depuis la station de Haute-Savoie, capitale mondiale de l’alpinisme, en fait un rendez-vous à part dans la saison.
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Le Figaro
Derrière le nouvel imbroglio judiciaire trumpien, la guerre civile américaine
Laure MandevilleANALYSE - S’il devait s’avérer que la présence des documents saisis à Mar-a-Lago ne traduit rien de plus que le mépris des règles de Donald Trump, l’Administration Biden pourrait pâtir durement des conséquences du raid sur le plan politique.
Une semaine a passé depuis le spectaculaire raid mené par les agents du FBI à la résidence de l’ancien président Donald Trump à Mar-a-Lago, en Floride, mais les tenants et aboutissants de cette affaire sans précédent dans l’histoire politique de l’Amérique, qui n’avait jamais vu le contre-espionnage américain mener une perquisition au domicile d’un ancien chef de l’État, suscitent pour l’instant plus de questions que de réponses. Tout le monde sent bien que ce nouvel épisode du feuilleton sans fin de l’affrontement de Donald Trump et de la gauche américaine pourrait avoir de lourdes conséquences pour le pays, mais personne ne peut encore dire en quel sens.
D’abord parce que, en dépit des torrents de détails partiels et de commentaires qui tournent en boucle dans les médias sur les 19 boîtes de documents saisies à Mar-a-Lago, la question de savoir si le département de la Justice et le FBI disposaient d’éléments justifiant un soupçon de grave délit, et pouvant donc expliquer un raid aussi théâtral, reste entourée de flou. Le fait que le sujet fasse l’objet d’interprétations opposées chez les démocrates et chez les républicains n’aide évidemment pas à y voir clair. Le caractère ultrapartisan du débat à Washington est devenu d’ailleurs un vrai problème méthodologique pour l’observation de la scène américaine, car on ne sait plus qui croire. Tandis que le camp de Joe Biden donne raison au ministre de la Justice, Merrick Garland, affirmant que «personne n’est au-dessus des lois», les républicains crient à «l’instrumentalisation politique» de la justice dans le but de détruire Donald Trump à l’approche des élections de mi-mandat et surtout de la présidentielle de 2024. «Personne n’est au-dessus des lois, mais la loi doit être au-dessus de la politique»,a déclaré le sénateur conservateur de Caroline du Sud Lindsey Graham.
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Merrick Garland ayant décidé de rendre publique la teneur du mandat de perquisition ainsi que le «reçu de propriété», qui dresse la liste des documents récupérés, les Américains ont appris que, sur les 19 boîtes saisies à Mar-a-Lago par le FBI, 11 contenaient des cartons de documents classifiés, dont certains portaient la mention «top secret». Le Washington Post a publié jeudi dernier un article affirmant que des dossiers avaient trait aux «armes nucléaires», information aussitôt qualifiée de «canular» par Donald Trump, qui répète que tous les documents avaient été préalablement déclassifiés, assertion reprise par l’un de ses avocats. Le président des États-Unis dispose en effet de vastes pouvoirs de déclassification et Trump avait, semble-t-il, instauré une règle visant à déclassifier systématiquement les textes qui sortaient de la Maison-Blanche. Alors la question se pose: ces documents sont-ils classifiés, oui ou non?
Le fait que le mandat de perquisition ait invoqué la loi sur l’espionnage, qui interdit de communiquer à des puissances étrangères des informations secrètes, suscite aussi maintes interrogations, car il alimente l’impression que la démarche de Garland n’a pas été faite à la légère. La mention dans le mandat d’une autre loi, qui interdit la destruction et la dissimulation de documents aux fins de «faire obstruction» à une investigation, a également intrigué les observateurs, qui se demandent si cette deuxième démarche ne pourrait pas être liée à l’enquête menée contre Trump en lien avec l’émeute du 6 janvier. Mais la plus extrême prudence reste de mise, après le Trafalgar de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller sur la collusion russe, qui était censée faire apparaître une véritable trahison de Trump, mais a finalement accouché d’une souris. Trump, aussi peu soucieux de la loi soit-il, aurait-il été stupide au point de garder des traces de ses actes délictueux dans un local de golf, s’il avait voulu passer des documents à une puissance étrangère? Et cela alors que ses avocats étaient en négociation avec le FBI depuis des mois? On a peine à le croire.
Une chose est certaine. L’ombre portée par les affaires passées rend la tâche du FBI et de Garland très délicate. Car, s’il devait s’avérer que la présence de ces documents à Mar-a-Lago ne traduit rien de plus que le mépris des règles de Donald Trump - défaut déjà connu de tous -, l’Administration Biden pourrait pâtir durement des conséquences du raid sur le plan politique.
Certains instituts de sondage, comme le Trafalgar Group, affirment déjà que l’action du FBI, qui bénéficie de la confiance de seulement 20 % des électeurs, a dopé les intentions de vote républicaines. Le camp démocrate semble néanmoins nourrir l’espoir que cette nouvelle péripétie atténuera la dynamique républicaine, et fera oublier aux électeurs l’inflation galopante et la crise énergétique, qui fragilisent le camp Biden. Terrorisée par la perspective d’une résurrection politique de l’imprévisible magnat, la gauche espère sans doute que l’addition des révélations sur le dangereux comportement de Trump - si elles se révèlent réelles - permettra de détruire définitivement sa candidature pour 2024. «Trump est Dracula» pour ses adversaires, qui «n’auront pas de répit tant qu’ils n’auront pas planté une lance dans son cœur», note Daniel Henninger dans le Wall Street Journal. Mais il met en garde contre l’idée qu’on pourra régler le problème Trump en remplaçant une bataille politique de fond par un coup judiciaire. La tentative pourrait au contraire galvaniser la base du bouillonnant milliardaire. Cela poserait un problème majeur, et pas seulement aux démocrates. Car, dans l’ambiance de division totale du pays, beaucoup de républicains savent qu’«une nouvelle présidence Trump se transformerait en quatre ans de guerre civile», note Henninger. «La rancœur nous noierait tous.»
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Bruno Tertrais: «Aux États-Unis, l'Afghanistan, c'est du passé»
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Pascal Bruckner: «Salman Rushdie, le Voltaire anglo-indien»
TRIBUNE - «Même grièvement blessé Salman Rushdie vit toujours. Son élégance, son insolence font école», salue l'écrivain et philosophe.
«Le Liban se vide de sa jeunesse»
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Le Figaro
Dark stores : le gouvernement veut «donner aux maires la possibilité d'interdire» une implantation
Julien Da SoisUn projet d'arrêté et de décret pour mieux réglementer l'installation de ces entrepôts est en concertation depuis juillet.
Face au développement des «dark stores», le gouvernement hausse le ton. Après avoir été accusé par la mairie de Paris de vouloir légaliser ces magasins «fantômes» utilisés par les acteurs de la livraison express de courses (Gorillas, Getir, Flink...), l'exécutif a précisé ses intentions ce jeudi, par la voix du ministre délégué chargé de la Ville et du Logement. «Il faut réglementer. Il faut pouvoir donner aux maires la possibilité d'interdire ou pas un “dark store” dans un quartier», a lancé Olivier Klein sur RTL.
Un projet d'arrêté et de décret sur le sujet est en cours d'élaboration. «Le texte est en concertation depuis juillet», a indiqué il y a quelques jours Olivier Klein sur Twitter. Son ministère assure que collectivités locales et les professionnels continueront d'être consultés à la rentrée, pour aboutir à un texte définitif à l'automne. «Notre proposition, c'est de travailler à un décret collectivement - et le travail n'est pas fini - qui permet de dire ce que c'est (un “dark store”, NDLR), et ensuite utiliser le pouvoir d'un maire, qui est son plan local de l'urbanisme», a expliqué le ministre sur RTL.
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L'actuel maire de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) dit en effet ne pas vouloir d'un déploiement anarchique des «dark stores» dans les centres-villes. «Ma proposition n'est surtout pas d'autoriser partout les “dark stores”, ce n'est pas du tout l'image que j'ai d'une ville. Une ville, elle est ouverte, elle a des commerces de proximité, qui apportent de la vie et de la lumière sur le quartier, et non pas un rideau de fer fermé», a-t-il pointé.
En plein essor depuis les restrictions de déplacement liées à la pandémie de Covid-19, la livraison ultrarapide de courses, en 10 à 15 minutes, profite pour l'heure du flou juridique qui entoure les «dark stores». Cela a permis à ces entrepôts, où sont préparées les commandes des clients, de proliférer dans les grandes villes, surtout à Paris, qui en compterait une centaine. Ces dernières disent souffrir d'un manque de moyens de régulation. Ce à quoi le gouvernement veut répondre avec son projet d'arrêté et de décret.
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Le Figaro
Le torchon brûle à l'office de tourisme de Courchevel
Valérie SasportasRÉCIT - Le déclassement par la municipalité de l'immeuble abritant Courchevel Tourisme, pour y installer un bijoutier, a mis le feu aux poudres. L'opposition envisage même de demander la démission de l'adjoint au maire, Claude Pinturault.
À six mois de l'accueil des Championnats du monde de ski alpin en février 2023, Courchevel se déchire autour de l'office du tourisme de 1850. Dans une lettre ouverte adressée le 15 août au maire Jean-Yves Pachod (élu en 2020 sous la liste sans étiquette «Vivre Courchevel»), la conseillère municipale Isabelle Monsenego dénonce le déclassement du domaine public du «Cœur de Courchevel». «Il s'agit du bâtiment remarquable de l'office de tourisme de 1850», écrit l'élue de la liste d'opposition «Pour Courchevel, traditions et ambitions», dans sa missive postée sur son compte Facebook. «1850», c'est l'altitude de l'un des cinq fronts de neige de la station qui fait le prestige de cette commune savoyarde de 2500 habitants.
L'élue conteste d'abord la forme. «Nous, élus, n'avons pas été en mesure de prendre connaissance avant le Conseil [du 11 août, NDLR], des documents afférents à cette décision», souligne Isabelle Monsenego. Mais surtout elle attaque le fond. Dans son viseur : Claude Pinturault, adjoint en charge du tourisme et père du champion Alexis Pinturault.
Cet emplacement emblématique doit rester le lieu d'accueil des touristes
«M. Claude Pinturault, qui considère comme inutile d'avoir un office de tourisme de ce prestige, aurait décidé de louer ces locaux à usage de commerce. Un nombre important de nos concitoyens ne partagent pas cet avis, moi en tête», tempête cette avocate spécialisée dans le droit de la famille, la transmission de patrimoine et l'immobilier. «Cet emplacement emblématique doit rester le lieu d'accueil des touristes», martèle-t-elle, rappelant que «ce foncier avait été acquis avec une clause d'obligation d'y exercer une activité de service public.»
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Premier budget déficitaire pour Courchevel
Pour la commune, il s'agit avant tout de trouver des fonds. Pour la première fois de son histoire, son budget de fonctionnement est déficitaire. Mais «on ne vend pas les bijoux de famille pour combler des trous de fonctionnement », assène Isabelle Monsenego au Figaro. «C'est too much : je vais demander la démission de Pinturault», s'emporte-t-elle.
Las ! Le bâtiment a déjà changé de destination. Du moins en partie. Comme annoncé avec dépit dans la lettre ouverte, le bail commercial a été signé le 16 août au bénéfice d'un bijoutier «vendant des montres Rolex» - elle insiste sur la marque, tout comme la commune, contactée par Le Figaro. Par la voix de sa directrice de communication, le maire de Courchevel assure que ce commerçant s'est engagé à ouvrir été comme hiver. De quoi dynamiser les débuts et fins de saison, où l'économie de la commune pâtit des portes fermées.
«Oui, le bâtiment est passé dans le domaine privé. Mais ce travail se fait depuis deux ans et le déclassement a été approuvé à 21 voix sur 23», se défend-on à l'hôtel de ville, évoquant une «problématique d'accueil des offices de tourisme» qui ne serait plus adaptée à la demande actuelle.
Le public retrouvera le lieu d'information dans son emplacement d'origine, La Croisette, où se trouvent déjà les écoles de ski, les caisses des remontées mécaniques et le bureau des guides
«Je ne comprends pas les propos de Mme Monsenego», réagit Claude Pinturault auprès du Figaro. «Des mensonges», rétorque-t-il. «Elle a laissé croire qu'on se séparait de tout. En réalité, on conserve les salles de réunion les plus prestigieuses du bâtiment ainsi que les bureaux de la direction», assure-t-il. «Le public retrouvera le lieu d'information de l'office de tourisme à son emplacement d'origine, La Croisette, où se trouvent déjà les écoles de ski, les caisses des remontées mécaniques et le bureau des guides». Un retour à la case départ donc, puisque les bureaux et l'accueil de Courchevel Tourisme y ont été situés de 1972 à 2005.
Mais y aura-t-il un pilote dans l'office de tourisme ? Depuis le 7 juin, son directeur Gilles Delaruelle est suspendu «pour un certain nombre de dysfonctionnements». «Une première convocation en juillet pour lui signifier des griefs a été complétée ce 16 août dans le cadre d'une procédure de licenciement», explique Claude Pinturault. Une enquête est en cours. Le conseil de discipline, en embuscade. L'adjoint en charge du sujet s'en désole : «Courchevel Tourisme est l'objet depuis 7 ans, et le départ d'Adeline Roux, d'une succession d'échecs. Je m'étais engagé à le remettre sur pied».
Le contexte est tendu, fragilisé par la crise sanitaire, la situation géopolitique. Or, «le tourisme représente 100% de l'économie de la commune. Il permet de tout faire. La consommation d'eau, le gaz, les métiers de ses habitants, commerçants, guides, dépendent du domaine». Selon lui, l'opposition d'Isabelle Monsenego incarne « un peu le problème de la France en ce moment avec l'Assemblée nationale : c'est la démolition de ce qui est réalisé.»
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Montagne en été : les cinq meilleurs itinéraires à vélo en France
LA SÉLECTION DU FIGARO - Cols réservé, création de sentiers VTT, parcours gravel, itinéraires panoramiques et balisés en pleine nature… Que vous soyez débutant ou cycliste confirmé, les itinéraires à vélo sont nombreux à flanc de montagne.
Le Figaro
Cheminots, postiers, dockers : le Royaume-Uni confronté à des grèves liées à l'inflation
Les employés réclament des hausses de salaires en phase avec l'augmentation des prix, qui a atteint en juillet 10,1% sur un an outre-Manche.
Cheminots, postiers, dockers : le Royaume-Uni connaît ses pires grèves depuis des décennies avec une nouvelle salve qui démarre cette semaine pour de meilleurs salaires face à l'inflation qui flambe et le pouvoir d'achat qui fond. Jeudi et samedi, des dizaines de milliers d'employés des chemins de fer britanniques sont appelés à cesser le travail par les syndicats RMT, TSSA et Unite, nouvel épisode de la plus grosse grève en 30 ans dans le secteur, entamée fin juin.
En cette période de vacances scolaires, Network Rail, le gestionnaire public du réseau, a prévenu que seul un train sur cinq circulerait, appelant les Britanniques à ne voyager «que si cela est absolument nécessaire». Vendredi, l'ensemble du réseau de transport de Londres sera quasi paralysé, et restera très perturbé pendant tout le week-end.
Dimanche, les dockers du port de Felixstowe (est de l'Angleterre) - le plus gros pour le fret dans le pays - démarrent une grève de huit jours, menaçant de mettre à l'arrêt une grande partie du trafic de marchandises du pays.
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Inflation de 10,1% sur un an
Partout le mot d'ordre est le même : les employés réclament des hausses de salaires en phase avec l'inflation, qui a atteint en juillet 10,1% sur un an au Royaume-Uni et pourrait dépasser 13% en octobre, selon les prévisions de la Banque d'Angleterre. Le pouvoir d'achat est mangé par les hausses de prix à une vitesse record, ce qui «démontre le besoin vital (...) de défendre la valeur de la rémunération des travailleurs», assure dans un communiqué Sharon Graham, secrétaire générale du syndicat Unite, l'un des principaux du pays.
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À l'appel du syndicat sectoriel CWU, plus de 115.000 postiers britanniques ont prévu quatre jours de débrayage entre fin août et début septembre, et quelque 40.000 employés de l'opérateur de télécoms BT poursuivront leur première grève en 35 ans. Des actions sont prévues ou ont eu lieu dans les entrepôts d'Amazon, chez les avocats pénalistes ou parmi les éboueurs.
«Les employeurs font leur possible pour aider leur personnel à traverser cette période», a assuré mardi le syndicat patronal CBI dans un communiqué. «Mais une large majorité ne peut se permettre d'augmenter suffisamment les salaires pour suivre l'inflation», a-t-il fait valoir.
Certaines grèves ont pourtant été récemment évitées à la dernière minute, suite à des offres de rémunération jugées satisfaisantes. C'est le cas de salariés d'une entreprise de ravitaillement en carburant à l'aéroport d'Heathrow, qui menaçaient de perturber le trafic et ont finalement renoncé à débrayer. Des personnels au sol de British Airways, qui demandaient au minimum le rétablissement de salaires amputés de 10% pendant la pandémie, ont accepté une hausse de 13% et levé la grève.
Recours à des intérimaires pour remplacer les grévistes
Si les cheminots poursuivent leur mouvement jeudi, c'est que les négociations avec la multitude d'opérateurs privés du secteur sont dans l'impasse. Ils ont aussi rejeté une offre salariale de Network Rail qu'ils accusent d'être conditionnée à des licenciements massifs.
Le ministre des Transports, Grant Shapps, qui a refusé de s'impliquer directement dans les discussions, est pointé du doigt par les organisations, accusé de ne pas donner de mandat suffisant aux entreprises pour négocier.
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Autre motif de colère syndicale : le gouvernement vient de modifier la loi afin de permettre le recours à des intérimaires pour remplacer les grévistes. Le célèbre grand magasin de luxe londonien Harrods a été «le premier employeur à menacer son personnel» de faire usage de cette loi, alors que certains employés votent actuellement une éventuelle grève, selon Unite.
Les mouvements pourraient durer au-delà de l'été, et aussi s'étendre aux fonctionnaires de l'enseignement ou encore de la santé, où le syndicat a taclé des offres salariales «misérables» de 4%.
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ENTRETIEN - Carole Grandjean est ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels.
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Le Figaro
Réalité virtuelle, délits réels: le casse-tête du respect des lois dans le métavers
Paule GonzalèsLouis MadelaineENQUÊTE - Agressions, vols, transactions: cet univers aux allures de Far West intéresse de plus en plus juristes et avocats.
Bienvenue dans le métavers, sixième continent de la planète Terre. Sur cette terra incognita, immatérielle et numérique, «Houênon», l’avatar féminin de Charles, a d’abord dû choisir lequel des 400 univers habiter. «Il y a dix ans, il y en avait 1000», souligne François-Gabriel Roussel, maître de conférences honoraire de la Sorbonne Nouvelle. De la même manière qu’à sa création internet était un univers en pleine expansion avant de se concentrer, ainsi va le web3.0, comme le qualifie l’avocate Anne Cousin, spécialiste du droit du numérique depuis vingt ans.
«Houênon» et Charles ont donc beaucoup hésité avant de se fixer. Ils avaient le choix entre deux réalités virtuelles que distingue l’avocat d’affaires Philippe Ginestié. «Le submétavers, directement issu du boom des jeux vidéo, comme Second Life», détaille-t-il. En deux dimensions, accessible via son ordinateur, il est notamment dominé par les pépites Decentralandet The Sandbox, toutes deux liée à la blockchain Ethereum, disposant de leurs propres bitcoins et toutes deux championnes de la vente de «lands», c’est-à-dire de «terres» numériques.
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Là où les gameurs y voient un investissement immobilier d’un genre nouveau, les juristes, qui gardent les pieds sur terre, analysent l’affaire comme de l’achat d’espace promotionnel, publicitaire et commercial sur une plateforme dématérialisée: soit un cryptoactif négocié en cryptomonnaie. Malgré un environnement graphique sommaire, le succès est là. Le seul The Sandbox accueille 12.000 propriétaires fonciers virtuels, dont 165 marques.
Une zone totalement immersive
À l’autre bout de l’empire, le métavers totalement immersif, davantage XXIe siècle, mais toujours en gestation. Cette réalité virtuelle s’appréhende grâce à un casque qui fait entrer l’utilisateur physiquement dans ce nouveau monde. Meta - anciennement Facebook - construit et peaufine sa propre plateforme, Horizon Worlds.
«Houênon» vient d’y faire un tour et de s’y faire agresser par trois avatars masculins. Quoique Charles soit ceinture noire de karaté, il n’a eu le temps ni d’esquiver ni d’activer la fonction «limite personnelle», proposée par Horizon Worlds. Il est choqué. «Car l’expérience immersive est totale», rappelle Auriane Wilhelm, qui monte les premières expérimentations dans le métavers pour le cabinet Ginestié. «Il n’y a pas de dédoublement physique ou psychologique, poursuit-elle. On est tout entier dans cette réalité. Et les mouvements étant très rapides, la proximité peut s’imposer de manière brutale et oppressante.» De quoi multiplier les plaintes d’utilisateurs et surtout d’utilisatrices.
De même, si je poignarde dans la réalité virtuelle, je serai peut-être condamné à deux ans pour atteinte à l’identité, par exemple, mais pas à trente ans de prison pour meurtre
Pour Antoine Trillat, avocat en droit d’auteur et de la propriété intellectuelle, l’affaire est exagérée puisqu’«il suffit en fait de se déconnecter et de se reconnecter, pour éviter ce genre de désagrément. La question est aussi ancienne que le jeu vidéo en ligne dont les joueurs acceptent les règles et les risques qui sont le but principal du jeu.»«Pourquoi n’aurais-je pas le droit à une vie paisible dans le métavers et de quel droit m’obligerait-on à enlever mon casque pour éviter les gestes obscènes», s’interroge Philippe Ginestié, actant ainsi qu’une réalité, même virtuelle, reste la réalité. Pour autant, l’avocat pointe une autre question, «celle du miroir déformant du droit pénal dans le métavers. En l’occurrence, les personnes poursuivies le seront, non pour agressions sexuelles ou viols, mais au titre de la loi sur le harcèlement ou de la haine en ligne. De même, si je poignarde dans la réalité virtuelle, je serai peut-être condamné à deux ans pour atteinte à l’identité, par exemple, mais pas à trente ans de prison pour meurtre. On voit donc bien qu’il y a là un droit à inventer.»
«Des métavers, plus ou moins bridés»
Les équipes de Meta, en tout cas, ne prennent pas l’affaire à la légère. Hors de question que, à peine portée sur les fonts baptismaux, la plateforme fasse mauvais genre. En 2024, le marché du métavers représentera entre 800 millions de dollars, pour les estimations les plus prudentes, et 13 milliards de dollars, pour les plus optimistes. «Il est probable que, dans les années qui viennent, nous verrons émerger différents métavers, plus ou moins bridés. Pourquoi pas du “Métaloub”, où toutes les ignominies seront permises, au “Métachic” très policé, où les marques de luxe n’auront rien à craindre pour leur réputation.»
Car en matière de métavers, c’est déjà un lieu commun de dire que «The code is the world». Autrement dit, et en français, la loi la plus efficace du métavers est celle du codage informatique de la plateforme, et sa transcription pour les internautes dans les conditions générales d’utilisation. Ainsi se structure tout ce qui se fait ou non dans le métavers. Une règle du jeu complexe, que nul ne peut encore moins ignorer que la loi. Car, comme le rappelle Antoine mTrillat, l’autre formule magique du métavers se résume dans l’acronyme DYOR, ou «Do your own research».
Il serait faux de dire qu’il n’y a pas de droit dans le métavers, il commencerait presque à y avoir trop de réglementations
En attendant, Meta a promis de multiplier les boucliers numériques par défaut et les protocoles de bonne police, comme des boutons de signalement en temps réel permettant de retrouver plus facilement les nouveaux délinquants anonymisés du métavers. «Car le droit ne commence que lorsque l’agresseur présumé a été identifié par la police», rappelle Philippe Ginestié. Rien de plus difficile dans ce monde que le mathématicien Étienne Ghys a décrit - lors d’une conférence en mars dernier à l’invitation des commissaires-priseurs - comme «décentralisé, anarchique et anonymisé».
Le métavers, une affaire de très gros sous
La détermination de la règle applicable et de la juridiction compétente paraîtrait ainsi la moins grande des difficultés: dans le droit pénal français, ce sera celles du lieu où la victime porte plainte et où s’est déroulé le trouble physique ou celui du for intérieur. Encore faudra-t-il exécuter la sentence. «C’est bien là toute la difficulté du monde numérique: l’effectivité de la sanction du fait de la dissémination des moyens techniques et des acteurs», rappelle Anne Cousin, avocate en droit numérique. «Il serait faux de dire qu’il n’y a pas de droit dans le métavers, il commencerait presque à y avoir trop de réglementations. Notre difficulté est bien la détermination des personnes, l’exequatur des décisions ou celle de la détermination du juge compétent. En matière de contrefaçon, par exemple, le juge du dommage et intérêtn’est pas celui de la suppression de l’objet du délit. Ainsi se pose la question de la prévisibilité des solutions juridiques.»
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Des questions essentielles, car le commerce déteste l’aléa juridique. Or, le succès du métavers est avant tout une affaire de très gros sous, née de la rencontre miraculeuse entre la réalité immersive, les cryptomonnaies et la rareté introduite par la technologie blockchain. Cette dernière, qui s’apparente à un immense livre de comptes numérique ouvert à tous, permet de faire des transactions infalsifiables puisque l’on ne peut revenir sur une écriture comptable. Une sécurité qui a les défauts de ses vertus, car, comme le rappelle Antoine Trillat, «il n’y a pas de numéro vert sur la blockchain». Mieux vaut donc ne pas avoir de «fat fingers» - des doigts gourds - au moment de la transaction.
En quelques millisecondes, des millions de cryptomonnaies changent de portefeuille numérique - dit «wallet» - pour acquérir un «cryptoactif», pour lequel sera délivré une sorte de «certificat de propriété» appelé, dans le métavers, «Non-Fongible Token» ou NFT. Un marché qui en 2021 a totalisé 44 milliards de dollars. Or ici commence le droit sérieux: celui de la propriété, du commerce, de la concurrence, des flux monétaires et du droit fiscal. «Houênon» et Charles ne sont pas en reste.
L’hystérie pour l’art numérique
Le traumatisme de l’agression numérique n’a pas épuisé leur appétit de shopping. Une certaine hystérie pour l’art numérique, à peine modulée par les cours des cryptomonnaies, s’est emparée du métavers. Charles et son avatar viennent d’acquérir un Bored Ape numériquement engendré par Yuga Labs. Une petite folie à 215.250 dollars pour agrémenter leur profil sur les réseaux sociaux. De quoi poser statutairement un homme et son avatar. Le Bored Ape le plus cher, particulièrement rare, est parti à 3,4 millions de dollars.
Mais comment ne pas trembler? Depuis plusieurs mois les Bored Ape sont victimes d’une série de vols sauvages commis par des hackeurs. Le plus spectaculaire, celui en mai dernier, du NFT «Fred Simian #8398» à l’acteur et producteur Seth Green, qui espérait l’inclure dans son film La Taverne du Cheval-Blanc. Or, rigidité de la blockchain oblige, la disparition du NFT a entraîné la cession de sa propriété intellectuelle et de ses droits d’exploitation, qui appartiennent désormais en toute légalité à un certain «DarkWing84». Car le NFT s’est revendu à la vitesse de la lumière et en toute transparence. En cas de vol, il ne reste donc plus aux victimes que les yeux pour pleurer. Même si le droit de la propriété intellectuelle affirme qu’en cas de vol, le propriétaire légitime conserve ses droits sur l’œuvre, comment les faire valoir?
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L’affaire se complique d’autant que ces NFT sont toujours des objets juridiques mal identifiés. «Quelle est leur nature juridique réelle, et donc leur régime? Qu’est-ce qu’achète exactement un consommateur?», interroge Thierry Granier, professeur de droit privé et sciences criminelles à la faculté d’Aix-Marseille. Un titre de propriété? Un titre financier? Le cabinet américain Scott&Scott pencherait bien pour cette dernière solution car il aimerait mener une «class action» auprès de la SEC - le gendarme boursier américain - contre Yuga Labs justement, qui a promis à ses acheteurs des envolées de valeur, ce qui n’a pas été le cas. La SEC répugne à une telle définition, n’ayant nullement l’intention de devenir la juridiction des NFT, avec devant elle un contentieux aussi délirant que leur croissance exponentielle.
Les services fiscaux aussi concernés
Plus que jamais en embuscade aussi, les services fiscaux du monde entier. Le monde clos et décentralisé du métavers laisse peu de prise aux États, qui ne savent ni taxer les transactions supersoniques du monde virtuel ni imposer un contrôle des flux monétaires. «Sauf à l’entrée ou à la sortie du métavers», sourit Thierry Granier. Un terrain de jeu infini pour le blanchiment d’argent transitant par des cascades de sociétés écrans et de prête-noms insolvables.
Dans les tuyaux de la Commission européenne sont en préparation une nouvelle directive pour le marché du numérique et un règlement sur les cryptoactifs qui permettra de définir des régimes spécifiques et des instruments financiers régulant leur conservation et leur circulation. Un premier pas, car «la réponse ne peut être qu’internationale». Demeure «Houênon», l’avatar de Charles, elle aussi privée pour l’instant d’identité juridique, à qui il faudra bien un jour en trouver une aussi.
Le métavers de Meta fait son entrée en France
L’avatar de Mark Zuckerberg posant devant une tour Eiffel virtuelle, lance officiellement Horizon Worlds, le métavers de Meta en France. Il a débarqué ce mardi dans notre pays et en Espagne, neuf mois après son ouverture aux États-Unis et au Canada puis en Grande-Bretagne. Sur le format d’un jeu vidéo, il permet de créer ses propres mondes et activités et de visiter ceux des autres.
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Pour le moment, il faut être équipé d’un casque de réalité virtuelle Oculus Quest 2 à 450 € pour pouvoir faire du bowling ou assister à des concerts en ligne. L’offre sera disponible pour tous sur le web d’ici à la fin de l’année. En attendant, Meta travaille sur la sécurité de son métavers pour éviter les situations de harcèlement. La société développe aussi la vente d’objets virtuels, sur lesquels elle prend une commission de 47,5 %
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Identité de genre : les contrôleurs d'impôt n'écriront plus «Monsieur» ou «Madame»
INFO LE FIGARO - Dans une note de service interne, la direction générale des finances publiques (DGFIP) invite ses agents à ne plus mentionner la civilité des contribuables dans leurs courriers.
Incendies : le feu près de Landiras en Gironde est «dorénavant fixé»
LE POINT SUR LA SITUATION - Les habitants évacués vont pouvoir rentrer chez eux, ont annoncé les autorités.
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ENTRETIEN - La présidente du meilleur établissement français dans le classement de Shanghai revient sur sa stratégie pour perfectionner la recherche.
Le Figaro
Bison futé : circulation dense ce week-end sur les axes retours de la côte vers les métropoles
En l'approche de la fin des vacances scolaires, pas de journées «noires», mais un week-end très chargé sur les retours depuis les régions côtières. L'île de France est à éviter après midi.
Après un jeudi 18 août d'accalmie sur les routes, le week-end des premiers retours de vacances s'annonce chargé. Jeudi, Bison Futé, l'organe d'information routière, a classé «vert» tout l'Hexagone, indiquant une situation générale du trafic sur le territoire qui n'empêche pas des difficultés locales (pour cause d'accidents notamment). Mais les congés scolaires se terminant dans un peu plus d'une semaine, les grands axes routiers seront chargés dès vendredi soir depuis les régions côtières vers les grandes métropoles.
Vendredi, samedi et dimanche «rouge» dans le sens des retours
Vendredi 19 août s'annonce normal dans le sens des départs, mais les difficultés commenceront dès 10h dans le sens des retours, depuis les côtes jusqu'aux grandes métropoles. Classés «rouge», ces axes resteront chargés jusqu'à 20h. La plage horaire la plus chargée au niveau national devrait se situer entre 15h et 19h. Les conseils de Bison futé : éviter l'autoroute A13, entre Rouen et Paris, de 17h à 19h, l'A10 Bordeaux - Poitiers de 12h à 14h, l'A8, entre Nice et Aix-en-Provence, de 14h à 18h. Éviter également l'autoroute A71, entre Clermont-Ferrand et Orléans, de 11h à 15h, l'A61 entre Narbonne et Toulouse, de 16h à 19h, et enfin, le tunnel du Mont-Blanc en direction de la France de 13h à 21h. Cela pourrait vous valoir une attente supérieure à une heure !
Samedi 20 août sera la journée la plus difficile du week-end dans les deux sens. Les difficultés débuteront dès 9h le matin et se poursuivront jusqu'en milieu de soirée. Le pic de bouchons devrait être atteint entre 11h et 14h. Les difficultés seront particulièrement importantes le long de la Méditerranée et dans la vallée du Rhône.
Dimanche 21 et lundi 22, les encombrements seront plus limités, mais la circulation restera importante dans le sens des retours tout au long de la journée. Un conseil de Bison futé pour tous ceux qui gagnent ou passent par l'Île-de-France ce week-end : traverser ou regagner la région parisienne avant 14h samedi, et avant 12h dimanche. Pour lundi, il est conseillé de s'y prendre encore plus tôt, avant 11h du matin.
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Refoulé de plusieurs parkings, Dieudonné finit par jouer sur une aire d'autoroute
L'humoriste, qui se produit dans un bus après avoir été interdit de spectacle en 2014, s'est vu refuser dimanche le stationnement dans plusieurs communes de Loire-Atlantique.
Des activistes verts s'en prennent à des golfs
Fustigeant l'arrosage des greens en période de sécheresse, ils ont saccagé deux parcours près de Toulouse.
Le Figaro
Le suspect de l'attaque sur Salman Rushdie «surpris» que l'auteur ait survécu
«Je n'aime pas cette personne. Je pense pas qu'il soit un homme bien», a lancé Hadi Matar au New York Post en évoquant l'intellectuel.
L'Américain accusé d'avoir poignardé Salman Rushdie a déclaré ce mercredi dans un entretien être «surpris» que l'auteur des Versets sataniques ait survécu à l'attaque, perpétrée vendredi lors d'une conférence dans l'État de New York. «Quand j'ai entendu qu'il avait survécu, j'étais surpris», a dit Hadi Matar au New York Post, qui indique l'avoir contacté en prison. Le suspect, arrêté immédiatement après l'agression, a plaidé samedi non coupable de tentative de meurtre, et doit comparaître à nouveau vendredi devant un tribunal.
Hadi Matar, 24 ans, n'a pas dit s'il avait été inspiré par la fatwa lancée par l'ayatollah Khomeiny en 1989 depuis l'Iran, appelant à la mort de l'auteur des Versets sataniques, jugés blasphématoires. «J'ai de l'estime pour l'ayatollah. Je pense que c'est quelqu'un de remarquable. C'est tout ce que je dirais à ce propos», a-t-il assuré au tabloïd new-yorkais, qui écrit que les avocats de Hadi Matar, lui ont conseillé de ne pas parler de ce sujet.
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Rushdie «hypocrite»
Hadi Matar a dit au journal avoir lu «quelques pages» du roman de Salman Rushdie. L'auteur britannique de 75 ans, poignardé une dizaine de fois et évacué en hélicoptère vers un hôpital, a été brièvement placé sous respirateur avant que son état ne s'améliore. «La voie du rétablissement a commencé», avait souligné son agent dimanche. «Je n'aime pas cette personne. Je pense pas qu'il soit un homme bien», a lancé le suspect au New York Post à propos de l'intellectuel. «Je ne l'aime pas, je ne l'aime vraiment pas.»
«C'est quelqu'un qui a attaqué l'Islam», a-t-il ajouté. En regardant des vidéos de l'auteur sur YouTube, il l'a trouvé «hypocrite», a-t-il poursuivi. Il a assuré ne pas être en contact avec les Gardiens de la révolution iraniens et avoir appris la présence de Salman Rushdie à une conférence d'un centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l'État de New York, par Twitter. Originaire de l'État du New Jersey, il a raconté au média américain avoir pris le bus jusqu'à la ville de Buffalo, puis un Lyft – concurrent d'Uber et des taxis — pour se rendre à Chautauqua.
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«Je ne faisais rien de particulier, je me baladais», a-t-il détaillé, «j'étais juste dehors tout le temps». Alors que Salman Rushdie montait sur la scène d'un amphithéâtre, un homme s'est précipité sur l'estrade avant de le poignarder plusieurs fois, notamment au cou et à l'abdomen. Hadi Matar était revenu «changé» et davantage religieux d'un voyage en 2018 au Liban, pays d'origine de sa famille, avait affirmé lundi sa mère au site internet du Daily Mail.
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Mali : un groupe djihadiste affirme avoir tué quatre paramilitaires de Wagner
Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda a affirmé avoir tué quatre…
Mali: 49 militaires ivoiriens accusés d'être des «mercenaires» inculpés et écroués
Les 49 soldats ivoiriens détenus depuis plus d'un mois à Bamako et accusés par les militaires au pouvoir…
Essonne : un molosse agressif tué par un voisin après avoir blessé quatre personnes
Un habitant d'un immeuble de Grigny (Essonne) a tué dimanche un chien d'attaque qui s'en prenait à quatre…
Le Figaro
Pompiers agressés dans un foyer de jeunes résidents étrangers à Paris : trois mineurs déférés
Guillaume PoingtSamedi soir, trois pompiers avaient été légèrement blessés après avoir reçu des coups et de nombreux projectiles.
Trois des cinq mineurs placés en garde à vue après l'agression de pompiers dans un foyer de jeunes résidents étrangers de la capitale ont été déférés au parquet de Paris, a appris Le Figaro.
Ils sont convoqués à une audience ultérieure afin d'être jugés pour «dégradations et violences sur personne dépositaire de l'autorité publique et personne chargée d'une mission de service public (un éducateur du foyer, NDLR)». «Dans l'attente, un des mineurs a été placé en détention provisoire et les deux autres sont soumis à une mesure éducative judiciaire provisoire», nous indique le parquet de Paris.
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Samedi 13 août, les pompiers de Paris avaient été agressés alors qu'ils intervenaient pour porter secours à un résident d'un foyer de jeunes étrangers situé dans le 12e arrondissement de la capitale, au 20 boulevard Poniatowski. Les pompiers avaient reçu des coups et de nombreux projectiles. Les assaillants étaient notamment armés d'extincteurs, de paires de ciseaux ou encore de fourchettes.
Trois pompiers avaient été légèrement blessés mais leur état n'avait pas nécessité de transfert en milieu hospitalier. Le véhicule des soldats du feu avait également été dégradé. Les trois pompiers avaient porté plainte tout comme un éducateur du foyer, visé par des menaces de mort par arme blanche après avoir tenté de calmer la situation.
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Le corps d'un alpiniste décédé il y a des années retrouvé grâce à la fonte des glaciers
Le cadavre a été découvert entre Chamonix et Zermatt, en Suisse. Les enquêteurs espèrent pouvoir retrouver l'identité de la victime grâce à un fichier regroupant tous les alpinistes disparus dans le canton depuis 1925.
Grenoble : un homme menace les clients d'un bar avec un couteau, les accusant d'être de «mauvais musulmans»
L'individu a pu être interpellé grâce à l'intervention de clients du bar en question.
Rhône: l'homme qui a décapité son père mis en examen et écroué
Le suspect de nationalité marocaine a été interpellé alors qu'il déambulait avec la tête de son père dans une main et un couteau dans l'autre.
Regarder la vidéo Le Figaro
Météo du jeudi 18 août : après les fortes pluies, le soleil revient par l'ouest, les orages persistent au sud-est
Le temps reste instable au sud-est du pays et au pays basque, en alerte orange pour orages et pluies. À l'ouest, des éclaircies sont prévues au fil des heures avec de plus en plus de soleil.
Alerte orange au sud-est de la France et dans le pays basque. Les deux régions vont s'exposer ce jeudi à de fortes pluies et de gros orages, avec la poursuite de l'épisode qui s'est mis en place depuis mardi soir, note La Chaîne météo* . L'instabilité persiste ce jeudi à cause d'une goutte froide, c'est-à-dire une dépression associée à de l'air froid en haute altitude, qui circule lentement sur la région PACA et la Corse ainsi qu'au pays basque, s'évacuant lentement vers l'Italie. Cette configuration entraîne une forte instabilité diffuse jeudi, après les orages massifs et plus généralisés d'hier mercredi.
En conséquence, il faut encore s'attendre également à quelques chutes de grêle à l'est du Rhône et en région PACA et sur le nord de la Corse. Les cumuls de pluie pourront atteindre 30 à 50 mm au passage de ces orages hétérogènes, après les abondants cumuls relevés ce mercredi.
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La météo dans votre région
En Bretagne, Normandie, Centre-Val de Loire, Île-de-France et Hauts-de-France, les températures maximales sont comprises entre 21°C et 27 °C. En matinée, des nuages bas accompagnés de brumes et brouillards sont attendus. Dans l'après-midi, des éclaircies arrivent, mais attention aux quelques nuages menaçants qui peuvent localement porter une averse. La soirée sera nuageuse en Bretagne.
En Bourgogne-Franche-Comté et Grand-Est, l'instabilité est toujours présente et le ciel reste menaçant. Des pluies matinales concernent l'Alsace. Dans l'après-midi, des averses se déclenchent principalement près des reliefs. Les températures maximales fluctuent de 23 à 26 °C.
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En Auvergne-Rhône-Alpes et Corse, il faut encore s'attendre à de fortes averses orageuses au sud-est et au pays basque ce jeudi, et quelques chutes de grêle à l'est du Rhône et en région PACA en matinée, un épisode orageux touche la Côte d’Azur. Dans l'après-midi, l'est du Rhône et les Alpes n'échappent pas aux précipitations orageuses. Les températures maximales sont comprises entre 24 et 29°C. Ces orages provoquent des cumuls de pluie atteignant 30 à 50 mm. Une situation similaire aux cumuls relevés ce mercredi.
En Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, de nombreux nuages bas sont présents en matinée. Contrairement au pourtour du Golfe où la tramontane souffle et dégage le ciel. Des fortes pluies touchent les Pyrénées-Atlantiques, elles s'atténuent dans l'après-midi grâce à des éclaircies sur les Pyrénées.
*La Chaîne Météo appartient au groupe Figaro.
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Intempéries : de violents orages frappent la Loire et le nord-ouest, inondations à Marseille et dans le sud
Une tempête de grêle s'est abattue sur Saint-Étienne et de nombreuses inondations ont été constatées dans le Gard et l'Hérault. Une pluie torrentielle a déferlé sur Marseille mercredi soir.
Regarder la vidéoLa météo du mardi 16 août : violents orages au sud et pic de chaleur à l'est
Après les orages de dimanche et une amélioration lundi 15 août, de nouvelles intempéries se mettent en place mardi et se maintiennent jusqu'à jeudi dans le sud de la France, avec une vigilance orange pour quatre départements.
Le Figaro
Rajeunir: les étonnantes découvertes de la médecine anti-âge
ENQUÊTE - Ô vieillesse ennemie! En France et dans le monde, le XXIe siècle sera celui du grisonnement. Inéluctable? Peut-être pas selon quelques scientifiques de pointe. Ils considèrent le vieillissement comme une maladie que l’on pourra soigner dans le futur.
«Si je pouvais toujours rester jeune, et si cette peinture pouvait vieillir à ma place! Il n’est rien dans le monde que je ne donnerais… Mon âme, même!» L’histoire s’est mal terminée pour Dorian Gray et son portrait, mais Iouri Milner et Jeff Bezos sont, eux, plutôt optimistes. À l’instar du héros d’Oscar Wilde, le magnat russe et l’ex-PDG d’Amazon désirent la jeunesse éternelle. Et ils s’en sont donné les moyens en lançant, le 19 janvier dernier, la société Altos Labs. Son objectif: «Développer des thérapies de prolongation de la vie capables d’arrêter ou d’inverser le processus de vieillissement humain.» Recrutés dans le monde entier, d’éminents scientifiques, dont une poignée de prix Nobel, y ont d’ores et déjà leur bureau attitré. La toute jeune entreprise de biotechnologies débute avec un fonds de roulement de 3 milliards de dollars… une paille pour des investisseurs qui n’auront pas assez de plusieurs vies pour dépenser leur fortune. L’argent peut tout acheter, y compris la fontaine de jouvence, pense-t-on dans la Silicon Valley. Est-ce là pur fantasme de multimilliardaire? Peut-être pas, ou pas complètement. Certes, personne ne croit à la possibilité d’une immortalité. En revanche, la prolongation de la vie humaine est théoriquement possible. En témoigne une récente publication de chercheurs russes dans la revue Nature Communications: elle avance le chiffre de 150 ans. Soit 30 ans de bonus par rapport à la limite de 120 ans que les chercheurs avaient l’habitude de considérer il y a encore quelques années.
La course mondiale est ouverte
Mais ce qui est surtout convoité, c’est de rester jeune très tard dans l’existence. C’est-à-dire de vieillir sans décatir ; de ressembler à Jane Fonda plutôt qu’à Jeanne Calment ou encore de jouer plus longtemps au tennis que papy Nadal. Les scientifiques et les cliniciens, qui travaillent aujourd’hui sur le sujet, émettent une idée-force: la vieillesse est une maladie, ce qui veut dire qu’elle peut être guérie. Jean-Marc Lemaitre, directeur de recherche Inserm de l’Institut de médecine régénérative et de biothérapie de Montpellier, l’affirme dans son livre Guérir la vieillesse, publié au début du printemps 2022. Aux États-Unis, le Dr David Sinclair, professeur de génétique à la Harvard Medical School, ne dit pas autre chose dans son best-seller Pourquoi nous vieillissons et pourquoi ce n’est pas une fatalité, tout juste sorti en France. À l’appui de sa thèse, Sinclair souligne que l’OMS classe désormais le grand âge comme une pathologie, y compris quand les individus ne présentent aucun trouble. La course mondiale aux molécules anti-âge - et aux financements - est donc déclarée ouverte, aux États-Unis et ailleurs.
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En quête du Graal de l’éternelle jeunesse, certains ne font pas dans la demi-mesure. Ainsi, des équipes de Harvard et de Stanford (États-Unis) ont, par exemple, étudié l’effet du sang jeune sur les vieux organismes. En pratiquant une parabiose, autrement dit en branchant la circulation sanguine d’une jeune souris sur celle d’une congénère plus vieille, les équipes en question auraient obtenu de nouvelles connexions neuronales dans le cerveau de la plus âgée. Une société n’a pas tardé à se créer, Ambrosia, qui propose des transfusions de sang jeune à 5500 $ le litre (vous pouvez obtenir une réduction à partir de deux litres). Dans une approche moins vampirique, un Russe, Anatoli Brouchkov, préfère l’eau avec un zeste de bactéries. En 2015, il s’est inoculé une dilution de Bacillus F, une bactérie vieille de 3,5 millions d’années découverte dans les sols gelés de Sibérie.
«Des mécanismes fantastiques»
Mais il est des projets bien plus sérieux. Les grandes universités mondiales n’hésitent pas à s’engager dans l’étude du vieillissement aux côtés des sociétés de biotechnologie. En France, avec des budgets relativement modérés, l’Inserm a lancé en janvier 2022 le programme de collaboration internationale InterAging, coordonné par Éric Gilson, professeur de biologie cellulaire à la faculté de médecine de Nice et directeur de l’Ircan (Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement). «C’est une aventure formidable», note le biologiste, grand prix de l’Inserm en 2019 pour ses travaux sur les télomères, ces séquences d’ADN qui rétrécissent au fil de la vie humaine. «Même s’il faut rester prudent face aux effets d’annonce, nous sommes bien en train de découvrir des mécanismes fantastiques.»
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Alors, très concrètement, comment rajeunir? Parmi les pistes encourageantes, il y a d’abord l’utilisation de médicaments déjà connus. Le plus prometteur à ce jour semble être lametformine, prescrite depuis 1979 contre le diabète de type 2 lié à l’âge et/ou à l’obésité. En 2005, des chercheurs britanniques ont mis en évidence son effet anticancer. Et en 2013, le Pr Marc Peschanski et l’équipe I-Stem financée par l’AFM-Téléthon ont découvert que la metformine pouvait diviser par deux la production de progérine, une protéine qui apparaît normalement vers la cinquantaine, mais qui fait aussi mourir de vieillesse les enfants atteints de progéria, une rare maladie génétique. Par ailleurs, cet antidiabétique reproduirait sur les cellules les effets d’une restriction calorique, une diète stricte qui augmente l’espérance de vie chez l’animal. Est-il alors envisageable de la prescrire en population générale non diabétique? Combien de temps? Et à quelle dose utile sans toxicité? Des études viennent d’être lancées sur 3000 personnes âgées de 65 à 79 ans aux USA, mais il faudra attendre au moins six ans pour voir si les volontaires auront vieilli mieux, ou moins bien, que le reste de la population. En attendant, la metformine doit être prescrite aux seuls diabétiques de type 2.
Molécules anti-âge
Une autre molécule semble mimer les effets bénéfiques du jeûne sur le vieillissement de la cellule: larapamycine. Découverte sur l’île de Pâques, c’est un médicament antirejet utilisé notamment dans les greffes de rein. Dans le vieillissement, elle montre des résultats intéressants chez la souris. La bestiole traitée y gagne aussi une diminution de sa presbyacousie. Pour le moment, la rapamycine a néanmoins l’inconvénient d’attaquer trop puissamment le système immunitaire humain pour être envisagée telle quelle comme une pilule antiâge.
La voie royale de l’anti-âge est celle de la reprogrammation des cellules.En 2007, le chercheur japonais Shinya Yamanaka parvient pour la première fois à reprogrammer une cellule adulte en cellule souche pluripotente induite, dite iPS, capable d’évoluer à nouveau en cellule hépatique, cardiaque, rénale… Une piste pour régénérer le corps! Yamanaka remporte un prix Nobel pour cette découverte, et il est aujourd’hui consultant scientifique chez Altos Labs. Ses travaux ont été poursuivis et, en 2011, le biologiste français Jean-Marc Lemaitre a démontré que le vieillissement cellulaire est réversible grâce à un cocktail génétique qui permet de rajeunir des cellules prises sur la peau de personnes centenaires.
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Ces avancées permettent aujourd’hui d’envisager l’émergence d’une médecine régénératrice capable de réparer les tissus abîmés par la maladie ou l’usure de l’âge. Au Japon, des cellules iPS développées en neurones producteurs de dopamine ont été administrées à des patients souffrant de la maladie de Parkinson ; un autre essai clinique vise à transplanter dans les articulations des genoux du cartilage fabriqué à partir de cellules iPS. En France, le centre de recherche I-Stem teste un patch de cellules souches qui pourrait être greffé sur l’œil pour réparer la rétine et contrer la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). «Les cellules iPS pourraient recréer des organes qui seront greffés sans risque de rejet. Ou permettre la mise en culture des tissus d’un malade pour tester et même personnaliser les médicaments qui lui seront donnés ensuite,» projette Jean-Marc Lemaitre. Reste désormais à maîtriser parfaitement la différenciation des cellules souches pluripotentes en cellules pancréatiques ou hépatiques, puis à s’assurer qu’elles perdent bien leur pluripotence pour ne pas risquer d’implanter des cellules instables.
Cibler les cellules de l’inflammation
L’idéal de la médecine anti-âge serait peut-être d’agir en amont et de façon globale sur l’usure de l’organisme ou les maladies liées à l’âge avec ce que l’on appelle des médicaments de sénothérapie. «Une des causes majeures du vieillissement est l’accumulation dans l’organisme de cellules sénescentes - certains parlent de cellules “zombies” - qui ne fonctionnent plus correctement, mais ne disparaissent pas», explique le Pr Gilson. Elles créent un environnement inflammatoire qui est le terreau de nombreux cancers, mais aussi de l’athérosclérose, de l’arthrose… et qui pourrait même expliquer la vulnérabilité des personnes âgées face au virus responsable du Covid-19. «Les molécules dites sénolytiques détruisent les cellules sénescentes amassées dans l’organisme, mais elles peuvent y laisser des “trous” ce qui entraîne des dérglements graves des organes ciblés,» note le Pr Gilson. «On cherche donc plutôt des molécules “sénomorphiques” qui modifieraient les propriétés des cellules sénescentes, en réduisant leur production pro-inflammatoire, par exemple, mais sans les détruire.» Les premiers résultats chez la souris sont encourageants, mais le Pr Gilson reste prudent: «La marche reste haute pour transposer ces résultats chez l’homme. Le retour sur investissements pourrait se faire attendre en Californie.»
Cocktail anti-vieillesse
Jean-Marc Lemaitre admet aussi de nombreux obstacles. Mais il est plus optimiste: «Si les verrous scientifiques sautent, tout peut aller vite. On peut imaginer un traitement sur mesure, à prendre en une seule fois ou toutes les semaines à partir d’un certain âge. Un cocktail universel contre la maladie, mais néanmoins unique qui serait adapté des propres fragilités génétiques et épigénétiques de chaque individu pour lui éviter les maladies liées à l’âge: cancers, Alzheimer, troubles cardio-vasculaires, diabète…» Cela signerait l’avènement d’une médecine de la longévité, aux antipodes de la médecine actuelle. Elle fait des miracles pour réparer les corps, et compenser les dysfonctionnements biologiques, mais elle fabrique aussi de la dépendance en nous conduisant jusqu’à 90 ans, certes, mais souvent lestés de plusieurs pathologies et de lourdes impotences. L’objectif des recherches actuelles sur le vieillissement n’est pas tant de repousser la mort que de permettre aux hommes de mourir en bonne santé…
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Un tel projet rencontre encore un grand scepticisme du côté des médecins. Pour le Pr Yves Agid, éminent chercheur en neurologie et fondateur de l’Institut du Cerveau (ICM, Paris), «il ne sera pas possible d’empêcher le cerveau de vieillir, car sa complexité dépasse l’imagination. Alors, à quoi bon un corps rafistolé surplombé par des neurones vieillissants, affaiblis et sans élans de joie». De son côté, le Pr Bernard Sablonnière, chercheur en biologie à la faculté de Lille, s’émerveille de ces études, mais rappelle les déceptions passées, «souvenez-vous de la folie des antioxydants…» et souligne que nous avons déjà des moyens pour lutter contre la sénescence: la nutrition, l’exercice, un bon usage de la médecine préventive et des dépistages. Il faut reconnaître que ça fait moins rêver…
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De sa capture en Ukraine à son exfiltration de Russie, le récit de l’incroyable odyssée de l’agent Georges K.
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Envoyé spécial à Sloviansk
Georges K. n’a pas l’air d’un homme à part. La figure ronde et souriante, il ressemble plus à ce cadet de la police qu’il était encore il y a peu, qu’à un soldat. «Gora», comme on le surnomme, se préparait, à 23 ans, à la vie tranquille, un rien ennuyeuse, d’un fonctionnaire à Marioupol, ce port ukrainien planté sur la mer d’Azov. Les Russes ont fait dérailler cette trajectoire, le lançant dans une odyssée comme seules les guerres le peuvent. D’un front à l’autre.
«Le 24 février, quand ils ont attaqué, j’ai immédiatement été mis en alerte.» Équipé d’un gilet pare-balles et d’une Kalachnikov, il est envoyé sur un check-point «pour éviter que des espions ne rentrent en ville». Le poste est exposé et la situation de sa ville natale se dégrade très vite. Les troupes de Moscou, parties de Crimée et de Russie, progressent et assiègent rapidement le port. «Au début, ils n’ont bombardé qu’avec des roquettes. Puis, à mesure qu’ils se rapprochaient, ils ont tapé avec de l’artillerie puis au mortier. Et là, ce fut l’enfer.» Gora est versé dans une unité qui soutient les pompiers, largement dépassés, pour déblayer les victimes et enterrer les morts. «On les mettait dans des fosses communes, notant les noms.» Combien de civils a-t-il ainsi mis en terre? «Je ne peux pas compter.»
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Les jours s’enchaînent, toujours plus durs. «Il pouvait y avoir 30 à 40 frappes quotidiennes», avec toujours plus de morts. Dans sa Renault, Georges parcourt Marioupol ravagée. La nuit, il se réfugie au poste de police, alternant les cycles de garde sur le toit «au service d’une mitrailleuse dans le froid et le noir complet car l’électricité a été coupée dès le 1er mars» avec un mauvais sommeil «coupé par les explosions». Le bombardement de la maternité, le 9 mars, est un choc. «Là on a compris qu’il n’y avait plus aucune limite.» Le 10 mars, plus rien ne tient. Sa voiture a été détruite. «Les Russes étaient déjà dans certaines parties de la ville. Ils tiraient à vue.» Il envisage de rejoindre l’armée, le régiment Azov qui se bat et où son frère sert depuis deux ans. Ce frère dont il n’a «plus aucune nouvelle», dit-il d’une voix cassée. «Mais s’engager dans l’armée quand on est de la police est compliqué.»
L’odeur de chair brûlée
Ce même jour, son père est tué par un obus alors qu’il «cherche de quoi manger». Georges file voir sa mère et ses grands-parents, contournant les carcasses de chars qui bloquent les rues, et les retrouve «terrorisés». Sur la vingtaine d’appartements de son immeuble, à Mettalurgov, seuls quatre sont intacts. Il continue malgré tout à tenter d’aider comme il le peut, sous les bombes. Il croise des infiltrés d’Azov qui continuent le combat. Dans le même temps, il se lance à la recherche d’eau, qui manque partout et d’essence, «pour pouvoir partir au cas où». Mais le carburant est introuvable. Georges tente de siphonner les voitures détruites, sans grand succès. «En quinze jours, j’ai eu deux litres», rit-il.
Le salut viendra d’un voisin qui lui offre 40 litres. Le 23, la ville est largement occupée. «J’ai arraché les galons de mon uniforme pour qu’il ressemble à celui d’un pompier. Puis j’ai mis ma famille dans une voiture pour partir.» La route est dangereuse et les troupes occupantes filtrent systématiquement les exilés. Le destin n’est pas avec Georges. «Au premier check-point, à Port City, mon pseudo-uniforme de pompier a semblé marcher.» Seulement, il y a là aussi une policière de Marioupol qui le reconnaît. «Elle ne m’a pas voulu de mal mais elle m’a salué avec chaleur. Les Russes avaient déjà des soupçons sur elle. Ils ont poussé les vérifications et n’ont pas eu de mal à trouver qui j’étais.» Il est immédiatement arrêté.
Comme lui, six soldats et deux policiers échouent dans les filets. «J’ai eu très peur. Je ne savais pas quoi faire.» Ils sont conduits à Volodarsk, et empilés dans une petite cellule. Ils sont une dizaine dans une kamera prévue pour deux personnes. Il est frappé «un peu». «On nous a donné juste assez à manger et à boire pour survivre. Le froid était terrible.» Très vite, ils sont transférés ailleurs, à Starobecheve, où le FSB, les services secrets russes, les attend. «On a été interrogé des heures, mais les gardiens étaient très jeunes et ont plutôt montré de l’humanité.» Fidèles aux vieilles méthodes soviétiques, les Russes imposent de nouveaux transferts, «toujours dans les mêmes camions cellulaires surpeuplés et sans fenêtres».
J’ai décidé de jouer le traître et le collaborateur
Il arrive cette fois à Donetsk, pour y être livré aux services de lutte «contre le crime organisé». Il a moins peur. Il a appris, en moins d’une semaine, à être un zek, ces fameux prisonniers des camps russes. «Il faut être calme, poli et ne jamais protester. Surtout, il ne faut jamais parler ukrainien, même pas un mot, sinon on vous bat.» Les conditions à Donetsk sont plus dures. On y est interrogé sans relâche. Un à un, les détenus quittent la cellule pour 6, où ils sont 25, pour des «séances». Un procureur russe préside les «débats». «Pour moi, cela ne s’est pas passé trop, trop mal», dit-il pudiquement. Pour les militaires en revanche, les interrogatoires sont terribles. «Ils étaient battus et torturés à l’électricité. Quand ils revenaient dans la geôle, on pouvait sentir l’odeur de chair brûlée.» Georges reste dans ces locaux six jours, où, pour la première fois, il obtient «la qualité de prisonnier de guerre», porte vers un nouveau transfert. Les prisonniers passent d’abord par un hôpital pour vérifier qu’ils n’ont pas de signe de tuberculose. «Il y avait des civils là-bas, des hommes, des femmes. Ils nous ont insultés, frappés… C’était des Ukrainiens…»
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Puis il atterrit à Olenivka, la grande colonie pénitentiaire de l’oblast où sont massés les captifs militaires, l’IK 120, de son nom officiel. À peine descendu avec ses 20 compagnons d’infortune, il est passé à tabac. «Ils nous ont frappés avec des barres de fer et des matraques pendant 10 minutes, à pleine force. Après, on a été jeté dans une sorte de cachot sans lumière.» Georges ne pourra pas bouger pendant trois jours. Il perd deux incisives. Après cette cérémonie de «bienvenue», commune aux goulags pour casser d’avance toute idée de rébellion, il rejoint son baraquement.
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Le bâtiment est à peine terminé, ouvert à tous vents. Commence dès lors la routine carcérale pour les 1200 détenus, rythmée d’appels, de mauvais repas. Et d’ennui. Fin avril pourtant, les «officiels» viennent voir les policiers pour leur proposer de rejoindre les rangs de la police du DUR, le proto-État séparatiste de Donetsk. «On a évidemment refusé.» Pourtant, peu de temps après, un gardien «que l’on savait pro-ukrainien» vient les voir. «Il nous a dit d’accepter, car c’était la seule façon de nous enfuir.» Gora suit le conseil et signe. «Ça a marché.» Le 29 mai à 10 heures du soir, des gardiens surgissent dans le baraquement. «Ils nous ont fait aligner puis ont lu une liste de noms.» Celui de Georges K. y figure. Il est libre, jeté dans la foulée dehors dans la nuit, avec son seul pantalon, un T-shirt et la précieuse décharge.
Rejoindre Donetsk et son nouveau poste de police n’est pas simple mais il y parvient. Là-bas, on lui rend son passeport et surtout son téléphone. «C’est de lui que j’avais besoin.» Cet appareil, via les réseaux sociaux, va lui permettre d’organiser sa fuite vers la Russie, la Lituanie puis l’Ukraine. Profitant du chaos administratif de la DNR, il se cache trois jours chez des partisans pro-ukrainiens. «Ils ont risqué leur vie pour moi.» De là, il organise son périple. Un camionneur accepte de le conduire «par patriotisme» jusqu’à la frontière, puis des Russes le prendront en charge jusqu’aux limites de l’Union européenne. Cette fois pas question de convictions. Il faut payer: 500 euros. Reste à franchir la frontière entre le Donbass et la Russie. «J’ai décidé de jouer le traître et le collaborateur». L’agent du FSB l’écoute sans rien dire. «Il s’intéressait surtout à mon frère et à Azov. Il voulait savoir si je le connaissais. J’ai dit non. Que c’était un homonyme, que je voulais juste aller à Moscou…» Au bout de cinq heures, l’agent le laisse passer. «Je crois qu’il m’a pris pour un collaborateur.»
Libre
La traversée de la Russie se fera en deux jours, presque d’une traite. Choquante. «Je pouvais voir partout des signes “Z”, celui de l’armée russe. Mais on comprend vite que cela n’a rien de spontané. C’est toujours le même “Z”, dessiné de la même façon». Sur le chemin, on le regarde, lui l’Ukrainien, avec un air mauvais. Il s’en moque, entièrement concentré sur l’étape suivante: la frontière avec la Lituanie. Il y arrive vers midi pour être immédiatement conduit vers un homme du FSB. «J’avais préparé un mensonge, que j’allais voir mes parents en Allemagne.» L’agent se contente de sourire et de regarder sa montre. «Il n’a presque rien dit et a tamponné mon passeport.»
Georges sort et marche vers les douaniers lituaniens. «Je n’ai pas pu. Je me suis assis par terre et j’ai pleuré. Une douanière est venue me chercher». Georges est libre. En quelques jours, il gagne Varsovie, puis reprend la route de l’Ukraine. À Dnipro, il se signale à police, pour laquelle il est «porté disparu», et reprend l’uniforme. Il a rejoint Sloviansk en juin, où avec son casque et son arme, il surveille de nouveau les mouvements de l’ennemi.
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Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Le Figaro
Apprentissage: «Le goût du travail»
Gaëtan De CapèleL’éditorial du Figaro, par Gaëtan de Capèle.
Loin d’avoir tout réussi sur le front économique, notamment du côté des finances publiques, Emmanuel Macron peut au moins se targuer de résultats tangibles sur l’emploi. Tombé à 7,4 %, le taux de chômage en France demeure certes supérieur à la moyenne européenne, mais on ne l’avait pas vu si bas depuis près de quarante ans. Cette amélioration, dira-t-on, doit beaucoup aux milliards dépensés durant la crise sanitaire et à ceux consacrés aux aides à l’embauche. Pour être tout à fait juste, elle est aussi la récompense des difficiles réformes du marché du travail, de la formation professionnelle et de l’assurance-chômage. Toutes ont contribué à lever les préventions des entreprises pour recruter et à ramener les chômeurs vers l’emploi.
Parmi tous les dispositifs, le coup de fouet donné à l’apprentissage est à juste titre unanimement salué. Autrefois parent pauvre du parcours d’insertion dans le monde du travail, il s’est enfin débarrassé de sa mauvaise réputation de voie de garage. Les entreprises le plébiscitent et les jeunes s’en servent de tremplin pour trouver un emploi. Sans doute le système, fort coûteux et insuffisamment dirigé vers les filières et les publics qui en ont le plus besoin, est-il perfectible. Des ajustements interviendront d’ailleurs prochainement. Mais l’essentiel est que l’effort soit maintenu, comme le promet le gouvernement, qui vise 1 million d’apprentis à l’horizon 2027.
Car l’apprentissage présente, entre autres vertus, celle, éminente, de réconcilier les jeunes et le monde du travail. C’est pour eux l’occasion d’exercer un métier en se familiarisant avec l’univers de l’entreprise. Beaucoup accèdent à l’autonomie de cette manière, en décrochant leur premier emploi. Dans une France où l’on aime caricaturer l’univers de l’entreprise en un enfer, où le travail est assimilé à une souffrance au lieu d’être considéré comme un moyen d’émancipation et d’épanouissement, cela n’a pas de prix. Quitte à dépenser un «pognon de dingue» pour lutter contre le chômage, investir en ouvrant la porte de la vie professionnelle à la jeunesse vaut infiniment mieux que lui verser des allocations.
Le Figaro
Plongée dans les univers parallèles
SÉRIE D'ÉTÉ - Le concept de métavers promet pour les prochaines années un univers virtuel parallèle au monde réel où se connecteraient des millions d'humains pour se divertir, échanger, travailler, consommer ou vivre des expériences inédites. Des mondes virtuels existent déjà dans le secteur du jeu vidéo, de la santé ou de l'industrie, préfigurant des possibilités de demain. Bienvenue dans le futur.
Lire le dossierUne affaire de fratrie
SÉRIE D'ÉTÉ - L'entrepreneuriat, c'est bien, en famille, c'est encore mieux! Le Figaro vous raconte cinq belles histoires de frères et sœurs qui ont décidé de monter leur boîte ensemble.
Lire le dossierLes gardiens des traditions
SÉRIE D'ÉTÉ - Qu'elles promeuvent l'adresse, la force ou la beauté, les fêtes traditionnelles incarnent une certaine idée de la France. Mais l'exode urbain, le vieillissement de la population ou son désintérêt les empêchent souvent de perdurer. Formée par les anciens, une nouvelle génération prend la relève. Le Figaro a rencontré ces gardiens de traditions.
Lire le dossierLes mystères des montres de légende
SÉRIE D'ÉTÉ - Créations d'horlogers visionnaires ou emblèmes de la pop culture, elles ont appartenu à des reines, des dictateurs ou des rock stars, défrayé la chronique et affolé les ventes aux enchères… Cinq garde-temps dans le tourbillon de l'histoire.
Lire le dossierQuand la recherche prend son temps
SÉRIE D'ÉTÉ - Fulgurante, la science? Pas toujours. Si elle peut être lente, laborieuse et répétitive, c'est souvent à ce prix qu'elle apporte des réponses. Certaines expériences peuvent même durer des décennies. Récits de quelques-uns de ces défis au temps.
Lire le dossierSur les traces d'Antoine Blondin
SÉRIE D'ÉTÉ - Né à Paris le 11 avril 1922, disparu le 7 juin 1991, l'auteur d'Un singe en hiver laisse derrière lui l'image d'un auteur fantasque et une œuvre poignante et mélancolique.
Lire le dossierCapitales renaissantes
SÉRIE D'ÉTÉ - Elles sont méconnues, traînent une réputation d'endormies. Ces 5 capitales sont en plein réveil économique, architectural, culturel. À (re)découvrir.
Lire le dossierLa musique dans tous ses états
SÉRIE D'ÉTÉ - En vingt ans, le secteur de la musique est passé de l'euphorie à la déprime avant de retrouver une nouvelle jeunesse. Rarement industrie culturelle a été ainsi dépendante des innovations technologiques qui l'ont obligée à se réinventer constamment.
Lire le dossierLe syndrome du voyageur
SÉRIE D'ÉTÉ - Les vacances permettent de se ressourcer et de changer d'air mais, pour certains, le choc est plus puissant que prévu, bien au-delà du simple dépaysement...
Lire le dossierLes ministres qui ont redressé les comptes de la France
SÉRIE D'ÉTÉ - Quelques ministres ont brillé au cours de l'histoire par leur volonté de redresser les finances publiques. Retour sur quatre siècles de solutions pour désendetter le pays.
Lire le dossierIls ont voulu leur Versailles
SÉRIE D'ÉTÉ - Galerie des glaces, jardins à la française, jeux d'eau, grands appartements: ils ressemblent à Versailles mais sont en Espagne, en Allemagne ou en Italie. Comment le plus grand château d'Europe à sa création a-t-il essaimé sous d'autres latitudes en inspirant les princes et les puissants? Visite guidée de ces autres demeures royales.
Lire le dossierLes six vies de Juan Manuel Fangio
SÉRIE D'ÉTÉ - Pilote surdoué, doté d'une résistance à toute épreuve et d'une clairvoyance incroyable, mécanicien hors pair, esprit libre, chef d'entreprise… Le Figaro retrace les grands moments de la vie du pilote automobile le plus respecté de l'histoire. Une légende récompensée par cinq titres de champion du monde de Formule 1 et qui a inspiré l'expression «arrête de te prendre pour Fangio».
Lire le dossierLes enfants de Maigret
SÉRIE D'ÉTÉ - Le célèbre commissaire imaginé par Simenon a fait des émules. De Cuba à Venise, de Paris à Los Angeles, en passant par Reykjavik, ses héritiers enquêtent.
Lire le dossierLe tour du monde d'Agatha Christie
SÉRIE D'ÉTÉ - Le 20 janvier 1922, la romancière et son mari quittent Southampton pour un voyage qui durera près de dix mois. Le Figaro Magazine l'a reproduit, cent ans plus tard, pour mieux vous le raconter.
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SÉRIE D'ÉTÉ - Lorsque tout s'effondre dans un pays en guerre, les reporters accourent pour constater, témoigner, raconter. Où séjournent-ils dans ces situations extrêmes? Placés au cœur des convulsions de l'histoire, des hôtels sont ainsi entrés dans la légende des conflits avec ceux qui y ont vécu ou en ont tenu la chronique. De Kiev à Sarajevo en passant par Beyrouth, Phnom Penh, Abidjan et Madrid, Le Figaro revisite ces improbables refuges en équilibre sur les lignes de front.
Lire le dossierComment le phénomène des NFT bouleverse le monde
SÉRIE D'ÉTÉ - Le terme de « jeton non fongible » (NFT en anglais) a fait son entrée dans le Larousse 2023. Si ces nouveaux outils technologiques existaient avant la pandémie, le phénomène s'est amplifié depuis au point d'atteindre le grand public… et certains excès. Pourtant, au-delà d'un effet de mode ou d'un discours marketing, ces actifs numériques dessinent un bouleversement profond pour de nombreux secteurs.
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SÉRIE D'ÉTÉ - Il y a 60 ans disparaissait l'héroïne de Certains l'aiment chaud. De Norma Jeane, la pin-up pour calendrier, à l'icône peinte par Andy Warhol, en passant par la star de Hollywood, ses multiples facettes ont forgé pour toujours l'image de Marilyn Monroe. Travelling arrière.
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SÉRIE D'ÉTÉ - Deux planètes et demie ! C'est ce qu'il faudrait pour nourrir l'humanité en 2050. Pour sortir de cette impasse, start-up, ONG, industriels, agriculteurs, et scientifiques planchent sur un nouveau modèle alimentaire. Tour d'horizon des solutions proposées par les aventuriers de nos assiettes.
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SÉRIE D'ÉTÉ - Le XIXe siècle et le début du XXe ont été, au Proche-Orient, l'époque des grandes découvertes sur des civilisations disparues. Le Figaro vous entraîne, de Troie à Pétra en passant par les pyramides d'Égypte ancienne, sur les traces de pionniers et de personnages atypiques qui ont marqué l'archéologie. L'Histoire, des histoires, mais avant tout des aventures hors norme…
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SÉRIE D'ÉTÉ -Le Figaro est parti à la rencontre de celles et ceux qui ont choisi de vivre au cœur de la nature, loin du tumulte des grandes villes.
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SÉRIE D'ÉTÉ - Comment naissent les maladies ? Qu'y a-t-il au centre de la terre ? Qu'est-ce que le feu ? Tout au long de son histoire, l'homme a tenté de s'expliquer le monde… et il s'est souvent trompé. Le Figaro vous raconte quelques-uns des tâtonnements qui ont fait la science.
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SÉRIE D'ÉTÉ - En décembre 2020, Delphine Jubillar, une mère de famille et infirmière disparaît. Deux ans plus tard, toute la France connaît désormais son nom et son visage, mais son corps reste introuvable. Son mari est présenté comme le coupable idéal. Cet été, deux journalistes du Figaro sont parties sur les traces de ce fantôme, qui, depuis, hante le Tarn.
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C'est le moment où l'on aimerait tout oublier. La contrainte financière s'impose pourtant, avec plus ou moins de force, aux vacanciers. Pour notre série «Chères vacances», ils ont accepté de dévoiler leurs projets et de faire les comptes. Retrouvez ici l'ensemble des épisodes.
Lire le dossierÉcrivains et intellectuels dans la guerre
SÉRIE D'ÉTÉ - Hommes de lettres ou philosophes, ils se consacraient à la vie de l'esprit et rien ne les prédisposait à se battre. Pourtant ils ont choisi de prendre les armes pour défendre leur pays ou une cause. L'expérience du danger, du combat et la proximité de la mort vont les marquer profondément. Et nourrir leurs œuvres théâtrales, romanesques ou conceptuelles.
Lire le dossierLes chefs qui font vivre leur village
SÉRIE D'ÉTÉ - Ces cuisiniers sont le cœur battant de communes de moins de 1000 habitants, qu'ils soutiennent en utilisant la production locale, en recrutant et en multipliant tables, hôtels ou commerces.
Lire le dossierLe tour de France des vignobles de Thomas Jefferson
SÉRIE D'ÉTÉ - À la veille de la Révolution française, le futur président des États-Unis d'Amérique a visité les grandes régions viticoles de notre pays. Le Figaro a repris son itinéraire.
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SÉRIE D'ÉTÉ - Saint-Jean-Cap-Ferrat, Cassis, Juan-les-Pins... À partir de la fin des années 1920, la Côte d'Azur est devenue un refuge et un lieu d'inspiration pour des auteurs britanniques et américains.
Lire le dossierChanteurs d'un seul tube
SÉRIE D'ÉTÉ - Born to be alive, Tout doucement, C'est la ouate... Ces chansons ont marqué leur époque, mais leurs interprètes n'ont jamais retrouvé un tel succès. Comment l'ont-ils vécu ?
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SÉRIE D'ÉTÉ - Chacun à sa façon, ils ont pressenti et mis en mots ce qu'allait devenir notre monde actuel.
Lire le dossierDes pâtisseries en destination
SÉRIE D'ÉTÉ - Pour passer des vacances gourmandes, Le Figaro a quelques bonnes adresses à vous confier.
Lire le dossierL'art et la matière
SÉRIE D'ÉTÉ - Pendant toute la période estivale, Le Figaro Magazine rend hommage au beau geste, au savoir-faire d'artisans qui en perpétuent l'excellence et en modernisent l'expression avec talent.
Lire le dossierLes plans mythiques du cinéma
SÉRIE D'ÉTÉ - Pendant toute la période estivale, Le Figaro Magazine raconte les coulisses d'une image culte tirée d'un chef-d'œuvre du septième art.
Lire le dossierNotre plongée au cœur des «villages sous emprise»
Le Figaro est allé à la rencontre d'habitants de localités reculées, nimbées de mystères. Dérives sectaires, ésotérisme, mysticisme : ces communautés villageoises cultivent une utopie à l'abri des regards.
Lire le dossierMon hôtel au bout du monde
SÉRIE D'ÉTÉ - Explorer les plus beaux endroits de la planète, c'est bien. Y trouver un hébergement de qualité, c'est encore mieux. Le Figaro est allé à rencontre de ces Français partis à l'étranger pour vivre une grande aventure hôtelière.
Lire le dossierLes victoires de l'écologie
SÉRIE D'ÉTÉ - En cette période estivale, Le Figaro Magazine évoque les victoires de l'humanité dans son combat pour la préservation de la planète.
Lire le dossier Le Figaro
Fidel Castro, le dictateur à la Rolex
Matthieu Morge ZucconiLES MYSTÈRES DES MONTRES DE LÉGENDE (3/5) - Le Lider Maximo cubain a aussi marqué l’histoire avec ses cigares Cohiba… et ses Rolex.
Créations d’horlogers visionnaires ou emblèmes de la pop culture, elles ont appartenu à des reines, des dictateurs ou des rock stars, défrayé la chronique et affolé les ventes aux enchères… Cinq garde-temps dans le tourbillon de l’histoire.
Un Cubain, et non des moindres, aura grandement apprécié les montres de la mythique marque à la couronne: Fidel Castro. Le dictateur cubain les aura portées presque toute sa vie, de La Havane aux réunions de l’ONU, en passant par Moscou. Des garde-temps qui avaient été patinés prématurément tant par le soleil que par la fumée des cigares Cohiba qu’il fumait à longueur de journée.
Tout part d’un cliché devenu mythique, que l’on pouvait d’ailleurs, étonnamment, remarquer il y a quelques années de cela jusque sur le mur du bureau parisien de… l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy! Prise en 1961, cette image célèbre représente Fidel Castro, alors premier ministre de la République de Cuba, la tête entre les mains et un cigare entre les doigts, relisant un de ses discours. À son poignet gauche, on ne remarque pas une, mais deux montres qui dépassent de sa manche de chemise. Simple coquetterie ou pure provocation? Seul le Lider Maximo, disparu en 2016, aurait pu le dire…
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Parmi les différentes hypothèses, une s’avère plus plausible que les autres: Castro portait l’une de ses montres, en l’occurrence une Rolex Day-Date sur bracelet Président, à l’heure de La Havane. L’autre, une Submariner, était quant à elle réglée sur l’heure de l’endroit où il se trouvait lorsqu’il était en déplacement. Ainsi, le révolutionnaire marxiste-léniniste, toujours aux aguets, gardait constamment un œil sur l’heure de son pays. Et lorsqu’il était sur son île? Rien de plus simple: Castro réglait l’un de ces deux garde-temps à l’heure de Moscou, histoire de montrer à quel point il se sentait proche du pouvoir soviétique. Chez Castro, tout était symbole. Même l’heure.
Deux fuseaux horaires
Le treillis, la barbe, le cigare et la Rolex deviendront vite la signature stylistique du révolutionnaire devenu dictateur. Un mélange entre ambiance militaire et mystère révolutionnaire. Sur une autre photographie, ses deux montres ont fini par disparaître. À la place, Fidel Castro arbore désormais une GMT-Master, qu’il s’agisse d’une réf. 6542 ou d’une réf. 1675. Dans le langage commun, le sigle GMT définit l’heure solaire moyenne au méridien de Greenwich. En horlogerie, le sigle GMT est utilisé pour désigner les montres qui indiquent sur le cadran, grâce à une aiguille d’heure supplémentaire, un deuxième fuseau horaire, c’est-à-dire l’heure exacte d’une ville située sur un autre fuseau horaire. Celle de Castro porte la lunette rouge et bleue que les amateurs surnomment «Pepsi», du nom d’un fameux soda américain dont l’étiquette porte ces couleurs.
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Associer Castro et Rolex peut sembler antinomique. Mais il faut aussi replacer cette scène dans son contexte, celui des années 1960. Une époque dont, au fond, l’île de Cuba n’est jamais vraiment sortie, nostalgie révolutionnaire oblige. «À l’époque, les Rolex sont perçues comme des montres-outils fiables et remarquablement solides», décrypte Benoît Colson, expert en horlogerie pour Sotheby’s. L’histoire de Rolex débute en 1905, non pas à Genève, mais à Londres. Un Bavarois, Hans Wilsdorf, y fonde sa société spécialisée dans la distribution de pièces d’horlogerie.
Trois ans après, il invente le nom de Rolex, contraction semble-t-il d’horlogerie exquise, prononçable dans toutes les langues. Convaincu de la mort prochaine de la montre de poche, ce visionnaire pragmatique décroche, en 1910, le premier certificat de chronométrie suisse attribué à une montre-bracelet. Ses modèles sont précis mais Wilsdorf les veut aussi robustes, imperméables à toute intrusion extérieure. L’entreprise s’installe à Genève et sort dès 1926 la première montre étanche de l’histoire, l’Oyster. Une «huître» horlogère dont la célébrité et la fiabilité seront définitivement établies dès 1927 lorsqu’elle traverse la Manche au poignet d’une jeune nageuse anglaise du nom de Mercedes Gleitze.
Montres à quartz
Du temps de la révolution cubaine, les montres Rolex sont déjà largement considérées comme les plus fiables et les plus solides du monde. Quant au Cuba d’avant la révolution, sous Fulgencio Batista, il était tout sauf austère, comme le fait revivre une célèbre scène du film de Francis Ford Coppola Le Parrain II. De nombreux locaux avaient en effet fait fortune dans le sucre au XIXe siècle et leurs descendants vivaient dans le luxe. Les étrangers affluaient vers Cuba, pour y fumer le cigare, s’enivrer de rhum et rouler en Chevrolet. Ils pouvaient aussi y acheter les meilleures montres du moment qui, d’après la légende, finiront saisis et pillés par les révolutionnaires. Tel le contenu de la Joyeria Riviera, immense boutique de bijoux et de montres créée en 1943 par Don Julio Abislaiman à La Havane, sur le boulevard Galiano.
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Qu’un révolutionnaire communiste comme Fidel Castro porte une Rolex au poignet aura sans doute poussé d’autres dignitaires cubains à faire de même. Certaines de ces montres auront, d’ailleurs, été offertes par Castro lui-même à ses lieutenants les plus méritants. Ainsi, une GMT-Master réf. 1675 «Pepsi» ayant appartenu à l’un de ses proches, Victoriano Parra, ancien ministre de l’Agriculture de la province de Ciego de Avila, a été vendue aux enchères l’an passé pour plus de 17.000 dollars. En effet, si Castro portait des montres Rolex, il en offrait également. D’ailleurs, Ernesto Guevara, lui aussi, portait au poignet une GMT-Master réf. 1675. Il se serait vu offrir sa première Rolex par le Lider Maximo en 1958, une fois promu «Comandante». En 1966, Castro lui aurait fait don d’une seconde montre, juste avant son départ pour la Bolivie. Le jour de sa capture et de son exécution, si l’on en croit l’inventaire de ses biens, il en portait d’ailleurs encore deux au poignet.
À compter de 1985, le dictateur cubain, qui fumait depuis ses 15 ans, abandonne ses cigares Coronas Especiales Laguito no 2, campagne générale contre le tabagisme à Cuba oblige. Quelques années plus tard, il abandonne également ses garde-temps. Troquant le treillis pour le survêtement Adidas, il se met alors à porter des montres à quartz. Parfois deux à la fois. En souvenir du bon vieux temps? Quant à ses Rolex, elles ont, semble-t-il, disparu avec lui. Quoique…
Si vous deviez adjuger cette pièce culte aux enchères?
Benoît Colson, spécialiste de l’horlogerie chez Sotheby’s
«Les montres de Fidel Castro ont été portées sur des photos parmi les plus mythiques de l’histoire. Des clichés qui ont marqué tous les fans d’horlogerie. Ces garde-temps sont très célèbres auprès des collectionneurs de Rolex. Cela les rend inestimables. Sur ce genre de montres, deux éléments sont à prendre en compte. D’abord, la valeur intrinsèque de la montre. Une GMT Master II de cette époque est généralement estimée, selon l’état de la pièce, entre 10.000 et 15.000 euros. Mais un deuxième paramètre va jouer: sa provenance. Ce genre de pièce ayant appartenu à une personnalité aussi célèbre se retrouve très rarement sur le marché. C’est justement ce qui les rend parfaites pour les enchères: seul le marché peut décider jusqu’où il est prêt à aller. Les personnalités politiques ne sont pas forcément celles dont les montres sont les plus prisées. Ce sont souvent celles des acteurs, ou des stars de la pop culture, comme Eric Clapton, qui figurent parmi les plus recherchées. Tout dépend, finalement, de l’aura de la personne qui la portait. Mais l’impact fort de certains leaders sur le monde et leur époque dope la valeur de leurs montres. Le cas le plus comparable que nous ayons connu jusque-là est sans doute Winston Churchill. Nous avons vendu chez Sotheby’s deux montres lui ayant appartenu. L’une d’elles était estimée environ 3000 euros. Pourtant, nous l’avons adjugée près de cinquante fois plus. L’autre, estimée environ 30.000 euros, a été vendue près de 220.000 euros. Ceci étant dit, aucune Rolex de Castro n’a pour l’instant été mise en vente. Si l’une d’elles venait à faire son apparition sur le marché, il faudrait être très précautionneux, en retracer l’histoire et la provenance. Mais sa rareté extrême pourrait faire exploser sa cote.»
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Elvis Presley, le Midas du temps
LES MYSTÈRES DES MONTRES DE LÉGENDE (1/5) - Entre record d’enchères et rééditions, les montres du King, marquant les moments clés de sa carrière à Memphis, à Hollywood et à Las Vegas fascinent toujours les fans.
2010-2020 : la collection complète des 11 Rolex Submariner « Hulk » aux enchères
Bonhams propose en ligne la vente d'une étonnante « verticale » horlogère : les onze millésimes du même modèle signé Rolex, jamais portées.
Le Figaro
Normandie : les plus belles plages de la Manche
Rodolphe GeislerAvec plus de 360 kilomètres de côtes, le littoral manchois offre une multitude de longues plages de sable fin et de petites criques à galets bleus plus discrètes. Notre sélection.
Il est un point sur lequel les Normands s'accordent : leur mer - « contrairement à la Méditerranée », disent-ils crânement - sent… la mer ! Avec des marées toutes les six heures, poussant des coefficients à 115, la Manche offre en effet au visiteur de grands bols d'iode. Par contre, demander à plusieurs Normands « Quelle est la plus belle plage ? », c'est prendre le risque de diviser la tablée comme on le ferait en abordant un sujet politique lors d'un dîner familial. La question est sensible, parfois jalousement gardé comme un « trou à homard ». Le choix est réellement cornélien tant les plages manchoises, souvent méconnues du grand public, sont à couper le souffle : effet « waouh ! » garanti.
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La plage de Sciotot-les-Pieux, le « spot » des surfeurs
Côte ouest. Soudain, au détour d'un énième virage de la sinueuse départementale traversant les landes sauvages de La Hague, la mer s'offre pour horizon. « Magnifique ! », se dit-on à voix basse pour ne pas briser ce moment de grâce. Très vite, on ne regrette plus de ne s'être pas arrêté 5 minutes plus tôt sur le joli petit port de Diélette pour y profiter de la vue. La plage de Sciotot, perdue entre le cap de Flamanville et celui du Rozel, se suffit à elle-même. Le parking, aménagé dans le respect du site, se fond entre la cabane à frites où les surfeurs profitent d'une petite restauration sous des lampions et un restaurant plus traditionnel vue sur mer. Avec ses vagues, Sciotot dispute désormais, avec Siouville-Hague situé à quelques kilomètres, le titre de « the spot » pour les fanas de surf. On y pratique aussi le char à voiles…
Une assiette de fruits de mer (19,80 euros) au restaurant Le Sauve qui pleut, 1 route de Fort, 50340 Les Pieux. Tél. : 02 33 94 33 85.
Dormir au château du Rozel, à 10 minutes de la plage, dans une chambre d'hôtes. Prix entre 75 et 160 euros. Château du Rozel, 50340 Le Rozel. Tél. : 02 33 52 95 08
Location de matériel au cotentinsurfclub.com, 14 boulevard Ferdinand Deveaud, 50340 Siouville-Hague. Tél. : 02 33 41 39 58
La plage de Hatainville, à l'origine du monde
Changement d'ambiance. Avec son massif dunaire du bout du monde, qui s'étend le long d'une plage de 11 kilomètres située entre le Cap de Surtainville et celui de Carteret, la plage de sable fin d'Hatainville est une invitation à la rêverie. Ici, exceptés quelques lapins de Garenne, on peut marcher sans croiser personne. Incroyable sentiment de solitude au regard de la beauté naturelle du site : certaines dunes culminent à 80 mètres quand d'autres s'enfoncent vers la campagne sur plus de 1 500 mètres. La flore, avec ses oyats, ou ses chardons bleus, est préservée. Le XXIe siècle s'est arrêté de l'autre côté de la route. À découvrir.
La plage d'Hatainville est l'une des rares à accepter les chiens toute l'année. En vous rapprochant du cap de Carteret, une tolérance pour les « sans textiles » est autorisée à l’abri de quelques dunes. Plage d'Hatainville, 50270 Les Moitiers-d'Allonne.
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La plage de la Potinière-Carteret, au charme chic et désuet
Avec ses cabines de plages blanches, la petite plage de la Potinière, protégée par la falaise du cap de Carteret, dégage le parfum de la France tranquille des années 60. Un peu désuète, familiale. Les enfants en marinière s'appliquent à ériger de sages châteaux de sable sous l'œil attendri de grands-mères assises sur des fauteuils de plages patinés. Ici, le temps qui passe ne semble pas avoir de prise. La cabane à glaces incrustée à même la roche de la falaise est là depuis plusieurs générations. Immuable. Dans les villas sur les hauteurs de la plage, ou cachées derrière des parcs arborés, plusieurs millionnaires et capitaines d'industries se ressourcent loin de l'agitation des skippers en vadrouille du côté de La Cale à Kiki ou du Bar du Port près du port de plaisance récemment agrandi.
Pour les envies subites de fruits de mer à 3 heures du matin, un distributeur à huîtres, crevettes et bulots cuits est en libre-service 24h/24 sur le parking derrière le cinéma. Compter entre 9 et 19 euros la portion.
Sinon, pour dormir, l'Hôtel La Marine. Compter entre 125 et 360 euros la nuit. 11 rue de Paris, 50270 Barneville-Carteret. Tél. : 02 33 53 83 31
La plage d'Agon-Coutainville, familiale et sportive
Une valeur sûre. Avec ses maisons à colombages et aux couleurs variées donnant sur la plage de sable, Agon-Coutainville, située non loin de Coutances, est la grande station balnéaire du sud-manche. Une charmante carte postale. Familiale et surveillée. Nombreuses offres pour les sports de plages proposés.
Des moules frites au restaurant L'Équinoxe, 2 Place du Maréchal Leclerc, 50230 Agaon-Cotainville. Tél. 02 33 46 49 34
La plage d'Utah-Beach, pour la mémoire
Nous sommes désormais passés à l'est, où la côte est surtout réputée pour ses petites criques de galets bleus. Avec son sable fin, Utah fait un peu exception. Poser sa serviette sur ce sol à jamais sacralisé par le sacrifice de milliers de jeunes hommes invite surtout à regarder cette longue plage, pourtant superbe, autrement. Des blockhaus au milieu des dunes et des herbes folles sont là pour le rappeler. Pour méditer.
Difficile de ne pas passer au Musée d'Utah Beach (à partir de 8 euros), 50480 Sainte-Marie-du-Mont. Tél. : 02 33 71 53 35
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Commerces, circulation, architecture... Certaines rues et avenues des plus grandes villes des USA attirent bon nombre de voyageurs qui les découvrent de jour comme de nuit.
Week-end à Cannes : derrière les paillettes, l'âme provençale
DEUX JOURS À - De la colline du Suquet aux îles de Lérins se dessine à Cannes une géographie et une histoire bien plus ample que la médiatique Croisette. Visite guidée de la ville, au carrefour de la Provence et de la Riviera.
Le Figaro
Traitement contre le cancer: attention aux gourous et aux charlatans
ENTRETIEN - Simon Schraub, professeur émérite de médecine et ancien administrateur de la Ligue nationale contre le cancer, expose les risques de dérives en matière de santé, et comment s’en prémunir.
Simon Schraub est l’auteur d’un livre et d’une thèse sur les risques inhérents aux médecines parallèles en cas de cancer.
LE FIGARO SANTÉ. - De quelle manière la Ligue nationale contre le cancer fut-elle amenée à prodiguer des conseils sur les risques de dérives en matière de bien-être et de santé?
Simon SCHRAUB. - Jusqu’en 1998, la Ligue se préoccupait surtout de soutenir la recherche et les actions de prévention du cancer. Mais l’aide aux malades a pris une place de plus en plus importante. D’abord, avec un soutien psychologique, notamment par le biais de groupes de paroles. Puis les comités départementaux ont été démarchés par des personnes proposant toutes sortes de soins de bien-être. Il s’agissait donc pour la Ligue de définir ce qu’est une médecine complémentaire, d’en donner les limites et les risques, pour conseiller les comités départementaux qui accueillent et informent les malades et leurs proches.
Pour ces soins de santé proposés, la frontière entre charlatans et gourous est parfois un peu floue: comment les distinguez-vous?
On peut considérer comme charlatan celui qui propose des remèdes illusoires en les présentant comme salutaires et sans danger, bien que sachant pertinemment leur efficacité non prouvée. Ou encore, celui qui prétend disposer de compétences qu’il n’a pas. À chaque fois, il s’agit d’obtenir de l’argent ou d’autres avantages, en usant de son ascendant de «thérapeute». Le gourou, lui, va littéralement dominer le malade, en profitant de sa détresse psychologique. Et ceux qui se mettent en travers de sa route seront accusés de retarder la guérison, voire d’être responsables de la maladie. Le patient peut alors rompre non seulement avec la médecine, mais aussi avec ses proches.
Dans son dernier rapport, la Miviludes alerte sur les pratiques d’un certain Thierry Casasnovas, qui promeut le crudivorisme: ses idées n’ont-elles pas été défendues dans le passé par des gourous condamnés?
Effectivement. Cela rappelle le cas du Suisse Guy-Claude Burger. Vers 26 ans, il avait été soigné avec succès par un traitement classique d’un lymphome cervical. Mais il prétendait avoir guéri autrement, et il mit au point ce qu’il nomma instinctothérapie: il s’agissait de ne manger que du cru en se laissant guider par l’odeur des aliments, et cela devait permettre de traiter toutes sortes de maladies, dont le cancer et le sida.
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Il en fit la promotion à grand renfort de publicité, et fonda un Centre d’instinctothérapie dans les années 1980. À la suite de plaintes, il fut condamné pour exercice illégal de la médecine, mais aussi abus sexuels sur mineurs: son organisation avait tout d’une secte.
Casasnovasa aussi la particularité de dénigrer la médecine classique et d’affirmer que la chimio-thérapie est inefficace…
Comme feu l’Allemand Ryke Geerd Hamer - contre lequel j’ai témoigné en tant qu’expert il y a une vingtaine d’années. Après avoir perdu son fils de manière brutale, ce médecin eut un cancer du testicule. Traité de façon classique, il guérit. Mais il développa alors une théorie, connue sous le nom de «médecine nouvelle germanique», selon laquelle tout cancer résulte d’un choc psychologique. Pour la combattre, il fallait selon lui s’appuyer sur des capacités naturelles d’auto-guérison, facilitées par une psychothérapie. Et ce, en refusant tout traitement conventionnel - chimiothérapie et morphine étant à ses dires utilisés par une conspiration juive à des fins génocidaires. Arrêté et emprisonné, il continua néanmoins de développer ses idées sur internet et fit apparemment des émules. Outre Casasnovas, la Miviludes cite notamment la «biologie totale des êtres vivants» ou la «psycho-bio-thérapie par le décodage biologique». On pourrait aussi parler des cures de jus de légumes anticancéreux de Rudolf Breuss ou de la pratique du jeûne total - ou respirianisme d’Ellen Greve. L’imagination des charlatans est extraordinaire!
En pratique, dans le cadre du recours aux thérapies complémentaires, l’hôpital dispose-t-il de garde-fous pour éviter que ses patients tombent dans les mains de gourous?
Pas vraiment. En règle générale, les hôpitaux proposent peu de thérapies complémentaires, par manque de moyens humains. On y trouve dans le cadre des soins de support un accompagnement social, un soutien diététique et psychologique, de la kinésithérapie, de l’ergothérapie, des médecins de la douleur, voire dans certains centres des professionnels de l’activité physique adaptée. Mais pour le reste, cela se fait hors les murs de l’hôpital, et l’on ne peut que recommander telle ou telle pratique - par exemple l’acupuncture, la méditation, etc. - sans indiquer un nom précis de praticien, et en renvoyant vers les mises en garde d’associations ou d’organismes comme l’Institut national du cancer contre les gourous et charlatans.
Comment expliquez-vous que le cancer constitue une manne pour ces escrocs?
D’abord, par le fait que les malades veulent mettre toutes les chances de leur côté, mais aussi améliorer leur qualité de vie - et ils vous diront souvent qu’ils se sentent mieux en recourant à tel traitement aux effets pourtant non prouvés. Ensuite, ils se laissent berner par des promesses d’effets miraculeux et impossibles à mesurer comme le karma, ou des éléments de langage pseudoscientifique - on peut citer le terme «holistique», ou le prétendu «renforcement des défenses immunitaires», expression qui fait florès bien qu’étant sans fondement.
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Il y a, chez certains, une adhésion à tout ce qui paraît «naturel», par opposition à une médecine jugée intrusive et toxique. Enfin, toute personne en situation de détresse psychologique - que connaissent évidemment les malades de cancer - est une proie facile. Elle a besoin de chaleur humaine, de solidarité, de fraternité - toutes choses qu’elle aura l’impression de trouver au sein d’une secte.
Pour finir, quels conseils donneriez-vous aux malades, mais aussi à leurs proches et aux médecins?
Aux premiers, je recommande de fuir dès qu’un soi-disant thérapeute promet monts et merveilles - avec un discours aux allures scientifiques, mais dénigrant la médecine classique - et encore plus s’il demande de régler les séances à l’avance à un tarif exorbitant, incite à se couper de son médecin et de ses proches pour faciliter la guérison, et enfin et surtout, s’il encourage l’arrêt d’un traitement conventionnel. Quant aux seconds, je conseillerais d’éviter le ton péremptoire et d’inviter à l’échange: par exemple en disant: «Je connais ce traitement, son efficacité n’a pas été prouvée et il peut être toxique, mais libre à vous de décider.» Enfin, le cas échéant, ne pas oublier de rassembler les informations inquiétantes - un langage stéréotypé, le refus des soins classiques, un dévouement excessif envers le groupe… - et d’alerter la Miviludes.
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EN IMAGES - 93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l'objet de restrictions de l'usage de l'eau à différents degrés.
Le Figaro
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Crise des opiacés aux États-Unis : Walmart, Walgreens et CVS condamnés à verser 650,6 millions de dollars
Cette crise sanitaire est à l'origine de plus de 500.000 morts par overdose en 20 ans aux États-Unis, et a donné lieu de nombreuses procédures lancées par des collectivités américaines.
Les pharmacies de Walmart, Walgreens et CVS ont été condamnées mercredi par un juge de l'Ohio, dans le nord des États-Unis, à verser 650,6 millions de dollars à deux comtés de cet État pour leur rôle dans la crise des opiacés. «Un juge fédéral a condamné (ces trois entreprises) à payer 650,6 millions de dollars» au total, aux comtés de Lake et Trumbull, dans l'Ohio, a annoncé dans un communiqué le cabinet d'avocats qui a défendu les deux comtés, The Lanier Law Firm.
Cette somme permettra de «financer des programmes d'éducation et de prévention et de rembourser les agences et organisations pour les frais encourus pour gérer la crise», a-t-il ajouté. Walmart a annoncé dans un communiqué son intention de faire appel, dénonçant un procès «truffé d'erreurs juridiques et factuelles».
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Les trois géants de la distribution aux États-Unis, qui avaient distribué massivement des anti-douleurs dans ces deux comtés, avaient été jugés coupables en novembre. Les avocats des deux comtés dans l'Ohio étaient parvenus à convaincre le jury que la présence massive d'opiacés constituait bien une nuisance publique et que les pharmacies y avaient participé en ignorant pendant des années des signaux d'alarme sur des prescriptions suspectes.
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Première fois que des distributeurs jugés responsables
Les responsables des comtés «voulaient simplement être dédommagés du fardeau d'une épidémie de drogue soutenue par la cupidité des entreprises, la négligence et le manque de responsabilité de ces chaînes pharmaceutiques», a commenté leur avocat, Mark Lanier, cité dans le communiqué.
Les chaînes de pharmacies estiment que les pharmaciens ne font que respecter des ordonnances légales rédigées par des médecins, qui prescrivent des substances approuvées par les autorités sanitaires. Certaines parties avaient conclu des accords avec les comtés de Lake et Trumbull pour mettre fin aux poursuites en échange de versements financiers. C'est le cas des chaînes de pharmacies Rite Aid et Giant Eagle.
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C'était la première fois que des distributeurs de médicaments, et non pas des producteurs, étaient jugés responsables dans cette crise sanitaire à l'origine de plus de 500.000 morts par overdose en 20 ans aux États-Unis, et qui a donné lieu à une myriade de procédures lancées par des collectivités.
La condamnation de producteurs d'opiacés sur la base de lois sur les nuisances publiques a cependant connu des revers, en Californie et en Oklahoma. L'été dernier CVS, Walgreens, Rite Aid et Walmart avaient accepté de verser 26 millions de dollars au total à deux comtés de l'État de New York.
Horaires, salaires, concurrence... L'univers démesuré des jeunes banquiers d'affaires
ENQUÊTE - Les rémunérations peuvent facilement dépasser les 100.000 euros dès le début de carrière. Des sommes mirobolantes qui cachent une réalité tout aussi hors normes.
American Airlines commande 20 avions supersoniques, mis en service en 2029
La compagnie a annoncé, dans un communiqué, avoir versé des arrhes et disposer d'une option pour 40 avions supplémentaires.
Les mauvaises nouvelles s'accumulent pour Sanofi
Après l'annonce de la fin du développement clinique de l'amcenestrant, une molécule anti-cancer du sein, l'action de Sanofi a chuté de presque 5% à la Bourse de Paris.
Le Figaro
États-Unis et Taïwan vont commencer à discuter à l'automne en vue d'un accord commercial
Il s'agit d'un nouveau témoignage de la volonté de Washington de se rapprocher davantage de Taïpei, après notamment une visite de Nancy Pelosi sur l'île début août.
Les États-Unis et Taïwan vont entamer, cet automne, des négociations formelles en vue d'un accord commercial et d'investissement, a indiqué mercredi le bureau de la représentante américaine au Commerce, nouvelle étape du renforcement de leurs relations, sur fond de fortes tensions avec la Chine. Ces discussions s'inscrivent dans le cadre d'une initiative annoncée en juin, et qui a déjà donné lieu à une première rencontre le même mois.
Outre le développement des échanges et des investissements, les pourparlers porteront aussi sur les réponses à apporter aux «politiques et méthodes contraires au marché», a annoncé le bureau de la représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, ce qui pourrait être interprété comme une référence à la Chine.
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Le lancement formel de ces nouvelles discussions est un nouveau témoignage de la volonté des États-Unis de se rapprocher davantage de Taïwan, qui est déjà un partenaire commercial important.
Déjà un accord informel entre Taipei et Washington
Début août, la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi, s'est rendue sur l'île, suivie par un groupe de parlementaires américains, lundi. Les autorités chinoises ont considéré comme une provocation la visite de la chef de file démocrate à la Chambre basse et répondu par des sanctions commerciales imposées à Taïwan ainsi que des manœuvres militaires près de l'île. Pékin revendique Taïwan comme partie de son territoire et s'oppose à ce que la démocratie autonome soit considérée comme une nation indépendante.
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Taïpei et Washington sont déjà liés, depuis 1994, par un «cadre» relatif au commerce et aux investissements, qui n'est pas un accord formel. Un accord commercial «renforcera les échanges et l'investissement», et «promouvra l'innovation et une croissance économique inclusive pour nos travailleurs et nos entreprises», a déclaré Sarah Bianchi, adjointe à la représentante américaine au Commerce.
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La situation énergétique de la Suisse est «grave», prévient la ministre de l'Énergie
Le pays est en négociations avec l'Allemagne et l'Italie pour garantir son approvisionnement en gaz l'hiver prochain.
Incendies: le gouvernement annonce des aides fiscales pour les ménages et les entreprises sinistrés
Les particuliers pourront notamment bénéficier d'un délai exceptionnel de prélèvement de l'impôt sur le revenu, ainsi que d'une suspension des impôts locaux, déclare Gabriel Attal.
Sécheresse: le Rhin à sec sape l’économie allemande
DÉCRYPTAGE - Le fleuve est une artère vitale pour l’industrie du pays. La baisse du niveau des eaux limite le chargement, et la navigation pourrait être interrompue.
Le Figaro
À Bakhmout, dans l’attente d’une guerre qui s’approche: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Tanguy BerthemetREPORTAGE - Dans de nombreux quartiers il n’y a plus ni eau ni éléctricité mais de nombreux habitants refusent de partir... les plus vulnérables.
Envoyé spécial à Bakhmout
Le ciel sombre, presque noir, plombe encore un peu plus l’atmosphère de Bakhmout. Les grondements sourds de l’orage n’étouffent pas les bruits de la guerre qui roulent, pas si loin, dans les faubourgs de cette petite ville du Donbass. Les troupes russes sont devant la ville. Cette nuit, elles sont entrées dans quelques rues, à l’est, mais ont été repoussées , glisse un militaire. Désormais, le champ de bataille n’est plus un champ de tournesol ou un lieu-dit. Il porte des noms de rue. Les Ukrainiens s’accrochent au carrefour de l’avenue Patrice-Lumumba, une artère bordée comme toutes les autres de petits immeubles décatis, qui file droit vers le centre-ville. On va tenir , assure le soldat.
En cette matinée, dans ce même centre, deux employés municipaux s’échinent à tailler des haies. Ils portent leurs gilets jaunes réglementaires pour éviter les accidents. La circulation est pourtant rare, sauf quelques voitures de l’armée, peintes en vert à la va-vite, roulant, il est vrai, très vite et sans grand respect au code de la route. Sur le trottoir, une vieille dame en robe d’été jaune s’en va, le pas lent, vers une distribution de vivres effectuée par le Département national de sécurité (DNS), le service incendie. Les explosions ne lui font même pas lever la tête.
«Il reste encore environ 20.000 personnes à Bakhmout», s’étonne, à moitié, Artur Spytsyn, le responsable adjoint du DNS local. Avant le conflit, la ville en abritait 75.000. «On tente de sensibiliser les gens aux dangers de rester ici, surtout les familles avec des enfants. Mais ils ne veulent pas nous entendre. Alors on leur donne des consignes de sécurité. Qu’ils suivront… Ou pas», dit l’officier un peu dépité.
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Sur une petite place, un marché improvisé s’est monté. Svetlana tient un petit stand, bidouillé à l’arrière de sa fourgonnette usée. Des tomates, un peu de riz, quelques boîtes de conserve et du shampoing. Pas grand-chose. «On vend ici parce que le marché couvert a été fermé. Il était trop dangereux de s’y rendre», râle-t-elle, en montrant le bâtiment, aveuglé par des grosses planches, qui se dresse à seulement une dizaine de mètres. Partir? Elle n’y pense même pas. «Pour aller où? Dans un gymnase où les gens restent empilés les uns sur les autres? Je ne veux pas. Et je n’ai pas d’argent pour aller ailleurs. Tout est trop cher pour moi à l’ouest du pays. Je dois de toute façon continuer les marchés, sinon comment les gens vont se débrouiller? Les boutiques sont fermées.» Trois dames entre deux âges, qui mégotent le prix d’un paquet d’éponges, acquiescent. Elles non plus ne partiront pas. Elles citent les mêmes raisons que les autres. «Le manque d’endroit où aller», «le peu d’envie de quitter son chez-soi», un vieillard ou un chat dont il faut s’occuper.
46.000 enfants seraient encore présents
«Je peux comprendre que les vieux, qui ont leurs racines ici, refusent l’exil. Mais les jeunes, ceux avec des enfants…», s’agace Artur Spytsyn. Lui et ses hommes continuent «sans se poser de questions» à leur porter secours. «Nous n’avons même plus vraiment peur», lâche-t-il. Brusquement, une explosion, toute proche, se fait entendre. Un mortier s’est abattu dans un parc voisin. «Il y en a deux ou trois par jour. Parfois jusqu’à 15», dit-il. Un peu plus loin, un immeuble a été éventré lundi, sans faire de victime. «C’est la seule raison qui fait partir les gens: le fait de ne plus avoir de logement», explique-t-il… Lentement, à Bakhmout comme dans tout le Donbass, le poison du soupçon et de la défiance se répand. «Beaucoup de gens se cachent dans leur cave en attendant les Russes. Ce sont des séparatistes», continue Artur Spytsyn.
Bakhmout n’a plus de gaz depuis bien longtemps. La plupart des quartiers n’ont désormais plus ni eau ni électricité… À l’entrée de la ville, une distribution d’eau potable est donc improvisée, devant les débris tordus d’un entrepôt ravagé par des roquettes. Quelques personnes âgées et deux ou trois silhouettes, plus jeunes et aux vêtements élimés, se pressent avec des petits bidons. Là encore, ce sont les plus vulnérables qui refusent de partir et qui renvoient, à mots choisis, la responsabilité aux deux camps du malheur qui les accable. «Comment voulez-vous qu’on force ces gens», assène, désemparé, le pompier.
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À Bakhmout, comme dans toute la région, l’ordre d’évacuation obligatoire lancé le 30 juillet par le président Volodymyr Zelensky est demeuré lettre morte. «Ce qu’il faut comprendre c’est qu’une grande majorité des gens a en fait commencé à évacuer après le 24 février et le début de la guerre», explique Tetiana Ignatchenko, une responsable de l’administration civilo-militaire de Donetsk. Sur 1,6 million d’habitants, la zone n’en compterait plus que 350.000. Selon elle, ceux qui restent sont souvent des plus âgés, «ceux qui n’ont pas peur de la Russie. Ils ont connu l’URSS et conservent un peu de nostalgie de leurs jeunes années». Il y a aussi les ruraux, «confrontés à peur de l’inconnu». Pour elle, plus inquiétant est le sort des enfants qui seraient encore 46.000. «On fait tout pour les faire partir, dit-elle avouant avoir du mal parfois à comprendre les parents ».
«Je sais combien partent mais j’ignore combien reviennent.»
À Kramatorsk, comme à Sloviansk, les deux grandes villes encore sous contrôle ukrainien, les chauds après-midi peuvent faire un peu oublier le bruit du canon. On se promène même dans les jardins alors que ces derniers jours, la pression russe sur le nord de ces cités a diminué. Moscou porte son effort au centre, dans l’espoir de percer ce front. Mais l’illusion risque de se dissiper quand les combats et l’hiver reviendront. Le froid ukrainien est terrible. La région ne pourra fournir de l’électricité qu’à 235.000 personnes, et les ingénieurs redoutent que les canalisations d’évacuation cessent de fonctionner.
Pour éviter cette catastrophe annoncée, Kramatorsk tente d’user de la persuasion douce. Des affiches sont placardées dans les rues avec les horaires des bus d’évacuations, un rappel des aides, certes maigres, fournies par le gouvernement, et des tournées de porte-à-porte sont organisées dans l’espoir de susciter enfin une prise de conscience. «On vise surtout les familles avec des enfants», insiste Olexii Samisko, sous-chef du DNS municipal. «On leur rappelle les risques, le fait qu’il n’y aura pas d’école et sans doute, assez vite, plus de toilettes ni d’eau». Méticuleux malgré le chaos, il a rédigé un formulaire que doivent signer les habitants, par lequel ils s’engagent à porter la responsabilité d’un éventuel drame. «C’est une petite pression psychologique», avoue-t-il. Les résultats demeurent très aléatoires: «Les anciens me disent qu’ils creuseront des feuillées dans leur cour.»
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Marina, 52 ans, a bien reçu cette visite. Mais elle n’a pas changé d’avis. «Je ne peux pas partir. J’ai économisé quinze ans et je venais juste d’acheter mon appartement, de refaire la cuisine», dit-elle en écrasant une larme. Partir vers une destination inconnue, même dans l’ouest de l’Ukraine, lui «fait peur». «Je ne parle que russe. Comment je serais reçue?», se demande-t-elle. Cette guerre, elle qui regarde aussi bien les nouvelles «sur des chaînes ukrainiennes que sur des russes», elle «ne la comprend pas». «On veut juste la paix», dit-elle simplement.
On tente de sensibiliser les gens aux dangers de rester ici, surtout les familles avec des enfants. Mais ils ne veulent pas nous entendre. Alors on leur donne des consignes de sécurité
Genya, 42 ans, longtemps hésitant, a fini par franchir le pas. Il part. «Pour ma fille de 13 ans. Elle commence à montrer des signes de panique à cause des bombardements», dit-il. Ouvrier au chômage depuis que son usine, la NKZ, a été touchée par un missile, il n’a «plus rien à faire ici». En ce mardi matin, avec trois amis, il attend donc le départ du convoi d’évacuation. Les gros bus jaunes sont déjà là. «On s’est décidé il y a deux jours. On s’en va vers Dnipro et dès que l’on aura trouvé un logement on fera venir nos familles», détaille-t-il. La petite foule des futurs déplacés de guerre ne traîne pas. Une femme prend vite les noms et les bus s’éloignent dans une fumée noire. «Ils étaient 36 aujourd’hui», compte Olexii Samisko, sans trop se réjouir. «Je sais combien partent mais j’ignore combien reviennent.»
Car chaque jour, des dizaines de personnes se réinstalleraient dans la région. Vlad est de ceux-là. Parti en mars à Lviv, il est sur le point de revenir dans son appartement de Bakhmout. «Je n’avais plus d’argent», justifie-t-il. Faut-il, pour éviter de revivre la situation dramatique de Marioupol et ses milliers de morts, imposer une évacuation? Tetiana Ignatchenko ne le croit pas. «Bien sûr ce qui s’est passé à Marioupol nous a valu des critiques. Mais comment peut-on forcer les gens? Nous sommes un pays libre et nous devons le rester.»
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Le Figaro
Énergie : Thierry Breton recommande baisser le chauffage cet hiver «d'un ou deux ou trois degrés»
Julien Da SoisLes efforts demandés aux ménages par le commissaire européen entrent dans le cadre du plan européen de réduction de 15% de la consommation de gaz.
Pour passer l'hiver sans encombres sur le plan énergétique, Bruxelles appelle aussi les ménages à faire des efforts. Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, a recommandé mercredi soir de baisser un peu le chauffage l'hiver prochain.
«Je conseille vivement à tous nos compatriotes français et à nos concitoyens européens, pendant cet été, pour ceux qui ont un climatiseur, de ne pas le mettre trop fort, et puis en hiver, de baisser peut-être d'un ou deux degrés, ou trois degrés, la température», a-t-il déclaré sur BFM Business.
Car, selon l'ancien ministre français, les particuliers peuvent aider l'UE à atteindre son objectif de réduction de la consommation de gaz. Fin juillet, la Commission européenne a pressé les États membres de la réduire de 15% entre le 1er août 2022 et le 31 mars 2023, par rapport à leur consommation moyenne au cours des cinq dernières années. Et ce, afin de faire face à la menace d'un arrêt des livraisons de gaz russe et ainsi éviter les mesures de rationnement électrique ou gazier.
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L'exemple japonais
«Ce n'est pas une obligation, c'est une recommandation. On verra si jamais ça doit devenir obligatoire», a tenu à souligner Thierry Breton mercredi. Toutes les parties prenantes sont priées de prendre part à l'effort : particuliers donc, mais aussi fournisseurs d'électricité, industriels, ou encore administrations publiques.
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Cet objectif de 15% de réduction de la consommation de gaz, et les efforts demandés aux ménages sur le chauffage, sont basés sur un exemple historique, a expliqué le commissaire européen. «On a pris ces chiffres parce qu'on est instruit de l'histoire. Au Japon, quand il y a eu la catastrophe de Fukushima, [...] les Japonais ont décidé pendant un certain temps de geler le fonctionnement de leurs centrales nucléaires. [...] Il a été décidé à ce moment-là, pas comme nous, encore une fois c'est une recommandation à ce stade, de baisser de 15% la consommation des ménages. Ça consistait à baisser de 2 à 3 degrés pendant l'hiver la température», a-t-il développé. Pour Thierry Breton, «ce sont des choses faisables mais il faudra être discipliné».
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Le Figaro
Le Mali demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur les «actes d'agression» français
Le ministère malien des Affaires étrangères évoque des «violations répétitives et fréquentes» de l'espace aérien national par les forces françaises.
Le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU une réunion d'urgence pour faire cesser ce qu'il présente comme «les actes d'agression» de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes djihadistes et d'espionnage. Avec ces accusations, le gouvernement dominé par les militaires fait franchir un nouveau degré à l'escalade verbale de ses incriminations contre la France. Le nouveau commandant de la force anti-djihadiste française au Sahel a jugé le propos «insultant» pour la mémoire des soldats français et maliens et des Casques bleus tués au Mali, pays pris dans la tourmente djihadiste et sécuritaire depuis 2012.
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Ces dernières manifestations de la détérioration des relations coïncident strictement avec le départ du dernier soldat français au Mali après neuf ans d'engagement contre les djihadistes. La junte au pouvoir au Mali depuis le putsch d'août 2020 s'est détournée de la France et de ses alliés pour se tourner vers la Russie. L'armée française, poussée vers la sortie, a quitté successivement et transféré aux autorités maliennes ses différentes bases au Mali, la dernière lundi à Gao. Les Russes semblent n'avoir pas traîné. Le gouvernement allemand a indiqué mercredi disposer d'informations selon lesquelles environ 20 à 30 personnes, probablement des Russes en uniforme, ont été repérées en train de décharger un avion sur l'aéroport de Gao le jour du départ français.
L'aéroport jouxte immédiatement le périmètre qui incluait la base française, et comprend aussi le camp de la mission de l'ONU (Minusma), avec un fort contingent allemand. Du même jour date une lettre adressée par le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité de l'ONU. La lettre, transmise mercredi à des journalistes par ses services et abondamment reproduite sur les réseaux sociaux, dénonce les «violations répétitives et fréquentes» de l'espace aérien national par les forces françaises au cours des derniers mois, et les vols d'appareils français se livrant à «des activités considérées comme de l'espionnage» et des tentatives «d'intimidation».
Ces violations flagrantes de l'espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions »
Les autorités maliennes disposent «de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l'espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions», ajoute Abdoulaye Diop. Il laisse entendre que les Français pourraient avoir transporté par hélicoptère deux membres d'un groupe djihadiste début août dans la région de Tombouctou. Le Mali «invite» le Conseil de sécurité à œuvrer pour que la France «cesse immédiatement ses actes d'agression» et demande à la présidence chinoise de communiquer ces éléments aux membres du Conseil de sécurité en vue d'une réunion d'urgence, indique Abdoulaye Diop.
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Des accusations «insultantes»
Le Mali «se réserve le droit de faire usage de la légitime défense» si les agissements français persistent, conformément à la Charte des Nations unies, affirme le ministre. Le général Bruno Baratz, commandant de la force française Barkhane, a trouvé «étonnant» que les Français soient accusés de soutenir les djihadistes. «C'est un peu insultant pour la mémoire de nos 59 camarades (français) qui sont tombés en se battant pour le Mali, et également pour la mémoire de tous les Maliens qui se sont battus à nos côtés, mais aussi les personnels de la Minusma, des forces africaines de la Minusma qui sont tombés en luttant contre le terrorisme», a-t-il dit à Radio France Internationale au Niger, pays voisin du Mali et allié de la France qui a accepté le maintien d'une base aérienne française à Niamey.
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Interrogé sur les accusations portées par le Mali contre la France, le porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclaré que les Nations unies étaient «extrêmement reconnaissantes à la France et aux forces françaises de leur engagement» pour stabiliser le Mali. Farhan Haq a espéré devant la presse sans nommer personne que tout autre pays coopérant avec les autorités maliennes essaierait «pareillement de jouer un rôle stabilisateur». Quant à une réunion d'urgence du Conseil, il a déclaré que la décision appartenait à ses membres. Le Mali n'est pas membre du Conseil de sécurité et sa demande doit être relayée par un État membre. Un diplomate a jugé sous couvert de l'anonymat à New York «improbable» qu'une telle réunion ait lieu.
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L'Ukraine affirme être en passe d'isoler une partie des forces russes dans la région de Kherson
Les soldats ayant franchi le fleuve Dnipro dans la région de Kherson, ville du Sud occupée par Moscou, risquent d'y être coincés après la mise hors d'usage de tous les ponts existants.
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Le Figaro
« La société a inculqué à la femme à refouler sa colère pour ne pas paraître hystérique » : Tatiana Maslany, super-héroïne et avocate dans She-Hulk sur Disney+
Cécile BrelotINTERVIEW – L'actrice incarne le rôle principal de la nouvelle série signée Marvel, sortie ce jeudi 18 août sur la plateforme de streaming. La cousine de Bruce Banner se découvre dans cette comédie judiciaire et féministe. Son interprète aussi !
Tatiana Maslany parle de son personnage comme on parlerait d'une amie. Des termes flatteurs, des interprétations intimes de ses actions et même le surnom « Jen » … Il faut dire que l'actrice, révélée et primée d'un Emmy Award pour Orphan Black, rêvait de décrocher le rôle de Jennifer Walters. Dans cette nouvelle comédie féministe tirée de l'univers Marvel, cette protagoniste jongle entre sa profession d'avocate et ses pouvoirs de super-héroïne. Une dernière facette qu'elle n'a jamais souhaitée.
Cousine de Bruce Banner alias Hulk (Mark Ruffalo), sa vie bascule après un accident de voiture lorsque leurs sangs se mélangent. Mais surprise, la transformation ne s'accompagne pas d'accès de rage comme son homologue masculin. Par le biais de ce double physique et statut, la série met en lumière les discriminations et la condescendance quotidiennes subies par les femmes. L'actrice met son talent au service de ce message qu'elle souhaite porter haut et fort dans She-Hulk.
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LE FIGARO. - Pourquoi avoir accepté le rôle Jennifer Walters/ She-Hulk ?Tatiana MASLANY. – En réalité, je n'ai pas accepté le rôle, j'ai dû faire des auditions et tout faire pour qu'ils me prennent ! (rires). Avant de passer le casting, la lecture du scénario m'avait vraiment ravie. À chaque page, je rigolais, trouvais cela très inattendu et singulier. En plus, mon personnage est vraiment génial.
Qu'est-ce qui différencie votre personnage du Hulk originel ? Même si le physique de She-Hulk est plus grand et imposant, Jennifer reste elle-même. Contrairement à Hulk, elle ne ressent pas de conflit intérieur, ses émotions ne prennent pas le dessus au point d'en oublier qui elle est. Lorsque son corps se métamorphose, elle gagne en assurance et se fait mieux respecter. Contre son gré, elle en subit les répercussions C'est une femme très impliquée dans ce qu'elle entreprend et elle sent sa personnalité dévalorisée.
Cette double apparence a-t-elle permis de mettre en lumière certaines discriminations du quotidien ? Complètement. Sous la forme de Jennifer ou celle de She-Hulk, mon personnage vit les attitudes changeantes de ses interlocuteurs. Tout le monde et plus particulièrement les hommes, la fétichisent, la catégorisent, ne l'écoutent pas. En fonction de comment est habillée une femme, les gens vont lui parler, la regarder ou se manifester différemment. Comme lors d'une scène de rencard, l'homme ne lui parle pas de la même manière lorsqu'elle se présente comme She-Hulk ou Jennifer Walters. Nous développons une véritable critique à ce sujet au travers de la série.
Au-delà du physique, sous quelle forme est-elle la plus puissante ?Quand elle est le combo des deux. Dans des scènes au tribunal par exemple. Je trouve ça super de la voir plaider avec les compétences, l'intelligence et la hargne de Jennifer et d'attirer toute l'attention avec le charisme que lui procure l'apparence de She-Hulk. C'est là qu'elle est très puissante.
Comment s'est dessiné le physique de She-Hulk ? Même si je n'ai pas eu mon mot à dire, j'ai pu être témoin de tout le développement et les différentes versions proposées que ce soit pour le corps, les cheveux, les habits de She-Hulk. Il y a vraiment eu des discussions très détaillées pour proposer une métamorphose cohérente et j'ai eu la chance d'y assister du début à la fin.
« Le Hulk joué par Mark Ruffalo est une allégorie très percutante de l'homme et l'expression de sa colère ».
Au départ, Hulk était perçu comme « le monstre » de Bruce Banner. Que révèle cette ambition d'en proposer une version féminine ? Par le passé, on a pu explorer de nombreuses facettes du Hulk originel. Le personnage de Mark (Ruffalo, l'interprète de Bruce Banner NDLR) a mis du temps à canaliser ses émotions et garder toute sa clarté. C'est une allégorie très percutante de l'homme et l'expression de sa colère. Dans leur rage, ils sont perçus comme des êtres puissants laissant derrière eux des dommages collatéraux. Pour Jennifer, en revanche, la société lui a inculqué à refouler sa colère pour ne pas passer pour une hystérique. Elle a toujours dû intérioriser ces émotions pour se préserver du regard des autres. C'est pour cette raison qu'elle les manifeste autrement sous la forme de «She-Hulk».
De quelle manière ? Pour commencer, même si elle en a la force, She-Hulk ne va pas lancer quelqu'un contre un mur (rires). Sa rage est mise au service de son métier d'avocate et de ses ambitions. Elle se bat pour défendre les clients qu'elle représente. Plus qu'elle ne le fait pour elle-même. À titre personnel, elle se contente d'être une cible à bien des égards.
Quel message sur la maîtrise de soi induit cette métamorphose ? Il nous est possible de percevoir les luttes de bien des manières. Le problème de Jen n'est pas la maîtrise de soi, mais la façon dont les gens la perçoivent et plaquent leurs attentes sur elle. Devenir She-Hulk a bouleversé la vie toute tracée qu'elle s'était imaginée. Le message ne se porte non plus sur ce que Jennifer a en elle mais davantage sur les facteurs extérieurs qui prennent le dessus.
Votre personnage s'adresse régulièrement aux téléspectateurs. Qu'apporte ce dispositif narratif ? She-Hulk s'adresse déjà à son public dans les bandes dessinées et à la lecture, cela lui apporte une forme de conscience supérieure à celle des autres. À l'écran, je suis obligée d'évoquer Fleabag et Phoebe Waller-Bridge qui utilise ce procédé avec tellement de finesse et de talent ! En tant qu'actrice, j'ai découvert cette nuance de jeu pour être capable de parler à l'audience, les happer sans les voir, les connaître ni même savoir ce qu'ils pensent de nous. J'ai trouvé cette dynamique très amusante.
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«La fin est parfaite» : les internautes bouleversés par l'ultime épisode de Better Call Saul
La chaîne américaine AMC et la plateforme Netflix ont dévoilé lundi et mardi le treizième et dernier épisode de la saison 6 du préquel de Breaking Bad. Une issue de la série créée par Vince Gilligan et Peter Gould qui a été copieusement félicitée sur les réseaux sociaux.
Le Figaro
Sécurité nationale: Londres bloque le rachat d'une entreprise électronique par un acquéreur chinois
Cette décision vise notamment à freiner les investissements chinois dans une technologie potentiellement utilisable à des fins militaires.
Londres a annoncé avoir bloqué le rachat de Pulsic, une entreprise britannique spécialisée dans la conception de circuits électroniques, par une entreprise basée à Hong-Kong, Super Orange HK, invoquant «un risque pour la sécurité nationale», selon une décision publiée mercredi en fin de journée.
Le ministre des Entreprises Kwasi Kwarteng a annoncé sur Twitter avoir «pris une décision définitive en vertu de la loi sur la sécurité nationale et l'investissement pour empêcher l'acquisition de la société britannique de conception électronique Pulsic Ltd par la société chinoise Super Orange HK Holding Limited».
Investissements croissants chinois
Fondée en 2000 et basée à Bristol (Ouest de l'Angleterre), Pulsic est présente au Royaume-Uni mais aussi aux États-Unis et au Japon et conçoit des logiciels destinés à l'industrie des semi-conducteurs. La société compte un peu plus de 40 employés selon le cabinet Dealroom. L'entreprise contribue à «la construction de circuits intégrés de pointe qui pourraient être utilisés tant à des fins civiles que militaires», peut-on lire dans la décision du ministère des Entreprises qui juge que ces outils pourraient être utilisés pour introduire des fonctionnalités dans les circuits, potentiellement à l'insu de l'utilisateur.
Face aux inquiétudes croissantes au Royaume-Uni sur les investissements chinois dans des actifs stratégiques, Londres avait renforcé en début d'année son pouvoir de contrôle, voire de blocage si nécessaire, des acquisitions d'entreprises britanniques par des acteurs étrangers lorsque la sécurité nationale est en jeu. Dans ce cadre, Londres avait annoncé en mai étudier l'impact pour sa sécurité nationale du rachat à l'été 2021 du plus grand fabricant britannique de semi-conducteurs, le gallois Newport Wafer Fab, par Nexperia, société néerlandaise de semi-conducteurs mais appartenant au chinois Wingtech.
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Londres avait précédemment annoncé, en juillet 2020, l'exclusion du géant chinois Huawei de son réseau 5G, invoquant déjà un risque pour la sécurité du pays. Et la presse britannique évoque depuis des mois la possible éviction de CGN, un autre groupe de l'Empire du Milieu, du projet de nouvelle centrale nucléaire EPR Sizewell C, porté par EDF. Mais le gouvernement n'a toujours pas tranché. Outre les investissements chinois, le gouvernement britannique avait annoncé en mai étudier l'impact pour la sécurité nationale de la montée au capital de BT par Altice, société détenue par le magnat franco-israélien des télécoms Patrick Drahi.
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La situation énergétique de la Suisse est «grave», prévient la ministre de l'Énergie
Le pays est en négociations avec l'Allemagne et l'Italie pour garantir son approvisionnement en gaz l'hiver prochain.
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Israël : arrestation de suspects d'une fraude visant le Trésor public français
L'enquête porte sur des soupçons de «blanchiment de dizaines de millions de shekels en utilisant des mécanismes complexes» de cryptomonnaie.
Le Figaro
« Les Traîtres » : Clémence Castel, Bernard Werber, Just Riadh et Elsa Esnoult enterrés vivants
Émilie PaulVIDÉO - Pour remporter plusieurs lingots d'argent, les quatre candidats ont dû résoudre des énigmes enfermés dans un cercueil.
Mercredi soir, M6 lançait «Les Traîtres». Ce format inédit en France, inspiré du jeu le Loup-Garou et adapté d'un format hollandais qui cartonne sur la chaîne RTL 4, réunit quatorze personnalités d'univers très différents : l'ex-judoka et ministre David Douillet et son épouse Vanessa, l'écrivain Bernard Werber, les comédiens Martin Lamotte et Bruno Sanches, la Miss France Delphine Wespiser, l'actrice et chanteuse Elsa Esnoult, l'aventurière Clémence Castel, l'humoriste Alex Ramires, les youtubeurs Just Riadh, Natoo et Melococo, l'ancien nageur Camille Lacourt, le champion de l'émission «Les Douze Coups de midi» Paul El Kharrat.
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Au début de l'émission, Éric Antoine a désigné trois traîtres. Les autres, considérés comme loyaux, doivent trouver l'identité de ces derniers avant de se faire éliminer. Chacun des participants a pour but de rester dans le jeu jusqu'au bout afin de remporter les 50 lingots d'argent d'une valeur de 40.000 euros reversés à une association de leur choix.
Chaque jour, les candidats participent à des épreuves psychologiques ou physiques en équipes pour tenter de gagner ces lingots d'argent. Au cours du premier épisode, Bernard Werber, Clémence Castel, Just Riadh et Elsa Esnoult ont ainsi dû résoudre des énigmes enfermés dans des cercueils pour espérer remporter quatre lingots et avoir aussi accès à des immunités.
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À la découverte de l'épreuve, le sang de Just Riadh s'est glacé. «En fait, cette aventure c'était juste pour m'annoncer qu'on allait m'enterrer vivant et que j'allais mourir aujourd'hui», a déclaré l'influenceur. Installé dans la boîte en bois, Bernard Werber a lui, vu, le côté «extraordinaire» de cette expérience. «Ce sera à rajouter dans les trucs un peu marquants de ma vie», a ajouté l'écrivain en riant. Non loin, Clémence Castel, pour qui être enfermée dans un cercueil est l'une de ses plus grandes peurs, a joué la carte de la méditation pour «calmer [son] anxiété et [ses] battements de cœur». Plus expressive, Elsa Esnoult n'a pu s'empêcher d'exprimer ses angoisses : «C'est horrible parce que je sais que je n'ai pas le choix».
Pour accentuer la tension, Éric Antoine a fermé les cercueils avec des clous. «Je suis au bout de ma vie», a lâché la comédienne des Mystères de l'amour en voyant l'animateur taper avec son marteau. Les croque-morts présents autour ont ensuite recouvert la petite fenêtre présente sur les cercueils avec quelques mottes de terre. Et avant de lancer ses énigmes, l'animateur a blagué en lâchant : «On se retrouve dans cinq heures».
Sans être plongés dans le noir, Bernard Werber, Clémence Castel, Just Riadh et Elsa Esnoult étaient munis de talkie-walkie afin de donner leurs réponses. De quoi les rassurer... un peu.
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L'homme le plus détesté d'Internet sur Netflix : que devient Hunter Moore ?
Le 27 juillet dernier, la plateforme de streaming a dévoilé la mini-série documentaire signée Rob et Vikki Miller retraçant le combat d'une mère contre le créateur d'un site de «revenge porn» aux États-Unis.
«C'est une personnalité qui correspond à l'âge du public» : Alain Marschall tacle l'arrivée de Christophe Dechavanne sur France 2
L'animateur de 64 ans assurera le rôle d'«invité permanent» dans le talk-show de Léa Salamé.
Christophe Dechavanne rejoint France 2
L'animateur de 64 ans officiera chaque samedi en deuxième partie de soirée aux côtés de Léa Salamé.
Le Figaro
Un activiste fait pression sur Disney
Pierre-Yves DuguaDÉCRYPTAGE - L’investisseur Daniel Loeb, âgé de 60 ans, aime forcer à se restructurer les entreprises qu’il estime mal gérées.
À Washington
Si c’était un film, Disney l’appellerait «Coucou le revoilà». Bob Chapek, patron de Disney, a un nouveau souci à gérer: l’activiste et gérant de fonds Daniel Loeb revient à la charge en proposant des ajustements au modèle économique du numéro un mondial du divertissement. La direction de Disney avait cru être libérée de ce redoutable financier new-yorkais qui gère 16 milliards de dollars avec son fonds, Third Point. Après avoir fait campagne en 2020 pour que Disney suspende son dividende en pleine pandémie et mise massivement sur la vidéo à la demande, Daniel Loeb avait donné l’impression d’être satisfait. Ses conseils avaient été suivis. Il était sorti du capital de Disney en engrangeant des plus-values boursières.
Voici maintenant le deuxième acte. Constatant que le cours du géant de Burbank (Californie) affiche toujours une chute de 20% depuis le début de l’année, alors que l’indice S&P 500 n’a perdu que 4%, Dan Loeb pense à nouveau avoir un bon coup à jouer. L’investisseur, âgé de 60 ans, aime forcer à se restructurer les entreprises qu’il estime mal gérées, au besoin en évinçant leurs dirigeants, qu’il n’hésite pas à critiquer vertement dans des lettres piquantes rendues publiques. Il vient d’adresser une missive très polie à Bob Chapek. Daniel Loeb, fort d’un investissement de l’ordre de 1 milliard de dollars en actions Disney, propose trois changements précis.
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D’abord il suggère à Bob Chapek de réduire l’endettement de son empire, qui atteint 46 milliards de dollars à la suite du rachat des studios Fox en 2019. Third Point demande que le dividende ne soit pas rétabli. Il souhaite, en outre, que le groupe cède sa chaîne sportive leader, ESPN, aux actionnaires de Disney. L’idée n’est pas a priori dans les plans de Bob Chapek. Les profits d’ESPN permettent à Disney de couvrir les pertes grandissantes de développement de sa plateforme de streaming, Disney+. Il paraît curieux de procéder à ce désengagement, alors qu’Amazon et Apple investissent au contraire dans les contenus sportifs. Dan Loeb maintient que les synergies entre ESPN et ABC, réseau télévisé de Disney, pourraient être préservées par la signature d’un contrat de programmation à long terme.
Accélérer sur Disney+
Deuxième demande du fonds spéculatif: que Disney rachète rapidement Hulu et l’intègre à l’offre de Disney+. Hulu, plateforme de streaming lancée initialement par Fox et NBCUniversal (groupe Comcast), reste une entreprise distincte, bien que Disney en détienne les deux tiers. Le rachat du solde appartenant à NBCUniversal doit se faire à un prix qui sera établi d’ici à 2024. Dan Loeb juge qu’il est urgent d’accélérer le développement de Disney+ face à la chute de l’audience des chaînes câblées.
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Le troisième conseil d’ami du redoutable activiste est de changer la composition du conseil d’administration de Disney en vue de combler des «lacunes» en termes de talent et d’expérience. Et Dan Loeb propose à Bob Chapek de présenter quelques candidats mieux formés à ses yeux. La réaction du patron de Disney a été rapide et polie. «Nous accueillons avec plaisir les vues de nos investisseurs», explique Disney. «Notre conseil d’administration indépendant et expérimenté dispose d’une expertise significative en matière d’activités de marques, s’adressant directement aux consommateurs et en matière de technologie, de même qu’en matière d’entreprises dépendantes de talents», précise le communiqué. Une manière de fermer la porte à des changements dans le conseil d’administration, sans pour autant refuser en bloc les autres propositions de Third Point.
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Horaires, salaires, concurrence... L'univers démesuré des jeunes banquiers d'affaires
ENQUÊTE - Les rémunérations peuvent facilement dépasser les 100.000 euros dès le début de carrière. Des sommes mirobolantes qui cachent une réalité tout aussi hors normes.
Livraison de courses à domicile : la mairie de Paris s'inquiète d'un décret en préparation pour encadrer les «dark stores»
Ces «dark stores» sont considérés par la mairie comme des entrepôts, alors que les locaux dans lesquels ils ont été installés sont le plus souvent des locaux commerciaux.
Ecowatt, la «météo de l'électricité» sur laquelle RTE veut s'appuyer pour passer l'hiver
Le dispositif envoie des alertes aux utilisateurs en cas de tension sur le réseau. Un outil utile alors que l'arrêt de centrales nucléaires et la guerre en Ukraine compliquent la fourniture en électricité.
Le Figaro
Marseille : un jeune homme de 19 ans se tue lors d'une acrobatie à moto
Nicolas DaguinLa victime, casquée, a perdu le contrôle de son engin alors qu'il effectuait une roue arrière devant un ami.
Un jeune homme de 19 ans est décédé ce mardi 16 août dans la soirée à Marseille après avoir perdu le contrôle de sa moto et percuté un poteau alors qu'il faisait un rodéo urbain, apprend-on ce mercredi de sources policières.
Les faits se sont produits vers 21h20 boulevard de la Millière, dans le 11e arrondissement de la cité phocéenne, alors que la victime, casquée, effectuait une roue arrière devant un ami avec sa nouvelle moto, une Suzuki GSX-R 750. Mais le jeune homme a perdu l'équilibre, venant d'abord heurter le trottoir puis un poteau, indiquent plusieurs sources policières au Figaro.
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Le conducteur, qui circulait sans permis ni assurance, était connu des services de police pour trois délits routiers, selon l'AFP. «Dire qu'il s'agit là d'un rodéo urbain, c'est un peu hasardeux, tempère une source policière. On n'est pas dans le schéma classique du rodéo, qui s'effectue plutôt en motocross voire en scooter et dont le but est de provoquer les forces de l'ordre et d'entraîner une poursuite.»
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Le 8 août, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé depuis Marseille une intensification des contrôles dans toute la France contre les personnes effectuant des rodéos urbains, des actes «souvent criminels qui viennent tuer, qui viennent blesser très gravement». Depuis cette date, plus de 150 scooters et motos ont été saisis au cours de plus de 3000 opérations de police et de gendarmerie, a précisé l'hôte de Beauvau mardi sur Twitter, assurant que, dès ce mercredi, «chaque commissariat mènerait au moins trois opérations anti-rodéos par jour».
Le 5 août, une enfant de sept ans avait été grièvement blessée lors d'un rodéo urbain à Pontoise (Val-d'Oise). Le motard de 18 ans avait d'abord pris la fuite avant de se rendre le lendemain au commissariat. Il a depuis été mis en examen et écroué. Le 8 juin, un jeune homme de 19 ans avait lui perdu la vie après avoir été percuté par une moto lors d'un rodéo urbain à Rennes (Ille-et-Vilaine).
Une loi de 2018 renforçant les sanctions contre les auteurs de rodéos motorisés prévoit des peines pouvant aller jusqu'à 5 ans de prison.
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Paris : une femme violée par un chauffeur VTC
INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu en pleine nuit dans le quartier du Marais. L'auteur présumé a été interpellé par les policiers.
Grenoble : un homme menace les clients d'un bar avec un couteau, les accusant d'être de «mauvais musulmans»
L'individu a pu être interpellé grâce à l'intervention de clients du bar en question.
Incendies : 26 pyromanes présumés arrêtés depuis le début de l'été
Quatre d'entre eux ont d'ores et déjà reçu une condamnation et six ont été placés en détention provisoire, selon une source judiciaire.
Le Figaro
Box-Office: One Piece en tête, toutes voiles dehors
Le film d'animation japonaise prend la première place du box-office, détrônant Bullet Train, dont Brad Pitt campe un criminel déjanté.
One Piece: Red a confirmé le goût du public français pour les mangas et l'animation japonaise en prenant la première place du box-office dès sa sortie, selon les chiffres publiés mercredi 17 août par CBO Box-Office. Le 15e film original tiré du manga d'Eiichiro Oda a réalisé 575.182 entrées lors de sa première semaine d'exploitation, soit une part de marché de 22%.
One Piece, dont le premier tome est paru en 1997, met en scène Luffy, le pirate lancé à la poursuite d'un trésor, dans un récit fleuve aux références culturelles multiples. One Piece détrône Bullet Train , le film ponctué de gags et d'humour noir dont Brad Pitt est la vedette qui, pour sa deuxième semaine, rétrograde à la deuxième place avec 313.237 entrées.
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Nope , le récit de science-fiction horrifique et satirique de Jordan Peele, s'installe à la troisième place pour sa sortie, avec 224.705 entrées. Daniel Kaluuya y campe un dresseur de chevaux effrayé par l'apparition de phénomènes mystérieux dans le ciel de son ranch. Mais sa sœur (Keke Palmer) et lui sont tiraillés entre la peur et l'envie d'accéder à la gloire en capturant ces scènes pour les réseaux sociaux.
Les trublions jaunes de Minions 2: il était une fois Gru prennent la quatrième place, avec 213.497 entrées sur la semaine. Ils cumulent 3,4 millions d'entrées en six semaines d'exploitation. Le blockbuster Marvel Thor: Love and Thunder , dernier épisode de la saga du dieu du tonnerre, prend la cinquième place, pour sa cinquième semaine d'exploitation. Pour finir, Top Gun: Maverick a par ailleurs franchi la barre des 6 millions de spectateurs en France, ce qui en fait à ce jour le plus gros succès en salles.
Semaine du 10 au 16 août:
1. One Piece: Red: 575.182 entrées, 631 copies (nouveauté)
2. Bullet Train : 313.237 entrées, 735 copies (2ème semaine d'exploitation)
3. Nope : 224.705 entrées, 451 copies (nouveauté)
4. Les Minions 2: Il était une fois Gru : 213.497 entrées, 907 copies (6ème semaine d'exploitation)
5. Thor: Love and Thunder : 197.826 entrées, 666 copies (5ème d'exploitation)
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Tir mortel d'Alec Baldwin: les conclusions du FBI contredisent la version de l'acteur
Le rapport du FBI sur l'accident ayant coûté la vie à Halyna Hutchins, directrice de la photographie, en plein tournage de Rust, il y a 8 mois, contredit Alec Baldwin. Il prétendait ne pas avoir appuyé sur la détente du pistolet.
Le Figaro
Comment la France veut atteindre un million d’apprentis
Corinne CaillaudDÉCRYPTAGE - Alors que la première ministre a fixé à 1 million le nombre d’apprentis en 2027, une réforme du système de financement de la filière perturbe la rentrée.
Depuis la réélection d’Emmanuel Macron, en avril, les ministres ont multiplié les déclarations pour rappeler combien l’apprentissage demeure une priorité du gouvernement. À commencer par la première ministre, qui, le 24 juin, lors d’un déplacement en Seine-et-Marne, a rappelé que «pour atteindre les objectifs d’une insertion des jeunes plus facile dans l’emploi et le plein-emploi, l’apprentissage est une clé». Un mois plus tôt, Olivier Dussopt, son successeur au ministère du Travail, avait pour sa part lié la parole aux actes en confirmant la prolongation, du 30 juin au 31 décembre, des primes à l’embauche d’apprentis (5000 € pour un mineur, 8000 pour majeur) en vigueur depuis 2020. Pour ce faire, une enveloppe de 750 millions d’euros a été votée dans le budget 2022 rectificatif, avec l’ambition d’atteindre les 800.000 contrats signés en fin d’année, puis le million par an en fin de quinquennat.
Gabriel Attal, ministre délégué chargé des Comptes publics, a de son côté annoncé début août la reconduction des primes à l’embauche l’an prochain, modulo un «recalibrage» nécessaire des aides. «Nous défendons l’idée qu’il faut absolument préserver cet outil performant, qui a fait toutes ses preuves en matière d’insertion dans l’emploi, et cela passe par la transformation de ce soutien en dispositif pérenne», applaudit Joël Fourny, le président de CMA France, le réseau des chambres de métiers et de l’artisanat. On comprend pourquoi: outre le fait de rendre quasi nul le coût d’un apprenti la première année, ces primes permettent aux employeurs de se constituer un vivier de collaborateurs formés dans un contexte où ils peinent à recruter.
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Décidées en juin 2020, au sortir du premier confinement, ces aides à l’embauche visaient à éviter que la crise n’enraie la belle dynamique impulsée par la loi avenir pro, d’août 2018. Ce texte, qui contenait une réforme de fond de l’apprentissage, avait en effet commencé à produire ses effets et même fini de changer l’image d’une filière longtemps considérée, à tort, comme une voie de garage. Plus de 354.000 contrats avaient été signés en 2019, versus 290 000 deux ans plus tôt après un trou d’air consécutif à des coupes claires opérées à l’été 2013 par le gouvernement Ayrault dans les crédits à l’apprentissage. «L’effet est systématique. Dès qu’on touche aux aides à l’apprentissage, il y a diminution des contrats», pointe un fin connaisseur du secteur.
Le bond spectaculaire de l’apprentissage
Mais la tendance inverse se vérifie aussi. Grâce aux aides exceptionnelles prises en pleine crise du Covid, l’apprentissage a réalisé un bond spectaculaire dès 2020, dépassant les 510.000 contrats signés dans l’année avant de tangenter les 720.000 en 2021.
Ce développement rapide de l’apprentissage ne s’est pas fait sans peser sur les finances publiques, et la Cour des comptes en a pointé la facture dispendieuse dans un rapport en juin dernier. Alors que le montant total des dépenses d’apprentissage était de 5,5 milliards en 2018, il a plus que doublé en 2021 pour s’élever à… 11,3 milliards d’euros sous le double effet de l’explosion du nombre de jeunes sous contrat et du maintien des aides à l’embauche décidées pour soutenir la filière.
Arbitrages rendus en juillet
D’autant que les critiques portées au système sont nombreuses. Notamment que les aides ne vont pas aux publics qui en ont le plus besoin, à savoir les jeunes à faible niveau de qualification. Depuis quelques années, l’alternance s’est en effet développée dans les formations supérieures, au point que 80 % des contrats signés en 2021 l’ont été dans des cursus niveau bac et postbac, au détriment des CFA, où se trouvent les publics en difficulté.
Des économies et des rationalisations sont donc à effectuer. Et pas plus tard qu’en cette rentrée 2022… Un principe acté de longue date par les CFA, qui s’attendaient à une réduction de 5 % en moyenne des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage au 1er septembre. Mais les arbitrages retenus en juillet font état de coupes plus importantes: - 10 % en deux fois, moitié en septembre, moitié au printemps prochain.
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France Compétences, l’instance de gouvernance de l’apprentissage, s’était en effet basé sur l’exercice 2020, peu représentatif du fait de la violence de la crise, pour calculer les coûts des formations dispensées par les CFA, qui avaient bondi de 18 % les années précédentes. «Nous ne contestons pas que des économies soient à réaliser, mais la méthode utilisée», précise Yves Hinnekint, le président l’association Walt (We Are Alternants), qui regroupe une soixantaine de CFA et quatre grands acteurs du secteur.
Secteurs en pénurie
Au total, la baisse de crédits atteindra 800 millions d’euros en année pleine. Un coup de massue pour les acteurs de la filière, qui ont adressé le 2 août un courrier au président Macron. «Près de 2000 diplômes ou titres voient leur prise en charge réduite de plus de 30 %, plus de 5000 diplômes et titres connaissent une baisse de plus de 10 %», dénoncent-ils. Et ce d’autant que certaines baisses portent sur des formations de secteurs en pénurie (aides-soignants, designers web, maintenance informatique…). «Le système est mis sous tension au pire moment alors que tous les contrats doivent être signés avant le 31 août. Des écoles constatent qu’elles ne vont pas rentrer dans leur budget et des petites structures risquent de disparaître dans les territoires, alors que les jeunes, comme leur famille, sont attachés à la proximité géographique», défend Yves Hinnekint.
Cette régulation est légitimement contestée, car on baisse fortement des coûts-contrats là où il y a des besoins en formations et en emplois
«Cette régulation est légitimement contestée, car on baisse fortement des coûts-contrats là où il y a des besoins en formations et en emplois. Cela fait plus de deux mois que l’exécutif est alerté et maintenant il ne reste plus que quinze jours pour rectifier», abonde Antoine Foucher, président du cabinet Quintet Conseil et surtout ex-dircab de Muriel Pénicaud au ministère du Travail.
Pour l’heure, les acteurs de l’alternance demandent au gouvernement de différer ces baisses de prise en charge à janvier 2023… Carole Grandjean, en charge de ce dossier, assure dans un entretien au Figaro examiner les remontées qui lui sont faites «au cas par cas» et rappelle que l’apprentissage reste bel et bien la priorité du gouvernement…
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ENTRETIEN - Carole Grandjean est ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels.
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Selon l'entreprise, «les problèmes ont été identifiés, sont déjà résolus ou en cours de résolution».
Le Figaro
L'actrice Gina Lollobrigida, 95 ans, candidate au Sénat en Italie
Le FigaroLa légende du cinéma italien, connue pour son rôle d'Esmeralda dans le Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy en 1956, retente sa chance en politique.
Il n'est jamais trop tard pour changer de vocation. L'actrice italienne Gina Lollobrigida, 95 ans, se lance en politique. Elle a annoncé sa candidature au Sénat lors des prochaines élections et a rejoint une nouvelle coalition, baptisée Italie Souveraine et Populaire et composée de partis de gauche eurosceptiques et du parti communiste. «J'en avais juste assez d'entendre les politiciens s'engueuler pour rien», explique-t-elle pour justifier sa décision dans La Corierre della Sera, dimanche 14 août.
«Je vais me battre pour que le peuple puisse décider, de la santé à la justice. L'Italie est mal en point, je veux faire quelque chose de bien et de positif», ajoute l'interprète d'Esmeralda dans le Notre-Dame de Paris (1956) de Jean Delannoy. L'alliance est notamment en opposition avec la politique sanitaire mise en place par Mario Draghi, et la vaccination obligatoire.
En réalité, ce n'est pas la première fois que la légende du cinéma italien tente sa chance en politique. En 1999, elle s'était présentée aux élections européennes, sous l'étiquette du parti démocrate de centre-gauche, mais n'avait pas été élue. «C'était une expérience», déclare-t-elle aujourd'hui au quotidien italien. «Dans la vie, on peut perdre et on peut gagner. Tant que j'aurais de l'énergie, je l'utiliserai pour des choses importantes, en particulier pour mon pays». D'après le Guardian , la Cour suprême italienne aurait déclaré en janvier dernier que Gina Lollobrigida «avait besoin d'un tuteur légal afin d'empêcher les gens de profiter de sa richesse».
En Italie, la situation politique est particulièrement incertaine depuis la dissolution du Parlement en juillet dernier. Les prochaines élections législatives, en septembre ou en octobre, devraient voir la coalition dite «de centre-droit» l'emporter. Elle réunit Forza Italia, le parti de droite de l'ancien Premier ministre de 86 ans Silvio Berlusconi, et l'extrême droite représentée par la Ligue de l'ancien ministre anti-migrants Matteo Salvini, et Fratelli d'Italia, un parti post-fasciste présidé par Giorgia Meloni.
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Le Figaro
«Il faut savoir reprendre son souffle avant la reprise du marathon» : des prêtres racontent leurs vacances
Marie-Liévine MichalikTÉMOIGNAGES - Surchargés pendant l'année entre les activités paroissiales et leurs obligations sacerdotales, des hommes d'Église se livrent sur leur repos estival.
«Mesdames, Messieurs, notre train arrive en gare de Montaigu, merci de ne rien oublier à bord.» D'un geste encore engourdi de sa sieste, le père Didier se saisit de son sac de voyage. Parti depuis Strasbourg ce matin de bonne heure, l'homme d'Église d'une quarantaine d'années s'apprête à rejoindre sa famille pour quelques jours de vacances. «J'en ai besoin, je suis très fatigué», souffle l'aumônier de plusieurs maisons de retraite dans l'est de la France. «Tout le monde a besoin de vacances, pas de raison que les prêtres y échappent», ajoute-t-il d'un ton amusé.
«Le septième jour, Dieu a achevé l'œuvre qu'il avait faite. Il se reposa et bénit ce jour-là» (Genèse, 2.2). Pour le père Didier, après une année de service , l'heure est en effet maintenant au repos, entouré de ses deux sœurs, leurs maris et leurs enfants. Au programme : jeux de société, balades à vélo, bons repas et lecture. «Sans oublier la messe», insiste-t-il. Si pour la société civile, les deux mois d'été riment avec vacances ensoleillées, les 15.000 prêtres et 30.000 religieux et religieuses sont eux aussi invités à prendre du temps pour se reposer.
S'aérer loin du quotidien
Relâcher, se détendre, prendre du temps pour soi, oui, mais comment ? Aucune consigne n'est imposée aux prêtres qui veulent prendre congé de leur quotidien le temps de quelques semaines. Tant qu'ils respectent leurs vœux et célèbrent une messe par jour. «On reste prêtre quand on est vacances, s'amuse Don François Reynes, abbé de la Communauté Saint-Martin. On est la même personne en été et le reste de l'année.»
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Il faut donc arriver à se reposer, s'occuper, tout en restant fidèle à son ministère. Pour le père Antoine Loyer, curé à Garches dans les Hauts-de-Seine, il est «extrêmement important de faire des activités différentes de celles que l'on fait pendant l'année.» Afin de s'aérer et de se changer les idées. Pour ce prêtre occupé à l'année par la vie de paroisse, avec ses joies mais aussi ses disputes, ses réunions, ses célébrations, ses groupes dont il a la responsabilité, les vacances sont surtout le moment pour «ne plus rien organiser».
« C'est très agréable de se laisser porter. À chaque moment pendant mes vacances, j'essaie de ne prendre aucune charge. Je suis plus centré sur l'écoute des autres que dans l'action. »
«C'est très agréable de se laisser porter, ajoute-t-il. À chaque moment pendant mes vacances, j'essaie de ne prendre aucune charge.» Une règle difficile à appliquer à Lourdes, où il se rend en pèlerinage chaque été depuis ses 18 ans, âge où il a reçu son appel à la prêtrise. «Mes journées sont très longues mais c'est une autre façon d'exercer mon ministère. Je concélèbre seulement et donne le sacrement des malades. Je suis plus centré sur l'écoute des autres que dans l'action.»
Se ressourcer en famille ou entre amis
Ses trois semaines, il les a partagées entre son pèlerinage à Lourdes, sa famille et une dizaine de jours en Irlande avec un ami prêtre. Une recette que la plupart des religieux reproduisent. «C'est un bon combo», note le père Vincent Cabanac, responsable du pèlerinage national à Lourdes, qui ne partira en vacances qu'une fois que l'événement, rassemblant plusieurs milliers de pèlerins, terminé.
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La famille permet de retrouver un cercle dont ils sont proches, qu'ils ont connu avant d'être ordonnés et où il est facile d'être soi-même. Une liberté chère au Père Ambroise Riché, ordonné il y a six ans. «C'est un lieu sans apparat, où l'affection peut être vécue et exprimée sans suspicion.»
« Passer du temps en famille est cher à mon cœur. C'est un lieu sans apparat, où l'affection peut être vécue et exprimée sans suspicion. »
«La famille a aussi besoin de passer du temps avec nous, ajoute le père Antoine Loyer, oncle de neuf neveux et nièces. Il ne faut pas oublier qu'on ne les voit ni à Noël, ni à Pâques car nous célébrons la messe.»
Les vacances sont aussi un temps de détente et de découvertes. «On ne parle pas que de foot, on parle aussi de Jésus et de questions profondes», poursuit le curé de Garches. Cette année, il s'est lancé à l'assaut de l'Irlande, de ses plaines et de ses grands lacs. «Cela nous fait du bien de sortir de notre quotidien, de voyager et de voir de belles choses.» Partir avec un ami prêtre n'est pas anodin. «Les vacances sont aussi un beau moment pour cultiver les amitiés, poursuit-il. On partage souvent le même quotidien, les mêmes questionnements, il est plus facile de se livrer.»
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Le père Ambroise profite, lui, des congés pour se ressourcer intellectuellement. Pendant une semaine, avec d'autres religieux, il va étudier un sujet de thèse avec pour professeur l'un des membres du groupe. Avant cela, il s'accorde une semaine au cœur de l'abbaye bénédictine de Solesmes. «C'est une grande bouffée de silence durant laquelle je demande au Seigneur de me réajuster à Lui pour vivre ma mission comme un service de Sa volonté.»
Les vacances sont enfin pour les prêtres un moment de ressourcement spirituel. «Ma prière est plus gratuite, on n'est pas obligé de se concentrer sur nos sermons, on peut davantage prier pour notre vocation», ajoute Don François Reynes. Une étape nécessaire, à condition d'arriver à pleinement lâcher prise.
Apprendre se reposer
Ce qui n'est pas si simple. La question a longtemps taraudé le père Ambroise : «Comment ne pas faire de mes vacances une simple parenthèse dorée et égocentrique ?» Puis au fil des années, il a compris que ce temps de repos était nécessaire pour pouvoir sereinement vivre son ministère de manière durable. «J'avais des scrupules au début, puis je me suis dit qu'il y avait un orgueil pernicieux à vouloir prendre la place du Sauveur et à être absolument indispensable.»
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Pour bien se reposer, don François Reynes fait le choix de tout couper. «Je me couche tôt,j'enlève ma montre, j'éteins mon téléphone et mon ordinateur», sans pour autant refuser la joie des rencontres impromptues. «Il faut aussi bien s'organiser en amont», ajoute le père Antoine Loyer, qui réfléchit avec ses huit confrères dès le mois d'octobre comment aménager au mieux le planning de l'été.
D'autres encore ont des mariages et des baptêmes, «un beau moment de fraternité avec les paroissiens», poursuit le curé des Hauts-de-Seine.
« Le repos n'est pas une fin en soi. Il contribue à notre équilibre personnel. Il faut savoir reprendre son souffle avant la reprise du marathon »
Des instants de silence, de partage, de marche, de découverte, de prière... Voilà donc la recette des hommes d'Église pour des vacances réussies. «Le repos n'est pas une fin en soi, éclaire le père Vincent Cabanac. Il contribue à notre équilibre personnel. Il faut savoir reprendre son souffle avant la reprise du marathon.»
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Des activistes verts s'en prennent à des golfs
Fustigeant l'arrosage des greens en période de sécheresse, ils ont saccagé deux parcours près de Toulouse.
Incendies : le feu près de Landiras en Gironde est «dorénavant fixé»
LE POINT SUR LA SITUATION - Les habitants évacués vont pouvoir rentrer chez eux, ont annoncé les autorités.
Incendies : les pompiers craignent de nouveaux départs de feu en Gironde à cause des orages
LE POINT SUR LA SITUATION - Les coups de vent et la foudre pourraient faire repartir dimanche l'incendie qui avait été stabilisé, appréhendent les soldats du feu.
Le Figaro
Tennis : «Difficile de tirer beaucoup de choses positives», lâche Nadal après sa désillusion face à Coric
Éliminé dès son entrée en lice au Masters 1000 de Cincinnati, Nadal, battu par Coric (7-6/4-6/6-3), a raté son retour avant l'US Open.
«Je dois m'améliorer, je dois m'entraîner, j'ai besoin de jours», a convenu Rafael Nadal, éliminé dès son entrée en lice au Masters 1000 de Cincinnati, mercredi par le Croate Borna Coric, 152e mondial, pour son retour manqué après six semaines d'absence. «C'est difficile de tirer beaucoup de choses positives de cette rencontre. C'est la vérité», a reconnu l'Espagnol, N.3 mondial, battu 7-6 (11/9) 4-6, 6-3 en presque trois heures. «J'ai eu mes chances. Dans le tie-break, j'ai eu deux balles de set que j'ai mal jouées. Et puis j'ai effectué un mauvais troisième set. C'est tout», a-t-il encore résumé.
Le recordman du nombre de Grands Chelems remportés (22) depuis ses sacres à l'Open d'Australie et Roland-Garros cette année, n'avait plus joué depuis le 6 juillet en raison d'une déchirure abdominale, qui l'avait ensuite contraint au forfait avant sa demi-finale à Wimbledon. «Revenir comme ça, après une période difficile, c'est quelque chose qui est facile à accepter. Et si on peut gagner le premier match, les choses s'améliorent. Mais ce n'était pas le cas aujourd'hui. Il est évident que je n'étais pas assez prêt», a-t-il estimé. «L'essentiel pour moi est de rester en bonne santé. C'est une blessure difficile à gérer, pour être honnête. Une déchirure à l'abdomen, vous ne savez pas quand c'est terminé», a-t-il expliqué.
S'il n'était pas dans le bon rythme et a même été souvent dépassé dans les échanges, le Majorquin de 36 ans n'a pas paru souffrir de l'abdomen. Mais il n'est pas pour autant certain que ce ne soit plus qu'un mauvais souvenir. «Quand on a une cicatrice, elle n'a pas assez de flexibilité, alors on la sent. Mais on ne sait pas si on la sent à cause de ça ou si c'est parce que quelque chose ne va pas bien. Je vais probablement faire quelques tests, pour m'assurer que tout se passe comme je le veux», a-t-il dit. Nadal, à qui il reste 12 jours pour se préparer en vue de l'US Open (29 août-11 septembre), se veut toutefois «positif». «J'ai pu avoir une semaine d'entraînement ici, en faisant de mieux en mieux chaque jour, beaucoup mieux que la façon dont j'ai joué aujourd'hui, pour être honnête. Je dois aller de l'avant mentalement, je connais le chemin. Je dois commencer à me mettre en mode Grand Chelem», a-t-il conclu.
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Le Figaro
Pervers narcissiques : plongée dans l'enfance de ces manipulateurs de l'ombre
DÉCRYPTAGE - Ils manient l'art du mensonge et manipulent à outrance. Qu'est-ce qui est à l'origine du trouble de la personnalité narcissique ? Un spécialiste décrypte l'enfance des manipulateurs.
«Pervers narcissiques : plongée dans l'enfance de ces manipulateurs de l'ombre» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
On dit de lui qu'il veut posséder, contrôler et détruire. Lui, c'est l'homme ou la femme appelé(e) «pervers narcissique», une personne à fuir à tout prix sur le chemin de la relation amoureuse. Depuis longtemps, cet individu au comportement malsain a mis en place des mécanismes de défenses pour combler une faille narcissique. À l'origine de cette dernière ? Une enfance particulièrement rude, selon Jean-Charles Bouchoux, psychanalyste et psychothérapeute, auteur des Pervers narcissiques : Qui sont-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Comment leur échapper ? (1).
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L'installation d'un conflit intérieur
Que se passe-t-il durant les premières années de vie d'un enfant pour qu'il devienne un adulte aux actes dysfonctionnels ? Le psychanalyste pointe du doigt le discours parental, délivré dès tout petit. Pour expliquer ce qui se passe, Jean-Charles Bouchoux rappelle qu'initialement, l'enfant se sent tout puissant. «Quand il commence à découvrir son corps et à se reconnaître dans un miroir vers 2 ans, il comprend alors qu'il peut, selon qu'il pleure ou qu'il rit, semer l'inquiétude ou répandre la joie autour de lui.» À cette période, une parole parentale alimentée de critiques excessives, d'exigences accrues ou de culpabilisation, renvoie à l'enfant une piètre image de lui-même. Les parents démontent l'image positive que le petit s'applique à forger.
Ne sachant plus qui croire de lui ou de ses parents, l'enfant se retrouve confronté à un conflit intérieur qui va mettre fin à sa croissance psychique. «Les pervers narcissiques ont de ce fait une structure psychique d'un enfant de deux ans», note le psychanalyste. Alors qu'il se sent menacé par une forte «angoisse de dissociation, similaire à celle de la schizophrénie», l'enfant doit choisir son parti. Il se pare alors de narcissisme afin d'occulter ce côté plus obscur de lui-même et de renvoyer une image sans faille. Raison pour laquelle ce grand séducteur agira plus tard à huis clos sur ses victimes, et tâchera de montrer patte blanche au reste de son entourage.
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C'est d'ailleurs pour divorcer de son double maléfique qu'il choisit de s'orienter à l'âge adulte vers le modèle fusionnel du couple. Alors qu'il ne fait plus qu'un avec son ou sa partenaire, le pervers narcissique a l'impression de pouvoir enfin dénouer le bon du mauvais – casquette qu'il fera d'ailleurs porter à l'autre. «Il ou elle représente le mal, et moi, le bien», traduit Jean-Charles Bouchoux. Il compare la situation au récit du Dr. Jekyll et Mr. Hyde, roman dans lequel un médecin souffrant d'une double personnalité met au point une drogue pour séparer son bon de son mauvais côté. «Seulement en réalité, ce sont ses propres défauts qu'il voit en l'autre», poursuit le spécialiste.
Les pervers narcissiques ont une structure psychique d'un enfant de deux ans
Le père, quasiment toujours absent
Au même titre qu'une présence oppressante du parent peut impacter durablement l'enfant, une absence, en particulier celle du père, peut être fatidique dans l'apparition du trouble de la personnalité narcissique. Beaucoup en font état lorsqu'ils racontent leur jeunesse, indique Jean-Charles Bouchoux. «Lorsque le père est là sans vraiment l'être, qu'il rentre constamment après l'heure du coucher par exemple, l'enfant sait qu'il existe mais il peine malheureusement à vérifier cette présence.»
Pour s'épargner les souffrances, un autre mécanisme de défense entre dans la danse, celui de la dénégation. «L'enfant s'habitue à ce que l'autre existe mais qu'il soit vidé de son sens», précise le psychanalyste. Ainsi, quand il pose le regard sur son interlocuteur, il ne voit alors qu'une carapace, un «objet», au lieu de voir en lui un «sujet» digne de respect et de considération.
Des révélations plus tardives
Les comportements narcissiques peuvent apparaître tardivement, et pas nécessairement lors d'une mise en couple. Ils surviennent lorsque nos perceptions de nous-mêmes, et du monde qui nous entoure, s'ébranlent. Ainsi, ils peuvent tout à fait se manifester au détour d'un événement qui insuffle un vent de danger, comme un divorce, une perte d'emploi ou après l'arrivée d'un nouveau-né dans la famille.
En revanche, si la carapace était jusque-là intacte, la structure de l'individu «était déjà fragilisée, et ce depuis le plus jeune âge, précise Jean-Charles Bouchoux. L'événement aura simplement provoqué son effondrement.»
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Puisque le comportement prend toujours racine dans l'enfance, peut-on repérer les futurs manipulateurs dans les cours de récréation ? Non, selon le psychanalyste. Si leur égocentrisme et leur insensibilité sautent aux yeux à l'âge adulte, ces traits de caractères peuvent être courants jusqu'à l'adolescence et n'évoquer en rien une personnalité problématique. Jean-Charles Bouchoux le rappelle : «Durant cette période, il nous arrive de rejeter nos parents, de casser leur autorité ou de critiquer excessivement».
(1) Les pervers narcissiques : Qui sont-ils ? Comment fonctionnent-ils ? Comment leur échapper ?, de Jean-Charles Bouchoux, (Ed. Eyrolles), 2009.
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Le Figaro
Sécheresse : comment préserver les nappes phréatiques ?
En France, les pluies hivernales ne suffisent pas toujours à recharger ces précieuses réserves d’eau potable. Elles ont plus que jamais besoin d’aide pour maintenir leur niveau.
Le niveau des nappes phréatiques en France est «préoccupant» : c'est l'alerte tirée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), dans son dernier bulletin, paru le 11 août. Une baisse provoquant des restrictions sur l'utilisation d'eau potable sur le territoire. Cette situation, récurrente en août, pourrait être amenée à se reproduire de manière plus violente. Les prévisions des météorologues annoncent des sécheresses de plus en plus précoces ainsi que des hivers plus secs.
Les nappes phréatiques se remplissent naturellement grâce à des pluies hivernales appelées recharge cyclique. On qualifie ces précipitations d'« efficaces ». Concrètement, cette efficacité est déterminée par la capacité d'une goutte de pluie à pénétrer le sol jusqu'au réservoir souterrain, sans être aspirée par la végétation. Un processus long et inégal entre les régions, s'étalant d'octobre à mars. Or, selon les prévisions climatiques, ce type de précipitation est amené à se raréfier inexorablement.
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Si la nature peine à s'alimenter en eau potable souterraine, l'homme peut toutefois l'y aider. La recharge maîtrisée est une pratique qui vise à injecter de manière artificielle de l'eau venant de la surface dans la nappe phréatique. Sur le papier, elle est le complément idéal aux précipitations, pourtant elle reste peu développée en France.
« L'objectif n'est pas de créer une nouvelle source d'eau potable mais d'aider à gérer celles déjà existantes »
La finalité de la recharge maîtrisée ou dirigée est assez simple : « Elle vise à augmenter les volumes disponibles d'eau souterraine en favorisant, par des moyens artificiels, son infiltration jusqu'à l'aquifère (nappe phréatique, NDLR.)» , explique au Figaro Marie Pettenati, hydrogéologue au bureau de recherche géologique et minière. « L'objectif n'est pas de créer une nouvelle source d'eau potable, mais d'aider à gérer celles déjà existantes » ajoute-t-elle. Ces techniques englobent un panel de procédés réutilisant les eaux dites non conventionnelles (eaux usées ou eaux de pluie).
En France, la plus utilisée est la technique du bassin d'infiltration d'eau. Présente dans la région dunkerquoise et dans l'agglomération lyonnaise, elle consiste à créer, grâce à des petits barrages sur un cours d'eau, un bassin d'infiltration naturel. L'eau capturée va pouvoir s'infiltrer, via un fond non saturé, dans le sous-sol. La méthode peut s'adapter aux infrastructures déjà présentes. Grâce aux propriétés filtrantes du sous-sol, elle peut être aussi utilisée avec les cuves des stations d'épuration déjà sur place. Nécessitant seulement la pose de petits barrages, la technique du bassin d'infiltration d'eau a l'avantage d'être relativement peu onéreuse. Elle offre la possibilité aux communes de tirer profit au mieux de la typologie de leur territoire.
Des pays comme Israël sont, depuis plusieurs années, contraints d'alimenter artificiellement leurs nappes phréatiques. Dans l'urgence face à la pénurie d'eau, ils ont opté pour une autre technique de recharge maîtrisée : l'injection directe. Elle nécessite de forer dans la nappe phréatique, pour y injecter directement de l'eau.
Ce procédé permet de recharger des nappes dites captives, bloquées dans une couche de roches imperméables. Une méthode moins chronophage que les bassins d'infiltration. Au vu de la situation des nappes phréatiques dans l'hexagone, ces techniques pourraient se développer massivement sur le territoire. Paradoxalement, on compte seulement 50 sites de bassins d'infiltration. Un nombre bien inférieur à nos voisins européens et internationaux.
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Des procédés difficiles à mettre en place
Mettre en place une recharge maîtrisée n'est pas une chose aisée. C'est un processus qui s'opère au cas par cas et qui se pense sur une année entière. D'un point de vue purement scientifique, la recharge maîtrisée demande un travail d'ingénierie poussé et un grand niveau de connaissances hydrogéologiques (partie de la géologie qui étudie les eaux souterraines). Des compétences détenues par un nombre limité de personnes. «L'eau injectée et la roche qui compose la nappe phréatique doivent bien interagir chimiquement pour assurer une qualité acceptable. Le sol de chaque zone doit être longuement étudié au préalable pour savoir s'il est en mesure de laisser l'eau s'infiltrer», nous explique encore Marie Pettenati.
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À ces prérogatives scientifiques, s'ajoute l'analyse des enjeux sociaux économiques locaux : quels bénéfices et quels coûts pour l'usager ou l'environnement ? Il faut par exemple vérifier s’il y a un point d'eau à proximité de la nappe pour éviter de transporter l'eau en camion jusqu'au point d'infiltration. « L'ensemble des dépenses associées, entretien, surveillance, ou transport doit être aussi étudié en amont», nous décrit Marie Pettenati. Chaque site de recharge n'a pas les mêmes besoins en fonction de son environnement économique (site industriel ou agricole, par exemple), ou de la typologie de son terrain (terrain en pente, composition du sol, etc.). « L'eau potable est une ressource à partager, il faut qu'on calcule en amont comment prioriser les usages entre, par exemple, l'agriculture ou l'industrie », affirme Marie Pettenati.
Même si nos nappes phréatiques ne risquent pas de se vider totalement, l'urgence est désormais bien réelle. Malgré sa complexité, la recharge maîtrisée de nos sols devrait se développer dans les prochaines années.
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Publiée dans la revue scientifique Nature Astronomy, une nouvelle étude japonaise déclare que les astéroïdes de type C «pourraient avoir été l'une des principales sources de l'eau sur Terre».
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Les autorités offrent une prime pour trouver l'auteur de cette grave pollution, qui a empoisonné les poissons par d'importantes quantités de déchets chimiques.
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EN IMAGES - 93 départements en France métropolitaine sur 96 font actuellement l'objet de restrictions de l'usage de l'eau à différents degrés.
Le Figaro
Jane Fonda dévoile son étonnante astuce de l'élastique pour lutter contre un chagrin d'amour
Dans une interview à The Daily Telegraph, l'actrice de Grace and Frankie est revenue sur ses trois mariages, notamment celui avec Roger Vadim, et a donné quelques conseils inattendus pour lutter contre les chagrins d'amour.
Trois mariages et trois divorces plus tard. Jane Fonda s'est confiée sur ses anciens maris lors d'une interview accordée à The Daily Telegraph , le lundi 8 août. En effet, l'actrice oscarisée a d'abord été mariée au réalisateur et scénariste français Roger Vadim de 1965 à 1973, puis au politicien Tom Hayden de 1973 à 1990 et, enfin, au magnat des médias Ted Turner de 1991 à 2001.
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«Mes trois maris m'ont définitivement emmenée sur des chemins que je n'aurais probablement pas empruntés si je ne les avais pas épousés», a déclaré la comédienne de 84 ans. Avant de continuer : «Et puis entre les mariages j'ai eu des petits copains qui ne m'ont pas entraînée dans de nouvelles voies, qui n'avaient vraiment rien à m'apprendre et je me suis ennuyée assez vite».
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Bien que ses unions se soient toutes soldées par une séparation, l'actrice de Grace and Frankie a tenu à remercier ses anciens époux : «J'ai l'impression que je devais toujours apprendre, grandir et m'épanouir, et mes maris m'ont tous aidée à le faire». De son union avec Roger Vadim naîtra Vanessa Vadim, âgée de 53 ans aujourd'hui. Tom Hayden et Jane Fonda auront ensuite deux enfants, Troy Garity, 49 ans, et Mary Luana Williams, 54 ans, adoptée par le couple à l'adolescence.
L'élastique anti-cœur brisé
Qui dit trois divorces dit aussi trois chagrins d'amour et Jane Fonda a trouvé quelques astuces pour faire face à un cœur brisé : «Mettez un élastique autour de votre poignet et lorsque vous êtes vraiment en colère ou triste, claquez-le contre votre peau. Cette douleur soudaine modifie les voies neuronales de votre cerveau et vous aidera en quelque sorte à en sortir pendant une minute».
Avant d'ajouter : «Ensuite, écrivez-lui une lettre pour exprimer vos pensées mais ne l'envoyez pas. Quelques années plus tard, vous la lirez et serez étonné de voir à quel point vous êtes différent par rapport au moment où vous l'avez écrite».
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Le Figaro
C'est un fait, les trains français sont de plus en plus en retard: mais pourquoi?
François DelétrazANALYSE - Réseau vieillissant, nombre de voyageurs en hausse, manque de personnel… Bien des facteurs peuvent expliquer ce phénomène. Et la SNCF n'est pas toujours en cause.
Vous avez l'impression que votre train arrive en retard plus souvent qu'autrefois? Hélas, ce n'est pas une illusion. Les gares vous semblent de plus en plus bondées? Là encore, vous avez vu juste. Une étude menée par l'Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST) a conclu que la ponctualité des trains en France s'était fortement dégradée pour l'ensemble des services ferroviaires depuis 1954, année des premières données disponibles.
Alexandre Barbusse, l'auteur, explique que durant cette période, le nombre d'usagers des trains grandes lignes a triplé alors que la population française n'a crû que de 52%. Mais ce constat suffit-il à expliquer que les retards des trains aient été multipliés par 10 en Île-de-France, par 4 pour les grandes lignes et par 2 pour les trains régionaux? En vérité, d'autres facteurs participent à ces retards.
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Un réseau vieillissant
Premier maillon de la chaîne de l'irrégularité ferroviaire: le vieillissement du réseau faute d'un entretien régulier. Comment l'expliquer? Il s'agit en réalité d'un choix politique, dont nous payons aujourd'hui les conséquences. S'il veut rester un transport de masse, le train doit rester bon marché. Or en France, c'est un cas unique en Europe, la redevance pour l'utilisation de la voie correspond à près de 40% du prix de chaque billet, contre 30% en Allemagne et 15% en Suède. Sur une voie classique, qui n'est pas une ligne à grande vitesse, un opérateur ferroviaire paiera donc en France 8,09 € au kilomètre par train, contre 2,77 € en Italie et 1,45 € en Suède. Pourquoi? Car contrairement aux routes nationales ou départementales, l'État français a reporté sur le passager du train la charge que les autres États européens supportent.
Il faut savoir que sans intervention publique, le train n'est rentable que sur quelques grandes lignes comme Paris-Lyon. Hélas, ce transfert de coût ne peut pas compenser la totalité des investissements visant à entretenir le réseau. Son vieillissement a donc une incidence majeure sur les retards de train car les incidents se multiplient: des caténaires sont arrachées, la vétusté de la voie contraint les trains à ralentir sur certains segments… De même, dans beaucoup de gares, les nœuds ferroviaires et les aiguillages n'ont pas été adaptés à l'augmentation du nombre de trains en circulation. Enfin, l'âge moyen des lignes ferroviaires en France est passé d'une dizaine d'années en 1954 à plus de 35 aujourd'hui. «Aujourd'hui, on paie les années de désinvestissement», estime auprès de La Vie du rail, Alain Sauvan, le directeur de l'AQST.
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De plus en plus de trains...
Deuxième facteur très important: ce réseau est trois fois plus sollicité qu'en 1954. Or, pour des questions de sécurité, l'intervalle entre les trains reste le même et il est important. C'est que le propre d'un train est de freiner lentement. Si, à 130km/h, une voiture met 170 mètres pour s'arrêter, un train en freinage d'urgence met 5 fois plus de distance: à 140km/h, il lui faut près d'un kilomètre pour s'arrêter complètement. Aujourd'hui, quelques points du réseau connaissent un véritable embouteillage, notamment sur certains nœuds ferroviaires tels Lyon, Lille, Le Mans, Tours, Avignon ou Bordeaux. Enfin, la multiplication par trois du nombre de trains, toujours depuis 1954, a entraîné «un impact significatif sur la ponctualité des trains en France», comme le précise l'auteur de ce rapport. En effet, il suffit d'un petit incident sur un train pour que l'ensemble de la ligne souffre de retards impossibles à rattraper.
... et de voyageurs !
Embouteillage sur les voies mais aussi embouteillage dans les gares! À certaines heures et certains jours de grands départs, le nombre de passagers se multiplie. Or, la plupart des gares françaises sont restées les mêmes qu'au milieu du siècle dernier. Il faudrait des travaux colossaux pour les adapter, comme ce fut le cas à Montpellier Saint-Roch ou, aujourd'hui, à Lyon Part-Dieu. On est passé d'environ 200 passagers en moyenne par train grande ligne en 1954 à 450 aujourd'hui. Il y avait 28 milliards de voyageurs/km en 1954 ; ils sont 90 milliards aujourd’hui soit trois fois plus. Le trafic voyageurs TGV et Intercités a été multiplié par 3,2, et celui en Ile-de-France est passé de 2 milliards à 14 milliards - soit une multiplication par 7. «Lorsque la fréquentation des trains augmente, davantage de retards liés aux voyageurs menacent d'impacter la ponctualité», précise l'étude: malaises, blocages des portes à cause de l'afflux de voyageurs, temps de descente et de montée allongés, bagages oubliés…
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Locomotive et voitures hors d'âge
Dans les retards des trains, il faut aussi prendre en compte le vieillissement des matériels roulants. Locomotives comme voitures sont conçues pour rouler des dizaines d'années. Mais le vieillissement de l'ensemble du parc prouve qu'il est peu renouvelé et ce, malgré les efforts notoires des régions dans les années 1990 pour les TER et les Transiliens après la loi transférant la compétence transports aux régions. Et comme l'aurait fait Monsieur de La Palice, le rapport de l'AQST souligne qu'«un matériel roulant ancien est davantage susceptible de connaître des pannes en cours de trajet». Remarque qui prend tout son sens quand on sait que l'âge moyen des locomotives électriques, par exemple, est passé de 8 à 30 ans entre 1954 et aujourd'hui. Et que l'âge moyen d'une rame TGV est actuellement de 20 ans.
Moins de personnel
Pour faire rouler des trains, il faut du personnel. Beaucoup de personnel. Et qui plus est, du personnel compétent. Contrairement à une idée reçue, il est plus compliqué de faire rouler un train que de faire voler un avion. La chaîne de production ferroviaire, depuis l'entretien des rails jusqu'aux arrivées en gare, est une machinerie qui utilise des dizaines de compétences. C'est pour cela - et cela se sait peu -, quitte à faire hurler les écologistes, que le coût de production d'un voyage au-delà de 700 km est moins cher en avion qu'en train. Pour compenser l'augmentation phénoménale, voulue par l'État, des redevances pour faire circuler ses trains, la SNCF a drastiquement réduit son personnel. Les cheminots étaient 400.000 en 1954 ; ils sont moins de 150.000 aujourd'hui. Les files d'attente abyssales aux guichets de vente, si elles le démontrent, ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Car la digitalisation à marche forcée, et à tous les niveaux de l'entreprise, ne résout pas tout.
En résumé, transporter toujours plus de voyageurs en faisant passer plus de trains sur un réseau de plus en plus dégradé, et cela avec de moins en moins de personnel, ne peut guère améliorer la ponctualité. Sauf à demander à la SNCF de faire des prouesses donc l'impossible.
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Savez-vous que Paris n'est plus la ville la plus francophone du monde ?
Cinquième langue mondiale par le nombre de locuteurs, le français est maîtrisé par 320 millions de personnes sur cinq continents. De quoi rassurer les voyageurs qui redoutent la barrière de la langue.
Moins chères, plus secrètes : les îles Cook vont-elles remplacer Tahiti dans le cœur des touristes ?
À la faveur de la reprise du trafic aérien sur son sol, cet archipel veut devenir une destination de premier plan pour les touristes friands de plages et de paysages paradisiaques.
Le Figaro
Emily Ratajkowski rompt avec la traditionnelle coupe post-rupture et s'affiche avec des longueurs XXL
Victoria HidoussiTout juste séparée de son ex-mari Sebastian Bear-MCClard, le mannequin s'est affichée avec un look capillaire radical, tout en rompant avec la tradition de la coupe de cheveux «post séparation».
À chaque tournant de vie, certaines prennent rendez-vous chez le coiffeur pour tout couper. Emily Ratajkowski a fait exactement le contraire. À peine séparée de son ex-mari Sebastian Bear-McClard, avec qui elle était en couple depuis 2018, le mannequin s'est offert un changement capillaire radical, tout en rompant avec les clichés post-rupture qui veulent qu'on coupe tout en signe de changement.
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La mère du petit Sylvester Apollo n'a pas craqué pour un carré ou une coupe ultracourte, mais pour des longueurs démesurées, qui s'étendent jusqu'à la taille. C'est elle-même qui a dévoilé son nouveau style à ses abonnés dans une «story» postée sur son compte Instagram, où elle apparaît vêtue d'une robe noire moulante recouverte de sa nouvelle chevelure XXL.
Un changement capillaire réversible
Quelques jours plus tard, le top a été photographié dans les rues de New York City arborant ainsi sa crinière toute neuve. Il s'agit très probablement d'extensions puisque «EmRata» portait encore des cheveux longs tombant seulement à la poitrine la semaine précédente. Pas de grosse prise de risque, puisque la sulfureuse brune peut renoncer à ses longueurs instantanément en cas de regret, contrairement à une coupe trop courte ou à une coloration.
Selon les coiffeurs et les psychologues, ce changement de tête est souvent loin d'être anodin et révèle parfois un processus de «transition de vie» qui peut être positif comme négatif. À ce jour, Emily Ratajkowski ne s'est toujours pas exprimée publiquement au sujet de sa récente séparation.
Ce look de l'extrême n'est pas une première pour l'égérie Kérastase qui s'était déjà vue parée de cheveux ultralongs lors d'événements éphémères, notamment sur les podiums de plusieurs défilés Versace cette année.
Les coupes de cheveux et coiffures tendance de 2022
Pour fêter ses 56 ans, Halle Berry dévoile ses boucles argentées
L'actrice s'est offert une nouvelle coupe de cheveux audacieuse pour célébrer son 56e anniversaire, ce 14 août : une coupe ultracourte bouclée et teintée de mèches gris argenté.
Le Figaro
Mahmoud Abbas accuse Israël d’avoir commis «50 Holocaustes»
Lors d’une conférence de presse en Allemagne, le président palestinien a comparé les massacres en Palestine au génocide de la Seconde Guerre mondiale.
Mahmoud Abbas récidive. Le président palestinien a déclenché une pluie de critiques pour avoir accusé Israël d’avoir «commis 50 massacres, 50 Holocaustes» à l’encontre de son peuple. Circonstance aggravante: il s’est livré à cette diatribe en Allemagne, lors d’une conférence de presse avec Olaf Scholz. Le chancelier s’est ensuite déclaré «dégoûté» par les propos du dirigeant palestinien.
En Israël, la levée de boucliers a été générale. «C’est une honte morale, un mensonge monstrueux, l’histoire ne le lui pardonnera pas», a proclamé Yair Lapid, le premier ministre. L’indignation a été telle que Mahmoud Abbas a tenté de limiter les dégâts. Selon l’agence palestinienne Wafa, il a admis que l’Holocauste «est le crime le plus haïssable de l’histoire humaine moderne» tout en soulignant qu’il n’était pas dans son intention de nier son existence.
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Pour le président palestinien, il ne s’agissait pas d’un premier rétropédalage sur ce sujet ultrasensible. En 2018, il avait déjà provoqué un tollé en expliquant que les persécutions passées contre les Juifs en Europe n’étaient pas liées à leur religion, mais à «leurs activités dans l’usure et la banque». Dans ce cas aussi, ces déclarations aux relents antisémites avaient été dénoncées en Europe, aux États-Unis et en Israël, si bien que le président palestinien avait fait une mise au point qui ressemblait fort à des excuses.
Pain bénit pour la droite
Bien auparavant, en 1982, il avait présenté une thèse à une université de Moscou sur la complicité qui aurait existé entre les nazis et les dirigeants du mouvement sioniste entre 1933, année de l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler, et la fin de la Deuxième Guerre mondiale, en 1945. Dans un livre publié par la suite, il a prétendu que «l’agitation sioniste» serait à l’origine de ’Holocauste, tout en mettant en cause le chiffre de 6 millions de victimes juives.
La nouvelle bourde, commise en Allemagne, ne peut que desservir la minorité d’Israéliens, déjà en perte de vitesse, favorables à la création d’un État palestinien. En revanche, à moins de trois mois des élections législatives, la saillie de Mahmoud Abbas est pain bénit pour la droite et les ultranationalistes religieux, qui refusent toute concession en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
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Ces discussions sont de toute façon gelées depuis des années. Ni les centristes, tels Yair Lapid, ni la gauche, avec les travaillistes, ne semblent disposés à aller de l’avant. Résultat: la question palestinienne va sans doute de nouveau passer à la trappe, comme cela a été le cas lors des quatre élections successives depuis près de quatre ans.
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Défense : les chefs d'état-major réservés sur la capacité de l'armée française à mener une guerre de «haute intensité»
Les chefs des différents corps d'armée ont été auditionnés en juillet par la nouvelle commission de la défense de l'Assemblée nationale. Les comptes rendus ont été publiés début août.
Le Mali demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur les «actes d'agression» français
Le ministère malien des Affaires étrangères évoque des «violations répétitives et fréquentes» de l'espace aérien national par les forces françaises.
Au Mali, les mercenaires russes désormais en première ligne face aux djihadistes
DÉCRYPTAGE - En plein retrait de la force française Barkhane au Mali, le président russe Vladimir Poutine mène une étape symbolique de l’offensive tous azimuts de Moscou en Afrique.
Le Figaro
Zoë Kravitz en dit plus sur sa relation avec Channing Tatum : «Il m'a attirée, j'ai voulu le rencontrer, j'avais raison»
Alors que le couple a été aperçu enlacé à Ponza, en Italie, la fille de Lenny Kravitz s'est confiée sur sa rencontre avec son actuel compagnon, dans une interview exclusive au Wall Street Journal Magazine, dans son édition de l'automne 2022.
Comme souvent à Hollywood, tout a commencé par un film. Celle qui a prêté ses traits félins à Catwoman dans le dernier Batman (2022) est également une jeune réalisatrice. C'est cette double casquette qui a permis à Zoë Kravitz de rencontrer son compagnon depuis un an, Channing Tatum. Dans une interview accordée au supplément art de vivre du Wall Street Journal , le mardi 16 août, la trentenaire revient sur son premier film en tant que réalisatrice, Pussy Island, dans lequel l'acteur de Magik Mike tient le premier rôle. Le long-métrage raconte l'histoire d'une jeune serveuse qui tente de séduire un riche magnat de la technologie qui cache une part d'ombre.
«Lorsque vous faites des choses avec les gens, c'est un espace très sacré et lorsque vous êtes compatible avec quelqu'un sur le plan créatif, cela ouvre d'autres portes car vous partagez en quelque sorte tout de vous-même», a commencé la fille de Lenny Kravitz. Avant de continuer : «Je cherchais un acteur qui n'avait pas joué de personnage sombre auparavant. Je pense que c'est excitant de regarder quelqu'un qui a surtout joué le gentil gars, le “boy next door”».
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La trentenaire s'est ensuite confiée sur son ressenti envers l'acteur de Sexy Dance (2006) : «J'ai senti, avant même de le connaître qu'il était féministe et qu'il n'avait pas peur d'explorer cette part obscure, parce qu'il n'est pas comme ça». Avant d'ajouter : «C'est pourquoi il m'a attirée et que j'ai voulu le rencontrer. Et j'avais raison. Je suis vraiment reconnaissante que ce film l'ait fait entrer dans ma vie de cette façon».
En vidéo, Zoë Kravitz star de la campagne de Saint Laurent
Un thriller et de l'amour
Depuis cette rencontre, de nombreuses rumeurs autour d'une possible relation entre les deux acteurs ne cessaient de se développer jusqu'à l'officialisation de leur relation il y a maintenant un an. Fraîchement célibataires (marié 9 ans à l'actrice et danseuse Jenna Dewan, Channing Tatum a divorcé en novembre 2019, tandis que Zoë Kravitz a divorcé de Karl Gusman à Paris en 2021), ils sont vite devenus inséparables. Le mardi 16 août, le couple a ainsi été aperçu amoureusement enlacé pendant ses vacances sur l'île de Ponza, en Italie, alors qu'ils profitaient d'une balade nocturne. Quant au film qui a permis cette relation, il devrait sortir durant l'année 2023.
«Dîner avec ce président de droite ? Jamais» : Carla Bruni revient sur sa première rencontre avec Nicolas Sarkozy
Samedi 13 août, au micro d'Europe 1, la chanteuse et mannequin est revenue sur ce soir de novembre 2007 où elle a rencontré son futur époux, entre réticences et coup de foudre.
«That's Amore» : pour ses 64 ans, Madonna s'offre des baisers passionnés avec deux amies en Italie
L'interprète de Material Girl a célébré son anniversaire ce mardi 16 août, lors d'une folle soirée d'été en Sicile, où elle passe des vacances auprès de son fils Rocco Ritchie.
Une rentrée loin de leur nounou : le changement majeur pour les enfants de Kate Middleton et du prince William
Avec le déménagement prochain des Cambridge à Windsor et la rentrée dans une nouvelle école, les princes George et Louis et la princesse Charlotte ne partageront plus leur quotidien avec Maria Borrallo.
Le Figaro
Le rappeur américain A$AP Rocky, inculpé pour une fusillade, plaide non coupable
Le chanteur, qui partage sa vie avec Rihanna, comparaissait pour deux chefs d'accusation pour agression avec une arme semi-automatique.
Le rappeur américain A$AP Rocky, inculpé pour son rôle dans une fusillade en novembre dernier, a plaidé non coupable mercredi 17 août devant un tribunal de Los Angeles, en Californie.
Le musicien de 33 ans, inculpé pour deux chefs d'accusation pour agression avec une arme semi-automatique, a été laissé libre moyennant une caution de 550.000 dollars et doit comparaître à nouveau devant un tribunal le 2 novembre.
Rakim Mayers, de son vrai nom, est soupçonné d'avoir pointé son arme vers un ancien ami lors d'une dispute en novembre dernier, puis, plus tard, d'avoir tiré sur lui à deux reprises, lui infligeant une «blessure légère» selon la police. Le rappeur réfute ces accusations.
L'artiste avait été arrêté en avril à l'aéroport de Los Angeles, à sa descente d'un jet privé en provenance de la Barbade, d'où est originaire sa compagne Rihanna et avec qui il a eu un enfant en mai.
Rihanna, immense star à l'origine des tubes Diamonds et Umbrella, est «l'amour de ma vie» et «l'unique», avait confié le chanteur au magazine GQ en mai 2021.
A$AP Rocky avait été condamné en août 2019 à une peine de prison avec sursis pour violences après une rixe à Stockholm.
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Le chanteur russe Iouri Chevtchouk condamné pour avoir dénoncé l'offensive en Ukraine
La légende du rock russe a été condamnée mardi à une amende pour avoir dénoncé l'offensive contre l'Ukraine et le président Vladimir Poutine lors d'un concert.
Mariah Carey et Metallica en chef de file du grand festival new-yorkais contre la pauvreté dans le monde
Le Global Citizen Festival fêtera ses 10 ans le 24 septembre avec un grand concert dans Central Park.
Troubles cardiaques, hypertension, déprime ? Beethoven peut vous aider à retrouver la santé
Selon une étude publiée fin juillet, les œuvres du grand compositeur allemand ont un effet positif sur leur public. Notamment les plus rythmées.
Le Figaro
Demi Moore et ses bikinis, un amour de vacances tout en élégance
Le style est fait de renouveau et d'indispensables. Pour l'actrice américaine, le bikini est à classer dans la deuxième catégorie, comme le prouve sa dernière apparition musclée dans un deux-pièces rose.
Demi Moore et ses bikinis, un amour de vacances en haute-fidélité. Ce lundi 15 août, l'actrice américaine s'est de nouveau dévoilée sur Instagram dans un deux-pièces, cette fois lors d'une échappée en mer Méditerranée. Outre sa passion pour ce modèle de maillot de bain, la couleur semblait être à l'honneur : le rose fuchsia et le jaune moutarde précisément. La quinqua portait un bikini à ficelles rose qu'elle a décidé d'accompagner d'une chemise déboutonnée jaune dévoilant sa silhouette tonique. Une association jouant sur la technique colorblock : une astuce stylistique phare des années 2010 associant des couleurs unies entre elles. À cela, l'actrice de Ghost ou encore Striptease a ajouté une paire d'Aviator teintée. Ou comment miser sur des intemporels avec élégance.
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Bikini Angel
Si l'on en croit son Instagram et sa carrière d'actrice, Demi Moore semble avoir une affection particulière pour le bikini, et plus largement les maillots de bain. Et quoi de mieux pour sceller son amour pour ces derniers que d'en créer soi-même ? Le 8 juillet dernier, l'actrice a annoncé sur Instagram, en effet, avoir conçu une collection de maillots de bain en collaboration avec la marque américaine Andie Swim. Et pour célébrer la sortie de sa capsule estivale deux mêmes ingrédients étaient alors de la partie : le bikini et un bateau. Le 23 juin dernier, Demi Moore partageaient un souvenir du film Charlie's Angels : les Anges se déchaînent où la voit toujours en bikini - noir cette fois. Dans la scène, la détective ne quitte pas la pièce de bain pour monter à bord d'une voiture de sport rouge. Assurément, pour Demi Moore le bikini est un indispensable mode.
Cette photo de Lily-Rose Depp en body ajouré fuchsia digne d'une meneuse de revue du Moulin Rouge
L'actrice franco-américaine s'est dévoilée dans une tenue rappelant celle de Nicole Kidman dans le film sur le cabaret, sur Instagram. La fille de Johnny Depp et Vanessa Paradis est l'héroïne de la sulfureuse série The Idol, bientôt visible sur HBO.
Des froufrous de la jeune princesse à la sexy «revenge dress» : ce que disait Lady Diana à travers ses tenues
Après son divorce ultramédiatisé d'avec le prince Charles, la nouvelle vie de Lady Di s'est accompagnée d'une renaissance stylistique. Vingt-cinq ans après sa mort, retour sur les looks de la princesse des cœurs qui en disaient long sur son état d'esprit avec Eloise Moran, auteure d'un livre sur le sujet.
Le Figaro
Val-de-Marne : l'attaque du commissariat de Vitry-sur-Seine était minutieusement préparée
Steve TenréINFO LE FIGARO - Trois individus seront jugés jeudi pour violences aggravées, après un violent assaut au mortier d'artifice survenu dans la nuit du 1er août.
Un assaut qui ne sera pas sans conséquence. Deux semaines après la violente attaque qui a secoué un commissariat de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), trois personnes, âgées de 20 à 32 ans seront jugées jeudi après avoir été placées en garde à vue pour violences aggravées ce mercredi 17 août. Elles avaient été interpellées mardi, aux alentours de six heures de matin, avait appris Le Figaro de source bien informée. D'après nos informations, l'offensive a été minutieusement préparée, comme l'avaient déjà suspecté plusieurs sources policières au lendemain de l'incursion.
La nuit des faits, aux environs d'une heure du matin le lundi 1er août, plusieurs dizaines d'individus avaient pris pour cible le bâtiment, situé à proximité d'un quartier sensible. Après avoir tiré à de nombreuses reprises au mortier d'artifice sur la façade du commissariat, ils avaient sérieusement endommagé l'un des véhicules de police stationné à proximité - pas moins de 56 impacts de mortier y ont été constatés après coup. «C'était un guêpier», nous confiait une source policière.
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Un dispositif artisanal retrouvé
Les policiers, qui ont riposté avec des tirs de LBD et des lancers de grenade lacrymogène, avaient poursuivi les assaillants dans la cité voisine, avant d'être à nouveau dans le viseur de jets de projectiles et de cocktails molotov. Sur place, ils avaient tout de même interpellé un homme, a-t-on appris ce mardi, placé immédiatement en garde à vue. Le suspect a longuement été interrogé, rétorquant qu'«il ne faisait que filmer la scène, sans être impliqué» dans l'assaut. Il avait ensuite été relâché, nous indique-t-on.
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Après de multiples investigations techniques, en fouillant le téléphone portable de l'individu notamment, les enquêteurs ont toutefois retrouvé «certains échanges» avec deux autres individus, connus des services de police. Parmi ces «échanges», l'un évoquait un plan d'action monté contre les forces de l'ordre. La nuit de l'attaque, un dispositif artisanal, permettant de maintenir un mortier en direction de l'office avait d'ailleurs été retrouvé accroché à une barrière, signe d'une préparation en amont. Ces conversations, menées sous pseudos, ont été constatées sur Snapchat.
Identifiés, les trois individus ont été interpellés lors d'une opération de police survenue ce mardi matin vers six heures du matin et placés en garde à vue pour violences aggravées. Deux des suspects ont été arrêtés à Sucy-en-Brie et le troisième à Villejuif (Val-de-Marne). L'un d'entre eux a été retrouvé en possession d'une montre de luxe signalée volée en mars dernier. Les investigations, qui se fondent notamment sur des traces ADN retrouvées sur des pièces à convictions, sont toujours en cours - une vingtaine d'individus étaient impliqués dans l'assaut du commissariat. Ils risquent jusqu'à dix ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.
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Paris : une femme violée par un chauffeur VTC
INFO LE FIGARO - Les faits ont eu lieu en pleine nuit dans le quartier du Marais. L'auteur présumé a été interpellé par les policiers.
Grenoble : un homme menace les clients d'un bar avec un couteau, les accusant d'être de «mauvais musulmans»
L'individu a pu être interpellé grâce à l'intervention de clients du bar en question.
Colmar : un Afghan de 27 ans tué par balle après un rodéo urbain
RÉCIT - Les faits se sont produits samedi en milieu de journée. Le conducteur a tiré sur la victime après une altercation, selon la police.
Le Figaro
Le premier prix littéraire de la rentrée pour Blandine Rinkel
L'autrice de 31 ans, également musicienne, comédienne et danseuse, a reçu le prix Méduse, dont c'est la première édition, pour son troisième roman Vers la violence.
Le premier prix littéraire attribué aux livres de la rentrée 2022, le prix Méduse, a été attribué ce mercredi à la journaliste Blandine Rinkel pour Vers la violence (éditions Fayard), a annoncé le jury mercredi. C'est le troisième roman de l'autrice de 31 ans, également musicienne, comédienne et danseuse.
La narratrice y évoque la figure d'un père aimé, «imposant, moqueur et viril», mais «un homme que je ne connais pas» parce que ce policier se livre peu et se montre brutal.
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Le prix Méduse a été remis pour la première fois. Doté de 5000 euros et d'une résidence, il sera attribué le 27 août à Saint-Tropez dans le Var. «Loin des combinaisons byzantines et des rumeurs artificielles, des gloires éventées et des écrivaillions officiels, Méduse consacre la promesse et la nouveauté», indiquait le prix Méduse dans un communiqué en mai.
Blandine Rinkel figurait dans la sélection de six romans comptant des auteurs tels que Pierre Adrian, Dominique Celis, Corentin Durand, Pierre Guénard et Maria Larrea. Le prix Méduse ouvre la saison dite des prix d'automne, enjeu crucial pour les ventes des romans en France, offrant une visibilité dans les médias et en librairie dans la période des fêtes de fin d'année.
Salman Rushdie doit obtenir le prix Nobel de littérature, selon Bernard-Henri Lévy
Le philosophe milite en ce sens dans une tribune publiée à la suite de l'agression dont a été victime l'auteur des Versets sataniques.
La Honte, Les Versets sataniques, Le Dernier Soupir du Maure... Salman Rushdie, un conteur hors pair
PORTRAIT - Depuis les années 1980, l'auteur britannique originaire de Bombay a cultivé au fil de ses romans un style où les histoires sont contagieuses et où la plume peut se faire plus tranchante que l'épée.
Une rentrée littéraire moins foisonnante mais provocante
DÉCRYPTAGE - Entre la fin août et la mi-octobre, 490 romans sont attendus dans les librairies. Au programme, histoires familiales, quêtes identitaires, angoisses climatiques…
Le Figaro
«Les femmes connaissent mal leur corps parce qu'elles ont évacué la question de la fertilité»
Madeleine MeteyerENTRETIEN - À la tête d'un compte Instagram qui incite les femmes à avouer leur frustration pour augmenter leur jouissance, Dora Moutot s'est fait des ennemis chez les théoriciens du genre.
Dora Moutot, 35 ans, est à la tête du compte Instagram @tasjoui suivi par 500.000 personnes. Attachée à la distinction biologique entre les hommes et les femmes, l'auteur de Mâles Baisées (Guy Trédaniel) parle au Figaro de désir, de frustration, de plaisir, de la culture du «plan d’un soir» dont souffrent, soutient-elle, les femmes.
LE FIGARO. - En 2018, vous lancez votre compte Instagram après avoir eu l’intuition que les femmes mentaient sur leur plaisir. Sur quoi mentent-elles et pour quelles raisons ?
Dora MOUTOT. - Elles ne mentent pas : elles flattent l’ego de leurs partenaires. Certaines, par peur de paraître frigides, vont avoir tendance à simuler. Parce qu'elles pensent qu’elles sont responsables ou pour terminer plus rapidement un rapport qui est en réalité très insatisfaisant… Or c’est se tirer une balle dans le pied. Il vaut mieux apprendre à communiquer avec les hommes. Cependant certaines femmes s’auto-excitent en entendant leurs propres sons, donc tout n’est pas à jeter. Tout dépend du contexte.
Vous écrivez dans votre livre que les femmes vivent en dehors de leur corps, même pendant les rapports, qu’elles en sont spectatrices. C’est-à-dire ?
C'est-à-dire qu'on apprend tellement aux femmes qu’il faut qu'elles soient désirables, belles, qu’un certain nombre d'entre elles restent hyperconsciencieuses d’elles-mêmes pendant le rapport, à se demander si elles sont dans une position où leur partenaire voit leur cellulite etc. Quand on analyse le rapport de l’extérieur, qu’on se projette dans ce que vit l’autre, on ne peut pas être dans ses propres sensations corporelles. Être dans son corps demande de lâcher prise, d'accepter de faire des grimaces pas toujours flatteuses…
Au contraire d’une Simone de Beauvoir, vous ne voulez pas dépasser le corps féminin, vous ne le considérez pas comme une entrave. Pourtant, il est principalement décrit sous cet angle et de fait, il est souvent douloureux, lourd à porter...
Le corps des femmes peut être souffreteux en raison de maladies spécifiques comme l’endométriose, le SOPK, le lipœdème que la médecine a encore du mal à traiter aujourd’hui. Le corps des hommes fonctionne de façon plus linéaire. Mais si ce corps féminin est difficile à vivre, c'est surtout parce que la société ne respecte pas nos cycles menstruels, la maternité, la ménopause. Bref, parce que cette société se tourne de plus en plus vers le transhumanisme et oublie nos corps, notre condition animale.
Je pense cependant qu’il faut reprendre conscience qu’être une femme biologiquement parlant est une expérience qui peut être magnifique à vivre. Seules les femmes peuvent donner la vie. C'est un privilège dingue, puissant !
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Vous regrettez la libération sexuelle, l’accès de la femme à la pilule, la possibilité qui lui est offerte d’avoir une sexualité comme les hommes ?
Je suis pour toute forme de contraceptif, mais je pense que les femmes connaissent mal le fonctionnement de leur corps aussi parce qu'elles ont évacué la question de la fertilité. Certaines jeunes filles commencent la puberté par la prise de la pilule et ne savent donc pas qu’elles ont des cycles, qui ont un sens.
Je questionne aussi la révolution sexuelle en me demandant si le résultat est bien une libération sexuelle des femmes ou une liberté de consommation des hommes. J’ai parfois tendance à penser qu'elle a donné à ces derniers la possibilité de coucher sans jamais s’engager. Ils sont sans doute gagnants dans cette affaire, plus que les femmes qui peuvent se sentir utilisées et finir blessées émotionnellement.
Sur @t’asjoui, beaucoup me demandent «comment je peux faire pour ne pas m’attacher en couchant avec un garçon ?», «comment je peux arriver à décorréler l’amour et le sexe?» C’est triste d’en arriver à vouloir dissocier les deux pour s’adapter aux hommes.
Vous écrivez pourtant qu'il faut «un minimum de technicité et de connaissance de l'anatomie féminine» de la part des hommes pour que l'acte sexuel soit plaisant pour la femme. Vous ne pensez pas qu'elle peut éprouver du plaisir parce qu'il exprime un amour ? Le réduire à une somme de gestes, c'est ce que fait le porno, non?
Idéalement, il faut à la fois une connaissance anatomique et de l'amour. L'un n'exclut pas l'autre, ça se combine. Je ne réduis évidemment pas l'acte sexuel à un acte technique, l'avant-dernier chapitre de mon livre est consacré au manque de spiritualité et d'amour dans la sexualité contemporaine et je consacre un autre chapitre entier à la critique de l'industrie pornographique, je ne pourrais donc jamais réduire la sexualité à la performance.
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Vous dites que les femmes sont unies par «l'expérience matérielle de leurs corps». N'est-ce pas les réduire à leurs organes sexués ? Est-ce cette idée qui vous a attiré les foudres de la communauté trans ?
En disant cela, je ne les réduis pas, au contraire : je les libère du poids de devoir se conformer aux stéréotypes de genre. Je les libère de la construction sociale et de l'injonction à la féminité. Car une femme est une femelle adulte humaine, c'est une réalité biologique, ça décrit simplement la réalité et le fonctionnement du corps dans lequel on vit, mais ça ne dit rien de plus. Une fois qu'on a dit qu'une femme est une femelle adulte humaine, elle fait ce qu'elle veut dans la vie, elle développe une personnalité, des goûts, elle fait ses choix. La seule chose en commun entre une femme lesbienne avec un look masculin qui est ingénieur et une femme hyperféminine hétérosexuelle qui travaille dans la mode, c'est le fonctionnement de son corps.
Ce qui m'attire les foudres de la communauté trans, c'est le fait que je dise qu'être une femme n'est pas un ressenti, ni un stéréotype de genre, mais une réalité biologique.
Que pourrait-on apprendre à nos enfants au sujet du corps, du sexe ? Est-il nécessaire de leur en parler ? C’est un sujet intime...
... Qu’ils risquent de découvrir par le porno. Il faut apprendre aux enfants la notion de consentement en commençant par leur dire qu’ils peuvent refuser le gros bisou collant du vieux tonton. Leur dire que leur corps leur appartient et que si certaines personnes les forcent à faire quoi que ce soit, ils doivent en parler à un adulte. Je ne pense pas qu’il faille en dire beaucoup plus avant le début de l’adolescence. Mais à l’adolescence, il manque clairement une éducation critique sur la pornographie. C'est un véritable fléau. Il faut leur apprendre qu’il s’agit d’une industrie qui emploie des acteurs, pas toujours bien traités, et leur fait jouer des scénarios misogynes qui influencent ceux qui les regardent.
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Le Figaro
Crédit immobilier: pourquoi les banques prêtent moins aux ménages
Guillaume ErrardDÉCRYPTAGE - Moins de 22 milliards d’euros de prêts ont été accordés en juillet. Soit 5 milliards d’euros de moins qu’en mai.
Les courtiers l’avaient annoncé depuis plusieurs mois. C’est désormais officiel! Les banques prêtent moins aux ménages qui souhaitent acheter un logement. En juillet, près de 22 milliards d’euros (renégociations comprises) de prêts immobiliers leur ont été accordés, selon une estimation de la Banque de France. Soit 5 milliards d’euros de moins qu’en mai et un milliard de moins qu’en juin. La tendance est identique si l’on ne tient pas compte des renégociations: 19 milliards d’euros de crédit immobilier en juin contre 22 milliards en mai (la statistique de juillet n’est pas encore connue). «Depuis avril dernier, nous avons enregistré une baisse de 40% de la production de crédit immobilier», affirme Bruno Rouleau, président de l’Association professionnelle des intermédiaires en crédits.
La faute aux nouvelles exigences des autorités financières (le taux d’endettement ne doit pas dépasser 35% du revenu disponible et le taux d’emprunt ne doit pas être supérieur à 25 ans) mais aussi au taux maximal au-delà duquel une banque ne peut accorder un prêt. Ce taux (dit d’usure) ne peut actuellement pas dépasser 2,57%. Or, sur 25 ans, durée d’emprunt la plus fréquemment demandée par les emprunteurs, le taux de crédit avoisine voire dépasse aujourd’hui les 2%. Si vous ajoutez le taux d’assurance et les frais (dossier, garantie...), ce taux de 2,57% est souvent dépassé.
Conséquence: le dossier est refusé dans ce cas-là. «Depuis début juillet, c’est un dossier sur deux qui connaît des difficultés à cause du taux d’usure, affirme Olivier Lendrevie, président de Cafpi. De nombreux réseaux bancaires se sont mis ouvertement sur le banc de touche plutôt que de prêter à perte». Entre 20 et 30% sont mêmes refusés, selon 45% des courtiers interrogés par Opinion System. Les taux de crédit restent certes bas mais, comme les salaires n’ont pas forcément suivi la hausse de l’inflation, la capacité d’emprunt des ménages est plus faible. Et les dossiers refusés plus élevés.
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Pour rester dans le jargon footballistique, les banques sont passées d’une stratégie «à la brésilienne» (tout pour l’attaque) à une tactique «à l’italienne» (tout pour la défense). Dit autrement, auparavant, elles n’hésitaient pas à prendre en charge 100% voire 110% du coût du crédit. Aujourd’hui, c’est «zéro risque». À tel point que plusieurs établissements bancaires scrutent, non seulement le taux d’endettement des emprunteurs, mais aussi la distance entre leur bureau et leur futur domicile ou encore la performance énergétique de ce dernier. Si la première est trop grande et la seconde trop faible, la charge financière risque d’être trop lourde pour l’emprunteur dont la demande de crédit pourrait être rejetée. «Nous observons sur le terrain un gel progressif des crédits immobiliers», déplore Olivier Lendrevie.
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Pour l’heure, Bercy et les autorités financières ne jugent pas la situation préoccupante. «Nous allons vers des conditions de financement plus normales qui n’empêcheront pas l’immobilier de bien se financer», affirme François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. Reste à savoir si sa position évoluera dans le cas où la chute de la production de crédit chute encore. «Le gouvernement espère, en réalité, que la demande de crédit continue de baisser pour que les prix immobiliers reculent enfin», ose un expert du crédit immobilier.
Une analyse plutôt audacieuse même s’il est vrai que les taux ont été le moteur principal du marché ces dernières années. S’ils continuent d’augmenter - ce qui semble être le scénario privilégié d’ici la fin de l’année -, les ventes risquent de reculer sévèrement. Mais pas sûr que les prix immobiliers, eux, baissent. «Si le budget des acheteurs ne baisse pas, les prix ne diminueront pas, même si le nombre des acquéreurs est plus faible. Le lien entre l’évolution des ventes et celle des prix n’est pas automatique», analyse Arnaud Simon, directeur du comité scientifique de Clameur.
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DÉCRYPTAGE - Ce taux maximal auquel une banque peut prêter de l'argent est au cœur des tensions sur le marché du crédit immobilier. Le Figaro fait le point.
Le Figaro
Bataille entre des maires et le gouvernement autour des «dark stores»
Marie BartnikL’exécutif travaille à préciser dans quelles conditions ces mini-entrepôts peuvent s’installer en ville.
Les grandes villes se mobilisent pour pouvoir limiter l’implantation des «dark stores». Les mairies de Paris, Nice, Nantes ou Bordeaux s’élèvent depuis quelques jours contre un projet d’arrêté gouvernemental qui pourrait faciliter l’implantation de ces mini-entrepôts en ville. La capitale en compte une centaine, dédiée à la livraison de courses en moins de 15 minutes pour des entreprises telles que Getir, Gorillas ou Flink.
«Nous découvrons avec beaucoup d’inquiétude et d’incompréhension un projet d’arrêté (…) qui légalise de fait les “dark stores”. (L’installation d’) un simple point de collecte suffira pour être considéré comme un commerce», s’est alarmé sur Twitter Emmanuel Grégoire, l’adjoint à l’urbanisme de la mairie de Paris.
Le fait que les «dark stores» soient juridiquement considérés comme des commerces pose un problème à la ville de Paris et à d’autres communes. En effet, ces élus les considèrent comme des entrepôts et estiment que les «dark stores» n’ont pas le droit, en vertu de leur plan local d’urbanisme (PLU), de s’implanter dans des locaux commerciaux. Or c’est une pratique commune de ces nouveaux acteurs de s’installer dans d’anciens supermarchés ou autres boutiques. Avec sa méthode, la mairie de Paris chiffre à 45 le nombre de «dark stores» illégaux et les enjoint de quitter les lieux. Pour Olivia Polski, adjointe au commerce de la mairie de Paris, il y a là «un sujet de société. C’est le visage de la ville qui change. Le modèle social des “dark stores”, qui contraint les livreurs à se mettre en danger pour des salaires de misère, est catastrophique.»
Arme de classification
Les mairies de Bordeaux et de Nantes sont tout aussi inquiètes: «Comment pourrons-nous les empêcher de s’installer ici ou là, par exemple dans des zones résidentielles où les camions de livraison et les livreurs en deux roues gênent les riverains, si les “dark stores” sont considérés comme des commerces?», s’interroge Sandrine Jacotot, adjointe au commerce à la mairie de Bordeaux. S’ils étaient considérés comme des entrepôts, ils ne pourraient pas s’installer en zone résidentielle, selon le PLU de Bordeaux. Le maire de Nice n’est pas en reste. Christian Estrosi, a demandé à être «associé à la réflexion d’encadrement de ces activités qui tuent nos centres-villes».
Une fois les catégories juridiques posées, c’est aux acteurs locaux qu’il reviendra de voir ce qu’ils autorisent ou pas
Le ministère de la Ville et du Logement temporise. «Le texte qui circule n’est en aucun cas le texte définitif. Ce n’était qu’une première version soumise à concertation.» Le ministère assure que collectivités locales et professionnels continueront d’être consultés en cette rentrée, pour aboutir à un texte définitif à l’automne. Il s’agit «de mieux encadrer le développement des “dark stores” et de clarifier leur statut», de commerce ou d’entrepôt, précise le ministère. «Une fois les catégories juridiques posées, c’est aux acteurs locaux qu’il reviendra de voir ce qu’ils autorisent ou pas.»
Les villes les plus touchées espèrent que le décret sera l’occasion de se voir attribuer de nouveaux outils de régulation. «À Nantes, nous n’avons encore qu’un seul “dark store”, mais nous voulons pouvoir agir avant qu’il ne soit trop tard», souligne Gildas Salaün, adjoint à la maire de Nantes.
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Le dispositif envoie des alertes aux utilisateurs en cas de tension sur le réseau. Un outil utile alors que l'arrêt de centrales nucléaires et la guerre en Ukraine compliquent la fourniture en électricité.
Le Figaro
Sous le feu des projecteurs, l’Assemblée suscite à nouveau l’intérêt des Français
ANALYSE - À la faveur de la recomposition, les députés remarquent un suivi plus régulier des discussions parlementaires.
Des débats agités, un Hémicycle divisé et un gouvernement parfois mis en défaut: non, ce n’est pas le scénario du premier épisode d’une série politique à succès, mais bien le résumé des dernières semaines à l’Assemblée nationale. La densité de la vie parlementaire depuis les élections législatives a soudainement mis un coup de projecteur sur les discussions au Palais Bourbon.
De nombreux Français semblent avoir pris goût au suivi du travail parlementaire durant ce début d’été chargé. Preuve de l’intérêt soudain des Français pour l’activité des députés: LCP (La Chaîne parlementaire) a vu ses audiences doubler sur les tranches parlementaires. «C’était déjà le cas lors des débats sur les retraites ou durant la crise des “gilets jaunes”, tempère Bertrand Delais, le PDG de la chaîne. En fait, tous les grands débats qui renvoient à une mise sous pression ou à un contrôle de l’exécutif intéressent beaucoup. Maintenant, la question, c’est de savoir si cela va durer.» La chaîne mise sur l’exhaustivité et la vulgarisation de l’actualité parlementaire pour satisfaire son public. «Par exemple, certains téléspectateurs qui vont regarder les futurs débats découvriront pour la première fois ce qu’est une commission mixte paritaire», explique Bertrand Delais. Certaines séances, étendues tard dans la nuit, ont d’ailleurs fait l’objet d’une couverture en direct de la chaîne, avec réactions politiques recueillies à la sortie de l’Hémicycle et commentaires en plateau.
Médiatisation accrue
«C’est une période où il y a plus d’incertitudes, plus de suspense à l’Assemblée», analyse Olivier Rozenberg, chercheur à Sciences Po et spécialiste de l’étude des Parlements. Pour lui, la configuration politique éclatée en plusieurs blocs du Palais Bourbon favorise une plus grande couverture médiatique. «Il y a un phénomène d’“emballement”: la presse et les journalistes parlent beaucoup plus de l’Assemblée nationale que lors du précédent quinquennat.» Une médiatisation accrue permettant, dans le même temps, un meilleur suivi de l’actualité parlementaire par les Français. Ce regain d’intérêt se traduit aussi sur les réseaux sociaux. Les vidéos de députés à la tribune, notamment de la Nupes, sont particulièrement relayées sur Twitter. Mais aussi sur Instagram, réseau moins politisé et plus prisé des jeunes, où certaines de ces capsules cartonnent. Le député insoumis Louis Boyard en a fait sa spécialité. L’une de ses interventions au sujet du pouvoir d’achat diffusée sur Instagram a ainsi cumulé près de 140.000 vues.
Avec cette composition politique au format inédit, les citoyens ont pris conscience du rôle déterminant de la Chambre basse
Sur le terrain, beaucoup d’élus remarquent un suivi régulier de leur travail par les habitants de leur circonscription. Le député Horizons Jérémie Patrier-Leitus, élu dans le Calvados, l’a relevé. «C’est vrai qu’il y a un intérêt pour l’Assemblée nationale, y compris pour le contenu du travail législatif, souligne le néoparlementaire. Avec cette composition politique au format inédit, les citoyens ont pris conscience du rôle déterminant de la Chambre basse.» Au quotidien, le député reçoit d’ailleurs des propositions de ses électeurs pour aborder certains thèmes au Palais Bourbon. La députée Renaissance Danielle Brulebois, élue dans le Jura pour la seconde fois, observe elle aussi un renouveau de l’intérêt pour les débats à l’Assemblée. La loi sur le pouvoir d’achat a été particulièrement scrutée dans cette région rurale. «Les gens sont préoccupés par l’emploi, le prix du carburant, le coût de la vie quotidienne, insiste Danielle Brulebois. Mais il y a aussi l’inquiétude que, avec l’agitation des débats, les dossiers n’avancent pas.»
Les discussions animées des dernières semaines, avec de multiples passes d’armes entre majorité et opposition, ont aussi pu attirer certains citoyens. Quitte à s’intéresser davantage aux polémiques qu’au fond des sujets évoqués dans l’Hémicycle? «Ce n’est pas un intérêt dévoyé!, juge Olivier Rozenberg. L’aspect spectaculaire des débats peut constituer une porte d’entrée au fonctionnement parfois un peu aride de l’Assemblée nationale.» Il faudra surveiller et voir si ce regain d’attention pour les débats perdurera après la future rentrée parlementaire, a fortiori si un modus vivendi s’installe de manière durable entre les groupes. En 2021, une étude de la Fondation Jean Jaurès et de la Fondapol montrait que seuls 38 % des Français s’estimaient «bien informés» sur l’actualité de l’Assemblée nationale.
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Lors de leurs journées parlementaires à Biarritz, en septembre, ils souhaitent notamment anticiper la coordination des groupes parlementaires sur les prochains projets de lois.
Le Figaro
Week-end à Cannes : derrière les paillettes, l'âme provençale
Visiter Cannes en 2 jours. DEUX JOURS À - De la colline du Suquet aux îles de Lérins se dessine à Cannes une géographie et une histoire bien plus ample que la médiatique Croisette. Visite guidée de la ville, au carrefour de la Provence et de la Riviera.
C'est un Écossais qui a scellé le destin étoilé de Cannes. En route vers le Comté de Nice, un jour d'hiver 1834, Lord Henry Peter Brougham est forcé de s'arrêter à Cannes alors qu'une épidémie de choléra ravage Nice et ses environs. Tombé sous le charme du lieu, il fait bâtir une demeure d'inspiration palladienne et entraîne dans son sillage une aristocratie européenne qui consacre la ville comme destination de villégiature hivernale. Huit siècles plus tôt, les moines de l'abbaye de Lérins avaient fondé Cannes en érigeant sur une colline une tour de guet puis un château pour protéger leur fort monastère situé sur l'île de Saint-Honorat, au large.
Mondialement connu pour son festival international de cinéma, ville de congrès et de villégiature désormais estivale, Cannes a conservé une âme provençale que l'on entend battre sur le marché ou dans les ruelles du Suquet, sur la colline choisie par les moines.
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L'arrivée
Depuis l'aéroport de Nice, Cannes est accessible en moins de 30 mn en voiture et en 45 mn par un service de navettes opérant de 8h à 20h (21h55 en été) avec un départ toutes les 30mn de 9h à 19h. Tarif : 33 € aller-retour.
La gare est située en centre-ville. Pour les trajets en train, compter 5h15 depuis Paris, 4h depuis Lyon ou 2h depuis Marseille.
Le centre-ville se parcourt aisément à pied.
Que faire en ce moment à Cannes
L'EXPO À NE PAS MANQUER
L'écomusée sous-marin aux îles de Lérins
Équipé d'un masque et d'un tuba, il faut prendre une grande inspiration pour plonger vers les œuvres monumentales du sculpteur anglais Jason deCaires Taylor immergées à quelques mètres de profondeur entre les îles de Lérins. Quelques mois après leur mise en place, les algues ont commencé à flouter les contours des visages inspirés par des habitants de Cannes. C'est l'objectif. Réalisées dans un matériau écologique à PH neutre, les sculptures ont vocation à devenir des récifs artificiels. Demeure la poésie d'une rencontre sous-marine.
Accès libre depuis le rivage de l'île Sainte-Marguerite, à l'aplomb de la maison forestière, dans une zone interdite au mouillage. À une centaine de mètres au large.
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LA TABLE À RÉSERVER : SALAMA
Le restaurant hype de Saint-Tropez a choisi Cannes pour ouvrir une adresse plus urbaine. On y retrouve une cuisine marocaine et méditerranéenne raffinée, parfaitement exécutée, comme ce tajine d'agneau, pruneaux et amandes, cuit à basse température ou le ceviche de daurade à la coriandre fraîche, huile infusée à la menthe et jus de citron, goûtés lors de notre passage. Le décor contemporain, couleur terracotta, sculpté d'arches et de niches, est une invitation au voyage. Pour une ambiance festive, on choisira le 2ème service à 22h30. Grande terrasse extérieure côté rue.
À la carte : entrées autour de 15 €, couscous et tajines autour de 33 €.
Salama, 10 rue Florian, 06400 Cannes. Tél. : 04 93 68 51 69.
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L'HÔTEL EN VUE : LE SUQUET
Au pied de la colline éponyme, cette adresse 3 étoiles de charme propose 22 chambres confortables, sobrement décorées dans un esprit méditerranéen. Ouverte au printemps 2022 par un professionnel de l'hôtellerie de luxe natif de Cannes, l'adresse mise sur la qualité de service. Elle dispose d'une petite piscine, très agréable en centre-ville et d'un patio pour prendre le petit déjeuner. Idéal pour découvrir le visage authentique de la ville, du Suquet au marché Forville proches, avec les conseils avisés de son propriétaire.
Le Suquet, 5 rue des Tambourinaires. Tél. : 04 93 39 53 28.
PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM
À partir de 100€ la chambre double. Petit déjeuner continental : 19€.
Jour 1 : le Suquet, les villas des collines, la Croisette
MATINÉE
Débutez votre visite par le marché Forville, au pied de la colline du Suquet, pour vous enivrer de parfums et de saveurs entre les étals colorés de fleurs, de poissons, de fruits et de légumes. C'est l'occasion de goûter à quelques spécialités culinaires locales comme les beignets de fleurs de courgettes ou la socca, galette de farine de pois chiche. Quelques cafés bordent la grande halle couleur corail. Parmi eux, le petit Café de l'horloge, avec sa déco rétro et sa terrasse, offre un bon poste d'observation de la vie locale.
Poursuivez votre flânerie en grimpant dans les ruelles de la colline du Suquet, parmi les maisons étroites et les murs tressés de bougainvilliers. Au sommet, sous les grands pins, le nom de Cannes s'affiche en lettres géantes. Là, prenez le temps d'admirer la vue sur la ville, le port et la rade avant de pousser la porte de l'église Notre-Dame d'Espérance. Son clocher est devenu l'icône du quartier. Le château mitoyen, remarquable avec sa tour carrée, se dresse sur les vestiges de la forteresse médiévale des moines de Lérins. Il abrite désormais le (petit) Musée des explorations du monde.
PAUSE DÉJEUNER
Sur le versant ouest de la colline du Suquet, dans des rues au calme, faites escale pour déjeuner dans un des restaurants prisés des Cannois comme Le Tredici, rue Perrissol, notre préféré pour sa cuisine italienne et son joyeux décor éclectique. Pas loin, La Sousta, sert une cuisine traditionnelle dans un décor sans chichi. Plus près du marché Forville, Les Bons Enfants jouent depuis longtemps la carte du bistrot provençal dans un cadre contemporain. Une valeur sûre.
APRÈS-MIDI
Le Suquet réserve une dernière surprise : un lieu d'exposition d'art contemporain abrité dans l'ancienne morgue de l'hôpital de Cannes déplacé depuis longtemps. Contenu des œuvres ou style d'accrochage, Le Suquet des artistes inspire les créateurs par sa topographie labyrinthique. Jusqu'au 11 décembre 2022, c'est le plasticien Orsten Groom (représenté à Paris par la galerie Daniel Templon) qui présente avec Limbe, des œuvres picturales influencées par l'art pariétal et parental. En 2024, tout près, l'ancienne chapelle Saint Roch accueillera un musée dédié à la prestigieuse collection d'art contemporain africain de Jean Pigozzi.
Pour les férus d'architecture, poursuivez votre visite de Cannes sur une autre colline de la ville, la Croix des Gardes où le XIXe siècle et le XXe siècle ont vu fleurir les belles villas des aristocrates et grandes fortunes en villégiature. Admirez l'architecture de la médiathèque Noailles abritée dans l'ancienne villa Rothschild de style Renaissance italienne. À l’intérieur, jardin d'hiver et salon aux boiseries anciennes accueillent des salles de lecture. En face, la villa Vallombrosa, transformée en copropriété, s'impose dans le paysage avec ses tours de style néo-gothique. À l'est de la ville, sur la colline de la Californie, visitez la Villa Domergue, ouverte en été dans le cadre d'expositions artistiques. Bâtie en 1934 pour le directeur du musée André Jacquemart, elle déploie des jardins et des volumes élégants, influencés par le style italien.
Achevez votre promenade sur l'incontournable Croisette pour contempler en bord de mer, derrière les palmiers et les pins parasols, la blanche et grandiose architecture des palaces cannois. Belle Époque au Carlton, Art déco au Martinez… Poussez la porte de La Malmaison, le pavillon de l'ancien Grand Hotel, qui accueille chaque année trois grandes expositions monographiques d'artistes des XXe et XXIe siècle (Agnès Varda, jusqu'au 20 novembre 2022). Les boutiques de luxe se succèdent sur la prestigieuse artère laissant la rue d'Antibes, plus en arrière, aux enseignes que l'on trouve dans toutes les grandes villes. En contrebas de la Croisette, les plages ont été élargies ces dernières années et le bleu céruléen de la mer flatte toujours le regard.
APÉRITIF ET DÎNER
Commencez (ou achevez) la soirée avec un cocktail au Majestic. Mixologue à la notoriété croissante, Emanuele Balestra s'est fait connaître avec ses parfums comestibles vaporisés sur le poignet au moment du service. Une expérience inoubliable. Pour dîner dans des adresses chic et glamour, rejoignez le « carré d'or » autour de la rue Florian, une impasse où les restaurants les plus en vue et de qualité ont élu domicile : La Môme, Le Mido (du groupe La Môme), Salama…
Dans le même esprit mais les pieds dans le sable, de fin avril à mi-octobre, rendez-vous chez Mademoiselle Gray, la plage de l'hôtel Barrière Le Gray d'Albion ou à La Môme Plage. Pour une ambiance plus décontractée, misez sur Rosana, au souffle californien, près du Palais des festivals ou sur le bar à vin-restaurant UVA.
SOIRÉE
Les plages privées précédemment évoquées invitent des DJ pour des fins de soirées festives qui s'achèvent autour de 1h du matin.
Jour 2 : échappée sur les îles
MATINÉE
Débutez par un petit déjeuner chez Charlotte Busset, dans un séduisant décor de papiers peints, étagères en bois à l'ancienne, parquet et carreau de ciment. L'accueil est adorable et les cookies divins.
Embarquez ensuite pour les îles de Lérins, au large de Cannes. Les deux confettis de terre n'étant pas desservis par la même navette maritime, il faut choisir. Optez pour Sainte-Marguerite si vous souhaitez visiter le fort Royal (conçu par Vauban), célèbre pour avoir abrité la cellule de l'homme au masque de fer. C'est l'île la plus grande, idéale pour marcher à l'ombre des pins parasols et se baigner. On aime ses rochers allongés et ses petites criques de galets. Sur sa rive sud se situe le point départ vers l'écomusée sous-marin.
Choisissez l'île de Saint-Honorat, plus petite et calme, pour découvrir le sanctuaire des moines de Lérins. On y va pour contempler la tour-monastère au bord de l'eau (en travaux jusqu'en 2023), l'église abbatiale et le vignoble. Empruntez le sentier qui fait le tour de l'île en une heure pour admirer sept chapelles et des fours à boulets napoléoniens.
Pour une approche plus insolite et sportive, entre mai et octobre, embarquez pour la journée sur un canoë-kayak pour découvrir les îles depuis la pointe Croisette (où le légendaire Palm Beach à l'architecture hispano-mauresque va renaître en 2023). Une vingtaine de minutes suffisent pour rejoindre Sainte-Marguerite. Vous pourrez ainsi caboter librement le long des rochers, débarquer sur des grèves isolées, contempler les fonds tagués de posidonie et surtout découvrir les deux îles. Comptez une vingtaine de kilomètres aller-retour pour leur tour complet depuis la pointe Croisette.
PAUSE DÉJEUNER
Sur Saint-Honorat, le restaurant La Tonnelle ouvre sur les eaux turquoise mouchetées de bateaux qui séparent les deux îles. Une table de qualité où l'on dégustera le vin des moines de Lérins.
Sur Sainte-Marguerite, si vous aimez les plages privées aux ambiances festives, mêlez-vous aux happy few qui dansent et déjeunent méditerranéen face à la mer, à La Guérite, au pied du fort Royal.
APRÈS-MIDI
De retour des îles, s'il vous reste du temps, faites un détour vers Mandelieu-la-Napoule à quelques kilomètres à l'ouest de Cannes. Son extravagant château au bord de l'eau est le fruit d'une restauration entreprise dans les années folles par les Clew, un couple d'artistes américains. Vous découvrirez d'agréables jardins, des œuvres d'Henry Clew et d'artistes accueillis en résidence ainsi que des curiosités dévoilées lors de visites guidées entre avril et mi-septembre.
FIN DE JOURNÉE
Concluez votre journée sur un des rooftops de Cannes. Le dernier né est celui de l'hôtel 4 étoiles Belle Plage , au pied du Suquet. C'est notre préféré pour boire un verre avec le sentiment de flotter entre les toits en tuile de la vieille ville et l'horizon maritime. L'endroit idéal pour admirer le soleil se coucher derrière la silhouette échevelée de l'Estérel.
Nos meilleures adresses à Cannes
BONNES TABLES
Tredici, 13 rue Louis Perrissol. Tél. : 06 52 54 64 63
Aux Bons Enfants, 80 rue Meynadier. Tél. : 06 18 81 37 47
La Sousta, 11 rue du Pré. Tél. : 04 93 39 19 18
Rosana, 13 rue des Belges. Tél. : 04 93 38 88 60
UVA, 13 boulevard de la République. Tél : 04 93 68 57 01
La Môme, 6 rue Florian. Tél. : 04 93 38 60 95
Charlotte Busset, 26 rue Hoche. Tél. : 04 22 78 00 87
La Tonnelle, île Saint-Honorat. Tél. : 04 92 99 54 08
La Guérite, île Sainte-Marguerite. Tél. : 04 93 43 49 30
BOIRE UN VERRE
Le Café de l'horloge, 7 rue du marché Forville. Tél. : 06 60 80 28 98
Hotel Barrière Le Majestic, 10 Boulevard de la Croisette. Tél. : 04 92 98 77 00
Hôtel Belle Plage, 2 rue Brougham. Tél. : 04 93 06 25 50
Mademoiselle Gray, Boulevard de la Croisette. Tél. : 04 92 99 79 99
La Môme Plage, Boulevard de la Croisette. Tél. :04 93 38 22 00
VISITER
Le Suquet des artistes, 7 rue Saint Dizier. Tél : 04 97 06 44 90.
Villa Domergue (exposition Agnès Varda jusqu'au 18/09/22). 15 avenue Fiesole. Tél. : 04 97 06 44 90.
La Malmaison (exposition Agnès Varda jusqu'au 20/11/22), 47 boulevard de la Croisette. Tél. : 04 97 06 44 90.
SHOPPING
Le marché Forville. Tous les jours sauf lundi, de 7h30 à 13h.
Abbaye de Saint-Honorat (vins, liqueurs, eau-de-vie…). Île Saint-Honorat. Tél. : 04 92 99 54 00.
ESCAPADES
Kayak Évasion (excursions libres ou accompagnées). 5 place Franklin Roosevelt . Tél. : 07 69 91 57 01. kayak-evasion.fr
Navettes maritimes pour les îles de Lérins, quai Laubeuf (à l'extrémité du Vieux-Port)
Vers Saint Honorat : compagnie Planaria. Tarif aller-retour : 15 €. Tél. : 04 92 98 71 38. cannes-ilesdelerins.com
Vers l'île Sainte-Marguerite : compagnie Trans Côte d'Azur. Tarif aller-retour : 15 €. Tél. : 04 92 98 71 30. trans-cote-azur.com
OÙ DORMIR ?
Au pied du Suquet, face à la mer, on adore les courbes douces du Belle Plage, un nouvel hôtel de 50 chambres loin des fastes de la Croisette. La décoration intérieure fait la part belle aux matériaux naturels, aux formes arrondies, aux teintes claires pour esquisser un cocon douillet et stylé. La vue à couper le souffle du rooftop et du restaurant au sommet méritent une escale. C'est au Belle Plage qu'ouvrira en septembre le plus grand spa de Cannes, sur 800 m² avec huit cabines.
À partir de 270 € la chambre double.
Hôtel Belle Plage, 2 rue Brougham. Tél. : 04 93 06 25 50. hotelbelleplage.fr
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Le Figaro
Une rentrée littéraire moins foisonnante mais provocante
Alice DeveleyDÉCRYPTAGE - Entre la fin août et la mi-octobre, 490 romans sont attendus dans les librairies. Au programme, histoires familiales, quêtes identitaires, angoisses climatiques…
Du jamais-vu depuis vingt ans. Après une année exceptionnelle pour le monde de l’édition française, portée par la fermeture des théâtres, salles de spectacles, musées et cinémas, faisant du livre l’un des rares produits culturels accessibles, seuls 490 romans sont attendus à la rentrée de 2022. C’est 31 de moins qu’il y a un an, et 156 de moins qu’il y a dix ans, selon des chiffres du magazine professionnel Livres Hebdo. Il est bien loin le temps de cette folie littéraire où l’on publiait sans compter des ouvrages sur une période peu propice à la lecture. Depuis le 1er janvier, les ventes de livressont en baisse de 11 % sur un an, d’après l’Observatoire du Syndicat de la librairie française. La littérature, comme les Français, fait des économies.
Comment expliquer cette chute? Il y a évidemment le contrecoup des confinements. Les Français ont été privés de voyage et préfèrent désormais employer leur temps et leur argent à d’autres activités. Mais 2022 accuse d’autres maux. D’abord, une année présidentielle est traditionnellement peu favorable aux ventes. Il faut ajouter à cela la guerre russo-ukrainienne à trois heures d’avion, l’envolée des prix du papier et des niveaux d’inflation record obligeant certains juillettistes à faire un emprunt pour quelques jours de vacances. D’ici à acheter un livre à 20 euros, on repassera…
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Au regard de cette époque incertaine, les éditeurs ont revu leur grille de publication et se font prudents. Sur ces 490 livres, 345 sont l’œuvre d’écrivains français ou francophones, dont 90 de primo romanciers ; et 145 sont attendus en littérature étrangère. Comme en 2021, aucune thématique ne se détache particulièrement de ce vaste ensemble où l’on retrouve les habituelles têtes d’affiche. Et notamment Virginie Despentes, absente des librairies depuis cinq ans.
L’époque passée en revue
L’auteur de Vernon Subutex revient avec Cher Connard (Grasset), sorte de Liaisons dangereuses des temps modernes passant vigoureusement en revue notre époque, le harcèlement et #MeToo. À ses côtés, sont attendus toujours chez Grasset: Yann Moix (avec le 4e et dernier volet de son autobiographie, Paris), Simon Liberati, Claudie Hunzinger, Oriane Jeancourt Galignani ou encore Pauline Dreyfus, avec Le Président se tait, inspiré de l’affaire Bokassa. Citons également parmi les grands noms de la rentrée: Amélie Nothomb qui honore son rendez-vous automnal avec son 31e roman: Le Livre des sœurs (Albin Michel), sur l’incandescence d’une passion sororale, Muriel Barbery qui publie le sublime Une heure de ferveur (Actes Sud), Alain Mabanckou avec Le Commerce des allongés, Franck Bouysse et L’Homme peuplé (Albin Michel), mais aussi Sandrine Collette avec On était des loups (Lattès), sur la relation filiale. Des écrivains que l’on retrouvera dans le numéro de rentrée du Figaro littéraire, à paraître le jeudi 25 août.
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Comme eux, sont très attendus: Emmanuel Carrère avec V 13 (P.O.L), réunissant les chroniques retravaillées du procès des attentats islamistes publiées dans L’Obs, Laurent Gaudé, de retour avec une dystopie, Chien 51 chez Actes Sud, de même que Daniel Arsand (Moi qui ai souri le premier) et Pierre Ducrozet (Variations de Paul), Carole Fives avec son thriller Quelque chose à te dire (Gallimard), aux côtés de Yannick Haenel, Pierre Adrian, Marie Nimier, Christophe Ono-dit-Biot, et Olivia Rosenthal, dans la collection Verticales. Mais également: Anne Serre (Notre si chère vieille dame auteur) au Mercure de France, la très poétique Bérengère Cournut au Tripode, Eva Kavian avec le bouleversant L’Engravement (La Contre Allée), Kéthévane Davrichewy (Sabine Wespieser éditeur), Emmanuelle Pirotte au Cherche Midi ; Olivia de Lamberterie (Comment font les gens?) et Tristan Jordis (Le Pays des ombres) chez Stock ; Julien Dufresne-Lamy avec un émouvant récit littéraire chez Plon, Maud Simonnot (L’Observatoire), Jean Rolin (P.O.L), Yann Queffélec revient à la fiction avec D’où vient l’amour (Calmann-Lévy).
L’impressionnant Grégoire Bouillier côtoie chez Flammarion Alice Zeniter, lauréate du prix Goncourt des lycéens 2017, Brigitte Giraud et Catherine Millet. Les ouvrages de nos collaborateurs seront également présents en librairie: Thierry Clermont avec un roman new-yorkais, Long Island, Baby (Stock), Sébastien Lapaque avec On aura tout bu (Actes Sud), Étienne de Montety, qui préface les Reportages dans Détective, de Joseph Kessel chez Arthaud, et Théo Veillon qui publie son premier roman, Ceux de l’intérieur (Bouquins).
Destins redécouverts
Comme l’année dernière, Guillaume Musso s’invite en cette rentrée avec Angélique, un «livre à suspense, une enquête fiévreuse, exaltante et inattendue autour de la mort d’une danseuse étoile», annoncé par son éditeur Calmann-Lévy pour le 20 septembre. Il faudra patienter jusqu’au 6 octobre pour lire le Sister Deborah, de Scholastique Mukasonga (Gallimard), et le 7 octobre pour un recueil de nouvelles de Tahar Ben Jelloun, au Seuil. D’ici là, certains auteurs ont d’ores et déjà retenu l’attention des jurys et notamment celui du prix Fnac. Relevons les noms de: Mathieu Belezi, Franck Bouysse, Isabelle Desesquelles, Valentine Goby, Lola Lafon, David Lopez, Émilienne Malfatto, Marcus Malte, Marie Nimier, Monica Sabolo.
Cette année encore, on retrouve des histoires de famille, de passions et ruptures amoureuses, des dystopies ou encore le thème du retour à la nature, parmi les récits autobiographiques, historiques, quêtes identitaires, embrassant divers faits de société, sur fond de Covid-19, angoisses climatiques et géopolitiques. Relevons un engouement toujours marqué pour le genre de l’exofiction, mot barbare qualifiant un roman inspiré de la vie d’un personnage réel.
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Ainsi sont ressuscités l’écrivain italien Carlo Emilio Gadda sous la plume de Philippe Bordas chez Gallimard, Jean Genet dans Mourir avant que d’apparaître, chez le prometteur et primo romancier Rémi David, Churchill revu par Corinne Desarzens à La Baconnière. De même, certains destins méconnus sont redécouverts tels l’inventeur Augustin Mouchot par Miguel Bonnefoy (Rivages) et Assunta Maresca, fille napolitaine d’un chef mafieux, par Philippe Vilain (Robert Laffont). Notons également quelques œuvres placées sous les figures tutélaires de Flaubert par Oscar Lalo (Plon), Woolf, Yourcenar, Tolstoï par Emmanuelle Favier (Albin Michel) et de Proust, chez Stéphane Carlier.
Le pari des seconds romans
Les éditeurs font le pari des seconds romans. Ainsi, la très remarquée Pauline Delabroy-Allard, Prix Envoyé par La Poste 2018 avec Ça raconte Sarah, revient avec Qui sait, sur l’origine de ses prénoms, chez son nouvel éditeur Gallimard, aux côtés de Joffrine Donnadieu. Victoria Mas, qui avait reçu le prix Renaudot des lycéens 2019 pour Le Bal des folles, signe Un miracle (Albin Michel), l’histoire d’une sœur à qui l’on a annoncé la visitation de la Vierge, et côtoie Emma Becker avec L’Inconduite (Albin Michel), sur les désirs d’une femme devenue mère. Sont aussi très attendus: David Lopez au Seuil, Émilienne Malfatto, Prix Goncourt du premier roman 2021, aux Éditions du sous-sol, et Victor Jestin, prix Femina des lycéens 2019, chez Flammarion.
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Un peu moins d’un roman sur quatre est un premier roman en cette rentrée littéraire. Il est frappant de constater que nombre d’entre eux sont de petite taille et souvent très aérés. Certains auteurs ont déjà retenu l’attention des critiques et des libraires. C’est le cas de Maria Larrea (Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, Grasset), Laurence Potte-Bonneville (Verdier), Guillaume Perilhou (L’Observatoire), Anthony Passeron (Globe) et Dominique Celis (Philippe Rey). Parmi les autres nouveaux talents à découvrir, citons: Corentin Durand et Clara Benador (Gallimard), Jeanne Beltane (Les Équateurs), Lili Nyssen (Les Avrils), Claire Baglin (Minuit), Luc Vezin (Arléa), Khadija Delaval (Calmann-Lévy). La course aux prix est donc lancée. On verra de quel bois littéraire va se chauffer cette rentrée!
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Salman Rushdie doit obtenir le prix Nobel de littérature, selon Bernard-Henri Lévy
Le philosophe milite en ce sens dans une tribune publiée à la suite de l'agression dont a été victime l'auteur des Versets sataniques.
La Honte, Les Versets sataniques, Le Dernier Soupir du Maure... Salman Rushdie, un conteur hors pair
PORTRAIT - Depuis les années 1980, l'auteur britannique originaire de Bombay a cultivé au fil de ses romans un style où les histoires sont contagieuses et où la plume peut se faire plus tranchante que l'épée.
Le Figaro
Lavande : comment et quand la tailler ?
Aude GodfrydLes champs violets à perte de vue dans le sud de la France en font une des plantes les plus appréciées. Quel est le meilleur moment pour la tailler ? Comment la préparer pour l'hiver ?
