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Le Nigeria devrait pouvoir se procurer 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » auprès des États-Unis

par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

Malgré l’expansion de groupes jihadistes dans le nord du Nigéria [et plus précisément dans la région du Lac Tchad], l’administration Obama [dont faisait partie Joe Biden en qualité de vice-président, ndlr] fut réticente à autoriser des ventes d’armes à Abuja. Et cela en raison violations des droits de l’Homme commises par les forces armées nigérianes, en particulier contre la communauté chiite.

Cela étant, en 2017, celle du président Trump adopta une autre approche… Et elle autorisa la vente de douze avions d’attaque léger A-29 Super Tucano à la force aérienne nigériane pour 593 millions de dollars. Et ceci afin d’appuyer les opérations militaires contre les « organisations terroristes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] » ainsi que celle menées contre les trafics », tant au Nigéria que dans le golfe de Guinée.

Cependant, pour faire taire les éventuelles réticences de certains élus du Congrès, la livraison de ces appareils était subordonnée à la formation des militaires nigérians au droit des conflits armées.

Depuis, la situation sécuritaire du Nigéria ne s’est pas améliorée… Si Boko Haram a été affaibli avec la disparition de son chef, l’ISWAP a pris de la vigueur. Et une autre formation jihadiste, Ansaru, a fait sa rapparition et confirmé son allégeance à al-Qaïda. En outre, sur fond de tensions religieuses et ethniques, les violences ont gagné le centre du pays, avec des attaques de villageois attribuées à des « bandits », liés à l’islam radical pour la plupart] ayant fait plusieurs centaines de victimes, comme encore le 12 avril, dans l’État du Plateau. Et c’est sans oublier les enlèvements de masse [notamment dans les écoles] et les attaques de train, la ligne Abuja-Kaduna étant devenue particulièrement dangereuse.

Par ailleurs, le Nigeria s’est récemment tourné vers la Chine et la Russie pour équiper ses forces armées. Ainsi, la première lui a livré des chars VT-4 et ST-1, des obusiers de 105 mm SH5, des blindés CS-VP3, de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] et des avions de combat JF-17 « Thunder », issus d’une coopération sino-pakistanaise. Quant à la seconde, elle lui fournit des hélicoptères de transport [Mil Mi-17] et d’attaque [Mil Mi 24/35 « Hind »]. En outre, en août 2021, Moscou et Abuja ont renforcé leur coopération militaire.

Un mois plus tôt, les comités des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat américains avaient écarté la vente possible de 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » au Nigeria en mettant en avant des « inquiétudes concernant d’éventuelles violations des droits humains » par les forces nigérianes, celles-ci venant alors d’être accusées de faire un « usage excessif » de la force, notamment contre le « Mouvement islamique du Nigeria » [MIN], d’obédience chiite.

Quoi qu’il en soit, le Nigeria devrait obtenir les 12 hélicoptères AH-1Z qu’il souhaite depuis plus d’un an. En effet, dans un avis publié le 14 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des ventes d’armes américaines via la procédure FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès d’accepter leur vente « potentielle » à Abuja pour un montant estimé à 997 millions de dollars. Mais à la condition que, comme pour les A-29 Super Tucano, des formations au droit des conflits armés soient assurées au profit des militaires nigérians.

« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », fait valoir la DSCA, qui, dans son avis, ne mentionne pas explicitement la lutte contre les organisations terroristes, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les A-29 Super Tucano. En revanche, elle souligne que la livraison de ces AH-1Z « Viper » permettra de « promouvoir la stabilité régionale et [de] renforcer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ».

Pour rappel, mis en service au début des années 2010 par l’US Marine Corps, l’AH-1Z « Viper » est propulsé par 2 turbines General Electric T700-GE-401C, ce qui lui permet de voler à une vitesse de croisière de 160 noeuds, pour un rayon d’action de 685 km. Doté d’une boule boule FLIR de nouvelle génération, il est armé d’une mitrailleuse de type Gatling montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il peut également emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272. Mais l’avis de la DSCA ne prévoit pas la livraison de telles munitions aux forces nigérianes.

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Une compagnie du 8e RPIMa sera intégrée au sein d’une brigade britannique pour l’exercice Swift Response 22

par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

Si les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].

Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.

En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.

Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

« L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.

Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].

Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].

Valeurs Actuelles

Giovanni Boldini, peintre fétiche du Paris de la Belle Époque

Au 41, boulevard Berthier, dans le quartier de la Plaine Monceau, ces dames de la haute société attendent au désespoir que Giovanni Boldini daigne les recevoir. Elles « pren[nent] le rang patiemment, si l’on en croit le peintre Jacques-Émile Blanche, pour poser dans le modeste atelier […] Elles attendent des mois, des années, avant qu’il leur fût permis de se plier aux caprices bizarres de l’exigeant, sans cesse mécontent analyste de leur corps ». À la charnière des XIXe et XXe siècles, Boldini (1842-1931), qui s’était fait dans le monde et le demi-monde parisiens une clientèle fidèle et nombreuse, est un monstre sacré, un faiseur de modes dont on s’arrache le talent. Rien ne prédestinait pourtant ce Ferrarais d’origine à élire la Ville lumière comme port d’attache près de soixante ans durant.

Le jeune portraitiste de Florence

Ce huitième fils d’une famille de treize enfants, qui avait fait ses classes aux côtés de son père restaurateur et peintre, avait tôt fait de quitter le nid familial de cette ville qu’il jugeait trop provinciale, pour rejoindre le cœur battant de la scène artistique italienne d’alors : Florence. Visiteur plus assidu des lieux de mondanité que de l’Académie des beaux-arts, le jeune homme de 22 ans se lie d’amitié avec les peintres Michele Gordigiani et Cristiano Banti, grâce auxquels il reçoit ses premières commandes. « Monsieur Boldini de Ferrare est un nom nouveau, mais qui commence brillamment, note Telemaco Signorini dans le Gazzettino delle Arti del Disegno à l’occasion de la participation du peintre à l’exposition de la Società Promotrice delle Belle Arti vers 1867. Il a exposé trois petits portraits d’un mérite peu commun et un petit tableau représentant “l’amateur d’art” ; la nouveauté du genre confond les classificateurs qui ne savent pas lui assigner une place dans les catégories de l’art. »

Brossant avec fraîcheur de petits portraits de ses commanditaires comme de ses comparses peintres, Boldini dévoile en des tableautins dynamiques les visages de ses amis du groupe d’artistes les Macchiaioli, laissant surgir en « arrière-plan, comme le constate un contemporain, le spectacle offert par l’atelier de l’artiste, des tableaux, des estampes et divers objets accrochés aux murs, sans pour autant que la tête du modèle y perde quoi que ce soit ». C’est néanmoins dans la société mondaine que l’ambitieux artiste va puiser une clientèle solide, véritable marchepied à sa carrière internationale. Réfugié à La Falconiera, la villa de l’Anglaise Isabella Falconer à Pistoia, Boldini échappe à la guerre d’indépendance italienne de 1866 et rencontre par l’intermédiaire de sa bienfaitrice les familles aristocratiques aisées de Grande-Bretagne.

À l’appel de l’une d’entre elles, les Cornwallis-West, le peintre quitte les rivages méditerranéens pour rejoindre ceux de l’Angleterre, un jour de mai 1871. L’heure est aux premiers succès mondains pour l’artiste dont la réputation de portraitiste s’étoffe de jour en jour, comme il l’indique dans sa correspondance : « À Londres, je suis devenu à la mode ; ils m’appellent le petit Italien, Little Italian. » Mais quoique heureuse, l’escapade est de courte durée : alors qu’il doit faire un bref séjour à Paris, le Ferrarais se laisse séduire par une capitale française renaissante après les épisodes sanglants de la Commune. Les commandes anglaises vite oubliées, Boldini, dès son arrivée en octobre 1871, installe un atelier au 12, avenue Frochot, à quelques encablures du quartier animé de Pigalle, et ouvre la première page d’une histoire française qui durera près de soixante ans.

Paris flamboyant

Dans ce Paris de la IIIe République naissante, la bourgeoisie reine, en mal de légitimation de son nouveau rang, trouve, dans ces saynètes historiques en costumes XVIIIe, une production exotique digne de parer ses riches intérieurs. Doué en affaires mais peu affable, celui que ses amis dénomment “Boldo” fait de cet art à la mode le vivier de ses succès et s’allie au marchand Adolphe Goupil pour vendre « tous ces genres de tableaux qui disparaissaient vite », ainsi qu’il le confie à son frère Gaetano. Dix ans durant, il allait abandonner cet art du portrait dans lequel il s’était si favorablement distingué (et brillerait longtemps encore) pour saisir par-delà les tableautins savoureux les mille visages d’une capitale en pleine effervescence, ses places affolées par le brouhaha des carrioles et des hippomobiles, ses foules rassemblées au Moulin-Rouge au son des premiers cancans, ses belles rêveuses qu’il dotait presque toutes du gracieux minois de sa maîtresse Berthe…

Car Boldini n’est pas que le portraitiste de génie dont l’histoire se souvient ; il fut, comme le concéda son ami le caricaturiste Sem, « ce sorcier, ce démon [qui] savait tout faire, et merveilleusement : les fleurs, les tombereaux, les architectures, les vitraux, les paysages, les chevaux, les cathédrales. Tout ». Un exubérant personnage, aussi, qui « lâchait sa vapeur au piano, plaquant des accords à toute volée, chantant d’un air inspiré, avec des roucoulades et des vocalises à toute gorge, des gondoli, des gondola, des funiculi, des funicula, des boldini, des boldina, comme le note encore son ami. Ah c’était bien un Rigoletto dans ces moments-là » !

« Paganini du pinceau »

C’est l’une des innombrables qualités de l’exposition que le Petit Palais consacre à Boldini, “Les plaisirs et les jours”, que de dévoiler l’ensemble du corpus, le génie complet, de celui qu’on couronna du titre de “Paganini du pinceau”. Oubliée à Paris après la mort de l’artiste en 1931, la riche carrière de cet « insigne vieux démon de la peinture » (Colette) méritait une si belle rétrospective, rappelant sur la scène de tous ses succès les toiles des musées italiens. À l’inverse de la France, la patrie d’origine de l’artiste conserve encore le vif souvenir de son fils talentueux : est-ce parce qu’il ne présenta plus, à partir des années 1890, que sa seule production de portraits que sa peinture fut relativement oubliée ? Est-ce parce qu’elle n’était, aux yeux du public français, que le reflet du visage luxueux et frivole d’une Belle Époque vite engloutie qu’elle ne suscita plus ici d’engouement récent ? « À force d’être connu, notait justement quelques années après la mort du peintre le conservateur Jean-Louis Vaudoyer, le voici, maintenant, presque inconnu. »

Il modèle le réel à la façon des maniéristes de la Renaissance.

C’est pourtant avec une furieuse ferveur qu’était en son temps disputé le pinceau virtuose du portraitiste de tous les visages fameux de la Ville lumière. Des princesses aux demi-mondaines, toutes se précipitent chez ce « drôle de petit homme, qu’un roi des salons parisiens considérait amusant et laid ! Il me fait l’effet d’un gnome malpoli, disgracieux, vaniteux et hargneux ». « Lors de ma première rencontre avec le monstre sacré, se souvient encore la princesse Bibesco, il était en pleine vogue ; c’était le temps où il refusait du monde […] des femmes s’habillaient à la Boldini […] On racontait que la comtesse Bosdari s’était fait maigrir en s’imposant de véritables tortures rien que pour ressembler à la femme idéale selon les canons de la beauté boldinienne. » Dans l’espace fermé de l’atelier, suggérant l’intérieur par un infime détail, la main tourbillonne sur la toile, allongeant les membres de ses modèles presque à la façon des maniéristes de la Renaissance, tandis qu’elle donne à ses silhouettes une ligne serpentine, écho à la production Art nouveau qui inonde le marché de l’art parisien.

Méfiant vis-à-vis des avant-gardes de son temps – il considère qu’ils « font de la peinture avec la pensée plutôt qu’avec les couleurs » -, Boldini tourne sans cesse son regard vers les anciens, de Frans Hals au Greco en passant par Van Dyck ou Velázquez. Digne disciple des maîtres d’antan, il compose avec maestria dans une palette où les noirs se détachent de fonds sombres, où les blancs changent de texture au gré de ses envies. « Une robe vide, éteinte, à peu près blanche, posait pour lui sur un fauteuil, se souvient Colette dans Ces plaisirs… C’est de ce blanc terni que naissaient sur la toile, touche à touche, les blancs de crème, de neige, de papier glacé, de métal neuf, les blancs d’abîme et de bonbon, les blancs de tour de force. » Une maîtrise absolue des nuances, sensible derrière le prodigieux pastel figurant Emiliana Concha de Ossa enveloppée de sa robe immaculée, portrait dont l’artiste fut si fier qu’il ne voulut jamais s’en séparer… Son geste dynamique pourtant, qui fait surgir les figures féminines de son temps au cœur d’une tempête de traits de pinceau, de coups de sabre, a cette étourdissante puissance qu’Apollinaire rapproche du jeu de mouvements auquel s’adonnent alors les futuristes. C’est cette inconnue du Feu d’artifice, se détachant, fantôme éthéré, d’un halo abstrait, suggéré, qui concourt paradoxalement à conférer à la peinture de Boldini une sensation de modernité.

Mode parisienne, mode boldinienne

Un sentiment corroboré par l’actualité sous-jacente dans chacun de ses portraits : à l’heure où la mode prend son envol et devient l’apanage non plus seulement de l’aristocratie mais aussi des comédiennes et des danseuses, Boldini impose à son monde le port des robes des plus grands couturiers de son temps, de Worth à Poiret. Et c’est ainsi qu’inscrits dans la mode, dans cette période de la Belle Époque passée en un souffle joyeux sans voir venir 1914, les portraits de Giovanni Boldini se font éternels. « L’immortalité de l’âme des portraits, l’actualité seule l’alimente », note à cet égard le comte Robert de Montesquiou. Immortelle est donc l’image de ce Paris que Boldini livre tantôt à la coquetterie, tantôt à l’élégance. Où la haute société frivole et décadente, que Proust, fervent admirateur du peintre, décrit parallèlement dans À la recherche du temps perdu et dans les Plaisirs et les jours, vit ses derniers instants…

« Boldini, les plaisirs et les jours », Petit Palais, Paris VIIIe, jusqu’au 24 juillet.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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La Royal Navy envisage d’utiliser des drones aériens pour ravitailler ses porte-avions

par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

Selon des chiffres avancés par l’US Navy, 90% des livraisons logistiques assurées par ses aéronefs de transport V-22 Osprey et C-2 Greyhound [voire ses hélicoptères MH-60] à ses porte-avions concernent des colis de moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de composants électroniques et de pièces mécaniques nécesssaires pour réparer un système ou effectuer des opérations de maintenance.

D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.

« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.

Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.

Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.

Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.

De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.

Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]

Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.

« Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.

Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…

Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy

Valeurs Actuelles

Le Market, restaurant près des Champs-Élysées, a 20 ans

Le Market, à Paris, a 20 ans. Son chef, Jean-Georges Vongerichten, Alsacien de naissance, est propriétaire de 51 restaurants dans le monde dont 16 à New York, ce qui fait de lui, malgré sa grande discrétion, l’un des chefs français les plus influents au monde ! Il est souvent à Paris et, en fin d’année dernière, a fêté l’anniversaire de ce restaurant à la cuisine franco-asiatique, avec à ses côtés Rajoo Etwar, qui l’épaule depuis presque aussi longtemps. Dans un décor minimaliste mais élégant, un univers au cadre contemporain éclairé par de gigantesques baies vitrées séduit une clientèle d’affaires huppée.

Dans l’assiette, une salade de crevettes à la vapeur, avocat et tomate, vinaigrette au champagne (27 euros), ou une soupe de poulet au lait de coco, shiitaké et galangal (24 euros). En plat, un saumon rôti aux épices, infusion de coco-citron vert, fenoui et ail des ours (35 euros) ou un turbot à la plancha, pois printaniers, vinaigrette haricots noirs et gingembre (44 euros). Côté viande, la spécialité du Market est un poulet en croûte de parmesan, artichaut, sauce basilic (32 euros).

Les becs sucrés apprécieront un sundae au potiron avec sa chantilly légère, graines de potiron et noix de pécan. Les vins sont souvent proposés en accord avec les mets par les sommeliers qui sont de bon conseil. Jean-Georges Vongerichten fut un des premiers à proposer les sauces sucrées avec ses poissons et ses viandes. Compter de 48 à 95 euros au déjeuner sans les vins.

Market, 15, avenue Matignon, Paris VIIIe. Tél. : 01. 56.43.40.90.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Série. Honigfrauen, Été 86 au lac Balaton

Prescription culture

Laurent Etre

Le lac Balaton, en Hongrie, est l’un des très rares endroits où pouvaient se côtoyer, à l’époque du rideau de fer, les vacanciers est-allemands et ceux d’Europe de l’Ouest. Sous étroite surveillance de la Stasi, la redoutable police politique de la République démocratique allemande (RDA). Et gare à celles et ceux qui se rapprochaient un peu trop des « ennemis de classe », à la faveur d’un jeu de plage ou d’une soirée barbecue. C’est ce fond historique que reconvoque la mini-série allemande « Honigfrauen ». À l’été 1986, Catrin et Maja, deux sœurs, viennent de recevoir leur autorisation de voyager vers la Hongrie socialiste. Le cœur à la fête, et sans parents sur le dos, elles prennent donc sans tarder la route du lac Balaton. Arrivées à destination, l’une d’elles, Catrin, tombe sous le charme de Tamas, le gérant de la résidence Balaton, où descendent les touristes occidentaux fortunés. Son idylle va entraîner sa sœur, mais aussi leurs parents et quelques autres, dans une rocambolesque histoire où se mêlent tentatives d’évasion, révélation d’un secret de famille, avec toute une palette de sentiments et de comportements contradictoires, exacerbés par le contexte : d’un côté, la fidélité à la « patrie socialiste », parfois jusqu’à trahir ses proches ; de l’autre, le désir de liberté, la fascination pour l’Ouest opulent… Avec moult rebondissements qui tiennent le téléspectateur en haleine, « Honigfrauen » n’est pas sans rappeler, sur un mode plus léger, l’excellente série des « Deutschland 83/86/89 ». À noter, la bande-son propre à ravir les nostalgiques des années 1980.

Écrans
BBC

Take a step back and see what’s happening in the wider industry, and see how you can get yourself ahead of the curve – Barath Roy Michel

Upskilling is, according to experts, one of the most urgent challenges the workforce faces.

Learning new skills to remain competitive is touted as the most important way workers can future-proof themselves against workforce disruptions, such as automation; surveys show nearly 40% of workers fear their job will become obsolete in the next five years. The World Economic Forum also says upskilling is crucial to post-Covid economic recovery; it could boost global GDP by over $6 trillion and create 5.3 million new jobs by 2030.

The message is clear: the workplace is changing rapidly and we need new skills for a new world. But what is upskilling? Many people don’t even really know – let alone how to upskill themselves.

That’s according to a report last year from McKinsey, which looked at how upskilling sparks job growth and can tackle equity issues. “Across all education and income levels, what we saw is that over half of want to upskill, but awareness of what exactly to do was one of the biggest barriers,” says future of work analyst Kweilin Ellingrud, senior partner at McKinsey and director of its Global Institute.

Fortunately, experts say anyone can upskill, and there are plenty of resources out there to help us – once we know where to start.

What is upskilling, and why is it important?

The ultimate goals of upskilling, say experts, is to be a more effective worker, stay relevant and competitive in your industry, potentially get noticed for more raises and recognition or position yourself for better job opportunities down the road.

The reason upskilling is getting so much buzz is because “the skills required in the workforce are changing fast. Jobs are changing on you, even if you’re not changing jobs”, says Linda Cai, vice-president of talent development at LinkedIn. “Recent LinkedIn data shows skillsets for jobs have changed by around 25% since 2015. By 2027, this number is expected to double.”

While some skills have become important across all sectors, like digital communication, even skillsets within the same sector are subject to change and fluctuation, the LinkedIn data shows.

Cai defines upskilling as “those smaller skills gaps you are always filling, like learning the Excel skills you need to manage a project’s budget more efficiently, or practicing a few tips to have better performance conversations with your direct report”. Filling these smaller skills gaps “can be what gets you better and more productive in your current role and will set you up for that next promotion”, she adds.

Many workers don't even know where to begin upskilling, but being genuinely curious and taking initiative is half the battle, experts say (Credit: Getty Images)

Upskilling can include hard skills (like how to use certain software, or maybe basic graphic design) and soft skills (honing your listening skills, or getting better at giving constructive feedback). It can be anything that helps workers “do their job a little bit better”, says Barath Roy Michel, project manager of research and innovation at Humber College Institute of Technology & Advanced Learning in Toronto, who’s studied upskilling.

Skills matter because they tell recruiters very clearly what you can do. Cai says 40% of recruiters on LinkedIn rely on skills data to find talent, a 20% increase from last year. Skills provide “an incredible opportunity to help fill the most in-demand jobs based on what a job-seeker can do, rather than on proxies like degrees and titles”, says Cai.

Upskilling can look different for everyone

Another big part of upskilling is being aware of both your own skillset and also the broad, important trends in your sector. Take someone who works in oil and gas. It might not be a bad idea to learn more about green energy and electric vehicles, “as Tesla Motor stock prices are going sky-high”, says Michel. “Take a step back and see what’s happening in the wider industry, and see how you can get yourself ahead of the curve.”

In marketing or media, that might mean spending more time on TikTok to figure out how the app works and how consumer trends are emerging. For performers, it might mean noting the upsurge in demand for voice actors, and trying to gain some relevant experience. For HR professionals, it might mean becoming competent with information systems technology.

Traditionally, companies have led the way in helping workers upskill, through in-office training. But now, there are also options to hone your skills online, says Michel. “You can watch YouTube videos, you can sign up for LinkedIn learning programmes; there’s a bunch of online certifications.” Indeed, a little online browsing can lead you to articles about developments in your industry, information about live or Zoom events, or even classes for particular skills.

And when it comes to identifying specific skills to work on, imagining an end goal helps: “I would think about, and map out, what is your ideal job?” says Ellingrud. “Where do I want to get, and how can I work backwards?” Having the curiosity and drive to pursue upskilling is the most important thing, the experts say. You may not know exactly where to start, but being invested in your future is half the battle. “It’s partly just starting to investigate,” says Ellingrud.

For some, upskilling is urgent

For all workers, technological know-how and communication skills will be important in the future. But many blue-collar workers may need to retool their skillset more comprehensively. This group of workers face more urgent and existential challenges, as huge shifts in the workforce put jobs at risk: particularly in danger are customer service workers, food industry workers, manufacturing workers and assistance staff, like administrative assistants, says Ellingrud.

“I think, for some, upskilling is a luxury you can choose to do, and it’ll be an advantage. For others, it’s a necessity,” she says. According to McKinsey data, 17 million US workers will see their jobs be less in demand within the next decade, and 80% of these people may need to reskill completely, not just upskill.

Workers will find building new skills harder because they’re more likely to have lower levels of income, lower education levels and less access to reskilling resources to begin with – so governments, educational institutions and employers must work together closely and strategically to address those systemic issues, she says.

Upskilling and getting ahead

Upskilling shows that you’re invested in your job and your future, experts say. “Often times we just tend to do our 9-to-5, and we go home and relax,” says Michel. But “I do think we need to step back and take a look at what’s happening in the macro picture”.

Not only does upskilling help workers get ahead, but it can help them find passion in their work. In the US alone, just over a third of workers are engaged in their jobs, the lowest number in a decade, according to a 2022 Gallup poll. Experts say that upskilling is a way to re-motivate yourself: if you don’t upskill, “you’re at risk of falling behind, and frankly, it’s not as fun”, says Ellingrud. “Lots of us have a learning mindset or a growth mindset – it makes the journey more exciting and more fulfilling if you are learning new things, and pushing yourself in new ways.”

Ellingrud suggests blocking out an hour on your calendar to figure out ways to upskill, and if your current employer offers training sessions, sign up for them. “I think a lot of people don’t take advantage of them. [Workers] view them as, ‘it’s taking time away from either my family or my job or my day-to-day – I just don’t have time for this training’,” she says. “I think that’s the wrong mindset.”

“I don’t think there’s a single person,” she continues, “from CEO to front-line worker who can afford over the next five or 10 years to not upskill in some way, because the world around us is changing so quickly.”

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Les forces finlandaises veulent acquérir jusqu’à 2000 mini-drones aériens

par Laurent Lagneau · 12 avril 2022

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En 2020, la Finlande avait décidé d’augmenter ses dépenses militaires de +54% [et donc de les porter à 4,87 milliards d’euros] afin de financer, notamment, l’acquisition de 64 nouveaux avions de combat dans le cadre du programme HX [et pour lequel le F-35A américain a été retenu en décembre 2021, ndlr].

Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.

« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.

Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.

Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.

« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.

Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.

Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre

Les forces finlandaises veulent acquérir jusqu’à 2000 mini-drones aériens

par Laurent Lagneau · 12 avril 2022

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En 2020, la Finlande avait décidé d’augmenter ses dépenses militaires de +54% [et donc de les porter à 4,87 milliards d’euros] afin de financer, notamment, l’acquisition de 64 nouveaux avions de combat dans le cadre du programme HX [et pour lequel le F-35A américain a été retenu en décembre 2021, ndlr].

Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.

« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.

Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.

Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.

« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.

Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.

Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre

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En 2020, la Finlande avait décidé d’augmenter ses dépenses militaires de +54% [et donc de les porter à 4,87 milliards d’euros] afin de financer, notamment, l’acquisition de 64 nouveaux avions de combat dans le cadre du programme HX [et pour lequel le F-35A américain a été retenu en décembre 2021, ndlr].

Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.

« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.

Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.

Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.

« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.

Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.

Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre

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En 2020, la Finlande avait décidé d’augmenter ses dépenses militaires de +54% [et donc de les porter à 4,87 milliards d’euros] afin de financer, notamment, l’acquisition de 64 nouveaux avions de combat dans le cadre du programme HX [et pour lequel le F-35A américain a été retenu en décembre 2021, ndlr].

Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.

« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.

Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.

Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.

a ainsi fait part

« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.

Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.

Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre

BBC

People are looking for practices that calm them – and connect them to a greater whole

In the 1963 film Cleopatra, Elizabeth Taylor's Egyptian queen rejects an invitation from Marc Anthony's envoy, while sitting naked in a milky flower-filled bath, idly toying with a golden boat. The film may have had its issues – famously, the spats between Taylor and her co-star lover Richard Burton – but the iconography is familiar: in ancient Egypt, queens and goddesses were renowned for their power and sensuality, for their deep associations with the natural world, and with motherhood and healing. Taylor's Cleopatra is frequently shown bathing and being pampered, as she would have been in real life: the beauty rituals of wealthy ancient Egyptians were lengthy and complicated, beginning with long milk baths infused with saffron oil.  

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Neither element was accidental: the lactic acid in milk would have helped exfoliate the skin, while saffron has been used to treat a variety of conditions for thousands of years. The spice is carefully harvested from the orange stigmas of the purple Crocus sativus flower. Grown in the hot dry belt of land that runs from Spain in the west to Kashmir in the east, the spice is known as "red gold" for the intensity and price of its production. Flowers must be picked at dawn by hand, and those thin threads delicately scraped. It takes almost 5,000 flowers to yield just one ounce of saffron threads. Prices are already high and, as climate change threatens farming, they're set to go higher. 

(Credit: Emmanuel Lafont)

Set against the futuristic appeal of some of today's top-selling products, the earthy reality of saffron's origins may sound irrelevant. Who cares where things come from, as we scoop a soft whip of the latest £80 mega cream from its pot? Quite a few of us, it appears. A 2021 report by the NPD Group found that 68% of consumers want skin care formulated with "clean" ingredients (broadly, without PFAs, parabens and phthalates). Answering calls for greater accountability in the industry, a group of beauty mega brands have launched the EcoBeautyScore Consortium, set to establish a global transparency environmental impact scoring system. 

In a similar vein, the new B Beauty Coalition aims to bring together individual certifications to tackle the industry's substantial impact. Meanwhile, interest in natural and organic ingredients continues to rise – to $11.9 billion in 2020, up 2.9% from the previous year, according to UK-based research firm Ecovia Intelligence. And in this brave new world, with its focus on natural and social equity, traditional ingredients and rituals worthy of Cleopatra are proving rich sources of inspiration. "We have been taught to dismiss tradition and seek out the 'straight-out-of-the-lab'," wrote natural beauty guru Imelda Burke, in her 2016 book The Nature of Beauty. "But, while new developments are important, there is so much we can learn from our forebears."

Take rose oil, for example, with its long history in the Middle East. Still one of the world's largest producers, Turkey's love of purified rose water dates back 2,000 years. Today, the oil can now be found in modern incarnations which sell for a hefty sum. And no wonder: packed with vitamins, minerals and antioxidants that moisturise the skin, nature's most blousy flower is an anti-inflammatory, and can be used  for calming irritated skin, while smelling like a National Trust garden.

And, while the Western world has seen the desire for turmeric rise in recent years, not least in lattes, this bright yellow root has been at the core of Ayurvedic practice for more than 4,500 years. "Turmeric is a good immune booster, displaying powerful antioxidant properties some five to eight times more potent than vitamins C and E," Shabir Daya, in-house pharmacist at Victoria Health, told Vogue. In India, brides and grooms apply turmeric to their hands and faces before the wedding, as a symbol of purification, and as a blessing. Turmeric's active ingredient is curcumin, though it can have side effects.

(Credit: Emmanuel Lafont)

Meanwhile, Berber women in Morocco are still harvesting argan oil from the thorny branches of its trees. Rich in skin-loving omegas three and six, argan oil has been traded as a coveted beauty agent in and around the Mediterranean for thousands of years. Across the oceans in Polynesia, monoi oil, created by soaking the petals of Tahitian gardenias in coconut oil, dates back 2,000 years to the indigenous Maohi people, who revered it as a skin and hair softener. In Costa Rica, the Bribri and Cabécares people use green tea to improve the complexion, help heal blemishes and reduce inflammation. 

All these ingredients have made their way into Western skincare. But the story is no longer about Western brands co-opting exotic herbs and spices as the next "big thing" in some dreadful echo of colonisation. Beauty is seeing a growing number of black and indigenous women taking ownership of their heritages through the revival of ancestral rituals and ingredients in ways that celebrate, rather than appropriate, their cultures – and that work according to their needs. Labels such as Cheekbone Beauty by Anishinaabe-Canadian Jennifer Harper and Prados Beauty, created by Xicana-Arizonian Cece Meadows, build their products around natural herbs, like sage and lavender, which have been utilised by their communities for decades. Many of the founders use their brands to create jobs for their communities, from gathering ingredients in nature to selling the products at farmers' markets and storefronts.

This vital social understanding is symptomatic of other shifts happening in the industry. "The discussion is changing – from natural and organic to sustainability," said Armarjit Sahota, president and founder of Ecovia Intelligence, speaking in December 2021 to Cosmetics Design Europe. "We're seeing more and more sustainable ingredients… A lot of pioneers in natural and organic beauty wanted to develop products that were better for human health and for the environment. Initially, the formulations were plant-based, for lower impact on human health. But, as sustainability has become an important part of the industry, these pioneers have really been leading the charge in terms of sustainability initiatives. It's no longer just about natural and organic; it's about wider green issues."

(Credit: Emmanuel Lafont)

These concerns have not arisen in isolation. "In light of Covid-19 and the accelerating climate crisis causing flooding, drought, crop failure and displacement of people around the world, we are recognising that nature is pushing back," says Kathryn Bishop, of the strategic foresight consultancy, The Future Laboratory. "It's time for humans to recognise that we must exist in symbiosis with it, and with respect to it."

Always linked, the beauty-grooming-environment nexus is finally taking precedence. Consumers are looking for products that reflect and respond to their concerns: for beauty for other people and for the planet and all its life, and they're looking for practices that calm them – and connect them to a greater whole.

Restoring balance

Ancient customs that drew inspiration from nature and natural ingredients are being unearthed and explored as a means of restoring balance and re-connecting with what matters in the world. Australian wellbeing brand Subtle Energies blends the traditional techniques of the Indian practice of Ayurveda with the benefits of aromatherapy. Its skincare contains essential oils of Palmarosa, Mogra and Frankincense, in base oils of jojoba and ashwagandha. "Essential oils are wonderful tools given to us by mother nature,” says Farida Irani, founder of the brand. "They are the life force, and by using them on ourselves, we are enhancing our own life force. This is ancient wisdom in modern times, helping people to live more consciously, for themselves and for the planet."

These practices pre-dated the Anthropocene age, when humans' impact on the earth overtook that of nature - Kathryn Bishop

 "Ancient practices and approaches to looking after the body, mind, skin and hair have been drawn from the Earth and nature," Bishop tells BBC Culture. "They are often aligned with particular seasons and seasonal events, celebrating the Earth and the flora and fauna that it kindly provides, respectfully using them in adornment or cleansing or as food and drink. These practices pre-dated the Anthropocene age, when humans' impact on the earth overtook that of nature. But with people ever-more tuned into their footprint on the Earth, be it their carbon footprint or resource use, such conscious and planetary-aware beauty practices and ingredients are helping people to ease the impact of their daily self-care or hygiene routines," she continues.

Simple routines also inform gua sha, a traditional Chinese self-massage technique in which a hand-sized, smooth edged stone – usually made from jade, luminous rose quartz or black obsidian – is used to glide across the face to improve circulation. Gua sha has been used for centuries to help ailments including muscle pain and tension, and the Western beauty industry has embraced it. Fifteen minutes of sliding a cool stone across your forehead and cheeks will help take the tension out of most days.

(Credit: Emmanuel Lafont)

Writer Hannah-Rose Yee described her grandmother's gua sha ritual in Stylist magazine: "To this day, she takes her gua sha and methodically runs it over her face in smooth, elegant motions every evening. I was obsessed with this ritual as a child. I would sit at the foot of her bed and watch her, rapt, as she smiled at me in the mirror's reflection. She once gave me the gua sha to hold, and I remember how cold and heavy it felt in my hands. When I got older, she showed me how to do it myself. Today, I do a gua sha ritual of my own once a week with a rose quartz roller. I hope one day that my grandmother will pass on her jade gua sha tool to me."

But perhaps few things encourage users to slow down and reconsider more thoroughly than the application of heat, used by many cultures across the ages, including the Aztecs. For at least 700 years before Spanish colonisers landed in ancient Mesoamerica, temazcals were volcanic sweat lodges in which tired Aztecs bathed, not in water but in steam. Temazcal comes from the word temāzcalli, or "house of heat" in the Nahuatl language, and most temazcals resembled domed structures, made from volcanic rock, and were symbolic of mother nature's womb, suggesting ideas of rebirth.

Modern science has shown that the Aztecs were right. Steam can help clear blocked respiratory systems and soothe some other ailments. Ancient Mayans often carried out temazcal ceremonies for warriors returning from battle, which combined Mesoamerican chants, meditation and heated rocks doused with herb-infused water to create an aromatic steam. Today, saunas continue to reap similar benefits. 

Irani has high hopes for the return of ancient rituals. "Disrupting the very elements we are made of has caused many of the issues we see in the world today. But if we bring about balance to the elements – to ourselves first and to the environment around us – we will see a positive change in the way we live."

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L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

I love the notion that the whole course of the war was changed by this small group, hunkered down in a smoky basement room – Michelle Ashford

It's a story so fantastic and macabre that it feels like the product of a writer's imagination. In 1943, at the height of World War Two, British Intelligence agents hatched an elaborate scheme to convince the Germans that the Allied forces were planning to invade Greece rather than Sicily. The plan, code-named Operation Mincemeat, involved planting forged documents upon a dead body before setting him adrift in neutral Spanish waters, with the aim of the papers ending up in German hands.

The false intelligence found its way onto Hitler's desk and was evidently believed as Germany ordered tanks divisions, artillery and boats to defend Greece, Sardinia and the Balkans. When Allied troops invaded Sicily on 10 July 1943, the Nazis were caught unawares. More like this:

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The deception succeeded, in part, because the naval intelligence officers behind it, Ewen Montagu and Charles Cholmondeley, were so invested in the fiction. They created a convincing backstory for the corpse, a whole new identity: a homeless person named Glyndwr Michael, who had died after ingesting rat poison, was transformed into William Martin, an officer of the Royal Marines. They gave him not just a name and rank, but an entire life including a fiancée waiting for him at home.

The new Operation Mincemeat film stars Matthew MacFadyen and Colin Firth as the scheme's two masterminds Ewen Montagu and Charles Cholmondeley (Credit: Alamy)

Author and historian Ben Macintyre's gripping 2010 account of the story is now the basis of a film, also called Operation Mincemeat, directed by John Madden, of Shakespeare in Love and The Best Exotic Marigold Hotel fame. It stars Matthew Macfadyen as Cholmondeley, the ungainly aspiring airman who was stymied both by his height and his poor eyesight and seconded to the British security service, MI5, who first suggested the plan, and Colin Firth as Montagu, the shrewd peacetime lawyer who helped develop it.

"They worked together to build this completely imaginary world," explains Macintyre. Working alongside formidable administrator Hester Leggett and the ambitious young secretary Jean Leslie (played by Penelope Wilton and Kelly Macdonald), they sourced an ID card, a uniform, the underwear befitting an officer, and furnished Major Martin with all manner of "wallet litter". This included a note from his bank manager, saying he was overdrawn; receipts and ticket stubs from various theatres and clubs, to demonstrate his appetite for nightlife; and, most poignantly, love letters from his beloved "Pam", with whom he'd had a whirlwind wartime romance. They even gave him an engagement ring.

The creation of the ultimate war story

There's a real sense that these people lived vicariously through their creation. "These were people who were unable to take part in the actual war on the battlefield, either because they were too tall, like Cholmondeley, or too old, like Montagu, or they were women like Jean and they imagined themselves into a kind of parallel underground war," says Macintyre. "There's something touching and remarkable about the idea of a hidden hero." In building a life for Martin, the Operation's team were forced to draw on their creative resources, and needed to think like writers.  And writers abound in the Mincemeat story, something the film plays up. The so-called "trout memo" – a list of potential ways to deceive the enemy which inspired Cholmondeley and Montagu – was likely written by James Bond author Ian Fleming, then assistant to Admiral James Godfrey, who in turn got the idea from a novel written by another espionage man-turned-fiction writer Basil Thompson. In the film you can see Jonny Flynn's Fleming absorbing every outlandish detail for future use.

"I think it's no accident, in a way that some of the greatest novelists of the 20th Century were also spies: Somerset Maugham, Graham Greene, John Buchan, John Le Carré," says Macintyre. "So much of what spies do is to create a false world and convince someone else that is true." This was part of the appeal for writer Michelle Ashford, who adapted Macintyre's book for the screen, having read and loved it when it was first published. "It's almost like a Valentine to spy stories," she says. "And how ironic that the creator of James Bond was actually one of the architects of the story." "I love the notion that the whole course of the war was changed by this small group, hunkered down in a smoky, depressing, windowless basement room," says Ashford. "That they were the ones that made the difference."

An id card was among the items created for the fake "Major Martin" (Credit: Alamy)

Fittingly, this true story in which fiction plays a part has frequently been fictionalised. In 1950, Duff Cooper, a former cabinet minister, published the novel Operation Heartbreak, a thinly veiled version of events. When challenged that in doing so he was divulging official secrets, Macintyre explains, Duff reasoned that "Winston Churchill was telling the story after dinner every night, so why shouldn't he tell it?" This gave Montagu the impetus to write his own version of the story, publishing The Man Who Never Was in 1953, (later the basis of a film of the same name, which added further fictional layers to the tale), which he claimed was the true version, though he altered some details – most notably that the family of the deceased man gave them their permission to use his body, which was not the case.

Now, the film's arrival in UK cinemas (before it comes to Netflix in North and Latin America in May) coincides with the return to UK stages of a hit musical about the very same story, also called Operation Mincemeat. The show, devised by theatre company SpitLip, started life on the London fringe in 2019 and has since played several sell out runs at increasingly larger spaces. While the songs draw on everything from Beyoncé to sea shanties for inspiration, and it features the best dancing Nazis since The Producers, the show stays true to the spirit of the story. "We really loved how much they loved creating the fiction," says SpitLip's Natasha Hodgson, who plays Montagu. "We really wanted to get across the joy of creation and story and narrative because that's what we were doing too." Like the film, the musical conveys a sense of people getting to live out their fantasies and getting slightly carried away. At the same time, the company were aware that "we were telling a story in which the vast majority of the characters were white men at the top of the tree," says Hodgson. They attempted to circumvent that by casting her as Montagu and having Leggett, a middle-aged woman, played by a man, Jak Malone, who gets to deliver the show's most moving song, Dear Bill, based on the love letters written by Leggett in the guise of Pam. ("Why did we meet in the middle of a war? What a stupid thing for anyone to do.")

It was important [for us] to shine a light on the less ethical aspects of the operation – David Cummings.

The impact of song has been sharpened by the pandemic. "It hits doubly now that everyone's been through something where they might have yearned for a loved one for upwards of two years or lost a loved one and never said goodbye," reflects David Cummings, who plays Cholmondeley, as a sweetly geeky newt-fancier. The forgotten man

However while it's easy to get swept up in the romantic aspects of the story, a cracking tale of wartime espionage populated by colourful characters, what they did was undoubtedly morally dubious. To create Martin, they had to find someone who would not be missed, a body they could treat as a blank slate, as if he had never lived. Glyndwr Michael's identity was not revealed until 1996 when amateur historian Roger Morgan found a recently declassified document that contained his name. Rather sadly the only photo that survives of him is one of his corpse dressed in military uniform. Even now very little is known about his life, says Macintyre. He was a vulnerable young man from Wales with no living family – the film gives him a sister – most likely mentally ill, who was found in a disused warehouse in King's Cross, having possibly taken his own life. This unhappy element of the story is something that SpitLip was conscious of when writing their show – so that, while the musical is based on the version of events presented by Montagu and his team, "it was important [for us] to shine a light on the less ethical aspects of it," explains Cummings. Ashford was keenly aware of these too. In war, she says, "sometimes you're left with a ghastly decision, no matter which way you go." She was keen to address this in the film, the tension felt by Montagu that "what we're doing is really questionable. But what else are we going to do? Because we're in the middle of war and war quite often means [making] terrible choices."

A new stage musical reinvents the story of the operation with songs inspired by Beyoncé and sea shanties, and gender-swapped casting (Credit: Matt Crockett)

The codename Mincemeat was chosen in dark humour as an allusion to the operation's grim underpinnings, something not lost on Adrian Jackson, who as the former artistic director of Cardboard Citizens, a UK theatre company that makes work with and about homeless people, co-authored a play with Farhana Sheikh, simply and pointedly called Mincemeat, which reinstated Michael at the centre of the story, The promenade performance was staged twice in 2001 and 2009. "We told the story backwards," Jackson tells me. "Essentially using the same trope as in the Powell and Pressburger film, A Matter of Life and Death: a bloke turns up at heaven, dressed as an airman and with all the papers of one Major Martin, but has no memory of how he got there or who he is." The play sees Michael return to Earth in search of his identity. As part of his research, Jackson even managed to track down one of the undertakers who moved Michael's body in the middle of the night. The play contained a sense of anger that a person could be deemed more valuable after death than when alive. "Telling the story entirely from his angle gave us the full pathos and dignity of his life," explains Jackson. "The fact of much of the acting company having had what is now called 'lived experience' [of destitution] added authenticity and power," he adds. The film includes a scene in which Michael's sister chastises them for their callousness in using him in this way. It also shows his gravestone in Huelva, Spain, which now bears both the names Glyndwr Michael and Major William Martin, affirming that he served his country, which Ashford feels that he did. SpitLip did not want to shy away from those questions either, but fundamentally they wanted to celebrate what Montagu achieved, and its sheer audacity.

Because for all the ethical murkiness, and the sense of getting swept up in their own deception, they pulled it off. The Allies invaded Sicily as planned, but the Germans remained convinced it was a diversionary tactic. "It's a really important moment in history," stressed Macintyre, "because unlike most espionage stories, and I say that with all due humility, as I've written a lot of books about spies, this one really did make a difference, this one actually strategically altered the course of the war."

Operation Mincemeat is out in UK cinemas now and released on Netflix in North and Latin America on 11 May; SpitLip's Operation Mincemeat is at London's Riverside Studios, London, from 28 April until 9 July

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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Nucléaire français, histoire d’un sabordage

Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

comment en sommes-nous arrivés là ?

Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Ukraine war: Russia bombards cities as eastern offensive begins

Ukraine's President Volodymyr Zelensky has said Russia has launched an assault to seize the eastern Donbas region.

Moscow bombarded cities with rocket and artillery fire on Monday and in a video address Mr Zelensky said that the battle "for the Donbas has begun".

Ukraine's top security official, Oleksiy Danilov, said that Russia tried to break through Ukrainian front lines in the region.

The offensive has been long-expected after Russia failed to seize Kyiv.

Russia initially appeared to want to capture major Ukrainian cities and topple the government.

But after facing stiff resistance, Russian defence officials said that its main objectives in the "first stage of the operation" had been "generally accomplished" and its forces were moved from areas around the capital.

They announced plans to redirect the focus of the invasion towards the "liberation" of the Russian speaking Donbas region.

Russia's President Vladmir Putin has portrayed the invasion as an attempt to demilitarise and "denazify" Ukraine, something Ukraine and its allies dismiss as a ruse for an unprovoked attack.

Throughout Monday, Russia unleashed a barrage of rocket and artillery fire on a number of eastern areas, with eight civilians killed in the city of Kreminna in Luhansk and in the Donetsk area.

Seven people were killed and 11 more were injured in four Russian strikes in Lviv, a western city that has largely been spared the attacks seen elsewhere in Ukraine.

The governor of the Luhansk region said the situation was "hell", with constant fighting being reported in some cities.

In Ukraine's second city of Kharkiv, the regional governor said evacuations of civilians were taking place in areas where intense clashes are expected.

Russian defence officials said it its forces had hit hundreds of military targets in Ukraine on Sunday night, including 16 military facilities in the Kharkiv, Zaporizhzhia, Donetsk and Dnipropetrovsk regions, as well as a port in Mykolayiv in the south and east of Ukraine.

Speaking in a video message on Monday night, Mr Zelensky said that he and his forces "will defend ourselves" and pledged "not give up anything Ukrainian".

"A very large part of the entire Russian army is now focused on this offensive," he added, but said that Ukraine's forces will fight on "no matter how many Russian troops are driven there, we will fight".

Moscow claimed last month that it controlled 93% of Luhansk and 54% of Donetsk and its forces are expected to try and encircle the remaining Ukrainian troops in the region.

But they face a protracted fight with some of Kyiv's most battle-hardened troops. Ukraine is believed to have between 40-50,000 soldiers in the Donbas, many of whom have spent years fighting against Russian-backed separatists forces in the region.

Mr Zelensky's chief of staff, Andriy Yermak, said the assault marked "the second phase of the war" and assured Ukrainians that their forces could hold off the offensive.

"Believe in our army, it is very strong," he said.

The change in Russia's objectives was set out by President Vladimir Putin during a speech last week, where he announced that his aim was "to help the people who live in the Donbas, who feel their unbreakable bond with Russia".

The Pentagon's press secretary, John Kirby, cautioned Russia could be "setting the conditions for future offensive operations" and officials in Kyiv warned that the new Russian offensive does not mean that Moscow has ended its attacks on other parts of Ukraine.

"Putin hasn't removed the goal to destroy us as a state and our political leadership," Mr Danilov said in an interview with Ukrainian TV.

Russia continues to target the south-eastern city of Mariupol, which would allow its troops to complete a land-bridge between the occupied Crimean peninsula and forces in separatist held regions of eastern Ukraine.

Officials in Kyiv claimed Russian war-planes were preparing to drop five-tonne bombs on the Azovstal plant where the final Ukrainian holdouts are sheltering.

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Attentats du 13 Novembre. Denis Peschanski : « Un grand récit partagé est en train de se construire »

Entretien

Transmettre la mémoire des attentats : voilà l’ambition du programme de recherches 13-11. Son initiateur, l'historien Denis Peschanski, explique comment les audiences y contribuent. Entretien.

Alexandre Fache

Alors que la 3 e phase des entretiens du programme de recherches 13-11, qui va suivre un panel d’environ 1 000 personnes jusqu’en 2026, a débuté en septembre, Denis Peschanski nous explique comment le procès en cours influe sur cette mémoire.

Procès des attentats. Deux mois d’audience et la vérité du 13 Novembre se précise

Comment votre programme de recherches a-t-il intégré le procès ouvert en septembre ?

Denis Peschanski ​​​​​​​Notre objectif, c’est d’essayer de comprendre l’articulation entre mémoire individuelle et mémoire collective. Or, grâce au procès, mais aussi aux médias qui le couvrent, un grand récit partagé sur le 13 Novembre est en train de se construire. Un récit bâti à partir des témoignages des rescapés, des proches des victimes, des policiers, des médecins…, qui est ensuite renvoyé à l’ensemble de la population, puis intégré par les individus qui la composent. Il y a une sorte de dialectique, d’aller-retour entre individuel et collectif. Ce mécanisme fait évoluer la mémoire au fil des ans. On l’a vu très clairement grâce aux 400 entretiens que nous avons menés depuis septembre, notamment chez ceux qui n’ont pas été des acteurs ou témoins directs des attentats : les gens nous parlent plus, sont beaucoup plus précis sur les faits, et la charge émotionnelle est plus forte. Clairement, le procès a revivifié la mémoire d’un événement qui, en 2018, était en train de s’estomper. Avec les audiences, les récits se complètent les uns les autres, comme dans un puzzle. Cela peut permettre d’avancer, en particulier pour les victimes directes, dont le traumatisme les conduit bien souvent à se focaliser sur une image, intrusive et douloureuse, de cette soirée funeste. Arriver à construire l’histoire du 13 Novembre dans sa complétude permet de renvoyer l’événement dans le passé. Ça n’efface pas la douleur, mais ça peut atténuer le traumatisme.

Retrouvez ici tous nos articles sur le procès des attentats du 13 novembre 2015.

Le procès a-t-il mis en lumière des faits nouveaux ou méconnus sur le 13 Novembre ?

Denis Peschanski Oui, en particulier sur la mémoire que les gens ont de l’événement. En 2016, quand on leur demandait quels lieux ils associaient au 13 Novembre, le Bataclan venait bien sûr en premier, mais les terrasses et Saint-Denis étaient aussi souvent cités. Deux ans plus tard, ce n’était plus le cas, le Bataclan écrasait tout. Pour les victimes des autres lieux, cela pouvait être vécu comme une double peine : non seulement elles souffraient, mais elles avaient aussi le sentiment d’être oubliées de la mémoire collective. Le procès a permis de rééclairer des moments du 13 Novembre restés dans l’ombre, notamment les faits commis autour du Stade de France. Ainsi, les gendarmes de la garde républicaine, à cheval, qui étaient en première ligne des attentats kamikazes, ont pu y partager leur vécu, longtemps occulté, et très traumatique. On a vu aussi combien le fait d’avoir été exclus du récit collectif a pesé sur eux, et été à l’origine de pathologies supplémentaires. L’histoire de la troisième explosion au Stade de France, près du McDonald’s, a aussi pu être racontée, alors qu’elle avait été largement passée sous silence depuis 2015.

La parole des accusés fait-elle selon vous partie de ce récit collectif ?

Denis Peschanski Nous verrons bien. Une des questions sur ce sujet est de savoir si le discours revendicatif des accusés peut avoir une chance de pénétrer une partie de la société française. Je ne le crois pas. Il reste que parfois, après des attentats terroristes, on se souvient plus facilement du nom des auteurs que de ceux des victimes, malheureusement.

Au final, que retenez-vous de ces deux premiers mois de procès ?

Denis Peschanski D’abord, la charge émotionnelle très forte des témoignages des parties civiles. Ce sont des vies totalement ou partiellement détruites qui ont été exposées à la barre, déposition après déposition. Ce n’est pas évident à accueillir pour les professionnels qui suivent ces audiences, magistrats, avocats ou journalistes. Deuxième fait marquant : la volonté, largement partagée chez les victimes, de montrer que la démocratie l’emportait sur la barbarie, et que donc, il fallait être attentifs aux droits de la défense. À ce titre, l’histoire du 13 Novembre se démarque beaucoup de celle du 11 septembre 2001 aux États-Unis, où le grand procès sur ces attentats n’a jamais eu lieu.

Entretien réalisé par Alexandre Fache​​​​​​​

attentats du 13 novembre 2015procès attentats 13 novembre 2015
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Soupçons de fissures sur les circuits des réacteurs nucléaires de Flamanville : EDF “poursuit les contrôles”

EDF a annoncé que « les contrôles se poursuivent », concernant la recherche d’éventuels dégâts sur les circuits de sécurité de plusieurs réacteurs nucléaires, rapporte Ouest-France, dimanche 10 avril. Le fournisseur d’énergie n’a ni confirmé ni infirmé les informations selon lesquelles des fissures auraient été découvertes dans la centrale de Flamanville (Manche). Plusieurs réacteurs français ont dû être mis à l’arrêt depuis février afin de vérifier l’existence de traces de corrosions. EDF en a confirmé la découverte dans les centrales de Civaux (Vienne), Chooz (Ardennes) et Penly (Seine-Maritime).

La moitié du parc nucléaire à l’arrêt

Jeudi 7 avril, le site Montel, citant une source syndicale, affirmait que des fissures dues à la corrosion avaient été découvertes sur les réacteurs 1 et 2 de Flamanville. « Flamanville 1 est arrêté depuis le 22 mars pour rechargement d’une partie de son combustible et son arrêt programmé est prévu jusqu’au 28 avril », a répondu EDF, interrogé par Ouest-France. Quant au réacteur numéro 2, qui est également à l’arrêt jusqu’au 29 juillet, les contrôles sont « toujours en cours ».

Les deux réacteurs de Flamanville ont plus de 30 ans. Un EPR doit y voir le jour, mais sa mise en route a été retardée et le budget des travaux a explosé. Symbole du vieillissement du parc nucléaire, les 56 réacteurs français doivent être inspectés d’ici 2023. Près de la moitié d’entre eux (27) sont donc actuellement à l’arrêt. EDF a donc dû revoir à la baisse sa production annuelle d’énergie.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Procès du 13 novembre 2015. Mort en 2017, Guillaume est la 131e victime des attentats

Actu

Rescapé du Bataclan, Guillaume Valette souffrait de la culpabilité du survivant. Il s’est donné la mort le 19 novembre 2017. Sa famille a témoigné de sa souffrance, ce mardi.

Kareen Janselme

« G uillaume détestait la violence, mais elle l’a rattrapé, le 13 novembre 2015. Il est sorti vivant du Bataclan, physiquement indemne mais profondément atteint par des balles psychiques invisibles qui l’ont doucement mais sûrement tué. » À la barre, ce mardi 26 octobre, Alain Valette dépose assis, ses béquilles à proximité, le souffle court, lisant son texte sans faillir. Face à lui, sur le mur au-dessus du président de la cour spéciale, son fils apparaît tranquille, lunettes et cheveux courts, la pyramide du Louvre en arrière-plan. La photo projetée a été choisie par sa mère. Prise l’année précédant les événements, elle symbolise la période des « jours heureux ». « Guillaume n’avait jamais eu de problèmes psychiques, mais il a été débordé par un état de stress post-traumatique au point de mettre fin à ses jours le 19 novembre 2017, reprend son père. Puisqu’il n’est plus là, c’est moi qui vais raconter son 13 novembre. »

À trois mètres de la scène, le fan trentenaire écoute les premières notes de Kiss The Devil et, « comme tout le monde, (il) a entendu les pétards ». Quand la lumière se rallume après les premières fusillades, les terroristes sont sur l’estrade. Guillaume ne peut détacher son regard d’une fille qui fixe le plafond sans ciller. Il comprend qu’elle est morte. Son corps est pris de tremblements incontrôlables. Une jeune femme lui prend la main, le rassure, malgré les injonctions au silence des voisins terrifiés. « Ça lui a fait un bien fou », remercie le père s’adressant à l’inconnue. Pour survivre, Guillaume va se cacher sous des corps, « une boue humaine », décrira-t-il à son père. Il n’oubliera pas les cris des blessés. Ni le coup d’œil qu’il a jeté sur la fosse « malgré les consignes de la police ». Guillaume « a regardé l’horreur », a « marché dans le sang ». À 3 h 30, la famille le récupère enfin. « Il était couvert de sang. Nous l’avons serré dans nos bras : il était glacé et exténué. Le lendemain, il nous a dit tout de suite : “La vie d’avant, c’est fini.” »

La vie d’après se décompose en deux périodes pour la famille Valette. Dans un premier temps, Guillaume essaie de se replonger dans « ses microscopes électroniques ». Mais le garçon manque de concentration au travail et développe les syndromes habituels du stress post-traumatique tant décrits depuis des semaines par les victimes de ce procès : hypervigilance, cauchemars, intolérance aux comportements hostiles, anxiété. « Il ne se plaignait jamais », déplore presque son père, qui l’observe peu à peu se refermer. Il ne sort plus. Affecté par le moindre fait divers, son fils ne regarde plus que des documentaires animaliers. Au premier anniversaire des attentats, il sort de son mutisme. « Je n’oublierai jamais le bruit de ces mitraillettes », avoue-t-il en pleurant. « Ça a duré trente secondes, il n’en a plus jamais parlé », conclut son père.

À l’été 2017, son état se complique et se transforme en une dépression sévère et un délire hypocondriaque. Guillaume se réveille en hurlant, fait une crise de panique au boulot, n’arrive plus à franchir 50 mètres dans la rue. Le jeune homme est persuadé d’être atteint d’une maladie grave et multiplie les radiographies, les endoscopies, les IRM. En vain : « Tout est normal. » Sa maladie est d’ordre psychiatrique. Les parents sont démunis. Le corps médical ne mesure pas les conséquences du stress post-traumatique. Au deuxième anniversaire de l’attaque du Bataclan, aucun psychiatre ne rend visite au patient interné à l’hôpital.

Les psychiatres ont compris trop tard

Le 19 novembre 2017, Guillaume est retrouvé pendu dans sa chambre, laissant une lettre : « Je suis atteint d’un cancer de l’œsophage à cause d’une œsophagite non soignée. » Les psychiatres ont compris trop tard. « J’ai été berné », « je n’ai rien vu venir », avoueront-ils à la famille. « Il était une victime de guerre. J’ai alerté de si nombreuses fois. Mais, en tant que mère, on vous colle vite une étiquette d’anxieuse », témoigne la maman par écrit, dans une terrible note lue à la barre par son deuxième fils, Frédéric. « Toutes ces blessures invisibles devraient être comprises et mieux appréhendées, enchaîne le père. Nous ne sommes pas tous égaux. L’État doit améliorer la prise en charge des victimes qui vont mal et souffrent, pour éviter qu’il y ait d’autres Guillaume. »

« Est-on faible parce qu’on ne tolère pas la violence ou parce qu’on finit par l’accepter ? » s’interroge Christophe, dernier membre de la fratrie. « Mon frère n’aimait pas la violence, poursuit-il. En concert, il adorait se retrouver dans cette foule rassemblée au nom de la musique. Quelque temps avant le 13 novembre, on avait parlé de ça : ces deux heures hors du temps, sans chômage, sans violence, sans peur de l’avenir. Une bulle de bonheur. Ce soir-là, les problèmes de la société ont traversé cette bulle et l’ont mise en miettes. »

Alors que certains médias comptabilisent strictement à 130 le nombre de victimes directes des attentats du Stade de France, des terrasses, du Bataclan, que d’autres ne veulent pas les réduire à un nombre, pour la famille Valette, « ce chiffre est important. Guillaume Valette est la 131e victime du Bataclan ».

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BBC

SANS TITRE

Street battles are being reported in the eastern Ukrainian city of Kreminna.

Ukraine says Russian forces have seized control of Kreminna, which is in the Luhansk region.

The regional administrator, Serhiy Haidai, says four civilians in the town have died. He urged residents to remain in shelters.

He tells Ukrainian TV that heavy artillery fire left seven residential buildings in flames and targeted a sports complex where the nation's Olympic team trains.

Russians have been destroying buildings along the way, he says, adding that his forces retreated to regroup and keep fighting.

Russia's military are attacking along a 300 mile (480km) front in eastern Ukraine as part of its major offensive in what Ukraine has called "a new phase of war".

Ukraine’s General Staff says Russian forces are focusing their efforts on taking full control of the Donbas region, in the east.

Russian forces have tried to break through Ukraine's defences along nearly the entire frontline, the General Staff said in a statement.

So far, Russian forces have only managed to pass through two areas - the eastern town of Kreminna and another small town, Luhansk regional military administrator Serhiy Haidai says.

Russia began stepping up its full-scale assault yesterday, focusing on the Donbas regions of Donetsk and Luhansk, with forces trying to advance in several sections, including from the neighbouring Kharkiv region.

The General Staff said the Russian military continues to block and shell the southern port city of Mariupol and fire missiles at other cities.

In its latest briefing, the Russian Defence Ministry says missile and artillery forces struck 1,260 targets in Ukraine overnight.

It says "high-precision air-based missiles" hit 13 Ukrainian positions in parts of the Donbas, including the key town of Slovyansk.

It also says other air strikes "hit 60 military assets of Ukraine", including in towns close to the eastern frontline.

Russian anti-aircraft forces downed a Ukrainian MiG-29 jet in the Donetsk region, the ministry said.

The BBC can't independently verify the ministry's claims.

We have more from Dr Jack Watling of Rusi speaking on the Today programme about the Russian offensive in the Donbas and whether Russia can take control of that region by 9 May - the date when it holds a parade in Moscow to mark its victory in World War Two.

"It's feasible, but it's a very long way from being assured. The Ukrainian military had to withdraw a lot of units from the areas that defend Kyiv and their units are very tired, and so it's going to be a really hard fight... the Ukrainians risk taking a lot of casualties in this fight (in order) to blunt that advance."

On the other hand, it is probably the last push for the Russians until they really have to pause for a couple of months to rebuild their forces, he says.

The 9 May date has shifted in its significance, he adds.

It is no longer the date on which the Russians are aiming to declare success and victory, and instead is moving towards something that they will use as a rallying point to declare wider mobilisation."

Special forces are now storming Mariupol's Azovstal iron and steel works plant, where the final Ukrainian troop holdouts are sheltering, a Russian-backed separatist official in the eastern Donbas region says.

Eduard Basurin, who represents the self-proclaimed Donetsk People's Republic (DNR), tells Russia 24 TV channel that specially selected "assault groups" are being helped by Russian aviation and artillery.

Basurin also denies reports by Ukrainian officials that many civilians, including children, are hiding at Azovstal - a huge industrial area in the city centre.

Last week, he said the Ukrainian troops should be "smoked out" from the plant, in what a number of military experts in Ukraine and the West said was a veiled threat to use chemical weapons.

The Ukrainian defenders later said the Russians dropped an unknown "substance" from a drone - but this claim has not been independently verified.

Mariupol, a strategic port on the Sea of Azov coast with a population of more than 400,000 before the war, has been besieged by Russian troops since early March.

The city's authorities say Mariupol has been razed by heavy shelling and air strikes, and that thousands of civilians have died.

Dr Jack Watling, of defence and security think tank the Royal United Services Institute (Rusi), reflects on how this phase of the war - with the Russian offensive in the Donbas - will be different from what we've seen in recent weeks.

During their offensive on Kyiv, the Russians were advancing on two roads, and struggled to get off those roads - because of marshes and dense woodland, he tells BBC Radio 4's Today programme.

While their artillery was stuck quite a long way from the front in that traffic jam, their forward units were in range of Ukrainian artillery, and they took very heavy casualties whenever they tried to move.

"This, by contrast, is a fight over quite open country, over a very wide area and there are parts of it that are quite industrial and urbanised... the towns are smaller," he says.

So the Russians should be able to be less fixed, to manoeuvre, and there should be much more in the way of contact battles (units clashing into one another directly) rather than ambushes, he predicts.

The leader of the last Ukrainian soldiers in the devastated port of Mariupol has urged world leaders to arrange safe passage for civilians sheltering at a giant steelworks.

Local officials say a thousand people - many of them relatives of the fighters - have taken refuge in bunkers and tunnels at the site.

Reports from the besieged southern port say separatist fighters supported by Russian forces are trying to storm the industrial complex.

Russia's military says it controls almost all of Mariupol and over the weekend the city's last defenders ignored a Russian deadline for surrender.

Capturing the whole of the city would be a major strategic prize for Russia, leaving it in control of a vast swathe of southern and eastern Ukraine.

Ukraine says there will be no humanitarian corridors to evacuate civilians trapped in conflict areas for a third consecutive day because there has been no agreement with Russia.

Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk says intensive shelling continues in the Donbas region of eastern Ukraine, where officials say Russia has launched a major offensive after being thwarted in efforts to capture the capital, Kyiv.

Vereshchuk says Russians "refuse to open a corridor" to evacuate civilians from the besieged port city of Mariupol towards Berdyansk.

She says "difficult negotiations" have been taking place to try to arrange humanitarian corridors in the southern region of Kherson and in the Kharkiv region of eastern Ukraine.

More now on Russia's large-scale offensive in the eastern Donbas region.

The Institute for the Study of War says the offensive "is unlikely to be dramatically more successful than previous Russian offensives", but Russian forces could "achieve limited gains".

Russian forces did not take an "operational pause" necessary to "reconstitute" and properly integrate damaged units withdrawn from north-eastern Ukraine, the US-based think tank says in an assessment.

"Frequent reports of disastrously low Russian morale and continuing logistics challenges indicate the effective combat power of Russian units in eastern Ukraine is a fraction of their on-paper strength in numbers," the institute says.

While Russian forces may be able to wear down Ukrainian positions through "heavy concentration of firepower and sheer weight of numbers", a dramatic Russian offensive success "remains highly unlikely", it adds.

UK government minister Brandon Lewis has given more reaction about the two British men reportedly captured by Russian forces. Shaun Pinner, 48, and Aiden Aslin, 28, have appeared on Russian state TV asking to be exchanged with a pro-Russian politician held in Ukraine.

Lewis was asked on Sky News if a swap was something the government would consider. "We're actually going through the process of sanctioning people who are close to the Putin regime, we're not going to be looking at how we can help Russia," said Lewis.

He later told the BBC he did not want to comment further on the case of the two British individuals.

Lewis said people from the UK should not go out to Ukraine. He said: "People should not be taking what is in reality an illegal route through into a very dangerous situation."

He added: "We really should be very clear with people, that isn't what they should be doing."

Both of the men in this case had been living in Ukraine before it was invaded and both have Ukrainian partners.

They had both been serving as marines in Ukraine's military.

We have more from Gen Sir Richard Barrons on what the Russian offensive in the Donbas might look like.

On the question of whether Russian forces might operate more successfully in this phase, he says they may have learnt some lessons from the first 54 days of the war, they now try to do one thing at once rather than many things at once, and they're focused behind the Donbas operation (firepower, logistics, command and control, as well as reinforcements are lined up under a single general).

But they have not had enough time to restore their state of training, and many of the reinforcements brought from further across Russia might not be better trained, and definitely their morale will not be any stronger "from the battering they've had over the last 50 days", he adds.

Gen Sir Richard Barrons, former commander of UK Joint Forces Command, explains how this phase of the conflict will be different from previous phases.

There is more open ground in the Donbas region, and as the weather improves, there will be more opportunity for Russian armour - tanks supporting infantry and armoured artillery - to get off the roads (unlike in Kyiv) to "manoeuvre faster and harder across bigger batches of country", giving the Ukrainian military a stiffer problem, he tells BBC Radio 4's Today programme.

As the weather improves it also gets wetter, and he says this is not the ideal time for off-road tank manoeuvres - winter or the height of summer would have been better as the ground is harder, he says.

But in this particular battle, the Russians will be approaching Ukrainians from the east, and also from the north and the south to try to get behind them, so this is a more complex military problem for the Ukrainians.

Adam Easton

Warsaw Correspondent

Some 2.838 million people have fled Ukraine to Poland since the war began, the Polish Border Guard says.

The number of people crossing the border into Poland has fallen significantly in recent weeks and numbers going into Ukraine have risen. During Friday-Sunday, more people left Poland for Ukraine than vice versa.

On Monday, the numbers entering Poland rose 16% from Sunday, with 20,000 crossing the border, the agency wrote on Twitter.

At the height of the refugee crisis on 6 March, 142,300 people fled Ukraine to Poland. Before the war, the average daily number of people crossing the border from Ukraine into Poland was 16,800.

On Monday, 14,400 people crossed into Ukraine from Poland.

In total, 738,000 people have entered Ukraine from Poland since the war began.

Some of the refugees have already left Poland. Warsaw University migration research Prof Maciej Duszczyk estimates about 1.2-1.4 million remain.

Oleksiy Goncharenko, a Ukrainian MP, has been appealing for more arms from the West:

"Compared to [the] Afghani military, which received $80bn (£61.5bn) of equipment, weapons and ammunition, the last package from the United States is $800m.

"The world should realise that we are fighting with Russia, the biggest army in continental Europe, with a country with a budget for weapons many times higher than Ukraine’s, so we need more weapons."

The BBC's Yogita Limaye has been speaking to families whose children have been caught up in the conflict. Their children have physical and psychological scars, and some have died.

Elisei Ryabukon, 13, died in March when the convoy of cars he was in came under fire. His three-year-old brother survived.

Their mother Inna says she wants justice for her son: "I want the world to know about the crimes of Russia. I want every victim to be counted. I want Russia to be held accountable for the people, children and women, they have killed on our land."

Another child caught in the conflict is 13-year-old Ilya Bobkov. He escaped along with his family from Bucha, just outside Kyiv.

Ilya says: "On 24 February when the fighting started, I was shocked. I had expected it to be a regular day, I'd go to school, do my homework and play games."

Ilya and his family left Bucha through a humanitarian corridor. On the journey they saw destroyed tanks and corpses. "I dream about my family being killed or taken hostage by the Russians. I wake up in cold sweat," he says.

The UN estimates about two thirds of Ukraine's 7.8 million children have been displaced.

You can read more about their stories here.

Ukrainian forces have struck a village near Russia's border with Ukraine, wounding one resident, the governor of the Russian province of Belgorod is quoted by Reuters news agency as saying.

The strike on the village of Golovchino was reported by Governor Vyacheslav Gladkov on messaging app Telegram, Reuters reports.

It was not clear what the nature of the strike was - artillery, mortars, missiles or air attack.

In case you're just joining us or need a quick catch up, here's a round-up of the latest from Ukraine.

This is Vikas Pandey and Andrew Clarance in Delhi handing over to our colleagues James Clarke, James Harness and Alexandra Fouché in London, as they bring you the latest.

US Treasury Secretary Janet Yellen will reportedly skip sessions of this week's G20 finance meeting in protest of Russia's invasion of Ukraine.

Yellen is also expected to lobby International Monetary Fund and World Bank members to ramp up financial pressure on Moscow as retaliation for their ongoing aggression.

In remarks last week, Yellen decried "Vladimir Putin’s unprovoked attack on Ukraine".

"Until Putin ends his heinous war of choice, the Biden administration will work with our partners to push Russia further towards economic, financial, and strategic isolation," she said.

Her remarks echo that of President Joe Biden who has said Russia should be kicked out of the G20 and international financial institutions.

Yellen will convene a panel on Tuesday to discuss the international response to a food security crisis exacerbated by Russia's invasion, the Treasury Department said.

The Ukrainian military has said that Russian forces are carrying out "aggressive actions" to establish full control over the eastern regions of Donetsk and Luhansk, in an update on the 55th day of the war.

The BBC has not been able to independently verify these claims.

A plane sent from Moscow to pick up expelled Russian diplomats from Greece and then Spain was forced to make a 15,000km detour due to a EU flight ban, flight-tracking website FlightRadar24 reports.

"While Spain and Greece made a one-time exception for the aircraft to enter their airspace, the flights navigated around other countries that maintain bans on Russian flights," the website said.

It added that the total length of the flight was 15,163 km, "just shy of the current world’s longest flight between Singapore and New York".

Valeurs Actuelles

Nucléaire, la leçon ukrainienne

Il n’y a que le réel pour concocter de pareils scénarios. Voilà onze ans, le 11 mars 2011, un tsunami gigantesque balayait la côte nord-est du Japon et, noyant la centrale de Fukushima-Daiichi, provoquait l’un des plus sérieux accidents nucléaires de l’histoire. Même s’il ne causa pas de victimes directes, contrairement au tsunami lui-même, il fut suffisamment grave pour pousser le Japon à décréter un abandon progressif du nucléaire, bientôt imité par l’Allemagne, pays de forte tradition antinucléaire et dont la chancelière, Angela Merkel, projetait une alliance électorale avec les Verts. En France, l’accident japonais hystérisa une opposition à l’atome demeurée vivace et contribua notamment à signer l’arrêt de mort de la centrale de Fessenheim. Pour le nucléaire européen, une décennie pénible s’ouvrait, faisant suite à deux décennies déjà bien moroses.

Le problème est qu’on peut choisir de se passer du nucléaire, mais qu’on ne se passe pas aussi facilement d’électricité. On s’en passe d’autant moins que la peur d’une catastrophe climatique a poussé la planète entière (du moins celle qui a les moyens) à mener la chasse au dioxyde de carbone (CO2), ce gaz de la vie devenu l’incarnation du mal. Or, le nucléaire n’en émet pas tandis que les autres sources de production d’électricité – le gaz et surtout le charbon – en émettent beaucoup. Les Allemands, comme les Japonais, carburent aux énergies fossiles. Ils sont donc considérés comme de gros pollueurs. Au fil des années, le poids des arguments s’est inversé. Le message – tenu par le Giec, notamment, la voix de l’Onu pour le climat – était le suivant : “être antinucléaire est une position que l’on veut bien comprendre mais que l’on ne saurait soutenir”.

le conflit laisse imaginer le pire danger qui soit : le feu nucléaire

Évidemment, il y a les énergies renouvelables (EnR). Les décennies moroses du nucléaire furent les décennies glorieuses du solaire et de l’éolien – en Allemagne plus encore que chez nous. Le problème est que si les EnR fournissent elles aussi une électricité décarbonée, elles fournissent surtout une électricité qui brille par son absence, en général quand on a besoin d’elle. Le 2 mars dernier, par exemple, à la pointe du soir, les 154 gigawatts installés de part et d’autre du Rhin ne fournissaient que… 5,3 gigawatts aux millions de foyers français et allemands. Or, on se chauffe, on s’éclaire : il faut de l’électricité. Il faut donc du charbon ou du gaz. C’est là que nous retrouvons les Russes. Ceux-ci fournissent 60 % du gaz brûlé en Allemagne. À ce niveau-là, ce n’est plus un ami, c’est un partenaire vital. Pour renforcer l’union, un gazoduc géant, Nord Stream 2, est en cours de construction. À la Russie la source, à l’Allemagne le robinet. L’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, qui a son fauteuil dans le premier cercle dirigeant des sociétés russes Rosneft (pétrole) ou Gazprom (gaz), veillait sur le projet.

L’invasion qui chamboule tous les plans

Mais, patatras, voilà que l’ami russe envahit l’Ukraine ! Le gaz, tout à coup, sent le soufre, et même la poudre à canon. Émettre du CO2, passe encore, être à la base de l’économie d’un pays qui ramène la guerre en Europe, ça fait trop. L’Allemagne est au bord d’un virage stratégique aussi brutal qu’inédit. Les centrales à charbon n’ont pas fini de tourner et il se murmure que les derniers réacteurs nucléaires du pays pourraient voir leur horizon s’éclaircir (à noter que le Japon a, lui aussi, repris le chemin de l’atome). En France, où les éoliennes et les panneaux solaires nous rendent également dépendants du gaz (et même du charbon), le nucléaire pourrait bien revenir en grâce plus nettement encore que ce que le discours très ambigu d’Emmanuel Macron à Belfort (voir Va leurs actuelles du 17 février 2022) laissait espérer.

Et pourtant, comment imaginer timing plus désastreux pour ce changement de paradigme ? On peut être un défenseur de l’atome, il faut avouer que, au-delà de toute considération énergétique et géopolitique, l’actualité ukrainienne replace le nucléaire sous un jour passablement inquiétant. En prenant d’abord le contrôle du site de Tchernobyl puis celui de la centrale de Zaporijia, les forces russes ont réactivé de façon angoissante la crainte d’un accident dont les conséquences pourraient être très graves, non seulement pour la région, mais aussi pour le continent. Pire encore, en dessinant les contours d’un affrontement entre la Russie et l’Otan, deux forces dotées de la bombe atomique, le conflit laisse imaginer le pire danger qui soit (autrement plus grave que le “dérèglement climatique”) : le feu nucléaire. Bien sûr, la mobilisation, par Vladimir Poutine, des “forces de dissuasion” russes relève probablement du discours martial ; l’équilibre de la terreur qui, n’en déplaise aux pacifistes, fonctionne depuis soixante ans, ne devrait pas être rompu en Ukraine. Bien sûr aussi, la prise de contrôle des centrales ukrainiennes par les soldats russes relève plus du blocus énergétique que d’une intention de sabotage, dont les saboteurs seraient les premiers à pâtir. Il n’empêche que tout ceci n’est guère rassurant et renvoie l’homme maître de l’atome à sa responsabilité la plus vive. Notre force a un prix : l’inconséquence ne nous est pas permise.

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L'Humanité

13-Novembre, les contradictions de Salah Abdeslam

Actu

Procès Interrogé mercredi pour la première fois sur le fond du dossier, le seul survivant des commandos djihadistes a dit son « amour » pour l’« État islamique », mais assuré « ne pas être un danger pour la société ».

Alexandre Fache

Il a beaucoup parlé, Salah Abdeslam, ce mercredi 9 février, devant la cour d’assises. Beaucoup plus, en sept heures trente d’interrogatoire, que pendant les cinq ans d’instruction de ce volumineux dossier. Et pourtant, sait-on mieux, après cette longue audience, qui est vraiment le seul survivant des commandos qui ont tué 131 personnes ce soir-là ? A-t-on éclairci la façon dont ce jeune homme, qui est né et a grandi en Belgique « dans les valeurs occidentales », est passé, ainsi que l’a questionné Me Josserand-Schmidt, avocate des parties civiles, « d’une pratique très modérée, voire lointaine de l’islam, au combat djihadiste » ? Pas sûr, malgré la volonté apparente de l’accusé de s’expliquer.

Interrogé pour la première fois sur le fond du dossier, mais pas sur la préparation ni l’exécution des attentats, qui feront l’objet d’autres audiences en mars, Salah Abdeslam a affiché une attitude paradoxale, oscillant entre la défense d’un engagement islamiste assumé, et même revendiqué, et la minimisation de son rôle dans les faits. « Je n’ai tué personne, blessé personne, même une égratignure, je ne l’ai pas faite », a-t-il commencé par rappeler, devant une salle comble, dans une « déclaration spontanée » qui bien sûr ne l’était pas. Contrairement aux premiers jours du procès, pendant lesquels le convoyeur des kamikazes du Stade de France avait affirmé, de façon vindicative, « ne pas cautionner » la justice française et « avoir délaissé toute profession pour devenir un combattant de l’“État islamique” », l’accusé, en chemise blanche et masque assorti, a semblé vouloir s’attacher l’indulgence de la cour. « Je ne suis pas un danger pour la société », a-t-il lancé aux magistrats qui décideront, en mai prochain, de la peine à lui infliger. « Il n’y a pas une contradiction entre se revendiquer “combattant de l’“État islamique” et affirmer qu’on n’est “pas un danger pour la société” ? » lui demande Me Olivier Morice, autre avocat des parties civiles. « Non, non. J’adhère à l’“État islamique”. Je l’aime. Je suis pour la charia. Mais pourquoi cela ferait-il de moi quelqu’un de dangereux ? » répond sans sourciller l’enfant de Molenbeek.

Et c’est là où le bât blesse dans sa démonstration. Car en ne prenant aucune distance avec les exactions de Daech, le prévenu répond à sa propre question sur sa « dangerosité ». Les décapitations filmées et diffusées comme moyen de propagande, « vous adhérez à ça ? » lui demande le président Périès. « Je ne peux pas répondre par oui ou par non. Ça se faisait en France, jusqu’à ce que François Mitterrand abolisse la peine de mort. » L’esclavage dans lequel certains prisonniers de l’EI étaient réduits ? « Esclave, c’est un statut social comme un autre dans l’islam. » Et ces femmes yézidies, utilisées comme objets sexuels par les djihadistes ? « Des manipulations. » Les attentats eux-mêmes, qui ont frappé des civils innocents, Abdeslam continue de les justifier. « L’“État islamique”, il fait avec les moyens du bord. Ils n’ont pas de missiles ou d’hélicoptères. Toucher des civils, c’était pour marquer les esprits » et se venger des « bombardements de la coalition en Syrie », assène-t-il, avant de reprendre les mots des terroristes du Bataclan : « Tout ça, c’est à cause de François Hollande. »

Les raisons de son renoncement pas totalement clarifiées

Finalement , le seul « regret » évoqué à la barre par l’accusé aura été celui de ne pas être allé en Syrie à l’époque pour « aider ses frères », à cause des « attaches » (sa famille et sa fiancée) qui le retenaient en Belgique. Par manque de courage, aussi ? La question ne lui a pas été posée, mercredi. En revanche, celle de savoir s’il avait renoncé volontairement à actionner sa ceinture d’explosifs, le 13 novembre, est revenue, à la faveur du « message » liminaire adressé en début d’audience sur ces peines « extrêmement sévères » prononcées contre ceux qui n’ont « rien fait ». « Demain, quand un individu sera dans un métro, un bus, avec une valise d’explosif de 50 kg, s’il veut faire marche arrière au dernier moment, il saura qu’il ne peut pas, parce que, de toute façon, on va le pourchasser, l’humilier… » a prévenu (ou menacé ?) l’accusé. Que faudrait-il faire alors ? le relance Me Aurélie Cerceau, avocate des parties civiles. « On ne peut pas condamner des gens qui n’ont rien fait comme si c’était la tête de l’EI. Sinon, après, à l’isolement, on se dit : “J’aurais dû l’enclencher, ce truc”… » Référence explicite à la ceinture qu’Abdeslam avait fini par jeter dans une poubelle lors de sa fuite, ou hypothèse d’école ? Les raisons de son renoncement n’ont pas été totalement clarifiées, mercredi. En revanche, « l’état d’esprit » du principal accusé vis-à-vis du combat djihadiste, lui, semble limpide. « Allah, sa législation, elle est parfaite, elle a pas de défaut, pas de manquements, a-t-il dit. Et nous, on s’accroche à la charia comme vous, vous vous accrochez à la démocratie. »

procès attentats 13 novembre 2015attentats du 13 novembre 2015salah abdeslamdjihadistes français
L'Humanité

Procès 13 novembre. Abdeslam dit avoir "renoncé" à se faire exploser

Actu

Lors de son ultime interrogatoire, mercredi 13 avril, devant la cour d’assises, Salah Abdeslam, seul survivant des commandos terroristes, a indiqué qu’il devait se faire sauter dans un bar du 18e arrondissement de Paris, le 13 novembre 2015. Il aurait reculé au dernier moment, « par humanité ».

Kareen Janselme

« Oui, M. le président, je vais m’exprimer aujourd’hui. » Telle une girouette au gré du procès, Salah Abdeslam a finalement décidé de reprendre la parole ce mercredi soir. Peu de personnes y croyaient, depuis son dernier refus, le 30 mars. La journée d’audience était entamée depuis près de six heures quand le seul survivant des commandos terroristes du 13 novembre 2015 a décidé de répondre à la cour d’assises spéciale. « Je ne me suis pas senti écouté et j’ai fait usage de mon droit au silence. Depuis le début cette affaire, on ne veut pas voir la personne que je suis vraiment. » Critiquant son image décrite « dans les médias depuis six ans », Salah Abdeslam a décidé de faire « marche arrière ». Il s’exprime donc, car c’est sans doute la « dernière occasion de le faire », avant l’issue du procès prévue en juin.

Polo à rayures grises et gilet noir, l’accusé se dresse tranquillement. Il ôte son masque pour parler, découvrant une petite barbe en broussaille. Ses cheveux sont gominés, sa stature bien moins raide qu’au début du procès, où ses déclarations dogmatiques étaient quasi récitées. Il ne s’énerve pas contre ses amis Mohammed Amri et Hamza Attou, à ses côtés dans le box, malgré des témoignages divergents qui parfois l’incriminent. Salah Abdeslam fait même de l’humour sur le ramadan, qu’il suit assidûment. Mais surtout, il révèle enfin la raison qui l’a poussé à abandonner son véhicule dans le 18e arrondissement, place Albert Kahn ce soir-là, après avoir déposé les trois kamikazes au Stade de France : « Je me suis rendu dans un café dans le 18e. J’ai commandé une boisson. Je vais regarder les gens qui s’occupent de moi et là, je ne vais pas le faire. J’ai renoncé. »

«Ils étaient plus jeunes que moi, je ne voulais pas les tuer»

Quelques heures plus tôt, Salah Abdeslam venait de repérer le parcours avec son frère Brahim, qui fera exploser sa ceinture d’explosifs au Comptoir Voltaire. Le trajet global a été mal évalué. Pour cette raison, les terroristes arriveront après le début du match au stade de Saint-Denis, en retard sur leur planning. Au volant, Salah Abdeslam ne s’éternise pas sur place, en raison de la présence de policiers dans le secteur, et se dirige directement vers le 18e à une adresse qu’il dit avoir oubliée aujourd’hui. « (C’était) y a sept ans… je me souviens plus où. » L’objectif était un bar «  pas très grand », dans une rue animée, à un angle. « Il y avait des jeunes dans ce café-là, des jeunes et des très jeunes. Je les ai vus en train de danser. Et puisqu’on nous dit que les victimes sont prêtes à tout entendre, oui, je n’ai pas renoncé par peur, mais par humanité. Ils étaient  plus jeunes que moi, je ne voulais pas les tuer. »

Salah Abdeslam va reconnaître avoir conduit et ouvert « le convoi de la mort » des trois voitures venues de Belgique. Pourtant, ce n’est que deux jours plus tôt, le 11 novembre, qu’il assure avoir été désigné par Abdelhamid Abaaoud, à Charleroi, comme le dixième homme du commando. « Il me dit qu’il y a un projet d’attaque en France, que je devrais porter une ceinture explosive et me rendre dans un endroit pour me faire exploser. » Son vrai objectif aurait été de se rendre en Syrie. Et non de commettre un attentat en Europe, tient-il à préciser. « Savoir que je devais me faire exploser a été un choc pour moi. J’ai montré que je n’étais pas prêt pour ça. (…) Il va finir par me convaincre. » Ce serait ce choc qui expliquerait son renoncement au dernier moment. Ensuite, ses souvenirs sont flous, sa chronologie très imparfaite. « Je ne savais pas quoi faire. J’ai roulé avec la voiture. Elle est tombée en panne. (…) J’ai marché. Les choses étaient confuses. Je ne sais pas ce que j’ai fait en premier. J’ai acheté un téléphone, j’ai pris un taxi et j’ai jeté la ceinture. »

Abdeslam plaide le «manque d’expérience» et de «détermination»

L’enquête révélera qu’il a appelé Mohammed Amri, « son seul numéro en tête », pour le convaincre de venir le chercher de Belgique. Mais pourquoi se diriger vers le Sud, alors que ses amis viendront du Nord ? Salah Abdeslam n’a aucune explication. « Perdu », il aurait hélé un taxi et se serait rendu directement à Montrouge, au sud de Paris. Il y cherche un endroit discret pour jeter sa ceinture. « J’enlève le bouton-poussoir, le détonateur, je le jette dans un conteneur. Le gilet, je le jette dans un trou, bien caché. » Plus loin, il croise des jeunes au bas d’un immeuble, et se fait indiquer un bâtiment où il pourrait se cacher pour la nuit, en attendant que Mohammed Amri et Hamza Attou viennent le chercher.

Ils arriveront le 14 novembre au matin et traverseront plusieurs barrages avant d’atteindre la Belgique. Non, sa ceinture n’était pas défectueuse, assure Salah Abdeslam, contrairement aux observations de l’expert. Ce serait bien lui qui a désolidarisé les deux plaques et sectionné le bouton-poussoir. Simple chauffeur pour l’État islamique, pas encore entraîné malgré ses demandes pour partir en Syrie, Salah Abdeslam explique qu’il n’a pu passer à l’acte, contrairement à ces «  frères » plus aguerris : « Au plus, on est dans ce cercle-là, au plus, on devient plus dur. J’ai pas d’expérience, ni militaire, ni religieuse, pour faire ce que eux ont fait. Cette détermination qu’ils avaient, fermes dans leur foi et leur combat… »

L’implication tardive d’Abdeslam contredite par le dossier

Une magistrate lui fait remarquer qu’un dossier le concernant, lié aux attentats de Paris, et daté du 25 octobre 2015, remet en question sa version. Ces éléments prouveraient que sa participation au commando était déjà prévue à l’époque. « Ça ne tient pas debout », répond-il simplement. Après trois heures d’audition, le président suspend la séance, remettant à ce jeudi 14 avril les questions des avocats des parties civiles et de la défense. Prêt à continuer, Salah Abdeslam paraît presque déçu. Et ironise même sur le fait qu’il se taira peut-être plus tard. «  Des fois, je parle, des fois, je ne parle pas… »

procès attentats 13 novembre 2015salah abdeslam
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Savoir réagir face au sexisme dans l’entreprise

Actu

Propos misogynes, dégradants voire racistes, harcèlement sexuel… Les abus sont légion en milieu professionnel. Pour les combattre, il est décisif de s’appuyer sur le collectif.

Mélanie Mermoz

Votre collègue Jean-Michel vous a encore appelée« ma petite » alors que vous veniez de terminer la présentation sur laquelle vous aviez travaillé des jours. Pendant cette réunion, vous avez été interrompue à de multiples reprises. À la pause, une énième blague sur les blondes a été racontée. Depuis que vous êtes mère, vous ne comptez plus les réflexions sur votre manque de disponibilité. Pour les femmes perçues comme non blanches, ces propos se mélangent souvent avec d’autres sur leur origine, leur apparence… « Le sexisme est racialisé », décrit Marie Dasilva, coach en stratégie et autrice de « Survivre au taf ». « Les femmes maghrébines vont devoir faire face à des clichés orientalistes. Pour les femmes noires, le “mysogynoir” décrit cette combinaison de sexisme et de racisme, les cheveux des femmes noires sont ainsi très scrutés, tout comme leur corps. Une jeune femme noire s’est ainsi vu reprocher de s’habiller de manière vulgaire alors que ses jupes arrivaient à hauteur de genoux, que ses hauts n’étaient pas décolletés », poursuit-elle.

Au quotidien, ces agissements sexistes pourrissent la vie professionnelle des femmes et ont un impact sur la progression de leur carrière. Il n’est toutefois pas simple de savoir comment réagir individuellement quand on en est victime ou témoin. Celle – plus rarement celui – qui marque sa désapprobation est rapidement accusée de « manquer d’humour » avec l’éternel refrain : « On ne peut plus rien dire. » La tentation est donc de se taire et de serrer les dents. « Le silence est une stratégie, mais il est dommageable à terme, car il encourage l’escalade. Du côté des témoins, le silence est une complicité », alerte Marie Dasilva.

Interpeller la direction

Il est possible pour résister de s’appuyer sur le Code du travail. Celui-ci est très clair. « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant », stipule l’article L.1142-2-1. Depuis le 31 mars, la définition du harcèlement sexuel a été alignée dans le Code du travail sur celle du Code pénal : il s’agit notamment de « propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante » (L.1153-1). La répétition qui caractérise le harcèlement sexuel peut être l’œuvre de plusieurs personnes et il n’y a pas besoin de concertation entre les protagonistes.

L’action collective permet de faire reculer ces comportements. Élus du personnel et organisations syndicales doivent pour cela se saisir de cette question. Les pistes d’action ne manquent pas : formation des élus et militants, placardage d’affiches de sensibilisation et bien sûr interpellation des directions. L’employeur doit prendre toute mesure pour faire cesser des situations de harcèlement sexuel dont il a été informé, mais il doit aussi agir en amont pour éviter qu’elles ne se produisent.

droit du travail
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Allergie. Quand le pollen pointe le bout de son nez

Actu

Maladie souvent prise à la légère, l’allergie au pollen est en réalité un véritable handicap qui touche près d’un tiers de la population française. S’il est aujourd’hui possible de s’en débarrasser progressivement par traitement, il existe aussi des médicaments permettant de s’y frotter sans que cela ne pique.

Théo Gobbi

Le printemps est là. Avec lui, le retour espéré des beaux jours, une heure de soleil en plus, la saison des amours, mais aussi son lot d’allergies. Comme chaque année, c’est aussi le retour de symptômes très handicapants tels que des gonflements, les yeux qui piquent, la gorge qui gratte, le nez qui coule, de l’urticaire et même des difficultés respiratoires. Première cause de ces maux incommodants : le pollen. Dès que les températures le permettent, les bourgeons fleurissent et avec eux leur lot de pollinisation de la part des abeilles, guêpes et autres papillons. Selon le ministère de la Santé, l’allergie au pollen toucherait près de 20 % des enfants dès l’âge de 9 ans et jusqu’à 30 % des adultes. Des chiffres non négligeables qui font de ce problème une véritable question de santé publique.

Opération désensibilisation

Pour comprendre pourquoi certaines personnes développent des réactions et d’autres non, il faut se tourner vers le système immunitaire. Chez les sujets concernés, il s’agit d’un dérèglement face aux allergènes dû à un déficit d’anticorps ou de lymphocytes T, responsables des réponses immunitaires. Cependant, ne pas avoir d’allergie identifiée ne signifie pas que cela ne sera jamais le cas, puisqu’une personne non concernée, même pendant des années, peut tout à fait le devenir en cas d’exposition trop importante ou prolongée. Il faut donc veiller à ne pas trop s’y exposer. Pour ce faire, l’un des meilleurs atouts reste la carte des pollens, bien connue des allergiques. Sur Internet, il en existe diverses, certaines très complètes permettent, grâce à l’étude de l’air, d’évaluer les taux d’émission de pollen en fonction des départements. Celle du Réseau national de surveillance aérobiologique (1) indique la provenance des pollens, c’est-à-dire à quels types de graminées, herbacées ou arbres ils correspondent, une allergie pouvant être plus prononcée s’il s’agit de bouleau ou de peuplier. D’autres techniques sont préconisées, comme ne pas faire sécher son linge en plein air pour éviter que le pollen ne s’y accroche.

Afin d’établir un diagnostic sur une potentielle allergie, il faut obligatoirement passer par la case médecin ou allergologue. En cas de symptômes qui s’apparenteraient à une réaction au pollen, il sera alors proposé une série de tests, sanguins ou cutanés. Par prélèvement, une dose d’allergène sera appliquée et le résultat permettra de savoir s’il y a allergie ou non. En cas de résultat positif, d’autres tests seront effectués pour déterminer précisément ce qui est en cause. Côté traitement, il existe des médicaments capables d’atténuer les symptômes (corticoïdes, antihistaminiques), mais surtout la désensibilisation pour certaines allergies. La technique consiste à injecter, sur une longue période, de petites doses d’allergène pour entraîner le système immunitaire. Depuis quelques années, le traitement peut également être administré par gouttes sublinguales ou en comprimés.

www.pollens.fr Santéallergiespollen
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Sciences Alice sous la loupe de chercheuses

Prescription culture

Paul Mazliak

Les deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.

sciences
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CGT et CFDT font front

Actu

Dans un texte commun, Philippe Martinez et Laurent Berger sonnent l’alarme devant les dangers liés à une victoire de l’extrême droite.

Aurélien Soucheyre

L es secrétaires généraux de la CGT, Philippe Martinez, et de la CFDT, Laurent Berger, ont signé un texte commun dans le Journal du dimanche au sujet du « péril » que constituerait une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle. « Ne lui confions pas les clés de notre démocratie, au risque de les perdre », écrivent-ils, estimant que « jamais la menace de voir l’extrême droite à l’Élysée n’a été aussi forte » et qu’il est de leur devoir de « prendre la parole pour éviter ce scénario catastrophe ».

Les responsables des deux organisations considèrent que « le RN est un danger pour les droits fondamentaux des citoyens et des travailleurs » et qu’il s’attaquera aux syndicats sitôt aux manettes. « Ce contre-pouvoir, Marine Le Pen a pour projet de le faire disparaître. En favorisant l’émergence d’une myriade de petits syndicats “maison” corporatistes, elle veut affaiblir les organisations syndicales représentatives et limiter la défense des salariés. Elle fera de même avec toute la société civile organisée qui se dressera sur sa route », alertent-ils.

Les deux dirigeants s’indignent aussi du projet de « préférence nationale » du RN : « En l’inscrivant dans la Constitution comme elle le promet, Marine Le Pen souhaite saper un des fondements de notre République, l’égalité entre tous les citoyens. Nous ne voulons pas de cette société-là. Tous les jours, nos équipes se battent contre les discriminations. » Philippe Martinez et Laurent Berger soulignent également que le projet de Le Pen « revient sur des droits fondamentaux pour les femmes gagnés par les associations et les syndicats ». « Le RN n’a pas changé, tout son programme est centré sur le rejet de l’autre et le repli sur soi. (…). Comme le FN en son temps, il est profondément ancré dans l’histoire de l’extrême droite française, raciste, antisémite, homophobe et sexiste », dénoncent les deux syndicalistes, qui rappellent que le RN affiche « une complaisance, voire une solidarité avec beaucoup d’autocrates qui restreignent les libertés individuelles (Orban, Bolsonaro, Trump…) ou n’hésitent pas à entrer en guerre pour étendre leur territoire (Poutine) ».

cgtphilippe martinezcfdtLaurent Berger
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Trois amis de Le Pen, trois ennemis de leur peuple

Premier plan

La démocratie, les droits des femmes, des migrants et des travailleurs sont les cibles de l’extrême droite au pouvoir. La preuve par la Hongrie, la Pologne et l’Italie.

Gaël De SantisVadim Kamenka

Ces dernières années, l’héritière Le Pen s’est employée à soigner ses relations avec le gratin de l’extrême droite européenne. Récemment encore, elle se félicitait de la victoire de Viktor Orban en Hongrie. Le premier ministre magyar entame depuis le 3 avril son cinquième mandat, le quatrième consécutif depuis 2010. Au Parlement européen, la cheffe du Rassemblement national (RN) a tenté une alliance avec les Polonais ultraconservateurs de Droit et justice (PiS). Après avoir dirigé le pays entre 2005 et 2007, ils ont reconquis une majorité à la Diète en 2015, renouvelée en 2019. Parmi les plus proches alliés du RN, on compte aussi la Ligue et Frères d’Italie, dont le poids est déterminant dans les majorités gouvernementales de ces trois dernières décennies. Qu’on se le tienne pour dit, une fois au pouvoir, l’extrême droite est difficile à déloger, malgré la dangerosité de ses politiques. État des lieux.

1. Les contre-pouvoirs mis au pas

L’extrême droite a sa conception bien à elle de la souveraineté. En Pologne et en Hongrie, le pouvoir n’appartient pas au peuple, mais au gouvernement, qui ne veut souffrir aucun contre-pouvoir. À Varsovie, l’exécutif des ultraconservateurs du PiS a remanié la Cour suprême à sa main et abaissé l’âge de départ à la retraite des juges afin de procéder à leur renouvellement anticipé. Objectif : s’assurer que les futurs magistrats lui soient favorables. Idem en Hongrie, où Viktor Orban, le premier ministre, a nommé pour neuf ans un président de la Cour suprême qui n’a pourtant aucune expérience de juge ! Cela avait suscité l’ire du Conseil national de la magistrature, qui y voyait une atteinte au principe d’indépendance de la justice.

Dans ces deux pays, un autre contre-pouvoir est attaqué : les médias. En Pologne, l’énergéticien PKN Orlen, dirigé par un membre du parti au pouvoir, contrôle déjà la distribution de la presse. En rachetant en 2020 le groupe Polska Press, il a fait main basse sur une grande partie des quotidiens locaux, des dizaines d’hebdomadaires et des centaines de sites Web. En Hongrie, les oligarques proches du parti au pouvoir ont acquis une majorité de titres, l’audiovisuel public a été transformé en un véritable outil de propagande, tandis que les radios indépendantes ont perdu leur licence.

2. Une politique antisociale

Face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen prétend incarner la candidature du social. Cette ficelle, bien que grosse, a permis, après le passage austéritaire des socialistes au pouvoir en Hongrie, à Viktor Orban de revenir au poste de premier ministre en 2010. Depuis, il mène une politique au service du patronat. « Le dialogue social a pâti de l’arrivée au pouvoir du parti Fidesz », témoigne Gyorgy Karoly, responsable des relations internationales de la confédération MASZSZ. Les structures de confrontation entre patronat, syndicats et État mises en place lors de la restauration du capitalisme au début des années 1990 ont été mises de côté. Elles ne couvrent plus toute l’économie. « Il n’y a plus de lieu pour discuter des politiques sociales, des retraites, de la politique macroéconomique, déplore-t-il. Ainsi, dans le secteur privé, on ne discute que du salaire minimum et c’est le gouvernement qui décide. » Le pays, qui compte beaucoup de petites entreprises, se transforme en désert syndical. « Il est censé y avoir un registre de conventions collectives au niveau du ministère du Travail, mais il ne fonctionne pas vraiment », précise Gyorgy Karoly. Représentant de la bourgeoisie nationale, Viktor Orban bichonne ses oligarques. « La part des salariés couverts par une convention collective a chuté de 5 à 8 points en quinze ans. Elle est désormais de 25 à 28 %. » Par ailleurs, alerte le syndicaliste, « les contraintes pesant sur le droit de grève ont été renforcées ». Son exercice doit être autorisé par la justice pour un certain nombre de secteurs, au nom du service minimum.

La rémunération n’est pas seule en cause : le temps de travail est dans le viseur du gouvernement. Une loi a été votée en 2018 qui permet de « triannualiser » le temps de travail. Théoriquement, un salarié peut ainsi travailler 60 heures pendant un an, puis 30 pendant deux ans. L’employeur peut exiger, en poussant un salarié à conclure un accord individuel (et non collectif avec un syndicat), non plus 250 mais 400 heures de travail supplémentaire par an. La période de référence étant de trois ans, elles peuvent n’être payées qu’un an ou deux après. Ce texte, surnommé « loi esclavage », a été combattu par les syndicats, qui en ont limité la portée. Mais l’intention reste toujours là.

Concernant l’assurance-chômage, après quatre-vingt-dix jours sans emploi, un travailleur ne touche plus d’indemnité, sauf s’il se soumet à des travaux publics pour un salaire de 230 euros brut (150 euros net), soit moins que le salaire minimum de 530 euros brut pour les employés non qualifiés et de 690 euros pour les qualifiés. Une façon antisociale de brimer les populations roms, discriminées par le régime et dont une grande partie a sombré dans le chômage de masse lors de la chute du socialisme. Les retraités ne sont guère mieux lotis. Depuis treize ans, la pension minimale est bloquée à 75 euros.

3. Tête haute et poches pleines

Il fut un temps où le parti de Jean-Marie Le Pen prétendait marcher « tête haute et mains propres », portant haut le flambeau de la lutte contre la corruption. Il n’hésitait pas à alimenter le sentiment du « tous pourris » pour capter le mécontentement populaire. Concernant ses amis européens, le RN est bien moins regardant.

En témoigne son soutien affiché à Viktor Orban pour sa dernière réélection, le 3 avril, alors que l’Union européenne a entamé des poursuites contre Budapest pour non-respect de l’État de droit. La Commission estime que la justice n’est pas assez indépendante du pouvoir. Elle soupçonne des affaires de corruption dans le cadre de l’utilisation des subventions communautaires, dont une partie bénéficierait aux proches du premier ministre. Par ailleurs, le gouvernement a transféré une partie des biens publics – tels que les universités – à des fondations privées, toutes contrôlées par des membres ou proches du parti au pouvoir. Ils pourront ainsi continuer d’en disposer, y compris en cas de défaite électorale du Fidesz.

4. Les étrangers malmenés

Cette année 2022 est surprenante. L’extrême droite européenne s’est découvert une sensibilité pour l’accueil des réfugiés après le début de la guerre en Ukraine. La Pologne et la Hongrie, qui ont longtemps combattu la répartition des exilés venus de Syrie ou d’Afghanistan, ont changé de braquet pour leurs voisins ukrainiens. En réalité, au sein des institutions européennes, ces deux pays demandaient de longue date l’ouverture des frontières aux Ukrainiens, une main-d’œuvre bon marché et culturellement proche.

Hors cette parenthèse, les étrangers sont une cible constante de l’extrême droite. En Italie, ses passages au ministère de l’Intérieur se sont traduits par une dégradation des droits. Adoptée en 1998, la loi Umberto Bossi-Gianfranco Fini, des noms des chefs d’alors de la Ligue et d’Alliance nationale, a donné le coup d’envoi à une politique d’expulsion des sans-papiers, mais aussi de l’utilisation des moyens militaires en mer pour repousser l’arrivée d’embarcations d’exilés. Ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019, le chef de la Ligue, Matteo Salvini, a laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Cela lui vaut aujourd’hui d’être jugé pour « kidnapping ». L’extrême droite se dresse contre l’adoption du droit du sol, laissant des centaines de milliers de jeunes sans accès à la nationalité italienne. En faisant l’amalgame dans les médias et sur les réseaux sociaux entre immigration et délinquance, les ministres d’extrême droite ont alimenté un climat propice aux violences contre les exilés, certaines tournant parfois à la fusillade.

5. Un antiféminisme forcené

Il y a cinq ans, Marine Le Pen dénonçait les « avortements de confort ». Aujourd’hui, la candidate tempère ses propos pour nuancer son image d’antiféministe. En Europe, il n’existe qu’un seul pays où l’avortement était autorisé avant qu’il ne soit interdit… par l’extrême droite. C’est la Pologne. En 2020, le tribunal constitutionnel remanié par le gouvernement ultraconservateur de Droit et justice a rendu illégale l’interruption volontaire de grossesse. Conséquence, le 24 janvier, Agnieszka T. est morte d’une septicémie après s’être vu refuser un avortement depuis plusieurs jours. Elle est considérée comme la première victime de cette régression législative. Justyna Wydrzyńska pourrait bien être la suivante. Son procès s’est ouvert la semaine dernière et elle encourt trois ans de réclusion au prétexte qu’elle aurait fourni des comprimés abortifs à une femme victime de violences. En Europe, l’extrême droite fait valoir qu’elle n’embastille plus ses opposants. Elle réserve ce sort aux femmes.

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Guerre en Ukraine. Offensive russe à l'est. En direct 19 avril

Le président russe Vladimir Poutine a lancé une offensive contre l'Ukraine le 24 février 2022, après des mois de tensions diplomatiques et des affrontements dans le Donbass qui ont déjà fait 14 000 morts.

  • Ce conflit décrété par le Kremlin a conduit des millions d'Ukrainiens à fuir les combats.
  • Tandis que la situation militaire s'enlise, et malgré des crimes de guerres qui commencent à être documentés, des négociations ont été ouvertes entre le pouvoir russe et les représentants du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

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1 heure 46 min
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Raspoutine

Billet

Maurice Ulrich

C’était une idée d’Alexandre Douguine, sur une télévision russe, fin 2019 : « Nous devons envahir l’Europe, la conquérir et l’annexer. » Ça date un peu mais, plus récemment, répondant au magazine Causeur, il n’hésitait pas : la guerre en Ukraine est aussi « une guerre contre l’Occident ». Mais qui est-ce ? Idéologue, conseiller à la présidence de la Douma jusqu’en 2015 sur les questions stratégiques, surnommé le Raspoutine de Poutine, il a théorisé « l’Eurasie », appelée à s’opposer au cosmopolitisme et à la décadence. Il envisageait, en 2014, l’extermination des Ukrainiens. Il accueillait à Moscou, en 2016, Alain Soral qui y dénonçait l’influence judéo-franc-maçonnique sur les politiques à l’Ouest. Il avait salué avec enthousiasme l’élection de Donald Trump. C’est une des figures inspirantes des courants les plus réactionnaires dans le monde, avec qui il entretient de multiples liens. À l’occasion de l’élection présidentielle, il a dit tout le bien qu’il pense de Marine Le Pen, injustement qualifiée d’extrême droite par ses opposants.

le billet de Maurice Ulrich
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Là où en sont les échanges entre les forces de gauche en vue d'un accord pour les législatives

Actu

Forte des 22 % de Jean-Luc Mélenchon, la FI a proposé au PCF, à EELV et au NPA la construction d’une « majorité politique à l’Assemblée nationale ». Exclu des discussions par les insoumis, le PS pourrait se retrouver isolé en juin prochain.

Naïm Sakhi

Les forces de gauche réussiront-elles à s’unir pour les législatives ? Une chose est sûre, les échanges s’accélèrent depuis la fin de semaine. Vendredi, la France insoumise a fait parvenir des courriers aux états-majors du PCF, d’EELV et du NPA. Des partenaires avec lesquels la formation entend « stabiliser et enraciner davantage le pôle populaire pour le rendre disponible et majoritaire aussitôt que possible, notamment pour les prochaines élections législatives ».

Une stratégie contraire à celle de 2017 pour la formation de Jean-Luc Mélenchon, qui avait rompu rapidement toutes discussions à gauche, y compris avec les communistes, conditionnant l’investiture de personnalités à la signature d’une charte visant à affilier les élus à la FI.

Une démarche « sans volonté hégémonique » assure la France insoumise

Pour autant, Adrien Quatennens, Mathilde Panot, Aurélie Trouvé et Manuel Bompard, les signataires des courriers, conditionnent cette union à la création d’un « nouveau parlement, à l’image du Parlement de l’Union populaire », lancé durant la présidentielle. « Cette coalition de partis et mouvements », aurait pour base un « programme commun partagé », établi « à partir de celui qui a recueilli le plus de votes à l’élection présidentielle », à savoir L’Avenir en commun.

Adrien Quatennens : « Nous voulons bâtir une majorité »

Une démarche « sans volonté hégémonique ni exigence de ralliement », écrivent les cadres insoumis, qui assurent aux formations la possibilité de « conserver » leurs programmes respectifs. Ils proposent « l’attribution d’un label commun pour les candidatures », dont « la base des répartitions pourrait être celle établie par les électeurs », dimanche 10 avril.

Le PCF appelle à la construction d’« une base d’accord partagé »

« Nous sommes prêts à discuter de vos propositions », assurent, en retour, les dirigeants du PCF. Dans une lettre adressée samedi aux insoumis, le Comité exécutif national de la formation souligne « la responsabilité historique » des forces de gauche, à « agir ensemble », pour obtenir « une majorité à l’Assemblée nationale ». Les communistes ont fait savoir qu’ils soumettront à la France insoumise leurs propres impératifs dans la construction d’« une base d’accord partagé » qui ouvrirait « un espoir nouveau pour la gauche et pour la France ».

« Cela suppose deux choses. Bien sûr, la reconnaissance du poids de la FI, mais aussi celle de notre diversité à gauche », mesure Ian Brossat, le porte-parole du PCF. Par ailleurs, les communistes notent dans la proposition insoumise « une réponse positive » à l’appel de leur secrétaire national. Jeudi, Fabien Roussel avait invité la gauche à « additionner (ses) voix, (ses) programmes et (ses) idées », assurant que « Jean-Luc Mélenchon est celui qui peut envoyer ce signal ».

« A minima un pacte de non-concurrence » côté EELV

Plus mesuré, Julien Bayou se déclare prêt « à discuter de tout », mais pas à « supporter des injonctions ». Dans leurs missives aux communistes et aux écologistes, les insoumis déplorent des relations « lourdement dégradées » durant la campagne présidentielle, et leur demandent de « s’expliquer devant les électeurs », des accusations « souvent blessantes et des appréciations selon lesquelles existaient entre nous des difficultés insurmontables ».

« Nous ne retirons pas grand-chose de ce que nous avons dit », estime le secrétaire national d'EELV, rappelant « des désaccords très importants avec Jean-Luc Mélenchon sur la politique étrangère du pays, en particulier sur le rapport à la Russie ou aux régimes autoritaires ». Et d’ajouter que « l’écologie ne s’effacera pas. Elle sera de toute manière présente dans ce 3e tour ».

Sa formation a également fait parvenir des courriers aux autres forces de gauche, proposant « a minima un pacte de non-concurrence » et « éventuellement de travailler à un socle commun de propositions », avec « une proportionnelle pondérée qui prend en compte les scrutins intermédiaires », comme mode de départage.

Un enjeu de taille pour le PS

Reste la question du Parti socialiste. Dans la foulée du premier tour, Olivier Faure a lancé un appel à bâtir un « pacte pour la justice sociale et écologique ». Pour la formation jadis centrale à gauche, l’enjeu est de taille. Balayé le 10 avril avec seulement 1,7 % des suffrages pour sa candidate Anne Hidalgo, le risque est grand pour le PS de perdre son groupe en juin prochain.

Dans un entretien accordé samedi à Libération, son Premier secrétaire demande aux insoumis « le rassemblement le plus large », assurant être « un partisan d’un dialogue respectueux des identités et des projets de chacun ». « Le PS a été très clair. Anne Hidalgo ne voulait rien construire avec nous. Nous avons pris acte de ses attaques et de son refus à tirer un bilan lucide du quinquennat de François Hollande », tance Mathilde Panot (FI) dans un entretien au JDD. Un refus qui pourrait conduire d’autres partenaires à couper court aux négociations avec les socialistes, isolant un peu plus le PS.

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A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron

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5 ans après, bis repetita. Le 1er tour de l'élection présidentielle a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, encore. Dans ce match retour de 2017, Marine Le Pen voudrait créer un barrage contre Macron avec le concours des électeurs de gauche. Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce piège tendu par la candidate d'extrême-droite.

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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Présidentielle. Ils veulent "avoir le choix de leur avenir" : la colère des étudiants qui occupent la Sorbonne

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Depuis mercredi 13 avril 2022, des étudiants occupent l’université de la Sorbonne à Paris. Ils protestent contre les choix de société prônés par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à une semaine du second tour de l’élection présidentielle. Et espèrent que leur mobilisation va s'étendre.

Franck Cartelet

Certains ont passé la nuit là, investissent les amphithéâtres, manifestent devant le bâtiment. Plus d'une centaine d'étudiants de la Sorbonne et d’autres établissements du supérieur ont protesté ce jeudi 14 avril contre le « non-choix » qui s’offre à eux pour le second tour de l’élection présidentielle. Nombre d’entre eux ont l’impression d’être « laissés sur le carreau », « pas entendus », alors que les 18-24 ans ont voté à 31% pour Jean-Luc Mélenchon et que 40% des moins de 34 ne sont pas allés voter dimanche 10 avril. 

« Nous, les jeunes, avons majoritairement voté à gauche, on veut avoir le choix de notre avenir » explique Lola, étudiante à Sciences Po Strasbourg. Elle refuse, comme beaucoup de ses camarades, de choisir entre « un gouvernement qui a sabré la jeunesse pendant 5 ans » et qui n’a pas embrassé les urgences climatiques et sociales comme priorités, et de l’autre côté « un pouvoir fasciste ».  

S'abstenir ou non 

« Aujourd’hui, soit on s’abstient, pour renvoyer un message fort… Ou alors on vote Macron, parce que ça sera toujours le moins pire », concède l’étudiante, qui réfléchit déjà à comment occuper la rue pendant les 5 prochaines années.  

Génération

Après avoir affirmé ne pas savoir si elle allait s’abstenir ou non, Marie, étudiante en droit à Nanterre, semble néanmoins avoir déjà tranché: « C’est vrai que si l’extrême-droite passe, derrière, ce sont les minorités qui vont devoir subir ces choix-là », reconnaît l’étudiante qui questionne sa responsabilité dans un tel scénario. « Je pense que je vais voter Macron, même si ça me fait mal », finit-elle par lâcher, tout en insistant bien sur une chose : la nécessité de poursuivre la mobilisation après le vote, et de renforcer les ponts entre les divers mouvements de contestation.  

La Sorbonne fermée 

Antoine Boulanger, enseignant et élu CGT des enseignants à la faculté des lettres de la Sorbonne, se félicite de cet élan chez les étudiants. « Je pense qu’on ne peut être qu’enthousiasmés et heureux de voir que, loin d’être abattus par ce résultat catastrophique, les étudiants se mobilisent contre d’un côté l’ultra-libéralisme et de l’autre, un même programme ultra-libéral doublé d’une politique raciste et autoritaire », développe-t-il.

« Au lieu d’ouvrir les facs et de dire, “exprimez-vous, débattez”, le gouvernement envoie la police », regrette cet enseignant, alors que la direction de la Sorbonne a basculé les cours en distanciel et fermé ses portes aux étudiants jusqu’au 16 avril inclus.

Froid, insalubrité, nuisibles... Ces résidences étudiantes qui confinent à l’enfer

Les étudiants de la Sorbonne espèrent lancer un mouvement, alors que des étudiants de Tolbiac, Sciences Po Paris, de l’École normale supérieure, de Sciences Po Nancy et d’autres établissements du supérieur bloquent ou ont bloqué des bâtiments de leurs campus respectifs.  

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VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne

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Au QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciements et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.

Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.

Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".

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VIDÉO. Les militants Insoumis entre déception et fierté

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En dépit d'une mobilisation importante des électeurs de gauche en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise termine troisième du premier tour de l'élection présidentielle, avec 22% des votes, derrière Marine Le Pen qui totalise 23,4% des voix. Réunis au Cirque d'Hiver (Paris) pour l'annonce des résultats dimanche 10 avril, les militants affichent leur déception de ne pas voir leur candidat passer au second tour, mais évoquent aussi les espoirs suscités par la campagne et le score de Jean-Luc Mélenchon. 

La dynamique enregistrée durant les dernières semaines de la campagne n’aura pas suffi. Jean-Luc Mélenchon est de nouveau éliminé du second tour en arrivant en troisième position avec 22% des voix. Ses meetings ont fait le plein et les enquêtes d’opinion, comme en 2017, ont pu laisser espérer aux insoumis et aux électeurs de gauche, inquiets d’une réédition du second tour de 2017, qu’une heureuse surprise pouvait se produire.

France insoumise. Jean-Luc Mélenchon manque de peu d’accéder au second tour

Mais, à 20 heures, lorsque les premiers résultats ont commencé à tomber, il manquait toujours environ trois points au candidat de l’Union populaire pour enclencher « l’incroyable bifurcation politique » qu’il appelait de ses vœux lors de son meeting de Lille, le 5 mars, retransmis simultanément dans 11 autres villes via ses hologrammes. L'écart s'est ensuite encore resserré dans la soirée avec la candidate du Rassemblement national. Mais, comme en 2017, même s’il termine cette fois-ci troisième (il était quatrième lors de l’élection précédente), Jean-Luc Mélenchon échoue de peu à atteindre le deuxième tour.

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«Le RN capte une colère sociale devenue ressentiment» : l'analyse de Roger Martelli

Entretien

Présidentielle. L’extrême droite tire parti d’une fracture entre la gauche et les catégories populaires qui remonte à bien plus loin que le seul quinquennat Hollande et dont elle a du mal à se départir, rappelle l’historien Roger Martelli.

Julia Hamlaoui

Roger Martelli Historien, codirecteur du magazine Regards

Parmi les citoyens des catégories populaires qui se sont rendus aux urnes le 10 avril, plus nombreux sont ceux qui se sont tournés vers l’extrême droite que vers la gauche, alors même que plusieurs de ses candidats avaient affiché l’objectif de renouer ce lien. L’historien spécialiste du mouvement ouvrier Roger Martelli pointe la longue histoire de cet éloignement et relève les points marqués lors de ce scrutin.