La lavande symbolise l'odeur de l'été par excellence. Reconnaissable à ses fins épis bleus ou violets au délicat parfum rappelant celui de la bergamote et du romarin, ce sous-arbrisseau vivace de 30cm à 1,20 mètre de hauteur est souvent dégusté et visité par les insectes pollinisateurs.
Quand tailler la lavande ?
Une fois par an, entre la fin de l'hiver et le début du printemps ou après la floraison, il est temps de tailler cette plante buissonnante en la rabattant d'un tiers, au-dessus des feuilles et en coupant muni d'une cisaille à haie ou d'un sécateur pour qu'elle conserve une forme arrondie esthétique.
Inutile de faire de même avec le vieux bois, qui est dépourvu de bourgeons. Et pour mieux relancer la lavande pour la saison, coupez les fleurs fanées et ôtez les brindilles ou bois mort.
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Comment entretenir une vieille lavande ?
La durée de vie d'un pied de lavande oscille entre 5 et 7 ans en moyenne. Pour le conserver le plus longtemps possible, son entretien régulier sera nécessaire, d'autant que ses tiges ont tendance à devenir fragiles et ligneuses et que le bois a tendance à prendre le dessus sur la partie végétative.
Au fil du temps, les pieds de lavande se dégarnissent au niveau de la base. Pour leur donner un coup de pouce, vous pouvez ôter les branches et les feuilles les plus vieilles et abîmées situées près du sol et également optimiser la ramification de certaines tiges en les taillant au-dessus d'un départ de jeunes pousses, par exemple.
Pour ce qui est du sol, il ne doit pas être trop humide au niveau des racines pour éviter un excès d'eau. L'arrosage est donc à effectuer avec parcimonie et de façon mesurée selon les cas et les régions et climats.
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Comment préparer la lavande pour l'hiver?
Assez rustique, cette plante méditerranéenne a une bonne résistance au froid. Il est à noter que le rabattage après la floraison, en août, est recommandé, tout comme la coupe des hampes florales.
Par ailleurs, pour qu'elle puisse surmonter les éventuels épisodes de gel, selon la région et le climat ou en raison du réchauffement climatique, il est possible de la couvrir avec des branches de sapin. De plus, en cas de saison très sèche, arrosez très légèrement pour qu'elle ne sèche à son tour.
Gants de protection : comment les choisir et les entretenir ?
Les mains sont très exposées lors des travaux de bricolage et de jardinage. Porter des gants de protection doit devenir un réflexe.
Le Figaro
Le retour des touristes étrangers ravive l’attractivité de Paris
Mathilde VisseyriasDÉCRYPTAGE - Les Européens n’ont jamais été aussi nombreux. Les Américains dépensent à tous crins.
Paris confirme sa place de capitale mondiale du tourisme. À l’arrêt pendant de longs mois à cause du Covid, la Ville Lumière retrouve cet été toute son attractivité auprès des visiteurs étrangers. À commencer par les Européens, qui n’ont jamais été aussi nombreux. Certes, les Chinois et les Russes sont absents. Mais l’envolée du dollar par rapport à l’euro a incité les Américains à venir et à dépenser largement. Malgré la canicule, les touristes sillonnent en nombre la capitale et s’arment de patience pour visiter ses musts. «Nous nous rapprochons du niveau d’activité d’avant crise. L’été réserve de bonnes surprises, déclare Frédéric Hocquard, adjoint d’Anne Hidalgo, chargé du tourisme et de la vie nocturne. Les Américains sont bien plus nombreux que prévu, comme les Moyen-Orientaux. Nous ne nous attendions pas non plus à une fréquentation record des Européens (Espagnols, Italiens…).»
Cet été, les arrivées aériennes en provenance d’Europe du Sud progressent de plus de 20 %. En août, la fréquentation des Américains reste, certes, inférieure de 10 % à celle de 2019. Mais elle avait retrouvé son niveau d’avant Covid en juillet. «Les acteurs du tourisme sont globalement tous contents. Ils sont aussi confiants pour la rentrée», assure Corinne Menegaux, directrice générale de l’Office du tourisme et des congrès.
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«L’activité est très forte, constate Karl Grémillet, président de Paris Experience Group, qui vend des excursions et visites guidées. Nous pourrions faire plus, si nous trouvions la main-d’œuvre suffisante. Il nous manque des guides et des chauffeurs de bus.»
En plus du retour en force des étrangers, Paris peut - comme avant la crise sanitaire - compter sur les Français (près de la moitié de sa fréquentation touristique). «Le Covid a démontré l’urgence de miser sur un tourisme plus local et faire preuve de souplesse, martèle Frédéric Hocquard. Qui sait quand les Chinois reviendront? Le gouvernement chinois va-t-il durablement attribuer moins de visas?»
Toutes nationalités confondues, la ville devrait ainsi accueillir 9,9 millions de visiteursen juin, juillet et août, un chiffre en léger recul de 3,6 % par rapport à 2019. L’absence des Chinois est quasiment compensée cet été.Si la reprise se confirme, l’office du tourisme attend 35 millions de voyageurs sur l’ensemble de 2022 (- 8,6 %). «En l’absence des touristes chinois, nous ciblons d’autres nationalités, détaille Christophe Decloux, directeur général du Comité régional du tourisme (CRT), Paris Île-de-France. Nous allons notamment nous rendre à Sidney, Melbourne et Auckland, pour inciter des tour-opérateurs et agents de voyages australiens et néo-zélandais à vendre Paris pour la Coupe du monde de rugby de 2023.»
Profitant de la forte demande estivale, les professionnels se refont une santé financière. Dans un contexte de tensions sur les prix (énergie, denrées alimentaires…), beaucoup ont augmenté leurs propres tarifs, dans des proportions inédites. «L’été sera bon, sous l’effet cumulé d’une fréquentation se rapprochant des niveaux de 2019 et d’une augmentation générale des prix de 10 à 15 % (hôtels, restaurants)», reconnaît Corinne Menegaux.
Des prix élevés
L’addition s’en ressent au restaurant. Elle est encore plus salée à l’hôtel, où les tarifs n’ont jamais été aussi élevés l’été. Mais les visiteurs étrangers, notamment non européens, y sont peu sensibles. La mairie de Paris, en tout cas, s’en inquiète. «Les prix des hôtels sont souvent trop élevés, déplore Frédéric Hocquard. Je ne veux pas d’une ville inabordable où les touristes des classes populaires et les jeunes n’ont pas les moyens de se loger. Il faut trouver un modus vivendi.» L’élu rencontrera les organisations professionnelles à la rentrée.
«Le chiffre d’affaires des hôteliers parisiens atteint un niveau record», constate Adrien Lanotte, analyste chez MKG Consulting, un cabinet de conseil et études spécialisé dans l’hôtellerie. La clientèle de loisirs acceptant de payer plus, cette fenêtre d’euphorie dure depuis le printemps. «L’activité a rebondi de façon très spectaculaire depuis mi-avril, alors que nous prévoyions une reprise par palier, s’étonne Stéphane Tabardel, directeur général de l’hôtel MGallery L’Échiquier Opéra Paris (4 étoiles, 88 chambres et suites). Cet été, les taux d’occupation sont supérieurs à ceux de 2019 et les prix augmentent de 25 %. Les premières chambres qui partent sont les plus chères.» Les clients se font plaisir, sans s’inquiéter de la rentrée. Au MGallery L’Échiquier Opéra Paris, où 50 % d’entre eux sont étrangers, beaucoup réservent des restaurants gastronomiques et des excursions auprès du concierge. Ils sont même 90 % à acheter un transfert en taxi à l’aéroport ou en gare, ce qui n’était pas le cas avant le Covid.
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Les palaces, dont la clientèle est quasi exclusivement étrangère, sont sur un petit nuage. «Nous vivons un été record», affirme François Delahaye, directeur des opérations de la Dorchester Collection (Plaza Athénée, Meurice…). Au Plaza, le prix moyen approche les 2000 euros la nuit. L’absence des Russes et des Asiatiques est compensée par les Moyen-Orientaux et surtout par les Américains, qui représentent 45 % de la clientèle. Du jamais vu. «Nous étions sûrs que le tourisme reprendrait comme avant, dès que les voyages repartiraient. C’est le cas», se félicite Corinne Menegaux, de l’Office du tourisme et des congrès. Il reprend comme avant, malgré l’accumulation de travaux et la saleté de la ville décriée par de nombreux Parisiens. Comme avant aussi, dans le choix des visites (lire ci-dessous). Mais mieux qu’avant - si l’on en croit les professionnels -, en matière d’accueil. «Il y a cet été un énorme point noir dans les aéroports, à Roissy surtout, reconnaît Frédéric Hocquard. Mais dans l’ensemble, l’accueil s’améliore.» La direction du Louvre, par exemple, travaille à la création de nouvelles entrées pour inciter les visiteurs à découvrir d’autres salles.
«L’arrêt des voyages pendant le Covid a permis d’accélérer la digitalisation de la billetterie des monuments et excursions, assure Christophe Decloux, du Comité régional du tourisme. L’idéal serait de regrouper toute la billetterie (monuments, activités…) sur une même application, projet sur lequel nous travaillons avec nos partenaires.» Il reste peu de temps avant les JO de 2024.
Été record pour l’hôtellerie
Les palaces parisiens profitent du retour de la clientèle américaine. En juillet, le taux d’occupation du Plaza Athénée a été de 85 %, un niveau au-delà duquel il est difficile d’aller. Le prix moyen approche 2 000 euros la nuit, grâce à la demande de suites. Cet été, les Américains pèsent 45 % de la clientèle (contre 30 % en 2019).
Les étrangers, fans de Tourisme en Bus
Les opérateurs de circuits touristiques en bus (Big Bus Tours, Tootbus, Paris Pass) enchaînent les tours des principaux monuments parisiens. Le format d’arrêts à la carte rencontre un franc succès, permettant aux touristes de profiter d’une visite éclair en descendant à la tour Eiffel, aux Champs-Élysées ou au Louvre.
La seine retrouve son activité
Cet été, les bateaux de croisière sont de nouveau plébiscités par les touristes, français et étrangers. Même Ben Affleck et Jennifer Lopez, en lune de miel à Paris le mois dernier, se sont offert une croisière en famille sur la Seine. Paris Experience Group fait le plein avec son dîner-croisière Maxim’s (40 places assises), où il faut compter 189 euros par personne la soirée.
Succès des sites emblématiques
Cet été, la tour Eiffel a dépassé les 3 millions de visiteurs cumulés depuis janvier. Début août, le monument a connu des pics d’affluence à plus de 28.000 visiteurs par jour. En juillet, sa fréquentation a dépassé de 3,3 % celle de juillet 2019. Près d’un billet sur deux est désormais acheté sur internet, ce qui réduit l’attente.
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La situation énergétique de la Suisse est «grave», prévient la ministre de l'Énergie
Le pays est en négociations avec l'Allemagne et l'Italie pour garantir son approvisionnement en gaz l'hiver prochain.
Incendies: le gouvernement annonce des aides fiscales pour les ménages et les entreprises sinistrés
Les particuliers pourront notamment bénéficier d'un délai exceptionnel de prélèvement de l'impôt sur le revenu, ainsi que d'une suspension des impôts locaux, déclare Gabriel Attal.
Sécheresse: le Rhin à sec sape l’économie allemande
DÉCRYPTAGE - Le fleuve est une artère vitale pour l’industrie du pays. La baisse du niveau des eaux limite le chargement, et la navigation pourrait être interrompue.
Le Figaro
L’Olympique de Marseille ouvert à un départ d’Arkadiusz Milik ?
EN COURS : Mis à jour le 18 août 2022 à 11:01
Après avoir enregistré sa dixième recrue de l’été ce mercredi avec Issa Kaboré, l’Olympique de Marseille a besoin de vendre des joueurs. Et si Duje Caleta-Car et Bamba Dieng semblent être poussés vers la sortie, Arkadiusz Milik (28 ans), qui a débuté les deux premières rencontres de championnat et entre dans les plans d’Igor Tudor, pourrait aussi être concerné par un départ. Du moins, le club de la Canebière ne serait pas opposé à un transfert ou à un prêt avec obligation d’achat du Polonais, rapporte L’Équipe. Les dirigeants phocéens seraient prêts à se séparer de leur buteur contre un chèque de 20 M€. Mais pour l’heure, aucun club n’a formulé d’offre à la hauteur des attentes marseillaises, malgré un intérêt de la Juventus Turin, du Borussia Dortmund et du Valence CF. Arkadiusz Milik, pour sa part, souhaiterait rester chez les Olympiens pour disputer la Ligue des champions et être sélectionné pour le Mondial 2022 avec la Pologne, mais «il est possible qu’il écoute le projet en cas de proposition intéressante», précise le quotidien sportif. La saison dernière, l’avant-centre a inscrit 7 buts en 23 apparitions de Ligue 1. Il s’était également illustré sur la scène européenne avec 8 buts inscrits en Ligue Europa (4) et en Ligue Europa Conférence (4).
À VOIR AUSSI - Les buts d’Arkadiusz Milik en Ligue 1 en 2021-2022
Justin Kluivert d’accord avec Fulham
Justin Kluivert se rapproche de Fulham. L’attaquant polyvalent néerlandais aurait trouvé un accord avec les Cottagers sur ses conditions personnelles, révèle le très informé Fabrizio Romano ce jeudi. Désormais, la formation de Premier League doit s’entendre avec l’AS Rome. De nouvelles discussions seraient prévues dans la journée. Les deux clubs parviendront-ils à finaliser l’opération ? Âgé de 23 ans, l’ex-joueur de l’Ajax Amsterdam sort d’un prêt mitigé du côté de l’OGC Nice en 2021-2022 (4 buts et 6 passes décisives en 27 matches de Ligue 1).
Naples : Tanguy Ndombélé va passer sa visite médicale
C’est quasiment fait. Tanguy Ndombélé (25 ans), qui n’entre pas dans les plans d’Antonio Conte à Tottenham, serait sur le point de rejoindre le SSC Naples dans le cadre d’un prêt payant légèrement inférieur à 1M€ assorti d’une option d'achat avoisinant les 30 M€, rapporte Sky Sports. Le milieu de terrain doit passer les examens médicaux préalables à sa signature ce jeudi. Pour rappel, l’international français avait été prêté à l’Olympique Lyonnais lors de la deuxième partie de la saison dernière.
Newcastle s’active pour João Pedro
Newcastle veut se renforcer offensivement. D’après les informations révélées par Fabrizio Romano, les Magpies, qui ont vu leur première offre pour João Pedro être repoussée par le Watford FC, en prépareraient une deuxième, plus élevée. L’avant-centre brésilien serait séduit à l’idée de rejoindre le Nord de l’Angleterre. Cependant, il n’est pas certain que les Hornets acceptent de le laisser partir puisqu’ils sont déjà en pourparlers avec Crystal Palace concernant l’ex-Rennais Ismaïla Sarr. La saison dernière, João Pedro, 20 ans, a inscrit 3 buts et délivré 1 passe décisive en 28 rencontres de Premier League.
L’Atlético Madrid a repoussé une offre XXL de Manchester United pour João Félix
À la recherche d’un renfort dans le secteur offensif, Manchester United aurait tenté d’enrôler João Félix. D’après les informations publiées par Marca, les Red Devils seraient passés à l’offensive à la fin du mois de juillet, un jour après son match amical face à l’Atlético Madrid, en transmettant aux Colchoneros une offre astronomique de 135 M€. Une proposition qui aurait été rejetée par la formation madrilène ; celle-ci ne souhaitant pas se séparer de son attaquant. Âgé de 22 ans, le Portugais avait rejoint l’équipe dirigée par Diego Simeone à l’été 2019 pour un montant de 127,2 M€. Le club mancunien augmentera-t-il son offre dans les prochains jours ou changera-t-il de piste ?
L’Udinese Calcio pense à Héctor Bellerin
À la recherche d’un latéral droit pour compenser le départ de Brandon Soppy, annoncé à l’Atalanta Bergame, l’Udinese Calcio serait intéressé par Héctor Bellerin (27 ans), avance Sky Sport. Le défenseur, qui appartient à Arsenal, a été prêté au Bétis Séville la saison dernière avec qui il a disputé 23 rencontres de Liga (2 passes décisive). Sous contrat avec les Gunners jusqu’en juin 2023, l’international espagnol n’entre pas dans les plans de Mikel Arteta et doit se trouver un nouveau point de chute.
Manchester United ne lâche pas Antony
Erik ten Hag veut retrouver son ancien joueur. À en croire les dernières révélations de Fabrizio Romano, Manchester United, toujours en quête d’un renfort offensif sur les ailes, devrait repasser à l’offensive pour recruter l’attaquant de l’Ajax Amsterdam Antony d’ici la fin du marché des transferts. Le dossier est compliqué puisque les Lanciers, qui ont déjà perdu plusieurs éléments majeurs de leur effectif, n’auraient aucunement l’intention de se séparer du Brésilien. Les Red Devils arriveront-ils à se montrer persuasifs ? Âgé de 22 ans, le gaucher sort d’une saison prometteuse avec 8 buts et 4 passes décisif à son actif en 23 rencontres d’Eredivisie.
Brandon Soppy va signer à l’Atalanta Bergame
Changement d’air pour Brandon Soppy. L’ex-Rennais, qui avait rejoint l’Udinese Calcio l’été dernier pour un montant de 2 M€, devrait s’engager dans les prochaines heures avec l’Atalanta Bergame, annonce le très informé Fabrizio Romano. L’opération s’élèverait à 9 M€, hors bonus. Le latéral droit français âgé de 21 ans devrait parapher un contrat de cinq ans, le liant ainsi à la Dea jusqu’en juin 2027. La saison dernière, Brandon Soppy a participé à 28 matches de Serie A.
Memphis Depay en route vers la Juventus Turin ?
Son départ se précise. Alors qu’il n’entre pas dans les plans de Xavi Hernández au FC Barcelone, Memphis Depay devrait quitter la Catalogne dans les prochains jours. En effet, l’attaquant polyvalent, arrivé libre chez les Blaugrana l’été dernier après la fin de son aventure avec l’Olympique Lyonnais, se rapprocherait de la Juventus Turin. D’après les dernières informations publiées par Fabrizio Romano, le Néerlandais et les Bianconeri devraient de nouveau discuter ce jeudi afin de conclure un accord. L’ex-joueur de Manchester United et du PSV Eindhoven pourrait rejoindre le Piémont gratuitement, après avoir trouvé un accord avec le club catalan pour résilier son contrat. Âgé de 28 ans, Memphis Depay a inscrit 12 buts en 28 apparitions en Liga la saison dernière.
À VOIR AUSSI - La superbe carrière de Memphis Depay à l’Olympique Lyonnais
Les infos à retenir de la veille
Kehrer quitte le PSG pour West Ham (officiel)Après quatre saisons au Paris Saint-Germain, Thilo Kehrer plie bagage. Le défenseur international allemand (25 ans) a signé un contrat jusqu’en 2026 avec West Ham, plus deux années en option. Son transfert est estimé à 16 M€. Kehrer avait rejoint le PSG à l’été 2018 en provenance de Schalke pour 38 M€, jouant 128 matches dans la capitale. Il était parmi les «lofteurs», ces joueurs écartés du groupe à Paris et dont le club voulait se séparer.
Lyon : accord Aouar-Nottingham ?Il y a trois jours, Sky Sport Italia révélait que Houssem Aouar était «proche» de Nottingham Forest. Ce mercredi, RMC Sport va plus loin : le milieu offensif de l'OL, âgé de 24 ans, a dit oui au promu de Premier League. Lyon aurait toutefois refusé deux offres de Nottingham, et attendrait 15 M€ pour un joueur en fin de contrat en juin prochain. Un prix confirmé par le quotidien régional Le Progrès. Aouar, plus appelé chez les Bleus depuis octobre 2020, a compilé 8 buts et 4 passes décisives en 45 matches la saison dernière.
À VOIR AUSSI – Le meilleur de Houssem Aouar avec Lyon la saison dernière
MU fait une croix sur RabiotIl y a une semaine, Manchester United tenait un accord avec la Juventus pour Adrien Rabiot, pour une somme comprise entre 18 et 24 M€. Restait au club anglais de s'entendre avec le milieu des Bleus. Et visiblement, ça n'est pas près d'arriver. Diverses sources (Manchester Evening News, L'Équipe...) rapportent que Rabiot, 27 ans, demande trop d'argent aux yeux des Red Devils. La Gazzetta dello Sport évoque un salaire annuel de 9 M€ exigé par le clan Rabiot, alors que Manchester tablait sur 6,5 M€ fixes.
Selon le réputé journaliste Fabrizio Romano, les demandes salariales de Rabiot «sont considérées folles» par Manchester United. Le club mancunien tient aussi un accord avec le Barça pour Frenkie de Jong, mais le Néerlandais refuse de quitter la Catalogne, plus pour des raisons sportives que financières. Rabiot, lui, sera en fin de contrat à la Juve en juin prochain.
Et aussi...
Monaco blinde Vanderson (officiel)
Manchester United s'attaque à Meunier (Dortmund)
Issa Kaboré débarque à Marseille (officiel)
MU offrirait 60 M€ pour Casemiro (Real Madrid)
Virginius de Sochaux à Lille (officiel)
Gueye (PSG) à un pas d'Everton
Nice coche le nom de Pépé (Arsenal)
M’Baye Niang rebondit à Auxerre (officiel)
Bonjour à toutes et à tous
Bienvenue sur Le Figaro pour suivre une nouvelle journée de mercato football en notre compagnie. Installez-vous, on s’occupe du reste !
L’Olympique de Marseille ouvert à un départ d’Arkadiusz Milik ?
Après avoir enregistré sa dixième recrue de l’été ce mercredi avec Issa Kaboré, l’Olympique de Marseille a besoin de vendre des joueurs. Et si Duje Caleta-Car et Bamba Dieng semblent être poussés vers la sortie, Arkadiusz Milik (28 ans), qui a débuté les deux premières rencontres de championnat et entre dans les plans d’Igor Tudor, pourrait aussi être concerné par un départ. Du moins, le club de la Canebière ne serait pas opposé à un transfert ou à un prêt avec obligation d’achat du Polonais, rapporte L’Équipe. Les dirigeants phocéens seraient prêts à se séparer de leur buteur contre un chèque de 20 M€. Mais pour l’heure, aucun club n’a formulé d’offre à la hauteur des attentes marseillaises, malgré un intérêt de la Juventus Turin, du Borussia Dortmund et du Valence CF. Arkadiusz Milik, pour sa part, souhaiterait rester chez les Olympiens pour disputer la Ligue des champions et être sélectionné pour le Mondial 2022 avec la Pologne, mais «il est possible qu’il écoute le projet en cas de proposition intéressante», précise le quotidien sportif. La saison dernière, l’avant-centre a inscrit 7 buts en 23 apparitions de Ligue 1. Il s’était également illustré sur la scène européenne avec 8 buts inscrits en Ligue Europa (4) et en Ligue Europa Conférence (4).
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Naples : Tanguy Ndombélé va passer sa visite médicale
C’est quasiment fait. Tanguy Ndombélé (25 ans), qui n’entre pas dans les plans d’Antonio Conte à Tottenham, serait sur le point de rejoindre le SSC Naples dans le cadre d’un prêt payant légèrement inférieur à 1M€ assorti d’une option d'achat avoisinant les 30 M€, rapporte Sky Sports. Le milieu de terrain doit passer les examens médicaux préalables à sa signature ce jeudi. Pour rappel, l’international français avait été prêté à l’Olympique Lyonnais lors de la deuxième partie de la saison dernière.
Newcastle s’active pour João Pedro
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L’Atlético Madrid a repoussé une offre XXL de Manchester United pour João Félix
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À la recherche d’un latéral droit pour compenser le départ de Brandon Soppy, annoncé à l’Atalanta Bergame, l’Udinese Calcio serait intéressé par Héctor Bellerin (27 ans), avance Sky Sport. Le défenseur, qui appartient à Arsenal, a été prêté au Bétis Séville la saison dernière avec qui il a disputé 23 rencontres de Liga (2 passes décisive). Sous contrat avec les Gunners jusqu’en juin 2023, l’international espagnol n’entre pas dans les plans de Mikel Arteta et doit se trouver un nouveau point de chute.
Manchester United ne lâche pas Antony
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Brandon Soppy va signer à l’Atalanta Bergame
Changement d’air pour Brandon Soppy. L’ex-Rennais, qui avait rejoint l’Udinese Calcio l’été dernier pour un montant de 2 M€, devrait s’engager dans les prochaines heures avec l’Atalanta Bergame, annonce le très informé Fabrizio Romano. L’opération s’élèverait à 9 M€, hors bonus. Le latéral droit français âgé de 21 ans devrait parapher un contrat de cinq ans, le liant ainsi à la Dea jusqu’en juin 2027. La saison dernière, Brandon Soppy a participé à 28 matches de Serie A.
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Son départ se précise. Alors qu’il n’entre pas dans les plans de Xavi Hernández au FC Barcelone, Memphis Depay devrait quitter la Catalogne dans les prochains jours. En effet, l’attaquant polyvalent, arrivé libre chez les Blaugrana l’été dernier après la fin de son aventure avec l’Olympique Lyonnais, se rapprocherait de la Juventus Turin. D’après les dernières informations publiées par Fabrizio Romano, le Néerlandais et les Bianconeri devraient de nouveau discuter ce jeudi afin de conclure un accord. L’ex-joueur de Manchester United et du PSV Eindhoven pourrait rejoindre le Piémont gratuitement, après avoir trouvé un accord avec le club catalan pour résilier son contrat. Âgé de 28 ans, Memphis Depay a inscrit 12 buts en 28 apparitions en Liga la saison dernière.
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Lyon : accord Aouar-Nottingham ?Il y a trois jours, Sky Sport Italia révélait que Houssem Aouar était «proche» de Nottingham Forest. Ce mercredi, RMC Sport va plus loin : le milieu offensif de l'OL, âgé de 24 ans, a dit oui au promu de Premier League. Lyon aurait toutefois refusé deux offres de Nottingham, et attendrait 15 M€ pour un joueur en fin de contrat en juin prochain. Un prix confirmé par le quotidien régional Le Progrès. Aouar, plus appelé chez les Bleus depuis octobre 2020, a compilé 8 buts et 4 passes décisives en 45 matches la saison dernière.
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MU fait une croix sur RabiotIl y a une semaine, Manchester United tenait un accord avec la Juventus pour Adrien Rabiot, pour une somme comprise entre 18 et 24 M€. Restait au club anglais de s'entendre avec le milieu des Bleus. Et visiblement, ça n'est pas près d'arriver. Diverses sources (Manchester Evening News, L'Équipe...) rapportent que Rabiot, 27 ans, demande trop d'argent aux yeux des Red Devils. La Gazzetta dello Sport évoque un salaire annuel de 9 M€ exigé par le clan Rabiot, alors que Manchester tablait sur 6,5 M€ fixes.
Selon le réputé journaliste Fabrizio Romano, les demandes salariales de Rabiot «sont considérées folles» par Manchester United. Le club mancunien tient aussi un accord avec le Barça pour Frenkie de Jong, mais le Néerlandais refuse de quitter la Catalogne, plus pour des raisons sportives que financières. Rabiot, lui, sera en fin de contrat à la Juve en juin prochain.
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Bonjour à toutes et à tous
Bienvenue sur Le Figaro pour suivre une nouvelle journée de mercato football en notre compagnie. Installez-vous, on s’occupe du reste !
Mercato : l'AJ Auxerre recrute Gideon Mensah en provenance de Salzbourg
Le club icaunais a fait signer le latéral gauche passé par les Girondins de Bordeaux la saison passée.
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Le Figaro
Athlétisme : «Horrible mais magnifique», avoue Martinot-Lagarde battu pour un millième en finale du 110 m haies
Le Français, qui a décroché la médaille d'argent aux Championnats d'Europe de Munich, est passé par toutes les émotions mercredi soir.
«Je me demande si un jour je dirai que je suis rassasié. Ce jour-là n'est pas arrivé», sourit Pascal Martinot-Lagarde, qui s'est offert la douzième médaille internationale de sa carrière à trente ans avec l'argent européen du 110 m haies mercredi à Munich (Allemagne), au bout d'une saison galère.
Quel est votre sentiment après cette course départagée au millième ?
Pascal Martinot-Lagarde : Horrible mais magnifique. On est dans le scénario contraire d'il y a quatre ans, j'avais devancé (le Russe Sergey) Shubenkov de quatre millièmes de mémoire (deux en fait, ndlr). On parle d'un duel où ça se jette sur la ligne comme ça peut. Mais aucun regret. A ce niveau de temps, un millième, ce n'est même pas un clignement d'oeil, même pas un cheveu. Dans tous les cas, regardez mon parcours : j'ai eu des galères toute la saison, et je finis sur une excellente note. Je n'ai rien à regretter. (Asier) Martinez a fait une course incroyable, il bat son record le jour de la finale. On a un grand champion d'Europe qui va rester encore quelques années dans nos jambes.
Vous revenez une nouvelle fois de loin cette saison...
Dans la dernière semaine, j'ai eu une alerte à la cuisse droite, et une angine à nouveau ! La veille et le jour du départ. Mais on s'en fout. J'ai une mentalité où je dois être prêt le 17 août 2022 quoi qu'il arrive. Si tu as une contracture, une angine, je ne sais quoi, tu donnes tout. Aujourd'hui, je peux vous dire j'ai les cervicales en miettes, j'ai mal partout, mais on s'en fout parce qu'en finale, j'ai tout donné et je suis vice-champion d'Europe. Le reste, ça n'a aucune importance. Je répète que la claque aux Championnats du monde (éliminé en demi-finales en juillet, ndlr) m'a servi. Si je n'avais pas pris cette claque, je ne sais pas si je me serais aussi bien entraîné après pour réaliser cette performance-là. J'ai commencé à construire cette médaille en tombant aux Mondiaux et en étant assez énervé contre moi-même. Je me demande si un jour en interview je vous dirai de vive voix que je suis rassasié. Ce jour-là n'est pas arrivé.
Parlez-nous de Just Kwaou-Mathey qui vous accompagne sur le podium.
Il a toujours été un peu dans notre ombre, donc on ne le voit pas arriver. Aujourd'hui, c'est lui qui a la médaille (de bronze). Et j'espère bien qu'on va comprendre que c'est un grand athlète. Sa demi-finale aux Championnats du monde est incroyable, et c'est passé inaperçu car il ne va pas la finale. Just, c'est un talent qu'on n'a pas vu venir. Je suis très content que ce soit lui qui réussisse à choper cette médaille de bronze aujourd'hui parce qu'il la mérite, c'est un bon gars.
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Athlétisme : les meilleures chances françaises pour les championnats d'Europe
Du 15 au 21 août, 101 Français représenteront le drapeau tricolore aux Championnats d'Europe de Munich. Avec de nombreuses chances de podiums.
Euro d'athlétisme : Kevin Mayer abandonne dès la première épreuve
Le récent champion du monde de décathlon a stoppé son effort dès la série du 100 mètres, lors des championnats d'Europe qui débutaient ce lundi.
Championnats d'Europe d'athlétisme : les Français à suivre ce mercredi à Munich
Sasha Zhoya, la pépite de l'athlétisme tricolore entre en piste et Quentin Bigot, quatrième des Mondiaux va tenter de se hisser en finale.
Le Figaro
Universal Music et Warner Music, grands gagnants du Monopoly musical
Enguérand RenaultLA MUSIQUE DANS TOUS SES ÉTATS (3/5) - Après des années d’errance, le marché s’est consolidé autour de Sony Music, Warner Music et Universal Music, qui ont fait la fortune de leurs actionnaires.
En vingt ans, le secteur de la musique est passé de l’euphorie à la déprime avant de retrouver une nouvelle jeunesse. Rarement industrie culturelle a été ainsi dépendante des innovations technologiques qui l’ont obligé à se réinventer constamment.
Au milieu des années 2000, le monde de la musique ressemble à un jeu de Monopoly géant, dans lequel tous les joueurs se battent pour vendre leurs terrains. Déprimées, abonnées aux pertes abyssales, les maisons de disques changent de mains à chaque nouveau lancer de dés. Warner Music, qui abrite Led Zeppelin, Aretha Franklin ou Madonna, est vendue deux fois en moins de six ans. EMI, le label des groupes mythiques de la pop britannique, dont les Beatles, Pink Floyd, Radiohead, Blur, est dépecé. Le même sort s’abat sur BMG, le label d’ACDC, des Beach Boys, de Justin Timberlake, qui est séparé en deux.
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Même Universal Music est alors considéré comme la case prison du plateau de Monopoly. En 2003, endetté jusqu’au cou, son propriétaire, Vivendi, échoue à le vendre. Quand il parvient à céder les rentables studios Universal à NBC, on lui fait comprendre qu’il peut garder le déficitaire Universal Music.
Entre les mains d’aventuriers et de fonds
Pendant une décennie, certaines maisons de disques vivent sous la coupe d’aventuriers et de fonds d’investissement incapables de tenir la barre dans la tempête que traverse le secteur.
En 2004, Edgar Bronfman, l’héritier de la famille Seagram, après avoir revendu Universal à Vivendi, veut revenir dans le business. Celui qui se pique d’écrire des chansons pour Céline Dion se démène pour racheter Warner Music à sa maison mère, Time Warner. Il signe un chèque de 2,6 milliards de dollars et s’entoure des fonds d’investissement Thomas Lee Partners, Bain Capital et Providence. Mais des tensions apparaissent rapidement entre l’héritier et les financiers. En 2011, ces derniers obligent Edgar Bronfman à renoncer à son rêve en cédant Warner Music à un milliardaire américain, Len Blavatnik, pour 3 milliards de dollars.
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Le pire gestionnaire est Guy Hands, un financier à la tête du fonds d’investissement Terra Firma. En août 2007, il rachète le label EMI, l’une des plus importantes majors avec 15% du marché mondial, pour 5,6 milliards de dollars. Il est épaulé par la banque Citigroup, qui finance ce rachat par de la dette. Guy Hands change les managers, vire des artistes et en fait fuir d’autres, comme Radiohead. Cette courte épopée consterne le monde de la musique. Alan McGee, découvreur du groupe Oasis, assènera plus tard: «L’image d’EMI, c’était ce putain de boss de fonds de pension. On aurait pu lui présenter les nouveaux Beatles, ça n’aurait fait aucune différence: il ne les aurait même pas signés.»
Le bateau tangue et les plans de licenciements se succèdent. Guy Hands fait partir un tiers des effectifs. En défaut de paiement, EMI est repris par Citigroup, qui se déclare incompétent dans la musique et décide de revendre la maison par appartement. En 2011, Sony Music reprend le catalogue (EMI Publishing), tandis que Vivendi rachète la maison de disques (EMI Music). À cette nouvelle, Mick Jagger applaudit «le fait qu’EMI redevienne la propriété de gens qui ont la musique dans le sang».
Plus que trois majors
À l’orée des années 2010, il ne reste plus que trois majors, qui se sont partagé les dépouilles des autres. Sony a mis la main sur la musique de BMG et le catalogue d’EMI. Le groupe japonais place le divertissement, avec la musique, le cinéma et le jeu vidéo, au cœur de sa stratégie. Vivendi a fait contre mauvaise fortune bon cœur et décidé de redresser Universal Music en consolidant sa place de leader mondial avec les acquisitions du catalogue de BMG et la musique d’EMI. Enfin, Len Blavatnik a fait preuve d’une certaine vista en ajoutant la plateforme de streaming audio Deezer à Warner Music.
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Ces trois acteurs pressentent déjà que l’orage est passé. «L’industrie musicale est à un point d’inflexion où l’adoption des technologies numériques gagne de la vitesse, et Warner Music est bien positionné pour saisir l’opportunité que cela représente pour la création et la distribution de musique», explique Jorg Mohaupt, l’homme de confiance de Len Blavatnik. Jean-Bernard Lévy, alors à la tête de Vivendi, se mue en chef d’orchestre de la consolidation. «EMI Music, c’est un producteur formidable avec de très grands artistes actuels et un catalogue extraordinaire. Sur le plan stratégique, nous avons fait il y a cinq ans une acquisition structurante dans l’édition musicale avec le rachat de BMG et nous disposons d’une taille satisfaisante. Dans la production musicale, Universal se renforce grâce au rachat d’EMI Music, qui est très complémentaire», explique-t-il au Figaro en 2011.
Tripler la mise
Quand Vincent Bolloré s’empare de Vivendi en 2015, Universal Music est, certes, le leader mondial de la musique, avec 25% de part de marché, mais il n’est valorisé que 7 milliards de dollars. Le retournement spectaculaire du marché de la musique grâce aux plateformes de streaming audio fait ensuite rapidement la fortune de ceux qui ont misé sur ce secteur quand il était en perdition.
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En juin 2020, Access Industries, le groupe de Len Blavatnik, introduit Warner Music à la Bourse de New York, valorisant l’ensemble à 15 milliards de dollars. Il en conserve 72% et triple sa mise de départ. Dans la foulée, Vivendi cède 20% d’Universal Music Group à Tencent, puis introduit le reste à la Bourse d’Amsterdam en septembre 2021 sur la base d’une capitalisation de 30 milliards. Une valorisation quatre fois supérieure à celle estimée cinq ans auparavant. Deux jolis coups financiers. Mais il faut dire que les deux groupes avaient dans leur jeu les cartes «Avenue des Champs-Élysées» et «Rue de la Paix»!
En 2006, Spotify a surgi et ressuscité un marché de la musique moribond
LA MUSIQUE DANS TOUS SES ÉTATS (2/5) - Ce qu’un ingénieur de la Silicon Valley a défait, un autre de Stockholm l’a rebâti. Spotify a fait du streaming musical le nouvel eldorado de la musique.
Attaque contre Salman Rushdie : les ventes de son livre Les Versets sataniques s'envolent
Ce samedi après-midi, trois éditions de l'ouvrage étaient en tête du baromètre des ventes de livres d'Amazon.
Panneaux antivax à Toulouse : peut-on afficher n'importe quel message dans la rue ?
DÉCRYPTAGE - Depuis quelques jours, ces affiches publicitaires suscitent la colère des professionnels de santé. Ils se demandent comment ils ont pu être autorisés et pourquoi ils n'ont pas encore été retirés.
Le Figaro
Voyage à Nantes, nouveau «Far Ouest»!
Philippe Viguié-DesplacesLA SOLITAIRE DU FIGARO (1/4) - La 53e Solitaire du Figaro est amarrée sur les rives de la Loire avant de rejoindre l'océan, dimanche. La ville, prisée des Parisiens qui viennent s'y installer malgré quelques paradoxes, continue de séduire.
Envoyé spécial à Nantes
Stendhal ne reconnaîtrait pas Nantes sur laquelle il écrivait dans Mémoires d'un touriste, « Le bonheur de Nantes, c'est que la mode a bien voulu y adopter de belles maisons en pierre à trois étages, à peu près égaux ; rien n'est plus joli… » . C'est que depuis 1837, date à laquelle il séjourne ici, la cité d'Anne de Bretagne s'est épaissie au point de paraître parfois obèse, cernée par un urbanisme délirant et brouillon.
Reflet d'un succès que Nantes l'attractive paie au prix fort. À commencer peut-être par un renoncement à son identité, au profit d'un embrouillamini culturel venu d'ailleurs. Une programmation festive qui enflamme la ville et fait la part belle à des acteurs de renom, sans forcément un grand rapport avec l'ADN locale. « Ça pourrait avoir lieu n'importe où et c'est pareil pour l'urbanisme : on a misé sur de grands noms de l'architecture, dont les réalisations nantaises auraient pu se faire partout ailleurs qu'à Nantes », tempête l'aquarelliste Éric Cabanas, qui vient de publier un ouvrage d'illustration sur l'évolution de la ville.
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L'éléphant d'acier et de bois, qu'une lente mécanique fait avancer depuis 2007, trouve grâce à ses yeux « pour la part de rêve qu'il donne aux enfants », précise encore cet amoureux de Nantes. Fer de lance du nouveau quartier de l'île de Nantes, le pachyderme, devenu depuis, aussi célèbre sur les bords de Loire que la tour Eiffel à Paris, conserve ses adeptes, en conquiert de nouveaux et imprime dans la mémoire du touriste d'aujourd'hui, l'image d'une ville où tout peut arriver, le meilleur comme le pire.
Théâtre de nombreuses manifestations ces dernières années et d'une longue lutte contre l'ex-nouvel aéroport, Nantes s'est taillé une jolie réputation de rebelle. À arpenter son centre-ville, on y trouve au contraire un petit air provincial charmant. Au fond d'impasses, comme le passage Louis Levesque, de petites maisons de maître aux jardinets ombragés et bourgeois, surgissent de toute part. Un peu comme un secret bien gardé, sur lequel veillent de très discrets autochtones, indifférents aux nombreuses grues qui barrent le ciel.
Un dynamisme hors du commun
Le centre historique, de la cathédrale à la place Graslin, conserve sa superbe et son opulent shopping. C'est que l'apport de nouveaux habitants, plus de 14 .000 par an (entre 2013 et 2019), insuffle un dynamisme hors du commun à la 6e ville de France. En témoigne l'ouverture depuis cet été d'un lieu atypique dans l'ancienne maison d'arrêt de la ville. On y trouve, outre une salle de spectacle, deux restaurants et bars dans un environnement végétalisé très tendance. « La ville est prête, tous les voyants sont au vert, c'est énorme ce qui se passe ici », plaide avec enthousiasme son concepteur, l'entrepreneur Jérôme Guilbert, qui vient d'ouvrir dans ce qui fut une chapelle un hébergement de luxe original.
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S'y ajoute depuis le mois de mai, à une vingtaine de minutes du centre, l'hôtel de L'abbaye de Villeneuve, le dernier né des quatre étoiles, qui fait cohabiter une piscine hollywoodienne et un ersatz de monument cistercien. En ville, de nouvelles tables voient le jour à un rythme soutenu. Dominé par les icônes de son histoire - la cathédrale et le château des ducs de Bretagne - le centre, que d'aucuns disent gagner la nuit tombée par l'insécurité, ne concentre pas les seuls attraits de Nantes. Il faut encore musarder dans la métropole. Là où la nature reprend ses droits et où de surprenantes et d'inattendues curiosités attendent le visiteur.
La Florence du pays nantais
À commencer par un vignoble de muscadet, 8000 hectares, qu'exploitent plus de 450 viticulteurs. Depuis 2015, une boucle de 120 kilomètres, en 11 étapes (suivre les panneaux Le Voyage dans le vignoble), permet de découvrir cette AOC au mono cépage, le melon de Bourgogne, si ancien que Rabelais en parle dans son Cinquième Livre. Un territoire préservé, traversé par la Sèvre et le Maine, dont on perçoit toutes les beautés depuis la passerelle d'acier en équilibre au-dessus d'un vide sidéral. Cet aménagement de l'architecte Emmanuel Ritz, inauguré en 2020, dans le petit village de Château-Thébaud, offre un point de vue unique sur les falaises d'en face. Par un chemin bucolique, on atteint le domaine de Jérémie Huchet qui vient d'inaugurer une guinguette, dite La Huchette : de grandes tables d'hôtes posées au beau milieu des vignes. Ouverte du vendredi au dimanche, l'adresse fait la part belle aux grillades arrosées de crus communaux dont le vigneron s'est fait la spécialité (réservation obligatoire, Tél. : 07. 50 .02 .11 .44).
À quelques encablures de là, passage obligé par le village de Clisson. Dominée par son incroyable forteresse circulaire ruinée et ses campaniles, cette petite Florence du pays nantais recèle un trésor du patrimoine, la Garenne Lemot, une folie italienne, œuvre du sculpteur François-Frédéric Lemot, au début du XIXe siècle. Le parc planté de cyprès, de cèdres et de pins parasols s'étire en de séduisantes perspectives qu'animent des sculptures à l'antique. Une villa néopalladienne domine le vallon et fait face dans une verdure luxuriante à un petit temple d'opérette. Propriété du département de Loire-Atlantique, la Garenne Lemot accueille une riche programmation culturelle.
Les charmes de la butte
Retour en centre-ville dans le quartier haut perché de Chantenay, jadis un village ouvrier, dont on s'arrache désormais à prix d'or le moindre logement. La vue sur Nantes, depuis le Belvédère de l'Hermitage, œuvre de Tadashi Kawamata, est saisissante. À gauche, dans une enfilade digne d'un tableau d'Horace Vernet, apparaît le port de Nantes. Et dominant une mer de toiture, la cathédrale ! Une fois redescendu de la butte Sainte-Anne par le Jardin extraordinaire, le 101e parc de la ville créé en 2019 au pied d'une grande cascade, on gagne le proche quartier des docks, en plein devenir.
Dans une ancienne savonnerie-huilerie, a pris place une brasserie branchée LAB (Little Atlantic Brewery). Entre des entrepôts désœuvrés, quelques boutiques et cafés faits de bric et de broc occupent ces bords de Loire. D'un embarcadère part le Navibus qui emporte, cheveux au vent, visiteurs et résidents, sur l'île de Nantes. Ce quartier qui n'en finit pas de muter, résume à lui seul l'un des paradoxes de cette ville, recherchée pour un environnement qui se trouve ainsi menacé.
Au départ de la Solitaire
Les 34 Figaro Beneteau 3 doivent s'élancer dimanche 21 août dans la baie de Saint-Michel-Chef-Chef, à une cinquantaine de kilomètres de Nantes, autour de 15 heures. Le village de La Solitaire est implanté, lui, esplanade des Riveurs, à Nantes jusqu'à samedi, d'où ils remonteront l'estuaire jusqu'à l'Atlantique. Une vingtaine de stands et des animations sont proposés par le département de Loire-Atlantique et Nantes Métropole.
On y trouve par exemple un atelier de sérigraphie, un simulateur de pêche, un mur d'escalade (clin d'œil au skipper obligé parfois d'escalader le mât de leur bateau), ou une initiation à l'aviron. La Maison des hommes et des techniques y évoque la mémoire des anciens chantiers navals, tandis que le département sensibilise le public à la préservation des écosystèmes. Enfin, une scène couverte propose des concerts et du théâtre, notamment à destination des enfants. Toutes les infos sur le site de la Solitaire.
Carnet de route
Nantes est très bien desservie. Depuis Paris, le TGV met la ville à 2 h 20 de la gare Montparnasse. Par autoroute, prendre l'A11.
Le City Lodges Collection est un nouvel hébergement et un nouveau concept pour Nantes. Dans une ancienne chapelle du centre-ville, on y trouve trois appartements de luxe, l'un d'une chambre (65m2), le deuxième de deux (80 m2) et le troisième de trois (190 m2). Service hôtelier, conciergerie, cuisine intégrée et équipements au top (Netflix, Amazon prime offert), rendent le lieu très attractif et particulièrement adapté aux familles. Déco luxe chic. Architecture atypique. Tarif de 378 € à 1 500 €, petit déjeuner inclus. Tél. : 07.57.08.62.84.
À la périphérie de Nantes, viser l'Abbaye de Villeneuve, ouverte au printemps sur le site d'une ancienne abbaye reconstruite dans les années 1970 avec des éléments anciens qui lui donnent une fière allure. Les 18 chambres, vastes, de ce quatre-étoiles sont très réussies, déco sobre et chic. Grande piscine ronde au centre, bar, fumoir et deux tables, dont une gastronomique L'Épicurien, emmenées par un jeune chef, Aymeric Depogny, formé notamment chez Bernard Loiseau. Tarif de 150 € à 190 € (hors suite). Petit déjeuner à l'assiette : 15 €. Tél. : 02 .55. 59. 05 .91.
Le Café des expos est une brasserie familiale attachée à Mathieu Pérou, le chef étoilé du Manoir de la Régate, qui vient d'ouvrir cette nouvelle adresse. Cuisine marine toute en finesse. Autour de 40 €. Tél. : 02.55.54.14.91.
Table plus décontractée, Maison Arlot Cheng est une boulangerie réputée qui propose une cuisine inspirée. Bouillabaisse très créative. Autour de 15 € le plat. Tél. : 07 .67.38 .56 .89.
Sur le site officiel du tourisme de Nantes métropole.
Le torchon brûle à l'office de tourisme de Courchevel
RÉCIT - Le déclassement par la municipalité de l'immeuble abritant Courchevel Tourisme, pour y installer un bijoutier, a mis le feu aux poudres. L'opposition envisage même de demander la démission de l'adjoint au maire, Claude Pinturault.
Moins chères, plus secrètes : les îles Cook vont-elles remplacer Tahiti dans le cœur des touristes ?
À la faveur de la reprise du trafic aérien sur son sol, cet archipel veut devenir une destination de premier plan pour les touristes friands de plages et de paysages paradisiaques.
C'est un fait, les trains français sont de plus en plus en retard: mais pourquoi?
ANALYSE - Réseau vieillissant, nombre de voyageurs en hausse, manque de personnel… Bien des facteurs peuvent expliquer ce phénomène. Et la SNCF n'est pas toujours en cause.
Le Figaro
La mue des lycées professionnels, l’autre chantier à risque
Marc LandréDÉCRYPTAGE - Le président de la République compte réformer le cursus des lycées professionnels avec l’objectif d’en faire enfin «une voie d’excellence».
Après la réforme de l’apprentissage, Emmanuel Macron s’est engagé à conduire celle des lycées professionnels au cours de son mandat, en appliquant la même méthode que pour l’alternance et avec l’objectif d’en faire enfin «une voie d’excellence». Le président compte bien, comme pour l’alternance, y mettre les moyens, notamment en augmentant et en rémunérant les périodes de stages (de 200 à 500 euros par mois) que les 650.000 lycéens professionnels, dont 250.000 en terminale, doivent réaliser au cours de leur cursus.
Le chef de l’État a également promis de parvenir à une meilleure adéquation entre les certifications proposées (commercial, administratif, électricité…) et les besoins des entreprises. Pour atteindre ses objectifs, il a même nommé une ministre déléguée, Carole Grandjean, rattachée aux ministères de l’Éducation et du Travail (une première).
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Mais les écueils sont nombreux, à commencer par l’opposition de la plupart des syndicats des 65.000 enseignants des lycées professionnels, pour qui une «ligne rouge» a été franchie avec cette cotutelle ministérielle. Pour beaucoup de jeunes, l’enseignement professionnel - plus encore que l’apprentissage jadis - est vécu comme une «punition sociale» qui reproduit les inégalités existantes. Selon une étude réalisée par Sciences Po, un élève issu de milieu défavorisé a ainsi 93 % de probabilité d’être orienté vers un lycée professionnel et plus de la moitié des lycéens de cette filière viennent de quartiers défavorisés.
Problème d’image
Et quand bien même décident-ils de poursuivre leurs études après le bac (60 % le font aujourd’hui), le défaut d’orientation les conduit souvent à la fac où leur taux d’échec en première année dépasse alors les 90 %. Quant aux débouchés à l’issue d’un cursus (du CAP au BTS) en lycée professionnel, ils sont plus faibles que pour leurs homologues apprentis, aux alentours de 45 % si l’on en juge par leur situation en emploi sept mois après leur sortie du système scolaire.
Les lycées professionnels, auxquels se sont attaqués sans succès tous les prédécesseurs d’Emmanuel Macron (lui-même a commencé à s’y atteler en 2018), demeurent aujourd’hui une filière de l’échec. La transformation de leur image, éminemment culturelle, prendra du temps et nécessitera beaucoup d’investissements publics, comme cela a été le cas pour l’apprentissage qui, au-delà de l’indéniable réussite statistique, est encore loin du compte.
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Les administrations des ministères du Travail et de l’Éducation vont notamment devoir apprendre à travailler de concert et non plus en concurrence, ce qui est loin d’être gagné (le passé regorge d’exemples d’absence de collaboration). Les réticences des deux côtés à céder un peu de prérogatives à l’autre, mais aussi aux représentants des entreprises, souvent considérés comme les ennemis de la cause, sont en effet toujours très nombreuses.
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La situation énergétique de la Suisse est «grave», prévient la ministre de l'Énergie
Le pays est en négociations avec l'Allemagne et l'Italie pour garantir son approvisionnement en gaz l'hiver prochain.
Incendies: le gouvernement annonce des aides fiscales pour les ménages et les entreprises sinistrés
Les particuliers pourront notamment bénéficier d'un délai exceptionnel de prélèvement de l'impôt sur le revenu, ainsi que d'une suspension des impôts locaux, déclare Gabriel Attal.
Sécheresse: le Rhin à sec sape l’économie allemande
DÉCRYPTAGE - Le fleuve est une artère vitale pour l’industrie du pays. La baisse du niveau des eaux limite le chargement, et la navigation pourrait être interrompue.
Le Figaro
Départ à la retraite: quatre astuces pour partir plus tôt sans y perdre
NOS CONSEILS - Un départ anticipé est la plupart du temps synonyme de décote sur votre pension. Mais il existe des astuces pour s’arrêter tôt sans y laisser de plumes.
«Départ à la retraite: quatre astuces pour partir plus tôt sans y perdre» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
Pour huit Français sur dix, profiter le plus longtemps possible de sa retraite est la principale motivation de départ, selon une enquête de décembre 2021 publiée par la Drees*. Voici quelques pistes à explorer pour partir le plus tôt possible sans y perdre au change.
1. Partir avant l’âge légal avec la retraite anticipée pour carrière longue
La première chose à faire est de vérifier si vous remplissez les conditions pour partir en retraite, dès 60 ans, dans le cadre du dispositif de retraite anticipée pour carrière longue. Pour en profiter, il n’est pas nécessaire d’être effectivement entré jeune dans la vie active mais seulement d’avoir validé 5 trimestres avant la fin de l’année civile de vos 20 ans. Quatre trimestres peuvent même suffire si vous êtes né en octobre, novembre ou décembre. Peu importe la nature de ces trimestres: il peut s’agir de trimestres obtenus en contrepartie de votre service militaire ou de petits boulots d’étudiant, voire de stages accomplis dans le cadre de vos études, dès lors que vous avez reçu un salaire et pas une indemnité exonérée de cotisations sociales.
Vous devez, en outre, justifier de la durée d’assurance requise pour le taux plein: 168 trimestres si vous êtes né en 1962 ou 1963 ; 169 trimestres si vous êtes né en 1964, 1965 ou 1966… Seuls les trimestres cotisés sont, en principe, retenus dans ce décompte, sachant que certains trimestres non cotisés sont pris en compte dans les limites suivantes: 4 trimestres de service militaire, 4 trimestres de maladie ou d’accident du travail, 2 trimestres d’invalidité ; 4 trimestres de chômage et la totalité des trimestres de maternité(à ne pas confondre avec les majorations de durée d’assurance pour enfant).
2. Lever le pied dès 60 ans avec la retraite progressive
Encore largement méconnue - 32 % seulement des nouveaux retraités interrogés dans le cadre de l’enquête effectuée par la Drees connaissaient ce dispositif -, la retraite progressive permet de travailler à temps partiel (entre 40 et 80 % d’un temps plein) et de percevoir une partie de ses pensions de retraite. La quotité versée est inverse à la quotité travaillée. Par exemple, en passant à 60 %, vous allez percevoir 40 % de vos pensions de retraite, qui viendront s’ajouter à votre salaire à temps partiel. Les conditions d’accès à ce dispositif sont peu contraignantes: il suffit d’avoir 60 ans et au moins 150 trimestres validés, trimestres assimilés au titre du chômage, de la maladie et majorations de durée d’assurance compris (pour enfants, pour congé parental…). Principal intérêt de ce dispositif: il vous permet d’améliorer le montant de votre retraite. Lorsque vous arrêterez définitivement de travailler, on recalculera son montant pour tenir compte des droits supplémentaires acquis pendant cette période à temps partiel.
Lorsque ce dispositif est mis en place par voie d’accord collectif, il est généralement prévu que vous continuerez à cotiser pour votre retraite sur la base d’un temps plein et que vous pourrez percevoir tout ou partie de votre indemnité de départ en retraite, également calculée sur la base d’un temps plein, de manière anticipée de façon à compenser une partie du manque à gagner. Si rien de tel n’est prévu dans votre entreprise, il faudra obtenir l’accord de votre employeur pour réduire votre temps de travail - à moins que vous ne soyez déjà à temps partiel - mais aussi négocier tous ces aspects financiers si vous ne voulez pas que cette période ait un impact trop lourd sur le montant de votre retraite.
Depuis le 1er janvier, les cadres en forfait jours ainsi que les mandataires sociaux relevant du régime des salariés peuvent, en principe, bénéficier de ce dispositif. «Sauf que les textes réglementaires permettant l’entrée en vigueur de cette mesure n’ont toujours pas été publiés et que certains assurés ont eu la mauvaise surprise de voir leurs dossiers refusés», témoigne Nicolas Strady, directeur des opérations retraite du cabinet de conseil Ma réforme des retraites. Pourtant, ce n’est pas la consigne qui avait été donnée aux caisses de retraite, la Cnav nous ayant même précisé «qu’il leur avait été demandé de conserver les dossiers, dans l’attente de la publication du décret d’application, afin de garantir aux assurés une date d’effet à compter du 1er janvier 2022».
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3. Racheter des trimestres de cotisation
Si vous êtes entré tardivement sur le marché du travail, il est probable que vous n’aurez pas la durée d’assurance requise pour bénéficier de vos pensions de retraite à taux plein dès 62 ans. La solution? Racheter vos trimestres manquants pour compléter artificiellement votre durée d’assurance. Par exemple, si vous aviez calculé que vous deviez travailler jusqu’à 64 ans pour bénéficier du taux plein, racheter 8 trimestres peut vous permettre de partir dès 62 ans avec à peu près la même retraite que celle que vous auriez perçue en travaillant jusqu’à la date prévue.
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Encore faut-il que vous ayez des trimestres à racheter, c’est-à-dire des périodes pendant lesquelles vous n’avez pas ou pas assez cotisé pour votre retraite: années d’études supérieures, années civiles incomplètes, années d’expatriation. Reste un obstacle de taille: le coût du rachat, même s’il est entièrement déductible de vos revenus imposables. Il faut compter entre 3329 € et 4439 € pour racheter un trimestre à 61 ans avec l’option la moins coûteuse qui permet de supprimer la décote.
4. Négocier une rupture conventionnelle pour partir avant l’âge de la retraite
Si vous n’avez pas de trimestres à racheter ou pas d’argent à consacrer à cette opération, une solution plus radicale consiste à négocier une rupture conventionnelle avec votre employeur. «Si l’idée est de partir le plus tôt possible, vous pouvez l’envisager dès 59 ans. Mais même si vous avez 62 ans ou plus, vous pouvez négocier une rupture conventionnelle dès lors que vous n’avez pas la durée d’assurance requise pour bénéficier d’une retraite à taux plein», explique Dominique Prévert, du cabinet Optimaretraite. À partir de 55 ans, les seniors ont, en principe, le droit à trois années d’allocation-chômage. Mais cette durée d’indemnisation peut être prolongée pour les chômeurs d’au moins 62 ans jusqu’à ce qu’ils obtiennent une retraite à taux plein, et au plus tard jusqu’à 67 ans. Conséquence: si vous négociez une rupture à partir de 59 ans, vous pourrez être indemnisé par Pôle emploi pendant une période qui peut atteindre 8 ans (de 59 ans à 67 ans), pendant laquelle vous allez continuer à accumuler des droits et à l’issue de laquelle vous êtes assuré d’obtenir votre retraite à taux plein.
Ce dispositif est une véritable aubaine, surtout pour les cadres: il leur permet de percevoir des indemnités chômage non seulement bien souvent supérieures au montant de leur retraite, mais surtout de continuer à acquérir des points Agirc-Arrco calculés sur la base de leur dernier salaire et non sur le montant de leur allocation-chômage. Pour bénéficier de ce maintien de droit, il faut avoir au moins 62 ans et être indemnisé depuis au moins un an, être affilié depuis 12 ans à l’assurance chômage, dont une année continue ou deux années discontinues dans les cinq dernières années, et avoir validé au moins 100 trimestres pour sa retraite.
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Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».
Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.
L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »
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Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.
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[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
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Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Valeurs Actuelles
Une fin de règne sans fin
Известия (RUS)
The Telegraph предрекла потерю Западом интереса к Киеву через три месяца
Страны Запада через три месяца могут потерять интерес к поддержке Киева из-за собственных внутриэкономических проблем. Соответствующее мнение 17 августа высказал колумнист Ричард Кемп в газете The Telegraph.
Нескромная помощь: за пять месяцев ЕС выделил Украине более €8,9 млрд
Кто из стран объединения тратит на поддержку Киева больше всего и на что идут эти деньги
По его словам, сейчас западные страны сосредоточены на решении проблем, вызванных сокращением потребления газа и ростом цен, больше, чем на решении проблем с оружием для Вооруженных силу Украины (ВСУ).
Журналист отметил, что европейские страны вынуждены пересмотреть свою приверженность и к жестким антироссийским санкциям, которые, как оказалось, не принесли ожидаемого ЕС результата.
Как посчитал колумнист, если зимой в европейских средствах массовой информации предстанет «морозный пейзаж без особых боев», то внимание журналистов переключится на внутриполитические и внутриэкономические проблемы западных стран.
Ранее, 15 августа, Spectator опубликовал статью, в которой чешский писатель Йозеф Буска заявил, что к власти в западных странах могут прийти пророссийские политики в случае изменения общественного мнения о ситуации на Украине. Он добавил, что с наступлением холодов жители Европы почувствуют отчаяние на фоне высоких цен на энергоресурсы.
До этого, 8 августа, профессор американского Университета Хьюстон-Даунтаун Адам Эллвангер указал на то, что поддержка Украины стала для американцев лишь модным трендом, интерес к этой проблеме в скором времени пропадет.
Еще в июне депутат канадского парламента от Либеральной партии Иван Бейкер заявил, что в западных странах накапливается «усталость» от Украины, что выражается в призывах к Киеву уступить часть территорий.
С 2014 года украинские власти проводят военную операцию против жителей Донбасса, которые отказались признавать итоги государственного переворота на Украине. 24 февраля 2022 года президент РФ Владимир Путин объявил о начале специальной операции для защиты мирного населения Донецкой и Луганской народных республик. Ряд стран, несогласных с ее проведением, начали вводить новые антироссийские санкции.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
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Известия (RUS)
Основатель Pink Floyd допустил тайное убийство Ассанжа в США
Правительство США может убить основателя Wikileaks Джулиана Ассанжа. Об этом заявил 17 августа основатель рок-группы Pink Floyd Роджер Уотерс на митинге в Вашингтоне против экстрадиции Ассанжа.
А судьям что: Джулиан Ассанж может быть экстрадирован в США
Что и кто ждет журналиста в Америке
«Джулиан всё еще в тюрьме Белмарш, он по дороге на экстрадицию в США, где правительство США может его тайно убить», — отметил Уотерс.
По его словам, дело Ассанжа основано на политических соображениях. Сейчас необходимо направить это дело в Европейский суд по правам человека (ЕСПЧ), добавил музыкант.
Уотерс также обратился к генеральному прокурору, министру юстиции США Меррику Гарленду с просьбой «поступить правильно и освободить Ассанжа».
Ранее, 17 июня, глава британского МВД приняла решение выдать США Джулиана Ассанжа, там ему грозит 175 лет тюрьмы.
Адвокат Мария Ярмуш заявила в разговоре с «Известиями», что решение МВД Великобритании об экстрадиции основателя WikiLeaks в США может привести к изменению приговора до смертной казни. Она пояснила, что приговор может быть ужесточен и перейти в смертную казнь, если суд выяснит, что секретные сведения, полученные и распространенные Ассанжем, попали к злоумышленникам, и это привело к смерти хотя бы одного из спецагентов.
Главный редактор RT Маргарита Симоньян, комментируя новость о решении экстрадировать основателя WikiLeaks, выразила уверенность, что Ассанжа убьют.
В настоящее время 50-летний австралиец находится под стражей в Великобритании. Вашингтон предъявил ему обвинения по 18 пунктам, в том числе в нарушении закона о шпионаже и раскрытии секретной информации.
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En finir avec les rodéos urbains, vraiment ?
Известия (RUS)
Певица Монеточка впервые стала мамой
Российская певица Лиза Монеточка (настоящее имя Елизавета Гырдымова) впервые стала мамой. Об этом в среду, 17 августа, сообщает Super.ru.
Ей 20 лет: молодость Монеточки и мудрость Эрика Клэптона
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Отмечается, что она родила дочь.
Ранее в среду Монеточка сообщила своим подписчикам, что поехала в роддом.
«Мы поехали в роддом! Счастливо оставаться, лузеры!» — шутливо написала она в своем Telegram-канале.
Позднее певица поблагодарила подписчиков за поддержку.
В январе сообщалось, что Монеточка продаст свою новую квартиру в Москве из-за раскрытия ее адреса в средствах массовой информации.
Исполнительница напомнила, что не раз в социальных сетях рассказывала о ремонте и показывала внутреннее убранство жилища, но скрывала точное местоположение, потому как не хотела, чтобы в ее дом приходили преследователи.
Монеточка отметила, что именно из-за таких публикаций звезды становятся закрытыми и прячут свои семьи.
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Известия (RUS)
Более 20 детей отравились в лагере «Юнга» во Владивостоке
Дети, отдыхавшие в лагере «Юнга» во Владивостоке, госпитализированы с симптомами пищевого отравления. Об этом в четверг, 18 августа, сообщила прокуратура Приморья в своем Telegram-канале.
По данным ведомства, накануне во владивостокскую клиническую больницу №2 были госпитализированы 24 ребенка. Всего в лагере отдыхал 261 несовершеннолетний.
Специалисты Роспотребнадзора проводят проверку. Отобраны пробы воды, продуктов и смывы с объектов внешней среды, а также обработаны помещения пищеблока.
Прокуратура в ходе проверки даст оценку исполнению требований законодательства в сфере обеспечения безопасности и защиты прав несовершеннолетних при организации отдыха детей, в том числе соблюдению санитарно-эпидемиологических требований.
По факту случившегося организована доследственная проверка, ход которой контролирует надзорное ведомство.
Ранее, 16 августа, число детей, отравившихся в нижегородском лагере «Восток», увеличилось до 30. Предположительной причиной недомогания могла стать энтеровирусная инфекция, распространению которой способствовали выявленные в лагере нарушения санитарного законодательства.
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[Edito] Surprise, la PMA concerne surtout des célibataires
Tandis que la majorité reprend ce soir l'examen de la loi sur la PMA, la présidente de La Manif Pour Tous Ludovine de la Rochère dénonce le cynisme et les contradictions du président de la République.
Le gouvernement décrit le projet de loi bioéthique comme l'une de ses “priorités”, mais pour Ludovine de La Rochère, la présidente de la Manif pour tous, le fond de l'affaire n'est qu'un pur calcul politicien qui occulte les vraies urgences identifiées par Édouard Philippe.
Sur des sujets aussi fondamentaux, il est indispensable de prendre le temps nécessaire pour évaluer les risques, mesurer les conséquences, étudier ce qui s’est passé dans les pays qui ont légiféré, souligne Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif Pour Tous.
Réaction. La présidente de La Manif Pour Tous réagit à la décision de la Cour de cassation d'autoriser l'adoption d'enfants conçus par PMA à l'étranger. Pour Ludovine de La Rochère, cette décision, au-delà de son caractère destructurant pour l'enfant et pour la famille, est une incitation à la fraude et au contournement de la loi.
Tribune. Une étude australienne récente, menée auprès d’enfants élevés par des couples homosexuels, conclut que ces enfants, nés pour la plupart de PMA ou de GPA, vont mieux que les enfants en général.
Tribune. J’appelle le Président de la République, le gouvernement, les parlementaires et tous les responsables politiques à respecter la femme et l’enfant en faisant cesser la pratique de la gestation pour autrui (GPA), esclavage moderne de la femme, conduisant à la marchandisation de l’enfant, conçu et transféré sur contrat.
Известия (RUS)
Синоптики рассказали о погоде в Москве 18 августа
Облачная погода с прояснениями, преимущественно без осадков ожидается в столице в четверг, 18 августа. Об этом сообщается на сайте Гидрометцентра.
Согласно прогнозу синоптиков, днем в Москве воздух прогреется до +29…+31 градусов, ночью столбики термометров опустятся до +16...+18 градусов.
Ветер будет иметь восточное направление, скорость 6–11 м/с, местами порывы до 15 м/c.
Атмосферное давление составит 751–753 мм ртутного столба.
17 августа ведущий сотрудник центра погоды «Фобос» Елена Волосюк заявила, что установившаяся в Москве жара сдаст свои позиции к концу недели. В столичном регионе температура снизится до +25 градусов.
Тогда же, по словам специалиста, в столичный регион придут и краткосрочные дожди. При этом сейчас температурный режим в Москве на пять–шесть градусов превышает средние многолетние значения.
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Известия (RUS)
Эксперт объяснил пропажу старых фильмов из российских онлайн-кинотеатров
Исчезновение фильмов с любого онлайн-сервиса — это нормально, в мире нет ни одной платформы, которая бы поставила себе задачу хранить у себя все фильмы, поскольку это дорого и в некоторой степени бессмысленно. Об этом заявил обозреватель «Известий» Сергей Сычев.
Игра приквела: главные онлайн-премьеры августа
Новая-старая битва за Железный трон, притчевая педагогическая поэма и трагикомическая подготовка к спасению заложников в школе
Так он прокомментировал информацию из СМИ о том, что старые фильмы и сериалы начали пропадать из российских онлайн-кинотеатров. При этом ранее сервисы заявляли, что санкции зарубежных студий касаются только новинок.
«В западной киножурналистике даже есть такая популярная рубрика: фильмы, которые со следующего месяца исчезнут из подписки, например, Netflix. Что называется, «успейте посмотреть, пока еще есть время», хотя речь идет, как правило, о классических хитах, которым бы лежать на сервисе и лежать», — отметил эксперт.
По его словам, то же самое происходит в РФ. Российские сервисы накопили довольно много контента, он далеко не всегда востребован настолько, чтобы оправдывать цену за лицензию, так что от чего-то вполне можно отказаться.
«А если это известный фильм или франшиза, то выгоднее заключить сделку с сервисом-конкурентом, чтобы пользователь получил к нему доступ, а лицензию для этого покупать или продлевать не пришлось. То есть, например, «Кинопоиск» даже не стал бы пытаться купить права на сериал «Дом дракона», самое ожидаемое шоу сезона, но его пользователи всё равно посмотрят его через «партнерку» с «Амедиатекой», как они только что посмотрели новый «Мир Дикого Запада», — рассказал Сычев.
В то же время он отметил, что конкуренцию никто не отменял, и для чего-то придется подписаться на сервис, где лицензия есть.
«Если хочется «Гарри Поттера», «Мстители» или «Короля Льва» — они на «Кинопоиске» доступны. И ворнеровский «Бэтмен против Супермена: На заре справедливости» тоже там лежит. Если «Властелин колец» — он есть на IVI. На самом деле, контента, который официально не представлен в России, не так много, это оригинальная продукция Apple и Netflix, сериалы Disney плюс минус и, в общем, всё. Остальное либо есть, либо так или иначе будет появляться, потому что бизнесу часто легче договориться, чем политикам. А пользователи, которые хотят иметь доступ к контенту, который всё же недоступен, имеют право пользоваться VPN и покупать подписки, которые дадут возможность это сделать, «Известия» об этом уже писали», — добавил обозреватель.
О том, что старые киноленты начали пропадать из российских онлайн-кинотеатров, стало известно 18 августа. Так, сериал «Друзья», фильмы «1+1», «Интерстеллар», «Властелин колец» и «Маска» и другие кинокартины оказались недоступны в «Кинопоиске». В компании объяснили это тем, что продление договоров с партнерами стало занимать больше времени.
В Wink же сообщили, что со стороны правообладателей практически не было инициатив по досрочному прекращению действия контрактов с российскими сервисами. При этом сервис не исключает, что после истечения сроков действия контракты в некоторых случаях не будут продлеваться на новые сроки.
В марте компания Netflix удалила свое приложение из магазинов приложений Google Play и App Store на территории России. Теперь при вводе названия сервиса он не отображается в поисковой строке на обеих платформах.
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Programme de stabilité ou l’éternel grand bluff
Известия (RUS)
Сын замглавы правительства ЕАО погиб во время спецоперации
Сын заместителя главы правительства Еврейской автономной области (ЕАО) Марии Костюк погиб в ходе спецоперации России по защите Донбасса. Соболезнования ей выразил 18 августа первый замглавы международного комитета Совета федерации Владимир Джабаров.
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«Приношу свои самые глубокие соболезнования Марии Костюк в связи с гибелью сына Андрея. Молодой офицер, командир роты 74-й отдельной гвардейской мотострелковой Звенигородско-Берлинской орденоносной бригады, пал смертью храбрых, до конца исполнив свой воинский долг в рамках специальной военной операции», — указал политик в своем Telegram-канале.
Джабаров отметил, что Андрей, как настоящий русский офицер, был со своими солдатами в трудную минуту и был на передовой.
Сама Мария Костюк сообщила в соцсетях, что прощание с ее сыном пройдет 19 августа в Биробиджане в Благовещенском Кафедральном Соборе. Чиновник указала, что отдать свою жизнь ради будущего было осознанным решением ее сына.
«Это — смысл жизни, который и определил выбор профессии — быть военным, быть защитником. Он бы никогда не смог поступить иначе», — написала Костюк.
Новость дополняется.
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Programme de stabilité ou l’éternel grand bluff
Известия (RUS)
ФСБ показала кадры задержания членов ячейки «Катиба Таухид валь-Джихад»
Федеральная служба безопасности (ФСБ) РФ опубликовала 18 августа кадры задержания членов террористической организации «Катиба Таухид валь-Джихад» (запрещена в РФ).
Всего задержали восемь членов этой ячейки в разных городах России — в Красноярске, Москве и Новосибирске.
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При задержании у них были изъяты средства связи, электронные носители информации и банковские карты.
Известно, что задержанные осуществляли финансирование террористической структуры, действующей в Сирии, а также призывали к совершению преступлений террористического характера на территории страны. В отношении членов терорганизации возбуждены уголовные дела.
14 июля в ФСБ РФ сообщили, что в пяти регионах России были задержаны пособники запрещенной в РФ международной террористической организации «Хайят Тахрир аш-Шам», собиравшие деньги для ячейки под видом благотворительности. Задержания прошли в Кабардино-Балкарской Республике, Астраханской, Волгоградской, Самарской и Московской областях.
Известно, что по указанию террористической организации задержанные создали сеть по сбору, аккумулированию и переводу денежных средств на счета и банковские карты, зарегистрированные на третьих лиц. В отношении задержанных были возбуждены уголовные дела.
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Valek, Toussaint, Lannes, Cordier, Tabibian… Ces nouveaux influenceurs de « droite »
Valek, l’art corrosif de la métapolitique
Un montage aux petits oignons, une réalisation léchée, un humour grinçant, des punchlines corrosives. Les vidéos de Valek suintent l’irrévérence et l’ivresse du bon mot. Ses cibles : les féministes radicales, les “gauchistes”, les “groupes de jeunes”, etc. Fort de ses 390 000 abonnés, le Youtubeur français d’origine albanaise attire chaque jour une communauté plus large. Ce trublion dissident du net est actif depuis 2013 et cumule sur sa chaîne 26,7 millions de vues.
Valek s’est fait notamment connaître par sa critique au vitriol des mouvements néo-féministes il y a plus d’un an. Sa vidéo sur la chanson « Balance ton quoi » d’Angèle, visionnée près d’un million et demi de fois, en est le parfait exemple. Il y explique en quoi la chanson et le clip servent un discours de culpabilisation et relaie l’idéologie de la « doxa dominante », relevant les contradictions des féministes radicales, hostiles aux hommes, surtout s’ils sont hétéros et blancs.
Mais Valek balaie plus large et traite également des questions inhérentes à l’antiracisme ou au racisme anti-blanc, nié à gauche. Plus récemment, c’est sur la crise du Covid et ses dérives qu’il a jeté son dévolu, pointant, vidéo après vidéo, les incohérences du discours gouvernemental et l’hystérie qui s’est emparée d’une partie de la population.
Ses vidéos, qui mêlent humour et analyse, reprennent tous les codes de la culture Internet et du forum 18-25 du site jeuxvideo.com, là où il s’est un temps fait connaître. Le tout servi par un montage parfois épileptique où les “memes” et images issues de Twitter ou de forums de jeux vidéo illustrent son propos acerbe et empli de cynisme.
Pour cerner le personnage et percevoir le troisième degré, il suffit seulement d’observer sa photo de profil : un montage de sa tête sur le célèbre portrait de l’ancien dictateur chinois Mao Zedong. La guerre des images importe autant que la guerre des idées, et ça, Valek l’a très bien compris.
Greg Toussaint, un humoriste qui ne plaisante pas
C’est suffisamment rare pour être souligné, Greg Toussaint est l’un des rares humoristes de sa génération à placer la France, sa culture, son patrimoine et ses traditions, au cœur de sa création. Pas pour cracher sur celle-ci, non, mais pour la défendre bec et ongles contre ses contempteurs.
Charpenté comme une armoire normande, bras noircis de tatouages, l’ancien apprenti plombier à la main lourde quand il s’agit de dézinguer l’imposture progressiste ; racialisme, décolonialisme, courant LGBT (cette liste n’est pas exhaustive), aucun des nouveaux dogmes n’échappe à cet entrepreneur de démolitions. Disons-le tout de go, notre homme est positivement subversif. Les amateurs de platitudes consensuelles et d’humour communautaire en seront pour leurs frais.
Sa liberté de ton, sa gouaille et son refus de se conformer aux limites imposées illégitimement par la bien-pensance, lui valent quelques désagréments, notamment financiers. Allergique à ses saillies contre le progressisme, dont il est l’une des incarnations, le média social YouTube lui fait régulièrement payer son insolence en démonétisant ses vidéos.
Fort heureusement, la plateforme n’a pas suspendu sa chaîne aux 324 000 abonnés et aux 47 millions de vues. Mais pour combien de temps ? Qu’à cela ne tienne, le jeune homme réunionnais creuse son sillon. Quand ce n’est pas devant la caméra, c’est sur scène qu’il distribue les piques (euphémisme) contre tout ce qui, selon lui, « détruit de l’intérieur son pays ».
Au hasard : le service public audiovisuel, les César, Camélia Jordana ou encore Black Lives Matter. Parce que la défense de la France n’est pas qu’une posture, Greg Toussaint se consacre à des projets moins humoristiques et plus concrets.
Ainsi de son « Tour de France » à pied, de Wimereux dans le Pas-de-Calais à Perpignan dans les Pyrénées-Orientales, où, armé d’une caméra, Toussaint met en lumière nos paysages, nos monuments, nos régions ainsi que ce peuple laborieux qui n’a pas voix au chapitre. « Ceux qui se taisent, les seuls dont la parole compte », aurait dit Péguy.
Ce pèlerinage a été réalisé en partenariat avec l’association « Tout pour la France » dont l’objectif est de récolter des fonds pour soutenir l’agriculture française. Il est des choses avec lesquelles on ne plaisante pas.
Alice Cordier, l’apôtre du féminisme de droite
Des convictions. Du courage. L’envie d’aller à contre-courant, quitte à choquer ses proches. Alice Cordier s’est fait connaître ces dernières années à la tête du collectif Némésis, pour la promotion d’un féminisme identitaire. Très jeune, elle constate la montée de l’insécurité à Orléans, ville pourtant sans histoires, où elle a grandi. « J’ai vu le regard des hommes évoluer entre mes 12 ans et mes 22 ans », confie-t-elle.
Impuissante, la jeune Bretonne monte à Paris pour ses études. Rapidement, elle constitue un groupe sur les réseaux, une idée germe. « On a créé un groupe informel. On allait prendre des verres ensemble pour vider notre sac, pour se sentir moins seules. » Il n’est pas encore question de militantisme, mais d’amitié. Ce qui les unit : le fameux “sentiment d’insécurité”, très présent chez les femmes dans la rue.
A l’été 2019, Alice Cordier feuillette Ouest-France. Un article retient son attention : le viol d’une femme dans son jardin à proximité d’un camp de migrants. Le journaliste ne s’étend pas sur l’épisode, mais s’attache à décrire les conditions de vie déplorables des migrants. La coupe est pleine. « Cette affaire a été le déclic. Il fallait qu’on monte quelque chose », raconte-t-elle.
En octobre, le collectif Némésis est créé, à l’image de la déesse de la juste colère des dieux. La particularité de ce groupe féministe : « On travaille pour la dignité des femmes, et pas contre les hommes. » Le tacle est subtil, dans les règles. Alice Cordier ne le nie pas : « 90% des violences faites aux femmes ont lieu au sein de leur couple. »
Mais pour elle, l’autre ennemi des femmes, c’est l’immigration incontrôlée. La responsable du groupe, du haut de ses 24 ans, met les pieds dans le plat : « On a déjà notre lot de porcs en France, on n’a pas besoin de s’en rajouter. On joue à un jeu dangereux en faisant venir en masse des populations dont la culture est à l’opposée de la nôtre. »
L’idée est de se réapproprier le féminisme. Surtout, pas de caricatures. « On ne veut pas s’empêcher de dénoncer des choses. Mais on ne veut pas non plus tomber dans l’idéologie inverse qui consisterait à dénoncer certains hommes. » Cette année, le phénomène Zemmour « a rendu nos idées plus accessibles », explique la jeune femme.
Le collectif a monté quelques actions médiatiques. Le 13 février, il s’est rendu au meeting de Valérie Pécresse au Zénith pour y dénoncer son clientélisme islamiste. En mars, plusieurs militantes étaient à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine pour venir en aide aux Ukrainiennes fuyant la guerre.
Alice Cordier veut faire tomber les barrières de l’idéologie féministe de gauche et ouvrir les yeux de la société et des politiques : « J’ai l’espoir que nos élus et le gouvernement s’entendront sur l’expulsion des délinquants sexuels. Il est temps d’agir. »
Greg Tabibian, certifié politiquement incorrect
Grégory Tabibian, dit « Greg ». Profession : humoriste et vidéaste. À la tête de sa chaîne YouTube « J’suis pas content TV », ce comédien de formation est un poids lourd de l’humour politique sur internet. À ce jour, le quasi-quarantenaire au bonnet noir, sa marque de fabrique, comptabilise près d’un demi-million d’abonnés et plus de 400 épisodes à son actif.
Avec un ton bien à lui, ce chroniqueur infatigable se livre à une critique sarcastique de l’actualité politique et sociale. Certifié politiquement incorrect.
Qu’on ne s’y méprenne pas, Tabibian n’est pas un bourrin aux idées courtes. Parce qu’il en avait envie et parce que son public le lui demandait, l’humoriste s’attache à injecter davantage de sérieux dans son contenu depuis plus d’un an.
Partisan d’une lecture extensive de la liberté d’expression, hostile à toute forme de censure, Tabibian donne la parole à tout le monde. Le sectarisme, ce n’est pas pour lui. « De gauche, mais pas gauchiste », aime-t-il se définir. Les préjugés idéologiques, le zèle prophylactique, très peu pour lui. Son crédo : juger sur pièce. Sa méthode : parler sans afféteries. « Aujourd’hui, tout le monde fait des interviews, alors j’ai essayé d’ajouter ma patte pour tenter de me singulariser en affichant un vrai style “talk” dans lequel deux personnes échangent comme elles pourraient le faire quasiment au bistro », explique-t-il.
Tabibian ne se vit pas comme un éclaireur de conscience, ni comme un propagandiste qui, sous couleur d’humour, tente d’arraisonner son public. Cela dit, si des personnes ont commencé à s’intéresser à la politique en visionnant ces vidéos, il en tire une certaine satisfaction. « Qu’importe si elles sont au RN ou à la LFI », précise-t-il, avant d’ajouter, narquois : « C’est une autre histoire si elles rejoignent le PS, LR ou Macron. Là, j’aurais raté quelque chose. »
Quant à son appartenance à la gauche, elle se nuance de « libéralisme, d’individualisme et d’humanisme », tient-il à préciser. Sa gauche, explique-t-il encore, est incompatible avec l’approche intersectionnelle de la gauche sociétale. « Voyez Mélenchon, le bouffeur de curé admirateur de Robespierre qui défend avec ardeur la plus rétrograde des trois religions monothéistes », se désole l’humoriste.
Si ses vidéos occupent une place importante dans sa vie, il lui en reste un peu pour la foi. Catholique pudique et réservé, Tabibian cultive sa vie intérieure. Loin des guéguerres idéologiques et de la comédie humaine. Il appréhende la foi comme une philosophie de vie. « C’est d’ailleurs ce que nous reprochent les musulmans : d’avoir transformé notre religion en philosophie, et remplacé les prophètes par des philosophes », considère-t-il. Il n’aime pas les interprétations majoritaires, mais préfère au contraire « mettre son nez lui-même dans les textes ».
Christopher Lannes, le passionné de l’histoire de France
Un vulgarisateur passionné d’histoire. Voilà comment Christopher Lannes se définit. Il est principalement présent sur YouTube, où il a 60 000 abonnés et plusieurs vidéos qui dépassent les 100 000 vues. Il y réalise l’émission « La petite histoire » chaque semaine sur le média TV Libertés dans un décor sobre où livres et références à l’histoire de France se mêlent. Loin de toute prétention, son objectif est simple : « Par l’histoire, faire aimer la France aux gens. »
Cette histoire, Christopher Lannes ne l’a pas découverte à l’université, mais au cinéma. « Gladiator, Napoléon avec Christian Clavier et les jeux vidéo de stratégie qui m’ont beaucoup apporté sur la complexité des nations », explique-t-il. Cet intérêt est vite devenu une passion à travers la lecture des écrits d’auteurs comme Max Gallo ou André Castelot. Son projet après le Bac est clair : « Partager les choses que je suis heureux d’apprendre. » Il se dirige alors naturellement vers une licence d’information et communication.
Cherchant à rester indépendant, il crée donc son site Internet : « La grande Histoire de France », une « école de formation en ligne, pour un réenracinement historique ». Y sont proposés différents cours sur les grandes périodes de l’histoire, avec une règle : « Eviter la morale anachronique. » En 2014, alors que les chaines de vulgarisation explosent sur YouTube, il se lance à son tour, afin de « proposer une alternative aux youtubeurs souvent très mainstream voire gauchistes, proposer autre chose de plus patriote, sans culpabilisation ».
Entre sa chaine principale et son émission pour TV Libertés, La petite histoire — un format de vidéos courtes s’attaquant aux moments de l’histoire de France — le vulgarisateur se fait peu à peu une place. Exemples de vidéos : « La vérité sur la défaite de 1940 », « Comprendre le baptême de Clovis », une analyse de film ou de livre historique, des interviews de personnalités de droite ou historique (Stéphane Ravier, le Prince Murat…). Un format revient fréquemment, c’est son cheval de bataille : le débunkage de la bien-pensance française et de la vision anglo-saxonne de l’histoire (« des historiens s’attaquent au Puy du Fou », « Dunkerque, les Français oubliés ? »).
Des vidéos où le passionné enchaîne arguments, ironie et punchlines cinglantes. Christopher Lannes concède un point aux Anglais : « Right or wrong, it’s my country », l’histoire n’est jamais manichéenne, « nous devons regarder notre histoire de façon pragmatique ». Politiquement « de droite », il assume faire de la métapolitique. « Je transmets des valeurs, c’est un combat culturel, pas politique », précise-t-il.
À présent, il compte se concentrer sur de nouveaux formats sur sa chaine personnelle, notamment consacrés aux « mensonges de l’histoire », où il s’attaquera à la « propagande » anti-histoire de France. Sa dernière vidéo en date, intitulée « Napoléon était-il un tyran sanguinaire ? », se veut une réponse aux déconstructeurs.
Известия (RUS)
Правительство России намерено перевести автомобили на газ
Правительство РФ намерено увеличить долю субсидирования по переводу автомобилей с бензина на газ метан. Об этом 18 августа сообщила пресс-служба российского кабинета министров.
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Государство намерено субсидировать около половины расходов бизнеса и граждан по переводу транспорта с бензина на газ (метан). Такое постановление подписал председатель правительства Михаил Мишустин, говорится в документе.
Новый порядок подразумевает повышение в 2022 году нормативов субсидирования в два раза — с действующих 24 до 48% общей стоимости работ.
В релизе сказано, что эти изменения внесены в одно из приложений госпрограммы «Развитие энергетики», которое определяет правила предоставления субсидий гражданам, а также предприятиям малого и среднего бизнеса на переоборудование автомобилей, общественного транспорта и коммунальной техники для работы на природном газе.
Напомним, что госпрограмма «Развитие энергетики» предусматривает увеличение объема потребления природного газа в качестве моторного топлива до 2,7 млрд куб. м по итогам 2024 года. Одновременно ведется работа по развитию необходимой для этого инфраструктуры.
По информации правительства России, в течение пяти лет в РФ должно быть построено около 1,3 тыс. газовых заправок.
3 августа в России стартовал автопробег «Газ в моторы — 2022». В путь от Владивостока до Санкт-Петербурга отправились тягачи «КамАЗ-5490 NEO», которые работают на экологически чистом топливе — сжиженном природном газе (СПГ). Каждый грузовик оснащен двумя специальными криобаками, которые позволяют проезжать до 1,4 тыс. км без дозаправки.
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Valeurs Actuelles
Valek, Toussaint, Lannes, Cordier, Tabibian… Ces nouveaux influenceurs de « droite »
Известия (RUS)
Источник узнал о планах глав МИД стран ЕС обсудить сокращение выдачи виз россиянам
Министры иностранных дел стран Евросоюза на неформальной встрече в Праге 31 августа обсудят возможности изменения шенгенского визового кодекса для сокращения выдачи виз всем гражданам России.
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Речь на встрече пойдет в первую очередь об изменении шенгенского кодекса, который сейчас не допускает полного прекращения выдачи шенгенских виз по национальному признаку. Также главы МИД обсудят возможные согласованные действия стран ЕС в рамках имеющихся у них национальных компетенций.
«На первом этапе будет рассматриваться создание добровольной системы сокращения в несколько раз количества туристических виз, выдаваемых российским гражданам ежедневно. К этой схеме смогут сразу присоединиться те государства Евросоюза, которые уже готовы к этому шагу. Такая система позволит отработать оптимальные формы визовых ограничений, к которым впоследствии смогут присоединиться другие страны Евросоюза», — приводит 18 августа ТАСС слова своего дипломатического источника в Брюсселе.
По словам источника, полностью прекратить выдачу шенгенских виз Евросоюз, вероятно не сможет, поскольку всегда есть категории граждан, которым такие визы необходимо выдавать. Это могут быть гражданские активисты, представители оппозиции, журналисты, или лица, отправляющиеся в Европу по гуманитарным нуждам, например для срочного лечения.
С 18 августа в Эстонии вступило в силу распоряжение правительства об ограничении на выдачу виз и въезд в страну для граждан России с выданной в республике шенгенской визой.
В августе президент Латвии Эгилс Левитс заявил, что его страна вместе с Финляндией, Эстонией, Чехией и другими государствами-единомышленниками должна выдвинуть на европейском уровне требование о прекращении выдачи туристических виз россиянам.
В свою очередь, заместитель директора департамента информации и печати МИД РФ Иван Нечаев назвал призывы ряда европейских стран запретить выдачу гражданам России шенгенских виз открытым шовинизмом.
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Известия (RUS)
Верховный суд потребовал реже заключать обвиняемых под стражу
Верховный суд РФ (ВС РФ) требует более широкого применения мер пресечения, которые не связаны с заключением под стражу. Как отметил 18 апреля глава высшей судебной инстанции Вячеслав Лебедев, в этом на сегодняшний день заключается правовая позиция ВС РФ.
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Выступая на XVII Совещании председателей верховных судов государств — членов ШОС в Душанбе, Лебедев напомнил, что численность арестованных по решению суда в России снизилась в четыре раза по сравнению с тем периодом, когда аресты избирались прокурорами.
Среди таких случаев, к примеру, лица, страдающие наркоманией, которые изъявили желание добровольно пройти курс лечения, в связи с чем эти обвиняемые могут получить отсрочку отбывания наказания в виде лишения свободы.
«По истечении установленного срока в зависимости от результатов лечения такие лица могут быть освобождены от наказания. Тем самым созданы дополнительные возможности социальной адаптации этой категории лиц», — цитирует Лебедева РАПСИ.
Он уточнил, что речь идет о впервые осужденных за преступления небольшой тяжести в сфере незаконного оборота наркотиков.
Также глава Верховного суда заметил, что по делам о преступлениях, совершенных в сфере предпринимательской деятельности, в 2021 году суды прекратили уголовное преследование в отношении 33% обвиняемых, а наказание в виде лишения свободы было назначено только 9% осужденных.
11 июля сообщалось, что в суде Владивостока изменили меру пресечения местной жительнице, которую обвиняют в осквернении памятника советскому разведчику Рихарду Зорге. Изначально суд приговорил нарушительницу к заключению под стражу, но впоследствии распорядился отпустить ее под домашний арест.
Как отмечал Лебедев еще в декабре 2019 года, суды в России стали чаще отказывать следователям в аресте обвиняемых, а общее число заключенных в стране вообще уменьшилось вдвое с 1999 года. Так, в исправительных учреждениях России и СИЗО на ноябрь 2019 года по сравнению с 1999 годом находилось почти вдвое меньше заключенных — 530 тыс. против 1,06 млн человек. Причем, по словам председателя ВС РФ, эта тенденция продолжается.
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Известия (RUS)
Глава МЧС Куренков вылетел в Рязанскую область для координации тушения пожаров
Глава МЧС России Александр Куренков вылетел в Рязанскую область. Об этом в четверг, 18 августа, сообщает пресс-служба министерства.
Горимая местность: регионам поручили вдвое сократить площадь лесных пожаров
Сколько денег власти выделят на борьбу с природными катаклизмами
«Министр МЧС России Александр Куренков вылетел в Рязанскую область для координации работ группировки РСЧС по тушению пожаров», — говорится в Telegram-канале МЧС РФ.
В Рязанской области в настоящий момент сохраняется три очага природных пожаров. Общая площадь, пройденная огнем, составляет более 800 га.
Ранее в этот день врио губернатора региона Павел Малков заявил, что значительная помощь в тушении пожаров оказана со стороны правительства Москвы, также прибыли дополнительные силы из Московской области.
По поручению Куренкова на тушение пожаров были дополнительно направлены самолет амфибия, два самолета Ил-76, а также вертолеты Ми-26 и Ми-8 МЧС России.
Вместе с тем в Рослесхозе сообщили, что органы лесного хозяйства Рязанской области скрывали истинную площадь лесных пожаров, из-за чего власти не смогли своевременно нарастить федеральные силы для их ликвидации.
Запах гари от лесных пожаров в Рязанской области добрался до северных районов Москвы. Ведущий сотрудник центра погоды «Фобос» Евгений Тишковец предупредил, что приносящий запах ветер сохранится еще двое суток.
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Боец Шлеменко назвал лучшие качества боксера Гассиева
У российского боксера Мурата Гассиева остались и силы, и скорость, чтобы биться с американцем Карлоусом Уэлчем. Об этом 18 августа рассказал «Известиям» боец ММА Александр Шлеменко.
«Он очень хорошо набрал, стал массивный, здоровый. Также у него хорошая скорость для тяжа. Да, сложности у него были — мало дрался. Но все силы, скорость — они остались. Потенциал у него большой. Все зависит от того, как он чувствует себя психологически сейчас», — рассказал спортсмен.
«В 19 лет Кличко меня избил, не отрицаю. Но тем спаррингом я остался доволен»
Российский супертяжеловес Мурат Гассиев — о примерах для подражания, предстоящем бое с Карлоусом Уэлчем и принятии травм
16 августа Гассиев рассказал, как готовится к поединку с Уэлчем. Россиянин признался, что никогда не недооценивает своих противников и тренируется ко встрече с ними одинаково.
Ранее в тот день Уэлч обратился к Гассиеву. Американец предупредил, что россиянина ожидает «крутой бой».
15 августа российский боец смешанных единоборств MMA Александр Емельяненко назвал Гассиева фаворитом в поединке с американцем. Емельяненко отметил хорошие бойцовские качества Гассиева и пожелал ему победы.
26 августа зрители РЕН ТВ увидят прямое включение из Сербии, где состоится крупный турнир — «Битва у крепости Калемегдан». В Белграде главным поединком вечера станет бой российского тяжеловеса, действующего чемпиона по версии WBA Asia в тяжелом весе Мурата Гассиева и американского боксера Карлоуса Уэлча.
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Кинологи рассказали о самых опасных аксессуарах для собак
В Российской кинологической федерации назвали 18 августа самые опасные аксессуары для собак. Среди них — электрические ошейники и игрушки из вспененного поливинилхлорида.
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«Неграмотные собаководы часто используют электрические и строгие ошейники для коррекции поведения собаки, но это только усугубляет проблему. Нельзя применять эти инструменты для обучения собак командам. Использование таких ошейников ничем, кроме лени хозяев, не обосновано», — передает сообщение «Газета.Ru».
Игрушки из вспененного поливинилхлорида могут нанести вред здоровью питомца. Содержащиеся в них химические вещества — фталаты — могут повысить риск заболеваний почек, печени и появления репродуктивных проблем у собак, предупредили специалисты.
В кинологической федерации также посоветовали быть осторожнее при выборе одежды для питомцев и обращать внимание на мелкие детали — украшения.
«Покупая собаке толстовки или, например, галстуки-бабочки, которые украшены мелкими деталями, вы подвергаете свою собаку опасности. Помимо того, что такие аксессуары не несут практической пользы, они могут здорово раздражать и даже быть причиной удушья», — пояснили в специалисты.
3 июля президент Российской кинологической федерации Владимир Голубев рассказал, что некоторые собаки с большим удовольствием едят фрукты и ягоды, однако вводить их в рацион на постоянной основе не рекомендуется. В дозированном количестве собакам можно есть голубику, клубнику, яблоки, бананы, персики, абрикосы, груши, а также арбуз и дыни.
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Врачи в Подмосковье извлекли булавку из желудка 30-летней пациентки
В Московской области врачи извлекли булавку из желудка 30-летней женщины, которая случайно проглотила ее во время шитья. Об этом в четверг, 18 августа, сообщила пресс-служба регионального минздрава.
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Специалисты Московской областной больницы имени профессора Розанова в Пушкино извлекли инородный предмет из желудка пациентки в течение часа. Как рассказал заведующий эндоскопическим отделением учреждения Дмитрий Александровский, булавку доставали при помощи эндоскопа: специальным зажимом для инородных тел им удалось «поймать» булавку и достать, не повредив желудок и стенки пищевода, отмечает агентство городских новостей «Москва».
Пациентка уже чувствует себя хорошо и находится дома. Врачи напомнили, что при попадании в организм инородного тела лучше не пытаться вытащить его самостоятельно, сообщает телеканал «360».
Александровский рассказал, что в таких ситуациях пострадавшим следует как можно меньше менять положение тела, чтобы предотвратить перемещение иголки. Противопоказаны категорически наклоны и резкие движения, прием жидкости или пищи. Лучше всего аккуратно лечь на левый бок и дожидаться приезда врачей в таком положении.
Ранее в августе врачи в Московской области вылечили 72-летнего пенсионера от «болезни викингов». В течение пяти лет мужчина не мог разогнуть пальцы правой руки, поскольку там появился узел, который постепенно увеличивался в размере.
В феврале хирурги отделения нейрохирургии № 2 РКБ Татарстана спасли жизнь мужчине, вытащив из его головы зубную щетку. Пациентом оказался врач из другого региона, который полтора года назад получил тяжелую травму головы, перенес открытую операцию на головном мозге. При этом ни крупные сосуды, ни жизненно важные центры не были повреждены. Отсутствовали гематомы и кровоизлияния, пишет НСН. Спустя четыре дня после операции пациента перевели из реанимации в обычное отделение.
Не уточняется, каким образом зубная щетка попала ему в голову.
В июне прошлого года зампред правления Сбербанка Ольга Голодец рассказала телеканалу «Звезда», как искусственный интеллект применяется в здравоохранении. По ее словам, одной из топовых разработок является цифровой помощник врачей. Сервис позволяет очень точно ставить диагнозы и маршрутизировать больного. Этот инструмент в 2020 году вошел в топ лучших мировых продуктов искусственного интеллекта в здравоохранении.
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Более 90% предпринимателей избегают лишения свободы
Большинство предпринимателей в России избегают лишения свободы за уголовные преступления. Об этом 18 августа заявил председатель Верховного суда РФ Вячеслав Лебедев на XVII Совещании председателей верховных судов государств-членов Шанхайской организации сотрудничества (ШОС).
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«Верховный суд России осуществляет мониторинг практики рассмотрения судами уголовных дел о преступлениях, совершенных в сфере предпринимательской и иной экономической деятельности. В прошлом году суды прекратили уголовное преследование в отношении 33% обвиняемых в экономической сфере, а наказание в виде лишения свободы назначено только 9% осужденных», — приводит его слова РАПСИ.
По его словам, Верховный суд РФ выступает с инициативой о введении в стране института уголовного проступка и распространении его на 112 составов преступлений.
«Реализация этой законодательной инициативы будет способствовать более широкому применению мер, альтернативных уголовному наказанию», — отметил Лебедев.
22 июля президент России Владимир Путин поручил правительству РФ и Верховному суду внести поправки в законодательство, обеспечивающие частичную декриминализацию нарушений предпринимателей. Также он предложил пересмотреть основания для заключения бизнесменов под стражу.
4 июля «Известия» получили в распоряжение законопроект, предусматривающий пересмотр параметров определения крупного и особо крупного ущерба по экономическим статьям УК. В документе предлагается увеличить в два раза размер суммы налогов, сборов и страховых взносов, считающихся крупными и особо крупными и применяемыми при определении тяжести ущерба от преступления. Изменения планируется внести в 198 и в 199 статьи УК — они регулируют деятельность ИП и организаций.
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Известия (RUS)
Названо возможное наказание для рязанских властей за сокрытие площади пожаров
Несвоевременная реакция местной администрации на ситуацию с лесными пожарами в Рязанской области может квалифицироваться как халатность, ответственность по такой статье предусматривает до 7 лет лишения свободы. Об этом «Известиям» 18 августа заявил юрист Алексей Гавришев.
Горимая местность: регионам поручили вдвое сократить площадь лесных пожаров
Сколько денег власти выделят на борьбу с природными катаклизмами
Так специалист прокомментировал заявление Рослесхоза о том, что органы лесного хозяйства Рязанской области скрывали истинную площадь лесных пожаров, из-за чего федеральные власти не смогли своевременно нарастить силы для их ликвидации.
«Лестные пожары в нашей стране являются хоть и чрезвычайным, но в целом ежегодным природным явлением, предотвращение которого является сложной, а порой невыполнимой задачей, которая ложится на плечи органов МЧС России, а также местных администраций», — отметил юрист.
По его словам, в задачи МЧС входит предотвращение и устранение последствий лестных пожаров, тогда как местные администрации должны своевременно оповещать жителей региона, а также федеральный центр о пожарной обстановке для своевременного принятия решений.
«В случае если реакция администрации не будет своевременной, что повлечет за собой причинение крупного ущерба или существенное нарушение прав и законных интересов граждан или организаций либо охраняемых законом интересов общества или государства, такие действия будут квалифицироваться как халатность, то есть преступление, предусмотренное статьей 293 УК РФ, санкция которой предусматривает арест на срок до шести месяцев, а если данные действия повлекли за собой причинение вреда здоровью людей или смерть, то до семи лет лишения свободы», — рассказал Гавришев.
В четверг, 18 августа, очевидцы сообщили, что запах гари и смог от лесных пожаров в Рязанской области добрались до северных районов Москвы. Ранее дымка с резким запахом гари накрыла юго-запад города.
Как сообщили власти Рязанской области, за сутки площадь возгорания увеличилась более чем вдвое — до 181 га. Для тушения пожара привлекли свыше 300 специалистов и более 100 единиц техники.
Рослесхоз направил в регион группировку бойцов и спецтехники «Авиалесоохраны». На место уже прибыли первые федеральные десантники из Йошкар-Олы, в ближайшее время ожидаются специалисты из Сибири.
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Из российских онлайн-кинотеатров стали пропадать старые фильмы
Старые фильмы и сериалы стали пропадать из российских онлайн-кинотеатров, несмотря на то, что ранее сервисы заявляли, что санкции зарубежных студий относятся только к новинкам. Об этом 18 августа сообщила газета «Коммерсантъ».
Игра приквела: главные онлайн-премьеры августа
Новая-старая битва за Железный трон, притчевая педагогическая поэма и трагикомическая подготовка к спасению заложников в школе
Так, сериал «Друзья», фильмы «1+1», «Интерстеллар», «Властелин колец» и «Маска» и другие кинокартины оказались недоступны в «Кинопоиске». Там объяснили это тем, что продление договоров с партнерами стало занимать больше времени.
«Приобретая в каталог фильм или сериал, видеосервисы подписывают договор с правообладателем на определенный срок. В текущих условиях продление договоров занимает больше времени. К примеру, проекты таких студий, как Warner Bros. и Disney действительно могут быть пока недоступны», — отметили в пресс-службе сервиса.
В «Кинопоиске» подчеркнули, что, несмотря на исчезновение из библиотеки популярных сериалов и фильмов, в онлайн-кинотеатре продолжают расширять каталог за счет новых проектов.
В Wink же сообщили, что со стороны правообладателей практически не было инициатив по досрочному прекращению действия контрактов с российскими сервисами. При этом сервис не исключает, что после истечения сроков действия контракты в некоторых случаях не будут продлеваться на новые сроки.
Сейчас онлайн-кинотеатр стал закупать больше российского контента, авторского кино и продуктов из других стран.
23 июля глава Ассоциации владельцев кинотеатров Алексей Воронков сообщил, что киностудии Disney, Sony, Paramount и Warner Bros хотят вернуться в российский прокат путем параллельного импорта. По его словам, указанные компании не могут сделать официальное заявление о работе с Россией, но ищут каналы для поставки фильмов на территорию России.
22 марта первый замглавы комитета Госдумы по культуре Елена Драпеко рассказала, что западные фильмы в российском прокате можно заменить на китайские, индийские, южнокорейские и картины из стран СНГ.
На фоне спецоперации России по защите Донбасса крупнейшие зарубежные киностудии начали отменять прокаты своих фильмов в российских кинотеатрах накануне их старта.
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Известия (RUS)
Chery готова организовать выпуск своих автомобилей в России
Головной офис китайской компании Chery ведет переговоры с рядом российских производителей об организации выпуска автомобилей марки в России. Об этом «Известиям» 18 августа рассказал директор «Чери Автомобили Рус» Владимир Шмаков.
Поставить подножку: китайский кроссовер получил спортверсию
Тест-драйв Exeed TXL Sport Edition с новым мотором
Говоря о перспективах марки в России, Шмаков подчеркнул, что Chery давно присматривается к открытию производства в России, однако до последнего момента все текущие потребности марки закрывались импортом автомобилей из Китая.
Производство в Китае настроено так, что позволяет проявлять гибкость по запросам российского рынка. Если нужен специальный заказ, китайские заводы могут выполнить его за полтора-два месяца, уточнил специалист.
В 2023 году у компании появится седан Arizzo 8, машина по своим размерам напоминающая Toyota Camry. В планах компании предложить для России две модели седана. Марки и модели пока Шмаков не назвал.
Представитель «Чери Автомобили Рус» упомянул, что Chery уже начинает получать от крупных корпоративных заказчиков из России заказы на новые седаны. По подсчетам специалиста, новые машины заказчики получат примерно через шесть месяцев.
17 августа стало известно, что обновленный кроссовер Tiggo 4 на рынке РФ появится до конца осени 2022 года. Базовым бензиновым мотором станет двигатель объемом 1,5 л мощностью 113 л.c. в сочетании с пятиступенчатой механической коробкой передач.
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Известия (RUS)
ВС России рассказали о последствиях в случае аварии на Запорожской АЭС
В случае аварии на Запорожской АЭС (ЗАЭС) радиоактивные вещества накроют несколько стран Европы. Об этом 18 августа сообщил начальник Войск радиационной, химической и биологической защиты (РХБЗ) Вооруженных сил России Игорь Кириллов.
Смирный атом: смогут ли эксперты МАГАТЭ попасть на Запорожскую АЭС
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В ходе брифинга он представил карту с прогнозируемым распределением радиоактивных веществ. Согласно ей, радионуклиды накроют территории в Польше, Словакии и Германии. По словам Кириллова, выброс даже четверти содержимого одного из реакторов «накроет Скандинавию».
«Чрезвычайная ситуация вызовет массовую миграцию населения и будет иметь более катастрофические последствия, чем надвигающийся газовый энергетический кризис в Европе, что подтверждается прогнозом ряда европейских профильных организаций», — отметил глава РХБЗ.
Кроме того, Кириллов сообщил, что США замалчивают реальные данные об обстрелах ЗАЭС, тем самым поддерживая Украину в намерении осуществить провокацию на ее территории.
О планах киевского режима провести резонансную провокацию на территории ЗАЭС стало известно ранее в этот же день. План приурочен к приезду генерального секретаря Организации Объединенных Наций (ООН) Антониу Гутерриша. Ожидается, что Вооруженные силы Украины (ВСУ) нанесут артиллерийские удары по территории ЗАЭС, возложив ответственность за них на Вооруженные силы РФ. Другие соединения будут фиксировать факты аварии и займутся радиационным наблюдением.
15 августа в ВГА Запорожской области заявили, что украинские войска нанесли около 25 ударов тяжелой артиллерией по Энергодару и району ЗАЭС. Обстрел велся из американских гаубиц M777.
12 августа постоянный представитель России при ООН Василий Небензя в ходе заседания Совбеза ООН заявил, что российские военные обеспечивают охрану Запорожской атомной электростанции и отражают удары украинских боевиков по объекту. По его мнению, уход российских Вооруженных сил может обернуться катастрофой в результате использования Киевом станции для чудовищных провокаций.
Россия 24 февраля объявила о начале проведения спецоперации по защите населения Донбасса. Решение было принято на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в регионе. Тогда власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили эвакуацию мирных граждан в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент России Владимир Путин подписал соответствующие указы.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
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Известия (RUS)
Невролог назвала способ снизить риски развития сосудистой деменции
Снизить риски развития сосудистой деменции поможет профилактика болезней сердца. Об этом в четверг, 18 августа, заявила врач-невролог Rлиники нервных болезней им. А.Я. Кожевникова Ксения Шевцова.
Подружиться с головой: неврологи дали советы по улучшению работы мозга
Интеллектуальная нагрузка и сбалансированное питание помогут в этом
По ее словам, улучшить кровоснабжение головного мозга и отсрочить наступление сосудистой деменции помогут ежедневные прогулки и регулярная физическая активность. Кроме того, врач посоветовала заниматься когнитивным тренингом — изучать стихи или иностранные языки.
«И, конечно, правильным питанием — наибольшую эффективность показала средиземноморская диета. Имеются данные о том, что статины — препараты, снижающие уровень холестерина, — могут несколько снижать риск деменции, но исследований пока недостаточно», — рассказала Шевцова «Газете.Ru».
Также невролог посоветовала регулярно проходить кардиоскрининг и наблюдать за своими пожилыми родственниками, а заметив у них неряшливость или забывчивость, нужно предложить им сходить к неврологу.
12 июня британские ученые выявили, что у менее общительных людей риск развития деменции в пожилом возрасте значительно выше, чем у более социализированных. Это связано с тем, что общение влияет на изменения в структурах мозга, отвечающих за память и когнитивные функции.
До этого, 18 марта, японские ученые установили, что пропуск утреннего приема пищи повышает риск развития деменции. Так, специалисты в течение шести лет наблюдали за 525 людьми в возрасте старше 65 лет. Ученые пришли к выводу, что деменция встречалась в четыре раза чаще у тех, кто пренебрегал завтраком.
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Известия (RUS)
В АТОР назвали новые сроки оформления финской визы для россиян
В связи с ужесточением правил и планируемым серьезным сокращением Финляндией количества выдаваемых россиянам виз срок их получения увеличится до четырех или пяти месяцев. Об этом 18 августа сообщила Ассоциация туроператоров России (АТОР).
Отрешение на въезд: как Финляндия будет ограничивать выдачу виз россиянам
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Уточняется, что ежедневное количество обращений граждан России за визой с начала сентября сократят вдвое. Если сейчас принимается в среднем около 1000 заявлений в день, то через несколько недель это количество будет ограничено до 500 в день.
Кроме того, изменится и система временных слотов, в рамках которой россияне подают заявление на финский шенген. Новые правила предусматривают, что 20% слотов будет зарезервировано для туристов и 80% для людей, приезжающих в Финляндию по причинам, не связанным с туризмом. Это семейные связи, работа и учеба.
«Ожидание записи на подачу заявления на финскую визу значительно увеличится. Сейчас в Санкт-Петербурге, где традиционно больше всего оформляют финского «шенгена», местные турфирмы берут документы на подачу в визовый центр на первую половину октября. Выход визы обещают в конце октября», — говорится в публикации на сайте АТОР.
Как сообщает АТОР, по оценке экспертов, все это приведет к тому, что ожидание записи на подачу заявления на финскую визу значительно увеличится. Как ожидается, суммарно процесс получения визы в новых условиях будет занимать около четырех-пяти месяцев.
Кроме того, Финляндия выступает за полную приостановку действия соглашения об упрощении визового режима между ЕС и Россией, что будет означать в том числе повышение визового сбора с €35 до €80.
17 августа глава МИД страны Пекка Хаависто заявил, что Финляндия не планирует аннулировать уже выданные гражданам РФ шенгенские визы.
16 августа стало известно, что правительство Финляндии ограничило количество принимаемых заявлений на визы от россиян. Кроме того, с начала сентября будет открыто около 100 заявок в день для желающих получить туристическую визу, что составляет 10% от количества на сегодняшний день.
Между тем опрошенные «Известиями» жители центра и востока Финляндии рассказали, что не видят логики в инициативе правительства сокращать турпоток из России. Они считают, что решение больно ударит по бюджету таких городов, как Лаппеенранта, где российские путешественники составляют свыше 90% иностранного турпотока.
Еще в конце июля официальный представитель МИД РФ Мария Захарова предупредила о том, что прекращение выдачи Финляндией виз россиянам будет расценено как откровенно дискриминационная политическая мера.
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Известия (RUS)
ФСБ задержала членов террористической организации «Катиба Таухид валь-Джихад»
Восемь членов ячейки террористической организации «Катиба Таухид валь-Джихад» (запрещена в РФ) задержаны в Красноярске, Москве и Новосибирске. Об этом в четверг, 18 августа, сообщили в Центре общественных связей (ЦОС) ФСБ.
Отмечается, что задержанными являются выходцы из стран Центральной Азии. Они осуществляли финансирование террористической структуры, действующей в Сирии? и призывали к совершению преступлений террористического характера на территории России.
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При задержании у членов терорганизации были изъяты средства связи, электронные носители информации и банковские карты. В отношении задержанных возбуждены уголовные дела.
Днем ранее в ФСБ сообщили, что в Джанкое и Ялте была разгромлена законспирированная ячейка террористической организации «Хизб ут-Тахрир аль-Ислами» (запрещена в РФ), координировавшаяся с Украины.
Отмечалось, что задержанные вели «целенаправленную работу по распространению в России террористической идеологии» и вербовали в свои ряды местных мусульман.
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Известия (RUS)
Годовая инфляция в Австрии побила рекорд 1975 года
В Австрии годовая инфляция по итогам июля составила 9,3%, что стало рекордом с февраля 1975 года, следует из предварительных данных федерального статистического управления Statistik Austria, опубликованных 18 августа.
«Наши отношения с Австрией подвергаются серьезной проверке на прочность»
Посол России в европейской стране Дмитрий Любинский — о возможностях Вены оплачивать газ рублями и оставшихся нитях сотрудничества
Генеральный директор управления Тобиас Томас сообщил, что прежде всего цены выросли на топливо, бытовую энергию, продукты питания и в сфере общепита.
В июне инфляция в Австрии выросла до 8,7%, что также стало рекордом с сентября 1975 года.
Ранее, 18 июля, глава австрийского МИДа Александер Шалленберг заявил, что санкции против России негативно влияют на экономику Австрии, так как РФ является ее важным торговым партнером.
6 июля опрос Института Гэллапа показал, что 90% австрийцев опасаются роста цен на продукты и жилищно-коммунальные услуги, а 79% — глобального экономического кризиса.
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Valeurs Actuelles
“D’autres vont les remplacer” : à Nantes, les habitants des Dervallières inquiets malgré le démantèlement du trafic de drogue
La tranquillité va-t-elle être de retour dans le quartier des Dervallières ? Les habitants sont certains que non… Mardi 21 juin, la police de Nantes a démantelé un gros point de vente de drogue dans ce secteur. Deux hommes connus pour être à la tête de ce vaste trafic nantais ont été interpellés à Cholet. L’un âgé de 34 ans se fait appeler le « roi des Dervallières », en référence au quartier. L’autre, 35 ans, est son bras droit. Malgré ces deux arrestations, les habitants des Dervallières ne sont pas rassurés pour autant, rapporte France Bleu, mercredi 29 juin. Ils pensent qu’un autre individu va reprendre les commandes du réseau très prochainement.
« Ils vont se battre pour récupérer le point de deal »
C’est le cas d’une résidente, qui a préféré conserver l’anonymat par peur de représailles. Elle a glissé à France Bleu que les habitants ne se faisaient « pas d’illusions » à Dervallières car, « d’autres vont les remplacer » : « Ça fait partie de notre quotidien malheureusement », a-t-elle ajouté. Un autre habitant a évoqué la même chose, prévoyant que les dealeurs « vont se battre pour récupérer le point de deal ». Et de déplorer que les conséquences soient à nouveau désastreuses pour les riverains : « Et après qui est-ce qui trinque ? C’est le quartier ! Mauvaise réputation, bagarres, les gens qui ont peur… »
Agressions, fouilles au corps…
Les riverains sont en effet en proie à des agressions dans le quartier des Dervallières. France Bleu rappelle qu’un agent d’entretien du bailleur social, Nantes Habitat, avait été pris à partie par des individus. Il s’était fait voler son trousseau de clés et avait été menacé dans le local d’un immeuble. Certaines personnes étrangères au quartier se feraient même fouiller à leur arrivée sur les lieux. Une insécurité régnante qui met bel et bien les habitants dans l’impasse.
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[Edito] Penser à la nation, c’est aussi cela la gauche !
La nation, en se défendant, défend toutes les familles, la liberté, la sécurité, la fierté de tous. Que tous répondent à l’appel. C’est la justice même qui crie vers eux. Jamais, on ne prononcerait de telles paroles dans les cénacles feutrés et bien-pensants de la nouvelle gauche. Quiconque aurait ces mots, dans un meeting de La France insoumise ou ailleurs, se verrait assurément voué aux gémonies et copieusement hué.
Les malheureux ignoreraient que c’est Jean Jaurès, père fondateur du socialisme, qui eut ces quelques phrases en 1910, dans l’Armée nouvelle. Pacifiste, Jaurès l’était, bien sûr, mais également patriote, ce que beaucoup de ses contemporains oublient. La gauche française, en embrassant la cancel culture américaine, est allée jusqu’à défaire son propre passé pour mieux le travestir.
La gauche post-soixante-huitarde a fondé sa vision du monde sur une mauvaise interprétation du concept d’internationalisme. Celui-ci a été dévoyé et réinterprété. Dès les années 1960 et l’avènement des luttes sociétales, la gauche s’est mise à prôner une ouverture sans borne au reste du monde, elle a idéalisé le cosmopolitisme et a défendu un sans-frontiérisme béat. Or, tout cela est bien différent de l’idée d’internationalisme.
De la fameuse phrase « prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! », il faut retenir la solidarité et le pacifisme entre des nations, certes coopératives, mais souveraines et autonomes. En cela, l’internationalisme n’a rien à voir avec l’effacement des cultures et identités nationales. Lorsque Jaurès parlait des « génies nationaux », il évoquait la force des desseins patriotiques, ce qui ne s’opposait en rien à la paix dans le monde…
Par cette acception tronquée de l’internationalisme, la gauche moderne est devenue la caution morale de la mondialisation. En effondrant les frontières, elle a ouvert les portes au capitalisme financier le plus vorace, à une culture monde avilissante et à une immigration massive. Progressivement, deux gauches prétendument « irréconciliables » se sont dressées en France, partageant toutes deux leur volonté d’abaisser les frontières. Elles dominent aujourd’hui le débat.
La première s’est inscrite dans la mondialisation et a fait sienne l’économie de marché. Elle a ménagé sa différence avec la droite par une pensée progressiste, saupoudrée de quelques mesures sociales. Il s’agit de la gauche au pouvoir depuis 1983, date du tournant de la rigueur, jusqu’à Lionel Jospin puis François Hollande. Durant les quarante dernières années, cette gauche a engendré la tertiarisation, délocalisé l’industrie française, participé à l’abandon de souveraineté nationale via Maastricht et abaissé les frontières nationales. Son bilan est, à peu de chose près, similaire à celui de la droite libérale, sur la même période (Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy). Il résulte de ce demi-siècle de rupture avec le gaullisme une France affaiblie sur les plans économique, militaire et culturel.
La seconde n’a jamais été au pouvoir, mais exerce une influence majeure sur le débat public, intellectuel et universitaire français. Issue du postmodernisme et de la déconstruction, elle prétend lutter contre le capitalisme et la mondialisation, tout en faisant siennes toutes ses valeurs (individualisme, théorie du “genre”, transhumanisme…). À la mort de la social-démocratie, en 2017 (lorsque François Hollande a renoncé à se représenter), c’est elle qui a commencé à exercer son hégémonie sur la gauche française. Avec la Nupes de Jean-Luc Mélenchon, elle a réalisé une formidable OPA sur l’ensemble de la gauche et de ses composantes. C’est ainsi que les doctrines woke et islamo-gauchistes se sont imposées comme seules idéologies audibles à gauche.
Le peuple français paye aujourd’hui un lourd tribut avec l’hégémonie de ces deux gauches. La première l’a livré en pâture à la mondialisation (désindustrialisation, appauvrissement des campagnes, mépris de la souveraineté populaire… ), tandis que la seconde l’a désarmé face à ses ennemis (affaiblissement de la police et de l’armée, complaisance avec l’islam politique… ).
Il y a pourtant un chemin pour une gauche populaire, sociale et patriote. Cette troisième voie doit être celle du peuple. Elle s’inscrira in fine, par-delà le clivage gauche-droite, car la situation périlleuse du pays l’exige. Aujourd’hui, une majorité de Français ne se résout ni à la détresse sociale, ni au déclin culturel, ni à la violence qui menace la paix.
Le moment venu, comme l’a fait le général de Gaulle devant le chaos, toutes les forces qui défendent la sauvegarde de la France devront s’unir. Il y va d’une histoire millénaire, il y va de notre avenir.
* Paul Melun est essayiste et président de Souverains demain !
Известия (RUS)
В Совбезе рассказали об отношении жителей европейских стран к России
Правительства европейских стран соревнуются, кто яростнее заявит о желании порвать отношения с Россией. Об этом 18 августа заявил заместитель председателя Совбеза РФ Дмитрий Медведев.
Газовая доза: как будет развиваться энергокризис в Европе
Что последует за подорожанием голубого топлива до $2000 и решением стран ЕС сократить его потребление на 15%
«Правительства европейских государств, особенно преуспевают в этом нищие прибалты, оголтелые поляки и бегущие в НАТО финны, соревнуются, кто злее расскажет о своем желании порвать с Россией все отношения. ‹...› А вот обычные граждане, судя по итогам соцопросов, здравый смысл не утратили. Больше половины жителей стран ЕС совсем не горят желанием рвать контакты с Россией. Хотят полноценных отношений, как было раньше», — написал он в своем Telegram-канале.
Медведев указал, что обычные граждане хотят российских энергоносителей в котельных, взаимной торговли, а также видеть российских туристов в своих музеях и кафе. Правительство же, наоборот, призывает никуда не пускать россиян, отменить русскую культуру и отказаться от энергоносителей.
«С последним сложнее, особенно в ожидании холодной зимы. Но пока все европейские политики стараются держаться стройно — никаких связей с русскими», — добавил Медведев.
21 июля пресс-секретарь президента РФ Дмитрий Песков отметил, что Евросоюз продолжает маниакально принимать новые санкции в отношении России, несмотря на их вред для населения Европы.
В тот же день французский банкир Филипп Виллен в статье для Le Figaro заявил о губительном характере санкций. Он подчеркнул, что Россия была и остается важнейшим поставщиком энергоносителей. Из-за кризиса экономических отношений с Москвой в Европе наблюдается беспрецедентный рост цен на топливо, из-за чего увеличиваются расходы домохозяйств, а люди беднеют.
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Известия (RUS)
В СФ заявили о понимании западными странами бессмысленности поддержки Украины
Ряд западных стран понял бессмысленность оказания военной помощи Украине. Об этом 18 августа «Известиям» заявил первый зампред комитета Совета Федерации по международным делам Владимир Джабаров.
Точка спора: ВФУ оставляют позиции на Артемовском направлении
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Таким образом он прокомментировал статью газеты Politico, которая со ссылкой на данные Кильского института мировой экономики, написала, что шесть крупных европейских стран не дали никаких двусторонних военных обещаний Киеву в июле.
«Мне кажется, они поняли бессмысленность оказания военной помощи Украине, потому что там просто все либо уничтожается нашими войсками, либо продается, либо разрушается. При этом кредитно-покупательная способность Украины близка к нулю. Получается, эта помощь никогда не будет оплачена Украиной, все это понимают и не хотят дальше это делать», — заявил Джабаров.
Также, по мнению сенатора, Запад предрекает скорое завершение российской спецоперации по защите Донбасса победой войск РФ.
«Так что какой смысл вкладывать деньги в режим, который, по сути, сейчас уже ничего из себя не представляет и никем не управляет реально?» — задался вопросом Джабаров.
Он предположил, что следующим этапом и «США поймут, что толку от обеспечения Украины современным оружием никакого».
«Что бы они ни поставляли, все равно ничего не получается, потому что солдаты не обучены, никакой мотивации нет и, по сути, полностью коррумпированное государство», — заключил сенатор.
Между тем 10 августа министр обороны США Ллойд Остин заявил, что западные страны намерены помогать Украине столько, сколько ей потребуется, чтобы отстоять свой суверенитет.
Днем ранее стало известно, что США планируют выделить Украине около $89 млн для разминирования территорий. Средства пойдут на подготовку 100 групп украинских саперов, а также на закупку необходимого оборудования, включая металлодетекторы, средства индивидуальной защиты, а также специальный транспорт.
13 августа полковник запаса и военный обозреватель Геннадий Алехин сообщил «Известиям», что военные Вооруженные силы Украины сталкиваются с нехваткой оружия, даже несмотря на всестороннюю поддержку Запада. Это происходит из-за банального воровства, которое процветает в рядах украинского командования.
Страны Запада начали активно вооружать Украину на фоне проводимой Москвой спецоперации по защите Донецкой и Луганской народных республик. Ее началу предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства республик Донбасса к РФ с просьбой о помощи и последующее признание Россией независимости ДНР и ЛНР.
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Malgré le recours de LFI, le Conseil constitutionnel valide la loi sur le retrait de contenus à caractère terroriste
C’est officiel : le Conseil constitutionnel a validé samedi 13 août, la proposition de loi sur le retrait de contenus à caractère terroriste. Proposé par la macronie et adopté fin juillet, le texte a pour but de contraindre les éditeurs et hébergeurs de sites Internet à retirer des contenus jugés terroristes une heure au maximum après leur signalement. Une décision qui ne fait pas l’unanimité dans les rangs politiques, puisque comme le rappelle le Huffington Post, La France insoumise avait saisi le Conseil constitutionnel pour invalider cette loi. Les membres du parti d’extrême gauche avaient en effet estimé que le texte portait « une atteinte manifeste à la liberté d’expression et de communication » telle qu’elle est détaillée dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Des sanctions lourdes
De son côté, la haute institution a jugé que les contenus terroristes « constituent des abus de la liberté d’expression et de communication qui portent gravement atteinte à l’ordre public et aux droits des tiers ». Les Sages ont donc donné un verdict en faveur de la loi macroniste. Celle-ci prévoit par ailleurs un an d’emprisonnement et jusqu’à 250 000 euros d’amende en cas du non-retrait des contenus terroristes signalés. Les plateformes numériques fautives pourront aussi être concernées par une amende allant jusqu’à 4 % de leur chiffre d’affaires.
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Не вставших на воинский учет украинок могут привлечь к ответственности
На Украине женщин, владеющих рядом профессий, которые не встанут на воинский учет с 1 октября, могут привлечь к административной ответственности. Об этом сообщил член комитета Верховной рады по вопросам нацбезопасности, обороны и разведки Федор Вениславский 18 августа.
Солдат Оксана: украинок поставят под ружье
Уклоняющихся от обязательного воинского учета ждут санкции
«В будущем, думаю, что в случае уклонения от постановки на военный учет могут [к женщинам] быть применены такие принудительные меры, которые будут системно уклоняться от исполнения таких нормативно правовых актов», — сказал он украинскому изданию LB.ua.
Вениславский напомнил, что перечень специальностей для женщин, которым будто нужно встать на воинский учет, был расширен. К ним отнесли также работников сферы питания и технологов пищевой продукции.
13 июля сообщалось, что гражданки Украины, владеющие профессией и специальностью из утвержденного министерством обороны страны перечня, должны будут с 1 октября встать на учет в военкоматах.
Как отмечает «Газета.ru», среди этих профессий и специальностей — химия, биология, телекоммуникации и радиотехника, инженерия программного обеспечения, компьютерные науки, науки о Земле, географии, физике и астрономии, пищевые технологии, обеспечение войск, вооружения и военной техники, общественное здоровье, промышленная фармация, санитария, стоматология, медицина, налогообложение, издательство, психология.
12 июля бывший советник главы МВД Украины Виктор Андрусив рассказал, что украинки, которых поставят на воинский учет, не смогут свободно выехать за границу. Сначала они должны будут получить разрешение военных комиссариатов.
В декабре 2021 года министерство обороны Украины выпустило приказ, согласно которому женщины определенных специальностей в возрасте от 18 до 60 лет получают статус военнообязанных. Среди них бухгалтеры, секретари, менеджеры, работницы СМИ (журналисты, редакторы и фотографы), кассиры, диспетчеры, доставщики, программисты, сотрудники налоговой службы и прокуратуры, сельхозработницы и представительницы других профессий.
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Ferrand, Castaner, Castex : la majorité présidentielle peine à se remettre de l’absence de ses cadres
Depuis quelques jours, l’Assemblée nationale a replongé dans le silence, vacances des députés obligent, signant ainsi la fin d’une première séquence parlementaire qui a beaucoup fait parler d’elle. Et pour cause, elle a notamment été marquée par une configuration politique inédite dans l’histoire de la Cinquième République. Force est, cependant, de constater que l’accent a surtout été mis sur les succès du RN, le rôle pivot des députés LR ou l’alliance parfois délicate des élus de la Nupes. Face à ces trois ensembles, la majorité semble avoir eu? plus de difficulté à exister, note Le Monde.
Une timidité dans l’hémicycle qui s’explique notamment par l’absence de cadres d’envergure au sein de Renaissance. Lors du second tour des élections législatives, la plupart des figures ont été battues, ce dont peine à se remettre la majorité. C’est notamment le cas de Richard Ferrand, ancien président de l’Assemblée et proche conseiller d’Emmanuel Macron, ou de Christophe Castaner. « Quand on vit une épopée collective et que deux ou trois ou quatre ou cinq manquent à l’appel… », commence le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.
« Ils nous manquent »
« Richard était un élément de stabilisation politique. Et pas seulement dans sa fonction de président de l’Assemblée nationale. Avec Christophe [Castaner], ils étaient des rouages essentiels au bon fonctionnement entre l’Elysée, Matignon et le Parlement », regrette le ministre auprès du Monde. Tous deux ont pourtant été sèchement battus : Vox populi, vox dei. « Ils nous manquent. C’est le plus dur de cette période », avouait lui-même Emmanuel Macron, le 7 juillet dernier. Sonné, l’ancien ministre de l’Intérieur envisage désormais une reconversion dans le privé. Quant à Richard Ferrand, Emmanuel Macron a tenté en vain de le recruter à l’Élysée. L’ancien socialiste a « pris un coup dans le plexus » et préfère temporiser, lâche un membre de l’exécutif.
Jean Castex, enfin, n’a pas souhaité se présenter lors des élections législatives. À l’Assemblée nationale, son statut d’ancien Premier ministre, plutôt unanimement apprécié au sein de la macronie, n’aurait pourtant pas fait de mal à une majorité en manque d’incarnation. L’ex-locataire de Matignon a cependant accepté un parachutage à la tête de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFIT France).
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Диетолог призвала не хранить некоторые продукты в холодильнике
Диетолог Елена Соломатина рассказала, что лучше не хранить в холодильнике хлеб и томаты, поскольку эти продукты при попадании в холод быстро потеряют свои вкусовые качества.
Пища для ума: что не стоит есть на завтрак
Список худших утренних блюд возглавляют сладкие хлопья
В беседе с «Вечерней Москвой» специалист отметила, что во влажной среде начинают развиваться патогенные микроорганизмы, из-за чего продукт быстро портится. В этой связи не стоит долго хранить в холодильнике макароны, отварной рис и крупы, а также салаты вроде оливье.
Соломатина подчеркнула, что также в холодильник не стоит класть «всё, что не герметично и отсыреет», отмечает RT. Также не нужно хранить в холодильнике кофе, какао, различные травы и специи, печенье, сухофрукты, хлебцы, орехи, чипсы, поскольку они впитают в себя влагу и покроются плесенью, пишет НСН.
При этом безопасно хранить в холодильнике лапшу быстрого приготовления и консервы, но они не испортятся и в тепле, сообщает Life.ru.
15 августа биолог Михаил Краснов рассказал россиянам, как правильно заготавливать на зиму ягоды, чтобы сохранить в них все полезные свойства и витамины. По его словам, большинство ягод отлично переносит заморозку. Их также можно перетереть с небольшим количеством сахара и заморозить в виде пюре, отмечает телеканал «360». Также ягоды сохраняют свои полезные свойства и после термической обработки, но лучше всего их высушивать.
В ноябре прошлого года основатель Российской ассоциации бариста Николай Стрельников рассказал, как правильно хранить кофе. По его словам, кофе лучше всего хранится в виде зерна. Также важна герметичность емкости, в которой содержится продукт. Эксперт подчеркнул, что главной проблемой при хранении кофе является попадание кислорода в сосуд с напитком. Он вступает в реакцию с зернами и портит их свойства. Вкус напитка становится менее насыщенным, отмечает телеканал «Звезда». Хранить продукт в холодильнике специалист не рекомендует, но отмечает, что замораживать кофе вполне допустимо.
В 2020 году Роскачество опубликовало рекомендации по хранению продуктов в домашнем холодильнике. Хранить продукты рекомендуется в упаковках или закрытыми крышками, чтобы в случае их порчи споры плесени не разлетались по холодильнику. Кроме того, таким образом, одни продукты не будут пахнуть другими.
Скоропортящиеся продукты лучше всего не размещать на дверце холодильника, так как там выше температура.
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[Edito] Quand Jean-Luc s’emmêle en Chine…
Jean-Luc Mélenchon n’est pas seulement un orateur talentueux, c’est aussi et surtout un graphomane. Il n’aime rien tant qu’écrire, en particulier sur son blog, où il déroule sans limite sa gnose tribunitienne. Telle est la méthode Mélenchon pour un débat sans contradicteur. Un grand classique de l’extrême gauche trotskiste.
C’est d’ailleurs sur son blog qu’il a déclenché la polémique contre Nancy Pelosi qui lui a valu la chaude gratitude de l’ambassadeur de Chine à Paris, cet autre “loup guerrier” qui, comme lui, aime marcher sur les codes et le protocole diplomatique.
« Hypocrisie », « provocation », le registre du leader de la Nupes se répète lorsqu’il s’agit de brocarder ses ennemis. Des ennemis attitrés qui renvoient aux épouvantails de sa jeunesse : « l’impérialisme américain », « le capitalisme mondialisé », « l’Europe allemande », « la répression d’État » …
Comprenons : Il est toujours du côté du peuple qui souffre, des souverainetés bafouées, des mobilisations citoyennes, du soulèvement populaire… à condition bien sûr que l’opprimé soit de gauche et que l’oppresseur ne le soit pas !
Hypocrisie. Il en faut beaucoup quand on aspire à la sainte alliance des classes populaires, de la jeunesse estudiantine, de la bourgeoisie bohème, des “gilets jaunes”, des antivax et des militants des droits de l’homme…
La Russie d’aujourd’hui et la nouvelle Chine impériale n’ont pas bonne presse ? Évitons d’en trop parler. Dans ses milliers de pages publiées, difficile de trouver quelque critique à l’encontre des dictatures de gauche. Et lorsqu’il en parle, c’est d’abord pour brocarder les “vrais” coupables.
Derrière les tensions contre Taïwan ? Les « provocations bellicistes » de Washington ! Sur la répression à Hong Kong ? Rien. Sinon au détour d’une phrase affirmant « l’admiration de la police de HongKong » à l’égard des instruments répressifs mis en place par la France contre les “gilets jaunes” ! Dire des choses sans rien dire de trop compromettant, afin de ne pas heurter la sensiblerie de quelques Insoumis tentés de soutenir les Hongkongais, les Ouïgours ou les Tibétains. Le dalaï-lama figure cependant parmi les personnalités vis-à-vis desquelles il ne parvient pas à refréner sa plume vengeresse. « Théocrate », « autoritariste », « ethniciste » (il ose demander que les colons chinois rentrent chez eux et parler de « génocide culturel » contre son peuple !). Comble de l’accusation : le « roi des moines » aurait pris position contre l’avortement et l’homosexualité ! La lecture mélenchoniste du monde n’a là qu’une visée : renvoyer illico presto au débat national en brossant ses prospects dans le sens du poil.
Voter pour, c’était se mettre à dos ses amis chinois ; voter contre, c’était dangereux électoralement tant la cause ouïgoure est aujourd’hui populaire parmi les jeunes et les musulmans de France
En vingt ans, pas un mot sur la sinistre répression à laquelle Pékin s’adonne sur le peuple chinois. Pas une ligne sur Tian’anmen. Mais le comble de l’hypocrisie a sans doute été atteint, le 20 janvier dernier, quand l’Assemblée discutait une résolution sur le génocide ouïgour.
Rusé, le vieux renard a bien senti le piège : voter pour, c’était se mettre à dos ses amis chinois ; voter contre, c’était dangereux électoralement tant la cause ouïgoure est aujourd’hui populaire parmi les jeunes et les musulmans de France. L’abstention eût été aveu de silence. Le leader insoumis n’a alors pas tremblé : il n’a pas pris part au vote !
Car c’est bien le problème avec les votes : ils sont clairs et ils éclairent.
Une bonne raison sans doute de ne pas se représenter en juin dernier…
Hypocrite, démago et provocateur, tel est bien Jean-Luc Mélenchon.
* André Gattolin est sénateur LREM des Hauts-de-Seine.
Известия (RUS)
Три самолета и два вертолета направлены на тушение пожаров в Рязанскую область
Три самолета и два вертолета направлены по поручению главы МЧС Александра Куренкова на тушение пожаров в Рязанскую область. Об этом в четверг, 18 августа, сообщили в пресс-службе министерства.
Горимая местность: регионам поручили вдвое сократить площадь лесных пожаров
Сколько денег власти выделят на борьбу с природными катаклизмами
«Для тушения пожаров в Рязанской области дополнительно направлены самолет амфибия Бе-200ЧС, вертолеты Ми-26 и Ми-8 МЧС России и два самолета Ил-76», — говорится в Telegram-канале МЧС России.
Отмечается, что общая группировка сил и средств, задействованная в тушении пожара, составляет более 470 человек и 175 единиц техники.
В Рязанской области в настоящий момент сохраняется три очага природных пожаров, общая площадь, пройденная огнем, составляет более 800 га.
Ранее в этот день врио губернатора региона Павел Малков заявил, что площадь очагов возгорания в Рязанской области за последние сутки увеличилась до 181 га. По его словам, значительная помощь оказана со стороны правительства Москвы, также прибыли дополнительные силы из Московской области.
Вместе с тем в Рослесхоз сообщили, что органы лесного хозяйства Рязанской области скрывали истинную площадь лесных пожаров, из-за чего власти не смогли своевременно нарастить федеральные силы для их ликвидации.
Запах гари от лесных пожаров в Рязанской области добрался до северных районов Москвы. Ведущий сотрудник центра погоды «Фобос» Евгений Тишковец предупредил, что приносящий запах ветер сохранится еще двое суток.
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Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : la justice refuse le relogement de réfugiés, la mairie réclame leur expulsion
Depuis la fin du mois de juillet, une cinquantaine de réfugiés d’origine malienne et ivoirienne errent à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis. Depuis peu, les familles composées de femmes et d’enfants se sont installées dans des tentes plantées dans le parc Josette-et-Maurice-Audin. Mais comme l’a relayé Le Parisien, le tribunal administratif de Montreuil a décidé mardi 16 août de ne pas accepter la demande de relogement qui avait été formulée par l’association MyMaraude.
« Rejetées comme la peste »
Le collectif avait demandé à la justice la possibilité d’héberger les clandestins dans un gymnase municipal, et réclamé l’annulation de la décision d’expulsion de ces familles sans papiers. « On est écœuré (…) C’est d’autant plus révoltant que la ville de Bagnolet a annoncé dans la foulée avoir déposé une requête pour les expulser du parc où elles viennent de trouver refuge », s’est indignée Yasmine Boussalem, présidente de MyMaraude. La militante a notamment souligné la gravité que « ces femmes qui ont fui les violences qu’elles subissaient dans leur pays (soient) rejetées comme la peste » ici en France. Dans un communiqué, la municipalité a en effet confirmé sa volonté d’expulser les réfugiés africains du parc, précisant que les migrants avaient refusé des solutions de relogement en province.
Известия (RUS)
Москву накрыли гарь и смог. Главное
С утра среды 17 августа жители Москвы жалуются на смог и гарь, окутавшие улицы. Они вызваны лесными пожарами, бушующими в соседних регионах. Очевидцы размещают публикации в социальных сетях.
Последствия пожаров ощутили на себе, в частности, москвичи на юге, юго-востоке и северо-западе города. Сообщается, что запах гари уже достиг и некоторых северных районов. Подробнее о ситуации в столице — в материале «Известий».
Откуда запах гари в Москве
По словам синоптиков, главный источник дыма — возгорания в лесах Рязанской области. Также предполагается, что ветер несет запах гари от пожаров во Владимирской области и подмосковном Орехово-Зуево. В МЧС заверили, что на территории самой столицы возгораний нет. Ситуация находится на особом контроле ведомства.
Какие меры предпринимают для устранения смога и гари в Москве
Всех допечет: сколько продержится жара в европейской части России
Синоптики назвали регионы, где долгая засуха сменится мощными ливнями
В районы возгораний уже направлены силы для тушения пожаров — 78 единиц техники, в том числе три специальных самолета и два вертолета. Специалисты Роспотребнадзора усилили контроль за состоянием атмосферного воздуха в Москве. Мониторингом занимаются филиалы Центра гигиены и эпидемиологии в Москве, проверяющие воздух на расширенный перечень веществ.
Гидрометцентр России продлил в столице «оранжевый» уровень погодной опасности на фоне жары. Он продлится до 18:00 18 августа. Температура воздуха местами достигает +30…+31 градуса.
Также из-за высокого класса пожарной опасности на востоке Московской области ограничено пребывание жителей в лесах.
Когда запах гари уйдет из Москвы
Ведущий сотрудник центра погоды «Фобос» Евгений Тишковец спрогнозировал, что приносящий запах ветер продлится еще двое суток. Специалист спрогнозировал, что направление ветра будет сохраняться еще 36–48 часов. Он также уточнил, что на какое-то время воздух в столице останется загрязненным частицами гари. В свою очередь, в Министерстве экологии и природопользования Московской области уточнили, что запах будет чувствовать еще несколько дней из-за жары и безветрия.
17 августа ведущий сотрудник центра погоды «Фобос» Елена Волосюк рассказала, что жара в столице спадет к концу недели. Температура воздуха понизится до +25 градусов.
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Valeurs Actuelles
Paris : un collectif antiraciste occupe un centre d’hébergement pour réclamer un meilleur accueil des réfugiés
Pour le collectif antiraciste du 18e arrondissement La Chapelle debout, la France doit accorder un meilleur accueil à tous les réfugiés, quelle que soit leur origine. C’est le message que ses membres ont tenu à faire passer, dimanche 17 juillet, en occupant – aux côtés d’exilés – le hall 2 de la Porte de Versailles (15e arrondissement), transformé en centre d’hébergement. Le collectif a dénoncé le « traitement inéquitable » du pays entre l’accueil qu’il réserve aux Ukrainiens, et celui offert aux personnes venues du reste du monde, rapporte Le Parisien ce lundi.
La France accusée de « racisme »
Au mois de juin, seules 80 places étaient occupées sur les 600 mises à la disposition des réfugiés ukrainiens dans le hall 2 de la Porte de Versailles. La vacance du site – réquisitionné dès la mi-mars par la préfecture de région afin d’héberger les Ukrainiens qui ont fui le conflit – exaspère la Ville ainsi que les associations chargées de venir en aide aux « autres » réfugiés, indiquent nos confrères. Par conséquent, au cours de l’après-midi du 17 juillet, plus de 300 personnes conduites par La Chapelle debout ont pris possession des lieux. L’objectif : réclamer un traitement égal des réfugiés.
Les manifestants, qui ont illégalement occupés les lieux, ont affirmé être solidaires de demandeurs d’asile et de sans-papiers venus « majoritairement de l’Afrique de l’Est ». Tous ont fustigé les « pratiques d’apartheid » de la France en matière d’accueil des réfugiés, avant d’accuser le pays de faire preuve de « racisme », observe le journal régional. Sur place, un tract intitulé « Nous sommes tous des Ukrainiens » a été distribué.
Les forces de l’ordre ont été mobilisées, en vain, pour tenter de déloger les manifestants, note Le Parisien. Aux alentours de 20 heures, le préfet de région a envoyé plusieurs membres de son cabinet afin de négocier une sortie avec le collectif.
Valeurs Actuelles
Le porte-parole des sapeurs-pompiers menacé de mort pour s’être opposé à la réintégration de ses collègues non-vaccinés
Des propos qui suscitent la polémique. Et pas que. Mercredi 17 août, le porte-parole des sapeurs-pompiers, Eric Brocardi, a estimé qu’il n’était pas nécessaire de réintégrer les pompiers non-vaccinés, rapporte CNews. Ils sont 200 parmi les 40 000 professionnels et 5 000 sur les 197 000 volontaires, selon le ministère de l’Intérieur. Cette prise de position a suscité de nombreux commentaires hostiles. Et d’autres encore plus agressifs.
Gérald Darmanin à la rescousse
Ainsi, Eric Brocardi a dû faire face à de nombreuses menaces de mort émanant d’internautes sur les réseaux sociaux. Cependant, plusieurs personnalités sont montées au créneau pour défendre l’officier, à commencer par son ministre de tutelle, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a écrit : « Le porte-parole de la Fédération des Sapeurs-pompiers de France fait l’objet de menaces de mort parce qu’il s’est publiquement opposé à la réintégration des pompiers non-vaccinés. Quelle que soit l’opinion de chacun, ces agressions sont insupportables. » De même, le maire de Nice, Christian Estrosi a pris la défense d’Eric Brocardi : « Soutien total au commandant Éric Brocardi, porte-parole des pompiers, qui subit un lynchage honteux depuis sa prise de position contre la réintégration des pompiers non vaccinés. Rien ne justifie cette vague violente d’injures et de menaces », s’est insurgé l’édile niçois. Eric Brocardi a réitéré ses propos dans Var-Matin, enfonçant le clou en affirmant que cette réintégration ne changerait rien, qu’il fallait plutôt donner envie aux gens de s’engager, et que la vaccination faisait partie des nécessités pour être opérationnel.
Valeurs Actuelles
[Edito] Surprise, la PMA concerne surtout des célibataires
Non, vous ne rêvez pas, certains partisans de la PMA vont jusqu’à « regretter » que le débat n’ait pas concerné les femmes seules. Oui, en effet, les associations LGBT et leurs alliés n’ont pas cessé de mettre en avant la PMA pour les lesbiennes, d’abord parce qu’elles ont, à leurs yeux, une priorité absolue comme victimes supposées d’une législation qui aurait été inégalitaire en réservant la PMA aux couples homme-femme souffrant d’infertilité, et donc homophobe. En outre, cela permettait à ces militants de crier à l’homophobie face à toute contradiction et donc d’emporter la bataille de l’opinion avant de voir le Parlement adopter le projet de loi.
Pourtant, La Manif pour tous et d’autres n’ont pas cessé de dénoncer la réalité d’un projet consistant à priver sciemment des enfants de père, comme s’il n’était qu’accessoire. Et cette privation pour l’enfant est la même, qu’il s’agisse d’un couple de femmes ou d’une femme seule.
J’ai eu l’occasion de m’exprimer à quatre reprises à l’Assemblée nationale et au Sénat au cours du débat parlementaire. J’avais notamment indiqué que la PMA sans père concernerait en majorité des femmes seules et insisté sur l’incroyable contradiction de la majorité présidentielle, qui ne cessait de s’inquiéter des difficultés des familles monoparentales tout en voulant légaliser la PMA pour les femmes seules.
De fait, le recours à la PMA plutôt par les femmes seules était une évidence au vu de l’expérience des pays ayant légalisé la PMA sans père. Le Danemark, pays dont le taux de naissance par PMA est le plus élevé au monde, n’a pas cessé de voir la proportion des femmes seules augmenter depuis qu’il a légalisé la PMA sans père en 2007. En 2016, le Danemark dépassait déjà les 10 % des naissances par PMA au profit de femmes seules.
Plusieurs facteurs l’expliquent : la pression de la vie professionnelle rend plus difficile de fonder une famille ; de plus en plus souvent, les hommes se dérobent face à la perspective de s’engager et de donner la vie ; enfin, la tendance à la lutte des sexes, qui consiste à dévaloriser systématiquement les hommes et à mettre les femmes en position d’accusatrices, conduit aussi des femmes à vouloir un enfant, mais sans s’embarrasser d’un homme et donc d’un père.
Une fois de plus, une loi sociétale revendiquée par et pour une ultra-minorité a des conséquences beaucoup plus larges qui dépassent le cadre de l’épiphénomène. C’était déjà le cas avec le Pacs. Voulu pour les couples de même sexe, il est surtout plébiscité par les couples homme-femme et contribue à faire considérablement chuter le nombre de mariages.
Toute la société s’inquiète, à juste titre, de la perte des repères des enfants et des adolescents, des difficultés croissantes dans les foyers, à l’école, dans les centres sportifs, dans l’espace public, etc. Hélas, les lois sociétales déconstruisent ce qui structure l’enfant et la société et qui devrait être soutenu : la famille.
* Ludovine de la Rochère est présidente de La Manif pour tous.
Valeurs Actuelles
“Une nouvelle forme de délinquance” : les tuk-tuks parisiens sous haute surveillance
C’est un fléau inattendu mais qui cause pourtant bien des problèmes. Comme l’explique Le Parisien ce 17 août, les tuk-tuks qui circulent dans la capitale française inquiètent de plus en plus les autorités. En cause, ces trois-roues non motorisés à pédales sont loin de respecter les règles d’usage, et les chauffeurs sont parfois prêts à tout pour soutirer de l’argent aux touristes visitant Paris. Tout d’abord, la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC), qui procède à des contrôles réguliers, remarque de plus en plus d’engins non conformes ave des équipements dangereux et illégaux. Des batteries supplémentaires permettant d’augmenter la vitesse des tuk-tuks sont parfois ajoutées.
Multiples infractions
Pour Julia Sarrode, commissaire de police à la DOPC, les tuk-tuks représentent même « une nouvelle forme de délinquance ». En plus du trafic de leur engin, certains chauffeurs n’hésitent pas à enfreindre délibérément le Code de la route pour aller plus vite et donc, gagner plus d’argent. Feux rouges grillés, portable à la main, stationnements gênants, les infractions relevées sont nombreuses. Certains conduisent même sans permis ou avec de fausses plaques d’immatriculation. En totale illégalité et mettant la vie de leurs clients en danger, les conducteurs de ces engins prisés sont de plus en plus surveillés. Ceux-ci sont majoritairement présents sur de grands axes touristiques de la capitale, comme près du Trocadéro, du Champ de Mars et du Louvre.
France24 - Monde
En direct : Guterres et Erdogan rencontrent Zelensky pour discuter céréales et nucléaire
Publié le : 18/08/2022 - 04:35Modifié le : 18/08/2022 - 10:39
FRANCE 24
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Natacha MILLERET
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres rencontre ce jeudi en Ukraine le président Volodymyr Zelensky et le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les trois dirigeants doivent aborder les exportations de céréales et la situation de la centre nucléaire de Zaporijjia. Suivez en direct les derniers développements de la guerre en Ukraine.
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9 h 40 : quatre morts dans les dernières frappes russes sur Kharkiv et sa région
Quatre personnes ont été tuées et 20 blessées jeudi matin dans des frappes russes ayant touché Kharkiv et une autre ville proche, dans le nord-est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités régionales, au lendemain de frappes ayant fait sept morts.
"Autour de 4 h 30 (1 h 30 GMT), l'ennemi a lancé huit missiles de la ville de Belgorod [en Russie, NDLR] vers Kharkiv", a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région, Oleg Sinegoubov, précisant que ces missiles s'étaient abattus sur plusieurs quartiers de la ville.
"Dans le quartier de Slobidsky, un des missiles a touché un immeuble résidentiel. Le bâtiment est partiellement détruit. Selon les données préliminaires, deux personnes sont mortes, 18 ont été blessées dont deux enfants", a-t-il indiqué.
Oleg Sinegoubov a ajouté qu'une attaque de missiles avait aussi touché vers 4 h la ville de Krasnograd, située à environ 80 kilomètres au sud de Kharkiv, faisant deux autres morts.
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8 h 28 : Moscou affirme ne pas avoir déployé "d'armes lourdes" dans la centrale de Zaporijjia
L'armée russe a assuré jeudi n'avoir pas déployé "d'armes lourdes" dans et autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, sous contrôle de Moscou dans le sud de l'Ukraine et touchée récemment par des frappes.
"Nous soulignons que les troupes russes n'ont pas d'armes lourdes dans l'enceinte de la centrale et dans les zones avoisinantes. Seules des unités assurant la sécurité se trouvent là-bas", a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.
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5 h 34 : nouvelles frappes à Kharkiv
Nouvelles frappes signalées dans la nuit de mercredi à jeudi : selon Igor Terekhov, maire de Kharkiv, au moins cinq attaques de missiles ont eu lieu à partir de 4 h 32 locales contre plusieurs quartiers. Un "très gros incendie" sévit dans un bâtiment administratif, a-t-il précisé. Le gouverneur régional Oleg Sinegoubov a rapporté "plusieurs incendies" du fait de ces frappes, qui ont fait au moins cinq blessés dont un enfant.
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4 h 43 : au moins sept morts à Kharkiv
Sur le terrain, les combats se poursuivent et font de nouvelles victimes civiles, comme à Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, où selon les autorités du pays un missile a touché mercredi un immeuble résidentiel de trois étages pendant un bombardement russe, provoquant un "puissant incendie".
"À ce stade, il y a sept morts et dix-sept blessés", a indiqué Igor Terekhov, maire de Kharkiv, revoyant à la hausse le précédent bilan de six morts et seize blessés. Volodymyr Zelensky avait dénoncé plus tôt une "attaque ignoble et cynique".
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4 h 30 : Antonio Guterres et Recep Tayyip Erdogan rencontrent Volodymyr Zelensky pour discuter céréales et nucléaire
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres doit rencontrer jeudi 18 août les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, pour discuter de la situation dans le pays presque six mois après son invasion par la Russie.
Les trois hommes discuteront du récent accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes mais aussi "du besoin d'une solution politique à ce conflit", a précisé le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. "Je n'ai aucun doute (sur le fait) que la question de la centrale nucléaire (de Zaporijjia) et d'autres seront également abordées."
Dans sa traditionnelle déclaration du soir, Volodymyr Zelensky a indiqué mercredi qu'Antonio Guterres était "déjà arrivé en Ukraine. Nous travaillerons ensemble pour parvenir aux résultats nécessaires pour l'Ukraine."
Le secrétaire général doit également s'entretenir en bilatéral avec Volodymyr Zelensky. Il a ensuite prévu de se rendre vendredi à Odessa, un des trois ports utilisés dans le cadre de l'accord sur l'exportation de céréales, avant de se rendre en Turquie pour visiter le Centre de coordination conjointe (CCC) chargé de superviser cet accord.
Avec AFP et Reuters
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REPORTAGE
Ukraine : autrefois une station balnéaire prisée, Odessa est devenue une ville fantôme
Le Royaume-Uni et le Danemark annoncent une aide supplémentaire à l'Ukraine
Explosions en Crimée: L'attaque «rentre dans la stratégie ukrainienne»
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Insultes, violences, dégradations : les élus vent debout contre les incivilités croissantes à Trouville-sur-Mer
Plusieurs milliers de touristes posent leurs valises, chaque été, dans les stations balnéaires de la Côte fleurie. Malheureusement, tous les vacanciers ne sont pas respectueux, et les travailleurs du bord de mer font chaque semaine les frais d’incivilités plus ou moins graves, parmi lesquelles des insultes, des violences ou encore des dégradations, rapporte Ouest-France, lundi 15 août. Dans le Calvados, un saisonnier a même été frappé à Trouville-sur-Mer, samedi 13 août. Une situation largement dénoncée par les élus et les travailleurs, à l’instar de Fabrice Gonçalvès, directeur général des services à Trouville-sur-Mer : « Il faut que ça s’arrête, tous les ans, c’est la même chose, nous sommes excédés par ce manque de civisme de [la part de] certains touristes. »
« Les insultes, c’est tous les jours »
À l’établissement de la plage de Trouville-sur-Mer, Alexandre Daunis – le responsable – ne cache pas sa lassitude vis-à-vis des incivilités. « Les insultes, c’est tous les jours, certains touristes ont toujours quelque chose à dire », déplore-t-il dans les colonnes de nos confrères. Même dans la navette gratuite, le conducteur est fréquemment victime d’agressions verbales. « Nous offrons un service gratuit, et voilà comment certaines personnes nous le rendent », s’agace Fabrice Gonçalvès.
Des coups de barrière en fer
La violence est encore montée d’un cran samedi 13 août. Aux alentours de 19 h 15, un saisonnier a été tabassé par des touristes mécontents, poursuit Ouest-France. Dans le détail, le jeune homme a subi trois coups de poing ainsi que des coups de barrière en fer de la part de plusieurs membres d’une même famille. Il leur avait refusé l’entrée, à l’heure de fermeture. Transportée à l’hôpital de Cricquebœuf, la victime s’est vu prescrire un arrêt de travail de trois jours. Une plainte a été déposée contre ses agresseurs. Auprès du même média, ses supérieurs ont expliqué à quel point l’agression l’avait traumatisé : « Après l’agression, il s’est enfermé dans les toilettes et [il] est resté plusieurs minutes à ne pas comprendre ce qui lui était arrivé. » Face à ces événements violents, élus et travailleurs ont réclamé un renfort de la police municipale.
Calvados : les dernières actualités
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : des volontaires géorgiens engagés auprès des soldats ukrainiens
Publié le : 18/08/2022 - 08:40
FRANCE 24
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Rob PARSONS
Raid ABU ZAIDEH
Alors que l'invasion de l'Ukraine a ravivé les craintes d'une opération militaire russe dirigée contre la Géorgie, des membres de la Légion nationale géorgienne sont engagés sur le front de l'Est et aident à la formation de combattants ukrainiens. Reportage de nos envoyés spéciaux Mélina Huet, Rob Parsons et Raïd Abu Zaideh.
Dans les premières semaines suivant l’invasion russe, des milliers de volontaires venant du monde entier se sont rendus en Ukraine pour aider à repousser l’armée russe. Parmi eux, des soldats expérimentés de la Légion nationale géorgienne, engagés depuis 2014 aux côtés de Kiev dans le Donbass. Une connaissance du terrain dont ils font profiter les militaires ukrainiens.
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HEURE PAR HEURE
En direct : Guterres et Erdogan rencontrent Zelensky pour discuter céréales et nucléaire
LE FIL DU 13 AOUT
Ukraine : des bombardements russes meurtriers à Kramatorsk et Zaporijjia
LE FIL DU 4 AOÛT
Ukraine : Volodymyr Zelensky accuse Amnesty de "tenter d'amnistier l'État terroriste" de Russie
Valeurs Actuelles
“S’il y a des éoliennes, le Cantal est mort” : 250 personnes mobilisées contre un parc éolien
« S’il y a des éoliennes, le Cantal est mort. » Ces propos ont été tenus par Claude Anseaume, présidente de l’association Vent des crêtes, auprès de La Montagne, lundi 15 août. Dans ce département auvergnat, l’énergie éolienne ne fait pas l’unanimité. Afin de faire part de leur désaccord vis-à-vis des projets de parcs éoliens dans le secteur, près de 250 personnes se sont donné rendez-vous sur le plateau de Badailhac, samedi 13 août, en fin de matinée. Ces Cantaliens ont attaché des ballons à des ficelles, qui sont ensuite montés jusqu’à 100 mètres de hauteur. « C’est la hauteur d’une pale d’éolienne », a expliqué à nos confrères un participant à cette initiative lancée par le Collectif anti-éolien pour la sauvegarde du Cantal sur la commune de Vic-sur-Cère. Un symbole, afin de montrer à quel point « une éolienne défigure le paysage ». Le lieu de cette mobilisation n’a pas été choisi par hasard, puisqu’un projet de parc composé de 14 éoliennes est à l’ordre du jour.
« Un territoire touristique avec des paysages merveilleux »
Samedi 13 août, des membres issus de toutes les associations d’opposition aux parcs éoliens du département étaient au rendez-vous, mais également des élus et des sympathisants, précise le quotidien régional. Avant que le cortège ne prenne la direction de la montagne de Las Dourlous, située à une trentaine de minutes de marche, Claude Anseaume, présidente de l’association Vent des crêtes, ainsi que Patrick Adam, président de l’association Vent de Salers, ont pris la parole. « Aujourd’hui, nous voulons manifester notre opposition à l’implantation de parcs éoliens sur notre territoire. Le Cantal est un territoire particulier, c’est un territoire touristique avec des paysages merveilleux, a longuement détaillé Claude Anseaume. Et on veut préserver cela, parce que s’il y a des éoliennes, le Cantal est mort. Ce que viennent chercher les touristes, c’est l’authenticité, le calme, la sérénité ».
« On peut tuer des animaux pour construire des éoliennes »
Même son de cloche de la part de Patrick Adam, qui a ensuite renchéri en ces termes, cités par La Montagne : « Ce qui nous attend n’est pas très réjouissant. Sous la pression de l’Europe, une loi d’accélération écologique a été votée. » Et de poursuivre, l’instant d’après, pour étayer son point de vue : « Elle comporte plusieurs volets. Le premier, c’est la réduction des délais de rétractation et de recours qui vont être réduits de dix mois. Ensuite, il a été décidé que l’implantation d’éoliennes se ferait désormais par arrêté ministériel. » Le président de l’association Vent de Salers a ensuite estimé que cela signifiait que les populations locales, les maires et les communautés de communes n’auraient plus la possibilité d’exprimer leur avis. Et de conclure, non sans amertume : « Il y a aussi, dans cette loi, [le fait] que toute perturbation ou destruction de la vie d’espèces rares ne doit en aucun cas entraver le développement des éoliennes. Cela veut dire que maintenant, légalement, on peut tuer des animaux pour construire des éoliennes ».
Cantal : les dernières actualités
France24 - Monde
Afghanistan : explosion meurtrière dans une mosquée de Kaboul
Publié le : 18/08/2022 - 10:08
FRANCE 24
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Une explosion qui a frappé mercredi soir une mosquée du nord-ouest de Kaboul a fait au moins 21 morts et une trentaine de blessés, selon le bilan de la police. De nombreuses attaques meurtrières ont frappé cette année l'Afghanistan, dont la plupart ont été revendiquées par le groupe État islamique.
Une explosion dans une mosquée de Kaboul, dans la soirée de mercredi 17 août, a fait au moins 21 morts, selon le bilan donné jeudi par la police afghane.
"Hier (mercredi), une explosion s'est produite dans une mosquée (...) pendant la prière du soir. En conséquence, 21 de nos citoyens sont morts en martyrs et 33 ont été blessés", a déclaré dans un communiqué Khalid Zadran, porte-parole de la police de Kaboul.
"La déflagration a été causée par des explosifs placés dans la mosquée" sunnite, située dans le nord-ouest de la capitale afghane, a-t-il précisé à l'AFP.
"La plupart des patients que nous avons reçus à la suite de l'explosion souffrent de blessures causées par des éclats de bombe et des brûlures", avait indiqué à l'AFP mercredi soir l'ONG italienne Emergency, qui opère dans un hôpital de Kaboul, précisant avoir reçu de son côté 27 victimes, dont trois étaient décédées.
Plus tard dans un tweet, l'ONG a ajouté que cinq enfants figuraient parmi les personnes soignées, dont un âgé de sept ans.
La mosquée Sediqia qui a été visée se trouve dans le quartier sunnite de Khair Khana et dispose aussi d'une école coranique.
Jeudi matin, l'édifice, dont les vitres étaient brisées, était sécurisé par de nombreux Taliban armés, présents aussi dans les rues alentours dont ils contrôlaient les accès, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des attentats récurrents
Cette attaque intervient près d'une semaine après la mort d'un dignitaire religieux taliban et de son frère, tués dans un attentat suicide dans une école coranique de Kaboul revendiqué par l'organisation État islamique. Le religieux, Rahimullah Haqqani, était notamment connu pour ses discours enflammés contre le groupe jihadiste.
Le nombre d'attentats a diminué en Afghanistan depuis que les Taliban ont pris le pouvoir il y a un an, mais ils n'ont pas cessé pour autant. Plusieurs attaques meurtrières ont eu lieu en août, et une série d'attentats à la bombe a surtout frappé le pays fin avril, pendant le mois sacré de ramadan, et fin mai, dans lesquels des dizaines de personnes ont trouvé la mort.
La plupart des attaques ont été revendiquées par le groupe État islamique, qui vise principalement les minorités religieuses afghanes chiite, soufie et sikh, mais aussi les Taliban.
L'attaque a eu lieu alors que des hauts responsables talibans participent jeudi à une grande assemblée de quelque 2 000 responsables religieux à Kandahar (sud), berceau et centre de décision du mouvement islamiste.
Avec AFP
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UN AN APRÈS
En Afghanistan, une opposition "très faible" malgré l’animosité grandissante envers les Taliban
AFGHANISTAN
Un an après la chute de Kaboul, l’organisation État islamique en embuscade
Valeurs Actuelles
“La situation ne peut plus durer“ : à Perpignan, Louis Aliot alerte Gérald Darmanin sur le trafic de drogue
Dans un communiqué publié le 17 août sur le site de la mairie, Louis Aliot a fait part de son ras-le-bol face à un fléau qui gangrène Perpignan : le trafic de drogue. En effet, comme le rapporte France 3, le maire de la commune d’Occitanie a dénoncé l’insécurité liée à ce trafic, à l’origine de règlements de compte pouvant même mener à des fusillades et à des meurtres dans certains quartiers sous haute tension. « La situation ne peut plus durer », a lancé l’élu du Rassemblement national.
Plaque tournante de la drogue
A travers son courrier, Louis Aliot s’est notamment appuyé sur un exemple récent, avec la mort d’une personne dans un règlement de comptes lundi 15 août. « Je ne peux tolérer qu’une telle situation perdure et mette en danger la vie des habitants », a aussi souligné le maire de Perpignan. S’il assure agir depuis des années pour lutter contre le phénomène à travers le renforcement des effectifs de police et diverses actions spécifiques, l’élu RN a estimé que l’Etat devait lui venir en aide. C’est pourquoi ce dernier a tenu à alerter Gérald Darmanin sur la problématique de plaque tournante de la drogue et autres activités illicites qui gangrène sa ville. « Je demande au ministre de l’Intérieur (…) de mettre en place les moyens nécessaires », a-t-il réclamé.
Perpignan : les dernières actualités
France24 - Monde
Eaux usées, de mer, pluie… à la recherche de nouvelles sources contre la sécheresse
Publié le : 17/08/2022 - 20:47
Cyrielle CABOT
Depuis fin juillet, la France fait face à une sécheresse historique, entraînant des pénuries d'eau sur une grande partie du territoire. Alors que ce scénario est voué à se répéter à cause du dérèglement climatique, les scientifiques cherchent de nouvelles ressources. Puisant l'inspiration chez des pionniers à l'étranger, notamment dans les pays désertiques, ils expérimentent plusieurs techniques.
Dans une centaine de communes françaises, les canalisations sont vides et l'eau ne coule plus dans les robinets. La sécheresse exceptionnelle qui touche le pays depuis fin juillet, la plus sévère depuis 1959, a vidé les cours d'eau et les nappes phréatiques. Pour faire face, le gouvernement, les collectivités locales et la population ont recours au système D, entre restrictions sévères, transport de l'eau en camion-citerne et distributions de bouteilles.
En parallèle, de nombreuses voix s'élèvent pour chercher de nouvelles façons d'exploiter l'eau. Parmi les techniques évoquées : réutiliser les eaux usées, dessaler l'eau de mer ou encore démocratiser l'usage de l'eau de pluie… Des mesures déjà largement pratiquées dans certains pays, mais qui peinent à s'imposer en France, souvent en raison d'une réglementation stricte et d'inquiétudes pour l'environnement.
Réutiliser les eaux usées
"La France et l'Union européenne doivent rattraper leur retard sur le recyclage des eaux usées", affirme Julie Mendret, chercheuse à l'Institut des membranes de l'Université de Montpellier. "Aujourd'hui, moins de 1 % des eaux traitées en France sont réutilisées. C'est 8 % en Italie et 14 % en Espagne", détaille-t-elle. "On est bien loin de certains pays où cela est totalement démocratisé, notamment dans les pays du Golfe comme les Émirats arabe unis, le Koweït et le Qatar. En Israël, pionnier en la matière, on atteint 80 %."
Pour rappel, traditionnellement, l'eau qui se retrouve dans nos robinets a été extraite des nappes phréatiques puis assainie dans des centrales de potabilisation. Une fois consommée, elle est traitée dans des centrales d'épuration avant d'être rejetée dans des cours d'eau. Dans le cas où elle est recyclée, elle ne va pas être rejetée mais réintroduite dans les tuyaux.
Concrètement, la France recycle quotidiennement 19 000 m3 d'eaux usées qui permettent d'irriguer des cultures agricoles et d'arroser des golfs. "On pourrait tout à fait élargir ces usages pour nettoyer les voiries ou arroser les espaces verts", assure Julie Mendret. "Et pourquoi ne pas aller plus loin et reproduire de l'eau potable à partir de ces eaux recyclées ?"
En Vendée, le projet Jourdain expérimentera prochainement cette solution. Au lieu d'être rejetée dans la mer, une partie de l'eau provenant de la station d'épuration des Sables-d'Olonne sera récupérée et traitée avant d'être réinjectée dans les circuits d'eau potable. "Ce serait une première européenne mais cela est déjà mis en place à Singapour ou en Namibie, par exemple", note la spécialiste.
Selon elle, la France est freinée par "une réglementation trop exigeante" et des difficultés à faire accepter ces projets au niveau local. En mars, le gouvernement a cependant élargi les usages pour l'eau recyclée, pour recharger les nappes phréatiques ou lutter contre les incendies. Au niveau européen, les pays membres ont appelé, le 3 août dernier, "à mettre un coup d'accélérateur".
"Quoiqu'il en soit, nous ne pourrons pas recycler toute l'eau. Parfois, il est indispensable de la rejeter pour maintenir le débit des cours d'eau à proximité et préserver la biodiversité. Il ne faut pas régler un problème en en créant un autre", nuance-t-elle. "Mais cette option reste très intéressante, notamment pour les zones littorales où les eaux usées sont souvent rejetées en mer. C'est de l'eau douce perdue."
Démocratiser l'usage de l'eau de pluie
De son côté, Fabienne Trolard, directrice de recherches à l'Institut national de la recherche pour l'agriculture et l'environnement (Inrae), appelle à généraliser l'usage de l'eau de pluie, qui n'est pas potable, notamment, chez les particuliers. "En France, toute l'eau que nous consommons est potable. Nous n'avons le droit d'utiliser de l'eau de pluie que pour arroser nos plantes", déplore-t-elle. "En Belgique ou en Allemagne, les habitations fonctionnent depuis longtemps avec des systèmes de doubles circuits : l'eau potable arrive uniquement dans les robinets pour la boire et se doucher. Le reste est alimenté avec de l'eau de pluie, stockée dans des réservoirs individuels", explique-t-elle.
Avec ce système, "on pourrait même réutiliser cette 'eau grise' [l'eau non potable] plusieurs fois. Certains de nos voisins la recyclent trois ou quatre fois. En Israël, c'est cinq ou six."
Dessaler l'eau de mer
En Haute-Corse et en Bretagne, dans les petites communes de Rogliano et de l'île de Groix, les maires ont voulu expérimenter une autre solution face à la sécheresse : le dessalement de l'eau de mer.
👷 Installation d’une unité de #dessalement d’eau de #mer temporaire📍 Sur le site de Port-Melin à #Groix💧 Pour garantir la continuité de la production d’#eau potable à la population☀️ Dans un contexte de crise #sécheresse exceptionnelle+d'infos 👉 https://t.co/oz9x1PG07T pic.twitter.com/Kn5hL5iLeZ
August 5, 2022Comme le recyclage des eaux usées, cette technique est déjà largement utilisée à l'étranger. L'Association internationale pour le dessalement, qui réunit scientifiques, industriels et ONG, dénombre plus de 17 000 usines de ce type dans le monde. Au total, plus de 300 millions de personnes en dépendent pour leurs besoins en eau. "Les premiers utilisateurs sont l'Arabie saoudite et Israël. Ces dernières années, les pays du Maghreb aussi ont investi massivement", explique Fabienne Trolard. "La raison est simple : dans ces pays arides où l'eau douce manque cruellement, c'est l'une des rares solutions." En Jordanie, une usine doit s'installer au bord de la mer Rouge en 2026, elle devrait produire entre 250 et 300 millions de mètres cubes d'eau potable par an, selon les autorités, soit environ 750 millions de litres d'eau par jour.
Mais cette technique apporte son lot d'inconvénients. "Ces usines sont très énergivores, et donc peu économes pour les communes", note Fabienne Trolard. "Mais surtout, elle produit des déchets, des saumures, dont on ne sait pas quoi faire." En moyenne, selon un rapport de l'ONU, pour chaque litre d'eau douce généré, 1,5 litre de cette boue saline est rejetée, généralement dans l'océan, bouleversant les écosystèmes.
Capturer le brouillard et la rosée
Ailleurs dans le monde, une myriade de solutions à petite échelle existe. En Amérique latine, le Chili, par exemple, récolte chaque année plusieurs litres d'eau issus du brouillard. Cette technique, qui existe depuis l'ère précolombienne, est très simple : des filets aux mailles très serrées sont installés les jours de brouillard. Les gouttelettes viennent s'y accrocher puis ruisseler vers des conteneurs. Un procédé bon marché, écologique, naturel, mais qui ne fonctionne cependant que dans des conditions météorologiques très spécifiques.
Dans la même veine, Laurent Royon, chercheur au Laboratoire interdisciplinaire des énergies de demain, à Paris, étudie la possibilité de récupérer les gouttes de rosée. "Cette technique pourrait être utilisée partout, même dans les déserts, où il fait froid la nuit", salue-t-il, listant des expérimentations en cours en Inde, au Bénin ou encore au Maroc. Mais l'usage reste limité avec à peine 0,5 litre par mètre cube récolté par nuit environ.
Déplacer des icebergs, faire tomber la pluie … des "miracles" controversés
Si l'ensemble des mesures évoquées sont déjà utilisées à plus ou moins grande échelle dans le monde, d'autres scientifiques veulent aller plus loin et cherchent à puiser dans des réservoirs d'eau encore inexploités. Dans une étude sortie en mai et intitulée "Les ressources en eau non conventionnelles", des chercheurs de l'Université des Nations unies en listent une dizaine.
Mais certaines de ces pistes s'avèrent finalement contre-productives. Par exemple, l'ensemencement des nuages, qui permettrait de déclencher la pluie sur commande. Étudiée depuis les années 1960, notamment en Chine, l'idée est de parvenir à exploiter l'eau présente dans l'atmosphère terrestre à l'état de vapeur, dans les nuages. En effet, seuls 10 à 15 % de l'eau contenue dans ces nuages finit par tomber sous forme de pluie. En envoyant des aérosols par le biais de petites fusées ou des feux d'artifices, par exemple, des chercheurs tentent ainsi d'augmenter la quantité de précipitations. Problème : non seulement l'efficacité de la technique fait débat, mais modifier la météo pourrait provoquer des réactions en chaîne ailleurs sur la planète qui seraient difficiles à anticiper.
Tout aussi surprenant, des scientifiques étudient la possibilité de déplacer les icebergs, qui sont composés d'eau douce. Pendant près de quarante ans, cette piste a occupé l'ingénieur français Georges Mougin, qui a cherché à déplacer ces immenses blocs de glace vers des pays soumis à la sécheresse. En 2010, ses expérimentations ont permis de conclure qu'il faudrait cinq mois et 4 000 tonnes de pétrole pour transporter un iceberg du Canada aux Canaries. Une piste qui semble donc poser autant de problèmes technologiques, écologiques et financiers.
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En Iran, des milliers de personnes manifestent contre l’assèchement d’une rivière
C'EST EN FRANCE
Comment les épisodes de sécheresse affectent la France
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Lacs glaciaires : sauve qui peut !
France24 - Monde
L'agresseur de Salman Rushdie se dit "surpris" que l'auteur ait survécu
Publié le : 18/08/2022 - 02:18
FRANCE 24
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L'Américain de 24 ans qui a poignardé à plusieurs reprises l'écrivain Salman Rushdie la semaine dernière s'est dit mercredi "surpris" que ce dernier ait survécu, selon le New York Post qui l'a contacté en prison. Le jeune homme a accusé l'auteur des "Versets sataniques" d'avoir "attaqué l'islam".
L'Américain accusé d'avoir poignardé Salman Rushdie a déclaré mercredi 17 août dans un entretien être "surpris" que l'auteur des "Versets sataniques" ait survécu à l'attaque perpétrée vendredi lors d'une conférence dans l'État de New York.
"Quand j'ai entendu qu'il avait survécu, j'étais surpris", a dit Hadi Matar au New York Post, qui indique l'avoir contacté en prison.
Le suspect, arrêté immédiatement après l'agression, a plaidé samedi non coupable de tentative de meurtre, et doit comparaître à nouveau vendredi devant un tribunal.
Hadi Matar, 24 ans, n'a pas dit s'il avait été inspiré par la fatwa lancée par l'ayatollah Khomeini en 1989 depuis l'Iran, appelant à la mort de l'auteur des "Versets sataniques", jugés blasphématoires.
"J'ai de l'estime pour l'ayatollah. Je pense que c'est quelqu'un de remarquable. C'est tout ce que je dirai à ce propos", a-t-il assuré au tabloïd new-yorkais, qui écrit que les avocats de Hadi Matar lui ont conseillé de ne pas parler de ce sujet. Hadi Matar a dit au journal avoir lu "quelques pages" du roman de Salman Rushdie.
Salman Rushdie "hypocrite"
"Je n'aime pas cette personne. Je ne pense pas qu'il soit un homme bien", a lancé le suspect au New York Post à propos de l'intellectuel. "Je ne l'aime pas, je ne l'aime vraiment pas." "C'est quelqu'un qui a attaqué l'islam", a-t-il ajouté. En regardant des vidéos de l'auteur sur YouTube, il l'a trouvé "hypocrite", a-t-il poursuivi.
Hadi Matar a assuré ne pas être en contact avec les Gardiens de la révolution iraniens et avoir appris sur Twitter la présence de Salman Rushdie à la conférence organisée dans le centre culturel de Chautauqua, dans le nord-ouest de l'État de New York.
Originaire de l'État du New Jersey, il a raconté au média américain avoir pris le car jusqu'à la ville de Buffalo, puis un transport Lyft – concurrent d'Uber et des taxis pour se rendre à Chautauqua. "Je ne faisais rien de particulier, je me baladais", a-t-il détaillé, "j'étais juste dehors tout le temps".
Hadi Matar était revenu "changé" et davantage religieux d'un voyage en 2018 au Liban, pays d'origine de sa famille, avait affirmé lundi sa mère au site Internet du Daily Mail.
Avec AFP
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L'état de santé de Salman Rushdie "va dans la bonne direction", selon son agent
L'Iran dément "catégoriquement" tout lien avec l'assaillant de Salman Rushdie
Salman Rushdie sous assistance respiratoire après avoir été poignardé près de New York
France24 - Monde
Après le Tour, Vingegaard a connu des "moments difficiles"
Publié le : 18/08/2022 - 11:34
Copenhague (AFP) – Le Danois Jonas Vingegaard a vécu des "moments difficiles" après sa victoire du Tour de France, a indiqué jeudi le directeur sportif de sa formation Jumbo Visma.
Le coureur de 25 ans, qui n'était pas au départ du Tour du Danemark mardi et sera absent des prochains mondiaux sur route, au grand dam de ses fans et de la fédération, se fait discret depuis son accueil triomphal à Copenhague quelques jours après sa victoire.
"Je comprends que les spectateurs veulent voir Jonas, et je lui en ai parlé hier. Mais il a eu des moments très difficiles après le Tour", a dit Frans Maassen au quotidien Ekstra Bladet.
"Nous aurions aimé le montrer dans cette course, mais nous devons aussi comprendre qu'il a été difficile de gagner le Tour et avec tout ce qui a suivi", a-t-il expliqué.
En outre, sa présence au départ de la compétition danoise aurait augmenté la pression autour de Vingegaard, a-t-il avancé.
Le grimpeur n'a pas commenté publiquement son absence.
"C'est une chose d'être prêt physiquement, mais vous devez aussi être prêt mentalement", avait pour sa part constaté un responsable du Tour du Danemark, Frank Hyldgaard, auprès de l'agence de presse locale Ritzau.
Après s'être "beaucoup investi" dans la Grande Boucle, "il ne fait aucun doute qu'il est bien cuit maintenant", a abondé le cycliste de Quickstep, le Danois Michael Mørkøv au quotidien Ekstra Bladet.
Depuis près d'un an, la question de la santé mentale des sportifs de haut-niveau, soumis à un stress extrême, sort progressivement du non-dit et la dimension psychologique est de mieux en mieux prise en compte.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Sri Lanka s'attend à une contraction record d'au moins 8% en 2022
Publié le : 18/08/2022 - 11:26
Colombo (AFP) – Le Sri-Lanka s'attend à une contraction économique record d'au moins 8% en 2022, mais l'inflation qui atteint des sommets devrait connaître une accalmie progressive, a déclaré jeudi le gouverneur de la Banque centrale.
"Nous estimions une contraction de 7 à 7,5%, mais à présent nous pensons qu'elle dépassera les 8%", a déclaré le gouverneur Nandalal Weerasinghe aux journalistes, à Colombo.
Selon lui, l'inflation, qui a atteint 60,8% en juillet, culminera à "environ 65%" le mois prochain. Il a ajouté qu'une baisse progressive des prix devrait se produire en raison de la diminution de la demande et de l'amélioration de l'offre.
Le Sri Lanka, pays de 22 millions d'habitants, est ravagé par une crise économique historique, marquée par de sévères pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments, faute de devises pour financer les importations.
Les pénuries de carburant et d'électricité cette année ont affecté la croissance économique, conduisant à une contraction record, a expliqué M. Weerasinghe, ajoutant toutefois que les réserves des devises étrangères s'étaient améliorées grâce à de meilleures entrées et au ralentissement des importations.
"Nous sommes maintenant en mesure de financer les importations les plus essentielles telles que l'essence et le diesel ainsi que les médicaments", a précisé Weerasinghe, notant que l'activité économique devrait connaître une reprise l'an prochain.
Au plus fort de la pénurie de carburant au Sri Lanka, les automobilistes devaient attendre des jours et parfois des semaines pour faire un plein, mais un rationnement strict du carburant a raccourci les files d'attente.
L'île d'Asie du Sud a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars à la mi-avril et négocie avec le Fonds monétaire international (FMI) un éventuel renflouement.
Le gouverneur a exprimé l'espoir de conclure un accord au niveau technocratique avec le FMI dans le courant du mois, avant de pouvoir parvenir à un accord officiel.
La restructuration de cette dette est une condition préalable à l'approbation par le FMI d'un plan de sauvetage.
Une délégation du FMI est attendue à Colombo avant la fin du mois, selon le gouverneur.
Des mois de manifestations ont abouti à la démission du président Gotabaya Rajapaksa, accusé de mauvaise gestion, en juillet.
Contraint de fuir à l'étranger, d'abord aux Maldives puis à Singapour, il est se trouve actuellement en Thaïlande. Des proches collaborateurs ont déclaré qu'il souhaitait rentrer instamment au Sri Lanka.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Rugby: l'Australie toujours sans son capitaine Hooper mais avec Foley face aux Springboks
Publié le : 18/08/2022 - 11:14
Sydney (AFP) – Le capitaine habituel des Wallabies Michael Hooper n'a pas été retenu dans la liste des 35 joueurs sélectionnés en vue des deux matchs du Rugby Championship contre l'Afrique du Sud qui auront lieu à Adelaide le 27 août et à Sydney le 3 septembre, alors que l'ouvreur Bernard Foley fait son retour.
Hooper avait quitté ses coéquipiers la veille du premier des deux matchs des Wallabies en Argentine, expliquant ne pas être dans le "bon état d'esprit" pour jouer. L'Australie a gagné le premier match (41-26) mais a subi une sévère correction au second (48-17).
Le sélectionneur Dave Rennie a déclaré qu'il n'avait "pas d'idée précise" de la date du retour de Hooper (121 capes), qui devrait être remplacé comme capitaine par le pilier James Slipper, comme contre les Pumas.
Foley, 32 ans est appelé pour la première fois depuis la Coupe du monde 2019. Le demi d'ouverture aux 71 capes, qui joue avec les Kubota Spears au Japon, obtient une nouvelle chance en l'absence de Quade Cooper, blessé pour la saison, et de James O'Connor, non retenu après une performance en demi-teinte en Argentine.
Le groupe des 35 Australiens:
Allan Alaalatoa, Rory Arnold, Angus Bell, Jock Campbell, Pone Fa'amausili, Folau Fainga'a, Lalakai Foketi, Bernard Foley, Nick Frost, Langi Gleeson, Jake Gordon, Reece Hodge, Jed Holloway, Len Ikitau, Andrew Kellaway, Marika Koroibete, Rob Leota, Noah Lolesio, Lachlan Lonergan, Tate McDermott, Fraser McReight, Hunter Paisami, Jordan Petaia, Matt Philip, David Porecki, Pete Samu, Scott Sio, James Slipper, Darcy Swain, Taniela Tupou, Rob Valetini, Suliasi Vunivalu, Nic White, Harry Wilson, Tom Wright
© 2022 AFP
France24 - Monde
Internet: le Kilimandjaro en haut-débit
Publié le : 18/08/2022 - 10:52
Dar es Salaam (AFP) – La Tanzanie a installé une ligne internet haut-débit sur les pentes du Kilimandjaro, pour renforcer la sécurité des porteurs et des grimpeurs lors de leur ascension du plus haut sommet d'Afrique, a appris l'AFP mercredi.
La société publique Tanzania Telecommunications a mis en service mardi la ligne installée à 3.720 mètres d'altitude, et le réseau couvrira d'ici la fin de l'année le sommet et ses neiges mythiques, à 5.895 m.
"Dans le passé c'était un peu dangereux pour les visiteurs et les porteurs d'opérer sans internet", a déclaré Nape Nnauye à l'inauguration du service, entouré de responsables gouvernementaux et de touristes.
"Tous les touristes vont être connectés (...) jusqu'à cet endroit", a-t-il ajouté depuis le refuge de Horombo Huts.
Située dans le nord-est de la Tanzanie, près de la frontière avec le Kenya, la montagne, est une destination prisée des touristes et des montagnards, qui sont environ 35.000 chaque année à entreprendre son ascension.
La montagne - célébrée par Ernest Hemingway dans "Les Neiges du Kilimandjaro" - et la zone qui l'entourent sont classées comme Parc national et celui-ci est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco.
L'année dernière, un projet gouvernemental de téléphérique sur le versant sud du Kilimandjaro s'était attiré de nombreuses critiques de marcheurs, et d'organismes de protection de l'environnement.
La technologie pénètre de plus en plus l'univers de la montagne, du wifi auquel ont accès les grimpeurs de l'Everest aux smartphones qui permettent d'alerter rapidement en cas d'accident.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Le droit de vote des étrangers, prochaine épreuve pour l'aile gauche de la majorité
Publié le : 18/08/2022 - 10:42
Paris (AFP) – Discrète pendant cinq ans, l'aile gauche de la majorité parviendra-t-elle à mieux se faire entendre durant le second quinquennat d'Emmanuel Macron ? Premier "crash-test" à venir avec la proposition de Sacha Houlié sur le droit de vote aux étrangers, fraîchement accueillie dans son camp.
"Je ne vais pas vous cacher que ça n'a pas été une bonne surprise", a lâché, mercredi sur Franceinfo, le député Sylvain Maillard, vice-président du groupe Renaissance (ex-LREM), interrogé sur l'initiative de son collègue tout nouveau président de la Commission des Lois.
Membre de l'aile gauche du mouvement présidentiel, M. Houlié a déposé début août une proposition de loi constitutionnelle visant à accorder aux étrangers extra-communautaires le droit de vote aux élections municipales. "A titre personnel", est-il précisé dans l'exposé des motifs.
Ce "vieux serpent de mer de la gauche", selon l'expression unanime, qui n'a abouti ni sous François Mitterrand, ni sous François Hollande, est sans surprise rejeté à droite, vivement dénoncé à l'extrême droite et soutenu par l'opposition de gauche, toutes tendances confondues au sein de la Nupes.
Chez Renaissance, s'il n'y a "pas de sujet tabou", c'est la méthode qui coincerait. "Ca fait turbuler le système pour rien", juge M. Maillard pour qui "c'est important qu'on ait un débat", qu'"en interne, on puisse clarifier notre position par rapport à différents sujets".
La présidente du groupe, Aurore Bergé, a dit dans Le Parisien souhaiter le lancement d'un groupe de travail sur l'immigration.
Mais pour l'instant, au sein de la majorité, les réactions sont plutôt négatives. Selon son entourage, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin y est "fermement opposé". La secrétaire d’État MoDem Sarah El Haïry n'y est, "à titre très personnel, pas favorable".
"Selon moi, le débat devrait plutôt être autour de la citoyenneté", estime dans Le Figaro la députée Sabrina Agresti-Roubache, porte-parole du groupe Renaissance. Le même argument qu'Emmanuel Macron lorsque celui-ci fut interrogé sur le sujet lors du "grand débat", en février 2019.
"Chacun se positionne"
Seul soutien appuyé dans le camp du président, mais loin du Palais-Bourbon, l'ex-ministre PS François Rebsamen a commis une tribune dans le JDD pour rappeler l'existence d'un texte adopté en 2011 au Sénat, alors dominé par la gauche.
Un vote conforme de ce texte qui sommeille à l'Assemblée ouvrirait la voie à un référendum. Et serait "une occasion rêvée pour montrer que l'Assemblée nationale peut voter des textes de gauche qui renforcent la République", espère M. Rebsamen.
L'Assemblée peut-elle "voter des textes de gauche"? Si, avec Elisabeth Borne, Emmanuel Macron a pour la première fois désigné une Première ministre issue de ce côté-ci de la majorité, la scène reste assez largement dominée par les transfuges de la droite Bruno Le Maire et Gérald Darmanin. Et c'est essentiellement avec la droite que la majorité s'est accordée pour l'adoption des premières mesures du quinquennat.
Dans ce contexte, pourquoi cette initiative personnelle ? "Sans doute la volonté de rappeler l'existence d'une ligne plus humaniste au sein de la majorité", estime une source parlementaire, qui souligne que "Houlié s'était déjà démarqué lors de la Commission mixte paritaire du projet de loi sanitaire. Chacun se positionne".
Mais depuis cinq ans, "il n'y a pas une victoire qu'on peut mettre au crédit d'une quelconque aile gauche de la macronie", cingle Aurélien Taché, qui a quitté le parti présidentiel en 2020 et siège désormais dans l'opposition écologiste.
Cette initiative sur le droit de vote des étrangers, "c'est un peu le crash-test de ce début de quinquennat", estime-t-il: "est-ce que les choses vont être un peu différentes, au regard de la configuration politique moins hégémonique pour la majorité, auquel cas (cette aile gauche) arrivera à obtenir des résultats ? Ou est-on dans quelque chose qui relève plus de stratégies ou de compétitions internes, mais qui n'aura qu'une portée très limitée?"
Début de réponse à la rentrée, avec une nouvelle photographie des lignes de clivage au sein de la majorité.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Un an après la chute de Kaboul, la fuite des cerveaux continue en Afghanistan
Publié le : 15/08/2022 - 11:54
Leela JACINTO
Samia METHENI
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Malgré les appels des Taliban aux Afghans éduqués à participer à la reconstruction du pays, la frange la mieux formée de la population, qui a fui en masse après la chute de Kaboul, n'a aucune intention de revenir tant que le mouvement islamiste sera au pouvoir.
Après l'interdiction faite aux jeunes filles de reprendre le chemin de l'école en mars 2022, Internet est devenu l'unique moyen d'espérer poursuivre des études supérieures en Afghanistan. Mais entre connexion capricieuse et coupures de courant, l'éducation en ligne relève le plus souvent du parcours du combattant pour les jeunes Afghanes en quête d'un avenir meilleur.
Lors d'une interview accordée à France 24 en octobre 2021, Huma Usyan, étudiante de 16 ans, avait raconté ses difficultés pour continuer à apprendre dans un pays à nouveau sous le joug de l'obscurantisme des Taliban.
Soutenue par des bénévoles dont un professeur d'anglais, l'adolescente était parvenue à décrocher un entretien d'admission dans une université américaine après avoir suivi pendant plusieurs mois des cours en ligne.
Mais le Jour J, Internet est hors-service. Loin de se décourager, Huma Usyan court chez sa tante à Kaboul où la connexion fonctionne et réussit l'entretien haut la main. Quelques semaines plus tard, elle recevra une lettre d'admission et une bourse pour l'université de son choix : le United World College au Nouveau-Mexique.
Mais comme rien n'est simple en Afghanistan, l'adolescente a été contrainte de passer trois semaines au Pakistan pour obtenir un visa étudiant américain. Avec la fermeture des ambassades occidentales à Kaboul, les Afghans qui veulent fuir le pays n'ont en effet pas d'autre choix que de se rendre à Islamabad, générant un business lucratif pour rabatteurs, agents de voyage et autres intermédiaires. Ces dernières semaines, le prix d'un visa pakistanais peut atteindre les 1 000 dollars pour un citoyen afghan.
Confiance rompue
L'exode massif de la population afghane est loin d'être une nouveauté. Après quatre décennies de conflit, l'Afghanistan est l'un des pays qui compte le plus de réfugiés au monde. Selon l'ONU, ils seraient 2,6 millions, mais ce chiffre serait sous-évalué, selon plusieurs experts.
La panique provoquée par l'offensive éclair des Taliban sur Kaboul a amplifié le phénomène, accélérant de fait le départ pour l'étranger des Afghans les mieux formés. Une fuite des cerveaux qui a rapidement inquiété les Taliban dont beaucoup sont issus de régions rurales et n'ont aucune qualification pour gouverner.
L'un des porte-parole du mouvement Zabihullah Mujahid avait notamment appelé les Occidentaux à évacuer les seuls étrangers et non les "experts afghans". Pour convaincre la population de rester, les Taliban avaient promis une amnistie générale assurant que "personne ne serait menacé en Afghanistan".
Mais un an plus tard, la confiance est rompue. Les Taliban n'ont honoré aucune de leurs promesses. Ces derniers avaient notamment juré auprès de la communauté internationale de garantir la scolarisation des jeunes filles, mais le mouvement islamiste est revenu sur sa décision le jour de la réouverture des établissements en mars 2022 provoquant des scènes de détresse parmi les jeunes Afghanes.
Girls in Afghanistan crying after they were promised their schools would reopen only for the Taliban to lock them out again at the last minute. pic.twitter.com/SuoEpNLz5B
March 23, 2022"L'éducation des filles est un facteur très important pour expliquer le départ de nombreux Afghans qui ne peuvent plus envoyer leurs enfants à l'école. Alors que certains avaient choisi de rester car ils sentaient que le pays avait besoin d'eux, ils veulent désormais partir, désespérément, car leurs sœurs ou leurs filles vivent comme si elles étaient en prison", assure Tamim Asey, l'ancien ministre adjoint de la Défense.
"Cela ressemble à mon village"
Frappée par une crise humanitaire sans précédent, inquiète pour sa sécurité, la population éduquée d'Afghanistan a vu les perspectives d'un avenir meilleur se réduire comme peau de chagrin depuis la prise de pouvoir des Taliban. Sous l'effet des sanctions occidentales, le secteur bancaire s'est effondré et l'aide étrangère – représentant 45 % du PIB du pays – s'est soudainement arrêtée.
Dans ce contexte de crise aiguë, les ingénieurs, juristes, techniciens, médecins ou les brillantes étudiantes comme Huma Usyan, pourtant indispensables au développement et à la stabilité du pays, n'ont aucune intention de revenir en Afghanistan tant que les Taliban sont au pouvoir.
>> À lire : Pour l'ancienne ministre afghane des Affaires féminines, Habiba Sarabi, "les Taliban n'ont cure de la voix des femmes"
Après son séjour au Pakistan, Huma Usyan a fini par arriver aux États-Unis le 30 juillet 2022, tandis que sa mère et quatre de ses frères et sœurs rejoignaient leur père, réfugié aux Pays-Bas.
Pour la jeune étudiante, le travail et les sacrifices ont fini par payer. L'arrivée à Santa Fe a été "incroyable", s'enthousiasme la jeune fille. "C'était vraiment très différent de ce à quoi je m'attendais. Je pensais voir de grands immeubles, mais en fait ici à Santa Fe, il y a des maisons avec un étage, des jardins… Finalement, cela ressemble à mon village en Afghanistan".
Article traduit de l'anglais par Grégoire Sauvage. L'original est à retrouver ici.
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Un an après
Pour l’ancienne ministre afghane Habiba Sarabi, "les Taliban n’ont cure de la voix des femmes"
AFGHANISTAN
Un an après la chute de Kaboul, l’organisation État islamique en embuscade
Afghanistan : à Kaboul, une manifestation de femmes violemment dispersée par les Taliban
France24 - Monde
En Afghanistan, une opposition "très faible" malgré l’animosité grandissante envers les Taliban
Publié le : 15/08/2022 - 17:06
Tom WHEELDON
Un an après la chute de Kaboul, les principaux commandants de l'opposition connus pour avoir tenu la vallée du Panchir sont toujours exilés au Tadjikistan. La résistance armée a bien du mal à mobiliser, malgré le fort ressentiment de la population envers les Taliban.
Lorsque Kaboul est tombée aux mains des Taliban le 15 août 2021, entérinant le retour au pouvoir du groupe fondamentaliste musulman en Afghanistan, les regards se sont tournés vers la vallée du Panchir, symbole historique de la résistance. Ahmad Shah Massoud, le défunt commandant de cette région située au nord-est de Kaboul, était parvenu à tenir en échec les Soviétiques dans les années 1980 puis les Taliban dans les années 1990.
Marchant dans les pas de son père, Ahmad Massoud avait promis de relancer la lutte armée contre les islamistes au pouvoir, depuis le Panchir.
Mais en septembre, les Taliban ont revendiqué la victoire dans cette région alors que le jeune commandant de 32 ans s’enfuyait au Tadjikistan voisin avec plusieurs autres figures de la résistance. L'objectif de ce retrait semblait être d'utiliser le Tadjikistan comme base arrière pour affronter les Taliban. Une stratégie jugée alors peu viable par nombre d’experts.
Depuis lors, les rares journalistes ayant eu accès au Panchir ont fait état de plusieurs attaques organisées par la résistance contre les positions talibanes. Selon des sources locales citées par le Washington Post, "les assauts contre les positions des Taliban sont réguliers. Des dizaines de civils ont été tués alors que d’autres ont été emprisonnés lors d'arrestations massives."
La résistance en déroute
Aujourd’hui, la situation est bien différente de celle qui prévalait dans le Panchir d'Ahmad Shah Massoud, chef de la lutte armée contre les Taliban lors de leur précédent règne de 1996 à 2001.
À l’époque, "Ahmad Shah Massoud maintenait un bastion à partir duquel il pouvait résister. Aujourd’hui, le Panchir est occupé par les Taliban", analyse Omar Sadr, ancien professeur adjoint de science politique à l'Université américaine d'Afghanistan et chercheur principal à l'Université de Pittsburgh.
"La résistance se trouve dans les montagnes ; ils ne contrôlent pas les villages ou les routes. Cela rend la tâche beaucoup plus difficile pour les chaînes d'approvisionnement nécessaire aux combats."
À l’échelle de l’Afghanistan, l'opposition est "très faible", souligne Vanda Felbab-Brown, chargée de mission au Centre pour la sécurité, la stratégie et la technologie de la Brookings Institution. "L'opposition a eu du mal à mobiliser le soutien des tribus et à monter des opérations d’envergure", poursuit la chercheuse. "Nous nous attendions à ce qu’ils lancent des attaques au printemps, mais les Taliban sont parvenus à neutraliser cette menace. Aujourd’hui, la résistance est encore plus faible que ce que nous avions anticipé."
Pour Omar Sadr, les commandants de l’opposition ont commis une erreur en se basant de l'autre côté de la frontière : "Les dirigeants de haut niveau sont au Tadjikistan tandis que les combattants de niveau intermédiaire sont au Panchir. Ahmad Massoud est un chef politique, pas vraiment un chef militaire, et il aurait été bien mieux que lui et d'autres hauts responsables rejoignent les forces sur le terrain. Cela aurait renforcé leur légitimité et stimulé le moral des troupes."
>> À voir, notre Entretien avec Ali Maisam Nazary : Pour le Front national de résistance, le Panchir n’est pas "aux mains des Taliban"
La fable des "Taliban 2.0"
Lorsque les Taliban se sont emparés de Kaboul l'année dernière, les nouveaux dirigeants ont d’abord cherché à se démarquer de l’image brutale incarnée par le groupe islamiste. Cette posture plus moderne s’est vite révélée de la pure propagande, suscitant un fort ressentiment au sein de la population.
"Cette histoire de 'Taliban 2.0' est bien évidemment une fable : ils ont instauré la discrimination politique et économique des non-Pachtouns, interdit l'éducation des filles, et ils pratiquent des exécutions extrajudiciaires", souligne Omar Sadr.
"À leur arrivée, tout le monde voulait mettre fin au conflit en Afghanistan. Les Taliban avaient la possibilité de s’orienter vers un accord politique inclusif qui aurait suscité le soutien des communautés. Mais ce sont des fondamentalistes, ils n'ont jamais cru aux accords de paix. Ils n'ont fait que se radicaliser et devenir plus répressifs. Les gens se sentent floués", conclut le chercheur.
Lassitude face à la guerre
Malgré ce sentiment de rancœur et de déception, peu d’Afghans prennent aujourd’hui les armes contre le pouvoir. "Bien qu'ils souffrent de l'intensification de la répression des Taliban et de la terrible situation économique, les Afghans sont tout simplement fatigués de la guerre", explique Vanda Felbab-Brown.
Car l'Afghanistan a déjà connu quatre décennies de conflits sanglants, qui ont débuté avec l’invasion de l'URSS en 1979, en soutien au gouvernement communiste alors en place.
Au moins 1,8 million d'Afghans ont perdu la vie durant les dix années d’occupation de l'URSS. Après le départ des Soviétiques en 1989, l'Afghanistan a traversé plusieurs guerres civiles. L’arrivée au pouvoir des Taliban en 1996 a ensuite enclenché un nouveau cycle d’affrontements, avec les résistants de l’Alliance du Nord d’abord, puis l’entrée en guerre des États-Unis en 2001, pour vingt ans.
Après avoir constitué l’épine dorsale de la résistance aux Taliban lorsque ceux-ci étaient au pouvoir à Kaboul à la fin des années 1990, les provinces du Nord-Est ont continué ce combat durant l’intervention américaine en fournissant la majorité des forces de l’armée afghane. Malgré ces décennies de guerre exténuantes et de sacrifices, l’opposition n’est pas parvenue à empêcher le retour au pouvoir des Taliban.
Pour Omar Sadr, cette situation explique la perte de vitesse de l’opposition dans ces bastions historiques de la résistance : "Les provinces de Baghlan et de Badakhchan ont fourni le plus grand nombre de soldats à l'armée de la République et elles ont subi le plus grand nombre de pertes. Des cadavres revenaient chaque jour. Aujourd’hui, beaucoup de gens se demandent s’il n’est pas préférable d’accepter le pouvoir en place, quel qu’il soit."
>> À voir, notre Focus : Dans la vallée du Panchir, les habitants sont plongés dans la misère
Le Pakistan ne voudra "jamais" renverser les Taliban
Tout au long des quatre décennies de conflit qui ont frappé le pays, des puissances étrangères ont utilisé l'Afghanistan pour étendre leur influence. Le Pakistan voisin était le protecteur de longue date des Taliban, désireux d'assurer la défaite de la République soutenue par les États-Unis à Kaboul, qu'Islamabad jugeait trop proche de son ennemi juré, l'Inde.
Mais les Taliban sont depuis longtemps proches du groupe jihadiste Tehrik-e-Taliban (TTP, le Mouvement des Taliban du Pakistan), qui veut renverser l'État pakistanais.
"Le Pakistan attendait des Taliban qu'ils l'aident à conclure un accord politique avec le TTP afin que ce dernier ne menace pas le gouvernement pakistanais, et ce plan a déjà échoué", note Weeda Mehran, codirectrice du Centre des hautes études internationales de l'université d'Exeter. "Les autorités pakistanaises sont très préoccupées par le fait que les Taliban ont donné des passeports afghans aux membres du TTP."
Selon la chercheuse, il est clair que certains éléments des Taliban "agissent de plus en plus indépendamment du Pakistan", obligeant le Pakistan à "revoir son approche des Taliban".
Cependant, la déception du Pakistan à l'égard des Taliban ne signifie pas pour autant un soutien à l'opposition. La résistance afghane ne peut pas compter sur Islamabad pour obtenir le soutien étranger dont elle a besoin pour avoir une chance de réussir.
"L'objectif final du Pakistan ne sera jamais de renverser le gouvernement taliban", selon Omar Sadr. "Tout au plus, le Pakistan rendra plus difficile le maintien au pouvoir des Taliban. Comme d'autres pays de la région, tels que la Chine, le Pakistan considère les Taliban comme antiaméricains. Et, bien sûr, il ne les voit pas comme des alliés de l'Inde, comme c'était le cas de la République. Donc, même si le Pakistan se retourne contre les Taliban, il ne soutiendra pas l'insurrection."
Cet article a été adapté de l'anglais, retrouvez la version originale ici.
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REPORTAGE
En Afghanistan, les entreprises s'effondrent depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban
DROIT DES FEMMES
Derrière des mesures "cosmétiques", les Afghanes toujours sous le joug des Taliban
Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école
France24 - Monde
Un an après la chute de Kaboul, rencontre avec ces Afghans condamnés à l'exil aux États-Unis
Publié le : 16/08/2022 - 00:40Modifié le : 16/08/2022 - 00:42
FRANCE 24
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Fanny Allard
Matthieu MABIN
Il y a un an, l'effondrement de l'État afghan et la fuite du président Ashraf Ghani plongeaient la société afghane dans l'incertitude. L'armée, qui n'a pas défendu la capitale face à l'avancée des Taliban, s'est elle aussi désintégrée, condamnant à l'exil des dizaines de milliers d'hommes et leurs familles. Nos correspondants aux États-Unis Mathieu Mabin et Fanny Allard ont rencontré quelques-uns de ces hommes près de Washington.
UN AN APRÈS
En Afghanistan, une opposition "très faible" malgré l’animosité grandissante envers les Taliban
PORTRAITS DE RÉFUGIÉS AFGHANS 5/5
Exilé en France, l'ambassadeur d'Afghanistan milite pour que les Afghans ne tombent pas dans l'oubli
REPORTAGE
Afghanistan : l'accès aux soins menacé dans les villages
Valeurs Actuelles
Démantèlement d’un important trafic de cannabis entre l’Espagne et la Moselle
Une très belle prise. Mercredi 8 juin, un important trafic de cannabis entre l’Espagne et la Moselle a été démantelé, rapporte France Bleu Lorraine Nord. Ce jour-là, cinq individus, soupçonnés d’être tous membres d’un même réseau de trafic de stupéfiants ont été interpellés par les policiers de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention, alias l’antigang). Parmi eux, l’organisateur du trafic, le responsable du déchargement et de la revente, le chef d’entreprise d’Hettange-Grande qui prêtait son entrepôt, une nourrice et le chauffeur du camion venant d’Espagne avec la « marchandise ».
Plus d’une tonne de cannabis saisie
Au total, près d’une tonne trois cents kilos de cannabis et seize autres kilos d’herbe ont été saisis par la police, sur l’indication d’un renseignement anonyme. Les enquêteurs ont également découvert de l’argent et des biens de luxe d’une valeur de 396.000 €. La drogue partait d’Espagne, où elle était dissimulée dans un camion frigorifique au milieu d’aliments, avant d’être déposée et entreposée à Hettange-Grande, dans l’entrepôt d’une société, puis d’être distribuée à des dealers qui se chargeaient de l’écouler. L’enquête a été dirigée conjointement par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy et le parquet de Metz, et menée par la police judiciaire (PJ), la BRI, et le groupe interministériel de recherche (GIR) de Metz. Trois des cinq personnes interpellées le 8 juin ont été placées en détention provisoire, les deux autres sous contrôle judiciaire, en attendant la suite des investigations.
Moselle : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Cannes : un homme percuté par un chauffard sous les yeux de son fils
Cela aurait pu être dramatique. Lundi 15 août, un père de famille a été violemment percuté et traîné sur 100 mètres par un chauffard à Cannes, dans les Alpes-Maritimes, rapporte Nice-Matin. Les faits ont eu lieu vers 22 heures 45 à l’issue du traditionnel feu d’artifice de l’Assomption. À l’intersection de la rue de Lérins et de la rue d’Antibes, un accident matériel s’est produit, impliquant une voiture, une Fiat 500, conduite par un homme âgé de 28 ans. Celui-ci a alors pris la fuite, toujours au volant de son véhicule, poursuivi par un individu à pied.
Sous les yeux de son fils
C’est alors que le chauffard, après avoir traversé une rue en sens-interdit, a fait demi-tour au niveau d’un rond-point, car bloqué par la circulation, et s’est retrouvé nez-à-nez avec son poursuivant. Celui-ci, un père de famille âgé de 45 ans, a été percuté par la voiture folle et traîné sur le capot sur une centaine de mètres, avant d’en être éjecté, sans dommages. Le tout sous les yeux de son fils qui assistait à la scène. Quant au véhicule, il a fini sa course dans du mobilier urbain. Le chauffeur en a été extirpé par une foule en colère, dont le père de famille, et durement maîtrisé jusqu’à l’arrivée de la police municipale, puis nationale. Le chauffard a été placé en garde à vue, et a reconnu les faits. Il a expliqué sa course folle par la crainte d’un passage à tabac. Il a été remis en liberté ce mardi 16 août et sera jugé en décembre prochain.
Cannes : les dernières actualités
New York Times - World
Missile Strike Kills 6 Civilians in Kharkiv, as Front Remains Static
The missile hit a residential building in Ukraine’s second largest city, and the death toll was expected to rise. The U.N. Secretary general arrived in Ukraine for high-level meetings.
Here’s what you need to know:
Hard-hit Kharkiv is rocked by more blasts.
As Russia falters in eastern and southern Ukraine, Kyiv eyes a threat from the north.
The U.N. secretary general arrives in Ukraine to review the grain deal’s progress.
Across from an occupied nuclear plant, a heavily shelled town has little choice but to clean up and wait.
The world cannot stay quietly neutral on Ukraine, says Ban Ki-moon.
The operator of Ukraine’s nuclear plants says it faced an ambitious cyberattack.
As firefighters raced to pull people from the rubble and flames lit up the night sky, President Volodymyr Zelensky of Ukraine denounced a Russian missile strike on a residential neighborhood in Kharkiv on Wednesday night as a “vile and cynical attack on civilians.”
The attack, he said, was the latest evidence that Russia, struggling on the battlefield in the east and south of the country, was targeting civilians to advance its ultimate goal of destroying the Ukrainian state.
Ukrainian officials said at least seven civilians were killed and another 16 wounded, including an 11-year-old child.
Natalia Popova, an adviser to the head of the Kharkiv Regional Council, told the Ukrainian news media that the victims might have included people with hearing impairments. They might not have heard the wail of the alarm warning of the incoming missile and might not be able to hear the calls of rescuers searching for survivor.
Only hours after firefighters had extinguished the blaze after the strike in the Saltivsky district, another Russian missile struck a building in the Slobidsky district as dawn broke on Thursday.
Of that strike on Thursday, “as of now, 18 people have been injured; two of them are children,” Oleh Syniehubov, the head of the Kharkiv military administration, said in a statement on Thursday morning. “One person was killed.”
Kharkiv, Ukraine’s second largest city, has been bombarded by a nearly constant stream of incoming artillery, rockets and missiles over the past six months. Early in the war, Russian forces tried to surround and capture the city, but failed and were eventually forced back by Ukrainian forces.
Russia’s eastern offensive remains stalled, making no significant progress in six weeks, and Moscow has redeployed thousands of soldiers to the south to defend against a Ukrainian counteroffensive.
Still, Ukrainian and Western military analysts say, the Kremlin has never given up on its goal of capturing Kharkiv, which is 25 miles from the Russian border. Lacking the ground forces to mount a sustained offensive, it has sought to pummel the city into submission.
Last week, the Kharkiv Regional Prosecutor’s Office reported that more than 1,000 civilians had been killed and twice as many had been wounded in Russian missile strikes, shelling and other assaults. Those killed included 50 children.
“When you hear about Kharkiv’s pain, it hurts again,” Mr. Zelensky said in a statement on his Telegram channel, posting a video of the aftermath of the strike.
Earlier Wednesday, the city’s mayor, Ihor Terekhov, said that the city’s ability to function despite the Russian attacks was one reason that Moscow continued to try to bring its residents to their knees. The attacks had picked up in recent days, in what the mayor said was a sign of Russian frustration over the city’s unwillingness to bend.
“Today, Russian troops shell Kharkiv with such hatred, with such aggressiveness, such cynical destruction of the city occurs because Kharkiv does not give up, Kharkiv is a Ukrainian city that continues to live,” he said. “They purposefully destroy the infrastructure to make Kharkiv residents freeze during the heating season. Our task is to withstand.”
— Marc Santora
KYIV, Ukraine — As Russian forces fail to gain ground in eastern Ukraine and fortify defensive positions in the south, Ukrainian officials are warning of a buildup of Russian long-range missile systems to the north, in Belarus, which has served as a key staging ground for Moscow in the war.
Valeriy Zaluzhnyi, the top commander of Ukraine’s Armed Forces, said in a statement on Tuesday that the positioning of Russian missile systems along the Ukrainian border in Belarus “raises concerns.” He specifically cited missiles placed at the Zyabrovka airfield, about 15 miles from the border.
While it is not the first time that Ukrainian officials have warned about a threat from the north, the statement took on added urgency after explosions on Tuesday at a Russian ammunition depot in Crimea, the second Russian military target on the peninsula to be hit by blasts in a week.
Ukraine has not publicly claimed responsibility for the blasts — or the explosions last week at the Saki air base on Crimea — but a senior Ukrainian official, speaking on the condition of anonymity, said that both had been orchestrated by the military and covert operators.
As Ukraine increasingly strikes Russian targets deep behind the front lines, with the aid of Western weapons, and orchestrates clandestine assaults against Moscow’s supply lines in eastern and southern Ukraine, the buildup in Belarus has served as a reminder that Russian forces still surround Ukraine from three sides. Russia also retains an overwhelming advantage in heavy weapons.
Anton Geraschenko, an adviser to Ukraine’s Interior Ministry, tweeted on Wednesday that Russia had concentrated “a large number of surface-to-air missile systems” at Zyabrovka, including the S-400, one of Russia’s most advanced antiaircraft weapons.
Yuriy Ihnat, a spokesman for the Air Force Command of Ukraine’s armed forces, also emphasized the threat of a potential Russian attack from Belarus in comments to reporters on Tuesday, while noting that the Ukrainian military regularly observes the movement of Russian troops and equipment around Belarus, Moscow’s most pliant ally.
In the early stages of Russia’s invasion, which began in February, President Aleksandr G. Lukashenko of Belarus allowed Russian troops to use its territory to launch a ground operation to try to capture Kyiv, Ukraine’s capital, although the effort ultimately failed.
Since then, Russia has continued to use Belarus as a staging ground for bombardments. In late July, Ukraine said that 25 missiles had been fired by Russian forces in Belarus toward northern regions of Ukraine. This week, Ukraine’s Air Force said that Russian fighter jets had used Belarusian airspace to launch missiles against the northern city of Zhytomyr.
“There has always been a certain threat from the territory of Belarus, and let me remind you that it was its territory that Russia used from the first days of the full-scale invasion,” Mr. Ihnat said, adding: “We must definitely be prepared for possible missile strikes.”
The buildup comes as a vital link in the supply lines for Russia’s occupation forces in southern Ukraine, the Black Sea peninsula of Crimea, comes under attack.
The explosions in Crimea have undermined Moscow’s control of the peninsula, which it illegally annexed from Ukraine in 2014. President Vladimir V. Putin has called Crimea Russia’s “holy land.”
While the extent of the damage from the blasts remains unclear, Ukrainian officials are preparing for a response from Moscow, which labeled the explosion at the ammunition depot an “act of sabotage” — an apparent acknowledgment that the war is spreading to what the Kremlin considers Russian territory. Last week, after the blasts at the air base, Russian media reported that the commander of the Kremlin’s Black Sea naval fleet, which is based in Crimea, was replaced.
The British defense intelligence agency said on Wednesday that “Russian commanders will highly likely be increasingly concerned with the apparent deterioration in security across Crimea, which functions as rear base area for the occupation.”
— Marc Santora and Shashank Bengali
Our Coverage of the Russia-Ukraine War
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António Guterres, the secretary general of the United Nations, arrived in Ukraine on Wednesday for a visit to review the progress of a landmark deal that has unblocked grain exports.
The office of Mr. Guterres’s spokesman said on Twitter that the secretary general had landed in the western city of Lviv, where he was scheduled to meet President Volodymyr Zelensky of Ukraine and President Recep Tayyip Erdogan of Turkey on Thursday.
Maritime grain exports from Ukraine resumed last month following a deal brokered by the United Nations and Turkey in late July that ended a blockade of Ukraine’s Black Sea ports that began with the Russian invasion in February.
After his meetings with Mr. Zelensky and Mr. Erdogan, the United Nations’ leader is scheduled to travel to the Black Sea port of Odesa on Friday to see the movement of grain.
A total of 21 ships carrying 563,317 metric tons (about 620,950 tons) of grain and other foodstuffs were cleared to leave Ukrainian ports between Aug. 1 and Aug. 15, according to the joint coordination center set up to facilitate and supervise the initiative. They include one U.N.-chartered ship carrying grain directly to the Horn of Africa, where famine threatens several areas hit by drought and conflict.
On Wednesday, three more vessels carrying a total of 33,750 metric tons (about 37,200 tons) departed Ukrainian ports.
Before the war, Ukraine was one of the world’s largest grain exporters, supplying about 50 million tons of grain a year to the world market, according to the United Nations. Roughly 20 million tons of grain were then left stuck in Ukrainian silos as a result of Russia’s blockade.
— Cassandra Vinograd
Photographs of war
NIKOPOL, Ukraine — All that the residents of Nikopol can really do is clean up after each rocket strike and try to go on with their lives.
The rockets arrive almost every day from the direction of a sprawling Zaporizhzhia Nuclear Power Plant just across the Dnipro River from Nikopol. The Russian forces that have occupied the plant since March have effectively turned it into a fortress.
For the past month, the Russians have launched rocket attacks on Nikopol from the area of the plant, which is Europe’s largest. Ukrainian forces say they have not fired back, fearing what could happen if they were to strike one of the plant’s six reactors.
There have been large explosions on the premises of the plant, however. Someone is firing, and each side blames the other for shelling at the plant. United Nations officials have raised alarms, warning of a possible nuclear accident.
Nikopol has remained a Russian target. In his nightly address on Tuesday, President Volodymyr Zelensky included it in the list of towns and cities that have experienced “absolutely senseless and brutal shelling.”
One barrage last week killed 13 civilians and wounded 11 others. “We are like condemned prisoners who must just stand still and be shot at,” said Halyna Hrashchenkova, a retiree whose home was hit. “They shoot at us, and there is nothing we can do.”
With the south now the focus of a Russian offensive and Ukrainian attempts to take back lost territory, there is no end in sight.
And so the people of Nikopol heft debris from damaged buildings, sidestep craters left by Russian rockets, and await the next barrage.
— David Guttenfelder
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BRUSSELS — Ban Ki-moon, the former secretary general of the United Nations, said on Wednesday that the Russian Army had committed war crimes in Ukraine, and he called on China, India and African countries to outright condemn Russia’s actions.
Mr. Ban visited Ukraine on Tuesday to meet with President Volodymyr Zelensky and tour the suburban towns of Bucha and Irpin, which Ukraine holds up as the starkest and most easily accessible evidence of Russian atrocities.
Mr. Ban said in a telephone interview after leaving Ukraine that Russian forces had clearly committed a variety of crimes, including crimes of aggression, war crimes and crimes against humanity, though he emphasized that he is not a lawyer.
“I think one of them or all of them can be applied,” he said of such charges, which the International Criminal Court is examining. “Now that the chief prosecutor of the International Criminal Court has already begun this investigation, I sincerely hope that this investigation process will be expedited.”
Regional institutions like the Council of Europe — the continent’s main institution governing human rights, which expelled Russia after the invasion — can play a part, he said.
Mr. Ban traveled to Ukraine with Juan Manuel Santos, the former president of Colombia and Nobel laureate, on behalf of The Elders, a group of former statesmen founded by Nelson Mandela in 2007 who try to promote peace and human rights.
After Mr. Ban’s visit, he said that the world must not stay silent, but rather must condemn Russia’s aggression — which he called a “moral outrage” — and work to end it.
Asked whether he would specifically include countries like China, India and much of Latin America and Africa, which have either supported Russia or kept quiet, Mr. Ban listed some of them and said: “So-called neutrality cannot be an option in the face of Russian aggression.”
Ukraine “matters to every country that values its own sovereignty,” he said.
China has characterized itself as neutral on the war in Ukraine and has rebuffed U.S. efforts to persuade it to take a more critical stance. The Chinese Defense Ministry said in a statement on Wednesday that it would join military exercises in Russia “in the near future,” with nations including Belarus, India, Mongolia and Tajikistan also expected to take part.
Mr. Ban expressed particular concern about the risk of nuclear accidents stemming from the war around the Russian-occupied nuclear power plant at Zaporizhzhia, a complex that has been under persistent shelling in recent days.
He said he hoped that the current secretary general, António Guterres, who is scheduled to visit Ukraine on Thursday along with President Recep Tayyip Erdogan of Turkey, can work with Kyiv and Moscow to find a way to allow the International Atomic Energy Agency into the plant for safety inspections.
Russia has expressed support for such a visit, but Ukraine’s government has not officially endorsed it, possibly out of concern that it could somehow legitimize Russia’s occupation of the nuclear plant.
— Steven Erlanger
KYIV, Ukraine — The Ukrainian energy agency responsible for the oversight and safe operation of the nation’s nuclear power plants said on Tuesday night that Russian hackers had launched their most ambitious effort yet on the company’s official website.
The attack appeared to fail and there was no indication that it threatened to disrupt the Ukrainian power grid or the company’s oversight of the nation’s 15 working nuclear reactors.
The company, Energoatom, said it had managed to keep the attack from being visible to users of the website. Even so, it was a reminder of the digital threat posed to the power infrastructure in Ukraine, where the shelling of the Zaporizhzhia Nuclear Power Plant has stirred global alarm.
Ukraine’s power grid has been knocked offline twice before, in 2015 and 2016, causing widespread blackouts, and Russian efforts to attack the Energoatom site were being closely watched in case they presaged a larger event.
The large-scale cyberattacks — like knocking out Ukraine’s power grid or frying cellular service — that Western intelligence officials worried would accompany the Russian invasion in February have failed to materialize. But Russia has used hacking campaigns to support its ground campaign, pairing malware with missiles in several attacks, including on TV stations and government agencies, according to a report released in April by Microsoft.
Ukrainian officials said this spring that they had thwarted a cyberattack on Ukraine’s power grid that could have knocked out power to two million people, raising fears that Moscow was continuing to persist in its digital efforts to advance its military campaign.
Daily shelling at the Zaporizhzhia complex — Europe’s largest nuclear power plant — has sparked international concerns about the possibility of a meltdown. The United Nations has offered to help send nuclear inspectors to the site, which is occupied by Russian forces but being operated by Ukrainian workers, if both sides agree.
It remains unclear who is to blame for the shelling. The Ukrainians have accused the Russians of directing strikes there to cut off energy supplies to other cities, while the Russians say Ukraine is responsible for the attacks.
On Tuesday, President Emmanuel Macron of France and President Volodymyr Zelensky of Ukraine spoke by telephone about safety threats at the Zaporizhzhia plant. According to a statement from Mr. Macron’s office, the French president stressed his concern about the impact of “ongoing clashes on the safety and security of Ukrainian nuclear facilities” and called for the withdrawal of Russian forces.
David E. Sanger contributed reporting.
— Marc Santora
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YAHIDNE, Ukraine — They put on their pink, orange and green sunglasses again. Out of the closets came high platform shoes, short black skirts, leather leggings and metal jewelry.
They were hip, young and beautiful, and ready to party on a recent balmy summer evening in a dramatic setting — a bombed-out ruin of a building damaged by war and littered with debris.
They were brought together by the group Repair Together, which hopes to revive Ukraine’s once famous, preinvasion rave scene, but with a wartime twist: doing good while having fun.
Andriy Diachenko, whose stage name is D.J. Recid, spun the tunes. And the crowd of 20-somethings — dressed in their nightclub finery — pushed wheelbarrows, shoveled rubble and swept dust, all while nodding and swaying to the beat.
“Right now, it feels inappropriate to go clubbing,” said Tetyana Burianova, 26, one of the rave’s organizers, and an avid partyer in Kyiv’s nightlife scene before the war. “I do want to go back to my former life but only after the war. While there is war, my life, like everyone’s, is only about volunteering.”
The activists with Repair Together, who are from Kyiv, did not have partying in mind when they began soliciting local volunteers to repair destroyed buildings in villages outside the capital, in areas liberated this spring from Russian occupation. The volunteers would clear away debris and make small repairs. The group would then post about their work on Instagram to try to encourage more people to help.
After each cleanup, the activists would organize a concert or other entertainment, often for children. The locals — worn out from five months of relentless shelling and missile strikes — were enthusiastic. And so Repair Together decided to combine music-making with the repair work.
The idea of a rave was born.
— Maria Varenikova and Emile Ducke
The United States has pledged more than $68 million to the United Nations to buy and ship Ukrainian wheat, according to the U.S. Agency for International Development, responding to a global food crisis that has been exacerbated by Moscow’s war in Ukraine.
Maritime grain exports from Ukraine resumed last month under a deal brokered by the United Nations and Turkey that ended a monthslong Russian blockade of Ukraine’s Black Sea ports. The first ship carrying grain directly to African countries that have endured food shortages since Russia’s invasion departed on Tuesday, supported by U.S.A.I.D.
The agency said on Tuesday that it would provide another more than $68 million toward the purchase, storage and shipment of up to 150,000 metric tons (about 165,000 tons) of Ukrainian wheat to the United Nations’ World Food Program, which addresses hunger and promotes food security internationally.
Samantha Power, the administrator of U.S.A.I.D., said in a statement that the lives of millions of people within Ukraine have been affected by the war, but “the damage has not stayed contained within the country.” Referring to President Vladimir V. Putin of Russia, she said that “much more is needed to help the world recover from the global devastation caused by Putin’s brutal war.”
Before the war began, Ukraine supplied about 50 million tons of grain a year to the world market, according to the United Nations. Roughly 20 million tons of grain were then left stuck in Ukrainian silos as a result of Russia’s blockade.
António Guterres, the United Nations’ secretary general, plans to travel to Ukraine on Thursday to review how the deal to end the blockade and allow the resumption of grain exports is working.
The United Nations said that he would meet with President Volodymyr Zelensky of Ukraine and President Recep Tayyip Erdogan of Turkey in Lviv, and that Mr. Guterres would also meet individually with Mr. Zelensky. The United Nations’ leader is then scheduled to travel to the Black Sea port of Odesa on Friday to see the movement of grain.
— Cassandra Vinograd and Carly Olson
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Uniper, Germany’s largest importer of natural gas, reported on Wednesday a loss of more than 12 billion euros (or $12.2 billion) for the first half of the year as the company coped with dwindling supplies of natural gas provided by Russia.
Uniper said the losses were a direct result of having to pay inflated prices for gas on the open market in order to make up for the Russian shortfall.
The German government agreed last month to take an approximately 30 percent stake in Uniper, which supplies power to hundreds of municipalities and businesses in Germany. The bailout, which Uniper expects shareholders to approve this fall, came after the government passed a law that would allow it to intervene to save companies deemed essential to the country’s energy supply.
“Uniper has, for months, been playing a crucial role in stabilizing Germany’s gas supply, at the cost of billions in losses resulting from the sharp drop in gas deliveries from Russia,” Klaus-Dieter Maubach, the chief executive, said.
Uniper has contracts for most of its gas with Russia’s state-owned energy monopoly, Gazprom. Germany’s economy minister, Robert Habeck, had warned that allowing the company to go under would create chaos in Europe’s energy market, capable of triggering a wider collapse of the system.
Germany has not yet allowed energy suppliers to pass on the higher prices of natural gas to customers, leaving the companies sitting on the losses. But the government recently agreed to collect a surcharge on household electric bills that will be distributed among energy suppliers in an effort to spread the pain among citizens and suppliers.
Uniper also reported a loss of €2.7 billion related to its investment in the Nord Stream 2 pipeline, which Uniper had backed but was scrapped by the German government in February, days before Russia marched into Ukraine.
The company has already drawn on just more than half of a €9 billion credit line from the government to help it purchase fuel from new suppliers.
“Our top priority now is to swiftly implement” the government’s support package, Mr. Maubach said.
The company said it expected losses to continue through the remainder of the year and did not issue a forecast for 2022.
Uniper is racing to build the infrastructure for what would be Germany’s first floating L.N.G. terminal. It hopes to begin receiving gas through the facility, in the North Sea port of Wilhelmshaven, before winter’s end.
Germany is seeking more sources of natural gas as Russia slowly chokes the amount of fuel it provides to Europe’s largest economy, a punishment for opposing Moscow’s invasion of Ukraine. Last month Russia slashed gas deliveries to Germany and other European countries via the Nord Stream 1 pipeline to 20 percent of the prewar capacity, and has threatened to further restrict flows.
Germany has been purchasing gas and importing it through L.N.G. terminals in neighboring countries to stock up its reserves before winter. Over the weekend, the country hit its first target of reaching 75 percent capacity by Oct. 1. It is aiming to have storage facilities 95 percent full by the start of November.
But building up reserves is only part of the solution, and government officials have said citizens and industries will need to reduce the amount of gas they use if they want to get through the winter without facing rationing. The European Union has called on its member states to cut their gas usage by 15 percent, while Germany — the European country most heavily reliant on gas from Russia — is aiming to cut back by 20 percent.
— Melissa Eddy
A Russian court on Tuesday fined a longtime rock star who had condemned the war during a concert in May and questioned whether the veneration of President Vladimir V. Putin constituted true patriotism.
The court that heard the case is in the city of Ufa, where the concert took place. In a statement, the court said that the star, Yuri Shevchuk, 65, the frontman of the band DDT, had been fined $815 for making a “speech that contained public calls to prevent the use of Russian armed forces.”
A resident of St. Petersburg, Mr. Shevchuk did not appear in court, but published a statement through his lawyer saying that he “has always been against wars in any countries at any time.”
“I believe that all problems and political difficulties between countries must be solved diplomatically,” he said.
In Ufa in May, Mr. Shevchuk said onstage before a packed stadium that people in Ukraine were dying just to fulfill “some kind of Napoleonic plans of another Caesar.”
He added, “The motherland, my friends, is not” a part of the president’s body “that you have to lick and kiss all the time. The motherland is a poor grandmother selling potatoes at the train station.” The crowd clapped and cheered.
After the concert, law enforcement officers came to Mr. Shevchuk’s dressing room and began a legal process against him, he said in an interview with a popular YouTube blogger, Katya Gordeeva, in July.
One of the biggest rock stars of his generation, Mr. Shevchuk first came under government scrutiny in the 1980s, during the Soviet era. In that period, his band’s concerts were canceled, and he was forced to move from one city to another.
Following the Soviet collapse, Mr. Shevchuk continued to criticize the authorities, calling for peace and giving concerts in Chechnya, which sought independence from Moscow. In 2010, Mr. Shevchuk publicly challenged Mr. Putin over the lack of freedom in Russia.
Following the concert in Ufa, the authorities began canceling his concerts again.
“They took away our work, an important essential work,” Mr. Shevchuk said in the July interview. “They took away our chance to give back to our country.”
At the start of the war in Ukraine, the Russian government enacted a sweeping law that effectively bans all criticism of the invasion. One result was that popular artists who spoke against the war — not a small number — had to flee the country. Others have seen their concerts canceled.
“I wanted to say that Russians are not slaves,” Mr. Shevchuk said in the July interview. “We are under occupation,” he said. “We are being shot and bombed by propaganda.”
— Ivan Nechepurenko
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The western region around the city of Lviv is quickly being remade into the new economic heartland of Ukraine, with more than 200 transplanted businesses that make just about everything, including paint, construction materials and parts for electric vehicles.
Factories in Russian-occupied areas were packed up and moved on trains and trucks, and are being resurrected in the west. Manufacturers are creating jobs and hunting for skilled workers. Now closer to Poland — Ukraine’s gateway to Germany and western Europe — the reborn businesses are forging ties with the European Union, which Ukraine hopes to join one day.
“The main motivation for them to come here is that they stay in Ukraine,” said Andriy Moskalenko, the deputy mayor of Lviv responsible for economic affairs. “Whether they come from Kharkiv, Kyiv, Chernihiv — they are all Ukrainian. We have to support them,” he added, “because Russia has destroyed a lot.”
Ukraine’s economy is expected to contract by over a third this year. Inflation is rising, and is likely to climb above 30 percent, the country’s central bank recently said, and the finance minister recently announced the country had reached an agreement to stop paying some foreign creditors.
Bigger companies are working as fast as possible to piece themselves back together — though it is a daunting task trying to map out a business plan amid the constant uncertainty of war.
— Liz Alderman and Erika Solomon
France24 - Monde
En Afghanistan, "la crise économique a précipité le pays dans un désastre humanitaire"
Publié le : 15/08/2022 - 06:30
Cyrielle CABOT
Catherine NORRIS-TRENT
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Tarek KAI
Depuis le retour des Taliban au pouvoir le 15 août 2021, l'Afghanistan fait face à une grave crise humanitaire. Aujourd'hui, selon l'ONU, 95 % de la population ne mange pas à sa faim. Une situation précipitée par le gel des avoirs de la Banque centrale afghane aux États-Unis et les sanctions internationales qui ont mis l'économie du pays à l'arrêt.
"La vie des Afghans a totalement basculé le 15 août 2021. Aujourd'hui, ils meurent de faim et le pays est plongé dans l'une des pires crises humanitaires au monde", assène Fereshta Abbasi, spécialiste de l'Afghanistan pour l'ONG Human Rights Watch. À l'aube de la prise de Kaboul par les Taliban il y a un an, la moitié de la population vivait déjà sous le seuil de pauvreté. Depuis, la situation n'a fait qu'empirer. Le pays, privé d'aide internationale – qui constituait jusqu'alors 80 % de son budget – a vu son système économique s'effondrer, privant de nombreux Afghans de revenus, de nourriture et de soins de santé.
À son arrivée à Kaboul en mars, Samy Guessabi, directeur régional de l'ONG Action contre la faim, a ainsi découvert une ville quasi à l'arrêt. "Beaucoup d'Afghans ont perdu leur emploi et ceux qui continuent à travailler ont vu leur salaire baisser massivement", témoigne-t-il. "En parallèle, l'arrêt des financements internationaux a entraîné une crise des liquidités. Les gens ne peuvent donc même pas retirer leurs économies à la banque. Et ceux qui ont quitté le pays ont beaucoup de mal à envoyer de l'argent à leurs proches."
"La nourriture ne manque pas, mais la population ne peut pas l'acheter"
"Pour de nombreuses familles, il n'y a plus qu'une priorité, se loger et se nourrir. Pourtant, quand on circule au milieu des étals des marchés, la nourriture ne manque pas", poursuit l'humanitaire. "Le problème, c'est que la population n'a pas d'argent pour l'acheter." D'autant plus qu'à cette économie en berne est venue s'ajouter une inflation galopante, liée à la crise alimentaire mondiale initiée par le conflit en Ukraine. "Le prix de certains aliments a doublé, notamment l'huile de cuisson, le riz et la farine", détaille-t-il.
Au total, près de 20 millions de personnes, soit la moitié de la population, se trouvent aujourd'hui en situation d'insécurité alimentaire, selon le Programme alimentaire mondial (PAM) et 95 % de la population ne mange pas à sa faim. Plus d'un million d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë et prolongée.
Dans la province de Ghor (centre du pays), le PAM a par ailleurs annoncé récemment que des dizaines de milliers d'habitants avaient basculé dans une "malnutrition aiguë catastrophique", l'étape précédant la famine. "Et la situation est encore pire dans le sud du pays, majoritairement agricole, qui subit des périodes fréquentes de grande sécheresse", note Samy Guessabi. Face à cette situation, Action contre la faim organise régulièrement des distributions d'argent liquide dans ses zones opérationnelles pour les populations les plus vulnérables. Une mesure d'urgence "loin d'être idéale", selon l'humanitaire, et souvent insuffisante.
Les femmes et les enfants en première ligne
Les femmes et les enfants sont les premières victimes de cette double crise économique et humanitaire. "Les enfants sont déscolarisés pour être mis au travail. Dans d'autres familles, un ou plusieurs sont vendus pour subvenir aux besoins des autres", déplore Fereshta Abbasi. Des enfants sont ainsi souvent vendus à des commerçants pour servir de main d'œuvre peu onéreuse, et des fillettes achetées dans le cadre de mariages forcés – des pratiques qui existaient déjà dans le pays mais qui ne cessent de s'accentuer.
"Les femmes, quant à elles, ont tout perdu. Comme les hommes, elles se retrouvent sans emploi et sans revenus, alors qu'elles étaient parfois les seules à travailler dans le foyer, mais elles ont aussi perdu un grand nombre de droits fondamentaux", poursuit la chercheuse. Depuis un an, les autorités talibanes ont multiplié les restrictions à leur encontre. Le port de la burqa leur est imposé et elles ne peuvent plus se déplacer seules. Si certains métiers leur restent autorisés, une séparation nette entre hommes et femmes doit s'exercer.
Multiplication des maladies
Autre conséquence directe à cette double crise : le nombre de maladies s'envole dans un système de santé à bout de souffle. "Cette crise humanitaire dure depuis des dizaines d'années, au rythme des guerres, des tourments politiques et des aléas environnementaux, mais, aujourd'hui, cela atteint une intensité inédite", résume de son côté Amber Alayyan, responsable adjointe de la région Afghanistan à l'ONG Médecins sans frontières (MSF), qui officie dans le pays depuis 2011. "Et plus la malnutrition s'accélère dans le pays, plus les maladies se multiplient et plus les centres de soins saturent."
"Je me souviens d'une mère qui est venue avec son bébé d'environ huit mois. Il était minuscule", raconte-t-elle. "En discutant avec cette femme, on s'est rendu compte que la majorité de ses dîners ne se résumait qu'à une tasse de thé. Elle était totalement dénutrie et n'avait donc pas assez de lait pour nourrir son enfant." Des cas comme celui-ci, elle en dénombre des centaines par semaine.
À Hérat, dans l'ouest du pays, où MSF dispose d'une clinique, la pédiatre voit ainsi affluer environ 800 patients par jour, contre une centaine il y a encore quelques mois. L'établissement ne dispose cependant que d'une soixantaine de lits. "On voit des gens arriver de beaucoup plus loin dans le pays", explique-t-elle. "Ils se tournent vers nos structures car la majorité des hôpitaux locaux manquent cruellement de soignants et font face à des pénuries de certains médicaments, notamment d'antibiotiques."
>> À lire aussi : "En Afghanistan, la faim s'installe et menace 'particulièrement des bébés de moins de six mois'"
Une pression toujours plus forte sur l'aide humanitaire
Au moment de dresser le bilan de l'année écoulée, Amber Alayyan et Samy Guessabi partagent le même constat : face à cette situation, la pression sur les organismes humanitaires se fait plus forte que jamais. Et si Action contre la faim, tout comme MSF, ont pu massivement augmenter leur budget opérationnel et renforcer leurs effectifs sur le terrain, ils s'inquiètent pour les mois à venir. "On va approcher de la période des pluies puis de l'hiver, certains villages vont devenir inaccessibles… Je ne veux pas imaginer la situation si les habitants n'ont pas pu faire de réserves", craint Samy Guessabi.
"Il faut une prise de conscience de la part de la communauté internationale", estime-t-il. "Les sanctions internationales sont en train de tuer la population. La seule façon de sortir de cette crise humanitaire est de permettre à l'économie de redémarrer et pour cela, il n'y a qu'une solution, rouvrir la porte aux investissements étrangers."
La communauté internationale a fait de la question des droits humains, et notamment des droits des femmes, une condition à l'octroi de l'aide internationale. En mars, au moment où les Taliban décidaient d'interdire l'accès à l'école secondaire aux filles, la Banque mondiale avait ainsi choisi de suspendre une aide d'environ 600 millions de dollars (541 millions d'euros).
"Depuis un an, les Taliban ont montré qu'ils préféraient imposer de plus en plus de restrictions plutôt que d'accéder aux demandes de la communauté internationale pour améliorer les conditions de vie de la population", dénonce Fereshta Abbasi, de Human Rights Watch. "Ils doivent de toute urgence prendre leurs responsabilités. Mais les grandes organisations internationales, elles, doivent continuer à se battre pour trouver une solution pour aider davantage la population sur place."
Outre cette affluence toujours plus massive, Amber Alayyan observe aussi de plus en plus de patients arriver dans un état grave. "On assiste à une explosion des cas de diarrhée aiguë, de rougeole ou encore de choléra. C'est la conséquence directe du difficile accès aux services de santé et d'une mauvaise alimentation… On est dans un cercle vicieux", déplore-t-elle.
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France24 - Monde
En Floride, une adolescente jugée "pas assez mature" pour avorter
Publié le : 18/08/2022 - 03:50
FRANCE 24
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Selon une décision de justice confirmée lundi par une cour d'appel de Floride, une adolescente de 16 ans aux parents décédés a été jugée "pas assez mature" pour avorter. Des élues démocrates s'insurgent contre une "guerre faite aux femmes".
Des élues américaines ont fustigé mercredi 17 août une "guerre faite aux femmes" après qu'une cour d'appel de Floride a maintenu une décision statuant qu'une adolescente de 16 ans aux parents décédés n'était "pas assez mature" pour avorter.
"Dans quel monde une personne de 16 ans est trop immature pour se faire avorter mais assez mature pour porter et élever un enfant ?", a questionné sur Twitter l'élue démocrate de l'Ohio Joyce Beatty, appuyée par ses collègues Bonnie Watson Coleman du New Jersey et Katherine Clark du Massachusetts.
"C'est un exemple dangereux et terrifiant de la guerre faite aux femmes par la Floride", a tancé l'élue démocrate de cet État du sud-est des États-Unis Lois Frankel, qui a jugé la décision "inacceptable" et a appelé à "combattre pour la santé, la sécurité et la liberté des femmes".
Appel au boycott de la Floride
Sur les réseaux sociaux, de très nombreux internautes soulignaient aussi l'apparente incohérence du jugement et exprimaient leur colère, certains reprenant un mot-dièse appelant à boycotter la Floride.
Une cour d'appel a confirmé lundi la décision de la juge Jennifer Frydrychowicz, du comté d'Escambia, de refuser la demande d'avortement d'une jeune femme de 16 ans désignée par le pseudonyme "Jane Doe 22-B", sous prétexte qu'elle n'était pas parvenue à prouver "qu'elle était assez mature pour décider de mettre un terme à sa grossesse".
En Floride, avorter est encore légal jusqu'à la 15e semaine après les dernières menstruations. "Jane Doe 22-B" était enceinte de seulement dix semaines lorsqu'elle a formulé sa requête d'une IVG car elle ne pouvait obtenir le consentement d'au moins un de ses parents, tous deux décédés, condition indispensable pour les mineures souhaitant avorter en Floride.
Ce jugement intervient moins de deux mois après la volte-face historique de la Cour suprême américaine, qui est revenue fin juin sur la garantie constitutionnelle au droit à l'avortement qu'elle avait instaurée en 1973 par l'arrêt Roe vs Wade, laissant les États américains légiférer librement sur la question.
Une dizaine d'États en ont déjà profité pour bannir l'IVG, la plupart du temps sans exception en cas d'inceste, de viol ou de danger pour la santé de la mère, et les associations de défense des droits des femmes craignent que près de la moitié des États ne soient concernés à terme.
Avec AFP
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Avortement : Joe Biden signe un décret présidentiel pour protéger la confidentialité en ligne
États-Unis : le Kansas maintient la garantie constitutionnelle sur le droit à l'avortement
Protection des données
Facebook critiqué après avoir fourni à la justice des messages sur un avortement illégal au Nebraska
France24 - Monde
Israël et la Turquie rétablissent leurs relations diplomatiques après 12 ans
Publié le : 17/08/2022 - 15:40Modifié le : 17/08/2022 - 15:43
FRANCE 24
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Israël et la Turquie ont annoncé, mercredi, le rétablissement complet de leurs relations diplomatiques, tendues depuis l'affaire du navire Mavi Marmara, pris d'assaut par les forces israéliennes en 2010. Mais Ankara a aussitôt affirmé sa volonté de "continuer à défendre" les Palestiniens.
Une page diplomatique se tourne pour ces deux poids lourds en froid depuis douze ans. Israël a annoncé, mercredi 17 août, le rétablissement total des relations diplomatiques avec la Turquie et le retour des ambassadeurs dans les deux pays.
"Il a été décidé d'élever le niveau des liens entre les deux pays à des relations diplomatiques pleines et entières et de renvoyer les ambassadeurs et les consuls généraux dans les deux pays", a indiqué le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid, dans un communiqué.
"Le rétablissement des relations avec la Turquie est un atout important pour la stabilité régionale et une nouvelle économique très importante pour les citoyens d'Israël", a-t-il ajouté.
La Turquie rappelle son attachement à "la cause palestinienne"
À Ankara, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a précisé dans la foulée que la Turquie "n'abandonnerait pas la cause palestinienne".
Les relations bilatérales entre Israël et Ankara s'étaient tendues en 2010 avec l'affaire du Mavi Marmara, lorsque des forces israéliennes avaient lancé un assaut meurtrier sur ce navire turc tentant d'acheminer de l'aide à la bande de Gaza, enclave palestinienne sous blocus israélien. Les deux pays avaient ensuite rappelé leurs ambassadeurs en 2018 après la mort de manifestants palestiniens à Gaza.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, fervent défenseur de la cause palestinienne, a souvent critiqué les politiques israéliennes envers les Palestiniens.
Israël et la Turquie ont salué récemment un tournant dans leurs relations, avec notamment la visite du président Isaac Herzog en mars en Turquie, la première d'un chef d'État israélien depuis 2007 dans ce pays. Le chef de la diplomatie turque avait effectué, fin mai, une rare visite à Jérusalem dans le cadre de ce dégel diplomatique.
Avec AFP
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Trois Palestiniens, dont un chef de guerre du Fatah, tué dans un assaut israélien
DÉCRYPTAGE
Offensive militaire à Gaza : une victoire pour le Premier ministre israélien Yaïr Lapid ?
À Jérusalem, une attaque armée contre un bus fait plusieurs blessés
New York Times - World
Mexico Sees Its Energy Future in Fossil Fuels, Not Renewables
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The president’s push to bring the energy sector under state control has put up roadblocks to renewable energy and left Mexico’s climate goals behind.
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By Oscar Lopez
MEXICO CITY — On a recent scorching afternoon in his home state of Tabasco, the president of Mexico celebrated his government’s latest triumph: a new oil refinery.
Though not yet operational, President Andrés Manuel López Obrador hailed the refinery as a centerpiece in his grand campaign to secure Mexico’s energy independence.
“We ignored the sirens’ song, the voices that predicted, in good faith, perhaps, the end of the oil age and the massive arrival of electric cars and renewable energies,” he told the cheering crowd.
At a moment when scientists are sounding alarms about the need to move away from fossil fuels that contribute to catastrophic climate change, Russia’s invasion of Ukraine has sparked a global shift in the opposite direction, with the United States and European countries moving to increase oil and gas production to counter bans on Russian energy.
But Mexico is going even further.
Driven by Mr. López Obrador’s long-held goal to wrest control of the energy sector from private companies and allow state firms to dominate the market, the government is undermining efforts to expand renewable power and staking the nation’s future on fossil fuels.
The policy is central to Mr. López Obrador’s ambition to reverse what he sees as corrupt privatization of the industry, guarantee Mexican energy sovereignty and return the country to the glory days when oil created thousands of jobs and helped bolster the economy.
To this end, Mexican authorities are using the might of their regulatory agencies to keep renewable firms out of the market, blocking their power plants from operating, and instead propping up fossil fuel-powered plants owned or run by the state, according to interviews with more than a dozen former government officials, analysts and energy executives.
As a result, Mexico will almost certainly fail to meet its pledge to the world to reduce its carbon output, according to analysts. The country has also potentially jeopardized billions of dollars in renewable investment and created another source of tension with the Biden administration, which has made combating climate change a key pillar of its foreign policy agenda.
“People say: ‘how is he going to fulfill his commitments to climate change?’ And I always tell people, ‘well, he doesn’t care,’” Tony Payan, a Mexico expert at the Baker Institute for Public Policy at Rice University, said of Mr. López Obrador. “He’s an oil man.”
The president’s press office, Mexico’s Energy Ministry and the state electric company did not respond to requests for comment.
Mr. López Obrador has argued that while the transition to renewable energy will happen eventually, Mexico is simply not ready.
“That technological advancement will become a reality,” he said during the refinery inauguration. “To get there, we need more time.”
The government has not completely abandoned renewable energy. It plans to spend about $1.6 billion to build a giant solar plant in northern Mexico as well as refurbish more than a dozen state-owned hydroelectric plants.
Mexico generates nearly 80 percent of its energy from fossil fuels, while renewables and nuclear power provide the remaining 20 percent, according to government figures.
Mr. López Obrador’s supporters also contend that the government’s strategy will allow the state more control over the energy sector and any shift to renewables. The policy is critical in a country where public oversight of the private sector has often been weak, according to Fluvio Ruíz Alarcón, an analyst and former adviser at Pemex, the state-owned oil firm.
“Once a sector as important in our country as energy is controlled by private hands, state regulation becomes very, very difficult,” Mr. Ruíz said. Keeping the sector under state control “gives you the ability to manage the energy transition at your own pace.”
For Mexico, sovereignty over energy production holds a special place. In the 1930s, President Lázaro Cárdenas seized the assets of foreign oil firms, including U.S. corporations, accused of exploiting Mexican workers and nationalized the industry, an iconic event celebrated as a national holiday.
Mr. López Obrador, who hails Mr. Cárdenas as an inspiration, has made regaining a near monopoly over energy for the state a top priority.
One of his first acts was installing loyalists on the board of an energy regulatory commission responsible for overseeing the power sector, turning what had been an independent agency, analysts say, into a tool to carry out the president’s agenda.
“You’ve lost any semblance of autonomy or independence there,” said Jeremy M. Martin, vice president for energy and sustainability at the Institute of the Americas, a public policy research institute.
As of June, more than 50 wind and solar projects proposed by private and foreign firms were awaiting permits from the commission, with some applications dating to 2019, the last time any new permits for private energy companies were approved, according to government records. In total, they represent a potential of almost 7,000 megawatts of renewable energy — enough electricity to power a city the size of Los Angeles.
There’s a “war that’s been waged against renewables,” said Francisco Salazar Diez de Sollano, a former chairman of the energy regulatory commission.
Antonio Perea, who works in business development at Sungrow, a Chinese firm supplying solar hardware, said three projects his company was working on are on hold because the government has not granted permits.
In Mexico, “we had the cheapest solar energy in the world, and unfortunately with all these changes we’ve been left behind,” Mr. Perea said, referring to the government’s energy agenda. “It’s not an energy issue, it’s a political issue.”
Mr. López Obrador has also focused on reversing sweeping energy reforms approved by his predecessor, which opened Mexican energy markets to private companies, including foreign firms working on renewables, for the first time in decades. In 2019, he canceled a public auction for the rights to generate wind and solar power, even though earlier auctions had led to some of the world’s cheapest renewable prices.
Mr. López Obrador’s governing Morena party also approved a bill to rewrite rules governing how power plants inject electricity to the grid, reversing previous changes that required cheaper, often renewable energy to be dispatched first, and instead prioritizing state-owned plants.
The new law, which was widely criticized by the private sector and environmentalists, was narrowly upheld by the Supreme Court in April, but it remains tied up in several lawsuits.
Government authorities have also prevented at least 14 privately owned wind and solar plants that have already been built from operating commercially, according to two industry executives who requested anonymity out of fear of government reprisals.
The government has also given preference to energy from coal, gas and fuel-oil burning plants owned by the state over privately owned renewables in the order that they feed power into the national grid, citing the reliability needs of the energy system.
The practice was carried out “without apparent justification,” according to a report released last year by a U.S.-based firm hired by Mexico to monitor the nation’s energy sector. And even though the Supreme Court ruled key parts of the government’s policy unconstitutional, it is still being applied, according to the industry executives.
And even as it blocks renewable energy, the state is planning to invest $6.2 billion to build 15 fossil fuel-powered plants by 2024, government documents show.
The authorities’ targeting of the renewable sector has had a major economic impact: Foreign direct investment in the energy sector plunged from $5 billion in 2018, when Mr. López Obrador took office, to less than $600 million last year, according to government figures.
“Mexico is not open for energy investment,” Mr. Payan said. “It’s simply shut down.”
With U.S. firms already having invested heavily in the Mexican energy sector, the policy changes have become an increasing source of tension with Washington.
The Biden administration said recently it was seeking high-level discussions with Mexico over its energy policies, raising the specter of new tariffs.
“We have repeatedly expressed serious concerns about a series of changes in Mexico’s energy policies,” Katherine Tai, the U.S. trade representative, said in a statement. “But, unfortunately, U.S. companies continue to face unfair treatment.”
Mr. López Obrador, during a news conference, appeared to shrug off the United States’ warning, playing a video of a Mexican song called “Ooh, How Scary.”
The Mexican leader has said his country would be open to foreign investment in renewable projects only if the energy ministry was in charge of planning and the state-owned utility company had a majority share — a likely violation of Mexico’s trade agreement with the United States.
Mr. López Obrador has insisted that Mexico will meet its goal under the 2015 Paris Agreement to produce 35 percent of its power from renewable sources by 2024, but a government report released this year showed that the country is now years behind that target.
Many environmentalists and renewable energy experts said they were focused on Mexico’s next presidential elections in two years, hoping for an administration friendlier to renewable power.
“Whoever takes office in 2024 is going to have to deal with some serious deficiencies in the energy sector,” Mr. Martin said. But as far as the Paris Agreement, he added, “that ship has sailed.”
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France24 - Monde
Israël et l'Allemagne condamnent la comparaison de Mahmoud Abbas sur la Shoah
Publié le : 17/08/2022 - 17:23
FRANCE 24
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Critiqué par l'opposition conservatrice allemande pour ne pas avoir réagi immédiatement, le chancelier allemand Olaf Scholtz a vivement critiqué mercredi les propos de Mahmoud Abbas comparant la situation dans les Territoires palestiniens occupés par Israël à la Shoah.
Les propos de Mahmoud Abbas, qui a comparé la politique israélienne envers les Palestiniens au génocide des juifs par l'Allemagne nazie, ont provoqué la colère en Allemagne et en Israël. Les deux pays ont vivement dénoncé, mercredi 17 août, les déclarations faites la veille à Berlin par le président palestinien.
En Allemagne pour son suivi médical, Mahmoud Abbas s'est entretenu mardi avec le chancelier Olaf Scholz, notamment du conflit israélo-palestinien et de la coopération bilatérale.
Interrogé à la toute fin d'une conférence de presse conjointe sur l'attentat des Jeux olympiques de Munich de 1972, fatal à 11 Israéliens et perpétré par un commando palestinien, le dirigeant a comparé la situation dans les Territoires palestiniens occupés par Israël à la Shoah. "De 1947 à aujourd'hui, Israël a commis 50 massacres dans 50 villes palestiniennes (...) 50 massacres, 50 holocaustes et encore aujourd'hui, il y a chaque jour des morts causées par l'armée israélienne", a déclaré Mahmoud Abbas.
"Nous voulons la paix, nous voulons la sécurité, nous voulons la stabilité (...) il faut développer la confiance entre nous", a-t-il ajouté à Berlin, en dénonçant aussi la politique "d'apartheid" d'Israël.
Olaf Scholz pressé de réagir aux propos d'Abbas
Mardi, le chancelier Scholz avait estimé qu'"apartheid" n'était pas une "description correcte de la situation" dans les Territoires palestiniens, sans toutefois réagir aux propos de Mahmoud Abbas sur la Shoah. "Je suis dégoûté par les remarques scandaleuses du président palestinien Mahmoud Abbas", a tweeté mercredi le chef du gouvernement allemand. "Pour nous Allemands en particulier, toute relativisation de l'Holocauste est intolérable et inacceptable."
Ich bin zutiefst empört über die unsäglichen Aussagen des palästinensischen Präsidenten Mahmoud #Abbas. Gerade für uns Deutsche ist jegliche Relativierung des Holocaust unerträglich und inakzeptabel. Ich verurteile jeden Versuch, die Verbrechen des Holocaust zu leugnen.
August 17, 2022Olaf Scholz était lui-même critiqué, essentiellement par l'opposition conservatrice et certains médias, pour ne pas avoir réagi immédiatement aux déclarations de Mahmoud Abbas.
Le chef de la représentation palestinienne à Berlin a été convoqué mercredi à la chancellerie, a indiqué le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, estimant que les commentaires de Mahmoud Abbas "jettent une ombre sur les relations de l'Allemagne avec l'Autorité palestinienne".
Mercredi, les propos du président palestinien – aux déclarations parfois musclées contre Israël mais souvent accusé par des Palestiniens de collaborer avec l'État hébreu – ont été condamnés par Israël, notamment par le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid, qui a dénoncé "une disgrâce morale" et "un mensonge monstrueux".
Les mots "génocide" ou "apartheid" utilisés par des ONG des droits humains
Mahmoud Abbas utilise régulièrement les vocables "génocide" ou "apartheid", tout comme les ONG des droits humains Amnesty International et Human Rights Watch, pour décrire l'occupation et la colonisation des Territoires palestiniens. Mais rarement les mots "Shoah" ou "Holocauste".
Face aux très vives réactions, le président Abbas, qui avait remercié l'Allemagne pour son soutien tout en l'appelant à reconnaître l'État de Palestine, a dit vouloir "clarifier" ses déclarations. Elles "ne visaient pas à nier la singularité de l'Holocauste" qui reste "le pire crime haineux de l'ère moderne", a indiqué son bureau.
"Le président n'a pas nié les massacres dont ont souffert les juifs sous l'Allemagne nazie, mais il a dit au monde de ne pas perdre de vue les massacres infligés au peuple palestinien", a ajouté le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh.
Avec AFP
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Rafle du Vél d'Hiv : rencontre avec les derniers témoins
SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, Anne Frank écrivait la première page de son journal
SECONDE GUERRE MONDIALE
Ces rafles oubliées à la veille du Vél d'Hiv
France24 - Monde
Mali : des forces de sécurité russes signalées à Gao, après le retrait de l’armée française
Publié le : 17/08/2022 - 13:06Modifié le : 17/08/2022 - 20:09
FRANCE 24
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L'armée française a achevé le 15 août le retrait des derniers soldats de l'opération Barkhane, au Mali, dans un contexte de dégradation des relations entre Paris et Bamako. Au même moment, des membres des forces de sécurité russes ont été aperçues par des casques bleus, à l'aéroport de Gao, dans le nord du pays, où opère déjà le groupe paramilitaire russe Wagner.
La nature ayant horreur du vide, la Russie semble ne pas avoir attendu très longtemps pour avancer ses pions au Mali, où opère déjà le groupe paramilitaire russe Wagner. Des casques bleus allemands ont en effet observé, lundi 15 août, la présence de dizaines de membres des forces de sécurité russes à l'aéroport de Gao, dans le nord du pays, alors même que la France annonçait avoir achevé le retrait du Mali des derniers soldats français de Barkhane, une opération militaire visant à lutter dans le Sahel contre les mouvements jihadistes.
Selon un document rédigé par le commandement de la Force de Défense fédérale allemande, daté de mardi et consulté par l’agence Reuters, des soldats allemands et britanniques appartenant à la Force de maintien de la paix de l'Organisation des Nations unies ont remarqué la présence de deux avions à l'aéroport de Gao, notamment un L-39 Albatros.
"Deux heures plus tard, 20 ou 30 personnes vêtues d'uniformes n'appartenant pas à l'armée malienne ont été vues, déchargeant des équipements d'un avion malien", indique le document. "Ils étaient très certainement des membres des forces de sécurité russes, le L-39 ayant vraisemblablement été piloté par des soldats russes, les forces maliennes n'étant pas en mesure de le faire", est-il ajouté.
"Mille hommes mal équipés"
Mardi, le capitaine Yann, militaire français membre de la force Barkhane, a confirmé avoir déjà croisé sur le terrain des mercenaires du groupe lors de patrouilles.
De son côté, Bamako dément la présence de mercenaires et évoque plutôt des "instructeurs" venus de Russie pour soutenir son armée, tandis que la Russie parle d'un contrat "commercial" entre Wagner et le Mali, sans lien avec Moscou.
Selon Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, près d’un millier de mercenaires appartenant à cette société seraient présents dans le pays. "Mille hommes mal équipés par rapport à l’armée française, sans force aérienne efficace ni de drone, qui ne peuvent pas résoudre un problème que les soldats français eux-mêmes ne parvenaient pas à contenir", a-t-il indiqué.
Le diplomate a également insisté sur la présence contreproductive de Wagner. "Par sa brutalité, elle pousse finalement une partie des populations dans les bras des jihadistes, parce que celles-ci se sentent agressées par l'armée malienne épaulée par ces mercenaires russes, et c’est un vrai problème".
Un récent rapport d'experts missionnés par l'ONU, dévoilé par l’AFP le 5 août, a évoqué la présence de "soldats blancs" accompagnant les soldats maliens sur la scène de tueries, notamment à Robinet El Ataye, où 33 civils ont été tués en mars. "Ce sont des sociétés qui ne respectent aucune règle, comme on a pu le revoir dans l'affaire du charnier de Gossi, qu'ils ont monté à des fins de désinformation contre les forces françaises. Ils ne seront pas un point de stabilité dans la région", a confié, mardi, le colonel Yves Gastine, commandant de la Force Barkhane à Gao.
Le Mali demande une réunion d'urgence à l'ONU sur les "actes d'agression" français
Les relations entre Bamako et Paris n’ont cessé de se détériorer depuis la prise de pouvoir de l'armée malienne, à la suite d'un coup d'État en 2020. Dernière illustration en date : le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a réclamé mardi au Conseil de sécurité de l'ONU une réunion d’urgence sur la situation dans son pays. Le chef de la diplomatie accuse la France de fournir renseignements et armes aux terroristes.
Les autorités françaises n'ont pour le moment pas réagi à ces accusations. Interrogé à Niamey par notre envoyé spécial Cyril Payen, le chef de la force Barkhane a jugé ces accusations "insultantes" eu égard à la mémoire des 59 soldats français morts dans les combats menés contre les jihadistes au Sahel. Il a ajouté que la France se tiendrait à disposition du conseil de sécurité de l'ONU pour l'enquête.
Le ministère malien des Affaires étrangères a diffusé, mercredi, auprès de journalistes la lettre adressée par Abdoulaye Diop à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité. Le Mali "se réserve le droit de faire usage de la légitime défense" si les agissements français persistent, conformément à la charte des Nations unies, affirme le ministre.
Dans cette lettre, le ministre dénonce les "violations répétitives et fréquentes" de l'espace aérien national par les forces françaises et les vols d'appareils français se livrant à "des activités considérées comme de l'espionnage" et des tentatives "d'intimidation". Les autorités maliennes disposent "de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l'espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions", ajoute le texte.
Avec AFP et Reuters
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Mali : le dernier soldat français à quitter le pays affirme avoir croisé des mercenaires de Wagner
OPÉRATION BARKHANE
Les derniers soldats français ont quitté le Mali, mettant fin à neuf ans d'opérations
Mali : l'ONU accuse des soldats maliens et "blancs" d'être impliqués dans la mort de 33 civils
Valeurs Actuelles
Nouveau drame autour d’un rodéo urbain : un jeune de 19 ans se tue à moto à Marseille
Alors qu’il pratiquait le rodéo urbain, un homme de 19 ans est mort mardi 16 août à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône. Selon RMC, le jeune adulte était au volant d’une grosse cylindrée de 650 cm3 lorsqu’il a perdu le contrôle de sa moto. Les faits se sont déroulés à 21h30 sur le boulevard de la Millière, dans le 11e arrondissement de la cité phocéenne. La victime a percuté un poteau et a succombé à ses blessures peu de temps après l’accident.
En 7jrs, 2914 opérations anti-rodéos menées, 338 interpellés, 157 saisies. J’ai donné instruction d’intensifier encore notre action. Dès demain, chaque commissariat mènera au moins 3 opérations anti-rodéos/jour. Je ferai tout pour protéger les honnêtes gens contre ces délinquants pic.twitter.com/IUwyBMWdSS
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 16, 2022
Protéger « les honnêtes gens »
Une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur cette affaire. Comme l’a indiqué Gérald Darmanin sur son compte Twitter le 16 août, près de 3 000 opérations anti-rodéo ont été menées en une semaine seulement dans l’Hexagone. Le fléau ne faisant que s’accentuer, le ministre de l’Intérieur a demandé aux commissariats de redoubler d’efforts pour mener ces opérations et ainsi protéger « les honnêtes gens contre ces délinquants ». Les rodéos sauvages, qui mettent la vie des auteurs et des riverains en danger, mènent parfois à des drames. Pas plus tard que le 14 août, un homme de 27 ans a été tué par balle lors d’une altercation sur fond de rodéo. Au début du mois, une enfant de 7 ans a quant à elle été percutée par un deux-roues dont le conducteur s’adonnait à cette activité illégale. Pour rappel, le rodéo urbain est passible d’une peine de cinq ans de prison.
Marseille : les dernières actualités
France24 - Monde
Exclusif : au Mali, avec les derniers militaires français de la base de Gao
Publié le : 17/08/2022 - 07:43
Cyril PAYEN
Cyril PAYEN
Les militaires français de la force antijihadiste Barkhane ont quitté lundi le Mali après neuf ans de présence, sur fond de relations houleuses entre Paris et la junte au pouvoir à Bamako. À Gao, dans le nord du Mali, notre envoyé spécial Cyril Payen a pu suivre les dernières heures sur place des soldats.
Poussée vers la sortie par une junte malienne hostile, l'armée française a transféré ces six derniers mois aux forces maliennes toutes ses emprises dans le pays, dont la dernière, à Gao, dans le Nord. Au total, la France a dû sortir du Mali quelque 4 000 containers et un millier de véhicules, dont des centaines de blindés, alors que le Sahel connaît une flambée de violences que le groupe paramilitaire russe Wagner, nouvel allié de Bamako, peine à endiguer.
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OPÉRATION BARKHANE
Les derniers soldats français ont quitté le Mali, mettant fin à neuf ans d'opérations
Mali : l'ONU accuse des soldats maliens et "blancs" d'être impliqués dans la mort de 33 civils
Maintien de la paix
En Afrique, les missions de l'ONU "en fin de course"
Valeurs Actuelles
A l’hôpital de Montpellier, deux personnes mécontentes d’attendre agressent deux infirmières
Lundi 15 août, une infirmière et une aide-soignante ont été agressées au sein de l’hôpital de Lapeyronie à Montpellier, dans l’Hérault. Comme l’indique Ouest France, les soignantes travaillant de nuit aux urgences ont été prises à partie par deux personnes issues de la communauté des gens du voyage. Ces dernières ont fait savoir leur exaspération quant à la lenteur de leur prise en charge et au diagnostic médical posé concernant l’adolescente.
Blessures aux cervicales et à la cheville
Les faits se sont déroulés peu après minuit. Une mère de famille de 50 ans accompagnait sa fille de 17 ans aux urgences pour une réaction allergique. Elle était également accompagnée de son neveu de 23 ans. La mère et le neveu ont d’abord insulté les soignantes, avant d’en venir aux mains. L’infirmière a reçu des coups et l’aide-soignante venue la secourir a été violemment poussée au sol. Les deux femmes ont chacune reçu six jours d’incapacité temporaire de travail, l’une souffrant d’une entorse cervicale, l’autre d’une entorse à la cheville. Les deux suspects ont quant à eux été maîtrisés par les agents de sécurité puis interpellés par les forces de l’ordre. Placés en garde à vue, la mère de famille gitane et son neveu doivent être jugés en comparution immédiate devant le tribunal judiciaire ce mercredi 17 août. Ils sont accusés de violences volontaires en réunions sur des personnels médicaux.
Montpellier : les dernières actualités
France24 - Monde
Perquisition chez Donald Trump : ce que risque l’ancien président américain
Publié le : 13/08/2022 - 16:50
Grégoire SAUVAGE
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Une dizaine de cartons de documents classés "top secret", "secret" et "confidentiel" ont été retrouvés au domicile de Donald Trump en Floride, selon l’inventaire de la liste des pièces saisies par le FBI publié vendredi par la justice américaine. L’ancien président est soupçonné d’avoir violé trois lois sur la sécurité nationale et risque théoriquement plusieurs décennies de prison.
Espionnage, destruction, obstruction : voici en trois mots ce que la justice américaine pourrait reprocher à Donald Trump. En emportant à son domicile de Floride des documents classifiés, l’ancien président des États-Unis pourrait avoir fait preuve d’une légèreté coupable en violant trois lois américaines qui encadrent très strictement la détention de documents confidentiels liés à la sécurité nationale.
Selon l’inventaire des pièces saisies par le FBI publié vendredi par la justice américaine, les enquêteurs auraient retrouvé 11 cartons de documents classifiés : un “top secret/SCI”, quatre “top secret”, trois “secret” et enfin trois “confidentiel”.
Parmi ces appellations, le top secret/SCI (pour Top Secret/Sensitive Compartmented Information) représente le plus haut niveau d’habilitation et concerne uniquement des informations ultra-sensibles. Les documents siglés SCI ne peuvent être consultés que dans des bureaux sécurisés appartenant au gouvernement fédéral et nécessitent un accès spécial même pour les personnes ayant l’accréditation “top secret”.
“Il pourrait s’agir de documents codés permettant un niveau supérieur de confidentialité et franchement, il s’agit d’informations auxquelles un nombre très réduit de personnes peuvent avoir accès”, précise Joshua Skule, un ancien cadre du FBI, interrogé par CNN.
Peu d’informations ont filtré sur le contenu des documents saisis à Mar-a-Lago. Selon le Washington Post qui cite des sources anonymes proches de l’enquête, certains documents seraient en lien avec des armes nucléaires sans que l’on sache si ces informations concernent l’arsenal américain ou celui d’une puissance étrangère. Une révélation démentie par Donald Trump qui a dénoncé “un canular“ sur Truth social, le réseau social qu’il a créé.
Dans la liste des documents saisis est mentionné un ensemble concernant le “président de la France“. Aucune autre précision n’est donnée sur la nature de ces informations, ni si cela concerne l’actuel président français Emmanuel Macron. Sollicité par plusieurs médias, l’Élysée n’a pas souhaité faire de commentaires.
Menaces sur la sécurité nationale ?
Selon le mandat de perquisition rendu public vendredi, la justice américaine a de sérieuses raisons de soupçonner l’ancien président des États-Unis d’avoir violé trois lois (sections 793, 2071 et 1519 du titre 18 du Code des États-Unis ), en lien avec la sécurité nationale.
D’abord, l’article 793 de la loi sur l’espionnage de 1917 qui interdit la “collecte, la transmission ou la perte d’informations” concernant la défense nationale. S’il est reconnu coupable, Donald Trump risque théoriquement une peine maximale de 10 ans de prison pour chaque violation.
Le deuxième texte invoqué pour justifier la perquisition menée lundi par le FBI concerne la soustraction ou la destruction d’archives officielles pouvant conduire à trois ans d’emprisonnement et à l'interdiction d'occuper une fonction publique.
Enfin, l’article 1519 interdit l’obstruction à une enquête fédérale par la destruction ou la dissimulation de documents. La peine maximale encourue est de 20 ans de prison.
Ces lois ne font aucune différence entre les documents classifiés et ceux qui ne le sont pas. Tous les documents pouvant mettre potentiellement la sécurité nationale en péril sont concernés.
>> À lire : Donald Trump fait confiance à Drew Findling, l’avocat des rappeurs américains
Selon les médias américains, il est cependant difficile de savoir si cette enquête pourrait mener à une inculpation de Donald Trump. D'après des experts, le fait d'invoquer la loi sur l'espionnage ne signifie pas que l'ancien président risque d'être accusé de ce crime. "La loi sur l'espionnage comprend un tas de crimes qui n'ont rien à voir avec l'espionnage", a déclaré l'avocat spécialiste de ces questions Bradley Moss, sur Twitter.
“À moins de prouver que des informations classifiées on été vendues à un tiers, cela serait très exagéré de poursuivre un ancien président des États-Unis pour ces motifs”, affirme également le juriste Charles Elson auprès de CNBC.
De son côté, Donald Trump assure qu’il avait lui-même déclassifié tous les documents retrouvés par les enquêteurs dans sa propriété de Floride avant son départ de la Maison Blanche. Cependant, rien n'indique à l'heure actuelle que l'ancien président a suivi les procédures officielles pour obtenir la déclassification de ces documents sensibles. Par ailleurs, selon plusieurs analystes, des documents relatifs à l’arsenal nucléaire américain ne sauraient être déclassifiés.
Quel avenir politique pour Trump ?
La perquisition menée dans la propriété de Donald Trump à Mar-a-Lago, s’inscrit dans le cadre d’une enquête sur des documents que l’ancien président aurait illégalement emportés avec lui hors de la Maison Blanche au moment de la fin de son mandat, en janvier 2021.
La loi oblige les présidents américains à transmettre l'ensemble de leurs e-mails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales américaines. Or, Donald Trump avait emporté quinze cartons de documents, que des agents des archives avaient dû récupérer en janvier, déjà à Mar-a-Lago.
Fait rarissime, la publication du mandat de perquisition a été faite à la demande du procureur général des États-Unis, Merrick Garland. Une manière de répondre aux accusations de “chasse aux sorcières” repris en chœur par les partisans de Donald Trump.
Déjà remontée par les poursuites engagées contre les participants à l’assaut du Capitole à Washington, l’extrême droite américaine se déchaîne à nouveau contre un supposé complot démocrate destiné à empêcher leur champion de se représenter en 2024.
Selon certains juristes, la violation de l’article 18 section 2071 du Code des États-Unis sur la soustraction ou la destruction d'archives officielles, est susceptible de conduire à une peine d'inéligibilité. D'autres experts font valoir que cette sanction s'applique à tous les postes de l'administration sauf celui de président des États-Unis.
>> À lire : la perquisition choc du FBI à Mar-a-Lago peut-elle déboucher sur l'inéligibilité de Donald Trump ?
Au-delà de cette querelle juridique, une inculpation de Donald Trump pourrait grandement compliquer son retour sur le devant de la scène, estime Marc Elias, avocat spécialisé dans les élections qui a travaillé pour plusieurs candidats démocrates.
"J'admets que l'application de cette loi à un président est un défi juridique mais imaginez qu'un candidat doive répondre de ces accusations devant un tribunal pendant une campagne, ce serait à mon avis un 'blockbuster' de la vie politique américaine", a-t-il ironisé.
Donald Trump fait déjà face à une multitude de procédures dans plusieurs États américains : des allégations d'ingérence électorale en Géorgie, de fraude fiscale à New York, sans compter d'éventuelles poursuites pour avoir incité ses partisans à mener un violent assaut contre le bâtiment du Capitole le 6 janvier 2021. Enfin, un procès en diffamation opposant Donald Trump à une femme l'accusant de viol est prévu en février 2023.
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Le FBI a saisi des documents classés "top secret" au domicile de Donald Trump
FBI VS TRUMP
La perquisition choc du FBI à Mar-a-Lago peut-elle déboucher sur l'inéligibilité de Donald Trump ?
La perquisition de la résidence de Trump en Floride divise la classe politique américaine
France24 - Monde
En images : 75 ans d'indépendance en Inde et au Pakistan
Publié le : 15/08/2022 - 17:22
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Le 15 août 1947, le sous-continent indien obtient son indépendance vis-à-vis des Britanniques. Deux nations naissent, mais les frontières des nouveaux pays – l'Inde à majorité hindoue et le Pakistan à majorité musulmane – tracées à la hâte, provoquent migrations de masse et violences sectaires. 75 ans plus tard, France 24 revient en images sur des moments clés de l'histoire de l'Inde et du Pakistan indépendants.
France24 - Monde
Irak : qui sont les principaux acteurs de la crise politique ?
Publié le : 14/08/2022 - 13:13
Marc DAOU
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Dix mois après les dernières législatives d'octobre 2021, l’Irak est toujours dans l’impasse : la tension ne cesse de monter entre les deux pôles du chiisme politique, soit le leader nationaliste Moqtada al-Sadr et une alliance composée de partis et de factions pro-Iran, comptant notamment le chef de milice Hadi al-Ameri et l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki.
Bagdad est à nouveau, vendredi 12 août, prise en étau entre deux rassemblements rivaux illustrant l’inextricable impasse politique qui dure depuis plus de 10 mois. Précisément depuis les législatives du 10 octobre.
Ne parvenant pas à s’entendre pour former un gouvernement et nommer un Premier ministre chiite (communauté majoritaire dans le pays), deux pôles du chiisme politique radicalement opposés se font toujours face, déterminés à se disputer le pouvoir.
D’un côté, celui du leader nationaliste chiite Moqtada al-Sadr, le grand vainqueur des législatives, qui entendait imposer son candidat au poste de Premier ministre après avoir formé une coalition avec des alliés issus d'autres communautés confessionnelles.
De l'autre, celui du Cadre de coordination, regroupant plusieurs partis dont celui de l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki et celui des pro-Iraniens de l'Alliance de la conquête, façade politique des anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi s’étant illustré dans la lutte contre le jihadisme cette dernière décennie.
Aujourd’hui, le courant de Moqtada al-Sadr – les Sadristes –, dont les partisans poursuivent depuis bientôt deux semaines un sit-in aux abords du Parlement, réclame une dissolution du Parlement et des législatives anticipées.
Les rivaux de Moqtada al-Sadr, qui avaient initialement accepté des législatives anticipées sous certaines conditions, appellent à "former un gouvernement" avant toute décision. Ils ont même présenté, fin juillet, leur candidat : Mohamed Chia al-Soudani.
Pour mieux comprendre les enjeux de cette énième crise politique irakienne, France 24 se penche sur les principaux acteurs chiites qui l’animent.
Le leader religieux et nationaliste Moqtada al-Sadr est le fils du très respecté Grand Ayatollah Mohammed Sadek Sadr, champion d'un chiisme militant que Saddam Hussein a fait assassiner en 1999. Fort des 73 sièges remportés lors des dernières législatives, il est le faiseur de roi en Irak.
C’est à ce titre que le chef de l’Armée du Mahdi, la milice ayant combattu les troupes américaines dans les années 2000, entendait, après le scrutin, imposer un "gouvernement majoritaire" et son candidat au poste de Premier ministre, avec ses alliés issus de deux formations sunnites, Azm et Taqadom, et ceux du PDK de Massoud Barzani. En vain.
Se voulant à la fois dans l’opposition, en se présentant comme le pourfendeur de l'establishment, il se trouve en même temps au cœur du pouvoir, formant et défaisant les gouvernements. En raison de son positionnement populiste, il avait réussi à se maintenir comme première force politique du pays lors du dernier scrutin.
Adulé par une solide base militante qui voit en lui le héraut du nationalisme irakien, raillé par ses détracteurs qui pointent ses fréquents revirements politiques, l’imprévisible Moqtada al-Sadr, 48 ans, n’entend pas céder le pouvoir à ses rivaux chiites. Sûr de son fait, il les appelle à accepter la dissolution du Parlement et à le défier une nouvelle fois dans les urnes dans le cadre d'élections anticipées.
Preuve de sa grande capacité à mobiliser les foules, il fait démissionner ses députés en juin, abandonnant à ses adversaires la tâche de former un gouvernement. Il décide ensuite, le 30 juillet, d’envoyer ses partisans envahir le Parlement. Ils l'ont occupé près d'une semaine avant de transférer leur sit-in dans les jardins de l'institution et tout autour pour protester contre la candidature de Mohamed Chia al-Soudani.
Mercredi, il a donné une semaine à la justice pour prononcer une dissolution du Parlement.
Pour résumer en quelques mots l’influence et le pouvoir de Hadi al-Ameri, 68 ans, les experts s’entendent pour dire que la résolution de la crise politique en l’Irak, ou la plongée du pays dans la guerre civile, dépendent de sa volonté, autant que de celle de Moqtada al-Sadr, son grand rival chiite.
L'ancien ministre des Transports, décrit comme l'homme des Iraniens à Bagdad, a vu son destin basculer en 2014. En juin de cette année-là, il est chargé par le Premier ministre Nouri Al-Maliki – sans doute sur ordre de Téhéran – de superviser la bataille contre l’organisation État islamique (EI), dans l’est du pays.
Hadi al-Ameri est alors le chef des brigades Badr, bras armé d'un mouvement politique éponyme pro-Iran. Il voit donc sa milice intégrée de facto dans une puissante organisation paramilitaire, les Forces de mobilisation populaire irakiennes (Hachd al-Chaabi). C’est cette organisation qui, à la faveur de la victoire contre les jihadistes de l’EI, va lui servir, au fil des années, à s’imposer comme un acteur incontournable sur la scène politique irakienne.
Lors des législatives de mai 2018, son Alliance de la Conquête, la vitrine politique du Hachd al-Chaabi qui a entre-temps fait intégrer ses 160 000 combattants aux forces régulières de l’armée irakienne, remporte 48 des 329 sièges de députés du Parlement. Un très bon résultat qui la place au rang de deuxième force politique du Parlement … juste derrière Moqtada al-Sadr.
Après avoir un temps, en juin 2018, fait alliance pour accélérer la formation d'un gouvernement, les deux rivaux s’opposent à nouveau à l’aube des législatives d’octobre 2021.
Mais le Hachd, qu'une partie des Irakiens accusent d'être responsable des assassinats et enlèvements de militants anti-pouvoir s'étant soulevés en octobre 2019, perd la bataille des urnes. L’Alliance de la conquête ne remporte en effet que 17 sièges. Malgré cette lourde défaite, Hadi al-Ameri conteste les résultats, dans la rue et devant la justice. Et refuse, jusqu’aujourd’hui, de céder le pouvoir aux Sadristes.
À 72 ans, l’ancien Premier ministre n’a pas renoncé à prendre sa revanche politique. En 2014, après avoir perdu le soutien de ses alliés iranien et américain et d’une partie des membres de son bloc chiite au Parlement, Nouri al-Maliki avait été contraint de renoncer au pouvoir. Ses nombreux détracteurs l’accusent d’avoir plongé le pays dans le chaos pendant ses huit années de pouvoir. Mais aussi d’avoir d’avoir provoqué la montée en force des jihadistes de l’EI avec sa politique sectaire et autoritaire.
À l’époque, son ennemi historique Moqtada Al-Sadr, qui l’a pourtant aidé en 2006 à accéder au poste de Premier ministre, l’avait même gratifié du sobriquet "nouveau Saddam".
Éloigné du pouvoir, sans jamais en être vraiment écarté, Nouri al-Maliki reste influent sur la scène chiite grâce à son alliance avec Hadi al-Amiri. Réélu député en 2021, il est l’une des têtes pensantes du Cadre de coordination et l’un des principaux acteurs du bras de fer contre le courant sadriste.
Ancien gouverneur de la province de Missane (sud), élu trois fois député et nommé plusieurs fois ministre (notamment de l'Emploi et des Affaires sociales entre 2014 et 2018), Mohamed Chia al-Soudani est un homme politique chevronné et issu du sérail.
À 52 ans, sa carrière pourrait prendre une nouvelle tournure puisqu’il est le candidat du Cadre de coordination, l’alliance de factions chiites pro-iraniennes qui fait face au camp politique dirigé par Moqtada al-Sadr.
Ironie de l’histoire, Mohamed Chia al-Soudani avait quitté en décembre 2019 la coalition parlementaire de l'ex-Premier ministre Maliki, dont il est un proche, alors que son nom circulait déjà à l’époque pour prendre la tête du gouvernement. En vain, puisque cette idée avait été immédiatement rejetée par le mouvement de contestation populaire.
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Bras-de-fer
En Irak, le Kurdistan rattrapé par le chaos politique
Irak : le leader chiite Moqtada al-Sadr exige la dissolution du Parlement
Reportage en Irak : dans le Parlement envahi, les partisans d'al-Sadr décidés à rester
Valeurs Actuelles
Normandie : un policier confisque la moto d’un mineur, son père l’agresse
Vendredi 12 août, un père de famille a décidé d’offrir une moto à son fils âgé de 15 ans. Aussitôt, l’adolescent s’est amusé avec dans le quartier de la Madeleine situé sur la commune normande d’Evreux (Eure). Mais les policiers, qui ont interpellé le jeune garçon au niveau de la rue de la Forêt, ont découvert qu’il n’était pas autorisé à conduire ce type d’engin, détaille Paris-Normandie, mardi 16 août. Pour cette raison, ils ont décidé de saisir la moto du mineur. Visiblement mécontent, le père de l’adolescent, âgé de 41 ans, a bousculé un fonctionnaire de police. Il a ensuite été arrêté, puis placé en garde à vue. Il est convoqué pour une composition pénale qui se tiendra le 15 septembre.
Les forces de l’ordre surexposées à la violence
L’explosion de la violence, constatée partout en France depuis plusieurs années, touche toutes les catégories. Néanmoins, certaines professions sont plus exposées que d’autres, selon un rapport éloquent du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) diffusé fin juillet et relayé par Le Figaro. Différentes statistiques croisées dans ce document avaient permis d’établir un classement des professions publiques les plus touchées par cette violence. Sans surprise, ce sont les forces de l’ordre qui occupent les premières places. Dans le détail, les policiers nationaux et les gendarmes représentent 52 % des victimes d’atteintes à la personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public (36,7 % pour les premiers, 16,2 % pour les seconds).
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Valeurs Actuelles
Montauban : deux individus arrêtés après un rodéo sauvage
Partout en France, le phénomène des rodéos sauvages prend de l’ampleur. Dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 août, les policiers sont intervenus pour mettre un terme à un rodéo urbain auquel s’adonnaient deux individus à Montauban (Tarn-et-Garonne), rapporte La Dépêche du Midi, mardi 16 août. Les faits se sont déroulés au niveau de la route d’Albias, aux alentours de minuit ; et c’est en entendant le bruit causé par ces deux personnes que les forces de l’ordre sont intervenues. Les deux individus, qui se trouvaient à bord d’une Volkswagen Golf noire et d’une Seat Ibiza rouge, faisaient la course sur la route d’Albias. Dans le détail, les conducteurs se livraient à des départs arrêtés, avant de s’amuser à faire des drifts – discipline de sport automobile dans laquelle le pilote contrôle le véhicule afin qu’il glisse d’un côté à l’autre de la piste bitumée – sur cette route départementale 820 toujours très fréquentée. Ils ont été interpellés par les policiers.
Une offensive lancée mi-mai par Darmanin
Depuis quelques années maintenant, les rodéos sauvages se sont imposés comme un sujet de société de grande envergure. Cette pratique, qui consiste à faire un usage délibérément illégal et dangereux des voitures, motos, scooters ou encore quads parfois volés, fait de plus en plus d’adeptes. Pour endiguer ce phénomène, Gérald Darmanin avait lancé une grande offensive mi-mai. Le ministre de l’Intérieur avait lancé un appel à la police pour renforcer les patrouilles. Début août, certains policiers ont réclamé le droit d’avoir recours au « contact tactique ». Cette méthode, autorisée et fréquemment appliquée au Royaume-Uni, consiste à faire chuter le motard en fuite en utilisant le véhicule policier. Lors d’une poursuite, un simple contact à faible vitesse peut être suffisant pour déséquilibrer le chauffard et mettre un terme à sa fuite.
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France24 - Monde
Cépages oubliés, nouvelles pratiques : le vignoble français s'adapte au réchauffement climatique
Publié le : 16/08/2022 - 18:48
Cyrielle CABOT
Dans les vignes françaises, l'année 2022 est difficile. Après des gelées tardives, de la grêle, il faut faire face aux canicules à répétition et à une sécheresse historique. Des aléas météorologiques qui deviendront de plus en plus fréquents sous l'effet du réchauffement climatique. Face à cette réalité, la filière tente de s'adapter : réhabiliter des cépages oubliés, relocaliser les vignobles, modifier leur structure… plusieurs solutions émergent.
Dans le Languedoc-Roussillon, quelques vignerons ont lancé la période des vendanges dès fin juillet. Quelques jours plus tard, début août, d'autres mettaient les premiers coups de sécateur en Haute-Corse, une à trois semaines plus tôt qu'à l'habitude. À l'image de ces dernières années, les vendanges 2022 s'annoncent une nouvelle fois précoces. En cause : les températures caniculaires et la sécheresse historique de l'été.
"Le millésime 2022 s'annonce compliqué pour le vin français", déplore Laurent Audeguin, de l'Institut français de la vigne et du vin (IFV). "Avec la chaleur, le raisin brûle et mûrit trop tôt dans la plupart des régions. Les arômes n'ont pas le temps de se développer", détaille le spécialiste. "La hausse des températures fait aussi baisser l'acidité du vin et augmente le taux d'alcool. Concrètement, c'est tout l'équilibre qui se retrouve perturbé."
La sécheresse vient encore aggraver la situation. Normalement, la vigne est résistante et capable de puiser de l'eau avec ses racines profondes. Mais cette année, dans plusieurs régions viticoles, notamment du sud de la France, les nappes phréatiques sont totalement asséchées. Sans eau, la vigne perd ses feuilles et ses raisins ne peuvent plus grossir. "Non seulement la qualité est altérée, mais on peut aussi s'inquiéter pour la production", résume Laurent Audeguin. "Dans les domaines où les vendanges n'ont pas démarré, on attend donc avec espoir quelques gouttes de pluie pour sauver la situation."
L'année 2022, un scénario voué à se répéter
Dans le milieu viticole, on s'attend à ce qu'une année comme celle-ci devienne la norme. "Depuis 2010, des aléas climatiques viennent systématiquement affecter la production du vin. Cette fois, on a eu le gel de printemps, les grêles, puis ces canicules et la sécheresse", détaille Nathalie Ollat, chercheuse à l'Inrae, spécialiste de la vigne. Pour elle, le constat est sans appel : "On est devant une illustration des conséquences du réchauffement climatique."
L'année 2021 avait déjà été catastrophique. Une vague de chaleur printanière, suivie d'un épisode de gel, avait détruit une grande partie des productions. Des pluies abondantes avaient ensuite fait proliférer des maladies comme le mildiou et l'oïdium. Avant, 2020 avait été marquée par des records de précocité, conséquence d'un printemps historiquement chaud.
"On est devant des scénarios appelés à se répéter", poursuit Nathalie Ollat. "Aujourd'hui, je ne connais pas un viticulteur qui soit climatosceptique. Ils vivent le réchauffement climatique au quotidien", abonde Laurent Audeguin. Preuve en est : en trente ans, la date des vendanges a avancé de près de trois semaines.
L'avenir dans les cépages oubliés ?
Face à ce constat, la filière viticole tente de s'adapter. En août 2021, elle a mis en place une stratégie nationale pour sauvegarder les vignobles et leurs appellations. Depuis, les changements se font par petites touches. Et l'enjeu est majeur : en 2021, les exportations de vins et de spiritueux ont pesé 15,5 milliards d'euros dans la balance commerciale française.
"Il faut tout miser sur la diversité des cépages", affirme Nathalie Ollat, qui travaille sur l'impact du réchauffement climatique sur les vignobles depuis une dizaine d'années. "Aujourd'hui, la France recense environ 400 cépages, mais elle en utilise à peine un tiers. La grande majorité ont été oubliés, jugés à un moment donné pas assez rentables", explique-t-elle.
Parmi ces cépages tombés dans les méandres de l'Histoire, certains pourraient cependant être mieux adaptés aux conditions météorologiques des années à venir. "Certains, notamment issus de milieu montagnard, ont des maturations plus tardives et semblent particulièrement tolérants à la sécheresse. Ils peuvent se révéler particulièrement intéressants."
En Isère, Nicolas Gonnin s'est spécialisé dans ces cépages oubliés. Lorsqu'il a repris la petite exploitation familiale, en 2005, il a décidé d'arracher les plants de pinot noir et de chardonnay installés par ses grands-parents dans les années 1970 pour y planter uniquement des cépages locaux aux noms inconnus du grand public : jacquère, mondeuse noire, persan, verdesse, viognier…
Pour le vigneron et œnologue, l'avantage est double : "Cela permet de renouer avec un patrimoine local et de produire des vins avec une vraie identité", explique-t-il. "Et pour lutter contre les aléas climatiques, il faut tout miser sur la diversité. Les anciens l'avaient bien compris et avaient une multitude de cépages, aux caractéristiques différentes, sur leurs terres. De cette façon, on s'assure de pouvoir maintenir une production malgré le gel, la sécheresse, les canicules…"
Lorsque le vigneron n'est pas auprès de son raisin, il travaille aux côtés du Centre d’ampélographie alpine Pierre Galet (CAAPG), dont il est vice-président. Installée en Savoie, cette association d'étude de la vigne s'est donné pour mission de réhabiliter ces cépages anciens alpins. Jusqu'à présent, elle a réussi à en réinscrire 17 au catalogue national, étape nécessaire pour pouvoir les cultiver de nouveau.
"L'autre solution serait d'aller chercher des cépages à l'étranger, notamment en Méditerranée", poursuit Nathalie Ollat. "À Bordeaux, dès 2009, a été mis en place un vignoble expérimental, avec 52 cépages provenant de France et de l'étranger, notamment d'Espagne et du Portugal, pour évaluer leur potentiel. C'est très prometteur."
Troisième option : des cépages hybrides, modifiés génétiquement en laboratoire pour mieux résister à la sécheresse ou au gel. "Si ces croisements sont étudiés dans le cadre de la lutte contre les maladies, cette option reste peu étudiée", notamment en raison des coûts engendrés, note la spécialiste.
"Le paysage vinicole va profondément changer"
Ailleurs, des viticulteurs ont décidé de modifier leurs pratiques à leur échelle. La liste des expérimentations est longue : certains modifient la densité de leurs parcelles pour être moins demandeurs en eau, d'autres réfléchissent à assainir des eaux usées pour alimenter des systèmes d'irrigation. Plusieurs viticulteurs tentent, de leur côté, de planter des arbres pour protéger les vignes… "On a aussi un exemple d'exploitation où on a installé des panneaux photovoltaïques au-dessus de vignes, de façon à les maintenir à l'ombre tout en produisant de l'électricité", note Nathalie Ollat.
Et si la solution se trouvait dans une réorganisation de l'espace vinicole ? "Les vignerons peuvent envisager de relocaliser leurs plantations, en relief, par exemple", propose Nathalie Ollat. "Avec le réchauffement climatique, certains territoires vont devenir plus propices à la culture de la vigne", affirme Laurent Audeguin. "Aujourd'hui, on voit déjà des initiatives personnelles, à petite échelle, émerger en Bretagne ou dans les Hauts-de-France, par exemple. Si les financements suivent, cela pourrait être prometteur dans les années à venir." Et de préciser : "Cela ne veut pas dire qu'on fera du Bordeaux à Brest, mais que de nouveaux vins pourraient naître."
"Le paysage vinicole va profondément changer d'ici 2050. Et cela dépendra des résultats des expérimentations qui sont aujourd'hui testées sur l'ensemble du territoire", conclut Nathalie Ollat. "Dans le Sud, on aura peut-être des vignobles irrigués, d'autres disparus, ou un retour à des cépages ancestraux. Peut-être que les vins de Bourgogne, qui n'utilisent aujourd'hui qu'un cépage, seront alors composés de plusieurs. Et peut-être que nous aurons de tout nouveaux vignobles sur de nouveaux territoires."
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La chronique de l’éco
Vin français : des exportations record en 2021
Vignoble du Beaujolais : des expérimentations pour s'adapter au défi climatique
France : le monde agricole en souffrance après une vague de froid dévastatrice
Valeurs Actuelles
Bordeaux : menacés par arme à feu, les éboueurs délaissent un quartier, les ordures s’entassent
C’est le ras-le-bol absolu. Dans le quartier Bacalan à Bordeaux, en Gironde, les ordures ne font que s’entasser depuis un an. En cause, Actu.fr a rapporté le 26 juillet dernier que les éboueurs avaient décidé de ne plus passer dans certains secteurs dans lesquels ils avaient vécu de dange-reuses mésaventures. C’est le cas de la Cité Peyronneaud dans lequel les employés ont déjà été menacés par arme à feu par un riverain en juin 2021. « Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », a confié Vincent Maurin, maire adjoint du quartier Bordeaux Maritime.
Déchets, incivilités et insécurité
Depuis que les employés ont fait valoir leur droit de retrait dans certaines rues, les déchets et dépôts sauvages se sont amoncelés et la vie des riverains est devenue insoutenable. Dans cette am-biance insalubre et nauséabonde, les bacs de collecte installés à l’entrée du quartier par la municipalité se sont peu à peu transformés en décharge. « Mes deux chiens me ramènent cinq à six rats par jour », s’est désolé un habitant, précisant que « les incivilités » et « l’insécurité » s’ajoutaient au problème des détritus entassés. Les éboueurs, quant à eux, ont réclamé des solutions pour exercer leur travail en toute sécurité, comme l’aménagement de plusieurs impasses. En effet, les ramasseurs de déchets ont fait part de leur souhait de pouvoir faire demi-tour dans ces rues en cas de problème. « On a déjà eu affaire à des accidents assez compliqués avec des marches arrière de camions-bennes », a expliqué Sylvain Verney, secrétaire général Force Ouvrière Bordeaux Métropole. En attendant, Vincent Maurin a affirmé que la police surveillerait les secteurs sensibles « de manière régulière » pour sanctionner les dépôts sauvages, mais aussi les incivilités.
Bordeaux : les dernières actualités
France24 - Monde
Ukraine : l'Otan réclame une "inspection" urgente de l'AIEA à Zaporijjia
Publié le : 17/08/2022 - 06:53Modifié le : 17/08/2022 - 22:13
FRANCE 24
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Le premier navire humanitaire affrété par l'ONU pour transporter des céréales ukrainiennes a quitté mardi le port de Pivdenny, dans le sud de l'Ukraine. Sur le terrain, les combats autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par les Russes depuis début mars, inquiètent la communauté internationale. Voici le fil du 17 août.
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22 h 06 : arrivée dans le détroit du Bosphore du navire ukrainien d'aide de l'ONU à destination de l'Éthiopie
La première livraison d'aide alimentaire de l'ONU en temps de guerre à destination de l'Afrique a atteint le détroit du Bosphore, dans le cadre d'un accord pour rétablir les livraisons de céréales ukrainiennes transitant par la mer Noire.
Les sites de traçage de trafic maritime ont montré le navire MV Brave Commander transportant sa cargaison de 23 000 tonnes de blé au large d'Istanbul après avoir quitté mardi le port ukrainien de Pivdennyi, situé sur les rivages de la mer Noire.
Les gardes-côtes turcs prévoient que le cargo battant pavillon libanais atteindra dans la soirée la mer de Marmara, au sud du détroit du Bosphore, avant de naviguer la semaine prochaine vers sa destination finale, Djibouti. Les céréales seront alors chargées à bord de camions pour être livrées à l'Éthiopie, en proie à la guerre et à la famine, sous l'égide du Programme alimentaire mondial (PAM).
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22 h 00 : frappe russe meurtrière sur Kharkiv
Au moins six personnes ont été tuées et seize blessées dans un bombardement russe sur Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov. Le maire de la ville, Igor Terekhov, avait plus tôt évoqué trois morts et dix blessés. Il avait également précisé que la frappe avait provoqué un incendie dans un immeuble d'habitation.
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20 h 16 : l'inhumation des corps du massacre de Boutcha continue
À Boutcha, près de Kiev, notre envoyée spéciale a assisté mercredi à l'enterrement d'une vingtaine de corps des massacres commis entre fin février et fin mars dans la région par l’armée russe. La plupart de ces corps restent non identifiés. Leurs ADN ont été prélevés pour faciliter d'éventuelles recherches par des familles de disparus.
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18 h 43 : à Zaporijjia les Ukrainiens "doivent se préparer à tous les scénarios", selon Kiev
"Personne ne pouvait prévoir que les troupes russes allaient tirer sur des réacteurs nucléaires à l'aide de chars. C'était du jamais-vu", a accusé le ministre ukrainien de l'Intérieur, Denys Monastyrsky, lors d'un déplacement à Zaporijjia.
Moscou et Kiev continuent de s'accuser mutuellement de ces bombardements qui ont ciblé la plus grande centrale nucléaire d'Europe, sous contrôle de l'armée russe depuis mars.
Après avoir assisté à des exercices de premiers secours en cas d'accident nucléaire, Denys Monastyrsky a déclaré : "nous devons nous préparer à tous les scénarios possibles", "tant que la Russie contrôle la centrale nucléaire de Zaporijjia, il y a de gros risques".
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16 h 28 : l'Otan réclame une "inspection" urgente de l'AIEA à Zaporijjia
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a jugé "urgent" qu'une " "inspection" de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ait lieu à la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine, sous contrôle russe et autour de laquelle frappes et affrontements se multiplient.
La centrale a été prise début mars par les troupes russes. "Cela constitue une grave menace pour la sécurité, qui augmente les risques d'accident ou d'incident nucléaire (...) Il est urgent d'autoriser une inspection de l'AIEA et d'obtenir le retrait de toutes les forces russes" du site, a précisé le chef de l'Otan.
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16 h 10 : l'Ukraine menace de démanteler un pont qui relie la Russie à la Crimée
"Ce pont [le pont de Kertch] est une structure illégale et l'Ukraine n'a pas donné sa permission pour sa construction. Il porte préjudice à l'écologie de la péninsule et doit donc être démantelé. Peu importe comment : volontairement ou non", a écrit sur Telegram le conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak.
Le pont de Kertch, long de 19 kilomètres, avait été inauguré par le président russe, Vladimir Poutine, en mai 2018, après deux ans de travaux titanesques et coûteux. Fort de symbole, il relie la Crimée à la Russie.
La menace formulée par Mikhaïlo Podoliak n'intervient pas par hasard, mais au lendemain d'une série d'explosions en Crimée, qui montrent la capacité ukrainienne à bombarder des cibles précises situées dans la péninsule occupée par les Russes depuis 2014.
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15 h 31 : la Russie affirme avoir "neutralisé" une cellule islamiste en Crimée
Le plus haut responsable russe de la Crimée, Sergueï Axionov, a déclaré que le FSB avait démantelé, à Djankoï et à Yalta, "une cellule terroriste" de six personnes appartenant au groupe islamiste Hizb ut-Tahrir, interdit en Russie. Le FSB n'a pas précisé si les personnes détenues étaient liées aux explosions survenues la veille dans le nord de la Crimée, dans la même ville de Djankoï.
"Les activités de ces terroristes ont été coordonnées, comme on pouvait s'y attendre, depuis le territoire l'État terroriste d'Ukraine", a-t-il écrit sur Telegram. L'Ukraine n'a pas réagi aux accusations portées à son encontre.
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15 h 23 : la Chine va envoyer des troupes en Russie pour des exercices militaires conjoints
Des militaires chinois vont se rendre en Russie pour prendre part à des exercices militaires conjoints dirigés par Moscou et auxquels participeront également des soldats venus d'Inde, de Biélorussie, de Mongolie et du Tadjikistan entre autres, a annoncé le ministère chinois de la Défense.
La participation de la Chine à ces exercices est "sans rapport avec la situation internationale et régionale actuelle", a précisé le ministère dans un communiqué. Pourtant Moscou avait annoncé il y a trois semaines l'organisation de manœuvres militaires stratégiques dans l'est de la Russie du 30 août au 5 septembre, des exercices qui incluraient des contingents militaires d'autres pays.
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8 h 30 : la Russie dénonce un "acte de sabotage" après l'explosion dans une base militaire en Crimée
L'explosion d'un dépôt de munitions qui s'est produite mardi matin dans une base militaire russe en Crimée, péninsule annexée par la Russie, est due à un "acte de sabotage", a indiqué l'armée russe dans un communiqué.
Le dépôt militaire situé près de Djankoï, dans le nord de la Crimée, "a été endommagé le 16 août dans la matinée à la suite d'un acte de sabotage", selon le communiqué, cité par les agences de presse russes, qui n'en désigne toutefois pas les responsables.
"Un nombre d'infrastructures civiles, parmi lesquelles une ligne de haute tension, une centrale électrique, une voie ferroviaire, ainsi que plusieurs maisons, ont également été endommagées", a détaillé l'armée russe.
Cet incident intervient une semaine après une explosion des munitions destinées à l'aviation militaire dans un dépôt situé sur le territoire de l'aérodrome militaire de Saki, dans l'ouest de la Crimée.
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7 h : Emmanuel Macron appelle au retrait des forces russes de la centrale de Zaporijjia
Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi au retrait des forces russes de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, soulignant les "risques" que leur présence fait peser sur la sécurité du site.
Lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, il a fait part de "sa préoccupation quant à la menace que font peser la présence, les actions des forces armées russes et le contexte de guerre avec les conflits en cours sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires ukrainiennes, et a appelé au retrait de ces forces", a indiqué l'Élysée.
La centrale, la plus grande d'Europe, a été prise début mars par les troupes russes, au début de leur invasion de l'Ukraine.
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6 h 30 : rencontre entre Volodymyr Zelensky, Recep Tayyip Erdogan et Antonio Guterres jeudi en Ukraine
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, se rendra jeudi en Ukraine, où il participera à une rencontre avec les présidents ukrainien et turc, pour discuter notamment de l'exportation de céréales depuis les ports ukrainiens, a annoncé mardi son porte-parole.
"À l'invitation du président Volodymyr Zelensky, le secrétaire général sera à Lviv jeudi pour participer à une rencontre trilatérale avec le président turc Recep Tayyip Erdogan et le dirigeant ukrainien", a déclaré Stéphane Dujarric lors d'un point-presse, précisant qu'Antonio Guterres se rendrait ensuite à Odessa puis en Turquie.
La rencontre permettra d'"examiner" la mise en œuvre de l'accord international signé en juillet à Istanbul pour permettre les exportations de céréales depuis l'Ukraine, accord "dont la Turquie est un élément clé", a-t-il ajouté.
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6 h : départ pour l'Afrique du premier navire de l'ONU chargé de céréales
Le premier navire humanitaire affrété par l'ONU pour transporter des céréales ukrainiennes a quitté mardi le port de Pivdenny, dans le sud de l'Ukraine, avec quelque 23 000 tonnes pour l'Afrique, a annoncé le ministère ukrainien de l'Infrastructure.
"Le navire 'Brave Commander' avec du grain pour l'Afrique a quitté le port de Pivdenny. Ce matin, le cargo est parti pour le port de Djibouti, où les vivres seront livrés à l'arrivée aux consommateurs en Éthiopie", a indiqué mardi le ministère sur Telegram.
Selon lui, "23 000 tonnes de blé se trouvent à bord de ce navire affrété par le Programme alimentaire mondial des Nations unies".
Avec AFP et Reuters
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REPORTAGE
Ukraine : autrefois une station balnéaire prisée, Odessa est devenue une ville fantôme
Le Royaume-Uni et le Danemark annoncent une aide supplémentaire à l'Ukraine
Explosions en Crimée: L'attaque «rentre dans la stratégie ukrainienne»
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Behind Enemy Lines, Ukrainians Tell Russians ‘You Are Never Safe’
Clandestine resistance cells are spotting targets, sabotaging rail lines and killing those deemed collaborators as they seek to unnerve Russian forces.
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By Andrew E. Kramer
ZAPORIZHZHIA, Ukraine — They sneak down darkened alleys to set explosives. They identify Russian targets for Ukrainian artillery and long-range rockets provided by the United States. They blow up rail lines and assassinate officials they consider collaborators with the Russians.
Slipping back and forth across the front lines, the guerrilla fighters are known in Ukraine as partisans, and in recent weeks they have taken an ever more prominent role in the war, rattling Russian forces by helping deliver humiliating blows in occupied areas they thought were safe.
Increasingly, Ukraine is taking the fight against Russian forces into Russian-controlled areas, whether with elite military units, like the one credited on Tuesday with a huge explosion at a Russian ammunition depot in the occupied Crimean Peninsula, or an underground network of the guerrillas.
Last week, Ukrainian officials said, the partisans had a hand in a successful strike on a Russian air base, also in Crimea, which Moscow annexed eight years ago. It destroyed eight fighter jets.
“The goal is to show the occupiers that they are not at home, that they should not settle in, that they should not sleep comfortably,” said one guerrilla fighter, who spoke on condition that, for security reasons, he only be identified by his code name, Svarog, after a pagan Slavic god of fire.
In recent days the Ukrainian military made Svarog and several other of the operatives available for interviews in person or online, hoping to highlight the partisans’ widening threat to Russian forces and signal to Western donors that Ukraine is successfully rallying local resources in the war, now nearly six months old. A senior Ukrainian military official familiar with the program also described the workings of the resistance.
Their accounts of attacks could not be verified completely but aligned with reports in the Ukrainian media and with descriptions from Ukrainians who had recently fled Russian-occupied areas.
Svarog and I met over lemonade and cheese pastries at a Georgian restaurant in Zaporizhzhia, a city under Ukrainian control about 65 miles north of the occupied town of Melitopol.
He spoke with intimate knowledge of partisan activities, providing a rare glimpse into one of the most hidden aspects of the war.
Our Coverage of the Russia-Ukraine War
The Ukrainian military began training partisans in the months before the invasion, as Russia massed troops near the borders. The effort has paid off in recent weeks as Ukrainian forces are pressing a counteroffensive in the south, although Russian forces, with far greater advantages in heavy weapons, still surround Ukraine from the east and north.
Ukrainian officials warned on Tuesday of the threat of a potential Russian attack from Belarus, noting a buildup of missile systems there, and said Russian forces were expending tens of thousands of rounds a day as they shelled hundreds of defensive positions in eastern and southern Ukraine.
With little movement of the front lines, insurgent activity is now intensifying, as the fighters strike stealthily in environs they know intimately, using car bombs, booby traps and targeted killings with pistols — and then blending into the local population.
Before the war, Svarog occasionally joined weekend training with Right Sector and National Corps, a branch of the Azov movement, both of which are aligned with paramilitary units in Ukraine. They were just two of dozens of organizations running military training for civilians throughout Ukraine during the eight-year war with Russian-backed separatists.
Svarog said he was among the trainees in these public programs. Behind the scenes, Ukraine’s Special Operations Forces were forming a more structured, and secret, program that included instruction on sabotage, explosives and stashing weapon caches in anticipation of Russia’s attack.
After the invasion, Svarog said, he was directed to a storage shed outside Melitopol, where he found slabs of high explosives, detonators, Kalashnikov rifles, a grenade launcher and two pistols equipped with silencers.
Melitopol, the southern Ukrainian town where Svarog operates, has since emerged as a center of the resistance. He recounted the careful casing of targets, followed by attacks.
By Saturday, partisans had struck with explosives seven days in a row, according to the town’s exiled mayor, Ivan Fedorov, who boasted of the achievement to Ukrainian media as part of the more public embrace of partisan operations by officials.
The attacks have been going on for several months. This spring, Svarog said, he and several members of the cell in Melitopol sneaked through the town at night to booby-trap a car in the parking lot of a Russian-controlled police station.
Carrying wire cutters, tape and fishing line, the fighters moved through courtyards and back alleys to avoid Russian checkpoints.
What we consider before using anonymous sources.
How do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.
They first cut an electrical wire, blacking out a streetlight, then dashed quickly into the darkness where they planted a bomb, wrapped in tape with the sticky side facing outward, into a wheel well. The fishing line was taped both to the inside of the wheel and to a detonator, rigging the bomb to explode when the wheel turned.
“Anybody who would drive that car would be a traitor,” Svarog said. “Nobody there is keeping public order.” The bomb killed one police officer and wounded another.
In a strike last week, he said, his cell booby-trapped the car of Oleg Shostak, a Ukrainian who had joined the Russian political party United Russia in Melitopol. The insurgents targeted him because they suspected him of tailoring propaganda to appeal to local residents.
Svarog, who said he did not take part in this particular mission, said his team placed a bomb under the driver’s seat, rigged to explode when the engine started.
Mr. Shostak was wounded in the explosion but survived, said Mr. Fedorov, the exiled mayor. The attack was separately reported by Ukrainian authorities and described by displaced people leaving Melitopol through a checkpoint to Ukrainian territory on Sunday.
Whether targeted people survive or die in the attacks, partisans say, is less important than the signal sent with each strike: You are never safe.
Under a Ukrainian law passed by Parliament last year, the military’s Special Operations Forces are authorized to train, arm and pay secret combatants fighting on Ukrainian territory in time of war. In the law, they are called “community volunteers.”
The partisans say they are civilians and the legal basis for their activity is therefore regulated under the Ukrainian law, not the laws of war that prohibit, for example, a soldier from targeting a civilian official.
But under international law civilians become combatants when they start taking part in hostilities. The partisans work for the government, even the military, and whether the murky area they inhabit does in fact fall under international law — and whether their activities violate those rules — is a matter for debate.
Not all their activities are violent. Separately, two partisans operating in occupied southeastern Ukraine described a branch of the underground called Yellow Ribbon, which posts leaflets and spray paints graffiti.
The bases on Ukrainian territory where operatives are trained are moved constantly to avoid discovery, according to a senior Ukrainian military official. The official spoke on condition of anonymity to discuss sensitive military information.
Each operative has a different a role to play, the official said: scouting a target, gathering intelligence on a target’s movements, and carrying out an attack. Individual cells are kept separate and do not know one another, lest a detained partisan reveal identities under interrogation.
Two entities within the military are responsible for overseeing operations behind enemy lines, the official said: the military intelligence service, known as HUR, and Ukraine’s Special Operations Forces. An interagency task force oversees operations of both the intelligence agency and Special Operations Forces branches of the underground, what is known as the Resistance Movement, or Rukh Oporu in Ukrainian.
The official described a poisoning in the Zaporizhzhia region that killed around 15 Russian soldiers and the sabotage of a grain elevator, in the Kherson region, that prevented Russian forces from stealing 60,000 tons of grain. Neither operation could be independently verified.
Partisans were also behind an explosion on Saturday that disabled a railroad bridge connecting Melitopol to Crimea, halting the supply of military equipment coming into the Zaporizhzhia region.
The partisans are searching for those they consider traitors, too.
The Ukrainian underground in occupied territory considers police officers, municipal and regional government employees and teachers who agree to work under the Russian educational curriculum as collaborators, according to Svarog and another partisan using the nickname Viking. They said they did not see doctors, firefighters and employees of utility companies as traitors.
Teachers are a focus now, with schools scheduled to open in September.
“The Russians want to teach by their program, not the truth,” Viking said. “A child is vulnerable to propaganda and if raised in this program, will become an idiot like the Russians,” he said. “A teacher who agrees to teach by the Russian program is a collaborator.”
Partisans will not attack teachers, he said, but have sought to humiliate them through leaflets they often post on utility poles with dark warnings for collaborators, as part of their psychological operations.
One went up recently, he said, with the names and photographs of principals planning to open schools in September.
It said: “For collaborating with the Russians, there will be payback.”
Yurii Shyvala contributed reporting from Zaporizhzhia, Ukraine, and Michael Schwirtz from Odesa.
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France24 - Monde
Le chanteur rwandais Yvan Buravan meurt à 27 ans
Publié le : 17/08/2022 - 18:41
FRANCE 24
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Soigné en Inde pour un cancer du pancréas, le jeune chanteur de R'n'B rwandais Yvan Buravan est décédé des suites de sa maladie. Il avait été récompensé par le Prix découvertes RFI en 2018.
Les hommages affluaient, mercredi 17 août, après l'annonce par sa famille du décès du chanteur de R&B rwandais Yvan Buravan. Le jeune artiste est mort à 27 ans des suites d'un cancer en Inde, où il recevait des soins.
Le jeune auteur-compositeur-interprète aux trois albums était parti en Inde début août pour recevoir des traitements.
"C'est avec une tristesse inimaginable que nous annonçons son décès ce soir en Inde où il était soigné pour un cancer du pancréas", a indiqué son manager dans un message diffusé mercredi sur les réseaux sociaux.
"Yvan Buravan était une âme authentique qui rayonnait de bonheur pour tous ceux qui l'entouraient. Il nous a tous motivés à aimer notre pays et notre culture."
"Un artiste engagé pour la paix"
Yvan Buravan, de son vrai nom Burabyo Yvan, était né le 27 avril 1995, dernier d'une fratrie de six. Son premier album mélangeait afro, R'n'B et pop. Il avait été récompensé par le Prix découvertes RFI en 2018.
Saluant sa disparition avec "beaucoup de tristesse", le média français lui a rendu hommage. "Yvan Buravan chantait en kinyarwanda et en anglais. Porté par sa voix et des chansons qui mêlent harmonieusement musicalité, mélodie et douceur, il était un artiste engagé pour la paix, la réconciliation et l'amour." Plusieurs émissions lui seront consacrées à la rentrée, notamment "Couleurs tropicales" et "Légendes urbaines".
"La mort de Buravan touche tout le monde parce qu'il incarnait vraiment ce qu'est la bonne énergie. Sa musique puisait ses racines dans une énergie joviale et sa personnalité collait à ça aussi", a réagi la chanteuse rwandaise Sherry Uwase sur Twitter.
Le rappeur tanzanien AY, qui a collaboré avec Buravan sur leur remix du single à succès "Just a dance", a déclaré : "Je te pleure jusqu'à ce que je te rejoigne. Repose en paix petit frère."
L'Organisation internationale de la Francophonie a également rendu hommage à Buravan, "un artiste mort si jeune et dont le talent restera dans les mémoires".
Avec AFP
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Disparition
Décès de la chanteuse et actrice iconique Dani
Le créateur de mode japonais Issey Miyake meurt à l'âge de 84 ans
La chanteuse et actrice Olivia Newton-John, star du film "Grease", meurt à 73 ans
France24 - Monde
Chine : une cosplayeuse chinoise arrêtée “pour avoir porté un kimono japonais”
Publié le : 17/08/2022 - 15:54Modifié le : 17/08/2022 - 15:56
Thaïs Chaigne
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Dans une vidéo qui aurait été filmée le 10 août, un policier reproche à une jeune chinoise qui porte un kimono, costume traditionnel japonais, de “causer des troubles” avant de l'interpeller. La scène, devenue virale depuis le 14 août, fait débat sur les réseaux sociaux, alors que le 15 août marquait les 77 ans de la capitulation du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale.
C’est la polémique qui anime les réseaux sociaux chinois depuis quelques jours : une cosplayeuse, personne s’habillant en personnage de manga et d’animés japonais, a partagé une vidéo sur son compte Weibo, équivalent de Twitter en Chine, où un agent de police lui reproche de porter un kimono japonais.
Sur la vidéo, on la voit de dos face à un policier. Elle porte une perruque blonde et un kimono rose à fleur, à l’image de celui porté par l’héroïne de l’animé japonais "Summer Time Rendering” (2022). Elle expliquait sur son compte Weibo (désormais inaccessible mais visible en cache) qu’elle faisait la queue devant un restaurant avec son photographe le 10 août dernier pour se rendre dans un restaurant japonais après une séance photo au moment où la police est arrivée.
A young Chinese woman was taken away by local police in Suzhou last Wednesday because she was wearing a kimono. "If you would be wearing Hanfu (Chinese traditional clothing), I never would have said this, but you are wearing a kimono, as a Chinese. You are Chinese!" pic.twitter.com/et8vWOferQ
August 15, 2022旁观者拍摄的录像。 pic.twitter.com/ZnXI2ssDLK
August 16, 2022Dans la vidéo originale, qui avait accumulé près de 8 millions de vues avant de devenir inaccessible, elle apparaît filmée de dos face à des policiers. Le policier lui lance alors en chinois : “Si vous portiez un hanfu, [costume traditionnel chinois : NDLR] il n’y aurait pas de problème, mais vous portez un kimono alors que vous êtes Chinoise. Vous êtes bien Chinoise ?”
La jeune fille s’offusque des remontrances, mais le policier lui répond qu’elle est suspectée de “causer des troubles”. Puis la vidéo s’arrête alors que la cosplayeuse est interpellée.
Summer Time Rendering Final Color Pages to commemorate its end in Shonen Jump+ App. Aside from the TV anime and Live-Action adaptations, an Escape Game based on the series will be made. pic.twitter.com/sRPlFDy226
January 31, 2021La scène s’est déroulée dans la ville de Suzhou, ville voisine de Shanghai. Plus précisément dans la rue Huaihai, connue pour ses nombreux restaurants et commerces japonais, où elle explique s’être rendue pour reproduire plusieurs scènes de la série.
Toujours selon le récit de la jeune fille sur les réseaux sociaux, elle aurait été interrogée pendant près de 5 heures avant d’être relâchée. La police de Suzhou n’a pas officiellement réagi et n’a pas répondu aux sollicitations de plusieurs médias comme The Guardian, et n’a pas non plus annoncé officiellement de sanctions pour la cosplayeuse. Selon CNN, elle explique sur son profil sur la plateforme "Qzone" que la police lui aurait demandé de rédiger une lettre d'excuses.
Entre critiques nationalistes et photos de soutiens en kimono
La vidéo a beaucoup fait parler en ligne, sur fond de sentiment anti-japonais exacerbé, alors que ce lundi 15 août marquait le 77ᵉ anniversaire de la capitulation du Japon et la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les relations diplomatiques entre les deux pays ne se sont pas améliorées depuis, la Chine considérant que le Japon n'a pas présenté d'excuses suffisantes pour les exactions commises pendant la guerre, notamment lors du massacre de Nankin de 1937. Actuellement, les tensions sont particulièrement vives alors que le Japon accuse la Chine de menacer la paix dans le détroit de Taïwan avec ses exercices militaires.
Sur Weibo, plusieurs publications ont ainsi reproché à la jeune fille d’avoir porté un costume traditionnel japonais à l’approche d’une telle date, et dans un tel contexte.
D’autres internautes ont jugé la réaction du policier excessive tout comme la polémique sur les réseaux sociaux chinois, soulignant notamment qu’elle avait porté le costume le 10 aout et non le 15.
Difficile néanmoins de faire un état des lieux complet des réactions : le média américain CNN avance que le hashtag aurait été censuré de Weibo après avoir cumulé 90 millions de vues .
De son côté, le site d’actualité “Whatsonweibo” note que la chaîne d’état CCTV a fait la promotion sur Weibo d’un sujet sur le hanfu chinois, pendant du kimono japonais, le soir de la polémique.
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L'élue républicaine Liz Cheney, bête noire de Donald Trump, perd sa primaire dans le Wyoming
Publié le : 17/08/2022 - 05:15
FRANCE 24
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Liz Cheney, candidate à sa réélection au poste de représentante du Wyoming, a été éliminée, mardi soir, de la primaire républicaine en vue des élections de mi-mandat de novembre. L'élue conservatrice, qui refusait de relayer le mythe de l'élection volée de Donald Trump, paie le prix de son indépendance face à l'homme fort de son parti.
Tenir tête à Donald Trump lui aura coûté son poste. Liz Cheney, la représentante républicaine du Wyoming qui souhaitait être réélue, a perdu mardi 16 août sa primaire face à Harriet Hageman, une protégée de l'ex-président américain.
"Je ferai tout ce qu'il faut pour que Donald Trump ne s'approche plus jamais du Bureau ovale", a déclaré la parlementaire depuis le Wyoming, État très conservateur où elle siégeait depuis 2017.
Proud to cast my ballot today. The challenges we are facing require serious leaders who will abide by their oath and uphold the Constitution- no matter what. pic.twitter.com/PcTXUR6Aw1
August 16, 2022L'élue de 56 ans est l'une des principales bêtes noires du milliardaire républicain depuis qu'elle a osé rejoindre la commission parlementaire enquêtant sur son rôle dans l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.
Donald Trump renforce son emprise
La fille de l'ancien vice-président Dick Cheney copréside même ce groupe d'élus, pour qui Donald Trump a "failli à son devoir" lors de l'attaque menée par ses partisans pour tenter d'empêcher la certification de la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle de 2020.
Donald Trump, qui flirte ouvertement avec une candidature à la présidentielle de 2024, dénonce sans cesse les travaux de cette commission, qu'il qualifie de "chasse aux sorcières". Il s'était pour cette raison engagé à faire battre Liz Cheney, mettant tout son poids derrière sa rivale Harriet Hageman, une avocate de 59 ans auprès de qui il est allé faire campagne fin mai.
L'investiture républicaine dans l'élection pour la Chambre des représentants ira donc à la protégée de Donald Trump, renforçant encore un peu plus l'emprise de l'ancien locataire de la Maison Blanche sur le Parti républicain, et ce en dépit des nombreuses enquêtes dont il fait l'objet. Comme si, à force d'accumulation, toutes ces affaires n'avaient plus prise sur lui.
"Elle peut tomber dans les oubliettes de la politique"
L'ex-magnat de l'immobilier a immédiatement applaudi la défaite de Liz Cheney: "Elle devrait avoir honte d'elle-même, de la façon dont elle a agi", a-t-il affirmé sur son réseau social, Truth Social. "Maintenant, elle peut enfin tomber dans les oubliettes de la politique", s'est-il réjoui.
Dans le Wyoming, un État qui a voté à plus de 70 % pour Donald Trump lors de la dernière présidentielle, la candidate Harriet Hageman appuie notamment la théorie véhiculée par le clan Trump selon laquelle l'élection de 2020 a été "volée" à l'ancien président, malgré les innombrables preuves du contraire.
De son côté, Liz Cheney, qui a voté pour la destitution à laquelle Donald Trump a finalement échappé, s'efforce depuis plus d'un an de démonter cette thèse à laquelle adhèrent encore des millions de trumpistes.
"Dans notre pays, nous ne prêtons pas serment à un individu ni à un parti politique", affirmait encore l'élue lors d'une audition parlementaire mi-juin, estimant que la "défense de la Constitution américaine" méritait de mettre en péril sa carrière politique.
Menaces de mort
Depuis qu'elle enquête sur Donald Trump et son entourage, l'élue a été visée par une série de menaces de mort et ne se déplace plus sans escorte policière. Dans son État, l'élue avait été contrainte de mener une sorte de campagne fantôme, sans meetings électoraux ou événements publics.
Cette héritière d'une droite très traditionaliste, proarmes et antiavortement, a aussi été excommuniée par le Parti républicain du Wyoming, dont le chef a lui-même participé aux manifestations le jour de l'assaut du Capitole.
Comment Liz Cheney compte-t-elle désormais faire barrage à Donald Trump ? Les rumeurs lui prêtent des ambitions présidentielles pour l'élection de 2024. Mardi soir, Liz Cheney a d'ailleurs tenu à offrir une main tendue aux "républicains, démocrates et indépendants" : "Engageons-nous à faire front commun contre ceux qui veulent détruire notre République."
Avec AFP
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États-Unis : les procureurs s'opposent à la publication des raisons de la perquisition chez Trump
FBI VS TRUMP
La perquisition choc du FBI à Mar-a-Lago peut-elle déboucher sur l'inéligibilité de Donald Trump ?
#BILLIONDOLLARLAWYER
Donald Trump fait confiance à Drew Findling, l’avocat des rappeurs américains
Valeurs Actuelles
La Chine et la Russie vont mener des exercices militaires conjoints
Mercredi 17 août, le ministère chinois de la Défense a annoncé dans un communiqué que Pékin s’apprêtait à envoyer des troupes en Russie. Comme l’indique Le Parisien, il s’agit d’une opération visant à faire participer l’armée chinoise à des exercices militaires conjoints avec l’armée russe. Le communiqué précise que ce dispositif doit permettre d’ « approfondir la coopération pratique et amicale » entre les deux pays et de « renforcer la capacité à répondre aux diverses menaces pour (leur) sécurité ».
D’autres pays participants
Le ministère de la Défense chinois a néanmoins tenu a précisé que cet envoi de troupes n’avait aucun « rapport avec la situation actuelle au niveau régional et international », sous-entendant notamment le contexte de guerre en Ukraine. La Chine n’est d’ailleurs pas le seul pays qui doit participer à ces exercices militaires conjoints qui doivent se dérouler du 30 août au 5 septembre. L’Inde, le Bélarus ou bien encore la Mongolie devraient aussi se joindre à cette opération nommée « Vostok ». De nombreux pays européens et les Etats-Unis s’inquiètent de ce rapprochement entre les deux pays, dont l’alliance pourrait mettre en danger la sécurité mondiale.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : le régiment ukrainien Azov qualifié d’“organisation terroriste” par la Russie
La guerre se poursuit en Ukraine et la Russie se montre particulièrement offensive à l’est du pays. À Marioupol, le régiment Azov s’est illustré par sa défense de la ville pendant plusieurs semaines. De quoi agacer Moscou, puisque comme l’a indiqué BFMTV le 2 août, la Cour suprême russe vient de désigner le groupement comme étant « une organisation terroriste ». La justice a aussi indiqué l’interdiction des activités du régiment, qui risque de lourdes peines allant de cinq à dix ans de prison pour ses membres, et de quinze à vingt ans pour ses dirigeants.
Indignation ukrainienne
La justice russe a fait savoir que cette décision entrait immédiatement en vigueur pour les prisonniers de guerre ukrainiens, alors que Marioupol est finalement tombée dans les mains de l’armée russe. Un scandale pour la présidence ukrainienne, qui a fait part de son indignation sur son compte Telegram. « Toute décision des tribunaux russes concernant la guerre en Ukraine et sur le territoire de l’Ukraine n’est pas légitime du point de vue du droit international », a réagi le conseiller Mykhailo Podoliak. « La Russie portera la responsabilité juridique directe des mauvais traitements infligés aux prisonniers de guerre », a-t-il sèchement conclu.
France24 - Monde
Pascal Ianni : "L'armée française a décidé de quitter le Mali, mais le combat continue ailleurs"
Publié le : 18/07/2022 - 16:47
Cyril PAYEN
Les derniers soldats français de l’opération Barkhane quittent le Mali, redéfinissant la stratégie de l’armée française en Afrique. Cyril Payen reçoit le général Pascal Ianni, porte-parole du chef d'état-major des armées françaises qui alerte sur la montée en puissance du groupe État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) : "Ce qu'on avait réussi à empêcher c'était la territorialisation, la création d'un califat territorial. Mais l'EIGS remonte en puissance", déplore le général.
France24 - Monde
Présidentielle au Kenya : Raila Odinga rejette les résultats qu'il qualifie de "parodie"
Publié le : 16/08/2022 - 22:53
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Raila Odinga a rejeté les résultats de l'élection présidentielle du 9 août donnant son rival William Ruto vainqueur, les qualifiant de "parodie" et promettant de poursuivre toutes les options légales à sa disposition. Six jours après l'élection du 9 août, marqués par le calme en dépit d'une impatience grandissante, le vice-président sortant a été déclaré lundi soir vainqueur avec 50,49% des voix, contre 48,85% pour Raila Odinga, par une Commission électorale secouée de divisions internes.
À trois jours de l'ouverture du dialogue national au Tchad, Macky Sall, président du Sénégal et président en exercice de l'Union africaine, a effectué un court séjour à Ndjamena où il s'est entretenu avec le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby. Au cœur des discussions : la transition. Les précisions de notre correspondant, Mamadou Djimtebaye.
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mardi à Marikana en Afrique du Sud, dix ans jour pour jour après le massacre de mineurs grévistes dans la pire fusillade policière depuis la fin de l'apartheid. Le 16 août 2012, une foule de travailleurs de la mine de platine, certains armés de machettes et de lances, prennent position sur les collines de Marikana. Ils réclament de meilleurs salaires et des logements décents. La tension monte, la police ouvre le feu : 34 mineurs sont tués, 78 blessés. Certains ont reçu une balle dans le dos.
Le litige entre l'équipementier français Le Coq sportif et la Fédération camerounaise de football fait la Une sur place. La Fecafoot a signé un contrat de trois ans avec l'équipementier américain One All Sports, alors que son contrat avec Le Coq sportif est en cours jusqu'en 2023. La marque française compte bien obtenir réparation devant la justice. Les détails de notre correspondant à Yaoundé, Marcel Amoko.
Enfin, nous recevons la sociologue Hannelore Ver-Ndoye, auteure de "Décolorés", un ouvrage qui dresse un panorama de la dépigmentation volontaire, un phénomène qui fait des dégâts en Afrique. Les méthodes utilisées sont dangereuses mais le matraquage publicitaire et le diktat de l'esthétique l'emportent souvent sur la peur des effets secondaires.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Présidentielle au Kenya : Raila Odinga qualifie de "parodie" la victoire de William Ruto
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Kenya : William Ruto élu président, scènes de chaos à la Commission électorale
Kenya : William Ruto élu président, le résultat rejeté par une partie de la commission électorale
France24 - Monde
Souveraineté économique de la France : une situation critique ?
Publié le : 16/08/2022 - 13:02
Ali LAIDI
La France est-elle économiquement souveraine ? La question est sur toutes les lèvres ces dernières années, en particulier depuis la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Le pays est-il protégé par ses entreprises ? Pour répondre à ces questions, Ali Laïdi reçoit Pierre-Marie de Berny, fondateur et dirigeant du cabinet Vélite, qui publie un baromètre de la souveraineté économique.
Valeurs Actuelles
Allemagne : un homme fait un salut nazi à un groupe d’athlètes israéliens
Cela ne contribuera pas à faire baisser la tension. Mercredi 17 août, un jeune homme a été vu en train d’exécuter un salut nazi devant un groupe d’athlètes israéliens à Munich (Allemagne), rapporte Sud-Ouest. Cet événement a eu lieu en marge du championnat d’Europe d’athlétisme, alors que les athlètes hébreux se rendaient à une commémoration des attentats de Munich de 1970 commis par le commando terroriste palestinien Septembre noir contre des athlètes israéliens. Il y avait eu onze morts parmi eux. Le suspect, un jeune homme âgé de 19 ans, a été vu par la police bavaroise en train d’exécuter un salut hitlérien au passage de la délégation israélienne.
Dépôt de plainte
Le jeune homme, travaillant dans la sécurité à Berlin, a immédiatement été interpellé, avant d’être relâché. Une plainte va être déposée contre lui. En effet, la législation fédérale allemande est extrêmement sévère contre l’apologie de tout ce qui a trait au IIIe Reich et au port d’uniformes ou de symboles nazis. Cet événement intervient dans le contexte de la commémoration du cinquantenaire des attentats de Munich. La situation est extrêmement tendue, puisque les familles des victimes ont refusé de se rendre à ces commémorations, reprochant à la République fédérale allemande ses « mensonges » sur cette affaire, et exigeant « l’ouverture de toutes les archives », ainsi qu’une « juste compensation financière ». La prise d’otages par Septembre noir s’était achevée de manière sanglante sur la base militaire de Fürstenfeldbruck, à une trentaine de kilomètres de Munich. Un policier ouest-allemand avait aussi été abattu, de même que cinq des huit terroristes arabes.
New York Times - World
Monkeypox
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Unequal Access to Monkeypox Shots Gives Europe Pandemic Flashbacks
After Covid disparities sent people across borders in search of vaccines, the European Union tried to create a level playing field. But it’s still far from complete.
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By Monika Pronczuk and Emma Bubola
BRUSSELS — Flavio Stupino, a bank worker in Milan, had taken the same train many times before — for a vacation, to visit a friend or a lover on the French Côte d’Azur. This time, though, he was crossing the border with a different aim: to get a monkeypox vaccine.
For nearly two months, he had anxiously scrutinized his skin for any sign of infection. He had stopped visiting gay clubs and saunas, and refrained from casual sexual encounters. Then Mr. Stupino heard that France was offering vaccinations, while Italy still didn’t.
“I had to run for cover,” he said.
In Europe, the global monkeypox hot spot, the latest outbreak has disturbing echoes of the last one, when stocks of protective gear, coronavirus tests and Covid-19 vaccine were, at first, inadequate, hampered by production bottlenecks, and distributed at uneven speeds.
Once again, some nations are much better equipped than others. And despite a strengthened mechanism for common purchases, they are now competing against one another and against the European Union for limited vaccine supplies, and “vaccine tourism” — crossing borders in search of shots — has returned.
Until the delivery last week of about 7,000 doses supplied by Brussels, Spain, the epicenter of the European monkeypox outbreak, had access to only about 5,000, leaving many vulnerable people still waiting. France, with fewer than half as many confirmed cases, had already vaccinated 27,000 people.
The European Union set out to prevent a repeat of the Covid debacle, and last year created a new health emergency agency that was supposed to act decisively and put all 27 member countries on an equal footing. But experts say the new agency does not have the full powers envisioned for it, in part because individual countries have been unwilling to cede authority in the politically sensitive area of public health.
In 2020, while Covid vaccines were still in development, the pandemic was already an enormous health and economic crisis, and it was clear that Europe would need billions of doses. Yet the European Commission, the E.U. executive branch, was slower than United States or Britain to buy and distribute vaccines, drawing bitter criticism.
When monkeypox first began to spread in Europe in May, the situation was, in many ways, very different: There was no prospect of a wave of fatalities, the disease was not widespread, the containment strategy called for inoculating only certain at-risk people, and vaccines already existed.
What to Know About the Monkeypox Virus
What to Know About the Monkeypox Virus
What is monkeypox? Monkeypox is a virus similar to smallpox, but symptoms are less severe. It was discovered in 1958, after outbreaks occurred in monkeys kept for research. The virus was primarily found in parts of Central and West Africa, but recently it has spread to dozens of countries and infected tens of thousands of people, overwhelmingly men who have sex with men.
What to Know About the Monkeypox Virus
What are the symptoms? People who get sick commonly experience a fever, headache, back and muscle aches, swollen lymph nodes, and exhaustion. A few days after getting a fever, most people also develop a rash that starts with flat red marks that become raised and filled with pus. On average, symptoms appear within six to 13 days of exposure, but can take up to three weeks.
What to Know About the Monkeypox Virus
How does it spread? The monkeypox virus can spread from person to person through close physical contact with infectious lesions or pustules, by touching items — like clothing or bedding — that previously touched the rash, or via the respiratory droplets produced by coughing or sneezing. Monkeypox can also be transmitted from mother to fetus via the placenta or through close contact during and after birth.
What to Know About the Monkeypox Virus
I fear I might have monkeypox. What should I do? There is no way to test for monkeypox if you have only flulike symptoms. But if you start to notice red lesions, you should contact an urgent care center or your primary care physician, who can order a monkeypox test. Isolate at home as soon as you develop symptoms, and wear high-quality masks if you must come in contact with others for medical care.
What to Know About the Monkeypox Virus
What is the treatment for monkeypox? If you get sick, the treatment for monkeypox generally involves symptom management. Tecovirimat, a hard-to-obtain antiviral drug also known as TPOXX, occasionally can be used for severe cases. The Jynneos vaccine, which protects against smallpox and monkeypox, can also help reduce symptoms, even if taken after exposure.
What to Know About the Monkeypox Virus
Who can get the vaccine? Jynneos vaccine is most commonly used to prevent monkeypox infections, and consists of two doses given four weeks apart. It has mostly been offered to health care workers and people who have had a confirmed or suspected exposure due to limited supplies, though new doses should become available in the coming months. A few states, including New York, have also made vaccines available among higher-risk populations.
What to Know About the Monkeypox Virus
I live in New York. Can I get the vaccine? Adult men who have sex with men and who have had multiple sexual partners in the past 14 days are eligible for a vaccine in New York City, as well as close contacts of infected people. Eligible people who have conditions that weaken the immune system or who have a history of dermatitis or eczema are also strongly encouraged to get vaccinated. People can book an appointment through this website.
Determined not to repeat Covid missteps, the new European agency ordered 110,000 vaccine doses with E.U. funds in early June. At that point, only 299 cases had been reported in the European Union, officials said, and the commission said in a statement that the purchase was sufficient “to cover the most immediate, short-term needs of member states.”
It wasn’t. National health authorities had underestimated how fast the virus would spread, particularly among men who have sex with men. More than 30,000 people have been infected worldwide, and millions are considered at risk.
In addition, only one vaccine is approved in Europe for monkeypox prevention, manufactured by one fairly small pharmaceutical company, Bavarian Nordic, which faces production limitations and has competing orders. About 58,000 doses of the initial E.U. order two months ago have so far been delivered, with the rest expected by the end of August.
Vaccines for smallpox, once a leading killer, are also effective against monkeypox, and inoculation was near universal until the 1970s. But routine vaccination stopped when smallpox was eradicated, and older types of vaccine carry some risks that regulators consider acceptable only when trying to prevent a disease as deadly as smallpox.
European regulators have only approved Bavarian Nordic’s shot — known as Imvanex in Europe, Imvamune in Canada and Jynneos in the United States — as safe enough for monkeypox prevention; two doses are required to be fully vaccinated. That “third generation” vaccine is also approved in the United States, where regulators also recently gave permission to use a second-generation smallpox shot, ACAM2000, for monkeypox.
Individual countries and the World Health Organization have kept stores of smallpox vaccines in case the disease ever returns, but they vary enormously. Some national stockpiles are large enough to vaccinate every resident, while others are far short of that.
Some countries, like the Netherlands, France and the United States, had significant supplies of Bavarian Nordic’s vaccine in their stores before monkeypox struck. Others, like Italy and Spain, did not.
Within weeks of the initial E.U. order, it became clear that it wasn’t enough, and Brussels increased its purchase to 160,000 doses, the maximum under its emergency procedure — which was still inadequate. As cases mounted, the new European agency entered negotiations — still underway — for a new contract, but by then it was competing with many countries, including E.U. members, trying to buy on their own.
The vaccine produced by Bavarian Nordic “is the only one available on the market, is produced by only one company, with limited manufacturing capacity and pre-existing contractual obligations,” the commission said in a statement.
“This is an illustration of the problem with health policy at the E.U. level,” said Elizabeth Kuiper, associate director of the Brussels-based European Policy Centre.
“In a crisis, a lot of promises are made,” she added, but then countries reverted to their tendency to look out for themselves, rather than share power and resources.
Spain has reported more than 5,000 monkeypox cases, by far the most in Europe, and has depended almost entirely on the E.U. mechanism for vaccines, receiving about 15,000 doses so far.
Nahum Cabrera, the H.I.V. coordinator for Spain's federation of L.G.B.T. associations, said that available vaccination spots were always filled in a matter of minutes, and the vast majority of the most vulnerable communities had been left out.
“We are relying on Europe and this worries us,” he said. “Because Europe is going very slowly.”
The German government ordered 240,000 doses directly from Bavarian Nordic — more than the European Commission has for the continent — of which 40,000 have been delivered. In addition, it has received 5,300 through the commission. Belgium ordered 30,000 doses on its own, but so far has received only 3,040 doses from the E.U. order.
The French Health Ministry said it had both dipped into its vaccine stockpile and made a direct order from Bavarian Nordic, which it declined to describe in detail. Dr. Giovanni Rezza, who is in charge of prevention at Italy’s Health Ministry, said his country had been in talks with the company, but with no conclusion so far.
Jean-Michel Dogné, a professor at the University of Namur in Belgium and adviser to the European Medicines Agency and the World Health Organization, said that direct deals might be useful for countries that were hit hardest, but that they carried risks.
“There is no merit in having competition in between member states at the E.U. level,” he said. “The first aim is really to work together to avoid this.”
Anniek de Ruijter, a professor of health law and policy at the University of Amsterdam, said that using the E.U. budget to purchase vaccines and distribute them across the bloc was a groundbreaking move.
“It’s a big step,” she said. “For the longest time, there was no solidarity in the area of health in the E.U.”
But that solidarity was partial and fragile, she added, with national authorities resistant to relinquishing control.
“Health is such a sensitive issue,” she said. “It’s something that can win you elections.”
With limited doses in hand, Belgium has restricted vaccination to those identified as most vulnerable, leaving many gay men unable to get the shot yet. Community organizations have stepped into the vacuum, sharing guidance and contacts, and even organizing car shares to France, where shots are available.
Camilo Serrano, a 30-year-old Colombian who works as a French teacher in Brussels, initially tried to get the vaccine in Belgium, but was told that he was not eligible. Then he learned that a clinic in Lille, a French city just across the border, was hosting an open day for vaccinations without an appointment. Mr. Serrano rushed to book a train ticket.
He said he feared the pain caused by the disease. “But there is also the stigma,” he added. “If you get it, how do you explain it to your boss? It does not necessarily mean that you are having sex with everyone.”
One Saturday this month, over 400 Belgian residents got vaccinations in the Lille clinic according to Exaequo, a Belgian L.G.B.T. rights group that helped organize car shares to France.
After getting inoculated, Mr. Serrano described feeling relief — and then guilt. The situation was unfair, he said, for people who couldn’t go that day, like his boyfriend, or for those who could not afford the trip.
“It shouldn’t be this way,” he said. “We felt abandoned in Belgium.”
Christopher F. Schuetze contributed reporting from Berlin.
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Benjamin Mendy, la chute d’un champion du monde accusé de viols
En octobre 2018, Benjamin Mendy faisait la une de Onze Mondial. Dans les pages du magazine spécialisé dans le football, le champion du Monde distillait ses bons conseils pour la gestion des carrières des jeunes footballeurs : « Pour l’éducation des jeunes, l’image qu’on renvoie est très importante. » Quatre ans plus tard, l’ancien latéral gauche de l’AS Monaco et de Manchester City de 28 ans, natif de Longjumeau dans l’Essonne, arpente davantage les couloirs des tribunaux que ceux des terrains de football.
Depuis ce mercredi 10 août, Benjamin Mendy est jugé à la Cour de justice de Chester, en Angleterre, où il comparaît, en compagnie de Louis Saha Matturie, son co-accusé, pour huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle. Il a déjà passé plus de quatre mois, d’août 2021 à janvier 2022, en détention provisoire. Il risque désormais la prison à perpétuité.
Vainqueur de la Coupe du monde 2018 avec l’équipe de France, où il jouait le rôle de bon camarade à défaut d’en être un joueur clé, il faisait souvent l’objet de critiques, notamment sur manque de sérieux. « C’est un jeune joueur qui doit prendre conscience de toutes les exigences du haut niveau sur et en dehors du terrain », déclarait le sélectionneur des Bleus Didier Deschamps, lors d’une conférence de presse quelques mois après le Mondial.
Le défenseur formé au Havre est en effet réputé pour être très impliqué sur les réseaux sociaux et proche de personnalités de téléréalité, en plus d’être un « addict de la fête » pouvant « se rendre à plusieurs soirées en jet privé », selon des propos recueillis dans son entourage par RMC Sport. « En quelques années, il est passé de grand espoir du football français à paria du monde du football… Il n’a pas su réaliser cette transition entre l’OM/Monaco et Manchester City », ajoute un de ses anciens coéquipiers auprès du média sportif.
Une semaine décisive
Le tribunal a commencé ce lundi 15 août à se pencher sur les faits avec le début de l’exposé de l’accusation, après deux premières journées consacrées au choix des jurés et à l’organisation des audiences. Comme la semaine précédente, Benjamin Mendy est arrivé en costume sombre et cravate, la mine grave. Avec son ami Louis Saha Matturie, ils sont qualifiés de « prédateurs » par l’accusation, ayant fait preuve d’une « indifférence impitoyable » envers leurs victimes présumées, dont une mineure au moment des faits.
Ce procès a déjà connu un « temps fort » médiatique de plus de trois heures, avec les premiers mots du procureur et le récrit terrifiant des faits reprochés. « L’affaire est simple », a ainsi déclaré Timothy Cray en ouvrant le dossier d’accusation de Benjamin Mendy. « Et ça n’a pas grand-chose à voir avec le football. Disons qu’il s’agit d’un autre chapitre d’une très vieille histoire : des hommes qui violent et agressent sexuellement des femmes car ils pensent qu’ils ont le pouvoir et parce qu’ils pensent qu’ils s’en tireront sans conséquences. »
Benjamin Mendy voulait que chaque femme qui arrivait chez lui soit disponible pour des relations sexuelles.
Le procureur Cray s’est lancé dans une description assez crue des circonstances dans lesquelles les crimes présumés du footballeur auraient été commis entre 2018 et 2021 : Benjamin Mendy « voulait que chaque femme qui arrivait chez lui soit disponible pour des relations sexuelles : le consentement libre et éclairé aux relations sexuelles des femmes n’avait tout simplement pas d’importance », a-t-il asséné, « pour les deux accusés, ces femmes étaient jetables : des choses à utiliser pour le sexe, puis jetées de côté ».
Mais c’est surtout un véritable système d’agression qui a été décrit. Avec l’aide de son complice, Mendy est accusé d’avoir emmené ses victimes dans son manoir reculé de Prestbury, dans le comté de Cheshire, au nord-ouest du pays, en les invitant à des fêtes autour de sa piscine privée. L’accusation a ajouté qu’il confisquait leurs portables en prétendant que cela protègerait leur vie privée. Mais elles se retrouvaient ensuite sans moyen pour appeler à l’aide. Elles étaient alors isolées de leurs amis, parfois présents ailleurs dans le manoir.
Deux femmes ont déclaré que Benjamin Mendy les avait violées dans des pièces qu’elles croyaient fermées à clé…
Dans cette demeure luxueuse, Benjamin Mendy disposait notamment de deux pièces assez singulières. La chambre à coucher du joueur et son bureau sont en effet équipés d’un système bien particulier puisqu’elles ne peuvent être déverrouillées que depuis l’intérieur. À l’image d’une « panic room », ce système est fait pour pouvoir s’enfermer de l’intérieur et se protéger en cas de cambriolage mais il avait visiblement une toute autre utilité.
Deux femmes ont ainsi témoigné que Benjamin Mendy les avait violées dans des pièces qu’elles croyaient fermées à clé. « Les serrures créent en effet une panique (…) car vous ne pouvez pas entrer de l’extérieur, mais vous pouvez les ouvrir de l’intérieur si vous savez comment vous y prendre », a expliqué une des plaignantes, alors qu’étaient diffusées des vidéos tournées au domicile du footballeur par des policiers montrant ce système de serrure.
La défense du footballeur prendra la parole après l’accusation. Cette dernière a précisé que le procès commencerait pendant « la vague de chaleur, mais ne devrait pas se terminer avant le froid mordant du mois de novembre » et ne manquerait pas de rebondissements. Le défenseur de Manchester City, suspendu par son club, plaide non coupable des dix chefs d’accusation qui lui sont reprochés. Ajourné ce mardi 16 août en raison de problèmes techniques liés au son de la télévision de la cour, le procès a repris ce mercredi matin.
Valeurs Actuelles
En Arabie Saoudite, une femme condamnée à 34 ans de prison pour des tweets
De simples publication sur Twitter ont chamboulé sa vie. Mercredi 9 août, une femme saoudienne a été condamnée à 34 ans de prison pour avoir « fourni de l’aide » à des opposants politiques cherchant à « troubler l’ordre public ». En effet, comme l’indique Le Figaro, Salma al-Chehab aurait selon le tribunal « diffusé des informations fausses et malveillantes » sur le réseau social. Militante pour les droits des femmes, cette dernière postait régulièrement des messages en ce sens auprès de ses 2 600 abonnés, mais « ne pensait pas que son activité sur Twitter pouvait lui causer des problèmes ».
Une peine alourdie en appel
Etudiante et mère de deux enfants, Salma al-Chehab a été condamnée en appel. L’affaire traîne déjà depuis début 2021, lorsque la jeune femme avait été arrêté par la police saoudienne alors qu’elle était en vacances dans le pays. Doctorante en médecine dentaire, elle vivait jusqu’alors en Angleterre pour ses études. En juin 2022, un tribunal s’était prononcé sur une peine de six ans de prison. Une sanction qui s’est donc considérablement alourdie en dernière instance. Dans un communiqué, l’organisation de défense des droits humains ALQST, basée à Londres, s’est indignée de cette décision de justice. Le collectif a notamment évoqué « la plus longue peine d’emprisonnement jamais infligée par les autorités saoudiennes à un militant pacifique », et pointé du doigt la « répression excessivement dure » qui touche l’Arabie Saoudite.
New York Times - World
Top Vatican Official Is Accused of Sexual Misconduct in Quebec
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A woman accused Cardinal Marc Ouellet, a member of Pope Francis’ inner circle, of inappropriately touching and kissing her.
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By Ian Austen and Gaia Pianigiani
OTTAWA — A woman in Quebec has accused a prominent Canadian cardinal — who is also a top Vatican official and member of Pope Francis’ inner circle — of engaging in sexual misconduct against her when she served as a diocesan intern.
The accusations against the cardinal, Marc Ouellet, are part of a sweeping class-action lawsuit against the Archdiocese of Quebec, in which 101 people say they were victims of sexual abuse by several dozen clerics and lay staff members of the archdiocese. The allegations date to 1940, and the lawsuit says that some of the plaintiffs were minors at the time of the events.
The case is the latest in a string of class-action lawsuits in Quebec that accuse Catholic clerics of sexual abuse, many of which have already been settled, including accusations covered under an 18-million-dollar agreement reached in 2013.
The woman, who is identified only as F. in court filings, has accused Cardinal Ouellet, the former archbishop of Quebec, of inappropriately massaging and touching her lower back at a series of public events in 2010. On another occasion, in 2008, she alleged, he gave her an overly familiar kiss on the cheek and held her closely while caressing her back. She was 23 when the 2008 events were alleged to have occurred.
The woman still works as a pastoral assistant with the diocese, said Justin Wee, one of the lawyers who has brought the case.
Cardinal Ouellet, 78, is one of the most powerful cardinals in the Roman Catholic Church. Since 2010, he has been head of the Congregation for Bishops, the office that advises the pontiff in choosing bishops across the globe. In this role, he has dealt with similar accusations that have been made against bishops
He also accompanied Francis during his trip to Canada last month, during which the pope apologized for abuses against Indigenous children at Catholic-run residential schools.
The Congregation for Bishops and the Vatican did not immediately respond to requests for comment. The Diocese of Quebec said it could not comment on the case since it is before the court, René Tessier, a spokesman, said in an email.
While the cardinal has not been criminally charged, the woman making the accusation characterized the alleged behavior as a sexual assault, saying she did not consent. The plaintiff said that she felt “chased” by the cardinal because of the attention she said he gave her and actions that, she said, he took to be close to her.
The accusations are contained in a court filing made public on Tuesday.
Mr. Wee said that the woman joined the class action after contacting the Vatican. He said the Vatican advised her that a priest had been assigned to investigate her allegations against the cardinal.
Cardinal Ouellet has wide experience within the Vatican hierarchy as a former secretary for the Pontifical Council for Promoting Christian Unity, and is a member of several Vatican departments, including those for culture and education, for legislative texts and for the doctrine of the faith, the Vatican’s doctrinal watchdog.
A onetime theologian and seminary professor, Cardinal Ouellet is considered a doctrinal conservative like Pope Benedict XVI, who made him a cardinal in 2003, and later brought him to Rome from Canada. At home in Canada in 2010, he was harshly criticized for describing abortion as a moral crime even in cases of rape.
In 2007, though, he apologized in an open letter to Quebecers for “certain Catholic attitudes” that included “anti-Semitism, racism, indifference to First Nations and discrimination against women and homosexuals.”
Pope Francis has kept Cardinal Ouellet in office, even though the cardinal submitted his formal resignation request three years ago, as is routine, when he turned 75.
Until the 1960s the Catholic Church dominated largely French-speaking Quebec, running most of its schools and hospitals while also holding strong political influence over the province.
Ian Austen reported from Ottawa and Gaia Pianigiani from Rome. Vjosa Isai contributed reporting from Toronto from Rome.
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Mahmoud Abbas affirme qu' »Israël a commis 50 Shoahs sur les Palestiniens », l’Allemagne condamne
Une déclaration controversée. Mardi 16 août, lors d’une conférence de presse avec le chancelier allemand, Olaf Scholz, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a comparé la Shoah avec ce que subissait, selon lui, les Palestiniens de la part d’Israël, rapporte Le Point. « Israël a commis 50 Shoahs sur les Palestiniens », a ainsi affirmé Mahmoud Abbas, détaillant : « De 1947 à aujourd’hui, Israël a commis 50 massacres dans 50 villes palestiniennes (…) 50 massacres, 50 holocaustes et encore aujourd’hui il y a chaque jour des morts causées par l’armée israélienne ». « Nous voulons la paix, nous voulons la sécurité, nous voulons la stabilité (…) il faut développer une confiance entre nous », a-t-il ajouté à Berlin, en dénonçant aussi la politique « d’apartheid » d’Israël.
Condamnations d’Israël et de l’Allemagne
Ces propos ont suscité un véritable tollé tant en Israël qu’en Allemagne. L’ancien journaliste franco-israélien Julien Bahloul a ainsi rappelé via son compte Twitter que Mahmoud Abbas avait rédigé, plus jeune, une « thèse négationniste ». De son côté, sans revenir directement sur la comparaison entre la Shoah et la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens faite par Mahmoud Abbas, Olaf Scholz a déclaré durant leur conférence de presse commune que le mot « apartheid » n’était pas une « description correcte de la situation » dans les Territoires palestiniens. Cependant mercredi 17 août, il a écrit sur Twitter : « Je suis dégoûté par les remarques scandaleuses du président palestinien Mahmoud Abbas. Pour nous Allemands en particulier, toute relativisation de l’Holocauste est intolérable et inacceptable. » Du côté israélien, la réponse aux propos de Mahmoud Abbas ne s’est pas fait attendre : « Mahmoud Abbas qui accuse Israël d’avoir commis 50 holocaustes alors qu’il est sur le sol allemand n’est pas seulement une disgrâce morale mais un mensonge monstrueux (…) l’Histoire ne lui pardonnera jamais », a condamné le Premier ministre israélien Yaïr Lapid.
France24 - Monde
Le courage des Afghanes : un an de résistance au quotidien taliban
Publié le : 22/07/2022 - 18:05
Virginie HERZ
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Le 15 août, cela fera un an que les Taliban se sont emparés du pouvoir, balayant deux décennies de progrès pour les femmes. Désormais, elles sont bannies de la vie politique et de la plupart des emplois. Les adolescentes sont interdites de cours. Le port du voile intégral est obligatoire ainsi que l'accompagnement d'un homme pour sortir.
Face à cette oppression, elles sont nombreuses à résister depuis l'étranger, mais aussi dans le pays au risque de se faire arrêter. Le courage des Afghanes, c'est le thème de ce numéro spécial.
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Zala Zazai, Policière afghane, enquêtrice criminelle
Le monde dans tous ses États
Afghanistan : les femmes et les Taliban
ActuElles
Afghanistan : des cours clandestins pour collégiennes et lycéennes
Focus
Afghanistan : à Hérat aussi, les jeunes filles restent privées d'école par les Taliban
New York Times - World
‘We Are Literally Sinking’: Britons Face Hard Choices as Prices Soar
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Cutting back on meat. Choosing cheaper supermarket brands. Stockpiling soap. Soaring prices force more sacrifices.
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By Emma Bubola and Euan Ward
LONDON — Stacey Smith grabbed some boxes of tea from a low shelf of a London supermarket on Wednesday, and then phoned the neighbor who had asked her to buy them.
“They have gone up 20 pence,” she said. “Do you still want them?”
Her neighbor agreed to accept the price increase, something that Ms. Smith, a teaching assistant and a single mother of three, has been unable to do with her own shopping. After she bought the tea, she headed to Aldi, a cheaper supermarket, to shop for her family.
In the past months, as food prices have soared in Britain, she has cut down on meat and relied on pasta and sauces instead. Her children have stopped attending swimming lessons, she has limited their trips to the fridge for snacks and she has turned down their requests for money to spend at the bowling alley.
“We need that money for food,” said Ms. Smith, who makes 1,200 pounds (about $1,400) a month. “Before, we were keeping our head just above the water. Now, we are literally sinking.”
In Britain, inflation rose 10.1 percent in July compared to a year earlier, with consumer prices growing at their fastest pace since 1982. Many Britons, especially the most vulnerable, who have borne the brunt of the effects of inflation, braced for more sacrifices: for saying “no” more often to their children, for making more trips to multiple supermarkets to find discounts, for joining lines at the food banks and for making more compromises to their health.
Many Britons are concerned that their leaders have left the country rudderless during the growing economic crisis. The government is embroiled in a leadership transition, with Prime Minister Boris Johnson working out his last few weeks in Downing Street before a successor is announced on Sept. 5. Parliament itself is not in session, and vacation season is in full swing, with Mr. Johnson being spotted in Greece over the weekend — his second foreign holiday in recent weeks.
In the meantime, residents are scrambling to cope, often forced to make hard choices.
At Iceland, a low-cost supermarket with an emphasis on frozen food, Tainara Graciano, 51, a housekeeper in London, carried a basket with two cartons of eggs and discounted chicken nuggets that were expiring on the same day. She had cut back on bottled water since prices began spiraling up.
“He drinks a lot,” she said of the water, looking at her 11-year-old son as he strolled by. Then she pointed at her half-empty basket and said, “Five months ago, I carried two of those.”
Across the street, Arwen Joseph, 47, was shopping for house supplies at the low-cost store Poundland.
Ms. Joseph, who is on government benefits and sometimes uses a food bank, said it had been harder to buy healthful food that was compatible with her allergies, which give her severe eczema. As a result, she has cut back on other items.
“We used to have ice cream or bubble tea maybe once a week,” said her 9-year-old daughter, Georgia Gold. “Now we haven’t had it so much.”
Volunteers at food banks say they have been caught off guard and are now struggling to keep up as more people arrive asking for help.
Solomon Smith, who runs the Brixton Soup Kitchen in South London, which provides hot meals and other food bank services to those in need, said the number of people using the service had more than doubled in recent months.
“People are telling us they haven’t eaten properly for days,” he said. “Some of them have been forced to go into shops to steal. Others don’t know if they should pay their gas bills or eat food.”
The food bank itself has not escaped the inflation squeeze. It has had to cut back on hot meals and food purchases, and has seen public donations dry up, according to Mr. Smith.
“We just don’t have enough to give to everyone,” he said, his voice wavering. “I don’t know what is going to happen next week.”
People across Britain are confronting similar problems.
At the Blackburn Food Bank, in the north of England, more people with full-time employment are turning up as wages have not kept up with the inflation.
“People are very shocked that they have to be here,” said Gill Fourie, operations manager at Blackburn. “People don’t even have gas and electricity to cook,” she said, referring to mounting household energy prices which are forecast to climb to 3,500 pounds (about $4,240) a year in October, triple what they were a year ago. She added, however, that the facility continued to receive support from the community.
Even people who are in less vulnerable situations have had to watch their wallets.
“I would love to get some Mutti, but I cannot afford it,” said Melanie McHugh, an actress, as she looked at cans of tomato sauce at her local supermarket in south London. She said she was going to make shakshuka, a vegetable dish that could last for several days. She went for a cheaper brand of sauce.
Ms. McHugh, who has stopped buying butter, also grabbed a lower cost brand of chorizo.
“I am aware that I am lucky,” she said. “But I am also aware my habits have changed.”
The British government has allocated £15 billion (about $18 billion) in benefits for the most vulnerable families. Ms. Smith, the mother of three, said she had received about 300 pounds this month. She has also stockpiled laundry soap, but said that did not ease her worries. She has started thinking of giving up her car and getting another job, as a cleaner, on weekends.
“It’s not what I would like to do,” she said. “But you have to do what you need to survive.”
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : la bataille pour le Donbass
Publié le : 08/07/2022 - 11:38Modifié le : 08/07/2022 - 11:53
Gwendoline DEBONO
La bataille du Donbass est au coeur de ce reportage exceptionnel sur la guerre en Ukraine. Gwendoline Debono a suivi le quotidien de soldats ukrainiens sur le champ de bataille. Elle s'est rendue sur la "position 0", nom attribué par les Ukrainiens à la première tranchée face aux Russes. Jour après jour, les soldats ukrainiens tentent d'endiguer la progression de leurs adversaires. Snipers, artilleurs ou fantassins se battent pour chaque mètre de terrain et payent un lourd tribut à la guerre.
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LE FIL DU 5 JUILLET
Les forces russes continuent d'avancer dans le Donbass
LE FIL DU 24 JUIN
Les forces ukrainiennes ont reçu l'ordre de se retirer de Severodonetsk
LE FIL DU 4 JUILLET
L'armée russe poursuit son offensive dans l'est de l'Ukraine, la reconstruction au menu de Lugano
Valeurs Actuelles
Une association proche des Frères musulmans promue par la Commission européenne
Le 12 août, la Commission européenne a posté un nouveau clip officiel sur Instagram à l’occasion de la journée internationale de la jeunesse. Créée par l’ONU en 1999, cette journée a pour but de valoriser la jeunesse européenne à travers ses actions en faveur de l’écologie ou encore de la culture. Problème relevé par Le Figaro dans cette vidéo de quelques secondes, Bruxelles y a intégré la photo d’un groupe de membres du FEMYSO, une association controversée pour ses liens avec les Frères musulmans. Une mise en valeur notoire, alors que le collectif est dénoncé par la France.
« Ennemis de la République »
Il y a quelques mois, Marlène Schiappa avait même qualifié le FEMYSO de « faux nez de l’islamisme » en réaction aux positions de l’association, qui a tenu et tient toujours « des propos agressifs vis-à-vis de la France (…) mais aussi de la culture française ». Pourtant, l’Union européenne continue à subventionner le FEMYSO, et lui a déjà versé 210 000 euros depuis 2007. « En France, nous avons pris nos responsabilités, en disant pas un euro d’argent public pour les ennemis de la République », avait mentionné Marlène Schiappa. Avant d’ajouter : « Maintenant, l’Europe doit faire son travail ». Pour rappel, le FEMYSO se positionne régulièrement en faveur du port du voile et affiche son soutien à des organisations islamistes.
New York Times - World
How Much for That Bacon? Inflation Hits the British Breakfast Table.
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From bread to butter to baked beans, a survey of typical breakfast items makes clear that there’s no relief from rising inflation for Britons when they sit down for their morning meal.
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By Euan Ward
LONDON — Britons can’t escape inflation. They’re reminded first thing every morning — when they tuck into breakfast.
As soaring inflation takes its toll in the country — consumer prices rose in July 10.1 percent from the previous year, according to official statistics released on Wednesday — the prices for items associated with a basic breakfast in Britain have jumped.
The squeeze isn’t just being felt at the breakfast table, either, with the overall rise in inflation being attributed in large part to higher food and drink prices across the board, according to data from the Office for National Statistics.
Assosia, a retail research firm, compared prices from Britain’s four largest supermarket chains, and the data showed significant increases for branded items on the shelves on Tuesday, when compared with exactly one year ago, from bread to butter to baked beans. Here’s what that looks like (1 British pound = $1.20).
Bread: The price of 800 grams (about 1.75 pounds) of Hovis soft medium slices of bread rose from an average of £1.05 to £1.20, an increase of 15 percent.
Butter: Two hundred and fifty grams of Lurpak unsalted butter is now £2.50, up from £1.94, an increase of 29 percent.
Eggs: Six large free-range eggs from the Happy Egg Co. now runs £1.97, compared to £1.72 a year ago, an increase of nearly 15 percent.
Sausages: A package of eight Richmond Thick Sausages is now £2.26, a rise of 26 pence from a year ago, a 13 percent increase.
Bacon: The price of 200 grams of Finnebrogue Artisan Naked bacon slices surged more than 32 percent, from £2.03 to £2.68.
Baked Beans: A 415-gram can of Heinz Baked Beans went from 85 pence to £1.21, increasing almost 43 percent.
Coffee: Two hundred grams of Nescafé instant coffee jumped from £4.56 to £5.25, up 15 percent.
Tea: 80 bags of PG tips Original Biodegradable Black Tea rose a little less than 9 percent, going from £2.13 to £2.31.
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France24 - Monde
Du Sahel à Dubaï : les routes de l'or sale
Publié le : 15/07/2022 - 12:29
Caroline DUMAY
Le nombre de mines artisanales augmente dans le Sahel car les zones d’orpaillage échappent au contrôle des États. Le Mali s’impose peu à peu comme le principal centre d'achat d'or des pays sahéliens, tandis que Dubaï est devenu la principale destination de la production d'or artisanal. Des fonderies discrètes de Bamako au marché de l'or de Dubaï, en passant par les mines artisanales ivoiriennes, Caroline Dumay a enquêté sur ce secteur aurifère mondial qui change de visage.
En fermant les yeux sur l'origine des lingots qui arrivent sur leur territoire, les Émirats arabes unis sont pointés du doigt. Différentes institutions internationales, telle que l'OCDE, demandent des régulations bien plus strictes. Car le boom aurifère des régions sahéliennes suscite la convoitise croissante des groupes armés, dont des jihadistes.
Cette enquête journalistique, menée pendant plus d'une année dans plusieurs pays africains, est partie d'un fait presque divers : l'arrestation de mules franco-malgaches à l'aéroport de Johannesburg en décembre 2020, avec plus de 73 kilogrammes d'or dans leurs bagages. L'auteure de ce documentaire a alors cherché à comprendre à qui appartenait cet or. Elle signe ce film en collaboration avec Stefan Carstens, Graham Walsh et Damien Koffi, ainsi que Walid Ag Menani et Anne-Fleur Lespiaut qui ont réalisé des images exclusives des fonderies du grand marché de Bamako et de la mine d'Intahaka dans le nord du Mali.
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RD Congo : des dizaines de morts dans l'attaque d'une mine d'or artisanale en Ituri
crise sécuritaire au Sahel
Au Burkina Faso, la ruée vers l’or menacée par les groupes armés
La chronique de l’éco
Guerre en Ukraine : l'or russe à son tour sanctionné ?
France24 - Monde
Orages en France : inondations dans le Lyonnais, nouvelles pluies dans le Sud-Est
Publié le : 17/08/2022 - 13:57
FRANCE 24
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Après une journée de grosses intempéries en France, seul le département des Pyrénées-Atlantiques restait en vigilance orange mercredi soir. De nouveaux orages ont frappé l'arc méditerranéen en début de soirée.
Les violents orages d'été qui ont traversé une partie de la France mercredi 17 août sans faire de gros dégâts ont été spectaculaires à Lyon et Saint-Étienne, et ont de nouveau touché en soirée l'arc méditerranéen.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, seul un département restait en vigilance orange orage, les Pyrénées-Atlantiques, selon Météo-France. Le Vaucluse, le Gard, les Bouches-du-Rhône et le Var ne sont plus en vigilance orange.
Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, placée en vigilance orange plus tôt dans la journée, la pluie et les grêlons ont frappé le nord de Saint-Étienne mercredi après-midi, provoquant des difficultés de circulation pour les voitures et les trains, avec plusieurs dizaines de centimètres d'eau ou de grêle accumulés dans certains secteurs.
Manteau de grêle
Sur les images d'internautes, on peut voir des pluies abondantes inonder les routes, des arbres renversés par les rafales de vent ou encore un manteau de grêle recouvrir des jardins.
Des rafales de vent de plus de 130 km/h ont été enregistrées par Météo-France et plusieurs bâtiments ont vu une partie de leur toiture s'envoler, a indiqué à l'AFP la lieutenante-colonelle Florence Rabat, du Sdis 42.
Le sud de la métropole de Lyon a subi des inondations, notamment dans les communes de Feyzin, où se trouve la vallée de la chimie, et de Saint-Germain Laval.
Dans l'arc méditerranéen, déjà touché par des orages d'été dans la nuit de mardi à mercredi, l'Hérault a de nouveau connu des orages en début de soirée, selon des journalistes de l'AFP.
Un cumul de pluie de 123 millimètres a été enregistré à Lauroux, un village à une soixantaine de kilomètres de Montpellier, a indiqué Météo-France. La ligne orageuse s'est ensuite décalée vers Nîmes puis Arles (Bouches-du-Rhône), plus à l'est, mais sans causer de perturbations marquantes.
Chutes d'arbres
Vers 21 h 30, les pompiers du Gard ont assuré à l'AFP que l'orage était "passé" et qu'aucun dégât notable n'avait été signalé. Les pompiers du Vaucluse, quant à eux, recevaient en soirée beaucoup d'appels du secteur de Cavaillon, "pour des chutes d'arbres et des infiltrations d'eau dans les maisons".
À Marseille – ainsi que dans d'autres parties du département –, des éclairs ont zébré le ciel et la pluie est tombée de manière soutenue vers 21 h 30, avec 35 mm de pluie en moins de 45 minutes, "mais pas d'interventions particulières ou notables" n'étaient à signaler, ont indiqué les sapeurs-pompiers à l'AFP.
Dans la soirée, des torrents d'eau ont été notés dans certains quartiers, ainsi qu'à Cassis, selon le journal La Provence, mais sans faire de dégâts importants.
Dans le Sud-Est, Météo-France prévoit que "des orages se produisent encore en seconde partie de nuit, en particulier vers les zones littorales du Var", mais "moins forts que les précédents".
Perte de récolte
Les orages ont fait des dégâts dans le nord du Gers où les récoltes, déjà touchées par de fortes grêles en juin, ont de nouveau été endommagées dans la nuit de mardi à mercredi.
"J'éprouve de la colère, de la frustration, parce qu'on est à 15 jours des récoltes", déplore Philippe Larrey, agriculteur à Montréal-du-Gers. "Sur des parcelles de vignes, j'ai perdu 100 % de la récolte. On ne les vendangera pas, et le bois est tellement meurtri que la prochaine récolte est déjà compromise", poursuit-il.
Les pompiers du Gers ont dû intervenir plus de 150 fois, quatre patients d'une maison de retraite de Condom ont dû être évacués, le bâtiment ayant été endommagé.
Maisons inondées
Sur les côtes normandes et dans le Pas-de-Calais, après de fortes pluies qui se sont tassées en fin d'après-midi, une quarantaine de maisons ont été inondées, notamment dans les communes voisines de Montreuil-sur-Mer et Boulogne-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. Un supermarché a été évacué à La Gorgue (Nord). Il n'y a pas eu de blessés ni de dégâts exceptionnels, selon les pompiers.
Météo-France attend sur le Pays basque des averses qui "se renforcent en tout début de journée de jeudi, en prenant un caractère orageux". "Une accalmie relative se dessine en milieu de journée, avant une tendance à un nouveau renforcement des averses, notamment sur le domaine côtier", estime l'organisme météorologique.
Avec AFP
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Météo : la France a connu sa nuit d'avril la plus froide depuis 1947
De violents orages frappent la France, une femme tuée à Rouen
Intempéries : des tonnes de déchets déversées dans la mer à Marseille
Valeurs Actuelles
Une blogueuse marocaine emprisonnée pour des publications portant “atteinte à la religion musulmane”
Sa publication lui a valu chère. Lundi 15 août, une blogueuse marocaine a été condamnée à deux ans de prison ferme par le tribunal de première instance d’Oued. Comme le relaie Le Figaro, Fatema Karim était accusée « d’atteinte à la religion musulmane » après avoir commenté, en langue arabe, des versets du Coran et des hadits du prophète Mahomet en juillet dernier.
« Verdict très sévère »
La blogueuse de 39 ans a fait part de son intention de faire appel de sa condamnation. Dans le même temps, elle a publiquement présenté ses excuses à « quiconque s’est senti offensé » par son commentaire inscrit sur Facebook. « Ce verdict est très sévère. Il nous renvoie des années en arrière », a dénoncé Bouazza Karim, le frère de Fatema Karim. Au Maroc, toute personne portant atteinte à la religion musulmane est susceptible d’écoper d’une condamnation allant de six mois à deux ans de prison. Une peine possible de s’allonger à cinq ans d’emprisonnement si l’infraction est commise en public, même en ligne. Toute atteinte « au régime monarchique » est également punie par le royaume.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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In England, Ukrainian Recruits Are Training for Frontline Battles
British military trainers are teaching essential battlefield skills to recruits heading into the fight back home.
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By Cora Engelbrecht
KENT, England — Ukrainian recruits waged a mock battle directed by British commanders on Monday in southeast England at a training village designed to resemble the scenes of battle unfolding on the front lines of Ukraine more than a thousand miles away.
A British commander, flanked by a Ukrainian interpreter, shouted orders. Ukrainian conscripts, in camouflage fatigues, traversed a street strewn with grenade canisters, burning debris and overturned cars. A “wounded” man was brought out on a stretcher, moaning.
At the village in Kent, the battles were pretend, but for these soldiers, real ones were probably only weeks away.
“This training in urban areas is exactly what we need,” said Nick, a 25-year-old trainee who offered only a nickname for fear of Russian retaliation.
He was taking part in an ambitious British-led program to provide military training to 10,000 Ukrainian Army recruits and staff, an effort that aims to help bolster local resistance to the Russian invasion.
The initiative, announced by Prime Minister Boris Johnson in June, began with more than a thousand British soldiers from the 11th Security Force Assistance Brigade, which specializes in foreign training. The British trainers have already sent 2,000 Ukrainians to the fight back home.
Other nations, including Canada, Denmark, Finland, Sweden and New Zealand, have pledged to join in after Britain requested help.
The training of troops by foreign powers has long been part of Ukraine’s plan to combat Moscow’s invasion. Before the war, Britain and other Western allies, including the United States, gave extensive training to the Ukrainian military.
The Yavoriv training center, a military base outside the Ukrainian city of Lviv, which was attacked by Russian forces in March, was a hub for troops from Britain, Canada, Latvia, Poland, the United States and other Western nations that had trained Ukrainian forces there since the 1990s. Britain says it helped train more than 22,000 Ukrainians from 2015 until earlier this year through a program called Operation Orbital. It was paused right before Russia’s invasion.
Our Coverage of the Russia-Ukraine War
Western combat training, according to experts, has been instrumental in helping the Ukrainian Army during the war.
“The training from NATO countries before the war has been crucial,” said Jamie Shea, a former NATO spokesman who is now an associate fellow at Chatham House. “The Ukrainian Army is massively smaller than the Russians’, so the quality of training in leadership skills and tactics had to compensate for quantity.”
With the war moving into a new lethal battlefield of attrition, he said, many of the “battle-hardened trained troops” who benefited from Western training were sustaining heavy losses. By the Ukrainian government’s own estimates, as many as 200 of its soldiers are dying every day. The conflict’s long-run trajectory has spurred a nationwide campaign to recruit more civilians.
“We are in a critical moment,” said Frederick B. Hodges, a former top U.S. Army commander in Europe who is now a senior adviser at Human Rights First. “To be able to launch a decisive counteroffensive, Ukraine is going to need a lot of well-trained troops and formations. Which is why what is happening in the U.K. right now is an essential element of Ukraine eventually winning this war.”
The goal of the training program, Mr. Shea said, is to equip the fresh conscripts with essential skills. “These new recruits need the rudiments of survival through basic training so that they don’t get themselves killed on the first day and live to acquire knowledge of the battlefield,” he said.
While the new effort focuses on basic infantry training for civilian recruits, Britain has also trained hundreds of Ukrainian soldiers in England in using more complex weaponry, like the multiple-launch rocket systems it has supplied to the Kyiv government.
The Ukrainians who gathered on Monday were part of a group of several hundred who had been flown in on British military planes and taken to the army base in Kent, a windswept corner of south England, where British forces previously prepared for operations in Northern Ireland. It’s one of four sites where the British trainers are leading three-week courses that cover combat tactics, medical and weapons training, and the laws of war.
In the village, a troop of former teachers, civil engineers and businessmen carried variants of the AK-47 weapons that they will be using on the frontline. Others toted long green tubes, or antitank weapons called NLAWs, thousands of which Britain has donated to help Ukrainians destroy Russian tanks and armored vehicles. The sounds of artillery blasted as the group stormed the front door of a house to clear it.
“I have never seen people so willing, so eager to fight,” said Maj. Craig Hutton, a Scottish commander who oversees the training. “It’s an absolute cross section of Ukrainian society that has come together because they have a severe threat against their homeland.”
The training includes lectures and military maneuvers, which were planned in collaboration with Ukrainian military and intelligence officials, he said, and aims to mirror some of the vexing situations they are likely to encounter back home.
“Everything in these scenarios was designed to replicate scenes we’ve seen on the battlefield in Ukraine — right down to the spray paint on the vehicles in the street,” Major Hutton said.
The mock battle on Monday was the conclusion of a four-day course in urban warfare.
“We are at a phase in the war where we need to reclaim our cities from occupying forces,” said another trainee, named Snizhana, 34, who said she planned to relay everything she has learned to other recruits back in Ukraine. “The British officers training us have experienced this warfare in Iraq and Afghanistan — so now it is very useful for us.”
A few hundred feet away, a commander led 13 Ukrainian men, ages 18 to 50, in a shooting drill. “If you expose your legs, there’s a chance you will be shot in an artery,” he said, adjusting the arms of one of the younger-looking recruits with his heel.
“Nobody wants to die,” a trainee, Zakhar, said. A civil engineer before enlisting three weeks ago, he said he had been motivated to join his brother on the frontline and avenge the life of his best friend, who was killed in battle.
“I want my children and grandchildren to live in a free and flourishing, independent country,” he said.
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France24 - Monde
Joe Biden promulgue son plan à 430 milliards de dollars pour le climat et la santé
Publié le : 16/08/2022 - 23:27
FRANCE 24
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Le président américain a signé, mardi, l'"Inflation Reduction Act", une loi prévoyant un vaste plan d'investissement dans la lutte contre la crise climatique ainsi que des actions pour corriger en partie les immenses inégalités dans l'accès aux soins aux États-Unis. Le texte avait été adopté au Congrès à l'issue de longues tractations avec l'aile droite du Parti démocrate.
Le président américain Joe Biden a promulgué mardi 16 août son plan d'investissement de 430 milliards de dollars (422,78 milliards d'euros) sur le climat et la santé, apportant au camp démocrate une victoire politique importante à moins de trois mois d'élections législatives déterminantes.
Plus gros investissement aux États-Unis dans la lutte contre le changement climatique, le texte prévoit une série d'incitations financières destinées à faire évoluer l'économie américaine vers les énergies renouvelables, limite le prix de certains médicaments et crée un taux d'imposition minimal sur les grosses entreprises.
Tune in as I deliver remarks and sign into law the Inflation Reduction Act, a historic bill that will lower costs for American families, combat the climate crisis, reduce the deficit, and finally make the largest corporations pay their fair share in taxes. https://t.co/QVATPkuSkN
August 16, 2022"Un pays peut être transformé. C'est ce qui se passe aujourd'hui", a déclaré Joe Biden, dans un discours aux accents électoraux prononcé avant de signer cette réforme, baptisée "Inflation Reduction Act", à la Maison Blanche. "Il s'agit de l'avenir. Il s'agit d'apporter le progrès et la prospérité aux familles américaines", a-t-il dit. "Il s'agit de montrer à l'Amérique et au peuple américain que la démocratie fonctionne encore aux États-Unis."
Fruit de difficiles tractations avec l'aile droite du Parti démocrate, l'enveloppe comprend le plus grand investissement jamais engagé aux États-Unis pour le climat – 370 milliards de dollars pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d'ici à 2030.
Le prix de certains médicaments négocié
Le second volet de ce grand plan d'investissement entend corriger en partie les immenses inégalités dans l'accès aux soins aux États-Unis, notamment en baissant le prix des médicaments. Medicare, un système public d'assurance santé destiné entre autres aux plus de 65 ans, pourra pour la première fois négocier directement les prix de certains médicaments avec les laboratoires pharmaceutiques, et ainsi obtenir des tarifs plus concurrentiels.
Pour financer ces investissements, la réforme prévoit l'adoption d'un taux d'imposition minimal de 15 % pour toutes les sociétés dont les profits dépassent le milliard de dollars. Ce nouvel impôt vise à empêcher certaines grosses entreprises d'utiliser les niches fiscales qui leur permettaient jusqu'ici de payer beaucoup moins que le taux théorique.
Selon les estimations, cette mesure pourrait générer plus de 258 milliards de dollars de recettes pour l'État fédéral américain au cours des dix prochaines années.
Avec AFP
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États-Unis : le grand plan de Joe Biden sur le climat adopté par le Sénat
Le Congrès américain adopte le vaste plan pour le climat et la santé de Joe Biden
Valeurs Actuelles
A vos pleins, prêts, partez…
« Tout ce qui est pris n’est plus à prendre », prétendront certains. « Attendons demain, un jour meilleur », diront les autres face à la baisse généralisée du prix des carburants pour autant que les automobilistes puissent attendre quelques jours avant de faire un plein de carburant. Selon le ministère de l’Ecologie, le litre du super E95 vaut, en moyenne et actuellement, 1,74 euro (5,8 centimes de moins en une semaine) tandis que le diesel est vendu 1,79 euro le litre (en recul de 4,9 centimes en une semaine).
Rappelons qu’à la fin juin, ils étaient facturés plus de 2 euros, une hausse consécutive au déclanchement du conflit russo-ukrainien. Mais entre la baisse du prix du baril de pétrole (il est revenu à son niveau d’avant crise après avoir perdu 18 % en trois mois, consécutivement à des craintes de ralentissement économique mondial, voire de l’entrée en récession de quelques pays) et les différentes ristournes, les prix des carburants se sont engagés dans une spirale baissière à laquelle il est difficile de comprendre quelque chose, sauf à être un crack en calcul mental ou plus humblement, à poser les mesures sur un bout de papier.
Alors que le prix du litre de carburant comprend le coût du pétrole brut (31%), auquel il faut ajouter celui de distribution (9%) et les taxes gouvernementales (TVA sur produit, TICPE et TVA sur la TICPE) qui représentent environ 60% du prix à la pompe, le gouvernement, dans le cadre des mesures prises pour lutter contre l’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat des Français (et de peur qu’un nouveau mouvement de Gilets jaunes n’apparaisse), a décidé, en avril, d’accorder une remise de 18 centimes par litre, sous la forme d’une subvention aux grossistes qui distribuent le carburants dans les stations-services.
Cette mesure représentait un coût de 3 milliards d’euros sur le budget de l’État ; elle aurait dû prendre fin en juillet mais, avec les différentes mesures de soutien au pouvoir d’achat prises en juillet (plan résilience), elle a été prolongée jusqu’à fin août, puis, cette remise qui a été préférée à la prime carburant, évoluera : elle sera de 30 centimes en septembre et octobre, puis de 10 centimes en novembre et décembre. Cette perfusion étatique est à l’image d’un médecin qui ferait royalement une remise sur de l’aspirine qu’il vend par ailleurs très cher à son patient !
Rappelons que dans leur programmes présidentiel et législatifs, les partis politiques avaient fait preuve d’inventivité : la Nupes désirait bloquer le prix du litre de carburant à 1,40 euros, les Républicains étaient un moins généreux avec un prix au litre de 1,50 euro. Quant au Rassemblement national, il plaidait pour une baisse à 5,5 % de la TVA sur les carburants (contre 20 % actuellement).
En parallèle des mesures gouvernementales, Total Energies avait décidé, à la fin du mois de juin, d’accorder une remise de 12 centimes par litre de carburant dans ses stations-services. Mais face à l’envolée de ses profits semestriels et sous la pression du gouvernement alors que le discours autour d’une taxation des superprofits se faisait plus prégnant, le pétrolier a décidé d’être un peu plus généreux et d’accorder une baisse de 20 centimes par litre de carburant du 1er septembre au 31 octobre, puis de 10 centimes du 1er novembre au 31 décembre.
Sortons nos calculettes. Pour les automobilistes qui s’arrêteront chez Total Energies, la remise gouvernementale et celle accordée par le pétrolier sera donc de 30 centimes en août, 50 centimes en septembre et octobre, 20 centimes en novembre et décembre.
Ce faisant, le gouvernement s’est aventuré sur une voie bien périlleuse pour ne pas dire dangereuse où, quoi qu’il fasse, il n’a que des coups à prendre. Idéologiquement d’abord, avec une aide accordée à une énergie fossile alors qu’il incite justement aux Français à en sortir. Financièrement ensuite car son aide, qui prendra fin à la fin du mois de novembre, a un coût sur le budget de l’Etat.
Si le pétrole continue de baisser, les prix des carburants se rapprocheront de ceux voulus par a Nupes et les Républicains qui s’enorgueilliront. Mais si les prix de l’or noir repartent à la hausse et il y a des raisons de le craindre avec la venue de l’hiver, il devra alors engager une nouvelle bataille parlementaire avec les oppositions pour parvenir à un consensus sur une aide, alors qu’il sera, par ailleurs pris par d’autres réformes et que ses marges de manœuvre financières sont réduites.
France24 - Monde
L'influent cardinal Marc Ouellet accusé d'agressions sexuelles au Canada
Publié le : 17/08/2022 - 03:04
FRANCE 24
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Un temps pressenti parmi les favoris pour devenir pape, le cardinal Marc Ouellet, qui occupe actuellement l'un des postes les plus importants au sein du gouvernement du Vatican, est accusé d'attouchements sur une stagiaire entre 2008 et 2010 lorsqu'il était archevêque de Québec, selon une action collective rendue publique mardi au Canada.
Le cardinal Marc Ouellet, cité un temps parmi les favoris pour devenir pape, est accusé d'agressions sexuelles dans une action collective rendue publique mardi 16 août au Canada.
L'ecclésiastique, actuel préfet de la Congrégation pour les évêques, l'une des fonctions les plus importantes du gouvernement du Vatican, aurait procédé à des attouchements inappropriés sur une stagiaire entre 2008 et 2010 lorsqu'il était archevêque de Québec, selon des accusations figurant dans un document issu de l'action collective autorisée par la Cour supérieure de cette province francophone en mai dernier.
Contacté par l'AFP, le diocèse de Québec a répondu prendre "acte des allégations à l'endroit du cardinal Marc Ouellet", 78 ans, et ne vouloir "faire strictement aucun commentaire à ce sujet".
Cette plainte figure parmi les témoignages de 101 personnes disant avoir été "agressées sexuellement" par plus de 80 membres et des employés laïcs du diocèse de Québec entre juin 1940 et aujourd'hui, soulignent les documents judiciaires.
"L'impression d'être pourchassée"
Dans le cas de Marc Ouellet, la plaignante, désignée par la lettre "F.", affirme avoir été agressée plusieurs fois par le cardinal. En 2008, la jeune femme explique que le cardinal lui aurait massé les épaules "avec force", lui aurait caressé le dos tout en la retenant "fermement contre lui", à plusieurs reprises. F. tente d'éviter le cardinal, mais ce dernier revient vers elle. Elle a alors "l'impression d'être pourchassée", peut-on lire dans le document.
En 2010, Marc Ouellet la croise deux fois en une semaine. C'est l'occasion de "l'embrasser à nouveau" car "il n'y a pas de mal à se gâter un peu", aurait-il dit, selon la même source. Un commentaire "complètement inapproprié", d'après F. La plaignante ajoute que le religieux l'aurait "embrassée" et aurait "glissé sa main" le long de son dos "jusqu'à ses fesses".
Lorsque F. ose aborder les faits autour d'elle, elle apprend "qu'elle n'est pas la seule femme à avoir ce genre de 'problèmes' avec lui", précisent les documents judiciaires.
Une enquête lancée par le pape
Ce n'est qu'en 2020 que F. – qui raconte avoir également été victime d'agressions sexuelles par un autre clerc – en parle au comité-conseil sur les abus sexuels du diocèse de Québec. L'organisation lui recommande alors d'écrire une lettre au pape François. En 2021, le souverain pontife répond en nommant "le père Jacques Servais pour enquêter sur le cardinal Marc Ouellet". Aucune conclusion n'a pour l'instant été transmise à la plaignante.
Contacté par l'AFP, le Vatican n'a pas réagi dans l'immédiat. Marc Ouellet était cité parmi les favoris du dernier conclave à l'issue duquel le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio a été élu pape en 2013.
En février, le cardinal Ouellet avait fustigé le "drame des abus sexuels commis par des clercs" et les "comportements criminels trop longtemps dissimulés pour protéger l'institution", lors d'un important colloque au Vatican en présence du pape François. "Nous sommes tous déchirés et humiliés par ces questions cruciales qui chaque jour nous interrogent en tant que membres de l'Église", avait-il dit.
Au Canada, l'Église catholique fait actuellement face à plusieurs recours collectifs pour agressions sexuelles. Dans l'ouest du pays, plus de 30 étudiants poursuivent actuellement plusieurs responsables d'une école chrétienne, a rapporté la radio-télévision publique CBC.
Avec AFP
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Pensionnats pour autochtones au Canada : le pape reconnaît un "génocide"
Le Canada réclame l'extradition d'un prêtre français accusé d'agressions sexuelles sur des enfants
Face aux inquiétudes sur sa santé, le pape évoque la possibilité de "se mettre de côté"
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Programme de stabilité ou l’éternel grand bluff
Les promesses n’engagent, dit-on, que ceux qui les reçoivent… et en France, nullement ceux qui les font, certains de bénéficier d’une mansuétude rarement observée ailleurs. Ce sera, sans doute et une fois encore, le cas des rédacteurs du programme de stabilité, qui donne les prévisions de croissance et les trajectoires de finances publiques pour le quinquennat, donc jusqu’en 2027.
Ce document – vous pouvez aussi l’appeler “Pstab” pour avoir l’air branché -, présenté fin juillet, a été établi par la direction générale du Trésor. Et relu à l’Élysée. Il aurait dû être présenté avant le 30 avril, mais le tunnel électoral français en a retardé la publication. « Ce n’est ni vraiment légal ni vraiment sérieux, considère Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Les documents n’ont été disponibles qu’aux alentours du 20 juillet et encore, nous n’avons pas tout eu à cette date ; c’est inadmissible vis-à-vis des citoyens, du Parlement français, de la Commission européenne, surtout dans la période que nous traversons et ce, d’autant plus que la France présidait alors l’Union européenne. »
Malgré un contexte économique lourd (guerre en Ukraine, récession aux États-Unis, crise politique en Italie, etc. ), le bonheur gouvernemental réside dans les chiffres produits : « Cette trajectoire traduit l’objectif de retour à des comptes publics normalisés une fois la crise sanitaire passée : le déficit public reviendrait sous le seuil de 3 % à l’horizon 2027 », peut-on lire. « Nous réaffirmons le sérieux budgétaire de la France », résume Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, pour qui « le redressement des comptes publics fait partie des priorités de notre majorité ». Une fois la lecture de ce texte terminée, on hésite entre un vibrant cocorico et un “demain, on rase gratis”.
Le Pstab a reçu un accueil plutôt mitigé, doux euphémisme. Le 2 août, ses détails – il sera envoyé à la mi-août à Bruxelles qui fera ensuite ses recommandations à la France, à moins que la Commission européenne ne décide purement et simplement de le rejeter – ont été débattus à l’Assemblée nationale sans que la discussion soit suivie d’un vote ; cela n’a pas empêché les LR, le RN et la Nupes de s’en donner à cœur joie, dénonçant « un requiem pour l’économie française », décrivant « une équation sans les méthodes de calcul ».
Quelques jours plus tôt, la Cour des comptes et le Haut Conseil des finances publiques, présidés par Pierre Moscovici, s’étaient montrés sceptiques. « La trajectoire de finances publiques s’appuie sur une prévision de croissance un peu optimiste, sur des réductions de dépenses à ce stade non documentées et sur une hypothèse de hausse du taux de prélèvements obligatoires », a considéré Pierre Moscovici, dans un entretien au Figaro . Il juge en outre la trajectoire « peu ambitieuse » ajoutant qu’ « en 2025, nous serions parmi les seuls [dans les pays de la zone euro, NDLR] à ne pas avoir un défi cit repassé sous les 3 % du PIB. » On avait connu un Pierre Moscovici moins sévère quand il était ministre de l’Économie et des Finances, de 2012 à 2014. Mais passons…
Les griefs sont nombreux. D’abord, sur les hypothèses retenues par Bercy. « Après avoir fortement rebondi en 2021 (+ 6,8 %), le PIB français continuerait à progresser en 2022 (+ 2,5 %) […] Par la suite, la croissance serait de 1,4 % en 2023, puis accélérerait sur la période 2024-2027 passant de 1,6 % à 1,8 % entre 2024 et 2027 », anticipe le Trésor. Or, la Banque de France et le Fonds monétaire international sont moins optimistes que Bercy pour 2022 et 2023, en raison de la poursuite des chocs et de la fin des mesures de soutien de l’économie. Or, problème, de la hausse du PIB dépendent les futures rentrées fiscales.
Autre excès d’optimisme, l’inflation : « elle s’établirait à + 5 %, en lien avec les hausses des prix des matières premières, mais freinée par les mesures du gouvernement », peut-on lire dans le Pstab, avant une prévision de hausse des prix de 3,2 % l’année prochaine. Là encore, la douche froide est venue de la Banque de France : elle anticipe une hausse des prix plus rapide (+ 5,6 % en 2022 et + 3,4 % en 2023 et même plus de 7 % dans son scénario le plus défavorable).
« Après la croissance, c’est le deuxième angle mort du programme de stabilité, estime Agnès Verdier- Molinié. Depuis longtemps, nous mettons en garde sur les dangers d’une sous-évaluation. Dès février, nous avons d’ailleurs publié une note intitulée : “Arrêtons l’hypocrisie sur l’inflation !” »
Croissance surévaluée et inflation sous-évaluée… Attention à la méthode GIGO ( “garbage in, garbage out”) où on considère que des données erronées en entrée produisent des résultats, au mieux, faux, au pire, absurdes.
En tout cas, le gouvernement reste campé sur un déficit public inférieur à 3 % du PB à la fin du quinquennat. « Je ne vois pas comment cela se conjugue avec une montée en charge de la dette [2 901,8 milliards d’euros fin mars et sans doute plus de 3 500 milliards en 2027, NDLR], poursuit la directrice de la Fondation iFrap. Selon nos calculs, la France paiera autour de 100 milliards de coût de la dette en 2027, 30 milliards de plus que ce que le gouvernement anticipe. En fait, moins de 3 % de défi cit en 2027 suppose un défi cit primaire (hors charge de la dette) de 1,9 %, or, aujourd’hui, il est de 3 %. Comment le gouvernement compte-t-il atteindre cet objectif sans économies, d’autant que les réformes ne sont toujours pas lancées et que plus on attend, moins elles ont de chances de produire leurs effets ? »
Pour faire passer le déficit public sous les 3 % du PIB, les économies devraient être comprises entre 60 et 80 milliards d’euros en 2027 ; or, dans le même temps, les dépenses publiques vont progresser en valeur : + 0,6 % par an hors inflation. Pour Bruno Le Maire, c’est « le taux d’augmentation le plus faible depuis vingt ans ». Agnès Verdier-Molinié calcule : « Si le gouvernement tient ses promesses, cela représente 43,6 milliards de hausse des dépenses en cinq ans en euros constants et 70 milliards en euros courants, alors que les dépenses ont augmenté de plus de 200 milliards entre 2017 et 2022. » Problème : pour atteindre cet objectif, les économies ne sont pas renseignées, alors même que certaines dépenses exceptionnelles ne sont pas comprises.
Une chose est en revanche certaine : les prélèvements obligatoires augmenteront. « Avec la non-prise en compte de l’inflation dans les barèmes, leur poids augmente et nous nous dirigeons dès cette année 2022 vers les 44,8 % par rapport au PIB ; nous pourrions passer à nouveau devant le Danemark, le champion européen , ajoute Agnès Verdier-Molinié. En fait, celui qui fait les superprofits en recettes en ce moment, c’est l’État. »
Par ailleurs, il est aussi prévu de supprimer des niches fiscales : « En pratique, cela correspond à une hausse d’impôts, considère François Écalle, président de l’association Fipeco. Cela représente 12 milliards, soit un demi-point de PIB, ce qui ne suffit pas à rendre le programme plus crédible. »
Dernière promesse, le retour au plein-emploi en 2027, c’est-à-dire à un taux de chômage inférieur à 5 % de la population active, une promesse électorale d’Emmanuel Macron. Un pourcentage qui ne tient pas compte des emplois subventionnés, des embauches dans le secteur public, du chômage partiel et du halo du chômage, qui concernerait 2 millions de personnes, certaines d’entre elles ayant pu basculer dans l’économie grise.
Or, selon le magazine le Point, la première version du Pstab n’arrivait pas à une telle conclusion. Emmanuel Macron et Bruno Le Maire seraient intervenus. Le Point rapporte notamment une phrase surréaliste prononcée par une personne proche du dossier : « On n’en a strictement rien à foutre. Suggérer que le chômage sera plus élevé en 2027 malgré toutes nos réformes, c’était complètement con ! » Ça au moins, c’est dit !
Une histoire qui relève plus du conte que de la réalité
Une fois par an, au moment de la rédaction du programme de stabilité, la France se range tout à coup aux côtés des pays dits “frugaux”, à l’instar de l’Allemagne, et cela fait vingt-cinq ans que cela dure. Chaque année, quels que soient les gouvernements, Bercy promet que dans les cinq ans, les déficits seront maîtrisés. Mais l’histoire que le document raconte relève plus du conte que de la réalité : Bercy s’arrange pour que les chiffres viennent conforter ses promesses vertueuses.
Bref, l’histoire est toujours belle. « Le problème, assène Jean Arthuis, ancien ministre de l’Économie et des Finances et longtemps président de la commission des finances du Sénat, puis député européen, c’est que ces objectifs pluriannuels n’ont jamais été atteints. Pas une seule fois. Et cela entache à l’évidence notre crédibilité vis-à-vis de nos partenaires. » Il rappelle la phrase lâchée ironiquement par Jean-Claude Juncker, ancien président de la Commission européenne : « Ah oui, ça, c’est les prévisions françaises. » Traduction en langage non diplomatique : “Les prévisions françaises, on en a l’habitude, personne n’y croit, elles ne sont pas crédibles.”
D’ailleurs, le gouvernement y croit-il lui-même ? En décembre 2020, le Premier ministre, Jean Castex, confiait à Jean Arthuis la présidence d’une commission sur l’avenir des finances publiques, chargée de proposer de nouvelles règles de gouvernance et des outils de pilotage efficaces pour assainir dans la durée les comptes publics. En mars 2021, il est accueilli par un chef du gouvernement dithyrambique, saluant la qualité du texte. Le rapport proposait qu’au lendemain des législatives, les députés se réunissent pour bâtir une programmation pluriannuelle sur les perspectives budgétaires et ainsi témoigner de la volonté de mettre de l’ordre dans les comptes publics. Il appelait aussi de ses vœux la rédaction d’un document clair sur le budget, lisible pour les Français, qui agrège les comptes publics et ceux de la Sécurité sociale. « Parce qu’actuellement, tout est fait pour que surtout on n’y voie pas clair », accuse l’ancien ministre de l’Économie.
« À part quelques petites modifications à la marge, rien de ce qui était proposé d’important n’a été retenu », remarque-t-il, laconique. Ce fut aussi le sort réservé aux rapports Gallois, Attali et bien d’autres encore, tandis que la France se complaît dans le camp des cigales, se dirigeant sûrement vers la barre symbolique, affolante, des 3 000 milliards pour la dette publique, qui devrait bientôt être franchie.
New York Times - World
Palestinian Leader Accused Israel of ‘50 Holocausts,’ Causing an Uproar
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Facing international condemnation, the Palestinian Authority president, Mahmoud Abbas, later walked back the remarks he had made at a news conference in Berlin.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — The Palestinian leader, Mahmoud Abbas, accused Israel of carrying out “50 Holocausts” of Palestinians as he stood alongside the German chancellor in Berlin, then walked the comments back on Wednesday in the face of an international outcry from leaders and officials who denounced the remarks as antisemitic Holocaust denial.
Mr. Abbas, the 87-year-old president of the Palestinian Authority, was speaking during a joint news conference with Chancellor Olaf Scholz of Germany on Tuesday night. The comment that caused the uproar was a response to a reporter who asked Mr. Abbas if he was ready to apologize for the killings of 11 Israeli athletes by the Palestinian Black September group at the Munich Olympics in 1972.
Germany is planning to mark the 50th anniversary of the Munich terrorist attack in the fall.
Mr. Abbas replied that Israel had committed 50 massacres in Palestinian-populated areas from 1947 until today, adding for emphasis, “50 massacres; 50 Holocausts,” using the English term for the Nazi genocide during World War II.
Mr. Abbas has been accused of antisemitism and Holocaust distortion more than once before and under his leadership of the Palestinians, peace talks with Israel have been stalled for years. The Israeli public has long since ceased to view him as a peace partner.
Nonetheless, he and his forces maintain a tight system of security coordination with Israel and Israeli officials have credited Mr. Abbas with tamping down violence. But Mr. Abbas has also lost favor with much of the Palestinian public, viewed as increasingly authoritarian and out of touch. He has avoided holding presidential elections and is now in the 18th year of what was supposed to be a four-year term.
In Berlin on Tuesday night, Mr. Scholz grimaced when Mr. Abbas made his remarks, according to local media reports from the scene, but did not immediately upbraid or contradict the Palestinian leader and the news conference was brought to a swift end.
Soon after, the German chancellor strongly condemned Mr. Abbas’s words and on Wednesday morning, he tweeted in English, German and Hebrew to say he was “disgusted by the outrageous remarks made by Palestinian President Mahmoud Abbas.”
He went on to say: “For us Germans in particular, any relativization of the singularity of the Holocaust is intolerable and unacceptable. I condemn any attempt to deny the crimes of the Holocaust.”
Prime Minister Yair Lapid of Israel also decried Mr. Abbas’s comments as “not only a moral disgrace, but a monstrous lie. Six million Jews were murdered in the Holocaust,” he said, “including one and a half million Jewish children. History will never forgive him.”
Benny Gantz, Israel’s defense minister, who hosted Mr. Abbas at his home in central Israel a few months ago, described the Palestinian leader’s words as a “despicable and false” attempt “to distort and rewrite history.”
And Deborah Lipstadt, the United States special envoy for monitoring and combating antisemitism, wrote on Twitter that Mr. Abbas’s statements were unacceptable.
“Holocaust distortion can have dangerous consequences and fuels antisemitism,” she wrote.
Outraged Israeli officials reached out early Wednesday to Palestinian counterparts with the message that Mr. Abbas should retract or clarify his remarks.
The Palestinian leader issued a clarification of his remarks later on Wednesday that was carried by the official Palestinian news agency, Wafa.
It did not include an explicit apology, but said that Mr. Abbas reaffirmed that the Holocaust “is the most heinous crime in modern human history” and said his remarks in Berlin were “not intended to deny the singularity of the Holocaust.”
The clarifying statement went on to say that Mr. Abbas had been referring to “the crimes and massacres committed against the Palestinian people” at the hands of Israeli forces over the past 75 years.
“These crimes have not stopped to this day,” it said.
Over the past year, the Israeli government has made some concessions to the Palestinians, such as expanding the number of permits allowing people to cross daily from the occupied West Bank and the Gaza Strip to work in Israel and increasing engagement with Palestinian Authority officials.
But after a wave of terrorist attacks in the spring that killed at least 19 Israelis and foreigners, Israel has escalated its military operations in the West Bank with nightly arrest raids that sometimes end in clashes and exchanges of fire.
Since the beginning of the year, Israeli forces have shot and killed 31 Palestinians, including six minors, during search-and-arrest operations in the West Bank, according to the United Nations.
Last week, Israel and Palestinian militants in Gaza from the group Islamic Jihad reached a cease-fire to end three days of fighting that left dozens of Palestinians dead, including children as well as militant commanders, and which saw hundreds of rockets fired from Gaza into Israeli territory.
Ehud Olmert, a former Israeli prime minister who met with Mr. Abbas 36 times in 2007 and 2008 in an ultimately vain attempt to reach a comprehensive Israeli-Palestinian peace agreement, welcomed Mr. Abbas’s clarification.
But he said in an interview that in Berlin, Mr. Abbas had made “a dramatic mistake, which touches the most sensitive nerve in the national ethos of the state of Israel and the Jewish people.”
At the news conference, Mr. Abbas also accused Israel of practicing apartheid, a charge that was rejected in real time by Mr. Scholz.
Some right-wing Israeli politicians tried to score political points ahead of Israel’s Nov. 1 election by mocking Mr. Gantz, a centrist, for hosting Mr. Abbas in his home. Mr. Gantz, a former army chief of staff, retorted that people who haven’t sent soldiers into battle should “not preach about meetings that prevented or are preventing the next war.”
This was not the first time Mr. Abbas has been accused of antisemitism and Holocaust revisionism.
In his 1983 book, “The Other Side: The Secret Relationship Between Nazism and the Zionist Movement,” based on his doctoral thesis, Mr. Abbas argued that Zionist leaders colluded with the Nazis to worsen the conditions of Jews in Europe with the aim of spurring them to immigrate to Palestine.
The book also questioned the figure of six million Jewish Holocaust victims, claiming that the number may have been less than one million.
Mr. Abbas later said that he was merely quoting an argument among historians over the numbers. In 2014, on the eve of Israel’s Holocaust Remembrance Day, he issued a formal statement calling the Holocaust “the most heinous crime to have occurred against humanity in the modern era” and expressing sympathy with victims’ families.
But in 2018, speaking to a meeting of his Palestine Liberation Organization in Ramallah, he delivered a speech laced with antisemitic tropes, including the claim that the Jews of Europe brought persecution and the Holocaust upon themselves by engaging in usury and banking. Mr. Abbas later apologized.
Hiba Yazbek contributed reporting.
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France24 - Monde
Tunisie : la Constitution de Kaïs Saïed adoptée à 94,6 % selon les résultats définitifs
Publié le : 16/08/2022 - 22:27
FRANCE 24
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Selon des résultats officiels définitifs, 94,6 % des électeurs tunisiens ont voté "oui" à l'adoption de la nouvelle Constitution proposée par le président Kaïs Saïed, qui renforce considérablement les pouvoirs du chef de l'État. Le taux de participation très faible, à 30,5 %, est lui aussi confirmé.
La Constitution controversée proposée le 25 juillet par le président tunisien Kaïs Saïed, auteur d'un coup de force il y a un an, a été adoptée à une large majorité de 94,6 %, selon les résultats définitifs publiés par l'autorité électorale Isie, mardi 16 août.
La nouvelle loi fondamentale, qui renforcera nettement les prérogatives du chef de l'État, a été approuvée par un peu plus de 2,6 millions de personnes, a annoncé Farouk Bouasker, président de l'Isie devant la presse. Le taux de participation a été considéré comme très faible, à 30,5 %.
L'opposition, qui dénonce depuis un an le coup de force du 25 juillet 2021 de Kaïs Saïed par lequel il s'est arrogé tous les pouvoirs, et les défenseurs des droits de l'Homme, ont mis en garde contre un danger de retour de la dictature avec la nouvelle Constitution.
"La Constitution entre en vigueur à partir de l'annonce des résultats définitifs, de sa promulgation par le président et sa publication au Journal officiel", a dit Farouk Bouasker.
Le rejet par le tribunal administratif de tous les recours contre le processus référendaire a "confirmé l'intégrité et la transparence de l'Isie", a ajouté le président de l'autorité électorale, estimant que son institution a "subi une vague sans précédent d'accusations de certains partis politiques et d'organisations de la société civile".
Instauration d'un régime hyper-présidentiel
La nouvelle Constitution instaure un régime hyper-présidentiel en rupture avec celle en vigueur depuis 2014, qui limitait volontairement le rôle du chef de l'État pour éviter des régimes comme la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali et la dérive autocratique du héros de l'indépendance, Habib Bourguiba.
Le nouveau texte ne prévoit pas de procédure de destitution du président, qui nomme le chef de gouvernement et les ministres et peut les révoquer à sa guise. Une deuxième chambre est créée au sein du Parlement pour représenter les régions et contrebalancer l'Assemblée du peuple.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Tunisie : la justice suspend la révocation des juges décidée par Kaïs Saïed
Référendum en Tunisie : la nouvelle Constitution adoptée malgré une forte abstention
DÉCRYPTAGE
Référendum en Tunisie : victoire du "oui", échec d'une révolution ?
Valeurs Actuelles
Travail saisonnier : les employeurs se tournent en masse vers le Maghreb pour embaucher
Désormais, les employeurs français en quête de salariés saisonniers se tournent largement vers des pays étrangers – et notamment ceux du Maghreb – pour pourvoir leurs emplois vacants. En cause : les fortes difficultés éprouvées au moment de recruter, rapporte Le Figaro, jeudi 11 août. Dans le détail, selon les statistiques du ministère de l’Intérieur et de la Direction générale des étrangers en France (DGEF), près de 26 000 demandes d’autorisations de travail pour des emplois saisonniers ont été déposées depuis le 1er janvier dernier. Par ailleurs, 22 000 d’entre elles ont reçu une réponse positive. Ces chiffres peuvent sembler marginaux, lorsqu’on les confronte au million d’emplois saisonniers estimés sur le territoire français. Néanmoins, ils cachent une dynamique en pleine explosion. En effet, dans les années 2010, on comptait à peine plus de 1 000 titres de séjour accordés à des travailleurs saisonniers étrangers. Puis, en 2019 – avant la pandémie – on n’en dénombrait 5 500.
75 % des autorisations délivrées concernent des Marocains
Comment expliquer un tel phénomène ? On peut d’abord évoquer l’augmentation des tensions de recrutement sur le marché du travail, qui pousse les employeurs à trouver des solutions alternatives pour embaucher, mais également la récente réforme de l’immigration professionnelle, détaille le quotidien national. Depuis 2021, en effet, la procédure de demande d’autorisation de travail a été simplifiée en raison de sa dématérialisation. Ce qui, selon la place Beauvau, citée par nos confrères, améliore grandement les délais de traitement, en « les faisant passer de plusieurs mois à une dizaine de jours au niveau national ».
Cette année, les multiples accords que la France a conclus avec plusieurs pays du Maghreb pour faire venir des travailleurs ont également été davantage mis en application, note le journal. Ainsi, parmi les 22 000 autorisations délivrées, 75 % ont concerné des travailleurs marocains ; ce qui a fait d’eux les premiers bénéficiaires du dispositif.
Elle aussi confrontée à une pénurie de main-d’œuvre, la principale organisation patronale du secteur, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), s’est dernièrement tournée vers Tunis (Tunisie) pour nouer un accord, comme évoqué dans un précédent article. Et cela, avec l’objectif d’accueillir environ 2 000 travailleurs étrangers l’an prochain. Une solution qui ne devrait toutefois pas permettre de résoudre les tensions structurelles de recrutement du secteur, observe Le Figaro. Et qui, par ailleurs, pourrait porter préjudice aux demandeurs d’emploi déjà présents en France.
France24 - Monde
“On s’est habitués aux attaques aériennes”: à Idlib, un Syrien documente en images l’autre guerre de la Russie
Publié le : 16/08/2022 - 11:07
Fatma Ben Hamad
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Depuis 2013, les forces aériennes russes, aux côtés des forces du régime syrien, bombardent intensément des zones civiles dans le nord-ouest de la Syrie. Bien que plusieurs accords de cessez-le-feu aient été signés entre 2013 et 2021, l’armée russe a mené une dizaine de milliers de frappes aériennes visant des zones civiles et larguant des munitions illégales. Notre Observateur vit près d'Idlib, dans le nord-ouest syrien. Il décrit un quotidien morose rythmé par les bombes.
Un rapport publié le 20 juillet 2022 par l’ONG Centre syrien pour la justice et la responsabilité (SJAC), une organisation basée à Washington DC avec des analystes européens et américains travaillant avec des Syriens sur le terrain, révèle que La Russie a mené des dizaines de frappes aériennes délibérées visant des civils et des travailleurs humanitaires dans le nord-ouest de la Syrie depuis 2013. Une tactique militaire faisant usage de munitions meurtrières et illégales, que la Russie perpétue aussi dans son offensive en Ukraine depuis mars 2022.
Grâce à des éléments vidéo et satellites en source ouverte, le rapport documente 58 “frappes doubles”. Les “frappes doubles” sont menées en deux temps : un missile sol-sol est lancé dans une zone donnée, ce qui entraîne un effondrement, une panique générale, peut être des blessés, et la mobilisation des équipes de secours. Lorsque la population se concentre dans les zones de crise, une seconde frappe, aérienne cette fois-ci, détonne au même endroit, tuant des centaines de civils et de secouristes.
Ces frappes ont généralement été menées par les forces aériennes russes en dehors des zones sous le contrôle du régime syrien. La dernière frappe de ce genre date du 22 juillet, et a fait 7 morts, dont 5 enfants, et 13 blessés, tous civils, à Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie.
Extrait du rapport du Centre syrien pour la justice et la responsabilité qui analyse des vidéos amateur de frappes doubles russes sur Al Kamooneh près d’Idlib le 5 mai 2022. Le bombardement a ciblé d’abord un camp de déplacés internes, puis une école, puis un camion des Casques blancs, faisant un total de 45 morts et des dizaines de blessés. L’analyse en source ouverte concorde avec les témoignages apportés par des travailleurs humanitaires. © Syria Centre for Justice and Accountibility
Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, Mohammed Abdullah, directeur exécutif du Centre syrien pour la justice et la responsabilité auteur de ce rapport précise :
Cibler les populations civiles et les humanitaires est au cœur de la stratégie russe en Syrie : bombarder des écoles, des hôpitaux de terrain, et couper l’électricité et l’eau courante sont des moyens de mener la population à bout.
Les frappes russes sont bien plus destructives que celles du régime, car les avions russes sont équipés de missiles à plus large impact, en plus d’atteindre des cibles plus précises. Ce sont aussi les seuls à pouvoir mener des raids nocturnes grâce à leur caméras et senseurs thermiques, comme nous l’avons constaté à Alep, Idlib ou Douma.
En 2018, près d’un million de Syriens se sont déplacés dans la province d’Idlib, poussés à fuir d’autres régions touchées par les frappes doubles. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), un peu plus de 1,6 million de personnes vivant aujourd’hui à Idlib sont des déplacés internes, soit la moitié des habitants de la province. Au total, le pays compte près de 6,7 millions de déplacés internes en 2022, le chiffre le plus élevé du monde.
À LIRE SUR LES OBSERVATEURS >> Syrie : sur TikTok, le quotidien miséreux des déplacés des camps d’Idlib
“D’un côté il y a les frontières turques fermées, de l’autre, les frappes du régime syrien et de la Russie”
Notre Observateur, Muhammad M. (son nom a été modifié pour sa sécurité), 27 ans, est le témoin direct de ces frappes. Il habite dans la petite ville d’Al Bara, à une trentaine de kilomètres au sud de la ville d’Idlib, capitale de la province. Il documente sur Twitter depuis fin 2020 le quotidien de sa région, Jabal Zawiya, rythmé par les frappes aériennes russes, pouvant aller jusqu’à une dizaine de raids par jour.
Le matin du 9 août, des frappes “doubles” russes et syriennes ont largué une centaine de missiles dans les bourgs de ma commune, sans faire de victimes.
Al Bara a été sévèrement bombardée par des frappes “doubles” le 20 juillet, il y a eu beaucoup de blessés parmi les civils. Quasiment toute la ville est détruite.
#Russian warplanes carried out air strikes near the town of Al-Yaqoubia in the rural #Jisr_al_Shughur#Idlib #Syria pic.twitter.com/q1tdnptMBR
July 22, 2022
Les frappes aériennes ne se sont jamais réellement arrêtées sur les villages du sud de Idlib, notamment autour du Jabal Zawiya. Les missiles frappent de jour comme de nuit, à des périodes aléatoires.
#عاجل | ارتفاع حصيلة شهداء المجزرة التي ارتكبها طيران الاحتلال الروسي في قرية #الجديدة غرب #جسر_الشغور إلى 7بينهم 5 أطفال و عدد من الاصابات معظمهم من الأطفال و النساء#تلفزيون_إدلب ldlib TVhttps://t.co/4vq8K8zYPa pic.twitter.com/nXX5IBRQxf
July 22, 2022Nous n’avons nulle part où aller : d’un côté il y a les frontières turques, de l’autre, les frappes du régime et de la Russie. Les gens n’ont aucune solution. Nous n’avons pas le choix : soit vivre dans le camp de déplacés sous une tente, soit habiter dans des villages qui risquent d’être bombardés à tout moment.
Notre maison a été détruite par un bombardement russe il y a environ deux ans. Aujourd’hui, j’habite moi même avec ma famille dans une maison abandonnée. Nous vivons dans la seule pièce encore habitable de la maison, qui a été réduite en cendres.
Je me retrouve à quelques kilomètres de la zone de contact, là où les forces russes, iraniennes et syriennes ainsi que les milices pro-régime sévissent et bombardent les zones avoisinantes.
Muhammad M. a une fille de 3 ans, qui apparaît souvent à ses côtés dans les images qu’il a envoyées à la rédaction, mais il souhaite ne pas afficher son visage.
Dans une vidéo de 18 secondes, tournée le mois dernier dans sa ville, Al Bara, Muhammad est debout, face caméra, sa fille dans les bras et dos au paysage naturel qui s’étale en arrière plan.
On entend un tir résonner, puis une détonation au loin. Muhammad dit à sa fille “regarde la caméra”, pour la distraire de l’explosion. Mais sa petite fille regarde l’explosion puis le gros nuage de fumée se répandre, imperturbable.
Ma fille ne réagit plus aux détonations ou aux frappes, même si j’essaie de la protéger mentalement des effets que cela peut avoir. Le jour même de sa naissance, l’hôpital a été bombardé, mais, heureusement, sa maman et elle en sont sorties indemnes. On s’est malheureusement habitués aux raids aériens depuis des années, il y a comme une apathie générale.
Thousands of civilians were displaced from their homes and forced into camps, lacking the basic necessities of life in the NW #Syria. The displaced people are dying of hunger, thirst, and heat.#whiteHelmets pic.twitter.com/KetLVVLJnI
August 14, 2022Les aides humanitaires ne sont pas du tout suffisantes, car Idlib recueille trop de populations déplacées en plus des déplacés au sein de la même région. Il y a plusieurs camps autour du passage frontalier Bab Al Hawa [passage transfrontalier entre la Syrie et la Turquie par lequel un couloir humanitaire a été créé par l’ONU en 2021, NDLR], qui sont totalement délaissés, avec des météos extrêmes en hiver et en été, sans suffisamment de provisions ni de médicaments.
En juillet 2022, la Russie a opposé son véto à la de prolongation du corridor humanitaire de Bab Al Hawa placé par l’ONU et des organisations humanitaires pour apporter un accompagnement médical et humanitaire dans les camps et les villes détruites où de nombreuses maladies sévissent. Après des négociations selon les conditions russes, il a été convenu que le couloir humanitaire de Bab Al Hawa soit prolongé pendant seulement 6 mois.
“Pour justifier des frappes, aucune preuve n‘est présentée, le régime prétexte juste des rapports écrits sans aucune donnée”
Dans un rapport publié fin 2021, le Réseau syrien pour les droits de l’Homme a dénoncé au moins 16 veto de la Russie, complaisante avec le régime de Bachar al-Assad, dont le veto sur l’ouverture du passage frontalier de Bab Al Hawa et les armes chimiques employées par le régime contre ses citoyens. En parallèle, le rapport indique qu’en 2021 seulement, la Russie a mené pas moins de 145 attaques aériennes et 400 frappes ayant visé des villages et des terres agricoles se concentrant sur la campagne d’Idlib et ses alentours.
Fadel Abdulghany est le fondateur du SNHR, il explique :
Le régime syrien bénéficie de l’aide militaire russe mais aussi de sa protection juridique, au yeux de l’ONU, afin de bombarder sans rendre de comptes, en toute impunité.
Bien entendu il arrive que des dirigeants extrémistes s’infiltrent dans des villes, mais dans ce cas le régime syrien et l’armée russe doivent présenter des preuves de l’existence d’éléments terroristes avant de mener des frappes.
Il s’agit de respecter le principe d’équité au vu des lois internationales, et le ratio entre les moyens employés et les personnes ou entités ciblées : par exemple, si une frappe tue deux hommes de l’EI mais aussi 20 civils, le ratio n’est pas respecté. Mais aucune preuve n‘est présentée, le régime prétexte juste des rapports écrits sans aucune donnée, aucune image de tanks ou d’armes par exemple.
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Universités françaises : le classement de Shanghai "compare l'incomparable"
Publié le : 16/08/2022 - 15:12
Tiffany FILLON
Sans surprise, les quinze premières universités du classement de Shanghai, publié lundi, sont anglo-saxonnes. Le premier établissement français, Paris-Saclay, n'apparaît qu'à la 16e position. Il a reculé par rapport à 2021, tout comme les trois autres tricolores du top 100. Mais ce bilan ne signifie pas pour autant une perte de vitesse.
Le classement de Shanghai, qui hiérarchise les meilleures universités dans le monde, a été publié, lundi 15 août. Et il y a du changement pour la France : ses universités les mieux placées ont perdu du terrain par rapport à 2021.
En un an, les quatre établissements français présents dans le top 100 ont régressé. En tête côté français, l'université Paris-Saclay, qui regroupe notamment les prestigieuses AgroParis Tech ou encore CentraleSupélec, s'est vu octroyer la 16e place, contre la 13e en 2021. En deuxième position, l'université Paris Sciences & Lettres (PSL) descend de deux rangs et atteint la 40e place. L'université La Sorbonne, en 43e position, recule de huit places tandis que l'université Paris-Cité est classée 78e contre 73e.
Ce recul est-il le signe d'un déclin des universités françaises ? "Pas du tout", répond Jean-Francis Ory, doyen de la faculté des sciences économiques, sociales et de gestion à l'université de Reims Champagne-Ardenne. "On n'est pas plus mauvais parce qu'on est loin des premières places de ce classement", poursuit le docteur en sciences de gestion.
Le classement de Shanghai s'attarde sur les sciences exactes, comme les mathématiques, la physique, la chimie ou les géosciences, sans prendre en compte les sciences sociales et les humanités. "À partir de là, il n'y a pas de surprise. On sait d'emblée quels établissements vont être mis en avant", commente Jean-Francis Ory, auteur d'un chapitre dans l'ouvrage "Classement des universités" (CNRS éditions, juin 2022).
Chaque année, les chercheurs de l'université Jiaotong de Shanghai, qui établissent le palmarès, évaluent les universités selon six critères : les chercheurs hautement cités dans leur discipline, les articles publiés dans les revues scientifiques Nature et Science, ou encore le nombre d'ex-étudiants ou de personnels lauréats de prix Nobel ou de médailles Fields. Cette dernière est la plus prestigieuse des récompenses internationales pour la recherche en mathématiques, décernée tous les quatre ans à des chercheuses et chercheurs de moins de 40 ans.
Plus d'un tiers des universités françaises dans le classement
Au total, 28 universités parmi les 74 que compte la France apparaissent dans le classement de Shanghai, qui classe les 1 000 premiers établissements mondiaux. En 2016, l'Hexagone comptait 22 établissements dans le classement.
"C'est une bonne chose d'avoir quelques universités françaises dans ce classement parce qu'il les rend visibles, et que la France a besoin d'asseoir une position internationale. Pour autant, est-ce que, par exemple, les 60 000 étudiants de Paris-Saclay bénéficient tous de l'excellence de quelques enseignants-chercheurs ?", se demande Jean-Francis Ory.
Autre bémol : le classement se focalise uniquement sur la recherche universitaire. Il est destiné à "valoriser le rayonnement scientifique au détriment de la qualité de la formation", dénonce Laura Lehmann, première vice-présidente en charge de la stratégie d'influence de la Fédération des associations générales étudiantes (la FAGE).
Le classement de Shanghai, ce simulacre de podium.❌Valoriser le rayonnement scientifique au détriment de la qualité de la formation ne devrait pas être une fierté.❌Ne cherchons pas à classer nos universités mais à les améliorer pour les premiers concernés : les étudiants. https://t.co/tJ4obUe4Fn
August 15, 2022"Ce classement ne dit rien de la bonne santé des universités. Et en plus, l'immense majorité des étudiants que l'on forme ne font pas de la recherche. Ce classement ne dit rien sur la qualité de vie au travail, sur l’employabilité ou sur ce qu'on apprend aux étudiants, sur ce qu'on leur apprend en termes de transition écologique et sociale par exemple. Ce sont des classements dont on parle beaucoup trop. On se regarde, on se compare, on se demande où on en est, si on est bons ou pas bons. Or ce n'est pas du tout ces classements-là qui vont dire si l'université française est en bonne santé ou si dans telle ou telle université on forme bien les étudiants", abonde Jean-Francis Ory.
Une analyse qui fait écho aux propos de Christine Censier, chasseuse de tête depuis 20 ans. "Passer par l'une de ses prestigieuses universités signifie que l'on est passé par des processus très rigoureux et sélectifs mais ce n'est pas un acquis figé. Il faut prendre du recul. Parce que vous avez des candidats qui ont fait les meilleures écoles et qui vont poser problème en termes de savoir-être, d'ouverture intellectuelle, culturelle ou encore de capacité d'écoute", explique la directrice du cabinet de recrutement Censier Conseil.
Une vitrine de l'excellence à la française
Malgré ces limites, le classement de Shanghai reste une référence pour les pouvoirs publics. La physicienne Sylvie Retailleau, auparavant à la tête de Paris-Saclay et aujourd'hui ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, s'est félicitée des résultats. "Cette performance [...] illustre le rayonnement scientifique français à l'international", a-t-elle salué dans un communiqué. Sous la présidence de Sylvie Retailleau, Paris-Saclay a grimpé d'une place entre 2020 et 2021 mais en a perdu trois l'année suivante.
Sur le long terme, la progression des universités françaises dans le classement est le résultat d'une nouvelle stratégie entamée en 2018. La France a commencé à rapprocher, regrouper voire fusionner des établissements pour créer des "établissements publics expérimentaux" (EPE). "Des laboratoires, comme le CNRS, l'INRA, l'INRAE et des écoles, ont été regroupés en EPE pour qu'ils soient pris en compte dans le classement de Shanghai", explique Jean-Francis Ory. Cette nouvelle politique semble porter ses fruits : trois nouveaux EPE créés en 2022, l'université de Montpellier, l'université de Lille et Nantes Université, viennent de faire leur entrée dans le classement.
Mais cette stratégie est à double tranchant. "Des inégalités de plus en plus marquées se creusent entre établissements. La captation des moyens nouveaux tend à se faire au bénéfice du haut du classement tandis que, de manière peut-être déjà irréversible, les universités les moins dotées en financements sélectifs sont destinées à le rester", pointe un rapport de la Cour des comptes publié en octobre 2021.
"Ce qu'il faut pour rentrer dans ces classements, c'est de l'argent"
Bien qu'il souligne la place de "l'université française dans le peloton de tête des classements internationaux", le rapport déplore un "sous-financement des universités" et souligne le décalage entre des "effectifs étudiants qui ne cessent d'augmenter" et un investissement public moindre aux États-Unis et au Royaume-Uni. Ces deux rivaux de la France raflent chaque année les premières places du classement. Depuis 20 ans, c’est la prestigieuse Harvard qui est en tête.
>> Rentrée universitaire : la crise du logement pour les jeunes Européens
"Ce classement compare l'incomparable. Ce qu'il faut pour rentrer dans ces classements, c'est de l'argent. Or le modèle de l'université française est public tandis que les grandes universités américaines qui apparaissent dans le classement sont toutes privées. Elles sont soutenues par des mécènes, et elles bénéficient de financements qui sont sans commune mesure avec ce qui existe en France. Ce système permet à ces universités d'attirer de grands enseignants-chercheurs et des prix Nobel et donc d'être bien classées", explique Jean-Francis Ory.
Or Emmanuel Macron l'a annoncé début janvier, devant les présidents d'universités : "On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants". En France, la quasi-gratuité des études supérieures, pourtant garante de son accessibilité au plus grand nombre, pourrait voler en éclats.
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Focus
Les agressions sexuelles, fléau du monde étudiant en France
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Universités françaises face aux ingérences étrangères : une menace prise au sérieux
FrancEurope
La Fondation hellénique de la Cité universitaire, un lieu de vie et de partage de la culture grecque
New York Times - World
A Power Struggle in Iraq Intensifies, Raising Fears of New Violence
Followers of the Shiite Muslim cleric Muqtada al-Sadr set up a tent city to blockade Parliament, paralyzing any progress toward forming a new government.
Supporters of the Iraqi Shiite cleric Muqtada al-Sadr march from Tahrir Square to the Green Zone in Baghdad to join protesters blockading the Parliament.Credit...
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By Alissa J. Rubin
Videos by Emily Rhyne
BAGHDAD — Iraqi political leaders spent the last 10 months struggling unsuccessfully to form a government, their country sinking deeper and deeper into political paralysis in the face of growing drought, crippling corruption and crumbling infrastructure.
Then in June, those talks imploded. And now, there is a scramble for power as Iraq’s main political factions vie for the upper hand.
The powerful Shiite Muslim cleric Muqtada al-Sadr, who leads the largest bloc in Parliament, quit the negotiations in frustration, then urged his followers to take to the streets to get what they wanted. Heeding his call, they set up a tent encampment that has blocked access to Parliament for more than two weeks to prevent any government from being voted in.
It is not the first time that Mr. al-Sadr has resorted to the threat of violence to get what he wants politically. He led the armed Shiite revolt against the American occupation of Iraq from 2003 to 2009, and U.S. officials say they now worry that Iraq could plunge again into violence and instability.
Equally alarming, despite years of American efforts to shape Iraq into an alternative Shiite power center that would be more Western-oriented than Iran, Mr. Sadr and his Shiite political rivals favor a political system that would confer more power on religious clerics along the lines of an Iranian-style theocracy.
“We’re looking at the beginning of the end of the American-backed political order in Iraq,” said Robert Ford, a former American diplomat in Iraq and now a fellow at Yale University and the Middle East Institute.
For decades, Iraq has reeled from crisis to crisis — a cycle that shows no signs of abating. After the 2003 U.S. invasion to oust Saddam Hussein, there was a civil war, and then the takeover of large parts of the country by the Islamic State.
As a result, Iraq, despite vast oil reserves, has remained mired in political chaos with a stagnant economy that has left its unemployed youth vulnerable to recruiters for extremist movements and made investors leery. At the same time, Gulf States led by the United Arab Emirates normalized relations with Israel and forged ahead politically and economically to become the new center of gravity of the Middle East.
And the U.S. vision for Iraq’s future has seemed to slip further and further away.
When President George W. Bush invaded in 2003, his government tried to encourage Iraqi political leaders to set up a representative system that would share power more equitably among the country’s three main groups — the Shiite majority, and the Sunni Muslim and Kurdish minorities.
“The Americans were kind of hoping that there would be these cross-sectarian and more policy-centered alliances between the political factions, but the sectarian and ethnic divisions won out,” Mr. Ford said. “Instead, we have this squabbling between and within sectarian and ethnic communities about how to divide Iraq’s oil money.”
About 85 percent of the Iraqi government is funded by oil income, according to the World Bank. And under the current political system, each major political faction in Parliament gets control over at least one government ministry, and with it, patronage jobs and the opportunity to skim money and pocket kickbacks.
As politicians have focused more on their own power than national interests, Iran has found it easier to persuade a number of Sunni, Kurd and Shiite leaders to support the policies it cares most about: the cross-border movement of Iranian arms, people and goods.
The crisis now enveloping Iraq pits Mr. Sadr and his mostly Shiite supporters against a coalition of Shiite parties with militias linked to Iran in a bitter power struggle. The caretaker government, fearing violence, has been reluctant to disrupt Mr. Sadr’s blockade, allowing him to hold the country hostage to a sweeping list of demands:the dissolution of Parliament, new elections, and changes in election law and possibly the Constitution. However, on Tuesday, Prime Minister Mustafa al-Kadhimi invited all the parties to the government palace “to find solutions to the current political crisis.”
“It looks like a peaceful coup d’état, a peaceful revolution,” Mahmoud Othman, a former Parliament member who was not affiliated with any political party, said of the Sadrists’ blockade of Parliament. “I say peaceful, because his followers are not carrying guns. Sadr is stronger than guns. He is now the strongman on the street, and he is imposing his will on others.”
So far the blockade has not been violent.
Several thousand Sadrists occupy the tent encampment, working in shifts. They wander about, listening to clerics denounce government corruption and eating shawarma, grapes and watermelon donated by sympathizers. They rest in tents in the heat of the day, waiting for Mr. Sadr’s next instructions via tweet — his favored means of communication.
Sunnis and Kurds have remained on the sidelines.
Many Sunnis say they feel disenfranchised and see no role for themselves in the future Iraq, and many wonder whether it would be better to divide the country and have a separate Sunni enclave, said Moayed Jubeir Al-Mahmoud, a political scientist at the University of Anbar in the city of Ramadi, a Sunni stronghold.
“Unfortunately I do not see a secure and prosperous future for my country,” he said, describing Iraq as a failed state controlled by Iran-linked militias. “We are concerned that the state will just go from being dominated by militias to being dominated by al-Sadr.”
The United States and most neighboring countries have stayed largely silent about the chaos in Iraq. Only Iran has tried to intervene, meeting with Mr. Sadr’s Shiite opponents and encouraging negotiations even though Mr. Sadr, a nationalist, has taken a strongly anti-Iranian stance in recent years.
The last thing Iran wants is for Shiites to fight one another and risk weakening their grip on power, which could end up undercutting Tehran’s influence in Iraq.
A number of Mr. Sadr’s positions align with Tehran. Both want to force the remaining 2,500 U.S. troops to leave Iraq, oppose any interactions with Israel and favor criminalizing homosexuality.
Mr. Sadr has resorted to mass demonstrations before, but this time he is using street protests to force the country to ignore last October’s election results and to hold a new vote that could return his legislators to power.
The parliamentary election 10 months ago went well for Mr. Sadr. Legislators who supported him won the most seats of any faction and had almost forged a governing coalition supported by Kurdish and Sunni partners. The next step would have been to bring it to a vote for approval.
Mr. Sadr’s Shiite rivals, however, refused to attend the Parliament session, denying him the quorum needed for a vote. Frustrated, Mr. Sadr asked his legislators to resign in protest.
The parties who had gotten fewer votes, primarily his Shiite rivals, then filled the seats that Mr. Sadr’s followers had vacated, potentially giving them control over ministries and government offices and leaving Mr. Sadr out.
He responded by calling for the blockade of Parliament to prevent a vote on a new government.
“So this is when Muqtada al-Sadr decided that if the democratic procedures are not allowed to play themselves out, then the response is revolution,” said Rend Al-Rahim, a former Iraqi ambassador to the United States and the president of the Iraq Foundation, a nonprofit organization that promotes democracy.
At the tent encampment, the atmosphere is decidedly Shiite. Last week, Mr. Sadr’s followers marked Ashura, which commemorates the death of Hussein, a grandson of the Prophet Muhammad. His death is often depicted as the start of the division between Sunni and Shiite Muslims.
Everywhere there were signs of support for Mr. Sadr’s cause: Even some of the poorest chipped in to pay for a tent or meals. A water company donated enough every day to fill the large tanks that supply the tent dwellers. The markets in Sadr City — a poorer area of Baghdad filled with Sadr loyalists — sent crates of tomatoes, onions, dates, grapes and apples.
To cope with the 115 degree heat in daytime, some protesters installed large fans or air coolers hooked up to Parliament’s 24-hour electricity supply.
“It’s the first time we have had electricity 24 hours a day,” said Faiz Qasim, an enthusiastic Sadr organizer who usually works as a day laborer. Much of Baghdad suffers from daily electricity cuts.
Sadr supporters from the south of Iraq prepared large caldrons of stews daily. One day it was a rich curried chicken, while nearby, the next day’s meal — a black-and-white cow tethered to a cellphone tower — placidly masticated some watermelon. A little further down the same street, another cow was being slaughtered for dinner that night.
Clerics periodically rallied groups of men — there are almost no women in the tents — with chants against the current political leaders:
Many people suffered from those who were here in this swamp.They climbed to power on the backs of the innocent and Iraq suffered because of them.There are many people holding out their hands, begging in the streets and going through the garbage.Al-Sadr says America and Israel have the money and the weapons. But what do we have?Allah almighty.
Falah Hassan contributed reporting.
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France24 - Monde
Dans la cafétéria de Google, c’est un robot qui prend les commandes
Publié le : 17/08/2022 - 19:20
Mandi HESHMATI
Google a mis en place un robot capable d'utiliser l'intelligence artificielle pour aider les humains dans des tâches de la vie quotidienne. Pour l'instant, seuls les employés de la compagnie peuvent bénéficier de ses services.
France24 - Monde
Programme Artémis : La Nasa prépare le retour d’astronautes sur la Lune
Publié le : 15/08/2022 - 21:58Modifié le : 16/08/2022 - 10:18
Dans le Centre spatial Johnson de Houston, la Nasa se prépare à envoyer des astronautes sur la Lune. C’est l’un des objectifs du programme Artémis, fixé à 2025. Première étape: la mission spatiale Artémis 1 qui doit décoller le 29 août, sans équipage à bord.
Valeurs Actuelles
L’inflation atteint 6,1 % en juillet en France, un record depuis 1985
Un véritable record. Vendredi 12 août, l’Insee a publié un rapport sur l’inflation au mois de juillet en France. Constat : celle-ci s’établit à 6,1 % sur un an, rapporte CNews. L’augmentation des prix et principalement de ceux de l’énergie est due au conflit en Ukraine. Les prix de l’énergie, préoccupation principale des ménages, s’ils subissent une légère baisse, restent néanmoins élevés. L’Insee confirme qu’ils pèsent moins fortement dans la hausse globale des prix ces dernières semaines. Le baril de pétrole est légèrement remonté suite aux craintes liées à la situation entre Taïwan et la Chine. La hausse sur un an des prix de l’énergie est ainsi fixée à 28,5 % en juillet.
Un record depuis 1985
Cette hausse de l’inflation de 1,6 % est inédite en France depuis 1985, soit depuis près de 40 ans. L’Insee souligne également une accélération des prix au niveau de l’alimentation, des produits manufacturés et des services. Pour ces derniers, elle atteint 3,9 % en juillet par rapport à la même période en 2021, contre 3,3 % en juin. En outre, selon le dernier rapport « Prévisions de court terme » établi par la Banque de France, « 36 % des chefs d’entreprise dans l’Industrie déclarent avoir augmenté leur prix de vente en juin. Cette proportion est particulièrement élevée dans la chimie, le caoutchouc-plastique et l’industrie du bois, papier et imprimerie ». Le taux passe à 50 % pour les entreprises du bâtiment. Tous subissent les difficultés d’approvisionnement de matières premières, explique CNews. De même, l’alimentation est toujours sur une corde sensible, avec une augmentation des prix de 6,8 % en juillet, alors qu’elle était de 5,8 % le mois dernier. Les prix à la consommation accusent également une hausse de 0,3 %, alors qu’ils avaient déjà augmenté de 0,7 % au mois de juin.
France24 - Monde
Au Maroc, la rareté de l’eau fait souffrir les villageois
Publié le : 12/08/2022 - 22:01
Mandi HESHMATI
Le village d'Ouled Essi Masseoud, au Maroc, illustre le problème du manque d'eau dans le pays. Les habitants n'ont plus l'eau courante et peinent à nourrir leur famille.
New York Times - World
North Korea Launches Two Missiles in First Test Since June
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The test came as South Korea was gearing up for joint military drills with the United States and offered economic assistance to the North.
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By Choe Sang-Hun
SEOUL — North Korea launched two cruise missiles early Wednesday in its first weapons test in more than two months as South Korea and the United States geared up for joint military exercises that had been pared down or canceled in recent years.
The two missiles were fired off the west coast of North Korea, according to the South Korean Defense Ministry. It was the North’s first test since June 5.
It also came two days after President Yoon Suk-yeol of South Korea, as his predecessors have, offered economic incentives if the North took steps toward eradicating its nuclear arsenal. North Korea has not formally responded to Mr. Yoon, and it was unclear whether the launch had anything to do with his offer, which he unveiled in a speech Monday.
Since his inauguration in May, Mr. Yoon has vowed to strengthen military ties with the United States to counter the nuclear threat from the North, reinstating and expanding military exercises that were suspended as part of former President Donald J. Trump’s ultimately failed outreach to North Korea’s leader, Kim Jong-un.
Preliminary drills began this week for the first major exercise under Mr. Yoon and President Biden, an 11-day run set to begin Monday.
North Korea has condemned past exercises as a rehearsal for invasion and has often countered them with its own military drills or weapons tests. South Korean and American officials have warned for weeks that North Korea is ready to restart its nuclear tests in an underground testing site at the country’s northeastern corner.
The Ulchi Freedom Shield, as the U.S.-South Korean exercise is called, follows a drill by the United States, South Korea and Japan. In their first such exercise since 2017, they conducted a joint missile warning and ballistic missile search and tracking exercise off Hawaii last week, part of efforts to deal with the growing threat from North Korea.
During the campaign for South Korea’s presidential election in March, Mr. Yoon harshly criticized the policy of his predecessor, Moon Jae-in, of promoting dialogue with North Korea, calling it appeasement and a failure. But since taking office, Mr. Yoon has also dangled economic incentives for the North to denuclearize.
“The audacious initiative that I envision will significantly improve North Korea’s economy and its people’s livelihoods in stages if the North ceases the development of its nuclear program and embarks on a genuine and substantive process for denuclearization,” Mr. Yoon said on Monday during a speech celebrating National Liberation Day, a day observed in both Koreas to mark the end of Japanese rule in 1945.
Mr. Yoon said his plans would include assistance for power generation, modernization of ports and airports in North Korea, as well as programs to bolster agricultural productivity.
“We don’t insist that North Korea should first denuclearize completely before we will do anything,” Mr. Yoon said in a news conference on Wednesday. “If North Korea demonstrates a firm will to denuclearize, we will do what we can.”
Mr. Yoon’s aides said that early-stage assistance could include a “resources-food exchange program” in which South Korea would ship food in exchange for North Korean coal and other minerals.
The kind of economic help Mr. Yoon envisions for North Korea can be possible only when the United Nations lifts sanctions on the North. Mr. Yoon’s office said that it had been consulting with the Biden administration, including over the possibility of easing sanctions, while it was working on his North Korea initiative.
Multiple rounds of talks between Washington and Pyongyang have all broken down while sorting out such details as what actions North Korea should take to demonstrate its willingness to negotiate away its nuclear arsenal and when the United Nations should lift sanctions.
Since his diplomacy with Mr. Trump collapsed, Mr. Kim has shown little interest in giving up his nuclear arsenal but instead has vowed to expand it.
“It is true that we urgently need an external environment favorable for the economic construction but we can never sell our dignity which we have so far defended as valuable as our own life, in hope for brilliant transformation,” he said during a Workers’ Party meeting at the end of 2019.
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Valeurs Actuelles
Inflation : le gouvernement redoute une forte augmentation du tarif des péages en 2023
Le pouvoir d’achat n’est pas près de sortir de l’actualité, tant il est désormais largement admis que l’épisode inflationniste actuel devrait durer jusqu’en 2023. Et s’il veut ne pas perdre trop de plumes dans l’affaire, le gouvernement a tout intérêt à limiter au maximum les hausses de prix les plus visibles. Or, selon Le Figaro, la perspective d’une énième augmentation des tarifs au péage au début de l’année prochaine semble presque inévitable, inflation oblige.
Une échéance qui risque de considérablement agacer, dans un pays qui n’a jamais vraiment accepté la privatisation des autoroutes. En conséquence, le gouvernement est déjà sur ses gardes : « Il est inconcevable qu’il y ait une hausse [du prix des péages] en février prochain, de 7% ou 8% », a prévenu Clément Beaune dans le JDD, dimanche 31 juillet. Mieux, le ministre des Transports assurait alors avoir « bon espoir » de parvenir à un compromis avec les sociétés autoroutières, en raison du « contrat qui les lie avec l’État ».
L’État également à blâmer ?
Pour autant, concédait le ministre, il existe bien « une formule de revalorisation annuelle des péages prenant en compte l’inflation » parmi les clauses du contrat. Une inflation autour de 5 à 6% pourrait donc bel et bien entraîner une augmentation similaire des tarifs autoroutiers. Afin d’éviter une telle hausse, le gouvernement précise désormais que des discussions seront engagées « dès la rentrée avec les sociétés de concessionnaires, pour éviter une forte augmentation ».
Le sujet est d’autant plus délicat que les sociétés autoroutières pourraient ne pas être les seules à être pointées du doigt. « Le gouvernement perçoit énormément d’argent dans le cadre de ces contrats », rappelle au Figaro Rémy Josseaume, avocat spécialisé en droit routier. Selon lui, « environ 50% [du tarif payé par un usager] revient à l’État, dont 38% d’impôts et de taxes, auquel s’ajoute la TVA ». Selon l’avocat, « le gouvernement met la pression aux sociétés d’autoroute mais il doit aussi intervenir en réduisant le volume de sa taxation ».
France24 - World
Live: UN chief Guterres to meet Zelensky, Erdogan in Lviv
Issued on: 18/08/2022 - 05:12Modified: 18/08/2022 - 07:25
FRANCE 24
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UN Secretary-General Antonio Guterres will meet Ukrainian President Volodymyr Zelensky and Turkish President Tayyip Erdogan in Ukraine on Thursday, with grain exports and concerns about the Zaporizhzhia nuclear power plant to top the agenda. Follow FRANCE 24’s live coverage of the Ukraine crisis. All times are Paris time (GMT+2).
11:22am: UN-chartered ship carrying food aid for Africa leaves Ukraine
The first wartime shipment of UN World Food Programme aid for Africa reached the Bosphorus Strait on Wednesday under a deal backed by Russia restoring Ukrainian grain deliveries across the Black Sea.
Marine traffic sites indicated the MV Brave Commander and its cargo of 23,000 tonnes of wheat left Ukraine's Black Sea port of Pivdennyi on Tuesday.
Turkish coast guards expect the Lebanese-flagged cargo vessel to reach the Sea of Marmara on the strait's southern edge late on Wednesday before sailing to its final destination in Djibouti next week.
The grain will then be loaded onto lorries for delivery to war- and famine-stricken Ethiopia.
It is also hoped that the renewal of grain shipments will make room in Ukrainian silos for the incoming harvest.
8:35am: Russia says 'no heavy weapons' deployed at Ukraine nuclear plant
Russia's defence ministry said Thursday that its forces did not have heavy weapons deployed at Ukraine's Zaporizhzhia nuclear power plant, accusing Kyiv of preparing a "provocation" at the station.
"Russian troops have no heavy weapons either on the territory of the station or in areas around it. There are only guard units," the ministry said in a statement.
Pointing to accusations that Russian forces have been shelling Ukrainian positions from the territory of the station, the ministry said Kyiv was planning a "provocation" during a visit to Ukraine by UN chief Antonio Guterres that would see Moscow "accused of creating a man-made disaster at the plant".
It said Ukraine was deploying forces in the area and planned to launch artillery strikes on the plant from the city of Nikopol on Friday, when Guterres is due to visit Odesa.
"The blame for the consequences (of the strikes) will be placed on the Russian armed forces," it said.
8:21am: Zelensky, Erdogan, Guterres to meet Thursday in Ukraine
"I'm not sure [this meeting] is about breakthroughs, it's about progress on certain issues, in particular the grain export from Odesa through the Bosphorus and out into the Mediterranean", reports Rob Parsons, FRANCE 24's chief foreign editor. "Thanks in large part to the work of President [Recep Tayyip] Erdogan, who used his influence to get a shift going on the export of grain via Odesa, a lot has already been achieved".
"The situation at the Zaporizhzhia nuclear power plant [has brought about] a lot of concern internationally. The Ukrainians are accusing the Russians of basing artillery and other forces on the site of the nuclear power plant and using them to attack Ukrainian positions further to the west, [while] the Russians are saying 'no, it's not us, it's the Ukrainians attacking the power plant with their own artillery'", says Parsons.
8:07am: One more grain ship leaves Ukraine, says Turkey's defence ministry
One more ship carrying grain has left Ukraine's Chornomorsk port, Turkey's Defence Ministry said on Thursday, bringing the total number of vessels to leave Ukraine's Black Sea ports under a UN-brokered grain export deal to 25.
The Belize-flagged I Maria was loaded with corn, it said, adding that four other ships will arrive in Ukraine's ports on Thursday to be loaded with grain.
8:00am: At least one dead in renewed Russian shelling of Kharkiv
One person died and 18 were wounded on Thursday in pre-dawn shelling of a residential area in the eastern Ukrainian city of Kharkiv, Oleh Synehubov, the regional governor said.
"At the moment, there are 18 wounded, among them two children, one person died," Synehubov wrote on the Telegram messaging app.
A day earlier six people died and another 16 were wounded in a Russian rocket attack on the city.
7:56am: Volunteers from the Georgian Legion help Ukrainians repel Russian army
In the first weeks after the Russian invasion in February, thousands of volunteers from all over the world, not all of them with military experience, flooded into Ukraine to help repel the Russian army. However, Georgian soldiers serving in the Georgian Legion have been fighting in Ukraine since 2014. FRANCE 24’s reporters met in Kyiv with some of the volunteers who are providing expertise and training to the Ukrainians.
About thirty per cent of the Georgian Legion are foreign volunteers like Brad Mowery, a former police officer in the US who has come to Kyiv to help with the training. “I have the skill-set to come over and help. I could not stay at home and do nothing. . . . I find the Ukrainians incredibly easy to work with. . . . I can see them working through problems together. It is almost [as if] they are teaching themselves before I can get a chance to teach them. The morale is excellent among everyone. Obviously no-one is excited to go to war but they’re ready.”
5:00am: Guterres in Lviv ahead of his meeting with Zelensky and Erdogan
UN chief Antonio Guterres will meet the leaders of Ukraine and Turkey in Lviv on Thursday, following a deal reached last month that allowed the resumption of grain exports after Russia's invasion blocked essential global supplies.
The meeting also comes a day after the head of NATO said it was "urgent" that the UN's atomic watchdog be allowed to inspect Ukraine's Zaporizhzhia nuclear power plant, where a Russian occupation has sparked concerns of a nuclear accident.
A spokesman for Guterres said that the UN chief, Ukrainian President Volodymyr Zelensky and Turkish counterpart Recep Tayyip Erdogan will discuss the grain deal, as well as "the need for a political solution to this conflict".
He added that he had "no doubt that the issue of the nuclear power plant" would be raised. In his regular nightly address on Wednesday, Zelensky said Guterres had arrived and that the two would "work to get the necessary results for Ukraine".
.@antonioguterres arrived Lviv where, tomorrow, he will meet @ZelenskyyUa & @RTErdogan. pic.twitter.com/PC1tBbXOF6
August 17, 2022Guterres is slated to travel on Friday to Odesa, one of three ports involved in the grain exports deal -- hammered out in July under the aegis of the UN with Ankara's mediation. He will then head to Turkey to visit the Joint Coordination Centre, the body tasked with overseeing the accord.
According to the UN, the first half of August saw 21 freighters authorised to sail under the deal, carrying more than 563,000 tonnes of agricultural products, including more than 451,000 tonnes of corn.
The first wartime shipment of UN food aid for Africa reached the Bosphorus Strait on Wednesday, carrying 23,000 tonnes of wheat.
9:35pm: Russian strike on Kharkiv kills 6, says mayor
A Russian strike killed at least six people and wounded 16 others in the eastern Ukrainian city of Kharkiv, according to the city's mayor.
The attack started a fire in an apartment block, Kharkiv Mayor Igor Terekhov said on the Telegram app.
5:11pm: Ukraine buries unidentified victims of Bucha massacre
Unidentified remains of 21 victims of the Bucha massacre were buried Wednesday in a cemetery in the Kyiv satellite town that saw atrocities committed by retreating Russian forces in late March.
Reporting from Bucha, FRANCE 24’s Rob Parsons said the bodies were brought from the Bucha morgue, where they were being held while investigators tried to match the victims’ DNA. “But so far, for these ones at least, that’s proved not possible. Meanwhile each grave is marked with a number, so if investigations into the DNA come up with some kind of answers, the relatives will be notified and they can moved their loved ones to graveyards of their own choice,” explained Parsons.
(FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)
© France Médias Monde graphic studio
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WAR IN UKRAINE
Russians, Ukrainians again trade blame for new shelling near nuclear plant
ON THE GROUND
War has devastating effect on tourism in Ukraine's Odesa
Zelensky warns 'catastrophe' at nuclear plant would threaten whole of Europe
France24 - World
Volunteers from the Georgian Legion help Ukrainians repel Russian army
Issued on: 18/08/2022 - 06:47Modified: 18/08/2022 - 07:41
Robert PARSONS
In the first weeks after the Russian invasion in February, thousands of volunteers from all over the world, not all of them with military experience, flooded into Ukraine to help repel the Russian army. However, Georgian soldiers serving in the Georgian Legion have been fighting in Ukraine since 2014. FRANCE 24 reporters met in Kyiv with some of the volunteers who are providing their expertise and training to the Ukrainians.
Valeurs Actuelles
La production d’électricité française s’est effondrée au premier semestre 2022
C’est un naufrage qui en dit long sur la crise énergétique que traverse la France. Au premier semestre 2022, rapporte Le Figaro, la France a perdu sa première place d’exportateur net d’électricité en Europe. Pire encore, elle figure soudainement au rang des importateurs nets, souligne un rapport de l’analyste de données énergétiques EnAppSys. Le classement fait désormais la part belle à la Suède, qui s’empare de la première place, ainsi qu’à l’Allemagne.
Ce n’est cependant pas tant la production énergétique de ces deux pays qui a augmenté que celle de la France qui s’est effondrée. Cette dernière « est passée d’exportateur net, plus tôt dans l’année, à un importateur net, qui résulte d’une chute dramatique de sa position nette globale », décrypte EnAppSys. Ce brusque effondrement s’explique assez facilement, poursuit la structure britannique, qui évoque des « problèmes structurels avec son parc nucléaire ».
Berlin en profite
En effet, rappelle Le Figaro, 26 des 56 réacteurs français sont actuellement à l’arrêt – principalement pour des raisons d’entretien insuffisant ou de canicule. Le rapport d’EnAppSys se permet même une prédiction peu réjouissante : la situation « ne montre aucun signe d’amélioration prochaine », estime-t-on. En attendant, c’est donc Stockholm et Berlin qui en profitent. L’Allemagne, surtout, peut se targuer d’avoir doublé ses exportations (15,4 TWh) par rapport au premier semestre 2021 – précisément grâce à la demande française.
Valeurs Actuelles
Thecamp, un campus échoué dans la garrigue
Niché sur le plateau de l’Arbois, à quelques kilomètres d’Aix-en-Provence, thecamp est un immense technopôle inauguré en septembre 2017. À l’origine du projet, Frédéric Chevalier, entrepreneur aixois connu pour avoir fondé HighCo, une entreprise de marketing tournée vers les nouvelles technologies. Avec cette société, il est devenu le plus jeune patron coté en Bourse, à seulement 32 ans. Une réussite qui a fait de lui l’une des figures emblématiques de l’entrepreneuriat local. Si bien que lorsqu’il a eu l’idée de créer thecamp, il n’a pas eu de mal à convaincre de nombreuses entreprises prestigieuses comme Accor, Air France-KLM, CMA CGM, des banques telles que le Crédit agricole et la Caisse d’épargne, ou encore les collectivités territoriales d’investir dans le projet. Nombreux sont ceux qui ont fait confiance au flair de l’homme d’affaires. Plus de 80 millions d’euros ont été levés, dont 40 millions uniquement pour la construction du site, œuvre de l’architecte Corinne Vezzoni.
Des ambitions gâchées
Les politiques ont également été séduits par l’homme et par son envie d’innover, Emmanuel Macron le premier. Alors qu’il était ministre de l’Économie, ce dernier déclarait dans une vidéo promotionnelle de thecamp : « C’est un projet qui correspond exactement à ce dont la France a besoin. » D’autres, comme Maryse Joissains, ancienne maire d’Aix-en-Provence, imaginaient que « the-camp [allait] nous permettre de préparer le monde de demain ».
Comme eux, les acteurs de l’économie locale étaient également subjugués par le technopôle de l’Arbois. À l’époque, Élisabeth Viola, directrice interrégionale Méditerranée de la Caisse des dépôts et consignations y voyait « la vitrine du savoir-faire français » quand Jacques Pfister, président de la CCI Marseille Provence, annonçait : « C’est un projet qui va être un étendard pour le territoire, le totem du territoire. » C’est dire si les attentes autour du programme de Frédéric Chevalier étaient grandes.
Malheureusement, l’entrepreneur aixois est mort dans un accident de moto sur la route de Cabriès, deux mois avant l’inauguration du campus, emportant avec lui son génie et ses idées. Sa disparition est un véritable tournant pour le projet. « C’est un bateau qui a perdu son capitaine », explique Kevin Polizzi, le nouvel actionnaire unique de thecamp. Après cela, les cadres du projet ont pris les commandes du campus et ont tout fait pour être fidèles à ce qu’avait imaginé son fondateur. Trop même, car « thecamp n’était plus un projet d’entreprise mais était devenu un projet de mémoire », selon le repreneur. Il ajoute : « Les présidents se sont succédé, il y a eu beaucoup de turnover, de l’instabilité… Petit à petit, le projet s’est étiolé. » Pire, son modèle économique n’a jamais été viable. Le campus de l’Arbois était « trop fermé, trop cher et trop compliqué ». Il n’attirait pas comme il aurait dû. La Silicon Valley à la française n’est jamais parvenue à trouver ni sa raison d’être ni un équilibre financier.
L’espoir d’un sauvetage
Pourtant, dans les plus hautes sphères de l’État, on a longtemps fait semblant d’y croire. En juillet 2019, plusieurs membres du gouvernement se rendent sur le campus et en font l’éloge. Jean-Baptiste Lemoyne, alors secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, y trouve « une atmosphère propice […] pour repenser le modèle économique de demain », tandis que Muriel Pénicaud, ministre du Travail des gouvernements d’Édouard Philippe, sent que « le côté ruche et fertilisation croisée, les espaces ouverts qui donnent envie de se rencontrer, ça a de l’effet ». Enfin, Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, voit que « ça marche ». Incompétence ou malhonnêteté, peut-être les deux ? Mais ce n’est pas parce que des hommes d’État veulent faire croire ou se faire croire que cela fonctionne que c’est réellement le cas. Les exemples sont nombreux en la matière. Le fait est que, très rapidement, le bateau thecamp coule.
Son sauvetage passe alors par un appel à reprise. Plusieurs dossiers sont en lice. Un projet d’école de commerce porté par le groupe américain IMD, la création d’un campus dédié à la production vidéo, idée du producteur Ashargin Poiré et du spécialiste des jeux vidéo Stéphane Tangui, et la continuité, voulue par Kevin Polizzi, entrepreneur marseillais. Sans réelle surprise, c’est le troisième candidat qui est choisi. Sans doute parce que, comme le fondateur, il est issu de la région, mais aussi parce que son projet ne signe pas la fin de thecamp mais sa remise à flot.
Le 1er juillet dernier, le fondateur de Jaguar Network et président d’Unitel Group est donc devenu l’actionnaire unique de thecamp en y injectant 50 millions d’euros. S’il souhaite « respecter la promesse de Frédéric Chevalier », il prévoit tout de même plusieurs changements de fond. Le technopôle, qui était réservé quasi exclusivement aux partenaires fondateurs depuis sa création, « va être ouvert à tout le monde », explique l’entrepreneur. Il souhaite également que le campus de l’Arbois passe de « quelque chose d’iconique à quelque chose d’accessible » avec un catalogue de services plus large, qui ira de la formation des élus à l’organisation de séminaires.
L’idée reste la même mais le modèle change. Avec pour objectif d’être « rentable dès 2023 et d’avoir une marge bénéficiaire dès 2024 ». Les politiques, les investisseurs et les collectivités territoriales qui se sont investis dans le projet, tant sur le plan médiatique que financier (20 millions d’euros d’argent public engagés sous forme d’avances remboursables par la métropole Aix-Marseille-Provence, la région Paca et le département et dont le remboursement a été ajourné), doivent croiser les doigts pour que Kevin Polizzi parvienne à redresser la barre. S’ils ont déjà perdu beaucoup d’argent, ils pourraient au moins ne pas perdre totalement la face.
France24 - World
Deadly blast hits Kabul mosque packed with worshippers
Issued on: 18/08/2022 - 02:33Modified: 18/08/2022 - 07:35
NEWS WIRES
A Taliban police spokesman in Afghanistan's capital said the toll from a mosque bombing rose Thursday to 21 people killed with 33 others wounded in the attack.
There was no immediate claim of responsibility for the attack, the latest to strike the country in the year since the Taliban seized power. Several children were reported to be among the wounded.
The Islamic State group's local affiliate has stepped up attacks targeting the Taliban and civilians since the former insurgents' takeover last August as U.S. and NATO troops were in the final stages of their withdrawal from the country. Last week, the IS claimed responsibility for killing a prominent Taliban cleric at his religious center in Kabul.
According to the eyewitness, a resident of the city's Kher Khanna neighbourhood where the Siddiquiya Mosque was targeted, the explosion was carried out by a suicide bomber. The slain cleric was Mullah Amir Mohammad Kabuli, the eyewitness said, speaking on condition of anonymity because he was not authorized to talk to the media.
He added that more than 30 other people were wounded. The Italian Emergency hospital in Kabul said that at least 27 wounded civilians, including five children, were brought there from the site of the bomb blast.
There were fears the casualty numbers could rise further.
Khalid Zadran, the Taliban-appointed spokesman for the Kabul police chief, confirmed an explosion inside a mosque in northern Kabul but would not provide a casualty toll or a breakdown of the dead and wounded.
Taliban spokesman Zabihullah Mujahid also condemned the explosion and vowed that the “perpetrators of such crimes will soon be brought to justice and will be punished."
A US-led invasion toppled the previous Taliban government, which had hosted al-Qaida leader Osama bin Laden in Afghanistan, following the Sept. 11, 2001 terrorist attacks in the United States.
Since regaining power, the former insurgents have faced a crippling economic crisis as the international community, which does not recognize the Taliban government, froze funding to the country.
Separately, the Taliban confirmed on Wednesday that they had captured and killed Mehdi Mujahid in western Herat province as he was trying to cross the border into Iran.
Mujahid was a former Taliban commander in the district of Balkhab in northern Sar-e-Pul province, and the only member of the minority Shiite Hazara community among the Taliban ranks.
Mujahid had turned against the Taliban over the past year, after opposing decisions made by Taliban leaders in Kabul.
(AP)
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ONE YEAR ON
Afghan opposition ‘very weak’ despite mounting anger against Taliban
ONE YEAR ON
Taliban failures speed up Afghan brain drain, battering an already crippled economy (Part I)
Afghan soldiers who sought refuge in the US dream of taking their country back
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - Monde
Fin de la présidence française de l’UE, l’heure du bilan
Publié le : 01/07/2022 - 15:47
Caroline DE CAMARET
Entamée le 1er janvier 2022, la présidence française du Conseil de l’UE a pris fin le 1er juillet. Le président français avait affiché des objectifs ambitieux et lancé une devise "Relance, puissance, appartenance". A l'heure du bilan , Emmanuel Macron peut se féliciter de quelques réussites avec l'adoption de textes législatifs consacrés à l’encadrement des géants du numériques, à la taxe carbone aux frontières ou au salaire minimum européen.
Cependant, la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie le 24 février a radicalement changé la donne et les priorités. La présidence française a remis sur le devant de la scène la question de la défense européenne et fait adopter des salves de sanctions contre Moscou.
A lire également sur France 24 >>> Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine
De plus, le retour de la guerre en Europe n'est pas parvenu à faire taire les dissonances entre Européens, notamment quand il s'est agi de diminuer la trop grande dépendance aux énergies importées de Russie. Cerise sur le gâteau, la présidence française du Conseil de l'UE a été perturbée par les élections présidentielle et législatives en France, qui ont affaibli Emmanuel Macron.
Une émission produite par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Ondrej KOVARIK, Député européen, Renew Europe (République tchèque)
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Emmanuel MAUREL, Député européen, GUE/GVN (France)
Valeurs Actuelles
Le climat comme gisement d’économies
Tout va très bien, madame la marquise / […] Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise, que le présent de la situation financière de la France est désastreux et que son futur est pire. La France est à la fois le pays d’Europe où le poids des impôts (relativement au PIB) est le plus élevé et en même temps l’un de ceux où la qualité des services publics (enseignement, santé, sécurité, justice, etc. ) est la plus mauvaise. Cerise sur le gâteau, la France réalise cet exploit en s’endettant de plus en plus. Le contexte des années à venir est particulièrement inquiétant : inflation hors de contrôle, menaces militaires, taux des emprunts en hausse, instabilités politiques. Nous sommes dos au mur, désarmés devant ces probables aggravations de la conjoncture.
« Tout va très bien, tout va très bien. » Le gouvernement prévoit d’accroître les dépenses dans à peu près tous les secteurs et jure qu’il le fera sans augmenter les impôts – ni la dette. Les nombreux députés de la majorité le croient (ou font semblant de le croire). Leur première loi est une loi de dépenses nouvelles. L’opposition est encore plus irresponsable, ce qui n’est pas peu dire, puisqu’elle trouve ces dépenses insuffisantes.
Passant en revue tous les secteurs, on arrive à la conclusion que celui où les coupes seraient le moins dommageables pour les Français est le secteur de l’environnement
Compte tenu de la situation, la concurrence ne devrait pourtant pas porter sur des projets de dépenses nouvelles, mais sur des propositions de suppression de dépenses ou/et d’augmentation d’impôts. Moins facile, moins électoral, mais indispensable. Passant en revue tous les secteurs, on arrive à la conclusion que celui où les coupes seraient le moins dommageables pour les Français est le secteur de l’environnement, pour deux raisons.
La première est que tous les autres secteurs sont vraiment en situation d’urgence. Il y a une urgence scolaire, lorsque le niveau des élèves en mathématiques est pratiquement le plus bas des 30 pays du monde où il est mesuré et lorsqu’on ne trouve plus de candidats au métier d’enseignant. Il y a une urgence sanitaire, lorsque médecins et soignants fuient les conditions de travail et les salaires de l’hôpital et que les déserts médicaux se multiplient. Il y a urgence militaire lorsque l’on voit que la France (la nation la moins mal équipée d’Europe) serait, dans l’hypothèse d’une guerre de grande intensité, à court de munitions au bout de quelques semaines. Il y a urgence sécuritaire lorsque notre police n’a pas assez d’hommes (et de femmes) pour endiguer une criminalité croissante. Il y a urgence judiciaire lorsque les tribunaux relâchent des délinquants faute de greffiers et mettent des années pour juger des plaintes civiles simples. Bien entendu, remettre ces services publics d’aplomb est une affaire de gestion autant que d’argent, mais les nécessaires réorganisations ne se feront pas sans argent.
La deuxième raison de chercher des économies du côté du climat est qu’il n’y a pas vraiment d’ urgence environnementale. Lire : climatique, puisque le souci du climat a évincé celui de l’environnement, notamment en France, où il n’y a plus un ministre de l’Environnement depuis longtemps, mais plusieurs ministres de la Transition écologique. La lutte contre le “dérèglement climatique” (comme s’il y avait un règlement climatique) est devenue une religion avec ses pontifes, ses dogmes, ses catéchismes, ses conciles, ses zélotes, ses interdictions, ses prescriptions, ses proscriptions, ses taxes, ses subventions – et ses profiteurs. Sa puissance est formidable. Il faut pourtant envisager de tailler dans le fouillis complexe des mesures prises au nom de la “lutte pour le climat”. Il y a gros à gagner. Et pas grand-chose à perdre.
La voiture électrique supprimera les 30 ou 40 milliards annuels de taxes sur les carburants et exigera des milliards de subventions
Gros à gagner : toutes les mesures prises au nom de la lutte contre le climat coûtent cher aux finances publiques et/ou à l’économie. “C’est bon pour le climat” est comme un talisman qui annihile toute réflexion et justifie n’importe quoi. Prenez l’exemple de la voiture électrique. À terme, elle supprimera évidemment les 30 ou 40 milliards annuels de taxes sur les carburants et exigera des milliards de subventions. Ce double coup porté aux finances publiques ne gêne personne.
Pas grand-chose à perdre : il ne s’agit pas de nier la réalité d’un réchauffement du globe ; + 1,1 °C en cent cinquante ans, la différence entre les températures de Paris et d’Orléans. Mais de montrer que les dommages qui nous menacent si ce réchauffement continue ne sont nullement urgents – même si beaucoup de gens gagnent leur vie à psalmodier le contraire.
Les collapsologues se sont souvent et beaucoup trompés. En 1968, Paul Ehrlich prédisait que « des centaines de millions » de personnes allaient mourir de faim : grossière erreur, évidemment.
Les prévisions des prophètes de la nouvelle religion ont généralement pour horizon l’année 2100, à la rigueur 2050, ce qui protège assez bien leurs auteurs de la contradiction du réel. Certaines prévisions pourtant se rapportaient aux années 2010-2020 : la plupart d’entre elles apparaissent maintenant comme des bobards, des fausses nouvelles. Les collapsologues se sont souvent et beaucoup trompés. En 1968, Paul Ehrlich prédisait que « des centaines de millions » de personnes allaient mourir de faim : grossière erreur, évidemment. En 1972, le célèbre rapport Meadows annonçait pour la fin du siècle l’épuisement de la plupart des gisements de minéraux : inexact, bien sûr. Dès les années 1980, Greenpeace et WWF annonçaient la disparition immédiate des ours polaires : ces derniers n’ont jamais été aussi nombreux. En 2007, Al Gore et le Giec obtenaient un prix Nobel (pas de physique, de la paix – comme Arafat) en annonçant que la glace de l’océan Arctique allait bientôt fondre, avant 2014, ouvrant de nouvelles routes maritimes : on les attend toujours. En 2000, David Viner, un célèbre climatologue britannique, affirmait : « Dans quelques années, les chutes de neige hivernales seront devenues un évènement très rare et excitant […] les enfants ne sauront tout simplement plus ce qu ‘est la neige » ; en réalité, Boston a reçu davantage de neige durant l’hiver 2014-2015 que durant aucun autre hiver depuis 1872. On nous promettait des réfugiés climatiques par millions : on n’en a encore vu aucun (mais on a vu Maduro, les talibans et Poutine jeter chacun 5 millions de personnes sur les routes de l’exil). On peut multiplier à l’infini les prophéties de ce type qui ne se sont jamais avérées. Cela ne veut pas dire qu’elles ne se réaliseront jamais, mais affecte sérieusement la crédibilité des eschatologues à la mode et suggère que l’apocalypse climatique n’est pas pour maintenant. Il n’y a pas d’urgence climatique.
Le président des États-Unis se rend en Arabie saoudite demander à genoux à ce pays de bien vouloir augmenter sa production de pétrole (et essuie un refus moqueur)
Beaucoup de pays, du reste, commencent à le comprendre. Le président des États-Unis se rend en Arabie saoudite demander à genoux à ce pays de bien vouloir augmenter sa production de pétrole (et essuie un refus moqueur). Comme l’écrit le Daily Telegraph dans une formule imagée que l’on n’ose pas traduire ici : « The entire German political establishment has been caught with its environmental trousers down » et l’Allemagne rouvre des centrales à charbon à tour de bras. C’est largement la prétention de Boris John-son à atteindre le “zéro carbone” au Royaume-Uni en 2030 à un coût exorbitant pour les Britanniques qui l’a forcé à démissionner. Serons-nous les derniers à jouer à sauver la planète quoi qu’il nous en coûte ?
Dans la situation financière et économique actuelle de la France, le champ du climat apparaît comme celui où il est le moins dommageable de faire les économies indispensables. Le président de la SNCF (une entreprise grandiosement réformée il y a cinq ans et toujours subventionnée à hauteur de 13 milliards d’euros par an, bien plus que le budget annuel de la Justice) demande tout d’un coup au nom de la lutte pour le climat la bagatelle de 100 milliards d’euros. À toutes les demandes de ce type, et elles sont nombreuses, la réponse ne doit pas être le chéquier, mais les ciseaux.
* Rémy Prud’homme est docteur en sciences économiques, professeur émérite à l’université Paris-XII. Il a été directeur adjoint de la direction de l’environnement de l’OCDE et a publié notamment le premier manuel d’économie de l’environnement en français (“le Ménagement de la nature”) dès 1980.
France24 - Monde
Fin de la présidence française de l'UE : Ukraine, numérique, taxe carbone… Quel bilan ?
Publié le : 30/06/2022 - 21:14
Claire BONNICHON
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Claire BONNICHON
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La présidence française de l'Union européenne s'achève ce jeudi. Numérique, salaire minimum ou encore taxe carbone… En six mois, l'Élysée estime avoir atteint la quasi-totalité de ses objectifs, malgré les élections en France et l'irruption de la guerre en Ukraine fin février. Cette guerre et ses conséquences ont poussé l'Europe à repenser sa souveraineté énergétique, mais aussi militaire. L'Europe a également accordé le statut de candidat à l'UE à l'Ukraine et à la Moldavie.
Une émission préparée par Élise Duffau, Flore Simon et Morgane Minair.
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Caroline DE CAMARET, Chef du service Europe de France 24
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Adrien BROCHE, Consultant opinion à l’institut Viavoice
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Yves BERTONCINI, Consultant en affaires européennes et président du Mouvement Européen
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Sandro GOZI, Député européen, Renaissance
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Jean-Jacques HÉRY, Correspondant France 24 à Bruxelles
New York Times - World
A Royal Family Feuds Over Who Should be King of the Zulus
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Who should rightfully inherit the throne of the legendary King Shaka Zulu? Some royals have criticized the leading contender as a reckless playboy unfit to lead a storied African monarchy.
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By John Eligon
DURBAN, South Africa — The son of the Zulu king strutted into the room clutching a wooden scepter, trailing a praise singer who chanted odes to past kings while adoring supporters shouted “Bayede!” — hail.
His crown-shaped lapel pin shimmered with gold and diamonds as he settled into a high-backed leather chair draped in leopard-print fabric, keeping his guests standing until he decreed the interview could begin.
Misuzulu Sinqobile Zulu, 47, carries himself like a king. He is the son of King Goodwill Zwelithini, who died last year after a 50-year reign, and a descendant of the family of King Shaka Zulu, whose bloody conquest to unite the Zulu kingdom two centuries ago has made him something of a mythic figure in popular culture.
But Misuzulu’s claim as their successor is hotly contested. His father left behind more than a dozen sons. And although Misuzulu has received the blessing of several powerful members of the royal family, as well as the president of South Africa, some of his relatives — including uncles, aunts and siblings — have cast him as a reckless playboy unfit to lead them.
Now members of one of Africa’s most storied monarchies are locked in a vicious fight that threatens to tear the family apart. Two of the deceased king’s sons are now calling themselves king. There have been many lawsuits, public insults and dramatic confrontations — all captivating a country where an estimated 14 million Zulus make up the largest and most culturally influential ethnic group.
“I like to call it domestic terrorism — family domestic terrorism,” Misuzulu said in a rare news media interview, his first with a foreign outlet. “The family is still deeply, deeply divided.”
Misuzulu is scheduled to enter the cattle kraal — a Zulu ritual said to introduce the next king to the ancestors — on Saturday. It is traditionally one of the final customs before coronation.
Although the Zulu king has no official government powers, he holds real sway. He controls a vast swath of land — slightly larger than Haiti — belonging to the kingdom. He oversees a $3.9 million annual budget that the government provides for the royal family. And he serves as the moral leader of a people brimming with pride.
All this grants him an influence that leads politicians to shower him with gifts (especially around election time) and makes him the envy of South Africa’s other monarchs.
“The voice of the king, to the Zulus, overrides any other voice,” said Mphumeleli Ngidi, a lecturer in the department of historical studies at the University of KwaZulu-Natal, the province that was the historic seat of the Zulu people. “People still bow to the king.”
This succession soap opera has been complicated by the Zulu custom of polygamy, and by the fact that the traditions established for passing on the crown have been handed down orally, not recorded in a formal document. These transitions have often produced conflict.
The Great Read
More fascinating tales you can't help reading all the way to the end.
King Zwelithini, who died at 72, left behind six wives and at least 28 children. Misuzulu is the first child of his father’s third wife.
But he and his supporters within the family say his claim to power is straightforward. They argue that his mother, Queen Mantfombi Dlamini Zulu, takes precedence over the king’s five other widows because she comes from the Swazi royal family. Her father was King Sobhuza II of Eswatini (formerly Swaziland), who died in 1982, and her brother is the current leader there — King Mswati III, Africa’s only absolute monarch. Her royal status means that her offspring take precedence in the line of succession, Misuzulu’s supporters argue. And because Misuzulu is her oldest child, he is the heir, they say.
Born in rural KwaZulu-Natal, Misuzulu moved to Eswatini when he was 5. He returned to South Africa at age 11 and completed high school at an elite private institution. His family then forced him to attend university in the United States, he said, as part of a scholarship program of the Swazi royal family that sends family members, and some ordinary Swazis, to study overseas.
He said that after spending time at schools in Evansville, Ind., and Vincennes, Ind., he eventually landed in Jacksonville, Fla., where he graduated with a degree in international trade and commerce from Jones College, a small private school that closed in 2017.
Misuzulu said he remained in the United States for several years to volunteer at a Baptist church in Jacksonville that did a lot of charity work in Africa. He returned to South Africa after 10 years away at the urging of his father.
Back in South Africa, he lived a largely anonymous life as a businessman, negotiating contracts for a company that makes pipes.
Until his father died on March 12, 2021.
Within a week, Misuzulu’s name began to surface publicly as a successor. His father’s will called on his mother, Queen Mantfombi, to be the regent — or temporary leader — of the Zulu nation. That indicated to some that King Zwelithini had wanted one of her sons to succeed him. A faction of the family is challenging the will in court, arguing that the king’s signature was forged.
Among Misuzulu’s most prominent early supporters was Prince Mangosuthu Buthelezi, the prime minister of the Zulu nation since 1954. Prince Buthelezi, 93, has arguably wielded more power than any other Zulu, including the king, over the years, having founded the Inkatha Freedom Party, a Zulu nationalist political party.
In the weeks and months after King Zwelithini’s death, Prince Buthelezi convened a series of family meetings in which Misuzulu emerged as the successor.
That left several siblings of King Zwelithini seething. Two of the king’s surviving brothers, Prince Mbonisi Zulu and Prince Vulindlela Zulu, said in an interview that Prince Buthelezi sought to install a successor he could control. The brothers accused Misuzulu’s supporters of bypassing the traditional process for determining the heir. And they confronted Misuzulu, demanding that he stop calling himself king. They claimed that as King Zwelithini’s surviving siblings, they were the most senior royals and should be in charge of the process to select the next king — not Prince Buthelezi and his allies.
“They were undermining us,” Prince Mbonisi said.
Prince Buthelezi responded, “They are just being silly.” He added that as a close aide to two former kings, he had more credibility in the succession process than Prince Mbonisi, who was born from a former king’s out-of-wedlock relationship.
“Mbonisi did not grow up in the royal court,” Prince Buthelezi said. “Can he have the last word against all of us?”
The drama exploded in April 2021 when Queen Mantfombi, who had just been named the Zulu nation’s temporary leader, died 48 days after the king.
Rumors swirled that she was poisoned. Fingers pointed at Misuzulu’s loudest critics — Prince Mbonisi and another sibling, Princess Thembi Ndlovu. They held a news conference denying that they had killed her. (Queen Mantfombi died of natural causes, an adviser to Misuzulu said.)
The week after his mother died, Misuzulu upset his detractors when he arrived at her memorial service in traditional leopard skin regalia, surrounded by Zulu warriors singing songs reserved for a king. Some saw it as a presumptuous display.
It was a “matter of having to step up to the plate,” said Misuzulu, soft-spoken and wearing a crisp suit. The moment a king’s soul leaves his body, he added, “a new king takes over immediately.”
That night, chaos broke out in one of the royal palaces during a reading of Queen Mantfombi’s will, in which Misuzulu was named the successor. With television cameras rolling live, a royal family member interrupted the proceeding to object. Amid the commotion, Misuzulu’s security whisked him away.
The objector was a family member who believed the rightful successor was King Zwelithini’s oldest living son, Simakade ka Zwelithini. He plans to file a lawsuit with proof that senior royal family members had chosen him to assume the throne, said his lawyer, Johann Hammann.
Last Saturday, Simakade himself went through the pre-coronation ritual of entering the cattle kraal — an attempt to pre-empt the ritual scheduled for Misuzulu a week later. After his ceremony, Simakade sat on a throne outside of a royal palace while his supporters hailed him as king.
“God and the ancestors placed me on this throne and only they can remove me,” he declared.
But in a sign that even Misuzulu’s opponents are divided, Prince Mbonisi and Prince Vulindlela said that the family had not chosen Simakade as the successor either. That decision remains to be made, they said.
Tensions in the family have only grown over the past year with multiple lawsuits over the royal family’s future — from the division of King Zwelithini’s estate to the naming of a successor.
On the one-year anniversary of King Zwelithini’s death in March, rival factions of the family honored him with separate prayer ceremonies at different palaces. They argued over which ceremony had a larger attendance.
Days later, President Cyril Ramaphosa officially recognized Misuzulu as the next king, the last legal hurdle for the coronation to proceed under South African law governing traditional leaders.
Prince Mbonisi — backed by 12 family members — filed a court application in early July to try to prevent the coronation from taking place.
In his court filing, Prince Mbonisi raised scandalous allegations that had been detailed in the South African press. An article from the City Press newspaper last October claimed that Misuzulu was an excessive drinker who fathered children with two cousins and one of the family’s domestic workers.
In the interview, Misuzulu conceded some basic facts of the article, but said that they had been misconstrued.
“It sounded like some porn fantasy,” said Misuzulu, who was married last year and has two children with his wife and three from other relationships. “I’m not that kind of guy.”
He said he fathered a child with a woman he was in a relationship with, and the family gave her a job as a domestic worker after that to support her.
His advisers said that the cousins he had children with were actually distant relatives, and that he had not grown up close to them because of the sprawling royal family.
And while he drank occasionally, Misuzulu said he did not overindulge or party.
“I don’t have friends at all,” he said with a laugh. “I have subjects.”
A judge threw out Prince Mbonisi’s application in late July, clearing the way for the crowning of Misuzulu. But Misuzulu’s opponents are still fighting to thwart his ascension. Prince Vulindlela — a brother of the former king — said he would not attend the ceremony.
“Because,” he said, “there’s no king.”
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New York Times - World
Israel and Turkey to Restore Full Diplomatic Ties
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A four-year chill in relations has thawed in recent months, and the two nations, once close regional allies, will now exchange ambassadors again.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — After years of testy, on-again-off-again relations, Israel and Turkey announced on Wednesday that they were restoring full diplomatic ties and would be exchanging ambassadors again after not doing so for four years.
In recent signs of a thaw, Israel’s president, Isaac Herzog, was received in March with pomp and ceremony by President Recep Tayyip Erdogan of Turkey during a state visit that was described by both sides as an effort to reset the broken relations between the onetime regional allies. The visit was the highest-level meeting of an Israeli leader in Turkey in 14 years.
The resumption of relations with Turkey “is an important asset for regional stability and very important economic news for the citizens of Israel,” Israel’s interim prime minister, Yair Lapid, said in a statement on Wednesday, adding, “We will continue to strengthen Israel’s standing in the world.”
Mr. Herzog’s trip in March was followed with a May visit by Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, to Israel, the first such trip in 15 years. And in June, Mr. Lapid visited Ankara, the Turkish capital, in his capacity as Israel’s foreign minister, in part to thank the Turkish authorities for their help in foiling what officials described as a recent Iranian plot to kidnap or kill Israeli nationals in Istanbul.
Mr. Lapid holds the office of acting prime minister in the caretaker government, with national elections scheduled for Nov. 1 — Israel’s fifth such vote in under four years. His office said that the restoration of full diplomatic relations with Turkey came in the wake of understandings reached during his visit to Ankara and a subsequent conversation with Mr. Erdogan.
Mr. Cavusoglu called the reappointment of Turkey’s ambassador to Israel “important in the development of bilateral relations.”
Once Israel’s closest friend in the Muslim world and a significant trading partner, Turkey cut diplomatic ties after a deadly confrontation in 2010 between Israeli commandos and Turkish activists on a passenger vessel that had tried to breach Israel’s naval blockade of the Gaza Strip, the Palestinian coastal territory under the control of the Islamist militant group Hamas.
The ship, the Mavi Marmara, was part of a flotilla carrying aid to Gaza when Israeli naval commandos rappelled onto its deck and killed nine activists after being met with violent resistance. A 10th activist later died of his wounds.
Though some level of diplomatic ties had since been restored, Israeli-Turkish relations have in recent years had their ups and downs. The two countries resumed full diplomatic relations in 2016 after Israel agreed to pay about $20 million into a compensation fund for the families of those killed on the Mavi Marmara.
Turkey, in turn, dropped its criminal charges against the Israeli officers involved in the confrontation. Israel also asked the Turkish authorities to prevent Hamas operatives in Turkey from orchestrating attacks against Israel.
But that thaw did not last long. Another downturn came in late 2017, with President Donald J. Trump’s decision to recognize Jerusalem as the capital of Israel.
Mr. Erdogan has championed the Palestinian cause and strongly criticized Israeli policy toward the Palestinians on various occasions. He has compared Israel to Nazi Germany and accused the Israelis of genocide after their forces killed scores of Palestinian protesters during clashes along the Gaza border fence in May 2018, on the day that the United States moved its embassy from Tel Aviv to Jerusalem.
After the border violence and killings, Turkey ordered Israel’s ambassador to leave the country and recalled the Turkish ambassador from Tel Aviv “for consultations.” Hours later, the Israeli Foreign Ministry said that it had summoned Turkey’s consul general to Jerusalem and advised him to return to his country “for a while.” The break in high-level diplomatic representation lasted just over four years.
Mr. Erdogan has indicated a willingness for warmer ties for more than a year, after Naftali Bennett replaced Benjamin Netanyahu as Israel’s prime minister in June 2021, and once Mr. Herzog became president a month later. Mr. Erdogan has expressed a desire for Turkey to tap into Israel’s lucrative natural gas discoveries in the Mediterranean.
Israel, for its part, has recently shown an increasing interest in building closer regional ties with other strategic powers in the Mideast.
“Israel has a paramount interest in fully restoring its diplomatic ties with Turkey,” said Dore Gold, president of the Israeli think tank Jerusalem Center for Public Affairs. In June 2016, Mr. Gold signed a normalization agreement with Turkey in his former role as director general of the Israeli Foreign Ministry.
“Despite the setbacks in their relations in years past, both Israel and Turkey have shared concerns today about the spreading of Iranian influence in the Middle East, especially Iran’s quest for a nuclear weapons capability,” Mr. Gold noted.
Welcoming the announcement on Wednesday, Mr. Herzog said that the restoration of full diplomatic relations would “encourage greater economic relations, mutual tourism, and friendship between the Israeli and Turkish peoples.”
“Good neighborly relations and the spirit of partnership in the Middle East are important for us all,” he added.
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Valeurs Actuelles
Électrique : l’Europe se mord la queue
La vie ne serait-elle donc qu’un éternel recommencement ? Le 29 avril 1899, la Jamais contente , une voiture construite par la Compagnie générale belge des transports automobiles Jenatzy était la première à franchir la barre, alors mythique, des 100 kilomètres par heure. Les entrailles de ce petit bolide, exposé au musée de la Voiture et du Tourisme de Compiègne, cachaient deux moteurs électriques. À l’époque, ce mode de propulsion surpassait les motorisations à essence et à vapeur. Puis, la place accordée à ce type de motorisation est devenue anecdotique tandis que les moteurs à essence et Diesel s’imposaient tout au long du XXe siècle. Cent trente-six ans après l’exploit de la Jamais contente, le moteur électrique va de nouveau s’imposer. Mais cette fois, de force !
Le 8 juin dernier, les députés du Parlement européen ont adopté un texte actant la fin des ventes de véhicules à moteur thermique neufs dès 2035. Cette proposition faisait partie de huit textes majeurs du paquet Climat, déposé par la Commission européenne il y a un an. Regroupés sous l’intitulé “Fit for 55”, ils visent à réduire de 55 %, par rapport aux niveaux de 1990, les émissions de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, protoxyde d’azote) d’ici à 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Les discussions ont donné lieu à d’âpres batailles : les Verts voulaient interdire les moteurs thermiques dès 2030 tandis que le Parti populaire européen avait déposé un amendement pour réduire les émissions de 90 % en 2035, ce qui aurait sauvé les motorisations hybrides.
Le 28 juin, les ministres de l’écologie des 27 pays membres de l’Union européenne ont trouvé une position commune sur le “Fit for 55”. La Bulgarie, l’Italie, le Portugal, la Roumanie et la Slovaquie avaient demandé de reporter de cinq ans la décision de passer au tout-électrique, de peur de faire face à « des coûts disproportionnés et inutiles pour le secteur automobile comme pour les consommateurs ». L’Allemagne exigeait que soient pris en compte les motorisations hybrides et les carburants liquides non carbonés. Les Vingt-Sept doivent maintenant s’accorder avec le Parlement européen et la Commission pour donner force de loi au “Fit for 55”.
En cas d’accord, le 1er janvier 2035, cette mesure touchera – en Europe seulement – les voitures et les utilitaires à motorisation thermique et hybride, mais pas les camions, les motos, les engins agricoles, les véhicules militaires. « Cela ne concerne que le particulier et l’artisan , constate Yves Carra, porte-parole de l’Automobile Club Association. La faute des eurodéputés est d’imposer la batterie électrique en ne regardant pas plus loin que le pot d’échappement. » Une fois encore, l’Europe veut se montrer la plus vertueuse.
Si émettre moins de gaz à effet de serre s’entend, l’Union européenne était déjà un bon élève avec, en 2019, près de cinq fois moins de CO2 émis que les États-Unis (13,4 milliards de tonnes) et quatre fois moins que la Chine (11,5 milliards de tonnes). Sur les 2,9 milliards de tonnes de dioxyde de carbone émis par les Vingt-Sept, 17 % proviennent du transport dont 15 % pour les voitures européennes qui ne contribuent qu’à 2,2 % des émissions mondiales de CO2.
Des professionnels du secteur automobile relèvent que le Parlement européen n’est pas aussi sévère avec l’univers numérique qui, s’il était un pays, serait le cinquième émetteur mondial de CO2 : « C’est comme si, avec tous les efforts faits dans l’automobile, nous vidions une piscine avec une cuillère, et qu’en même temps, on y jetait des seaux d’eau dans notre dos », considère Yves Carra.
Pour Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, le tout-électrique « constitue un grand défi pour notre industrie automobile ». Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, est plus sombre. Le 1er décembre 2021, il déclarait au sommet Reuters Next : « Ce qui a été décidé, c’est d’imposer à l’industrie automobile une électrification qui ajoute 50 % de coûts additionnels à un véhicule conventionnel. Il est impossible que nous répercutions 50 % de coûts additionnels au consommateur final. »
Une technologie choisie par les politiques, pas par l’industrie
En janvier 2022, il en remettait une couche dans un entretien à quatre quotidiens européens : « Ce qui est clair est que l’électrification est la technologie choisie par les politiques, pas par l’industrie. » Il mettait en garde : « Il ne faut pas perdre de vue que nous risquons de perdre les classes moyennes, qui ne pourront plus acheter de voiture. » Un motif d’inquiétude aussi soulevé par l’Association européenne des constructeurs automobile.
Les autres grands de l’automobile – à l’exception de Volvo et de Ford -ne sont guère plus emballés par la décision européenne. Elle va leur coûter très cher : 73 milliards d’euros en cinq ans chez Volkswagen, 40 milliards en dix ans chez Mercedes-Benz Group, 30 milliards entre 2021 et 2025 chez Stellantis. « Nous allons tenir nos engagements, mais c’est un grand saut dans le vide et un sabordage industriel », considère Luc Chatel, président de La Plateforme de l’automobile. Sabordage industriel, le mot est lâché et on comprend mieux les craintes de Carlos Tavares, qui redoute une casse sociale dans les 4 000 entreprises du secteur : il faut trois personnes pour assembler les 70 pièces d’un moteur électrique contre cinq pour les 300 pièces d’un moteur thermique. « On chiffre à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035, sous l’impact de ces transformations », expliquait Luc Chatel lors d’une table ronde organisée, en juin dernier, par Le Lab de la filière auto.
En fait, le sabordage est double. Les constructeurs américains et chinois ne vont pas cesser de vendre des véhicules thermiques. Ensuite, passer au 100 % électrique (la part de marché de cette motorisation a atteint 12,1 % en France au 1er semestre) revient à donner les clés du véhicule électrique à l’Asie, car le marché de la batterie – elle représente 40 % du prix de la voiture – est entre ses mains : selon Statista, le chinois CATL contrôlait, en 2021, 32,5 % du marché des batteries pour voitures électriques ; il est suivi par le sud-coréen LG Chem (21,5 %), le japonais Panasonic (14,7 %), le chinois BYD (6,9 %), les sud-coréens Samsung SDI (5,4 %) et SK Innovation (5,1 %). Autant dire que l’Europe risque de perdre sa souveraineté automobile au profit de l’Asie et surtout de la Chine.
Les gouvernements européens ont beau s’entendre pour créer l’Airbus européen des batteries, celles-ci renfermeront toujours des terres rares, du lithium, du cobalt, du nickel ; beaucoup d’éléments extraits, raffinés ou contrôlés par les Chinois. « Notre dépendance à l’égard de la Chine est très forte, puisque ce pays fournit 60 % des 30 matières premières critiques », expliquait Guillaume Pitron, auteur de la Guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique (Les Liens qui libèrent), lors de la table ronde du Lab de la filière auto.