Au-delà de la disqualification de la gauche, que dit le scrutin du 10 avril du rapport de forces actuel ?

Globalement, avec près de 32 %, la gauche réalise cette fois-ci un score un peu plus élevé qu’en 2017, où avec moins de 28 % elle avait atteint son niveau le plus bas de toute l’histoire du scrutin présidentiel. Cette progression s’inscrit dans un paysage politique désormais structuré autour de trois grandes familles, comptant à gauche un pôle dominant qui s’est renforcé autour de Jean-Luc Mélenchon en même temps qu’il s’est divisé comme jamais. S’y ajoutent une droite phagocytée par Emmanuel Macron, et une extrême droite dans laquelle Marine Le Pen a gagné son duel avec Éric Zemmour sans, pour autant, le réduire à la marginalité. C’est d’ailleurs l’extrême droite, avec plus de 32 %, qui connaît la plus forte progression. Ce qui n’a rien d’étonnant, puisqu’elle a mené sur la longue durée une bataille d’idées lui permettant d’imposer ses thématiques – immigration et sécurité –, auxquelles elle a ajouté une coloration sociale, attirant les votes d’une partie importante des catégories populaires.

Aux élections intermédiaires, les partis plus traditionnels ont davantage résisté. Comment expliquer cette recomposition à deux vitesses ?

Dans les scrutins dits intermédiaires, qui sont en fait des scrutins territorialisés, la densité de l’implantation locale – voire notabiliaire, notamment à droite – entre en ligne de compte, ce qui favorise les formations politiques anciennes. Cela complique le paysage, mais n’annule pas la tendance dominante. Car, du point de vue de la dynamique nationale, ces forces qui ont structuré l’espace public politique depuis des décennies sont dans une situation d’extrême faiblesse, pour certaines de marginalisation. Aucune, significativement, n’a dépassé le seuil fatidique des 5 %, dont l’importance est financière autant que symbolique.

Les catégories populaires qui ont voté se sont davantage tournées vers l’extrême droite que vers la gauche. D’où vient cette désaffection et pourquoi est-il si difficile d’y mettre un terme ?

Le désamour pour la gauche des catégories populaires s’est amorcé dans les années 1980. Les premiers à avoir pâti de cet éloignement sont les communistes, notamment pour ne pas avoir vu assez tôt les changements au sein des catégories ouvrières exploitées et discriminées. Puis, le PS, devenu dominant à gauche, a entamé dès 1982-1983 un virage vers le ­social-libéralisme, tournant le dos à sa promesse de « changer la vie ». Le quinquennat de François Hollande, qui a explicité cette orientation, est la cerise sur le gâteau. Faute d’espérance dans une autre société, la colère sociale liée à l’expansion du néolibéralisme est devenue du ressentiment, un terreau plus propice à désigner des boucs émissaires qu’à remettre en cause le système économique et social à l’origine des inégalités. C’est ce qu’est parvenue à capter l’extrême droite. Mais une grande partie de ces catégories ne participent tout simplement pas à la vie civique. Une autre s’est tournée vers Jean-Luc Mélenchon dans des proportions voisines de 2017. Dans une gauche éclatée, ce vote est apparu de plus en plus, à mesure que le scrutin approchait, comme le seul capable d’éviter son élimination. Mais il faut aussi constater que ce candidat – tournant le dos à certains de ses discours passés – a réussi, par ses prises de position sur l’écologie, les discriminations – ce que d’autres ont, de façon méprisante, caricaturé en wokisme ou islamo-­gauchisme –, une percée dans la jeunesse, en particulier des banlieues, et à se rapprocher de certaines catégories populaires.

À quelques jours du second tour, le « ni Macron ni Le Pen » semble très présent parmi les électeurs de gauche…

Je ne partage pas ce raisonnement dès l’instant où on ne peut pas mettre sur le même plan les deux candidats. De plus, si, comme c’est le cas aujourd’hui, il apparaît que le risque de victoire de l’extrême droite est infiniment plus grand qu’en 2002 et 2017, par prudence et même par raison, je ne vois pas à titre personnel d’autre solution que de voter pour Emmanuel Macron, quoi que l’on en pense par ailleurs. En même temps, cette extrême difficulté à se résoudre à voter pour lui est frappante. Dans ce contexte, convaincre une partie des catégories populaires de ne surtout pas voter Marine Le Pen et réduire la tentation dans les électorats de gauche de voter RN contre lui restent utiles.

roger martelliPrésidentielle 2022
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Des électeurs radiés des listes par erreur

Actu

Des milliers de citoyens ont eu la surprise de découvrir le 10 avril en allant voter qu’ils ne figuraient plus sur les listes électorales. Il est encore temps de saisir les tribunaux de proximité pour le second tour.

Diego Chauvet

226 962 : c’est le nombre d’électeurs radiés des listes entre les élections régionales et départementales de 2021, et le premier tour de la présidentielle 2022. Et parmi eux, beaucoup de mécontents, qui ont constaté le jour du vote qu’ils n’avaient plus le droit de glisser un bulletin dans l’urne, a révélé le Parisien ce lundi. En cause, un processus automatisé de radiation pour « perte d’attaches communales ». Depuis 2019, c’est un fichier géré par l’Insee, le répertoire électoral unique (REU) qui centralise les 35 000 listes d’électeurs établies auparavant par les communes. Une municipalité peut ainsi lui signaler un déménagement ou une nouvelle inscription, qui écrase automatiquement la précédente.

Sauf que tout n’est pas parfait. Il suffit d’un courrier renvoyé à l’expéditeur, par exemple la mairie qui envoie une carte d’électeur, pour que la « perte d’attaches communales » soit constatée. À ce moment-là, l’électeur en question peut être radié, et ne s’en apercevoir que le jour du scrutin. L’Insee évoque également des « bugs » de logiciels… C’est ce qui semble s’être produit pour une partie non négligeable des 226 962 citoyens en question lors du dernier « toilettage » des listes électorales.

Ceux-là n’ont alors plus que le recours devant les tribunaux de proximité, dont les juges peuvent parfois faire procéder à leur réinscription sur les listes le jour même. 700 personnes se sont tournées vers cette procédure le 10 avril. Bien entendu, lorsque le requérant s’est aperçu de sa radiation le jour du scrutin, il est trop tard pour voter ce jour-là. Mais pas encore pour le second tour de la présidentielle, et les législatives de juin prochain !

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Présidentielle. Macron promet des ministres plus verts que verts

Actu

En meeting à Marseille, le candidat muscle enfin ses attaques contre la nature même de l’extrême droite, renvoyée à sa xénophobie et son « projet climato-sceptique ». S’affichant garant des accords de Paris, le président-candidat a dégainé plusieurs annonces sur la « planification écologique », terme volé à Mélenchon.

Cyprien Caddeo

Marseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial. 

Un premier ministre directement chargé de la planification écologique. Un autre qui devra s’occuper de la planification énergétique et « sortir la France du gaz, du pétrole et du charbon ». Avec pour objectif de construire « l’avenir en commun » pour nos enfants. Abstraction faite des drapeaux européens et de la présence de plusieurs ténors qui n’ont pas vraiment le cœur à gauche, comme Christian Estrosi ou Christophe Castaner, on s’est cru, un bref instant, à un discours de Jean-Luc Mélenchon. Mais c’est bien Emmanuel Macron qui s’agite en bras de chemise, ce samedi 16 avril, sous le soleil de plomb marseillais. L’illusion ne dure pas, les talents de plagiaire du président sortant ayant leur limite : « Je ne crois pas en la décroissance, au contraire. Je pense qu’on ne peut pas demander à telle activité de fermer, car nous devons travailler plus et produire plus pour financer notre modèle écologique ». Un lien implicite et quasi artistique entre écologie et retraites. Ouf, on s’attendait presque à la proclamation d’une Constituante pour la VI e République.

Après une copie sarkozyste au premier tour, Emmanuel Macron prouve encore sa capacité à dribbler les clivages politiques en dépit de toute cohérence discursive. Les voix de gauche sont évidemment sa cible. Depuis le palais du Pharo, monument napoléonien surplombant le port phocéen, il a parlé pêle-mêle air pur, rivages, océans, forêts, parcs éoliens offshore, évoqué deux fois l’ « avenir en commun » donc (le nom du programme de Jean-Luc Mélenchon), s’est posé en garant des accords de Paris et a cité Jaurès ( « C’est en allant à la mer que le fleuve reste fidèle à sa source ») sans qu’on ne comprenne trop pourquoi. Il a promis juré que « l’écologie sera la politique des politiques » du prochain quinquennat, annoncé vouloir planter 140 millions d’arbres d’ici 2030, et proposé la création d’une « Fête de la Nature » (sic) sur le modèle de celle de la musique. Le tout devant un public (autour de 3 000 personnes) qu’on a connu, et on les comprend, plus enthousiaste.

Opération verdissement

Cette grande opération verdissement pourrait être suffisante pour convaincre les plus modérés des électeurs de gauche, mais est sans doute vaine pour susciter l’adhésion de la jeunesse écologiste, en rupture avec le capitalisme vert. La course contre l’abstention et pour le barrage républicain est loin d’être acquise. « C’est anormal, les gens de gauche qui ne veulent pas voter pour lui, peste Murielle, sexagénaire, fonctionnaire de police et militante LaREM.  Ils confondent tout et il y a des mesures de gauche : toutes les mesures de pouvoir d’achat, les primes, les baisses d’imposition… » L’assèchement des recettes et donc des services publics, de gauche ? La confusion n’est à l’évidence pas l’apanage d’un camp.

Emmanuel Macron a, lui, choisi l’offensive contre les hésitants qui « confondent tout » : « Manifester le lendemain contre le résultat d’une élection démocratique ne rime à rien ». « Le 24 avril, c’est un référendum pour ou contre l’Union européenne, c’est un référendum pour ou contre l’écologie, c’est un référendum pour ou contre notre jeunesse, c’est un référendum pour ou contre notre République », vend le président.

Feu sur « l’incompétente, la climato-sceptique »

Après s’être attelé à attaquer le programme économique de Marine Le Pen, comme si c’était l’urgence, Emmanuel Macron s’est enfin décidé à attaquer son adversaire sur ce qu’elle est : l’extrême droite. À faire appel, sans le dire explicitement, à un front républicain en l’absence duquel sa défaite est envisageable. Il ironise donc sur l’ « incompétente » et la « climato-sceptique » qui veut démonter les éoliennes : « Quel bel usage de l’argent du contribuable… » Et d’égrainer : « Je pourrais aussi vous parler des risques que fait peser l’extrême droite sur la liberté de la presse en choisissant qui est journaliste et qui ne l’est pas, sur le fait qu’elle propose un référendum sur la peine de mort, sur la rupture avec la laïcité qu’elle prépare en stigmatisant des millions de Français ».

En coulisse, ses soutiens abondent. Renaud Muselier, président de la région Paca et ex-LR rallié à la Macronie, évoque un « choc civilisationnel », et une victoire de Le Pen « qui arrangerait Poutine ». Mourad Boudjellal, président du club de rugby de Toulon (Var), charge le « racisme » du RN et évoque ses parents algériens venus en France « faire un travail que personne ne voulait. A u prochain meeting de Le Pen, je suis sûr que des gens comme mes parents vont nettoyer la salle », soupire-t-il. C’est quand même plus efficace qu’une phrase de Jaurès soufflée par un conseiller en mal de citations.

Cyprien Caddeo

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Abstention : grève civique et vote utile

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Au 1er tour de la présidentielle, 13 millions de Français ne se sont pas rendus aux urnes. Le scrutin a aussi été marqué par un vote stratégique, reconfigurant le paysage politique.

Cédric Clérin

Si l’abstention au premier tour de cette élection présidentielle n’a pas atteint le record craint de 2002 (29 % selon l’Ifop), elle s’établit cependant à un haut niveau de 25 %. 11 % des inscrits déclarent même ne jamais aller voter. Une grève électorale qui témoigne une nouvelle fois d’un système politique à bout de souffle. La première raison de cette abstention est l’offre politique inadaptée (43 %) et l’idée que « ces élections ne changeront rien » (40 %). Pour ceux qui se sont déplacés, le pouvoir d’achat a dominé largement les préoccupations (cité par 53 % des électeurs, selon Harris Interactive), viennent ensuite la santé (32 %), les retraites (32 %) et l’immigration (30 %). Les motivations du vote illustrent également l’inanité du système institutionnel actuel. Le vote d’adhésion est minoritaire ou à peine majoritaire pour les différents candidats et singulièrement les trois arrivés en tête : 45 % pour Jean-Luc Mélenchon, 56 % pour Marine Le Pen et 57 % pour Emmanuel Macron. Le vote utile a fonctionné à plein : 30 %, 26 % et 23 % des électeurs des trois candidats. Des chiffres qui donnent à voir que, derrière la tripolarisation du vote présidentiel, encouragée par le mode de scrutin, les aspirations des électeurs restent plurielles, mais aussi largement insatisfaites. 

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Présidentielle 2022. Une extrême droite aux portes de l’Elysée

Actu

Pour la première fois en France, sous la Ve République, le courant raciste et xénophobe est en capacité de remporter la présidentielle. Dédiabolisée, normalisée par une concurrence qui vient lui apporter une réserve de voix inédite, la candidate RN a encore progressé et compte sur le rejet de Macron pour faire main basse sur la République. Le danger est réel.

Florent LE DU

Ceci n’est plus un 21 avril. La sidération de la présidentielle 2002 avait abouti à un front républicain solide au second tour. Vingt ans plus tard, l’extrême droite est installée et menace d’accéder au pouvoir. Banalisée à un point inimaginable il y a quelques années, Marine Le Pen s’avance au second tour de la présidentielle avec de réelles chances de victoire. Au lendemain d’un premier tour qui l’a vue passer d’un rien (23,15 %, contre 21,95 % pour Jean-Luc Mélenchon), la fille du fondateur du FN est au coude-à-coude avec Emmanuel Macron dans les sondages pour le second tour (51 % contre 49 %, selon Ipsos). Le RN a même amélioré un score déjà impressionnant en 2017 et bénéficie d’une réserve de voix inédite avec les électeurs d’Éric Zemmour (7 %). Pis : Marine Le Pen ne fait plus peur. La stratégie de dédiabolisation a atteint son stade final, avec la normalisation du parti extrémiste.

Pendant cette campagne, rares ont été les attaques franches et les réactions indignées aux propositions et sorties toujours xénophobes, islamophobes, attentatoires des libertés publiques et des droits fondamentaux. « La moulinette journalistique a été très tendre avec elle pendant cette campagne, se désole la philosophe et chercheuse Juliette Grange, spécialiste de l’extrême droite. La plupart des médias mais aussi des responsables politiques ont fait l’économie d’une lutte des idées de grande ampleur envers Marine Le Pen. » La candidate a ainsi pu mettre en scène son amour pour les chats, sa vie de « femme libre et simple ». La menace fasciste maquillée de teintes joyeuses et sympathiques.

Macron pyromane

Quant à Emmanuel Macron, il a tout fait pour que l’extrême droite monte depuis 2017. Pariant sur un duel présidentiel identique au précédent qu’il était persuadé de remporter, le chef de l’État n’a cessé de pencher de plus en plus à droite. La liste est longue : les lois de sécurité globale et sur le séparatisme, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui juge Marine Le Pen « trop molle » pendant que ses fonctionnaires déchirent des tentes de migrants, les procès en « islamo-gauchisme », la chasse aux « wokistes », etc. « Il s’est installé un bruit de fond qui ridiculise l’universalisme, les droits de l’homme, la philosophie des Lumières, qualifiés de bien-pensance », désespère Juliette Grange.

En moins d’un an, Éric Zemmour, avec sa candidature, aura aussi contribué grandement à cette normalisation du RN. Ses propos nauséabonds ont adouci le discours de sa fausse rivale. « Il a repoussé les limites de ce qu’il est acceptable de dire, observe le politologue Stéphane François. Par contraste, Le Pen paraissait plus mesurée, moins dangereuse. » Pendant que la théorie raciste du « grand remplacement » occupait l’espace public, la « préférence nationale » devenait une mesure de droite presque comme les autres. En parallèle des agitations de l’écrivain maurrassien, la responsable du RN a mené une campagne sans coup d’éclat ni polémique rappelant son vrai visage.

Il faut pourtant sans relâche rappeler les dangers qui guettent notre République : Marine Le Pen à l’Élysée serait un grave danger pour la démocratie, l’État de droit, notre modèle social et les droits humains. Le rejet des personnes d’origine étrangère et la stigmatisation des musulmans restent les piliers de son projet. La préférence nationale, discrimination légale entre nationaux et étrangers pour accéder à l’emploi, au logement ou aux prestations sociales, en est la clé de voûte. Marine Le Pen veut ­aussi rompre avec la loi de 1905, en sanctionnant le port du voile dans les lieux ouverts au ­public, mais pas les autres signes religieux. D’autres passages de son programme font craindre le pire, comme la « lutte contre l’idéologie islamiste ». Une traque qui pourrait être menée dans tous les pans de la société contre ceux qui « témoignent d’une quelconque complaisance » supposée. Cette chasse aux « islamo-gauchistes » ouvrirait aussi la porte à la violence des groupuscules fascistes dans l’espace public.

L’état de droit dans le viseur

Marine Le Pen reste par ailleurs ambiguë sur la fin du droit à l’avortement et le rétablissement de la peine de mort, qui ne figurent pas dans son programme mais qu’elle n’exclut pas de proposer par référendum. Un procédé qu’elle plébiscite tellement que l’État de droit pourrait basculer dans un régime référendaire, en balayant le pluralisme, l’opposition et les corps intermédiaires. Son premier acte comme présidente serait d’ailleurs un référendum sur l’immigration, avec l’interdiction des régularisations, l’expulsion des étrangers, la fin du regroupement familial, de l’aide médicale d’urgence et du droit du sol.

Un régime antidémocratique et autoritaire qui a des modèles en Europe, comme la Hongrie de Viktor Orban ou la Russie de Vladimir Poutine. Depuis dix ans au moins, la responsable du RN répète qu’elle « admire » le président russe, avec qui elle a dit vouloir « s’allier militairement » et, encore aujourd’hui, se rapprocher diplomatiquement. « L’éclatement de la guerre en Ukraine aurait dû la disqualifier, mais c’est l’inverse qui s’est produit, s’étonne Luc Rouban, politologue au Cevipof. Zemmour a attiré les attaques et la candidate du RN s’en est sortie comme par miracle. » C’est à cette période que les courbes des deux candidats extrémistes, alors au coude-à-coude, se sont éloignées.

La fausse candidate des opprimés

Marine Le Pen a délaissé le terrain géopolitique pour se concentrer sur les conséquences du conflit en France. Le thème du pouvoir d’achat a alors marché à plein. Ne nous y trompons pas : au-delà des contradictions de son programme économique, non chiffré et peu crédible, la candidate d’extrême droite prône des recettes libérales qui aggraveront le quotidien des plus précaires. Hormis la baisse de la TVA sur certains produits, Marine Le Pen n’a guère de solutions, parle de hausse des salaires mais parie sur un « effort » improbable des patrons, à qui elle propose des cadeaux fiscaux qui mettront à mal la protection sociale et les services publics.

Mais, après cinq ans de casse sociale, l’extrême droite a une occasion rêvée : jouer à fond la carte du « tout sauf Macron ». Dès le soir du 10 avril, Marine Le Pen a cherché à capitaliser sur le puissant rejet que génère le chef de l’État, osant se prétendre la candidate « de la justice sociale ». Le président du RN, Jordan Bardella, a aussi intimé, notamment en direction des électeurs de Mélenchon, de ne pas « voter pour la retraite à 65 ans et Emmanuel Macron McKinsey ». Grosse ficelle. Même si le geste est pénible, l’heure est au barrage (voir page 19). Notamment pour la gauche, qui a aussi une part de responsabilité dans la montée de l’extrême droite : luttes fratricides, fardeau du mandat Hollande et lutte probablement insuffisante contre les idées du RN.

À droite, le cordon sanitaire a sauté

En outre, si Jean-Luc Mélenchon a réalisé des scores impressionnants dans les quartiers et banlieues populaires des grandes villes, la gauche est loin de reconquérir les zones rurales et industrielles. Durant cette campagne, Fabien Roussel a cherché à entamer cette tâche, proposant un « renouveau rural et industriel », mettant sur le devant de la scène les difficultés quotidiennes de la France dite périphérique, des catégories populaires des petites villes, de l’urgence à y revitaliser les services publics, le tout couplé à la revalorisation des salaires. Au vu des résultats décevants du candidat communiste dans ces territoires où Marine Le Pen a réalisé des scores élevés, il reste encore beaucoup de travail pour convaincre que les solutions sont bien à gauche. Une gauche qui peine désormais à dépasser les 30 % (31 % au premier tour pour l’ensemble des candidats), même si son centre de gravité est désormais davantage vers un programme de rupture.

De l’autre côté, la droite dite classique s’est effondrée. Valérie Pécresse, avec 4,8 %, a vu son électorat siphonné par Emmanuel Macron, mais aussi en partie par Éric Zemmour et Marine Le Pen. Le cordon sanitaire qui séparait la droite de son extrême a sauté : selon Ipsos, un tiers des électeurs de Valérie Pécresse (4,8 %) voteraient pour le RN au second tour. Pourtant, malgré le jeu dangereux d’Emmanuel Macron, son désastreux bilan et la dangerosité de son programme pour les cinq ans à venir, il est nécessaire, plus que jamais, de s’opposer avec force à l’extrême droite. Le 21 avril 2021, une note de la Fondation Jean-Jaurès jugeait une victoire de Marine Le Pen possible « à condition qu’au moins une des trois conditions suivantes se réalise : qu’elle soit suffisamment “ dédiabolisée”, qu’une plus grande porosité avec les électeurs LR se manifeste, qu’Emmanuel Macron apparaisse comme un repoussoir au moins équivalent ». Nous y sommes.

À gauche, le barrage plie mais ne rompt pas

Tous les candidats ont alerté sur la menace d’une victoire du RN. Le PCF, le PS, les Verts enjoignent clairement à utiliser le bulletin Macron. Jean-Luc Mélenchon, arrivé 3e, demande pour sa part de « ne pas donner une voix à Madame Le Pen ».

Elles ont pris une teinte sépia, ces images de foules déferlant sur les places parisiennes, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2002 : tout un peuple, mobilisé contre Jean-Marie Le Pen et ses discours de haine. Après deux décennies d’une ascension continue couvée par le pouvoir politique et les médias dominants, le Front national avait alors provoqué un séisme en se hissant pour la première fois au second tour, avec 16,86 % des voix, à la faveur de l’écroulement de la gauche. Tout l’arc politique s’était alors engagé dans la constitution d’un « front républicain » pour contenir l’extrême droite et Jean-Marie Le Pen avait finalement à peine amélioré, au second tour, face à Jacques Chirac, son score du premier : 17,79 %.

Vingt ans plus tard, le contraste est saisissant : tout se passe comme si l’hubris d’Éric Zemmour était venu parachever la « dédiabolisation » de Marine Le Pen. Laquelle se pose désormais en clé de voûte d’un « rassemblement » de tous les « Français de droite, de gauche et d’ailleurs, de toutes origines ». La candidate d’extrême droite édulcore son propos, fait mine de s’élever au-dessus de sa famille politique, joue la carte du désarroi social plutôt que celle des paniques identitaires – « trop molle », a même jugé le ministre de l’Intérieur sortant, Gérald Darmanin. Marine Le Pen a aplani son discours, lissé son image ; elle ne suscite plus la révolte ni l’effroi.

L’affiche est la même qu’en 2017. Le barrage, lui, s’est bien disloqué, après cinq ans d’une guerre sociale sans pitié. Au soir du 10 avril, à gauche, les appels à battre l’extrême droite se sont bien succédé, mais ils avaient quelque chose de machinal, de formel : ils semblaient empreints d’une lasse résignation. Yannick Jadot (EELV) a appelé à « faire barrage à l’extrême droite en déposant dans l’urne un bulletin Emmanuel Macron », sans « caution ». « J’appelle ce soir à battre l’extrême droite en se servant du seul bulletin à notre disposition », a aussi exhorté le candidat communiste Fabien Roussel, en appelant Emmanuel Macron à « renoncer à ses réformes insensées ». « Chacun est mis au pied du mur de sa conscience », a commenté, plus amer, Jean-Luc Mélenchon. « Je connais votre colère. Ne vous abandonnez pas à ce qu’elle vienne à vous faire commettre des erreurs irréparables. Il ne faut pas donner une seule voix à Madame Le Pen », a-t-il imploré. D’après une enquête Ifop sur les intentions de vote au second tour, seuls 33 % de ses électeurs se disent prêts à glisser un bulletin Macron dans l’urne, et 44 % choisiraient l’abstention, tandis que 23 % s’apprêteraient à voter Le Pen. Décidée à tout faire pour agréger autour d’elle un électorat qu’exaspère le président des riches, Le Pen vilipende « le pouvoir de l’argent ». Son pari : le scénario d’un front renversé, qui ouvrirait à l’extrême droite les portes du pouvoir.

Ian Brossat : « Nous lançons un appel à l’ensemble des forces de gauche sans exclusivité »

Dès le soir du premier tour, Ian Brossat a appellé à barrer la route de l’extrême droite le 24 avril. Il revient sur la campagne, sur l’état de la gauche et sur le score obtenu par le candidat du PCF. Il entend aller plus loin et plaide pour un rassemblement politique aux législatives.

Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, une victoire de l’extrême droite n’est plus à exclure. Marine Le

Pen

peut devenir présidente de la République le 24 avril. Qui porte cette responsabilité  et que faire ?

La responsabilité incombe d’abord au président sortant. Lorsque Emmanuel Macron a été élu en 2017, il prétendait réconcilier les Français avec la politique. En réalité, il s’est passé exactement l’inverse, et jamais l’extrême droite n’a été à un niveau aussi élevé dans notre pays. De fait, la gauche ne s’est pas reconstruite depuis cinq ans, sinon nous n’en serions pas là. Mais l’heure n’est pas aux règlements de comptes. La gauche reste à un niveau faible, c’est vrai, mais elle a un peu progressé. C’est un point d’appui pour les luttes à venir, en particulier sur la question des retraites. Je sors de cette séquence sans aigreur et avec la conviction que la gauche peut s’en sortir. Maintenant, l’enjeu est le second tour et l’impérieuse nécessité de battre l’extrême droite. Je comprends la réticence à voter Macron, mais on ne peut pas mettre sur un pied d’égalité sa politique antisociale et l’extrême droite. Marine Le Pen porte la haine, la discrimination et le racisme dans son ADN. Nous ne pouvons nous permettre de laisser l’extrême droite faire main basse sur la République, et cela passe par le seul bulletin à disposition pour la battre.

Encore plus désunie qu’en 2017, la gauche se retrouve de nouveau éliminée dès le premier tour. Jean-Luc Mélenchon, dont la candidature s’est nettement distinguée avec 21,95 % des voix, a échoué de peu à se qualifier pour le second tour. Quels sont désormais les enjeux ? Comment la gauche peut-elle parvenir à se rassembler pour les législatives ?

Je ne crois pas en l’idée des gauches irréconciliables. La campagne a montré des divergences sur des sujets importants, mais cela dit, nous devons renouer au plus vite le dialogue. Ce que nous disions avant l’élection présidentielle est toujours valable après, à savoir que nous sommes ouverts à des discussions pour gagner un maximum de députés et, plus largement, reconstruire une gauche digne de ce nom. Nous lançons un appel à l’ensemble des forces, sans exclusivité, des insoumis aux socialistes, en prenant évidemment en compte le résultat du premier tour.

Malgré une campagne remarquée, le score de Fabien

Roussel

est en deçà des espérances, avec 2,3 % des suffrages. Quelles seront les suites de la campagne des Jours heureux ?

D’abord, il faut noter que le vote utile en faveur de Jean-Luc Mélenchon a joué à plein dans les derniers jours. C’est aussi vrai pour les électeurs que Fabien Roussel avait réussi à convaincre que pour l’électorat traditionnellement communiste, et j’entends leurs arguments. Mais de nouveaux votants sont venus vers nous, notamment dans la ruralité, convaincus par le discours de Fabien sur les enjeux de souveraineté énergétique et alimentaire, convaincus par une gauche qui ne s’adresse pas seulement aux centres-villes. Pour la suite, nous allons réunir le conseil national de la République (CNR), ouvert aux soutiens politiques et intellectuels qui nous ont déjà rejoints, et nous continuerons à tendre la main à ceux qui partagent nos idées.

Marine Le PenRassemblement nationalPrésidentielle 2022front républicain
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« Le Pen, ce serait une catastrophe pour nous »

Actu

Les travailleurs sans-papiers savent ce qu’ils perdraient, si la candidate d’extrême-droite devait l’emporter le 24 avril. Mais ils refusent de croire à une telle issue.

Alexandre Fache

Depuis de longs mois, ils tiennent des piquets de grève, devant leurs entreprises, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Alfortville (Val-de-Marne), ou au Coudray-Montceaux (Essonne). Mardi dernier, ils ont manifesté devant le ministère du Travail pour réclamer des régularisations, car « une victoire des plus précaires tire toujours vers le haut les droits de toutes et tous ». Et samedi, ils ont à nouveau défilé dans toute la France « contre le racisme et le fascisme », à l’appel de la Marche des Solidarités, qui rassemble de nombreux collectifs de travailleurs sans-papiers. « Cette mobilisation était prévue avant même les résultats du premier tour de la présidentielle. On avait un peu anticipé… » explique Anthioumane Touré, Malien de 31 ans, membre du collectif des sans-papiers de Montreuil. Le jeune homme fait partie des sept militants qui avaient été arrêtés, le 7 octobre dernier, à Montpellier, à leur descente de train, alors qu’ils s’apprêtaient à participer au « Contre Sommet Afrique France », monté en réaction à l’événement officiel du président Macron. Face au choix proposé aux électeurs le 24 avril prochain, Anthioumane Touré témoigne de sentiments contradictoires, entre inquiétude, confiance et combativité. « Je ne vois pas les Français donner une majorité à l’extrême-droite, je n’y crois pas. La France, c’est le pays de la diversité, sa population n’est pas raciste. Mais je suis inquiet, car j’ai vu ce que Macron a fait pendant son quinquennat : il a augmenté la précarité des immigrés, et en même temps, il a fait progresser l’extrême-droite… » Ouvrier dans le nettoyage ou le bâtiment, le trentenaire a le sentiment d’être « dos au mur » et espère que le « barrage » à Marine Le Pen fonctionnera. « Ça ne sera pas pour autant une victoire pour nous. Si Macron passe, il faudra se mobiliser pour le pousser à changer de politique. »

Qu'est-ce qu'une vie de sans-papiers ? Entretien avec l’anthropologue Stefan Le Courant

Un sentiment partagé par de nombreux travailleurs sans-papiers. Lui aussi malien, Aboubacar Dembele, 30 ans, fait partie des « intérimaires » du site Chronopost d’Alfortville, en grève depuis le 7 décembre dernier, soutenus notamment par Solidaires et Sud. S’il ne croit pas non plus à la victoire de Marine Le Pen, il ne doute pas qu’une telle issue serait une «  catastrophe » pour lui et ses camarades. « L’extrême-droite, ce serait vraiment le pire pour nous. Le seul projet de Le Pen, c’est de nous renvoyer. On aimerait pouvoir agir contre ça, mais on n’a pas le droit de vote, et on n’est pas prêts de l’avoir. Heureusement, on a des soutiens, de beaucoup d’élus de gauche, comme Mathilde Panot (LFI) ou Elsa Faucillon (PCF). Même Anne Hidalgo est venue nous voir ! »

Délégué des travailleurs sans-papiers de la société d’intérim RSI, à Gennevilliers, Mahamadou Touré ne quitte que rarement le piquet de grève installé depuis le 22 octobre. S’il préfère sans hésitation Macron à Le Pen, il ne croît pas, même en cas de victoire de la candidate d’extrême-droite, que celle-ci pourrait mener à bien sa politique. « Comment la France pourrait-elle avancer sans tous ses travailleurs étrangers ? Ce serait impossible. » Membre de la direction confédérale de la CGT et pilote de son collectif immigration, Maryline Poulain fait la même analyse. « Si Marine Le Pen devait appliquer son programme, des secteurs entiers d’activité, dans le nettoyage, le ramassage des déchets, la restauration, l’hôtellerie, la sécurité, le BTP, mais aussi l’agriculture, la logistique, seraient à l’arrêt. Aussi, je ne pense pas qu’elle irait au bout de sa politique d’expulsions massives. Mais le résultat pour les travailleurs ne serait pas non plus très joyeux, avec un maintien dans la clandestinité, à la merci des patrons, et une catastrophe sociale annoncée. » Dimanche 24 avril, Mahamadou Touré n’a pas prévu de suivre la soirée électorale. Il sera au piquet de grève de Gennevilliers. La meilleure façon, pense-t-il, d’obtenir enfin cette régularisation tant attendue.

Travailleurs sans papiersPrésidentielle 2022
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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L'Humanité

Fiasco pour le NYPD

Chronique

Charlotte Recoquillon

Le département de police de New York (NYPD) dispose du budget le plus élevé des États-Unis : 5,6 milliards de dollars pour le fonctionnement – le double si on compte les pensions de retraite, dettes, dommages et intérêts aux victimes… Pour « protéger et servir » presque 9 millions de New-Yorkais, 52 000 personnes sont employées, dont 35 000 agents. Pourtant, lorsque Frank R. James a déclenché une fusillade et blessé 29 personnes dans le métro le 12 avril, le NYPD n’a pas particulièrement brillé. La radio du premier policier arrivé sur la scène ne fonctionnait pas et il a dû demander à des passagers d’appeler le 911. Puis, les caméras de surveillance de la station étaient hors service – oups ! on n’était pas dans un quartier gentrifié –, et c’est un jeune Syrien d’une épicerie voisine qui a identifié le suspect sur une de ses caméras. En outre, la circulation des trains n’ayant pas été interrompue à temps, le tireur s’est enfui. Des centaines d’agents se sont lancés dans une chasse à l’homme, mais c’est le suspect lui-même qui a téléphoné pour renseigner sur sa localisation.

Ce fiasco peut nous laisser dubitatifs sur l’efficacité de cette ­institution… D’autant plus que le nouveau maire de New York, Eric Adams, lui-même un ancien policier, en a fait un cheval de bataille. Il s’est fait élire sur la promesse de réduire le nombre de crimes, en augmentation depuis deux ans alors qu’il était à son niveau le plus bas. Il a, notamment, renforcé les effectifs de policiers en patrouille dans le métro, par l’ajout de 1 000 agents supplémentaires aux 2 500 déjà en poste. Malgré l’inefficacité de la police, qui avait fait plusieurs rondes dans la station le matin de l’attaque, Adams a appelé à doubler les effectifs de policiers présents dans le métro.

La version 2.0 de l’ancien maire Giuliani – le créateur de la ­politique de tolérance zéro – en profite pour exploiter le slogan Black Lives Matter pour intensifier sa politique sécuritaire. « Pourquoi l’augmentation des violences armées ne préoccupe pas plus les habitants de New York ? (…) Je croyais que la vie des Noirs compte », ironisait-il en soulignant que la majorité des victimes sont noires mais que les manifestants qui étaient dans la rue en 2020 sont silencieux sur le sujet. Les défenseurs d’une réforme de la police restent convaincus qu’elle n’est pas la bonne réponse. Son budget peut difficilement être plus colossal et ses effectifs ont été accrus, sans que cela n’empêche l’attaque. Ses missions, y compris dans le métro, restent surtout la pénalisation de la pauvreté.

S’il fallait une énième preuve que la sécurité de la population noire n’est pas assurée par la police, elle a été apportée deux jous après par la police de Grand Rapids, Michigan. Une vidéo montre un policier blanc à genoux sur le dos d’un immigré congolais, Patrick Lyoya, non armé. En quelques secondes, il lui tire une balle à bout portant à l’arrière de la tête.

États-Unisnew york
L'Humanité

Les charognards

Chronique

Arthur Hay

L’affaire McKinsey n’aura donc finalement pas sonné le glas de notre roi banquier. L’utilisation massive de fonds publics pour des « enquêtes » n’a pas empêché le pouvoir en place de faire un piteux mandat. Ces enquêtes semblent d’ailleurs avoir été un prétexte pour justifier un braquage du pays au profit des amis du pouvoir. Que certains politiques volent davantage que les plus grands gangsters du moment, ce n’est probablement pas nouveau. Mais que nous sachions quasiment en direct de quoi se rendent coupables nos dirigeants est peut-être plus récent dans l’histoire de notre démocratie. Et pourtant, cela semble ne rien bouger.

C’est sûrement que le peuple est habitué, blasé par un afflux d’informations liées à des scandales d’État. Une affaire vient en chasser une autre ; d’autres passent par-dessus nos têtes. Moi aussi, je suis blasé. Quand je vois les petites affaires qui sont faites dans l’ubérisation, j’ai vraiment du mal à contenir ma rage. Pour faire semblant d’aider les travailleurs de plateformes plongés dans une grande précarité, le gouvernement a créé l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (Arpe). Son président, Bruno Mettling, est surnommé « le transformateur d’Orange » par « le Figaro » en 2018 pour son travail auprès de Stéphane Richard, à la suite des dizaines de suicides dans cette entreprise en raison du harcèlement moral généralisé qui y règne.

Aujourd’hui, ce ponte de chez Orange est donc le héros désigné pour venir en aide aux livreurs et VTC ; on nous demande de lui faire confiance. Pourtant, le cabinet de conseil de Bruno Mettling aurait travaillé pour Uber, il y a quelques années. Comment faire confiance quand on sait que la direction d’Orange s’est passée des services de la coopérative Scopelec pour réaliser des économies, allant ainsi dans le sens des décisions ultralibérales de ces dernières années en termes de sous-traitance ? Orange semble affectionner les partenaires utilisant des microentrepreneurs ou des travailleurs détachés. Pour rappel, l’État est actionnaire à 23 % d’Orange.

Autre exemple. En avril 2019, l’Institut Montaigne sort un rapport sur l’ubérisation. Ce rapport guidera les projets de lois macronistes pour protéger les plateformes comme Uber. Autoproclamé « indépendant », l’Institut Montaigne a Uber pour mécène. Première nouvelle ! La deuxième, c’est que ce rapport a été rédigé par le lobbyiste de la plateforme d’exploitation Stuart (groupe La Poste). Alors, pourquoi le gouvernement décide-t-il tout de même de suivre les conseils de cet institut ? Une réponse peut-être : le mouvement de Macron (LaREM) était à l’origine hébergé par Laurent Bigorgne, l’ancien directeur de l’Institut Montaigne ! C’est gros là, nan ? Ce nom vous dit quelque chose ? Sûrement, parce que Laurent Bigorgne fait l’objet d’une plainte pour avoir drogué une collaboratrice. Par ailleurs, deux associations qu’il préside ont touché 2,6 millions d’euros d’aides liées, en bonne partie au ministère de l’Éducation, pour des résultats peu concluants. Blanquer est un ami (ça ne vous rappelle pas l’affaire McKinsey ? ).

Je n’ai qu’une page pour cette chronique, donc je m’arrête là dans la dénonciation de ces personnages qui gravitent autour du gouvernement. Des voyous en col blanc qui nous baratinent, nous privent de notre bonheur. Les charognards de la démocratie.

la chronique d'arthur hay
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« Frauduleusement nommé… »

Chronique

Barbara Cassin

Je suis triste pour de bon. Une saison en enfer, c’est le cas pour les Ukrainiens. Une saison beurk, c’est le cas pour nous qui avons voté, ou n’avons pas voté, dimanche. « Considérations philosophiques sur le rituel électoral du parlementaro-capitalisme, frauduleusement nommé démocratie », tel est le titre du séminaire qu’Alain Badiou aura tenu ce lundi 11 avril au Théâtre de la Commune. Bien que le goût soit une faculté politique, nous n’avons jamais cru bon de nous mettre d’accord pour travailler joyeusement ensemble. Cette fois, comme avec « De quoi Sarkozy est-il le nom ? », la phrase fait mouche.

C’est beurk d’avoir à choisir entre la droite et l’extrême droite, note Roussel. D’autant plus beurk que l’extrême droite aligne presque les mêmes mots que les droites pépères. D’autant plus beurk que la droite, Macron, pour qui nous allons donc voter, pourrait décider d’agir à hauteur gauche de son intelligence. Il l’aurait pu, mais quelle réserve inexistante de voix, celles de la gauche écœurée ou celles de la droite déjà appropriée, visera-t-il « en même temps » ?

Chacun l’a dit avec son ton de campagne. Pécresse via « l’âme de la France ». Hidalgo quasi muette, et Roussel « en se servant du seul bulletin qui sera à notre disposition », ustensile collatéral. Mélenchon en fleur de rhétorique : « Vous ne devez pas donner une seule voix à Marine Le Pen » répété trois fois comme à Jéricho.

Face à ces écœurements, Macron nomme, caresse en bouche le nom des vaincus. C’était tendre, presque disruptif, de les convoquer avec la main tendue du nom propre, magique. Dans les images « autorisées », on voit le petit carré du traducteur en langue des signes. Il traduit à toute vitesse, et je suis pour, bien sûr. Mais quand j’ai vu ou cru voir quels gestes désignaient qui, j’ai pouffé comme dans une scène d’« Alice au pays des merveilles », ah c’est comme ça Jadot, ça se signe comme ça ? Pécresse ? Quand le nom propre revenait, le geste revenait caricaturalement indubitable. J’ai pouffé au fond de la classe. Parlementaro-capitaliste, chacun sa manière de pouffer…

Mais là où j’ai peur, pour de bon, où tout ce que je sais de la rhétorique me consterne et m’égare, c’est quand j’aligne certains mots du discours de Marine le Pen et certains d’Emmanuel Macron. Elle, discours posé quasi crédible, sauf à la fin où tout se bouscule, en feu d’artifice et mauvaise conclusion de dissert, pour activer les marqueurs qu’on aurait risqué d’oublier, engagement sans faille, souveraineté de la France, voies du bonheur familial, travail et capital, libre de toute attache partisane, laïcité – avec le : « en étant au bon endroit », retenue féminine qui ferait passer tout le reste.

D’autre part, lui : une France fidèle à l’humanisme, à l’esprit des Lumières, à 1789. Le seul projet pour le pouvoir d’achat, c’est le nôtre. Le seul projet contre la vie chère, c’est le nôtre, et pour les travailleurs et pour ceux qui sont sur le bord du chemin. Comment voulez-vous qu’on s’y reconnaisse ? Qui parle ? Vous voulez nous persuader, mais comment peut-on croire en celui qui parle ? C’est cela la France / c’est cela la France. Je compte sur vous / je compte sur vous. Sur nous.

Je veux bien vous croire ? Non, je ne veux plus rien croire. Finie la rhétorique, finie la confiance. J’ai trop peur, non pas que vous vous ressembliez – je sais bien que choisir et ce qui de zemmourien se cache sous « choix de société et de civilisation » ! Mais vous parlez tous de la même manière, au style près, à peine au style près. Et c’est ça qui me fait le plus peur. La prochaine fois, il faudrait vraiment, pour donner envie de voter, qu’on fabrique autrement une union verte.

la chronique de barbara cassinPrésidentielle 2022
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Conclusion

Chronique

Audrey Vernon

Voici donc la fin du premier quinquennat Macron… Qu’ai-je appris en cinq ans ?

Ce quinquennat a pesé sur mes épaules plus fortement que les autres. Je n’aimais pas le quinquennat Hollande et ses records de bombardements, de ventes de Rafale, d’attentats. (Je ne fais aucun lien de cause à effet, c’est juste écrit à côté). Ce quinquennat m’a semblé encore plus sournois, sous ses airs amicaux, bienveillants. On s’en est tous pris plein la gueule. – milliardaires excepté visiblement. Je sais que l’État n’a jamais été cette couverture sous laquelle se blottir dont parle Ta-Nehisi Coates (1) et qui n’a jamais existé que dans les rêves des citoyens… Cependant je ne pensais pas que l’État allait me détruire à petit feu en m’interdisant de travailler, de sortir, d’aller dîner, de vivre en communauté. Pendant huit mois, je n’ai pas eu le droit de jouer et j’ai été payée à rien foutre.

Les théâtres, les cinémas étaient fermés mais ni Netflix, ni Amazon. Quand les commerces « non essentiels » ont été interdits, les supermarchés n’ont plus eu le droit de vendre de jouets, de livres pour éviter la concurrence, mais les plateformes ont continué à diffuser… Les restaurants ont été fermés, ni Uber Eats ni Deliveroo… Je ne reproche rien au gouvernement (à part d’exister), néanmoins cela m’a mise dans un état de sidération, de voir quel impact sur ma vie il pouvait avoir. Qu’ai-je appris d’autre ? Un psychopathe (selon la psychologue Marie-France Hirigoyen (2), tous les présidents ou assimilés sont des sociopathes) peut anéantir un pays, son agriculture, son peuple en bombardant aveuglément et en envoyant des jeunes hommes devenir des tueurs. Nos présidents le font et s’allient à d’autres pour le faire. Tout le monde trouve ça tragique mais normal. On est habitué à nourrir des criminels, à les financer, on le fait chaque année.

On en est toujours là. De Bonaparte en passant par saint de Gaulle, Sarkozy, ils ont tous un jour bombardé, irradié, détruit… Et c’est leur histoire qu’on nous apprend à l’école. Un jour Poutine sera dans les livres d’histoire avec tous les autres impunis, ils seront des péripéties de nos existences. Avoir ordonné des meurtres, des viols, en masse, ne condamne pas à la prison. Jamais. Jamais, jamais, jamais, jamais… Ni Hiroshima ni Nagazaki n’ont été jugés, les essais nucléaires sur les atolls, la Libye, l’Irak, la Syrie, le Mali… Crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide… On pinaille, il faut des preuves, des enquêtes… Ces enquêtes deviennent l’Histoire… Comment au XXI e siècle laisse-t-on encore le pouvoir de vie et de mort à une seule personne ?

J’ai la solution : il faudrait ajouter dès son élection dans la bouche de chaque dirigeant, de chaque ministre des Armées une capsule de cyanure qui se déclencherait automatiquement dès la prise de décision, avant même que l’ordre de tirer soit parti… Plus jamais ça, la der des der… Quand est-ce que ces mots deviendront enfin réalité.

(1) Ta-Nehisi Coates, auteur de « Une colère noire », éd. Autrement.

(2) « Les Narcisses », de Marie France Hirigoyen, éd. la Découverte

« Billion Dollar Baby » en tournée, et publié aux éditions Libre.

Carte blanche à Audrey Vernon
L'Humanité

Le Pen et Zemmour, brun bonnet et bonnet brun

Premier plan

Extrême droite Malgré la concurrence, les similitudes programmatiques et idéologiques des deux candidats sont frappantes. Au sein des états-majors, on met en avant ces points communs, appelant à un « gouvernement d’union nationale ».

Benjamin König

Si, à gauche, certains électeurs se triturent les neurones pour décider de leur vote au second tour de l’élection présidentielle, ils sont nombreux à l’autre bout de l’échiquier politique à ne pas se poser de questions. L’extrême droite serre les rangs, que ses électeurs aient déposé un bulletin Le Pen, Dupont-Aignan ou Zemmour le 10 avril, tant leurs convergences politique et idéologique relève de l’évidence. « Je ne me tromperai pas d’adversaire, j’appelle mes électeurs à voter pour Marine Le Pen », lançait ainsi l’ex-chroniqueur du Figaro, quelques minutes à peine après les résultats du premier tour. Quand bien même la candidate RN fait mine de vouloir le tenir à distance, ce soutien immédiat, selon Bruno Cautrès, politologue au Cevipof et chercheur au CNRS, n’est « pas une surprise, on pouvait s’y attendre très largement ».

Adoucir la communication

Si la campagne a été marquée par cette concurrence nouvelle à l’extrême droite, rythmée par l’inimitié personnelle entre les deux prétendants et quelques ralliements qualifiés de « trahisons » – une tradition chez les nationalistes –, de nombreux cadres ont assuré le lien entre les deux tenants du « camp national », comme Marine Le Pen le nomme. Pour le RN, cette opération séduction vise à contrebalancer les attaques visant Éric Zemmour, mais également Marion Maréchal, très populaire à droite, de LR au RN.

Si elle est élue, Marine Le Pen veut un « gouvernement d’union nationale », un « rassemblement large de tous les patriotes », même si l’entrée au gouvernement de sa nièce ou de l’idéologue pétainiste « n’est pas une possibilité ». Toute à son souci d’adoucir sa communication, la candidate du RN entend éloigner leur image sulfureuse tout en donnant des gages à cet électorat.

D’autant que la présence du candidat de Reconquête ! a permis d’élargir la base électorale de l’extrême droite : « Non seulement elle a augmenté son résultat de deux points par rapport à 2017, fait observer Bruno Cautrès , mais en plus elle dispose désormais de réserves de voix. » Pour le philosophe du langage Raphaël Llorca, Le Pen et Zemmour sont « les deux faces d’une même pièce ». Les deux se « renforcent mutuellement » et « portent un même combat ».

Rassembler le camp nationaliste

Depuis le début de l’entre-deux-tours, les amabilités pleuvent entre les deux camps : « La campagne de Zemmour fut une campagne courageuse », roucoule dans le Point Philippe Olivier, le beau-frère et conseiller spécial de Marine Le Pen. Quant au président du RN, Jordan Bardella, il a tenu à féliciter le candidat de Reconquête !, dans un entretien paru dans le Figaro du week-end pascal, pour « son choix cohérent et courageux », ajoutant qu’à partir « du moment où l’on considère que l’enjeu de cette élection est de sauver la France, il n’y a pas d’autre choix que de voter Marine Le Pen ».

De l’autre côté, à Reconquête !, on presse la candidate de rassembler le camp nationaliste, à l’instar de Nicolas Bay, transfuge passé récemment du RN – où il avait passé plus de trente ans – à Zemmour : « À elle maintenant de prendre ses responsabilités, de montrer qu’elle a la volonté et la capacité à rassembler. » Tous espèrent une union dans la perspective d’un gouvernement, mais également pour les législatives.

Marion Maréchal estime que cela « ne doit passer que par un dialogue avec la gauche populaire souverainiste (qui en réalité n’existe pas, malgré les invites du RN – NDLR) . Cela doit passer aussi par des alliés, des coalitions et des alliances à droite ».

Des reports de voix très élevés

Ces appels du pied, qui s’inscrivent dans le cadre « d’une convergence très claire au sein de leurs électorats », selon Bruno Cautrès, visent à asseoir ce socle de votants. Selon une enquête de l’Ifop publiée le 15 avril, les reports de voix sont très élevés : 81 % des électeurs d’Éric Zemmour ont l’intention de voter pour Marine Le Pen, de même que 27 % de ceux de Valérie Pécresse.

Ce dimanche, les militants du RN ont notamment ciblé Versailles (Yvelines) pour une opération de distribution de tracts sur le marché. Dans cette ville très bourgeoise, Emmanuel Macron est arrivé largement en tête (33 %), devant Éric Zemmour qui y a réalisé 18,48 % (7,1 % au niveau national), et Valérie Pécresse (14,04 %, contre 4,8 % sur l’ensemble du territoire).

Ces mains tendues entre les deux clans de l’extrême droite et une partie de LR témoignent de la volonté de gouverner ensemble : « Je veux dire aux partisans d’Éric Zemmour, des “Républicains” ou d’autres qu’au-delà de nos divergences, (…) je pense que le temps est venu de faire un bout de chemin ensemble », assure Jordan Bardella dans son entretien au quotidien des droites.

« Une vision du monde compatible » 

Le 2 avril, une tribune cosignée par Bruno Gollnisch (RN), Paul-Marie Coûteaux, vieux routier de l’extrême droite souverainiste rallié à Zemmour, et Sébastien Meurant, sénateur ex-LR lui aussi récent soutien de l’ex-chroniqueur, invitait à l’union dans un « appel solennel ». Les auteurs y écrivent que « les programmes de ces candidats, et les aspirations de leurs électeurs, sont moins opposés que ceux des gauches entre elles, et qu’il devrait être possible de s’accorder sur dix urgences ».

Parmi elles, on retrouve les antiennes habituelles : « restaurer l’indépendance nationale », « protéger la ruralité », et surtout « inverser le courant de l’immigration ». Plus récemment, le sénateur ex-RN de Marseille Stéphane Ravier, également rallié à Zemmour, a rappelé que, « pour gouverner, il faut savoir rassembler », ajoutant qu’il voterait « sans hésitation pour Marine Le Pen ».

Selon l’historien de l’extrême droite Nicolas Lebourg, chercheur au Cepel de Montpellier, ce qui lie fondamentalement les deux partis ce sont « la critique de l’immigration et d’une société multiculturelle et multiethnique » ainsi qu’une « vision des rapports internationaux sous l’angle ultrasouverainiste ». Pour lui, nul doute que « ce moteur du vote en leur faveur est bien là pour le second tour, et s’il existait des différences entre les deux candidats – Éric Zemmour voulant expulser les immigrés sans travail au bout de six mois, Marine Le Pen au bout d’un an –, il y a clairement une vision du monde compatible ».

Immigration, civilisation, sécurité…

Lors de d’une des émissions Face à Baba, en décembre, à laquelle Cyril Hanouna avait convié pour la énième fois Éric Zemmour, la journaliste identitaire Charlotte d’Ornellas listait, face à l’invité, ces convergences : « La limitation des aides sociales aux Français seulement », une façon pudique de parler de la préférence nationale ; « l’immigration, un sujet qui vous tient à cœur et qui est évidemment un marqueur de Marine Le Pen » ; ou bien encore la dénonciation des traités internationaux signés par la France.

Le candidat de Reconquête !, présenté comme « un concurrent » mais « pas un adversaire », acquiesçait : « Je suis d’accord avec elle sur le fait que le droit national doit primer sur le droit international et européen », ainsi que sur les mesures de « lutte contre l’immigration ».

La préférence nationale, la fin du regroupement familial, le droit du sang en matière de nationalité ou la réforme restrictive du droit d’asile figurent dans les deux programmes. « Toutes les mesures concernant l’immigration, je les mettrai dans un référendum », proposait Éric Zemmour.

Un projet ouvertement réactionnaire

Exactement le même que celui érigé par Marine Le Pen en premier acte politique en cas d’élection. Au-delà de ce thème, les similarités sont légion dans de nombreux domaines : présomption de légitime défense pour les policiers et gendarmes, marginalisation des syndicats de salariés, suppression de l’aide médicale d’État, lutte contre la « bureaucratie », remise en cause de la liberté de la presse et privatisation de l’audiovisuel public, mise au pas de l’éducation pour imposer une école « de transmission des valeurs (…) de la civilisation française », précise notamment le programme de Marine Le Pen.

En matière économique, leurs programmes sont également proches en réalité : suppression à hauteur de 30 milliards d’euros des impôts de production payés par les entreprises, exonération de cotisations patronales, baisse de la fiscalité sur les successions et les donations. « Je n’ai pas la même méthode », déclarait lors de sa campagne Éric Zemmour. Mais bien la même passion, commune à toute l’histoire de l’extrême droite française, celle que représente Marine Le Pen malgré son positionnement grotesque de « candidate du peuple » : un projet ouvertement réactionnaire, sans précédent depuis Vichy.

L’affaire tombe entre les deux tours, embarrassante pour Marine Le Pen : un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) estime que la candidate devrait rembourser personnellement 136 993 euros au Parlement européen, qui lui réclamait déjà 339 000 euros dans l’affaire de ses assistants parlementaires. Selon le rapport de 116 pages révélé le 16 avril par Mediapart, il s’agit, parmi d’autres exemples, de 23 100 euros d’objets promotionnels (sacs, stylos, porte-clés…) « qui semblent avoir été achetés pour le congrès du FN à Lyon » en 2014, ou encore de 4 107 euros de bouteilles de Beaujolais pour le même événement. Pour son père, Jean-Marie Le Pen, les sommes incriminées atteindraient 303 545 euros. L’Olaf liste également les délits susceptibles d’être reprochés à la candidate du RN : « escroquerie », « faux », « abus de confiance », et « détournement de fonds publics ».

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Manifestation. « Le risque est trop grand, on va se boucher le nez et faire barrage à Le Pen »

Actu

Samedi, plus de 10 000 personnes ont défilé à Paris entre les places de la Nation et de la République pour rappeler les dangers de l’extrême droite, désormais aux portes du pouvoir. Des périls si nombreux qu’ils ont convaincu de nombreux citoyens qui hésitent entre s’abstenir et voter Macron.

Florent LE DU

Un seul mot d’ordre : « Non à Marine Le Pen ». Ce samedi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans toute la France pour combattre l’extrême droite, qui peut plus que jamais accéder au pouvoir.

À Paris, le cortège, de 10 000 personnes selon la préfecture, est parti à 14 heures de la place de la Nation, pour défiler à l’appel de la Marche des solidarités et d’une soixantaine d’associations et de syndicats.

Une déambulation entre bonne humeur et immense crainte, sous les slogans de « L’extrême droite n’a rien d’anodin », « Le RN, c’est Macron + la haine » ou encore « Fidel Castor », a-t-on pu lire sur une pancarte illustrée d’un rongeur au béret cubain - le castor faisant référence au barrage à ériger contre Marine Le Pen.

Notre reportage vidéo dans le cortège :

Certes, tous ne sont pas convaincus d’aller voter Emmanuel Macron le 24 avril pour barrer la route à Marine Le Pen, beaucoup hésitent, certains s’abstiendront, mais ceux qui défilaient samedi vers la place de la République s’accordent à dire que l’extrême droite au pouvoir constituerait un danger réel et inédit. «  C’est un parti raciste, qui usurpe le monde du travail avec des mesures prétendument sociales mais qui vont dans le sens du patronat, le danger ne peut pas être négligé, rappelle Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui ne donne toutefois pas de consigne de vote. En tout cas, aucune voix ne doit aller à Le Pen, et on fait confiance aux travailleurs pour prendre les bonnes décisions. »

À ses côtés en tête de cortège, Simon Duteil, délégué général de l’Union syndicale Solidaires s’inquiète aussi « de la grande confusion qu’on entend en ce moment, des gens qui pensent que Le Pen serait une politique comme une autre, ce n’est pas le cas. L’escroquerie sur les questions sociales doit être dénoncée et ce parti proto-fasciste ne doit pas arriver au pouvoir ».

En arrière de la manifestation, entre les ballons gonflés des syndicats, les drapeaux du PCF ou de la France insoumise et les autocollants des associations antiracistes, féministes ou humanistes, de simples citoyens, nombreux, émettent leurs doutes : « On sait le risque qu’on prendrait avec le RN , mais après les cinq ans qu’on a vécus, les coups qu’on a pris en manifestation, nos jeunes qui font la queue à l’aide alimentaire, c’est dur de nous demander de voter Macron », s’interroge Jérémy, 34 ans. Son amie Amélie l’interpelle : « Mais tu crois vraiment que la politique libérale et autoritaire de Macron, Le Pen ne la fera pas ? » Jérémy acquiesce mais reste à convaincre.

Les débats sont légion au sein du cortège

«  On peut penser ce qu’on veut d’Emmanuel Macron, et on peut comprendre la colère de ceux qui ne veulent pas voter au second tour, reconnaît Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme. Notre devoir est de rappeler qu’avec Le Pen au pouvoir, c’est un changement de régime, contraire aux droits de l’homme, aux conventions internationales, qui donnera des droits aux gens en fonction de leur couleur de peau, de leurs origines. Marine Le Pen prévoit très clairement de revenir sur des points de la Déclaration des droits de l’homme qui est un fondement de notre société, qui réaffirme nos valeurs fondamentales, il faut se rendre compte de la société qu’elle nous prépare. »

Des étudiants, dont certains ont bloqué la Sorbonne avec le slogan « Ni Macron ni Le Pen », sont aussi dans l’hésitation. Imane Ouemhadj, présidente de l’Unef, rappelle toutefois que « défendre notre droit à l’avenir, c’est faire barrage à l’extrême droite. Avec la préférence nationale, les bourses ’’au mérite’’ conditionnées sur les résultats scolaires, le durcissement de l’entrée à l’université qui figurent dans son programme, Le Pen prépare une accélération immense des inégalités sociales ».

Les débats, respectueux, sont légion au sein du cortège, et la menace que constitue l’extrême droite semble convaincre beaucoup d’indécis. «  J’entends dire que Macron serait un fasciste. Sa politique est insupportable, antisociale, creuse les inégalités, n’est pas la plus démocratique qui soit mais ce n’est pas du fascisme. Les gens ne se rendent pas compte de ce qu’est le fascisme. J’espère qu’ils n’auront pas la réponse tout de suite », s’alarme Françoise, 65 ans. En 2017, elle avait pourtant voté blanc, « mais cette fois-ci, il y a le feu », explique celle qui milite depuis une cinquantaine d’années. Ce qui n’est pas le cas de Pierre-Yves, qui, à 62 ans, ne se joint qu’à sa seconde manifestation : « La première, c’était après le 21 avril 2002, j’y retourne aujourd’hui parce qu’il y a urgence, l’extrême droite peut gagner ».

Le 21 avril 2002 semble loin aux plus jeunes

Le traumatisme qu’avait constitué l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle semble bien loin. « Quand je parle du 21 avril à mes élèves de terminale, il n’y a plus aucune émotion, ils trouvent ça normal, ça me terrifie », s’émeut Charles. Ce professeur d’histoire-géographie brandit un drapeau arc-en-ciel et se demande : « E st-ce que je pourrai encore le sortir sous Le Pen ? C’est horrible mais on va voter Macron. Le risque est trop grand, on va se boucher le nez et faire barrage ».

Les droits et les libertés des musulmans, des femmes, des homosexuels, des étrangers, sont régulièrement évoqués. « On sait très bien qu’un pouvoir d’extrême droite va les matraquer, pendant que leurs amis des groupuscules fascistes s’en donneront à cœur joie », craint Françoise. « Et pourra-t-on être dans la rue pour se révolter ? Toute l’histoire montre que, quand l’extrême droite arrive au pouvoir, les droits disparaissent, et en premier lieu celui d’exprimer ses opinions », abonde Fabrice, militant de Greenpeace. Philippe Martinez alerte aussi sur « les mesures liberticides qu’elle (Marine Le Pen - NDLR) mettra en place et son amour pour les grévistes, puisque sa seule solution face aux grèves, c’est d’envoyer les forces de l’ordre pour les déloger ».

Face à tous ces périls, Marie, 22 ans, qui « a tant la rage contre Macron » qu’elle a même envisagé un temps de voter pour Marine Le Pen, « est revenue à la raison », dit-elle à l’arrivée du cortège, place de la République. Avant d’ajouter : « Le 24 avril, dans notre isoloir, on sera face à l’Histoire, la France ne peut pas tomber du mauvais côté ».

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Marine Le Pen et Vladimir Poutine, au nom de Dieu et du fric

Actu

Depuis dix ans, Marine Le Pen a tissé des liens idéologiques et financiers avec le président russe, qu’elle considère comme un modèle politique.

Vadim Kamenka

Le 24 mars 2017, à Moscou : une photographie immortalise la rencontre entre Marine Le Pen et Vladimir Poutine. Le cliché sera repris dans un tract de la candidate du Rassemblement national (RN) à la présidentielle, avant de finir au pilon après l’invasion militaire en Ukraine, le 24 février. Depuis, la députée du parti d’extrême droite a en effet senti le vent tourner. Elle s’est empressée de demander aux soutiens pro-Russes les plus visibles de son entourage, dont l’eurodéputé Thierry Mariani, de se faire plus discrets.

Les soutiens internationaux de Marine Le Pen : ce que révèle cette galaxie de complices

Ce mercredi, l’image a été exhumée par une opposante, immédiatement expulsée de la conférence de presse de Marine Le Pen consacrée à sa politique internationale. « Je suis totalement indépendante de tout lien, de toute puissance, de tout cabinet, de toute nationalité », s’est-elle défendue avant de préciser sa position vis-à-vis du président russe. « Dès que la guerre russo­-ukrainienne sera achevée et réglée par un traité de paix, je me prononcerai en faveur de la mise en œuvre d’un rapprochement stratégique entre l’Otan et la Russie », a-t-elle expliqué.

Reçue en grande pompe par le président de la Douma

Les relations avec le président russe et son entourage remontent à plus de dix ans. Lors de sa prise du pouvoir au FN, en janvier 2011, Marine Le Pen a fait sienne l’idée de son père d’une « Union paneuropéenne des États souverains incluant la Russie et la Suisse ». Mais elle va surtout profiter de l’amitié entre son père et l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski pour se rapprocher du Kremlin. Et cela fonctionne parfaitement.

À l’occasion de son premier voyage officiel dans le pays, en juin 2013, elle est reçue en grande pompe par le président de la Douma, Sergueï Narychkine, et plusieurs proches du président russe : Dmitri Rogozine et Alexeï Pouchkov. Marine Le Pen, comme d’autres dirigeants ultra­nationalistes, voit alors en Vladimir Poutine un modèle. Elle affirme vouloir, avec les Russes, « combattre (…) l’effondrement culturel » de l’Europe. Ils s’entendent autour de valeurs « communes » comme l’opposition au mariage pour tous et l’héritage chrétien.

Cette idéologie épouse le virage du pouvoir russe à partir de 2012, qui se présente en défenseur des « valeurs conservatrices ». Vladimir Poutine l’a entériné dans la révision constitutionnelle de 2020, qui mentionne Dieu, la protection de la famille et le mariage comme « l’union d’un homme et d’une femme ».

Un précieux relais d’influence diplomatique pour le Kremlin

Le rapprochement du RN avec le Kremlin est aussi une affaire de gros sous. En 2014, la banque russe First Czech-Russian Bank va prêter 9 millions d’euros au parti pour financer son activité politique et ses campagnes électorales. À l’époque, la chose fait grand bruit. Le trésorier d’alors, Wallerand de Saint-Just,explique auprès de l’AFP : « Notre banque (habituelle -NDLR), comme la plupart des banques françaises et des banques européennes, refuse catégoriquement de prêter le moindre centime au FN. »

Trois amis de Le Pen, trois ennemis de leur peuple

Aujourd’hui, les autorités russes scrutent avec intérêt le second tour de la présidentielle. Les liens avec Marine Le Pen constituent un précieux relais d’influence diplomatique. « Moscou a réussi à obtenir certaines avancées politiques grâce à son soutien aux partis illibéraux en Europe : ces derniers appuient les positions internationales de la Russie et se montrent toujours favorables au Kremlin lors des votes au Parlement européen », explique la chercheuse associée de l’Institut français des relations internationales (Ifri) Marlène Laruelle, dans sa note de 2021 sur le soft power russe. Même constat pour l’historien Nicolas Lebourg, qui, sur Mediapart, relève qu’à partir de 2014, avec l’annexion de la Crimée et le conflit dans le Donbass, les euro­députés FN ont systématiquement voté « contre les résolutions opposées aux intérêts du Kremlin ».

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Les soutiens internationaux de Marine Le Pen : ce que révèle cette galaxie de complices

Actu

Du Brésil au Portugal, des États-Unis à la Finlande, de l’Espagne à la Belgique, la cheffe du Rassemblement national peut compter sur des complices, qui, loin de la dédiabolisation, développent des thèses racistes, homophobes, ultralibérales et complotistes.

Cathy Dos Santos

Jair Bolsonaro, le chef de gang

La victoire de Jair Bolsonaro à l’automne 2018 avait été saluée par ses homologues de l’extrême droite européenne, dont l’héritière Le Pen. Elle avait alors souhaité « bonne chance » au nouveau président du Brésil, « qui devra redresser la situation économique, sécuritaire et démocratique ». Quelques jours auparavant, la cheffe du Rassemblement national avait pourtant été interpellée sur les outrances du fasciste brésilien : « De toute façon, dès que quelqu’un dit quelque chose de déplaisant, il est d’extrême droite dans les médias français. (…) Il a sûrement tenu des propos qui sont éminemment ­désagréables, qui ne sont peut-être pas du tout transférables dans notre pays, c’est une culture qui est différente », avait-elle justifié.

Lors de la destitution de la présidente Dilma Rousseff, Jair Bolsonaro avait rendu hommage à l’un des pires tortionnaires de la dictature militaire. Il a toujours regretté que les gradés de l’époque n’aient pas tué davantage d’opposants.

Homophobe, raciste, ultralibéral, partisan du permis de tuer, Jair Bolsonaro a plongé le Brésil dans le chaos sans que l’opposition ne parvienne à le freiner. La retraite et les droits des salariés ont été pilonnés. Sa gestion calamiteuse de la pandémie, nourrie pas les thèses complotistes, s’est ­soldée par la mort d’un million de Brésiliens. La faim, la misère et le racisme, qui avaient considérablement reculé sous les mandats de la gauche, transpirent de partout.

Marine Le Pen et Vladimir Poutine, au nom de Dieu et du fric

Steve Bannon, l’homme de l’ombre

Il fait partie des anciens amis dont Marine Le Pen préfère oublier le nom. Pourtant, en 2018, le FN vantait l’action de Donald Trump et s’enorgueillissait d’un rapport direct avec le président nationaliste et xénophobe via son ancien bras droit, Steve Bannon. Ce dernier était même invité à prononcer un discours lors du congrès de la formation d’extrême droite : « Vous faites partie d’un mouvement qui est plus grand que l’Italie, plus grand que la Pologne, plus grand que la Hongrie. (…) Vous vous battez pour votre liberté ? Ils vous traitent de xénophobes. Vous vous battez pour votre pays ? On vous appelle “racistes”. (…) Laissez-les vous appeler racistes, xénophobes, islamophobes. Prenez ça comme un compliment parce que, chaque jour qui passe, nous deven ons plus forts et eux s’affaiblissent. »

Doublement inculpé (pour détournement de fonds et malversations financières, et « entrave » à l’enquête du Congrès dans le cadre de l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump), il ne colle pas vraiment à cette image de respectabilité que tente de construire Marine Le Pen. Pourtant, du temps de leur lune de miel, Steve Bannon disposait déjà d’un pedigree assez éloquent : directeur exécutif du site Breitbart, organe revendiqué comme étant la « plateforme de l’alt-right », artisan de la sortie des États-Unis des accords de Paris, décrit comme un « leader suprémaciste blanc bien connu » par la NAACP, la grande ­organisation de défense des droits civiques.

A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron

Tom Van Grieken, le Flamand rosse

En Belgique, les nationalistes flamands du Vlaams Belang ne sont pas connus pour leur sens de l’hospitalité. Chez ces héritiers en ligne directe de mouvements collabos pendant la Seconde Guerre mondiale, l’un des slogans préférés reste : « Rats français, pliez bagage ! » Un écho du bon vieux temps des guerres napoléoniennes avant la création, en 1830, de cette Belgique honnie. Mais attention, il y a une exception : les Le Pen père puis fille ont toujours été reçus en grande pompe au nord du Plat Pays. Aujourd’hui, Tom Van Grieken, le leader du Vlaams Belang, jubile : « Avec elle à l’Élysée, ce sera une France nouvelle et meilleure, mais aussi une Europe nouvelle et meilleure. »

En vue des ­législatives belges en 2024, le parti de Van Grieken est donné autour de 25 % dans les sondages. Et le programme est écrit d’avance : alignement intégral sur le mouvement patronal flamand (Voka) contre la protection sociale ou le droit du travail et, bien sûr, fermeture drastique à l’immigration. Dans leurs visées communes en Belgique, Le Pen et Van Grieken viennent aussi, à l’automne 2021, de s’allier pour lancer un parti frère en Wallonie, subtilement baptisé Chez Nous, auquel le Rassemblement national français s’apprête même, selon un communiqué, à offrir « l’exclusivité en Belgique francophone de l’utilisation de son nom présent et ancien (Front national), de son sigle et du symbole qui le représente, la flamme ». Mais là, le succès est loin d’être acquis…

André Ventura, le pyromane

À la veille du premier tour de la présidentielle en France, André Ventura, député et fondateur, en 2019, du parti d’extrême droite Chega (7% des voix aux législatives de janvier), a réussi un nouvel exploit : le 9 avril, à l’Assemblée nationale, son discours sur le programme du gouvernement socialiste, qui n’était, en réalité, qu’une énième attaque en règle contre la communauté gitane installée au Portugal depuis des siècles, a été interrompu par le président de l’Assemblée. « Je ne ­comprends pas pourquoi les Tsiganes devraient toujours être applaudis dans ce Parlement », renverse-t-il.

Roi de la pirouette grossière, cet ancien ­commentateur de foot à la télévision, spécialiste des pronostics sportifs basés sur la tarologie, a été couvé dans son pays par une petite clique d’ex-salazaristes sortis des poubelles de l’Histoire… et en Europe par Marine Le Pen, qui a accouru à Lisbonne dès la campagne d’André Ventura pour la présidentielle en janvier 2020. Celui qui, outre ses obsessions racistes, multiplie les provocations contre les droits des femmes – il a laissé planer pendant des mois que toute IVG devrait être accompagnée d’une ablation des ovaires pour « éviter toute récidive » – le lui rend bien : son élection en France participerait d’une « grande reconfiguration politique en Europe », se réjouit-il depuis ce pays où l’extrême droite avait totalement disparu après la révolution des œillets en 1974. T. L.

Matteo Salvini, l’ami indélébile

Pour l’heure, les services de son parti démentent encore : non, pour les prochains jours, aucun déplacement en France ne figure sur l’agenda de Matteo Salvini, ex-vice-président du Conseil des ministres en Italie et dirigeant de la Ligue, la formation d’extrême droite en coalition avec Silvio Berlusconi depuis bientôt trente ans, mais aussi avec l’ancien banquier central Mario Draghi depuis l’année dernière.

Mais qu’importe, avec ou sans selfie énamouré, les intérêts croisés demeurent : humilié par un maire ­polonais qui, en pleine crise des réfugiés ukrainiens, avait, devant un Salvini pour une fois ébahi, ressorti le tee-shirt affublé d’un portrait de Poutine qu’il arborait quelques années plus tôt sur la place Rouge, l’Italien déclare sa flamme tricolore, le ­symbole commun entre l’ex-FN français et le parti postfasciste italien (MSI), à Marine Le Pen. « Nous sommes ­heureux de ton succès et orgue illeux de ton amitié », lui écrit celui qui, rappelons-le, est toujours poursuivi en Sicile pour « séquestration » et « abus de pouvoir » après avoir refusé l’accostage de plusieurs navires ayant sauvé des migrants en Méditerranée.

Défenseur systématique de la Française auprès de Viktor Orban et des Polonais de Droit et justice (PiS), qui, eux, la trouvent toujours infréquentable, Matteo Salvini s’était exclamé, en 2016, après l’élection aux États-Unis : « Vive Trump, vive Poutine, vive Le Pen et vive la Ligue ! » De quoi faire tache aujourd’hui sur la tenue de camouflage de la candidate. T. L.

Trois amis de Le Pen, trois ennemis de leur peuple

Riikka Purra, l’agent trouble

Ne l’appelez plus la « Le Pen finlandaise ». Désormais, ça l’irrite, Riikka Purra, la présidente des Vrais Finlandais, le parti d’extrême droite qui s’est, au pouvoir à Helsinki, fait connaître dans la première moitié des années 2010, au premier rang des faucons européens pour son obstination à imposer l’austérité à la Grèce. Le prédécesseur de Purra avait d’ailleurs estimé que la crise des dettes publiques ne pourrait se résoudre, à Athènes, que par l’arrivée d’une « junte militaire ».

Sur la ligne politique générale, tout concorde avec le RN français : un même refrain anti-immigration, truffé d’infamies nauséabondes contre les musulmans, en général, et les Somaliens, en particulier, « prédisposés génétiquement pour le vol ». Mais, entre les Vrais Finlandais et le RN, il y a désormais de l’eau dans le gaz russe. Assis sur les mêmes bancs au Parlement européen, Riikka Purra et ses amis disent ne plus « avoir aucune confiance » en Marine Le Pen, qu’ils jugent poutinophile, voire poutinolâtre. « La Ligue et le RN sont des idiots utiles dans leurs rapports avec la Russie, dénonce Purra. C’est absurde d’imaginer que la Russie de Poutine pourrait être un contrepoids utile au phénomène du multiculturalisme et à l’immigratio n de masse en Europe occidentale. »

Toutefois, les ponts ne sont pas coupés et quand la haine se répand contre des cibles communes, les désaccords s’estompent. Le député européen Olli Kotro se réjouit de voir le score de Le Pen « semer la panique » chez les commentateurs politiques finlandais T. L.

Heinz-Christian Strache, la valse brune

Le Pen s’en accommoderait très bien, on l’imagine : de son passif avec ­l’Autriche et ses cousins du FPÖ, qui, premiers en Europe, avaient pris le pouvoir à la fin des années 1990, il faudrait faire table rase. En bonne fille de son père qui avait de la tendresse pour le Waffen SS Franz Schönhuber, Marine Le Pen a participé, en 2012, à Vienne, à l’un des bals de congrégations étudiantes qui sont, en réalité, les viviers des rejetons à peine repeignés des nazis. Quelques années plus tard, toute à ses chantiers de « dédiabolisation », la cheffe du Rassemblement national a renforcé ses liens avec le FPÖ, de retour au pouvoir en décembre 2017, en coalition avec les conservateurs de Sebastian Kurz.

À l’époque, Heinz-Christian Strache, vice-chancelier autrichien, articule une ligne ultralibérale en économie – il fait passer la semaine de travail à 60 heures –, tout en organisant la grande diversion avec son ton apocalyptique dénonçant un « remplacement de population » en Autriche. Mais cette ascension fulgurante se brise en mai 2019 quand éclate « l’Ibizagate » avec la publication d’une vidéo compromettante dans laquelle Strache orchestre directement une tentative de corruption pour le compte de la Russie de Poutine. Un épisode très gênant que les conseillers de Le Pen, en pleine campagne commune pour les européennes à l’époque, cherchent à minimiser : « On n’est pas certains que M me  Michu, retraitée dans la Creuse, sache qui est M. Strache. » T. L.

Santiago Abascal, le parvenu

Bien sûr, il se félicite, le chef de l’ultra­droite espagnole (Vox), du « grand ­résultat » de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française. Dans son message à la candidate d’extrême droite, il salue d’ores et déjà une défaite de la « mondialisation progressiste qui nous ruine ». Mais pour lui, ces derniers jours, la vraie victoire, c’est l’entrée, au sein d’une coalition avec la droite  (PP), de quelques-uns des dirigeants de son parti – une première depuis la naissance du parti il y a quelques années – dans l’exécutif d’une région espagnole, la Castille-et-Leon.

Campé jusqu’ici sur une ligne dont Éric Zemmour s’est en partie inspiré – ce n’est pas un hasard si la nièce Le Pen, Marion Maréchal, a, avec le concours de proches d’Abascal, ouvert à Madrid une antenne de son institut de sciences politiques –, Vox obtient plusieurs vice-présidences ­régionales, mais aussi une occasion de mettre le pouvoir au service de ses ­obsessions et de ses lubies. À commencer par le sabotage de toute la législation contre les violences de genre. Selon Abascal qui dénonce le « féminazisme », il faut supprimer tous les programmes contre les féminicides, car ils sont « sexistes » à ses yeux et – ne rions pas, même jaune – discriminatoires pour les hommes. Même chose sur le climat, un sujet sur lequel Vox dit tout haut ce que Le Pen pense tout bas : le réchauffement climatique est « la plus grande escroquerie de l’histoire ». T. L.

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« À gauche, EELV veut faire le lien entre tous »

Entretien

Écologie Loin derrière la FI au premier tour, les écologistes doivent se remettre d’une défaite qui compromet leur avenir. La numéro deux des Verts, Sandra Regol, revient sur ce scrutin et dessine l’avenir.

Emilio Meslet

Dimanche, 1 628 249 personnes ont glissé un bulletin Yannick Jadot. Un record historique pour l’écologie politique, qui n’atteint pas pour autant son score maximum en pourcentage de 2002 (5,25 %). Mais avec un candidat ne réalisant que 4,8 % des voix, EELV fait une croix sur le remboursement de ses frais de campagne et se trouve confronté à un triple défi : faire battre Marine Le Pen, assurer sa survie et participer à la reconstruction de la gauche. Entretien avec Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe des Verts.

Avec la prise de conscience de l’urgence climatique, comment expliquez-vous le score de Yannick Jadot ?

Il y a eu un vote utile vers Jean-Luc Mélenchon. Plus largement, la campagne a peu abordé l’écologie. Mais nous prenons aussi notre part. Pendant six ans, nous avons construit un sentiment d’appartenance chez les écolos alors qu’avant on se tirait dans les pattes. Cela a fonctionné jusqu’à la primaire mais moins après : il y a ceux qui ne voulaient pas de Jadot, ceux qui préféraient Mélenchon ou la primaire populaire… D’un coup, nous avons perdu notre force de frappe, là où la FI est une machine de guerre sans une voix qui dévie. Tout le monde n’était pas prêt à prendre le pouvoir. Une partie du boulot est à refaire.

Il a beaucoup été dit que Yannick Jadot était Macron-compatible. Qu’en pensez-vous ?

Ce sont les arguments de nos concurrents de gauche. C’est stupide et on le paie collectivement aujourd’hui. C’est une façon de faire croire qu’il est comme Rugy ou Pompili, alors que Yannick Jadot aurait pu mille fois être ministre de l’Écologie de Macron s’il avait voulu se vendre. Mais il préfère faire 4,6 % à la présidentielle plutôt que de servir un homme dont il méprise la politique.

Que répondez-vous à ceux qui disent que Jadot a empêché la qualification de Mélenchon ?

Nous ne nous excuserons pas de faire vivre la démocratie. Le jeu démocratique ne se réduit pas aux sondages. Ce n’est pas de notre faute si la FI n’a pas passé les cinq dernières années à créer les conditions d’un rassemblement.

EELV a lancé un appel aux dons pour trouver 2 millions d’euros en cinq semaines. Votre parti est-il en péril ?

Oui, même s’il s’est déjà relevé de crises très graves. Les législatives sont provisionnées mais nous ne savons pas comment assurer la survie du parti avec 6 millions d’euros à rembourser, alors qu’EELV n’est en mesure d’en prendre que 3 millions à sa charge.

L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Que faire ?

Sans tergiverser, nous avons pris nos responsabilités en appelant à voter pour Macron, bien qu’il soit le président de l’inaction climatique et de la casse sociale. Il sera dur de mettre un bulletin à son nom mais c’est notre devoir. Pour autant, notre électorat ne suivra pas forcément la consigne de vote. Le seul qui peut les convaincre, c’est Macron. Il doit donner des gages : reprendre les demandes de la convention citoyenne pour le climat, instaurer la proportionnalité et revenir sur la retraite à 65 ans.

Quel est le rôle des écologistes dans cet entre-deux-tours ?

C’est de faire pression pour qu’il donne des garanties. De mettre en place des formations à nos militants pour rappeler ce qu’est vraiment le RN. Car, mis à part le Monde et l’Humanité, peu de médias font le travail pour dire ce qu’est Marine Le Pen. Le danger est plus réel qu’en 2017, puisqu’il y a la détestation que Macron inspire. Et plus je l’écoute en ce moment, plus j’ai l’impression qu’il veut perdre : il sait qu’il est le pur produit du front républicain mais il le nie en disant qu’il a été élu pour son programme.

Un accord législatif à gauche est-il possible ?

Si accord il y a, il faut tout le monde. Les écologistes vont essayer de faire le lien entre tous, car les rapports entre la FI et le PCF comme entre la FI et le PS sont complexes. Les insoumis seuls ne peuvent avoir une majorité à l’Assemblée. Nous avons donc besoin du PCF et du PS qui sont toujours des forces locales. Mais le problème est que l’on se retrouve encore confronté à une logique hégémonique.

Comment reconstruire la gauche au-delà des législatives ?

Le premier tour de la présidentielle donne la réponse : cela se fera du côté de l’écologie. Maintenant, Jean-Luc Mélenchon, qui a un projet écologiste, doit travailler sur les conditions pour que l’on fasse ensemble, et non nous demander de signer son programme. Il doit comprendre qu’EELV ne sera pas l’entreprise qu’on rachète pour la dissoudre. Sinon, on refera les erreurs de 2017.

Présidentielle 2022sandra regoleelvYannick Jadot
L'Humanité

En banlieue parisienne, le vote de barrage au RN n’est plus une évidence

Reportage

Lassés des politiques macronistes, des habitants de Saint-Ouen et de Gennevilliers hésitent à glisser dans les urnes un bulletin pour contrer l’extrême droite.

Naïm Sakhi

Loin du tumulte de l’entre-deux-tours, le calme règne, mardi, dans les travées du marché Ottino de Saint-Ouen. Dans cette commune administrée par le PS, comme dans la quasi-totalité de la Seine-Saint-Denis, la carte électorale du premier tour était rouge. « Un vote d’abord utile avec quand même de la conviction. Jean-Luc Mélenchon parvient à une synthèse entre le social et l’écologie », souligne Mathilde.

Pour le second tour, cette jeune maman, en congé maternité, n’aura pas la main qui tremble : « Ce sera Macron sans hésiter. Face à l’extrême droite, il n’y a pas de risque à prendre. » « Le Pen, c’est le racisme, la mise au ban de toutes les minorités et une proximité avec Poutine, poursuit-elle. Mais je comprends ceux qui n’ont pas envie de voter Macron. »

Du « dégoût » pour le duel annoncé

Maxime est de ceux-là. Assis à la terrasse d’un café, le dernier livre d’Olivier Norek à la main et un casque sur la tête, il appréhende avec « dégoût » le duel proposé au second tour. « Depuis 2002, on ne vote que par dépit. J’en ai marre », souligne cet électeur de l’Union populaire. Pour ce musicien de 38 ans, pas question de choisir, donc : « Je vais voter blanc. » Et d’ajouter : « Si encore Macron s’était contenté d’un programme libéral en préservant nos écoles ou nos hôpitaux… je serais allé faire barrage, mais maintenant, c’est trop tard. »

Pour les électeurs de gauche, un second tour aux airs de cruel dilemme

Maxime n’imagine pas une victoire de Marine Le Pen, les classes moyennes n’étant pas suffisamment « dans la merde », selon lui, « pour tomber dans les bras de l’extrême droite ». Un calcul incertain, au risque de voir appliquer en France des politiques antisyndicales, violentes et discriminatoires, sans oublier la préférence nationale ou l’interdiction du port du voile dans la rue ? « Je comprends les craintes, mais j’ai déjà voté deux fois contre. »

Nargess, elle, n’ira tout simplement pas voter dimanche 24 avril. Contrôleuse de gestion, elle renvoie dos à dos deux candidats adeptes « du rejet, de la stigmatisation, de la haine des musulmans ».

« Choisir entre la peste et le choléra »

Abdel ne sait pas s’il se rendra aux urnes pour le second tour. « Macron ou Le Pen, c’est choisir entre la peste et le choléra », tance cet électeur insoumis, habitant de Gennevilliers. Dans cette municipalité communiste des Hauts-de-Seine, Jean-Luc Mélenchon est également arrivé en tête, avec 61 % des suffrages. Un brin désenchanté, Khaller, 63 ans, a voté Macron. « Je ne suis pas fan », insiste-t-il en faisant son marché, mercredi, mais « c’était pour faire barrage à Le Pen, à Zemmour, parce que leurs idées, ce n’est pas possible ».

A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron

Ironie de cette campagne d’entre deux tours, la candidate du RN était ce jour-là en déplacement au port fluvial, auprès de « la France qui travaille ». Dans une cimenterie fabriquant du béton recyclé, la candidate d’extrême droite a dénoncé le « déni » du président sortant sur « le mur de l’inflation qui arrive ». « Ah bon, Marine Le Pen est ici, à Gennevilliers ? » s’étonne Rokhiya. Loin d’être convaincue par l’imposture sociale du RN, elle compte lui barrer la route, la mort dans l’âme, avec le sentiment de choisir « entre la moins mortelle de deux maladies qui tuent ».

Face à ce remake de 2017, Mathilde en veut « à la gauche, aux autres candidats comme à Jean-Luc Mélenchon, incapable de se tendre la main ». « La gauche fait peur. Elle continue à s’autodétruire plutôt que de combattre l’extrême droite », souligne Bastien, 23 ans. « Emmanuel Macron a fait le job sur les crises qu’il a eu à gérer et face à Poutine. Je veux voir ce que les deux mandats apporteront à ce pays », assure cet électeur de Saint-Ouen. Pour lui, la question du barrage contre l’extrême droite ne se pose pas. Pour autant, il conjure le président-candidat à « renoncer à sa réforme des retraites pour envoyer un message aux électeurs de gauche ».

Une mobilisation spontanée dans la rue

Fatalistes ou refusant de se faire à l’idée des conséquences d’une victoire de l’extrême droite, Maxime, le mélenchoniste, et Baptiste, le macroniste, misent sur une mobilisation spontanée dans la rue. « Qui sait, dos au mur, peut-être qu’un mouvement social et associatif verra le jour », assure le premier. « Si elle passe, il y aura sans doute une révolte des démocrates de tous bords », poursuit le second.

Avec Marine Le Pen, l'état de droit en péril

Une supputation, en guise de stratégie d’évitement, qui fait également son chemin sur les réseaux sociaux. Oubliant de fait que le meilleur moyen de combattre l’extrême droite au pouvoir étant… de l’empêcher d’y accéder. En 2017, dans ces deux villes, l’abstention avait augmenté de 5 points entre les deux tours de la présidentielle. Ceux qui s’étaient déplacés avaient voté à plus de 85 % contre Le Pen. Seront-ils aussi nombreux cette année ?

Présidentielle 2022saint-ouengennevilliersExtrême droite
L'Humanité

Les syndicats aux prises avec l’imposture lepéniste

Actu

La CGT déploie depuis 2015 un patient travail de formation pour tenter d’endiguer les idées du RN dans le monde du travail.

Rosa Moussaoui

Une « claque ». En découvrant l’enquête (1) qui met en lumière une nette progression du vote pour Marine Le Pen parmi les sympathisants de syndicats, Pascal Debay a pris la mesure du « désastre dans les têtes ». Responsable à la CGT du collectif chargé de lutter contre les idées d’extrême droite, ce dirigeant syndical participe depuis 2015 au patient travail de formation et de sensibilisation engagé par la centrale pour tenter d’endiguer l’avancée du RN dans le monde du travail. Sur le premier trimestre 2022 seulement, un bon millier de militants syndicaux ont participé dans toute la France aux journées d’étude qu’il organise pour ouvrir des espaces de réflexion et de débat sur le langage de l’extrême droite, l’imposture sociale du RN, sa stratégie de dédiabolisation.

« Nous faisons beaucoup, et nous avons senti, ces derniers mois, une affluence beaucoup plus forte dans ces formations. Mais cela reste insuffisant, analyse-t-il. Il y a une telle colère sociale, un tel rejet de Macron… ce n’est pas en dix jours que de telles fractures vont se réparer. Dans les entreprises, les débats d’entre-deux-tours sont très compliqués : beaucoup s’abstiendront, et la tentation du vote Le Pen pèse lourd. Je n’ai jamais vu ça. Je suis très inquiet. »

À la tête de l’association Vigilance et Initiatives syndicales antifascistes, Cédric Bottero, lui non plus, ne dissimule pas son inquiétude. « La stratégie de dédiabolisation choisie depuis une décennie par Le Pen porte d’autant mieux ses fruits que le quinquennat Macron a laissé libre cours aux politiques antisociales et aux réflexes autoritaires et répressifs propres à nourrir une colère légitime, remarque-t-il. Les luttes sociales récentes n’ont pas donné lieu à de grandes victoires. Tout cela nous a conduits à baisser la garde sur le danger que représente l’extrême droite. » Ce syndicaliste plaide pour un travail unitaire au long cours et une réappropriation, dans l’action militante, des principes politiques fondamentaux dont se prévalent les organisations syndicales : lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie.

Dans l’immédiat, c’est l’écœurement et le sentiment d’être pris au piège qui dominent, sur fond de crise politique aiguë. « On en a marre de cautionner un système dans lequel on n’a plus notre place, confie un syndicaliste, abstentionniste au premier tour, tenté de bouder encore les urnes au second. C’est le coup de massue : d’un côté, Le Pen qui veut démanteler les syndicats et virer les immigrés ; de l’autre, celui qui nous promet les retraites à 64 ou 65 ans. »

Marine Le Pen, elle, creuse son sillon, joue la carte du clivage social, multiplie les appels du pied au monde du travail. « Je suis fondamentalement attachée au dialogue social », ­répète-t-elle côté jardin, en accusant son adversaire d’avoir « tué les syndicats, qu’on n’a plus entendus ». Côté cour, son parti plaide depuis longtemps pour la « suppression du monopole de représentativité » syndicale et pour un strict contrôle du financement des syndicats. Ce qui reviendrait à les affaiblir, à les mettre au pas, sous ­tutelle de l’État. Pour mieux désarmer les salariés.

Présidentielle 2022Emmanuel MacronExtrême droitesyndicats
L'Humanité

« Macron doit clairement renoncer à sa réforme des retraites »

Entretien

Le candidat PCF, Fabien Roussel, revient sur les résultats du premier tour et appelle, dans la perspective du second, le président sortant à donner des gages sur le pouvoir d’achat.

Julia Hamlaoui

À gauche, le débat est intense dans la perspective du second tour. Pour le candidat communiste Fabien Roussel, s’il faut « utiliser le seul bulletin disponible » pour barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite, « la balle est dans le camp d’Emmanuel Macron », qui doit donner des gages pour convaincre les Français. Le député du Nord revient également sur les leçons du premier tour et appelle la gauche au dialogue.

Quelles leçons tirez-vous des résultats de ce premier tour où vous avez obtenu 2,3 % des voix ?

Je suis forcément déçu par ce résultat tout en étant convaincu que la belle campagne menée collectivement pour une France des Jours heureux est utile pour le présent et pour l’avenir. Mon inquiétude porte surtout sur la forte progression de l’extrême droite : Marine Le Pen réalise son meilleur score depuis 2012. Elle avait alors réuni 6,4 millions d’électeurs, contre 8,1 millions aujourd’hui, et peut désormais compter sur des réserves de voix importantes. C’est une grave menace pour la République. Et puis il y a ce vote prétendument utile qui a siphonné les voix de beaucoup de candidats, dont moi, au bénéfice des trois premiers et au détriment du pluralisme politique. Cette Ve République est à bout de souffle. Le mode de scrutin de la présidentielle est particulièrement injuste car, ne retenant que les deux premiers, il pousse une grande partie des électeurs à « voter utile ».

Une partie de ces électeurs dépités et de la gauche vous tient pour responsable de cette disqualification. Que répondez-vous ?

Dans les derniers jours de la campagne, beaucoup d’électeurs que nous avions convaincus ont finalement fait le choix de voter pour Jean-Luc Mélenchon. Grâce à ce « vote utile », il progresse de deux points et réalise son meilleur résultat. Mais le RN et LaREM ont également progressé à ce premier tour et l’ont devancé. Les 802 588 électeurs qui ont voté par conviction pour ma candidature, pour les Jours heureux, n’auraient pas voté pour un autre candidat de gauche. En outre, rejeter la faute sur eux quand il y a 12 millions d’abstentionnistes, c’est un peu facile. Il faut aussi s’interroger sur ce mode de scrutin, ce présidentialisme que nous dénonçons tous à gauche. L’ensemble des militants, des forces de gauche qui ont soutenu les Jours heureux doivent être fiers du chemin accompli. Nos idées, notre projet sont toujours d’actualité. D’ailleurs, les 2,3 % que nous enregistrons comptent aussi dans le résultat total de la gauche, qui augmente de plus de 4 points par rapport à 2017. Travaillons au contraire ensemble à progresser encore, tout en respectant notre diversité. Car même si la gauche progresse, elle reste extrêmement faible.

Face au second tour, vous avez appelé à « utiliser le seul bulletin disponible » pour barrer la route à l’extrême droite. Qu’est-ce qui fonde ce choix ?

Dans notre histoire, nous avons toujours fait le choix d’empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir parce que ses idées divisent le monde du travail, les citoyens et menacent la République et la démocratie. J’entends que ce choix est de plus en plus difficile, et Emmanuel Macron, avec son bilan et son programme, en porte une lourde responsabilité. Aussi, nous appelons à battre l’extrême droite sans aucune concession face à Macron. S’il veut que les Français votent pour lui contre Le Pen, il doit s’exprimer rapidement et s’engager à partager plus justement le fruit de toutes les richesses que nous créons.

Comment entendez-vous convaincre ceux qui voient en Emmanuel Macron cinq ans de sacrifices supplémentaires et sont prêts à s’abstenir, voire à voter Marine Le Pen ?

Le projet de Marine Le Pen menace les principes fondamentaux de la République, à commencer par l’égalité entre citoyens. Elle veut inscrire dans la Constitution la « préférence nationale », et ainsi faire de ceux qui n’ont pas la nationalité française des sous-citoyens qui n’auront même pas accès aux aides sociales, au logement… C’est un régime discriminatoire dangereux qui porte en lui les germes d’une société de tensions, de chaos. La candidature d’Éric Zemmour a contribué à banaliser encore davantage celle du RN, mais il la soutient aujourd’hui car ce sont bien les mêmes projets.

Vous avez appelé Emmanuel Macron à « entendre la colère des Français ». Il s’est dit prêt lundi à revoir un peu sa réforme des retraites. Qu’en pensez-vous ?

Il doit aujourd’hui s’exprimer clairement et dire que ce projet dont les Français ne veulent pas ne sera pas mis en œuvre. Au minimum, il doit y avoir un référendum. Mais il faut aller plus loin, car la question du pouvoir d’achat et des salaires, du Smic, qu’il est urgent d’augmenter, est centrale dans cette élection. S’il persiste dans sa politique, il prend un très grand risque pour le pays. Les Français veulent vivre dignement, mieux et tout de suite ! La balle est dans son camp.

Après ce scrutin et les vifs échanges qu’il a parfois entraînés, la gauche peut-elle parvenir à trouver un chemin commun ?

L’heure ne doit surtout pas être aux invectives. Au contraire, face à la gravité de la situation, nous avons tous une responsabilité : d’abord de battre l’extrême droite, mais aussi de transformer les 32 % de la gauche en un plus grand nombre de députés lors des élections législatives. Notant qu’il est arrivé en tête de la gauche avec 22 %, j’ai félicité Jean-Luc Mélenchon pour son résultat. Je suis prêt à discuter de la suite avec lui. Dans beaucoup de circonscriptions, nous pouvons gagner. Nous devons aussi empêcher l’extrême droite et Macron de l’emporter dans un maximum de circonscriptions.

Concrètement, qu’espérez-vous ?

En 2017, la gauche n’a obtenu qu’un faible nombre de députés. Nous avons défendu des projets, des visions différentes, mais nous devons créer les conditions de les additionner dans le respect de notre diversité et sans hégémonie de qui que ce soit, car il faut une gauche forte à l’Assemblée pour résister aux mauvais coups qui se préparent. Au-delà des députés sortants derrière lesquels je souhaite que l’on puisse tous se retrouver, il y a dans plus de 120 circonscriptions un total des voix de gauche qui est supérieur à celui de la droite et à celui de l’extrême droite. Elle y est donc en capacité de l’emporter.

Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfles jours heureux
L'Humanité

Avec Marine Le Pen, l'état de droit en péril

Premier plan

PRÉSIDENTIELLE La candidate du RN prétend vouloir « revivifier nos institutions et notre fonctionnement démocratique ». Son projet piétine pourtant l’État de droit.

Florent LE DUBenjamin König

L’extrême droite avance masquée. La méthode n’est pas nouvelle et s’est constatée partout où elle est récemment arrivée au pouvoir. Marine Le Pen la connaît sur le bout des doigts. De la même manière qu’elle se prétend « sociale » malgré un projet profondément inégalitaire et libéral, la candidate du Rassemblement national (RN) se revendique « probablement la plus respectueuse de la démocratie et la plus attentive aux libertés individuelles ». Elle l’a répété mardi lors d’une conférence de presse consacrée à la question. Face à un adversaire qui a pendant cinq ans miné la démocratie, Marine Le Pen étend ainsi sa stratégie du « tout sauf Macron ». Pourtant, la politique authentiquement d’extrême droite que mènerait la candidate RN est sans conteste antidémocratique. Un caractère déjà visible dans son programme. « Mais i l faut aussi regarder l’histoire de son courant, comment gouvernent ses alliés, quels sont ses références et ses modèles. C’est tout ce tableau qu’il faut observer pour comprendre, sans la fantasmer, la politique qui sera mise en place », rappelle le sociologue Ugo Palheta, coauteur avec Omar Slaouti de Défaire le racisme, affronter le fascisme (la Dispute), paru le 25 mars.

Certaines atteintes sont explicites. Nos textes et principes fondamentaux, sur lesquels reposent notre République et notre démocratie, seront bafoués dès les premiers jours de Marine Le Pen à l’Élysée. Des pans entiers de son projet piétinent les fondements de l’État de droit. À commencer par l’inscription de la « préférence nationale » dans la Constitution, qui organisera la discrimination entre nationaux et étrangers pour accéder à l’emploi privé, à la fonction publique, au logement social, ou même aux prestations sociales et à l’hôpital en réduisant « drastiquement » le nombre de médecins étrangers, pourtant absolument nécessaires.

la « préférence nationale », clé de voûte du programme

Contraire aux Déclarations des droits de l’homme de 1789 et 1948, au préambule de la Constitution de 1946, à la Constitution de 1958, et à l’héritage de la Révolution française, la « préférence nationale » constitue la clé de voûte du programme de Marine Le Pen. La candidate compte soumettre cette réforme par référendum, au sein d’un projet de loi qui comporte toute une série de mesures antimigratoires. Dont celle de la fin du droit du sol, « que seul Pétain a remis en cause depuis 1889 », rappelle la philosophe Juliette Grange. Pour arriver à ses fins, la candidate entend contourner l’État de droit en utilisant ici l’article 11. « Un coup d’État », assène Dominique Rousseau. Car le constitutionnaliste rappelle que l’article 11 ne peut pas concerner des réformes constitutionnelles. Une jurisprudence de 2000 prévoit de plus que « le Conseil constitutionnel se déclare compétent pour décider de la constitutionnalité d’un tel projet de loi avant d’être soumis au référendum. En l’occurrence, il ne le permettrait pas », assure-t-il. Une dimension qu’a réfutée en bloc Marine Le Pen, mardi. Elle veut passer en force, en faisant pression sur les institutions pour les pousser à entériner des textes quels que soient les conditions et les termes dans lesquels ils ont été soumis au verdict populaire.

Plutôt qu’un régime présidentiel ou parlementaire, Marine Le Pen veut d’ailleurs instaurer un véritable régime plébiscitaire. Si elle propose le référendum d’initiative citoyenne (RIC), revendiqué par les gilets jaunes, elle se maquille surtout en démocrate en prônant le pouvoir du plus grand nombre, au détriment du respect de tous et des constructions collectives. Ses appels en prétendu lien direct avec le peuple pourraient se multiplier, notamment au sujet du rétablissement de la peine de mort ou de l’atteinte au droit à l’avortement. « Elle veut installer une opposition entre un peuple spontané, qui s’exprime par référendum et a toujours raison, et le peuple politique, que sont la Constitution, le Parlement, la société, la population », détaille Juliette Grange.

Pour que ces référendums deviennent plébiscites, l’extrême droite devra en créer les conditions. À commencer par saper l’opposition, le pluralisme et les corps intermédiaires. Les syndicats, régulièrement la cible de sorties de Marine Le Pen, seront aux premières loges. « Des forces comme le RN ne vont pas dire explicitement qu’ils sont contre les syndicats, mais on sait pertinemment qu’elles mettront en œuvre des politiques antisyndicales à un point qui n’est pas atteint par les forces bourgeoises traditionnelles », assure Ugo Palheta. Et quel sera le sort des militants politiques, des associations antiracistes, féministes, LGBT ? Au sujet de manifestants anti-Le Pen en 2020, Gilles Pennelle, proche conseiller de la candidate, prévenait : « On s’en occupera quand on sera au pouvoir et on les mettra hors d’état de nuire. » «  Si le pouvoir de Macron peut dissoudre des groupes comme Groupe antifasciste Lyon ou Nantes révoltée, imaginons ce que serait capable de faire l’extrême droite », ajoute Ugo Palheta. En projetant de réduire au silence les oppositions, le RN a beau jeu de proposer la proportionnelle aux législatives… Le sociologue s’inquiète aussi de la « puissance » médiatique, voire propagandiste, mise au service d’un pouvoir lepéniste qui pourrait décupler, au-delà du groupe Bolloré. Car Marine Le Pen n’est pas une grande admiratrice de la liberté de la presse. Celle qui veut privatiser l’audiovisuel public dénonce un « déséquilibre dans l’exposition des idées » dans les médias, et refuse personnellement depuis 2012 toute accréditation aux journalistes de Mediapart et Quotidien. Libération et l’AFP sont eux aussi parfois visés. « Il n’y a pas de journalistes chez Quotidien  », a-t-elle répété ce mardi lors de sa conférence de presse consacrée à la démocratie…

Le caractère profondément antidémocratique de Marine Le Pen ne se résume donc pas aux institutions mais aussi au respect des contre-pouvoirs ou encore des droits de chaque citoyen et des minorités, fondamentaux pour toute démocratie. Les risques sont immenses. « N’imaginons pas qu’un parti dont le succès est aussi lié à la xénophobie, au racisme, ne fera rien de plus que maintenir un statu quo en la matière, alerte Ugo Palheta. Il ira nécessairement plus loin, ne serait-ce que pour donner des gages à la population qui a voté pour lui. »

Déjà, son programme va loin, avec le contenu de son projet de loi sur l’immigration, ou encore l’interdiction du port du foulard, taxé d’ « uniforme islamiste et non musulman » dans la rue et les lieux accueillant du public. Une mesure qui n’intègre pas les autres signes religieux et contredit en plusieurs points la loi de 1905 et le principe de laïcité. « Cette interdiction n’est pas fondée sur la laïcité mais sur la lutte contre les idéologies islamistes, une idéologie totalitaire qu’il faut contraindre partout où elle s’exprime », a justifié Marine Le Pen, mardi. Cette « lutte » visera donc l’ensemble des musulmans de France et laisse craindre une véritable chasse aux sorcières. Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, parle même d’un « glissement vers la dictature ».

La porte grande ouverte à l’arbitraire et à l’impunité

Au service de cette politique, Marine Le Pen espère compter sur un nouvel arsenal judiciaire et policier. Son projet pour la justice est en soi antidémocratique, alors qu’elle souhaite « une soumission au pouvoir politique, notamment pour les procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », s’alarme le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Avec elle, le droit de manifester serait aussi largement remis en cause. La candidate du RN veut rétablir la loi « anticasseurs » de 1970, qui rendait pénalement responsables des participants à une manifestation au cours de laquelle des violences avaient été commises, sans qu’ils en soient les auteurs. Les policiers et gendarmes bénéficieraient également d’une « présomption de légitime défense », ouvrant grand la porte à l’arbitraire et à l’impunité. La répression et les violences policières ne pourraient que s’intensifier. Emmanuel Macron a érodé la démocratie française, Marine Le Pen la ravagerait.

Marine Le Pen a, mardi, lors d’une conférence de presse, pris appui sur la crise démocratique pour mieux en exploiter les colères. Son propos a débuté, en vue de minimiser la gravité de son propre projet, par une litanie d’attaques contre le président sortant. « Emmanuel Macron a contribué par sa pratique à dévaluer le rôle du politique », a-t-elle asséné. Elle pointe ainsi un « mépris ostensible des élus et des corps intermédiaires », pour lesquels elle n’a pourtant jamais exprimé un grand respect. Dressant un « état des lieux de la démocratie représentative accablant », Marine Le Pen rappelle que le président sortant « a trahi sa promesse de proportionnelle », qu’elle veut instaurer. Son objectif : une « pacification du débat politique », qui pourrait ressembler à une mise au pas.

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Le Figaro

Présidentielle 2022 : le gouvernement «démissionnera dans les jours qui suivent» une éventuelle réélection de Macron

Dinah Cohen

Le premier ministre, Jean Castex, a fait cette annonce en rappelant son attachement à la «tradition républicaine».

Sans vouloir crier victoire à cinq jours dusecond tour de l'élection présidentielle 2022, Jean Castex se projette doucement sur la suite. Invité sur France Inter mardi 19 avril, le premier ministre a assuré qu'il garderait son poste «jusqu'à la semaine prochaine». Ensuite, si, comme il l'«espère fortement», Emmanuel Macron est réélu, le chef du gouvernement remettra sa démission ainsi que celle du gouvernement «dans les jours qui suivent».

DIRECT - Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen se préparent au débat d'entre-deux-tours

En théorie, Jean Castex pourrait rester à Matignon jusqu'aux élections législatives, prévues les 12 et 19 juin prochains. Mais attaché à «la tradition républicaine», le premier ministre préfère stopper au plus tôt son activité. «Je suis de ceux qui pensent, comme le président de la République l'a dit, qu'une impulsion nouvelle après la réélection du président doit être trouvée», s'est-il justifié.

D'ici-là, le soutien du président sortant souhaite rester concentré sur le second tour. Une échéance pour laquelle «rien n'est joué», selon lui. «Il ne faudrait surtout pas tirer de chiffres (des sondages, NDLR) l'idée que le match est plié. Il ne l'est pas, il ne l'est jamais», a-t-il insisté, appelant à «convaincre» les Français que «le programme d'Emmanuel Macron est le meilleur».

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Présidentielle 2022 : un sondage donne Macron à 55,5% contre 44,5% pour Le Pen

À huit jours du second tour, «l'indice de participation» serait de 72%, selon le baromètre Ipsos Sopra/Steria réalisé pour France Info et Le Parisien-Aujourd'hui en France.

Présidentielle 2022 : si Le Pen est élue, Édouard Philippe envisage «très sérieusement» de se présenter aux législatives

Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.

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Présidentielle 2022 : le lapsus de Zemmour sur les législatives

En parlant trop vite, le candidat nationaliste a annoncé qu'il serait prétendant à la députation. Avant de rectifier le tir quelques secondes après.

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Le Figaro

Les îles Fidji bloquent un méga yacht russe se trouvant dans leurs eaux

EN COURS : Mis à jour le 19 avril 2022 à 11:30

Les autorités fidjiennes ont demandé mardi d'empêcher un super-yacht, qui appartiendrait à un oligarque russe, de quitter leurs eaux à la demande des Etats-Unis, dans le cadre des sanctions contre la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.

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Un lien a été établi par des sites spécialisés entre ce yacht et l'oligarque russe Souleïman Kerimov, qui fait l'objet de sanctions de la part des États-Unis et de l'Union européenne.

Le procureur général fidjien a déposé une demande auprès de la Haute Cour afin que l'Amadea, qui a accosté à Lautoka (ouest) la semaine dernière sans avoir obtenu le feu vert des douaniers, soit immobilisé. Selon cette requête, ce yacht ne doit «pas pouvoir quitter les eaux fidjiennes» en attendant les mandats de saisie des autorités locales et américaines.

La police cherche à établir si la réglementation douanière et en matière d'immigration a été enfreinte, ou encore si le yacht a servi dans d'éventuelles affaires de trafic drogue, d'armes ou de blanchiment d'argent. L'Amadea est estimé à 325 millions de dollars, selon le site spécialisé superyachtfan.com, qui recense les navires de luxe.

Dans les abris antiaériens de Kharkiv, des marionnettes et des poèmes

Dans une station de métro transformée en abri antiaérien à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, deux marionnettistes font vivre un conte de fées à des pantins, sous le regard envoûté d'une dizaine d'enfants et de leurs parents.

Tout un casting de marionnettes, parmi lesquelles un roi à moustache et un troupeau de cochons, s'animent sous les mains expertes d'Oleksandra Chlykova et Anton Andriouchtchenko pour raconter l'histoire de princesses «différentes».

Une manière de faire un peu oublier aux enfants et à leurs parents les nombreux bombardements russes sur la deuxième plus grande ville d'Ukraine. A l'aide de leurs téléphones portables, les marionnettistes arrachent quelques rires et même des exclamations à leur public captivé.

La Russie appelle «tous les militaires» ukrainiens à «déposer les armes maintenant»

La Russie a appelé mardi toute l'armée ukrainienne à «déposer les armes» et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur «résistance insensée», un appel qui intervient alors que selon Kiev Moscou a lancé sa grande offensive sur l'est ukrainien.

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«Ne tentez pas le destin, prenez la seule décision correcte, celle de cesser les opérations militaires et déposez les armes», a dit le ministère russe de la Défense en s'adressant aux forces ukrainiennes. Il a promis en outre «la vie sauve» aux combattants ukrainiens de Marioupol (sud-est) occupant encore le site industriel d'Azovstal s'ils se rendaient à partir de 12 h (heure de Moscou) mardi.

«Nous nous adressons à tous les militaires de l'armée ukrainienne et aux mercenaires étrangers: un sort peu enviable vous attend à cause du cynisme des autorités de Kiev», a-t-il encore martelé.

De nombreux Italiens croient à une manipulation de l'information

De nombreux italiens croient à une manipulation des informations en provenance de l'Ukraine, aussi bien de la part des médias italiens que des autorités de Kiev, selon un sondage publié mardi dans le quotidien La Repubblica.

Ainsi, 46% des personnes interviewées pensent que «sur la guerre en Ukraine, la plus grande partie des informations en Italie est manipulée et déformée», selon ce sondage réalisé par l'institut Demos les 11 et 12 avril pour le compte du quotidien sur un échantillon de plus de 1.000 personnes avec une marge d'erreur de 3,1%.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: dépendante du gaz russe, l’Italie prépare les esprits à une crise

En revanche, 23% des personnes pensent même que «les informations et les images des présumés crimes de guerre de l'armée russe sont une mise en scène du gouvernement ukrainien», selon le même sondage.

La Russie annonce avoir mené des dizaines de frappes dans l'est de l'Ukraine durant la nuit

La Russie a annoncé mardi matin avoir mené durant la nuit des dizaines de frappes aériennes et de missiles dans l'est de l'Ukraine, alors que selon Kiev l'armée russe a lancé une vaste offensive sur le Donbass.

» LIRE AUSSI - Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

«Des missiles de haute précision des forces aérospatiales russes ont neutralisé 13 places fortes des unités de l'armée ukrainienne» ainsi que des «concentrations» de troupes près de la ville clé de Sloviansk dans la région de Donetsk, a indiqué le ministère de la Défense. Il a fait état de dizaines d'autres frappes de missiles et de centaines de cibles visées par son artillerie dans le sud et l'est du pays.

Par ailleurs, «l'aviation des forces aérospatiales de la Russie a frappé 60 installations militaires de l'Ukraine», notamment 53 sites de concentrations de troupes et de matériel militaire et trois points de commandements, selon le ministère.

L'artillerie russe a de son côté visé quelque 1260 positions et installations militaires ukrainiennes, notamment dans les régions de Mykolaïv et Zaporijjia (sud de l'Ukraine).L'armée russe affirme y avoir touché 25 positions de commandement de l'armée, des entrepôts de munitions, deux systèmes de missiles Bouk-M1 et 1.214 points de concentration de troupes.

Le ministère affirme avoir également détruit deux entrepôts de missiles Totchka-U dans les localités de Tchervona Polyana (est, région de Lougansk) et Balakliia (nord-est, région de Kharkiv).

À VOIR AUSSI - Est de l'Ukraine: la ville de Roubijné sous des tirs d'artillerie

Aucun couloir d'évacuation de civils mardi, pour le troisième jour consécutif, selon Kiev

Aucun couloir d'évacuation des civils n'a pu être organisé ce mardi en Ukraine, faute d'accord avec la partie russe, et ce pour le troisième jour consécutif, a annoncé la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.

«Aujourd'hui, le 19 avril, il n'y a malheureusement aucun couloir humanitaire. Des bombardements intenses se poursuivent dans le Donbass», dans l'est du pays, où les forces russes ont lancé selon Kiev une offensive majeure lundi, a déclaré Iryna Verechtchouk sur Telegram.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Zelensky annonce le début de «la bataille pour le Donbass»

«Nous voulons un embargo sur le pétrole russe», clame Bruno Le Maire

Invité de la matinale d’Europe 1, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a explicité la position française sur les embargos de matières premières russes : «Nous voulons un embargo sur le charbon c’est fait et un embargo sur le pétrole, il est nécessaire d’avoir un embargo pour arrêter les importations de pétrole de Russie, le président de la république le dit depuis des semaines. Nous essayons de convaincre nos partenaires européens». «Je suis convaincu que la réalité de la situation en Ukraine fera bouger les lignes. Si on est attachés comme nous à la liberté et à la protection du peuple ukrainien, il faut aller au bout de son raisonnement et ne pas financer la guerre» en achetant du pétrole à la Russie.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

Volnovakha, à une soixantaine de kilomètres de Donetsk. Tout le monde est sur son trente et un dans la cour de l’école numéro cinq. Les officiels et les professeurs sur le perron, les enfants en rang, les petites-filles des rubans dans les cheveux, les parents émus. Un pâle soleil caresse les visages. Il y a quelques semaines encore, la ville était aux mains des forces loyales à Kiev. Un mois après de rudes combats et la «libération» de la ville par les unités prorusses, l’une des seules écoles du bourg à tenir encore debout rouvre ses portes officiellement. Alentours, dans le centre de la petite cité, les stigmates de la désolation sont partout. Les maisons, basses et trapues, sont en ruine, l’hôpital est dévasté, les débris témoignent de l’intensité des affrontements qui ont suivi le déclenchement de l’«opération militaire spéciale» russe en Ukraine, le 24 février.

> LIRE LE REPORTAGE DE NOTRE ENVOYE SPECIAL - Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

Il ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine, juge Louis Aliot

Invité des quatre vérités sur France 2, le maire de Perpignan, Louis Aliot a assuré qu’il «ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine et tout faire pour tenter de l’amarrer à l’Europe. (…) On a beaucoup fait pour une diplomatie avec la Russie depuis plusieurs années, mais il faut toujours discuter même avec les pays les plus dangereux».

À VOIR AUSSI - Marine Le Pen: «Il faut espérer que d’ici plusieurs années on puisse ré-arrimer la Russie à l'Europe»

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Au bataillon 116, on se bat en famille. Père et fils, voire petit-fils, ou en couple. Dans cette unité de la Défense territoriale de Zaporijjia, la motivation est aussi forte qu’incarnée. Elle puise dans ces terres que l’on devine là-bas, par-delà les champs et les étangs, de l’autre côté des tranchées et de la ligne de front. À une trentaine de kilomètres, sur la route de Marioupol, se niche la ville de Pologi dont sont issus nombre de combattants. Une bourgade occupée par les Russes depuis le début de la guerre. Ce sont leurs maisons que ces hommes veulent reconquérir, pour leur vie d’avant qu’ils se battent. Certains ont encore leur famille là-bas. Mais aujourd’hui, ils se préparent au choc de la grande offensive russe annoncée sur l’est de l’Ukraine.

> LIRE LE REPORTAGE DE NOTRE ENVOYE SPECIAL - Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: pourquoi Poutine s'intéresse au Donbass ?

Washington boycottera certaines sessions du G20 Finances si la Russie y participe

Les États-Unis boycotteront certaines réunions du G20 Finances mercredi si la Russie y participe, et promettent de nouvelles sanctions économiques, notamment à l'encontre des pays, entreprises et individus qui tentent de se soustraire à ces mesures prises par les alliés occidentaux en réaction à la guerre en Ukraine.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a cependant prévu de participer à la réunion d'ouverture, consacrée à l'économie mondiale, et qui réunira en partie virtuellement, mercredi, les ministres des Finances et banquiers centraux de ces pays, parmi lesquels la Russie. Mais plusieurs pays pourraient quitter la réunion lorsque la Russie s'exprimera, avait indiqué vendredi le ministère français de l'Économie et des Finances.