Passer de la dépendance au pétrole à la dépendance aux terres rares
Or, la demande européenne va exploser pour répondre aux objectifs de la transition énergétique qui, outre la voiture électrique, repose sur les panneaux solaires, les éoliennes, etc. Avec le risque de voir les prix des batteries (et donc des voitures électriques dont le prix est, aujourd’hui, supérieur de 40 % à un modèle thermique équivalent) propulsés à la hausse, car, dans un premier temps, tout ne pourra pas venir du recyclage. L’université catholique de Louvain a calculé qu’en 2050, il faudrait deux fois plus de nickel, quatre fois plus de cobalt, 26 fois plus de terres rares et 35 fois plus de lithium…
« Nous allons passer d’une dépendance au pétrole avec quelques pays à une dépendance à une seule et même nation, la Chine , résume Yves Carra. Tout le monde le sait sauf les députés européens. » Ceux-ci ont par ailleurs fermé les yeux sur les conditions de travail et surtout sur le très polluant processus de fabrication des batteries : il faut rouler 70 000 kilomètres en voiture électrique pour compenser les émissions de CO2 de ce processus. Pour autant que l’électricité ne provienne pas d’une centrale à charbon…
RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, est parti sur une hypothèse de 15,6 millions de véhicules électriques en 2035 sur un parc total de 38 millions de voitures. Elles consommeront environ 40 térawattheures, soit 8 % de la production actuelle d’électricité totale de la France et autant que la consommation annuelle du Danemark. RTE assure que la production d’électricité pourra répondre à ce surcroît de demande : « Lors des périodes de forte consommation, ou lorsque la production décarbonée est peu disponible (indisponibilité du parc nucléaire, peu d’énergie renouvelable), des moyens thermiques peuvent être sollicités. À l’horizon 2035, le recours aux moyens thermiques pourra continuer à se produire, et notamment lors des pics de charge. Néanmoins, compte tenu de la progression attendue du parc renouvelable, le recours à l’énergie carbonée se réduira, et ce malgré l’augmentation de la consommation associée au parc de véhicules électriques » , explique un expert chez RTE.
Le problème semble moins lié aux pics de circulation qu’aux moments où le propriétaire d’un véhicule électrique aura décidé de recharger sa batterie. Aujourd’hui, 80 % des recharges se font à domicile ou sur le lieu de travail, les 20 % restant sur une des 62 000 bornes installées en France. C’est 38 000 de moins que ce que prévoyaient, en 2020, les ministères des Transports et de la Transition écologique pour la fin de 2021. Un retard dû à la crise sanitaire et à la pénurie de composants électroniques. Le cabinet EY estime qu’en 2035, il faudra, en Europe, 65 millions de bornes – dont 2 % de bornes rapides – (56 millions en résidentiel et 9 millions en itinérance), pour un investissement cumulé de 115 milliards d’euros entre 2022 et 2035. De nombreux constructeurs et industriels redoutent de devoir passer à la caisse pour installer, à leurs frais, des bornes de recharge. Tesla l’a déjà fait, et depuis longtemps.
New York Times - World
In Wealthy City, a Marxist Mayor Wins Over Voters
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Yes, this Communist politician in Graz, Austria, wants to redistribute wealth, but a focus on housing, her own modest lifestyle and a hard childhood have helped her popularity.
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By Denise Hruby
GRAZ, Austria — That the conservative mayor would win yet again, and serve a fifth term, had been treated as a foregone conclusion in Graz, Austria’s second-largest city, a place where it’s not uncommon to encounter local residents proudly dressed in traditional lederhosen and dirndls.
Elke Kahr, the leader of the city’s Communist Party, was equally convinced she would lose again to the slick heir to a trading dynasty who had led the city for 18 years.
So she was as surprised as the journalist who told her the election news last September: The Communists had emerged victorious, and she would be the next mayor.
“He was completely bewildered — and I thought it was a joke,” Ms. Kahr recalled of her election night conversation with the reporter at City Hall.
Newspapers across Europe started calling the city “Leningraz,” a moniker the new mayor smiles about.
“Yes, 100 percent, I’m a convinced Marxist,” Ms. Kahr said in her mayoral office, flanked by the used Ikea shelves with which she displaced the stately furniture of her predecessor, Siegfried Nagl, of the Austrian People’s Party, or Ö.V.P.
Ms. Kahr, 60, is now trying to “redistribute wealth” as much as her role allows her to, she said.
But that doesn’t mean that her Communist Party of Austria, or K.P.Ö., plans to dispossess the bourgeoisie or abolish the free market. Ms. Kahr said her goal was “to alleviate the problems of the people in our city as much as possible.”
CZECH REPUBLIC
50 miles
GERMANY
Vienna
Munich
AUSTRIA
Innsbruck
Graz
ITALY
SLOVENIA
By The New York Times
To an outsider paying a visit, the city’s problems might not be immediately obvious.
When Arnold Schwarzenegger visits Graz, his hometown, he strolls on clean streets past modern, affordable apartment blocks.
But there are pockets of poverty, and plenty of people are struggling with rising prices and flat wages.
And for nearly two decades, Ms. Kahr, not without controversy, has dipped into her own pocket to help people pay for unexpectedly high electric bills or a new laundry machine. She’ll listen to a problem, ask for a bank account and transfer some money, usually capped at a few hundred euros.
During her political career, she has given away about three-quarters of her post-tax salary. Since becoming a city councilor in 2005, Ms. Kahr’s handouts have amounted to more than one million euros, or approximately $1,020,000.
The Great Read
More fascinating tales you can't help reading all the way to the end.
Political opponents have accused her of vote buying, but “they’re free to do the same,” Ms. Kahr noted. “Besides, it’s not charity,” she added. “I’m simply convinced that politicians make too much.”
As mayor, her salary of about €120,000 after taxes is more than four times the national average, and the €32,000 she keeps for herself suffices. She rides the city’s buses and tramway, shops at budget stores and rents a modest apartment, overflowing with books and records, where she lives with her partner, a retired K.P.Ö. official.
Austria has a long tradition of socialism and has created an expansive welfare system. Health care is universal and universities are free.
But voters have largely shunned the Communist Party ever since Austrians had a front-row seat as the Soviet Union violently crushed a popular uprising in neighboring Hungary in 1956. The K.P.Ö. hasn’t won a national parliamentary seat in any election held since.
Graz, however, has been an anomaly: With the party’s focus on housing, charismatic Communists have sat on the City Council since the 1990s.
None have been as popular as Ms. Kahr.
Supporters and critics alike describe her as approachable, pleasant and a straight shooter. Constituents often compliment her for “not being like a politician,” but more like a social worker.
As mayor, governing in a coalition with social democrats and greens, she now has more influence to steer policies in directions she favors.
So far, that has included capping residential sewage and garbage fees as well as rents in city-owned housing. She has made thousands more residents eligible for heavily reduced annual passes for public transport.
And she’s cut the marketing budget for the entire city, as well as subsidies for all political parties.
Kurt Hohensinner, the new head of the Ö.V.P. in Graz, dismissed these efforts as more symbolic than substantive. Predicting how the city would fare under Ms. Kahr’s leadership, he said, “Graz won’t suffer from communism, but from standstill.”
Notably, Ms. Kahr also canceled several prestige projects, including an Ö.V.P.-led proposal to give Graz’s 300,000 residents their own subway line.
Instead, the city will soon have a new office for social and housing services and more subsidized apartments.
Housing, Ms. Kahr says, is closest to her heart. It’s also the issue that built the Communists’ brand in Graz.
Fearing annihilation at the end of the Cold War, they opened a tenant emergency hotline, giving free legal advice on dubious rental agreements, looming evictions and the failure of landlords to return security deposits.
Poor and wealthy, left and right, called, and word of mouth spread: The Communists care. Often, Ms. Kahr answered the phone.
As mayor, Ms. Kahr tries to be a familiar presence on the city’s streets.
Jumping off the bus at Triestersiedlung, one of the city’s poorer neighborhoods, defined by its 1,200 subsidized apartments, Ms. Kahr complimented the owner on her car, a rare Soviet-made Lada, then headed into the shaded courtyard of a social housing block.
The facades of the apartment buildings were freshly painted, and on this sunny afternoon, its low-income residents were basking on their recently constructed balconies. It’s a luxury most private apartments in Graz lack and one that Ms. Kahr pushed for as a councilor.
As she distributed raised flower beds so residents could grow their own tomatoes and herbs, one of them approached and lauded “Elke” for “still coming to visit us, now that you’re mayor.”
Ms. Kahr reminded the woman that she, too, had grown up there.
Given up for adoption at birth, Ms. Kahr spent the first years of her life at a children’s home. Just shy of her 4th birthday, she was adopted. The story goes she cheekily asked a visiting couple for a banana sticking out of their grocery bag; impressed by the little girl’s lack of shyness, the couple adopted her.
Her father, a welder, and her mother, a waitress-turned-homemaker, rented a shack in Triestersiedlung. They fetched water from a well and tended chickens, ducks and rabbits. Their toilet was an outhouse.
Some of her playmates lived in barracks left over from World War II and trudged through the snow in sandals.
“If you grow up in this social environment, you can only pursue a socially just world,” Ms. Kahr said.
Yet she never felt she lacked anything: She remembered devouring the books in the housing project’s library. On Saturdays, when the family visited the public bathhouse, little Elke splurged by maxing out her time in the tub to 30 minutes.
As a young adult she drove to rock concerts across Europe (she likes most music, she said, including socially conscious rap, “though Eminem, not so much”) and tracked down her birth mother, a farm girl. Her biological father was a student from Iran.
The meeting wasn’t to foster a bond, but “to tell her that, no matter the reasons for her decision, for me it was perfect,” Ms. Kahr said.
Rebuked for “speaking like a Communist” growing up, Ms. Kahr was 18 when she decided to find out why.
She looked up the party’s address in the phone book and headed over to the local headquarters.
“She was a godsend,” said Ernest Kaltenegger, her mentor and predecessor as the party’s local head. “Not like other young people who burn bright for a little while — she was serious.”
When the bank branch she was working at closed when she was 24, Mr. Kaltenegger persuaded her to become the second employee of Graz’s K.P.Ö. During a six-month study in Moscow in 1989, she followed the passionate debates there on reform, and believed that “they’d turn the corner.”
Two years later, the Soviet Union dissolved.
Ms. Kahr consoled her older comrades, and focused on her young son, Franz.
In the 1990s, Mr. Kaltenegger campaigned on installing bathrooms in all of Graz’s social housing apartments, and turned the Communists into a local political pillar. He later moved on to the state level on the condition that Ms. Kahr took over the Communist mantle in Graz.
She did, and got off to a stumbling start. Leading the party in the 2008 election, she lost half his voters.
But within five years, she had turned the Communists into the city’s second-strongest party. One likely factor in the party’s win last year was growing discontent in Graz over a construction boom that was snapping up the last plots of undeveloped land. In a K.P.Ö.-organized referendum in 2018, an unusually high voter turnout effectively blocked the rezoning of an agriculture school’s land, a memorable victory for the party.
Often, criticism arises not from Ms. Kahr’s work, but her unabashed embrace of ideology. For example, her admiration for the former Yugoslavia, a multiethnic and nonaligned state run by a dictator, shows a “historical stubbornness,” said Christian Fleck, a sociology professor at the University of Graz.
But constituents don’t seem to care, with her approval rating in June standing at 65 percent.
As mayor, she continues meeting regularly with people who need help, as she did when she was a councilor and logged more than 3,000 visits a year from single mothers, the unemployed or people in precarious housing situations.
Dragging on a cigarette, a vice she can’t surrender, Ms. Kahr reflected on why Communism failed elsewhere.
“It just depends,” she said, “on whether the leaders also live by it.”
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Valeurs Actuelles
“La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”
Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?
François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.
Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?
Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.
Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…
La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.
À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?
Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?
En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?
En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?
Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?
Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.
À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.
Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?
Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?
Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?
Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…
Comment expliquez-vous que ce système perdure ?
Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.
Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?
Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.
Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.
Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…
Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.
Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.
Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?
Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.
Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?
Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.
Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?
En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.
Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.
New York Times - World
Clean Toilets, Inspired Teachers: How India’s Capital Is Fixing Its Schools
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The Aam Aadmi Party, which rose to power in New Delhi, is overhauling an education system that serves as a lifeline for millions of families looking to break the cycle of poverty.
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By Karan Deep Singh
NEW DELHI — Pradeep Paswan used to skip school for weeks, sometimes months. His classrooms with tin ceilings were baking hot in the summer. The bathrooms were filthy.
Now, he gets dressed by 7 a.m., in a blue shirt and trousers, eager to go to school, in a new building where the toilets are clean. “I come to school because I know that I can become something,” said Mr. Paswan, 20, who is in the 12th grade and dreams of becoming a top officer in India’s elite bureaucracy.
In India, where millions of families look to education to break the cycle of poverty, public schools have long had a reputation for decrepit buildings, mismanagement, poor instruction, even tainted lunches. Mr. Paswan’s school, in a working-class Delhi neighborhood, was known as “the red school,” for the regular brawls on campus and the color of its uniforms.
Today, it is a highly sought-after school, a beneficiary of the broader transformation of Delhi’s education system. Last year, 100 percent of students in the school who took the standardized examinations for grades 10 and 12 passed, compared to 89 percent and 82 percent in 2014. The red uniforms have been swapped for navy blue and lavender.
The Aam Aadmi Party rose to power in Delhi on the promise to improve basic services: health, electricity, water and education. The party’s leader, Arvind Kejriwal, who became Delhi’s chief minister in 2015, said he wanted to “revamp” the system to a point where government ministers would feel comfortable sending their children to public schools.
Mr. Kejriwal committed billions of additional dollars to overhaul schools, some of which until recently had no drinking water or had been invaded by snakes. The school system partnered with top experts and universities to design new curriculums, while working with parents, students and teachers to improve day-to-day operations.
“The first strong thing that Delhi has signaled is that our children are worth it, our schools are worth it and our teachers are worth it,” said Padma Sarangapani, a professor of education at the Tata Institute of Social Sciences in Mumbai.
The school system is still a work in progress, with student-to-teacher ratios high in some schools and many buildings still in need of basic upgrades. But Mr. Kejriwal is finding success, announcing in December that 250,000 students had left private schools in the last five years to attend government schools. (Some of those moved to public schools because of pandemic-related losses in family income.)
Almost 100 percent of students who appeared for their final high school examinations last year passed, compared to 87 percent who appeared in 2012, according to data from the Delhi government. And other state governments, including Telangana and Tamil Nadu, are now pushing to adopt “the Delhi model.”
The work on education has helped generate solid political wins for the party, which in March gained control of a second state in India, Punjab. The party is taking its approach countrywide, campaigning on an education and basic-services platform in state elections this year in Himachal Pradesh and Gujarat.
The transformation of Delhi’s schools started in 2015 with surprise visits by Manish Sisodia, Mr. Kejriwal’s education minister, and his chief adviser on education at the time, Atishi. The two would question school officials, pointing to rundown classrooms, misleading records and leaky taps.
“You would enter a school and you could smell the toilets from 50 meters away,” said Ms. Atishi, who goes by one name. “The message was that if the government can’t even clean schools, how is the government serious about education?”
The government enlisted private companies to clean hundreds of schools. It hired retired defense personnel as “estate managers” who oversaw repairs. The estate managers freed up school principals to focus on academic work.
Between 2015 and 2021, the Delhi government spent about $10 billion (769 billion rupees) on the 1,037 schools it runs, which serve about 1.8 million students. That was more than double what the previous governments, which did not see education as an election-winning issue, spent in the previous seven years, according to data from the Delhi government.
The new money was used to build new classrooms, laboratories and running tracks, as well as to develop curriculums and create a new board of education.
Officials also tried to address a fundamental problem: a lack of trust between students, teachers and parents.
In 2016, the Delhi government set up school management committees, groups of parents, teachers and local officials that provided a platform for airing concerns and holding the government accountable.
In monthly meetings, school heads and teachers discussed achievements and problems, and sought consent for new purchases or repairs. The government allowed the committees to hire teachers on an interim basis during the long process to fill the posts permanently.
It also invested in the teaching staff. Some had been absent or left school in the middle of the day, or were even found knitting sweaters during classes, according to government officials.
Changing attitudes in a long-stagnant system required a different approach, said Mr. Sisodia, the education minister.
In the summer of 2016, the government held training sessions with over 25,000 teachers. In addition to the usual subject-matter training, it selected teachers from within the public school system to offer training on the basics of teaching.
Those sessions focused on building a personal connection with students. For instance, teachers were encouraged to talk to students about their family backgrounds to understand if it impeded their ability to focus on class work.
“I felt empowered,” said Anita Singh, a teacher who took the course and went to a public school herself. “There was a realization that, as a teacher, if I think about this carefully and make it a part of daily learning, the students will get the actual learning.”
A year later, the government sent one teacher from almost every school in the city for further training at world-class institutions, including the University of Cambridge and the National Institute of Education in Singapore.
“We got exposure, and I got more confidence,” said Atul Kumar, who attended a weeklong training session in London.
Until six months ago, Dr. Kumar was the head of Sarvodaya Vidyalaya, the public school where Mr. Paswan studies. Dr. Kumar said the school is now rejecting applications. Applicants far exceed the school’s capacity of 3,500 students, said Zennet Lakra, the vice principal.
One recent afternoon, Indu Devi, a parent, dropped by Ms. Lakra’s office to get her 17-year-old son, Sanjay Kumar, readmitted after nearly two years out of school. Ms. Devi, who works as a house cleaner, explained that the family had needed him to work during the pandemic.
“I want him to study in this school because it has a name,” she said. “I want him to do better than me.”
Aside from regular subjects, the students learn gardening and how to be happy and mindful, part of an effort to promote “humane values” and de-emphasize rote learning.
Delhi’s education system seems to be working, experts say. The city’s students achieved significantly better scores than their peers countrywide in English, science, mathematics and social sciences in 2017 and 2021, according to surveys by the Ministry of Education.
Still, challenges remain. Teachers and staff members complain about salaries and benefits that haven’t been increased in years. It’s also been tough to bring children back to school after two pandemic years.
At Mr. Paswan’s school, about 150 students have dropped out. Many who returned have “forgotten how to write their names,” Ms. Lakra said.
Around 1 a.m. on a school night, Mr. Paswan, who works part time as a garbage collector to earn money for his family, hauled his cycle cart filled with cardboard and plastic to the tiny shack where his family lives. He had been collecting and sifting through garbage bins at subway stations, salons and gyms for about six hours.
His body was tired and his eyes bloodshot, but instead of crawling into his hard bed, he opened his Sanskrit notebook to start reading.
“My school is helping me,” said Mr. Paswan, who at 20 is older than most of his classmates because he started school late and repeated a year. “I can dream of doing something big, a job of respect.”
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France24 - Monde
Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine
Publié le : 30/06/2022 - 19:05
Grégoire SAUVAGE
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La France passe la main jeudi soir à la République tchèque après six mois à la tête du Conseil de l'UE. Selon un sondage Viavoice pour France 24, si les Français sont partagés sur le bilan d'Emmanuel Macron à l'issue de ce mandat et, plus globalement, sur la capacité de l'Union à faire face aux défis futurs, une large majorité plaide pour un resserrement des liens entre les pays membres dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Accord pour faire chuter les émissions de CO2, régulation des GAFA, salaire minimum... Malgré un mandat perturbé par le retour de la guerre en Europe, la France n'a pas chômé pendant les six mois de la présidence de l'UE avec un total de 130 accords entérinés. Salué pour son activisme par ses partenaires, Emmanuel Macron a symboliquement transmis jeudi 30 juin la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne au Premier ministre tchèque Petr Fiala, en lui souhaitant "bon courage".
Au cours d'une courte cérémonie organisée à la fin du sommet de l'Otan, la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna a remis un bâton aux couleurs de l'UE à son homologue tchèque Jan Lipavsky, en estimant que l'Europe sortait de la présidence française "plus forte, plus souveraine et, je crois, plus unie".
En revanche, dans la population française, la perception du bilan d'Emmanuel Macron à la présidence de l'UE est beaucoup plus mitigée, révèle un sondage exclusif de l'institut Viavoice pour France Médias Monde, France télévision et Radio France. Les Français ne sont que 35 % à juger ce bilan globalement positif contre 39 % qui pensent le contraire.
"La présidence française a été très bousculée par un agenda politique d'élections présidentielle et législatives qui ont affaibli Emmanuel Macron, et bien sûr par la guerre en Ukraine qui a changé la donne", explique Caroline de Camaret, cheffe du service Europe de France 24.
Le souhait d'une Europe puissante
Télescopée par l'invasion russe de l'Ukraine, la présidence française s'est rapidement retrouvée en première ligne sur le front diplomatique. Tout en affichant un soutien sans faille au président ukrainien Volodymyr Zelensky et en encourageant les livraisons d'armes à Kiev, Emmanuel Macron a également plaidé pour le maintien du dialogue avec Vladimir Poutine, une position d'équilibre parfois critiquée parmi les 27 mais approuvée par 61 % des Français, selon le sondage Viavoice pour France 24.
Dans ce contexte, les personnes interrogées plaident pour une Europe plus puissante et un renforcement des capacités militaires de l'Union. Ainsi, près des trois quarts des Français sont favorables à la création d'une armée européenne. C'est dix points de plus que lors de la première édition de ce baromètre publié en décembre 2021.
"L'UE a certes renforcé des capacité de production et de souveraineté, mais on est encore loin de la construction d'une armée européenne même s'il s'agit d'un leitmotiv d'Emmanuel Macron", rappelle toutefois Caroline de Camaret.
Guerre, inflation, prix de l'énergie : les Français plongés dans l'incertitude
Si les Français considèrent que l'Europe peut jouer un rôle stratégique et servir de bouclier en ces temps troublés, ils jugent de manière sévère la gestion européenne du conflit ukrainien. Ils sont ainsi plus d'un sur deux (57 %) à penser que l’UE n’est pas à la hauteur des enjeux.
Les sondés se montrent également sceptiques sur l'aptitude des 27 à relever les défis de demain. Entre une inflation qui s'envole dans la zone euro, des prix de l'énergie qui flambent et une guerre en Ukraine qui s'installe dans la durée, les Français affichent leur pessimisme pour l'avenir. Selon ce sondage Viavoice, ils sont 74 % à estimer que la situation de l'économie européenne va se dégrader.
>> À lire : Croissance en berne et inflation inédite : la France menacée par la "stagflation" ?
Dans les prochains mois, les Français appellent donc les pays membres à se serrer les coudes. Ils sont 62 % à considérer que les pays de l'UE doivent être plus solidaires entre eux.
"Cette guerre met l’UE face à des défis pluriels : celui de sa souveraineté, de son indépendance et de sa place politique dans la conversation internationale. Sans doute ici s’invente un lien nouveau entre les Français et l’UE dans un contexte international instable et face aux enjeux planétaires", notent les sondeurs. "Ce n’est pas moins d’UE mais bien plus d’UE que réclament les Français".
Selon cette enquête, 60 % des Français estiment que l’UE doit constituer un sujet important voire prioritaire (13 %) pour le quinquennat qui s’ouvre.
Étude réalisée en ligne du jeudi 23 au lundi 27 juin 2022 auprès d'un échantillon de 2 000 personnes représentatif de la population française.
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DEMAIN A LA UNE
Présidence française de l'UE : quel bilan pour Emmanuel Macron ?
La chronique de l’éco
Plan climat de l'UE : vers la fin des véhicules thermiques en 2035
Ici l'Europe
Crise ukrainienne : l’Europe prête à plonger dans la récession ?
New York Times - World
‘Captain Condom’ Turned the Tide in Thailand’s War on AIDS and Overpopulation
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At a time when most Thais avoided discussing safe sex and family planning, Mechai Viravaidya promoted condom use with spectacle and humor, saving millions of lives.
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By Seth Mydans
BANGKOK — Mechai Viravaidya twice saw Thailand in desperate trouble — first from a ruinous population explosion and then from the AIDS epidemic — and he responded to both crises the same way: with condoms and his own considerable charisma.
Birth control was something Thais neither talked about nor very much practiced in the early 1970s, when the country’s population was growing at an unsustainable pace and the average family had five children.
So Mr. Mechai decided to tackle the subject that no one else would touch, spearheading a nationwide campaign to publicize and demystify contraceptives.
“It wasn’t a job for intelligent people, smart people, respectable people, aristocratic people,” he said in a June interview.
Mr. Mechai, now 81, is in fact all of these, the foreign-educated son of two doctors, the husband of a former private secretary to the king and, over the years, a government minister, organizational leader and senator.
But he is also uninhibited, unpretentious and always willing to put on a show to persuade people.
His goal with the family-planning campaign, he said, was to make condoms just one more item shoppers picked up in the market, along with soap, toothpaste and dried fish. To pull that off, he knew it would help to lend condoms positive associations, something that made people smile.
“If I can accomplish that by blowing up condoms or filling them with water,” he said, “then fine, I’ll do it.”
Mr. Mechai was speaking not far from the Bangkok offices of the Population and Community Development Association, the organization he founded nearly 50 years ago to fight poverty in Thailand, with family planning a linchpin.
He toured the country, village to village, with an endless array of gimmicks and publicity stunts that linked condoms with fun. Filling them up with water past the point of breaking was a staple performance.
“Who can blow up the biggest condom?” he would call out to the crowds. “Who can make it burst!”
He opened what he called family-planning “supermarkets” at bus stations to distribute contraceptives and persuaded Buddhist monks to bless condoms, distributing videos of the ceremonies. To educate younger Thais, he produced a safe-sex English alphabet that included letters like B for birth control, C for condom and V for vasectomy.
In addition to the spectacle, the campaign had serious infrastructure behind it. He mobilized and trained a network of 350,000 teachers and 12,000 village community leaders.
And he didn’t limit his family-planning efforts only to condoms. In Bangkok, he offered mass free vasectomies on a parade ground near the palace to celebrate the king’s birthday.
The Fight Against H.I.V.
An estimated 40 million people are living with H.I.V. worldwide. About 10 million of them do not have access to treatment.
Some found his methods offensive, or at least insufficiently decorous. A newspaper columnist, trying to formulate an insult, suggested that people start calling condoms “mechais.”
The idea caught on, and Mr. Mechai framed a copy of the article to hang on his wall.
It all added up to more publicity, the main weapon in his arsenal, and the results of his campaign were dramatic. Thailand’s population growth rate fell from more than 3 percent in 1974 to 0.6 percent in 2005, and the average number of children per family shrank from five to fewer than two.
The World Bank called Mr. Mechai’s campaign “one of the most successful and effective family planning programs in the world.”
In 1970, both Thailand and the Philippines had equivalent populations of 36 million.
“Now we have about 70 million and they have 107 million,” Mr. Mechai said in the interview, actually understating the Philippines population, which is over 110 million. He added that if Thailand hadn’t addressed its population issue it, too, would be sending millions of its citizens abroad to find work.
“If we hadn’t stepped in it would have been to the deep detriment of the economy of Thailand and the quality of life,” he said.
When the AIDS pandemic began to overwhelm Thailand in the late 1980s, Mr. Mechai employed the same knack for publicity, persuasiveness and showmanship in combating the disease.
As with his first condom campaign, he initially struck out on his own as the government refused to back a safe-sex campaign, fearing it would hurt the lucrative sex-tourism industry.
So Mr. Mechai turned instead to the military, a powerful institution beyond the reach of civilian government, which agreed to air regular safe-sex announcements on its 300 radio stations and five television stations.
Then in 1991, a new prime minister, Anand Panyarachun, embraced AIDS prevention, making Mr. Mechai his minister of information and tourism. Every government ministry was now called on to play a role in AIDS education.
“We had condoms out everywhere on the streets — everywhere, everywhere,” Mr. Mechai said in a TED Talk recounting his approach. “In taxis, you get condoms, and also, in traffic, the policemen give you condoms.”
And Mr. Mechai — despite or perhaps because of his M.B.A. from Harvard — took it upon himself to become the recognizable symbol that he said every successful marketing program needs, dubbing himself “Captain Condom” and going to schools and night clubs to promote safe sex.
The World Health Organization called Thailand’s approach to the AIDS crisis “the quickest response to the problem that we have ever seen.” The United Nations said Mr. Mechai’s program had achieved a 90 percent decline in new infections, and the World Bank estimated that it had saved 7.7 million lives between 1991 and 2012.
Mr. Mechai was born in Bangkok in 1941, to a Scottish mother, Isabella MacKinnon Robertson, and a Thai father, Samak Viravaidya, both doctors, who had met as students at the University of Edinburgh Medical School.
Raised speaking Thai and English, he went to high school and college in Australia, earning a bachelor’s degree in commerce in 1964 from the University of Melbourne.
His comfort among both Thais and Westerners, Mr. Mechai said, has enhanced his ability to pitch his programs — and lobby for financing — in different cultures, successfully courting substantial grants from foundations, development organizations and foreign governments.
Returning to Thailand in 1966, Mr. Mechai thought at first of becoming a doctor like his parents. “I helped my father stitch up a finger that had been cut off, holding on to a rubber tourniquet,” he said, “and I realized, that’s not for me.”
Attracted by the wide range of issues it addressed, he joined the government’s National Economic and Social Development Board, where he served for eight years as an economist.
At the same time he found other outlets for his energies, writing a newspaper column, hosting an evening radio show and teaching a part-time university English course.
His penchant for performance also led him to acting, and he appeared in a popular, sentimental TV drama, “Star-Crossed Lovers,” playing a Japanese army officer who falls in love with a Thai college student during World War II.
In 1971 he married a childhood friend, Thanpuying Putrie, with whom he has one daughter. His wife is a cousin of King Bhumibol Adulyadej, the father of the current king, and she served for years as his deputy principal private secretary. Mr. Mechai delights in saying that his mother was the doctor who delivered his future wife.
In his role as a government economist, he toured the country and saw firsthand the poverty, and the social and economic dislocations that he later devoted his life to addressing.
“There were children everywhere,” he said of Thai villages. “This was the great problem. And I realized I was wrong in thinking the government could do everything. So I decided to go out on my own.”
In 1974 he left government to found the Population and Community Development Association. It flourished and branched out to address a range of social and economic issues, from rural development to environmental protection.
In the years that followed, his career path took him in and out of government roles, including as cabinet spokesman, deputy industry minister and three terms as a member of the Senate between 1987 and 2006.
In addition to his work on family planning and safe sex, developing Thailand’s rural economy has been a decades-long focus of his activism. In the 1990s, he founded the Village Development Project, which aims to foster entrepreneurship and create income-generating activities in rural Thailand.
It has set up small factories in the countryside to lure workers back home from sweatshops in Bangkok, part of an effort to combat the urban migration that has debilitated rural economies.
His said his greatest pride now is the Mechai Bamboo School in northeastern Thailand, set up to “re-engineer rural education” by turning the school into a lifelong learning center and an active contributor to life in its community.
A boarding school with a student body of 180 that makes a point of including undocumented and disabled students, it extends the concept of education into a set of life skills, according to Mr. Mechai.
“The school aims to foster good citizens who are honest, willing to share, and truly accept and practice gender equality,” Mr. Mechai said.
Its outreach programs offer assistance to older villagers, give nutritional advice to pregnant women and assist in small-scale agriculture.
Mr. Mechai said more than 100 small rural schools have begun to follow his lead in becoming more involved in their communities.
Though now at an age when most people are slowing down, Mr. Mechai has no plans to stop addressing what he said were his life’s main concerns: “to combat economic and social inequality by reducing births, reducing deaths from AIDS and reducing poverty, financial dependence and ignorance.”
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France24 - Monde
Présidentielle au Brésil : Lula et Bolsonaro lancent la campagne dans des lieux symboliques
Publié le : 16/08/2022 - 22:45
FRANCE 24
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À deux mois de l'échéance électorale, les deux favoris de la présidentielle brésilienne ont marqué mardi le début de la campagne officielle. Le président sortant, Jair Bolsonaro, s'est rendu à Juiz de Fora, la ville où il avait été poignardé en 2018. Luiz Inacio Lula da Silva a donné son premier discours depuis l'usine automobile de Sao Bernardo do Campo.
La course à la présidentielle brésilienne est ouverte. Le président Jair Bolsonaro a lancé le premier, mardi 16 août, la campagne officielle pour le scrutin d'octobre au Brésil. Le sortant a choisi, comme l'autre favori, l'ex-président Lula, un endroit qui a profondément marqué sa carrière politique : celui où il a frôlé la mort en 2018.
Jair Bolsonaro était à la mi-journée à Juiz de Fora, "la ville où je suis né à nouveau", a-t-il dit en introduction de son discours. L'ancien capitaine de l'armée, 67 ans, a poussé la symbolique jusque dans les moindres détails en se hissant sur une estrade installée sur le carrefour même où il avait été poignardé par un déséquilibré.
Vêtu d'une veste noire boutonnée jusqu'au cou dissimulant les formes d'un gilet pare-balles, Jair Bolsonaro a égrené un discours chargé de déclarations patriotiques et d'allusions à Dieu et à la Bible.
Il a réitéré sa promesse de lutter contre l'inflation à deux chiffres, l'avortement, la drogue et de défendre la "propriété privée", brandissant la menace "communiste" au Brésil s'il perd les élections en octobre contre son rival Lula.
Une élection très "polarisée"
Luiz Inacio Lula da Silva, 76 ans, a choisi lui aussi une entrée en campagne dans un lieu empli de symbolisme : une usine automobile dans son fief de Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo, zone industrielle où il a été tourneur-fraiseur avant de devenir leader syndical.
"Lula s'y est toujours rendu lors des moments marquants de sa carrière politique, pour renforcer son image de représentant des travailleurs", dit à l'AFP Adriano Laureno, analyste politique du cabinet de consultants Prospectiva.
"Quant à Bolsonaro, il veut se présenter comme un 'élu de Dieu' qui a survécu à l'attentat" de 2018, poursuit ce spécialiste, pour qui cette élection est "la plus polarisée depuis la redémocratisation" après la dictature militaire (1964-1985).
Les deux favoris sillonnent déjà le pays depuis plusieurs semaines pour aller au contact des électeurs, mais la campagne officielle, avec meetings et distribution de tracts, n'est autorisée qu'à partir de ce mardi. Les spots télévisés ne seront diffusés qu'à partir du 26 août.
Lula part favori mais l'écart se resserre
Lundi soir, un sondage de l'institut Ipec donnait une avantage confortable à l'ex-président de gauche, avec 44 % des intentions de vote au premier tour, contre 32 % pour le chef de l'État sortant. L'écart se resserre cependant. Fin juillet, une enquête d'opinion de l'autre institut de référence, Datafolha, faisait état d'un écart de plus important : 47 % pour Lula, 29 % pour Bolsonaro.
Le chef de l'État compte refaire son retard grâce aux aides sociales approuvées récemment par le Parlement lors d'un amendement à la Constitution controversé qui autorise exceptionnellement de nouvelles dépenses durant la période électorale.
La principale préoccupation des Brésiliens, selon les sondages, est la situation économique, marquée ces dernières années par des niveaux élevés de chômage et d'inflation qui ont sapé la popularité de Bolsonaro.
Avec AFP
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Politique et religion
Présidentielle au Brésil : le vote évangélique, si ardemment convoité
Brésil : une opération de police fait au moins 18 morts dans une favela de Rio de Janeiro
Au Brésil, le président Jair Bolsonaro lance sa campagne en vue d'une réélection
Valeurs Actuelles
Vis ma vie d’écocitoyen !
Changer de chauffage
Un jour, j’ai décidé de remplacer ma chaudière au fuel par une pompe à chaleur (PAC) : 13 000 euros. En réalité, la PAC ne supprime pas la chaudière classique car, prudents – et la suite montrera qu’ils n’avaient pas tort -, les installateurs recommandent de conserver une chaudière d’appoint. Au cas où. Quel bilan ? Pendant deux ans, la PAC a fonctionné avec un ronronnement incessant et une explosion de la facture d’électricité. Puis il y eut la panne. Une panne puis deux. Pour chaque panne, comptez huit mois d’attente. Car les plombiers de base qui ont reçu leur formation PAC ne sont pas assez pointus pour réparer les pannes. Il faut faire appel au constructeur. Qui lui, est bien plus intéressé par installer de nouvelles PAC que par réparer les anciennes. Après deux pannes, plus de nouvelles. Exit la PAC. Retour à la chaudière au fuel. Bonne nouvelle : le ronronnement a cessé la nuit.
Trier ses déchets
Il faut recycler et pour recycler ses déchets, il faut les trier. Les communes ont installé des containers dédiés à cet effet. Les uns pour les emballages et le papier et les autres pour le verre. L’expérience montre que le tri est un désastre. Il faut savoir que lorsque le mauvais tri dépasse un certain seuil, l’ensemble de la benne est déclassé et n’est pas recyclé. Ainsi, il suffit d’un sac noué ou de quelques bouteilles dans le bac jaune pour que le container entier parte en incinérateur. Un margoulin irresponsable peut annuler les efforts des autres. Aussi, chaque soir, je fouille dans les poubelles pour en retirer les bouteilles que je porte consciencieusement dans le bac prévu à cet effet, 50 mètres plus loin. Mais comme les gens ont compris que le tri qu’ils faisaient ne servait à rien, ils ne le font même plus. Mieux, quand les communes en ont assez de payer des pénalités pour mauvais tri, elles suppriment les bacs dédiés et ne conservent que les containers d’ordures en mélange ! Un désastre. Idem pour le compostage des déchets organiques. Qui dit petit jardin dit petit composteur, certes, mais composteur tout de même. Les mouches et les guêpes, passe encore, mais quand les rats sont arrivés, j’ai dit “stop”.
“À nous de vous faire préférer le train”
Le train plutôt que la voiture. Certes. Mais 9 fois sur 10, le voyage en voiture est moins cher qu’en train. À deux, c’est 10 fois sur 10. Comment est-il possible qu’en plein défi climatique, la SNCF ait augmenté ses tarifs de 10 % ? Cherchez l’erreur. Voyager en train plutôt qu’en avion. Certes, là aussi. Mettons sur un Paris-Lisbonne. Vous avez le choix entre trois heures en avion pour moins de 100 euros ou vingt-huit heures en train avec deux changements pour 260 euros. Cherchez (encore) l’erreur.
Changer de voiture
« Monsieur le propriétaire, j’envisage de changer mon véhicule diesel et de le remplacer par une voiture électrique. Mais avant de procéder à cet achat, pourriez-vous m’indiquer si la copropriété a prévu d’équiper le parking de prises de rechargement ? » Réponse : « Cher Monsieur. Cette question a été évoquée à la dernière assemblée générale et j’ai le regret de vous informer que la copropriété n’a pas prévu d’équiper le parking de prises de rechargement. » Quel est l’intérêt d’un propriétaire d’effectuer et de payer des travaux qui ne lui servent personnellement à rien ? Cherchez (toujours) l’erreur.
Isoler son habitation
C’est le nouveau dada écolo. Seulement voilà : les travaux sont à la charge du propriétaire pour réduire la consommation d’énergie… du locataire. Faute de pouvoir isoler par l’extérieur (qui suppose une décision de la copropriété), il est toujours possible de tenter une isolation par l’intérieur : 20 centimètres de moins sur chaque mur. Sur un studio de 18 mètres carrés, cela compte. Sans pouvoir majorer le loyer d’un euro, corseté qu’il est par la loi Alur. Voire en étant même obligé de le réduire, puisque la surface a diminué. Isoler la toiture ? Dans une copropriété, la toiture est financée par la copropriété, mais il faut reconnaître que l’isolation n’intéresse en vérité que les occupants du dernier étage. Quel est l’intérêt des copropriétaires de financer des travaux pour le confort de quelques-uns ? Et donc, pas d’isolation. Chercher des aides pour financer ses travaux ? Essayez, vous verrez ! C’est fou ce que l’administration sait faire quand elle s’y met.
Investir dans les renouvelables
Il fut un temps où la mode était aux éoliennes. Un grand fabricant mondial – Abengoa – a eu besoin de capitaux. J’ai donc investi une grosse somme d’argent sur le conseil avisé de mon “conseiller financier” de la banque Barclays. Trois mois après, la société s’écroule et décide une “restructuration de sa dette”. J’explique. Un jour vous avez une obligation qui vaut 100 et le lendemain, après la fameuse restructuration, elle ne vaut plus que 1. Quant à mon “expert” en carambouille, il continue tranquillement sa vie professionnelle.
Je ne me décourage pas. La mode des éoliennes passée, le vent a tourné en direction du solaire. Les parlementaires, les ministres ont fignolé leur discours en faveur d’un « plan solaire ». Je repère une start-up prometteuse. Française de surcroît. Une pépite à haut potentiel. L’équipe a mis au point un processus qui permet une accélération des mouvements des cellules photovoltaïques qui à son tour produit de l’électricité. Le rendement est amélioré de 15 %. Formidable. Je deviens actionnaire de lancement. Sauf que l’année qui suit, les Chinois se mettent eux aussi aux panneaux solaires et inondent le marché européen. Exit , la pépite. Et le capital investi a perdu 80 % de sa valeur.
On peut aussi installer des panneaux solaires soi-même. En théorie, la chose est facile. Il y a même des kits. À condition d’avoir les autorisations qui, évidemment, dépendent du lieu d’accrochage (au sol ou sur le toit). Il y a aussi un effet de seuil car avant une dizaine de panneaux, le coût est prohibitif. Mais les vraies difficultés commencent quand il s’agit de raccorder sa production au réseau ou pour sa propre consommation. Là encore, c’est fabuleux ce que l’administration sait faire quand elle s’y met.
Conclusion
Je crois avoir fait preuve de bonne volonté. J’ai essayé toute la panoplie de l’écoattitude. Cette année, je passe même mes vacances à pied. Cinq cents kilomètres sur le GR 34. Ce sera ma contribution à la survie des ours polaires ! Un dernier mot : quand la Chine programme d’ouvrir de nouvelles mines, l’Union européenne vote la fin des touillettes en plastique et la Ville de Paris mise sur les déplacements en trottinette. En réaction à la guerre en Ukraine, les deux principales décisions furent d’importer du gaz de schiste américain et de rouvrir les centrales à charbon. L’urgence climatique est la première victime de la guerre. Entre les discours convulsifs, l’inertie générale et les décisions des fanfarons, le citoyen écolo de base est totalement perdu.
* Nicolas-Jean Brehon est enseignant à Sciences Po Rennes.
France24 - Monde
Présidentielle au Kenya : Raila Odinga qualifie de "parodie" la victoire de William Ruto
Publié le : 16/08/2022 - 07:30Modifié le : 16/08/2022 - 15:39
FRANCE 24
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Bastien RENOUIL
Le vice-président sortant William Ruto a été déclaré lundi vainqueur de la présidentielle du 9 août, dans une ambiance houleuse marquée par des désaccords au sein de la Commission électorale et l'éruption de manifestations, parfois violentes et dispersées par des gaz lacrymogènes. Silencieux depuis l'annonce de la victoire de son rival, le perdant, Raila Odinga, a qualifié mardi de "parodie" le résultat de l'élection.
Le Kenya se demandait, mardi 16 août, quelle tournure allaient prendre les événements au lendemain de l'annonce de la victoire de William Ruto à la présidentielle, qui a déclenché de violentes manifestations localisées dans certaines régions du pays.
Silencieux durant plusieurs jours, son rival, Raila Odinga, a qualifié mardi de "parodie" le résultat de la présidentielle donnant William Ruto vainqueur, affirmant qu'il poursuivra "toutes les options légales" possibles. "Nous le ferons au regard des nombreuses failles dans les élections", a-t-il précisé, tout en exhortant ses partisans à maintenir la paix et à ne pas se faire justice eux-mêmes.
Après six jours d'attente et de calme, malgré l'impatience palpable, le vice-président sortant William Ruto a été déclaré vainqueur lundi de l'élection du 9 août avec 50,49 % des voix contre 48,85 % pour Raila Odinga.
William Ruto avait fait du pouvoir d'achat son cheval de bataille, promettant des emplois quand trois personnes sur dix vivent dans l'extrême pauvreté dans un pays éprouvé par les effets de la pandémie et de la guerre en Ukraine et où l'inflation a explosé.
Sitôt les résultats donnés par une Commission électorale indépendante (IEBC) sous haute pression, et agitée par des divisions internes, des partisans de Raila Odinga ont laissé éclater leur déception.
Des manifestations ont secoué plusieurs quartiers populaires de la capitale Nairobi, comme Mathare, Kayole et Kibera. Des pneus ont été enflammés pour bloquer des rues dans ce bidonville fidèle à Raila Odinga, figure de l'opposition à qui le président sortant Uhuru Kenyatta avait apporté son soutien pour cette présidentielle. Le calme y était revenu mardi matin, mais les boutiques restaient fermées.
Ce matin tout est très calme dans #Nairobi. A Kibera un petit rassemblement d’hommes, ils attendent des nouvelles du parti Azimio, pas de violences ni de manifestations. #Kenya pic.twitter.com/TyR7T5dMXo
August 16, 2022À Kisumu (ouest), autre bastion de Raila Odinga, la colère a pris la forme de barricades et de jets de pierre, des magasins ont été pillés et la police a usé de gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Là aussi, le calme était revenu mardi matin, vendeurs de rue et motos-taxis reprenant leur activité malgré les décombres jonchant certaines artères.
Le président élu William Ruto avait assuré lundi soir qu'il travaillerait avec "tous les leaders" politiques.
"Ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini"
Plusieurs pays africains, dont l'Éthiopie et la Somalie voisines, ont félicité William Ruto, qui doit prendre la tête d'un pays considéré comme un moteur économique et une figure démocratique dans la région, bien que son histoire ait été plusieurs fois marquée par des contestations et des violences post-électorales.
De son côté, l'ambassade des États-Unis au Kenya a félicité "le peuple kényan d'avoir exercé son droit de vote lors des élections du 9 août" lors desquelles les 22,1 millions d'électeurs inscrits devaient également choisir leurs parlementaires et leurs élus locaux. L'IEBC doit annoncer le résultat de ces élections mardi.
L'ambassade des États-Unis a par ailleurs appelé "toutes les parties à travailler ensemble pour résoudre pacifiquement" l'issue de ces élections, et "demandé aux dirigeants des partis politiques de continuer d'exhorter leurs partisans à (...) s'abstenir de toute violence pendant le processus électoral".
Raila Odinga ne s'est pas exprimé lundi soir. Mais le filet de voix (environ 233 000) qui le sépare de William Ruto laisse présager une contestation en justice des résultats, comme il l'a déjà fait en 2007 – la crise post-électorale avait provoqué des affrontements interethniques et la mort de 1 100 personnes – et en 2017. La Cour suprême avait alors invalidé la présidentielle, faisant peser la responsabilité de ce scrutin "ni transparent, ni vérifiable" sur l'IEBC.
Le camp de Raila Odinga aura sept jours pour le déposer. Le candidat lui-même ne s'est pas exprimé mais sa colistière Martha Karua a déclaré sur Twitter : "Ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini."
It is not over till it is over …..
August 15, 2022La Commission indépendante, bien que saluée par les observateurs internationaux et locaux pour sa gestion le jour du scrutin, se trouve cette année encore sous le feu des critiques.
Un coup de théâtre est venu semer le trouble lundi. Quelques minutes avant que son président n'annonce les résultats de la présidentielle, quatre de ses sept membres se sont désolidarisés de l'organisme indépendant, expliquant brièvement leur position lors d'une conférence de presse surprise par le "caractère opaque du processus".
Tout recours en justice doit désormais être déposé auprès de la Cour suprême dans les sept jours après l'annonce des résultats.
La plus haute instance judiciaire du pays dispose ensuite de 14 jours pour rendre sa décision et, en cas d'annulation du scrutin, une nouvelle élection doit se tenir dans les 60 jours.
Si personne ne saisit la justice, William Ruto prendra ses fonctions dans les deux semaines.
Avec AFP
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Kenya : William Ruto élu président, le résultat rejeté par une partie de la commission électorale
Présidentielle au Kenya : fin d'une campagne dominée par la crise économique
Le Kenya a voté pour élire un nouveau président
Valeurs Actuelles
Renoncement au français : une histoire de lâcheté
Dans son rapport sur la communication institutionnelle, adopté en séance le 3 février 2022, l’Académie française se disait consternée par l’effacement du français au profit de l’anglais, qu’elle considère comme une « atteinte à l’identité » de notre langue. « Il ne s’agit pas, tempère l’Académie, de s’opposer à l’évolution du français, à son enrichissement au contact d’autres langues », mais d’observer que « leur afflux massif, instable, incontrôlé, porte atteinte à l’identité et éventuellement à l’avenir » du français. Quid de la responsabilité des politiques dans le processus d’effacement du français ?
Revenons en arrière. Bruxelles, 23 mars 2006. Dépêche de l’agence Reuters : « Le président Chirac quitte la salle du Conseil européen pour protester contre le discours en anglais d’Ernest-Antoine Seillière. » Un coup d’éclat, assurément, mais un coup d’éclat sans lendemain pour la langue française. Son successeur, Nicolas Sarkozy, se prépare à donner un coup de rasoir à toute volonté politique de maintenir le français comme langue internationale. Dans un essai paru le 17 juillet 2006, à neuf mois de l’élection présidentielle, M. Sarkozy écrit ainsi : « Aujourd’hui, notre politique d’intransigeance linguistique nous rend inaudibles. […] Au nom de la francophonie, nous refusons de parler dans une autre langue que le français dans les négociations internationales, y compris dans les discussions informelles qui sont spuissanceouvent les plus importantes. »
Huit mois plus tard, le 9 et le 13 mars 2007, désormais candidat à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy se contredit : « Le français, c’est l’âme de la France, c’est son esprit, c’est sa culture, c’est sa pensée, c’est sa liberté. C’est le droit de penser autrement que selon la pensée dominante. La diversité linguistique, c’est la condition de la diversité culturelle et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes […] Nous avons le devoir pour nos enfants, pour l’avenir de la civilisation mondiale, pour la défense d’une certaine idée de l’homme, de promouvoir la langue française. » (Discours à Caen et à Besançon.)
Après les paroles, les actes. En 2007, Nicolas Sarkozy désormais président travaille à promouvoir à sa façon le français, en nommant par exemple au gouvernement – ministre des Affaires étrangères – Bernard Kouchner qui, en 2006, écrivait : « La langue française n’est pas indispensable […] Si elle devait céder la place, ce serait précisément à des langues mieux adaptées aux besoins réels et immédiats de ceux qui la délaisseraient. » Une façon de justifier par avance les propos de son homologue britannique qui déclarerait, quelques années plus tard, devant son Parlement (16 juin 2010) : « Le français est une langue inutile. »
Avançons. En janvier 2008, les parlementaires français votent le renoncement à l’exigence de traduction pour les brevets comme il est clairement énoncé à l’article premier du protocole de Londres et ce, contre l’avis de l’Assemblée parlementaire de la francophonie. Ils contribuent à l’appauvrissement terminologique de leur langue et collaborent à la perte de sa fonctionnalité. Le 15 avril 2008, la Commission européenne supprime le français de ses publications statistiques. Le 2 septembre de la même année, Peter Allen, dans le Daily Mail, rapporte les propos du ministre de l’Éducation nationale, Xavier Darcos : « Dans le futur, peu de gens s’exprimeront en français. » Espérons que le désormais académicien exprimait alors un regret…
Janvier 2009. Sur intervention du ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, la France renonce au français comme langue de travail au sein de l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena). Ce renoncement oblige les 27 autres pays de la francophonie à accepter l’anglais comme la seule et unique langue de travail. C’est la France qui a renforcé une hégémonie linguistique adverse à l’encontre des intérêts de tous les francophones. L’Organisation internationale de la francophonie tentera de faire modifier le régime linguistique vers le multilinguisme, en vain.
Février 2009. Décret relatif au Corps européen. Alain Richard, lorsqu’il était ministre de la Défense, avait justifié l’emploi de la langue anglaise comme seule « langue opérationnelle » de ce Corps. Or, il n’y a aucun soldat “native english speaker” dans ce Corps. Ainsi, les langues des deux pays fondateurs, le français et l’allemand, sont exclues, au profit exclusif de l’anglais. En outre, seuls les sigles anglo-américains figureront sur les véhicules des casques bleus. La langue française n’est ainsi plus visible dans un monde où l’image et la représentation symbolique priment.
Juin 2009. Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) écrit dans un rapport que « le recours à l’anglais comme code commun se généralise, sans que cela soit nécessairement une menace pour la diversité des langues. C’est une facilité dont certains Français hésitent encore à se servir, alors que, pour d’autres, c’est la solution miracle » . Ces notions de facilité et de modernité attribuées à l’anglais et répétées dans divers rapports amènent progressivement les décideurs à renoncer au français.
Novembre 2009, Bruxelles. Traité de Lisbonne. La France accepte la nomination d’une haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, qui ne parle pas un mot de français ni d’aucune autre langue que l’anglais. Ce choix “sarkocide” est dramatique pour la langue française et la francophonie. Juin 2010, l’arrêté ministériel instituant l’anglais comme seule et unique langue obligatoire pour l’épreuve orale du concours d’entrée à l’École nationale de la magistrature (ENM) est confirmé par le Conseil d’État. Ainsi est rejetée la requête du Syndicat de la magistrature et de l’Union syndicale des magistrats pour le maintien du choix de plusieurs langues parmi une liste établie par le ministère. Le Conseil d’État renforce l’ancrage de l’anglais dans l’esprit des futurs magistrats. Janvier 2012, enfin, l’Agence française de développement (AFD), établissement public agissant pour le compte de l’État, émet un appel à projets pour une conférence, le 14 juin, à Paris. Elle exige de la part des soumissionnaires français des réponses exclusivement en anglais. De Nicolas Sarkozy, on retiendra donc la langue française passée au “Kärcher” dans les institutions internationales. Son langage vulgaire. Sa maîtrise de l’anglais avec ce superbe « sorry for the time », s’excusant du temps pluvieux devant Hillary Clinton en visite à l’Élysée, en 2010. Bref : le refus de se battre pour le français et la volonté de promouvoir l’anglais.
Au tour de François Hollande, président de la République de 2012 à 2017. Rappelons que, en 1994, 60 députés socialistes, dont Jean-Marc Ayrault, avaient saisi le Conseil constitutionnel pour s’opposer à l’application de la loi Toubon, laquelle proposait l’obligation d’emploi du français dans les règlements et contrats, les messages publicitaires, les annonces publiques, les distributions de produits et de services, les organes de diffusion des résultats des travaux de recherche scientifique ayant sollicité une subvention de l’État. Le Conseil constitutionnel, en censurant cette loi (au nom de la liberté d’expression !) a ouvert un boulevard aux termes anglais. Il a annulé l’obligation pour le privé d’utiliser les termes équivalents en français créés par les commissions de terminologie. Cependant, ces termes s’imposent à l’administration, car l’article 2 de la Constitution dispose que le français est la langue de la République (c’est pour cela d’ailleurs que le terme “ordinateur” a remplacé “computer” et que “logiciel” a remplacé l’horrible “software” ). L’administration a donc l’obligation d’employer les équivalents francisés. Mais, sous le quinquennat de François Hollande, on est passé de l’obligation à la recommandation. Les quelques appuis juridiques de la loi Toubon ont été les uns après les autres amoindris au fil des amendements, en toute discrétion. L’indifférence généralisée sur la qualité de la langue par tous les ministères, mise en exergue par le rapport de l’Académie française, est une conséquence de ladite recommandation. La loi Toubon de 1994 est pratiquement une coquille vide.
Sans changement de cap, le pire arrivera : une mort douce mais programmée.
Notons, pour mémoire, quelques renoncements au français sous François Hollande. Mars 2014, le Figaro . La France crée une université française au Viêtnam… en langue anglaise. Michel Guillou, de l’université Jean-Moulin, écrit : « Il faut dénoncer la position suicidaire des décideurs français qui mettent au placard la langue française et la francophonie, considérées comme démodées […] Le bon sens est balayé. » Et de conclure : « Sans changement de cap, le pire arrivera : une mort douce mais programmée. » En 2014, Pierre Moscovici, membre de la Commission européenne, a adressé à Michel Sapin, ministre des Finances, une lettre entièrement en anglais. Les commissaires français en poste à Bruxelles s’adressent en anglais à l’administration française.
Mai 2016. Audrey Azoulay, ministre de la Culture, cautionne le choix d’une chanson en anglais pour représenter la France au concours de l’Eurovision et l’anglais pour l’hymne des Bleus à l’Euro de football. Le mois suivant, la ministre de l’Éducation Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, réduit les heures de latin et de grec au motif qu’elles seraient réservées à une élite.
Novembre 2016, dans le cadre de la modernisation de la justice, l’Assemblée nationale vote un amendement à l’article 225 du code pénal qui fait de la langue française un discriminant social en France. Il est désormais établi comme discriminatoire d’opérer toute distinction entre les personnes physiques ou morales sur le fondement de leur capacité à s’exprimer dans une autre langue que le français. Cet amendement abroge de fait les dispositions de l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 sur la primauté du français en France. Du président Hollande, on se souviendra de « ses constructions grammaticales […] personnelles » et d’un « discours élyséen […] spongieux » , pour reprendre les mots d’Anne Queinnec. Rien que du mou pour le rayonnement du français.
Poursuivons encore. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, l’effacement du français s’amplifie dans les ministères. Le Figaro , 21 mars 2018. Macron annonce aux académiciens qu’il veut faire du français la troisième langue la plus parlée au monde. Dans le cadre des mesures d’austérité, la réduction du budget de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger a entraîné la suppression de 500 postes d’enseignants titulaires. Depuis son arrivée à la présidence, le niveau de français dans les ministères n’a jamais été aussi calamiteux. Le récent rapport de l’Académie produit 30 pages d’exemples : Agriloops, One Health, ou « le sharepoint de la communauté » ; Taste France, France Connect, Good France, French Impact, Creative Patterns… termes anglais employés par différents ministères et institutions, sans oublier le “Made for Sharing” , slogan officiel des jeux Olympiques de 2024 à Paris.
En 2018 encore, le ministère de la Culture décide de ne plus publier le rapport annuel sur l’application de la loi Toubon en France et dans les institutions internationales. En décidant en catimini de neutraliser l’article 22 de ladite loi, il prive les parlementaires et les citoyens de leur droit aux informations sur le devenir de leur propre langue. En 2018 toujours, du Québec cette fois. Emmanuel Macron est lauréat d’un “prix citron” de non-respect du français, pour avoir déclaré au Premier ministre du Québec son intention de « renouveler le logiciel » de la francophonie en s’inspirant de « l’exemple nord-américain » selon lequel « parler l’anglais renforce la francophonie ».
Depuis le mois d’avril 2022, nos cartes d’identité sont bilingues français-anglais. La requête de l’Académie française pour le retrait de l’anglais est rejetée par le Premier ministre. Accoupler la langue anglaise à notre identité équivaut à lui donner le statut de langue officielle. Les citoyens français ne peuvent pas réaliser, sur un plan social, économique et identitaire, toutes les implications qui vont rapidement en découler. Les pays francophones sont aussi concernés par l’effacement progressif du français et la montée en puissance de l’anglais en France. Face au constat d’une langue française quasi inexistante dans les institutions internationales, d’une langue truffée d’anglicismes, quels sont les avantages pour ces pays de maintenir le français comme langue officielle ? Ils devront négocier en anglais à Bruxelles ! Quel sera l’intérêt d’apprendre le franglais ? Qui voudra de cette fausse monnaie ?
En 1539, l’ordonnance royale fit du français la langue de l’administration et ce “pour le bien-être de nos sujets”. La langue française, née d’une décision politique de François Ier , est une langue vivante. Elle meurt par absence de volonté politique de la promouvoir. Elle meurt par délaissement de ceux qui auraient dû la défendre. Comme l’écrit Alain Borer dans « Speak White ! », pourquoi renoncer au bonheur de parler français ? (Tracts Gallimard, 2021) : « La langue évolue, le cancer aussi. La langue est un organisme vivant, mais comme tout organisme, faute de soins, elle meurt. »
Du premier mandat Macron, on retiendra donc que pour lui il n’y a pas une culture française. Quand, en février 2022, à Moscou, le président Poutine le salue en français d’un « Bonsoir » , le président Macron lui répond en anglais « How are you ? » – ainsi, pour le président Macron, un simple mot de politesse ne s’exprime ni en français ni dans la langue de l’autre.
Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie, avait prévenu, à de multiples reprises, des risques que l’anglicisation faisait courir à la langue française. Aujourd’hui, telle une vigie, elle alerte avec force sur la proche disparition du français : « Il y a un moment, écrit-elle, où les choses deviendront irréversibles. »
La langue anglaise envahit toute communication sociale puis, peu à peu se substitue même à la langue que l’on parlait chez soi
Quinze années d’atteintes répétées de nos gouvernements contre notre langue ont conduit les francophones à se soumettre à l’anglais, et ce sans aucune injonction. « La langue anglaise envahit toute communication sociale puis, peu à peu se substitue même à la langue que l’on parlait chez soi » , note Paul-Marie Coûteaux. Aujourd’hui, le principe de substitution non seulement ne soulève plus l’indignation dans l’opinion publique mais il s’est installé. Cependant, renoncer à la langue française ne semble pas suffisant. Il reste maintenant à la rendre “inintelligible”. L’invasion des anglicismes, la propagation de l’écriture inclusive et des nouveaux pronoms personnels brisent sa rigueur et la richesse de ses nuances. Charpentée par la foi chrétienne, la langue française relie les peuples à leurs racines. L’acharnement des politiques à renoncer à notre langue contribue à nier nos origines. Sa défense est donc aujourd’hui vitale.
Un dernier mot. La plupart des candidats à la dernière élection présidentielle se référaient au général de Gaulle. Qu’ils s’inspirent donc de sa lettre du 19 juillet 1962 adressée à son ministre : « J’ai constaté, notamment dans le domaine militaire, un emploi excessif de la terminologie anglo-saxonne. Je vous serais obligé de donner des instructions pour que les termes étrangers soient proscrits chaque fois qu’un vocable français peut être employé, c’est-à-dire dans tous les cas. » Quant à ceux qui se réfèrent à François Mitterrand, qu’ils méditent ce qu’il écrivait en 1986 : « Un peuple qui perd ses mots n’est plus entendu de personne. » Son Premier ministre Pierre Mauroy avait le souci du patrimoine linguistique de la France et, par là même, de son identité culturelle. « Si tout ce qui est jeune, moderne et dynamique, si tout ce qui signifie technique et progrès, si tout ce qui est propre à faire rêver ne peut que s’exprimer dans une autre langue, il se crée à la limite une situation de colonisation portant atteinte à la dignité même de la nation » , déclarait-il en 1982. C’était on ne peut plus clair. Mais huit ans plus tôt, le 19 mai 1974, pour annoncer au monde entier son élection à la présidence de la République française, Valéry Giscard d’Estaing avait fait le choix de s’exprimer en anglais. Ainsi, chef d’État d’un pays francophone, il déniait au français son statut de langue internationale. Le président “Giscard à la barre” a montré l’exemple, les élites ont perçu son message. Deux générations de Français ont assisté dans une indifférence généralisée au lent et impitoyable sabordage de leur langue. La responsabilité des politiques dans le choix du renoncement au français est immense. L’incompétence de l’État, son incurie et la trahison des hautes institutions sont la cause du délabrement de la langue française et de sa mise hors jeu de la scène internationale.
* Jean-Loup Cuisiniez est polyglotte. Il a été porte-parole du Collectif intersyndical pour le droit de travailler en français en France.
France24 - Monde
Au Maroc, des militants se battent pour identifier les migrants morts et leur donner une sépulture
Publié le : 16/08/2022 - 17:51
Victimes d’épuisement, de violences ou de maladies, chaque année, de nombreux migrants trouvent la mort alors qu’ils tentent de rallier l’Europe. Au Maroc, plaque tournante de l’immigration clandestine vers l’Espagne, une association se bat pour identifier les migrants morts et leur organiser un enterrement digne.
La frontière algéro-marocaine est un l'un des points de passage empruntés clandestinement par les migrants subsahariens qui tentent de rallier l'Europe. Tout au long de cette frontière, et sur une distance de 500 kilomètres allant de Saïdia, au nord du Maroc, jusqu'à Figuig, au sud, il n'est pas rare que des migrants soient retrouvés morts.
"La grande majorité des familles n'ont pas les moyens de rapatrier leurs proches"
Identifier, informer les familles, organiser des obsèques : c'est ce que fait régulièrement Hassan Ammari, président de l'association Aide des migrants en situation vulnérable à Oujda, ville située au nord-est du Maroc, non loin de la frontière avec l'Algérie.
Il s'efforce depuis cinq ans de rendre à ces migrants, souvent morts dans l'indifférence, leur dignité d'êtres humains.
Les décès sont le plus souvent signalés à l'association par la gendarmerie marocaine, des habitants, des migrants, ou encore des activistes. La plupart meurent d'épuisement, de la méningite, parfois on retrouve des traces de violences sur leurs corps.
Dès qu'on reçoit l'information, on organise une réunion avec les communautés de migrants avec laquelle on est en contact, des Maliens, des Congolais, des Soudanais, des Nigériens, entre autres. On leur demande s'ils connaissent la personne et de relayer des photos d'elle.
Une fois la personne identifiée, on annonce la nouvelle à sa famille et on lui demande soit de rapatrier le défunt, soit de faire une procuration à l'association pour qu'elle puisse l'enterrer. La grande majorité des familles n'ont pas les moyens de rapatrier leurs proches, alors ils nous disent de les enterrer sur place.
Deux Soudanais retrouvés morts
Samedi 13 août, l'association a organisé les obsèques d'un Soudanais de 27 ans. Il a été retrouvé mort le 19 juin dans la région de Jerada, à une cinquantaine de kilomètres au sud d'Oujda, près de la frontière algérienne.
Il s'appelait Khamis Abdourahman Issa, il a été trouvé avec le cadavre d'un autre migrant, probablement un Soudanais, mais on n'est pas encore parvenu à établir l'identité.
Selon le rapport d'autopsie, Khamis est mort d'un arrêt cardiaque. On a pu entrer en contact avec son frère qui nous a autorisés à organiser ses obsèques.
La dépouille de Khamis Abdourahman Issa, transportée vers une mosquée à Oujda, où sera accomplie la prière en sa mémoire. Vidéo transmise par notre Observateur samedi 13 août.
On a effectué une collecte auprès de la population pour organiser les obsèques. Il faut savoir que les obsèques d'un migrant musulman coûtent 150 à 250 euros, tandis que celles d'un migrant chrétien s'élèvent à 350 euros, voire 450 euros. Car pour l'enterrement des chrétiens, il faut acheter un cercueil, ce qui n'est pas le cas des musulmans qui sont mis directement en terre.
On travaille avec des moyens très restreints, essentiellement des collectes auprès des citoyens. On refuse des financements d'États ou d'ONG car on veut préserver notre indépendance.
Procession funèbre pour l'enterrement de Khamis Abdourahman Issa avec la présence d'un groupe de migrants. Vidéo transmise par notre Observateur samedi 13 août.
"On n'a jamais enterré un migrant sous X"
On met un point d'honneur à informer les familles des migrants défunts de toutes les étapes de l'enterrement. On tourne des vidéos live sur Facebook pour qu'elles puissent suivre tout le déroulement.
On considère qu'il est fondamental d'identifier les personnes avant de les enterrer. Au niveau de l'association, on n'a jamais enterré un migrant sous X, parce que l'on considère que c'est un être humain et qu'il a le droit d'être enterré sous son vrai nom. On s'assure que les migrants décédés aient les mêmes obsèques que n'importe quel Marocain.
De nombreux migrants ne sont pas identifiés malgré les efforts des activistes. En général, au bout de quatre ou cinq mois, un tribunal décide de les faire enterrer sous X afin de libérer de la place dans les morgues. Mais avant, les autorités prélèvent leur ADN qu'elle stocke dans une banque de données.
Ces cinq dernières années, on est parvenus à identifier et enterrer 49 personnes. Depuis le début du Covid-19, on a enterré 11 personnes. Pendant le confinement, nos activités étaient réduites en raison des restrictions sanitaires. À Oujda, neuf corps sont actuellement dans la morgue, et on espère arriver à les identifier.
Selon notre Observateur, il n'existe pas de statistiques recensant les migrants décédés au Maroc.
Le 24 juin, au moins 23 migrants ont trouvé la mort au cours de la répression d'une tentative de franchissement de l'enclave espagnole de Melilla, dans le nord-est du Maroc. Il s'agit du bilan le plus lourd enregistré au cours d'une seule journée en 2022.
Depuis 2014, plus de 4 000 décès ont été enregistrés chaque année sur les routes migratoires dans le monde, selon le portail sur les données migratoires. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) de son côté a comptabilisé 1 600 décès par année.
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L'opérateur nucléaire ukrainien dénonce une cyberattaque russe "sans précédent"
Publié le : 16/08/2022 - 08:32Modifié le : 16/08/2022 - 22:48
FRANCE 24
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Une cyberattaque d'ampleur a visé mardi le site d'Energoatom, la compagnie nationale de production d'énergie nucléaire ukrainienne, qui assure qu'elle n'a pas eu "d'impact considérable". Lors d'un appel téléphonique, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont évoqué la centrale nucléaire de Zaporijjia, contrôlée par les forces russes. Voici le fil du 16 août.
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22 h 38 : Emmanuel Macron et Narendra Modi conviennent de travailler ensemble mettre fin au conflit
Le président français et le Premier ministre indien se sont entretenus par téléphone de "la guerre menée par la Russie en Ukraine et (de) ses conséquences déstabilisatrices pour le reste du monde", a indiqué la présidence française dans un communiqué.
Au mois de mai, les deux dirigeants avaient déjà appelé à une "cessation immédiate des hostilités" en Ukraine, mais l'Inde, proche de Moscou, s'était abstenue de condamner ouvertement l'invasion russe.
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21 h 18 : l'opérateur nucléaire ukrainien dénonce une cyberattaque russe "sans précédent"
"Le 16 août 2022, la cyberattaque la plus puissante depuis le début de l'invasion russe a eu lieu contre le site officiel d'Energoatom", a déclaré l'opérateur sur Telegram. Le site "a été attaqué depuis le territoire russe", a-t-il ajouté.
Le groupe russe Cyberarmée populaire a utilisé 7,25 millions de robots internet qui ont pendant trois heures attaqué le site d'Energoatom, a assuré la compagnie nationale de production d'énergie nucléaire ukrainienne, selon qui cette tentative de piratage "n'a pas eu d'impact considérable sur le travail du site".
La chaîne Telegram baptisée Cyberarmée populaire en russe a appelé ses partisans à la mi-journée à attaquer le site d'Energoatom. Dans la soirée, elle a annoncé un "changement", désignant désormais comme cible l'Institut ukrainien de mémoire nationale, dont le site rencontrait des difficultés.
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19 h 42 : l'Estonie retire des monuments de l'époque soviétique
L'Estonie a enlevé dans la journée un monument commémoratif de la Seconde Guerre mondiale dressé dans le temps à la gloire de l'Armée rouge, à Narva, ville habitée par une importante minorité russophone. Le char T-34 qui faisait partie du mémorial de Narva sera transféré au Musée estonien de la guerre. À sa place, la fosse commune de victimes de la guerre recevra une "pierre tombale neutre".
"Symboles des répressions et de l'occupation soviétique, [ces monuments] sont devenus une source de tensions sociales croissantes – en ces temps, nous devons maintenir au niveau minimum les risques pour l'ordre public", a indiqué la Première ministre, Kaja Kallas. L'opposition locale au retrait du monument avait fait craindre une répétition des émeutes, qui avaient éclaté à Tallinn en 2007 à la suite de l'enlèvement d'un autre monument soviétique.
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19 h 02 : visite en Ukraine du chef de l'ONU, Antonio Guterres
Le secrétaire général des Nations unies a prévu de se rendre jeudi à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, où il rencontrera les présidents ukrainien, Volodymyr Zelensky, et turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé un porte-parole de l'ONU. Antonio Guterres abordera notamment la situation autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia avec le dirigeant ukrainien.
Il ira ensuite sur le port d'Odessa vendredi, sur les bords de la mer Noire, avant de rejoindre la Turquie pour visiter un centre de coordination de supervision des exportations de céréales ukrainiennes depuis les ports de la mer Noire.
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18 h 36 : le cargo "Razoni" accoste en Syrie
Ce premier navire qui avait quitté l'Ukraine dans le cadre de l'accord sur la reprise des exportations de céréales il y a deux semaines, a fini par accoster dans la ville portuaire syrienne de Tartous. Une source maritime a confirmé qu'il avait accosté et qu'il déchargeait au moins une partie de sa cargaison de maïs en Syrie.
La cargaison de 26 000 tonnes de maïs était à l'origine destinée au Liban. Cependant, l'acheteur initial a refusé la livraison pour des raisons de qualité et le navire a fait route vers la Turquie, accostant à Mersin où il a déchargé une partie de sa cargaison le 11 août. Le Razoni, qui avait éteint son transpondeur ces derniers jours, n'était plus localisable depuis son escale en Turquie.
Le ministère ukrainien des Transports a déclaré ce week-end qu'il n'était "pas responsable du navire et de sa cargaison après qu'ils aient quitté l'Ukraine, et d'autant plus après son départ d'un port étranger". En effet, Kiev et Damas ont rompu leurs relations diplomatiques depuis que la Syrie a reconnu l'indépendance des régions de Louhansk et de Donetsk.
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17 h 01 : Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron évoquent la centrale de Zaporijjia
Le président français, qui s'est entretenu dans l'après-midi avec son homologue ukrainien, a appelé au retrait des forces armées autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Emmanuel Macron a également "marqué son soutien" à la proposition du directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, d'envoyer une mission sur place "dans les meilleurs délais" pour inspecter le site.
Volodymyr Zelensky, quant à lui, a dénoncé le "terrorisme nucléaire de la Russie" et dit avoir réclamé un durcissement des sanctions contre Moscou auprès d'Emmanuel Macron. Tous deux ont accueilli favorablement la poursuite de la mise en œuvre de l'accord permettant les exportations de céréales ukrainiennes par voie maritime.
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15 h 49 : la Finlande va réduire drastiquement le nombre de visas touristiques russes
Le nombre de visas délivrés aux touristes russes va être réduit à 10 % du volume actuel à compter du 1er septembre, en raison du mécontentement croissant en Finlande face à la guerre en Ukraine, a annoncé mardi le gouvernement finlandais.
La Finlande traite actuellement près de 1 000 demandes de visas par jour venant de Russie. Selon le ministre des Affaires étrangères, la priorité serait désormais donnée "aux autres types de visas : visites à des proches, contacts familiaux, travail, études".
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14 h 34 : les prix du gaz en Europe pourraient augmenter de 60 %, selon Gazprom
"Les prix du gaz au comptant en Europe ont atteint 2 500 dollars (pour 1 000 m3). Selon des estimations prudentes, si cette tendance persiste, les prix dépasseront 4 000 dollars par 1 000 m3 cet hiver", a averti le géant russe de l'énergie.
En représailles à l'invasion russe de l'Ukraine, Kiev a fermé l'une des routes d'exportation vers l'Europe de Gazprom, qui a réduit de son côté ses approvisionnements via le gazoduc Nord Stream 1 à seulement 20 % de sa capacité. Depuis janvier, les exportations de Gazprom ont donc chuté de 36,2 %, a indiqué le groupe dans un communiqué.
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12 h 43 : l'armée russe dénonce "un acte de sabotage" après l'explosion d'un dépôt de munitions en Crimée
L'explosion d'un dépôt de munitions qui s'est produite mardi matin dans une base militaire russe en Crimée, péninsule annexée par la Russie, est due à un "acte de sabotage", a indiqué l'armée russe dans un communiqué.
Le dépôt militaire situé près de Djankoï, dans le nord de la Crimée, "a été endommagé le 16 août dans la matinée à la suite d'un acte de sabotage", selon le communiqué, cité par les agences de presse russes, qui n'en désigne toutefois pas les responsables.
"Un nombre d'infrastructures civiles, parmi lesquelles une ligne de haute tension, une centrale électrique, une voie ferroviaire, ainsi que plusieurs maisons ont également été endommagées", a ajouté l'armée russe.
>> À lire aussi : "Les explosions en Crimée rappellent le rôle de la résistance ukrainienne en territoire occupé"
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11 h 22 : deux blessés dans l'explosion d'un dépôt de munitions dans le nord de la Crimée
Un dépôt de munitions a explosé mardi matin dans une base militaire russe, dans le nord de la Crimée en Ukraine, faisant deux blessés et entraînant des perturbations du trafic ferroviaire avec le sud du pays et de la Russie, a déclaré un responsable de la péninsule annexée par Moscou.
Des images diffusées par la télévision russe ont montré une installation électrique en feu près de la ville de Djankoï en Crimée et, au loin, une série de déflagrations qui, selon les autorités, ont été provoquées par l'explosion de munitions sur une base militaire.
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11 h 20 : Emmanuel Macron va s'entretenir avec Volodymyr Zelensky au sujet de la situation à Zaporijjia
Le président français Emmanuel Macron s'entretiendra par téléphone mardi en fin de matinée avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de la situation à la centrale nucléaire de Zaporijjia, sous contrôle russe dans le sud de l'Ukraine et cible récurrente de frappes.
Les deux dirigeants s'entretiendront "notamment pour aborder la situation autour de la centrale de Zaporijjia", a annoncé la présidence française. La centrale, la plus grande d'Europe, a été prise début mars par les troupes russes, au début de leur invasion de l'Ukraine lancée le 24 février.
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9 h 28 : Vladimir Poutine accuse Washington de faire traîner le conflit ukrainien et chercher à "déstabiliser" le monde
Le président russe Vladimir Poutine a accusé mardi les États-Unis de faire traîner le conflit ukrainien et chercher à "déstabiliser" le monde avec une récente visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi.
"La situation en Ukraine montre que les États-Unis cherchent à faire traîner ce conflit. Et ils agissent de la même manière en instiguant le potentiel conflictuel en Asie", a déclaré le président russe dans une adresse à la Conférence internationale sur la sécurité à Moscou, disant voir dans le voyage de Nancy Pelosi à Taïwan "une stratégie consciente visant à déstabiliser la situation dans le monde".
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8 h 22 : explosion d'un dépôt de munitions dans une base russe en Crimée
Un incendie ayant provoqué une explosion de munitions s'est produit mardi matin dans une base militaire russe en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie, a annoncé le ministère russe de la Défense.
Le feu s'est déclaré vers 3 h 15 GMT dans un dépôt de munitions temporaire d'une base russe dans le district de Djankoï (nord), a précisé le ministère dans un communiqué, cité par les agences de presse russes. Selon le gouverneur de la Crimée, Sergueï Aksionov, deux civils ont été blessés.
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7 h 59 : Kiev affirme pouvoir exporter 3 millions de tonnes de céréales en septembre
L'Ukraine a la capacité d'exporter 3 millions de tonnes de céréales depuis ses ports en septembre et pourrait à l'avenir être en mesure d'exporter 4 millions de tonnes par mois, a expliqué mardi le vice-ministre de l'Infrastructure, Yuriy Vaskov.
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7 h 28 : le premier navire de l'ONU chargé de céréales quitte l'Ukraine pour l'Afrique
Le premier navire humanitaire affrété par l'ONU pour transporter des céréales ukrainiennes a quitté mardi le port de Pivdenny, dans le sud de l'Ukraine, avec quelque 23 000 tonnes pour l'Afrique, a annoncé le ministère ukrainien de l'Infrastructure.
"Le navire 'Brave Commander' avec du grain pour l'Afrique a quitté le port de Pivdenny. Ce matin, le cargo est parti pour le port de Djibouti, où les vivres seront livrés à l'arrivée aux consommateurs en Éthiopie", a indiqué le ministère sur Telegram.
Au total, cinq nouveaux navires chargés de céréales ont pu quitter l'Ukraine mardi matin, ont annoncé les autorités turques, ukrainiennes et l'ONU.
Avec AFP et Reuters
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REPORTAGE
Ukraine : autrefois une station balnéaire prisée, Odessa est devenue une ville fantôme
Le Royaume-Uni et le Danemark annoncent une aide supplémentaire à l'Ukraine
Explosions en Crimée: L'attaque «rentre dans la stratégie ukrainienne»
Valeurs Actuelles
[Entretien] Julien Rochedy : “Je veux que les vérités du passé nous reviennent”
Valeurs actuelles.La nouvelle gauche “woke” n’est en vérité que le dernier symptôme morbide de cette philosophie de la déconstruction née dans quelques esprits malades de la dernière partie de ce désespérant XXe siècle, écrivez-vous en préambule de votre ouvrage. Est-ce le sentiment que ce “nihilisme systémique” atteignait aujourd’hui un point de non-retour qui vous a poussé à écrire ce livre ?
Julien Rochedy.Pourquoi notre civilisation fait-elle tout pour disparaître ? C’est la question qui me hante depuis mon adolescence. Le nihilisme profond, diffus et à la fois invisible pour bien des gens – car dissimulé dans nos idées généreuses et le phénomène moderne qui nous appartient en propre -a effectivement atteint son stade ultime avec le wokisme. D’une manière générale, je pense qu’il s’agit de l’expression finale de la postmodernité, laquelle n’est que l’acmé de la modernité qui ne devait finir, en dernière analyse, qu’en suicide collectif. Pourquoi ? La modernité comme façon “d’être au monde”, comme métaphysique, conception de l’homme et intentions politiques, prend vraiment son envol avec les Lumières. Elle constitue une rupture radicale avec tout ce que nous avions traditionnellement pensé dans notre civilisation. Claude Polin résume ainsi : « La civilisation occidentale a incarné successivement deux philosophies radicalement contraires. La philosophie classique estimait qu’il y a une nature des choses physiques et morales, que l’homme ne saurait transgresser sans se nuire à lui-même. La philosophie moderne affi rme que les désirs individuels sont la mesure de toute chose. »
À partir de là, nous avons basculé dans un processus qui fonctionne comme une négation sans limite (Adorno) qui devait mécaniquement se terminer par le désir de disparaître. Mais parce que, moi, je n’ai absolument aucune envie de me flageller et de m’annihiler en tant que Blanc, chrétien, hétérosexuel, Français, Européen et Occidental, j’ai voulu écrire ce livre pour revenir aux vérités classiques qui furent celles de nos pères avant ce basculement moderne qui conduit nécessairement, je le répète, au suicide.
Pourquoi dites-vous qu’un esprit non formé va aujourd’hui systématiquement pencher – et penser – à gauche ?
Parce que nous vivons encore dans une civilisation dont la plupart des idées et des inclinations sont “modernes” ou “postmodernes”, c’est-à-dire essentiellement de gauche, quelles que soient les nuances de cette dernière (libérale, socialiste, progressiste, etc. ). Dès lors, penser en suivant seulement l’esprit du temps et les tendances spontanées de la société nous conduit naturellement, malheureusement, à pencher à gauche. De surcroît, il faut comprendre que la modernité n’a eu de cesse de jeter l’opprobre sur les vérités classiques. Aujourd’hui, celles-ci passent immanquablement pour des idées “d’extrême droite” quand elles ne sont, en vérité, que les idées de la véritable droite et, plus généralement, celles des grands Anciens. Prenons un exemple parmi des dizaines : la pensée classique estimait que l’amitié (Aristote) était à la fois la cause et le but d’une société, laquelle n’était possible qu’à travers une homogénéité importante entre ses membres. C’était une conception organiciste de la cité, et sans elle la vie en commun était non seulement impossible à terme, mais condamnait immanquablement la cité au déchirement et, in fine, à la mort. Avec la modernité, cette conception classique changea radicalement : la cité dut désormais être le fruit d’un contrat entre des membres abstraits mais prétendument rationnels. Cette idée funeste continue de présider à nos destinées : les Français ou les Européens ne doivent plus fondamentalement se ressembler pour “vivre ensemble”, mais adhérer à une ridicule “charte républicaine” ou aux “valeurs européennes”, etc. Même dans ce qui se croit être “de droite” en France, on pense souvent de la même façon, et on craindrait de revenir à la vérité classique qui veut que, pour se rassembler, il faille d’abord et surtout se ressembler.
Pourquoi avoir choisi d’ouvrir votre réflexion sur la philosophie de droite (et celle de gauche qui lui fait face) à la Révolution française ?
Car ce que l’on appelle “la droite” – la véritable -n’est, en réalité, que l’avocate des vérités classiques face aux nouvelles vérités “de gauche” qui ont ouvert le processus moderne au XVIIIe siècle et, de manière fracassante, avec la Révolution française. Or, je pense que ce processus arrive à son terme et qu’il est enfin temps de revenir à ces vérités du passé. Attention, que l’on me comprenne bien : il ne s’agit pas d’être réactionnaire au sens strict et de vouloir revenir au passé. C’est impossible et contre-productif. Je ne veux pas que le passé revienne, je veux que les vérités du passé nous reviennent ; c’est assez différent. De nos jours, il existe des sociétés ayant de très hauts niveaux de développement technique qui continuent pourtant de communier avec ces vérités des Anciens. Il n’y a que l’Occident qui veut mourir à ce point en tant qu’Occident, c’est-à-dire dans tout ce qui le constitue dans sa chair (et non simplement dans ses “valeurs” qui ne sont que des abstractions). Je crois possible d’avoir la technologie sans le nihilisme qu’entraîne, encore une fois, toute pensée moderne, je veux dire toute pensée de gauche.
Toute la gauche, et notamment en ses formes actuelles, se trouve résumée dans un dialogue, plus exactement un aller-retour qui va de Voltaire à Rousseau puis revient à Voltaire. Pouvez-vous nous décrypter cette image ?
Historiquement, la première gauche est libérale et entame sa négation fondatrice à l’égard de la chrétienté. C’est effectivement celle de Voltaire. Il faut extirper la religion de notre société car elle est jugée sans nuance “obscurantiste”, opprimante et privilégiée. Une fois l’Église écrasée comme infâme, le règne de la Raison, de l’individu et de ses désirs pouvait enfin nous conduire à une meilleure société. Derrière, arrive nécessairement la gauche socialiste, engendrée mécaniquement par la gauche libérale puisque cette “meilleure société” fantasmée tarde évidemment à advenir, notamment pour tout le monde. C’est Rousseau qui découle alors de Voltaire. Ils sont adversaires en apparence, comme le sont extérieurement de nos jours les “libéraux” et les “socialistes”, mais ils partagent, comme l’avait bien vu Heidegger, « une même métaphysique ». Ils sont matérialistes et progressistes, en un mot : ils sont modernes. Cette modernité (la gauche) a donc comme postulat indépassable de vouloir toujours émanciper l’individu et, quand elle se pare de couleurs socialistes, elle conserve en vérité toujours ce désir, mais croit seulement pouvoir l’émanciper d’autant mieux par le collectif. À travers la révolution et la “dictature du prolétariat”, elle pense pouvoir le libérer de la tyrannie, de l’oppression de classe, du capitalisme, etc. Mais quand cette émancipation que l’on croyait possible par le collectif échoue comme au XXe siècle, avec les catastrophes communistes que l’on connaît, alors la gauche revient tout simplement à son postulat de base en se passant dorénavant du moyen collectif : c’est la pensée de la déconstruction que nous subissons aujourd’hui. Elle établit que l’oppression n’est plus seulement le produit d’une religion ou d’une classe sociale, mais le fruit de tout ce qui est normatif et qui s’impose de facto à l’individu. C’est d’ailleurs pourquoi cette dernière gauche en date s’accorde parfaitement avec le capitalisme actuel, car libérer les désirs individuels des carcans normatifs finit bien souvent par favoriser, essentiellement, la consommation sans limite.
Face à ces personnages, vous proposez les figures “droitières” d’Edmund Burke, de Joseph de Maistre et celle, moins connue, de Johann Herder. Qu’est-ce que la droite doit à ces penseurs ?
J’ai voulu présenter la philosophie de la droite originelle à travers ses fondateurs, ses premiers penseurs, car je me suis aperçu, avec déception, qu’ils étaient totalement méconnus dans notre pays. La gauche a si bien réussi son lavage de cerveau culturel que tout le monde connaît Voltaire et Rousseau, mais personne ne connaît ni ne lit plus Maistre ou Burke. Qui se souvient même de Herder, lequel eut pourtant une postérité intellectuelle majeure ? Et Donoso Cortés, dont les fameux discours appartiennent, selon Carl Schmitt, au patrimoine des plus grands discours politiques de l’humanité ? Beaucoup de gens se disent de droite, se pensent de droite, par réaction et réflexe, mais ne connaissent pas les philosophes qui ont engendré leur camp politique. Je pense que c’est l’une des nombreuses raisons qui expliquent les continuelles défaites idéologiques de la droite face à la gauche. Nous devons connaître les sources de nos doctrines pour nous armer intellectuellement face à une gauche qui, certes, multiplie les erreurs, mais qui ne commet jamais celle de dédaigner la pensée grâce à laquelle elle avance pour nous laisser toujours meurtris et larmoyants, au bord du chemin de l’histoire.
Continuité, appartenance, autorité, hiérarchie, gratitude, humilité aussi ; quels sont, selon vous, les mots qui définissent ou devraient définir l’homme de droite ?
L’homme de droite est un classique ; c’est par nature un Ancien. Il craint que le chaos, originel et tapi derrière toute chose, ne revienne détruire l’harmonie qu’il souhaite dans la nature et la société. C’est pourquoi il aime l’ordre, qui est la condition du maintien des choses belles, rares et fragiles, ainsi que de la véritable justice. Il sait que cette dernière n’est réelle que dans la hiérarchie car elle consiste à donner à chacun ce qu’il mérite de par ses dons et son rang. Hiérarchiser, c’est avoir des critères, et donc croire au Beau, au Vrai et au Bien comme universaux, garde-fous des tendances nihilistes à la relativisation générale.
Il est davantage spiritualiste que matérialiste, car il croit à l’importance de la religion, des forces de l’esprit, des liens que l’homme doit toujours conserver avec un sacré. Il pense que la société est la conséquence d’un groupement de familles qui, avec le temps, se sont de plus en plus ressemblé jusqu’à créer une culture particulière, une identité singulière, une civilisation aux traits distincts que le devoir impose avant tout de perpétuer. Il n’est pas hostile par principe aux changements, mais ceux-ci doivent s’appréhender prudemment et être toujours regardés en fonction du bien commun, c’est-à-dire avant tout en fonction de ce qu’ils apportent à la survie et au développement de la communauté.
Enfin, c’est un homme qui aspire fondamentalement à la liberté, mais qui en connaît tellement la saveur qu’il sait, précisément, que celle-ci s’exprime et se maintient d’autant mieux dans les contours de la coutume, des traditions et, comme le disait Burke, grâce à une certaine virilité. Pardonnez-moi cette vision quelque peu romantique mais, au fond, c’est un chevalier : maître en son domaine et attaché à ses libertés ; croyant en Dieu et donc au Bien et au Mal ; protecteur des faibles et donc soucieux de son peuple ; garant de l’ordre et de la justice ; guerrier pour maintenir les traditions de son royaume ; et humble, enfin, vis-à-vis du passé qu’il honore et, par là, du futur qu’il prépare, certes sans espérances inconsidérées, mais toujours avec force et fidélité.
Dans votre longue postface intitulée Droite & Déconstruction , vous finissez en attaquant la gauche actuelle wokiste issue de la philosophie de la déconstruction. Pouvez-vous nous expliquer la nature de cette nouvelle gauche et en quoi elle est éventuellement différente de l’ancienne ?
En effet, en présentant la philosophie de la contre-révolution, je suis revenu aux sources de la pensée de la droite. Cependant, j’aime toujours utiliser des auteurs passés dans la mesure où ceux-ci peuvent encore nous être utiles aujourd’hui. J’ai donc dû m’intéresser à toute la philosophie de la déconstruction née dans les années 1970 en France, et qui a surtout germé aux États-Unis (sous la fameuse marque French Theory ) pour essayer de comprendre ce que nous devons subir de nos jours. En lisant ces grands penseurs, de Blanchot à Derrida en passant par Deleuze et Foucault, je me suis rendu compte que nous avions affaire à nos pires ennemis, aux plus dangereux poisons pour notre civilisation et pour tout équilibre mental dans ce monde. Je pèse mes mots : j’ai découvert les vecteurs du nihilisme les plus fous, et quel ne fut pas mon effroi lorsque je me suis rendu compte que ces derniers régnaient dans les universités, influençant ensuite les médias, le monde économique et jusqu’à la politique !
Leur objectif explicite et assumé consiste à détruire tout ce que le beau préfixe issu du grec archè induit dans une civilisation, car archè est commencement et commandement. C’est toute l’archéologie et toutes les architectures qui sont visées : il faut oublier nos racines, nous libérer des ordres normatifs (le genre, la culture, l’appartenance identitaire, les restes de la tradition, le théologique, etc. ), détruire même l’idée de l’amitié dans la cité pour que n’existent que des nomades faisant marcher à plein leur “machine désirante” dans une fluidité totale pour un “devenir cyborg”. Et pour parvenir à ce délire utopique mais effroyable, il faut d’abord renverser toutes les valeurs, les critères et les normes. C’est ce à quoi s’emploient en ce moment les wokes.
L’objectif de la gauche woke est donc, en un certain sens nietzschéen, d’inverser toutes nos valeurs ?
Cela signifie qu’avant de mettre tout “sens dessus dessous” pour échapper à toute architecture normative censée “oppresser” les individus, il faut d’abord mettre tout ce qui est dessous dessus. En clair, tout ce qui était jadis considéré comme inférieur ou secondaire doit devenir le centre de l’attention et le nouvel objet de considération, voire de vénération : la matière plutôt que l’âme, le sensible plutôt que l’intelligible, l’affect plutôt que la raison, la différence plutôt que l’identité, l’autre plutôt que le même, l’homosexualité plutôt que l’hétérosexualité, la victime plutôt que le héros, le féminin plutôt que le masculin, le “racisé” plutôt que l’homme blanc, l’animal plutôt que l’homme (le courant antispéciste), le tiers-monde plutôt que l’Occident (le courant postcolonialiste), les minorités plutôt que la majorité, le relatif plutôt que l’objectif, l’informe plutôt que le beau (l’art contemporain), l’obésité plutôt que le sain (le “ body positive” ), le déviant plutôt que le conforme, la racaille plutôt que l’honnête homme, les sous-cultures plutôt que la grande culture, le handicap plutôt que le fonctionnel (l’“antivalidisme”), le présent plutôt que le passé, l’athéisme (ou l’ésotérisme) plutôt que la religion, etc. Dans tous les domaines ou presque, il faut prôner l’exact inverse de ce que les structures de notre civilisation proposaient à l’homme et à l’organisation de la cité. Voilà la philosophie du wokisme contre laquelle doit impérativement s’armer intellectuellement la droite.
Pourquoi dites-vous que l’écologie nous offre une merveilleuse opportunité ?
Oui, j’ai effectivement beaucoup d’espoir quant au retour des vérités classiques, notamment grâce au sentiment écologique qui pénètre petit à petit les populations occidentales. L’écologie est pour le moment l’otage de la gauche, laquelle ne s’en sert que pour exprimer son ressentiment, que pour continuer à attaquer l’homme blanc et la civilisation occidentale en les culpabilisant, et en ne voulant plus qu’ils se reproduisent. Or, en vérité, l’écologie appartient tout entière à la pensée traditionnelle, et donc à la droite. Elle est souci du foyer (et donc de la patrie), désir de renouer avec la nature (et donc, aussi, avec la nature en nous), elle est une crainte du chaos, elle est volonté de conserver et de prudence, et, surtout, elle est un idéal d’harmonie : bref, encore une fois, elle est totalement et radicalement de droite. Quand la version “politique” de celle-ci s’en sera enfin rendu compte, alors nous pourrons avancer, et enfin envisager l’avenir sous de meilleurs auspices. La pensée des Anciens, grâce à l’écologie, reprendra en main notre civilisation en fermant définitivement, je l’espère, la parenthèse moderne, et donc, en fait, tout espace de déploiement de la gauche et du nihilisme dans l’histoire.
Philosophie de droite, suivi de Droite & Déconstruction, de Julien Rochedy, Éditions Hétairie, 270 pages, 22 €.
Valeurs Actuelles
Louis de Funès, l’intemporel
Vous ne pouvez pas vous tromper. La porte du hall Méditerranée du palais des Festivals à peine franchie, les petites expressions de Louis de Funès devenues mythiques résonnent entre les murs de l’exposition : « Paf », « Foutez-moi l’camp », « C’est fini, oui ? ». Le moindre bruitage, comme celui du canard qu’il aime tant imiter, prête immédiatement à sourire.
Et ne parlez surtout pas de mimiques, au risque de froisser Alain Kruger, commissaire de l’exposition. « Ah ça, non, lance celui qui a réalisé un travail minutieux avec le concours de Thibaut Bruttin pour permettre aux spectateurs d’être en immersion dans l’univers de leur idole. Tout le monde utilise ce terme de “mimiques”, mais il est plus juste de parler d’expressions. »
Des expressions en tout genre que l’on peut retrouver immédiatement au début de la visite de ce musée éphémère du cinéma. Un outil numérique recense en effet tous les visages interprétés par l’acteur français dans ses différents films. À travers ce tableau, on découvre un de Funès tantôt joyeux, ému, timide, agacé, nerveux, voire amoureux.
Dans une salle qui permet une exposition deux fois plus étendue qu’à Paris, l’architecte scénographe Pascal Rodriguez s’est démené pour proposer une présentation de l’artiste axée sur la profondeur
Dans une salle qui permet une exposition deux fois plus étendue qu’à Paris, l’architecte scénographe Pascal Rodriguez s’est démené pour proposer une présentation de l’artiste axée sur la profondeur. « Cela permet de visualiser l’ensemble de l’exposition d’un seul coup d’œil », confirme Alain Kruger.
Le tout orchestré autour de séquences, matérialisées par des espaces aux couleurs vives, comme le vert, pour rendre hommage à Gérard Oury, qui vouait une véritable obsession pour cette couleur dans ses films. « Tout le monde se souvient de la grande cuve à chewing-gum dans Rabbi Jacob ! »
Comme à Grévin
Des photographies de ses principaux films sont également fixées au mur, comme pour retracer une carrière immense, qui a pourtant mis du temps à démarrer. On peut y apercevoir des photos du génie burlesque lors de ses jeunes années, tignasse brune soigneusement peignée, loin de son image de petit oiseau tombé du nid, lui, le fervent défenseur de la cause animale, qui a donné naissance à l’un de ses nombreux succès : l’Aile ou la Cuisse.
Les références à ses films sont évidemment nombreuses, de la Grande Vadrouille à la Soupe aux choux, en passant par le Gendarme de Saint-Tropez. Les extraits projetés sur les murs de l’exposition fascinent les familles, des plus jeunes aux plus anciens, qui peuvent reproduire ses mouvements au cours de mini-ateliers. « Son sens du rythme le rend intemporel, lance Alain Kruger. Son héritage perdure et perdurera. Je suis sûr que l’on parlera encore de lui dans un siècle. »
Près de quarante ans après sa mort, l’aura de Louis de Funès, qui aurait fêté ses 108 ans le 31 juillet dernier, semble intacte. Et pour ceux qui auraient rêvé le rencontrer en chair et en os, sa statue de cire a généreusement été mise à disposition par le musée Grévin. L’occasion de se retrouver face à celui qui restera gravé dans le marbre du patrimoine français.
Infos pratiques : musée éphémère du Cinéma, hall Méditerranée, palais des Festivals, Cannes, tous les jours de 14 à 22 heures jusqu’au 21 août, entrée 4 € (2 € en tarif réduit).
New York Times - World
Dr. Oh, ‘the God of Parenting,’ Will See You Now. On Television.
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In South Korea, Dr. Oh Eun-young, a celebrated psychiatrist, has helped destigmatize seeking therapy and blown up the traditionally private relationship with patients by putting it all on TV.
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By John Yoon
SEOUL — Appointment day was finally here. The parents had waited for a month to see the renowned psychiatrist in South Korea about their child’s issues. They entered the room, the doctor arrived, and the door closed.
Then the teleprompters turned on, the cameras started rolling, and the producer shouted, “Action!”
So began the taping of “My Golden Kids,” one of the most popular reality shows in South Korea. Reigning over the episode was Dr. Oh Eun-young, a specialist in child and adolescent psychiatry who has been called the “god of parenting.”
Her mantra: “There is no problem child, only problems in parenting.”
In a country where celebrity is often personified by young megastars churned out by an exacting entertainment industry, Dr. Oh, 57, occupies a singular cultural place. She draws millions of viewers on television and the internet, dispensing advice on parenting and marriage.
Through a portfolio of shows — and books, videos and lectures — she has redefined therapy for Koreans, blown up the traditionally private relationship between doctor and patient and introduced the nation to accessible vocabulary on mental health issues.
“She is the mother that you wish that you would have had in your childhood,” said Dr. Yesie Yoon, a Korean American psychiatrist in New York who grew up watching Dr. Oh’s shows. “People really put their personal feelings toward popular figures in the media. And I feel like she’s serving a kind of good mother role to a lot of Korean people.”
Her success is all the more notable in a country where taboos about seeking mental health treatment have deep roots and getting therapy has traditionally been a furtive enterprise.
South Koreans attest to Dr. Oh’s role in destigmatizing psychiatric treatment, and the fact that some are willing to share their struggles on her shows is a watershed cultural moment. Practitioners in Dr. Oh’s field say it is becoming easier to persuade South Koreans to get therapy or take medication.
In South Korea, about one in four adults has reported having a mental disorder in his or her lifetime, with only one in 55 receiving treatment in 2021, according to the National Mental Health Center. (One in five American adults received mental health treatment in 2020, according to the Centers for Disease Control and Prevention.) South Korea has among the world’s highest suicide rates; it was the fifth leading cause of death in 2020, the government says. Among people in their 20s, it accounted for 54 percent of deaths.
When Dr. Oh started her career as a medical doctor in 1996, many South Koreans associated mental illness with weakness, she said in an interview at a counseling center in the wealthy Seoul district of Gangnam. Some even believed that people could become mentally ill from studying psychiatry. Over the years, those attitudes have transformed.
Tips for Parents to Help Their Struggling Teens
Tips for Parents to Help Their Struggling Teens
Are you concerned for your teen? If you worry that your teen might be experiencing depression or suicidal thoughts, there are a few things you can do to help. Dr. Christine Moutier, the chief medical officer of the American Foundation for Suicide Prevention, suggests these steps:
Tips for Parents to Help Their Struggling Teens
Look for changes. Notice shifts in sleeping and eating habits in your teen, as well as any issues he or she might be having at school, such as slipping grades. Watch for angry outbursts, mood swings and a loss of interest in activities they used to love. Stay attuned to their social media posts as well.
Tips for Parents to Help Their Struggling Teens
Keep the lines of communication open. If you notice something unusual, start a conversation. But your child might not want to talk. In that case, offer him or her help in finding a trusted person to share their struggles with instead.
Tips for Parents to Help Their Struggling Teens
Seek out professional support. A child who expresses suicidal thoughts may benefit from a mental health evaluation and treatment. You can start by speaking with your child’s pediatrician or a mental health professional.
Tips for Parents to Help Their Struggling Teens
In an emergency: If you have immediate concern for your child’s safety, do not leave him or her alone. Call a suicide prevention lifeline. Lock up any potentially lethal objects. Children who are actively trying to harm themselves should be taken to the closest emergency room.
Tips for Parents to Help Their Struggling Teens
Resources If you’re worried about someone in your life and don’t know how to help, these resources can offer guidance:1. The National Suicide Prevention Lifeline: Text or call 988 2. The Crisis Text Line: Text TALK to 741741 3. The American Foundation for Suicide Prevention
“Compared to when I took my first steps as a doctor,” she said, “more people have realized that talking to a psychiatrist is something helpful — not something embarrassing at all.”
Dr. Yang Soyeong, a psychiatrist practicing in Seoul, agreed: “Parents can be afraid of having their mistakes pointed out by a psychiatrist. But because Dr. Oh does that so gently on television, I think that has lowered people’s apprehension for visiting the clinic.”
The United States has long made stars out of one-name medical personalities like Dr. Phil and Dr. Oz, who have drawn criticism for their tactics. Dr. Oh’s celebrity has also spilled out of the medical arena. In Seoul, a life-size cutout of her stands in front of a mobile phone dealership advertising the carrier’s family plans. She appears in TV commercials for a health insurance company.
Dr. Oh, who runs one hospital and four counseling centers, has been using TV as a therapeutic platform since 2005, when she started her broadcast career giving lectures about childhood developmental disorders.
On “My Child Has Changed,” which aired from 2005 to 2015, each episode was dedicated to a family’s problems. Dr. Oh entered their homes for counseling sessions, and the takeaway from many episodes was that a lot of children’s problems were caused by parental abuse, lack of understanding or negligence.
In a signature flourish of the show, Dr. Oh would dispose of every object the parents used to beat their children — back scratchers, umbrellas, shoehorns, broken chair legs.
When “My Golden Kids” launched in 2020, the pandemic, with its social restrictions, was forcing people to confront loved ones’ problems full on. Rather than visiting herself, Dr. Oh now sends a camera crew into homes to record what transpires; clips are aired when families discuss issues in the studio.
The problems shown have run the gamut: A 9-year-old yelling at his mother, a 5-year-old self-harming, a 12-year-old stealing from his mother, a 14-year-old having unexplained, chronic vomiting.
Even with a family’s consent, the in-home cameras can feel highly intrusive. But giving a doctor the chance to assess family interactions in real-life settings, not the confines of a psychiatrist’s office, has diagnostic advantages, experts say.
“It’s a child psychiatrist’s dream,” said Dr. Yoon, the New York psychiatrist. “In my clinic, I only address and discuss the things that they bring to me. I may ask questions to dig deeper that they may not answer, and they may not answer truthfully.”
The show illustrates how much work the parents do in following through with the doctor’s advice. It also shows how change can take time, and how old issues can resurface.
Since “My Golden Kids” began, Dr. Oh has expanded her TV empire to include “Oh Eun-young’s Report: Marriage Hell,” in which she counsels couples; and “Dr. Oh’s Golden Clinic,” in which she advises individuals. She says she has a plan to tackle the country’s low birthrate by easing people’s fear of having children. She also hopes to feature more Korean families who live abroad and encounter cultural and language barriers.
Dr. Oh was born premature, and she said the doctors were not sure she would survive. Until she was about 2, she was smaller than her peers and had a “difficult temperament”: picky with food, often sick and crying every night. She attributes her comfort with herself as an adult to her parents, saying she had “received a lot of love from them and felt understood by them.”
She received a medical degree from Yonsei University’s College of Medicine and a doctorate in psychiatry from Korea University’s College of Medicine. She married a doctor, and their son is in the military.
“We were all someone’s children at some point,” she said. “The point isn’t to blame parents for every problem but to emphasize that they are incredibly important figures in children’s lives.”
At a recent taping of “My Golden Kids,” a panel of comedians and celebrities appeared. They and Dr. Oh greeted the parents of a child who had refused to attend school for months. Video of the family’s home life was shown. The doctor then shared her recommendations.
She has critics. Lee Yoon-kyoung, 51, an activist for education reform and parental rights and the mother of two high school-age sons, worries that Dr. Oh’s celebrity might lead viewers to consider her words as gospel when there might be multiple interpretations of the same behavior.
“Of course, we acknowledge her expertise,” Ms. Lee said, “but some parents get a bit uncomfortable when people deem her opinions unconditionally true, as if her words were divine.”
Some viewers have questioned the wisdom, as well as the privacy implications, of putting yelling, hitting families on television. On “My Golden Kids,” Dr. Oh does not explicitly identify the children, but faces are not obscured, and parents state their own names and call their children by name.
Videos of episodes have been uploaded to YouTube, generating humiliating comments about the families. Comments have since been turned off. But some parents and mental health professionals, noting that the internet is forever, have demanded the show blur faces.
Dr. Oh says blurring could make it harder for people to empathize, inviting more abuse. Viewers, she said, should consider the problems televised as all part of the human experience. “The main reason I do these shows is that understanding children is the starting point of understanding people,” she said.
Ban Su-jin, a 42-year-old mother of three from Incheon, had privacy concerns when she appeared on “My Golden Kids” in 2020 to consult about a son who feared leaving the house.
“My husband was worried that my son’s friends would make fun of him for having this problem,” she said. But they agreed it was “worth risking anything.”
After the taping, she said, her son’s anxiety improved drastically. The episode drew some negative messages, Ms. Ban said, but also encouragement from friends and neighbors.
“The episode,” she said, “helped them understand how much pain my son had borne.”
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France24 - World
‘Compares the incomparable’: Academics unfazed by French slide in Shanghai Ranking
Issued on: 17/08/2022 - 17:56
The top 15 universities in the Shanghai Ranking, published on Monday, are in English-speaking countries. The leading French institution, Paris-Saclay, ranks only 16th and its position has fallen since last year along with the other three French universities in the top 100.
The 2022 Academic Ranking of World Universities, also known as the Shanghai Ranking, which ranks the world's top 1,000 institutions annually, downgraded France’s four highest-placed universities in comparison with last year.
France’s leading university – Paris-Saclay, which includes the prestigious AgroParis Tech and CentraleSupélec – ranks in 16th place, falling from 13th in 2021. The Paris Sciences et Lettres University has dropped two places to 40th. And La Sorbonne University, in 43rd place, has dropped eight places while Paris-Cité University now ranks 78th instead of 73rd.
Is this drop in the rankings a sign that the standard of French universities is declining? "Not at all," says Jean-Francis Ory, dean of the faculty of economic, social and management sciences at the University of Reims Champagne-Ardenne. "We are not worse just because we are far from the top of this ranking.”
The Shanghai Ranking focuses on the exact sciences such as mathematics, physics, chemistry and geosciences, but does not assess the social sciences and humanities. "From this standpoint, there are no surprises. We know right away which institutions will be highlighted," says Ory, author of a chapter from the book "Classement des Universités".
Every year, researchers at Shanghai Jiaotong University, who compile the list, evaluate universities according to six criteria, including researchers who are often cited in their disciplines; articles published in the scientific journals Nature and Science; and the number of former students or staff who have won Nobel prizes or Fields medals. The latter is the most prestigious international award for research in mathematics and is awarded every four years to researchers under 40 years of age.
More than a third of French universities made the list
In total, 28 of France's 74 universities appear in the Shanghai Ranking, of the top 1,000 institutions. In 2016, France had 22 institutions in the ranking.
"It is a good thing to have some French universities in this ranking because it makes them visible, and France needs to establish an international reputation,” says Ory. “However, do the 60,000 students at Paris-Saclay, for example, all benefit from the excellence of a few professors and researchers?"
Another drawback is that the ranking focuses solely on university research. It is intended to "promote scientific influence to the detriment of the quality of education", says Laura Lehmann, senior vice-president in charge of influence strategy at the National Federation of Student’s Associations.
Le classement de Shanghai, ce simulacre de podium.❌Valoriser le rayonnement scientifique au détriment de la qualité de la formation ne devrait pas être une fierté.❌Ne cherchons pas à classer nos universités mais à les améliorer pour les premiers concernés : les étudiants. https://t.co/tJ4obUe4Fn
August 15, 2022"This ranking says nothing about the overall state of the universities,” Ory adds. “And what's more, the vast majority of the students we teach do not do research. This ranking says nothing about the quality of working life, employability or what we teach students – what we teach them in terms of ecological and social transition, for example."
Ory goes on to say the rankings are given too much weight. "The rankings are not going to indicate whether French universities are in good health overall, or whether students are taught well at such and such university.”
This analysis echoes the comments of Christine Censier, a headhunter for 20 years. "Attending one of these prestigious universities means that you have gone through very rigorous and selective processes, but this is not a fixed asset. You have to take a step back. Because you have candidates who have been to the best schools but who lack interpersonal skills, intellectual and cultural openness and listening skills," says Censier, who runs a recruitment firm.
Despite these limitations, the Shanghai Ranking remains a reference point for public institutions. Physicist Sylvie Retailleau, formerly head of Paris-Saclay and now minister for higher education and research, was pleased with the results. "This performance [...] illustrates France's scientific influence on the international stage," she said in a statement. During Retailleau’s presidency, Paris-Saclay climbed one place between 2020 and 2021 but went down three the following year.
In the long term, French universities’ improvement in the ranking is the result of a new strategy begun in 2018. France has begun to merge institutions to create "experimental public institutions" (EPE). Laboratories and schools “have been grouped into EPEs so that they can be taken into account in the Shanghai ranking", explains Ory. This new policy seems to be bearing fruit, as the University of Montpellier, the University of Lille and Nantes University – three new EPEs created in 2022 – have just entered the ranking.
But this strategy may have some drawbacks. "There are increasing inequalities between schools. New resources tend to be allocated to the higher performers while, perhaps irreversibly, the universities with the least selective funding are destined to remain so," points out a report by the Court of Audit published in October 2021.
‘It takes money to get into these rankings’
Although the Court of Audit report stresses the place of "French universities in the top tier of international rankings", it also deplores the "under-funding of universities" and highlights the discrepancy between "ever-increasing student numbers" and lower public investment than in the US and UK, which consistently claim the ranking’s top spots each year. For the past 20 years, Harvard University has been ranked number one.
"This ranking compares the incomparable. It takes money to get into these rankings. But the French university model is public, whereas the major American universities that appear in the rankings are all private. They are supported by patrons, and they benefit from much more funding than what is available in France. This system allows these universities to attract great professors and Nobel Prize winners and therefore are well ranked," Ory said.
French higher education, which is almost free, tries to guarantee accessibility to the greatest number of people.
This might soon be changing, however. In a statement to university presidents in January, President Emmanuel Macron announced that "we cannot continue to have a system where higher education is free for almost all students".
This article has been adapted from the original in French.
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Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
Perspective
'Those who need education the most are furthest from it': UNESCO
FRANCE
French students rank last in EU for maths, study finds
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Royaume-Uni : un théâtre londonien programme une pièce présentant Jeanne d’Arc comme non-binaire
« Imaginez si… »
« L’histoire a fourni d’innombrables et merveilleux exemples de Jeanne dépeinte en tant que femme », a-t-elle poursuivi, affirmant que c’est « le rôle du théâtre de poser la question ‘imaginez si…’ ». « Les théâtres produisent des pièces de théâtre, et dans les pièces de théâtre, tout peut être possible. Shakespeare n’a pas écrit de pièces historiquement exactes. Il a pris des figures du passé pour poser des questions sur le monde qui l’entoure ».
La réinterprétation non-binaire de cette pièce s’inscrit donc dans une démarche progressiste revendiquée par le Shakespeare’s Globe. Sur son site, celui-ci affirme être « engagé à devenir une organisation inclusive et diversifiée ». « Nous visons à créer une culture et un environnement dans lesquels l’expérience de chacun au Shakespeare’s Globe est égale, inclusive et équitable », affirme encore le site du théâtre. Tout un programme.
France24 - World
16 killed, many missing in northwest China floods
Issued on: 18/08/2022 - 11:20
Beijing (AFP) – Sixteen people were killed and many left missing in flash flooding in northwest China, state media reported Thursday, as the country battles extreme weather that has shuttered factories and caused rolling power cuts.
The deluge comes during a summer of soaring temperatures and torrential rains in China, with multiple cities clocking their hottest days on record and floods causing hundreds of millions of dollars worth of damage.
Floods hit this week in a mountainous region of Datong county in Qinghai province, affecting more than 6,200 people from six villages, state broadcaster CCTV said.
Photos of the aftermath showed roads covered in mud, uprooted trees, damaged homes and rescue workers carrying shovels.
"As of noon on the 18th, 16 people have been killed," added CCTV, saying that rescue work was ongoing.
At least 18 people are missing and 20 have since been rescued, and a "frontline headquarters" has been set up to organise the emergency response, according to state media reports.
"The rescue work is progressing in an orderly manner," the report said, adding that sudden heavy rainfall Wednesday night had triggered the situation.
Extreme weather
Scientists say extreme weather across the world has become more frequent due to climate change, and will likely grow more intense as temperatures rise.
Severe flooding in southern China in June displaced more than half a million people and caused an estimated $250 million in damage.
On Wednesday, Chinese authorities warned that heavy rains were also expected to hit northern regions of the country including the capital Beijing and its neighbouring Tianjin and Hebei.
Earlier this week, President Xi Jinping called on officials in the northeastern Liaoning province to "ensure the safety of people's lives in flood control", state media reported.
Meanwhile, millions of people in southwest China are facing rolling power cuts after a crushing heatwave led to an electricity supply crunch that has forced factories to halt work.
Sichuan province relies heavily on dams to generate its electricity but the heat has caused reservoirs to dry up, exacerbating the energy shortage.
On Thursday, Sichuan authorities ordered employers to stop requiring staff to perform outdoor work when temperatures are forecast to hit 40 degrees Celsius or above.
Water volume in the province's major rivers has fallen by around 20 to 50 percent in the absence of rain as well, impacting hydropower generation, state news agency Xinhua reported Wednesday citing provincial energy officials.
The China Meteorological Administration said the country was going through its longest period of sustained high temperatures since records began in 1961, with 64 straight days of heat warnings in various regions starting in June.
More than a third of weather stations in China recorded extreme heat this summer, with 262 of them reaching or surpassing previous records, the administration said.
© 2022 AFP
New York Times - World
After Mocking France’s Literary Elite, a Fraught Invite Into the Club
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Mohamed Mbougar Sarr, a Senegal-born writer, has won high praise and top prizes from Paris’s insular publishing establishment. But the novelist wonders: Is it an endorsement or “a way to silence me”?
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By Norimitsu Onishi
PARIS — For African writers living in France, there is a dream they will never acknowledge publicly, a character says in Mohamed Mbougar Sarr’s novel, “The Most Secret Memory of Men.” That dream — “our shame, but also the glory we fantasize about” — is to be praised by France and its literary establishment.
The post-colonial relationship between France and its former African colonies is a deeply fraught one. Even six decades after their independence, France looms large not only in their politics and economies, but also in their imagination.
“The relationship with Paris is very strong because, in the end, there is only Paris,” Mr. Sarr said. “When we meet anglophone African writers, they’re surprised that the relationship with France is still so strong.”
France remains omnipresent for many francophone African authors like Mr. Sarr, 32, who grew up in Senegal and has lived in France for the past dozen years. Their readers are in France, Mr. Sarr said, and France remains the place of literary “judgment, validation and recognition.”
Late last year, Mr. Sarr became the first writer from Africa south of the Sahara to win France’s top literary prize, the Goncourt, established in 1903. But it wasn’t only his background that stood out. A subject of his novel was precisely the French literary establishment, which he describes with a mix of harshness, ridicule and affection.
So why did this establishment grant him its highest award?
“I don’t know how to interpret it exactly,” Mr. Sarr said, in a two-and-a-half-hour interview in the Paris office of his publisher, Philippe Rey. “Does it mean that they have a better sense of humor, more self-derision, than believed? Or is it a way to silence me, or to endorse me with the prize?”
He added, “But I really hope that it’s because it’s above all a good book.”
The novel — “La plus secrète mémoire des hommes” in French — was praised nearly universally, with Le Monde calling it “a great book.”
At its heart is a quest to find a long-forgotten (and fictitious) Senegalese author, T.C. Elimane, who briefly won praise for a novel published in France in 1938, at the height of the colonial era. Initially praised by the French literary establishment, which dubbed him the “black Rimbaud,” the character is accused of plagiarism, his book is withdrawn from circulation, and he is reduced to silence.
“The Most Secret Memory of Men” — whose main narrator is a young novelist who appears to be a stand-in for Mr. Sarr himself — is told in various literary styles, with French, African and Latin American influences. The story travels through space and time, from contemporary Paris to postwar Argentina to a Senegalese village. Besides the main narrator, a collection of voices complement one another to form an overall story, as one of the novel’s main goals is to put different realities and traditions “on the same level,” Mr. Sarr said.
Mr. Sarr’s book was inspired by the real-life story of a Malian writer, Yambo Ouologuem, whose novel, “Bound to Violence,” won France’s second-most prestigious prize, the Renaudot, in 1968. Accused of plagiarism, Mr. Ouologuem stopped writing and returned to Mali.
The accusations of plagiarism against the fictional and real-life authors — who incorporated Western literature into their work, using it for their purposes — touch upon a central question of colonialism and Africa’s place in the world today, Mr. Sarr said. Western writers — anyone from Jean de La Fontaine to James Joyce — could cull from the past without accusations of plagiarism because the Western canon was considered part of their heritage.
“People are very happy when an African, because of colonialism, writes in a European language that was a colonial language,” Mr. Sarr said. “But I get the impression that there are limits. It shouldn’t go too far. By too far, I mean, there shouldn’t be insolence or irreverence.”
“When you are the source of a heritage,” he continued, “you have to be able to accept that your heirs, in appropriating that heritage, renounce that heritage or make fun of it.”
Which is exactly what his novel did.
The Goncourt can make careers overnight, and Mr. Sarr has kept a busy schedule more than half a year after his victory. Nearly 40 translations of his novels are in the works; the English version of his prizewinner is slated to appear next spring.
It was his fourth novel since he started writing a decade ago, following his move from Senegal to France.
“I started to write because of solitude,” he recalled, “and there was also the experience of immigration, and all the little problems that immigration exposes.”
The oldest of seven brothers, Mr. Sarr grew up in Diourbel, a small and dusty city in the center of Senegal, not far from Touba, the center of the dominant Sufi Muslim brotherhood called the Mourides. Family life was rooted in the tradition of the Mourides and the culture of his ethnic group, the Serer.
He learned to speak Serer at home, and, then later, Wolof, Senegal’s main language, around the neighborhood. At home, in keeping with the Serer’s matriarchal tradition, his mother and grandmother would tell him tales about the family and the wider world, often in the courtyard where a mat was laid out in the evenings. This oral tradition infuses his novel, in which critical truths are revealed through the narration of a woman called the Mother Spider.
French, he learned in the private Catholic school he attended in Diourbel, though he regularly heard it at home from his father, a medical doctor, who would send his son to bookstores. His father, a subscriber to several newspapers, regularly tasked his son with writing “press summaries of the news, random events or what the president went to inaugurate that day,” Mr. Sarr said.
“I was born in an environment that encouraged me from a very young age to seek words and books,” Mr. Sarr recalled. “But there was no library at home where I found an existing collection of books. Instead, there were books that were bought for me or given to me when I asked for them.”
Though his mother also speaks French, Mr. Sarr has always communicated with her strictly in Serer. With his father, it has always been a mix of Serer and French.
After going to high school in Saint-Louis — the former colonial capital of French West Africa along Senegal’s Atlantic coast — Mr. Sarr, like many of his home country’s brightest students, came to France to further his studies.
His first three novels dealt with contemporary themes — Islamic extremism; migration; and homosexuality in Senegal. The more timeless themes in “The Most Secret Memory of Men” began to germinate in his mind as soon as he began writing a decade ago.
Living in Beauvais, a city about 50 miles north of Paris, Mr. Sarr started writing full time after his studies and also began scrutinizing the French literary establishment, which plays a crucial role in his novel.
“I spent many years on the periphery of that world — observing it, reading its books and getting to know its figures before I entered it, somewhat brutally, almost like a breaking and entering,” Mr. Sarr said.
His entry was initiated last September when his novel was included on the long list of the Goncourt.
France’s literary awards are regulated by a clubby, insular world that tends to reward established members in a time-honored exercise of back-scratching that generally blocks newcomers. Juries are dominated by aging white men who are appointed for life; some are editors at big publishing houses and go so far as to champion books they have edited themselves. The literary juries symbolize a France resistant to change.
“I’m not sure that France’s literary institutions can continue functioning like that much longer,” Mr. Sarr said.
Alone among the major awards, the Goncourt has carried out overhauls to make it more credible. Still, even the Goncourt was hit with a scandal last September as one of its 10 jurors lobbied and cast a vote for a novel written by her romantic partner.
Mr. Sarr’s brothers and parents began closely following the evolution of each list as it was whittled down. A brother sent him a news alert even before he himself learned that he had made the short list.
Last November, on the day the Goncourt was to announce its new laureate, Mr. Sarr waited in the tiny Paris offices of his publisher. He was informed he had won a few minutes before the official announcement — and the flood of news articles announcing that France’s most prestigious literary prize had been awarded for the first time to a writer from sub-Saharan Africa.
Mr. Sarr called his parents in Senegal. The usual greetings taken care of, the son delivered the news to his father.
“We got it,” he said, using the French pronoun “on.”
They had broken into the house.
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Les sports athlétiques bretons, ce passe-temps devenu tradition
La vague de chaleur que traverse la France n’a pas empêché les athlètes des Celtes du Morbihan de participer au 43e championnat de sports athlétiques bretons à Plounévez-Moedec, dans le Finistère. Plus d’un millier de personnes sont venues, malgré les fortes températures, assister au spectacle. Sous les yeux de la foule, des hommes et des femmes venus des quatre départements de Bretagne ont rivalisé de force et technique. « Les compétitions des jeux de force sont toujours des événements qui rassemblent », souligne Jérôme le Bihan, l’un des dirigeants du club. En effet, les disciplines qui composent les sports de force bretons possèdent une dimension spectaculaire. Le levé de la perche, le bazh yod (bâton à avoine), le lancé de motte, le lancé de poids, la course du meunier, le lever d’essieu, le tir à la corde sont des disciplines qui prennent leurs racines dans le monde agricole. Le bazh yod consiste à arracher le bâton à son adversaire. La course du meunier est une course collective dans laquelle les athlètes courent avec un sac de blé de 50 kilos sur les épaules. Le lever d’essieu consiste à soulever un essieu de 47,5 kilogrammes, un maximum de fois en trois minutes.
Des racines rurales
Les racines de ce sport sont à chercher dans la ruralité. Le mode de vie paysan et les travaux des campagnes sont les socles des ces jeux. « A l’époque, pour tuer le temps, les paysans se sont mis à vouloir mesurer leur force après les travaux des champs effectués. Chaque corps de métier a donné naissance à sa discipline : les charrons nous ont donné le lever d’essieu, les bûcherons le lever de perche, les moissonneurs le lancer de botte de paille, les maréchaux le lancer de poids, indique Arnaud le Louër, président des celtes du Morbihan. Chaque corps de métier s’inventa un passe-temps largement agonistique ».
Au fur et à mesure, les hommes de chaque clocher se sont rassemblés afin d’affronter les communes voisines. « Dans le temps, il y avait autant d’équipes qu’il y avait de villages en Bretagne », sourit Jérôme le Bihan. Il est vrai qu’aujourd’hui il n’y a plus autant de participants. « La société a évolué, elle est moins agricole, les hommes sont moins portés sur les travaux physiques et par voie de faits moins à même d’être à nos côtés », regrette Arnaud le Louër. En effet, en trois décennies, le nombre d’athlètes est passé de 1000 à 120.
Cette volonté de sauver ce patrimoine authentique ne date pas d’hier. En 1974, les « C’hoarioù Langonnet » sont créés. L’organisation vise à la renaissance de la véritable culture bretonne populaire par des événements rassembleurs, loin du folklore pour touristes. Du succès de ces derniers naît alors la Fédération nationale des sports athlétiques bretons (FNSAB). Depuis, cette organisation fait office de référence dans la pratique de ces sports et s’est installée comme « une instance référente qui supervise l’organisation des compétitions qui jusqu’alors étaient parfois teintées d’amateurisme ».
Les sports de forces comme ciment populaire
La pratique des sports athlétiques bretons ne se limite pas au seul cadre sportif. En effet, dans sa longue tradition populaire, ils se pratiquaient au sein des pardons et des patronages. « Ces jeux furent de véritables acteurs de sociabilité dans les zones rurales. On imagine mal aujourd’hui la place qu’ils ont eu et ont encore au sein de la culture bretonne », déclare Jérôme le Bihan. Il est vrai qu’ils sont une des manifestations de ce syncrétisme typiquement breton. Les pardons, certains le disent encore, furent le pendant celtique et physique de la spiritualité chrétienne. Les jeux de force furent même par moment accusés d’éclipser l’aspect religieux des manifestations et de l’utiliser comme prétexte à leur pratique. Dorénavant, les sports athlétiques bretons se font dans un cadre plus séculaire. « Aujourd’hui une vitrine nous est offerte lors des manifestations estivales. Le festival interceltique de Lorient, où on nous associe souvent aux highland games, nous permet de toucher un grand nombre de gens, mais aussi lors de grands marchés nocturnes », dévoile Arnaud le Louër. Une visibilité plus grande encore ferait bouger les choses et ramènerait les gens nous ». Ce n’est pas pour rien que les sports athlétiques bretons sont inscrits dans l’inventaire du patrimoine immatériel en France.
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Nos coups de cœur des tables et des plages privées dans le Sud
Le Negresco à Nice invente sa plage
Ce bout de sable était attendu depuis longtemps devant l’hôtel mythique Le Negresco. C’est enfin arrivé le 15 juin dernier. Le Negresco a ouvert sa plage, « un jardin botanique sur la mer » inspiré du Grand Siècle. L’architecture et le paysage seront à leur apogée l’année prochaine. Anne-Laure Blondé, architecte- paysagiste et designer, a imaginé « un espace botanique entre élégance et raffinement face à la mer ». Elle a dessiné les structures en pergola et l’ensemble du mobilier dans cet esprit comme un prolongement de l’ hôtel. La table, supervisée par la chef Virginie Basselot (meilleur ouvrier de France 2015), propose des plats à partager, ainsi qu’une carte terre-mer : des poissons à la découpe, de belles pièces de viandes maturées… La carte de la plage privilégie l’excellence des produits locaux. À déguster également, les fameux sandwichs au homard, les “Rolls by Homer Lobster” – l’un fut élu le meilleur du monde en 2018 aux États-Unis. Informations et réservations : tél. : 04.93.16.64.08 ; carte Plage & Lounge de 12 à 22 heures. www.hotel-negresco-nice.com
Byblos Beach, un mythe tropézien
L’institution tropézienne, propriété de la famille Floirat, a désormais sa plage. Depuis 2019 et l’instauration de la loi littorale, la longue bande de sable blanc de Pampelonne a été modifiée, chaque club ou restaurant ayant l’obligation de construire des structures démontables, dans le respect de l’environnement. Une opportunité pour l’hôtel, qui a créé une atmosphère douce, mêlant bois brut et orange, sa couleur signature. Au restaurant, le chef Brice Migneaux propose aussi bien des grillades de black angus et de pêche du jour que des salades, des pâtes, et les créations pâtissières du chef Geoffrey Turpin. Côté plage, des matelas très confortables invitent à la sieste, bercés par la sélection pointue du DJ dont la playlist célèbre les années 1970. Informations et réservations : tél. : 04.94.43.15.00 ; restauration de 12 h 30 à 17 heures ( juillet-août). www.byblos-beach.com
Mademoiselle Gray à Cannes, la musique avant tout
Pour sa plage privée Mademoiselle Gray, l’hôtel Barrière Le Gray d’Albion à Cannes a créé une atmosphère bohème façon Saint-Barth, avec coussins aux teintes douces et tapis en raphia. Sous les parasols beiges, on vient déguster une cuisine méditerranéenne aux accents libanais, comme le “poke bowl falafel”, la salade caesar au poulet mariné façon “shish taouk” ou la galette typique manou’ché. Sur les transats, on déguste glaces et cocktails en découvrant une programmation musicale inédite, mêlant disco et sons relaxants. Des titres mixés par le DJ, à retrouver pour la première fois sur une compilation nommée Vinyle Mademoiselle Gray, pour emporter un petit bout de vacances à la maison. Informations et réservations : tél. : 04.92.99.79.99 ; de 10 heures à 1 heure. www.hotelsbarriere.com
Carré Mer, l’esprit Pourcel à quinze minutes de Montpellier
C’est l’une des plages les plus sauvegardées de toute la côte méditerranéenne. Elle s’étend sur 9 kilomètres, depuis Pala-vas vers Sète. À Carré Mer, c’est le concept Pourcel, qui prime, c’est-à-dire : esprit de famille, atmosphère conviviale et une âme, un ADN construit depuis dix ans, quand la paillote s’est posée pour la première fois sur la plage de Villeneuve-lès-Maguelone. Ainsi, à chaque saison, les clients découvrent une nouvelle histoire et une nouvelle ambiance dans un décor revisité. Cette année, le noir a fait son apparition, un noir qui met en valeur ces colliers ethniques composés de coquillages ramenés du bout du monde. Christian Collot, le décorateur génie de la maison, signe de son empreinte un lieu qui oublie les frontières et qui invite au rêve éveillé. Tous les objets et les couleurs, jusqu’aux tissus des meubles, sont pensés pour bâtir un pont entre les cultures. Signée par Jacques et Laurent Pourcel, la cuisine est simple mais raffinée, autour des saveurs méditerranéennes, d’inspiration nomade et régionale. Salades à partager, poissons grillés, viandes à la plancha, pâtes et risottos, grandes assiettes composées au gré du marché. Informations et réservations : tél. : 04.67.42.06.96. ; restauration de 10 heures à 1 heure ; plage de 10 heures à 18 heures (matelas). www.carre-mer.fr
Loulou Ramatuelle sous pavillon Burberry
L’un des hot spot de la Riviera pour l’été 2022 s’habille très British. Pour cette saison, Loulou a lancé un partenariat avec la maison anglaise Bur-berry pour célébrer le lancement de sa dernière collection TB Summer Monogram par Ricardo Tisci. Le Summer Monogram, reprenant la teinte beige emblématique et le blason de la griffe, sublime l’ensemble, des chaises longues aux parasols, en passant par les coussins des sièges. Immergées dans la végétation, entre tamaris, oliviers et citronniers odorants, les tables offrent une parenthèse enchantée devant la Grande Bleue. Dans l’assiette, l’humeur et la pêche du jour magnifient les poissons et les légumes, à l’instar des poissons entiers à peine sortis des eaux et du carpaccio de daurade escorté d’une sauce aux agrumes, à la truffe et relevé de chimichurri, un condiment sud-américain à base de piment, ou encore les linguine alle vongole. Découvert il y a une dizaine d’années par Gilles Malafosse, propriétaire de Loulou Groupe avec sa sœur Claire, le chef Benoît Dargère réinvente les classiques de la cuisine méditerranéenne avec des produits achetés chez les meilleurs maraîchers et pêcheurs locaux. Informations et réservations : tél. : 04.94.79.80.04 ; restauration de 12 h 30 à 17 heures ; plage de 11 heures à 19 heures. www.loulou-ramatuelle.com
France24 - World
All Blacks search for united front after Foster soap opera
Issued on: 18/08/2022 - 10:28Modified: 18/08/2022 - 10:27
Wellington (AFP) – With just over a year until the Rugby World Cup in France, All Blacks coach Ian Foster has been given the vote of confidence despite poor results.
AFP Sport looks at what the All Blacks and Foster must do, starting with a home Test against Argentina on August 27 in The Rugby Championship, if they are to lift the World Cup for a fourth time.
Show a united front
The All Blacks set-up has resembled a soap opera in recent weeks.
They bounced back from three straight defeats with a stunning win over South Africa last Saturday in Johannesburg. But New Zealand Rugby boss Mark Robinson refused to say afterwards whether Foster would remain in charge.
A few days later, the two sat together in a hastily arranged press conference after Foster was given the nod to carry on for the World Cup.
Robinson admitted of the uncertainty and mixed messages: "Sure, we never get everything right. We feel it's a new dawn for this team."
Right or wrong, the decision on Foster has been made, but the saga put nobody in a good light.
Win back the fans
Two victories alongside five defeats from their last seven games is an unacceptable record for All Blacks supporters used to their team crushing the opposition.
Foster knows he must win back fans, pundits and media who doubt him.
Good performances and victories are the only way he can silence those who shouted "Foster out" after consecutive defeats at home to the Irish in July.
Home Tests against Argentina before back-to-back ties against under-performing Australia present Foster with the perfect chance to prove that New Zealand were right to stick with him.
But lose and the pressure could become intolerable.
"All I can do is chip away at maybe earning some respect from people who may have a different opinion about whether I should be here," said Foster.
Beef up the front row
The lost series against Ireland exposed a need to inject fresh blood in the front row before the World Cup.
Rising star prop Fletcher Newell made his debut in the second Test against South Africa and held his own against the Springboks.
But it took injuries to Nepo Laulala and Ofa Tuungafasi before Newell got his chance.
Newell is one of New Zealand's best young scrummagers and the All Blacks need to make sure he and promising Highlanders prop Ethan de Groot go to the next World Cup with proper game time under their belts.
Lean on Schmidt
Former Ireland head coach Joe Schmidt has been promoted from a New Zealand selector and analyst to bring extra zip to the All Blacks attack.
It could prove to be a masterstroke.
"Joe Schmidt has been on my radar for a couple of years," said Foster.
"We've decided to move him from the computer room to put him on the park a bit more."
With Schmidt's help, Foster must prove that last Saturday's win at Ellis Park was no fluke.
© 2022 AFP
New York Times - World
Ex-Goddess Works to Reform 700-Year Tradition. Her M.B.A. Helps.
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As a child, Chanira Bajracharya was worshiped in Nepal, but still made time to study. She is now encouraging the girl goddesses who’ve followed her to do the same.
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By Emily Schmall
PATAN, Nepal — When the 6-year-old goddess wept for four days, it was viewed as a terrible omen for Nepal, and her tears appeared to have foreshadowed a national tragedy.
On the last day of her crying, June 1, 2001, the crown prince of Nepal killed nine members of the royal family, including his parents, King Birendra and Queen Aishwarya, before shooting himself.
More than 20 years later, in a nondescript office in Patan, an ancient city a few miles from the capital, Kathmandu, that girl who had been worshiped as a goddess was now a woman concerned with more earthly matters: Chanira Bajracharya, a freshly minted M.B.A., was handling loan applications at the financial services firm where she works.
Her ability to land a corporate job has set her apart from most other former kumari, women who in their prepubescent youth were worshiped as the living embodiment of a Hindu goddess — but most of whom were denied education.
“People used to think because she’s a goddess, she knows everything,” said Ms. Bajracharya, 27. “And who dares to teach a goddess?”
She was speaking at the family home in Patan, where she had performed her divine duties for 10 years.
The walls of one room were covered with photographs of her in full kumari regalia, a small girl with brightly painted lips and eyes lined with kohl. In one photograph, she is looking down imperiously at the last king of Nepal, Gyanendra, the assassin’s uncle.
Her days were often spent receiving a long line of visitors, who would kneel at her tiny feet, which were never supposed to touch the ground outside. The devotees would place offerings of cash and fruit into brass bowls as, wordlessly, Chanira would stretch out an arm covered in red satin, smudging vermilion paste, a religious marker called a tika, on their foreheads as a blessing.
The institution of the kumari, which means “virgin” in Nepali, stretches back seven centuries. The tradition centers on the story of a Hindu goddess, Taleju, who gave counsel to a king.
At one meeting, he tried to sexually assault her, and she disappeared. He expressed such remorse that she told him that while she would never again reappear in her own body, he should worship a young girl, through whom the goddess would continue her kingly counsel.
Since the 14th century, girls as young as 2 have been chosen from Buddhist families from the Newar community living in the Kathmandu Valley.
A dozen children are bestowed the title of kumari at any one time, but only three, representing the three ancient kingdoms of the Kathmandu Valley, including Patan, observe the kumari lifestyle full-time. The other goddesses, Ms. Bajracharya said, are “just part-time.”
The kumari, Ms. Bajracharya said, act as a syncretic symbol between Hinduism and Buddhism, the largest faiths in Nepal, a country of about 30 million.
“Under Buddhist culture children are protectors,” said Chunda Bajracharya, a retired professor of the Newar language who is not related to the former kumari. “It’s our culture, tradition and a matter of pride,” she said.
Most kumari before Ms. Bajracharya, including her aunt, Dhana Kumari Bajracharya, received no formal education. Losing their divinity when they get their first period, many enter adulthood illiterate and struggle to find a life beyond the throne.
Ms. Bajracharya is working to change that, urging the current crop of young goddesses to study as she did, which she believes will not only help them, but also help shield an institution that critics argue deprives girls of their childhoods and human rights.
“It makes it easier to get back to the society after retiring,” she said. “It’s really hard being illiterate in this world.”
Ms. Bajracharya, who remains a staunch champion of the tradition, had favorable feelings about her unusual childhood.
“Those moments were the best moments of my life,” she said. “Everyone was coming to see me, everyone was coming to get blessings from me, they were bringing a lot of gifts, being part of festivals.”
And she rejected any notion that the role had violated her rights.
“People used to think that as a goddess, we have a very secluded life, we don’t get to speak with others, we don’t get time to play, we’re not allowed to smile,” she said. “All those myths that have been so popular, sometimes I get so irritated.”
Still, no one considers it an easy role.
Kumari are rarely allowed outside. During the dozen and a half times each year they do go out, for rituals or during Nepali Hindus’ festival season, they must be carried, either in a palanquin or in someone’s arms. They do not speak to strangers — and when in the throne room, do not speak to anyone, even family.
In exchange, they are afforded unparalleled respect. At the Indra Jatra festival, when the kumari of Kathmandu is driven in her chariot through the streets of the city, she reconfirms every year the head of state’s legitimate claim to power with a tika.
Because their emotions are perceived as a reflection of the nation’s well-being, as Ms. Bajracharya’s outburst before the royal massacre was, they must strive to remain passive during rituals.
Ms. Bajracharya’s reign as the living goddess of Patan, from 2001 to 2010, saw some of Nepal’s greatest political change, from the palace killings her tears were believed to have foretold, to the Maoist insurgency that intensified afterward. In 2008, Nepal abolished its 240-year-old monarchy and became a democratic republic.
That same year, Nepal’s Supreme Court ruled that the kumari tradition should be preserved but amended. It ordered the government to give kumari an educational allowance, in addition to the stipend and retirement pension they already received.
“Once girls did not study. Now all children study. So that freedom should be there for kumari,” said Udhav Man Karmacharya, the head priest at Taleju Temple in Kathmandu.
And that education did not interfere with Chanira’s divine duties, he noted.
“She was quite natural as a goddess,” he said.
Before Chanira was born, her mother, Champa Bajracharya, received a holy sign in a dream — a lotus flower falling from heaven into her womb. She went to a Buddhist priest, who interpreted the dream to mean that her child would be a pure soul who would “rebel from the world,” she said.
When it came time to deify a new young girl in Patan, all 150 families in the Ratnakar Mahavihar Hakhabahal community there, part of the Newar clan, were invited to bring their female children to an elaborate selection trial. The head priest performed tantric rituals asking Taleju to inhabit one of the children. An astrologer studied their charts.
“The one chosen by the goddess, she starts showing signs, she’s becoming more polite, her face appears red. Those physical changes, they happen. Everyone who is there can see she’s being possessed by the goddess,” Ms. Bajracharya said of what she remembers of that day when she was selected.
“The ones not chosen by the goddess cry, or walk away or run, or show some other unacceptable behavior that disqualifies them,” she added.
The finalists are examined by the priest’s wife for scars, birthmarks and other perceived defects. The girl with the highest number of 32 prescribed qualities — including eyes like a deer, and heart like a lion — becomes the next kumari, invested with the power of the goddess.
Kumari usually live sequestered away from their parents, raised by official caretakers. But Ms. Bajracharya stayed at home, as there was no special kumari house for her during her reign.
After she completed a typical day’s divine duties, she studied, played with her cousins and watched movies on a computer. No roughhousing, though — a childhood scrape could have cost her her divinity.
Her mother arranged for her to be tutored by a teacher from a nearby school.
Ms. Bajracharya, who stepped down at 15, still commands respect in the Newar community of Patan. And she mentors young goddesses, like her successor, 9-year-old Nihira Bajracharya, not related, who receives tutoring.
“We really need education to survive,” she said she told Nihira’s parents when the girl assumed the throne at 5. “Being a kumari can be a great responsibility, but apart from that she is also a normal girl, and she will have a life after her divine duties, and she needs every skill that is required to survive.”
Post-retirement life is notoriously difficult for many kumari. They can struggle to walk properly or speak above a whisper, after doing so little of both. A popular myth says any man who marries a kumari dies within a year, though many former kumari do wed.
Ms. Bajracharya’s own dating prospects have been affected by the myth, she said, having received fewer proposals for marriage than her peers.
But she has landed a much-coveted job with a foreign company, a subsidiary of Home Loan Experts, a mortgage brokerage based in Australia. Ms. Bajracharya believes it was her family’s modern adaptation of the traditional kumari lifestyle that enabled her to do so well, studying business administration at the prestigious Kathmandu University.
Few people at the office know that the new credit analyst spent her childhood worshiped by royalty and Nepal’s first president. On a recent Monday, she was just one of a dozen workers, mainly young women fresh from business school, eyes fixed on desktop computers, assessing Australian home loan applications from 6,000 miles away.
“As a kumari, I was not allowed to speak to many outsiders,” she reflected. From those days “to now being in a position where I have to communicate constantly with foreign clients, it’s been a journey,” she added. “And I really feel like I have so much more to learn.”
Bhadra Sharma contributed reporting.
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France24 - World
Ethiopian girls break taboos and find joy in skateboarding
Issued on: 18/08/2022 - 10:20Modified: 18/08/2022 - 10:18
Addis Ababa (AFP) – Dressed in jeans, sweatpants and abayas, dozens of Ethiopian schoolgirls practise the art of nailing a landing and finding their balance -- and their confidence -- as they zip across a skatepark in Addis Ababa.
Some gingerly slide forward a few metres, holding a friend's hand for support, while others zoom across ramps and concrete bumps at full speed.
Members of Ethiopian Girl Skaters, an all-female group set up by skateboarders Sosina Challa and Micky Asfaw, the girls -- some as young as six -- are pushing back against gender stereotypes and having fun doing it.
Challa, 24, told AFP she set up the organisation to empower young women, who often struggle to take up extreme sports because of a commonly-held belief in Ethiopia that "girls should stay home and help their parents".
Since she co-founded the group in December 2020, she and the other mentors in the organisation have taught more than 150 girls how to skate.
Hanna Bless, a 22-year-old stylist who started skateboarding two years ago, told AFP: "It's not really common for a girl to start skating because people don't support you.
"But somebody had to be the first, some group had to start and we were the first one and I feel honoured to be part of that," she added.
Although Ethiopia is home to many skateboarding groups, they are largely dominated by male skaters.
With time, the women skateboarders have learned to cope not just with the inevitable bruises the sport brings but also the criticism from naysayers.
Iman Mahamud, 17, told AFP that after 18 months of lessons, she no longer cared about "what people say about me being a girl and doing such stuff".
"It helped me defeat my fears," she said.
"I just enjoy it. It makes me happy."
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Les Hautes Mers, échappée loin de la terre
C’est à la fois la plus connue et la plus secrète des îles de l’Atlantique. L’île d’Yeu, à quelque 20 kilomètres de la côte vendéenne, attire depuis des décennies un public d’habitués, qui viennent y profiter de son atmosphère apaisée, loin de l’agitation qui caractérise généralement les destinations balnéaires à la mode. C’est là que Guillaume Fouché et Frédéric Biousse, les créateurs de la collection d’hôtels Fontenille, ont décidé d’installer leur huitième adresse. Après la Provence, le Sud-Ouest, la Normandie et Minorque (Baléares), ils ont ouvert mi-avril Les Hautes Mers, sur l’un des plus beaux emplacements de l’île d’Yeu.
Pour ceux qui ne la connaissent pas, l’île est l’un des joyaux des côtes françaises. Sur à peine 23 kilomètres carrés – presque quatre fois moins que sa voisine de Ré -, se mêlent tous les visages de la façade atlantique : des plages de sable fin à l’est, face à la terre ; des criques encaissées à l’ouest, face à l’océan ; des falaises granitiques, des forêts de pins, des landes et quelques petits villages aux maisons simples complètent le tableau. Sur les chemins, on circule essentiellement à pied ou à vélo, la petite taille de l’île se prêtant parfaitement à la “petite reine” pour en explorer les recoins. Un charme discret, loin du faste des stations balnéaires prisées de ceux qui aiment se montrer.
Rejoindre l’île d’Yeu, c’est déjà une aventure en soi. De la gare de Nantes, ville la plus proche, il faut compter une bonne heure de voiture sur les routes de campagne pour rallier la côte, puis encore quarante-cinq minutes de ferry ou, pour les plus pressés, dix minutes d’hélicoptère. À mesure que le continent disparaît, le petit village de Port-Joinville se découvre, tandis que les tracas du quotidien laissent place au sentiment d’être, vraiment, à l’autre bout du monde.
La salle du restaurant et sa terrasse ouvrent sur un agréable jardin, une piscine et un Jacuzzi, avec, en toile de fond, la mer
De Port-Joinville, point d’arrivée des bateaux en provenance du continent, cinq minutes de marche suffi sent pour rejoindre l’hôtel des Hautes Mers. Le portail s’ouvre sur une belle cour où s’alignent des vélos électriques, puis sur une petite bâtisse dans le plus pur style islais : un seul niveau, des murs blancs, des toits en tuiles… De l’autre côté du bâtiment, la salle du restaurant et sa terrasse ouvrent sur un agréable jardin, une piscine et un Jacuzzi (deux luxes appréciables tant l’océan peut être froid), avec, en toile de fond, la mer. Car, en plus d’être l’un des rares établissements de l’île, l’hôtel peut se targuer d’offrir la plus belle vue sur le large, distant de quelques mètres à peine du fond du jardin. Que ce soit au petit déjeuner, pour une séance de farniente sur un transat, au déjeuner ou au dîner, on se surprend à laisser son regard se perdre entre le bleu profond des vagues et l’azur du ciel.
Une esthétique qui puise dans l’imaginaire de l’île d’Yeu
À l’intérieur, les 17 chambres accueillantes, refaites à neuf, se parent de tons marins, des nuances de bleu et de vert, et de meubles en bois pour apporter un peu de chaleur supplémentaire. La plupart disposent de leur propre terrasse, avec vue sur mer et transats à disposition pour en profiter pleinement.
Les murs sont ornés de cordages et de photos rappelant l’univers de la pêche, les bibliothèques sont agrémentées de romans marins, des dizaines de maquettes de bateau, chinées une à une, sont suspendues au plafond ou présentées dans les couloirs. Même le dessin de homard qui sert de symbole à l’hôtel est inspiré d’une peinture murale découverte au hasard d’une promenade.
Au restaurant Vent Debout, c’est la chef Nawal Rezagui, formée au Champ des Lunes, l’adresse étoilée de l’hôtel Domaine de Fontenille, à Lauris (Vaucluse), qui officie
Côté assiette, l’établissement n’est pas en reste. Au restaurant Vent Debout, c’est la chef Nawal Rezagui, formée au Champ des Lunes, l’adresse étoilée de l’hôtel Domaine de Fontenille, à Lauris (Vaucluse), qui officie. Ici comme ailleurs, les valeurs d’authenticité et de respect du patrimoine sont à l’honneur. Les beaux produits du cru : des huîtres, des tartares de coquillages – les couteaux en persillade valent le détour -, des ceviches, suivis de gambas ou de poissons de ligne – des lieus, des bars, des dorades -en provenance directe de la criée de Port-Joinville, le tout accompagné d’asperges vertes, de pommes de terre de Noirmoutier ou des traditionnelles mogettes de Vendée.
Dans l’assiette, les beaux produits du cru : coquillages, poissons, crustacés, fraîchement pêchés
Depuis l’hôtel, on part facilement à la découverte de l’île sur un des nombreux vélos électriques mis à disposition des clients. Les locaux eux-mêmes n’utilisent leur voiture que pour transporter leurs courses et tout est fait pour décourager les touristes d’acheminer leur véhicule.
La promenade autour de l’île d’Yeu donne aussi l’occasion de s’arrêter à l’autre corde à l’arc culinaire des Domaines de Fontenille. À un quart d’heure de vélo de l’hôtel, le port de La Meule, encaissé entre les rochers et célèbre pour la petite chapelle en surplomb, sert de cadre au Bar de la Meule. Entièrement restauré par la nouvelle équipe, il propose une cuisine plus bistro que Vent Debout, peut-être un peu moins élégante, mais ô combien savoureuse : tartare de thon, pavé de poisson, filet de bœuf, moules, sans oublier les inévitables patagos, coquillages stars de l’île. Et pour les plus pressés de grimper jusqu’à la chapelle, passage obligé des vacanciers, le restaurant propose un petit stand, avec huîtres et vin blanc pour les adultes, et gaufres et glaces pour les plus jeunes. Bref, de quoi satisfaire toutes les envies.
Les Hautes Mers, 17 chambres à partir de 240 euros la nuit. Réservations : 02. 51. 37.01.12 ; www.lesdomainesdefontenille.com.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Ukraine Dispatch
In My Homeland, the Smell of Death on a Summer Afternoon
In Ukraine, tragedies are a backdrop to everyday existence, piling up in numbers that seem inconceivable, an inescapable reality that feels like the very air in your lungs.
A Ukrainian soldier in mid-June at a grave where the bodies of hundreds of unclaimed civilians were buried in Lysychansk. These were only “the ones who did not have anyone to bury them in a garden or a backyard,” the soldier said casually.Credit...Tyler Hicks/The New York Times
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By Natalia Yermak
Natalia Yermak is a Ukrainian reporter and translator working for The New York Times.
LYSYCHANSK, Ukraine — There was a mass grave that held 300 people, and I was standing at its edge. The chalky body bags were piled up in the pit, exposed. One moment before, I was a different person, someone who never knew how wind smelled after it passed over the dead on a pleasant summer afternoon.
In mid-June, those corpses were far from a complete count of the civilians killed by shelling in the area around the industrial city of Lysychansk over the previous two months. They were only “the ones who did not have anyone to bury them in a garden or a backyard,” a soldier said casually.
He lit a cigarette while we looked at the grave.
The smoke obscured the smell.
It was rare to get such a moment to slow down, observe and reflect while reporting from Ukraine’s eastern Donbas region. But that day, the Ukrainian soldiers were pleased after delivering packets of food and other goods to local civilians, so they offered to take reporters from The New York Times to another site that they said we should see: the mass grave.
After leaving the site, I naïvely thought the palpable presence of death in the air could not follow me home — over all of the roads and checkpoints separating the graves in the Donbas — to my loved ones in the western part of Ukraine.
I was wrong.
I had returned to Kyiv, the capital, to the small apartment I had been renting, and was washing the smoke and dust of the front lines off my clothes when my best friend, Yulia, texted: She had lost her cousin, a soldier, fighting in the east.
I would soon have to stand over another grave.
It was an experience familiar to many Ukrainians. Five months after the full-scale Russian invasion began, the wars’ front lines mean little. Missile strikes and the news of death and casualties have blackened nearly every part of the country like poison.
Yulia’s cousin Serhiy was serving in an air mobile battalion around the city of Izium in the east. A few hours before he died, he sent his last message to his mother, Halyna: an emoji of a flower bouquet. Then he drove to the fight on the front line, where a Russian machine gun found him.
In Donbas, these tragedies are a backdrop to everyday existence, piling up in numbers that seem inconceivable even as they completely surround you, an inescapable reality that feels like the very air in your lungs.
There is no catharsis for the people living in the frontline regions. Instead, they seem overwhelmed by the vastness of what is going on around them — as if it’s an existential threat too big for them to do anything about. So they wait numbly for what often seems the inevitable outcome, hypnotized by indecision, all while often forgetting they are directly in harm’s way.
It felt different in the west, away from the front. In the Donbas, almost every sudden odd noise was exactly what you suspected it to be: something lethal flying nearby, seeking out the living.
Our Coverage of the Russia-Ukraine War
In contrast, Kyiv was almost peaceful. With running water, gas, electricity and internet, it was far from the medieval conditions of a destroyed Lysychansk. People were playing Frisbee and walking dogs in the parks, devoid of the bodily stiffness and sense of dread that accompanies the threat of sudden death.
The chain of midsummer missile strikes on cities far from the fighting in the east and south had only just started, turning the daily news of killed civilians into a nightmare: unsuspecting people — children among them — blasted apart or burned alive inside malls and medical centers in broad daylight. It left tight knots in our stomachs, but they hadn’t transformed yet into something almost genetic, a terror that would be passed on to the offspring by the survivors of this war.
Another nightmare, a private one, was contained in Serhiy’s coffin, closed to spare the family the sight of his wounds. It heralded the war’s arrival in Lishchyn, a postage stamp of a village in northwest Ukraine where Yulia’s family came from. There was no thud of artillery or shriek from a missile, just the quiet hum of a funeral procession.
Because of soldiers like Serhiy fighting on the front line, the village residents still had their present and future, distorted by war, but protected. That’s why, on that Saturday morning, hundreds of them came to Serhiy’s parents’ yard to share the weight of their grief and take a long farewell walk with the family.
As the priest read prayers to the crowd, a flock of swallows maneuvered high above us — a set of peaceful black spots crossing the blue sky. One of them flew down and sat on a wire just above Serhiy’s mother, who was wailing by the coffin, placed on a pair of kitchen stools outside the house.
I’ve watched these ceremonies before on reporting duty, but from the emotionally safe distance of an outsider. But that day, there was Yulia, trembling in the wind. So I put my arm around my best friend, as close to a person’s raw pain as ever before.
Hours later, when the prayers ended, Halyna could not cry anymore. She just spoke quietly to her son, the way she used to over 30 years ago, when he was a newborn, his face in the cradle as tiny as the face in the funeral photograph of the smiling uniformed man holding a rocket launcher.
Finally, we made the long walk to take Serhiy from the family’s yard to his grave.
Hundreds of people walked with Serhiy’s parents through his native village. There was a shop where he might have bought his first cigarettes, and a lake where he probably swam after ditching school with his friends.
Experiences from Serhiy’s life seemed to hide in every corner of their village. It made the walk excruciatingly long.
My steps that day fell in concert with the pain of one family — but just one. There are so many more in this war, which seems far from over.
It was hard to keep my thoughts from drifting back over the wheat fields of Donbas, to that yawning mass grave in Lysychansk.
There was no one present to mourn them there. After the Russians took over the city during the last days of June, the 300 body bags with name tags attached by Ukrainian soldiers were probably joined by many more, unnamed. But I figured that someone somewhere was quietly mourning each of them.
Now, as I’m writing this, others are walking those same tracks of remembrance and loss throughout Ukraine — over city alleys and wheat fields, over rubble and broken glass, through eastern steppes, western forests, liberated villages, trenches and bleeding cities at the edge of the front line.
Ahead, there will be a sunny afternoon for some of us to stop, take the hand of someone we love and let go of everything and everyone we lost to the war.
But how long is the walk to get there?
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France24 - Monde
Covid-19 en Chine : 80 000 touristes confinés sur l'île tropicale de Hainan
Publié le : 16/08/2022 - 14:53Modifié le : 16/08/2022 - 19:02
Lou KISIELA
En Chine, des vacances tournent au cauchemar : près de 80 000 touristes se retrouvent coincés sur l'île paradisiaque de Hainan, dans le sud du pays, après la découverte de plusieurs centaines de cas de Covid-19. La Chine continue d'appliquer sa politique du "zéro Covid", comme l'explique Lou Kisiela, correspondante de France 24 dans le pays.
Valeurs Actuelles
La France, ce “pays ingouvernable”…
Tout ici est pour ainsi dire disloqué. L’armée est indisciplinée et n’obéit plus ; les magistrats civils sont annihilés, les finances déplorables. L’on n’a aucun système défini pour faire face aux difficultés, mais l’on vit d’expédients et l’on est à la merci d’inventeurs de projets. […] Le désordre est partout. Je n’ai assisté qu’une seule fois aux délibérations de l’Assemblée nationale depuis septembre. Cette seule fois a complètement satisfait ma curiosité… Il est impossible d’imaginer plus de désordre dans une assemblée : nul raisonnement, nul examen, nulle discussion. On applaudit quand on approuve et l’on siffle quand on désapprouve. […] J’ai dîné ce jour-là avec le président [de l’Assemblée] , et lui ai dit franchement qu’il était impossible qu’une telle cohue gouvernât le pays.
L’homme qui écrit ces lignes, à Paris, ce 18 octobre 1789, est un étranger. Mais ce qu’il perçoit des mœurs politiques des Français conserve une actualité troublante. Son journal est une chronique de la fin de l’Ancien Régime. Empreinte de sympathie au début, elle devient une description horrifiée de l’anarchie et de la violence qui se répand. « Quel peuple ! », ces Français instables, querelleurs et portés au soulèvement dès lors qu’ils ne sentent plus un pouvoir fort à leur tête.
Gouverneur Morris est un citoyen des jeunes États-Unis d’Amérique, indépendants depuis seulement treize ans. Son prénom inusité n’est pas une référence à un titre, mais le nom de jeune fille de sa mère, Sarah Gouverneur, issue de huguenots de La Rochelle exilés d’abord aux Pays-Bas puis outre-Atlantique. Débarqué au Havre, en janvier 1789, pour négocier le paiement de la dette américaine due au royaume de Louis XVI et nouer des relations commerciales, ce célibataire fringant malgré une jambe de bois est auréolé d’une réputation flatteuse dans le Paris des débuts de la Révolution.
Après avoir été l’un des rédacteurs de la Constitution américaine, Morris fait figure de héros dans les milieux attachés à la réforme du pouvoir monarchique. Brillant et charmeur, cet avocat s’impose dans les salons de la capitale. « Employé ce matin à écrire… », ces mots qui ouvrent son journal privé, à la date du 1er mars 1789, vont revenir avec une régularité obsédante dans cet exercice qui durera des années. Dans un style familier mais précis, clair sans être dénué d’ironie, ce modéré narre l’enchaînement des événements comme sa fréquentation des salons, des diplomates, des femmes auprès desquelles il exerce avec succès sa séduction.
Sa critique des élites du pays est acerbe dès ses premières observations de l’année 1789. Côtoyer « les parasites de la Cour » « aux mœurs si corrompues » lui fait craindre le pire. Dans cette France où « les finances semblent aller si rapidement au diable », « le plaisir est la grande préoccupation » : « On travaille, non pour finir l’ouvrage mais pour s’en débarrasser. » Cette nation, qui « n’a plus ni loi, ni morale, ni principes, ni religion », s’engage sur la voie de « l’anarchie ». Les donneurs de leçons, mus par leurs idéologies, désireux de séduire la rue par une démagogie grossière, sont la cible de l’ironie de l’Américain – et cela inclut journalistes et essayistes.
L’incompétence du gouvernement n’échappe pas plus à sa causticité : « Les ministres contribuent à la destruction de l’autorité ministérielle sans savoir ni ce qu’ils font, ni ce qu’ils devraient faire. » L’Américain s’attache aussi à définir la psychologie politique des Français. Leurs « mauvaises passions » et la soif de violence de la rue le révulsent alors même que Paris se proclame championne de la liberté. Il pointe aussi leur versatilité. La ferveur de la foule qui suit, en avril 1791, l’enterrement de Mirabeau – un ténor de la vie publique « complètement prostitué » et qui avait, sa vie durant, « tout sacrifié au caprice du moment », « jamais vraiment vertueux parce qu’il ne fut jamais sérieusement sous le contrôle de la raison, ni sous la ferme autorité d’un principe » – le sidère : « Dans le court laps de deux années, j’ai vu cet homme sifflé, comblé d’honneurs, haï et pleuré. » La cause est entendue.
Sincère républicain, Morris ne croit pas les Français mûrs pour la république et se déclare, « par amour pour la liberté », « opposé à la démocratie » promise par les agitateurs. Avec celle-ci, dit-il, la France s’enfoncerait dans « l’anarchie et la violence ». Dès le 17 avril 1789, alors même que les états généraux ne siègent pas encore, Morris s’est inquiété de cette « révolution qui se développe ». Le 13 juillet, dans un Paris en proie à l’agitation, il écrit : « Je crois qu’avant dix jours un événement décisif aura eu lieu. »
Le lendemain, alors que sa voiture est arrêtée deux fois par des émeutiers à la recherche d’armes, la prise de la Bastille, dont le gouverneur a été décapité, lui paraît « une des choses les plus extraordinaires que je connaisse ». Huit jours plus tard, après un dîner au Palais-Royal, il croise des insurgés qui portent la tête de ce dernier sur une pique en traînant le corps de Joseph-François Foullon, le nouveau ministre des Finances que la foule a massacré devant l’Hôtel de Ville : « La populace promène les débris informes » de ce « vieillard de 70 ans [il était âgé de 74 ans, NDLR] », « avec une joie sauvage ». Il est horrifié.
“Necker n’entend rien à l’administration”, “encore moins à l’humanité”
Dans la nuit du 5 au 6 octobre, alors qu’une foule de femmes a pénétré les appartements de la famille royale à Versailles afin de la contraindre à s’installer à Paris, il note à propos du roi Louis XVI, trois ans avant sa décapitation : « Malheureux prince ! Victime de sa propre faiblesse, il est tombé entre les mains de gens dont on ne peut attendre nulle pitié. » Le 19 novembre 1790, Morris rentre d’une représentation donnée à la Comédie-Française, mais son humeur est sombre : « Comment cela finira-t-il ? Ce malheureux pays, égaré dans la poursuite des folies métaphysiques, présente au point de vue moral une immense ruine. » Et la classe politique n’offre guère de motif d’espérer.
Le banquier suisse Jacques Necker, nommé Premier ministre des Finances en juillet 1789 sous la pression de l’opinion, « n’entend rien à l’administration » et « connaît encore moins l’humanité » ; le marquis de La Fayette, autre héros du camp progressiste depuis son soutien, quand il était jeune, aux révolutionnaires américains, est un chef de la Garde nationale, « fort en dessous de ce qu’il a entrepris ». Il « ne veut de mal à personne mais a le besoin de briller ». Talleyrand, évêque et député d’Autun, est à la fois « sournois, rusé, impudent et ambitieux ».
Dans une lettre à Thomas Jefferson, alors secrétaire d’État des États-Unis, le 10 juin 1792, Morris, nommé entre-temps ambassadeur des États-Unis à Paris – à l’époque, le titre officiel est “ministre plénipotentiaire des États-Unis en France” -, écrit encore : « La grande masse du peuple français considérerait même le despotisme comme une bénédiction s’il était accompagné de la sécurité des biens et des personnes. »
Après les massacres de septembre 1792, il annonce, le 8 octobre : « La situation est maintenant telle qu’en continuant ce journal, je pourrais compromettre beaucoup de monde […] C’est pourquoi je préfère le terminer ici. » Alors que tous les ambassadeurs étrangers fuient Paris, il reste en fonction et assiste au déferlement de la Terreur. Ce n’est que le 12 octobre 1794 que Morris quitte la capitale, tandis qu’un autre envoyé américain l’a remplacé quelques mois auparavant. Il ne reviendra plus en France, mais reprend, le jour même, son journal après deux ans de silence.
Il frappe par sa sagacité sur la Révolution
Une partie de son journal ne sera publiée qu’en 1832, après sa mort, par l’historien Jared Sparks, qui a obtenu de sa veuve, Anne, l’autorisation d’accéder aux douze volumes qu’elle a, au préalable, censurés. Traduit en français dix ans plus tard sous le titre de Mémorial de Gouverneur Morris, homme d’État américain, l’ouvrage frappe les contemporains pour sa « sagacité » et le don de « prophète » de son auteur dans l’enchaînement annoncé du cycle révolutionnaire.
Outre-Atlantique, son récit va renforcer les élites américaines dans leur foi en la supériorité de leur révolution et les bienfaits du système de contre-pouvoirs contenu dans leur Constitution. Mais on attendra 1939 pour voir paraître aux États-Unis l’édition intégrale de cette chronique d’un temps où, selon les mots de son auteur, les Français n’auront fait que « traverser la liberté ».
New York Times - World
Russia-Ukraine War
Ukraine Dispatch
Kyiv Nightlife Comes Back Amid Urge for Contact. ‘This Is the Cure.’
Frenzied raves. Crowded bars (with free therapy). And of course, cuddle parties. Nightlife is returning to Ukraine’s capital. But revelers still have to reckon with guilty feelings. Plus curfew.
Young people partying in Kyiv earlier this month.Credit...
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By Jeffrey Gettleman
Photographs by Laura Boushnak
KYIV — The rave had been planned for weeks, with the space secured and the D.J.s, the drinks, the invites and the security all lined up.
But after a recent missile strike far from the front lines killed more than 25 people, including children, in central Ukraine, an attack that deeply unsettled all Ukraine, the rave organizers met to make a hard, last-minute decision. Should they postpone the party?
They decided: No way.
“That’s exactly what the Russians want,” said Dmytro Vasylkov, one of the organizers.
So they rigged up enormous speakers, blasted the air-conditioning and covered the windows of a cavernous room with thick black curtains. Then, they flung open the doors to an old silk factory in Kyiv’s industrial quarter.
And as if on command, the room filled with young men with their shirts stripped off and young women in tight black dresses, everyone moving as if in a trance, facing forward, almost like at a church, the D.J. the altar.
It was dark, sweaty, loud and wonderful. Here was a country locked in a war that touched every person in the room but still, they were dancing their hearts out.
“If you know how to use it, this is the cure,” said one raver, Oleksii Pidhoretskii, a young man who lives with his grandmother and hadn’t been out for months.
After a prolonged silence, Kyiv nightlife is roaring back.
Many people are venturing out for the first time since the war began. To drink by the river. To meet a friend. To sit at a bar and have a cocktail. Or three.
Our Coverage of the Russia-Ukraine War
This is a city full of young people who have been cooped up for two years, first because of Covid and then the war with Russia. They yearn for contact. War makes that urge even greater, especially this war, where a Russian cruise missile can take you out, anywhere, anytime.
And now that summer is in full swing, and the heavy fighting is mostly concentrated in Ukraine’s east, hundreds of miles away, Kyiv is finally feeling a little less guilty about going out.
“This was a big question for me: Is it OK to work during the war? Is it OK to pour a cocktail during the war?” said Bohdan Chehorka, a bartender. “But the first shift was the answer. I could see it in the customers’ eyes. It was psychotherapy for them.”
Each passing weekend, in a city that already enjoyed a reputation for being cool, it gets easier to find a party. A hip-hop event the other night became a sea of bobbing heads. The party was held outdoors. For a spell, it started raining. But that didn’t matter. The party was on. On the dance floor, bodies were bumping.
Across town, people spilled out of sidewalk cafes. Inside the bars stood fewer empty stools than just a few weeks ago. Along the Dnipro River, which wends through Kyiv, hundreds of people sat on the walled banks, with friends, and often drinks, silhouetted by the amazingly long twilight and a silky blue sky, soaking up the wonders of a northern clime in the throes of a summer night.
But curfew hangs over this city like a hammer. The party may be on but so is the war.
At 11 p.m., by municipal decree, everyone has to be off the streets. Anyone caught violating this faces a fine or, for young men, a potentially heavier consequence: an order to report for military service. Working backwards, that means bars close at 10, to allow workers to get home. Last call is at 9. So people get going early.
The rave in the old silk factory, for example, started at 2:30 in the afternoon.
Still, even at that odd hour, people at the rave said they succeeded, with the help of the pounding techno and some other aids, in forgetting about the war. They synced up with the bass vibrations, closed their eyes and were able to “dissolve,” and “escape,” they said. Momentarily.
The war is not just a looming shadow but a force that directs everyone’s life, dominates everyone’s thoughts, shades everyone’s moods, even if they’re trying really hard to do the things they enjoyed before.
Both the hip-hop party and the rave donated proceeds to the war effort or humanitarian causes, part of the reason the parties were held in the first place.
And in casual conversations, like one at Pink Freud, a bar, the war keeps coming up. Small talk between a young woman and Mr. Chehorka, the bartender, who also works as a psychotherapist, led to a conversation about hobbies that led to a discussion about books that led, inexorably, to the Russians.
Mr. Chehorka told the young woman that he was selling his large collection of Russian language books because he never wanted to read Russian again.
“This is my own war,” he explained.
He added that he felt the city’s whole psyche had changed. “Kyiv’s different now,” he said. “People are more polite, more friendly. They’re not drinking as hard.”
A yearning for close connection, for something meaningful amid a seismic, terrifying event that won’t end, is what brought two dozen people to a recent“cuddle” party.
Cuddle parties started before the war, but the people who came two Sundays ago — a mix of men and women from their early 20s to mid-60s — said they really needed them now.
The cuddlers gathered in a large, tent-like structure near the river, and as new age music played, they lay on floor cushions in a big warm heap. Some stroked their neighbor’s hair. Others clutched each other tightly, eyes closed, like it was the last embrace they’d ever share with anyone. After about 15 to 20 minutes, the heap stirred awake.
The cuddlers opened their eyes, untangled themselves, stood up and smoothed out their pants. The whole idea is to seek bodily comfort from curling up with a stranger. They found new cuddling partners and new positions.
The instructor was clear that none of this was supposed to be sexual or romantic. But still, it looked like a G-rated orgy.
This cuddling is another dimension of Kyiv’s party scene at the moment: Many social gatherings are specifically engineered to provide solace.
Maksym Yasnyi, a graphic designer, just held a 24-hour yoga party, which he said was “really cool” but it wasn’t like going out before the war.
“Before the war, Kyiv nightlife was sparkling with different colors,” he said. “You could spend the whole night going from party to party. If I allow myself to think about this, I’ll make myself really upset.”
Now, when it hits 10, Kyiv radiates a nervous energy. People drinking on the street, or out by the river, check their watches. They cap the clear plastic bottles of cider they were swigging, get up and walk quickly.
Cars move faster. More run yellow lights. The clock is ticking.
Uber prices triple, if you can find one.
Some young people, seeing the impossibility of hailing a ride, say bye to their friends and duck their heads and start running home, desperate to beat curfew.
At the stroke of 11, Kyiv stops. Nothing moves. The sidewalks lie empty.
All that energy that was building, building, building, suddenly plunges into a stunning, citywide hush.
Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.
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France24 - Monde
France : la relève des bouquinistes parisiens assurée
Publié le : 16/08/2022 - 17:13Modifié le : 16/08/2022 - 18:35
Samia METHENI
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Avant d'être bouquiniste, Rachid Bouanou était marin. Il a changé de vie en répondant à un appel à candidatures lancé par la mairie de Paris. Comme lui, ils sont dix-huit à avoir récemment investi les quais de Seine pour vendre des livres anciens ou d'occasions dans leurs célèbres boites vertes.
Valeurs Actuelles
Alaric et le trésor de Salomon
La double barre rocheuse de la montagne d’Alaric, ultime contrefort des Corbières, culmine à 600 mètres. Elle se dresse, au sud de la vallée de l’Aude, en un indécis camaïeu de gris et de vert. Son nom viendrait d’Alaric II, souverain wisigoth à la fin du Ve siècle et au début du VIe, qui y aurait fait creuser sa tombe, afin d’y reposer entouré de ses biens les plus précieux…
On y exploitait jadis des mines d’or et d’argent, ce qui peut expliquer la rumeur d’un trésor enfoui. Mais la légende trouve son fondement dans le sac de Rome, perpétré par les Wisigoths d’Alaric Ier, en août 410. L’historien Jordanès, dont l’Histoire des Goths est un résumé d’une œuvre perdue de Cassiodore, assure qu’Alaric se serait ensuite dirigé vers la Calabre, emportant « toutes les richesses de l’Italie dont il avait fait sa proie ».
Victime des fièvres, le pillard ne tarde pas à mourir à Cosenza, où il aurait été enterré avec ses possessions, sous le lit d’une rivière, près du confluent du Busento et du fleuve Crati.
On peut penser qu’Athaulf, beau-frère et successeur d’Alaric Ier, a gardé pour lui une part du magot ! Le nouveau roi remonte ensuite vers la Provence et soumet l’Aquitaine, avant de franchir les Pyrénées. La monarchie des Wisigoths prend son essor une dizaine d’années plus tard, sous Théo-doric Ier. De Toulouse, sa capitale, son petit-fils Alaric II, roi à partir de 484, dominera un vaste royaume qui contrôle la majeure partie de l’Hispanie et le sud-ouest de la France actuelle, jusqu’au Val de Loire.
Mais vingt-trois ans plus tard, en 507, les Francs de Clovis lui infligent une défaite à Vouillé, non loin de Poitiers. Alaric II y est tué. Les Wisigoths sont chassés de la Gaule, à l’exception de la Narbonnaise. Selon l’historien byzantin Procope, les vainqueurs ont mis alors « en toute hâte le siège devant Carcassonne, où ils pensaient trouver le trésor impérial, dont Alaric Ier s’était emparé dans le passé, lors de la prise de Rome. Entre autres, il y avait là les candélabres de Salomon, roi des Hébreux, et beaucoup de vases ornés de pierreries, que les Romains avaient autrefois emportés de Jérusalem. »
Au fond de quelque grotte, un trésor
Cela laissera croire à des générations de prospecteurs que les flancs de l’Alaric recèleraient un pactole. Pourtant, Procope se contredit lui-même sur ce point. Dans un autre de ses livres, il soutient en effet que « les trésors des Juifs » auraient été pillés par les Vandales de Genséric, au cours du deuxième sac de Rome, en 455, puis transférés à Carthage…
Mais d’aucuns affirment toujours que le tombeau perdu d’Alaric se trouverait au fond de quelque grotte surplombant le village de Capendu, ou dans les gorges du Congoust. On dit même qu’à la fin du XIXe siècle, l’abbé de Rennes-le-Château, Bérenger Saunière, aurait eu vent du secret, mais sans l’élucider ! Il y aurait là le butin dérobé au Temple de Salomon en 70 après Jésus-Christ par Titus. En particulier la Menorah d’or, le vénérable chandelier à sept branches. Ou peut-être même l’Arche d’alliance…
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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‘We Survived Another Night’: In Ruined Suburb, Solace in a Small Community
In a largely abandoned apartment complex on the outskirts of Kharkiv, Ukraine’s second-biggest city, the people who stayed behind find comfort in their surroundings and each other.
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By Jane Arraf
Photographs by Emile Ducke
SALTIVKA, Ukraine — On a recent Saturday morning, Yevhenia Botiyeva weeded the flower bed outside her apartment building, a routine she has taken on since she returned home in late spring.
She worked methodically, seemingly unbothered by the apocalyptic landscape of burned buildings, shattered windows and the occasional thud of artillery that surrounded her.
Her husband, Nikolai Kucher, who had survived Covid-19 and a heart attack and now had cancer, would emerge soon from their first-floor apartment to build a wood fire to heat water in a blackened kettle for coffee. But for now it was just Ms. Botiyeva, 82, tending to the overgrown lilies.
It was an oddly cozy scene for a war zone — a testament to how even the threatening and surreal starts to feel normal given enough time.
“Tea or coffee?” Ms. Botiyeva offered, pouring hot water from a plastic thermos as she sat at a folding kitchen table placed outside the building. A vase filled with orange lilies and deep yellow heliopsis paid homage to a picture of the Virgin Mary affixed to a nearby wall by the building’s entrance.
“The mother of God protects us,” she said serenely, urging her guests to try their “wartime sweets” — salty crackers topped with creamy honey spooned from a jar.
Planned in the 1960s as a bedroom community on the outskirts of Kharkiv, Ukraine’s second-biggest city, Saltivka was once a district of half a million people. Now in largely abandoned apartment blocks which once held thousands of people, there are merely dozens.
Ms. Botiyeva, a retired ophthalmologist and her husband, a retired engineer, said they preferred to endure the hardship rather than join the millions of displaced Ukrainians relying on the kindness of strangers while they wait out the war. In the process, they have created a community with the others who have stayed behind.
There aren’t many: Ms. Botiyeva and her husband live in one of only four of the 33 apartments in their building that are still occupied.
Just 20 miles from the Russian border, Saltivka bore the brunt of much of Russia’s initial assault.
Every visible building has scorched walls and shattered windows. The shops that are still standing have been boarded up. Nearby, an apron and other pieces of clothing hang from the upper branches of a tree, swept there by an explosion, according to the residents.
The playgrounds are deserted — families with children have fled.
There is no running water, no heat and no safety from continuing Russian attacks.
Our Coverage of the Russia-Ukraine War
But few residents leave the apartment complex since most of the suburb is so heavily damaged and there are no buses running — and the nearest grocery store is now an hour’s walk away.
A message scrawled on an abandoned van blocking part of the road to the apartment complexes warns there is no civilian access to the area. That security ban, imposed during the worst of the shelling, has now been lifted. For the most part, however, only security forces and volunteers delivering food come here.
“We survived another night,” Halyna Zakusova, a neighbor, said while hugging Ms. Botiyeva after emerging from the sixth-floor apartment she shares with her son.
Ms. Zakusova, 65, sat at the outdoor table and stroked a black and white cat, Musa, that had jumped into her arms.
The two women, casual acquaintances before the war, have become friends. Ms. Zakusova, a retired city employee, moved into the building 31 years ago in the chaotic collapse of the Soviet Union.
Because their apartment building — number 25 — is on the edge of the complex, the police and volunteers drop donated food nearby and the residents distribute it to neighboring buildings.
“We take what we need and we give the rest to other people. When we don’t have something, we can go to them,” Ms. Botiyeva said. “Life is like a boomerang: how you want to be treated you should treat other people, even people you don’t know.”
The two women meet every day for coffee, Ms. Botiyeva said, and when they make something nice, they share it. A few days ago, Ms. Botiyeva made cherry vareniki: dumplings filled with sour cherries gathered from a nearby tree, cooked over a hot plate.
Outside the next apartment block, another woman, Larysa, sat at a battered wooden table pitting cherries to add sugar to and freeze for the winter. “They have vitamin C,” Larysa said. Suspicious of foreign visitors, she did not want to give her last name.
“Some of our neighbors left for abroad, some went to western Ukraine and some went to other regions,” said Lyudmyla, 67, a retired accountant sitting next to her. “Those who had no money stayed here.”
Lyudmyla showed off the fruit trees she planted when she first moved into the building in 1991. She also declined to give her last name for privacy reasons but handed out handful after handful of tart cherries.
Nearby the cherry trees, there are apricot, walnut and apple trees.
There are also flowers “for the soul,” said Mr. Kucher, Ms. Botiyeva’s husband.
In addition to packaged food, the police drop off donated dog and cat food for abandoned pets. Outside Building 25, a few minutes after a stray tabby cat finished eating from a bowl of dried food, two pigeons stepped up to finish off the rest.
Every other day, Ms. Zakusova’s son, Oleksandr Ihnatenko, 37, trudges out to the edge of the complex with a bucket of grain to feed dozens of racing pigeons in a two-story pigeon coop for an absent neighbor.
Ukrainian artillery aimed at Russian forces thuds in the background. After Russia failed to capture Kharkiv in the invasion in February, Ukrainian forces pushed them back — in some places back to the Russian border. But Ukraine’s second biggest city is of such strategic importance that Russia is expected to eventually launch another all-out assault for it.
After the terror of the early days when they huddled in the basement, the remaining residents have become experts at recognizing frightening noises, Ms. Botiyeva said.
“At first you’re scared, you’re confused, you cannot accept the situation,” she said. “Now we understand what is outgoing, what is incoming. We are not afraid of every sound. Now we have experience. But it is better not to have this experience.”
Ms. Botiyeva and her husband left the apartment for a few months after the start of the war, not because they were afraid but because they were freezing, she said. They stayed with friends and when spring came, they returned.
Mr. Kucher said they wore out their welcome. His wife gave a more ethereal reason for coming back.
“A home needs to feel that it is loved, that it is not abandoned, that it is not left behind,” Ms. Botiyeva said, adding, “So that it can take us in later and we can live here in peace.”
Ms. Zakusova and her son stayed through the winter despite the subzero temperatures. She said they poured boiling water into hot-water bottles and burrowed under piles of blankets to keep warm.
As the summer goes on, and with what might be a bigger Russian offensive looming, peace seems elusive.
“We thought we would be a generation that would not know war,” Ms. Zakusova said. Her mother, 88, survived World War II but is now trapped in a village in the Russian-occupied Kherson region.
“We can’t reach her by phone, we can’t go there,” she said. “We have no idea what’s going on. Does she have food? Does she have medicine?”
Ms. Zakusova said if the war was still raging when winter came, she planned to go find her mother and stay with her. Her son would remain behind.
“He will survive, but my mother won’t,” she said.
“It will be all right,” she said, not just with conviction but also with a remarkable serenity considering all the hardships she had faced and were likely still to come. “We will be all right.”
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France24 - Monde
Nucléaire iranien : l'Iran appelle les États-Unis à faire preuve de flexibilité
Publié le : 16/08/2022 - 01:19Modifié le : 16/08/2022 - 01:23
FRANCE 24
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Téhéran a répondu lundi au texte "définitif" de l'Union européenne visant à raviver l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, a fait savoir un responsable européen sans préciser ce que contenait cette réponse. "Il y a trois questions qui se posent, et si elles sont résolues, nous pouvons parvenir à un accord", avait déclaré un peu plus tôt le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian.
L'Iran a répondu lundi 15 août au texte "définitif" de l'Union européenne visant à raviver l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, a annoncé un responsable européen, après que le ministre iranien des Affaires étrangères a appelé les États-Unis à faire preuve de flexibilité.
Le responsable européen n'a pas donné de détails concernant la réponse apportée par Téhéran.
"Il y a trois questions qui se posent, et si elles sont résolues, nous pouvons parvenir à un accord", a déclaré plus tôt dans la journée Hossein Amir Abdollahian, ministre iranien des Affaires étrangères.
"Nos limites doivent être respectées"
"Nous ne voulons pas conclure un accord qui, après 40 jours, deux mois ou trois mois, ne se concrétise pas sur le terrain (...). Nous leur avons dit que nos limites devaient être respectées", a déclaré Hossein Amir Abdollahian.
Les États-Unis ont estimé qu'un retour dans l'accord de 2015 était possible si l'Iran abandonnait ses demandes "superflues".
Hossein Amir Abdollahian estime que les jours à venir seront cruciaux.
"Nous aurons besoin de plus de discussions si Washington ne fait pas preuve de flexibilité pour résoudre les questions restantes (...). Comme Washington, nous avons notre propre plan B si les pourparlers échouent", a-t-il déclaré.
La République islamique cherche à obtenir la garantie qu'aucun futur président américain ne reviendrait sur l'accord s'il était relancé, comme l'avait fait Donald Trump en 2018.
L'Union européenne, en tant que coordinatrice des négociations nucléaires entre l'Iran et les puissances mondiales, a présenté la semaine dernière un texte "définitif" visant à raviver l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.
Avec Reuters
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Nucléaire iranien : "Les mots ne les arrêteront pas" (Lapid)
L’Iran juge la politique nucléaire américaine « contradictoire » avant la visite de Biden en Israël
Conseil des gouverneurs de l'AIEA : les Occidentaux prêts à durcir le ton face à l'Iran
New York Times - World
Below an Israeli City, a Musical Harmony Belies the Tensions Above Ground
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In an underground reservoir built 1,233 years ago in a city that saw sectarian riots last year, visitors hear a beguiling musical composition that combines Arab love songs with Hebrew poetry.
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By Patrick Kingsley
RAMLA, Israel — In a subterranean reservoir, underneath the Israeli city of Ramla, the stone walls echo with an Arab-Jewish harmony at odds with the frictions of the world above.
Visitors to the medieval site, built by Muslim rulers 1,233 years ago, enter hearing the words of Jewish liturgical poetry and Arab folk songs, each sung to the same Arab music.
To listen to the composition, you descend from street level via a steep staircase, down to a turquoise pool. From a jetty at the bottom, you step into a white dinghy. Then you paddle across the carp-filled water, underneath several loudspeakers, and through an arcade of 36 stone arches that give the place its name: Pool of the Arches.
Under the speakers in the eastern arches, you can hear the Jewish poetry. Under the western arches, the Arab songs. And in the middle, a mix of the two. Each track is different, but they are mostly slow, somber melodies that blend ethereal vocals with the strumming of an oud.
“Art that brings people together,” said Jalil Dabit, one of the first visitors to the musical installation, and a member of Israel’s Palestinian minority. “Perfect for Ramla,” he added.
Any intercultural project in Israel — where many Arabs complain of systemic discrimination by Jews, and many Jews fear they will never be accepted by Arabs — has the potential to feel either resonant or contrived.
In Ramla, one of Israel’s so-called mixed cities, that potential is even greater.
Ramla was founded in the early eighth century during the Umayyad caliphate, and in the Middle Ages, it was briefly a Christian stronghold. Upon its capture by the new state of Israel in 1948, Israeli soldiers expelled thousands of Arabs from the city. Today, its population of 76,000 is an ethnic mishmash — three-quarters are Jews, one-quarter Arabs.
During ethnic unrest last year, set off by the latest Gaza war, Ramla was one of several mixed cities where there was fighting between Arab and Jewish citizens.
Against this backdrop, the local art museum, Contemporary Art Center Ramla, is attempting to address the tensions, and bring art to a city often overlooked by Israel’s cultural elite. The installation at the underground reservoir, “Reflection,” running for a year, is one of the center’s flagship initiatives.
“It gives a chance for everybody to have their own voice,” said Smadar Sheffi, the center’s director.
10 miles
44
Ramla
Pool of the
Arches
ISRAEL
40
1/2 mile
Tel Aviv
WEST BANK
JORDAN
1
Lod
Jordan River
Ramla
Jerusalem
By The New York Times
When the reservoir was built in 789, the city’s residents fetched water by lowering buckets from small gaps in the reservoir’s roof. Today, the project’s loudspeakers hang from the same openings.
Emanating from those speakers is a 22-minute cycle of four Arab love songs, each played simultaneously with four Jewish religious poems. All the songs and poems are at least a century old, and each of the four pairings is set to a different Arab tune.
In one matchup, an Arab folk song popularized in the 1970s by Fairuz, a Lebanese singer, is set against a Jewish poem written in the 19th century by Rafael Antebi, a Syrian-born rabbi. The Arabic song depicts a hypnotized lover while the Hebrew verse addresses an exiled Jew’s yearning for Zion.
All the songs and poems were recorded by a team of three singers — two Jewish and one Arab. Then they were blended together by Dor Zlekha Levy, an Israeli artist who led the project, and Yaniv Raba, an Israeli composer.
Mr. Zlekha Levy, 32, often focuses his work on this kind of linguistic overlap, and says he became fascinated by the relationship between Jewish and Arab culture as a teenager. His grandfather was one of more than 120,000 Arabic-speaking Jews who fled or were expelled from Iraq in the early 1950s. He continued to watch Arab films every week until he died decades later, and regularly visited Arab communities in Israel, piquing his grandson’s interest.
In 2008, Mr. Zlekha Levy visited Cordoba, the Spanish city where Muslims and Jews lived side by side in the Middle Ages. Sitting in the city’s cathedral, a former mosque near the home of Maimonides, a revered medieval Jewish philosopher, Mr. Zlekha Levy had an epiphany. He realized he wanted to make art that evoked a similar kind of cultural exchange.
It was “a kind of motivation,” he said. “I really try to recreate this kind of experience.”
To those familiar with Israel’s aboveground tensions, Mr. Zlekha Levy’s project at the reservoir could seem like a gimmick. But there is nevertheless an organic quality to it, both politically and artistically, residents and organizers said.
Within Ramla, where Arab-Jewish relations are comparatively less fraught than in some other mixed cities, the investment in the project reflects the relative willingness of the city authorities to support intercultural exchange.
During the ethnic unrest last May, the violence was contained much more quickly than in Lod, another mixed city nearby — thanks to better ties between the leaders of Ramla’s different communities, and more inclusive municipal leadership.
After the riots broke out, the city’s Jewish mayor went door to door with local Arab and Jewish leaders, persuading people to stay home. The mayor also organized a community street dinner that brought together dozens of Jewish and Arab community leaders, again salving the anger.
“I’d have to be naïve to think there aren’t challenges — we are in a conflict that has been here for generations,” said Malake Arafat, an Arab school principal in Ramla.
But there are strong bridges between Ramla’s different communities, Ms. Arafat said. “And they are embedded in the structure of daily life,” she added. For instance, she said, her Arab students participate in community projects in the school’s mainly Jewish neighborhood, and some of those Jewish neighbors come to the school’s events.
Similarly, the artistic concept of mixing the Jewish liturgy with Arab music is also a phenomenon with long roots in the real world. The practice is often heard in many contemporary synagogues run by Jews of Middle Eastern origin.
Even after moving to Israel in the early years of the state, many Jews from the Arab world, known as Mizrahi Jews, still retained an affection and affinity for the Arab songs they grew up hearing on the radio.
Religious Mizrahim wanted to use that music as part of their religious practice. In order to make it suitable for the solemnity of a synagogue, they’d take the original Arab tunes and overlay them with Hebrew lyrics, some of them written by rabbis and some taken from sections of the Torah.
Moshe Habusha, a leading Mizrahi musician, regularly performed these compositions for Ovadia Yosef, a former chief rabbi of Israel who died in 2013 and whose legacy still dominates religious Mizrahi society.
In fact, Mr. Zlekha Levy and his collaborator, Mr. Raba, used combinations of Hebrew poems and Arab tunes that were already religious Mizrahi staples.
They then adapted those combinations and recorded Jewish singers and musicians performing the new adaptations.
Separately, they recorded an Arab performer singing the Arabic lyrics of the Arab love songs, set to the same Arab music as the Jewish poems.
Finally, they decided to play the recordings of both the Jewish poems and the Arab songs side by side in the reservoir’s middle. So as you float beneath the central arches, you hear both melodies — creating the perception of a single, united composition, even though the two recordings in fact remain separate tracks, played from separate speakers.
“There’s a deep connection between the cultures,” Mr. Zlekha Levy said.
“We are not that different from each other,” he added. “And this is what also this installation explores.”
Myra Noveck and Hiba Yazbek contributed reporting from Jerusalem, and Gabby Sobelman from Rehovot, Israel.
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France24 - Monde
La France rejette les accusations de la junte malienne de soutien aux groupes jihadistes
Publié le : 18/08/2022 - 08:29Modifié le : 18/08/2022 - 09:13
FRANCE 24
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La France, qui a achevé lundi le retrait des soldats français de l'opération Barkhane, a rejeté les accusations portées par le Mali dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies. Bamako y dénonce des "actes d'agression" de l'armée française sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté aux groupes jihadistes et d'espionnage.
Le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU une réunion d'urgence pour faire cesser ce qu'il présente comme "les actes d'agression" de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes jihadistes et d'espionnage.
Avec ces accusations, le gouvernement dominé par la junte militaire fait franchir un nouveau degré à l'escalade verbale de ses incriminations contre la France.
"C'est particulièrement insultant de voir que l'on puisse penser qu'on alimente des terroristes", a jugé le général Bruno Baratz, le commandant de la force française Barkhane, interrogé par France 24 mercredi 17 août au Niger, pays voisin du Mali et allié de la France ayant accepté le maintien d'une base aérienne française à Niamey.
"C'est un peu insultant pour la mémoire de nos 59 camarades qui sont tombés en se battant pour le Mali, et également pour la mémoire de tous les Maliens qui se sont battus à nos côtés, mais aussi les personnels de la Minusma, des forces africaines de la Minusma qui sont tombés en luttant contre le terrorisme", a également précisé le général à RFI.
"La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l'ensemble de la planète", a indiqué de son côté sur Twitter l'ambassade de France au Mali, soulignant que 53 soldats français étaient morts au Mali au cours des neuf dernières années.
La représentation diplomatique a également rappelé que "dans tous les communiqués des groupes terroristes, la France était jusqu’à son départ désignée comme l’ennemi numéro un. Le principal objectif revendiqué par ces jihadistes était le départ de Barkhane."
7) La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l’ensemble de la planète.
August 17, 2022Interrogé sur les accusations portées par le Mali contre la France, le porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclaré que les Nations unies étaient "extrêmement reconnaissantes à la France et aux forces françaises de leur engagement" pour stabiliser le Mali. Farhan Haq a espéré devant la presse, sans nommer personne, que tout autre pays coopérant avec les autorités maliennes essaierait "pareillement de jouer un rôle stabilisateur".
Quant à une réunion d'urgence du Conseil, il a déclaré que la décision appartenait à ses membres.
Le Mali n'est pas membre du Conseil de sécurité et sa demande doit être relayée par un État membre. Un diplomate a jugé sous couvert de l'anonymat à New York "improbable" qu'une telle réunion ait lieu.
Bamako prêt à "faire usage de la légitime défense"
Les dernières manifestations de la détérioration des relations entre Bamako et Paris coïncident strictement avec le départ du dernier soldat français au Mali après neuf ans d'engagement contre les jihadistes. La junte au pouvoir au Mali depuis le putsch d'août 2020 s'est détournée de la France et de ses alliés pour se tourner vers la Russie.
L'armée française, poussée vers la sortie, a quitté successivement et transféré aux autorités maliennes ses différentes bases au Mali, la dernière lundi à Gao. Les Russes semblent n'avoir pas traîné. Le gouvernement allemand a indiqué mercredi disposer d'informations selon lesquelles environ 20 à 30 personnes, probablement des Russes en uniforme, ont été repérées en train de décharger un avion sur l'aéroport de Gao le jour du départ français.
L'aéroport jouxte immédiatement le périmètre qui incluait la base française et comprend aussi le camp de la mission de l'ONU (Minusma), avec un fort contingent allemand.
Du même jour date une lettre adressée par le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité de l'ONU. La lettre, transmise mercredi à des journalistes par ses services et abondamment reproduite sur les réseaux sociaux, dénonce les "violations répétitives et fréquentes" de l'espace aérien national par les forces françaises au cours des derniers mois, et les vols d'appareils français se livrant à "des activités considérées comme de l'espionnage" et des tentatives "d'intimidation".
Les autorités maliennes disposent "de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l'espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions", ajoute Abdoulaye Diop. Le chef de la diplomatie malienne laisse entendre que les Français pourraient avoir transporté par hélicoptère deux membres d'un groupe jihadiste début août dans la région de Tombouctou.
Le Mali "invite" le Conseil de sécurité à œuvrer pour que la France "cesse immédiatement ses actes d'agression" et demande à la présidence chinoise de communiquer ces éléments aux membres du Conseil de sécurité en vue d'une réunion d'urgence, indique Abdoulaye Diop.
Le Mali "se réserve le droit de faire usage de la légitime défense" si les agissements français persistent, conformément à la Charte des Nations unies, affirme le ministre.
Avec AFP et Reuters
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Mali : des forces de sécurité russes signalées à Gao, après le retrait de l’armée française
Mali : le dernier soldat français à quitter le pays affirme avoir croisé des mercenaires de Wagner
Reportage
Exclusif : au Mali, avec les derniers militaires français de la base de Gao
France24 - World
Huge Portugal fire 'under control' for now
Issued on: 18/08/2022 - 09:48
Lisbon (AFP) – Officials said a massive forest fire in Portugal was "under control" after raging for days, but more than 1,000 firefighters were still battling to keep it contained Thursday.
The huge fire in the Serra da Estrela national park in central Portugal was brought under control last week, only to restart again Monday.
More than 25,000 hectares (nearly 61,800 acres) of land is estimated to have been scorched by the fire in the UNESCO-listed park, home to diverse wildlife species including wildcats and lizards.
An official said late Wednesday the blaze was contained, but warned it could flare up again.
"The fire is under control, but it is not extinguished. Consolidation work will continue in the coming days," civil protection commander Miguel Oliveira told TSF radio.
"It is always possible, and very likely, that there will be new reactivations, but we hope that they do not take on worrying proportions," he said.
Portugal's National Civil Protection Authority said more than 1,000 firefighters were still mobilised around the Serra da Estrela blaze Thursday.
Weather forecasts are predicting a fresh heatwave on Saturday, the latest in a string of hot spells in Portugal this year. July was the hottest on record in nearly a century.
Interior Minister Jose Luis Carneiro said Wednesday "we will experience increased risks" of fires in the coming days due to hot and dry conditions.
Since the start of the year, some 92,000 hectares have burned in Portugal, in the worst fires since 2017 when around 100 people were killed.
Experts say climate change driven by human activity is boosting the intensity and frequency of extreme weather events, such as heatwaves, droughts and wildfires.
© 2022 AFP
France24 - World
Afghanistan suffering ‘one of the world’s worst humanitarian crises’ under Taliban
Issued on: 15/08/2022 - 06:34Modified: 15/08/2022 - 06:37
Cyrielle CABOT
Afghanistan has been suffering through a grave humanitarian crisis since the Taliban took control on August 15, 2021. According to the UN, 95 percent of Afghans are going hungry. It’s a catastrophe that worsened after the fall of Kabul one year ago, exacerbated by the US decision to freeze the Afghan Central Bank’s assets and the international sanctions that have crippled an already fragile economy.
The Afghan economy was already in a terrible state when the Taliban seized Kabul a year ago, with half the population living below the poverty line. The situation has only worsened since then. International aid accounted for 80 percent of the Afghan state budget – but it was cut off upon the Taliban victory, prompting economic collapse and depriving many Afghans of basic necessities.
“Afghans’ lives were turned upside down on August 15, 2021,” said Fereshta Abbasi, an Afghanistan specialist at Human Rights Watch. “People are dying of hunger amid one of the world’s worst humanitarian crises.”
When Samy Guessabi, regional director of the NGO Action Against Hunger, arrived in Kabul in March, he found the once-bustling Afghan capital practically at a standstill. “Many Afghans have lost their jobs and people still working have seen their salaries drop massively,” he said. “At the same time, the cutting off of international aid has prompted a cash crisis. So people can’t even withdraw their savings from the bank. And Afghans who have left the country are finding it very difficult to send money back to their relatives.”
“Many families are reduced to prioritising the most rudimentary needs – for shelter and food,” Guessabi continued. “But when you walk past the market stalls, you can see there isn’t a shortage of food. Rather, people can’t afford to buy it.”
Fuelling this crisis further, the Russian invasion of Ukraine sent food prices soaring. “The price of certain foods has doubled, including cooking oil, rice and flour,” Guessabi noted.
‘Afghan women have lost everything’
In total, nearly 20 million people – half of the Afghan population – are suffering from food insecurity and 95 percent of the population do not have enough food to eat, according to the UN’s World Food Programme (WFP). More than a million children under the age of five suffer from acute and prolonged malnutrition.
In Ghor province, in central Afghanistan, the WFP recently announced that tens of thousands of people are facing level 5 “catastrophic” acute food insecurity, the highest level short of a famine. “The situation is even worse in southern Afghanistan, which is predominantly agricultural and suffers from frequent droughts,” Guessabi said.
In response to this situation, Action Against Hunger regularly hands out cash to vulnerable sections of the population. But this emergency measure is “far from ideal” and often insufficient, Guessabi lamented.
>> Taliban failures speed up Afghan brain drain, battering an already crippled economy (Part I)
Women and children are the primary victims of this economic and humanitarian crisis. “Children are taken out of school and put to work,” Abbasi said. “Families will sell one or more to provide the means to support the rest of the family.”
Children are often sold to become cheap labour, but girls are also sold into forced marriages – practices that are longstanding in Afghanistan but are becoming more and more common.
“Afghan women have lost everything; like men, they’ve often lost their jobs – although sometimes they were the only ones working in the household – but in addition to that they’ve lost a lot of fundamental human rights,” Abbasi said.
The Taliban have tightened restrictions against Afghan women – imposing the burqa on them and forbidding them to travel alone. Although they are still allowed to work in certain jobs, Afghan society now has a clear segregation between men and women.
A further consequence of Afghanistan’s crises is that the health system is exhausted.
“This humanitarian crisis has been going on for decades, with wars, political turmoil and environmental problems, but now it’s reaching fever pitch,” said Amber Alayyan, deputy head of the Médecins Sans Frontières (Doctors Without Borders or MSF) Afghanistan section, which has been operational there since 2011.
“And as malnutrition gets worse, people become more vulnerable to diseases and the strain on the health system intensifies,” Alayyan continued.
“I remember one woman who came in with her baby, about eight months old – he was tiny,” Alayyan recounted. “I was talking to her and I realised that her dinners mostly consist of just a cup of tea. She was totally malnourished and so she didn’t produce enough milk to feed her baby.”
‘A vicious circle’
In western Afghanistan’s Herat region, where MSF has a clinic, Alayyan sees about 800 patients a day compared to about 100 a day just a few months ago. However, the MSF centre only has about 60 beds.
“We can see people coming from much further afield than we used to,” Alayyan said. “People are coming to our facilities because most local hospitals are severely understaffed and are short of crucial drugs like antibiotics.”
Alayyan and Guessabi have similar assessments of the past year: the pressure on humanitarian organisations is worse than ever. Even though both MSF and Action Against Hunger have increased their budgets for Afghanistan, they are still worried about the next few months.
“We’re approaching the rainy season and after that it’s winter,” Guessabi said. “Some villages are going to become inaccessible. I really don’t want to imagine what it will be like if their residents aren’t able to stock up beforehand."
“The international sanctions are having a terrible effect on the Afghan population,” he added. “The only way out of this crisis is to allow the economy to get going again – and the only way for that to happen is to allow foreign investment to flow into Afghanistan.”
The international community has made renewed aid to Afghanistan conditional on the respect for human rights, notably women’s rights. In March, when the Taliban decided to ban girls from secondary school, the World Bank suspended some $600 million (€541 million) in aid.
“Over the past year, the Taliban have become more and more repressive instead of acceding to the international community’s demands for improvements in Afghans’ living conditions,” Human Rights Watch’s Abbasi said. “The Taliban should act urgently to resolve these issues. And in any case, international organisations must continue to fight for solutions to help the Afghan people.”
But as things stand, it looks like the situation is only getting worse. Alayyan is seeing more and more patients arriving with serious conditions. “We’re seeing huge numbers of people coming in with acute diarrhea, measles and cholera,” she said. “This is a direct consequence of poor nutrition and poor access to health services. It’s a vicious circle.”
This article was translated from the original in French.
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ONE YEAR ON
Taliban failures speed up Afghan brain drain, battering an already crippled economy (Part I)
On the ground
Poverty pushing Afghan families to sell young girls into marriage
On the ground
Afghan farmers fear Taliban ban on opium production will leave them destitute
France24 - World
Afghan opposition ‘very weak’ despite mounting anger against Taliban
Issued on: 15/08/2022 - 17:04
Tom WHEELDON
One year after the fall of Kabul, many of the opposition commanders famous for their stand in Panjshir Valley remain exiled in Tajikistan. Analysts paint a picture of a weak armed resistance against the Taliban and an Afghan population that increasingly abhors the Islamic fundamentalist group but is too exhausted to oppose it.
When Afghanistan captured the world’s attention shortly after the Taliban’s precipitous takeover on August 15, 2021, the media focused on the Panjshir Valley – where late Afghan commander Ahmad Shah Massoud held off both the Soviets in the 1980s and the Taliban in the 1990s. The lionised commander’s son Ahmad Massoud vowed to fight the Taliban from Panjshir once again.
But by September, Massoud had fled to neighbouring Tajikistan along with other resistance commanders. The apparent plan was to use Tajikistan as a staging ground to take on the Taliban. At the time, analysts lamented that it was a “non-viable prospect”.
Since then, the few journalists with access to Panjshir have reported on common resistance attacks on Taliban positions. Washington Post journalists who visited Panjshir wrote in June that “residents say assaults on Taliban positions are a regular occurrence and dozens of civilians have been killed, with some civilians imprisoned in sweeping arrests”.
Panjshir situation now ‘substantially different’
This situation makes a stark contrast to the state of play in Panjshir under Ahmad Shad Massoud – when the valley was the one holdout against Taliban during their first rule over Afghanistan from 1996 to 2001.
“It’s substantially different this time around,” said Omar Sadr, formerly an assistant professor of politics at the American University of Afghanistan, now a senior research scholar at the University of Pittsburgh.
“Panjshir is occupied,” Sadr went on. “At least Ahmad Shah Massoud could maintain a stronghold from which to resist the Taliban. Now the resistance is in the mountains; they don’t control the villages or the highways. That makes the task much more difficult in terms of the supply chains needed for fighting; it impacts upon the quality of the resistance.”
Looking at Afghanistan as a whole, the opposition is “very weak”, said Vanda Felbab-Brown, a senior fellow at the Brookings Institution’s Center for Security, Strategy and Technology. “In fact, it has turned out to be more feeble than many analysts expected.”
The opposition has struggled to mobilise tribal support as well as to mount any significant operations,” Felbab-Brown continued. “There was quite a bit of expectation that this spring they would engage in attacks – but the Taliban has been able to effectively neuter them.”
In this already difficult context, it was a strategic error for Ahmad Massoud and other resistance commanders to base themselves across the border, Sadr suggested: “The high-level leadership is in Tajikistan while the mid-level fighters are in Panjshir. Ahmad Massoud is a political leader, not much of a military leader – and it would have been much better if he and other senior figures could have joined the troops on the ground; it would have increased their legitimacy and boosted morale.”
‘More radical and more repressive’
When the Taliban seized Kabul last year they tried to present themselves a reformed, more moderate successor to the outfit that brutally ruled Afghanistan two decades ago – the notorious “Taliban 2.0” narrative.
The Islamic fundamentalists soon revealed “Taliban 2.0” to be nothing but a propaganda tool. In doing so, they alienated swathes of Afghan society and ensured that vehement anti-Taliban sentiment is by no means confined to the Panjshir Valley, Sadr noted.
“You can see this Taliban 2.0 business is not true – look at the way they’ve put in place political and economic discrimination of non-Pashtuns, they’ve banned girls’ education, they carry out extrajudicial killings,” he put it.
“Everybody wanted to finally end the conflict, so the Taliban had the chance to adopt a pathway to a political settlement that could have persuaded communities to accept them,” Sadr continued.
“But the Taliban are fundamentalists – they’ve never believed in peace settlements. They’ve only become more radical and more repressive. So people feel misled.”
‘The Afghan people are very, very tired’
Nevertheless, there is a difference between feeling antipathy towards the Taliban regime and taking up arms against it.
An uprising against the Taliban would renew a chain of wars lasting two generations. Conflict has racked Afghanistan since the USSR invaded in 1979 to prop up their puppet communist government. Some 1.8 million Afghans were killed before the Soviets pulled out in 1989.
Afghanistan fell into civil war upon the USSR’s withdrawal, leading to the downfall of Soviet-backed President Mohammad Najibullah in 1992. Four years of renewed civil war followed as mujahidin factions battled for power. The Taliban’s hegemony starting in 1996 prompted five years of resistance from Ahmad Shah Massoud’s Northern Alliance. Then Afghanistan became the locus of the US’s longest ever war.
“Although they’re suffering under intensifying Taliban repression and the terrible economic situation, the Afghan people are just tired of war,” Felbab-Brown said. “Very, very tired.”
Afghanistan’s northeastern provinces provided the backbone of its army during the 2004 to 2021 presidential republic – after the Northern Alliance drew on these regions in their fight against the Taliban in the late 1990s and early 2000s.
But after that recent history of gruelling campaigns against the Taliban, renewed fighting an unattractive prospect for many people in northeastern Afghanistan, Sadr said: “Look at Baghlan province, Badakhshan province – they contributed the highest number of soldiers to the republic’s army and they suffered the highest casualties. Every day there were corpses going back.
“It’s been more than forty years of war,” he went on. “This could be the third generation constantly giving sacrifices. So there are plenty of people saying: Irrespective of the type of government, maybe we should just accept it.”
Pakistan will ‘never’ want to topple Taliban
Throughout those four decades of conflict, outside actors used Afghanistan as a venue to project power, supporting proxies there. Most significantly, Afghanistan’s neighbour Pakistan was the Taliban’s longstanding patron – keen to ensure the defeat of the US-backed republic in Kabul, which Pakistan deemed too close to its arch-nemesis India.
But the Taliban has long been close to jihadi group Tehrik-e-Taliban (TTP or simply the Pakistani Taliban), which wants to overthrow the Pakistani state.
Sections of the Pakistani state have seemed aware of the blowback risks from supporting the Taliban. The Taliban and the TTP are “two faces of the same coin”, Pakistani Army Chief General Qamar Javed Bajwa and ISI boss Lieutenant General Faiz Hameed acknowledged at an off-the-record briefing in July 2021.
That admission was vindicated in February when the TTP claimed an attack from across the Afghan border that left five Pakistani soldiers dead. In this context, Islamabad entered into enter peace talks with the TTP over recent months – held in Kabul, mediated by the Taliban. So far, there appears to have been little progress.
“Pakistan expected the Taliban to help it strike a political deal with the TTP so that the TTP wouldn’t threaten the Pakistani government, and that plan has already failed,” noted Weeda Mehran, co-director of Exeter University’s Centre for Advanced International Studies. “A huge concern for the Pakistani authorities is that the Taliban have been giving Afghan passports to TTP members.
Clearly, some elements of the Taliban are “acting more and more independently of Pakistan”, Mehran continued. In light of these factors, she said, Pakistan is “revising its approach to the Taliban”.
Yet Pakistan’s disappointment with the Taliban does not mean support for the opposition. So Afghanistan’s anti-Taliban resistance cannot look to Islamabad for the foreign support analysts say it needs for any chance of success.
“Pakistan’s end goal is never going to be to topple the Taliban government,” Sadr put it. “At the very most, Pakistan will make it more difficult to for the Taliban to rule. Like other countries in the region such as China, Pakistan sees the Taliban as anti-US – and of course it doesn’t see the Taliban as an Indian ally like it did the republic. So even if Pakistan turns against the Taliban, it’s not going to support the insurgency.”
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ANALYSIS
Afghan resistance has sanctuary in Tajikistan, but fighting Taliban a ‘non-viable prospect’
PROFILES
Who are the Taliban leaders ruling Afghanistan?
Pakistan cheers Taliban out of ‘fear of India’ – despite spillover threat
France24 - World
Taliban failures in governance speed up Afghan brain drain (Part II)
Issued on: 14/08/2022 - 13:23Modified: 14/08/2022 - 13:32
Leela JACINTO
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The mass exodus sparked by the Taliban takeover compelled Afghanistan’s new rulers to issue a call for Afghans to stay and help rebuild the country. But after a year of Taliban rule, the economy is in tatters, confidence has been shattered, and Afghanistan’s best and brightest are not returning – they’re fleeing in droves.
(This is Part II of our feature story on Afghanistan’s brain drain. For Part I, click here.)
On March 23, when the Taliban made a last-minute reversal on a long-announced opening of secondary schools for girls, it exposed the splits between rival factions based in the capital, Kabul, and the group’s southern birthplace, Kandahar. But while the two city factions bickered, the brain drain effectively depleted Afghan ministries and institutions of skilled manpower.
“The country has been cleansed of capacity with the Taliban appointing madrassa-educated people with zero experience as ministers, deputy ministers and managers. Even the lowest-level positions in the civil service have been replaced with religious scholars,” said Tamim Asey, co-founder of the Kabul-based Institute for War and Peace Studies and a former Afghan deputy defence minister.
“The Taliban views these positions as war bounty, to be distributed among followers. Now the length and breadth of government has been replaced with fighters. It’s even funny – they come with rows of bullets and their rifles to their new jobs as if it’s a battlefield.”
But the switch from battlefield positions to office jobs has not been accompanied by any policy transition. Over the past year, the Taliban’s brand of governance has still focused on wartime imperatives of maintaining cohesion, cracking down on dissent and pouring resources on security issues.
The Taliban taxman
When the Taliban unveiled its first annual budget in May, security accounted for nearly 50 percent of total spending despite the lack of an organised insurgency against the Islamist movement.
The Taliban forecast an annual revenue of $2.1 billion, a measured decrease from the $2.3 billion raised domestically by the previous government in 2020. The World Bank, however, put Afghanistan’s annual revenues at $1.7 billion, a “more modest but still impressive” estimate, according to the Economist. Most of the revenues could be used to pay Taliban fighters, the weekly concluded.
Effective tax gathering has been the sole administrative measure perfected by the group during its long insurgency.
Despite the economic contraction over the past year, the Taliban has been adept at raising tax revenues from truckers moving food and fuel across Afghanistan’s borders, according to media reports.
A recent spate of fighting in the northern Sar-e Pol province between a renegade Taliban commander and Kabul drew international attention to Afghanistan’s coal exports, which have surged since Indonesia imposed a thermal coal export ban early this year.
Truckers transporting coal across the border to Pakistan, which has an urgent demand for the fossil fuels, told a US news site that they were being taxed by the Taliban’s Ministry of Mines and Petroleum in addition to “bribes” they were forced to pay to the local renegade commander, Mawlawi Mehdi.
‘A country of beggars’
With news headlines covering the dire economic and humanitarian situation in Afghanistan, the US this year increased its humanitarian assistance to $774 million. It’s a hike the Taliban rarely acknowledge as they continue to lobby for the unfreezing of Afghanistan’s central bank funds locked in the US.
Concerned about a migration crisis at its doorstep, the EU also increased its humanitarian assistance to Afghanistan, allocating more than €115 million this year in addition to the €222 million in humanitarian funding in 2021.
Western governments stress that the humanitarian assistance does not go to the Taliban government, which is not recognised by the international community, but to aid groups working on the ground.
With the UN warning that 97 percent of Afghanistan’s population risks falling below the poverty line, the Taliban looks set to parcel out economic responsibility to the international community. The brain drain has left Afghanistan’s new administrators very little scope for human potential to drive economic growth.
“The Taliban is turning Afghanistan into a policed authoritarian clerical state completely dependent on our neighbours. We will be a country of beggars, where the people can’t think or plan for themselves. They will make Afghanistan a burden on the region or the international community,” said Asey.
Waiting for an inclusive regime
The predominantly Pashtun Taliban’s marginalisation of Afghanistan’s ethnic groups since they came to power has been a source of dismay for many Afghans who hoped the promised “Taliban 2.0” version would be more inclusionary.
A month after they took power, the Islamist movement announced an all-male interim government stacked with hardline war veterans who were overwhelmingly Pashtuns. At a news conference in Kabul, Mujahid reminded journalists questioning the lack of inclusivity that the appointments were temporary. He, however, declined to answer questions on the absence of female cabinet members.
A year later, the promised multi-ethnic cabinet is nowhere in sight. “They have proven to be a very conservative, exclusionist group and are fast turning into an authoritarian police regime,” said Asey. “I don’t see any window, any space where the Taliban will become an inclusive government and will welcome professionals.”
More than two decades ago, when the US ousted the first Taliban regime in 2001, members of the Afghan diaspora from across the globe returned to help rebuild their war-ravaged nation.
The population flow reversed dramatically after the Taliban takeover, but many Afghans forced into exile would still be willing to return home if the political and economic situation enabled it.
“I know that if the Taliban reformed – and this is very unexpected and unimaginable – but if they changed overnight and become inclusive, a lot of these professionals and security forces who have left will return to build the country with the Taliban,” said Asey. “The issue is what kind of accommodation will they offer so that everyone can live together.”
From her new home in the US following her long journey from Kabul, Huma Usyan admits she “worries a lot” about the Afghan brain drain.
“A lot of people I knew, they were skilled professionals with expertise in their fields, have left Afghanistan. It’s very sad, but they didn’t have a chance to stay. I’m still thinking of all these things. I’m thinking of what to do for all the girls who are not able to go to school,” she said. “I will be studying here and I’m sure I’m going to learn so many things here. But I have to use it for my country. I have to use my knowledge, my skills for my country,” she insisted.
The question, though, is whether the Taliban sees any value in a brave, hard-working Afghan schoolgirl who defied the odds to educate herself. Or if the Taliban has any room in their conservative tribal vision for any women to return home to help build a broken, benighted nation. For the moment, the Afghan migration wave is not about to change direction.
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ONE YEAR ON
Taliban failures speed up Afghan brain drain, battering an already crippled economy (Part I)
WOMEN'S RIGHTS
Afghan women’s groups eye uncertain future under vague ‘Islamic framework’
FEATURE
A university falls, taking down a symbol of US soft power, Afghan cultural dignity
France24 - World
Taliban failures speed up Afghan brain drain, battering an already crippled economy (Part I)
Issued on: 14/08/2022 - 13:20Modified: 14/08/2022 - 13:33
Leela JACINTO
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The mass exodus sparked by the August 2021 Taliban takeover compelled Afghanistan’s new rulers to issue a call for Afghans to stay and help rebuild the country. But after a year of Taliban rule, the economy is in tatters, confidence has been shattered, and Afghanistan’s best and brightest are not returning – they’re fleeing in droves.
A few days before her interview with a US high school admissions officer, Huma Usyan went to her local internet service provider in Kabul to try to ensure her connection would not be cut during the much-anticipated online meeting.
The internet was both a lifeline and a source of stress for the Afghan teenager since the August 15, 2021, Taliban takeover of Afghanistan.
When the new rulers banned secondary schools for Afghan girls, Usyan turned to the internet in a desperate bid to continue her studies. In an interview with FRANCE 24 in October 2021, the grade-topping schoolgirl recounted the challenges of her online self-education endeavour.
>> Read more: Online education is the only hope for Afghan schoolgirl, but it’s a slog
After several months of online studying – aided by volunteers, including an English-language teacher, galvanised by the Afghan schoolgirl’s exceptional motivation – Usyan finally managed to reach the interview stage for a US high school.
But the internet connection for the critical January 8 interview was out of the 16-year-old’s control.
The Taliban takeover has plunged Afghanistan into an extreme economic crisis, with domestic policies – or lack thereof – combining with global trends to create a humanitarian firestorm.
The internet needs electricity to run. But in a country where power cuts have long necessitated the use of generators, fuel prices have skyrocketed, with the price of diesel increasing 111 percent from last year, according to the UN’s World Food Programme.
So when Usyan tried to get assurances from her local internet service provider, she failed miserably. “They said they didn’t have electricity, generators are very expensive, and there was nothing they do,” she recounted.
Never one to give up in the face of odds, Usyan went to an aunt’s apartment in Kabul, where the service was a bit more reliable, for the selection interview. She aced it. Within weeks, the diligent Afghan student had an admission letter, along with a full scholarship, to her high school of choice: the United World College in New Mexico, USA.
On Saturday, July 30 – almost a year after the Taliban takeover – Usyan finally landed in the US. Her family, including her mother and four siblings, were heading to the Netherlands to join her father, who left Afghanistan shortly after the Taliban takeover.
It marked the end of a long journey for the Afghan schoolgirl that began from Kabul to the Pakistani capital of Islamabad, where she spent three weeks before she got her US visa.
Usyan was lucky. With US and other Western embassies in Kabul closed, Afghan nationals are forced to travel to neighbouring Pakistan. The high demand has attracted touts, travel agents and middlemen, hiking the cost of a Pakistani visa to $1,000 in recent weeks.
The expense for a #Pakistan visa in #Kabul has reached 1000$! This is how poor people and poor #Afghanistan's society are looted by so-called tourism companies who are bribing Paki's embassy in Kabul. I don't know why Paki society never complains about all these inhuman actions!!
August 10, 2022But for Usyan, the stress, hard work and hardships were worth it. Arriving in Santa Fe, New Mexico, was “amazing”, said Usyan in a phone interview with FRANCE 24. “It was very different from my expectations. Here in Santa Fe, it’s more like my village in Afghanistan. There are houses, gardens…I was expecting tall buildings. But here, the houses are just one floor. It feels like my village in Daikundi,” she said, referring to her ancestral province in Afghanistan’s central Hazarajat region.
Afghanistan’s best and brightest leave
Migration from Afghanistan is not a new phenomenon. After more than four decades of conflict, Afghans make up one of the largest refugee populations in the world, with around 2.6 million registered refugees from the country, according to the UN. The real figure is likely to be a lot higher.
But the sheer scale of the exodus in the panicked days following the Taliban’s lightening takeover last year was unprecedented. As thousands of desperate Afghans crowded the Kabul airport, some clinging and even falling from departing planes, the country’s brain drain was on tragic display.
As hundreds of thousands of the country’s best and brightest attempted to board departing flights, Taliban leaders called on educated Afghans to stay and help rebuild the country. Zabihullah Mujahid, the movement’s media savvy spokesman, blamed the US for encouraging “Afghan experts” to leave. At a news conference in Kabul days after the takeover, Mujahid promised a general amnesty, vowing “nobody will be harmed in Afghanistan”.
But a year after the Taliban seized power, none of the Islamist group’s promises have come to pass. The new regime’s crackdown on people associated with the previous administration saw many Afghans heading for neighbouring Pakistan or Iran after the aerial evacuations ended.
These included some of Afghanistan’s brightest students, youths like Usyan, who make up a developing country’s greatest intellectual assets and are key to future growth and stability.
The loss could also have implications for regional and global security as the Taliban enters the second year of its second reign – following their disastrous first rule, which began in 1996 and effectively ended with the 9/11 attacks on America.
The school reopening day that wasn’t
After waging a nearly 20-year insurgency, when the Taliban finally got what they wanted on August 15, 2021, they rode into Kabul without a governance plan.
The muddle that passes for their ill-defined vision of an Islamic “emirate” was highlighted seven months into their reign. It effectively killed the hopes of half the Afghan population of 38 million.
Following concerted international pressure, the Taliban earlier this year announced that on March 23, the start of the spring semester, girls’ high schools would open.
But on school reopening day, as secondary schoolgirls gathered at campuses across the country for their first day of classes, they were in for yet another disappointment. The Taliban suddenly, and at the very last minute, reversed the decision. The heartache of young girls bursting into tears outside schools was captured live by national and international news teams.
Girls in Afghanistan crying after they were promised their schools would reopen only for the Taliban to lock them out again at the last minute. pic.twitter.com/SuoEpNLz5B
March 23, 2022“Girls’ education is a very, very important factor for many Afghans leaving because they simply couldn’t send their daughters and sisters to school. Many had initially opted to stay in Afghanistan because they felt the country needs them. They are now desperately trying to leave because their daughters and sisters are basically imprisoned and they think they miscalculated,” explained Tamim Asey, co-founder of the Kabul-based Institute for War and Peace Studies and a former Afghan deputy defence minister.
Kandahar asserts itself over Kabul
Women’s rights are a major stumbling block in the Taliban’s bid for international recognition, which in turn could lead to the unfreezing of Afghan bank assets blocked in the US. Reopening secondary schools for girls, a minimum policy requirement, is arguably the easiest gesture the Taliban can make toward that goal.
But the March 23 female education reversal has exposed the splits between what some experts call the “Doha Taliban” – who negotiated a US withdrawal deal in the Qatari capital – and the “Kandahari faction” around the movement’s reclusive chief, Hibatullah Akhundzada, based in the southern Afghan birthplace of the Taliban.
Despite assertions of Taliban unity, there are signs that the regime has developed splits between “rival centers of power” in Kabul and Kandahar. Just a few days before the March 23 school reopening, Afghanistan’s education minister was suddenly summoned from Kabul to Kandahar, according to the New York Times. The Kabul faction, including the education minister, who had announced the decision to allow girls a secondary education, was read the riot act by the conservative Kandahari clique. “Kandahar had asserted itself over Kabul,” noted the Times.
(Click here for Part II of our feature on Afghanistan's brain drain)
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ONE YEAR ON
Taliban failures in governance speed up Afghan brain drain (Part II)
AFGHAN WOMEN’S RIGHTS
Online education is the only hope for Afghan schoolgirl, but it’s a slog
FEATURE
A university falls, taking down a symbol of US soft power, Afghan cultural dignity
France24 - World
German chancellor slams Mahmoud Abbas's ‘unacceptable’ Holocaust remarks
Issued on: 17/08/2022 - 16:26
FRANCE 24
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Vedika BAHL
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Germany's Chancellor Olaf Scholz said Wednesday he was “disgusted by the outrageous remarks" made by Palestinian Authority president Mahmoud Abbas at a press conference on Tuesday, when he refused to condemn a deadly attack by Palestinian militants on Israeli athletes at the 1972 Munich Olympics. Instead, Abbas countered by saying he could point to “50 Holocausts” by Israel.
“I am disgusted by the outrageous remarks" made by Palestinian Authority president Mahmoud Abbas, Scholz said. “For us Germans in particular, any relativisation of the singularity of the Holocaust is intolerable and unacceptable. I condemn any attempt to deny the crimes of the Holocaust.”
Ich bin zutiefst empört über die unsäglichen Aussagen des palästinensischen Präsidenten Mahmoud #Abbas. Gerade für uns Deutsche ist jegliche Relativierung des Holocaust unerträglich und inakzeptabel. Ich verurteile jeden Versuch, die Verbrechen des Holocaust zu leugnen.
August 17, 2022Scholz was criticised both in Germany and Israel for not rejecting Abbas's comments immediately at the press conference he held with him on Tuesday night at the Chancellery.
Abbas, standing beside Scholz on Tuesday, was asked if he would apologise on behalf of the Palestinian militants who carried out the 1972 Munich Olympics hostage-taking in which 11 Israelis were killed.
The Palestinian leader did not give a direct reply but instead spoke of the situation faced by Palestinians, accusing Israel of committing "50 massacres, 50 Holocausts" against Palestinians since 1947.
"Our demand is to say: Enough ... I don't want more than peace. Please come to peace, come to security, let's build trust between us and you," added the 87-year-old.
Israel slams 'moral disgrace'
In Israel, Abbas's remarks drew a hail of condemnation from Prime Minister Yair Lapid and others.
"Mahmoud Abbas accusing Israel of having committed '50 Holocausts' while standing on German soil is not only a moral disgrace, but a monstrous lie," Lapid wrote on Twitter.
"Six million Jews were murdered in the Holocaust, including one and a half million Jewish children. History will never forgive him."
Mahmoud Abbas accusing Israel of having committed "50 Holocausts" while standing on German soil is not only a moral disgrace, but a monstrous lie.Six million Jews were murdered in the Holocaust, including one and a half million Jewish children.History will never forgive him.
August 16, 2022'Dark shadow'
The Palestinian Authority on Wednesday issued a statement saying that "the Holocaust is the most heinous crime in modern human history".
Abbas's "answer was not intended to deny the singularity of the Holocaust that occurred in the last century", said a statement published by the official Palestinian news agency Wafa, adding that he condemns the mass murder "in the strongest terms".
The German chancellor had drawn heavy fire for failing to immediately condemn Abbas while standing alongside him.
"One would have liked (Scholz's) clarification to be more immediate," wrote Der Spiegel magazine.
Christoph Heubner, executive vice president of the International Auschwitz Committee, said he found it "astonishing and disconcerting that the German side was not prepared for Abbas's provocations, and that his statements on the Holocaust were left unchallenged at the press conference".
German government spokesman Steffen Hebestreit later Wednesday told a regular media briefing that the head of the Palestinian representative office in Berlin had been summoned to Scholz's chancellery.
"The chancellor's foreign and security policy advisor (Jens Ploetner) told him in no uncertain terms that the chancellor expects the Palestinian president to recognise the singularity of the Holocaust without exception."
Hebestreit added that Abbas's comments "cast a dark shadow over Germany's ties with the Palestinian Authority".
He said Scholz and Lapid had agreed to speak "about this incident" by phone on Thursday.
'Attempt to distort history'
Israel's Defence Minister Benny Gantz called the Palestinian leader's remarks "an attempt to distort and rewrite history".
Palestinian Prime Minister Mohammad Shtayyeh said Abbas did not deny the "massacres Jews were subjected to in the era of Nazi Germany".
"But he told the world not to lose sight of the massacres the Palestinian people are subjected to," Shtayyeh said.
Abbas often uses the terms "genocide" and "apartheid" to refer to Israel's treatment of Palestinians, but rarely cites the Holocaust.
Scholz contradicted the Palestinian leader when Abbas used the term apartheid on Tuesday, saying he did "not think that is correct, to use the term to describe the situation".
Groups including Amnesty International and Human Rights Watch have concluded that Israel's treatment of Palestinians amounts to apartheid -- a charge the state strongly denies.
A Holocaust survivor and leader of the Jewish community in the Munich region, Charlotte Knobloch, had earlier Wednesday said Abbas's statements must be met with more than a verbal rebuff from Scholz.
"German politicians must know who their partners in the Palestinian Authority are and act accordingly. The clear words of the German chancellor afterwards should not be the only consequence."
The chairman of the Yad Vashem Holocaust memorial in Jerusalem, Dani Dayan, had also said Germany "must respond appropriately to this inexcusable behaviour".
(FRANCE 24 with AFP and AP)
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Pour protéger ses archives militaires, le château de Vincennes ferme ses portes aux ressortissants russes
La guerre en Ukraine a parfois des conséquences inattendues. Désormais, il est par exemple impossible aux citoyens russes de visiter le château de Vincennes. Deux ressortissantes russes en ont fait les frais le 28 juillet dernier, rapporte France 3 Régions. Selon elles, deux gardiens leur auraient refusé l’accès au château. Au cours de leur échange, les agents de sécurité finissent par avouer que c’est bien la nationalité russe des deux touristes qui pose problème.
« J’étais bouleversée », raconte l’une des concernées – une journaliste qui, précisément, a fuit la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Et il ne s’agit pas d’une maladresse commise par un gardien trop tatillon. Lorsque la guerre a éclaté, le ministre des Armées a pris la décision d’interdire l’accès au château aux ressortissants russes. Précisément, la directive « restreint l’accès aux emprises militaires du ministère aux ressortissants russes ».
73 000 Russes vivent en France
Or, le château de Vincennes abrite depuis 2005 l’un des centres du Service Historique de la Défense (SHD), dont une partie des archives sont accessibles – sous certaines modalités – aux visiteurs. C’est ce trésor de guerre historique que le ministère des Armées a fait le choix de protéger, au détriment des Russes de passage ou déjà installés en France. Selon France 3 Régions, 73 500 immigrés russes résidaient en France en 2021.
New York Times - World
Words of War: A Literary Lifeline for the Battlefield
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Does poetry have any place in a war zone? For one correspondent, it is indispensable.
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Even the newest of correspondents knows not to go into a war zone without the right training, the right gear and the right exit plan. But some seasoned reporters have learned that they need something more to sustain them through the bleak days and nights of carnage. Something to remind them of the humanity beneath the inhumanity. For some, it is poetry.
Few correspondents are more seasoned than Alissa J. Rubin, who in 15 years at The New York Times has served as a bureau chief in Baghdad, Kabul and Paris and before that covered conflict in the Balkans. We asked her to talk about what she reads when her job brings her to the battlefield.
By Alissa J. Rubin
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When I think about poems for a war zone or really for covering anything sad or traumatic — so much, of course, is sad that isn’t war — some of the ones that come to mind may at first strike some people as off the point. But each one I describe here calls on us to find the humanity amid the brutality, to pay attention to the details, and shows us how the smallest thing can be infinitely large, that it can convey tragedy but also remind us that beauty still exists, that there can be life even in the rubble — and, yes, even love.
Space is limited when you are on the road, but I always travel with paperback collections of two poets: W.B. Yeats and W.H. Auden. There are also others (listed below) who can offer solace and insight both to those covering conflict and those reading about it.
For me, the book on war that I keep rereading is one that I was reluctant to take up and then, when I was persuaded to, never expected to finish, much less to be transfixed by: Homer’s “Iliad.”
I first read it during the war in Iraq, and was amazed by its immediacy. How could something composed 2,600 years ago make sense to me? But it did.
There are extended metaphors drawn from peaceful moments in the natural world. Yet when these metaphors are used to describe the terrible barbarity of warfare, they remind the reader of the violence inherent in human existence, but also of a kind of nobility.
Here the Greek warrior Patroklos throws his spear, killing one of the Trojans’ best fighters — and his death becomes that of a noble tree:
It struck right between Sarpedon’s midriff and his beating heart.Sarpedon toppled over,As an oak tree falls or poplar or tall mountain pine which craftsmen cut with sharpened axes, to harvest timber for a ship —That’s how he lay there stretched out before his chariot and horses, groaning and clawing at the bloody dust.
The “Iliad” is also startlingly psychological.
After the hero, Achilles, kills his enemy, Hector, the leader of the Trojans, he drags the body around the Greek camp over and over and over. Hector may have been vanquished, but Achilles cannot rid himself of the fury he feels at Hector for having killed Patroklos, his best friend, in an earlier battle.
Nowadays, we might speak of Achilles’ rage as PTSD. But above all it is a reminder that for many on the battlefield, the nightmare moments of war simply will not go away.
The “Iliad” hit me hard back in Iraq, and it stays with me today, and so the first poem I have chosen is based on a scene from the epic. It is by an early 20th-century Greek poet, Constantine Cavafy, and is about the horses of Achilles, which were given to him by Zeus, the king of the Greek gods. The horses are immortal — but when they see Achilles’ best friend killed, they cannot help but weep.
My last selection is taken directly from the “Iliad.” It recounts a visit to Achilles by Priam, the father of the slain Trojan hero, Hector. Priam has come to plead for the return of his son’s remains, so that he can be buried properly. (This will be recognizable to any war correspondent: Whatever the era and whatever the culture, proper disposition of the bodies of the dead is sacrosanct.)
Priam is an old man, and his courage in confronting the warrior who has been desecrating his son’s body in the Greek camp, and his plea to him, are a powerful and moving moment. Priam asks Achilles to think of his own father, and somehow, in that moment, Achilles is able to let go of his anger.
The poems in between those two bookends are just works by poets I love, and who I feel have taught me something about loss, about violence but most of all about the duty — my duty — to observe closely with mind and heart what is being lost, overlooked, forgotten, destroyed. It is all that I have to give, my way of showing respect for all who are suffering.
When I am in ugly places, I also try to read poems that focus on one or two small things that take my breath away, that call me to pay attention. The bird sitting on a branch and offering inspiration in “Black Rook in Rainy Weather” by Sylvia Plath comes to mind. So do the shoes that Robert Hayden recalls his father polishing in “Those Winter Sundays” — an act of love the boy does not recognize until years later, when he is a man.
Then there are poems about writing, like “From The Frontier of Writing” by Seamus Heaney, which is a brilliant depiction not only of the small-scale war of putting words onto paper but also of what it is like to go through a checkpoint. Auden’s incredible “Musée des Beaux Arts” is about how disaster can strike — a boy can fall to his death from the sky or, in my world, a bomb can wipe out an apartment block — and yet there are people who never seem to notice the catastrophe.
Because that Auden poem is so well-known (Times readers may recall the “Close Read” we did on it this year), I wanted to include another Auden work that is often overlooked, one that he wrote as Nazi Germany invaded Poland, marking the seemingly inexorable advance of war across the continent. The poem, “September 1, 1939,” is — like so much of his poetry — prescient about human beings’ ability to destroy their own civilization.
I have included another great poem about war: “Nineteen Hundred and Nineteen” by Yeats. I am in awe of the poet’s breadth and depth, and this poem is one I’ve spent so many hours with. The opening line pulls you up short: “Many ingenious lovely things are gone,” he begins. A later stanza describes a moment of violence in a period of civil war that erases past and present alike. Yeats is talking about the brutality of soldiers in Ireland’s War of Independence — 100 years ago — but I see the horrors of fighting in Syria, in Afghanistan, in Bosnia.
Now days are dragon-ridden, the nightmareRides upon sleep: a drunken soldieryCan leave the mother, murdered at her door,To crawl in her own blood, and go scot-free.
I always try to read a few poets from the places that I cover when I am there. That means I have often spent time with the pre-Islamic poetry from Iraq (sadly, in English translation since I do not read Arabic).
But recently, with the war in Ukraine and the refugees in Eastern Europe in mind, I have also been plunging into the work of the Polish Nobel laureate Wislawa Szymborska. Her poem “Could Have” sums up my feelings about having been spared over and over, not just from the threats one encounters during conflicts but also from all the terrible other things that could have dragged me into the abyss, both psychological and physical.
I have also spent time with the work of Mahmoud Darwish, a Palestinian poet who wrote in his native land and in Beirut and Paris. He is the quintessential poet of exile, a successor to Dante, forever searching for paradise but condemned to life on a broken earth. I love his poems because they are so specific to place. They remind me that as a reporter, I have to be loyal and true to the place I am covering, and understand that for those I am writing about, it may be holy ground, even if I cannot see it that way.
I struggled with this in Iraq, because it is a land of scrub desert, whose grandeur only grew on me slowly. But for the people I covered, it was home, its flaws barely visible. Where I saw the Tigris and Euphrates as slow moving and sometimes clogged with trash, the people I wrote about saw them as the rivers that gave them their place in history as Mesopotamia.
Darwish writes about seeing things as they are seen by others in his poem “The Cypress Broke,” which I have included. Reporting in a time of war requires a kind of radical empathy, something that takes you deep into a time and place. Poetry like his helps remind me how focusing on the particular can offer the best path to grasping the universal.
There is also “Journey of the Magi,” perhaps my favorite poem by T.S. Eliot. It is told from the point of view of one of the three kings bearing gifts for the Christ child.
For this king, who is from a long way off, and of a different faith, the journey takes more than it gives. It is above all a poem about doubt. But it offers such vivid description of travel in places that sound like Afghanistan or Kurdistan that I felt I recognized the king’s journey and could imagine riding a camel in his retinue.
And the cities hostile and the towns unfriendlyAnd the villages dirty and charging high prices … Then at dawn we came down to a temperate valleyWet, below the snowline, smelling of vegetationWith a running stream and a water mill beating the darkness.
Ultimately, for all its talk of doubt, the poem is about the longing to find faith — and the terrible, forever uncertainty inherent in that quest.
There are many more poems that I could recommend for those touched by war and those fortunate enough not to be. But these are a start. I hope one or another catches your eye and perhaps lets you discover a poet you did not know.
Audio produced by Jack D’Isidoro.
The Horses of Achilles, by Constantine Cavafy
When they saw Patroklos dead— so brave and strong, so young —the horses of Achilles began to weep;their immortal natures were outragedby this work of death they had to look at.
Read the full poem.
Could Have, by Wislawa Szymborska
It happened, but not to you.You were saved because you were the first.You were saved because you were the last.Alone. With others.On the right. The left.
Read the full poem.
From the Frontier of Writing, by Seamus Heaney
and everything is pure interrogationuntil a rifle motions and you movewith guarded unconcerned acceleration —a little emptier, a little spentas always by that quiver in the self,subjugated, yes, and obedient.
Read the full poem.
Musée des Beaux Arts, by W.H. Auden
About suffering they were never wrong,The old Masters: how well they understoodIts human position: how it takes placeWhile someone else is eating or opening a window or just walking dully along
Read the full poem.
September 1, 1939, by W.H. Auden
Faces along the barCling to their average day:…Lest we should see where we are,Lost in a haunted wood …Children afraid of the night
Read the full poem.
Nineteen Hundred and Nineteen, by William Butler Yeats
We too had many pretty toys when young:A law indifferent to blame or praise,…O what fine thought we had because we thoughtThat the worst rogues and rascals had died out.
Read the full poem.
The Cypress Broke, by Mahmoud Darwish
And the cypressbroke. And those passing by the wreckage said:Maybe it got bored with being neglected, or it grew oldwith the days, it is long like a giraffe, and littlein meaning like a dust broom, and couldn’t shade two lovers.
Read the full poem.
Black Rook in Rainy Weather, by Sylvia Plath
I only know that a rookOrdering its black feathers can so shineAs to seize my senses, haulMy eyelids up, and grantA brief respite from fearOf total neutrality.
Read the full poem.
Those Winter Sundays, by Robert Hayden
Sundays too my father got up earlyand put his clothes on in the blueblack cold,then with cracked hands that achedfrom labor in the weekday weather madebanked fires blaze. No one ever thanked him.
Read the full poem.
The Journey of the Magi, by T.S. Eliot
. . . Were we led all that way forBirth or Death? There was a Birth, certainlyWe had evidence and no doubt. I had seen birth and death,But had thought they were different; this Birth wasHard and bitter agony for us, like Death, our death.We returned to our places, these kingdoms,But no longer at ease here …
Read the full poem.
The Iliad, Book 24, by Homer
The majestic king of Troy slipped past the restand kneeling down beside Achilles, clasped his kneesand kissed his hands, those terrible, man killing handsthat had slaughtered Priam’s many sons in battle.… Dear God my life so cursed by fateI fathered hero sons in the wide realm of Troyand now not a single one is left, I tell you.… Most of them violent Ares cut the knees from underBut one, one was left me to guard my walls, my people —The one you killed the other day, defending his fatherland,My Hector! It’s all for him I’ve come to the ships now,To win him back from you — I bring a priceless ransom.Revere the gods, Achilles! Pity me in my own rightRemember your own father …
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France24 - World
NASA's moon rocket moved to launch pad ahead of maiden flight
Issued on: 18/08/2022 - 04:20
NEWS WIRES
Alison SARGENT
NASA’s new moon rocket arrived at the launch pad Wednesday ahead of its debut flight in less than two weeks.
The 322-foot (98-meter) rocket emerged from its mammoth hangar late Tuesday night, drawing crowds of Kennedy Space Center workers, many of whom were not yet born when NASA sent astronauts to the moon a half-century ago. It took nearly 10 hours for the rocket to make the four-mile trip to the pad, pulling up at sunrise.
NASA is aiming for an Aug. 29 liftoff for the lunar test flight. No one will be inside the crew capsule atop the rocket, just three mannequins swarming with sensors to measure radiation and vibration.
The capsule will fly around the moon in a distant orbit for a couple weeks, before heading back for a splashdown in the Pacific. The entire flight should last six weeks.
The flight is the first moonshot in NASA's Artemis program. The space agency is aiming for a lunar-orbiting flight with astronauts in two years and a lunar landing by a human crew as early as 2025. That's much later than NASA anticipated when it established the program more than a decade ago, as the space shuttle fleet retired. The years of delays have added billions of dollars to the cost.
“Now for the first time since 1972, we’re going to be launching a rocket that’s designed for deep space,” NASA’s rocket program manager, John Honeycutt, said recently.
NASA's new SLS moon rocket, short for Space Launch System, is 41 feet (12 meters) shorter than the Saturn V rockets used during Apollo a half-century ago. But it's more powerful, using a core stage and twin strap-on boosters, similar to the ones used for the space shuttles.
“When you look at the rocket, it almost looks retro. It looks like we’re looking back toward the Saturn V," NASA Administrator Bill Nelson told reporters earlier this month. "But it’s a totally different, new, highly sophisticated, more sophisticated rocket and spacecraft.”
Twenty-four astronauts flew to the moon during Apollo, with 12 of them landing on it from 1969 through 1972. The space agency wants a more diverse team and more sustained effort under Artemis, named after Apollo's mythological twin sister.
“I want to underscore that this is a test flight," Nelson said. “It's just the beginning.”
This was the rocket's third trip to the pad. A countdown test in April was marred by fuel leaks and other equipment trouble, forcing NASA to return the rocket to the hangar for repairs. The dress rehearsal was repeated at the pad in June, with improved results.
(AP)
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NASA launches UFO study as mainstream interest grows
NASA criticises China following booster rocket's uncontrolled return to Earth
France to sign US-led Artemis Accords on space cooperation
New York Times - World
México apuesta su futuro energético al petróleo, no a las energías renovables
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El esfuerzo del presidente Andrés Manuel López Obrador de poner al sector energético bajo control estatal ha puesto obstáculos a las energías renovables y relegado los objetivos climáticos de México.
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Por Oscar Lopez
CIUDAD DE MÉXICO — Hace poco, en una sofocante tarde en su estado natal de Tabasco, el presidente de México celebró el más reciente triunfo de su gobierno: una nueva refinería.
Aunque no está operativa aún, el presidente Andrés Manuel López Obrador aclamó al proyecto como pieza central de su gran campaña para asegurar la independencia energética de México.
“No hicimos caso al canto de las sirenas, las voces de los que pronosticaban, de buena fe, tal vez, el fin de la era del petróleo y la llegada masiva de los carros eléctricos y de las energías renovables”, le dijo a una multitud entusiasta.
En un momento en que los científicos están sonando la alarma sobre la necesidad de apartarse de los combustibles fósiles que contribuyen al catastrófico calentamiento global, la invasión de Rusia a Ucrania ha encendido un movimiento global en dirección contraria: Estados Unidos y los países europeos están tomando medidas para aumentar la producción de petróleo y gas para contrarrestar las prohibiciones a la energía rusa.
Pero México está yendo más allá.
Impulsado por el objetivo histórico de López Obrador de retirar el control del sector energético a las empresas privadas a fin de que las estatales dominen el mercado, el gobierno está socavando los esfuerzos de expandir la energía renovable y apostando el futuro del país en los combustibles fósiles.
La política es clave para la ambición de López Obrador de revertir lo que considera una privatización corrupta de la industria, garantizar la soberanía energética de México y devolver al país a los días gloriosos en los que el petróleo creaba miles de empleos y ayudaba a impulsar la economía.
Para este fin, las autoridades mexicanas están empleando el poderío de sus agencias regulatorias para mantener a las empresas de renovables fuera del mercado, bloqueando la operación de sus plantas eléctricas y más bien apuntalando las plantas de hidrocarburos que el Estado posee u opera, según entrevistas con más de una decena de exfuncionarios del gobierno, analistas y ejecutivos del sector energético.
Como resultado, según los analistas, es casi seguro que México no logre cumplir su promesa al mundo de reducir su producción de carbono. El país posiblemente también haya puesto en riesgo miles de millones de dólares de inversiones en renovables y creado otra fuente de tensión con el gobierno de Joe Biden, que ha hecho del combate al cambio climático un pilar de su agenda de política exterior.
“La gente dice, ‘¿cómo va a cumplir sus compromisos con el cambio climático?’ Y yo siempre le digo a la gente, ‘bueno, a él no le importa’”, dijo Tony Payan, experto en México del Instituto Baker de Política Pública en la Universidad de Rice, refiriéndose a López Obrador. “Es un hombre de petróleo”.
La oficina de prensa de la presidencia, la Secretaría de Energía de México y la empresa estatal de electricidad no respondieron a los pedidos de comentario.
Pero López Obrador ha argumentado que si bien la transición a la energía renovable sucederá en algún momento, México simplemente no está listo.
“Ese avance tecnológico más temprano que tarde se convertirá en realidad”, dijo en la inauguración de la refinería. “Es claro que, para llegar a ello, todavía falta tiempo”.
El gobierno no ha abandonado por completo las energías renovables. Planea gastar unos 1600 millones de dólares para construir una enorme planta solar en el norte de México, y también reequipar más de una decena de plantas hidroeléctricas propiedad del Estado.
México genera casi el 80 por ciento de su energía de combustibles fósiles, mientras que las fuentes renovables y nucleares proveen el 20 por ciento restante, según cifras del gobierno.
Los partidarios de López Obrador también argumentan que la estrategia gubernamental permitirá al Estado un mayor control sobre el sector energético y cualquier cambio hacia las renovables. La política es clave en un país en donde la supervisión pública del sector privado a menudo ha sido débil, según Fluvio Ruíz Alarcón, analista y exconsejero en Pemex, la petrolera estatal.
“Una vez que un sector tan importante en nuestro país como el energético quedara controlado por manos privadas, la regulación desde el Estado yo la veo muy muy difícil”, dijo Ruíz. Mantener el sector en manos del Estado, “te da la capacidad de manejar tus ritmos de transición energética”.
Para México, la soberanía energética es muy especial. En la década de 1930, el presidente Lázaro Cárdenas expropió los activos de las petroleras extranjeras, incluidas estadounidenses, acusándolas de explotar a los trabajadores y nacionalizó la industria, un evento icónico que se celebra como una fecha cívica.
Para López Obrador, que dice que Cárdenas es una inspiración, una de sus principales prioridades es recuperar para el Estado un casi monopolio de la energía.
Una de sus primeras medidas fue instalar a sus partidarios en el directorio de una comisión regulatoria de energía encargada de supervisar el sector energético, convirtiendo así, según los analistas, a una agencia independiente en una herramienta para llevar a cabo la agenda presidencial.
“Ahí pierdes cualquier apariencia de autonomía o independencia”, dijo Jeremy M. Martin, vicepresidente de energía y sostenibilidad en el Instituto de las Américas, una institución de investigación en materia de política pública.
En junio, más de 50 proyectos eólicos y solares propuestos por empresas privadas y extranjeras estaban a la espera de permisos de la comisión; algunas de las solicitudes databan de 2019, la última vez que se aprobaron permisos nuevos para compañías privadas de energía, según registros del gobierno. En total, representan casi 7000 megavatios de energía renovable, suficientes para abastecer a una ciudad del tamaño de Los Ángeles.
Según Francisco Salazar Diez de Sollano, expresidente de la Comisión Reguladora de Energía, se trata de una “guerra que ha habido contra las renovables”.
Antonio Perea, quien trabaja en desarrollo de negocios en Sungrow, una empresa china proveedora de equipo solar, dijo que tres proyectos en los que su empresa trabajaba se encontraban en pausa debido a que el gobierno no ha emitido los permisos.
“Llegamos a tener en México, como país, la energía más barata del mundo en tema solar y, desafortunadamente, con todos estos cambios nos quedamos en el camino”, dijo Perea sobre la agenda de energía del gobierno. “No es un tema energético, es un tema político”.
López Obrador también se ha enfocado en dar marcha atrás a las amplias reformas económicas aprobadas por su antecesor, que abrieron los mercados energéticos a las empresas privadas, incluidas las extranjeras que trabajan con renovables, por primera vez en décadas. Y canceló una subasta pública en 2019 que ponía a la venta los derechos para la generación de energía eólica y solar, incluso cuando las subastas previas habían resultado en precios de energía renovable que se hallaban entre los más bajos del mundo.
El partido gobernante de López Obrador, Morena, también ha aprobado una propuesta de ley para reescribir las reglas que rigen el orden en que las plantas generadoras alimentan la energía a la red eléctrica mexicana, con lo que se revierten los cambios previos que exigían que la energía más barata, a menudo renovable, se despachara primero en lugar de darle la prioridad a las plantas estatales.
La nueva ley, que ha sido ampliamente criticada por el sector privado y los ambientalistas, fue ratificada por la Suprema Corte en abril, pero sigue entrampada en varias demandas.
Las autoridades gubernamentales también han evitado que operen comercialmente al menos 14 plantas privadas eólicas y solares que ya se habían construido, según dos ejecutivos de la industria que pidieron el anonimato, pues temen las represalias del gobierno.
El gobierno, alegando las necesidades de fiabilidad del sistema de energía, también ha permitido que la plantas que queman carbón, gas y combustible propiedad del Estado alimenten a la red eléctrica nacional antes que las plantas privadas de energía renovable.
Dicha práctica se llevó a cabo “sin justificación aparente”, según un informe emitido el año pasado por una firma con sede en Estados Unidos que México contrató para monitorear el sector energético del país. La Suprema Corte falló que la política era inconstitucional, pero en la práctica sobrevive, según ejecutivos de la industria.
Incluso al obstaculizar la energía renovable, el Estado planea invertir 6200 millones de dólares para construir 15 plantas a gas y diésel para 2024, según documentos del gobierno.
La atención de las autoridades al sector energético ha tenido un gran impacto económico: la inversión extranjera directa en la industria pasó de 5000 millones de dólares en 2018, año en el que López Obrador asumió la presidencia, a menos de 600 millones el año pasado, según cifras del gobierno.
“México no está abierto a la inversión en energía”, dijo Payan. “Simplemente se cerró”.
Dado que empresas estadounidenses ya había hecho cuantiosas inversiones en el sector energético mexicano, los cambios en las políticas cada vez siembran más tensión en la relación con Washington.
El gobierno de Biden indicó recientemente que buscaba conversaciones de alto nivel con México en materia de política energética e insinuó la posibilidad de aranceles.
“Hemos expresado repetidamente serias preocupaciones por una serie de cambios en las políticas energéticas de México”, dijo en un comunicado Katherine Tai, representante de comercio de EE. UU. “Desafortunadamente, las empresas de EE. UU. siguen enfrentando un tratamiento injusto en México”.
Durante una conferencia de prensa, López Obrador pareció desestimar la advertencia de Estados Unidos, al mostrar el video de una canción popular titulada “Uy, qué miedo”.
El mandatario mexicano ha dicho que su país estaría abierto a la inversión extranjera en proyectos renovables solo si la Secretaría de Energía estuviera a cargo de la planeación y la empresa eléctrica estatal tuviera una participación mayoritaria, lo que podría ser una violación del acuerdo de libre comercio con Estados Unidos.
López Obrador ha insistido que México cumplirá su meta, establecida en el Acuerdo de París de 2015, de producir 35 por ciento de su energía con fuentes renovables para 2024, pero un informe presentado este año mostraba que el país lleva años de retraso en ese objetivo.
Muchos ambientalistas y expertos en energía renovable dijeron que estaban concentrados en las próximas elecciones presidenciales, a realizarse en dos años, con la esperanza de que un nuevo gobierno sea más amigable a la energía renovable.
“Quien sea que asuma el cargo en 2024 tendrá que lidiar con graves deficiencias en el sector energético”, dijo Martin. Pero, añadió, en lo que respecta al compromiso del Acuerdo de París, “ya se fue ese tren”.
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France24 - Monde
Le Mali accuse la France d'armer les jihadistes et demande une réunion à l'ONU
Publié le : 17/08/2022 - 23:10
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU une réunion d'urgence pour faire cesser ce qu'il présente comme "les actes d'agression" de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes jihadistes et d'espionnage. Les détails avec notre correspondante à l'ONU, Fanny Chauvin.
En Guinée, ce mercredi, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), le mouvement dissous par les autorités de la transition, appelle à une nouvelle manifestation. Il exige des militaires au pouvoir l’ouverture d’un cadre de dialogue inclusif pour s’accorder sur la conduite de la transition. Cet appel à la mobilisation est soutenu par plusieurs coalitions politiques du pays. Ce matin dans plusieurs endroits de la capitale, les forces de sécurité ont été mobilisées. Explications avec Malick Diakité, notre correspondant à Conakry.
Le président élu du Kenya William Ruto a promis mercredi, deux jours après avoir été déclaré vainqueur de l'élection du 9 août, que son futur gouvernement s'empresserait de répondre "aux énormes attentes" des Kényans et rendrait des comptes.
Le phénomène des chiens errants est un fléau au Maroc. Le gouvernement marocain a annoncé vouloir se donner les moyens pour y faire face. Les campagnes d'abattage étant interdites, le roi Mohammed VI a ordonné l'instauration d'une loi pour protéger les animaux. D'autres méthodes sont envisagés pour éradiquer le problème. Reportage de notre correspondant à Casablanca, Jean-Marie Lemaire.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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La France rejette les accusations de la junte malienne de soutien aux groupes jihadistes
Mali : des forces de sécurité russes signalées à Gao, après le retrait de l’armée française
Reportage
Exclusif : au Mali, avec les derniers militaires français de la base de Gao
New York Times - World
Pandemia de la COVID-19
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Salud Global
El virus olvidado: investigadores y familias afectadas por el zika tienen problemas para encontrar apoyo
Algunos bebés que nacieron con las devastadoras consecuencias de la enfermedad transmitida por mosquitos ya tienen 7 años, pero la covid ha acaparado la atención del mundo.
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Por Stephanie Nolen
Photographs by Dado Galdieri
Stephanie Nolen cubre temas de salud a nivel global. Como corresponsal en Brasil informó sobre la epidemia de zika en 2015.
RECIFE, Brasil — Una procesión de madres empujaba a los niños en voluminosas sillas de ruedas por el pasillo largo de un centro de salud de esta ciudad del noreste de Brasil. Pasaron por delante de pacientes que miraban a los niños y apartaban la vista, pero luego volvían a mirarlos, con rapidez e inquietud.
Los niños iban bien vestidos de manera elegante con camisetas de Disney, calcetines a rayas y sandalias de plástico. Las niñas llevaban coletas atadas con grandes lazos; muchas llevaban gafas de colores brillantes. Y todos estaban profundamente discapacitados, con las extremidades rígidas, la boca abierta, muchos con la frente muy inclinada hacia atrás por encima de sus ojos oscuros.
La mayoría de los brasileños lo saben nada más de verlos: se trata de bebés con zika, cuyas madres se infectaron con el virus en 2015 y 2016, mientras estaban embarazadas durante un virulento brote de esa enfermedad que es transmitida por mosquitos. Al nacer el síntoma principal fue la microcefalia, cabezas inusualmente pequeñas que dejaban entrever los devastadores daños cerebrales que el virus causó cuando aún estaban en el útero.
Siete años después, ya son niños, muchos de ellos casi tan grandes como sus madres. Es evidente que verlos sobresalta a personas que no han pensado en ellos durante años. La epidemia de zika no se convirtió en una pandemia que arrasó el planeta, por lo que Brasil y el resto del mundo siguieron adelante.
Eso hizo que las familias de este remoto rincón de Brasil, donde se originó la epidemia, tengan que luchar, en su mayoría solas, con el fin de conseguir ayuda para sus hijos, cuyo misterioso padecimiento presenta nuevos y constantes desafíos. Muchos dependen de la caridad, como la fisioterapia gratuita en la fundación privada a la que acuden cada semana en la procesión de sillas de ruedas. Muchas de las mujeres que empujan las sillas llevan camisetas que dicen “Lucha como una madre” en portugués.
Ese desinterés también ha hecho que los científicos no puedan responder a preguntas básicas sobre el virus y el peligro que podría implicar.
El virus sigue circulando a un nivel bajo en Brasil y otros lugares de América Latina, así como en el sur y el sudeste de Asia. Pero la atención y el financiamiento se agotaron después de que disminuyó la preocupación mundial, comentó Diana Rojas Álvarez, que dirige los trabajos sobre el virus del Zika que realiza la Organización Mundial de la Salud.
“Esto es lo que sucede cuando se tiene una emergencia de salud pública que afecta a los países tropicales y que no tiene el impacto global que tuvo la covid”, explicó. “Al principio, había mucho interés en desarrollar buenos tratamientos y pruebas de diagnóstico: recuerdo haber estado en una reunión en la que había 40 proyectos de vacunas en desarrollo. Pero desde 2017, todo se calmó”.
Cuando el virus del Zika no causó mucho daño en Estados Unidos, tanto los Centros para el Control y la Prevención de Enfermedades (CDC, por su sigla en inglés) como el Instituto Nacional de Alergias y Enfermedades Infecciosas redujeron sus fondos para las investigaciones relacionadas con la enfermedad. En Brasil, el presidente Jair Bolsonaro, que asumió el cargo a principios de 2019, ejecutó importantes recortes a la investigación científica.
Los pocos virólogos y especialistas en enfermedades infecciosas que continuaron trabajando con el virus después de que el brote disminuyó, se vieron obligados a dejarlo de lado cuando surgió la pandemia de coronavirus, señaló Rojas Álvarez.
Este fenómeno no es poco frecuente cuando disminuye una amenaza para la salud pública. “Seguimos teniendo los mismos misterios de 2016”, aseguró Maria Elisabeth Lopes Moreira, neonatóloga que dirige un proyecto de seguimiento a niños nacidos con el síndrome congénito del zika en un instituto de investigación de salud materno-infantil de Río de Janeiro.
Siete años después de que se identificaran los primeros casos misteriosos de microcefalia en Brasil, los científicos no están más cerca de entender cómo un virus que se identificó por primera vez hace 75 años en un bosque de Uganda y del que nunca se supo que fuera dañino, apareció en el noreste de Brasil en 2015.
Allí, el virus aprovechó una temporada de lluvias intensas y el auge de una especie de mosquito que constituía un nuevo y excelente huésped para arrasar con la población, infectando a cerca de tres cuartas partes de los residentes de Recife y otras ciudades. Los científicos establecieron que una mutación del zika le permitió cruzar la barrera de la placenta en el útero —una primicia para un virus transmitido por mosquitos— pero no saben por qué los bebés de algunas mujeres embarazadas que se contagiaron de virus resultaron ilesos.
Entre el siete y el 14 por ciento de los bebés nacidos de madres que contrajeron el virus durante el embarazo tienen el síndrome congénito del zika, el espectro de síntomas observados en los bebés expuestos al virus del Zika en el útero. En casi el tres por ciento de los casos, los efectos incluyen microcefalia.
“¿Cual es la diferencia entre ellos? No lo sé”, dijo Moreira. Un factor parece ser el momento del embarazo en el que la madre se infecta: cuanto antes contrae el virus, el impacto es más grave en el bebé. “Pero ya no tenemos el presupuesto necesario para investigar”.
Los investigadores sospechan que aún tienen que identificar a todos los niños afectados. Algunos bebés nacidos de madres con infecciones de zika tenían cabezas de tamaño normal y no causaron preocupación hasta que comenzaron a perder hitos básicos del desarrollo, y las exploraciones revelaron que no tenían estructuras clave en el cerebro o tenían una calcificación grave del tejido cerebral.
Ahora, cuando los niños nacidos en el momento álgido del brote de zika empiecen a ir a la escuela, los signos del neurodesarrollo podría identificar a más de ellos, afirmó Ricardo Ximenes, investigador de salud pública y profesor de Medicina Tropical en la Universidad Federal de Pernambuco, que codirige un gran estudio longitudinal de seguimiento de 700 niños con síndrome congénito de Zika en Recife. “Puede haber un daño leve del sistema nervioso que afecta su capacidad de aprendizaje, o no; aún no lo sabemos”.
En el caso de los niños que tienen dificultades desde su nacimiento, hay un “espectro de síntomas”, afirmó Ximenes. Muchos tienen problemas auditivos y visuales importantes. La mayoría de ellos han necesitado implantes de sondas de alimentación porque no pueden tragar. Son hipertónicos, con los brazos y las piernas agarrotados por músculos excesivamente contraídos. Muchos se someten a operaciones de cadera porque sus articulaciones se malformaron al crecer. Tienen toda una serie de defectos cognitivos.
“En su mayoría, se detuvieron en el desarrollo motor e intelectual a los seis meses”, comentó Demócrito de Barros Miranda-Filho, epidemiólogo y profesor adjunto de Enfermedades Infecciosas en la Universidad Estatal de Pernambuco, que está monitoreando a los niños con Ximenes.
Algunos de los niños con zika han muerto. Moreira dijo que alrededor de una quinta parte de los niños del grupo que había seguido desde su nacimiento habían muerto, muchos de ellos por infecciones respiratorias que contrajeron luego de atragantarse con la comida.
Según Moreira, a medida que los fondos para la investigación han ido disminuyendo, también lo ha hecho el apoyo que antes recibían las familias afectadas por zika.
“Básicamente, nos olvidaron”, comentó Verônica Santos, que pasa sus días y noches a pocos metros de su hijo João Guilherme, de 7 años.
João Guilherme pesa ahora casi tanto como su madre, pero necesita que ella lo levante y lo mueva, que le ponga y limpie la sonda de alimentación varias veces al día, que le cambie los pañales, que le succione la garganta y que se levante del suelo donde duerme junto a su cama y lo empuje si una alarma le indica que ha dejado de respirar por la noche.
João Guilherme se estremece y gime en señal de reconocimiento cuando su padre lo levanta en el aire, cuando su madre lo cubre con besos y cuando sus hermanas pasan y le dan un beso en la cabeza. Pero eso es todo lo que comunica.
“A veces me pregunto: ¿Qué pasará con él cuando yo no esté?”, dice Santos.
Como Santos es una defensora a ultranza de su hijo, este recibe fisioterapia y estimulación auditiva y visual todos los días. En Recife, cerca de 80 niños con zika reciben fisioterapia y atención audiológica y oftalmológica gratuitas en la Fundación Altino Ventura, una organización benéfica privada. Cientos más reciben terapias y apoyo a través de un gran hospital público.
No obstante, muchos otros son criados por familias en el interior rural del país y no tienen acceso a esos servicios.
El grupo de investigación también identificó a una cohorte de niños que nacieron con microcefalia pero no tienen daños cerebrales. Se pusieron al día en su desarrollo a medida que crecían y ahora están “prácticamente bien”, opinó Miranda-Filho.
“Eso fue sorprendente”, comentó.
Los investigadores afirman que también se están produciendo nuevos casos de síndrome congénito de zika, pues el virus sigue circulando en Brasil y fuera de él, explicó Albert Ko, investigador de salud pública y profesor de Salud Pública en la Universidad de Yale. Ko se sumergió en la investigación sobre el zika en 2015 en los barrios de bajos ingresos de la ciudad brasileña de Salvador, al noreste del país, donde llevaba años estudiando las enfermedades infecciosas.
Ahora, dice, no se detecta la transmisión del virus allí ni en otras comunidades que hace siete años sufrieron la peor parte de la epidemia, porque se infectó tanta gente que la inmunidad probablemente durará muchos años. Pero hay otras zonas de Brasil y América Latina donde vive el mosquito Aedes aegypti, principal transmisor del virus del Zika, y donde la mayoría de la población nunca ha estado expuesta a este.
“Mi sospecha es que hay transmisión, pero no se está registrando, ni detectando”, señaló. Solo la fenomenal tasa de contagio de hace siete años, que provocó que nacieran suficientes bebés con microcefalia al mismo tiempo, desató la alarma de los neurólogos pediátricos y la prisa por desentrañar el misterio.
Brasil registró 19.719 casos probables de zika en 2022 hasta finales de julio, quizá una fracción de los que se han producido. Alrededor del 70 por ciento de las infecciones son asintomáticas y, si las personas buscan ayuda médica por los síntomas, pueden recibir diagnósticos o hacerse pruebas de dengue, que puede tener un aspecto similar y es mucho más común. La única prueba existente para detectar el virus tiene reacción cruzada con los anticuerpos del dengue, por lo que una persona puede ser fácilmente diagnosticada de forma errónea.
“Sigue siendo tan urgente como en 2015”, aseguró Ko. “Todavía necesitamos mejores métodos para diagnosticar la infección por zika”.
Una prueba de PCR para zika solo es efectiva durante unos cinco días en el punto álgido de la infección de la persona. Muy pocas de las mujeres infectadas se hicieron esa prueba, lo que hizo que los investigadores trataran de establecer retrospectivamente que habían tenido el virus durante sus embarazos. Moreira dijo que su prioridad es el desarrollo de una prueba que pueda administrarse en el momento del nacimiento de un niño a cada mujer que vive en un área que tiene mosquitos Aedes aegypti para mostrar si se infectó recientemente con el fin de que el recién nacido pueda ser monitoreado de manera intensa.
Una cantidad sorprendentemente grande de mujeres que tuvieron bebés con síndrome de zika congénito, en el punto álgido de la epidemia, eran negras o mestizas de los grupos de ingresos más bajos.
Varios estudios han encontrado que la infección por zika era peor en las zonas de bajos ingresos de las ciudades que en las de altos ingresos. Una encuesta realizada por Ernesto Marques, profesor asociado de enfermedades infecciosas y microbiología en la Universidad de Pittsburgh, encontró que aproximadamente un tercio de las mujeres de altos ingresos en Recife mostraron evidencia de infección por zika en 2015, pero en el caso de las mujeres de bajos ingresos esa cifra asciende a casi dos tercios. Las mujeres de bajos ingresos tienen menos probabilidades de tener aire acondicionado, más probabilidades de vivir al nivel del suelo, más probabilidades de vivir en áreas con saneamiento deficiente, que brindan más territorios de reproducción para los mosquitos y, por lo tanto, es más probable que hayan sido picadas.
“Qué cruel que tengas estos datos de riesgo que se crean al vivir en comunidades pobres”, dijo el Ko.
Pero Marques, quien es de Recife y se enfocó en el estudio de la pandemia cuando comenzó en 2015, se preguntó si había otros factores en juego. “El 97 por ciento de los casos suceden en las clases socioeconómicas bajas y solo el 3 por ciento en los estratos medios y altos. ¿Por qué sucede eso?”, preguntó.
“Podría responder a una variedad de factores: podría ser un antecedente inmunitario, podrían ser otras infecciones que ya ha tenido que la hacen susceptible, podría ser estrés durante el embarazo. Todos estos factores están asociados con la pobreza y, de alguna manera, facilitan que el virus atraviese la placenta”, explica el especialista.
Marques espera recibir fondos para investigar los factores genéticos que pueden aumentar la susceptibilidad; aunque se ha demostrado que la ascendencia africana protege contra el dengue, un virus relacionado, se pregunta si la ascendencia indígena, que a menudo tienen los brasileños mestizos, aumentará la vulnerabilidad al zika.
Por ahora, Marques y sus colegas solo pueden hacer investigaciones limitadas sobre el virus. “Todos estaban básicamente obligados a trabajar en la covid desde 2020”, dijo. “Mi laboratorio cerró por completo y solo podía trabajar si estaba relacionado con la covid”.
En el punto álgido de la crisis de zika, el gobierno de Estados Unidos lideró la inversión en la búsqueda de una vacuna. Marques lo define como el modelo que sirvió de referencia para la Operación Velocidad Máxima que se implementó con el fin de desarrollar una vacuna para la COVID-19.
Pero esto fue “velocidad de tortuga, no fue máxima velocidad”, dijo, y los proyectos de vacunas nunca pasaron de la Fase 1.
Es difícil probar una vacuna sin un brote activo del virus, pero Marques dijo que debería haber una reserva de vacunas candidatas fabricadas y listas para implementarse en caso de que haya otro aumento de casos. No existe un tratamiento antiviral contra el zika, otro proyecto de investigación que se abandonó cuando la enfermedad disminuyó.
Tras el brote de Brasil, el zika apareció en el sur y el sureste de Asia, y luego de nuevo en África, donde nacieron bebés con microcefalia en Angola en 2016, aunque a una escala mucho menor que en Brasil. El área de distribución del principal mosquito vector se está expandiendo constantemente debido al cambio climático y a la urbanización: en la actualidad, 2000 millones de personas viven alrededor de los insectos, casi todas ellas en zonas sin acceso fiable a las pruebas o al monitoreo estándar del desarrollo fetal.
Pero si el virus llega a un nuevo lugar cuando la temporada de mosquitos no está en pleno apogeo, puede no desencadenar un brote detectable. “¿Son los indios y los tailandeses menos susceptibles, o simplemente no lo detectamos?”, preguntó Ko. “¿Se está diagnosticando erróneamente el síndrome congénito del zika como algo parecido a la toxoplasmosis?”.
Es desconcertante que la trayectoria mundial de la enfermedad haya sido tan diferente a la de Brasil, dijo, y es urgente responder a la pregunta de por qué. “Va a volver a golpearnos, ya sea en América o en otros lugares del mundo”, dijo. “No hemos hecho lo necesario ni establecimos una buena vigilancia en estos países de bajos ingresos”.
El espacio del instituto de investigación donde trabajan Ximenes y sus colegas es reducido y está en mal estado. La temporada de lluvias ha hecho que el agua se desborde por los caminos entre los edificios, y los investigadores hablaron con un periodista visitante en una sala de reuniones convertida en armario de suministros porque su oficina estaba inundada. Parecen agobiados por la cantidad de preguntas que no pueden responder a causa de la falta de recursos.
“¿Ha desaparecido el zika? ¿Volverá? No lo sabemos”, afirmó Ximenes. “Tenemos que aprender todo lo que podamos sobre lo ocurrido para dar una mejor respuesta a otra ola, si es que llega”.
Stephanie Nolen cubre la salud a nivel mundial. Ha escrito sobre salud pública, desarrollo económico y crisis humanitarias en más de 80 países de todo el mundo. @snolen • Facebook
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France24 - Monde
Le nord de l'Algérie meurtri par des incendies dans plusieurs villes
Publié le : 17/08/2022 - 22:40
FRANCE 24
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Kalidou SY
Des feux de forêt dans 14 départements du nord de l'Algérie ont fait au moins une vingtaine de morts et plusieurs dizaines de blessés. Des centaines de familles ont dû fuir leurs habitations et des routes ont été coupées.
Après la France et le Portugal, l'Algérie n'est pas épargnée par les incendies. Au moins 26 personnes ont péri et plusieurs dizaines ont été blessées dans des feux de forêt qui ont touché 14 départements du nord du pays, a annoncé dans la soirée du mercredi 17 août le ministre algérien de l'Intérieur, Kamel Beldjoud.
"Vingt-six personnes sont mortes : deux à Sétif (est) et 24 à El Tarf (est)", près de la frontière avec la Tunisie, a-t-il précisé lors du journal télévisé de 20 h (19 h GMT).
Plusieurs personnes souffrent de brûlures ou de difficultés respiratoires, mais aucun nouveau chiffre n'a été donné sur le nombre de blessés.
Des familles déplacées, des routes fermées
Un précédent bilan de la protection civile faisait état de quatre personnes brûlées à divers degrés et 41 autres souffrant de difficultés respiratoires à Souk Ahras, autre ville frontalière de la Tunisie. Des images impressionnantes montraient des habitants de cette ville fuyant leurs maisons face aux flammes.
Selon les médias locaux, plus de 350 familles ont fui leurs maisons à Souk Ahras. La gendarmerie a fermé plusieurs routes à cause des incendies.
"Trente-neuf incendies dans 14 wilayas (préfectures) sont en cours", a indiqué la protection civile, en précisant que la wilaya d'El Tarf enregistre le plus grand nombre d'incendies, avec 16 feux dont un bon nombre toujours en cours.
Des hélicoptères bombardiers d'eau sont intervenus dans trois préfectures, dont Souk Ahras.
Plus d'une centaine d'incendies en août
Depuis le début du mois d'août, 106 incendies ont éclaté, détruisant 800 hectares de forêt et 1 800 hectares de taillis, a précisé le ministre de l'Intérieur.
"Certains de ces incendies sont provoqués", a affirmé Kamel Beldjoud.
Pays le plus étendu d'Afrique, l'Algérie ne compte que 4,1 millions d'hectares de forêts, avec un maigre taux de reboisement de 1,76 %. Chaque année, le nord du pays est touché par des feux de forêt, mais ce phénomène s'accentue d'année en année sous l'effet aussi des changements climatiques.
L'été 2021 a été le plus meurtrier. Au moins 90 personnes sont mortes dans des feux de forêt qui ont ravagé le nord du pays, où plus de 100 000 hectares de taillis sont partis en fumée.
Le réchauffement du climat augmente la probabilité des canicules et des sécheresses et par ricochet, des incendies.
Avec AFP
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Émissions de carbone, pollution à l'ozone... Comment les feux de forêts étouffent la planète
En Californie, le plus vaste incendie de l'année gagne en intensité
En France, la pluie apporte un léger répit sur le front des incendies
France24 - Monde
Facebook critiqué après avoir fourni à la justice des messages sur un avortement illégal au Nebraska
Publié le : 11/08/2022 - 22:47Modifié le : 11/08/2022 - 22:48
Henrique VALADARES
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Avant même la décision de la Cour suprême américaine de révoquer le droit à l’avortement aux États-Unis, Facebook avait fourni à la police des données prouvant qu’une mère avait aidé sa fille à avorter dans l’État du Nebraska, ont révélé des médias américains. L'histoire a provoqué une vague d’indignation, perçue comme un exemple de ce qui pourrait se passer dans des États conservateurs.
C’est un précédent qui donne froid dans le dos des défenseurs du droit à l’avortement aux États-Unis : Meta, la maison mère de Facebook, a participé à une enquête policière dans l’État américain du Nebraska et fourni l’historique des messages entre une Américaine ayant avorté et sa mère... avant la révocation de l'arrêt Roe v. Wade, qui garantissait jusqu’au 24 juin le droit à l’avortement dans le pays. L’analyse des échanges a servi de preuve directe pour une enquête plus approfondie de la police.
La mère de 41 ans est accusée d’avoir aidé sa fille, alors âgée de 17 ans, à avorter. Elle est visée par cinq chefs d’inculpation. Sa fille, elle, est notamment poursuivie pour dissimulation et abandon de cadavre. Les deux ont plaidé non coupables, selon le journal local Norfolk Daily News.
Après la décision de la Cour suprême de révoquer la décision Roe vs Wade garantissant le droit à l’avortement, des militants pour les droits des femmes avaient exprimé leurs craintes que les données accumulées par les géants de la Tech servent à poursuivre leurs utilisatrices ayant avorté.
Selon Meta, le mandat "ne mentionnait pas du tout l’avortement"
Meta fait pourtant partie des nombreuses entreprises – avec Netflix, Disney, Twitter et Tesla – qui avaient affirmé vouloir payer le déplacement d’employées qui voudraient avorter dans un autre État.
Fin juin, le PDG de Meta Mark Zuckerberg avait pourtant assuré lors d’une réunion que "protéger la vie privée des personnes" était "particulièrement important maintenant [avec] la décision de la Cour suprême"… après avoir demandé à ses employés de ne pas parler d’avortement sur le lieu de travail. Mais selon Motherboard, la compagnie n’avait pas dit si elle fournirait ou non des données aux enquêtes policières sur l’avortement.
La maison mère de Facebook s'est défendue mardi 10 août en notant que le mandat de la cour du Nebraska "ne mentionnait pas du tout l'avortement". Dans un communiqué publié sur Twitter, la compagnie ajoute que la demande judiciaire avait été émise "avant la décision de la Cour suprême". Contactée par l'AFP, l'entreprise a mis en avant sa politique consistant à répondre favorablement aux requêtes des autorités quand "la loi nous l'impose".
A statement from Meta on this case.“Nothing in the valid warrants we received from local law enforcement in early June, prior to the Supreme Court decision, mentioned abortion. https://t.co/GNzdMP692H
August 10, 2022"Ces géants de la technologie ont accumulé une quantité incalculable de données sensibles sur chacun d'entre nous", selon Jesse Lehrich, cofondateur d’Accountable Tech. "Ils vont consciencieusement se conformer aux demandes d'assignation comme celle-ci dans un monde post-Roe." Une position qui "transforme leurs produits en armes qui seront brandies contre leurs propres utilisateurs", a-t-il ajouté dans une interview au New York Post.
>>> À lire aussi : États-Unis : comment les données personnelles pourraient servir à traquer les avortements illégaux
Des messages ayant servi pour une deuxième perquisition
Pour l’État conservateur du Midwest, l’IVG était illégale car réalisée après 20 semaines de gestation et sans la participation d’un médecin. Ces restrictions avaient été adoptées bien avant l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême.
Les premiers messages obtenus par les autorités ont ensuite servi de base à une deuxième perquisition, selon les documents obtenus par Vice. Treize ordinateurs portables et smartphones ont été alors saisis : au total, 24 Go de données dont images, des messages et historiques web de leurs téléphones, ont été utilisés.
Pour de nombreux observateurs, cette affaire ne restera pas un cas isolé.
Selon Jake Laperruque, directeur adjoint de la surveillance au Center for Democracy and Technology, un think tank en faveur des droits numériques, "les entreprises de la Tech qui stockent d'importantes quantités d’échanges et de données vont continuer à être confrontées à cette situation", avec de plus en plus de mandats d’États poursuivant des crimes liés aux IVG.
"Si les entreprises ne veulent pas se retrouver à transmettre des données de manière répétée pour des enquêtes sur l'avortement, elles doivent repenser leurs pratiques en matière de collecte, de stockage et de cryptage des données", a-t-il ajouté lors d’une interview à la chaîne américaine NBC.
Selon son ONG, "les entreprises doivent au moins s'assurer de réclamer un processus judiciaire complet, que les mandats soient spécifiques et ne ratissent pas large, que les recherches soient rigoureusement formulées et avertir les usagers afin qu'ils puissent tenter de les combattre".
Données enregistrées sans sécurité
Car Meta enregistre la plupart des données collectées auprès des utilisateurs de manière ouverte, en texte clair et sans cryptage pour l'essentiel des échanges : si l’entreprise veut ou est contrainte, toute information est facilement accessible. Et jusqu’ici, Meta s’est systématiquement conformée aux demandes des autorités. Contrairement à l’application WhatsApp, chiffrée de bout en bout, l’entreprise peut avoir accès aux contenus des messages échangés sur Facebook Messenger.
"L'entreprise n'a jamais indiqué qu'elle ne se conformerait pas aux requêtes des forces de l'ordre lorsqu'il s'agit d'avortement", rappelle Caitlin Seeley George de l'ONG Fight for the Future, qui défend les droits numériques. "Si les usagers utilisaient des messageries cryptées, Meta ne serait même pas en mesure de pouvoir partager les conversations", ajoute-t-elle à l’AFP.
>>> À lire aussi : en Floride, une synagogue fait valoir la liberté religieuse pour défendre l'IVG
Des publications proposant des pilules supprimées
Ce n’est pas la première fois que des services de Meta sont épinglés. Lundi 8 juillet, deux sénatrices américaines avaient demandé à Facebook et Instagram de clarifier leur politique après que ces plateformes ont supprimé des publications proposant l’envoi de pilules abortives.
Les élues démocrates Amy Klobuchar et Elizabeth Warren ont exprimé leur inquiétude face à la "censure" exercée, selon elles, par Meta, la maison mère de Facebook et Instagram : "Des articles montrent que de nombreux messages fournissant des informations sur l'accès à des services légaux d'interruption volontaire de grossesse (IVG) ont été retirés, souvent quelques minutes après qu'ils aient été mis en ligne".
Selon le porte-parole de Meta Andy Stone, il s’agissait d’un "exemple d’application incorrecte" d’un règlement selon lequel il est interdit "d'acheter, vendre, échanger, donner ou demander des médicaments sur ses réseaux sociaux". "Les contenus qui évoquent la disponibilité et l'accessibilité des médicaments sous ordonnance sont permis", a-t-il détaillé, affirmant que l’erreur était en cours de "correction" fin juin.
Le procès des deux habitantes du Nebraska est prévu en octobre.
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SURVEILLANCE NUMÉRIQUE
États-Unis : comment les données personnelles pourraient servir à traquer les avortements illégaux
États-Unis : le Kansas maintient la garantie constitutionnelle sur le droit à l'avortement
Avortement : Joe Biden signe un décret présidentiel pour protéger la confidentialité en ligne
France24 - Monde
Renseignement en sources ouvertes : avec l'Osint, tous espions ?
Publié le : 09/08/2022 - 16:00
Ali LAIDI
L'Osint, pour "open source intelligence", est une pratique qui permet d'obtenir des informations, y compris dans des environnements difficiles comme la guerre en Ukraine. Grâce aux téléphones portables et aux réseaux sociaux, on a accès quasiment en direct aux informations concernant les frappes, les combats, les déplacements de troupes et les pertes des deux armées. Pour en parler, Ali Laïdi reçoit Nicolas de Rycke, consultant associé au cabinet d'intelligence économique Axis&Co.
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LE FIL DU 9 AOÛT
Ukraine : de nouvelles frappes à Nikopol et des explosions sur la péninsule ukrainienne de Crimée
Le fil du 6 août
Guerre en Ukraine : la centrale nucléaire de Zaporijjia est "gravement endommagée"
LE FIL DU 4 AOÛT
Ukraine : Volodymyr Zelensky accuse Amnesty de "tenter d'amnistier l'État terroriste" de Russie
France24 - Monde
Mykhailo Fedorov : la transformation numérique participe à l'"effort de guerre" de l'Ukraine
Publié le : 10/08/2022 - 13:13
Gulliver CRAGG
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France 24 s’est entretenu avec Mykhailo Fedorov, vice-Premier ministre ukrainien, à la tête également du ministère de la Transformation numérique – un nouveau portefeuille créé en 2019, le président Volodymyr Zelensky s'étant engagé à présenter un gouvernement pionnier en matière numérique. Depuis l'invasion russe, cette transformation numérique participe à l'"effort de guerre", souligne Mykhailo Fedorov. Plusieurs projets ont ainsi été lancés : un chatbot permettant d'envoyer des informations sur les mouvements de l'armée russe, un projet commun sur les drones avec l'armée ukrainienne, et l'utilisation de l'intelligence artificielle pour la reconnaissance faciale. Ce dernier outil permet d'identifier des soldats russes tués et d’informer leurs familles par les réseaux sociaux.
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LE FIL DU 10 AOÛT
Ukraine : des bombardements russes meurtriers autour de la centrale de Zaporijjia
L'entretien de l'intelligence économique
Renseignement en sources ouvertes : avec l'Osint, tous espions ?
Le fil du 6 août
Guerre en Ukraine : la centrale nucléaire de Zaporijjia est "gravement endommagée"
France24 - Monde
Tour de France : Nairo Quintana disqualifié à cause d'un anti-douleur
Publié le : 17/08/2022 - 20:14
FRANCE 24
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L'Union cycliste internationale a annoncé mercredi avoir trouvé du tramadol dans les échantillons de sang séché fournis par Nairo Quintana. L'usage de cet anti-douleur est interdit sur le Tour de France. La disqualification du coureur colombien permet au Français Romain Bardet de récupérer la sixième position du classement.
L'édition 2022 s'est achevée le 24 juillet, mais le Tour de France réserve encore des surprises. Le Colombien Nairo Quintana (Arkéa-Samsic) a été "disqualifié" de la compétition, dont il s'était classé sixième, pour infraction médicale, a annoncé mercredi l'Union cycliste internationale (UCI).
"Le coureur colombien Nairo Alexander Quintana Rojas a été sanctionné pour une infraction à l'interdiction d'usage du tramadol en compétition", explique l'UCI dans un communiqué, précisant toutefois qu'il ne s'agit pas de "violations des règles antidopage" et que le coureur peut faire appel dans un délai de dix jours.
L'UCI précise que les deux échantillons de sang séché fournis par le coureur ont été analysés les 8 et 13 juillet, lors de la septième et onzième étape de la Grande boucle. Ils ont révélé la présence de tramadol, un anti-douleur qui n'est pas sur la liste des produits interdits par l'Agence mondiale antidopage.
Depuis le 1er mars 2019, l'UCI a interdit l'utilisation du tramadol en compétition dans toutes les disciplines et catégories "afin de préserver la santé et la sécurité des coureurs, compte tenu des effets secondaires de cette substance" explique l'UCI dans son communiqué.
Comme il s'agit d'une première infraction, Nairo Quintana reste éligible et peut donc prendre part à des compétitions.
Romain Bardet passe en sixième position
Dans un communiqué diffusé mercredi soir, l'équipe Arkéa-Samsic a indiqué avoir "pris connaissance de la notification émanant de l'UCI et reçue par Nairo Quintana", notant l'absence de suspension du cycliste. "L'équipe Arkéa-Samsic n'apportera aucun autre commentaire", a-t-elle ajouté.
La formation bretonne, qui avait annoncé mardi la prolongation du Colombien jusqu'à 2025, compte sur son leader pour mener l'équipe lors du Tour d'Espagne qui s'élance vendredi d'Utrecht aux Pays-Bas.
Cette disqualification permet à Romain Bardet (DSM) de passer sixième au classement général final de l'édition 2022 du Tour de France et à Valentin Madouas (Groupama-FDJ) d'intégrer le Top 10.
Au départ de la dernière étape du Tour, Quintana avait déclaré qu'il n'était pas dans sa meilleure forme. "Ces derniers jours, je n'étais pas très bien, un peu de mal à respirer, mais le travail de l'équipe en général a été très bon et nous sommes dans les dix premiers du Tour de France", avait-il dit.
Avec AFP
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France24 - Monde
À 17 ans, David Popovici est déjà le nouveau phénomène de la natation mondiale
Publié le : 16/08/2022 - 14:44
Romain HOUEIX
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Champion du 100 m nage libre puis du 200 m, David Popovici, 17 ans, éclabousse les championnats d'Europe de natation de son talent. De quoi prédire une carrière hors norme au prodige roumain.
Où s'arrêtera David Popovici ? La question se pose alors que le prodige roumain de 17 ans est en démonstration aux championnats d'Europe de natation à Rome. Lundi 15 août, il est devenu champion d'Europe du 200 m nage libre (1'42''97) mais également le troisième meilleur performeur de tous les temps sur cette distance.
Dans l'histoire de la natation, ils ne sont que deux à être allés plus vite que lui sur deux hectomètres : Paul Biedermann, qui a établi le record en 2009 (1'42''00) à une époque où les combinaisons étaient autorisées, et la légende américaine Michael Phelps, pour un petit centième (1'42''96).
🏊♂️ 200M NAGE LIBRE - TOP 7 DE TOUS LES TEMPS : 1. Paul Bidermann 🇩🇪 1:42.00 WR 2. Michael Phelps 🇺🇸 1:42.96 3. David Popovici 🇷🇴 1:42.97 ('22) 4. Yannick Agnel 🇫🇷 1:43.145. Danila Izotov 🇷🇺 1:43.90 6. Ian Thorpe 🇦🇺 1:44.06 7. Thomas Dean 🇬🇧 1:44.22 https://t.co/3CtaIERCo9
August 15, 2022Interrogé en début de semaine sur la possibilité de s'approcher du record du monde du nageur allemand, établi dans cette même piscine du Foro Italico, Popovici, philosophe, avait répondu : "Paul est humain, il était humain quand il a battu le record, et nous sommes tous humains. Je pense que c'est aussi simple que ça."
Il avait commencé son week-end tout aussi "simplement" : un titre sur 100 m et surtout un record du monde sur la distance. Popovici a ainsi amélioré de cinq centièmes la marque du Brésilien César Cielo, qui datait de 2009, en nageant l'aller-retour en 46"86. Une marque qui avait été établie avec l'aide d'une combinaison, qui plus est.
Un ancien fainéant devenu ascète
David Popovici est né en Roumanie en 2004, l'année où Michael Phelps faisait ses débuts olympiques en Grèce. Ses parents le lancent dans la natation sur les conseils d'un médecin, avant tout pour corriger des problèmes de scoliose.
Son talent apparaît rapidement comme une évidence. Il intègre alors le club d'Adrian Radulescu, qu'il appelle encore aujourd'hui "M. Adri". Un entraîneur avec lequel il développe une relation fusionnelle.
Le coach assure que son poulain a les jambes – et les bras – ainsi que la tête pour s'imposer. Il raconte cette anecdote : "On était en stage, il devait avoir dix ans, on a organisé une compétition avec des nageurs du même âge. Vingt-cinq mètres à nager et le dernier était éliminé. Deux garçons étaient meilleurs que lui, on a commencé le jeu. Chaque fois, David finissait avant-dernier. Devant, ils voulaient prouver qu'ils étaient bons et ils se sont fatigués. En finale, le dernier n'avait plus d'énergie et David a gagné. Donc à dix ans, il avait déjà l'intelligence et le talent."
"Il n'était pas facile à entraîner mais il avait quelque chose de spécial : l'esprit de compétition, en plus de l'intelligence et du talent. Quand il le voulait, il nageait incroyablement vite pour le peu d'entraînement qu'il s'infligeait", se souvient son entraîneur dans L'Équipe. "Un minimum d'effort pour un maximum d'impact. Ça a vraiment été un défi de réussir à activer cet esprit de compétition pour qu'il accepte de travailler."
Le dilettante d'hier s'est mué en compétiteur hors pair. "J'ai battu mon premier record national à dix ans. Ensuite, je suis devenu accro au sentiment que procure la plus haute marche du podium", a-t-il raconté dans une interview à la Fédération internationale.
La vie d'un nageur de haut niveau ressemble à un sacerdoce. Il faut être dans la piscine dès potron-minet, travailler jusqu'à l'épuisement, ne jamais sortir le soir. Loin de la vie d'un adolescent normal. Plus d'un athlète s'y est brûlé, à l'image de Laure Manaudou ou de Ian Thorpe, qui ont tous les deux annoncé une première retraite sportive dès l'âge de 22 et 23 ans. David Popovici, lui, semble se complaire dans la vie de moine qui est la sienne, assurant que "M. Adri" lui a montré que la natation était un "plaisir".
Dans la lumière à Tokyo, consacré à Budapest
C'est déjà à Rome, lors des championnats d'Europe juniors en 2021, qu'il envoie un premier message à la planète natation. Il pulvérise le record du monde junior sur 100 m avec un 47"30. C'est au passage la meilleure performance mondiale de l'année, un centième devant les 47"31 de Kliment Kolesnikov.
Popovici confirme quelques semaines plus tard. Plus jeune membre de la délégation roumaine aux JO de Tokyo, il manque de peu une première médaille olympique : deux centièmes le séparent du bronze en finale du 200 m nage libre. Tout le monde aura désormais un œil sur le prodige, qui n'a même pas terminé sa croissance.
>> À lire aussi : Natation : Caeleb Dressel et Emma McKeon, roi et reine des bassins olympiques
Celle-ci est bien terminée lorsqu'il se présente aux championnats du monde de Budapest. Avec ses bras interminables, ses 2,05 m d'envergure et son mètre 90 pour 80 kg, David Popovici impressionne. Il réussit le doublé 100 m / 200 m, une performance jusque-là seulement réalisée par l'Américain Jim Montgomery en 1973. Certes, Caeleb Dressel, le nageur le plus dominant du moment, était absent, mais l'exploit est remarquable. Dans la foulée, il confirme sa domination chez lui, à Bucarest, aux championnats d'Europe juniors, avec trois titres (50 m / 100 m / 200 m nage libre).
Impressionnées par ses performances olympiques, plusieurs universités américaines lui proposent alors de venir s'entraîner chez elles. Mais contrairement à un autre prodige, le Français Léon Marchand parti s'entraîner en Arizona, lui préfère rester en Roumanie aux côtés de son entraîneur de toujours, Adrian Radulescu.
Un brin insolent, David Popovici assure que son fol été n'est pas terminé. Dès mercredi, il s'alignera pour les séries du 400 m, une distance qu'il pratique moins. Puis il s'envolera pour Lima au Pérou afin de disputer les championnats du monde juniors, où on voit mal qui pourrait contester sa domination.
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Turkey, Israel to restore full diplomatic ties
Issued on: 17/08/2022 - 15:01
FRANCE 24
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Israel and Turkey will restore full diplomatic ties and will re-appoint respective ambassadors, said Turkish and Israeli officials on Wednesday. The restoration follows years of strained relations between the two Mediterranean nations.
Turkey and Israel expelled respective ambassadors in 2018 over the killing of 60 Palestinians by Israeli forces during protests on the Gaza border against the opening of the US embassy in Jerusalem.
But they have been working to mend long-strained ties with energy emerging as a key area for potential cooperation.
Israeli Prime Minister Yair Lapid's office said on Wednesday the two countries decided to restore full diplomatic ties.
"It was decided to once again upgrade the level of the relations between the two countries to that of full diplomatic ties and to return ambassadors and consuls general," Lapid's office said in a statement following a conversation between the prime minister and Turkish President Recep Tayyip Erdogan.
"Upgrading relations will contribute to deepening ties between the two peoples, expanding economic, trade, and cultural ties, and strengthening regional stability," it added.
Following my conversation with President @RTErdogan, Israel & Türkiye have decided to restore full diplomatic ties between our nations, including returning ambassadors.This will contribute not only to deepening our bilateral ties, but to strengthening regional stability. 🇮🇱 🇹🇷
August 17, 2022Turkey vows to defend Palestinian rights
Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said the decision to restore diplomatic relations with Israel did not mean that Ankara would abandon its support for Palestinians.
Cavusoglu said the decision will allow mostly Muslim, but officially secular Turkey to lobby for Palestinian interests in Gaza, the West Bank and Jerusalem.
The return of ambassadors "is important to improving bilateral ties," Cavusoglu said, adding: "As we have always said, we will continue to defend the rights of Palestinians."
Turkey does not recognise Jerusalem as Israel's capital and its embassy is located in Tel Aviv.
Cavusoglu said Turkish ambassador would be designated after a list was presented to Erdogan.
A visit to Turkey by Israeli President Isaac Herzog in March, followed by visits by both foreign ministers, helped warm relations after more than a decade of tensions.
The move, which comes as Israel has sought to improve ties with regional powers, was agreed two years after the so-called Abraham Accords which saw relations normalised between Israel, Bahrain, the United Arab Emirates and Morocco.
Turkey also launched a charm offensive in 2020 to repair ties with estranged rivals, making overtures to Egypt, the UAE, Israel and Saudi Arabia. Efforts with Cairo have so far yielded little progress, but officials have said normalisation work with Riyadh and Abu Dhabi is going well.
(FRANCE 24 with AFP and Reuters)
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Turkey seeks closer ties with Israel, says Erdogan, but Palestinian policy a 'red line'
Between Ankara and Athens, the eastern Mediterranean is simmering with tensions
France24 - World
French troop withdrawal from Mali prompts fresh security fears for the region
Issued on: 17/08/2022 - 14:05
FRANCE 24
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Mali's relations with Paris deteriorated after a junta took power in an August 2020 coup, eventually triggering the withdrawal of French troops that was completed on Monday. Russian mercenaries may be filling the void left by France's departure amid new fears that jihadists in the Sahel might be expanding their reach into coastal West Africa.
Their campaign began in northern Mali a decade ago, advanced into the country's powder-keg centre and from there into neighbouring Niger and Burkina Faso. Now, fears are growing that the ruthless jihadists wreaking havoc in the Sahel are heading towards coastal West Africa.
Following multiple incursions including deadly attacks in the northern regions of Benin, Ivory Coast and Togo, governments in the Gulf of Guinea are reviewing their strategy.
Their chief concerns, say analysts: how to avoid replicating the mistakes of their neighbours in the Sahel, and how best to muster foreign support.
As France ends its almost decade-long mission against jihadists in the country, Russian mercenaries appear to be filling the void. Fighters from the Wagner Group, a Kremlin-linked private military company, have been supporting the Malian army in its fight against Islamist insurgents since late last year.
Accusations
Mali has requested an emergency UN Security Council meeting to stop what it calls French "acts of aggression", including alleged espionage and violations of sovereignty, and accused France of supporting jihadists.
In a letter seen Wednesday by AFP, Foreign Minister Abdoulaye Diop told the Chinese presidency of the Security Council that Mali "reserves the right to use self-defence" if French actions persist, in accordance with the UN Charter.
Diop condemned what he called the "repetitive and frequent violations" of Malian airspace by French forces.
He also said flights by French aircraft were engaged in "activities considered as espionage" and accused France of "intimidation".
Mali has "several pieces of evidence that these flagrant violations of Malian airspace have been used by France to collect intelligence for the benefit of terrorist groups operating in the Sahel and to drop arms and ammunition to them," Diop said in the letter.
French authorities have not responded to the accusations.
German troops spotted several dozen presumably Russian security forces at Gao airport in northern Mali on Monday, the day the last French soldiers wrapped up their operations and left the town, according to a German military document dated Tuesday.
Berlin’s participation in the UN peacekeeping mission in Mali has been controversial for some time in Germany as the West African country deepens its Soviet-era ties with Russia.
An al Qaeda-affiliated jihadist group claimed to have killed four mercenaries from the Russian private security group Wagner in an ambush in central Mali, the SITE Intelligence monitoring group said Monday. The Support Group for Islam and Muslims (GSIM), the main jihadist alliance in the Sahel, said it had ambushed a group of Wagner soldiers on Saturday as they rode motorcycles in the Bandiagara region from the village of Djallo towards the mountains, according to a statement by its propaganda arm and authenticated by SITE.
Its fighters killed four of the group while the rest fled, the statement said. Two local elected officials confirmed the incident to AFP. "Four Russians were killed over the weekend by jihadists near Bandiagara," said one of the local officials, who requested anonymity.
After Mali's junta took power in an August 2020 coup, the country's ties with Paris went into a downward spiral, triggering a withdrawal of French troops that was completed on Monday.
Last month, Benin President Patrice Talon told his French counterpart Emmanuel Macron that his country needed more equipment, especially drones.
Among coastal states, northern Benin has been the most affected by the expanding jihadist threat, with around 20 attacks against security forces since late 2021.
"What we are going through is terrifying," a Beninese officer deployed at the border with Burkina Faso told AFP, speaking under condition of anonymity.
"We wake up every morning without knowing if we will survive the day," he added.
Macron has said that France, despite its exit from Mali, is committed to the "fight against terrorism" in West Africa.
He said he is ready to participate in meetings of the "Accra Initiative" — a body set up in 2017 to boost security cooperation between countries in the region.
Recruitment
"The deteriorating security situation in Burkina Faso and Mali has made the north of the coastal countries the new front line against armed groups operating in the Sahel," the Konrad Adenauer Foundation, a German think tank, said in a report in April.
Countries in the region have beefed up security in vulnerable areas, including Ghana, which so far has been spared attacks.
But whether this will work is the big question.
Shoring up border security will be "ineffective, (just) as it was in the Sahel," the Moroccan Policy Center for the New South think tank warned this month.
Jihadist groups in the Sahel "are not traditional armies," it said. "They spread ideas and exploit the grievances of target populations."
Jeannine Ella Abatan at the pan-African Institute for Security Studies in Senegal described the rash of recent attacks as "the tip of the iceberg."
"Since 2019, studies on the Sahel show that extremist groups were already connected to coastal states, either for logistical or operational support, but also for financing," she told AFP.
Militants do not occupy territory in the coastal countries but instead infiltrate northern regions where they conduct sophisticated attacks, Abatan said.
Togo first experienced a jihadist attack in May 2021. Benin's first known fatal attack was last December, when two soldiers were killed near the border with Burkina Faso. In Ivory Coast, four members of the security forces died in 2021 after 14 were killed in 2020.
Such attacks, said Abatan, are only possible thanks to good intelligence-gathering capabilities and the "complicity" of locals.
Increased recruitment among border populations is a major threat, she said.
"The difficult living conditions can easily encourage desperate people into the camps of terrorists," a Beninese police officer in the troubled region told AFP.
Last week, a widely-shared propaganda video featuring two jihadists speaking Bariba, the local language in northern Benin, called on people to join them and threatening those who collaborate with the state.
Investment
"The state must urgently respond to the needs of these people — make them feel protected by the presence of security forces instead of letting them seek protection from these groups," Abatan said.
Amnesty International has warned of alleged human rights violations committed by security forces in Benin and Togo, as well as arbitrary detentions.
Coastal countries seem to have accepted the argument that poverty and other sources of resentment create a potential pool for recruitment.
In Benin, the government has launched development projects, building schools and hospitals in some underdeveloped areas, and millions of dollars have been invested in Ivory Coast.
But much more needs to be done, says the Moroccan think tank, which also gives a specific warning against militarisation of the border areas.
"Without an immediate and dramatic change of approach," it warned, residents in these border areas will "collaborate with extremists to keep themselves alive as best they can."
(FRANCE 24 with AFP and Reuters)
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On the ground
France withdraws last soldiers from Mali amid jihadist resurgence
French army leaves Gao base, ending nine-year mission in Mali
UN peacekeeping rotations to resume in Mali after month-long suspension
France24 - World
What do we know about ‘petal mines’ scattered in the streets of Donetsk?
Issued on: 17/08/2022 - 18:00
Pariesa Young
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In late July, numerous photos and videos were posted on social media showing dozens of small PFM-1 “petal” mines in Russian-occupied Donetsk, in eastern Ukraine. The posts were accompanied by comments expressing outrage and fear that the mines – hard to see on sidewalks or in the grass – would be deadly to civilians. But it remains unclear whether Ukraine or Russia was responsible for dispersing these controversial weapons.
PFM-1 mines, also known as petal mines or butterfly mines, are small, explosive antipersonnel mines that are generally scattered in large numbers in a warzone – and meant to detonate later on contact.
The mines are highly controversial. They are banned internationally under the 1997 Ottawa Treaty, signed by Ukraine but not by Russia. Some argue that they violate the Geneva Convention due to the risk posed to civilians.
Soviet-placed PFM-1 mines in Afghanistan killed a number of civilians, particularly children who were liable to pick up the mines because of their unusual shape and small size. The mines react to pressure and can detonate from simply being handled.
Both Ukraine and Russia have accused the other side of using these mines to target civilians. Some media claimed that Russia was using the mines in the Kharkiv region, as early as late February. In July, the accusations turned toward Ukraine, with numerous social media posts saying the army had dispersed the mines that were found in civilian areas in Russian-controlled Donetsk. Others said this was a “false flag” carried out by Russia to blame Ukraine.
Maybe 100 videos out this morning of locals filming "petal mines" that have been scattered all over the center of Russian occupied Donetsk. Parks, walkways, streets..Mines just powerful enough to take off a leg.Clearly, false flag attempt, civilian casualties for media. pic.twitter.com/ooh5vsxE4o
July 31, 2022Even with warning, these nefarious "petal"/"butterfly" mines dropped by Ukraine on Donetsk are hard to see & easy to miss. Ukraine is committing war crimes against the civilians of the Donbass, and has been for 8+ years. pic.twitter.com/p5byG95GVG
August 1, 2022‘These mines can add up quite quickly and they can pollute an area’
The FRANCE 24 Observers team spoke to Mark Hiznay, associate director of the Arms Division at Human Rights Watch. The organisation has been keeping track of landmine use since the conflict in Ukraine began.
These mines are designed to be scattered in large numbers to deny area to an adversary. There are any number of ways to get them to the battlefield, either in close proximity or over a longer distance via aircraft. The delivery systems are numerous. They range from dispensers carried by individual soldiers and shot like a mortar, to being dispensed by a vehicle-mounted launcher or aircraft-mounted launcher – from a jet or helicopter. They can also be delivered by rocket artillery.
The Russians have classically used petal mines to cut off retreat, to make an adversary pay a cost in order to move through an area. They have used these mines in Afghanistan or Chechnya through routes where a force is retreating, to either slow them down or stop them.
They are mainly controversial because of their use in large numbers. It’s a bit of distortion to see singular ones lying around but the numbers of these mines can add up quite quickly and they can pollute an area. They’re usually scattered in unpredictable ways. Their colour helps them blend in with things like leaves, and they have odd shapes that can invite people to pick them up. They’re also very sensitive to disruption and liable to detonate just by picking them up.
Despite their danger, videos on social media show people in Ukraine handling the mines, tossing tyres on them or trying to detonate them “safely”. Hiznay explained that since PFM-1 mines are hermetically sealed, detonation is one of the only ways to easily get rid of them – but it’s not the safest method.
⚡ In temporarily occupied #Donetsk people collect and play with those petal-shaped mines Russian forces dropped over the city over the past few weeks.#Ukraine #StopRussia #Europe #StandWithUkraine #WarCrimes #RussiaIsATerroristState #Kyiv pic.twitter.com/HK5fWb92g7
August 13, 2022Russian petal mine (PFM-1)The mines can be deployed from mortars, helicopters and airplanes in large numbers; they glide to the ground without exploding and will explode later upon contact. pic.twitter.com/ORkt3gi9Sn
July 28, 2022‘Seeing individual mines in isolation is very suspicious and not natural’
In Ukraine, we saw them starting on day one of the invasion. But we have also seen videos showing people with them goofing around, throwing tyres at them or shooting them, putting them in their bags, all sorts of unsafe behaviours.
The thing that has puzzled us is that there is always just one of them. That is unlikely when a rocket usually delivers 312 of them. A truck can dispense up to 11,000 of them. So seeing individual mines in isolation is very suspicious and not natural. Usually, with landmines, if there’s one of them, there’s a lot more.
In the center of Donetsk there are petal Russian mines (PFM-1) on the street.pic.twitter.com/KOQxtSSShP
July 30, 2022Who is responsible for dispersing the mines?
Both Ukraine and Russia are known to have stocks of the PFM-1 mines. Ukraine began destroying its stock of over 6 million petal mines after becoming a party to the Ottawa Treaty in 2006, a process that has proved to be difficult due to the risks posed by getting rid of them. The country still has around 3.3 million mines in controlled stockpiles.
Russia is known to possess landmines, viewing them as “an effective way of ensuring the security of Russia’s borders”. German media Deutsche Welle specified in a March 15 article that the early reports of Russian petal mine use in Kharkiv were without pictorial evidence. However, Human Rights Watch has found evidence of Russia using “at least seven types of antipersonnel mines in at least four regions of Ukraine” since February 24, 2022.
Ukrainian officials have estimated that up to 160,000 square kilometres in the country may be contaminated by unexploded landmines.
Meanwhile, HRW has seen no evidence that Ukraine has used the mines, an action that would amount to a violation of the Ottawa Treaty. Still, accusations against both sides have flourished.
Hiznay explained:
There have been waves of allegations. It started out immediately and now there are clusters of spottings of mines and videos showing them. It got intense [in late July], with even Russian diplomats talking about it. There was a concerted effort alleging that Ukrainians were using them in Donetsk city itself.
There is little chance of definitively determining exactly who placed the mines that have been photographed in Donetsk. The priority in the region has been to clear the mines – often in ways that make them unrecognisable, precluding identification through serial numbers or manufacturing indications.
The United States has allocated 89 million dollars to Ukrainian NGOs to help clear antipersonnel mines scattered since the start of the conflict.
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'Container village': The Ukrainian refugees living in a disused Berlin airport
Issued on: 17/08/2022 - 17:20Modified: 17/08/2022 - 17:22
Sam BALL
Around 400 Ukrainians are being housed in a ‘container village’ on a former runway at Berlin’s disused Tempelhof airport as the German capital struggles to cope with an influx of refugees from the war-torn country. Officials say they are now urgently seeking permanent accommodation before the winter.
France24 - World
Who are the Shiite politicians vying to rule Iraq amid its political impasse?
Issued on: 14/08/2022 - 16:15
Marc DAOU
Majority-Shiite Iraq has been paralysed by political gridlock for nearly a year. Tensions are mounting between two powerful Shiite factions: one loyal to nationalist cleric Moqtada al-Sadr, on the one hand, and an alliance of pro-Iran interests led by former Prime Minister Nuri al-Maliki on the other. FRANCE 24 looks at the various players jostling for power.
Unable to agree on forming a new government and appointing a new prime minister, two very different manifestations of political Shiism have been locked in a bitter impasse ever since Iraq’s parliamentary elections in October 2021.
On one side is nationalist cleric Moqtada al-Sadr – the big winner in those legislative polls – who had hoped to put one of his allies in place as prime minister after forming a coalition with other religious communities.
On the other side is the pro-Iran Coordination Framework, an umbrella group of several parties including that of ex-PM Nuri al-Maliki and the Conquest Alliance, the political wing of the Popular Mobilisation Forces, a former paramilitary group.
The Sadrist bloc on Friday called for the dissolution of parliament and fresh parliamentary elections. Al-Sadr’s supporters have been demonstrating with a sit-in in front of the Iraqi parliament for nearly two weeks.
Al-Sadr’s pro-Iranian rivals initially agreed to another parliamentary election under certain conditions. Now they are calling for a new government to be formed before any new polls. They even presented their candidate for the prime minister position in late July: Mohamed Chia al-Soudani, a former governor of Missane province in southern Iraq.
FRANCE 24 takes a closer look at the main Shiite actors driving the political contest.
Moqtada al-Sadr
Al-Sadr underlined just how powerful he is in the 2021 legislative elections when his party won the most seats, with 73 MPs.
He was long known in Iraq as the son of Ayatollah Mohammed Sadek al-Sadr, the champion of militant Shiism, whom Saddam Hussein assassinated in 1999.
But al-Sadr won infamy in the West in the 2000s as the leader of the Mahdi Army, the militia that fought against US troops occupying Iraq.
After his strong showing in last year’s parliamentary polls, he wanted to form a majority with his allies from two Sunni groups, Azm and Taqadom, as well as Masoud Barzani’s Kurdistan Democratic Party. But Iraq was left with the current deadlock instead.
The populist cleric is adored by his political base, which sees him as the standard-bearer of Iraqi nationalism. But the 48-year-old’s detractors point to his frequent U-turns.
Given his popularity, al-Sadr has refused to cede power to his rivals and seems confident that he can avoid doing so, assuming that he would perform well if new elections were held.
Al-Sadr demanded that his MPs resign in June, leaving his opponents to try and form a government. The cleric then sent his supporters to occupy parliament on July 30, remaining for nearly a week before moving their sit-in to its grounds. In particular, the Sadrist protesters were railing against the candidacy of al-Soudani, the candidate al-Sadr’s rivals had put forward.
On Wednesday, al-Sadr said he was giving the judiciary a week to dissolve parliament.
Mohamed Chia al-Soudani
Mohamed Chia al-Soudani is a seasoned politician hailing from Iraq's political elite. The former governor of southern Missane province, he has also served in several ministerial roles, notably as minister for employment and social affairs between 2014 and 2018.
As the Coordination Framework’s candidate for prime minister, 52-year-old al-Soudani may soon be taking on a new role as the preferred candidate of the alliance of pro-Iranian Shiite groups facing off against Moqtada al-Sadr’s camp.
Al-Soudani left the parliamentary coalition of former PM al-Maliki, with whom he is close, in December 2019. He now faces off against both men as he vies for renewed influence in Iraqi politics.
Hadi al-Ameri
Widely described as "Iran’s man in Baghdad", the 68-year-old al-Ameri wields enormous influence in Iraqi politics. Analysts say the two people who really have the power to lead Iraq out of its impasse are al-Ameri and al-Sadr, his great rival.
The former transport minister first rose to the fore in 2014 when then PM Nuri al-Maliki gave him a role overseeing the fight against the Islamic State (IS) group in eastern Iraq, presumably at Tehran’s behest.
Al-Ameri also saw his Badr militia – originally formed by Iran in 1982 during the Iraq-Iran war, then made up of Iraqi Shiites exiled in Iran – effectively integrated into a powerful paramilitary organisation, the Popular Mobilisation Forces, which allowed him to impose himself as a key player in Iraqi politics.
In the 2018 legislative elections, the Popular Mobilisation Forces’ political arm, the Conquest Alliance, won 48 of Iraq’s parliamentary seats. This put the bloc in second place behind al-Sadr’s political group.
But these days the Popular Mobilisation Forces are not so popular. Many Iraqis blame them for the killings and kidnappings of protesters against the country’s entire political class in late 2019. As such, the Conquest Alliance was left with just 17 MPs in the 2021 polls.
Al-Ameri is disputing the results through both protests and legal avenues, and refuses to give up power to the Sadrists.
Nuri al-Maliki
The 72-year-old is one of the major figures of Iraq’s post-Saddam era. Al-Maliki’s eight-year tenure as prime minister came to an end in 2014 when he lost the support of allies in Tehran, Washington, and indeed, within his own Shiite faction in the Iraqi parliament.
Al-Maliki’s many detractors accuse him of worsening Iraq’s instability during his tenure – with some saying his authoritarian and sectarian approach alienated Iraqi Sunnis and thereby fuelled the rise of the IS group. At the time, al-Sadr even called him the “new Saddam”.
But al-Maliki remains influential due to his alliance with al-Ameri, which makes him a leading player in the Coordination Framework’s tug-of-war with al-Sadr’s bloc.
This article was adapted from the original in French.
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Iraq cleric Sadr urges judiciary to dissolve parliament by end of next week
Iraq: Political standoff continues as rival Shiite blocs rally
ANALYSIS
Is Iraq’s political chaos spreading to the Kurdistan region?
France24 - World
China’s 'military threat' to Taiwan 'is much more credible than it was 20 years ago'
Issued on: 07/08/2022 - 16:54Modified: 07/08/2022 - 17:00
Mehdi CHEBIL
Dozens of Chinese military aircraft and ships entered Taiwan's air defence zone from Friday to Sunday, as Beijing launched its largest-ever military exercises around the island. These manoeuvres allowed Western military experts to study the modernisation of the Chinese army.
As China’s largest-ever military exercises surrounding Taiwan were coming to a close on Sunday, Taiwan’s transport ministry said six out of the seven "temporary danger zones" set up by China were no longer in operation as of noon on Sunday, signalling a partial end to the drills. It added that the seventh zone, located in waters east of Taiwan, would remain in effect until 10am (0200 GMT) local time on Monday. Beijing has also announced that new drills will be taking place in the Yellow Sea, located between China and the Korean peninsula, until August 15. Despite some assurances from Beijing of a drawdown in its military activities, by late Sunday Taiwan's defence ministry said it had detected 66 Chinese air force jets and 14 Chinese warships conducting drills in and around the Taiwan Strait.
49 PLA aircraft (J-10*7, J-11*6, J-16*10, SU-30*24, Y-8 EW and Y-8 ASW ) flew on the east part of the median line of the Taiwan Strait on August 5, 2022. Please check our official website for more information: https://t.co/Ys11BtcCzv pic.twitter.com/MXupW45USe
August 5, 2022
This show of military force in recent days was seen as a response to the visit to Taipei of Nancy Pelosi, the speaker of the US House of Representatives. Beijing views the island of Taiwan as an integral part of its territory, which must be brought back into the national fold by choice or by force. The Chinese army's exercises were also an opportunity for Western military experts to study the balance of power in the Taiwan Strait. FRANCE 24 spoke to Professor Alessio Patalano, a specialist in East Asian maritime strategy at King's College London.
Do the Chinese military exercises provide any indication of Beijing's ability to carry out a full-scale invasion of Taiwan?
It is clear that China's military capabilities have gradually improved since their military exercises in 1995-96 and in the early 2000s. This time around, they have longer-range missiles and better quality ammunition (…) Although the Chinese navy can now deploy more comfortably away from the mainland, beyond Taiwan’s eastern coast, there is still a lack of information on Chinese submarine capabilities due to a lack of open sources.
The military threat is much more credible than it was 20 years ago. But it remains unclear whether the Chinese military can really carry out a full-scale, large military operation in Taiwan.
China's military hasn’t been involved in a major conflict since 1979. Does the Chinese military have the capacity to conduct modern joint operations involving maritime, air and land forces?
These exercises will show to what extent the 2016 military reform, which created five joint command areas, has improved these coordination capabilities. At first glance, this certainly seems to be the case.
But that doesn't mean that this coordination will be perfect from start to finish. These Chinese military exercises lasted a few days, whereas a military operation to invade Taiwan would take much longer. As we saw with the Russian invasion plans for Ukraine, there is a fundamental difference between a plan on a piece of paper and real-life war.
Taiwan suffers from a shortage of pilots for its F-16 fleet, according to a recent Bloomberg report, which details how Chinese aircraft incursions delay the military’s ability to train new fighter pilots. Do you think these Chinese military exercises contribute to deteriorating Taiwanese military capabilities?
Not necessarily. What you see at the moment is the result of a 10-year transition period, during which time the Taiwanese have been rethinking their own defense posture. In the mid-2010s, Taiwan made the choice to move away from conscription to a fully professional force. They’re somewhat going back on this decision, partly because Ukraine is proving that a system comprising territorial defense and some civic forces can be a better deterrent.
These transition periods cost money and create imbalances – such as the lack of pilots at one point. But the Taiwanese are aware of this and will eventually resolve this problem.
This article was adapted from the original in French.
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Pelosi praises Taiwan, says Asian trip wasn't to change regional status quo
Taiwan accuses China of simulating an attack as retaliation for Pelosi visit intensifies
China, Taiwan play high-seas ‘cat and mouse’ as drills wrap up
France24 - World
Paris ramps up fight against monkeypox with new vaccine centre serving most-affected groups
Issued on: 02/08/2022 - 19:26
Mariamne EVERETT
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French health authorities announced Tuesday that 2,171 monkeypox cases have so far been confirmed in France, more than half of them in the Paris region. To combat this rising number, local authorities have opened the capital’s first vaccination centre dedicated entirely to administering the smallpox vaccine – which has been found to be effective against monkeypox – to targeted groups.
Located in Paris’s 13th arrondissement (district), the dedicated monkeypox vaccine centre currently consists of one waiting room with small adjoining vaccination at the Edison community health centre.
Upon entering, patients are immediately informed that they can only be vaccinated if they have reserved on Doctolib, a privately run website that many French residents use to book medical appointments. Staff at the reception desk have the patient fill out a questionnaire and verify their identities, although patients are not required to have a doctor’s prescription to be inoculated.
The French government said last week it would mobilise more people to help administer vaccines, including doctors, nurses and medical students. Once patients have been vaccinated, they will be booked in for a second appointment within 28 days, although health authorities have said this time limit may be extended.
If someone comes to the centre with monkeypox symptoms, they are immediately sent home to self-isolate for the duration of the illness, which typically lasts two to four weeks. Samuel Etien, a medical student and volunteer at the centre, recommends people consult a physician if they notice any kind of rash consisting of large hardened pimples with pus or crusts developing in the area around their mouth or the palms of their hands; pimples that often appear all at once; and mouth or anal pain. The medical student says the most common symptoms are a red rash on the anal or oral mucous membranes, a cluster of pimples, influenza-like symptoms (fever, aches) and swollen lymph nodes in the neck and armpits. Etien said confirmed or suspected cases should be isolated as soon as possible.
Serving 'at risk' groups
Some 95 percent of French monkeypox cases have been diagnosed in men who have sex with men, and a quick glance around the waiting room confirms that most of those being inoculated on Monday were male.
The vaccine centre is currently prioritising the most at-risk populations, including gay men, trans people, those with multiple sexual partners and sex workers, with no immediate plans to open up vaccinations to the general public. In an effort to encourage sex workers to get a preventative dose of smallpox, the centre is planning to allow sex workers to make appointments through third-party associations in addition to Doctolib.
Frederique and Hervé, two gay men who acknowledged they were in the high-risk group, said they were getting the vaccine because "the illness is spreading and we’re going on holiday to Africa so we wanted to take pre-cautions".
"This isn’t just a gay disease," they said as they left the centre. It’s a statement echoed by Dr. Yannick Simonin, a virologist and lecturer specialising in emerging viruses at the University of Montpellier, who told Le Monde : "Anyone who has close physical contact with another person who has contracted monkeypox is at risk, regardless of sexual orientation. Monkeypox does not only concern this (homosexual) community, even though the number of cases within it is currently over-represented."
Renaud, 50, said he got vaccinated since he is considered "a person at risk" as a gay man with multiple sexual partners. He only needed a single dose since he was vaccinated against smallpox when he was younger. While it was difficult at first to secure an appointment on Doctolib he said the government was handling the outbreak well.
Adrian, another gay man, said he has multiple sexual partners and wanted to get the vaccine so he could "have a normal life without being scared". He expressed hope that the virus will continue to be taken seriously, as he feels the government reacted too slowly to the Covid-19 outbreak.
Anne Souyris, the deputy mayor of Paris in charge of public health, said there are plans to expand the vaccine centre “as much as possible”, adding that other venues could be opened if there are enough personnel to staff them. Through these and other measures, she hopes that “this epidemic will be contained, or at least slowed down, by the end of the summer".
Etien said he remains "concerned”.
“The number of cases is doubling every two weeks at the moment and no similar situation of monkeypox infection has occurred in Europe to date," he said.
"Vaccinations have started well and will continue and intensify throughout the summer and even into September. But what is missing are public information campaigns and walk-in vaccination centres, which would facilitate access for people who are isolated" or less well-informed about the risks.
He said vaccine centres had been set up quickly, likely because of previous experience with Covid.
However, he said, the vaccines are not being managed in the same way due to the secrecy surrounding smallpox, which can be a potent biological weapon. The French state keeps stocks of the vaccine in case of a biological attack.
Amélie Verdier, the head of the Paris regional health agency, told AFP on Monday that the speed of the vaccine roll-out is still hampered by a shortage of trained professionals to administer them at centres across the capital.
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France to mobilise extra support for monkeypox vaccines as 1,700 infected
Spain and Brazil report first monkeypox-related deaths outside Africa
PUBLIC HEALTH
WHO declares monkeypox a global health emergency
France24 - World
Heatwaves threaten marine life as Mediterranean reaches record temperature
Issued on: 04/08/2022 - 17:55
Cyrielle CABOT
France has seen searing temperatures in successive heatwaves over the past few weeks, but it’s not only on land that temperatures are insufferably high. The Mediterranean Sea’s surface temperature reached a record high 30.7°C in late July, and marine heatwaves are becoming increasingly common because of climate change – with dramatic consequences for biodiversity.
As Europe battles wildfires and record drought on land, rising sea temperatures pose another kind of threat. On July 24, the temperature in the Mediterranean reached a peak of 30.7°C off the coast of Alistro in eastern Corsica, according to the Keraunos meteorological observatory. The next day, in the bay of Villefrance-sur-Mer – an idyllic beach town a few miles from Nice – a researcher at the local oceanographic laboratory recorded a temperature of 29.2°C.
“It’s unprecedented,” said the researcher, Jean-Pierre Gattuso. The Mediterraean’s temperature is usually between 21° and 24°C at this time of year.
“What we’re seeing is a marine heatwave,” Gattuso said. “Like the heatwaves we get on land, it’s characterised by unusual temperatures for the season and can go on for several days or even weeks.”
In this case, Gattuso said, record temperatures have been continuing since the end of June and are affecting the entire western Mediterranean, from the heel of the Italian boot to Spain.
>> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
This climatic anomaly is linked to the successive heatwaves that have ravaged southern and western Europe in recent weeks.
“The temperature in the atmosphere and the temperature in the ocean work in tandem,” said oceanographer Carole Saout-Grit at Paris’s CNRS research institute. “When we talk about global warming, we’ve got to remember that 90 percent of the heat that has accumulated since the pre-industrial era has been absorbed by the ocean.”
“When you’ve got excess heat in the atmosphere, the ocean will try to suck it out, so that can cause the water to overheat,” Saout-Grit continued. But for the sea to overheat, there must be no wind. And that is “precisely the situation in the Mediterranean at the moment – otherwise, a gust of wind would allow the water at the surface to mix with the cooler water at the bottom, and the overall temperature would drop”.
>> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24
These marine heatwaves don’t just happen in the Mediterranean. “The Pacific Ocean, particularly the North Pacific … has already been affected by this phenomenon,” Gattuso noted. Marine heatwaves have also been observed in the South Atlantic and even the Arctic.
These sudden, atypical spikes in temperature – which come on top of the long-term trajectory of the oceans warming – have disastrous consequences for aquatic fauna and flora. “With a team of 70 scientists, we’ve studied the impact in the Mediterranean for the period 2015-19. We found out that 90 percent of the area had been affected and that around 50 species had suffered deaths on a large scale,” Gattuso said.
On the other side of the world, marine heatwaves are also contributing to the bleaching of the Great Barrier Reef, turning the coral white. According to an Australian government report published in May, 91 percent of the reef has suffered bleaching due to a prolonged heatwaves during the southern hemisphere’s summer season.
Around 50 percent of the world’s coral reefs are considered to be under threat from climate change.
>> 'Code red for humanity': Bombshell UN climate change report shows global warming accelerating
This article was translated from the original in French.
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CLIMATE CRISIS
France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24
FRANCE
French state faces landmark lawsuit over climate inaction
France24 - Monde
Russie : la basketteuse américaine Brittney Griner fait appel de sa condamnation
Publié le : 15/08/2022 - 13:25
FRANCE 24
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Les avocats de Brittney Griner, condamnée par la justice russe dans une affaire controversée de "trafic de drogues", ont indiqué que la star américaine du basket féminin avait fait appel de la décision du tribunal de Khimki. La sportive avait été arrêtée en février à Moscou en possession d'une vapoteuse contenant du liquide à base de cannabis.
La basketteuse américaine Brittney Griner, condamnée en Russie à neuf ans de prison pour trafic de cannabis, a fait appel de sa condamnation, ont indiqué lundi ses avocats.
"L'équipe de défense de Brittney Griner a fait appel de la décision du tribunal de Khimki", qui a condamné la star du basket mondiale début août, ont indiqué les avocats de la joueuse sur Telegram.
La date du procès en appel n'était pas connue dans l'immédiat.
Considérée comme l'une des meilleures joueuses de basket au monde, Brittney Griner, 31 ans, a été arrêtée en février à Moscou en possession d'une vapoteuse contenant du liquide à base de cannabis.
Elle a reconnu avoir été en possession de cette substance, affirmant toutefois l'avoir apportée en Russie par inadvertance et l'utiliser légalement aux États-Unis comme anti-douleur.
>> À lire aussi sur France 24 : La basketteuse américaine Brittney Griner otage de la diplomatie à la russe ?
Elle était venue en Russie pour jouer durant l'intersaison américaine, une pratique courante pour les basketteuses de WNBA qui gagnent souvent mieux leur vie à l'étranger qu'aux États-Unis.
Son cas a pris une ampleur géopolitique dans le contexte de la crise entre Moscou et Washington liée à l'offensive russe en Ukraine.
La sportive fait partie des quelques citoyens américains actuellement détenus en Russie et dont Washington veut obtenir la libération.
Les États-Unis ont plusieurs fois déclaré avoir fait une "offre conséquente" pour obtenir la libération de deux Américains détenus en Russie, Brittney Griner et un ancien soldat américain, Paul Whelan.
Samedi, un diplomate russe haut-placé a confirmé que Moscou et Washington discutaient d'un possible échange de prisonniers impliquant notamment Brittney Griner et un trafiquant d'armes russe détenu aux États-Unis, Viktor Bout.
Viktor Bout a été arrêté en Thaïlande en 2008 et purge une peine de vingt-cinq ans de prison aux États-Unis. Son parcours hors du commun a été l'une des inspirations du film "Lord of War", dans lequel Nicolas Cage interprète un trafiquant d'armes cynique.
Avec AFP
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"Pas encore" d'accord pour un échange de prisonniers en faveur de la basketteuse Brittney Griner
PRISON RUSSE
La basketteuse américaine Brittney Griner otage de la diplomatie à la russe ?
La libération de la basketteuse Brittney Griner, prisonnière en Russie, "priorité" pour Joe Biden
France24 - Monde
Émissions de carbone, pollution à l'ozone... Comment les feux de forêts étouffent la planète
Publié le : 13/08/2022 - 15:32
Pauline ROUQUETTE
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Les multiples incendies de forêt qui sévissent en France depuis le début de l'été ont déjà libéré des quantités records de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, selon des données satellitaires. Favorisés par le réchauffement climatique, ces feux renforcent eux aussi l’effet de serre en relâchant notamment du CO2 tout en diminuant le nombre d’arbres disponibles pour absorber le carbone.
En surchauffe, la France continue de brûler à l'ouest. Alors que le pic de canicule a été atteint, vendredi 12 août, avec des températures dépassant les 41 °C dans le Sud-Ouest, les pompiers français – désormais épaulés par des renforts européens – continuent de lutter contre les feux de forêt, notamment en Gironde où des incendies "hors normes" ont déjà dévasté les forêts de Landiras et la Teste-de-Buch, mi-juillet.
Les incendies qui ont fait rage pendant les récentes canicules en Europe l'illustrent : le réchauffement climatique favorise les feux de forêt, qui ont déjà détruit depuis le début de l'année une surface plus importante que sur toute l'année 2021. En France, plus de 60 500 hectares ont brûlé depuis début 2022, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (Effis), et le mois de juillet détient le record de surfaces incendiées. Un phénomène préoccupant du point de vue des émissions de carbone, rappelle, vendredi 12 août, le programme européen sur le changement climatique, Copernicus (CAMS), annonçant que la France a enregistré cet été les émissions de carbone issues de feux de forêt les plus élevées depuis le début des relevés en 2003.
France has recorded its highest #wildfire carbon emissions from June to August since 2003 according to the latest #CopernicusAtmosphere Monitoring Service data, after a large fire ignited near Bordeaux during the current #heatwave.Find out more: https://t.co/B4aDuUArt2 pic.twitter.com/ZwP54rIisa
August 12, 2022La veille, le CAMS alertait par ailleurs sur l'augmentation des niveaux d'ozone lors des vagues de chaleur.
La qualité de l'air dégradée par la libération de CO2
Un feu de forêt est un véritable cocktail de composés chimiques. Parmi eux, de nombreux gaz à effet de serre : principalement du CO2, du méthane, et des oxydes d’azote, toxiques pour l’homme. Mais les incendies dégagent aussi des aérosols, des suies (particules extrafines) et des goudrons.
Aussi, parce qu'ils sont plus nombreux et plus intenses, les incendies affectent de plus en plus la qualité de l'air respiré par les populations. En France, mi-juillet, les fumées de l'incendie en Gironde, chargées de particules et de dioxyde d'azote, ont été ressenties à Bordeaux, dont l'agglomération compte plus de 800 000 habitants, et même à Paris, à plus de 500 km.
Mais surtout, comme le rappelle vendredi le rapport de Copernicus, la combustion des arbres libère du dioxyde de carbone (CO2), un des principaux gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique.
Pour la seule période juin-août 2022, c'est près d'un million de tonnes de carbone qui ont été libérées dans l'atmosphère par les incendies français, soit l'équivalent des émissions annuelles de 790 000 voitures. À ce rythme, nous dit le rapport, le record sur l'ensemble de l'année 2003 (près d'1,3 million de tonnes) pourrait être battu et faire de 2022 la pire année depuis le début des relevés.
En Espagne, ce record a été battu au cours de la canicule de la mi-juillet, période marquée par de violents incendies en Estrémadure (sud-ouest) et en Galice (nord-ouest). L'ensemble des données du Global Fire Assimilation System (GFAS) montrait alors que les émissions totales estimées de carbone provenant des incendies en Espagne entre le 1er juin et le 17 juillet étaient déjà plus élevées que les totaux de juin à juillet de 2003 à 2021.
La canicule dans la péninsule ibérique et le sud-ouest de la France "ont aggravé les incendies", explique Mark Parrington, scientifique de Copernicus. En Espagne, 245 293 hectares se sont consumés ; 76 423 hectares au Portugal.
Smoke from the devastating #wildfires across SW Europe undergoing long-range transport across the continent in the coming days with the @CopernicusECMWF Atmosphere Monitoring Service @ECMWF forecast of carbon monoxide at 850 hPa (~1.5 km) #IncendiosForestales #FeuxDeForêt pic.twitter.com/8v2xnGcXI6
July 19, 2022Une fois le feu éteint et le panache dissipé, l'impact sur le climat s'évalue par rapport aux arbres partis en fumée. Disparus, les végétaux ne peuvent plus jouer leur rôle de "puits de carbone" (réservoirs qui stockent, par un mécanisme naturel ou artificiel, le carbone atmosphérique). Or, les forêts françaises captent 25 % du CO2 rejeté par le pays, rappelait récemment Sophie Szopa, chimiste de l’atmosphère, à Ouest-France. Et ceux qui restent jouent leur propre rôle plus difficilement.
Alors que les forêts brûlées peuvent mettre trente ans à absorber de nouveau le carbone relâché lors de l’incendie (si elles ne sont pas brûlées dans l’intervalle), la spécialiste ajoute : "Les puits de carbone en France baissent depuis les années 1990, en partie en raison de problèmes de croissance et de sécheresse. Les incendies sont une pression supplémentaire".
Forte pollution à l'ozone
Outre les feux et les émissions de carbone, chaque pic caniculaire s'accompagne aussi de sa propre augmentation des niveaux d'ozone en surface, rapportait, mercredi, le programme Copernicus.
Ce gaz, incolore et extrêmement irritant, se forme lors de l'interaction entre le soleil, les émissions de combustibles fossiles et d'autres polluants, rejetés notamment par l'automobile ou l'industrie. Il est naturellement présent dans l'atmosphère, mais à des altitudes élevées. Plus bas (ozone de surface, ou troposphérique), c'est un important gaz à effet de serre et un polluant, composant du smog urbain, qui nuit aux écosystèmes et à la santé humaine.
"Les impacts potentiels d'une très forte pollution par l'ozone sur la santé humaine peuvent être considérables, tant en termes de maladies respiratoires que cardiovasculaires", explique Mark Parrington, scientifique du service de surveillance de l'atmosphère à Copernicus, dans le communiqué. "Des valeurs élevées peuvent entraîner des symptômes tels que des maux de gorge, de la toux, des maux de tête et un risque accru de crises d'asthme. La Clean Air Alliance estime que la pollution par l'ozone provoque environ un million de décès supplémentaires par an. C'est pourquoi il est crucial que nous surveillions les niveaux d'ozone en surface."
Avec la nouvelle vague de chaleur qui balaie la majeure partie de l'Europe cette semaine, les prévisions de Copernicus prévoient de nouveaux pics dans les niveaux maximaux quotidiens d'ozone en surface. Des niveaux bien supérieurs au seuil de 100 µg/m³ considéré comme sûr par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et souvent au-dessus des 120 µg/m³ européens dans plusieurs capitales européennes.
As a new #heatwave is sweeping across most of Europe the #CopernicusAtmosphere Monitoring Service is predicting daily maximum ozone levels well above the thresholds considered safe by @WHO and the EU.#airquality #airpollution #ozoneRead more: https://t.co/9XuM43cIzt pic.twitter.com/bN2cWGgUp3
August 10, 2022En mars dernier, une étude publiée par des chercheurs canadiens dans la revue Science évoquait déjà l'influence négative des fumées des feux de forêt sur l’état de la couche d’ozone. En étudiant les conséquences des incendies de 2019-2020 en Australie, les chercheurs démontraient que les fumées ayant atteint l’atmosphère avait provoqué une baisse de la concentration en ozone et une hausse de la concentration en gaz chlorés. Des perturbations qui pourraient, selon eux, créer des "trous" dans la couche d’ozone, comparables à ceux qui avaient été observés dans les années 1980.
Avec AFP et Reuters
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France : malgré le pic de la canicule, l'incendie en Gironde cesse de progresser
ANALYSE
Éco-anxiété : une jeunesse face aux angoisses écologiques
MER EN SURCHAUFFE
Canicule : dans les mers et océans aussi, les espèces suffoquent
France24 - Monde
Le béluga égaré n'a pas survécu : "c'est très triste" déplore une habitante de Ouistreham
Publié le : 10/08/2022 - 14:51Modifié le : 10/08/2022 - 15:35
FRANCE 3
Le béluga égaré dans la Seine depuis une semaine a dû être euthanasié mercredi après son arrivée en camion à Ouistreham (Calvados), où les experts espéraient pouvoir le soigner avant de le relâcher en mer.
New York Times - World
El verano turbulento que cambió el mundo
A lo largo de unas cuantas semanas en 2021, la ofensiva talibán se convirtió en una conquista urbana. Luego, el 15 de agosto, sus fuerzas entraron a Kabul. Allí estuvieron los fotógrafos del Times.
Combatientes talibanes en Kabul, Afganistán, el día que colapsó el gobierno.Credit...Jim Huylebroek para The New York Times
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Photographs by The New York Times
Text by Thomas Gibbons-Neff
Agosto de 2021 comenzó con mal agüero en Afganistán
Los estadounidenses y sus aliados abandonaban el país, acabando por fin con su prolongada guerra tras alcanzar un acuerdo con los talibanes. La defensa del país quedaba en manos de las fuerzas de seguridad que EE. UU. habían entrenado y abastecido durante años. Pero las fuerzas afganas ya empezaban a flaquear. A finales del verano, los insurgentes se habían apoderado de decenas de distritos, arrasando rápidamente las zonas rurales a medida que los puestos de avanzada se plegaban.
Pero ninguna de las 34 capitales provinciales había caído. Aún.
Estados Unidos proporcionaba apoyo aéreo limitado a las asediadas fuerzas afganas y quedaba una pequeña esperanza de que la potencia de fuego patrocinada por Estados Unidos continuara después de que el país se retirara por completo. El presidente Ashraf Ghani había reorganizado su cúpula militar, y las unidades de milicias dirigidas por los poderosos e infames señores de la guerra del pasado de Afganistán habían tomado las armas para defender sus feudos económicos.
Entonces, el 6 de agosto, Zaranj, la capital de la provincia de Nimroz, en la frontera con Irán, cayó repentinamente en manos de los talibanes. Otras capitales de provincia comenzaron a caer también como fichas de dominó, incluso en lugares como Kandahar, donde las fuerzas afganas se habían defendido bien durante meses.
En la mañana del 15 de agosto, los talibanes prácticamente habían rodeado Kabul, la capital del país, y miles de efectivos estadounidenses habían desembarcado para evacuar la embajada de EE.UU.
Al final del día, el gobierno respaldado por Occidente, incluido Ghani, había huido, y la bandera estadounidense que ondeaba sobre la embajada había sido retirada. Lo que sería una multitud de decenas de miles de afganos comenzó a formarse a las puertas del aeropuerto internacional, temerosos de lo que harían sus nuevos gobernantes talibanes.
Otros, sin embargo, se sentían aliviados, agradecidos de que se hubiera evitado un violento asedio a la ciudad, muy parecido a lo que había ocurrido durante la guerra civil de la década de 1990. Cuando el grupo insurgente entró en Kabul, algunos barrios de la ciudad celebraron su llegada.
En cambio, la violencia se centró en el aeropuerto, mientras la multitud se dirigía hacia las puertas, encajonada entre las culatas de los rifles de los talibanes —desesperados por establecer la seguridad en la extensa capital de unos cinco millones de habitantes— y los cañones de los rifles de los estadounidenses que defendían las puertas.
Para finales de mes, decenas de miles de afganos habían sido evacuados de Kabul a países de todo el mundo. Los últimos aviones de carga estadounidenses habían partido, dejando tras de sí basura en llamas y disparos talibanes de celebración. Trece estadounidenses y casi 200 afganos murieron en la explosión de una bomba suicida del Estado Islámico, y poco después Estados Unidos respondió matando por error a 10 civiles en un ataque aéreo que pretendía castigar al Estado Islámico.
El final de la larga guerra estadounidense en Afganistán había sido corto y violento, y ahora se abría un nuevo capítulo del gobierno talibán. El grupo intentaba pasar repentinamente de ser una insurgencia guerrillera a convertirse en gobierno para unos 40 millones de afganos.
Ahora, hemos visto que los talibanes han vuelto, de hecho, a muchas de las formas represivas y de línea dura que caracterizaron su régimen en la década de 1990. Pero al terminar el verano del año pasado, nada estaba claro, salvo que el mundo había cambiado, en un abrir y cerrar de ojos.
Arriba y abajo, Kabul a principios de julio del año pasado.
Un retén de seguridad en Herat para vehículos y motocicletas procedentes de la zona cercana controlada por los talibanes a mediados de julio de 2021.
Comandos afganos en julio en Kunduz, capital de una provincia en el norte de Afganistán que los insurgentes talibanes habían aislado por todos lados.
Una mujer y sus hijos huyen de su casa en Kandahar, Afganistán, el 4 de agosto de 2021.
Un combatiente talibán intenta golpear a una mujer que esperaba para entrar en el aeropuerto de Kabul con su familia el 18 de agosto de 2021.
Khalil Haqqani, una figura destacada entre los talibanes, en la oración del viernes en la mezquita Pul-i-Khishti en Kabul, el 20 de agosto de 2021.
El escaparate de un salón de belleza vandalizado en Kabul, el 22 de agosto de 2021.
Pasajeros esperando ante un control de seguridad para uno de los últimos vuelos comerciales que salieron de Kabul, el 15 de agosto, cuando las fuerzas talibanes se acercaban a tomar el control de la ciudad.
Afganos agitando sus documentos ante los marines estadounidenses que hacen guardia sobre los muros a prueba de explosivos en el aeropuerto de Kabul el 22 de agosto de 2021.
Algunos sobrevivientes del devastador atentado suicida del Estado Islámico en el aeropuerto de Kabul a su llegada al Hospital de Emergencia el 26 de agosto de 2021.
Afganos huyen de la policía talibán durante una protesta en Kabul el 7 de septiembre de 2021.
Nematullah Naqdi, de 28 años, a la izquierda, y Taqi Daryabi, de 22 años, periodistas en comisión para Etilaat Roz, muestran sus heridas tras ser golpeados por los talibanes cuando cubrían una protesta en Kabul el 8 de septiembre.
Tanto el padre como el prometido de Samia Ahmadi, a la derecha, murieron en un ataque de un avión no tripulado estadounidense dirigido a una casa en Kabul el 30 de agosto de 2021.
Hussain, de 40 años, fue uno de los 170 civiles muertos en el atentado del Estado Islámico en el aeropuerto de Kabul el 26 de agosto.
Miembros del unidad Badri 313 de los talibanes realizando las oraciones vespertinas en el aeropuerto de Kabul el 28 de agosto de 2021.
Thomas Gibbons-Neff es el jefe de la oficina de The New York Times en Kabul y ex soldado de infantería de la Marina. @tmgneff
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New York Times - World
Los talibanes hacen retroceder el tiempo en Afganistán
Kiana Hayeri para The New York Times
A un año de la llegada de los talibanes al poder se han revertido dos décadas de reformas financiadas por EE. UU. y cada vez hay más restricciones en la vida diaria.
Las escuelas y los empleos vuelven a estar fuera del alcance de las mujeres.
La música se ha prohibido y las barbas son obligatorias para los hombres, en consonancia con el primer régimen talibán de los años noventa.
Por Christina Goldbaum y David Zucchino
Photographs by The New York Times
Read in English
KABUL, Afganistán — A las niñas se les prohíbe asistir a las escuelas secundarias y a las mujeres viajar a cualquier distancia considerable sin un pariente masculino. Los hombres en las oficinas del gobierno recibieron instrucciones de dejarse crecer la barba, vestir ropa tradicional afgana y gorro de oración, y suspender labores al momento de rezar.
La música está oficialmente prohibida, y los noticiarios, programas de televisión y películas extranjeras han sido retirados del aire. En los puestos de control de las calles, la policía de la moral reprende a las mujeres que no se cubren completamente de pies a cabeza con burkas y tocados.
Tras un año de gobierno talibán, Afganistán parece haber retrocedido en el tiempo. Los nuevos gobernantes del país, triunfantes tras dos décadas de insurgencia, han reinstaurado un emirato regido por una estricta interpretación de la ley islámica y han promulgado una avalancha de edictos que recortan los derechos de las mujeres, institucionalizan las costumbres patriarcales, restringen a los periodistas y borran de hecho muchos vestigios de la ocupación y el esfuerzo de construcción nacional liderados por Estados Unidos.
Para muchos afganos —en particular las mujeres de las ciudades— la sensación de pérdida ha sido devastadora. Antes de que los talibanes se hicieran con el poder, algunos jóvenes concretaban sus ambiciones de convertirse en médicos, abogados y funcionarios del gobierno, y también exploraban las oportunidades internacionales.
“Ahora ha desaparecido… todo”, dijo Zakia Zahadat, de 24 años, que solía trabajar en un ministerio del gobierno después de obtener un título universitario. En la actualidad está confinada en su casa, dijo. “Hemos perdido el poder de elegir lo que queremos”.
Para hacer cumplir sus decretos y acabar con la disidencia, el nuevo gobierno talibán ha empleado tácticas propias de un Estado policial, como los allanamientos puerta a puerta y las detenciones arbitrarias, lo que ha provocado la condena generalizada de los observadores internacionales de derechos humanos. Estas tácticas han creado un trasfondo de temor en las vidas de quienes se oponen a su gobierno, y han dejado al país al margen de millones de dólares en ayuda al desarrollo y asistencia extranjera mientras se desliza de nuevo hacia el estatus de Estado paria.
Este aislamiento internacional está agravando la crisis económica y humanitaria en la que se encuentra sumido el país desde que el gobierno respaldado por Occidente se derrumbó el año pasado, y es probable que la alienación del país se profundice, ya que este mes los funcionarios estadounidenses acusaron a los talibanes de albergar al líder de Al Qaeda.
Millones de personas se quedaron sin trabajo después de que prácticamente de la noche a la mañana desaparecieran puestos de trabajo en embajadas, ejércitos y ONG extranjeras; niños desnutridos han inundado los hospitales de Kabul en los últimos meses y más de la mitad de la población se enfrenta a una inseguridad alimentaria que pone en peligro su vida, según Naciones Unidas.
Sin embargo, el país ha mejorado en un aspecto: se encuentra en paz en gran parte, después de décadas de guerra que desgarraron a las familias y no dejaron ningún rincón de Afganistán intacto.
Cuando las tropas occidentales se retiraron el año pasado y la guerra terminó, también acabó un flagelo que cobró decenas de miles de vidas de civiles afganos. Atrás quedaron las incursiones y los ataques aéreos estadounidenses, el fuego cruzado entre las fuerzas de seguridad afganas y los insurgentes, así como las bombas indiscriminadas de los talibanes en las carreteras y los devastadores ataques suicidas.
La calma relativa ha brindado un bienvenido respiro a los afganos que viven en zonas rurales, sobre todo en el sur, cuyas vidas se vieron trastornadas por los combates de las dos últimas décadas.
Hasta ahora, los talibanes también han evitado volver a los brutales espectáculos públicos de flagelaciones, amputaciones y ejecuciones masivas que marcaron su primera gestión en la década de 1990 y que pusieron a la opinión internacional en contra de su gobierno.
Pero las restricciones de los talibanes, y el colapso económico que se aceleró después de que tomaron el control del país en agosto de 2021, han tenido un efecto desmesurado en la capital, Kabul, donde la prolongada ocupación de las fuerzas occidentales había marcado profundamente la vida cotidiana de la ciudad.
Antes de que los talibanes tomaran el poder, hombres y mujeres hacían pícnic juntos en los parques los fines de semana y charlaban mientras tomaban capuchinos en sus cafeterías. Las chicas con vestidos hasta la rodilla y jeans recorrían los parques de patinaje y armaban robots en las actividades extracurriculares de las escuelas. Los hombres, bien afeitados, vestían trajes occidentales para trabajar en las oficinas del gobierno, donde las mujeres ocupaban algunos puestos de alto rango.
Durante las dos últimas décadas, los donantes occidentales han promocionado muchas de estas facetas de la vida como logros significativos de su intervención. Ahora, la visión de los talibanes para el país está remodelando de nuevo el tejido social.
Kiana Hayeri para The New York Times
En cafeterías, parques y otros espacios públicos, hombres y mujeres han quedado marginados en secciones separadas, o solo pueden acudir en días distintos.
Los maniquíes femeninos en los comercios, considerados “no islámicos” han sido decapitados.
La moda que alguna vez exhibieron ha quedado en su mayoría proscrita.
Miles de mujeres que ejercían de abogadas, juezas, soldados y policías ya no están en sus puestos. La mayoría de las mujeres que trabajan se han visto limitadas a oficios en la educación o la salud, al servicio de otras mujeres.
La eliminación de las mujeres de los espacios públicos por parte de los talibanes se siente hoy como un retroceso, dicen muchos, como si las vidas que construyeron en los últimos 20 años parecieran desaparecer más con cada día que pasa.
Marghalai Faqirzai, de 44 años, llegó a la mayoría de edad durante el primer gobierno talibán. Se casó a los 17 años y pasó la mayor parte del tiempo en casa. “En ese entonces, las mujeres ni siquiera sabían que tenían derechos”, dijo.
Pero en los últimos años, Faqirzai obtuvo un título universitario, asistiendo a la escuela junto a una de sus hijas. Otra hija, Marwa Quraishi, de 23 años, fue a la universidad y trabajó en un ministerio del gobierno antes de ser despedida por los talibanes el verano pasado.
“Siempre supuse que mi vida sería mejor que la de mi madre”, dijo Quraishi. “Pero ahora veo que la vida será en realidad mucho peor para mí, para ella, para todas nosotras”.
Puesto que las restricciones impuestas a las mujeres, la represión a la libertad de expresión y la elaboración de políticas en el gobierno interino de los talibanes está en manos de unos pocos hombres y eruditos religiosos, la mayoría de los afganos han perdido toda esperanza de participar en la configuración del futuro de su país.
“Muchas personas han perdido su sensación de seguridad, su capacidad de expresarse”, dijo Heather Barr, directora asociada de la División de Derechos de la Mujer de Human Rights Watch. “Han perdido su voz, cualquier sentimiento de que podrían formar parte de la construcción de un país que se vea como ellos quieren”.
Antes de que el gobierno occidental se derrumbara el año pasado, Fereshta Alyar, de 18 años, estaba terminando la secundaria y se preparaba para hacer el examen nacional de acceso a la universidad. Todos los días pasaba las mañanas haciendo los deberes, iba a la escuela y a un programa extracurricular de matemáticas por las tardes, y luego volvía a casa para estudiar más.
Durante meses, después de que los talibanes tomaran el poder y cerraran por tiempo indefinido las escuelas secundarias para niñas, cayó en una profunda depresión: las posibilidades de su futuro —aparentemente infinitas— se desvanecieron en un instante. Ahora pasa los días en casa, tratando de reunir la fuerza de voluntad para estudiar sola sus viejos libros de texto de inglés. Al igual que muchas de sus antiguas compañeras de clase, Ayar sobrevive con la esperanza de salir algún día del país, dice.
Bryan Denton para The New York Times
“Mi casa se ha convertido en mi mundo”, dijo Alyar. “Salía, tenía libertad, pero ya no”.
Los talibanes han cerrado las secundarias para niñas de manera indefinida.
El gobierno ha emitido una avalancha de decretos que restringen los derechos de las mujeres al marginarlas o excluirlas de muchas profesiones, incluido el periodismo.
Los talibanes insisten en que estos cambios cuentan con un profundo apoyo público. El Ministerio para la Promoción de la Virtud y la Prevención, que promulgó los decretos, afirma que los edictos han ayudado a restaurar el estatus tradicional de Afganistán como nación islámica estrictamente practicante.
“Todos estos decretos son para proteger a las mujeres, no para oprimir a las mujeres”, dijo Mohammad Sadiq Akif, portavoz del ministerio, en una entrevista.
Al preguntársele por el decreto que regula los viajes de las mujeres, Akif, de 33 años, respondió: “Una mujer es una criatura indefensa e impotente. Si una mujer sale de viaje sola, durante el trayecto podría enfrentarse a un problema que no puede resolver por sí misma”. Dijo que los autobuses de largo recorrido y los taxis habían recibido instrucciones de no transportar a las mujeres que viajan solas.
Se prohibió la música, dijo Akif, “porque nuestro Profeta dice que escuchar música desarrolla la hipocresía en el corazón humano”. Los reportajes y programas de entretenimiento extranjeros “ponían a la gente en contra de la cultura afgana”, aseguró Akif.
Los hombres solo pueden visitar los parques en los días reservados a los hombres, dijo, porque “un hombre que va a un parque con su familia puede mirar a otras mujeres en el parque, lo que no es bueno”.
La promesa inicial de los talibanes de abrir escuelas secundarias para niñas en todo el país había sido considerada por la comunidad internacional como un importante indicador de la voluntad de moderación del gobierno talibán. Cuando los principales ideólogos religiosos del grupo incumplieron esa promesa en marzo, muchos donantes occidentales detuvieron sus planes de invertir en programas de desarrollo a largo plazo, dicen los trabajadores humanitarios.
“Entre la comunidad de donantes se habla de antes de marzo y después de marzo”, dijo Abdallah Al Dardari, representante residente del Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo en Afganistán.
En las zonas rurales, donde las costumbres sociales conservadoras y patriarcales han dominado la vida durante décadas, muchos afganos estaban irritados con el gobierno respaldado por Estados Unidos, teñido de corrupción y a menudo incapaz de proporcionar servicios públicos o seguridad.
Y hay pocas dudas de que la sensación de peligro constante que dominaba el país, tanto en sus ciudades como en el campo, durante 20 años de guerra, ha disminuido.
“Ahora puedo caminar libremente, el cambio es para mí como la diferencia entre el suelo y el cielo”, dijo Mohammad Ashraf Khan, de 50 años, residente en el distrito de Zari de la provincia de Kandahar, en el sur de Afganistán.
Durante la mayor parte de las dos últimas décadas, Khan no lograba escapar de la brutalidad de la guerra. Asegura que un nieto suyo de 27 años fue asesinado en su finca después de que los soldados del antiguo gobierno lo confundieran con un combatiente talibán, dijo. Su sobrino de 17 años murió a causa de una bomba en la carretera. La gasolinera de la que era propietario se quemó después de que estallaron combates en la carretera junto a ella.
Ahora puede manejar durante horas por la carretera que lleva a la ciudad de Kandahar, sin temor a que lo maten en un combate repentino. Sus modestos ingresos se han visto reducidos en más de un 70 por ciento con la recesión económica, dijo, pero eso le importa menos que la libertad que el final de la guerra le ha proporcionado.
“Estoy contento de que los combates hayan terminado”, dijo.
Pero para muchos afganos, el repentino colapso económico, el aumento de los precios de los alimentos y el desempleo desenfrenado han sido devastadores.
Una mañana reciente, en la aldea de Alisha, un grupo de casas de adobe escondidas en las montañas de la provincia de Wardak, decenas de madres y niños muy delgados se reunieron frente a una casa que servía de clínica temporal.
Lahorah, de 30 años, llegó temprano esa mañana, con su hijo de un año, Safiullah, metido bajo los pliegues de su larga bufanda de algodón. Antes de que los talibanes tomaran el poder, su esposo trabajaba como jornalero, construyendo casas o cultivando granjas. Ganaba unos pocos dólares al día, una existencia exigua, pero suficiente para poner comida en la mesa, dijo.
Pero cuando la economía se desplomó el año pasado, el trabajo se agotó. Su familia sobrevivió el invierno con las reservas de alimentos que habían guardado. Al agotarse esta primavera, sus vecinos y familiares del pueblo les ofrecieron lo que pudieron a ella y a sus cinco hijos. Pero ahora, ni siquiera a ellos les queda comida para compartir.
“Nunca en mi vida he tenido tantas dificultades como ahora”, afirma.
En las principales ciudades, los mercados informales en los que se venden las pertenencias de los desesperados ocupan calles enteras. Los puestos improvisados están repletos de brillantes cortinas azules y rosas, armarios endebles, televisores, refrigeradoras y pilas de alfombras afganas rojas.
Sentado en su puesto de Kabul una tarde reciente, un vendedor, Mohammad Nasir, acariciaba una cadena de cuentas de oración rojas en su mano, reflexionando sobre el aparentemente repentino declive económico de la ciudad.
Ese mismo día, una madre había acudido con sus dos hijos pequeños, que lloraban por comida, para llevarle a Mohammad una alfombra para vender. Pero aún más desgarrador fue lo que vio durante su viaje a casa a principios de esa semana, dijo.
“Junto a un río, alguien estaba tirando pan duro, y la gente estaba allí recogiendo el pan duro para comer”, dijo. “Tengo 79 años y nunca había visto algo así en Kabul”.
“Incluso bajo el anterior régimen de los talibanes, la gente pasaba hambre, pero yo no vi eso”, añadió.
En todo el país, la represión de la disidencia por parte de los talibanes ha inyectado una tensión distinta. Agentes de seguridad e inteligencia talibanes armados se presentan sin previo aviso en las casas de la gente para catearlas, y registran sus teléfonos en los puestos de control de toda la ciudad.
Los periodistas han sido detenidos, golpeados, encarcelados y sometidos a las directrices de los medios de comunicación que les advierten de que no deben “contradecir los valores islámicos” o informar “en contra de los intereses nacionales”, destruyendo de hecho el sólido e independiente sector de los medios de comunicación afganos que se había desarrollado en los últimos 20 años.
Las pequeñas protestas de mujeres activistas han sido disueltas violentamente, ya que los talibanes intentan acabar con cualquier muestra de disidencia.
Muchos decretos, redactados de forma ambigua, han generado confusión entre los habitantes y una dura aplicación por parte de la policía de la moral encargada de interpretarlos.
Kiana Hayeri para The New York Times
Munisa Mubariz al frente de una protesta en Kabul en mayo. Cuando hombres armados talibanes le ordenaron a ella y otros manifestantes que detuvieran un mitin reciente, ella gritó: “¡No pueden acallar nuestras voces!”.
Sonia Niazi, de 21 años, presentadora de noticias en TOLO News, se cubrió el rostro por primera vez durante una emisión en vivo en mayo.
Un equipo de fútbol de niñas entrenaba en secreto en Kabul en febrero. Cuando los talibanes se enteraron, se desintegró, ya que el régimen prohibió que las niñas hagan deporte.
Nasrin Hamedi, de 49 años, dijo que fue abordada por un agente del Ministerio de la Virtud y el Vicio que portaba una pistola mientras viajaba en un minibús en Kabul. Llevaba ropas discretas y no reveladoras, dijo, pero tenía la cara descubierta, un nuevo tipo de infracción bajo el régimen talibán. Dijo que el hombre le gritó, cuestionando si era realmente musulmana.
“Me gritó: ‘Si vas a vestirte así, tendrás que irte del país’”, dijo.
Sin embargo, algunos afganos de la ciudad están decididos a oponerse al cúmulo de decretos talibanes en la vida cotidiana. Después de que se ordenara a las presentadoras de televisión que se cubrieran la cara durante las transmisiones, el personal de Tolonews —hombres y mujeres— se puso máscaras negras en vivo y publicó fotos suyas en las redes sociales con el comentario: “Hoy estamos sumidos en un profundo dolor”.
Yaqoob Akbary y Safiullah Padshah colaboraron con reportería desde Kabul, y Najim Rahim, desde Houston.
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France24 - Monde
Planification écologique : l’économie fait son grand nettoyage
Publié le : 09/08/2022 - 11:37
Charlotte PRUDHOMME
MYRIAM MASCARELLO
Cécile KHINDRIA
Sécheresse, incendies géants, effondrement des glaciers, disparition de la biodiversité : l’humanité a moins de 10 ans pour éviter la catastrophe climatique. Si la terre se réchauffe de plus d’1,5 °C d’ici la fin du siècle, les changements seront irréversibles. Le GIEC est ainsi formel : il faut réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Est-possible ? Comment faire et qui doit payer ? C’est tout l’enjeu de la planification écologique, notre gros mot de la semaine.
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Guillaume COUZY, Directeur général de Stellantis France
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Magali REGHEZZA, Géographe à l’ENS, membre du Haut Conseil pour le Climat
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Guillaume OLIVARI, Directeur de la Production de Stellantis France
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Stéphane GOUTX, Entrepreneur et chauffeur de VTC
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Sacha, Militant de Youth for Climate
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Solal BOTBOL, Cofondateur de Beev
Chaleur, sécheresse : vers un été record en France et en Europe ?
MER EN SURCHAUFFE
Canicule : dans les mers et océans aussi, les espèces suffoquent
CHANGEMENT CLIMATIQUE
Accélération de la fonte des glaces, avec des conséquences bien visibles
France24 - Monde
Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique
Proposé par
Publié le : 25/07/2022 - 13:17
JICA
Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.
Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.
Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.
« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.
En prélude à la TICAD8
Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.
La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».
La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.
« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.
Une nouvelle approche du développement
Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.
Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».
Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.
La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation
La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.
Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.
« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »
La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »
Répondre aux défis par l'appropriation des solutions
L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.
Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».
Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »
Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.
Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».
Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.
Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).
TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement
Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.
« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »
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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html
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Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain
Proposé par
Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46
Banque Africaine de Développement
L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.
La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.
L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :
- Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
- L’élévation du niveau de la mer est une menace, particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
- 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
- De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
- L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.
L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :
- Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
- 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
- 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
- L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
- Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.
Justice climatique
Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.
BAD, un rôle pionner
La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.
Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.
Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.
Le Ghana s’enflamme pour le solaire
En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.
Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.
Rien que de l’eau…
D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.
Les chaussures qui jamais ne s’usent
La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba. Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.
Énergies renouvelables : le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts
Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque Africaine de Développement : afdb.org/fr
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UN inspectors need 'urgent' access to Ukraine nuclear plant, NATO says
Issued on: 17/08/2022 - 06:04Modified: 17/08/2022 - 08:38
FRANCE 24
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NATO chief Jens Stoltenberg on Wednesday said it was “urgent” that the UN’s atomic watchdog be given access to inspect the Russian-controlled Zaporizhzhia nuclear power plant in Ukraine. Read our live blog to see how all the day's events unfolded.
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
9:35pm: Russian strike on Kharkiv kills 6, says mayor
A Russian strike killed at least six people and wounded 16 others in the eastern Ukrainian city of Kharkiv, according to the city's mayor.
The attack started a fire in an apartment block, Kharkiv Mayor Igor Terekhov said on the Telegram app.
5:11pm: Ukraine buries unidentified victims of Bucha massacre
Unidentified remains of 21 victims of the Bucha massacre were buried Wednesday in a cemetery in the Kyiv satellite town that saw atrocities committed by retreating Russian forces in late March.
Reporting from Bucha, FRANCE 24’s Rob Parsons said the bodies were brought from the Bucha morgue, where they were being held while investigators tried to match the victims’ DNA. “But so far, for these ones at least, that’s proved not possible. Meanwhile each grave is marked with a number, so if investigations into the DNA come up with some kind of answers, the relatives will be notified and they can moved their loved ones to graveyards of their own choice,” explained Parsons.
4:08pm: NATO says 'urgent' need to inspect Zaporizhzhia nuclear plant
It is "urgent" that the UN's atomic watchdog be allowed to inspect the Zaporizhzhia nuclear power plant in Ukraine that is under Russian military control, NATO chief Jens Stoltenberg said Wednesday.
Russia's seizure of the plant "poses a serious threat to the safety and the security of this facility (and) raises the risks of a nuclear accident or incident," he told reporters in Brussels.
"It is urgent to allow the inspection by the International Atomic Energy Agency and to ensure the withdrawal of all Russian forces," he said.
3:05pm: Russian Black Sea fleet names new commander: state news agency
Russia's Black Sea fleet based in annexed Crimea has installed a new commander, RIA news agency cited sources as saying a day after Russian military bases on the peninsula were rocked by explosions in the past nine days.
If confirmed, the removal of the previous commander Igor Osipov would mark the most prominent sacking of a military official in the nearly six months since Russia launched its war on Ukraine, in which it has suffered heavy losses in men and equipment.
State-owned RIA cited the sources as saying the new chief, Viktor Sokolov, was introduced to members of the fleet's military council in the port of Sevastopol.
12:25pm: Russia says it has 'neutralised' Islamist cell in Crimea
The top official in Russian-annexed Crimea has said Russia's FSB security service has broken up what he described as a six-person terrorist cell of a banned Islamist group, a day after explosions rocked one of Russia's military bases there.
"All of them are detained. The activities of the terrorists were coordinated, as one would expect, from the territory of the terrorist state of Ukraine," Sergei Aksyonov, the official, said on Telegram.
Aksyonov said the suspects were members of the Islamist group Hizb ut-Tahrir, which is banned in Russia.
There was no immediate comment from Ukraine.
7:17am: Moscow denounces Crimea arms depot explosions as 'sabotage'
Explosions and fires ripped through an ammunition depot in Russian-occupied Crimea on Tuesday in the second attack on the peninsula in just over a week, forcing the evacuation of more than 3,000 people.
The explosions, which targeted an important supply line for the Russian invasion, prompted Moscow to blame the blasts on an “act of sabotage”.
Ukraine neither confirmed nor denied responsibility for the attack, although a senior Ukrainian official told the New York Times that an elite Ukrainian military unit operating behind enemy lines was responsible for the explosions.
Russia blamed last week's explosions on an accidental detonation of munitions, but some military analysts said satellite photos and other evidence pointed to a Ukrainian attack, perhaps with anti-ship missiles.
If Ukrainian forces were behind the explosions, it would represent a significant escalation in the war. Such attacks could also indicate that Ukrainian operatives are able to penetrate deeply into Russian-occupied territory.
According to FRANCE 24’s chief foreign editor Rob Parsons, reporting from Kyiv, “the Ukrainians are remaining tight-lipped about what’s going on".
"They prefer to maintain a policy of strategic ambiguity when it comes to what they are doing and what their intentions are behind Russian lines,” Parsons said. “But it’s pretty clear all the same that the idea is to keep the Russians feeling insecure, to destroy their communication lines, to hit their weapons depots, to make sure that they don’t feel safe anywhere."
6:42am: Ship carrying first Ukraine grain cargo sets sail for Africa
The MV Brave Commander left the Black Sea port of Pivdennyi and will sail to Djibouti "for delivery to Ethiopia", the Ukrainian infrastructure ministry said on Telegram.
The ship is carrying 23,000 tonnes of wheat.
It is the first ship chartered by the UN World Food Programme (WFP) to leave Ukraine since the start of the Russian invasion in February. The government has said it hopes two or three similar shipments will follow soon.
9:02pm: Macron says he discussed Ukraine crisis with India's Modi
French President Emmanuel Macron discussed via telephone on Tuesday the crisis in Ukraine with Indian Prime Minister Narendra Modi, and the two agreed to work together to try to end the conflict, said the French presidency.
Macron also held a call earlier on Tuesday with Ukrainian President Volodymyr Zelensky, during which the French leader underlined his concerns about risks to Ukraine's nuclear facilities as result of the fighting with Russia.
8:42pm: Ukraine nuclear power company says Russian hackers attacked website
Ukraine's state nuclear power company Energoatom said a Russian hacker group launched a major three-hour attack on its website on Tuesday but had not caused significant problems.
"The Russian group 'People's Cyber Army' carried out a cyber attack using 7.25 million bot users, who simulated hundreds of millions of views of the company's main page," Energoatom said in a statement. "(This) did not significantly affect operations of the Energoatom website."
(FRANCE 24 with AFP, AP and Reuters)
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WAR IN UKRAINE
Russians, Ukrainians again trade blame for new shelling near nuclear plant
ON THE GROUND
War has devastating effect on tourism in Ukraine's Odesa
Zelensky warns 'catastrophe' at nuclear plant would threaten whole of Europe
France24 - World
Quintana disqualified from Tour de France over tramadol use
Issued on: 17/08/2022 - 19:26
NEWS WIRES
Colombian Nairo Quintana has been retrospectively disqualified from this year's Tour de France after testing positive for tramadol, the International Cycling Union (UCI) announced on Wednesday.
Former two-time runner-up Quintana, 32, finished sixth overall in the race which ended on July 24.
The pain medication has been banned by the UCI since 2019.
"The Union Cycliste Internationale (UCI) announces that the Colombian rider Nairo Alexander Quintana Rojas has been sanctioned for an infringement of the in-competition ban on using tramadol as set out in the UCI Medical Rules with the aim of protecting the safety and health of riders in light of the side-effects of this substance," the body said.
"The analyses of two dried blood samples provided by the rider on 8 and 13 July during the 2022 Tour de France revealed the presence of tramadol and its two main metabolites.
"In accordance with the UCI Medical Rules, the rider is disqualified from the 2022 Tour de France. This decision may be appealed before the Court of Arbitration for Sport (CAS) within the next 10 days.
"As this is a first offence, Nairo Alexander Quintana Rojas is not declared ineligible and can therefore participate in competitions," it added.
On Tuesday, Quintana's Arkea-Samsic team announced he had signed a contract extension until 2025 and has been included in their squad for the Vuelta a Espana which begins on Friday.
"I consider the Team Arkea-Samsic to be a family in which I feel at home," Quintana said.
"I very quickly became convinced that I still had some great sporting challenges to take up under the Arkea-Samsic jersey and that our beautiful common history initiated since 2020 could only continue," he added.
Quintana won the Giro d'Italia in 2014 and the Vuelta two years later.
(AFP)
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Vingegaard poised to win Tour de France title after surviving near fall
CYCLING
Tour de France: France's Laporte wins stage 19, Vingegaard stays in the lead
Danish cyclist Jonas Vingegaard wins 2022 Tour de France
France24 - World
France withdraws last soldiers from Mali amid jihadist resurgence
Issued on: 17/08/2022 - 09:05
Cyril PAYEN
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Carys GARLAND
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Cyril PAYEN
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Gao was once a French army base operating 24/7, but now an eerie quiet has settled in. With the departure of the very last logistical convey of 150 vehicles, the only ones left in the camp are the elite units, who will depart in the utmost secrecy.
French forces have been supporting Mali against insurgents for nearly a decade, but President Emmanuel Macron decided to pull out after relations between France and Mali deteriorated in the wake of an August 2020 military coup.
Despite the elimination of prominent jihadist leaders in the area, France’s withdrawal comes as terrorist violence once again threatens the capital Bamako and spreads well beyond the Sahel.
“Just yesterday, a delegation from the Malian army came to take stock of the base. They are preparing to take over but to tell you what tomorrow will bring for them, I don’t know,” says a French paratrooper.
A few hours later, a group of combat helicopters ensure that the last soldiers of the Barkhane Operation from Gao leave safely. After nine years of involvement and support to local troops, not one French soldier is left in Mali.
Click on the video player above to watch the report.
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French army leaves Gao base, ending nine-year mission in Mali
Mali junta criticises Macron's 'neocolonial and patronising' attitude
UN report links Malian army to ‘exponential rise’ in abuses
France24 - World
Covid-19: Holidaymakers in China become trapped in sudden lockdown
Issued on: 17/08/2022 - 11:26Modified: 17/08/2022 - 16:57
The popular holiday destination of Sanya on the southern end of Hainan island, which is battling a Covid-19 outbreak, has reported 3,976 symptomatic and 5,287 asymptomatic cases from August 1 through August 16. For thousands of holidaymakers their trip has become a nightmare after they became trapped in a sudden lockdown imposed by local authorities. Our team reports.
France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
Proposé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
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Trump critic Liz Cheney loses Wyoming Republican primary
Issued on: 17/08/2022 - 04:20
NEWS WIRES
Carys GARLAND
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Wyoming Rep. Liz Cheney, Donald Trump’s fiercest Republican adversary in Congress, was defeated in a GOP primary Tuesday, falling to a rival backed by the former president in a contest that reinforced his grip on the party’s base.
The third-term congresswoman and her allies entered the day downbeat about her prospects, aware that Trump’s backing gave Harriet Hageman considerable lift in the state where he won by the largest margin during the 2020 campaign.
Cheney was already looking ahead to a political future beyond Capitol Hill that could include a 2024 presidential run, potentially putting her on another collision course with Trump.
Cheney described her loss as the beginning of a new chapter in her political career as she addressed a small collection of supporters, including her father, former Vice President Dick Cheney, on the edge of a vast field flanked by mountains and bales of hay.
“Our work is far from over,” she said Tuesday evening. Hinting at a presidential bid of her own, she later added, “I have said since Jan. 6 that I will do whatever it takes to ensure Donald Trump is never again anywhere near the Oval Office — and I mean it.”
Four hundred miles to the east, festive Hageman supporters gathered at a sprawling outdoor rodeo and Western culture festival in Cheyenne, many wearing cowboy boots, hats and blue jeans.
The results were a powerful reminder of the GOP’s rapid shift to the right. A party once dominated by national security-oriented, business-friendly conservatives like her father now belongs to Trump, animated by his populist appeal and, above all, his denial of defeat in the 2020 election.
>> Video: The 'impeachment 10' Republicans who lost their primaries
Echoing Trump, Hageman, a ranching industry attorney, falsely claimed the 2020 election was “rigged” as she courted Trump loyalists.
Such lies, which have been roundly rejected by federal and state election officials along with Trump’s own attorney general and judges he appointed, transformed Cheney from an occasional critic of the former president to the clearest voice inside the GOP warning that he represents a threat to democratic norms.
Cheney’s defeat would have been unthinkable just two years ago. The daughter of a former vice president, she hails from one of the most prominent political families in Wyoming. And in Washington, she was the No. 3 House Republican, an influential voice in GOP politics and policy with a sterling conservative voting record.
But after the Jan. 6, 2021, attack on the U.S. Capitol by a mob of Trump supporters, Cheney voted to impeach Trump and made it her primary mission to ensure he never again serves in the Oval Office.
She pushed past GOP censures and death threats to serve as a leader on the congressional panel investigating Trump’s role in the insurrection.
Cheney will now be forced from Congress at the end of her third and final term in January. She is not expected to leave Capitol Hill quietly.
She will continue in her leadership role on the congressional panel investigating the Jan. 6 attack until it dissolves at the end of the year. And she is actively considering a 2024 White House bid -- as a Republican or independent -- having vowed to do everything in her power to fight Trump’s influence in her party.
So far, it is a one-sided fight.
Tuesday’s primary contests in Wyoming and, to a lesser extent, Alaska demonstrated the enduring strength of Trump and his brand of hard-line politics ahead of the November midterm elections. So far, the former president has helped install loyalists who parrot his conspiracy theories in general election matchups from Pennsylvania to Arizona.
In Alaska, another Trump ally, former Gov. Sarah Palin, hoped to step into the national spotlight Tuesday as well.
The 58-year-old 2008 vice presidential nominee was actually on the ballot twice: once in a special election to complete former Rep. Don Young’s term and another for a full two-year House term starting in January.
On the other side of the GOP’s tent, a periodic Trump critic, U.S. Sen. Lisa Murkowski, had an opportunity to survive the former president’s ire, even after voting to convict him in his second impeachment trial. The top four Senate candidates in Alaska, regardless of party, will advance to the November general election, where voters will rank them in order of preference.
With Cheney’s loss, Republicans who voted to impeach Trump are going extinct.
In all, seven Republican senators and 10 Republican House members backed Trump’s impeachment in the days after his supporters stormed the U.S. Capitol as Congress tried to certify President Joe Biden’s victory. Just two of those 10 House members have won their primaries this year. After two Senate retirements, Murkowski remains the only such Senate Republican on this year’s ballot.
In Wyoming, Cheney had been forced to seek assistance from the state’s tiny Democratic minority. But Democrats across America, major donors among them, took notice. She raised at least $15 million for her election, a stunning figure for a Wyoming political contest.
But the makeup of Wyoming’s deeply Republican electorate was too much to overcome. As of Aug. 1, 2022, there were 285,000 registered voters in Wyoming, including 40,000 Democrats and 208,000 Republicans. Trump earned nearly 70% of the vote in 2016 and 2020.
If Cheney does ultimately run for president — either as a Republican or an independent — don’t expect her to win Wyoming’s three electoral votes.
“We like Trump. She tried to impeach Trump,” Cheyenne voter Chester Barkell said of Cheney on Tuesday. “I don’t trust Liz Cheney.”
And in Jackson, Republican voter Dan Winder said he felt betrayed by his congresswoman.
“Over 70% of the state of Wyoming voted Republican in the last presidential election and she turned right around and voted against us,” said Winder, a hotel manager. “She was our representative, not her own.”
There was no sign that the FBI’s recent search of Trump’s Florida estate played any role in Tuesday’s elections.
Just eight days ago, the FBI recovered 11 sets of classified records from Trump’s home. Some were marked “sensitive compartmented information,” a special category meant to protect the nation’s most important secrets. Republicans across the country initially rallied behind the former president, although the reaction turned somewhat mixed as more details emerged.
Anti-Trump Republicans across the country cheered Cheney’s willingness to challenge Trump even as they expressed disappointment in her loss.
“What’s remarkable is that in the face of almost certain defeat she’s never once wavered,” said Sarah Longwell, executive director of the Republican Accountability Project. “We’ve been watching a national American figure be forged. It’s funny how small the election feels — the Wyoming election — because she feels bigger than it now.”
(AP)
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Republicans oust Trump critic Liz Cheney from top post
Republicans rally around Trump following FBI raid of his estate
US Republicans to vote on ousting Trump critic Liz Cheney from leadership
France24 - World
Kenya presidential election: Raila Odinga rejects announcement of William Ruto's victory
Issued on: 16/08/2022 - 22:28
Aline BOTTIN
Georja Calvin-Smith
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In tonight’s edition: On what's likely to be his last shot at the top job, Kenya's former opposition leader Raila Odinga legally challenges tight presidential election results that hand victory to his rival, William Ruto. Also, a decade after South African police shot dead 34 miners in the Marikana massacre, thousands demand justice as well as better pay and conditions for workers in the sector. And a tech researcher in Niger is hoping that his innovation in automatic irrigation could be a game changer for rural communities.
Kenya’s defeated Odinga calls presidential election outcome a ‘travesty’
EYE ON AFRICA
Kenya's presidential election results lead to accusations of vote-rigging
Protests in Kenya as Ruto declared winner of presidential race
France24 - World
Fearing for their lives: Rescuing Afghanistan's women judges
Issued on: 22/07/2022 - 16:46
Annette Young
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As August 15 marks one year since the Taliban seized power in Afghanistan, we again report on the plight of Afghan women. Annette Young talks to Fawzia Aminy, a Supreme Court judge who managed to escape to Britain via Greece within weeks of Kabul falling, and to the woman who helped facilitate her rescue, Baroness Helena Kennedy QC, the director of the International Bar Association's Human Rights Institute. The two are seeking to help those women left behind.
Our team also meets a young woman entrepreneur in Kabul struggling to keep her business alive under the Taliban.
The 51 Percent is taking a break over the European summer and will return early September.
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-
FAWZIA AMINY, Former judge, Afghan Supreme Court
-
BARONESS HELENA KENNEDY QC, Director, Int. Bar Association's Human Rights Institute
France24 - World
France, the place to be? For many holiday-goers, the summer will be French
Issued on: 22/07/2022 - 18:07
Sonia BARITELLO
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It's summer and French vacationers are back on the road, on the rails, and in the air. After two years of suffering through the Covid-19 pandemic, it is time to recharge, rest and take in the sun.
The summer tourism season here in France is in full swing, as foreign tourists flood into the country. As for the French themselves, more than half of the population are expected to take a summer holiday. And the hot spots are a bit different than in years past.
Just as much of the rest of the world, France is dealing with soaring inflation, and gas prices are up significantly. People are feeling the pinch, and for that reason, French vacationers are staying closer to home.
Meanwhile, France is the most visited tourist site in the world, and this summer, the tourism industry is under intense pressure. With the French staying closer to home, there is limited space for others, especially in the south of the country. There's also an unwelcome impact on the environment.
For more analysis, we speak to Sandra Hoibian, Director of CRÉDOC, the Research Centre for the Study and Observation of Living Standards, an organisation that tracks consumer behavior in France.
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War in Ukraine: the battle for Donbas
Issued on: 08/07/2022 - 11:37Modified: 08/07/2022 - 11:54
Gwendoline DEBONO
Gwendoline DEBONO
Josh VARDEY
The battle for the Donbas, the eastern region of Ukraine, has become a war of attrition. Small gains are celebrated by the Russians while Ukrainian troops are now on the defensive in the region. FRANCE 24's Gwendolyne Debono travelled along the front line for this eyewitness report.
AS IT HAPPENED
Ukraine evacuates civilians from Sloviansk as Russian troops advance
As it happened
Ukraine sets new defensive lines in Donetsk after losing Luhansk
As it happened
Battle for Donbas will determine course of Ukraine war, Zelensky says
France24 - World
From the Sahel to Dubai: On the trail of dirty gold
Issued on: 15/07/2022 - 12:14
In the Sahel, the number of informal mines is rising as gold mining areas escape state control. Mali is emerging as a gold-purchasing hub for Sahelian countries, while Dubai has become the main destination for artisanal gold production from the African continent. From the hidden smelters of Bamako to the artisanal mines of the Ivory Coast and a major gold market in Dubai, Caroline Dumay investigates the transforming global gold industry.
The United Arab Emirates is being singled out for turning a blind eye to the origin of the gold bars entering its territory. In response, international institutions such as the OECD are calling for stricter industry regulations. The gold boom in Sahelian regions is attracting increasing interest from armed groups, including jihadists.
This investigation, carried out over more than a year in several African countries, was sparked by the arrest of Franco-Malagasy ‘mules’ at Johannesburg airport in December 2020 carrying 73 kilograms of gold in their luggage. The journalist behind this documentary sought to uncover who owned the gold, in collaboration with Stefan Carstens, Graham Walsh and Damien Koffi, as well as Walid Ag Menani and Anne-Fleur Lespiaut, who took exclusive images of the smelters at Bamako's large gold market and of the Intahaka mine in northern Mali.
H.E. Dr Thani Al Zeyoudi, UAE Minister of State for Foreign Trade and Chair of the UAE Bullion Market Committee, said: “The gold and precious metals industry is core to our economy. That is why we have long implemented the highest international regulations in areas such as anti-money laundering and the unethical sourcing of gold. It is now our intention to implement a UAE-wide Good Delivery Standard that will bring all relevant public and private sector participants together to embed the very best practices across our economy. This will further strengthen the UAE’s AML/CFT framework, which is a critical national priority and a central focus of the UAE leadership.”
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Heavy rainfall hits Paris, flooding several metro stations
Issued on: 17/08/2022 - 03:00Modified: 17/08/2022 - 07:18
FRANCE 24
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Selina SYKES
Torrential rainfall hit Paris on Tuesday evening after a recent heatwave across France, flooding metro stations in the French capital.
The RATP transport organisation said several Paris metro stations, including Balard, were inundated with water.
Meteo France reported that the equivalent of one month's worth of rain fell in the space of an hour.
En direct de la station Balard #Paris pic.twitter.com/YCZ7KdRFh9
August 16, 2022FRANCE 24 journalist Lauren Bain was on a bus in the south of Paris when water flooded in through the doors, reaching the passengers' feet.
"It was scary", Lauren told FRANCE 24, "because we saw the water pouring in and we weren't sure if we were going to make it out."
Ummmm what is happening… #Paris #flooding pic.twitter.com/Du5ECD6wkt
August 16, 2022Another resident of the French capital filmed a motorcyclist driving through deep water, quipping that Paris is lovely in August because you can even go jet skiing.
Paris au mois d'août c'est sympa on peut même y faire du jet ski ! #Paris #orage #orageparis pic.twitter.com/QUhUBgbTtU
August 16, 2022The meteorological station on the Eiffel Tower recorded wind speeds of up to 104 km/hour.
Weather services reported that the level of the River Seine had risen by 35cm due to the heavy rainfall.
🔴 DIRECT - #Paris : Outre les #inondations suite à l’épisode orageux, le niveau de la #Seine a augmenté de 35 cm.👉 Le fleuve "n'est pas loin d'avoir doublé son #débit, de 93 m3/s à 175 m3/s", est-il indiqué sur le compte Twitter de la Chaîne Météo. #Orages pic.twitter.com/1IJmGkryOd
August 16, 2022The Paris fire service issued warnings to locals, instructing them how to stay safe during the downpour - advising them to stay indoors.
#FORTESPLUIES ⛈ adoptez les bons comportements et n'encombrez pas inutilement les lignes d'urgences✅ pic.twitter.com/n9g8FdW4u6
August 16, 2022French weather services said that much of southern France could be hit by storms later this week.
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Southern France swelters under record high temperatures for May
Forest fires rage in southwest France for fifth day
France swelters, braces for heatwave sweeping Spain, Portugal
France24 - World
Biden signs major climate change and health care bill into law
Issued on: 17/08/2022 - 00:43Modified: 17/08/2022 - 09:17
NEWS WIRES
President Joe Biden on Tuesday signed into law a big climate change and health care spending bill, giving Democrats another boost ahead of midterm elections in which Republicans are suddenly less certain of their predicted crushing victory.
The law, dubbed the Inflation Reduction Act, was touted by the White House as the biggest commitment to mitigating climate change in US history, as well as targeting long sought changes in the way medicines are priced, while adding fairness to the tax system, with a minimum 15 percent tax for corporations.
"A nation can be transformed. That's what's happening now," Biden said in a White House speech likely to form the basis of his campaign ahead of the November polls, where Republicans have hoped to end Democrats' narrow control of Congress.
"It's about tomorrow," Biden said. "It's about delivering progress and prosperity to American families. It's about showing America and the American people that democracy still works in America."
While the sprawling bill is a fraction of the gargantuan package Biden originally tried and failed to get through Congress, the fact he was able to sign even the scaled-back version marked a political resurrection -- a success Democrats now hope might fuel a comeback at the ballot box later this year.
Under the plan, the government will spend about $370 billion on green energy initiatives while also allowing the state-run Medicare system to negotiate prices for prescription drugs, a popular measure designed to cut the often ruinous prices Americans are forced to pay.
Although the Republican National Committee called a provision to subsidize electric vehicle purchases a "scam," the Sierra Club, an environmental lobbying group, praised what it called a bold step in the struggle against an overheating planet.
"This day will be remembered by future generations as the turning of the tide against the fossil fuel industry and toward a healthier, cleaner, and more just future for all people across this country," Sierra Club president Ramon Cruz said.
The law's massive cost will be covered in large part by closing numerous tax loopholes and enforcing a new 15 percent minimum tax on corporations -- a measure Biden has long promised to his base as a way to get the wealthy to "pay part of their fair share."
Democratic resurgence, Republican disarray?
Battered by outrage over the chaotic final exit of US troops from Afghanistan, stubborn Covid waves, and the highest inflation in 40 years, the Biden administration has had a rough last 12 months.
Adding to the left's gloom, opposition from just two center-right Democratic senators has repeatedly doomed party attempts to make use of a razor thin advantage in the Senate.
Opinion polls show Republicans likely to get a healthy majority in the House of Representatives and possibly also win the Senate.
This could effectively turn Biden into a lame duck for the rest of his first term, with Republicans shutting down his legislative agenda and subjecting government officials to aggressive probes by congressional committees.
The last few weeks, however, have seen a momentum shift.
Republicans are embroiled in the scandal over former president Donald Trump's alleged illegal hoarding of top secret documents at his Florida golf club.
Meanwhile, Biden has scored a series of victories, allowing the White House to project a message that Democrats are focused on helping ordinary people.
In addition to the Inflation Reduction Act, Congress has passed the first meaningful gun safety legislation in three decades, a government-financed plan to rebuild the anemic US microchip industry, and a bill expanding health care for military veterans exposed to toxic smoke.
Coming on top of wins early in his presidency to pour billions of dollars into supporting the pandemic-hit economy and transforming national infrastructure spending, this amounts to a serious legacy, Biden argued.
"I know there are those here today who hold a dark and despairing view of this country. I'm not one of them," he said.
The new climate and health care law -- opposed by every single Republican member of Congress -- meant "the American people won and the special interests lost," Biden said.
"That's the choice we face: we can protect the already powerful or show the courage to build a future where everybody has an even shot. That's the America I believe in."
(AFP)
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Biden hails ‘giant step forward’ as Democrats revive bill on climate, economy
US Congress passes Biden's landmark climate, tax and health care plan
US Senate passes sweeping bill targeting climate change, drug prices and inflation
BBC
Afghanistan: Deadly blast rips through crowded Kabul mosque
A huge explosion has ripped through a crowded mosque in the Afghan capital Kabul, killing 21 people, police say.
Another 33 people were injured, Kabul police spokesman Khalid Zadran said.
Wednesday's blast occurred during evening prayers. The mosque's imam is reported to be among the dead.
It is unclear who was behind the attack, a week after a Islamic State (IS) militants killed a pro-Taliban cleric in a suicide bomb blast, also in Kabul.
Security forces have now sealed off the blast scene in Kabul.
Witnesses described hearing a powerful explosion which shattered windows in nearby buildings.
"I saw that so many people were killed, even people were thrown out of the windows of the mosque," one eyewitness told Reuters news agency.
Stefano Sozza, the head of the medical charity Emergency, which runs the city's main hospital, told the BBC his group had already treated 35 people, including children.
"Our doctors... operated [on] the patients in need of surgical assistance all night long. The injuries were mainly related to the blast so there were shells inside the bodies and burning injuries all over the bodies of the victims".
He said he believed the blast was inside the mosque. "There was probably someone entering during the prayer time, so it was crowded at that moment and then [the attacker] activated this body burning improvised explosive device.
"So that all the persons that were close to the attacker were basically dead and the ones all around received several injuries," Mr Sozza added.
IS focus seems to be widening
The mosque was crowded, the bomb powerful, and another cleric seems to have been in the sights of Islamic State, the group which has emerged as the Taliban's most potent enemy.
In the past month, three prominent religious leaders were targeted in Kabul and there were assassinations in other cities.
Last week it was Sheikh Rahimullah Haqqani, known to be close to the Taliban. This time it's Amir Muhammad Kabuli, said to be an adherent of the more moderate Sufi faith.
Video posted on social media showed a scene of carnage.
One religious student who was just outside the mosque told the BBC he saw the bodies of the dead and injured sprawled inside, including children attending evening prayers.
IS's signature has been its devastating attacks on the minority Shia Hazara community. But their focus now seems to be widening just as the Taliban celebrate their one year in power - a takeover which ended one chapter of a long bloody war but only ushered in yet another.
These Islamist groups have long been split along ideological and religious lines, deepened by intense personal and political rivalries. The Taliban don't share IS's adherence to an austere Salafist creed, its global jihadi ambitions and the most savage of tactics; IS reviles the Taliban for its diplomatic engagement in recent years with the US and other western powers.
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Artificial leg bomb kills Afghan cleric - report
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France24 - World
Campaigning begins in Brazil’s tense Bolsonaro-Lula presidential showdown
Issued on: 16/08/2022 - 22:17
NEWS WIRES
Solange MOUGIN
Brazil's presidential election campaign officially began Tuesday with former President Luiz Inácio Lula da Silva leading all polls against incumbent Jair Bolsonaro amid growing concern of political violence and threats to democracy.
Da Silva, whose two-term presidency ran from 2003 to 2010, has already taken to wearing a bulletproof vest for public appearances. He was scheduled to speak at an engine factory Tuesday morning, but federal police officers asked him to cancel the event due to security concerns, according to his campaign. Instead, the leftist is launching his seventh bid for the presidency at a Volkswagen plant in Sao Bernardo do Campo, a manufacturing city outside Sao Paulo where he rose to fame as an union leader in the 1970s.
Bolsonaro revisited the intersection in city Juiz de Fora where he was stabbed by a mentally ill man on the campaign trail in 2018. He arrived on a motorcycle surrounded by security guards and wearing a bulletproof vest, unlike in 2018 when he plunged unprotected into the thronging crowd. He shook hands as he made his way toward the elevated stage to address them.
Creomar de Souza, founder of political risk consultancy Dharma Politics, said da Silva’s visit to a carmaker facility is typical of Brazilian symbolism.
“Lula is evoking some nostalgia, elements of his first bid in 1989, hinting at a legacy that his presidency left," de Souza told The Associated Press.
And Bolsonaro's return to the site of his stabbing is an attempt to invoke the same outsider profile he projected in the wake of corruption revelations that shook the nation and enabled the seven-term lawmaker to cruise to victory in 2018, said Maurício Santoro, a political science professor at the State University of Rio de Janeiro.
“For Bolsonaro, this is the image of himself as a rebel, anti-system candidate, and the attack on his life is central to that narrative," said Santoro. "For him and his supporters, the man who stabbed him was not a ‘lone wolf’, but part of a conspiracy of the political elite against Bolsonaro.”
Security risks
The race in Latin America's largest democracy is a clash of titans, with all other candidates lagging far behind. The two top-polling candidates are known quantities, as virtually all Brazilians are familiar with them, according to the most recent survey from pollster Datafolha last month. Both have been publicly rallying supporters for months, although they hadn't been permitted by the electoral authority to ask for votes nor air ads. So far, no debates between da Silva and Bolsonaro have yet been scheduled.
“It's impossible not to be moved, returning to this city,” Bolsonaro told the crowd in Juiz de Fora, where people were patted down before being allowed past metal barriers to approach the president's stage. “The memory that I carry with me is of a rebirth. My life was spared by our creator.”
After his speech, Bolsonaro made a speedy exit while standing on the bed of a truck, waving to the crowd while tightly encircled by security personnel.
Despite the 2018 attempt on Bolsonaro's life, recent events have caused greater concern his supporters are more likely to engage in attacks. Bolsonaro backers surrounded da Silva’s car to hurl verbal abuse earlier this year and, in July, one of them killed a local official of da Silva's Workers’ Party in the city Foz de Iguaçu.
Da Silva's supporters have also been targeted; at a rally in June, a drone sprayed a crowd with a fetid liquid and, at another last month, a man detonated a homemade explosive containing feces. The assailants in both cases were Bolsonaro supporters, according to social media posts reviewed by the AP.
“Lula cancelled his first event due to security risks, and that kind of thing has taken over all camps. I don’t think Bolsonaro runs the same risk, but he was stabbed last time,” said Carlos Melo, a political science professor at Insper University in Sao Paulo. “These terrible events are now part of Brazil’s elections, and that matters.”
Bolsonaro is a staunch pro-gun advocate and in his tenure has loosened restrictions, enabling his supporters to stock up on firearms and munitions. He has repeatedly characterized the race as a battle of good versus evil and, at the launch of his candidacy on July 24, asked supporters to swear they would give their lives for freedom.
His supporters frequently cite da Silva's 580 days of imprisonment after he was found guilty of corruption and money laundering. Those convictions ejected da Silva from the 2018 race and cleared the way for Bolsonaro; they were first annulled on procedural grounds by the Supreme Court, which later ruled the judge had been biased and colluded with prosecutors.
Trailing in the polls again, the former army captain has sowed concern that he could reject results if he loses the October vote. The far-right leader has raised unfounded doubts about the nation's electronic voting system in use since 1996, notably in a meeting he called with foreign diplomats. His insistence elicited a reaction last week from hundreds of companies and over a million Brazilians who signed a pair of letters demanding the nation's democratic institutions be respected.
When Bolsonaro's candidacy was confirmed, he called on supporters to flood the streets for Sept. 7 independence day celebrations. On that date last year, he declared before tens of thousands of supporters that only God can remove him from power. Analysts have repeatedly expressed concern he is setting the stage to follow the lead of former U.S. President Donald Trump and attempt to cling to power.
For independence day this year, Bolsonaro announced his plan for the military to parade along Rio de Janeiro's Copacabana beach, where his die-hard supporters regularly turn out. Pundits have worried about the signal that could send ahead of elections, and it remains unclear whether the armed forces are willing to go along.
'Critical test for democracy'
Human Rights Watch said Monday that the campaign “is likely to be a critical test for democracy and the rule of law in the country and in Latin America.” The non-profit accused Bolsonaro of seeking to “undermine trust in the electoral system, alleging, without providing any proof, that it is unreliable.”
“Candidates should condemn political violence and call on their supporters to respect the right of Brazilians to peacefully elect their representatives and to run for office without fear,” it said.
(AP)
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Brazil prosecutors charge three with murder of British journalist, indigenous expert
Politics and religion
Brazil’s presidential hopefuls court the evangelical vote
Brazil's Bolsonaro officially launches his presidential re-election campaign
France24 - World
French army leaves Gao base, ending nine-year mission in Mali
Issued on: 15/08/2022 - 15:08
NEWS WIRES
Yinka OYETADE
The last French army unit left Mali on Monday, according to a statement from the French military, nine years after Paris sent troops to the West African country to help drive Islamic extremists from power.
France's armed forces completed their withdrawal from Mali six months after French President Emmanuel Macron announced his plan to pull out of the country following tensions with the ruling junta.
Tensions have also grown over the past year between Mali, its African neighbors and the European Union after Mali's transitional government allowed Russian mercenaries from the Wagner Group to deploy on its territory.
The last contingent of French soldiers of the so-called Barkhane force present on Malian territory crossed into neighboring Niger on Monday afternoon, the French military said. They were based in Gao in northern Mali, a region plagued with jihadi violence.
France had about 4,300 troops in the Sahel region, including 2,400 in Mali, in February when Macron announced the withdrawal. With French army units out of Mali, “the Barkhane force has been reorganized outside the country,” the French army statement said Monday, adding that the "major logistic challenge has been met in an orderly and safe way, in coordination with all its partners.”
Macron has previously said that the “heart” of the French operation will be moved to Niger, especially in the region bordering Burkina Faso. The so-called Barkhane force is also involved in Chad, Niger, Burkina Faso and Mauretania.
French forces have been active in Mali since 2013, when they intervened to oust Islamic extremists from power. But the insurgents regrouped in the desert and began attacking the Malian army and its allies. An August 2020 coup led by Col. Assimi Goita grabbed power in Mali. Goita carried out a second coup by dismissing the civilian leaders in Mali’s transitional government and putting himself in charge last year.
Following Macron’s military withdrawal announcement in February, European leaders also said that an EU-led military task force known as Takuba is also pulling out of Mali. They criticized the Malian junta for hiring the Wagner Group, which the EU accuses of fomenting violence and committing human rights abuses in Africa.
Macron and other European leaders have repeatedly said the military withdrawals from Mali will not result in abandonment of the people in the Sahel region in their fight against Islamic extremists.
After leaving Mali, “the French armed forces continue to fight terrorism in the Sahel, in close coordination with our African and international partners,” the French army’s statement said.
#Barkhane | Ce jour, les derniers militaires de @Barkhane_OP présents sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Ils provenaient de la plateforme opérationnelle désert de Gao, désormais transférée aux Forces armées Maliennes. pic.twitter.com/mducbnMP6V
August 15, 2022
(AFP)
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Death toll from attack on Mali soldiers rises to 42, army says
Suspected jihadists kill at least 21 in north Mali attack
UN peacekeeping rotations to resume in Mali after month-long suspension
BBC
Western and Southern Open: Emma Raducanu thrashes Victoria Azarenka in Cincinnati
Last updated on 17 August 202217 August 2022.From the section Tennis
British number one Emma Raducanu produced another eye-catching display as she thrashed former world number one Victoria Azarenka less than 24 hours after beating Serena Williams.
Raducanu continued her preparations for the forthcoming defence of her US Open title with a 6-0 6-2 win in Cincinnati.
The 19-year-old played Belarusian veteran Azarenka just 18 hours after beating Williams, who will retire after the US Open, 6-4 6-0 on Tuesday.
Raducanu faces Jessica Pegula next.
The Briton, ranked 13th in the world, will meet the American seventh seed in the last 16 of the Western and Southern Open on Thursday.
"I was playing a great match for sure and to play Vika I had to stay focused throughout," said Raducanu, who beat 22nd-ranked Azarenka to earn her first top-30 win since last year's US Open.
Raducanu stunned the sporting world with her unexpected triumph in New York last year, when she became the first qualifier to win a Grand Slam title in what was only her fourth senior tournament.
The victory propelled the previously little-known teenager into global superstardom, but she has since faced the difficulties often encountered by young players in their first full season on the WTA Tour.
Regularly hampered by fitness issues this year as she adjusts to the rigours of the senior tour, Raducanu arrived in Cincinnati with a record of 11 wins and 14 losses this season.
But with her fearless and accurate groundstrokes, she has so far shown a similar level in the WTA 1000 event to the one which led to her success at Flushing Meadows.
Pegula, however, is likely to provide a sterner test - and a more accurate appraisal of Raducanu's current level - than Williams or Azarenka.
In what was her first career meeting with 23-time major champion Williams and likely to be the last, the teenager clinically took advantage of the 40-year-old's lack of sharpness by hitting 14 winners and making just one unforced error in a ruthless victory.
After that night session, Raducanu returned to Cincinnati's centre court against 33-year-old Azarenka and produced another dominant display.
The forehand continued to be a potent weapon, while she was also helped by wayward returning from the two-time Grand Slam champion.
After cruising through a 26-minute opener to record a second straight bagel, Raducanu raced into a 4-0 lead in the next set, before Azarenka finally got on the scoreboard with back-to-back holds.
She offered a little more belated resistance when Raducanu served for the match, earning two break points and saving a match point before the Briton wrapped up victory.
"In the second set I could feel the important moments and a couple of turning points that could have made the second set really difficult," added Raducanu.
"I am really pleased with how I dug in, and serving it out in that last game was really difficult."
American teenager Coco Gauff has played down the seriousness of the ankle injury which forced her to retire from a first round match against Czech qualifier Marie Bouzkova on Tuesday.
With her home Grand Slam looming, the 18-year-old said it was a minor sprain that "should be healed very soon".
Romania's Simona Halep pulled out of the Cincinnati event with a thigh injury before Wednesday's match against Russia's Veronika Kudermetova, while Polish world number one Iga Swiatek, Wimbledon champion Elena Rybakina and Tunisia's world number five Ons Jabeur reached the last 16.
France24 - World
NASA's giant US moon rocket emerges for debut launch
Issued on: 17/08/2022 - 12:25Modified: 17/08/2022 - 12:45
FRANCE 24
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NASA's gigantic Space Launch System moon rocket, topped with an uncrewed astronaut capsule, began an hours-long crawl to its launchpad Tuesday night ahead of the behemoth's debut test flight this month.
BBC
Sir Salman Rushdie attack suspect 'only read two pages' of Satanic Verses
The man accused of stabbing Sir Salman Rushdie has reportedly said he has only read two pages of the author's controversial novel The Satanic Verses.
Hadi Matar, 24, has pleaded not guilty to charges stemming from the assault at an event in New York last week.
In an interview with the New York Post from jail, Mr Matar said Sir Salman was "someone who attacked Islam".
But he did not confirm that his alleged actions were driven by a fatwa issued by Iran in the 1980s.
Mr Matar is currently being held at Chautauqua County Jail, in New York state.
Sir Salman published his famous and controversial novel The Satanic Verses in 1988, sparking outrage among some Muslims, who considered its content to be blasphemous.
The book's release prompted the Iranian leader Ayatollah Ruhollah Khomeini to issue a fatwa, or edict, calling for the writer's death in 1989.
Mr Matar told the New York Post he had only read "a couple of pages" of the book and did not say whether the fatwa had inspired him.
"I respect the Ayatollah. I think he's a great person. That's as far as I will say about that," he said.
Mr Matar also told the newspaper he was "surprised" to hear that Sir Salman had survived the attack.
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Moderator onstage with Salman Rushdie speaks out after attack
"I don't like the person. I don't think he's a very good person. I don't like him very much," Mr Matar said, according to the paper. "He's someone who attacked Islam, he attacked their beliefs, the belief systems."
Earlier this week, Mr Matar's mother said she had disowned her son after his alleged behaviour. "I'm done with him," Silvana Fardos said on Monday, adding: "I have nothing to say to him."
Sir Salman suffered a damaged liver as well as severed nerves in an arm and eye injuries in the attack, but was taken off a ventilator on Saturday.
Despite his "life-changing" injuries, the Booker Prize-winning author has retained his "usual feisty and defiant sense of humour", his family said earlier this week.
On Friday, a number of literary figures will read from his works on the steps on New York's public library to show solidarity with the novelist.
Tina Brown, Paul Auster, Kiran Desai, Andrea Elliott, Hari Kunzru and Gay Talese will be among those taking part in Stand With Salman: Defend the Freedom to Write.
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Salman Rushdie off ventilator and able to talk
Man onstage with Rushdie speaks out after attack. Video, 00:01:53Man onstage with Rushdie speaks out after attack
Iran blames Rushdie and supporters for stabbing
Salman Rushdie: The writer who emerged from hiding
Salman Rushdie in surgery after stabbing attack
Rushdie said life was quite normal before attack
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France24 - World
From sailor to bookseller: Paris welcomes new cohort of ‘bouquinistes’
Issued on: 16/08/2022 - 17:58
Sam BALL
Rachid Bouanou has traded in a life at sea for a job selling second-hand books by the banks of the River Seine in Paris. The former sailor is one of 18 new ‘bouquinistes’, booksellers who ply their trade from iconic green kiosks in the French capital in a tradition that dates back centuries. He and others answered an appeal by Paris City Hall to find new recruits for a number of stalls left vacant following a tough few years for the profession.
France24 - World
Gunfire or starvation: Stark choice facing DR Congo's displaced
Issued on: 16/08/2022 - 16:51
Juliette MONTILLY
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When fighting broke out near her home in eastern Democratic Republic of Congo, Antoinette fled for her life. Now, weeks later, she says she faces a bleak choice: Starving to death or going back to the fields to harvest the food at the risk of being shot. She is one of hundreds of thousands of people whose lives have been turned upside down since the rebel group M23 resumed fighting last year.
BBC
Salma al-Shehab: Concern for Saudi student jailed for 34 years over tweets
By David GrittenBBC News
Leeds University has expressed deep concern for one of its PhD students who has been jailed for 34 years in Saudi Arabia over critical tweets.
Salma al-Shehab, 34, a Saudi citizen and mother of two, was arrested in 2021 while on holiday in the kingdom.
Before the trip she had called for reforms and the release of activists.
Human rights groups said the harsh sentence gave the lie to Saudi claims it was improving women's rights and showed the situation was getting worse.
A terrorism tribunal convicted Shebab of aiding dissidents seeking to "disrupt public order" and publishing "false rumours", they said.
They warned that it was "the longest prison sentence ever for a peaceful activist" in the Gulf state, where Crown Prince Mohammed bin Salman has overseen a crackdown on dissent for five years.
Shehab, a member of Sunni Muslim-ruled Saudi Arabia's Shia minority, describes herself on her Instagram account as a dental hygienist and medical educator. She says that she is studying for a PhD at Leeds University and is a lecturer at the Princess Nourah University in Riyadh.
Her Twitter account, which has 2,700 followers, has not been updated since 12 January 2021, three days before she was reportedly detained in Saudi Arabia.
At the end of the previous month, she tweeted or retweeted several messages calling for reforms in Saudi Arabia and the release of prominent activists, clerics and other intellectuals.
US-based human rights group The Freedom House and UK-based group ALQST reported that Shehab was initially given a six-year prison sentence after being found guilty of violating the country's counter-terrorism and anti-cybercrime laws late last year.
On 9 August, an appeals court increased her term to 34 years and added a 34-year travel ban that would start following her release, they said, citing court documents.
Bethany Al-Haidari, the Saudi case manager at the Freedom Initiative, described the sentence as "abhorrent".
"Saudi Arabia is boasting to the world that they are improving women's rights and implementing legal reforms. But there is no question with this sentence that the situation is just getting worse," she told the BBC's Newshour programme on Saturday.
"We also have gotten reports that there are hundreds of young women who were detained around the same time as Salma was."
ALQST's head of communications Lina al-Hathloul, Loujain al-Hathloul's sister, said on Monday that the sentence showed Saudi authorities remained "hellbent on harshly punishing anyone who expresses their opinions freely.
On Wednesday, a Leeds University spokesperson told the BBC: "We are deeply concerned to learn of this recent development in Salma's case and we are seeking advice on whether there is anything we can do to support her.
"Our thoughts remain with Salma, her family, and her friends among our close-knit community of postgraduate researchers."
A US state department spokesman said it was studying Shehab's case and that "exercising freedom of expression to advocate for the rights of women should not be criminalised".
The Saudi government has so far not commented on the reports.
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BBC
You know that a place is serious about its spuds when your potato comes with a side of potatoes
Pink and purple lupins swayed along Prince Edward Island's Highway 101, where I'd just walked out of the town of Kensington. It was 09:00, and the road was busy with cars whose drivers seemed intent on finding coffee or getting to work. The smell of cow wafted across the wind before I spotted the animals grazing on the ridge. They were standing next to a sign that said, "Get high off our milk. Our cows are on grass."
It was my fourth day walking the Island Walk, a new 700km route that circles Canada's smallest province. Starting on PEI's rural west end, I had walked past vinyl-clad farmhouses with ocean vistas, along a boardwalk beneath whirling wind turbines, and above red clay cliffs that plunged sharply into the sea. I had stopped for a midday country music hour at the Stompin' Tom Centre, honouring Canadian singer-songwriter Tom Connors. I'd tromped through the rain along a secluded, wooded trail where swarms of canny mosquitos tried to shelter under my umbrella. And after learning about PEI's major crop at the Canadian Potato Museum, I had fuelled my day's walk with an extra-large cheese-topped baked potato served with freshly made potato chips. You know that a place is serious about its spuds when your potato comes with a side of potatoes.
Now, walking near the centre of the island, with the breeze blowing and the wildflowers blooming, I realised that I was noticing things I'd never have attended to if I were behind the wheel of a car. A shingled barn, its green paint fading, that looked nearly abandoned except for its meticulously mowed lawn. Two pale-yellow butterflies flitting past a basket of marigolds mounted on a fence post. A swath of ocean barely visible through a clearing in the trees.
Bryson Guptill, the PEI resident who conceived the Island Walk, wanted to encourage both islanders and visitors to explore the region at this slower pace. After he and his partner Sue Norton hiked sections of the Camino de Santiago in Spain and France and the Rota Vicentina in Portugal, Guptill began wondering why there wasn't a similar walking route through the towns and country landscapes of their home province.
He set to work mapping a path around PEI, which officially became the Island Walk in 2020. The walking and cycling route is divided into 32 segments that travellers can tackle individually, as I did, or as an extended circuit around the island, passing its Atlantic coast beaches, through its national park and into the villages where the Anne of Green Gables novels – perhaps PEI's best-known export – were set.
Walkers can watch lobster fishers haul in their traps along the route (Credit: Carolyn B Heller)
But it wasn't a straight road from conceiving the idea to launching the Island Walk. And, as a growing number of people discover this route, its creators are facing some ongoing challenges.
A retired government policy analyst, Guptill had been volunteering with Island Trails, a non-profit organisation whose mandate is to develop and maintain PEI's walking paths. He and Norton regularly walked many of the island's woodland trails, as well as the 273km Confederation Trail that follows a former rail line across the island's centre.
Unlike the Camino de Santiago, the Island Walk wasn't based on an ancient pilgrimage route. Guptill wanted to link PEI's existing trail network, rural roads and larger roadways into a new route around the island, divided into walkable 20-25km segments.
In October 2019, after mapping out a proposed route, he decided to test it out, recruiting Nora Wotton and two other PEI friends to join him. An experienced hiker, Wotton started serious long-distance walking when she retired from her teaching career. She had boarded a plane at 17:00 after her last day of work to begin a solo walk on the Camino de Santiago.
The Island Walk encourages people to explore PEI at a slower pace (Credit: Carolyn B Heller)
When Wotton heard about Guptill's Camino-style walk around PEI, she was intrigued to try this close-to-home route. During their month-long trek, Wotton recounted, many islanders opened their homes, offering accommodations, food and drink, even a spot to get out of the rain to eat sandwiches they'd packed. The walkers watched lobster fishers haul in their traps, passed vibrantly hued blueberry fields and saw the island's trees change colour day by day.
"I got to see how pretty my own part of this beautiful Earth is."
"I got to see how pretty my own part of this beautiful Earth is. I've travelled around the world. And this is just as pretty as anywhere else I've been."
After this initial test walk, Guptill began working with the Island Trails organisation and the provincial government to develop the Island Walk into a more viable product.
PEI's walking and cycling route is divided into 32 segments (Credit: Carolyn B Heller)
Linda Lowther, a PEI tourism consultant who became the Island Walk's first manager, led a team whose job, she explained, "was to make the Island Walk a reality". They built a website, designed a logo and brochure, and planned signs marking the route. Lowther began contacting motels, inns and B&Bs to recruit them as partners who would house, feed and potentially transport Island Walkers. "I personally called every single accommodation within a kilometre of the Walk," she said.
But in early 2020, responding to the Covid-19 pandemic, PEI closed its borders, putting the project on hold.
The following year, though, the first walkers began planning their travels, using information from the new website and from the Island Walk Facebook page. Lowther said she joined many of those walkers as they passed through the town of Cavendish where she lives. She wanted to learn what was and wasn't working. "Ninety-nine percent of them loved everything," she noted. "They just wish we had more bathrooms."
Sections of the Island Walk that follow the Confederation Trail do have bathroom facilities, as do more developed regions, where walkers can duck into cafes or museums when nature calls. But other more rural sections have far fewer services.
The Island walk links PEI's existing trail network, rural roads and larger roadways (Credit: Carolyn B Heller)
With Island Walk organisers estimating that between 250 and 400 walkers and cyclists will tackle the route in 2022, three operators have begun offering trip planning services. Experience PEI coordinates walking and cycling trips, Outer Limit Sports offers short-duration packages for walkers or cyclists, while MacQueen's Bike Shop & Island Tours assists cyclists with rentals and trip plans.
PEI also has a rural bus service, launched in April, that can transport travellers to different parts of the island. While service on this T3 Transit network is still infrequent, one-way adult fares are only CAD$2 (about £1.30).
Laura MacGregor recently spent 31 days completing the entire Island Walk after driving from her Ontario home in a small RV. She worked with Experience PEI to organise her walk. Company owner Bill Kendrick suggested an itinerary combining camping with occasional overnights at inns or B&Bs. He contracted with shuttle or taxi drivers to bring her to and from the trailheads each day.
The Island Walk doesn't always have accommodations or campsites where each segment ends, MacGregor noted. "It's not like the Appalachian Trail where when you're done, you pitch your tent. It took a lot more planning because you're not sleeping on the trail. You need to have accommodations elsewhere."
PEI's red clay cliffs plunge into the sea (Credit: Carolyn B Heller)
PEI's Island Walk "is not the Camino yet", she added. "I'd like to think infrastructure is going to evolve, but it's still in the early days."
Nova Scotia resident Gene Oickle chose to plan his own trip when he walked the first 16 sections of the Island Walk in June. After recent travel restrictions kept him from long-distance walking abroad, where he had previously hiked from Hungary to Italy, walked across Sweden and Norway, and completed the Camino Frances, he selected PEI's comparatively flat terrain to help regain his fitness.
On his Island Walk, Oickle stayed several days at a few different accommodations, including Tignish Heritage Inn on the island's western end and Warm House Retreat in Summerside, and paid the innkeepers to drive him to and from the trail. While these arrangements worked smoothly, he acknowledges that the transportation costs, which varied by the distance or time travelled, could be a deterrent, especially for solo walkers.
But for Oickle, the benefits of this slower way to travel outweigh its negatives. "When you're driving," he said, "you're so interested in getting to your destination that you're not really looking outside the window to see what's out there."
Pink and purple lupins sway along Prince Edward Island's Highway 101 (Credit: Carolyn B Heller)
On foot, in a way, you see less of a place, covering far less ground than you could by car. But in other ways, you see more. You notice five red wooden chairs lined up in a field, positioned toward the sun setting over the ocean. You tune into the caws of the crows and the croaks of the frogs as you pass a pond, ringed with reeds. You rest your feet as a singer croons a Stompin' Tom classic about the island's potatoes:
It's Bud the spud from the bright red mudRolling down the highway smiling….
During my five days on PEI's Island Walk, I was rolling – no, make that walking – down the province's highways, back roads and wooded trails. And like Bud the Spud, I was definitely smiling.
Slowcomotion is a BBC Travel series that celebrates slow, self-propelled travel and invites readers to get outside and reconnect with the world in a safe and sustainable way.
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France24 - World
NASA's Artemis mission prepares return to the Moon
Issued on: 15/08/2022 - 18:51
Juliette MONTILLY
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NASA is preparing to send astronauts back to the Moon as part of the Artemis program, with the goal of eventually sending humans to Mars in the long term. The first spaceflight in this endeavor, Artemis-1, is expected to lift off without a crew on August 29 to fly in orbit around the Moon and back to Earth. But astronauts are already training at NASA's Johnson Space Center in Houston for subsequent lunar missions.
BBC
US and Taiwan announce formal bilateral trade talks
By Monica MillerBBC News, Singapore
The US has announced that they will begin formal trade negotiations with Taiwan, weeks after a controversial visit by US House Speaker Nancy Pelosi.
The first round of talks are expected to begin in "early fall", said the Office of US Trade Representative.
Their discussion will include talks on trade facilitation, digital trade and anti-corruption standards.
Relations between the US and China have been increasingly tense following Ms Pelosi's visit.
The US-Taiwan Initiative on 21st Century Trade was first unveiled in June, with both sides now saying they had "reached consensus on the negotiating mandate".
"We plan to pursue an ambitious schedule.... that will help build a fairer, more prosperous and resilient 21st century economy," said Deputy United States Trade Representative Sarah Bianchi in a statement.
Trade between the US and Taiwan was worth nearly $106bn (£88bn) in 2020.
The announcement comes as China launched its largest-ever military exercises around Taiwan after Ms Pelosi's visit earlier in August.
Under the "One China policy", the US recognises and has formal ties with China rather than the island of Taiwan but maintains a "robust unofficial" relationship with Taiwan, including continued arms sales to the island so that it can defend itself.
Beijing sees the self-governing island as its own, renegade territory that must be united with the mainland.
However, Taiwan is a self-ruled island that sees itself as distinct from the mainland.
Seperately on Thursday, top US diplomat for East Asia Daniel Kritenbrink said Beijing's "growing coercion....threatens the peace and stability of the Taiwan Strait".
"We will continue to take calm, but resolute steps to uphold peace and stability in the face of Beijing's ongoing efforts to undermine it and to support Taiwan in line with our long-standing policy," he said.
China and Taiwan: The basics
China and Taiwan: A really simple guide
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France24 - World
Talking Europe’s summer look back: European decision-makers and debates from 2021-22
Issued on: 15/07/2022 - 15:53
Catherine NICHOLSON
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France 24’s Europe team invites you to look back on the most recent parliamentary season (which started in September 2021) and some of the key European decision-makers we’ve been scrutinising, including European Commission President Ursula von der Leyen.
From Russia’s military buildup and consequent invasion of Ukraine, to ensuing debates on how to support Ukrainians in terms of military aid and help for refugees, we’ve been holding those in charge to account, such as Deputy Secretary General of NATO Mircea Geoana and the Prime Ministers of Croatia and Slovakia.
We’ve also followed Finland and Sweden’s rapid bids to join the NATO military alliance, since before the applications were even made.
Away from the war, we kept a close eye on developments in the EU and the United Kingdom’s post-Brexit relations. We also grilled the EU Commissioner for Migration on how the lack of a pan-EU migration policy is impacting EU-UK relations.
Lastly, France spent six months at the centre of the European stage, as the French government took on the rotating presidency of the Council of the European Union – all while President Macron ran for re-election against some Eurosceptic and Europhobic opponents.
Produced by Georgina Robertson.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Mircea Geoană, NATO Deputy Secretary General
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Ursula von der Leyen, European Commission President
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Andrej Plenković, Prime Minister of Croatia
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Eduard Heger, Prime Minister of Slovakia.
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Stelios KOULOGLOU, Greek MEP, The Left Group
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Michael GAHLER, German MEP, CDU Party (European People's Party)
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Tytti Tuppurainen, Finnish Minister for European Affairs
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Tomas TOBÉ, Swedish MEP, European People's Party
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Gabrielius Landsbergis, Lithuanian Minister of Foreign Affairs
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Maros Sefcovic, European Commission
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Margaritis SCHINAS, European Commissioner for “Promoting the European Way of Life”
France24 - World
Au revoir, French presidency of the EU: A mixed bag of results for Macron
Issued on: 01/07/2022 - 11:41
Catherine NICHOLSON
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France is handing over the baton of the Presidency of the Council of the European Union to the Czech Republic. It’s a rotating role that every EU member state holds in turn for six months – meaning that with 27 member states, it only comes around once every 13 and a half years.
The role is supposed to be an opportunity for the country that holds the presidency to push its policy ideas and influence the agenda. But for France, the last six months have been dominated by the Russian war on Ukraine and to a certain extent, France's own presidential and parliamentary elections.
In this programme, we're assessing President Emmanuel Macron’s performance, and looking ahead as France hands over the EU presidency to the Czech Republic.
Show presented by Catherine Nicholson, produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Isabelle Romero and Perrine Desplats.
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Ondrej KOVARIK, Czech MEP, Renew Europe
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Gwendoline DELBOS-CORFIELD, French MEP, Group of the Greens/EFA
ANALYSIS
Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?
FACT OR FAKE
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Talking Europe
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
France24 - World
Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?
Issued on: 26/06/2022 - 17:52
Tom WHEELDON
France’s presidency of the EU ends on June 30 with Emmanuel Macron’s new big idea, a “European Political Community”, hanging in the balance. This community would encompass EU membership candidates like Ukraine and possibly ex-member Britain. For some observers, the French president’s idea offers a way to bring countries into the European project while the long accession process takes its course. Others argue that Macron’s plan offers few clear objectives.
EU leaders discussed – but did not advance – Macron’s vision for this new European structure at their summit in Brussels on Thursday, which capped France’s six-month presidency of the EU.
This proposed Community would be a framework for EU members and democratic, European non-members to discuss shared interests. Its overriding goal would be “stabilising the European continent”, Macron said on a trip to Moldova earlier this month.
Macron put forth the idea in an address to the EU Parliament in early May, arguing that this was necessary to square a circle and allow Ukraine, Moldova, North Macedonia, Albania, Serbia, Bosnia and Kosovo to join the European fold even if they are not yet ready for EU membership. But the organisation would be open to all democratic European countries, so Norway (a single market member), Iceland (also in the single market), Switzerland (linked to the EU by a plethora of bilateral deals) and the UK (famously an ex-member) could join. The group could also encompass the former Soviet republics of the Caucasus, Georgia, Armenia and Azerbaijan.
“Ukraine, through its combat and its courage, is already today a member of the heart of our Europe, of our family, of our Union,” Macron said.
On the other hand, the French president went on, “even if tomorrow we granted them the status of candidate for membership of our European Union […] we all know perfectly well that the process allowing them to join would take several years – in truth, probably several decades. And it is the truth to say this, unless we decide to lower the standards of this membership and therefore to completely rethink the unity of our Europe.”
The European Political Community would offer a solution to this conundrum regarding Ukraine’s EU bid, Macron argued.
‘An urgent need?’
The EU 27 fast-tracked Ukraine to membership candidate status on Thursday, suggesting that Macron was stretching a point by saying “decades”. Nevertheless, Ukraine needs a lot of heavy lifting before it can join the bloc – especially in terms of tackling endemic corruption and matching EU rule of law standards.
Bringing Ukraine and other candidate states like Moldova into the EU before they have successfully applied reforms is not possible, because it would “drastically change how the bloc works”, noted Claude-France Arnould, formerly a senior French diplomat, now at the French Institute of International Relations in Paris. But at the same time, she continued, “there is an urgent need to bring European countries who share the EU’s interests and democratic values into the fold”.
The EU must “adapt accordingly” if it wants to avoid the “paralysis” that would come from enlarging too quickly, Arnould continued. Thus, Macron’s initiative is an “obvious political necessity”.
Without such an initiative in place, there is currently no institutional framework that “can accommodate the geopolitical need” to immediately bind Ukraine to the EU, added Gesine Weber, a researcher at the German Marshall Fund’s Paris bureau.
An ambiguous reception
But it looks like Kyiv will take a lot of convincing to accept anything that falls short of admission to the EU. “Nothing that falls short of EU membership would be acceptable,” Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba said days after Macron’s announcement in May. Kuleba expressed fear that a European Political Community would give the EU an excuse to keep Ukraine out of the bloc, decrying such a scenario as “discriminatory” – although since then French officials have assured Kyiv that Ukraine will not be kept out of the union indefinitely.
In Brussels on Thursday for an EU-Western Balkans summit, North Macedonian Prime Minister Dimitar Kovacevski said Macron’s proposal was a good idea but emphasised that it “should not and must not be a substitute for full European Union membership”.
The UK has the most ambiguous stance of all potential members of a European Political Community. British Prime Minister Boris Johnson expressed “lots of enthusiasm” for Macron’s idea during discussions with the French president on the sidelines of Sunday’s G7 summit in Bavaria, the Élysée Palace told Agence France Presse.
However, last month Foreign Secretary Liz Truss (a frontrunner to succeed the politically damaged Johnson) scorned Macron’s idea, telling Italian newspaper Corriere della Sera: “My preference is to build on structures that we already have that work successfully, whether it is the G7 or NATO.”
Olaf Scholz, chancellor of the EU’s hegemon Germany, is the person Macron most needs to convince. And Scholz struck a similar tone to Kovacevski, praising the French president’s idea while warning that it should not get in the way of the long-running EU accession process for North Macedonia, Albania and Serbia.
‘A forum for grandstanding’?
Berlin has long been sceptical of Macron’s grand ideas for Europe. In his 2017 Sorbonne speech the French president outlined a new vision for the EU centred around the concept of “strategic autonomy” – meaning the EU’s complete military, economic and technological independence from other great powers, not least a mercurial US. Scholz’s predecessor Angela Merkel said nothing against “strategic autonomy”. But she did nothing to make it a reality.
A more worrying historic precedent for Macron’s idea is his predecessor François Mitterrand’s idea for a European Confederation. Just after the collapse of the Berlin Wall in 1989, Mitterrand proposed such an organisation to bring together the entire European continent, without superseding the then European Community. Despite the support of Jacques Delors, the president of the European Commission at the time and Mitterrand’s close ally, nothing came of Mitterrand’s proposal because there was little genuine enthusiasm outside of France.
Macron’s idea will likely have the same destiny as Mitterrand’s, for much the same reason, argued Richard Whitman, a professor of European politics and international relations at the University of Kent: “If you read the extensive European Council conclusions on it, what they’re saying basically nullifies the idea, because they’re saying [Macron’s proposal] shouldn’t do anything to undermine the EU or the process of enlargement – so, for those who want to be EU members, it sends out a nice message, but its purpose in not clear.”
In light of that, the warm words from other leaders can be seen as “an exercise in everybody listening and nodding and feeling they have to give Macron something”, Whitman continued. “There are all sorts of other ways to engage the countries Macron has in mind.”
“I especially liked what Macron said at the end of his speech setting out the idea last month – ‘act decisively, move swiftly, dream big’,” added Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester. “I think there’s a laudable idea there about an active EU that seeks to really engage with the world, instead of watching things pass by or insulating its citizens from phenomena coming from elsewhere. And engaging with the UK in a way that avoids the diplomatic spats of recent years is certainly a good thing.”
However, beneath the surface, Smith concluded, outside of France it looks like Macron’s idea is less attractive in practice than in theory: In the absence of concrete, specific goals, “the concern is that this would create a forum for political grandstanding, especially for disgruntled candidate states who are frustrated by the length of time their EU accession takes”.
French governments have a habit of proposing grandiose, abstract-sounding notions, to which the rest of Europe responds with nods and silence. But all that said, the war in Ukraine creates a conundrum: How to meet Kyiv’s desire to join the EU without rushing a long and complex process?
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What does French President Macron’s proposed ‘European Political Community’ entail?
War in Ukraine
Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?
Talking Europe
'EU candidate status is a kind of anti-depressant pill': Albanian PM Edi Rama
France24 - World
France rejects Mali's accusations that it helped arm Islamist fighters
Issued on: 18/08/2022 - 10:55
FRANCE 24
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France on Thursday denied accusations by Mali's foreign minister that the French army has provided support to Islamist groups and violated Malian airspace. Mali's relations with Paris have been deteriorating since a junta took power in an August 2020 coup, eventually culminating in the withdrawal of French troops that was completed on Monday after a nearly decade-long mission.
The accusations mark a new low in relations amid reports that Russian mercenaries hired by Mali's military government were flocking to fill the power vacuum left by French troops leaving the country, prompting new worries among Western powers over the security situation in the Sahel region.
Mali says France has violated its airspace and delivered arms to Islamist militants in an attempt to destabilise the West African country, the latest in a barrage of accusations that have marked a bitter end to their once-close relations.
In a letter to the head of the United Nations Security Council dated Monday, Mali's foreign affairs minister, Abdoulaye Diop, said its airspace has been breached more than 50 times this year, mostly by French forces using drones, military helicopters and fighter jets. "These flagrant violations of Malian airspace were used by France to collect information for terrorist groups operating in the Sahel and to drop arms and ammunition to them," the letter said.
Mali provided no evidence that France had supplied arms to Islamist groups. France has spent a decade and billions of dollars to stamp out Islamist militants, some with links to al Qaeda and the Islamic State group, in its former colony and across the Sahel region.
"France has obviously never supported, directly or indirectly, these terrorist groups, which remain its designated enemies across the planet," the French embassy in Mali said in a Twitter thread.
7) La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l’ensemble de la planète.
August 17, 2022The embassy said that 53 French soldiers had died during its nine-year mission in Mali and that France had killed hundreds of Islamist fighters to restore security for Malians. France has also suffered Islamist attacks at home, it added.
German UN soldiers said they saw Russian forces landing at the airport in Gao and unloading equipment on Monday, the day the last French soldiers left, according to a German military document dated Tuesday.
Fighters from the Wagner Group, a Kremlin-linked private military company, have been supporting the Malian army in its fight against Islamist insurgents since late last year.
French forces were welcomed as heroes in Mali in 2013 after the government in Bamako asked France for help against the Islamist groups that had taken over much of the north, including the fabled city of Timbuktu.
But a series of setbacks and prolonged attacks by the militants have soured relations, which became worse since a military junta overthrew the government in 2020 and later overthrew an interim civilian cabinet.
Mali’s ruling junta called in February for France to withdraw its troops "without delay". In May the junta announced it was leaving the defence accords it concluded with France, condemning “flagrant violations” of its national sovereignty by French troops.
Its military rulers had pledged to return power to civilians in 2022 but subsequently extended the timetable to 2024, incurring regional sanctions.
(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)
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On the ground
France withdraws last soldiers from Mali amid jihadist resurgence
Suspected jihadists kill at least 21 in north Mali attack
UN peacekeeping rotations to resume in Mali after month-long suspension
BBC
SANS TITRE
#bbcfootball
"The biggest 'wow' signing for Spurs must surely be on the 31st of August 2010," reckons Craig, namechecking a former Netherlands winger who spent two seasons with Tottenham in between spells at Hamburg and scored five time in five north London derbies.
"A few hours before the deadline and Rafael Van Der Vaart rocks up for £8m out of nowhere. And what a player he was for us - loved a goal against Arsenal, too!"
Which transfer by your team were you staggered by? We want YOUR club's 'wow' signing!
Use #bbcfootball!
#bbcfootball
"Not that we've got much to shout about these days, but RvP signing was a huge 'WOW' moment," says Ben.
You might not win too many pub quizzes for correctly identifying that the Manchester United fan is referring to Robin van Persie, who scored 24 of his 48 Premier League goals for the club during their last title-winning season, in 2012-13.
Van Persie joined United from Arsenal for £24m in August 2012. The former Netherlands forward's 144 goals in the Premier League put him 11 ahead of Jamie Vardy as the 13th-most prolific player in top-flight history.
Which deal by your club made a striking impact, for better or worse? We want YOUR club's 'wow' signing!
He is undoubtedly Newcastle's most exciting player - and can be their most effective one, too - but Eddie Howe is having to continue looking for ways to help Allan Saint-Maximin rediscover his best form.
Without a goal since January, the French forward had some good moments in the home win over Nottingham Forest, but endured a frustrating afternoon at Brighton.
Our Newcastle match summariser, former Magpies defender John Anderson, watched Saint-Maximin closely in the warm-up on Saturday and noticed he was complaining about a problem - seemingly with his knee - that led to him returning to the dressing room early.
We were, therefore, a little surprised to see Saint-Maximin start the match. Not much of their attacking play went through him on the left side of their front three, and he was also yellow-carded in the first half for a dive on the edge of the penalty box.
When things were tough under Steve Bruce, Saint-Maximin was the one they looked to for inspiration - and he regularly delivered. Howe always speaks very highly of the 25-year-old, who certainly has the talent to help take United to the next level.
Champions Manchester City come to St James' Park on Sunday. Newcastle will be hoping the big occasion brings out the best in him.
Should Howe drop Saint-Maximin? Vote below.
What do you think? Is Saint-Maximin worthy of his place in the Newcastle side at the moment? Let us know here
Newcastle are once again attempting to sign Lyon's Lucas Paqueta, who was a target for them in the January window.
90 min reports his asking price has come down from £50m to £33m and the player is thought to want to link up with former teammate Bruno Guimaraes.
Alistair Magowan
BBC Sport
Newcastle have been targeting another striker all summer, having missed out on Hugo Ekitike after the young French forward joined Paris St-Germain.
Now they have their eyes on Watford's Joao Pedro. The Magpies made a bid of about £20m for the 20-year-old Brazilian earlier this week, which was rejected by the Championship side.
But Newcastle are now considering whether to increase that offer. It could take a figure in the region of about £30m to tempt the Hornets, who have already sold Emmanuel Dennis to Nottingham Forest this week.
Pedro is understood to be a popular figure at Vicarage Road, and also scored a late equaliser in the 1-1 draw against Newcastle last season, which perhaps could have alerted Eddie Howe to his potential.
Callum Wilson believes had the referee not blown his whistle early and his disallowed goal for Newcastle at Brighton had gone to VAR, "they might have had a different view on it".
The Magpies striker found the back of the net after 14 minutesat the Amex Stadium last Saturdaybut referee Graham Scott blew for a high boot by Wilson on Lewis Dunk.
Speaking on The Footballers Football Podcast, Wilson said: "For me, I’m in full control of what I’m doing.
"It’s dropped on my chest and then I try to flick it over the player’s head – so I’ve only got eyes for the ball.
"I turn to put it in the goal, but the referee had already blown his whistle, so then it doesn’t get to go to VAR.
"If it had done, I think they might have had a slightly different view on it, when they realise I’m only looking at the ball and the defender’s diving in, elbow first."
However, former Premier League referee Mark Clattenburg agreed with Scott's decision and replied: "The only thing I’ll say is the goalkeeper doesn’t make a save.
"Probably he would have saved it if the whistle hadn’t gone.
"You said it went right in the corner. I’m not so sure. You shanked it.
"When you hear the whistle, you relax.
"If you hadn’t heard the whistle it probably would have been in Row Z."
Should Wilson's goal at Brighton have stood? Vote now!
Chelsea
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Former Arsenal forward Pierre-Emerick Aubameyang would rather leave Barcelona for the Blues than Manchester United, according to reports which also suggest that Barcelona value him at £25m, a figure Chelsea are reluctant to pay. (Telegraph, via Express)
Want more transfer news? Read Thursday's full gossip column
Simon Stone
BBC Sport
What Jim Ratcliffe is doing is almost picking at an open wound. Manchester United fans are clearly furious about the start of the season and they don't like the Glazer family anyway.
There are protests planned for Monday's game against Liverpool. That is what Ratcliffe is pushing at here: to see whether there's some momentum that can be built up to persuade the Glazers to sell the club.
Ratcliffe was in the running to buy Chelsea on the basis that he previously said he felt Manchester United was over-priced. He also said around the time of the Chelsea situation that Manchester United wasn't for sale.
That's why he wasn't making a play for buying Manchester United. If he feels Manchester United is for sale, then he would be in for that.
Just by being involved in the Chelsea sale, he's stating his desire to get involved in high-level football. Although if you look at the table it could be argued otherwise, Manchester United are a high-level football club.
#bbcfootball
"The manner in which he left is a shame but the fact that a club of Brentford's stature had a player like Christian Eriksen on the books, even in the short term, is still so mind-boggling," says Christy.
The midfield magician may have had a tricky start to the Premier League season with Manchester United but Eriksen was an immense success at his former club, where he was directly involved in five goals in 11 appearances after making his debut in February.
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Chelsea midfielder Billy Gilmour has drawn interest from Brighton and Hove Albion.
The club want to sign the Scotland international on a permanent deal, according to the Daily Mail.The interest has been sparked as Moises Caicedo could join Manchester United this transfer window.
West Ham have reportedly withdrawn their horse from the Emerson Palmieri race.
The Chelsea full-back is thought to be worth £15m and West Ham aren't willing to pay the fee for the Italian player, according to the Daily Mail.
Alistair Magowan
BBC Sport
Chelsea have already had a busy summer following the new American owners taking over at the club and there are no signs it’s likely to get any quieter ahead of the transfer window shutting, especially after signing Brighton defender Marc Cucurella for £62m.
That deal was significant in many ways. It could be argued that Raheem Sterling and Kalidou Koulibaly represented decent value, but most observers would recognise that Chelsea went above market price to land Cucurella, and that will trigger other clubs with players that are of interest to the Blues.
Leicester have already knocked back two bids for defender Wesley Fofana and it could take a world-record offer, for a defender, to change the Foxes’ ‘not-for-sale’ stance.
Likewise, Everton do not want to sell Anthony Gordon and have rejected a £45m bid. But if they get more that £50m for the 21-year-old, manager Frank Lampard may wonder if that money could be better used to solve his shortage in attack.
Boss Thomas Tuchel has made no secret of his fondness for Barcelona striker Pierre-Emerick Aubameyang, having coached him at Borussia Dortmund, and there have been links to Barca midfielder Frenkie de Jong.
But dealing with the financially-complex Catalan club could prove tricky, and if Chelsea eventually land six first-team players, including Carney Chukwuemeka, they may feel it has been a successful summer.
There are sure to be several outgoings too in the next fortnight, thereby continuing a hectic summer for a club which is transforming at a lightning pace under new chairman Todd Boehly.
If you were to rate Chelsea's spending out of 10 this summer - accounting for ambition, value, and more - what score would you give? Tell us here
Defender Marc Cucurella says Chelsea's vast experience means they can still "win big trophies" this season.
Last season brought much upheaval and uncertainty while the club's long-running takeover was finalised. But some big-name signings, including Cucurella, Kalidou Koulibaly and Raheem Sterling, have lifted spirits.
Spaniard Cucurella, who joined from Brighton this summer, started in the Blues' 2-2 draw with Tottenham on Sunday, assisting Kalidou Koulibaly's opener.
"We have a good team with a lot of good players," said Cucurella.
"Winning trophies is difficult but we work hard for the whole season.
"The team have experience winning big trophies and this is our objective this season, to win trophies and the Premier League is one of the best."
On Sunday, Cucurella played left wing-back as part of a back five, but he admitted it is not his best position.
He added: "The three positions on the left side are good for me. My best position is left-back in a back four, because I played all my career in the academies in this position.
"I have more movement and stay more comfortable, but if the gaffer puts me in another position I run as well."
We asked you whether Conor Gallagher has a place in Chelsea's first team and if you think he'll still be playing for the club past the transfer window.
Here are some of your comments:
Neil: Normal Chelsea policy is to ship out promising young players and spend ridiculous amounts on players way past their prime. I expect Gallagher to be loaned out again until he's tired of Chelsea and moves on.
Ron: I am a great believer in things happening for a reason. Conor Gallagher has the opportunity to come into the Leeds game and play like he did at Palace. There was a time when he came on against Spurs and he passed to Mount but was in a good position to shoot. I want to see him take on responsibility and replicate his Palace form.
Neil: All the Chelsea faithful and I want Conor to stay and be an outstanding success with us. He has the ability to be a great player and has Chelsea in his heart. Keep it going Conor!
Rod: If Chelsea loan out or sell Gallagher they deserve no better than a mid-table finish. Just look at the young, loyal players they have sold and now are top class. Then there's the millions of pounds wasted on rubbish replacements but as usual it's the same old Chelsea.
Alistair Magowan
BBC Sport
Chelsea might be keen to hold onto Christian Pulisic, but they are willing to let Callum Hudson-Odoi move on loan in order to get game time.
The 21-year-old has struggled for a regular run in the team since he injured his Achilles in 2019, but has spent the summer down the gym building his upper body strength to aid his undoubted ability on the ball.
Several clubs are in the mix to sign him on loan with a decision even possible in the next few days. Newcastle, Borussia Dortmund and Southampton have all been linked with the England international, but there are other clubs interested too.
There is more on this story here.
Manchester United
You can get the latest on Manchester United's proposed takeover, transfer links, expert opinion
and plenty of fan viewpoints on our dedicated page.
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Bill Rice
BBC Radio Manchester
"Of course I hoped for a better start, and this doesn't make it easier."
That was how coach Erik ten Hag described Manchester United's start to the season, but while he tried to play it down he must be well aware how significant it is.
Back to back defeats by Brighton at home and then 4-0 at Brentford made it the worst start by a new United boss in over 100 years, and put them bottom of the table for the first time since August 1992.
They did go on to lift the inaugural Premier League that season, but few will give them any chance of repeating that this campaign on the evidence of their opening two games.
"This team is good enough to beat Brighton and Brentford but we didn't do it, so we have to question ourselves," Ten Hag said.
But he also has to find the answers - and quickly - or the season could unravel before it has really got going.
It's Liverpool at Old Trafford next, a game that could kickstart the season, but the Dutchman will be well aware what the Merseyside club did in the two fixtures last season, winning 4-0 at home and 5-0 away - United can ill afford another such humbling on their home turf this time.
A lot has been said about Manchester United in recent weeks, but what is the one task or move you'd like to see take place that can make the biggest difference? Tell us here
France24 - World
Dozens die in forest fires ravaging northern Algeria
Issued on: 17/08/2022 - 22:32
NEWS WIRES
Erin Ogunkeye
At least 26 people died and dozens of others were injured in forest fires that ravaged 14 districts of northern Algeria on Wednesday, the interior minister said.
Kamel Beldjoud told state television that 24 people lost their lives in fires in El Tarf, near the border with Tunisia, in addition to two others who died earlier in Setif.
The civil protection agency in Setif had said that two women, "a 58-year-old mother and her 31-year-old daughter", were killed in the town.
In Souk Ahras, farther to the east near Algeria's border with Tunisia, people were seen fleeing their homes as fires spread before firefighting helicopters were deployed.
An earlier toll said four people in Souk Ahras suffered burns and 41 others had breathing difficulties, the authorities said. Media reports said 350 residents had been evacuated.
No updated toll was given on the number of people injured in the fires in other areas.
The gendarmerie has closed several roads as a result of the fires.
"Thirty-nine fires are underway in 14 wilayas (administrative councils)," the civil protection agency said, noting that El Tarf was the worst hit, with 16 fires in progress.
Helicopters used bambi buckets to drop water on fires in three wilayas, including Souk Ahras.
Since the start of August, 106 fires have broken out in Algeria, destroying more than 2,500 hectares of woodland.
Beldjoud said some of the fires were started by people.
Wednesday's toll brings the total number of people killed in wildfires this summer up to 30.
Algeria is Africa's largest country but it only has 4.1 million hectares (10.1 million acres) of forest.
Each year the north of the country is affected by forest fires, a problem that has worsened due to climate change.
Last year, at least 90 people died in forest fires that ravaged northern Algeria, destroying more than 100,000 hectares of woodland.
(AFP)
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Record-breaking early heatwave hits India, Pakistan, temperatures keep rising
Dozens of homes destroyed, thousands evacuated as wildfires rage in southwestern France
The Debate
Why is the West Coast burning? Record wildfires force rethink of land management
France24 - World
How France’s wine industry is adapting to climate change
Issued on: 18/08/2022 - 08:52
Cyrielle CABOT
France’s vineyards have had a difficult year thanks to the effects of climate change – with late frosts, hailstorms, repeated heatwaves and a historic drought. The industry is trying to adapt to this onerous new reality through a variety of techniques, from bringing back forgotten grape varieties to moving their vineyards to new locations.
Winegrowers have had to start their harvests early in several French regions because of the summer’s searing heatwaves. In the southwestern Languedoc-Roussillon, they kicked off the harvest period at the end of July. In Haute-Corse, the northern part of Corsica, they began harvesting at the beginning of August. Both regions carried out their harvests one to three weeks earlier than usual.
“The 2022 vintage is complicated for the French wine industry,” said Laurent Audeguin from the French Wine and Vine Institute. “The heat causes the grapes to burn and ripen too early in most regions; the necessary aromas don’t have time to develop."
“The rise in temperature also lowers the acidity of the wine and increases the alcohol content,” Audeguin continued. “So the whole balance is disturbed.”
Climate change hits hard
The drought exacerbates the problems caused by heatwaves. Normally vines can draw water from quite far down in the ground with their deep roots. But this year, water tables have completely dried up, especially in the south of France. Without water, a vine loses its leaves and the grapes stop growing.
“The quality is affected but so is the quantity of wine we can produce,” Audeguin said. “In the parts of France where they haven’t started the harvest, we’re waiting for a few drops of rain to change the situation.”
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But the climate crisis means harvests like this are becoming the norm.
“Climate change has systematically affected wine production since 2010,” said Nathalie Ollat, an expert on winegrowing at French agricultural research institute INRAE. “This time we had hail, heatwaves and drought. It really brings home the consequences of global warming.”
Last year was already catastrophic. France’s wine industry had to endure a spring heatwave followed by frost in 2021, which destroyed a significant number of vines. Heavy rainfall then caused diseases such as mildew that eat away at the plants. Likewise, 2020 saw unusually early harvests because of a historically warm spring. “These phenomena are bound to repeat themselves,” said Ollat.
“I don’t know a single winegrower who doesn’t believe in climate change,” Audeguin said. “They have to live with global warming on a daily basis.”
On average, the French grape harvest happens three weeks earlier than 30 years ago. And there is a lot to be lost economically as well as culturally: wine and spirits exports contributed €15.5 billion to the French economy in 2021.
Bringing back forgotten varieties
So the wine industry is trying to adapt. In August 2021, it set up a national strategy to safeguard the vineyards.
“We’ve got to draw on the huge variety of grape varieties,” Ollat said. “France has about 400 grape varieties but it uses barely a third of them. The overwhelming majority have been forgotten – having been deemed insufficiently profitable at one point or another.”
Some of these forgotten grape varieties could be well adapted to the new weather conditions. “Some, especially those from mountain environments, mature later and seem particularly tolerant of drought,” Ollat continued. “They could prove particularly interesting.”
In the Alpine French region of Isère, winegrower Nicolas Gonnin is a specialist in these forgotten grape varieties. When he took over the small family business in 2005, he decided to uproot the Pinot Noir and Chardonnay plants installed by his grandparents in the 1970s and planted only local varieties with names barely known to the general public – such as Jacquère, Mondeuse Noire and Viognier.
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The advantage is twofold, Gonnin said: “It allows us to reconnect with our local heritage and produce wines with a real identity. At the same time, we have to rely on the diversity of grape varieties on offer to fight against climate change. In the past, people understood that well and would grow a multitude of grape varieties, all with different characteristics. This approach will allow us to keep production going in the face of frost, drought and heatwaves.”
Outside of his day job, Gonnin also works at a centre for the study of vines trying to get those ancient Alpine grape varieties back into use. So far, it has been able to get 17 into France’s national catalogue, a necessary step for being able to cultivate them again.
“The other solution would be to look for grape varieties abroad, especially in other Mediterranean countries,” Ollat said. “An experimental vineyard was set up in Bordeaux in 2009 to evaluate 52 potential new varieties from France and abroad – Spain and Portugal in particular. It’s very promising.”
A third option is hybrid grape varieties, genetically modified in the laboratory to better resist drought or frost. “But this option hasn’t been studied much at this stage,” Ollat said, notably because of the cost.
Winegrowers have engaged in a variety of other experiments. Some are modifying the density of their plots to require less water, while others are thinking of purifying waste water to boost the irrigation systems. Others are attempting to shade the vines by planting trees. "There's even the example of one vineyard which installed solar panels over the vines in such a way as to shade them while producing electricity," said Nathalie Ollat.
A more extreme potential solution is just to move the vines somewhere more propitious. “Global warming will make some territories more suitable for growing vines,” Audeguin said.
“We’re already seeing such relocation initiatives on a small scale; they’ve been doing it in Brittany for example,” he went on. “This could be promising if there’s enough funding. That’s not to say we could be making Bordeaux in Brest [on the western coast of Brittany], but it does mean that new varieties of wine could be created.”
“The nature of the French wine industry is going to be completely different by 2050,” Ollat concluded. “And the precise nature of that change will be determined in part by the results of the experiments going on throughout the country. We could have irrigated vineyards in the south, others that have disappeared, as well as long-forgotten grape varieties brought back. Perhaps Burgundy wines will go from using one variety of grape to several varieties. And maybe we’ll have entirely new vineyards in entirely new places on top of that.”
This article was adapted from the original in French.
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CLIMATE CRISIS
France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’
‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24
FRANCE
French state faces landmark lawsuit over climate inaction
BBC
I think that there is a false sense of security that women with frozen eggs will get a healthy embryo or live birth - Elizabeth King
When Shara Seigel went through a break-up in the summer of 2020, she didn’t just have to deal with heartbreak. Finding herself single at 35, and in the height of Covid-19, Seigel, who lives in New York, now had to worry about whether the end of the relationship would also mean losing the chance to become a mother.
“Given that it was still the peak of the pandemic, I knew it was going to be hard to meet someone new anytime soon,” she says. “Even when I do meet someone, I don’t want to feel rushed or pressured to try and get pregnant because of my age.”
Then, Seigel spotted something on Instagram – an influencer she followed documenting her experience of egg freezing. As Seigel scrolled through the posts demystifying the egg-freezing process, something that once felt daunting and unattainable started to seem within reach. “I felt like this was a way to buy myself some time and give myself a back-up plan,” she says.
Within a month, Seigel had started her first cycle of egg freezing. She repeated the process in December 2020, in order to improve her chances of retrieving viable eggs. Although she has yet to move forward with fertilisation and implantation, Seigel says she now feels more relaxed about her fertility: “I have peace of mind.”
During the pandemic, many fertility clinics saw a huge jump in interest in egg freezing procedures. Some data suggests that in the US, egg freezing retrievals increased by 39% from pre-pandemic levels, and in the UK, enquiries rose by as much as 50% in the summer of 2020, compared to the prior year.
For women who found the pandemic disrupted their timeline to begin a family, or couples who decided to delay having a child amid the resultant economic uncertainty, fertility preservation has likely felt like a lifeline. It is not without its nuances, however: technologically-aided pregnancy comes with challenges – and no guarantees. Yet, with increasing take-up, it stands poised to change the way some women think about their autonomy and plan their families.
A mostly privileged position
Developed in the 1980s, oocyte cryopreservation – more commonly known as egg freezing – was originally designed to help women with serious medical conditions requiring treatment that could harm fertility improve their chances of having a baby post-treatment.
The series of procedures involves collecting a women’s eggs, freezing them and then thawing them later on for use in fertility treatment. In recent years, egg preservation has moved from a process of medical necessity to an elective treatment, and women can now choose to freeze their eggs to improve their chances of having children at a later date.
Bat-Sheva Maslow, a reproductive endocrinologist who has performed more than 2,000 egg-freezing procedures, says egg freezing gives women who are currently not in a position to have children a chance at motherhood further down the line, when their natural fertility might be declining.
Egg freezing involves collecting a woman's eggs and storing them for use in the future (Credit: Getty)
As a college-educated single woman in her mid-30s employed at a knowledge-work company, Seigel is a typical candidate for the procedure in most respects. Research from 2021 suggests women who undergo elective egg freezing are commonly single, between 36 and 40 years of age, Caucasian, with higher education and employment.
Many of these candidates are also in privileged positions. “Unfortunately, egg freezing isn’t cheap,” says Elizabeth King, a certified fertility coach based in Los Angeles who helps to support women through infertility, miscarriage and pregnancy. With the self-funded egg freezing process costing an average of £7,000 to £8,000 ($8,520-$9,740) in the UK, and $10,000 to $20,000 in the US, the procedure is generally only accessible for well-paid individuals, or people working within particular industries.
Some of these women also work at companies that provide egg-freezing as an employment perk, but these employees are overwhelmingly high-status white-collar workers, often in the tech-sector. “There are quite a few start-ups and tech companies that are offering egg freezing as a benefit to draw in the younger generation and keep them working harder, without the distraction of stepping out to build a family,” says King. “This means that generally most women who are freezing their eggs are within a higher-income bracket.”
But King says the group of people exploring egg freezing has broadened. With a growing global cost of living crisis, a sharp rise in people changing jobs and fears about the lasting impact of the pandemic, she’s observed people in long-term partnerships are putting off pregnancy. Through her practice, she’s also noticed more women in their late 30s and early 40 seeking out egg-freezing guidance, and an increase in black and Latina women through the past few years.
This interest in egg freezing comes amid a trend towards older motherhood and technologically-aided pregnancy. In the UK, the average age to become a first-time mother has been increasing since the 1970s, and is now at a record peak of 30.7; in the US, the number of women giving birth older than age 40 is at an all-time high.
The reasons for this are complex. The rise in effective contraception, alongside improved education and labour-market participation, have given women more opportunities and choices. On the flipside, poor family policies, such as a lack of state-funded childcare, increasingly unaffordable housing and growing economic uncertainty mean that many women feel unable to have children, even if they are otherwise ready for motherhood.
‘Buying time’
Amid this broader trend, experts say there are several reasons why the pandemic prompted a spike in egg-freezing interest.
Laura Pommer says that freezing her eggs has made her feel less pressure to find a new partner (Credit: Laura Pommer)
Data from an April 2022 Pew Research Center study showed that three-quarters of US daters reported meeting someone was harder than ever in the pandemic era, and many, like Seigel, have heightened concerns about finding a partner.
The flexibility of remote working has also made the process logistically easier for some women. Seigel says the shift meant she was able to fit the multiple appointments needed for successful egg retrieval around her more flexible work life, making fertility preservation a realistic prospect for the first time.
More fundamentally, Anisha Patel-Dunn, a psychiatrist and chief medical officer at US-based LifeStance Health, a behavioural healthcare company, points out that the pandemic was a time for reflection, when many people seriously reconsidered their life choices.
“The pandemic brought on an existential crisis for many people that is bringing up questions such as ‘what is the value of my life? Is my work meaningful? Is my partner really the right person for me?’” she says. “Whether you want to accomplish a life or career goal first, or if you are reconsidering your romantic partner, all of this introspection that we are seeing may add up to people not feeling ready to have kids right now.”
King agrees both the uncertainty and instability of the pandemic were a major factor in the spike. “People have had a lot of time in isolation to think about their future,” she says. “Women who were single realised that egg freezing was a good opportunity to ‘buy time’ in the event that they didn’t meet a partner. Couples have also been freezing embryos with the intention of having a family when the world is more stable, or their financial situation is better.”
Many of these factors were highly present for Laura Pommer when she chose to freeze her eggs. Texas-based Pommer and her ex decided to divorce just a month before the start of the pandemic. Living alone for the first time, in a period of mass isolation, gave Pommer, 37, the chance to consider what she wanted from her newly-single life.
“I had a lot of time to think about what is important in life,” says Pommer, whose parents helped subsidise the costs of the process. “I used this time to really consider what life experience is, how I wanted to live it and how to get the future I desired. That is when I decided that I was sure that I wanted children, preferably biologically, and that I would freeze my eggs.”
The starker reality
The proliferation of egg freezing has distinct upside. However, there are complexities around the procedure that candidates have to consider.
Both Pommer and Seigel experienced how physically and emotionally taxing the initial egg-freezing process can be. Seigel describes the weeks leading up to the procedure, when patients have to inject themselves with a mixture of medications, as stressful, noting that her physical and mental health were impacted as a result of being unable to exercise during this timeframe.
Pommer says she struggled through a month of appointments and hormone shots, and recalls how “nerve-wracking” the last injection, which had to take place at midnight a couple of days before the extraction of follicles, was. “A few days later, I went in for the eggs to be harvested. The process went smoothly, but I was uncomfortable for a few days after, and the hormones certainly impacted me,” she says.
More significantly, the process comes with no guarantees. Some experts are concerned that the chances of successful pregnancy using frozen eggs could be being oversold by some clinics, and are warning that women shouldn’t see fertility preservation as a fail-safe insurance policy.
In the UK, for instance, research based on data from 2016 provided by UK government body The Human Fertilisation and Embryology Authority found that of the frozen eggs that were thawed, 15% were fertilised and transferred. Of these, 13% resulted in pregnancy – a total of 22 pregnancies out of 1,204 thawed eggs.
The age at which women freeze their eggs is a factor in success: Women who are younger than 35 have a 18% chance of having a baby when five eggs are frozen, but this falls to 7% if the woman is over 35 at the time of freezing.
Outcomes are influenced by how many eggs patients freeze; to truly have a strong chance, clinicians generally recommend going through multiple cycles of egg freezing (the number of eggs retrieved in each cycle is highly individual, with averages as high as 15 for women under 35, to as low as 6 for women over 42). However, this ratchets up costs and can be prohibitive for many people. (The BBC has a more detailed breakdown of egg-freezing success rates here.)
Consequently, the high cost of egg freezing combined with the relatively low success rate mean that some women may be paying significant sums for a so-called guarantee that only marginally increases their chances of motherhood.
There are concerns that some clinics may be taking advantage of women who are anxious about their fertility, without adequately explaining how realistic a successful pregnancy after egg freezing really is.
“I think that there is a false sense of security that women with frozen eggs will get a healthy embryo or live birth,” says King. “I do think that clinics should do a better job of explaining the reality of the journey, not only from a physical standpoint, but an emotional one as well.”
‘I can let life come to me’
Based on current trends and anecdotal reports, however, interest in the procedure is still high even as the pandemic wanes, something which, in the long term, could change how some people plan and expand families.
“If, when, how many and with whom we have children has significant implications for pretty much every aspect of our adult lives – where we live, where we work, how we spend and save our money as well as our physical and emotional wellbeing,” says Maslow. “Reproductive planning is part of our life planning.”
Maslow says we are likely to see more mothers in their late 30s and early 40s. King adds that some women will experience a growing sense of freedom around work and how they plan their future, as they increasingly feel that they have the kind of control over their fertility that previous generations missed out on.
King caveats, however, that this sense of agency may largely be constrained to upper-middle class individuals, who are more likely to be able to afford the procedure. Another caveat, of course, is that not everyone who chooses to freeze their eggs will be successful and have their plan play out as they’d hoped.
In Pommer’s case, the procedure has made her feel less pressure to find a new partner or push her career in a certain direction. She can now focus on her growing business, with the longer-term goal of having a child once things have “calmed down” a bit. “I can be flexible in where I live now and let life come to me, instead of trying to control for a certain outcome,” she says.
France24 - World
Spain, Portugal battle to control huge wildfires
Issued on: 17/08/2022 - 11:29Modified: 17/08/2022 - 11:35
Selina SYKES
Spain and neighbouring Portugal fought against large wildfires on Tuesday, while three people were badly injured after their train hurtled into a smaller Spanish blaze.
BBC
Leon Edwards: UFC fighter's rise to world champion contest & escaping his 'darkest years'
Last updated on 17 August 202217 August 2022.From the section Mixed Martial Arts
It happened about four years after Leon Edwards moved to England.
He, his mum and little brother had said their goodbyes in Jamaica and come to Birmingham to start a new life.
They'd left their old home behind - a one-room wooden shack with a zinc roof in a poor part of Kingston where "hearing gunshots was normal".
Edwards had his own room now. That's where he was when the phone rang one night at 2am in October 2004, aged 13.
The boys' father had been the first to come over to England from Kingston. He'd sent for them to follow, but they didn't live together.
Edwards' mum picked up the phone. He could soon hear her crying.
"I knew what he was involved in, so I knew eventually something would happen to my dad," Edwards says.
"When it's a late phone call you know it's something bad. It was a traumatic situation. It wasn't like he died in his sleep - he got murdered.
"It was like a spiral effect; it definitely made me more angry and more willing to partake in that life. It pushed me into a life of crime."
Edwards, now aged 30, still does not know the full story behind his father's death, just that he was shot and killed at a nightclub, over "something to do with money". He'd been involved in gang crime back in Kingston and, growing up, Edwards often found himself exposed to its dangers.
Over the next few years - the "darkest" of his life - Edwards too was increasingly drawn into the world of gang violence in Birmingham.
But he would get out, forging a path in MMA against the odds which has culminated in an opportunity to win the sport's biggest prize - a UFC world title - on Saturday.
Edwards was born and grew up in a small neighbourhood in Kingston, Jamaica with his mum, dad and younger brother, Fabian.
He would play football with his friends, build and fly kites in the Caribbean breeze and climb trees to pick mangoes.
But there was also a dangerous side to life - one Edwards says he could not imagine his own children having to experience.
Edwards' father was the leader of a local gang. He was known as The General. Edwards was so often exposed to gun violence in his neighbourhood that he became desensitised to it.
"There were shootouts around me," he says.
"You had to run and hide. It's weird because you kind of get used to it, living in this mad warzone, you know? I've got a son now who's nine and I couldn't imagine him in that environment.
"But at the time you hear gunshots. You're like 'OK, no-one got hit and no-one died', so you're back out playing again. It just becomes normal."
By this point, when Edwards was nine, his parents had separated and his father was already living in London while still helping to take financial care of the family from abroad.
His father's decision to move the rest of the family over to the UK - to Aston in Birmingham - was supposed to represent a new beginning. Edwards found it difficult from the start.
"You don't want to move because all your friends are in Jamaica. You don't want to leave them, and at the time I was upset," he says.
"You're also an immigrant coming to a new country, but it's still better than worrying about getting shot by a stray bullet or whatever."
Edwards recalls getting into fights with the other kids at school, who would pick on him because of his Jamaican accent.
His willingness to fight is where his nickname 'Rocky' comes from - a reference to the boxer from the movie that still endures.
Soon things would take an even more troubling turn.
"There was a big gang thing at the time in Birmingham, the Johnsons and the Burger Bars," Edwards says.
"They were rivals and violence constantly broke out between both sides.
"I got involved from school. Obviously you're in the same neighbourhood and you go to the same school [as the gang members].
"The older guys, the younger brothers, all at the same school, and you get used to hanging around with them and it just trickles into that."
Edwards was 13 when he learned of the death of his father. He says it was a tipping point that pushed him further into that life.
"I had a shorter temper, I was more angry and I ended up in more fights," he says.
"There were a few things I did during this time that I truly regret. It's hard to believe it was me who did it. I don't like talking about it.
"I've been in situations where, I wouldn't say I feared for my life, but life-threatening situations. We did what all gangs do. Sell drugs, there were robberies, shootings and stabbings.
"I was arrested a few times, for fights and having a knife. My mum had to come to the police station many times to get me out.
"I knew what I was doing was breaking her heart, but I just kept doing it because your friends are doing it and as a teenager you're just involved.
"At the time your brain is so diluted and so focused you think this is life, and this is your world. You can't see outside of it."
One day, at the age of 17, when Edwards was walking to the bus stop with his mother, she spotted a gym above a DVD rental store offering training in mixed martial arts.
Edwards joined. He hadn't even heard of MMA before. His perception of fighting was so skewed by gang culture that the idea of a fair fight, played out in a competitive, sporting context, felt alien to him.
"It was odd because at the time I used to think that fighting was, not weird, but I'd never straight nose [have a fair fight with] somebody, you know?" he says.
"[Gangs] are more likely to stab you. That was the mentality."
After attending a few classes, Edwards' coaches told him he had a natural talent.
He soon started winning awards, and the positive reaction he got from his mother pushed him to achieve even more.
"I could see my mum was proud of me, when I was bringing home trophies and that, and that's what kept me at it," Edwards says.
"If you did something negative [in gangs], everyone supports you, then if you do something good I realised you get the same praise, so I was thinking 'well I might as well do good then'.
"I was thinking I should enjoy my life and not have to look behind my back at people trying to stab me, see the world - and that's what I did. I put all my energy into training at 17 and just never looked back."
At the age of 18 Edwards made his amateur debut, which he won by submission, with a victorious professional bow coming just over a year later.
By the age of 23 he'd signed with the UFC, where he has 11 wins from 14 fights.
He hasn't suffered defeat since losing against current pound-for-pound number one Kamaru Usman seven years ago - the same opponent he will face for the welterweight title at UFC 278 in Salt Lake City, Utah on Saturday.
If he wins, he will become Britain's first champion since Michael Bisping in 2016, and only the second in UFC history.
Edwards has always been reserved when talking about his story. Unlike a selection of other fighters, he has never embraced the 'gangster' narrative.
Instead he recognises the power behind his remarkable transition - and wants to help others who are looking for change. He credits sport with potentially saving his life.
"I didn't want to glorify it, I didn't want to come across as this gangster," he says.
"I wanted to be a better person than my story was. The more my profile grows, the more I succeed, the more I want to help other people. I want to show people now it's not where you start, it's where you finish.
"In the UK, knife crime is such a big thing, I've lost friends to it, been involved with it, so if I can go back and help someone and show them a different path, I'm willing to do that.
"One of my friends, he went to prison, got stabbed and died. Some of them have made good and work and stuff, but most of them are still doing what they're doing.
"So yeah, I take it from that - [without MMA] I'd either be in prison, dead or working a 9-5.
"I'm 100% relieved. Not just me but my family too, you know. It would be sad for my mum to have a husband that got killed and then a son that got killed.
"I always had a feeling I could be better and there was more to life, but I didn't know how to get it. There was nobody around me with a blueprint to success so I didn't know how to achieve it.
"That's what I'm saying: if I do it - if I become champion - it shows everyone else what's possible, too."
France24 - World
European forest fires release record-breaking carbon emissions
Issued on: 16/08/2022 - 20:56
The multiple forest fires that have been raging in France since the beginning of summer have released record amounts of carbon into the atmosphere, according to satellite data, and fires in Spain in mid-July also helped break records for carbon emissions. Fuelled by global warming, the blazes are reducing the number of trees available to absorb carbon, further threatening ecosystems.
Some 650 firefighters were on the scene Tuesday putting out numerous hot spots that continued to burn along the perimeter of the Landiras fire in southwestern France, which has ravaged 74 square kilometres of pine trees. More than 600 square kilometres (232 square miles) of forest have burned so far this year in France, more than in any other year during the past decade, according to the European Forest Fire Information System, and July 2022 holds the record for burnt area. Furthermore, the EU's Copernicus environment observation programme announced Friday that France recorded the highest carbon emissions this summer from forest fires since records began in 2003.
France has recorded its highest #wildfire carbon emissions from June to August since 2003 according to the latest #CopernicusAtmosphere Monitoring Service data, after a large fire ignited near Bordeaux during the current #heatwave.Find out more: https://t.co/B4aDuUArt2 pic.twitter.com/ZwP54rIisa
August 12, 2022"Global warming makes it easier for these fires to start and spread," said Jean-Pascal van Ypersele, former vice president of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). He added that fires will become more frequent and so "we have to prepare ourselves and try to take all the measures to reduce the risk by managing the forests and water in a different way, so that the consequences for humans and ecosystems are not too great".
"Global warming will continue to worsen", van Ypersele said, if "we don’t suceed in reducing CO2 (carbon dioxide) emissions".
Poorer air quality due to CO2 emissions
Forest fires release many greenhouse gases, mainly CO2, methane and nitrogen oxides, which are toxic to humans, as well as aerosols, soot (extra-fine particles) and tars.
Because they are becoming more numerous and intense, fires are increasingly affecting the quality of air people breathe. In mid-July, the more than 800,000 inhabitants of the southwestern city of Bordeaux could smell the smoke, laden with particles and nitrogen dioxide, from the fire in the surrounding Gironde département (administrative unit).
But the Copernicus report above all reminded readers that burning trees release CO2, one of the main greenhouse gases contributing to global warming.
French fires released nearly 1 million tonnes of carbon, equivalent to the annual emissions of 790,000 cars, into the atmosphere from June to August 11 alone. At this rate, the mark for the whole of 2003 (nearly 1.3 million tonnes) could be broken, the report said, making 2022 the worst year since records began.
In Spain, this mark was broken during the heatwave in mid-July, a period marked by violent fires in Extremadura (southwest) and Galicia (northwest). The Global Fire Assimilation System (GFAS) dataset showed that total estimated carbon emissions from fires in Spain between June 1 and July 17 were already higher than the June-to-July totals from 2003 to 2021.
The heatwave in the Iberian Peninsula and southwestern France "made the fires worse", said Copernicus scientist Mark Parrington. More than 2,450 square kilometres were burnt in Spain, and more than 760 square kilometres were burnt in Portugal.
Smoke from the devastating #wildfires across SW Europe undergoing long-range transport across the continent in the coming days with the @CopernicusECMWF Atmosphere Monitoring Service @ECMWF forecast of carbon monoxide at 850 hPa (~1.5 km) #IncendiosForestales #FeuxDeForêt pic.twitter.com/8v2xnGcXI6
July 19, 2022Once a fire is extinguished and its smoke plume has dissipated, the impact on the climate is measured in terms of the number of trees that have burned. Once they are gone, plants can no longer play their role as "carbon sinks" (reservoirs that store atmospheric carbon using a natural or artificial mechanism). Atmospheric chemist Sophie Szopa recently reminded Ouest-France that French forests capture 25 percent of the country’s CO2 emissions.
"Carbon sinks in France have been declining since the 1990s, partly because of growth and drought problems. Fires are an additional pressure," the specialist said.
Burnt forests can take 30 years to absorb carbon released during a fire, if they are not burnt again within that period.
High ozone pollution
In addition to fires and carbon emissions, each heatwave peak also brings its own increase in surface ozone levels, the Copernicus programme reported last week.
This colourless and highly irritating gas is formed when the sun interacts with fossil fuel emissions and other pollutants, such as those emitted by cars and factories. It occurs naturally at high altitudes. At lower altitudes, this important greenhouse gas and pollutant, a component of urban smog, harms ecosystems and human health.
"The potential impacts of very high ozone pollution on human health can be considerable, both in terms of respiratory and cardiovascular disease," Parrington explained in the Copernicus report. "High values can lead to symptoms such as sore throats, coughing, headaches and an increased risk of asthma attacks. The Clean Air Alliance estimates that ozone pollution causes about 1 million additional deaths per year. That's why it's crucial that we monitor surface ozone levels."
A study published by Canadian researchers in March in the peer-reviewed journal Science discussed the negative impact of forest-fire smoke on the ozone layer. By studying the consequences of the 2019-2020 fires in Australia, the researchers demonstrated that the smoke that had reached the atmosphere had caused a drop in the concentration of ozone and an increase in the amount of chlorinated gases. They concluded that these disturbances could create "holes" in the ozone layer, similar to those observed in the 1980s.
As a new #heatwave is sweeping across most of Europe the #CopernicusAtmosphere Monitoring Service is predicting daily maximum ozone levels well above the thresholds considered safe by @WHO and the EU.#airquality #airpollution #ozoneRead more: https://t.co/9XuM43cIzt pic.twitter.com/bN2cWGgUp3
August 10, 2022Van Ypersele said that "whether they are ready or not, our societies are going to be forced to reduce our climate footprint, if we want to be able to leave our children, our grandchildren, with a habitable planet".
Otherwise, the world will continue to be subjected to even more "extreme events like those we are seeing now or like those we have seen before", he said.
Although the former IPCC official acknowledged that technology can play a role in tackling climate change, he noted that the underlying problem is that 80 percent of the world’s energy needs today come from fossil fuels such as coal, oil and gas. Instead of focusing on reducing their dependence on oil, gas and, to a lesser extent, coal, van Ypersele noted that many countries, amid the war in Ukraine, are simply seeking fossil fuels elsewhere, such as from Africa, the Middle East and the US.
If "we don't fundamentally change the way this system works, which too often focuses on short-term profit without regard to the long-term consequences of the decisions that are taken, then unfortunately the environment and the climate in particular will be affected", he explained.
"I think that, generally speaking, we never do enough about the need to reduce greenhouse gas emissions, because as long as ... these emissions are greater than zero, taking into account both what is emitted and what is absorbed by nature, the disruption will continue and we are very far from having net zero emissions," van Ypersele said.
Europe’s goal of achieving net zero emissions by 2050 is "very late", he said, and it is also important that it helps the rest of the world achieve carbon neutrality.
"I think there is still a lot more to do than we have done so far."
This article has been adapted from the original in French.
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Rainfall raises hopes for respite from French wildfires
Volunteer firefighters under pressure as France battles historic wildfires
Heatwaves and droughts
How climate change is making extreme weather a regular occurrence
BBC
Dog infected with monkeypox prompts isolation warning
By Philippa RoxbyHealth reporter
A dog has been infected with monkeypox after catching the virus from its owner, the World Health Organisation (WHO) has said.
It's the first case of its kind, and health leaders say isolating from pets when infected is important.
The WHO also warned of the need to get rid of rubbish carefully to reduce the risk of infecting other animals.
There is no evidence that dogs can transmit the disease to other dogs or humans, an expert said.
Monkeypox spreads through close skin-to-skin contact and also when someone touches fabrics - such as clothing, bedding, or towels - which have been used by someone with the virus.
Around 35,000 cases have now been confirmed around the world, with most in Europe and north and south America. There have been 12 deaths linked to the outbreak.
Monkeypox was declared a global public health emergency by the WHO in July.
After a steep rise in cases of monkeypox in the UK since May, cases have started levelling off, according to the UK Health Security Agency.
It comes as UK supplies of the vaccine are set to run out until a new delivery of 100,000 jabs arrives sometime in September.
The first case of human-to-dog transmission of monkeypox occurred in Paris and was reported in The Lancet.
Two men - living in the same house - who have sex with men noticed lesions on their greyhound dog 12 days after they started getting symptoms.
Genetic analysis showed that the virus which infected the dog was exactly the same as the virus infecting the men, the report said.
They said they had been co-sleeping with their dog.
"This has not been reported before, and we believe it is the first instance of a canine being infected," said Dr Rosamund Lewis, technical lead on the monkeypox response at the WHO.
Dr Mike Ryan, director of the health emergencies programme, said it was "not unexpected".
"But what we don't want to see happen is disease moving from one species to the next, and then remaining in that species (and) moving around within a new species because that's when the virus can adapt, and then adapting to that new species (the virus) is incentivised to evolve as such."
Dr Sylvie Briand, director of global infectious hazard preparedness at the WHO, added: "It's the first time, so it means that dogs can be infected, but it doesn't mean that the dog can transmit the disease and infect other dogs, nor does it mean that the dog can re-infect human if it is infected."
Vaccine supplies to protect against monkeypox are currently limited worldwide.
There has been a 20% increase in cases reported over the past week, which was also 20% more than the week before.
Most cases are in men who have sex with men and global health leaders stress the importance for all countries to give information to these communities to help protect their health.
This is undoubtedly attention-grabbing, but how much of a risk does it pose?
In large outbreaks - and more than 35,000 people have been infected - rare events can occur that eventually prove inconsequential.
However, the issue of animals catching the virus will have to be monitored closely as this virus has form.
Monkeypox has shown a knack for infecting a wide range of mammals including squirrels, rats, dormice, monkeys and, of course, us.
And people do catch the virus from animals.
Outbreaks in West and Central Africa were all started by an infected animal and the 2003 monkeypox outbreak in the US was driven by pet prairie dogs (a type of squirrel).
The big concern is if the virus gets into animals in countries that don't normally have monkeypox - then those creatures could become a long-term source of infection.
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SANS TITRE
The Lord's crowd have certainly responded to the call. The ground is bathed in red as Andrew Strauss walks out onto the outfield with his two sons. The two teams soon follow all wearing red caps before the crowd rises and applauds.
A lovely yet poignant scene raising awareness for a great cause.
BBC Test Match Special
England bowler Stuart Broad, speaking to Test Match Special: "You have to look up, not down, at Lord's. It was a really good toss to win and it did nip around.
"It's not amazing sunshine, so I think the ball will offer throughout the day. We have a bowling attack that can expose those sort of conditions. We're very much in this game.
"I'll try and get through my first ball and then see where we go. Runs are going to be important on this pitch. The way Ollie Pope played was a great benchmark for a style of play on this pitch. We're out there to score some runs."
BBC Weather's Simon King: "Much improved conditions today with sunny spells. There is the chance of a very, very small shower in the next couple of hours but the risk of that is very low. There will be sunny spells and it will be quite humid with temperatures of around 26 degrees."
After the grim, soggy scenes on Wednesday we should see a full day's play today, with some sunshine breaking through in the afternoon.
We will have an extended final session to try and claw back some of the overs lost yesterday.
While we are waiting for the start of play why not try our England v South Africa mega quiz?
Have a go, challenge your friends and let us know how you got on using #bbccricket on Twitter.
Sir Andrew Strauss spoke at length to BBC Test Match Special on Wednesday about the future of cricket.
Strauss insists it is "not all doom and gloom" amid concerns about scheduling and player fatigue.
Former director of English cricket Strauss is leading a high-performance review into the future of the game at elite level.
You can read the rest of what he had to say here.
It is the Ruth Strauss Foundation Test at Lord's this week and the ground will be going 'Red for Ruth' today.
Players, fans and commentators will wear red to raise funds for the Ruth Strauss Foundation, which Strauss established after the death of his wife in 2018.
When play does start South Africa will be looking to press home the advantage they so impressively gained on day one.
Dean Elgar won the toss is favourable bowling conditions and the Proteas' fearsome attack proceeded to rip through the England top order.
Five England batters were out for single-figure scores, including opener Zak Crawley, who managed only nine to extend his run of Test innings without a half-century to 13.
Anrich Nortje, bowling in excess of 90mph, claimed 3-43, while Kagiso Rabada showed great skill for his 2-36.
The only batter to put up any resistance was Ollie Pope, who will resume this morning on 61 after a gutsy innings in testing circumstances.
Let's start with the good news - it is dry at Lord's!
It is overcast but there is no sign of the wet stuff that brought an early end to play on Wednesday so we should be set for an on-time start.
France24 - World
Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery
Presented by
Issued on: 29/06/2022 - 19:54
JICA
The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.
"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.
The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.
Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”
For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.
Africa - Budding Heavyweight of Free Trade
The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.
“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."
The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.
Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.
Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity
Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.
At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.
Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA
“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”
TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges
During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.
TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.
“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.
Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.
Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.
“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”
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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html
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TikTok to teach influencers about US mid-term election rules
By Chris VallanceTechnology reporter
TikTok is taking extra measures to limit misinformation and violations of its policies ahead of the US mid-term elections.
The video platform has announced new steps to ensure influencers understand that paid political ads are prohibited.
Following 2020 US election the company admitted it needed to do more to ensure influencers followed its rules.
November's elections will see many governor, Senate and congressional contests.
Over the coming weeks TikTok said it would publish educational content and host briefings with influencers and advertising agencies "so the rules of the road are abundantly clear when it comes to paid content around elections".
It warned that if it discovered that political content was paid for and not properly disclosed, it would be "promptly removed from the platform".
TikTok says it has a longstanding policy to not allow paid political advertising,
Ellen Judson, head of the Centre for the Analysis of Social Media at the think-tank Demos said: "It's good to see that TikTok is acknowledging improvements can be made."
But, she said, "relying on educating influencers better about their rules is a poor substitute for systematically and proactively improving enforcement" and warned that "political actors will spot and exploit that gap".
However, TikTok's actions go beyond paid content. All posts, whether paid for or not, must also not violate its policies.
Election misinformation, harassment - including that directed towards election workers - hateful behaviour, and violent extremism are all banned, TikTok says.
Content may also be fact-checked and the company is taking steps to limit the spread of posts while that process is under way.
Analysis
By Marianna Spring, disinformation and social media correspondent
TikTok is the latest social media site to announce its plans to tackle false information and political advertising ahead of the US mid-terms.
Memories of the riot on Capitol Hill after the last election are still raw - and that means even more of a push to tackle false and harmful content on social media before any US voter heads to the polls.
Labels directing users to accurate information about voting were applied online during the 2020 election - but many critics would argue they did little to stop the most harmful and evidence-free claims about rigged elections and burnt ballots spreading.
For TikTok, a lot of the focus is also on influencers being paid by political groups to promote their campaigns. That's prohibited by the app, but TikTok stars have often found ways of getting around this, with opportunities and events offered to them by groups rather than money.
And at the moment, these are just commitments. It remains to be seen how effective policies will be.
It's only by entering the subjective social media world that US voters inhabit - especially on TikTok with its famously mysterious algorithm - that we can start to investigate how voters are being targeted and whether they're being misled.
TikTok also announced it will launch its election centre six weeks earlier than in 2020.
The election centre aims to provide voters with authoritative information and other resources.
In announcing the new measures, Eric Han of TikTok said it was constantly seeking to improve the "safety and integrity of our platform during elections".
He said the firm would have more to share in coming weeks including "further steps we're taking regarding political accounts on TikTok".
Rival plans
Other big social media companies have also set out how they would prepare for the election.
Meta's announcement largely continued measures already deployed in previous elections including a ban on new political, electoral and social issue ads during the final week of the election campaign.
Twitter announced a mid-term plan which included:
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How to make movies without a huge carbon footprint
By Christine RoTechnology of Business reporter
The green memo sent out by the production team of the programme Poldark asked that the location department use low-carbon suppliers of lighting and reusable batteries wherever possible.
The request was vague and the expectations unclear. But such requests are increasingly mainstream and point to the growing awareness in the film and TV industry of its carbon dioxide emissions.
In film and TV production, the main sources of carbon emissions are transport and energy. According to the report Screen New Deal, the average big budget film production produces 2,840 tonnes of CO2 equivalent. It would take 3,709 acres of forest a year to absorb this amount.
Half of this comes from fuel, 30% from energy utilities, and 16% from air travel.
Louise Smith focuses on transport and energy when she's brought in to advise a film or TV production on cutting its carbon footprint. She has worked on films including the most recent James Bond instalment No Time to Die and Jurassic World: Dominion. Unusually for people in this role, her background is in environmental science, rather than in film and TV.
"Usually I try and get involved as early as possible," says Ms Smith, a sustainability consultant with Neptune Environmental Solutions.
This allows for her to assess the filming locations to see the needs for grid or mobile power. For on-set filming, the studio ideally has a renewable electricity contract already.
A big energy issue is diesel, which has traditionally been used to power the heavy vehicles and generators needed for filming. Generators are especially important for filming on location in spots where the power grid can't be accessed.
Productions have increasingly been using renewable diesel (also known as hydrotreated vegetable oil or HVO), for instance for Downton Abbey: A New Era.
While this renewable biodiesel is less polluting than conventional diesel, it is not a panacea.
Producing HVO requires a great deal of vegetable oil, which worries environmental groups, who argue that making biofuels like HVO could be diverting crops for food into energy production.
Some HVO is made from waste, including used cooking oil and animal fats. But these oils and fats are in short supply as they are used in other products, like pet food.
"HVO production just adds to the demand for these scarce feedstocks," says Maik Marahrens, who campaigns on biofuels and energy at the European NGO Transport & Environment.
Ms Smith acknowledges that renewable diesel isn't a perfect solution.
In this transitional period, she's encouraging the hybrid use of batteries with other types of power. "Battery technology has come on super-fast in the UK in the last couple of years, in terms of the availability and the size and the capacity," she says.
This allows productions to co-ordinate their power systems, with batteries connected to power-hungry generators, and generators turned off overnight.
The batteries might be sufficient to power, for instance, the fridges and freezers that need to run overnight, with the generators turned on automatically in the morning. This results in less energy use overall.
Improvement of mobile batteries and solar-powered generators is a technological challenge.
But there's also what Ms Smith refers to as a "hearts and minds challenge", which is to convince crews that they can get by with less.
"There's not a lot of room for error in film because everything moves so quickly," Ms Smith says.
For example, it may make sense for a gaffer (chief lighting technician) to transport extra lighting equipment just to ensure that no time is lost if a director changes her mind.
"So yes, there's a lot of built-in redundancy, and it's a problem in terms of efficiency," Ms Smith notes. "That is a difficult one to manage, because those people's jobs are at stake if they get it wrong."
In this case, Ms Smith might encourage more data gathering to determine how much energy is actually being used, to allow for just a little spare capacity. Using small generators and switching equipment on only when needed would help to reduce energy waste.
More technology of business:
Given how electrical teams have embraced LED lights, which use less power than tungsten bulbs, Ms Smith is optimistic about other energy-use changes.
She can also combine the environmental argument with cost and health arguments when she's making suggestions to producers.
That is particularly true at the moment, with high fuel prices and, in the UK, an end to a tax exemption for off-road diesel use.
Ms Smith can make the argument: "We've saved this many litres of fuel, and that means this many tonnes of CO2.
"Your crew had much nicer air to breathe. They're not next to a diesel generator for 12 hours a day."
If generators can be removed altogether, there's also the advantage of a quieter set. This was apparent back in 2013 while shooting the film Bad Words, which only used solar energy. But it has been difficult to replicate this in other productions, which may have greater energy needs or film outside sunny locations like Los Angeles.
One place that has taken up the regulation challenge is Vancouver. A multi-agency effort there has normalised the use of renewable energy in filmmaking.
The Board of Parks and Recreation devised a strategy to move away from gas and diesel-powered generators. The City of Vancouver offers discounts on shooting fees to productions without diesel generators. And the Reel Green initiative has built a network of electric power kiosks near filming locations, as well as offering resources related to clean energy.
Hunter Vaughan, an environmental media scholar at the University of Cambridge, says that Sardinia and Majorca, like Vancouver, have also leveraged their popularity as filming locations, "forcing mobile productions that shoot there to adopt sustainable practices" that are better not only for the environment, but also for local communities.
For faster change, more places will need to follow suit.
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Surfers on Venice's Grand Canal invoke mayor's wrath
By Alys DaviesBBC News
Two surfers filmed whizzing along Venice's busiest canal have invoked the wrath of the city's mayor.
Videos of the two people foil surfing between boats and water buses on the Grand Canal sparked outrage after being posted online.
On Wednesday Mayor Luigi Brugnaro called for the pair to be punished, and even offered anyone who spotted them a free dinner.
The two have since been caught and fined, local media report.
Foil surfing is the sport of riding a surfboard which has a long rod attached to the board. They often also have electric-powered propellers built into their masts.
Surfing - along with sports such as paddle boarding and canoeing - is prohibited on Venice's Grand Canal.
But that did not stop two apparent water-sport enthusiasts from donning their boards in the city's historic centre.
In footage posted online, the two appear to be whizzing along on electric foil boards while onlookers on boats gawp at them. One of the surfers seems to be taking pictures of the surroundings on a mobile phone before falling into the water.
After videos of the two sparked some outrage online, Venice's mayor added to the flurry of disapproving comments by stating that the two had made a mockery of the city and appealed for help identifying them.
"To those who spot them, I offer dinner," he tweeted, describing them as "overbearing imbeciles".
Ecco due imbecilli prepotenti che si fanno beffa della Città… chiedo a tutti di aiutarci a individuarli per punirli anche se le nostre armi sono davvero spuntate… servono urgentemente più poteri ai Sindaci in tema di sicurezza pubblica!A chi li individua offro una cena! pic.twitter.com/DV2ONO3hUs
A police investigation then opened, the Corriere del Veneto reported. And later on Mr Brugnaro tweeted once more saying that the two had been identified. He did not, however, mention whether he would be inviting anyone round for dinner.
The two surfers' boards - worth around €25,000 (£21,122; $25,446) - were confiscated, Il Gazettino said. The two were also fined for endangering the safety of navigation along the canal, and were expelled from the city, it added. They face further criminal proceedings for allegedly damaging the image of the city.
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The tech aiming to prevent lost airline luggage
By Natalie LisbonaBusiness reporter
Jenny Loucas scrolls through photos of her 40th birthday celebrations in Greece, knowing that much of the clothes and jewellery she had worn in the pictures are lost for good.
For while she had enjoyed a wonderful holiday, her luggage then disappeared after she had checked it in for the flight home to London Gatwick.
"I had such a lovely time, but came back to a low," she says. "I look back at some of the pictures and think, 'oh no, that was in the bag too'."
Two months later and Easyjet has confirmed that her luggage has been permanently lost. "We are very sorry for the loss of Ms Loucas's bag, and we understand the frustration this will have caused," an Easyjet spokeswoman told the BBC.
As newspaper headlines and social media posts around the world have shown in recent months, Ms Loucas's case is far from unique, with some commentators calling it "the summer of lost luggage".
The situation has been blamed on staff shortages both at the carriers, the airport security staff that have to scan all the checked-in luggage, and the ground handling firms that are typically employed to get all these suitcases and bags onto the planes and then back to the carousels.
With many of these teams seeing redundancies during the pandemic, they now can't cope with the pent-up demand to go abroad on holiday again. It has led to images of hundreds of missing suitcases piled up in warehouses.
And one insurance firm, Spain's Mapfre, said that the number of passengers reporting missing luggage this summer was 30% higher than in 2019, the last year of normal travel before the pandemic.
While no global estimates are yet available for the volume of delayed or lost luggage so far this year, data for 2019 shows that the problem has always existed.
That year 19 million bags and suitcases were late arriving around the world, and 1.3 million were never seen again, according to an annual report by SITA, a provider of baggage management software. Add luggage being damaged or pilfered, and 5.6 items per 1,000 passengers were "mishandled".
To try to keep tabs on their items of luggage, a growing number of passengers are turning to technology.
Apple has reportedly seen a rise in sales of its AirTag tracking device. The AirTag works by sending out a secure Bluetooth signal that can be detected by nearby devices in the Find My network. These devices send the AirTag's location to the iCloud, allowing the user to go to the Find My app and see it on a map.
In other words, you can see exactly where your missing suitcase is, via your smartphone or computer. In an article last month by Bloomberg, one man who travelled from California to Scotland for a wedding was able to see his luggage go to Toronto, Canada, and then Detroit.
Other travellers are attaching trackers that use GPS to their luggage.
Ms Loucas says she hasn't used tracking tags before but she "definitely would do so" from now on. "Anything to stop my luggage being lost again," she says.
Yet while such tagging devices may give a passenger peace of mind, travel industry expert Eric Leopold says they don't solve the core issue - stopping the backlogs that prevent bags from catching the same flights as their owners.
"Tracking the bags is helpful when 99% arrive on time and 1% are mishandled, but when thousands of bags are stuck in London or elsewhere, the tags are not helping move the piles of bags," says Mr Leopold, who is the founder of air travel consultancy Threedot.
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
SeeTrue is one company that hopes to help airports and airlines get luggage onto planes more efficiently in the first place. The Israeli firm makes software that can do the security scans on check-in luggage much faster than human security staff.
"SeeTrue uses artificial intelligence and computer vision algorithms to discover prohibited items in bags," says chief executive Assaf Frenkel. "It connects to the existing X-ray and CT scanners, and detects in real-time, faster and more accurately than most human eyes, always on, and never getting tired or distracted.
"As a result, baggage is delivered on time to the planes and not left behind."
For UK tech firm AirPortr, its approach to tackling the problem is to remove the need for passengers to have to queue up at the airport to check in their luggage before their flight.
Instead passengers can use its app and website to arrange for their luggage to be taken door-to-door.
Currently available for British Airways and Swiss International Air Lines flights between London and Geneva, an AirPortr worker will pick up a person's suitcase from their home. This driver will then take it to the departure airport's luggage area in the bowels of the terminal building for check-in, rather than going into the departure lounge.
Then at the destination airport, one of AirPortr's transportation partners will pick up the suitcases and deliver them to the person's destination address.
Fees start from around £40 for one item of luggage, one way, if you don't mind your suitcase being picked up the day before you fly. But prices can be more than double that if you want your luggage collected during a specific one-hour slot on the day. The cost also rises the further you are from the airport.
Although the service doesn't add any flight emissions as bags travel on the same plane as the passenger, it does obviously mean an extra car or van journey to the airport,
AirPortr's chief executive Randel Darby set up the firm in 2013, saying he was so frustrated that baggage was "travelling in the same way we have done for almost a century of commercial aviation".
His aim is to expand the service around the world, and rather than just aiming it at business travellers, he hopes for it to ultimately become a "utility" service used by all types of holidaymakers.
Mr Darby even believes that airlines and airport operators will start to subsidise people's use of AirPortr, because it is "more cost effective than handling passengers checking in their luggage on-airport".
Yet despite such technical solutions, passengers also want airlines to employ a few more customer care workers.
Bill Doody, a British expat who lives in the French city of Toulouse, is one such person after German airline Lufthansa mislaid four of his family's suitcases for almost a month when they travelled to New York via Frankfurt.
"I've called Lufthansa non-stop, but most of the numbers were dead," he says. "Lufthansa turned this into a trip to remember for all the wrong reasons.
"We ended up washing our underwear in the hotel sink," adds Mr Doody, who has since flown to Australia for work with a GPS tracker attached to every item of luggage.
A Lufthansa spokesman said: "We cannot research and comment [on] specific lost baggage cases."
Back in London, Ms Loucas is now trying to get compensation. "I've lost all my stuff. There was irreplaceable jewellery in there. I must have lost between £1,500 and £2,000 [worth]. Easyjet is asking for receipts, but I don't have receipts for everything."
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BBC
One young twin pair, for instance, both loved ketchup, to the delight of one adoptive mother and the frustration of the other
Kathy Seckler was 16 years old when she made an unexpected discovery that changed her life completely – she had an identical twin sister. It was 4 September 1977 – she recalls with utmost clarity, her voice wobbling only slightly – when a friend told her that she resembled a girl she knew called Lori Pritzl, and asked if she was adopted. Seckler's birthday was the same date as Pritzl's and the two girls looked exactly the same. Seckler had known she was adopted since a young age, enjoying a happy and loved upbringing, but she then learned that Pritzl had also been adopted from the same agency as her.
The girls immediately spoke on the phone and realised their friend's suspicions must have been true – that they were twins. Seckler recalls breaking down in tears when she met her twin sister for the first time. "I saw Lori crossing the street… a big smile on her face," she says. "Then we hugged. It was quite an experience… I felt less alone. Being an adopted child, I always felt different… I felt like, 'Wow, I have a comrade there'."
They were both smokers, had similar artistic interests like dancing and drawing, and both liked music. "It was surreal," says Pritzl. "I felt like I was staring at myself in the mirror."
They could have found out earlier – their similarity to each other had been pointed out previously by acquaintances who knew both families. Pritzl had shrugged it off – doesn't everyone occasionally hear that they look like someone else? However, the girls lived about 15 miles (24km) from each other they and had family friends in common. Unbeknownst to both girls, their parents had known about the other twin for about a decade, but had been told to keep it a secret.
What emerged a few years later was that Seckler and Pritzl were part of a controversial study. In the 1960s, a then well-respected adoption agency – Louise Wise Services in New York, deliberately split up at least 10 sets of infant twins or triplets and placed them in separate families. Seckler and Pritzl were among six sets of newborn identical multiples separated between 1960 and 1969, including one set of triplets.
The agency had partnered with a group of psychiatrists and psychologists in an attempt to tease out what makes us who we are. They wanted to know how much of our identities are defined by our nature, and our nurture – but at what cost? For a BBC documentary about the study, I spoke with both identical and fraternal twin participants, as well as one of the original researchers involved, to explore why the twins today are still seeking answers about their unwitting involvement in this intrusive experiment.
"We were really deprived of being sisters, let alone twins. And I think it was just horrible what they did," Seckler told me in an interview for the film. "It was challenging enough being an adopted child… to deprive me of being a twin and having a sister and twinship was just horrible." (Watch the video below to learn more about Kathy Seckler and Lori Pritzl's story and you can see all three parts of the documentary series Split at Birth on BBC Reel.)
"Any Louise Wise adoptee from the 60s has every right to think that perhaps they have a twin," says Nancy Segal, a geneticist, twin expert and author of Deliberately Divided. She has spent several years tracking down many of the original subjects involved in New York's Child Development Center Twin Study as well as anyone she could find who was involved with the study.
The story of the twins – and one set of triplets – deliberately split up, first came to light publicly in 1980 when three young men discovered by chance at the age of 19 that they were identical triplets. Their reunion made headlines around the world. Soon after, it became clear there were other multiples who had also been split up, both identical and fraternal twins.
Stories of twins have long captured the human imagination. Strangers stop twins in the street – and regularly ask questions about that special bond they are reported to have – questions Seckler still gets asked today if she mentions that she has a twin.
For researchers, twins provide a unique insight into the complex interplay between our genetics and the environments we live in. Identical twins who grow up apart in different families share only their genes, not their environment. Any commonalities discovered can therefore be largely attributed to their genes, although in recent years the relationship between nature and nurture has been found to be a great deal more complicated than this. Traits like intelligence, height and weight, for instance, have all been found to have important genetic influences. Findings like these come from years of data collected from retrospective studies of twins raised apart.
"What we are finding is that many more behaviours than we ever would have thought do have a genetic component to them," says Segal. "Genetics is not everything, but it does explain a great deal of why we differ one person to another."
Though it rarely occurs, identical twins that have been raised apart usually only discover this years later. Any insights are therefore gained retrospectively. Because of their rarity, there are limited cases for scientists to study.
The researchers working with the Louise Wise Services agency believed they had found a way around that. They realised that they could study identical multiples from birth, capturing their development in real time – which is exactly what they set out to do. The psychiatric advisor to the adoption agency, Viola Bernard, justified splitting up twins as she proposed that it would help them develop their own identity, rather than competing with each other in the same household for their parents' affection. She claimed that this was backed by scientific studies of the time. "I can tell you honestly, there is no such child development literature in existence. They never named studies," says Segal.
Never before in documented history had twins been separated as part of policy. Bernard worked with a researcher called Peter Neubauer, then at the Child Development Center at the Jewish Board of Guardians in New York, who had long sought to study twins raised apart.
The adoptive parents were not informed that their child had a twin or triplet, only that they were taking part in a child development study. "And it was very obvious that if they did not accept the study and having the researchers come to their home periodically, they probably would not get this child," says Segal.