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Selon le responsable du Trésor américain, le ministre russe des Finances sera sans doute présent virtuellement, au moins pour certaines sessions. Or, les États-Unis ne veulent pas que la présence d'officiels russes les empêchent, avec leur alliés, de poursuivre leurs travaux, a précisé ce responsable, soulignant que ce G20 ne peut pas être une réunion comme les autres pour la Russie.

À VOIR AUSSI - Washington dit avoir «des rapports crédibles sur des tortures, viols et civils exécutés» à Boutcha

Les combats se poursuivent dans le reste de l’Ukraine

L'armée ukrainienne a également mis en garde lundi soir contre une menace élevée de bombardements dans la région de Mykolayiv (sud). «L'ennemi» a tenté sans succès de déloger les forces ukrainiennes autour d'Oleksandrivka, à 40 km à l'ouest de Kherson (sud), selon la même source. Cinq véhicules de l'armée russe, dont des blindés, ont été détruits et 28 soldats ont été tués dans ces combats, a-t-on ajouté.

Dans le nord-est, trois civils ont été tués lundi dans de nouveaux bombardements contre Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine. Dimanche déjà, au moins cinq personnes y avaient péri dans une série de frappes russes. Dans l'ouest, des bombardements russes ont fait lundi sept morts et «onze blessées, dont un enfant», d'après les autorités locales. Non loin de la ville de Lviv, la Russie assure avoir détruit un important dépôt d'«armements étrangers, livrés à l'Ukraine pendant les six derniers jours par les Etats-Unis et des pays européens, qui y étaient stockés».

Située loin du front, près de la frontière polonaise, cette ville s'est convertie en cité-refuge pour les personnes déplacées et avait été peu visée jusqu'alors par les frappes russes. Au total, l'armée russe assure avoir mis hors d'état dans la seule journée de lundi 16 sites militaires ukrainiens, abritant en particulier des munitions et des missiles tactiques Totchka-U. Ces armements constituent un enjeu majeur, tant pour Moscou que pour Kiev. Soutien de l'Ukraine, les Etats-Unis ont annoncé à ce sujet lundi que les premières cargaisons de leur nouvelle tranche d'aide militaire (800 millions de dollars) venaient d'arriver la veille aux frontières de ce pays pour être remises à l'armée ukrainienne.

À VOIR AUSSI - «En faisant tomber Marioupol, Poutine pourra dire que son objectif de dénazification est atteint», analyse Alexis Feertchak

Armes chimiques en Ukraine : Macron refuse de parler de «ligne rouge» pour ne pas «devenir cobelligérants» face à la Russie, puissance nucléaire

Interrogé hier sur C à vous, le président-candidat Emmanuel Macron refusait de parler de “ligne rouge” sur l’utilisation d’armes chimiques par exemple par les forces russes en Ukraine.

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 «J’ai mis une ligne rouge en 2017-2018 sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie», or «nous avons agi, États-Unis, Royaume-Uni, France» pour détruire les capacités chimiques utilisées par Bachar al-Assad. «Aujourd’hui dire, il y’a une ligne rouge (...) cela suppose de devenir cobelligerants», c’est-à-dire «entrer en guerre avec la Russie, une puissance dotée de l’arme nucléaire qui est à nos portes». En revanche, cela ne veut pas dire «rien laisser passer» mais «continuer l’escalade des sanctions», et «mener des procédures en droit international et droit ukrainien» pour  “condamner les militaires responsables d’exactions».

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Les hauts et les bas de la relation entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky

Rien ne vaut une discussion franche pour lever les malentendus. «C’est comme dans un couple, il faut régulièrement des mises au point», résume un diplomate ukrainien. Laisser les différends de côté et «continuer à avancer ensemble», c’est ce qu’ont décidé de faire Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, après s’être parlé deux fois au téléphone jeudi.

> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Les hauts et les bas de la relation entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky

Les autorités locales affirment que la ville de Kreminna a été prise par les Russes, Kiev nuance

Le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a reconnu que la ville de Kreminna était «malheureusement sous le contrôle des orques», le surnom péjoratif donné aux militaires russes. Les forces russes sont entrées dans Kreminna, 18.000 habitants avant la guerre, dans la nuit de dimanche à lundi. «Les combats ont duré trois jours et la Russie a utilisé un grand nombre de véhicules blindés pour attaquer la ville», avait déclaré plus tôt à Radio Donbass Oleksandr Dunets, chef de l'administration militaire de Kreminna. Selon lui, «les combats se poursuivent en périphérie».

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Quatre habitants ont été tués, alors qu'ils évacuaient seuls la ville en voiture, visée par des tirs russes, a affirmé l'armée ukrainienne. «Nos défenseurs se sont repliés sur de nouvelles positions», avait également déclaré de son côté le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, sur sa page Facebook. Kreminna se trouve à une cinquantaine de km au nord-est de Kramatorsk, la capitale ukrainienne du Donbass et l'une des cibles de Moscou dans cette région.

Le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovytch a cependant nuancé, voire démenti ces déclarations, assurant que «les occupants russes n'avaient pas encore conquis Kreminna». «D'intenses combats de rue s'y déroulent», a-t-il indiqué, cité par la chaîne de télévision Ukraïna 24.

Les États-Unis et leurs alliés se réunissent aujourd’hui

Le président américain Joe Biden participera mardi à une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine, a indiqué la Maison Blanche, au moment où Kiev assure que Moscou a déclenché dans le Donbass une nouvelle phase de son attaque. Le président américain évoquera, «avec les alliés et partenaires» des États-Unis dont la liste n'a pas été dévoilée, le «soutien continu à l'Ukraine et les efforts visant à s'assurer que la Russie rende des comptes», a précisé à l'AFP un responsable de la Maison Blanche.

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Par ailleurs, Joe Biden ne prévoit pas d'aller en Ukraine prochainement en dépit du souhait en ce sens de son homologue Volodymyr Zelensky, a indiqué la Maison-Blanche hier. «Il n'est pas prévu que le président s'y rende, permettez-moi de le répéter», a assuré la porte-parole de l'exécutif américain Jen Psaki lors d'une conférence de presse. Le gouvernement américain réfléchit à envoyer un émissaire à Kiev, mais la Maison-Blanche a exclu pour l'instant un déplacement à hauts risques du président lui-même, pour des raisons de sécurité.

Des économistes veulent cibler l'argent caché des riches Russes

Plusieurs économistes de renom, dont le Français Thomas Piketty et l'Américain Joseph Stiglitz, exhortent dans une lettre les dirigeants du G20 à créer un registre mondial des actifs afin de mieux cibler les fortunes cachées des oligarques russes. «Le cas des oligarques russes est éloquent» dans la dissimulation de fortunes au sein de structures opaques, affirment ces économistes dans une lettre publiée mardi dans le quotidien britannique The Guardian à destination des dirigeants du G20.

Ils détiennent «au moins 1.000 milliards de dollars de richesses à l'étranger», selon les estimations relayées dans la lettre, signée notamment par les Français Thomas Piketty et Gabriel Zucman, ainsi que le prix Nobel américain Joseph Stiglitz, tous membres de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (ICRICT), un groupe de réflexion.

> LIRE AUSSI - Ces oligarques russes qui font trembler les journalistes et les écrivains britanniques

Or, ces fortunes sont souvent dissimulées «dans des sociétés offshore dont les véritables propriétaires sont difficiles à déterminer», poursuivent-ils, ajoutant que «c'est justement sur ce mur d'opacité que butent aujourd'hui les efforts des pays pour les sanctionner». Plusieurs grandes fortunes russes ont été visées par des sanctions occidentales après l'invasion russe en Ukraine, dont le président du club de football de Chelsea Roman Abramovitch ou le patron de Rosneft Igor Setchine.

Zelensky annonce le début de «la bataille pour le Donbass»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé lundi le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, dont une partie est aux mains des séparatistes prorusses et où les combats meurtriers se sont intensifiés.

«Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive», a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram. «Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons», a-t-il clamé. Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a augmenté de «onze bataillons» en une semaine sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant à 76 le total de bataillons dans le pays.

> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Le Donbass, un enjeu stratégique pour l'Ukraine

Bonjour à tous

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici.

Les îles Fidji bloquent un méga yacht russe se trouvant dans leurs eaux

Les autorités fidjiennes ont demandé mardi d'empêcher un super-yacht, qui appartiendrait à un oligarque russe, de quitter leurs eaux à la demande des Etats-Unis, dans le cadre des sanctions contre la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.

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Un lien a été établi par des sites spécialisés entre ce yacht et l'oligarque russe Souleïman Kerimov, qui fait l'objet de sanctions de la part des États-Unis et de l'Union européenne.

Le procureur général fidjien a déposé une demande auprès de la Haute Cour afin que l'Amadea, qui a accosté à Lautoka (ouest) la semaine dernière sans avoir obtenu le feu vert des douaniers, soit immobilisé. Selon cette requête, ce yacht ne doit «pas pouvoir quitter les eaux fidjiennes» en attendant les mandats de saisie des autorités locales et américaines.

La police cherche à établir si la réglementation douanière et en matière d'immigration a été enfreinte, ou encore si le yacht a servi dans d'éventuelles affaires de trafic drogue, d'armes ou de blanchiment d'argent. L'Amadea est estimé à 325 millions de dollars, selon le site spécialisé superyachtfan.com, qui recense les navires de luxe.

Dans les abris antiaériens de Kharkiv, des marionnettes et des poèmes

Dans une station de métro transformée en abri antiaérien à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, deux marionnettistes font vivre un conte de fées à des pantins, sous le regard envoûté d'une dizaine d'enfants et de leurs parents.

Tout un casting de marionnettes, parmi lesquelles un roi à moustache et un troupeau de cochons, s'animent sous les mains expertes d'Oleksandra Chlykova et Anton Andriouchtchenko pour raconter l'histoire de princesses «différentes».

Une manière de faire un peu oublier aux enfants et à leurs parents les nombreux bombardements russes sur la deuxième plus grande ville d'Ukraine. A l'aide de leurs téléphones portables, les marionnettistes arrachent quelques rires et même des exclamations à leur public captivé.

La Russie appelle «tous les militaires» ukrainiens à «déposer les armes maintenant»

La Russie a appelé mardi toute l'armée ukrainienne à «déposer les armes» et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur «résistance insensée», un appel qui intervient alors que selon Kiev Moscou a lancé sa grande offensive sur l'est ukrainien.

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«Ne tentez pas le destin, prenez la seule décision correcte, celle de cesser les opérations militaires et déposez les armes», a dit le ministère russe de la Défense en s'adressant aux forces ukrainiennes. Il a promis en outre «la vie sauve» aux combattants ukrainiens de Marioupol (sud-est) occupant encore le site industriel d'Azovstal s'ils se rendaient à partir de 12 h (heure de Moscou) mardi.

«Nous nous adressons à tous les militaires de l'armée ukrainienne et aux mercenaires étrangers: un sort peu enviable vous attend à cause du cynisme des autorités de Kiev», a-t-il encore martelé.

De nombreux Italiens croient à une manipulation de l'information

De nombreux italiens croient à une manipulation des informations en provenance de l'Ukraine, aussi bien de la part des médias italiens que des autorités de Kiev, selon un sondage publié mardi dans le quotidien La Repubblica.

Ainsi, 46% des personnes interviewées pensent que «sur la guerre en Ukraine, la plus grande partie des informations en Italie est manipulée et déformée», selon ce sondage réalisé par l'institut Demos les 11 et 12 avril pour le compte du quotidien sur un échantillon de plus de 1.000 personnes avec une marge d'erreur de 3,1%.

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En revanche, 23% des personnes pensent même que «les informations et les images des présumés crimes de guerre de l'armée russe sont une mise en scène du gouvernement ukrainien», selon le même sondage.

La Russie annonce avoir mené des dizaines de frappes dans l'est de l'Ukraine durant la nuit

La Russie a annoncé mardi matin avoir mené durant la nuit des dizaines de frappes aériennes et de missiles dans l'est de l'Ukraine, alors que selon Kiev l'armée russe a lancé une vaste offensive sur le Donbass.

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«Des missiles de haute précision des forces aérospatiales russes ont neutralisé 13 places fortes des unités de l'armée ukrainienne» ainsi que des «concentrations» de troupes près de la ville clé de Sloviansk dans la région de Donetsk, a indiqué le ministère de la Défense. Il a fait état de dizaines d'autres frappes de missiles et de centaines de cibles visées par son artillerie dans le sud et l'est du pays.

Par ailleurs, «l'aviation des forces aérospatiales de la Russie a frappé 60 installations militaires de l'Ukraine», notamment 53 sites de concentrations de troupes et de matériel militaire et trois points de commandements, selon le ministère.

L'artillerie russe a de son côté visé quelque 1260 positions et installations militaires ukrainiennes, notamment dans les régions de Mykolaïv et Zaporijjia (sud de l'Ukraine).L'armée russe affirme y avoir touché 25 positions de commandement de l'armée, des entrepôts de munitions, deux systèmes de missiles Bouk-M1 et 1.214 points de concentration de troupes.

Le ministère affirme avoir également détruit deux entrepôts de missiles Totchka-U dans les localités de Tchervona Polyana (est, région de Lougansk) et Balakliia (nord-est, région de Kharkiv).

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Aucun couloir d'évacuation de civils mardi, pour le troisième jour consécutif, selon Kiev

Aucun couloir d'évacuation des civils n'a pu être organisé ce mardi en Ukraine, faute d'accord avec la partie russe, et ce pour le troisième jour consécutif, a annoncé la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.

«Aujourd'hui, le 19 avril, il n'y a malheureusement aucun couloir humanitaire. Des bombardements intenses se poursuivent dans le Donbass», dans l'est du pays, où les forces russes ont lancé selon Kiev une offensive majeure lundi, a déclaré Iryna Verechtchouk sur Telegram.

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«Nous voulons un embargo sur le pétrole russe», clame Bruno Le Maire

Invité de la matinale d’Europe 1, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a explicité la position française sur les embargos de matières premières russes : «Nous voulons un embargo sur le charbon c’est fait et un embargo sur le pétrole, il est nécessaire d’avoir un embargo pour arrêter les importations de pétrole de Russie, le président de la république le dit depuis des semaines. Nous essayons de convaincre nos partenaires européens». «Je suis convaincu que la réalité de la situation en Ukraine fera bouger les lignes. Si on est attachés comme nous à la liberté et à la protection du peuple ukrainien, il faut aller au bout de son raisonnement et ne pas financer la guerre» en achetant du pétrole à la Russie.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

Volnovakha, à une soixantaine de kilomètres de Donetsk. Tout le monde est sur son trente et un dans la cour de l’école numéro cinq. Les officiels et les professeurs sur le perron, les enfants en rang, les petites-filles des rubans dans les cheveux, les parents émus. Un pâle soleil caresse les visages. Il y a quelques semaines encore, la ville était aux mains des forces loyales à Kiev. Un mois après de rudes combats et la «libération» de la ville par les unités prorusses, l’une des seules écoles du bourg à tenir encore debout rouvre ses portes officiellement. Alentours, dans le centre de la petite cité, les stigmates de la désolation sont partout. Les maisons, basses et trapues, sont en ruine, l’hôpital est dévasté, les débris témoignent de l’intensité des affrontements qui ont suivi le déclenchement de l’«opération militaire spéciale» russe en Ukraine, le 24 février.

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Il ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine, juge Louis Aliot

Invité des quatre vérités sur France 2, le maire de Perpignan, Louis Aliot a assuré qu’il «ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine et tout faire pour tenter de l’amarrer à l’Europe. (…) On a beaucoup fait pour une diplomatie avec la Russie depuis plusieurs années, mais il faut toujours discuter même avec les pays les plus dangereux».

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Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Au bataillon 116, on se bat en famille. Père et fils, voire petit-fils, ou en couple. Dans cette unité de la Défense territoriale de Zaporijjia, la motivation est aussi forte qu’incarnée. Elle puise dans ces terres que l’on devine là-bas, par-delà les champs et les étangs, de l’autre côté des tranchées et de la ligne de front. À une trentaine de kilomètres, sur la route de Marioupol, se niche la ville de Pologi dont sont issus nombre de combattants. Une bourgade occupée par les Russes depuis le début de la guerre. Ce sont leurs maisons que ces hommes veulent reconquérir, pour leur vie d’avant qu’ils se battent. Certains ont encore leur famille là-bas. Mais aujourd’hui, ils se préparent au choc de la grande offensive russe annoncée sur l’est de l’Ukraine.

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Washington boycottera certaines sessions du G20 Finances si la Russie y participe

Les États-Unis boycotteront certaines réunions du G20 Finances mercredi si la Russie y participe, et promettent de nouvelles sanctions économiques, notamment à l'encontre des pays, entreprises et individus qui tentent de se soustraire à ces mesures prises par les alliés occidentaux en réaction à la guerre en Ukraine.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a cependant prévu de participer à la réunion d'ouverture, consacrée à l'économie mondiale, et qui réunira en partie virtuellement, mercredi, les ministres des Finances et banquiers centraux de ces pays, parmi lesquels la Russie. Mais plusieurs pays pourraient quitter la réunion lorsque la Russie s'exprimera, avait indiqué vendredi le ministère français de l'Économie et des Finances.

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Selon le responsable du Trésor américain, le ministre russe des Finances sera sans doute présent virtuellement, au moins pour certaines sessions. Or, les États-Unis ne veulent pas que la présence d'officiels russes les empêchent, avec leur alliés, de poursuivre leurs travaux, a précisé ce responsable, soulignant que ce G20 ne peut pas être une réunion comme les autres pour la Russie.

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Les combats se poursuivent dans le reste de l’Ukraine

L'armée ukrainienne a également mis en garde lundi soir contre une menace élevée de bombardements dans la région de Mykolayiv (sud). «L'ennemi» a tenté sans succès de déloger les forces ukrainiennes autour d'Oleksandrivka, à 40 km à l'ouest de Kherson (sud), selon la même source. Cinq véhicules de l'armée russe, dont des blindés, ont été détruits et 28 soldats ont été tués dans ces combats, a-t-on ajouté.

Dans le nord-est, trois civils ont été tués lundi dans de nouveaux bombardements contre Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine. Dimanche déjà, au moins cinq personnes y avaient péri dans une série de frappes russes. Dans l'ouest, des bombardements russes ont fait lundi sept morts et «onze blessées, dont un enfant», d'après les autorités locales. Non loin de la ville de Lviv, la Russie assure avoir détruit un important dépôt d'«armements étrangers, livrés à l'Ukraine pendant les six derniers jours par les Etats-Unis et des pays européens, qui y étaient stockés».

Située loin du front, près de la frontière polonaise, cette ville s'est convertie en cité-refuge pour les personnes déplacées et avait été peu visée jusqu'alors par les frappes russes. Au total, l'armée russe assure avoir mis hors d'état dans la seule journée de lundi 16 sites militaires ukrainiens, abritant en particulier des munitions et des missiles tactiques Totchka-U. Ces armements constituent un enjeu majeur, tant pour Moscou que pour Kiev. Soutien de l'Ukraine, les Etats-Unis ont annoncé à ce sujet lundi que les premières cargaisons de leur nouvelle tranche d'aide militaire (800 millions de dollars) venaient d'arriver la veille aux frontières de ce pays pour être remises à l'armée ukrainienne.

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Armes chimiques en Ukraine : Macron refuse de parler de «ligne rouge» pour ne pas «devenir cobelligérants» face à la Russie, puissance nucléaire

Interrogé hier sur C à vous, le président-candidat Emmanuel Macron refusait de parler de “ligne rouge” sur l’utilisation d’armes chimiques par exemple par les forces russes en Ukraine.

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 «J’ai mis une ligne rouge en 2017-2018 sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie», or «nous avons agi, États-Unis, Royaume-Uni, France» pour détruire les capacités chimiques utilisées par Bachar al-Assad. «Aujourd’hui dire, il y’a une ligne rouge (...) cela suppose de devenir cobelligerants», c’est-à-dire «entrer en guerre avec la Russie, une puissance dotée de l’arme nucléaire qui est à nos portes». En revanche, cela ne veut pas dire «rien laisser passer» mais «continuer l’escalade des sanctions», et «mener des procédures en droit international et droit ukrainien» pour  “condamner les militaires responsables d’exactions».

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Les hauts et les bas de la relation entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky

Rien ne vaut une discussion franche pour lever les malentendus. «C’est comme dans un couple, il faut régulièrement des mises au point», résume un diplomate ukrainien. Laisser les différends de côté et «continuer à avancer ensemble», c’est ce qu’ont décidé de faire Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, après s’être parlé deux fois au téléphone jeudi.

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Les autorités locales affirment que la ville de Kreminna a été prise par les Russes, Kiev nuance

Le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a reconnu que la ville de Kreminna était «malheureusement sous le contrôle des orques», le surnom péjoratif donné aux militaires russes. Les forces russes sont entrées dans Kreminna, 18.000 habitants avant la guerre, dans la nuit de dimanche à lundi. «Les combats ont duré trois jours et la Russie a utilisé un grand nombre de véhicules blindés pour attaquer la ville», avait déclaré plus tôt à Radio Donbass Oleksandr Dunets, chef de l'administration militaire de Kreminna. Selon lui, «les combats se poursuivent en périphérie».

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Quatre habitants ont été tués, alors qu'ils évacuaient seuls la ville en voiture, visée par des tirs russes, a affirmé l'armée ukrainienne. «Nos défenseurs se sont repliés sur de nouvelles positions», avait également déclaré de son côté le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, sur sa page Facebook. Kreminna se trouve à une cinquantaine de km au nord-est de Kramatorsk, la capitale ukrainienne du Donbass et l'une des cibles de Moscou dans cette région.

Le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovytch a cependant nuancé, voire démenti ces déclarations, assurant que «les occupants russes n'avaient pas encore conquis Kreminna». «D'intenses combats de rue s'y déroulent», a-t-il indiqué, cité par la chaîne de télévision Ukraïna 24.

Les États-Unis et leurs alliés se réunissent aujourd’hui

Le président américain Joe Biden participera mardi à une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine, a indiqué la Maison Blanche, au moment où Kiev assure que Moscou a déclenché dans le Donbass une nouvelle phase de son attaque. Le président américain évoquera, «avec les alliés et partenaires» des États-Unis dont la liste n'a pas été dévoilée, le «soutien continu à l'Ukraine et les efforts visant à s'assurer que la Russie rende des comptes», a précisé à l'AFP un responsable de la Maison Blanche.

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Par ailleurs, Joe Biden ne prévoit pas d'aller en Ukraine prochainement en dépit du souhait en ce sens de son homologue Volodymyr Zelensky, a indiqué la Maison-Blanche hier. «Il n'est pas prévu que le président s'y rende, permettez-moi de le répéter», a assuré la porte-parole de l'exécutif américain Jen Psaki lors d'une conférence de presse. Le gouvernement américain réfléchit à envoyer un émissaire à Kiev, mais la Maison-Blanche a exclu pour l'instant un déplacement à hauts risques du président lui-même, pour des raisons de sécurité.

Des économistes veulent cibler l'argent caché des riches Russes

Plusieurs économistes de renom, dont le Français Thomas Piketty et l'Américain Joseph Stiglitz, exhortent dans une lettre les dirigeants du G20 à créer un registre mondial des actifs afin de mieux cibler les fortunes cachées des oligarques russes. «Le cas des oligarques russes est éloquent» dans la dissimulation de fortunes au sein de structures opaques, affirment ces économistes dans une lettre publiée mardi dans le quotidien britannique The Guardian à destination des dirigeants du G20.

Ils détiennent «au moins 1.000 milliards de dollars de richesses à l'étranger», selon les estimations relayées dans la lettre, signée notamment par les Français Thomas Piketty et Gabriel Zucman, ainsi que le prix Nobel américain Joseph Stiglitz, tous membres de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (ICRICT), un groupe de réflexion.

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Or, ces fortunes sont souvent dissimulées «dans des sociétés offshore dont les véritables propriétaires sont difficiles à déterminer», poursuivent-ils, ajoutant que «c'est justement sur ce mur d'opacité que butent aujourd'hui les efforts des pays pour les sanctionner». Plusieurs grandes fortunes russes ont été visées par des sanctions occidentales après l'invasion russe en Ukraine, dont le président du club de football de Chelsea Roman Abramovitch ou le patron de Rosneft Igor Setchine.

Zelensky annonce le début de «la bataille pour le Donbass»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé lundi le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, dont une partie est aux mains des séparatistes prorusses et où les combats meurtriers se sont intensifiés.

«Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive», a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram. «Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons», a-t-il clamé. Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a augmenté de «onze bataillons» en une semaine sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant à 76 le total de bataillons dans le pays.

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Bonjour à tous

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici.

Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt

Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

Le Figaro

Fin du ticket de caisse: les associations de consommateurs opposées à la suppression par défaut

Pour les associations, le ticket de caisse demeure «un outil de gestion du budget familial», qui permet de «vérifier l'exactitude du montant de la transaction».

La plupart des associations de consommateurs membres du Conseil national de la consommation, notamment l'UFC-Que Choisir ou Familles Rurales, se sont opposées mardi à la suppression par défaut du ticket de caisse prévue à compter de 2023, réclamant que l'impression d'un ticket soit «systématiquement proposé». Douze associations de consommateurs, sur les quinze que compte l'organisme paritaire consultatif qu'est le Conseil national de la consommation, estiment que supprimer «par défaut» le ticket de caisse «aboutit à priver les consommateurs d'un véritable choix, et par voie de conséquence de leurs droits».

Lire le dossier«À compte ouvert» : retrouvez l'ensemble des épisodes de notre série sur le pouvoir d'achat des Français

Au cœur du débat, un décret d'application de la loi anti-gaspillage qui prévoit «l'interdiction de l'impression automatique des tickets en magasin à compter du 1er janvier 2023», avec comme objectif une moindre production de déchets. Le Conseil national de la consommation est actuellement consulté sur ce décret, expliquent les associations de consommateurs, qui s'opposent à sa rédaction actuelle. «Le projet du gouvernement prévoit que, sauf exceptions», notamment l'achat de certains biens dits «durables», les opérations de cartes bancaires annulées ou faisant l'objet d'un crédit, l'impression des tickets de caisse comme des reçus de carte bancaire «serait supprimée par défaut, quels que soient le montant et la nature des achats».«Les consommateurs seraient uniquement informés, par voie d'affichage en caisse, que s'ils souhaitent obtenir un ticket, ils devront en faire expressément la demande», poursuivent l'Adeic, l'Afoc, l'ALLDC, le Cnafal, la CNAFC, la CSF, Familles de France, la Fnaut, Familles Rurales, Indecosa-CGT, l'UFC-Que Choisir et l'Unaf.

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Ces associations estiment que «le droit pour un consommateur d'obtenir un ticket de caisse ne sera réellement préservé que si le choix lui est systématiquement proposé». En défense du ticket de caisse, plusieurs arguments à leurs yeux: il demeure «un outil de gestion du budget familial», permet de «vérifier l'exactitude du montant de la transaction» et constitue une «preuve d'achat indispensable pour se prévaloir des garanties légales ou commerciales». Elles considèrent en outre que le remplacement du ticket de caisse imprimé par son envoi par courriel «ouvre la voie à une dématérialisation à marche forcée du ticket», «susceptible de faciliter via des techniques marketing la création de base de données par les commerçants».

Le pouvoir d'achat a-t-il vraiment baissé sous le quinquennat d'Emmanuel Macron ?

LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'assure la candidate du RN, Marine Le Pen, qualifiée pour le second tour de la présidentielle. Mais que disent les études ?

Pouvoir d'achat : serait-il efficace d'appliquer une TVA à 0% sur les produits de base ?

LA VÉRIFICATION - Proposée par Marine Le Pen, cette mesure permettrait-elle vraiment de protéger le portefeuille des ménages ?

La pénurie d'huile de tournesol, omniprésente en cuisine, inquiète les restaurateurs

Indispensable pour de nombreux plats, comme les incontournables frites, elle est de plus en plus rare et chère depuis le début de la guerre en Ukraine.

L'Humanité

La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre

Reportage

Tiraspol (Moldavie), envoyé spécial. Les habitants de la république autoproclamée moldave du Dniestr, craignent que la guerre en Ukraine réveille le conflit gelé depuis 1992. Au moment de la chute de l’URSS, la région avait connu des combats meurtriers avec la Moldavie.

Émilien Urbach

Au bout d’une heure de route depuis Chisinau, la capitale Moldave, nous atteignons la ville de Bendery (ou Tighina ) dans l’est du pays. À côté du drapeau russe flotte celui, rouge et vert, de la république moldave du Dniestr (RMD), frappé de la faucille et du marteau. C’est là que se situe le poste frontière de la Transnistrie. Région autonome de la Moldavie pour l’ONU, qui la reconnaît comme Unités administratives territoriales de la rive gauche du Dniestr (UTAN), il s’agit d’un État indépendant autoproclamé, de fait, depuis la chute de l’Union soviétique, en 1991.

Après avoir répondu à quelques questions des agents de la police aux frontières et déboursé quelques roubles locaux, on y entre assez facilement. Car cet État, reconnu par seulement trois autres entités, elles-mêmes non reconnues, l’Ossétie du Sud-Alanie, l’Abkhazie et la république de l’Artsakh, possède sa propre monnaie, sa constitution, son drapeau, son hymne, son armée, son président et son Parlement, appelé Soviet suprême. De même un parti unique domine la vie politique : le Parti patriotique de Transnistrie.

La guerre du Dniestr

Sur ce territoire grand comme un département français et s’étalant le long de la frontière ukraino-moldave, les 470 000 habitants sont en majorité slavophone. En 2006, 97 % des gens ont voté par référendum, pour le rattachement à la Russie. Moscou n’a pas pour autant reconnu la RMD, ni le scrutin. Mais le Kremlin offre aux résidents de la région des passeports russes et déploie 1 500 soldats rattachés au Commandement stratégique opérationnel Sud, contrôlant jusqu’au début de la guerre en Ukraine : le Caucase, le Donbass et la Crimée. Un tiers de ces militaires sont, en outre, installés ici dans le cadre de la mission de maintien de la paix, instaurée en 1992, à l’issue de deux années d’un conflit meurtrier entre séparatistes et forces armées moldaves.

Une fois le premier barrage frontalier passé et le Dniestr traversé on parvient au centre-ville de Tiraspol, deuxième ville de Moldavie et capitale de la Transnistrie. Devant un checkpoint, tenu par deux militaires russes, juste avant d’arriver sur la place du palais présidentiel, une voiture est arrêtée. Sur sa lunette arrière, un autocollant apparaît : la lettre Z enserrée dans une étoile à cinq branches, symbole de « l’opération spéciale » lancée en Ukraine, le 24 février, par Vladimir Poutine. Un peu plus loin trône une statue monumentale de Lénine. De l’autre côté, la flamme du soldat inconnu flambe devant le monument aux morts construit en hommage aux 400 combattants tués durant la guerre du Dniestr. Sur un mur, juste à côté, le bronze d’un général moustachu aux larges épaules guidant le peuple. Si le gouvernement local a bel et bien rompu avec tout type d’économie socialiste, la nostalgie de l’Union soviétique est largement entretenue.

« On espère rester neutre »

Mais ce qui inquiète les habitants, c’est la proximité du territoire avec la région d’Odessa. La menace qui pèse sur la ville portuaire du sud de l’Ukraine ressort dans l’ensemble des discussions. Sur la possibilité que la Transnistrie puisse être une base arrière de l’offensive Russe ? « La rumeur court que des mercenaires de Wagner s’y entraînent, nous expliquait un responsable de Médecins sans frontières à Chisinau. Pour l’heure, le gouvernement Moldave dément toute information faisant état de manœuvres de l’armée Russe sur la rive est du Dniestr. La population a en tout cas le sentiment que son avenir est lié à l’évolution du front en Ukraine. « La Pridniestrovie (appellation russophone de la Transnistrie -NDLR) est un tout petit morceau de terre non reconnu, expliquent Sergueï et Youlia, attablés dans un café. Notre opinion ne compte pas. Nos proches qui vivent en Ukraine nous méprisent désormais car ils nous considèrent comme le peuple de Poutine. La guerre est terrible. »

À proximité du monument aux morts, d’autres clients du bar nous confient se sentir pris au piège par un conflit qui les dépasse. Russes et Ukrainiens constituent le même peuple pour l’immense majorité des gens ici. « Personne ne devrait souffrir à cause des choix des politiciens, insiste Alexander un jeune étudiant assis à côté de sa compagne. On espère que la Transnistrie restera neutre. Nous sommes tous frères. » Et Dima, à la table d’à côté, d’abonder : « Je suis de Chisinau, ma femme de Tiraspol et mon père d’Odessa. Et nous devrions nous faire la guerre ? »

La Transnistrie réclame sa reconnaissance par l’ONU 

Dans cet établissement situé en face de la grande statue du maréchal russe du XVIIIe siècle Alexandre Souvorov, seule Olesya, une jeune femme blonde, fait part de son engouement pour une avancée des troupes de Vladimir Poutine jusque dans la république autoproclamée. « C’est une question d’opinion », lance-t-elle dans un large sourire. Pour Dima, elle représente une partie de la population en Transnistrie. « Ici, on a accès à tous les médias. Mais suivant la langue parlée par les gens cela diffère. Les russophones ne regardent que la télévision russe et se privent des informations qui circulent ailleurs. Pour vivre bien, il vaut mieux ne pas faire de politique. Si tu exprimes publiquement ton opposition tu risques la prison ou l’expulsion. » Loudmyla, attablée un peu plus loin, espère pour sa part quitter rapidement le territoire pour la Roumanie. « J’essaie d’avoir des papiers. Les salaires sont misérables ici. Seule l’Europe peut nous donner du travail », explique-t-elle.

La présidente Maia Sandu a signé le 3 mars une demande officielle de la Moldavie pour intégrer l’Union européenne jurant qu’elle n’abandonnerait pas la Transnistrie. Une posture en rupture avec le contenu des accords de paix de 1992 prévoyant la neutralité de la Moldavie à moins d’accorder le droit à l’autodétermination à l’UTAN. Dès le lendemain, Tiraspol a de son côté adressé une demande de reconnaissance de l’indépendance à l’ONU et à l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Elle  « constitue une réalité de fait depuis trente ans » pour l’entériner définitivement « par le dialogue » son « divorce » avec Chisinau. À peine quelques jours plus tard, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a défini la Transnistrie le 16 mars comme « territoire occupé » par la Russie. Une déclaration qui interpelle alors que sur le terrain les troupes russes progressent vers la frontière Moldave.

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L'Humanité

« L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée »

Le débat

Avec l’invasion russe de l’Ukraine et l’évocation par Vladimir Poutine d’un possible recours à l’arme nucléaire, le spectre d’un conflit atomique comme au temps de la guerre froide refait surface, aggravé par une escalade belliqueuse inquiétante. Pour Jean-Marie Collin, porte-parole de l’Ican, un tabou a été levé.

Vadim Kamenka

La question du désarmement nucléaire est de nouveau posée avec le conflit en Ukraine. Dans un conflit nucléaire, il n’y aura jamais de vainqueur, constataient les deux principales puissances à la fin de la guerre froide. Pourtant, aujourd’hui, certains imaginent les pires scénarios, au mépris des populations et de la planète. L’onde de choc serait irréversible. Pour le coporte-parole d’Ican France, la priorité est l’interdiction des armes nucléaires afin d’éviter une catastrophe humanitaire, écologique, sociale, politique sans précédent.

Avec la guerre en Ukraine, l’utilisation d’armes tactiques et nucléaires plus importantes a été remise sur le devant de la scène. Êtes-vous inquiet ?

C’est revenu sur le devant de la scène car le président Vladimir Poutine, à l’occasion de différents discours, a expliqué qu’il disposait de l’arme nucléaire et indiqué qu’il pourrait avoir l’utilité de l’usage de ses armes. Il faut bien prendre conscience que, depuis 1945, aucune puissance ne l’a employée. On a donc brisé un premier tabou : la menace de l’usage d’une telle arme sur le théâtre d’un conflit, et cela n’avait jamais été fait depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Un autre interdit a été franchi : la menace d’utilisation directe d’une telle arme nucléaire à l’encontre de différents États. Ici, avec la guerre en Ukraine, Moscou a clairement averti les pays membres de l’Otan et de l’Union européenne contre toute intervention. Deux mois auparavant, le président russe s’était pourtant engagé avec les quatre autres puissances possédant l’arme nucléaire (les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine) à ne pas y avoir recours. Car aucune guerre nucléaire ne peut être gagnée. C’est donc revenir sur cette promesse qui a été prononcée dans le cadre de la conférence d’examen du traité de non-prolifération (TNP). L’escalade verbale est l’autre aspect effrayant. Car, en face, divers gouvernements ont indiqué, à l’instar du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, posséder également l’arme nucléaire (1).

Cette arme de destruction massive dans le cadre de guerre permet au final d’envahir un pays. La Russie l’a bien compris avec l’intervention en Ukraine (2), les États ont peur de faire la guerre et du risque nucléaire. Et il existe aussi une menace permanente sur les populations ukrainienne et européenne, voire mondiale. Peu importe le débat sur les armes tactiques et stratégiques, ce qui est préoccupant, quel que soit le qualificatif de l’arme, c’est leur aspect nucléaire. Leur utilisation serait tout simplement catastrophique pour l’ensemble de la planète. Il s’agit du principal point dans la campagne d’information qu’Ican mène aujourd’hui. Toute détonation de ce type d’armes nucléaires aurait des conséquences humanitaires globales : afflux de réfugiés, une agriculture à l’arrêt, impact environnemental, etc. Le danger est réel, et c’est sur lui que les États doivent s’interroger, sur comment le combattre. Et, dès maintenant, il faut activer l’ensemble des traités qui existent. Car tout est conçu pour parvenir à un monde sans armes nucléaires.

La course aux armements, qui a débuté bien avant la guerre et qui tend à s’accélérer, participe-t-elle à augmenter ce risque nucléaire ?

Cette course n’a jamais cessé depuis la fin de la guerre froide. Malgré la diminution des budgets, les exportations et les achats d’armements continuent d’augmenter. L’an passé, la barre des 2 000 milliards de dollars d’exportations a failli être franchie. Des chiffres sans commune mesure avec ceux des années 1980, à l’époque de la guerre froide. Cette course entretient aussi la menace d’utilisation des arsenaux nucléaires. Car toutes les puissances nucléaires modernisent et renouvellent massivement leurs arsenaux. Cela se traduit, en France, par une hausse annuelle de 400 millions d’euros. En 2022, c’est 5,3 milliards d’euros qui sont investis pour la politique de dissuasion nucléaire. En 2023, on sera proche des 6 milliards. Un chiffre étourdissant qui, une fois converti, donne 10 083 euros dépensés chaque minute pour la dissuasion. Cette course attise aussi les actions conflictuelles. Il faut engager des processus pour y mettre un terme et cela passe, en France, au minimum par le gel du renouvellement de ses arsenaux. Les sommes investies aujourd’hui le sont pour des systèmes d’armes qui verront le jour entre 2035 et 2050 et qui seront utilisés entre 2050 et 2090. Les personnes qui y auront recours ne sont pas encore nées. Cela présuppose aussi que nous aurons besoin d’armes nucléaires tout au long du XXIe siècle. C’est intolérable puisque cela va à l’encontre d’une volonté réelle d’apaisement, de respect du droit, de pacification et d’une plus grande sécurité à l’échelle internationale.

Vu ce contexte international, pensez-vous que de nouveaux engagements sur le désarmement, comme récemment le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), ont encore un avenir ?

Il existe une inquiétude si la Russie vient briser ce tabou par l’utilisation de l’arme nucléaire dans un théâtre de conflit ou par un essai de démonstration de force. Elle contreviendrait à un certain nombre de traités et au régime global de non-prolifération. Les cinq puissances principales reconnues par le TNP ne respectent pas leurs obligations et affaiblissent ainsi ce traité. Tous ces États sont pourtant contraints par l’article 6 à atteindre le désarmement nucléaire. Et, depuis 2010, ils ont également pris un ensemble d’engagements visant à diminuer la place de la dissuasion nucléaire dans leur stratégie de défense, d’avoir plus de transparence et de baisser les investissements. Ils ne les honorent pas.

Le Tian avait pour objet pour combler le vide juridique au sein du TNP. Cela permet avec ces deux traités d’engager véritablement un processus de désarmement. Il était encore incroyable qu’au XXIe siècle l’arme la plus destructrice n’ait pas une interdiction formelle et juridique, à la différence des armes chimiques, à sous-munitions ; les mines antipersonnel. Le Tian ressort grandi du conflit. Car de plus en plus d’États se rendent compte que cette menace d’armes nucléaires aurait bien sûr des effets sur le lieu visé, c’est-à-dire en priorité le territoire européen, nord-américain ou l’Asie du Sud-Est, mais que les autres nations seraient aussi forcément impactées. Soixante États ont ratifié le texte, dont la Côte d’Ivoire en mars. Le Guatemala pourrait être le 61e. La réunion qui se tiendra fin juin sera un événement majeur pour la reconquête du désarmement nucléaire. On y évoquera dans un cadre onusien, car les Nations unies sont dépositaires du traité, l’impact humanitaire sur les populations et l’environnement. L’absence d’un certain nombre de puissances nucléaires comme la France apparaît impensable. Mais le boycott semble bien réel. Même si l’État français n’envisage pas d’adhérer à ce traité, la France doit y aller en tant qu’État observateur, au nom du multilatéralisme et de la volonté d’échanger avec les autres pays. Il faut que les puissances nucléaires viennent débattre et comprendre la volonté de pays d’interdire ce type d’armes. L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée.

Les principaux traités sur le désarmement nucléaire, signés durant la guerre froide, sont rendus caducs. Comment éviter qu’ils ne disparaissent entièrement ?

Les États-Unis et la Russie demeurent encore les deux principales puissances nucléaires. Leurs arsenaux sont respectivement de 5 550 et de près de 6 000 armes chacun. À eux deux, Moscou et Washing­ton possèdent donc encore 95 % des têtes nucléaires de la planète. Les deux pays sont liés par le traité New Start à une réduction de leurs armes stratégiques nucléaires, qui court jusqu’en 2026. Ce texte les autorise à pouvoir déployer 1 550 armes nucléaires. Après 2026, c’est l’inconnu au niveau de ces deux puissances. Il reste quatre années avant son expiration. Mais la mise en œuvre d’un processus qui aboutirait à signer un nouveau traité (sa prolongation, d’une durée de cinq ans, ayant déjà eu lieu) entre les deux pays apparaît actuellement difficile. Ce dossier s’avère complexe, car la Russie, avant le conflit en Ukraine, a émis le souhait que celui-ci ne soit pas bilatéral mais multilatéral, en comprenant la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Paris, Londres et Pékin s’y refusent, estimant que les deux puissances doivent déjà aboutir à réduire leurs arsenaux de manière considérable. Une fois arrivé à leur niveau, ses trois puissances s’engageraient à faire de même. Ce type de traité reste d’une importance primordiale, permettant de la transparence. Mais aujourd’hui on doit inclure les neuf pays possédant l’arme nucléaire (Chine, Corée du Nord, États-Unis, France, Israël, Inde, Pakistan, Russie et Royaume-Uni). Ce cadre existe avec le Tian. Car on prévoit que chaque État présente son plan de désarmement basé sur un agenda coordonné et qui devra être accepté par l’ensemble des États signataires. Si on veut véritablement avancer sur le désarmement, les deux traités du TNP et du Tian offrent un cadre multilatéral.

Étant donné la faible ampleur des mobilisations sur la guerre en Ukraine, l’opinion publique est-elle réceptive au désarmement nucléaire ?

En France, deux types d’opinion publique coexistent. Une partie estime que l’arme nucléaire dissuade Vladimir Poutine de nous attaquer ; cela montre un manque d’information et de connaissance sur la réalité des conséquences de l’utilisation des arsenaux nucléaires. De plus, l’histoire montre qu’un État peut agir contre vous, même si vous disposez de l’arme nucléaire. La deuxième réaction est celle de la peur et de l’interrogation si un conflit nucléaire éclatait. Comment fait-on pour se protéger en cas d’attaque sur la France ? Au bout de quelques minutes d’échange et de dialogue, les gens se rendent compte que la création de n’importe quel type de bunker ne leur permettrait pas de survivre à ces détonations. Pour imaginer le lendemain d’une détonation nucléaire, tellement difficile à concevoir, j’engage les lecteurs à regarder une vidéo du Comité international de la Croix-Rouge réalisé en 2020 : tu veux « vivre ou mourir » à la suite d’une détonation nucléaire ? Cela expose des questions clés : comment accéder à des soins et à l’alimentation ? Quel modèle économique ? Quel système politique ? De ce fait, la seule garantie en termes de protection, c’est d’interdire et d’éliminer les arsenaux nucléaires. Cela passe par une éducation à la paix et au désarmement, et en France ces questions sont trop peu abordées. Il existe ainsi un vrai tabou de la part de nos élus et de nos gouvernements et on peut remarquer que les médias aussi remettent rarement en cause, dans leur façon de parler de ce sujet, la stratégie de dissuasion nucléaire de la France. Pourtant, ce choix mérite d’être débattu et il est nécessaire de débattre du désarmement.

Profil

Jean-Marie Collin est chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip). Il est expert en désarmement nucléaire et porte-parole de l’Ican France, coalition pour l’abolition des armes nucléaires, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.

L’Illusion nucléaire : la face cachée de la bombe atomique, de Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris 2018, 250 pages, 20 euros

nucléaireICANGuerre en Ukraine
Le Figaro

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Arnaud De La Grange

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

Envoyé spécial sur le front sud du Donbass

Au bataillon 116, on se bat en famille. Père et fils, voire petit-fils, ou en couple. Dans cette unité de la Défense territoriale de Zaporijjia, la motivation est aussi forte qu’incarnée. Elle puise dans ces terres que l’on devine là-bas, par-delà les champs et les étangs, de l’autre côté des tranchées et de la ligne de front. À une trentaine de kilomètres, sur la route de Marioupol, se niche la ville de Pologi dont sont issus nombre de combattants. Une bourgade occupée par les Russes depuis le début de la guerre. Ce sont leurs maisons que ces hommes veulent reconquérir, pour leur vie d’avant qu’ils se battent. Certains ont encore leur famille là-bas. Mais aujourd’hui, ils se préparent au choc de la grande offensive russe annoncée sur l’est de l’Ukraine. Nous sommes ici à l’extrémité sud du front du Donbass, dans la région de Donetsk, presque à l’intersection avec celles de Dnipro et Zaporijjia.

Carrure massive, nuque rasée, barbe grisonnante et imposante moustache, Viktor est une figure du bataillon. Il tire sur sa pipe de cosaque en plaisantant sans cesse malgré l’air troué régulièrement par la canonnade. Chauffeur du commandant, il est aussi son homme de confiance. «J’ai l’impression qu’il y a un oiseau», dit-il à son chef tout en jouant avec son volant alors que le 4×4 navigue dans une boue épaisse et noire qui ne devrait pas faciliter les mouvements des colonnes russes. L’oiseau, c’est ainsi que l’on désigne les drones ennemis qui planent parfois au-dessus de la plaine à la recherche de leurs proies.

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Sur la droite, les champs vert cru s’empanachent de blanc sous une salve d’obus. Dans un fossé, un faisan ne bronche pas, comme s’il s’était habitué au fracas. De l’autre côté, sur la gauche, des coups sourds, par groupes de deux ou trois. Des mortiers de 120 mm ukrainiens qui répondent aux canons de 152 mm russes. Duel d’artillerie, deux forces qui se jaugent, cherchent à s’intimider, à se perturber.

De rudes coups infligés aux Russes

Viktor appelle «père» le commandant du bataillon. «Chez les cosaques, c’est la plus grande marque de confiance», dit-il en lançant la jeep dans de longues glissades. «Paris-Dakar, style cosaque!», s’amuse-t-il. Le lieutenant-colonel Oleg part d’un grand rire. Ces hommes se connaissent bien. Ils se sont enfuis ensemble de leur village, échappant à l’encerclement quand les troupes russes ont déferlé. Viktor a emporté un peu de terre avec lui. La tradition, là encore. «Quand un cosaque part se battre, il n’emporte rien avec lui sauf un peu de sa terre. Et avant le combat, il en met au fond de ses chaussures.» Il est fier d’être membre de l’Union internationale des cosaques zaporogues, «qui a des branches partout dans le monde, en Argentine, en Pologne ou en Australie».

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La ville de Zaporijjia n’est qu’à deux heures d’ici et en aval du barrage hydroélectrique sur le Dniepr, qui fut la fierté de l’URSS, se trouve l’île de Khortytsia, terre sacrée pour les cosaques ukrainiens. C’est là que fut édifié le camp militaire historique des zaporogues, rasé par Catherine II, impératrice de Russie. «C’est mon style de vie depuis ma jeunesse, dit Viktor, mes deux fils sont cosaques aussi. Et au front. Mon petit-fils aussi…»

Viktor n’a rejoint l’unité que le 21 février. «Avant, à cause de mon âge de 62 ans et de ma santé, je n’avais pas été retenu, dit-il, mais j’avais déjà combattu dans la Défense territoriale en 2014 et 2015.» Juste avant la guerre, Kiev avait annoncé vouloir créer 25 brigades et 150 bataillons de Défense territoriale. Quelque 130.000 réservistes devaient ainsi être agglomérés autour d’un noyau de 10.000 professionnels. Et le 24 février, la mobilisation générale a été décrétée. Ces unités n’ont ni l’entraînement ni le matériel des bonnes unités de l’armée mais elles ont l’avantage de bien connaître le terrain. Et si nombre de membres sont affectés aux innombrables check-points, d’autres unités comme celle d’Oleg sont aguerries et ont infligé de rudes coups aux Russes.

«On ira jusqu’au bout»

Sur une position, de jeunes soldats ont aménagé un abri dans une butte de terre et seule une petite cheminée émerge au milieu des branches. Dans le réduit souterrain qui peut accueillir trois personnes, un poêle qui fait régner une douce chaleur, quelques provisions, des roquettes antichars et un livre de Stephen King posé sur une couche sommaire. À l’extérieur, un emplacement de tir avec une mitrailleuse calée sur son bipied pour couvrir les rives d’une étendue d’eau. Un berger allemand à l’air placide cherche les caresses des soldats. Ils l’ont adopté et baptisé «Grey». «C’est un réfugié, lui aussi»… dit l’un d’eux. Un officier plaisante avec eux. Un capitaine, que tout le monde ici appelle «Cap». À 62 ans lui aussi, Igor a encore l’allure souple et l’assurance des combattants expérimentés. Il porte une kalachnikov équipée d’un viseur spécial, «pris à l’ennemi».

Igor a habité vingt-deux ans en Espagne, à Alicante, où il travaillait dans un chantier naval. En 2013, il convoyait encore un voilier à travers l’Atlantique jusqu’à Panama. L’année suivante, la guerre éclatait. Âgé alors de 54 ans, Igor n’avait pu s’engager dans l’armée et avait rejoint l’une de ces unités combattantes «privées» avec son fils âgé de 32 ans, qui a été sérieusement blessé. Entre 2014 et 2017, Igor se bat dans le Donbass avant de retourner en Espagne pour soigner des problèmes de genoux.

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Dès que Poutine a lâché ses divisions sur l’Ukraine, «l’Espagnol» a repris le chemin de la guerre. Avec son fils, toujours, qui a récupéré de ses blessures. «On ira jusqu’au bout, lui comme moi, dit-il. Rien d’extraordinaire, il ne peut en être autrement.» C’est aussi ce que dit Yulia, jeune femme de 30 ans qui s’amuse d’avoir «dû convaincre son mari de rejoindre le bataillon avec lui». «Il faut dire que l’on a une fille de 10 ans et un garçon de 12. Mais leurs grands-parents s’en occupent», dit-elle. La voix de celle qui travaillait dans une station-service se voile quand elle confie n’avoir pu les revoir qu’une fois depuis son engagement le 4 mars.

Nous ne manquons pas de monde motivé pour se battre, mais il nous faut d’urgence plus d’armes

«Vous voyez, nous ne manquons pas de monde motivé pour se battre, dit le lieutenant-colonel Oleg, mais il nous faut d’urgence plus d’armes, antichars et antiaériennes surtout.» Le commandant du bataillon est sous l’uniforme depuis 2014. Avant que la violence ne coure dans ces plaines, cet homme de 47 ans était ingénieur des chemins de fer. Massif lui aussi, il porte un chapelet blanc enroulé autour du cou et affiche un sourire bienveillant sous sa barbe taillée. Comme la plupart des soldats, il ne dit pas son nom. «Les Russes me cherchent, ils sont déjà venus quatre fois chez moi, dit-il, et il y a malheureusement des traîtres.» Comme ce responsable du recrutement militaire de Tokmak, passé dès le 26 février chez l’ennemi. Dans cette partie ouest de la région de Donetsk, ses positions sont régulièrement sous le feu. Des canons et lance-roquettes multiples Grad. «Parfois aussi depuis le ciel, avec des avions ou des hélicoptères, comme la semaine dernière. Ils ont même utilisé des bombes au phosphore , dit le lieutenant-colonel Oleg. La situation est compliquée, reconnaît-il, mais elle est sous contrôle.»

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Au détour d’un coude la piste, trois blindés se profilent dans le soir tombant. «Il vaudrait mieux qu’ils soient à nous», lance Viktor sans ralentir, avant de partir d’un grand éclat de rire. Trois canons automoteurs Pion qui se déploient sur la ligne de front. Plus loin, on croise d’autres blindés tractant des canons ainsi que des véhicules de transport de troupes. Partout, dans cet Est menacé, l’armée ukrainienne renforce ses défenses, les adapte en fonction des déploiements auxquels procèdent en face les troupes russes. On est ici du côté sud de la «tenaille» dans laquelle elles voudraient prendre les forces ukrainiennes. Pour l’heure, les positions ne changent pas de manière radicale, les Russes avançant laborieusement côté nord.

Une guerre plus rurale qu’urbaine

Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries. Toute la question est de savoir si elles pourront tenir sous une pression massive des Russes. Depuis le début de «l’opération spéciale», ceux-ci n’ont guère brillé par leurs capacités manœuvrières et offensives. Mais leur logistique est cette fois-ci facilitée par une continuité géographique et une proximité avec les arrières. Et le nouveau commandant russe des opérations, le général Alexander Dvornikov, n’est pas connu pour sa subtilité d’action. En Syrie, il a gagné le surnom de «boucher d’Alep». Il devrait opter pour une série d’encerclements pour casser la cohérence du dispositif ukrainien et empêcher des bascules de force et des ravitaillements. Et écraser les Ukrainiens sous un déluge d’artillerie et de frappes aériennes. Dimanche, Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de vouloir «détruire» toute la région du Donbass.

Ici, la guerre sera plus rurale qu’urbaine. «On sait de toute manière que l’état-major russe veut désormais éviter de s’attaquer aux grandes localités, confie un colonel du renseignement militaire, ils ne veulent pas d’un deuxième Marioupol Dans le Donbass, le terrain est plutôt plat et peu boisé, ce qui ne joue pas en faveur des défenseurs. Ils espèrent toutefois que la boue incitera les Russes à rester sur les axes routiers où ils seront plus vulnérables. Et que le nouvel armement lourd fourni notamment par Washington et Londres arrivera à temps pour permettre de tenir le choc. Depuis une semaine, le lieutenant-colonel Oleg a noté une nette augmentation de l’activité militaire sur son front. Cela n’inquiète pas Viktor qui se dit sûr de l’emporter et plaisante encore. Se disant prêt à «aller faire cuire des Shashlik sur la place Rouge»

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« La menace d’une guerre nucléaire en Europe »

Chronique

Francis Wurtz

La manchette frappe d’autant plus qu’elle n’est pas le fait d’un journal à sensation mais le choix d’un mensuel respectable : « le Monde diplomatique », qui publie sous ce titre un article, au demeurant fort pertinent. De fait, le mot le plus tabou du vocabulaire stratégique est tombé à plusieurs reprises depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. La première fois, lorsque le Kremlin a fait connaître sa décision de rehausser le niveau d’alerte des forces nucléaires du pays ; puis quand le ministre français des Affaires étrangères a cru bon de rappeler, sur TF1, que « l’Otan est aussi une alliance nucléaire » ; enfin, dans la réponse dangereusement sibylline du porte-parole de Poutine à la question d’une journaliste de CNN sur le risque d’un recours aux armes nucléaires en liaison avec la guerre en Ukraine : « S’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, souligna Dmitri Peskov, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine… »

« Je pense que c’est du bluff », trancha Volodymyr Zelensky, en multipliant les pressions – jusqu’au sein du Congrès américain – en faveur de mesures induisant une implication directe de l’Otan dans le conflit ukrainien, comme l’envoi d’avions de combat ou la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. « Ne vous racontez pas d’histoire : quoique vous disiez, ça s’appelle la Troisième Guerre mondiale, O.-K. ? » avait précédemment mis en garde Joe Biden, aussitôt taxé de faiblesse par des cercles plus soucieux du leadership américain que de solidarité avec le peuple ukrainien.

Naturellement, les images insoutenables de corps déchiquetés, de quartiers dévastés, de personnes écrasées de douleur et de souffrances en provenance, jour après jour, des lieux de combat peuvent être vues comme autant d’arguments en faveur d’un engagement militaire toujours plus décisif des forces occidentales. Et pourtant : céder à ces pressions, fussent-elles guidées exclusivement par un esprit de solidarité pleinement légitime envers un peuple martyr, risquerait de faire basculer cette guerre atroce dans un abîme insondable.

Ces circonstances dramatiques mettent en lumière plusieurs enjeux bien connus mais passablement négligés en temps de paix. D’abord, l’extrême dangerosité d’une sécurité internationale fondée sur l’arme nucléaire : la tendance à la banalisation des armes nucléaires dites « tactiques » et, par voie de conséquence, l’acceptation de l’idée d’y recourir en cas de situation critique sur le terrain décuplent les périls intrinsèquement liés à cet arsenal diabolique. Qui sait où commence, aux yeux de Poutine, dans le contexte actuel, une « menace existentielle » ? Ensuite, l’effrayante fragilité d’un pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme, placé à la tête d’une puissance nucléaire, à l’Ouest comme à l’Est : à cet égard, l’appel de Volodymyr Zelensky « aux meilleurs instincts du président » Biden, si souvent pris en flagrant délit de dérapage sur la base de ses émotions dans des situations particulières, fait peur. Enfin, le poids de certains médias et réseaux sociaux dans la promotion de courants d’opinion faisant plus appel aux réflexes qu’à la réflexion. « Une nouvelle façon de penser est essentielle si l’humanité veut vivre », écrivit Einstein après l’avènement de l’ère nucléaire. Plus d’un demi-siècle plus tard, c’est plus vrai que jamais.

la chronique de francis wurtzGuerre en Ukrainearmes nucléaires
L'Humanité

La chute de Marioupol, un tournant

Actu

Ukraine. La conquête par les forces pro-russes de ce port stratégique, défendu par le bataillon Azov, s’est faite au prix de la destruction de la ville. Sa prise totale constituerait une victoire symbolique de taille pour le Kremlin.

Marc de Miramon

Pour mesurer l’importance tant symbolique que stratégique représentée par Marioupol, il suffit d’observer les images de ce qui subsiste de cette ville portuaire située sur les rives de la mer d’Azov, à la jonction du Donbass et des territoires côtiers jouxtant la péninsule de Crimée.

Détruite à près de 90 %, ses paysages désolés rappellent les ruines de la ville d’Alep, ou encore ceux de Raqqa ou de Mossoul ravagés après des semaines de combats urbains. Scellé depuis une quinzaine de jours, son sort n’en était pas pour autant jeté, voulaient croire les autorités de Kiev.

Les principales forces militaires défendant encore la ville, issues du sulfureux bataillon Azov, s’étaient retranchées dans l’immense complexe d’Azovstal, l’un des plus grands d’Europe. « Comment se représenter (cette) zone industrielle ? C’est une ville dans la ville, et il y a plusieurs niveaux souterrains datant de la période soviétique. Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », expliquait le 7 avril Édouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk.

Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande

Pour mater la cité et cette place forte où subsisteraient encore quelques centaines de combattants, l’armée russe n’a pas lésiné sur les moyens, appuyée par les forces séparatistes du Donbass et les bataillons tchétchènes dépêchés par le despotique président Ramzan Kadyrov.

1 026 militaires ukrainiens auraient déposé les armes

Quarante jours de bombardements intensifs et un encerclement total ont fini par avoir raison de la plupart des combattants ukrainiens réfugiés dans la zone d’Azov­stal, qui jouxte le port de Marioupol. Quelque « 1 026 militaires ukrainiens de la 36e brigade d’infanterie de marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus », selon le ministère russe de la Défense, dans la soirée du 13 avril.

Avant le début du conflit, Marioupol comptait plus de 430 000 habitants, et constituait la principale zone portuaire en mer d’Azov, débouché essentiel pour les exportations, dont les différents fleuves et canaux connectent la mer Blanche, la mer Baltique, la mer Caspienne et surtout la mer Noire.

L’importance du site explique l’envoi assumé par Kiev du bataillon Azov pour le défendre, peu importe la réputation de ses combattants arborant pour certains des emblèmes néonazis. « Il est l’un des nombreux bataillons nationaux. Eh bien, ils sont ce qu’ils sont », expliquait début avril le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur la chaîne états-unienne Fox News : « Ils ont défendu notre pays. Mais ensuite, ils sont tous devenus membres de l’armée ukrainienne. Azov n’est plus un groupe indépendant », ajoutait-il.

L’imminence de la bataille pour le contrôle du Donbass

Vladimir Poutine ne manquera pas de brandir cette victoire annoncée comme le symbole de la « dénazification » de l’Ukraine, alors que se profile la cruciale bataille pour le contrôle du Donbass, lui-même en guerre civile depuis 2014. Plusieurs dizaines de milliers de soldats ukrainiens sont massés aux portes de ce territoire majoritairement contrôlé par des combattants locaux pro-russes, et qui entendent faire sécession pour adhérer à terme à la Fédération de Russie.

Alors que la guerre, à rebours de la campagne éclair envisagée par les stratèges russes, promet de s’étirer encore de longues semaines, l’inquiétude ne cesse de grandir sur ses conséquences prévisibles, bien au-delà de la zone de conflit. « La hausse des prix alimentaires pourrait avoir des effets considérables » et provoquer des troubles sociaux et humanitaires dans les pays les plus pauvres au Moyen-Orient et en Afrique, s’alarme la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi, alors que la Russie et l’Ukraine figurent parmi les principaux exportateurs mondiaux de céréales et d’engrais nécessaires à l’agriculture, lesquels transitaient entre autres, avant que le conflit n’éclate, par la zone portuaire de Marioupol.

Les tensions sur les marchés des matières premières sont également palpables partout en Europe, à l’image des réactions provoquées par la perspective de voir la Finlande ou la Suède adhérer à l’Otan. « Les frontières de l’Alliance (atlantique – NDLR) avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre », a prévenu Dmitri Medvedev, ex-président et actuel numéro deux du Conseil de sécurité de Russie. « Dans ce cas, ajoute-t-il, il ne pourra plus être question d’une Baltique non nucléaire », évoquant aussi des déploiements d’infanterie et des systèmes antiaériens dans le nord-ouest de la Russie, ainsi que des forces navales dans le golfe de Finlande.

Guerre en UkrainemarioupolRussie
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Le cri d’alarme du secrétaire général de l’ONU

Actu

Selon la note d’orientation politique présentée par Antonio Guterres, 1,7 milliard de personnes – plus de 20 % de la population mondiale – pourraient basculer dans la pauvreté, le dénuement et la faim.

Nadjib Touaibia

Le tableau est sombre qui caractérise le monde dans le contexte de la guerre en Ukraine, aux nombreuses conséquences sur les pays vulnérables. « Nous sommes maintenant confrontés à une tempête parfaite qui menace de dévaster les économies des pays en développement », a résumé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors de la présentation, mercredi, de la première note politique du Groupe mondial de réponse à la crise sur l’alimentation, l’énergie et la finance (GCRG), constitué pour mesurer les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ainsi que les impacts persistants de la pandémie de Covid. Mis en place le 14 mars, cet organisme a pour objectif de veiller à une collaboration entre les gouver­nements des pays riches et d’éclairer les actions à mener dans l’urgence par des analyses et des recommandations. Il s’agit, plus concrètement, d’impulser et de coordonner les aides pour éviter les catastrophes qui s’annoncent.

Le contenu du rapport présenté est particulièrement alarmant. La guerre en cours pourrait faire basculer jusqu’à 1,7 milliard de personnes – plus d’un cinquième de l’humanité – dans la pauvreté, le dénuement et la faim. Le danger réside dans la mise en péril d’une source alimentaire vitale pour des populations qui survivent déjà dans l’insécurité alimentaire : les céréales. La grande majorité des pays entraînés dans ce chaos – dont 45 pays africains – sont fortement dépendants de l’Ukraine et de la Russie, lesquelles fournissent 30 % du blé et de l’orge du monde, un cinquième du maïs et plus de la moitié de l’huile de tournesol.

Réformer le système financier international

La flambée des prix constitue l’autre facteur dévastateur à très court terme. « Il existe une corrélation directe entre la hausse des prix des denrées alimentaires et l’instabilité sociale et politique. Notre monde ne peut pas se le permettre. Nous devons agir maintenant  », insiste le secrétaire général de l’ONU. Et de rappeler que, depuis le début de l’année, les prix du blé et du maïs ont augmenté de 30 %, tandis que le baril de pétrole a fait un bond de 50 % l’an dernier et que les prix du gaz et des engrais ont plus que doublé.

Comment éviter l’effondrement prévisible de pays vulnérables à tous points de vue, écrasés par la dette, exposés à l’inflation et aux spéculations boursières, ébranlés par la pandémie ? Il faut « sortir les pays en développement du gouffre financier », insiste Antonio Guterres. Le rapport appelle les institutions financières à aider les gouvernements à investir en faveur des plus démunis. Il plaide pour une réforme majeure du système financier international. L’ONU n’en parle pas, mais l’effacement des dettes écrasantes inhérentes à l’échange inégal serait sûrement la voie la plus indiquée, un premier pas vers un partage des richesses à l’échelle planétaire. Mais encore faut-il d’abord assurer le financement des opérations humanitaires. Le Programme alimentaire mondial aurait un besoin urgent de 8 milliards de dollars pour soutenir ses opérations au Yémen, au Tchad et au Niger. La triste réalité.

Guerre en UkrainealimentationOnuantonio guterres
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Quelle politique contre les conséquences de la guerre ?

Agoras

L’invasion russe de l’Ukraine a, au-delà de son impact géopolitique, déclenché de nombreux effets négatifs sur le terrain économique. Effets qui se font ressentir au niveau même de la vie quotidienne en France.

Jérôme Skalski

Dans quel contexte économique la guerre russo-ukrainienne s’est-elle déclenchée ? Quel est son impact ?

 Au sortir d’une récession extrêmement forte due à la crise sanitaire, le rebond économique qui a pu être observé, très fragile, était marqué par des blocages dus à une perturbation des chaînes d’approvisionnement avec une inflation déjà non négligeable. La crise ukrainienne est venue rajouter à ces éléments deux problèmes majeurs. D’une part, une crise énergétique avec des prix de l’énergie qui ont très fortement augmenté et, potentiellement, une crise alimentaire, pour les pays du Sud surtout, mais aussi pour la France et les pays européens. Ces deux problèmes sont liés à une cause fondamentale qui est, notamment en ce qui concerne l’énergie, le modèle économique européen, un modèle basé, d’un côté, sur une énergie totalement carbonée dans laquelle la transition écologique n’a pas eu lieu et, d’un autre côté, sur un marché totalement dérégulé. Contrairement, par exemple, à la Chine, où l’énergie fait l’objet de contrats de long terme avec des prix fixes qui permettent une certaine visibilité, l’Union européenne – c’est-à-dire l’ensemble des gouvernements européens – a fait le choix de s’en remettre à un marché de l’énergie qui fonctionne au jour le jour, voire de minute en minute. Cette situation de crise énergétique favorise évidemment tous les mouvements spéculatifs.

« La mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement des peuples menacés de famine devraient être gérés au plan international dans une logique de coopération. » Louise Gaxie

Quelles mesures d’urgence envisager pour répondre à la situation ?

Les prix de l’énergie, qui ont déjà beaucoup augmenté ces dernières années, sont fortement impactés par la guerre en Ukraine. Il en va de même des prix de l’alimentation et plus généralement des matières premières. Ces hausses des prix touchent en priorité les classes populaires et les plus modestes. On évalue aujourd’hui à 34 millions le nombre d’Européens en situation de précarité énergétique. 72 millions de personnes en Europe vivaient déjà sous le seuil de pauvreté en 2019 avant la pandémie et la guerre en Ukraine, qui ont accentué la crise systémique que nous vivons.

Pour éviter d’aggraver encore la crise économique et sociale, des mesures d’urgence comme le blocage des prix et la réduction des taxes peuvent être adoptées immédiatement. Face à ces hausses des prix, il faudrait aussi distinguer ce qui relève de la spéculation. Dans une étude de 2019, Michel Robe et John Roberts montrent que, pour le blé, entre 61 % et 73 % des échanges sont réalisés par des spéculateurs ; pour le maïs, ce sont 59 % des échanges. La spéculation sur les produits de première nécessité – d’autant plus en période de crise – est inacceptable. Il est donc nécessaire de proposer de bloquer les cotations sur les marchés des céréales et de l’énergie. Il faut également imposer aux grands groupes une baisse de leurs marges. Par ailleurs, des mesures d’aide sociale peuvent être rapidement mises en œuvre en augmentant fortement le montant du chèque énergie et en interdisant les coupures d’énergie. Concernant l’alimentation, la France doit agir pour négocier l’ouverture de corridors alimentaires pour débloquer les stocks de céréales existant en Ukraine et en Russie. La mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement des peuples menacés de famine devraient être gérés au plan international dans une logique de coopération. Plus généralement, face aux conséquences de la guerre, il faut mettre en place une taxation exceptionnelle des profits des grands groupes et obtenir des banques un engagement sur le maintien et la distribution de crédits à taux réduits pour toute la durée de la crise. Des prêts superbonifiés à taux nul ou négatif peuvent être développés pour les PME qui s’engagent à préserver les emplois et à augmenter les salaires. Enfin, un fonds européen de solidarité financé par la création monétaire de la BCE peut être mis en place.

« Au lieu de pouvoir avoir un prix fixe de l’énergie et engager une transition énergétique qui tienne compte de ces prix, les prix sont totalement soumis aux aléas de l’offre et de la demande. » Pierre Khalfa

Qui sont les acteurs de la situation ? Quelles mesures structurelles peuvent être adoptées ?

Pierre Khalfa Les décisions ont été prises au niveau européen, c’est-à-dire par les gouvernements. Aucune décision au niveau européen ne se prend sans l’accord des gouvernements. Ce sont des décisions politiques dans lesquelles sont impliqués différents acteurs financiers et, par exemple, les compagnies pétrolières. Il faut savoir que le taux de marge des raffineurs dans la situation actuelle a explosé. Il a été multiplié par 2 300 % et des poussières en un an. Ce qui est totalement hallucinant  ! Certes, la marge des raffineurs compte peu dans le prix total à la pompe mais quand même ! On voit bien quelle est la situation actuelle. Le problème majeur de l’existence de ce marché, c’est qu’il empêche d’avoir une visibilité à long terme. C’est cela le fond de l’affaire. Au lieu de pouvoir avoir, sur des années, un prix fixe de l’énergie et, dans un tel cadre, engager une transition énergétique qui tienne compte de ces prix, les prix sont totalement soumis aux aléas de l’offre et de la demande.

Louise Gaxie Parmi les différents acteurs, il y a les grosses entreprises et tout le marché de la finance. L’action des grosses sociétés de négoce est souvent méconnue alors qu’elles deviennent de plus en plus puissantes. Ces acteurs mobilisent les logiques de spéculation pour faire toujours plus de profits. Mais les responsables, comme l’a souligné Pierre Khalfa, ce sont les gouvernements qui ont décidé d’ouvrir à la concurrence et à la finance les services et biens essentiels à la satisfaction des besoins considérés comme fondamentaux. Or, les crises financières, les crises sanitaires et les guerres montrent, à chaque fois, à quel point la logique du marché est une impasse. C’est pourquoi les mécanismes tarifaires ne doivent plus relever du marché. Comme cela a déjà existé, le tarif de l’électricité doit être lié aux coûts réels de production, aux investissements nécessaires à la transition écologique et à la recherche pour la mettre en œuvre. C’est pourquoi il faut privilégier les rapports de coopération bien plus efficaces que les logiques de guerre économique. C’est ainsi que l’on peut garantir des services de qualité à des prix accessibles à toutes et tous et reprendre la maîtrise publique d’un secteur fondamental pour répondre à l’urgence d’une transition écologique.

Concernant l’alimentation, il est urgent de créer les conditions d’un processus de transition agroécologique de la production agricole garantissant une alimentation de qualité. Il faut développer une souveraineté alimentaire écologiquement responsable et solidaire avec les pays en difficulté sur le plan de l’approvisionnement alimentaire. Cela implique notamment de remettre en cause les accords de libre-échange et de construire, ici aussi, des modèles de coopération.

« Une réforme fiscale d’ampleur doit être opérée pour continuer de financer l’État social et les politiques publiques dont nous avons tant besoin. » Louise Gaxie

Qu’en est-il de l’augmentation des salaires ?

Pierre Khalfa Aujourd’hui, la part des salaires dans le PIB a reculé de cinq points par rapport à la moyenne des Trente Glorieuses. C’est considérable. Si l’on prend le point le plus haut, en 1982, c’est environ dix points. Il faut partir de ce constat. Ensuite, pour ce qui est du taux de marge des entreprises aujourd’hui, il n’a jamais été aussi élevé. Il est de 35 %. C’est un niveau exceptionnellement haut. De même, les dividendes versés aux actionnaires en 2021 ont atteint un record absolu. De fait, les entreprises sont sorties de la crise sanitaire en très bon état financier et ceci grâce notamment aux aides de l’État. Cela montre qu’il y a des marges de manœuvre considérables. Par l’augmentation du Smic tout d’abord. Et par une augmentation générale des salaires ensuite. Sur les mesures d’urgence par rapport à ce qu’a dit Louise Gaxie tout à l’heure, le blocage au moins temporaire des prix me paraît tout à fait fondamental parce que sinon on n’aura aucune marge de manœuvre à court terme sur l’évolution des prix. Le second élément, mais comme mesure structurelle à faire valoir, c’est qu’il faut une réforme fiscale d’ampleur. À partir du moment où l’on commence à toucher à la TVA sur un certain nombre de produits, notamment sur les produits de première nécessité – où il faudrait théoriquement une TVA à taux zéro –, cela implique que les recettes de l’État vont diminuer encore et cela nécessite une réforme fiscale d’ampleur qui soit à la fois une réforme qui remette de la justice fiscale, qui n’existe pas aujourd’hui, et qui redonne des marges de manœuvre à la puissance publique. Il faut savoir que l’une des causes, pas la seule mais une des principales causes du déficit public, ce sont les contre-réformes fiscales qui ont eu lieu depuis maintenant plusieurs décennies. En 2010, un rapport de l’Assemblée nationale fait par Gilles Carrez, un député de droite, qui était à cette époque le rapporteur du budget, a pu montrer que si la fiscalité était restée ce qu’elle était en l’an 2000, la France aurait connu un excédent budgétaire en 2006, en 2007, en 2008 et qu’en 2009, année de la plus forte récession après la Seconde Guerre mondiale, le déficit budgétaire n’aurait été que de 3,3 % au lieu de 7,5 %. On voit bien que la question fiscale et une question clé. Tant du point de vue de la justice fiscale et sociale que du point de vue des marges des manœuvre laissées à la puissance publique pour intervenir et investir.

Louise Gaxie L’augmentation des salaires sans baisses ou exonérations de cotisations sociales est une impérieuse nécessité pour lutter contre la précarité tout en garantissant le financement d’une Sécurité sociale de qualité accessible à toutes et tous. Une réforme fiscale d’ampleur doit être opérée pour continuer de financer l’État social et les politiques publiques dont nous avons tant besoin pour affronter les crises. La fiscalité des entreprises doit notamment être transformée pour devenir économiquement, socialement et écologiquement efficace.

Quelles perspectives peuvent se dessiner en Europe à la suite du conflit russo-ukrainien actuel ?

Pierre Khalfa Le modèle européen est un modèle néolibéral. La crise ukrainienne peut entraîner deux types de choix. Le premier, c’est d’accélérer la transition énergétique pour être de moins en moins dépendant des énergies carbonées et donc des importations de gaz et de pétrole. Le second choix, et je crains que ce soit cette dernière réaction qui est en train d’être dominante, c’est de trouver avant tout des fournisseurs alternatifs à la Russie et de continuer sur le même modèle en allant chercher du gaz de schiste aux États-Unis ou en essayant de remplacer la Russie par l’Algérie ou le Qatar. On risque, compte tenu de l’urgence énergétique, de repousser encore plus longtemps la transition énergétique. Il y a un choix politique : est-ce que la crise que nous connaissons va servir d’accélérateur à la transition énergétique ou, au contraire, va-t-elle être utilisée comme prétexte pour la repousser encore ?

« L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait une catastrophe politique majeure. Il faut donc tout faire pour l’empêcher. » Pierre Khalfa

Les candidats au second tour de la présidentielle sont-ils sur les rangs pour répondre à la situation actuelle ?

Pierre Khalfa Le programme d’Emmanuel Macron est clairement néolibéral. C’est un programme de destruction sociale. Le programme de Marine Le Pen est un programme qui, sur le fond économique, diffère assez peu du programme d’Emmanuel Macron, sauf sur quelques petites mesures qu’elle met en avant. Il ne diffère en tout cas pas sur la question de l’augmentation du Smic et des salaires ou sur une nouvelle répartition de la richesse produite. C’est un programme qui installe une xénophobie d’État et qui va remettre en cause de façon très profonde notre État de droit et nos libertés fondamentales. L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait une catastrophe politique majeure. Il faut donc tout faire pour l’empêcher. Cela pour moi, c’est la priorité des priorités aujourd’hui. Il n’y a rien à attendre sur le fond économique et social d’Emmanuel Macron, mais l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir changerait la nature de notre société. C’est un choix de civilisation, dit Le Pen. En effet, et je pense que nous ne voulons pas de la civilisation que Marine Le Pen veut nous imposer.

Louise Gaxie Les programmes des deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle ne permettent pas d’empêcher l’escalade militaire et l’internationalisation du conflit. Ils ne permettent pas non plus d’améliorer les conditions d’existence du plus grand nombre. Tout doit être entrepris pour empêcher l’extrême droite de parvenir au pouvoir, tout comme nous devons combattre le projet néolibéral défendu par Emmanuel Macron. Les forces sociales et politiques engagées qui portent des alternatives crédibles pour sortir des impasses actuelles doivent rester mobilisées et se rassembler pour les faire advenir.

Lire aussi : Appels contre l’extrême droite

Entretien réalisé par Jérôme Skalski

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La fuite en avant guerrière du pouvoir russe

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Ukraine. Dans cette nouvelle phase de la guerre qui se concentre sur le Donbass, Vladimir Poutine a entériné, mardi, une impasse des pourparlers. L’intervention militaire se poursuit.

En l’espace de 24 heures, le président russe a multiplié les prises de parole. À l’occasion de sa visite à Vostotchny, où se situe le nouveau cosmodrome, dans la partie orientale du pays, Vladimir Poutine s’est montré résolu sur l’intervention guerrière de Moscou en Ukraine. « Les objectifs sont clairs : d’un côté, nous aidons et sauvons les gens du Donbass ; de l’autre, nous prenons des mesures pour garantir la sécurité du pays », a-t-il défendu aux côtés de son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko.

Le dirigeant russe justifie encore une fois l’invasion de l’Ukraine depuis le 24 février. Sur place, la ville de Marioupol, dans l’est, pourrait tomber face à l’avancée russe. L’ONU estimait, mercredi, que plus de 12 millions d’Ukrainiens, sur 44 millions, ont fui les combats, dont 7,1 millions de déplacés à l’intérieur du pays. Pour Vladimir Poutine « l’opération militaire spéciale » (terme employé pour la guerre en Ukraine) pourrait être accélérée et conduire à une intensification des combats, entraînant de plus grandes pertes humaines. « Notre tâche est d’atteindre tous les objectifs fixés, en minimisant ces pertes. Et nous agirons à notre rythme, calmement, selon le plan initialement proposé par l’état-major », a-t-il affirmé.

La stratégie qui se détache des nombreuses déclarations reste une logique de guerre. De nombreux observateurs estiment qu’avec cette deuxième phase du conflit, qui semble se recentrer sur le Donbass, les succès militaires deviennent une pièce maîtresse pour le pouvoir. « Ils sont nécessaires avant d’entrer dans une phase concrète de négociations. Ils permettraient de faire accepter à une partie de l’opinion russe les sanctions, les morts, les problèmes économiques… » analyse un diplomate, joint par l’Humanité. Le président russe a d’ailleurs accusé l’Ukraine d’avoir fait volte-face dans les pourparlers de paix entamés à Istanbul, en Turquie, depuis plusieurs semaines. Vladimir Poutine a estimé que Kiev déviait de sa position diplomatique selon laquelle « les garanties de sécurité pour l’Ukraine (…) ne s’étendraient pas au territoire de la Crimée, de Sébastopol et du Donbass ». Les négociations sont désormais dans une « impasse », affirme le dirigeant, accusant les États-Unis d’être « prêts à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien ».

Pour Medvedev, l’Ukraine s’est « mentalement transformée en IIIe Reich »

Cette fuite en avant dans la guerre apparaît dans de nombreux discours ces derniers jours de la part des autorités russes. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, explique : « Notre opération militaire spéciale est conçue pour mettre fin à l’expansion et à la course irréfléchies vers la domination complète des États-Unis et d’autres pays occidentaux sur la scène internationale. » De son côté, l’ancien président Dmitri Medvedev, qui occupe le poste de vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a également posté sur le réseau social Telegram un texte révélateur. « Une partie des Ukrainiens prie le IIIe   Reich depuis trente ans. Littéralement. Il est dégoûtant de trouver des photos montrant des symboles nazis – bannières, littérature, affiches – dans presque toutes les unités militaires d’Ukraine prises par notre armée. Même des tasses à croix gammée ! Il ne s’agit pas d’un jeu d’esthétique fasciste, comme les Occidentaux tentent de nous le prouver. Il s’agit d’une idéologie. Il ne faut pas s’éto nner que l’Ukraine, qui s’est mentalement transformée en IIIe  Reich et dont les livres d’histoire sont remplis de Juda et de sbires nazis, subisse le même sort. Bon vent à l’Ukraine ! » écrit-il. Il y évoque aussi « l’objectif de démilitarisation » et « de dénazification de l’Ukraine ». Car « l’objectif est la paix des générations futures d’Ukrainiens eux-mêmes et la possibilité de construire enfin une Eurasie ouverte – de Lisbonne à Vladivostok » conclut-il.

Autre figure importante dans la société russe et soutien de premier plan au pouvoir : le patriarche Kirill. À quelques jours de Pâques, celui qui dirige l’Église orthodoxe « de Moscou et de toutes les Russies » a affirmé lors d’une messe : « Dans cette période difficile pour notre patrie, que le Seigneur aide chacun de nous à faire corps, y compris autour du pouvoir, et qu’Il aide le pouvoir à assurer sa responsabilité devant le peuple et à le servir avec humilité et bonne volonté jusqu’à lui donner sa propre vie. » Il poursuit : « C’est ainsi qu’une véritable solidarité apparaîtra dans notre peuple, ainsi qu’une capacité à repousser les ennemis extérieurs et intérieurs. » Ce proche de Vladimir Poutine a repris à son compte le même vocabulaire utilisé par celui-ci.

L’escalade verbale des autorités russes répond aussi à celle de dirigeants occidentaux, dont Joe Biden, le président états-unien (lire ci-dessous).

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Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande

Actu

Ukraine. Le sulfureux bataillon Azov, cerné dans le port stratégique par l’armée russe, dénonce l’usage d’« armes chimiques » alors que le Donbass se prépare à une bataille aussi décisive pour le Kremlin que meurtrière pour les civils de la région.

Marc de Miramon

Ils ne seraient plus qu’une poignée de milliers de combattants ukrainiens, essentiellement issus du bataillon d’inspiration néonazie Azov, retranchés dans l’immense complexe industriel métallurgique d’Azovstal, qui jouxte la zone portuaire de Marioupol. Ville martyre presque entièrement détruite par les combats et les bombardements, hautement stratégique puisqu’elle donnerait aux forces pro-russes le contrôle quasi total de la mer d’Azov et permettrait la jonction de la péninsule de Crimée avec les territoires du Donbass, Marioupol est aussi le théâtre d’une intense guerre de l’information entre Kiev et Moscou. Après avoir évoqué il y a quelques jours le chiffre de 5 000 civils tués par l’armée russe, ses supplétifs tchétchènes et les forces séparatistes du Donbass, le maire de la ville, Vadym Boïtchenko, brandit dorénavant un bilan supérieur à 10 000 morts, tandis que le gouvernement de Volodymyr Zelensky évalue les pertes civiles en « dizaines de milliers ». Et le dernier quarteron des miliciens d’Azov, officiellement incorporés au sein de l’armée ukrainienne, accuse l’armée russe d’avoir utilisé des armes chimiques pour les déloger de l’usine d’Azovstal. Volodymyr Zelensky indique prendre « très au sérieux » ces informations issues du bataillon, lequel témoigne sur sa chaîne Telegram avoir été victime de substances toxiques larguées au-dessus du complexe par des drones russes.

Le Royaume-Uni, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, a pour sa part déclaré qu’il travaillait « de toute urgence avec (ses) partenaires pour vérifier ces renseignements ». De son côté, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, explique ne pas pouvoir confirmer ces informations, qui, « si elles sont vraies, sont très préoccupantes et reflètent les inquiétudes que nous avons eues quant à la possibilité pour la Russie d’utiliser divers agents antiémeute, notamment des gaz lacrymogènes mélangés à des agents chimiques en Ukraine ». Pour mémoire, l’utilisation des soldats d’Azov comme source légitime par Kiev avait provoqué la semaine dernière un tollé en Grèce, après la diffusion du témoignage d’un de ces miliciens au Parlement, en même temps qu’un discours de Volodymyr Zelensky. « C’est une honte historique. La solidarité avec le peuple ukrainien est une évidence. Mais les nazis ne peuvent avoir leur mot à dire au Parlement », s’était par exemple indigné Alexis Tsipras, leader de Syriza.

Une propagande de guerre qui implique évidemment Moscou : depuis plusieurs jours, des comptes pro-russes annoncent l’arrestation imaginaire, près de Marioupol, du général major américain Roger L. Cloutier, détaché auprès des forces de l’Otan, comme celles de membres des forces spéciales européennes, britanniques ou françaises, censées encadrer les néonazis d’Azov. Et qui intervient alors que s’annonce la grande « bataille pour le Donbass », au cours de laquelle « nos villes pourraient être complètement détruites » sur la base du « scénario de Marioupol », prédit Sergueï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.

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Les États-Unis renouent avec la course aux armements

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DÉFENSE La guerre en Ukraine accélère un mouvement initié à la fin de la présidence de Barack Obama : sur fond de rivalité stratégique avec la Chine, les dépenses militaires sont de nouveau en hausse, au plus grand bonheur des industriels.

Christophe Deroubaix

Quelque 740 milliards de dollars pendant la dernière année du mandat de Donald Trump, 782 lors de la première année du mandat de Joe Biden et 813 milliards proposés par ce dernier pour le prochain exercice fiscal : les dépenses militaires des États-Unis atteignent des sommets en temps de paix. Dans le budget annuel du pays, seule la social security (le système de retraites) mobilise plus de moyens. « Ce même budget offre seulement 730 milliards de dollars pour répondre aux besoins intérieurs urgents », a calculé Lindsay Koshgarian, chercheuse à l’Institute for Policy Studies. Le 15 décembre 2021, le budget militaire pour l’année 2022 a été largement adopté à la Chambre des représentants (363 voix contre 70), avec un groupe démocrate très favorable (169 oui, 51 non), puis au Sénat (89-10). Autant dire que si Bernie Sanders, président de la commission budgétaire du Sénat, a accueilli la feuille de route de Joe Biden pour le budget 2023 en affirmant que le pays n’avait « pas besoin d’une hausse massive du budget militaire », il a peu de chances d’être entendu. Pourquoi un tel consensus dans un pays au demeurant divisé comme jamais ?

1. La condition du leadership mondial

Si, comme le montrent les enquêtes d’opinion, les Américains apparaissent vent debout contre toute nouvelle guerre et de moins en moins enclins à adhérer à la théorie de l’« exceptionnalisme » états-unien, les élus du Congrès se retrouvent, eux, majoritairement, démocrates comme républicains, sur une ligne « dure » : celle du maintien du leadership mondial.

Challengée économiquement par la montée en puissance de la Chine, parfois chahutée diplomatiquement par la réalité d’un monde multipolaire comme par des alliés indociles (Turquie, Inde ou Israël, au gré des dossiers), la puissance américaine demeure incontestée dans un domaine : le militaire. Le montant du budget en la matière équivaut à celui cumulé des onze pays qui suivent dans la liste. Washington joue à fond la carte de son avantage concurrentiel. Les États-Unis dépensent quatre fois plus que la Chine et douze fois plus que la Russie. Ils sont la seule puissance militaire mondiale, avec 750 bases dans 80 pays dans lesquelles sont stationnés des centaines de milliers de militaires, et ils dominent les mers. « La mondialisation est une maritimisation, donc la maîtrise de la mer est indispensable à la maîtrise des flux », décrypte Thomas Gomart, directeur de l’Ifri (Institut français des relations internationales). Une suprématie que conteste désormais la Chine avec ses investissements massifs dans la modernisation de sa défense, notamment de sa flotte. Avec 360 unités, elle compte 60 bâtiments de plus que l’US Navy, mais, selon les experts, le « sea power » américain a encore une longueur d’avance : plus de tonnage, plus de soldats dédiés (330 000 contre 250 000), plus de technologies de pointe, sans parler de la supériorité de la flotte sous-marine et du nombre de porte-avions (11 contre 2). Washington dépense sans compter pour maintenir cette longueur d’avance sur les mers, mais aussi dans l’espace. « Depuis 2018, les États-Unis investissent massivement et font de leur politique spatiale la clé de voûte de leur suprématie militaire », selon Thomas Gomart, qui évoque une « arsenalisation de l’espace ».

Les dépenses se font tous azimuts. Le retrait d’Afghanistan a mis fin, selon l’état-major, à l’ère des guerres au sol mais, dans le budget 2022, 12 milliards de dollars ont été ajoutés pour les armements terrestres. Washington appelle officiellement au désarmement nucléaire mais le Congrès a « fléché » 28 milliards vers la « modernisation » de l’arsenal nucléaire. Et comme il faut préparer l’avenir, des sommes inédites ont été débloquées pour des recherches concernant l’intelligence artificielle, la cyberguerre et les « robots tueurs ».

La fin des « guerres de Bush » avait engendré un léger reflux des dépenses militaires. Mais le « pivot asiatique » de Barack Obama a presque aussitôt réenclenché une logique de tension, propice à une nouvelle escalade. Durant la décennie qui a suivi l’annonce de cette réorientation des efforts politiques, diplomatiques et militaires des États-Unis du golfe Persique vers la mer de Chine, le budget militaire de l’« empire du Milieu » a augmenté de 85 %. Il avait déjà quintuplé lors de la décennie précédente. Quant au budget militaire états-unien, après un léger reflux entre 2010 et 2015, il est reparti à la hausse dès 2016. Si, en dollars constants, il s’affiche en retrait des budgets de la présidence Bush, celui dit de base (c’est-à-dire hors « opérations spéciales », soit les guerres, en somme) a connu une hausse presque vertigineuse : de 493 milliards de dollars en 2013 à plus de 750 milliards en 2022. « Les colossales dépenses militaires n’ont pas empêché l’invasion russe et plus d’argent ne va pas l’arrêter », note Lindsay Koshgarian, citant notamment les 26 milliards de dollars versés à l’initiative européenne de dissuasion que les États-Unis ont eux-mêmes créée après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

2. Le rôle du complexe militaro-industriel

Si l’impact de l’inflation des dépenses sur la sécurité collective demeure introuvable, celui sur l’état de santé de l’industrie américaine de l’armement est limpide. Les données soulignées par Lindsay Koshgarian, dans un article pour Newsweek, donnent presque le vertige : « Ces dix dernières années, plus de la moitié du budget militaire est allée aux entreprises privées. En 2020, les États-Unis ont donné plus à une seule entreprise, Lockheed Martin, que la Russie n’a dépensé pour toute son armée. »

La guerre en Ukraine relève de l’aubaine pour ces « contractors » qui s’engraissent déjà largement de la dépense publique. Peu avant le déclenchement de la guerre, le PDG de Raytheon, Greg Hayes, devisait avec des journalistes spécialisés sur les destins croisés du monde et de son business : « Les tensions en Europe de l’Est, les tensions en mer de Chine méridionale, toutes ces choses mettent de la pression sur certaines dépenses de défense. J’attends pleinement que nous allons voir des bénéfices à cela. » Vœu exaucé. Les cinq premières entreprises mondiales d’armement sont états-uniennes : dans l’ordre, Lockheed Martin, Raytheon, Boeing, Northrop Grumman et General Dynamics. C’est le leader mondial qui a immédiatement touché le jackpot.

Aussitôt après l’annonce de l’augmentation de 100 milliards d’euros des dépenses militaires de son pays, le chancelier allemand, Olaf Scholtz, a apporté un cadeau dans la corbeille de ce nouveau mariage atlantiste : l’achat du F-35, produit phare de Lockheed Martin. La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a justifié ce choix par le fait que le supposé « avion de combat le plus moderne du monde » est surtout le seul actuellement homologué pour transporter des bombes nucléaires américaines. Cela permet à l’Allemagne d’honorer son engagement de « participation nucléaire » : bien que ne possédant pas l’arme elle-même, elle s’est engagée à transporter les bombes nucléaires américaines en cas d’urgence. En résumé : la puissance politique américaine a édicté une règle et donné une homologation qui profitent à son « champion national ». Du même coup, Berlin met sans doute un coup d’arrêt au projet d’avion de combat 100 % européen, développé avec Paris et Madrid, le Scaf (système de combat aérien du futur), censé entrer en service d’ici à 2040. Pour Lockheed Martin, les bonnes nouvelles volent en escadrille puisque Ottawa a également opté pour le F-35 : l’armée en voudrait même 88, pour un total prévisible de 14 milliards d’euros, soit le plus important « investissement » pour l’aviation canadienne depuis plus de trente ans.

Précision utile : les 40 milliards de dollars engloutis dans le développement du F-35 (afin de remplacer le F-16 du concurrent General Dynamics) ont largement été financés par des fonds publics. On retrouve le gouvernement fédéral à l’autre bout de la chaîne, puisque l’armée américaine planifie l’achat, à terme, de 2 456 exemplaires pour un montant de 400 milliards de dollars. Le slogan de Lockheed Martin laisse dès lors songeur : « Nous n’oublions jamais pour qui nous travaillons. »

3. Une question de politique intérieure

Un pactole de 813 milliards de dollars, mais ils ne sont pas contents. En colère, même. Prêts à en découdre avec la Maison-Blanche. Ils sont républicains comme démocrates. Des faucons néoconservateurs ? Même pas. Juste des élus soucieux de leur réélection à quelques mois des élections de mi-mandat et de tirer un maximum de bénéfices électoraux du cycle ouvert par la guerre en Ukraine. Prenez Elaine Luria, une démocrate modérée. Elle a vu tout rouge et s’en est ouverte sur Twitter : « J’ai retardé la sortie d’une déclaration sur le budget de la défense car franchement il aurait été rempli de mots que l’on attend d’un marin, mais en résumé : ça craint. » Ce qu’elle n’a pas digéré : la volonté de déclasser deux douzaines de navires de guerre. La députée est une ancienne officier de la marine américaine et sa circonscription inclut la plus grande base navale du monde, Norfolk, dans le sud de la Virginie. Sa collègue Mikie Sherrill, ancienne pilote d’hélicoptère dans l’US Navy, partage l’inquiétude de sa collègue : sa circonscription du New Jersey compte plusieurs bases. Elles retrouveront à leurs côtés les républicains du Missouri Roy Blunt et Vicky Hartzler, sensibles au vote des « communautés militaires » et aux dons de l’industrie de défense qui financent leur campagne de réélection. Le complexe militaro-industriel pèse 6,5 millions d’emplois (3,5 millions dans l’industrie privée de défense et 3 millions, civils et militaires, pour le département de la Défense, soit autant que dans l’industrie sidérurgique) et donc autant d’électeurs. Un écosystème entre politique locale, économie et géopolitique.

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Le Figaro

Survivalisme: enquête sur ces Français qui se préparent à la fin du monde

Angélique Négroni

RÉCIT - Pour eux, l’écroulement du système approche. Ils sont de plus en plus nombreux à anticiper la suite.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, son jardin et sa maison ne sont plus seulement un lieu de vie, mais un lieu de repli. Pour faire face, selon lui, à une prochaine guerre civile en France et à des gangs affamés venant des villes, rôdant dans les campagnes pour trouver de quoi subsister.

Technicien de 40 ans et vivant dans la région de Mulhouse, Kévin fait partie de ceux que le conflit en Europe a transformés en survivalistes. Le chaos, la pénurie des matières premières sont, selon lui, imminents. Une épreuve au terme de laquelle survivront ceux qui s’y seront préparés. Et Kévin fera partie de ceux-là. Dans une pièce de son domicile, des victuailles sont entreposées, au côté de talkies-walkies, d’allumettes, de bougies, de savons de Marseille et de solutions pour les bains de bouche. «Pour résister, l’hygiène va être capitale», prophétise-t-il. Tout comme la nourriture qui, fatalement, viendra à manquer. Ce père de famille ingurgite des ouvrages pour apprendre à s’alimenter par les plantes. Pour lui et ses proches, il aurait aimé investir dans un bunker. «Trop cher», regrette-t-il. À la place, et en même temps qu’il va installer sous terre une cuve à eau, il compte créer une pièce secrète - en langage survivaliste une «panic room» - pour se réfugier en cas de besoin. Novice dans le domaine des armes, il accueillera, «le moment venu, un collègue». Celui-ci, qui l’a d’ailleurs initié à ce monde et qui possède armes de poing et shurikens, s’oppose à tout échange. «Il refuse de vous parler», confirme Kévin en jouant les intermédiaires. Pour survivre heureux, vivons cachés…

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Les plus radicaux des survivalistes cultivent le secret pour ne pas être démasqués. Car le jour du grand chaos, il n’y aura pas des vivres pour tout le monde… «Comme tous les événements anxiogènes, cette guerre a ragaillardi le survivalisme», décrypte Bertrand Vidal, sociologue à l’université Paul-Valéry de Montpellier et auteur d’un ouvrage sur ce mouvement (1). Conséquence directe, les sites de vente destinés aux adeptes de cette communauté ont vu leur chiffre d’affaires décoller.

Un véritable business

Sur Blog Survivalisme, le «site de référence des survivalistes», les «kits de survie débutant» contenant, couteau, sifflet, stylo cassant la vitre et autres accessoires, sont partis comme des petits pains. Les filtreurs d’eau aussi. Le forum de ce site de vente où l’on parle survivalisme en multipliant les acronymes pour faire «militaire» a aussi connu des audiences inégalées. «Trois fois plus de visites», relate son responsable Audran G. «Mes clients, ce ne sont pas que des hommes d’un certain âge. Pour un tiers, ils ont entre 20 et 30 ans et on a aussi des femmes», poursuit le responsable, lui-même survivaliste, mais version «écolo-prévoyant». «Je gère chez moi un stock alimentaire mais je ne crois pas à l’effondrement. Seulement, il faut prendre conscience que notre confort n’est pas dû. Il faut gérer nos ressources». Dans le droit fil de cette réflexion, les maisons autonomes, qui subviennent entièrement aux besoins de consommation des occupants, suscitent plus que jamais un intérêt. Le salon du survivalisme, en mai prochain, leur fera la part belle et promet de connaître une forte affluence…

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Le survivalisme est bel et bien devenu un véritable business. Bunker, boussole et produits lyophilisés ont le vent en poupe. «Cette communauté se réalise par la consommation, et c’est paradoxal, elle qui est justement contre le consumérisme», relève Bertrand Vidal, qui souligne un autre phénomène. En même temps que le mouvement gagne du terrain - alimenté par la pandémie, la crise écologique et maintenant le conflit en Europe- il se montre de plus en plus. Revues, vidéos sur les réseaux sociaux parlent de ce mouvement qui surfe sur des vraies craintes transformées en histoires de fin de monde. «Des fictions que les survivalistes s’inventent et dans lesquelles ils deviennent les héros de leur vie», raconte le sociologue. C’est bien mieux, il est vrai, que dans la réalité…

Culte des armes

Mais derrière ce survivalisme qui s’affiche et propose des stages de survie à des urbains en mal de nature et d’aventure, se cache une communauté plus radicale. Bien difficile de savoir si la guerre en Ukraine a musclé cette branche plus obscure, où se mêlent complotisme, extrême droite sur fond d’armement. «Celle-ci ressemble aux preppers, ces groupes aux États-Unis qui ont le culte des armes et se sont préparés au pire», souligne Georges Fenech, l’ancien président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).

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Autre tendance relevée par Bertrand Vidal: l’apparition de nouveaux groupes. Pour se démarquer de ce survivalisme à la mode qui fréquente désormais les salons et revendiquer une démarche plus authentique, certains apparaissent sous de nouvelles appellations comme les «citoyens résilients» ou les «citoyens autonomes».

Rencontré dans la campagne normande, Sam (2), chef d’entreprise d’une cinquantaine d’années, réfute ainsi le terme survivaliste «galvaudé aujourd’hui», et se dit plutôt «survivant». Doté de plusieurs armes, il a réparti des victuailles dans toute sa maisonnée. Dans une armoire, divers sacs abritent tout un attirail et divers produits: du permanganate de potassium et de la glycérine pour faire du feu, des gilets pare-balles, des brouilleurs ou encore des panneaux solaires dépliables. Tout cet arsenal sert aux stages de survie qu’il organise pour ses proches. Sur un lit, des combinaisons nucléaires sont déployées. Prêtes à l’usage…

(1) «Survivalisme: êtes-vous prêts pour la fin du monde?», éditions Arkhê.

(2) Son prénom a été changé.

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Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen

Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».

Pourquoi la date de Pâques change-t-elle chaque année?

Le calcul de cette date, qui dépend du cycle lunaire, permet de déterminer non seulement le jour de Pâques mais aussi celui des nombreuses célébrations chrétiennes qui s'y réfèrent.

«Ils n'ont fait que mentir» : à Paris, des manifestants anti-passe sanitaire mus par la même défiance

REPORTAGE - 14.000 personnes étaient, selon les autorités, rassemblées à Paris pour manifester contre le passe sanitaire ce samedi. Dans leurs rangs s'exprime une intense crainte des vaccins contre le Covid-19 et de la politique gouvernementale, jugée «liberticide».

Le Figaro

Attentats de novembre 2015 à Paris : un tribunal belge se penche sur les complices présumés

La justice belge étudie l'implication de suspects soupçonnés d'avoir transporté, hébergé ou aidé financièrement certains auteurs des attentats du 13 novembre.

En plein procès parisien, un tribunal belge se saisit à son tour mardi 19 avril du tentaculaire dossier des attentats djihadistes du 13 novembre 2015, pour établir les responsabilités de 13 hommes et une femme jugés pour avoir apporté une aide, même minime, aux commandos.

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Il s'agit de suspects qui ont été écartés de la procédure française, mais sont soupçonnés par la Belgique d'avoir transporté, hébergé ou aidé financièrement certains auteurs des attaques de Paris et Saint-Denis qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés. Ces attaques, revendiquées par le groupe État islamique, ont été préparées en bonne partie depuis le territoire belge où la cellule djihadiste disposait d'une demi-douzaine de planques. Après l'équipée sanglante du Stade de France, des terrasses et la tuerie de la salle parisienne du Bataclan, la justice antiterroriste belge avait très rapidement ouvert une enquête, dont ce procès à Bruxelles est l'aboutissement.

14 prévenus

Le procès, qui s'ouvre à 14h00 (12h00 GMT) à l'ancien siège de l'Otan placé sous haute protection policière, doit se poursuivre jusqu'au 20 mai à raison de deux ou trois journées d'audience par semaine. Sauf imprévu le tribunal compte rendre son jugement le 30 juin au plus tard. Onze hommes, dont un est présumé mort, doivent répondre de «participation aux activités d'un groupe terroriste», ce qui peut leur valoir jusqu'à cinq ans de prison.

Un autre suspect, considéré par l'accusation comme «dirigeant» de ce groupe, encourt, lui, jusqu'à 15 ans ferme. Il s'agit du Belgo-ivoirien Sammy Djedou, jugé par défaut car il serait également mort en Syrie où il comptait parmi les hauts responsables de l'EI. Enfin deux des 14 prévenus se voient reprocher des délits connexes: l'un d'eux est jugé pour des infractions aux lois sur les armes et les explosifs, et l'autre -la seule femme du dossier- pour la fourniture de faux papiers aux membres de la cellule à l'origine des attentats de Paris et Bruxelles (32 morts en mars 2016).

«Des souvenirs trop douloureux»

Pour la plupart, les suspects gravitaient dans l'entourage de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre, d'Abdelahamid Abaaoud, le coordinateur des attentats, et des deux frères El Bakraoui, les cousins du «cerveau» Oussama Atar qui se sont fait exploser dans le métro et à l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016. L'un d'eux, Abid Aberkane, est jugé pour avoir caché Salah Abdeslam au domicile de sa mère, à Molenbeek, les derniers jours précédant l'arrestation du djihadiste français, le 18 mars 2016.

Un autre, Youssef El Ajmi, a accompagné deux fois son ami Ibrahim El Bakraoui à l'aéroport à l'été 2015, d'abord à Amsterdam-Schiphol puis un mois plus tard à Paris-Roissy. Selon l'accusation il ne pouvait ignorer qu'El Bakraoui voulait à tout prix rejoindre la Syrie à partir du sol turc, ce que son avocat va contester. «Il n'était pas marqué sur son front qu'il (El Bakraoui) allait combattre en Syrie, combien de Belges savaient à l'époque que le califat avait été proclamé là-bas ?», questionne Me Michel Bouchat. «Après coup, conduire un copain à l'aéroport est devenu participer à un groupe terroriste, c'était facile de faire des procès d'intention», grince le défenseur d'El Ajmi.

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À ce stade sept personnes se sont constituées parties civiles au procès. Parmi elles figurent les parents et une sœur d'Elif Dogan, une Liégeoise d'origine turque tuée à 27 ans sur la terrasse du bar Le Carillon à Paris le soir du 13 novembre. «Pour ne pas raviver des souvenirs trop douloureux, ils ne comptent pas venir témoigner au tribunal», a dit à l'AFP leur avocate, Julie Henkinbrant. À Paris, une cour d'assises spéciale juge depuis septembre 20 accusés -dont 14 présents- dans le dossier du 13-novembre. Le verdict est attendu fin juin.

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L'Humanité

Photographe de la liberté dans un township

Prescription culture

THÉÂTRE Jean-Michel Vier met en scène Sizwe Banzi is dead, pièce du dramaturge Athol Fugard, jouée pour la première fois en Afrique du Sud, en plein apartheid.

Gérald Rossi

Il en a fallu du courage, en plein apartheid, dans cette Afrique du Sud où le pouvoir blanc régnait en maître, pour monter une pièce telle que Sizwe Banzi is dead. Lors de la première présentation publique, en 1972 au Cap, dans une salle au public mêlé, la police se pointe en masse et interrompt la représentation. Depuis, dans les pays anglo-saxons, elle a connu son heure de gloire, à Londres, avec le prix de la critique, comme à Broadway, mais dans la francophonie, à l’exception d’une mise en scène de Peter Brook, en 2006 au Festival d’Avignon, elle reste peu connue. Pourtant, « dans ses moments clés, c’est une célébration de la vie très joyeuse et merveilleuse », explique Athol Fugard, dramaturge d’origine irlandaise et afrikaner, auteur de Sizwe Banzi is dead, avec John Kani et Winston Ntshona.

Traducteur et metteur en scène, Jean-Michel Vier, qui aime citer la phrase de Nelson Mandela : « Vous pouvez me mettre en prison, vous ne ferez pas de moi un prisonnier », a voulu monter cette « fable tragicomique » dans laquelle agissent et se confrontent ceux qu’il nomme « super-vivants », mieux que des super-héros. « Cette pièce phare du théâtre des townships fait se rencontrer deux cultures, l’art africain du conteur, et la tradition du théâtre occidental », dit-il.

Une farce sur fond de racisme et d’oppression

Deux comédiens, Jean-Louis Garçon (rôles de Styles et de Buntu) et Cyril Gueï (rôle de Sizwe Banzi), invitent à partager cette aventure qui débute dans une usine automobile quand le grand patron, Ford en personne, doit se rendre sur le site. Quelques heures avant, tout est nettoyé, repeint, les ouvriers (noirs) priés de revêtir de nouveaux bleus impeccables. Forcés d’avoir recours à un traducteur, Styles en l’occurrence, les petits chefs locaux (blancs) ne se doutent pas que leurs propos sont déformés, questions comme réponses, et c’est savoureux. Une fois la visite expédiée, la production reprend, la chaîne est accélérée, afin de rattraper le « temps perdu ». Le profit financier ne saurait attendre.

La farce est facile mais de bon aloi. Les opprimés, mal payés, maltraités, ont au moins le droit de se moquer des dirigeants. Mais Styles rêve d’autres univers. Il sera photographe. L’histoire bascule, alors que racisme et oppression rongent toujours cette société et que les questions d’identité sont des points politiques brûlants. Dans son petit studio au décor rudimentaire et qui occupe l’essentiel du plateau, Styles réalise des portraits d’identité et des photos souvenirs, mais surtout il propose à ses modèles de s’évader de leur triste quotidien en faisant apparaître leurs rêves, comme par magie. Le simple portrait destiné à l’épouse restée au loin devient « un film » sur la volonté de dépasser les entraves pour aller vers la liberté. Comme quoi la comédie permet souvent, et en toutes circonstances, de faire de grands pas.

Théâtre
L'Humanité

Les chansons pleines d’esprits de Benoît Dorémus

Prescription culture

L’artiste au large spectre d’influences allant d’Eminem à Souchon publie en indépendant son 5e album, « Désolé pour les fantômes ».

Ingrid Pohu

À bientôt 42 ans, l’artiste aux dix-huit ans de carrière signe un disque tendre et félin pourvu d’un bel arpège de textes intimes. Le guitariste réussit le grand écart entre des ballades acoustiques charnelles et des morceaux où la douceur de son timbre s’épanouit dans un style parlé-chanté à l’humeur nostalgique. « La nostalgie est une tristesse réconfortante qui amène une douleur intéressante, confie-t-il. Faut pas non plus s’y noyer, c’est comme l’amour… »

Surtout quand les fantômes du passé empêchent de s’engager dans une nouvelle relation amoureuse, sujet de la chanson-titre « Désolé pour les fantômes », en duo avec Clio (née à Besançon comme lui). Chez Dorémus, le cinéma joue un rôle clé. « Je conçois mes chansons narratives comme un petit film, il faut tout de suite qu’on ait les images. » Dans « la Danseuse blessée », le garçon délicat conte ainsi pas à pas son coup de foudre pour une ballerine sous les ors et velours d’un opéra.

Tandis qu’avec Bénabar il amuse la galerie avec « Drague la mère », qui met en scène deux loosers en chasse dans un bar (« J’ai pas mes lentilles laquelle tu préfères ? »), il surprend l’auditoire avec le titre-épitaphe « Je retiens les dates des morts ». Et d’égrener les années funestes de célébrités sur un tempo électro. Mémorable !

Le chavirant « Pas d’enfant » lui a été inspiré par ses amies. « Elles m’ont fait prendre conscience de la pression sociale ressentie par les femmes qui n’ont pas de gosses. » Ce morceau fait écho à « Douze ans sans te voir », où il narre ses retrouvailles avec un ado dont il a été le « beau-padre ». Chaque album est pour lui une façon de raccrocher les wagons de l’enfance « comme une fidélité au petit garçon que j’étais et qui voulait faire de la musique. Depuis huit ans, j’autoproduis mes disques, c’est le prix à payer pour continuer ». Pourvu que ses fantômes viennent nous hanter encore longtemps !

Musique
Le Figaro

Édouard Philippe: «Renvoyer dos à dos Le Pen et Macron, c’est irresponsable»

Loris BoichotTristan Quinault-MaupoilVincent Trémolet de Villers

ENTRETIEN EXCLUSIF - L’ex-premier ministre, qui «ne croit pas» à la fin du front républicain, raille l’«errance» des élus qui refusent de prendre parti.

Président d’Horizons, l’ex-premier ministre appelle à réformer les retraites «très tôt» en cas de réélection du chef de l’État.

LE FIGARO. - Emmanuel Macron est toujours le favori du second tour. Votre inquiétude d’une victoire de Marine Le Pen se dissipe-t-elle?

Édouard PHILIPPE. - Rien ne me paraît joué car beaucoup d’inconnues pèsent sur le scrutin, à commencer par l’abstention. Cette campagne d’entre-deux-tours est utile: elle permet d’enrichir le programme du candidat et de bien montrer ce qu’est le programme de son adversaire. C’est très sain dans ce moment démocratique.

Le «front républicain» n’est-il pas devenu une injonction infantilisante, qui devient contre-productive?

À l’évidence, le front républicain n’est plus un réflexe naturel, par lassitude sans doute. Il a baissé en intensité, mais je ne crois pas à sa disparition. Beaucoup de gens voteront pour le président de la République sans enthousiasme, sans en partager le programme, mais ils le feront parce qu’ils considèrent que la France irait bien plus mal avec Marine Le Pen.

Deux tiers des militants Insoumis s’apprêtent à ne pas voter Emmanuel Macron. Comment expliquer cette distance entre le président et un certain électorat de gauche?

Renvoyer dos à dos Marine Le Pen et Emmanuel Macron, c’est irresponsable. Tout comme envoyer la consigne «pas une voix à Marine Le Pen», ce qui laisse la porte évidemment ouverte à toutes les abstentions. Le choix du 24 avril n’est pas indifférent. Beaucoup d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon l’ont soutenu par attachement à la dimension écologiste de son programme. Que l’on m’explique ce qu’il peut y avoir de commun sur ce sujet entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Rien! Si on vote pour des idées, alors il faut être cohérent. Il y a, chez les responsables politiques qui ne distinguent pas les deux candidats, une errance. Une prétention à la pureté qui s’exprime par le refus de choisir, c’est irresponsable. Comme disait Péguy, «ils ont les mains propres mais ils n’ont pas de mains».

Emmanuel Macron multiplie les clins d’œil à la gauche en cet entre-deux-tours. Les électeurs de droite ne peuvent-ils pas se sentir orphelins?

Je suis toujours prudent face à la segmentation de l’électorat. Un candidat qui veut être président de la République doit parler à tous les Français. Pas à certains plus qu’à d’autres. À ceux qui sont inquiets des fins de mois, à ceux qui s’inquiètent de l’avenir de la planète comme à ceux qui s’inquiètent du désordre. C’est ce que fait Emmanuel Macron.

Appelez-vous, au nom de la défense du pluralisme politique, à soutenir financièrement Valérie Pécresse, dont la quasi-totalité des frais de campagne ne seront pas remboursés?

Il serait facile de dire: «Ils ont joué, ils ont perdu.» Ce n’est pas mon état d’esprit. Une démocratie vit toujours mieux quand la pluralité des positions s’exprime. Je prends très au sérieux les appels à la générosité publique qui ont été formulés par LR, mais aussi par le parti écologiste. Je ne m’interdis pas de le faire à titre personnel. Avec des montants sans doute modestes, mais je crois que c’est nécessaire même si ces partis ne m’ont pas ménagé. Peut-être, d’ailleurs, parce qu’ils ne m’ont pas ménagé.

Emmanuel Macron n’hypothèque-t-il pas une partie de son programme en déclarant être prêt à revoir son projet de retraite à 65 ans?

Il n’est pas revenu sur les points intangibles auxquels je crois profondément: le nécessaire équilibre des comptes, sans baisser le montant des pensions des futurs retraités ni écraser les travailleurs par des cotisations complémentaires. Il vaut mieux créer un surcroît de prospérité en travaillant, progressivement, plus longtemps. Je suis donc assez à l’aise avec sa proposition. Ce qui me paraît nécessaire, c’est de commencer vite à réformer. Ce sujet mérite d’être traité très tôt au début du prochain quinquennat.

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Appelez-vous toujours à repousser l’âge légal de départ à la retraite à 65, 66 ou 67 ans, comme vous l’avez fait dans le magazine Challenges en septembre?

J’ai dit que l’ensemble des pays européens autour de la France avaient placé l’âge de départ à la retraite à 65, 66 ou 67 ans. Je n’ai pas dit que je voulais forcément 67 ans. L’objectif n’est pas d’atteindre une date fétiche, mais de sauver le système. Si on l’avait fait plus tôt, ça aurait d’ailleurs été plus simple que de le faire plus tard, sous la pression.

Est-ce à dire qu’il faut ne pas être «droit dans ses bottes» pour permettre à la réforme d’aboutir?

Soit on reproche au président d’être dans une tour d’ivoire et de ne rien écouter, soit on lui reproche d’écouter et de tenir compte de ce qu’il entend. La difficulté pour un président est de pouvoir garder le cap dans des circonstances qui ne sont pas aisées. Ce président fait ça très bien.

Est-ce la première réforme qui devrait être étudiée au début du quinquennat?

Ce sujet des retraites, on le traite mal depuis trop longtemps. J’en prends ma part. Plus tôt on l’aura derrière nous, plus vite on pourra passer à des choses également importantes. L’école me paraît être un sujet essentiel, peut-être même le plus important.

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Comme Emmanuel Macron l’a déclaré à Strasbourg, trouvez-vous «beau» qu’une «féministe» se voile?

Je comprends ce qu’Emmanuel Macron dit: on ne change pas la loi sur le voile dans l’espace public. Mais je ne comprends pas la position de Marine Le Pen. Parce qu’un jour elle veut interdire le voile dans l’espace public, puis elle dit que ce n’est pas vraiment ça le problème. On ne sait pas très bien ce qu’elle en pense.

La majorité compte de nombreux récents ralliés, de l’ex-LR Christian Estrosi à l’ex-PS Élisabeth Guigou. Comment lui donner de la cohérence pour gouverner?

Je me réjouis que des gens rejoignent la majorité. D’autant plus qu’il est arrivé que certains ralliés d’aujourd’hui aient des mots assez critiques contre ceux qui l’ont rejointe hier. Je leur dis «bienvenue». Ensuite, je vois bien que certains font des plans sur la structuration d’une future majorité, alors que la présidentielle n’est pas jouée. Tout cela me semble furieusement relever de la fable de Perette et le Pot au lait. Je recommande vivement à chacun de se consacrer à la campagne pour éviter que Marine Le Pen soit élue.

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Est-ce à dire qu’il est prématuré d’appeler à bâtir un «grand mouvement politique», comme l’a fait Emmanuel Macron dès le premier tour?

Non, il est assez naturel que le président de la République, s’il est élu, veuille disposer d’une majorité ni fébrile ni fragile, mais stable et cohérente, dans laquelle l’unité et la diversité seront garanties. Ce sera une discussion à avoir après l’élection présidentielle.