The twins were given numerous tests, looking at a range of traits related to intelligence and personality. They were also filmed and photographed. Seckler recalls how she felt self-conscious when the researchers came to the house. "My mother, she agreed because she was a psyche major and knew the importance of child development studies," she says. "But the fact that it was a twin study, they weren't told the truth."
From the outset, the experiment had problems. We reached out to Lawrence Perlman, one of the few researchers who has spoken about his brief involvement in the study when he was a postgraduate student. In his role, he would visit the twins, test them and film them. He remembers being surprised at just how similar the estranged twins were. "Not just the physical appearance, but their whole personalities. It was quite clear to me that the genetic influences were very strong," he says. One young twin pair, for instance, both loved ketchup, to the delight of one adoptive mother and the frustration of the other, notes Perlman.
Identical twins Kathy Seckler and Lori Pritzl first met as teenagers after a mutual friend told them about each other (Credit: BBC/Kathy Seckler)
The twins were placed with carefully selected families based on several key factors, such as their parents' ages, socioeconomic status, education, religion, and their other children. "They all had an older sibling who had been adopted from Louise Wise, and that was kind of the hook that they had in terms of getting parents to agree," says Perlman. And according to Segal, it was also a way to create constant conditions across families.
The study soon ran into issues. Funding ran out and there were ethical concerns in the 1970s, regarding informed consent. Parents were retrospectively asked to sign consent forms, but some refused. I spoke with Arthur Caplan, a professor at New York University and a medical ethics expert, who told me that the study took place during a time when ethical violations in scientific research were all too common and he described this study as a clear case. "You could really cause severe harm, marital disruption, battles down the road between children and their parents," says Caplan. "The potential for harm is real, the potential for violation of basic rights, absolutely present."
The distance between the twins was also ill-thought-through – as was the likelihood of their meeting later in life. The children were all placed with families living in the New York metropolitan area at a time when communities were far closer knit than they are today.
Seckler and her sister had been adopted by families living in similar social circles. In fact, their parents had known about the other twins' existence for over a decade before they met, but were asked to keep the news a secret for the good of the girls. Viola Bernard specifically advised both sets of parents not to tell their daughters, suggesting it might be "too damaging", but offered little else by way of explanation. Other twins who were split up also met by chance, often through mutual acquaintances, as was the case for the identical triplets who met aged 19.
Scientifically, the research itself was fundamentally flawed. Perlman, looking back, says that the data they collected on the children were "a mess" and that the study was not well organised. And no scientific papers were ever published by Neubauer and his team. "They didn't really seem to have an understanding of the proper way to handle it from a scientific viewpoint," says Perlman. "They were threatened with lawsuits and nothing was published."
Nancy Segal has been investigating the repercussions of the New York Child Development Center Twin Study as part of her own research (Credit: BBC)
The study did not include fraternal twins, which would have been a natural control group. Comparing identical twins to fraternal twins can help tease out the role of genetics versus environment. Even so, fraternal twins were also placed in separate families by the adoption agency.
We spoke with Allison Kanter who was separated from her fraternal twin. Kanter was also a Louise Wise adoptee, but only discovered her twin recently after she watched a documentary featuring the story of the identical triplets and curiosity led her to take a genetics ancestry test. “I remember getting a shiver all over my body thinking: 'Wow, what if this was real?'.”
There was a match with someone called Michelle Mordkoff. They met as soon as they could. Though brief, their relationship was deep. “It was like a piece of me that was always missing that I never knew,” says Kanter. “The more we got to know each other, the more that we realised we were similar, you know, emotionally and how we looked at life and how we lived our life.”
Only a few years later, Mordkoff died of pancreatic cancer, meaning that the twins had less than three years together. “I think being fraternal twins… we felt we were collateral damage in this whole Louise Wise scheme. You know, we were not identical. They were not going to find out anything about us that would be the same as in identical cells. And they just kind of tossed us aside,” Kanter told me.
Was it, as Kanter questioned, all for nothing? What did happen to the data that were collected, and why are the other unwitting participants still looking for real answers about their involvement in this ill-fated study?
In the name of scientific research, they essentially exploited these families without ever using the data – Lawrence Perlman
Perlman only worked on the project for 10 months before his discomfort with the study led him to take a job elsewhere. But in the years that followed, he had wondered what happened. Only a few highly repetitive case reports containing scant details ever appeared.
Eventually, in 2004, Segal and Perlman met after corresponding with each other as each of them searched for answers. Together they went to meet a 91-year-old Neubauer at his Maddison Avenue apartment in New York City. Even then Neubauer did not express any regrets. "He defended the practice saying that it was Viola Bernard's idea," says Perlman. "He was not going to acknowledge any responsibility for having done anything wrong. So that was just his stance and he dug his heels in. In the name of scientific research, they essentially exploited these families without ever using the data."
Louise Wise Services, a once well-respected agency, shut down in 2004, passing on its adoption and research records to another agency called Spence-Chapin. Control of the records relating to the study, however, belongs to The Jewish Board of Family and Children's Services. In a comment to us the Jewish Board strongly denied any responsibility for the Neubauer study. A spokesperson told the BBC that "because of confidentiality laws, and out of consideration for the extremely private and personal nature of the information contained in these study records, we have limited access to the records to the study subjects themselves". They added that all of the living study subjects are now aware of their involvement.
With permission from Seckler and Pritzl, I requested access to footage filmed of them as young children – but was told that the twins would have to request it themselves. They were then informed that should they get access, they could not share the files with anyone else, as they may contain "sensitive information about people other than the study subjects themselves". Due to the emotional toll of revisiting their past, the twins did not wish to pursue it any further.
As it stands, the data collected in the study remains sealed at Yale University and cannot be opened until 2065. Neubauer arranged for the records to be locked at Yale in 1990, claiming he did this to protect the twins.
"I do not believe that for a minute. I believe it was done to protect themselves," Segal says. Caplan wonders if the reason was simply to hide incompetence. "Why keep the records of the research under seal? I think that the only explanation I can come up with is embarrassment."
But even if that data exists in any meaningful way, due to the ethical concerns and the flawed nature of the study, it is questionable whether it should ever be used. Segal for instance, stresses that this is a study that should never have been done in the first place. "There really are no insights," she says. We don't know a great deal about what's in there. And if we were to get access to it and publish it, perhaps, what kind of message does that send to future researchers?"
Allison Kanter got to spend less than three years with her twin Michelle Mordkoff after they grew up on opposite coasts of the US (Credit: Allison Kanter/BBC)
For the families, questions persist without answers, and the experiment has cast a long shadow. No living individual has ever been held accountable. One unintended legacy of the experiment is that it provides an example of how science should not be done, and how important ethics considerations are at every stage. (Learn about other research that has strayed from the ethical tightrope in this film and this article.)
And for Seckler, on a personal front, she hopes that by telling her story it will make the painful twists and turns of her discovery easier to bear. Until recently, when people learned she was a twin, it would lead to inevitable questions such as: "Oh that must have been so much fun growing up together, did you dress the same, look the same…?"
Seckler says it was often easier not to revisit the emotional turmoil of the story. "I would lie and say, oh yes, we dressed differently… I had to continue the legacy of this secret sister, it's been difficult," she says. "So I'm sort of glad, that hopefully people will see this and get the story out there."
While the study may have been trying to unravel the role of genes and environment on their identities, it instead exerted a toll on their lives – and that of their families – that is hard to imagine. Finding their secret identical siblings changed their lives forever.
The triplets involved in the study struggled with mental health problems for years after their discovery (though they also had psychiatric problems as teenagers) and one of them committed suicide. It is believed their biological mother had a history of mental ill-health. Another woman from a twin pair, who was separated but not studied, is also thought to have committed suicide – her biological family also had a history of depression. (It's worth noting that while stressful experiences do not necessarily cause mental ill-health, severe stress can exacerbate previous mental health issues – especially for with those who have a genetic predisposition to it.)
Others have experienced anger, sadness and regret at their involvement in the experiment. For some, it affected their relationships with their adoptive parents. And most of all it affected their relationship with their twin.
"We could never go back because we were twins but we weren't sisters," adds Seckler. "We didn't grow up together and even to this day that has been a very difficult part of our relationship."
Most of all it has left those involved asking a deep question about the very topic of the intended research: how much their nature was impacted by those who split them up?
You can watch the film series Split at Birth on BBC Reel.* Melissa Hogenboom is the editor of BBC Reel. Her book, The Motherhood Complex, is out now. She is @melissasuzanneh on Twitter.
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The urge to communicate stories and desires by tattooing something on our skin has long been a basic human need – Matt Lodder
"When I started out tattoos were seen as something for the outcasts and rebels," says Dr Woo (real name Brian Woo), a prominent LA-based tattoo artist with 1.8 million Instagram followers and a high-profile clientele that includes Justin Bieber, Miley Cyrus and Drake. "I come from a very traditional immigrant Asian family, so my parents weren't too buzzed when their son chose this career path."
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Yet 41-year-old Woo, whose prices begin at $2,500 (£2,066), insists body ink no longer carries the same negative connotations. "I get lawyers, doctors, politicians, kids celebrating their 18th birthdays, grandparents… it's all walks of life coming into my studio," he explains. "There was a time not too long ago where I was the only one in the room with a tattoo, but in 2022 you're looked at funny if you don't have one. Now my parents are okay with this job."
The designs of tattoo artists like Mister Cartoon (real name Mark Machado) have pushed tattooing forward as an artform (Credit: Mister Cartoon)
Woo's comments reflect the cultural ubiquity tattoos are currently enjoying. A 2015 YouGov poll suggested one-fifth of British adults had tattoos, while the most recent figures from Ipsos show that 30% of all Americans have at least one on their bodies (a figure that rises to 40% among the under-35s). What once might have been perceived as a subculture more associated with nomadic sailors and biker gangs than the middle classes is now an omnipresent mainstream force and $3bn-a-year industry.
It seems to be a rite of passage for the world's biggest pop stars (Post Malone, Billie Eilish) and athletes (LeBron James, Lionel Messi) to have tattoos etched all over their bodies and faces, inspiring fans to do the same. Major fashion houses utilise famous tattooed celebrities to add an edge to their branding (the heavily tatted comedian Pete Davidson is the current global face of H&M); Virgin Atlantic allows staff to proudly show off their sleeves during long-haul flights; and the US army has relaxed historic rules prohibiting visible tattoos on troops, citing "changing social norms" as a reason.
"It's undeniable how visible tattooing is right now," explains Matt Lodder, a senior lecturer in Art at the University of Essex who specialises in the history of tattoos. "It is a bigger deal culturally than it's ever been."
He continues: "The other day someone sent me an advertising leaflet from the British Post Office, which showed the father of a toddler with a visible full sleeve. There was a time where a relatively conservative organisation like the Post Office doing that would have created a backlash. Now it's accepted as progressive."
However, Lodder insists it's important we frame tattoos as a historic "medium" rather than a "phenomenon", with the media often downplaying the artform's heritage by only narrowing in on the buzz of more recent popularity. To truly understand the trajectory of tattoos, he says we must dig deep into the history. "Western tattooing has been a commodity-based art form for only about 140 years," he explains, suggesting that one of the key drivers behind its commercialisation in the UK was King George V, who got a "desirable" tattoo of a dragon on his arm during a trip to Japan as a teenager in 1881. Conversely, though, he adds, "we also have to remember there's physical evidence of tattooing that dates all the way back to 3250 BC."
Ancient roots
Lodder is referring to Ötzi, a European Tyrolean Iceman whose frozen body was preserved beneath an Alpine glacier along the Austrian-Italian border, before finally being discovered by a perplexed German couple 5,300 years later during their walking holiday in the Alps. Ötzi had 61 tattoos across his body, with the tattoos (which were primarily sets of horizontal and vertical lines) thought to have had a therapeutic purpose akin to acupuncture – since they tended to be clustered around Ötzi's lower back and joints, areas where anthropologists say the Iceman was suffering from degenerative pains and aches.
Other ancient corpses have revealed even more intricate designs. The "Gebelein Man", who has been on display in the British Museum for more than 100 years, has a tattoo of an interlocking sheep and bull on his arm. The naturally mummified corpse dates back to Ancient Egypt's Predynastic period around 5,000 years ago, with the tattoos applied permanently under the skin using a carbon-based substance [experts believe it was likely some type of soot]. There's also evidence that the women of Ancient Egypt had tattoos, with experts speculating that they were carved into the skin so that the gods would protect their babies during pregnancy. The 1891 discovery of Amunet, a priestess of the goddess Hathor at Thebes, showed extensive tattooing across the mummified corpse's abdominal region.
A heavily-tattooed female warrior priestess dubbed the "Princess of Ukok" was discovered by archaeologists in the Altai Mountains – which run through Russia, China, Mongolia and Kazakhstan – back in 1993. The discovery of this 2,500-year-old corpse was particularly significant due to the pristine preservation of the skin and a torso featuring beautifully sophisticated illustrations of mythical beasts, including the antlers of a Capricorn.
Believed to be 25 when she died, the princess was one of the Pazyryks, a Scythian-era tribe that saw body tattoos as a marker of social status, and something that would make it easier for them to be located by loved ones in the afterlife. All these discoveries, according to Lodder, completely shatter the notion that tattooing is somehow a new "trend" – if anything, it is one of the oldest artforms on record.
Maud Wagner was one of the first professional female tattoo artists in the US (Credit: Getty Images)
"The current best evidence suggests tattoos go back 45,000 years," he adds. "That's when human beings developed symbolic and communicative visual behaviour. The urge to communicate stories and desires by tattooing something on our skin has long been a basic human need."
But if tattoos have long been a prized adornment for some, they have also served as a cruel kind of branding. In the ancient Greco-Roman world, tattoos were a mark of punishment and shame, forcibly given to convicts and sex workers. This was a horrific practice that persisted long after the Roman Empire ended, continuing through to America's slave trade and the Holocaust. But despite this, tattoos simultaneously remained an attractive lure for society's elite.
The allure of celebrity
In author Margot Mifflin's brilliant book Bodies of Subversion: A Secret History of Women and Tattoo, she dissects how high society women of the 19th Century in Europe and United States would get tattoos on their feet and upper arms; places easily hidden by clothing. One of the first professional female tattoo artists in the US was Maud Wagner, who learned from her husband, and began work in 1907. Jessie Knight, who started professionally in 1921, was perhaps Wagner's equivalent in the UK.
For Mifflin, tattoos have always carried counter-culture values for women. "Tattooing meant women could do what they wanted with their own bodies," she explains. "It was different for women to men, because tattooed women were directly interfering with nature in a way history had previously forbidden. It was a chance for them to rewrite their bodies."
Mifflin says the "dark shadow" of World War Two – where Jewish prisoners of war were tattooed and numbered by their Nazi capturers during the genocidal murder of the Holocaust – led to a decline in people wanting to get body ink. But by the 1960s, the tide was changing again, something she credits in part to the influence of late rock 'n' roll legend Janis Joplin. "Janis had this Florentine bracelet tattooed on her wrist, which was completely visible, and also a heart above her breast," explains Mifflin.
If you watch someone do a tattoo, and walk away from it thinking it's not art, then you're just a crazy art snob – Mister Cartoon
"She really was this transitional figure who helped tattoos become an alluring mainstream thing. [New York] artist and tattooist Ruth Marten, who blurred the lines between tattoos and the art world, also helped to destroy some of the negative connotations, repositioning tattoos as a rich artform."
The veteran Mister Cartoon (real name Mark Machado) is one of the greatest living tattoo artists in the US. Working his way up from airbrushing lowrider cars and being a prolific graffiti tagger, the 52-year-old ended up tattooing some of pop culture's most important names including Beyoncé, Kobe Bryant, Snoop Dogg, Eminem, Dr Dre and 50 Cent. According to Cartoon, although Joplin was indeed a "transitionary" figure, hip-hop culture really helped solidify tattoos as a desirable practice for the masses.
"In my neighbourhood," the Los Angeles native recalls, "the tattoos you saw were typically done in prison cells. In my mom's head, she saw those heavily tattooed gangsters as the ones who made us Latinos look bad. But to me, they looked like the coolest people in the world."
Hip-hop artists including Eminem (here seen getting tattooed by Mister Cartoon) helped solidify the mass popularity of tattoos (Credit: Getty Images)
"When inspiring figures like Eminem, 2Pac, and 50 Cent all got tattoos, the public wanted to follow," he continues. "All their tattoos were like mirrors to the pop culture, highlighting social issues and inspiring the underdogs to make something of themselves. If a rapper like Gucci Mane got a tattoo on his face, it showed he was all the way in, and that defiance was infectious."
One of Cartoon's greatest tattoos is the word "Southside", which he tatted across rap artist 50 Cent's back. It is an ode to the rapper's Southside Queens' neighbourhood, and it represents how 50's success meant he was quite literally carrying the hood on his shoulders, and showing anything was possible, even after being shot nine times. Cartoon interprets the Old English lettering aesthetic that he used to see tattooed on LA gang members torsos, and gives it a more grandiose feel by transporting it on to the flesh of a superstar.
"For me it was always about getting the shady type of tattoos from my neighbourhood, which my mom feared were the mark of criminals, and taking them somewhere where they could be seen as luxurious and glamorous," Cartoon explains. "I wanted to really show their value. My mum is now sitting in a house that tattoos paid for, you know? I feel like I succeeded."
Fighting against art world snobbery
Despite this rich history, and tattoos' uniqueness as mobile artworks that walk around with somebody for the whole of their life, Cartoon says he still encounters snobbery. "If you go to art school and say you want to be a tattooist then they still look at it like a dishonest way to make a living," he says.
"We're creating art on moving flesh, which requires so much skill, while serving as therapists and marriage councillors to the people who sit in the chair. If you watch someone do a tattoo, and walk away from it thinking it's not art, then you're just a crazy art snob."
Even if snobbery still exists, Mifflin insists the art and tattoo worlds are converging more and more. She credits Mexican tattooist Dr Lakra (who has pioneered a macabre religion-fuelled visual style) and Belgium's Wim Delvoye (who has controversially tattooed pigs) as two recent figureheads who've helped bridge the gap between tattoos and fine art. Lodder, meanwhile, says Japanese tattooist Gakkin is bringing an "avant-garde" edge to the artform.
At the moment, tattoo artists are selling original artwork based on how long it takes to carve on to someone else's skin – Scott Campbell
The major thing that separates the fine art world from the tattooists is the issue of permanence. When a person dies and their body decomposes, so does their tattoo, meaning the original copy of a tattoo artist's work is lost. By comparison, painters and photographers' work can live on in galleries, bringing these artists posthumous recognition. For tattooists it's much more complicated. Infamously, Dr Fukushi Masaichi, a Japanese pathologist who was deemed the "Bodysuit collector", carried out a project where he kept consenting people's back skin after they died, preserving their tattoos in Tokyo's Medical Pathology Museum. But this was a complex process and, understandably, not something that caught on.
Yet renowned New York-based tattoo artist Scott Campbell believes technology can finally help to level the playing field. Alongside LA-based creative agency Cthdrl, he has pioneered the new Scab Shop platform, which allows tattoo artists like Woo and Cartoon to sell their tattoos as NFTs (non-fungible tokens) to the general public, meaning their work can live on in the metaverse, and will no longer die with its owner's flesh.
It effectively means that a digital replica of a tattoo design is created, which Scab Shop users then have the chance to bid for in an online auction. The NFT also comes with a tattoo appointment, so the winning bidder can then get the virtual design physically inscribed on to their skin. After sale, all the NFT designs remain archived on the Scab Shop portal. The idea is for Scab Shop to be a digital art gallery that preserves tattooists' work; a Tate Modern for tattooists.
The new art exhibition Tattoo: Art Under the Skin at CaixaForum in Barcelona is testament to the changing perception of tattooing (Credit: CaixaForum Barcelona)
"At the moment, tattoo artists are selling original artwork based on how long it takes to carve onto someone else's skin," Campbell tells BBC Culture. "It means we're selling the hours of our lives more like plumbers and electricians than artists; we're seen as tradesman who simply carve something on to your arm."
Campbell claims that if Vincent van Gogh was a tattoo artist, no one would know about his work, "because all of his canvases would have died. Worms would have eaten his art". With Scab Shop, he insists the work of tattoo artists can finally achieve permanence beyond a mere photographic copy, which, in turn, should help to eradicate some of the snobbery Mister Cartoon alludes to.
"Thanks to Scab Shop, I can sell my original artwork as images, just like an artist might; it really is the first time tattooing can be truly transacted as a traditional art form," claims Campbell. His hope is this will in turn lead to even more physical exhibitions, like Tattoo: Art Under the Skin, currently running at the CaixaForum in Barcelona, a major historical survey of tattooing from across the world that features, among other things, silicon replicas of body parts on which some of the world's great tattooists have reproduced their designs.
Yet Lodder is sceptical about tattoos being translated into NFTs, in part because it raises tricky issues around copyright. "The guy who tattooed Mike Tyson’s face sued the people who made The Hangover II movie [in which Tyson appeared] for copyright infringement [after they replicated his tattoo on another character]," says Lodder. "I think the issues around who owns a tattoo, the artist or the person in the chair, aren't solved by NFTs, but made more complicated."
If you read a tattoo magazine, it's filled with naked female pin-ups. The culture still seems very biased towards men – Margot Mifflin
Whether Scab Shop proves to be the start of a new era for tattoos or a flash in the pan remains to be seen, but it at least shows tattoo artists are innovating and seeking out new ways to get some of the art world credit that they feel they miss out on.
The gender divide
With the tattoo industry forecast for further growth over the coming three years, Mifflin says ensuring that it's less male-centric should also be seen as a priority. A 2017 poll by Statista claimed women are more likely to have a tattoo than men. Despite this, only 25% of US tattooists are women, vastly outnumbered by their (75%) male counterparts. "If you read a tattoo magazine, it's filled with naked female pin-ups," says Mifflin. "The culture still seems very biased towards men."
One person with experience of this gender imbalance is Sasha Masiuk, a successful female tattooist who made her name in Russia despite being born in Ukraine. Currently based in Los Angeles, she has five tattoo shops globally. "When I started tattooing clients would meet me in person and be weirded out I was a woman," she tells the BBC. "It was like I had to go out of my way to prove to them I was as good as a man."
Yet the fact Masiuk now charges up to $20,000 (£16,534) for her work shows things are changing. She points to shifting attitudes in Russia as proof that tattoo culture isn't just buoyant in the West, but the East too. "When people saw you had tattoos, you were seen as dangerous or a drug addict," she reflects of her early career in Russia. "But now in places like St Petersburg and Moscow, tattoos are accepted as a way of life."
This acceptance is something Masiuk "hopes" will translate into more authoritarian regions of Asia, where tattoos still carry taboo connotations; something illustrated by authorities in Lanzhou, a city in the Gansu province of Northwest China, implementing a tattoo ban for taxi drivers just two years ago on the basis that they "may cause distress to passengers who are women and children".
A design by Sasha Masiuk, who said she had to deal with sexism when she first entered the industry (Credit: Sasha Masiuk)
It would be dishonest to say that everyone agrees with the late French anthropologist Claude Levi-Strauss's notion that "tattoos transform us from raw animals into cooked cultural beings". In a recent article for The Times, journalist Melanie Phillips wrote that tattoos made her feel "physically sick", and condemned the contemporary normalisation of the culture, something she suggested was evidence of a "crisis" in moral values.
"There will always be gatekeepers who want to separate tattoos from the institutional fine art world," counters tattooist Dr Woo. "Will tattoo designs be hanging in the Whitney Museum 400 years from now? That's left to be said. But history has shown this is an art form that is very resilient."
If tattoo artists are looking to preserve their work for posterity, tattoo-wearers can get rid of their tattoos more easily than ever. In fact, the tattoo removal devices market has been backed to grow by an "incredible" $245m (£203m) by 2029. "Pretty soon we're going to be able to just erase and start over," adds Woo. But what this means for their status as art is another matter.
Even though Woo says the industry is currently a little homogenised with "samey" and "overly simple" Instagram-friendly floral designs, the tattoo titan is convinced his artform will continue to grow globally. He concludes: "Historically, tattoos romanticised the idea of freedom, right? To have one showed you weren't bound by social standards and could be your own person. They were the mark of the revolutionaries.
"So long as human beings want to feel free, tattoos will live on."
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Booth was a showman and a businessman – he saw any opportunity for publicity
On 1 April 1977, second-hand bookshop owner Richard Booth donned a homemade crown, marched through the streets of Hay-on-Wye and declared himself "King of Hay" outside the gates of the Welsh town's Norman-era castle.
Holding a regal sceptre fashioned from brass plumbing and with the freshly stitched green-and-white flag of the new "Kingdom of Hay" flying behind him, Booth informed bemused residents and press that with himself as "king", independence from the United Kingdom would encourage tourism and revitalise the town's declining economy.
Booth issued passports, stamps and currency for his new "nation", his "cabinet ministers" were elected after a few too many drinks in the local pub, and he would later appoint his horse, Goldie, as prime minister. He bestowed citizenship and peerages upon his supporters and fans, and he would rule his self-declared kingdom from the ramparts of Hay Castle until his death in 2019.
"Booth was a showman and a businessman," said Mari Fforde, a local historian who works for the Hay Castle Trust. "He saw any opportunity for publicity. The declaration of independence was part of that keen sense of publicity, his eccentric and iconoclastic streak and his love of attention."
The bookseller's bold bid for independence revived the fortunes of an ailing town. "A lot of small towns were in decline at the time," explained Dr Reg Clark, who worked as Booth's publicist in the 1970s and became the Kingdom of Hay's "Minister for Technology". "The decline was happening in small Welsh towns everywhere. People in rural areas would get an education, but then they would move out and get jobs elsewhere". Booth's marketing ploy brought an influx of curious tourists and bibliophiles to Hay-on-Wye, allowing the second-hand book market to flourish. With a population of just 1,500, the town remains home to some 20-plus bookshops and hosts the United Kingdom's largest literary event, the annual Hay Festival.
Richard Booth declared himself king of the Welsh border town on 1 April 1977 (Credit: Alex Ramsay/Alamy)
Forty five years after his declaration of independence, Booth's crumbling castle – where he lived and ruled – has been transformed into a museum by the Hay Castle Trust. I found myself in Hay-on-Wye on the museum's opening day in May 2022, as Hay Castle opened to the public for the first time in its 900-year history.
Hay Castle's 12th-Century Norman keep, half-fallen away, rises above a grassy mound in the centre of town. In the castle's old moat, I was absorbed in the shelves of an outdoor "Honesty Bookshop" (where every book cost £1, and money is paid into an honesty box) packed with novels, histories, travel narratives, classics, murder mysteries, biographies, recipe books and more.
The Honesty Bookshop's outdoor space doubled up as a street food market in the middle of the Hay Festival, and festivalgoers gorged on falafel and tacos as they read their latest purchases in the shade of Hay Castle. There were more pop-up food stands and market stalls in the surrounding streets, while the main road in front of the castle was lined with second-hand bookshops, antique stores and a fascinating map shop selling cartographic oddities.
The town remains home to some 20-plus bookshops and hosts the annual Hay Festival (Credit: Richard Collett)
From the "Crow's Nest" viewing platform at the top of the castle's tower, I glimpsed the River Wye meandering through the Welsh countryside to the west, while to the south, the Black Mountains rose to form the dramatic border with England. An information board informed me that these are "The Welsh Marches", the lawless borderland between England and Wales that was beset by conflict and ruled by rogue "Marcher Lords" through the Anglo-Saxon, Norman, medieval and Tudor eras.
Booth was like a rogue Marcher Lord in modern guise, and there's no doubt that Hay-on-Wye's location in this murky borderland fuelled his desire for autonomy. "I like to think that Hay-on-Wye has its own identity," Fforde told me later. "It has spent a long time being neither Welsh nor English and still identifies as border town instead."
Born in 1938, the man who would be king moved to a rural estate near Hay-on-Wye when he was young. In his autobiography, My Kingdom of Books (written by Booth and his stepdaughter, Lucia Stuart), Booth explained how he was never destined to succeed in the finance career his parents set him up for in London. Instead, his passion for books led him into the second-hand book trade, and he opened Hay-on-Wye's first bookstore in 1962 after purchasing the Old Fire Station.
I don't think there was any interest in books before Richard. He saw a business opportunity and took it
In 1964, Booth impulsively bought Hay Castle when it came on the market, renovating the historical structure into a bookshop, residence and venue for his many parties. He then took over the town's old agricultural hall – which remains "Richard Booth's Bookshop" to this day – and by 1978, the store was listed in the Guinness Book of Records as the world's largest second hand bookshop with more than one million books stocked at any one time.
"I don't think there was any interest in books before Richard," Fforde said. "He saw a business opportunity and took it. He timed his move into books really well, as many libraries were getting rid of their books at the time. This means that he had stock very cheaply and could stack 'em high."
Hay Castle recently opened to the public for the first time in its 900-year history (Credit: Adrian Seal/Alamy)
By 1976, Hay-on-Wye was marketed by the Welsh tourism board as the world's first "Town of Books", as bookshops sprang up on every street corner. "Booth owned branches and shops all over town," said Clark. "Lots of people came to Hay to work for Richard, and they changed the diaspora and nature of the town. A lot of the local people he trained went onto set up shop on their own."
But the economic reality was tough, as Clark explained. "His major issue was a lack of funds. With second-hand bookshops, things were always lurching from one disaster to the next. That's just the nature of that sort of business." Increasingly disillusioned, Booth believed that government policies were abandoning rural market town economies in favour of new and larger supermarkets and out-of-town shopping centres.
I would be 'Richard Coeur de Livre', the monarch with more pages than most
As Booth's personal financial situation became ever more precarious, he decided it was time for drastic action, so in 1977, Booth informed a visiting reporter he met in the pub that, "Hay is going to be independent of Britain!".
"I would be 'Richard Coeur de Livre'," Booth wrote, "the monarch with more pages than most."
1 April 1977 was an unusual day in Hay-on-Wye. Cannon fire from the micronation's "gunboat" (in reality, a small oar-powered dingy on the River Wye) marked the declaration of independence; a flag was unveiled in front of Hay Castle; and Booth was crowned "King of Hay" as the new national anthem was played.
The declaration may have been made on April Fool's Day, but as Fforde told me, the political reasons behind the stunt were serious. "Personally, I do not think that Booth wanted to be king in any literal sense," she explained. "I would say that he wanted to be king in the sense that he wanted to be listened to and taken seriously, as he had strong opinions about how the rural economy could survive in the climate of the late 20th Century."
Richard Booth's crown jewels are on display at Hay Castle, along with the independence flag and other Kingdom of Hay memorabilia (Credit: Richard Collett)
Visiting Booth's former home, now a museum, I started off exploring the newly opened galleries devoted to Hay Castle's centuries-long history. I was instantly drawn to the top-floor room that contains the "Richard Booth Collection".
Booth's crown jewels are protected by a glass cabinet; the original independence flag hangs on the wall; and there are Kingdom of Hay stamps, currency and passports on display. Although the United Kingdom never recognised Booth's bid for independence, he did receive ambassadors and support from other micronations, including the Principality of Hutt River, a self-declared micronation in Western Australia, and the Free Independent Republic of Frestonia, a micronation formed (also in 1977) to protest the demolition of local houses in London.
Reporters and press flocked to the Kingdom of Hay, and the publicity reinvigorated Hay-on-Wye's economy as tourist crowds gathered to visit the quirky "Town of Books" ruled by a king. But not all in Hay-on-Wye were happy with Booth. "When he declared independence, it didn't necessarily go down well with all the local folks," said Clark. "Booth used to be the darling of the Wales tourist board, but he somehow fell out with them. Hay Town Council put up a notice saying they wouldn't have anything to with the Kingdom of Hay, and that Hay-on-Wye was an integral part of the United Kingdom."
In 1988, Booth even picked a fight with the just-founded Hay Festival, believing that the festival's focus on newly released books was a disservice to the town's second-hand bookshops. Even without the initial blessing of the King of Hay, though, the Hay Festival was a success. It's now the largest literary event of its kind in the UK, and its return in 2022 after a Covid-19 hiatus saw some 500 events staged across two weeks, with 600 speakers and 200,000 ticket sales.
By 1978, Richard Booth's Bookshop was the largest second-hand bookshop in the world (Credit: Richard Collett)
Booth passed away on 20 August 2019, but the "Kingdom of Hay" continues. "There is a lineage for the King," said Fforde. "In 2018, Richard Booth declared his succession, and Ollie Cooke is his successor. The town still has a flag and there have been several Independence weekends – although Covid means we have not had one since 2019."
Booth's real legacy isn't a flag or even a kingdom, but a thriving, book-loving town. "As his stepdaughter Lucia said to me once, he was one of the last great British eccentrics," said Clark. "As his friend, I knew that Richard loved Hay and he wanted the best for it. Not because it was his kingdom, but because he loved the community. He did a lot for Hay, and he brought it out of obscurity."
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BBC
Property guardians move with the times to save cash
By Egon CossouBusiness reporter
Moving home is an upheaval. Just ask Kevin Harris. He's done it eight times in the last eight years. But it has meant that he's lived in some pretty interesting places.
"I've woken up and counted myself lucky that I've got an amazing place to live in which is a little out of the ordinary," he says.
That's an understatement. His homes have included a former children's nursery, a Victorian hunting lodge and a disused police station.
Today, home is an old EMI building in west London. It's part of the site where records by the Beatles, the Rolling Stones and Pink Floyd were pressed.
Kevin shares the three-storey building with 30 others. What was once an historic work space is now a living space, with each resident having their own individual room to sleep in. Some enjoy their own showers, while others share. Kitchen facilities are communal.
Residents pay an average of £350 per month, including utility bills.
Kevin is one of the UK's estimated 10,000 property guardians. He pays a property management company a monthly fee to live in what would otherwise be an empty building.
Guardians are subject to a monthly licence agreement that affords them fewer rights than a full tenancy - they can be given just 28 days' notice to leave and don't have the right to exclusive occupation of the property.
Properties are subject to health and safety regulations, so should be kitted out with suitable sleeping, cooking and washing facilities, if they don't already have them. They must also have functioning water and power supplies and be clean and safe.
The management companies look after the buildings on behalf of the owners. The thinking is that occupied properties are less likely to attract vandals and burglars. It is also cheaper than employing a security firm and avoids the property becoming derelict.
Demand is on the rise, fuelled by the housing shortage and the cost-of-living crisis.
The Property Guardian Providers Association (PGPA), which represents management companies, says that in 2020-21, some 32,000 people applied to become guardians. It expects that to rise to 50,000 this year.
In fact, the PGPA is warning the sector might not be able to meet demand because of a shortage of owners coming forward. It says they are deterred by having to comply with planning regulations designed for permanent homes when they would only be offering temporary housing.
Kevin first became a guardian eight years ago, after a bad experience with a private landlord and he's stuck to it ever since.
"The main [advantage] is the cost of guardianship is predominantly cheaper than private renting," he says. "More often than not you'll get more space for your money."
However, he says the downside is "the lack of security".
He works as a prop builder on movies such as Aliens and Tomb Raider, which means he has a lot of equipment at home on top of the possessions he has acquired over the years. "If someone says to me 'we need you to move' it's a lot of stress having to pack my kit down and move out."
But despite the transient nature of guardianship Kevin says he has never lived anywhere unsafe or unhygienic.
Kevin is an old hand at guardianship. But 31-year-old cargo inspector Matthew Whitaker and his wife Luciane, 32, are relatively new converts. They moved into a large old vicarage in the grounds of an abandoned Teesside church four months ago. They pay £400 per month for their five-bedroom property.
At first they were hesitant because they didn't know much about the scheme.
But once again, the prospect of cheap accommodation persuaded them to take the leap.
"With all the prices going up this year, we thought this would be ideal to save a bit of money - maybe buy a house in the next year or two," Matthew says.
While he admits it would be quite difficult to move at short notice, he's not put off by the month-to-month living arrangement.
"It's just one of the risks we decided to take. Hopefully it pays off."
The PGPA is the closest thing the sector has to a governing body and represents management companies covering 60% of property guardians in the UK. It sets out regulations and standards for its members and provides a complaints procedure for guardians.
Graham Sievers, the PGPA's chair, is keen to clear up one common misconception.
"The security aspect that guardians provide is simply by being in occupation," he says, reiterating that empty buildings are more likely to attract anti-social behaviour and squatters. "The guardians themselves are not expected to be security officers or patrol the building."
He insists guardianship is not a last resort for desperate people.
"We've had people who are approaching retirement, teachers for example, turning to guardianship so that they can save up money to buy their ideal cottage."
But he warns it's not for everyone. "You have to be prepared to have a more outward-looking, communal lifestyle."
Tenants also need to realise that the management companies keep a close eye on the building. "To ensure the safety of the property is maintained, your room can be inspected," he says.
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
The property guardian movement originated in the 1990s in the Netherlands, where there are now about 100,000 guardians. But it has yet to break into the mainstream in the UK.
Concerns have been raised about living standards. A recent report for the government found that "poor conditions prevail in property guardianship" in England. That's despite efforts by some companies and the PGPA to professionalise the sector, according to the study.
Graham Sievers says it is important to crack down on bad practice and advises guardians to make sure the companies they deal with are PGPA accredited.
He urges them to contact the authorities if they are experiencing dangerous or unsanitary living conditions. But he also maintains it's not enough for the sector to be left to police itself. He wants greater support from the government and more robust regulation.
A spokesman for the Department for Levelling Up, Housing and Communities said: "We do not endorse or encourage property guardianship as a form of housing. We recognise, however, that people have the right to make their own informed decisions about their housing choices and property guardians and local councils should follow our extensive guidance on their rights and responsibilities."
Meanwhile, Matthew Whitaker says that for the moment, he and his wife are happy to remain within the system, even if they have to move out of their vicarage at short notice. But they don't see guardianship as a long-term option.
"Once you have a family it's time to settle down," Matthew says. "I think with kids it would be a difficult circumstance."
Despite the big savings he has made over the years, Kevin Harris from west London also thinks there is a limit - but for different reasons.
"Through my time as a guardian I have made close friendships," he says.
"But I'm 55 years old," he adds. "I can't imagine doing this forever."
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BBC
Amol Rajan to take over from Jeremy Paxman as University Challenge host
Amol Rajan will take over from Jeremy Paxman as the host of University Challenge, the BBC has announced.
The journalist and broadcaster, who is also one of the hosts of Radio 4's Today programme, will start presenting the BBC Two quiz show next autumn.
In a statement, he said: "Being asked to host my favourite TV programme is dream-come-true territory."
Rajan becomes only the third presenter in the show's 60-history, following Paxman and Bamber Gascoigne.
Paxman announced earlier this week he was stepping down after 28 years. The 72-year-old revealed last year that he had been diagnosed with Parkinson's disease.
Rajan's new job means he will step down as the BBC's media editor later this year.
"I have watched University Challenge obsessively for years, addicted to its high standards, glorious title music and inspirational contestants," he said.
"It's the best possible antidote to cynicism about young people, allowing millions of us to test our wits against the best minds of a new generation, and annoy and impress our families by barking answers from the sofa."
Referring to the long-running show's previous hosts, he added: "I am very conscious that in the late, great Bamber, and that giant of British culture, Jeremy, I have vast shoes to fill.
"With his immense intellect, authority and respect from students and viewers alike, Jeremy hands over a format, and show, as strong as ever."
'Shameless intellectual ambition'
Gascoigne hosted University Challenge on ITV between 1962 and 1987, before the BBC revived it with Paxman in the hot seat in 1994.
Rajan will remain a co-host of the Today programme as well as continuing Amol Rajan Interviews.
In a further statement on Instagram, he wrote: "I can honestly say University Challenge is my favourite show. I love it. The music, the students, the format, the history, the shameless intellectual ambition. And I love being a quizmaster, as my mates can attest. So this feels massively humbling."
Paxman will film his final episodes this autumn, and they will be broadcast next summer.
"I've had a blast hosting this wonderful series for nearly 29 years," the former Newsnight presenter said in a statement on Tuesday.
"I've been lucky enough to work with an amazing team and to meet some of the swottier brains in the country. It gives me hope for the future."
BBC broadcaster Dharshini David, who was on Rajan's team when he took part as a contestant, was among those congratulating him on social media.
"[I have been] privileged to have shared a set with the outgoing AND incoming host of University Challenge," she wrote. "Just a shame we couldn't score a win for Downing College."
Bobby Seagull, one of the show's most famous former contestants, also wished Rajan well in a message posted on Twitter.
Congrats @amolrajan on the new #UniversityChallenge hosting role👏 Best of luck🤞At some stage in the future, there'll be an #OnlyConnect question with the 1st three clues asBamber / Paxman / RajanJust need to wait for the 4th host to make a full set!https://t.co/6hHAH8jdEJ
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Covid: UK first country to approve dual-strain vaccine
By James GallagherHealth and science correspondent
The UK has become the first country to approve a dual vaccine which tackles both the original Covid virus and the newer Omicron variant.
Ministers say the vaccine will now form part of the autumn booster campaign.
Moderna thinks 13 million doses of its new vaccine will be available this year, but 26 million people are eligible for some form of booster.
Health officials say people should take whichever booster they are offered as all jabs provide protection.
The original vaccines used in the pandemic were designed to train the body to fight the first form of the virus which emerged in Wuhan, in China, at the end of 2019.
The Covid virus has since mutated substantially, with a stream of new variants emerging that can dodge some of our immune defences. They have caused large surges in cases around the world.
The original vaccines still provide strong protection against becoming severely ill or dying, but companies are tweaking them to match the virus as it evolves.
Cases of coronavirus are currently falling in the UK. In mid-to-late July, around 2.5 million people tested positive for coronavirus.
'Sharpened tool'
Moderna's latest vaccine - called Spikevax - targets both the original strain and the first Omicron variant (BA.1), which emerged last winter. It is known as a bivalent vaccine as it takes aim at two forms of Covid.
The UK's Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency has considered the evidence and given the vaccine approval for use in adults.
Dr June Raine, the regulator's chief executive, said: "What this bivalent vaccine gives us is a sharpened tool in our armoury to help protect us against this disease as the virus continues to evolve."
Experiments on 437 people showed the updated vaccine was safe and gave better immune protection against newer variants.
Levels of antibodies that were able to stick to and disable Omicron (BA.1) were 1.7 times higher in people given the new vaccine. Tests against more recent Omicron variants (BA.4 and BA.5), which are causing the UK's current wave, also showed higher levels of protection with the updated vaccine.
However, it is far from clear what that means in terms of preventing someone from becoming seriously ill.
Additionally, it is uncertain what variants we will be facing in the coming months and exactly how well the updated vaccine will perform against them.
Health ministers have officially given the go-ahead for the bivalent vaccines.
In England, Health Secretary Steve Barclay said it was "very good news for the UK population" and those eligible "will have the comfort of knowing that their immunity has been topped up". People will be contacted from early September, he said.
Wales' health minister Eluned Morgan said vaccines "have saved countless lives" and urged everyone who was eligible to come forward.
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Watch: Dual-strain Covid vaccine ''is very good news'' - health secretary
The Joint Committee on Vaccination and Immunisation (JCVI), which advises governments in England, Wales, Northern Ireland and Scotland, has confirmed the following groups should be offered some form of booster in the autumn:
Stéphane Bancel, the chief executive officer of Moderna, said he was "delighted" the vaccine had been approved.
"This represents the first authorisation of an Omicron-containing bivalent vaccine; this bivalent vaccine has an important role to play in protecting people in the UK from Covid-19 as we enter the winter months," he said.
Prof Wei Shen Lim, from the JCVI, said: "It is important that everyone who is eligible takes up a booster this autumn, whichever vaccine is on offer."
Originally those aged 50-65 were not going to be jabbed. However, the immunisation campaign has been expanded because of the rapid spread of variants, uncertainty about how the virus will mutate and the expectation that we will are likely to be more social - and therefore give the virus a helping hand this winter - including at Christmas.
However, most people under 50 will not be boosted in the coming months. The focus remains on preventing those most at risk from becoming seriously ill, rather than stopping the young passing the virus on to older relatives.
Moderna is not the only company updating its vaccines. Pfizer has also been developing vaccines that can target Omicron. The Oxford-AstraZeneca vaccine, however, is not being updated.
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Mystery of half-billion year old creature with no anus solved
By Victoria GillScience correspondent, BBC News
Scientists say they have solved an evolutionary mystery involving a 500 million-year-old microscopic, spiny creature with a mouth but no anus.
When it was discovered in 2017, it was reported that the tiny fossil of this sack-like marine beast could be humans' earliest-known ancestor.
The ancient animal, Saccorhytus coronarius, was tentatively placed into a group called the deuterostomes.
These are the primitive ancestors of vertebrates - including humans.
A new study now suggests Saccorhytus should be put into an entirely different group of animals.
A team of researchers in China and the UK carried out a very detailed X-ray analysis of the creature, and concluded that it belongs to a group called the ecdysozoans - ancestors of spiders and insects.
One source of this evolutionary confusion was the animal's lack of an anus.
Emily Carlisle, a researcher who studied Saccorhytus in detail, explained to BBC Radio 4's Inside Science: "It's a bit confusing - [most] ecdysozoans have an anus, so why didn't this one?"
One "intriguing option", she said, is that an even earlier ancestor of this whole group did not have an anus, and that Saccorhytus evolved after that.
"It could be that it lost it during its own evolution - perhaps it didn't need one because it could just sit in one spot with one opening for everything."
The main reason though, for the "repositioning" of Saccorhytus on the Cambrian tree of life is that, on the initial examination, holes that surrounded its mouth were interpreted as pores for gills - a primitive feature of deuterostomes.
When scientists looked in more detail - using powerful X-rays to examine the 1mm creature closely - they realised that these were actually the base of spines that had snapped off.
Scientists studying these fossils try to place each animals on a tree of life - much like a family tree - enabling them to build a picture to understand where they came from and how they evolved.
"Saccorhytus would have lived in the oceans - in the sediment with its spines holding it in place," explained Ms Carlisle, who is based at the University of Bristol.
"It would, we think, have just sat there - in a very strange environment with lots of animals that would have looked like some creatures alive today, but a lot that looked completely alien."
The rocks containing these Cambrian fossils are still being studied.
"There's so much we can still learn about its environment," Ms Carlisle added.
"The more I study palaeontology, the more I realise how much is missing. In terms of this creature and the world it lived in, we're really just scratching the surface."
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BBC
Chinese internet giants hand algorithm data to government
By Annabelle LiangBusiness reporter
Chinese internet giants including Alibaba, Tiktok-owner ByteDance and Tencent have shared details of their algorithms with China's regulators for the first time.
Algorithms decide what users see and the order they see it in - and are critical to driving the growth of social media platforms.
They are closely guarded by companies.
In the US Meta and Alphabet have successfully argued they are trade secrets amid calls for more disclosure.
The Cyberspace Administration of China (CAC) has published a list with the descriptions of 30 algorithms.
In a statement it said that its algorithm list would be routinely updated in a bid to curb data abuse.
Among the listed algorithms is one belonging to e-commerce website Taobao, owned by Alibaba.
The Mandarin document said Taobao's algorithm "recommends products or services to users through their digital footprint and historical search data."
ByteDance's algorithm for Douyin, China's version of TikTok, is said to gauge user interests through what they click, comment on, "like" or "dislike".
Kendra Schaefer, head of tech policy research at Trivium China, said the data appeared "surface level".
"It doesn't look like the algorithms themselves have been submitted," she told the BBC.
"Each one of these algorithms has been given a registration number, so the CAC can focus enforcement efforts on a particular algorithm. The question is, what is the next step to seeing if an algorithm is up to code?"
However, Zhai Wei, an executive director at the Competition Law Research Center at the East China University of Political Science and Law, believes the information provided was "much more detailed than what was published for sure".
"That involves some business secrets, which is not possible to be released to the public," he told Bloomberg.
ByteDance declined to comment when approached by the BBC on Tuesday.
Alibaba and listed technology firms Tencent, NetEase and Baidu did not immediately respond to a BBC request for comment.
Ramping up control
Suranjana Tewari, Asia Business Correspondent
This move is ultimately about control.
China has the largest base of internet users in the world, and is a massive market for e-commerce, gaming and smartphones. And so, technology companies operating there have expanded exponentially in recent years.
Beijing is fiercely protective of the technology behind these companies, and doesn't allow the export of it beyond its shores.
But it's concerned about how these platforms can influence public opinion within China, and prefers to have more oversight over their technology and data. It wants to redirect people's attention to content that the state thinks is fit for public consumption.
Beijing has urged service providers to ensure algorithms "actively spread positive energy", and are not used to encourage indulgences, excessive spending and exposure to celebrity culture.
International brands like Google and Facebook have been under pressure to submit this kind of information over concerns about how they use data and curate content, but they have resisted until now, saying that algorithms are business secrets.
Chinese regulators have been tightening their grip on the technology sector for nearly two years now.
The country adopted new rules for algorithms in March - which allow users to opt out of contributing to recommendations.
It also required algorithms with "public opinion properties or social mobilisation capabilities" to register with the CAC.
Ms Schaefer said it was "remarkable" that the registrations were made public.
"I'm not aware of any other country in the world where you can go see a list of all of the pieces of code that are essentially informing the decisions that you make, the purchasing decisions that you make, the content viewing decisions that you make," she said.
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BBC
A$AP Rocky: US rapper pleads not guilty to firearm charges
Rapper A$AP Rocky has pleaded not guilty to two charges of assault with a firearm in connection with a shooting in Hollywood last November.
The star, real name Rakim Mayers, is alleged to have pointed the gun at a former friend during an argument.
Prosecutors say he later fired the weapon twice in the direction of the victim, who sustained a minor injury.
The 33-year-old, who has had two US number one albums, could face up to nine years in prison if found guilty.
The rapper, who had a baby with singer Rihanna in May, appeared in court in Los Angeles on Wednesday.
The star was arrested at Los Angeles International Airport in April, as he returned from a holiday with Rihanna. He was released three hours later - after posting bail of $550,000 (£421,000).
Terell Ephron, who is part of the A$AP Mob hip-hop collective, identified himself as the victim and took legal action against his former friend last week - alleging assault and battery, negligence and emotional distress.
Mr Ephron, known as A$AP Relli, alleged that Mr Mayers had "lured" him to an obscure location in Hollywood to discuss a disagreement.
The lawsuit claims that, after a verbal altercation, Mr Mayers "pulled out a handgun and purposefully pointed it in the direction of [Mr Ephron] and fired multiple shots".
Mr Ephron was "struck by bullet projectile/fragments" in his left hand and required medical attention, according to the court papers. He is seeking at least $25,000 (£20,750) in damages.
At Wednesday's hearing, judge Victoria B Wilson put a restraining order in place, ordering Mr Mayers to stay 100 yards (91m) away from Mr Ephron at all times, and set a preliminary trial date of 2 November.
Mr Mayers was previously given a two-year suspended sentence for his role in a brawl in Stockholm in August 2019.
As A$AP Rocky, he was one of the biggest breakout stars of the 2010s, earning eight platinum singles in the US, including Wild For The Night, Everyday, LSD and A$AP Forever.
He rose to fame after being championed by Drake, and has worked with artists including Alicia Keys, Lana Del Rey, Skepta, Selena Gomez and Kendrick Lamar.
Last year, he confirmed he was in a relationship with Rihanna, calling her the "love of my life" and "the one".
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L'Humanité
Blackbird, ou l’envol de la liberté
ActuOn connaît la chanson... mais pas les paroles ! Derrière ses airs bucoliques, la chanson des Beatles écrite par Paul McCartney s’empare de l’actualité la plus brûlante de la décennie 1960.
Clément Garcia
Des « Quatre Fabuleux », il n’était pas réputé le plus subversif. Entre Lennon, l’écorché vif, qui enjoint à la reine de secouer ses bijoux en guise d’applaudissements, Harrison, le mystique, qui mobilise la fine fleur du rock en soutien au Bangladesh, et Ringo, le cabotin, McCartney gardait l’image d’un enfant sage préposé aux œillades timides et séductrices. Injuste et vachard comme il a pu l’être, Lennon lui reprochera de n’avoir su composer que Yesterday, accusation à valeur générale de se cantonner aux bluettes pour midinettes, aussi parfaites soient-elles. C’était aller vite en besogne.
Dans son autobiographie En studio avec les Beatles (le Mot et le reste, 2009), Geoff Emerick, l’ingénieur du son du groupe, affirme que « Paul était tout aussi socialement impliqué que John, mais il l’était d’une façon plus subtile et n’utilisait pas un marteau-pilon comme John l’avait fait avec Revolution. Ils avaient des sensibilités similaires, mais des manières de les exprimer radicalement différentes ».
De la subtilité, il y en a à revendre dans Blackbird. Signée Lennon-McCartney comme l’essentiel des compositions du groupe, la chanson, jouée à la guitare picking et inspirée d’une bourrée de Bach, est bien le fait d’un seul homme, comme, du reste, alternativement, la plupart de celles qui constituent l’ « album blanc » sobrement intitulé The Beatles. Écrite lors du voyage initiatique auprès du Maharishi Mahesh Yogi, au pied de l’Himalaya, Blackbird apparaît comme une ode à la nature, un appel à s’extraire de la civilisation des hommes. Tel était le but de ce « trip » mené sous l’impulsion de George Harrison et de sa femme, Pattie Boyd, de février à avril 1968, en compagnie du chanteur Donovan, celui des Beach Boys Mike Love ou encore de l’actrice Mia Farrow.
Mais ces mois sabbatiques pour les Beatles se sont surtout révélés politiques pour le monde. « Quand j’ai écrit Blackbird en 1968, j’avais tout à fait conscience des terribles tensions raciales qui existaient aux États-Unis », explique McCartney dans le livre Paroles et souvenirs (Buchet-Chastel, 2021). « J’ai écrit la chanson quelques semaines après l’assassinat de Martin Luther King », ajoute-t-il. L’oiseau noir de la chanson serait donc la métaphore de la communauté noire américaine, en plein mouvement pour l’égalité : « Au plus profond de la nuit », l’oiseau « apprend à voler », « à voir ». « Tu attendais seulement ce moment pour être libre », chante McCartney, pour « prendre ton envol », « dans la lumière de la sombre nuit noire ».
Le mouvement des droits civiques, source d’inspiration
« Je pense que, quand le public entend une chanson, il aime bien en savoir plus sur l’alignement des planètes à sa naissance », dira le musicien, qui a pris l’habitude de courts laïus lors de ses concerts. En 2016, de passage à Little Rock (Arkansas) où, en 1957, le gouverneur local s’entêtait à maintenir les lois ségrégationnistes en évinçant neuf étudiants noirs de l’université, il explique : « Dans les années 1960, l’agitation était à son comble concernant les droits civiques, particulièrement à Little Rock. Nous le relevions dans l’actualité quand nous étions en Angleterre. C’est un endroit très important pour nous parce que, selon moi, c’est ici que le mouvement des droits civiques a commencé. Nous voulions voir ce qui se passait et sympathiser avec les gens engagés dans ces combat s. Et cela m’a donné envie d’écrire une chanson qui, si elle allait jusqu’aux oreilles de ceux qui combattaient, pourrait les aider, juste un petit peu, et c’est celle que je vais vous chanter. » Dans la foulée, il se fait prendre en photo avec Thelma Mothershed-Wair et Elizabeth Eckford, deux des neuf de Little Rock, saluant « les pionnières du mouvement des droits civiques et sources d’inspiration de Blackbird ».
Quand j’ai écrit Blackbird en 1968, j’avais tout à fait conscience des terribles tensions raciales qui existaient aux États-Unis. Paul McCartney
Mais cette inspiration irait puiser plus loin encore. Toujours dans Paroles et souvenirs, McCartney se remémore que « Blackbird était aussi une expression argotique qui désignait une “black girl”. Liverpool était un ancien port négrier. C’est aussi la ville qui abritait la plus vaste communauté antillaise ». De fait, l’oiseau noir aurait aussi un visage, féminin, celui d’Angela Davis. La militante communiste était devenue la figure centrale de la dignité noire, mise en poème par Prévert comme en musique par les Rolling Stones dans la chanson Sweet Black Angel. « Ce n’est que quelque temps plus tard que je réalisais que les paroles de la chanson évoquaient le mouvement des droits civiques aux États-Unis. À l’époque, Paul ne l’avait pas mentionné », se souvient encore Geoff Emerick, saluant l’humilité du mélodiste de génie.
On connaît la chanson pas les parolesLes séries d'été de l'Humanitébeatlespaul mccartney BBC
UK drought: Why we need to get used to wonky vegetables
By Georgina RannardBBC News Climate & Science
Fruit and vegetables on the shelves will be smaller and look different as the summer's hot and dry weather hits crops, experts say.
Potatoes, onions, carrots, apples and Brussels sprouts are likely to be worst-affected.
Many areas of the UK have seen very low rainfall in 2022, and parts of England are in drought.
The National Farmers Union (NFU) wants supermarkets to accept more "wonky" produce and be flexible with growers.
In Essex, farmer Sarah Green's fields are dusty and the grass crunches beneath her feet.
Her crops are "alive, but not growing or thriving". The hot summer sun made her sweetcorn delicious, but smaller than usual and she's had to lower her prices. Other crops still in the ground, like cauliflower, Brussels sprouts and broccoli, are stunted.
And in Herefordshire, farmer Ben Andrews said his "nice green" cabbage and kale were fine until a few days ago.
Now they've turned pale blue, he says. They feel leathery and tough, no longer crisp and lush.
These crops are still in the fields but soon they'll be what we buy in supermarkets.
It's too early to know how much UK produce will die due to drought, but "crop quality" will certainly be hit, Jerry Knox, professor of agricultural water management at Cranfield University, told BBC News.
More potatoes will be smaller, with lower quality skin and even some defects, he adds.
Vegetables this autumn and winter "may not look normal, but will taste the same", Tom Bradshaw, vice-president of the NFU, says.
"Consumers have been conditioned to believe that a potato looks a certain way," Mr Bradshaw says. To reduce the risk of even more price rises during a cost of living crisis, "we need to be more relaxed about appearance", he adds.
A representative for the British Retail Consortium (BRC) told BBC News that supermarkets already accepted odd-shaped vegetables.
"Retailers understand weather conditions have been a challenge and have taken steps to support their farmers. This includes expanding ranges of odd-size/shape fruit and veg when needed," says Hannah Dougherty, Food Policy Advisor at the BRC.
In Essex, rain is all Sarah Green and her family talk about. This year they're measured 107mm of rainfall. Their annual average is 525mm.
This dryness means vegetables in the ground can't get the moisture they need to keep growing, so they grow slower and don't become full-size. Lack of water can make the skin tougher, or cause defects as the crop is stressed.
Potatoes are very vulnerable to drought in the UK where half the national crop is fed by rain, Prof Jerry Knox explains.
Harvesting the potatoes will be a challenge because it's likely to be difficult to get the harvester into the hard ground, Sarah Green explains. It might form big clods that damage the crop or cut it into pieces.
Carrots, parsnips, onions will be affected in a similar way to potatoes, Prof Knox says.
By this point in the summer the "damage is done", he says, and even significant rainfall isn't enough to fix the stressed potatoes.
Farmers are also worried about brassicas like cauliflowers and broccoli planted in autumn. In many areas it's feared the soil is too hard to dig and seeds won't survive in parched ground.
The last time the UK had a drought was in 2018, but rains came just in time to save most crops. But this year the Met Office is forecasting several months of dry, warm weather.
Farmers could choose to sacrifice some crops, in order to fully water others, Prof Knox says. Gathering enough water over the autumn and winter will also be crucial to stop the effects of drought spreading into 2023.
But in the long-term scientists warn that parts of England, particularly the south-east, will become much drier due to climate change.
Farmers do adapt and some have changed the crops they grow, but the unpredictability of UK weather makes that risky.
Alastair Chisholm of the Chartered Institution of Water and Environmental Management says that in the long-term, adjustments to farming techniques like regenerative farming that helps soil store water, as well as investment in storage for winter rains, can be solutions.
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L'Humanité
Cold cases #3. Assassinat d’Olof Palme, polar suédois au goût d’inachevé
ActuLe meurtre du premier ministre suédois, tué par balle en pleine rue le 28 février 1986, a plongé le pays dans la stupeur. Figure tutélaire de la gauche, Palme ne manquait pas d’ennemis. Mais, accumulant erreurs, fausses pistes et dérapages, l’enquête va piétiner durant trente-quatre ans. Après la mort du principal suspect en 2020, la justice a classé l’affaire, abandonnant l’espoir d’établir la vérité.
Gaël De SantisIl a été dit tout et n’importe quoi sur la mort d’Olof Palme, le premier ministre suédois, alors figure emblématique de la gauche européenne. Plus de trois décennies après, elle résonne encore aujourd’hui, à l’heure où son pays, la Suède, abandonne la politique de neutralité poursuivie depuis deux siècles pour rentrer dans l’Otan. Sous Olof Palme, chef de gouvernement de 1969 à 1976 et de 1982 à 1986, la politique de non-alignement est devenue un non-alignement de combat, critique à la fois de l’autoritarisme soviétique et de l’impérialisme américain. Palme se rend à Cuba, il accueille les déserteurs américains de la guerre du Vietnam, pourfend le dictateur chilien Pinochet, qualifie le fasciste Franco de « putain de meurtrier », œuvre à l’égalité entre femmes et hommes, améliore le droit du travail… Avec un tel curriculum, il s’attire vite les reproches de la droite. Ainsi, les jeunes conservateurs, avant même qu’Olof Palme n’exerce des responsabilités, avaient transformé un portrait de lui en cible pour fléchettes. Ils ne pardonnaient pas à la figure de gauche d’avoir trahi ses origines aristocratiques pour, selon ses mots, faire la guerre non « aux pauvres », mais « à la pauvreté ».
Le combat d’Olof Palme s’arrête le 28 février 1986, sur un trottoir en plein centre de Stockholm. Ce soir-là, le premier ministre et son épouse Lisbeth ont choisi d’aller voir une comédie au cinéma, « les Frères Mozart » de Suzanne Osten, et avaient congédié, comme ils en avaient l’habitude, leurs gardes du corps. La sortie ne figure pas à l’agenda. D’ailleurs, le couple, qui n’avait pas réservé de billets – contrairement à leur fils et sa fiancée –, acquerra, selon le caissier, deux tickets réservés non réclamés. L’enquête montrera que Lisbeth a évoqué l’idée d’une sortie au cinéma au travail. Olof Palme l’aurait également mentionnée lors d’un entretien avec un journaliste et un photographe. La séance finie, à 23 h 15, Olof et Lisbeth Palme prennent congé de leur fils Marten pour rentrer.
Le PKK, une cible idéale
À 23 h 21, le couple arrive à l’angle des rues Tunnelgatan et Sveavägen, l’une des principales artères de Stockholm. Surgit un individu qui tire à bout portant sur le premier ministre. Dans les minutes qui suivent, un témoin et des chauffeurs de taxi appellent la police et les urgences. Olof Palme est mortellement blessé. Son décès sera déclaré à 0 h 06 à l’hôpital. Son épouse Lisbeth, elle, touchée par un second projectile, n’est que légèrement blessée. On retrouvera par terre deux balles de 357 Magnum Winchester-Western.
Quant aux policiers, le professionnalisme n’a pas été leur fort. Des éléments sont égarés dès le début de l’enquête. Lisbeth n’est pas interrogée dans l’immédiat. Elle est pourtant le seul témoin qui affirme avoir vu le visage du meurtrier. Les 25 autres qui se sont présentés à la police le décriront comme ayant entre 30 et 50 ans, mesurant entre 1,80 m et 1,85 m. Quant à la scène du crime, elle n’est pas fermée au public : des fleurs y seront déposées très vite. Les enquêteurs, emmenés par Hans Holmer, responsable de la police de Stockholm mais novice dans ce type de dossier, tâtonnent.
L’une des premières pistes suivies sera celle du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation qui revendique l’indépendance du Kurdistan turc. Un prisonnier d’origine finlandaise, Seppo, fait savoir qu’il avait fourni deux armes à deux de ses codétenus, un Kurde et un membre d’une organisation nationaliste croate se disant ennemis d’Olof Palme. Le jour du meurtre, ils lui auraient dit : « Ce soir, nous verrons comment les choses se passent pour Palme. » C’est le début de la piste kurde. Un coup de filet est organisé en janvier 1987 ; plusieurs dizaines de personnes seront entendues. Cette piste sera progressivement abandonnée, même si les gouvernements turcs successifs continueront de s’en servir à des fins de propagande. Au mitan des années 1980, le mouvement de libération nationale kurde ne compte qu’une cinquantaine de membres en Suède, et il ne pourra jamais être démontré que l’un d’eux se soit approché de Sveavägen, le 28 février 1986. Cet échec conduit Holmer à démissionner peu après.
Pourtant, la piste reste suivie un temps, de manière officieuse. La ministre de la Justice, Anna-Greta Leijon, demande discrètement à un éditeur, Ebbe Carlsson, de procéder à des investigations. Quand il est découvert que des écoutes illégales ont été conduites, la ministre doit démissionner, en juin 1988. La « piste du PKK » n’apparaîtra plus sérieuse. Quel intérêt aurait eu ce mouvement à tuer un dirigeant qui pouvait apparaître comme « ami » ?
La « maladie de Palme »
Après cette fausse route, changement de stratégie. Le 14 décembre 1988, on présente à Lisbeth Palme, lors d’une séance de « tapissage », une dizaine de policiers et, au milieu, un homme, autrefois emprisonné pour meurtre. Elle désigne ce dernier : Christer Pettersson. Dans la foulée, d’autres témoins le reconnaissent comme coupable. En juillet 1989, il est condamné. C’était le coupable idéal : il avait déjà fait un tour en prison pour avoir poignardé quelqu’un à la baïonnette. Il était réputé pour traîner dans les parages de Sveavägen.
Pour sûr, c’est moi qui ai tiré, mais je ne tomberai jamais, car l’arme a disparu. » Christer Pettersson
Ses avocats font appel. Ils montrent que les policiers ont influencé Lisbeth Palme en lui disant que le suspect était alcoolique. « Vous pouvez voir où est l’alcoolique », aurait-elle déclaré pour indiquer le suspect. Pettersson est libéré et innocenté faute de preuves. Il perçoit une indemnisation. L’alcoolique et toxicomane est immortalisé dans une célèbre photo, rentrant chez lui, une bouteille de vodka et deux flacons de Baileys sous le bras… À Stockholm, il existe désormais un cocktail, mélange de ces deux boissons, appelé « le Tueur » ! En 2001, il déclare à « l’Expressen » : « Pour sûr, c’est moi qui ai tiré, mais je ne tomberai jamais, car l’arme a disparu. » Il n’est pas le seul, en Suède, à revendiquer le meurtre : ils sont plus d’une centaine atteints de ce qu’on appellera la « maladie de Palme ». Pettersson, lui, mourra en 2004.
L’enquête n’est pas menée que par des policiers ; les journalistes s’en mêlent. L’Américain Allan Francovich – qui mourra d’une crise cardiaque en 1997 pendant ses investigations – croyait avoir identifié une structure clandestine de l’Otan qui aurait commandité le meurtre. Le royaume nordique était l’un des pays où l’Otan recrutait des volontaires pour son réseau Gladio, censé animer la résistance en cas d’invasion soviétique. Un an plus tôt, un colonel sud-africain, Eugene de Kock, avait expliqué à la Cour suprême de Pretoria que Palme avait été tué parce que la Suède soutenait l’ANC de Nelson Mandela contre le régime de l’apartheid. Interrogé, il ne parvient pas à fournir de preuve à la police suédoise, la piste est abandonnée.
Une énigme à perpétuité
C’est le 10 juin 2020 que l’affaire a été (presque) résolue. Le procureur a établi que le criminel était certainement « The Skandia Man ». À savoir un homme, répondant au nom de Stig Engström, employé de la société d’assurances Skandia, dont le siège est voisin des lieux du crime. Il est devenu le personnage principal de « l’Improbable Assassin d’Olof Palme », série diffusée en 2021 sur Netflix. En mars 2018, usant de ses contacts dans la police, le journaliste d’investigation Thomas Pettersson avait montré que cet homme, qui a parlé à plusieurs reprises à la presse à la suite du crime, et avait même été photographié, n’avait pas vraiment été interrogé par la police, ni fait l’objet d’une enquête, alors que la description fournie par plusieurs témoins de l’homme fuyant lui correspondait. Engström avait, lui, déclaré avoir parlé à la police sur les lieux du crime, ainsi qu’à Lisbeth Palme, et prétendu avoir tenté de sauver le premier ministre. La police ne l’avait pas convoqué à la reconstitution du crime, en 2018. Elle pensait que l’homme cherchait surtout à attirer l’attention. Il finira par se suicider en 2000.
ARRIVÉ PARMI LES PREMIERS SUR LES LIEUX DU CRIME, ENGSTRÖM N’A JAMAIS ÉTÉ INTERROGÉ.
Chargé de boucler l’enquête, Krister Petersson – ironie du sort, un homonyme de l’ancien suspect – dira que si la police avait fait son travail, l’homme aurait pu être arrêté dès 1986. Le fils de Palme, Marten, s’est dit « convaincu que Engström est coupable ». Mais, « malheureusement, il n’y a pas de preuve conclusive qui permet de dire avec 100 % de certitude qu’il est le coupable ». La vérité est certainement dans les 1 200 témoignages de personnes interrogées, et les 250 mètres d’étagères où sont entreposés les éléments de l’enquête.
Cold cases enquêtes relancéesLes séries d'été de l'Humanitéolof palme L'Humanité
L’Enfant et l’Avion, la guerre avec des yeux de gamins
Actuon connaît les chansons... pas les paroles ! Le morceau de Jacques Datin et Jean-Loup Dabadie, interprété par Serge Reggiani en 1968, dessine un paysage enfantin et inquiet. Mais où vont ces avions qui volent au-dessus de nos têtes ?
Clément Garcia
Les auditeurs auraient dû s’en douter… Dès les premiers mots, Reggiani nous emmène « là-bas ». Pas de lieu défini mais un jour, un « jeudi ». Avec pour décor « un trou entre les fleurs cassées ». Mais « que s’est-il passé ? » interroge le chanteur. Au premier abord, la scène semble être, depuis un terrain vague et cabossé, celle d’un enfant émerveillé par le spectacle d’un meeting aérien, accompagné de ses frères chahuteurs. Elle frappe l’imaginaire de la France gaullienne.
Fin 1967, Français et Anglais dament le pion aux États-Unis en présentant à Toulouse le fameux Concorde, prototype 001, premier avion commercial supersonique. Un vol expérimental est prévu l’année suivante. L’affaire fait grand bruit et passionne un pays en plein essor technologique, qui se presse aux meetings aériens.
Il fallait tout le talent de Jean-Loup Dabadie pour faire fusionner les imaginaires et dresser un acte d’accusation subtil contre la guerre impérialiste menée par les États-Unis au Vietnam. Dabadie, qui a fait ses armes à la télévision et en écrivant des sketchs pour son ami Guy Bedos, vient juste de se lancer, comme parolier, dans la chanson. La rencontre avec le compositeur Jacques Datin fait mouche. Les deux comparses ont trouvé en Serge Reggiani l’interprète idéal de leurs chansons allusives ( l’Italien, Hôtel des voyageurs, la Vieille, Et puis). L’Enfant et l’Avion sera l’une des premières proposées au comédien chanteur. Dabadie – il le démontra en scénarisant pour Claude Sautet ou Yves Robert – sait parfaitement humer l’air du temps. En 1968, le fond de l’air est rouge et, des quatre coins du monde, la jeunesse se lève contre les horreurs de la sale guerre états-unienne.
Le 28 novembre 1966 à Paris, à de la Mutualité, les « Six heures du monde pour le Vietnam », un meeting de solidarité organisé par le Comité Vietnam national, font salle comble. L’année suivante, la soirée « Cent artistes pour le Vietnam » au palais de Chaillot verra se succéder sur scène Catherine Sauvage, Barbara, Maurice Fanon, Francis Lemarque, Mouloudji ou encore Colette Magny, qui y créera sa chanson Vietnam 67.
En ces années-là, les États-Unis menaient tambour battant l’opération « Rolling Thunder » (« Tonnerre roulant »), la plus importante campagne de bombardements de la guerre froide, étalée sur trois ans. Les filets continus de bombes qui pleuvent dru sur les villages vietnamiens font la une des journaux et émeuvent la planète.
La guerre, Reggiani l’a chantée plus d’une fois, en privilégiant souvent l’approche métaphorique : Les loups sont entrés dans Paris, l’Homme fossile ou encore la Java des bombes atomiques, créée par Boris Vian et Alain Goraguer, figurent au répertoire de l’artiste. Vian, l’antimilitariste, le libertaire, dont Reggiani reprend les chansons en 1965 pour son premier album. Il y réactualise le Déserteur, écrit dix ans auparavant. De l’Indochine au Vietnam, de la guerre française à la guerre états-unienne, la même ombre plane, celle d’une injuste et cruelle croisade.
Une inquiétante partie de cache-cache
La musique de Jacques Datin et l’orchestration raffinée de Jean-Jacques Robert épousent habilement le propos de l’Enfant et l’Avion. L’introduction prend des airs de comptine légère et mélancolique. Le passage, entre deux couplets, du mode mineur, quand l’étrange décor est planté, au mode majeur, quand l’enfant est évoqué, laisse entendre tour à tour l’inquiétude et la facétie.
À l’approche du refrain, les cuivres vrillent comme les hélices d’un avion (ou est-ce une sirène ?) et des volutes de harpe brodent des notes ennuagées : « T’as vu l’avion c’est drôle/Où est passée la maison/Il pleut, il pleut bergère/Ils sont bien cachés mes frères/La la laire ». Le registre est enfantin, l’enfant « marrant », la situation « drôle », et « l’avion là-bas/Dans un trou/Comme un jouet perdu ». Par un adroit procédé, le narrateur s’efface devant l’enfant. Reggiani lui emprunte ses mots, son ton, ses yeux, se place à sa hauteur jusqu’à confondre l’avion et « l’oiseau ».
La fin de la chanson laisse encore croire à une partie de cache-cache : « Je les ai trouvés mes frères/La la laire/Ils sont cachés s ous les pierres. » Mais la fin, brutale, brise l’équivoque pour qui veut l’entendre. Le refrain est sèchement coupé («T’as vu l’av… »), un coup de cymbale retentit, étouffe et fond comme un acouphène dans un décor de ruines. Dans ses tours de chant, lorsqu’il entonne l’Enfant et l’Avion, Reggiani, les bras ouverts vers le ciel, lance un regard hagard et inquiet, et à plusieurs reprises, devant un public fervent, lâche le mot : Vietnam.
Une série en partenariat avec Zebrock à retrouver sur l’application Mélo
On connaît la chanson pas les parolesLes séries d'été de l'Humanitéserge reggianiguerre du vietnam BBC
Whales surprise two paddleboarders in Argentina
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Two Argentine paddleboarders were surprised to see a whale swimming next to them in the coastal town of Monte Hermoso.
The pair can be seen paddling next to a whale and at one point they said they were surrounded by 12 of the animals.
During the video one paddleboarder is knocked off of their board by a whale fin but they both said the experience gave them an immense feeling of joy.
L'Humanité
Richesse. « Cette inflation va peser largement sur les très pauvres »
EntretienPandémie, inflation, réformes fiscales… L’économiste Lucas Chancel, principal auteur du dernier rapport sur les inégalités mondiales, codirecteur de la World Inequality Database et soutien de la Nupes, prône la volonté politique pour écrire un nouveau récit progressiste.
Clotilde Mathieu
Co-auteur du « Rapport sur les inégalités mondiales 2022 », aidé d’une équipe de chercheurs internationaux, Lucas Chancel dresse un panorama des inégalités dans le monde. 50 % des plus pauvres se partagent aujourd’hui 2 % de la richesse créée à travers la planète. Un constat qui, avec la flambée des prix aujourd’hui incontrôlée, pourrait encore s’amplifier et « menacer de causer des tensions sociales majeures ». D’autant que « les mesures prises dans l’urgence par les États européens au cours des derniers mois apparaissent à la fois trop lentes, trop faibles et trop peu coordonnées », affirme l’économiste.
Avec le retour de l’inflation, le pouvoir d’achat des ménages recule, alors que le patrimoine et ses revenus ne cessent d’augmenter. Le patrimoine des grandes fortunes explose. Sommes-nous dans un cycle de très forte hausse des inégalités ?
Nous sommes peut-être à la fin d’un cycle qui dure depuis une quarantaine d’années, et nous vivons actuellement un moment historique marqué par une hausse des inégalités. Ainsi, chez les très, très riches, une forte concentration s’observe dans un laps de temps très court. Entre 2010 et 2020, le patrimoine des 500 personnes les plus riches de France est passé de 10 % à 30 % du PIB. En France, les 1 % les plus aisés possédaient 16 % du patrimoine total au milieu des années 1980, contre à peu près 27 % aujourd’hui. Cette hausse considérable signifie que nous poursuivons la même route que celle prise aux États-Unis. À savoir celle d’une société très fragmentée, très inégalitaire, avec des ghettos de riches et de personnes très modestes, voire très précaires. La France résiste mieux, mais la tendance se dessine.
La crise sanitaire a-t-elle accéléré cette tendance ?
Les crises sont des moments qui rebattent les cartes, avec un effet très fort sur ceux qui n’ont rien et sur ceux qui ont peu. Pour ceux qui n’ont aucune épargne, le moindre choc sur les revenus est impossible à absorber. De nombreuses personnes peuvent tomber dans une situation de grande précarité. Heureusement, nos systèmes de protection sociale ont été mis à contribution. C’est grâce à cet État social en France, en Europe mais aussi aux États-Unis, qu’on a réussi à éviter une catastrophe sociale majeure de l’ordre de celle qu’on aurait pu observer en 1929. Or, rappelons-le, la petite musique qui se répète depuis quarante ans était jusqu’ici que notre modèle social ne servait à rien, ne permettait pas le bon fonctionnement du marché et par conséquent qu’il fallait réduire les dépenses sociales, puisque le marché peut tout. La démonstration est désormais faite : dans les périodes de crise, nous avons besoin de dépenses sociales, de moyens pour l’hôpital, mais aussi de mécanismes de travail partiel généreux et efficaces. Cela a un coût. Pour financer les dépenses sociales, les États ont imprimé énormément de billets. Sauf que l’un des prix à payer pour cette politique monétaire expansionniste est cette inflation très forte, dont nul ne sait jusqu’où elle peut aller.
Il n’y a pas d’impôt plus inégalitaire que de faire travailler les plus modestes plus longtemps. »
Quels en seront les effets sur le patrimoine des ménages ?
Cette inflation va peser largement et souvent de manière disproportionnée sur les très pauvres, les petits patrimoines, les petites retraites. Prenons l’exemple du livret A : son taux de rendement est passé de 1 à 2 %, mais, avec une inflation à 5 %, cela signifie que l’épargne va perdre 3 % de sa valeur chaque année. Autrement dit, pour un livret de 1 000 euros, après un an, la valeur réelle de cette épargne ne sera que de 970 euros. L’inflation correspond à une taxe très forte sur les petits patrimoines, alors que les très hauts vont croître plus rapidement que l’augmentation des prix, autour de 9 %. L’inflation a un effet négatif sur les petits porteurs. Cette augmentation des prix est un petit peu le prix à payer de ces politiques monétaires expansionnistes, que les États ont mises en place pour financer ces nouvelles dépenses, plutôt que des politiques fiscales.
Comment expliquez-vous ce frein politique à faire vivre un débat sur la fiscalité ?
Lors des campagnes électorales, cette question a été mise de côté au moment où il y a un énorme besoin d’argent public pour faire évoluer les sociétés vers plus de changements en matière d’environnement, d’éducation, de santé… Peut-être parce que nous avons été dans cette phase historique, exceptionnelle, qui était celle de l’endettement à taux 0, dans laquelle les États se sont dit, en partie à juste titre : « Si je m’endette à taux 0, voire à taux négatif, je peux emprunter sur les marchés et rendre moins pour financer ces dépenses. » Sauf qu’on voit ici que les taux d’intérêt sont en train de remonter et la question du « Qui paie ? Qui finance ? » devient essentielle. Elle l’est d’autant plus qu’il y a une très forte hausse de l’injustice fiscale. Rappelons que, depuis quarante ans, les taux d’impôt sur les grandes fortunes et les multinationales ont dégringolé. C’est extrêmement marquant dans le cas des États-Unis. En France, il existe encore beaucoup d’opacité sur les très grandes fortunes, mais nous savons qu’en proportion de leurs revenus elles paient beaucoup moins que les classes moyennes et les classes populaires. Cette opacité est entretenue par ceux qui profitent de ce système. La deuxième raison est aussi que la gauche a été divisée dans un moment de bataille idéologique très forte. Selon les enquêtes d’opinion, la demande de plus de justice fiscale et de plus d’impôts sur les très très riches est très élevée. C’est aussi ce qu’on observe aux États-Unis. Avec 32 %, le niveau historiquement faible de la gauche pèse.
Est-ce l’enjeu de ce Laboratoire sur les inégalités mondiales que de nourrir le débat politique ?
Le travail que nous faisons au Laboratoire sur les inégalités mondiales est de regarder de manière dépassionnée, factuelle, ce qui se passe, dans le but d’avoir une analyse objective et chiffrée de la situation. Avec nos séries, nous démontrons que ce logiciel centré sur cette idée du ruissellement économique n’a pas fonctionné. Les baisses d’impôts pour les très riches et pour les multinationales n’ont pas engendré la prospérité promise. La mise à disposition des données sur les inégalités permet de montrer que ce ne sont que des choix politiques. Il n’y a aucune loi immuable en économie.
Le sujet des retraites a émergé pendant la présidentielle, avec derrière le financement de notre protection sociale…
Il n’y a pas vraiment d’impôt plus inégalitaire que de faire travailler les plus pauvres plus longtemps. C’est une sorte d’impôt sur les années de vie. Il y a déjà eu des réformes successives depuis vingt ans sur les retraites pour travailler 42 puis jusqu’à 43 annuités. Si vous avez commencé à travailler à 22 ans, vous allez déjà devoir travailler jusqu’à 65 ans. Et ainsi de suite. On est vraiment dans une logique très inégalitaire, très injuste notamment pour les catégories socioprofessionnelles qui ne rentrent pas dans le cadre de la pénibilité, mais dont le métier est extrêmement usant psychiquement ou physiquement. Si l’on regarde vraiment la question de l’équilibre du système, il n’y en a pas besoin, puisqu’en 2030 le système sera censé être à l’équilibre. Pourquoi cette réforme, alors ? Il y a une volonté de donner un message à l’électorat de droite, aisé. C’est un marqueur politique fort.
Outre les inégalités de richesses, vous montrez une multitude de fractures. En citant les inégalités de genre, environnementales, éducatives ou démocratiques, quelles sont les grandes tendances et comment ont-elles évolué dans le temps ?
Effectivement, les inégalités se superposent les unes aux autres, même si en général elles ne se recoupent pas toujours à 100 %. Ainsi, aux inégalités de patrimoine fortes, viennent s’ajouter les inégalités entre hommes et femmes, puisque les hommes ont plus de ressources que les femmes, de même que les inégalités de couleur : les populations non blanches ont moins de patrimoine que les populations blanches. À cela s’ajoutent les inégalités de reproduction de niveaux sociaux. Cela forme un cocktail inégalitaire multiple qui crée un cercle inégalitaire. Ceux qui bénéficient le plus du système vont cumuler beaucoup de revenus, beaucoup de richesses et vont entretenir la capacité politique de faire perdurer le système. Si vous avez beaucoup de patrimoine, vous allez pouvoir acheter une partie du temps politique pour diffuser des messages qui vont aller contre l’idée de mieux répartir les revenus. Ce cercle inégalitaire va perdurer. La bonne nouvelle, c’est qu’on commence à penser systémique. Par exemple, si le salaire minimum augmente, cela permettra à la fois de corriger les inégalités de revenus, mais aussi de contribuer à l’émancipation des femmes ou de certaines minorités qui aujourd’hui sont surreprésentées en bas de l’échelle de revenus.
Vous consacrez un chapitre aux multimillionnaires. Selon vos données, 51 700 adultes disposent d’une richesse 6 000 fois supérieure à la moyenne des patrimoines, contre 3 000 fois vingt-cinq ans plus tôt. Vous allez même plus loin, en 2100, puisque les 0,01 % détiendront plus de patrimoine que les 40 % les plus riches. Comment l’expliquez-vous ?
Ces projections nous racontent ce qui se passera si nous continuons sur cette lancée. Sans changement de trajectoire, c’est un retour à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle qui nous attend. Dans des sociétés en Europe où la démocratisation politique avait eu lieu, ce n’était pas le cas de la démocratisation économique. Or, ceux qui sont en bas et ceux qui sont au milieu peuvent s’unir pour exiger des réformes. C’est en tout cas ce qu’il s’est passé au début et au milieu du XXe siècle. Cela a permis la mise en place d’un État providence, financé par des impôts très progressifs. La situation aujourd’hui s’est toutefois largement compliquée avec la montée en puissance du vote identitaire, qui essaie de casser ces possibilités d’union. Une bonne partie de ce vote identitaire est une réaction aux politiques antisociales menées depuis une quarantaine d’années en France par la gauche et par la droite, avec les mêmes tendances en matière d’inégalités de patrimoine.
Pauvretéinégalités BBC
'Every day we live our lives in fear' under Taliban rule
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Despite their promises the current Taliban regime is worse than the one in power in the 1990s, an Afghan women's rights activist has told the BBC.
Women in the country are living in fear and are shocked that they are not allowed to go to work or get an education, Tooba Ataei told Yalda Hakim from BBC World News.
The Taliban took power in Afghanistan in August 2021.
BBC
Cost of living: 'A lot of people have nowhere to turn'
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The increase in the cost of living is putting pressure on people's finances, as wages fail to keep up with inflation.
The BBC's Hannah Miller took the bus around Birmingham to see how this is affecting local people.
One woman said: "There should be help you know, a lot of people need help. There should be some assistance going around, but a lot of people have nowhere to turn."
BBC
Liz Cheney: Trump’s nemesis faces Republican day of reckoning
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Liz Cheney voted to impeach the former president. Now Wyoming conservatives will decide if that makes her principled or a “swamp rat” politician.
The three-term congress woman is at risk of losing her seat to a challenger from within her own party.
Voters at the Wyoming Junior Rodeo in Casper shared their thoughts in the run up to the much-watched election.
Video by Alexandra Ostasiewicz, John Landy and Morgan Gisholt Minard
BBC
Norway bridge collapse: Drivers of two vehicles rescued
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The drivers of two vehicles have been rescued after a bridge collapsed into water in the south of Norway.
One car went into the river but the truck involved remained on the bridge on a section that was raised out of the water.
The nearly 150m (500ft)-long bridge opened in 2012 and had been checked in 2021.
The Norwegian Public Roads Administration said it wanted an independent investigation into the collapse.
BBC
High and low-tech ways to tackle India's water crisis
By Priti GuptaMumbai
Chaya Badushi lives in the village of Kerawadi, 120 miles (190km) from the bustling streets of India's financial capital Mumbai, but in terms of lifestyle - a different world.
With other women from the village Chaya makes a four-hour round trip to collect water from a river. That task is done twice a day, once at 06:00 and again at 15:00.
"In summers the heat is so bad that many of us have fainted while getting water," she says.
"I have a constant headache, backache, my hands hurt because of carrying water. It's worse for senior citizens like my mother-in-law, who is more than 60 years and has to struggle with me to get water."
The exhausting task has a knock-on effect for the local community. Young women are increasingly reluctant to spend their lives hauling water, so prefer not to marry men from the village. That leaves many men struggling to find a wife.
"There are so many men in our village who are not getting wives just because of basic necessity water," Chaya says.
Her story is common in rural India. Despite recent improvements, around half of rural households still lack a tap water connection, according to government figures.
Water is not only a problem for households. Making sure there is enough water for farming and industry is also a massive challenge.
India has around 17% of the world's population, but just 4% of the world's freshwater resources, according to official reports.
That makes it one of the most water-stressed countries on the planet and raises questions over the future of food production.
About 74% of the area under wheat cultivation and 65% of the area under rice cultivation faces significant levels of water scarcity by 2030, according to a 2019 report from the public policy think tank NITI Aayog.
Planning India's water budget is made difficult by the monsoon. Around 80% of the annual rainfall falls between June and September, and during those months the heaviest rain lasts for about 25 days.
That means around a seventh of the country is prone to flooding during the most intense periods of rain.
"The problem of water scarcity in India is mostly associated with improper management of the available resources," says Avinash Mishra, who advises the think tank NITI Aayog on water issues.
"We use and discharge untreated water in open channels and freshwater bodies, leading to the pollution of freshwater," he says.
Reserves of water underground, known as groundwater, are also being over-exploited.
"Many regions in Punjab, Haryana, Delhi, Rajasthan and Karnataka abstract more water than their annual replenishment," says Mr Mishra.
One way to tackle the problem is at the national level, with better data.
The Ministry of Jal Shakti, the government department that oversees water resources, has been working with the World Bank on National Hydrology Projects (NHP).
There have been two of these national schemes since the mid-1990s and the government is now in the middle of the third, due to be completed in March 2024.
The first two projects were an attempt to install measuring systems and bring together data about India's water resources. But according to Subhod Yadav, joint secretary of the Jal Shakti Board, the projects had their limitations.
He says much of the data had to be collected by individuals and then fed into the system manually. Meanwhile that data was not available to everyone, and instead was analysed by individual government departments and was also not presented in a useful way.
The latest hydrology project is an attempt to remedy those weaknesses.
Around 6,000 sensors are being installed across India to gather data on lakes, reservoirs and rivers. Another 1,600 sensors will track underground water. All will be connected to the mobile phone network and will transmit real-time data, including water levels and weather conditions such as rainfall, humidity and air pressure.
That data will be available on one centralised, web-based system so anyone can use it. Meanwhile software is being developed that can analyse that data and make it useful to decision makers.
"NHP is... moving away from the current system of decision making based on experience and judgements," says Mr Yadav.
"Improved water management is being attempted through the introduction of informed decision making, relying on a host of modern analytical tools and loads of data from automated sensors on each component of the water cycle in real-time or near real-time," he says.
As well as these technology-driven national projects, much is being done at the local level to collect and preserve water.
Megha Dombe from Pachvad village, Maharashtra, used to spend six hours a day fetching enough water for her family.
"Rainfall in this area is uneven, uncertain and irregular. The worst was being a child mother. It was a nightmare," she says.
But two years ago, along with other local women, she began to work with Coro India, a charity that promotes equality for India's most marginalised communities.
Together they pushed a range of initiatives.
More technology of business:
A committee was formed to study water scarcity. Villagers were taught to harvest rainwater and use more efficient irrigation systems for their crops.
Grants were secured from the local government for water projects.
"Such things required the support of local men and youngsters. We had a tedious job of convincing them. The process itself took us months," she says.
But the work paid off. "What was once a water-scarce village now has sufficient water," says Megha.
Marcella D'Souza from the Watershed Organisation Trust says such local projects are the key to managing India's water resources.
"The water situation is complex and no single agency can handle it alone," she says.
"It is the responsibility of the local community and gram panchayats [village councils] to share the resources, to work together to protect their precious water resource. They need to be empowered with knowledge so as to make informed decisions."
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WEBSÉRIE. Ep2. La Fête de l'Humanité au cœur de l'Essonne
ReportageCette semaine, découvrez le nouvel épisode de votre websérie consacrée au déménagement de la Fête de l'Humanité sur La Base 217 (Le Plessis-Pâté/Brétigny-sur-Orge).
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Chaque mercredi, venez découvrir de l'intérieur comment se prépare ce nouveau modèle de Fête !
Rendez-vous la semaine prochaine sur le terrain avec l'arrivée des équipes dans l' Essonne et le début du montage sur le site de la Fête de l'Humanité.
Le pass 3 jours est en vente ici.
L'Humanité
VIDÉO. Nuits des Étoiles. Avec les astronomes de la Butte-Montmartre
ReportageLes Nuits des Étoiles ont fêté leur 32e édition les 5,6 et 7 août 2022. Une manifestation proposée sur tout le territoire à découvrir en famille ou entre amis. L'Humanité a rejoint la soirée d'observation céleste animée par l'Association Française de l'Astronomie à Montmartre.
Franck CarteletAprès deux années ternies par l'épidémie de covid-19, les Nuits des étoiles ont de nouveau brillé sur tout le territoire. Animées par des équipes d'astronomes bénévoles issus de clubs, planétariums et offices du tourisme, ce sont 511 rendez-vous qui étaient organisés par l'Association Française d'Astronomie.
Pour cette édition, c'est le thème de l'exploration qui est mis en valeur, alors que l'année 2022 doit être marquée d'une nouvelle mission lunaire, nommée Artemis.
Découvrir la Lune puis Jupiter et Saturne
Positionnés en haut du square Louise Michel, au pied du Sacré-Cœur, une équipe de 6 animateurs, équipés de télescopes, vous invite à découvrir la Lune puis Jupiter et Saturne.
"Au sein de la ville lumière, avec tous les bureaux éclairés, il y a un halo lumineux dans le ciel de Paris donc nous allons regarder les objets les plus lumineux comme la Lune qui est très proche et qui nous offre de très beaux détails" explique Rémi Leblanc-Messager, l'un des animateurs de cette Nuit des Étoiles.
Mais le rôle de Rémi ne s'arrête pas là. Parler du ciel, faire de la prévention sur la pollution lumineuse et répondre à une multitude de questions des visiteurs venus s'émerveiller devant ce spectacle céleste font parti de ses objectifs. Pour rappel, la période est idéale, l'été et la douceur des températures nocturnes incitent à profiter du spectacle.
Le partage des émotions
Pour Rémi, le partage des émotions et l'émerveillement restent un moment fort à transmettre. "C'est agréable de voir comment ça résonne chez les gens et découvrir le plaisir chez les visiteurs"/.../ "Cette transmission est extrêmement importante dans un domaine qui est merveilleux et qui fait rêver".
Parler d'astronomie, c'est aussi parler de la Terre et pas seulement pointer le regard vers le cosmos, nous rappelle Rémi. "Ça parle de nous aussi l'astronomie et quelle place on a ?". Beaucoup de questions dont les gens s'emparent. "J'aimerais qu'un jour tous les Français puissent voir la Voix lactée, découvrir ce vertige dans un ciel pur, c'est d'une beauté naturelle inexplicable", s'exalte Rémi.
La pollution lumineuse
Cette édition 2022 s’est déroulée sous un ciel nocturne qui a gagné en visibilité car pour la première fois, la pollution lumineuse sur le territoire français a été mesurée. Réalisée par la société d’expertise du parc d’éclairage public DarkSkyLab et publiée par la revue Ciel & Espace, l’étude montre une amélioration de la situation en cœur de nuit de 2014 à 2021.
"Je viens de voir Saturne et c'est fou !" s'exclame Marine, une jeune picarde en visite dans la capitale. "D'habitude, je m'allonge dans mon jardin et je n'ai pas les explications qui vont avec. Ici, si tu as une question, il y a 5 à 6 personnes qui peuvent y répondre".
BBC
The rise of repairing: Why more of us are trying to fix things
By Suzanne BearneBusiness reporter
It's not unusual for Emma Ash to jump onto YouTube to watch a video of how to repair yet another electrical item that has suddenly stopped working.
The 46-year-old also routinely picks up old items from car boot sales, or even skips, to fix and refurbish them.
"I'm a granddaughter of a generation who really believe in making do and mending," says Ms Ash, who lives in West Berkshire.
"It's always been part of my life. I'm all about saving things."
The boss of YoungPlanet, an app that allows parents to donate no longer needed kids' toys and clothing to other parents, she managed to fix a fridge during lockdown.
She has also resolved a leaking toilet, and mended a broken vacuum cleaner.
"It's always worth a shot," says Ms Ash. "It's hugely satisfying because invariably it doesn't cost as much as getting someone else out."
With many of us having to cut back on our spending due to the rising cost of living, there has been an increase in the number of people repairing goods, instead of replacing them with a new purchase.
Add in environmental concerns and a report earlier this year found that a quarter of Londoners are now repairing more than they were in 2020.
Nationwide more than half of people said they had repaired something in the past year, according to last month's Sustainable Consumer 2022 report by accountancy group Deloitte.
Given that around the world as much as 50 million tonnes of electronic item waste alone is produced per year, of which only 20% is formally recycled, and it is hard not to agree that this increased repair work is a good thing.
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
However, certain home electrical products are easier to fix than others.
For example, some 42% of people in the UK have successfully fixed a vacuum cleaner, or would be "comfortable" to give it a go, a report found last year. Yet for televisions the number falls to 14%, and to just 10% for microwave ovens.
Whatever electrical item you think about fixing, it is obviously important to work as safely as possible, and ensure that the item is unplugged before you start.
What should start to make repairs easier are the new "right to repair regulations" that came into force for England, Scotland and Wales last summer.
Mirroring similar European Union legislation that applies to Northern Ireland, they legally require manufacturers of electrical goods to start making spare parts available to buy. There are however, exemptions, for smartphones and laptops.
To help give people more confidence to try to repair things, a growing number of individuals and organisations are taking matters into their own hands, and organising 'repair cafes' - both in the UK and overseas.
More often held in a communal space, such as community hall, library or church building, the idea is that people can take along broken electronic items, and volunteers will help fix them, or offer advice.
"It isn't just about getting something repaired, it's about learning new skills and feeling empowered to maintain your own products," says Ugo Vallauri. He is co-director of London-based Restart Project.
There are now an estimated 2,400 such repair cafes worldwide, and more than 250 in the UK.
Earlier this year, Restart Project also launched a permanent site or "Fixing Factory" at Camden in London at which volunteers repair people's broken electronics on a pay-what -you-like basis. Later this year another is due to open in Brent.
"We'd like to turn it into a national network of similar places, and want repair to become the norm," says Mr Vallauri.
"Everyone should have access to repair, and it should be the first option when something breaks rather than giving up and clicking on next-day delivery for something new."
When it comes to clothing items, there are also new, convenient ways to get items fixed rather than have to buy replacements.
Website-based Make Nu allows users to send off clothing to be repaired and then mailed back. And Sojo is a clothing repair app which works as a marketplace, allowing people to find somewhere to repair and mend the clothes.
Josephine Philips founded London-based Sojo in 2021, fresh out of university. "I was thinking if circular, slow fashion is going to be accessible to a younger generation it needs to be modernised and digitised, and so set about creating a solution."
But with a great many people still scrambling to buy the latest smart phone, ultra-high definition television, or latest clothing trend, is the tide actually turning?
"There is definitely a subculture of people wanting to get things repaired, but it's very much a subculture," says Tim Cooper, professor of sustainable design and consumption at Nottingham Trent University.
"Although there are thousands of repair cafes globally, and they have done a great job, they tend to be quite small compared to the millions of products people are buying. We need to move away from a throwaway culture."
Mr Vallauri adds that what would help boost the number of people repairing their electrical goods in the UK is a tax cut to make it more affordable. "We have been campaigning for the removal of VAT…which exists on repairs of yachts but not on computers or white goods."
He also points to an initiative in Austria where the government is giving out repair vouchers helping to reduce the cost of repair by 50% up to the value of €200 ($204; £168). There is a similar scheme in the German state of Thuringia.
Meanwhile, last year France launched a mandatory repair score index for some electrical products. For example, when you buy a smartphone or lawnmower you will see a score of 1-10 of how repairable it is.
Still, increasing number of people in the UK do indeed seem to be fixing things at home. Espares, a website offering spare parts for everything from fridges to vacuum cleaners, says its UK sales are now a third higher than they were back in 2019.
It posts repair guides on its website and YouTube, and last year it launched a video chat tool enabling people to show their problem to its customer service team.
"We see a lift whenever people are having to pull the purse strings," says head of brand Adam Casey. "It's a no-brainer that instead of, say, paying hundreds of pounds for a new dishwasher they might change the spray arm themselves for £20."
Back in West Berkshire, Ms Ash advises others to "give it a go yourself".
"You can always find a video on YouTube of someone fixing whatever fault there is with your item," she says. "Fixing something gives you a lot of satisfaction and is really empowering."
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Shortlist for LJ Ross' Northern Photography Prize announced
The shortlist for this year's Northern Photography Prize has been announced.
The award was set up in 2021 by crime writer LJ Ross to celebrate images of the North East of England, where she is based and sets most of her books.
A £1,000 prize is available in two categories, landscape and portrait.
The winner will be announced on 31 September with the entries on display at a free exhibition at the Biscuit Factory in Newcastle from 10 to 23 September.
The finalists in the landscape category are:
It's a swell day at Spittal Beach by Carol Reah from Berwick who said this "magical moment" was one of the first images she took after returning to photography following a permanent brain injury in 2018.
Looking Grim by Peter Baker from Royston in Hertfordshire who sought to take a picture of the Angel of the North from a different angle than might normally be seen.
Watching a Winter Sunrise at Sycamore Gap by Angus Reid from Hexham was one of several attempts the photographer made to catch a winter sunrise, with him finally striking lucky when two walkers unwittingly posed to make the perfect shot at about 09:00 BST on a November morning.
Early Birds of Lindisfarne by Jim Scott of Morpeth was a reward for the photographer's patience as, having seen the flock resting on the sand at Holy Island, he decided to wait a while for them all to take off again.
Autumn Sundown Alnmouth Harbour by Charles Hepplewhite from Gosforth was one of a series of images the photographer took while walking around Alnmouth one day in the "sea mist and failing sunlight".
The finalists in the portrait category are:
The Journey by David Coser from Hartlepool was influenced by artist David Hockney due to "the one-point perspective and simplicity", Mr Coser said, with the photographer wondering what the two friends were thinking as they looked out to sea.
Back on Track by Matthew Locke of Morpeth features the photographer's wife looking out of the window on a trip to Newcastle, with Mr Locke saying: "The fact we were moving towards the light she was looking at struck me as symbolic of how we hoped the future would transpire."
Eye Contact by Ian Bell of Killingworth in North Tyneside was taken at the viewing room of the Baltic arts centre in Gateshead which Mr Bell said was a "fascinating place for people watching".
A Special Helping Hand by Elisha Scott of Newcastle was taken on a cold January evening and features two people having fun at the foot of the Angel of the North while birds flew past making the moment "extra special".
All pictures are subject to copyright.
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Final photos for crime author's prize revealed
The crime writer making a killing self-publishing
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Cette websérie en 6 épisodes vous invite à découvrir le nouveau terrain et les coulisses de cette édition hors-norme : travail des équipes, évolution du montage, préparation des militant.e.s, travail de la rédaction de l'Humanité... Chaque mercredi découvrez de l'intérieur comment se prépare cette nouvelle Fête de l'Humanité 2022 !
Rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir la suite de ce déménagement aux allures de défi...
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Depuis le mois de février, les retards sur salaires deviennent la règle alors que les bulletins de paie se font de plus en plus discrets. Les semaines de travail varient de 48 à 60 heures alors que le tarif est de 8 euros de l’heure.
5 mois sans salaires
« 5 mois sans salaires, il faut que les chèques arrivent avec les fiches de paie et le paiement des heurs supplémentaires ! » martèle Jean-Albert Guidou, responsable du collectif travailleurs migrants de la CGT
Le syndicaliste tient à préciser : « Si nous n’obtenons pas tout, les procédures se poursuivront au niveau du tribunal des Prud’hommes, voir sur d’autres tribunaux ».
« Concernant la demande de régularisation des camarades, il y a un engagement de l’association Coallia afin de favoriser la situation des travailleurs en grève » conclue le représentant de la CGT.
« Aujourd’hui, nous ne pouvons plus accepter cela au moment où la crise sociale tape aussi fort. Il faut faire respecter le droit de chacun et ça passe par le droit de l’ensemble des salariés », déclare Émilie Lecroq, conseillère départementale PCF de Seine-Saint-Denis.
L'Humanité
VIDÉO. Fabien Gay défend « l’esprit de paix »
ReportageLe directeur de l’Humanité a rendu hommage à Jean Jaurès, fondateur de notre journal, assassiné il y a cent huit ans. Axant son discours sur la paix, comme seul combat à même de résoudre les défis de notre siècle, il a donné rendez-vous à tous pour la prochaine Fête de l’Humanité.
Aurélien SoucheyrePourquoi Jaurès est-il mort ? Parce qu’il défendait la paix. Parce qu’il s’opposait de toutes ses forces au déclenchement de cette boucherie absurde que fut la Première Guerre mondiale. La guerre, cent huit ans après l’assassinat du fondateur de notre journal, est pourtant là. Elle frappe même le sol européen depuis février et l’invasion militaire russe en Ukraine. « C’est l’horreur, la violence absolue qui prime. C’est la négation de l’humanité, la non-reconnaissance de l’autre. Aucune société ne sort renforcée d’une guerre tant elle laisse des fractures béantes », a prévenu Fabien Gay, dimanche, lors d’un discours devant le Bistrot du Croissant, à Paris, à l’endroit où Jean Jaurès fut tué, le 31 juillet 1914.
Jean Jaurès appelle à l’union des prolétairesLe directeur de l’Humanité a rappelé n’avoir « qu’une seule boussole : la justice et la paix », alertant contre les risques d’escalade et d’« affrontements militaires d’empires déchus en reconstitution ». « Poutine et ses affidés ont plongé l’Europe dans une phase de tension maximale » et suscité une indignation légitime, mais « quid du Yémen, bombardé par la coalition menée par l’Arabie saoudite dans une guerre qui compte 370 000 victimes ? » a-t-il interrogé. « Quid de la Palestine, toujours et encore plus occupée et violentée » par un État israélien qui « foule ouvertement l’ensemble des résolutions de l’ONU ? ».
En Ukraine – où il défend un « cessez-le-feu immédiat » – comme ailleurs, Fabien Gay appelle à conjurer le pire. À respecter le droit international, à dialoguer, à ne pas se laisser enfermer dans des logiques de conflit, à écarter les tensions nationalistes et les logiques capitalistes d’accaparement des richesses qui ne peuvent « mener qu’au désordre et à l’affrontement ». Car le péril est grand : « Le réarmement militaire partout dans le monde doit nous inquiéter d’autant plus que c’est en Europe qu’il est le plus rapide depuis 2017. Le commerce d’armes est en progression pour atteindre les 2 000 milliards de dollars. Les cinq principaux vendeurs d’armes, dont la France, ont une immense responsabilité dans cet engrenage. »
Construire le projet de paix, c’est mettre au cœur des décisions démocratiques le partage des richesses, la mise sous biens communs des éléments indispensables à la vie humaine. Fabien Gay
Une course démente alors même que les objectifs de développement durable établis par l’ONU, « qui visent à répondre aux grands défis de l’humanité, comme la faim dans le monde, le réchauffement climatique et l’accès aux droits fondamentaux, sont évalués à 2 500 milliards ». « On se rend compte du gâchis qui nous est imposé », dénonce Fabien Gay. Un gâchis qu’il est temps d’empêcher, en France et dans le monde. « C’est l’esprit qui animait Jaurès qui doit nous animer. Celui de la paix. Non pas comme le moment où la guerre n’est pas, mais bien comme projet de société, comme culture, comme principe fondateur et supérieur », mesure Fabien Gay. « Construire le projet de paix, c’est mettre au cœur des décisions démocratiques le partage des richesses, la mise sous biens communs des éléments indispensables à la vie humaine », assure-t-il, concluant que, « face au péril militariste, il est vital de bâtir un multilatéralisme par et pour les peuples ». Et que, « face au changement climatique et aux défis des migrants qui quitteront des espaces devenus inhabitables, face au besoin de nourrir 9 milliards d’habitants par des sociétés interdépendantes, la paix est le chemin nécessaire pour assurer la bonne résolution des enjeux ».
BBC
Cambridge artist makes patients' scars 'glisten with gold'
An artist has made patients' scars "glisten with gold".
Carol Holliday, 65, from Cambridge, said she was inspired by a Japanese process called Kintsugi for the artworks on display at the city's Addenbrooke's Hospital.
The ancient technique involves mending broken ceramics with gold.
Ms Holliday worked with photographer Ryan Davies to take the patients' pictures and then applied the scars in those images with gold leaf.
The psychotherapist and former University of Cambridge lecturer said: "When people talk about their emotional distress, they quite naturally talk in terms of being broken, fragmented, cracked, damaged... shattered, so it lends itself to Kintsugi.
"It demonstrates powerfully and quite simply that despite what has happened, your experiences can be lived with and they can be lived with well."
She said the 11 patients involved were of all ages, ethnicities and had different scars.
The 65-year-old said she had 100 patients, from Addenbrooke's and elsewhere, volunteer to be involved in the project.
Fiona Carey, who has metastatic kidney cancer, was among those who took part.
She said her inverted-V scar that goes from hip to hip and up to her sternum, which has been opened up four times, was "glistening now with gold".
"It looks really quite amazing," said Ms Carey, who was photographed playing wheelchair basketball, which she plays in a national league.
"I've always been quite cool about my scars; I'm genuinely quite proud of them as a sign of what I've survived over the years.
"The artist was incredibly sensitive as well."
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Addenbrooke's Hospital - Art UK
Cambridge University Hospitals
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L'Humanité
La « happy house » de Kungs
ActuMusique Le jeune compositeur français, Valentin Brunel de son vrai nom, n’a pas fini de faire danser son public. Après un succès planétaire, il livre son second opus en 2022. De quoi faire vibrer la Fête sur la Scène Angela Davis, le vendredi 9 septembre, à 22 heures.
Emma NeigeIl commence à jouer des tambours à 5 ans, puis se passionne pour la musique électronique durant son adolescence. Valentin Brunel, alias Kungs, né en 1996 à Toulon, interrompt ses études pour se lancer corps et âme dans la musique. Il compose alors le titre qui va propulser sa carrière : This Girl. Avec ce septième morceau, le plus shazamé (identifié par l’application Shazam) de tous les temps, il réussit à faire danser le monde entier à seulement 19 ans. Dès son entrée dans le milieu, il se définit plus compositeur que disc-jockey et acquiert avec ses morceaux une reconnaissance internationale. En février 2017, son premier album, Layers, est récompensé par la victoire de la musique du meilleur album de musiques électroniques ou dance de l’année. Kungs poursuit son ascension et performe dans de grands festivals comme Coachella, l’EDC Las Vegas et Tomorrowland. Son nouvel opus, Club Azur, sort en mars 2022. Avant d’être un album, c’est d’abord un événement que Kungs a créé. Durant le confinement, il organise tous les samedis, de 22 heures à 4 heures du matin, les livestreams Club Azur, qu’il présente avec humour comme « la plus grosse soirée de France ». Il compose le morceau Never Going Home lors d’un de ces lives. Kungs décide de faire de la musique positive pour son public, qui, comme lui, est coincé à la maison, avec pour objectif de sortir son album pour la réouverture des clubs. On ressent la volonté du jeune artiste de faire danser son public. Martin Solveig prête sa voix sur deux titres de l’album, un honneur pour le jeune Toulonnais, qui le cite parmi ses plus grandes influences. Les morceaux légers et dansants de Kungs sont pensés pour les festivals, pour le grand bonheur du public de la Fête.
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En guerre contre l’évasion fiscale
ActuCyprien BogandaLes années n’ont pas entamé sa combativité. À 78 ans, l’ancienne magistrate et femme politique continue de batailler contre l’évasion fiscale, l’un des grands sujets d’une vie bien remplie. À la Fête de l’Humanité, elle aura l’occasion de faire partager son expérience en la matière : désormais avocate, elle épaule les syndicats qui attaquent en justice les multinationales soupçonnées de dissimuler une partie de leurs avoirs. C’est elle qui a, par exemple, porté plainte contre McDo en 2015 pour fraude fiscale – la multinationale a accepté de verser 1,25 milliard d’euros pour éviter des poursuites en France –, ou, plus récemment, contre General Electric. Née en 1943, en Norvège, Eva Joly a été juge d’instruction au pôle financier durant de nombreuses années, où elle s’est fait connaître à la faveur de plusieurs dossiers retentissants (affaire Elf, notamment).
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Les femmes en paroles et musique
ActuDébats, enregistrements de podcasts, soirée spéciale : à la Fête de l’Humanité, le deuxième sexe envahit tous les espaces.
Lutte contre les violences, féminicides, sexisme, attaques contre les droits reproductifs… L’Humanité rend compte tout au long de l’année de l’évolution de notre société sur les questions de genre : la libération de la parole des femmes et les progrès de leurs combats pour l’égalité, mais aussi les injonctions, les régressions et atteintes à l’intégrité du corps des femmes. Récemment, la terrible remise en cause du droit à l’avortement dans tous les États américains avec la révocation de l’arrêt Roe vs Wade par la Cour suprême nous a rappelé une vérité énoncée il y a plus de cinquante ans par la philosophe féministe Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » La Fête de l’Humanité est l’espace idéal pour discuter de la révolution féministe en cours, comme de ces multiples remises en question dans de nombreux pays, notamment au Village du monde où la situation aux États-Unis sera développée et mise en perspective. Le stand du PCF abordera aussi ce sujet, tout comme celui de la gestation pour autrui et la marchandisation du corps des femmes, la lutte contre la pédocriminalité et les violences sexistes et sexuelles, la recherche médicale androcentrée, les campagnes et la prise en charge de l’endométriose. L’Agora dédiera sa soirée du vendredi au « deuxième sexe » en menant le débat contre les agressions sexistes et sexuelles et la notion du consentement. Un enregistrement de podcasts est également prévu avant de laisser la piste à une programmation musicale spéciale. « La femme est l’avenir de l’homme », chantait Jean Ferrat. Et peut-être aussi l’avenir de la musique ? Rendez-vous à la Fête pour en juger !
Fête de l'Humanité 2022Féminisme L'Humanité
Le Secours populaire, la solidarité en actes
ActuLe Secours populaire français (SPF) et l’Humanité sont partenaires de longue date. C’est tout naturel pour le Secours populaire d’être présent à cette grande fête populaire qu’est la Fête de l’Humanité. Parce que l’une des valeurs du SPF est la solidarité inconditionnelle, de nouveau cette année les visiteurs de la Fête auront accès à une grande braderie de vêtements neufs et un espace dédié aux livres. Parce que la solidarité, c’est aussi se faire plaisir, le stand du SPF accueillera un bar et une restauration rapide, ainsi qu’une loterie où tous les tickets seront gagnants. Placé sous le signe de la mondialisation de la solidarité, le stand du SPF, situé à l’entrée du Village du monde, proposera des objets artisanaux au profit des actions des partenaires de l’association dans le monde. Cette année, prenant en compte le thème de la Fête, l’institut de formation et des savoirs populaires du SPF organisera, au sein du Village du monde, un séminaire populaire où des amis de l’association et des médecins du SPF viendront témoigner des actions de solidarité mises en œuvre auprès des populations victimes de conflits. S’ensuivra une belle soirée d’amitié et de solidarité. La solidarité populaire, c’est aussi la mobilisation de tous et la vocation du SPF est de proposer au plus grand nombre d’agir en particulier dès le plus jeune âge. Les enfants seront donc invités à être solidaires au sein du mouvement Copain du monde, dont le stand se situera à l’Espace enfance. Il sera aussi possible aux jeunes et aux moins jeunes de rencontrer les animateurs du SPF afin de mieux connaître l’association et d’en devenir un des acteurs. Les points de rendez-vous seront sur le stand du SPF, mais aussi au Village du livre, où les visiteurs trouveront des publications, dont le journal Convergence. Enfin, et dans le cadre de la lutte contre le gaspillage, les restaurants de la Fête seront invités à remettre à la fédération du SPF de l’Essonne les produits non consommés, lesquels seront remis à des familles aidées par les animateurs-collecteurs bénévoles de l’association sur le département. Ensemble, nous pouvons agir pour un monde plus juste et solidaire et mettre en œuvre la devise « Tout ce qui est humain est nôtre ».
Fête de l'Humanité 2022Secours Populaire Françaisspfvillage du monde L'Humanité
Sexion d’Assaut, le retour
Scène Angela-Davis, samedi 10 septembre, 22 heures
Inès GacemiIls seront sur scène le samedi soir, mais contrairement au refrain de leur tube Wati by Night, cette soirée ne devrait pas nous décevoir. Après leur séparation en 2013, pour se consacrer à leurs carrières personnelles, les membres de Sexion d’Assaut se sont reformés pour une tournée inédite. « C’est forcément des gros souvenirs et beaucoup, beaucoup de nostalgie », confie Black M, l’un des leaders du groupe, au moment de reprendre la direction de la scène pour une série de concerts qui promettent d’être mémorables. Car Sexion d’Assaut a marqué toute une génération grâce à ses albums l’École des points vitaux (2010), certifié triple disque de platine, et l’Apogée (2012), vendus chacun à plus de 500 000 exemplaires. Leur troisième album, le Retour des rois, dont la sortie était initialement prévue le 14 mai, se fait encore attendre. Qu’à cela ne tienne, les compères de Maître Gims nous donnent rendez-vous à la Fête de l’Humanité pour bouger sur leurs tubes Désolé, Avant qu’elle parte ou encore Ma direction. « Nous avons toujours les mêmes codes, les mêmes habitudes, prévient Black M. Nous venons avant tout pour nous amuser. »
Fête de l'Humanité 2022sexion d'assautrapMusique L'Humanité
A la Fête de l'Huma, un Village famille pour jouer et apprendre ensemble
ActuJeux, lectures, spectacles : le jeune public va se régaler. Et cette année, la Fête propose un centre de loisirs pour vos enfants, vos petits-enfants, nièces, neveux…
La Fête de l’Humanité, ce n’est pas que pour les adultes. Le Village familles proposera bon nombre d’activités et de nouveautés, aussi bien pour les petits que pour les grands, pour de mémorables moments en famille. Au programme, des jeux, un concert tout public, un spectacle de marionnettes, des lectures animées pour enfants et des activités ludiques et artistiques.
Cette année sera proposé un centre de loisirs pour vos enfants ou petits-enfants (accessible sur réservation avant la Fête, à 10 euros la demi-journée). Car jouer, c’est avant tout prendre du plaisir sans être préoccupé par une quelconque logique productive ou par le gain de quelque avantage matériel.
Ce nouvel espace est pensé pour y vivre un moment familial enrichissant, dans un havre de paix grâce notamment aux activités proposées par l’union des fédérations des Pionniers de France et la Grosse Boîte !
Mouvement d’enfants et d’éducation populaire, les Pionniers de France ont pour but d’agir dans les quartiers pour améliorer le quotidien des enfants et contribuer à améliorer leur vie dans toute la société. Leur objectif est d’organiser des activités de loisirs multiples et diversifiées pour les enfants et d’aborder par le jeu les grands enjeux de notre société : paix, écologie ou encore solidarité.
Autre acteur de l’espace familles, la Grosse Boîte est une boutique café-jeux, un lieu vivant pensé autour de la découverte de jeux de société. Dans une atmosphère conviviale et accueillante, il invite le public à se détendre autour d’un jeu de société original et d’une bonne boisson. À la Fête de l’Humanité, la Grosse Boîte proposera des jeux en avant-première et invitera des créateurs et actrices à jouer avec le public et à faire des dédicaces. Rendez-vous à la Fête pour toutes les familles !
Un appel à votre participation financière, à la solidarité
Pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.
Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.
C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.
POUR PARTICIPER Rendez-vous sur notre plateforme de don en ligne.
Fête de l'Humanité 2022 L'Humanité
Les Wampas sont toujours à la Fête
ActuDidier Chappedelaine, alias Didier Wampas, alias le roi des punks, avec son band les Wampas, sera une fois de plus à la Fête. La Fête de l’Huma, pour le retraité de la « Retap », c’est une vieille histoire, au point qu’on ne sait plus combien de fois il est passé sur la Grande Scène à La Courneuve. Lui qui aura mené depuis ses débuts une carrière musicale parallèlement à son métier d’électricien à la RATP continue d’être le digne représentant du rock alternatif à la française, qu’il sert toujours de sa voix éraillée, parfois à la limite du juste, mais on s’en fiche. C’est avec un nouvel album, Tempête, tempête, qu’il se présentera sur scène en compagnie de sa troupe de choc – Tony Truant (guitare), Jean-Michel Lejoux (basse), Nicolas Schauer (batterie) et Effello (guitare). Au programme : outre les grands classiques, leur nouvel album, mais aussi une petite surprise qui ravira les fans de vélo et fermera peut-être la trilogie dédiée aux Forçats de la route. Après Laurent Jalabert et Marco Pantani, c’est dorénavant Julian Alaphilippe qui est entré au panthéon du chanteur et compositeur, qui a toujours mis en avant sa passion pour la Petite Reine.
Fête de l'Humanité 2022les wampasMusiquerock L'Humanité
La Fête de l'Humanité met la bataille climatique à l’honneur
ActuÀ l’heure où l’urgence devient de plus en plus palpable, la lutte environnementale tiendra une place de choix dans les allées.
Marion d'AllardLe climat s’emballe et les conséquences de ce bouleversement ne sont plus des projections. Elles sont une réalité, y compris en France, où l’été 2022 s’annonce d’ores et déjà étouffant. La planète est en surchauffe, les vagues de chaleur s’enchaînent, les records tombent les uns après les autres, la banquise se meurt, les tempêtes dévastent des régions entières, les inondations et les sécheresses menacent, partout, les plus fragiles.
Une grande soirée climat avec Alternatiba
Face à la réalité du changement climatique, l’Humanité a résolument pris le parti de la conscience écologique et de la transition. Le climat est un enjeu social majeur, à l’heure où les conséquences de son dérèglement aggravent la fracture Nord-Sud et creusent les injustices sociales à l’échelle planétaire. Depuis des années, les scientifiques alertent, mais les États rechignent à prendre les décisions politiques qui s’imposent. Agriculture, énergies, transports, logement, industries, la transition écologique est un impératif, et la Fête de l’Humanité sera une nouvelle fois l’occasion de porter haut la bataille pour le climat.
Samedi 10 septembre, la scène de l’Agora accueillera un temps fort de la Fête autour de cette thématique. Une première table ronde réunira le politologue Paul Ariès, auteur d’Une histoire politique de l’alimentation, et la journaliste spécialiste de la gastronomie Emmanuelle Jarry, autour d’un enjeu fondamental : notre assiette.
S’ensuivra un grand entretien avec la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche au CEA et coprésidente du groupe n° 1 du Giec. Nous mettrons ensuite en regard la question de l’écologie dite « punitive » et celle de l’écologie positive, avant de laisser place à une grande soirée climat, festive et engagée, organisée en partenariat avec l’ONG Alternatiba.
Un appel à votre participation financière, à la solidarité
Pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.
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Fête de l'Humanité 2022ClimatRéchauffement climatiqueGiec L'Humanité
Une Fête de l'Humanité pour changer d’air(e)
ActuAvec les travaux des JOP 2024, la Fête est contrainte de déménager, mais nos équipes tout comme les collectivités du Cœur d’Essonne mettent tout en œuvre pour accueillir les quelque 600 000 personnes qui, comme chaque année, viendront rejoindre les allées de la Fête de l’Humanité pour partager un moment festif, culturel et politique.
Fabien Gay
La Fête de l’Humanité, qui se tiendra les 9, 10 et 11 septembre, sur un nouveau terrain, au cœur de l’Essonne, sur l’ancienne Base aérienne 217, sera un moment unique de la rentrée sociale et politique.
Construite par les équipes de l’Humanité, des milliers de militantes et de militants communistes, politiques, syndicaux et associatifs, elle est ouverte à toutes celles et ceux qui veulent venir y partager un moment, entre amis ou en famille, participer à un débat, assister à un concert, découvrir un film ou un livre ou simplement faire la fête dans les nombreux stands militants ou du Village du monde.
La Fête, notre bien commun
Pendant trois jours, les espaces de débats, de l’Agora, de l’Humanité, du Forum social, du Village du livre, du nouvel Espace des territoires et du tourisme, mais aussi ceux de nombreux stands militants, donneront à entendre les réponses aux besoins urgents d’augmentation des salaires, du pouvoir d’achat et de la nécessaire bataille pour la réindustrialisation et notre souveraineté énergétique.
Dans les allées de la Fête de l’Humanité résonneront aussi les combats pour la paix en Ukraine, mais également partout dans le monde, en Palestine, au Yémen, pour les Kurdes, les Sahraouis, les combats antiracistes, écologistes, féministes.
On peut affirmer modestement qu’inscrite dans le paysage politique et social depuis des décennies, la Fête de l’Humanité l’est au patrimoine populaire de notre pays, singulièrement pour les progressistes et leurs amis. Elle est un bien commun qui dépasse nos frontières nationales, qui traverse des générations qui ont construit l’événement, y ont des souvenirs impérissables et heureux. C’est tout cela qui en fait un lieu si important.
La mobilisation populaire qui nous porte
L’an dernier, lors de l’édition 2021 de la Fête de l’Humanité – après les vagues de Covid, de confinements et de couvre-feux –, le bonheur de se retrouver était palpable, visible dans les larges sourires des visiteurs, sensible dans l’atmosphère conviviale, détendue et enthousiaste tout à la fois.
Comme nous avons su le faire par le passé, notre Fête est marquée par sa capacité de résilience et d’adaptation. Les dernières crises ont eu des impacts sur notre organisation auxquels s’ajoutent les difficultés économiques. Nous les avons surmontées à chaque fois par la mobilisation populaire qui nous porte et nous permet de réussir le rendez-vous.
Nous sommes aussi précurseurs et novateurs comme dans notre démarche pratique pour vous accueillir en essayant d’intégrer les exigences écologiques, de prendre en compte les évolutions et les manières de faire la fête à notre époque, de sécuriser notre site et de faire vivre les acteurs locaux par les pratiques les plus socialement ambitieuses.
Nous devons mesurer que cette Fête se déroulera alors que des crises successives s’accumulent et font planer des menaces inédites sur le genre humain. Il ne faut pas sous-estimer ce qu’il se déroule chaque jour. Les ruptures qui s’exacerbent quotidiennement sont le signal d’un système à bout de souffle qui ne répond plus aux besoins humains.
Passer un cap dans la prise de conscience collective
Si le caractère festif et convivial doit rester central, notre Fête doit être une occasion de passer un cap dans la prise de conscience collective et dans les mobilisations à venir.
Avec une extrême droite qui a percé un plafond de verre électoral et se retrouve comme une option possible de gouvernement pour les classes possédantes, le devoir d’union est plus que nécessaire. La Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), qui rassemble l’ensemble des forces de gauche, est une première étape et doit poser les jalons d’une démarche hors les murs du Parlement pour battre en brèche les projets de régression sociale tels que la retraite à 65 ans ou la pénalisation des allocataires du RSA qui seront encore plus précarisés. Elle doit aussi faire vivre le débat à gauche, avec les forces sociales, syndicales, associatives, dans le respect de leur diversité pour porter un nouvel horizon de progrès, de futures conquêtes sociales et démocratiques. Elle doit également en finir avec la banalisation des idées de haine, antisémites, racistes qui charrient tant de violences.
Les épisodes climatiques extrêmes sont autant de révélateurs de menaces graves et déjà là sur nos conditions de vie. Ils posent l’enjeu de souveraineté et de mise sous biens communs de nombreux secteurs.
La militarisation des relations internationales et les affrontements impérialistes grandissants ne doivent pas être à sous-estimer. Une riposte populaire et internationale d’ampleur doit se mettre en œuvre.
Les défis sont donc nombreux. Il nous impose un esprit de responsabilité et de combativité. Des lanceurs d’alerte aux travailleurs sans-papiers, des agents du service public qui maintiennent contre vents et marées nos écoles, nos hôpitaux debout, des syndicalistes réprimés aux féministes qui luttent contre les violences sexistes et sexuelles, des militants LGBT à ceux du climat et des quartiers, simples citoyens : cette Fête est la vôtre. Les 9,10 et 11 septembre, il est temps de changer d’air(e).
Un appel à votre participation financière, à la solidarité
Pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.
Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.
C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.
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Fête de l'Humanité 2022 L'Humanité
Fabien Roussel plaide pour une rentrée sociale ambitieuse
ActuGauche Lors d’une conférence de presse, lundi, le secrétaire national du PCF a appelé à la mobilisation dès septembre, face au projet de régression sociale porté par Élisabeth Borne. Il partage l’idée d’une action nationale commune de la Nupes après l’été.
Naïm SakhiMalgré les appels du pied d’Élisabeth Borne en direction des groupes d’opposition, le compte n’y est pas pour Fabien Roussel. Lors d’une conférence de presse, lundi 11 juillet, le secrétaire national du PCF a déploré un discours de politique générale « préoccupant et dangereux pour les travailleurs », prononcé le 6 juillet par la première ministre. Assurant qu’Emmanuel Macron n’avait « visiblement pas compris le message des Français qui l’ont privé d’une majorité » pour appliquer son programme libéral, le député du Nord regrette l’absence de hausse « de salaires dans le privé, mis à part des primes », dans le projet de loi sur le pouvoir d’achat. Et d’ajouter « la hausse de 3,5 % des salaires des fonctionnaires est non seulement en dessous de l’inflation mais ne concerne pas les employés des délégations de service public ».
À l’offensive, Fabien Roussel a rappelé sa volonté de travailler avec l’ensemble des forces de gauche sur « une réforme des retraites progressiste », en s’appuyant sur le projet porté par la Nupes aux législatives. « Nous avons bien noté la volonté du gouvernement d’allonger le temps de travail, souligne le député communiste, je propose un référendum pour trancher nos deux projets. » En outre, le secrétaire national du PCF a salué les journées de mobilisation syndicale des 22 et 29 septembre – « une bonne nouvelle », selon lui – et partage la proposition, émise par Jean-Luc Mélenchon, d’une action commune des forces politiques de gauche à la rentrée. « Je suis pour un appel le plus large possible, avec les organisations syndicales, assure le député, ils apporteront le marteau et nous, la faucille. »
En amont du vote de la motion de censure dans l’après-midi (lire aussi page 7), ce point presse s’est tenu à l’issue d’un comité de liaison de la Nupes. Cette réunion de travail réunissait Jean-Luc Mélenchon (FI), Julien Bayou (EELV), Olivier Faure (PS) et le secrétaire national du PCF. « La Nupes n’est ni un parti, ni un mouvement, mais une alliance électorale et un accord programmatique. Nous devrons écrire ensemble ce qu’elle sera demain pour entretenir l’espoir », mesure Fabien Roussel. Pour ce faire, les leaders des formations de gauche se sont accordés afin que les universités d’été des différentes formations contiennent un atelier réunissant des représentants des formations de la Nupes. « Nous avons besoin de nous parler, sans chichi et sans détour. Nous devons mettre en avant ce qui nous rassemble, mais aussi pointer nos limites », poursuit le parlementaire du Nord, élu dans l’une des quatorze circonscriptions où Marine Le Pen avait dépassé les 60 % face à Emmanuel Macron. Et d’ajouter que « pour l’emporter demain, il nous faudra comprendre et analyser, ensemble, les raisons du vote en faveur de l’extrême droite ».
Par ailleurs, Fabien Roussel entreprendra un nouveau tour de France après l’été. «Je veux entendre ce que les Français ont à dire» assure-t-il. Un moyen pour le député communiste de continuer à marquer sa singularité tout en restant dans l’union.
Fabien RousselpcfNupesNupes PCF L'Humanité
Climat. Les villes face à l’urgence de l’adaptation
ActuDes trombes d’eau se sont abattues dans le quart sud-est de l’Hexagone et en Île-de-France. À Paris, la violence de l’intempérie a remis la question de l’adaptation des villes au changement climatique sur le devant de la scène.
Marion d'AllardEn quelques heures à peine, la chaleur étouffante a laissé place aux pluies diluviennes et aux rafales de vent. Métros submergés, avenues transformées en torrents, caves inondées, les images, impressionnantes parfois, ont circulé en masse, interrogeant la stratégie d’adaptation des villes face à la réalité des changements climatiques.
Dans le deuxième volet de son sixième rapport publié en février, le Giec qualifiait les villes européennes de « points chauds pour de multiples risques d’augmentation des températures et de chaleur extrême, d’inondations et de sécheresse ». Du fait de la vulnérabilité des infrastructures et des grands réseaux urbains, le Giec soulignait alors qu’ « un réchauffement au-delà de 2 °C devrait entraîner des impacts généralisés sur les infrastructures et les entreprises », évoquant « des risques accrus pour l’approvisionnement en énergie et les transports, l’augmentation des besoins en climatisation et la forte demande en eau ». Oui, concède David Belliard, « les métropoles sont extrêmement fragiles » face aux événements climatiques. Et pour l’adjoint écologiste à la mairie de Paris chargé de la transformation de l’espace public, des transports et des mobilités, si l’impulsion politique est bien là, force est de constater que « le dérèglement climatique va plus vite que les politiques d’adaptation que l’on mène ».
« Création d'un zonage pluvial »
Pourtant, il y a urgence. Près de 80 % des Français résident en zone urbaine caractérisée par une très forte densité et une très large artificialisation des sols. Un phénomène qui favorise non seulement les îlots de chaleur en période de canicule (Météo-France constate régulièrement des différences de température de 2 à 3 °C entre les centres-villes et les zones rurales périphériques), mais également les inondations en période de fortes précipitations. « L’imperméabilisation des sols modifie les zones d’expansion naturelle des crues, ce qui empêche une bonne évacuation des eaux et augmente les risques de ruissellement », souligne l’ONG Notre affaire à tous. « Les conséquences sont nombreuses, poursuit l’ONG : perte de logement, noyade, accès restreint à l’eau, à l’alimentation et aux services de santé, destruction d’infrastructures, panne d’électricité, activité économique à l’arrêt. » Auparavant concentrés dans le sud du pays, les épisodes de canicule et d’inondations urbaines touchent désormais les villes du nord de la France.
L’imperméabilisation des sols modifie les zones d’expansion naturelle des crues, ce qui empêche une bonne évacuation des eaux et augmente les risques de ruissellement. ONG Notre affaire à tous
« L’été que nous sommes en train de vivre nous rappelle avec force qu’il faut amplifier nos efforts en matière d’adaptation, accélérer la végétalisation des rues, créer des zones ombragées, réinstaller des fontaines, préserver les espaces de pleine terre, repenser l’usage de nos villes », note David Belliard. Pour l’élu, l’adaptation des métropoles s’accompagne nécessairement d’un changement de paradigme : « Il faut cesser de penser la ville en opposition à la campagne, aller vers des espaces urbains plus verts, débétonné et surtout avec radicalement moins de voitures. »
Depuis 2012, Paris s’est doté d’un plan stratégique dédié, qui prévoit, entre autres, des actions immédiates en cas d’inondation par crue ou lors de fortes pluies. Parmi elles, détaille le plan, des « coupures d’électricité préventives » afin d’ « accélérer la remise en route (du réseau) en période de décrue ». Par ailleurs, la Mairie de Paris a planché sur un plan pluie spécifique. Il comprend la « création d’un zonage pluvial » permettant une gestion de l’eau de pluie par infiltration plutôt qu’un rejet dans les égouts, l’utilisation de « structures drainantes », la multiplication des aménagements végétaux ainsi que la mise en place d’ « espaces temporairement inondables ».
Sous la surface, le réseau du métro est également extrêmement vulnérable. À Paris, 140 kilomètres de voie ferrée se trouvent en zone inondable. Malgré les énormes pompes disposées sur tout le réseau et prévues pour évacuer rapidement les eaux vers les égouts ou vers la Seine, les pluies de mardi ont précipité la fermeture de plusieurs stations et dégradé de nombreux locaux de la RATP.
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Un retour des coraux en trompe-l’œil
ActuPour la première fois depuis des décennies, la Grande Barrière est en nette croissance. Mais cette reprise est rendue vulnérable par les vagues de chaleur marines.
Lucille DerolezÀ l’origine, une bonne nouvelle pour la flore et la biodiversité maritimes, reprise par de nombreux titres de presse : « Le corail est de retour dans certaines parties de la Grande Barrière australienne ». Le 4 août, l’Institut australien des sciences marines constate, en effet, que ses parties nord et centrale ont enregistré, en 2021, une croissance nette de la couverture corallienne, une première depuis trente-six ans. Pourtant, rien de rassurant ni d’étonnant dans un contexte qui ne laisse en rien présager une baisse des températures marines.
Dérèglement climatique. Canicules marines, désastres en cascadeJean-Pierre Gattuso, directeur de recherche au CNRS, travaille actuellement au Laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes). Il est étonné du grand cas qui est fait de ces observations : « La résilience des récifs coralliens, après une perturbation majeure, comme le passage d’un cyclone ou la propagation d’une étoile de mer dévoreuse, c’est une quinzaine d’années. Or, on est dans les premiers stades vers le rétablissement du récif. » Les premières espèces de coraux dites « opportunistes » réapparaissent, notamment celle des Acropora. S’ensuit un long processus de recrutement d’autres espèces, différentes et plus massives. À condition que les coraux ne subissent pas d’autres événements extrêmes.
Un patrimoine mondial en péril
« C’est là qu’est le danger, la vulnérabilité des récifs à des vagues de chaleur marine qui – le Giec l’a montré – va augmenter en fréquence et en intensité », rappelle le chercheur. Et le corail est loin d’être prêt à y faire face. Des algues jouent un rôle essentiel à la survie de l’association plante-animal que constitue le corail. Mais, lorsque la température de l’eau augmente sur de longues périodes, ces algues microscopiques sont expulsées de l’animal. « Une réponse au stress thermique », explique Jean-Pierre Gattuso. Le corail perd sa couleur, la peau sur les os : « Du carbonate de calcium, comme de la craie. C’est ce qu’on appelle le blanchissement, un épisode de mortalité massive qui s’est produit sur la Grande Barrière à trois reprises ces cinq dernières années. »
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansInscrite depuis 1981 au patrimoine mondial de l’Unesco, la Grande Barrière pourrait bientôt être sur la liste des « sites en péril ». Environ 91 % des 2 000 kilomètres de la barrière ont subi un blanchissement en raison d’une vague de chaleur prolongée, d’après un rapport du gouvernement australien publié en mai. Les conséquences d’une possible disparition du plus grand récif corallien du monde seraient catastrophiques : extinction d’un habitat, d’un lieu de reproduction pour de nombreuses espèces animales et érosion des zones côtières.
L’industrie du tourisme australien, qui génère plus de 4 milliards de dollars par an, pourrait donc se retrouver en difficulté. Conséquence à double tranchant pour le chercheur de Villefranche : « L’empreinte carbone du tourisme est très significative, ce qui contribue au déclin des récifs coralliens. Or, la cause de ce réchauffement qu’induit le blanchissement, ce sont les émissions de gaz à effet de serre. »
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Une France sous la menace du feu
Le manque d’eau est loin d’être le seul problème climatique auquel la France est confrontée cet été. Après un mois de juillet où les incendies ont dévoré – entre autres – la Gironde, le Gard et le Vaucluse, le pays continue de brûler. Le Sud est toujours en proie aux flammes. Entre la Lozère et l’Aveyron, un mégafeu a parcouru 700 hectares de végétation, obligeant 3 000 personnes à être évacuées.
Trois Canadair et 600 pompiers luttent toujours contre le feu qui, mardi, n’était pas encore fixé. Celui qui s’est déclaré vendredi en Isère ne l’est pas davantage. Plus de 100 hectares sont en cendres. Plus au nord, le Maine-et-Loire et la Charente connaissent aussi des incendies. Dans le premier département, au moins 600 hectares ont brûlé et 500 autres sont menacés. Dans le second, 220 pompiers et des moyens aériens tentent de venir à bout des flammes, qui ont déjà ravagé 150 hectares de forêts. Alors que l’été est loin d’être achevé, les brasiers de juillet et août ont déjà fait plus de dégâts que ceux de toute l’année 2021. Près de 50 000 hectares ont brûlé lors des dernières semaines, contre 30 000 hectares l’an passé.
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Climat. Le carnage écologique des ultrariches
Premier planDans un monde où la sobriété s’impose aux plus pauvres du fait de la hausse des températures, les milliardaires continuent, eux, de polluer sans compter. Jets privés, yachts, tourisme spatial : leurs activités de luxe hypothèquent notre futur.
Emilio MesletIls prennent un jet privé, un yacht, un hélicoptère comme on prend un train, un bus, un vélo. Ils voient le monde comme leur terrain de jeu, les frontières n’existent plus et monter à 12 500 mètres d’altitude pour une demi-heure de vol est leur quotidien. Avec un kérosène moins taxé que l’essence de M. et Mme Tout-le-Monde, s’il vous plaît. « Ils », ce sont les ultrariches.
Le « name and shame » contre les écocidairesCeux qui, au mépris de l’urgence climatique et parce qu’ils en ont les moyens, se comportent comme si l’humanité ne vivait pas déjà à crédit, ayant consommé, dès le 28 juillet cette année, l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en une année. « Ils » s’appellent Bernard Arnault, Xavier Niel, Vincent Bolloré, Jeff Bezos, Elon Musk ou encore Mark Zuckerberg et composent une élite capitaliste s’affichant en une des magazines financiers comme un modèle de réussite. Leur fortune pourrait sauver la planète (et l’espèce humaine avec), mais ils passent leur temps à la saccager. L’équation est des plus simple : plus on est riche, plus on pollue.
D’après une étude du Laboratoire des inégalités mondiales de décembre 2021, les 1 % les plus fortunés émettent plus de dioxyde de carbone (CO2) que les 50 % les plus modestes. Les premiers sont à l’origine de 17 % des gaz à effet de serre (GES) quand les seconds n’en sont responsables que de 12 %. Sans parler de la destruction de la biodiversité, terrestre comme marine, qu’implique leur mode de vie. Et si leurs luxueuses vacances nous coûtent cher, ce n’est rien comparé au bilan carbone de leurs investissements et de leurs entreprises dans des secteurs polluants. À l’échelle de la France, lorsque est inclus au calcul le poids climatique du patrimoine financier, les ONG Oxfam et Greenpeace trouvent une donnée effrayante : 63 milliardaires émettent autant de CO2 que la moitié de la population hexagonale. À elle seule, la famille Mulliez, derrière le groupe Auchan, détruit le climat dans les mêmes proportions que la totalité des habitants de Nouvelle-Aquitaine.
Benjamin Lucas : « L’ISF climatique est une question morale »Pour autant, ce n’est pas aux plus gros pollueurs que le gouvernement macroniste demande de la « sobriété ». Peu importe que les émissions des 1 % les plus aisés seront trente fois supérieures, en 2030, à ce qu’il faudrait pour respecter l’accord de Paris et limiter le réchauffement sous les 1,5 °C, c’est aux simples quidams qui pratiquent déjà une sobriété forcée du fait de leurs revenus que l’on demande de faire des « petits gestes du quotidien » qui, seuls, ne sauveront personne de la catastrophe . Les ministres donnent du « débrancher son WiFi la nuit », du « baisser la climatisation », du « éteindre la lumière » à longueur de plateaux sans oser s’attaquer à la racine du problème : les milliardaires et le système qui leur permet de perdurer. En 2018, Emmanuel Macron préférait instaurer une taxe carbone pesant sur tout un chacun plutôt qu’un ISF climatique tel que le proposent aujourd’hui la Nupes (lire page 5) ainsi que plusieurs associations écologistes.
« Ils » sont les vrais criminels climatiques.
Quand les plus fortunés planent…
À ce rythme, ils finiront par survoler les ruines du monde qu’ils sont censés bâtir. Les canicules, les inondations, les incendies, les disparitions d’espèces s’amplifient mais les milliardaires n’en ont cure. Eux veulent voyager dans le plus grand des luxes, quand bon leur semble, sans avoir à emprunter de vols commerciaux. Encore moins un métro ou un taxi, même pour un Londres Ouest-Londres Est. Parce que le temps, c’est aussi de l’argent… Le 25 mai, Bernard Arnault préférait grimper dans son jet afin de traverser la capitale anglaise plutôt que de rester sur la terre ferme. Résultat de cette folie : 200 kg de dioxyde de carbone (CO2) rejetés pour dix minutes de vol. Soit autant d’énergie qu’il faut à une voiture pour rouler 1 000 kilomètres. Le PDG de LVMH, proche d’Emmanuel Macron, affectionne aussi les allers-retours Paris-Bruxelles – quinze en deux ans malgré un Thalys reliant les deux villes en 1 h 30 –, émettant au passage 2,7 tonnes de CO2 à chaque fois.
Au fil des ans, le réchauffement climatique s’intensifie. Alors qu’on pourrait s’attendre à assister au déclin souhaitable de l’aviation privée, l’inverse se produit : elle est en plein boom, notamment boostée par… le télétravail que les cadres fortunés peuvent faire depuis leur lieu de villégiature.
Total, Engie, Stellantis, LVMH... Le filon inexploité des superprofits des crisesEn France, un avion sur dix quittant une piste est un jet, parfois pour des distances et des escales très courtes. Exemple parmi d’autres, celui de Vincent Bolloré. L’un de ses avions faisait l’aller-retour entre Paris et la Côte d’Azur dans la journée. Son bilan carbone dominical ? Six tonnes de CO2. Ces fastueux appareils sont pourtant le moyen de transport le plus polluant : ils émettent, en moyenne, dix fois plus de gaz à effet de serre que les déjà peu vertueux avions de ligne classiques.
Terrible nouvelle pour le climat : la tendance n’est pas à la sobriété. Les locations d’avions d’affaires bondissent depuis quelques années, les carnets de commandes des fabricants sont pleins. Entre 2005 et 2019, les émissions de dioxyde de carbone des jets ont augmenté de 31 % en Europe, d’après un rapport de l’ONG Transport & Environment. Et, selon le quotidien le Figaro, 40 % de ces voyages se feraient à vide.
Les superyachts superpolluants
L’ Azzam, l’ Éclipse, le Dubaï. Des navires qui, à eux trois, s’étalent sur plus de 500 mètres. Ces monstres marins font partie des cinq plus grands yachts du monde, ceux qu’on appelle les « superyachts ». Des embarcations luxueuses de 40 à 180 mètres de long accueillant Jacuzzi, salles de sport, héliports, cinémas, discothèques, parfois même des sous-marins. Et des équipages prêts à recevoir sur ces terrains de foot flottants des familles d’oligarques russes, de rois du pétrole qataris ou de magnats de la Silicon Valley.
Un bond de 25 % en un an
Bien qu’ils ne naviguent que très peu, ou en tout cas pas très loin, ces superyachts ont un impact écologique désastreux. « Un côté pollution totale », pour Grégory Salle, qui leur a consacré un ouvrage entier, Superyachts. Luxe, calme et écocide, en 2021. Pourtant, l’industrie se porte bien. L’édition 2021 du « Global Order Book », publié par le magazine Boat International, montre que le Covid a eu un effet de relance pour le secteur : plus de 1 000 vaisseaux de luxe ont été commandés ou sont en construction cette année-là. Un bond de 25 % en un an.
Chercheur en sciences sociales au CNRS, Grégory Salle rappelle que « la seule flotte des 300 plus gros superyachts en activité émet tous les ans 285 000 tonnes de dioxyde de carbone, autant voire davantage que des pays entiers ». Pour les ultrariches qui polluent le plus, posséder un tel palace flottant, c’est l’assurance de voir leur empreinte carbone tripler. À ce triste jeu, l’ex-propriétaire du club de football Chelsea FC et oligarque russe Roman Abramovitch est numéro 1. En 2018, il a émis 22 440 tonnes de CO2 avec son imposant vaisseau sur un bilan carbone total équivalant à près de 34 000 tonnes.
En sus des émissions pharaoniques, des rejets massifs d’eaux souillées et des nuisances sonores et lumineuses, le « superyachting » dégrade les fonds marins. Grégory Salle s’est intéressé à la posidonie : une plante à fleur maritime, véritable lieu de vie et d’alimentation pour les poissons. Espèce protégée en Méditerranée, elle capte le carbone et amortit la houle pour ralentir l’érosion du littoral. Lors du mouillage, l’ancre et les chaînes des bateaux viennent balayer les sols marins et mettre ainsi à mal ce poumon de la mer.
Une très carbonée guerre des étoiles
Pour les milliardaires, le ciel n’est plus une limite. Le 11 juillet 2021, Richard Branson (Virgin Group) devenait le premier milliardaire à voler dans sa propre fusée, SpaceShipTwo. À peine neuf jours plus tard, Jeff Bezos (Amazon) l’imitait avec Blue Origin. Et en septembre, Elon Musk (SpaceX, Tesla) allait plus haut avec un vol de trois jours à plus de 500 kilomètres d’altitude avec Falcon 9. La course au tourisme spatial est lancée. Richard Branson ambitionne de faire décoller 400 vols par an et la fusée de Jeff Bezos a déjà effectué son cinquième vol touristique de l’année en juin. Mais à quel prix climatique ?
Espace. Les États-Unis cherchent à faire prospérer le secteur spatial privé« L’équivalent de 1 220 tonnes de TNT »
D’après le rapport d’évaluation environnementale de SpaceShipTwo, les émissions de CO2 d’un vol complet représentent l’équivalent d’ « un tour de la Terre seul dans une voiture moyenne » (27,2 tonnes de CO2), alarment les chercheurs Roland Lehoucq, Emmanuelle Rio et François Graner dans une étude publiée par The Conversation. Même constat pour SpaceX, chez qui la recyclabilité des fusées permet surtout à l’entreprise d’augmenter sa fréquence de lancement. D’après le rapport cité plus haut, la fusée Falcon 9 utilise en kérosène « l’équivalent de 1 220 tonnes de TNT ». Une énergie comparable à celle de l’explosion au port de Beyrouth.
Des vols plus fréquents, et donc des billets moins chers. Pour Blue Origin, la place est aujourd’hui estimée à 12 années de Smic (200 000 dollars), loin des 28 millions d’euros déboursés par un Néerlandais de 18 ans pour participer au vol inaugural. D’abord réservé aux ultrariches, le tourisme spatial ne sera alors plus qu’un loisir de riches.
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Canicule. Roland Pellenq : « Si rien n’est fait, les villes seront invivables »
EntretienPendant les canicules, la température dans les centres-villes est plus élevée qu’ailleurs. Un phénomène d’îlot de chaleur urbain contre lequel il faut lutter en réintroduisant du végétal, souligne Roland Pellenq, directeur de recherche au CNRS. Entretien
Eva DouleyQu’est-ce que le phénomène d’îlot de chaleur urbain ? Quelles sont ses conséquences dans les villes ?
Quand la France souffre de températures caniculaires, les villes se transforment en étuves. L’été, à Toulouse, Marseille ou Paris, des écarts de température de 8 °C à 10 °C peuvent être observés entre les centres-villes et la périphérie. Car les surfaces artificialisées et fortement minéralisées (bitume, béton, pierre…) des espaces urbains absorbent, stockent et rejettent la chaleur. Par conséquent, il y a un effet de chaleur continu dans les villes : c’est ce qu’on appelle, scientifiquement, le phénomène d’îlot de chaleur urbain.
Le béton, en particulier, absorbe et rend beaucoup de chaleur. On peut l’observer facilement sur une nationale du Sud : quand le ruban d’asphalte s’étale devant vous, que le soleil brille, à l’horizon, la route semble mouillée… C’est ce que l’on appelle le « gradient de température », qui est un fort changement de température sur une très faible distance, entre une température ambiante d’environ 30 °C et le bitume, chauffé par le soleil, qui peut atteindre 70 °C à 80 °C.
On comprend donc facilement que dans les espaces denses, comme les centres urbains, les îlots de chaleur sont particulièrement dangereux en période de canicule puisqu’ils provoquent des températures extrêmes, que l’homme peut difficilement supporter. Si rien n’est fait, quand la population sera encore plus urbaine – près des trois quarts de la population mondiale devraient vivre en ville en 2050, contre un peu plus de la moitié aujourd’hui – , que le climat de Lyon sera celui de Madrid aujourd’hui, les villes seront invivables. Avec des risques importants pour la santé des habitants les plus vulnérables.
Comment les villes peuvent-elles lutter contre ces îlots de chaleur urbains ?
Il y a quatre façons de lutter contre les îlots de chaleur urbains : le principal objectif étant d’éviter, au maximum, les radiations directes du soleil. Tout d’abord, il faut diminuer les « mobilités hard », c’est-à-dire les camions et les voitures qui se déplacent dans les villes. Car la hausse des températures favorise la production d’ozone, qui favorise le réchauffement climatique. Un véritable cercle vicieux ! Il en va de même pour les activités industrielles, le chauffage domestique ou la climatisation, qui accentuent le phénomène.
Ensuite, il faut augmenter la part de la végétation sur le sol, les façades ou les toits, ou encore multiplier les plans d’eau pour favoriser le rafraîchissement urbain. Il ne s’agit pas de créer des forêts en ville, seuls quelques arbres peuvent suffire à créer de l’ombre et à rafraîchir l’air. En puisant l’eau liquide présente dans le sol, les arbres la rejettent dans l’air sous forme de vapeur d’eau : donc s’il y a un parking en dessous, ça ne sert à rien. Après, il faut repenser l’agencement des bâtiments. Car plus les bâtiments sont hauts et compacts, plus ils font obstacle au vent, accroissant la sensation de chaleur. Ils piègent les rayons du soleil en les réfléchissant et créent par là même des « canyons » urbains.
Sur le modèle du quartier du Panier à Marseille, où les habitations sont basses et reliées par des ruelles qui ne voient pas, ou peu, le soleil durant la journée, les nouveaux quartiers doivent inclure des bâtiments à hauteur différenciée, qui ne soient pas exposés directement au soleil. Enfin, pour l’existant, la question des matériaux est centrale. On remarque bien que vivre dans un logement mal isolé, qui concentre la chaleur, est un facteur de vulnérabilité face aux phénomènes de stress thermique, d’insolation, de déshydratation ou d’hyperthermie provoqués par les îlots de chaleur. Les nouvelles infrastructures urbaines doivent inclure, par exemple, les matériaux à rétention d’eau, l’humidification de la chaussée, la multiplication des fontaines publiques ou la création d’ombrage à l’aide de toiles tendues.
Où en est la climatologie urbaine aujourd’hui ?
Les premiers travaux spécifiques sur les îlots de chaleur ont émergé au début des années 1990, avec la prise de conscience de l’impact du milieu urbain sur l’environnement. Et les travaux menés depuis trente ans sur cette section de la climatologie urbaine ont permis de modéliser certaines des caractéristiques qui peuvent expliquer la formation de ces îlots de chaleur urbains. La principale est la diminution dans les villes de la part des zones humides et des espaces végétalisés.
Aujourd’hui, il y a un double objectif : réduire la surchauffe urbaine et améliorer le confort thermique des citadins. Pour ce faire, on a constaté que lutter contre les îlots de chaleur urbains nécessite d’abord une cartographie fine de leur localisation, afin de pouvoir adapter les stratégies d’action au contexte.
Or, en milieu urbain, les réseaux de mesure comme ceux de Météo France ne sont généralement pas assez denses pour caractériser finement les processus météorologiques, et Google Maps ne permet pas de connaître la hauteur des bâtiments. Il faut donc interroger les usagers sur leur ressenti pour compléter efficacement les mesures quantitatives.
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Jour du dépassement : il est encore possible d’agir, la preuve !
Premier planCe jeudi 28 juillet marque le « jour du dépassement », date à laquelle l’humanité a épuisé les ressources que la Terre peut fournir en une année. Sept ans après l’accord de Paris, malgré des progrès notables, les engagements des États mènent toujours vers un réchauffement supérieur à l’objectif de 1,5 °C. Pour protéger les populations de ses impacts, plusieurs pays, telles la Gambie, la Suisse ou l’Autriche, commencent à mettre en œuvre des stratégies nationales.
Alexandra ChaignonSi la courbe n’est pas infléchie, la planète s’oriente vers un réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle, alertait en avril le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
D’autant que les conséquences dévastatrices du changement climatique sont devenues une réalité partout sur la planète : 3,3 à 3,6 milliards de personnes sont désormais considérées comme « très vulnérables ».
Suivre les performances des pays
Sécheresses, canicules, tempêtes, inondations, pénuries d’eau… Les événements extrêmes se multiplient. Face à ce constat, certains pays agissent, certains plus que d’autres. Mais l’engament face au réchauffement ne se joue pas seulement sur un seul critère.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecPlusieurs outils de surveillance existent d’ailleurs à l’échelle planétaire, permettant de suivre les performances des pays en matière de protection du climat, prenant en compte les émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique, le recours aux énergies renouvelables, la politique climatique, etc.
3,3 à 3,6 milliards de personnes sont considérées comme très vulnérables aux dérèglements climatiques.
Tous montrent qu’aucun pays ne fait assez bien dans tous les domaines. Ainsi, en Norvège, l’énergie hydraulique couvre près de 95 % des besoins en énergie du territoire, mais c’est l’un des pays qui extraient le plus de pétrole par habitant au monde.
Même si les financements ont tendance à manquer...
« Les pays classés haut n’ont aucune raison de se détendre. Des efforts et une action encore plus importants de la part des autorités sont nécessaires pour amener le monde sur la voie de maintenir la hausse des températures en dessous de 1,5°C », avertit ainsi le Climate Change Performance Index, outil de surveillance indépendant qui, depuis plusieurs années, laisse vide les trois premières places de son index afin de symboliser l’incapacité des États à mettre en place des politiques efficaces.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Néanmoins, des États font des efforts et montrent qu’il est possible d’agir. À tous les niveaux, et à l’échelle planétaire. Même si les financements ont tendance à manquer, tout espoir n’est pas perdu, comme le souligne Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement : « Alors que la sonnette d’alarme retentit un peu partout dans le monde pour alerter sur l’urgence climatique, nous voyons des pays et des entreprises s’unir dans le but de réduire de manière plus ambitieuse les émissions de gaz à effet de serre. »
Focus Celles et ceux qui agissent pour la planète
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environnementRéchauffement climatiqueGiecrapport du giec L'Humanité
Dépassement
ÉditorialChristophe DeroubaixÀ partir d’aujourd’hui, l’humanité vit à crédit. C’est le fameux « jour du dépassement ». De plus en plus établi dans les consciences, il contribue à modeler les termes du débat public. Mais, « en même temps », il est instrumentalisé par ceux qui n’agissent pas, ou peu, ou en tout cas pas assez, et qui en profitent pour faire étalage d’une volonté de papier mâché.
Dans la dernière livraison du Journal du Dimanche, Agnès Pannier-Runacher, ministre en charge de la patate chaude, a tapé du poing sur une table qui en tremble encore : « La clim, portes ouvertes, ce n’est plus acceptable ! » « Couper le wifi la nuit » ou « Ne pas envoyer un e-mail le soir avant d’aller se coucher… » ont trouvé de la compagnie.
Si seulement on pouvait sortir la planète du chaudron dans lequel elle est plongée avec ces petits gestes du quotidien, nul doute que des centaines de millions d’humains s’y prêteraient de bonne grâce. Mais il faut bien plus. Plus précisément, il faut une action d’une autre nature que la simple addition des bonnes volontés et pratiques individuelles.
La lutte pour le changement climatique devra endiguer, voire refouler l’accumulation de capital.
Créateur d’inégalités, le changement climatique est surtout le produit des inégalités. Selon un rapport d’Oxfam et Greenpeace, rendu public en début d’année, 63 milliardaires français émettent autant de CO 2 que 50 % de la population.
À titre d’exemple, Bernard Arnault est allé faire trempette, dimanche dernier, dans la Méditerranée. Un aller-retour à bord de son jet privé. Six tonnes de CO2 dépensées, soit 2 500 fois plus que le même trajet en TGV. On compte sur Emmanuel Macron pour le rappeler à la « sobriété ».
Autrement formulé : la lutte pour le changement climatique devra endiguer, voire refouler l’accumulation de capital ou… elle ne sera pas. Les inactifs économiques s’avèrent aussi être des inactifs climatiques. Lorsque la Macronie, gardienne fébrile d’un système dépassé, refuse d’augmenter la fiscalité sur les mégaprofits qui sont en train d’être annoncés, elle commet une double faute : contre la justice sociale et contre la planète.
Réchauffement climatiqueEditorial L'Humanité
« Il faut retrouver une intelligence environnementale »
EntretienSelon la chercheuse au CNRS et docteure en géographie, aménagement et urbanisme, Géraldine Molina, le réchauffement climatique impose de s’inspirer d’alternatives existantes pour repenser nos modes de vie, en lien étroit avec la nature.
Anaëlle HédouinQuels sont les impacts du réchauffement climatique sur les sociétés ?
L’impact est variable selon les sociétés et les contextes géographiques. À l’heure actuelle, la majorité de la population mondiale est urbaine, et les villes correspondent aux formes de territoire ayant le plus artificialisé l’environnement. Ce processus d’« anthropisation » devait assurer un meilleur confort des populations en les émancipant des contraintes environnementales. Mais, paradoxalement, en voulant augmenter leur confort, les sociétés urbaines ont augmenté leur vulnérabilité. Les îlots de chaleur urbains créent des écarts de température allant jusqu’à 10 degrés entre les zones environnantes végétalisées et les centres-villes. Lors des canicules, les villes sont extrêmement difficiles à vivre et nos enquêtes soulignent l’impact sur la santé physique et mentale des habitants. À Lyon, même dans les populations les plus aisées, les habitants souffrent par exemple d’insomnie ou d’éco-anxiété.
En quoi le changement climatique est-il un facteur d’inégalités ?
Il crée des inégalités géographiques, climatiques et sociales. Entre la ville et les environs, les populations ne sont pas soumises aux mêmes contraintes et à la même violence des événements extrêmes. Plus encore, selon le niveau de vie, certains possèdent une panoplie de stratégies adaptatives que d’autres n’ont pas. Les personnes les plus aisées ont des résidences secondaires à la montagne ou à la mer et vont pouvoir s’échapper des villes pour éviter les vagues de chaleur urbaines. Avec leurs ressources économiques, elles pourront installer la climatisation ou isoler plus facilement leur logement. D’autres populations subissent la chaleur de plein fouet car elles n’ont pas de capacité de mobilité, par manque de moyens, situation de handicap, ou parce qu’elles ont un état de santé dégradé. Ces inégalités entraînent une injustice climatique : ce sont les personnes ayant l’empreinte écologique la plus faible qui subissent le plus fortement les dégradations environnementales.
Ce sont les personnes ayant l’empreinte écologique la plus faible qui subissent le plus fortement les dégradations du climat.Géraldine Molina, Chercheuse au CNRS et docteure en géographie, aménagement et urbanisme
Comment penser nos stratégies d’adaptation ?
Il faut retrouver une intelligence environnementale, c’est-à-dire inventer de nouveaux modes de vie avec un lien plus sain avec la nature. Toutes les stratégies basées sur des technologies sont gourmandes en énergie, en matériau et en ressources, et participent à des effets pervers de dégradation environnementale. La climatisation, par exemple, renforce les îlots urbains en rejetant la chaleur dans les rues. La question de l’adaptation pose cette question : a-t-on envie de vivre dans des bunkers climatisés sans pouvoir sortir de chez nous ?
Quels exemples d’alternatives pouvez-vous nous citer ?
Nos recherches portent surtout sur les solutions s’inspirant du fonctionnement naturel pour permettre de meilleures adaptations dans les villes. Comme les habitats autonomes, qui ont des systèmes de récupération et de stockage des eaux de pluie à usage domestique tout au long de l’année. Ces alternatives s’inspirent des cycles de l’eau. Ils vont aussi récupérer des pièces de voiture pour autoconstruire des petites éoliennes à bas coût, autoproduire une partie de leur production alimentaire, et aussi utiliser des toilettes sèches pour ensuite fertiliser les sols. Ces habitats ont été introduits par des pionniers de l’écologique considérés comme des marginaux, il y a quarante ans. Moqués pour leur relation jugée passéiste avec la nature, ils sont un peu les nouveaux héros d’aujourd’hui. Ces pratiques qui émanent de la société civile sont très inventives, et les professionnels peuvent s’inspirer aussi pour penser les aménagements urbains. Il y a eu, par exemple, une expérimentation à Lyon pour récupérer d’anciens parkings et en faire des lieux de stockage d’eau de pluie afin d’arroser la végétation pendant les canicules.
La société serait-elle prête à changer de mode de vie ?
Au vu du contexte économique, Emmanuel Macron parle de « sobriété énergétique ». C’était impensable, il y a quelque temps, car elle était évoquée comme quelque chose qui émanait des milieux alternatifs. Aujourd’hui, on revient là-dessus car de toute façon on ne pourra pas y couper. Dans cette course frénétique à l’hypertechnologisation de nos sociétés, nous sabotons des ressources dont nous avons besoin pour notre survie : s’alimenter, boire, assurer son confort thermique et même respirer. Sur le tableau de bord de notre planète, tous les voyants sont au rouge. Alors, est-ce qu’on accélère ou est-ce qu’on envisage de réinventer nos modes de vie ? Il y a des personnes résilientes avec un nouveau rapport à la sobriété et au confort qui sont très heureuses ainsi.
Sur le tableau de bord de notre planète, tous les voyants sont au rouge. » Géraldine Molina, Chercheuse au CNRS et docteure en géographie, aménagement et urbanisme
Quelles sont les limites de l’adaptation ?
Il y a une injonction très forte à l’adaptation, en particulier du côté des politiques et des industriels. Elle semble être un moyen pour eux de se défausser et de laisser la responsabilité aux individus. Mais, passé un certain seuil de tolérance, il devient impossible pour les organismes de s’adapter, notamment à cause des chocs thermiques. Aujourd’hui, le seuil de tolérance de certaines personnes en ville est déjà dépassé. On observe alors des phénomènes de migration intenses qui posent question : si les villes sont désertées lors des canicules et à plus long terme, les territoires périphériques seront grignotés et artificialisés, ce qui renforcera les dégradations environnementales. C’est un cercle vicieux. L’adaptation doit absolument être corrélée à l’atténuation, avec des politiques de sobriété de grande ampleur et un effort des acteurs économiques et industriels participant fortement aux dégradations écologiques.
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Islande. Sus aux énergies fossiles !
ActuLina SankariAu départ, il y a une contrainte. Et une solution politique. Souvent vantée pour son recours à près de 100 % aux énergies renouvelables pour sa consommation électrique, l’Islande est favorisée par l’activité volcanique, qui alimente l’énergie géothermique, et les fleuves glaciaires qui nourrissent l’hydroélectrique.
Jour du dépassement : il est encore possible d’agir, la preuve !« Malgré de bonnes intentions, l’Islande n’a pas eu recours aux énergies renouvelables en raison de leur importance pour le climat. Sa motivation était simple : elle ne pouvait pas faire face aux variations du prix du pétrole causées par de nombreuses crises qui ont frappé le marché mondial de l’énergie. Isolée près du cercle polaire, elle avait besoin d’une ressource énergétique stable et économiquement viable », résume la directrice de l’Iceland School of Energy de l’université de Reykjavik, Halla Hrund Logadottir.
9 habitations sur 10 chauffées grâce à l’énergie thermique
Jusqu’au choc pétrolier, les combustibles fossiles dominent. C’est toujours le cas dans le transport, mais aujourd’hui 9 habitations sur 10 sont chauffées grâce à l’énergie thermique, et les sites de production tournent également grâce aux énergies propres.
Au départ, les initiatives sont isolées mais, dès les années 1950, les municipalités explorent de nouveaux projets et 530 usines hydroélectriques sortent de terre, favorisant des systèmes de production indépendants. Durant la décennie suivante, le gouvernement crée un fonds de garantie pour le forage géothermique qui attribue des prêts pour la recherche et les tests de forage qui entraînent, malgré tout, pollution au soufre et émissions de CO2.
La plus grande usine de captage de CO2 au monde
Dans le même temps, le cadre juridique et réglementaire encourage les foyers à se connecter au réseau de chauffage par géothermie. Les producteurs de silicium ou d’aluminium restent toutefois des industries polluantes susceptibles de compromettre les objectifs de réduction des émissions à un minimum de 40 % dans le cadre des accords de Paris.
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En septembre 2021, l’Islande inaugure la plus grande usine de captage de dioxyde de carbone au monde. En extrayant le CO2 de l’air pour l’enfouir à jamais sous terre, elle projette ainsi d’éliminer 1 % des gaz à effet de serre émis sur notre planète d’ici à 2025 et compense en une année l’impact de 4 000 vols Paris-New York. Une trentaine d’installations similaires existent déjà dans le monde. En France, on trouve au moins 8 formations géologiques imperméables et argileuses capables de contenir le CO2.
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France. La montagne des quatre saisons
ActuAlexandra ChaignonPour les massifs montagneux français, le tourisme durable, ce n’est pas qu’un concept publicitaire. À plus forte raison quand on sait qu’au niveau mondial, le tourisme est responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre. Mais là, c’est devenu une nécessité face au changement climatique. D’autant que la menace n’est pas qu’écologique.
Elle est aussi économique. Les territoires concernés n’ont d’autre choix que de réfléchir à la diversification d’une économie exclusivement tournée vers le ski – qui représente 82 % du chiffre d’affaires de la montagne, afin de limiter la dépendance à un enneigement qui diminue.
Un tourisme « toutes saisons »
C’est l’un des axes de la stratégie française sur l’énergie et le climat pour la période 2018-2022. Le 2e plan national d’adaptation au changement climatique préconise d’adapter au cas par cas, selon les caractéristiques propres à chaque territoire.
« Il faut retrouver une intelligence environnementale »Dans le Jura, la route des lacs, longue de 150 km, a ainsi été entièrement repensée pour permettre un tourisme « toutes saisons », moins dépendant des conditions météorologiques. Elle épouse les courbes du massif jurassien en un subtil camaïeu de bleu et relie plusieurs sites touristiques. Le développement d’une filière locale de gestion de VTC à assistance électrique entend en « assurer un usage grand public ».
Itinéraire de mobilité douce
Du côté des Alpes, dans les Bauges, c’est tout le modèle économique et touristique des stations d’Aillons-Margériaz qui a été repensé. Dans les stations du massif, les investissements se tournent désormais en priorité vers des activités indépendantes de l’enneigement.
Bénéficiant d’une altitude plus élevée et de meilleures conditions d’enneigement, Margériaz 1 400 se voit aujourd’hui « conforté » dans son rôle de stade de neige pour une « clientèle de proximité », alors que le site d’Aillons 1 000 « se réorganise autour d’une offre récréative toutes saisons » (randonnée, VTT, trail). L’ensemble représente un programme de travaux de près de 10 millions d’euros, étalés sur une dizaine d’années.
Dernier exemple, celui du massif des Vosges, où la route des crêtes, trait d’union entre l’Alsace et les Vosges, a été transformée en itinéraire de mobilité douce, avec expérimentation de la fermeture de la route à la circulation lors d’événements ponctuels. Un tournant qui prend forme grâce aux collectivités locales, véritables chevilles ouvrières de ces projets.
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Éditorial. Dû
ÉditorialSébastien CrépelPar Sébastien Crépel
Rien ne sert de chercher une volonté politique derrière la revalorisation du Smic au 1er août, elle n’existe pas. Au moment où le projet de loi sur le pouvoir d’achat était en passe d’être adopté définitivement par le Parlement, le salaire minimum augmentait ce lundi d’un peu plus de 2 %. Les deux nouvelles n’ont rien à voir l’une avec l’autre, si ce n’est une pure coïncidence de date, car la décision de rehausser le Smic et les salaires en général ne figure pas dans le texte gouvernemental. Tous les amendements en ce sens ont été méthodiquement repoussés. Ne reste, en dehors d’une « prime » hypothétique, que la revalorisation dite « automatique » du salaire minimum pour compenser l’emballement des prix qui étrangle les travailleurs et leurs familles.
Et encore, compenser est un grand mot pour parler de l’augmentation du Smic. Le gain net pour un emploi à temps plein représente 26,41 euros par mois. C’est mieux que rien, mais à peine, quand il faut survivre avec 1 329,05 euros net. Surtout, laisser faire l’indexation prévue dans le Code du travail sans « coup de pouce » supplémentaire en temps de forte inflation revient à accepter que la revalorisation du Smic accuse toujours un temps de retard sur le coût de la vie. Ainsi, c’est parce que les prix ont augmenté de plus de 2 % entre mars et juin que le Smic est revalorisé d’autant, mais seulement le 1er août. La perte de pouvoir d’achat dans l’intervalle n’est pas rattrapée. Et quand l’inflation reste contenue au-dessous de 2 %, le Smic ne bouge pas, en attendant la revalorisation annuelle du 1er janvier. Alors que la flambée des prix s’installe dans la durée, une hausse substantielle des salaires, à commencer par le Smic, n’en est que plus justifiée.
La formule du « coup de pouce » sent l’aumône. Appelons un chat un chat : quand paiera-t-on leur dû aux salariés ? « Inciter » les patrons à négocier de meilleurs minima de branche ne suffit pas. Le manque à gagner grossit à force de courir derrière les prix à chaque revalorisation du Smic, au lieu de prendre les devants et de porter dans un premier temps le salaire minimum à 1 500 euros net.
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Coups de balai pour les salariés d’Arc En Ciel
ActuLes syndicats tenaient une conférence de presse, mercredi, au sein de l’université Pierre-et-Marie-Curie à Paris, pour dénoncer les infractions répétées au Code du travail opérées par le sous-traitant du nettoyage.
Cécile RousseauLa répression bat son plein sur le campus de Jussieu (5e arrondissement de Paris). Mercredi 26 juillet, la CGT de la Sorbonne Université, SUD éducation, ainsi que le collectif CGT parisien du nettoyage tenaient une conférence de presse pour dénoncer les licenciements abusifs de certains employés du sous-traitant chargé de l’entretien, Arc En Ciel Propreté. « Il y a urgence à agir, exhorte Danielle Cheuton, du collectif CGT parisien du nettoyage. Trois chefs d’équipe ont été virés et d’autres personnes sont sur la sellette à la suite des différentes grèves qui ont été menées. Depuis avril, on impose aux salariés des charges de travail supplémentaires et ceux qui refusent sont sanctionnés. » Pour les syndicats, depuis la prise de contrat de cette société, en février 2021, tout part complètement à vau-l’eau. Une grève massive, suivie par 100 % des 120 des employés en septembre 2021, avait permis de mettre au jour des conditions de travail inhumaines, avec des tentatives de modification radicale des horaires et des heures complémentaires non payées et non majorées.
Mais le protocole de fin de conflit, qui avait permis d’obtenir quelques avancées, n’a ensuite pas été totalement respecté. Sur ce constat, une seconde mobilisation a éclaté en février 2022 pour exiger le non-licenciement de deux chefs d’équipe et également le retrait du projet de pointeuse mobile. Le 19 mai, c’est un autre chef d’équipe qui est débarqué. Pour Stéphane Rohbach, secrétaire général de l’union locale CGT du 5e et du 6e arrondissement, pas de doute : « Les trois chefs sur cinq qui ont été licenciés ont participé à la première grève. Ils se débarrassent des personnels récalcitrants ; 10 % des effectifs ont disparu depuis 2021. » Samy, qui avait débrayé en septembre 2021, s’est lui aussi retrouvé dans le collimateur après treize années sans nuages au sein de l’université Pierre-et-Marie-Curie. « Je savais que j’étais sur leur liste noire. Lors de la deuxième grève, le ton est monté avec une responsable quand j’ai défendu mes collègues mobilisés. J’ai eu des témoignages contre moi et j’ai été mis à pied quinze jours. » Licencié le 13 juillet, officiellement pour avoir refusé d’effectuer des tâches supplémentaires sur son temps de travail, l’employé est dégoûté. « Juste avant, ils m’avaient mis sur le dos un chef d’équipe qui me suivait partout. La vraie cause du licenciement, c’est parce que j’ai protesté contre leurs méthodes. Je ne vais pas me laisser faire. »
Ce surcroît d’activité exigé par la direction, en lien avec la suppression des heures complémentaires, un autre salarié qui tient à rester anonyme a aussi refusé de le prendre en charge. Et pour cause. En plus de ses missions habituelles, équivalant déjà au travail de trois personnes, cela impliquait de vider 22 poubelles supplémentaires. En guise de représailles, il s’est vu sanctionné par deux avertissements et un retrait de deux heures de salaire par jour pour absences injustifiées. Selon les fiches de paie que nous avons pu consulter, son revenu est tombé à 900 euros au mois de mai (contre 1 200 euros en avril). « On lui inflige une punition digne du XIXe siècle alors que les sanctions pécuniaires sont interdites par le Code du travail », dénonce Danielle Cheuton, avant de poursuivre : « Arc En Ciel a un sentiment d’impunité. Elle sait qu’elle va être condamnée mais elle s’en moque, compte tenu de la lenteur de la justice. Le montant des condamnations à venir est intégré dans son fonctionnement. »
Alors qu’une enquête de l’inspection du travail est en cours, Yacine Ikhlef, représentant de SUD éducation, rappelle que la société n’en est pas à son coup d’essai : « Elle a été condamnée 24 fois en appel pour des faits quasi similaires. Depuis sa création, elle a toujours été en conflit avec les salariés. » Contactée par l’Humanité, Arc En Ciel n’a pas donné suite. De son côté, l’université, donneuse d’ordres du prestataire de nettoyage, ne semble pas non plus exemplaire dans ce dossier. « Nous avons alerté au sein du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), poursuit Yacine Ikhlef. Mais, lors de la deuxième grève, la direction de l’université nous a parlé de partenariat “gagnant-gagnant”, permettant de dégager des marges. Entre les licenciements abusifs, les infractions au Code du travail et les fraudes à l’Urssaf, Sorbonne Université ne peut pas ignorer ce qu’il se passe. Le recours à la sous-traitance ne peut se faire que via une dégradation des conditions de travail. Il faut réinternaliser cette activité. »
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Bagnères-de-Bigorre. 43 jours de bagarre pour les salaires chez Pommier
ActuIndustrie. Les salariés du fabricant de matériel d’électricité, filiale du groupe Cahors implantée dans les Hautes-Pyrénées, entamaient, ce mardi, leur 43e jour de grève.
Luis ReygadaEn plein cœur de l’été, certains s’adonnent aux plaisirs des congés et profitent de longues marches dans le magnifique arrière-pays occitan. À Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, ils étaient plus d’une centaine à battre le pavé, ces dernières semaines, mais pour d’autres raisons : leur effort ne s’inscrit pas dans l’endurance kilométrique mais dans le rapport de forces qui oppose force de travail et capital, et se cristallise dans la grève.
Cornes de brume
Ici, voilà maintenant plus de deux mois que le conflit social a éclaté, le 24 mai, et c’est « au son des mégaphones, des cornes de brume, des pétards et sous la fumée des fumigènes » que les employés de l’usine Pommier ont déjà défilé plusieurs fois dans le centre-ville pour faire entendre leurs revendications (1).
Quarante-trois jours que leur patron, Grégoire Libert, fait la sourde oreille face à des grévistes qui rappelaient, ce mardi, au sortir d’une conférence de presse, la légitimité de leur lutte : « Nous nous battons pour conserver un fleuron de l’industrie sur notre territoire, pour nos emplois, ainsi que pour la juste rémunération de notre travail. Nous réclamons le droit de vivre et travailler dignement. »
Payé au smic après 17 années d’ancienneté
Bruno Lavigne est ouvrier monteur chez Pommier, une des dix filiales du groupe Cahors, spécialiste de la gestion des réseaux électriques et de télécommunications pouvant se vanter de compter parmi ses clients des acteurs majeurs du marché comme Enedis, Engie, Vinci, Bouygues ou encore Eiffage.
« Dans ce site, on fabrique des cellules électriques qui vont dans les blocs de béton servant à redistribuer l’électricité », nous explique celui qui, malgré 17 années d’ancienneté, peine à boucler ses fins de mois avec un salaire d’à peine 1 330 euros net. « Quand je suis rentré dans la boîte, avec le treizième mois et les primes, on arrivait à s’en sortir. Maintenant, le Smic m’a rattrapé ; c’est malheureusement le cas de beaucoup de travailleurs à Pommier. »
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Après deux années difficiles, les salariés estiment s’être assez retroussés les manches et avoir suffisamment supporté les difficultés – provoquées notamment par une réduction drastique des effectifs, passés de 129 à 67 salariés – pour mériter aujourd’hui des hausses de salaires permettant au moins de faire face à l’inflation. Lors des dernières NAO, alors que les comptes de l’entreprise sont redressés, l’intersyndicale CFDT-CGT a réclamé des augmentations de 5 % et le retour de la prime de vacances, d’un montant de 400 euros.
Surcharge de travail, burn-out
Mais la réponse de la part de la direction est « non », et ce malgré l’image que Cahors met en avant dans sa communication : celle d’un groupe qui serait « socialement responsable » et adepte du « dialogue social constructif » avec « des équipes ressources humaines à l’écoute ». « On a perdu tous nos acquis au prétexte que l’usine n’allait pas bien, rappelle Aurélien Leroy, délégué syndical central CGT. La prime de vacances mais aussi la prime de la médaille du travail, les chèques emploi service universel… Aujourd’hui, la société fait des bénéfices, alors nous n’acceptons pas qu’il n’y ait aucune négociation possible. La diminution de 50 % des effectifs a provoqué une dégradation de nos conditions de travail, avec de la surcharge et même des burn-out. Les salariés en ont marre, ils doivent être écoutés. »
Déterminés à se faire entendre, les grévistes accumulent les mobilisations et reçoivent de nombreux soutiens à travers le département et même au-delà, notamment de leurs collègues de la filiale Maec-Cahors, dans le Lot. Lorsque les Pyrénéens débarquent en bus pour interpeller leur PDG jusque sous les fenêtres de son bureau, le 15 juin, leurs camarades débrayent pour aller les soutenir. Eux-mêmes s’étaient déjà mis en grève en mars 2021, avant de relancer un mouvement en novembre à la suite d’un protocole de fin de conflit que n’aurait pas respecté Grégoire Libert.
Un ancien de chez Goldman Sachs
Aujourd’hui, les salariés de Pommier ne croient plus en la sincérité de cet ancien de chez Goldman Sachs. La CGT indique avoir saisi l’inspection du travail pour des délits d’entrave et le non-respect du droit de grève. « Il refuse de se réunir, laisse pourrir le conflit et ne fait que des propositions par téléphone et à la baisse, qu’il sait inacceptables pour nous », précise Aurélien Leroy (2).
Malgré les difficultés de tenir un mouvement comme celui-ci dans la durée – le taux de grévistes est passé de 95 % à un tiers aujourd’hui et la CFDT s’est résolue à reprendre le travail depuis le 4 juillet –, les grévistes se disent décidés à bloquer la production « jusqu’à obtenir de véritables négociations ». Quitte à faire pression en passant par la préfecture, la Direccte ou même l’Élysée !
Profitant d’un passage du président de la République dans la région, la semaine dernière, les représentants de la CGT se sont en effet réunis avec certains de ses conseillers pour leur exposer leurs griefs. « Ils ont pris note et se sont engagés à contacter M. Libert. Pour le moment, nous n’avons aucun retour, mais espérons qu’ils tiendront parole rapidement. Quoi qu’il en soit, nous ne lâcherons rien » (3).
https://www.onparticipe.fr/cagnottes/YImwzBhS
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grèvescgtcfdtSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
24 heures dans la vie de celles et ceux qui font tourner l’aéroport de Roissy
Histoire de la semaine
- Un an après la crise, le trafic aérien a remis les gaz.
- Sur la zone aéroportuaire nord-parisienne de Roissy, la demande explose mais les bras manquent.
- Soumis aux cadences extrêmes, les 80 000 salariés de la plateforme saturent, épuisés, tandis que leurs salaires restent cloués au sol.
- Nous avons passé une journée au cœur de la fourmilière.
Marie ToulgoatLuis ReygadaAprès un arrêt presque total pendant la crise du Covid, l’activité de l’aéroport parisien a aujourd’hui retrouvé des niveaux similaires à ceux de 2019. Mais, alors que les 800 entreprises de la plateforme aéroportuaire s’étaient séparées de nombreux salariés pour absorber le choc de la chute d’activité liée à la pandémie, avec la promesse de réembaucher dès la reprise du trafic aérien, les travailleurs restés en poste n’ont rien vu venir depuis.
Un vide qui rend leurs tâches infiniment plus compliquées. Qu’ils soient salariés d’entreprises historiques de l’aviation ou de sous-traitants, ils sont nombreux à s’être mobilisés en juin et juillet pour voir leurs mini-salaires s’envoler et recevoir ainsi une marque de reconnaissance pour leurs métiers pourtant très réglementés et dont dépendent chaque année la sécurité de millions d’usagers.
Car, si Roissy ne s’endort jamais, c’est que des travailleurs font vivre nuit et jour la deuxième plateforme aéroportuaire d’Europe, la neuvième au monde. Suivez le guide.
6 heures. Imad Dachroune, agent de piste
Le jour se lève sur le tarmac. Au loin, un avion amorce sa descente, approche de la piste et se pose enfin. Au sol, la discrète chorégraphie d’Ihmad Dachroune commence. Il a été informé par un collègue régulateur de l’engin à prendre en charge et de sa place de parking.
Une fois les moteurs coupés, ce sont 35 minutes chronopour vider les soutes.
Une fois l’avion stationné, c’est à lui de jouer. « On commence par le mettre en sécurité. On arrive avec le matériel, on le bloque, on met les cales, on dispose l’escabeau, explique l’agent de piste. C’est une grande responsabilité. » Une fois les moteurs coupés, ce sont 35 minutes chrono pour assurer les manœuvres et vider les soutes. « Je travaille sur de petits avions, donc il faut s’agenouiller dedans, voire s’allonger. Au total, on manipule trois à quatre tonnes de bagages par jour. C’est difficile », dit-il, à raison de cinq à six avions dans la journée.
Un labeur d’une grande intensité que sa rémunération peine à récompenser. Au bout de vingt-cinq ans d’ancienneté chez Gibag, société sous-traitante de la filiale de court-courriers d’Air France, HOP!, son salaire net ne dépasse pas 1 700 euros, hors primes.
D’autant plus qu’à la pénibilité viennent s’ajouter des risques très concrets : « Le taux d’accident du travail est cinq fois plus important que la moyenne chez les agents de piste », explique celui qui est aussi délégué syndical SUD aérien.
7 heures. Willy Plantier, agent de tri chez FedEx
À l’autre bout de la piste, au nord-ouest de la zone aéroportuaire, l’entreprise américaine FedEx s’étend sur 45 hectares : c’est le plus grand hub hors États-Unis du spécialiste du transport international de fret, qui fait office de porte d’entrée et de sortie européennes des colis en provenance et vers le monde entier. Willy Plantier y occupe un poste d’agent de tri, un de plus dans la fourmilière FedEx qui compte 3 200 salariés. Tous y jouent un rôle essentiel pour maintenir à flot la mécanique bien rodée qui traite plus de 60 000 colis et enveloppes par heure, soit un volume de 1 200 tonnes qui transitent tous les jours ici.
« Je suis aussi agent de piste : nous sommes plusieurs à avoir cette double casquette parce qu’il manque du personnel. Mais c’est aussi la volonté de l’entreprise d’avoir du personnel polyvalent », précise celui qui est aussi délégué CGT. «
Polyvalent et flexible », ajoute-t-il : « Le statut d’intérimaire est souvent préféré car les contrats sont de 35 heures par semaine, contre 25 pour ceux qui se font embaucher. Certains travaillent comme ça depuis huit, parfois dix ans. Nous sommes déjà montés à 900 intérimaires sur une même journée. »
Je suis aussi agent de piste : nous sommes plusieurs à avoircette double casquette parce qu’il manque du personnel. »
Charger, décharger, dispatcher, parquer, sécuriser, tracter les containers, aller et revenir au centre de tri déployé sur 72 000 m²… « C’est très physique, avec beaucoup de manutention », précise-t-il en rappelant que les déclarations d’accidents du travail oscillent ici entre 700 et 900 par an.
Le flux est continu. L’augmentation du e-commerce, conséquence de la crise sanitaire, est passée par là : au niveau mondial, FedEx a constaté, en 2021 une augmentation de 100 millions de colis par rapport à l’année précédente.
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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Toutefois, les payes restent clouées au sol : après vingt années d’ancienneté, Willy Plantier touche un salaire de base (hors primes et majorations heures de nuit) de 1 700 euros net par mois. « C’est peu, vu la difficulté du travail, les horaires de nuit… » À 7 heures et demie du matin, il rentre enfin chez lui. Derrière lui, la flotte de 340 avions de FedEx poursuit son ballet incessant.
10 h 20. Nourdine Sghiri, chauffeur super poids lourds, Transdev
À 5,5 kilomètres de là, retour en plein cœur de la zone aéroportuaire, au terminal 2F. Nourdine Sghiri s’affaire autour d’un Airbus A350 d’Air France. L’avion décollera dans une heure pour emmener ses 324 passagers de l’autre côté de l’Atlantique. Le chauffeur super poids lourds transporteur de fret aérien est employé d’Aero Piste, filiale de la multinationale Transdev qui sous-traite pour la compagnie française.
Ces ravages provoqués par la sous-traitance en cascade sur les chantiers des JO de Paris 2024Peu de monde le sait : les vols long-courriers d’Air France emportent parfois dans leur soute jusqu’à 15 tonnes de fret, en plus des bagages des passagers. « C’est une activité très rentable », assure celui qui est aussi délégué du personnel « non syndiqué », avant de dénoncer le sous-effectif : « Ils se sont servis de la crise du Covid pour se défaire de personnels ; aujourd’hui, on est à 100 % de l’activité mais avec deux fois moins de salariés. Les cadences sont trop élevées. Logiquement, ça se répercute sur la sécurité et sur la qualité du service. »
Difficile de ne pas se plaindre quand le salaire de base plafonne à 1 800 euros net. Charger, décharger les palettes, conduire les engins de plusieurs tonnes sur les pistes. « Beaucoup de stress et de responsabilité, mais peu de sentiment de valorisation, d’autant plus que nous travaillons en horaires décalés, le week-end. On finit tard le soir… C’est éreintant pour la santé », complète le chauffeur. Si son salaire ne décolle pas, ce n’est pas le cas de ses factures de péage et d’essence pour ses trajets entre Roissy et chez lui, dans l’Oise, à 40 kilomètres au nord de l’aéroport.
14 heures. Sylvia, agent de sûreté
Dans le hall du terminal, à l’entrée des points de contrôle qui ouvrent les portes de la zone d’embarquement, la file d’attente s’allonge et les passagers commencent à perdre patience. Les longues minutes à attendre provoquent de plus en plus souvent des invectives, des bousculades. « Il y a de plus en plus de tension », confirme Sylvia, agent de sûreté syndiquée FO.
On nous dit qu’il faut que les passagers passent coûte que coûte.Mais si un couteau ou une bombe passe, c’est nous qui sommes responsables. »
Derrière le portique où s’enchaînent les voyageurs, elle et ses collègues s’assurent qu’aucun d’entre eux n’apporte en vol d’objets interdits ou dangereux. Mais depuis le Covid, les effectifs de sa société, le sous-traitant ICTS, ont fondu alors que le nombre de passagers a quasiment retrouvé son niveau d’avant la crise. Conséquence : les agents de sûreté sont sommés de mettre les bouchées doubles, au péril, parfois, de la sécurité. « On nous dit qu’il faut que les passagers passent coûte que coûte, quitte à mal faire notre travail. Mais si un couteau ou une bombe passe, c’est nous qui sommes responsables », souffle la salariée, dans l’entreprise depuis vingt-huit ans.
Grève à Roissy et Orly : « Nous défendons aussi les intérêts des usagers »Son employeur chercherait à recruter, mais à 1 500 euros net sans les primes pour une si grande responsabilité, les candidats ne se bousculent pas. D’autant plus que les agents, même après trente années de fidélité, n’ont pas la garantie de l’emploi : tous doivent passer une certification tous les trois ans et risquent le licenciement en cas d’échec.
15 h 30. Makan Dembele, agent de manutention
Voilà dix-huit ans que Makan Dembele s’occupe du nettoyage et de la manutention de pièces d’avion comme des moteurs, qu’il transporte et met à disposition des mécaniciens chargés ensuite de les monter sur les aéronefs. Un travail minutieux dont se chargeaient auparavant les salariés d’Air France, « mais l’entreprise a préféré sous-traiter pour faire des économies ».
Aujourd’hui employé par Acna, Makan Dembele a vu défiler plusieurs patrons au gré des marchés remportés à chaque fois par la société qui affichera les prix les plus bas en rognant sur tout. « En réalité, nous sommes des CDI intérimaires, car tous les trois ans, à chaque nouvel appel d’offres, nous ne sommes pas sûrs d’être repris. À chaque fois, c’est la même angoisse et avec une seule certitude : à nouvel employeur, nouvelle perte de salaire », dénonce cet élu CGT qui gagne aujourd’hui 1 500 euros par mois alors qu’il en gagnait auparavant 1 800.
« C’est dû aussi aux accords que certains syndicats ont signés pendant le Covid. Sur la plateforme, beaucoup ont perdu leur treizième mois, d’autres leurs primes… Il y a un gros malaise à Roissy. » Pour ce syndicaliste, sous-traitance et appels d’offres sans critères sociaux fixés par les donneurs d’ordres, qu’il s’agisse d’Air France ou d’ADP, ne peuvent qu’avoir des conséquences négatives sur les salaires et les droits des travailleurs. Pour lui, pas de doute : « L’objectif des employeurs est aussi de diminuer les effectifs afin qu’il n’y ait plus de représentants des salariés dans les entreprises. »
23 heures. Samira Abdallaoui, employée de restauration
Dans n’importe quel autre restaurant, les fours seraient déjà éteints, les tables nettoyées. Mais Samira Abadallaoui, hôtesse de salle dans une brasserie de l’aéroport Charles-de-Gaulle, n’a pas encore fini sa journée de travail. Ses clients arrivent par les airs et leur vol est en retard. « On travaille avec Aéroports de Paris (ADP), il nous arrive de faire des heures supplémentaires et de rester lorsque les vols sont retardés », explique-t-elle.
On n’arrive pas à joindre les deux bouts.Certains de mes collègues dorment dans leur voiture. »
Les horaires décalés font partie du travail. Mais depuis quelque temps, l’employeur demande également aux salariés de multiplier les missions, pour faire face au manque de personnel. « Avant, on faisait ce pour quoi on était payés : servir le client et débarrasser la table. Aujourd’hui, le patron nous demande aussi de faire l’accueil, la plonge, de nous occuper du bar. Il n’y a pas assez de personnel », déplore la salariée de SSP, société spécialisée dans la restauration en aéroports et gares.
Une surcharge de travail conjuguée à une pression importante : en servant des clients en transit pressés par le temps, les salariés du restaurant ont tous l’exigence d’un service efficace et rapide, quelle que soit l’heure de la journée. Et qu’importe la fatigue.
Pour la travailleuse, syndiquée à la CGT, ce sont les salaires qui dissuadent les candidats de venir grossir leurs rangs. « Ici, on commence au Smic. On n’arrive pas à joindre les deux bouts. Certains de mes collègues dorment dans leur voiture. Nos salaires ont été augmentés de 2 %, mais ce n’est même pas 100 euros brut. Les jeunes ne veulent plus venir, et je les comprends. »
Ce soir-là, ses heures supplémentaires l’emmènent jusqu’à tard. Alors qu’elle finit sa « journée », Imad Dachroune, sur les pistes, et Willy Plantier, dans son hub, s’apprêtent à commencer la leur.
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roissyaéroports de parisADPSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
STMicroelectronics. L’envers du décor de la « Silicon Valley » française
ActuIl y a une semaine, Emmanuel Macron annonçait un investissement record de 5,7 milliards d’euros pour une « méga-fab » chez STMicroelectronics. Le champion français des semi-conducteurs ne brille pourtant pas par ses politiques sociales ni salariales. Démonstration.
Guillaume PavisCrolles (Isère), correspondance.
L’implantation de STMicro à Crolles est gargantuesque : 44 hectares abritant 26 000 mètres carrés de salles blanches où se relaient jour et nuit 6 000 salariés afin de produire les précieuses puces qui manquent tant depuis deux ans à l’industrie, de l’automobile et la téléphonie. Symbole de la croissance du groupe (+ 25 % en 2021) : le ballet incessant des pelles mécaniques et des grues affairées à étendre l’usine.
Car le groupe n’a pas attendu les annonces d’Emmanuel Macron pour élargir son emprise : une première extension a été mise en service début 2021 et une seconde devrait être pleinement opérationnelle à la fin de l’année. La « méga-fab », coentreprise avec l’Américain GlobalFoundries censée produire des semi-conducteurs de 18 nanomètres, devrait à terme voir le berceau historique du groupe accueillir 1 000 employés supplémentaires.
Un fort turnover parce que les salaires ne suivent pas
Mardi 12 juillet, alors qu’il accueillait le chef de l’État, le PDG, Jean-Marc Chéry, a tenu à mettre en valeur l’« atout principal » du groupe : ses « collaboratrices et collaborateurs ». Si la richesse de la société cotée à Amsterdam est humaine, elle peine à remplir les poches de ses employés. « Le PDG a vu ses revenus augmenter de 36 % en une année, 9 % pour son seul salaire, détaille Aimeric Mougeot, élu CGT au CSE et au comité européen de l’entreprise. En comparaison, lors de nos négociations annuelles, en mars dernier, l’augmentation collective s’est limitée à 2,6 % ! Et encore, pour pas mal de collègues comme les ingénieurs, ça s’est résumé à 0 %. »
À ses côtés, un salarié lâche, désabusé : « On a beau dire aux ressources humaines que nos factures augmentent, rien n’y fait. » L’entreprise n’a d’ailleurs pas fait bénéficier ses salariés de la prime Macron.
Pour Nadia Salhi, déléguée syndicale centrale adjointe CGT, il ne faut pas chercher plus loin les raisons des difficultés de recrutement. « Cette année on a embauché 430 personnes mais 230 sont parties parce que les salaires ne suivent pas. »
Semi-conducteurs : STMicroelectronics peut-il redevenir une acteur de premier plan ?Même constat pour Alban Germain, élu au CSE et délégué syndical du Collectif autonome et démocratique (CAD), une organisation représentative en interne : « Les jeunes ne restent pas et les anciens ne progressent pas. Il y a un an, deux personnes avec dix-sept années d’ancienneté sont parties. »
Un recours massif aux intérimaires
Les contrats précaires sont donc nombreux, notamment chez les opérateurs en production. « ST recourt massivement aux intérimaires. Dans certains services, ils représentent plus de 40 % des effectifs ! Alors, si sur les 1 000 emplois annoncés, 400 sont précaires, il n’y a pas de quoi se réjouir… » analyse Aimeric Mougeot.
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Une étude de la CGT ayant mis le sujet en lumière, l’inspection du travail s’en est emparée en 2021. Dans un courrier du 4 juin, elle a mis en demeure la direction du site d’appliquer un « plan de résorption de la précarité », pointant « un volume particulièrement important » de travailleurs intérimaires et en CDD. « La direction a alors titularisé 180 intérimaires », poursuit Aimeric Mougeot. « On a pourtant l’impression que ça repart de plus belle ces derniers temps », alerte Nadia Salhi.
Tout est décompté, à la seconde près
À la précarité s’ajoutent des conditions de travail difficiles en production, avec des postes en 3-8 ou en 2-8, le week-end ou la semaine, et des pauses d’une heure à une heure et demie. Tout est décompté, à la seconde près.
Voisine de site, Soitec fournit le substrat dont se sert STMicro pour ses composants. La société alimentera également la future « méga-fab ». Là aussi, le travail s’effectue dans les mêmes rudes conditions que chez STMicro, d’autant que les syndicats y déplorent l’importation des mêmes méthodes de gestion des personnels.
Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer« Quand vient l’entretien annuel, que tu as mouillé le maillot pour tenir les objectifs et que le manager tient la liste de tes temps de pause et te reproche quatre minutes de trop, il y a de quoi sortir de ses gonds », raconte Fabrice Lallement, délégué syndical CGT et secrétaire du CSE.
« Les RH sont venus me dire que je ne ferai pas long feu à ST »
C’est ce management qui a déclenché la grève spontanée et victorieuse des salariés de Soitec en juin. Au bout d’une semaine de lutte, la direction a concédé la mise en place de cellules paritaires d’amélioration des conditions de travail et l’obtention de l’équivalent de trois mois de salaire sous forme de primes.
Un scénario que les salariés de ST aimeraient voir advenir, mais les conditions de négociations sont elles aussi rudes. « Si tu fais grève, tu es catalogué et ta progression est bloquée », témoigne un salarié. « Plusieurs élus du personnel sont en arrêt maladie à la suite d’agressions verbales de la part des RH », rappelle Nadia Salhi.
C’est le cas de David Majewski. Le secrétaire de la CGT sur le site de Crolles raconte : « Au retour de mon premier arrêt, en mars, une réunion s’est très mal passée avec la direction et j’ai de nouveau été arrêté dans un état anxieux. Il y a vraiment une volonté de pression sur les syndicats les plus revendicatifs. » Alban Germain abonde : « Quand j’ai rejoint le CAD, les RH sont venus me dire que je ne ferai pas long feu à ST. »
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Rachel Keke : « Ce n’est pas avec une prime qu’on remplit son réfrigérateur »
EntretienLa députée Nupes Rachel Keke, ancienne gréviste victorieuse de l’hôtel Ibis-Batignolles, était mardi à Paris auprès des salariés de Louvre Hotels Group en grève. Elle plaide pour une hausse généralisée des salaires et appelle à « se sortir la défaite de la tête ». Entretien.
Rosa MoussaouiL’écho des luttes pour de meilleurs salaires dans le secteur hôtelier parvient-il à l’Assemblée nationale, où est actuellement discuté le projet de loi sur le pouvoir d’achat ?
Oui, cet écho nous parvient ! Ces travailleuses et travailleurs dénoncent le blocage de leur salaire. Nous, nous livrons bataille dans l’Hémicycle pour faire valoir les propositions de la Nupes en faveur de la hausse des salaires, à commencer par le Smic à 1 500 euros.
Le peuple aspire à vivre décemment. L’inflation va atteindre cette année les 7 % : si les salaires restent ce qu’ils sont, si les augmentations sont en dessous de ce taux, ça ne suffira pas, les gens ne s’en sortiront pas.
Le gouvernement ne veut rien entendre. Il propose des primes, des chèques. Mais qu’est-ce qu’on peut faire avec des primes ? Étalées sur toute une année, ces primes ne valent rien. Ce n’est pas avec des chèques qu’on peut remplir son réfrigérateur. Ce n’est pas avec des primes qu’on peut nourrir ses enfants. Ils ne proposent rien de sérieux. Ils sont dos au mur. Le peuple souffre. Tout augmente sauf les salaires. Il faut sortir de cette logique.
Les grévistes des hôtels dénoncent aussi des conditions de travail difficiles, avec des cadences de plus en plus serrées. Vous avez connu de telles conditions de travail. Comment les changer ?
Par la lutte. C’est la seule façon d’améliorer les conditions de travail. Sans lutte, les employeurs ne comprennent pas. Pour l’instant, Louvre Hotels Group refuse de négocier, après cinquante-cinq jours de grève. À l’hôtel Ibis-Batignolles, nous avons dû faire vingt-deux mois de grève ! Ils répètent qu’il n’y a ni argent ni solution. Mais quand le rapport de forces s’installe, ils finissent toujours par trouver l’argent.
Deux mois de grève pour les salaires chez Louvre Hotels GroupLa majorité de ces grévistes sont des femmes immigrées. Subissent-elles des discriminations ?
On n’est pas loin de l’esclavagisme. Ces métiers, ce sont des hommes et des femmes d’origine étrangère qui les font. La plupart d’entre eux n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, de poursuivre des études. Ils sont obligés de faire ces métiers. Ils sont méprisés, déconsidérés. Ce n’est pas acceptable dans un pays de droits.
Travail dissimulé. La révolte des exploités de l’hébergement d’urgenceDans ce conflit, la direction de Louvre Hotels Group, les directions d’établissement semblent rechigner à s’asseoir à la table des négociations. Comment restaurer une forme de dialogue social ?
Il faut continuer, ils finiront par céder. Ils savent que ces conflits gâtent leur image de marque. Ils ne peuvent pas les laisser s’enliser trop longtemps. Ils parient sur le découragement, la fatigue des salariés, sur l’usure de la grève. C’est une autre manifestation de mépris.
Vous dénoncez aussi avec force le recours, dans ces secteurs, à la sous-traitance...
La sous-traitance, c’est la maltraitance. Les donneurs d’ordres ne peuvent pas se laver les mains de la façon dont leurs sous-traitants se comportent avec les salariés. Ils ne peuvent pas se dégager de toute responsabilité en cas de conflit, quand les enveloppes budgétaires accompagnant les contrats interdisent des salaires et des conditions de travail dignes.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Depuis votre entrée au Palais Bourbon, comment vous situez-vous par rapport au monde du travail ?
Je garde toujours la lutte en moi. Je veux être une voix pour ceux qu’on n’entend pas. Pour ça, il faut hausser le ton, crier. Ce n’est pas une histoire d’agressivité. C’est pour que les gens comprennent bien la souffrance, la douleur de ceux qui sont mal payés.
Votre élection comme députée a mis un coup de projecteur sur ces métiers déconsidérés. Est-ce utile pour ceux qui luttent dans ces secteurs ?
Mon parcours prouve que, même lorsqu’on est tout en bas, on peut accéder aux responsabilités politiques. Pour les femmes de chambre, les gouvernantes, pour celles qui travaillent dans le secteur du nettoyage, de la propreté, c’est un souffle de dignité. Quand elles me voient, elles sont fières. Mes collègues et moi-même, nous n’avons jamais cessé de croire dans notre lutte, même dans les moments les plus difficiles. Il faut se sortir la défaite de la tête.
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Rachel KékéhôtellerieSalaires et pouvoir d'achatdiscrimination au travail L'Humanité
Les députés briseront-ils l’inflation ?
ActuPouvoir d’achat. Le projet de loi censé contrer la hausse des prix est examiné depuis lundi à l’Assemblée nationale. La majorité promet des « compromis », mais refuse de parler salaires et répète son credo : « Ni dette, ni impôt supplémentaires. »
Florent LE DULes députés face à l’urgence, celle d’une inflation qui n’en finit plus de grimper pour approcher les 6 % et des portefeuilles des Français qui se vident en conséquence. Des carburants à plus de 2 euros le litre, des produits de première consommation qui flambent (+ 17 % pour les pâtes en un an, 20 % pour les viandes surgelées, 13 % pour les plats préparés), des loyers qui ont augmenté de 3,6 % en un trimestre… Les hausses de prix se répandent dans la plupart des postes de dépenses des Français.
Quelle réponse apporter ? L’ensemble des forces politiques en ont fait un enjeu central de leurs campagnes électorales, avec des philosophies socio-économiques diverses qui s’opposent à nouveau cette semaine au Palais Bourbon.
Sourde aux appels incessants de la gauche à augmenter les salaires, la Macronie défend son « paquet pouvoir d’achat », examiné depuis lundi dans l’Hémicycle. Une série de mesures « qui ne visent qu’un seul objectif : protéger le pouvoir d’achat des Français (…) comme nous l’avons fait depuis deux ans face à des crises majeures », a assuré Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, en introduction des débats.
Les élus du parti présidentiel sont prévenus
Deux textes (un projet de loi et un projet de loi de finances rectificative) sont en jeu. Ils comprennent des mesures de justice maigres mais bienvenues comme la hausse de plusieurs prestations sociales (RSA, prime d’activité, APL, allocations familiales), l’augmentation des bourses étudiantes ou le dégel du point d’indice des fonctionnaires. Mais peu de mesures structurelles pour empêcher les prix de monter à nouveau et impacter réellement et durablement les ressources des Français.
L'Humatinale
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« À l’heure des pleins qui ne sont plus possibles pour tous, on a un gouvernement qui ne se saisit pas de l’occasion de répondre de manière vigoureuse et décisive aux besoins de la France modeste, qui prend la hausse des prix comme un uppercut », reproche Sébastien Jumel. Le député communiste dénonce une « volonté du gouvernement, presque idéologique, de faire l’impasse sur les salaires ». « À chaque fois qu’on a mis sur la table la question de l’augmentation des salaires, l’exécutif nous a répondu primes et chèques », fustige également le député PS Gérard Leseul, qui déplore d’autres manques importants concernant les prix des transports en commun et des loyers (avec seulement un plafonnement de l’augmentation des loyers à 3,5 %). En attestent les mesures phares de la majorité : un chèque alimentaire de 100 euros (auquel s’ajouteront 50 euros par enfant), la prolongation de la remise de 18 centimes sur le carburant, le bouclier tarifaire sur l’énergie ou le triplement de la prime Macron (défiscalisée et exonérée de cotisations sociales), « au bon vouloir des entreprises », a rappelé l’écologiste Sandrine Rousseau.
Renaissance envoie plusieurs signaux aux « républicains »
Des réponses largement insuffisantes, selon les députés de la Nupes, qui promettent de multiplier les amendements et leurs propres propositions lors de discussions parlementaires qui s’annoncent serrées, article par article, point par point. Car, la Macronie et sa majorité seulement relative ne pourront pas passer en force. Après le revers subi, la semaine dernière, avec une loi sanitaire amputée de la moitié de son texte par les votes des oppositions, les députés du parti présidentiel sont prévenus : ils devront écouter, et parlementer. « C’est l’esprit constructif, de compromis, qui nous anime », a avancé Bruno Le Maire, avant de dessiner « des lignes rouges : ni dette, ni impôt supplémentaires », et de préciser qu’il n’irait pas au-delà d’un budget établi à 20 milliards d’euros. « Avoir des idées, c’est bien, mais savoir les financer, c’est mieux », a ajouté Fadila Khattabi, présidente de la commission des Affaires sociales, qui portait son regard sur sa gauche et la Nupes qui proposent hausse des salaires, blocage des prix, hausse plus significative des retraites ou du point d’indice des fonctionnaires…
La majorité n’est donc pas prête à changer de logiciel économique malgré des inégalités sociales qui se creusent. Elle a cependant commencé à céder sur l’individualisation de l’Allocation adulte handicapé, refusée par la Macronie sous le précédent mandat. Un nouveau mode de calcul, qui ne prendrait plus en compte les revenus du conjoint, devrait être appliqué. La Nupes comme LR promettent de se battre à l’Assemblée pour que ce soit le cas dès cet été, et non à l’horizon 2023 comme le souhaite la Macronie. Pour le reste, « j’ai le sentiment qu’ils vont faire des concessions plutôt à la droite qu’à la gauche », s’inquiète Sébastien Jumel. En commission, les députés de Renaissance ont en effet envoyé plusieurs signaux à leurs homologues LR en votant plusieurs de leurs amendements. Comme la suppression des cotisations maladie pour les travailleurs indépendants. Des « gains de pouvoir d’achat », a avancé, lundi, Olivier Dussopt, ministre du Travail, qui ose même prétendre « garantir aux Français de mieux vivre de leur travail ». « Votre projet est dangereux car il donne un blanc-seing aux entreprises pour ne pas augmenter les salaires et ruine les comptes publics : l’intéressement, la prime défiscalisée, c’est moins d’argent pour l’État ; la baisse des cotisations, c’est moins d’argent pour la Sécu, a répondu l’insoumise Clémence Guetté. Résultat, on fait de l’austérité à tout-va dans les services publics. »
La Macronie a par ailleurs voté en commission la défiscalisation plus large des heures supplémentaires, avec une limite annuelle permettant de bénéficier d’une exonération d’impôt sur les revenus de 5 000 euros à 7 500 euros. De quoi s’assurer les voix des LR ? Ceux-ci se savent désirés et ont laissé entendre, ces derniers jours, qu’ils ne voteraient le texte que si leur proposition de bloquer le prix du carburant à 1,50 euro le litre était acceptée. Une mesure également défendue par la Nupes, mais refusée catégoriquement par Bruno Le Maire, selon qui « cela ferait exploser les dépenses publiques ». « Cet argument ne tient pas puisque, dans le même temps, il y a un refus obstiné du gouvernement de taxer les superprofits en mettant à contribution les grands mangeurs que sont Total, Engie et d’autres, ce qu’ont fait la plupart des autres pays européens », répond Sébastien Jumel. Sur le blocage des prix comme sur les surprofits, la majorité pourrait être mise en échec.
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200 000 postes à pourvoir. Saisonniers : les raisons d'une grande vacance
ActuAlors que l’été a commencé, 200 000 postes resteraient à pourvoir dans les hôtels, restaurants et activités touristiques. La faute à des salaires trop bas, des conditions de travail trop difficiles et à la réforme de l’assurance-chômage, qui poussent les travailleurs vers des emplois sédentaires.
Marie ToulgoatDans son restaurant de Samoëns (Haute-Savoie), Laurent (1) désespère. La saison estivale est sur le point de débuter, les premiers vacanciers devraient arriver d’ici quelques jours, et le personnel manque toujours à l’appel.
Avec un bar en plus de sa brasserie, il embauche habituellement 23 personnes, dont 17 saisonniers. Cette année, il démarre l’été presque bredouille : il lui manque toujours une poignée de salariés pour accueillir les touristes sereinement. « La clientèle est là, mais nous réfléchissons à fermer une journée par semaine car nous n’arrivons pas à embaucher. C’est un problème », souffle le restaurateur.
Victimes collatérales de la pandémie de Covid
Après une saison 2020 inexistante et une année 2021 marquée par l’incertitude sanitaire, l’été 2022 promet de ne ressembler à aucun autre pour les professionnels du tourisme, de l’hébergement et de la restauration. D’ores et déjà, de nombreux employeurs ont ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.
Car, depuis l’arrivée du Covid, nombreux sont ceux à avoir enterré leur carrière de saisonnier et à s’être orientés vers un emploi sédentaire. « Ici, beaucoup de personnes ont changé de carrière. Les gens ont du mal à joindre les deux bouts, alors ils sont partis », explique Léo Genebrier, du comité CGT chômeurs et précaires d’Ardèche.
Inflation, quelles conséquences sur l’emploi ?Selon lui, la réforme de l’assurance-chômage est l’une des grandes responsables de cette grande démission des saisonniers, en réclamant aux demandeurs d’emploi l’équivalent de six mois de labeur au lieu de quatre. Conséquence : de nombreux habitués ont laissé tomber les saisons, persuadés de ne pas pouvoir travailler assez pour recharger des droits sans travail sédentaire.
Ces nouvelles règles, Céline Absil en a fait les frais. Guide touristique avant la pandémie et contrainte à l’inactivité pendant les confinements, elle n’a pas pu régénérer ses droits à l’assurance-chômage et a été radiée l’hiver dernier.
De nombreux employeurs on ouvert leur établissement avec un contingent de salariés limité.
Cet été, dans le sud de l’Ardèche, où elle réside à l’année, trouver un contrat de travail de six mois n’a pas été une tâche aisée. « Après avoir passé l’hiver sans revenus, je voulais vraiment trouver au moins six mois de travail pour recharger mes droits, mais la très grande majorité des contrats sont de trois mois environ. J’ai finalement trouvé un boulot de commis et de plonge pour six mois dans un bistrot, mais j’ai d’abord dû envoyer une quarantaine de CV », regrette-t-elle.
Elle aussi membre du collectif CGT chômeurs et précaires, elle se rend compte des effets néfastes de la réforme. À l’en croire, ceux qui n’ont pas décidé d’emprunter un nouveau chemin de carrière disparaissent tout bonnement des radars. « Comme ils savent qu’une saison ce n’est pas assez pour recharger des droits et qu’ils ne pourront plus toucher les allocations, ils ne prennent plus la peine de s’inscrire à Pôle emploi », explique-t-elle.
Mais le véritable nerf de la guerre, ce sont les salaires. L’inflation galopante aidant, les saisonniers ne semblent plus vouloir accepter des emplois si précaires, au traitement frisant le Smic et aux heures supplémentaires non payées, comme cela a été très largement la norme durant des années.
Face à cette demande générale d’une rémunération plus digne, certains employeurs ont sorti le chéquier. « À la sortie du Covid, je rémunérais un plongeur 1 500 euros net, aujourd’hui je propose 1 700 euros net, logement compris. Je ne peux pas faire plus, sinon il faudra répercuter sur les consommations », assure Laurent, restaurateur haut-savoyard.
Ras-le-bol généralisé
Pourtant, ces petits coups de pouce restent des initiatives personnelles de la part des employeurs. Au niveau de la branche hôtellerie et restauration, l’histoire est tout autre. En janvier, le patronat a concédé à l’issue de négociations des revalorisations de salaires de 16 % en moyenne. À y regarder de plus près, pourtant, la majorité des saisonniers ne sont pas gagnants. Les premiers niveaux de la grille n’ont eu le droit qu’à une augmentation d’environ 60 euros par mois, déjà aujourd’hui complètement absorbée par la hausse des prix.
L’Espagne consolide son économie en s’attaquant à la précaritéLes saisonniers qui ne travaillent pas dans la restauration, eux, officient pour la plupart sans la moindre revalorisation de leurs revenus. L’année dernière, Vincent en a fait l’expérience. Alors âgé de 20 ans et sans diplôme, il a trouvé un emploi dans une colonie de vacances en Ardèche. Un coup de cœur pour celui qui s’est découvert une passion pour l’animation, mais d’importants sacrifices en termes de rémunération et de conditions de travail. Pendant deux semaines, le jeune homme a travaillé de 7 heures du matin – avant le lever des petits vacanciers – jusqu’à tard dans la nuit, le temps que les longues réunions entre animateurs se terminent, une fois les enfants couchés.
Des journées pouvant atteindre parfois 20 heures pour un salaire de misère : 900 euros net pour les deux semaines. « Comme j’ai signé un contrat jeune et que je n’avais pas de diplôme, il n’y a aucune heure sur mon bulletin de salaire, alors que j’ai travaillé plus de 150 heures. Tout ça ne comptera donc ni pour le chômage, ni pour la retraite, ni pour la formation que j’essaye d’intégrer et qui demande qu’on puisse justifier de 200 heures de travail en animation », se désole Vincent. Cet été, loin des galères de la colonie, le jeune homme a trouvé un emploi dans un centre de loisirs. Le salaire est loin d’être mirobolant, mais la journée de travail se termine lorsque les parents viennent chercher leur progéniture le soir, pointe-t-il.
Je ne peux pas travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger. Pascal Marchand, saisonnier
Cet été, plus que jamais, les employeurs devront donc composer avec le ras-le-bol des salariés pour leur conditions de travail au rabais et proposer un accueil satisfaisant s’ils veulent réussir à embaucher. Céline Absil, elle, est tombée sur un patron prêt à faire l’effort.
Dans son bistrot ardéchois, il a constitué deux équipes, l’une pour le service du midi et l’autre pour le service du soir, supprimant ainsi les heures de coupure du milieu de la journée. « Mon employeur s’est rendu compte que c’était un gros frein et que ça épuisait les équipes. J’ai donc été embauchée pour des journées de 10 à 16 heures », explique-t-elle.
Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalitéDans le Var, Pascal Marchand, saisonnier depuis vingt-cinq ans, a fait du logement fourni la condition sine qua non de son recrutement. « Je ne signe pas sinon. Je viens du nord de la France, je ne peux pas venir travailler dans le Sud si je n’ai nulle part où me loger », explique le second de cuisine.
Un secteur entier au pied du mur
Pour l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), organisation patronale, c’est bien sur les logements qu’il faut insister pour renouer avec l’emploi saisonnier. Car si dans les campings et hôtels, les salariés peuvent être logés sur place gratuitement, ce n’est pas le cas dans la restauration, et beaucoup refusent de signer un contrat sans la garantie d’un habitat confortable. « On commence à voir de bonnes pratiques se mettre en place. À Carnac, un camping a été racheté par la mairie pour y loger les salariés, c’est une bonne chose. À Dunkerque, une chambre de commerce a été réhabilitée. Mais il faudrait une réforme globale du logement pour que cet aspect ne soit plus un frein à l’emploi », suggère Thierry Grégoire, président de l’Umih saisonniers.
Avec environ 200 000 postes de saisonniers qui pourraient ne pas être pourvus cet été, l’organisation patronale a d’ailleurs décidé de se tourner vers des candidats outre-Méditerranée. L’Umih envisage en effet de recruter de jeunes salariés tunisiens. Il n’est toutefois pas question de dumping social, assure Thierry Grégoire. « Ce sont des jeunes qualifiés qui souhaitent venir en France pour parfaire leur expérience, avec un contrat de travail de cinq mois au maximum. Ils ont vocation à retourner dans leur pays par la suite », explique-t-il.
Dans tous les cas, le secteur entier semble être au pied du mur. Pour mener à bien les saisons touristiques tout en se passant des rustines de dernière minute, les employeurs devront se retrousser les manches et enfin renouer avec l’attractivité de leurs métiers.
(1) Le prénom a été modifié.
Droit du travail. Un maximum de revendications
Si les emplois saisonniers ont leurs spécificités, le Code du travail ne leur réserve pas de dérogations. Ces postes ne concernent donc que les travaux appelés à se répéter chaque année à des dates à peu près fixes, du fait du rythme saisonnier ou de modes de vie. Exit les surcroîts d’activité et les secteurs non indexés au Code du travail. Les contrats saisonniers relèvent des CDD classiques.
Quel statut pour les saisonniers ?Mais le droit du travail ne règle pas toutes les difficultés. Voilà pourquoi la CGT, la CFDT et FO revendiquent le versement de la prime de précarité à chaque fin de CDD, afin d’éviter la précarité des travailleurs, ainsi que l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage qui impose de travailler au moins six mois pour ouvrir des droits. L’accès au logement, à la formation, la lutte contre le travail non déclaré et le droit à reconduction des contrats d’une année sur l’autre font aussi partie des demandes des organisations syndicales.
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Entre Macron et la gauche, deux conceptions du pouvoir d’achat
ActuAnalyse Élisabeth Borne a présenté le 6 juillet son paquet de mesures face à l’inflation. Des propositions avant tout destinées à ménager le patronat et le portefeuille des actionnaires, quand celles avancées à gauche visent à instaurer une autre répartition des richesses.
Diego ChauvetLes mesures adoptées en faveur du pouvoir d’achat par Emmanuel Macron lors de son précédent quinquennat étaient déjà dénoncées par l’opposition comme insuffisantes. L’inflation les a rendues encore plus dérisoires. Entre mai 2021 et mai 2022, les prix ont grimpé de 5,2 % en moyenne. Dans les mois à venir, l’addition sera encore plus salée pour des millions de ménages, alors que les salaires, dans le privé comme ceux des fonctionnaires, stagnent depuis des années. La flambée des prix de l’énergie a particulièrement entamé le pouvoir d’achat des Français, dès 2021, et encore davantage depuis la guerre en Ukraine. En conséquence, au sommet de l’État, c’est le branle-bas de combat pour tenter d’éteindre l’incendie social qui menace.
Ce que contient la loi « pour la protection du pouvoir d’achat » du gouvernement BorneLa Macronie brandit chèques et boucliers
En difficulté depuis la perte de leur majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont présenté une série de mesures, le 6 juillet en Conseil des ministres, en vue d’une adoption rapide. Sans préjuger de la bataille parlementaire découlant de la nouvelle donne politique des législatives, il semble déjà évident que le président fait appel aux mêmes méthodes que celles utilisées lors de la flambée des prix des carburants ou, quelques années plus tôt, pour calmer les gilets jaunes. En premier lieu, les « chèques », les « remises », et divers « boucliers ». La remise de 18 centimes à la pompe devrait être prolongée jusqu’à fin août, ce qui coûterait aux finances publiques 2 milliards d’euros. Le « bouclier tarifaire » en vigueur pour le prix du gaz depuis l’automne connaîtrait une prolongation jusqu’à la fin de l’année. Côté chèque, ce sont 9 millions de foyers, selon le gouvernement, qui devraient percevoir 100 euros de « chèque alimentation », augmentés de 50 euros par enfant à charge. Il y a aussi quelques nouvelles variantes.
Quelques pirouettes verbales
D’abord, un « bouclier » pour les locataires : les loyers ne pourraient pas augmenter de plus de 3,5 % pendant un an, tandis que les APL seraient revalorisées du même taux, après une baisse de 10 % depuis 2017. 3,5 %, c’est aussi ce que toucheront en plus les fonctionnaires après de longues années de gel de leur indice. Compte tenu du niveau de l’inflation, ce n’est même pas une remise à niveau. Pour faire face aux critiques sur son ménagement du patronat et des actionnaires, le gouvernement tente quelques pirouettes verbales. Ainsi, le ministre des Transports, Clément Beaune, a indiqué que l’exécutif comptait « demander un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix à la pompe ». Par ailleurs, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a annoncé réunir dans la semaine un comité de suivi des négociations salariales avec les partenaires sociaux. Pour autant, hors de question selon lui de toucher au Smic et de le porter à 1 500 euros net comme le propose la Nupes. Cette mesure phare du programme de la gauche, qu’il qualifie de « démagogique », mettrait « à mal la compétitivité des entreprises, et donc l’accès à l’emploi », ose-t-il. Essayer d’éteindre l’incendie donc, tout en préservant les bénéfices des entreprises.
Un gouvernement pour servir le capitalPorter le smic à 1 500 euros
C’est justement la différence fondamentale entre les objectifs de la majorité (et de la droite qui défend les mêmes positions) et les ambitions de la gauche. Le projet de loi gouvernemental sera vite absorbé par une inflation qui n’est pas près de ralentir, d’autant moins que l’exécutif refuse de s’attaquer à ses causes, en premier lieu la spéculation. Ce que fait en revanche la gauche. Plutôt que de distribuer des chèques de 100 euros de temps en temps, la Nupes entend augmenter le Smic et engager des négociations salariales pour les autres salaires. Dès fin mai, la coalition avait présenté son plan d’urgence et en expliquait le sens. « L’idée centrale, avait alors expliqué Jean-Luc Mélenchon, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre. » Pour cela, la gauche propose l’arme du blocage des prix. Avec une telle mesure, appliquée par exemple aux carburants et aux produits de première nécessité, plus besoin d’aller solliciter la bonne volonté des pétroliers comme tente de le faire Clément Beaune. Ils se retrouvent d’office mis à contribution, tandis que les spéculations qui font grimper les prix du gaz depuis bien avant la guerre en Ukraine se trouveraient enrayées.
La Nupes veut soigner le « pouvoir de vivre »Les sénateurs communistes demandent un mission d'information sur l'inflation
Car c’est un autre angle mort du projet de loi d’Élisabeth Borne : pourquoi les prix s’envolent-ils à cette allure ? Certes, la crise sanitaire puis la remise en route de la machine économique mondiale ont pu jouer, de même que la guerre en Ukraine et les sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie. Sauf que la spéculation joue, à l’évidence, également de ces événements exceptionnels. Les sénateurs communistes ont demandé la création « en urgence » d’une mission d’information de la commission des Affaires économiques du Sénat afin notamment, comme le précise la présidente du groupe, Éliane Assassi, d’examiner les origines de l’inflation « et son éventuel lien avec l’anticipation et la spéculation ». Cette mission « flash » pourrait ainsi amener les parlementaires à amender le « paquet pouvoir d’achat » d’Élisabeth Borne avant qu’il ne soit voté. De leur côté, les députés insoumis ont aussi demandé la création d’une commission d’enquête sur « les causes de l’inflation ».
« On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés »
Le député communiste Fabien Roussel a pour sa part déposé un projet de loi visant à baisser de 35 centimes les prix à la pompe : le financement serait assuré par une taxe sur les dividendes des pétroliers. Pour les autres mesures, plutôt qu’un « bouclier », la gauche propose également un véritable encadrement des loyers, fustigé par l'ancienne ministre Amélie de Montchalin. Quant aux fonctionnaires, le dégel proposé par la gauche se montait à 10 %, c’est-à-dire au-delà de l’inflation. « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », avait justifié le communiste Ian Brossat lors de la présentation du plan d’urgence de la Nupes. Macron essaie de maîtriser une crise en sauvant les dividendes de ceux qui s’en nourrissent, quand la gauche propose de relancer l’économie en changeant la répartition des richesses.
Salaires et pouvoir d'achatNupesEmmanuel Macron L'Humanité
La loi pouvoir d’achat fait la misère aux salaires
ActuDans sa loi présentée jeudi, Élisabeth Borne réussit l’exploit de ne rien proposer pour augmenter les rémunérations. Il suffirait pourtant de pas grand-chose, estiment la Nupes comme les syndicats.
Stéphane GuérardIls sont les marathoniens des négociations salariales. Depuis février et mardi prochain encore, les salariés de l’énergie enchaînent les journées de mobilisation à l’appel de la CGT pour que leur salaire national de base reprenne les 15 % perdus en dix ans sur l’inflation. Avant eux, les travailleurs des plateformes aéroportuaires de Roissy et Orly, ceux des services à la personne, de l’aéronautique, de la SNCF, de l’agroalimentaire se sont battus ces derniers jours contre des salaires dévalués. Dans la voiture qui le menait, jeudi après-midi? au ministère du Travail pour une première rencontre des « partenaires sociaux » avec le ministre Olivier Dussopt, Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT, faisait les comptes : « Depuis le printemps 2021, le nombre de conflits salariaux n’a jamais diminué. Les travailleurs voient bien qu’en se mobilisant, ils parviennent à obtenir des augmentations. Il n’y a finalement plus qu’au gouvernement que ça bloque. »
De fait, Élisabeth Borne n’a pas pipé mot sur les salaires dans son discours de politique générale, mercredi. Même impasse jeudi, à l’heure de la présentation au Conseil des ministres du projet de loi sur le pouvoir d’achat, mis à part le rappel du rattrapage partiel du gel du point d’indice des fonctionnaires (+ 3,5 % au 1er juillet, pour un coût de 7,5 milliards d’euros). « J’invite les entreprises qui le peuvent financièrement à augmenter les salaires ou à mobiliser ces primes de pouvoir d’achat », s’est contentée d’appeler la première ministre sur TF1, qui renvoie vers des dispositifs défiscalisés favorables aux employeurs : prime Pepa/Macron jusqu’à 6 000 euros en une fois et sur un an ; intéressement ouvert aux PME de moins de 50 salariés.
« Ça fait cinq ans qu’ils (les gouvernements) demandent aux entreprises privées : “Il faudrait faire des efforts”, “Faites quelque chose”, etc. », a réagi Fabien Roussel sur France Info, soulignant qu’il y a « 120 filières professionnelles, 120 branches sur 170 dont le salaire minimum est inférieur au Smic. Les salariés sont obligés de se mettre en grève pour obtenir quelques augmentations dérisoires ». Pour le député PCF, seule « une conférence sociale des salaires (peut) mettre à l’ordre du jour une augmentation générale des salaires ». Partageant la même exaspération, François Ruffin (FI) complète la proposition : « Ce n’est pas des bons d’achat ou des primes qu’il faut aux Français. Je suis favorable à une indexation des salaires sur l’inflation. Quand l’inflation est de 5 %, le Smic et le reste des salaires doivent monter de 5 %. »
Chez les syndicats aussi, qui se réuniront tous lundi (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires et organisations de jeunesse) sur le thème du pouvoir d’achat, l’idée gagne du terrain d’instaurer des mécanismes contraignants afin de voir les salaires suivre le coût de la vie. Question d’expérience. Selon le cabinet People Base CBM, les directions d’entreprise ont délaissé la politique d’augmentation générale (37 % favorables en 2017 ; 31 % en 2019), lors des négociations annuelles d’entreprise, pour se concentrer sur les revalorisations individuelles, censées prendre mieux en compte le « mérite ». Si l’augmentation des prix est en train de changer un peu ces mœurs managériales, le compte n’y est pas. En 2020, seuls 54,9 % des salariés ont profité d’une telle impulsion collective, souvent obtenue par la mobilisation et l’instauration d’un rapport de forces.
« Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée »
Les négociations dans les branches professionnelles devraient fournir un autre levier d’intervention aux syndicats. Élisabeth Borne les renvoie d’ailleurs vers ce niveau. Sa loi pouvoir d’achat prévoit qu’un secteur pris en flagrant délit de ne pas signer suffisamment d’accords ou d’avenants pourrait être fusionné avec un autre que l’on imagine mieux-disant. De prime abord, c’est intéressant. Selon un décompte de la CFDT, seuls 20 % des syndicats patronaux de branche ont, en effet, signé un accord récent prévoyant une clause de revoyure en cas de poursuite de l’envolée des prix. « Cette obligation de fusion n’est pas vraiment une contrainte. Entre le moment où on attaquerait ce rapprochement et celui où il entrerait en vigueur, il se passerait des mois. Les salariés, eux, ont besoin d’augmentation tout de suite, répond Boris Plazzi . Depuis plusieurs années, le ministère du Travail procède à ce genre de fusion. Ça n’empêche pas les conventions collectives d’afficher des minima de salaires en dessous du Smic. Certaines organisations patronales s’en servent même pour aligner toutes les rémunérations sur celles de la branche la moins-disante. »
Pour le syndicaliste de la CGT, une autre disposition légale serait plus efficace : « On a proposé à Jean Castex d’introduire un mécanisme qui augmente l’ensemble des niveaux de salaires des conventions collectives dès lors que le Smic est réévalué. Cela aurait pu résoudre bien des soucis, surtout avec un Smic à 2 000 euros. On n’a jamais eu de réponse. »
Laurent Berger imagine une autre contrainte. « Il faudrait donner trois mois aux branches pour se conformer (à l’inflation), faute de quoi les aides publiques sur les bas salaires seraient suspendues. Cette conditionnalité s’appliquerait aux allégements de cotisations jusqu’à 1,6 fois le Smic », relève le leader de la CFDT dans Libération. Les aides publiques encaissées par les entreprises pourraient effectivement constituer un autre levier. Car, comme le notait récemment l’économiste Benjamin Bürbaumer, l’État donne plus en « transferts aux entreprises » qu’il n’en reçoit en recettes via l’impôt sur les sociétés. Or, la loi pouvoir d’achat ajoute une nouvelle ristourne patronale : 8 milliards d’euros de moins avec la fin de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises dès 2023. Un nouveau cadeau sans garantie ni contrepartie sur l’emploi et les salaires.
« Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée nationale et on sera mobilisés pour dire ce qu’on veut », présage Fabien Roussel pour la rentrée. Les appels à mobilisations pointent déjà une « grande marche contre la vie chère » proposée par Jean-Luc Mélenchon et une mobilisation interprofessionnelle appelée par la CGT et Solidaires le 29 septembre.
Salaires et pouvoir d'achatÉlisabeth Borne L'Humanité
Roman Chronique antillaise d’un empire colonial français
Nos recommandations culturellesÉmilien UrbachLes scènes d’une violence inouïe que le lecteur prend en pleine figure dans les premières pages sont là pour rappeler sur quel crime de « l’Histoire ancienne » s’écrit la réalité contemporaine de l’empire colonial français. On y assiste à travers les yeux d’un juge de paix français débarqué en Guadeloupe au début du XIXe siècle. L’homme découvre, stupéfait, la haine et les supplices de l’esclavage sur lesquels se bâtit le « nouveau monde ». Une allégorie, peut-être, du propre vécu de François-Xavier Guillerm découvrant les Antilles au milieu des années 1990 pour devenir, une décennie plus tard à Paris, le correspondant du journal France-Antilles et l’auteur de plusieurs essais et enquêtes.
L’ancien magistrat anti-esclavagiste est l’aïeul de Sylvère, le personnage principal du roman, français de l’Hexagone par sa mère, descendante du juge de paix, et guadeloupéen par son père. « Toi qui habites Lot bo (accent grave sur les « o »), va voir ce qui se passe en Corse. (…) Ils ont convaincu léta fwansé de retailler à leur main les institutions de leur collectivité territoriale. » C’est la mission que confient à Sylvère ses amis d’enfance, retrouvés au pays à l’occasion du décès de son paternel, acteur important de la lutte armée anticoloniale. Non sans humour, poésie et érudition, l’auteur fait le récit du parcours de son protagoniste, paré de sa veste jaune, prenant conscience de « son identité mouvante, multiple et complexe, son errance identitaire, son caméléon de vie » et de la vivacité des ambiguïtés de la France. Les connaisseurs y décèleront de savoureux détails relatifs à l’histoire contemporaine des anciennes colonies et de la mouvance indépendantiste, encore persistante à l’heure des batailles sanitaires et sociales liées au Covid ou au chlordécone.
antillesLittérature L'Humanité
Spécial édition. Une rentrée littéraire prudente
Nos recommandations culturellesDans un contexte économique et géopolitique tendu, 490 ouvrages paraîtront entre mi-août et octobre, soit 6 % de moins que l’an dernier.
Sophie JoubertAlain NicolasMuriel SteinmetzFin juillet, le groupe Vivendi, dirigé par Vincent Bolloré, annonçait vouloir se séparer de sa holding Editis afin de pouvoir prendre le contrôle d’Hachette, troisième groupe d’édition mondial. Un coup d’éclat qui vise à contourner l’obligation de respecter les règles de la concurrence. Exit la fusion tant redoutée entre Editis et Hachette, mais le nouveau paysage éditorial qui se dessine n’est pas plus rassurant. Qui rachètera Editis (53 maisons dont Belfond, la Découverte, Robert Laffont) et sera-t-elle vendue d’un seul bloc ou par appartements ? Plane aussi l’inquiétude d’une prise de contrôle idéologique du très conservateur Vincent Bolloré sur la ligne éditoriale des maisons du groupe Hachette.
À ce contexte économique s’ajoutent les tensions géopolitiques liées à la guerre en Ukraine. Depuis le 24 février, date de l’invasion du pays par les troupes russes, les ventes en librairie se sont effondrées. Il faut aussi ajouter la pénurie de papier et la hausse du coût de l’énergie.
Ces paramètres suffisent-ils à expliquer la baisse du nombre de parutions ? Certainement pas. Reste que, depuis vingt ans, on n’avait pas vu une rentrée littéraire avec si peu d’ouvrages publiés : 490 tout de même, à paraître entre le 18 août et le mois d’octobre, soit 6 % de moins qu’en 2021. Parmi ces titres figurent 345 nouvelles et romans français, dont 90 premiers romans (lire nos 10 portraits de primo-romanciers à partir du 22 août).
Comme chaque année, nous nous sommes frayé un chemin à travers une production riche et variée pour proposer une sélection forcément subjective. Ceux qui s’étonneraient de ne pas y trouver le très attendu Cher connard, de Virginie Despentes, pourront lire un entretien avec la romancière dans l’Humanité magazine daté du 1er septembre.
Notre sélection
La Treizième Heure, d’Emmanuelle Bayamack-Tam, P.O.L, 506 pages, 23 euros
La Treizième Heure est le nom d’une Église. Moins connue que celle du Septième Jour, mais « beaucoup plus libre, beaucoup plus inventive, et surtout beaucoup plus poétique », selon la narratrice, fille de son fondateur. Ceux qui ont aimé Arcadie (livre Inter 2019) en retrouveront le propos, considérablement amplifié, l’humour et l’ironie ravageuse dans ce roman infusé de littérature. L’autrice en fait un roman libertaire, combatif, entre conte philosophique et thriller, à lire d’une traite. A. N.
Dernier travail, de Thierry Beinstingel, Fayard, 256 pages, 19 euros
L’auteur a été cadre chez Orange et a assisté à la refondation de l’entreprise. Les procès de France Télécom lui ont donné envie d’aborder ce sujet. La jeune Ève est embauchée dans une boîte du CAC 40, qui subit un procès au sujet de suicides en série survenus des années auparavant. Vincent, proche de la retraite, a assisté à la période qui a suivi avec changement de vocabulaire, quand on s’est mis à parler de « bien-être des employés ». Thierry Beinstingel organise une vue en coupe du monde du travail, à l’aide d’une foule de personnages. Percutant, documenté, ce livre demeure un vrai roman. M. S.
Attaquer la terre et le soleil, de Mathieu Belezi, Le Tripode, 158 pages, 17 euros
La trilogie algérienne de Mathieu Belezi ( C’était notre terre, 2008, les Vieux Fous, 2011, Un faux pas dans la vie d’Emma Picard, 2015) a fait date. Cette fois, il s’attache au destin d’une poignée de colons débarqués en Algérie au XIXe siècle, sûrs de trouver là des maisons et des terres arables. Le climat est meurtrier, le sol est de rocaille. Cela alterne avec le destin de soldats « à la rage chrétienne » et à la baïonnette facile. Dans cette fresque sur la frénésie coloniale, les chapitres font se succéder les voix des colons (« rude besogne ») et celles des militaires (« bain de sang »). Ce roman parvient, en peu de pages, à cristalliser de manière irréfutable l’insupportable vérité du fait colonial dès son origine, avec des accents qui ne sont pas sans rappeler la prose de Faulkner. M. S.
Le Pas de la Demi-Lune, de David Bosc, Verdier, 180 pages 17 euros
Mahashima était la capitale d’un royaume « sans importance » qui pourrait être le Japon, si l’on se fie aux noms, au premier abord. Après les destructions des « jours de la colère », elle a été abandonnée. Ryoshu et Shakudo vivent simplement dans ce qui fut une ville, qu’en regardant de plus près on reconnaîtra. La Roche Blanche, la calanque de Samena, le mont Rose et la Madaraga pourront rappeler quelque chose aux amoureux de Marseille, où flotte paisiblement cette fiction souriante. A. N.
Qui sait, de Pauline Delabroy-Allard, Gallimard, 200 pages, 19,50 euros
Elle s’appelle Pauline. En faisant faire sa carte d’identité pour la première fois, elle se souvient de ses trois autres prénoms : Jeanne, Jérôme, Ysé. Enceinte puis dévastée par la perte de son enfant, la narratrice part sur les traces des trois personnages, réels ou fictifs, comme des pièces manquantes d’un puzzle intime. Quatre ans après Ça raconte Sarah, époustouflant récit d’une passion amoureuse, Pauline Delabroy-Allard creuse un peu plus profond le sillon de l’autobiographie, cheminant sur une crête fragile entre réel et fiction. S. J.
Chien 51, de Laurent Gaudé, Actes Sud, 304 pages, 20,50 euros
Tout a commencé par l’exode massif des habitants d’Athènes quittant leur pays en faillite, racheté par GoldTex, une multinationale autoritaire et prédatrice. Trente ans plus tard, Zem Sparak, autrefois militant de la liberté, est devenu un « chien », un flic travaillant pour le compte des autorités dans la zone 3 de Magnapole, la cité créée par GoldTex. Romancier des mythes et du tragique, Laurent Gaudé se confronte pour la première fois à la dystopie avec Chien 51, une fable sombre sur les mondes disparus qui survivent dans la mémoire des humains. S. J.
Le Trésorier-payeur, de Yannick Haenel, Gallimard, 414 pages, 21 euros
Invité à participer à Béthune dans l’ancien siège de la Banque de France à une manifestation culturelle sur le thème de la « Dépense », l’auteur apprend que son trésorier s’appelait Georges Bataille. L’écrivain et philosophe, dissident du surréalisme, avait justement écrit un essai portant ce titre. Une fiction s’impose à lui : celle d’un jeune banquier nommé Georges Bataille, qui se met en demeure de tout « dépenser ». Un roman brillant et inspiré, critique radicale de nos « horreurs économiques ». A. N.
Un chien à ma table, de Claudie Hunzinger, Grasset, 288 pages, 20,90 euros
La petite chienne est arrivée un soir aux Bois-Bannis, la maison isolée où se sont installés Sophie et Grieg, un couple de toujours qui entre dans la vieillesse. Romancière des marges, proche de la nature, Sophie s’émerveille de la forme des digitales, s’interroge sur les nouveaux visages du féminisme et scrute son corps qui lâche. Éternel révolté, vieil enfant n’acceptant aucun joug, Grieg s’est extrait de la compagnie des hommes, dormant le jour et lisant la nuit. Avec la chienne baptisée Yes, petite bombe sur pattes qui a fui un maître maltraitant, Sophie renoue avec les longues promenades et pense à son prochain livre, qui parlera encore de « la forêt sombre et velue ». Trois ans après les Grands Cerfs, Claudie Hunzinger aborde le grand âge comme un territoire inconnu qu’elle arpente sans baisser la garde. Un roman somptueux, autoportrait à peine dissimulé de l’autrice en femme libre et sauvage. S. J.
Quand tu écouteras cette chanson, de Lola Lafon, Stock, coll. « Ma nuit au musée », 180 pages, 19,50 euros
Lola Lafon, à qui l’on proposait de passer la nuit dans le musée de son choix, opta pour celui d’Anne Frank, à Amsterdam. Elle a donc vécu la nuit du 18 août 2021 dans la cache de la jeune juive, dissimulée derrière une bibliothèque pivotante. À minuit passé, Lola Lafon n’était toujours pas entrée dans la chambre d’Anne Frank proprement dite, tout comme elle a toujours, avoue-t-elle, plus ou moins contourné sa part juive. Petite, elle a été témoin de « phrases antisémites », quand bien même le nom de son père pouvait faire écran au nom étranger de sa mère, « une petite fille que ses parents ont dû cacher pour la sauver ». Bouleversant. M. S.
Le colonel ne dort pas, d’Émilienne Malfatto, Éditions du sous-sol, 110 pages, 16 euros
Photographe, romancière, journaliste, un temps reporter de guerre, Émilienne Malfatto (née en 1989) a obtenu le prix Goncourt du premier roman pour Que sur toi se lamente le tigre (Elyzad). Elle nous plonge à présent au cœur d’une ville en guerre, au plus près du cerveau en ébullition d’un colonel spécialiste de l’interrogatoire. Il remplit chaque jour son abominable office, « mélange de dégoût et d’enivrement », tandis que, la nuit, les voix fantômes de ses nombreuses victimes l’assaillent et l’empêchent de fermer l’œil. C’est un texte extrêmement fort, sans aucune graisse, quasi exempt de virgules, qui adopte méthodiquement l’italique pour signifier les nuits blanches du gradé tortionnaire, comme si les lettres elles-mêmes, éplorées, se mettaient à ployer sous le poids des disparus torturés. M. S.
GPS, de Lucie Rico, P.O.L, 224 pages, 19 euros
Dans le monde d’avant, Ariane aurait reçu par la poste un carton d’invitation et des indications pour se rendre aux fiançailles de son amie Sandrine. À l’ère numérique, la jeune femme, journaliste pigiste spécialisée en faits divers, reçoit un simple lien GPS. Le lendemain de la fête, Sandrine a disparu. Reste le point rouge du GPS qui se déplace sur l’écran du téléphone et qu’Ariane ne peut quitter des yeux. Mené à la manière d’un thriller, le deuxième roman de Lucie Rico scrute nos addictions numériques à travers une histoire d’amitié. S. J.
Un singe à ma fenêtre, d’Olivia Rosenthal, Verticales, 168 pages, 17 euros
Le 20 mars 1995, cinq attentats au gaz sarin font treize morts et 5 000 blessés dans le métro de Tokyo. En 2020 à Paris, une romancière présente un projet d’écriture sur le souvenir de ces drames pour une résidence d’écriture au Japon. Le dossier est accepté. Il est précis, verrouillé. Mais, arrivée sur place, rien ne se passe comme prévu. Et c’est de l’imprévu, de la surprise que naîtra le roman, où l’enquête et le récit initiatique se mêlent à d’émouvants retours sur sa propre vie. A. N.
La Vie clandestine, de Monica Sabolo, Gallimard, 320 pages, 21 euros
Alors que sa vie prend l’eau, la narratrice cherche un sujet de livre pour sortir de la nasse. Auditrice assidue de l’émission Affaires sensibles, sur France Inter, elle se passionne pour l’assassinat de Georges Besse, PDG de Renault, tué en 1986 par Joëlle Aubron et Nathalie Ménigon, membres d’Action directe. Croyant tenir un roman facile et accrocheur, elle se rend compte que cette histoire fait écho au secret, au silence et à la violence qui irriguent son existence. Nouant l’enquête intime et le parcours d’Action directe, Monica Sabolo signe un roman sincère et captivant. S. J.
Notre si chère vieille dame auteur, d’Anne Serre, Mercure de France, 128 pages, 14 euros
Anne Serre a écrit une quinzaine de romans. Elle obtenait, en 2020, le Goncourt de la nouvelle, pour le recueil Au cœur d’un été tout en or. Son nouveau roman est tout enfiévré d’imaginaire et truffé de chausse-trappes. Une vieille femme écrivain, mourante, est serrée de près par un réalisateur-interviewer escorté d’un cameraman et d’une scripte. Ils s’acharnent, au chevet de l’agonisante, à reconstituer un sien manuscrit inédit aux pages manquantes. L’enfance, le conte, les divagations géniales, tout concourt à donner à voir la création, dans la forge encore chaude de « la vieille dame auteur ». M. S.
Capitaine Vertu, de Lucie Taïeb, L’Ogre, 140 pages, 17 euros
Elle était capitaine, flic exemplaire de la brigade des fraudes. Efficace, bien plus que les autres, « elle incarnait son nom », dit un de ses hommes. « Vertu n’avait aucune faille, car elle était sans aspiration, sans désir, sans histoire. » Sa seule obsession, l’affaire en cours. Un matin, pourtant, sur son bureau, sa lettre de démission. Le nouveau roman de Lucie Taïeb, construit autour d’une action unique, resserrée, ne s’éloigne qu’en apparence de ce qui fait aimer ses fictions. On y retrouve un art du récit fait de tableaux très visuels, presque des rêves, où tout ce qu’on apprend crée du mystère avant d’informer. Les narrateurs, témoins incomplets de cette vie trop lisse, capitulent. Au lecteur de reprendre le relais et de résoudre l’« affaire en cours » : un roman nommé vertu. A. N.
Sélection réalisée par Sophie Joubert, Alain Nicolas et Muriel Steinmetz
rentrée littéraire L'Humanité
Gerry, contre la toute-puissance du récit
Nos recommandations culturellesCINÉMA Sorti en 2002, l’énigmatique neuvième long métrage de Gus Van Sant réunit les jeunes Matt Damon et Casey Affleck dans une errance éreintante. Le réalisateur fait partager sa surprise de voir les comédiens se réinventer devant sa caméra.
Michaël MélinardÇa commence comme un road movie avec une voiture traçant la route dans un cadre baigné de lumière et la musique d’Arvo Pärt en fond sonore. Ce plan-séquence d’ouverture de 2 min 20 est un parfait avant-goût de la mise en scène du long métrage à venir. Les personnages n’apparaissent qu’ensuite à l’écran, tels des objets de seconde main. Ils sont pourtant le moteur d’une œuvre qui fait la part belle aux grands espaces. En effet, c’est à pied, avec deux post-ados dans un paysage désertique non identifié, que Gus Van Sant déroule l’histoire de son neuvième long métrage. Gerry et Gerry, incarnés par Matt Damon et Casey Affleck, sont les deux personnages éponymes du film. D’eux, on ne sait rien. Et la suite du récit ne livre aucune information. Si ce n’est que leur complicité suggère une amitié forte et qu’ils se baladent imprudemment dans un parc naturel. Imprudemment parce qu’ils ont pour seul bagage leurs vêtements et des chaussures de randonnée, une minuscule bouteille d’eau chacun pour s’hydrater et des cigarettes : les deux Gerry sont partis marcher comme on sort prendre l’air. Mais leur sens de l’orientation leur joue des tours.