Vous avez participé à la construction de l’UMP en 2002. Quel écueil faudrait-il éviter dans la formation d’un parti unitaire de la majorité?

Je n’ai aucune envie de commenter quelque chose qui n’est pas à l’ordre du jour avant le second tour, et dont je ne connais pas les contours. En 2002, j’ai été l’un des artisans de la création de l’UMP. Le débat entre l’unité et la diversité se posait déjà. Certains prônaient d’aller très loin dans l’unité, d’autres de respecter la diversité. François Bayrou disait: «Si nous pensons tous la même chose, c’est que nous ne pensons rien.» Il est toujours important d’avoir en tête les grands auteurs.

Nicolas Sarkozy a appelé à rejoindre le rassemblement voulu par Emmanuel Macron. Souhaitez-vous une coalition avec LR?

Je peux comprendre que certains souhaitent rejoindre la majorité. Est-ce qu’ils le font par enthousiasme ou par nécessité? Je ne sais pas, c’est à eux de dire quelle forme cela pourrait prendre. Ce que je sais, c’est qu’il y a encore un mois LR expulsait de ses rangs ceux qui voulaient travailler avec la majorité en les traitant de traîtres. Moi en 2017, Éric Woerth en 2022. Peut-être les choses ont-elles changé depuis…

Eric Woerth, Natacha Bouchart, Renaud Muselier… Plusieurs importants ralliements venus de la droite ne sont pas passés par Horizons. Est-ce un échec?

Quand je suis parti de LR, je ne me suis pas précipité dans une autre formation politique. Je comprends qu’il y ait une forme de délai de viduité, quand on a quitté un parti avec lequel on a vécu pendant longtemps. Les gens font ce qu’ils veulent. Je n’ai jamais mis le pistolet sur la tempe de quiconque, parce que je n’ai jamais accepté que quiconque m’impose quoi que ce soit en la matière. Beaucoup d’amis ont rejoint le président de la République, certains ont voulu rejoindre Horizons, d’autres le font directement. C’est très bien ainsi. La vie est longue.

Pourquoi le président vous donnerait-il les moyens législatifs de faire valoir votre singularité lors de la prochaine mandature?

Nous sommes dans un régime parlementaire, et il ne faut pas l’oublier. Est-ce que Horizons prendra sa part dans la majorité? Oui, nous sommes là, nous avons vocation à soutenir le président de la République et faire en sorte que le quinquennat soit un succès. Beaucoup de gens se retrouvent dans cette démarche. Vous verrez, cela se passera bien.

Avez-vous perçu les résultats du premier tour comme un signal d’alerte démocratique, avec un «bloc protestataire» représentant environ six électeurs sur dix?

Oui. Cette recomposition écrase le débat à droite et à gauche de façon très radicale. Oui, elle est à prendre au sérieux. Nous devons mettre en place des politiques publiques qui permettront d’obtenir des résultats et d’obtenir un débat public à la hauteur des enjeux. Si le débat s’affaisse, si la politique se réduit à des postures de rejet systématique ou de prétendue pureté intellectuelle, alors on aura très vite des blocs étanches. C’est mauvais pour le pays. Ce pays a besoin d’un débat public de qualité et de vision à long terme.

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L'Humanité

Cats on Trees, à la crème anglaise

Prescription culture

Après deux albums à succès et quatre années d’absence, le duo pop-rock toulousain retombe sur ses pattes avec « Alie », opus superproduit taillé pour la scène.

Ingrid Pohu

Trois notes suffisent à Nina pour nous attraper dans ses filets. Sa voix claire et limpide libère une énergie aérienne et une force mélancolique qui attisent les rythmiques fluides de morceaux pop bien troussés qu’elle cosigne – en anglais et en français – depuis dix-huit ans avec son acolyte et ami Yohan. La chanteuse du duo se distingue aussi par sa scansion rapide, qui fait tournoyer les paroles dans un souffle équilibré. Résultat, on fredonne vite le premier single, « Please, Please, Please », et « Nobody », où il est question du bonheur simple et profond à déclarer sa flamme à l’être aimé. Ce qui n’empêche pas la peur du retour des amours sans lendemain (« Une nuit ou deux »). Une ballade est dédiée à l’amitié (« Old Friends »), une autre au manque causé par l’absence (« Nino, tes yeux sont si beaux / Qu’ils font rougir le jour, les fleurs et leurs contours »).

Le producteur anglo-saxon Liam Howe (Lana Del Rey) et le mixeur Mark Stent (Lady Gaga, Elton John) ont donné du volume à ce disque taillé pour la scène. « Two two two two kids on the road / Let’s get crazy one more night », écrivent Nina et Yohan dans « Took Took ». Deux fous chantant sur la route, pas prêts à être mis en cage.

Musique
Le Figaro

Le projet du RN «confond évidemment islamisme et islam», estime Stanislas Guerini

EN COURS : Mis à jour le 19 avril 2022 à 10:31

«Vous insultez des millions de français qui ne sont pas du tout radicalisés et qui vivent leur religion calmement», a dénoncé Stanislas Guerini sur LCI ce mardi en s’adressant à Laurent Jacobelli, porte-parole de Marine Le Pen.

«Et vous venez leur dire que vous allez consacrer les efforts des forces de l’ordre à les pourchasser dans la rue pour leur faire retirer un signe religieux ?», a interrogé le délégué général LREM, faisant référence à la volonté de Marine Le Pen d’interdire le port du voile dans l’espace public si elle est élue.

Le père d’Emmanuel Macron «approuve 90% de ce qu’il fait»

«Face à la guerre en Ukraine, il n’y a pas beaucoup de dirigeants européens qui ont fait ce qu’il a fait», a estimé Jean-Michel Macron, le père du président de la République dans une interview accordée à l’Est Républicain.

«Il a eu beaucoup de mérite à faire front sur tout ce qui lui est tombé sur la tête, notamment le Covid», a t-il également développé.

S’il considère approuver à 90% les décisions de son fils, Jean-Michel Macron a précisé ne «jamais» être «d’accord à 100%» avec lui.

Pour Gabriel Attal, «nos policiers sont plus utiles pour lutter contre l’insécurité» que pour «traquer» les femmes voilées

«Interdire le port du voile sur l’espace public ça veut dire concrètement que Marine Le Pen considère que la priorité pour nos policiers c’est d’aller pourchasser les femmes qui portent le voile pour les verbaliser», a déploré le porte-parole du gouvernement ce mardi.

«Je pense que nos policiers sont plus utiles pour la sécurité immédiate des français pour traquer les délinquants, les trafiquants de drogue», a t-il développé.

Jordan Bardella précise que la peine de mort ne pourra être rétablie par un référendum d’initiative citoyenne

Après une confusion au sujet du rétablissement de la peine de mort la semaine dernière, le président du Rassemblement national a affirmé que le référendum d’initiative citoyenne (RIC) ne pourrait revenir sur cette disposition.

«Le RIC ne permet pas de modifier la constitution, donc la peine qui en fait partie», a-t-il précisé. Il exclut aussi les propositions qui «porteraient atteinte à la sécurité nationale», comme «la suppression de la police, la gendarmerie».

Le Rassemblement national interdira la production de viande halal et casher sur le sol français, confirme Jordan Bardella

«Au nom de la dignité animale», il n’y aura «pas d’abattage sur le sol français où l’animal n’est pas soumis à un étourdissement préalable», a déclaré Jordan Bardella, précisant qu’il serait toujours possible d’importer cette viande de pays qui autorisent cette méthode.

Le port du voile dans l’espace public sera bien interdit si Marine Le Pen est élue, affirme Jordan Bardella

«Je vous confirme que c’est un objectif», a déclaré le président Rassemblement national avant de poursuivre : «A partir du moment où la loi sera votée, le voile sera interdit dans l’espace public».

«Il y a des périmètres dans lesquels c’est une priorité», a estimé Jordan Bardella en citant par exemple l’intérêt des «chefs d’entreprise» ou «l’administration publique».

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Soutien de Claude Chirac à Emmanuel Macron : «Je suis très heureux, je ne suis pas surpris», déclare le ministre de l’Economie

Bruno Le Maire, qui a été le directeur de cabinet de Dominique de Villepin alors premier ministre de Jacques Chirac, s’est dit satisfait du soutien de Claude Chirac. La fille de l’ancien président a appelé mardi à ce que «pas une voix ne manque à Emmanuel Macron».

«J’espère que cette position en inspirera beaucoup qui viennent de la même formation politique», a t-il développé.

Pour 14% des Français, l'élection serait ou pourrait être truquée

Selon une étude Ifop, menée pour la Fondation Reboot, dédiée au développement du raisonnement critique, l'idée selon laquelle l'élection présidentielle 2022 serait ou pourrait être truquée fait son chemin. Au total, pas moins de 14% des Français croient en cette affirmation. Mais le chiffre monte à 24% lorsqu'il s'agit de personnes utilisant internet comme principal moyen d'information. Il s'établit également à 25% lorsque cela concerne des personnes croyant dans les théories du complot. D'un point de vue partisan, les électeurs de Marine Le Pen (30%), d'Éric Zemmour (29%) et de Jean-Luc Mélenchon en sont le plus convaincus, contrairement à ceux d'Emmanuel Macron ou de Valérie Pécresse (7%).

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Cette enquête établit également qu'internet a pris une place prépondérante dans la manière de consommer de l'information politique. Depuis 2009 - date du dernier travail mené sur le sujet -, les Français, lorsqu'ils recherchent de l'actualité politique, s'informent trois fois plus via internet qu'auparavant. Ils sont ainsi 31% à désigner la toile comme média le plus souvent utilisé. La télévision garde son avance (42%) mais perd 7 points sur ces dernières années. Viennent ensuite la radio (14%), la presse écrite nationale (5%) et la presse écrite régionale (4%). Sans surprise, une fracture générationnelle s'observe entre les moins de 34 ans, qui utilisent massivement internet, et les plus de 65 ans, qui privilégient encore la télévision.

Réforme des retraites : «Il n’y a pas d’opération de séduction» des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, estime Bruno Le Maire

Interrogé au micro d’Europe 1 ce mardi, le ministre de l’Economie a considéré que «ce qui est proposé sur la réforme des retraites n’est pas forcément de nature à séduire les électeurs de Jean-Luc Mélenchon».

Emmanuel Macron n’a pas «dévié de sa ligne, a poursuivi Bruno Le Maire. Il a pu enrichir sa ligne, mais n’a jamais dévié».

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Premier ministre : «une impulsion nouvelle» doit être «trouvée» en cas de réelection, juge Jean Castex

Invité de France Inter, le premier ministre Jean Castex «présentera (s)a démission quelque jours après la réélection du président de la république. Une impulsion nouvelle après sa réélection doit être trouvée. Ce qui me préoccupe maintenant c’est la deuxième tour». «Je suis extrêmement mobilisé. En écoutant autour de moi, je pense que rien n'est joué qu'il ne faudrait pas tirer des chiffres que le match est plié. Il ne l'est pas», a martelé le premier ministre.

«Je ne veux pas d’un Etat totalitaire qui rentre dans mon armoire», alerte Eric Dupond-Moretti

Interrogé sur la volonté de Marine Le Pen d’interdire le port du voile en public, le ministre de la Justice a affirmé son vif désaccord. «On ne peut plus, dans ce pays, s’habiller comme on veut ?», a-t-il interrogé avant de mettre en garde contre «un Etat totalitaire» qui entre dans les armoires ou dans les cuisines.

Pour le garde des Sceaux, la réforme constitutionnelle prévue par Marine Le Pen mènerait à «une période de chaos»

«Si dimanche Marine Le Pen est élue», le lundi ne sera pas «un lendemain qui chante», a déclaré Eric Dupond-Moretti au micro de RTL ce mardi.

«Elle dit 'je vais mettre en oeuvre une réforme constitutionnelle' qu’elle ne peut pas mettre en oeuvre pour une raison simple : il faut l’assentiment de l’Assemblée nationale et du Sénat et donc on entre dans une période de chaos», a estimé le ministre de la Justice avant de rappeler que : «Certains constitutionnalistes ont dit de façon très claire : 'c’est un coup d’Etat constitutionnel'»

«Souhaitons que Poutine passe la main à des dirigeants plus acceptables», demande Sébastien Chenu

Alors que la Russie lance son offensive dans le Donbass, Sébastien Chenu a estimé qu’il «faudra à un moment que la Russie soit à la table des négociations. Et nous ne souhaitons pas parasiter l’action diplomatique de la France. Souhaitons que Poutine passe la main à des dirigeants plus acceptables. On s’est réconciliés avec des pays, comme l’Allemagne. Je ne suis pas sûr que la Russie sera dirigée par un gentil démocrate ou un gentil républicain».

«Il faut aller vers cette éradication du voile islamiste», demande Sébastien Chenu

Invité sur Public Sénat, Sébastien Chenu a rappelé la position du Rassemblement national sur le voile : «l’objectif est de lutter et d'éradiquer l’islamisme en France. Ça passe par fermer les mosquées radicales, interdire le salafisme, arrêter le financement de structure en liens avec l’islam radical. Je crois que la loi pour interdire le voile est nécessaire, d’abord pour libérer les femmes. Je crois que le voile va tomber quand l’islamisme sera interdit en France. Il faut aller vers cette éradication du voile islamiste, de l’hidjab». Le hidjab est «un signe islamiste», a-t-il martelé.

«L’extrême droite se nourrit des peurs», estime Eric Dupond-Moretti

Invité sur RTL ce matin, le garde des Sceaux a déclaré que ne pas penser que ceux qui votent pour Marine Le Pen votent pour son programme. «L’extrême droite ramasse si j’ose dire un certain nombre de gens qui ont peur et nous avons vécu une période particulière et mortifère», a t-il déclaré avant de poursuivre : «L’extrême droite se nourrit des peurs».

Il a aussi estimé que la candidate était le «réceptacle des colères», sans susciter un vote d’adhésion à son programme, par ailleurs «extrêmement inquiétant».

Soupçon de détournement de fond : Louis Aliot va porter plainte pour «violation des droits de la défense»

Marine Le Pen et certains de ses proches sont accusés par l'office européen de lutte antifraude d'avoir détourné environ 600.000 euros d'argent public européen. Sur France 2, Louis Aliot annonce qu’il va «porter plainte» pour «violation des droits de la défense et violation du secret de l’instruction».

Débat d’entre-deux-tours : Marine Le Pen «maitrise les sujets», assure Louis Aliot

Interrogé sur la préparation de Marine Le Pen au débat d’entre-deux-tours de demain soir, Louis Aliot a estimé qu’il y «a une posture à prendre, celle du président du la république. On est dans un deuxième tour pour rassembler plus de 50% des Français. Il faut qu’elle incarne la fonction. Il faut retrouver les bases de la Vème république. Il faut retrouver une solennité de la fonction que n’incarne pas Monsieur Macron». Sur la tenue du débat, le maire de Perpignan «espère que ce sera solennel, sérieux, arguments contre arguments, projets contre projets». «Ce débat est un élément très important de la victoire de dimanche. Elle a beaucoup travaillé et maitrise les sujets», a-t-il estimé.

Il ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine, juge Louis Aliot

Invité des quatre vérités sur France 2, le maire de Perpignan, Louis Aliot a assuré qu’il «ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine et tout faire pour tenter de l’amarrer à l’Europe. (…) On a beaucoup fait pour une diplomatie avec la Russie depuis plusieurs années, mais il faut toujours discuter même avec les pays les plus dangereux».

À VOIR AUSSI - Marine Le Pen: «Il faut espérer que d’ici plusieurs années on puisse ré-arrimer la Russie à l'Europe»

Jean-Paul Garraud ministre de la Justice si Marine Le Pen est élue

Invitée de France Bleu lundi, la candidate du Rassemblement national a annoncé qu'elle nommerait son porte-parole Jean-Paul Garraud au ministère de la Justice en cas de victoire. Ce député européen et conseiller régional d'Occitanie est également président de l'Association professionnelle des magistrats.

C’est la première précision sur le gouvernement futur en cas d’élection de Marine Le Pen, qui souhaite un «gouvernement d'union nationale». «Il y aura des gens qui viendront très certainement de la droite et très certainement de la gauche», a-t-elle précisé en estimant qu’Arnaud Montebourg aurait toute sa place dans son gouvernement. «Ce pourrait même aller jusqu'à un profil comme celui d'Arnaud Montebourg. Nous partageons les mêmes lignes en matière de défense des entreprises françaises.»

«Rien n'est joué», prévient le camp Macron

«Le second tour n'est pas joué». Plusieurs soutiens d'Emmanuel Macron ont alerté lundi sur tout risque de relâchement dans la dernière ligne droite de la présidentielle, alors que le président-candidat prend l'avantage dans les derniers sondages sur Marine Le Pen.

Avant de mettre sa campagne en sourdine pour préparer le débat très attendu de mercredi soir, la candidate RN s'est fendue d'un bain de foule sous le soleil de la Normandie, alors qu'Emmanuel Macron a occupé le terrain médiatique avec trois interviews à la radio et la télévision.

Partout, il a relayé le même message: aux urnes citoyens! S'adressant notamment à ceux qui hésitent à voter dimanche parce que leur seule motivation est de faire barrage à l'extrême droite, il a insisté: «la vie en société, c'est le fruit de compromis. Au deuxième tour, vous éliminez».

À VOIR AUSSI - Revivez le meeting d'Emmanuel macron à Marseille

Pour les Chirac, «pas une voix ne doit manquer à Macron»

Claude Chirac, fille de l'ancien président Jacques Chirac, et son époux Frédéric Salat-Baroux, ex-secrétaire général de l'Élysée, ont appelé mardi à ce que «pas une voix ne manque à Emmanuel Macron» face à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.

«Comme l'a dit Jacques Chirac durant toute sa vie, l'heure est au combat contre l'extrémisme», soulignent-ils dans une déclaration à l'AFP, et, «derrière un entre-deux-tours en apparence banalisé, la situation est infiniment plus grave qu'en 2017 et 2002», où le Front national (devenu Rassemblement national) s'était déjà hissé au second tour.

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «Ne sifflez pas l'extrême droite, battez-là le 24 avril !», lance Emmanuel Macron

Macron et Le Pen, priorité au débat

Les deux finalistes de l'élection présidentielle se consacrent mardi à la préparation de leur duel télévisé du lendemain, un rendez-vous que Marine Le Pen avait complètement raté il y a cinq ans face à un Emmanuel Macron qui aura cette fois un bilan à défendre.

«Pour moi, un échec c'est parfois un coup de pied aux fesses», a confié sur TF1 la candidate du Rassemblement national qui assure avoir tiré les leçons de 2017 où elle était arrivée mal préparée et fatiguée au débat de l'entre-deux-tours après avoir multiplié les déplacements.

>> Lire notre décryptage - Débat présidentiel : comment Marine Le Pen prépare le match retour

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron.

Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.

Le projet du RN «confond évidemment islamisme et islam», estime Stanislas Guerini

«Vous insultez des millions de français qui ne sont pas du tout radicalisés et qui vivent leur religion calmement», a dénoncé Stanislas Guerini sur LCI ce mardi en s’adressant à Laurent Jacobelli, porte-parole de Marine Le Pen.

«Et vous venez leur dire que vous allez consacrer les efforts des forces de l’ordre à les pourchasser dans la rue pour leur faire retirer un signe religieux ?», a interrogé le délégué général LREM, faisant référence à la volonté de Marine Le Pen d’interdire le port du voile dans l’espace public si elle est élue.

Le père d’Emmanuel Macron «approuve 90% de ce qu’il fait»

«Face à la guerre en Ukraine, il n’y a pas beaucoup de dirigeants européens qui ont fait ce qu’il a fait», a estimé Jean-Michel Macron, le père du président de la République dans une interview accordée à l’Est Républicain.

«Il a eu beaucoup de mérite à faire front sur tout ce qui lui est tombé sur la tête, notamment le Covid», a t-il également développé.

S’il considère approuver à 90% les décisions de son fils, Jean-Michel Macron a précisé ne «jamais» être «d’accord à 100%» avec lui.

Pour Gabriel Attal, «nos policiers sont plus utiles pour lutter contre l’insécurité» que pour «traquer» les femmes voilées

«Interdire le port du voile sur l’espace public ça veut dire concrètement que Marine Le Pen considère que la priorité pour nos policiers c’est d’aller pourchasser les femmes qui portent le voile pour les verbaliser», a déploré le porte-parole du gouvernement ce mardi.

«Je pense que nos policiers sont plus utiles pour la sécurité immédiate des français pour traquer les délinquants, les trafiquants de drogue», a t-il développé.

Jordan Bardella précise que la peine de mort ne pourra être rétablie par un référendum d’initiative citoyenne

Après une confusion au sujet du rétablissement de la peine de mort la semaine dernière, le président du Rassemblement national a affirmé que le référendum d’initiative citoyenne (RIC) ne pourrait revenir sur cette disposition.

«Le RIC ne permet pas de modifier la constitution, donc la peine qui en fait partie», a-t-il précisé. Il exclut aussi les propositions qui «porteraient atteinte à la sécurité nationale», comme «la suppression de la police, la gendarmerie».

Le Rassemblement national interdira la production de viande halal et casher sur le sol français, confirme Jordan Bardella

«Au nom de la dignité animale», il n’y aura «pas d’abattage sur le sol français où l’animal n’est pas soumis à un étourdissement préalable», a déclaré Jordan Bardella, précisant qu’il serait toujours possible d’importer cette viande de pays qui autorisent cette méthode.

Le port du voile dans l’espace public sera bien interdit si Marine Le Pen est élue, affirme Jordan Bardella

«Je vous confirme que c’est un objectif», a déclaré le président Rassemblement national avant de poursuivre : «A partir du moment où la loi sera votée, le voile sera interdit dans l’espace public».

«Il y a des périmètres dans lesquels c’est une priorité», a estimé Jordan Bardella en citant par exemple l’intérêt des «chefs d’entreprise» ou «l’administration publique».

À VOIR AUSSI - Port du voile: «C’est complexe et j’en suis totalement consciente», assure Marine le Pen

Soutien de Claude Chirac à Emmanuel Macron : «Je suis très heureux, je ne suis pas surpris», déclare le ministre de l’Economie

Bruno Le Maire, qui a été le directeur de cabinet de Dominique de Villepin alors premier ministre de Jacques Chirac, s’est dit satisfait du soutien de Claude Chirac. La fille de l’ancien président a appelé mardi à ce que «pas une voix ne manque à Emmanuel Macron».

«J’espère que cette position en inspirera beaucoup qui viennent de la même formation politique», a t-il développé.

Pour 14% des Français, l'élection serait ou pourrait être truquée

Selon une étude Ifop, menée pour la Fondation Reboot, dédiée au développement du raisonnement critique, l'idée selon laquelle l'élection présidentielle 2022 serait ou pourrait être truquée fait son chemin. Au total, pas moins de 14% des Français croient en cette affirmation. Mais le chiffre monte à 24% lorsqu'il s'agit de personnes utilisant internet comme principal moyen d'information. Il s'établit également à 25% lorsque cela concerne des personnes croyant dans les théories du complot. D'un point de vue partisan, les électeurs de Marine Le Pen (30%), d'Éric Zemmour (29%) et de Jean-Luc Mélenchon en sont le plus convaincus, contrairement à ceux d'Emmanuel Macron ou de Valérie Pécresse (7%).

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Cette enquête établit également qu'internet a pris une place prépondérante dans la manière de consommer de l'information politique. Depuis 2009 - date du dernier travail mené sur le sujet -, les Français, lorsqu'ils recherchent de l'actualité politique, s'informent trois fois plus via internet qu'auparavant. Ils sont ainsi 31% à désigner la toile comme média le plus souvent utilisé. La télévision garde son avance (42%) mais perd 7 points sur ces dernières années. Viennent ensuite la radio (14%), la presse écrite nationale (5%) et la presse écrite régionale (4%). Sans surprise, une fracture générationnelle s'observe entre les moins de 34 ans, qui utilisent massivement internet, et les plus de 65 ans, qui privilégient encore la télévision.

Réforme des retraites : «Il n’y a pas d’opération de séduction» des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, estime Bruno Le Maire

Interrogé au micro d’Europe 1 ce mardi, le ministre de l’Economie a considéré que «ce qui est proposé sur la réforme des retraites n’est pas forcément de nature à séduire les électeurs de Jean-Luc Mélenchon».

Emmanuel Macron n’a pas «dévié de sa ligne, a poursuivi Bruno Le Maire. Il a pu enrichir sa ligne, mais n’a jamais dévié».

À VOIR AUSSI - «Il n'y a plus de décote à 67 ans, cet âge ne bougera pas»: Emmanuel Macron affine son projet de réforme des retraites

Premier ministre : «une impulsion nouvelle» doit être «trouvée» en cas de réelection, juge Jean Castex

Invité de France Inter, le premier ministre Jean Castex «présentera (s)a démission quelque jours après la réélection du président de la république. Une impulsion nouvelle après sa réélection doit être trouvée. Ce qui me préoccupe maintenant c’est la deuxième tour». «Je suis extrêmement mobilisé. En écoutant autour de moi, je pense que rien n'est joué qu'il ne faudrait pas tirer des chiffres que le match est plié. Il ne l'est pas», a martelé le premier ministre.

«Je ne veux pas d’un Etat totalitaire qui rentre dans mon armoire», alerte Eric Dupond-Moretti

Interrogé sur la volonté de Marine Le Pen d’interdire le port du voile en public, le ministre de la Justice a affirmé son vif désaccord. «On ne peut plus, dans ce pays, s’habiller comme on veut ?», a-t-il interrogé avant de mettre en garde contre «un Etat totalitaire» qui entre dans les armoires ou dans les cuisines.

Pour le garde des Sceaux, la réforme constitutionnelle prévue par Marine Le Pen mènerait à «une période de chaos»

«Si dimanche Marine Le Pen est élue», le lundi ne sera pas «un lendemain qui chante», a déclaré Eric Dupond-Moretti au micro de RTL ce mardi.

«Elle dit 'je vais mettre en oeuvre une réforme constitutionnelle' qu’elle ne peut pas mettre en oeuvre pour une raison simple : il faut l’assentiment de l’Assemblée nationale et du Sénat et donc on entre dans une période de chaos», a estimé le ministre de la Justice avant de rappeler que : «Certains constitutionnalistes ont dit de façon très claire : 'c’est un coup d’Etat constitutionnel'»

«Souhaitons que Poutine passe la main à des dirigeants plus acceptables», demande Sébastien Chenu

Alors que la Russie lance son offensive dans le Donbass, Sébastien Chenu a estimé qu’il «faudra à un moment que la Russie soit à la table des négociations. Et nous ne souhaitons pas parasiter l’action diplomatique de la France. Souhaitons que Poutine passe la main à des dirigeants plus acceptables. On s’est réconciliés avec des pays, comme l’Allemagne. Je ne suis pas sûr que la Russie sera dirigée par un gentil démocrate ou un gentil républicain».

«Il faut aller vers cette éradication du voile islamiste», demande Sébastien Chenu

Invité sur Public Sénat, Sébastien Chenu a rappelé la position du Rassemblement national sur le voile : «l’objectif est de lutter et d'éradiquer l’islamisme en France. Ça passe par fermer les mosquées radicales, interdire le salafisme, arrêter le financement de structure en liens avec l’islam radical. Je crois que la loi pour interdire le voile est nécessaire, d’abord pour libérer les femmes. Je crois que le voile va tomber quand l’islamisme sera interdit en France. Il faut aller vers cette éradication du voile islamiste, de l’hidjab». Le hidjab est «un signe islamiste», a-t-il martelé.

«L’extrême droite se nourrit des peurs», estime Eric Dupond-Moretti

Invité sur RTL ce matin, le garde des Sceaux a déclaré que ne pas penser que ceux qui votent pour Marine Le Pen votent pour son programme. «L’extrême droite ramasse si j’ose dire un certain nombre de gens qui ont peur et nous avons vécu une période particulière et mortifère», a t-il déclaré avant de poursuivre : «L’extrême droite se nourrit des peurs».

Il a aussi estimé que la candidate était le «réceptacle des colères», sans susciter un vote d’adhésion à son programme, par ailleurs «extrêmement inquiétant».

Soupçon de détournement de fond : Louis Aliot va porter plainte pour «violation des droits de la défense»

Marine Le Pen et certains de ses proches sont accusés par l'office européen de lutte antifraude d'avoir détourné environ 600.000 euros d'argent public européen. Sur France 2, Louis Aliot annonce qu’il va «porter plainte» pour «violation des droits de la défense et violation du secret de l’instruction».

Débat d’entre-deux-tours : Marine Le Pen «maitrise les sujets», assure Louis Aliot

Interrogé sur la préparation de Marine Le Pen au débat d’entre-deux-tours de demain soir, Louis Aliot a estimé qu’il y «a une posture à prendre, celle du président du la république. On est dans un deuxième tour pour rassembler plus de 50% des Français. Il faut qu’elle incarne la fonction. Il faut retrouver les bases de la Vème république. Il faut retrouver une solennité de la fonction que n’incarne pas Monsieur Macron». Sur la tenue du débat, le maire de Perpignan «espère que ce sera solennel, sérieux, arguments contre arguments, projets contre projets». «Ce débat est un élément très important de la victoire de dimanche. Elle a beaucoup travaillé et maitrise les sujets», a-t-il estimé.

Il ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine, juge Louis Aliot

Invité des quatre vérités sur France 2, le maire de Perpignan, Louis Aliot a assuré qu’il «ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine et tout faire pour tenter de l’amarrer à l’Europe. (…) On a beaucoup fait pour une diplomatie avec la Russie depuis plusieurs années, mais il faut toujours discuter même avec les pays les plus dangereux».

À VOIR AUSSI - Marine Le Pen: «Il faut espérer que d’ici plusieurs années on puisse ré-arrimer la Russie à l'Europe»

Jean-Paul Garraud ministre de la Justice si Marine Le Pen est élue

Invitée de France Bleu lundi, la candidate du Rassemblement national a annoncé qu'elle nommerait son porte-parole Jean-Paul Garraud au ministère de la Justice en cas de victoire. Ce député européen et conseiller régional d'Occitanie est également président de l'Association professionnelle des magistrats.

C’est la première précision sur le gouvernement futur en cas d’élection de Marine Le Pen, qui souhaite un «gouvernement d'union nationale». «Il y aura des gens qui viendront très certainement de la droite et très certainement de la gauche», a-t-elle précisé en estimant qu’Arnaud Montebourg aurait toute sa place dans son gouvernement. «Ce pourrait même aller jusqu'à un profil comme celui d'Arnaud Montebourg. Nous partageons les mêmes lignes en matière de défense des entreprises françaises.»

«Rien n'est joué», prévient le camp Macron

«Le second tour n'est pas joué». Plusieurs soutiens d'Emmanuel Macron ont alerté lundi sur tout risque de relâchement dans la dernière ligne droite de la présidentielle, alors que le président-candidat prend l'avantage dans les derniers sondages sur Marine Le Pen.

Avant de mettre sa campagne en sourdine pour préparer le débat très attendu de mercredi soir, la candidate RN s'est fendue d'un bain de foule sous le soleil de la Normandie, alors qu'Emmanuel Macron a occupé le terrain médiatique avec trois interviews à la radio et la télévision.

Partout, il a relayé le même message: aux urnes citoyens! S'adressant notamment à ceux qui hésitent à voter dimanche parce que leur seule motivation est de faire barrage à l'extrême droite, il a insisté: «la vie en société, c'est le fruit de compromis. Au deuxième tour, vous éliminez».

À VOIR AUSSI - Revivez le meeting d'Emmanuel macron à Marseille

Pour les Chirac, «pas une voix ne doit manquer à Macron»

Claude Chirac, fille de l'ancien président Jacques Chirac, et son époux Frédéric Salat-Baroux, ex-secrétaire général de l'Élysée, ont appelé mardi à ce que «pas une voix ne manque à Emmanuel Macron» face à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.

«Comme l'a dit Jacques Chirac durant toute sa vie, l'heure est au combat contre l'extrémisme», soulignent-ils dans une déclaration à l'AFP, et, «derrière un entre-deux-tours en apparence banalisé, la situation est infiniment plus grave qu'en 2017 et 2002», où le Front national (devenu Rassemblement national) s'était déjà hissé au second tour.

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «Ne sifflez pas l'extrême droite, battez-là le 24 avril !», lance Emmanuel Macron

Macron et Le Pen, priorité au débat

Les deux finalistes de l'élection présidentielle se consacrent mardi à la préparation de leur duel télévisé du lendemain, un rendez-vous que Marine Le Pen avait complètement raté il y a cinq ans face à un Emmanuel Macron qui aura cette fois un bilan à défendre.

«Pour moi, un échec c'est parfois un coup de pied aux fesses», a confié sur TF1 la candidate du Rassemblement national qui assure avoir tiré les leçons de 2017 où elle était arrivée mal préparée et fatiguée au débat de l'entre-deux-tours après avoir multiplié les déplacements.

>> Lire notre décryptage - Débat présidentiel : comment Marine Le Pen prépare le match retour

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron.

Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.

Présidentielle 2022 : le lapsus de Zemmour sur les législatives

En parlant trop vite, le candidat nationaliste a annoncé qu'il serait prétendant à la députation. Avant de rectifier le tir quelques secondes après.

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Présidentielle 2022 : si Le Pen est élue, Édouard Philippe envisage «très sérieusement» de se présenter aux législatives

Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.

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Présidentielle 2022 : Pécresse, «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros», lance un appel aux dons

La candidate des Républicains n'a pas réussi à obtenir 5% des voix. Un score indispensable au remboursement de ses frais de campagne.

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Le Figaro

Pourquoi les prix des voitures s’envolent

Valérie Collet

DÉCRYPTAGE - Depuis le début de l’année, les constructeurs font valser les étiquettes pour répercuter les hausses de coûts.

Jusqu’où les prix des véhicules devront-ils grimper pour absorber les hausses de coûts de composants auxquelles l’industrie automobile est confrontée ces derniers mois? À l’acier et au plastique, des matières de base dont les prix ont explosé, se sont ajoutées les envolées des cours des métaux comme le cuivre, le nickel, le cobalt, le lithium et surtout le platine ou le palladium, extraits en Russie et utilisés pour la fabrication des pots catalytiques. Sans oublier bien sûr le néon, gaz utilisé pour la fabrication de semi-conducteurs, dont la moitié de la production mondiale est fabriquée en Ukraine.

Alors que les industriels espéraient au début de l’année que les problèmes d’approvisionnement en puces électroniques allaient progressivement se résorber et que les volumes de production allaient retrouver leur niveau d’avant-pandémie, d’autres composants comme les faisceaux électriques, ces enchevêtrements de fils électriques connectés au bloc-moteur, souvent fabriqués en Ukraine, sont venus à manquer. Les écrans, les lève-vitres électriques aussi. De plus, le Covid, que l’on croyait avoir jugulé, repart en Chine, ce qui a conduit les autorités à reconfiner et à fermer les usines. Les fabricants de composants et les sites des constructeurs, comme Tesla et Volkswagen, qui s’y sont installés pour profiter du premier marché mondial de l’automobile, sont touchés.

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L’industrie automobile se retrouve donc à nouveau plongée dans les affres de l’approvisionnement en composants électroniques. L’usine Renault de Douai, qui fabrique la nouvelle Mégane électrique, est à l’arrêt jusqu’au 25 avril, comme tous les sites d’assemblage de la marque du Losange en France. Pour achever le tableau, la hausse du prix de l’énergie est venue alourdir les coûts de production déjà bien plombés. Les fournisseurs de pièces de fonderie et de forge sont dans une impasse.

Innovation et autonomie

Sans surprise, les constructeurs ont donc relevé leurs prix au fil des mois. La hausse la plus spectaculaire est signée Tesla. La note de son modèle électrique d’entrée de gamme, la Model 3, a grimpé de plus de 6000 euros, à 49.990 euros, en quatre mois! De manière plus discrète, tous les constructeurs ont changé leurs étiquettes, d’abord en début d’année, puis au printemps. En moins de trois ans, le groupe Emil Frey France, premier distributeur automobile en France, constate que le prix moyen des véhicules neufs de 27 marques a ainsi progressé de 15% (+ 13% pour les véhicules d’occasion).

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«Tous les trois mois, nous assistons à des hausses de prix de quelques centaines d’euros, observe Stéphane Caldairou, son directeur général. Les constructeurs répercutent leurs hausses de coûts des matières premières sur leurs tarifs.» Ainsi, en deux ans, l’achat d’une Peugeot 208 à essence neuve s’est renchéri de 2670 euros (12,4%) et de 3170 euros (14,7%) si l’on tient compte de la suppression des gestes commerciaux. Le prix d’entrée de la BMW Série 1 est passé de 25.450 euros en octobre à 27.300 euros aujourd’hui. Cette tendance va se poursuivre: plutôt que de sacrifier leurs marges, les constructeurs feront supporter les hausses de coûts à leurs clients.

«Les prix des véhicules avaient déjà beaucoup augmenté en 2021, rappelle Mikaël Le Mouëllic, directeur associé au BCG. Les constructeurs avaient dû sélectionner les véhicules qu’ils allaient effectivement pouvoir construire faute de composants électroniques en assez grand nombre. Aujourd’hui, ils sont face à une nouvelle équation en ne pouvant pas augmenter leurs volumes tout en étant confrontés à une inflation des coûts qui sera supérieure à 10% cette année.» Jusqu’à présent, les clients acceptaient les hausses de prix si les véhicules comportaient des innovations, davantage d’autonomie… Désormais, ils doivent payer plus cher les produits disponibles même s’ils n’ont pas toutes les options normalement prévues.

L’Europe veut aller vite pour déployer des véhicules électriques mais comment sécuriser l’accès aux minerais stratégiques à un coût raisonnable?

«Nous espérions être sortis des pénuries et aller vers une croissance de 7% à 8% en 2022 par rapport à l’an dernier mais nous n’en sommes pas du tout là, s’alarme Marc Mortureux, le directeur général de la Plateforme automobile (PFA), qui regroupe les professionnels de la filière. Les ventes de véhicules électriques continuent à progresser mais elles comptent 30% de composants électroniques en plus!» Et avec un coût de batterie en hausse, l’écart de prix avec les voitures ne va pas se réduire aussi vite que prévu. En décembre, avant l’envolée du coût des matières premières et de l’énergie, le cabinet AlixPartners prévoyait que la mutation du thermique à l’électrique allait alourdir le coût par unité de 1535 euros. Si les surcoûts de l’électrique n’étaient pas absorbés par une hausse de la productivité, le coût pourrait même atteindre 2603 euros par véhicule.

«L’Europe veut aller vite pour déployer des véhicules électriques mais comment sécuriser l’accès aux minerais stratégiques à un coût raisonnable?», s’interroge dès lors Marc Mortureux. Les acheteurs de voitures neuves ne seront pas prêts à payer les milliers d’euros supplémentaires que les constructeurs seront tentés d’afficher.

Covid: Pfizer va rapidement demander l'autorisation du rappel de vaccin chez les 5-11 ans

Les essais cliniques ont permis d'observer une multiplication par 36 des anticorps contre le variant Omicron sur les enfants bénéficiant d'une troisième dose.

États-Unis : un porte-conteneurs de la société Evergreen échoué depuis un mois sur la côte Est finalement désensablé

L'Ever Forward s'était retrouvé bloqué dans la baie de Chesapeake, au nord de Washington, après un virage raté dans la nuit du 13 au 14 mars. Il est opéré par la compagnie dont un autre navire, l'Ever Given, avait bloqué le canal de Suez en mars 2021.

Le paquebot Celebrity Beyond fait ses adieux à Saint-Nazaire

Le dernier-né des Chantiers de l'Atlantique a pris le large ce vendredi 15 avril peu avant 17 heures.

L'Humanité

Les VOD de la semaine - « A state of mind » de Daniel Gordon, et « 9 muses of Star Empire » de Lee Harkjoon

Prescription culture

Deux documentaires sur des jeunes filles répétant des spectacles. L’un en Corée du Nord, l’autre en Corée du Sud. L’aspect le plus inhumain ne se situe pas forcément où l’on croit.

Vincent Ostria

Deux documentaires, deux Corées, mais un sujet proche, qui montre ces pays frères ennemis sous un jour un peu inhabituel. Dans « A state of mind », film à la facture un peu conventionnelle, on assiste aux répétitions et à la vie quotidienne de Hyon Sun, adolescente de 13 ans et sa camarade Song Yun, 11 ans, qui préparent un méga-spectacle de gymnastique rythmique dont la Corée du Nord a le secret. On assiste en partie à leur vie quotidienne dans une sorte de HLM de Pyongyang. Contre toute attente, bien que le film ne révèle bien sûr pas tous les dessous de la vie en Corée du Nord, il sort des clichés touristiques habituels. Outre les répétitions, qui semblent moins mécaniques que prévu, le film évite les banalités sur le cadenassage du pays et la langue de bois. On y voit de vraies familles, peut-être relativement privilégiées, mais qui ne cachent pas certains de leurs problèmes (dus à diverses pénuries). Si les inévitables Kim Il-sung et Kim Jong-il (ça se passe en 2003) font partie du tableau, ce ne sont que des figures néo-religieuses. Une des ados espère que « le Général » (Kim Jong-il) assistera à son spectacle, mais ce n’est pas une obsession. « A state of mind » a l’immense mérite de montrer l’humanité quotidienne du monde nord-coréen, rarement vue dans les documentaires précédents en forme de visites téléguidées. Quant à « 9 muses of Star Empire », c’est presque le contraire. C’est aussi une histoire de jeunes filles (plus âgées) répétant un spectacle, mais cette fois il s’agit d’un girls-band – nommé « 9 muses » – de chanteuses-mannequins sud-coréennes lancé par une compagnie musicale K-pop — genre musical très industriel qui fait fureur partout dans le monde. Dans ce cas la facette intime des personnages reste invisible ; tout se déroule dans des salles de répétition, studios de télé, ou sur des scènes. Aucun dogme en Corée du Sud, aucun credo, hormis le business : la K-Pop est une industrie sans âme où les êtres sont interchangeables, considérés comme les simples rouages d’une machine à fric. Les boss de la compagnie musicale sont impitoyables, prêts à éjecter sans sourciller une jeune femme pas assez malléable, trop émotive ou peu performante. Si l’on compare les deux films, les deux situations, c’est la Corée du Sud qui apparaît comme un monde froid et hostile ; l’inverse de la « terrible » Corée-du-Nord où prévaut une forme de solidarité et un contexte familial qui arrondit les angles. Le documentaire n’est certes pas une science exacte, mais il permet parfois de réviser certaines idées reçues.

« A state of mind » de Daniel Gordon. Royaume-Uni, 2004, 1 h 34

« 9 muses of Star Empire » de Lee Harkjoon. Corée du Sud, 2012, 1 h 22

A voir sur mubi.com

Écranscinéma
L'Humanité

Et d’abord nos ancêtres étaient-ils bien gaulois ?

Prescription culture

THÉÂTRE Avec « Histoire(s) de France, Amine Adjina et ses trois jeunes comédiens s’interrogent sur l’apprentissage « officiel » du passé à l’école, et ce n’est pas triste.

Gérald Rossi

Toute l’aventure débute il y a bien longtemps. Quand des animaux aujourd’hui disparus peuplaient les forêts de France, enfin de Gaule, et d’ailleurs était-ce bien en Gaule que cela se passait ? Là où vivaient Astérix et Obélix ? En vérité les questions sont nombreuses, et les réponses parfois confuses. C’est ce que souligne Amine Adjina, dans la pièce « Histoire(s) de France », qu’il a écrite et qu’il met en scène. Résumons. Cela se passe à l’école, plus précisément au collège. Une professeure veut enseigner l’histoire « autrement » et propose aux élèves de se constituer en petits groupes pour « répéter » puis jouer devant la classe la séquence historique par eux choisie.

Mathias Bentahar, Romain Dutheil et Émilie Prévosteau interprètent les trois jeunes qui se confrontent à trois étapes de l’histoire tricolore, les Gaulois, la Révolution et la Coupe du monde de foot 1998. D’autres époques pourraient suivre, et constituer une suite à ces « Histoire(s) » reconnaît l’auteur. En tout cas, il s’agira dans ce cas, toujours de spectacles destinés à la jeunesse, mais dans lesquels les adultes trouvent aussi leur bonheur, au-delà de la curiosité. Les travaux de plusieurs historiens, comme Jean-Paul Demoule, Patrick Boucheron ou encore Gérard Noiriel ont nourri l’écriture d’Amine Adjina qui se souvient par exemple « qu’au lycée nous avons parlé de la décolonisation mais nous n’avons pas abordé toute l’histoire de la colonisation ». Un peu comme un puzzle dans lequel manquent quelques pièces…

Dans cette première étape, qui pourrait se dérouler dans un collège d’Île-de-France, et peut-être même de la Seine-Saint-Denis, à moins que ce ne soit à Lyon ou à Marseille, des élèves de diverses origines se côtoient. Qu’importe, ils racontent à leur façon des tranches de l’histoire nationale. Et c’est souvent très drôle. Même si, comme le souligne également Amine Adjina, « Aujourd’hui en France et en Europe, nous pouvons voir à quel point, l’histoire, quand elle est utilisée ou raccourcie, peut servir des causes diverses dont celles de l’extrême droite ». Dans un final déchaîné, l’histoire se vit aussi au présent. Bravo.

ThéâtreHistoire
Le Figaro

La compagnie aérienne Volotea déstabilisée par des mouvements de grève

Thomas Engrand

Les vols ont été perturbés pendant le week-end de Pâques. La situation devrait être similaire le 23 et 24 avril.

Mauvaise surprise pour les voyageurs français qui avaient décidé de passer le week-end de Pâques en Espagne en prenant un vol de la compagnie low-cost espagnole Volotea. Un préavis de grève, déposé par le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL), est venu obscurcir leur séjour. Il a appelé à faire grève le week-end du 15 au 18 avril 2022 ainsi que celui du 23 au 24 avril 2022. Le syndicat critique la politique de l'avionneur qui «continue à demander à ses salariés de faire de gros efforts pour résister face aux conséquences de la crise, tout en refusant tout dialogue social digne de ce nom.»

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Bilan, de nombreux vols retardés ou annulés. Pire, la communication semble avoir été au mieux défaillante selon différents témoignages rapporté par Europe1.

Des passagers n'auraient ainsi pas reçu de propositions d'alternatives après l'annulation de leur avion. D'autres auraient vu leur vol atterrir dans une autre ville que la destination initiale (Nantes à la place de Strasbourg). Le reste du trajet étant à la charge du passager. Pire, le vol ayant moins de trois heures de retard, Volotea ne devrait pas rembourser les billets. «Du coup comme il n'y a pas eu annulation et que le retard est de moins de 3 heures, je ne peux même pas demander des indemnités. Et quand on les contacte on arrive sur des pages d'erreur», raconte une passagère.

Rogner les salaires du personnel navigant

Le personnel navigant justifie cette opération par la détérioration des conditions de travail. Selon le communique de la SNPL, «les navigants sont parmi les moins bien rémunérés du marché». Ces derniers ont accepté de rogner leur salaire de 25% et les copilotes de 10%, pour aider la compagnie à traverser la crise. La mesure a pris fin en début d'année mais en mars la direction est revenue à la charge pour demander une nouvelle réduction de salaire. «Sauf que les perspectives de l'année 2022 dépassent déjà de loin les chiffres de l'année 2019», s'indigne Christophe Hannot délégué syndical SNPL, interrogé par l'AFP.

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La direction de Volotea n'a pas souhaité réagir. Tout juste précise-t-elle mettre «tout en œuvre pour réduire un maximum l'impact du mouvement de grève sur ses opérations».

La justice donne raison au licenciement d'un salarié qui refusait de vivre plus près de son lieu de travail

L'employé, qui résidait à plus de 400 kilomètres de son bureau, a attaqué son responsable en justice pour l'avoir licencié. La cour d'appel de Versailles a donné raison à l'employeur.

Carburants : les aides promises aux pêcheurs et aux transporteurs routiers se font attendre

L'absence du versement de certaines aides promises par le gouvernement place des entreprises dans une situation financière critique. Les fédérations tirent la sonnette d'alarme.

Droits de succession : Le Maire juge les taux sur les transmissions en ligne indirecte «quasiment confiscatoires»

La semaine passée, Emmanuel Macron avait déjà évoqué la possibilité de revoir le système qui régit les droits de succession.

Le Figaro

Gilles-William Goldnadel: «Une des causes du succès de Mélenchon, c’est la complaisance dont il a bénéficié»

TRIBUNE - Le leader de La France insoumise a pu faire campagne sans avoir à affronter la moindre critique des commentateurs ni la plus modeste attaque de ses adversaires politiques, estime l’avocat et essayiste. Aucun candidat n’a joui d’une telle indulgence qui a confiné à l’immunité, argumente-t-il.

Comment expliquer le succès (relatif) obtenu par Jean-Luc Mélenchonau premier tour? Sans doute par les piètres résultats réalisés par ses concurrents de gauche. Qu’Anne Hidalgo n’ait pas compris qu’il y avait une occasion unique d’imiter les social-démocraties nordiques en progression, proches des préoccupations populaires, notamment en matière d’immigration et de sécurité économique et physique. Que Yannick Jadot, initialement écologiste modéré, ait été contaminé par les étranges idées woke de Sandrine Rousseau relève d’un mystère insondable qui aura été sondé concrètement et sanctionné cruellement dans les urnes.

Mais il est une autre explication plus fondamentale, savamment cachée, qui s’impose pour peu qu’on veuille la rechercher: une indulgence extrême des milieux médiatiques et politiques. Cette indulgence recoupe évidemment celle dont l’extrême gauche jouit médiatiquement depuis toujours.

Celle d’abord et avant tout de ne pas être nommée. Alors que la plupart des médias ont conféré sans barguigner, ni sans se donner l’élémentaire peine d’en donner la définition, l’étiquette d’extrême droite à certains candidats, ces médias se sont abstenus d’étiqueter symétriquement le représentant du Parti communiste ou l’Insoumis ayant célébré avec lyrisme Castro, Chavez et Maduro. Celui-ci aura été rangé plus délicatement «à la gauche de la gauche» ou un peu plus hardiment au sein de la «gauche radicale». Cet esprit d’asymétrie systémique aura eu pour résultat mécanique de n’extrémiser politiquement et moralement que la droite.

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Autre exemple emblématique: le samedi, veille du premier tour du scrutin, un éditorial du Monde,«au nom des valeurs républicaines et de l’intérêt national» recommandait de ne voter ni Le Pen ni Zemmour. On notera donc que le même journal se garda bien, au nom des mêmes valeurs, de mettre symétriquement en garde contre un éventuel extrémisme du chef des Insoumis, prompt, par exemple, à faire systématiquement le procès systémique de toute la police à la manière des Traoré. Déjà, avec la même cohérence idéologique, ce quotidien avait publié un éditorial soutenant Jeremy Corbyn contre un Boris Johnson taxé de populiste. Le favori du Monde fut sèchement battu. M. Mélenchon, avec son esprit de modération coutumier, mit cette défaite sur le large dos du grand rabbin d’Angleterre. Quelques semaines plus tard, le poulain anglais du même quotidien et de M. Mélenchon réunis fut mis au ban de son Parti travailliste pour cause d’antisémitisme virulent…

«Fascisme d’extrême gauche»

Mais qu’une bonne partie de la presse ménage l’extrême gauche par un tropisme idéologique au moins inconscient est chose aussi habituelle que prévisible. Ce qui l’est moins et relève de l’énigme réside dans le fait que même la droite la plus ferme l’ait ménagée aussi par une sorte d’étrange paresse intellectuelle. Celle-ci a accepté sans trop maugréer d’être médiatiquement maltraitée par la manipulation sémantique plus haut décrite, avec une manière de résignation proche de la capitulation. Cette manipulation insidieuse des mots ne se limite pas à la géolocalisation politique asymétrique. Ainsi, s’il existe une «fachosphère», il n’existe pas de «bolchosphère» dans le champ lexical médiatique. On peut être qualifié de «droitier» mais on n’a jamais rencontré le moindre «gaucher» en politique. La signification en creux de l’absence d’usage de ce vocable est éclairante: si être très à droite est péjoratif, être très à gauche ne l’est pas.

Aucune bataille culturelle d’envergure n’a été menée contre ce que j’ai nommé dans mon dernier opus «le fascisme d’extrême gauche», pour lui rendre la monnaie de sa phraséologie excessive si payante.

S’agissant plus précisément de Jean-Luc Mélenchon, même le procès de son islamo-gauchisme, complaisant envers l’islamisme le plus radical, qui fit défiler son parti en masse dans une sinistre manifestation «contre l’islamophobie» constellée d’étoiles jaunes obscènes, n’a pas eu lieu. Seules l’intolérance et la violence physique de nervis désignés sans rire dans la presse comme «antifascistes» auront été déplorées sur le terrain par un Éric Zemmour qui en fut la victime sans assistance démocratique.

Ce combat culturel délaissé relève de l’impensé. On a fait le procès de Hitler et du nazisme, pas celui de Staline et du communisme. Comme s’il ne pouvait y avoir qu’un seul diable dans l’enfer politique mono-satanique. Que la presse de gauche encore en majesté ait religieusement accepté cette démonologie expiatoire à sens unique est depuis trop longtemps consigné. Mais que la droite la moins conformiste et la plus décomplexée continue de s’y conformer avec docilité relève de l’insensé. Résultat immédiat: elle seule aura été diabolisée. M. Mélenchon, qui ne l’a donc pas été, pourrait l’en remercier.

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Arnaud Benedetti: «À Marseille, Emmanuel Macron a montré qu'il ne suscitait plus l'enthousiasme»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le président-candidat a tenu un meeting dans la cité phocéenne ce samedi 16 avril, devant un public clairsemé. Pour le politologue, la prestation du chef de l'État, décevante, illustre la banalisation du macronisme.

L’éditorial du Figaro: «Mélenchon pour tous»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

Benoît Duteurtre: «Anne Hidalgo doit tirer à Paris les conséquences de son échec à la présidentielle»

ENTRETIEN - Au premier tour de l’élection présidentielle, Anne Hidalgo a obtenu 2,1 % des suffrages à Paris, ville dont elle est maire. Après ce désaveu aussi spectaculaire qu’humiliant infligé par ses propres administrés, peut-elle continuer à diriger la capitale de la même façon comme si de rien n’était?, demande l’écrivain, amoureux de la Ville Lumière et auteur d’un essai brillant, Les Dents de la maire. Souffrances d’un piéton de Paris (Fayard, 2020).

El País (ESP)

Nutricionista al habla

“Las conservas de hoy son tan de fiar como esas dos otras realidades omnipresentes: la muerte y los impuestos”. Era 1942 y la gastrónoma Mary Frances Kennedy Fisher ya lo tenía claro: en plena guerra, una lata en la despensa era bacanal. Solo hacían falta un par de giros de astucia y de muñeca para hacer brillar lo que fuera que atesorase aquel cilindro metálico.

Hoy nadie desconfía ya de las conservas. No hay aficionado a la buena comida que se precie que no cuente con un buen arsenal de latas en casa -junto a una botella de vino natural y un par de cervezas artesanales- que combinan buen producto y creatividad. Anchoas cantábricas al vermut, mejillones en salsa brava con kombu de azúcar o unos buenos berberechos son invitados habituales en muchas alacenas domésticas. Sin embargo, no todos los brindis tienen que partir de atípicos coqueteos gastronómicos. El ‘pop’ de un sencillo tarro de guisantes también puede convertirse en himno.

¿La clave? Ya lo decía el francés Nicolas Appart, el inventor de las conservas en tarro de cristal: “Los vegetales deben prepararse con la mayor rapidez posible tras ser recolectados, de modo que no haya más que un paso desde el lecho del jardín hasta el baño de agua”. El producto, claro, debe ser de primera y de temporada, y la cocción, oportuna. Sabe más del paso del tiempo el terreno que los engranajes de un reloj suizo.

Algo deben saber también estas conserveras nacionales que embotan el campo para que podamos disfrutarlo cuando sea tanto por necesidad como por vicio. Las conservas vegetales tienen su punto -depende de quien maneje el bote que sea o no un punto y aparte- y algunas son tan buenas que incluso al natural son capaces de animar hasta al gourmet más intratable: se ha cazado a más de uno, hocico al cielo, con un tiernísimo puerro hurtado directamente del envase resbalándole por la garganta.

Victofer, en la Kutxi desde 1922

Cuando las hermanas Amatriain abrieron su tienda de ultramarinos hace un siglo en plena calle Chuchillería -‘la Kutxi’- de Vitoria lo único que querían eran alimentar al vecindario. Lo hacían a base de salazones, esos omnipresentes lomos de bacalao que aún hoy se acierta a vislumbrar en algún escaparate, y algunas conservas del cantábrico y de la propia Álava. El barrio era el mundo, y era suficiente.

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Fue algunas décadas después, cuando a uno de sus hijos, Víctor, le dio por embotar las verduras que cultivaba en su pequeña huerta en la localidad navarra de Carcar -“como ‘coche coche’”, aclara Sergio Fernández, tercera generación al frente de la marca-, cuando el nombre de este local que sobrevive hoy en la misma calle se asociaría para siempre con las conservas vegetales. “Las hacía para casa al baño maría en una lonja y llevaba algunas a la tienda de Vitoria, pero poco a poco se empezó a correr la voz”, nos cuenta Fernández, “el movimiento slow food ya existía con mis padres”.

A pesar de que la menestra y las pochas navarras avanzan a grandes zancadas, los puerros siguen siendo la estrella de la casa: unos troncos gruesos, casi translúcidos, dulzones y cremosos que ya alborozan papilas al natural y que templados con una nube de mantequilla o con una vinagreta de anchoas convierten hasta a los más acérrimos detractores de esta hortaliza. El secreto está para Sergio Fernández y sus dos hermanas -Beatriz y Estíbaliz- en que sus productos “tienen nombre y apellidos”: “Las alcachofas son de Emiliano y los puerros son de Javi”, nos cuentan desde Vitoria, “tenemos un trato personal con nuestros agricultores y así es cómo nos gusta que sea”. Es lo que aprendieron de su padre desde que su huerta se les quedó pequeña y tuvieron que comenzar a tratar con otros cultivadores de la zona.

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Las de Victofer son conservas 100% de Navarra, sin conservantes ni aditivos, a excepción del ácido cítrico “cuando el producto lo requiere”. Su producción es limitada y quieren que siga siendo así: “Queremos controlar el producto, es lo que nos da identidad. No nos interesan las grandes superficies. Vendemos en pequeñas tiendas del País Vasco y online, y distribuimos a algunos restaurantes como Azurmendi de Eneko Atxa. Queremos ser locales y ser de calidad, porque ser local solo por serlo tiene las patas cortas… y la carrera es muy larga”. Precio: entre 2,50 y 15 euros en su tienda de Vitoria (Cuchillería, 14, Vitoria), en su tienda online y en tiendas gourmet.

Las de J. Vela, “como Dios manda”

Cuando hablamos con Ignacio Vela, cuarta generación al frente de la marca, se encuentra conduciendo un camión lleno de bandejas que transportarán el espárrago fresco desde la huerta hasta la conservera de Mendavia. Ha comenzado la temporada, él es el jefe y no se libra de cargar y descargar: “Todas las empresas familiares tenemos ese punto de amor por lo propio, la responsabilidad de que todo esté bien hecho”, nos cuenta.

Navarra es despensa en sí misma, pero hay que tener mano para domesticar sus frutos. Algo deben saber los Vela si llevan haciéndolo, codo con codo con sus agricultores, desde 1892, cuando Ramón, herrero de oficio, aprendió a pasteurizar en Lodosa y se lanzó al arte de la lata. Su hijo, Joaquín -la J. del nombre- se llevó la empresa a Mendavia y el negocio comenzó a crecer como crecen las simientes que seleccionan cuidadosamente año tras año.

Buena parte del proceso de embotado sigue siendo manual. Un equipo de 35 personas -aumenta o disminuye dependiendo del producto en temporada, han llegado a ser 120 para la del pimiento- lavan, escaldan, pelan y embotan solo con agua y sal. Una alcachofa sin un corazón tierno es poco menos que la Bruja del Oeste y un espárrago fibroso atraganta hasta al más atleta: los de J. Vela son mantequilla.

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Ignacio Vela, todavía en ruta, nos cuenta orgulloso que los suyos se han llevado seis de nueve premios al Mejor Espárrago del Mundo del Rotary Club (Pamplona) en cata a ciegas. “Es un producto bueno y lo hacemos como se ha hecho toda la vida. Tenemos el campo y el clima, pero también una cultura y unos agricultores que tienen la mentalidad de hacer las cosas como dios manda. Son la historia de hijos, padres y abuelos que han estudiado en la universidad de pasarlo mal”. MFK Fisher también decía que la forma más acertada de amar una verdura era tratándola bien. Y de esto, en J. Vela, saben un rato. Precio: Entre 2,50 y 15 euros en grandes superficies como Alcampo, BM o Eroski.

Las de Rosara, todo puntería

Si pasas por Lodosa en temporada de pimiento, septiembre, es más que probable que te encuentres con asadores de pimientos improvisados en las puertas de los garajes. Y así es como empezó Rosara en 1986: con su fundador, Evaristo Jiménez, pimiento del piquillo en mano y con el fuego al rojo vivo. “Sin embargo, quiso despuntar en una zona muy conservera e introdujo productos diferentes y recetas algo más creativas”, apunta Ander Orduna, director comercial de la marca. Así, en el catálogo de esta conservera que hoy se encuentra en la localidad de Andosilla, además de los pimientos del piquillo o los espárragos de Navarra, siempre con DO, también se hacen hueco la faba asturiana, el caparrón riojano… o unos calabacines rellenos de centollo y vieiras.

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Las alcachofas de Rosara son disfrutonas y elegantes (hasta el tarro lleva gorrito). No solo se deshacen en la boca, sino que han conseguido que mantengan un dulzor natural, un sabor que llama a fruto seco y en el que ni siquiera asoma ese deje cítrico del que pecan muchas conservas de vegetales. “Lo más importante en una conserva es la seguridad”, explica Orduna, “y para que una alcachofa lo sea, o le das mucho calor y entonces se deshace o la acidificas mucho y entonces sabe a limón, y suele ser un sabor muy desagradable. Lo difícil es conseguir mantenerla entera sin usar aditivos”. En Rosara han tenido puntería y los suyos son de esos frutos que templados unos segundos y aderezados con un chorrito de AOVE y pizca de sal no te hacen echar de menos los de temporada (que ya es decir). Precio: Entre 3,5 y 30 euros en su tienda online, tiendas gourmet y en El Corte Inglés.

Las exhibicionistas de La Catedral de Navarra

Poca presentación necesitan las conservas de la Catedral de Navarra que los de antes, los de siempre, siguen conociendo por las de Viuda de Cayo. Suelen ocupar las estanterías de las tiendas de comestibles más floridas y esas ele y ce en mayúsculas no suelen tener pérdida. Tampoco fallo: en eso de lograr que la ribera de Navarra entre en un tarro de cristal llevan desde los años 40, cuando Petra López, la viuda en cuestión, ayudaba a sus vecinos a cerrar sus conservas y elaboraba las suyas propias.

La Catedral de Navarra es la línea premium por la que Cayo Martínez, nieto de Petra, apostó hace ya 25 años. “Queríamos dignificar el mundo de la conserva vegetal, un producto que hasta ese momento estaba bastante infravalorado, casi como de segunda categoría, que solo se utilizaba cuando no tenías nada fresco que poder cocinar”, explica Enrique García, director comercial de la marca.

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Fueron los primeros en lanzarse a la línea delicatesen y también en apostar por lo que consideran “un packaging rompedor para la época” en el que usaban etiquetas transparentes que permitían ver perfectamente el contenido de los tarros. Son exhibicionistas: “Estamos tan orgullosos de lo que envasamos que queremos que el consumidor lo vea perfectamente”.

Un bote de sus espárragos extra gruesos puede superar los 40 euros, pero es que una buena conserva también contiene vigilias. Los frutos se recogen de madrugada -Jose Carlos Capel ya lo contó en sus Gastronotas- para que la luz del sol no les afecte y los escaldan con piel -no suele ser lo habitual- para mantener, cuentan, toda la delicadeza de su sabor. En fresco -porque abril y mayo son territorio del fresco, las conservas siempre pueden esperar- los de Cayo también se reparten por mesas como las de los chefs norteños Diego Guerrero, Pepe Solla o Martin Berasategui.

Corazones de alcachofa de Tudela sin ningún tipo de acidulante, habitas baby en aceite de oliva suave, pimientos del piquillo que no tocan el agua, pimientos del cristal, puerros, hongos… componen un catálogo navarro al que además se le ha sumado una línea de guisos gourmet en el que no falta, por ejemplo, la mítica fabada de Casa Gerardo por la que ya no hace falta viajar a Asturias (como si fuera una penitencia). Precio: Entre 5,50 y 50 euros en tiendas gourmet y en El Corte Inglés.

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Las ecológicas de Monjardín

De embotar en los bajos de las casas sabían también Amalia Herce y José Salcedo, quienes fundaron El Navarrico en 1960. Por si el nombre no deja suficientemente claro el origen de esta conservera, su logo, en el que un joven, txapela en mano, corre ante un toro no deja lugar a dudas. Quizá por eso hayan optado por paisajes y frutas pintadas en cera para su línea ecológica, que poca pérdida tienen en los estantes de los supermercados ecológicos.

Hoy es su hijo Pepe Salcedo quien ha tomado las riendas de esta conservera de la localidad de San Adrián y ya hay una tercera generación asomando por la puerta. “Fuimos uno de los pioneros en comercializar conservas vegetales ecológicas”, nos cuenta Patxi Pastor, director comercial y, precisamente, parte de ese relevo generacional. “Fue en 2004 y vimos que comenzaba a haber demanda de producto bio. Teníamos la ventaja de que gran parte de nuestros procesos ya eran naturales con lo que pronto conseguimos el sello. Hemos tenido picos de hasta un 50% de producción total en ecológico”. Reconoce que “con la pandemia el consumo se ha multiplicado”, sobre todo “siendo como somos una marca que distribuye directamente al consumidor final”.

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Comercializan sobre todo en tiendas especializadas en productos orgánicos, aunque no faltan sus referencias en El Corte Inglés. Si vas a un supermercado Eroski y te encuentras con la marca Auzolan, estás de suerte, porque también son ellos. Cuentan también con una línea potente de legumbres que traen de zonas fuera de Navarra por su escasa producción. Sus cremas, para aquellos a los que les cueste coger una batidora, se merecen una cata, y su salsa de tomate es una de las que nuestro director comidister Mikel López Iturriaga salva de la quema. Precio: entre tres y 11 euros en tiendas especializadas y en El Corte Inglés.

Ante un espárrago, un guisante o una alcachofa de temporada poco pueden hacer hasta las mejores conserveras, porque allí donde haya producto fresco que se quite lo embotado. De esta opinión es también nuestro nutricionista de cabecera Juan Revenga: “No conozco ninguna conserva que haya mejorado las cualidades sensoriales de un producto fresco en condiciones óptimas”.

Uno de los beneficios de las conservas es que los tiempos de cocción de los vegetales están ajustados al dedillo, lo que asegura el mantenimiento de sus propiedades nutricionales, algo que en casa, donde tendemos a cocerlos demasiado, se nos puede ir de las manos. Para Revenga, otra de las ventajas es que “falsean la temporalidad y nos permiten consumir una serie de productos fuera de temporada sin romper con ella”. Eso sí, recomienda lavarlas bajo el chorro de agua fría sobre un escurridor “para quitarles el sabor a conserva”.

Además, el nutricionista reconoce que “son una muy buena opción para todas aquellas personas que tienen un cierto reparo hacia la compra, preparación y consumo de producto fresco. No es lo ideal, pero mejor eso que un Glovo o alimentarse a base de pizza Casa Tarradellas”. Sin embargo, insiste en no hacer una falsa defensa de la conserva: “La opción buena es que la gente cocine más y sepa tratar el producto fresco”.

Le Figaro

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

Alain Barluet

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Envoyé spécial à Donetsk et Louhansk

Volnovakha, à une soixantaine de kilomètres de Donetsk. Tout le monde est sur son trente et un dans la cour de l’école numéro cinq. Les officiels et les professeurs sur le perron, les enfants en rang, les petites-filles des rubans dans les cheveux, les parents émus. Un pâle soleil caresse les visages. Il y a quelques semaines encore, la ville était aux mains des forces loyales à Kiev. Un mois après de rudes combats et la «libération» de la ville par les unités prorusses, l’une des seules écoles du bourg à tenir encore debout rouvre ses portes officiellement. Alentours, dans le centre de la petite cité, les stigmates de la désolation sont partout. Les maisons, basses et trapues, sont en ruine, l’hôpital est dévasté, les débris témoignent de l’intensité des affrontements qui ont suivi le déclenchement de l’«opération militaire spéciale» russe en Ukraine, le 24 février.

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Mais, aujourd’hui, c’est une cérémonie en grande pompe. Il faut afficher aux yeux de tous que la vie revient, que la terreur des journées passées sous les bombes est renvoyée au passé. Il s’agit aussi de proclamer que les «nationalistes» ukrainiens, ces «nazis» comme le martèle la parole officielle, ont été chassés par les troupes de la République populaire de Donetsk (DNR), avec un appui militaire massif de la Russie. Sa grande et unique alliée qui, outre les armes, lui fournit sa langue, sa culture et son «récit patriotique». Et qui lui promet maintenant son aide économique. Car la Russie, qui s’apprête à lancer dans le Donbass, de façon imminente, une phase majeure de son opération militaire, veut cimenter les marches de l’empire. Dans le fracas des armes, les lignes géopolitiques sont en train de bouger. Si toute cette région orientale de l’Ukraine est reprise, c’est ici que se fixera dans l’après-guerre une nouvelle frontière de facto, séparant la Russie et les territoires sous son contrôle du monde occidental. Et la perspective à terme d’une intégration formelle du Donbass à la Fédération de Russie est ouvertement évoquée.

Mon père est russe, ma mère ukrainienne ? Que dois-je faire ? Me couper en deux ? C’est effrayant et c’est le cas de beaucoup de familles, ici. Comment allons-nous nous rencontrer et communiquer ?

Pour cette rentrée des classes très spéciale, la presse a été conviée, dont l’envoyé spécial du Figaro, encadrée par le ministère russe de la Défense. Les discours s’enchaînent: «Il y a moins d’un mois, les combats ont pris fin ici. Les cicatrices sont encore visibles. Mais aujourd’hui l’école reprend», souligne, micro en main, Alexander Katchanov, le chef d’une administration voisine - celle de Volnovakha n’a pas fini d’être remise sur pied après la fuite des anciens édiles pro-ukrainiens. «Vous terminerez l’année scolaire, partirez en vacances et reviendrez le 1er septembre dans une école reconstruite», lance-t-il. La directrice de l’école lui succède, des tremblements dans la voix. «Nous attendions ce moment depuis si longtemps. La route vers un nouveau monde est ouverte devant nous», s’enthousiasme Ludmila Aksyonenko. Deux enfants, un garçon et une fille, font symboliquement le tour de l’assistance en faisant sonner une cloche. Et les hymnes retentissent, celui de la DNR et celui de la Russie. Indissociables, comme il se doit.

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Dans la petite foule qui se disperse, la plupart se disent «proches de la Russie». «Maintenant, nous aurons des livres russes. Nous parlons tous russe», relève Anastasia Anatolievna, une des professeurs du lycée. «Certes, dit-elle, parler russe chez soi n’était pas interdit avant. Mais, à l’école, nous ne parlions qu’en ukrainien, toute la documentation, toutes les leçons étaient en ukrainien.» Elle s’en prend à Stepan Bandera (le dirigeant ultranationaliste et anticommuniste ukrainien du siècle dernier qui a frayé avec Hitler, NDLR) et «à tous ceux qui ont fait un héros» de cette figure sans cesse agitée comme un chiffon noir par les prorusses. L’enseignante raconte aussi le grondement de la guerre omniprésent depuis 2014. Et les militaires ukrainiens «effrayants», dit-elle, que l’on voyait dans les rues. «Finalement, ceux qui nous défendaient se sont avérés être des ennemis», répète-t-elle. «Oui, intervient le père d’un élève, avant de partir, les Ukrainiens ont dévalisé les magasins, ils ont fait exploser une école et des gens ont été tués…»

Capharnaüm

Certains visages se ferment lorsque les journalistes tendent leurs micros. Rechigne-t-on à répéter des mots trop convenus aux visiteurs accompagnés par des officiels et des militaires arborant le «Z» de la machine militaire russe? Ou bien refuse-t-on de dépeindre en blanc et noir une réalité sans doute autrement plus complexe. À côté de nous, en ce «jour de fête», une jeune femme pleure silencieusement en serrant sa fille dans ses bras. Pourquoi ce désarroi? Un peu plus loin, un homme explique: «Mon père est russe, ma mère ukrainienne? Que dois-je faire? Me couper en deux? C’est effrayant et c’est le cas de beaucoup de familles, ici. Comment allons-nous nous rencontrer et communiquer?» Il dit avoir passé avec sa femme et son fils «plus de sept jours dans (leur cave) en buvant du thé et en mangeant du pain qui moisissait».

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La ville est un capharnaüm jonché de ruines, d’éclats et de débris. Les nouvelles autorités s’efforcent d’y insuffler un peu de vie. Un camion-générateur turbine au coin de la rue. On croise Nadiya, une vendeuse. Elle a vécu douze jours dans un sous-sol avec sa famille terrorisée. Sa maison a été détruite. Elle a été accueillie pendant un mois par des amis. Ses deux filles, 9 ans et 15 ans, «tressaillent au moindre bruit et partent se réfugier au sous-sol», dit-elle. «À un moment, nous avons pensé partir pour la Russie, où nous avons des proches, et finalement nous sommes restés», livre Nadiya, lasse et inquiète. «Nos enfants nous posent des questions auxquelles nous-mêmes ne pouvons pas répondre», se désole-t-elle.

«Depuis huit ans nous sommes sous les bombes, nous aussi, et l’on nous ignore, pourquoi?» vous répète-t-on à Donetsk. Huit ans de peur et d’isolement auxquels Moscou répond avec un slogan qui s’affiche partout: «La Russie n’abandonne pas les siens.» Des mots qui, faute de mieux, font souvent mouche dans ce Donbass en proie au dénuement, à l’isolement et orphelin de sa fierté industrielle d’antan. Alors, on serre les rangs autour de la «mère Russie».

À Donetsk, le chef de la DNR, Denis Pouchiline, s’adresse aux journalistes devant un immeuble de neuf étages fracassé le 30 mars par un missile «Ouragan» (sans préciser quel camp est à l’origine du tir). Bilan: deux morts et quatre blessés, dont un enfant. «Grâce à la Russie, qui a répondu à notre appel, nous pouvons penser à la paix, maintenant», affirme-t-il, en réaffirmant l’objectif des prorusses de récupérer le contrôle de l’ensemble du Donbass. «L’opération va être intensifiée», confirme Denis Pouchiline sans plus de détails. Selon lui, les Ukrainiens se retranchent et fortifient autant que possibles leurs positions, puis lorsqu’ils se retirent, «bombardent et endommagent autant que possible les infrastructures civiles».

Retour de l’eau et de l’électricité dans les villages endommagés, approvisionnement en nourriture et en médicaments - rien ne sera sans la Russie dans un Donbass sous perfusion économique. L’ancien bastion industriel de l’Ukraine du temps de l’URSS, avec ses mines et sa métallurgie, n’est plus que l’ombre de lui-même. Cette époque glorieuse n’est plus qu’un souvenir, porteur de nostalgie pour beaucoup. Sept cent mille passeports russes ont déjà été délivrés aux habitants des républiques séparatistes du Donbass depuis 2014 (une procédure parfois imposée, NDLR).

Depuis huit ans, Moscou soutient à bout de bras les républiques sécessionnistes mais n’y a guère relancé l’économie. Certes, avant même l’«opération militaire spéciale», des mesures ont été prises pour favoriser l’accès des entreprises locales au marché russe et leur permettre de participer aux appels d’offres publics. Fin février, Moscou a évoqué une injection de capitaux à grande échelle - 5,8 milliards d’euros annuels pendant trois ans - pour reconstruire les infrastructures du Donbass. Mais le voudrait-elle, la Russie serait-elle en mesure d’engager un tel effort, alors qu’elle-même est sous le coup de sévères sanctions? En 2014, l’idée de recréer dans l’est de l’Ukraine une «Nouvelle Russie» (Novorossia), projet datant de l’époque tsariste et mêlant identité slave, religion orthodoxe et protectionnisme économique était réapparu, puis abandonné en 2015. Reste à voir s’il sera malgré tout réactivé.

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Près de Louhansk, les journalistes sont invités à une rencontre avec le chef de la République populaire de Louhansk (LNR), Leonid Pasechnik. Le décor est imposant: la grande centrale électrique au charbon de la région. Elle était occupée jusqu’en février dernier par les Ukrainiens, qui avait interrompu sa production en 2017 pour mettre à terre l’économie du territoire prorusse, dit M. Pasechnik. Le nom de la ville voisine ne s’invente pas: Schastyé - bonheur en russe. Le site industriel, silhouette délabrée et fantomatique dont les hautes cheminées se dessinent sur le ciel gris, est entièrement miné, nous dit-on. «La priorité est de déminer le site, puis de réparer et de le relancer à pleine capacité pour approvisionner en électricité les fleurons de notre économie», proclame Leonid Pasechnik. La Russie a dépêché des sapeurs qui ratissent la zone avec un drone terrestre blindé. Ils font exploser deux mines pour les caméras. Cinquante engins seraient ainsi neutralisés chaque jour. Comment voyez-vous l’avenir de vos relations avec la Russie? «À long terme, nous ferons partie de la Fédération de Russie», répond sans détour le président de la LNR. D’autres territoires prorusses de l’ex-URSS pourraient suivre le même chemin - Ossétie du Sud, Transnistrie… - consolidant l’emprise de Moscou sur ses marches.

Avec son navire amiral coulé, la Russie subit un camouflet en mer Noire

RÉCIT - Le «Moskva» a coulé jeudi soir et ses marins ont été évacués.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien

RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.

Le Figaro

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

L'Humanité

L’Œil urbain, dix ans d’engagement

Prescription culture

Photo William Klein et Guillaume Herbaut sont les deux vedettes de ce festival qui a lieu à Corbeil-Essonnes jusqu’au 22 mai. C’est superbe et gratuit. Qu’on se le dise !

Magali Jauffret

Pour sa 10e édition, le festival l’Œil urbain, qui prouve, depuis une décennie, sa capacité à réunir une programmation de grande qualité, a fière allure : les façades de la halle du marché, de l’hôtel de ville, des moulins Soufflet, les berges de la Seine sont quadrillées de bâches géantes sur lesquelles sont imprimées les images les plus exaltantes du grand peintre, cinéaste et photographe américain William Klein. Prises à Paris, New York, Tokyo, Rome, Moscou, elles transmettent énergie, enthousiasme, rage au charme de la vieille ville de Corbeil-Essonnes.

Désormais exposées dans les plus grands musées du monde, ses images saisies au plus près des visages et des corps sont là en adéquation avec les quartiers populaires, et cela fait du bien au vieil Américain de Paris. Venu sur place, il constate que les jeunes d’ici l’ont repéré, lui, le militant antiraciste, ami d’Angela Davis, qui a filmé Mohamed Ali lorsqu’en 1974, champion du monde mais interdit de boxe à cause de son refus de combattre au Vietnam, il terrasse George Foreman à Kinshasa, devenant ainsi dans le fameux film de Klein Muhammad Ali the Greatest.

Les jeunes des quartiers sont venus aussi se découvrir sur les cimaises de la Galerie d’art municipale, après avoir fait confiance à la jeune photographe Sandra Mehl. Cette dernière confie : « Pendant un an, j’ai mené une exploration intime de la ville pour découvrir les territoires des filles, ceux des garçons, les espaces où ils se rencontrent, se retrouvent, flirtent, célèbrent un moment d’intimité, parfois à l’abri des regards, quand les relations amoureuses s’avèrent inavouables dans l’espace public. »

Ce travail risqué, délicat, réussi, nous fait percevoir à quel point l’amour, dans ces quartiers où les réputations vont vite, est un fait social où se lit le poids de la famille, de la communauté, de la religion. Très pudique est aussi, au théâtre, la série du rappeur et DJ Pascal Rivière que la transition du jeune Alex questionne.

Sur les murs voisins, est montrée l’œuvre noir et blanc, droite, frontale, attachante, de la photographe américaine Anne Rearick, qui s’est immergée dans des townships de la banlieue du Cap, en Afrique du Sud. Travaillant dans la tradition des photographes humanistes états-uniens, telle Dorothea Lange, elle s’est attachée à susciter l’empathie, à trouver beauté, grâce, poésie à côté de la violence.

Exposition magistrale sur l’Ukraine

Très engagée est la série d’Anthony Micallef Indigne toit ­accrochée sur le kiosque à musique. Elle raconte, en couleur, l’éparpillement à Marseille de 5 000 habitants à la suite de l’effondrement meurtrier, le 5 novembre 2018, de deux immeubles de la rue d’Aubagne. C’est un cri face à la détresse de ces familles qui survivent depuis sans foyer.

Si le Britannique Rip Hopkins vient glisser, dans 80 Abribus de la cité, ses autoportraits où il se met en scène avec malice auprès des habitants, d’autres auteurs dirigent nos regards vers d’autres réfugiés. Hervé Lequeux a suivi des Marocains, parmi lesquels de nombreux mineurs, partis de Tétouan jusqu’à l’enclave espagnole de Ceuta d’où ils franchissent le détroit de Gibraltar et échouent à Barbès, grossissant la tribu des gosses de la rue. La toute jeune Paloma Laudet, à peine sortie de l’École des métiers de l’information, a remarquablement documenté l’externalisation de la frontière britannique sur le sol de Calais, via murs, clôtures, barbelés, caméras, détecteurs infrarouges…

Toutes les écritures, ici, s’épanouissent. Ainsi, le collectif Item, qui fête ses 20 ans, traduit-il la force de son engagement par la vision subjective de chacun de ses membres, tandis qu’Édouard Élias choisit l’héliogravure pour traiter du sauvetage en mer des migrants depuis l’ Aquarius.

À la commanderie Saint-Jean, où l’on peut voir la vidéo de l’Américaine Darcy Padilla sur vingt ans d’accompagnement d’une jeune mère toxicomane et une série de John Trotter sur l’effondrement écologique causé, aux États-Unis, par un mauvais système de gestion de l’eau, on est emballé, sidéré par l’exposition magistrale de Guillaume Herbaut. Le clou du festival ! Auscultant l’Ukraine depuis vingt ans, il a saisi à Tchernobyl, au Dombass et à Maïdan, avec une forme différente à chaque fois, les prémices de la guerre que ce peuple agressé, envahi par la Russie, mène pour sauver son indépendance. Bravo à Elisabeth Hébert et Lionel Antoni, directeurs de ce festival, et au maire de gauche Bruno Piriou, qui défend une haute idée de l’art.

photographie
L'Humanité

Une histoire multiséculaire d’attraction et de répulsion

Prescription culture

Essai Du Moyen Âge à l’ère coloniale, le rapport des Français à l’islam est dominé par l’hostilité et les tensions, mais la tolérance et la curiosité y ont aussi leur place.

Latifa Madani

Dans cet ouvrage collectif, 14 contributions d’historiens et de spécialistes mettent en lumière les diverses façons dont les Français, dans leur diversité, ont, au fil des siècles, regardé l’islam et les musulmans.

Le malaise commence déjà par la langue. Comment les nommer ? Sarrasins, Barbares, Barbaresques ou mahométans, il faut attendre 1776 pour que les termes islam et musulman figurent dans le ­dictionnaire de la Bibliothèque orientale et que le Bescherelle l’adopte en 1874. Dans leur propos, en ouverture, les essayistes Alain Ruscio et Roland Laffitte retracent la saga des hésitations, circo­nvolutions et approximations du lexique français, jusqu’à la confusion, en cours aujourd’hui, entre ­musulman et islamiste. Le ­vocabulaire n’est jamais neutre, expliquent-ils, rappelant combien « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ».

Le malaise, plus que sémantique, concerne aussi l’image du prophète. « Son nom et son rôle ont été connus en Occident dans un contexte fort défavorable, celui de l’affrontement entre le christianisme et ce qui était considéré comme une fausse religion. » Mahomet était souvent décrit comme « violent, belliciste, fourbe, imposteur, à la sensualité débordante, source de débauche ». Au temps des Lumières, cependant, des orientalistes, dont George Sale, traducteur du Coran, ­reconnaissaient en lui « un homme exceptionnel, un grand réformateur ». Voltaire voyait dans­ ­l’islam « une religion philosophique raisonnable » et dans le message coranique « un immense progrès dans la pensée et dans la société ». Ce fut ensuite, au XIXe siècle, Napoléon qui confiait être exalté par la figure héroïque du prophète et disait préférer la religion musulmane, « moins ridicule que la nôtre ».

Un courant d’érudits se constitue

La conquête coloniale de l’Algérie finira, elle, de perpétuer une image négative de la religion musulmane, de son prophète et de ses adeptes. La guerre d’indépendance accentuera le phénomène.

Il faut remonter au « grand choc des croisades » pour comprendre les racines multiséculaires de cette hostilité, expliquent Alain Ruscio et Roland Laffitte. « Les croisades constituent un véritable affrontement entre deux monothéismes dans leur lutte pour l’hégémonie. (…) Elles représentent un moment clé de la structuration de l’islamophobie. »

Cependant, cette histoire est bien plus complexe qu’il n’y paraît. C’est « une histoire d’attraction et de répulsion », selon l’historien Faruk Bilici. Aux XVIIIe et XIXe siècles, il y a eu « une sincère ­curiosité intellectuelle pour l’islam de la part des grandes figures des arts et des lettres ». Ainsi, Lamartine notamment exprimera son enthousiasme, de retour de voyage en Orient. Un véritable courant d’érudits se constitue, soulignent Alain Ruscio et Roland Laffitte dans leur texte « Intérêt ­paradoxal pour l’islam, l’autre tradition française » . Ce courant donnera lieu à quelques célèbres conversions, parmi lesquelles celles d’Ismaÿl Urbain, Isabelle Eberhardt, Louis Massignon, Étienne Nasreddine Dinet, Aurélie Picard-Tidjani.

D’autres contributions sur l’école, la laïcité, le voile, les sciences complètent cet ouvrage riche d’enseignements, pour mieux comprendre les enjeux actuels du débat.

islamcolonialismealain ruscio
Le Figaro

«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien

Adrien Jaulmes

RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.

Envoyé spécial à Kiev

Avec à peine 98 avions de chasse au début du conflit, face à plus de 1 400 appareils russes, l’Ukraine n’avait pas la capacité d’opposer beaucoup de résistance. Pourtant, contre toute attente et malgré la perte d’un certain nombre de leurs appareils, la plupart détruits au sol au début de l’offensive russe, l’aviation ukrainienne est toujours opérationnelle, et ses pilotes empêchent la Russie de maîtriser complètement le ciel. «Dans les airs, les Russes ont beaucoup d’avantages sur nous: leurs appareils, leurs radars, leurs missiles, leurs systèmes de guerre électronique sont plus modernes que les nôtres, et ils ont l’avantage du nombre», dit «Juice», un pilote ukrainien qui se présente par son indicatif de vol. «Nous sommes mieux entraînés, et nous avons la motivation supplémentaire de défendre notre pays, mais le simple effet de supériorité numérique se fait sentir», dit-il dans un entretien réalisé par vidéo depuis une base aérienne ukrainienne.

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Depuis le début de la guerre, «Juice» enchaîne les missions. «Je suis en deuxième ligne de défense, dans l’Ouest du pays, où il y a moins d’attaques russes, dit-il, mais je vole parfois plusieurs sorties par jour, et la fatigue se fait sentir.» Son expérience de combat aérien ressemble assez peu à celle décrite dans des films comme Top Gun. «On est rarement engagé en combat tournoyant, ce n’est pas très courant dans la guerre aérienne moderne, dit-il. La plupart du temps, tout se déroule à une distance telle qu’on ne voit jamais l’adversaire. J’ai déjà eu plusieurs contacts radar avec des chasseurs russes, mais en général ma simple présence en vol suffit, mon rôle étant de les dissuader de lancer des missions de bombardement dans mon secteur. Nous sommes aussi utilisés dans des missions d’interception de missiles de croisière, mais ce sont des cibles très petites et nos avions sont mal adaptés. Et nos missiles air-air sont aussi beaucoup trop anciens.» Les Ukrainiens sont équipés d’avions soviétiques de type Sukhoï-25, Sukhoï-27 ou MiG-29. Ces appareils datent des années 1990 et sont surclassés techniquement par leurs adversaires russes, qui volent sur des avions beaucoup plus récents.

Un avion de plus de quarante ans

«Juice» pilote un MiG-29, un avion plus âgé que lui. «Cet appareil ne peut servir qu’à intercepter des bombardiers, mais est totalement surclassé par les Sukhoï-30 ou Sukhoï-35. Même si nous disposions de centaines de MiG-29, nous ne pourrions pas établir la supériorité aérienne. Et c’est de toute façon nous qui sommes inférieurs en nombre, explique le pilote ukrainien. Il m’est arrivé de me retrouver face à plus d’une douzaine d’appareils russes. C’est de la folie de voler avec un avion vieux de plus de quarante ans.» «Nos missions sont extrêmement dangereuses, dans les airs, mais aussi au sol, où nos bases sont constamment menacées. Nous avons déjà perdu de nombreux appareils.» Contraints de changer constamment de piste pour éviter d’être repérés et détruits par les missiles russes, les aviateurs ukrainiens décollent et se posent à des endroits différents. «Je change de piste parfois plusieurs fois par jour, dit «Juice», comme je ne sais jamais où je vais atterrir, j’emporte quelques affaires personnelles avec moi et mes chargeurs et câble pour mes téléphones et gadgets électroniques.»

Les huit années de guerre au-dessus du Donbass nous ont fourni une expérience qui se révèle précieuse aujourd’hui (...) Les Russes sont moins bien entraînés, et leur expérience de la Syrie, où ils volaient sans opposition, ne leur a pas servi à grand-chose

Pourtant, malgré son écrasante supériorité numérique et technologique, l’aviation russe peine encore à établir la complète maîtrise du ciel. «Nous sommes mieux entraînés et mieux préparés que leurs pilotes, dit «Juice». Les huit années de guerre au-dessus du Donbass nous ont fourni une expérience qui se révèle précieuse aujourd’hui. Notre participation à l’exercice Clear Sky, une grande manœuvre aérienne de l’Otan organisée en 2018, nous a fourni une excellente préparation. Les tactiques apprises alors nous sont très utiles. Les Russes sont moins bien entraînés, et leur expérience de la Syrie, où ils volaient sans opposition, ne leur a pas servi à grand-chose.» Que ce soit par manque d’entraînement individuel ou collectif, l’aviation russe n’a jamais mené au-dessus de l’Ukraine des opérations aériennes comparables à celles de l’Otan ou des Américains, dont la doctrine considère la neutralisation des défenses aériennes adverses comme un préalable à des opérations terrestres. Utilisés dans des missions ponctuelles, les avions russes ont subi depuis le début de l’offensive des pertes non négligeables dues aux défenses antiaériennes ukrainiennes.

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«Juice» le pilote n’est cependant guère optimiste sur les chances de pouvoir continuer à tenir en échec un ennemi doté d’une telle supériorité sans aide extérieure. «Les Russes ont commencé à utiliser des bombardiers comme les Tupolev-22, capables de détruire des villes entières, comme en Syrie, dit-il. Il nous faut des avions, et des missiles antiaériens pour pouvoir protéger efficacement nos villes, notre population et nos troupes au sol.» Même les MiG-29 polonais, que Varsovie avait envisagé de livrer à Kiev avant de renoncer par crainte que ce ne soit perçu par Moscou comme une escalade, n’auraient selon lui pas fait une grande différence. «Nous avons besoin d’avions modernes, équipés aux normes Otan, comme des Rafale, ou des F-16 ou des F-18, dit-il. Beaucoup de nos pilotes n’ont même pas d’avions sur lesquels voler. Les pays occidentaux pourraient nous fournir ces appareils, nous pourrions déjà être en train d’entraîner nos pilotes et nos personnels au sol. L’entraînement n’est pas si long, et nous utilisons déjà des simulateurs de vol employés par les pilotes occidentaux.» «Nous ne vous demandons pas d’envoyer des combattants», dit «Juice», reprenant un argument répété depuis le début du conflit par les autorités ukrainiennes. «Nous avons seulement besoin d’armes pour nous défendre, et par là même, défendre toute l’Europe!»

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Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

El País (ESP)

Siguiendo el río Infierno, un paraíso asturiano

ASTURIAS

Del pueblo de Espinaredo y sus 26 hórreos al Santuario de la Virgen de la Cueva con paradas en uno de los bosques más bellos del Principado y un curioso museo con 500 piezas de relojería

El río Infierno nace en las montañas del confín meridional del concejo de Piloña, en el oriente de Asturias, y baja saltando por los bosques celestiales del parque natural de Redes, rodeado de seres como corzos, rebecos, nutrias, urogallos y otras 204 criaturas (la mayor biodiversidad vertebrada de la región). Lo de llamarle Infierno a un río tan paradisíaco tiene difícil explicación. Por buscarle alguna, hay quien dice que, en otoño, las hayas, los castaños, los robles, los alisos y los avellanos que pueblan sus riberas refulgen como las llamas del infierno y que por eso se conoce con ese nombre. A falta de otra razón mejor, tendremos que conformarnos con esta. Seguimos su cauce para descubrir un entorno sin igual en el Principado. 

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Los hórreos de Espinaredo

Para ver el paraíso del río Infierno hay que pasar antes por el purgatorio de la PI-4, una carretera estrecha y llena de curvas sin visibilidad, que serpentea entre Infiesto, la capital del concejo, y Espinaredo, un pueblín partido en dos por la corriente que, si no es el más guapu de Asturias (título que casi nadie le discute a Cudillero), le falta poco. Lo que sí es seguro es que es esta villa rodeada de bosques y montañas es la que más hórreos, y más antiguos, posee de todo el Principado: 26.

Comer: El Rincón de Espinaréu (Espinaredo); restaurante Atalaya (Torín). Dormir: Palacio de Cutre (La Goleta); Albergue Avellanos (Riofabar. Turismo de Piloña: tierradeasturcones.com. Turismo de Asturias: turismoasturias.es.

Los hórreos tienen cuerpo de madera de castaño (alguno de ellos, con bajorrelieves policromados) y tejado de teja árabe, y están erguidos sobre cuatro altas patas o pegollos para preservar de la humedad las patatas, las panojas y los chorizucos. De la humedad y de los roedores, porque entre los pegollos y la caja de madera del hórreo hay muelas, unas piedras lisas y redondas como las de un molino, cuya cara inferior es impracticable para los ratones: no tienen dónde agarrarse. Por dentro, los hórreos están divididos en cuatro y cada parte pertenece a una familia. Han servido para guardar el maíz y las avellanas, luego como trasteros, como garajes e incluso como terraza de un restaurante, como la de El Rincón de Espinaréu. El más antiguo data de 1548. Muchos tienen sobrepuertas talladas, liños (vigas que sustentan el tejado) tallados o pintados con radiales, hexapétalas o cruces, además de motivos solares, cuyo origen se remonta a la Edad del Hierro. Destaca l'Horru La Capilla, así llamado porque antiguamente se usó para oficiar misa, antes de que se construyera la iglesia. 

Riofabar y el Arboreto de Miera

Continuamos el viaje valle arriba, hacia Riofabar, viendo cómo el río y la carretera surcan prados orlados de avellanos y manzanos en los que pacen asturcones. De las avellanas se saca motivo para la fiesta más popular del valle (el Festival de la Avellana), que se celebra cada primer domingo de octubre en el Santuario de la Cueva, a un kilómetro de Infiesto, con ofrenda de los primeros frutos a la Virgen. De las manzanas se obtiene una sidra de la que se ufanan mucho en la comarca (“Dos cosas hay en Infiesto / que no las hay en Madrid: / la santina de la Cueva / y la sidra Manolín”. Y del asturcón, que es un caballejo duro y montaraz se obtiene la satisfacción de conservar una raza autóctona y un eslogan turístico: “Piloña, tierra de asturcones”.

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Enhebrando pastos hípicos, pues, la carretera rebasa la aldehuela de Riofabar y, dos kilómetros después, el área recreativa del Arboreto de Miera, donde hace décadas fueron plantados cipreses de Lawson, pinos de Oregón y otras coníferas exóticas, como si los árboles autóctonos no fuesen ya suficientemente grandes e impresionantes. Árboles como los castaños que asombran, un poco más arriba, las mesas y praderas ribereñas del área recreativa La Pesanca, que es la más antigua de Asturias. Aunque, para antiguos, estos castaños gigantescos. Aquí acaba el asfalto y comienza el recorrido a pie por las foces (hoces) del Infierno, el tramo más alto, selvático y encañonado del río.

Camino de las foces

El camino no tiene pérdida. Es la continuación natural, sin asfaltar, de la carretera: una excelente pista de tierra que cruza aquí mismo el río Infierno por el primero de los siete puentes que uno se encuentra a lo largo de la excursión. Dicha pista lleva a los caminantes en suave ascenso por un valle que se cierra poco a poco hasta que, llegando al segundo puente, como a media hora del inicio, acontece un cambio radical: el bosque de robles y alisos ribereños se torna en un espesísimo hayedo. La luz que bañaba los risueños prados de más abajo se vuelve verdinegra, espectral, casi lunar, y las aguas se encajonan rugidoras en un estrecho, el de la Lanchosa, tajado a lo largo de miles de años en la roca caliza por el Infierno, río que ora se encabrita en espumeantes cascadas, ora se remansa en pozas de agua tan cristalina que casi no se ve y donde las truchas semejan ingrávidas criaturas aerobias.

Al llegar al sexto puente (que no se cruza), se ha de tomar en la bifurcación que allí se presenta la pista de la derecha, la cual traza un par de revueltas, cruza el río por última vez y se aleja definitivamente de él para morir, una hora después, al pie de la foz de Moñacos, Moniacos, Muniacos o Muñiacos... nombres para todos los gustos que recibe este minidesfiladero, labrado por un afluente del Infierno, donde aflora en forma de paredes verticales la blanca roca caliza de los montes. Una senda pedregosa permite, desde el final de la pista, atravesar esta pequeña hoz para ir a salir a un idílico vallejo, situado a mil metros sobre el mar y 500 sobre La Pesanca, que es de buena querencia de los corzos y los rebecos. Aunque se puede, no hace falta subir más. Aquí, cumplidas dos horas y media de camino, los verdes ribazos del arroyo reclaman los gozos del almuerzo. Y, después, una siesta es lo pedido. 

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Infiesto: neandertales y relojes

Otro día (o el mismo, si no nos echamos la siesta) nos acercaremos a Infiesto para ver la exposición Los 13 del Sidrón, dedicada a la famosa cueva piloñesa en la que se ha exhumado la mejor colección de restos óseos neandertales de la península Ibérica. Visitaremos también La Casa del Tiempo (abierto sábados y domingos, y se realizan visitas en otros horarios bajo reserva; 984 11 30 12), un museo del reloj extraordinario que atesora más de 500 piezas históricas. A un par de kilómetros al oeste de Infiesto, en la parroquia de Ques, descubriremos otra maravilla natural labrada por el agua en estas montañas calizas: el Santuario de la Virgen de la Cueva. La reina Isabel II lo visitó en 1858. Durante la ofrenda del Festival de la Avellana, en octubre, se llena de gente, pero todo el año vienen los piloñeses a darle calor a la Virgen: “Virxen de la Cueva hermosa / cómo non mueres de frío / debaxu d'esi peñascu / a la orillina del ríu”.

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Le Figaro

Découvrez à quoi ressemble l’un des appartements les plus chers de Lyon

Actualité

EN IMAGES - Ce bien, affiché à 3,45 millions d’euros, est niché dans l’immeuble Ycone de Jean Nouvel. Il offre 210 m² habitables, plus de 300 m² de terrasses et une grande piscine chauffée.

Par Marine Richard

Mis à jour le 19/04/22, 04:00

Publié le 19/04/22, 04:00

  • Le Mesnil-en-Vallée (49)
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Le célèbre immeuble Ycone de Jean Nouvel abrite au 14ème et dernier étage un appartement surplombant le quartier Confluence de Lyon (69). Il dispose d’un accès privatif par ascenseur ouvrant sur une entrée en transparence, une pièce de vie de plus de 119 m², avec une première terrasse de 60 m² et un toit terrasse de 270 m² offrant une vue imprenable sur Lyon ainsi qu’une piscine chauffée de 10,5 par 3. Ce bien exceptionnel cherche preneur pour 3.450.000 €. C’est l’agence Sandra Viricel Immobilier, du nom de l’agent immobilier de l’émission phare de Stéphane Plaza «Recherche appartement ou maison» sur M6 avec l’agence HTL, qui a l’exclusivité de ce «joyau de l’immobilier contemporain».

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«Il est difficile de parler de prix au mètre carré pour ce type de bien étant donné que le toit terrasse mesure 270m². De plus, la piscine ajoute un surcoût à la construction de 350.000 €», assure Sandra Viricel. Ce bien de 216 m² habitables compte une suite parentale et trois autres chambres dont une avec salle de bains, salle d’eau privative et espace bureau. La cuisine à l’américaine est tout équipée. À l’étage, une piscine chauffée surmonte la terrasse aménagée qui offre une vue imprenable sur Lyon. Avis aux passionnés de voitures, trois garages fermés en sous-sol complètent le bien. Le logement est économe en énergie puisque son diagnostic de performance énergétique, DPE, porte l’étiquette B et ses émissions de gaz à effet de serre sont faibles également.

Il se situe à proximité de l’emblématique musée des Confluences, du centre commercial avec cinéma et bibliothèque. Des écoles maternelle et primaire, un collège et un lycée sont situés à proximité. La tour Ycone de Jean Nouvel «ne veut pas être un «monument» de la ville: ce bâtiment appartient à la vie de ce nouveau quartier et il doit avoir sa propre identité», explique Jean Nouvel sur le site des Ateliers Jean Nouvel. Ce projet est en effet situé au bord des voies ferrées et est «confronté à des immeubles de bureaux». Avant d’ajouter: «Le pire aurait été de faire un bâtiment comme les autres.»

Deux façades pour un immeuble

La tour, comportant 92 logements et 660 mètres carrés de commerces en rez-de-chaussée, réussit son pari de ne pas être un bâtiment comme les autres grâce à sa hauteur plus élevée, 64 mètres en tout, et à ses deux façades, comme si deux immeubles cohabitaient en un seul édifice: une en béton, ossature bois habillée d’aluminium et une en verre opaline. Une coiffe en métal culmine sur le haut du bâtiment. «L’an passé, c’est une maison rue Tronchet, dans le 6e arrondissement de Lyon, qui a battu les records en partant à 2,5 millions d’euros», selonLe Progrès.

Le Figaro

L’éditorial du Figaro: «Mélenchon pour tous»

Vincent Trémolet de Villers

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

Les gais rossignols, les merles moqueurs sont à la fête. Le clivage droite-gauche a disparu, explique doctement le commentariat depuis le premier tour. Les jours qui précèdent le second nous indiquent que, si la droite a été effectivement engloutie, la gauche, elle, exerce une attraction fatale sur les deux finalistes de l’élection présidentielle. Il est revenu le temps des cerises. «L’avenir en commun» est devenu l’horizon indépassable de tout projet. Heureusement que l’exercice ne dure que deux semaines: à ce rythme-là, le RN va bientôt envisager l’entrée de Pierre Mauroy au Panthéon, LREM un rapprochement historique, dans une ZAD neutre, avec Extinction Rebellion.

L’analyse gramscienne répétée jusqu’à la nausée assurant que la droite-a-gagné-la-bataille-des-idées a été contredite par les urnes. Depuis que Jean-Luc Mélenchon est célébré comme le penseur organique de la démocratie française, le phare de la jeunesse engagée, l’imam caché de nos banlieues, le druide des alternatifs et des naturopathes, l’hégémonie supposée des libéraux-conservateurs est introuvable. Bois mort d’une élection qui devait être la leur, ils regardent, un peu ébahis, le printemps des Insoumis.

L’âge de la retraite? Cette «mère des batailles» ne mérite plus qu’on la prépare. Le Pen a renoncé depuis longtemps, Macron s’en désencombre depuis quelques jours.

L’équilibre des comptes publics? Pourquoi ne pas changer de paradigme? répond la majorité. «Quoi qu’il en coûte», l’État maternant et dépensier vous protégera contre l’hydre «néolibérale», reprend Marine Le Pen.

Le voile islamique dans l’espace public? Il faisait consensus contre lui, de Jean-Michel Blanquer à Jordan Bardella, il est désormais une expression inattendue du féminisme pour le président-candidat, un sujet qui n’est plus prioritaire pour celle qui voudrait lui succéder.

L’immigration? La sécurité? Le mérite? L’armée? La transmission? Le patrimoine matériel et immatériel? La famille? Ce n’est pas le moment de heurter les électeurs de gauche. L’électeur de droite, lui, attend impatiemment que s’achève la grande quinzaine du rouge.

Luc Ferry: «Décomposition»

CHRONIQUE - Cette France en mauvais état est déchirée comme jamais, les extrêmes représentant plus de 50% de l’électorat, tandis que les partis dits «de gouvernement» sont laminés, ce qui n’annonce rien de bon.

«Non Emmanuel Macron, le voilement des femmes n'est pas neutre»

FIGAROVOX/TRIBUNE - En déplacement à Strasbourg, le président de la République a dit qu'il trouvait «beau» de rencontrer une femme voilée et «féministe». L'essayiste Malika Sorel-Sutter lui répond. Elle estime que le voile peut se muer en instrument d'amputation de liberté.

Le Figaro

Pourquoi nos émotions peuvent nous faire grossir

DÉCRYPTAGE - Des chips pour combler l’ennui, du chocolat pour digérer sa colère, une glace dans laquelle noyer son chagrin… Nos affects décident aussi de nos assiettes.

Des «kilos émotionnels»? Quelle drôle de formule! Elle semble pourtant inspirer les spécialistes et leurs éditeurs, tant les livres sur le sujet sont nombreux: Les Kilos émotionnels: comment s’en libérer,Ma tête a faim, Cessez de manger vos émotions, Perte de poids: le déclic émotionnel… Si certains parlent plus volontiers d’«alimentation émotionnelle», autrement dit le fait de manger sous le coup de l’émotion, «ces formules imaginées ont le mérite d’être parlantes, observe Laurence Haurat, psychologue et nutritionniste, elle-même auteur de l’ouvrage Et si vous trouviez (enfin) votre poids idéal (Eyrolles). Elles font sens pour le lecteur qui se reconnaît immédiatement: il se voit lui aussi grignoter quand il est triste ou en colère.»

Étrange réflexe que celui-là! «Généralement, une émotion forte coupe la faim», rappelle Sandrine Péneau, nutritionniste et maîtresse de conférences à l’Université Sorbonne Paris Nord, coauteur d’une étude sur l’alimentation émotionnelle et le surpoids publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition. «On suppose donc que le fait de manger sous le coup de l’émotion est un comportement en partie acquis, notamment en raison d’expériences d’apprentissage inappropriées pendant l’enfance.»

Le bébé mange d’abord ce dont il a besoin, ni plus, ni moins, et seulement quand il a faim. Mais très vite, son rapport à la nourriture se complexifie lorsque celle-ci se charge d’affects et de symboles. L’acte de manger se colore des habitudes culturelles et familiales (un placard à gâteaux en libre-service ou sous clé), est associé à de bons moments (les déjeuners festifs du dimanche) ou à de mauvais (les gronderies parce qu’on boude son assiette), peut devenir un marqueur identitaire (celui qui avait toujours un bonbon dans son sac, celle qui n’aimait jamais rien…) ou un enjeu, prenant tantôt la forme d’un remède (un bobo, un gâteau), d’une gratification (le gros lot, un gâteau) ou d’une punition (un zéro, pas de gâteau!). Quant à l’amour parental, il se mesure souvent dans la fratrie à la plus grosse part dudit gâteau. Et c’est là que l’émotion s’en mêle.

Mais combien pèse-t-elle sur la balance? Elle est, en tout cas, responsable d’un certain nombre de kilos jugés superflus. «L’alimentation émotionnelle est l’un des facteurs du surpoids, confirme Sandrine Péneau. Plusieurs raisons sont évoquées, comme la difficulté à distinguer la faim d’autres états internes désagréables ou l’utilisation des aliments comme sources de réconfort.» On mange quand on s’ennuie, quand on se sent seul, quand on est déçu, triste, frustré, en colère, en panne. On mange pour faire quelque chose, pour agir, pour combler le vide, au sens réel ou symbolique. Moins quand on est joyeux ou amoureux, mais ça arrive aussi!

Et le soulagement est immédiat. Sinon, on ne céderait pas à la tentation - le cerveau n’est pas si stupide. «Sous le coup de l’émotion, on privilégie les aliments riches en énergie tels que les gâteaux, biscuits, chocolat, chips, plutôt que les aliments peu énergétiques comme les fruits et les légumes, observe Sandrine Péneau. Grignoter apporte son lot de calories… et de neurotransmetteurs, la sérotonine et la dopamine notamment. Le système de récompense s’active et donne à éprouver une sensation de plaisir.» On était au fond du trou, au bout du rouleau. Nous voilà apaisés et ragaillardis. De façon transitoire, malheureusement.

«Cercle vicieux»

Faudrait-il y aller mollo sur les chips? Pas forcément, rassure Laurence Haurat: «Le rapport que chacun entretient avec la nourriture peut être singulier certes, mais il est à l’image de notre rapport au temps, par exemple, ou à l’autorité. C’est un élément de construction comme un autre. En revanche, il arrive qu’il devienne problématique quand il désorganise le quotidien: on n’ose plus aller à la piscine, on refuse les sorties au restaurant, on se trouve moche ou nul, on compte les calories, on y pense sans arrêt… Lorsque la confiance, l’estime et l’image de soi sont ainsi fragilisées, il est important de sortir du cercle vicieux.» Cependant, mieux vaut éviter tout régime qui ne ferait qu’alimenter le problème. «Ceux et celles qui limitent délibérément leurs apports alimentaires sont plus susceptibles de trop manger en réponse à des états émotionnels», prévient Sandrine Péneau.

Car le problème ne se situe pas dans l’assiette. «C’est le rapport à l’alimentation qu’il faut travailler, estime Laurence Haurat, pour sortir du réflexe non conscient “Je suis troublé donc je mange”. Une période d’auto-observation permettra de mieux saisir les circonstances dans lesquelles on grignote, de repérer et nommer l’émotion éprouvée, de faire le lien entre le manque ressenti et la tentation de le combler par un en-cas.» Cette première prise de conscience permettra de choisir d’y renoncer. Ou d’y céder… mais avec plaisir. Alors, dans un second temps, notre menu changera. Et puis, parce qu’il ne faut pas oublier l’élément déclencheur, l’émotion elle-même, travailler à sa régulation est une piste de fond: moins l’émotion apparaîtra, moins on aura besoin de chocolat.

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Le Figaro

Trentenaires, sélects et influents : ces nouveaux réseaux de pouvoir qui rassemblent l'élite de demain

Sofiane Zaizoune

ENQUÊTE - Fini, le monopole du Siècle, du Cercle de l'Union Interalliée ou de l'Automobile Club de France : loin des vieux codes élitistes, la nouvelle génération prône un networking fondé sur le plaisir, la simplicité et la spontanéité. Une nouvelle façon de «chasser en meute» et de construire sa carrière.

On ignore à peu près qui ils sont, où ils se réunissent et à quelle fréquence. On tape quelques mots-clés, en vain : nulle photo, sur les réseaux sociaux, de trentenaires trinquant sur un rooftop lors d'une soirée Paris Connection. «Depuis juin 2021, nous en avons organisé six dans la capitale et une à Marseille», détaille Antoine Lévêque, 27 ans, le cofondateur de ce nouveau rendez-vous de networking pour jeunes gens prometteurs. Il nous accueille autour d'un café dans les élégants bureaux de The Arcane, l'agence de conseil en influence dont il est l'un des directeurs. À ses côtés, Adrien Loriller, 32 ans, associé d'Avisa Partners, un groupe d'intelligence économique et d'affaires internationales.

Tutoiement facile et élocution soignée, costume impeccable porté sans cravate, chemise immaculée légèrement déboutonnée : les deux hommes maîtrisent parfaitement les codes de «l'entre-deux». Tout comme la centaine d'entrepreneurs, journalistes, communicants, élus ou conseillers politiques, banquiers d'affaires ou encore avocats, tous âgés de 25 à 35 ans, qu'ils réunissent tous les deux mois. Ils investissent le George, le Kube, le rooftop de l'hôtel Rochechouart ou la terrasse du Rowing Club, avec vue sur le Vieux-Port de Marseille. Et envisagent de se lancer à Monaco, Londres, Casablanca ou Abidjan.

«Chasser en meute»

Leurs soirées se veulent l'antithèse de repoussoirs bien identifiés. Les clubs traditionnels, élitistes et ultra-codifiés, comme le cercle de l'Union interalliée ou l'Automobile Club de France, les soirées de gala guindées à plusieurs centaines de personnes, ou encore les classiques afterworks, avec badge sur le revers de la veste et invités placés, font figure d'épouvantails. Les invités aux soirées Paris Connection reçoivent leur carton par WhatsApp - «cela crée du désir», souffle Antoine Lévèque -, sont priés de venir sans costume ni carte de visite, mais de proposer le nom d'un +1 aux organisateurs. Pas question non plus de recevoir la liste des invités en avance ni d'écouter les organisateurs prononcer un mot. Il ne s'agit que de boire un verre et de se rencontrer, nous dit-on. «Tout le monde vient à la cool, l'ambiance est bienveillante, il n'y a pas d'enjeu», affirme Adrien Loriller.

On peine à le croire en écoutant la liste des invités : Jean Gaborit, cofondateur des «Jeunes avec Macron», ex-adjoint au chef de cabinet du président de la République, aujourd'hui reparti dans le privé ; Guillaume Rozier, data scientist et fondateur de CovidTracker et de Vite Ma Dose ! ; Charlie Perreau, journaliste aux Échos ; des cadres d'institutions publiques, une ribambelle d'entrepreneurs, des investisseurs… Tous, sans doute, promis à des postes encore plus prestigieux dans quelques années. «On veut réunir la relève, la nouvelle génération de talents, des gens efficaces dans ce qu'ils font, admet Adrien Loriller. Avec ces soirées, on a voulu théoriser l'idée de chasser en meute. Nous avons tous besoin de développer notre réseau et le plus efficace en la matière, c'est l'informel.»

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Sport, coworking et entre-soi

C'est aussi le plus en vogue. Une ambiance décontractée savamment orchestrée, des cercles exclusifs mais pas élitistes, des événements soignés mais laissant la place au hasard des rencontres : cette recette hybride séduit de plus en plus. Des communautés d'entrepreneurs, comme le Galion Project, aux critères d'adhésion précis, partent au Maroc ou au Brésil discuter stratégie entre deux sessions de kitesurf. À Paris, les clubs privés d'inspiration anglo-saxonne, à la fois hôtels, restaurants, salles de sport et espaces de coworking, se multiplient, comme le Blanche, Soho House ou La Montgolfière. Des écrins où l'on réseaute entre un chai latte et une session d'abdos, en échange d'une cotisation annuelle de 1.500 à 2.500€ en moyenne, parfois après avoir été approuvé par un jury. L'entre-soi a encore de beaux jours devant lui, y compris chez les jeunes actifs ambitieux. Malgré tout, le networking se diversifie et se démocratise. Il répond à un besoin de plus en plus partagé, nourri par les mutations du monde du travail. À l'heure où chacun semble seul artisan de sa propre carrière et où l'(auto)entrepreneuriat suscite bien des fantasmes, développer son réseau devient incontournable, y compris en début de carrière.

L'exercice se pratique désormais avec des codes moins stricts, sur fond de blurring, cette tendance à la confusion des vies pro et perso. Les rencontres sont donc fondées sur la bienveillance et une forme de simplicité, ou en tout cas vantées comme telles. «Ce changement, récent, a commencé il y a environ cinq ans, estime Alain Marty, fondateur du Cercle Wine Business Club, qui réunit des dirigeants passionnés de gastronomie et de vin autour de personnalités de premier plan, et auteur du guide Réseaux d'influence (1). Les jeunes ont une culture très forte, plus que leurs aînés, du réseau et de l'entraide. Ils avancent ensemble, avec une approche à la fois structurée et décomplexée. Le tutoiement leur paraît évident, y compris face à des dirigeants plus âgés, auxquels les jeunes parlent d'égal à égal. L'autre volet, ce sont les réseaux féminins, à la croissance impressionnante.»

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Sororité à tous les étages

Ils se multiplient, en effet, des dîners LeadHers au club privé bruxellois The Nine, plus selects, en passant par le très engagé collectif Sista ou encore les cercles spécialisés par secteur d'activité, voire par métier. Les femmes viennent y puiser de quoi mieux affronter ce qu'elles subissent au quotidien : charge mentale, inégalités salariales, plafond de verre, difficultés à lever des fonds pour les entrepreneures… Dans ces espaces, vantés comme libres de toute injonction, la sororité est reine. Et le partage d'expérience, possible.

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«C'est une valeur importante, on n'est pas là pour se juger. D'ailleurs, chacune vient comme elle est, en Chanel ou en Zara, peu importe», confirme Morgane Guyon, fondatrice des Officieuses, un club accessible contre une cotisation annuelle de 1.500 €, et qui rassemble une centaine d'entrepreneures à Bordeaux, Biarritz et Nantes. Là, les femmes se retrouvent dix fois par an pour échanger, nouer des contacts et, parfois, signer des contrats quelques jours plus tard. «Nous sommes là pour dynamiser nos business, mais aussi nous entraider au quotidien : conseils sur l'école à la maison pendant la pandémie, numéros de médecins spécialistes pour les enfants…», énumère Morgane Guyon. Parce que le travail fait partie de la vie, au même titre que le reste, parler de tout, librement, devient un réflexe chez cette jeune génération. «Nous avons toutes choisi de faire carrière et de nous occuper de nos enfants, souvent davantage que nos maris. On aurait tort de ne pas se soutenir.»

En vidéo, Xavier Niel ou François-Henri Pinault répondent aux questions posées aux femmes

Changement de paradigme

Cette idée infuse chez tous les témoins interrogés pour cet article. «On ne rejoint pas ces réseaux pour monter seule, mais pour créer une aventure collective», insiste Julie Davico-Pahin, cofondatrice et CEO d'Ombrea, une start-up d'Aix-en-Provence qui développe des ombrières pour protéger les cultures du réchauffement climatique. Membre de plusieurs cercles, elle vient d'être élue présidente de la French Tech Aix-Marseille. Un mandat décroché grâce à une feuille de route ambitieuse - aider dix entreprises locales à lever dix millions d'euros chacune en trois ans -, qu'elle a bâtie entourée d'un cercle rapproché d'entrepreneurs et d'investisseurs. «Nos réflexions ont commencé de façon informelle, autour d'un verre, décrit-elle. On applique dans la communauté notre état d'esprit start-up : soyons agiles et mettons les mains dans le cambouis, sans nous embarrasser de carcans guindés ou rigides.» Y compris lorsqu'il s'agit de fréquenter les réseaux plus classiques, qui de fait apprennent à se dérider au contact de ces jeunes startupeurs détendus.

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Une nouvelle façon de mêler travail et plaisir. «Rien ne m'amuse plus que d'aller aux soirées pros, poursuit Julie Davico-Pahin. On rit, on refait le monde, on se fait des amis et, en même temps, on se sent utile. J'ai eu énormément de bonnes idées pour ma start-up en lendemain de soirée.» La légèreté n'empêche pas, là non plus, la volonté farouche de peser lourd dans l'écosystème entrepreneurial, sur le marché de l'emploi ou même dans le débat public. Fréquenter la French Tech, comme d'autres réseaux, c'est progresser entre pairs, nouer les relations nécessaires pour accélérer ou lever des fonds, rencontrer les acteurs publics auprès desquels les entrepreneurs se muent en lobbyistes. Bref, faire partie du jeu. Être dans le match. C'est bien à cela que sert le réseau. À 50 ans comme à 30, avec ou sans cravate.

(1) Réseaux d'influence, le guide du networking en France, Alain Marty, éditions du Rocher, 368 pages, 30 €. Disponible sur livre.fnac.com. Réédition prévue fin 2022.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.

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Malgré cette réorientation, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Ce retrait russe partiel montre que Moscou n'est pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front : un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a trois semaines par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, en revanche un enlisement des forces russes est loin d'être certain dans la mesure où les Russes concentrent désormais leur effort dans le Donbass. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, avancée russe dans le Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud.

Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs poches à l'intérieur de la ville, notamment dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr

La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.

Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint, mais il est plus qu'improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass s'annonce longue.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement de ces dix derniers jours est la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard du dispositif militaire engagé au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le Donbass. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord vont pouvoir être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estimait il y a déjà 15 jours Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et la guerre va-t-elle se limiter désormais aux deux oblasts de Donetsk et Lougansk ? Ou Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? Il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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Le Figaro

«C’est la montagne qui accouche d’une souris»: Thierry Ardisson tacle Netflix et Amazon Prime Video

  • Par  Damien Mercereau
  • Mis à jour le 19/04/2022 à 10:41
  • Publié le 19/04/2022 à 10:41

L’animateur de 73 ans, prochainement de retour sur France 3 avec «Hôtel du temps», a accordé une longue interview à Jade et Éric Dussart sur RTL dans l’émission «On refait la télé» diffusée le week-end dernier.

Le lundi 2 mai à partir de 21h10 sur France 3, Thierry Ardisson fera son grand retour sur le service public avec sa toute nouvelle création, «Hôtel du temps». Grâce à la technologie, l’animateur proposera des entretiens avec des personnalités disparues comme la chanteuse Dalida lors du tout premier numéro ou encore le comédien Jean Gabin et l’humoriste Coluche. En pleine promotion de cette émission, celui qui a quitté C8 il y a trois ans était le week-end dernier sur RTL dans «On refait la télé».

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Avant d’obtenir l’accord de Delphine Ernotte, patronne de France Télévisions, pour l’acquisition de sa nouvelle émission, Thierry Ardisson avait proposé «Hôtel du temps» aux plateformes de streaming comme Amazon Prime Video et Netflix. «Netflix, pour le moment, je ne suis rien arrivé à leur vendre», nous confiait-il en octobre 2020. «Les plateformes, c’est comme les radios libres, c’est la montagne qui accouche d’une souris», a-t-il déclaré sur RTL en reconnaissant avoir été contrarié que son émission ne les intéresse pas.

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«Quand je suis allé voir Netflix, ils ont vu “Hôtel du temps” et m’ont dit que, pour les interviews, ils ont déjà David Letterman. Alors que ça n’avait rien à voir», a raconté Thierry Ardisson qui a dit regretter «leur manque de curiosité». «Vous voyez bien les programmes qu’ils font en France», a-t-il souligné en taclant notamment «LOL: Qui rit, sort!», diffusée sur Amazon Prime Video, «l’émission avec Philippe Lacheau qui est “Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette” qu’avait faite Jean Yanne il y a 25 ans».

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L'Humanité

Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !

Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.

Anna Musso

À peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.

Mars. L’œil du rover Perseverance, c’est de la super came !

Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).

Deux vitesses du son

Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !

Michel Viso, exobiologiste : « Je ne pense pas qu’il soit possible de coloniser Mars »

C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.

Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !

Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :

sciencesastronomieplanète marsNasa
L'Humanité

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

Actu

Il y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.

Anna Musso

L’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.

Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).

Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.

« Le grand manuscrit de la vie »

Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.

Toute l’information génétique en 4 lettres

Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.

Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. «Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »

Génome humain : les 8% qui changent tout

« Un tour de force expérimental et informatique »

Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.

En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »

La diversité de l’espèce humaine

Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.

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C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.

Mieux comprendre l’évolution de l’homme

Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.

Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.

sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique
Le Figaro

Les conseils du champion du monde d’orthographe pour être le meilleur en français

Aliénor Vinçotte

DÉCRYPTAGE - Que ce soit pour écrire un mail, une déclaration d’amour, une dissertation, voici les secrets de Bruno Dewaele au Figaro pour une maîtrise irréprochable du français.

Écrit-on «pallier quelque chose» ou «pallier à»? Quelle est la différence entre «sensé» et «censé»? Met-on un «s» au chiffre «quatre-vingts» ? La langue française compte également d’innombrables règles à respecter pour avoir une orthographe irréprochable. Cependant, comment s’y retrouver quand les exceptions sont si nombreuses? Nous avons interrogé Bruno Dewaele, qui a remporté le titre de champion du monde d’orthographe en 1992 à New York, seul concours de ce type ayant rassemblé 112 pays dans la salle de l’Assemblée générale de l’ONU. Il livre ses conseils au Figaro pour devenir un maître de la langue française.

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1. Ayez confiance en vos capacités

Avant tout, pour avoir une bonne orthographe, il s’agit «d’y croire», commence Bruno Dewaele. Et «d’éviter par-dessus tout les excuses faciles du genre: “J’ai toujours été nul!”». L’orthographe est une matière dans laquelle il est toujours possible de progresser. «J’ai connu des étudiantes qui, au concours d’entrée en école d’orthophonie, passaient de 0/20 à 16 l’année suivante. Je ne suis pas sûr que toutes les matières se prêtent à de telles “remontadas”!», raconte notre champion.

Pour autant, il ne s’agit pas de tomber dans l’excès de confiance. «L’humilité doit rester la vertu cardinale de quiconque entend parfaire sa maîtrise de la langue», rappelle-t-il. Même chez les plus grands champions d’orthographe, le doute subsiste et peut être formateur car ils savent combien l’orthographe peut être «retorse».

2. Ayez une approche ludique des mots: étymologie, astuces mnémotechniques...

Si certains ont une excellente mémoire visuelle qui leur permet de se rappeler la graphie des mots sans effort, d’autres vont avoir besoin de rappels réguliers. Dans ce cas-là, avoir une approche ludique des mots permet de mieux les mémoriser. «Plus souvent le mot sera rencontré, si possible dans des circonstances diverses et sous des angles variés, plus grande est la probabilité qu’il se grave notre esprit», nous précise Bruno Dewaele. Et de proposer deux méthodes: soit connaître leur étymologie, «car on écrit plus aisément un mot dont on connaît l’histoire». Soit, mettre en place des astuces mnémotechniques qu’on trouve soi-même. Et de donner comme exemple: «Si le toboggan ne compte qu’un «b» mais deux «g«, c’est parce que la vitesse augmente au cours de la descente».

Mais, «il faut se garder d’abuser du procédé et n’y avoir recours qu’en cas d’absolue nécessité, avertit-il. Moins il est utilisé, plus il portera ses fruits».

3. Ouvrez le dictionnaire

La base est de beaucoup lire. Lisez tout ce qui vous passe sous la main: romans, BD, essais… Il s’agit de s’imprégner des mots qui se trouvent sous nos yeux. «À condition de faire preuve d’un solide esprit critique, souligne le champion».Car aujourd’hui, «les fautes et coquilles sont partout, continue-t-il. Dans les bandeaux des chaînes d’information en continu, et jusque dans les ouvrages qui sortent des meilleures maisons d’édition».

Si un doute subsiste, notre meilleur allié reste le dictionnaire à garder à portée de main. «Et non sur la cinquième étagère de la bibliothèque: ne sous-estimons pas le poids rédhibitoire de notre paresse naturelle!».

4. Identifiez vos erreurs

Pour ne plus commettre les mêmes erreurs, la première chose à faire est de les identifier. Et d’essayer de comprendre pourquoi elles reviennent chaque fois. «Il faut aller chercher ce qui fonde la règle», souligne Bruno Dewaele. Et de donner l’exemple de la locution «après que» qu’on a souvent tendance à conjuguer au subjonctif au lieu de l’indicatif… Pourtant, comme en témoigne une chanson de Charles Trenet: «Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu», on recourt bien à l’indicatif. En effet, l’action a déjà eu lieu. Si l’erreur est si fréquente, elle est peut-être due à la confusion avec la locution «avant que»: cette dernière est suivie du subjonctif. Une fois qu’on a compris pourquoi on tombait toujours dans les mêmes erreurs, on est sûr de ne plus les commettre à nouveau!

5. Soyez toujours rigoureux

Une fois que l’on a compris la règle de l’orthographe, le reste est «une affaire de sérieux». Si les erreurs persistent, l’insouciance ou le laisser-aller peuvent en être la cause. «Il n’existe d’autre remède qu’une relecture attentive de tout ce que l’on écrit», insiste Bruno Dewaele. Et d’ajouter non sans humour: «Une faute dans un message envoyé à ma fille me coûte autant que si le destinataire avait été le Président de la République, mais je traite l’un et l’autre avec le même sérieux». «La rigueur est une affaire d’habitude, il sied de ne jamais baisser la garde», conclut-il.

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6. Ayez recours aux substitutions pour éviter les erreurs de conjugaison

Accorder «er» ou «é», que choisir entre le participe passé et l’infinitif? Pour éviter les fautes de conjugaison, on remplace le verbe du premier groupe par un autre du troisième: «Il a mangé parce que l’on peut remplacer par «il a pris son repas». Ou à l’infinitif: «Il veut manger» puisque l’on dit «il veut prendre son repas» .

S’il nous arrive d’hésiter entre passé antérieur («il eut mangé») et conditionnel passé deuxième forme («il eût mangé»), il faut penser à le remplacer par le conditionnel passé classique («il aurait mangé») qui nous permet d’opter en connaissance de cause pour l’accent circonflexe.

7. Ayez le courage de revenir aux fondamentaux

Enfin, comme le rappelle Bruno Dewaele, «la maîtrise de la conjugaison est capitale». Il faut reprendre en main des livres comme le Bescherelle pour se rappeler des règles de conjugaison, de grammaire et d’orthographe. Mais aussi pour les comprendre. «Cela n’a rien de rébarbatif, à l’image de tout ce que l’on se donne la peine d’approfondir», souligne-t-il. On peut apprendre tout en s’amusant sur la complexité (et la beauté) de la langue française.

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L'Humanité

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Actu

Selon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.

Jérémie Bazart

En France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.

Pollution de l’air et bruit

Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).

L’impact des niveaux de particules

L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes ­sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).

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Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.

Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier

Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.

Réduction du stress, augmentation de l’activité physique

Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »

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Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est ­généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.

« Nous ­devons réaliser des villes et des cités plus durables »

L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous ­devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »

(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.

Les deux causes d’AVC

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.

Deux causes sont possibles :

  • l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
  • ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.

Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.

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L'Humanité

Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

Actu

Il y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.

Anna Musso

L’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

La disparition de la plupart des espèces animales et végétales

Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.

Avec ou sans astéroïde, les dinosaures auraient disparu

Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.

Des « signaux géochimiques très inhabituels »

De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…

Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.

La première preuve directe d’un changement climatique  

Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.

Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.

Le processus d’extinction reste complexe

S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.

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L'Humanité

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Actu

Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

Marine Cygler

Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

Des fossiles uniques

Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

La géographie et le vivant

Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

« Un changement climatique brutal »

Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

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L'Humanité

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Actu

Pourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.

Anna MussoAnna Musso

Travailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.

La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien

Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».

L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.

Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »

Un nombre élevé de récepteurs olfactifs

Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.

Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !

Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.

Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. «On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients.»

Un enjeu de santé publique

Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .

Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.

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«La plus grande douleur qu'un parent puisse ressentir» : Cristiano Ronaldo annonce le décès de l'un de ses nouveau-nés

Dans un post Instagram déchirant, le footballeur portugais et sa compagne, Georgina Rodriguez, ont annoncé avoir perdu l'un de leurs jumeaux lors de l'accouchement.

C'est une nouvelle qui brise le cœur. Cristiano Ronaldo et sa compagne, Georgina Rodriguez ont annoncé dans une déclaration commune le décès d'un de leurs nouveau-nés, alors qu'ils attendaient des jumeaux. «C'est avec une grande tristesse que nous devons annoncer le décès de notre petit garçon. C'est la plus grande douleur qu'un parent puisse ressentir», a écrit le couple sur son compte Instagram, le lundi 18 avril. Avant d'ajouter : «Seule la naissance de notre petite fille nous donne la force de vivre ce moment avec un peu d'espoir et de bonheur».

Le mannequin et le sportif ont profité de ce communiqué pour remercier les médecins et les infirmiers qui les ont aidés pendant leur séjour à l'hôpital, tout en demandant que leur vie privée soit respectée. Ils ont conclu par ce message : «Notre petit garçon, tu es notre ange. Nous t'aimerons toujours».

À lire aussiEn famille sur une plage de Dubaï, la compagne de Cristiano Ronaldo Georgina Rodriguez affiche son baby bump

Cinq ans d'amour : pour le meilleur et pour le pire

Le joueur de Manchester United est déjà père de quatre enfants, Cristiano Junior, 11 ans, né d'une mère dont l'identité est inconnue, les jumeaux Eva et Mateo, 4 ans, issus d'une mère porteuse alors qu'il était célibataire, et Amana Martinea, 4 ans, qu'il a eu avec sa partenaire actuelle de 28 ans.

En vidéo, la bande annonce du documentaire Moi, Georgina

Le couple s'est rencontré en 2016, un an seulement avant que la jeune femme ne donne naissance à leur premier enfant. Le footballeur de 37 ans et Georgina Rodriguez, qui souhaitent fonder une famille nombreuse, avaient annoncé avec joie cette nouvelle grossesse en octobre dernier. Quant à la petite fille qui est née saine et sauve, son prénom n'a pas encore été dévoilé.

Brad Pitt et Angelina Jolie : chronique d'un divorce tumultueux

Les temps sont durs pour Brad Pitt, récemment impliqué dans un accident de voiture (sans gravité) et contraint de reporter - une nouvelle fois - son divorce avec Angelina Jolie. Retour sur les multiples rebondissements de l’affaire Brangelina.

En vidéo, l'immense moment de gêne de Victoria Beckham après un lapsus coquin devant son fils

Dans une vidéo datant de 2013, l'ancienne Spice Girls ose une tournure de phrase à double sens, avant de s'apercevoir que son fils Brooklyn, alors âgé de 14 ans, est présent dans la salle.

En vidéo, Megan Fox repousse avec mépris son fiancé sur le tapis rouge

Lors des Daily Front Row Awards, l'actrice américaine a esquivé un baiser de son fiancé devant toutes les caméras présentes sur place.

Le Figaro

Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.

Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.

Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.

Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.

Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».

Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.

Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.

Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République

Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.

Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.

Le Figaro

Nick Kent, légende de la critique rock

Olivier Nuc

Le Britannique, grande plume du journalisme musical, publie son premier roman à l’âge de 70 ans.

Légende de la critique musicale, pilier de l’hebdomadaire New Musical Express dans les années 1970, Nick Kent a marqué le rock de son empreinte indélébile. À 70 ans, il vient d’ouvrir un nouveau chapitre de sa riche vie, en publiant son premier ouvrage de fiction, The Unstable Boys (Éditions Sonatine). Un roman très réussi mettant aux prises un auteur de polars à succès et une rock star déchue. Paru en janvier 2021 dans son Angleterre natale, le livre y est passé inaperçu à cause de la pandémie. En France, où il vient de paraître, The Unstable Boys est très apprécié. «Recevoir un si bel accueil en France avec mon premier roman, c’est très gratifiant pour moi. Il m’a fallu un an et demi pour l’écrire, en travaillant cinq heures par jour, six jours par semaine. Je ne comprends pas ces gens qui publient tous les trois mois», explique l’homme. Discret et peu loquace en public, Nick Kent est très disert lorsqu’il joue à domicile. S’il est d’une modestie confondante, ce grand homme au sourire doux est le maître à penser de nombreux rock critics. Ses récits au long cours vécus de l’intérieur ont inspiré bon nombre de rédacteurs.

Dans la série télévisée Pistol, réalisée par Danny Boyle et diffusée prochainement, Nick Kent est incarné par le jeune acteur irlandais Ferdia Walsh-Peelo, révélation du film Coda, fraîchement récompensé par l'Oscar du meilleur film. Pas de quoi monter à la tête de Kent, dont le rôle a été interprété à plusieurs reprises au fil des années. «Ma femme m’a montré une photo de l’acteur. Il est très beau. C’est déjà ça. Dans le film Sid et Nancy, j’étais représenté avec une grosse barbe, alors que j’ai toujours été imberbe.» Kent a brièvement fait partie de l’aventure des Sex Pistols en 1977 en tant que guitariste, mais c’est pour ses talents de plume qu’il est entré dans l’histoire du rock. «J’ai commencé en écrivant pour la presse underground. C’était pareil que bosser pour un site web aujourd’hui: ça ne rapportait pas un centime. Mais l’argent n’était pas ma motivation.» Cinquante ans plus tard, Kent, qui vit avec son épouse Laurence Romance dans un appartement modeste de l’Est parisien, n’est toujours pas devenu vénal. «Mon éditeur m’a proposé quatre fois plus d’argent pour écrire un livre sur les Stones: je pourrais rédiger cela en dormant, mais ça ne m’intéresse pas», lâche-t-il.

«Les Beatles, les plus talentueux»

Issu de la middle class britannique, adolescent bercé par l’explosion rock, Kent a été inspiré par les écrits de Truman Capote, «le pionnier du nouveau journalisme», et Tom Wolfe, inventeur du style «gonzo». À partir de 1972, Nick Kent s’est distingué avec ses longs récits de personnalités cabossées du rock comme Syd Barrett ou Brian Wilson, auxquels il a consacré des enquêtes poussées à l’écriture soignée comme des nouvelles. «Je me suis vite aperçu que c’était plus intéressant que d’écrire des chroniques de disques. J’étais complètement obsessionnel, je m’y donnais à 100 %.»

À une époque où la presse musicale britannique ne songe qu’à placer le nouvel espoir pop de la semaine en une, Kent tranche en se penchant sur des figures tragiques. «On n’était pas censé écrire sur quelqu’un qui avait eu du succès trois ans auparavant. C’était la première fois qu’on se penchait sur le sort de perdants, qui sont souvent plus intéressants que les gagnants. En entrant au New Musical Express, j’avais le bon physique et la bonne coupe de cheveux, ce qui faisait dire à mes employeurs: “Il sait de quoi il parle.”Le look faisait tout à l’époque.» C’est après avoir vu les Rolling Stones en 1964 qu’il a basculé dans la passion pour la musique. «Je n’avais pas encore mué et je venais d’abandonner les culottes courtes. Neuf ans après, ces gens m’invitaient à passer du temps avec eux», se souvient-il, même s’il avoue trouver les Beatles meilleurs. «On peut aimer les deux mais les Beatles étaient les plus talentueux, ils écrivaient de meilleures chansons.»

«Iggy Pop, le plus cultivé»

C’est avec Iggy Pop, dont il considère son groupe, The Stooges, comme les premiers punks, que Nick Kent connaîtra le plus long compagnonnage. «Iggy est probablement le plus cultivé de tout le rock. Ce que j’ai écrit sur lui a contribué à bâtir sa légende.» Pourtant, comme le lui a enseigné son mentor Lester Bangs, on ne fait pas ce métier pour devenir ami avec les musiciens. «Les rock stars ne sont pas mes amis. J’ai l’impression que beaucoup de journalistes français sont obsédés à l’idée d’entretenir une amitié avec les musiciens», lâche-t-il au sujet de ses thuriféraires.

Installé en France depuis la fin des années 1980, il a prêté sa plume agile et parfois acerbe au quotidien Libération pendant une quinzaine d’années. «J’ai cessé d’écrire pour la presse musicale en 2007, au moment où j’ai cessé d’être excité par la musique du moment. Entre 1993 et 2007, je recevais des tonnes de disques. Je mettais un point d’honneur à les écouter en entier. Il y a quelque chose de très déprimant dans le fait d’écouter de la mauvaise musique.»

La parution de son premier roman a ceci de réjouissant qu’elle lui permet d’envisager un bel avenir d’écrivain. «Je ne voulais surtout pas écrire un de ces romans à clés, ça me semblait futile. Ce qui m’a plu, ça a été de fabriquer des personnages de toutes pièces.» Solaire, Nick Kent est fier de son fils Jim, musicien reconnu sous le nom de Perturbator. «Après avoir été un jeune homme complètement irresponsable, j’ai tâché d’être le meilleur père possible pour lui.»

Anne Hidalgo renonce à taxer Notre-Dame-de-Paris

INFO LE FIGARO - Devant le tollé provoqué par son intention d'exiger une redevance à l'Établissement public chargé de la reconstruction de la cathédrale, la Mairie de Paris lâche prise sur la redevance demandée pour le chantier de la cathédrale.

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Les humoristes, comédiens, réalisateurs, écrivains qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, émettent de nombreux doutes pour le second. Pour beaucoup, le 24 avril, ils ont le choix entre la peste et le choléra.

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Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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L'Humanité

Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan  

Actu

Cette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.  

Anna Musso

Le 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé  « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.  

La topologie  « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a  « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie. 

Décrit comme un  « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé  « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ».  « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo. 

sciencesmathématiques
France24 - World

Live: No civilian evacuations in Ukraine for third consecutive day, Kyiv says

Issued on: 19/04/2022 - 06:21Modified: 19/04/2022 - 06:24

FRANCE 24 Follow

There will be no humanitarian corridors to evacuate civilians in Ukraine for a third consecutive day on Tuesday because there has been no agreement from the Russian side, Kyiv's deputy prime minister Iryna Vereshchuk said Tuesday. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).

11:02am: Russia says carried out dozens of strikes in eastern Ukraine

Russia's forces carried out dozens of air strikes in eastern Ukraine overnight after Ukrainian officials said Moscow had launched a major offensive, the defence ministry said Tuesday.

The ministry said that "high-precision air-based missiles" had hit 13 Ukrainian positions in parts of the Donbas, including the key town of Slovyansk, and that other air strikes "hit 60 military assets of Ukraine", including in towns close to the eastern frontline.

It said Russian troops destroyed two warehouses containing warheads of Tochka-U tactical missiles in Chervona Polyana, in the region of Lugansk, and in Balakliia in the Kharkiv region.

10:29am: Denmark to boost green energy, North Sea gas production to quit Russian supply

Denmark's government on Tuesday said it aimed to significantly boost renewable energy supply and temporarily increase production of natural gas from its fields in the North Sea, in a move to rapidly become independent of Russian supplies.

"We will increase production of natural gas in the North Sea for a limited time period," Prime Minister Mette Frederiksen told reporters during a briefing on Tuesday.

10:26am: Automaker Stellantis stops production at Russia factory

US-European automaker Stellantis announced Tuesday the suspension of production at its factory in Russia, citing a lack of parts and sanctions against Moscow over the Ukraine war.

The group, which was formed in January last year when Fiat-Chrysler and PSA merged, had already announced in March that it was halting imports and exports to and from Russia.

Production for the local market at the Kaluga factory southwest of Moscow also slowed down, and the company had warned that it would have to suspend work due to shortages of components. The factory was meant to produce Peugeot, Citroen and Opel vans for the European market.

10:24am: Russia calls on Ukraine, foreign fighters to surrender Mariupol steel plant by midday

Russia on Tuesday called on Ukrainian forces and foreign mercenaries to leave the Azovstal metallurgical plant in the besieged Ukrainian city of Mariupol by noon Moscow time (0900 GMT).

"All who lay down their arms are guaranteed to remain alive," the defence ministry said.

Earlier on Tuesday Russia-backed separatist forces said they were trying to storm the Azovstal metallurgical plant, the RIA news agency quoted separatist spokesperson Eduard Basurin as saying.

10:15am: Fall in Russian gas flows to Europe through Ukraine

Russian gas deliveries to Europe through Ukraine fell on Tuesday morning, in line with customer requests, while flows to Germany through Nord Stream 1 were steady and increased eastbound into Poland from Germany through the Russia-EU Yamal pipeline.

Daily nominations for Russian gas deliveries to Slovakia via Ukraine fell on Tuesday, data from Slovakian operator TSO Eustream showed.

10:14am: Ukrainian presidential adviser says new Russian offensive will fail

Russia's new offensive in eastern Ukraine will fail because Moscow's forces lack the strength to break through Ukrainian defences, an aide to President Volodymyr Zelenskiy said on Tuesday.

"The battle for Donbas, which was announced and apparently began yesterday, is under way and is going very cautiously. The battle will not go in Russia's favour," presidential adviser Oleksiy Arestovych said.

10:12am: 'Big question' over fighting capacity of Russian units redeployed from northern Ukraine

"The Russians have succeeded in taking so far in the Donbas region since the invasion on the 24th of February only small amounts of territory really – apart from the northeastern part of [...] Luhansk region, which is sparsely populated," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Ukraine.

"US experts say that there are 76 Russian batallion groups fighting basically for this offensive in the Donbas – 11 of which were deployed only in recent days – and that there are 22 more just to the north of the border," Cragg continued.

"Some of these groups [...] were fighting in the north of Ukraine in Kyiv region and Chernihiv region [and] suffered very severe losses there – and there's a big question as to how much they're going to be able to be re-equipped, re-deployed, get their morale back up and be made combat-ready again. Lots of military experts are saying that they don't think they're going to be able to muster that much of a fighting force out of these units that suffered those defeats in Kyiv and Chernihiv regions."

 

9:53am: Greece seizes Russian tanker as part of EU sanctions

Greece on Tuesday seized a crude oil Russian tanker off the island of Evia as part of European Union sanctions against Russia, a Greek shipping ministry official said.

The Russian-flagged Pegas, with 19 Russian crew members on board, was seized near the coastal city of Karystos in Evia.

"It has been seized as part of EU sanctions," a shipping ministry official said.

9:52am: China to increase coordination with Russia, senior Chinese diplomat says

China told Russia it will continue to increase "strategic coordination" with it regardless of international volatility, the foreign ministry said in a statement on Tuesday.

Chinese Vice Foreign Minister Le Yucheng gave this assurance to Russian ambassador to China, Andrey Denisov, on Monday, the statement said.

9:01am: US seeks to seize superyacht in Fiji from suspected Russian owner

The United States is seeking to seize a superyacht suspected of belonging to a Russian oligarch that is docked in the Pacific island nation of Fiji, according to an application for a restraining order filed on Tuesday by Fiji's public prosecutor.

The luxury vessel the Amadea is widely believed to be owned by Russian oligarch Suleiman Kerimov, sanctioned by the United States and European Union.

The vessel arrived in Fiji a week ago after leaving Mexico 18 days earlier and crossing the Pacific. Police are investigating.

9:00am: Russia forces attacking along broad east front, Ukraine says

Russian forces attacked along a broad front in eastern Ukraine on Tuesday as part of a full-scale ground offensive to take control of the country’s eastern industrial heartland in what Ukrainian officials called a “new phase of the war".

Ukraine's General Staff said early Tuesday that Russian forces are focusing their efforts on taking full control of the Donbas region.

“The occupiers made an attempt to break through our defenses along nearly the entire frontline,” the General Staff said in a statement.

8:44am: EU planning Russian oil embargo, says France's Le Maire

French Finance Minister Bruno Le Maire said on Tuesday that an embargo on Russian oil at a European Union level was in the works, adding that France's President Emmanuel Macron wants such a move.

"I hope that in the weeks to come we will convince our European partners to stop importing Russian oil," Le Maire told Europe 1 radio.

8:43am: Ukraine says no safe corridors agreed for civilians for third successive day

Ukraine was for the third successive day unable to secure Russia's agreement on establishing any humanitarian corridors to evacuate civilians trapped in cities and towns, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on Tuesday.

8:29am: New Zealand imposes new sanctions on Russian banks

New Zealand unveiled new sanctions on Tuesday targeting Russia’s largest banks and financial institutions, in its response to the invasion of Ukraine.

"We are deeply concerned at the reports of brutality from Russian forces," Foreign Minister Nanaia Mahuta said in a statement after the measures were announced.

"New Zealand continues to condemn Putin’s war and supports the International Criminal Court’s investigations into the atrocities committed against the citizens of Ukraine."

8:27am: UK not looking to help Russia, minister says on swapping Putin ally for captured Britons

Britain is not going to be looking at how to help Russia, a senior minister said on Tuesday when asked about the prospect of swapping pro-Russian politician Viktor Medvedchuk for two British fighters who were captured in Ukraine by Russian forces.

The Britons appeared on Russian state TV on Monday and asked to be exchanged for Medvedchuk, a Ukrainian ally of Russian President Vladimir Putin who is being held by the Ukrainian authorities.

Asked on Sky News whether a possible swap was something the government would get involved with, Britain's Northern Ireland minister Brandon Lewis said: "We're actually going through the process of sanctioning people who are close to Putin regime, we're not going to be looking at how we can help Russia."

7:00am: Russian official says Ukraine strikes village near border

Ukrainian forces have struck a village near Russia's border with Ukraine, wounding one resident, the governor of the Russian province of Belgorod said on Tuesday.

It was not immediately clear whether the strike on the village of Golovchino that figured in posts by governor Vyacheslav Gladkov on messaging app Telegram was carried out by artillery, mortars, missiles or was an aerial attack.

4:45am: US, allies to meet over Ukraine as conflict escalates in east

US President Joe Biden will convene a meeting of allies to discuss the Ukraine conflict Tuesday, the White House said, after Kyiv announced Russia had launched a major new offensive in the east of the country.

The meeting, announced on Biden's schedule, "is part of our regular coordination with allies and partners in support of Ukraine," an official told AFP, without naming who would be included on the video call.

It will also cover "efforts to hold Russia accountable," the White House said.

The meeting comes after Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that Russia, which invaded its pro-Western neighbor on February 24, had launched a large-scale offensive in the eastern Donbas region, a move predicted by Kyiv for weeks.

Fighting has intensified in eastern Ukraine after Russia withdrew troops from the region around the capital Kyiv and refocused its efforts in Donbas, which pro-Moscow separatists have partly controlled since 2014.

The United States and Western allies have heaped pressure on Moscow via sanctions, while supporting Ukraine through military and other aid. 

Asked Monday whether new measures would soon be announced, US State Department spokesman Ned Price said Washington would "continue to escalate our financial sanctions and other economic measures against the Russian Federation until and unless Moscow relents in its campaign against Ukraine."

"We have not yet seen that, and we'll continue to raise the costs."

04:30am: Turkish, British, Italian defence ministers to discuss Ukraine in Istanbul

The defence ministers of Turkey, Britain and Italy will meet in Istanbul on Friday to discuss Russia's invasion of Ukraine and security ties between the three NATO allies, the Turkish Defence Ministry said.

British Defence Secretary Ben Wallace and Italian Defence Minister Lorenzo Guerini will visit Istanbul at the invitation of their Turkish counterpart, Hulusi Akar.

"At the meeting, where an exchange of views will be carried out on defence and security relations between the countries and on regional issues, developments in Ukraine are also expected to be discussed," the statement said.

NATO member Turkey shares a maritime border with Ukraine and Russia in the Black Sea, has good ties with both and has taken a mediating role in the conflict. It has so far hosted peace talks between Ukrainian and Russian foreign ministers and negotiators, and has been working to arrange a meeting of their presidents.

Turkey and Italy have also increased engagement since a NATO summit last month, where the leaders of Turkey, Italy and France discussed ways to revive the SAMP-T air defence system project by the Franco-Italian Eurosam consortium.

3:20am: France 24's Gulliver Cragg reports on Russia's offensive in the eastern Ukraine.

1:07am: Biden to hold call with allies on Tuesday over Ukraine invasion

U.S. President Joe Biden will on Tuesday hold a call with allies to discuss the Ukraine crisis, including on how to coordinate on holding Russia accountable, the White House said.

"The President will convene a secure video call with allies and partners to discuss our continued support for Ukraine and efforts to hold Russia accountable as part of our close coordination," it said in a statement.

1:00am: UN seeks humanitarian contact group for Ukraine

UN humanitarian chief Martin Griffiths announced Monday that he will meet Turkish President Recep Tayyip Erdogan in Turkey this week to push for the creation of a "humanitarian contact group" involving Ukraine and Russia. 

Such a group would "meet convened by the UN to discuss on a virtual or actual basis at any time to discuss humanitarian issues," Griffiths told reporters in New York.

That could include ceasefire monitoring, safe passage, humanitarian corridors or other issues between the two warring sides, he said. 

Griffiths did not say when he would meet Erdogan, but initially said he planned to arrive in Turkey on Wednesday and leave Thursday.

However, he tested positive for Covid-19 shortly after his announcement, forcing him to postpone his trip to an unspecified date.

Griffiths and UN Secretary General Antonio Guterres had spoken with Erdogan by phone Sunday to discuss the initiative. 

Griffiths had visited Moscow in early April before a trip to Kyiv, to try to obtain a humanitarian ceasefire and facilitate other aid interventions.

11:40pm: New tranche of US arms for Ukraine starts to arrive

The first shipments of a new US military aid package have arrived at Ukraine's borders to be handed over in its fight against the Russian invasion, a senior Pentagon official said Monday.

The United States on April 13 unveiled a $800-million tranche of equipment for Ukraine, including helicopters, howitzers and armored personnel carriers.

"There have been four flights from the United States arriving into the theater just yesterday," a senior Pentagon official said Monday, with a fifth flight due shortly.

The package includes 18 155mm howitzers for the first time, as well as 40,000 artillery rounds, 200 M113 armored personnel carriers, 11 Mi-17 helicopters and 100 armored multi-purpose vehicles.

Pentagon spokesman John Kirby said the first shipment had arrived 48 hours after President Joe Biden authorised the aid delivery, an "unprecedented speed."

Kirby also said that soldiers deployed on the eastern flank of NATO territory since the start of Moscow's invasion will begin "in the next several days" to train Ukrainian soldiers to handle the howitzers, which are the latest generation of that weapon.

The training will be done outside Ukraine, Kirby stressed. "It'll be a small number of Ukrainians that will be trained on the howitzers, and then they'll be reintroduced back into their country to train their colleagues."

11:20pm: Biden has 'no plans' to visit Ukraine, says White House

President Joe Biden is not planning to visit Kyiv, despite Ukraine's Volodymyr Zelensky urging him to demonstrate US support for the fight against Russia by traveling to the embattled capital, the White House said Monday.

"There's no plans for the president to go. Let me just reiterate that," Press Secretary Jen Psaki told reporters.

A string of European leaders have made the trip to Kyiv and met with Zelensky.

However, a Biden visit would present a more complex security challenge. The Biden administration has said it instead wants to send a high-ranking official, most likely Secretary of State Antony Blinken or Defense Secretary Lloyd Austin.

Last week, Biden said "we're making that decision," although he muddied the waters by responding "yeah" when asked by a reporter whether he might go.

Psaki made clear Monday that "if anyone were to go... we wouldn't outline from here or anywhere from the government who, if and when for security reasons."

10:18pm: 'Battle for Donbas' has begun, Zelensky says 

Ukrainian President Volodymyr Zelensky confirmed late Monday that Russia's offensive in the eastern Donbas region has begun.

"We can now confirm that Russian troops have begun the battle for the Donbas, which they have been preparing for a long time. A large part of the Russian army is now dedicated to this offensive," he said on Telegram.

"No matter how many Russian troops are driven there, we will fight. We will defend ourselves. We will do it every day,” vowed Zelensky.

Earlier Monday, Zelensky's chief of staff said the "second phase of the war” had begun but expressed optimism in the outcome. "Believe in our army, it is very strong," chief of staff Andriy Yermak wrote on the Telegram messaging app.

Ukraine's Security Council Secretary Oleksiy Danilov said Russia had attempted to break through defences "along almost the entire front line of Donetsk, Luhansk and Kharkiv" regions.

"They began their attempt to start the active phase this morning," he said. "Fortunately, our military is holding on," he added

Russian forces had managed to capture the town of Kreminna, said Danilov. "But the fighting continues. We do not surrender our territories."

9:35pm: Russian troops capture Kreminna, Luhansk regional governor says

Russian troops on Monday captured the eastern Ukraine town of Kreminna, local authorities said, as Kyiv's armed forces launched salvoes on Russian forces in the nearby settlement of Rubizhne.

"There was a major attack in the night" from Sunday to Monday in Kreminna, said Luhansk's regional governor, Sergiy Gaiday, in a statement on social media.

"The Russian army has already entered there, with a huge amount of military hardware ... Our defenders have retreated to new positions," he added.

Four civilians had died as they tried to flee Kreminna, said Gaiday.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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Le Figaro

La lettre du Figaro du 19 avril 2022

Louise Darbon

La bataille des législatives se prépare, Marine Le Pen expose sa vision pour la France et on rencontre ces Français qui se préparent à la fin du monde.

Chers lecteurs,

Après cette passionnante présidentielle, pourquoi se priver d'un troisième tour? Heureusement, le calendrier électoral français est bien fait. Un gros mois seulement sépare le second tour de la présidentielle des élections législatives - qui font un peu office de tour supplémentaire. Macron et Le Pen le savent. En cas de victoire, ils devront se débrouiller pour obtenir la majorité de 289 députés (sur 577) à l'Assemblée nationale afin de pouvoir appliquer leur programme tranquillement. Ils s'y préparent. Tout comme LFI qui veut prendre toute la place à gauche et LR qui veut ne pas mourir complètement.

À la veille du débat d'entre-deux-tours, Marine Le Pen vous parle, à vous abonnés du Figaro, de ce qu'elle veut pour la France. Demain, ce sera au tour d'Emmanuel Macron.

Passez une très bonne journée!

Louise Darbon

• À la une

Législatives : la bataille du troisième tour

Si les élections vous gavent, vous n'êtes pas au bout de vos peines. Après le second tour de la présidentielle (dans six petits jours n'oubliez pas), vous n'aurez que six semaines de répit avant la reprise des hostilités: les élections législatives. Tous les partis commencent à s'y préparer sérieusement (de leur réussite dépend aussi leur survie financière pour cinq ans). Et s'interrogent.

Mi-juin, l'Assemblée nationale reflètera-t-elle vraiment le paysage politique dessiné par le premier tour (une tripartition social-écolo, centristes et nationalistes)? Avec un mode de scrutin majoritaire, rien n'est moins sûr. LREM subira-t-il un ressac après la «vague Macron» de 2017? Les Marcheurs pensent pouvoir dominer une fois encore, profitant de la bérézina à droite et à gauche le soir du 11 avril. Côté RN, on espère pouvoir constituer une majorité en cas de victoire de Le Pen dimanche prochain, malgré le handicap qu'a toujours été le mode de scrutin des législatives pour le parti à la flamme.

Pour rester une «force d'alternance crédible», LR, qui joue sa survie, parie sur son ancrage local. Mais il faudra que les députés sortants clarifient leur positionnement face à Macron (rallie, rallie pas?) alors qu'au sein du parti, on n'arrive pas à se mettre d'accord sur l'avenir, surtout après l'appel au rassemblement derrière le président lancé par Sarkozy.

LFI de son côté espère carrément «imposer une cohabitation» au prochain président. Avec 17 sièges obtenus au Palais Bourbon en 2017, il va falloir cravacher pour y arriver et se trouver des amis chez les communistes et les écolos.

• L'éditorial

«Mélenchon pour tous»

Les gais rossignols, les merles moqueurs sont à la fête. Le clivage droite-gauche a disparu, explique doctement le commentariat depuis le premier tour. Les jours qui précèdent le second nous indiquent que, si la droite a été effectivement engloutie, la gauche, elle, exerce une attraction fatale sur les deux finalistes de l'élection présidentielle. Il est revenu le temps des cerises. « L'avenir en commun » est devenu l'horizon indépassable de tout projet. Heureusement que l'exercice ne dure que deux semaines : à ce rythme-là, le RN va bientôt envisager l'entrée de Pierre Mauroy au Panthéon, LREM un rapprochement historique, dans une ZAD neutre, avec Extinction Rebellion.

L'analyse gramscienne répétée jusqu'à la nausée assurant que la droite-a-gagné-la-bataille-des-idées a été contredite par les urnes. Depuis que Jean-Luc Mélenchon est célébré comme le penseur organique de la démocratie française, le phare de la jeunesse engagée, l'imam caché de nos banlieues, le druide des alternatifs et des naturopathes, l'hégémonie supposée des libéraux-conservateurs est introuvable. Bois mort d'une élection qui devait être la leur, ils regardent, un peu ébahis, le printemps des Insoumis.

L'âge de la retraite ? Cette « mère des batailles » ne mérite plus qu'on la prépare. Le Pen a renoncé depuis longtemps, Macron s'en désencombre depuis quelques jours.

L'équilibre des comptes publics ? Pourquoi ne pas changer de paradigme ? répond la majorité. « Quoi qu'il en coûte », l'État maternant et dépensier vous protégera contre l'hydre « néolibérale », reprend Marine Le Pen.

Le voile islamique dans l'espace public ? Il faisait consensus contre lui, de Jean-Michel Blanquer à Jordan Bardella, il est désormais une expression inattendue du féminisme pour le président-candidat, un sujet qui n'est plus prioritaire pour celle qui voudrait lui succéder.

L'immigration ? La sécurité ? Le mérite ? L'armée ? La transmission ? Le patrimoine matériel et immatériel ? La famille ? Ce n'est pas le moment de heurter les électeurs de gauche. L'électeur de droite, lui, attend impatiemment que s'achève la grande quinzaine du rouge.

• La tribune du jour

Tribune : « La France que j'aime et que je veux défendre  »

Plus que cinq dodos avant de connaître le nom du prochain président de la République. Et pour que vous soyez bien préparés au débat de demain soir, nous accueillons les deux finalistes dans nos pages afin qu'ils vous exposent leur projet. Ce mardi, c'est Marine Le Pen qui vous parle.

Le projet national que nous proposons au pays (...) témoigne d’une infinie déférence pour le passé, d’une profonde sollicitude pour le présent et d’une passion de l’avenir.

La candidate du RN se pose en «visionnaire», consciente que les politiques publiques «engagent le pays pour plusieurs décennies». Le choix de dimanche n'est pas anodin: c'est un choix de civilisation. Il se fera «entre la Nation, espace millénaire d'affection et de protection» (qu'elle défend) et une «vision postnationale», «qui livrera les individus au tourbillon d'une mondialisation qui ne profite qu'à quelques-uns» (défendue par Macron). Elle détaille ensuite ce que le triptyque «protection, projection, transmission» de son projet renferme et les priorités auxquelles elle s'attaquera si on l'élit.

Et demain, ce sera au tour d'Emmanuel Macron de se prêter à l'exercice.

• Les informations à connaître ce matin

Guerre en Ukraine : Zelensky annonce le début de «la bataille pour le Donbass » - Le président ukrainien a annoncé lundi le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, dont une partie est aux mains des séparatistes prorusses et où les combats meurtriers se sont intensifiés. Les États-Unis et leurs alliés se réunissent mardi à ce sujet. Suivez le direct du Figaro.

États-Unis : une juge annule l'obligation du masque dans les transports publics - L'administration de Joe Biden s'est récemment retrouvée sous une pression croissante pour assouplir ou annuler le masque obligatoire. [En savoir plus]

Violences en Suède : 40 blessés après une «tournée » pour brûler le Coran - De graves scènes de violences émaillent le pays depuis plusieurs jours dans le sillage d'une tournée anti-islam d'un groupe d'extrême droite. [En savoir plus]

• Le rendez-vous de la semaine à ne rater sous aucun prétexte

Cette semaine, Le Club Le Figaro Présidentielle ne fait pas les choses à moitié. C'est la veille du grand débat d'entre-deux-tours. Alors, pour en discuter, Yves Thréard reçoit quelques-uns de nos meilleurs journalistes: Judith Waintraub, grand reporter au Figaro Magazine, Jim Jarrassé, rédacteur en chef adjoint du service politique et Paul Sugy, journaliste au service actualité. Ils discuteront des quelques jours de campagne qui restent avec Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos. Rendez-vous à 20h, comme chaque mardi.

• L'entretien du mardi

Édouard Philippe : « Renvoyer dos à dos Emmanuel Macron et Marine Le Pen est irresponsable  »

Le «front républicain», disparu? Pas du tout, vous répond Édouard Philippe. En 2022 comme en 2017, il existe. Même s'il a lassé les gens. Et puisqu'on parle de ça, l'ancien premier ministre en profite pour faire part de son agacement à l'égard de certains responsables politiques qui «ne distinguent pas les deux candidats». Refuser de prendre parti, c'est irresponsable, tout simplement.

Au-delà de ça, le président d'Horizons concentre son attention sur le deuxième tour plutôt que de faire des plans sur la comète quant aux alliances politiques potentielles en cas de réélection d'Emmanuel Macron. En revanche, il sait une chose: il faudra s'attaquer tôt à la réforme des retraites, histoire de pouvoir passer vite à autre chose, l'école par exemple.

• Les articles à ne pas manquer

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes

Viktor, Igor et Yulia ont cela de commun que quand ils s'engagent pour défendre leur terre, ils le font en famille. Viktor compte deux fils et un petit-fils engagés comme lui dans la Défense territoriale. Igor y est avec son fils et Yulia avec son mari. C'est ça d'être cosaque: la guerre est une affaire de famille. Ces combattants qu'Arnaud de La Grange a rencontrés sur le front du Donbass se battent pour retrouver leur chez-soi, leur vie d'avant. Certains n'en sont pas à leur première guerre, ils ont déjà l'expérience de 2014. Même fatiguées par plus de cinquante jours de combat, ces unités aguerries se préparent à l'offensive annoncée par la Russie chez eux, à l'est de l'Ukraine.

Quand un cosaque part se battre, il n'emporte rien avec lui sauf un peu de sa terre. Et avant le combat, il en met au fond de ses chaussures

Pourquoi les prix des voitures s'envolent

Les temps sont durs pour les voitures. Alors que les constructeurs faisaient tout pour gérer comme ils pouvaient les pénuries de composants, la guerre en Ukraine est venue mettre son grain de sel. En plus de la flambée des matières premières, de nombreux composants nécessaires à la construction des automobiles nous viennent de Russie ou d'Ukraine. Forcément, tout cela grippe la production de véhicules. Les industriels ont décidé que cette hausse des prix ne se répercuterait pas sur leurs marges mais sur le prix à la vente des voitures. Si la hausse que vous constatiez sur les étiquettes vous étonnait, vous savez désormais pourquoi.

Survivalisme: enquête sur ces Français qui se préparent à la fin du monde

«Pour résister, l'hygiène va être capitale» explique Kevin qui empile dans une pièce de sa maison du bain de bouche et du savon à côté de stocks de nourriture, de bougies et d'allumettes. Depuis le début du conflit en Ukraine, Kevin s'attend à l'arrivée de la guerre chez nous. Mieux vaut être préparé donc. Et il n'est pas le seul: le survivalisme s'est trouvé tout ragaillardi par le retour de la guerre en Europe. Stages, kits de survie, salon dédié, ... L'anticipation de la fin du monde est devenue un vrai business sur lequel Angélique Négroni s'est penchée.

L'irrésistible ascension vers les sommets du ski-alpinisme

Le coronavirus a privé les Français de leurs bien-aimées stations de ski en 2021. Mais assoiffés d’aventure, d’air frais et de montagnes enneigées, ils ne se sont pas démontés et se sont rabattus sur le ski de randonnée. La discipline a gagné un tas d'adeptes depuis. Signe qu’elle prend du galon: elle rejoindra les prochains JO d’hiver. Les athlètes français de ski-alpinisme comme on dit dans le milieu s'y préparent déjà, et excellent dans ce sport qui exige de la technique, de l'endurance et plein de qualités - qui ont l’air épuisantes rien qu’à les lire -, mais qui offre aussi des moments de contemplation sans pareil.

• Un tableau pour bien débuter la semaine

19 avril 1588: mort de Paul Véronèse, peintre italien qui formait avec Titien et Le Tintoret, un joli trio des peintres les plus brillants de la Renaissance italienne tardive. Pour être dans le thème pascal, on admire ce tableau de Jésus ressuscité que vous pouvez voir de vos propres yeux au Musée de Grenoble.

États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt

Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien

RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.

«Antisémite d'extrême droite»: Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais

Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.

Le Figaro

Marine Le Pen: «La France que j’aime et que je veux défendre»

TRIBUNE - Le Figaro accueille les contributions des deux finalistes de l’élection présidentielle pour exposer leur vision de la France dans les années à venir et les priorités de leur action si le suffrage universel les choisit le dimanche 24 avril.

À l’aube d’un troisième millénaire qui voit des basculements géostratégiques, économiques et civilisationnels de grande ampleur, dans un monde où les orages grondent, la France se cherche. Pris entre doutes et résignation, entre espoirs et illusions, les Français sentent qu’un ordre ancien hérité de l’histoire et de la guerre se délite. Après tant d’années de gestion purement comptable, il est désormais urgent de retrouver pour eux, et au-delà pour leurs enfants, un projet collectif rassembleur pour se projeter dans les décennies qui arrivent.

L’élection présidentielle fournit l’occasion d’en esquisser les contours. Si les politiques tiennent le crayon, ce sont les électeurs qui le guident.

Une vision superficielle pourrait laisser croire que l’élection pour un quinquennat ne fixerait le sort de la France que pour cinq ans. Le visionnaire, lui, sait que les politiques publiques -les mécanismes démographiques, les impulsions industrielles ou les options énergétiques- engagent, en réalité, le pays pour plusieurs décennies.

De ces grandes bifurcations politiques dépendent notre avenir et, au-delà, la destinée des générations qui suivront ; ce sont elles qui dessineront, pour la France et les Français, le siècle qui s’avance: le maintien de nos modes de vie, la physionomie du pays, la vivacité ou la dilution de l’idée nationale, les valeurs de notre société, la qualité de nos paysages urbains ou ruraux, la nature des rapports sociaux, la puissance économique et donc le rayonnement politique et culturel de notre pays.

C’est pourquoi, après tant de quinquennats pour rien, après tant d’années à administrer le déclin, à calfeutrer tant bien que mal les voies d’eau, il n’est pas abusif de professer que cette élection présidentielle porte sur un choix de société et même de civilisation.

Dans la longue chaîne des générations, rarement des Français auront eu à décider ainsi, en un seul jour, de leur destin collectif: le choix entre la Nation, espace millénaire d’affection et de protection que je défends ; et la vision postnationale de M. Macron qui, par une déréglementation programmée, livrera les individus au tourbillon d’une mondialisation qui ne profite qu’à quelques-uns. Dans sa grande sagesse collective, le corps électoral a voulu que ce débat essentiel, en cours dans toutes les démocraties du monde, soit la question de ce second tour.

Le projet national que nous proposons au pays repose sur un triptyque qui témoigne d’une infinie déférence pour le passé, d’une profonde sollicitude pour le présent et d’une passion de l’avenir: la protection, la projection, la transmission.

Il est désormais urgent de remettre la France en ordre pour retrouver la paix à l’extérieur et la tranquillité à l’intérieur. La France protectrice que nous voulons s’appuie sur un État restauré dans ses moyens, son autorité, ses missions.

Avec une armée et une diplomatie raffermies, notre pays retrouvera les moyens de sa défense nationale, de la préservation de ses intérêts vitaux, du rayonnement international d’une France qui a vocation à redevenir une puissance mondiale, influente, au service de la paix.

À l’intérieur, une politique pénale renforcée permettra de retrouver une société plus sûre, une tranquillité publique qui tend à disparaître avec la montée d’une violence endémique qui s’insinue partout. Les atteintes à l’intégrité physique des personnes, aujourd’hui banalisées, seront condamnées à la hauteur de leur gravité morale. L’espace public redeviendra un lieu sûr pour tous. Les harceleurs des rues apprendront à respecter les femmes par des peines délictuelles et le fichage infamant au répertoire des délinquants sexuels. Les domiciles cesseront d’être la cible de ces cambriolages qui, au-delà des préjudices matériels, sont légitimement vécus comme de véritables viols de l’intimité. Les biens comme les droits seront protégés par une justice rapide, ferme, équitable, et enfin réellement soucieuse du sort des victimes.

Les milliers de quartiers aujourd’hui en sécession feront l’objet d’une reconquête républicaine systématique. Les millions d’habitants qui y vivent, souvent sous la loi des caïds ou de l’idéologie islamiste, seront libérés de cet asservissement illégitime et indigne.

Face à la pression migratoire qui s’exerce sur une Europe que le monde entier croit encore riche, un strict contrôle des flux migratoires sera organisé.

Redevenu stratège, l’État sera remis au bon endroit: il cessera d’être intrusif et spoliateur pour garantir aux personnes la liberté et les conditions d’une vie sereine. Des services publics rénovés, allégés des procédures et des contraintes inutiles, offriront aux usagers des prestations de qualité. Aux entreprises, l’État partenaire garantira un environnement économique favorable, la sécurité juridique, la paix sociale et le soutien d’un appareil attentif à l’intérêt des sociétés françaises.

L’école, «cet asile inviolable et sacré où la querelle des hommes ne pénétrera plus», redeviendra le lieu du savoir et du mérite, le levier de la promotion sociale et de l’assimilation, le creuset où se forge l’indispensable conscience citoyenne et l’amour de la France.

L’aménagement du territoire, arraché à la main invisible du marché, sera placé sous la responsabilité d’un ministère dédié qui aura notamment comme priorité la justice territoriale au profit des campagnes, trop longtemps abandonnées. Les incitations fiscales fortes à destination des entreprises mais aussi de l’installation de médecins de la ruralité et le développement d’infrastructures de transport ou numériques impulseront un mouvement de «démétropolisation». Cette revitalisation rurale s’appuiera sur le soutien aux prix agricoles, sur la constitution de pôles d’excellence et de filières locales de transformation dans le cadre de la politique localiste qui vise à produire et consommer sur place, à rebours d’une mondialisation économique qui fragilise nos agriculteurs et compromet notre souveraineté.

Dans ces territoires, l’installation de familles, dont le pouvoir d’achat sera augmenté, redynamisera l’activité commerciale des villes moyennes comme des bourgs. Ces logiques vertueuses permettront la réinstallation de commerces, d’écoles, de médecins, d’hôpitaux et de lignes secondaires.

Le patrimoine immobilier de province, aujourd’hui menacé de ruine, retrouvera vie grâce aux aides à la rénovation au soutien à l’accès à la propriété.

À l’image de la Vendée qui voit des petites et moyennes entreprises harmonieusement disséminées sur tout le territoire, avec le télétravail plus développé, la France rurale trouvera un nouvel essor, donnant le visage d’une France équilibrée, rayonnante, où chacun profitera des espaces - condition de la qualité de vie-, de la nature et du grand air. Avec la douceur et le rythme de vie des campagnes, les Français qui le souhaitent pourront bénéficier du privilège inestimable de profiter du temps et des lieux, des jours et des gens.

De leur côté, les villes se dédensifieront. La décongestion des prix de l’immobilier permettra aux citadins d’accéder à des logements plus spacieux et moins onéreux. La circulation urbaine sera rendue plus fluide et l’actuelle saturation des transports publics sera grandement résorbée.

Les grandes communes seront encouragées à rallier le concept des «villes jardins» par l’installation systématique d’espaces verts sur les emprises foncières disponibles.

La France urbaine ainsi désengorgée retrouvera, sans qu’il soit besoin d’interdits ou d’une coercition verte, des quartiers vivants qui seront autant de villages dans la ville.

La projection, sans laquelle le futur ne peut que s’improviser, reviendra aux grands choix industriels, énergétiques, scientifiques, démographiques ou éducatifs que l’État stratège initiera. Comme au XIXe siècle avec la Révolution industrielle, la France entrera dans ce troisième millénaire numérique, technologique, écologique avec la puissance intellectuelle et créative de ses chercheurs, de ses inventeurs et de ses ingénieurs, avec les savoir-faire et l’excellence professionnelle de ses techniciens, de ses artisans et de ses ouvriers. Rien ne les entravera dans cette formidable aventure collective.

Cette révolution comme celle qui nous fera entrer dans la société de la connaissance, s’appuiera sur cette énergie inépuisable et irremplaçable qu’est notre jeunesse, une jeunesse que nous dissuaderons d’une expatriation presque programmée par de fortes incitations notamment fiscales et professionnelles. Elle retrouvera le désir de rester au pays, l’envie de lui apporter son énergie, sa fougue, sa capacité d’innovation et sa soif naturelle de conquête. Elle retrouvera l’audace d’entreprendre, l’envie de se dépasser, la joie de réussir et surtout le goût de l’avenir.

La relance de notre excellence nucléaire et l’investissement massif dans les énergies innovantes, comme l’hydrogène décarboné, scelleront la disparition des coûteuses et hideuses éoliennes qui défigurent nos paysages et nos côtes.

Forte de ses capacités de productions industrielles, technologiques ou scientifiques réactivées, la France confortera ainsi son indépendance économique et donc politique.

L’idée de Nation, aujourd’hui si attaquée, sera remise à l’honneur. La Nation est l’écosystème le plus protecteur des peuples, des citoyens et des entreprises. L’esprit d’appartenance à la communauté nationale réinsufflera la naturelle et fraternelle solidarité entre les Français de métropole, d’outre-mer et du monde. Chaque Français se sentira frère mais aussi héritier et légataire.

Très naturellement, le projet collectif partagé par tous les Français sera de rendre le magnifique patrimoine matériel ou immatériel que nous avons reçu en héritage, plus beau, plus riche et plus vivant.

Mon objectif est clair, faire en sorte que tous les Français puissent ainsi se dire qu’ils sont fiers du pays qu’ils laisseront demain en héritage à leurs enfants.

Arnaud Benedetti: «À Marseille, Emmanuel Macron a montré qu'il ne suscitait plus l'enthousiasme»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le président-candidat a tenu un meeting dans la cité phocéenne ce samedi 16 avril, devant un public clairsemé. Pour le politologue, la prestation du chef de l'État, décevante, illustre la banalisation du macronisme.

Benoît Duteurtre: «Anne Hidalgo doit tirer à Paris les conséquences de son échec à la présidentielle»

ENTRETIEN - Au premier tour de l’élection présidentielle, Anne Hidalgo a obtenu 2,1 % des suffrages à Paris, ville dont elle est maire. Après ce désaveu aussi spectaculaire qu’humiliant infligé par ses propres administrés, peut-elle continuer à diriger la capitale de la même façon comme si de rien n’était?, demande l’écrivain, amoureux de la Ville Lumière et auteur d’un essai brillant, Les Dents de la maire. Souffrances d’un piéton de Paris (Fayard, 2020).

L’éditorial du Figaro: «Mélenchon pour tous»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

Le Figaro

Présidentielle 2022: le «paradigme» de Macron et «la mère de famille» de Le Pen

Jean-Pierre Robin

ANALYSE - Pour l’emporter, il faut savoir parler à tous et se faire entendre d’une large majorité.

Même dans un bain de foule, le chef de l’État candidat à sa succession a du mal à ne pas paraître savant. Lors de son dernier grand meeting d’avant second tour, ce samedi de Pâques à Marseille où un soleil radieux était de la partie, Emmanuel Macron a promis de placer «l’écologie au cœur du nouveau paradigme politique (sic)». Pour ce faire, le prochain premier ministre «sera directement chargé de la planification écologique» s’est-il engagé. «Paradigme», voilà un mot qui lui plaît au point de l’avoir prononcé à quatre ou cinq reprises dans son allocution, sans pourtant nous éclairer réellement sur ce qu’il veut dire.

Quèsaco? On peut très bien vivre sans connaître ce terme technique d’origine grecque et qui a un sens bien précis en français (comme dans les autres langues européennes). Cette notion de grammaire désigne un «mot type qui est donné comme modèle pour une déclinaison, une conjugaison» (dictionnaire Le Robert): «rosa rosa rosam, etc.», voilà sans conteste l’exemple le plus fameux popularisé par une chanson de Jacques Brel.

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Or ce n’est pas du tout ce que veut nous chanter Emmanuel Macron qui recourt à la signification américaine de «paradigme», au sens de «modèle», de «façon de penser». Il n’est certes pas le premier à faire usage de cet américanisme. Celui-ci a déboulé en France il y a une dizaine d’années et c’est devenu une tarte à la crème chez les consultants en management, entre autres. «Il faut changer de paradigme, raisonner autrement…» Le meilleur équivalent serait «changement de logiciel», expression plus ancienne - années 1990 - et tellement éculée qu’elle en est devenue ringarde. «Paradigme» a l’avantage d’une relative nouveauté et d’une certaine «modernité».

Un tel américanisme est-il pour autant incontournable? Pourquoi employer un mot ambigu du fait de son sens propre bien plus ancien en français, quand on dispose de synonymes compréhensibles de tous? Placer «l’écologie au cœur du nouveau programme politique» ferait très bien l’affaire. Notre président, esprit délié et cultivé, semble oublier ce conseil de Paul Valéry: «entre deux mots il faut choisir le moindre». À la décharge d’Emmanuel Macron, reconnaissons que les électeurs ont actuellement la tête ailleurs. L’adage qu’ils ruminent serait plutôt: «entre deux maux il faut choisir le moindre».

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Pour sa part, Marine Le Pen ne s’embarrasse pas de mots et les plus simples lui conviennent parfaitement, se montrant adepte à sa façon de Valéry. Ce même samedi de Pâques, dans la commune de Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir), n’a-t-elle affirmé son ambition de «diriger la France» comme «une mère de famille» ? La formule renvoie implicitement au Code civil des Français promulgué en 1804 par Napoléon Bonaparte et qui emploie à maintes reprises l’expression «en bon père de famille» pour qualifier un comportement sensé et raisonnable. «Le bon père de famille» a régné pendant plus de deux siècles sur le droit français. Il n’a disparu qu’en 2014 avec la loi «pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes»: le code civil actuel lui a substitué l’adverbe «raisonnablement».

On ne saurait dire si Marine Le Pen vise ainsi à conquérir le vote féministe, voire à instaurer un quelconque matriarcat. Quoi qu’on en pense, il faut saluer en tout cas sa trouvaille rhétorique qui est à la sémantique ce que fut il y a quelques semaines la mise en scène de ses chats comme preuve de proximité avec les gens et de simplicité.

Le grand débat télévisé du 20 avril constituera certainement l’acmé de la campagne présidentielle de l’entre-deux-tours (il serait plus simple de dire «point culminant», voire «climax» en franglais, mais les journalistes aiment eux aussi étaler leur vocabulaire!). Que penser des approches langagières des deux candidats? Il est de bon ton aujourd’hui de présenter le nouveau clivage qui s’est substitué à l’axe gauche-droite comme l’affrontement «France d’en bas-France d’en haut», ou «bloc populaire» contre «bloc élitaire», etc. Ne nous y trompons pas, ces oppositions faciles sont funestes. Seule certitude, d’une grande banalité: pour l’emporter, il faut savoir parler à tous et se faire entendre d’une large majorité. La plus forte possible pour déminer les tentations malignes de guerre civile qu’on perçoit ici et là avec effroi. Le langage de la raison?

L’éditorial du Figaro: «Mélenchon pour tous»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

Gilles-William Goldnadel: «Une des causes du succès de Mélenchon, c’est la complaisance dont il a bénéficié»

TRIBUNE - Le leader de La France insoumise a pu faire campagne sans avoir à affronter la moindre critique des commentateurs ni la plus modeste attaque de ses adversaires politiques, estime l’avocat et essayiste. Aucun candidat n’a joui d’une telle indulgence qui a confiné à l’immunité, argumente-t-il.

«Non Emmanuel Macron, le voilement des femmes n'est pas neutre»

FIGAROVOX/TRIBUNE - En déplacement à Strasbourg, le président de la République a dit qu'il trouvait «beau» de rencontrer une femme voilée et «féministe». L'essayiste Malika Sorel-Sutter lui répond. Elle estime que le voile peut se muer en instrument d'amputation de liberté.

Le Figaro

Géraldine Maillet, la leçon d’élégance de «Touche pas à mon poste»

PORTRAIT - L’ex-mannequin partage sa vie professionnelle entre les bancs de l’émission de C8, où elle tranche par son calme et son souci d’argumenter, et sa table de travail, où elle a récemment terminé son dix-neuvième ouvrage.

Dans les rêves de Géraldine Maillet, Françoise Sagan joue sans doute au tennis avec McEnroe. Et Ava Gardner regarde langoureusement Julie Gayet. L’ancien mannequin multiplie les affinités électives. Elle a trouvé sa place en ne se limitant pas à une seule. Si le public la connaît pour son activité de chroniqueuse dans «Touche pas à mon poste», elle a récemment coécrit le témoignage de Mohamed Bouhafsi sur les violences qu’il a subies enfant (Rêver sous les coups) et vient de publier Fran et Ava, récit presque réel d’une idylle entre Françoise Sagan et Ava Gardner.

» LIRE AUSSI - Alain Duhamel: «C’est la dernière élection présidentielle que je couvre»

Géraldine Maillet partage donc sa vie entre le calme de l’écriture et l’arène la plus bruyante du PAF. On s’imagine le choc. Faut-il prévenir la médecine du travail? La quinquagénaire rassure: «J’aime justement être dans l’intime, l’introspection, seule face à mon ordinateur puis dans l’expression, l’agora, la vie, le bruit...» Elle trouve là son équilibre. Ces deux activités ne seraient d’ailleurs pas si étrangères. «La télévision ouvre une lucarne sur notre époque, qui recèle de thèmes d’écrivains.» Daniel Riolo ne s’étonne pas de la double casquette de sa compagne. «Géraldine est du côté de l’observation, qu’elle retrouve dans ces deux activités, témoigne le spécialiste du ballon rond et grande gueule de RMC. Même si elle avait été la première étonnée quand il lui avait été proposé de rejoindre l’émission... Elle se demandait si elle était faite pour cela.» Preuve que oui, la chroniqueuse participe depuis six saisons désormais à «TPMP».

«J’ai trouvé Cyril injuste»

«On a cette chance, dans “TPMP”, de pouvoir s’exprimer sur des thèmes aussi variés que “Koh-Lanta” et la présidentielle», se réjouit Géraldine Maillet, qui se dit «citoyenne engagée». Sa journée débute par une revue de presse, se poursuit par des recherches sur les invités ou les thématiques du soir. «Il faut être structuré et endurant.» Ses prises de position, exprimées avec clarté et entrain, ne sont pas du goût de tous. Des clashs l’opposent à Gilles Verdez ou Beatrice Rosen, durant lesquels elle n’abandonne pas son égalité d’humeur. Peut-être parce que cette proche de Valérie Bénaïm nourrit une affection réelle pour la «famille» «TPMP». Sur qui elle a d’ailleurs réalisé un documentaire en 2018 sur C8.

L’attitude de Cyril Hanouna début avril a été tout de même difficile à encaisser. «J’ai trouvé que c’était très pénible, très violent», assurait-elle après que celui-ci l’a qualifiée de «donneuse de leçon» pour avoir rappelé que des saluts nazis avaient été vus dans un meeting d’Éric Zemmour. L’animateur avait formulé un mea culpa du bout des lèvres. Géraldine Maillet ne lui en tient pas rigueur. Et trouve des excuses. «Ce n’est pas évident d’être chef de famille, d’avoir affaire à des énergumènes comme nous. Je l’avais saoulé, j’imagine. Je l’ai trouvé injuste mais ai pu lui dire. La chance qu’on a, c’est de pouvoir s’expliquer.» Quelques jours plus tard, ce jeudi 14 avril, Hanouna décochait de nouvelles flèches vers sa chroniqueuse. Il les voulait sans doute drôles, elles ont frôlé l’incorrection. «Cyril est un type que j’aime bien mais pour la première fois, ça m’a fait du mal à titre personnel..., confie Daniel Riolo à la suite de cette émission. Après, ce n’est pas mon rôle d’interférer, Géraldine ne supporterait pas cela.»

L’égérie de Nina Ricci

Géraldine Maillet connaît Cyril Hanouna depuis des années. Elle faisait partie de l’équipe des «Pieds dans le plat» sur Europe 1 en 2014 et 2015. Avant cela, repérée après un passage chez Ardisson, elle a officié dans «Ça balance à Paris» sur Paris Première. C’était dans les années 2010. Pierre Lescure était à la présentation de l’émission. Aux côtés de Philippe Besson, Anne-Élisabeth Lemoine, Marion Ruggieri, François Bégaudeau ou Éric Naulleau, elle y cause trois saisons durant de cinéma, littérature ou bande dessinée. «Dans une totale liberté de ton».

C’était agréable d’être dans la peau d’un sex-symbol hollywoodien...

Mannequin, Géraldine Maillet se préparait déjà à être chroniqueuse. Inconsciemment, au moins. «Le podium m’intéressait moins que les backstages, où se croisaient les ego de chacun, les maquilleurs, les stylistes, les filles qui craquent...», raconte-t-elle. Égérie de Nina Ricci, la jeune femme défile pour Issey Miyake et Yves Saint-Laurent, rayonne devant les objectifs de David Bailey et Peter Beard. Ces sept années passées sur escarpins la laissent un brin nostalgique. «J’étais devenue modèle pour financer une école de commerce et un ordinateur. J’avais contracté un emprunt à 14%! Je resignerais tout de suite. J’ai eu la chance de voyager partout dans le monde, de rencontrer John Galliano (avant qu’il devienne fou), Alexander McQueen ou le photographe William Klein...», égrène-t-elle.

À cette époque, La jeune modèle Géraldine Maillet se met à écrire entre deux défilés. Pour pouvoir converser avec sa mère, atteinte de surdité. Ne pouvant lui confier au téléphone son quotidien haut en couleur, qui l’emmène de Miami à Milan, elle remplit de larges carnets de voyage de textes et d’objets. Qu’elle lui montre à son retour. «Comme Peter Beard, mais en moins beau...», s’amuse la chroniqueuse, évoquant les carnets africains du photographe. La littérature n’est plus loin.

La possibilité d’une idylle

1998. L’éditeur Raphaël Sorin lui laisse un message. Il l’assure que le manuscrit d’Une rose pour Manhattan l’intéresse. La trentenaire n’en revient pas. Encore moins quand elle se retrouve à une soirée avec Michel Houellebecq, qui publie également chez Flammarion Les Particules élémentaires . «Assis sur un balcon, nous parlons de la vie, de littérature, de mode, d’éclipses. C’était surréaliste. J’avais l’impression d’être dans un film de Sorrentino.» Elle écrira par la suite une quinzaine d’ouvrages, surtout des romans. En parallèle, elle réalisera In the French, documentaire sur Roland-Garros pour France 2, Les Bleues en route vers le Mondial pour TF1, sur notre équipe féminine de foot. Ainsi qu’un long-métrage, After, avec Julie Gayet et Raphaël Personnaz, en 2012.

Son dernier roman, Fran et Ava, enlace les destins de deux femmes aux antipodes. Françoise Sagan (cette grande plume qui ressemblait à «un petit oiseau mazouté») et Ava Gardner («actrice impressionnante, sculpturale et alcoolique»). D’après la gouvernante de l’écrivain, une brève idylle a bien eu lieu. Géraldine Maillet lui donne corps. «En prenant le point de vue de Sagan, je craignais un peu le procès en illégitimité. Je me suis positionnée de l’autre côté, dans la conscience d’Ava, pour désirer Sagan, l’observer et fantasmer leur rencontre. C’était agréable d’être dans la peau d’un sex-symbol hollywoodien...»

» LIRE AUSSI - Arletty : Elsa Zylberstein furieuse contre le téléfilm de France 2

Dans le roman Splendour, elle s’était intéressée à l’actrice Natalie Wood, dont la fureur de vivre fut fatale. Le livre était devenu une pièce avec Elsa Zylberstein. Géraldine Maillet, qui prépare actuellement l’adaptation pour le théâtre de Fran et Ava, aime raconter d’autres vies que la sienne. Celles qui brillent d’un feu dangereux. La chroniqueuse aurait-elle voulu être, elle aussi, une comtesse aux pieds nus? «Non, le chaos me fait peur, je n’aime pas les cris et les portes qui claquent. Mais j’aime me pencher sur les névroses des autres, quand elles sont si romanesques, sourit-elle. Qui sait si ce n’est pas une façon de ne pas trop s’appesantir sur les miennes...»

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France24 - World

Israel hits Gaza after rocket attack as Jerusalem tensions escalate

Issued on: 19/04/2022 - 03:38

NEWS WIRES

Israel carried out its first air strikes on the Gaza Strip in months early Tuesday in response to a rocket fired from the Palestinian enclave as tensions soar after a weekend of violence around a Jerusalem holy site.

Warning sirens sounded in southern Israel Monday night after the rocket was fired from the enclave controlled by the Islamist group Hamas, the first such incident since early January.

The projectile crashed into the sea off Tel Aviv.

"One rocket was fired from the Gaza Strip into Israeli territory. The rocket was intercepted by the Iron Dome Air Defense System," the Israeli military said in a statement.

Hours later the Israeli air force said it had hit a Hamas weapons manufacturing site in retaliation.

Hamas claimed to have used its "anti-aircraft defence" to counter the air raids, which caused no casualties, according to witnesses and security sources in Gaza.

No faction in the crowded enclave of 2.3 million inhabitants immediately claimed responsibility for the rocket but it comes after a series of attacks in Israel and a weekend of tensions at a holy site in Jerusalem.

Israel holds Hamas responsible for all rocket fire from Israel, and usually carries out air strikes in response.

The incident, the first of its kind since January, comes after a weekend of Israeli-Palestinian violence in and around Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa Mosque compound that wounded more than 170 people, mostly Palestinian demonstrators.

Diplomatic sources said the United Nations Security Council was to hold a session on Tuesday to discuss the spike in violence.

Similar violence in Jerusalem around the same time last year triggered repeated Hamas rocket fire into Israel which escalated into an 11-day war.

'Illegitimate and provocative' 

The spike in tensions coincides with both the Muslim holy month of Ramadan and the Jewish festival of Passover.

The Al-Aqsa Mosque compound is known to Jews as Temple Mount -- the holiest site in Judaism and the third-holiest in Islam.

Palestinians have been angered by repeated visits to the site by Jewish worshippers, who are permitted to enter but may not pray there.

The government of Naftali Bennett has repeatedly declared that Israeli security forces have a "free hand" to deal with demonstrators.

Hamas had warned on Sunday that "Al-Aqsa is ours and ours alone" and swore to defend Palestinians' right to pray there.

The exchanges of fire in Gaza and Al-Aqsa clashes came after a spike in violence including four deadly attacks since late March in the Jewish state by Palestinians and Israeli Arabs that claimed 14 lives, mostly civilians.

A total of 23 Palestinians have meanwhile been killed in the violence since March 22, including assailants who targeted Israelis, according to an AFP tally.

They include Hanan Khudur, an 18-year-old Palestinian woman who died Monday after being shot by Israeli forces last week in the village of Faquaa, near the flashpoint city of Jenin.

Israel had poured additional forces into the occupied West Bank and has been reinforcing its barrier in the territory.

State Department spokesman Ned Price said Monday that the United States was "deeply concerned" about the tensions and that senior US officials had been in touch by telephone with their counterparts from Israel, the Palestinian Authority and Arab nations. 

"We have urged all sides to preserve the historic status quo" at the Al-Aqsa compound and avoid "provocative" steps, he said.

Jordan on Monday summoned the Israeli charge d'affaires "to deliver a message of protest over illegitimate and provocative Israeli violations at the blessed Al-Aqsa Mosque", its foreign ministry said in a statement.

Jordan serves as custodian of holy places in east Jerusalem, including the Old City, which Israel occupied in 1967 and later annexed in a move not recognised by most of the international community.

Bennett on Monday denounced what he called a "Hamas-led incitement campaign" and said Israel was doing "everything" to ensure people of all faiths could safely worship in Jerusalem.

"We expect everyone not to join the lies and certainly not to encourage violence against Jews," he said, in an apparent reference to Jordan.

Bennett is also facing a political crisis at home after his ideologically disparate coalition lost its one-seat majority in the 120-seat Knesset, Israel's parliament, just short of a year since he painstakingly cobbled a government together.

On Sunday, Raam, the first Arab-Israeli party ever to be part of an Israeli government, said it was "suspending" its membership over the violence in Jerusalem.

(AFP)

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Israeli forces shoot two teens dead in West Bank as raids continue

Clashes erupt at Al Aqsa mosque in Jerusalem, at least 150 Palestinians wounded

Arab party suspends Israeli coalition govt membership amid Jerusalem violence

France24 - World

US judge throws out Biden's mask mandate for public transport, airplanes

Issued on: 19/04/2022 - 04:17

NEWS WIRES

A US federal judge on Monday struck down the Covid-19 mask mandate for public transportation imposed by the administration of President Joe Biden, prompting major airlines to quickly drop the requirement.

US District Judge Kathryn Kimball Mizelle of the Middle District of Florida said the mask mandate exceeds the statutory authority of the Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

The mandate requiring face masks on airplanes, subways, trains, buses, taxis and other forms of public transportation was recently extended by the CDC until May 3 amid a rise in coronavirus cases.

US airlines and a number of Republican lawmakers have called for an end to the mask mandate, which was issued by the CDC on February 3, 2021, shortly after Biden took office.

In light of the decision, the Transportation Security Administration (TSA), which runs security at airports, will not enforce directives "requiring mask use on public transportation and transportation hubs at this time," an administration official said.

After the ruling was announced, United Airlines dropped its mask mandate on domestic flights and some international flights, depending on the rules in the country of arrival.

"While this means that our employees are no longer required to wear a mask -- and no longer have to enforce a mask requirement for most of the flying public -- they will be able to wear masks if they choose to do so, as the CDC continues to strongly recommend wearing a mask on public transit," the airline said in a statement.

It was soon followed by American Airlines, Delta Airlines and Alaska Airlines, who all made masks optional for crew members and customers on domestic and most international flights.

Like United, they cautioned that travelers would still be subject to local mask regulations at their destinations.

White House disappointed 

Alaska also noted that the mask rule reversal, however, did not undo some decisions made while the measure was still in place.

Certain customers who were banned for not following the mask directive will remain barred, the airline said in a statement.

"We will have some guests whose behavior was particularly egregious who will remain banned, even after the mask policy is rescinded," it said.

Mizelle, a nominee of former Republican president Donald Trump, issued her ruling in a lawsuit filed in July 2021 by a conservative non-profit organization called the Health Freedom Defense Fund and two individual plaintiffs. 

Although the public has a "strong interest" in combating the spread of Covid, the judge said, the mask mandate "exceeded the CDC's statutory authority," and it "failed to adequately explain its decisions."

"Because our system does not permit agencies to act unlawfully even in pursuit of desirable ends, the Court declares unlawful and vacates the Mask Mandate," Mizelle said in a 59-page ruling.

White House Press Secretary Jen Psaki called the ruling a "disappointing decision."

"The CDC continues recommending wearing a mask in public transit," Psaki said.

There was no immediate comment from the Justice Department, which could potentially appeal the ruling.

(AFP)

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Democratic-led US states announce plans to lift mask mandates

Most of US can now drop masks indoors, health officials say

New York, Massachusetts ease mask mandates as leaders seek ‘normalcy’

Le Figaro

Violences en Suède : 40 blessés après une «tournée» pour brûler le Coran

De graves scènes de violences émaillent le pays depuis plusieurs jours dans le sillage d'une tournée anti-islam d'un groupe d'extrême droite.

La police suédoise a porté lundi à 40 blessés, dont 26 policiers, le bilan des graves violences survenues dans plusieurs villes du pays dans le sillage d'une «tournée» d'un groupe d'extrême droite voulant brûler le Coran.

La gestion de cette tournée anti-islam a également suscité la condamnation de plusieurs pays musulmans: après l'Irak et l'Arabie Saoudite, la diplomatie turque a déploré lundi «l'hésitation à empêcher des actes provocateurs et islamophobes (...) sous couvert de liberté d'expression», tandis qu'une manifestation a eu lieu devant l'ambassade de Suède en Iran.

À lire aussiSuède : 26 arrestations après des violences en réaction à la volonté d'un groupuscule d'extrême droite de brûler le Coran

Aux cris d'«Allahu Akbar» (Dieu est grand), de premières contre-manifestations contre la venue en Suède du chef du parti danois anti-islam «Ligne dure», Rasmus Paludan, avaient dégénéré jeudi en violences contre la police, dans des quartiers à forte communauté musulmane des villes suédoises de Norrköping et Linköping.

Les scènes d'émeutes s'étaient ensuite propagées durant le week-end à plusieurs autres villes, où M. Paludan, qui a la double nationalité danoise et suédoise, a mis le feu ou projeté de mettre le feu à des exemplaires du livre saint de l'islam.

«On a essayé de tuer des policiers»

La police suédoise, dont une vingtaine de véhicules ont été incendiés ou endommagés, considère avoir été la cible principale de ce qu'elle a qualifié d'«émeutes violentes». «Beaucoup de choses suggèrent que c'était la police qui était la cible principale, plutôt que les organisateurs», a déclaré lors d'une conférence de presse Jonas Hysing, commandant des opérations spéciales.

«On a essayé de tuer des policiers», s'est ému à ses côtés le chef de la police du pays, Anders Thornberg. «Des individus criminels ont profité de la situation pour faire preuve de violence» et ce «sans rapport avec les manifestations», a-t-il également affirmé. La police suédoise suspecte aussi les violences d'avoir été appuyées depuis l'étranger, mais aucun pays n'a été désigné.

La journée de lundi a été marquée par un retour au calme, avec le départ de Suède de M. Paludan, rentré au Danemark.

Plus de quarante personnes, dont plusieurs mineurs, ont été arrêtées dans ces affrontements survenus également à Malmö, Örebro et à Rinkeby, une banlieue de la capitale Stockholm. Les violences ont culminé dimanche lorsque la police avait dû tirer des coups de feu de semonce à Norrköping, blessant trois personnes par balle, selon elle du fait de ricochets. En dehors des policiers, 14 personnes ont été blessées.

«Environ 200 participants se sont montrés violents sur place et la police a dû intervenir avec des armes en état de légitime défense», selon M. Hysing. Des heurts avec la police, émaillés de jets de pierre et de voitures brûlées, avaient entraîné dimanche 26 arrestations à Norrköping et Linköping.

À Malmö, où M. Paludan a brûlé un Coran samedi, la nuit de dimanche à lundi a été agitée, comme la veille, avec notamment un départ de feu dans une école.

Une provocation parfois «tolérée»

Du Danemark à la Belgique en passant par la France, Rasmus Paludan est coutumier ces dernières années de projets de mettre le feu à des exemplaires du Coran, généralement dans des quartiers immigrés à forte population musulmane. Les évènements sont souvent interdits par la police, mais parfois tolérés au nom de la liberté de manifestation malgré les vives tensions provoquées par les rassemblements, comme jeudi en Suède.

Ces autorisations suscitent l'incompréhension du monde arabo-musulman. «Les viles attaques en Suède contre notre livre saint, le Coran, montrent que les leçons du passé n'ont pas été apprises», a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères sur Twitter, déplorant que des «crimes de haine soient ouvertement tolérés sous couvert de liberté d'expression».

La diplomatie irakienne avait convoqué dimanche le chargé d'affaires suédois, dénonçant d'un acte «provocateur pour les sentiments des musulmans et offensant pour ce qu'ils ont de sacré». L'Arabie saoudite avait également «condamné les agissements de certains extrémistes en Suède et leurs provocations contre les musulmans», selon son agence officielle.

Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt

Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

France24 - World

Russia broadcasts video of captured Britons asking for prisoner swap

Issued on: 19/04/2022 - 04:35

NEWS WIRES Emerald MAXWELL

Two British fighters captured in Ukraine by Russian forces appeared on Russian state TV on Monday and asked to be exchanged for a Ukrainian ally of President Vladimir Putin who is being held by the Ukrainian authorities.

It was unclear how freely the two men - Shaun Pinner and Aiden Aslin - were able to talk. Both spoke separately after being prompted by an unidentified man. The footage was broadcast on the Rossiya 24 state TV channel.

The two men asked British Prime Minister Boris Johnson to exchange them for pro-Russian politician Viktor Medvedchuk.

Medvedchuk was shown asking to be swapped too in a video released around the same time on Monday by Ukraine's SBU intelligence service via social media.

Medvedchuk, in his appeal to Putin and Ukrainian President Volodymr Zelensky, asked to be exchanged for the "defenders of Mariupol and its citizens who are there today and have no opportunity for a safe exit through a humanitarian corridor."

Medvedchuk is the leader of Ukraine's Opposition Platform - For Life party and an ally of Putin who spent years advocating closer ties between Russia and Ukraine.

Both Pinner and Aslin fought on the Ukrainian side in Mariupol, which is now almost entirely under Russian control apart from the sprawling Azovstal steelworks where some Ukrainian fighters remained holed up.

The unidentified man shown on Russian state TV was seen showing the two Britons a video on his mobile phone of Medvedchuk's wife, Oksana, making an appeal over the weekend for her husband to be swapped for the two British nationals.

Appeals to Boris Johnson

Three days after Russia moved its forces into Ukraine on Feb. 24, Ukraine said Medvedchuk had escaped from house arrest. He had been confined to his home in May 2021 and charged with high treason and later with aiding terrorism.

The pro-Russian figure, who says Putin is godfather to his daughter, has denied wrongdoing and alleged that he is the victim of politically-motivated repression. He was captured by Ukraine last week.

"I understand the situation," Pinner, who was wearing a blue hooded top and looked tired and nervous, said after being shown the video.

"I'd like to appeal to the (British) government to send me back home, I'd like to see my wife again," he said.

Pinner made a direct appeal to Johnson which he said was on behalf of himself and Aslin.

"We look to exchange myself and Aiden Aslin for Mr Medvedchuk. Obviously I would really appreciate your help in this matter," he said, saying he spoke a little Russian and had been treated well.

The unidentified man was then shown speaking to Aslin, who was sat on a chair wearing a T-shirt bearing the emblem of Ukraine's far-right Azov battalion.

"I think that Boris (Johnson) needs to listen to what Oksana (Medvedchuk's wife) has said," said Aslin, who looked nervous.

"If Boris Johnson really does care like he says he does about British citizens then he would help pressure Zelenskiy to do the right thing and return Viktor to his family and return us to our families."

The British Foreign Office had no immediate comment on the footage but released a statement made by the Pinner family.

"Our family is currently working with the Foreign Office along with the family of Aiden Aslin who is also being held by the Russian Army to ensure their rights as Prisoners Of War are upheld according to the Geneva Convention," the statement said.

Russia has said it will keep a close eye on Medvedchuk's fate and last week told Ukraine "to watch out" after Kyiv captured him and released photographs of him in handcuffs. 

(AFP)

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Le Figaro

Législatives: la bataille du troisième tour

Loris Boichot

DÉCRYPTAGE - Dans un paysage politique devenu tripartite, les états-majors s’interrogent sur l’issue du scrutin des 12 et 19 juin.

Grand flou à l’Assemblée nationale. L’élection présidentielle n’a pas encore désigné de vainqueur que les états-majors des partis planchent déjà sur le «troisième tour»: les législatives des 12 et 19 juin. En cas de victoire dimanche, Marine Le Pen et Emmanuel Macron veulent avoir les moyens d’appliquer leur programme, en obtenant une majorité de 289 députés sur 577.

Cinq ans après un bouleversement inédit de l’Hémicycle, la recomposition politique devrait se poursuivre. Avec un risque, à cause du mode de scrutin majoritaire: que le visage du Palais Bourbon ne reflète pas le paysage politique en trois pôles - social-écologiste, centriste, nationaliste - issu du premier tour de la présidentielle.

LREM et ses alliés seront-ils aussi hégémoniques si Emmanuel Macron est réélu?

La «vague Macron» de 2017, sur fond de dégagisme, risque de s’émousser en cas de réélection du chef de l’État. Il faut dire que les troupes du président partent de haut, avec 345 députés répartis entre La République en marche (LREM), le Mouvement démocrate (MoDem) et Agir.

Malgré ce reflux attendu après cinq ans au pouvoir, les Marcheurs s’attendent à rester dominants en cas de victoire. D’abord parce que les oppositions de gauche et de droite, face à eux, se retrouvent en pleine recomposition après leur bérézina à la présidentielle. Ensuite parce qu’ils imaginent que de nouveaux alliés issus de ces camps les rejoindront. L’idée d’une «majorité de coalition» sur quelques points de programme, avec des députés de gauche et de droite, fait son chemin. Mais Emmanuel Macron se méfie d’une majorité «attrape-tout», soucieux de ne pas dépendre d’une coalition instable pour gouverner.

Le chef de l’État a écarté l’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée, dans un entretien au Figaro. Le soir du premier tour, il a appelé à bâtir autour de lui un «grand mouvement politique», que plusieurs de ses proches souhaitent fonder avant le scrutin. Une façon d’écarter les risques de désunion entre les sept formations pro-Macron qui vont tenter de se mettre d’accord sur les investitures. Sans compter les troupes sarkozystes attendues après le soutien de l’ex-président. Pour l’heure, une trentaine de sortants ont décidé de ne pas se représenter.

Marine Le Pen peut-elle obtenir une majorité en cas de victoire?

Le pari de Marine Le Pen semble ardu. En cas de victoire à l’Élysée, la candidate se dit convaincue d’engranger des ralliements et de bénéficier de l’élan de la présidentielle. Arrivée en tête dans 206 circonscriptions au premier tour, elle a déjà investi plus de 300 candidats.

À lire aussiMarine Le Pen: «La France que j’aime et que je veux défendre»

Mais dans son camp, chacun se souvient que le Rassemblement national (RN, ex-FN) a été historiquement handicapé par le scrutin majoritaire à deux tours. Malgré ses 13,2 % des voix au premier tour des législatives de 2017, le parti n’avait obtenu que sept députés. Insuffisant pour disposer d’un groupe.

Une alliance avec le parti d’Éric Zemmour, Reconquête!, pourrait-elle aider le RN? Plusieurs «zemmouristes», comme Marion Maréchal, souhaitent un accord. Mais cette perspective ne va pas de soi, après plusieurs mois de rivalité entre les deux formations.

La droite LR survivra-t-elle?

Après leur défaite inédite à la présidentielle (4,8 %), Les Républicains (LR) parient sur l’ancrage local de leurs 101 députés pour survivre à l’Assemblée nationale. Avec le souci de rester une «force d’alternance crédible», insiste leur président Christian Jacob. La quasi-totalité des investitures ont déjà été attribuées par le parti, allié au mouvement de centre droit UDI.

Mais le positionnement des parlementaires sortants vis-à-vis d’Emmanuel Macron reste une inconnue. Sans attendre, plusieurs d’entre eux, à l’image du député Guillaume Larrivé, se sont dits prêts à coopérer avec une éventuelle nouvelle majorité macroniste. Une perspective encouragée par Nicolas Sarkozy, qui a appelé la droite à rejoindre le «large rassemblement» promu par le chef de l’État.

Au nom de cet éventuel accord, plusieurs élus LR jugés «Macron-compatibles» pourraient se voir exonérer de concurrent LREM investi face à eux. Reste à savoir combien seront ces transfuges. À peine une dizaine, comme l’avance la direction de LR, ou une trentaine, comme l’imaginent certains élus?

Les Insoumis s’imposeront-ils à gauche?

Porté par un résultat record à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon (21,95 %) entend ériger La France insoumise (LFI) en force centrale à gauche. Tout en espérant «imposer une cohabitation» au président élu le 24 avril. Pour y parvenir, les Insoumis devraient réaliser un coup de maître, cinq ans après avoir obtenu 17 sièges.

Malgré leurs désaccords, ils entendent bâtir une coalition avec les communistes et les écologistes, en quête d’élus pour former un groupe. Pour l’heure, ils leur ont proposé une répartition des circonscriptions au prorata des scores du premier tour.

Mais le Parti socialiste reste tenu à distance de ces négociations. Déjà affaiblis en 2017, avec une trentaine de députés, les responsables du parti à la rose redoutent une lourde défaite au Palais Bourbon après l’échec d’Anne Hidalgo (1,75 %). Une crainte persiste dans leurs rangs: l’effacement.

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Présidentielle 2022: le gouvernement fantôme de Marine Le Pen

DÉCRYPTAGE - La candidate RN balaye toutes les questions qui lui sont posées sur sa future équipe gouvernementale en cas de victoire le 24 avril prochain. Avec qui pourrait-elle néanmoins diriger la France?

Le risque d’une Assemblée nationale sans opposition

ANALYSE - Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition.

Assesseurs absents, vote au domicile du maire... 22 bureaux de vote épinglés pour des irrégularités

Le Conseil constitutionnel a annulé les résultats du premier tour dans plusieurs bureaux de vote à cause d'irrégularités. En tout, une dizaine de milliers de suffrages n'ont donc pas été comptabilisés.

Le Figaro

États-Unis : une juge annule l'obligation du masque dans les transports publics

L'administration de Joe Biden s'est récemment retrouvée sous une pression croissante pour assouplir ou annuler le masque obligatoire.

Une juge américaine a déclaré lundi illégale l'obligation fédérale du port d'un masque sanitaire dans les transports publics aux États-Unis, une mesure âprement combattue devant les tribunaux.

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La magistrate, Kathryn Kimball Mizelle, qui siège à Tampa en Floride, a estimé dans sa décision que les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), la principale agence sanitaire fédérale, avaient outrepassé leurs prérogatives en imposant cette obligation, qui s'applique notamment aux avions, aux trains, aux métros et aux autocars.

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United Airlines a fait savoir lundi qu'elle n'imposerait désormais plus le port du masque sur ses vols aux États-Unis, et sur certains vols internationaux, en fonction des règles dans le pays d'arrivée. «Cela signifie que nos employés n'ont plus à porter de masque - ni à l'imposer aux passagers, dans la plupart des cas. Ils pourront choisir d'en porter un, d'autant que les CDC continuent de le recommander fortement dans les transports publics», a détaillé un porte-parole du groupe américain, qui avait été parmi les premiers à imposer le vaccin anti-Covid à ses employés.

Décision «décevante»

L'administration de Joe Biden s'est récemment retrouvée sous une pression croissante pour assouplir ou annuler le masque obligatoire. Une vingtaine d'États dirigés par les républicains et plusieurs grandes compagnies aériennes ont notamment demandé la fin de cette mesure dans les avions et autres transports publics. Mais la semaine dernière, les autorités fédérales avaient finalement pris la décision de prolonger l'obligation du port du masque au moins jusqu'au 3 mai.

La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a affirmé que la décision de la juge Mizelle était «décevante», en notant que «les CDC continuent de recommander le port d'un masque dans les transports publics». Selon un haut responsable de la Maison Blanche, la décision «signifie que l'ordre des CDC de port du masque dans les transports publics n'est pas en vigueur à l'heure actuelle». L'Agence de sécurité des transports, la TSA, ne fera ainsi pas respecter l'obligation, a précisé ce haut responsable sous couvert de l'anonymat.

Le ministère de la Justice, qui pourrait faire appel, n'avait pas réagi dans l'immédiat.

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Covid-19: les contaminations toujours en reflux en France

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

«Toutes les émotions positives disparaissent» : pourquoi le burn-out frappe plus durement les travailleurs sédentaires ?

ENTRETIEN - Personne n'est à l'abri de l'épuisement professionnel. Peut-on le prévenir ? Comment savoir si l'on en souffre ? Comment y remédier ? Réponses avec un spécialiste.

Covid-19 : 123 morts en 24 heures, 137.342 nouveaux cas

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Le Figaro

Jim Bauer: «Grâce à «The Voice», les portes qui se fermaient avant s’ouvrent»

ENTRETIEN - Le chanteur, finaliste du télé crochet l’an passé, dévoile son premier album: Jim.

De sa reprise de It’s a man’s man’s man’s world à son étonnante version de Tata Yoyo, Jim Bauer a marqué la saison 10 de «The Voice» l’an dernier. Aujourd’hui, celui qui s’était incliné face à Marghe en finale, livre Jim. Un premier album «hybride pop» comme il le définit lui-même, qui mêle rock, soul, sonorités latines ou urbaines au fil de seize chansons.

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TV MAGAZINE. - Que représente pour vous la sortie de ce tout premier album?

Jim BAUER. - En fait, c’est l’aboutissement de presque dix ans de travail, d’apprentissage, de voyages dans les divers mondes de l’industrie musicale. C’est mon premier album et, en plus, je l’ai réalisé seul, dans mon studio. J’ai toujours été un peu fasciné par les artistes qui ont une démarche un peu «savant fou», et qui jouent tous les instruments, seul dans leur studio. Je voulais faire un album comme ça et je trouvais ça cohérent que ce soit le premier pour m’accorder peut-être une plus grande liberté.

L’univers musical de ce premier album est assez différent de Crossroads, titre que vous aviez dévoilé le soir de la finale de «The Voice» et que vous proposez en version «Garage» dans Jim…

C’est vrai. La raison pour laquelle j’ai fait Crossroads le soir de la finale, c’est parce que, déjà, cette chanson, en elle-même, va un peu dans tous les sens. Il y a de l’anglais, du français, il y a des gospels, un solo de guitare, en même temps il y a des rythmiques hip-hop, etc. C’était ça le signal que j’envoyais quand j’ai interprété ce titre. C’était une façon de dire: «j’ai fait de la musique pendant des années, j’ai travaillé pour des artistes très différents, ça m’a imprégné et je vais faire un album qui est un peu une photo d’identité de qui je suis.». Je n’avais pas envie que les gens se disent: «lui, c’est un mec qui fait de la folk», ou «lui, c’est un mec qui fait du rock»… Donc je voulais faire une sorte de mixtape qui contient un peu tout ce que je sais faire, quelque chose d’assez libre. C’est comme ça que j’ai conçu l’album. Alors oui, il est différent de Crossroads, mais les autres chansons sont aussi différentes entre elles.

Comment le définiriez-vous cet album?

C’est de l’hybride pop. On est une génération qui a écouté de tout. Donc cela se ressent dans notre musique. Cet album est un lâcher-prise sur qui je suis, autant dans les textes que le son, les choix musicaux. Je pense malgré tout qu’on y trouve une cohérence. Elle se situe dans des choses très précises comme la façon de composer, de chanter. La question, ce n’est pas vraiment: quel style? Mais: qu’est-ce que j’ai picoré dans chaque style? C’est quoi mon mélange? C’est pour cela que je dis «hybride pop».

«Avec «The Voice», j’ai appris que quand je m’amusais, ça marchait mieux»

Jim Bauer

Le dossier de presse parle d‘un album cinématographique…

De manière générale, quand je compose, j’ai besoin d’imaginer la scène du film dans laquelle ça serait. Si je ne l’ai pas, je ne suis pas à l’aise avec le son et généralement, cela ne finit pas dans l’album. Parfois, je commence même par l’image avant le son, en imaginant par exemple le clip avant de faire la musique.

Pour la pochette, vous avez choisi une photo de vous, à l’âge de 17 ans. Pourquoi ce cliché en particulier?

À la base, cela ne devait pas être la photo de l’album mais je n’étais pas convaincu par celle que l’on avait choisie. En regardant des photos sur mon téléphone portable, je suis tombé dessus. Cela m’a créé une émotion bizarre car je me suis dit: «c’est l’âge, non pas auquel j’ai débuté la musique, mais où j’ai commencé à avoir des groupes de rock, à jouer dans la rue, à ce que ce soit mon choix de vie.» C’est comme si l’album avait commencé quand j’avais cette tête-là.

Un des titres de Jim s’intitule Nos rêves d’enfant. Quels étaient les vôtres?

C’était d’être dessinateur, mangaka ou de bosser dans les jeux vidéos. Jusqu’à 15-16 ans, même si je faisais de la musique, je pensais toujours vouloir faire ça. Après, cette chanson en particulier parle plus des rêves d’adolescent, de l’idée que je me faisais de ce qu’allait être ma vie d‘adulte en général, et du fait que parfois, en chemin, on se rend compte que plein de choses qu’on n’imaginait pas nous correspondent mieux. Donc des fois, il ne faut pas se braquer sur nos rêves d’enfant. Il faut se rendre disponible à l’inconnu.

Qu’ont pensé vos parents, Axel Bauer et Nathalie Cardone, de cet album?

Mes parents aiment bien ce que je fais, après ils ont toujours une grande pudeur. On a mutuellement une grande pudeur à ce sujet. Là, ils ne m’ont fait que de très beaux retours.

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Au fond, qu’est-ce que «The Voice» a changé dans votre vie?

Les portes qui se fermaient avant s’ouvrent. Après «The Voice», quand vous appelez certaines personnes, elles décrochent, donc on peut soudainement engager des projets plus facilement et aller au bout de ses idées plus facilement. Quelque part, cela amène surtout une forme de liberté. C’est une aventure dont je me souviendrai toujours.

Qu’avez-vous appris sur vous-même en participant à ce télé crochet?

Beaucoup de choses! J’ai appris que quand je m’amusais, ça marchait mieux. Dans «The Voice», je voulais surtout kiffer mon expérience. Je savais que cela allait m’apporter un peu d‘exposition, je n’avais pas particulièrement envie de gagner, du coup ce que je voulais surtout, c’était m’amuser. Et j’ai continué ainsi jusqu’à cet album.

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Le Figaro

Morts d'Angelich, Lupu, Birtwistle... Lundi noir pour la musique classique

Thierry Hillériteau

DISPARITIONS - Après la mort dimanche du pianiste roumain, deux autres géants de la musique se sont éteints ce lundi 18 avril : le compositeur Harrison Birtwistle et le pianiste Nicholas Angelich à seulement 51 ans.

Le monde de la musique classique s'est teinté de noir ce lundi 18 avril, pourtant lundi de Pâques. En l'espace d'à peine 24 heures, on apprenait effectivement coup sur coup la disparition soudaine de l'immense pianiste roumain Radu Lupu, du compositeur britannique Harrison Birtwistle, et du pianiste franco-américain Nicholas Angelich, décédé hier à l'âge de seulement 51 ans, des suites d'une longue maladie respiratoire !

Sur les réseaux sociaux, l'heure était partout à la tristesse. Philippe Cassard faisait part de son «immense chagrin» à l'égard de ses deux collègues, qui venaient de rejoindre «le paradis des pianistes.» «Avec eux, le temps du concert ne s'inscrivait plus dans une chronologie normale, on respirait avec eux, on frôlait les abîmes avec eux. Notre cœur, notre âme épousaient les contours de leur imagination», écrivait avec justesse et émotion leur confrère David Kadouch. Le chef et compositeur Esa-Pekka Salonen évoquait, en citant non seulement Radu Lupu et Nicholas Angelich, mais aussi Birtwistle, «un jour d'une tristesse inimaginable...» Tandis qu'Igor Levit laissait échapper cet irrépressible cri du cœur: «Trois géants de la musique s'en sont allés. Quelle triste journée de m... pour le monde musical.»

Avec ces trois-là, la musique classique perd effectivement, brutalement, trois talents aussi exceptionnels que singuliers... Et dont le foisonnement imaginatif ou créatif n'avait d'égal que la discrétion et le goût du mystère. La dernière fois que nous avions eu la chance de nous entretenir longuement avec Nicholas Angelich, c'était en 2020, à quelques jours des Sommets Musicaux de Gstaad dont il était cette année-là le mentor. Un rôle qu'il avait accepté avec beaucoup de passion et d'humilité. «Tous ont déjà commencé une belle carrière. Pas question de m'imposer comme un maître à des disciples. Je serai comme un collègue. Une paire d'oreilles à leur service», nous avait-il alors déclarés, avec cette gentillesse profonde et ce sens poétique qui le caractérisaient si bien. Une rencontre avec lui était toujours la promesse d'un temps arrêté. Il était dans la vie comme dans son jeu. Comme suspendu hors des heures... Mais pas hors du monde pour autant. Il avait un souci réel et sincère des autres. Y compris des plus jeunes. Il aimait à citer son ancien professeur, Leon Fleisher : «il disait qu'enseigner, c'est amener les gens à la rencontre d'eux-mêmes.» Lui-même semblait en quête existentielle permanente. «C'est ça le plus important: aller le plus loin possible dans une recherche, qu'elle soit artistique ou humaine, ou les deux. C'est comme un fil conducteur qu'il faut se donner, à une époque où tout va si vite», disait-il.

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Il était né le 14 décembre 1970 à Cincinnati, aux États-Unis. Son père était violoniste à l'orchestre de la ville de l'Ohio. Sa mère pianiste. C'est auprès d'elle, une ancienne élève d'Olga Mihaïlovitch, que Nicholas fit ses premières gammes. Loin de toute école... Mais héritier sans le savoir d'une tradition qui remontait aussi bien à l'URSS qu'à l'influence parisienne Alfred Cortot. C'est pour marcher sur ses traces qu'il fait le voyage en France, à l'âge de treize ans. Une fois à Paris, de bonnes fées se pencheront sur son destin: Yvonne Loriod, Aldo Ciccolini et Michel Beroff. Chacun dans son domaine saura détecter l'extrême sensibilité d'un pianiste qui était bien plus qu'un simple interprète: un artiste-monde, dont la palette de coloriste ouvrait sur des paysages souvent inouïs, en particulier chez Brahms et Beethoven. Si le monde musical français l'avait très vite adopté, la reconnaissance officielle n'était venue qu'assez tardivement, avec une première victoire de la musique en 2013, au titre de soliste instrumental, confirmée par un second trophée six ans plus tard. Soliste aussi renversant que chambriste apprécié, il était un fidèle du Théâtre des Champs-Élysées, à Paris (où il aurait dû se produire à plusieurs reprises en juin prochain) et du Festival de la Roque d'Anthéron... Sa présence manquera indubitablement cruellement au paysage pianistique français.

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Tout comme celle de Radu Lupu. Le pianiste roumain, dont le toucher à la délicatesse infinie, comme irréel, s'est éteint dimanche à Lausanne, à l'âge de 76 ans, lui aussi des suites d'une longue maladie. Ces dernières années, les mélomanes guettaient chacune de ses rares apparitions comme autant de promesses de moments de grâce suspendue. Sa participation, en 2013, à la première édition du Festival de Pâques d'Aix-en-Provence organisé par Renaud Capuçon est restée dans les annales de la manifestation... Au point que près de dix années plus tard, ce concert magique résonne encore dans les mémoires des fidèles de la manifestation qui arpentent en ce moment même les couloirs du Grand Théâtre de Provence.

Né en Roumanie quelques mois après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en novembre 1945, il semblait avoir intériorisé dans la profondeur parfois extrême de son jeu, et sa capacité à aller au bout du son et de la résonance, l'idée même de résilience comprise dans chaque être humain. Admis au conservatoire Tchaïkovski de Moscou à l'âge de 16 ans, il avait eu pour professeur l'immense Heinrich Neuhaus, l'un des plus éminents représentants de l'école russe du piano. Quelques années plus tard seulement, sa carrière avait pris un essor considérable grâce au Concours Van Clibrun, dont il sortit premier en 1966, puis aux concours Enescu et Leeds qu'il remporta dans la foulée, en 1967 et 1969. Soliste très demandé, concertiste vénéré par les plus grands chefs d'orchestre tels que Daniel Barenboïm ou Claudio Abbado, il n'en était pas moins resté un homme pudique et discret. Se tenant à l'écart des médias et de la foule. Il s'était retiré de la scène fin 2019 mais avait gardé son aura mythique. En 2016, notre confrère Christian Merlin écrivait à son sujet: «sans doute le plus grand pianiste vivant, son toucher est le plus subtil et imaginatif que l'on puisse entendre.»

Tous à l'opéra! met en lumière la fabrication des instruments de musique

L'initiative, qui a lieu du 6 au 8 mai, organise depuis 15 ans des journées portes ouvertes dans une trentaine de maisons et compagnies lyriques.

Boby Lapointe, le marginal devenu culte

ENQUÊTE - Le chanteur de «Ta Katie t’a quitté», né il y a tout juste cent ans, est un cas unique dans la chanson française. Alors que le succès n’est arrivé que deux décennies après sa disparition, en 1972, de nombreux artistes le vénèrent et les Français se transmettent ses chansons de génération en génération.

Le Figaro

«On était deux speakerines!»: Christophe Jakubyszyn et Nathalie Saint-Cricq livrent leurs souvenirs du dernier débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle

DECRYPTAGE - Il y a cinq ans, les journalistes avaient animé le premier face-à-face entre le futur président de la République et la candidate du Rassemblement national. Auprès du Figaro, ils se remémorent.

Ils s’en souviennent comme si c’était hier de ce 4 mai 2017, jour où Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affrontaient lors du débat de l’entre-deux-tours présidentiel. Arbitres désignés du face-à-face, Christophe Jakubyszyn, pour TF1, et Nathalie Saint-Cricq, pour France 2, se retrouvent aux premières loges. Un exercice qu’ils décrivent comme le «mode mineur du journalisme». Ordre des thématiques, réalisation, température en plateau... Tout est décidé en amont en accord avec les candidats. Et les relances sont interdites. «C’est le seul exercice télé codifié», décrit le premier, désormais animateur sur BFM Business. «C’est un peu frustrant journalistiquement mais ça ne me choque pas», tempère-t-il. «Il faut être humble, ce soir-là, on était deux speakerines!», résume-t-il avec humour.

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D’autant que le duo n’était pas le premier choix. TF1 et France 2 avaient initialement proposé Gilles Bouleau et David Pujadas, les deux présentateurs de JT de semaine. Mais la situation se complique lorsque l’équipe d’Emmanuel Macron exige une femme et que Marine Le Pen met son véto sur Anne-Claire Coudray. Les deux camps ne parvenant pas à un compromis, TF1 et France 2 envoient leur chefs de service politique respectifs. «On était des choix par défaut», complète Nathalie Saint-Cricq, pas pour autant vexée. «J’étais tellement contente. Quand je l’ai dit à mon fils, il n’y croyait pas».

Cinq jours avant le débat, les journalistes se retrouvent quotidiennement pour travailler et le stress monte. «Ne serait-ce que parce qu’il y a plus de gens qui regardent l’émission et que si vous êtes mis en cause par l’un ou l’autre...», explique Nathalie Saint-Cricq. Dans les dix derniers jours de campagne, il se murmurait que l’émission pourrait être le théâtre d’une terrible révélation, un compte caché d’Emmanuel Macron aux Iles Vierges. «On m’avait prévenue que ce serait une boucherie, raconte Nathalie Saint-Cricq. Je me demandais ce qu’on ferait si une telle déclaration sortait en plein direct». De son côté, Christophe Jakubyszyn est souffrant. «J’ai somatisé, se remémore-t-il. Mon corps ne suivait plus et Nathalie me donnait des médiacaments. Pendant le direct, ça allait mieux, l’adrénaline vous porte».

«J’ai dit une banalité avant le direct et Macron m’a lancé un regard noir »

Christophe Jakubyszyn

La petite révolution de ce débat, ce sont les plans de coupe pour la première fois autorisés. En d’autres termes, quand Macron parle, Le Pen peut être filmée et montrée à l’écran, et vice-versa. «Cela a été accepté à 17 heures, soit quatre heures avant le débat», se rappelle Nathalie Saint-Cricq. Quelques minutes après ce feu vert, Marine Le Pen et son équipe sont les premiers à visiter le plateau à la Plaine Saint-Denis, avant Emmanuel Macron et son staff. Ils ne se croiseront pas. Une fois ces deux visites réalisées, les présentateurs font leur entrée avant que les deux stars politiques de jour ne les rejoignent deux minutes plus tard.

La traditionnelle photo des quatre protagonistes est faite, puis tout le monde se rassoit à sa place et attend le début du direct. «Je me souviens de ces dix longues minutes, nous confie Christophe Jakubyszyn. On était sur ce grand plateau. Ce n’est pas un terrain de foot mais presque. Il n’y a pas de caméraman car tout est automatique. Et ce silence de mort que j’ai rompu en disant un truc complètement à côté de la plaque: “ça vous plait le décor couleur champagne?” Macron m’a lancé un regard noir!», se souvient-il. «Il y avait quelque chose d’animal entre les deux», souligne Nathalie Saint-Cricq.

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Les deux arbitres n’ont pas perçu la violence des échanges à la mesure du téléspectateur. «En sortant: Catherine Nayl (la directrice de l’information de TF1 de l’époque, Ndlr.) m’a demandé si je n’étais pas trop KO, nous confie encore Christophe Jakubyszyn. Et j’ai répondu: “non pourquoi?” C’est en revoyant les images après que j’ai compris. La télé a amplifié la violence des échanges. Et puis, nous sommes tellement concentrés. On est là sans être là», dit-il encore.

Ils capteront tout de même le point de bascule du débat lorsque Marine Le Pen perd pied en gesticulant d’une drôle de manière. «Ils ne nous regardaient jamais et quand Le Pen fait ça, elle se tourne légèrement vers nous et arrête un peu de se battre et décroche, raconte Nathalie Saint-Cricq. Ce décrochage se fait physiquement quand elle décale son siège de 30 degrés», ajoute la journaliste. «Elle consultait frénétiquement ses notes pendant toute l’émission, précise son ancien partenaire. J’en étais gêné. Elle n’était pas prête et elle s’en est rendue compte pendant le débat. Je l’ai vu dans son regard aussi, il y avait de la colère contre elle-même». Alors que, toujours selon leurs souvenirs, «Macron était très impressionnant, en maîtrise totale». «Il est favori et sait que la marge est forte», rapelle Christophe Jakubyszyn. «Ce qui m’a frappé, c’est que Macron avait une feuille A4 avec seulement 20 lignes de notes, tandis que Le Pen avait un dossier, plein de Stabilo, avec des coupures de presse», analyse Nathalie Saint-Cricq.

«Nos micros étaient baissés entre les questions, quasiment coupés»

Nathalie Saint-Cricq

Malgré tout, les moqueries sont nombreuses sur les réseaux sociaux, les internautes lançant notamment des avis de recherche pour pointer du doigt la transparence des journalistes. Pas de quoi blesser les intéressés, blindés. «Je n’ai jamais été affecté par ça. J’étais préparé, assure Christophe Jakubyszyn. Guillaume Durand que je connais peu m’avait appelé la veille pour me dire: “Tu vas te faire démolir après le débat, mais toi tu vas entrer à l’Ina, pas eux”. Du coup, j’ai pensé à lui le lendemain et je n’ai pas été traumatisé», raconte-t-il. «Nos micros étaient baissés entre les questions, quasiment coupés, c’est pour ça qu’on a donné l’impression d’être absents», justifie Nathalie Saint-Cricq.

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Ce mardi soir, à la veille du nouveau débat d’entre-deux-tours, Christophe Jakubyszyn appellera son ami Gilles Bouleau, qui lui succédera aux côtés de Léa Salamé, et lui transmettra les mots de Guillaume Durand. «Je lui dirai de vivre cet instant d’histoire comme un observateur privilégié. C’est peut-être ce que je regrette, d’avoir été trop focalisé sur le timing, l’ordre des téhmatiques et l’équilibre des candidats. Je n’ai pas assez pris du temps pour observer et noter».

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Le Figaro

«C à vous»: quand Emmanuel Macron rit aux larmes face à la chronique de Bertrand Chameroy

  • Par  Sarah Lecoeuvre
  • Mis à jour le 19/04/2022 à 09:13
  • Publié le 19/04/2022 à 09:01

VIDÉO - Lundi soir sur France 5, l’humoriste consacrait sa chronique au président de la République et candidat, invité sur le plateau d’Anne-Élisabeth Lemoine.

«Si dimanche vous jouez votre réélection, moi ce soir je joue ma reconduction la saison prochaine». Lundi soir, Bertrand Chameroy ne devait pas en mener large quelques minutes avant sa chronique. Ce soir-là, trois jours après Marine Le Pen, Emmanuel Macron était l’invité de «C à vous» à moins d’une semaine du second tour. À la fin de son entretien d’1h30, le président et candidat à l’élection présidentielle a assisté à la chronique de l’humoriste qui lui était consacrée.

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Vêtu d’un sweat à capuche (hommage à une tenue du président qui avait été immortalisée il y a quelques jours dans son bureau), Bertrand Chameroy a débarqué sur le plateau en toute décontraction. «Excusez la tenue, mais moi aussi, les jours fériés, je travaille en homies. Vous n’avez pas le monopole de la tenue décontracte Monsieur Macron», lance l’ancienne figure de «Touche pas à mon poste!». «Pas mal», réplique Emmanuel Macron, le sourire aux lèvres, alors que survient un intrusif photographe. «Faites pas attention, c’est Loig qui me suit partout et me prend dans des positions très naturelles pendant que je bosse», poursuit Chameroy qui a choisi le prénom de son acolyte en référence à Soizig de La Moissonière, la photographe attitrée de Macron.

« Ce n’est pas beau ce que vous faites ! »

Emmanuel Macron à Bertrand Chameroy

Bertrand Chameroy ne manque pas non plus d’épingler la photo parue ce week-end, en marge de son meeting à Marseille, où le président s’affiche torse nu. «Hier, j’ai découvert que vous tentiez de séduire les fans de BHL et de Demis Roussos», ironise-t-il devant son interlocuteur hilare. «Il faisait très très chaud à Marseille comme vous l’avez vu», justifie l’intéressé. «Mais vous l’avez validée?», interrompt Anne-Élisabeth Lemoine. «J’ai validé la série, celle-là, est passée un peu vite, reconnaît Macron. Mais si des fans de Demis Roussos nous écoutent, ça peut peut-être avoir un impact», ironise-t-il enfin.

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Quand Chameroy se moque de son interview face à Darius Rochebin et Audrey Crespo-Mara pour TF1 en décembre dernier, en ajoutant le générique d’En Thérapie pour accentuer l’émotion, Emmanuel Macron, pris d’un nouveau fou rire, s’adresse chroniqueur: «Ce n’est pas beau ce que vous faites!». Et d’ajouter: «C’est vrai qu’avec la musique ça rend bien!». «La dernière fois que j’avais autant pleuré c’était devant L’Ours de Jean-Jacques Annaud!», plaisante le sniper. «Il y avait quand même moins de dialogues!», remarque le cinéphile Macron, désarçonnant le chroniqueur, obligé de rire.

Et c’est en relevant «la mise en veille» du président en conférence de presse lorsqu’il est interrogé sur Alexandre Benalla qu’Emmanuel Macron rit de plus belle. Également devant cet autre moment de solitude du quinquennat, en déplacement avec une ancienne ministre en Haute-Vienne où il fixe étrangement le plafond. Pour cette dernière séquence, Bertrand Chameroy n’a pas eu le temps de l’annoncer que le président la sentait arriver. «Vous allez sortir celle avec Jacqueline Gourault? Vous voyez, je vous suis! Je m’en souviens très bien, vous l’avez déjà sortie!». «Tout ça sans cligner des yeux, c’est la Messmer du gouvernement», blague encore Chameroy avant de lancer une parodie avec l’hypnotiseur. Les larmes de rire pointent alors dans les yeux de Macron.

Le Figaro

Tristesse après l’incendie d’une église orthodoxe à Paris

Caroline Beyer

Saint-Séraphin de Sarov a été construite en 1933. L’origine du feu est inconnue.

C’est une petite église orthodoxe russe insolite, un lieu chargé d’histoire, empreint d’un esprit d’ouverture culturelle et religieuse, qui est parti en fumée dimanche, jour des Rameaux du calendrier julien. À 16 h 14, le père Nicolas Cernokrak, recteur de l’église Saint-Séraphin de Sarov (Paris 15e), parti se reposer chez lui, à Suresnes, entre deux offices, décroche son téléphone. L’église est en feu. Les pompiers arriveront vingt minutes après l’alerte, donnée par les trois personnes présentes. L’incendie n’a pas fait de victime.