Et l’amicale balade se mue peu à peu en chemin de croix. Rien de religieux, juste la déshydratation qui fait son œuvre. La végétation disparaît peu à peu. Les dénivellations s’effacent au profit d’une plaine sans horizon. S’ensuit une longue errance en forme de parcours initiatique. Les plans-séquences d’une langueur et d’une lenteur étudiées donnent la sensation de suivre leur mésaventure en temps réel. Le souffle du vent et tous les bruits de la nature accentuent cette impression. Avec ce long métrage, le cinéaste états-unien propose une expérience sensorielle radicale, à l’instar de Bela Tarr, sa référence formelle assumée. Si les 99 minutes de son Gerry restent à distance des 7 h 19 du Satantango du maître magyar, elles auraient pu se prolonger ou s’écourter sans nuire véritablement à l’œuvre.
Le cinéaste et ses comédiens laissent constamment le spectateur dans le flou
Quand Gus Van Sant tourne Gerry, en 2001, il possède déjà une solide filmographie. Drugstore Cowboy et My Own Private Idaho l’ont fait découvrir à la critique. Good Will Hunting lui a attiré les faveurs du grand public. Avec Gerry, il semble creuser un nouveau sillon. Il se fout du récit comme d’une guigne, s’autorise la surexposition. En empruntant des éléments du road movie et du western (sans cow-boy, sans Indien, sans flingue ni cheval), il affirme son indépendance en s’éloignant du cinéma de genre. C’est presque un manifeste anti-hollywoodien. Pour cette aventure, il a réuni deux de ses comédiens fétiches, associés à une écriture qui s’est en partie faite au tournage. Cela donne un film de potes bizarres avec des dialogues incongrus. On y parle d’un jeu télévisé dont seuls les initiés comprennent tous les tenants et aboutissants. Même sentiment quand l’un des Gerry raconte à son acolyte comment il a conquis Thèbes. Parle-t-il d’un jeu vidéo, d’un rêve, d’une histoire ? Peu importe. Que dire de cet échange où, perché sur un promontoire dont il ne peut descendre, le personnage de Casey Affleck évoque leur rendez-vous manqué et leur incompréhension mutuelle. De la situation concrète qui l’a amené sur cet endroit surprenant, on ne saura rien. Van Sant et ses comédiens laissent constamment le spectateur dans le flou, l’autorisant seulement à les accompagner dans leurs pérégrinations formelles d’une saisissante beauté. C’est à la fois fascinant, déroutant, singulier. Ennuyeux aussi. Le cinéaste cherche davantage à explorer qu’à séduire. Comme s’il voulait faire partager sa surprise de voir les comédiens se réinventer devant sa caméra.
un voyage dans l’imaginaire où le cadre devient un tableau mouvant
Premier volet d’une trilogie de la mort complétée par le splendide Elephant (palme d’or 2003) autour de la tuerie de Columbine et Last Days, directement inspiré par la vie de Kurt Cobain, le chanteur de Nirvana, Gerry est un voyage dans l’imaginaire où le cadre devient un tableau mouvant. Les entrées et les sorties de champ rappellent Kiarostami. Les plans-séquences renvoient naturellement à Tarkovski et Sokourov. Dans la suite de sa carrière, Gus Van Sant signe quelques films engagés, tels Harvey Milk sur la figure de cet activiste homosexuel californien, ou le thriller environnemental Promised Land (avec encore Matt Damon). Sans l’asséner, Gerry milite contre la toute-puissance du récit. Le plus étonnant, c’est qu’il soit parvenu à attirer dans sa quête deux stars en devenir. À la lueur de leurs carrières, voir ses délicieux complices, vingt ans plus jeunes, porter un projet atypique, ajoute au côté ensorcelant de cette œuvre.
Gus Van Sant L'Humanité
Proche-Orient. Des tirs font huit blessés à Jérusalem-est
ActuUn homme a ouvert le feu sur un bus transportant des fidèles juifs dans la vieille ville occupée. Un jeune Palestinien s’est rendu à la police alors que les forces de sécurité israéliennes ont appréhendé des dizaines de jeunes à Silwan.
Pierre BarbanceyUne semaine après les frappes « préventives » d’Israël contre la bande de Gaza faisant au moins 49 morts dont de nombreux enfants et les multiples opérations israéliennes en Cisjordanie, un Palestinien a tiré sur un bus ce dimanche matin à Jérusalem faisant huit blessés dont deux grièvement. « Je revenais du Mur des Lamentations. Le bus était rempli de passagers. J’ai stoppé à l’arrêt de bus de la Tombe de David. À ce moment-là, les tirs ont débuté », a témoigné le chauffeur du bus, Daniel Kanievsky à un petit groupe de journalistes sur place dont l’AFP. Le porte-parole de l’hôpital Shaarei Tsedek à Jérusalem a indiqué que les équipes médicales avaient dû procéder à une opération césarienne d’une femme enceinte blessée pendant l’attaque. « Elle reste intubée et dans un état grave. Le nourrisson est né et il est dans un état stable ». « J’ai vu deux personnes dans le bus saigner. Tout le monde paniquait », a-t-il ajouté, devant son bus criblé de balles, au pied de la Vieille Ville de Jérusalem. Selon les médias israéliens, un Palestinien de 27 ans se serait rendu à la police.
« Tous ceux qui veulent nous faire du mal doivent savoir qu’ils paieront le prix de toute atteinte à nos civils », a déclaré le Premier ministre israélien Yaïr Lapid. Après la fusillade, des dizaines de soldats israéliens ont envahi le quartier de Silwan, à la recherche du tireur après avoir fermé et isolé la zone. Ils ont procédé à des dizaines d’arrestation dans ce quartier où des destructions de maisons palestiniennes sont programmées ainsi que l’installation de familles de colons. De son côté, le Hamas, silencieux lors des frappes contre Gaza la semaine dernière, a salué une « opération héroïque » sans la revendiquer formellement. « Notre peuple continuera à résister et à combattre l’occupant avec tous les moyens », affirme le mouvement islamiste.
Samedi, un adolescent palestinien de la ville de Beit Ummar, au nord de la ville de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, a perdu son œil après que des soldats israéliens lui ont tiré dessus avec une balle en acier recouverte de caoutchouc. Il manifestait devant l’entrée principale du camp de réfugiés avec des dizaines d’autres de Palestiniens pour dénoncer la poursuite des agressions israéliennes, y compris la récente offensive sur Gaza, le meurtre d’un Palestinien à Hébron et l’assassinat des trois autres à Jénine.
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Cisjordanie. Un défenseur des Bédouins muselé
ActuPierre BarbanceyLa destruction programmée des villages de Bédouins de Masafer Yatta, au sud d’Hébron, en Cisjordanie, est un enjeu considérable dans la bataille contre l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Dans ce combat, les communistes israéliens entendent prendre toute leur place. Les députés de la Liste unie, dont ceux appartenant au parti communiste, comme le chef de file Ayman Odeh ou Aida Touma-Sliman, participent aux manifestations organisées sur place. C’est aussi le cas d’Ofer Cassif. La particularité des élus communistes israéliens est qu’on y trouve aussi bien des Palestiniens que des juifs, comme Ofer Cassif, connu pour son engagement.
Palestine. Face à Israël, l'opiniâtre résistance des Bédouins de Masafer YattaAu mois de mai, ce dernier s’est donc rendu à Masafer Yatta. Mais il s’est vu interdire l’entrée de la zone par la police israélienne. S’en est suivi un incident. Ofer Cassif a lancé en direction des policiers : « Qui pensez-vous que vous êtes ? Je suis membre de la Knesset. Nous sommes venus soutenir les habitants de Masafer Yatta, qui sont confrontés à la démolition de leurs maisons et à leur expulsion de leurs terres, à la lumière de la décision de la Haute Cour qui nie le droit international », a-t-il expliqué. « Les policiers ont violé à plusieurs reprises mon immunité pendant le cortège silencieux et m’ont empêché de me déplacer librement. L’un des policiers m’a menacé quand il a dit à ses amis : “Si (Cassif) continue, non seulement je l’arrêterai, mais je lui tirerai dessus.” » Le procureur général vient de donner à la police l’autorisation d’interroger Ofer Cassif, malgré son statut de député.
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Le palestinien Khalil Awawdeh entame son 154e jour de grève de la faim
Homme du jourNadjib TouaibiaLe Palestinien Khalil Awawdeh, 40 ans, père de quatre enfants, se meurt dans les geôles israéliennes. Jeudi 4 août, il en était à son 154e jour de grève de la faim, selon ses proches. Il est privé de visites familiales et ne voit pas son avocat. Il a été transféré à plusieurs reprises de la prison aux hôpitaux israéliens. Khalil met sa vie en péril pour protester contre sa détention « administrative », sans inculpation ni procès.
Le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens Samidoun lance un appel à la mobilisation internationale contre ces détentions arbitraires qui broient la vie de quelque 650 Palestiniens, dont l’avocat Salah Hamouri. Amnesty International réclame de son côté la fin de l’isolement cellulaire du jeune Ahmad Manasra, 21 ans, incarcéré à l’âge de 13 ans. Torturé et transféré dans une clinique psychiatrique, il a tenté de mettre fin à ses jours.
palestineIsraël-Palestineprisonniers palestiniens L'Humanité
L’apartheid israélien dénoncé à l’Assemblée
ActuParlement Un texte soutenu par le groupe PCF et des élus insoumis, socialistes et écologistes vise à obtenir de la France la dénonciation du régime de ségrégation dont est victime le peuple palestinien.
Pierre BarbanceyPlusieurs députés de gauche, à l’initiative des communistes, font de la question palestinienne une priorité. L’élu PCF Jean-Paul Lecoq, par ailleurs vice-président de la commission des Affaires étrangères, a déposé, mi-juillet, une proposition de résolution « condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien » et invitant la France à « reconnaître la Palestine comme un État souverain et autonome », comme l’ont déjà fait 139 pays. Ce texte a été cosigné par 38 députés issus des quatre groupes de gauche. En décembre 2014, déjà, les représentants de la nation avaient majoritairement invité, sans succès, le « gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit ».
Citant la fameuse phrase de Nelson Mandela, prononcée en 1997 – « Notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens » –, les signataires rappellent que « tous les critères pour qualifier le régime d’apartheid mis en place par l’État d’Israël sont réunis », dont l’organisation d’un « régime institutionnalisé d’oppression et de domination systématique par un seul groupe racial ». Le texte ajoute qu’Israël « exprime une intention claire de maintenir le régime d’apartheid » et « a perpétré plusieurs actes inhumains énumérés par la Convention sur le crime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien ».
Des voix s’élèvent aussi à l’ONU
Le texte s’appuie pour cela sur les récentes analyses d’organisations des droits humains, internationales comme Human Rights Watch et Amnesty International, ou israélienne, à l’instar de B’Tselem, qui, toutes, dénoncent l’apartheid mis en place par Israël. Il cite également le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés. Le 25 mars, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, par la voix de son rapporteur spécial, Michael Lynk, a reproché à la communauté internationale d’avoir permis à Israël d’avoir « instauré pendant des décennies d’occupation un système politique » qu’il a qualifié d’ «apartheid ».
Les signataires demandent également la « reconnaissance de l’État de Palestine » par la France. Dans ce sens, celle-ci pourrait être « à l’initiative au sein de l’Union européenne ». Ils insistent aussi sur la « reconnaissance de la légalité de l’appel au boycott des produits israéliens », la France ayant été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir criminalisé ce qui est un acte citoyen et de liberté d’expression, Israël étant un État. Enfin, ces députés invitent le gouvernement à appeler à l’ONU à un embargo sur les fournitures d’armes à Israël et à imposer des « sanctions ciblées » aux responsables israéliens « les plus impliqués dans le crime d’apartheid ».
Pour Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne, « ces 24 pages transpirent la détestation d’Israël », comme il l’a dénoncé sur Twitter. « Il ne s’agit évidemment pas d’une initiative de la Nupes, jamais évoquée ni a fortiori décidée dans notre intergroupe (sic). Des députés PC, FI, EELV et PS l’ont signé individuellement », assure- t-il, ajoutant que le PS ne suit « pas du tout ces positions ».
les Attaques du crif et de la licra
Sans surprise et comme à chaque fois que la moindre critique s’exprime à l’encontre d’Israël, le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) y voit « le reflet d’un antisémitisme, qui s’affuble du masque de l’antisionisme », qui contribuerait à « attiser la haine » en France « au mépris de la sécurité des Français juifs ». « Nous ne laisserons pas s’exprimer cet antisémitisme obsessionnel d’une certaine “gauche” qui déshonore la République et cherche à enflammer l’opinion », a aussi tweeté la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Israël serait ainsi un État au-dessus des lois internationales. Le texte, pourtant, soutient une solution fondée sur « la coexistence de deux États, sur la base des frontières de 1967 ». Comme l’a rappelé, vendredi, à Paris, le président palestinien Mahmoud Abbas, alors qu’il était reçu par Emmanuel Macron, aucune des centaines de résolutions des Nations unies concernant Israël n’a jamais été appliquée !
Pour être débattu dans l’Hémicycle, il faudrait que ce projet de résolution soit inscrit à l’ordre du jour par le groupe communiste à l’occasion d’une journée réservée à ses textes. Présenté en séance, il devrait permettre d’avoir un échange sur la situation au Proche-Orient et de sortir des vagues déclarations sur la solution à deux États ou sur les condamnations d’une colonisation et d’une occupation israéliennes qui se poursuivent.
Israël-PalestineapartheidAssemblée nationalejean-paul lecoq L'Humanité
Liberté pour Salah Hamouri !
ÉditorialFabien GayDepuis le 7 mars, notre concitoyen Salah Hamouri est à nouveau incarcéré dans les geôles israéliennes sous le régime de la détention administrative, régime d’exception arbitraire permettant d’enfermer sans procès, sans motif, sans limite un individu. Pour quel crime ? Défendre une terre, exiger l’application du droit international et le droit d’un peuple à vivre libre. Âgé de 37 ans, cet avocat franco-palestinien a d’ores et déjà passé près de dix années derrière les barreaux. Sans compter les intimidations, les restrictions de déplacement ou encore la séparation avec sa femme et ses deux enfants, interdits de séjour en Palestine.
Ce quotidien est celui de milliers de familles palestiniennes dont au moins un proche a déjà connu l’enfermement. Depuis 1967, près de 700 000 Palestiniens ont déjà connu l’enfermement, véritable machine du système colonial israélien utilisée pour briser les familles et la résistance palestiniennes. À cela s’ajoutent la brutalité et les humiliations quotidiennes aux check-points, les spoliations des maisons et des terres, la poursuite de la colonisation, le blocus inhumain de Gaza, et même les meurtres (76 depuis janvier, dont 6 enfants), comme celui de notre consœur Shireen Abu Akleh, assassinée en mai par l’armée israélienne dont une enquête de l’ONU a confirmé la culpabilité. Quelle désagréable sensation de voir le président de la République recevoir le premier ministre israélien, Yaïr Lapid, à l’Élysée, saluant un « ami fidèle », sans évoquer les mots « paix » et « droit international », renvoyant les Palestiniens au rang de figurants… Depuis 2017, le Quai d’Orsay a même reculé dans le soutien formel à Salah Hamouri.
Pour briser le mur du silence et de la honte, la mobilisation est plus que jamais déterminante. Le courant d’opinion grandit dans le pays et en Europe avec le comité Liberté pour Salah, soutenu par les associations de défense des droits humains, les progressistes et démocrates. L’Humanité se tiendra à leurs côtés. Rien ne justifie de laisser un concitoyen enfermé et de cautionner un deux poids deux mesures avec d’autres situations similaires vécues par des Français dans le monde. Salah doit être libéré immédiatement.
Salah Hamouriprisonniers palestiniensIsraël-PalestineEditorial L'Humanité
Palestine. Face à Israël, l'opiniâtre résistance des Bédouins de Masafer Yatta
ReportagePrès de 1 200 Bédouins de Masafer Yatta vivent dans la hantise de leur expulsion. Harcelés quotidiennement par les soldats et les colons israéliens, ils disent leur volonté de résister et de rester sur ces terres où ils sont nés. Reportage
Pierre BarbanceyMasafer Yatta (sud de Hébron, Cisjordanie occupée), envoyé spécial.
Assis à l’ombre d’un arbre, Mohammad Ayoub enlace ses deux petites filles. Le sourire jusqu’aux oreilles, elles sont toutes deux vêtues d’une même robe orange à fleurs blanches. Comme des bourgeons de vie dans cet environnement austère. Le désert vallonné qui s’étend au sud de Hébron, grande ville méridionale de la Cisjordanie, est balayé par un vent bienvenu. D’étouffante, la chaleur en deviendrait presque caresse.
À 46 ans, Mohammad Ayoub a encore la possibilité de balayer du regard ce paysage de Masafer Yatta qu’il a toujours connu. Depuis qu’il a ouvert les yeux et où il espère les fermer – un jour lointain – pour toujours. Il sait en décrypter chaque signe, chaque mouvement, chaque changement. Ce qui, pour l’étranger, apparaît comme dénué de sens et de beauté n’a pas de secret pour lui. Il appartient à cette terre. Il incarne ce lieu rocailleux et rude, où l’on serre les dents plutôt que de pleurer. Son père, son grand-père et ses aïeux avant lui étaient ainsi. Ses enfants le seront… s’ils peuvent rester dans ce hameau que tout le monde nomme Al Fakhit.
Un Palestinien étale les cartes des colonies.
Mohammad possède encore cette liberté, celle de la vision et du rêve. Pour combien de temps encore ? Le cauchemar pointe son nez de façon quotidienne. La triste et terrible réalité de l’occupation israélienne, qui a commencé il y a bien longtemps. « Quand j’étais jeune, il fallait qu’on cache la farine sinon les soldats y versaient de la terre. Nous étions contraints de rester dans les grottes pour faire comme s’il n’y avait personne. » Dans les années 1980, l’armée a décrété que cette zone était militaire, soit 3 000 hectares. Officiellement pour la transformer en terrain d’entraînement.
Des populations transportées de force
Dès 1985, les destructions d’habitations, de dépendances et même d’étables ont commencé. Les populations présentes sont essentiellement bédouines. Elles vivent de l’élevage, des produits laitiers et de l’agriculture. En 1999, les populations de 12 villages du secteur ont été contraintes de monter dans des camions et transportées de force dans une autre zone. À la suite d’un appel déposé par les Palestiniens, le tribunal israélien a émis une injonction leur permettant de revenir, mais seulement de manière provisoire. Depuis plus de vingt ans, les habitants vivaient avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, celle d’une éviction totale. « Cette peur est en permanence présente en nous », certifie Mohammad Ayoub.
Pour l’ONU, ces expulsions pourraient « s’apparenter » à un crime de guerre.
Le 12 janvier dernier, les bulldozers israéliens, escortés par l’armée, sont ainsi arrivés pour détruire un abri qu’il avait construit pour ses animaux. « J’ai immédiatement reconstruit, mais en mai ils sont revenus. J’ai de nouveau rebâti l’abri et le 1er juin ils ont de nouveau tout saccagé. Ils ont fait pareil avec mon voisin », s’emporte-t-il. Un peu plus loin, on distingue une école, surmontée du drapeau palestinien, construite par l’Union européenne (UE). Elle aussi doit disparaître. Le temps des grandes manœuvres a commencé. « Ce n’est pas un exercice : au cours du week-end, l’armée israélienne a commencé ce qui semble avoir été des préparatifs pour l’expulsion de quelque 1 000 résidents palestiniens de Masafer Yatta », alertait le 17 juin, dans un tweet, l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem.
Le triptyque de la mort
Le 4 mai, la Haute Cour d’Israël a pris une décision autorisant l’expulsion de 1 200 Palestiniens de la zone, dont 500 enfants, décision dont l’ONU a dit qu’elle « peut s’apparenter » à un crime de guerre. Parmi les juges, David Mintz, qui vit dans une colonie de Cisjordanie… Nidal Younes, chef du conseil de village de Masafer Yatta, estime que « la décision de la Cour est une décision raciste prise par un juge colonial. Nous nous sommes battus devant les tribunaux avec Israël au cours des vingt-deux dernières années et ce juge n’a eu besoin que de cinq minutes pour détruire la vie de 12 villages et de leur population qui dépend de la terre ».
Près de la Ligne verte, un camp d’entraînement de l’armée israélienne.
L’Union européenne et les Nations unies ont condamné le verdict de la Cour israélienne. « L’établissement d’une zone de tir ne peut pas être considéré comme une « raison militaire impérative » pour transférer la population sous occupation », a déclaré le porte-parole de l’UE dans un communiqué. Des déclarations qui ont laissé de marbre les autorités israéliennes. « Elles voudraient qu’on soit dégoûté et qu’on parte de nous-mêmes, remarque Mohammad Ayoub. Mais on est chez nous, c’est notre terre. Nous sommes des fermiers et des bergers, nous n’avons pas d’autre choix. » Face à cette détermination, l’armée israélienne multiplie donc les destructions et les saisies de tracteurs. « Et les colons nous empêchent d’emmener nos troupeaux sur les collines », rappelle-t-il.
Mohammad Makhamreh, 19 ans, en sait quelque chose. La maison de ce jeune berger se trouve à quelques centaines de mètres de la ligne verte (ligne d’armistice de 1949) et l’armée y a installé, assez récemment, un camp, dans le cadre de ses exercices à munitions réelles (balles, obus, roquettes…). On ne peut même plus y accéder en voiture. D’énormes rochers barrent le sentier. Un soir où il tentait de regrouper ses moutons, il a entendu une grosse explosion. « Je me suis réveillé six jours après. J’avais perdu ma main droite, et j’avais le genou cassé. » Le jeune homme, pas plus que son père, Moussa, n’est pas dupe. « Ils font tout pour qu’on parte. Ils nous attaquent même la nuit et menacent de saisir nos moutons si on les laisse paître près de leur base. » L’arbitraire de l’occupation. Muhammad et sa mère tentaient de passer pour aller vendre leurs produits à la ville de Yatta lorsqu’ils ont été arrêtés par les soldats au motif qu’ils n’avaient pas le droit d’être là. « Ils nous ont emmenés jusqu’à la colonie de Gush Etzion (distante de plusieurs dizaines de kilomètres – NDLR) et ne nous ont relâchés qu’au milieu de la nuit, sans moyen de transport. »
Sur les sommets, interdits aux bergers palestiniens, les avant-postes – des mobile homes qui servent à occuper les lieux avant l’autorisation formelle de création d’une colonie (toute aussi illégale) – se déploient comme des chenilles processionnaires. Ils font partie du dispositif global mis en place. L’armée pour chasser par la force, les juges pour faire croire à la justice et les colons, petits gangsters religieux qui incendient les champs, tabassent voire tuent les paysans palestiniens. Le triptyque de la mort, en quelque sorte. Si le village d’Um Al Kheir, porte nord-ouest de Masafer Yatta, n’est, pour l’instant, pas concerné par la décision d’expulsion, le harcèlement est quotidien.
« Selon les Israéliens, notre village n’existe pas »
Le village est la cible de la colonie – illégale – de Karmel, qui ne supporte pas ces Bédouins à ses portes. « Selon les Israéliens, notre village n’existe pas, dénonce Tarek Al Hathalin, 27 ans. Et comme, selon les accords d’Oslo, nous sommes en zone C, donc dépendants d’Israël pour l’administration et la sécurité, ils font ce qu’ils veulent et multiplient les démolitions. » Depuis les années 1980, comme les autres villages, Um Al Kheir subit les attaques répétées dans les moindres domaines de la vie. Le frère de Tarek a été tellement tabassé par les colons qu’il en a perdu la raison. Son oncle, Suleiman, connu pour sa capacité de résistance et de participation à toutes les manifestations, a été écrasé en janvier dernier par un colon. « Les colons sont des tueurs. » Il rajoute pourtant : « S’ils n’avaient pas eu cette mentalité, on aurait pu vivre ensemble. »
Tous les vendredis, des manifestations ont lieu. Les résidents palestiniens se rassemblent, soutenus par quelques activistes israéliens. Comme Omri, la vingtaine à peine passée. « Tout le sud de Hébron est soumis à un nettoyage ethnique », dénonce-t-il. Zoha, israélienne elle aussi ; regrette qu’ « en Israël, les gens sont persuadés que les Palestiniens veulent les détruire ». Ironie de l’histoire, ces mêmes Palestiniens portent dans une main les titres de propriétés ancestraux qu’ils possèdent et, dans l’autre, les ordres d’expulsion qu’ils ont reçus. Tous le proclament : « Nous ne partirons pas. » Assis à l’ombre d’un arbre, Mohammad Ayoub enlace ses deux filles plus fort que de coutume, les yeux rivés vers ce désert qu’il voudrait sans fin.
Mort de Shireen Abu Akleh. Washington soutient la version israélienneLes condamnations pleuvent en Palestine après l’enquête balistique du département d’État américain sur la mort de la journaliste Shireen Abu Akleh. Les conclusions avancent l’idée qu’elle aurait été « vraisemblablement » victime d’un tir israélien, sans se prononcer de façon définitive sur l’origine du projectile. Pire, les experts n’ont « aucune raison » de croire qu’il s’agissait d’un tir intentionnel, précise le département d’État.
Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu AklehL’Autorité palestinienne (AP) a dénoncé une tentative de « cacher la vérité » sur la mort de la reporter d’Al Jazeera, tuée d’une balle dans la tête le 11 mai, en marge d’une opération de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine. « Nous n’avons pas peur d’accuser Israël (…) qui porte la responsabilité de l’assassinat », ajoute l’AP. Sa famille a également réagi dans un communiqué, s’avouant « atterrée par l’annonce » et « la tentative d’orienter le récit » en la faveur d’Israël. Elle promet de « réclamer justice pour Shireen et que soient tenus pour responsables l’armée et le gouvernement israéliens ». La position américaine rejoint celle de l’armée israélienne, qui a estimé impossible de déterminer de manière « définitive » l’origine du tir fatal… Pourtant, de nombreux rapports, notamment de l’ONU, ont conclu que la journaliste a été tuée par un tir israélien, et de manière « délibérée » pour le procureur palestinien Akram Al Khatib. Le Hamas a appelé à une enquête internationale et accusé les États-Unis d’être « complices » de sa mort.
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Rony Brauman : « Il y a aujourd’hui une espèce de course au crime majuscule »
La rencontreAvec le retour de la guerre en Europe, Rony Brauman, l’ancien président de Médecins sans frontières, dénonce l’indignation sélective de la justice internationale qui relève les exactions en Ukraine mais reste silencieuse concernant d’autres conflits, comme en Palestine.
Vadim KamenkaAntoine PoncetAprès quatre mois de guerre depuis son invasion par la Russie, le 24 février, l’Ukraine bénéficie d’un large soutien international. Ces réactions, indispensables, Rony Brauman s’en réjouit, mais il constate une différence de condamnations quand l’intégrité territoriale d’autres pays est atteinte. Le peu de réaction diplomatique et d’enquêtes face à l’occupation, la colonisation et aux violations du droit international par les autorités israéliennes vis-à-vis de la Palestine l’interpelle.
Quel est votre point de vue sur la guerre en Ukraine, qui a débuté il y a quatre mois ?
En premier lieu, un sentiment de gâchis et de désespérance devant cette entreprise meurtrière, qui va se solder par des dizaines de milliers de morts. In fine, cette guerre sera gagnée par celui qui aura réussi à durer, le moins usé. De cette situation désastreuse, il n’y aura aucun vainqueur. Il y aura un « non-vaincu ». L’autre leçon immédiate, c’est le fait qu’on retrouve une guerre interétatique entre deux États voisins. Un conflit ultraclassique qui sort des interventions militaires de type corps expéditionnaire, comme en Irak, en Libye, en Afghanistan ou ailleurs. Cela nous rappelle que ce type d’affrontement ne peut pas être considéré comme révolu. Et que d’autres formes peuvent potentiellement réapparaître aussi.
Ma troisième observation porte sur les répercussions inédites de ce conflit, avec les pénuries qui en découlent. Elles peuvent apparaître encore absorbables par les pays riches, avec toutefois de fortes disparités selon le niveau de revenu, comme on peut déjà le constater. Mais, dans l’ensemble, nos économies permettent d’amortir une partie des effets. Pour un certain nombre de pays du monde, notamment en Afrique et au Proche-Orient, la situation est dramatique. L’interruption des livraisons de céréales – essentiellement de blé ukrainien et russe – amène à des conséquences extrêmement dures pour plusieurs États dépendants à 100 % de cette ressource pour l’alimentation de leur population. Il est encore très difficile d’en prévoir l’ampleur et les mécanismes de résilience collectifs. Cette crise, sans précédent, s’explique par la mondialisation presque instantanée d’un conflit pourtant local. Son impact sur l’économie mondiale s’avère considérable, notamment pour la sécurité alimentaire quotidienne de la planète. Cela explique aussi pourquoi cette guerre en Ukraine tient une place particulière.
Ce conflit apparaît aussi à part en matière de droit international. Pourquoi ?
Il s’agit d’une invasion caractérisée, d’une atteinte à la règle de droit qui fonde l’ordre international. Il est donc logique d’invoquer le droit international en réaction, comme cela a été le cas lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Je suis plus frappé par l’importance prise par les notions de droit humanitaire, à un moment où le droit est piétiné, comme toujours lors d’un conflit. Y a-t-il des crimes de guerre ? Y a-t-il des crimes contre l’humanité ? Y a-t-il des génocides ? Les deux acteurs essayent d’instrumentaliser l’ensemble de ces termes, y compris celui de « génocide ».
La description des faits, des violences, semble toujours rapportée à une qualification juridique, et l’on est invité, sous pression, à ratifier l’existence d’un génocide sous peine d’apparaître comme complaisant envers l’agresseur.
Cette espèce de course au crime majuscule est préoccupante, comme si les autres violences de masse ne pouvaient plus nous mobiliser ou nous révolter. On constate aussi que la justice internationale participe activement à la polarisation, par l’ampleur et la rapidité de son déploiement, en contraste avec d’autres situations où elle s’est montrée plus discrète. Comme si les procureurs successifs de la Cour pénale internationale (CPI) semblaient être aux ordres des États-Unis. Je ne dis pas que les faits sur lesquels ils enquêtent sont des fabrications propagandistes. Bien au contraire, ils enquêtent sur des crimes extrêmement sérieux et graves. Mais cet empressement et cette ampleur, avec 42 enquêteurs déployés, jettent à nouveau le doute sur la Cour pénale internationale, alors qu’elle fait preuve d’une prudence de chat en Israël-Palestine, en Afghanistan, en Irak, pour ne citer que des conflits dans lesquels les États-Unis sont directement impliqués. Cette justice-là est loin de l’idée que l’on se fait de la justice.
Ce sentiment d’être délaissé par la justice internationale peut-il expliquer qu’une partie importante des pays du Sud refuse de condamner la Russie, par volonté de ne pas s’aligner sur les pays occidentaux ?
Dans la mesure où la Cour pénale internationale doit enquêter sur quatre types de crimes : crime d’agression, crime de guerre, crime de génocide, crime contre l’humanité, il faut bien constater que l’Ukraine n’est pas l’unique endroit du monde où ce type de crime est commis. J’ai en tête le conflit israélo-palestinien, où les crimes de l’occupant sont commis au quotidien. L’attaque israélienne lors des funérailles de Shireen Abu Akleh, la journaliste abattue le 11 mai lors d’un reportage à Jénine, est consternante et nous en dit long sur la situation. L’assassinat de cette journaliste et l’attaque de son enterrement illustrent une forme de « poutinisation » de la société et de la politique israéliennes. Comme d’ailleurs l’acharnement des Israéliens contre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, emprisonné à répétition sans aucune possibilité de se défendre, à l’instar d’Alexeï Navalny en Russie. Je souligne au passage l’inertie des autorités françaises face à la persécution du citoyen français qu’est Salah Hamouri. La mollesse des réactions internationales face à ces exactions n’est évidemment pas sans conséquences sur la crédibilité des discours démocratiques.
En politique étrangère, il a toujours été question des intérêts nationaux qui organisent et configurent nos réactions à des éléments internationaux. Mais il faut être capable d’accéder à une forme de dissociation entre les crimes qui mériteraient l’occupation massive du temps des relations internationales et ceux qui semblent inexistants.
Vous avez souhaité alerter sur la situation des Palestiniens dans une tribune publiée le 31 mai dans « le Monde ». Est-ce une simple colère ?
Dans ce texte, j’ai eu envie de comparer les deux actualités : Ukraine et Palestine. Deux entités nationales qui sont envahies, occupées et maltraitées. L’une suscite une forte réaction de boycott et de sanctions internationales extrêmement rapides et déterminées. Pour les Palestiniens, il n’existe aucune condamnation ni poursuite internationale. Au contraire, ils subissent une criminalisation de toute forme de résistance digne, pacifique et citoyenne. La société civile qui tente par exemple d’organiser un mouvement de boycott (BDS) se retrouve poursuivie, et des personnalités comme Salah Hamouri, qui œuvrent à la défense des prisonniers palestiniens, sont arrêtées et incarcérées sans preuves. Ce contraste entre les deux situations m’apparaissait révoltant.
Sur le terrain, est-ce que les associations critiquent aussi ce manque d’investissement international ?
Une partie des reproches vise la CPI. Ces critiques ne sont pas nouvelles. Depuis le début, nous avons été un certain nombre à nous montrer sceptiques vis-à-vis d’une telle structure. Ces dernières années, nous connaissons une satisfaction amère de constater une forme d’échec. Pour bien des ONG, elle incarne malgré tout l’espoir d’un ordre international décent.
Le fait que l’Europe se préoccupe davantage de la guerre en Ukraine que d’autres conflits ou violences de masse dans le monde me semble en revanche défendable. Je ne partage pas l’attente de restituer à l’Europe le rôle qu’elle a perdu de pacificateur mondial. Elle peut apparaître séduisante et sympathique, mais elle incarne une forme d’impérialisme libéral qu’illustrent les fiascos de Libye, d’Afghanistan ou des pays sahéliens.
Dans le cadre de résolution des conflits, le rôle des sociétés et gouvernements voisins me semble prépondérant, essentiel. Les interventions lointaines visant à l’installation d’un ordre politique nouveau sont vouées à l’échec, voire à l’aggravation des situations que l’on prétendait améliorer. Les expériences passées le démontrent, de l’intervention soviétique en Afghanistan, dans les années 1980, à la Syrie, aujourd’hui, au sujet de laquelle on a entendu de multiples appels à l’intervention pour mettre fin au carnage. Une façon d’ignorer que ce pays souffrait déjà d’une multiplicité d’interventions et qu’une opération armée ne met généralement pas fin à une guerre. Voilà une illusion dont on aurait dû sortir depuis les échecs retentissants : Afghanistan, Irak, Libye, pour ne parler que des plus récents…
Justement, sur ces interventions, faut-il armer toujours plus l’Ukraine, au risque de nous emmener dans un conflit nucléaire ?
Il s’agit d’un jeu dangereux, mais la situation est extrêmement délicate. Car ne pas aider l’Ukraine, notamment militairement, c’est valider la prise du pays. Il est donc normal que l’Ukraine et son gouvernement réclament des armes à l’Europe. On peut aussi comprendre que l’Union européenne voisine ait réagi vigoureusement à cette invasion pour garantir la sécurité. Néanmoins, il existe plusieurs formes d’aide militaire et différentes conceptions. Celle défendue par les États-Unis, la Pologne, la Lituanie, qui souhaitent battre la Russie et même l’écraser. Et celle qui vise à rééquilibrer le rapport des forces pour conduire à une solution politique, défendue notamment par l’Allemagne, l’Italie et la France, position qui m’apparaît beaucoup plus judicieuse. Il faut donc fixer des limites de la part de l’Europe sur cette cobelligérance et ne pas souscrire à tous les appels de Volodymyr Zelensky, qui joue bien sûr son rôle. L’Ukraine mène une « guerre juste », selon les critères classiques de celle-ci, en se défendant contre une agression. Cela ne signifie pas pour autant que les buts de guerre de ce gouvernement doivent devenir l’objectif final de tous.
Guerre en UkraineIsraël-Palestinedroit internationalrony brauman L'Humanité
ONU : "les tirs qui ont tué Shireen Abu Akleh provenaient des forces de sécurité israéliennes"
ActuGaël De SantisLes manœuvres israéliennes pour noyer le poisson n’y feront rien. L’enquête du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme sur les circonstances de la mort de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh le 11 mai près du camp de réfugiés de Jenine est claire. « Toutes les informations que nous avons recueillies -y compris de l’armée israélienne et du procureur général palestinien- corroborent le fait que les tirs qui ont tué Mme Abu Akleh et blessé son collègue Ali Sammoudi provenaient des forces de sécurité israéliennes et non de tirs indiscriminés de palestiniens armés comme l’affirmaient initialement les autorités israéliennes », a déclaré vendredi à Genève la porte-parole de l’institution, Ravina Shamdasani. Selon cette dernière, il n’a été trouvé aucune information sur « une quelconque activité de Palestiniens armés à proximité des journalistes ».
« La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, continue d’exhorter les autorités israéliennes à ouvrir une enquête pénale sur le meurtre Mme Abu Akleh et sur tous les autres meurtres et blessures graves commis par les forces israéliennes en Cisjordanie et dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre à Gaza », dit Ravina Shamdasani. Car dans le contexte de guerre coloniale menée par Israël en Cisjordanie, ce sont pas moins de 58 Palestiniens qui ont été tués depuis le début de l’année, dont treize enfants, recense le haut-commissariat.
Israël-Palestineliberté de la presse L'Humanité
Palestine. « Un mur pour annexer définitivement les blocs de colonies »
EntretienIl y a vingt ans démarraient les travaux d’une « barrière de sécurité » que les Israéliens ont présentée comme visant à empêcher les attaques palestiniennes. Pour le journaliste René Backmann, ce mur de l’apartheid a servi à renforcer la colonisation en volant et en annexant les terres de Cisjordanie. entretien
Pierre BarbanceyAncien chef du service international du Nouvel Observateur, René Backmann a couvert le Proche et le Moyen-Orient pendant des années. En 2006, il publie une première édition d’ Un mur en Palestine (Gallimard), résultat d’une minutieuse enquête sur le terrain tant du côté israélien que palestinien, interrogeant de nombreux dirigeants. Il actualisera ce travail en 2009. Son ouvrage fait référence. L’édifice, déclaré illégal par la Cour internationale de justice, devrait à terme parcourir 712 kilomètres de territoire, soit deux fois la longueur de la Ligne verte, c’est-à-dire la ligne d’armistice de 1949. En 2018, il englobait 65 colonies de Cisjordanie. Une annexion de fait.
À Jérusalem-Est, la vie des Palestiniens sous le joug de l’occupationLa construction du mur a débuté en 2002, mais le projet était dans les tiroirs israéliens depuis longtemps.
Effectivement. Au printemps 1995, après un attentat à Tel-Aviv, Yitzhak Rabin, qui était alors premier ministre, s’est dit qu’il fallait trouver quelque chose pour se protéger, pour empêcher les « terroristes » de passer des territoires occupés palestiniens de Cisjordanie en Israël. Les Israéliens parlaient à l’époque d’un « obstacle continu ». Ils ont commencé à réfléchir sur ce projet, puis Rabin a été assassiné (en novembre 1995, par un extrémiste juif – NDLR). Un projet repris par Ehoud Barak, qui l’avait « amélioré », puis par Ariel Sharon, quand celui-ci est revenu au pouvoir, en mars 2001. Mais, avec lui, ça devenait plus compliqué. Sharon concevait Israël comme s’étendant d’ouest en est, de la Méditerranée au Jourdain. Quand on lui a présenté ce projet de mur, il l’a d’abord approuvé. Après réflexion, il s’y est opposé car cela entérinerait l’idée d’une frontière entre les Palestiniens et les Israéliens. Et en plus une frontière qui passerait en Israël tel qu’il le concevait !
Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »L’architecte de ce mur, le colonel Dany Tirza, qui attendait les ordres pour démarrer le chantier, était embarrassé. Il avait un tracé tout prêt. Il s’est alors tourné vers le Likoud (le parti de Sharon – NDLR) et Avi Dichter, alors patron du Shin Bet (les services de renseignements intérieurs israéliens – NDLR), qui habitait dans le Néguev, pas très loin d’Ariel Sharon. Dichter avait bien compris que le mur était un instrument indispensable pour s’emparer des territoires palestiniens. Il a réussi à convaincre Sharon. Il a notamment émis l’idée qu’à l’avenir, Israël serait contraint à de nouvelles négociations avec les Palestiniens. Or, selon lui, si les discussions ont lieu sur des frontières qui n’existent pas, les Palestiniens pourront récupérer davantage de territoire. Si Israël fixe d’ores et déjà des frontières matériellement, il sera plus difficile de faire reculer ses occupations. Sharon est alors devenu un partisan acharné de la frontière physique, qui était celle du mur.
Il y a tout juste vingt ans, un débat assez sérieux a éclaté entre les militaires et les politiques, lors de la pose de la première pierre. Le ministre de la Défense, Binyamin Ben-Eliezer, un ancien général, travailliste, affirme que le tracé fera environ 330 kilomètres, comme la Ligne verte, lors de la présentation aux journalistes. Les militaires le regardent, effarés. Ils n’avaient pas les mêmes cartes. Pour eux, le mur était beaucoup plus long et, surtout, le tracé n’avait rien à voir. Le vrai tracé – qui ressemble quasiment à celui qu’on peut voir aujourd’hui – contournait par l’ouest, si l’on peut dire, tous les grands blocs de colonies et les agglomérait au territoire israélien. Le tracé de Dany Tirza, en réalité, avait pour but de les annexer définitivement. C’est ce qui a été fait en grande partie, sans rien dire à personne. Tous les gouvernements israéliens quels qu’ils soient, travaillistes ou Likoud, l’ont approuvé.
Les Israéliens ne parlaient-ils pas d’une « barrière de sécurité » ?
En fait, il y a le mur et la barrière. Ce n’est pas tout à fait la même chose, même si le résultat reste le même. La barrière ne s’avère pas aussi hermétique que les Israéliens le prétendaient au début. Ils ne parlaient que de barrière de sécurité et personne ne passait au travers. D’abord, les Palestiniens ont bien sûr trouvé le moyen de la franchir. Ensuite, les patrons des grandes entreprises israéliennes qui utilisaient de la main-d’œuvre palestinienne étaient furieux car le mur compliquait leur passage. Donc, ils se sont mis d’accord dans certains endroits avec les militaires pour soit laisser de petits passages que les ouvriers palestiniens pouvaient utiliser, soit creuser un tunnel sous la barrière !
Il s’agit d’un obstacle au passage, au regard, à la communication, à la compréhension.
La barrière constitue la plus grande partie de la séparation. Elle absorbe beaucoup plus de territoire que le mur. La barrière est une sorte de grillage posé sur un muret, jalonné de poteaux sur lesquels sont fixés des systèmes de détection électronique. Tout est construit en territoire palestinien, je le rappelle. Du côté israélien, il y a une piste qui permet à l’armée de patrouiller. Et du côté palestinien, il s’agit carrément d’une piste de détection avec une terre damée, une autre de circulation pour l’armée et, au-delà, un espace d’antifranchissement de véhicules. Et puis, un fossé précédé de barbelés. L’ensemble fait près de 150 mètres de largeur et une longueur de 700 kilomètres, du nord au sud. Les Israéliens bâtissent également des murs qui leur permettent de protéger certains lieux d’éventuels tirs palestiniens. Mais la surface de terre volée aux Palestiniens est énorme.
De toute manière, tout le monde reconnaît que le mur ne sert pas à une protection mais à annexer des territoires. Et pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit des zones aquifères, mais également de colonies et de leurs réserves foncières qui font parfois le double en surface ! Ils ont volé les territoires et ceux qui sont dans les boucles du mur sont définitivement annexés à Israël. Les routes y sont totalement séparées et sans aucune négociation. Ils ont totalement réussi leur coup.
Comment les Israéliens ont-ils perçu la construction du mur ? Ont-ils avalé la couleuvre d’un mur qui allait les protéger ?
Beaucoup d’Israéliens savaient de quoi il retournait. Quelques-uns croyaient à la protection. Les colons disaient que ça allait empêcher les Palestiniens de circuler, donc que c’était une bonne solution. À mon avis, la majeure partie des Israéliens ne pensaient pas tellement que ça allait les protéger. Ils estimaient que c’était une solution pour se séparer en paix. Le problème palestinien apparaissait de plus en plus lointain et sans intérêt. Bien sûr, il existait aussi des personnalités qui pensaient autrement. Par exemple, l’historien Zeev Sternhell, aujourd’hui décédé, considérait que le mur était une imbécillité.
Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’IsraëlAujourd’hui, vingt après, le mur est le nom de quoi ?
C’est le nom de la séparation, le nom de l’obstacle qui existe entre les Palestiniens et les Israéliens. Il s’agit d’un obstacle au passage, au regard (on ne se voit plus), à la communication, à la compréhension. C’est un obstacle à tout. Il n’y a plus de rencontres ou de moins en moins et de plus en plus compliquées. Du côté palestinien, cela provoque de la haine, de la fureur et l’envie de se venger. De l’autre, israélien, c’est plutôt de l’indifférence.
En 2021, les Palestiniens de Cisjordanie, des camps de réfugiés, mais aussi de Gaza et d’Israël se sont retrouvés dans leur révolte. Ils ont réussi à passer au-dessus du mur ?
La colère les a poussés à un tel geste. Le mur n’a plus l’importance qu’il avait auparavant. Les uns et les autres ont partagé leur révolte. Pas tellement matériellement, mais politiquement et psychologiquement. Ils ont commencé cette bataille au même moment, partout, pour bien montrer qu’il n’y avait qu’un seul territoire : la Palestine mandataire. Et s’il fallait discuter, c’est à partir de ce territoire, pas à partir de celui que les Israéliens avaient décidé de créer. L’idée de mettre un obstacle matériel devant les gens est absurde.
Israël-Palestinecolonies israéliennes L'Humanité
Palestine. L’impunité d’Israël pointée du doigt par l’ONU
ActuLa commission d’enquête mise en place par le Conseil des droits de l’homme estime que les violences sont le fruit de l’occupation israélienne et que l’application des résolutions internationales est nécessaire.
Pierre BarbanceyL’an dernier, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU avait décidé de créer d’urgence une commission internationale indépendante et permanente pour enquêter sur les violations des droits humains commises dans les territoires palestiniens et en Israël depuis le 13 avril 2021. C’est-à-dire au moment des manifestations qui avaient mobilisé les Palestiniens de chaque côté de la Ligne verte. Dans les territoires occupés, la répression avait été terrible. En Israël même, l’extrême droite était venue épauler la police. Depuis Gaza, des roquettes étaient lancées alors que les avions israéliens bombardaient cette enclave. Bilan : 260 morts palestiniens et 13 israéliens.
Jérusalem-Est. Toujours plus de provocations israéliennesDes résolutions « largement ignorées »
Pour les enquêteurs de la commission de l’ONU et leur présidente, la Sud-Africaine et ancienne haut commissaire aux droits de l’Homme, Navanethem (Navi) Pillay, la tâche n’a pas été simple. Israël les a empêchés d’entrer sur son sol, ainsi que dans les territoires palestiniens. Ce qui n’a pas empêché Tel-Aviv de dénoncer un rapport « partial et biaisé, disqualifié par sa haine pour l’État d’Israël et basé sur une longue série de rapports partiaux et biaisés » (sic), et de qualifier Navi Pillay de « militante anti-Israël ».
Les États-Unis s'opposent à cette commission qu'ils jugent "partiale et biaisée"
« Les conclusions et recommandations liées aux causes profondes (de ce conflit – NDLR) pointent dans leur immense majorité vers Israël, ce que nous analysons comme un indicateur de la nature asymétrique du conflit et la réalité d’un État qui en occupe un autre », écrit Navi Pillay. On peut lire dans le rapport : « Mettre fin à l’occupation de territoires par Israël, en pleine conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité, reste crucial pour mettre fin au cycle persistant de violences. Ce qui est devenu une situation d’occupation perpétuelle a été cité par des parties prenantes palestiniennes comme israéliennes comme l’une des racines des tensions récurrentes, de l’instabilité et du prolongement d ’un conflit aussi bien dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, qu’en Israël. »
La commission a passé en revue les nombreuses recommandations et résolutions déjà existantes. Navi Pillay fait remarquer que celles-ci « ont été largement ignorées, y compris les appels à ce qu’Israël rende des comptes pour les violations du droit humanitaire et des droits de l’homme, tout comme les tirs de roquettes à l’aveugle contre Israël par des groupes armés palestiniens ». Elle enfonce le clou : « C’est ce manque de mise en œuvre doublé d’un sens d’impunité ainsi que les preuves très claires qu’Israël n’a aucune intention de mettre fin à l’occupation et la discrimination permanente contre les Palestiniens qui sont au cœur de ces violations répétées aussi bien dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est et Israël. » Ce rapport, qui n’est pas contraignant, risquent de connaître le même sort.
Du jamais-vu !
Les États-Unis ont réitéré leur « ferme opposition » à cette commission, jugée « partiale et biaisée » (les mêmes termes qu’Israël). Son existence perpétue « une tendance ancienne à réserver un traitement à part injuste pour Israël », selon le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, pourtant en pointe pour dénoncer la présence de troupes russes en Ukraine. Interpellé lors d’un échange en marge du Sommet des Amériques, qui se tient cette semaine à Los Angeles, sur la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, Antony Blinken, secrétaire d’État américain, a estimé que les faits « n’ont pas encore été établis. Nous cherchons une enquête indépendante, crédible. Quand cette enquête sera là, nous suivrons les faits, où qu’ils mènent ». La journaliste d’ Al Jazeera a été la cible d’un tir d’un soldat israélien, avait conclu, le 26 mai, le procureur en chef palestinien. Une enquête de la chaîne américaine CNN pointe également une responsabilité israélienne. Du jamais-vu !
Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu AklehIl est effectivement temps de se demander pourquoi aucune résolution des Nations unies n’est appliquée par Israël. Pourquoi aucune sanction n’est jamais envisagée contre ce pays pour qu’il respecte le droit international, pour le punir de cette occupation et de la poursuite de la colonisation ? Et, à l’inverse, pourquoi toute action citoyenne, comme celle du mouvement Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS), est-elle criminalisée et qualifiée d’antisémite ? Comme le fait remarquer la commission de l’ONU, « il a été récemment démontré que des États tiers pouvaient prendre des mesures rapides et unifiées pour faire respecter le droit international lorsqu’un État membre de l’ONU contrevenait au droit international ». L’histoire jugera.
palestineOnuisraëlcolonies israéliennes L'Humanité
Santé. La lucite, quand le soleil démange et peut gâcher votre été
ActuPeu connue, cette allergie cutanée est pourtant largement répandue, chez les femmes notamment. Elle résulte d’une exposition solaire sur des zones peu habituées aux rayons UV et se manifeste par des plaques rouges et démangeaisons. Voici comment éviter de transformer la première semaine des vacances en véritable calvaire.
André GoulvenOn a beau l’attendre toute l’année, le premier soleil sonnant la fin de l’hiver n’est pas le meilleur ami du corps humain. Peu habitué à une exposition intense aux rayons UV, notre organisme est plus sensible à cette période, et cela peut même entraîner certains effets peu désirables. C’est le cas par exemple de la lucite, plus communément appelée allergie au soleil.
Ce phénomène cutané, dont souffre entre 10 % et 20 % de la population, touche particulièrement les jeunes femmes de 18 à 35 ans. Arrivant quelques heures après la première exposition au soleil, elle se caractérise par l’apparition de petites taches rouges ou de boutons sur les zones exposées au soleil, comme les bras, le cou, les jambes ou le décolleté, et des démangeaisons. Dans sa forme bénigne, la lucite dite estivale, les effets désagréables épargnent cependant le visage. Les symptômes disparaissent généralement au bout d’une semaine, mais il est possible que le mal dure quelques jours supplémentaires.
Une forme chronique de cette réaction, la lucite polymorphe, existe également. Celle-ci est de plus en plus violente d’une année sur l’autre, et ses symptômes, qui cette fois se développent aussi sur le visage, durent a minima une dizaine de jours. Dans ce cas, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.
Cure de photothérapie préventive
Bien que très répandue, la lucite recèle encore de nombreux secrets pour les chercheurs. La plupart s’accordent cependant à imputer ce problème aux UVA, les rayons ultraviolets émis par le soleil ayant la plus grande longueur d’onde et pénétrant le plus profondément les couches de la peau. L’aspect héréditaire de l’allergie commence aussi à être reconnu. Pour éviter tout désagrément, le premier geste à faire est de se protéger comme il se doit de l’astre solaire, surtout lorsque l’épiderme n’est pas encore bronzé.
Certains spécialistes conseillent également d’utiliser des crèmes laissant filtrer quelques rayons ultraviolets pour habituer petit à petit l’organisme à l’exposition aux UV. Ils estiment en effet que trop se protéger ne fait que retarder l’apparition de la lucite. En ce sens, les dermatologues peuvent également procéder à des cures de photothérapie préventive auprès de patients ayant déjà contracté une allergie au soleil (bénigne ou polymorphe) précédemment.
Si la lucite bénigne est diagnostiquée, le médecin peut prescrire des crèmes pour tenter de calmer les démangeaisons. C’est ensuite au temps de faire son affaire. Pour la lucite polymorphe, un traitement antipaludéen peut être envisagé, assorti d’une protection drastique contre le soleil. À noter qu’on peut également contracter cette allergie à l’intérieur d’un bâtiment, pour peu que l’on reste près d’une source lumineuse liée au soleil ou lors de séances d’UV en cabine. Lorsque l’on a des antécédents, cette pratique est d’ailleurs à proscrire sans suivi médical.
Santé L'Humanité
Cryothérapie, un fluide glacial pas sans contrôle médical
ActuSoumettre son corps au froid intense permettrait de venir à bout de certaines douleurs chroniques et inflammations et d’éliminer les graisses installées. Mais attention, affronter l’azote à - 150°C n’a rien d’anodin !
Naftali Orteski Souvent nous sont loués les bienfaits de la chaleur. Apaisement des douleurs et tensions musculaires, relaxation, antistress, la thermothérapie a ses adeptes. Mais, à l’autre bout du prisme, tel le yang qui complète son yin, les cures par le froid présentent aussi leurs bénéfices. Déjà bien implantée dans le sport de haut niveau, la cryothérapie s’est démocratisée depuis près de dix ans. Le concept ? Passer jusqu’à trois minutes dans une chambre ou une cabine remplie d’azote liquide, pouvant atteindre jusqu’à – 150 °C, parfois plus encore. Le tout en sous-vêtements.
On distingue deux types de cryothérapies, celle dite à corps entier, et celle à corps partiel. Dans le premier cas, comme son nom l’indique, c’est tout le corps qui est exposé au froid, mais dans une chambre réfrigérée et respirable, sans que l’azote n’entre jamais en contact direct avec la peau. Dans le second, le corps est immergé directement dans l’azote, mais pas la tête, ni le cou. Selon le type de séance, la température est ajustée par étapes ou au fur et à mesure afin d’habituer l’organisme.
Il existe aussi une cryothérapie localisée, qui permet de traiter et soigner certaines douleurs en particulier. Avant de pouvoir bénéficier de ce type de soins, un questionnaire de santé est soumis au patient. On doit y renseigner ses mensurations, son type de douleur, d’éventuelles contre-indications, comme des problèmes ou antécédents cardiaques, respiratoires et épileptiques, ou encore une hospitalisation récente. Par ailleurs, un avis du médecin est requis.
Pratique réservée aux professionnels
On prête à la cryothérapie bien des vertus. Dans le cadre du sport, elle offre une récupération musculaire record. Dans un cercle plus commun, elle aiderait notamment à apaiser les douleurs liées à l’arthrose, les rhumatismes, la fibromyalgie et les maux de tête.
Ce froid extrême serait aussi un bien pour la peau et efficace pour brûler les graisses. Il ne faut cependant pas considérer cette pratique comme une technique amincissante, car le processus n’est pas à prendre à la légère. Dans un rapport publié en juin 2019, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) alertait sur les potentiels dangers de la cryothérapie du corps entier. Brûlures, accentuation de la douleur, urticaire chronique au froid, des effets secondaires cités dans des témoignages et relevés par l’institut, qui recommandait au minimum, pour ceux qui seraient tentés par l’expérience, une prise en charge à court terme.
Attention, donc, à bien respecter les prescriptions du médecin. La pratique est désormais réservée aux professionnels de santé (kinésithérapeutes et médecins). Côté prix, il faut compter en moyenne une quarantaine d’euros pour une séance. Elles peuvent être plus ou moins chères en fonction du type de soin. Certains centres proposent des formules de traitement sur le long terme à des prix dégressifs. Aucune d’entre elles n’est prise en charge par la Sécurité sociale.
Bien-être L'Humanité
Cayeux-sur-Mer, entre vents et marées
ActuStation balnéaire familiale de la Picardie, au sud de la baie de Somme, Cayeux-sur-Mer, authentique et sans chichis, offre un endroit idéal pour des vacances entre baignades vivifiantes, sorties nature et somptueux couchants sur le grand large.
Sabine JeanninDans le ciel au-dessus de la mer, des cerfs-volants multicolores gonflent au vent et tractent d’intrépides sportifs qui filent sur l’eau, s’envolent, planent… La plage de Cayeux, avec ses 250 jours de vent par an, est un des spots de kitesurf les plus beaux du nord de la France. Du chemin de planches, long de plus de 2 kilomètres, quelques regards suivent les sauts des plus téméraires. Des vacanciers, installés devant leur cabine de plage, lisent tranquillement à l’abri du vent ou bavardent avec animation tout en surveillant les enfants qui jouent un peu plus loin.
Cabines, sentinelles de la plage
Près de 500 cabines en bois, avec porte et fenêtre, joyeusement colorées, signent l’art de vivre de Cayeux. Véritables institutions de la station balnéaire, elles s’alignent, collées les unes aux autres le long des 2,5 kilomètres du chemin de planches, installées chaque année au printemps pour éviter le dur cheminement dans les galets. Celles portant le nom d’une ville et peintes le plus souvent en crème et vert (couleurs du blason de la ville) sont les cabines communales. Elles peuvent être louées pour un jour, une semaine ou une saison (environ 100 euros la semaine, avis aux amateurs !). Si elles ont fait la célébrité de Cayeux-sur-Mer, elles sont aussi pour beaucoup dans l’ambiance qui y règne, empreinte de convivialité et de discrétion. Tous ceux qui participent « au dîner-croisière » de l’été – pique-nique géant et costumé sur le chemin de planches – ont le sentiment de partager quelque chose d’unique, qui ressemble comme deux gouttes d’eau au bonheur.
Un siècle et demi d’histoire
Les cabines de bain sont apparues peu de temps après la naissance de la station balnéaire (1868), autrefois simple bourg de pêcheurs et d’agriculteurs. L’engouement des citadins pour les bains de mer a entraîné le développement d’un quartier près de la plage et la construction des premiers hôtels. Si, dans les années 1880, environ 8 000 estivants viennent chaque année à Cayeux, ils sont 40 000 vingt ans plus tard ! Accélérant la migration estivale, la gare a été inaugurée en 1887. Souvenir de l’épopée du chemin de fer, le train à vapeur de la baie de Somme continue à embarquer les vacanciers à la découverte de l’une des « plus belles baies du monde », de Cayeux au Crotoy, en passant par Saint-Valery-sur-Somme.
Les noces de la terre et de l’eau
De par sa situation, Cayeux-sur-Mer n’a pas été épargnée pendant les deux guerres mondiales. Lors de la première, elle a servi de base arrière à l’armée britannique. Le Hâble d’Ault (zone marécageuse au sud de la ville, aujourd’hui splendide réserve ornithologique) faisait office de champ de tir. Puis, entre juin 1940 et décembre 1944, la ville a été entièrement occupée par l’armée allemande. Celle-ci construisit plusieurs bunkers encore visibles faisant partie du mur de l’Atlantique, dont l’imposant blockhaus du Hourdel, qui, penché sur le sable, tient en équilibre.
Toute la magie de Cayeux-sur-Mer tient justement dans l’équilibre. La ville fait corps avec la mer sans s’y perdre. Inlassablement, au rythme des marées, les terres et les eaux se mêlent en des épousailles toujours recommencées, donnant naissance à des symphonies chromatiques changeantes : ocre des sables, gris bleuté des galets, vert des mollières (nom donné aux prés-salés dans la baie de Somme) : sur la longue plage qui s’étire de la pointe du Hourdel au Hâble d’Ault, le sable se découvre à marée basse, au-delà de la bande de galets. À marée haute, les prés-salés sont engloutis pas les flots, quelques éphémères îlots de galets se forment et le hameau du Hourdel, entouré d’eau, devient presqu’île. Le spectacle est d’autant plus étonnant lors des grandes marées qui ont lieu une fois par mois. La baie de Somme est, après celle du Mont-Saint-Michel, l’endroit de France qui bénéficie de la plus forte amplitude de marée. Ce qui doit inciter à la prudence lors de balades à marée montante…
Capitale mondiale du galet
Des générations de vacanciers venus à Cayeux-sur-Mer ont gardé en mémoire le bruit sourd des vagues sur les galets. Car c’est à Cayeux (dont le nom signifie « cailloux » en picard) que se trouve l’unique gisement d’Europe de galets de mer, mondialement connu des spécialistes en raison de son taux de silice exceptionnel qui atteint 99 %. Depuis le milieu du XIXe siècle, l’exploitation industrielle de galets existe ici et perdure au travers de quatre entreprises cayolaises qui emploient environ 300 personnes. Ces galets de silex – qui seront utilisés dans la construction, la décoration, mais aussi l’industrie chimique et les cosmétiques – proviennent de l’érosion des falaises de la Côte d’Albâtre, au sud de la Picardie maritime, et remontent vers Cayeux sous l’effet de la houle. Ils sont ramassés sur le rivage, mais la plus grande partie est extraite de carrières situées à l’arrière du littoral. Le ramassage des galets se fait encore à la main car l’œil humain permet de les trier immédiatement selon leur taille, leur arrondi, leur couleur. Cependant, à la différence du XIXe siècle, ils sont aujourd’hui transportés à la pelle mécanique et non plus à dos de mulet !
Balade côtière jusqu’au phare du Hourdel en passant par Brighton
- De la plage de Cayeux-sur-Mer, partir en direction du nord par le chemin de planches jusqu’à la zone sableuse.
- Suivre le balisage jaune du sentier du littoral. Entre arbustes et petites dunes de sable, vous arrivez à Brighton-les-Pins, station balnéaire très fréquentée par les Britanniques à la Belle Époque.
- Après la Mollière, suivre la route blanche (ancienne route D102 réservée aux promeneurs et aux vélos) puis rejoindre le sentier du littoral sur la gauche qui serpente entre dunes et arbustes.
- Au niveau du blockhaus, vous verrez la plus grande colonie de phoques de France. Ils sont présents trois heures avant la marée basse et jusqu’à deux heures trente après.
- Arrivée au phare blanc du Hourdel, petit port de pêche le long du chenal de la Somme.
Découverte L'Humanité
Comment rénover du métal
ActuRepeindre régulièrement une grille du jardin, une rampe d’escalier extérieur ou un garde-corps demande au final moins de temps et d’efforts que s’il fallait d’abord les décaper, traiter la rouille, nettoyer… Alors, mieux vaut ne pas attendre que la peinture s’écaille.
Marcel GuedjMatériel
– Brosses métalliques
– Perceuse ou décapeur thermique
– Toile émeri fine ou laine d’acier n° 000
– Disques à polir ou kit de polissage
– Spatules, grattoirs
– Pinceaux
– Primaire minium sans plomb
– Peinture anticorrosion (avec solvant adapté)
Choisir la peinture extérieure
Il existe deux types de peinture pour fer : celles qui contiennent de l’antirouille (on les dit « deux en un » car elles sont à la fois anticorrosion et décoratives) et les peintures uniquement décoratives pour fer, dont l’application doit être précédée d’un antirouille (minium), que le support soit oxydé ou non. Si le métal est oxydé, il est cependant préférable de commencer par un antirouille avant de passer la peinture décorative de finition.
Bon à savoir, les peintures pour fer peuvent être solvantées (à base de solvants chimiques, elles présentent néanmoins une bonne « glisse ») ou à l’eau (moins polluantes), et contenir dans les deux cas des agents antirouille.
La bonne démarche
Repeindre un élément en fer extérieur tous les deux-trois ans permet de prévenir la corrosion. Dans ce cas, utiliser directement une peinture pour fer contenant de l’antirouille. Mais si la peinture est trop dégradée et le métal rongé par la rouille, il faut éliminer vieille peinture et rouille :
– soit de manière mécanique (brosses métalliques à main et/ou montées sur perceuse, ces dernières étant bien pratiques pour les petits motifs arrondis de ferronnerie).
– soit avec un décapeur thermique, pour ramollir la peinture avant de la gratter avec une spatule.
– soit à l’aide d’un décapant chimique en gel : une solution plus rapide mais plus onéreuse, d’autant qu’il faut souvent s’y reprendre pour venir à bout des couches de peinture, avant de bien rincer partout.
5 étapes pour passer la rampe
- Décaper la peinture qui cloque, gratter la rouille, dépoussiérer et nettoyer.
- Si besoin, polir les surfaces (toile émeri fine ou laine d’acier n° 000, pâte à polir, ou encore disques de polissage montés sur perceuse).
- Selon l’état du support, appliquer soit une peinture antirouille (avant la peinture de finition pour fer), soit directement une peinture pour fer. Ne pas travailler en plein soleil. Attention aux coulures et aux surépaisseurs dans les angles et les arrondis.
- Laisser sécher (selon les indications figurant sur le pot) avant de passer la seconde couche.
- Le travail terminé ou interrompu, nettoyer les pinceaux avec le solvant adapté.
Précautions
Dans tous les cas, portez des lunettes de protection (gare aux éclats !), des gants et un masque. Et rassemblez les déchets de décapage pour les jeter en déchetterie.
Bricolage L'Humanité
Pastèque, melon, pêche… L’été porte ses fruits
ActuThéo Gobbi«L’été le plus froid du reste de ta vie. » Un cri d’alarme sans appel des écologistes, tandis que, partout dans le monde, le mercure bat des records. En voyage, à la plage ou tout simplement dans son jardin, la quête de fraîcheur est, cette année plus que jamais, l’objet de tous les désirs. Sous ce cagnard, pour se désaltérer et se nourrir, quoi de mieux qu’un bon fruit frais ? Melons, pastèques, pêches, poires, fraises et autres fruits des bois, la saison est riche en arrivages. L’intérêt premier de ces produits ? Ils possèdent une teneur en eau très importante. L’idéal, donc, lorsque les températures brûlantes pointent le bout de leur nez. À titre d’exemple, la pastèque, également appelée melon d’eau, est composée de plus de 90 % d’eau. Le « vrai » melon cantaloup, quant à lui, n’a pas à rougir face à sa cousine cucurbitacée, puisque sa teneur en eau est équivalente.
Bien les choisir
Pour bénéficier de tous les bienfaits de ces fruits du soleil, encore faut-il bien les choisir. Pour le melon, la technique connue consiste à en sentir l’extrémité. Il faut que l’odeur soit présente, sans être trop forte pour autant. Plus il sent, plus il est mûr. Il doit aussi être suffisamment lourd et il faut observer de belles craquelures. Pour la pastèque, c’est avant tout à l’œil qu’il faut se fier. Car en achetant une moitié ou un quart de fruit, on peut alors contrôler la couleur de la chair, qui doit être d’un beau rouge. Entière, il faudra veiller à ce qu’elle soit lourde et bien ferme.
Riches en fructose
Concernant les fraises et les mûres, il faut se fier à leur parfum et à l’uniformité de leur couleur. Si l’on en trouve en pleine nature, mieux vaut ramasser les fruits situés en hauteur, là où les animaux ne sont pas en mesure de faire leurs besoins. Les bonnes pêches, nectarines et abricots sont aussi repérables à l’odorat et à leur souplesse au toucher.
Après avoir fait son petit marché, l’heure est aux préparatifs. Place à l’imagination. En jus et autres milk-shakes, en morceaux sous le parasol, en salade ou pour sublimer un plat, les fruits sucrés de l’été ont leur place partout. La figue ou la poire accompagnent parfaitement certaines viandes, comme le magret de canard. Cuits, les pêches, abricots et autres mirabelles peuvent être transformés en compote, voire en confiture. De quoi accompagner une boule de glace, du fromage blanc ou une pannacotta. Les fruits cuits sont d’ailleurs plus digestes et conservent leurs qualités nutritionnelles.
Contrairement aux légumes, certains fruits ne sont pas à consommer sans modération. Le raisin et les cerises, également de saison, comptent parmi les plus sucrés, avec respectivement près de 16 grammes et 14,5 grammes de sucre pour 100 grammes de fruit. Le melon et la poire atteignent et surpassent 10 grammes. Quant à la pastèque, elle est plus raisonnable avec seulement 6,5 grammes de sucre pour 100 grammes. Il est donc recommandé de limiter la consommation des différents fruits trop sucrés et de l’espacer suffisamment des repas, si possible, pour une meilleure digestion et éviter ainsi le stockage du fructose dans l’organisme.
Bon et sain L'Humanité
Canicule et dress code : pour l’homme, des tenues libres mais pas trop...
ActuTravail Si les codes vestimentaires masculins tendent à s’assouplir sur les lieux de travail, dans les bureaux, le pantalon-chemise reste de mise, même en cas de fortes chaleurs. Rares sont les milieux où le bermuda, même élégant, a droit de cité.
Mélanie MermozPour les femmes, les périodes de canicule permettraient presque de faire un peu oublier les inégalités professionnelles. Elles peuvent venir au travail en robe et sandales, quand leurs collègues masculins restent contraints de porter costume-cravate et chaussures fermées. « Quelle que soit la température, le costume est incontournable », observe Vincent (1), directeur juridique d’un groupe international. En 1938, Virginia Woolf, écrivait dans « Trois Guinées » : « Votre habillement à vous (les hommes) ne couvre pas seulement la nudité, il ne flatte pas seulement la vanité, il ne crée pas seulement de la beauté, mais il sert à afficher votre statut social, professionnel ou intellectuel. » Près de quatre-vingts ans plus tard, la situation n’a guère changé. Dans l’entreprise de Vincent, aucun dress code (code vestimentaire) n’existe, mais si une tenue plus décontractée est admissible à la rigueur avant un déplacement ou la veille du week-end, mieux vaut éviter toute fantaisie vestimentaire. « Il y a vingt ans, j’ai eu droit à une remarque quand j’ai porté un pull-over à col roulé avec une veste de costume ! » s’amuse-t-il. « Comme nos locaux sont climatisés, porter le costume ne pose pas de problème. C’est seulement un peu désagréable dans les transports. » Beaucoup moins que le port d’une tenue de sécurité dans des ateliers surchauffés ou celle d’un personnage mascotte dans un parc d’attractions !
Dans la banque, cravate et costume ne sont plus obligatoires
Les normes vestimentaires tendent toutefois à s’assouplir dans certains secteurs. « Depuis une dizaine d’années, la population des salariés de la banque s’est rajeunie et le dress code a changé. La cravate, comme le costume ne sont pas obligatoires », observe Rémi Gandon, président des métiers de la banque et de la finance CGE-CGC. Dans la sécurité, les tenues ont aussi évolué. « Depuis une dizaine d’années, il existe une tenue pour l’été avec un pantalon non doublé et une chemise à manches courtes », détaille Florent Lecoq, délégué syndical CGT chez Securitas.
Des us et lois amenés à évoluer
Dans de nombreux bureaux, même sans contact avec la clientèle, pas question néanmoins d’aller jusqu’au short ou au bermuda. Arthur (1), technicien dans une usine, en a fait récemment l’amère expérience. « Un de mes collègues, ex-militaire, m’a dit que cela le dérangeait. Si cette tenue ne posait aucun problème à mon manager, mon N + 2 m’a indiqué qu’il ne souhaitait pas que je m’habille ainsi parce que cela risquait d’être mal perçu par les ouvriers de l’atelier. »
Si le bermuda est mal perçu dans votre entreprise, messieurs, mieux vaut ne pas passer outre. L’article L. 1121-1 du Code du travail permet à un employeur d’imposer à un salarié des contraintes vestimentaires, si elles sont justifiées par la nature des tâches à accomplir et proportionnées au but recherché. En 2008, la cour de Cassation s’est appuyée dessus pour confirmer le licenciement d’un salarié qui portait un bermuda à son travail. Avec le réchauffement climatique et la multiplication des épisodes caniculaires, les habitudes vestimentaires vont sans doute évoluer. En 2005, le ministère nippon de l’Environnement a invité les entreprises à réduire la climatisation et les salariés à porter des tenues adaptées. La Cool Biz campaign japonaise va-t-elle faire des émules en France ?
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Football. Ivresse, colère et larmes éternelles de la demi-finale du Mondial 1982, à Séville
Il était une foisSéville, 8 juillet 1982. En cette soirée se joue un match qui va rester dans les annales de la Coupe du monde : la demi-finale France-RFA. Alors que la victoire semble promise aux Bleus, les multiples rebondissements vont en faire un des « matchs du siècle », marqué au sceau d’une immense déception qui confine au traumatisme, teinté aussi de nostalgie pour une certaine époque du football.
La demi-finale de la Coupe du monde 1982 qui voit s’affronter à Séville la France et l’Allemagne appartient à la catégorie des « matchs du siècle », au même titre que la demi-finale de la Coupe du monde 1970 Italie-RFA, remportée par les « Azzurri » 4-3 après prolongations. Le souvenir de cette partie marquée par de multiples rebondissements renvoie aussi à l’héroïque, à l’image de Franz Beckenbauer continuant à jouer la clavicule cassée et le bras bandé. En 1982, l’héroïque a failli rimer avec le tragique, tant l’image de Patrick Battiston gisant à terre inanimé, victime de ce qui aurait été la « brutalité allemande », a hanté les écrans de télévision.
Une équipe pratiquant un jeu plus technique et attrayant
Est-ce pour cela que le match passionne encore, alors que l’équipe de France a depuis remporté deux Euros et deux Coupes du monde de football ? Est-ce la nostalgie pour un football qui aurait été moins mondialisé et financiarisé qu’aujourd’hui ? Ou la mélancolie pour une équipe pratiquant un jeu plus technique et attrayant que les formations réalistes et victorieuses concoctées par Aimé Jacquet et Didier Deschamps ? Et donc une nostalgie pour une France qui brille, mais qui perd à la fin du match ?
Didier Deschamps entre dans la cour des (très) grandsOn ne peut comprendre la déception qui a saisi les téléspectateurs au soir du 8 juillet 1982 sans revenir aux années 1970. Après les exploits du Stade de Reims et la troisième place obtenue par les Bleus à la Coupe du monde 1958, le football hexagonal connaît un sacré trou d’air. Des Bleus incapables de se qualifier pour les Coupes du monde 1970 et 1974 ou pour le championnat d’Europe des nations. Des clubs français éliminés dès les premiers tours des Coupes d’Europe par de modestes formations du Vieux Continent.
« Championne du monde des matchs amicaux »
Or, à partir de 1976, la politique de formation menée par les clubs professionnels, l’action d’apôtres du beau jeu comme Michel Hidalgo et une génération de jeunes joueurs conduite par Michel Platini changent la donne. La finale de Coupe d’Europe des clubs champions perdue par Saint-Étienne en 1976 contre le Bayern Munich, la qualification pour la Coupe du monde en Argentine (1978) apparaissent comme les manifestations les plus saillantes de ce renouveau.
Décès. Hidalgo, ce prince qui redonna l’espoir au football françaisToutefois, la plupart des clubs français continuent à mordre la poussière en Coupe d’Europe et l’équipe de France reste la « championne du monde des matchs amicaux ». Le syndrome des « poteaux carrés (1) » persiste, l’explication donnée à la défaite des Verts en 1976, soit un mélange de malchance, de manque de compétitivité et d’excuses un peu faciles. En ce sens, Séville 1982 se situe dans la continuité de huit ans de promesses non tenues.
Un Mondial qui semble, du côté français, se résumer à Séville
France-RFA masque aussi un parcours laborieux dans le Mundial espagnol, au cours duquel les Bleus avaient peut-être épuisé un peu tôt leur stock de cartes « chance ». Au premier tour, initialement surclassés par les Anglais (1-3), ils rétablissent la situation en disposant 4-1 du Koweït lors d’un match surréaliste. Mécontent de la validation d’un but marqué par Alain Giresse, le cheikh Fahad Al Ahmed Al Jaber Al Sabah, président de la fédération koweïtienne, descend des tribunes pour intimer l’ordre à ses joueurs de quitter la pelouse et parvient à faire annuler le but français ! Surtout, on a un peu oublié que la dernière rencontre de poule contre la Tchécoslovaquie, achevée sur un score nul 1-1 qualifiant la France, s’est jouée à peu de choses. Plus précisément à une tête de Manuel Amoros qui détourne sur la ligne de but française le tir de Bicovsky à la 89e minute. Terminant à la deuxième place, l’équipe de France échappe au groupe B du 2e tour mettant aux prises la RFA, l’Angleterre et l’Espagne. Comparé au groupe C réunissant Argentine, Brésil et Italie, le groupe D que rejoint la France est également beaucoup moins périlleux. Il est composé de l’Irlande du Nord et de ses joueurs un peu limités techniquement, et de l’Autriche qui a perdu de son allant de la Coupe du monde 1978. De fait, pour se qualifier en demi-finale, les Français disposent facilement des Britanniques (4-1) et, avec davantage de précision, auraient pu alourdir le score de leur victoire sur l’Autriche (1-0).
Au commencement était Séville 1982Si l’on fait exception du match de classement, joué et perdu sans conviction contre la Pologne (2-3), la Coupe du monde 1982 semble, du côté français, se résumer à Séville. Le nom de l’adversaire y fait aussi beaucoup.
Le sourire des bourreaux ordinaires de l’Allemagne nazie ?
Aujourd’hui, un match France-Allemagne se résume à une confrontation de deux grandes équipes nationales métissées. L’arrière-plan historique est largement ignoré. En 1982, les choses sont moins claires. L’agression de Battiston par le gardien Harald Schumacher réveille des réflexes anti-allemands dans un contexte mémoriel marqué par la question de Vichy, de la Résistance et de la déportation, dans une France où vivent encore de nombreux témoins de l’Occupation. Quelques jours après, dans les pages de « Paris Match », Jean Cau associe le match au souvenir des guerres franco-allemandes. Plus tard, Pierre-Louis Basse, dans « Séville 82. Le match du siècle », en 2005, le relie implicitement aux exactions allemandes. « Le sourire du monstre », celui de Schumacher, comme il l’écrit, ne serait-il pas celui des bourreaux ordinaires de l’Allemagne nazie ? Contrairement à une légende bien établie, le match n’a toutefois pas entraîné de crise diplomatique entre Paris et Bonn, à un moment où les deux pays suivent une trajectoire économique divergente avant de se rapprocher, en 1983, autour des missiles Pershing et du tournant de la rigueur. Certes, l’opulente Allemagne et son puissant deutsche mark suscitent l’envie dans une France frappée par la crise industrielle. Mais la déception des téléspectateurs de France-Allemagne – dont celle de l’auteur de ces lignes – est d’abord sportive. Comment les Bleus ont-ils pu laisser échapper une victoire qui leur était promise ? Les supporters français sont-ils condamnés au supplice de Sisyphe, de voir leur équipe condamnée à des échecs sans fin ?
La culture de la gagne n’est pas encore la marque de la France
C’est que le match France-Allemagne ne se résume pas à l’agression subie par Battiston à la 57e minute ou à l’épreuve des penalties. Il consiste d’abord en une opposition de styles à laquelle on assiste moins aujourd’hui dans un football mondialisé et standardisé. Technique et vivacité françaises contre puissance et engagement (un euphémisme dans le cas de Schumacher) allemands.
Les multiples rebondissements soumettent les supporters des deux camps à un régime d’ascenseur émotionnel. Ouverture du score allemande, égalisation française, agression de Schumacher sur Battiston alors que celui-ci manque de peu la cible. C’est d’ailleurs le premier cri désolé du duo de commentateurs Jean-Michel Larqué-Thierry Roland – « À côté ! » – avant qu’il ne se rende compte de la violence du geste du gardien allemand, qui « n’est pas venu pour rien ». On oublie aussi souvent que Manuel Amoros aurait pu donner la victoire aux Français à la 89e minute, si son tir de 30 mètres ne s’était pas écrasé sur la barre transversale (et de section ronde) allemande.
Au-delà de la qualité médiocre des images, visionner le match aujourd’hui reste un tourment pour ceux qui l’ont suivi en direct et qui doivent subir à nouveau « l’épreuve » des tirs au but, qui sourit d’abord aux Français après l’échec d’Uli Stielike, immédiatement annulé par celui de Didier Six. Oubliant pudiquement Schumacher, le rapport officiel de la Fifa note que « l’équipe allemande a pu utiliser la diminution de concentration de l’adversaire et obtenir l’égalisation ». La culture de la gagne n’est pas encore la marque de l’équipe de France. Michel Platini saura l’acquérir sous le maillot de la Juventus pour l’Euro 1984.
Avec Coca-Cola, nous entrons dans la voie du football business
Si France-Brésil 1998 a souvent été décrit comme un match Adidas-Nike, la marque aux trois bandes habille et équipe les deux adversaires de 1982. Mais, encore une fois, la victoire est allemande. Horst Dassler, président de la filiale française d’Adidas, a fait de l’entrisme au sein de la Fédération française de football à la fin des années 1960 pour imposer ses produits en équipe de France, puis dans la Coupe de France à partir des 32es de finale. Il a ensuite racheté deux équipementiers français majeurs (Hungaria et Le Coq sportif) avant de les faire fusionner sous le logo du gallinacé. Dassler est aussi actif au sein de la Fifa. Depuis 1970, le ballon officiel de la Coupe du monde est fabriqué par Adidas.
Bernard Tapie se faufile entre les mailles du filetAvec Coca-Cola, la multinationale allemande guide le président de la Fifa, Joao Havelange, dans la voie du football business. Élu et réélu depuis 1974, le Brésilien n’a pas trop à se forcer. D’autant que l’aide des deux multinationales lui permet de financer les programmes de développement demandés par les fédérations qui l’ont élu, notamment celles d’Afrique. Le montant des droits télévisés reste en effet modeste : 39 millions de francs suisses (monnaie utilisée par la Fifa, dont le siège est à Zürich depuis 1932), un peu moins que la vente des billets (40 millions), un peu plus que la publicité (36 millions). Le bénéfice engrangé, 63,90 millions, est reversé pour 25 % à la fédération espagnole, 65 % aux associations nationales participantes, la Fifa n’en gardant que 10 % (6,3 millions). On est loin du 1,3 milliard de francs suisses que rapportent les droits TV de la compétition vingt ans plus tard. Toutefois, le cocktail financier associant la Fifa, les « global brands » – ces firmes multinationales dont les produits et l’image sont commercialisés sur tous les continents – et les télévisions est composé. Et les pétromonarchies du Golfe sont même déjà là avec le Koweït en avant-garde, dont la fédération réussit à faire expulser la fédération israélienne de l’Asian Football Confederation en 1976, et dont les joueurs sont les premiers footballeurs de la péninsule Arabique à se qualifier pour une phase finale de la Coupe du monde.
Football. La fronde des confédérations européenne et sud-américaineDepuis les années 1930, des joueurs noirs, maghrébins…
La Coupe du monde espagnole voit le passage du nombre d’équipes participantes de 16 à 24. L’Asie et l’Afrique comptent deux représentants chacune. La diversité y gagne. Mais, de ce point de vue, l’équipe de France est depuis longtemps en avance. On a en effet beaucoup glosé sur la France black-blanc-beur de 1998. Or, depuis les années 1930, la sélection nationale a été pionnière en alignant des joueurs noirs, maghrébins ou des enfants d’immigrés européens. À ce titre, les Bleus de Séville sont représentatifs de cette tradition. Des descendants d’Italiens (Battiston, Genghini, Platini), d’Espagnols (Amoros, Hidalgo, Giresse, Lopez), d’Africains (Tigana), des Antillais (Janvion, Trésor) qui partagent un enracinement régional français avec Ettori, Bossis, Rocheteau ou Six. Il manque les joueurs d’origine maghrébine qui auraient pu être représentés si Omar Sahnoun n’était pas mort d’une crise cardiaque deux ans plus tôt. Et le tout sans que cela ne suscite de polémique. Séville si proche, si loin.
footballcoupe du mondefrance-allemagne L'Humanité
Juillet 1912 : l'instauration du carnet de circulation, une malédiction de 100 ans pour les Tsiganes
Il était une foisLe 16 juillet 1912, la loi « sur la réglementation des professions ambulantes et la circulation des nomades » constitue un tournant dans la politique discriminatoire envers les Tsiganes : tous se voient imposer un carnet destiné à les ficher, favorisant leurs exclusion et répression. Ils devront attendre un siècle pour en être libérés. Mais bien des discriminations persistent.
Par Emmanuel Filhol, enseignant-chercheur honoraire, université de Bordeaux-Montaigne
Dans le contexte des discours sécuritaires et xénophobes qui prévalent à la fin du XIXe siècle en France (et en Europe), où l’intégration nationale des citoyens s’accompagne d’une unification relative des perceptions négatives de l’étranger, les représentations véhiculées par la société sur la communauté tsigane – dont les personnes (Manouches et Gitans) appartiennent pourtant à la citoyenneté française selon la loi de 1889 – obéissent aux normes de l’idéologie dominante. Laquelle est aussi porteuse de préjugés ancrés dans la mémoire longue des sociétés européennes.
D’où les stéréotypes, les images caricaturales, un catalogue d’idées reçues appliquées aux Tsiganes (voir encadré ci-dessous, « La question de la désignation ») pour mieux les dévaloriser et justifier leur rejet, que l’on retrouve dans les plus importants journaux de l’époque.
À quoi reconnaît-on le « romanichel » ? À sa figure crasseuse incluse dans la « redoutable tourbe errante », déclare « le Petit Journal » du 8 février 1899. Pour le député-maire d’Ivry, « ces nomades (étant) la cause des épidémies de scarlatine, rougeole, fièvre typhoïde », il faut « faire disparaître le mal ». « Le Petit Parisien » du 3 août 1908, qualifiant les Tsiganes de « peuple néfaste », suggère qu’on sévisse contre ces « parasites outrecuidants », ces « rongeurs » qui « infectent notre territoire ».
Le thème de l’invasion et des incendies volontaires est aussi récurrent, comme celui des Bohémiens conducteurs d’animaux féroces, auxquels s’ajoute l’accusation d’enlèvement d’enfants. Mais, de tous les forfaits imputés à ces « incorrigibles maraudeurs », le plus atroce est l’anthropophagie, à l’instar de ce qu’affirme « le Petit Journal illustré » du 20 mars 1927, dont la une montre un groupe de Bohémiens faisant cuire au-dessus d’un feu un homme embroché.
Entretenir la confusion avec une population délinquante
Au regard de tels méfaits imaginaires, les pouvoirs publics adoptent différentes mesures de surveillance et de contrôle des nomades afin de savoir toujours « où ils sont, d’où ils viennent, où ils vont ». Entre autres, le recensement général des « nomades, Bohémiens, vagabonds » en mars 1895, la circulaire de l’Intérieur du 4 avril 1908 préconisant aux brigades régionales de police mobiles créées par Clemenceau de « mensurer » et photographier les nomades ou romanichels. Elles conduisent à l’établissement de la loi 16 juillet 1912, votée par le Parlement, « sur la réglementation des professions ambulantes et la circulation des nomades ».
La réglementation de 1912 dont dépend l’itinérance économique définit trois catégories d’ambulants : les marchands ambulants, les forains de nationalité française et les nomades. Chacune se voit attribué des papiers d’identité spécifiques. Cela va du simple récépissé de déclaration (marchand ambulant) et du carnet de forain (avec sa photographie), à l’encartement du nomade élaboré d’après la « méthode Bertillon » – du nom de l’inventeur de l’identification anthropométrique des criminels –, à laquelle sera ajoutée la dactyloscopie (relevé des empreintes digitales).
Une pratique coercitive qui confond les Tsiganes avec une population délinquante, criminogène, qu’il s’agit donc d’identifier et de contrôler étroitement dans le dessein « d’obliger ces nomades à se fixer ». Selon l’article 3, les « nomades » désignent, « quelle que soit leur nationalité, tous les individus circulant en France sans domicile ni résidence fixes et ne rentrant dans aucune des autres catégories spécifiées, même s’ils ont des ressources ou prétendent exercer une profession».
La fin du fichage des « nomades »Tout nomade, aux yeux de la loi, est dans l’obligation de faire viser (avec l’indication du lieu, du jour et de l’heure) son carnet individuel, établi dès l’âge de 13 ans révolus, à l’arrivée et au départ de chaque commune (la durée de stationnement est en moyenne de 24 à 48 heures). Il doit aussi se soumettre à des mensurations et des identifications photographiques, qui y sont consignées. Une partie est réservée aux mesures sanitaires et prophylactiques.
Les nomades voyageant « en bande » doivent aussi se munir d’un carnet collectif dont le père de famille est le responsable légal. La partie « signalement » fait référence aux « marques particulières » de l’individu. Une rubrique relative aux autres personnes renseigne sur leur état civil et les liens qui les rattachent au « chef de famille ». Un encadrement reçoit les empreintes digitales des enfants de moins de 13 ans.
Les Allemands ordonnent, dès 1940, que les Tsiganes soient internés
Un signe ostentatoire est en outre imposé aux nomades par l’article 4 : leurs véhicules sont munis à l’arrière d’une plaque de contrôle ornée d’un numéro spécifique et revêtant le titre de la loi du 16 juillet 1912. Ces « voitures employées » sont décrites très précisément dans les deux formes du carnet anthropométrique : leur type, leur aspect extérieur, leurs ouvertures, ainsi qu’un examen mécanique détaillé et une description intérieure effectuée par les forces de police.
De plus, à ces papiers d’identité correspond un « double » administratif, soit une notice individuelle, soit une notice collective, conservé dans des fichiers par les préfectures, les sous-préfectures et le ministère de l’Intérieur.
Tsiganes, cette longue ségrégationLe 6 avril 1940, sous la République finissante, le gouvernement interdit la circulation des nomades au prétexte qu’en période de guerre, par leurs déplacements, ils peuvent fournir, en tant qu’espions potentiels, des renseignements à des agents ennemis – alors que les nomades français iront combattre sur le front pendant les deux guerres mondiales.
Le décret assigne à résidence tous les nomades porteurs des carnets imposés par la loi de 1912 sur le « territoire métropolitain, pour la durée de la guerre », ce qui permet aux brigades de gendarmerie d’exercer dans les départements « une surveillance constante et efficace ». Les activités de travail pratiquées par les familles, livrées à elles-mêmes, s’épuisent vite dans cet espace limité, ce qui rend leurs conditions d’existence extrêmement précaires.
Après la défaite, le gouvernement de Vichy applique ce décret d’assignation à résidence en zone libre. En zone occupée, les autorités allemandes ordonnent, dès octobre 1940, que les Tsiganes (« Zigeuner ») soient internés. C’est le régime de Vichy qui se charge du transfert des familles assignées à résidence et de la gestion des 30 camps (dont deux créés dans la zone sud par l’État français) où furent détenus 6 500 à 7 000 Tsiganes de tous âges, dans un dénuement total ; environ 200 d’entre eux ont été déportés.
Ils sont une petite partie et l’une des multiples catégories d’hommes, de femmes et d’enfants réprimés, entre 1939 et 1946, dans un vaste ensemble de camps – 200, enfermant 600 000 personnes, comme l’a établi l’historien Denis Peschanski (1) –, par les politiques d’internement de la République finissante, du gouvernement de Vichy et des occupants allemands, servant les logiques d’exception puis d’exclusion qui ouvriront la voie à celle de l’extermination.
Ailleurs dans l’Europe occupée par les nazis, les Tsiganes ont subi, entre 1939 et 1945, un génocide longtemps occulté. Son bilan, difficile à établir, se situe autour de 300 000 morts sur une population d’environ un million de personnes.
De 1939 à 1946, la France des campsEn France, la libération du territoire national n’a cependant pas entraîné celle de tous les Tsiganes internés : en décembre 1944, cinq camps sont toujours en activité ; les derniers prisonniers seront libérés du camp des Alliers, le 1er juin 1946. Pour pouvoir circuler à nouveau, les Tsiganes devront patienter jusqu’à la loi du 10 mai 1946 portant fixation de la date légale de cessation des hostilités qui abroge de fait le décret du 6 avril 1940 et rend caduques les mesures d’assignation à résidence.
Mais les mesures d’identification liées au carnet anthropométrique n’ont pas été supprimées : les Tsiganes ont été astreints, en France, au « régime administratif des nomades », instauré par la loi de 1912, jusqu’en 1969. Le carnet anthropométrique est ensuite relayé par le « livret ou carnet de circulation », visé d’abord chaque mois, puis tous les trois mois.
Si le caractère vexatoire du carnet anthropométrique disparaît, l’obligation pour les « gens du voyage » – dénomination forgée en 1970 (2) – de détenir un carnet de circulation n’en constitue pas moins une entrave aux droits de l’homme relatifs à la liberté de circuler et de choisir sa résidence.
Saisi d’une question de constitutionnalité visant la non-conformité des droits et libertés contenus dans la nouvelle législation adoptée en 1969, le Conseil constitutionnel s’est prononcé le 5 octobre 2012 en faveur de l’abrogation du carnet de circulation. La loi de 1969 a finalement été remplacée par celle du 27 janvier 2017 qui touche à l’égalité et à la citoyenneté.
Cette récente annulation n’efface pas pour autant dans les esprits un siècle de discriminations légales. D’autant que celles-ci ont connu des prolongements qui limitent encore aujourd’hui l’exercice des droits de ces personnes. Notons, parmi les discriminations toujours actuelles, les insuffisances en matière d’aires d’accueil, malgré les obligations légales, et la non-reconnaissance de la caravane comme logement, avec ses multiples conséquences pour l’accès à divers droits.
Le stationnement donné par les communes était toujours à côté des ordures
Et les Manouches eux-mêmes, comment ont-ils vécu l’imposition de ces carnets par la loi de 1912 ? Des entretiens que nous avons menés dans les années 2000 montrent qu’ils s’en souviennent avec acuité, ainsi que des opérations d’identification qui leur étaient infligées.
En voici quelques extraits représentatifs (la retranscription est fidèle à l’énonciation de chacun).
- Marcelle Picque : « Ces souvenirs de carnet anthro, je les ai à partir de l’âge de 13 ans, ça fait quarante-deux ans, quand j’ai eu mon premier carnet (…). La préfecture nous déclarait tout, y nous mesurions, y nous prenions le signalement de notre visage, et si nous avions des anomalies, (…) n’importe quoi, c’était tout envisagé. »
- Toto Hoffmann : « Oh ! mais ils avaient des instruments… (…) Alors il y avait un genre de papier gros buvard, avec de l’encre. Après vous aviez les doigts… ils vous laissaient ça sur les mains ! (…) Et puis, ils avaient une espèce de serre-joint (où) il y avait les centimètres, les millimètres… »
- Marie Philipot : « Si je me souviens du carnet collectif anthropométrique ? Eh oui, on peut pas oublier ça. Dès que je suis arrivée dans le Lot-et-Garonne, il a fallu le prendre. » Elle évoque au passage les lieux de stationnement attribués par les autorités communales (années 1960) : « C’était toujours à côté d’un tas d’ordures, ou du train qui passe, partout où il y avait du danger. J’ai souvent eu peur pour mes petits, mais on n’est que des Gitans. Ils devaient penser (que) pour les Gadjé (les non-Tsiganes), c’était assez bien pour nous. C’était des endroits affreux. »
(1) Voir de Denis Peschanski : « La France des camps. L’internement, 1938-1946 », Gallimard, 2002.(2) L’expression « gens du voyage » instaurée par le pouvoir politique et administratif ne peut s’entendre qu’au pluriel, niant ainsi l’individualité, la singularité des personnes et des groupes contenus dans cette désignation fictive.
La question de la désignation
Le terme « Tsigane », du grec médiéval « athinganoï » (désignant au XIVe siècle, en Grèce, une communauté un peu à l’écart, aux pratiques divinatoires, composée en partie de musiciens), est employé dans cet article comme expression générique. Il rassemble la diversité des groupes, avec les noms qu’ils s’attribuent à eux-mêmes : les Sinté ou Manouches (« hommes » en romani) – Sinté français, allemands et italiens, voyageurs, Gitans ou Kalé (Noirs) –, les Yéniches (issus des populations errantes de l’époque de la guerre de Trente Ans, pas tous tsiganes), enfin les Roms (les « hommes »), répartis en sous-groupes dits Kalderash, Lovara, Tchurara.
Ces noms sont à distinguer de ceux donnés par les Gadjé (les non-Tsiganes), émanant surtout des pouvoirs publics, qui participent des représentations approximatives erronées aux connotations péjoratives : Bohémiens, romanichels, nomades, gens du voyage.
Emmanuel Filhol, l’auteur de cet article, a notamment publié :« Le Contrôle des Tsiganes en France (1912-1969) », Karthala, 2013.« Les Tsiganes en France, un sort à part, 1939-1946 », avec Marie-Christine Hubert, Perrin, 2009.
Il était une fois... une autre histoire !
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.
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Il était une foisHistoireromstsiganes L'Humanité
Le burger en France ? En 1972, même McDo n’y croyait pas...
Il était une foisLes États-Unis n’imaginaient pas pouvoir ramener leur ketchup comme ça au royaume de la poule au pot. C’est d’ailleurs un Frenchy qui sera à l’origine de l’implantation du premier « McDo » dans l’Hexagone, le 30 juin 1972. Et depuis 50 ans, c’est le rush chez l’ogre de la malbouffe. La « patrie » de la gastronomie reste la grande dauphine du fast-food, la meilleure recette de McDonald’s à l’étranger.
Selon l’histoire officielle de McDonald’s, la chaîne a créé son premier restaurant en France en 1979. En réalité, c’est le 30 juin 1972, à Créteil, en proche banlieue parisienne, que le premier « McDo » français ouvrit ses portes à l’initiative de Raymond Dayan, un homme d’affaires français établi aux États-Unis qui avait signé un contrat de franchise avec la firme américaine. Celle-ci ne croyant guère au succès du hamburger au pays de la gastronomie, le contrat autorisait le Français à créer jusqu’à 150 restaurants sur trente ans contre une redevance de 1,5 % du chiffre d’affaires au lieu des 10 % habituels.
Devant son succès – à la fin de la décennie, Dayan était à la tête de 14 établissements qui vendaient presque deux fois plus que dans n’importe quel pays –, McDonald’s lui proposa de lui racheter ses restaurants. Le Français ayant refusé, la société américaine lui fit un procès pour non-respect des normes de fabrication et d’hygiène, qu’elle gagna en 1982 au terme d’une longue bataille judiciaire. Dayan conserva ses restaurants, mais dut les rebaptiser O’Kitch et finit par les vendre à Quick en 1986. Sans même attendre la fin de la procédure, McDonald’s ouvrit un restaurant à Strasbourg, en 1979.
De 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990
Le McDo de Créteil n’était pas le premier fast-food français. S’inspirant de l’exemple américain, Jacques Borel avait créé, à Paris, en 1962, un restaurant à l’enseigne Wimpy où l’on pouvait manger rapidement, dans un décor décontracté et en musique (il y avait des juke-box !), un pain rond, chaud, garni de viande de bœuf, accompagné de frites, servi sur des tables où le client trouvait ketchup et moutarde. La formule connut rapidement le succès : en 1969, Borel possédait une vingtaine de restaurants qu’il vendit, en désaccord avec la maison mère britannique.
Les années 1970 virent naître plusieurs chaînes françaises de restauration rapide aux noms à consonance américaine : Dino Croc, Magic Burger, Chicken Shop, Kiss Burger, Free Time, Manhattan Burger, etc. D’Amérique, elles avaient tout importé : le concept, le produit, les méthodes de fabrication et de vente, et jusqu’à la manière de manger.
McDonald’s mobilisa des moyens importants afin de s’imposer rapidement sur le marché français, où il passa de 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990. Cependant, les chaînes françaises conservaient une position dominante avec 618 restaurants sur 777, en 1989.
Au départ était un stand de hot dogs
Lorsqu’elle s’est installée en France, la firme américaine avait déjà plus de trois décennies d’existence. Après avoir repris en 1937 le stand de hot dogs que leur père avait créé à Arcadia (Californie), les deux frères McDonald ont ouvert, en 1940, à San Bernardino, un restaurant de hamburgers doté d’un drive capable d’accueillir 120 voitures.
En 1949, forts de leur succès, ils en ont repensé toute l’organisation afin de rendre le service plus rapide : nouvelle cuisine, menu réduit à 10 articles, commande directe au comptoir, standardisation des hamburgers préparés et emballés à l’avance, etc. Le succès de la nouvelle formule fut immédiat.
Impressionné par l’incroyable rentabilité de l’entreprise des frères McDonald, Ray Kroc, qui dirigeait une petite société de vente de machines de milk-shakes, les rencontra en 1954 et sut les convaincre de lui confier le développement de leur franchise. En 1961, les deux frères lui cédèrent leur entreprise, qui comptait alors 228 restaurants, pour 2,7 millions de dollars et 1 % de royalties sur les bénéfices.
Pour en accélérer la croissance, Kroc réduisit ses coûts en standardisant le produit et en employant des étudiants. Le système de la franchise lui permit de se développer rapidement sur le marché américain et, à partir de 1967, dans le monde.
Cap sur l'Europe
La conquête de l’Europe commença en 1971 par l’implantation de restaurants en RFA et aux Pays-Bas, bientôt suivis par la France en 1972, la Suède en 1973 et le Royaume-Uni en 1974. L’expansion se poursuivit sur tous les continents, y compris dans les pays socialistes (Moscou en 1990, Chine en 2010).
Aujourd’hui, McDonald’s possède 37 855 restaurants, dont 38 % hors des États-Unis. C’est le résultat du déploiement d’une formule appliquée partout à l’identique : cuisine ouverte au public, combinaison de travail taylorisé et d’informatisation, centralisation des achats, produits standardisés bon marché, drive, publicité agressive, marketing visant la clientèle des familles.
Décembre 1931, ouverture du premier Prisunic : il était une fois nos années chicsEn France, le développement de la chaîne s’est accéléré au cours des années 1990 – de 103 restaurants en 1990 à 709 en 2000 –, l’expansion se poursuivant au cours des décennies suivantes sur un rythme plus lent, pour atteindre le chiffre de 1 501 en 2022, notre pays représentant son second marché après les États-Unis. McDonald’s, qui a essaimé à partir de Paris et des grandes villes, est aujourd’hui présent sur tout le territoire, y compris dans de petites bourgades qui ne dépassent guère les 2 000 habitants.
La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food
Tous les observateurs étaient pourtant convaincus que la restauration rapide, synonyme de mauvaise nourriture pour les Français, n’avait pas d’avenir en France et y resterait marginale. L’improbable succès de McDo s’explique par l’émergence d’un environnement favorable : le développement de la restauration hors domicile lié à l’accroissement de la distance entre le domicile et le travail et à la multiplication d’entreprises dépourvues de cantines ; le relâchement des liens familiaux qui a suscité de nouvelles manières de manger et de nouvelles formes de sociabilité ; liée à l’arrivée massive des baby-boomers, l’importance nouvelle du marché constitué par la jeunesse ; et, enfin, répandue dans toute la société, la fascination pour tout ce qui venait d’Amérique.
En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo.
La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food. En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo. Si l’enseigne séduisait tout particulièrement les jeunes, ce n’est pas seulement parce qu’elle pratiquait des prix modiques, mais aussi parce qu’elle incarnait un style décontracté, informel, « cool », qui était associé à l’image de l’Amérique, et entrait en consonance avec la culture jeune.
Cependant, le rôle de la jeunesse va bien au-delà de la phase de démarrage. Aujourd’hui encore, les 18-35 ans sont plus nombreux à fréquenter McDonald’s – 46 % y achètent un repas au moins une fois par mois (11 % ne le font jamais) – que les autres générations : 30 % pour les 35-49 ans (19 %), 13 % pour les 50-64 (38 %) et 4 % chez les plus de 65 ans (68 %).
Ces écarts s’expliquent par le fait que les générations les plus jeunes ont été particulièrement soumises à l’influence de la culture de masse américaine à travers la mode, la musique, le cinéma et les séries télévisées, quand les plus âgées se sont construites à partir d’autres références culturelles.
Composante essentielle du système McDonald’s, la gestion de la main-d’œuvre se distingue par le recours systématique au temps partiel imposé, l’emploi massif d’étudiants (60 % des effectifs) et l’hostilité aux syndicats. Les conditions de travail sont particulièrement éprouvantes : taylorisation des tâches, polyvalence, station debout permanente, horaires décalés, travail en sous-effectif, planning changé à la dernière minute, etc.
Cependant, on constate chez une partie des salariés une forme d’adhésion à l’entreprise qui passe par l’intériorisation des contraintes et la recherche de reconnaissance, ce qui les conduit à accepter d’en faire « toujours plus ».
Le droit social des petites entreprises
Alors que la société McDonald’s France emploie plus de 73 000 salariés, le système des franchises lui permet d’échapper aux obligations sociales qui s’imposeraient si elle était traitée comme une entité unique. La plupart des restaurants franchisés employant moins de 50 salariés, c’est le droit social des petites entreprises qui s’applique, de sorte que, d’un côté, le personnel est privé de nombreux avantages matériels (majoration pour le travail de nuit et du dimanche, 13e mois, participation aux bénéfices, etc.) et, de l’autre, les instances représentatives du personnel obligatoires au-delà de 50 salariés (délégués syndicaux, comité d’entreprise, comité d’hygiène et de sécurité) sont le plus souvent absentes.
Cette situation explique que, ces dernières années, les salariés des McDo de Paris, Marseille, Roanne, Ussel ou Saint-Gaudens se soient mis en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail et de rémunération.
Fraude fiscale de McDonald's : à l'origine de l'amende d'1,25 milliard d'euros, il y a l'action d'un syndicatMcDonald’s fait l’objet de nombreuses critiques : pour ses contempteurs, il est le symbole du néolibéralisme (1), favorise la malbouffe et l’obésité, pratique l’optimisation fiscale, contourne le droit social (2), ne trie pas ses déchets (3) et, surtout, comme le soutient Paul Ariès dans « les Fils de McDo » (voir « En savoir plus »), propose une offre uniforme qui sape les cultures culinaires nationales.
La francisation a des limites
En réalité, partout dans le monde, McDo s’efforce de diversifier son offre pour répondre aux attentes de la clientèle et se différencier des concurrents : en Inde, la chaîne propose des hamburgers sans viande de bœuf, au Japon des steaks de soja, en Nouvelle-Zélande des Kiwiburger, en Italie des snacks au parmesan, et des nachos en Espagne.
En France, elle a introduit des salades et des yaourts en 2004, du bio en 2010, les McBaguette en 2012, des plats végétariens en 2017, etc. Aujourd’hui, on trouve aussi au menu des croque-monsieur, des galettes de blé garnies de poulet, des macarons et des cannelés. Qui plus est, 55 % de la viande et 100 % des pommes de terre sont d’origine française.
Néanmoins, la francisation a des limites étroites : la viande est trop cuite, le pain contient du sucre et de l’huile de colza, des ingrédients sont ajoutés aux frites pour leur donner le goût McDo, et on ne sert ni vin ni bière.
En transformant les modes de fabrication et de commercialisation, la façon de manger, la logique des repas, le rapport à l’alimentation et jusqu’au goût, McDo a contribué à élargir et approfondir l’américanisation de la société française, qui ne s’est pas arrêtée avec les Trente Glorieuses mais, au contraire, a continué à progresser par vagues et, avec Eurodisney, Netflix et les plateformes numériques, s’est encore intensifiée.
En ligne sur www. france.attac.orgwww.zerowastefrance.orgEN SAVOIR PLUS
- « Gastronomie française à la sauce américaine », de R. Fantasia, Seuil, 2021.
- « Génération McDo : le rapport des 18-35 ans à McDonald’s », de J. Fourquet, Ifop, janvier 2022. En ligne sur : www.ifop.com
- « Dictionnaire des cultures alimentaires », J.-P. Poulain (dir.), PUF, 2018.
- « Du ketchup dans les veines. Pratiques managériales et illusions. Le cas McDonald’s », de H. Weber, Érès, 2011.
- « Les Fils de McDo. La McDonalisation du monde », de P. Ariès, l’Harmattan, 1997.
Il était une fois... une autre histoire !
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.
Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.
A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.
McDonald’sIl était une foisrestauration rapideConsommation L'Humanité
30 juin 2012, le jour où le Minitel n'a plus répondu
Il était une foisEntré dans les foyers français en 1982, il y a quarante ans, il n’a été débranché que le 30 juin 2012. Accusée d’avoir fait rater le tournant Internet à l’Hexagone, cette « petite boîte beige », qui a connu un succès unique au monde, était le fruit d’une politique d’État volontariste. La « révolution » Web finira par reléguer ce précurseur de la télématique grand public au rayon des technologies obsolètes.
Par Benjamin Thierry, maître de conférences en histoire contemporaine à Sorbonne Université
Dix ans après sa disparition, le 30 juin 2012, le Minitel est devenu l’aïeul oublié de notre « hyperprésent » numérique et une curiosité dont l’évocation est bien souvent synonyme de ringardise pour les plus jeunes ou les moins au fait de l’histoire des techniques. On a aujourd’hui oublié qu’il a incarné une certaine idée de la modernité technologique d’une France qui n’avait pas l’intention de baisser les bras face aux puissances encore balbutiantes du numérique outre-Atlantique.
En 2012, après une lente agonie commencée au début des années 2000, il a été débranché et avec lui s’est éteinte une partie de « l’enfance numérique » du pays. La technologie qui avait vu naître Ulla, Ravel (l’ancêtre de Parcoursup), et révélé le visage de François Mitterrand après sa victoire à l’élection présidentielle en 1981 n’était plus. Avec son réseau, disparaissait en même temps l’étrange petite boîte beige chantée par Polnareff dans « Goodbye Marylou » : le Minitel est alors entré dans la grande famille des bizarreries technologiques désormais obsolètes.
Une innovation enviée par le monde entier
Quarante ans seulement après son irruption dans les foyers, le Minitel relève maintenant de l’histoire. Si tout cela ne semble pas si ancien, l’étrangeté que nous ressentons à l’évocation de la période qui va des années 1970, moment de conception du projet français de télématique (fusion des termes « télécommunications » et « informatique »), jusqu’à son apogée au début des années 2000 nous montre combien le contexte technologique a changé et que, en histoire, c’est moins la durée que les discontinuités qui séparent le présent du passé.
Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations, le Minitel est souvent associé au retard technologique de la France et l’on se gausse de celui qui a fait « rater Internet » à l’Hexagone. Certains en ont même fait des romans. La réalité est pourtant plus complexe.
Le Minitel a constitué une innovation franco-française, que « le monde entier nous a enviée sans jamais nous l’acheter », née de la puissance d’un État ingénieur au même titre que le Concorde, le TGV ou Ariane. Ce n’est plus du tout dans l’air du temps, car la télématique relevait d’une politique industrielle ambitieuse et d’une volonté politique de mettre l’innovation au service du plus grand nombre dans le cadre d’un service public dont les Postes et Télécommunications constituaient l’un des bras armés.
À la fin des années 1970, on a du mal à s’en souvenir, la France est profondément changée par l’effort gigantesque qu’a réalisé son administration des Postes et Télécommunications pour multiplier les lignes téléphoniques dans le pays. En 1971 encore, la France manque de téléphones et est dans la situation du Danemark en 1930 ou de la Suède en 1935, ce qui n’est pas glorieux et constitue une récrimination récurrente des Français, dont on dit qu’une moitié attend son téléphone et l’autre la tonalité tant celui-ci fonctionne mal.
La question de la rentabilisation des infrastructures
Le rattrapage téléphonique est lancé et le septennat de Valéry Giscard d’Estaing sera le moment où les effets commenceront à se faire sentir : en 1975, 7 millions de lignes sont installées dans le pays, contre seulement 4 millions en 1970. Non seulement on amène le téléphone dans les foyers et les entreprises, mais on automatise également le réseau, qui passe à l’électronique avec de nouveaux centraux. Les investissements sont colossaux et la question de la rentabilisation de telles infrastructures se pose alors que les appels vocaux ne sont pas suffisants. Au même moment, les laboratoires français travaillent, comme leurs homologues étrangers, à améliorer la mise en réseau des ordinateurs permettant l’accès à des services qui seraient, évidemment, une source non négligeable de revenus. Aux États-Unis, les chercheurs en informatique ont accouché à la fin des années 1960 d’Arpanet, ancêtre direct d’Internet, à la différence de la télématique. On y échange des messages et de la documentation technique entre laboratoires et universitaires.
En France, du fait de la puissance des télécommunications, on pense le réseau et ses technologies très différemment. La culture technique héritée du téléphone oriente les choix vers la réalisation d’un réseau sécurisé, centralisé et piloté par l’administration. Un réseau où il sera également possible de facturer l’utilisation qui en est faite, à la différence d’Arpanet créé par et pour des chercheurs en informatique, que ces considérations bassement matérielles n’intéressent pas alors.
Des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde
Deux philosophies opposées, deux histoires techniques orientées par des trajectoires et des groupes d’acteurs qui expliquent la différence fondamentale entre le futur Internet, souple et ouvert, et la télématique, centralisée, fiable et pilotée par une administration centenaire qui souhaite déployer des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde et pas uniquement quelques scientifiques triés sur le volet.
C’est cette vision qui est choisie à la toute fin des années 1970 par la direction générale des télécommunications et le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing stimulé par la lecture du rapport de Simon Nora et Alain Minc, publié en 1978. Intitulé « L’informatisation de la société », ce best-seller anticipe les bénéfices, pour la modernisation de la France, de la mise en place d’un réseau de données accessible aux entreprises, aux administrations et au grand public.
En 1978, il est donc décidé de tester ces étranges terminaux pourvus d’un clavier et d’un écran que l’on raccorde à la prise du téléphone pour accéder à l’annuaire dit « électronique », au catalogue informatisé de La Redoute ou aux horaires de la SNCF qui se sont associés au projet. En Bretagne et autour de Versailles, sont lancées des expérimentations auprès de « cobayes » pour mesurer la rentabilité à espérer de ces nouveaux services et surtout s’il est envisageable pour la population d’avoir à la maison un objet aussi radicalement nouveau et de savoir l’utiliser.
Des terminaux gratuits et un accès aux services payant
Les essais sont concluants et, au début des années 1980, la direction générale des télécommunications décide de diffuser largement ces Minitel (pour « médium interactif par numérisation d’information téléphonique ») auprès des Français. À la différence des utilisateurs retenus lors de la phase d’expérimentation, il faudra cette fois payer pour y accéder. Comment convaincre les Français d’accepter ces nouveaux usages, mais également les coûts qui y sont associés ?
Certaine de sa puissance financière et de l’attrait des nouveaux services, la direction générale des télécommunications choisit de confier les terminaux gratuitement à la population et de faire payer l’accès aux services sur la base du temps passé à les consulter. Le risque est réel : si les services ne génèrent pas suffisamment de revenus pour l’administration, le projet sera un accident industriel retentissant.
Pour favoriser la multiplication des services accessibles et dans le même temps l’attrait de son Minitel, l’administration choisit, en parallèle de la gratuité du terminal, de mettre en place une tarification pour laquelle, à grands traits, elle ne touchera que 20 % du prix payé par l’utilisateur de ces services, 80 % de cette somme étant reversés à leurs fournisseurs. Ainsi, l’affaire devient rentable et les services se multiplient.
Un mouvement social organisé par l es infirmières grâce aux messageries
Le pari est rapidement gagné. Fin 1984, la plus grande partie du pays a désormais accès à l’annuaire électronique, qui permet de se séparer des volumineux bottins, ainsi qu’aux premiers services qui se multiplient et 525 000 terminaux sont en fonction. Le seuil du million de Minitel utilisés est dépassé dans le courant de l’année 1985. En 1996-1997, on dénombre environ 25 000 services accessibles. En l’an 2000, on atteint les 9 millions de terminaux en service et 1 milliard de francs de revenus.
La télématique est un succès. Elle est rentable et a donné naissance à un marché dynamique de nouveaux services qui sont profitables pour l’opérateur public et les acteurs privés impliqués. Nulle part ailleurs dans le monde, le grand public n’a accès à une telle offre. On peut s’informer en ligne, gérer son compte bancaire, préparer ses itinéraires routiers, réserver des billets de train ou d’avion… Et échanger sur les messageries (qui ne sont pas toutes « roses » contrairement à ce qu’en a retenu la mémoire collective) initie à la correspondance électronique. Les services sont aussi l’occasion d’usages qui n’ont pas été anticipés : au milieu des années 1980, un mouvement social est organisé par les infirmières en lutte grâce aux messageries ; d’autres « piratent » l’annuaire et proposent un service d’annuaire inversé qui permet de retrouver le nom d’un correspondant à partir de son numéro. L’imagination est stimulée par la télématique.
Mais avoir raison trop tôt revient souvent à avoir tort. L’exportation de cette technologie est handicapée par ses qualités : il faut pour la déployer une administration puissante, capable de faire des paris risqués pour créer un écosystème cohérent, mais rigide et peu adapté aux contextes étrangers où d’autres projets de télématique ont pu voir le jour sans jamais atteindre le degré de développement qu’a connu la France.
Une arme à double tranchant
Au début des années 1990, le réseau et le terminal n’arrivent pas à évoluer. Les possibilités graphiques restent limitées alors que le micro-ordinateur ne cesse de progresser sur ce plan. La tarification à la durée des connexions se révèle une arme à double tranchant : si elle a stimulé le marché des services, elle constitue un modèle rémunérateur qui fait passer le Web, apparu au début des années 1990, pour un espace anarchique qui n’offre aucune possibilité de rentabiliser les sites qu’on y déploie.
La télématique résiste pourtant à l’automne de son histoire. En 2008, il reste encore 3 000 services accessibles ; les renseignements du célèbre 3611 recueillent encore 300 000 connexions mensuelles. En 2010, le Minitel génère 200 000 euros de chiffre d’affaires par mois.
En parallèle, les usages du Web se diffusent en France en moyenne un peu plus rapidement qu’ailleurs en Europe, mettant à mal l’idée de minitélistes arc-boutés sur leurs habitudes : le taux de connexion mensuel se situe dans l’Hexagone à 49 % des foyers en 2004 et à 47 % pour le reste des pays de la zone euro. En 2009, presque 20 millions de Français se connectent à Internet tous les jours. L’éducation collective aux nouveaux usages semble avoir fait son œuvre. Pourtant, la « petite boîte beige » et ses promesses de société communicante semblent vieillies au début des années 2010 et, pour laisser le champ libre au Web qui s’impose, France Télécom Orange ferme son réseau en juin 2012, mettant fin à trente ans de télématique française.
Du même auteur
- Le Minitel. L’enfance numérique de la France, de Valérie Schafer et Benjamin Thierry, éditions Nuvis, 2012.
- De Tic-Tac au Minitel : la télématique grand public, une réussite française, de Benjamin Thierry, in « Les ingénieurs des télécommunications dans la France contemporaine. Réseaux, innovation et territoires (XIXe-XXe siècles) », IGPDE, 2013.
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Il était une foisnouvelles technologies Opex 360
Partis de Métropole, trois Rafale B ont mis 72 heures pour rejoindre la Nouvelle Calédonie
par Laurent Lagneau · 14 août 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPari réussi pour l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] : il était question d’envoyer des avions de combat en Nouvelle-Calédonie en moins de trois jours… Et cela vient d’être fait! En effet, et comme annoncé, partis de métropole le 10 août, trois Rafale B, accompagnés par deux ravitailleurs A330 MRTT « Phénix » et deux avions de transport A400M Atlas, ont mis soixante-douze heures pour rallier la Nouvelle-Calédonie, dans le cadre de la mission « Henri Brown », premier volet de la projection « Pegase 2022 » dans la région Indo-Pacifique.
Lors de ce périple, les trois Rafale ont dû effectuer deux escales, dont une en Inde et une autre à Darwin, en Australie. À noter que la dernière a pris plus de temps que prévu, « en raison de contraintes logistiques » qui n’ont pas été précisées.
Quoi qu’il en soit, jamais des avions de combat de l’AAE n’avait effectué une projection aussi lointaine, alors que, l’an passé, trois Rafale avaient été envoyés en Polynésie française à l’occasion de l’opération « Heifara Wakea ».
C’est en effet ce qu’a souligné le général Stéphane Groën, chef d’état-major du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes. « La plus longue projection était jusqu’alors celle réalisée l’année dernière entre la Métropole et la Polynésie française. Là, nous avons battu cette projection de 2’000 kilomètres [18’000 km] », a-t-il déclaré à la presse.
Après deux escales en Inde et en Australie, la projection s’est terminée par une action d’entraînement au combat réalisée dans un cadre multimilieux-multichamps, la prise de Koumac. pic.twitter.com/RjmsIxXwLJ
— Armée de l'Air et de l'Espace (@Armee_de_lair) August 13, 2022
Arrivés dans les cieux néo-calédoniens, les trois Rafale ont pris part à une « action d’entraînement au combat réalisée dans un cadre multimilieux-multichamps », a précisé l’AAE, via Twitter.
Cette mission inédite est une « belle illustration de la stratégie militaire française dans le Pacifique sud qui est de défendre ses territoires et les populations […] et aussi de contribuer à la stabilité régionale en coopérant avec les pays partenaires », a commenté le général général Valéry Putz, le commandant des Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC].
Les trois Rafale ne resteront que quelques jours en Nouvelle-Calédonie puisqu’ils prendront part à l’édition 2022 de l’important exercice aérien australien Pitch Black jusqu’au 10 septembre. Cette participation de l’AAE marquera la relance de la coopération militaire entre la France et l’Australie, laquelle avait été sérieusement compromise par l’affaire des sous-marins et le pacte AUKUS, l’an passé.
Le déploiement Pégase 2022 vise plusieurs objectifs. Le premier est de montrer que la France est « souveraine » et qu’elle « protège ses citoyens partout dans le monde ». Ensuite, qu’elle est un « partenaire militaire fiable et crédible », en plus d’être une « puissance d’équilibre investie dans la sécurité régionale ». Enfin, il s’agit de rappeler également qu’elle est « attachée à la liberté d’action dans le respect des conventions internationales ».
Dans le dossier de presse qu’elle a publié sur cette « projection », l’AAE précise que l’un des enjeux est de « décourager un compétiteur ou un adversaire potentiel dans sa volonté d’affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action ». D’où la nécessité de démontrer qu’elle est en mesure de mener des « des actions rapides pour contrer la politique du fait accompli » et « montrer notre détermination et adresser un message politique à nos
compétiteurs ».
Partis de Métropole, trois Rafale B ont mis 72 heures pour rejoindre la Nouvelle Calédonie
par Laurent Lagneau · 14 août 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPari réussi pour l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] : il était question d’envoyer des avions de combat en Nouvelle-Calédonie en moins de trois jours… Et cela vient d’être fait! En effet, et comme annoncé, partis de métropole le 10 août, trois Rafale B, accompagnés par deux ravitailleurs A330 MRTT « Phénix » et deux avions de transport A400M Atlas, ont mis soixante-douze heures pour rallier la Nouvelle-Calédonie, dans le cadre de la mission « Henri Brown », premier volet de la projection « Pegase 2022 » dans la région Indo-Pacifique.
Lors de ce périple, les trois Rafale ont dû effectuer deux escales, dont une en Inde et une autre à Darwin, en Australie. À noter que la dernière a pris plus de temps que prévu, « en raison de contraintes logistiques » qui n’ont pas été précisées.
Quoi qu’il en soit, jamais des avions de combat de l’AAE n’avait effectué une projection aussi lointaine, alors que, l’an passé, trois Rafale avaient été envoyés en Polynésie française à l’occasion de l’opération « Heifara Wakea ».
C’est en effet ce qu’a souligné le général Stéphane Groën, chef d’état-major du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes. « La plus longue projection était jusqu’alors celle réalisée l’année dernière entre la Métropole et la Polynésie française. Là, nous avons battu cette projection de 2’000 kilomètres [18’000 km] », a-t-il déclaré à la presse.
Après deux escales en Inde et en Australie, la projection s’est terminée par une action d’entraînement au combat réalisée dans un cadre multimilieux-multichamps, la prise de Koumac. pic.twitter.com/RjmsIxXwLJ
— Armée de l'Air et de l'Espace (@Armee_de_lair) August 13, 2022
Arrivés dans les cieux néo-calédoniens, les trois Rafale ont pris part à une « action d’entraînement au combat réalisée dans un cadre multimilieux-multichamps », a précisé l’AAE, via Twitter.
Cette mission inédite est une « belle illustration de la stratégie militaire française dans le Pacifique sud qui est de défendre ses territoires et les populations […] et aussi de contribuer à la stabilité régionale en coopérant avec les pays partenaires », a commenté le général général Valéry Putz, le commandant des Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC].
Les trois Rafale ne resteront que quelques jours en Nouvelle-Calédonie puisqu’ils prendront part à l’édition 2022 de l’important exercice aérien australien Pitch Black jusqu’au 10 septembre. Cette participation de l’AAE marquera la relance de la coopération militaire entre la France et l’Australie, laquelle avait été sérieusement compromise par l’affaire des sous-marins et le pacte AUKUS, l’an passé.
Le déploiement Pégase 2022 vise plusieurs objectifs. Le premier est de montrer que la France est « souveraine » et qu’elle « protège ses citoyens partout dans le monde ». Ensuite, qu’elle est un « partenaire militaire fiable et crédible », en plus d’être une « puissance d’équilibre investie dans la sécurité régionale ». Enfin, il s’agit de rappeler également qu’elle est « attachée à la liberté d’action dans le respect des conventions internationales ».
Dans le dossier de presse qu’elle a publié sur cette « projection », l’AAE précise que l’un des enjeux est de « décourager un compétiteur ou un adversaire potentiel dans sa volonté d’affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action ». D’où la nécessité de démontrer qu’elle est en mesure de mener des « des actions rapides pour contrer la politique du fait accompli » et « montrer notre détermination et adresser un message politique à nos
compétiteurs ».
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Lors de ce périple, les trois Rafale ont dû effectuer deux escales, dont une en Inde et une autre à Darwin, en Australie. À noter que la dernière a pris plus de temps que prévu, « en raison de contraintes logistiques » qui n’ont pas été précisées.
Quoi qu’il en soit, jamais des avions de combat de l’AAE n’avait effectué une projection aussi lointaine, alors que, l’an passé, trois Rafale avaient été envoyés en Polynésie française à l’occasion de l’opération « Heifara Wakea ».
C’est en effet ce qu’a souligné le général Stéphane Groën, chef d’état-major du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes. « La plus longue projection était jusqu’alors celle réalisée l’année dernière entre la Métropole et la Polynésie française. Là, nous avons battu cette projection de 2’000 kilomètres [18’000 km] », a-t-il déclaré à la presse.
Après deux escales en Inde et en Australie, la projection s’est terminée par une action d’entraînement au combat réalisée dans un cadre multimilieux-multichamps, la prise de Koumac. pic.twitter.com/RjmsIxXwLJ
— Armée de l'Air et de l'Espace (@Armee_de_lair) August 13, 2022
Arrivés dans les cieux néo-calédoniens, les trois Rafale ont pris part à une « action d’entraînement au combat réalisée dans un cadre multimilieux-multichamps », a précisé l’AAE, via Twitter.
Cette mission inédite est une « belle illustration de la stratégie militaire française dans le Pacifique sud qui est de défendre ses territoires et les populations […] et aussi de contribuer à la stabilité régionale en coopérant avec les pays partenaires », a commenté le général général Valéry Putz, le commandant des Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC].
Les trois Rafale ne resteront que quelques jours en Nouvelle-Calédonie puisqu’ils prendront part à l’édition 2022 de l’important exercice aérien australien Pitch Black jusqu’au 10 septembre. Cette participation de l’AAE marquera la relance de la coopération militaire entre la France et l’Australie, laquelle avait été sérieusement compromise par l’affaire des sous-marins et le pacte AUKUS, l’an passé.
Le déploiement Pégase 2022 vise plusieurs objectifs. Le premier est de montrer que la France est « souveraine » et qu’elle « protège ses citoyens partout dans le monde ». Ensuite, qu’elle est un « partenaire militaire fiable et crédible », en plus d’être une « puissance d’équilibre investie dans la sécurité régionale ». Enfin, il s’agit de rappeler également qu’elle est « attachée à la liberté d’action dans le respect des conventions internationales ».
Dans le dossier de presse qu’elle a publié sur cette « projection », l’AAE précise que l’un des enjeux est de « décourager un compétiteur ou un adversaire potentiel dans sa volonté d’affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action ». D’où la nécessité de démontrer qu’elle est en mesure de mener des « des actions rapides pour contrer la politique du fait accompli » et « montrer notre détermination et adresser un message politique à nos
compétiteurs ».
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Lors de ce périple, les trois Rafale ont dû effectuer deux escales, dont une en Inde et une autre à Darwin, en Australie. À noter que la dernière a pris plus de temps que prévu, « en raison de contraintes logistiques » qui n’ont pas été précisées.
Quoi qu’il en soit, jamais des avions de combat de l’AAE n’avait effectué une projection aussi lointaine, alors que, l’an passé, trois Rafale avaient été envoyés en Polynésie française à l’occasion de l’opération « Heifara Wakea ».
C’est en effet ce qu’a souligné le général Stéphane Groën, chef d’état-major du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes. « La plus longue projection était jusqu’alors celle réalisée l’année dernière entre la Métropole et la Polynésie française. Là, nous avons battu cette projection de 2’000 kilomètres [18’000 km] », a-t-il déclaré à la presse.
Après deux escales en Inde et en Australie, la projection s’est terminée par une action d’entraînement au combat réalisée dans un cadre multimilieux-multichamps, la prise de Koumac. pic.twitter.com/RjmsIxXwLJ
— Armée de l'Air et de l'Espace (@Armee_de_lair) August 13, 2022
Après deux escales en Inde et en Australie, la projection s’est terminée par une action d’entraînement au combat réalisée dans un cadre multimilieux-multichamps, la prise de Koumac. pic.twitter.com/RjmsIxXwLJ
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Arrivés dans les cieux néo-calédoniens, les trois Rafale ont pris part à une « action d’entraînement au combat réalisée dans un cadre multimilieux-multichamps », a précisé l’AAE, via Twitter.
Cette mission inédite est une « belle illustration de la stratégie militaire française dans le Pacifique sud qui est de défendre ses territoires et les populations […] et aussi de contribuer à la stabilité régionale en coopérant avec les pays partenaires », a commenté le général général Valéry Putz, le commandant des Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC].
Les trois Rafale ne resteront que quelques jours en Nouvelle-Calédonie puisqu’ils prendront part à l’édition 2022 de l’important exercice aérien australien Pitch Black jusqu’au 10 septembre. Cette participation de l’AAE marquera la relance de la coopération militaire entre la France et l’Australie, laquelle avait été sérieusement compromise par l’affaire des sous-marins et le pacte AUKUS, l’an passé.
Le déploiement Pégase 2022 vise plusieurs objectifs. Le premier est de montrer que la France est « souveraine » et qu’elle « protège ses citoyens partout dans le monde ». Ensuite, qu’elle est un « partenaire militaire fiable et crédible », en plus d’être une « puissance d’équilibre investie dans la sécurité régionale ». Enfin, il s’agit de rappeler également qu’elle est « attachée à la liberté d’action dans le respect des conventions internationales ».
Dans le dossier de presse qu’elle a publié sur cette « projection », l’AAE précise que l’un des enjeux est de « décourager un compétiteur ou un adversaire potentiel dans sa volonté d’affaiblir les positions de la France, de menacer ses intérêts ou d’entraver sa liberté d’action ». D’où la nécessité de démontrer qu’elle est en mesure de mener des « des actions rapides pour contrer la politique du fait accompli » et « montrer notre détermination et adresser un message politique à nos
compétiteurs ».
L'Humanité
La brève histoire et grande aventure de la CGTU
Il était une foisContestation de l’union sacrée et de la compromission avec la bourgeoisie, échec des grandes grèves de 1920... le torchon brûle entre la CGT et des militants du courant du syndicalisme révolutionnaire d’avant guerre qui entendent régénérer le mouvement syndical au contact des idées bolcheviques. Le 26 juin 1922, il y a cent ans, la Confédération générale unitaire ouvrait son congrès fondateur. Une scission de quatorze ans avant la réunification de 1936 qui accompagnera le Front populaire.
Michel Pigenet« Vive Pelloutier quand même ! » Au soir du 30 juin 1922, la référence, spontanée et anonyme, au défenseur obstiné, décédé en 1901, de l’indépendance syndicale procède du défi. Jaillie des travées du congrès des 1 771 syndicats dissidents de la CGT représentés à Saint-Étienne, elle réplique à l’annonce de la nette victoire des partisans de l’affiliation, avec réserve, à l’Internationale syndicale rouge (ISR), créée en 1921.
Depuis le 26 juin, plus de 600 délégués sont réunis dans la grande salle drapée de rouge de la bourse du travail. Les affrontements sont rudes. Conscients de vivre un moment historique, ils taisent toutefois leurs désaccords pour officialiser, le temps d’une brève unanimité, le nom de la nouvelle Confédération générale du travail unitaire.
L’union sacrée des années de guerre
Aussi douloureuse soit-elle, la séparation d’avec la maison mère clôt sept années d’opposition interne au ralliement de la direction cégétiste à l’union sacrée des années de guerre et au réformisme, d’impossible réconciliation et d’incapacité à agir en commun. En décembre 1921, les syndicats contestataires ont tenté une ultime démarche auprès de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, et du bureau de la centrale. Faute de réponse, les minoritaires se résolvent, courant février, à convoquer le congrès qu’on leur refuse. « Camarades ! Tous à la CGT unitaire ! Et vive l’unité quand même ! », proclame l’appel.
Soudée par le rejet des compromissions dans les instances étatiques ou à l’Organisation internationale du travail et par l’espérance de ruptures révolutionnaires émancipatrices, la coalition « unitaire » émerge à contre-courant du reflux de la puissante vague de grèves des années 1919-1920. Le constat hexagonal vaut pour l’Europe, notamment en Italie, livrée aux violences de la contre-révolution fasciste. En Russie soviétique, la sortie victorieuse de la guerre civile conforte l’exercice d’une dictature du prolétariat sous parti unique et maître de l’appareil d’État. Malgré la décantation à l’œuvre, la situation demeure mouvante. Confrontées aux imprévus de la période, les convictions et les attentes des militants sont infirmées ou ajournées au prix de reformulations des choix et des priorités. Ces remue-ménage déconcertants provoquent des repositionnements souvent vécus comme autant de « reniements » et de « trahisons », vocables normatifs dont les congressistes usent d’abondance.
Deux courants, deux hommes : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.
Instantané des dynamiques en cours, les assises enregistrent les variations du rapport des forces syndicales. Qu’il s’agisse des statuts, de l’orientation nationale et internationale, les votes se répartissent entre deux courants principaux selon un rapport deux tiers/un tiers. Deux hommes les incarnent, trentenaires, syndicalistes révolutionnaires et cheminots révoqués après la grande grève de mai 1920 : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.
Le premier, nouveau directeur de « la Vie ouvrière », publication fondée en 1909 et d’esprit syndicaliste révolutionnaire, veut intégrer les leçons d’Octobre 1917 à la stratégie syndicale. Il concède que le syndicalisme, « facteur essentiel de révolution », ne saurait suffire à tout et accepte l’aide circonstancielle d’autres « forces révolutionnaires ». Il refuse, en revanche, d’établir avec elles des « liens organiques et permanents », inscrits dans l’article 11 des statuts de l’ISR, « qui ne (pourraient) être qu’une subordination voilée du mouvement syndical » : sa motion juge indispensable une révision sur ce point. S’agissant des objectifs et du fonctionnement de la CGTU, il conteste le réalisme du projet statutaire de la commission administrative provisoire qui envisage la « disparition de l’État » et bouleverse le système traditionnel d’organisation confédérale. Cette imprégnation « fédéraliste » et libertaire convient, à l’inverse, aux amis de Besnard, syndicalistes révolutionnaires de stricte observance érigés en militants intransigeants de « l’indépendance absolue » du syndicat. Critiques à l’égard de l’évolution étatiste du régime soviétique, ils se méfient de l’ISR et regardent du côté de Berlin où, la semaine précédente, une conférence a posé les jalons d’une internationale syndicale « anti-autoritaire ».
L’appui tactique des communistes
Les votes simplifient la palette des nuances en présence. Les motions Besnard agrègent autour des « syndicalistes purs » ou « anarcho-syndicalistes » des membres de l’Union anarchiste, à l’exemple de Louis Lecoin et d’André Colomer, et des adhérents du Parti communiste (SFIC, Section française l’Internationale communiste) qui, à l’instar d’Henri Toti, de François Mayoux ou des Stéphanois Henri Lorduron et Émile Arnaud, s’opposent aux prétentions hégémoniques du Parti. Cette base commune n’interdit pas des désaccords, notamment au sujet de la révolution russe.
Les soutiens de Monmousseau ne sont pas moins divers. Si le groupe, lui-même composite, de « la Vie ouvrière » fixe le cap, il rallie des « indépendants », comme l’enseignante Marie Guillot, attachés à l’autonomie syndicale, ainsi qu’une poignée d’anarchistes toujours enthousiasmés par l’expérience soviétique. Mais Monmousseau bénéficie surtout de l’appui tactique du gros des communistes qui, pressés d’évincer les libertaires et en mal d’orientation précise, se font discrets, à l’exception notable du secrétaire général du Parti, Ludovic-Oscar Frossard. En marge du congrès, celui-ci ne craint pas de réunir 130 délégués adhérents du PC et porteurs, dit-on, de 400 mandats. Une infime minorité de « communistes purs » s’obstine, enfin, à prôner une affiliation sans réserve à l’ISR.
Un hommage à Victor Griffuelhes, ancien dirigeant de la CGT
Vue de Moscou, la CGTU serait une prise de choix. Les chances d’ancrage de l’ISR à l’ouest du continent en dépendent. Les 300 000 à 360 000 syndiqués « unitaires » constituent, par ailleurs, un précieux potentiel prolétarien à même de régénérer un Parti communiste mal dégagé de sa gangue réformiste et petite-bourgeoise. En conséquence, à l’inverse du congrès de Tours, en décembre 1920, où la majorité de la SFIO s’est pliée aux 21 conditions posées par l’Internationale communiste, c’est la centrale hexagonale qui, en 1922, pose des conditions à son affiliation.
À Saint-Étienne, l’heure n’est pas aux amabilités. Le congrès sacrifie, certes, aux rituels consensuels. Les délégués versent aux quêtes destinées aux métallos en grève du Vimeu, de Lille et du Havre, saluent les 10 000 Parisiens manifestant contre l’impôt sur les salaires et rendent hommage à Victor Griffuelhes, l’ancien dirigeant de la CGT, décédé le 30 juin. Beaucoup assistent à la soirée théâtrale proposée et participent, le dernier jour, à une « promenade champêtre ».
Au plus fort des tensions, on en vient aux mains
Pour le reste, qui est l’essentiel, tout est prétexte à chicanes : contestations de mandats, modifications de l’ordre du jour, calcul des temps de parole, modalités de vote… Les plus expérimentés déploient leurs talents : sens de la repartie, citations cruelles et mauvaise foi inébranlable, etc. À l’occasion, des attaques ad personam virent à l’outrage. Lecoin accuse Monmousseau d’être un « homme à double face », cependant que Labrousse lit une lettre privée de Semard. Cela ne va pas sans interruptions bruyantes, dont le compte rendu étalonne l’intensité des « mouvements divers » au « tumulte ». Au plus fort des tensions, on en vient aux mains. Le 27 juin, au matin, les « commissaires » du congrès se collètent avec des auditeurs des galeries. L’après-midi, l’anarchiste Henri Sirolle frappe le communiste Alexandre Lebourg, qui l’avait interpellé sur les conditions de sa sortie de prison.
Le temps fort et spectaculaire du congrès se produit le 29 juin. À 10 heures, selon « l’Œuvre », quotidien de centre gauche, un « vent de mystère et de conspiration » se lève, tandis que des « “tchékistes” à l’œil sévère » gardent les portes « fermées à triple tour ». Le président de séance donne la parole au dirigeant de l’ISR, Alexandre Lozovsky, venu clandestinement de Russie soviétique. La salle ovationne le bon tour joué aux autorités, mais les clivages reprennent vite le dessus. À « l’Internationale » des uns succède « Révolution » – « Par la raison et par l’action ! Debout ! Partout ! Révolution ! » – des autres, dont plusieurs lancent des vivats vengeurs en mémoire des « insurgés de Cronstadt », matés par Trotski un an plus tôt… Lozovsky, ancien dirigeant du syndicat des casquettiers de la Seine, où il a séjourné de 1909 à 1917, en a vu d’autres. Il « parle avec une grande volubilité, presque sans accent », rapporte « l’Œuvre ». Gouailleur, il parsème son discours d’expressions argotiques. « On voulait avoir le pognon », explique-t-il à propos des emprunts russes. Ferme sur le fond, mais habile, il interpelle les « camarades » qui « ont cru froisser (ses) sentiments » en chantant « Révolution ». Faites-la, poursuit-il, « comme vous l’entendez, à la française, à l’italienne, faites-la comme vous voudrez ; le principal est de la bien faire », puis conclut : « Nos échecs sont vos échecs, vos échecs sont les nôtres. » À nouveau, les délégués se lèvent et reprennent « Révolution ». En chœur cette fois.
« Une nouvelle scission serait un véritable crime »
Accaparé par les questions d’orientation, le congrès approche de son terme sans avoir discuté du programme d’action confédéral. En six jours, le temps réservé aux revendications salariales, au chômage, à la vie chère n’a pas dépassé… une heure. Les congressistes ont d’autres soucis. Au fil des jours, des rumeurs de ruptures circulent, au point d’amener Mayoux, qui préside la dernière séance, à prévenir : « Une nouvelle scission (…) serait un véritable crime. » Porte-parole de la minorité – et futur « bolchevisateur »… –, Paul Cadeau, éphémère chauffeur de taxi, le rassure, mais précise que ses camarades refusent de siéger à la commission exécutive. Élue, celle-ci nomme le bureau confédéral, composé de Monmousseau, du postier Léopold Cazals, de l’ouvrier du textile Claudius Richetta et, après le désistement de l’instituteur Louis Bouët, de Marie Guillot, première femme à accéder à ce niveau de responsabilité.
Le 1er juillet, à 19 h 20, le congrès s’achève. Une page se tourne. Les choix de 1922 dégagent l’horizon, mais laissent ouverts bien des possibles. Avant la fin de l’année, la Confédération obtient la révision de l’article 11 des statuts de l’ISR qui établissait une liaison organique entre l’ISR et l’Internationale communiste (IC), applicable dans les relations entre la CGTU et le Parti français. Ce succès est toutefois compromis par les commissions syndicales communistes, dont le développement ébranle la coalition victorieuse à Saint-Étienne. Si la centrale surmonte les épreuves de la scission, du retournement de la conjoncture et de la répression, elle peine à gérer ses tensions internes. Il lui reste aussi à démontrer l’efficacité syndicale – ses effectifs passent de près de 350 000 adhérents en 1922 à près de 475 000 quatre ans plus tard –, par-delà les tentations originelles persistantes de l’activisme et du sectarisme, qu’exacerbe bientôt son arrimage au Parti communiste.
L'Humanité
Une brèche dans les prisons
Il était une foisLe 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.
Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.
Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.
Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.
Michel Foucault, les mots et les causes oubliées« L’une des régions cachées de notre système social »
Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »
Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.
Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire
Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».
Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».
Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »
Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation
Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.
L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.
Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.
Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.
Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratieFaire entendre la voix des prisonniers
Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.
Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.
Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matonsC’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.
À VOIR
Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.
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Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne
Il était une foisAllemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».
Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).
À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP
Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.
Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.
Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.
En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. © Alamy Stock Photo
Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »
Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.
Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP
Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.
Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.
Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.
Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP
Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.
Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.
De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.
Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.
Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.
Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.
Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.
Anne SteinerAllemagneIl était une fois L'Humanité
Racket organisé
ÉditorialCathy Dos SantosBientôt, les pastèques ou encore les ingrédients d’une bonne ratatouille seront à chercher du côté des rayons des produits de luxe. En raison de leur coût, ces denrées ont déjà commencé à déserter les tables de trop nombreux foyers. En un an, le prix des fruits et des légumes a en effet grimpé de 11 %, selon l’association de consommateurs Familles rurales, qui relève que le fameux melon d’eau a pris plus de 40 %. Ce n’est plus une envolée mais un braquage. On impute cette flambée à la météo capricieuse, et à la sécheresse qui plombe la production et provoquerait des pénuries. Mais c’est compter sans les marchandises importées qui inondent les étals de nos marchés et de nos magasins. Ce raz-de-marée soulève, à juste titre, de graves inquiétudes sanitaires et environnementales. Et vient menacer une souveraineté alimentaire déjà bien malmenée.
L’inflation est également pointée du doigt. Mais elle ne justifie pas que les prix des fruits et des légumes soient deux fois plus élevés qu’elle. La responsabilité de ce racket n’est pas non plus à chercher du côté des petits agriculteurs qui, dans leur majorité, survivent avec de maigres ressources. À ce propos, l’État serait bien inspiré de mieux soutenir leurs revenus, gages de pérennité des exploitations familiales et de proximité respectueuses de la nature et de la qualité de leur production. Ce serait un moyen efficace de contrer les impacts néfastes de la culture intensive.
Les organisateurs des prix illégitimes ont pour nom la grande distribution et les centrales d’achats. À l’opposé, chaque année, des producteurs participent aux journées de ventes solidaires de fruits et légumes organisées par le PCF en partenariat avec le Modef. Les consommateurs peuvent y acheter des produits non pas à prix cassés mais au prix juste, car ils échappent aux marges abusives des mastodontes de la distribution. Pour atténuer les effets de la spirale inflationniste, le gouvernement doit prendre des mesures d’urgence. À commencer par l’encadrement des prix d’achat et de vente des denrées alimentaires.
pouvoir d'achatvente de fruits et légumesfruits et légumes alimentation L'Humanité
Précieux
BilletMaurice UlrichIl semble bien que ce soit à l’insu du plein gré de Gérald Darmanin. Depuis le 1er janvier, le ministère de l’Intérieur, qui a publié ses chiffres, a autorisé la venue en France de 22 000 travailleurs étrangers, saisonniers pour la plupart. Il y avait eu 5 000 autorisations en 2019, environ un millier en 2010. Beaucoup viennent du Maroc, mais pour l’année prochaine, le secteur de l’hôtellerie-restauration a pris aussi des contacts avec la Tunisie pour 2 000 travailleurs. C’est l’agriculture qui est la plus concernée. « La production, selon le secrétaire général de la filière fruits et légumes, Interfel, est fortement dépendante de la main-d’œuvre étrangère, et cela se passe très bien. Ce sont des travailleurs précieux qui ont en général déjà un savoir-faire. » Et donc, jusque-là, ça va. C’est quand le travailleur étranger prend ses aises, se croit des droits et quoi encore que ça se complique. Mais Gérald Darmanin veille au bon grain, à séparer de l’ivraie dont on n’a plus besoin. Précieux un jour, en trop demain.
le billet de Maurice Ulrich Opex 360
Malgré les objections de l’Inde, le Sri Lanka autorise l’escale d’un navire de recherche chinois à Hambantota
par Laurent Lagneau · 14 août 2022
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Pour la Chine, ce rapprochement était du béni dans la mesure la position géographique du Sri Lanka est stratégique puisque ce pays est situé à la croisée de routes maritimes commerciales vitales pour assurer son approvisionnement en hydrocarbures. Et c’est sans oublier les considérations militaires, au regard de la proximité de l’ex-Ceylan avec l’Inde.
En 2014, le sous-marin chinois Changzheng-2 [classe Han Type-091] fit une escale dans un port sri lankais, ce qui suscita de l’inquiétude à New Dehli, qui ne manqua pas de rappeler aux Sri Lanka les engagements qu’il avait pris en signant, en 1987, un accord de défense avec l’Inde. Selon ce texte, les deux pays convinrent à l’époque que leurs territoires respectifs ne devaient pas être utilisés pour des activités susceptibles de nuire à leur sécurité respective.
Un an plus tard, l’élection du président Maithripala Sirisena changea la donne, celui-ci ayant affiché sa volonté de rompre avec la ligne suivie par son prédécesseur. Et ce qui avait été permis quelques mois plus tôt ne le fut plus par la suite, un autre sous-marin chinois s’étant vu refuser une escale à Colombo.
Seulement, la dynamique enclenchée par M. Rajapaksa ne pouvait plus être arrêtée : avec 12,3 milliards de dollars de dettes, le Sri Lanka dut parer au plus pressé… et emprunter à nouveau après de la China Development Bank les fonds devant lui permettre de rembourser les premières échéances… Et, après de longues négociations, le gouvernement sri lankais, mis sous forte presse, se résolut à céder le port en eaux profondes d’Hambantota [avec ses 6’000 hectares] à la Chine pour une durée de 99 ans.
Cela étant, le président Sirisena fut par la suite confronté à une crise politique, qui se solda par l’élection de Gotabaya Rajapaksa, le frère de son prédécesseur.
Mais celui-ci fut contraint à la démission en juillet dernier, en raison de grave troubles affectant le Sri Lanka. Il a depuis été remplacé par Ranil Wickremesinghe, qui avait été le Premier ministre de M. Sirisena entre 2015 et 2018. Pour autant, ces boulersements politiques n’ont pas l’air de remettre en cause les liens avec la Chine. Bien au contraire.
Alors que l’Inde venait pourtant de renflouer ses finances avec une aide de 4,5 milliards de dollars, le Sri Lanka a autorisé l’escale de frégate pakistanaise PNS Taimur à Colombo. Ce navire doit prendre part à un exercice avec la marine sri lankaise à partir du 15 août.
Puis, après quelques hésitations et malgré les obejctions émises par l’Inde, les autorités sri lankaises ont finalement accepté que le navire de « recherche » chinois Yuan Wang 5 fasse escale au port de Hambantota. Ce bâtiment est notamment utilisé pour assurer le suivi des satellites en orbite ainsi que les lancements de tirs de missiles balistiques [en France, cette dernière fonction est assurée par le Bâtiment d’essais et de mesures « Monge », ndlr]. D’où les réticences indiennes à le voir accoster au Sri Lanka, New Delhi le considérant comme étant un navire espion.
Affichant un déplacement de 26’000 tonnes et doté de quatre radars de trajectographie, le Yuan Wang 5 a été admis en service au sein de la Force de soutien stratégique de l’Armée populaire de libération en 2007. Selon le gouvernement sri lankais, il doit rester au moins cinq jours à Hambantota, « uniquement pour se ravitailler en carburant » et il « ne se livrera à aucune activité pendant son séjour dans les eaux sri-lankaises ».
Quoi qu’il en soit, fin juillet, New Delhi a mis en garde contre « toute incidence sur la sécurité et les intérêts économiques de l’Inde » avant d’assurer qu’il « prendrait toutes les mesures nécessaires pour les sauvegarder ».
Selon le ministère chinois de la Défense, le Yuan Wang 5 a passé 256 jours en mer en 2021, établissant ainsi un « record historique » pour un bâtiment de sa catégorie. Il a appareillé le 22 mars dernier pour l’océan Pacifique, puis l’océan Indien.
À noter que des navires chinois de ce type font régulièrement des escales dans des ports étrangers. Ainsi, le Yuan Wang 6 a été vu à plusieurs reprises à Papeete [Polynésie française], tout comme le Yuan Wang 5… En 2015, ce dernier y avait fait une relâche après avoir – officiellement – réalisé une « étude météorologique » à l’est des îles Marquises.
Photo : Ministère chinois de la Défense
Malgré les objections de l’Inde, le Sri Lanka autorise l’escale d’un navire de recherche chinois à Hambantota
par Laurent Lagneau · 14 août 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDurant la présidence de Mahinda Rajapaksa [2005-15], le Sri Lanka a significativement renforcé ses liens avec la Chine, notamment en matière économique. Et, dans le cadre de son projet « One belt, One road » [OBOR] mais aussi et surtout dans celui de sa stratégie dite du « collier de perles », Pékin lui accorda des financements de plus de cinq milliards de dollars pour la construction d’infrastructures – notamment portuaires – et des prêts à des taux d’intérêt très élevé.
Pour la Chine, ce rapprochement était du béni dans la mesure la position géographique du Sri Lanka est stratégique puisque ce pays est situé à la croisée de routes maritimes commerciales vitales pour assurer son approvisionnement en hydrocarbures. Et c’est sans oublier les considérations militaires, au regard de la proximité de l’ex-Ceylan avec l’Inde.
En 2014, le sous-marin chinois Changzheng-2 [classe Han Type-091] fit une escale dans un port sri lankais, ce qui suscita de l’inquiétude à New Dehli, qui ne manqua pas de rappeler aux Sri Lanka les engagements qu’il avait pris en signant, en 1987, un accord de défense avec l’Inde. Selon ce texte, les deux pays convinrent à l’époque que leurs territoires respectifs ne devaient pas être utilisés pour des activités susceptibles de nuire à leur sécurité respective.
Un an plus tard, l’élection du président Maithripala Sirisena changea la donne, celui-ci ayant affiché sa volonté de rompre avec la ligne suivie par son prédécesseur. Et ce qui avait été permis quelques mois plus tôt ne le fut plus par la suite, un autre sous-marin chinois s’étant vu refuser une escale à Colombo.
Seulement, la dynamique enclenchée par M. Rajapaksa ne pouvait plus être arrêtée : avec 12,3 milliards de dollars de dettes, le Sri Lanka dut parer au plus pressé… et emprunter à nouveau après de la China Development Bank les fonds devant lui permettre de rembourser les premières échéances… Et, après de longues négociations, le gouvernement sri lankais, mis sous forte presse, se résolut à céder le port en eaux profondes d’Hambantota [avec ses 6’000 hectares] à la Chine pour une durée de 99 ans.
Cela étant, le président Sirisena fut par la suite confronté à une crise politique, qui se solda par l’élection de Gotabaya Rajapaksa, le frère de son prédécesseur.
Mais celui-ci fut contraint à la démission en juillet dernier, en raison de grave troubles affectant le Sri Lanka. Il a depuis été remplacé par Ranil Wickremesinghe, qui avait été le Premier ministre de M. Sirisena entre 2015 et 2018. Pour autant, ces boulersements politiques n’ont pas l’air de remettre en cause les liens avec la Chine. Bien au contraire.
Alors que l’Inde venait pourtant de renflouer ses finances avec une aide de 4,5 milliards de dollars, le Sri Lanka a autorisé l’escale de frégate pakistanaise PNS Taimur à Colombo. Ce navire doit prendre part à un exercice avec la marine sri lankaise à partir du 15 août.
Puis, après quelques hésitations et malgré les obejctions émises par l’Inde, les autorités sri lankaises ont finalement accepté que le navire de « recherche » chinois Yuan Wang 5 fasse escale au port de Hambantota. Ce bâtiment est notamment utilisé pour assurer le suivi des satellites en orbite ainsi que les lancements de tirs de missiles balistiques [en France, cette dernière fonction est assurée par le Bâtiment d’essais et de mesures « Monge », ndlr]. D’où les réticences indiennes à le voir accoster au Sri Lanka, New Delhi le considérant comme étant un navire espion.
Affichant un déplacement de 26’000 tonnes et doté de quatre radars de trajectographie, le Yuan Wang 5 a été admis en service au sein de la Force de soutien stratégique de l’Armée populaire de libération en 2007. Selon le gouvernement sri lankais, il doit rester au moins cinq jours à Hambantota, « uniquement pour se ravitailler en carburant » et il « ne se livrera à aucune activité pendant son séjour dans les eaux sri-lankaises ».
Quoi qu’il en soit, fin juillet, New Delhi a mis en garde contre « toute incidence sur la sécurité et les intérêts économiques de l’Inde » avant d’assurer qu’il « prendrait toutes les mesures nécessaires pour les sauvegarder ».
Selon le ministère chinois de la Défense, le Yuan Wang 5 a passé 256 jours en mer en 2021, établissant ainsi un « record historique » pour un bâtiment de sa catégorie. Il a appareillé le 22 mars dernier pour l’océan Pacifique, puis l’océan Indien.
À noter que des navires chinois de ce type font régulièrement des escales dans des ports étrangers. Ainsi, le Yuan Wang 6 a été vu à plusieurs reprises à Papeete [Polynésie française], tout comme le Yuan Wang 5… En 2015, ce dernier y avait fait une relâche après avoir – officiellement – réalisé une « étude météorologique » à l’est des îles Marquises.
Photo : Ministère chinois de la Défense
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDurant la présidence de Mahinda Rajapaksa [2005-15], le Sri Lanka a significativement renforcé ses liens avec la Chine, notamment en matière économique. Et, dans le cadre de son projet « One belt, One road » [OBOR] mais aussi et surtout dans celui de sa stratégie dite du « collier de perles », Pékin lui accorda des financements de plus de cinq milliards de dollars pour la construction d’infrastructures – notamment portuaires – et des prêts à des taux d’intérêt très élevé.
Pour la Chine, ce rapprochement était du béni dans la mesure la position géographique du Sri Lanka est stratégique puisque ce pays est situé à la croisée de routes maritimes commerciales vitales pour assurer son approvisionnement en hydrocarbures. Et c’est sans oublier les considérations militaires, au regard de la proximité de l’ex-Ceylan avec l’Inde.
En 2014, le sous-marin chinois Changzheng-2 [classe Han Type-091] fit une escale dans un port sri lankais, ce qui suscita de l’inquiétude à New Dehli, qui ne manqua pas de rappeler aux Sri Lanka les engagements qu’il avait pris en signant, en 1987, un accord de défense avec l’Inde. Selon ce texte, les deux pays convinrent à l’époque que leurs territoires respectifs ne devaient pas être utilisés pour des activités susceptibles de nuire à leur sécurité respective.
Un an plus tard, l’élection du président Maithripala Sirisena changea la donne, celui-ci ayant affiché sa volonté de rompre avec la ligne suivie par son prédécesseur. Et ce qui avait été permis quelques mois plus tôt ne le fut plus par la suite, un autre sous-marin chinois s’étant vu refuser une escale à Colombo.
Seulement, la dynamique enclenchée par M. Rajapaksa ne pouvait plus être arrêtée : avec 12,3 milliards de dollars de dettes, le Sri Lanka dut parer au plus pressé… et emprunter à nouveau après de la China Development Bank les fonds devant lui permettre de rembourser les premières échéances… Et, après de longues négociations, le gouvernement sri lankais, mis sous forte presse, se résolut à céder le port en eaux profondes d’Hambantota [avec ses 6’000 hectares] à la Chine pour une durée de 99 ans.
Cela étant, le président Sirisena fut par la suite confronté à une crise politique, qui se solda par l’élection de Gotabaya Rajapaksa, le frère de son prédécesseur.
Mais celui-ci fut contraint à la démission en juillet dernier, en raison de grave troubles affectant le Sri Lanka. Il a depuis été remplacé par Ranil Wickremesinghe, qui avait été le Premier ministre de M. Sirisena entre 2015 et 2018. Pour autant, ces boulersements politiques n’ont pas l’air de remettre en cause les liens avec la Chine. Bien au contraire.
Alors que l’Inde venait pourtant de renflouer ses finances avec une aide de 4,5 milliards de dollars, le Sri Lanka a autorisé l’escale de frégate pakistanaise PNS Taimur à Colombo. Ce navire doit prendre part à un exercice avec la marine sri lankaise à partir du 15 août.
Puis, après quelques hésitations et malgré les obejctions émises par l’Inde, les autorités sri lankaises ont finalement accepté que le navire de « recherche » chinois Yuan Wang 5 fasse escale au port de Hambantota. Ce bâtiment est notamment utilisé pour assurer le suivi des satellites en orbite ainsi que les lancements de tirs de missiles balistiques [en France, cette dernière fonction est assurée par le Bâtiment d’essais et de mesures « Monge », ndlr]. D’où les réticences indiennes à le voir accoster au Sri Lanka, New Delhi le considérant comme étant un navire espion.
Affichant un déplacement de 26’000 tonnes et doté de quatre radars de trajectographie, le Yuan Wang 5 a été admis en service au sein de la Force de soutien stratégique de l’Armée populaire de libération en 2007. Selon le gouvernement sri lankais, il doit rester au moins cinq jours à Hambantota, « uniquement pour se ravitailler en carburant » et il « ne se livrera à aucune activité pendant son séjour dans les eaux sri-lankaises ».
Quoi qu’il en soit, fin juillet, New Delhi a mis en garde contre « toute incidence sur la sécurité et les intérêts économiques de l’Inde » avant d’assurer qu’il « prendrait toutes les mesures nécessaires pour les sauvegarder ».
Selon le ministère chinois de la Défense, le Yuan Wang 5 a passé 256 jours en mer en 2021, établissant ainsi un « record historique » pour un bâtiment de sa catégorie. Il a appareillé le 22 mars dernier pour l’océan Pacifique, puis l’océan Indien.
À noter que des navires chinois de ce type font régulièrement des escales dans des ports étrangers. Ainsi, le Yuan Wang 6 a été vu à plusieurs reprises à Papeete [Polynésie française], tout comme le Yuan Wang 5… En 2015, ce dernier y avait fait une relâche après avoir – officiellement – réalisé une « étude météorologique » à l’est des îles Marquises.
Photo : Ministère chinois de la Défense
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Pour la Chine, ce rapprochement était du béni dans la mesure la position géographique du Sri Lanka est stratégique puisque ce pays est situé à la croisée de routes maritimes commerciales vitales pour assurer son approvisionnement en hydrocarbures. Et c’est sans oublier les considérations militaires, au regard de la proximité de l’ex-Ceylan avec l’Inde.
En 2014, le sous-marin chinois Changzheng-2 [classe Han Type-091] fit une escale dans un port sri lankais, ce qui suscita de l’inquiétude à New Dehli, qui ne manqua pas de rappeler aux Sri Lanka les engagements qu’il avait pris en signant, en 1987, un accord de défense avec l’Inde. Selon ce texte, les deux pays convinrent à l’époque que leurs territoires respectifs ne devaient pas être utilisés pour des activités susceptibles de nuire à leur sécurité respective.
Un an plus tard, l’élection du président Maithripala Sirisena changea la donne, celui-ci ayant affiché sa volonté de rompre avec la ligne suivie par son prédécesseur. Et ce qui avait été permis quelques mois plus tôt ne le fut plus par la suite, un autre sous-marin chinois s’étant vu refuser une escale à Colombo.
Seulement, la dynamique enclenchée par M. Rajapaksa ne pouvait plus être arrêtée : avec 12,3 milliards de dollars de dettes, le Sri Lanka dut parer au plus pressé… et emprunter à nouveau après de la China Development Bank les fonds devant lui permettre de rembourser les premières échéances… Et, après de longues négociations, le gouvernement sri lankais, mis sous forte presse, se résolut à céder le port en eaux profondes d’Hambantota [avec ses 6’000 hectares] à la Chine pour une durée de 99 ans.
Cela étant, le président Sirisena fut par la suite confronté à une crise politique, qui se solda par l’élection de Gotabaya Rajapaksa, le frère de son prédécesseur.
Mais celui-ci fut contraint à la démission en juillet dernier, en raison de grave troubles affectant le Sri Lanka. Il a depuis été remplacé par Ranil Wickremesinghe, qui avait été le Premier ministre de M. Sirisena entre 2015 et 2018. Pour autant, ces boulersements politiques n’ont pas l’air de remettre en cause les liens avec la Chine. Bien au contraire.
Alors que l’Inde venait pourtant de renflouer ses finances avec une aide de 4,5 milliards de dollars, le Sri Lanka a autorisé l’escale de frégate pakistanaise PNS Taimur à Colombo. Ce navire doit prendre part à un exercice avec la marine sri lankaise à partir du 15 août.
Puis, après quelques hésitations et malgré les obejctions émises par l’Inde, les autorités sri lankaises ont finalement accepté que le navire de « recherche » chinois Yuan Wang 5 fasse escale au port de Hambantota. Ce bâtiment est notamment utilisé pour assurer le suivi des satellites en orbite ainsi que les lancements de tirs de missiles balistiques [en France, cette dernière fonction est assurée par le Bâtiment d’essais et de mesures « Monge », ndlr]. D’où les réticences indiennes à le voir accoster au Sri Lanka, New Delhi le considérant comme étant un navire espion.
Affichant un déplacement de 26’000 tonnes et doté de quatre radars de trajectographie, le Yuan Wang 5 a été admis en service au sein de la Force de soutien stratégique de l’Armée populaire de libération en 2007. Selon le gouvernement sri lankais, il doit rester au moins cinq jours à Hambantota, « uniquement pour se ravitailler en carburant » et il « ne se livrera à aucune activité pendant son séjour dans les eaux sri-lankaises ».
Quoi qu’il en soit, fin juillet, New Delhi a mis en garde contre « toute incidence sur la sécurité et les intérêts économiques de l’Inde » avant d’assurer qu’il « prendrait toutes les mesures nécessaires pour les sauvegarder ».
Selon le ministère chinois de la Défense, le Yuan Wang 5 a passé 256 jours en mer en 2021, établissant ainsi un « record historique » pour un bâtiment de sa catégorie. Il a appareillé le 22 mars dernier pour l’océan Pacifique, puis l’océan Indien.
À noter que des navires chinois de ce type font régulièrement des escales dans des ports étrangers. Ainsi, le Yuan Wang 6 a été vu à plusieurs reprises à Papeete [Polynésie française], tout comme le Yuan Wang 5… En 2015, ce dernier y avait fait une relâche après avoir – officiellement – réalisé une « étude météorologique » à l’est des îles Marquises.
y avait fait une relâchePhoto : Ministère chinois de la Défense
L'Humanité
Salman Rushdie, peuple afghan, la liberté.
ChroniquePatrick Le HyaricDeux événements concomitants, intimement liés, ont marqué la semaine passée. Le premier est le sinistre anniversaire de la reprise du pouvoir en Afghanistan par les talibans. Depuis un an, ils y font régner la terreur et contribuent à amplifier une pauvreté absolue. Ils cultivent la haine contre la culture et l’émancipation. Ils emprisonnent physiquement, psychologiquement, socialement les femmes et les jeunes filles jusque dans la geôle vestimentaire, grillagée, barbare et féodale, qu’ils leur imposent. Le deuxième événement s’est déroulé à New York. Alors que l’écrivain Salman Rushdie s’apprêtait à tenir une conférence sur l’une des plus belles créations humaines, la littérature, il a été victime d’une tentative d’assassinat au couteau. À cette heure, selon les informations provenant de son entourage, ces jours ne semblent plus en danger, mais il semble que Salman Rushdie aura de nombreuses séquelles de cette attaque sauvage. Nous lui souhaitons le meilleur rétablissement possible.
Ces deux événements relèvent de la même absurde logique de l’islamisme intégriste. Celui-là même dont des millions de musulmans sont les victimes au quotidien. Dans les deux cas, c’est la culture, le savoir, l’éducation, l’imaginaire qu’on tue. Dans les deux cas c’est, au nom d’un dieu, la négation de l’être humain et la glorification de la mort.
À Kaboul, une manifestation de femmes devant le ministère de l’éducation nationale pour le droit au travail et à la santé a été violemment dispersée en à peine quelques minutes.
Les gardiens du temple djihadiste les ont pourchassés, les ont battues à coups de crosse. À New York, un même bras armé par le fanatisme et l’obscurantisme poignardait le grand écrivain.
Ces coups de poignard sont de nouvelles entailles contre la liberté de penser, d’écrire, de publier, de parler. Les mêmes poignards de haine ont ôté la vie à Samuel Paty, au père Jacques Hamel et à Daniel Pearl. Le même fanatisme a tué nos amis de Charlie Hebdo.
Ces crimes sont l’expression barbare de la négation de l’être humain, de son rapport aux autres, de sa volonté et sa liberté de s’informer, de comprendre, de s’exprimer, d’aimer.
Celui qui, à New York, a brandi ce poignard pour le plonger dans la chair de Salman Rushdie, n’a jamais lu aucun de ses livres. Encore moins, Les Versets sataniques qui ont servi depuis une trentaine d’années à déclencher une série de manifestations et d’assassinats, de traducteurs, d’éditeurs, de journalistes.
La première manifestation contre cet ouvrage a eu lieu le 12 février 1989 au Pakistan. Elle était organisée par ceux-là mêmes qui aujourd’hui constituent le mouvement islamique des talibans en Afghanistan. Ceux auxquels les États-Unis ont fait place nette il y a un an, dans une fuite honteuse, abandonnant les Afghans à leur funeste sort.
C’est en découvrant cette manifestation que l’ayatollah Khomeiny condamnait à mort Salman Rushdie et appelait à le tuer. Non pas que le livre lui ai déplu : il ne l’a pas lu. Sa fatwa n’avait pour seul objectif que de redorer son blason au moment où son étoile pâlissait. Rien à voir donc avec le contenu du livre lui-même mais tout à voir avec une lutte politique au sein de l’Iran et plus largement d’une lutte politique au sein de l’islam politique. La dénonciation des Versets sataniques était pour lui le moyen de tenter de se transformer en chef de l’Orient islamique. C’est au nom de son projet personnel que les services de l’État iranien pourchassent Rushdie de par le monde tout en appelant les faibles d’esprit, les criminels, les obscurantistes à exécuter sa sentence. Est-ce que le meurtrier de la semaine dernière a agi avec ce décret religieux en tête ? Il semblerait que oui.
On ne peut que regretter qu’à l’époque un cordon politique protecteur n’ait pas été érigé autour de Salman Rushdie et son œuvre. Tant de chefs d’État, de personnalités de différentes obédiences, de responsables religieux jusqu’au Vatican, d’écrivains et d’intellectuels ont trop banalisé cette abominable sentence, cet appel au meurtre en soutenant l’idée qu’il s’agissait d’un blasphème.
Blasphème ? De la part d’un ami de l’islam, celui de son enfance indienne qu’il défendait. « Cette pensée musulmane large d’esprit », disait ce défenseur du Coran qu’il souhaite voir interprété au vent frais des Lumières. Un islam vivant, donc ouvert aux interrogations, argumentations voir de controverses. C’est cette ouverture qui parcourt la riche œuvre de Salman Rushdie. Que le chef d’une théocratie puisse condamner ainsi à mort un homme, citoyen britannique, né en Inde sans soulever de protestations défie les universelles valeurs.
Au-delà de la censure, il s’agissait d’une violation de la légalité internationale, un acte de banditisme d’État. Un acte de terrorisme d’état. Ce que le sectarisme, l’obscurantisme condamnait ce n’était pas simplement une opinion, ni seulement la liberté d’expression, mais une œuvre. Une œuvre romanesque. Un roman qui mêle fictions et pensées critiques, en reprenant le travail intellectuel de grands chercheurs musulmans. Les versets sataniques ne sont pas une énonciation et encore moins une dénonciation, mais une fiction d’où jaillissent plusieurs voix narratives, un tissage et un détricotage de contradictions, un travail d’angles aigus, pointus pour décrypter, soulever la réalité, celle que l’auteur a vécu avec l’émigration.
Loin d’être lointaine ou exotique, l’auteur à partir de son expérience fait sentir combien l’immigration bouleverse les vies, agite les contradictions de ce monde. Les versets sataniques font mesurer la richesse de la diversité humaine, la pluralité des cultures qu’elle insuffle, ses entrelacements, ses chocs aussi.
Ce roman fait ré-émerger l’histoire profonde. Celle de l’empire arabo-musulman dont les interdits mortifères ont précipité la chute entre le 11 e et le 13 e siècle. En reprenant ce travail d’intellectuels musulmans du Moyen-Âge, par l’écriture d’une fiction, Salman Rushdie nous fait comprendre que le monde musulman n’est ni un bloc uniforme, ni figé dans la pierre. Son roman projette le vieux et souvent douloureux conflit qui depuis des siècles met en tension la littérature et la religion, la littérature et les affaires politiques. Rien donc à voir un quelconque blasphème ! L’œuvre de Salman Rushdie est souvent une mise en abîme, une mise en perspective des questions liées à l’identité. Qu’il s’agisse de l’identité nationale, de l’identité ethnique, de l’identité religieuse bref ce qui fait le miel de tous les fondamentalistes et extrémistes réactionnaires. Les adeptes de la fatwa décrétée contre Rushdie se recrutent dans ces cercles où l’ignorance et l’obscurantisme sont les deux mamelles de la bêtise humaine.
Ce même obscurantisme qui niait, il n’y a pas si longtemps les dérèglements climatiques, celui professé dans des cercles des droites extrêmes contre l’histoire ou la science ou encore ceux qui remettent en cause le droit à l’avortement et veulent perpétuer la soumission des femmes à un ordre patriarcal.
Nous souhaitons que Salman Rushdie s’en sorte au mieux, et qu’il puisse continuer à écrire, à créer, à parler. Nous souhaitons la plus grande solidarité combative aux côtés des Afghanes, les travailleuses, les intellectuels, les sportives en Afghanistan pour qu’elles puissent se libérer de leurs cages.
Marie-George Buffet, qui a été une excellente ministre des sports, avec l’association qu’elle a créée, a depuis longtemps pris le parti de permettre aux sportives afghanes de pratiquer et concourir librement. Qu’elle puisse être entendue et soutenue, afin que les sportives afghanes puissent participer aux jeux olympiques à Paris en 2024.
Il ne faut pas qu’après nos larmes, à peine séchées, vienne à nouveau l’oubli.
La vigilance s’impose. Cela fait trente-trois ans maintenant que Salman Rushdie, infatigable éveilleur des consciences, est la cible d’une fatwa exigeant sa mise à mort.
Son combat, le combat pour la liberté, n’est jamais gagné. Il doit sans cesse occuper les esprits justes et forts.
C’est le combat pour la culture, pour la liberté d’écrire, de créer. C’est le combat pour la liberté de la presse et le droit des journalistes de faire leur travail qui doit être partout respecté.
Faut-il que ces ennemis de la liberté, qui pourchassent Salman Rushdie ou Talisma Nasreen, Ousmane Diarra, ou Nudem Durak et tant d’autres depuis si longtemps et martyrisent les femmes, soient à ce point, si dépourvus, si faibles d’esprits pour avoir ainsi peur de mots, de phrases, d’un livre, de la culture, de la création et de la littérature ?
La solidarité avec les Afghanes comme avec les Iraniennes, les Gazaouis, les Pakistanaises, les Irakiennes, les Kurdes et tant d’autres doit vivre et se développer. C’est le combat pour l’émancipation des femmes, d’apprendre, de travailler, de créer. Celui pour leur droit à disposer de leur corps, d’aimer librement, de donner naissance ou non.
Dans les deux cas des actes forts sont nécessaires.
Les femmes afghanes pourraient, par exemple, recevoir le prix Sakharov du Parlement européen et être présentées à la candidature pour le prix Nobel de la paix.
Salman Rushdie pourrait être présenté pour le prix Nobel de littérature. Symbolique ? Peut-être ! Mais si fort que ces distinctions seraient partie intégrante d’un nécessaire rapport de force pour protéger toutes celles et ceux qui vivent en permanence sous la menace et promouvoir la liberté. Nul ne peut être étranger au combat pour leur liberté, pour la liberté.
salman rushdie Opex 360
Barkhane : Le Groupement tactique « Monclar » déjoue une attaque jihadiste sur l’axe Gao-Niamey
par Laurent Lagneau · 13 août 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPeu avant de céder le commandement de la force Barkhane au général Bruno Baratz, le général Laurent Michon avait dit craindre un « coup d’éclat » des groupes armés terroristes [GAT] dans les derniers jours du retrait des troupes françaises du Mali.
Ce 13 août, et alors que celui-ci est sur le point de s’achever [avec, la semaine passée, le transfert de 150 conteneurs et d’un quarantaine de véhicules de Gao vers Niamey, au Niger], le Groupement tactique « Monclar », armé par la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère [DBLE] a repéré un groupe de combattants jihadistes dans les environs de la localité de Tassiga, située sur à une quarantaine de kilomètres de la frontière nigérienne.
Armés de fusils-mitrailleurs et se déplaçant à motos, les jihadistes cherchaient à se renseigner sur le dispositif de sécurité déployé par les militaires français dans le secteur. Mais ils n’ont guère eu le temps de poursuivre leur activité. Une fois repérés, ils ont ouvert le feu sur les légionnaires du GTD Monclar, qui ont immédiatement riposté.
« Dans sa riposte, Barkhane a mis hors de combat deux d’entre-eux, n’essuyant aucune perte de son côté », a indiqué l’État-major des armées [EMA], peu après cet accrochage. Et d’ajouter : « La mission première de Barkhane de lutter contre les groupes armés terroristes se poursuit aux côtés de ses partenaires sahéliens, en parallèle de la ré-articulation en bon ordre et en sécurité de son dispositif hors du Mali ».
Il s’agit de la seconde intervention de Barkhane contre un GAT en une semaine. En effet, dans la soirée du 6 août, la force française a mené une opération dans la région de Talataï, située à environ 200 km au nord-est de Gao, pour « neutraliser » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, JNIM ou RVIM, lié à al-Qaïda].
Par ailleurs, selon le dernier compte-rendu hebdomadaire des opérations de l’EMA, le GTD Monclar a mené, la semaine passée, une opération de sécurisation de la ville de Gao et de ses alentours, l’objectif étant de « protéger la force, dans le cadre de la ré-articulation du dispositif, ainsi que la population contre de potentielles exactions des GAT présents dans la région ». Cette mission a reposé un « dispositif léger et discret », composé de deux groupes d’infanterie et d’une unité de tireurs d’élité, appuyé par un hélicoptère d’attaque Tigre.
« Si la réarticulation prend du temps, c’est parce que nous souhaitons le faire en sécurité, en bon ordre et selon le mode d’action que nous avons déterminés, nous ne nous faisons rien imposer. […] Nous faisons les choses extrêmement sereinement », a récemment fait valoir le général Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA, à l’antenne de franceinfo.
Photo : État-major des armées
Barkhane : Le Groupement tactique « Monclar » déjoue une attaque jihadiste sur l’axe Gao-Niamey
par Laurent Lagneau · 13 août 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPeu avant de céder le commandement de la force Barkhane au général Bruno Baratz, le général Laurent Michon avait dit craindre un « coup d’éclat » des groupes armés terroristes [GAT] dans les derniers jours du retrait des troupes françaises du Mali.
Ce 13 août, et alors que celui-ci est sur le point de s’achever [avec, la semaine passée, le transfert de 150 conteneurs et d’un quarantaine de véhicules de Gao vers Niamey, au Niger], le Groupement tactique « Monclar », armé par la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère [DBLE] a repéré un groupe de combattants jihadistes dans les environs de la localité de Tassiga, située sur à une quarantaine de kilomètres de la frontière nigérienne.
Armés de fusils-mitrailleurs et se déplaçant à motos, les jihadistes cherchaient à se renseigner sur le dispositif de sécurité déployé par les militaires français dans le secteur. Mais ils n’ont guère eu le temps de poursuivre leur activité. Une fois repérés, ils ont ouvert le feu sur les légionnaires du GTD Monclar, qui ont immédiatement riposté.
« Dans sa riposte, Barkhane a mis hors de combat deux d’entre-eux, n’essuyant aucune perte de son côté », a indiqué l’État-major des armées [EMA], peu après cet accrochage. Et d’ajouter : « La mission première de Barkhane de lutter contre les groupes armés terroristes se poursuit aux côtés de ses partenaires sahéliens, en parallèle de la ré-articulation en bon ordre et en sécurité de son dispositif hors du Mali ».
Il s’agit de la seconde intervention de Barkhane contre un GAT en une semaine. En effet, dans la soirée du 6 août, la force française a mené une opération dans la région de Talataï, située à environ 200 km au nord-est de Gao, pour « neutraliser » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, JNIM ou RVIM, lié à al-Qaïda].
Par ailleurs, selon le dernier compte-rendu hebdomadaire des opérations de l’EMA, le GTD Monclar a mené, la semaine passée, une opération de sécurisation de la ville de Gao et de ses alentours, l’objectif étant de « protéger la force, dans le cadre de la ré-articulation du dispositif, ainsi que la population contre de potentielles exactions des GAT présents dans la région ». Cette mission a reposé un « dispositif léger et discret », composé de deux groupes d’infanterie et d’une unité de tireurs d’élité, appuyé par un hélicoptère d’attaque Tigre.
« Si la réarticulation prend du temps, c’est parce que nous souhaitons le faire en sécurité, en bon ordre et selon le mode d’action que nous avons déterminés, nous ne nous faisons rien imposer. […] Nous faisons les choses extrêmement sereinement », a récemment fait valoir le général Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA, à l’antenne de franceinfo.
Photo : État-major des armées
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPeu avant de céder le commandement de la force Barkhane au général Bruno Baratz, le général Laurent Michon avait dit craindre un « coup d’éclat » des groupes armés terroristes [GAT] dans les derniers jours du retrait des troupes françaises du Mali.
Ce 13 août, et alors que celui-ci est sur le point de s’achever [avec, la semaine passée, le transfert de 150 conteneurs et d’un quarantaine de véhicules de Gao vers Niamey, au Niger], le Groupement tactique « Monclar », armé par la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère [DBLE] a repéré un groupe de combattants jihadistes dans les environs de la localité de Tassiga, située sur à une quarantaine de kilomètres de la frontière nigérienne.
Armés de fusils-mitrailleurs et se déplaçant à motos, les jihadistes cherchaient à se renseigner sur le dispositif de sécurité déployé par les militaires français dans le secteur. Mais ils n’ont guère eu le temps de poursuivre leur activité. Une fois repérés, ils ont ouvert le feu sur les légionnaires du GTD Monclar, qui ont immédiatement riposté.
« Dans sa riposte, Barkhane a mis hors de combat deux d’entre-eux, n’essuyant aucune perte de son côté », a indiqué l’État-major des armées [EMA], peu après cet accrochage. Et d’ajouter : « La mission première de Barkhane de lutter contre les groupes armés terroristes se poursuit aux côtés de ses partenaires sahéliens, en parallèle de la ré-articulation en bon ordre et en sécurité de son dispositif hors du Mali ».
Il s’agit de la seconde intervention de Barkhane contre un GAT en une semaine. En effet, dans la soirée du 6 août, la force française a mené une opération dans la région de Talataï, située à environ 200 km au nord-est de Gao, pour « neutraliser » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, JNIM ou RVIM, lié à al-Qaïda].
Par ailleurs, selon le dernier compte-rendu hebdomadaire des opérations de l’EMA, le GTD Monclar a mené, la semaine passée, une opération de sécurisation de la ville de Gao et de ses alentours, l’objectif étant de « protéger la force, dans le cadre de la ré-articulation du dispositif, ainsi que la population contre de potentielles exactions des GAT présents dans la région ». Cette mission a reposé un « dispositif léger et discret », composé de deux groupes d’infanterie et d’une unité de tireurs d’élité, appuyé par un hélicoptère d’attaque Tigre.
« Si la réarticulation prend du temps, c’est parce que nous souhaitons le faire en sécurité, en bon ordre et selon le mode d’action que nous avons déterminés, nous ne nous faisons rien imposer. […] Nous faisons les choses extrêmement sereinement », a récemment fait valoir le général Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA, à l’antenne de franceinfo.
Photo : État-major des armées
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerPeu avant de céder le commandement de la force Barkhane au général Bruno Baratz, le général Laurent Michon avait dit craindre un « coup d’éclat » des groupes armés terroristes [GAT] dans les derniers jours du retrait des troupes françaises du Mali.
Ce 13 août, et alors que celui-ci est sur le point de s’achever [avec, la semaine passée, le transfert de 150 conteneurs et d’un quarantaine de véhicules de Gao vers Niamey, au Niger], le Groupement tactique « Monclar », armé par la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère [DBLE] a repéré un groupe de combattants jihadistes dans les environs de la localité de Tassiga, située sur à une quarantaine de kilomètres de la frontière nigérienne.
Armés de fusils-mitrailleurs et se déplaçant à motos, les jihadistes cherchaient à se renseigner sur le dispositif de sécurité déployé par les militaires français dans le secteur. Mais ils n’ont guère eu le temps de poursuivre leur activité. Une fois repérés, ils ont ouvert le feu sur les légionnaires du GTD Monclar, qui ont immédiatement riposté.
« Dans sa riposte, Barkhane a mis hors de combat deux d’entre-eux, n’essuyant aucune perte de son côté », a indiqué l’État-major des armées [EMA], peu après cet accrochage. Et d’ajouter : « La mission première de Barkhane de lutter contre les groupes armés terroristes se poursuit aux côtés de ses partenaires sahéliens, en parallèle de la ré-articulation en bon ordre et en sécurité de son dispositif hors du Mali ».
Il s’agit de la seconde intervention de Barkhane contre un GAT en une semaine. En effet, dans la soirée du 6 août, la force française a mené une opération dans la région de Talataï, située à environ 200 km au nord-est de Gao, pour « neutraliser » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, JNIM ou RVIM, lié à al-Qaïda].
a mené une opérationPar ailleurs, selon le dernier compte-rendu hebdomadaire des opérations de l’EMA, le GTD Monclar a mené, la semaine passée, une opération de sécurisation de la ville de Gao et de ses alentours, l’objectif étant de « protéger la force, dans le cadre de la ré-articulation du dispositif, ainsi que la population contre de potentielles exactions des GAT présents dans la région ». Cette mission a reposé un « dispositif léger et discret », composé de deux groupes d’infanterie et d’une unité de tireurs d’élité, appuyé par un hélicoptère d’attaque Tigre.
« Si la réarticulation prend du temps, c’est parce que nous souhaitons le faire en sécurité, en bon ordre et selon le mode d’action que nous avons déterminés, nous ne nous faisons rien imposer. […] Nous faisons les choses extrêmement sereinement », a récemment fait valoir le général Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA, à l’antenne de franceinfo.
Photo : État-major des armées
L'Humanité
Brésil. Le nouveau monde de Lula contre l’ancien de Bolsonaro
ActuMoins de deux mois avant l’élection présidentielle brésilienne, les deux principaux candidats ont lancé mardi leur campagne. Lula da Silva tentera de sauver la démocratie face au président sortant d’extrême droite.
Gaël De SantisL’un est revenu sur les lieux de sa naissance politique, l’autre sur les lieux de sa renaissance spirituelle. La compétition pour l’élection présidentielle au Brésil s’est ouverte mardi 16 août. D’un côté, une foule où la couleur dominante est le rouge. Lula da Silva a tenu un meeting devant une usine de la région industrielle ABC, dans l’État de Sao Paulo, où fut fondé, en 1980, le Parti des travailleurs (PT). « Je viens (régulièrement) devant la porte de Volkswagen depuis 1969 », a rappelé celui qui a fait ses premières armes en tant que syndicaliste et tourneur-fraiseur dans ce quartier, pendant la dictature. De l’autre côté, un rassemblement où les couleurs jaune et vert du drapeau du Brésil sont omniprésentes. Le président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro, a choisi pour lancer sa campagne Juiz de Fora, dans l’État du Minas Gerais. Il y a quatre ans, il avait essuyé là-bas une attaque au couteau. « C’est ici que je suis né à nouveau. Je remercie la main de Dieu, qui m’a sauvé », a lancé l’ancien capitaine, qui dissimulait sous ses habits un gilet pare-balles, et dont le slogan est « Dieu, patrie, famille et liberté ». Un clin d’œil aux évangélistes, très puissants dans le plus grand pays d’Amérique latine.
La liberté d’expression n’est pas la liberté de propager des discours de haine et des préjugés. » ALEXANDRE DE MORAES PRÉSIDENT DU TRIBUNAL SUPRÊME ÉLECTORAL
Dans les sondages, Jair Bolsonaro paraît à la traîne. Il n’était crédité lundi que de 32 % des intentions de vote, loin des 46,03 % obtenus il y a quatre ans. À l’époque, la gauche est discréditée. Sous le coup d’une cabale judiciaire, Lula da Silva n’a pas le droit de se présenter ; il a été entièrement blanchi depuis. Et sa successeure, Dilma Rousseff, avait été destituée en 2016, là aussi sans fondement ; le prétexte invoqué était une mauvaise gestion des comptes publics. Lula da Silva pourrait compter, selon les enquêtes d’opinion, sur un score de 44 % au premier tour.
Un bilan catastrophique
Dans son discours, le leader de la gauche a promis que « notre histoire allait changer ». L’ancien syndicaliste a surtout mis en évidence le bilan terrible du président sortant. « Vous n’avez pas versé une seule larme pour les 680 000 personnes qui sont mortes du Covid. Vous ne croyiez pas en la science, en la médecine, en les gouverneurs, vous avez cru à vos mensonges », a-t-il lancé à l’adresse de Jair Bolsonaro. La gestion de l’épidémie par ce dernier a été catastrophique : comme les représentants de l’extrême droite dans d’autres pays, il a qualifié la maladie de « grippette », s’est montré inactif face au manque d’oxygène dans les hôpitaux. Un rapport parlementaire a indiqué que, si le gouvernement avait agi autrement, 127 000 décès auraient pu être évités.
Le Brésil ne peut laisser 33 millions de personnes souffrir de faim. LUIZ INÁCIO LULA DA SILVA PARTI DES TRAVAILLEURS
Autre champ d’affrontement, celui de la malnutrition. « Nous allons l’emporter parce que le pays a besoin de nous. Nous allons gagner parce que (cette situation) n’est plus possible. Le Brésil est le troisième producteur alimentaire au monde ; il ne peut laisser 33 millions de personnes souffrir de faim », a accusé Lula. Les deux mandats du fondateur du PT, entre 2003 et 2011, avaient été marqués par le très populaire programme Faim zéro, qui a sorti 30 millions de Brésiliens de la pauvreté. Le mandat de Bolsonaro a, lui, été synonyme de récession économique, d’augmentation des inégalités, mais aussi d’épisodes de violences contre les personnes de couleur ou non hétérosexuelles. Plus de 300 personnes LGBT sont mortes de manière violente l’an dernier.
Plus d’unanimité à droite pour Bolsonaro
Qu’adviendra-t-il après l’élection, programmée les 2 et 30 octobre prochain ? Bolsonaro, dont Donald Trump a été la source d’inspiration, pourrait refuser de reconnaître le résultat du scrutin. Il ne fait pas mystère de n’avoir aucune confiance dans les institutions chargées d’organiser le vote. Mais, à droite, Bolsonaro ne fait plus l’unanimité. En témoignent les propos tenus mardi par Alexandre de Moraes, lors de son investiture comme président du Tribunal suprême électoral.
Ce dernier n’est autre que l’ancien ministre de la Justice de Michel Temer, le président putschiste qui avait fait démettre Dilma Rousseff. Alexandre de Moraes a promis que la justice tenterait « d’endiguer » la diffusion « d’informations fausses et frauduleuses ». « La liberté d’expression n’est pas la liberté d’agression, la destruction de la démocratie, des institutions, de la dignité et de l’honn eur d’autrui. La liberté d’expression n’est pas la liberté de propager des discours de haine et des préjugés », a-t-il prévenu. Il y a quatre ans, dans un contexte de crise, de fausses nouvelles et des accusations de corruption avaient rythmé la campagne sur les réseaux sociaux et services de messagerie comme WhatsApp.
brésilElections BrésilLulajair bolsonaro Opex 360
En cas d’échec du SCAF, la France pourrait miser sur des « évolutions successives du Rafale », selon M. Barre
par Laurent Lagneau · 13 août 2022
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« Se doter d’une politique d’armement aussi proche que possible avec notre partenaire allemand est un objectif que je partage en tant que citoyen », a ainsi déclaré M. Barre, lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale en tant que DGA.
Seulement, l’Allemagne a renoncé au Tigre Mk3 [alors qu’elle était initialement partie prenante, ndlr]… et sa participation au MAWS est plus que jamais incertaine, après sa décision de se procurer cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon auprès de Boeing.
Quant au SCAF et au MGCS, ces deux programmes sont enlisés, faute d’entente entre les principaux industriels concernés. Pour le premier, la phase ouvrant la voie à un démonstrateur n’a toujours pas été lancée, Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus n’étant pas d’accord sur le modèle de coopération qui leur a été proposé. Et le char du futur en est toujours à la phase d’étude d’architecture, qui n’en finit pas d’être prolongée faute de s’entendre sur son armement.
« De mon point de vue de citoyen, je pense qu’il faut faire l’Europe de la défense et qu’on ne peut pas la faire sans l’Allemagne », a répété M. Barre lors de son audition. Cependant, a-t-il continué, « il faut donc essayer mais il ne faut pas la faire à tout prix » et « si les projets de MCGS et de SCAF échouent, ce sera un échec pour l’Europe de la défense » mais « nous nous relèverions en poursuivant l’action nationale que nous menons depuis des décennies ».
« C’est un point de vue personnel qu’on peut ne pas partager. Nous avançons sans, à aucun moment, sacrifier les intérêts nationaux de notre pays et de notre industrie », a insisté M. Barre, à quelques jours de quitter ses fonctions.
S’agissant du SCAF, lors d’une précédente audition, en mai dernier, au Sénat, M. Barre avait dit espérer une initiative politique pour débloquer la situation. Initiative qui n’est pas venue… « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », avait-il cependant affirmé, alors qu’il était interrogé sur un possible échec de ce programme.
Devant les députés, M. Barre a admis qu’il y a un « vrai enjeu de coopération avec l’Allemagne », estimant que « chacun doit faire un pas vers l’autre ». Aussi, a-t-il continué, « nous faisons le maximum pour concilier les objectifs des uns et des autres, en sauvegardant les intérêts de notre pays et les intérêts de notre industrie ».
Cela étant, l’éventualité d’un échec se dessine… « Si jamais nous échouons dans les projets franco-allemands, nous pourrons continuer à faire de l’aviation de combat à partir d’évolutions successives du Rafale. Nous faisons le Rafale par des standards successifs. Nous en sommes au standard F3, nous développons le standard F4. Nous ferons le F5 pour la composante nucléaire aéroportée du futur », a confié M. Barre aux députés. Même chose pour le MGCS. « Pour le char, nous commencerons à livrer la rénovation du Leclerc en 2023. D’évidence, nous n’abandonnerons pas nos capacités », a-t-il assuré.
Si la France a effectivement les capacités technologiques et industrielles de mener seules de tels programmes, elle sera toutefois obligée « de tenir compte des ressources budgétaires disponibles », a prévenu M. Barre.
« L’un des intérêts économiques de la coopération, c’est le partage des coûts non récurrents. Le coût de développement de l’avion de combat du futur, dans sa phase de démonstration, s’élève déjà à 7 milliards d’euros. Nous le partageons à trois et payons, pour notre part, 2,5 milliards d’euros. S’il faut le faire seuls, nous ne ferons pas la même chose avec ces 2,5 milliards d’euros. Un programme en coopération est plus cher qu’un programme national, mais pas au point d’être sans intérêt économique », a fait valoir l’ancien DGA.
Quoi qu’il en soit, l’alternative au SCAF pourrait donc être le Rafale F5, lequel fait déjà l’objet de travaux préliminaires étant donné qu’il devrait être le fer de lance des Forces aériennes stratégiques [FAS], avec la capacité d’emporter le futur missile hypervéloce ASN4G. Le major-général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE], le général Frédéric Parisot, en a donné les grandes lignes lors d’un audition à l’Assemblée nationale, le 20 juillet dernier.
« Nous souhaiterions un standard F5 plus ambitieux qui pourrait constituer un terrain d’essai pour le SCAF. Il conviendrait donc qu’il soit capable d’emmener un équipier de type Loyal Wingman [drone de combat autonome, ndlr], mais aussi que le cockpit intègre de l’intelligence artificielle afin d’aider le pilote – comme R2D2 dans Star Wars. Nous voulons développer différents moyens de connectivité afin de faire, ensuite, les bons choix pour le SCAF », a détaillé le général Parisot.
« Le standard F5 est donc un standard majeur, probablement le dernier qui impliquera des modifications importantes de l’avion, les suivantes étant logicielles, liées à l’amélioration des capteurs et des liaisons de données avec son environnement », a-t-il ensuite ajouté.
Et de conclure : « Le Rafale doit continuer à évoluer. Lors de mes conférences, je parle régulièrement de standards F6 ou F7 car, si le F5 est déployé en 2035, il ne pourra durer jusqu’en 2075. La nouvelle définition productible F5 permettra ces développements ultérieurs ».
En cas d’échec du SCAF, la France pourrait miser sur des « évolutions successives du Rafale », selon M. Barre
par Laurent Lagneau · 13 août 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand Joël Barre a été nommé Délégué général pour l’armement [DGA], la France et l’Allemagne venaient de jeter les bases d’une coopération visant à mettre au point conjointement un Système de combat aérien du futur [SCAF] et un char du futur [MGCS – Main Ground Combat System]. Puis il a été question, plus tard, d’en faire autant dans le domaine de la patrouille maritime [MAWS – Maritime Airborne Warfare Systems] ainsi que pour le standard 3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre. Et, durant ces cinq dernières années, il n’a cessé de défendre le bien fondé de ces collaborations industrielles.
« Se doter d’une politique d’armement aussi proche que possible avec notre partenaire allemand est un objectif que je partage en tant que citoyen », a ainsi déclaré M. Barre, lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale en tant que DGA.
Seulement, l’Allemagne a renoncé au Tigre Mk3 [alors qu’elle était initialement partie prenante, ndlr]… et sa participation au MAWS est plus que jamais incertaine, après sa décision de se procurer cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon auprès de Boeing.
Quant au SCAF et au MGCS, ces deux programmes sont enlisés, faute d’entente entre les principaux industriels concernés. Pour le premier, la phase ouvrant la voie à un démonstrateur n’a toujours pas été lancée, Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus n’étant pas d’accord sur le modèle de coopération qui leur a été proposé. Et le char du futur en est toujours à la phase d’étude d’architecture, qui n’en finit pas d’être prolongée faute de s’entendre sur son armement.
« De mon point de vue de citoyen, je pense qu’il faut faire l’Europe de la défense et qu’on ne peut pas la faire sans l’Allemagne », a répété M. Barre lors de son audition. Cependant, a-t-il continué, « il faut donc essayer mais il ne faut pas la faire à tout prix » et « si les projets de MCGS et de SCAF échouent, ce sera un échec pour l’Europe de la défense » mais « nous nous relèverions en poursuivant l’action nationale que nous menons depuis des décennies ».
« C’est un point de vue personnel qu’on peut ne pas partager. Nous avançons sans, à aucun moment, sacrifier les intérêts nationaux de notre pays et de notre industrie », a insisté M. Barre, à quelques jours de quitter ses fonctions.
S’agissant du SCAF, lors d’une précédente audition, en mai dernier, au Sénat, M. Barre avait dit espérer une initiative politique pour débloquer la situation. Initiative qui n’est pas venue… « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », avait-il cependant affirmé, alors qu’il était interrogé sur un possible échec de ce programme.
Devant les députés, M. Barre a admis qu’il y a un « vrai enjeu de coopération avec l’Allemagne », estimant que « chacun doit faire un pas vers l’autre ». Aussi, a-t-il continué, « nous faisons le maximum pour concilier les objectifs des uns et des autres, en sauvegardant les intérêts de notre pays et les intérêts de notre industrie ».
Cela étant, l’éventualité d’un échec se dessine… « Si jamais nous échouons dans les projets franco-allemands, nous pourrons continuer à faire de l’aviation de combat à partir d’évolutions successives du Rafale. Nous faisons le Rafale par des standards successifs. Nous en sommes au standard F3, nous développons le standard F4. Nous ferons le F5 pour la composante nucléaire aéroportée du futur », a confié M. Barre aux députés. Même chose pour le MGCS. « Pour le char, nous commencerons à livrer la rénovation du Leclerc en 2023. D’évidence, nous n’abandonnerons pas nos capacités », a-t-il assuré.
Si la France a effectivement les capacités technologiques et industrielles de mener seules de tels programmes, elle sera toutefois obligée « de tenir compte des ressources budgétaires disponibles », a prévenu M. Barre.
« L’un des intérêts économiques de la coopération, c’est le partage des coûts non récurrents. Le coût de développement de l’avion de combat du futur, dans sa phase de démonstration, s’élève déjà à 7 milliards d’euros. Nous le partageons à trois et payons, pour notre part, 2,5 milliards d’euros. S’il faut le faire seuls, nous ne ferons pas la même chose avec ces 2,5 milliards d’euros. Un programme en coopération est plus cher qu’un programme national, mais pas au point d’être sans intérêt économique », a fait valoir l’ancien DGA.
Quoi qu’il en soit, l’alternative au SCAF pourrait donc être le Rafale F5, lequel fait déjà l’objet de travaux préliminaires étant donné qu’il devrait être le fer de lance des Forces aériennes stratégiques [FAS], avec la capacité d’emporter le futur missile hypervéloce ASN4G. Le major-général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE], le général Frédéric Parisot, en a donné les grandes lignes lors d’un audition à l’Assemblée nationale, le 20 juillet dernier.
« Nous souhaiterions un standard F5 plus ambitieux qui pourrait constituer un terrain d’essai pour le SCAF. Il conviendrait donc qu’il soit capable d’emmener un équipier de type Loyal Wingman [drone de combat autonome, ndlr], mais aussi que le cockpit intègre de l’intelligence artificielle afin d’aider le pilote – comme R2D2 dans Star Wars. Nous voulons développer différents moyens de connectivité afin de faire, ensuite, les bons choix pour le SCAF », a détaillé le général Parisot.
« Le standard F5 est donc un standard majeur, probablement le dernier qui impliquera des modifications importantes de l’avion, les suivantes étant logicielles, liées à l’amélioration des capteurs et des liaisons de données avec son environnement », a-t-il ensuite ajouté.
Et de conclure : « Le Rafale doit continuer à évoluer. Lors de mes conférences, je parle régulièrement de standards F6 ou F7 car, si le F5 est déployé en 2035, il ne pourra durer jusqu’en 2075. La nouvelle définition productible F5 permettra ces développements ultérieurs ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand Joël Barre a été nommé Délégué général pour l’armement [DGA], la France et l’Allemagne venaient de jeter les bases d’une coopération visant à mettre au point conjointement un Système de combat aérien du futur [SCAF] et un char du futur [MGCS – Main Ground Combat System]. Puis il a été question, plus tard, d’en faire autant dans le domaine de la patrouille maritime [MAWS – Maritime Airborne Warfare Systems] ainsi que pour le standard 3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre. Et, durant ces cinq dernières années, il n’a cessé de défendre le bien fondé de ces collaborations industrielles.
« Se doter d’une politique d’armement aussi proche que possible avec notre partenaire allemand est un objectif que je partage en tant que citoyen », a ainsi déclaré M. Barre, lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale en tant que DGA.
Seulement, l’Allemagne a renoncé au Tigre Mk3 [alors qu’elle était initialement partie prenante, ndlr]… et sa participation au MAWS est plus que jamais incertaine, après sa décision de se procurer cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon auprès de Boeing.
Quant au SCAF et au MGCS, ces deux programmes sont enlisés, faute d’entente entre les principaux industriels concernés. Pour le premier, la phase ouvrant la voie à un démonstrateur n’a toujours pas été lancée, Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus n’étant pas d’accord sur le modèle de coopération qui leur a été proposé. Et le char du futur en est toujours à la phase d’étude d’architecture, qui n’en finit pas d’être prolongée faute de s’entendre sur son armement.
« De mon point de vue de citoyen, je pense qu’il faut faire l’Europe de la défense et qu’on ne peut pas la faire sans l’Allemagne », a répété M. Barre lors de son audition. Cependant, a-t-il continué, « il faut donc essayer mais il ne faut pas la faire à tout prix » et « si les projets de MCGS et de SCAF échouent, ce sera un échec pour l’Europe de la défense » mais « nous nous relèverions en poursuivant l’action nationale que nous menons depuis des décennies ».
« C’est un point de vue personnel qu’on peut ne pas partager. Nous avançons sans, à aucun moment, sacrifier les intérêts nationaux de notre pays et de notre industrie », a insisté M. Barre, à quelques jours de quitter ses fonctions.
S’agissant du SCAF, lors d’une précédente audition, en mai dernier, au Sénat, M. Barre avait dit espérer une initiative politique pour débloquer la situation. Initiative qui n’est pas venue… « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », avait-il cependant affirmé, alors qu’il était interrogé sur un possible échec de ce programme.
Devant les députés, M. Barre a admis qu’il y a un « vrai enjeu de coopération avec l’Allemagne », estimant que « chacun doit faire un pas vers l’autre ». Aussi, a-t-il continué, « nous faisons le maximum pour concilier les objectifs des uns et des autres, en sauvegardant les intérêts de notre pays et les intérêts de notre industrie ».
Cela étant, l’éventualité d’un échec se dessine… « Si jamais nous échouons dans les projets franco-allemands, nous pourrons continuer à faire de l’aviation de combat à partir d’évolutions successives du Rafale. Nous faisons le Rafale par des standards successifs. Nous en sommes au standard F3, nous développons le standard F4. Nous ferons le F5 pour la composante nucléaire aéroportée du futur », a confié M. Barre aux députés. Même chose pour le MGCS. « Pour le char, nous commencerons à livrer la rénovation du Leclerc en 2023. D’évidence, nous n’abandonnerons pas nos capacités », a-t-il assuré.
Si la France a effectivement les capacités technologiques et industrielles de mener seules de tels programmes, elle sera toutefois obligée « de tenir compte des ressources budgétaires disponibles », a prévenu M. Barre.
« L’un des intérêts économiques de la coopération, c’est le partage des coûts non récurrents. Le coût de développement de l’avion de combat du futur, dans sa phase de démonstration, s’élève déjà à 7 milliards d’euros. Nous le partageons à trois et payons, pour notre part, 2,5 milliards d’euros. S’il faut le faire seuls, nous ne ferons pas la même chose avec ces 2,5 milliards d’euros. Un programme en coopération est plus cher qu’un programme national, mais pas au point d’être sans intérêt économique », a fait valoir l’ancien DGA.
Quoi qu’il en soit, l’alternative au SCAF pourrait donc être le Rafale F5, lequel fait déjà l’objet de travaux préliminaires étant donné qu’il devrait être le fer de lance des Forces aériennes stratégiques [FAS], avec la capacité d’emporter le futur missile hypervéloce ASN4G. Le major-général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE], le général Frédéric Parisot, en a donné les grandes lignes lors d’un audition à l’Assemblée nationale, le 20 juillet dernier.
« Nous souhaiterions un standard F5 plus ambitieux qui pourrait constituer un terrain d’essai pour le SCAF. Il conviendrait donc qu’il soit capable d’emmener un équipier de type Loyal Wingman [drone de combat autonome, ndlr], mais aussi que le cockpit intègre de l’intelligence artificielle afin d’aider le pilote – comme R2D2 dans Star Wars. Nous voulons développer différents moyens de connectivité afin de faire, ensuite, les bons choix pour le SCAF », a détaillé le général Parisot.
« Le standard F5 est donc un standard majeur, probablement le dernier qui impliquera des modifications importantes de l’avion, les suivantes étant logicielles, liées à l’amélioration des capteurs et des liaisons de données avec son environnement », a-t-il ensuite ajouté.
Et de conclure : « Le Rafale doit continuer à évoluer. Lors de mes conférences, je parle régulièrement de standards F6 ou F7 car, si le F5 est déployé en 2035, il ne pourra durer jusqu’en 2075. La nouvelle définition productible F5 permettra ces développements ultérieurs ».
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« Se doter d’une politique d’armement aussi proche que possible avec notre partenaire allemand est un objectif que je partage en tant que citoyen », a ainsi déclaré M. Barre, lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale en tant que DGA.
Seulement, l’Allemagne a renoncé au Tigre Mk3 [alors qu’elle était initialement partie prenante, ndlr]… et sa participation au MAWS est plus que jamais incertaine, après sa décision de se procurer cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon auprès de Boeing.
Quant au SCAF et au MGCS, ces deux programmes sont enlisés, faute d’entente entre les principaux industriels concernés. Pour le premier, la phase ouvrant la voie à un démonstrateur n’a toujours pas été lancée, Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus n’étant pas d’accord sur le modèle de coopération qui leur a été proposé. Et le char du futur en est toujours à la phase d’étude d’architecture, qui n’en finit pas d’être prolongée faute de s’entendre sur son armement.
« De mon point de vue de citoyen, je pense qu’il faut faire l’Europe de la défense et qu’on ne peut pas la faire sans l’Allemagne », a répété M. Barre lors de son audition. Cependant, a-t-il continué, « il faut donc essayer mais il ne faut pas la faire à tout prix » et « si les projets de MCGS et de SCAF échouent, ce sera un échec pour l’Europe de la défense » mais « nous nous relèverions en poursuivant l’action nationale que nous menons depuis des décennies ».
« C’est un point de vue personnel qu’on peut ne pas partager. Nous avançons sans, à aucun moment, sacrifier les intérêts nationaux de notre pays et de notre industrie », a insisté M. Barre, à quelques jours de quitter ses fonctions.
S’agissant du SCAF, lors d’une précédente audition, en mai dernier, au Sénat, M. Barre avait dit espérer une initiative politique pour débloquer la situation. Initiative qui n’est pas venue… « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », avait-il cependant affirmé, alors qu’il était interrogé sur un possible échec de ce programme.
Devant les députés, M. Barre a admis qu’il y a un « vrai enjeu de coopération avec l’Allemagne », estimant que « chacun doit faire un pas vers l’autre ». Aussi, a-t-il continué, « nous faisons le maximum pour concilier les objectifs des uns et des autres, en sauvegardant les intérêts de notre pays et les intérêts de notre industrie ».
Cela étant, l’éventualité d’un échec se dessine… « Si jamais nous échouons dans les projets franco-allemands, nous pourrons continuer à faire de l’aviation de combat à partir d’évolutions successives du Rafale. Nous faisons le Rafale par des standards successifs. Nous en sommes au standard F3, nous développons le standard F4. Nous ferons le F5 pour la composante nucléaire aéroportée du futur », a confié M. Barre aux députés. Même chose pour le MGCS. « Pour le char, nous commencerons à livrer la rénovation du Leclerc en 2023. D’évidence, nous n’abandonnerons pas nos capacités », a-t-il assuré.
Si la France a effectivement les capacités technologiques et industrielles de mener seules de tels programmes, elle sera toutefois obligée « de tenir compte des ressources budgétaires disponibles », a prévenu M. Barre.
« L’un des intérêts économiques de la coopération, c’est le partage des coûts non récurrents. Le coût de développement de l’avion de combat du futur, dans sa phase de démonstration, s’élève déjà à 7 milliards d’euros. Nous le partageons à trois et payons, pour notre part, 2,5 milliards d’euros. S’il faut le faire seuls, nous ne ferons pas la même chose avec ces 2,5 milliards d’euros. Un programme en coopération est plus cher qu’un programme national, mais pas au point d’être sans intérêt économique », a fait valoir l’ancien DGA.
Quoi qu’il en soit, l’alternative au SCAF pourrait donc être le Rafale F5, lequel fait déjà l’objet de travaux préliminaires étant donné qu’il devrait être le fer de lance des Forces aériennes stratégiques [FAS], avec la capacité d’emporter le futur missile hypervéloce ASN4G. Le major-général de l’armée de l’Air & de l’Espace [MGAAE], le général Frédéric Parisot, en a donné les grandes lignes lors d’un audition à l’Assemblée nationale, le 20 juillet dernier.
« Nous souhaiterions un standard F5 plus ambitieux qui pourrait constituer un terrain d’essai pour le SCAF. Il conviendrait donc qu’il soit capable d’emmener un équipier de type Loyal Wingman [drone de combat autonome, ndlr], mais aussi que le cockpit intègre de l’intelligence artificielle afin d’aider le pilote – comme R2D2 dans Star Wars. Nous voulons développer différents moyens de connectivité afin de faire, ensuite, les bons choix pour le SCAF », a détaillé le général Parisot.
« Le standard F5 est donc un standard majeur, probablement le dernier qui impliquera des modifications importantes de l’avion, les suivantes étant logicielles, liées à l’amélioration des capteurs et des liaisons de données avec son environnement », a-t-il ensuite ajouté.
Et de conclure : « Le Rafale doit continuer à évoluer. Lors de mes conférences, je parle régulièrement de standards F6 ou F7 car, si le F5 est déployé en 2035, il ne pourra durer jusqu’en 2075. La nouvelle définition productible F5 permettra ces développements ultérieurs ».
L'Humanité
États-Unis. La républicaine Liz Cheney balayée par les pro-Trump
ActuLa députée du Wyoming briguait un nouveau mandat à la primaire. Elle était devenue la bête noire du milliardaire battu lors de la dernière présidentielle.
Marc de Miramon Elle serait la « républicaine qui a osé défier Trump », titre l’Agence France-Presse (AFP), à l’heure où Elizabeth Cheney a subi une cuisante défaite dans l’État du Wyoming, le moins peuplé du pays, dans le cadre d’une primaire qui avait valeur de test pour les caciques du Parti républicain. Voilà donc la fille de Dick Cheney, ex-vice-président du pays (2001-2009), architecte de l’invasion de l’Irak, des écoutes téléphoniques planétaires et de l’usage de la torture, repeinte en égérie du Grand Old Party, opposante numéro un au retour du milliardaire Donald Trump. La militante pro-armes à feu et anti-avortement, farouche défenseure et avocate de l’héritage néoconservateur de l’administration Bush, a été sèchement battue dans un État où elle siégeait à la Chambre des représentants depuis 2017.
Symbole, comme son père, des "faucons"
L’élue de 56 ans, devenue l’une des principales bêtes noires du milliardaire états-unien depuis qu’elle avait osé rejoindre la commission parlementaire enquêtant sur son rôle dans l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021, n’a pu empêcher la victoire de sa rivale Harriet Hageman, une avocate de 59 ans ouvertement soutenue par Donald Trump. Pour ce dernier, il s’agit d’une victoire symbolique sur les cadres du parti, dont le criminel de guerre Dick Cheney. Ce dernier s’est opposé à l’ancien président non pour ses politiques fiscales encore plus favorables à l’hyperclasse américaine que celles de ses prédécesseurs, mais pour la tentation « isolationniste » qu’il prétend incarner, à rebours de l’interventionnisme à tous crins revendiqué par les sponsors de George W. Bush.
Symbole, comme son père, des « faucons » du Parti républicain, Liz Cheney avait pourtant soutenu la candidature de Donald Trump en 2016, face à une Hillary Clinton et des démocrates repeints en « parti de l’antisémitisme, de l’infanticide » ou encore du « socialisme ». Le programme de ses adversaires ? « Ni Dieu, ni 2e amendement (qui défend le droit de porter des armes à feux – NDLR), ni protection des bébés, ni liberté d’expression, ni liberté de religion, pas d’avions, pas de voitures, pas de vaches (sic) », s’exclamait-elle.
Par haine viscérale du « progressisme », celle qui fut numéro 2 de la politique moyen-orientale américaine au département d’État, grâce aux réseaux de papa, s’était donc résolue à soutenir Donald Trump, malgré leurs profonds désaccords sur la politique étrangère. Sous le coup d’une enquête du FBI, qui vient de retrouver des documents estampillés « secret-défense » dans l’une de ses résidences, le milliardaire républicain, qui espère toujours revenir à la Maison-Blanche en 2024, s’est donc allégé d’une adversaire de poids au sein de son propre camp. « Je ferai tout ce qu’il faut pour que Donald Trump ne s’approche plus jamais du Bureau ovale », jurait l’égérie néoconservatrice avant sa claque subie dans le Wyoming, en dépit des messages de soutien enthousiastes diffusés par le cabinet de Dick Cheney.
États-UnisLiz Cheneyparti républicaindonald trump Opex 360
La France a fini par prendre acte de la décision allemande d’abandonner l’hélicoptère d’attaque Tigre Mk3
par Laurent Lagneau · 13 août 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi des règles précises ne sont pas préalablement édictées et, surtout, acceptées par les différents acteurs, alors mener un programme d’armement en coopération est une gageure… En témoignent les projets lancés conjointement par la France et l’Allemagne [et qui, pour certains d’entre-eux, ont été rejoints par l’Espagne] depuis maintenant cinq ans.
Si le programme de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, conduit par l’Allemagne [via Airbus Defence & Space] en association avec la France, l’Italie et l’Espagne, a finalement pu prendre son envol après plusieurs mois [si ce n’est des années] de blocage, d’autres sont à l’arrêt, faute d’entente entre les industriels concernés.
Tel est ainsi le cas du Système de combat aérien du futur [SCAF], qui fait les frais de désaccords persistants entre Dassault Aviation et Airbus au sujet du pilier n°1, c’est à dire l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme.
Et ça l’est aussi pour le char de combat du futur, pour lequel les règles ont été changées en cours de route, Berlin ayant imposé Rheinmetall dans ce projet, qui devait être initialement réalisé par Nexter et Krauss-Maffei Wegmann [KMW], via leur co-entreprise KNDS. Lors de son ultime audition à l’Assemblée nationale en sa qualité de Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre a indiqué que le lancement de la prochaine phase de ce programme allait encore être reporté d’au moins trois mois de plus.
En matière de patrouille maritime, le MAWS [Maritime Airborne Warfare System] ne se porte pas mieux, ce projet ayant pris du plomb dans l’aile avec la commande passée par Berlin de cinq P-8A Poseidon auprès de Boeing. C’est une « solution intérimaire », ont assuré les autorités allemandes… Ou mais une « solution intérimaire » qui pourrait durer, d’autant que l’achat de trois appareils supplémentaires est sur la table…
Enfin, le développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, fruit d’une coopération franco-allemande lancée dans les années 1980, se fera avec l’Espagne… mais pas avec l’Allemagne, contrairement à ce qui avait été prévu.
En mai 2018, Florence Parly, alors ministre des Armées, s’était pourtant félicitée de la participation de Berlin à ce programme devant permettre de disposer d’hélicoptères d’attaque « adaptés à l’évolution anticipée des menaces jusqu’à l’horizon 2040 ». Puis, confrontée à une disponibilité jugée trop faible de ses Tigre, la Bundeswehr a laissé entendre qu’elle s’intéressait à l’AH-64E Apache de Boeing… Ce que l’industriel a confirmé, en novembre 2021.
Ne pouvant plus attendre, la France et l’Espagne ont fini par lancer le standard Mk3 du Tigre en mars dernier, en espère d’être rejoints plus tard par l’Allemagne. Celle-ci, selon la Tribune, devait donner une réponse d’ici la fin juin, après le salon aéronautique ILA de Berlin. Le délai étant passé, aucune annonce n’a été faite… Aussi, la France en a pris acte, comme l’a indiqué M. Barre aux députés.
« Nous avons subi des aléas pour le Standard 3 du Tigre. Ce programme d’hélicoptère de combat de nouvelle génération a fini par être abandonné par les Allemands. Les Espagnols ont accepté de continuer de coopérer avec nous. C’est un des volets clés de notre coopération avec l’Espagne », a en effet déclaré le désormais ancien DGA.
Si l’Allemagne n’a pas rejoint le programme Tigre Mk3, son industrie devrait cependant y participer, la filiale allemande d’Airbus Helicopters, implantée à Donauwörth, étant appelée à y jouer un rôle.
Quoi qu’il en soit, le faux-bond allemand aura des conséquences sur le format de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], celle-ci devant se contenter de 42 Tigre Mk3 au lieu des 67 prévus.
Pour rappel, la France et l’Espagne vont respectivement investir 2,8 milliards et 1,8 milliard d’euros dans ce programme, qui vise à traiter les obsolescences et à doter le Tigre de nouvelles capacités, notamment dans le domaine du combat collaboratif. Les appareils destinés à l’ALAT seront ainsi dotés du système d’information et de communication Scorpion [SICS], du système de gestion aéroporté MUM-T pour interagir avec les drones et du missile Akeron LP [ex-Missile Haut de Trame] et de la suite avionique FlytX.
La France a fini par prendre acte de la décision allemande d’abandonner l’hélicoptère d’attaque Tigre Mk3
par Laurent Lagneau · 13 août 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi des règles précises ne sont pas préalablement édictées et, surtout, acceptées par les différents acteurs, alors mener un programme d’armement en coopération est une gageure… En témoignent les projets lancés conjointement par la France et l’Allemagne [et qui, pour certains d’entre-eux, ont été rejoints par l’Espagne] depuis maintenant cinq ans.
Si le programme de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, conduit par l’Allemagne [via Airbus Defence & Space] en association avec la France, l’Italie et l’Espagne, a finalement pu prendre son envol après plusieurs mois [si ce n’est des années] de blocage, d’autres sont à l’arrêt, faute d’entente entre les industriels concernés.
Tel est ainsi le cas du Système de combat aérien du futur [SCAF], qui fait les frais de désaccords persistants entre Dassault Aviation et Airbus au sujet du pilier n°1, c’est à dire l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme.
Et ça l’est aussi pour le char de combat du futur, pour lequel les règles ont été changées en cours de route, Berlin ayant imposé Rheinmetall dans ce projet, qui devait être initialement réalisé par Nexter et Krauss-Maffei Wegmann [KMW], via leur co-entreprise KNDS. Lors de son ultime audition à l’Assemblée nationale en sa qualité de Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre a indiqué que le lancement de la prochaine phase de ce programme allait encore être reporté d’au moins trois mois de plus.
En matière de patrouille maritime, le MAWS [Maritime Airborne Warfare System] ne se porte pas mieux, ce projet ayant pris du plomb dans l’aile avec la commande passée par Berlin de cinq P-8A Poseidon auprès de Boeing. C’est une « solution intérimaire », ont assuré les autorités allemandes… Ou mais une « solution intérimaire » qui pourrait durer, d’autant que l’achat de trois appareils supplémentaires est sur la table…
Enfin, le développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, fruit d’une coopération franco-allemande lancée dans les années 1980, se fera avec l’Espagne… mais pas avec l’Allemagne, contrairement à ce qui avait été prévu.
En mai 2018, Florence Parly, alors ministre des Armées, s’était pourtant félicitée de la participation de Berlin à ce programme devant permettre de disposer d’hélicoptères d’attaque « adaptés à l’évolution anticipée des menaces jusqu’à l’horizon 2040 ». Puis, confrontée à une disponibilité jugée trop faible de ses Tigre, la Bundeswehr a laissé entendre qu’elle s’intéressait à l’AH-64E Apache de Boeing… Ce que l’industriel a confirmé, en novembre 2021.
Ne pouvant plus attendre, la France et l’Espagne ont fini par lancer le standard Mk3 du Tigre en mars dernier, en espère d’être rejoints plus tard par l’Allemagne. Celle-ci, selon la Tribune, devait donner une réponse d’ici la fin juin, après le salon aéronautique ILA de Berlin. Le délai étant passé, aucune annonce n’a été faite… Aussi, la France en a pris acte, comme l’a indiqué M. Barre aux députés.
« Nous avons subi des aléas pour le Standard 3 du Tigre. Ce programme d’hélicoptère de combat de nouvelle génération a fini par être abandonné par les Allemands. Les Espagnols ont accepté de continuer de coopérer avec nous. C’est un des volets clés de notre coopération avec l’Espagne », a en effet déclaré le désormais ancien DGA.
Si l’Allemagne n’a pas rejoint le programme Tigre Mk3, son industrie devrait cependant y participer, la filiale allemande d’Airbus Helicopters, implantée à Donauwörth, étant appelée à y jouer un rôle.
Quoi qu’il en soit, le faux-bond allemand aura des conséquences sur le format de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], celle-ci devant se contenter de 42 Tigre Mk3 au lieu des 67 prévus.
Pour rappel, la France et l’Espagne vont respectivement investir 2,8 milliards et 1,8 milliard d’euros dans ce programme, qui vise à traiter les obsolescences et à doter le Tigre de nouvelles capacités, notamment dans le domaine du combat collaboratif. Les appareils destinés à l’ALAT seront ainsi dotés du système d’information et de communication Scorpion [SICS], du système de gestion aéroporté MUM-T pour interagir avec les drones et du missile Akeron LP [ex-Missile Haut de Trame] et de la suite avionique FlytX.
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Si le programme de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, conduit par l’Allemagne [via Airbus Defence & Space] en association avec la France, l’Italie et l’Espagne, a finalement pu prendre son envol après plusieurs mois [si ce n’est des années] de blocage, d’autres sont à l’arrêt, faute d’entente entre les industriels concernés.
Tel est ainsi le cas du Système de combat aérien du futur [SCAF], qui fait les frais de désaccords persistants entre Dassault Aviation et Airbus au sujet du pilier n°1, c’est à dire l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme.
Et ça l’est aussi pour le char de combat du futur, pour lequel les règles ont été changées en cours de route, Berlin ayant imposé Rheinmetall dans ce projet, qui devait être initialement réalisé par Nexter et Krauss-Maffei Wegmann [KMW], via leur co-entreprise KNDS. Lors de son ultime audition à l’Assemblée nationale en sa qualité de Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre a indiqué que le lancement de la prochaine phase de ce programme allait encore être reporté d’au moins trois mois de plus.
En matière de patrouille maritime, le MAWS [Maritime Airborne Warfare System] ne se porte pas mieux, ce projet ayant pris du plomb dans l’aile avec la commande passée par Berlin de cinq P-8A Poseidon auprès de Boeing. C’est une « solution intérimaire », ont assuré les autorités allemandes… Ou mais une « solution intérimaire » qui pourrait durer, d’autant que l’achat de trois appareils supplémentaires est sur la table…
Enfin, le développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, fruit d’une coopération franco-allemande lancée dans les années 1980, se fera avec l’Espagne… mais pas avec l’Allemagne, contrairement à ce qui avait été prévu.
En mai 2018, Florence Parly, alors ministre des Armées, s’était pourtant félicitée de la participation de Berlin à ce programme devant permettre de disposer d’hélicoptères d’attaque « adaptés à l’évolution anticipée des menaces jusqu’à l’horizon 2040 ». Puis, confrontée à une disponibilité jugée trop faible de ses Tigre, la Bundeswehr a laissé entendre qu’elle s’intéressait à l’AH-64E Apache de Boeing… Ce que l’industriel a confirmé, en novembre 2021.
Ne pouvant plus attendre, la France et l’Espagne ont fini par lancer le standard Mk3 du Tigre en mars dernier, en espère d’être rejoints plus tard par l’Allemagne. Celle-ci, selon la Tribune, devait donner une réponse d’ici la fin juin, après le salon aéronautique ILA de Berlin. Le délai étant passé, aucune annonce n’a été faite… Aussi, la France en a pris acte, comme l’a indiqué M. Barre aux députés.
« Nous avons subi des aléas pour le Standard 3 du Tigre. Ce programme d’hélicoptère de combat de nouvelle génération a fini par être abandonné par les Allemands. Les Espagnols ont accepté de continuer de coopérer avec nous. C’est un des volets clés de notre coopération avec l’Espagne », a en effet déclaré le désormais ancien DGA.
Si l’Allemagne n’a pas rejoint le programme Tigre Mk3, son industrie devrait cependant y participer, la filiale allemande d’Airbus Helicopters, implantée à Donauwörth, étant appelée à y jouer un rôle.
Quoi qu’il en soit, le faux-bond allemand aura des conséquences sur le format de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], celle-ci devant se contenter de 42 Tigre Mk3 au lieu des 67 prévus.
Pour rappel, la France et l’Espagne vont respectivement investir 2,8 milliards et 1,8 milliard d’euros dans ce programme, qui vise à traiter les obsolescences et à doter le Tigre de nouvelles capacités, notamment dans le domaine du combat collaboratif. Les appareils destinés à l’ALAT seront ainsi dotés du système d’information et de communication Scorpion [SICS], du système de gestion aéroporté MUM-T pour interagir avec les drones et du missile Akeron LP [ex-Missile Haut de Trame] et de la suite avionique FlytX.
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Si le programme de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, conduit par l’Allemagne [via Airbus Defence & Space] en association avec la France, l’Italie et l’Espagne, a finalement pu prendre son envol après plusieurs mois [si ce n’est des années] de blocage, d’autres sont à l’arrêt, faute d’entente entre les industriels concernés.
Tel est ainsi le cas du Système de combat aérien du futur [SCAF], qui fait les frais de désaccords persistants entre Dassault Aviation et Airbus au sujet du pilier n°1, c’est à dire l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme.
Et ça l’est aussi pour le char de combat du futur, pour lequel les règles ont été changées en cours de route, Berlin ayant imposé Rheinmetall dans ce projet, qui devait être initialement réalisé par Nexter et Krauss-Maffei Wegmann [KMW], via leur co-entreprise KNDS. Lors de son ultime audition à l’Assemblée nationale en sa qualité de Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre a indiqué que le lancement de la prochaine phase de ce programme allait encore être reporté d’au moins trois mois de plus.
En matière de patrouille maritime, le MAWS [Maritime Airborne Warfare System] ne se porte pas mieux, ce projet ayant pris du plomb dans l’aile avec la commande passée par Berlin de cinq P-8A Poseidon auprès de Boeing. C’est une « solution intérimaire », ont assuré les autorités allemandes… Ou mais une « solution intérimaire » qui pourrait durer, d’autant que l’achat de trois appareils supplémentaires est sur la table…
Enfin, le développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, fruit d’une coopération franco-allemande lancée dans les années 1980, se fera avec l’Espagne… mais pas avec l’Allemagne, contrairement à ce qui avait été prévu.
En mai 2018, Florence Parly, alors ministre des Armées, s’était pourtant félicitée de la participation de Berlin à ce programme devant permettre de disposer d’hélicoptères d’attaque « adaptés à l’évolution anticipée des menaces jusqu’à l’horizon 2040 ». Puis, confrontée à une disponibilité jugée trop faible de ses Tigre, la Bundeswehr a laissé entendre qu’elle s’intéressait à l’AH-64E Apache de Boeing… Ce que l’industriel a confirmé, en novembre 2021.
a confirméNe pouvant plus attendre, la France et l’Espagne ont fini par lancer le standard Mk3 du Tigre en mars dernier, en espère d’être rejoints plus tard par l’Allemagne. Celle-ci, selon la Tribune, devait donner une réponse d’ici la fin juin, après le salon aéronautique ILA de Berlin. Le délai étant passé, aucune annonce n’a été faite… Aussi, la France en a pris acte, comme l’a indiqué M. Barre aux députés.
« Nous avons subi des aléas pour le Standard 3 du Tigre. Ce programme d’hélicoptère de combat de nouvelle génération a fini par être abandonné par les Allemands. Les Espagnols ont accepté de continuer de coopérer avec nous. C’est un des volets clés de notre coopération avec l’Espagne », a en effet déclaré le désormais ancien DGA.
Si l’Allemagne n’a pas rejoint le programme Tigre Mk3, son industrie devrait cependant y participer, la filiale allemande d’Airbus Helicopters, implantée à Donauwörth, étant appelée à y jouer un rôle.
Quoi qu’il en soit, le faux-bond allemand aura des conséquences sur le format de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], celle-ci devant se contenter de 42 Tigre Mk3 au lieu des 67 prévus.
Pour rappel, la France et l’Espagne vont respectivement investir 2,8 milliards et 1,8 milliard d’euros dans ce programme, qui vise à traiter les obsolescences et à doter le Tigre de nouvelles capacités, notamment dans le domaine du combat collaboratif. Les appareils destinés à l’ALAT seront ainsi dotés du système d’information et de communication Scorpion [SICS], du système de gestion aéroporté MUM-T pour interagir avec les drones et du missile Akeron LP [ex-Missile Haut de Trame] et de la suite avionique FlytX.
L'Humanité
Écosse. Les protections périodiques gratuites
ActuPierre ChaillanTampons et serviettes périodiques sont disponibles gratuitement en Écosse pour toutes les femmes, grâce à l’entrée en vigueur d’une loi contre la précarité menstruelle, une première dans le monde, obtenue grâce au mouvement de lycéennes Lady Business.
Fournir un accès à des protections hygiéniques gratuites est fondamental en termes d’égalité et de dignité.Shona Robison, ministre de la Justice sociale
En vertu de ce texte présenté par le gouvernement écossais mené par les indépendantistes, les collectivités locales et les établissements scolaires et universitaires devront fournir des protections périodiques gratuitement.
Une application pour mobile permet de trouver les points de distribution les plus proches. « Fournir un accès à des protections hygiéniques gratuites est fondamental en termes d’égalité et de dignité », a souligné la ministre de la Justice sociale, Shona Robison. « C’est encore plus important à un moment où les gens sont amenés à faire des choix difficiles en raison de la crise du coût de la vie », a-t-elle ajouté, alors que l’inflation approche les 10 % au Royaume-Uni. Depuis 2018, le gouvernement écossais proposait déjà des serviettes périodiques et tampons.
écossedroits des femmes Opex 360
Les forces allemandes suspendent leurs opérations avec la Mission des Nations unies au Mali
par Laurent Lagneau · 12 août 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLes relations entre Bamako et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mai [MINUSMA] sont actuellement tendues, la junte au pouvoir n’appréciant pas les enquêtes que souhaite mener l’ONU sur les exactions que les forces armées maliennes [FAMa] et leurs partenaires russes [du groupe paramilitaire Wagner] sont soupçonnées d’avoir commises. Et cela n’ira probablement pas en s’arrangeant dans les semaines à venir…
En effet, lors du renouvellement du mandat de la MINUSMA par le Conseil de sécurité, le 30 juin dernier, la junte a fait savoir qu’elle refuserait d’octroyer aux enquêteurs de l’ONU la liberté de circuler sans autorisation préalable… Une façon de les empêcher de se rendre dans certaines zones « sensibles »… et de documenter certaines accusations contre les FAMa et leurs alliés, comme vient de le faire le groupe d’experts des Nations unies pour le Mali. Selon un rapport dont l’AFP a fait état le 7 août, ils ont confirmé l’implication de militaires maliens et celle d’un « groupe de soldats blancs » dans la mort de 33 civils, dont 29 Mauritaniens, dans la région de Ségou, près de la frontière avec la Mauritanie.
Quoi qu’il en soit, le mois dernier, les autorités maliennes de transition ont expulsé Olivier Salgado, le porte-parole de la MINUSMA, après l’avoir accusé de colporter de « fausses informations » au sujet de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako, ceux-ci ayant été considérés comme étant des « mercenaires ». Puis elles ont décidé de suspendre les rotations des contingents militaires et policiers de la mission de l’ONU et d’exiger des « forces étrangères » de quitter une base située dans l’aéroport de Bamako.
Déjà confrontée au « vide sécuritaire » causé par le retrait de la force française Barkhane, la MINUSMA a alors qualifié cette situation d’ »extrêmement préoccupante », les retards dans la relève des Casques bleus étant susceptibles d’avoir des conséquences « en termes d’efficacité opérationnelle ».
Cela étant, afin d’assurer la sécurité de la base de Gao, que les militaires français sont sur le point de quitter, l’Allemagne avait obtenu de Bamako l’autorisation d’y déployer un détachement de la Bundeswehr. Et la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a même dit avoir reçu, de la part de son homologue malien, le colonel Sadio Camara, que cette rotation aurait bien lieu.
Erneut haben die 🇲🇱 Machthaber der #UN-Mission #MINUSMA die Überflugrechte verweigert. Ein geplanter Personalwechsel ist damit nicht möglich – dass hat Auswirkungen auf unser Engagement, denn die Sicherheit unserer SoldatInnen hat höchste Priorität. Ministerin Lambrecht dazu: pic.twitter.com/KwCe2lQKLa
— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) August 12, 2022
Seulement, Mme Lambrecht a dû finalement déchanter… « Les actes de Camara parlent une autre langue que ses mots », a-t-elle en effet dénoncé, ce 12 août, dans un communiqué. En effet, les autorités maliennes ont refusé d’autoriser le vol qui devait emmener les militaires allemands au Mali. D’où la décision prise par Berlin.
« Le gouvernement malien a encore une fois refusé d’autoriser un vol prévu aujourd’hui. [En conséquence], nous suspendons jusqu’à nouvel ordre nos opérations de reconnaissance et les vols de transport par hélicoptère [CH-53] » car « il n’est plus possible de soutenir la MINUSMA sur le plan opérationnel », a annoncé le ministère allemand de la Défense.
Sans l’arrivée de ces militaires allemands, appelés à remplacer leurs homologues français à Gao, la « sécurité sur place n’est plus assurée. Les forces restantes doivent être dédiées à la sécurisation et ne pourront plus assurer leurs missions habituelles », a expliqué, plus tard, un porte-parole.
Pour rappel, les militaires allemands de la MINUSMA ont par ailleurs connu quelques incidents avec les FAMa. En novembre dernier, une de leurs patrouilles avaient été la cible de tirs provenant d’une position tenue par des soldats maliens alors qu’elle revenait à Gao.
Les forces allemandes suspendent leurs opérations avec la Mission des Nations unies au Mali
par Laurent Lagneau · 12 août 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLes relations entre Bamako et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mai [MINUSMA] sont actuellement tendues, la junte au pouvoir n’appréciant pas les enquêtes que souhaite mener l’ONU sur les exactions que les forces armées maliennes [FAMa] et leurs partenaires russes [du groupe paramilitaire Wagner] sont soupçonnées d’avoir commises. Et cela n’ira probablement pas en s’arrangeant dans les semaines à venir…
En effet, lors du renouvellement du mandat de la MINUSMA par le Conseil de sécurité, le 30 juin dernier, la junte a fait savoir qu’elle refuserait d’octroyer aux enquêteurs de l’ONU la liberté de circuler sans autorisation préalable… Une façon de les empêcher de se rendre dans certaines zones « sensibles »… et de documenter certaines accusations contre les FAMa et leurs alliés, comme vient de le faire le groupe d’experts des Nations unies pour le Mali. Selon un rapport dont l’AFP a fait état le 7 août, ils ont confirmé l’implication de militaires maliens et celle d’un « groupe de soldats blancs » dans la mort de 33 civils, dont 29 Mauritaniens, dans la région de Ségou, près de la frontière avec la Mauritanie.
Quoi qu’il en soit, le mois dernier, les autorités maliennes de transition ont expulsé Olivier Salgado, le porte-parole de la MINUSMA, après l’avoir accusé de colporter de « fausses informations » au sujet de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako, ceux-ci ayant été considérés comme étant des « mercenaires ». Puis elles ont décidé de suspendre les rotations des contingents militaires et policiers de la mission de l’ONU et d’exiger des « forces étrangères » de quitter une base située dans l’aéroport de Bamako.
Déjà confrontée au « vide sécuritaire » causé par le retrait de la force française Barkhane, la MINUSMA a alors qualifié cette situation d’ »extrêmement préoccupante », les retards dans la relève des Casques bleus étant susceptibles d’avoir des conséquences « en termes d’efficacité opérationnelle ».
Cela étant, afin d’assurer la sécurité de la base de Gao, que les militaires français sont sur le point de quitter, l’Allemagne avait obtenu de Bamako l’autorisation d’y déployer un détachement de la Bundeswehr. Et la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a même dit avoir reçu, de la part de son homologue malien, le colonel Sadio Camara, que cette rotation aurait bien lieu.
Erneut haben die 🇲🇱 Machthaber der #UN-Mission #MINUSMA die Überflugrechte verweigert. Ein geplanter Personalwechsel ist damit nicht möglich – dass hat Auswirkungen auf unser Engagement, denn die Sicherheit unserer SoldatInnen hat höchste Priorität. Ministerin Lambrecht dazu: pic.twitter.com/KwCe2lQKLa
— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) August 12, 2022
Seulement, Mme Lambrecht a dû finalement déchanter… « Les actes de Camara parlent une autre langue que ses mots », a-t-elle en effet dénoncé, ce 12 août, dans un communiqué. En effet, les autorités maliennes ont refusé d’autoriser le vol qui devait emmener les militaires allemands au Mali. D’où la décision prise par Berlin.
« Le gouvernement malien a encore une fois refusé d’autoriser un vol prévu aujourd’hui. [En conséquence], nous suspendons jusqu’à nouvel ordre nos opérations de reconnaissance et les vols de transport par hélicoptère [CH-53] » car « il n’est plus possible de soutenir la MINUSMA sur le plan opérationnel », a annoncé le ministère allemand de la Défense.
Sans l’arrivée de ces militaires allemands, appelés à remplacer leurs homologues français à Gao, la « sécurité sur place n’est plus assurée. Les forces restantes doivent être dédiées à la sécurisation et ne pourront plus assurer leurs missions habituelles », a expliqué, plus tard, un porte-parole.
Pour rappel, les militaires allemands de la MINUSMA ont par ailleurs connu quelques incidents avec les FAMa. En novembre dernier, une de leurs patrouilles avaient été la cible de tirs provenant d’une position tenue par des soldats maliens alors qu’elle revenait à Gao.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLes relations entre Bamako et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mai [MINUSMA] sont actuellement tendues, la junte au pouvoir n’appréciant pas les enquêtes que souhaite mener l’ONU sur les exactions que les forces armées maliennes [FAMa] et leurs partenaires russes [du groupe paramilitaire Wagner] sont soupçonnées d’avoir commises. Et cela n’ira probablement pas en s’arrangeant dans les semaines à venir…
En effet, lors du renouvellement du mandat de la MINUSMA par le Conseil de sécurité, le 30 juin dernier, la junte a fait savoir qu’elle refuserait d’octroyer aux enquêteurs de l’ONU la liberté de circuler sans autorisation préalable… Une façon de les empêcher de se rendre dans certaines zones « sensibles »… et de documenter certaines accusations contre les FAMa et leurs alliés, comme vient de le faire le groupe d’experts des Nations unies pour le Mali. Selon un rapport dont l’AFP a fait état le 7 août, ils ont confirmé l’implication de militaires maliens et celle d’un « groupe de soldats blancs » dans la mort de 33 civils, dont 29 Mauritaniens, dans la région de Ségou, près de la frontière avec la Mauritanie.
Quoi qu’il en soit, le mois dernier, les autorités maliennes de transition ont expulsé Olivier Salgado, le porte-parole de la MINUSMA, après l’avoir accusé de colporter de « fausses informations » au sujet de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako, ceux-ci ayant été considérés comme étant des « mercenaires ». Puis elles ont décidé de suspendre les rotations des contingents militaires et policiers de la mission de l’ONU et d’exiger des « forces étrangères » de quitter une base située dans l’aéroport de Bamako.
Déjà confrontée au « vide sécuritaire » causé par le retrait de la force française Barkhane, la MINUSMA a alors qualifié cette situation d’ »extrêmement préoccupante », les retards dans la relève des Casques bleus étant susceptibles d’avoir des conséquences « en termes d’efficacité opérationnelle ».
Cela étant, afin d’assurer la sécurité de la base de Gao, que les militaires français sont sur le point de quitter, l’Allemagne avait obtenu de Bamako l’autorisation d’y déployer un détachement de la Bundeswehr. Et la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a même dit avoir reçu, de la part de son homologue malien, le colonel Sadio Camara, que cette rotation aurait bien lieu.
Erneut haben die 🇲🇱 Machthaber der #UN-Mission #MINUSMA die Überflugrechte verweigert. Ein geplanter Personalwechsel ist damit nicht möglich – dass hat Auswirkungen auf unser Engagement, denn die Sicherheit unserer SoldatInnen hat höchste Priorität. Ministerin Lambrecht dazu: pic.twitter.com/KwCe2lQKLa
— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) August 12, 2022
Seulement, Mme Lambrecht a dû finalement déchanter… « Les actes de Camara parlent une autre langue que ses mots », a-t-elle en effet dénoncé, ce 12 août, dans un communiqué. En effet, les autorités maliennes ont refusé d’autoriser le vol qui devait emmener les militaires allemands au Mali. D’où la décision prise par Berlin.
« Le gouvernement malien a encore une fois refusé d’autoriser un vol prévu aujourd’hui. [En conséquence], nous suspendons jusqu’à nouvel ordre nos opérations de reconnaissance et les vols de transport par hélicoptère [CH-53] » car « il n’est plus possible de soutenir la MINUSMA sur le plan opérationnel », a annoncé le ministère allemand de la Défense.
Sans l’arrivée de ces militaires allemands, appelés à remplacer leurs homologues français à Gao, la « sécurité sur place n’est plus assurée. Les forces restantes doivent être dédiées à la sécurisation et ne pourront plus assurer leurs missions habituelles », a expliqué, plus tard, un porte-parole.
Pour rappel, les militaires allemands de la MINUSMA ont par ailleurs connu quelques incidents avec les FAMa. En novembre dernier, une de leurs patrouilles avaient été la cible de tirs provenant d’une position tenue par des soldats maliens alors qu’elle revenait à Gao.
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En effet, lors du renouvellement du mandat de la MINUSMA par le Conseil de sécurité, le 30 juin dernier, la junte a fait savoir qu’elle refuserait d’octroyer aux enquêteurs de l’ONU la liberté de circuler sans autorisation préalable… Une façon de les empêcher de se rendre dans certaines zones « sensibles »… et de documenter certaines accusations contre les FAMa et leurs alliés, comme vient de le faire le groupe d’experts des Nations unies pour le Mali. Selon un rapport dont l’AFP a fait état le 7 août, ils ont confirmé l’implication de militaires maliens et celle d’un « groupe de soldats blancs » dans la mort de 33 civils, dont 29 Mauritaniens, dans la région de Ségou, près de la frontière avec la Mauritanie.
Quoi qu’il en soit, le mois dernier, les autorités maliennes de transition ont expulsé Olivier Salgado, le porte-parole de la MINUSMA, après l’avoir accusé de colporter de « fausses informations » au sujet de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako, ceux-ci ayant été considérés comme étant des « mercenaires ». Puis elles ont décidé de suspendre les rotations des contingents militaires et policiers de la mission de l’ONU et d’exiger des « forces étrangères » de quitter une base située dans l’aéroport de Bamako.
Déjà confrontée au « vide sécuritaire » causé par le retrait de la force française Barkhane, la MINUSMA a alors qualifié cette situation d’ »extrêmement préoccupante », les retards dans la relève des Casques bleus étant susceptibles d’avoir des conséquences « en termes d’efficacité opérationnelle ».
Cela étant, afin d’assurer la sécurité de la base de Gao, que les militaires français sont sur le point de quitter, l’Allemagne avait obtenu de Bamako l’autorisation d’y déployer un détachement de la Bundeswehr. Et la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a même dit avoir reçu, de la part de son homologue malien, le colonel Sadio Camara, que cette rotation aurait bien lieu.
Erneut haben die 🇲🇱 Machthaber der #UN-Mission #MINUSMA die Überflugrechte verweigert. Ein geplanter Personalwechsel ist damit nicht möglich – dass hat Auswirkungen auf unser Engagement, denn die Sicherheit unserer SoldatInnen hat höchste Priorität. Ministerin Lambrecht dazu: pic.twitter.com/KwCe2lQKLa
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Erneut haben die 🇲🇱 Machthaber der #UN-Mission #MINUSMA die Überflugrechte verweigert. Ein geplanter Personalwechsel ist damit nicht möglich – dass hat Auswirkungen auf unser Engagement, denn die Sicherheit unserer SoldatInnen hat höchste Priorität. Ministerin Lambrecht dazu: pic.twitter.com/KwCe2lQKLa
#UN#MINUSMApic.twitter.com/KwCe2lQKLa— Verteidigungsministerium (@BMVg_Bundeswehr) August 12, 2022
August 12, 2022
Seulement, Mme Lambrecht a dû finalement déchanter… « Les actes de Camara parlent une autre langue que ses mots », a-t-elle en effet dénoncé, ce 12 août, dans un communiqué. En effet, les autorités maliennes ont refusé d’autoriser le vol qui devait emmener les militaires allemands au Mali. D’où la décision prise par Berlin.
« Le gouvernement malien a encore une fois refusé d’autoriser un vol prévu aujourd’hui. [En conséquence], nous suspendons jusqu’à nouvel ordre nos opérations de reconnaissance et les vols de transport par hélicoptère [CH-53] » car « il n’est plus possible de soutenir la MINUSMA sur le plan opérationnel », a annoncé le ministère allemand de la Défense.
Sans l’arrivée de ces militaires allemands, appelés à remplacer leurs homologues français à Gao, la « sécurité sur place n’est plus assurée. Les forces restantes doivent être dédiées à la sécurisation et ne pourront plus assurer leurs missions habituelles », a expliqué, plus tard, un porte-parole.
Pour rappel, les militaires allemands de la MINUSMA ont par ailleurs connu quelques incidents avec les FAMa. En novembre dernier, une de leurs patrouilles avaient été la cible de tirs provenant d’une position tenue par des soldats maliens alors qu’elle revenait à Gao.
Opex 360
Le concept de drone de surface n’est « pas complètement mûr », estime l’amiral Vandier
par Laurent Lagneau · 12 août 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi le plan ‘Force Design 2045″ est validé [et conduit à son terme, ce qui est loin d’être évident], la marine américaine devrait disposer d’une flotte assez conséquente « plateformes de surface et sous-marines autonomes » [ou barrées à distance] d’ici une vingtaine d’années.
Malgré les réticences du Congrès, le Pentagone a lancé plusieurs programmes à cette fin, avec des fortunes diverses.
Ainsi, en matière de drone sous-marin de grande taille [Large Displacement Unmanned Undersea Vehicle – LDUUV], l’US Navy mise sur le « Snakehead » [qui traverse quelques difficultés même s’il vient d’entamer ses essais en mer] et sur l’Orca qui, plus imposant, serait utilisé pour des missions allant de la lutte anti-sous-marine à la guerre électronique en passant par la chasse aux mines. À noter que la France [avec Naval Group, qui a de grandes ambitions dans ce domaine], l’Australie et le Royaume-Uni se sont aussi engagés dans cette voie.
Par ailleurs, l’US Navy évalue l’apport de drones de surface [Large Unmanned Surface Vehicle] dans ses opérations navales, comme lors de la dernière édition de l’important exercice aéronaval RIM of the PACIFIC [RIMPAC], avec les navires sans équipage « Sea Hunter », « Sea Hawk », « Ranger » et « Nomad ». D’autres expérimentations sont en cours, notamment au Moyen-Orient, sous l’égide de la Task Force 59, récemment créée dans ce but.