Derrière la porte cochère du 91, rue Lecourbe, après avoir passé la grille où serpentent des glycines, c’est la désolation. Les murs de béton plaqués en bois de cèdre rouge, le toit et ses deux coupoles bleues sont toujours debout, mais à l’intérieur, tout a brûlé. Mobilier, tapis, icônes, livres liturgiques. Ce dimanche, les paroissiens sont venus nombreux pour déblayer les décombres, récupérer ce qui peut l’être et trier, dans le charmant jardin qui jouxte l’église, où les fidèles ont pour habitude de se retrouver autour d’un café. Certains se recueillent et pleurent devant les icônes qui ont pu être sauvées, d’autres, les vêtements noircis par la suie, munis de gants et de sacs, font des allers-retours vers l’intérieur de l’édifice. L’endroit est encore imprégné des odeurs de fumée et consigne est donnée de porter le masque. Le sol est noir et humide.

«Un lieu de mémoire»

Avant de repartir avec ses collègues, un policier adresse un «bon courage» au père Nicolas. Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, plusieurs lieux associés à la Russie ont été visés par des actes de vandalisme. Ici, la thèse accidentelle est pour l’heure «privilégiée» par la police, même si l’origine de l’incendie n’était pas connue dimanche. Une enquête est en cours. «Il ne faut pas fantasmer», sourit le père Nicolas derrière sa barbe poivre et sel. Un voisin du syndic a transmis aux enquêteurs la plaque d’immatriculation d’une voiture présente sur les lieux samedi. «Les bougies, c’est exclu. Tout est en bois. Je suis toujours très attentif. L’autre hypothèse, c’est l’électricité», poursuit le père Nicolas, auprès duquel se succèdent des gens venus témoigner leur soutien et partager leur peine. Deux prêtres russes de la paroisse voisine, un couple de catholiques sortis de la messe, des fidèles et des habitants du quartier. Ce Serbe, né en Croatie, arrivé en France en 1973 pour y faire ses études, avant de se marier et d’être ordonné prêtre, est le recteur de l’église Saint-Séraphin depuis trente ans. «Ici, c’est un lieu de mémoire, celui de la première immigration russe. Des exilés. Un peu comme les Ukrainiens aujourd’hui», explique-t-il. Point de ralliement de la communauté russe blanche, venue s’installer dans le 15e arrondissement parisien après la révolution de 1917 et la débâcle des armées tsaristes, le lieu a abrité, dans une maison aujourd’hui en cours de rénovation, un foyer d’étudiants russes. C’est dans le jardin de ce foyer que l’église Saint-Séraphin -ce saint russe parmi les plus populaires, qui vécut en ermite dans le monastère de Sarov- fut construite, autour de deux arbres, et consacrée en 1933, avant d’être agrandie.

«Cette semaine, avant Pâques, il y aurait dû y avoir des offices tous les jours. Ils auront lieu à l’église Saint-Léon, que nos amis catholiques nous prêtent, explique Gérard, le diacre. On ne peut pas s’asseoir et pleurer. Il faut reconstruire. Contrairement à d’autres paroisses orthodoxes, notre église est pluriethnique». «Il n’y a pas un orthodoxe parisien qui ne soit passé par cette église», résume Nicolas, 27 ans, d’origine géorgienne, aux côtés de Karl, libanais de 30 ans. On a réussi à sauver des livres datant d’avant le sacre de Nicolas II», raconte le jeune homme, ordonné lecteur il y a cinq ans.

Devant l’icône de l’Ange à l’encensoir d’or, noircie, mais sauvée des flammes, le père Nicolas raconte, ému, l’histoire de cette œuvre brodée par Marie Skobtsova, poétesse russe arrivée à Paris en 1923, devenue religieuse orthodoxe, membre de la Résistance française, morte au camp de Ravensbrück en 1945. L’icône de saint Séraphin, elle, n’a pas survécu à l’incendie.

Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen

Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».

Pourquoi la date de Pâques change-t-elle chaque année?

Le calcul de cette date, qui dépend du cycle lunaire, permet de déterminer non seulement le jour de Pâques mais aussi celui des nombreuses célébrations chrétiennes qui s'y réfèrent.

«Ils n'ont fait que mentir» : à Paris, des manifestants anti-passe sanitaire mus par la même défiance

REPORTAGE - 14.000 personnes étaient, selon les autorités, rassemblées à Paris pour manifester contre le passe sanitaire ce samedi. Dans leurs rangs s'exprime une intense crainte des vaccins contre le Covid-19 et de la politique gouvernementale, jugée «liberticide».

L'Humanité

La musique, ce merveilleux bol d’air

Actu

Douce à l’oreille, elle agit aussi sur le cerveau et sur le corps. Quel que soit son style, la musique a démontré ses vertus curatives. Dopamine, régulation de cortisol... bienvenue dans le monde enchanté du son qui fait du bien.

André Goulven

« De la musique pour étudier », « pour se relaxer », « pour faire du sport », etc. Les professionnels du marketing ont bien compris qu’il existait une bande-son idéale pour toutes les activités du quotidien. Accompagner sa vie au rythme de mélodieuses vibrations sonores ne date pas d’hier et chacune des civilisations a composé ses propres morceaux. Le plus vieil instrument jamais trouvé est une flûte en os datée d’il y a quarante mille ans. Avant cela, les archéologues et anthropologues affirment qu’il existait une forme de « mélomanie » chez les peuplades terrestres. Mais pourquoi cet attrait atavique pour le « bruit qui pense » ? Parce que l’on sait désormais que la musique agit physiquement sur le bien-être du corps humain.

Dans le ventre de sa maman, un fœtus est déjà capable de mémoriser des sons, et même des chansonnettes, pendant les derniers mois de grossesse. Cet apprentissage inné s’affine durant les premières années de la vie d’un enfant et sa façon d’appréhender la musique et l’harmonie fluctue en fonction de son milieu culturel.

Elle adoucit les douleurs

Si les goûts musicaux diffèrent ensuite d’humain en humain, l’effet à l’écoute d’un morceau bien-aimé provoque cependant le même plaisir. Selon les chercheurs, profiter d’une musique qui nous plaît active les zones du cerveau responsables de la sécrétion de dopamine. Cet afflux « d’hormone du bonheur » entraîne aussi la production d’opioïdes endogènes, en un mot : on se sent bien. Mais, contrairement aux drogues, qui activent ce même « système de récompenses » certes plus fort, mais avec les dommages dramatiques qu’on leur connaît, aucun effet secondaire n’est à déplorer.

D’autres travaux scientifiques ont aussi permis de montrer que la musique avait un effet apaisant, réduisant notamment le stress en aidant à réguler le taux de cortisol. En 1960, le dentiste américain Wallace J. Gardner avait publié de son côté un article « Supprimer la douleur par le son ». Le docteur mettait à disposition de ses patients un casque audio émettant de la musique et des bruits blancs (vent dans les branches d’arbres, de la pluie ou du souffle d’un ventilateur par exemple) dont ils pouvaient contrôler le volume, puis les opéraient sans anesthésie. Ces études aux résultats positifs (65 % de réussite) ont été reprises plus tard par d’autres universités nord-américaines qui ont validé expérimentalement le caractère analgésique de la musique. Si la méthode ne fait pas encore consensus dans le milieu médical, les recherches prouvent qu’il est possible de réduire la dose habituelle d’antidouleurs en exposant les patients au son. Si cela se confirme à grande échelle, mettre du Mozart après avoir s’être cogné le gros orteil dans le coin d’une armoire en chêne massif pourrait bien devenir une habitude salutaire.

D’autres études ont établi un lien entre la motivation et la musique. Évidemment, tous les styles ne correspondent pas à l’effet recherché, mais écouter quelque chose d’entraînant lors d’une séance de sport aide psychiquement à repousser ses limites. Les neurosciences ont également montré qu’il était possible d’améliorer sa concentration avec une musique de fond ou que l’écoute régulière aidait beaucoup à chouchouter la mémoire.

Bien-êtreMusique
L'Humanité

Mettez les doigts dans la prise !

Actu

Pour adapter son installation électrique, on est souvent tenté de multiplier triplettes et rallonges. Par sécurité, mieux vaut éviter ces branchements hasardeux et créer de nouvelles prises.

Marcel Guedj

Il est dangereux de brancher un trop grand nombre d’appareils sur une même prise, car leur puissance (en watts) cumulée pourrait dépasser celle que la section des fils alimentant la prise peut admettre (risque d’échauffement, etc.). Il reste cependant possible d’ajouter une ou plusieurs prises sur un même circuit, sous certaines conditions (voir encadré).

On peut repartir d’une prise existante, en saillie ou encastrée, pour créer une nouvelle prise un peu plus loin. Cela suppose de prolonger un circuit électrique pour alimenter la nouvelle prise. La pose en saillie, sous moulure PVC, est plus simple car elle n’implique pas de travaux de maçonnerie.

Surtout, avant de commencer, couper le courant au niveau du disjoncteur général situé sur le tableau de répartition.

 

Normes de sécurité en vigueur

La section d’un fil détermine la puissance qu’il peut supporter :

- pas plus de 5 prises raccordées avec du fil électrique de section 1,5 mm² (circuit protégé par un disjoncteur de 16 A au maximum) ;

- pas plus de 8 prises avec du fil de 2,5 mm² de section (circuit protégé par un disjoncteur

de 20 A au maximum).

Matériel

  • - Tournevis d’électricien
  • - Perceuse et mèche
  • - Boîte à coupe et scie à dos
  • - Pince coupante d’électricien
  • - Marteau
  • - Pince à dénuder
  • - Chevilles et vis, fil électrique de 2,5 mm2 ou de 1,5 mm2 de section selon les cas.

    Pas à pas

    Ouvrir la prise sur laquelle se connecter (que nous appellerons prise de départ) et débrancher les fils électriques qui l’alimentent (un bleu, un rouge et un vert) en les dévissant de leur borne respective.

    1. Repérer l’emplacement de la nouvelle prise et relever la longueur de moulure nécessaire correspondant à la distance entre deux prises.
    2. Découper la longueur de moulure nécessaire (socle et couvercle), avec une scie à dos et une boîte à coupe pour plus de précision.
    3. Fixer le socle de la moulure au mur (jamais à l’oblique) par vissage ou collage.
    4. Fixer le socle de la nouvelle prise par vissage.
    5. Couper les longueurs de fils électriques nécessaires pour raccorder les deux prises, en leur donnant quelques centimètres de plus.
    6. Dénuder l’extrémité des fils sur 5 mm environ et les introduire pour commencer dans les mêmes bornes de la prise de départ où arrivent les fils d’alimentation : le bleu (phase), le rouge (neutre), le vert (terre).
    7. Raccorder l’autre extrémité dénudée des fils sur la nouvelle prise posée : bleu à gauche, rouge à droite et vert (terre) au milieu (la broche de terre positionnée en haut).
    8. Remettre l’installation sous tension en agissant sur le disjoncteur général pour vérifier le fonctionnement des prises.
    9. Couper à nouveau le courant puis refermer le capot de ces dernières et enfin le couvercle de la moulure. Votre installation est prête.
    Bricolage
    France24 - World

    Israel hits Gaza after rocket attack as Jerusalem tensions spike

    Issued on: 19/04/2022 - 11:28Modified: 19/04/2022 - 11:26

    Jerusalem (AFP) – Israel carried out its first air strike on the Gaza Strip in months early Tuesday, in response to a rocket fired from the Palestinian enclave after a weekend of violence around a Jerusalem holy site.

    The army also said its special forces had made five arrests overnight in the occupied West Bank, which has seen a string of deadly Israeli raids since an uptick in attacks and demonstrations four weeks ago.

    Tensions have focused on the highly contested Al-Aqsa mosque compound, known to Jews as the Temple Mount, in Jerusalem's Israeli-annexed Old City.

    Palestinian worshippers gathering there for Ramadan prayers have been outraged by visits by religious Jewish under heavy Israeli police protection -- as well as restrictions on their own access.

    Jews are allowed to visit the site at certain times but prohibited from praying there.

    The violence, coinciding with the Jewish Passover festival as well as the Muslim holy month, has sparked fears of a repeat of last year's events, when similar circumstances sparked an 11-day war that levelled parts of Gaza.

    On Monday, warning sirens sounded after a rocket was fired into southern Israel from the blockaded enclave, controlled by the Islamist group Hamas, in the first such incident since early January.

    The Israeli military said that the rocket had been intercepted by the Iron Dome air defence system.

    Hours later, the Israeli air force said it had hit a Hamas weapons factory in retaliation.

    Hamas claimed to have used its "anti-aircraft defences" to counter the raid, which caused no casualties, according to witnesses and security sources in Gaza.

    No faction in the crowded enclave of 2.3 million inhabitants immediately claimed responsibility for the rocket.

    But it comes after weeks of mounting violence, with a total of 23 Palestinians and Arab-Israelis killed, including assailants who targeted Israelis in four deadly attacks.

    Those attacks claimed 14 lives, mostly civilians, according to an AFP tally.

    The rocket fire also followed a weekend of Israeli-Palestinian violence in and around the Al-Aqsa Mosque compound that wounded more than 170 people, mostly Palestinian demonstrators.

    Diplomatic sources said the United Nations Security Council was to meet Tuesday to discuss the spike in violence.

    Israeli police said they had refused to authorise a march Jewish nationalists had planned around the walls of the Old City.

    A similar parade last year, following a similar wave of violence, was interrupted by rocket fire from Gaza which in turn triggered an 11-day war.

    That conflict killed at least 260 Palestinians including many fighters, and 14 people on the Israeli side including a soldier.

    Incidents at the Al-Aqsa mosque compound, the holiest site in Judaism and the third-holiest in Islam, have triggered repeated rounds of violence over the past century.

    Hamas has vowed to defend Al-Aqsa's status as "a pure Islamic site".

    But analysts have said in recent weeks that the movement does not want a war at present, partly because its military capacities were degraded by the last one.

    They say Hamas is also wary that a new conflict could prompt Israel to cancel thousands of work permits issued in recent months to residents of impoverished Gaza, where unemployment is near 50 percent.

    But Islamic Jihad, another Palestinian faction which Israel says has thousands of fighters and rockets in the enclave, said on Monday that "the enemy's threats to cut off aid to Gaza will not force us into silence over what is happening in Jerusalem".

    State Department spokesman Ned Price said Monday that the United States was "deeply concerned" about the tensions and that senior US officials had been in touch by telephone with their counterparts from Israel, the Palestinian Authority and Arab governments.

    "We have urged all sides to preserve the historic status quo" at the Al-Aqsa compound and avoid "provocative" steps, he said.

    © 2022 AFP

    Le Figaro

    Les Tunisiens étranglés par l’inflation et les pénuries

    En un an, les prix de l’alimentation ont augmenté de 8,7 %, et les classes moyennes peinent désormais à faire leurs courses.

    Tunis

    Rien ne distingue ce petit restaurant des autres dans le quartier populaire de Bab Souika, en bordure de la médina de Tunis, si ce n’est l’affluence. À 18 h 50 - cinq minutes avant l’Iftar (la rupture du jeûne) -, ce dimanche soir, la salle ouverte sur la rue est quasiment pleine. Et pour cause: le repas est gratuit. Ces «tables du Miséricordieux», organisées par des associations, s’installent dans des restaurants fermés pendant cette période de fête pour offrir à manger aux nécessiteux.

    À lire aussiLe conflit en Ukraine aggrave le risque de pénurie de pain en Tunisie

    La mine fatiguée, Mohamed (le prénom a été modifié) attend patiemment son bol de soupe: «Je viens ici plusieurs fois par semaine. Ça me permet de manger de la viande devenue trop cher pour mon salaire d’ouvrier. Mais aussi de voir du monde.» Dattes et verre de lait à la rupture du jeûne, puis chorba (soupe traditionnelle), jelbana au poulet (sorte de ragoût), doigts de Fatma (feuilles de brick garnies de purée de pommes de terre) avec de la salade: le menu est simple mais consistant. Après avoir demandé à être resservi, l’ouvrier esquisse un sourire. Il vide le reste de son assiette dans une boîte et se lève. Pas question pour lui d’aller dans la médina, où des festivités sont organisées durant le ramadan: «Cela pousse à la dépense, je préfère rentrer chez moi.»

    En un an, l’inflation a atteint 7,2 % en Tunisie et 8,7 % pour les produits alimentaires. Pour le mois de mars, l’Institut national des statistiques notait: «Les prix des produits alimentaires augmentent de 1,1 %, principalement en raison d’une hausse des prix du groupe eaux minérales, boissons gazeuses et jus de fruits de 2,7 %, des viandes bovines (2,3 %), des légumes frais (2,2 %) et des produits dérivés de céréales (1,3 %).» Avec un smic de quelque 130 euros, les Tunisiens peinent à remplir leur couffin (panier traditionnel). Exemple: 5 litres d’huile d’olive coûtent une trentaine de dinars, soit ce que gagne un travailleur moyen en une journée. Le kilo de viande, lui, est à 35 dinars (10,80 €). À cela s’ajoutent les problèmes de pénuries. Farine et semoule ont été introuvables pendant des semaines. Le réapprovisionnement est en cours mais reste difficile.

    Spéculation

    Femme de ménage, Aïda n’achète plus qu’au jour le jour: «Je prends deux tomates et un piment pour faire une sauce. Pas plus. J’ai toujours l’espoir que les prix auront baissé le lendemain.» Cette célibataire qui s’occupe de sa mère grabataire a pris l’habitude de faire le tour des commerces pour trouver les bonnes affaires: «Les piments verts coûtent plus de 7 dinars (2,16 €) dans mon quartier, alors qu’un épicier les vend à 3 dinars (0,93 €) près de chez mes employeurs.»

    Au marché de la Goulette, dans le nord-est de Tunis, un épicier s’en prend aux spéculateurs: «Ceux qui ont un capital achètent en gros et stockent. Puis ils attendent qu’il y ait une pénurie pour revendre plus cher. C’est ce qu’il se passe avec les piments verts. Quand c’est la saison, on les vend 2 dinars (0,62 €)!» Autre exemple, les pommes de terre: «L’État a fixé leur prix à 1,3 dinar (0,40 €) le kilo. Au marché de gros, on me les vend 1,7 dinar (0,52 €) avec écrit 1,4 dinar (0,43 €) sur la facture. Que voulez-vous que je fasse? J’achète, c’est mon gagne-pain. Et je les revends 2 dinars (0,62 €).» Le commerçant, père de trois enfants, se désole: «J’ai perdu 200 à 300 dinars (61,7 à 92,57 €) de bénéfices mensuels depuis l’augmentation des prix.» Celle-ci s’est faite progressivement depuis la révolution de 2011, avec l’instabilité politique et sécuritaire, avant de s’aggraver pendant le Covid. La guerre en Ukraine, qui renchérit encore les prix, a fini d’étrangler un pays qui peine à financer ses importations. La Tunisie souffre aujourd’hui de toutes ces années où le secteur agricole a été mis de côté. La moitié des terres fertiles ne sont pas exploitées. Problème d’irrigation, urbanisation grandissante et manque de reconnaissance des agriculteurs affectent la productivité et se font ressentir dans les assiettes.

    Même les classes moyennes se sentent touchées. Leila, qui travaille dans l’industrie pharmaceutique, avait l’habitude de n’acheter que des marques, sans compter: «Maintenant, je m’en tiens à ma liste de courses et je prends les marques des supermarchés.» Finis les chocolats et les produits de pâtisserie importés (et donc très cher), la trentenaire, mère d’un enfant, a même divisé par deux ses achats de piments et de tomates. Quant aux protéines, elle favorise le poisson: «C’est plus sain et cela permet de faire des économies. Par exemple, je prends trois daurades pour 15 dinars (4,60 €) alors que 500 grammes de viande coûtent 17 dinars (5,24 €) et cela ne fait pas beaucoup.» Mariée à un commerçant, la jeune femme se dit inquiète: «Avant, on allait au restaurant deux ou trois fois par mois, maintenant c’est à peine une fois. Les habits, les cosmétiques… tout augmente. Nous n’arrivons plus à gérer. Nous appartenons à la classe moyenne supérieure, nous sommes plutôt privilégiés, mais pour combien de temps?» 

    Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

    L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

    États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt

    Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

    Poutine hausse le ton face à Israël

    Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

    L'Humanité

    Parler de sexualité avec les ados, entre intimité et dialogue

    Actu

    Si la sexualité est d’ordre personnel, les parents ne doivent pas pour autant renoncer à l’aborder avec leurs enfants. Sans imposer leurs vues, ils peuvent jouer un rôle préventif à l’égard de certaines pratiques et de possibles dangers.

    Théo Gobbi

    À l’adolescence, les brusques transformations du corps et de l’esprit poussent l’enfant vers des préoccupations et des pratiques inconnues jusqu’alors. C’est le début de la sexualité. L’entrée en matière se fait de manière de plus en plus précoce en raison, principalement, d’une profusion d’« informations ». Un flux tellement important – aux contenus contradictoires et parfois dangereux – qu’il peut vite prêter à confusion et rendre cette période encore plus délicate qu’elle ne l’est déjà. « À l’adolescence, on va s’affirmer comme sujet, mais aussi comme sujet sexuel. Souvent, la souffrance éprouvée à ce moment-là est due à une ambiguïté sur sa propre sexualité, qui n’est pas si simple à cerner dans le rapport à l’autre et sa rencontre », explique Fernando Bayro-Corrochano, docteur en psychologie clinique et psychanalyste, cofondateur du Centre médical spécialisé de l’enfant et de l’adolescent (CMSEA). Se confronter à l’autre, faire ses propres expériences et résoudre la question de l’ambivalence sont donc des étapes initiatiques, sensibles, et qui peuvent prendre du temps.

    Par ailleurs, ces dernières années, l’approche de la sexualité s’est virtualisée – réseaux sociaux, mais aussi accès à la pornographie – chez les jeunes. « Je suis toujours étonné quand les ados me racontent qu’ils parlent avec une fille ou un garçon depuis des mois par messages, en m’expliquant qu’ils vont peut-être se voir. Ils restent dans le virtuel, sans se confronter au réel », déplore Fernando Bayro-Corrochano. Dans ces approches, il existe des particularités propres aux genres. Selon lui, les jeunes garçons « s’engouffrent » et « se perdent » plus volontiers dans le porno, vers l’âge de 12-13 ans, tandis que les jeunes filles s’en détournent rapidement pour aller vers les forums liés aux questions de sexualité. « Autre phénomène, certains garçons s’interdisent d’exprimer leur désir en raison du contexte psychosocial actuel et de la question du consentement. Il faut leur rappeler que, s’ils sont attirés par l’autre, ils peuvent le dire, demander si cela est possible, agir de la manière la plus délicate possible », indique-t-il.

    Donner un horizon éthique

    Si, dans certains cas, la sexualité n’est pas taboue entre un enfant et ses parents, elle reste un sujet très intime, dont l’adolescent ne parlera que très rarement à cœur ouvert. Certains développements physiologiques (par exemple les premières règles…) peuvent néanmoins permettre au parent d’entamer une discussion. « Pour les adolescents, qui sont très demandeurs d’informations fiables les accompagnant vers la vie adulte, il peut être intéressant d’entendre des histoires de la vie de leurs parents à leur âge. En filigrane, le parent peut alors donner un horizon éthique : expliquer à l’ado qu’il va découvrir des choses, mais avec lesquelles on ne peut pas faire n’importe quoi », poursuit Fernando Bayro-Corrochano.

    Enfin, les parents doivent alerter sur les dangers, particulièrement liés à Internet, et rester attentifs aux interpellations de leur enfant : « Les ados font plein d’actes manqués. Ils peuvent laisser leur téléphone ouvert sur une photo osée ou sur leur page d’un réseau social. Cela peut être aussi le cas à l’écrit avec un journal intime qui traîne. Ce sont des appels à une discussion avec les parents, qui doivent profiter de ces perches tendues pour aborder certains sujets », suggère le psychanalyste. Car, s’il est essentiel de laisser à l’adolescent faire ses propres expériences, les parents doivent tenter de l’aiguiller et le conseiller pour lui éviter de faire de mauvaises rencontres et expériences.

    3 questions à. « Il faut dire que le porno n’est pas la sexualité qu’il va vivre »

    Fernando

    Bayro

    , docteur en psychologie clinique et psychanalyste (1)

    -

    Corrochano

    Comment les parents peuvent-ils limiter l’accès aux images pornographiques ?

    Aujourd’hui, avec les téléphones portables et l’accès illimité à Internet, c’est devenu très difficile. Pourtant, le contrôle parental s’impose. Lorsque l’on parle de pornographie avec un adolescent et qu’on lui demande ce qu’il voit, il va souvent s’arrêter sur un détail en particulier. Il est important de lui dire que ce n’est pas la sexualité qu’il va vivre. Certains s’identifient aux « performeurs » des vidéos, mais évidemment, le moment venu, ils se rendent compte que cela ne marche pas du tout. C’est une déception un peu frustrante. Ils finissent néanmoins par se dire que la pornographie ne correspond pas au réel. C’est toute la question des images érotiques. Il est plus intéressant de se faire son propre film vis-à-vis de quelqu’un que l’on désire pour en faire un support plus personnel de la masturbation. Il faut les amener à revendiquer leurs propres fantasmes et non pas ceux issus de ces productions.

    Les nombreux films et séries pour adolescents, qui abordent régulièrement la sexualité, sont-ils de bon conseil ?

    Il est vrai que des plateformes comme Netflix nourrissent largement cet attrait des jeunes pour la sexualité. Il y a même cette série, « Sex Education », par exemple, qui y fait directement référence. Les ados sont hypersollicités. Cela peut permettre d’apporter une réponse éthique, au-delà de ce qu’ils regardent, concernant le respect de l’autre et la découverte de son propre corps et de celui de l’autre. Ils sont bien conscients que certains comportements entrevus dans ces fictions ne sont pas des exemples à suivre et cela peut justement avoir un effet positif.

    Les parents doivent-ils s’inspirer de leur propre expérience pour conseiller leurs enfants ?

    Freud pensait déjà que ce que vit l’adolescent est un retour des pulsions qui s’étaient manifestées à l’âge précoce. Cette période est avant tout le retour du corps sexuel de l’enfant, qui est un petit diable entre 0 et 5 ans, puis un petit ange de 6 à 11 ans. Et d’un coup, cela explose. D’après mon expérience, les adultes se rappellent très peu leur crise. Je suis parfois assez étonné de constater qu’ils se souviennent avoir été en tension avec leurs parents ou leurs professeurs, mais que ce passage autour de la sexualité et de ce moment complexe durant lequel on cherche des réponses est assez refoulé. Plus que conseiller sur la théorie et sur la pratique, ils doivent avant tout veiller à ce que l’ado ne soit pas exposé aux dangers liés à l’inexpérience de la sexualité.

    Famillesexualité
    Le Figaro

    Le journal du mercato : Di Maria vers des adieux au PSG, accord mirobolant Manchester City-Haaland ?

    Di Maria vers un départ de Paris, Lyon à nouveau sur Umtiti ou Haaland tout proche de City : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 19 avril 2022.

    PSG : Di Maria sur le départ, deux Argentins avec lui ?

    Sauf rebondissement, Angel Di Maria vit sa septième et dernière saison au Paris Saint-Germain. L'ailier argentin est en fin de contrat le 30 juin prochain et, d'après nos confrères de L'Équipe , «il n'est pas question» pour le PSG de le prolonger, au grand regret de l'ailier argentin. Di Maria sort de ce qui est peut-être sa moins bonne saison en France, alors qu'il vient de fêter ses 34 ans. Il devrait faire ses valises. Avec un de ses compatriotes ? L'avant-centre Mauro Icardi, indésirable depuis près d'un an, est toujours poussé dehors. Mais aucune piste ne se dégage et l'Argentin (29 ans), sous contrat jusqu'en 2024, ne serait pas malheureux dans la capitale. Quant au milieu défensif Leandro Paredes (27 ans), jugé «clivant dans le vestiaire», pas sûr qu'il soit retenu à un an de la fin de son contrat. Plusieurs clubs anglais, dont Tottenham, l'ont approché l'hiver dernier.

    À VOIR AUSSI – Le but vainqueur de Di Maria avec le PSG contre Lille le 29 octobre dernier (2-1)

    Prolongation imminente pour Caqueret à Lyon…

    Avant sa blessure à un genou fin mars, Maxence Caqueret n'avait pas raté un seul match de l'Olympique Lyonnais. Que les supporters se rassurent, l'international espoirs français (22 ans) ne devrait pas plier les gaules cet été. Sa prolongation de contrat est imminente, rapporte L'Équipe . Le milieu de terrain formé à l'OL devrait étirer son bail de trois ou quatre saisons, soit jusqu'en 2026 ou 2027. Son salaire devrait quadrupler et dépasser les 300.000 € mensuels. Il ne resterait plus que des détails à régler.

    …avant le retour d'Umtiti ?

    Le retour du feuilleton. Champion du monde en 2018, Samuel Umtiti avait enchaîné par deux saisons pénibles au FC Barcelone, harcelé par les blessures. Lyon, son club formateur, avait tenté de le rapatrier à l'été 2020, mais son salaire pesait trop lourd. Depuis, Umtiti (28 ans) ne s'est toujours pas relancé au Barça. Il y a prolongé son contrat cet hiver jusqu'en 2026 en acceptant une baisse de salaire… ce qui pourrait débloquer sa situation. Le quotidien catalan Sport révèle que l'OL s'est de nouveau positionné dans ce dossier dans l'optique d'un prêt. Une opération qui serait «très avantageuse» pour Lyon, le Barça étant prêt à «aider» à boucler l'affaire, probablement en s'acquittant d'une partie du salaire d'Umtiti. L'OL, 8e de Ligue 1, risque d'être privé de coupe d'Europe la saison prochaine, ce qui limiterait ses moyens financiers.

    À VOIR AUSSI – Le meilleur de Samuel Umtiti au FC Barcelone

    City aurait un accord avec Haaland (Dortmund)

    C'est l'une des questions brûlantes du prochain mercato estival : Erling Haaland va-t-il quitter le Borussia Dortmund, et si oui, pour aller où ? Le Daily Mail croit savoir que Manchester City tient un accord avec les représentants d'Haaland (21 ans). L'attaquant norvégien aurait accepté un contrat de cinq saisons avec un salaire de presque 30 M€/an, ce qui ferait de lui le joueur le mieux payé de Premier League. Leader du championnat anglais et en lice en demi-finales de Ligue des champions, City serait sur le point de faire sauter la clause libératoire d'Haaland, fixée à 73 M€. Ces derniers jours, les rumeurs faisaient état d'une lutte entre City et le Real Madrid pour Haaland, buteur à 25 reprises en 26 matches avec Dortmund cette saison.

    Bayern : Müller et Neuer vers une prolongation

    Si l'avenir de Robert Lewandowski soulève des questions au Bayern Munich, ce n'est pas le cas pour Manuel Neuer et Thomas Müller. Lundi matin, le quotidien Bild annonçait la prolongation de contrat à venir pour le second. Le milieu de terrain offensif de 32 ans, auteur de 12 buts et 20 passes décisives en 42 matches cette saison, devrait prolonger son bail de deux saisons, soit jusqu'en 2025. Sky Sport Germany confirme et ajoute que Neuer fera exactement la même chose, après avoir finalisé «des détails mineurs». Titulaire dans les cages depuis 2011, Neuer (36 ans) est aussi le capitaine du Bayern depuis 2017.

    À VOIR AUSSI – Le meilleur de Thomas Müller au Bayern Munich

    Le journal du mercato : Manchester City tiendrait la corde sur le dossier Erling Haaland

    Haaland vers City, Motta qui ne pense pas au PSG ou encore l'avenir de Matic : retrouvez toutes les infos mercato de ce samedi 16 avril 2022.

    Transferts : Matic quittera Manchester United à la fin de la saison

    Le milieu de terrain serbe avait rejoint des Red Devils en 2017 en provenance de Chelsea.

    Mercato : Aubameyang sera «le numéro neuf» du FC Barcelone la saison prochaine

    Débarqué en Catalogne à la fin du marché des transferts hivernal, Pierre-Emerick Aubameyang est rapidement…

    France24 - World

    War in Ukraine: Latest developments

    Issued on: 19/04/2022 - 11:24

    Kyiv (Ukraine) (AFP) – Here are the latest developments in the war in Ukraine:

    Eastern offensive begins

    Russia says its forces have carried out dozens of air strikes in eastern Ukraine as part of a major offensive in the Donbas region that had been expected for days.

    The Russian defence ministry confirms strikes on Ukrainian positions in the key town of Slovyansk and on towns close to the frontline.

    "We can now confirm that Russian troops have begun the battle for the Donbas, which they have been preparing for a long time," Ukrainian President Volodymyr Zelensky says.

    New Mariupol ultimatum

    Russia calls on Ukrainian forces to "immediately lay down arms" and issues a new ultimatum for the defenders of the besieged port city of Mariupol to end their resistance.

    The Russian defence ministry says that defenders of Mariupol will be "guaranteed survival" if they lay down their arms starting at noon (0900 GMT).

    Ukrainian forces in Mariupol ignored a previous such ultimatum on Sunday.

    Deaths in Lviv

    Five "powerful" Russian missiles hit the western city of Lviv, which had been mostly spared by the fighting, killing at least seven people and wounding eight, local officials say.

    Russia says it has also destroyed an arms depot near Lviv containing weapons recently delivered to Ukraine.

    New US arms shipments arrive

    The first shipments of a new US military aid package have arrived at Ukraine's borders to be handed over, a senior Pentagon official says.

    The package includes 18 155mm howitzers for the first time, as well as 40,000 artillery rounds, 200 M113 armoured personnel carriers, 11 Mi-17 helicopters and 100 armoured multi-purpose vehicles.

    Biden to hold meeting of allies

    US President Joe Biden will convene a meeting of allies on Tuesday to discuss the Ukraine conflict, the White House says.

    The video call will also cover "efforts to hold Russia accountable", it says.

    Putin honours Bucha-linked brigade

    Russian President Vladimir Putin bestows an honorary title on a brigade accused by Ukraine of "war crimes" and mass killings in the town of Bucha.

    A decree signed by Putin gives the 64th Motor Rifle Brigade the title of "Guards" for defending the "Motherland and state interests" and praises the "mass heroism and valour, tenacity and courage" of its members.

    Tycoon seeks prisoner exchange

    Russian state television broadcasts a video of two men it says are captured Britons asking to be exchanged for Viktor Medvedchuk, a recently captured Ukrainian tycoon close to Russian President Vladimir Putin.

    Ukraine's security services then puts out a video of Medvedchuk asking to be exchanged for Ukrainian civilians and soldiers trapped in the strategic besieged port of Mariupol.

    Nearly 5 mn have fled Ukraine: UN

    More than 4.9 million Ukrainians have fled their country following the Russian invasion, says the UN's refugee agency.

    The UNHCR says 4,934,415 Ukrainians have now left the country, up more than 65,000 on the previous day.

    burs-cdw/cb/gil

    © 2022 AFP

    France24 - World

    Six months on from elections, Iraqis frustrated by political deadlock

    Issued on: 19/04/2022 - 11:08

    FRANCE 24 Follow Lucile WASSERMANN

    Six months on from elections that failed to deliver a new president or prime minister, Iraq remains in a state of complete political deadlock. A dispute between the two largest political blocs has led to a boycott of parliament, meaning quorum cannot be reached. Ordinary Iraqis are feeling the economic consequences of this standoff. FRANCE 24's Lucile Wasserman reports.

    Long delays are typical when forming a government in Iraq – with power-sharing talks between political blocs typically lasting around five and a half months. But six months on from Iraq's last parliamentary elections, those discussions are simply not happening. 

    The biggest winner at the polls, Shia cleric Moqtada al-Sadr, refuses to include his top rivals, an alliance of pro-Iran parties, in any forthcoming government. 

    Ordinary citizens are suffering from the fallout from this standstill. Construction manager Muhannad al-Asadi usually has 10 projects on the go on the outskirts of Baghdad, but the political situation has brought most of his work to a halt.

    "Most of the funds for infrastructure projects for roads, sewage, electricity, etc. are all funded by the federal budget," al-Asadi said. "Since the government hasn’t been formed, the budget hasn’t been submitted, let alone approved."

    Al-Asadi couldn't hide his frustration with the political situation: "We went to vote, now it's time for politicians to step up and work together, form a government and move this country forward," he said.

    Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN IRAQ

    Humanitarian disaster looms as thousands of Iraqis flee Fallujah

    Iraq’s Sadr bloc expands influence but no party wins majority in elections

    MIDDLE EAST MATTERS

    Parliamentary elections in Iraq: Campaigning amid death threats

    France24 - World

    Japan fast-food chain fires official over sexist comments

    Issued on: 19/04/2022 - 11:06Modified: 19/04/2022 - 11:04

    Tokyo (AFP) – One of Japan's most popular fast-food firms said on Tuesday that it had fired a top executive who reportedly suggested a marketing strategy of getting "virgins addicted" to the company's products.

    Yoshinoya, which operates a chain of restaurants serving cheap beef bowls in Japan and abroad, did not immediately confirm the exact comments made by Masaaki Ito, who was a managing director.

    In a statement, the company said he had been fired for "extremely unacceptable words and deeds".

    Ito reportedly said the firm should try to "get virgins addicted" to Yoshinoya's food because "once men treat them to expensive meals they won't eat beef bowls any more".

    His comments were posted on social media by a person who said they had attended a university lecture where Ito spoke.

    The firing came after outrage against the comments on social media sites.

    On Twitter, former Japanese Communist Party lawmaker Saori Ikeuchi called the remark "blatantly sexist" and "disgusting".

    Other users pointed out that Ito appeared to be disparaging Yoshinoya's food.

    "What's equally incredible is how little pride and love he has for his company's own products," one Twitter user wrote.

    Japan often appears towards the bottom of international gender equality rankings. In 2021, the World Economic Forum placed it 120 out of 156 countries on its Global Gender Gap Index rankings.

    There is little female representation in the higher levels of business and politics despite women in the country being highly educated and present in the workforce.

    Sexist gaffes by high-ranking officials and politicians have made waves before, including the resignation of Tokyo Olympics chief Yoshiro Mori before the Games after he suggested women speak too much in meetings.

    © 2022 AFP

    France24 - World

    Austrian 'enfant terrible' of art Hermann Nitsch dies aged 83

    Issued on: 19/04/2022 - 11:04Modified: 19/04/2022 - 11:01

    Vienna (AFP) – Austrian artist Hermann Nitsch, famous for his paintings and performances using human blood and animal carcasses, has died at age 83, his family said Tuesday.

    Nitsch died at a hospital in Lower Austria province on Monday, his niece told AFP.

    "Hermann Nitsch died peacefully at the age of 83 after a serious illness," a statement from the family said.

    Nitsch was part of the "Actionists", a radical 1960s avant-garde movement known for skinning animal carcasses, tying up human bodies and using blood, mud and urine in their works.

    The Austrian enfant terrible was best known for his long-running Orgies Mysteries Theatre, a performance-based show representing slaughters and religious sacrifices.

    Nitsch's more recent shows included an exhibition in Sicily, Italy, in 2015, which featured dead animals on crucifixes, and led to animal rights groups to accuse him of blasphemy and inciting violence.

    His wife Rita Nitsch told AFP at the time "that this kind of small ruckus is always part of (his work)... But quality has triumphed over the polemic."

    Nitsch has two museums devoted to his work in Austria and one in Italy.

    © 2022 AFP

    France24 - World

    India communal violence: 'Polarizing the electorate is a tried and tested method'

    Issued on: 19/04/2022 - 10:57

    Clashes have broken out between the majority Hindu and minority Muslim communities during religious processions in several parts of India in recent weeks. To offer perspective on the on-going communal violence in India, France 24 is joined by Dr. Mukulika Banerjee, Associate Professor in the Department of Anthropology at the London School of Economics and Political Science. Indians will be headed to the polls in 2024, but Dr. Banerjee explains that the BJP ruling party has turned to fomenting division due to its inability to fulfill its campaign promises. "Unfortunately the report card on health, on the economy, on all kinds of development indicators is not looking good." And so the government is turning to other means to win the next election. "And what we are seeing now," says Dr. Banerjee, "is a textbook case of how one polarizes" a nation, fans the flames of division, and even incites violence against minority Muslims through "provocative speeches."

    Le Figaro

    The Crown : les 9 actrices qui pourraient incarner Kate Middleton

    Leonie Dutrievoz

    Toutes ces actrices que l'on verrait jouer Kate Middleton dans "The Crown"

    Le suspense est à son comble. Alors que les créateurs de la série The Crown sont à la recherche de l'actrice qui pourrait incarner Kate Middleton dans la saison 6, les théories sur ce nouveau personnage affluent de tous les côtés.

    Les paris sont officiellement ouverts. Qui incarnera la célèbre Kate Middleton dans la saison 6 de The Crown ? Mercredi 6 avril, le média britannique The Sun a révélé que les créateurs de la série seraient en train de chercher l'actrice qui pourrait jouer l'épouse du prince William. Si le show Netflix n'a pas encore trouvé sa duchesse de Cambridge, certaines hypothèses peuvent être faites.

    À lire aussiThe Crown recherche sa «magnifique» Kate Middleton

    Du côté des actrices britanniques, Daisy Edgar-Jones déjà vu dans la série Normal People ou encore Kaya Scodelario, vedette de la trilogie Le Labyrinthe, pourraient aisément prêter leurs traits à la jeune Kate Middleton, puisque l'histoire de la saison 5 s'étend de 1997 au début des années 2000, lorsque les futurs époux royaux se rencontrent à l'université.

    En vidéo, l'interview d'Emma Corrin et de Josh O'Connor qui incarnent Diana et Charles dans la saison 4 de The Crown

    De l'autre côté de l'atlantique

    Certaines célébrités américaines peuvent aussi prétendre au rôle, à condition de maîtriser parfaitement l'accent british. Maud Apatow, qui incarne Lexi Howard dans Euphoria ou Lily Collins, vedette de la série Emily in Paris , pourrait devenir des candidates potentielles pour ce rôle. Il est aussi possible que les créateurs du show sélectionnent une habituée du personnage. En 2011, Allison Williams incarnait déjà la duchesse dans la mini-série parodique Will & Kate : Before Happily Ever After. Si elles sont nombreuses à pouvoir prétendre au rôle, à la fin il n'en restera qu'une.

    Al Pacino et sa nouvelle compagne Noor Alfallah, 53 ans d'écart

    L'acteur de 81 ans a été aperçu en compagnie de sa nouvelle compagne, qui a également été l'ancienne partenaire du chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger.

    Cette vidéo dans laquelle Will Smith supplie sa femme d'arrêter de parler de leur mariage

    Une vidéo, tournée par Jada Pinkett Smith et diffusée en 2019 sur Instagram, vient de ressurgir sur Internet. On y voit l'acteur de 53 ans, dans l'intimité de sa maison, priant sa femme d'arrêter de le filmer.

    Brad Pitt et Angelina Jolie : chronique d'un divorce tumultueux

    Les temps sont durs pour Brad Pitt, récemment impliqué dans un accident de voiture (sans gravité) et contraint de reporter - une nouvelle fois - son divorce avec Angelina Jolie. Retour sur les multiples rebondissements de l’affaire Brangelina.

    Le Figaro

    Paris : un bâtiment inoccupé investi par des sans-papiers

    Des migrants et des militants soutenant les sans-papiers sont entrés dans d'anciens bureaux, vides, rue Saulnier dans le 9e arrondissement.

    Plusieurs dizaines de sans-papiers et leurs soutiens ont investi des locaux inoccupés dans le 9e arrondissement de Paris, lundi 18 avril, afin de réclamer des droits pour tous, à l'initiative du collectif La Chapelle debout, a constaté l'AFP.

    À lire aussiImmigration : y a-t-il «beaucoup moins de clandestins» en France que dans les autres «grands pays» d'Europe ?

    Les migrants et militants soutenant les sans-papiers sont entrés dans d'anciens bureaux, vides, rue Saulnier, ont occupé les étages et déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire «Non au racisme ! Égalité» ou encore «Migrants' life matter». Dehors, une vingtaine de militants d'Extinction Rebellion étaient venus les soutenir.

    «L'ambassade des immigrés»

    Abouakar (prénom d'emprunt), 36 ans, originaire de Mauritanie, sans-papiers en France depuis trois ans, a expliqué à l'AFP combien «c'est dur» d'être «dans la rue», «sans travail», dans la «débrouille». «Soutenez notre lutte !», a-t-il lancé. Ce lieu a vocation à être «l'ambassade des immigrés», a expliqué Nestor (prénom d'emprunt), membre du collectif La Chapelle debout. «L'idée est que les gens à la rue puissent avoir un toit sur la tête et qu'ils s'organisent», afin d'obtenir des droits, a-t-il dit, regrettant les années «perdues» dans «des procédures qui n'aboutissent pas».

    «En tant que collectif qui lutte pour les papiers et les logements pour tous, on est très heureux que les Ukrainiens reçoivent ça. On dit même 'la preuve par l'Ukraine !'. C'est possible en deux semaines de mettre tout un système d'hébergement, de donner des papiers à tout le monde, de donner des transports gratuits pour tout le monde», ajoute Nestor. «On espère que ça va ouvrir la porte» à tous, a-t-il affirmé, rappelant le cas de Somaliens, Érythréens, Éthiopiens, «qui ont fui des conflits» ou «des famines».

    Quelques membres des forces de l'ordre, venus peu après l'arrivée des militants, ont observé l'occupation depuis la rue. En juillet 2019, plusieurs centaines de sans-papiers et leurs soutiens avaient brièvement occupé le Panthéon à Paris pour réclamer leur régularisation, à l'initiative notamment de ce même collectif.

    Polémique après l'appel de la présidente de l'université de Nantes à voter contre Marine Le Pen

    Un mail de Carine Bernault envoyé aux étudiants et enseignants nantais a suscité l'indignation. Des personnalités politiques l'accusent de «violer la neutralité du service public».

    Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam face à ses contradictions

    Le principal accusé du procès des attentats du 13-Novembre avait révélé qu'il avait renoncé à commettre un attentat suicide dans un café du 18e arrondissement de Paris.

    Regarder la vidéo

    Un incendie détruit une église orthodoxe russe à Paris

    Une petite église orthodoxe russe a brûlé dimanche à Paris, a appris l'AFP auprès des pompiers, et la…

    Le Figaro

    Pour avoir un impact sur la planète, il faudrait réduire de 75% nos achats de vêtements

    Vous ne savez pas par où commencer ? Trois experts de l’éco-responsabilité ont conçu une méthode pour réduire sa consommation en matière de mode.

    «J’achète ou je n’achète pas ?» Ce dilemme que beaucoup d’entre nous partagent pourrait avoir une réponse plus simple qu’il n’y paraît. Interrogés par The Guardian , trois ingénieurs issus de l’Université de Technologie de Sydney se sont mis d’accord sur une règle visant à réduire sa consommation de vêtement. Partis du constat que la production a presque doublé ces quinze dernières années et que la durée de vie d'un vêtement a diminué de 40 % sur cette même période, ces trois experts se sont mis d’accord sur un chiffre-clé. Selon Samantha Sharpe, Monique Retamal et Taylor Bridges, il faudrait réduire de 75 % le nombre de nouveaux vêtements que nous achetons.

    En vidéo, comment faire sa valise selon la méthode Marie Kondo

    Un pull sur quatre

    En pratique, que signifie ce chiffre ? Si vous avez prévu d’acheter huit robes cette saison, l’idée serait de se cantonner à uniquement deux. Diverses solutions existent pour résoudre ce dilemme. La méthode Bisou, par exemple, dont chaque lettre vous aiguillera pour choisir vos vêtements selon divers critères.

    Samantha Sharpe, Monique Retamal et Taylor Bridges ont également proposé quelques pistes supplémentaires afin de porter son choix de consommation vers des vêtements plus durables. Se tourner vers des nouveaux modèles commerciaux comme la location ou la seconde main, réparer ses vêtements, les confectionner soi-même ou encore reconstruire son lien émotionnel au vêtement en font notamment partie.

    «J'ai l'impression d'entretenir un système malsain» : la culpabilité du shopping, un mal à la mode

    Pour elles, le shopping est devenu trop coupable pour être un plaisir. Scrupules, gêne et même honte, autant de symptômes ressentis par ces consommatrices qui considèrent désormais la mode comme une industrie nocive. Une pathologie incurable ?

    Quand des milliers de vendeurs en colère ferment boutique sur Etsy

    Depuis lundi, ils se livrent à un bras de fer inédit contre le géant de la tech, spécialisé dans la vente d'objets faits main. En cause, une augmentation des frais de commission.

    Thomas, 14 ans, passionné de sacs de luxe et nouvelle star d'Instagram

    Loin du cliché de l’influenceur à la moue boudeuse, ce garçon séduit la Toile avec sa maroquinerie de luxe et son enthousiasme contagieux.

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    L'Humanité

    Un menu de Pâques léger et amène

    Actu

    Faire une croix sur les mets fastueux et le chocolat à tout-va sans se flageller, c’est possible ! Nos conseils pour faire un repas sain sans bouder les plaisirs de la table.

    André Goulven

    Fête chrétienne aux origines judaïques, Pâques se célèbre habituellement autour d’un bon repas. C’est l’occasion de déguster de délicieux mets printaniers tout en se laissant tenter par des recettes plus riches que d’ordinaire. Mais qui dit gourmandise ne dit pas forcément « malbouffe » en quantités extravagantes. Quelques bons produits assortis à une cuisine réfléchie peuvent très facilement allier tradition et nourriture saine, en entrée, plat et dessert.

    Les œufs, aujourd’hui en chocolat, étaient autrefois un mets incontournable du déjeuner pascal. Pour une entrée simple, mais un peu plus festive qu’à l’accoutumée, il est possible de les colorer une fois cuits et refroidis en les teignant grâce à des solutions disponibles dans le commerce, ou en mélangeant une cuillère à café de vinaigre blanc et quelques gouttes de colorant alimentaire dans un demi-verre d’eau.

    Les légumes de la passion

    Si l’on préfère les œufs mimosa, remplacer la mayonnaise par du fromage blanc permet de diminuer l’apport calorique tout en lui gardant un aspect gourmand. Dans un petit bol, il suffit de mélanger le jaune émietté, de la ciboulette, un oignon finement haché, du sel et du poivre. Il ne manque qu’à garnir les blancs avec la mixture et de passer la préparation quelques minutes au four à 180 °C.

    Agneau pascal, volaille ou lapin ? Pour un plat de résistance, il n’y a que l’embarras du choix. Mais dans l’optique d’un repas sain, la chose se complique un peu. D’un point de vue strictement diététique, c’est le lapin qui semble le moins calorique, mais, plus que la viande en elle-même, c’est surtout la façon de la cuisiner qui fera toute la différence. Un gigot d’agneau en croûte de pain sera toujours moins léger que la même viande préparée en navarin.

    Après avoir bien poussé pendant l’hiver, les premiers légumes printaniers arrivent aussi en avril. À table, on peut ainsi retrouver les carottes de saison, les asperges (idéales pour l’entrée), les pois mangetout ou les délicieux oignons nouveaux. Si l’on désire un accompagnement dans l’air du temps, pourquoi ne pas, par exemple, cuire ensemble tous ces ingrédients à l’eau ? Le bouillon qui en résulte (infusé une quinzaine de minutes au thym et aux feuilles de laurier) peut se réduire et servir à arroser une viande cuite au four avec quelques gousses d’ail et sans matière grasse ajoutée.

    Au rayon chocolat, difficile de faire un choix, entre les marques aux packagings appétissants et la multitude de goûts proposées. Pour des délices de meilleure qualité, mieux vaut se tourner vers les maîtres chocolatiers. Certes, le prix au kilo grimpe nettement (entre 70 et 110 euros, contre 30 euros pour les industriels), mais la qualité est incomparablement supérieure. Les chocolats artisanaux contiennent en effet moins de sucres et de gras que les industriels. Dans ce domaine, la France n’a pas à rougir de ses voisins belges et suisses et possède de nombreux chefs spécialisés dans la discipline.

     

    La recette : le navarin d’agneau printanier, en version « allégée »

    Ingrédients Environ 1 kg d’épaule et/ou de collier d’agneau désossé 4 carottes fanes 4 navets 5 oignons nouveaux 4 pommes de terre 150 g de pois gourmands 3 gousses d’ail 1 bouquet garni (thym, laurier, romarin) 3 cuillères à soupe de concentré de tomate Huile d’olive Sel Poivre

    Préparation : 1 heure Pour 4 personnes

    1. Laver, éplucher et découper grossièrement les carottes et les navets.
    2. Laver les oignons nouveaux puis retirer les fanes et enlever les racines.
    3. Éplucher l’ail et le passer au presse-ail ou le hacher finement.
    4. Dans une cocotte en fonte, verser un peu d’huile d’olive et saisir la viande à feu vif. En baissant le feu à moyen, ajouter le concentré de tomates et l’ail.
    5. Déglacer le tout avec un peu d’eau pour décoller les sucs.
    6. Mouiller ensuite à hauteur puis ajouter les légumes prêts à cuire, ainsi que le bouquet garni. Repasser à feu doux et laisser mijoter.
    7. Laver ensuite les pommes de terre et les découper en gros cubes.
    8. Enlever la queue et tirer le fil des pois gourmands (comme pour les haricots) puis rincer.
    9. Après 20 minutes, ajouter les pommes de terre et les pois gourmands.
    10. Laisser cuire 20 minutes, et servir.
    Bon et sain
    France24 - World

    Keen to be ‘close to the people’, Macron ventures into hostile territory

    Issued on: 17/04/2022 - 11:19Modified: 17/04/2022 - 11:21

    Sébastian SEIBT

    Emmanuel Macron’s second-round campaign strategy is markedly different from the approach he took ahead of his first presidential election duel against far-right candidate Marine Le Pen in 2017, as he criss-crosses the country – often visiting hostile terrain – as he tries to banish a perception of haughtiness among parts of the electorate.

    French presidential election © France 24

    Macron went straight to northern France the day after the April 10 first round, which catapulted him into another rematch against National Rally (Rassemblement National or RN) leader Marine Le Pen. The trip saw the incumbent president meeting voters in Le Pen’s heartland, the economically depressed ex-mining towns of the Hauts-de-France region stretching from the Paris outskirts to the English Channel.

    The following day Macron visited similarly difficult territory – talking to angry voters in Strasbourg and Mulhouse, cities near the German border where hard-left populist Jean-Luc Mélenchon carried the first-round vote. On Saturday, he hosts a rally in Marseille, France’s troubled second city, where Mélenchon enjoyed a big lead.

    Macron is expected to hold two more rallies before the campaign is over, while Le Pen will speak in Arras in her northern fiefdom on April 21, exactly a week after she spoke to a crowd of 4,000 in the historic southeastern city Avignon.

    The president has learned his lesson from last time. Although most observers accurately foresaw  a Macron landslide against Le Pen, the far-right candidate narrowed his polling lead in the early stages by shaking as many hands as possible on the ground – while Macron celebrated topping the first-round polls with a dinner at La Rotonde, one of Paris’s most renowned upscale restaurants.

    ‘Close to the people’

    After staying aloof for months while his rivals were campaigning for the first round, Macron is now keen to be palpably “close to the people”, noted Pierre-Emmanuel Guigo, a historian and expert in political communication at Paris-Est Créteil University.

    This is all the more important because Macron is no longer the fresh-faced upstart, but an incumbent whom part of the electorate perceives as arrogant and disdainful, Guigo added.

    >> Will older voters be enough to carry Macron to victory over Le Pen?

    The front républicain – the call to rally behind second-round opponents of the far-right – looks like a diminished force in 2022. Meanwhile Le Pen has an extra reserve of votes expected to switch in her favour that she lacked before – thanks to her far-right rival Éric Zemmour winning more than 7 percent of the first-round vote.

    Analysts also expect Le Pen to perform better than she did last time in the one-on-one televised debate against Macron – after flopping in 2017 as she had to take recourse to her notes mid-sentence, while Macron reeled off economic statistics with consummate ease.

    “Travelling less so he could devote more time to preparing for the debate paid off for Macron in 2017,” Guigo said. “This time, Le Pen will have learned from her mistakes.”

    Indeed, the RN leader is dialling down her travel schedule to give herself more debate prep time; in this sense the two rivals have reversed strategies since last time.

    ‘Anti-Macron territory’

    As he takes a much more on-the-ground approach than his adversary, Macron benefits from a clear idea of where to go: Other than Le Pen, Mélenchon was the only candidate who got more than 10 percent of the vote in the first – so Macron can focus on the parts of France where the hard-left contender did well, as he has done with his trips to Strasbourg, Mulhouse and Marseille.

    Macron’s trips to Mélenchon- and Le Pen-voting areas show how keen he is to reach out beyond his core base, Guigo pointed out: “He’s gone for places where he didn’t come out on top in the first round – indeed some of the most anti-Macron territory in the country.”

    >> Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time

    Going to Le Pen’s northern fiefdom before shuttling to Mélenchon was very much a calculated manoeuvre, Guigo said: Macron is eager to “show that he’s open to dialogue and ready to listen to people who have completely different opinions; he wants to get rid of his image as a president who doesn’t listen to people”.

    The president’s approach provides a stark contrast with Le Pen’s tendency to go to places where she already has a lot of support, like Avignon – part of the Provence-Alpes-Côte d’Azur region; traditionally vote-rich territory for the far right, as the first part of France to give the then National Front a good electoral score in the late twentieth century.

    What is more, Macron’s willingness to go out and engage with people who disagree with him – and indeed clearly dislike him – stands in contrast to the scene at a Le Pen press conference in Paris on Wednesday, when an environmental activist was removed from the room.

    A risky venture?

    But there are risks involved in going all-out to try and win support from Mélenchon voters, Le Pen voters, and indeed people who eschewed voting in the first round.

    “Macron is generally quite good at speaking to people off the cuff, but every now and then he comes out with something that goes down badly,” Guigo said. The French media has made much, for example, of Macron’s response to a voter in Alsace who accused him of “killing” French hospitals: “Are you mental or something?”

    That’s while the president risks alienating the voters who propelled him to first-round victory – many of whom are mainstream conservatives in places like western Paris and the Vendée on the Atlantic coast, areas that used to vote for the traditional right en masse. Spending too much time talking to Mélenchon and Le Pen voters could suggest to this electorate that Macron is “taking them for granted”, Guigo said.

    >> Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster

    Hence Macron’s visit to Le Havre, trying to kill two birds with one stone: On the one hand, Mélenchon just about edged Macron there in the first round; on the other hand, the Norman city is strongly associated with Édouard Philippe, Macron’s conservative ex-PM, a popular figure who went back to running Le Havre in 2020.

    The third risk from Macron’s focus on going out there and campaigning is that he loses out by ignoring social media. “He hasn’t done much on social networks, even though they’re the most popular form of media for young people,” Guigo pointed out. Indeed, Macron got just 20 percent of the vote among people aged 18-24 and 23 percent among those aged 25-34.

    That said, if Macron feels he’s taken his eye off the social media ball, he could just repeat a trick from last year invite himself as a YouTube star’s guest – as he did with French youtubeurs McFly and Carlito in May 2021.

    This article has been translated from the original in French.

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    Will older voters be enough to carry Macron to victory over Le Pen?

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster

    Le Figaro

    Symboles soviétiques détruits en Ukraine : «Désormais le pays ne se décommunise plus, il se dérussifie»

    Coline Renault

    ENTRETIEN - Les Ukrainiens déboulonnent statues et mémoriaux à la gloire de l'Union soviétique. Par cet acte, ils affermissent un peu plus leur sentiment national, analyse la chercheuse Alexandra Goujon.

    À Kharkiv, la statue du général Gueorgui Konstantinovitch Joukov, chef de l'État-major de l'armée soviétique de Staline lors de la Seconde Guerre mondiale, a été abattue dimanche par des soldats ukrainiens. Sur les réseaux sociaux circule une vidéo la montrant déboulonnée puis emmenée au loin par un camion-benne. À Lviv, un mémorial à la gloire des militaires russes tombés lors des deux guerres mondiales a été amputé de son étoile rouge ainsi que de la faucille et du marteau symboles du communisme.

    Ces destructions, particulièrement mises en avant dans un contexte de résistance à l'invasion russe, s'inscrivent dans une tendance plus ancienne : depuis trente ans, l'Ukraine tente de s'affranchir des symboles soviétiques, analyse Alexandra Goujon, maître de conférences à l'université de Bourgogne et auteur de L'Ukraine de l'Indépendance à la guerre, (Le Cavalier bleu, 2021). Mais la guerre marque un nouveau tournant : désormais, c'est la culture russe dans sa globalité qui suscite le rejet.

    À lire aussiUkraine : comprendre l'histoire de la «Petite Russie» en quatre cartes

    LE FIGARO.- Quelle signification faut-il accorder à la récente destruction de symboles soviétiques ou tout simplement russes en Ukraine ?

    Alexandra GOUJON - Le phénomène de désoviétisation n'est pas nouveau : il a commencé dès l'indépendance de l'Ukraine et même un peu avant. La statue de Lénine a disparu à Lviv dès 1990. Ce mouvement de Leninopad, déboulonnage ou destruction des monuments dédiés à Lénine, s'est d'abord développé à l'ouest du pays avant de s'étendre aux régions centrales notamment au moment de la Révolution orange (2004). Lors de la Révolution de Maïdan en 2013-2014 et juste après, le phénomène se poursuit dans les régions du Sud et de l'Est. En tout, près de 5500 statues ont été abattues à travers le pays, le plus souvent par des militants avec ou sans l'assentiment des autorités locales.

    Les lois sur la décommunisation adoptées en 2015, qui, suite à l'annexion de la Crimée par la Russie et à son soutien au séparatisme en Russie, visaient à supprimer tous les symboles soviétiques, tels que ceux du Parti communiste comme la faucille et le marteau. L'objectif est également de renommer des villes, des villages et des noms de rue qui font référence à des dignitaires communistes. Mais un certain nombre d'artistes se sont élevés contre la destruction du patrimoine soviétique et ont cherché à préserver certaines réalisations artistiques, notamment les mosaïques.

    La révolution de Maïdan est donc un tournant? Que change l'invasion russe du 24 février 2022?

    En effet, la Révolution de Maïdan permet de consolider le sentiment national ukrainien. L'altérité à la Russie se développe de manière plus ferme tout comme la désoviétisation de l'histoire entamée avec les lois sur la décommunisation qui visent également un rapprochement avec les canons commémoratifs en Europe.

    Dès 2015, est institué le Jour du Souvenir et de la Réconciliation qui est célébré chaque année le 8 mai en lieu et place du 9 mai qui est le Jour de la victoire contre le nazisme célébré en URSS et qui est actuellement la plus grande fête nationale en Russie. Un nouveau symbole, un coquelicot rouge, remplace le ruban de Saint-Georges, aux rayures orange et noire, arboré par les Russes mais aussi par les séparatistes à l'est du pays. L'expression «Grande guerre patriotique» datant de l'époque soviétique et toujours en vigueur en Russie est remplacée par «Seconde Guerre mondiale» dans les décrets présidentiels.L'invasion russe du 24 février 2022 entraîne un phénomène de dérussification. Ce n'est plus uniquement l'Union soviétique qui est visée, mais la Russie. On débaptise des rues en lien avec des personnalités artistiques russes. Un ressentiment très profond se développe à l'égard de la Russie et de ses emblèmes culturels, comme Pouchkine ou Tchaïkovski qui, selon certains, symbolisent cette soumission à la culture russe qu'ont subi les Ukrainiens pendant des dizaines d'années et au nom de laquelle est justifiée cette guerre côté russe.

    Dans quelle mesure la guerre renforce-t-elle le sentiment national ukrainien ?

    Le mouvement de renaissance nationale ukrainien remonte à la moitié du XIXe siècle. Puis au sein de l'Empire russe où se développe la littérature ukrainienne notamment. Mais celle-ci n'était pas valorisée ; elle était même réprimée. Les Ukrainiens sont alors considérés comme des «Petits Russes» différents des Grands Russes. Une indépendance ukrainienne est proclamée en 1918 mais elle se dissout dans la guerre civile. Dans les années 1920, à la suite de la création d'une république ukrainienne en URSS, l'expression d'une culture ukrainienne qui doit se conformer à l'idéologie communiste est un temps valorisée, avant qu'elle soit réprimée dans les années 1930, au nom de la lutte contre le nationalisme bourgeois.

    À partir de 1991, une construction nationale se met en place, avec la création de manuels d'histoire qui traitent spécifiquement de l'Ukraine, la promotion d'un art ukrainien, l'avènement de symboles nationaux… Le pays a alors un imaginaire national qui lui est propre, avec ses médias et ses fêtes nationales. 2014 marque un nouveau tournant, lorsque l'hymne national est entonné à chaque manifestation, commémoration ou événement culturel, lorsque des Russophones décident de passer à l'ukrainien… L'invasion russe du 24 février 2022 va conforter la rupture de 2014 : des personnes qui maintenaient des liens avec leur famille en Russie vont les rompre. Pour beaucoup, cette guerre est vue comme une guerre d'indépendance vis-à-vis de la Russie : la notion de décolonisation évoquée au début des années 1990 est ravivée par certains historiens en Ukraine et ailleurs.

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    Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

    L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

    États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt

    Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

    Poutine hausse le ton face à Israël

    Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

    Le Figaro

    Mort de Catherine Spaak, la fille inoubliable et rebelle du Fanfaron

    Nathalie Simon

    L'actrice italienne, née en France, est décédée dimanche 17 avril à Rome à 77 ans. Elle a été à l'écran la partenaire de Vittorio Gassman, Jean-Paul Belmondo, Ugo Tognazzi et a joué sous la direction de Dino Risi, Luigi Comencini, Jacques Becker et Henri Verneuil.

    Dans Le Trou, le dernier film de Jacques Becker, les prisonniers tentaient de s'évader sous le regard de Catherine Spaak. Elle n'a que 14 ans et ne sait pas encore qu'elle connaîtra surtout le succès en Italie comme actrice, animatrice de télévision et même chanteuse.

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    Figure de la comédie italienne d'après-guerre, Catherine Spaak est décédée d'une hémorragie cérébrale, dimanche, à Rome. Elle avait 77 ans. Elle avait joué dans quelque quatre-vingts longs-métrages dont Le Fanfaron de Dino Risi, avec Vittorio Gassman et Jean-Louis Trintignant (1962). L'un des « premiers rôles importants de (sa) carrière », disait la comédienne, qui avait tourné d'autres films avec Vittorio Gassman, légende de la comédie à l'italienne.

    Le Trou de Jacques Becker en 1960, avec Philippe Leroy, Michel Constantin, Catherine Spaak...

    Dino Risi évoquait le rôle que tenait alors cette « actrice délicieuse » dans son long-métrage, celui d'une « jeune fille de 18 ans qui se fiance avec un homme de 60 ans parce qu'elle a l'esprit pratique, parce qu'elle voit en lui un avenir plus tranquille ». La même année, Catherine Spaak fait craquer Ugo Tognazzi, un macho divorcé, dans Elle est terrible de Luciano Salce. La nymphette de 17 ans qui illumine l'écran, dans Les Adolescentes d'Alberto Lattuada, donne des idées à d'autres cinéastes.

    Le Fanfaron ( Il Sorpasso) de Dino Risi en 1962, avec Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant, Catherine Spaak...

    À 18 ans, l'actrice se fait encore remarquer par sa beauté sensuelle dans le sulfureux La Calda Vita (La Vie ardente), de Florestano Vancini. Sergia, son personnage, une adolescente légère et extravertie, part sur une île déserte avec deux «amis», Jacques Perrin et Fabrizio Capucci qu'elle épousera à la ville. Libre, instinctive et cultivée, Catherine Spaak fait parler d'elle aux États-Unis où on proclame qu'elle est la seule actrice à pouvoir un jour remplacer Brigitte Bardot.

    Elle varie les registres avec Week-end à Zuydcoote d'Henri Verneuil aux côtés de Jean-Paul Belmondo et Jean-Pierre Marielle (1964), Le Chat à neuf queues de Dario Argento (1971), ou encore Scandale secret, de et avec Monica Vitti, qui fut présenté dans la section Un certain regard au Festival de Cannes en 1990.

    Week-end à Zuydcoote d’Henri Verneuil en 1964, avec Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre mariell, François Périer, Catherine Spaak...

    En parallèle, de 1988 à 2002, sur la Rai, elle a animé une émission pour et avec des femmes. Parmi ses invitées, figurent entre autres Catherine Deneuve, Monica Bellucci ou Isabel Allende. En 2011, elle jouait la mère d'Aurelio Zen dans la série Zen, et en 2020, apparaissait dans La Vacanza d'Enrico Iannaccone.

    Née le 3 avril 1945 en France, à Boulogne-Billancourt, elle était la fille du scénariste Charles Spaak (La Grande Illusion) et de la comédienne Claudie Perrier. Catherine est par ailleurs la nièce de l'ancien premier ministre belge Paul-Henri Spaak, considéré comme un des pères fondateurs de l'Europe. Avec sa sœur aînée aussi actrice, Agnès Spaak, Catherine est élevée en Suisse. Le salon familial reçoit aussi bien Sophia Loren, Pablo Picasso que Jean-Paul Sartre. Plus jeune, elle aurait aimé être danseuse classique, « j'étais malheureusement trop grande à l'époque », confiait-elle. Mère de deux enfants, elle a également poussé la chansonnette. En 1963, elle enregistre notamment Quelli della mia età, une adaptation de Tous les garçons et les filles de Françoise Hardy, Mes amis, mes copains ou L'Été dernier. En hommage à cette icône, un disque du groupe rock The Love Potions paru en 1997 s'intitule The Voice of Catherine Spaak.

    « Adieu à la sensualité et à la rébellion », a salué hier le quotidien La Repubblica. Et en Italie, le ministre de la Culture Dario Franceschini a évoqué «une artiste éclectique, cultivée et élégante qui avait trouvé en notre pays une maison qui l'a accueillie et aimée». Là-bas elle restera à jamais Lily Cortona, la séduisante fille du Fanfaron (Il Sorpasso), le grand Vittorio Gassman.

    Le non-lieu pour viol en faveur de Luc Besson devant la cour d'appel

    Le parquet général a requis la confirmation de l'ordonnance de non-lieu. Le cinéaste a toujours contesté les accusations de l'actrice Sand Van Roy.

    L'écureuil Scrat de L'Âge de Glace croque enfin son gland en guise d'adieu

    Il l'a fait. Scrat a enfin réussi à dévorer le gland qu'il poursuit depuis 2002. La scène inédite de 34 secondes marque la fin des studios Blue Sky et de son personnage emblématique.

    Hommage national à Michel Bouquet le 27 avril aux Invalides

    Le comédien, monument du théâtre français, est mort mercredi à l'âge de 96 ans. Emmanuel Macron présidera la cérémonie, réélu ou non.

    Le Figaro

    Cristiano Ronaldo annonce la mort d'un de ses nouveau-nés

    La superstar du foot Cristiano Ronaldo, qui attendait des jumeaux avec sa compagne, a publié un message lundi sur Twitter pour annoncer la mort de l'un des deux nouveaux-nés.

    «C'est avec la plus profonde tristesse que nous devons annoncer que notre petit garçon est mort», déclare l'attaquant portugais de Manchester United dans un message cosigné avec sa compagne, la mannequin espagnole d'origine argentine Georgina Rodriguez.

    «Seule la naissance de notre petite fille nous donne la force de vivre ce moment avec un peu d'espoir et de bonheur», ajoute le couple, qui avait annoncé en fin d'année dernière qu'il attendait des jumeaux.

    Manchester United, le Real Madrid ou encore le Sporting Portugal, le club où il a débuté chez les pros, ont tous publié un message de soutien. «Ta douleur est notre douleur, Cristiano, écrivent ainsi les Red Devils. Nous t'envoyons de l'amour et de la force, à toi et ta famille.»

    Le quintuple Ballon d'Or, âgé de 37 ans, était déjà père de quatre enfants, dont trois issus d'une gestation pour autrui avant sa rencontre avec Georgina Rodriguez.

    À VOIR AUSSI – Le top 7 des buts de Ronaldo avec la Juventus (2018-2021)

    Premier League : Pour coiffer Manchester City, Liverpool doit déjà battre United

    Manchester United, relancé dans la course à la Ligue des champions après sa victoire contre Norwich, samedi (3-2), et les faux-pas d'Arsenal et de Tottenham, se rendra à Liverpool (21h) qui rêve encore de coiffer Manchester City, leader avec un point d'avance, au poteau en championnat.

    Premier League : Heung-min Son est-il l'attaquant actuel le plus sous-coté ?

    DECRYPTAGE - Malgré une saison impressionnante, faisant déjà suite à une autre très réussie, le nom du Sud-Coréen demeure cependant rare dans la rubrique transferts ou dans les différents tops.

    Coupe d'Angleterre : Guardiola satisfait de la «fierté» montrée par Manchester City

    Pep Guardiola (entraîneur de Manchester City, battu 3-2 par Liverpool en demi-finale de la Coupe d'Angleterre)…

    Le Figaro

    Alicia («Mariés au premier regard»): «La production veut faire de l’audience sur mon histoire»

    • Par  Sarah Lecoeuvre
    • Mis à jour le 19/04/2022 à 08:46
    • Publié le 18/04/2022 à 23:45
    Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia et Bruno dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia et Bruno dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »

    ENTRETIEN - Cette infirmière de 28 ans participe à la sixième saison de l’émission de dating de M6. Auprès du Figaro, elle se confie sur son mariage avec Bruno mais aussi sur les coulisses du programme.

    LE FIGARO. - Quel a été le déclic pour participer à «Mariés au premier regard»?Alicia MAHÉ. - J’étais célibataire depuis deux ans. J’avais l’impression de n’avoir jamais rencontré la personne qui me correspondait. Au lycée, j’ai eu un premier amour qui a duré trois ans. Puis une deuxième relation de deux ans, à partir de mes 25 ans. J’ai cru que c’était ça l’amour adulte mais en fait, je me trompais. J’ai fait sans doute les mauvais choix à me tourner vers des hommes machos, au sang chaud alors que j’ai besoin de douceur.

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    Quel type d’homme recherchez-vous?Quelqu’un de bienveillant, qui a de l’humour, qui est généreux dans les attentions, qui fait passer sa femme avant lui. Je n’arrivais tellement pas à trouver que je me demandais si je n’étais pas trop exigeante. Même mes copines me le disaient. Et par conséquent, je n’allais pas vers les hommes facilement.

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    Que ressentiez-vous avant le mariage?Je stressais d’emmener ma famille dans une expérience où on ne sait pas où l’on va. J’avais peur de décevoir mes proches. Je n’ai pas eu de mal à les convaincre. Mes parents ne veulent que mon bonheur, ils y ont cru autant que moi. J’ai eu beaucoup de chance. Après, ils ont vu à quel point j’ai pu être mal dans mon passé. Depuis le drame de l’accident (Alicia a perdu sa sœur dans un accident de voiture dans lequel elle se trouvait aussi en décembre 2014, NDLR.), notre famille est plus soudée.

    Comment avez-vous trouvé Bruno au premier regard?Je ne m’attendais pas à quelqu’un de spécialement beau car, au casting, j’avais insisté sur le caractère de la personne et moins sur le physique. Je m’étais préparée à creuser. Et quand le rideau s’est ouvert, j’ai été surprise. Plus je m’avançais vers l’autel, plus je le trouvais beau. J’ai même eu peur. Je me suis dit «qui se cache derrière ce bellâtre?»

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    « Pendant le mariage, Carine en avait marre d’être filmée et écoutée »

    Alicia, candidate de la saison 6 de « Mariés au premier regard »

    Il y a une séquence pendant la fête du mariage qui a beaucoup fait parler. Celle où Carine, la sœur de Bruno, vous met en garde sur votre mari. Comment l’avez-vous vécue?Sur le moment, ça me faisait plaisir de faire connaissance avec elle. J’avoue que je n’ai pas compris quand elle a listé les défauts de Bruno. J’aurais préféré qu’elle me parle de ses qualités. Je me suis dit qu’elle était peut-être maladroite. Je ne me suis pas méfiée d’elle. Avec ma sœur, on était chien et chat donc je suis vite passée à autre chose. Il faut savoir que pendant le mariage, il n’y a aucun moment off. Carine et son frère n’ont pas eu le temps de se parler. Moi non plus d’ailleurs avec mes parents ou mes copines. Et, ça n’a pas été montré à la télé, mais à un moment, Carine a posé sa main sur son micro et m’a dit qu’elle en avait marre d’être filmée et écoutée. J’ai ressenti une Carine dépassée. Maintenant que je sais qui elle est, je peux vous dire qu’elle est émotive. Quand elle est fatiguée, elle ne sait plus ce qu’elle dit et où elle va.

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    Comment avez-vous réagi face à la déferlante de haine qu’elle a subie sur les réseaux sociaux au moment de la diffusion?Ça m’a fait mal au cœur. Elle ne mérite pas les insultes. On est tous des humains. Certes, des paroles sont dites mais nos mots dépassent parfois notre pensée. Surtout quand on est influencée par les interviews des journalistes de la production. On lui demandait beaucoup si elle avait l’impression de perdre son frère. Ça lui a monté à la tête. Elle est jeune aussi, elle n’a que 26 ans...

    Avez-vous été conditionnée aussi en interview ?Quand je passais à côté de la réponse, le journaliste me reposait la question jusqu’à ce que je réponde vraiment. Ils veulent vraiment obtenir une réponse à laquelle ils ont déjà réfléchi. Parfois les interviews se font tard et, avec la fatigue, on a qu’une envie c’est d’aller se coucher.

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    « J’ai refusé que Bruno retire ma robe le soir du mariage »

    Alicia, candidate de la saison 6 de «Mariés au premier regard»

    Avez-vous appréhendé la nuit de noces?Quand je quitte le mariage, je regrette de ne pas avoir passé de temps avec ma famille. La seule chose que j’ai en tête, c’est dormir. J’ai mal aux cervicales en plus. J’ai refusé que Bruno retire ma robe. J’ai demandé à la journaliste qui m’accompagnait de le faire dans la salle de bains. J’estimais que ce n’était pas le moment de lui parler de mes cicatrices (causées par l’accidentde 2014). Pas le premier soir. Même si on s’entend bien, on n’a pas forcément à entrer dans une intimité forte dès le départ. C’est bien de prendre son temps.

    Et vous cherchez à tout prix à éteindre la lumière pour cacher votre corps...Je tiens à préciser que c’est un montage. Je suis en pyjama donc, dans tous les cas, Bruno ne verra pas mes cicatrices. En fait, j’éteins les lumières, parce que j’ai des TOC, j’ai besoin de dormir dans le noir complet. La production fait croire que je ne veux pas que Bruno voie mon corps mais ça n’a rien à voir. Je suis juste fatiguée. On s’est vite couchés d’ailleurs. On n’a même pas trop parlé.

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    En voulez-vous à la production?Non, c’est la tradition de l’émission. Après le premier dodo, ils veulent savoir le lendemain si on a consommé le mariage. C’est comme ça que la question est posée. Je comprends qu’ils laissent du suspens pour le téléspectateur mais quand on ne se connaît pas, on ne va pas se sauter dessus.

    Votre blocage avec vos cicatrices est-il exagéré?Comme les cicatrices se voient, il faut parfois que je les explique. Mais sinon, je les assume. Je porte souvent des crop top avec le ventre découvert, on le verra dans l’épisode suivant. Je peux avoir des petites appréhensions quand je ne connais pas les gens mais pas autant que la production peut le laisser penser dans l’émission. L’histoire sur ma sœur est aussi beaucoup rappelée mais c’est pour l’audimat. Après, j’aime beaucoup la production, il n’y a pas de souci, je ne leur en veux pas. J’aimerais juste que mon passage dans le programme tourne moins autour de mon passé.

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    « Bruno a vu et touché mes cicatrices en off »

    Alicia, candidate de la saison 6 de «Mariés au premier regard»

    Vous êtes-vous fixée une étape dans la relation pour parler de vos cicatrices à Bruno?Je me suis fixée un ou deux jours. C’est un secret qui ne se garde pas longtemps, surtout en été. On ne le verra pas à la télé, mais il a vu mes marques en off, de dos, après un petit-déjeuner. Il n’a pas osé me poser la question. Il a été très respectueux. Même dans l’avion pour aller à Porto, il a touché ma cicatrice sur mon abdomen et m’a dit: «Tu as une cicatrice». Je lui ai dit que je lui en parlerai plus tard. Tout ça s’est passé en off.

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    Comment avez-vous vécu la présence des caméras?Pour en avoir parlé avec Bruno après, on a tous les deux conclu que les caméras fatiguaient. On n’a pas le temps de se préparer. Il faut bien se tenir, etc. À part ça, les équipes qui nous suivaient étaient bienveillantes et nous laissaient des moments off, à l’aéroport ou dans l’avion pour le voyage de noces par exemple.

    Vous êtes la candidate de la saison la plus suivie sur Instagram avec 120.000 abonnés. Des comptes fans autour de votre couple avec Bruno sont même apparus. Aimeriez-vous devenir influenceuse?C’est assez incroyable. Je ne m’attendais pas du tout à avoir autant d’abonnés en cinq diffusions et ça ne cesse d’augmenter. Je me dis qu’il y a peut-être quelque chose à faire avec mon compte Instagram. J’essaye de répondre à tout le monde. Quant à devenir influenceuse, ce n’était pas mon but en participant à l’émission. Maintenant, je ne sais pas. Ma famille m’encourage mais je suis passionnée par mon métier d’infirmière. Je ne ferai pas tout et n’importe quoi. Je ne suis pas sur les réseaux sociaux pour l’argent.

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    Le Figaro

    «Big Business» N°88 : la bataille de Twitter

    Bertille Bayart

    LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Elon Musk revisite la grammaire des OPA hostiles.

    Chers abonnés,

    Je dois vous faire un aveu : je me sens jalouse. Jalouse de mes confrères journalistes business américains qui peuvent suivre au plus près l'incroyable histoire de l'offre de rachat de Twitter par Elon Musk. Je suis évidemment fascinée par les deux réussites exceptionnelles qu'Elon Musk a - déjà - à son crédit : Space X, qui a révolutionné l'industrie spatiale, et Tesla, qui a fait de même dans l'automobile. Mais entendons-nous, je ne suis pas une admiratrice béate du personnage, fantasque, imprévisible, et parfois détestable.

    Concernant l'offre sur Twitter cependant, c'est justement le caractère incontrôlable d'Elon Musk qui aiguise ma curiosité. Le culot est souvent l'ingrédient indispensable aux opérations de fusion-acquisition les plus passionnantes. D'une certaine façon, dans sa tactique et son comportement, Musk me fait penser à Vincent Bolloré : sans scrupule, sans limites, appliquant sa propre grammaire des affaires. Quand on lui demande de décrire Musk d'un mot, Tim Higgins, du Wall Street Journal, répond : «a gambler» , un joueur, un parieur. Et comme «dealmaker» ? «Agressif», répond le journaliste. Ces deux mots sont les mêmes que ceux qu'on utilise pour évoquer les coups de bourse d'un Bolloré. Les méthodes, à une génération d'écart, ne sont pas si éloignées. Une saga boursière de Bolloré commence toujours par un coup de fil de l'homme d'affaires au patron de sa cible. Avec Musk, cela commence par un tweet. Ah ! Si Vincent Bolloré tweetait…! Imaginez ce qu'aurait été la bataille pour la prise de contrôle du groupe Lagardère - sur lequel Vivendi vient de lancer officiellement son OPA - si ses protagonistes l'avaient livrée en direct sur le réseau social.

    Le plan de bataille

    Revenons à Twitter, la cible, et le déroulé en bref des événements.

    Le 25 mars, Elon Musk lance une série de tweets sur l'avenir de Twitter. «La liberté d'expression est essentielle à la démocratie. Pensez-vous que Twitter adhère à ce principe? », interroge-t-il. Ajoutant le lendemain : «faut-il une nouvelle plateforme ? ». À ce moment-là, le marché bruisse de l'hypothèse selon laquelle le patron de Tesla pourrait créer un nouveau réseau, concurrent de Twitter.

    Le 4 avril, Elon Musk annonce détenir 9,2% du capital de l'entreprise, une position accumulée mi-mars.

    Le 5 avril, Twitter annonce qu'Elon Musk va rejoindre son conseil d'administration et s'engage à ne pas dépasser 14,9% du capital (on dirait un copier-coller de l'accord conclu au début de leur affrontement entre Bolloré et Bouygues en 1997!).

    Le 7 avril, Elon Musk se livre à l'une de ses… pitreries en ligne.

    Le 11 avril, Elon Musk renonce à devenir administrateur de Twitter.

    Le 14 avril, Elon Musk lance une offre de rachat de la plateforme qu'il valorise 43 milliards de dollars. «C'est important pour la démocratie, c'est important pour les États-Unis en tant que pays libre», justifie-t-il quelques heures plus tard lors d'une conférence TED.

    Le 15 avril, le conseil d'administration de Twitter riposte avec l'adoption d'une pilule empoisonnée. Si Musk, ou un autre, passe le seuil des 15% du capital, la société peut déclencher une émission d'actions à prix cassé qui diluera la position de l'assaillant.

    Beaucoup de questions

    Elon Musk ira-t-il au bout ? Le marché, qui s'était enflammé lors du déclenchement des hostilités, est traversé de doutes. La preuve : l'action Twitter évolue autour de 45 dollars, très en dessous des 54,20 dollars, à prendre ou à laisser selon lui, mis sur la table par Elon Musk. Ce n'est pas seulement la détermination à se défendre de la part de la société qui joue. Ce sont aussi des questionnements sur la capacité d'Elon Musk à financer son opération, si richissime soit-il (en actions de ses entreprises). Car, et c'est je pense inédit pour une opération de cette taille, c'est bien Elon Musk en tant que personne physique, sans même le filtre d'une holding ou d'une société personnelle quelconque, qui a déposé l'offre sur Twitter, enregistrée auprès de la SEC, l'autorité de marché américaine. À noter : Musk est conseillé par Morgan Stanley, tandis que Goldman Sachs assiste Twitter dans sa défense. Cette opération d'un nouveau genre met donc aux prises les plus vieilles gloires de Wall Street, plutôt que les boutiques de conseil qui cherchent à rafler le marché des deals dans l'univers de la tech.

    Qui décide ? Dans les offres hostiles américaines, la même question se pose toujours : qui décide du sort d'une entreprise, son conseil d'administration ou ses actionnaires en direct ? La chorégraphie est rituelle mais évidemment, Elon Musk y apporte sa touche personnelle. Il en a fait un sondage… sur Twitter.

    Twitter doit-il changer ? Comme son aîné français Vincent Bolloré, Musk s'attaque à une société sous-valorisée et qui traverse un moment de fragilité managériale depuis le départ de son fondateur Jack Dorsey fin 2021. Derrière ses provocations, Elon Musk pose des questions de fond pour le réseau social dont l'action vaut aujourd'hui plus ou moins le même prix qu'avant la pandémie quand Alphabet (Google) par exemple a vu sa valorisation doubler. Le 9 avril, Musk faisait l'inventaire des comptes les plus suivis sur le réseau (Barack Obama, Justin Bieber, Katy Perry…), et constatait que la plupart n'y sont en réalité que très peu actifs. Taylor Swift, sixième compte le plus suivi, «n'a rien posté en trois mois», soulignait-il.

    Le débat de fond. Une bonne opération de fusion-acquisition se doit de soulever des questions qui dépassent l'avenir immédiat de la cible. Dans le cas de Twitter, l'offensive d'Elon Musk pose deux sujets. Le premier, c'est l'éternelle controverse sur le penchant des milliardaires à racheter des médias, hier des journaux (aux États-Unis, Jeff Bezos a racheté le Washington Post), aujourd'hui un réseau social, qui ne sont pas leur cœur de métier mais peut-être des outils d'influence, voire, parfois, des danseuses. Pour Elon Musk, Twitter a une valeur particulière. Il connaît la puissance potentielle du réseau, pour l'avoir utilisée pour propulser le cours du bitcoin ou ferrailler contre la SEC.

    Le second, c'est le débat sur la liberté d'expression. Un très vieux sujet là encore, devenu brûlant à l'ère des réseaux sociaux. Ceux-ci nous offrent le pire et le meilleur à la fois. On le voit dans le contexte de la guerre en Ukraine, à l'occasion de laquelle se déversent sur TikTok, Facebook ou Twitter les pires opérations de falsification et où se libèrent les plus bas instincts, en même temps que se créent des espaces uniques, et inédits dans l'histoire, d'expression pour ceux qui sinon en seraient privés.

    Dans le cas de Twitter, la polémique s'est cristallisée au moment où le réseau a banni son membre le plus actif, l'ancien président des États-Unis Donald Trump après les événements du 6 janvier 2021 au Capitole. Elon Musk, ce libertarien qui a quitté la Californie pour le Texas, défend une totale liberté d'expression plutôt que la montée en puissance de la modération. Car de la modération à la censure, où est la limite et qui la définit ? J'avoue être partagée sur la question. On trouve un écho de ce débat en France, dans la campagne électorale, avec la position prise par Emmanuel Macron contre l'anonymat en ligne (mais pas le pseudonymat) dans le long entretien qu'il a accordé à Etienne Gernelle du Point . Réguler les plateformes, dit le président-candidat, «c'est une vraie aventure politique et démocratique, mais c'est nécessaire».

    Sur les réseaux sociaux, on peut tuer des réputations, propager des fausses nouvelles, pousser des gens au suicide. Les plateformes viennent utiliser nos libertés antiques ou post-révolutionnaires pour les détourner de leur essence. Il faut créer un ordre public, comme dans la rue. Ce n'est pas l'état de nature ! (...) C'est la première fois qu'un bouleversement de cette ampleur est provoqué et contrôlé par des acteurs privés, lesquels ont d'ailleurs, pour certains, des fins assez politiques. Quand on lit ce que pense Mark Zuckerberg par exemple, ou même Elon Musk, qui est devenu actionnaire de Twitter et qui est libertarien, on se rend compte qu'ils ont aussi une vision du monde. Or, la société qui se dessine ainsi n'est pas toujours démocratique…

    Je vous recommande de lire aussi ce long développement écrit, sur Twitter bien sûr, par Yishan Wong, ancien patron d'un autre réseau social, Reddit. C'est intéressant parce que cela éclaire le débat vu de l'intérieur de l'univers de la tech. Yishan explique notamment que les idéaux qui ont guidé les premiers âges de l'internet ne sont plus d'actualité. Lisez. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit Elon Musk renvoyé à la qualité de dinosaure du net !

    À la semaine prochaine,

    Et d'ici là, retrouvons-nous à l'adresse bigbusiness@lefigaro.fr

    Guerre en Ukraine : les Français se précipitent sur l'huile et la farine

    Les consommateurs se ruent sur ces deux produits de base dont une grande part provient d'Ukraine et de Russie. Les ventes ont bondi de 57 et 55% la semaine dernière.

    Droits de succession : Emmanuel Macron favorable à une «transmission populaire»

    «Il y a des choses à améliorer. Il faut plutôt accompagner les gens pour les aider à transmettre les patrimoines modestes», a déclaré le chef de l'État dans une interview au Parisien.

    Droits de succession : Le Maire juge les taux sur les transmissions en ligne indirecte «quasiment confiscatoires»

    La semaine passée, Emmanuel Macron avait déjà évoqué la possibilité de revoir le système qui régit les droits de succession.

    Le Figaro

    Covid-19 : les dettes privées accumulées pendant la pandémie pourraient ralentir la reprise

    Selon un rapport du FMI, ces dettes pourraient freiner la croissance du PIB des pays développés de 0,9%, et des pays émergents de 1,3%, au cours des trois prochaines années

    Les dettes accumulées par les particuliers et les entreprises pendant la pandémie pourraient ralentir la croissance du Produit intérieur brut des pays développés de 0,9%, et des pays émergents de 1,3%, au cours des trois prochaines années, selon un rapport du FMI publié lundi.

    À lire aussiLe FMI s’inquiète des risques pour la reprise

    Pour soutenir l'économie, les gouvernements ont adopté des mesures exceptionnelles début 2020, notamment en accordant des prêts à grande échelle ou en suspendant le remboursement des dettes. Mais ces aides ont aussi augmenté le niveau d'endettement de certains acteurs, en particulier dans les secteurs les plus touchés comme le tourisme et la restauration, ou des ménages aux plus bas revenus. «Les ménages aux prises avec des contraintes financières et les entreprises vulnérables, dont le nombre et la proportion ont augmenté pendant la pandémie de Covid-19, vont probablement réduire davantage leurs dépenses, en particulier dans les pays où l'encadrement des faillites est inefficace et les marges de manœuvre budgétaires limitées», explique le FMI.

    Pour éviter d'aggraver les problèmes, les gouvernements doivent «calibrer le rythme de leur assainissement budgétaire», recommande l'organisation internationale. «Là où la reprise est bien engagée et où les comptes financiers sont sains, le soutien budgétaire peut être réduit plus rapidement, ce qui facilite le travail des banques centrales», avance le rapport.

    À lire aussiLe FMI prévoit une reprise modeste de la croissance en Afrique en 2021 et 2022

    Ailleurs, les gouvernements peuvent envisager des mesures ciblées. En aidant par exemple les secteurs où les faillites sont les plus nombreuses, ou en accordant des incitations aux restructurations plutôt qu'aux liquidations. «Pour alléger la charge pesant sur les finances publiques, des hausses temporaires d'impôts sur les bénéfices excédentaires pourraient être envisagées», remarque le rapport. «Cela aiderait à récupérer une partie des transferts aux entreprises qui n'en avaient pas besoin.»

    À VOIR AUSSI - Covid-19: la reprise du marché du travail «est incomplète, fragile et inégale», alerte l'ONU

    Présidentielle 2022 : le «chèque alimentation» mis en place «dès après l'élection» si Macron est réélu, selon Denormandie

    Cette mesure du candidat Emmanuel Macron est destinée à permettre aux plus modestes d'avoir accès à des produits alimentaires français de qualité.

    Regarder la vidéo

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    «Il y a des choses à améliorer. Il faut plutôt accompagner les gens pour les aider à transmettre les patrimoines modestes», a déclaré le chef de l'État dans une interview au Parisien.

    Un navire transportant 750 tonnes de gazole a coulé au large de la Tunisie

    Le Xelo, battant pavillon de la Guinée équatoriale, a sombré samedi matin. Aucune fuite n'a été repérée pour le moment, selon les autorités.

    Valeurs Actuelles

    [Goldnadel] Le Monde devient fou et compare l’élection de Marine Le Pen à Juin 40 et les préfets opposants à Jean Moulin !

    Certes cette première semaine de second tour aura été celle de la régression morale et intellectuelle. Celle du retour de la vieille bête humaine. La diablesse Marine Le Pen aura remplacé le diable Zemmour rentré dans sa boîte dans notre enfer fantasmatique d’un univers médiatique mono-satanique. On peut et l’on doit bien évidemment incriminer le tropisme d’un monde journalistique partisan et comme toujours indulgent envers l’extrême gauche.

    Mais l’on doit également constater la paresse intellectuelle d’une droite, en ce compris la plus radicale, qui n’a pas songé un seul instant à mener la bataille culturelle contre cette gauche extrême toujours plus intolérante. Elle aura préféré réserver ses coups à sa guerre intestine ou au président sortant. Cette abstention coupable aura eu deux funestes conséquences : ménager Mélenchon pour son plus grand profit électoral, dont le castrisme outrancier et l’islamo-gauchisme complaisant envers l’islam le plus radical ont été épargnés. Et réserver la diabolisation, dans ce système binaire et manichéen, à la seule droite.

    Ceci posé, même dans ce cadre névrotique qui n’a rien de nouveau, le journal le Monde aura vendredi franchi un palier dans ce retour irrationnel du diable fascisant. Certes le Monde avait la semaine passée choisi officiellement son camp en appelant ses lecteurs à ne voter ni Le Pen ni Zemmour.

    « Je me suis souvent demandé ce que j’aurais fait en 40 quand Pétain a pris le pouvoir. »

    Le quotidien n’en est pas à sa première prise de position électorale, puisqu’il avait précédemment souhaité la victoire de Jeremy Corbyn contre Boris Johnson taxé de populiste. On appréciera à cette occasion sa clairvoyance antiraciste, puisque quelques semaines plus tard, son poulain anglais défait fut mis au ban de son parti travailliste pour cause d’antisémitisme…

    Mais dans cet article surréaliste du vendredi, intitulé Les préfets face au risque Le Pen, notre journal aura pulvérisé le point Godwin. Il explique sans rire que les préfets inquiets de l’éventualité de la victoire de la diablesse blonde les inquiète tant « qu’ils font eux-mêmes le lien avec la situation de Juin 40 ». Plus loin, le mur du ridicule et de l’obscénité est franchi allègrement quand un préfet est ainsi cité complaisamment : « Je me suis souvent demandé ce que j’aurais fait en 40 quand Pétain a pris le pouvoir. »

    Mais on touche au sublime de l’indécence quand on prête au même courageux fonctionnaire résistant cette noble sentence : « C’est l’esprit de Jean Moulin. » L’instrumentalisation politique de la Seconde Guerre mondiale n’est pas qu’une monstrueuse sottise. Sa banalisation n’est pas qu’une immonde faute morale à l’égard de ses victimes. L’antifascisme d’opérette devenu fou est le haut mal d’une époque devenue folle.

    À guetter les fantômes du passé, ces antifascistes de pacotille n’ont ni vu ni vouloir les criminels anti-Français et anti-juifs qui ont massacré des centaines de Français ces dernières années. Il est encore fécond, ce ventre imbécile qui ne voit plus la bête humaine.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    On a poussé les portes du Pavillon Faubourg Saint-Germain, nouveau cinq-étoiles de la rive gauche

    Yan Bernard-Guilbaud

    À Paris, le groupe hôtelier Chevalier Paris poursuit son extension et ouvre un petit bijou dans le 7e arrondissement. Visite privée sur les pas de James Joyce.

    La rive gauche se réveille ! Après l'ouverture il y a quelques semaines de l'hôtel des Académies et des Arts (groupe Adresses) près de La Coupole, celle du restaurant Vesper avenue Bosquet (7e), nouvelle adresse gourmande avec le chef Lucas Felzine aux manettes, ou encore le grand retour du Montana, rebaptisé Montana by Ticca , le club germanopratin métamorphosé en restaurant italien avec rooftop, voici le Pavillon Faubourg Saint-Germain. Située à l'angle de la rue de l'Université et de la rue du Pré-aux-Clercs, voici donc la nouvelle pépite de la famille Chevalier, déjà propriétaire du Pavillon de la Reine, place des Vosges, du Pavillon des Lettres à deux pas de la rue du Faubourg Saint-Honoré et de l'Hôtel du Petit Moulin au cœur du Marais.

    Marque indépendante, Chevalier Paris a acquis au fil des années, le fond et les murs de chacun de ses hôtels comme autant de coups de cœur. Dirigé par la même famille depuis trois générations, le groupe exprime à travers ses adresses une passion pour la capitale. Jérôme Chevalier, président du groupe, raconte : « En plus du quartier, nous sommes ici dans un lieu rare, calme et historique. Il y flotte la mémoire de locataires aussi illustres que James Joyce, T.S. Elliot ou encore Léo Ferré. Le potentiel était énorme. En tant qu'hôtelier, ce sont des affaires que l'on ne rate pas. ».

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    Trois bâtiments, trois ambiances

    Trois bâtiments, trois ambiances. Chacun a conservé son entrée. Au numéro 1 de la rue du Pré-aux-Clercs : Les Parisiens, un bistrot chic confié au chef Thibault Sombardier. Au numéro 3, Le James Joyce, bar littéraire feutré. Et au numéro 5, l'hôtel et le spa. Le projet a été confié à l'architecte Vincent Bastie (Le Murano, Le Mathurin, l'Apostrophe, le A, l'hôtel du Petit Moulin...) accompagné de l'architecte d'intérieur Didier Benderli qui avait déjà collaboré avec Chevalier Paris pour Le Pavillon de la Reine et Le Pavillon des Lettres. Pour affirmer l'unité de lieu, Vincent Bastie a percé une enfilade le long des trois façades. Dans cette perspective se suivent lobby, bibliothèque, bar et restaurant, tandis que Didier Benderli a travaillé sur l'échelle de l'intime en cherchant à rendre exceptionnel le cadre. Et cela fonctionne ! Nous voici dans une grande demeure parisienne où, d'emblée, on se sent bien. Le décor enveloppe d'un confort protecteur et partout les angles s'adoucissent en courbes.

    Depuis le plafond du lobby (5 mètres de haut tout de même) tombe un luminaire sphérique en albâtre (Atelier Alain Ellouz) à la lumière chaude et poétique. Le ton est donné. Les belles matières parlent le langage de l'art. Sol en pierre du Hainaut. Comptoir de réception plaqué de palissandre. Fond de mur en onyx. En face, un salon est ouvert sur le ciel grâce à une verrière moderniste découverte pendant le chantier. Les meubles dessinés sur mesure et le sculptural manteau de cheminée en stuc, œuvre du peintre, sculpteur et artisan François Mascarello, sont magnifiés par une immense Toile de Laque (Atelier Pc Maury) composée d'un camaïeu de verts. De la haute facture. Dans le salon bibliothèque, 1500 couvertures de la collection blanche NRF de la maison Gallimard contrastent avec un fond bleu et cohabitent avec des objets précieux. Les tables basses en travertin dialoguent avec un mobilier iconique. Au sol les épais tapis feutrent les pas. On aurait l'envie de se poser et de relire Ulysse. Mais il est l'heure de découvrir les chambres.

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    Codes haussmanniens et bulles de modernité

    Dans l'escalier, les ouvriers donnent les dernières retouches de peinture. L'ascenseur tout neuf embaume l'essence de bois et nous attend pour nous conduire dans quelques-unes des 47 chambres et suites. Elles reprennent tous les codes d'un confortable appartement haussmannien : parquet point de Hongrie, hauteur sous plafond vertigineuse, moulures, mobilier en bois précieux, panneaux de tissu tendu pour revisiter des boiseries traditionnelles…

    Côté technologie, l'essentiel se manifeste avec discrétion et efficacité, le téléviseur est masqué par un miroir, les prises USB sont parfaitement disposées. Efficace. Le confort est omniprésent, palpable. Mais, après tout, nous sommes dans un cinq-étoiles. Derrière des portes à galandage, les salles de bains sont des bulles de modernité. Le sol en Terrazzo apporte un décalage visuel à l'environnement graphique. Aux murs, les panneaux de céramique rythmés de lignes noires – comme la robinetterie - reprennent la géométrie de la verrière. On aime particulièrement les doubles vasques nichées dans un meuble en bois et laiton brossé dessiné sur mesure. Une esthétique chic et rétro que l'on retrouve jusqu'aux dessus de lits, miroirs ou appliques murales.

    Suite James Joyce

    VISITE GUIDÉE EN IMAGES

    Visite guidée du Pavillon Faubourg Saint-Germain

    Au sous-sol, un bassin aux allures de bain turc, un spa, une salle de fitness et une salle de yoga ont pu être créés dans les anciennes caves qui abritaient jadis le Quod Libet, un cabaret d'après-guerre aux murs recouverts de papiers journaux et orné d'une estrade de fortune où Léo Ferré commença sa carrière. Côté déco, les marbrures du granite Macauba restituées sur les carreaux en grès cérame composent avec le tadelakt marocain. Encore du beau. Côté soin, les hôtes pourront bénéficier de deux cabines pour se remettre d'une journée harassante à arpenter Paris avant de s'offrir un cocktail au bar James Joyce. Autre style, autre ambiance. Plateaux des tables en quartzite, canapés et fauteuils en velours bleu nuit ou rose poudré, grand tapis mordoré… Aux murs, des feuilles de bois Sanfoot couleur havane posées comme des vagues de marqueterie répondent aux tissus brochés japonisants. Tout est fait pour se sentir bien avant de dîner. Cela tombe bien, le James Joyce se loge dans la continuité du restaurant.

    À table !

    Et c'est en hommage à l'ouvrage The Dubliners de James Joyce (toujours lui) que le restaurant de l'hôtel est baptisé Les Parisiens. Un nom bien choisi pour servir la philosophie de cuisine du chef Thibault Sombardier. Dans l'assiette, ce trentenaire d'origine lyonnaise formé chez Marc Meneau, Bernard Constantin, Alain Dutournier et Yannick Alléno, annonce une carte de haute bistronomie française : truite d'île de France façon gravlax, vol-au-vent, suprême de volaille jaune des Landes, feuilleté de veau façon Orloff, demi-homard breton gratiné ou encore une sole de petit bateau meunière. Ça, c'était l'assiette. Sur les murs des trois salles qui abritent 55 couverts, le stuc est travaillé comme un velours qui contraste avec des embrasures de noyer. Les fenêtres à l'anglaise, appelées à s'ouvrir totalement aux beaux jours en attendant une terrasse, s'accompagnent de longs cylindres d'albâtre destinés à diffuser une lumière chaude. La lumière. On y revient. Et si le luxe était simple comme un rayon de soleil ?

    Hôtel Pavillon Faubourg Saint-Germain & Spa, 5, rue du Pré-aux-Clercs, 75007 Paris. Tél. : 01 42 61 01 51. Chambre classique à partir de 350 €.

    Restaurant Les Parisiens, ouvert du mardi au samedi de 12h à 14h15 et de 19h à 22h15. Carte à partir de 60 €.

    Hôtel Room Mate Gerard à Barcelone, l'avis d'expert du Figaro

    Voici l'une des cinq adresses de la chaîne espagnole Room Mate Hotels, dont l'idée est de créer une atmosphère décontractée avec un standing quatre étoiles. On a testé.

    Hôtel Yurbban Passage à Barcelone, l'avis d'expert du Figaro

    Coup de cœur pour cet établissement ode au courant du modernisme brésilien qui s'avère être une petite oasis au cœur de la capitale catalane.

    Hôtel Villa Clarisse à Saint-Martin-de-Ré, l'avis d'expert du Figaro

    Ce havre de calme, aménagé comme une maison de famille, propose des séjours ultra-reposants dans un écrin de verdure et de vieilles pierres. On a testé.

    Valeurs Actuelles

    Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron, le grand déconstructeur de la culture française

    Avant même de fouler le perron de l’Élysée, il l’avait pourtant annoncé : avec lui, il n’y aura pas de « culture française » mais « une culture en France […] qui est diverse ». Mission accomplie. Jour après jour, la France de 2022 se rapproche toujours un peu plus du modèle américain si cher à notre président : multiculturaliste, racialiste, communautaire.

    Contre le wokisme en reprenant ses codes

    Emmanuel Macron n’est pourtant pas le plus radical des indigénistes, le plus fervent des progressistes. Son bilan en devient d’autant plus révélateur. Révélateur d’une société où commémorer le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte est devenu un acte militant, une insulte à l’égard des descendants d’esclaves. Sa « commémoration éclairée » comme il l’avait décrite alors est, à bien des égards, le symbole de la logique macronienne.

    Ce “en même temps” devenu parodique, capable de se prononcer contre le “wokisme” tout en en reprenant les codes. Comme lorsqu’il ironisait sur la prétendue déconnexion des « mâles blancs » pour rédiger des rapports visant à améliorer la gouvernance dans les quartiers de l’immigration. Capable de se décrire comme un « universaliste » ne se reconnaissant aucunement « dans un combat qui renvoie chacun à son identité ou son particularisme » tout en flattant les minorités à grands coups de mesures de “représentativité”, tout en affirmant vouloir à son tour “déconstruire” l’histoire de France.

    Dans la rue notamment, où Emmanuel Macron prend l’initiative, en décembre 2020, de lancer une consultation pour distribuer des noms de rue en fonction des origines ethniques des personnes récompensées. Comme si les Français devaient avoir la même couleur que ceux qu’ils admirent pour que la France tienne debout. Dans la liste des noms de personnalités « issues de l’immigration et des quartiers populaires », on trouve le chanteur indépendantiste algérien Slimane Azem ou l’ancien capitaine de l’équipe de France de football Marius Trésor. Des noms amenés à côtoyer ceux du maréchal Leclerc et de Victor Hugo. Une “certaine idée de la France”…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Présidentielle 2022 : comment Marine Le Pen prépare son entre-deux tours

    Chez Le Pen, une soirée électorale placée sous le signe du grand rassemblement

    À Perpignan, Marine Le Pen termine son premier tour en préparant déjà le second

    Marine Le Pen face au risque d’une abstention record

    Valérie Boyer sur le scandale McKinsey : « La méthode de gestion d’Emmanuel Macron ressemble à celle d’un PDG d’une multinationale »

    Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

    [Sondage exclusif] 55 % des Français d’accord avec Zemmour sur la création d’un “ministère de la Remigration”

    [Coulisses] Ce que Valeurs actuelles mijote au Palais des Sports

    La dernière marche de Marine Le Pen

    Dans le Nord, Marine Le Pen se place en candidate du pouvoir d’achat

    Le Figaro

    Aux origines de la collection Farnèse

    Valerie Segond

    Une exposition à Parme rappelle que le fonds d’art créé à la Renaissance par Paul III, puis enrichi par sa famille, fut au départ un projet théologique et politique.

    Envoyée spéciale à Parme et à Caprarola

    Si la collection d’art est devenue un instrument de pouvoir, c’est peut-être la famille Farnèse qui a initié le mouvement il y a près de cinq cents ans. Telle est la thèse de l’exposition «Les Farnèse, architecture, art et pouvoir», qui se tient jusqu’au 31 juillet à Parme. Un parcours à découvrir au musée de la Pilotta, complexe muséal de 40.000 mètres carrés totalement rénové après quatre ans de travaux menés par son directeur, Simone Verde. Mais la «collection Farnèse» ayant été bâtie sur cent soixante ans, du pape Paul III Farnèse à Ranuccio II, et à partir de plusieurs lieux, les résidences familiales de Rome à Parme, en passant par Caprarola dans le Latium pour atterrir à Naples en 1786, toute synthèse est forcément simplificatrice.

    À travers quelque 300 pièces, des dessins et plans d’architecture des nombreuses résidences de la famille Farnèse, des peintures et sculptures, documents d’archives, livres, objets précieux, camée, médailles, cette exposition livre un regard inédit sur une des toutes premières collections de la Renaissance, regard au demeurant très imprégné de la lecture postcoloniale qui traverse notre époque.

    «Cette collection est d’abord un projet théologique et politique», explique Simone Verde, également commissaire de l’exposition. Quand Alessandro Farnese est élu pape en 1534, pour devenir Paul III, la chrétienté est brisée par la réforme, menacée par les découvertes de Christophe Colomb mais aussi par les ambitions de Charles Quint, le schisme anglican et la présence des Ottomans jusqu’en Hongrie. Quelques années plus tôt, en 1527, elle fut ensanglantée par le sac de Rome par les mercenaires à la solde de Charles Quint. «Paul III cherche de nouvelles voies à la foi pour renforcer l’identité catholique face aux protestants et affirmer la primauté de l’église tant politique que spirituelle sur l’empire de Charles Quint. Il cherche un langage pour s’adresser aux nouvelles populations apparues avec la découverte des Amériques», explique Simone Verde.

    Thermes de Caracalla

    Pour raviver un catholicisme en crise, l’homme réaffirme l’universalisme de la tradition chrétienne. Ce sera l’objet du concile de Trente qu’il lance et des premières œuvres qu’il rassemble: des statues antiques qui incarnent les valeurs morales devant servir à refonder la chrétienté. Elles formeront l’embryon de la collection familiale. En 1537, il rachète la collection Cesi, ainsi que les Horti Farnesiani sur le Palatin dans le but d’en excaver les antiquités, et fait, à partir de 1545, creuser les thermes de Caracalla où son petit-fils, le cardinal Alessandro, récupérera les plus belles pièces de la collection, dont le célèbre Taureau Farnèse et l’Hercule Farnèse.

    «Le pape Paul III est davantage mécène des arts que véritable collectionneur, considère toutefois Francesca Cappelletti, directrice de la Galerie Borghèseà Rome. C’est en particulier lui qui fait revenir Michel-Ange de Florence à Rome pour finir le Jugement dernier de la chapelle Sixtine et peindre les fresques de la chapelle Pauline au Vatican.» Pour elle, parler de «collection Farnèse» est prématuré, tant le dessein de constituer un ensemble cohérent et systémique lui parait incertain. On est bien avant le phénomène des grandes collections. «Ce n’est qu’au XVIIe siècle, lorsque apparaissent les vrais collectionneurs avec un dessein supérieur, que l’on commence à se référer à la collection Farnèse comme à un modèle. Cela, surtout pour ses sculptures de l’antiquité. Le seul inventaire du Palais Farnèse n’a été réalisé qu’en 1644, soit un siècle après les achats de Paul III», rappelle-t-elle.

    Une chose néanmoins ne fait pas débat: la volonté de Paul III de transformer la famille Farnèse en une dynastie régnante, quitte à faire de la papauté élective une principauté héréditaire. Dès le début de son pontificat, il fait de deux de ses petits-fils, Alessandro et Guido, des cardinaux, un troisième, Ranuccio, le sera dix ans plus tard. Il relance la construction du palais Farnèse à Rome, de stature impériale, en réaménageant le quartier tout autour. Et commande au Titien des portraits de lui-même et de ses petits-fils, Ranuccio, Alessandro et Ottavio. En 1545, il octroie même à son fils Pier Luigi une partie des États pontificaux: le duché de Parme et Plaisance. Enfin tout l’entourage de Paul III, intellectuels et artistes, travaille activement à la propagande familiale. «Jamais on n’avait vu à Rome une telle utilisation des artistes au service de thèmes politiques visant à soutenir le pouvoir et à affirmer la primauté du pape sur l’autorité temporelle», explique l’historien d’art Guido Rebecchini dans le catalogue.

    Un art de la propagande si stratégique que Paul III s’occupait personnellement de ses commandes, donnant des instructions sur les chantiers. Après lui, raconte Anna Coliva, qui a dirigé pendant vingt-cinq ans la Galerie Borghèse, «le cardinal Rannuccio commandera les grandes fresques du Palais Farnèse à Francesco Salviati pour construire la mythologie de la famille, à l’origine de petite noblesse et dépourvue d’un passé glorieux». De même qu’au palais forteresse de Caprarola Taddeo Zuccari raconte en grande pompe dans la salle des fastes farnésiens le rôle diplomatique supposé du cardinal Alessandro, et les grands mariages de la famille. Chaque génération consolidera la légende familiale.

    Cadeau des Aztèques

    L’exposition de la Pilotta aborde cependant un point plus controversé, en affirmant que c’est peut-être la première «collection mondiale». Un parti pris si important qu’il est mis en avant dès l’ouverture de la deuxième partie de l’exposition. «Les choix de la collection relèvent d’une vision cosmopolite, qui regardait à l’est et au sud de la Méditerranée et intégrait déjà ce qui venait de la route de la soie», justifie Simone Verde. Qui y voit déjà un «changement de perspective radical». L’exposition présente notamment le cadeau fait par les Aztèques à Paul III, un tableau de plumes intitulé La Messe de saint Grégoire, montrant la conversion d’idolâtres en bons chrétiens. Une commande des Franciscains aux Mexicains afin qu’ils manifestent leur reconnaissance à Paul III de la bulle Sublimis Deus, par laquelle il reconnaissait l’humanité des Indiens d’Amérique. Peut-on vraiment y lire une ambition mondiale de Paul III de démontrer l’universalisme de la chrétienté? «Pendant tout le XVIe siècle, la présence d’objets américains dans les collections Farnèse était limitée», explique Davide Domenici dans le catalogue. En fait, «ce n’est que dans la seconde moitié du XVIe siècle que des objets précieux extra-européens entrèrent dans la collection Farnèse à travers des dons ou mariages entre familles nobles». L’ouverture au monde de la famille fut en fait progressive. Mais il y a bien là une intuition. Comme le montre le majestueux palais de Caprarola, achevé par le cardinal Alessandro dans la seconde moitié du XVIe siècle, et sa merveilleuse salle des cartes du monde qui a inspiré celle du Vatican. C’est en parcourant les salles grandioses de ce palais de Caprarola que l’on comprend mieux l’intuition qui a nourri l’exposition de la Pilotta de Parme.

    Guerre en Ukraine: une artiste russe arrêtée pour avoir remplacé des étiquettes de produits dans un supermarché

    La justice russe a annoncé mercredi l'incarcération d'Alexandra Skotchilenko, accusée de propager de fausses informations sur l'offensive militaire de Moscou en Ukraine.

    Astérix et le Griffon, voyage au bout de l'ennui

    CRITIQUE - Tirée à cinq millions d'exemplaires,  Astérix et le Griffon, la 39e aventure des irréductibles Gaulois déçoit. Partis dans les steppes, les héros s'enfoncent dans l'ennui à mesure qu'ils progressent dans le froid et la neige. Une bérézina. Même la potion magique et la tendre ironie de Goscinny et Uderzo sont congelées.

    Anne Hidalgo renonce à taxer Notre-Dame-de-Paris

    INFO LE FIGARO - Devant le tollé provoqué par son intention d'exiger une redevance à l'Établissement public chargé de la reconstruction de la cathédrale, la Mairie de Paris lâche prise sur la redevance demandée pour le chantier de la cathédrale.

    Le Monde

    On mange quoi ce midi ? 100 restaurants parisiens où déjeuner pour moins de 20 euros

    Léo Pajon (avec Marie Aline, Elvire von Bardeleben, Maud Gabrielson, Sébastien Jenvrin et Véronique Lorelle)

    Publié hier à 10h00, mis à jour à 09h26

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    SélectionEnvie d’œufs mimosa, d’empanadas, de bobun, de burger, de pâté en croûte ou d’un couscous ? Voici, pour chacun des vingt arrondissements parisiens, notre sélection de cinq tables pour se régaler sans se ruiner.

    Cette sélection n’est pas une énième liste des meilleurs restaurants parisiens, ni des rades les plus typiques ou des tables les plus branchées. C’est une compilation amoureuse de lieux gourmands, ceux que nous proposerions à une amie ou un ami qui débarque dans la capitale ou qui doit déjeuner dans un quartier qu’il ne connaît pas.

    Les critères de sélection sont pour certains objectifs : une formule qui permette de déjeuner à 20 euros ou moins (prix observés au moment de notre passage), des produits de saison qui ne sont pas importés de l’autre bout de la planète, un accueil souriant.

    D’autres arguments, plus personnels, ont fait pencher la balance : les établissements retenus sont des cantines dans le sens le plus noble du terme, des lieux dans lesquels on se voit revenir, et revenir encore pour goûter, pourquoi pas, cette petite tarte aux pommes qui nous a fait de l’œil sur la table du voisin.

    Certes, le résultat est en apparence très hétérogène, mêlant des institutions joufflues qui ont pignon sur rue et des boui-bouis classieux où l’on déguste des spécialités mandchoues ; des delikatessen où l’on se régale d’un saumon sauvage de mer Baltique et des kebabs de haute volée… Mais au fond, une même philosophie réunit ces belles adresses : le plaisir de régaler les clients pour un tarif raisonnable, au prix souvent de gros efforts en cuisine. On espère que ce plaisir sera contagieux !

    1er arrondissement

    Le Petit Bouillon Pharamond

    Pour nous, c’est le meilleur bouillon de Paris (ces restos de la capitale proposant une cuisine traditionnelle bon marché). Cette institution créée en 1832 près des Halles proposait des plats bourgeois, inspirés de la cuisine normande, dans un écrin Belle Epoque. Les deux associés qui ont repris l’affaire en 2019 ont gardé l’écrin (céramiques florales, miroirs, boiseries) et métamorphosé la cuisine en faisant fondre les prix.

    Les tripes à la mode de Caen (10,90 euros) sont toujours à la carte, servies généreusement dans une cocotte fumante. Mais le reste s’attaque avec virtuosité aux classiques des brasseries parisiennes : œufs mimosa (seulement 1,90 euro) ; os à moelle débordant de l’assiette (4,10 euros) ; bœuf bourguignon coquillettes (10,50 euros)… Pour la quasi-totalité de la carte, les propriétaires se fournissent directement chez les producteurs.