La marine américaine envisage aussi d’utiliser des drones de surface pour des missions de transport, l’EPF-13 [Expeditionary Fast Transport] USNS Apalachicola devant effectuer des essais prochainement. Enfin, et à l’instar de la Marine nationale avec le SLAMF [Système de lutte antimine du futur], elle utilisera le dragueur de mines sans équipage UISS [Unmanned Influence Sweep System].
D’autres forces navales misent sur des drones de surface pour gagner de la masse. C’est par exemple le cas de la Turquie, où la production en série de l’Ulaq, un navire autonome armé rapide [35 noeuds], de 11 mètres de long, a été lancée, d’après une annonce faite ce 12 août.
Quoi qu’il en soit, ce concept de drone de surface est-il pertinent? « Il est possible de se noyer dans les octets », a récemment prévenu le capitaine de frégate François-Olivier Corman, spécialiste de l’innovation navale, dans une tribune publiée par la revue Conflits. Et, citant l’amiral Raoul Castex, il a invité à ne pas perdre de vue le « sage principe » selon lequel « l’efficacité des armes est multipliée par leur action solidaire ».
D’autant plus que, ces dernières années, l’US Navy a été friande d’innovations technologiques censées lui donner un avantage opérationnel indéniable… comme le canon électromagnétique [qu’elle a fini par abandonner], le programme de « destroyer » Zumwalt, arrêté lui aussi à la troisième unité, son coût unitaire étant équivalent au PIB du Malawi [selon le CF Corman] ou encore le concept de Littoral Combat Ship [LCS], pas loin de virer au fiasco…
Cela étant, tout dépendra du degré de vulnérabilité des navires autonomes. Grâce, notamment, à sa discrétion et à des relais acoustiques, comme ceux mis au point par Thales et Sercel Defense pour le DSMO [démonstrateur de drone sous-marin océanique] de Naval Group, un drone sous-marin pourrait être moins susceptible de faire les frais d’une action ennemie. Ce qui est moins vrai pour les navires autonomes de surface. Du moins pour le moment.
Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, qui a récemment eu l’occasion d’aborder ce sujet avec son homologue américain, a estimé que les drones se « heurtent à deux problèmes principaux ».
« Le premier tient à l’armement : peut-on franchir la limite que constitue l’emploi d’un système d’armes létales autonome [SALA]? C’est un sujet sur lequel s’est penché le comité d’éthique de la défense […]. Confier des armes puissantes, voire, comme les Russes le prétendent, avec des armes nucléaires [avec la torpille dronisée « Poseidon », ndlr], à des systèmes automatiques est pour le moins problématique », a souligné le CEMM.
Au-delà des questions éthiques, l’autre obstacle est purement opérationnel. « Le système de communication est le point faible du drone. Pour un drone aérien, cela passe par le satellite. Si on brouille la liaison, on perd le contrôle du drone. Sous la mer, les ondes radio ne passent pas : une fois largué, le drone sous-marin doit avoir une forte part d’automatisme et il peut être perdu », a développé l’amiral Vandier.
Cependant, et comme l’a indiqué la dernière édition du Document de référence de l’orientiation de l’innovation de défense [DrOID], la Marine nationale s’intéresse surtout à la « coopération entre le sous-marin et le drone sous-marin » car, a expliqué le CEMM, « outre les nageurs de combat, on peut placer de nombreux matériels dans la valise de pont d’un sous-marin, ce qui ouvre des perspectives ».
« J’ai beaucoup discuté, récemment, avec mon homologue américain sur la dronisation des flottes. Les États-Unis n’ont pas le potentiel pour accélérer leurs chantiers navals. Leur flotte de bateaux dronisés est confrontée à deux difficultés : la perte du contact avec le drone et le risque qu’une autre armée s’en empare », a ensuite rapporté l’amiral Vandier, pour qui les « concepts ne sont pas encore complètement mûrs ».
Quand ils le seront – si jamais ils ne sont un jour – alors ces drones de surface pourraient, selon le CEMM, « jouer un rôle d’accompagnateur des forces », avec la possibilité – sous réserve de les équiper de systèmes de guerre électronique et « éventuellement de quelques armes » – de les faire « aller 40, 50, 100 nautiques en avant pour éclairer et défendre au loin une force aéronavale ».
L’amiral Mahan disait que « de bons marins sur de mauvais bateaux sont meilleurs que de mauvais marins sur de bons bateaux »…. Et le capitaine de frégate Corman de rappeler : « Loin des sirènes de la mode et des rêves de certains industriels, la guerre navale du XXIe siècle impose de préférer le solide au brillant, l’expérience à la théorie et la réalité à l’idée ».
Le concept de drone de surface n’est « pas complètement mûr », estime l’amiral Vandier
par Laurent Lagneau · 12 août 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi le plan ‘Force Design 2045″ est validé [et conduit à son terme, ce qui est loin d’être évident], la marine américaine devrait disposer d’une flotte assez conséquente « plateformes de surface et sous-marines autonomes » [ou barrées à distance] d’ici une vingtaine d’années.
Malgré les réticences du Congrès, le Pentagone a lancé plusieurs programmes à cette fin, avec des fortunes diverses.
Ainsi, en matière de drone sous-marin de grande taille [Large Displacement Unmanned Undersea Vehicle – LDUUV], l’US Navy mise sur le « Snakehead » [qui traverse quelques difficultés même s’il vient d’entamer ses essais en mer] et sur l’Orca qui, plus imposant, serait utilisé pour des missions allant de la lutte anti-sous-marine à la guerre électronique en passant par la chasse aux mines. À noter que la France [avec Naval Group, qui a de grandes ambitions dans ce domaine], l’Australie et le Royaume-Uni se sont aussi engagés dans cette voie.
Par ailleurs, l’US Navy évalue l’apport de drones de surface [Large Unmanned Surface Vehicle] dans ses opérations navales, comme lors de la dernière édition de l’important exercice aéronaval RIM of the PACIFIC [RIMPAC], avec les navires sans équipage « Sea Hunter », « Sea Hawk », « Ranger » et « Nomad ». D’autres expérimentations sont en cours, notamment au Moyen-Orient, sous l’égide de la Task Force 59, récemment créée dans ce but.
La marine américaine envisage aussi d’utiliser des drones de surface pour des missions de transport, l’EPF-13 [Expeditionary Fast Transport] USNS Apalachicola devant effectuer des essais prochainement. Enfin, et à l’instar de la Marine nationale avec le SLAMF [Système de lutte antimine du futur], elle utilisera le dragueur de mines sans équipage UISS [Unmanned Influence Sweep System].
D’autres forces navales misent sur des drones de surface pour gagner de la masse. C’est par exemple le cas de la Turquie, où la production en série de l’Ulaq, un navire autonome armé rapide [35 noeuds], de 11 mètres de long, a été lancée, d’après une annonce faite ce 12 août.
Quoi qu’il en soit, ce concept de drone de surface est-il pertinent? « Il est possible de se noyer dans les octets », a récemment prévenu le capitaine de frégate François-Olivier Corman, spécialiste de l’innovation navale, dans une tribune publiée par la revue Conflits. Et, citant l’amiral Raoul Castex, il a invité à ne pas perdre de vue le « sage principe » selon lequel « l’efficacité des armes est multipliée par leur action solidaire ».
D’autant plus que, ces dernières années, l’US Navy a été friande d’innovations technologiques censées lui donner un avantage opérationnel indéniable… comme le canon électromagnétique [qu’elle a fini par abandonner], le programme de « destroyer » Zumwalt, arrêté lui aussi à la troisième unité, son coût unitaire étant équivalent au PIB du Malawi [selon le CF Corman] ou encore le concept de Littoral Combat Ship [LCS], pas loin de virer au fiasco…
Cela étant, tout dépendra du degré de vulnérabilité des navires autonomes. Grâce, notamment, à sa discrétion et à des relais acoustiques, comme ceux mis au point par Thales et Sercel Defense pour le DSMO [démonstrateur de drone sous-marin océanique] de Naval Group, un drone sous-marin pourrait être moins susceptible de faire les frais d’une action ennemie. Ce qui est moins vrai pour les navires autonomes de surface. Du moins pour le moment.
Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, qui a récemment eu l’occasion d’aborder ce sujet avec son homologue américain, a estimé que les drones se « heurtent à deux problèmes principaux ».
« Le premier tient à l’armement : peut-on franchir la limite que constitue l’emploi d’un système d’armes létales autonome [SALA]? C’est un sujet sur lequel s’est penché le comité d’éthique de la défense […]. Confier des armes puissantes, voire, comme les Russes le prétendent, avec des armes nucléaires [avec la torpille dronisée « Poseidon », ndlr], à des systèmes automatiques est pour le moins problématique », a souligné le CEMM.
Au-delà des questions éthiques, l’autre obstacle est purement opérationnel. « Le système de communication est le point faible du drone. Pour un drone aérien, cela passe par le satellite. Si on brouille la liaison, on perd le contrôle du drone. Sous la mer, les ondes radio ne passent pas : une fois largué, le drone sous-marin doit avoir une forte part d’automatisme et il peut être perdu », a développé l’amiral Vandier.
Cependant, et comme l’a indiqué la dernière édition du Document de référence de l’orientiation de l’innovation de défense [DrOID], la Marine nationale s’intéresse surtout à la « coopération entre le sous-marin et le drone sous-marin » car, a expliqué le CEMM, « outre les nageurs de combat, on peut placer de nombreux matériels dans la valise de pont d’un sous-marin, ce qui ouvre des perspectives ».
« J’ai beaucoup discuté, récemment, avec mon homologue américain sur la dronisation des flottes. Les États-Unis n’ont pas le potentiel pour accélérer leurs chantiers navals. Leur flotte de bateaux dronisés est confrontée à deux difficultés : la perte du contact avec le drone et le risque qu’une autre armée s’en empare », a ensuite rapporté l’amiral Vandier, pour qui les « concepts ne sont pas encore complètement mûrs ».
Quand ils le seront – si jamais ils ne sont un jour – alors ces drones de surface pourraient, selon le CEMM, « jouer un rôle d’accompagnateur des forces », avec la possibilité – sous réserve de les équiper de systèmes de guerre électronique et « éventuellement de quelques armes » – de les faire « aller 40, 50, 100 nautiques en avant pour éclairer et défendre au loin une force aéronavale ».
L’amiral Mahan disait que « de bons marins sur de mauvais bateaux sont meilleurs que de mauvais marins sur de bons bateaux »…. Et le capitaine de frégate Corman de rappeler : « Loin des sirènes de la mode et des rêves de certains industriels, la guerre navale du XXIe siècle impose de préférer le solide au brillant, l’expérience à la théorie et la réalité à l’idée ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi le plan ‘Force Design 2045″ est validé [et conduit à son terme, ce qui est loin d’être évident], la marine américaine devrait disposer d’une flotte assez conséquente « plateformes de surface et sous-marines autonomes » [ou barrées à distance] d’ici une vingtaine d’années.
Malgré les réticences du Congrès, le Pentagone a lancé plusieurs programmes à cette fin, avec des fortunes diverses.
Ainsi, en matière de drone sous-marin de grande taille [Large Displacement Unmanned Undersea Vehicle – LDUUV], l’US Navy mise sur le « Snakehead » [qui traverse quelques difficultés même s’il vient d’entamer ses essais en mer] et sur l’Orca qui, plus imposant, serait utilisé pour des missions allant de la lutte anti-sous-marine à la guerre électronique en passant par la chasse aux mines. À noter que la France [avec Naval Group, qui a de grandes ambitions dans ce domaine], l’Australie et le Royaume-Uni se sont aussi engagés dans cette voie.
Par ailleurs, l’US Navy évalue l’apport de drones de surface [Large Unmanned Surface Vehicle] dans ses opérations navales, comme lors de la dernière édition de l’important exercice aéronaval RIM of the PACIFIC [RIMPAC], avec les navires sans équipage « Sea Hunter », « Sea Hawk », « Ranger » et « Nomad ». D’autres expérimentations sont en cours, notamment au Moyen-Orient, sous l’égide de la Task Force 59, récemment créée dans ce but.
La marine américaine envisage aussi d’utiliser des drones de surface pour des missions de transport, l’EPF-13 [Expeditionary Fast Transport] USNS Apalachicola devant effectuer des essais prochainement. Enfin, et à l’instar de la Marine nationale avec le SLAMF [Système de lutte antimine du futur], elle utilisera le dragueur de mines sans équipage UISS [Unmanned Influence Sweep System].
D’autres forces navales misent sur des drones de surface pour gagner de la masse. C’est par exemple le cas de la Turquie, où la production en série de l’Ulaq, un navire autonome armé rapide [35 noeuds], de 11 mètres de long, a été lancée, d’après une annonce faite ce 12 août.
Quoi qu’il en soit, ce concept de drone de surface est-il pertinent? « Il est possible de se noyer dans les octets », a récemment prévenu le capitaine de frégate François-Olivier Corman, spécialiste de l’innovation navale, dans une tribune publiée par la revue Conflits. Et, citant l’amiral Raoul Castex, il a invité à ne pas perdre de vue le « sage principe » selon lequel « l’efficacité des armes est multipliée par leur action solidaire ».
D’autant plus que, ces dernières années, l’US Navy a été friande d’innovations technologiques censées lui donner un avantage opérationnel indéniable… comme le canon électromagnétique [qu’elle a fini par abandonner], le programme de « destroyer » Zumwalt, arrêté lui aussi à la troisième unité, son coût unitaire étant équivalent au PIB du Malawi [selon le CF Corman] ou encore le concept de Littoral Combat Ship [LCS], pas loin de virer au fiasco…
Cela étant, tout dépendra du degré de vulnérabilité des navires autonomes. Grâce, notamment, à sa discrétion et à des relais acoustiques, comme ceux mis au point par Thales et Sercel Defense pour le DSMO [démonstrateur de drone sous-marin océanique] de Naval Group, un drone sous-marin pourrait être moins susceptible de faire les frais d’une action ennemie. Ce qui est moins vrai pour les navires autonomes de surface. Du moins pour le moment.
Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, qui a récemment eu l’occasion d’aborder ce sujet avec son homologue américain, a estimé que les drones se « heurtent à deux problèmes principaux ».
« Le premier tient à l’armement : peut-on franchir la limite que constitue l’emploi d’un système d’armes létales autonome [SALA]? C’est un sujet sur lequel s’est penché le comité d’éthique de la défense […]. Confier des armes puissantes, voire, comme les Russes le prétendent, avec des armes nucléaires [avec la torpille dronisée « Poseidon », ndlr], à des systèmes automatiques est pour le moins problématique », a souligné le CEMM.
Au-delà des questions éthiques, l’autre obstacle est purement opérationnel. « Le système de communication est le point faible du drone. Pour un drone aérien, cela passe par le satellite. Si on brouille la liaison, on perd le contrôle du drone. Sous la mer, les ondes radio ne passent pas : une fois largué, le drone sous-marin doit avoir une forte part d’automatisme et il peut être perdu », a développé l’amiral Vandier.
Cependant, et comme l’a indiqué la dernière édition du Document de référence de l’orientiation de l’innovation de défense [DrOID], la Marine nationale s’intéresse surtout à la « coopération entre le sous-marin et le drone sous-marin » car, a expliqué le CEMM, « outre les nageurs de combat, on peut placer de nombreux matériels dans la valise de pont d’un sous-marin, ce qui ouvre des perspectives ».
« J’ai beaucoup discuté, récemment, avec mon homologue américain sur la dronisation des flottes. Les États-Unis n’ont pas le potentiel pour accélérer leurs chantiers navals. Leur flotte de bateaux dronisés est confrontée à deux difficultés : la perte du contact avec le drone et le risque qu’une autre armée s’en empare », a ensuite rapporté l’amiral Vandier, pour qui les « concepts ne sont pas encore complètement mûrs ».
Quand ils le seront – si jamais ils ne sont un jour – alors ces drones de surface pourraient, selon le CEMM, « jouer un rôle d’accompagnateur des forces », avec la possibilité – sous réserve de les équiper de systèmes de guerre électronique et « éventuellement de quelques armes » – de les faire « aller 40, 50, 100 nautiques en avant pour éclairer et défendre au loin une force aéronavale ».
L’amiral Mahan disait que « de bons marins sur de mauvais bateaux sont meilleurs que de mauvais marins sur de bons bateaux »…. Et le capitaine de frégate Corman de rappeler : « Loin des sirènes de la mode et des rêves de certains industriels, la guerre navale du XXIe siècle impose de préférer le solide au brillant, l’expérience à la théorie et la réalité à l’idée ».
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Malgré les réticences du Congrès, le Pentagone a lancé plusieurs programmes à cette fin, avec des fortunes diverses.
Ainsi, en matière de drone sous-marin de grande taille [Large Displacement Unmanned Undersea Vehicle – LDUUV], l’US Navy mise sur le « Snakehead » [qui traverse quelques difficultés même s’il vient d’entamer ses essais en mer] et sur l’Orca qui, plus imposant, serait utilisé pour des missions allant de la lutte anti-sous-marine à la guerre électronique en passant par la chasse aux mines. À noter que la France [avec Naval Group, qui a de grandes ambitions dans ce domaine], l’Australie et le Royaume-Uni se sont aussi engagés dans cette voie.
Par ailleurs, l’US Navy évalue l’apport de drones de surface [Large Unmanned Surface Vehicle] dans ses opérations navales, comme lors de la dernière édition de l’important exercice aéronaval RIM of the PACIFIC [RIMPAC], avec les navires sans équipage « Sea Hunter », « Sea Hawk », « Ranger » et « Nomad ». D’autres expérimentations sont en cours, notamment au Moyen-Orient, sous l’égide de la Task Force 59, récemment créée dans ce but.
La marine américaine envisage aussi d’utiliser des drones de surface pour des missions de transport, l’EPF-13 [Expeditionary Fast Transport] USNS Apalachicola devant effectuer des essais prochainement. Enfin, et à l’instar de la Marine nationale avec le SLAMF [Système de lutte antimine du futur], elle utilisera le dragueur de mines sans équipage UISS [Unmanned Influence Sweep System].
D’autres forces navales misent sur des drones de surface pour gagner de la masse. C’est par exemple le cas de la Turquie, où la production en série de l’Ulaq, un navire autonome armé rapide [35 noeuds], de 11 mètres de long, a été lancée, d’après une annonce faite ce 12 août.
Quoi qu’il en soit, ce concept de drone de surface est-il pertinent? « Il est possible de se noyer dans les octets », a récemment prévenu le capitaine de frégate François-Olivier Corman, spécialiste de l’innovation navale, dans une tribune publiée par la revue Conflits. Et, citant l’amiral Raoul Castex, il a invité à ne pas perdre de vue le « sage principe » selon lequel « l’efficacité des armes est multipliée par leur action solidaire ».
D’autant plus que, ces dernières années, l’US Navy a été friande d’innovations technologiques censées lui donner un avantage opérationnel indéniable… comme le canon électromagnétique [qu’elle a fini par abandonner], le programme de « destroyer » Zumwalt, arrêté lui aussi à la troisième unité, son coût unitaire étant équivalent au PIB du Malawi [selon le CF Corman] ou encore le concept de Littoral Combat Ship [LCS], pas loin de virer au fiasco…
Cela étant, tout dépendra du degré de vulnérabilité des navires autonomes. Grâce, notamment, à sa discrétion et à des relais acoustiques, comme ceux mis au point par Thales et Sercel Defense pour le DSMO [démonstrateur de drone sous-marin océanique] de Naval Group, un drone sous-marin pourrait être moins susceptible de faire les frais d’une action ennemie. Ce qui est moins vrai pour les navires autonomes de surface. Du moins pour le moment.
Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, qui a récemment eu l’occasion d’aborder ce sujet avec son homologue américain, a estimé que les drones se « heurtent à deux problèmes principaux ».
« Le premier tient à l’armement : peut-on franchir la limite que constitue l’emploi d’un système d’armes létales autonome [SALA]? C’est un sujet sur lequel s’est penché le comité d’éthique de la défense […]. Confier des armes puissantes, voire, comme les Russes le prétendent, avec des armes nucléaires [avec la torpille dronisée « Poseidon », ndlr], à des systèmes automatiques est pour le moins problématique », a souligné le CEMM.
Au-delà des questions éthiques, l’autre obstacle est purement opérationnel. « Le système de communication est le point faible du drone. Pour un drone aérien, cela passe par le satellite. Si on brouille la liaison, on perd le contrôle du drone. Sous la mer, les ondes radio ne passent pas : une fois largué, le drone sous-marin doit avoir une forte part d’automatisme et il peut être perdu », a développé l’amiral Vandier.
Cependant, et comme l’a indiqué la dernière édition du Document de référence de l’orientiation de l’innovation de défense [DrOID], la Marine nationale s’intéresse surtout à la « coopération entre le sous-marin et le drone sous-marin » car, a expliqué le CEMM, « outre les nageurs de combat, on peut placer de nombreux matériels dans la valise de pont d’un sous-marin, ce qui ouvre des perspectives ».
« J’ai beaucoup discuté, récemment, avec mon homologue américain sur la dronisation des flottes. Les États-Unis n’ont pas le potentiel pour accélérer leurs chantiers navals. Leur flotte de bateaux dronisés est confrontée à deux difficultés : la perte du contact avec le drone et le risque qu’une autre armée s’en empare », a ensuite rapporté l’amiral Vandier, pour qui les « concepts ne sont pas encore complètement mûrs ».
Quand ils le seront – si jamais ils ne sont un jour – alors ces drones de surface pourraient, selon le CEMM, « jouer un rôle d’accompagnateur des forces », avec la possibilité – sous réserve de les équiper de systèmes de guerre électronique et « éventuellement de quelques armes » – de les faire « aller 40, 50, 100 nautiques en avant pour éclairer et défendre au loin une force aéronavale ».
L’amiral Mahan disait que « de bons marins sur de mauvais bateaux sont meilleurs que de mauvais marins sur de bons bateaux »…. Et le capitaine de frégate Corman de rappeler : « Loin des sirènes de la mode et des rêves de certains industriels, la guerre navale du XXIe siècle impose de préférer le solide au brillant, l’expérience à la théorie et la réalité à l’idée ».
L'Humanité
Au mölkky, la France touche sa quille
ActuDu 18 au 21 août, des centaines de passionnés venus du monde entier se retrouvent à Samoëns, en Haute-Savoie, à l’occasion du championnat du monde. Et à ce petit jeu-là, les Bleus sont loin d’être ridicules.
Éric SerresÀ la plage, au camping, dans votre jardin, le mölkky, jeu d’origine finlandaise, n’a pas mis longtemps à devenir l’un des passe-temps favoris de l’été de nombre de Français. À l’heure de l’apéro, on ne sort plus forcément les boules de pétanque, mais 12 bouts de bois numérotés et un autre bâton pour déglinguer ce qui pourrait ressembler à un jeu de quilles. Du 18 au 21 août à Samoëns, dans les Alpes, des centaines de passionnés vont ainsi se défier à l’occasion du championnat du monde de mölkky. Pour la deuxième fois de son histoire, la station sera à l’honneur d’un Mondial. Près d’une vingtaine de pays sont ainsi inscrits pour cette compétition créée en 1997, parmi lesquels l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, Hong Kong, le Japon, le Royaume-Uni, la Pologne, le Portugal, la Suisse, la Tchéquie, la Turquie et bien sûr la France. Mais quid de ce sport, de cette discipline ?
Simple et convivial
« Doit-on le considérer comme un sport ? Je ne sais pas, nous répond Bruno Boulay, le président de la fédération française. Ce que je sais par contre, c’est que certains s’entraînent jusqu’à dix heures par semaine. D’autres considèrent cela comme un passe-temps à l’heure de l’apéro. » À chacun son mölkky, donc ! Quoi qu’il en soit, ce jeu d’adresse a en été inventé en Finlande en 1966. Attention à la prononciation, on dit : « meul-ku ». À ne pas confondre en effet avec le nom de certaines étagères ou bibliothèques suédoises… Les règles du jeu sont simples et conviviales. « Cela se joue souvent sur le terrain des boulistes, donc du sable, parfois comme en Tchéquie sur herbe. Les quilles sont placées à 3,50 m et il faut casser le jeu pour commencer. Le but est non seulement de marquer des points, mais aussi d’éloigner certaines quilles, parfois jusqu’à 11 mètres, pour rendre la partie plus difficile pour l’équipe adverse. En définitive, c’est un jeu très tactique », explique Geoffrey Dobigny, membre de l’équipe de France. Tactique, mais aussi technique : « Il faut avoir tous les coups dans sa raquette, continue le membre du team France en triplette – cela se joue aussi en solo, doublette ou quadruplette. Moi, j’adore faire ce que l’on appelle les “cloches”. »
Il ne reste dès lors plus qu’à enquiller les points jusqu’à 50 en renversant des quilles numérotées de 1 à 12 grâce au lancer du bâton de bois, ou « mölkky ». Si cette marque est dépassée, le pointage du joueur ou de l’équipe redescend à 25, et chaque quille tombée est remise à la place où elle a chuté, modifiant ainsi la configuration du jeu.
Tabac en Finlande, ce jeu éco-friendly a vite trouvé ses marques dans le reste du monde, et tout particulièrement dans notre pays, au point de concurrencer nos fameuses pétanques, boules lyonnaises et autres. Arrivé fin 2010 en France, le mölkky connaît depuis un incroyable succès. Plus d’un million et demi de ces jeux sont désormais rangés dans les armoires des foyers français !
La fédération française, qui est née en 2013, compte aujourd’hui une centaine d’associations, soit près de 2 000 adhérents, et les tournois organisés durant l’année par ces associations réunissent jusqu’à 10 000 joueurs. De fait, la France possède l’une des plus grandes communautés de pratiquants réguliers au monde, rien d’étonnant à ce que près de 80 % de la production finlandaise s’écoule dès lors dans notre pays. Si la Finlande est souvent citée comme la puissance sûre dans la discipline au gré des compétitions internationales, d’autres pays montrent peu à peu le bout de leur nez. L’Estonie, l’Espagne, le Japon, la Tchéquie et la Pologne connaissent aussi un développement important : « Ne pas oublier que l’Australie, au même titre que la France, est un prétendant aux titres majeurs », continue le président.
Dix-sept nations pour un trophée
Car oui, la France est loin d’être la dernière de la classe. Mieux que cela, les Français, et tout particulièrement les frères Bretesché, Florent et Damien, ont été sacrés champions du monde à deux reprises, en 2012 et 2016. Natifs d’une petite station balnéaire de Loire-Atlantique, La Bernerie-en-Retz, c’est sous le nom « Yatch » qu’ils ont atteint les sommets.
Le sommet, cette année, se trouvera donc à Samoëns et, au sein de ces championnats du monde, le trophée des nations, qui regroupera 17 pays, en sera le joyau. Pour la France, Geoffrey Dobigny, accompagné de Marc Seguin et Florentin Fuhrmann, sera à l’œuvre avec quelques espoirs. Et pourquoi pas un nouveau titre mondial, et ce même si la Finlande compte bien réaffirmer sa suprématie : « Les Finlandais, à la différence de nombreuses nations, sont sponsorisés. Les autres sont seulement des amateurs », termine Bruno Boulay, qui aimerait bien voir le titre mondial se poser encore une fois en France.
finlande Opex 360
L’avenir de l’artillerie suisse se jouera entre des solutions proposées par BAE Systems Bofors et Krauss-Maffei Wegmann
par Laurent Lagneau · 12 août 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerActuellement, les capacités de l’armée suisse dans le domaine de l’artillerie reposent essentiellement sur l’obusier M-109 [monté sur un châssis chenillé] qui, acquis auprès des États-Unis dans les années 1960, a été revalorisé il y a près d’une trentaine d’années, pour être porté au standard M109 KAWEST [pour Kampwertsteigerung].
Ces obusiers devant arriver en fin de vie d’ici la fin de cette décennie, Berne a lancé le programme « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026 » en 2017 afin de les remplacer. Étant donné la géographie et le climat de la Suisse, on aurait pu penser que le choix d’un obusier automoteur chenillé – comme le M109, du reste – allait être privilégié. Il n’en a finalement rien été.
Par ailleurs, et comme la liste des éventuels prétendants n’a pas été divulguée par Armasuisse, on ignore si Nexter a soumis la candidature du CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm]. Cela étant, comme l’a récemment rappelé une étude de la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], la Suisse était sur les tablettes de l’industriel français, comme le Royaume-Uni, où la British Army doit remplacer ses AS-90 d’ici 2030, dans le cadre du programme « Mobile Fires Platform ».
Quoi qu’il en soit, le 11 août, le département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des sports [DDPS] a livré le nom des deux finalistes du projet « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026″… Et les deux solutions présélectionnées reposent donc sur des châssis à roues.
En effet, le choix final se fera entre l’Archer 8×8 de BAE Systems Bofors et le système RCH 155 AGM Artillery Gun de Krauss-Maffei Wegmann [KMW], monté sur un véhicule blindé de combat d’infanterie Boxer ou Mowag.
Pour rappel, l’Archer [photo ci-dessus], capable d’envoyer des obus Bonus à 35 km de distance ainsi que des munitions Excalibur à 50 km, n’a été mis en service que par l’armée suédoise.
Quant au RCH 155 [photo de une], il s’agit d’un module adaptable sur un Boxer pouvant tirer jusqu’à 9 coups par minute. En fonction des munitions utlisées, sa portée va de 40 km à 54 km. Il reprend par ailleurs des composants de l’obusier PzH-2000, comme par exemple l’ordinateur de contrôle de tir balistique. À ce jour, il n’a fait l’objet d’aucune commande.
Dans son communiqué, le DDPS indique que la solution recherchée doit notamment reposer sur une « plateforme protégée à roues », avec un système intégré de « conduite et de direction des feux », des « systèmes de formation et de simulation » et des moyens de communication.
« Pendant la phase d’évaluation devant déboucher sur le choix de l’un de ces systèmes, les aspects techniques, opérationnels et logistiques seront testés et analysés de manière approfondie au moyen de prototypes opérationnels. Ces investigations et essais sont planifiés pour les années 2023 et 2024, en Suisse et à l’étranger », précise le DDPS. Et d’ajouter : « L’acquisition de l’un des systèmes doit être proposée dans le cadre du programme d’armement du message sur l’armée 2026 ».
L’avenir de l’artillerie suisse se jouera entre des solutions proposées par BAE Systems Bofors et Krauss-Maffei Wegmann
par Laurent Lagneau · 12 août 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerActuellement, les capacités de l’armée suisse dans le domaine de l’artillerie reposent essentiellement sur l’obusier M-109 [monté sur un châssis chenillé] qui, acquis auprès des États-Unis dans les années 1960, a été revalorisé il y a près d’une trentaine d’années, pour être porté au standard M109 KAWEST [pour Kampwertsteigerung].
Ces obusiers devant arriver en fin de vie d’ici la fin de cette décennie, Berne a lancé le programme « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026 » en 2017 afin de les remplacer. Étant donné la géographie et le climat de la Suisse, on aurait pu penser que le choix d’un obusier automoteur chenillé – comme le M109, du reste – allait être privilégié. Il n’en a finalement rien été.
Par ailleurs, et comme la liste des éventuels prétendants n’a pas été divulguée par Armasuisse, on ignore si Nexter a soumis la candidature du CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm]. Cela étant, comme l’a récemment rappelé une étude de la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], la Suisse était sur les tablettes de l’industriel français, comme le Royaume-Uni, où la British Army doit remplacer ses AS-90 d’ici 2030, dans le cadre du programme « Mobile Fires Platform ».
Quoi qu’il en soit, le 11 août, le département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des sports [DDPS] a livré le nom des deux finalistes du projet « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026″… Et les deux solutions présélectionnées reposent donc sur des châssis à roues.
En effet, le choix final se fera entre l’Archer 8×8 de BAE Systems Bofors et le système RCH 155 AGM Artillery Gun de Krauss-Maffei Wegmann [KMW], monté sur un véhicule blindé de combat d’infanterie Boxer ou Mowag.
Pour rappel, l’Archer [photo ci-dessus], capable d’envoyer des obus Bonus à 35 km de distance ainsi que des munitions Excalibur à 50 km, n’a été mis en service que par l’armée suédoise.
Quant au RCH 155 [photo de une], il s’agit d’un module adaptable sur un Boxer pouvant tirer jusqu’à 9 coups par minute. En fonction des munitions utlisées, sa portée va de 40 km à 54 km. Il reprend par ailleurs des composants de l’obusier PzH-2000, comme par exemple l’ordinateur de contrôle de tir balistique. À ce jour, il n’a fait l’objet d’aucune commande.
Dans son communiqué, le DDPS indique que la solution recherchée doit notamment reposer sur une « plateforme protégée à roues », avec un système intégré de « conduite et de direction des feux », des « systèmes de formation et de simulation » et des moyens de communication.
« Pendant la phase d’évaluation devant déboucher sur le choix de l’un de ces systèmes, les aspects techniques, opérationnels et logistiques seront testés et analysés de manière approfondie au moyen de prototypes opérationnels. Ces investigations et essais sont planifiés pour les années 2023 et 2024, en Suisse et à l’étranger », précise le DDPS. Et d’ajouter : « L’acquisition de l’un des systèmes doit être proposée dans le cadre du programme d’armement du message sur l’armée 2026 ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerActuellement, les capacités de l’armée suisse dans le domaine de l’artillerie reposent essentiellement sur l’obusier M-109 [monté sur un châssis chenillé] qui, acquis auprès des États-Unis dans les années 1960, a été revalorisé il y a près d’une trentaine d’années, pour être porté au standard M109 KAWEST [pour Kampwertsteigerung].
Ces obusiers devant arriver en fin de vie d’ici la fin de cette décennie, Berne a lancé le programme « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026 » en 2017 afin de les remplacer. Étant donné la géographie et le climat de la Suisse, on aurait pu penser que le choix d’un obusier automoteur chenillé – comme le M109, du reste – allait être privilégié. Il n’en a finalement rien été.
Par ailleurs, et comme la liste des éventuels prétendants n’a pas été divulguée par Armasuisse, on ignore si Nexter a soumis la candidature du CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm]. Cela étant, comme l’a récemment rappelé une étude de la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], la Suisse était sur les tablettes de l’industriel français, comme le Royaume-Uni, où la British Army doit remplacer ses AS-90 d’ici 2030, dans le cadre du programme « Mobile Fires Platform ».
Quoi qu’il en soit, le 11 août, le département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des sports [DDPS] a livré le nom des deux finalistes du projet « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026″… Et les deux solutions présélectionnées reposent donc sur des châssis à roues.
En effet, le choix final se fera entre l’Archer 8×8 de BAE Systems Bofors et le système RCH 155 AGM Artillery Gun de Krauss-Maffei Wegmann [KMW], monté sur un véhicule blindé de combat d’infanterie Boxer ou Mowag.
Pour rappel, l’Archer [photo ci-dessus], capable d’envoyer des obus Bonus à 35 km de distance ainsi que des munitions Excalibur à 50 km, n’a été mis en service que par l’armée suédoise.
Quant au RCH 155 [photo de une], il s’agit d’un module adaptable sur un Boxer pouvant tirer jusqu’à 9 coups par minute. En fonction des munitions utlisées, sa portée va de 40 km à 54 km. Il reprend par ailleurs des composants de l’obusier PzH-2000, comme par exemple l’ordinateur de contrôle de tir balistique. À ce jour, il n’a fait l’objet d’aucune commande.
Dans son communiqué, le DDPS indique que la solution recherchée doit notamment reposer sur une « plateforme protégée à roues », avec un système intégré de « conduite et de direction des feux », des « systèmes de formation et de simulation » et des moyens de communication.
« Pendant la phase d’évaluation devant déboucher sur le choix de l’un de ces systèmes, les aspects techniques, opérationnels et logistiques seront testés et analysés de manière approfondie au moyen de prototypes opérationnels. Ces investigations et essais sont planifiés pour les années 2023 et 2024, en Suisse et à l’étranger », précise le DDPS. Et d’ajouter : « L’acquisition de l’un des systèmes doit être proposée dans le cadre du programme d’armement du message sur l’armée 2026 ».
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Ces obusiers devant arriver en fin de vie d’ici la fin de cette décennie, Berne a lancé le programme « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026 » en 2017 afin de les remplacer. Étant donné la géographie et le climat de la Suisse, on aurait pu penser que le choix d’un obusier automoteur chenillé – comme le M109, du reste – allait être privilégié. Il n’en a finalement rien été.
Par ailleurs, et comme la liste des éventuels prétendants n’a pas été divulguée par Armasuisse, on ignore si Nexter a soumis la candidature du CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm]. Cela étant, comme l’a récemment rappelé une étude de la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], la Suisse était sur les tablettes de l’industriel français, comme le Royaume-Uni, où la British Army doit remplacer ses AS-90 d’ici 2030, dans le cadre du programme « Mobile Fires Platform ».
une étudeQuoi qu’il en soit, le 11 août, le département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des sports [DDPS] a livré le nom des deux finalistes du projet « Artillerie Wirkplattform und Wirkmittel 2026″… Et les deux solutions présélectionnées reposent donc sur des châssis à roues.
En effet, le choix final se fera entre l’Archer 8×8 de BAE Systems Bofors et le système RCH 155 AGM Artillery Gun de Krauss-Maffei Wegmann [KMW], monté sur un véhicule blindé de combat d’infanterie Boxer ou Mowag.
Pour rappel, l’Archer [photo ci-dessus], capable d’envoyer des obus Bonus à 35 km de distance ainsi que des munitions Excalibur à 50 km, n’a été mis en service que par l’armée suédoise.
Quant au RCH 155 [photo de une], il s’agit d’un module adaptable sur un Boxer pouvant tirer jusqu’à 9 coups par minute. En fonction des munitions utlisées, sa portée va de 40 km à 54 km. Il reprend par ailleurs des composants de l’obusier PzH-2000, comme par exemple l’ordinateur de contrôle de tir balistique. À ce jour, il n’a fait l’objet d’aucune commande.
Dans son communiqué, le DDPS indique que la solution recherchée doit notamment reposer sur une « plateforme protégée à roues », avec un système intégré de « conduite et de direction des feux », des « systèmes de formation et de simulation » et des moyens de communication.
« Pendant la phase d’évaluation devant déboucher sur le choix de l’un de ces systèmes, les aspects techniques, opérationnels et logistiques seront testés et analysés de manière approfondie au moyen de prototypes opérationnels. Ces investigations et essais sont planifiés pour les années 2023 et 2024, en Suisse et à l’étranger », précise le DDPS. Et d’ajouter : « L’acquisition de l’un des systèmes doit être proposée dans le cadre du programme d’armement du message sur l’armée 2026 ».
L'Humanité
Natation. Ndoye Brouard passe de la guigne à l’or
PortraitMaladroit aux JO, malchanceux en demi-finales de l’Euro, le dossiste français a mis fin à cette poisse en devenant champion d’Europe. Portrait
Éric SerresSi le nageur roumain de 17 ans David Popovici a éclaboussé de sa classe le bassin romain lors de ces championnats d’Europe, après avoir dominé les Mondiaux de Budapest il y a deux mois, le Français Yohann Ndoye Brouard a de son côté démontré que, malgré de nombreuses péripéties et beaucoup de malchance, on pouvait toujours croire en son étoile. À 21 ans, Yohann est devenu champion d’Europe sur 200 m dos en 1’55’’62.
Après sa quatrième place aux Mondiaux de natation, le Français a remporté son premier titre international. Mais tout n’a pas coulé de source. Y a-t-il vraiment quelque chose de simple quand Yohann se jette à l’eau ? Pas sûr ! Si l’on ne connaissait pas son histoire rocambolesque, on aurait vite fait de le surnommer « le Gaston Lagaffe des bassins ».
Celle-ci débute aux jeux Olympiques de Tokyo, il y a un peu plus d’une année. Souvenirs… cauchemardesques. Nous sommes en demi-finales du 100 m dos. Le jeune homme formé par sa maman à Annecy joue, à 20 ans, une place en finale du plus grand événement planétaire. Jusque-là tout va bien. Mais voilà, l’impensable n’est déjà plus très loin ! Il s’élance et… au moment d’effectuer son virage, c’est le drame. Il heurte le mur avec le bras, puis comme si cela ne suffisait pas avec la tête. La cata ! Un fait rarissime dans un bassin olympique, pour ne pas dire du jamais-vu. Tout cela est digne d’un nageur du dimanche qui ne maîtrise pas encore la technique du virage. Sur les réseaux sociaux, une avalanche de moqueries submerge la toile sans tarder.
Une maladie dégénérative des yeux
Face à celles-ci et devant l’incrédulité de tous, Yohann Ndoye Brouard finit par révéler les raisons de ce couac incroyable. À ceux qui veulent bien l’écouter, le Français avoue souffrir depuis quelque temps d’un kératocône, une maladie dégénérative des yeux qui déforme la cornée. Marqué au fer de la moquerie, Yohann a encore aujourd’hui cet épisode en tête, mais il a réglé le problème. En septembre dernier, il a subi une intervention chirurgicale au laser qui a permis de stopper l’évolution de sa maladie. Il porte dorénavant des lunettes de natation adaptées qui atténuent dans l’eau ce problème de vision.
C’est quelqu’un qui est assez surprenant, à qui il arrive toujours un petit quelque chose, mais qui sait le transformer en quelque chose de positif. Michel Chrétien, entraîneur à l’Insep
Fin de l’histoire ? Pas tout à fait ! Encore une fois en demi-finales, mais cette fois-ci des championnats d’Europe à Rome, le Savoyard va connaître une nouvelle et sacrée frayeur. Au départ de sa demi-finale du 200 m dos, fait encore une fois rarissime, son cale-pied casse au moment de la poussée. Conséquence : le natif de Chambéry s’arrête net. « Dès que ça a cassé, je me suis dit : “Quitte à être disqualifié, ne force pas.” Je suis sorti direct. » Heureusement, après réclamation de la Fédération française de natation, le dossiste est finalement repêché par les juges. Il obtient le droit de renager en fin de session, mais tout seul.
Record de France du 200m dos
Ce tour de bassin en solo va lui valoir une notoriété inattendue de la part du public italien. Pas franchement perturbé par cette guigne qui le poursuit, le Français établit le deuxième chrono des demies, en 1’56’’39, derrière le Suisse Roman Mityukov. Il est ovationné tout du long : « Il y avait du monde, beaucoup de bruit, ça m’a fait chaud au cœur. Je crois qu’ils m’aiment bien, les Italiens. Et il y avait toute ma famille dans les gradins. J’étais content de les rendre fiers. C’est une belle histoire, qui se termine bien », déclare-t-il, soulagé.
« C’est à l’image de Yohann, expliquera plus tard son entraîneur à l’Insep, Michel Chrétien. C’est quelqu’un qui est assez surprenant, à qui il arrive toujours un petit quelque chose, mais qui sait le transformer en quelque chose de positif. En fait, Yohann, il n’y a pas grand-chose qui puisse le perturber. » Peu de choses en effet : lors de la finale, il bat le record de France de la discipline et, cerise sur le gâteau, obtient la médaille d’or. « C’est une première Marseillaise pour moi », déclare-t-il une fois le mur touché, cette fois-ci dans les règles de l’art. Cette première devrait en amener d’autres d’ici aux JO de Paris en 2024.
natation Opex 360
Des explosions ont eu lieu sur une base abritant des forces russes en Biélorussie
par Laurent Lagneau · 12 août 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSituée dans l’ouest de la Crimée, à plus de 200 km de front, et occupée par le 43e régiment d’aviation d’attaque navale de la marine russe [43 OMShAP], doté de bombardiers tactiques Su-24M « Fencer » et de chasseurs Su-30 « Flanker », la base de Saki a été secouée par une explosion massive, dont les images ont été largement diffusées via les réseaux sociaux.
Peu après, les autorités russes ont expliqué que des « violations des règles de sécurité incendie » avaient entraîné la destruction de « plusieurs munitions d’aviation », sans causer de dommages aux infrastructures et aux avions de la base en question. « Il n’y a aucun signe ou preuve que cela ait été fait intentionnellement », ont-elles ajouté.
Seulement, l’imagerie satellitaire dit tout le contraire. D’après des photographies fournies par la société Planet Labs, on constate au moins trois cratères dans la zone parking de cette base, des bâtiments et hangars démolis ainsi que plusieurs appareils endommagés [si ce n’est détruits].
Même si le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a déclaré que la guerre devra se « terminer avec la libération » de la Crimée, Kiev n’a pas revendiqué officiellement d’attaque contre la base russe de Kati. « Le ministère ukrainien de la Défense ne peut pas établir la cause de l’incendie, mais rappelle une fois de plus les règles de sécurité incendie et l’interdiction de fumer dans des endroits non spécifiés », ont ironisé le autorités ukrainiennes.
Officieusement, en revanche, un officier ukrainien a affirmé au New York Times que l’Ukraine était bien à l’origine des destructions constatées sur cet aérodrome, sans pour autant préciser le mode opératoire suivi.
En effet, les forces ukrainiennes ne disposent théoriquement pas de missiles d’une portée assez longue et suffisamment précis pour atteindre la Crimée depuis les positions qu’elles occupent actuellement. D’où la rumeur selon laquelle les États-Unis leur auraient founi des missiles ATACMS [MGM-140 Army Tactical Missile System] pour leurs M142 HIMARS…
First unrectified images of Saki Air Base in Crimea via @planet following yesterday's multiple explosions. There's clearly been a massive fire across the base following whatever happened there: pic.twitter.com/vQJa6ljMEv
— Eliot Higgins (@EliotHiggins) August 10, 2022
Cependant, le responsable cité par le quotidien américain a indiqué qu’un engin de « fabrication ukranienne avait été utilisé ». Ce qui ne laisse qu’une possibilité : l’emploi du missile balistique Hrim-2 [encore appelé Grim-2, Grom ou encore Sapsan]. D’une portée de 280 km, il est développé depuis 2013 par un consortium de plusieurs entreprises spécialisées ukrainiennes.
En tout cas, quel que soit le type de missile utilisé [voire le drone, ce qui paraît cependant peu probable au regard des dégâts infligés à la base], les défenses aériennes russes ont été prises à défaut…
Quoi qu’il en soit, la base de Kati n’a pas été la seule à avoir été secouée par des explosions. Celle de Zyabrovka, en Biélorussie, a en effet connu un sort identique, dans la nuit du 10 au 11 août. Selon Minsk, leur origine serait un moteur qui aurait pris feu après avoir été remplacé sur un « véhicule ». Feu qui « a été rapidement maîtrisé », a indiqué le ministère biélorusse de la Défense, assurant que « personne n’avait été blessé ».
Située dans la région de Gomel, près de la frontière avec l’Ukraine, la base de Zyabrovka abriterait un important volume de forces russes, dotées de systèmes de défense aérienne S-400, de batteries Pantsir S1, de missiles balistiques Iskander, de chars et de véhicules de combat d’infanterie.
ЗМІ показали відео вибухів на аеродромі в Білорусі та назвали можливі причини. Відео з Telegram "Беларускі Гаюн" pic.twitter.com/qwkMMNsa2P
— Українська правда ✌️ (@ukrpravda_news) August 11, 2022
D’après une vidéo supposée être celle de l’incident, le « Belarussian Harun Project » a compté huit explosions… Ce qui n’est pas conforme avec les explications données par Minsk.
Ce 12 août, cette organisation a indiqué qu’un radar de défense aérienne 92N6E [code Otan : « Grave Stone »] aurait été détruit, de même qu’un char T-72 et des munitions. « Pour le moment, nous continuons à collecter et à clarifier les informations », a-t-elle indiqué.
A T-72 tank, 92N6E radar and ammunition may have been destroyed at night in Ziabrauka.We received information that as a result of today’s flashes/explosions at Ziabrauka air base, a number of vehicles deployed at the military airfield and near it may have been destroyed. 1/6 pic.twitter.com/ujXLNxVtfA
— Belarusian Hajun project (@MotolkoHelp) August 11, 2022
Cela étant, l’Ukraine n’a revendiqué aucune attaque menée sur le territoire biélorusse. Toutefois, début juillet, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait accusé Kiev d’avoir tiré des missiles en direction de son pays. « On nous provoque. Je dois vous dire qu’il y a environ trois jours, peut-être plus, on a essayé depuis l’Ukraine de frapper des cibles militaires en Biélorussie. Dieu soit loué, nos systèmes anti-aériens Pantsir ont intercepté tous les missiles tirés par les forces ukrainiennes », avait-il assuré.
Photo : Vitaly Kuzmin – CC BY-SA 4.0
Des explosions ont eu lieu sur une base abritant des forces russes en Biélorussie
par Laurent Lagneau · 12 août 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSituée dans l’ouest de la Crimée, à plus de 200 km de front, et occupée par le 43e régiment d’aviation d’attaque navale de la marine russe [43 OMShAP], doté de bombardiers tactiques Su-24M « Fencer » et de chasseurs Su-30 « Flanker », la base de Saki a été secouée par une explosion massive, dont les images ont été largement diffusées via les réseaux sociaux.
Peu après, les autorités russes ont expliqué que des « violations des règles de sécurité incendie » avaient entraîné la destruction de « plusieurs munitions d’aviation », sans causer de dommages aux infrastructures et aux avions de la base en question. « Il n’y a aucun signe ou preuve que cela ait été fait intentionnellement », ont-elles ajouté.
Seulement, l’imagerie satellitaire dit tout le contraire. D’après des photographies fournies par la société Planet Labs, on constate au moins trois cratères dans la zone parking de cette base, des bâtiments et hangars démolis ainsi que plusieurs appareils endommagés [si ce n’est détruits].
Même si le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a déclaré que la guerre devra se « terminer avec la libération » de la Crimée, Kiev n’a pas revendiqué officiellement d’attaque contre la base russe de Kati. « Le ministère ukrainien de la Défense ne peut pas établir la cause de l’incendie, mais rappelle une fois de plus les règles de sécurité incendie et l’interdiction de fumer dans des endroits non spécifiés », ont ironisé le autorités ukrainiennes.
Officieusement, en revanche, un officier ukrainien a affirmé au New York Times que l’Ukraine était bien à l’origine des destructions constatées sur cet aérodrome, sans pour autant préciser le mode opératoire suivi.
En effet, les forces ukrainiennes ne disposent théoriquement pas de missiles d’une portée assez longue et suffisamment précis pour atteindre la Crimée depuis les positions qu’elles occupent actuellement. D’où la rumeur selon laquelle les États-Unis leur auraient founi des missiles ATACMS [MGM-140 Army Tactical Missile System] pour leurs M142 HIMARS…
First unrectified images of Saki Air Base in Crimea via @planet following yesterday's multiple explosions. There's clearly been a massive fire across the base following whatever happened there: pic.twitter.com/vQJa6ljMEv
— Eliot Higgins (@EliotHiggins) August 10, 2022
Cependant, le responsable cité par le quotidien américain a indiqué qu’un engin de « fabrication ukranienne avait été utilisé ». Ce qui ne laisse qu’une possibilité : l’emploi du missile balistique Hrim-2 [encore appelé Grim-2, Grom ou encore Sapsan]. D’une portée de 280 km, il est développé depuis 2013 par un consortium de plusieurs entreprises spécialisées ukrainiennes.
En tout cas, quel que soit le type de missile utilisé [voire le drone, ce qui paraît cependant peu probable au regard des dégâts infligés à la base], les défenses aériennes russes ont été prises à défaut…
Quoi qu’il en soit, la base de Kati n’a pas été la seule à avoir été secouée par des explosions. Celle de Zyabrovka, en Biélorussie, a en effet connu un sort identique, dans la nuit du 10 au 11 août. Selon Minsk, leur origine serait un moteur qui aurait pris feu après avoir été remplacé sur un « véhicule ». Feu qui « a été rapidement maîtrisé », a indiqué le ministère biélorusse de la Défense, assurant que « personne n’avait été blessé ».
Située dans la région de Gomel, près de la frontière avec l’Ukraine, la base de Zyabrovka abriterait un important volume de forces russes, dotées de systèmes de défense aérienne S-400, de batteries Pantsir S1, de missiles balistiques Iskander, de chars et de véhicules de combat d’infanterie.
ЗМІ показали відео вибухів на аеродромі в Білорусі та назвали можливі причини. Відео з Telegram "Беларускі Гаюн" pic.twitter.com/qwkMMNsa2P
— Українська правда ✌️ (@ukrpravda_news) August 11, 2022
D’après une vidéo supposée être celle de l’incident, le « Belarussian Harun Project » a compté huit explosions… Ce qui n’est pas conforme avec les explications données par Minsk.
Ce 12 août, cette organisation a indiqué qu’un radar de défense aérienne 92N6E [code Otan : « Grave Stone »] aurait été détruit, de même qu’un char T-72 et des munitions. « Pour le moment, nous continuons à collecter et à clarifier les informations », a-t-elle indiqué.
A T-72 tank, 92N6E radar and ammunition may have been destroyed at night in Ziabrauka.We received information that as a result of today’s flashes/explosions at Ziabrauka air base, a number of vehicles deployed at the military airfield and near it may have been destroyed. 1/6 pic.twitter.com/ujXLNxVtfA
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Cela étant, l’Ukraine n’a revendiqué aucune attaque menée sur le territoire biélorusse. Toutefois, début juillet, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait accusé Kiev d’avoir tiré des missiles en direction de son pays. « On nous provoque. Je dois vous dire qu’il y a environ trois jours, peut-être plus, on a essayé depuis l’Ukraine de frapper des cibles militaires en Biélorussie. Dieu soit loué, nos systèmes anti-aériens Pantsir ont intercepté tous les missiles tirés par les forces ukrainiennes », avait-il assuré.
Photo : Vitaly Kuzmin – CC BY-SA 4.0
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSituée dans l’ouest de la Crimée, à plus de 200 km de front, et occupée par le 43e régiment d’aviation d’attaque navale de la marine russe [43 OMShAP], doté de bombardiers tactiques Su-24M « Fencer » et de chasseurs Su-30 « Flanker », la base de Saki a été secouée par une explosion massive, dont les images ont été largement diffusées via les réseaux sociaux.
Peu après, les autorités russes ont expliqué que des « violations des règles de sécurité incendie » avaient entraîné la destruction de « plusieurs munitions d’aviation », sans causer de dommages aux infrastructures et aux avions de la base en question. « Il n’y a aucun signe ou preuve que cela ait été fait intentionnellement », ont-elles ajouté.
Seulement, l’imagerie satellitaire dit tout le contraire. D’après des photographies fournies par la société Planet Labs, on constate au moins trois cratères dans la zone parking de cette base, des bâtiments et hangars démolis ainsi que plusieurs appareils endommagés [si ce n’est détruits].
Même si le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a déclaré que la guerre devra se « terminer avec la libération » de la Crimée, Kiev n’a pas revendiqué officiellement d’attaque contre la base russe de Kati. « Le ministère ukrainien de la Défense ne peut pas établir la cause de l’incendie, mais rappelle une fois de plus les règles de sécurité incendie et l’interdiction de fumer dans des endroits non spécifiés », ont ironisé le autorités ukrainiennes.
Officieusement, en revanche, un officier ukrainien a affirmé au New York Times que l’Ukraine était bien à l’origine des destructions constatées sur cet aérodrome, sans pour autant préciser le mode opératoire suivi.
En effet, les forces ukrainiennes ne disposent théoriquement pas de missiles d’une portée assez longue et suffisamment précis pour atteindre la Crimée depuis les positions qu’elles occupent actuellement. D’où la rumeur selon laquelle les États-Unis leur auraient founi des missiles ATACMS [MGM-140 Army Tactical Missile System] pour leurs M142 HIMARS…
First unrectified images of Saki Air Base in Crimea via @planet following yesterday's multiple explosions. There's clearly been a massive fire across the base following whatever happened there: pic.twitter.com/vQJa6ljMEv
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Cependant, le responsable cité par le quotidien américain a indiqué qu’un engin de « fabrication ukranienne avait été utilisé ». Ce qui ne laisse qu’une possibilité : l’emploi du missile balistique Hrim-2 [encore appelé Grim-2, Grom ou encore Sapsan]. D’une portée de 280 km, il est développé depuis 2013 par un consortium de plusieurs entreprises spécialisées ukrainiennes.
En tout cas, quel que soit le type de missile utilisé [voire le drone, ce qui paraît cependant peu probable au regard des dégâts infligés à la base], les défenses aériennes russes ont été prises à défaut…
Quoi qu’il en soit, la base de Kati n’a pas été la seule à avoir été secouée par des explosions. Celle de Zyabrovka, en Biélorussie, a en effet connu un sort identique, dans la nuit du 10 au 11 août. Selon Minsk, leur origine serait un moteur qui aurait pris feu après avoir été remplacé sur un « véhicule ». Feu qui « a été rapidement maîtrisé », a indiqué le ministère biélorusse de la Défense, assurant que « personne n’avait été blessé ».
Située dans la région de Gomel, près de la frontière avec l’Ukraine, la base de Zyabrovka abriterait un important volume de forces russes, dotées de systèmes de défense aérienne S-400, de batteries Pantsir S1, de missiles balistiques Iskander, de chars et de véhicules de combat d’infanterie.
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Cela étant, l’Ukraine n’a revendiqué aucune attaque menée sur le territoire biélorusse. Toutefois, début juillet, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait accusé Kiev d’avoir tiré des missiles en direction de son pays. « On nous provoque. Je dois vous dire qu’il y a environ trois jours, peut-être plus, on a essayé depuis l’Ukraine de frapper des cibles militaires en Biélorussie. Dieu soit loué, nos systèmes anti-aériens Pantsir ont intercepté tous les missiles tirés par les forces ukrainiennes », avait-il assuré.
Photo : Vitaly Kuzmin – CC BY-SA 4.0
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Peu après, les autorités russes ont expliqué que des « violations des règles de sécurité incendie » avaient entraîné la destruction de « plusieurs munitions d’aviation », sans causer de dommages aux infrastructures et aux avions de la base en question. « Il n’y a aucun signe ou preuve que cela ait été fait intentionnellement », ont-elles ajouté.
Seulement, l’imagerie satellitaire dit tout le contraire. D’après des photographies fournies par la société Planet Labs, on constate au moins trois cratères dans la zone parking de cette base, des bâtiments et hangars démolis ainsi que plusieurs appareils endommagés [si ce n’est détruits].
Même si le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a déclaré que la guerre devra se « terminer avec la libération » de la Crimée, Kiev n’a pas revendiqué officiellement d’attaque contre la base russe de Kati. « Le ministère ukrainien de la Défense ne peut pas établir la cause de l’incendie, mais rappelle une fois de plus les règles de sécurité incendie et l’interdiction de fumer dans des endroits non spécifiés », ont ironisé le autorités ukrainiennes.
Officieusement, en revanche, un officier ukrainien a affirmé au New York Times que l’Ukraine était bien à l’origine des destructions constatées sur cet aérodrome, sans pour autant préciser le mode opératoire suivi.
au New York TimesEn effet, les forces ukrainiennes ne disposent théoriquement pas de missiles d’une portée assez longue et suffisamment précis pour atteindre la Crimée depuis les positions qu’elles occupent actuellement. D’où la rumeur selon laquelle les États-Unis leur auraient founi des missiles ATACMS [MGM-140 Army Tactical Missile System] pour leurs M142 HIMARS…
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Cependant, le responsable cité par le quotidien américain a indiqué qu’un engin de « fabrication ukranienne avait été utilisé ». Ce qui ne laisse qu’une possibilité : l’emploi du missile balistique Hrim-2 [encore appelé Grim-2, Grom ou encore Sapsan]. D’une portée de 280 km, il est développé depuis 2013 par un consortium de plusieurs entreprises spécialisées ukrainiennes.
En tout cas, quel que soit le type de missile utilisé [voire le drone, ce qui paraît cependant peu probable au regard des dégâts infligés à la base], les défenses aériennes russes ont été prises à défaut…
Quoi qu’il en soit, la base de Kati n’a pas été la seule à avoir été secouée par des explosions. Celle de Zyabrovka, en Biélorussie, a en effet connu un sort identique, dans la nuit du 10 au 11 août. Selon Minsk, leur origine serait un moteur qui aurait pris feu après avoir été remplacé sur un « véhicule ». Feu qui « a été rapidement maîtrisé », a indiqué le ministère biélorusse de la Défense, assurant que « personne n’avait été blessé ».
Située dans la région de Gomel, près de la frontière avec l’Ukraine, la base de Zyabrovka abriterait un important volume de forces russes, dotées de systèmes de défense aérienne S-400, de batteries Pantsir S1, de missiles balistiques Iskander, de chars et de véhicules de combat d’infanterie.
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D’après une vidéo supposée être celle de l’incident, le « Belarussian Harun Project » a compté huit explosions… Ce qui n’est pas conforme avec les explications données par Minsk.
Ce 12 août, cette organisation a indiqué qu’un radar de défense aérienne 92N6E [code Otan : « Grave Stone »] aurait été détruit, de même qu’un char T-72 et des munitions. « Pour le moment, nous continuons à collecter et à clarifier les informations », a-t-elle indiqué.
A T-72 tank, 92N6E radar and ammunition may have been destroyed at night in Ziabrauka.We received information that as a result of today’s flashes/explosions at Ziabrauka air base, a number of vehicles deployed at the military airfield and near it may have been destroyed. 1/6 pic.twitter.com/ujXLNxVtfA
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A T-72 tank, 92N6E radar and ammunition may have been destroyed at night in Ziabrauka.We received information that as a result of today’s flashes/explosions at Ziabrauka air base, a number of vehicles deployed at the military airfield and near it may have been destroyed. 1/6 pic.twitter.com/ujXLNxVtfA
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August 11, 2022
Cela étant, l’Ukraine n’a revendiqué aucune attaque menée sur le territoire biélorusse. Toutefois, début juillet, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, avait accusé Kiev d’avoir tiré des missiles en direction de son pays. « On nous provoque. Je dois vous dire qu’il y a environ trois jours, peut-être plus, on a essayé depuis l’Ukraine de frapper des cibles militaires en Biélorussie. Dieu soit loué, nos systèmes anti-aériens Pantsir ont intercepté tous les missiles tirés par les forces ukrainiennes », avait-il assuré.
Photo : Vitaly Kuzmin – CC BY-SA 4.0
Vitaly KuzminCC BY-SA 4.0 L'Humanité
Analia Pigrée endosse un record
Éric SerresNatation La nageuse française Analia Pigrée est devenue championne d’Europe du 50 m dos dimanche à Rome, avec un chrono de 27” 27, nouveau record de France, devant l’Italienne Silvia Scalia (27” 53) et la Néerlandaise Maaike De Waard (27” 54). « C’était très rapide, c’est passé à une vitesse folle. Je voyais un peu mon adversaire à côté, je me suis dit “faut pas que je lâche”. Je fais record de France, je suis vraiment trop contente, c’était une belle course », a réagi la médaillée d’or, qui avait été blessée à l’épaule en début d’année. « À l’entraînement, je me suis sentie super bien, j’étais très haute sur l’eau et tout allait bien. Je me suis dit pourquoi pas, et voilà. Premier championnat d’Europe, premier titre, c’est quelque chose de bien et j’espère pouvoir continuer comme ça. Ça me motive pour la suite », a-t-elle ajouté. Mary-Ambre Moluh, la deuxième Française engagée dans la finale, a dû se contenter de la 6e place avec un chrono de 27” 95. E. S.
natation Opex 360
La Marine nationale envisage de recourir à nouveau à une flotte auxiliaire civile en cas de crise grave
par Laurent Lagneau · 11 août 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn mai, la flotte auxiliaire de la marine britannique [la Royal Fleet Auxiliary, ou RFA] a remis au goût du jour les procédures permettant à ses navires d’être ravitaillés en mer par des pétroliers civils, via un essai ayant impliqué le RFA Tidesurge et le MT Maersk Peary.
« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », avait alors commenté un officier de la Royal Navy. En outre, une telle pratique, qui avait cours lors de la guerre des Malouines, permettrait aussi de renforcer la flotte de pétroliers-ravitailleurs militaires… en cas de conflit.
De son côté, la Marine nationale entretient des savoir-faire du même ordre. En janvier, le patrouilleur de haute-mer [PHM, ex-aviso] Jacoubet, alors engagé dans la mission Corymbe, dans le golfe de Guinée, a été ravitaillé en mer par le pétrolier African Runner, battant pavillon du Liberia. « Le caractère aussi exceptionnel que complexe de la manœuvre en a fait un défi singulier et intéressant pour l’équipage », avait-elle commenté à l’époque.
N’ayant jamais eu un format aussi réduit depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la Marine nationale ne disposera que de deux Bâtiments ravitailleurs de force [BRF] d’ici à 2029 sur les quatre prévus… En outre, en cas de crise importante, elle ne pourra assumer toutes ses missions ordinaires, ses moyens étant comptés.
D’où l’idée de renouer avec des pratiques d’antant… « On a perdu de vue la flotte auxiliaire qui existait dans les années 1980 mais on en aura sans doute bientôt besoin à nouveau », a en effet affirmé l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet.
Certes, les dispositions législatives permettent de réquisitionner des navires… Seulement, la taille de la marine marchande française s’est également réduire en quarante ans… En 1975, popularisée par la série « Jo Gaillard », adaptée pour la télévision, elle se situait au 9e rang mondial, de par son tonnage. Faute de politique maritime stable, selon Bernard Cassagnou, auteur d’un livre sur ce sujet, elle a décliné dans les années 1980. Et, actuellement, selon les données du secrétariat d’État chargé de la Mer, elle se classe au 27e rang des flottes mondiales, avec 192 navires de transport et 233 autres dédiés aux services maritimes. Cependant, ses bateaux sont assez récents.
« L’âge moyen de la flotte de transport française est de 8,6 ans au 1er janvier 2022. Par comparaison, l’âge de la flotte mondiale de transport est estimé à 15,5 ans. Les mêmes calculs pour la flotte de services maritimes donnent un âge moyen de 17,5 ans », indique la même source.
Reste que « la flotte de commerce a considérablement fondu depuis cette époque [les années 1980, ndlr] », a rappelé l’amiral Vandier. Aussi, a-t-il ajouté, « il faudra partir de ce qu’il reste de la flotte sous pavillon français ». Quoi qu’il en soit, la Marine nationale envisage « d’affréter des navires [civils] pour assurer l’assistance aux populations outre-mer ». Mais pas seulement.
« Nous aurons sans nul doute, dans une perspective de crise importante, besoin de pétroliers, de navires de transport civils », a en effet estimé le CEMM.
Photo : Marine nationale
La Marine nationale envisage de recourir à nouveau à une flotte auxiliaire civile en cas de crise grave
par Laurent Lagneau · 11 août 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn mai, la flotte auxiliaire de la marine britannique [la Royal Fleet Auxiliary, ou RFA] a remis au goût du jour les procédures permettant à ses navires d’être ravitaillés en mer par des pétroliers civils, via un essai ayant impliqué le RFA Tidesurge et le MT Maersk Peary.
« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », avait alors commenté un officier de la Royal Navy. En outre, une telle pratique, qui avait cours lors de la guerre des Malouines, permettrait aussi de renforcer la flotte de pétroliers-ravitailleurs militaires… en cas de conflit.
De son côté, la Marine nationale entretient des savoir-faire du même ordre. En janvier, le patrouilleur de haute-mer [PHM, ex-aviso] Jacoubet, alors engagé dans la mission Corymbe, dans le golfe de Guinée, a été ravitaillé en mer par le pétrolier African Runner, battant pavillon du Liberia. « Le caractère aussi exceptionnel que complexe de la manœuvre en a fait un défi singulier et intéressant pour l’équipage », avait-elle commenté à l’époque.
N’ayant jamais eu un format aussi réduit depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la Marine nationale ne disposera que de deux Bâtiments ravitailleurs de force [BRF] d’ici à 2029 sur les quatre prévus… En outre, en cas de crise importante, elle ne pourra assumer toutes ses missions ordinaires, ses moyens étant comptés.
D’où l’idée de renouer avec des pratiques d’antant… « On a perdu de vue la flotte auxiliaire qui existait dans les années 1980 mais on en aura sans doute bientôt besoin à nouveau », a en effet affirmé l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet.
Certes, les dispositions législatives permettent de réquisitionner des navires… Seulement, la taille de la marine marchande française s’est également réduire en quarante ans… En 1975, popularisée par la série « Jo Gaillard », adaptée pour la télévision, elle se situait au 9e rang mondial, de par son tonnage. Faute de politique maritime stable, selon Bernard Cassagnou, auteur d’un livre sur ce sujet, elle a décliné dans les années 1980. Et, actuellement, selon les données du secrétariat d’État chargé de la Mer, elle se classe au 27e rang des flottes mondiales, avec 192 navires de transport et 233 autres dédiés aux services maritimes. Cependant, ses bateaux sont assez récents.
« L’âge moyen de la flotte de transport française est de 8,6 ans au 1er janvier 2022. Par comparaison, l’âge de la flotte mondiale de transport est estimé à 15,5 ans. Les mêmes calculs pour la flotte de services maritimes donnent un âge moyen de 17,5 ans », indique la même source.
Reste que « la flotte de commerce a considérablement fondu depuis cette époque [les années 1980, ndlr] », a rappelé l’amiral Vandier. Aussi, a-t-il ajouté, « il faudra partir de ce qu’il reste de la flotte sous pavillon français ». Quoi qu’il en soit, la Marine nationale envisage « d’affréter des navires [civils] pour assurer l’assistance aux populations outre-mer ». Mais pas seulement.
« Nous aurons sans nul doute, dans une perspective de crise importante, besoin de pétroliers, de navires de transport civils », a en effet estimé le CEMM.
Photo : Marine nationale
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« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », avait alors commenté un officier de la Royal Navy. En outre, une telle pratique, qui avait cours lors de la guerre des Malouines, permettrait aussi de renforcer la flotte de pétroliers-ravitailleurs militaires… en cas de conflit.
De son côté, la Marine nationale entretient des savoir-faire du même ordre. En janvier, le patrouilleur de haute-mer [PHM, ex-aviso] Jacoubet, alors engagé dans la mission Corymbe, dans le golfe de Guinée, a été ravitaillé en mer par le pétrolier African Runner, battant pavillon du Liberia. « Le caractère aussi exceptionnel que complexe de la manœuvre en a fait un défi singulier et intéressant pour l’équipage », avait-elle commenté à l’époque.
N’ayant jamais eu un format aussi réduit depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la Marine nationale ne disposera que de deux Bâtiments ravitailleurs de force [BRF] d’ici à 2029 sur les quatre prévus… En outre, en cas de crise importante, elle ne pourra assumer toutes ses missions ordinaires, ses moyens étant comptés.
D’où l’idée de renouer avec des pratiques d’antant… « On a perdu de vue la flotte auxiliaire qui existait dans les années 1980 mais on en aura sans doute bientôt besoin à nouveau », a en effet affirmé l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet.
Certes, les dispositions législatives permettent de réquisitionner des navires… Seulement, la taille de la marine marchande française s’est également réduire en quarante ans… En 1975, popularisée par la série « Jo Gaillard », adaptée pour la télévision, elle se situait au 9e rang mondial, de par son tonnage. Faute de politique maritime stable, selon Bernard Cassagnou, auteur d’un livre sur ce sujet, elle a décliné dans les années 1980. Et, actuellement, selon les données du secrétariat d’État chargé de la Mer, elle se classe au 27e rang des flottes mondiales, avec 192 navires de transport et 233 autres dédiés aux services maritimes. Cependant, ses bateaux sont assez récents.
« L’âge moyen de la flotte de transport française est de 8,6 ans au 1er janvier 2022. Par comparaison, l’âge de la flotte mondiale de transport est estimé à 15,5 ans. Les mêmes calculs pour la flotte de services maritimes donnent un âge moyen de 17,5 ans », indique la même source.
Reste que « la flotte de commerce a considérablement fondu depuis cette époque [les années 1980, ndlr] », a rappelé l’amiral Vandier. Aussi, a-t-il ajouté, « il faudra partir de ce qu’il reste de la flotte sous pavillon français ». Quoi qu’il en soit, la Marine nationale envisage « d’affréter des navires [civils] pour assurer l’assistance aux populations outre-mer ». Mais pas seulement.
« Nous aurons sans nul doute, dans une perspective de crise importante, besoin de pétroliers, de navires de transport civils », a en effet estimé le CEMM.
Photo : Marine nationale
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« Le ravitaillement en mer d’un navire auxiliaire par un pétrolier commercial peut garandir que nos flottes resteront approvisionnées et soutenues dans un environnement contesté », avait alors commenté un officier de la Royal Navy. En outre, une telle pratique, qui avait cours lors de la guerre des Malouines, permettrait aussi de renforcer la flotte de pétroliers-ravitailleurs militaires… en cas de conflit.
De son côté, la Marine nationale entretient des savoir-faire du même ordre. En janvier, le patrouilleur de haute-mer [PHM, ex-aviso] Jacoubet, alors engagé dans la mission Corymbe, dans le golfe de Guinée, a été ravitaillé en mer par le pétrolier African Runner, battant pavillon du Liberia. « Le caractère aussi exceptionnel que complexe de la manœuvre en a fait un défi singulier et intéressant pour l’équipage », avait-elle commenté à l’époque.
N’ayant jamais eu un format aussi réduit depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la Marine nationale ne disposera que de deux Bâtiments ravitailleurs de force [BRF] d’ici à 2029 sur les quatre prévus… En outre, en cas de crise importante, elle ne pourra assumer toutes ses missions ordinaires, ses moyens étant comptés.
D’où l’idée de renouer avec des pratiques d’antant… « On a perdu de vue la flotte auxiliaire qui existait dans les années 1980 mais on en aura sans doute bientôt besoin à nouveau », a en effet affirmé l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 27 juillet.
Certes, les dispositions législatives permettent de réquisitionner des navires… Seulement, la taille de la marine marchande française s’est également réduire en quarante ans… En 1975, popularisée par la série « Jo Gaillard », adaptée pour la télévision, elle se situait au 9e rang mondial, de par son tonnage. Faute de politique maritime stable, selon Bernard Cassagnou, auteur d’un livre sur ce sujet, elle a décliné dans les années 1980. Et, actuellement, selon les données du secrétariat d’État chargé de la Mer, elle se classe au 27e rang des flottes mondiales, avec 192 navires de transport et 233 autres dédiés aux services maritimes. Cependant, ses bateaux sont assez récents.
livre sur ce sujet« L’âge moyen de la flotte de transport française est de 8,6 ans au 1er janvier 2022. Par comparaison, l’âge de la flotte mondiale de transport est estimé à 15,5 ans. Les mêmes calculs pour la flotte de services maritimes donnent un âge moyen de 17,5 ans », indique la même source.
Reste que « la flotte de commerce a considérablement fondu depuis cette époque [les années 1980, ndlr] », a rappelé l’amiral Vandier. Aussi, a-t-il ajouté, « il faudra partir de ce qu’il reste de la flotte sous pavillon français ». Quoi qu’il en soit, la Marine nationale envisage « d’affréter des navires [civils] pour assurer l’assistance aux populations outre-mer ». Mais pas seulement.
« Nous aurons sans nul doute, dans une perspective de crise importante, besoin de pétroliers, de navires de transport civils », a en effet estimé le CEMM.
Photo : Marine nationale
L'Humanité
Triathlon. Une affaire en or pour les Tricolores
Le relais mixte est devenu champion d’Europe et confirme la bonne forme du camp français.
L’équipe de France a écrasé le relais mixte des championnats d’Europe de triathlon à Munich. Léo Bergère, Emma Lombardi, Dorian Coninx et Cassandre Beaugrand ont devancé l’Allemagne de 33 secondes et la Suisse de 49 secondes. Après le bronze d’Emma Lombardi vendredi et les trois médailles des hommes samedi (Léo Bergère devant Pierre Le Corre et Dorian Coninx), les triathlètes de l’équipe de France ont définitivement marqué de leur empreinte la compétition européenne. Avec trois médaillés en individuel dans leurs rangs, les Bleus faisaient figure de grands favoris pour l’épreuve mixte avec quatre relais de 300 m de natation, 7,2 km de vélo et 1,6 km à pied. Ils n’ont pas failli, un an après avoir empoché le bronze olympique à Tokyo. Léo Bergère a lancé les Bleus, passant le relais en 3e position à la jeune Emma Lombardi (20 ans), qui a satellisé la concurrence lors de son relais à vélo, avant de laisser Dorian Coninx puis Cassandre Beaugrand gérer l’écart. « À l’échauffement, j’étais complètement détruit, j’avais beaucoup de fatigue de la course d’hier, j’ai essayé de décanter le groupe rapidement à vélo », a expliqué Léo Bergère. « C’était confortable de partir avec de l’avance, mais c’était aussi stressant, c’est difficile d’être chassée, a ajouté Cassandre Beaugrand. Toute seule, j’ai pu accentuer mes points forts (natation, course à pied). C’est une nouvelle médaille en relais, à chaque fois, on voit qu’on peut changer l’équipe en continuant d’espérer le même résultat parce qu’on est tous assez complets. » E. S.
L'Humanité
Édouard Carmignac, Rock again à Bercy
PortraitPortrait de milliardaire #5 Le numéro 1 de la prestigieuse maison française de gestion d’actifs qui porte son nom sait être généreux quand il s’agit d’art ou de rock’n’roll. Pas avec le fisc, qui lui aurait réclamé autour de 300 millions d’euros.
Luis Reygada«V ous avez de la chance ! Monsieur Carmignac est très généreux. La reine (d’Angleterre) m’a dit grand bien de lui… » Sur la scène d’un théâtre parisien privatisé pour l’occasion, Mick Jagger, leader des Rolling Stones, flatte son nouvel ami, le richissime Édouard Carmignac. Nous sommes en octobre 2012 et, alors que François Hollande – alias « l’ennemi de la finance » – est au pouvoir depuis quelques mois, le patron fondateur d’un des plus importants fonds indépendants d’investissement français n’a pas hésité à débourser plusieurs millions d’euros pour faire jouer le mythique groupe britannique devant ses quelque 1 600 invités triés sur le volet.
Le « Warren Buffett tricolore dont on guette les oracles »
Le public est loin d’être rock’n’roll : banquiers, investisseurs ou spécialistes en gestion du patrimoine. Mais qu’importe : la presse économique ne trouve plus les mots pour porter aux nues le « milliardaire provocateur » dont la réputation n’est plus à faire. Véritable « star » de la gestion d’actifs, « pape français de la finance », le « Warren Buffett tricolore dont on guette les oracles » est respecté pour le succès financier de sa société, qui gère plusieurs dizaines de milliards d’euros d’encours en Europe. D’autant plus que l’homme d’affaires mécène, qui dirige une fondation portant son nom, est grand amateur d’art contemporain. Quand il reçoit dans ses bureaux de la place Vendôme, c’est sous l’œil (réprobateur ?) de Lénine et Mao peints par Andy Warhol qu’Édouard Carmignac pourfend « la haine des riches », un fâcheux sentiment encore trop souvent porté par les « envieux par nature » et dont le terreau remonterait « à la Révolution française et au fait que l’on confond les notions de justice et d’égalité » ( le Figaro, 31 octobre 2012).
L’administration française porte plainte au pénal
Nous pourrions aussi demander au grand financier, aujourd’hui en 79e position du classement des 500 plus grandes fortunes françaises (établi chaque année par le magazine Challenges) avec 1,4 milliard d’euros à son actif, si pour lui « justice et égalité » riment de près ou de loin, ne serait-ce que vaguement, avec « légalité » ? Non, si l’on en croit les déboires judiciaires du banquier philanthrope, dont la générosité sans limite pour l’art et le rock paraît s’assoupir au détour de certains articles et alinéas du Code fiscal français.
Compte bancaire à l’étranger non déclaré, montages financiers passant par une filiale luxembourgeoise pour rémunérer certains cadres de sa société, contentieux s’élevant à plus de 36 millions d’euros avec le fisc italien… L’administration française porte plainte au pénal en 2017 pour « fraude fiscale, fraude fiscale aggravée, recel et blanchiment », tandis que le Parquet national financier – institution judiciaire créée en 2013 et chargée de traquer la grande délinquance économique et financière – lance son enquête en 2018. La société d’investissement d’Édouard Carmignac aurait passé en charges une somme avoisinant les 300 millions d’euros pour s’acquitter des redressements et mettre un terme aux poursuites ( Capital, 1 er juillet).
Au final, pas de prison pour les grands fraudeurs fiscaux. Dommage : un casier judiciaire, voilà qui aurait fait un peu plus « rock ».
Portrait de milliardaire L'Humanité
Pensions. Des nouveaux retraités laissés sans le sou
ActuEntre effectif insuffisant et logiciels défectueux, les agents de la Carsat n’arrivent plus à traiter les dossiers à temps. Dans les Pays de la Loire, les retraites mettent parfois six mois à être versées aux nouveaux pensionnés.
Clotilde MathieuSon regard, tout à coup, devient vide. Sarah Papin a lâché le sourire qu’elle abordait jusqu’ici. Sous le coup de l’émotion, la conseillère retraite de la Carsat (Caisse d’assurance-retraite et de santé au travail) des Pays de la Loire raconte : « Elle était sans ressources depuis six mois et venait d’être interdite bancaire. Et moi, face à cette détresse, je n’avais pas de réponse. J’ai l’impression de créer de la misère. C’est juste insupportable. »
25 % des « dossiers » accusent des retards de paiements
Ce cas ne fait que s’ajouter à la montagne de situations similaires que doivent traiter les agents de la Carsat. Selon les trois élus présents dans le local syndical, 25 % des « dossiers » accusent des retards de paiements. Résultats : de futurs retraités aspirant à la tranquillité après une vie de labeur sont contraints d’attendre trois, quatre et même parfois six mois pour toucher leur première pension de retraite. Rien qu’en une seule journée en plein mois d’août, Patricia Violin, chargée d’écoute au service réclamation, a dû gérer trois de ces dossiers en souffrance. Déposé le 10 janvier par son interlocuteur, l’un n’avait pas encore été étudié. Un autre, déposé le 4 janvier, n’avait pas non plus été pris en compte. Elle cite aussi ce retraité qui, malgré un accord au 21 février, n’avait toujours pas perçu son versement prévu ce 1 er juillet.
Cause de cette dégradation : la « coupe des effectifs »
« Sur un an, les dossiers en attente ont explosé de 49 %, alors que le nombre de ceux déposés a augmenté de seulement 11 % », constate Sarah Pépin. Pourtant, deux ans plus tôt, dans cette caisse de retraite, seuls 4 % des dossiers accusaient un retard de paiements. Et la plupart des réclamations portaient sur le montant de la pension de retraite.
Dans le local syndical, tous s’accordent sur la cause de cette impressionnante dégradation : la « coupe des effectifs ». « La Caisse nationale d’assurance-vieillesse (Cnav), dont dépend la Carsat, savait que le nombre de retraités augmenterait en raison du papy-boom. Chaque année, il y a 3 % de retraités en plus. » Or, entre 2017 et 2021, la Cnav a perdu plus de 1 000 employés. Les syndicats pointent également la mise en place d’un logiciel, construit en pleine bataille sur la réforme des retraites dite « universelles » à points, visant à unifier l’ensemble des régimes de retraite, qui sème la pagaille.
L’outil censé faciliter le travail des agents une fois mis en place, en octobre 2021, tourne au calvaire. Il entraîne de nombreuses « phases supplémentaires qui dysfonctionnent ». « À chaque mise à jour, de nouvelles anomalies apparaissent », résument les syndicalistes. Les agents, pour réaliser certaines saisies, sont contraints de basculer sur l’ancien logiciel qui n’est pourtant plus compatible avec leur activité. « Il n’y a aucune valeur ajoutée. On ne fait que gérer des anomalies. » Le travail prend du retard, beaucoup de retard.
De véritables situations de détresse
Pour faire face à la situation, la direction, sur la base du « volontariat », incite les agents à faire des heures supplémentaires en semaine mais aussi tous les samedis. La CGT, FO, la CFDT de la Carsat Pays de la Loire ont déposé, le 21 juin, un droit d’alerte. S’est ensuivie l’audition de 30 services du « processus retraite ». Un questionnaire rempli par les trois quarts des agents dévoile que 57 % des personnes interrogées estiment « vivre des situations inhabituelles de tension (incivilité, détresse sociale…) avec le public ». Et près de 12 % des agents ont eu recours à un arrêt de travail au cours des six derniers mois. « Durant les réunions, raconte Erwan Lever, élu FO, certains ont même pleuré, d’autres ont avoué avoir des pensées suicidaires. Beaucoup nous avouent faire des cures de CBD (cannabis sans THC) parce qu’ils n’arrivent plus à dormir. D’autres ont des problèmes intestinaux. »
« Durant les réunions, raconte Erwan Lever, élu FO, certains ont même pleuré, d’autres ont avoué avoir des pensées suicidaires. Erwan Lever, élu FO
Pour les salariés, la situation est d’autant plus problématique que les retraités vivent de véritables situations de détresse. « Ils n’ont pas tous un matelas d’épargne, assène Patricia Violin. Cela crée des situations d’urgence sociale. » Les retards frappent particulièrement les indépendants, pour lesquels 75 % des dossiers ont une incidence. Mais ils s’observent aussi pour le versement de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) ou encore la pension de réversion, engendrant encore plus de souffrance, assurent les syndicats. En Pays de la Loire, compte Sarah Papin, 547 dossiers Aspa accusent des retards de paiements de plus de 120 jours. L’attente est d’autant plus angoissante que « joindre un conseiller (…) devient de plus en plus compliqué », note la CFDT dans un communiqué. « Les délais pour obtenir un rendez-vous s’allongent. » Dans « certaines caisses », aucun « rendez-vous » n’est « possible avant plusieurs mois ».
L’insuffisance des réponses de la direction
Sur son site internet, la Carsat des Pays de la Loire fait bien état de « retards dans le traitement des dossiers retraite de nos assurés, pouvant conduire à un premier versement retardé ». Elle pointe « un retard d’environ un mois ». Et assure qu’elle paiera « l’intégralité des sommes dues avec effet rétroactif à la date d’ouverture de votre droit à la retraite ». Pour les retraités interdits bancaires ou ceux qui accusent des retards de loyers, le mal est déjà fait, s’insurge la syndicaliste de la CGT. « La réparation n’est pas à la hauteur du préjudice. »
Mais, face aux retraités délaissés, les syndicalistes pointent l’insuffisance des réponses de la direction. « On nous demande de les renvoyer vers le centre communal d’action sociale pour qu’il consulte une assistante sociale afin d’obtenir des chèques repas », se désole Patricia Violin. Alors que tous les clignotants sont au rouge, la Carsat Pays de la Loire se refuserait ainsi à mettre en place des « mesures concrètes et fortes », à commencer par un retour à l’ancien logiciel. Pourtant, depuis juin, elle autorise les agents à l’utiliser une journée par semaine durant laquelle ils passent « le plus de dossiers possible » pour rattraper les retards. Les syndicats demandent également la réalisation d’un état des lieux, afin que « les moyens soient mis en fonction de la charge de travail ». Une prochaine réunion est prévue début septembre.
Si le cas des Pays de la Loire est jugé « critique », les difficultés rencontrées par les agents sont nationales. « Toutes les caisses sont concernées par des retards, à divers degrés », affirme Florence Puget, secrétaire nationale de la CFDT.
pouvoir d'achat des retraitéspouvoir d'achat des retraitésCarsatpays de la loire L'Humanité
La Poste. Le coût humain de la financiarisation
ActuLa direction du service public s’accroche à son modèle, fait de compression des coûts et de gains de productivité, malgré les dérives pointées du doigt par les syndicats.
Cyprien BogandaÀ La Poste, l’emploi de travailleurs sans papiers par des sous-traitants peu scrupuleux n’est que la conséquence d’un vaste système de dumping social. Cette stratégie est revendiquée sans ciller par le PDG du groupe, Philippe Wahl, qui déclarait en février 2021, face aux députés : « Certaines des filiales de La Poste ne pourraient pas fonctionner sans sous-traitance. (…) Si nous avions les conditions sociales des facteurs transposées sur tous les salariés de Chronopost, Chronopost disparaîtrait. Nous avons besoin de la sous-traitance (…) parce que les concurrents exercent une pression sur les prix et les marges. »
La direction n’a aucune envie de revenir sur une stratégie faite de compression des coûts et de gains de productivité, qui a prouvé, selon elle, son efficacité. Depuis près de dix ans, Chronopost affiche un taux de croissance de son chiffre d’affaires supérieur à 10 % par an, avec un pic à 16 % en 2020. Quant au coût de la sous-traitance dans l’ensemble du groupe, il s’envole d’année en année : en 2020, il frôlait les 600 millions d’euros, contre environ 455 millions en 2017.
409 millions d’euros pour les actionnaires
Officiellement, La Poste est toujours une société à capitaux publics – 66 % du capital sont détenus par la Caisse des dépôts (CDC), 34 % par l’État –, attachée à ses missions historiques : service universel postal, aménagement du territoire, accessibilité bancaire et distribution de la presse. Mais la financiarisation du groupe à marche forcée, encore accélérée par la récente prise de pouvoir de la CDC, menace ces engagements. Signe des temps, le groupe vient d’acter le versement record de 724 millions d’euros de dividendes, selon des documents consultés par l’Humanité. Dans le détail, les actionnaires vont se partager 409 millions d’euros en cash et le reste en distribution d’actions nouvelles. Les postiers, eux, n’ont pas droit à la même prodigalité. Les profits du groupe « sont issus d’un ensemble hétérogène de croissance externe, de subventions publiques et surtout du travail des salariés et fonctionnaires du groupe, note SUD PTT. Et c’est là que le bât blesse, car jamais les quelque 180 000 agents de La Poste SA n’auront connu une telle austérité depuis 2019 ».
Comme une entreprise du CAC 40
Irène Baudry, administratrice CGT représentant les salariés au conseil d’administration (CA) de La Poste, estime que le groupe ressemble de plus en plus à une entreprise du CAC 40, à mille lieues de ses objectifs originels : « L’ensemble des décisions qui me sont soumises au CA concernent surtout des achats de sociétés : on observe depuis plusieurs années un virage dans la gestion du groupe. Cette stratégie d’expansion capitalistique est totalement assumée par ses actionnaires, qui considèrent que ses activités historiques ne dégagent plus suffisamment de rentabilité… et pour cause, il s’agit de service public ! »
En attendant un hypothétique revirement stratégique, les syndicats appellent à freiner la course à la sous-traitance : « Il a été demandé maintes fois en CA de déprécariser les travailleurs du groupe, signale Irène Baudry. Une véritable politique de sous-traitance à la marge permettrait que La Poste ne génère plus de rentabilité via du dumping social. »
chronopostsous-traitancela poste L'Humanité
Les trois saisons de la lutte des travailleurs sans papiers de Chronopost
Premier planDepuis 253 jours, des travailleurs sans papiers employés par un sous-traitant de La Poste bataillent pour obtenir leur régularisation, à Alfortville (Val-de-Marne). Leur grève est soutenue par de nombreux habitants. Reportage
Cyprien BogandaQuand on les a rencontrés pour la première fois, en janvier dernier, ils venaient de planter leur piquet de grève. À Alfortville, une vingtaine de travailleurs sans papiers employés par un sous-traitant de La Poste se préparaient à braver les rigueurs de l’hiver, armés de simples couvertures et d’un stoïcisme à toute épreuve. « Le froid, on s’en fout, nous continuerons jusqu’à la régularisation », se marraient-ils alors. Depuis, trois saisons se sont écoulées, leur campement de fortune a défié la pluie, le vent et une canicule estivale. Mais la situation n’a pas bougé d’un iota.
La Poste. Le coût humain de la financiarisationAboubacar Dembele, trentenaire polyglotte né au Mali – il parle couramment cinq langues, dont le français, l’arabe et le bambara –, prend la chose avec une certaine philosophie. Il a le flegme rigolard de ceux qui en ont vu d’autres : quand on a traversé la Méditerranée, par nuit noire, sur une coquille de noix, on n’est plus impressionné par grand-chose. « Je suis arrivé en Europe le 4 décembre 2018, se remémore-t-il. J’avais embarqué au Maroc sur un Zodiac, à 3 heures du matin, direction Malaga (Espagne). La Croix-Rouge nous a secourus à proximité des côtes. »
Enrôlé dans une armée d’invisibles
Porte-parole du campement, c’est lui qui nous accueille aux côtés de ses camarades. Les visiteurs prennent place sur un canapé défoncé mais toujours fonctionnel, sauvé des encombrants, comme la plupart du mobilier présent ici. Assis devant une table basse, Aboubacar poursuit le récit de sa vie. Né dans une famille modeste, il a trouvé le moyen de décrocher une maîtrise de droit, à l’université de Bamako, avec pour projet de devenir conseiller juridique. Mais, devant un horizon professionnel étroit comme un soupirail, il a préféré mettre le cap sur l’Europe : « Il fallait nourrir la famille, payer les frais de scolarité des enfants. Je suis l’aîné, et, chez nous, c’est aux aînés de trouver la solution : je suis donc parti. »
Nous n’avons droit à rien, mais nous payons les cotisations qui profitent à tous. ABOUBACAR DEMBELE
C’est un ami qui le fait embaucher chez Derichebourg, sous-traitant de La Poste, à Alfortville. Nous sommes en 2020, la France se barricade face au Covid, et Aboubacar se retrouve enrôlé dans l’armée invisible des « travailleurs essentiels », ceux que « nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal », comme le dira Emmanuel Macron dans un discours resté célèbre. Lorsqu’ils évoquent, aujourd’hui, les conditions de travail chez Derichebourg, Aboubacar et ses camarades ne peuvent s’empêcher de serrer les dents : « On se retrouve dans un hangar, devant un tapis roulant qui fait défiler les colis. Pendant cinq heures de suite, il faut identifier ceux qui vous reviennent, les sortir de la file et les empiler en fonction de leur destination. Les pauses toilettes sont interdites. Un contremaître, sur une plateforme, vous aboie dessus en continu, pour vous dire d’accélérer la cadence. » Le tout pour 600 euros par mois, avec des horaires impossibles.
Un point de ralliement
« C’est simple : il n’y a que des travailleurs sans papiers pour accepter ça. » Le constat, lucide, est signé Christian Schweyer. Retraité encarté à la CGT, il anime le CTSPV (Collectif des travailleurs sans papiers de Vitry), qui soutient la lutte des Chronopost depuis le début. Il pointe la responsabilité du groupe postal dans le pourrissement de la situation : « La bataille que nous menons concerne trois sites du groupe. Lorsque les conflits ont été médiatisés, la seule réaction de la direction de GeoPost (branche chargée de la livraison de colis – NDLR) a été de rompre son contrat de sous-traitance avec Derichebourg. Et encore, nous ne savons pas si cette rupture concerne l’ensemble des sites. » Contactée, la direction nous répond que «Chronopost continue de travailler avec Derichebourg sur quelques sites en France.»
Avec le temps, le campement d’Alfortville s’est mué en point de ralliement pour les sans-papiers de la région : la nouvelle de la mobilisation s’est répandue comme une traînée de poudre à travers les foyers de travailleurs, de Créteil (Val-de-Marne) à Montreuil (Seine-Saint-Denis), et les gens ont accouru pour se mêler à la lutte, partager leur expérience ou donner un coup de main. Les effectifs atteignent désormais 150 personnes en moyenne. Certains soirs, ils se rassemblent autour de l’unique poste de télé du campement, branché sur BFMTV, où ils prennent des cours de politique française en accéléré. Les interviews des ministres les mettent souvent en rogne, et ils en veulent tout particulièrement à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, qui milite pour un durcissement de la politique migratoire. « À la télé, les ministres comme Darmanin nous présentent comme une menace, cingle Aboubacar. Ce pouvoir nous a déclaré la guerre, alors que nous ne sommes que des travailleurs qui réclamons le droit de ne pas être exploités. Nous n’avons droit à rien, mais nous payons les cotisations qui profitent à tous. »
Un élan de solidarité
Depuis décembre dernier, ils ont eu tout le temps d’étoffer leur campement, alignement de tentes bricolées à partir d’armatures en bois, qu’ils ont recouvertes de bâches pour se protéger des intempéries. Le syndicat Solidaires, soutien actif du mouvement, a fourni deux barnums. « La canicule, ce n’est pas le pire, relativise Aboubacar. La plupart d’entre nous viennent d’Afrique, alors les fortes chaleurs, vous savez… Le froid, c’est plus embêtant : cet hiver, nous dormions à quatre sur des matelas deux places, histoire de nous tenir chaud. » Le trentenaire nous fait la visite du camp : il y a la tente cuisine, où se préparent les repas pris en commun ; la tente salon, encombrée de canapés récupérés au gré des trouvailles, qui tient aussi lieu de salle de repos ; des tentes dortoirs au confort sommaire. Et une cambuse, remplie des victuailles offertes par les particuliers.
Les travailleurs ont reçu assez tôt le soutien spontané d’une partie de la population. « Des habitants viennent nous apporter de la nourriture ou remplir la caisse de grève, se réjouit Diarra Boulayé, ami d’Aboubacar et malien comme lui. Cela nous donne du courage, de la force pour tenir. » Les associations de la ville ont très tôt organisé cet élan de solidarité, à l’image de Socialidaire, une structure dirigée par Nordine Terranti, qui fournit des repas au campement tous les week-ends. « Pendant l’été, nous avons arrêté, mais nous reprendrons dès mi-septembre, assure-t-il. Nous collectons des denrées alimentaires auprès des commerçants de la ville ou des habitants, et, ensuite, nous préparons nous-mêmes des repas pour cent personnes. Nous tenons vraiment à cuisiner pour les grévistes : c’est une manière de leur témoigner notre considération. »
Les élus montent au créneau
Si Nordine se sent à ce point concerné, c’est aussi parce qu’il sait mieux que quiconque la violence que l’État inflige parfois à ces enfants venus d’ailleurs, pour l’avoir vécue dans sa propre chair : né en France en 1962, de parents algériens, il n’a été naturalisé que très tardivement. « Je sais ce que c’est de cavaler après un titre de séjour, résume-t-il. Tous les dix ans, vous vous retrouvez à faire la queue devant la préfecture, à quatre heures du matin, pour renouveler votre autorisation. Vous tremblez comme une feuille, parce que vous savez qu’au moindre papier manquant, le dossier n’est pas repris et qu’il faudra tout refaire. Le sort réservé aux sans-papiers aujourd’hui me fait vomir. »
La préfète est dans la mise en oeuvre d’une politique gouvernementale. Il s’agit surtout de donner des gages à la droite. » CHRISTIAN FAVIER, PRÉSIDENT HONORAIRE (PCF) DU DÉPARTEMENT
Les responsables politiques sont aussi montés au créneau. Le 1er août, une lettre signée par une douzaine d’élus de gauche du Val-de-Marne a été envoyée à la préfète du département pour soutenir les demandes de régularisation. Sans succès pour l’instant. « En 2019, une longue bataille de travailleurs sans papiers de Chronopost avait débouché sur des régularisations, souligne Christian Favier, président honoraire (PCF) du département. Nous avions pu compter sur le rôle déterminant du préfet de l’époque. La nouvelle préfète est davantage dans une mise en œuvre classique de la politique gouvernementale en matière d’immigration. Et cette politique est connue : il s’agit surtout de donner des gages à la droite, voire l’extrême droite. »
De son côté, la mairie d’Alfortville se démène pour trouver une issue à un conflit qui s’enlise. « Tout le monde se renvoie la balle, peste Luc Carvounas, maire (PS). Chronopost, qui s’est contenté de rompre son contrat avec son sous-traitant ; Derichebourg, qui nous rétorque que c’est à nous de régler le problème ; et le gouvernement, qui refuse de régulariser. Je cherche à mettre tous les acteurs autour de la table. » En tant qu’actionnaire de La Poste, le gouvernement pourrait décider de peser sur la politique de sous-traitance du groupe, partie intégrante de son modèle économique (voir ci-contre). Mais, pour l’heure, les ministres concernés ont tous prudemment botté en touche.
Rien qui ne puisse entamer l’optimisme inébranlable d’Aboubacar et des autres. Lorsqu’elles traînent en longueur, les luttes sociales produisent souvent des effets paradoxaux : le découragement qui gagne immanquablement les esprits est contrebalancé par la nécessité de continuer, pour ne pas alimenter le sentiment d’avoir bataillé en vain. Et puis, le jeu en vaut la chandelle : « Nous nous battrons jusqu’à la régularisation, promet Aboubacar. Les papiers, c’est la liberté de circuler comme on veut, sans crainte d’être expulsé. C’est la possibilité de bosser enfin dignement. »
sans-papiersla postederichebourgchronopost L'Humanité
Biographie André Stil, le centenaire d’une plume du Nord
Nos recommandations culturellesJérôme Skalski« Voilà mon pays. Il est peut-être un peu gris mais justement c’est un pays où on meurt d’envie que le soleil se lève », expliquait-il dans un reportage de 1979 consacré à son enfance et à son itinéraire d’écrivain. Il précise : « Gros comme ça ! » en ouvrant les bras.
Né le 1er avril 1921 à Hergnies, une ville du bassin minier du Nord situé non loin de la frontière belge, André Stil, résistant, militant du PCF, membre de l’Académie Goncourt, aurait eu 101 ans cette année. Tour à tour enseignant, poète, critique, journaliste puis rédacteur en chef adjoint de Ce soir, rédacteur en chef de l’Humanité, essayiste et romancier communiste, il s’est éteint le 3 septembre 2004 à Camélas, dans les Pyrénées-Orientales.
Avec cet ouvrage, ce sont une dizaine d’enseignants et de chercheurs qui ont réuni leurs plumes pour faire s’envoler un pigeon des mines – un « coulon ed coulonneux » pour le dire avec les mots qui « guilent » – à la mémoire de cet extraordinaire écrivain. Un ouvrage rassemblant les contributions de Jean-Jacques Potaux, Jean-Paul Plichon, Stéphane Hirschi, Eugénie Steyert, Édith Perry, Thérèse Pernot, Michèle Droulez et Jean-Paul Debliquy aux rencontres André Stil, qui se déroulent depuis une dizaine d’années à la médiathèque de Valenciennes. Ce travail collectif permettra de venir ou de revenir vers son œuvre en passant par la lucarne ouverte bleu ciel d’André Fougeron. Chaque évocation est consacrée à une partie de sa vie, de ses engagements et de son œuvre, toutes éclairent à chaque fois d’une lumière passionnée et pertinente une création puisée dans la mémoire de fraternité, de combats et de générosité des hommes et des femmes du « pays noir ». « Quand il y a une surface, il y a aussi des profondeurs », expliquait André Stil devant l’étang faisant face à sa maison d’enfance des corons d’Hergnies. « Une bonne part du meilleur de l’écriture est une affaire d’amitié », soulignait-il. C’est ainsi à la rencontre d’une amitié que nous convient les auteurs. L’amitié d’un écrivain ébrouant ses ailes comme des pages contre un soleil, « gros comme ça ! ».
andré stilnord L'Humanité
Revue La pensée d’Henri Lefebvre continue d’inspirer les chercheurs
Nos recommandations culturellesPierre-Henri LabLe numéro 410 de la Pensée consacré à Henri Lefebvre est disponible auprès de la Fondation Gabriel-Péri ou en format numérique sur la plateforme cairn.info. Le dossier fait suite au colloque organisé les 24 et 25 mars par la revue, la Fondation et le Groupe d’études du matérialisme rationnel, en hommage au philosophe marxiste décédé en 1991. L’auteur du fameux « Que sais-je ? » sur le marxisme en 1948 « continue d’inspirer de nombreux chercheurs dans le monde ». C’est cette actualité que la Pensée propose de (re)découvrir grâce à huit auteurs (Francis Combe, Manlio Iofrida, Éric Puisais, Anne Querrien, Norbert Lenoir, Claude Morilhat, Rémi Hess et Rolando Espinosa Hernandez). Le dossier évoque notamment les approches et les apports de Lefebvre sur la question écologique, la géographie, le droit à la ville, la reproduction du capitalisme ou encore la production de l’espace social. Le numéro propose aussi un texte de l’anthropologue Christophe Darmangeat sur le mythe du matriarcat primitif et un autre de l’historien Alain Ruscio sur les mythes des batailles de Poitiers et de Roncevaux.
henri lefebvreMarxismela pensée L'Humanité
essai Lorsque l’interdit rapproche d’une alliance à autrui
Nos recommandations culturellesNicolas MatheyLe philosophe Kévin Cappelli interroge l’impensé qu’est l’interdiction de meurtre. Comme pour l’inceste, selon Freud, c’est parce que nous avons un net désir de tuer dans notre inconscient que la société en fait un interdit radical. Les faits divers avec meurtres fascinent. L’euthanasie, par exemple, remet en cause les fausses évidences sur l’acte de donner la mort. Sans compter les questions de droit institutionnel de tuer en temps de guerre ou dans les régimes politiques avec peine capitale. Certes, le meurtre n’est pas rationnel car il ne peut valoir pour tous, devenir universel. Le « Tu ne tueras pas » biblique est, selon l’auteur, prolongé par l’idée de Levinas qui fait de la rencontre d’autrui un événement. « Pourquoi ne pas tuer ? Parce qu’il y va de la possibilité de l’alliance, c’est-à-dire de relations où peuvent s’épanouir la vie et la liberté. »
Essais L'Humanité
ESSAI Jaurès, le chemin de l’émancipation
Nos recommandations culturellesLaurent EtreEn ces temps où le mot « République » n’en finit plus d’être galvaudé et tandis qu’une partie de la gauche s’en détourne, il n’est jamais inutile de revenir à des fondamentaux. Et c’est ce à quoi nous convie cet essai biographique sur Jean Jaurès par Carole Delga. La présidente de la région Occitanie y rend hommage à « l’enfant du Tarn » mais surtout à « l’enfant de la République », dont les valeurs continuent d’interroger le monde d’aujourd’hui. « Le chemin emprunté par Jaurès me semble toujours le bon, à savoir celui de l’émancipation humaine, de la justice sociale et de la liberté », affirme l’autrice, dans une introduction qui fustige, par ailleurs, « l’individualisme forcené » de notre époque, une « société de défiance » et un « monde du paraître, du vernis et de l’instant ». En questionnant le parcours de la figure tutélaire du socialisme républicain, il s’agit de se ressourcer à une pensée animée par le sens du collectif et une haute vision de la chose publique. La biographie en tant que telle s’en tient à un déroulé chronologique, de l’enfance à Castres à l’assassinat le 31 juillet 1914, au café du Croissant, à Paris. Aucun épisode majeur ne semble manquer : le soutien aux mineurs de Carmaux en grève, la défense du capitaine Dreyfus, l’engagement pour la laïcité, les grands débats stratégiques, celui dit des « deux méthodes », avec Jules Guesde… Rigoureux, appuyé sur de nombreuses archives, dont celles de l’Humanité, le récit pâtit parfois d’un ton un peu académique. Mais c’est aussi le parti pris de Carole Delga : s’en tenir aux faits.
Jean Jaurèscarole delga L'Humanité
31 juillet 1914, cet ultime appel à la paix que Jaurès voulait écrire dans « l’Humanité »
Dans un Paris déjà électrisé par le péril et l’angoisse de la guerre imminente, ce coup de feu fait l’effet d’un coup de tonnerre : "Ils ont tué Jaurès, ils ont tué Jaurès !" Celui que beaucoup voyait comme le dernier rempart contre la guerre est assassiné au Café du Croissant devant ses amis et ses collègues de l’Humanité. Récit d’une journée où s’est noué le destin.
Par Michel Vovelle, historien.Extrait de l’article publié le 24 avril 2004 dans l’Humanité hebdo.
31 juillet, fin d’une harassante journée. Jaurès a appris à la Chambre la mobilisation autrichienne, l’annonce de l’état d’urgence par l’Allemagne et tenté une ultime démarche auprès du sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Abel Ferry, pour inciter à de derniers efforts pacifiques. Il se rend alors à l’Humanité, dans l’intention d’y dicter un article qu’il veut « décisif » pour prendre position et appeler à l’action.
Auparavant, il va dîner au Café du Croissant avec ses amis et ses collaborateurs. Bref moment de détente. Puis c’est le drame que l’un de ceux-ci, Émile Poisson, nous relate : « Horreur ! le rideau, mon rideau derrière sa tête vient de se plier, de se soulever légèrement ; un revolver s’est glissé, tenu par une main ; et cette main, seule, apparaît à 20 centimètres derrière le cerveau. Pan ! pas d’éclair, pour ainsi dire, une étincelle rougeâtre. La fumée d’un cigare : je regarde, figé, abruti, un quart de seconde ; puis un deuxième coup, mais Jaurès déjà est tombé sur Renaudel. […] Je regarde la fenêtre, Landrieu vient de tirer, d’arracher le rideau ; j’aperçois une ombre, un chapeau, un verre de bière qui tombe sur une figure, je me dresse comme une bête en fureur. Dans le silence qui n’a pas encore été troublé, j’entends un déchirement, un cri indéfinissable, qui devait être perçu à plusieurs centaines de mètres, puis quatre mots hurlés, glapis, puissamment, férocement répétés deux fois : "Ils ont tué Jaurès, ils ont tué Jaurès !" C’est ma femme qui, la première, a recouvré la parole. »
Un coup de tonnerre dans un Paris déjà électrisé
Jean Jaurès meurt presque immédiatement. Rattrapé, l’assassin se nomme Raoul Villain, 29 ans, fils d’un greffier au tribunal de Reims. Il affirme avoir voulu « supprimer un ennemi de mon pays » et n’appartenir à aucun mouvement. C’est la thèse du crime solitaire qu’adoptera l’acte d’accusation dressé le 22 octobre 1915.
Sur le moment, la nouvelle fait l’effet d’un coup de tonnerre, dans un Paris déjà électrisé par le péril et l’angoisse de la guerre imminente, comme au gouvernement, qui l’accueille dans une consternation embarrassée. Mais, pour spectaculaire qu’il soit, l’événement va être non point occulté mais immédiatement relayé par l’entrée en guerre de la France aux côtés de la Russie contre l’Allemagne, dès les jours suivants.
Retrouvez ici toute la biographie de Jaurès.
Il n’y a pas eu de troubles – émotion certes et cortèges spontanés –, mais pas de mobilisation populaire : en France comme en Allemagne, c’est la mobilisation générale qui s’impose. Jaurès est mort et sa cause est perdue.
Une course haletante depuis ce printemps
On peut formuler deux questions qui au demeurant s’enchaînent : au-delà de l’effet de surprise, le double événement – l’assassinat, la guerre – apparaît dans le temps court de la crise de l’été 1914 comme l’aboutissement d’un cheminement sinon inexorable, du moins préparé.
C’est en résumant, brièvement, les dernières semaines de la vie de Jaurès qu’on en prend conscience. Une course haletante depuis ce printemps où les élections législatives avaient conforté les positions des socialistes français, où le ministre Viviani (à défaut d’un ministère Caillaux-Jaurès dont on avait parlé) pouvait sembler une solution acceptable pour les défenseurs d’une politique pacifique : même après [l’assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à] Sarajevo, Jaurès pouvait conserver un relatif optimisme, confiant dans les capacités de la classe ouvrière, brandissant l’arme de la « grève générale simultanément et internationalement organisée » au congrès extraordinaire de la SFIO le 14 juillet.
Jean Jaurès vu par Stefan Zweig : « Une force inflexible, solidement terrienne, allant droit au but »Mais alors que le président de la République Poincaré et son Premier ministre Viviani se rendaient à Saint-Pétersbourg pour mettre au point une ultime négociation plus avancée qu’il ne le croyait, Jaurès, apprenant l’ultimatum autrichien contre la Serbie, prenait conscience dans son discours de Vaise, le 25 juillet, du péril des « massacres à venir ».
Une sorte de « J’accuse », peut-être...
On lui a fait grief d’avoir adopté dans les colonnes de l’Humanité une attitude réservée à l’égard de la manifestation populaire sur les Grands Boulevards le 27. Mais c’est qu’il croyait encore pouvoir faire pression sur le gouvernement français, auquel le groupe socialiste exprime alors une confiance inquiète : Paris et Berlin voudront-ils retenir les velléités guerrières de leurs alliés russe et autrichien ?
Le 29 et le 30, le voici à Bruxelles, où se réunit l’Internationale socialiste et où il veut encore voir dans le gouvernement français le meilleur appui de la proposition de médiation britannique, tout en appelant les prolétaires allemands et français à renforcer leur pression.
Nous nous retrouvons au soir du 31 juillet, il prépare un article pour dénoncer les responsables, ces « ministres à tête légère ».
Soucieux toutefois de ne pas la faire monter prématurément, il convainc à son retour les responsables de la CGT de reporter au 9 août la manifestation prévue pour le 2, car s’il convient que le prolétariat rassemble toutes ses forces, il importe aussi de garder le sang-froid nécessaire, laissant le champ à la diplomatie.
En cet instant peut-être, sa vigilance est en défaut : reçu par les ministres, par Viviani qui cache une partie de ses informations, il découvre le 31, en apprenant que l’Allemagne a décrété l’état de péril de guerre avancé, que le gouvernement français s’apprête lui aussi à sauter le pas.
Nous nous retrouvons au soir du 31 juillet, il prépare un article pour dénoncer les responsables, ces « ministres à tête légère » : une sorte de « J’accuse », peut-être. Mais il sent le souffle de la mort, il l’a dit, il le répète à Paul Boncour : « Ah ! croyez-vous, tout, tout faire encore pour empêcher cette tuerie ?... D’ailleurs on nous tuera d’abord, on le regrettera peut-être après. »
La une de l'Humanité du 1er août 1914.
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Jean Jaurès L'Humanité
Jean Jaurès vu par Stefan Zweig : « Une force inflexible, solidement terrienne, allant droit au but »
Au mitan des années 1900, le grand écrivain autrichien rencontre Jaurès. D’abord par hasard, dans la foule, puis au restaurant. Ce qui ne fait qu’accroître son désir de voir « ce tribun du peuple » en meeting, « dans son élément ». Il tire de ces moments un portrait (publié en août 1916 dans le journal viennois « Neue Freie Presse ») qui donne à voir toute l’épaisseur physique et morale du socialiste, ainsi que l’impression qui saisissait le peuple à son écoute. Extraits.
C’est il y a 8 ou 9 ans, dans la rue Saint-Lazare, que je le vis pour la première fois. Il était 7 heures du soir, l’heure à laquelle la gare, cette masse d’acier noire avec son cadran étincelant, se met à attirer la foule, tel un aimant. […]
Accompagné d’un ami, avec peine, je me frayais lentement un passage quand soudain il me poussa du coude : « Tiens! v’là Jaurès ! » Je levai les yeux, mais il était déjà trop tard pour saisir la silhouette de celui qui venait de passer devant nous. Je ne vis de lui qu’un dos large comme celui d’un portefaix, d’imposantes épaules, une nuque de taureau courte et massive, et ma première impression fut celle d’une force paysanne que rien ne saurait ébranler.
La serviette sous le bras, le petit chapeau rond posé sur sa tête puissante, un peu courbé à l’image du paysan derrière sa charrue, avec la même ténacité, il progressait peu à peu, de son pas lourd et imperturbable, à travers la foule impatiente. Personne ne reconnaissait le grand tribun, des jeunes gens filaient devant lui en jouant des coudes, des gens pressés le dépassaient, le bousculant dans leur course ; son allure restait la même, fidèle à son rythme pesant.
31 juillet 1914, cet ultime appel à la paix que Jaurès voulait écrire dans « l’Humanité »La résistance de ces flots noirs et houleux venait se briser comme sur un bloc de rocher devant ce petit homme trapu qui suivait son propre chemin et labourait son champ personnel : la foule obscure, inconnue de Paris, le peuple qui se rendait à son travail et qui en revenait. De cette fugitive rencontre, je ne gardai que la sensation d’une force inflexible, solidement terrienne, allant droit au but.
Je ne devais pas tarder à le voir de plus près et à découvrir que cette force était un simple élément de sa personnalité complexe. Des amis m’avaient invité à leur table, nous étions quatre ou cinq dans un espace exigu. Soudain il entra, et de cet instant tout fut à lui : la pièce qu’il remplissait de sa voix ample et sonore, et notre attention tant visuelle qu’auditive, car si grande était sa cordialité, si éclatante, si brûlante de vitalité sa présence que chacun, stimulé malgré soi, sentait sa propre vigueur s’accroître.
Il arrivait directement de la campagne ; son visage large, ouvert, dans lequel de petits yeux enfoncés lançaient néanmoins des éclairs vifs, avait les couleurs fraîches du soleil, et sa poignée de main était celle d’un homme libre, non pas polie, mais chaleureuse. Jaurès paraissait alors d’humeur particulièrement joyeuse ; il avait, en travaillant au-dehors, piochant et bêchant son bout de jardin, à nouveau transfusé dans ses veines une énergie et une vivacité qu’à présent, avec toute la générosité de sa nature, il prodiguait en se prodiguant lui-même.
Il avait à l’intention de chacun une question, une parole, un geste affectueux avant de parler de lui-même, et c’était merveilleux de voir comment, à son insu, il commençait par créer chaleur et vie autour de lui pour pouvoir ensuite, dans ce climat, laisser libre cours à sa vitalité créatrice.
Retrouvez ici toute la biographie de Jaurès.
Je me souviens encore nettement de l’instant où, tout à coup, il se tourna vers moi, car c’est alors que je plongeai pour la première fois mes yeux dans les siens. Petits, et malgré leur bonté éveillés et perçants, ils vous assaillaient sans que cela fût douloureux, ils vous pénétraient sans être importuns. Il prit des nouvelles de quelques-uns de ses amis socialistes viennois ; à mon grand regret je dus avouer que je ne les connaissais pas personnellement.
Il me posa ensuite des questions au sujet de Bertha von Suttner (1), pour laquelle il semblait avoir une très grande estime, et il voulut savoir si chez nous elle avait une influence effective, vraiment sensible, dans les cercles littéraires et politiques. Je lui répondis que chez nous on n’avait que peu de réelle considération pour le merveilleux idéalisme de cette femme d’une noblesse exceptionnelle. On l’estimait, mais avec un léger sourire de supériorité, on respectait ses convictions, sans pour autant se laisser convaincre dans son for intérieur et, tout compte fait, on trouvait quelque peu lassant son entêtement perpétuel à défendre une seule et même idée. Et je ne lui cachai pas combien je déplorais de voir justement les meilleurs de nos écrivains et de nos artistes la considérer comme une insignifiante marginale. Jaurès sourit et dit : « Mais c’est précisément comme elle qu’il faut être : opiniâtre et coriace dans son idéal. Les grandes vérités n’entrent pas d’un seul coup dans la cervelle des hommes, il faut les enfoncer, sans relâche, clou après clou, jour après jour ! C’est là une tâche monotone et ingrate, et pourtant ô combien nécessaire ! »
On passa à d’autres sujets et la conversation ne cessa d’être animée tant qu’il resta parmi nous car, quelle que fût la nature de ses propos, ils venaient de l’intérieur, ils jaillissaient, brûlants, du fond de sa poitrine, de son cœur ardent, de toute cette plénitude de vie accumulée, amassée en lui, d’un prodigieux mélange de culture et de force. […]
A présent, je l’avais approché, je connaissais ses livres – un peu à l’image de son corps par leur ampleur ramassée, leur côté massif –, j’avais lu beaucoup de ses articles qui me permettaient de deviner l’impétuosité de ses discours et cela ne faisait qu’augmenter mon désir de voir et d’entendre également un jour dans son univers à lui, dans son élément, cet agitateur, ce tribun du peuple.
L’occasion ne tarda pas à se présenter. Le climat politique était redevenu étouffant, ces derniers temps les relations entre la France et l’Allemagne avaient été chargées d’électricité. […] Certes les manifestes fraternels des socialistes français et allemands étaient collés sur les murs, mais à la vérité ils y restaient rarement plus d’un jour : la nuit, les camelots du roi les arrachaient ou les salissaient de leurs sarcasmes.
En ces journées de trouble je vis annoncé un discours de Jaurès : à l’instant du danger, il était toujours présent. Le Trocadéro, la plus grande salle de Paris, devait lui servir de tribune. […] La salle gigantesque commença tôt à se remplir. Je ne sais plus si c’était un dimanche, mais ils avaient revêtu leurs habits de fête, ceux qui d’ordinaire sont à l’œuvre en blouse bleue derrière une chaudière, dans les usines, les ouvriers de Belleville, de Passy, de Montrouge et de Clichy, pour entendre leur tribun, leur guide.
Bien avant l’heure, l’espace immense était noir de monde. […] La foule ondoyait simplement, puissante, agitée, pleine d’espoir et pourtant parfaitement disciplinée – spectacle déjà en lui-même inoubliable et lourd de destin. Puis un orateur s’avança, la poitrine barrée par une écharpe, et annonça Jaurès.
On l’entendit à peine mais aussitôt le silence se fit, un immense silence habité. Et il entra. De son pas lourd et ferme que je lui connaissais déjà, il monta à la tribune et, tandis qu’il montait, le silence absolu se transforma en un grondement de tonnerre extasié en signe de bienvenue. La salle entière s’était levée et les acclamations étaient bien plus que des sons émis par des voix humaines, elles exprimaient une reconnaissance tendue, accumulée depuis longtemps, l’amour et l’espoir d’un monde ordinairement divisé et déchiré, muré dans son silence et sa souffrance.
Jaurès dut attendre plusieurs longues minutes avant que sa voix puisse se détacher des milliers de cris qui faisaient rage autour de lui. Il dut attendre, attendre encore, avec constance, grave, conscient de l’importance du moment, sans le sourire aimable, sans le feint mouvement de recul propre aux comédiens en de pareilles circonstances. Alors seulement, lorsque la vague s’apaisa, il commença à parler.
Ce n’était pas la voix de naguère qui mêlait amicalement au cours de la conversation plaisanterie et propos sérieux ; c’était à présent une autre voix, forte, mesurée, nettement marquée par le rythme de la respiration, une voix métallique qu’on aurait dite d’airain. Il n’y avait en elle rien de mélodique, rien de cette souplesse vocale qui, chez Briand, son redoutable camarade et rival, séduit tellement, elle n’était pas lisse et ne flattait pas les sens, on ne sentait en elle qu’acuité, acuité et résolution. Parfois il arrachait, telle une épée, un mot de la forge ardente de son discours et le jetait dans la foule qui poussait un cri, atteinte au cœur par la violence de ce coup. […]
Il marchait en long et en large, levait un poing fermé contre un ennemi invisible puis le laissait retomber sur la table comme pour l’écraser. Toute la pression accumulée en lui montait de plus en plus dans ce va-et-vient de taureau furieux et, sans qu’il le veuille, le rythme acharné de cette formidable exaltation s’imposait à la foule. Des cris de plus en plus forts répondaient à son appel et quand il serrait le poing beaucoup d’autres peut-être suivaient son exemple. La vaste salle froide et nue se trouvait d’un seul coup remplie par la fièvre apportée par ce seul homme, cet homme vigoureux, vibrant sous l’effet de sa propre force. [...]
Le travailleur vigoureux et infatigable qu’il était avait pris sur lui la charge la plus lourde : rester pondéré dans un pays saisi par la passion, et à peine la paix fut-elle menacée qu’il se dressa comme d’habitude, sentinelle sonnant l’alarme dans le danger. Le cri destiné à réveiller le peuple de France était déjà dans sa gorge quand il fut jeté à terre par ces gens de l’ombre qui connaissaient sa force inébranlable, et dont il connaissait les projets et l’histoire. Tant qu’il montait la garde, la frontière était sûre. Ils le savaient. Il fallut qu’il ne fût plus qu’un cadavre pour que la guerre se déchaîne et que sept armées allemandes s’enfoncent sur le territoire français. »
(1) Pacifiste autrichienne, prix Nobel de la paix en 1905.
Jean Jaurèsstefan zweig L'Humanité
Pour Lucie Aubrac, la guerre est aussi une affaire de femmes
ActuLa résistante lance un appel depuis Londres, le 20 avril 1944, sur les ondes de la BBC et, parlant au nom des Françaises, dénonce la barbarie nazie.
Benjamin KönigComment résumer une vie aussi riche, intense et digne que celle de Lucie Aubrac ? Quand elle prononce ce discours, le 20 avril 1944, à 21 h 25, au micro de la BBC, voici deux mois qu’elle est arrivée à Londres, après déjà plusieurs années de résistance. L’année précédente, en 1943, elle a organisé l’évasion de son mari, Raymond Samuel – qui prendra le pseudonyme « Aubrac » dans la clandestinité –, à Caluire, près de Lyon, où il avait été arrêté avec Jean Moulin. Lucie Bernard, de son nom de naissance, était arrivée à la fin des années 1920 à Paris, menant des études d’histoire et militant aux Jeunesses communistes.
Depuis juillet 1940, l’émission Honneur et Patrie est diffusée quotidiennement par la BBC, et Lucie Aubrac veut mettre en lumière le rôle des femmes dans l’ensemble des actions de la Résistance : le soutien, la solidarité, mais aussi la lutte, qu’elle soit logistique ou parfois armée. Et les déportations, citant les « 347 du camp d’Auschwitz ». Pour que ne soit jamais rabaissé ou oublié leur combat pour la paix. La guerre n’est jamais une seule « affaire des hommes ».
Extrait du discours
Le Conseil national de la Résistance a lancé un appel à la conscience mondiale pour que soient connues les terribles conditions de vie et de mort que l’Allemagne fait subir aux patriotes français. Il signale dans son appel les 270 femmes françaises mortes au camp d’Auschwitz, en Silésie ; 270 sur 347 qui y furent déportées en janvier 1943, 270 femmes françaises dont certaines paient le crime d’être veuves d’otages fusillés à Paris. À cette longue liste il faut ajouter toutes celles qui, en France même, dans les prisons de Vichy et dans les prisons allemandes, connaissent souvent le même sort. “La guerre est l’affaire des hommes.” Mais les Allemands, qui ont menacé des femmes et asphyxié des enfants, ont fait que cette guerre est aussi l’affaire des femmes. Mais les Allemands et la police de Vichy ne connaissent pas le droit international, et cette guerre est aussi l’affaire des femmes.
Nous, les femmes de France – je dis “nous” car il y a deux mois seulement que j’ai quitté mon pays, nous, les femmes de France, avons dès l’armistice pris notre place dans ce combat. Notre foyer disloqué, nos enfants mal chaussés, mal vêtus, mal nourris ont fait de notre vie depuis 1940 une bataille de chaque instant contre les Allemands. Bataille pour les nôtres, certes, mais aussi bataille de solidarité pour tous ceux qu’a durement touchés l’occupation nazie.
Arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau.
La grande solidarité des femmes de France : ce sont les petits enfants juifs et les petits enfants de patriotes sauvés des trains qui emmènent leurs parents vers les grands cimetières d’Allemagne et de Pologne ; ce sont dans les prisons et les camps de concentration en France les colis de vivres, les cigarettes, le linge nettoyé et raccommodé, qui apportent aux patriotes entassés derrière les murs un peu d’air civilisé et d’espoir ; ce sont les collectes de vêtements et de vivres qui permettent aux jeunes hommes de gagner le maquis ; ce sont les soins donnés à un garçon blessé dans un engagement avec les Allemands.
Et puis maintenant que tout le pays est un grand champ de bataille, les femmes de France assurent la relève des héros de la Résistance. Dans la grande armée sans uniforme du peuple français, la mobilisation des femmes les place à tous les échelons de la lutte : dactylos, messagères, agents de liaison, volontaires même dans les rangs de groupes francs et de francs-tireurs, patiemment, modestement, les femmes de France menèrent le dur combat quotidien.
Vous n’êtes qu’un prénom, Jeannette ou Cécile, mais arrêtées, torturées, déportées, exécutées, vous restez dures et pures, sans confidences pour le bourreau. N’est-ce pas vous, héroïne anonyme, qui, arrêtée par la Gestapo, frappée au visage, défigurée, un œil perdu, vous évanouissant aux terribles coups de cravache sur le haut des cuisses, êtes restée silencieuse ? Ils vous ont enfermée avec les prostituées, sans soins pour vos plaies infectées.
C’est peut-être dans la cellule voisine que mourut Thérèse Pierre, les reins brisés par la torture, que Mme Albrecht attendit la hache du bourreau… Battues, méprisées, toutes seules devant la souffrance et la mort, si notre martyrologe est long, nous savons, nous, femmes de France, nous qui connaissons le prix de la vie, qu’il faut nos pleurs, nos souffrances et notre sang pour que naisse le beau monde de demain. »
Retrouvez tous les discours de cette sérieMaximilien RobespierreAngela DavisWilly BrandtYasser ArafatJean JaurèsThomas SankaraLucie AubracDominique de VillepinErnesto "Che" Guevara
Discours pour la paixlucie aubrac2ème guerre mondialerésistance L'Humanité
1972, la gauche se met d’accord
ActuV e République L’objectif ambitieux affiché est de « mettre fin aux injustices ». Après dix années de négociations en interne et entre formations politiques, le 27 juin 1972, le PS et le PCF ratifient un « programme commun de gouvernement ».
Jean VigreuxSi la signature du programme commun intervient en 1972, son origine remonte aux enjeux de la bipolarisation de la vie politique sous la Ve République. Les équilibres de la République précédente – liés au scrutin proportionnel départemental – sont rompus. Le PCF, premier parti depuis la Libération, n’arrive pas, avec 10 députés, à constituer un groupe parlementaire alors que le nombre de voix qu’il rassemble (19,2 % des suffrages) est proche de celui des gaullistes (20,4 % et 198 députés). Le mode de scrutin – au suffrage uninominal majoritaire à deux tours par circonscription – fait ainsi l’élection.
La mise en place du nouveau régime met également fin à un tabou républicain imposé par le souvenir du césarisme bonapartiste, à savoir l’élection du président de la République au suffrage universel direct. L’année 1962 marque la véritable rupture. Dès le débat d’octobre sur la motion de censure, certains orateurs du PCF en appellent à un sursaut des forces démocratiques devant déboucher sur un projet de « programme commun ». Si le mot est lancé, il faudra attendre dix ans pour que cela se concrétise.
décomposition-recomposition
Malgré tout, il faut souligner que, à gauche, la question du programme commun fait écho aux mémoires des expériences de 1936 ou 1944-1947. Mais le processus de rapprochement doit composer, non seulement avec la décomposition-recomposition de la SFIO en Parti socialiste, mais aussi avec les événements de mai-juin 1968 et les élections présidentielles de 1969. L’union de la gauche, dans le cadre d’un programme commun de gouvernement, invite à construire une alternative. à ceux qui disent : « Une seule solution, la Révolution ! », d’autres répondent : « Une seule solution, le programme commun ! »
La SFIO ne parvient pas à se relever de l’élection présidentielle de 1969. Face à cette crise, l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG), dirigée par Alain Savary, fusionne avec ce qui reste de la SFIO et avec l’Union des groupes et clubs socialistes (UGCS) de Jean Poperen pour fonder le Nouveau Parti socialiste (NPS) en juillet 1969. La présence des proches de Guy Mollet ne facilite pas cette refondation. Le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialistes (Ceres) de Jean-Pierre Chevènement dénonce cette mascarade sous la forme d’un pamphlet intitulé Socialisme ou social-médiocratie. Ces formations éclatées arrivent toutefois à s’unir. La Convention des institutions républicaines (CIR), dirigée par François Mitterrand, participe à la (re)fondation du Parti socialiste, au congrès d’Épinay-sur-Seine (juin 1971), regroupant le NPS, Objectif 72, Vie nouvelle et de nouveaux militants. Nouveau parti, nouveaux statuts et nouvel emblème sont alors de mise. Le PS peut s’engager dans les discussions avec les autres formations de gauche.
À l’autre pôle de la gauche parlementaire, le PCF connaît également une mutation d’ampleur. Waldeck Rochet, tombé malade, laisse le parti à Georges Marchais. C’est au Comité central d’Arcueil (7-9 octobre 1971) que le PCF approuve à l’unanimité l’idée d’un « programme de gouvernement démocratique et d’union populaire ». Il s’agit de « changer de cap ». Ce projet définit explicitement une voie transformatrice qui prolonge l’idée de démocratie avancée, exposée en 1968.
Le programme commun de gouvernement est ratifié le 27 juin 1972. Si le PCF s’allie au PS, une troisième force entre dans l’alliance un mois plus tard, donnant de fait au PS une place centrale : le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre. Les radicaux scissionnent alors en deux branches, l’une choisissant la droite, l’autre la gauche, faisant du centre un « impensable » au sein de la Ve République.
revendications fortes
L’idée de la démocratie politique, économique et sociale irrigue tout le document. Tant dans le domaine institutionnel que dans celui des relations internationales, le texte ne préconise pas une rupture mais une évolution dans le cadre d’une prochaine législature. La partie économique avec de larges nationalisations introduit les changements les plus forts.
Le texte comprend également une mention importante pour revaloriser le salaire minimum, la réduction du temps de travail à 39 heures, la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, l’abolition de la peine de mort, la dissolution de l’Otan, mais aussi de nouveaux droits syndicaux, la construction de logements sociaux, la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, l’égalité femmes-hommes, etc. S’il s’agit d’un programme politique, il n’en demeure pas moins que des organisations syndicales (CGT, CFDT, FEN) l’approuvent. La CGT soutient explicitement ce programme qui constitue, selon elle, le débouché de toutes les luttes revendicatives.
L’union de la gauche crée une dynamique : PS et PCF connaissent une embellie. Aux élections législatives de 1973, le PS obtient avec le MRG 20,8 % des suffrages exprimés, talonnant le PCF, stable à 21,4 %. Mais certains communistes déplorent les illusions unitaires qui ont laissé le terrain libre au PS. Si « l’union est combat », l’espoir suscité par ce programme commun ne faiblit pas. Les effets de la crise économique et sociale sous les années Giscard lui confèrent toujours une dimension d’alternative, malgré la rupture unilatérale de 1977 par le PCF. Si la référence au programme commun s’efface, son débouché sera le 10 mai 1981.
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Ehpad. Le consentement des aînés, un véritable casse-tête
ActuLa notion de consentement bouscule les Ehpad. Le défi se révèle complexe, les personnes âgées n’ayant parfois plus les capacités physiques et psychiques d’exprimer leur volonté de façon autonome.
Nadège DubessayEva DouleyIl ne décolère pas, Pascal Champvert. Après le triste épisode de l’isolement forcé et des Ehpad transformés en forteresses, il y a eu le débat sur la vaccination obligatoire des personnes âgées. « Il a fallu batailler ferme pour obtenir que leur consentement soit pris en compte », se souvient le président de l’Association des dirigeants au service des personnes âgées (AD-PA). Il constate avec amertume que les Ehpad ont été les derniers lieux où l’obligation du passe sanitaire et du masque a été levée : « Nous sommes dans une société âgiste, qui ne respecte pas les droits des personnes âgées parce qu’elle considère qu’un vieux vaut moins qu’un jeune. » La crise sanitaire aurait dû interpeller sur cette question du consentement de personnes dont les capacités cognitives sont affaiblies. Dans les faits, rien n’a bougé. Ou si peu.
Le nombre de personnes en perte d’autonomie atteindra 1,6 million en 2030.
La Défenseure des droits, Claire Hédon, a exploré cette thématique du « consentement libre et éclairé » dans un rapport sur les droits fondamentaux des personnes âgées résidant en Ehpad, publié en avril 2021. Ce concept, qui implique que tous les soins soient réalisés en l’absence de contrainte, « bouscule l’éthique et la démocratie en santé », constate Sarah Benichou, cheffe du département Promotion des droits et de l’égalité de l’instance. Car si le droit prend en compte une volonté dûment formulée, il peine à saisir les silences, les hésitations, les regards qui séparent un oui clairement affiché d’un refus manifeste. Pour Pascal Champvert, la règle est simple : « Chaque personne doit donner son accord éclairé sur ce qui la concerne. Sinon, la mesure de protection juridique nomme un tuteur ou un curateur. Mais, dans tous les cas, c’est toujours la personne concernée qui décide. » Le seul hic : la plupart des personnes qui en auraient besoin ne sont pas sous tutelle. « Le plus souvent, les enfants s’arrogent le pouvoir de décider à la place des personnes âgées », déplore le responsable de l’AD-PA.
Selon l’enquête de la Défenseure des droits, près d’une personne âgée sur cinq aurait été victime d’âgisme. Fréquemment jugées incompétentes ou incapables, elles sont victimes de stéréotypes du seul fait de leur âge, qui ont des conséquences directes sur leur isolement social et des répercussions sur leur santé physique et mentale. L’OMS estime à 6,3 millions dans le monde les cas de dépression – voire de décès précoces – dus à l’âgisme.
Paradoxalement, seule une personne âgée sur dix considère avoir subi des discriminations liées à l’âge. « La sensibilité aux discriminations s’estompe avec l’âge, la dégradation de l’état de santé et la perte d’autonomie », explique Sarah Benichou. Proches et patients qui donnent la priorité au maintien à domicile rencontrent des obstacles : la perte d’autonomie, l’isolement et le manque de professionnalisation des services d’aide gérontologique, entre autres.
La loi "Grand âge et autonomie" n'a pas abouti
Les Ehpad devraient permettent de pallier ces difficultés. Mais la maltraitance, dont la non-prise en compte du consentement est souvent la première marche, y est encore trop souvent structurelle, comme l’a cruellement rappelé le livre-enquête de Victor Castanet, les Fossoyeurs. Gangrenés par un système de marchandisation des soins, les systèmes sociaux et médicaux français ne répondent pas aux défis de la révolution démographique en cours : le nombre de personnes en perte d’autonomie atteindra 1,6 million en 2030, et 2,45 millions en 2060. Dès à présent, 350 000 postes manquent dans les services pour personnes âgées.
Or, le sujet n’est toujours pas à l’ordre du jour politique. Promise à de nombreuses reprises, la loi « grand âge et autonomie » n’a pas abouti durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Il s’agissait pourtant d’opérer un tournant dans la manière dont les personnes âgées sont considérées. En attendant, la Défenseure des droits préconise de dépasser la vision binaire (oui/non) du consentement pour aller vers un « processus dynamique de la volonté », adapté au degré de dépendance des personnes concernées. Une priorité alors que, parmi les plus de 75 ans, seulement deux personnes âgées de sur dix sont encore en capacité d’exprimer des choix de façon autonome.
Grand âgedépendanceconsentementEhpad L'Humanité
Pédale camarade, le nouveau monde est devant toi !
ReportageInitiative Démarrés mi-juillet, l’AlterTour et l’Alter-D-Tour rallieront Clermont-Ferrand fin août. Ils rassemblent plus de 500 cyclistes de tous âges, à la rencontre de lieux de vie et de production écoresponsables.
Eugénie BarbezatRetournac (Haute-Loire), envoyée spéciale.
La ferme des Fromentaux, ça se mérite ! Par grappes, la vingtaine de participants à l’Alter-D-Tour 2022 rejoignent leur lieu d’étape, à Retournac (Haute-Loire), au cœur de l’Auvergne. Partis à 9 heures, ils ont parcouru une trentaine de kilomètres, dont pas mal de côtes, et, à la fin, un sacré raidillon qui éprouve les mollets, surtout quand on pédale sur des vélos lestés de lourdes sacoches contenant matériels de camping, vêtements et ravitaillement pour plusieurs jours. Cette fois, les légumes, la viande et le pain seront fournis par leur hôte, boulangère paysanne, ou achetés à des producteurs locaux.
Depuis deux ans, l’Alter-D-Tour propose aux amateurs de vélo de sillonner une région de France, durant quelques jours ou plus, à la découverte de lieux de vie alternatifs ou de collectifs en lutte contre des projets écocides. Petit frère de l’AlterTour créé il y a quinze ans, l’Alter-D-Tour se déroule durant la même période, du 11 juillet au 27 août, mais sur un parcours restreint, comportant moins d’étapes et des temps plus longs pour partager la vie des accueillants, apprendre d’eux et leur donner des coups de main sur des chantiers participatifs. Le Tour est parti cette année de Nice (Alpes-Maritimes), tandis que le D-Tour démarrait de Bessèges, dans les Cévennes. Les deux se rejoindront à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) à la fin du mois d’août.
faire de la ferme un lieu d’accueil et de transmission
La formule « ralentie » est plébiscitée par Vincent, la trentaine, originaire de Collonges-au-Mont-d’Or (Rhône). En 2013, quand il découvre l’aventure dans la région Bourgogne-Franche-Comté, c’est « tout un univers » qui s’ouvre à lui. Le jeune ingénieur a déjà la fibre écolo puisqu’il travaille dans une grosse association, Hespul, qui développe des projets photovoltaïques à partir de l’énergie solaire. « L’ambiance m’a plu, les rencontres et l’organisation en autogestion aussi. Et, au fil des années, cela ne se dément pas ! » explique celui qui n’hésite pas à se porter volontaire pour toutes les tâches collectives et à partager son expérience avec les nouveaux. Après huit AlterTour, il a trouvé son bonheur depuis deux ans avec l’Alter-D-Tour. Il est là pour trois semaines. Alix, sa compagne, va le rejoindre une semaine avec Fleur, leur fille d’un an et demi.
Après avoir planté leurs tentes dans le pré, les participants s’installent autour de la grande table, sous la tonnelle, pour un repas en commun préparé par leurs soins. À Retournac, c’est Terrie-Lou qui accueille le groupe. La trentenaire fait visiter la ferme où elle a grandi. Ses parents s’y sont installés au début des années 1980. Il y a dix ans, ils ont souhaité prendre leur retraite. Terrie-Lou décide alors de revenir. « J’aime cet endroit et quand on a la chance d’avoir des terres, il faut en faire quelque chose », affirme-t-elle. Elle expose aux groupes de l’Alter-D-Tour les différentes activités qui se sont développées sur place depuis que le lieu est devenu une sorte d’écohameau où vivent quatorze adultes et six enfants. « Chaque famille a son habitat individuel et partage des espaces communs, développe sa propre activité et donne un coup de main aux autres quand c’est nécessaire », détaille la propriétaire. Aujourd’hui, Terrie-Lou se concentre sur la filière pain, qu’elle maîtrise du choix des semences jusqu’à la vente de sa production, en passant par la moisson et la transformation du grain en farine. Très attentive à produire du pain bio de qualité, elle sélectionne les graines, les trie mécaniquement, puis manuellement. Elle a également un moulin, qui tient dans un petit container à deux pas du fournil d’où sort la farine.
La jeune femme a décidé de faire des Fromentaux « un lieu d’accueil et de transmission ». C’est dans cet esprit qu’elle a ouvert la guinguette des Pimprenelles, qui propose une fois par semaine une soirée culturelle autour d’un repas festif. Des groupes de voyageurs, des exilés et des colos viennent régulièrement assister à la fabrication du pain ou participer à des ateliers. Parfois, ils aident aussi aux travaux en échange du gîte et du couvert. À l’occasion du passage de l’Alter-D-Tour, une conférence gesticulée féministe a été programmée. Documentée et drôle, cette performance de Marion Sanejouand, de la compagnie l’Un-Femme, rappelle utilement à chacune et surtout à chacun que si un homme sur deux est une femme, la juste place de ces dernières dans la société reste encore à conquérir.
engagés contre les grands projets inutiles
Les thématiques de l’égalité femmes-hommes et de l’inclusion irriguent en effet l’Alter-D-Tour. Une lecture collective, liée au genre, est proposée le surlendemain autour d’un livre choisi par la librairie associative Pied-de-biche, située à Mézères, un village tout proche.
Mais le copieux programme d’étape des altercyclistes ne s’arrête pas là : « Demain, nous irons chez Renaud Daumas, un voisin maraîcher en traction animale, très engagé à France Nature Environnement et aussi élu écologiste indépendant au conseil général de Haute-Loire. Il est aussi l’un des fers de lance de la Lutte des sucs, qui s’oppose au doublement de la RN88, un grand projet routier inutile qui va détruire de précieuses zones humides dans la région », lance Jérôme, coprésident d’AlterCampagne, l’association qui organise l’AlterTour et l’Alter-D-Tour, très impliqué, lui aussi, contre l’artificialisation des sols.
Une fois effectuée la visite du site, les participants sont invités au rituel du briefing. « Il y a tout le temps des gens qui arrivent et qui partent. Donc, il nous faut à chaque étape présenter l’organisation, la répartition des tâches et le fonctionnement de la vie du groupe », explique Liam, la responsable de l’étape. Bruno, septuagénaire à la barbe et chevelure blanches, écoute les consignes d’une oreille distraite. Et pour cause : il les connaît par cœur, car c’est la neuvième fois consécutive qu’il fait l’AlterTour. « L’idée d’aller rencontrer des producteurs à travers toute la France m’a motivé », se rappelle ce fidèle, cofondateur du journal la Décroissance, qui participe à chaque édition en quasi-intégralité, tandis, qu’en moyenne, les autres « alters » se joignent à l’aventure pour une semaine. Il s’est intéressé à l’AlterTour dès sa création en 2008. « Au départ, il s’agissait d’un événement créé par un collectif issu de la Confédération paysanne, de Greenpeace, d’Attac et d’autres organisations pour célébrer la lutte victorieuse contre la culture d’OGM en plein champ en 2007. Ils ont décidé de faire un tour de France à la rencontre de tous les paysans qui s’étaient impliqués dans ce combat. La logistique était tout autre : les cyclistes étaie nt escortés par un bus et se relayaient tous les 60 km pour effectuer des étapes de 180 km par jour. C’est ainsi qu’est née l’idée d’organiser, chaque année, un tour de France à vélo à la rencontre de celles et ceux qui produisent de la nourriture de qualité et se mobilisent pour la préservation de la nature », explique le militant écologiste.
Principes de base, l’entraide et la bienveillance
Pour Sylvie, la quarantaine, qui vit à Saint-Marcellin (Isère), entre Grenoble et Valence, c’est le baptême du feu. Arrivée la veille au soir, elle a découvert l’AlterTour par le bouche-à-oreille il y a un an. Peu sportive, elle est néanmoins adepte du cyclo-camping, très attirée par les circulations douces et surtout par l’idée de « rencontrer des personnes nouvelles, qui ont des modes de vie respectueux de l’environnement et mettent en œuvre leurs principes ». À la faveur d’une colo de son fils, cette professeure des écoles participe à l’Alter-D-Tour pour une semaine. Elle apprécie l’entraide entre les participants et la bienveillance comme « principe de base » dans le groupe. « Participer à cette aventure me permet de lutter contre l’éco- anxiété en constatant que des alternatives à la consommation outrancière sont possibles. À la rentrée, j’essaierai de faire partager cela à mes élèves, promet-elle. C’est important de se nourrir d’autres modes de vie et de production pour pouvoir les transmettre et battre un peu en brèche ce dont les enfants sont abreuvés par la télévision. » Son seul regret : « Il n’y a pas beaucoup de mixité sociale dans le groupe. Nous avons tous fait des études et nous sommes plutôt des intellos… »
Un Tremplin vers un investissement associatif
Sur ce point, Salomé, 20 ans, qui intègre l’École normale à la rentrée, après deux ans de prépa « sciences sociales » à Lyon, est d’accord. Elle a découvert l’AlterTour il y a deux ans. En 2020, elle y participe avec son groupe de scouts, et l’expérience lui plaît. « Surtout l’aspect intergénérationnel, le fait que l’on vive en collectivité, que l’on soit en autogestion et que chacun puisse se voir confier des responsabilités. Avant, je n’avais connu que la famille et l’école qui sont des endroits très imprégnés de hiérarchie », se souvient la jeune fille blonde aux cheveux courts, qui, depuis, n’a cessé de rallier des amies à cette aventure. Pour l’édition 2022, avec Zohra, Anouk, Marine, Maïwen, Juliette et Manon, elles forment un groupe de sept camarades de classe à pédaler de concert. « On reste juste une semaine, mais c’était une bonne manière de passer du temps ensemble, entre filles, en apprenant des choses », complète Manon, qui a déjà participé à l’Alter-D-Tour l’an passé, dans la région de Blois.
Cela peut aussi être un bon tremplin pour un engagement associatif, et pourquoi pas dans la structure qui organise les AlterTour et Alter-D-Tour. À l’issue de leur périple, les participants sont invités à s’investir dans la mesure de leurs disponibilités dans la préparation des prochaines éditions. « Cela peut être en défrichant une région à la recherche d’accueillants, en alimentant le site Internet ou en donnant un coup de main pour gérer les inscriptions », détaille Jérôme.
Et le besoin en bénévoles est appelé à s’intensifier, vu l’engouement suscité par l’AlterTour, totalisant près de 500 participants qui auront découvert tout ou partie des 100 lieux alternatifs sélectionnés. « En 2022, en plus des AlterTour et Alter-D-Tour, des Échappées belles ont été créées sur le même principe. Les participants sont en totale autonomie et les groupes n’excèdent pas 20 personnes. La seule manière de faire grossir l’aventure sans la dénaturer, c’est de la démultiplier, analyse le coprésident de l’association. Pour beaucoup, s’engager à nos côtés est aussi une manière de ne pas rompre les liens tissés durant l’été. » Et d’ancrer dans leur quotidien les expériences vécues sur la route.
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L’Union européenne et l’Indonésie ont organisé leur premier exercice naval conjoint
par Laurent Lagneau · 16 août 2022
Depuis mars dernier, l’opération navale européenne EUNAVFOR Atalanta, lancée en 2008 pour lutter contre la piraterie martime dans le golfe d’Aden et l’océan Indien, n’est plus autorisée à agir dans les eaux territoriales somaliennes, alors que son mandat avait été prolongé de deux ans supplémentaires en décembre 2020.
À l’époque, l’activité des pirates somaliens s’étant considérablement réduite, il avait été décidé que les missions de l’EUNAVFOR Atalanta se concentreraient sur la mise en oeuvre de l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Somalie, le soutien de la lutte menée contre les milices jihadistes Shebab [liées à al-Qaïda], la protection des navires du Programme alimentaire mondial et la surveillance des activités illégales en mer [comme les trafics de drogue et d’armes].
« Ces ajustements viennent en outre compléter le travail de dissuasion, de prévention et de répression de la piraterie et des vols à main armée au large des côtes de la Somalie qui est au cœur de l’opération Atalanta », avait expliqué le Conseil de l’UE, à l’époque.
Actuellement, cette opération européenne dispose de deux navires, à savoir la frégate ESPS Numancia de l’Armada Española et la FREMM [frégate multimissions] italienne ITS Virginio Fasa. Un avion de patrouille maritime P3C Orion espagnol complète ce dispositif.
D’après un communiqué publié le 22 juillet dernier, l’EUNAVFOR Atalanta a saisi, au cours du premier semestre, des produits stupéfiants d’une valeur totale de 200 millions de dollars et permis l’acheminement de plus de 800’000 tonnes d’aide humanitaire en Somalie et au Yémen. En outre, elle a mené des « activités maritimes conjointes », comme cela a été le cas en mai dernier, avec les forces navales du sultanat d’Oman.
Justement, c’est en mer d’Oman que l’UE et l’Indonésie viennent de mener leur premier exercice naval conjoint, « sur la base d’une potentielle opération anti-piraterie ». Il a mobilisé la frégate ITS Virginio Fasa et la corvette indonésienne KRI Sultan Iskandar Muda, alors de retour en Indonésie après avoir pris part aux opérations de la composante maritime de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL].
« Par sa contribution active aux missions de maintien de la paix, l’Indonésie apporte une contribution tangible à la paix et à la sécurité internationales conformément à la Charte des Nations Unies. L’Indonésie et l’UE soutiennent toutes deux un ordre international fondé sur des règles et un multilatéralisme efficace centré sur les Nations unies », a fait valoir le Service européen pour l’action extérieure [SEAE], via un communiqué.
Et de souligner que l’UE et Jarkarta sont « attachés à un ordre libre, ouvert, inclusif et fondé sur des règles dans la région indo-pacifique, étayé par le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté, de la démocratie, de l’État de droit, de la liberté de navigation et de survol […] et la primauté du droit international, y compris la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer [UNCLOS] ».
En outre, poursuit le SEAE, l’UE considère « l’Indonésie et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est [ASEAN] comme des partenaires majeurs » pour la mise en œuvre de sa stratégie de coopération en Indo-Pacifique.
A priori, ce premier exercice naval va en annoncer d’autres étant donné que l’UE et l’Indonésie ont l’intention de renforcer leur coopération opérationnelle en mer et d’améliorer « l’échange d’informations et d’expériences ».
Photo : SEAE
L'Humanité
Les étudiants basculent dans la précarité, alertent les syndicats
ActuÉducation Une pauvreté qui augmente, une santé mentale qui se dégrade, des inégalités genrées en forte hausse : des constats alarmants partagés par les syndicats étudiants de l’Unef et de la Fage, qui publient leur rapport annuel sur le coût de la vie à l’université.
Un coût de la vie à l’université qui bondit de 6,49 % : c’est le constat amer de l’étude annuelle du premier syndicat étudiant, l’Unef, qui vient de paraître. Soit une dépense supplémentaire de 428,22 euros cette année pour chaque étudiant. Des chiffres confirmés par la Fage, l’autre grand syndicat étudiant, qui publie également son indicateur du coût de la rentrée universitaire ce mardi.
« La précarité étudiante s’est considérablement dégradée », explique Anne-Laure Syrieix, vice-présidente de la Fage. Principales explications, la hausse des loyers et des denrées alimentaires, secteurs les plus touchés par l’inflation et « premiers postes de dépense chez les étudiants », indique Paul Mayaux, président de la Fage. Les prix de l’alimentation ont augmenté de 6,7 %. Selon l’Unef, cela engendrera une hausse des dépenses étudiantes de 145,50 euros durant la prochaine année universitaire. Et tant pis pour les non-boursiers, soit 73 % des étudiants, qui, depuis juillet, ne peuvent plus accéder aux « tickets à 1 euro » mis en place pendant le confinement dans les restaurants universitaires. Augmentation des loyers, de l’assurance logement et des transports : « On va avoir des étudiants qui, dès la rentrée, ne pourront pas manger. Ils devront choisir entre payer leur logement, s’acheter à manger ou se payer leur livres. On a une précarité de plus en plus structurelle », explique Imane Ouelhadj, la présidente de l’Unef.
« Ces aides , c’est de la communication »
Face à une inflation record de 6,1 % en 2022, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur, annonçait début juillet une revalorisation des bourses de 4 %. « Ces aides, c’est de la communication », s’insurge Paul Mayaux. À cette augmentation se rajoutera un chèque « alimentaire d’urgence » de rentrée de 100 euros pour les étudiants boursiers ou bénéficiaires des APL (aide personnalisée au logement). Une mesure temporaire pour Paul Mayaux, qui exige « des aides durables ».
La fin du régime étudiant de Sécurité sociale en 2018 et la hausse des coûts de la vie ont eu des répercussions préoccupantes sur la santé des jeunes. La création de la grande mutuelle Heyme a engendré une augmentation drastique des prix : une complémentaire santé qui valait en moyenne 306,80 euros, en 2021, atteint désormais 411,13 euros selon la Fage. Résultat, 40 % des étudiants renoncent à des soins, près de la moitié d’entre eux pour des raisons financières. Or, l’épidémie de Covid a impacté fortement la santé mentale des étudiants. Le 1er février 2021, le gouvernement réagissait en lançant le « chèque psy » pour permettre aux étudiants en situation de mal-être de pouvoir consulter un professionnel. On compte actuellement un psychologue pour 15 000 étudiants au sein des universités. « Bien trop faible », selon Anne-Laure Syrieix, pour qui « il faudrait multiplier ce chiffre par 10 pour permettre aux étudiants de consulter et d’améliorer leur santé psychique ».
L’étude de l’Unef révèle aussi une inquiétante augmentation des inégalités de genre. En 2022, un étudiant dépense chaque mois 38,20 euros. Mais la somme est trois fois plus importante pour les femmes. Une différence atteignant 834,19 euros sur l’année. Cet écart est principalement dû aux « diktats de beauté, selon Imane Ouelhadj, qui contraignent les étudiantes à des dépenses supplémentaires ». Épilation, maquillage, vêtements aux prix supérieurs à ceux des hommes… S’ajoutent à ces dépenses les pilules contraceptives, les protections hygiéniques, les médicaments contre les douleurs et le suivi gynécologique, qui s’élèvent à 305,76 euros par an. Pour 70 euros dépensés chez le gynécologue, seulement 30 euros sont pris en charge par la Sécurité sociale. Afin de lutter contre la précarité menstruelle, le gouvernement avait annoncé, en 2020, la mise en place de distributeurs de protections périodiques . « La grande majorité des universités ne sont toujours pas équipées », dénonce Imane Ouelhadj. Aujourd’hui, la précarité menstruelle touche encore 2 millions de personnes en France.
Cette première rentrée 100 % en présentiel depuis le début de la crise sanitaire s’annonce difficile. La précarité étudiante est en constante augmentation depuis vingt ans, selon la Fage, alors que l’inflation a atteint un niveau record cette année. Les deux syndicats étudiants dénoncent une absence de réelle volonté politique de la part du gouvernement pour s’y attaquer. « La véritable question à se poser est : quelle est la place des jeunes en France aujourd’hui ? » résume Imane Ouelhadj.
facPrécaritéinflation Opex 360
La force aérienne allemande envoie six Eurofighter EF-2000 dans la région Indo-Pacifique
par Laurent Lagneau · 16 août 2022
L’an passé, et pour la première fois depuis le début des années 2000, la marine allemande envoya frégate – la F-217 « Bayern » [classe Brandenburg] dans la région Indo-Pacifique pour une mission de sept mois, avec des escales prévues au Vietnam, en Corée du Sud, à Singapour, en Australie et au Japon.
« Le cœur de la mission du navire est de montrer son pavillon. Avec le déploiement en Indo-Pacifique, la Deutsche Marine démontre qu’elle est un instrument politique fiable pour l’Allemagne, qui peut être utilisé dans le monde entier », fit valoir la Bundeswehr, à l’époque.
Ce déploiement de la frégate « Bayern » entrait dans le cadre des « lignes directrices pour l’Indo-Pacifique », publiée par Berlin en septembre 2020.
Étant donné l’importance cette région – et notamment celle de la Chine – pour l’économie allemande, ce document prônait le dialogue pour régler les différends territoriaux et les conflits, en particulier en mer de Chine méridionale, tout en insistant sur la nécessité d’établir de nouvelles relations économiques avec les pays ayant une « même compréhension de la démocratie », l’idée étant de réduire la dépendance aux marchés chinois.
« Un pays de notre taille, avec sa puissance économique et technologique, sa situation géostratégique et ses intérêts mondiaux ne peut pas simplement rester à l’écart et regarder », avait commenté Annegret Kramp-Karrenbauer, alors ministre allemande de la Défense.
Quoi qu’il en soit, si la mission de la frégate Bayern n’était pas inédite pour la Deutsche Marine, celle que vient de lancer la Luftwaffe [force aérienne allemande] est une première. Appelée « Rapid Pacific 2022 », elle vise à déployer six avions de combat Eurofighter EF-2000 et quatre avions de transport A400M en Indo-Pacifique, avec l’appui de trois ravitailleurs A330 MRTT de la Multinational MRTT Fleet [MMF] de l’Otan.
« Il s’agit du plus grand et du plus ambitieux déploiement jamais réalisé par la Luftwaffe », a souligné le général Ingo Gerhartz, son chef d’état-major. « Nous envoyons un signal clair : nos forces aériennes peuvent être engagées rapidement et dans le monde entier même en cas de missions multiples à accomplir en parallèle », a-t-il ajouté, en faisant allusion au renforcement de la posture défensive sur le flanc oriental de l’Otan.
L’un des objectifs de « Rapid Pacific 2022 » était de déployer six Eurofighter EF-2000 du Taktischen Luftwaffengeschwaders 74 à Singapour, depuis leur base de Neuburg an der Donau, en moins de 24 heures [soit plus de 12’800 km à parcourir]. Ce pari a presque été tenu… puisque que, à cause d’un problème sur son système hydraulique, l’un des avions n’a pas pu redécoller des Émirats arabes unis, où le détachement de la Luftwaffe venait de faire une escale. Sinon, les cinq autres appareils ont bien atterri à l’aéroport de la Cité État dans les délais impartis.
5 #Eurofighter sind aus Al Dhafra gestartet. Am 6. gibt es techn. Probleme. Die Hydraulik, wichtig für die Sicherheit, ist defekt. Ersatzteil und techn. Personal werden aus 🇩🇪 umgehend nachgeführt, damit der Kampfjet pünktlich zum Übungsbeginn in Australien ankommt. #safetyfirst pic.twitter.com/TGjiEBsMo0
— Team Luftwaffe (@Team_Luftwaffe) August 16, 2022
Par la suite, les Eurofighter allemands prendront la direction de Darwin, en Australie, où ils rejoindront les trois Rafale de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la mission Pegase 2022. Là, ils prendront part aux exercices Pitch Black 22 et Kakadu 22. Puis ils se rendront ensuite au Japon et en Corée du Sud, avant de retrouver Neuburg an der Donau, début octobre.
« Avec le premier déploiement de la Luftwaffe dans la région Indo-Pacifique, nous montrons que nous pensons également à la sécurité au-delà de l’Europe », a fait valoir Christine Lambrecht, l’actuelle ministre allemande de la Défense.
Photo : Bundeswehr/Johannes Heyn
L'Humanité
Un SDF nommé Sylvain
ChroniqueChristophe PrudhommeIl y a quelques jours, la police était présente dans l’impasse derrière notre immeuble du fait du décès de Sylvain, un SDF que nous connaissions depuis pas mal de temps. En effet, l’arrière du bâtiment offrait l’abri d’un auvent protecteur où Sylvain avait élu domicile il y a plusieurs années. Au départ, nous pensions que, comme d’autres sans-abri, il resterait là quelques jours mais, finalement, le calme de l’endroit et l’accord tacite des habitants l’avaient incité à rester. Généralement affable et de contact facile, il était pris régulièrement d’accès de délire paranoïaque, centré sur un frère qui, selon lui, voulait le tuer. Peu loquace sur son parcours et les causes de sa situation, il évoquait uniquement une agression ayant nécessité une opération à la tête dont il montrait la cicatrice. Il était alors très volubile, avec une agressivité indifférenciée, en voulant à la terre entière qui ne faisait rien pour l’aider, en particulier pour le protéger contre ce frère soi-disant à sa recherche pour se débarrasser de lui.
Quand on évoquait avec lui, en lien avec les travailleurs sociaux de la maraude, la recherche d’un hébergement et d’une prise en charge médicale, son refus était catégorique, craignant d’être alors « repéré et liquidé ». Une autre caractéristique de Sylvain était sa propension à stocker dans son petit coin tout ce qu’il trouvait sur la voie publique et qu’il considérait comme intéressant. Malgré nos demandes, il refusait de s’en séparer. C’est ce qu’on appelle un syndrome de Diogène, autre caractéristique de sa personnalité, qui confirme les tristes statistiques indiquant que près de la moitié des gens à la rue présentent des troubles psychiatriques qui sont une des principales causes de leur situation.
L’état de dégradation de la psychiatrie publique a comme conséquence une absence de prise en charge et de suivi de très nombreux patients, en particulier les plus fragiles socialement, qui se retrouvent à la rue ou en prison. Sylvain en est un exemple typique. Chaque cas est bien entendu particulier, mais il existe une constante que nous répètent les travailleurs sociaux. Quand une personne se retrouve à la rue, ce qui peut arriver brutalement à la suite par exemple de la perte d’un emploi ou d’un logement, si une prise en charge ne permet pas d’en sortir dans les six premiers mois, il est ensuite très difficile d’agir avec succès. C’est sûrement ce qui est arrivé à Sylvain. Un homme attachant que l’on retrouvait souvent le soir en train de lire les livres qu’il avait récupérés ou qui, le matin, balayait la rue autour de son « chez-lui ». Il devait avoir la cinquantaine. Il portait les traces d’une plaie récente au niveau du crâne. Conséquence d’une chute ou d’une agression ?
L’enquête de police est en cours, mais elle sera sûrement infructueuse. Cette indifférence et ce rejet de notre société des plus précaires sont le reflet du recul des valeurs collectives et de solidarité qui ne devraient jamais être oubliées, car chacun d’entre nous peut se trouver un jour en difficulté et en avoir besoin.
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Les forces américaines et indiennes vont organiser un exercice près de la région autonome chinoise du Tibet
par Laurent Lagneau · 16 août 2022
Depuis quelques temps, les tensions entre l’Inde et la Chine ne cessent de s’intensifier en raison de leurs différents territoriaux le long de leur frontère, appelée « Ligne de contrôle effectif » [LAC ou « Ligne Mac Mahon »]. Deux secteurs sont particulièrement concernés : le plateau du Doklam, stratégique pour New Delhi puisqu’il est situé non loin du corridor de Siliguri, qui relie les plaines du nord et les États indiens du nord-Est, et le Ladakh, où soldats indiens et chinois s’affrontèrent en juin 2020.
En conséquence, l’Inde et la Chine ont significativement renforcé leur posture militaire le long de la LAC [et en particulier dans les environs du Ladakh], plus de 60’000 soldats des deux pays se faisant désormais face à face. Des négociations ont certes été lancées afin de réduire les tensions. Mais elle restent au point mort… et Pékin en a profité pour gagner du terrain, l’Armée populaire de libération [APL] ayant lancé la construction de nombreuses infrastructures [casernes, bases, routes, ponts, etc] dans les zones contestées.
« Les Chinois ont repris plus de 1000 kilomètres carrés de territoires revendiqués par l’Inde dans l’est du Ladakh depuis mai 2020. L’Inde est incapable d’inverser l’incursion chinoise au Ladakh », a déploré Sushant Singh, du Centre de recherche politique de New Delhi, récemment cité par le quotidien Le Monde.
Qui plus est, la force aérienne chinoise envoie régulièrement des avions voler à proximité de la LAC, violant ainsi la zone d’exclusion aérienne de 10 km qui y a été établie. Et New Delhi ne peut que dénoncer un « comportement provocateur ».
En juin, le général Charles Flynn, commandant de l’US Army dans le Pacifique, a décrit une situation « alarmante », dénonçant le « comportement déstabilisateur » de la Chine. « Je pense que nous devons travailler ensemble pour y faire contrepoids », a-t-il dit, lors d’une visite en Inde.
Justement, depuis 2004, l’US Army mène conjointement avec son homologue indienne l’exercice « Yudh Abhyas », lequel tend à prendre de l’ampleur d’année en année. Initialement basé sur le scénario d’un opération de maintien de la paix des Nations unies, il vise à « promouvoir la coopération entre les deux armées » par le « partage, les échanges culturels et le renforcement des compétences opérationnelles ».
L’édition 2021 de cet exercice avait été organisée pour la première fois en Alaska. Mais la prochaine se tiendra dans l’État indien de l’Uttarakhand, situé au sud du Ladakh. Plus précisément, selon la presse indenne, il aura lieu à 3000 mètres d’altitude, dans les environs de la localité d’Auli, un centaine de kilomètres de la frontière avec le Tibet, qui est l’une des cinq régions autonomes chinoises depuis 1965. Et il mobilisera, côté américain, des éléments de la 11th Airborne Division [division aéoportée].
Cela étant, ce ne sera pas la première fois que l’État de l’Uttarakhand accueillera ces manoeuvres indo-américaines [cela a été le cas en 2014, 2016 et 2018]. Mais elles avaient eu lieu à plus de 300 km de la frontière.
« Il s’agit d’un développement nouveau », a commenté Jeff Smith, chercheur au Centre d’études asiatiques à la Heritage Foundation, auprès de Nikkei Asia. Les autorités chinoises seront probablement inquiètes car, avec cet exercice, les États-Unis pourraient montrer qu’ils « envisagent peut-être un autre front contre la Chine si celle-ci accroît sa pression sur Taïwan », a estimé Pankaj Jha, professeur de défense et d’études stratégiques à l’OP Jindal Global University. « Plus que l’exercice lui-même, c’est l’implication des États-Unis qui devrait être un sujet de préoccupation pour la Chine », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Yudh Abhyas 2022 commencera le 18 octobre, soit peu avant le 60e anniversaire de la guerre sino-indienne, qui se déroula dans le Ladakh, et lors du congrès quinquennal du Parti communiste chinois [PCC].
En attendant, un autre exercice, impliquant cette fois les forces spéciales américaines et indiennes, est actuellement en cours. Appelé « Ex Vajra Prahar 2022″, celui-ci a commencé le 8 août dernier, à Bakloh dans l’Himachal Pradesh. Selon le ministère indien de la Défense, il vise à améliorer l’interopérabilité entre les forces spéciales des deux nations » et « à partager les meilleures pratiques et expériences dans des domaines tels que la planification de missions conjointes et les tactiques opérationnelles ».
Photo : Yudh Abhyas 2021 – US Army
L'Humanité
« Les producteurs doivent pouvoir vivre de leur métier »
EntretienÀ partir de ce jeudi, le PCF et le Modef organisent la vente solidaire de fruits et légumes, en pleine inflation. Une réponse au modèle de la grande distribution, selon Raymond Girardi. Entretien
Emilio MesletAvec l’explosion du prix des intrants due à la guerre en Ukraine, la sécheresse et la canicule, les coûts de production se sont envolés pour les producteurs. Pour autant, les prix pratiqués dans le commerce pour les fruits et légumes vous paraissent-ils justifiés ?
Les consommateurs paient trop cher. Ces événements ne devraient pas avoir d’impact sur le prix final. Les marges de la grande distribution devraient permettre de rémunérer correctement les producteurs et de ne pas augmenter les prix. La grande distribution a une capacité de communication extraordinaire et laisse entendre que c’est à cause de la guerre, de la sécheresse, de la canicule ou du Covid que les prix sont élevés. Tout cela leur permet surtout de dire que les fruits et légumes sont rares – ce qui est faux –, qu’il y aurait donc un manque et que les prix actuels seraient justifiés. Or, rien ne justifie aujourd’hui une hausse de 11 % du prix des fruits et légumes.
Ces différents événements menacent-ils notre sécurité alimentaire ?
On ne manque pas de fruits et légumes car, quand la production française est faible, la grande distribution importe. En France, la canicule a grillé les fleurs, empêché la fécondation et diminué la taille des fruits. Avec la sécheresse en plus, la production a baissé, en volume, entre 25 et 30 % par rapport au potentiel des plantations. Par exemple, les pommes de terre sont touchées. Mais si on importe d’Égypte ou d’Israël, il n’en manquera pas. Tout cela pose la question de notre souveraineté alimentaire, car la France produit moins de 50 % de ses besoins en fruits et légumes. Si, pour une raison quelconque, les importations n’étaient plus possibles, on risquerait la pénurie. En quarante-huit heures, les étals seraient vides. La France est en danger.
Fruits et légumes : à qui profite la hausse des prix ?Ce problème de souveraineté alimentaire prend-il racine dans les événements climatiques récents ?
Qu’on ne vienne pas nous dire que la situation est le résultat de la canicule et de la sécheresse de l’été 2022. Il y a quarante ans, la France était autosuffisante en fruits et légumes, et elle exportait. C’est parce que les prix à la production n’ont cessé de chuter et que les agriculteurs ne gagnent plus leur vie qu’on est devenu dépendant.
Que proposez-vous pour que les consommateurs puissent s’offrir des fruits et légumes ?
Les producteurs doivent pouvoir vivre dignement de leur métier, avec des prix rémunérateurs. Mais il faut aussi que les consommateurs puissent se payer les fruits et légumes. Une famille qui n’a qu’un Smic va regarder de près pour s’offrir des tomates à 2 euros le kilo. Même à un juste prix, des Français ne peuvent pas en acheter. Leur pouvoir d’achat doit être augmenté à 1 500 euros net par mois au minimum.
À partir du 18 août, le PCF et le Modef organisent leur opération annuelle de vente solidaire de fruits et légumes. Quels sont les objectifs visés ?
Il nous faut faire la démonstration qu’il est possible de court-circuiter la grande distribution. Il s’agit donc d’aller au contact des consommateurs pour échanger, de promouvoir la vente en direct et les circuits courts, et d’alerter sur la disparition des agriculteurs. Tout cela nous amène à la question de la souveraineté alimentaire. Pour ça, il ne faut qu’une simple chose : que les paysans aient un revenu décent. Si c’est le cas, ne soyez pas inquiets, la France répondra à ses besoins en cinq à dix ans.
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Un bureau d’études russe dévoile un nouveau concept de sous-marin lanceur d’engins
par Laurent Lagneau · 16 août 2022
Pour rivaliser avec les forces navales américaines, et, plus généralement, celles de l’Otan, la Russie pourrait accentuer son effort dans les domaines où elle a quelques atouts de premier plan à faire valoir, à commencer par celui des sous-marins. C’est, en tout cas, ce qu’a récemment plaidé Vladimir Karnozov, un expert militaire russe.
« Compte tenu de la supériorité numérique significative des forces navales de l’Otan », bientôt renforcées par celles de la Suède et de la Finlande, « il semble plus logique d’équiper la flotte de la Baltique de sous-marins avancés porteurs de missiles », a-t-il dit, selon l’agence Tass. Et cela vaut pour d’autres zones décrites comme étant « importantes » par la dernière doctrine navale russe, publiée le 31 juillet dernier.
Quoi qu’il en soit, et alors que les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Boreï sont progressivement admis au service [le douzième et dernier de la série devrait l’être en 2031, au sein de la Flotte du Nord, ndlr], le bureau d’études Rubin a dévoilé le concept d’un nouveau type de sous-marin à l’occasion du forum « Armée 2022 », qui a ouvert ses portes à Kubinka, dans la banlieue de Moscou, le 15 août.
Appelé « Arcturus », qui est l’une des étoiles les plus lumineuses visible depuis l’hémisphère Nord, ce sous-marin aurait un déplacement 20% inférieur par rapport qu’un SNLE de la classe Boreï. D’une longueur de 134 mètres pour un diamètre de 15,7 mètres, il aurait besoin d’un équipage de 100 sous-mariniers pour être mis en oeuvre.
D’une apparence plus compacte, la coque de l’Arcturus serait conçue de manière à dévier les signaux d’un sonar actif. Le sous-marin conventionnel 212CD allemand et le futur SNLE « Dreadnought » britannique ont adopté un concept identique.
A priori, et comme le SMX-31 de Naval Group, l’Arcturus serait doté de deux propulseurs latéraux, en lieu et place de la traditionnelle hélice. Du moins, c’est ce que suggère une illustration diffusée par l’agence Ria Novosti.
« L’utilisation d’une centrale électrique distribuée sans arbre avec une propulsion entièrement électrique aide à réduire le bruit, et la présence de deux unités de propulsion augmente la maniabilité et la fiabilité du sous-marin », fait d’ailleurs valoir Rubin.
Côté armement, l’Arcturus disposerait de 12 tubes verticaux lance-missiles. Mais la nouveauté est qu’il sera en mesure d’emporter des drones sous-marins de « différentes classes », comme le « Surrogat-V », celui-ci prenant place à l’arrière du navire.
« Grâce à la robotique sous-marine, l’Arcturus aura une meilleure connaissance de l’environnement et pourra ainsi détecter l’ennemi plus tôt », a expliqué un représentant du bureau d’études Rubin à Ria Novosti.
Reste à voir si un tel concept pourra se concrétiser, d’autant plus que le remplacement des SNLE de la classe Boreï n’est pas d’actualité… Cela étant, il est probable que les idées retenues pour l’Arcturus soient « recyclées » pour d’autres projets à venir.
L'Humanité
Fruits et légumes : à qui profite la hausse des prix ?
Premier planDes augmentations de 11 % en un an, des salaires qui stagnent, des épisodes climatiques extrêmes… Un cocktail explosif pour les consommateurs et les producteurs. Pourtant des solutions existent, assurent le PCF et le Modef. décryptage
Julia HamlaouiEmilio MesletCet été, les prix ont pris le melon. La pastèque ? + 40 %. Le poivron ? + 37 %. La pêche ? + 25 %. Les fruits et légumes ont atteint « un niveau de prix record », ces dernières semaines, d’après l’observatoire de Familles rurales qui publiait, fin juillet, son baromètre. En un an, leurs prix ont bondi de 11 %. C’est près de deux fois plus que le niveau de l’inflation. Et ils sont nombreux, devant les étals, à avoir constaté un trou dans leur portefeuille. « Quand je vois des tomates à 5 euros le kilo, je ne peux pas les acheter, même si je voudrais manger plus sainement », regrette Laura, étudiante de 19 ans au budget mensuel de 150 euros, rencontrée sur le marché de Barbès (Paris).
« Les producteurs doivent pouvoir vivre de leur métier »Entre l’explosion du prix des intrants agricoles, la sécheresse et la canicule, les agriculteurs voient leurs coûts de production flamber. Suffisant pour expliquer l’inflation galopante de ces denrées de première nécessité ? Pas selon le Modef, qui pointe plutôt la responsabilité de la grande distribution et des centrales d’achats. En réponse à ce modèle qui détruit à la fois la planète, le pouvoir d’achat des consommateurs et les exploitations agricoles, le syndicat et le PCF s’associent, comme chaque année, pour une vente solidaire de fruits et légumes, à partir du 18 août. « Cette initiative prend une dimension toute particulière dans une période où le pouvoir d’achat des Français est exsangue », justifie Ian Brossat, porte-parole communiste.
1. Comment expliquer la valse des étiquettes ?
L’hiver dernier a été plutôt doux et le gel avait épargné les cultures, laissant présager une saison estivale 2022 plutôt positive pour le maraîchage. Mais c’était compter sans l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a provoqué le renchérissement des engrais et de l’énergie, et sans la sécheresse qui s’est installée depuis mai et les différentes vagues caniculaires. La hausse des coûts de production et la météo impitoyable seraient, nous dit-on, l’explication à l’explosion des prix des fruits et légumes. À cause du manque d’eau et de la chaleur, les salades, les choux-fleurs et les pommes de terre poussent mal. « Au-delà de 35 degrés, les fleurs de tomate tombent. C’est la même chose pour les haricots verts », explique Vincent Delmas, secrétaire national de la Confédération paysanne. Certains s’interrogent même sur un risque imminent de pénurie, faute de pouvoir faire pousser, dans nos contrées, de quoi nous sustenter. La production française a diminué de 25 à 35 %, cet été.
Racket organiséPour autant, « les étals ne sont pas vides car on importe, relève Raymond Girardi, vice-président du Modef (lire notre entretien p. 4). Alors, pourquoi les fruits et les légumes sont chers ? » D’après le syndicaliste, la réponse n’est pas à chercher du côté du ciel mais plutôt de la grande distribution. « L’augmentation des prix est purement spéculative, pour faire des marges sur ces produits d’appel », dénonce-t-il. Comment justifier, en effet, que des tomates vendues aux distributeurs entre 1,10 et 1,20 euro se retrouvent à quasiment 5 euros dans les supermarchés ?
Les prix des légumes bio ont, en revanche, diminué de 3 % selon Familles rurales. « Les prix n’ont jamais été aussi bas, note Vincent Delmas. Mais c’est parce que l’offre a augmenté du fait des reconversions liées au Covid et que la demande s’est tassée. » Reste que ces produits, parfois deux fois plus chers que leurs équivalents conventionnels, sont hors d’atteinte pour nombre de Français au pouvoir d’achat modeste.
2. Agriculteurs, premières victimes de l’inflation
« Si les consommateurs paient trop cher leurs fruits et légumes, ce n’est pas parce que les paysans gagnent trop », alerte Raymond Girardi. Ces derniers sont même, comme souvent, les premiers perdants de la hausse des prix. Ils ne bénéficient en rien du renchérissement des fruits et légumes. D’un côté, le montant de leurs dépenses augmente (essence, engrais, produits phytosanitaires…) ; de l’autre, leurs revenus n’augmentent pas. « La crise énergétique et le prix des intrants sont uniquement supportés par les producteurs », assure Raymond Girardi. Et Vincent Delmas de renchérir : « La grande distribution s’en fiche. Ça fait trente ans qu’elle fait disparaître les petits agriculteurs ! »
La sécheresse et la canicule ont déjà fragilisé leurs sols, voilà que la grande distribution, qui refuse toujours de rogner sur ses marges pour offrir un prix rémunérateur aux paysans, vient s’attaquer à leur compte en banque. Selon le Modef, un maraîcher sur deux risque de disparaître à court terme. « Cela veut dire que ces producteurs n’ont pas de revenu et sont obligés de piocher dans leur épargne, s’ils en ont, pour compenser le manque à gagner », s’alarme Raymond Girardi.
3. Consommateurs, des arbitrages au détriment de la santé
Côté consommateurs, à l’heure des courses, ticket de caisse rime de plus en plus souvent avec sueurs froides. « Je n’ai plus d’autres choix que de tout compter et je n’achète que le strict minimum », résume une femme de ménage à deux pas du marché de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), quand Ahmed, un enseignant qui vit seul avec son fils, explique près d’un étal parisien qu’avec un « salaire qui ne compense pas l’inflation », il « n’arrive plus à joindre les deux bouts ». Et pour cause, derrière l’inflation de 11 % entre 2021 et 2022, le coût des fruits et légumes « a explosé de près de 40 % en une décennie, soit trois fois plus que le niveau général des prix », calcule Familles rurales.
Et les plus précaires sont en première ligne : selon une enquête de la Fédération française des banques alimentaires réalisée au début de l’été, 80 % des bénéficiaires font part d’un besoin de soutien accru et 90 % pointent en particulier l’accès, aux côtés de la viande, aux fruits et légumes. « Pour une famille de quatre, manger en respectant les recommandations de l’OMS – dont les cinq fruits et légumes par jour – représente entre 450, avec un strict minimum, et 700 euros par mois, avec un panier plus classique », pointe Jean-Baptiste Baud, l’un des responsables de Familles rurales. Pour les seuls fruits et légumes, c’est entre 8 et 16 % d’un Smic par mois pour le panier type constitué par l’association. Conséquence directe : des arbitrages au détriment d’une alimentation saine et équilibrée. Or, « chaque année on dépense en France plus de 20 milliards d’euros pour lutter contre les maladies liées à une mauvaise alimentation. Si on n’agit pas, d’ici à 2050, du fait de l’obésité, on pourrait perdre 2,3 années d’espérance de vie », souligne Jean-Baptiste Baud.
4. La question du mode de production sur la table
Face à l’urgence encore accrue cette année, « nous défendons à fois la garantie de prix rémunérateurs pour les producteurs et un contrôle des prix pour les consommateurs, avec une restriction des marges de la grande distribution », explique Adrien Tiberti, secrétaire du PCF Paris, qui sera à pied d’œuvre dès l’aube ce jeudi matin sur la place de la Bastille. Établir ce « juste prix » passerait notamment par un « coefficient multiplicateur » : « Quand 1 kilo de tomates est acheté 1 euro à un producteur, il ne pourrait être revendu à plus de 1,70 euro », détaille Raymond Girardi.
Outre le modèle de distribution, avec la crise environnementale, la question du mode de production est aussi sur la table. Après les opérations de ce jeudi à Paris et dans le Val-de-Marne, en Seine-Saint-Denis le PCF s’associera à Kelbongoo, une entreprise de l’économie sociale et solidaire, pour de nouvelles ventes directes le 24 août. « Il s’agit de plaider pour l’accès, dans les quartiers populaires, à des petits producteurs de proximité et de qualité, en bio ou agriculture raisonnée. C’est une question importante pour tous, pas seulement pour ceux qui en ont aujourd’hui les moyens », assure Nathalie Simonnet, responsable du PCF dans le département. D’autant que, face à l’inflation, les mesures du gouvernement votées au début de l’été sont loin d’être à la hauteur. « La revalorisation des allocations, des pensions, du point d’indice… tout est en dessous de l’inflation. Sans parler des salaires que les droites ont refusé d’augmenter », dénonce la communiste. Familles rurales comme d’autres organisations plaident pour que l’exécutif mette en œuvre sa promesse de chèque alimentation, soit « une aide ciblée sous conditions de ressources sur des produits alimentaires sains ». Modef et PCF, eux, pointent avant tout l’urgence d’augmenter le Smic, les salaires et les pensions.
Rendez-vous Les points de vente directe et solidaire
Paris, la vente coorganisée par le PCF et le Modef aura lieu dès 8 heures, place de la Bastille.Hauts- de-Seine, rendez-vous à Bagneux (9 h 30, centre culturel Jacques-Prévert ; 17 heures, métro Lucie-Aubrac).Val-de-Marne, les ventes sont prévues dans plusieurs villes : à Alfortville (10 heures et 17 heures, 1, square Véron), à Bonneuil (10 heures, pharmacie du centre-ville, République et Oradour ; 12 heures, mairie), à Champigny (12 h 30, 14, rue Guittard ; 14 heures, Bois-l’Abbé ; 16 heures, Mordacs ; 18 heures, gare des Boullereaux), à Créteil (10 heures, 11, rue du Général-Sarrail), à Fontenay-sous-Bois (10 heures, 30, avenue Victor-Hugo), à Gentilly (10 heures, gymnase Carmen-Leroux ; 16 heures, mairie), à Ivry (9 heures, mairie), au Plessis-Trévise (17 heures, 5, avenue Ardoin), à Limeil-Brévannes (10 heures, 53 bis, rue Henri-Barbusse), à Villejuif (9 h 30, mairie ; 18 heures, quartier Auguste-Delaune), à Vitry-sur-Seine (11 h 45, mairie ; 14 heures, place de l’Église ; 18 heures, gare centrale). Le 24 août, ce sera au tour du PCF de Seine-Saint-Denis, en partenariat avec Kelbongoo, d’organiser une vente solidaire.
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Le dernier détachement de la force Barkhane a quitté le Mali
par Laurent Lagneau · 15 août 2022
L’état des lieux de la Plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao ayant été réalisé, ce n’était plus qu’une question de semaines, voire de jours. Ce 15 août, à 13 heures, les derniers militaires français ont quitté le Mali, mettant ainsi un terme à neuf ans d’opérations de contre-terrorisme dans le pays.
« Ce jour, à 13h00 [heure de Paris], le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Il provenait de la plateforme opérationnelle désert de Gao, transférée aux Forces armées maliennes depuis ce matin », a en effet annoncé l’État-major des armées, via un bref communiqué.
Et d’ajouter : « Conformément à la décision du président de la République du 17 février 2022, la force Barkhane au Mali s’est réarticulée hors du pays, en moins de six mois. Ce défi militaire logistique majeur a été relevé, en bon ordre et en sécurité, ainsi qu’en totale transparence et en coordination avec l’ensemble des partenaires ».
Parallèlement à cettre « réarticulation », la force Barkhane a continué ses opérations contre les groupes armés terroristes [GAT] présents au Mali. La semaine passée, une frappe avait ainsi « neutralisé » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], ainsi que cinq autres jihadistes, dans la région de Talataï.
#Barkhane | Ce jour, les derniers militaires de @Barkhane_OP présents sur le sol malien ont franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Ils provenaient de la plateforme opérationnelle désert de Gao, désormais transférée aux Forces armées Maliennes. pic.twitter.com/mducbnMP6V
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) August 15, 2022
Puis, quelques jours plus tard, et après avoir mené une mission de sécurisation de Gao et de ses alentours, le Groupement tactique désert [GTD] Monclar a déjoué une attaque jihadiste dans le le Liptako malien, sur l’axe menant à Niamey. Désormais, le combat contre les groupes terroristes se feront selon d’autres modalités, en-dehors du Mali.
« La profonde transformation de l’opération Barkhane ne se réduit pas à la fin de sa présence sur le territoire malien. Dans une logique de co-construction, les armées françaises continuent le combat contre le terrorisme au Sahel, en coordination avec nos partenaires africains et internationaux », a rappelé l’EMA.
Par ailleurs, jusqu’au dernier moment, la force Barkhane aura été visée par des attaques informationnelles.
Ainsi, et alors que le départ des derniers soldats français se précisait, le 14 août, une organisation, appelée les « Forces vive de Gao », a dit avoir donné un utimatum de 72 heures à Barkhane pour quitter le Mali, au cours d’une manifestation organisée à Gao, pendant laquelle des slogans hostiles à la France ont été scandés.
Pour rappel, depuis le coup d’État mené en deux temps par le colonel Assimi Goïta et le recours de Bamako aux services du groupe paramilitaires russes Wagner, les relations entre Bamako et Paris se sont dégradées, au point que les conditions pour poursuivre les opérations contre les GAT n’étaient plus réunies. D’où la décision prise par le président Macron de retirer les forces françaises du Mali, où elles avaient été pourtant appelées le 11 janvier 2013 par les autorités maliennes, alors aux prises avec al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI] et ses alliés, qui occupaient le nord du pays. Au total, 52 [*] militaires français ont perdu la vie au Mali, le premier ayant été le chef de bataillon Damien Boiteux, du 4e Régiment d’Hélicoptères de Forces Spéciales [RHFS].
MàJ –
Dans un communiqué publié après celui de l’EMA, le général Bruno Baratz, le commandant de la force Barkhane, a tenu à souligner le rôle tenu par la PfOD de Gao au cours de ces neuf dernières années.
Cette emprise a « permis à l’ensemble des forces de la coalition de l’opérationb Barkhane d’agir au plus près des zones refuges des GAT, dans le nord et l’est du Mali, de maintenir une pression forte et dissuasive sur eux et de soutenir avec détermination l’effort des FAMa [Forces armées maliennes, nldr] dans la région », a écrit le général Baratz.
En outre, a-t-il rappelé, « au-delà des aspects militaires, les régions de Gao, Ansongo et Labbezanga ont également bénéficié de la présence de la force Barkhane dans de nombreux domaines : celui de la sécurité, bien sûr, mais aussi de l’économie, de l’éducation, de la santé et du développement. La cohabitation entre la force Barkhane et la population de Gao a toujours été marquée par un profond respect mutuel, permettant de tisser des liens d’amitié indéfectibles. Nous la remercions de son hospitalité, comme de la confiance qu’elle nous a témoignée ».
[*] 59 pour l’ensemble du théâtre sahélien
Photo : Archive / EMA
L'Humanité
Dérèglement climatique. Canicules marines, désastres en cascade
Premier planLa température de la Méditerranée a atteint, cet été, les 30 degrés, soit 6 de plus que la moyenne. De quoi menacer la biodiversité et provoquer davantage d’épisodes climatiques extrêmes.
Anaëlle HédouinAtteignant jusqu’à 30 degrés ces dernières semaines, la mer Méditerranée prend lentement les traits d’un bain chaud. Ce qui pourrait être plaisant et exotique pour les vacanciers est pourtant comparable à un incendie sous-marin pour la biodiversité. Depuis le mois de mai, la mer présente des anomalies thermiques record de l’est des Baléares jusqu’à l’est de la Corse : elle est celle qui se réchauffe le plus vite. Le Mercator Ocean International, centre européen de référence en océanographie opérationnelle, cartographiait, le 24 juillet dernier, des valeurs de 4 à 5 degrés supérieures aux normales de saison des vingt dernières années.
Au large de Marseille, le 19 juillet, un différentiel de 6,5 degrés a même été recensé. « Malheureusement, il n’y a même pas besoin d’atteindre des températures caniculaires pour qu’il y ait des conséquences dramatiques pour la biodiversité », affirme Thierry Perez, directeur de recherche à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (Imbe). Le chercheur préfère le terme d’ « anomalie thermique » : « Ces épisodes ne sont pas que des masses d’eau très chaude en surface, cela peut aussi être modérément chaud et atteindre des couches océaniques plus profondes. Et là, c’est tout un écosystème qui est affecté par des températures qu’il n’a jamais connues. »
La faune aquatique en sursis
Les animaux « fixés » – comme les coraux, gorgones ou éponges –, incapables de migrer, subissent de plein fouet ces anomalies de température. Pour Thierry Perez, les premières recherches à ce sujet recensent une « mortalité massive de ces espèces qui constituent pourtant l’essentiel des paysages sous-marins ». Dans les régions tropicales, le stress thermique cause un blanchissement des coraux rendant l’animal plus vulnérable, notamment aux nouveaux pathogènes proliférant dans les eaux plus chaudes. En octobre 2021, le Réseau mondial de surveillance des récifs coralliens affirmait que le réchauffement des océans avait déjà provoqué la disparition de 14 % des coraux en dix ans. Et, d’après le dernier rapport du Giec, un réchauffement de 2 degrés engendrerait la disparition de 99 % des coraux. Une catastrophe, puisque ces animaux invertébrés abritent un quart de la vie marine de notre planète.
Un retour des coraux en trompe-l’œilPlus encore, les canicules permettent à des espèces exotiques de proliférer vers de nouvelles zones. Thierry Perez précise : « Ce n’est pas une tropicalisation de la Méditerranée, comme on peut le lire, mais une méridionalisation. Des espèces du sud et de l’est de la Méditerranée progressent vers les parties septentrionales. » Entrées par le canal de Suez et poussées par le réchauffement des eaux, près de mille espèces exotiques auraient migré au nord de la Méditerranée. Les barracudas, sardinelles ou coryphènes sont dorénavant monnaie courante dans les pêcheries régionales. Une prolifération qui pourrait perturber les écosystèmes autochtones, en introduisant des pathogènes toxiques, ou encore en bouleversant la chaîne alimentaire d’autres prédateurs. Thierry Perez reste toutefois prudent : « Nous n’avons pas encore d’exemple de remplacement d’espèce endémique. » Mais le chercheur s’alarme surtout de l’homogénéisation créée par ce phénomène : « Les côtes méditerranéennes ressembleront aux côtes libanaises ou grecques. Cette perte de diversité entraîne une baisse de la capacité d’adaptation face aux changements climatiques. »
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansUne menace pour les forêts sous-marines
La flore méditerranéenne, comme les posidonies, des espèces d’herbes sous-marines, pourraient aussi souffrir de ces anomalies thermiques. Poumons de l’océan, ces végétaux constituent un puits de carbone naturel formidable. Selon un rapport du WWF, leurs champs stockeraient entre « 11 et 42 % des émissions de CO2 totales des pays méditerranéens depuis la révolution industrielle ». Plus encore, ces forêts marines représentent une immense nurserie. Thierry Perez l’affirme : « La disparition de ces espèces aurait des conséquences dramatiques pour l’ensemble de l’écosystème marin. » Mais, pour le chercheur, l’impact des canicules sur ces espèces n’est pas encore clair.
Près de mille espèces exotiques auraient migré au nord de la Méditerranée et pourraient perturber les écosystèmes autochtones.
Les scientifiques s’accordent surtout à dire que c’est moins la hausse des températures qui mettrait l’espèce en péril que les conséquences indirectes de celle-ci, comme la prolifération d’espèces herbivores voraces. « Le réchauffement favorise leur progression vers l’ouest et le nord de la Méditerranée. Dans notre région, elles menaceront sérieusement de surpâturage les herbiers de posidonie », alarme un rapport du Grec-Sud (Groupe régional d’experts sur le climat en région Sud) à propos des poissons-lapins. La disparition des posidonies achèverait de tracer un cercle vicieux. Formant un rempart naturel efficace contre les événements climatiques, leurs racines retiennent le sable en cas de tempête, et leurs feuilles mortes à l’automne protègent les côtes de l’érosion. Leur dégradation nous rendrait davantage vulnérables aux événements climatiques extrêmes qu’intensifient d’autre part ces canicules marines.
Ouragans méditerranéens à l’horizon
« En septembre, l’eau est encore chaude car elle a accueilli beaucoup d’énergie pendant l’été, tandis que l’atmosphère se refroidit », développe Caroline Muller, chercheuse du CNRS au laboratoire de météorologie dynamique : « La rencontre entre les masses d’air chaud en surface qui remontent vers les masses d’air froid en altitude est propice à la formation de tempêtes. » Ces épisodes méditerranéens se produisent chaque année mais, selon la chercheuse, une mer particulièrement chaude pourrait créer des événements davantage instables et « violents ».
Précipitations importantes, orages, mais aussi « médicanes » pourraient être alimentés par ces chaleurs maritimes. Contraction de « mediterranean hurricane » (« ouragan méditerranéen »), ces phénomènes semblables à des cyclones tropicaux sont rares, mais leur formation pourrait être corrélée aux canicules marines. Entre risques d’inondation et glissements de terrain, les conséquences de ces épisodes climatiques extrêmes sont nombreuses et dévastatrices, en particulier pour les côtes. Le dernier médicane en date a notamment provoqué des inondations en Tunisie, Algérie, et au sud de l’Italie.
Caroline Muller reste toutefois prudente sur les tendances comprenant d’autres données difficilement prévisibles. Pour la chercheuse, une grande question demeure : « On sait que l’océan a absorbé 93 % du surplus d’énergie produit par les émissions à la surface terrestre. Il se réchauffe et les impacts seront de long terme. La plus grande incertitude est de savoir combien on va continuer d’émettre, mais aussi, combien on va encore pouvoir absorber. » Ce qui est certain, en revanche, c’est que l’avenir de l’humanité est intimement lié à la bonne santé des mers et océans.
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Bactéries. Quel est ce titan qui défie toutes les règles de la microbiologie ?
ActuPar définition, les micro-organismes sont invisibles à l’œil nu. Pourtant, dans une mangrove de Guadeloupe, des chercheurs sont tombés sur une espèce d’une taille inouïe, pouvant atteindre 2 cm ! La découverte de Thiomargarita magnifica ne laisse pas de les intriguer.
Marine Cygler«Elle est 5 000 fois plus grosse que la plupart des bactéries. Pour vous donner une idée, c’est comme si un être humain rencontrait un autre être humain grand comme le mont Everest ! » C’est ainsi que Jean-Marie Volland a expliqué dans une conférence de presse le caractère inattendu de la découverte à laquelle il a contribué : celle d’une bactérie géante visible à l’œil nu, la plus grande jamais trouvée dans la nature.
Malgré une taille et une organisation sophistiquée encore jamais vues chez les bactéries, des chercheurs de l’université des Antilles et du laboratoire national Lawrence-Berkeley aux États-Unis, où Jean-Marie Volland travaille comme biologiste marin, ont réussi à démontrer que le micro-organisme découvert en 2009 était, contre toute vraisemblance, une bactérie. Leur épopée scientifique a été détaillée dans la célèbre revue scientifique « Science », le 23 juin dernier.
Semblable à un cil
Tout commence il y a treize ans, en Guadeloupe, plus exactement dans la mangrove, cette zone entre mer et terre dotée d’une biodiversité aussi unique que riche. Là, c’est le domaine des palétuviers rouges, ces arbres tropicaux reconnaissables avec leurs racines aériennes plantées dans l’eau salée. C’est sur des feuilles immergées en décomposition qu’Olivier Gros, de l’université des Antilles, repère d’étranges filaments de la taille et de la forme d’un cil et de couleur blanche. Un organisme qu’il ne reconnaît pas.
LA RECHERCHE A CONSTATÉ LA PRÉSENCE D’ÉTRANGES PÉPINS. NOUVELLE SURPRISE : LA GÉANTE Y CONTIENT DES CENTAINES DE MILLIERS DE COPIES DE SON ADN.
De retour au laboratoire, c’est l’étonnement : les analyses au microscope révèlent qu’il s’agit d’une seule et unique cellule, et non différentes cellules formant un filament. En outre, on n’observe aucun élément cellulaire retrouvé habituellement chez les eucaryotes, comme un noyau où est stocké le matériel génétique et des mitochondries qui fournissent de l’énergie. Conclusion : il s’agirait donc d’un procaryote, autrement dit un organisme parmi les plus simples du monde vivant. Les biologistes antillais mettent en évidence aussi qu’il se nourrit de sulfure pour se développer.
Les images réalisées au microscope 3D ont confirmé qu'il s'agit bien d'une seule cellule. Une bactérie capable d'utiliser du sulfure pour fixer le carbone et se développer. © Jean-Marie VOLLAND / Lawrence Berkeley National Laboratory / AFP
Très vite, ils ont l’intuition que cette étrange habitante des mangroves appartient à la famille des bactéries géantes Thiomargarita, dont la survie dépend aussi du sulfure. On la nomme Candidatus Thiomargarita magnifica. Une analyse très partielle de l’ADN permet de confirmer cette appartenance. Mais, qu’elle est grosse ! Elle peut mesurer jusqu’à 2 centimètres de longueur, alors que les bactéries font en moyenne de 1 à 5 micromètres de long. Même la plus grosse des Thiomargarita, Thiomargarita namibiensis, semble, avec ses 750 micromètres, si petite à côté d’elle.
En attendant une culture en laboratoire
Au-delà de sa taille, Candidatus Thiomargarita magnifica brouille les définitions entre eucaryote et procaryote, dont la molécule d’ADN est supposée nager librement dans le cytoplasme des cellules. Après avoir été étudiée à Pointe-à-Pitre puis laissée de côté tant il était difficile de convaincre la communauté scientifique, elle est envoyée aux États-Unis, au laboratoire national Lawrence-Berkeley, où des analyses plus poussées vont offrir de nouvelles révélations.
Le séquençage et l’analyse du matériel génétique apportent une preuve solide de son identité. Mais, si les images de grande précision en trois dimensions capables de déceler la plus fine des membranes confirment qu’il s’agit bien d’une seule cellule, elles mettent en évidence la présence d’étranges pépins. Ces derniers renferment l’ADN porteur de l’information génétique de la bactérie. De l’ADN qui n’est pas libre dans la cellule mais empaqueté dans des petites vésicules : une caractéristique des cellules animales et végétales mais du jamais-vu chez des bactéries !
Les chercheurs sont donc allés de surprise en surprise tant les règles de la microbiologie étaient transgressées. D’abord, le gigantisme qui semblait impossible, et maintenant, de l’ADN en petits paquets. Pourquoi Thiomargarita magnifica isole-t-elle son ADN dans de petits paquets ? Représente-t-elle le chaînon manquant entre les bactéries et les cellules plus complexes ? Les pépins signent-ils l’arrivée de la complexité dans le monde des bactéries ? La réponse reste en suspens.
Mais l’enquête scientifique autour de Thiomargarita magnifica n’est évidemment pas terminée. Les biologistes rêvent de la cultiver en laboratoire en recréant les conditions bien particulières – eaux saumâtres et végétaux en décomposition – de son habitat côtier afin d’observer comment elle se reproduit. Ils essayeront ainsi de comprendre pourquoi chaque Thiomargarita magnifica possède plus de 700 000 copies de son ADN, autrement dit pourquoi la bactérie multiplie les copies de son ADN mais ne se divise pas et continue de grandir.
C’EST QUOI, UNE BACTÉRIE ?Les bactéries sont des micro-organismes vivants qui se reproduisent seul par division. Ce sont les premières formes de vies apparues sur Terre, il y a plus de trois milliards d'années. On en trouve dans tous les milieux : la mer, la terre et même dans le corps humain. Certaines sont pathogènes, c'est-à-dire provoquent des maladies.
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Le ministère des Armées évalue un détecteur multi-capteurs d’engins explosifs improvisés monté sur un VAB
par Laurent Lagneau · 15 août 2022
En janvier 2021, alors que la force Barkhane venait d’être endeuillée par deux attaques jihadistes commises avec des engins explosifs improvisés [EEI ou IED] de forte puissance [ils contenaient une quarantaine de kilogrammes d’explosifs, ndlr], Florence Parly, alors ministre des Armées, avait confié, lors d’une audition parlementaire, que des recherches étaient en cours pour développer de nouveaux systèmes censés contrer une telle menace.
« Quelle que soit la force du blindage, les quantités d’explosifs qui ont été utilisées au Mali […] est telle que, de toute façon, même le meilleur engin blindé ne peut pas protéger les soldats qui s’y trouvent. [Aussi], nous travaillons sur des technologies de détection, fondées sur des radars », comme « le radar pénétrateur de sol, destinés aux engins qui ouvrent les itinéraires » ou encore « des radars aériens embarqués pour déceler, entre plusieurs passages, d’éventuelles modifications de terrain qui auraient pu intervenir », avait ainsi expliqué Mme Parly, évoquant également des travaux portant sur des « véhicules autonomes pour les ouvertures d’itinéraires ».
Depuis, le ministère des Armées a été plutôt discret sur ces technologies en cours de développement. Pour autant, des dispositifs sont en cours d’évaluation, comme l’a indiqué l’Agence de l’Innovation de Défense [AID], dans son dernier bilan d’activité [.pdf].
Ainsi, ce document évoque – succintement – le projet DMC, pour « Détection Multi-Capteurs d’engins explosifs improvisés ».
Confié à TSIX [Thales] et l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis [ISL], ce projet vise à démontrer la faisabilité d’un système permettant de détecter les EEI [ou les mines] à distance, en fusionnant trois modes de détection.
Comme l’explique l’AID, l’idée est d’installer à bord d’un Véhicule de l’avant blindé [VAB] des capteurs permettant de détecter des circuits électroniques [détection de jonction non-linéaire] et des fils électriques présents dans un engin explosif improvisé ainsi que des changements dans l’infrarouge.
« En 2021, ces trois technologies ont été intégrées sur un véhicule de l’avant blindé pour une campagne d’essais en 2022 », a précisé l’AID. Et d’ajouter : « À terme, ces technologies pourraient être intégrées dans le futur système d’ouverture d’itinéraire », susceptible d’être autonome.
À noter que l’ISL a aussi mis au point un système embarqué de détection de changement dont la finalité est de mettre en évidence les modifications apparues sur un itinéraire précédemment parcouru. Ce qui faciliterait également la détection des EEI.
Ce dispositif « permet de visualiser les modifications quasi invisibles du terrain d’opérations. Robuste aux aux conditions d’illumination changeantes et aux variations de trajectoire, il fonctionne en zones brouillées ou non couvertes par le GPS. Il a fait l’objet de tests opérationnels extensifs », explique l’ISL.
Par ailleurs, et dans le domaine « combat naval et lutte sous la mer », le bilan de l’AID évoque aussi un projet franco-japonais qui, appelé DeMICTA [Demonstrator for MIne Countermeasure Technological Activities], a été lancé en 2021 afin de mettre au point une capacité de détection des mines enfouies ou posées sur le fond grâce à un algorithme « de fusion de données ». Ce dispositif utilise la « complémentarité de deux sonars, haute fréquence [de conception française] et basse
fréquence [de conception japonaise] », explique l’agence.
Ce projet, porté par Thales et Mitsubishi Heavy Industries, prévoit « l’intégration de ce système sur un drone sous-marin et son évaluation dans des conditions opérationnelles d’ici 2025 », précise l’AID.
Photo : Direction générale de l’armement
L'Humanité
Triangle des Bermudes : RAS au pays de Papa Tango Charly
ActuLa science face au paranormal #10 Fantasmé depuis des décennies, le triangle des Bermudes alimente les théories les plus folles. Dans ce cimetière à ciel ouvert en plein cœur de l’océan Atlantique, sont réputés disparus des centaines de navires et d’avions, engloutis sans laisser de traces. Plongée dans une légende aussi tenace que fragile.
Marion d'AllardIl fait un temps de curé, ce 5 décembre 1945, sur la base aéronavale de fort Lauderdale, en Floride. À 14 h 10, l’escadrille 19 de l’US Navy, ses cinq torpilleurs et ses quatorze pilotes et membres d’équipage, décolle pour un vol d’entraînement. Le jeune commandant Taylor dirige l’opération. À 15 h 40, la patrouille TBM Avenger, qui survole l’Atlantique en direction des Bermudes, disparaît des écrans radars du contrôle aérien. À 19 h 27, l’état-major ordonne l’envoie sur zone de treize militaires à bord d’un hydravion de secours. Aucun ne regagnera Fort Lauderdale. Le PBM Mariner disparaît – lui aussi – en plein vol.
Au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale, la volatilisation de l’escadrille 19 et de ses sauveteurs est inconcevable pour l’armée américaine. Ni la météo dantesque qui sévit dans ces mers de tempêtes, ni l’argument de l’avarie moteur ne suffiront à éteindre le mystère. Il faut chercher ailleurs, élaborer des théories, envisager des scénarios aux confins du réel. Et c’est par cette disparition inexpliquée qu’une vieille légende va renaître, celle du triangle des Bermudes, propulsé alors au rang des mythes fameux, avec, dans son sillage, un lot invraisemblable d’interprétations, des plus farfelues aux plus cartésiennes.
Plus de 200 disparitions dans les airs et en mer ont eu lieu dans la zone
L’affaire de l’escadrille 19 s’ajoute à une longue liste de naufrages et de crashs répertoriés dans cette zone immense qui s’étend sur plus de 500 000 km2 bornée à l’ouest par Miami, au nord par les Bermudes et au sud par Porto Rico. Du charbonnier américain USS Cyclops sombrant en 1918 avec ses 306 membres d’équipage à la destruction en vol de dizaines d’appareils, plus de 200 disparitions dans les airs et en mer ont eu lieu dans la zone depuis la Seconde Guerre mondiale. Christophe Colomb lui-même aurait dans son journal de bord du 8 août 1492 décrit le comportement anormal de ses boussoles au large des Bahamas…
Il ne se passe pas grand-chose de notable dans le triangle des Bermudes. Tout juste des orages à forte activité électrique propices à la formation de dépressions tropicales et subtropicales »
Redouté par les navigateurs du monde entier, le « triangle du diable » attise les esprits curieux, contente les convaincus, agace les sceptiques. Les années 1970 marquent l’apogée de la popularité du triangle, mise en musique par Mort Shuman et son Papa Tango Charly en 1976. Reportages, parutions, débats, chacun y va de son explication et les thèses, parfois loufoques, font florès. En 1974, le linguiste et écrivain américain Charles Berlitz publie The Bermuda Triangle. Best-seller vendu à plus de 5 millions d’exemplaires, l’ouvrage attribue à des phénomènes surnaturels les disparitions dans la zone. Selon Berlitz, il y aurait sous la surface du triangle un monument caché, sorte de pyramide gigantesque, porte d’entrée, pourquoi pas, d’une cité engloutie. En 1978, quand, épousant les thèses de Berlitz, l’apnéiste star Jacques Mayol décide d’aller voir de ses propres yeux, il n’y va pas par quatre chemins : « Je n’écarte pas l’hypothèse de l’Atlantide », confiera-t-il aux journalistes venus l’interroger. Si l’expédition de Mayol ne donne aucun résultat, la rumeur, elle, continue d’enfler. En pleine guerre froide, le triangle des Bermudes – duquel Cuba n’est pas si loin – catalyse les élucubrations complotistes, les récits délirants de manœuvres militaires sous-marines secrètes.
Une archipel, sur la route du Gulf Stream, qui subit régulièrement les caprices de la haute mer
Les scientifiques du monde entier, piqués au vif par tant de mystères, vont alors se frotter à l’épineuse énigme. S’attachant à démonter les scénarios fantasques ou à fournir de nouvelles pistes d’explication, climatologues, météorologues, géophysiciens et océanographes épluchent les données, recoupent les informations, atterrissant finalement sur un relatif consensus : n’en déplaise aux imaginatifs, le triangle des Bermudes est une légende, une légende seulement. Certes, les événements météorologiques extrêmes existent dans ces mers du globe soumises à l’apparition aussi soudaine que violente de tempêtes cycloniques parfois dévastatrices. Certes, l’archipel des Bermudes, situé en plein cœur de la route du Gulf Stream, subit régulièrement les caprices de la haute mer. Mais rien de plus. Le mythe des disparitions en chaîne ne s’expliquerait donc que par l’immensité de la zone concernée. Fermer le ban, salutations arithmétiques.
« Pas grand-chose de notable »
Pourtant, en 2015, la découverte à l’autre bout du monde d’immenses trous dans le sol sibérien va relancer le débat. Causés par l’explosion de méthane enfermé dans le ventre de la terre, les cratères de la péninsule de Yamal vont être l’occasion de replonger vers le plancher océanique du triangle du diable. À la faveur du réchauffement climatique, le méthane libéré du permafrost marin remonterait à la surface sous forme de millions de petites bulles responsables d’une diminution de la densité des eaux et causes de turbulences atmosphériques. Mais cette hypothèse, elle aussi, est aujourd’hui démentie. « Cette théorie repose sur des observations dans des zones souvent peu profondes. Effectivement, dans ces milieux sans oxygène, les bactéries transforment la matière organique en méthane et ces “bulles” peuvent être gazeuses ou solides. On parle alors d’hydrate de méthane », explique Gilles Reverdin. Selon le chercheur du Laboratoire d’océanographie et du climat du CNRS, la profondeur et la température des eaux du triangle contredisent la thèse de méthane libéré sous forme gazeuse.
En réalité, poursuit le scientifique en étouffant un rire, « il ne se passe pas grand-chose de notable dans le triangle des Bermudes ». Tout juste atteste-t-il d’ « orages à forte activité électrique propices à la formation de dépressions tropicales et subtropicales ». Là-bas, où le ciel azur vire au gris lourd en quelques minutes à peine, « la vitesse verticale très forte des vents, accompagnée d’un effet de cisaillement, chahute les avions, les petits en particulier. Ce sont des zones de forte convection et ces gros nuages qui naissent soudainement peuvent entraîner, vers le haut ou vers le bas, les appareils sur plusieurs centaines de mètres », détaille le scientifique.
La tempête médiatique et les divagations sont retombées
La charge électrique de ces cieux orageux expliquerait également le dérèglement des boussoles dont étaient équipés les appareils du siècle dernier, y compris, donc, les chasseurs de l’escadrille 19. Voilà pour les airs. En mer, poursuit Gilles Reverdin, il arrive que « lorsqu’on se rapproche du fond du Gulf Stream, des vagues scélérates se forment », parfois fatales aux embarcations légères. Mais pas seulement. Si la théorie de l’apparition soudaine de trombes marines semble peu probable dans les eaux du triangle, la zone est en revanche située en plein cœur de la mer des Sargasses, nommée ainsi par Christophe Colomb, qui y constata la présence singulière d’une multitude de végétaux en surface. Pouvant atteindre 100 mètres de large, les bancs de sargasses auront tôt fait de devenir un problème majeur pour un voilier qui s’y prendrait au piège.
Depuis le fourmillement des années 1970, le temps a fait son œuvre. La tempête médiatique et les divagations autour du mythe sont retombées. Un demi-siècle a passé depuis la parution du livre de Charles Berlitz et l’escadrille 19 a disparu voilà bientôt quatre-vingts ans, emportant avec elle le mystère des dernières heures du commandant Taylor et de ses camarades d’uniforme.
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Le fakir à la pointe de la physique
ActuLa science face au paranormal #9 Indémodable, la planche à clous est l’ustensile incontournable de ces ascètes indiens au regard hypnotique. Mais, attention, un fakir peut en cacher un autre, et l’exploit relève plus des principes élémentaires de physique que d’un contrôle surnaturel de la douleur...
Laurent MouloudLumière tamisée, regard hypnotique, barbichette de rigueur… tous les fakirs de music-hall le savent, il faut soigner le décorum si l’on veut que le public y croie au maximum. Et surtout, surtout, ne jamais oublier la pièce maîtresse du spectacle : la fameuse planche à clous. L’objet de torture, hérissé de pics, a fait frémir des générations de spectateurs. Qui n’a jamais redouté de voir ce corps allongé cérémonieusement s’embrocher de part en part ? Malgré les apparences, les fakirs, réputés pour leur maîtrise surnaturelle de la douleur, n’ont pas de penchants suicidaires. Plutôt un sens aigu de la mise en scène, un bon tonus musculaire et une fine connaissance de quelques principes élémentaires de physique.
Car il n’est pas si simple de s’enfoncer sur un clou. Comme chacun le sait, ce dernier pénètre dans un matériau grâce à la force exercée sur lui. Souvent le marteau. Ici, le poids du fakir. S’il n’y avait qu’un clou, la totalité de ce poids se porterait dessus, et notre mage serait transpercé. Mais voilà : multiplier le nombre de clous revient à diviser la force qui s’exerce sur chacun d’eux. En clair, si vous prenez une planche à 100 clous et un solide fakir de 80 kilos parfaitement étendu, chaque pointe ne supporte qu’un poids de 800 grammes. Insuffisant pour pénétrer le corps. Et ce, d’autant plus si notre athlète raidit ses muscles, rendant le matériau plus dense et difficile à perforer.
Au début du XXe siècle, Paul Heuzé, (debout avec une moustache), écrivain et illusionniste, s’est fait une spécialité de démonter scientifiquement leurs soi-disant pouvoirs. © Henry Guttmann Collection/Hulton Archive/Getty Images
Ce principe posé, le fakir prévoyant va peaufiner les détails, qui n’en sont pas vraiment. Les clous doivent être soigneusement choisis. Plus leur section sera grosse, plus ils seront impressionnants, mais inoffensifs. Autre facteur déterminant : leur répartition sur la planche. Aucune pointe ne doit dépasser afin que le poids se répartisse de manière homogène. De même, l’espacement entre les clous est crucial : de l’avis des spécialistes – il y en a –, un intervalle d’environ 2 centimètres semble le bon compromis entre la nécessité d’impressionner la galerie et la garantie de ne pas se transformer en brochette birmane.
La planche à clous comme outil thérapeutique
Vous pouvez maintenant prendre votre air le plus inspiré, plonger dans une pseudo-méditation transcendantale et vous étendre tout du long. Vous ou n’importe qui, tant ce tour de la planche à clous relève du savoir-faire méticuleux et non point d’un quelconque pouvoir divin. À l’origine, le fakir n’a d’ailleurs rien du saltimbanque habité qui a tant fasciné l’Occident. Le mot faqïr, d’origine arabe, signifie pauvre et désignait, dans le sous-continent indien, un ascète soufi cherchant à accéder à la sainteté par la contemplation et toutes sortes de mortifications corporelles (transpercements, mutilations…). L’usage de la planche à clous était vu comme un outil thérapeutique avec lequel l’ascète pouvait réduire ses tensions physiques et émotionnelles, le contact des clous sur la peau – selon le principe de l’acupression – stimulant la circulation sanguine, la sécrétion d’endorphine et la relaxation musculaire.
Les « néofakirs » occidentaux sont très loin des préceptes de dénuement de leurs cousins indiens.
Mais ce n’est pas cette dimension religio-médicale qui intéresse les Occidentaux à la fin du XIX e siècle. Eux rêvent, à travers les récits de voyages de lord Osborne, Louis Jacolliot ou encore Daniel Arnauld, d’un être surnaturel, capable de léviter, de charmer des serpents, de se transpercer le corps sans défaillir. Loin du mendiant des origines, cette image du fakir d’opérette sera importée dans l’Hexagone dès 1880 et connaîtra un immense succès auprès d’une population friande d’orientalisme. « Avec la découverte de la tombe de Toutânkhamon, la France est en pleine égyptomanie, et le mystérieux fakir nourrit cette curiosité pour les mondes orientaux », explique la chercheuse Fleur Hopkins-Loféron, autrice d’une thèse sur le « néofakirisme ».
Le public se pâme devant ces hommes exotiques
« Néo » car la société française ne fait pas que se passionner. Elle se réapproprie cet aspect de la culture indienne, le réinterprète à l’aune de ses propres codes et stéréotypes. « L’engouement est d’autant plus grand qu’il y a, à l’époque, une volonté de donner une dimension scientifique au merveilleux, au spiritisme, d’intégrer dans le monde savant des pratiques jugées occultes. L’univers des fakirs – leur pouvoir supposé de mentalistes, leur résistance à la douleur – colle parfaitement à ce désir d’y croire et ce besoin de réenchanter le quotidien. »
La figure du fakir devient un incontournable de l’imaginaire collectif. Sur scène, le public se pâme devant ces hommes exotiques, enturbannés et torse nu. Leur succès est colossal jusqu’à la fin des années 1930. Il y a foule dans les music-halls. Et il n’est pas rare que des ambulances stationnent dans la rue pour prendre en charge les spectateurs qui s’évanouissent durant ces démonstrations de dolorisme.
Dans les années 1930, Tahra-Bey, se présente sur les scènes du monde entier comme un « fakir égyptien » aux pouvoirs exceptionnels. Condamné pour escroquerie, il sera expulsé de France en 1938. © Colaimages/Alamy Stock photo
Ces « néofakirs » sont très loin des préceptes de dénuement extrême de leurs cousins indiens. Le plus célèbre d’entre eux, Tahra-Bey, d’origine arménienne, a grandi à Constantinople et aurait inspiré Hergé pour son personnage de Ragdalam le Fakir, dans l’album de Tintin, les Sept Boules de cristal. L’intrigant gaillard, qui se fait appeler « docteur » pour plus de sérieux, se présente sur les scènes du monde entier comme un « fakir égyptien » aux pouvoirs exceptionnels, capable de tomber dans un coma cataleptique, de survivre « sans oxygène » et, évidemment, d’être insensible à la douleur. Mais, à l’image de nombreux autres artistes de son acabit, le bonhomme semble surtout un habile prestidigitateur et entourloupeur de première, vendant au passage talismans et prédictions parfaitement bidon à la riche - et moins riche - bourgeoisie.
Tahra-Bey connut des moments difficiles. En 1928, il est défié en duel par Paul Heuzé, surnommé le « démolisseur de fakirs ». Cet écrivain et illusionniste s’est fait une spécialité de démonter scientifiquement les soi-disant pouvoirs des fakirs en les reproduisant aisément. Il se perce le corps avec des épingles, s’enferme dans un cercueil et, bien sûr, s’allonge sur la fameuse planche à clous, dont il donne une cote précise ( « 1,50 m de longueur sur 0,50 m de large et 2 cm d’épaisseur ; les clous font 10 cm et sont disposés en rectangles, chaque rectangle faisant 5 x 4 cm »). Organisé au Cirque d’hiver, devant près de 10 000 spectateurs qui se sont arraché les places, son face-à-face avec Tahra-Bey tourne à l’humiliation pour ce dernier, dont la crédibilité aura du mal à s’en remettre.
D’excellents bonimenteurs, rien de magique ou d’occulte
Condamné pour escroquerie, il sera expulsé de France en 1938 et fera partie de la « charette des fakirs » avec, entre autres, le « Fakir Birman », en fait un duo (un acteur et un commercial) dont les tromperies ont été mises au jour par l’Humanité, sous la plume d’Henriette Nizan. « Ces fakirs étaient d’excellents bonimenteurs, ils avaient une connaissance parfaite de leur corps et de leur pouvoir de persuasion, mais, encore une fois, tout cela n’a rien à voir avec du paranormal », poursuit Fleur Hopkins-Loféron.
Rien de magique ou d’occulte, juste de l’adresse, une bonne connaissance du corps et un courage parfois stupéfiant. Comme celui de Mirin Dajo, un Néerlandais né en 1912 qui se faisait transpercer avec des fleurets non stérilisés, sans aucun saignement. Des radiographies montrent les traces de plus de 500 transfixions à travers les reins, l’estomac, le foie et même le cœur ! Lui-même était persuadé que sa pratique était la conséquence d’une « soumission volontaire à la Puissance supérieure qui régit le monde »...
Des professeurs de médecine finirent par trouver l’explication : les fleurets, introduits très lentement, provoqueraient une distention des tissus et leur pointe glisserait sans les endommager sur les parois résistantes des gros vaisseaux sanguins. L’absence d’infection ? Les instruments métalliques portent peu de microbes et la plupart d’entre eux sont retenus à la surface de la peau lors de la pénétration. Mirin Dajo meurt néanmoins en 1948 de ce qu’on pourrait appeler un accident du travail : une terrible infection après avoir avalé un poignard de 35 centimètres de long… La « Puissance supérieure qui régit le monde » avait, sans doute, décidé d’abandonner notre intrépide fakir.
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La Comanimale : voyage dans la tête de mon chien
ActuLa science face au paranormal #8 À mi-chemin entre télépathie et voyance, cette « communication intuitive » promet l’inespéré : discuter avec son chat, son cheval, sa vache ou son canard, afin de savoir ce qu’il pense et ressent.
Marie-Noëlle BertrandEt là, le poney lui répond : « Dis-lui merci pour son message. (…) On n’a pas toujours été tendre avec moi et j’ai subi quelques maltraitances qui me font automatiquement réagir.» Philosophe , Apache, 4 ans, fraîchement adopté, à qui l’on vient de demander pourquoi il tente de mordre sa nouvelle cavalière, conclut : « Je sais que si j’arrive à éliminer tous ces traumatisants souvenirs, on arrivera à s’entendre et nous apprendrons ensemble ce qu’est la coopération. »
À mi-chemin entre télépathie et spiritisme
L’extrait n’est pas tiré d’un livre pour enfants, ni d’un dessin animé. Il figure au nombre des dialogues retranscrits sur son site par Christiane Saarbach (1), communicatrice animale. Elle y rapporte également les propos de Mika, petite chienne bouledogue qui s’excuse de son agressivité : « J e suis un vrai fauve avec les autres chiens. Je n’y peux rien, c’est mon caractère, je pète un câble et n’arrive plus à me contrôler. » Ou encore ces mots de Stone, matou de 1 an, qui a la fâcheuse manie de faire hors de son bac : « Désolé pour les désagréments, (…) lorsque je fais mes cacas au sol, c’est pour montrer que les énergies de la maison ne sont pas bonnes. »
Le site de Christiane Saarbach n’est pas seul en son genre. Internet commence à pulluler de ce type de « témoignages », garantis conformes à la parole des animaux. Chats, chiens, lapins et autres équidés auraient enfin trouvé le moyen de bavarder comme des pies avec leurs humains. Un seul vecteur leur serait nécessaire : l’interprète, rôle que s’engagent à tenir les spécialistes de la comanimale.
Koko est un gorille confié par le zoo de San Francisco, en 1972, à Penny Patterson, étudiante en psychologie qui lui apprend depuis son plus jeune âge une langue des signes. © Films du losange/Everett/Aurimages
À mi-chemin entre télépathie et spiritisme, la pratique, autrement baptisée communication intuitive, offre ce nouvel horizon. Née il y a une vingtaine d’années aux États-Unis, elle promet l’inespéré, à l’heure où le lien affectif avec nos animaux s’étend et se renforce : savoir, enfin, ce que son bichon pense et ressent, et, mieux encore, établir avec lui un lien quasi spirituel.
Nul besoin d’avoir de don pour cela. Moyennant une bonne initiation à la méditation (et 200 euros environ pour le stage de niveau 1), n’importe qui peut s’y mettre, expliquent les adeptes. L’« interprète » pourra dès lors agir en présence de l’animal… ou pas. Une photo ou un coup de téléphone suffiraient à entrer en contact avec lui, où qu’il se trouve sur la planète et, même, qu’il soit vivant ou mort.
Quand je communique avec un animal, je me retrouve avec lui dans mon esprit, c’est comme un voyage intérieur, c’est comme s’il était devant moi. Laila Pel Monte, pionnière de la communication animale
À la différence des humains, les animaux « n’ont rien perdu de leurs facultés télépathiques », insiste sur son blog Geneviève Peltier, elle aussi praticienne. « Ils essayent de renouer ce lien avec nous, sont blessés parfois de notre manque d’ouverture qui les empêche de s’exprimer et tellement heureux quand ils y parviennent ! » Dans leur monde, la bienveillance fait loi. On n’y parle ni de maîtres ni de propriétaires, mais de « gardiens ». Ces derniers sont également nombreux à témoigner du succès de l’entreprise.
La science est loin d’être aussi convaincue
La chose intrigue, au point que même des chaînes de télévision publique s’y intéressent. « Quand je communique avec un animal, je me retrouve avec lui dans mon esprit, c’est comme un voyage intérieur, c’est comme s’il était devant moi », explique Laila Pel Monte, considérée comme l’une des pionnières de la communication animale en France, dans un documentaire diffusé sur France 5 il y a quelques années. « Je peux le toucher, je peux le sentir, je peux le caresser, j’ai son odeur, j’ai tout. À ce moment-là, je reçois des informations, sous forme de pensées, d’images ou de sensations. C’est cela son langage. »
Un article, publié en 2010, fait part de résultats peu concluants. Il porte sur une communication téléphonique entre un cheval et un homme, ancien combattant souffrant de troubles post-traumatiques, que ce contact avec l’animal aurait aidé.
À chacune de ses interventions, Laila del Monte paraît taper dans le mille, touchant du doigt les questions qui travaillent celles et ceux qui font appel à elle. Le documentaire est des plus enthousiastes à ce sujet – le fait qu’elle en soit une des coscénaristes n’y est peut-être par pour rien. La science, pour sa part, est loin d’être aussi convaincue.
Si la communication animale attire encore peu son regard, la télépathie, en revanche, l’intéresse depuis longtemps. Dès la fin du XIXe siècle, période curieuse de tout durant laquelle le spiritisme se fraie un chemin jusque dans les universités, certains n’excluent pas la possibilité d’une communication par la pensée. Fameux explorateur du cerveau, le professeur Charcot sera de ceux-là. Le philosophe Henri Bergson aussi. Cent cinquante ans plus tard, le résultat est maigre.
L’impossibilité télépathique avec les animaux
« Une méta-analyse (recueil d’études – NDLR) portant sur vingt années de recherches sur la télépathie ne rend compte que de 7 articles validés sur le sujet , explique Romy Sauvayre, sociologue des sciences et des croyances à l’université Clermont-Auvergne et au CNRS. Tous estiment que le taux de significativité est trop bas. » En d’autres termes, les coïncidences observées ont autant de chances d’être dues au hasard qu’à un mécanisme parapsychologique.
Les chercheurs, plus globalement, jugent que notre cerveau, bien qu’émetteur d’ondes, n’est pas « équipé » pour pouvoir les coder et les décoder sans l’aide d’une machine – schématiquement, l’électroencéphalogramme. Des études se poursuivent en ce sens, impliquant des casques à électrodes. Les têtes nues, elles, ne semblent plus offrir la moindre perspective.
La tentation est forte d’en conclure, en miroir, à l’impossibilité d’une communication télépathique avec les animaux. « La rigueur scientifique, toutefois, empêche de l’exclure, prévient Romy Sauvayre. Ce n’est pas parce qu’une chose ne fonctionne pas ici qu’il en va automatiquement de même là. » Reste que, là encore, les résultats sont minces.
Un seul article, publié en 2010 dans une revue adoubée, fait part de résultats peu concluants. Il porte sur une communication téléphonique entre un cheval et un homme, ancien combattant souffrant de troubles post-traumatiques, que ce contact avec l’animal aurait aidé. « Mais, même des revues classées laissent passer des erreurs, relève Romy Sauvayre. Chaque année, des articles sont dépubliés pour résultats erronés. »
D’autres travaux ont eu un bel écho. Ceux de Rupert Sheldrake, singulièrement. En 1999, le parapsychologue britannique rendait une étude démontrant la capacité d’un chien à prévoir le retour prochain de sa maîtresse, sans qu’intervienne la moindre stimulation externe. Ce travail, toutefois, n’a jamais pu être validé. Au contraire, même, d’autres scientifiques ont tenté de vérifier la théorie, sans jamais parvenir aux mêmes conclusions.
Une observation minutieuse du comportement animal
Reste cette ultime option : celle postulant que la communication animale, peut-être, surferait, à l’instar de la voyance et à grand renfort de liens de causalité vite tirés, sur nos besoins de comprendre ce qui parfois nous dépasse et de retrouver de la spiritualité là où le déclin des religions a laissé un vide. « L’engouement pour la télépathie va souvent de pair avec celui pour le New Age et la quête de guérison : le Karma, le channeling (communication via des canaux énergétiques – NDLR), la médecine par les pierres… » reprend Romy Sauvayre. On retrouve ce schéma avec la communication animale, dont beaucoup d’adeptes pratiquent aussi le « coning de guérison », soit « un système de soins énergétiques faisant appel à des forces naturelles, des Dévas, des esprits de la nature qui s’unissent et se canalisent sur l’animal et son esprit », explique-t-on sur un site.
L’engouement pour la télépathie va souvent de pair avec celui pour le New Age et la quête de guérison : le Karma, le channeling (communication via des canaux énergétiques – NDLR), la médecine par les pierres… » Romy Sauvayre, sociologue des sciences et des croyances (CNRS)
Le rationalisme, donc, s’acharnerait à pulvériser tout espoir que l’humain parvienne à communiquer avec d’autres êtres vivants ? Pas si sûr. Ethologues et biologistes avancent sur cette voie. Foin de télépathie, ni d’anthropomorphisme mystifié dans leur démarche, au contraire : une observation minutieuse du comportement animal. En 2014, des chercheurs de l’université de Saint Andrews, en Grande-Bretagne, ont mis au point un dictionnaire de signes observés chez une communauté de 80 chimpanzés, en Ouganda, pour échanger entre eux. Lever le bras, frapper le sol, bomber le torse… d’après la revue Current Biology, dans laquelle a été publiée l’étude, au moins 66 signes différents, permettant d’exprimer près de 5 000 formes intentionnelles de communication, auraient été identifiés.
D’autres travaux visent à décrypter le chant des baleines ou encore les « pseudo-liens sociaux » qui unissent l’homme et l’animal, entre autres dans les élevages. Tous s’appuient sur une réalité bien tangible que nous n’avons pas fini d’explorer : l’intelligence animale, et cette capacité, singulière à chaque espèce, d’échanger avec son environnement.
La science face au paranormalLes séries d'été de l'Humanitéanimauxanimaux domestiques L'Humanité
Napoléon Bonaparte, la création d’un mythe
Nos recommandations culturellesPodcast En neuf épisodes de trois quarts d’heure chacun, le journaliste Philippe Collin remonte le fil de l’existence de l’empereur, disparu il y a deux siècles.
Gérald RossiIl est 17 h 49, ce 5 mai 1821, quand meurt l’empereur Napoléon Bonaparte, âgé de 51 ans, exilé sur l’île de Sainte-Hélène, propriété du Royaume-Uni, en plein océan Atlantique. Ce dernier séjour d’exil aura duré sept ans. Le futur Napoléon Ier est né à Ajaccio le 15 août 1769 et a régné du 18 mai 1804 au 6 avril 1814, puis du 20 mars au 22 juin 1815. Soit à peine plus de dix années au total. Pour autant, pointe Philippe Collin, sa disparition « représente l’un des événements les plus déterminants de sa propre légende ». Il était logique, donc, que cette série de neuf épisodes de quarante-six minutes chacun débute par la fin…
Nourri d’archives puisées dans les trésors de l’INA (Institut national de l’audiovisuel), ce podcast donne aussi la parole à plusieurs spécialistes. Ainsi Thierry Lentz, président de la Fondation Napoléon, pour qui l’homme « est intimement lié à l’unité de la nation, sa légende dépasse sa simple histoire. Il est la France dans sa structure politique et sociale. Nous faisons tous les jours du Napoléon sans le savoir ».
Des extraits de films trouvent aussi place dans le récit, comme Austerlitz, d’Abel Gance (1960), Monsieur N, d’Antoine de Caunes (2003), ou le Napoléon de Sacha Guitry (1955), lequel disait justement que celui que certains nommaient « le Petit Caporal » est né dans une île, fut exilé dans une autre et mourut dans une troisième. La présentation de la série note aussi que, dès sa mort rendue publique, « la légende napoléonienne se cristallisait. Napoléon devenait à la fois un héros et un martyr ».
Le premier empereur des Français (le second et dernier, Napoléon III, fut d’abord élu président de la République, puis se proclama empereur et régna de 1852 à 1870) attacha son nom à une immense réforme juridique, avec la création de plusieurs codes, pour le commerce, l’instruction criminelle, les affaires pénales, sans oublier « le plus emblématique, le Code civil ».
Habile politicien
Mais Napoléon fut aussi un habile politicien. En témoigne la campagne d’Égypte en 1798, soit à la veille du coup d’État de brumaire et de sa prise de pouvoir. mandaté par le Directoire, sous la Ire République. Il conduit là une expédition d’une part scientifique, avec pas moins de 170 savants, mais aussi militaire, pour « entraver les intérêts commerciaux anglais » dans le secteur. S’ensuit une véritable catastrophe militaire, que le futur empereur parvient à dissimuler derrière le rideau de fumée d’une propagande bien menée, usant et abusant des réels succès scientifiques… « Bonaparte a vite fait de soigner sa communication et de se rapprocher un peu plus du pouvoir. »
Napoléon Bonaparte a inspiré de nombreux auteurs, comme Chateaubriand, qui notait dans ses Mémoires d’outre-tombe, en 1848 : « Vivant, il a manqué le monde, mort, il le possède. (…) Il n’a pas fait la France, la France l’a fait. » Pour autant, on sait que ce même Napoléon rétablit l’esclavage en Guadeloupe et en Guyane. Selon les maximes qui lui sont attribuées, il estimait encore que « la bonne politique est de faire croire aux peuples qu’ils sont libres ». Deux siècles après, la vigilance s’impose, comme le suggère cette série.
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Liberace, ce qui se cache derrière le strass et les paillettes
Nos recommandations culturellesTÉLÉVISION Le pianiste et showman, célèbre dans les années 1970, a révolutionné le monde du divertissement américain. Il a dissimulé toute sa vie son homosexualité.
Lilah Pinto-KadouriDes bijoux tape-à-l’œil, un manteau de fourrure, une voiture rutilante : la marque de fabrique de leur propriétaire, c’est le kitsch et les paillettes. Wladziu Valentino Liberace, plus connu sous le simple nom de Liberace, est un fameux pianiste des années 1950 à 1980. Véritable homme de scène, il est célèbre pour ses spectacles aux longues interactions avec le public. Le documentaire de Jeremy J.P. Fekete retrace sa vie et son œuvre à travers des images d’archives et des témoignages de connaissances ou admirateurs : amis musiciens et protégés, mais aussi un imitateur et des gens du métier. Le film est entrecoupé de séquences fictives qui racontent des pans de la vie de Liberace. Si ces saynètes sont originales, on peine parfois à en percevoir l’intérêt.
Une histoire d’écrans
Liberace vend du rêve, et c’est pour cette raison qu’il plaît. Mais c’est aussi pour cette raison qu’il déplaît : il représente Hollywood dans tous ses excès et on ne le prend pas au sérieux. Pourtant, il est bon pianiste : The Liberace Show se joue de 1952 à 1958. Il bouleverse à l’époque les règles du monde du divertissement en étant seul sur scène. Par la suite, nombreux sont ceux qui l’ont imité. Lorsqu’il prend de l’âge, il devient un fervent adepte de la chirurgie esthétique. Mais son sourire en plastique cache bien des mystères… Certains soirs de la semaine, il fait jouer ses protégés, de jeunes hommes qu’il prend sous son aile. Parfois, il entreprend une liaison avec eux, même s’il a cherché toute sa vie à cacher son homosexualité dans une Amérique encore très puritaine. Il a nié, d’ailleurs, être atteint du sida, dont il est mort en 1987.
Le documentaire cherche à découvrir la vérité sur la vie de Liberace. L’accent est mis sur les témoignages de ses anciens protégés. Une des histoires d’amour du pianiste, avec Scott Thorson, retient l’attention (Steven Soderbergh a d’ailleurs mis en image cet épisode dans Ma vie avec Liberace) : comme beaucoup de ses amants, Scott Thorson a largement profité des largesses de Liberace. À la mort de ce dernier, son héritage a d’ailleurs été disputé de manière assez éhontée par tout son entourage, ou presque.
Au crépuscule de sa vie, Liberace s’est mis au ban de la société. Obsédé par son image, il s’est senti honteux et coupable quand la rumeur de son homosexualité et de sa maladie a couru. Une anecdote en dit long sur la période : après son décès, son entourage proche a refusé de toucher ses costumes, de peur d’attraper le VIH. Le documentaire force parfois un peu le trait, sur la notoriété de Liberace, comme sur son rôle dans la libération de la parole sur l’homosexualité et le sida.
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Il était une fois une ville au pays des cow-boys
Nos recommandations culturellesTélévision En se rendant à Fort Worth, Alexandra Alévêque essaie de comprendre comment se crée une culture texane commune.
Lilah Pinto-KadouriDans les westerns, le héros, la main sur son colt, arrive dans le village les deux pieds plantés dans le sol dans un paysage écrasé de soleil et de poussière. En fond sonore, une musique étudiée pour faire sentir la solennité de l’instant. Alexandra Alévêque, journaliste française, entre à Fort Worth au son de la country, sa valise posée sur le bitume d’une ville aux allures de western. Devant ses yeux étonnés se promènent des vaches, des chevaux, mais aussi des hommes et des femmes en chapeaux et bottes de cow-boy. Qui sont-ils et comment vivent-ils à Fort Worth ? Elle tente de le comprendre en jouant le rôle de la candide.
Accueillie dans une famille d’adoption au Texas, elle découvre leur quotidien peu commun : notamment leurs habitudes et le ranch, où ils élèvent des chevaux et les vaches typiques du Texas, les « longhorns », destinées au rodéo. Et de là, l’histoire de Fort Worth : la préparation du rodéo hebdomadaire. La journaliste se promène dans la ville et en visite les institutions incontournables : les chapelleries, les magasins de bottes, le marché aux bovins et bien sûr le Billy Bob’s, le plus grand café-concert des États-Unis. Alexandra Alévêque s’essaie même à monter à cheval, à lancer le lasso et à dormir dans une grange.
Le soir du grand rodéo est l’occasion d’en savoir plus sur ce sport que beaucoup considèrent comme le plus dangereux et excitant de tous. Dans le quartier historique de Fort Worth, le Cowtown Coliseum est la première arène au monde à présenter du rodéo toutes les semaines en intérieur. Les journées de nombreux Texans tournent autour de sa préparation. Alexandra Alévêque comprend aussi que les façons de vivre des habitants de Fort Worth sont le ciment de leur communauté, dans une ville qui mêle à la fois modernité et tradition. L. P.-K.
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Napoléon et la liberté, deux siècles après lui
Nos recommandations culturellesPodcast En neuf épisodes de trois quarts d’heure chacun, Philippe Collin remonte le fil du règne de Napoléon Bonaparte, disparu il y a deux siècles.
Gérald RossiIl est 17 h 49, ce 5 mai 1821, quand meurt l’empereur Napoléon Bonaparte, âgé de 51 ans, exilé sur l’île de Sainte-Hélène, propriété du Royaume-Uni, en plein océan Atlantique. Ce dernier séjour d’exil aura duré sept ans. Le futur Napoléon I er est né à Ajaccio le 15 août 1769 et a régné du 18 mai 1804 au 6 avril 1814, puis du 20 mars au 22 juin 1815. Soit à peine un peu plus de dix années au total. Pour autant, pointe Philippe Collin, sa disparition « représente l’un des événements les plus déterminants de sa propre légende » . Il était logique, donc, que cette série de neuf épisodes de quarante-six minutes chacun débute par la fin…
Nourri d’archives puisées dans les trésors de l’INA (Institut national de l’audiovisuel), ce podcast donne aussi la parole à plusieurs spécialistes. Ainsi Thierry Lentz, président de la Fondation Napoléon, pour qui l’homme « est intimement lié à l’unité de la nation, sa légende dépasse sa simple histoire. Il est la France dans sa structure politique et sociale. Nous faisons tous les jours du Napoléon sans le savoir ».
Des extraits de films trouvent aussi place dans le récit, comme Austerlitz, d’Abel Gance (1960), à Monsieur N, d’Antoine de Caunes (2003), en passant par le Napoléon, de Sacha Guitry (1955), lequel disait justement que celui que certains nommaient « le petit caporal » est né dans une île, fut exilé dans une autre et mourut dans une troisième. La présentation de la série note aussi que, dès sa mort rendue publique, « la légende napoléonienne se cristallisait. Napoléon devenait à la fois un héros et un martyr ».
Dans les faits, le premier empereur des Français (le second et dernier, Napoléon III, fut d’abord élu président de la République, puis se proclama empereur et régna de 1852 à 1870) attacha son nom à une immense réforme juridique, avec la création de plusieurs codes, pour le commerce, l’instruction criminelle, les affaires pénales, sans oublier « le plus emblématique, le Code civil ».
Mais Napoléon fut aussi un habile politicien. En témoigne la campagne d’Égypte en 1798, soit à la veille du coup d’État de brumaire et de sa prise de pouvoir. mandaté par le Directoire, sous la I re République. Il conduit là une expédition d’une part scientifique, avec pas moins de 170 savants, mais aussi militaire, pour « entraver les intérêts commerciaux Anglais » dans le secteur. S’ensuit une véritable catastrophe militaire, que le futur empereur parvient à dissimuler derrière le rideau de fumée d’une propagande bien menée, usant et abusant des réels succès scientifiques… « Bonaparte a vite fait de soigner sa communication et de se rapprocher un peu plus du pouvoir. »
Napoléon Bonaparte a inspiré de nombreux auteurs, comme Chateaubriand, qui notait dans ses Mémoires d’outre-tombe, en 1848 : « Vivant, il a manqué le monde, mort, il le possède. (…) Il n’a pas fait la France, la France l’a fait. » Pour autant, on sait que ce même Napoléon rétablit l’esclavage en Guadeloupe et en Guyane. Selon les maximes qui lui sont attribuées, il estimait encore que « la bonne politique est de faire croire aux peuples qu’ils sont libres ». Deux siècles après, la vigilance s’impose, comme le suggère cette série.
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Ashraf Fayad
Homme du jourLatifa MadaniCela fait huit ans qu’il croupit dans les geôles saoudiennes après avoir été condamné pour apostasie. Il lui est notamment reproché d’avoir publié, en 2007, des « poèmes athées » dans son recueil Instructions internes. Le poète palestinien Ashraf Fayad risquait la peine de mort. Sa condamnation a été commuée en huit ans de prison, à la suite d’une campagne internationale en sa faveur. Il aurait donc dû être libéré. Mais, depuis son arrestation en janvier 2014, il est toujours en prison sans qu’aucune explication ait été donnée à ses proches. À l’initiative des poètes français Francis Combes et marocain Abdellatif Laâbi, une pétition pour sa libération a été lancée le 15 août. Après la visite en France du souverain saoudien, le prince héritier Mohammed Ben Salmane, une lettre a été adressée au président Emmanuel Macron lui demandant, « compte tenu des relations qui existent entre la France et l’Arabie saoudite, d’instamment intervenir en faveur du poète ». La lettre-pétition intitulée « Libérez le poète palestinien Ashraf Fayad » est signée notamment par le philosophe Étienne Balibar, l’écrivaine Leïla Slimani, l’ambassadrice de Palestine Leïla Shahid, le metteur en scène Bartabas, le musicien CharlElie Couture, les écrivains Mathias Énard, Olivier Rolin, Jean-Marie Laclavetine, le street-artiste Christian Guémy (« C215 »), le physicien et philosophe Jean-Marc Lévy-Leblond. Elle souligne que « la France, dont l’histoire est liée à la défense des droits de l’homme, aux luttes pour la liberté d’expression et de création, s’honorerait d’agir avec force pour qu’Ashraf Fayad soit enfin libéré ». Ironie du sort, le poète emprisonné avait représenté le royaume saoudien, où il réside depuis de nombreuses années, lors de la Biennale de Venise en 2013.
L'Humanité
Salman Rushdie, Celui que retiendra l’Histoire.
TribunePar, Mehdi Thomas Allal. Haut fonctionnaire à la Ville de Paris, enseignant en droit constitutionnel à Paris Nanterre et Paris Évry, membre du club du 21 è siècle
Le terrible attentat qu’a subi Salman Rushdie a provoqué une onde de choc dans les milieux politiques occidentaux, ce dont nous devons nous féliciter. L’ignoble fatwa dont a fait l’objet le romancier britannique n’a fait que confirmer une idée que nous développons depuis longtemps : le courant islamiste fait fausse route, de même d’ailleurs que les tentatives de récupération de certains défenseurs des droits de l’homme antimusulmans.
Car celui que retiendra l’Histoire est bien cet émigré indien qui a osé critiquer le Coran et qui a tant œuvré pour un Islam des Lumières dans son ancien pays. Salman Rushdie ne bénéficie pas tant d’une grande notoriété parce qu’il s’est élevé contre l’obscurantisme ou aurait en fait usité du droit au blasphème, mais bien parce qu’il est un formidable romancier, un conteur du chaos, un auteur à rebours de l’islamisation « rampante » des pays musulmans, un faiseur de mots et d’arguments pour tous les authentiques avocats des libertés publiques et fondamentales.
Les deux sont liés, certes, la force romanesque et l’esprit contestataires, mais cela ne doit jamais nous faire oublier que Salman Rushdie est un être humain bien vivant, de chair et de sang, et non déjà un mythe de la lutte contre l’islamisme radical, comme certains encore le laissent à penser.
Et tous les internautes épris de culture et de tolérance d’afficher la couverture des « Versets sataniques » sur les réseaux sociaux. En effet, cette œuvre puissante constitue une invitation à lire autrement le sens du parcours du prophète, que celui qui projette en occident un autre visage de la religion islamique, mais ailleurs que dans l’attitude et les jugements de certains thuriféraires de la guerre permanente contre le monde arabo-musulman.
Nous sommes gênés par toutes les manœuvres de certains responsables et dirigeants politiques de pays comme la France, qui font de Salman Rushdie un paratonnerre et un otage de la lutte contre le terrorisme. Oui, il est nécessaire de combattre l’islamisme radical, mais nos armes sont les dessins, les mots, les journaux, les idées et non les armes, l’interdit, l’étouffement de la liberté d’expression, les zones de non-droit… en bref tout ce que combat précisément Salman Rushdie.
Certains vous diront qu’il faut afficher au contraire la force et le caractère belliqueux des démocraties. Nous croyons au contraire que la fin ne justifie pas les moyens et que le droit et la morale sont des œuvres bien plus « sanglantes » dans l’Histoire des idées et de la philosophie politique.
Ceux qui somment les minorités musulmanes de réagir sont la somme d’un certain aveuglement des néoconservateurs, inspirés par les théories de Samuel Huntington et de bien d’autres. Des « penseurs » qui n’ont rien compris aux printemps arabes et aux voix qui s’élèvent pour briser les chaînes du népotisme dans les pays arabo-musulmans. Ces voix, comme celle de Salman Rushdie, ont besoin de notre protection. En revanche, elles déplorent que de nombreux pays occidentaux jettent de l’huile sur le feu, ou sur les cendres encore bouillantes des révolutions.
La lutte contre l’islamisme radical passe donc non seulement par la résistance des musulmans modérés, qui en sont les premières victimes, mais aussi par un aggiornamento de toute cette malheureuse et maladroite culture chagrine de l’anticléricalisme du XX e siècle. L’intégration des minorités musulmanes constitue encore un immense chantier, qui doit mobilier nos énergies. Il y va de l’honneur de certains pays des droits de l’homme comme la France ou l’Amérique du Nord, qui demeure bafoué par les fous d’ Allah, pris en tenailles par les tenants d’une certaine conception du principe de laïcité.
Il faut mettre en prison tous ceux qui empoisonnent le « vivre ensemble » par leur fanatisme, mais les juger sur leurs actes délictueux, plutôt que sur leurs prises de position. La place des ennemis de la liberté doit se trouver mise au ban de nos sociétés et éloigné des écoles, des théâtres, de la culture, de la presse, des médias… de nos nations, qui ont été les victimes, pendant des décennies, d’acharnement contre l’État de droit. C’est à ce prix que nous retrouverons une vision dépassionnée et lucide de la religion islamique.
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