    Deux petits ombres au tableau : les flacons de vin (4 euros les 25 centilitres) sont passables et il n’est pas possible de réserver dans cet établissement bondé toute la semaine. Arrivez tôt.

    Petitbouillonpharamond.com/

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    France24 - World

    ‘Voting for Marine Le Pen is not an option for women’

    Issued on: 18/04/2022 - 07:22

    French President Emmanuel Macron has vowed to make the fight against gender inequality the "great cause" of his second term in power. Marine Le Pen promises to "stand in the way of anyone" who threatens women. FRANCE 24 spoke to several women’s rights activists about the two presidential candidates’ programmes, and looked at how feminist their manifestos actually are.

    As France’s presidential election campaign heads into its final week, with Emmanuel Macron due to face off against Marine Le Pen on April 24, the two candidates’ manifestos on women’s rights are coming under increasing scrutiny from feminist groups in France.

    During the election campaign, Osez le féminisme, a leading feminist organisation in France, set up a “feministometer” – a tool that measures the proposals in favour of women’s rights in the candidates’ programmes.

    The “feministometer” takes into account the candidates' programmes, their statements on the campaign trail, and looks at their voting record.

    "We are 'apartisan'," explains Fabienne El-Khoury, a spokesperson for Osez le féminisme, "but our organisation is political, because feminism is eminently political”, she says.

    "Marine Le Pen's programme is misogynistic," says El-Khoury. “She has no concrete proposals for tackling violence against women, nor for addressing wage inequality. She only talks about women’s rights from a racist perspective, when she uses them to attack foreigners.”

    French presidential election © France 24

    Women's rights as a means, not an end  

    National Rally President Le Pen makes much of women in her campaign brochures mailed to French voters. But there is no mention of women in her manifesto online.  None of the thematic booklets on her campaign website talk about women. Women only appear in the "Family" booklet, where they are mentioned twice – as mothers in the births and surrogate motherhood section.

    Le Pen talks at length about the fight against “harassers” – whose names she proposes adding to the sex offenders’ register – but she does not explicitly mention sexual assault or rape.

    For Osez le féminisme, Le Pen’s use of words is not a coincidence: "She rarely speaks about all violence against women, preferring to suggest that it is foreigners who are the cause of this violence by playing on stereotypes," the group points out. "Of course, this kind of violence takes place, but unfortunately the statistics tell us that most rapes take place at home, across all social classes, and throughout society.”

    Foreign women left out  

    Proposals for single mothers were also put to the test by the "feministometer".

    Le Pen wants to double support for single mothers, while strengthening checks to avoid fraud. "The measure seems feminist, but in reality it stigmatises [single women]", says Osez le féminisme. "We help them, but we suspect them. It also suggests that the administrative procedures for accessing aid will be laborious, which will reduce access to this right.  

    "Voting for Marine Le Pen is not an option for women," says Ghada Hatem-Gantzer, an obstetrician-gynaecologist and founder of the Maison des Femmes, which has been sheltering victims of violence in Saint-Denis, north of Paris, since 2016.

    "We treat a lot of migrant patients, some of whom are in a precarious situation," says Hatem-Gantzer, who is also the chief doctor of the group, which receives a large part of its funding from the public. The far-right candidate, who wants to make immigration the major cause of her mandate, is proposing to abolish the Aide Médicale d'Etat (AME) [state medical aid] for adults, while maintaining the emergency care system. 

    This aid currently allows foreigners living in France in an irregular situation to benefit from free access to healthcare without having to pay up front.

    "Many patients will no longer be able to get treatment before their situation worsens. It will be catastrophic. Illnesses will progress to advanced stages that are even more complicated to treat. We can't let people die like that from hypertension or diabetes. Reading her manifesto makes you shudder," says Hatem-Gantzer.  

    Close to anti-abortion leaders

    "Marine Le Pen makes grand statements, but there is no sign of concrete measures for women," says El-Khoury. "If she really wants to tackle violence against women, as she says, we expect her to invest in women's shelters, to support young people with sexual and emotional education from an early age, and to provide shelters with psychological, legal and social support – not just to talk about street harassment,” she added.

    The Women’s Foundation and four of France’s leading women’s rights groups published an open letter in French weekly Le Journal du Dimanche, calling on the two presidential candidates to adopt a 10-point emergency plan to tackle gender inequality.

    Women’s Foundation President Anne-Cécile Mailfert, who launched the appeal, admitted that she did not even ask Le Pen to sign the text.

    "Marine Le Pen is not, and will never be, on women’s side, because she is on the far right. And wherever the far right has come to power, women's rights have gone backwards. She may be a woman, but look at who she allies herself with [Viktor Orban, the Hungarian Prime Minister, Jair Bolsonaro, the Brazilian President], and who her supporters are [Gilbert Collard, Éric Zemmour]. Five years after #MeToo she has discovered that she is a feminist. She knows that she can’t ignore the fight for women's rights in France and because she is a populist, she says what people want to hear."  

    Many groups fear that Le Pen will erode abortion rights if she is running France, although she has not spoken openly about taking a stand against abortion. Le Pen spoke out against extending the time limit for abortions from 12 to 14 weeks – before the bill was passed by the French parliament in February 2022.

    "We only have to look at what’s happening in feminist groups in other countries, such as Hungary, where the far right is in power," explains Françoise Brié, director-general of the national federation Solidarité Femmes, which specialises in receiving, supporting and sheltering women victims of violence in France.   

    El-Khoury points out that Le Pen has often referred to "abortions of convenience" – suggesting that women rely on abortion instead of using contraception – and dramatises abortion in her speeches, which is typical of anti-abortionists.   

    Macron ‘never goes far enough’

    Mailfert of the Women’s Foundation said she had passed the 10-point emergency plan to tackle gender inequality on to Macron.   

    "He replied that he agreed with most of our proposals. But we are still waiting. He hasn't signed it yet."   

    Macron has declared that he will once again make gender equality the "great cause" of his next five-year term, because there is still "a lot to do". But as far as feminist groups are concerned, he still has to prove himself.   

    Brié says there has been progress in some areas, particularly on the legislative front, citing for example the ban on family mediation in cases of domestic violence adopted in 2020. For its part, Osez le féminisme says there have been steps in the right direction, but that they "never go far enough".

    Indeed, the statute of limitations for sex crimes committed against minors has been extended from 20 to 30 years and feminist groups have welcomed a doubling of paternity leave to 28 days, while regretting that Macron opposed a more ambitious European directive of extending parental leave to four months.   

    One billion euros for gender equality  

    "We accept that we have talked about the fight against gender inequality a lot under his presidency … but overall there is a lack of resources to enforce measures at all levels: police, justice, associations," says Brié. "The High Council for Equality between Women and Men (HCE) recommends that 1 billion euros [be allocated to tackling gender inequality], but the budget allocated during his five-year term has not exceeded 340 million: we are well below this amount," says Osez le féminisme.   

    "We expect him to devote this billion euros to women's rights and to adopt a framework law that follows the High Council for Equality’s recommendations," adds El-Khoury.   

    Macron's ‘feminism washing’

    El Khoury says she is frustrated by Macron’s time in power. She feels that the outgoing president has made "a lot of false promises and empty PR gestures that were not followed through with resources".

    "The feminist victories of the last five years have been won by the strength of the associations' lobbying,” she says.

    On the subject of equal pay, Osez le féminisme goes so far as to accuse Macron of "feminism washing", meaning he "displays feminist credentials, ticks boxes, when the work and investment are not there".

    The groups also cited the inadequacy of the equal pay index “in which all companies get good marks, even if they don't respect the law".  

    Lastly, Gérald Darmanin’s appointment as interior minister in July 2020, when he was accused of rape, was completely unacceptable to women’s rights groups. 

    Darmanin was never indicted in the case – he was only heard as an assisted witness. On January 13, 2022 the Paris prosecutor asked for the case to be dismissed, leaving the possibility open for the investigation to be reopened.

    This article has been translated from the original in French.

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    Women on the French left launch #MeTooPolitics

    Violence against women

    ‘Too little’ done to combat obstetric and gynaecological violence against women

    #The 51%

    Equality and the French presidential election: What's at stake for women?

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    Isoler la Russie, dominer l’Europe : comprendre la stratégie américaine en Ukraine

    Le Monde

    Pouvoir tout-puissant

    Tribune. De manière cruelle et brutale, le monde entier – et en particulier les Européens –, se retrouve plongé dans les guerres froides et chaudes du siècle passé, avec ce qui se passe en Ukraine. La vieille théorie politique est reconfirmée : un dirigeant disposant d’un pouvoir sans barrière est toujours une menace pour la paix. Les décisions qu’il prend selon sa propre logique, irrationnelle pour beaucoup, ne peuvent qu’engendrer des catastrophes humaines.

    L’enlisement des troupes russes en Ukraine, comme en Afghanistan, était prévisible, sauf aux yeux de Vladimir Poutine. Il peut, aujourd’hui, se retourner contre les généraux, les ministres qui l’avaient mal renseigné et lui avaient menti dans la réalisation de son projet impérial. Les observateurs étrangers partagent cette analyse pour expliquer le fiasco de la campagne militaire russe.

    Mais la raison du présent revers, et même d’un très probable échec final de Poutine, est à chercher ailleurs. Elle se trouve dans sa tentative d’imposer sa vision totalitaire à la nation ukrainienne en construction. Depuis des années, il met en place une politique totalitaire dans sa propre société russe, et l’applique maintenant aux Ukrainiens.

    Cette vision totalitaire poutinienne consiste à dire qu’il n’y a pas d’autre possibilité qu’accepter d’être des sujets subordonnés au nouveau tsar du XXIe siècle. Il n’existe aucune différence identitaire entre Russes et Ukrainiens. Alors, quand ces derniers s’opposent, la solution est de mener une « opération spéciale » pour les ramener dans la case préconstruite, comme une opération chirurgicale. A la différence des actions coercitives similaires menées par l’ex-URSS à l’encontre des pays satellites désobéissants, elle ne se fait plus au nom d’un paradis terrestre à venir, mais d’un empire passé.

    Chine-Russie : « Pour le Parti communiste chinois, l’objectif de développement économique et de stabilité reste la priorité absolue »

    Si cette tentative totalitaire poutinienne connaît un certain succès en Russie, avec des méthodes staliniennes et mafieuses de gouvernance et une propagande mensongère nationaliste, elle se heurte à une forte résistance des Ukrainiens, qui veulent défendre leur culture et leur liberté individuelle et collective. L’image de la destruction des tanks, ces machines symboliques du totalitarisme du XXe siècle, l’atteste parfaitement.

    Au moment où Poutine s’enfonce dans son propre piège, son allié et ami Xi Jinping s’enlise dans une guerre contre le Covid-19, selon la même logique.

    Depuis deux ans, la Chine de Xi applique la méthode zéro Covid à tout prix. Si, en France, le « quoi qu’il en coûte » consiste à sauver les emplois et les vies humaines, et à protéger des dégâts causés par la pandémie, la politique du zéro Covid en Chine ne prend pas en compte ses conséquences. Par exemple, la mort des patients atteints d’autres maux s’explique par la priorité donnée au Covid-19. Malgré le contrôle extrême de l’information, de nombreuses tragédies sont rapportées, témoignant de la gravité de la situation : ainsi, une femme enceinte, sans attestation prouvant qu’elle était négative au Covid-19, a perdu son bébé après avoir attendu des soins pendant des heures ; une infirmière est décédée d’une crise d’asthme à cause du manque de soignants.

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    Valeurs Actuelles

    À Marseille, Emmanuel Macron fustige l’extrême droite et courtise l’extrême gauche

    « Et un, et deux, et cinq ans de plus ! » entonnent en chœur les militants macronistes, ce samedi 16 avril. Nous sommes au Palais du Pharo à Marseille, sous un soleil de plomb, avec une vue imprenable sur le Vieux Port et le centre-ville. Quelques milliers de personnes venues de toute la France ont fait le déplacement. C’est le premier grand meeting de campagne du président sortant après un premier tour qui l’a placé en tête avec 27,8 % des voix, devant Marine Le Pen à 23,1 %. Si cette dernière avait jusque-là été relativement épargnée par la diabolisation et la moraline politico-médiatique grâce à un Éric Zemmour plus radical faisant office de paratonnerre, force est de constater que la trêve est finie.

    « Vous êtes racistes ! »

    Dès les premiers mots, Emmanuel Macron dénonce le « danger que représente l’extrême droite pour notre pays », des « risques qu’elle fait peser sur nos libertés », sur « l’égalité entre les hommes et les femmes », « entre les riches et les pauvres », tout en voulant « stigmatiser des millions de Français et interdire le port du voile » et « organiser un référendum pour rétablir la peine de mort ». Sur le plan géopolitique, il accuse son adversaire de « préparer un divorce avec l’Allemagne » et de vouloir nouer une « alliance militaire avec la Russie ». Dernier pied de nez au camp national, le président en exercice raille « le rapport quelque peu distant que Madame Le Pen et Monsieur Zemmour entretiennent avec la science, eux qui auraient voulu vous administrer de la chloroquine et du vaccin russe ! » Le professeur Raoult, que le locataire de l’Élysée qualifiait de « grand scientifique », appréciera.

    En première partie, Mourad Boudjellal, homme d’affaires et ancien président du RC Toulon, donne le ton : « A tous les élus du FN qui nous ostracisent, à tous ceux qui pensent qu’un délinquant est avant tout le résultat d’une génétique, je vous le dis en face : vous êtes racistes, que vous le vouliez ou non ! » Stratégiquement, la majorité allie diabolisation du Rassemblement national et appel du pied à l’électorat de gauche. Car l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième en obtenant 22% des suffrages, représente le principal réservoir de voix pour le second tour.

    L’écologiste de la dernière heure

    Pour faire la cour à ces électeurs souvent jeunes et inquiets quant à l’avenir de la planète, Emmanuel Macron a consacré la majorité de son discours à vanter son bilan environnemental, découvrant à une semaine du second tour que l’écologie a toujours été sa priorité. « Nous avons décidé la fin de l’exploitation hydrocarbure en 2040, accompagné 1 million de Français pour la rénovation énergétique de leur logement, rouvert des lignes de chemin de fer de nuit qui permettent d’éviter le transport en avion, créé dans notre droit un délit d’écocide pour les graves atteintes à l’environnement, égrène-t-il. Nous avons été 2 fois plus vite que les quinquennats précédents pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui ont diminué de 12% en 5 ans.»

    Pour redoubler d’efforts à l’avenir, il promet de nommer un Premier ministre « chargé de la planification écologique ». Il serait appuyé d’un « ministre de la planification écologique territoriale » opérant une « décentralisation massive », et d’un « ministre de la planification énergétique », avec « pour mission de faire de la France la première grande nation à sortir du gaz, du pétrole et du charbon ». Après tous ces gages donnés à la gauche écologiste, le président marque néanmoins sa différence avec Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot : contrairement à eux, il soutient — mieux vaut tard que jamais — le nucléaire en parallèle des énergies renouvelables, et rejette la décroissance, misant sur l’innovation pour produire plus proprement.

    Un équilibre précaire

    Séduire la gauche tout en siphonnant ce qu’il reste des LR est une opération délicate pour Emmanuel Macron. Le maire socialiste de Marseille Benoît Payan et sa première adjointe Samia Ghali ne se sont pas déplacés, malgré les contacts amicaux noués depuis l’annonce du plan « Marseille en grand ». Samia Ghali affirme au journal Le Monde n’avoir pas voulu cautionner par sa présence les « politiques qu’elle a combattues pendant vingt-cinq ans ». En revanche, tous se sont empressés d’appeler à voter Macron au second tour contre Marine Le Pen. « No pasarán » tweete même l’ancienne maire écologiste Michèle Rubirola, reprenant un slogan antifasciste espagnol prisé par l’extrême gauche.

    Du côté de la droite, plusieurs élus locaux ralliés au président étaient présents, notamment le maire de Nice Christian Estrosi, le président de la région Sud Renaud Muselier, et le maire des 9 et 10e arrondissements de Marseille Lionel Royer-Perreaut. Dans la foule, on aperçoit quelques militants croisés précédemment à la fédération LR des Bouches-du-Rhône, arborant désormais un tee-shirt à l’effigie d’Emmanuel Macron. « Je dis à mes amis Républicains : ne restez pas dans le déni. Un grand nombre d’entre eux n’ose pas nous rejoindre car ils ne veulent pas voir que le monde a changé. Il se restructure autour d’un pôle de droite nationale, face à un pôle plus central. Sincèrement, ce que propose Emmanuel Macron, ça me fait penser à l’UDF auquel j’ai adhéré il y a 32 ans », nous explique Lionel Royer-Perreaut. De son côté, Christian Estrosi prône le rassemblement contre « la radicalisation, les excès, l’extrême-droitisation qui risquent de fracturer encore plus notre pays ».

    Étrange spectacle : un public bon teint où de nombreux spectateurs sont issus de la droite, pour écouter un discours aux accents de gauche. Sur la forme, Emmanuel Macron a livré une prestation correcte, sans pour autant électriser la foule. Sera-t-elle suffisante pour creuser l’écart avec Marine Le Pen, qui d’après tous les sondages s’est considérablement réduit par rapport à 2017 ? D’autant qu’il reste un rendez-vous important : le débat de l’entre-deux tours, prévu pour le mercredi 20 avril.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Valeurs Actuelles

    Macron-Le Pen : un match retour aux stratégies diamétralement opposées

    Marine Le Pen et ses équipes le crient à qui veut l’entendre : « On apprend toujours de ses erreurs. » Pour éviter le remake de 2017 et une lourde défaite face à Emmanuel Macron, la candidate du Rassemblement national mise sur une stratégie totalement différente. Fini les coups d’éclat, les Whirpool, les alliances, l’objectif est de se présidentialiser.

    Pour atteindre les 50%, la candidate surfe sur le bilan du président sortant. « Aujourd’hui, il ne peut pas s’y soustraire », commente le député du Gard, Nicolas Meizonnet. Lors de son meeting à Avignon, jeudi 14 avril, Marine Le Pen appelle à « faire barrage au retour d’Emmanuel Macron, à cette caste qui gouverne avec arrogance, à la désolation sociale et la déconstruction nationale », visant tour à tour l’effondrement du pouvoir d’achat, le matraquage fiscal, la retraite à 65 ans, le laxisme judiciaire et l’immigration. Elle dénonce « un quinquennat qui aura divisé, méprisé, blessé », rappelant les expressions « d’une violence symbolique terrible » utilisées par le président durant son quinquennat.

    En cinq ans, de l’eau a coulé sous les ponts. Marine Le Pen a déçue lors de son débat d’entre-deux-tours, a été critiquée, contestée et a vu de nombreux cadres rejoindre la candidature concurrente d’Éric Zemmour. Pour autant, elle est toujours là, qualifiée pour un deuxième second tour d’affilée. Cette fois, dans ses équipes on l’assure : « Elle est mieux préparée, plus solide et bénéficie d’un projet travaillé. » Les embûches surmontées n’ont fait que renforcer sa détermination et aborde la dernière ligne droite du scrutin avec une certaine sérénité, persuadée de pouvoir créer la surprise.

    Une solitude assumée à la rencontre des électeurs

    Pour renverser le ‘réflexe républicain’ dans les urnes, la candidate compte sur l’union nationale « du bloc populaire contre le bloc élitaire », tendant la main aux patriotes de droite comme de gauche et surtout aux abstentionnistes. Marine Le Pen n’est plus la candidate d’un parti, mais veut jouer la carte de la rencontre avec les Français, « sans intermédiaire, sans détour et sans fard ». Loin du traditionnel droite-gauche, la prétendante à l’Elysée tente d’imposer son nouveau clivage entre « la vision mondialiste » représenté par son concurrent et « la vision nationale ». Une stratégie déjà essayée en 2017. La comparaison s’arrête là.

    Pour elle, la présidentielle est avant tout « la rencontre d’une candidate avec un peuple ». C’est cette carte qu’elle joue à fond lors de ses sorties. « Ça a l’avantage de cacher sa réelle solitude », raille Stéphane Ravier, ancien cadre parti chez Reconquête. Sur scène, pas d’accueil du local de l’étape, Thierry Mariani. L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, connu pour ses sympathies avec le pouvoir russe, est prié de se faire discret. Pas d’Éric Zemmour ni de Nicolas Dupont-Aignan qui devront se contenter de remerciements impersonnels pour leur consigne de vote en sa faveur. La candidate préfère remercier « les personnes ou groupes de personnes » lui ayant « fait l’honneur de leur encouragement, leur soutien ou de leur engagement ». Pas de Jordan Bardella non plus, le président par intérim du parti est resté à Paris. Marine Le Pen arrive seule sur scène, fendant les 4000 militants venus l’applaudir, et parle seule, durant trois quarts d’heure.

    On est bien loin de « la grande réconciliation » de Villepinte, le 1er mai 2017, où Nicolas Dupont-Aignan avait fait le spectacle, chaudement accueilli par les 25.000 militants venus fêter la deuxième qualification du Front national à un second tour. Marine Le Pen multipliait les appels à l’électorat de droite, allant jusqu’à copier mot pour mot plusieurs passages d’un discours de François Fillon, pour dénoncer le quinquennat de François Hollande et « son poulain » Emmanuel Macron. Pas d’annonce de Premier ministre non plus, qu’elle avait exhorté à son adversaire il y a cinq ans, arguant « qu’un président doit l’annoncer avant son élection ». Pas d’opération ‘coup-de-poing’ comme à Whirpool qui avait véritablement lancé le match Le Pen-Macron à Amiens, trois jours après le premier tour. Alors que son concurrent rencontrait les responsables syndicaux à la Chambre de l’industrie et du commerce, loin du public, la candidate s’était rendue par surprise sur le piquet de grève, forçant Macron à s’y rendre pour une visite mouvementée.

    Mettre en avant son projet

    « Cette campagne manque de punch », regrette un élu qui voit « peu de rencontres sur le terrain, des déplacements en territoire déjà conquis », notamment depuis le premier tour. Pendant qu’Emmanuel Macron reprend ses bains de foule à Dijon, Denin, Strasbourg, Marine Le Pen enchaîne les conférences de presse. « C’est inutile », soupire-t-il. Parmi ses plus proches, on assume cette campagne « sans bruit ni fureur », se félicitant d’avoir « labourer le terrain » et avoir « privilégié le fond plutôt que le buzz ».

    Au-delà de sa candidature, c’est son projet que Marine Le Pen veut mettre en avant. Un projet « travaillé pendant cinq ans et confronté à la réalité du terrain, équilibré, aux constats courageux, sans concession, sobre, étayé et chiffré », assure la candidate. « La vérité n’a pas besoin d’excès », lance-t-elle à Avignon, souhaitant préserver « l’unité et la fraternité, dans la concorde et l’écoute, dans la persuasion et non dans l’affirmation » pour résoudre les problèmes de la société.

    La litanie de ses mesures ressemble reprend chronologiquement les crises qui se sont succédées durant le dernier quinquennat. Clin d’œil aux gilets jaunes, Marine Le Pen souhaite instaurer le référendum d’initiative citoyenne, « sur n’importe quel thème, dès lors que 500 000 signatures seront recueillies ». A ceux qui ne se sentent pas représentés, la candidate promet la proportionnalité à l’Assemblée nationale. Aux victimes de la gestion de la crise du Covid-19, la prétendante à l’Elysée assure réintégrer les 15.000 soignants non-vaccinés « expulsés comme des malpropres » et de leur verser « les salaires dont ils ont été injustement privés ». Pour les entreprises, Marine Le Pen propose de « rééchelonner les remboursements » des prêts garantis par l’Etat. « Il serait injuste que les entreprises périssent d’un dispositif qui était censé les sauver », argumente-t-elle.

    A l’internationale, la candidate soutenue par le Rassemblement nationale prône une France « qui ne soit le vassal de personne » et qui en retour « ne traite personne comme un vassal ». Attachée à la souveraineté, Marine Le Pen entend « défendre celle de tous les pays », citant l’Irak en 2003, comme l’Ukraine en 2022. Mais à « l’Europe de la Commission », la prétendante entend opposer « une belle idée européenne, aujourd’hui déchirée par la démarche autoritaire de l’Union européenne ».

    Une rediabolisation malgré tout

    Malgré cette stratégie nouvelle, Marine Le Pen n’échappe pas à la diabolisation. Après avoir pourtant mis en second plan son nom, s’être séparée de son père en 2015, détachée de son parti en septembre dernier et avoir trouvé un paratonnerre du nom d’Éric Zemmour, le second tour lui rappelle qu’elle restera bel et bien considérée comme « d’extrême-droite ». « Depuis quelques jours, les fakes news, les procès d’intentions, les provocations, les outrances, les diffamations foisonnent », dénonce-t-elle. De retour sur le terrain, vendredi 15 avril à Pertuis (Vaucluse), des militants antifas font leur apparition. Une quasi première dans cette campagne. « C’est le second tour », soupire sa sœur, Marie-Caroline Le Pen, résignée. Marine Le Pen continue sa déambulation dans le marché, impassible, même si, au fond, elle se rend compte que son image d’amie des chats ne suffit pas à faire d’elle une candidate comme les autres.

    En retour, Marine Le Pen dénonce « une paranoïa puérile » et fustige le comportement de son concurrent, « qui refusa d’être candidat au premier tour pour n’être que président, et qui au second, pense pouvoir n’être que candidat en oubliant qu’il est aussi président » et assure aux passants qu’elle ne « retirerai aucun des droits aux Français ».

    Reste à trouver à séduire de nouveaux électeurs en vue du 24 avril qui devra être « le printemps français », selon Marine Le Pen. La candidate se tourne vers l’électorat féminin, promettant aux femmes de « ne plus être des proies mais d’être respectées et libres ». « J’ose même penser que le fait d’être une femme est un atout », affirme-t-elle lors de son meeting. Une chose est sûre, la gauche féministe, n’a pas appelé à voter pour élire une première femme à l’Elysée.

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    Le Figaro

    Pour Jérôme Seydoux, le cinéma français doit se défaire de ses dogmes

    Enguérand Renault

    Travailler avec les plateformes de streaming, leur ouvrir les portes de Cannes, produire moins de films, réinventer les salles obscures… Le président de Pathé bouscule le petit monde du septième art.

    C’est un grand nom du cinéma mondial, un représentant de 120 ans d’histoire du septième art. Jérôme Seydoux, 88 ans, président du groupe Pathé, anticipe très lucidement les évolutions inéluctables du secteur. «L’arrivée des plateformes de streaming vidéo est la troisième incursion de la télévision dans l’histoire du cinéma, après celle des télévisions généralistes et des télévisions payantes. Mais cette fois, les plateformes sont mondiales et extrêmement puissantes. Elles existaient avant la crise du Covid, mais leur déploiement a été accéléré pendant. Il faut désormais compter avec elles», explique-t-il.

    La preuve, le film Coda produit par Pathéa été le premier diffusé sur une plateforme (Apple TV+) à obtenir l’Oscar du meilleur film américain. Un séisme qui oblige tous les acteurs à chercher un nouvel équilibre entre les salles obscures et les plateformes vidéo. «Quand nous avons décidé de produire ce long-métrage avec Philippe Rousselet, c’était pour le sortir en salle dans le monde entier. Mais la crise est arrivée et les salles ont fermé. Dès lors, Apple TV+ nous a fait une offre que nous ne pouvions pas refuser. Nous avons fait une bonne affaire», souligne Jérôme Seydoux.

    «Un véritable écrin»

    Bien que diffusé sur la plateforme d’Apple, Coda sortira dans quelques salles en France les 23 et 24 avril pour 280 projections. «Je pense que ce film, qui est le remake d’un succès français, produit par des Français, oscarisé à Hollywood doit sortir en salle. Les plateformes américaines sont très pragmatiques. Elles ne s’opposent pas forcément à cela. Au contraire, je pense que, demain, la salle sera pour elles une véritable devanture. Car l’intense compétition à laquelle elles se livrent les force à se préoccuper de la promotion de leurs œuvres et les salles sont là pour leur offrir un véritable écrin», ajoute-t-il.

    Après deux années de pandémie qui ont bouleversé tout le secteur, le cinéma américain n’anticipe pas de retour à la normale avant fin 2022 et la sortie du blockbuster Avatar 2. Mais le monde de demain ne ressemblera pas beaucoup au monde d’hier. Hollywood l’a déjà compris et Jérôme Seydoux ne cache pas son irritation devant le conservatisme du cinéma français. «La France est le Vatican du cinéma, c’est un pays très dogmatique!, assène-t-il. Le régime actuel du cinéma français diffère tellement de celui du reste du monde qu’il devra se réformer en profondeur pour prendre en compte la réalité d’un secteur qui a changé».

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    Et l’homme influent du septième art part en campagne contre les anachronismes de notre pays. «Le Festival de Cannes est le seul au monde qui n’accepte pas encore les films produits par les plateformes, argue-t-il. C’est le dernier des Mohicans et je fais confiance à Thierry Frémaux pour trouver la solution.» La nouvelle chronologie des médias, signée il y a à peine trois mois, ne trouve pas grâce aux yeux de celui qui est pourtant l’un des plus grands exploitants de salles de cinéma en France et en Europe. «Cette chronologie censée protéger la salle peut se révéler être contre-productive. Les plateformes pourraient décider de sortir leurs films rapidement dans les salles des autres pays européens où n’existe pas cette chronologie. Partout… sauf en France! Tôt ou tard, il faudra que notre pays sorte de ses dogmes et se rapproche du régime international», plaide-t-il.

    Pathé est également un producteur et distributeur de films. Et là aussi, le regard de Jérôme Seydoux sur la production tricolore n’est pas tendre. «En France, il est facile de faire des mauvais films et très difficile d’en faire de bons. Nous avons à cœur de défendre au maximum la diversité des films. Mais ce sont les consommateurs qui choisissent et les gens ne vont pas voir des films où ils s’ennuient!, rappelle-t-il. Surtout que les plus gros consommateurs de films en salle sont les mêmes qui sont sur les plateformes. Les standards de qualité ont évolué et les spectateurs sont plus exigeants car une fois dans la salle, ils ne peuvent pas zapper comme sur Netflix!»

    Investir massivement dans la rénovation

    La major française a depuis longtemps recentré sa production sur une petite dizaine de films chaque année. «En France, il n’y a pas assez de talents pour produire 340 films par an. Nous ferions mieux de produire moins de films mais de meilleure qualité, et le CNC devrait arrêter de saupoudrer les aides pour davantage les concentrer», tacle Jérôme Seydoux. Lui préfère miser sur les films grand public, comme Notre-Dame brûle «qui n’a pas attiré autant de spectateurs que nous voulions en France mais que nous avons vendu dans le monde entier. Avec le temps, le film sera une bonne opération pour Pathé.» Puis suivront un nouvel Astérix et les deux films sur Les Trois Mousquetaires.«Le chef-d’œuvre d’Alexandre Dumas est une histoire qui parle à tout le monde et cela va attirer les amateurs de grand spectacle qui ne veulent pas s’ennuyer au cinéma. Chez Pathé, nous avons déjà produit plusieurs films sur les Trois Mousquetaires, dont un il y a cent ans au temps du cinéma muet!» rappelle-t-il. Et dès cette année, Pathé a décidé d’ajouter une nouvelle corde à son arc et va se diversifier dans la production de deux séries internationales emboîtant le pas à Gaumont.

    Lucide, Jérôme Seydoux anticipe une baisse de la fréquentation des salles en France. «Depuis une décennie, on enregistre en moyenne 200 millions d’entrées en salle. Mais après le Covid, nous tablons plutôt sur une baisse de cette moyenne de 20 %, à environ 160 millions d’entrées», pense-t-il. Une fréquentation des salles obscures moindre, des plateformes de streaming vidéo plus puissantes… Il est temps, selon le patron de Pathé, de réinventer le métier d’exploitants de salles pour monter en gamme. «Demain, les plateformes choisiront de sortir en salle quelques films pour une fenêtre d’exploitation réduite de 30 à 60 jours, car ils ont besoin de mettre en valeur leurs productions, décrypte-t-il. C’est un peu comme le secteur du luxe qui, bien que l’e-commerce prospère, n’imagine pas se priver de ses magasins flagship. La crise du Covid a cassé les habitudes des spectateurs. À nous de les récupérer en leur proposant une expérience alléchante. Les exploitants de salles devront donc s’adapter en investissant massivement dans la rénovation des complexes pour offrir des grands écrans et des sièges très confortables.»

    Défi majeur

    Le groupe Pathé, dont 80 % de l’activité provient de l’exploitation de salles en France mais aussi aux Pays-Bas, en Belgique, Suisse et Tunisie, s’engage résolument dans cette voie. Dans une ville moyenne aux Pays-Bas pour faire face à l’ouverture d’un cinéma concurrent, Pathé a transformé son cinéma en remplaçant tous les sièges par des fauteuils inclinables nouvelle génération. Cette transformation a divisé par deux le nombre de sièges mais la fréquentation totale du cinéma a augmenté. Pathé en a tiré les conclusions et va rénover une grande partie de ses salles.

    Après la révolution des multiplexes des années 1980, une nouvelle ère s’ouvre. Le cinéma Pathé Palace, boulevards des Capucines à Paris, en sera l’exemple. En travaux, il ne rouvrira qu’en 2024 après une vaste transformation. Il abritera le siège de Pathé, un restaurant, un bar, des salles de coworking et sept salles de cinéma avec 1 000 places haut de gamme, soit moitié moins qu’auparavant. «Les spectateurs veulent bien revenir chez nous s’ils trouvent du confort, raconte-t-il. Forcément, les prix augmenteront pour accompagner cette montée en gamme.»

    C’est un défi majeur pour un secteur qui a énormément souffert de la crise du Covid. Pathé n’a pas été épargné. «Les pouvoirs publics dans les différents pays européens où nous opérons ont aidé les salles. Mais le groupe Pathé a tout de même perdu 104 millions d’euros sur ses salles en France et à l’international sur la période 2020-2021» précise-t-il. Jérôme Seydoux estime qu’à l’avenir «les exploitants ont intérêt à être plus costauds» et il anticipe une nouvelle période de consolidation du secteur.

    Le site internet de la radio française RFI bloqué en Russie

    La Russie a bloqué le site internet de la radio française RFI, qui diffuse des informations en une quinzaine…

    Russie : les députés adoptent un texte punissant de prison les «informations mensongères» sur l'armée

    Le texte prévoit diverses peines de prison pouvant aller jusqu'à quinze ans. En conséquence, la BBC a décidé de suspendre le travail de ses journalistes dans le pays.

    Regarder la vidéo

    Comment la chaîne Euronews a résisté un mois en Russie avant d'être coupée

    La chaîne d'information dispose d'une édition russophone fabriquée par des journalistes russes installés à Lyon.

    Le Monde

    Intensifier les sanctions

    Editorial du « Monde ». L’offensive militaire dans le Donbass annoncée par Moscou et qui, selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a commencé lundi 18 avril, est d’abord un aveu d’échec. La première phase de la guerre russe en Ukraine, qui visait à prendre Kiev pour y placer un régime ami à la faveur d’une opération éclair, s’est heurtée à la formidable résistance de l’armée, de la population et du leadership ukrainiens. Vladimir Poutine a dû revoir ses plans et retirer ses troupes de la région de Kiev, pour se concentrer sur l’est.

    Guerre en Ukraine : l’implacable avancée de l’armée russe dans le Donbass

    Cette deuxième phase ne se déroule pas non plus tout à fait comme le voudrait le Kremlin. Moscou a massé ces derniers jours des dizaines de milliers de soldats dans l’est de l’Ukraine pour pouvoir s’emparer de la totalité des deux régions du Donbass, celles de Donetsk et de Louhansk, dont une partie est occupée depuis 2014, et lancé plusieurs frappes stratégiques visant à détruire les capacités de défense ukrainiennes avant le combat.

    A ce stade, Marioupol, ville côtière sur la mer d’Azov, au sud-est, qui permettrait de faire la jonction avec la Crimée, aurait dû tomber. Pilonnée depuis sept semaines, la ville maintient pourtant une résistance désespérée, mobilisant des unités russes qui auraient dû être déployées dans le Donbass. Et Moscou vient de subir une perte cruciale avec le naufrage du croiseur Moskva, son navire amiral en mer Noire, que l’Ukraine affirme avoir coulé par un tir de missiles.

    « Moskva » : pourquoi la perte de ce croiseur est un coup dur, militairement et symboliquement, pour la Russie

    C’est donc un pouvoir russe en difficulté, malgré toute sa puissance de feu, qu’affrontent l’Ukraine et ses alliés occidentaux dans cette nouvelle phase. Ces derniers se trouvent eux aussi confrontés à des décisions majeures. Cinq trains de sanctions massives, destinées à paralyser l’économie russe, ont affaibli la Russie, mais ne l’ont pas empêchée de poursuivre son offensive.

    S’ils considèrent réellement l’agression russe de l’Ukraine comme une attaque contre l’ordre mondial qui régit les relations entre Etats, les Occidentaux, et en particulier les Européens, dont le continent est le théâtre de cette guerre, n’ont pas d’autre choix que d’intensifier leurs sanctions contre la Russie et leur soutien à l’Ukraine.

    Ils disposent pour ce faire de trois leviers. Celui des sanctions : un sixième paquet est en préparation à Bruxelles, il faut l’actionner. Il est important qu’il inclue, parmi les établissements financiers concernés, la banque Sberbank, jusqu’ici épargnée, qui représente 37 % du secteur bancaire russe. Les Etats-Unis viennent de la sanctionner aussi, ainsi qu’Alfa-Bank ; rien ne justifie à présent ces failles dans le dispositif européen.

    Gazprombank, la discrète banque russe chère à Vladimir Poutine

    Le deuxième levier est celui de l’embargo sur le pétrole et le gaz russes. Sa mise en œuvre aura un impact important pour plusieurs économies de l’UE, au premier rang desquelles celle de l’Allemagne. Mais continuer à financer la guerre de M. Poutine par ces achats de gaz contredit tous les discours et les efforts menés par ailleurs. La décision d’arrêter ces importations doit être prise sans attendre et de manière cohérente au niveau européen.

    Guerre en Ukraine : l’Union européenne discute d’un embargo sur le pétrole russe

    Le troisième levier est celui de l’assistance militaire à l’Ukraine. Elle est déjà importante. Mais la guerre se prolonge, et Kiev demande aux Occidentaux une montée en gamme des livraisons d’armes. Il faut satisfaire cette demande. « Ne pas le faire, disait il y a quelques jours le premier ministre italien, Mario Draghi, reviendrait à dire aux Ukrainiens : acceptez l’esclavage et la soumission. Un message contraire à nos valeurs européennes. » Ecoutons M. Draghi.

    Le Monde

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    L'Humanité

    Procès du 13 novembre. Le Covid écarté, la cour s’attaque au virus de l’islamisme radical

    Actu

    Avec un Salah Abdeslam « apte à comparaître », la cour d’assises a pu entamer, mardi, l’interrogatoire des accusés sur le fond du dossier et leur radicalisation religieuse. En commençant par Mohamed Abrini, le chauffeur du « convoi de la mort ».

    Alexandre Fache

    Si le Covid continue de bouleverser le quotidien de nombreux Français, il a presque réussi à se faire oublier, mardi, au palais de justice de Paris où le procès des attentats du 13 Novembre a pu reprendre sans encombre. Le suspense avait été levé la veille, avec la divulgation du rapport de contre-expertise médicale, demandé par le président Jean-Louis ­Périès, sur la situation sanitaire de Salah Abdeslam. Le principal accusé de ce procès avait présenté une infection présumée au Covid, le 24 décembre 2021, avant d’être confirmé positif trois jours plus tard, puis à nouveau début janvier. Ce qui avait conduit à repousser la reprise de l’audience, qui doit permettre d’entrer dans le « vif du sujet » avec les interrogatoires des accusés sur leur rapport à la religion, le départ en Syrie de plusieurs d’entre eux, ou la préparation des attentats du 13 Novembre.

    « La charia est au-dessus de la loi des hommes »

    Pour rassurer tous ceux qui s’inquiétaient de la possible constitution d’un « cluster » au sein de la salle d’audience, le résultat de la contre-expertise a donc été lu par le président de la cour. Salah Abdeslam «  est actuellement guéri de cette infection, avec uniquement une asthénie modérée résiduelle et une toux sèche intermittente », pour laquelle il lui a été donné un traitement. « Depuis le 3 janvier 2022, en application des recommandations en vigueur les plus récentes, il est apte sur le plan médical et sanitaire à assister aux audiences de la cour d’assises », car « la persistance d’une PCR positive plus de dix jours après le début des symptômes (…) n’est pas associée à une contagiosité », ont assuré les médecins. Fini (pour l’heure) le Sars-CoV-2, place désormais au virus de l’islamisme radical…

    Car, c’est bien l’objectif de la cour d’assises spécialement constituée d’essayer de comprendre quand ont été « infectés » les accusés de ce procès, en particulier celui placé sur le gril hier, Mohamed Abrini, l’ami d’enfance des frères ­Abdeslam et d’Abdelhamid Abaaoud, connu sous le sobriquet de « l’homme au chapeau », depuis son apparition sur les bandes de vidéosurveillance de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, le 22 mars 2016. Selon l’accusation, celui qui est assis à la droite de Salah Abdeslam dans le box des accusés s’est radicalisé après la mort de son jeune frère Souleymane en Syrie, en septembre 2014. « Mon petit frère a été tué là-bas, je suis fier de lui. Parce qu’il s’est battu contre un régime corrompu. (…) Mais je ne suis pas radical, a tenté de corriger Abrini, hier. Y a des endroits dans le monde, comme en Arabie saoudite, où on pratique cet islam que je considère comme normal. » Le président Périès l’interroge sur la charia. «C’est la loi divine, elle est au-dessus de la loi des hommes. Si j’avais le choix, j’irais vivre dans un pays qui l’applique. » Au point de soutenir, au moment des faits, la stratégie d’expansion guerrière de l’« État islamiste », les exactions, les décapitations ? « Les décapitations, ça se faisait aussi en France, non ? Vous avez coupé la tête de votre propre roi… » ose l’accusé, qui oscille entre la volonté de pas trop en dire et l’envie de défendre ses convictions islamistes.

    Un testament retrouvé dans son ordinateur

    Pour tenter de faire apparaître celles-ci à la cour, le président cite des SMS échangés avec son ex-compagne, en novembre 2014. « Je vais me battre pour défendre la cause du Tout-Puissant, j’ai des sœurs qui se font violer, des petits frères et sœurs qui se font massacrer », écrit celui qui sera le chauffeur du « convoi de la mort » du 13 novembre 2015. Les enquêteurs découvriront aussi dans un ordinateur un testament, datant de février 2016, dans lequel Abrini justifie le fait de « tuer un maximum de kouffars (mécréants – NDLR) ». « C’était du copié­-collé, ce testament », tente d’édulcorer l’accusé, avant d’expliquer : « Ceux qui se sont fait exploser, c’était une réponse aux bombardements. À défaut d’avoir des soldats à tuer sur place, on faisait des ­attentats. C’est “attentats contre bombardements”. Moi, je ne suis pas capable de faire ça. Je peux prendre les armes, aller combattre sur place. Mais ça, non. » Selon le planning de la cour, l’interrogatoire de Mohamed Abrini devait se poursuivre ce mercredi. Celui de Salah Abdeslam est prévu jeudi 20 et vendredi 21 janvier. Si l’épidémie de Covid ne vient pas à nouveau perturber ce programme.

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    France24 - Monde

    Législatives : dialogue déjà tendu à gauche en vue du "troisième tour de la présidentielle"

    Publié le : 19/04/2022 - 07:17

    Romain BRUNET Suivre

    Les manœuvres à gauche ont commencé en vue des élections législatives des 12 et 19 juin. Forte de son score au premier tour de la présidentielle, La France insoumise propose une coalition avec Europe Écologie-Les Verts et le Parti communiste, mais sans le Parti socialiste. Au vu des conditions fixées par la France insoumise, celle-ci semble toutefois déjà vouée à l'échec.

    Tentative d’union à gauche, suite du feuilleton. La France insoumise (LFI) propose à Europe Écologie-Les Verts (EELV) et au Parti communiste (PCF) une coalition de gauche pour les élections législatives des 12 et 19 juin, mais en se ralliant derrière son programme et avec une répartition des circonscriptions au prorata des scores du premier tour.

    Considérées comme le "troisième tour de la présidentielle", les élections législatives apparaissent cette année plus incertaines que jamais. Il y a cinq ans, Emmanuel Macron, tout juste élu, avait bénéficié d’un raz-de-marée lui permettant d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale avec 308 députés. Le contexte est aujourd’hui bien différent et le ou la futur-e président-e de la République ne devrait pas pouvoir compter sur une victoire écrasante dans deux mois. Avec l’affaiblissement de La République en marche, de nombreux sièges seront ouverts. Et même la gauche se prend à rêver à une éventuelle victoire.

    >> À lire : Présidentielle : le pari gagnant-perdant de Jean-Luc Mélenchon

    Pour cela, encore faut-il partir unis, d’où l'initiative de LFI, qui a adressé un courrier à de possibles futurs partenaires, EELV et le PCF, les 14 et 15 avril. Mais cette proposition laisse toutefois peu de place à la négociation : les insoumis leur proposent de rejoindre un label commun, celui de "l'Union populaire", pour défendre "un programme commun partagé" construit "à partir de celui qui a recueilli le plus de votes à l'élection présidentielle : 'L'avenir en commun'". Quant à la future répartition des candidatures, elle "pourrait être celle établie par les électeurs au premier tour de l’élection présidentielle, dans l’application du principe proportionnel".

    Nous avons écrit à #EELV et au #PCF pour leur proposer un grand rassemblement aux #legislatives2022. La base de ce rassemblement doit être les propositions que nous avons portées : sociales, écologiques, démocratiques. Nous allons nous voir et échanger. #LesMatinsLCI pic.twitter.com/JIQOPTIDkq

    April 15, 2022

    Pour l’heure, difficile d’imaginer EELV et le PCF accepter de telles conditions. Avec 21,95 % des voix obtenues le 10 avril, Jean-Luc Mélenchon a réalisé un score bien supérieur à ceux de Yannick Jadot (4,63 %) et de Fabien Roussel (2,28 %). Or, si la distribution des candidatures devait se faire selon la proposition de LFI, il ne resterait que des miettes à EELV et au PCF. Insuffisant pour leur permettre, d’une part, d’accéder au financement public des partis politiques – il faut pour cela faire 1 % des voix dans au moins 50 circonscriptions –, et d’autre part pour faire élire au moins 15 députés, seuil minimal pour obtenir un groupe parlementaire.

    LFI regrette des "accusations souvent blessantes"

    Le secrétaire national du parti écologiste, Julien Bayou, a salué, vendredi devant la presse, "l’ouverture du dialogue" de LFI, mais a plaidé de son côté pour "une proportionnelle, pondérée, lissée" qui tiendra aussi compte des scrutins précédents.

    Car, bien évidemment, les élections européennes de 2019 et municipales de 2020 ont, elles, été bien plus favorables à EELV qu’à LFI. À l’époque, ce sont les écologistes qui prétendaient que le rassemblement devait se faire derrière eux. De même que le PS soutenait, après ses bons résultats aux régionales de 2021, que seuls les socialistes pouvaient être la force centrale à gauche.

    Initiative commune pour les élections législatives 👇Lettre à la France Insoumise et aux autres partenaires de gauche.https://t.co/kLPGapx5rF

    April 15, 2022

    "Nous sommes prêts à discuter de vos propositions et nous en avons également à vous soumettre, en visant une base d'accord partagé sur l'ensemble des questions", a répondu de son côté le comité exécutif national du PCF, samedi, estimant que "toutes les forces de gauche doivent agir ensemble", "dans le respect de leurs résultats aux échéances électorales et de leurs spécificités".

    On le comprend : si écologistes et communistes sont ouverts à une union pour les législatives, ils entendent bien continuer à exister et ne pas se faire absorber par les insoumis.

    Ouvrons un espoir pour la gauche et pour la France. Notre réponse à la @FranceInsoumise.#legislatives2022https://t.co/9PnybRkNox

    April 16, 2022

    Pour couronner le tout, La France insoumise exige de ses possibles partenaires qu’ils fassent acte de contrition après des "accusations souvent blessantes" lancées à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle – en particulier au sujet de ses rapports avec la Russie de Vladimir Poutine – et qu'ils "s'expliquent devant les électeurs" et s'engagent "à cesser les attaques".

    Réponse de Julien Bayou : pas question de faire "pénitence". "Nous ne retirons pas grand-chose de ce que nous avons dit", a-t-il rétorqué devant la presse, rappelant qu'il y a "des désaccords très importants (...) sur la politique étrangère du pays, en particulier sur le rapport à la Russie ou à des régimes autoritaires".

    "Ce refus est définitif"

    Quant au PS, dont la candidate, Anne Hidalgo, a essuyé le pire échec de l’histoire du parti à la présidentielle (1,74 %), il n’a même pas été jugé utile de lui tendre la main. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a pourtant fait savoir qu’il était "prêt à engager un dialogue" et a tenté de faire remarquer à LFI qu’il était inconcevable "de refuser la discussion avec la formation de gauche qui dispose du plus fort maillage territorial".

    La présidente du groupe des députés insoumis, Mathilde Panot, a néanmoins répondu dans le Journal du Dimanche, qu'il n'y aurait "pas de discussions" entre LFI et le PS, soulignant, à propos d'Anne Hidalgo, avoir "pris acte de ses attaques et de son refus à tirer un bilan lucide du quinquennat de François Hollande". Et d'insister : "Ce refus est définitif".

    >> À lire : Présidentielle : comment Hidalgo et Jadot utilisent la crise ukrainienne pour attaquer Mélenchon

    La démarche de La France insoumise est-elle sincère ou bien vise-t-elle simplement à donner l’apparence d’une volonté de dialogue ? Il y a cinq ans, Jean-Luc Mélenchon, déjà en position de force après avoir obtenu 19,58 % des voix au premier tour de la présidentielle, avait fait le choix d’exclure tout rapprochement avec les autres forces de gauche pour les législatives. LFI avait fini avec 11 % des suffrages au niveau national pour 17 députés, un score en-dessous des attentes de son leader.

    Alors que l’avenir immédiat de Jean-Luc Mélenchon n’est pas encore tranché, la stratégie affichée est donc différente cette fois-ci. Mais si les insoumis refusent de bouger sur leurs conditions pour l’union, leur tentative affichée de dialogue s’apparentera davantage à une partie de poker menteur dont l’objectif ne sera pas la victoire de la gauche, mais une énième tentative d'hégémonie sur leur famille politique.

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    Présidentielle : le jugement majoritaire pour lutter contre l’abstention et le vote utile ?

    élysée 2022

    Présidentielle : le vote blanc domine chez les mélenchonistes au second tour

    ENTRETIEN

    Présidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"

    Le Figaro

    Météo : la pluie fait son retour dans le Sud et l'Ouest ce mardi 19 avril

    Le Figaro

    Après un lundi encore ensoleillé, ce mardi sera marqué par le retour dans l'après-midi de la pluie, dans le Sud et l'Ouest, épargnant le Nord et l'Est.

    Après un week-end de Pâques marqué par un temps très ensoleillé sur la majorité du territoire, ce mardi 19 avril marque le début d'une véritable dégradation, avec un risque d'averse dans tout l'ouest du pays, selon La Chaîne Météo *.

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    Les pluies, venues d'Espagne, vont envahir un grand quart sud-ouest du pays dans la journée, des Pyrénées au Massif central. L'est, le centre et le nord de la France restent à l'écart de cette dégradation, même si le ciel va se voiler au fil des heures. Mardi matin, il faudra compter sur des passages nuageux, notamment dans le Roussillon et vers la Côté d'Azur. De même, les températures vont baisser, avec, mardi matin, 9°C à Ajaccio, 13°C à Montpellier, 8°C à Nantes et 7°C à Rouen.

    Dans l'après-midi, les pluies seront plus nombreuses dans les régions du Sud-Ouest, avec 18°C à Perpignan, 14°C à Toulouse, à Nantes et à Tours. L'Est restera épargné par ce retour du froid, avec un soleil parfois même assez généreux, comme à Montpellier où il fera 22°C, et à Lyon avec 20°C.

    La météo dans votre région

    À l'Ouest, des côtes normandes et bretonnes au Centre-Val de Loire, Poitou et Charentes en passant par le bassin parisien et l'ouest du Massif central, le ciel sera déjà voilé voire très nuageux mardi matin. Il prend un aspect de plus en plus menaçant avec l'apparition d'un faible risque d'averses en cours d'après-midi. Les températures se rafraîchissent, de 5 à 10 °C le matin, puis de 13 à 20 °C l'après-midi, du Finistère à l'Orléanais.

    Dans le Sud-Ouest, des Pyrénées au bassin aquitain, le temps est humide dès le matin. Les pluies vont se multiplier l'après-midi. En montagne, il neige à partir de 1400 mètres, puis plus bas le soir, jusqu'à 1000 mètres. Le mercure descend, à 12-15 °C maximum.

    Au Sud, en Languedoc-Roussillon, après une matinée calme déjà nuageuse, le temps va se dégrader dans l'après-midi avec l'arrivée de premières gouttes le soir. Dans la nuit de mardi à mercredi, ces pluies se renforcent et peuvent tourner à l'orage. Avant l'arrivée des pluies, le temps restera doux toutefois, avec de 20 à 23 °C l'après-midi.

    À l'Est, des Hauts-de-France au Grand Est et à la Bourgogne-Franche-Comté, le ciel sera voilé toute la journée, mais le soleil et des températures douces se maintiendront. Après un temps frais le matin dans les vallées de l'Est où quelques gelées blanches sont possibles, la douceur s'impose dans l'après-midi de 18 à 20 °C.

    Dans le Sud-Est, en Rhône-Alpes, en Provence-Côte d'Azur et jusqu'en Corse, le soleil brille généreusement toute la journée, malgré quelques stratus côtiers le matin et le bourgeonnement de nombreux cumulus en montagne. Il fait 2 à 12 °C le matin des vallées alpines aux bords de la Méditerranée, pour 20 à 23 °C l'après-midi.

    Mercredi, les pluies se maintiendront dans les régions du Sud-Ouest et le pourtour de la Méditerranée. Le ciel sera dégagé au Nord et à l'Est, avec des températures plus élevées. Jeudi, le même schéma se profile, avec toujours du soleil sur le nord du pays.

    *La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

    La météo du week-end : un grand soleil pour Pâques

    Après un samedi ensoleillé sur une majeure partie de la France, le soleil continuera de briller ce dimanche, avec des températures allant jusqu'à 25°C dans l'Ouest.

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    La météo du vendredi 15 avril : du soleil sur toute la France

    Si quelques brouillards matinaux se forment la matinée sur les littoraux, le soleil brille sur une majeure partie du territoire, accompagné de températures estivales.

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    L'Humanité

    Procès. Les attentats du 13 Novembre auraient-ils pu être déjoués ?

    Actu

    En examinant, depuis une semaine, le contexte qui a abouti aux attaques d’il y a six ans, la cour d’assises spéciale a questionné l’action des autorités face à la « menace terroriste » et retracé la traque manquée d’un acteur clé, Abdelhamid Abaaoud.

    Alexandre Fache

    Avant de se pencher, pendant de longs mois, sur les parcours des accusés et leurs responsabilités dans les attentats du 13 novembre 2015, la cour d’assises spéciale s’est autorisé, depuis une semaine, un léger pas de côté. Ou plutôt un mouvement de recul permettant d’examiner le « contexte » dans lequel ces attaques se sont inscrites. La démarche, contestée par les avocats de la défense mais défendue par les conseils des victimes, a mis au cœur des débats deux questions clés : que savaient les autorités sur « l’état de la menace » avant le 13 Novembre ? Et ont-elles tout fait pour éviter qu’elle ne se concrétise ? « Nous savions que des opérations se préparaient, nous connaissions les individus, mais nous ne savions pas où, quand et comment ils allaient frapper », avait répondu François Hollande, mercredi 10 novembre, assurant que les services de renseignements avaient « fait tout ce qu’ils pouvaient » pour éviter ces attentats.

    Mardi soir, justement, c’était au tour de l’ancien patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Bernard Bajolet, de livrer ses réponses, plus directes que celles données mercredi par l’ancien ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Capable d’appeler un chat, un chat, le diplomate de 72 ans n’y est pas allé par quatre chemins pour reconnaître « l’échec » de son service. « Notre rôle, c’était de détecter et d’entraver ce type d’attentat terroriste. On l’a fait dans certains cas, qui par définition ne sont pas connus. Mais on a échoué pour le 13 Novembre. » Ce jour-là, le chef des services secrets est en déplacement à l’étranger. Quand il apprend ce qui se passe à Paris et Saint-­Denis, Bernard Bajolet rentre immédiatement en France où il arrive dans la nuit, et raconte être « abasourdi par l’ampleur du massacre et le fait de ne pas être parvenu à l’empêcher ». L’attaque, pourtant, ne le surprend pas tout à fait. « On savait qu’un ordre avait été donné de frapper l’Europe, en particulier la France. On savait que des opérationnels s’entraînaient pour ça. On connaissait plusieurs des acteurs. Et pourtant, on n’a pas réussi à empêcher l’attentat. Je comprends que les familles des victimes aient des questions là-dessus. »

    Parmi les dix membres des commandos du 13 Novembre, « six ou sept » étaient déjà connus des services de renseignements, révèle l’ex-chef de la DGSE. Mais « pas spécialement suivis », à part peut-être Abdelhamid Abaaoud. L’homme entre « dans les radars » des services en octobre 2013, mais c’est après la diffusion d’une vidéo de propagande le montrant en train de tracter des cadavres avec un 4x4, puis la mise au jour de son lien avec Mehdi Nemmouche, l’auteur de l’attentat au Musée juif de Belgique, en mai 2014, qu’il devient un « djihadiste d’intérêt ». Un « intérêt » qui ne suffit pas à le localiser, et encore moins à l’empêcher de nuire. Considéré comme le cerveau de la cellule de Verviers, que les services belges démantèlent en janvier 2015, l’homme parvient à passer à chaque fois entre les mailles du filet antiterroriste, et il s’en vante dans une interview au magazine djihadiste Dabiq, en février de la même année. « Entre cette date et le 16 novembre 2015, on ne saura jamais où est Abaaoud », a résumé Bernard Bajolet. L’homme sera finalement tué le 18 novembre, dans l’assaut de la rue du Corbillon à Saint-Denis.

    « Une aiguille dans une botte de foin »

    Et les autres membres des commandos ? « Ils faisaient partie des réserves de combattants de l’“État islamique”, mais compte tenu de nos moyens d’alors, on était obligés d’être sélectifs. On ne pouvait pas suivre tout le monde », assure l’ancien chef de la DGSE (2013-2017). Qui pointe aussi d’autres obstacles : la « mésentente » des services de renseignements belges entre eux, obligeant même les Français à faire le lien ; la situation particulière de l’été 2015, avec l’explosion de la crise migratoire qui rend impossibles les contrôles aux frontières de l’Europe ; ou encore la décision de Bachar El Assad, fin 2014, de couper les relais GSM sur une bonne partie du territoire syrien… Si l’on ajoute à ce tableau les « précautions infinies » prises par les djihadistes pour déjouer toute surveillance, le « cloisonnement » entre les différentes cellules, ou les défaillances de dispositifs comme le Passenger Name Record (PNR), « alors très décevant », repérer ces terroristes et les empêcher de passer à l’acte revenaient, pour Bernard Bajolet, à « trouver une aiguille dans une botte de foin ».

    Face à ce défi impossible, la France a-t-elle été tentée de laisser partir vers la zone irako-syrienne des Français radicalisés, espérant ainsi s’en débarrasser ? « Non, assure l’ex-chef de la DGSE, parce qu’on connaissait le risque que représentait le retour en France d’individus aguerris et désinhibés. Dès qu’on pouvait, on essayait de les récupérer. » Les membres des commandos du 13 Novembre ne le seront pas, et « il s’est produit ce qu’on redoutait le plus, ce qui était notre hantise : un attentat de masse », a conclu Bernard Bajolet.

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    France24 - Monde

    En direct : toujours pas de couloir d'évacuation en Ukraine, la bataille lancée dans l'Est

    Publié le : 19/04/2022 - 05:27Modifié le : 19/04/2022 - 11:44

    FRANCE 24 Suivre

    Alors que l'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, Kiev a indiqué mardi qu'aucun couloir d'évacuation de civils n'est mis en place, pour le troisième jour consécutif. Sur le front diplomatique, Joe Biden participe à une réunion virtuelle "avec les alliés et partenaires" des États-Unis. Suivez les derniers développements de cette journée heure par heure.

    • 11 h 10 : en Grande-Bretagne, la délicate question de l'échange de prisonniers

    Londres ne cherche pas à aider la Russie, a déclaré mardi une source officielle britannique, interrogée sur la possibilité d'échanger deux combattants britanniques capturés en Ukraine par les forces russes, contre la libération du politicien prorusse Viktor Medvedtchouk.

    "Nous sommes en train de passer des sanctions à l'encontre des personnes qui sont proches du régime de Poutine, nous n'allons pas commencer à chercher comment nous pouvons aider la Russie", a indiqué sur Sky News Brandon Lewis, le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord.

    Les deux prisonniers britanniques, Shaun Pinner et Aiden Aslin, sont apparus à la télévision d'État russe lundi et ont demandé à être échangés contre Viktor Medvedtchouk, un allié ukrainien du président russe Vladimir Poutine actuellement détenu par les autorités ukrainiennes.

    • 10 h 30 : la Russie appelle l'armée ukrainienne à déposer les armes

    La Russie a appelé mardi toute l'armée ukrainienne à "déposer les armes" et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur "résistance insensée": "Ne tentez pas le destin, prenez la seule décision correcte, celle de cesser les opérations militaires et déposez les armes", a dit le ministère russe de la Défense, qui a promis "la vie sauve" aux combattants occupant encore le site industriel d'Azovstal s'ils se rendaient à partir de 12 h 00 (09 h 00 GMT).

    • 9 h 40 : à Marioupol, les séparatistes prorusses lancent l'assaut sur un site stratégique

    Les séparatistes du Donbass; appuyés par l'armée russe, ont affirmé avoir lancé l'assaut contre l'usine métallurgique Azovstal, dernier bastion défendu par les forces ukrainiennes dans le port assiégé de Marioupol, rapporte mardi l'agence de presse russe Ria en citant le porte-parole des séparatistes, Edouard Bassourine.

    Les forces prorusses entendent "libérer" l'usine aussi rapidement que possible, a déclaré de son côté le président de la république autoproclamée de Donetsk, Denis Pouchiline, cité également par Ria.

    Selon la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk "beaucoup de civils" ukrainiens sont également retranchés à l'intérieur de ce complexe métallurgique. "Au moins 1 000 civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, se trouvent dans les abris souterrains" de cette usine, indique sur Telegram le Conseil municipal de Marioupol.

    • 8 h 52 : Macron s'entretiendra avec Biden et des alliés de l'Otan à la mi-journée

    Le président français va échanger à la mi-journée, mardi, avec son homologue américain Joe Biden, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, et les dirigeants de plusieurs pays alliés au sujet de la guerre en Ukraine, a détaillé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal sur CNews.

    La Maison Blanche a pour sa part déclaré dans un communiqué : "Le président (Joe Biden) va organiser un entretien vidéo sécurisé avec ses alliés et partenaires pour discuter de notre soutien permanent à l'Ukraine et de nos efforts pour tenir la Russie pour responsable (du conflit) dans le cadre de notre coordination étroite."

    • 8 h 44 : aucun couloir d'évacuation de civils pour le troisième jour consécutif, selon Kiev

    Aucun couloir d'évacuation des civils n'a pu être organisé ce mardi en Ukraine, faute d'accord avec la partie russe, et ce pour le troisième jour consécutif, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. 

    "Aujourd'hui, le 19 avril, il n'y a malheureusement aucun couloir humanitaire. Des bombardements intenses se poursuivent dans le Donbass", dans l'est du pays, où les forces russes ont lancé selon Kiev une offensive majeure lundi, a déclaré Iryna Verechtchouk sur Telegram. 

     En ce qui concerne Marioupol, ville stratégique au bord de la mer d'Azov (sud-est) assiégée depuis début mars, "les Russes refusent d'ouvrir un couloir pour la sortie des civils en direction de Berdiansk", a-t-elle ajouté. "Nous continuons des pourparlers difficiles pour des couloirs humanitaires dans les régions de Kherson (sud) et Kharkiv (est)", a souligné la responsable. 

    • 6 h 05 : des économistes, dont Piketty et Stiglitz, veulent cibler l'argent caché des riches Russes

    Plusieurs économistes de renom, dont le Français Thomas Piketty et l'Américain Joseph Stiglitz, exhortent dans une lettre les dirigeants du G20 à créer un registre mondial des actifs afin de mieux cibler les fortunes cachées des oligarques russes. "Le cas des oligarques russes est éloquent" dans la dissimulation de fortunes au sein de structures opaques, affirment ces économistes dans une lettre publiée mardi dans le quotidien britannique The Guardian, à destination des dirigeants du G20.

    Ils détiennent "au moins 1 000 milliards de dollars de richesses à l'étranger", selon les estimations relayées dans la lettre, signée notamment par les Français Thomas Piketty et Gabriel Zucman, ainsi que le prix Nobel américain Joseph Stiglitz, tous membres de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (ICRICT), un groupe de réflexion. Or, ces fortunes sont souvent dissimulées "dans des sociétés offshore dont les véritables propriétaires sont difficiles à déterminer", poursuivent-ils, ajoutant que "c'est justement sur ce mur d'opacité que butent aujourd'hui les efforts des pays pour les sanctionner".

    • 5 h 09 : les États-Unis et leurs alliés se réunissent autour de l'Ukraine

    Le président américain, Joe Biden, participera mardi 18 avril à une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine, a indiqué la Maison Blanche, au moment où Kiev assure que Moscou a déclenché dans le Donbass une nouvelle phase de son attaque. Le président américain évoquera, "avec les alliés et partenaires" des États-Unis dont la liste n'a pas été dévoilée, le "soutien continu à l'Ukraine et les efforts visant à s'assurer que la Russie rende des comptes", a précisé à l'AFP un responsable de la Maison Blanche.

    • 3 h 00 : Gulliver Cragg de France 24 sur l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine

    • 1 h 55 : la "bataille pour le Donbass" a commencé

    Les forces russes ont déclenché leur offensive contre l'est de l'Ukraine, qu'elles bombardent massivement, tout en poursuivant leurs frappes dans l'Ouest, ont annoncé lundi les autorités ukrainiennes. 

    "Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a déclaré le président Volodymyr Zelensky, dans un discours retransmis sur Telegram.

    "Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons", a-t-il clamé, après avoir averti la veille qu'"ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass".

    • 0 h 50 : discussions pour créer en Turquie un "groupe de contact humanitaire" incluant Ukraine et Russie

    L'ONU et la Turquie discutent de la création d'un "groupe de contact humanitaire" qui réunirait sur le sol turc – sous l'égide des Nations unies – l'Ukraine et la Russie, a annoncé lundi un haut responsable onusien. Si l'Ukraine a déjà répondu favorablement à cette démarche, la Russie, informée de la proposition début avril, n'a pas encore fait connaître sa position.

    Avec AFP

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    "Moskva" : les infox font couler le navire avant son naufrage

    Le monde dans tous ses États

    Ukraine : la question des crimes de guerre

    L'Entretien de France 24

    Dmytro Kouleba : "Les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide"

    Le Figaro

    Renaud Girard: «Une nouvelle politique arabe de la France»

    Renaud Girard

    CHRONIQUE - Comment répondre à ce désir de France dans un Moyen-Orient déçu par l’effacement américain, inquiet par l’hégémonisme commercial chinois, sceptique sur les intentions russes?

    Comme le chef de l’État est le chef des armées et de la diplomatie, une élection présidentielle est toujours l’occasion de repenser les priorités de la politique étrangère de la France. Évidemment, le premier sujet sera celui de la défense de l’Europe face à l’agressivité militaire de la Russie, au pillage technologique de la Chine, à l’hégémonie juridique et financière de l’Amérique. Pour avoir une chance de contrer ces trois monstres, la France ne pourra pas se passer du levier européen. Cela prendra du temps car, à 27 membres, l’Union européenne est devenue une machine extrêmement lourde.

    Mais, immédiatement, la France pourrait, seule, relancer sa politique arabe. De l’eau a coulé sous les ponts depuis que Charles de Gaulle a formulé la sienne, le 29 juin 1967, juste après le troisième conflit israélo-arabe. Guérie des blessures de la guerre d’Algérie et soucieuse d’afficher une politique d’équilibre au Moyen-Orient, la France tendait la main à toutes les nations arabes. Cela marcha d’autant mieux qu’au même moment les Britanniques décidèrent de se retirer de leurs possessions «à l’est de Suez».

    À lire aussiRenaud Girard: «Tragique engrenage au Donbass»

    Cinquante-cinq ans plus tard, une nouvelle fenêtre d’opportunité s’ouvre pour la France au Moyen-Orient, que les Américains délaissent. L’enjeu est celui de la sécurisation de la région face à ses deux principales menaces, filles de la radicalité religieuse: le mouvement sunnite des Frères musulmans et la mollahcratie chiite iranienne.

    Les États-Unis se tiennent depuis peu à une certaine distance de la région, car les présidents et les sénateurs sont désarçonnés par la complexité du jeu des ethnies et des sectes religieuses dans le monde musulman. Ensuite, ils conservent un goût amer de leur occupation pendant dix ans de la Mésopotamie. De surcroît, les hydrocarbures de la région représentent pour eux un enjeu plus faible que naguère, en raison de leur gaz et pétrole de schiste. Enfin, ils sont accaparés par deux grands bras de fer géopolitiques: le premier contre la Russie de Vladimir Poutine en Europe ; le second contre la Chine dans le Pacifique.

    À lire aussiRenaud Girard: «Sur la guerre en Ukraine, le jeu sino-américain»

    Aujourd’hui, l’axe moyen-oriental de la raison - celui qui veut réserver la religion à la sphère privée - nous ouvre les bras. Sachons les prendre, ces mains chaleureuses que nous tendent ces pays stables que sont le Maroc, l’Égypte, la Jordanie, le Koweït, les Émirats arabes unis, Oman, le Qatar et l’Arabie saoudite. Aidons également ces pays amis, ayant survécu à grand-peine à leurs longues guerres sectaires: le Liban et l’Irak.

    Félicitons-nous du grand succès que sont les accords d’Abraham (août 2020) entre Israël, le Maroc, les Émirats et Bahreïn. Réalisons que tordre le bras d’Israël sur la question palestinienne se révélera toujours contre-productif. Israël est un État intransigeant quant à sa sécurité, mais c’est aussi une nation réaliste: elle finira par comprendre d’elle-même que faire vivre les Palestiniens dans de vastes ghettos n’est ni digne, ni viable à long terme.

    Le processus de retour de la Syrie dans la Ligue arabe a commencé. Laissons aux pays de cette dernière la responsabilité d’un règlement politique. Comment répondre à ce désir de France dans un Moyen-Orient déçu par l’effacement américain, inquiet par l’hégémonisme commercial chinois, sceptique sur les intentions russes?

    Depuis de Gaulle, la France sait qu’il n’y a pas de politique étrangère sérieuse qui ne repose sur un outil militaire crédible. Notre force de dissuasion et nos armées le sont, bien que ces dernières aient subi d’excessifs coups de rabot depuis trente ans. Notre indépendance est garantie par notre propre industrie de défense. Les besoins de sécurité et d’indépendance de nos amis arabes peuvent reposer sur des accords de défense et des partenariats stratégiques avec notre pays, comme ceux qui nous lient à l’Égypte, aux Émirats arabes unis, au Qatar. Les Émiratis ont été particulièrement sensibles au soutien français lors des attaques houthistes du mois de janvier 2022 dirigées contre leurs infrastructures. Pour les pays arabes, la France est devenue un partenaire stratégique crédible. Elle doit le rester.

    Mais l’influence de la France reposera aussi sur ses leviers culturels - les Instituts français du Caire et de Beyrouth, le Louvre et la Sorbonne d’Abu Dhabi, les innombrables écoles et Alliances françaises -, ainsi que sur son savoir-faire en matière d’eau et de développement durable.

    La nouvelle politique arabe de la France devrait continuer à associer intimement le régalien et le culturel. Pour appliquer cette stratégie, la présidence de la République dispose de cet outil incomparable qu’est l’Institut du monde arabe (IMA). Il a déjà réussi culturellement. Désormais, confions-lui aussi la tâche géopolitique d’enraciner au Moyen-Orient notre concept d’un «axe de la raison».

    Pourquoi la criminalité ressurgit à New York

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Mardi 12 avril, 23 personnes ont été blessées lors d'une fusillade dans le métro new-yorkais. Depuis que la ville a abandonné la politique de tolérance zéro, elle connaît une recrudescence des violences et de l'insécurité, explique Pierre-Marie Sève.

    Julia de Funès: «L’entre-deux-tours ou la grandiloquence des matamores»

    TRIBUNE - La philosophe, auteur, notamment, de Socrate au pays des process (Flammarion, 2021), jette un regard malicieux sur la propension des détenteurs de la notoriété à se prononcer publiquement pour ou contre un candidat à l’Élysée.

    «La religion chrétienne est de loin la plus attaquée en France»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans son premier ouvrage, le journaliste Marc Eynaud relate les actes de profanation et les agressions à l'encontre des catholiques. Il explique comment la France, fille aînée de l'Église, en est arrivée à ce calvaire contemporain.

    France24 - Monde

    Aux États-Unis, une juge lève l'obligation du masque dans les transports publics

    Publié le : 19/04/2022 - 04:12

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    Une juge américaine a levé lundi l'obligation de porter un masque dans les transports publics. Plusieurs compagnies aériennes ont annoncé dans la foulée que le masque ne serait plus obligatoire, au moins sur leurs vols intérieurs. La Maison Blanche, de son côté, a fait part de sa déception.

    Du nouveau dans la gestion de la pandémie de Covid-19 aux États-Unis. Une juge a déclaré, lundi 18 avril, illégale l'obligation fédérale du port d'un masque sanitaire dans les transports publics du pays, et les compagnies aériennes ont immédiatement mis à jour leurs règles, après plusieurs semaines de combats judiciaires.

    La magistrate, Kathryn Kimball Mizelle, qui siège à Tampa en Floride, a estimé dans sa décision que les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), la principale agence sanitaire fédérale, avaient outrepassé leurs prérogatives en imposant cette obligation, qui s'applique notamment aux avions, aux trains, aux métros et aux autocars.

    Effectif "immédiatement"

    Plusieurs compagnies aériennes américaines ont annoncé dans la foulée que le masque ne serait plus obligatoire, au moins sur leurs vols intérieurs. United Airlines a précisé que le changement était effectif "immédiatement" sur ses vols aux États-Unis, et sur certains vols internationaux, en fonction des règles dans le pays d'arrivée.

    "Cela signifie que nos employés n'ont plus à porter de masque, ni à l'imposer aux passagers, dans la plupart des cas. Ils pourront choisir d'en porter un, d'autant que les CDC continuent de le recommander fortement dans les transports publics", a détaillé un porte-parole du groupe américain, qui avait été parmi les premiers à imposer le vaccin anti-Covid à ses employés.

    American Airlines et Delta ont fait des annonces similaires. Les masques "bien ajustés protègent la personne qui les porte, même si les personnes autour n'en portent pas", a rappelé Delta.

    "Les masques ont été comme les cartes d'embarquement pendant presque deux ans – impossible de voler sans", remarque de son côté Alaska Airlines, avant d'indiquer qu'ils sont désormais optionnels, sauf sur les vols en direction et en provenance du Canada.

    Cette compagnie évoque aussi dans son communiqué le cas des passagers bannis parce qu'ils avaient refusé de porter un masque. "D'après nos rapports, certains clients dont le comportement a été particulièrement choquant vont rester interdits à bord, même après le changement de la règle sur les masques."

    La Maison Blanche "déçue"

    L'administration de Joe Biden s'est récemment retrouvée sous une pression croissante pour assouplir ou annuler le masque obligatoire. Une vingtaine d'États dirigés par les républicains et plusieurs grandes compagnies aériennes ont notamment demandé la fin de cette mesure dans les avions et autres transports publics. Mais la semaine dernière, les autorités fédérales avaient finalement pris la décision de prolonger l'obligation du port du masque au moins jusqu'au 3 mai.

    La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a affirmé que la décision de la juge Mizelle était "décevante", en notant que "les CDC continuent de recommander le port d'un masque dans les transports publics".

    Selon un haut responsable de la Maison Blanche, la décision "signifie que l'ordre des CDC de port du masque dans les transports publics n'est pas en vigueur à l'heure actuelle". L'Agence de sécurité des transports, la TSA, ne fera ainsi pas respecter l'obligation, a précisé ce haut responsable sous couvert de l'anonymat.

    Avec AFP

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    Covid-19 : le Royaume-Uni approuve le vaccin du laboratoire franco-autrichien Valneva

    Covid-19 : la Corée du Sud lève les restrictions sanitaires, sauf le masque en intérieur

    Covid-19 : premiers décès à Shanghai depuis le début du confinement

    France24 - World

    In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

    Issued on: 18/04/2022 - 15:01

    Benjamin DODMAN Follow

    For the third time in the past five presidential elections, millions of French citizens are preparing to cast their ballots not in favour of a candidate but to keep another one out of power. So far, the anti-Le Pen vote has resulted in crushing defeats for the far right – but at the cost of rising abstention, anger and resentment.

    President Emmanuel Macron will again face Marine Le Pen in a presidential run-off next Sunday, five years after he crushed the far-right candidate in a lopsided contest. Polls are pointing to a much closer race this year amid widespread dismay at a rematch voters have long said they didn’t want

    The second round of France’s marquee election is supposed to mark the apex of French democratic life – the moment when a majority of the people rally behind a vision, a platform, a man (we’re yet to have a woman). Midway through this year’s two-round contest, however, all the signs point to an increasingly unhappy democracy, even by the low standards of a famously morose and rebellious nation.

    French presidential election © France 24

    Pollsters have flagged the prospect of record abstention in the April 24 run-off, following a botched campaign and five turbulent years marked by violent protests and Covid lockdowns. Many voters say they feel arm-twisted into choosing “the lesser of two evils”, and students have taken to occupying university campuses in protest at the outcome of the election’s first round. 

    The widespread malaise “is not good for turnout and it’s not good for democracy", said Tristan Haute, a political analyst at the University of Lille, whose research focuses on voter habits. “We’re likely to see a repeat of what happened in 2017, when turnout decreased in the second round and voters cast a record number of blank or spoiled ballots in protest at the choice of candidates,” he added. 

    France's abstention problem 

    A quarter of the French electorate shunned the polls in the first round on April 10, the highest number since the political earthquake that ushered Jean-Marie Le Pen into the second round in 2002. Observers had expected even more voters to abstain after a lacklustre campaign overshadowed by the war in Ukraine and hampered by a largely absent incumbent. 

    An Ifop poll ahead of the first round found 80 percent of French people felt the campaign was “poor quality”. Another survey, by Ipsos-Sopra Steria, said 55 percent of respondents were “unhappy” and 37 percent downright “angry”. In the words of ruralist candidate Jean Lassalle, it was a “campagne de merde” (crap campaign). 

    “Given the build-up, there was almost a sigh of relief last Sunday when abstention remained below the level of 2002,” said Haute. “But what people tend to forget about that year is that turnout increased massively in the second round. Jean-Marie Le Pen’s qualification sparked an electroshock and a remobilisation of voters. That’s unlikely to happen this year.” 

    >> On This Day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final

    Until the last election in 2017, the pattern was for turnout to increase in the second round as the country split into two broad camps, largely along a left-right divide. The system worked reasonably well in what was then a bipolar system. But the rise of the far right has shattered the equilibrium. 

    Results from the first round signalled the emergence of three camps of roughly equal weight: a centre-right bloc gravitating around the incumbent Emmanuel Macron, a far-right bloc dominated by Le Pen, and a scattered left that tried – and narrowly failed – to prevent a rematch of 2017.  

    That failed attempt accounted for the late surge in support for veteran leftist Jean-Luc Mélenchon and the higher-than-expected turnout in places where he did best, said Haute, who observed the election in the stricken northern town of Roubaix, where Mélenchon took more than 50% of the vote. 

    “Mélenchon drew many young, first-time voters as well as long-time abstentionists from the poorer neighbourhoods,” he said, pointing to a pattern also witnessed in the poorer, immigrant-rich suburbs of Paris. “He drew people who wanted Le Pen out of the race and who hoped immigration and identity politics would not be an obsessive theme in the run-off.” 

    A lack of choice 

    With Mélenchon now out of the race, the concern is that many of his supporters will shun the next round, feeling disenfranchised. Across France, the sense of a lack of choice is especially acute among younger voters, whose preferred candidate was the veteran leftist.  

    Between them, the two finalists garnered fewer than half the votes cast by those aged 18 to 35. For many young voters, the left’s absence from the second round means issues that are critical to them – such as the environment, education, women’s and minority rights – have also been shut out.  

    “There is clearly a disconnect between the aspirations of young voters and the political offer available in the second round,” said Haute. “Many young people feel their voices are not being heard and that their main concerns have been ignored during the campaign.” 

    It is not just the absence of their preferred candidates and topics that is problematic. Despite her best efforts at normalisation, and her own inroads in the youth vote, Le Pen remains an anathema to swaths of French voters, young and old. This has left many feeling they have only one option in the run-off, depriving them of the essence of democracy: choice. 

    At the same time, Macron’s government has alienated many young woters with its rants against “woke” ideas and “Islamo-leftism” in academia. Brutal police clampdowns on protesters have also blurred the line between far right and mainstream in the eyes of some, encouraging the spread of the slogan, “Neither Le Pen, nor Macron”.  

    As a result, many young voters are likely to abstain on April 24, though this should not be interpreted as a lack of interest in politics, Haute cautioned. 

    “Young voters are no less politicised and no more individualistic than in the past, and yet they are increasingly tempted by abstentionism,” he said. “This discrepancy is explained by a yearning for different forms of political participation that are not limited to elections and the formal institutions of representative democracy.” 

    By protesting ahead of the run-off, Haute added, French youth are sending a signal to Macron, “warning him that they won’t lower their guard if he is re-elected".

    Presidential monarchy 

    Talk of breathing new life into French democracy has been a recurrent theme during Macron’s first term in office. It was at the heart of the Yellow Vest insurgency that rattled his presidency and fostered debate on democratic reform. 

    One of the defining features of the Yellow Vests was their attempt to reclaim politics by wresting it from the control of parties and institutions they saw as undemocratic. As Magali Della Sudda, a researcher at Sciences-Po Bordeaux, explained in a recent interview with FRANCE 24, “one can credit the movement with getting the French to show interest in their institutions and constitution – a remarkable feat in its own right".

    The promise to convene a constitutent assembly tasked with drafting a new constitution for France – and usher in a Sixth Republic to replace the current one – helped Mélenchon rally swaths of the Yellow Vest movement behind his banner. It also drew other voters who were otherwise uncomfortable with the veteran leftist’s divisive personality, but who were eager to end France’s “presidential monarchy”.  

    A long-time advocate of a Sixth Republic, Paul Alliès, a professor of political science at the University of Montpellier, said rising abstention and increasingly violent protests are a consequence of a dysfunctional system that invests too much power and attention on the figure of the president. The corollary of this lop-sided system, he added, is “a parliament that is totally impotent”. 

    “This cult of the leader, our habit of framing elections as the ‘meeting between a man (sic) and a people’, it’s all nonsense,” he said. “We have the worst regime in all of Europe, and it’s fuelling violence and resentment.” 

    Critics of the presidential role fashioned by General Charles de Gaulle have long pointed to fundamental defects in France’s Fifth Republic: presidents ruling from their ivory tower, answerable to nobody; parliaments stripped of powers and initiative, reduced to rubber-stamping the Élysée Palace’s directives; prime ministers appointed and dismissed at the president’s whim, and promptly scapegoated when things go wrong.  

    In a 2014 study calling for political reform in France, the Peterson Institute for International Economics said: “The era of regularly electing a new king and regularly tossing him out again should be over in France.” 

    “France must change its system, preferably reducing the status of its presidency to the largely ceremonial level seen in other European republics,” the think-tank wrote. “At the least, it should (..) remov(e) the president's right to name the prime minister, call new elections, and serve as commander-in-chief.”  

    A political ‘accident’

    Designed to legitimise those sweeping powers by ensuring the president wins at least 50% of the popular vote, France’s two-round electoral system increasingly has the opposite effect, the study added. It noted that tactical voting aimed at keeping the far right out of power means the winner “command(s) a negative political mandate of ‘not being Marine Le Pen’, a leader without a popular mandate to lead or enact the change France needs.” 

    Macron’s refusal to acknowledge a “negative mandate” has led him to recuse the idea of a “republican front” – the united front of voters of all stripes that has so far kept the far right out of power at the national level and, in the vast majority of cases, at the local level too. 

    As he returned to the campaign trail on Monday, Macron disputed the fact that the “republican front” was crucial to his landslide win in 2017, implying that 66% of French voters had chosen him and his project. It’s a risky strategy, said Haute, noting that Macron needs to sway left-wing voters who are reluctant to back him once more. 

    “Of course candidates prefer to claim that their support is motivated and not tactical. No-one wants to be elected on the basis of a vote by default,” he said. “That’s the strategy Macron is sticking to in the second round, but it could easily anger many left-wing voters who clearly don’t feel they have a choice.” 

    Macron’s abrasive style and policies that veered to the right have upset many voters on the left. Rightly or wrongly, the perception that he has done everything in his power to engineer a repeat of the lopsided contest of 2017, framing the election as a showdown between the liberal mainstream and nationalist extremes, has left many feeling trapped

    “Macron has spent the past five years explaining to us that Marine Le Pen is his only opponent, it was his idea to introduce this divide,” said 31-year-old Felix, a Dijon-based designer who grudgingly backed Macron in the second round in 2017 but plans to abstain this time. “I know Le Pen is much worse, but I’m also radically opposed to Macron’s policies,” added 38-year-old Coraline from Bordeaux, who said she felt “arm-twisted” into voting for the incumbent. 

    Just hours after first-round results came in, an Ipsos poll for FRANCE 24 suggested as many as 30% of Mélenchon’s voters might switch to Le Pen – a huge proportion that sent shivers down the spines of Macron supporters. Later polls, however, have brought that number down considerably. On Saturday, the same pollster projected around 16% of Mélenchon’s vote going to Le Pen, against 33% backing Macron and the rest abstaining. 

    The first figure had much to do with left-wing voters raging at having come so close, said Erwan Lecoeur, a political analyst at the Pacte institute in Grenoble.  

    “Many despondent voters will have reacted by saying they would not bail out the ‘right’ for a third time, after having done so for Jacques Chirac against Jean-Marie Le Pen in 2002, and then Macron against Marine Le Pen five years ago,” he explained. “Since then, however, a number will have come to realise that if everyone does the same, then there’s a chance Marine Le Pen might squeak through.”  

    Mélenchon himself has urged supporters not to hand Le Pen “a single vote”, repeating the injunction four times as he conceded defeat on April 10. But he has refrained from backing Macron and a party consultation this week found that 33% of members would back the incumbent while the rest plan to abstain, leave their ballot blank or spoil it.

    The outcome of Sunday’s election will depend largely on whether such voters can overcome their frustration and agree once more to a “vote barrage” (blocking vote) against the far right. While polls still favour Macron to win, widespread anger and disillusion mean a “political accident” is a distinct possibility, Lecoeur warned. 

    “If left-wing voters were to abstain in significantly larger numbers than the ‘populist block’ Marine Le Pen has courted and moulded over the years,” he explained, “then we could end up with a ‘political accident’: the election of a candidate whose political and ideological DNA is incompatible with a majority of the French.” 

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    French students block schools to protest choice between Macron and Le Pen

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    Leftist party consultation shows majority will abstain, vote blank in Macron-Le Pen run-off

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Borrowing from the left, Macron signals greener pitch at Marseille rally

    France24 - World

    On This Day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final

    Issued on: 17/04/2022 - 09:03

    Tracy MCNICOLL Follow

    Any presidential campaign has its emblematic moments that change the course of the race, be they breathtaking instant tide-turners or incidents laden with meaning only in hindsight. With French voters set to elect a president on April 24, FRANCE 24 looks back at telling moments from campaigns past. In the spotlight: Prime Minister Lionel Jospin, the Socialist Party candidate, roars with laughter at the thought of not making it to the second round, even as the 2002 race rumbles towards disaster.

    Just four days before the first round of the 2002 French presidential election, the Socialist candidate Lionel Jospin, relaxed and smiling, sat down with a mischievous reporter keen for a game of political science fiction.

    Twenty years ago – even 96 hours before a fateful first-round vote – it was still unthinkable for a sitting prime minister (or indeed most anyone else) to imagine far-right candidate Jean-Marie Le Pen advancing to a presidential final. Just alien. After all, Le Pen was the diabolical ex-paratrooper who had once downplayed Nazi gas chambers as "a detail" of World War II history. A marginal figure. One that voters would marginalise, surely. And yet a history-shaping cataclysm was to come.

    As prime minister for the five years dating back to 1997, the popular Jospin had pushed through socially progressive measures like France's 35-hour workweek. During a period social scientists would later pinpoint as the happiest the French had experienced, Jospin had led a left-wing coalition government while his old rival, the conservative Jacques Chirac, held the Élysée Palace as president. In April 2002, all conventional wisdom, not to mention the polls, saw Jospin advancing to the second round, strolling leisurely towards a run-off duel against Chirac, a rematch of the pair's 1995 clash.

    "Imagine, just one moment, Mr. Prime Minister – Mr. Candidate – that you aren't in the second round?" a journalist, John Paul Lepers, asked the Socialist on April 17, 2002. "Who would you vote for?"

    Incredulous, Jospin threw back his white-mopped head and laughed heartily. He had to pause to catch his breath before replying. "No, I have an imagination like anyone else, but, still, tempered by reason," he smiled. "So..." 

    "It's impossible?" the candidate is asked.

    "Let's not say that, but it doesn't seem very likely to me, huh? Right. So maybe we can skip to the next question?" Jospin asked blithely, stifling a grin.

    The rest is history. Four short days later, Le Pen, the rabble-rousing leader of the National Front, scored 16.86 percent to bring the far right into the final round of a presidential election for the first time. On his fourth bid for the presidency, Le Pen would be challenging the vote-topping incumbent Chirac (19.88 percent) for France's top job two weeks later, not Jospin. The Socialist finished third with 16.18 percent, fewer than 200,000 votes short of the run-off.

    With historically low turnout (28.4 percent abstained) and a record number of candidates (16) on the ballot, the bar to entry for the 2002 presidential duel was uncommonly low. And a glut of left-wing candidates had split the vote, their voters just as casually confident as Jospin and untroubled by the far-right threat.

    A 'thunderclap', an 'earthquake', a 'bomb'

    The surprise result shook France to its core. Not to mention Jospin. Stern and ashen-faced, the prime minister waited no longer than his concession speech to quit politics for good, eliciting screams from supporters overcome with emotion. Likening the result to "a thunderclap", the disgraced Socialist called the far-right foray "a very worrying sign for France and for our democracy".

    That same night, young people poured into the streets in spontaneous protest. The next morning's front pages blared seismic headlines: “The Le Pen Bomb” (France Soir), “The Shock” (Le Parisien), “The Earthquake” (the right-leaning daily Le Figaro), “France does not deserve this” (the communist daily L’Humanité) or succinctly, “No” (the left-leaning daily Libération). Apart from one of two Trotskyists on the first-round ballot, every losing left-wing candidate called on their supporters to (hold their noses and) vote for Chirac in the run-off to keep the far right from power. Anti-Le Pen demonstrations built to a crescendo on May Day, five days before the decisive vote, with some 1.3 million protesters taking to the streets – a record at the time that stretched back to France's liberation from Nazi occupation at the close of World War II. On banners and placards across the country, the message was clear: Not this time and never again.

    When push came to shove in the May 5 run-off, that vast consensus was redeemed. The all-hands-on-deck front that parties and voters put up to keep the far right from power – dubbed the "Front Républicain" – handed Chirac a landslide victory: 82.2 percent to Le Pen's 17.8. A banana republic score levied in the name of republican democracy. Disaster averted. At least for a while.

    Epilogue: undeterred, a far-right machine rumbles to life

    The vast majority of French voters, not to mention France's allies abroad, weren't alone in their relief at seeing off the prospect of a President Le Pen in 2002. The far-right demagogue himself would later admit that he, too, had worried about actually winning France's highest office because his National Front at the time lacked the "machinery of power" needed to actually govern the country.

    After the 2002 race, the anti-immigrant hardliner would take one final kick at the Élysée can, waging a fifth presidential bid in 2007 at the age of 78. But a more mainstream conservative presidential candidate, Nicolas Sarkozy, had by then figured out how to siphon votes from the National Front with striking effect. Le Pen finished fourth in his farewell campaign, eliminated in the first round with 10.44 percent of the vote. Sarkozy topped the 2007 first round with 31 percent of the vote, triple Le Pen's score, before winning the presidency handily. The grizzled old hardliner wouldn't reproduce the earth-shattering impact of his notorious 2002 run – at least not directly.

    But far from putting an end to the far right's dalliance with French presidential politics, it turned out 2002 was only the beginning. The long journey to normalising the National Front – rendering it "banal", in the French parlance – began virtually the next day, more or less inadvertently.  Starting with Sarkozy, mainstream politicians sought to neutralise the far right's vote-getting power by folding its supporters' concerns into their own policymaking. On the other hand, the extremist outfit would seek to soften its own image in a bid to build up the machinery it needed for governing.

    The scrappy Sarkozy's rise to power had begun in earnest after the 2002 vote. Crime fears were seen to have contributed to Le Pen's success and the re-elected Chirac named Sarkozy as his interior minister. From there, Sarkozy made his name as France's top cop, showily waging war on crime and putting undocumented migrants on notice before parlaying his tough talk into a successful bid for the Élysée Palace. As president from 2007, Sarkozy made national priorities of hardline issues like banning the burqa and deporting Roma.

    But Sarkozy's appeal to National Front voters soon faded, making good on Le Pen's contention that "people prefer the original to the copy" when he couldn't meet hardline expectations. When Sarkozy stumped for re-election in 2012 blasting "uncontrolled waves of immigration", no one could ignore that he had shaped migration policy himself for a full decade.

    Sarkozy lost the 2012 presidential race to Socialist François Hollande. But the National Front was back on the rise. Its candidate, one Marine Le Pen, scored 17.9 percent in the 2012's first round, a party record, after taking up the torch from her father. She then topped the vote in 2014 European Parliament elections, successively adding elected officials to her machinery of power. In 2017 she bettered her dad's 2002 performance, making it to the final and closing the gap on her opponent, Emmanuel Macron. Running as a centrist, Macron beat Marine Le Pen in the 2017 run-off with 66.1 percent to her 33.9. Five years on, the pair will square off in a rematch next Sunday set to be tighter still.

    Crossing the Rubicon

    The left-leaning Fondation Jean Jaurès think tank argued last year that the so-called "cordon sanitaire" – the barrier that rival political parties agreed to quarantine the National Front off from the levers of power – began "to erode" after Sarkozy's presidency. In 2012, down the stretch of his doomed bid for re-election, Sarkozy crossed the Rubicon when he deemed Marine Le Pen "compatible with the republic". In 2015, his party crossed another line when it officially green-lighted reneging on the republican front in a legislative by-election that pit a leftist candidate against the National Front. After the first presidential round in 2017, far-leftist Jean-Luc Mélenchon declined to explicitly call on his supporters to vote for Macron against Le Pen in the final; last Sunday, he did the same for the 2022 run-off. So, too, did the conservative Les Républicains in deciding not to back a vote for either Macron or Le Pen next Sunday.

    Marine Le Pen, meanwhile, spent a decade giving the family business a makeover. After taking over in 2011, she set out to "de-demonise" the party her father founded, showing the door to those she deemed "anti-Semites, extremists and extreme-right guys" and rebranding the party the "National Rally". She got a boost for the 2022 race when far-right newcomer Éric Zemmour appeared like a bull in a china shop, deflecting attention and effectively accelerating Le Pen's charm offensive. While Zemmour hogged the limelight with hardline histrionics, Le Pen was free to focus on voters' purchasing power concerns – pledging to slash fuel prices and nix income tax for those under 30. Anyone interested in checking that her hard-right credentials were still intact (banning the hijab, ending birthright citizenship, stripping benefits for foreign nationals) could consult the brochure.

    >> Closing in on Macron: Could LePen's blandest campaign be her most successful yet?

    Observers note that traditional far-right concerns have gradually shifted from marginal issues in the public debate to central ones, effectively normalising topics once considered beyond the pale and far-right parties. 

    Back in 2002, Chirac showily refused to take part in a TV debate against fellow presidential finalist Jean-Marie Le Pen. "In the face of intolerance and hatred, no transaction, no compromise of principles, no debate is possible," Chirac explained at the time.

    In stark contrast, Macron's Interior Minister Gérald Darmanin last year squared off against Marine Le Pen on primetime television. They sparred over a bill Macron's party was tabling in parliament meant to ward against "Islamist separatism". Indeed, Darmanin had just published a book of that name and Le Pen praised it. "I read your book very carefully," she told Darmanin, a onetime Sarkozy protégé. "And, apart from a few inconsistencies, I could have put my name on it," Le Pen said. Darmanin, for his part, accused Le Pen for "going soft" with "her strategy of de-demonisation". He quipped, "You should take some vitamins; I don't find you tough enough."

    That February 2021 encounter was telling. "They spent two hours discussing the place of Muslims in French society at a time when we are living through both a health crisis and an economic crisis," sociologist Ugo Palheta told FRANCE 24 at the time. "The government is trying to reclaim the population's trust by adopting much of the vocabulary and proposals of the far right in a blatant attempt to win votes," the expert argued, noting previous administrations had done the same. "This is what Macron is doing today with a strategy that starts from the principle that the working classes are concerned above all with identity issues, when they are mainly suffering from their socioeconomic situation. The problem is that, the further you extend into far-right terrain, the more the far right progresses," Palheta said.

    >> ‘Macron helped advance the far right’: French centrist parties veer rightward to maintain power

    Just weeks after that controversial TV clash, the left-leaning daily Libération drew fire from Macron allies for a front page exposé on the exasperated leftists ready to break ranks with the once-sacrosanct republican front, should Macron and Le Pen meet again in the 2022 presidential election final.

    Now, faced with just that scenario on April 24, Macron has his work cut out for him. Polls this time have Le Pen within striking distance of the Élysée Palace. Sarkozy, Hollande and Jospin himself have all said they will cast a vote for Macron to keep Le Pen at bay. But student demonstrators are railing against both presidential options and threatening to abstain. One banner hung from a university window in Paris on Thursday declared: "Sorbonne occupied against Le Pen, Macron and their world." Le Pen, meanwhile, said her father Jean-Marie would be invited to the Élysée Palace for her inauguration should she win next Sunday – capping a 20-year wait to see a Le Pen in the presidency.

    French presidential election © France 24

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    On This Day in 2007: France's power couple keeps up the façade in a race riven by intrigue

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    France24 - World

    Leftist party consultation shows majority will abstain, vote blank in Macron-Le Pen run-off

    Issued on: 17/04/2022 - 13:19Modified: 18/04/2022 - 08:00

    FRANCE 24 Follow

    Most members of leftist candidate Jean-Luc Mélenchon's party will abstain or leave their ballot papers blank in the presidential run-off between President Emmanuel Macron and his far-right challenger Marine Le Pen on April 24, an internal consultation showed.

    Macron won the presidency in 2017 after easily beating Le Pen when voters rallied behind him in the run-off to keep her far-right party out of power.

    Last Sunday's initial vote set up the same second-round battle, but Macron is facing a much tougher challenge with both sides desperate to court those who backed Mélenchon, who narrowly missed out on the run-off after winning about 22% of the vote.

    French presidential election © France 24

    Mélenchon has called on his supporters not to vote for Le Pen, repeating the injunction four times in a speech to supporters after the first round. But he has stopped short of advocating Macron and said his La France insoumise (France Unbowed) party would hold a public consultation to help guide those who backed him.

    According to results published on Sunday from about 215,000 people who took part, more than 66% said they would abstain, leave their ballot paper blank or spoil it. Just over 33% said they would vote for Macron. The option of voting for Le Pen was not given to respondents.

    "The results are not an order to vote for anybody (...). Voters will make their own choice and vote as they see fit," Mélenchon's campaign team wrote on its website.

    For decades, a "republican front" of voters of all stripes rallying behind a mainstream candidate has helped to keep the far right out of power.

    But Macron, whose sometimes abrasive style and policies that veered to the right have upset many voters, can no longer automatically count on that backing.

    An IPSOS-Sopra-Steria poll on Saturday showed that some 33% of Mélenchon voters would back Macron with 16% supporting Le Pen on April 24. But more than 50% of people questioned declined to give their view.

    With the electorate fragmented and undecided, the election will likely be won by the candidate who can reach beyond his or her camp to convince voters that the other option would be far worse.

    Macron borrowed directly from Mélenchon's platform on Saturday by promising to put his next prime minister in charge of "planification écologique" (ecological planning) – a concept popularised by Mélenchon.

    Addressing hundreds of supporters in central Marseille, Macron promised a "complete renewal" of his policies. He said he would also appoint a minister of "energy planning" with "a mission to make France the first leading nation to end oil, gas and coal consumption".

    (FRANCE 24 with REUTERS)

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    Borrowing from the left, Macron signals greener pitch at Marseille rally

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    French students block schools to protest choice between Macron and Le Pen

    Le Monde

    Menace, chantage, intimidations

    Joe Biden va-t-il tweeter sa satisfaction, lui qui promeut le syndicalisme au nom de la défense des classes moyennes ? Après des salariés d’Amazon, de Starbucks et d’Activision Blizzard, des employés du magasin Apple de la gare de Grand Central, à New York, se sont engagés, lundi 18 avril, sur la voie semée d’obstacles de la création d’un syndicat – une première outre-Atlantique pour la firme à la pomme. Regroupés sous la bannière des Workers United, qui a soutenu avec succès des travailleurs de Starbucks, ils doivent recueillir la signature d’au moins 30 % de leurs collègues pour pouvoir réclamer, ensuite, un vote d’approbation ou de rejet d’une organisation syndicale.

    « Le Starbucks Workers United s’implante progressivement aux Etats-Unis »

    Un salaire horaire d’au moins 30 dollars (27,80 euros) et plus de congés figurent en bonne place dans les revendications des salariés, frappés par la pandémie de Covid-19, qui a fait des ravages à New York, et par une flambée des prix « sans précédent ». Ils veulent bénéficier des profits faramineux du géant de Cupertino, la plus riche des compagnies mondiales, qui a réalisé un bénéfice de 35 milliards de dollars pour le seul quatrième trimestre 2021. Quelques-unes des 270 boutiques américaines se sont engagées dans la même voie, mais les initiateurs du mouvement se montrent discrets pour ne pas perdre leur emploi.

    « Nous reconnaissons l’immense bravoure dont ces travailleurs font preuve pour défendre leurs droits », souligne le syndicat du secteur des services. Comme s’ils vivaient sous la férule de dictateurs chinois ou birmans. Mais rien n’est gagné, et la création d’un syndicat ne fait pas l’unanimité des salariés. Même à l’entrepôt Amazon JFK8 de Staten Island, dans la banlieue de New York, où le oui a recueilli 55 % des suffrages début avril dans un scrutin marqué par une forte abstention.

    Amazon voit naître son premier syndicat aux Etats-Unis

    De 30 %, dans les années 1950, le taux de syndicalisation des Américains est tombé à 10 %. Créer une section ou y adhérer est un droit reconnu, mais les menaces, le chantage et les intimidations précédant un vote des salariés font échouer l’écrasante majorité des projets. Les initiatives se multiplient, et chaque nouveau syndicat est une victoire arrachée de haute lutte à des directions préférant, selon l’expression d’Apple, une « relation directe » avec les salariés.

    Aux Etats-Unis, naissance historique d’un syndicat dans des cafés Starbucks

    Que peut le président américain, sinon répéter inlassablement qu’« il ne doit y avoir aucune intimidation, aucune pression, aucune menace, aucune propagande antisyndicale », comme il le déclarait, il y a un an, en soutenant des employés d’Amazon. « Aucune hiérarchie ne devrait attaquer des employés sur leur préférence syndicale. » Le message passe toujours aussi mal au pays de la libre entreprise, désormais travaillé par l’esprit libertarien de la Big Tech, où derrière chaque syndiqué se cache un dangereux bolchevique le couteau entre les dents.

    France24 - World

    UK PM Johnson to face angry MPs for first time since 'partygate' fine

    Issued on: 19/04/2022 - 05:17

    NEWS WIRES

    British Prime Minister Boris Johnson will face angry lawmakers Tuesday for the first time since being fined for breaking the law, as the "partygate" scandal continues to plague him.

    The embattled UK leader has weathered the initial storm after being penalised last week for breaching Covid lockdown laws on one occasion in 2020, doggedly defying calls to resign.

    But Johnson can expect a bruising few days as the House of Commons returns from its Easter break, with MPs demanding to know why he repeatedly insisted to them that no rules had been broken.

    Knowingly misleading parliament is a breach of government ministers' code of conduct, which states they should resign as a result, and opposition lawmakers are adamant he should go.

    However, despite becoming the first modern British leader to be fined for law-breaking and facing further possible penalties as police investigate numerous rules-breaching events in Downing Street, he is digging in.

    The 57-year-old will reportedly try to sideline the controversy with a "business as usual" mantra this week, which includes a two-day visit to India starting Thursday.

    "The prime minister will have his say... and will outline his version of events and face questions from MPs," government minister Greg Hands told Sky News Monday.

    "(He) is getting on with the job, he's delivered, and the government has delivered in anything from the vaccination programme through (to) the strong support for Ukraine."

    Attention diverted 

    London's Metropolitan Police Service is investigating dozens of alleged lockdown breaches by Johnson and his staff in the Downing Street complex where he lives and works during the pandemic.

    It said last week officers have so far issued more than 50 fines.

    The scandal, the latest in a stream of controversies to hit Johnson since last summer, left his position hanging by a thread earlier this year and Conservative MPs in a dangerously rebellious mood.

    But he has boosted his survival chances with what is seen as a firm response to the war in Ukraine, which diverted attention away from the furore when he was most vulnerable.

    Several Conservative lawmakers who had publicly withdrawn their support for his leadership have reversed course and argued now is not the time for a change of Tory leader.

    A growing cost-of-living crisis is also credited with distracting people from the scandal, while Johnson has made several big policy announcements aimed at his pro-Brexit political base.

    They include controversial plans to send migrants and asylum seekers who cross the Channel thousands of miles away to Rwanda.

    However, commentators doubt he can maintain his party's support if repeatedly fined, his Tories fare poorly in local elections next month and further lurid details of parties emerge.

    In an ominous sign last Wednesday, Simon Wolfson, a justice minister, resigned from the government, citing "the scale, context and nature" of the rule breaches.

    'Liar' 

    Several Tories have also renewed calls for him to step down.

    Johnson will bid to shore up his standing with them when he addresses a meeting of the Conservative parliamentary party Tuesday evening, according to reports.

    However, he could face the further embarrassment of lawmakers voting to refer him to a rarely convened parliament committee which would decide whether he had misled them over "partygate".

    Commons Speaker Lindsay Hoyle is said to be considering whether to allow such a vote, amid pressure from opposition parties.

    "Boris Johnson defied his own law and then lied and lied and lied," Angela Rayner, Labour's deputy leader, tweeted last Tuesday.

    "While the British public were making huge sacrifices, he was rule-breaking."

    Johnson is undoubtedly hoping voters' anger over "partygate" has dissipated, but recent polling found they remain furious.

    One national survey showed nearly two-thirds of people spoke negatively about the Tory leader, compared to just 16 percent positively, with the word "liar" the most commonly shared response.

    "Overall, 'partygate' dominates views of Boris (Johnson) over Ukraine," said James Johnson, a Conservative pollster who conducted the sample. 

    "Fury has not receded. Many negative comments are by people who liked him previously but have now changed their minds."

    (AFP)

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    UK's Johnson announces end to all Covid restrictions

    British PM Johnson under pressure to apologise over 'Trumpian' attack on rival

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    UK’s Johnson to be fined over Downing Street lockdown parties

    L'Humanité

    Procès du 13 novembre. François Hollande, un "témoin normal" à la barre

    Actu

    Entendu comme témoin, l’ancien chef de l’État François Hollande a défendu son action et nié tout dysfonctionnement des services de renseignement. Contrant aussi la propagande des terroristes : « Ils nous ont frappés non pas pour ce que nous avons fait, mais pour ce que nous sommes ».

    Alexandre Fache

    Ni la police ni les organisateurs n’ont livré leurs estimations, mais un rapide coup d’œil à la salle du tribunal, pleine à craquer, comme rarement depuis le début de ce procès, le 8 septembre, suffisait à se rendre compte de l’audience exceptionnelle (en termes d’affluence) qui s’est tenue, mercredi 10 novembre, devant la cour d’assises spéciale, chargée de juger vingt personnes pour leur participation aux attentats du 13 novembre 2015. Sur tous les bancs, ceux des parties civiles, des avocats et surtout des journalistes, il y avait foule pour entendre le témoignage de l’ancien président de la République François Hollande. Guère de révélations à attendre de l’exercice pourtant, l’ex-chef de l’État s’étant déjà exprimé à plusieurs reprises sur cette « soirée funeste », sur les décisions qu’il avait été amené à prendre en ce 13 novembre, comme sur celles qui ont précédé ou suivi ces attentats.

    Tous nos articles sur le procès des attentats du 13 novembre 2015 à retrouver ici !

    En défense, plusieurs robes noires ont d’ailleurs commencé par contester la légitimité et l’intérêt d’une telle audition, comme celles, à venir la semaine prochaine, de plusieurs sociologues ou spécialistes de l’islam politique, parmi lesquels Gilles Kepel, Hugo Micheron ou Mohamed Sifaoui. «  Que peuvent nous dire MM. Hollande ou Kepel sur les faits reprochés aux accusés ? » interroge ainsi Me Martin Mechin, avocat d’un des accusés, Ali El Haddad Asufi. Sous-entendu, rien. « On va nous parler de témoins de contexte, mais ce genre de dispositif n’est prévu que dans le cadre de procès pour crime contre l’humanité ou génocide, avec des faits anciens, jugés par des jurés populaires. Pas quand une cour d’assises spéciale est mobilisée », appuie sa consœur Me Ménya Arab-Tigrine. Las, après deux heures de débat, et une longue suspension, le président Jean-Louis Périès rejetait les requêtes déposées par plusieurs avocats et donnait le feu vert au témoignage de l’ancien président.

    Une réponse aux revendications formulées par les terroristes du Bataclan

    Costume gris, teint hâlé, François Hollande s’est donc avancé à la barre, muni d’un petit dossier avec quelques notes. « Je suis là à la demande d’une association de victimes (Life for Paris – NDLR). Je dois ce témoignage aux victimes, à celles qui ont survécu, et qui cherchent des explications », a-t-il d’abord indiqué, précisant qu’il entendait aussi « justifier l’engagement de la France contre le djihadisme islamique ». Dans son propos liminaire, l’ancien président a insisté sur un point central selon lui : «  L’ État islamique nous a frappés non pas pour ce que nous avons fait, mais pour ce que nous sommes. Non pas pour nos modes d'action à l’étranger, mais pour nos modes de vie ici même.  »

    On nous a fait la guerre, et nous avons répondu. François Hollande

    Une façon de répondre directement aux revendications formulées par les terroristes du Bataclan, dont les mots, incriminant l’ancien chef de l’État et l’action de la France en Syrie, avaient été diffusés lors d’une audience précédente, via la bande audio récupérée dans la salle de concert. « Vous ne pouvez vous en prendre qu’à votre président François Hollande », entendait-on. Une justification reprise par Salah Abdeslam, au sixième jour du procès : « François Hollande savait les risques qu’il prenait en attaquant l’État islamique en Syrie », avait lancé le seul survivant des commandos du 13 novembre.

    Pour appuyer son propos, l’ancien président a évoqué la constitution, dès juin 2014, d’une « cellule » chargée de préparer des attentats en Europe, avant même les premiers bombardements menés en Syrie par le France, « le 27 septembre 2015 ». « On nous a fait la guerre, et nous avons répondu », a résumé François Hollande, estimant que les messages de revendication des terroristes relevaient d’abord de la propagande de Daech, d’une sorte de « formule apprise, de refrain, de signature réclamée par les commanditaires ».

    Ce que savait François Hollande de la « menace terroriste »

    Sur le fond, le témoin unique de cette audience a aussi tenu à défendre son action, comme celle des services de renseignement français. « Je le dis ici devant cette cour, et devant les parties civiles qui souffrent : je prendrai exactement les mêmes décisions (si c’était à refaire) » Ou encore : « Il y a forcément un échec quand il y a un attentat. Mais combien sont déjoués ? On n’en parle jamais. (…) J’étais exigeant avec la DGSE, comme la DGSI. Ça ne suffira peut-être pas aux victimes. Mais je peux dire qu’ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient. »

    Nous connaissions les individus, mais nous ne pouvions imaginer qu’ils étaient déjà en train d’agir . François Hollande

    À plusieurs reprises, des avocats des parties civiles interrogent l’ex-président sur ce qu’il savait de la « menace terroriste », sur les changements opérés après les attentats de janvier 2015, la coopération entre les pays (Belgique, Turquie…) ou telle ou telle alerte qui aurait été minorée. Toujours en contrôle et sans se départir de son humour, François Hollande écarte un à un les obstacles, en diplomate aguerri. « On a fait tout ce qu’on a pu, y compris frapper (ceux qui nous menaçaient) en Syrie. Mais nous n’avions pas l’information décisive qui nous aurait permis d’éviter les attentats du 13 novembre. Nous connaissions les individus, mais nous ne pouvions imaginer qu’ils étaient déjà en train d’agir », a assuré l’ancien président.

    À l’issue de plus de quatre heures de déposition, François Hollande a dit « espérer » que notre pays n’ait « plus à revivre un procès de cette importance, avec autant de parties civiles ». « Mais nous aurons à faire face à d’autres attentats, c’est sûr. On n’en a pas fini avec le terrorisme islamiste. J’espère que la démocratie saura trouver des réponses. Et ici, la première d’entre elles, c’est celle du droit. »

    Mon audience La chronique du procès des attentats du 13 novembre 2015

    Juger, c’est aussi essayer de comprendre

    Stéphane Toutlouyan, 54 ans, ex-otage du Bataclan

    Il y a quinze jours, François Hollande a souhaité dîner avec nous, les ex-otages du Bataclan. Il voulait savoir ce que les parties civiles attendaient de son témoignage au procès. Nous avons accepté ce dîner, bien sûr, et lui avons conseillé aussi de contacter le président de Life for Paris, pour avoir une vision plus large de ces attentes, car nous ne représentons pas toutes les victimes dans ce procès. Surtout, nous lui avons expliqué qu’on souhaitait qu’il explique le contexte des attentats. Il y a eu un très intéressant débat sur ce sujet à l’audience, avant la déposition de l’ex-président : qui sont les témoins légitimes à s’exprimer devant une cour d’assises jugeant ce type de faits terroristes ? Un ancien chef d’État, des sociologues le sont-ils ? Pour nous, la réponse est clairement oui. Il y a peu de doutes sur le fait que les accusés présents dans le box seront reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés et la peine exacte qui leur sera infligée nous importe peu.

    En revanche, comprendre ce qui a pu amener des jeunes, petits délinquants ou pas, à se faire exploser dans les rues de Paris ou de Saint-Denis, et à tuer des centaines de personnes, nous paraît essentiel. « Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser », avait estimé Manuel Valls en janvier 2016, lors de l’hommage aux victimes de l’Hyper Cacher. Je ne le crois pas. Essayer de comprendre me paraît capital pour éviter de nouveaux attentats demain. Pour guider les responsables politiques aujourd’hui dans leurs décisions. Bien sûr, ce n’est pas l’objectif de ce procès, juridiquement parlant, et la défense a beau jeu de le rappeler. Mais c’est notre préoccupation, à nous, victimes.

    À titre personnel, c’est même ce qui m’intéresse le plus, et j’aurais souhaité que les sociologues cités par la défense, dont on dit qu’ils défendent l’idée d’une « islamisation de la radicalité », par opposition à ceux, menés par Gilles Kepel, qui parlent de « radicalisation de l’islam », aient accepté de venir témoigner à la barre. Ce débat intellectuel est extrêmement enrichissant et permet de s’attaquer aux racines, à la genèse de ces attentats. Peut-être l’effleurera-t-on, aussi, quand la cour questionnera les accusés sur leur engagement religieux et sur ce qui les a poussés à rejoindre l’« État islamique ». À ce titre, j’espère qu’on n’en restera pas aux seuls accusés, mais qu’on s’interrogera aussi sur qui les a manipulés, individus comme États. Quel a été le rôle de la Turquie, du Qatar, par exemple, dans l’extension du djihadisme islamique ? S’en tenir aux seuls exécutants reviendrait à se cacher une bonne partie de la réalité. 

    procès attentats 13 novembre 2015François Hollande
    Le Monde

    Signal d’alarme

    Chronique. Samedi 16 avril, à Marseille, Emmanuel Macron n’a pas lésiné sur les annonces et effets de manche pour se débarrasser de l’étiquette dans laquelle le premier tour risquait de l’enfermer : devenir le candidat des vieux, le défenseur du système, lui qui s’était promis, en 2017, de conduire une révolution pour rendre l’espoir au pays.

    Pour rajeunir, il s’est peint en vert et a fait de la transition écologique sa nouvelle frontière, promettant de transformer la France en une « grande nation écologique », qui serait « la première à sortir du gaz, du pétrole et du charbon ».

    Présidentielle 2022 : à Marseille, Emmanuel Macron projette la France en « grande nation écologique » pour séduire l’électorat de gauche

    Sa promesse d’aller « deux fois plus vite » dans la réduction des gaz à effet de serre, lui qui, aux yeux des écologistes, a dangereusement lambiné, est directement liée au résultat du premier tour de la présidentielle marqué par le sérieux coup de semonce que lui a adressé la jeunesse : dimanche 10 avril, les 18-24 ans et les 25-34 ans se sont massivement abstenus. Ils l’ont fait à hauteur de 42 % et de 46 %, selon l’enquête Ipsos-Sopra Steria, contre respectivement 29 % et 28 % cinq ans plus tôt. Et ceux qui se sont rendus dans leur bureau de vote ont privilégié le bulletin Mélenchon devenu, au terme de sa troisième campagne présidentielle, le héraut incontesté de la planification écologique.

    Le camouflet a été sévère pour Emmnanuel Macron, qui était, en 2017, le candidat préféré des 25-34 ans et qui s’est retrouvé cette fois relégué en troisième position, distancé de plus de 10 points par l’« insoumis ».

    L’autre alerte est venue de l’étiolement de plus en plus manifeste du front républicain face à l’extrême droite. Le 1er mai 2002, près de 1,5 million de personnes, stupéfaites de ce qui venait de se produire en France et farouchement déterminées à défendre les valeurs républicaines, avaient défilé à Paris et en province pour dire non à Jean-Marie Le Pen.

    Vingt ans plus tard, samedi 16 avril, ils étaient à peine plus de 20 000 manifestants, selon la police, à clamer leur refus de Marine Le Pen. Beaucoup d’entre eux révélaient simultanément leur difficulté, pour ne pas dire leur incapacité, à glisser un bulletin Macron dans l’urne le 24 avril, désabusés, voire furieux, de se sentir piégés par le résultat d’une élection dans laquelle ils ne trouvent pas leur compte.

    Emmanuel Macron défend sa vision de l’écologie en fustigeant le « climatoscepticisme » de Marine Le Pen

    Cette difficulté à trancher entre deux rejets est un vrai signal d’alarme quant à l’état de la démocratie française. C’est comme si le projet de Marine Le Pen, qui veut s’affranchir des règles constitutionnelles, des normes et des valeurs européennes pour introduire, par référendum, une discrimination légale entre nationaux et étrangers, était jugé guère plus menaçant pour la République que l’exercice du pouvoir par Emmanuel Macron.

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    France24 - World

    Pakistan sentences six men to death for lynching Sri Lankan over ‘blasphemy’

    Issued on: 18/04/2022 - 22:51

    NEWS WIRES

    A Pakistan court Monday sentenced six men to death and dozens more to jail terms ranging from two years to life for the brutal mob slaying of a Sri Lankan factory manager accused of blasphemy. 

    The vigilante attack in Sialkot last December 3 caused outrage, with then prime minister Imran Khan calling it a "day of shame for Pakistan".

    Few issues are as galvanising in Pakistan as blasphemy, and even the slightest suggestion of an insult to Islam can supercharge protests and incite lynchings.

    On Monday, prosecutors said 88 of 89 people on trial for the murder of Priyantha Diyawadana had been convicted, with six sentenced to death, nine to life in prison and the rest jail terms ranging from two to five years.

    "The prosecution team worked very hard to present its case to the court and to reach this judgement," Abdul Rauf Wattoo, the lead public prosecutor, told AFP.

    "We are satisfied with the outcome."

    The trial was overseen by a special anti-terror court, established to speed up justice in high profile cases that can otherwise spend years being processed.

    At the time of the killing, local police officials told AFP that rumours spread that Diyawadana had torn down a religious poster and thrown it in the dustbin.

    Several gruesome video clips shared on social media showed a mob beating the prone victim while chanting slogans against blasphemy.

    Other clips showed Diyawadana's body set ablaze.

    Many in the mob made no attempt to hide their identity and some took selfies in front of the burning corpse.

    Rights groups say accusations of blasphemy can often be wielded to settle personal vendettas, with minorities largely the target.

    In April 2017 an angry mob lynched university student Mashal Khan when he was accused of posting blasphemous content online.

    A Christian couple was lynched and their remains burnt in a kiln in Punjab in 2014 after being falsely accused of desecrating the Koran.

    (AFP)

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    'Finally free': Asia Bibi breaks silence after Pakistani death row hell

    The France 24 Interview

    Asia Bibi, Pakistani Christian woman jailed for blasphemy: 'I forgave all those who harmed me'

    PAKISTAN

    Asia Bibi, Christian woman in blasphemy row, leaves Pakistan

    L'Humanité

    Procès des attentats du 13 novembre 2015. « On n’est pas sortis du ventre de nos mères avec une kalachnikov »

    Actu

    Une nouvelle séquence s’est ouverte à la cour d'assises spéciale du tribunal de Paris : les interrogatoires de personnalité des accusés. Salah Abdeslam, seul survivant des commandos, et Mohamed Abrini ont raconté leur enfance sans nuages.

    Kareen Janselme

    A comme Abdeslam. C’est par ordre alphabétique que le président de la cour d’assises spéciale a décidé d’auditionner les accusés. Après cinq semaines de témoignages éprouvants des victimes et de leurs proches sur les attentats du 13 novembre 2015, une nouvelle séquence du procès s’ouvre. Celle des interrogatoires de personnalité des prévenus. Pour devancer sans doute toute possibilité de tribune revendicative, Jean-Louis Périès a circonscrit ses premières questions à leur vie personnelle, « en s’arrêtant à l’aspect qui concerne le fond de l’affaire : l’engagement religieux qui pourrait déborder sur l’aspect radicalisation ». Plus tard, en janvier, cette thématique sera abordée, complétée par les témoignages des familles des accusés, de proches et d’experts.

    « J’étais calme, gentil »

    « Je suis le quatrième d’une fratrie de cinq enfants, j’ai trois grands frères et une petite sœur. » Posément, avec une petite voix, le seul survivant des commandos terroristes du 13 Novembre commence à raconter son enfance. Les cheveux ras mais la barbe en broussaille, les yeux presque noirs, Salah Abdeslam a retiré son masque pour parler à la cour. Légèrement voûté, les mains croisées devant lui, en chemise beige classique, il se mord parfois la lèvre avant de s’exprimer très calmement. Finies ses prises de parole intempestives d’il y a deux mois. Le terroriste vient même d’accepter une expertise psychiatrique, qu’il avait refusée jusqu’alors. Né en Belgique de parents marocains, Salah Abdeslam possède la nationalité française. « Mon enfance est très simple. J’étais quelqu’un de calme, gentil. Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Il y a toujours une bonne ambiance. »

    L’homme décrit des études secondaires techniques. Son diplôme obtenu, il trouve rapidement un emploi à la Stib (Société des transports intercommunaux de Bruxelles), grâce à son père qui y travaille depuis trente ans. L’accusé tente de se présenter en homme mesuré, travailleur. Quand une réponse pourrait suggérer une autre version, il esquive : « Je ne souhaite pas m’exprimer pour cela. » Sa première condamnation pour vol avec effraction ou menace ? « C’était une erreur, une mauvaise fin de soirée, à cause de l’alcool. » Il va au casino mais n’est pas « un addict ». Il reconnaît avoir fumé de la drogue mais « juste le week-end ». « Je suis né en Belgique, j’y ai grandi. J’ai été imprégné des valeurs occidentales », tente-t-il comme ultime excuse. Du bout des lèvres, il avoue tout de même avoir été licencié de la Stib « parce que (il est) allé en prison ». Et évite de s’étendre sur son frère, Ibrahim Abdeslam, qui s’est fait exploser au Comptoir Voltaire, le 13 novembre 2015.

    Son avocate, maître Olivia Ronen, essaie de relancer un débat sur sa cellule, les caméras qui l’observent 24 heures sur 24, son isolement permanent, mais a du mal à convaincre. Le détenu lui-même affirme ne s’être « jamais plaint de (s)es conditions de détention ». Le président lui rappelle cependant, ironique : « Vous vous étiez plaint le premier jour, il me semble : “On est traités comme des chiens”, disiez-vous… »

    Poker, cannabis et petits boulots

    Son ami d’enfance, Mohamed Abrini, lui succède à la barre. Spider-Man, Brioche, la Brink’s, les surnoms ne lui manquent pas. Très à l’aise, le Belge d’origine marocaine a vécu dans le même quartier de Molenbeek, en Belgique, comme le résume un plan affiché dans la salle d’audience où de nombreuses épingles bleues précisent les habitations de la plupart des accusés, presque tous voisins. Lui aussi a eu une enfance heureuse, dans une famille attentive. Après des études jusqu’à 17 ans, il enchaîne petits boulots, infractions et condamnations. Poker, alcool, cannabis : « J’ai eu toutes les addictions, affirme-t-il. On a grandi en Europe. On est sortis en discothèque, on a bu, on a fumé. On n’est pas sortis du ventre de nos mères avec une kalachnikov en main. » Aux avocats des parties civiles qui s’étonnent de son enfance « normale », il précise que ce sont les télés du quartier diffusant Al Jazeera, « le conflit israélo-palestinien, l’invasion en Irak », qui lui ont fait réaliser que le monde était « violent ». Et pourtant, c’est quand il apprend que son petit frère est mort en Syrie qu’il n’a «  plus d’autre envie que de partir en Syrie ».

    procès attentats 13 novembre 2015attentats du 13 novembre 2015salah abdeslamdjihadistes français
    Le Monde

    SANS TITRE

    Live animé par Clémence Apetogbor et Romain Del Bello

    • « Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive », a déclaré, lundi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours retransmis sur Telegram.
    • La bataille pour le contrôle de la ville de Marioupol se poursuit, faisant craindre de lourdes pertes humaines côté ukrainien. Un responsable policier de Marioupol, Mykhaïlo Verchynine, assure que « beaucoup de civils, dont des femmes, des enfants, des bébés et des personnes âgées », sont retranchés dans le complexe Azovstal.
    • La Russie a également continué ses bombardements, samedi et dimanche, visant des cibles dans huit régions ukrainiennes. A Kiev, une personne a été tuée et plusieurs autres blessées, dans le raïon (quartier administratif) Darnytsky, et une usine d’armement a été ciblée. A Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d’Ukraine, au moins cinq personnes ont péri dimanche et vingt autres ont été blessées par une série de frappes russes, a relevé le gouverneur régional, Oleh Synehoubov.
    • Aucun couloir humanitaire dimanche. Les autorités ukrainiennes ont annoncé, dimanche, la suspension des couloirs humanitaires pour l’évacuation des civils de l’est de l’Ukraine, faute d’accord avec l’armée russe sur un arrêt des tirs. « Ce matin, nous n’avons pas réussi à négocier un cessez-le-feu sur les itinéraires d’évacuation avec les occupants. C’est pourquoi, malheureusement, nous n’allons pas ouvrir de couloirs humanitaires aujourd’hui », a expliqué sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
    • Le président ukrainien a affirmé, dans un entretien à CNN diffusé dimanche, avoir invité Emmanuel Macron à se rendre en Ukraine pour constater de ses yeux que les forces russes commettent un « génocide », un terme que le président français s’est jusqu’ici refusé à employer.
    • Samedi, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé que 40 200 personnes supplémentaires avaient fui l’Ukraine en vingt-quatre heures. Au total, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, 4 836 445 personnes ont fui le pays.

    Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

    Reportage. Dnipro, nœud logistique de la résistance à l’offensive russe, vit au rythme des vagues de réfugiés et des bombardements

    Décryptage. Marioupol, le baroud d’honneur de la brigade Azov face aux troupes russes

    Témoignage. Exilés ukrainiens en France : « A 2 000 kilomètres d’ici, je sais qu’il y a un autre « chez nous », le vrai »

    Enquête. Les échecs russes avancent leurs pions face à Poutine

    Analyse. Guerre en Ukraine : les scénarios militaires possibles dans le Donbass

    Tribune. « Le possible élargissement de l’OTAN à l’Ukraine doit être sérieusement considéré et discuté »

    Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

    « Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

    France24 - Monde

    Après des violences à Jérusalem, Israël frappe Gaza en réponse à un tir de roquette

    Publié le : 18/04/2022 - 21:06

    FRANCE 24 Suivre

    L'armée israélienne a mené tôt mardi ses premières frappes aériennes depuis des mois sur la bande de Gaza, en représailles à un tir de roquette depuis cette enclave palestinienne, signe que les tensions locales ne donnent aucun signe d'apaisement après un week-end de violence sur les lieux saints à Jérusalem.

    Une roquette tirée lundi 18 avril sur Israël à partir de la bande de Gaza, territoire palestinien sous contrôle des islamistes du Hamas, a été interceptée par le système de défense antimissile, a annoncé l'armée israélienne, qui a répliqué tôt mardi par des frappes aériennes sur Gaza, les premières depuis des mois.

    Lundi soir, les sirènes d'alarme ont retenti dans le sud d'Israël pour le premier tir de roquette depuis la bande de Gaza vers Israël depuis début janvier, alors qu'un projectile s'était abîmé en mer au large de la métropole Tel-Aviv.

    "Une roquette a été tirée à partir de la bande de Gaza sur le territoire israélien et a été interceptée par le système de défense Dôme de fer", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

    Puis, tôt mardi, l'aviation israélienne a indiqué avoir bombardé un site d'armement du Hamas, mouvement islamiste armé au pouvoir dans la bande de Gaza, en représailles au tir de roquette depuis ce territoire. Le Hamas a affirmé avoir utilisé sa "défense anti-aérienne" pour tenter de contrer ses frappes qui n'ont fait aucune victime, selon des témoins et des sources sécuritaires à Gaza.  

    Week-end de tension

    Le tir de roquette n'avait pas été revendiqué, mais il intervient après une série d'attaques en Israël, dont deux ont été perpétrées par des Palestiniens, des opérations de "contreterrorisme" en Cisjordanie occupée, et un week-end de tension sur les lieux saints à Jérusalem.

    Ces attaques ont fait 14 morts depuis le 22 mars en Israël. Et 23 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués dans des incidents ou des opérations israéliennes en Cisjordanie, territoire palestinien occupée depuis 1967 par l'État hébreu.

    Une Palestinienne de 18 ans, Hanan Khudur, est morte lundi après avoir été blessée par balle par l'armée israélienne la semaine dernière dans le village de Faquaa, près de la ville de Jénine.

    >> À (re)lire : "Série d'attaques en Israël : 'la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante'"

    Plus de 150 Palestiniens blessés à l'esplanade des Mosquées

    Plus de 150 Palestiniens avaient été blessés vendredi, lors de heurts avec les forces israéliennes à l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam, aussi considéré comme le premier lieu saint du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.

    Et dimanche, des nouveaux accrochages avaient éclaté dans et autour de ce lieu saint que des juifs étaient allés visiter, ce qui a été considéré comme un affront par certains musulmans. Et des jeunes Palestiniens avaient été interpellés le jour même après avoir jeté des pierres à des autocars de civils israéliens à proximité des lieux.

    L'an dernier, des accrochages à Jérusalem pendant la même période de l'année avaient conduit le Hamas à lancer des salves de roquettes depuis Gaza vers Israël, qui avait répliqué en bombardant ce territoire palestinien, donnant lieu à une guerre meurtrière de 11 jours.

    Avec AFP

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    Israël : face aux heurts à Jérusalem, Naftali Bennett et sa coalition fragilisés

    INTERVIEW

    Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"

    De nouveaux incidents violents éclatent en Israël et en Cisjordanie occupée

    Le Figaro

    Voyage végan : nouvelle corde à l'arc du tourisme durable

    Marine Sanclemente

    ENQUÊTE - De l'Écosse à la Grèce, les hôtels et les séjours organisés bannissant les produits d'origine animale se multiplient. Réponse environnementale ou lubie marketing , le phénomène est loin d'être marginal.

    « Les meilleures expériences de la vie ne se font pas au détriment des animaux ou de l'environnement. » Sur sa page d'accueil en ligne, l'hôtel Saorsa 1875 affiche d'emblée ses convictions. Cette maison victorienne en pierre, sise à 1 h 30 au nord d'Édimbourg (Écosse) et nommée d'après le mot gaélique signifiant « liberté », abrite le premier hôtel végan du Royaume-Uni.

    De quoi parle-t-on ? Si le végétalisme consiste à exclure de son régime alimentaire tout aliment d'origine animale, tel que la viande, les œufs, les produits laitiers et le miel, le véganisme est un mode de vie plus global qui ­inclut le refus de consommer un service ou un produit (vêtements, cosmétiques, mobilier…) provenant de l'exploitation animale.

    Des règles strictes

    Pour satisfaire les adeptes de cet art de vivre, un établissement se doit alors de bannir tout mobilier en cuir, les oreillers ou couettes de plumes, le linge de lit en soie ou encore les produits d'hygiène testés sur des animaux. Des règles strictes qui n'ont pourtant pas l'air de réfréner les hôteliers. Après Saorsa, ouvert en 2018, d'autres ont suivi le mouvement. Sur l'île de Mykonos, en Grèce, le resort Koukoumi, avec ses matelas en fibre de noix de coco et ses couettes en plastique de bouteilles recyclées, a défrayé la chronique lors de son ouverture, l'été dernier.

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    À Londres, le Hilton Bankside propose quant à lui une suite végétalienne avec un sol en bambou, des coussins en cuir de feuilles d'ananas, des rembourrages d'oreiller à base de sarrasin et de millet, ainsi que des collations de ­minibar dites « éthiques ». Proposée à partir de 630 euros la nuit, c'est l'une des chambres, avec la Penthouse Suite, affichant le plus fort taux d'occupation à l'année. L'engouement serait donc bien présent. Difficile à croire tant les chiffres disponibles sur le nombre de végétariens et de végétaliens sont rares, peu précis et peu récents. En France, ces régimes alimentaires concernent 3,3 millions de personnes, d'après un sondage mené en 2017 par l'institut d'études Harris Interactive et l'association L214. Cela équivaut à 5 % de la population, contre 9 % en Allemagne et 11 % en Angleterre.

    Les « végageurs », contraction de « végan » et « voyageurs », le mot choisi pour désigner ces nouveaux touristes, seraient donc une goutte d'eau dans un océan de globe-trotteurs. « Ces offres touchent en réalité bien plus de monde. Le mode de vie végétalien attire aussi des voyageurs curieux, soucieux de réduire leur impact environnemental, une clientèle allergique ou des personnes ayant des intolérances diverses, constate Johanna Bonhill-Smith, spécialiste du tourisme chez GlobalData, société d'analyse de données et de conseil. À l'heure où les professionnels de l'hôtellerie-restauration aspirent à personnaliser au maximum l'expérience de chaque individu, répondre à des normes éthiques rigoureuses est devenu essentiel. »

    «Airbnb green»

    Sans passer au tout-végan, certains chefs d'établissement haut de gamme avaient déjà senti le vent tourner. Dès 2017, Christophe Moret, aux commandes des cuisines du Shangri-La, inaugurait une offre 100 % végane, du petit déjeuner au dîner, incluant un tea time d'exception. Jérôme Banctel, chef du palace parisien La Réserve, a doté sa carte d'un petit déjeuner « superna­ture ». Quant au croisiériste Hurtigruten, il propose depuis cinq ans une offre de repas végans dans ses navires, qui longent les côtes norvégiennes, au départ de Bergen.

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    Une étude publiée fin 2020 par la société anglaise GlobalData, menée sur un échantillon de 5 700 personnes à l'échelle mondiale, confirme la tendance. Parmi les interrogés, 76 % déclarent être influencés par le caractère éthique, écologique ou socialement responsable d'un service. Un chiffre en nette augmentation de 30 points par rapport à l'an passé. Ce changement substantiel, probablement accéléré par la pandémie, laisse à penser que les circuits, excursions et applications adaptés aux végétaliens ne doivent plus être considérés comme une niche.

    Yasmine Haun a été l'une des initiatrices de la mouvance en créant l'agence France écotours, il y a quatorze ans. « Nous appliquons un cahier des charges très strict avec plus de 70 normes de durabilité imposées par le modèle allemand », précise-t-elle, regrettant l'omniprésence du greenwashing dans ce secteur. En 2019, elle inaugure des séjours végans d'une durée de trois jours à une semaine. La promesse : assurer des repas sans viande, tout en initiant les voyageurs à des modes de vie en phase avec le véganisme. Découverte de la Ceinture dorée et de la production des algues en Finistère, vin et biodynamie à Colmar, cours de cuisine et usage des plantes sauvages en pays cathare ou week-end prolongé à Paris et Versailles, avec une visite du Potager du roi, véritable conservatoire des légumes anciens, sont les séjours les plus prisés. « Nos programmes sont toujours ponctués de rencontres avec ceux qui font le véganisme. Nous essayons de transmettre la démarche de ces acteurs locaux qui défendent leur territoire et valorisent les savoir-faire traditionnels », se félicite Yasmine Haun, la directrice.

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    Très rigoureuse dans le choix de ses prestataires, elle a créé Myecostay.eu, une plateforme valorisant des hébergeurs engagés et inscrits dans une démarche durable. Une alternative aux réseaux Vegvisits, le « Airbnb green » déjà présent dans 80 pays, et Veggie Hotels, qui rassemble plus de 500 établissements pouvant garantir une offre de restauration, au minimum, végétarienne. Un sommet, dont la seconde édition s'est tenue virtuellement du 15 au 31 janvier 2022, a été créé pour réunir ces professionnels engagés. Au programme de Travelling in a New Vegan World : 50 conférenciers réunis autour de discussions et de débats sur l'avenir du tourisme végan.

    Bien que les organisateurs se félicitent de « retours très positifs et encourageants », le nombre de participants ne souhaite pas être communiqué. Justin Francis, cofondateur de l'agence « activiste » Responsible Travel, présent à cette occasion, affirme avoir vu la demande pour ses voyages végétaliens quadrupler au cours de la dernière décennie. Le constat est unanime : les cinq prochaines années seront déterminantes pour cette nouvelle offre de voyage. À condition de se structurer pour répondre avec pertinence aux enjeux du véganisme et du tourisme durable qui ont, par essence, tout pour être liés.

    «Les enjeux derrière ces offres sont cruciaux pour le secteur »

    Fondatrice de l'agence de conseil No Time to Waste, Déborah Sitbon accompagne les professionnels de l'hôtel­lerie-restauration dans leur transformation durable. Elle s'intéresse de près aux nouvelles demandes des voyageurs pour mieux identifier les tendances de demain.

    LE FIGARO. - L'évolution du secteur hôtelier vers des pratiques plus durables est-elle imposée par la génération Z ?

    Déborah SITBON -Oui, à première vue. On attire une cible plus jeune que la clientèle habituelle, avec des propositions telles que des hôtels entièrement végans. Mais en réalité, comme ce sont majoritairement des établissements haut de gamme, la moyenne d'âge avoisine plutôt les 35-40 ans. Avec une ­sensibilité davantage portée par les femmes. Les hôteliers anticipent malgré tout les exigences de leur future clien­tèle, une génération déjà familière aux substituts de viande. Les enjeux derrière ces nouvelles offres sont cruciaux pour le secteur.

    Le développement durable consiste à prendre soin de la planète, mais aussi du corps et de l'esprit.

    LE FIGARO. - À l'échelle mondiale, quels sont les pays précurseurs ?

    En Europe, les Anglais sont des pionniers. À Londres, l'offre est déjà très développée. Les restaurateurs et les hôteliers ont compris que c'était une erreur de mettre les végétariens ou les végétaliens à part. Dans le reste du monde, on peut citer le Costa Rica, ainsi que des villes comme Singapour, Chiang Mai ou Tel-Aviv. Paradoxalement, les Émirats arabes unis sont aussi à la pointe sur ces thématiques.

    LE FIGARO. - Quelles autres grandes tendances voit-on se dessiner ?

    Le secteur des matériaux alternatifs va être très porteur dans les prochaines années : des cuirs avec du marc de raisin, de la cellulose de pomme, des feuilles d'ananas… Par ailleurs, le développement durable consiste à prendre soin de la planète, mais aussi du corps et de l'esprit. On peut ainsi imaginer que la prochaine étape pour les hôteliers sera de répondre à ce besoin en mettant en place un équipement complet pour faire du sport en chambre, du yoga ou de la méditation

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    France24 - Monde

    Partygate : Boris Johnson attendu au Parlement pour s'expliquer après avoir été sanctionné

    Publié le : 19/04/2022 - 08:51

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    Le Premier ministre britannique doit s'exprimer mardi devant le Parlement après l'amende qui lui a été infligée dans le cadre du "Partygate". En raison de la trêve parlementaire de Pâques, Boris Johnson n'avait pas encore affronté les députés depuis cette sanction, alors que le mécontentement reste tenace.

    Le Premier ministre britannique Boris Johnson est attendu, mardi 19 avril, au Parlement pour s'expliquer après l'amende qui lui a été infligée pour avoir enfreint les restrictions anti-Covid, tout en restant sous la menace d'autres sanctions.

    En raison de la trêve parlementaire de Pâques, le dirigeant conservateur n'a pas encore affronté les députés depuis qu'il s'est vu infliger une amende – 50 livres sterling (60 euros) selon la presse – il y a une semaine pour un anniversaire surprise à l'occasion de ses 56 ans, le 19 juin 2020. Un événement de "moins de 10 minutes" selon lui, qui a également valu à son ministre des Finances, Rishi Sunak, et son épouse Carrie, d'être sanctionnés.

    Après l'annonce de cette sanction, Boris Johnson avait, de nouveau, présenté ses excuses et, de nouveau, exclu de démissionner.

    Un temps sur un siège éjectable, "BoJo" semble avoir de fait bénéficié de la guerre en Ukraine et de son rôle en première ligne des sanctions occidentales contre la Russie, nombre de députés de son propre camp jugeant peu opportun de tenter de le chasser de Downing Street dans un tel contexte.

    Le mécontentement reste néanmoins tenace, y compris dans les rangs de la majorité, comme en témoigne la démission du sous-secrétaire d'État à la Justice, David Wolfson, qui a invoqué "l'étendue, du contexte et de la nature" des infractions commises dans le cadre de ce qui est désormais appelé le "Partygate".

    Mais ce feuilleton, qui exaspère des Britanniques éprouvés par les sacrifices et les restrictions qu'ils ont dû endurer face à la pandémie, semble loin d'être terminé.

    "Menteur"

    La police de Londres, qui a déjà infligé plus de 50 amendes, poursuit ses investigations. Et une fois l'enquête policière achevée, Boris Johnson devra en outre faire face aux conclusions de la haute fonctionnaire Sue Gray, qui a déjà étrillé dans un pré-rapport des "erreurs de leadership et de jugement".

    Il devra aussi affronter le verdict des urnes lors d'élections locales le 5 mai, scrutin qui aura valeur de test.

    Selon la presse, le dirigeant conservateur risque de nouvelles amendes pour sa présence à au moins cinq autres événements festifs présentés comme plus gênants pour lui.

    Après l'émergence de nouveaux détails dans le Sunday Times, auprès duquel une source a décrit un Boris Johnson qui sert à boire, porte un toast et fait un discours pour le départ du chef de la communication le 13 novembre 2020, Downing Street a dû démentir le rôle moteur prêté au chef du gouvernement dans la tournure des événements ce jour-là.

    "Si les dernières informations sont vraies, cela signifierait non seulement que le Premier ministre était présent à des fêtes, mais qu'il a été l'instigateur d'au moins l'une d'elles", a fustigé la cheffe adjointe de l'opposition travailliste, Angela Rayner. "Il a délibérément trompé le peuple britannique sur toute la ligne", a-t-elle accusé, "il a dévalorisé sa fonction, le peuple britannique mérite mieux".

    Selon l'avant-goût de son intervention distillé dans les médias, Boris Johnson compte mettre en avant son rôle dans le soutien à Kiev ou encore sa visite en Inde à la fin de la semaine.

    Il n'est en outre pas à l'abri de devoir affronter un vote visant à saisir une commission spéciale, qui serait chargée de déterminer s'il a ou non sciemment trompé le Parlement – synonyme de démission, selon le code de conduite ministériel – dans ses différentes explications au sujet du Partygate, après avoir assuré maintes et maintes fois que toutes les règles avaient été respectées.

    Selon une étude publiée lundi, 72 % des sondés ont une appréciation négative du Premier ministre, le terme revenant le plus souvent étant celui de "menteur". Selon le sondeur James Johnson, qui a réalisé l'étude, le Partygate l'emporte sur l'Ukraine dans l'opinion. "La fureur n'a pas reculé", a-t-il tweeté, "beaucoup de commentaires négatifs sont le fait de gens qui l'aimaient bien précédemment, mais qui ont changé d'avis".

    Avec AFP

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    "Partygate" : plusieurs membres de l'entourage de Boris Johnson démissionnent

    "Partygate" : Boris Johnson, sanctionné, s'excuse mais refuse de démissionner

    "Partygate" : le rapport Sue Gray dénonce des "erreurs de leadership", Boris Johnson se dit "désolé"

    Le Figaro

    L’irrésistible ascension vers les sommets du ski-alpinisme

    Gilles Festor

    REPORTAGE - La future discipline olympique, dans laquelle les athlètes français brillent, ne cesse de rallier de nouveaux amateurs. Conquis par une façon plus «douce» et naturelle - quoique exigeante - de profiter de la montagne l’hiver, loin de la foule et des remontées mécaniques.

    Envoyé spécial à Flaine (Haute-Savoie)

    Encore un effort, le visage grimaçant fouetté par des flocons transformés en piques par des vents à 70 km/h. Une ultime poussée sur les bâtons et c’est la délivrance. À peine la ligne d’arrivée franchie, Thibault Anselmet s’effondre, la tête collée à la neige, cherchant désespérément une bouffée d’air qui semble rare au cœur des bourrasques à 2100 mètres d’altitude. Pour avaler en moins de dix-neuf minutes les 500 mètres de dénivelé de la course verticale, l’une des trois épreuves de la Coupe du monde de ski-alpinisme, dont les finales se sont tenues à Flaine (Haute-Savoie) il y a quelques jours, le Savoyard vient d’aller au bout de lui-même. Son pouls s’est même affolé jusqu’à 192 battements par minute dans les murs les plus abrupts où dévalaient à contresens les skieurs éberlués par la vitesse en montée de ces étranges robots grimpeurs. L’effort, violent, a permis au Français de prendre la troisième place de l’épreuve et de marquer de précieux points dans la course au convoité Globe de cristal, récompense suprême couronnant la saison 2021-2022.

    Mais le répit fut de courte durée. La tempête qui commençait à envelopper le domaine skiable du Grand Massif a poussé les concurrents à redescendre au plus vite à la station, musée à ciel ouvert avec ses œuvres d’art moderne installées au pied des pistes, dont l’une est signée Pablo Picasso. Le Français de 24 ans nous attendait un peu plus tard, au chaud, autour d’une imposante cheminée circulaire. Le visage reposé. «Cette épreuve est extrêmement exigeante. Je me fais tellement mal que je ne sais pas si je peux dire que j’arrive à prendre du plaisir», avoue-t-il, entouré des autres athlètes de l’équipe de France. À quelques mètres de lui, Emily Harrop débriefe sa performance avec l’encadrement des Bleus. Elle aussi était montée dans la matinée sur le podium de cette course redoutée. «C’est brutal. On se met en mode machine, à fond du départ jusqu’à l’arrivée. Je ne sais pas comment font les autres pour ne pas s’effondrer la ligne franchie. L’acide lactique te brûle les jambes, tu peux avoir des crampes d’estomac, certaines vomissent… Ça peut vite être une montée aux enfers», confie la Franco-Britannique qui quittera la Haute-Savoie deux jours plus tard avec le gros Globe de cristal. Thibault Anselmet, lui, a échoué pour quelques points derrière l’Italien Michele Boscacci. Partie remise à l’hiver prochain.

    «Allumettes» et conversion

    La jeune femme de 24 ans est une reine de polyvalence, brillant dans les deux autres épreuves de la Coupe du monde. Dans la course individuelle d’abord, un parcours marathon (avec 1600 m de dénivelé positif à couvrir en peu moins d’une heure trente) comprenant une succession de montées et de descentes, «allumettes» (le nom donné aux skis par les pratiquants) aux pieds équipées de peaux de phoque (aujourd’hui en matière synthétique) ou sur le dos pour grimper des pentes parfois à plus de 50%, autant dire pas loin d’une inclinaison verticale avant de tutoyer les lignes de crête. «C’est l’épreuve reine, celle qui récompense les athlètes les plus complets. On voit des paysages absolument sublimes. Quand je ne suis pas dans un bon jour, je lève la tête et me dis : “Je suis quand même pas si mal ici”», plaisante la championne.

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    À Flaine, le regard fixé sur son objectif, elle confie avoir eu à peine le temps d’admirer le majestueux panorama de la chaîne du Mont-Blanc qui l’attendait au bout de son ascension, juste avant de basculer dans la descente en hors-piste. «Il faut savoir marcher le long des arêtes, mettre ses skis au bon endroit, faire des conversions, poser les peaux de phoque rapidement, les enlever, passer dans des couloirs étroits, dans des parties pierreuses, descendre dans de la neige poudreuse, parfois dure, et lire le terrain», détaille William Bon Mardion, un accent savoyard à couper au couteau et un franc-parler réputé chez les Bleus. Le solide gaillard est une sacrée référence dans le monde du ski-alpinisme avec son palmarès long comme le bras. En 2013, il avait remporté la Pierra Menta, le graal de la discipline dans le Beaufortain: quinze sommets à gravir et 10.000 mètres de dénivelé positif.

    Le soutien des chasseurs alpins

    Dernier volet du triptyque de la Coupe du monde: le sprint. Un concentré miniature de l’épreuve individuelle mais sur trois minutes, avec une centaine de mètres de dénivelé. Un rush effréné où chaque seconde compte. Transformés en Usain Bolt du cirque blanc, les concurrents fixent et enlèvent leurs peaux de phoque en un éclair, zigzaguent entre les obstacles et grimpent des escaliers sculptés dans la neige. Un format court, dessiné souvent aux abords des stations, très spectaculaire - un peu trop même pour certains puristes -, qui permet au public non averti de découvrir la discipline encore méconnue.

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    Comme les athlètes de l’équipe de France qui ont collectionné les victoires face aux redoutables Italiens, Suisses et Espagnols cet hiver, 85.000 Français se laissent régulièrement gagner par la passion du ski de randonnée, l’appellation du ski-alpinisme hors compétition. Cette pratique, qui fait partie de l’ADN des chasseurs alpins, mobilisés avec le célèbre 27e BCA pour coorganiser les épreuves à Flaine, tisse désormais sa toile auprès du grand public. Les chiffres ont bondi avec la fermeture des stations pendant la crise du Covid-19. «Depuis deux ans, beaucoup de gens se sont initiés à ce sport, un peu comme au ski de fond ou à la raquette», confirme Pierre-Henri Paillasson, directeur technique national de l’équipe de France. «Au-delà de ça, il y a une vraie tendance à vouloir se rapprocher de la nature, s’éloigner de la foule sur les pistes, du bruit et des queues aux remontées mécaniques», poursuit le dirigeant. «On jouit d’une liberté totale. Je chausse mes skis devant ma porte et je pars me balader où je veux. Quand je me retrouve sur un téléski à me les geler, je me sens parfois un peu perdu», reconnaît William Bon Mardion, originaire d’Arêches-Beaufort (Savoie), haut lieu du ski de randonnée en France. «Quand les gens débarquent vers chez moi, ils voient des traces de skis partout et me demandent: “Mais où sont vos remontées mécaniques?”», plaisante cette armoire d’un mètre quatre-vingt-six, qui travaille dans une coopérative laitière pour préparer du Beaufort.

    Plus jeune, Thibault Anselmet a pris le virage du ski-alpinisme après avoir tenté, comme beaucoup d’athlètes tricolores, une carrière dans le ski alpin où il est très difficile de percer. Il a trouvé dans ce sport un autre moyen d’étancher sa soif de compétition tout en abordant la montagne différemment. «Quand je pars m’entraîner et que je vois les queues aux remontées, je suis bien content d’avoir mes peaux de phoque. C’est un sport en phase avec les attentes du public et d’actualité par rapport au réchauffement climatique, même si le sport de haut niveau qui implique des déplacements n’est pas forcément un exemple dans ce domaine», explique-t-il avec humilité. «Je viens moi aussi de l’alpin et j’avais tendance à refaire toujours les mêmes pistes, à ne voir que le bleu et le rouge des piquets», abonde Emily Harrop.

    L’objectif est d’apporter un soutien au sport français dans sa globalité et, avec le ski-alpinisme, à une discipline qui a les gênes d’un sport militaire

    Comme son coéquipier en équipe de France, elle a eu le privilège d’intégrer l’Armée des champions. L’ex-bataillon de Joinville permet à 168 sportifs de haut niveau (135 pour les sports d’été et 33 pour les sports d’hiver) ne bénéficiant pas du confort de certains sports professionnels de s’entraîner avec le soutien de l’armée. Engagés, ils perçoivent une solde (1350 euros) mais sont à la disposition de la Fédération française de montagne et d’escalade (FFME) pour se préparer tout au long de l’année. En contrepartie, les deux skieurs, qui n’ont pas vocation à aller combattre, doivent vingt-cinq jours à l’armée pour effectuer des stages d’acculturation au milieu militaire ou participer à des opérations de relations publiques.

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    «L’objectif est d’apporter un soutien au sport français dans sa globalité et, avec le ski-alpinisme, à une discipline qui a les gênes d’un sport militaire et qui met en avant des qualités de résistance, d’abnégation et d’humilité propres aux montagnards», explique le commandant Pierre Ascedu, directeur de l’équipe de France militaire de ski. L’armée française met à la disposition de ces athlètes son expertise dans le sport, en matière de sophrologie notamment, mais pas uniquement. Les nanotechnologies appliquées aux sous-marins pourraient permettre d’améliorer la glisse sur les skis à l’avenir. Encore faudra-t-il que le ministère de la Défense valide ce partage de savoir-faire classé «secret-défense».

    Dans quatre ans, Thibault Anselmet et Emily Harrop, devraient, en toute logique, défendre les couleurs nationales et celles de l’armée aux JO d’hiver de Milan et Cortina d’Ampezzo. Comme les champions Martin Fourcade (biathlon) ou Jean-Claude Killy (ski alpin) ont pu le faire avant eux. En juillet dernier, le CIO, séduit par le dynamisme croissant de ce sport et son accessibilité douce, car n’exigeant quasiment aucune infrastructure supplémentaire en station, a accepté de l’inclure au programme olympique. Un privilège car, depuis 1998 et l’introduction du snowboard, la liste était restée gelée. Cinq épreuves (sprint et course individuelle femmes et hommes ainsi qu’un relais mixte) seront au menu de la quinzaine transalpine. Avec quinze médailles à distribuer, les Bleus se frottent les mains, même si ce nouveau venu aux JO n’a reçu aucune garantie d’être reconduit par la suite. De nouveau convié après quasiment un siècle d’absence (sous le nom de patrouille militaire en 1924 à Chamonix), le ski-alpinisme a de toute façon bien l’intention de planter ses bâtons pour un long moment au sommet de l’Olympe.

    Perrine Laffont : «J'étais au bout du rouleau après les Jeux de Pékin»

    Au pied du podium aux JO mais victorieuse du globe de cristal de ski de bosses, la Française a vécu une saison contrastée et douloureuse émotionnellement.

    France24 - Monde

    La Bourse de Paris recule de plus de 1% sur fond de craintes pour la croissance

    Publié le : 19/04/2022 - 11:40Modifié le : 19/04/2022 - 11:38

    Paris (AFP) – La Bourse de Paris reculait nettement mardi à son retour de trêve pascale, dominée par l'aversion au risque, les perspectives de croissance mondiale étant plus pessimistes face à la poursuite de l'offensive russe en Ukraine.

    L'indice CAC 40 s'enfonçait de 1,05% à 6.520,08 points vers 11H20. Jeudi, la cote parisienne avait fini en hausse de 0,72% après la réunion de la Banque centrale européenne qui n'a donné aucun calendrier précis sur une éventuelle hausse de ses taux directeurs.

    "Les discours des banquiers centraux, les principales données macroéconomiques de l'UE et des États-Unis ainsi que le débat sur l'élection présidentielle en France devraient avoir un impact important sur l'appétit pour le risque et la volatilité du marché" cette semaine, indique Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

    En raison de l'explosion de l'inflation, de la guerre en Ukraine et des restrictions sévères qui se poursuivent en Chine face au Covid-19, la Banque mondiale a abaissé sa perspective de croissance mondiale pour 2022 à 3,2% contre 4,1% anticipé en janvier. Le Fonds monétaire international (FMI) va pour sa part dévoiler ses projections de croissance dans la journée pour chaque pays.

    En parallèle, "les investisseurs surveilleront la saison des résultats, après ceux de la majorité des grandes banques américaines la semaine dernière, qui ont fait ressortir des tensions sur les coûts (...)", relève Vincent Boy, analyste chez IG France.

    Les résultats trimestriels de l'Oréal et des entreprises américaines Johnson & Johnson, IBM et Netflix seront dévoilés plus tard en journée et une multitude d'autres sont attendus ces prochains jours.

    Côté statistiques, la Chine a annoncé lundi un rebond de sa croissance au premier trimestre de 4,8% sur un an, malgré des "défis importants" pour l'économie au moment où le confinement de Shanghai pénalise lourdement l'activité.

    Ce chiffre est en deça de l'objectif de croissance "d'environ 5,5%" fixé par Pékin, ce qui serait pour la Chine le rythme le plus faible depuis le début des années 1990, hormis l'année 2020 marquée par la première vague du Covid.

    Des dégâts à prévoir chez Scor au 1T

    Scor a prévenu vendredi que ses résultats du premier trimestre 2022 (attendus le 6 mai) seront affectés par le conflit en Ukraine, prévoyant d'enregistrer au premier trimestre 2022 "une charge à deux chiffres" en millions d'euros pour les sinistres potentiels liés au conflit. L'action chutait de 5,20% à 26,46 euros vers 11H15.

    Stellantis suspend l'activité de son usine russe

    Stellantis (+2,38 à 13,34 euros) a annoncé mardi la suspension de l'activité de son unique usine russe de Kaluga (sud-ouest de Moscou), en raison des sanctions internationales frappant la Russie et faute de pièces.

    La banque de détail Société Générale deviendra SG

    Le géant bancaire Société Générale (+1,47% à 23,20 euros) a dévoilé mardi la nouvelle marque de son réseau de banque de détail qui s'intitulera "SG" à partir de 2023, une fois la fusion avec Crédit du Nord effective.

    © 2022 AFP

    Le Monde

    Au programme du lundi 18 avril

    Live animé par Charles-Edouard Ama Koffi, Marie Pouzadoux et Jérémie Lamothe

    Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

    Médias. Emmanuel Macron est l’invité des « Matins » de France Culture, lundi entre 7 h 40 et 8 h 45, et y sera interrogé par Guillaume Erner sur l’évolution du débat public en France et le bouleversement que constitue la guerre en Ukraine pour la démocratie française. Le candidat sera dans l’émission « C à vous », sur France 5, le soir, et un entretien enregistré avec les équipes de « Quotidien » sera également diffusé sur TMC.

    Déplacements. Marine Le Pen est attendue à Caen (Calvados), où elle répondra aux questions des auditeurs de France Bleu de 13 heures à 14 heures. Aucun déplacement n’est au programme d’Emmanuel Macron.

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    Le Figaro

    Dix journées de la vie de Molière: Jean-Baptiste épouse la jeune Armande Béjart

    Irina de Chikoff

    WEBSÉRIE 5/10 - Le Figaro Hors-Série consacre un numéro au génial auteur du Misanthrope. Le 20 février 1662 Molière épouse la fille de Madeleine Béjart. Fort apprécié de Louis XIV, il s'attire les foudres des puristes qui voient dans L'École des femmes un théâtre de farceur.

    Molière a quarante ans. Armande à peine vingt. Est-elle la sœur ou bien, comme on le murmure, la fille de Madeleine Béjart dont lui-même fut longtemps l'amant? Molière ne semble pas avoir cure de ces méchantes rumeurs. Il est amoureux d'une jeunesse et se promet d'être son Ariste, plutôt qu'un Sganarelle qui lui interdirait mouches et rubans.

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    Le 20 février, Molière et Armande se sont unis à Saint-Germain-l'Auxerrois. Toute la troupe a assisté au consentement des époux. Madelon faisait un peu la tête, mais la galante a passé les quarante-quatre ans, ce qui la rend chagrine. Jean Poquelin, en revanche, était tout sourire et bonhomie en contemplant son fils aîné. Depuis que Molière est revenu à Paris, le tapissier a pris goût au théâtre et se rend volontiers au Palais-Royal où la troupe a emménagé lorsque la salle du Petit-Bourbon a été détruite par le surintendant des Bâtiments du roi pour y édifier une colonnade. M. de Ratabon n'avait pas cru nécessaire d'en avertir Molière qui a deviné, dans cette hâte soudaine à mettre en œuvre un projet qui languissait depuis bientôt cinq ans, l'influence des comédiens de l'Hôtel de Bourgogne, toujours si prompts à lui nuire. Louis XIV, alerté par Monsieur, a vite fait de trouver une nouvelle scène, celle du Palais-Royal, à la troupe de Molière. Le roi ne dissimule pas le vif plaisir qu'il prend à la compagnie de Jean-Baptiste. Ce dernier, à la mort de son frère Jean, a eu assez d'esprit pour reprendre la charge de tapissier de Sa Majesté. Elle lui permet d'assister régulièrement au lever du roi qui, de son côté, en le voyant observer les visages des courtisans, s'amuse fort à tenter de prévoir lequel d'entre eux Molière va caricaturer dans sa prochaine comédie. Lui fait-il des suggestions? Ce n'est pas impossible, mais Jean-Baptiste ne se vante jamais d'une intimité, voire d'une complicité avec Louis XIV, qui pourrait passer pour forfanterie. Toujours empressé à satisfaire les désirs du roi, qui n'aime guère attendre, Molière sait rester à sa place, sans en ressentir quelque aigreur. Entourée par tant de flagorneurs et de fâcheux, Sa Majesté apprécie son bon naturel. On clabaude sur ses mœurs libertines? On médit de son mariage? Et que ferait le monde s'il ne pouvait dénigrer son prochain? Louis XIV préfère entendre Paris colporter mille et un ragots plutôt que de voir la capitale se mêler de quelque nouvelle Fronde. Quant à la jeune Armande, le roi sait à quoi s'en tenir sur sa naissance. Dix mois après le mariage de Molière, qui n'est pas aussi heureux qu'il l'avait espéré, la troupe du Palais-Royal donne la première représentation de L'École des femmes où Molière joue le rôle d'Arnolphe. C'est un triomphe qui suscite une vive querelle de la part des puristes. Le frère de Pierre Corneille, Thomas, dénonce avec véhémence un théâtre de farceur qui, à force de racoler le populaire, finira par chasser des salles la noble tragédie! Donneau de Visé, le fils d'un maréchal des logis de Monsieur, distille son propre venin tandis qu'un certain Boursault commet une méchante pièce, Le Portait du peintre, dans laquelle le jeu de Molière est cruellement raillé.

    Ce ne sont là que disputes littéraires qui ne déplaisent point trop à Molière mais, lorsque la cabale prend un tour plus personnel – Montfleury, comédien de l'Hôtel de Bourgogne, accuse Jean-Baptiste d'avoir épousé sa propre fille –, Molière se décide à répliquer en mettant en scène La Critique de L'École des femmes. Il y dit son fait aux diffamateurs, tandis que le jeune Boileau et Jean de La Fontaine prennent résolument son parti. À la Cour, Madame, le duc de Brissac et le Grand Condé affichent avec bruit leur soutien à Molière. Quant au roi, il octroie une pension de mille livres à la troupe du Palais-Royal qu'il convie à Versailles où Jean-Baptiste offrira L'Impromptu. Il y prend un vif plaisir à contrefaire l'emphase des grands comédiens et plus particulièrement celle de Montfleury. En l'entendant imiter le style Hôtel de Bourgogne, Madame n'a pu résister. Son rire est si contagieux que le roi, qui n'est pas insensible au charme de sa ravissante belle-sœur, ne peut s'empêcher de pouffer à son tour. Le dépit des fâcheux n'aura plus de borne, lorsque le roi et Madame accepteront d'être le parrain et la marraine de Louis Poquelin, le premier né de Molière.

    «Quoi de neuf? Molière!», 114 pages, 8,90 €, disponible en kiosque et Figaro Store.

    L'Œil de l'INA : Michel Bouquet, une vie au service de Molière

    En 75 ans de carrière, l'immense comédien n'a jamais cessé de jouer ce qu'il considérait comme la perfection: l'œuvre de l'auteur du Misanthrope. Madelen permet de retrouver quelques-unes de ses magistrales compositions.

    Quand l'Histoire s'invite au théâtre

    Pièces biographiques ou évènements mythiques, quand le théâtre revisite l'Histoire, des merveilles sont au rendez-vous.

    Dix journées de la vie de Molière: Louis XIV rit

    WEBSÉRIE 4/10 -Le Figaro Hors-Série consacre un numéro au génial auteur du Misanthrope. Il est de retour à Paris en octobre 1658. Sa troupe, désormais sous la protection de Monsieur, se produit pour la première fois devant le roi et la Cour.

    France24 - Monde

    BD: le régulateur du prix du livre saisi avec l'arrivée du coréen Piccoma

    Publié le : 19/04/2022 - 11:24Modifié le : 19/04/2022 - 11:22

    Paris (AFP) – Le régulateur de la loi sur le prix unique du livre en France a indiqué mardi s'être saisi de la question des bandes dessinées numériques vendues en monnaie virtuelle, en prévision de l'arrivée de l'application sud-coréenne Piccoma.

    Le sujet concerne principalement des BD asiatiques, à savoir japonaises (mangas) et coréennes (webtoons), lisibles sur des plateformes spécialisées pour des prix parfois exprimés en jetons numériques.

    Il se pose particulièrement avant l'arrivée en France du sud-coréen Kakao et de son application Piccoma, qui permettrait de lire sur mobile des mangas ou webtoons également disponibles en version papier.

    Cette plateforme, qui revendique quatre millions d'utilisateurs quotidiens au Japon, va publier ses premiers contenus en mai. Elle ambitionne d'"être numéro un" en France, disait au Figaro en mars son directeur Europe, Hyung-Rae Kim.

    Le régulateur, le Médiateur du livre, a annoncé sur son site internet s'être autosaisi pour lancer une "consultation" du secteur.

    Il souhaite "savoir si des modèles économiques de micro-transactions sous forme de jetons peuvent être appliqués à des livres numériques soumis à un régime de prix fixe".

    Sur Piccoma par exemple, le modèle économique consisterait à offrir quelques chapitres d'un livre, puis à donner deux choix pour débloquer les suivants: payer en monnaie classique (0,50 euro le chapitre), ou attendre un certain nombre d'heures pour accumuler des jetons numériques.

    Or, depuis 2011, la loi a été adaptée pour appliquer un prix unique aux livres numériques identiques à leur version papier (prix unique lui aussi dans tous les points de vente depuis une loi de 1981).

    Des concurrents se sont lancés avant Piccoma sur ce marché français du webtoon, appliquant divers modèles économiques, dont Iznéo (Fnac-Darty), Verytoon (éditions Delcourt), Glénat Manga Max (éditions Glénat), Webtoon Factory (éditions Dupuis), ou encore Webtoon du sud-coréen Naver.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Procès des attentats. Deux mois d’audience et la vérité du 13 Novembre se précise

    Actu

    La cour d’assises spéciale devrait entendre ce vendredi les dernières dépositions des parties civiles. La fin d’une première phase intense et douloureuse du procès, dont nous dressons ici un premier bilan.

    Kareen JanselmeAlexandre Fache

    Voilà près de deux mois que le procès des attentats du 13 Novembre a débuté dans l’enceinte spécialement construite au cœur de l’ancien tribunal historique de Paris. Depuis le 8 septembre, parties civiles et accusés, magistrats et avocats, journalistes ou membres de l’association Paris Aide aux victimes affrontent chaque jour le récit de l’horreur de l’attaque terroriste la plus meurtrière jamais commise sur le sol de France. Alors que le procès s’apprête à entamer, à partir du mardi 2 novembre, une nouvelle séquence avec l’examen des personnalités des quatorze accusés présents – six autres sont jugés par défaut –, que retenir de ces huit premières semaines d’audience, en dehors de l’insondable douleur des rescapés et des proches des 131 victimes ?

    Chez les victimes, la justice plutôt que la vengeance

    L’incroyable dignité de ceux venus dire leur souffrance à la barre frappe de prime abord. La violence des traumatismes subis aurait pu autoriser bien des dérapages verbaux, ils ont été quasi absents. Une des explications à cette retenue est sans doute à chercher dans le sentiment qu’ont exprimé de nombreuses parties civiles de ne « pas être les plus à plaindre ». Édith, rescapée du Bataclan, se dit « gênée de témoigner ». Georges Salines, l’ex-président de l’association 13onze15 et père de Lola, décédée dans la salle de concert, l’a résumé simplement cette semaine sur Twitter : « Il y a les survivants qui disent “mais je n’ai pas de blessure physique”; les blessés (…) qui disent “mais je suis vivante”; les endeuillés qui disent “mais je n’y étais pas”. Nous sou ffrons tous, et nous nous sentons tous tout petits face à la souffrance des autres. »

    Pour certains, cette attitude s’accompagne de la douloureuse «  culpabilité du survivant ». « J’ai le sentiment de vivre ma vie au détriment de ceux qui sont restés là-bas, de ne pas être à la hauteur », s’est exprimée ainsi Alix, rescapée du Bataclan, indemne physiquement, mais toujours inapte au travail six ans après. « Chaque jour, je m’efforce de vivre par respect pour ce ux qui ne se sont pas relevés », a témoigné aussi Juliette, 28 ans, survivante de la Belle Équipe, en précisant n’avoir « ni colère, ni haine » et refusant d’ « être animée par la vengeance ».

    Chercher à comprendre et à dialoguer

    Dans la suite du texte d’Antoine Leiris « Vous n’aurez pas ma haine », publié sur Facebook au lendemain des attentats, de nombreuses victimes ont affirmé haut et fort dans le tribunal leur volonté de voir triompher « le droit sur la barbarie », « la liberté sur l’ignorance ». « Les normes, c’est ce qu’on peut opposer à la barbarie. Et c’est comme ça qu’on la vaincra », a plaidé Emmanuel, 34 ans, rescapé du Bataclan, qui, comme juriste, a tenu à « remercier les avocats de la défense ». « J’ai prêté ce serment il y a longtemps, et aujourd’hui, vous représentez la valeur de ce serment. » D’autres ont même poussé leur foi en l’humanité jusqu’à pénétrer – métaphoriquement – le box des accusés. Comme Claude, 63 ans, blessé à la Bonne Bière. « Malgré tout ce que j’ai enduré , je vous considère avant tout comme des êtres humains », a-t-il lancé aux prévenus, leur proposant de « dialoguer », y compris en se rendant dans leur prison s’ils y étaient prêts. « Moi aussi, je pense que certaines des alliances de la France sont scandaleuses. Mais comment avez-vous pu penser que la mort de centaines de gens ici pouvait compenser celles de gens là-bas ? La vengeance, on n’en so rt jamais », a lancé le sexagénaire, au bord des larmes. Lors de son témoignage vendredi 22 octobre, Georges Salines a aussi affirmé vouloir «  ( s’)engager dans des actions de justice restaurative avec les accusés, sans enjeu pénal, médiatique, et sans publicité ». « Je ne pardonne rien, mais j’attends aussi de ce procès qu’il puisse avoir un effet positif », y compris « pour les proches des accusés  », a-t-il expliqué.

    Refuser les amalgames religieux

    « Les premières victimes de votre croisade sont les musulmans eux-mêmes », a tenté d’expliquer aux accusés Hacène Ayad, père d’une victime du Bataclan et « beur de la deuxième génération ». Comme de nombreux témoins, il est « de culture musulmane » et ne tolère pas la revendication religieuse de ces attentats. Sans agressivité, tentant souvent de convaincre, nombreux ont sagement cité des poètes, des penseurs, des textes sacrés pour confronter la raison à ces actes macabres. « Ces monstres » auraient pu être « mes enfants », a réagi Nadia Mondeguer, mère de Lamia, assassinée à la Belle Équipe. Évoquant des « délinquants ultralibéraux », cette mère égyptienne s’est souvenue de son pays où l’on entendait un « Allah Akbar du vivant et pas celui mortifère qui accompagne des gestes assassins ». Là-bas, il lui a été « vital de raconter (s)on histoire en arabe », où on lui a répondu dans la même langue que « ce sont toutes les 130 victimes (1) qui sont des chahid (martyrs) mais ce mot a été confisqué ». « Vous avez cru que cet acte barbare allait nous pétrifier et nous anéantir, mais vous avez eu tort car il nous a galvanisés, il nous a rendus encore plus forts et p lus déterminés que jamais à défendre la liberté, la démocratie et l’envie de vivre ensemble dignement et dans la paix », a revendiqué Hacène Ayad.

    Des zones d’ombre éclairées par le procès

    Qui se souvenait, avant ces audiences, des blessés – physiques et psychologiques – qu’avaient suscités les trois explosions des kamikazes du Stade de France, fatales au seul Manuel Dias ? Qui avait eu vent de l’absence totale de reconnaissance par la hiérarchie militaire de la souffrance des treize gendarmes à cheval qui assuraient la sécurité à l’extérieur de l’enceinte et ont senti « le souffle » des deux premières bombes et vu «  les écrous voler » ? Du traumatisme profond de ces vendeurs d’écharpes d’origine serbe, victimes du troisième kamikaze aux abords du restaurant McDonald’s où ils étaient rassemblés en famille ? De cette troisième explosion intervenue à 21 h 53, plus d’une demi-heure après la première, qui aurait pu faire beaucoup plus de dégâts si François Hollande avait décidé d’interrompre le match France-Allemagne et renvoyé les spectateurs chez eux à la mi-temps… Chaque jour, au fil des audiences, un pan de l’histoire du 13 Novembre a été éclairé, précisé, gravé dans le marbre de la mémoire judiciaire grâce à la description par les enquêteurs des différentes scènes de crime, schémas à l’appui, ou aux récits de chacune des 400 victimes venues témoigner (sur 2 400 parties civiles désormais). « Ce sont les pièces d’un même puzzle qui se complète devant nous », résume l’historien Denis Peschanski, coresponsable du programme de recherche sur le 13 Novembre (lire entretien ci-après).

    Un puzzle qui révèle parfois des éléments nouveaux mais rares, tant l’enquête a été minutieuse, générant un dossier d’instruction fort d’un million de pages. Certains témoignages ont tout de même soulevé des interrogations. Comme celui de Tina, l’une des vendeuses d’écharpes, qui indique avoir croisé Salah Abdeslam près de sa voiture, aux abords du Stade de France, et même avoir discuté avec l’un des futurs kamikazes. Ceux de Jean-Charles, Tom et Helen, qui certifient avoir vu « quatre terroristes » mitrailler la foule dans le Bataclan, au lieu des trois retenus par l’enquête. Celui de Carole, qui a pointé l’attitude étrange et désinvolte d’un agent de sécurité de la salle de spectacle qui s’est d’abord barricadé seul derrière une porte, avant de refuser d’aider ceux qui tentaient de fuir vers les toits… Ces 17 policiers de la BAC 75, primo-intervenants au Bataclan, auxquels on a demandé de se taire par « devoir de réserve ». Seule certitude : aucune arme blanche n’a été retrouvée au Bataclan, ni de blessures constatées qui pourraient confirmer la présence de couteaux. Le président de la cour spéciale, Jean-Louis Périès, a tenu à répondre aux quelques témoins évoquant sans fondement des sévices, comme ayant besoin de rajouter du sauvage à l’horreur pour mieux l’accepter. Avec assurance, corroborant la parole d’experts et d’un policier, le magistrat a calmement rappelé s’attacher «  à la recherche de la preuve », et s’en tenir à des éléments tangibles.

    Des conséquences au-delà du 13 Novembre

    La mauvaise prise en charge, aujourd’hui encore, du stress post-traumatique et de nombreuses blessures intimes ont aussi été dévoilées pour la première fois à la barre. « Notre couple n’a pas survécu à ces attentats et à leurs conséquences », a ainsi raconté Marylin, blessée au Stade de France, faisant écho à l’immense difficulté pour les proches de comprendre le traumatisme des survivants. « Mon employeur m’a licenciée quand il a su que j’étais au Bataclan », a aussi témoigné Sandrine, 48 ans, provoquant la stupéfaction de la salle d’audience. Un cas isolé ? Malheureusement pas : Faustine, Jérome, Sophie ou Anne-Sophie raconteront la même expérience, quand des dizaines (centaines ?) d’autres s’avouent tout bonnement « incapables de travailler », six ans après. S’il n’était pas physiquement sur le banc des accusés, le fonds de garantie, chargé d’indemniser les victimes, a aussi été régulièrement évoqué à la barre, le plus souvent pour fustiger « la froideur » et « l’inhumanité » de ses procédures. Les deux principales associations de victimes, 13onze15 et Life for Paris, ont, elles, été souvent remerciées, ayant réussi à rassembler et soutenir des personnes submergées, souvent seules à la dérive.

    Les accusés entre provocations et retenue

    Bousculant la procédure, le président avait tenu à connaître en amont la « position par rapport aux faits reprochés » des accusés, le 15 septembre. Contre toute attente malgré son mutisme pendant l’instruction, Salah Abdeslam, seul représentant encore vivant des commandos, a pris la parole. Il a même saisi chaque occasion pour rappeler son engagement – « J’ai délaissé toute profession pour devenir un serviteur de l’“État islamique” » –, protester contre ses conditions de détention – « Cela fait six ans que je suis traité comme un chien » – ou justifier les attentats –​​​​​​​ « On a visé la France, la population, des civils, (…) parce que les avions français (en Syrie) ne font pas la distinction entre les hommes, les femmes et les enfants ». Après la diffusion de vidéos des terrasses meurtries, le 20 septembre, Abdeslam a aussi appelé au « dialogue », pour « éviter de nouveaux 13 Novembre », une sortie qualifiée de « provocatrice » par le président.

    Si, excepté Abdeslam, les accusés ont en majorité tenté de nier leur responsabilité dans les attaques meurtrières, ils ont gardé une parole prudente, voire respectueuse. Après cinq semaines exclusivement dédiées à l’expression des victimes, les magistrats et avocats demanderont à nouveau aux 14 prévenus de prendre la parole. D’expliquer l’inexplicable. « Je ne comprends pas comment on peut se lever un matin, enfiler une ceinture d’explosifs et faire ça. Et je ne sais pas si on aura des réponses », confiait Grégory, ex-otage dans le Bataclan, le 19 octobre.

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    Le Monde

    SANS TITRE

    Live animé par Laura Motet et Anna Villechenon

    • La Russie a lancé, lundi, une offensive majeure dans l’est de l’Ukraine, selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Une « nouvelle phase de la guerre » a débuté hier, lorsque « les occupants ont tenté de percer nos défenses sur la quasi-totalité de la ligne de front dans les régions de Donetsk, Louhansk et Kharkiv », a confirmé l’état-major de l’armée ukrainienne.
    • La Russie annonce avoir procédé à des dizaines de frappes dans l’est de l’Ukraine durant la nuit et à l’envoi de missiles dans l’est de l’Ukraine. Moscou appelle dans le même temps « tous les militaires » ukrainiens à « déposer les armes maintenant » et cesser leur « résistance insensée ».
    • Aucun couloir humanitaire n’a pu être mis en place mardi pour l’évacuation des civils des zones de combats en Ukraine, dont Marioupol, ont annoncé les autorités ukrainiennes pour la troisième journée de suite.
    • Les séparatistes prorusses, appuyés par l’armée russe, ont lancé l’assaut contre l’usine métallurgique Azovstal, dernière poche de résistance dans la ville de Marioupol, rapporte l’agence de presse russe RIA en citant le porte-parole des séparatistes, Edouard Bassourine. Le conseil municipal a affirmé, mardi matin, que le complexe métallurgique Azovstal était bombardé, et a assuré qu’« au moins mille civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, se trouv[ai]ent dans les abris souterrains » de l’usine.
    • Le gouverneur de la région de Louhansk appelle les habitants de la région à partir. Dans un message publié sur Telegram, Serhi Haïdaï, le gouverneur de la région de Louhansk appelle les habitants de la région à partir : « Il n’y a plus de temps à perdre, la décision doit être prise rapidement.

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    Tribune. L’appel de 80 intellectuels : « Ne nous trompons pas de combat ! Il faut soutenir les Ukrainiens sans calcul ni réserve »

    Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

    « Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

    France24 - Monde

    Blocage politique en Irak : sans président ni Premier ministre, la population aux abois

    Publié le : 19/04/2022 - 11:21

    Lucile WASSERMANN

    Six mois après les législatives, l'Irak n'a toujours pas de président ni de Premier ministre, faute de quorum au Parlement. Si les délais sont toujours longs dans le pays pour former un gouvernement, la situation est aujourd'hui complètement paralysée, les deux blocs politiques ne parvenant pas à s'entendre pour partager le pouvoir. La population, notamment dans les quartiers pauvres, en paie les conséquences.

    En Irak, le blocage politique est total. Six mois après les élections législatives, le pays n'a toujours pas choisi son président ni son Premier ministre. Pour cela, il faudrait qu'au moins les deux tiers du Parlement se réunissent, mais à chaque tentative depuis le début d’année, le quorum n’a pas pu être atteint. La raison ? L’un des deux grands blocs politiques refuse aujourd’hui de partager le pouvoir tandis que l’autre a suffisamment de députés pour bloquer les sessions parlementaires. Le pays reste donc dans l’impasse, et les conséquences pour la population sont palpables.

    En périphérie de Bagdad, Muhannad al-Asadi supervise la construction de nouvelles routes. Habituellement, ce chef de projet dirige une dizaine de chantiers similaires. Mais en raison du blocage politique, nombre d'entre eux sont à l'arrêt. "La plupart des projets qui concernent les infrastructures, comme les routes, les égouts, l'électricité, sont financés par le budget de l'État. Comme le gouvernement n'a toujours pas été formé, le budget n'a ni été soumis, ni été approuvé", explique-t-il.

    Au total, des milliers de projets seraient actuellement bloqués dans le pays, et Muhannad al-Asadi ne cache pas sa lassitude. "Nous, on a fait ce qu'on avait à faire en allant voter. Maintenant, c'est au tour des forces politiques", souligne-t-il. "Elles doivent s'entendre, former un gouvernement et faire avancer le pays !"

    >> À lire aussi : "Présidentielle en Irak : les divisions politiques reflètent la 'fracture globale du pays'"

    Pas de négociations

    Les délais pour former un gouvernement sont toujours longs en Irak : cinq mois et demi en moyenne. C'est normalement le temps des négociations entre les deux blocs politiques, mais pour la première fois en vingt ans, ces discussions n'ont tout simplement pas lieu. En effet, le grand vainqueur des élections, Moqtada al-Sadr, ne veut pas partager le pouvoir et refuse de consulter ses adversaires, des formations proches de l'Iran, dont État de droit, le parti de l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki.

    "Depuis 2003, le système de gouvernance en Irak repose sur la base d'un consensus entre toutes les composantes de la société irakienne, qui doivent toutes s'entendre les unes avec les autres", explique Alyah Nosaif Jasim, une députée de ce parti. "Aujourd'hui, ils veulent rompre avec cette tradition. Très bien. Mais c'est notre droit de former une alliance de partis, et de boycotter les sessions parlementaires."

    Aucun de ces deux blocs politiques n'a la majorité absolue pour imposer ses choix. Le pays est donc dans l'impasse et la population en souffre, en particulier dans les quartiers pauvres, où les habitants vivent souvent dans l'attente de projets censés améliorer leurs conditions de vie.

    "Pendant les élections, on nous a promis que des projets seraient lancés dès la formation du gouvernement. Par exemple, ils nous ont dit qu'ils allaient nous débarrasser d'une décharge pour qu'on puisse vivre normalement", témoigne Raheem Jasim al-Mosawi, habitant de Maamal al-Zawra. "Si vous saviez comme les odeurs et la fumée nous rendent malades !"

    Rien ne permet d'affirmer que ces promesses seront tenues. Mais tant que le gouvernement ne sera pas formé, la population restera sans espoir d'une vie meilleure.

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    Présidentielle en Irak : les divisions politiques reflètent la "fracture globale du pays"

    Irak : l'élection par les députés du président est reportée à mercredi, faute de quorum

    Les Gardiens de la révolution iraniens revendiquent les tirs de missiles sur Erbil

    Le Figaro

    Boby Lapointe, le marginal devenu culte

    Léna Lutaud

    ENQUÊTE - Le chanteur de «Ta Katie t’a quitté», né il y a tout juste cent ans, est un cas unique dans la chanson française. Alors que le succès n’est arrivé que deux décennies après sa disparition, en 1972, de nombreux artistes le vénèrent et les Français se transmettent ses chansons de génération en génération.

    Envoyée spéciale à Pézenas (Hérault)

    Dans la garrigue, entre les chênes verts et les genêts, mieux vaut repérer les poissons en bois peint pour suivre la bonne direction. À 74 ans, Ticha Lapointe, la fille du chanteur Boby Lapointe, vit dans un lieu hippie avec yourte et caravane comme il en existe encore dans les coins reculés de l’Hérault. Quelques hectares à flanc de colline baptisés Poisson Fa, du nom d’une des chansons de son père. «Boby n’a pas connu ici mais tout le monde le sent, il est là», dit doucement cette adepte de la méditation. Dans le capharnaüm de sa pièce principale où trônent canapés, pianos et une scène surélevée, une photo montre Boby Lapointe les yeux rieurs. Ce drôle d’endroit où elle a longtemps vécu sans eau ni électricité, les musiciens adorent s’y produire. En cette année de double célébration, ils vont y défiler.

    À lire aussiChanteurs français: le succès jusque dans la tombe

    Né le 16 avril 1922, Boby Lapointe aurait eu 100 ans cette année. Le 29 juin 1972, voilà bientôt un demi-siècle, un cancer l’a emporté. «Ce lundi de Pâques, nous donnerons ici un concert mémorable où tout le monde est le bienvenu», explique Ticha Lapointe, émue comme à chaque fois que la musique enjouée et les textes truffés de calembours de son père sont interprétés. «Youpi! Youpi!», se serait exclamé l’intéressé. Dans l’histoire de la musique française, Boby Lapointe est un cas unique. «Il est le Van Gogh de la chanson», analyse Louis Chedid. «Au désespoir de son copain Georges Brassens, ce chanteur des années 1960 ne connaîtra jamais le succès de son vivant. C’est un artiste essentiellement de 45-tours», rappelle Jean-Pierre Pasqualini, le directeur des programmes de Melody TV. Sans bénéficier de plan marketing, Boby Lapointe devient populaire à partir des années 1990, vingt ans après sa mort. En ce printemps 2022, il est même entré dans le club des artistes cultes.

    Cette année, il se passe vraiment quelque chose. La jeune génération d’artistes en quête de repères et d’identité collective hisse Boby Lapointe au panthéon des grands chanteurs

    «Le grand Boby est diffusé sur Fip, sur France Culture, et sera mis en avant dans les programmes cet été», témoigne Didier Varrod, directeur musical de Radio France. Ses chansons, qu’on comprend différemment selon son âge, «se transmettent des parents aux enfants, le meilleur bouche-à-oreille», ajoute Louis Chedid, qui l’adore, tout comme Étienne Daho, Sandrine Kiberlain ou MC Solaar. Alain Bashung, qui avait assuré sa première partie à l’âge de 13 ans, était tout aussi fasciné, ainsi que Renaud, qui chante Ça va ça vient sur son album attendu début mai. «On verra si une reprise de Boby peut devenir un tube en plus d’être culte», note Jean-Pierre Pasqualini. Même Hervé, chanteur branché de 31 ans, s’y réfère. «Cette année, il se passe vraiment quelque chose. La jeune génération d’artistes en quête de repères et d’identité collective hisse Boby Lapointe au panthéon des grands chanteurs», observe Cécile Prévost, sociologue de la chanson et maître de conférences à l’université Sorbonne Nouvelle.

    «L’enjeu est régional»

    À 60 kilomètres à l’ouest de Montpellier, les plus surpris sont les Piscénois. «La relation entre Boby et Pézenas, sa ville natale, a été compliquée, explique Manu Karmazyn, président de l’association Eh! Dis Boby. Enfant, ses frasques faisaient rire.» Quand «le rigolo» se lance dans la chanson, à 37 ans, c’est l’incompréhension. Son parcours, de brillant mathématicien à vendeur de culottes, de réparateur d’antennes de télévision à scaphandrier à La Ciotat, déroutait déjà. À Paris, il appartient à la joyeuse bande qui se produit rive gauche de cabaret en cabaret. Son style? «Une fantaisie échevelée… On ne saurait dire s’il fera carrière dans ce genre difficile mais en attendant cela ne manque pas de saveur», écrit le critique du Figaro le 12 février 1960. Sa carrière durera seulement quinze ans, le temps de déposer cinquante chansons à la Sacem.

    Une fantaisie échevelée… On ne saurait dire s’il fera carrière dans ce genre difficile mais en attendant cela ne manque pas de saveur

    Des bijoux de poésie comme Méli-Mélodie: «Oui, mon doux minet, la mini/ Oui, la mini est la manie. Est la manie de Mélanie/ Mélanie l’amie d’Amélie…»«Jugées subversives, certaines, comme Embrouille minet (“La joie de ton chat se lit dans tes prunelles/ Je sais bien qu’il n’est pas repu d’si peu”), n’étaient autorisées à la radio que passé minuit. Sur RTL, Philippe Gildas, qui était fan, les diffusait exprès à 7 heures», raconte le biographe Sam Olivier. À Pézenas, «ses disques étaient introuvables. Il n’y a donné qu’un seul concert et n’a jamais été diffusé dans les haut-parleurs lors de la foire annuelle. Sa sœur Huguette en était fâchée», dit Dany Lapointe la petite-fille du chanteur. «Issu d’une famille de bourgeois dans la vigne, avec un père décoré de la Légion d’honneur et un frère colonel, Boby Lapointe était apprécié en tant qu’homme mais il était trop avancé sur son temps», analyse Sam Olivier. Lui-même y met peu du sien. Il tourne pour François Truffaut et Claude Sautet.

    À lire aussiRequiem pour les chanteurs oubliés

    Pas carriériste pour un sou, cet esprit libre appartient au clan des marginaux, de ceux qui suscitent de la tendresse. À la télévision, il chante Si j’avais un marteau de Claude François chez Jean-Christophe Averty plutôt que de faire la promotion de ses 45-tours chez Guy Lux. Évidemment, cela le rend encore plus génial. De Bourvil à Fernand Raynaud en passant par Ginette Garcin, il est soutenu à bout de bras par de nombreux artistes à succès. Georges Brassens sort son chéquier quand les Lapointe font faillite avec la crise viticole de 1970. Joe Dassin est celui qui aide le plus. En 1969, il finance l’unique 33-tours studio de Boby Lapointe et fera le forcing en 1976 pour que paraisse une première intégrale. «Le tableau où Boby Lapointe pose dans l’herbe, qui a servi pour la pochette du disque, est toujours à la maison», confie son fils, Jonathan Dassin.

    «Les hommages vont se multiplier»

    Pour toutes ces raisons, les maires de gauche et de centre droit de Pézenas préfèrent miser sur Molière venu chercher l’inspiration dans leur belle ville truffée d’hôtels particuliers et de patrimoine religieux. Ce n’est que très récemment, en observant le travail fait à Sète avec Georges Brassens et à Narbonne avec Charles Trenet, qu’ils réalisent la chance qu’ils ont avec leur «machou» (jeune fêtard en occitan). En regroupant sa maison natale, son musée, sa tombe surmontée d’un hélicon avec, comme épitaphe, «Pon Pon Pon Pon», tout en étant citée dans son œuvre, Pézenas coche toutes les cases. En cette mi-avril, la tramontane y souffle un petit grain de folie. Le visage du chanteur claque sur les fanions accrochés aux coins de rue. «Les hommages vont se multiplier», se réjouit le maire, Armand Rivière, en dévoilant une sculpture du chanteur.

    «L’enjeu est régional», renchérit Christian Bezes, directeur de l’office du tourisme cap d’Agde Méditerranée. Comme Robert Combas, Didier Wampas et les autres célèbres artistes locaux, Boby Lapointe doit aider Montpellier à devenir capitale européenne de la culture en 2028. «Enfin!», se réjouit Ticha Lapointe. Sous le soleil de ce week-end, la première salve de festivités carnavalesques et surréalistes a été un immense succès. De 10 heures à minuit, les rues étaient pleines, les hôtels et cafés pris d’assaut. Farceurs, comme l’était Boby Lapointe, les commerçants ont tous revêtu sa célèbre marinière. Avec une «armée» de femmes enceintes ouvrant les volets de sa maison natale, un vrai bébé jaillissant d’un œuf en clin d’œil au faire-part de 1922, jusqu’au final avec un Boby Lapointe géant, une «déambulation jubilatoire» a attiré des milliers de badauds.

    «Efficace avec deux accords»

    Dans l’A-Musée, la foule a rempli le livre d’or de louanges. Au mur, une affiche du premier Olympia de Johnny Hallyday en 1961 a remporté un succès certain. En première partie, Boby Lapointe avait maté les blousons noirs pourtant impatients de voir leur idole. Fera-t-il de même avec les collégiens de la commune voisine de Roujan? Cette semaine, la sonnerie de leur école retentira au son de T’as pas, t’as pas tout dit et de Marcelle. «Les chansons vont tourner, le but n’est pas que les élèves les détestent», s’amuse Tom Belhomme, vice-président de Eh! Dis Boby. Fin avril, la fête continuera avec une édition XXL du Printival Boby Lapointe, où des milliers de curieux sont attendus. En juin, Daniel Pennac fera le déplacement. «À la rentrée, Le Barbu du square, pièce de théâtre écrite par Boby en 1952, sera joué pour la première fois», ajoute Dany Lapointe.

    À lire aussiLe grand bond en avant du marché français de la musique, une première depuis 20 ans

    En 2012, le succès de son grand-père a été suffisant pour qu’elle arrête son métier d’infirmière. Depuis, elle se «consacre à sa mémoire et préside le festival Printival, où une centaine de programmateurs et de producteurs viennent repérer des artistes émergents». Seuls les plus audacieux y reprennent du Boby Lapointe. «Sa musique nécessite d’excellents musiciens, explique Sam Burguière, du groupe Les Ogres de Barback, en charge de la soirée hommage du Printival. Boby était efficace avec deux accords mais il n’y a aucune logique dans la rythmique. Il y a une mesure à quatre temps, puis d’un coup on passe à cinq et on ne sait pas pourquoi.» Quant aux paroles, «mieux vaut avoir un prompteur tant elles sont difficiles à mémoriser», renchérit en riant Louis Chedid en pensant notamment à Ta Katie t’a quitté : «Ce soir au bar de la gare/ Igor hagard est noir/ Il n’arret’ guère de boir’/ Car sa Katia, sa jolie Katia/ Vient de le quitter…»

    Un regain d’intérêt

    Les collectionneurs fredonnent aussi, car sa cote repart. Envoyés au pilon dans les sixties, et donc rares, ses 45-tours s’échangent entre 40 et 100 euros. Universal Music France, sa maison de disques, se frotte les mains. Après trois intégrales qui se sont vendues comme des petits pains, «nous sortirons fin juin un double CD livre-disque avec inédits, titres rares, le tout illustré de nombreuses photos jamais sorties des malles de sa fille, d’anecdotes dénichées par son biographe Sam Olivier et de pépites retrouvées dans nos bobines archivées, comme une version inconnue d’Avanie et Framboise et une musique de publicité très drôle pour les yaourts Danone, “Jockey, c’est pas mauvais”», annonce Julien Heissler, chef de projet au label Panthéon. Chez Spotify, géant suédois du streaming, Nicolas du Roy, directeur éditorial, est étonné de ses recherches: «Boby Lapointe compte 50 000 auditeurs mensuels. C’est beaucoup pour un artiste des années 1950. On constate un drôle de pic les 24 et 25 décembre, où l’audience est multipliée par trente! Ta Katie t’as quitté, La Maman des poissons et Aragon et Castille sont les titres les plus écoutés.»

    Boby Lapointe compte 50 000 auditeurs mensuels. C’est beaucoup pour un artiste des années 1950. On constate un drôle de pic les 24 et 25 décembre, où l’audience est multipliée par trente !

    Et de souligner une autre bizarrerie: «Les États-Unis sont le quatrième pays d’écoute avec des chiffres conséquents, ce qui doit être dû au succès outre-Atlantique du film Tirez sur le pianiste, de François Truffaut, où Boby Lapointe chante Avanie et Framboise avec ses paroles sous-titrées en français.» Avec tant de ferveur, Ticha, Dany et son frère Yann Lapointe, moniteur sur bateau-école au cap d’Agde, peuvent espérer se partager un peu plus que les 20 000 euros de droits d’auteur annuels générés par la carrière posthume de leur aïeul. Comme tant d’artistes des années 1960, Boby Lapointe avait signé un contrat avec un pourcentage dérisoire sur ses ventes.

    Morts d'Angelich, Lupu, Birtwistle... Lundi noir pour la musique classique

    DISPARITIONS - Après la mort dimanche du pianiste roumain, deux autres géants de la musique se sont éteints ce lundi 18 avril : le compositeur Harrison Birtwistle et le pianiste Nicholas Angelich à seulement 51 ans.

    Tous à l'opéra! met en lumière la fabrication des instruments de musique

    L'initiative, qui a lieu du 6 au 8 mai, organise depuis 15 ans des journées portes ouvertes dans une trentaine de maisons et compagnies lyriques.

    À Moscou, Alexeï Lioubimov joue une œuvre ukrainienne, son récital interrompu par la police

    En première partie du concert, le musicien interprétait un morceau de Valentin Silvestrov. Réfugié en Allemagne, ce compositeur avait comparé Vladimir Poutine à Ben Laden.

    Le Monde

    La suppression du corps diplomatique actée, l’opposition proteste

    Les hauts fonctionnaires des affaires étrangères vont entrer dans un pot commun d’administrateurs de l’Etat, qui auront vocation à évoluer d’un ministère à un autre tout au long de leur carrière. Une mesure qui a suscité la colère des diplomates.

    C’est l’un des volets de la réforme de la haute fonction publique engagée par le gouvernement, voulue par Emmanuel Macron et programmée pour 2022. Un décret paru, lundi 18 avril, au Journal officiel acte la suppression du corps diplomatique, qui a donné des générations d’ambassadeurs à la France. Une mesure annoncée à la fin de l’année 2021, qui avait mis en effervescence le ministère des affaires étrangères, haut lieu d’ordinaire si feutré de la diplomatie française.

    A six jours du second tour de l’élection présidentielle, cette suppression a été critiquée par l’opposition. Sur Twitter, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, notamment, ont dénoncé l’officialisation de cette mesure. « A quelques jours de la fin de son mandat, Emmanuel Macron a publié le décret supprimant notre corps diplomatique. Il veut remplacer des serviteurs de l’Etat impartiaux par du copinage », a notamment déploré la candidate du Rassemblement national, qui promet, si elle est élue, de rétablir « un statut de diplomate fondé sur le mérite et l’intérêt national ».

    Pour Jean-Luc Mélenchon, « la France voit détruire au bout de plusieurs siècles son réseau diplomatique. Le deuxième du monde. Les copains de promo vont pouvoir être nommés. Immense tristesse. » Le député LR Eric Ciotti souligne lui aussi « la fin d’une époque. Macron abat en ce jour, un nouveau pilier de notre Etat régalien ».

    Au ministère des affaires étrangères, la fronde a commencé à monter courant octobre, quand le sujet s’est précisé. La mesure concerne en effet deux corps au cœur des rouages de la diplomatie française : celui des conseillers des affaires étrangères et celui des ministres plénipotentiaires, « mis en extinction » à partir de 2023. Ces hauts fonctionnaires auront alors vocation à rejoindre un nouveau « corps des administrateurs de l’Etat », où seront rassemblés les cadres jusqu’ici formés par l’Ecole nationale d’administration (ENA), elle-même remplacée par l’Institut national de la fonction publique depuis janvier 2022.

    La colère froide des diplomates contre l’Elysée

    Les hauts fonctionnaires des affaires étrangères vont donc entrer dans un pot commun d’administrateurs de l’Etat, qui auront vocation à évoluer d’un ministère à un autre tout au long de leur carrière. Dans ce futur vivier de personnels, les diplomates côtoieront des préfets, des sous-préfets ou des inspecteurs généraux des finances.

    800 hauts fonctionnaires concernés

    Au total, quelque 800 hauts fonctionnaires du ministère des affaires étrangères sont concernés, sur 1 800 cadres de catégorie A. Ces personnels sont, à ce jour, soit issus de l’ENA, soit, le plus souvent, recrutés par le biais du très sélectif concours d’Orient. Ils pourront rester dans leur ancien corps « en extinction », mais seront incités à basculer dans le nouvel ensemble interministériel, sans grande visibilité, craignent-ils dans les deux cas, sur la suite de leur carrière. Une évolution qui passe mal auprès des intéressés.

    « La réforme cause une blessure profonde chez les agents du ministère et de fortes inquiétudes », commentait, en décembre, Olivier Da Silva, un permanent de la CFDT du Quai d’Orsay, très engagé contre le projet. « On ne s’improvise pas diplomate. C’est vraiment un apprentissage qui s’acquiert sur le terrain, au gré des affectations », s’insurgeait, pour sa part, un ambassadeur en poste à l’étranger, interrogé par l’Agence France-Presse.

    Aux yeux de ses artisans, la réforme vise pourtant à dynamiser les carrières en puisant dans un plus large vivier de candidats et en passant « d’une logique de statut à celle d’emploi ». « Les fonctionnaires, pas plus que les salariés du secteur privé, ne sont interchangeables », avait répliqué un collectif de diplomates réuni sous le nom de Théophile Delcassé, le ministre des affaires étrangères qui a imposé le concours d’entrée dans la carrière diplomatique, jusque-là un privilège de la noblesse, au début du XXe siècle.

    « Que sera une diplomatie sans diplomates, dans un monde de plus en plus imprévisible et complexe ? »

    Le Monde avec AFP

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    France24 - Monde

    “60 millions de réfugiés à venir en Europe” : un faux tweet de la BBC sur Emmanuel Macron

    Publié le : 18/04/2022 - 16:31Modifié le : 18/04/2022 - 16:47

    Alexandre Capron Suivre

    Un faux tweet de la chaîne d’information internationale britannique BBC prétend relayer une déclaration d’Emmanuel Macron qui aurait annoncé l’arrivée dans les vingt prochaines années de “60 millions de réfugiés” sur le sol européen. Non seulement ces propos n’ont pas été tenus par le président candidat à sa réélection, mais la BBC n’a jamais fait ce tweet.

    Le supposé tweet de la BBC aurait été publié via son compte officiel, si on en croit le logo “validé” bleu accolé au nom du compte Twitter. Il indique en anglais qu’Emmanuel Macron aurait déclaré : “L'Europe doit être prête à accepter jusqu'à 60 millions de réfugiés d'Afrique et du Moyen-Orient au cours des 20 prochaines années, car les sanctions russes entraîneront un effondrement économique en Afrique en raison de sa dépendance aux importations de blé russe.”

    On en retrouve des captures d’écran à la fois sur Twitter mais également sur Facebook, certains utilisateurs présentant cette déclaration comme une “promesse de campagne” du président sortant.

    Macron:"L'Europe devra accepter jusqu'à 60 millions de réfugiés au cours des 20 prochaines années en provenance d'Afrique et du Moyen-Orient, car les sanctions contre la Russie entraîneront un effondrement économique en Afrique qui importe une énorme quantité de blé russe." pic.twitter.com/D3TH7TIOAE

    April 17, 2022

    Ce tweet n’existe pas

    Comme l’ont rapidement noté des journalistes de la BBC, ce tweet n’a jamais été fait par le média britannique. En allant vérifier la date supposée du tweet, le 11 avril à 18 h 26, sur le compte de @BBCWorld, on ne retrouve aucun tweet cet horaire, seulement un à 18 h 22 sur l’élection présidentielle française.

    La photo visible dans le tweet a été utilisée dans un article publié le même jour un peu plus tôt sur le compte Twitter de la BBC. Le titre de l’article en anglais est : “Élections françaises : Macron vise Le Pen alors que le second tour commence”, et aucune mention de la question des réfugiés n’est visible dans l’article.

    French elections: Macron targets Le Pen as run-off campaign begins https://t.co/V14oBOhOrn

    April 11, 2022

    Le faux tweet a été fortement relayé sur l’application de messagerie instantanée Telegram, notamment le 17 avril, dans une chaîne se présentant comme un “agrégateur de nouvelles russes qui couvre les conflits/géopolitiques et les nouvelles urgentes du monde entier” (sic). Elle avait été vue plus de 130 000 fois au 18 avril. Il est, cependant, impossible d’en connaître l’origine exacte à ce stade.

    “La cible probable de ce type de tromperie sont les utilisateurs qui ne lisent que les gros titres”

    Olga Robinson fait partie de l’équipe BBC Monitoring qui lutte contre la désinformation, et qui a repéré le faux tweete. Elle détaille :

    Il est vraiment difficile d'évaluer de manière fiable le nombre de comptes qui ont partagé une publication sur Telegram et de trouver la source d'une allégation sur cette plateforme, car les journalistes n'ont accès qu'à des données limitées et ne peuvent rechercher du contenu que parmi les chaînes qu'ils suivent eux-mêmes ou qu'ils ont trouvées ailleurs. Il est très probable que cette publication avec un faux tweet de la BBC ait circulé sur des publications qui ne sont pas sous notre surveillance.

    Le schéma de diffusion que nous observons est proche de celui de la fausse vidéo de la BBC accusant l’Ukraine de cibler la gare de Kramatorsk [qui a circulé la semaine dernière, NDLR]. En quelques heures, le clip s'est propagé des chaînes Telegram anonymes aux flux Twitter de certains responsables russes ainsi qu'à la télévision d'État russe. C’était également le cas à la suite de l'attentat à la bombe contre la maternité de Marioupol lorsque des comptes pro-Kremlin et pro-russes - agissant presque à l'unisson - ont diffusé de fausses informations sur les femmes enceintes blessées dans l'attaque.

    Bien que ces contenus soient assez faciles à démystifier pour les journalistes et les vérificateurs de faits, la cible probable de ce type de tromperie sont les utilisateurs qui ne lisent que les gros titres ou ne partagent des informations que de manière impulsive, sans les vérifier au préalable.  C'est pourquoi il est si important de faire une pause avant de partager quoi que ce soit sur les réseaux sociaux et de vérifier la source originale des allégations supposées.

    Pas de trace de la déclaration

    Une recherche avec les mots clés “60 millions de réfugiés Europe Macron” sur différents moteurs de recherche ne permet d’ailleurs pas de retrouver l’origine de cette déclaration attribuée à Emmanuel Macron. On la retrouve simplement relayée dès le 17 avril sur Twitter, sans aucune source.

    Dans le programme du président sortant, ce dernier a indiqué vouloir “prendre sa part dans l’accueil des réfugiés” sans préciser aucun chiffre, et a affirmé ces dernières semaines défendre un mécanisme de solidarité “à la carte” pour soulager les États de première entrée, tout en contraignant ceux qui veulent s’en affranchir à d’autres efforts financiers ou matériels.

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    France24 - World

    As it happened: Russia has launched its offensive in Ukraine's east, says Zelensky

    Issued on: 18/04/2022 - 01:08Modified: 18/04/2022 - 23:01

    FRANCE 24 Follow

    Russia's anticipated new offensive in Ukraine's eastern Donbas region has begun, Ukrainian President Volodymyr Zelensky announced Monday. Ukraine's top security official said earlier that Russia had launched the "second phase" of the war, with Russian forces attempting to break through defences in the Donetsk, Luhansk and Kharkiv regions but had been held back. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. 

    This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

    4:45am: US, allies to meet over Ukraine as conflict escalates in east

    US President Joe Biden will convene a meeting of allies to discuss the Ukraine conflict Tuesday, the White House said, after Kyiv announced Russia had launched a major new offensive in the east of the country.

    The meeting, announced on Biden's schedule, "is part of our regular coordination with allies and partners in support of Ukraine," an official told AFP, without naming who would be included on the video call.

    It will also cover "efforts to hold Russia accountable," the White House said.

    The meeting comes after Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that Russia, which invaded its pro-Western neighbor on February 24, had launched a large-scale offensive in the eastern Donbas region, a move predicted by Kyiv for weeks.

    Fighting has intensified in eastern Ukraine after Russia withdrew troops from the region around the capital Kyiv and refocused its efforts in Donbas, which pro-Moscow separatists have partly controlled since 2014.

    The United States and Western allies have heaped pressure on Moscow via sanctions, while supporting Ukraine through military and other aid. 

    Asked Monday whether new measures would soon be announced, US State Department spokesman Ned Price said Washington would "continue to escalate our financial sanctions and other economic measures against the Russian Federation until and unless Moscow relents in its campaign against Ukraine."

    "We have not yet seen that, and we'll continue to raise the costs."

    04:30am: Turkish, British, Italian defence ministers to discuss Ukraine in Istanbul

    The defence ministers of Turkey, Britain and Italy will meet in Istanbul on Friday to discuss Russia's invasion of Ukraine and security ties between the three NATO allies, the Turkish Defence Ministry said.

    British Defence Secretary Ben Wallace and Italian Defence Minister Lorenzo Guerini will visit Istanbul at the invitation of their Turkish counterpart, Hulusi Akar.

    "At the meeting, where an exchange of views will be carried out on defence and security relations between the countries and on regional issues, developments in Ukraine are also expected to be discussed," the statement said.

    NATO member Turkey shares a maritime border with Ukraine and Russia in the Black Sea, has good ties with both and has taken a mediating role in the conflict. It has so far hosted peace talks between Ukrainian and Russian foreign ministers and negotiators, and has been working to arrange a meeting of their presidents.

    Turkey and Italy have also increased engagement since a NATO summit last month, where the leaders of Turkey, Italy and France discussed ways to revive the SAMP-T air defence system project by the Franco-Italian Eurosam consortium.

    3:20am: France 24's Gulliver Cragg reports on Russia's offensive in the eastern Ukraine.

    1:07am: Biden to hold call with allies on Tuesday over Ukraine invasion

    U.S. President Joe Biden will on Tuesday hold a call with allies to discuss the Ukraine crisis, including on how to coordinate on holding Russia accountable, the White House said.

    "The President will convene a secure video call with allies and partners to discuss our continued support for Ukraine and efforts to hold Russia accountable as part of our close coordination," it said in a statement.

    1:00am: UN seeks humanitarian contact group for Ukraine

    UN humanitarian chief Martin Griffiths announced Monday that he will meet Turkish President Recep Tayyip Erdogan in Turkey this week to push for the creation of a "humanitarian contact group" involving Ukraine and Russia. 

    Such a group would "meet convened by the UN to discuss on a virtual or actual basis at any time to discuss humanitarian issues," Griffiths told reporters in New York.

    That could include ceasefire monitoring, safe passage, humanitarian corridors or other issues between the two warring sides, he said. 

    Griffiths did not say when he would meet Erdogan, but initially said he planned to arrive in Turkey on Wednesday and leave Thursday.

    However, he tested positive for Covid-19 shortly after his announcement, forcing him to postpone his trip to an unspecified date.

    Griffiths and UN Secretary General Antonio Guterres had spoken with Erdogan by phone Sunday to discuss the initiative. 

    Griffiths had visited Moscow in early April before a trip to Kyiv, to try to obtain a humanitarian ceasefire and facilitate other aid interventions.

    11:40pm: New tranche of US arms for Ukraine starts to arrive

    The first shipments of a new US military aid package have arrived at Ukraine's borders to be handed over in its fight against the Russian invasion, a senior Pentagon official said Monday.

    The United States on April 13 unveiled a $800-million tranche of equipment for Ukraine, including helicopters, howitzers and armored personnel carriers.

    "There have been four flights from the United States arriving into the theater just yesterday," a senior Pentagon official said Monday, with a fifth flight due shortly.

    The package includes 18 155mm howitzers for the first time, as well as 40,000 artillery rounds, 200 M113 armored personnel carriers, 11 Mi-17 helicopters and 100 armored multi-purpose vehicles.

    Pentagon spokesman John Kirby said the first shipment had arrived 48 hours after President Joe Biden authorised the aid delivery, an "unprecedented speed."

    Kirby also said that soldiers deployed on the eastern flank of NATO territory since the start of Moscow's invasion will begin "in the next several days" to train Ukrainian soldiers to handle the howitzers, which are the latest generation of that weapon.

    The training will be done outside Ukraine, Kirby stressed. "It'll be a small number of Ukrainians that will be trained on the howitzers, and then they'll be reintroduced back into their country to train their colleagues."

    11:20pm: Biden has 'no plans' to visit Ukraine, says White House

    President Joe Biden is not planning to visit Kyiv, despite Ukraine's Volodymyr Zelensky urging him to demonstrate US support for the fight against Russia by traveling to the embattled capital, the White House said Monday.

    "There's no plans for the president to go. Let me just reiterate that," Press Secretary Jen Psaki told reporters.

    A string of European leaders have made the trip to Kyiv and met with Zelensky.

    However, a Biden visit would present a more complex security challenge. The Biden administration has said it instead wants to send a high-ranking official, most likely Secretary of State Antony Blinken or Defense Secretary Lloyd Austin.

    Last week, Biden said "we're making that decision," although he muddied the waters by responding "yeah" when asked by a reporter whether he might go.

    Psaki made clear Monday that "if anyone were to go... we wouldn't outline from here or anywhere from the government who, if and when for security reasons."

    10:18pm: 'Battle for Donbas' has begun, Zelensky says 

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky confirmed late Monday that Russia's offensive in the eastern Donbas region has begun.

    "We can now confirm that Russian troops have begun the battle for the Donbas, which they have been preparing for a long time. A large part of the Russian army is now dedicated to this offensive," he said on Telegram.

    "No matter how many Russian troops are driven there, we will fight. We will defend ourselves. We will do it every day,” vowed Zelensky.

    Earlier Monday, Zelensky's chief of staff said the "second phase of the war” had begun but expressed optimism in the outcome. "Believe in our army, it is very strong," chief of staff Andriy Yermak wrote on the Telegram messaging app.

    Ukraine's Security Council Secretary Oleksiy Danilov said Russia had attempted to break through defences "along almost the entire front line of Donetsk, Luhansk and Kharkiv" regions.

    "They began their attempt to start the active phase this morning," he said. "Fortunately, our military is holding on," he added

    Russian forces had managed to capture the town of Kreminna, said Danilov. "But the fighting continues. We do not surrender our territories."

    9:35pm: Russian troops capture Kreminna, Luhansk regional governor says

    Russian troops on Monday captured the eastern Ukraine town of Kreminna, local authorities said, as Kyiv's armed forces launched salvoes on Russian forces in the nearby settlement of Rubizhne.

    "There was a major attack in the night" from Sunday to Monday in Kreminna, said Luhansk's regional governor, Sergiy Gaiday, in a statement on social media.

    "The Russian army has already entered there, with a huge amount of military hardware ... Our defenders have retreated to new positions," he added.

    Four civilians had died as they tried to flee Kreminna, said Gaiday.

    9:23pm: Russian strikes kill eight in eastern Ukraine

    Russian strikes killed at least eight civilians on Monday in the eastern Ukrainian regions of Donetsk and Luhansk, local authorities said.

    Four died as they tried to flee the city of Kreminna in Luhansk, where Russian forces have gathered, Regional Governor Sergiy Gaiday said on the Telegram app. Four other civilians died in Russian bombing in Donetsk, according to Regional Governor Pavlo Kirilenko.  

    8:35pm: Macron says dialogue with Putin stalled after massacres in Ukraine

    French President Emmanuel Macron said that his dialogue with Russian President Vladimir Putin has stalled after mass killings were discovered in Ukraine.

    "Since the massacres we have discovered in Bucha and in other towns, the war has taken a different turn, so I have not spoken to him again directly since. But I don't rule out doing so in the future," Macron told France 5 TV, just days before the April 24 second round of the French presidential election.

    Macron was asked if he was ready to visit Kyiv – as British Prime Minister Boris Johnson and the presidents of Lithuania, Latvia, Estonia and Poland have done since the February 24 start of the Russian invasion. The French president replied that he was ready to visit to Kyiv, but only if he could “bring something useful, not just to show support".

    7:25pm: Around 40,000 deported from Mariupol to Russian regions, mayor says

    The mayor of the besieged Ukrainian city of Mariupol said that about 40,000 civilians had been forcibly moved to Russia or Russian-controlled regions of Ukraine.

    "Unfortunately I have to declare that as of today they are forcibly deporting" residents, Vadym Boichenko told Ukrainian television. "We have verified through the municipal register that they have already deported over 40,000 people."

    It was not possible to independently confirm the allegation. Russia has denied targeting civilians in Ukraine.

    7:20pm: Russia says foreign-made weapons destroyed in Lviv

    Russian air forces carried out air strikes at a logistics centre of the Ukrainian army near Lviv and destroyed a large number of foreign-made weapons stored there, TASS news agency quoted the Russian defence ministry as saying.

    The Russian forces have also destroyed a repair centre for Tochka U ballistic missiles in the city of Dnipro, the ministry said.

    7:14pm: Russia has started new offensive in east, Ukraine security council says

    Russia appears to have started its anticipated new offensive in the east of Ukraine, according to Ukraine's top security official.

    "This morning, along almost the entire front line of Donetsk, Luhansk and Kharkiv regions, the occupiers attempted to break through our defences," Security Council Secretary Oleksiy Danilov said in televised comments.

    "They began their attempt to start the active phase this morning," he said.

    6:25pm: Ukraine ‘sees signs’ of Russia starting new eastern offensive

    Ukraine's armed forces command has observed signs that Russia is starting its anticipated new offensive in the east of the country, increasing the intensity of attacks in parts of the Donetsk and Kharkiv regions.

    In a post on Facebook, the armed forces command also said that Russia's main military force was concentrating on taking control of the entirety of the Donetsk and Luhansk regions.

    It said battles were ongoing in Mariupol, where it said Russia was attempting to storm the city's seaport.

    5:57pm: Ukraine needs 'much heavier weapons' and 'in a sustained way'

    As the war in Ukraine enters a dangerous new phase, with Russia focused on an offensive in the eastern region, FRANCE 24’s international affairs commentator Douglas Herbert says Kyiv will need a “sustained pipeline of weapons” for its forces.

    Despite President Joe Biden’s recent announcement of an additional $800 million US military aid, Herbert says that in a conflict such as the war in Ukraine, “weapons go through very quickly” and the arms coming in from the US and its allies will not be enough.

    Ukraine needs heavy weapons, Douglas says, but there are logistical challenges for nations supplying these arms.

    5:11pm: Putin honours brigade accused by Ukraine of atrocities in Bucha

    President Vladimir Putin has bestowed an honourary title on the Russian military brigade accused by Ukraine of committing atrocities in Bucha while the town north of Kyiv was under Russian control.

    A decree signed by Putin gave the 64th Motor Rifle Brigade the title of "Guards" for defending the "Motherland and state interests" and praised the "mass heroism and valour, tenacity and courage" of its members.

    Reports of atrocities emerged shortly after the April 1 Russian withdrawal from the Kyiv area, sparking international condemnation.

    In early April, the Ukrainian defence ministry said the 64th Motor Rifle Brigade occupied Bucha and committed "war crimes".

    The Ukrainian defence ministry's Intelligence Directorate published the names, ranks and passports details of members of the brigade, saying they will face justice.

    3:49pm: Deadly Russian shelling in Kharkiv

    Russian shelling in Kharkiv, Ukraine's second-largest city, killed at least three people on Monday, officials said, a day after the bombardment claimed six lives.

    Prosecutors said one shell fell on a children's playground and killed a man and a woman.

    The head of a medical emergency centre, Viktor Zabashta, told Interfax-Ukraine news agency that another strike on a humanitarian aid distribution point killed one person and injured six more.

    Six people were killed and 24 injured during shelling of the city on Sunday, according to the latest toll from the regional governor.

    Kharkiv, which has a population of 1.5 million people, was the scene of fierce fighting for several days at the start of the Russian offensive but has always remained under the control of Ukrainian forces.

    3:44pm: Ukrainian prosecutors investigate war crime claims in Chernihiv

    Ukraine’s national prosecutor’s office says it has identified more than 6,000 potential war crimes cases committed in areas that were controlled by Russian forces before their withdrawal from northern and western parts of the country.

    In the northern city of Chernihiv, a young prosecutor has been gathering evidence on the ground.

    “Ever since the Russian soldiers left, we've discovered atrocities. Every time we find a new one, we think, that's it. But there's always another one. Every day we find a new resident who has died,” said Dmitrov Alistrov, prosecutor for Chernihiv’s southern region.

    3:20pm: Situation ‘extremely difficult’ in Mariupol, but Russia still not in full control 

    The situation in Mariupol is "extremely difficult" but Russian forces still do not have full control of the southeastern port city, according to a Ukrainian defence ministry spokesman.

    Speaking at a media briefing, spokesman Oleksandr Motuzyanyk also said that bombing runs by Russian military aircraft had increased by more than 50 percent and that Ukraine's infrastructure had been increasingly targeted.

    Ukraine has called for Russia to facilitate a humanitarian corridor for evacuees, including from a steel plant that is the last significant area of Ukrainian resistance in the city. 

    "We demand an urgent humanitarian corridor from the territory of the Azovstal plant for women, children and other civilians," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a post on the Telegram messaging service.

    Mariupol has become a symbol of Ukraine's unexpectedly fierce resistance since Russian troops invaded on February 24. Capturing the city would enable Russia to have a land bridge between the Crimean peninsula, which it annexed in 2014, and two Moscow-backed separatist areas in Ukraine's east.

    2:33pm: ‘I heard four explosions … saw two of them’ in Lviv

    Reporting from the western Ukrainian city of Lviv, AP correspondent Philip Crowther said he heard four explosions and saw two of them this morning. Two of the explosions were clearly caused by Russian missiles hitting targets in a city that “is not used to being hit by Russian missiles. It’s a relatively peaceful place in a country at war,” said Crowther. One of the missile hit a tyre shop next to a railway line, he added. Seven people were killed, including a child, in the strikes.

    12:34pm: Captured Britons ask for prisoner swap on Russian state TV

    Two British fighters captured in Ukraine by Russian forces appeared on Russian state TV on Monday and asked to be exchanged for a pro-Russian politician who is being held by the Ukrainian authorities. It was unclear how freely the two men, Shaun Pinner and Aiden Aslin, were able to express themselves. Both spoke after being prompted by an unidentified man. Both asked British Prime Minister Boris Johnson to help bring them home in exchange for Ukraine releasing pro-Russian politician Viktor Medvedchuk, who is close to Russia's President Vladimir Putin.

    12:21pm: Ukraine releases video of pro-Russian politician Medvedchuk suggesting prisoner swap

    Ukraine's security service on Monday released a video showing arrested pro-Russian politician Viktor Medvedchuk asking to be exchanged for Ukrainian troops and civilians in the besieged city of Mariupol. In the video, Medvedchuk addressed Russia's Vladimir Putin and Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky. 

    11:58am: Kremlin says there is still time to switch to paying for gas in roubles

    The Kremlin said on Monday there was still time for "unfriendly" countries to switch to paying for gas in roubles. Spokesman Dmitry Peskov declined to disclose how many countries have agreed to do so. At the end of March, Russian President Vladimir Putin signed a decree demanding foreign buyers pay for gas in the Russian currency or else have their supplies cut, a move European capitals rejected and which Germany said amounted to "blackmail". Peskov said payments for deliveries that took place after Putin's decree took effect were expected in May.

    11:40am: Kremlin says Ukraine is not consistent when it comes to peace talks

    The Kremlin on Monday accused Ukraine of constantly changing its stance when it comes to issues that have already been agreed at peace talks. "Contacts continue at an expert level within the framework of the negotiation process", Kremlin spokesperson Dmitry Peskov told reporters on a conference call.

    "Unfortunately the Ukrainian side is not consistent in terms of the points that have been agreed", he said. "It is often changing its position and the trend of the negotiating process leaves much to be desired."

    10:58am: Moscow mayor says 200,000 jobs at risk as foreign firms leave

    Around 200,000 people risk losing their jobs in the Russian capital because foreign companies have suspended operations or decided to leave the Russian market, Moscow Mayor Sergei Sobyanin said on Monday.

    10:55am: Russia says it plans legal action over frozen assets

    Russia plans to take legal action over the blocking of gold, forex and assets belonging to Russian residents, Central Bank Governor Elvira Nabiullina said on Monday, adding that such a step would need to be painstakingly thought through and legally justified. Foreign sanctions have frozen about $300 billion of around $640 billion that Russia had in its gold and forex reserves when it launched its invasion of Ukraine. 

    10:45am: Kyiv halts evacuations for second day over Russian shelling

    Ukraine said Monday it was halting for a second consecutive day the evacuation of civilians from frontline town and cities in the east of the country, accusing Russian forces of blocking and shelling escape routes.

    "Unfortunately, today, April 18, there will be no humanitarian corridors," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a statement on social media.

    "In violation of international humanitarian law, the Russian occupiers have not stopped blocking and shelling humanitarian routes," she added.

    10:35am: Governor: several civilians shot dead while fleeing town in Ukraine's Luhansk region

    Four civilians were shot dead while trying to flee by car from the town of Kreminna in Ukraine's eastern Luhansk region during a Russian attack, regional governor Serhiy Gaidai said in a post on messaging app Telegram on Monday. A fourth person was seriously injured, he said.

    10:12am: Russia's Central Bank considers more flexible forex sale rules for exporters

    Russia's Central Bank is considering making the sale of forex proceeds by exporters more flexible, Governor Elvira Nabiullina said on Monday.

    She said Russia's economy was entering a difficult period of structural changes related to international sanctions against Moscow over Ukraine.

    The Russian central bank earlier in April cut its key interest rate to 17% from 20%, flagging a challenging economic environment and a slowdown in inflation. 

    9:27am: Spain to reopen Kyiv embassy in coming days, PM says

    Spain will reopen its embassy in Kyiv in the coming days, Prime Minister Pedro Sanchez said in an interview with the Antena3 TV network on Monday. The Spanish embassy in Ukraine's capital was evacuated on Feb. 24 when Russian troops invaded the country. The move comes after several other European countries, including France, recently announced they would move back their embassies to Kyiv.

    9:20am: Russia says it destroyed four arms depots in Ukraine overnight

    Russia's defence ministry said on Monday it had destroyed four arms and military equipment depots in Ukraine overnight with Iskander missiles.

    9:14am: Regional governor says several killed in missile strike on Ukraine's Lviv

    Seven people were killed and eleven wounded in a missile strike on the western Ukrainian city of Lviv on Monday morning, regional governor Maksym Kozystkiy said. Three missiles hit military infrastructure facilities, he said, while one struck a car tire replacement facility.

    7:53am: Ukraine says five 'powerful' missile strikes hit western city of Lviv

    Five "powerful" Russian missiles hit Lviv on Monday, according to its mayor. The city, located in the west of Ukraine, has so far been spared much of the fighting since Russia invaded nearly two months ago. A Lviv resident told AFP they could see thick clouds of grey smoke in the sky above some blocks of flats. The city's mayor, Andriy Sadovy, wrote on Telegram that rescue services were at the site. 

    ‼️5 прицільних ракетних ударів по Львову. Відповідні служби вже виїхали на місце.Детальнішу інформацію з‘ясовуємо

    April 18, 2022

    12:15am: Zelensky: Russia will 'destroy' the eastern region of Donbas

    Moscow is pushing for a major victory in the southern city as it works to wrest control of Donbas and forge a land corridor to already-annexed Crimea.

    But Ukraine has pledged to fight on and defend the city, defying a Russian ultimatum Sunday that called on the remaining fighters inside the encircled Azovstal steel plant to lay down their arms and surrender.

    Ukrainian authorities have urged people in Donbas to move west to escape a large-scale Russian offensive to capture its composite regions of Donetsk and Lugansk.

    "Russian troops are preparing for an offensive operation in the east of our country in the near future. They want to literally finish off and destroy Donbas," Zelensky said in an evening statement.

    11:17pm: Zelensky discusses post-war reconstruction with IMF managing director

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Sunday he spoke with IMF Managing Director Kristalina Georgieva about Ukraine's financial stability and the country's post-war reconstruction.

    "Discussed with IMF Managing Director Georgieva the issue of ensuring Ukraine's financial stability & preparations for post-war reconstruction. We have clear plans for now, as well as a vision of prospects. I’m sure cooperation between the IMF & Ukraine will continue to be fruitful," Zelensky said in a tweet.

    Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal said earlier he will attend the International Monetary Fund and World Bank meetings in Washington this week and will seek more financial assistance for Ukraine.

    6:37pm: Zelensky says invited Macron to see evidence of 'genocide'

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he has invited his French counterpart to visit Ukraine to see for himself evidence that Russian forces have committed "genocide", a term President Emmanuel Macron has avoided.

    “I talked to him yesterday,” Zelensky told CNN in an interview. “I just told him I want him to understand that this is not war, but nothing other than genocide. I invited him to come when he will have the opportunity. He'll come and see, and I'm sure he will understand.”

    Zelensky said he also thought US President Joe Biden would come at some point, though White House officials have said there are no plans to do so. The Ukrainian leader said he believed Macron was shying away from using the term “genocide” – a term Biden has now used regarding the war in Ukraine – because he thinks it would hurt the chances for diplomatic engagement with Russia.

    (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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    Residents of Ukraine's Kramatorsk left behind after train station strike halts evacuations

    The France 24 Interview

    Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'

    The Debate

    Wave of setbacks: Russia regroups as Ukraine braces for more bombing

    Le Monde

    Guerre en Ukraine : les drones Bayraktar, pomme de discorde entre Ankara et Moscou

    Les appareils fabriqués par une société turque auraient joué un rôle dans l’attaque du croiseur russe « Moskva », qui a coulé jeudi en mer Noire.

    Les livraisons par la Turquie de drones armés Bayraktar TB2 à l’armée ukrainienne qui les utilise avec une efficacité redoutable contre les colonnes blindées russes et vante leurs prouesses sur les réseaux sociaux, constitue depuis plusieurs semaines une pomme de discorde entre Moscou et Ankara.

    Guerre en Ukraine en direct : l’armée russe a lancé une vaste offensive dans le Donbass et se rapproche de l’usine Azovstal, dernier lieu de résistance à Marioupol

    Capables de voler pendant vingt-quatre heures à plus de 18 000 pieds dans un rayon d’action estimé à 150 kilomètres, dotés de plusieurs missiles, ces engins d’attaque avaient déjà fait leurs preuves en Syrie, en Libye et lors de la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour le contrôle de la région du Haut-Karabakh, à l’automne 2020.

    L’Ukraine en avait acquis une vingtaine avant la guerre et une dizaine de plus a pu lui être livrée après l’invasion russe, ce qui a achevé d’irriter le président Poutine. « Les Russes avaient l’habitude de se plaindre et ils se plaignent en ce moment », a confié un haut fonctionnaire d’Ankara à l’agence Reuters le 8 avril.

    Le drone turc qui galvanise la résistance ukrainienne

    Le récent naufrage du Moskva, le navire amiral de la flotte russe en mer Noire, a probablement encore avivé les griefs de Moscou. Des drones TB2 auraient joué un rôle dans la disparition du croiseur, qui a sombré au large d’Odessa le 14 avril, après avoir été semble-t-il touché par deux missiles ukrainiens.

    « Moskva » : pourquoi la perte de ce croiseur est un coup dur, militairement et symboliquement, pour la Russie

    Selon des médias turcs et ukrainiens, peu avant la frappe, deux TB2 auraient survolé le navire, à des fins de renseignement, de brouillage, ou bien pour servir de leurre. C’est en partie grâce à l’action de ces appareils que les militaires ukrainiens ont pu tirer avec succès deux missiles sur le navire pourtant équipé d’un puissant radar et d’un système antimissile. Moscou affirme que son croiseur a coulé à la suite d’un incendie accidentel, mais sans convaincre.

    « Vulnérabilité des systèmes russes »

    « La guerre en Ukraine a révélé la vulnérabilité des défenses aériennes russes face aux drones de fabrication turque, en particulier les TB2 », souligne Can Kasapoglu, un expert militaire averti, sur le site du think tank Hudson Institute le 15 avril. On ne compte plus les systèmes russes antiaériens SAM qui ont été détruits en Ukraine par des TB2. D’autres systèmes, tels que les Tor-M2 et les Pantsir, que la Russie affirme pourtant avoir modernisé de façon à intercepter les drones, n’ont pas davantage résisté.

    « La vulnérabilité des systèmes russes a été documentée à plusieurs reprises et dans diverses situations – en Syrie, au Haut-Karabakh, en Libye et maintenant en Ukraine. Si l’armée russe ne peut pas faire face aux drones sur son champ de bataille le plus important sur le plan géopolitique, cela signifie que ses systèmes de défense aérienne ne sont pas à la hauteur », estime M. Kasapoglu.

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    Le Figaro

    Nicolas Mathieu: «Nous sommes aujourd’hui face à une république des managers»

    Alexandre Devecchio

    GRAND ENTRETIEN - À une semaine du second tour de la présidentielle, sur fond de percée du RN et de scandale McKinsey, Le Figaro a convié ce très fin observateur de son époque à dresser le tableau politique de la France. L’écrivain déplore que, «sous l’apparence de la multiplicité des choix, la démocratie tourne à vide» et regrette que «la gestion l’emporte sur la politique».

    De livre en livre, Nicolas Mathieu, Prix Goncourt 2018 écrit le roman des classes populaires et moyennes, «l’épopée des pavillons et des ronds points, des ZAC et des villes sans éclat». Son précédent roman, Leurs enfants après eux, tableau d’une vallée marginalisée par la mondialisation, où les hauts-fourneaux ferment, préfigurait la crise des «gilets jaunes». Son nouveau livre, Connemara (Actes Sud), qui nous plonge dans le quotidien d’une petite ville des Vosges, en Lorraine, continue à scruter le destin des perdants de la mondialisation, mais se penche aussi sur celui des gagnants, en dévoilant notamment l’univers des cabinets de conseil.

    LE FIGARO. - Après le premier tour de la présidentielle, la France semble coupée en trois. Cette tripartition du paysage politique paraît refléter les multiples fractures françaises: entre gagnants et perdants de la mondialisation, urbains et habitants de la France dite périphérique, jeunes de banlieue et «petits Blancs». Vos livres tentent-ils de dresser le tableau de cette France morcelée?

    Nicolas MATHIEU. - À mon sens, il s’agit davantage d’une bipartition. D’une part la France urbaine, plutôt diplômée, qui tire son épingle du jeu, se trouve pas si mal avec son temps et vote Macron. De l’autre, une France plus provinciale et des pourtours, sans doute moins diplômée, ou dont les diplômes sont difficiles à valoriser, qui pâtit du cours des choses, n’a plus guère confiance dans ses élites et craint pour son avenir. Et dans cette seconde portion, on trouverait à la fois les électeurs du RN, de LFI, mais aussi les abstentionnistes. Les intégrés contre les réprobateurs. Ceux qui ont intérêt à ce que les choses continuent et ceux que cela révolte. Il faut évidemment nuancer, parce que dans le détail tout cela se complique de clivages générationnels, gauche-droite, etc.

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    Mais quand j’écris, je ne réfléchis pas en ces termes. Je ne pars pas de catégories sociales, de blocs d’opinion ni de sujets de société pour bâtir une histoire. Mon point de départ, ce sont des personnages, des intimités et des corps. Mais voilà, tous nos rapports en tant qu’individus sont politiques, et s’articulent sur des possibilités de communion, d’identité aussi bien que de distance. C’est comme ça que se fait le passage de l’intime au pluriel, de l’individuel au collectif, par une sorte d’assomption vers le général, parce que chacun d’entre nous est à la fois un être singulier et un type, une monade et le membre d’un ou plusieurs ensembles.

    Dans L’Éducation sentimentale, Flaubert dépeint toutes sortes de personnages, qui sont aussi des figures attachées à des milieux. La France de son temps n’était pas moins travaillée par des antagonismes que la nôtre. D’ailleurs, les rapports entre la Révolution et les monarchistes, la République et l’Église, les Lumières et le cléricalisme ont donné quelques-uns des plus beaux romans du XIXe siècle. À mon niveau, c’est ce que j’essaie de faire: parler de mon temps, de ce que je connais, essayer de peindre mon époque. Et toutes les époques sont en morceaux.

    C’est ça, la démocratie: comment nos guerres sociales se poursuivent pacifiquement, dans la conflictualité du débat, et produisent des alternatives, des alternances aussi

    Plusieurs personnages de vos romans semblent s’inscrire dans ces différentes catégories sociologiques sans pour autant pouvoir être réduits à celles-ci. Le piège de la politique contemporaine, est-ce justement la segmentation et l’essentialisation? La littérature permet-elle de transcender ces clivages?

    Organiser des camps en fonction d’intérêts contraires, c’est le propre de la politique. Entre les Gracques et l’aristocratie romaine, c’était déjà la même affaire. On définit évidemment ces groupes qui s’affrontent, l’adversaire et l’allié, de manière très différente selon les moments. Et la question des identités travaille notre civilisation en profondeur. L’essentialisation, au fond, n’est si puissante que parce que l’universalisme n’a pas su remplir son contrat et a bien souvent servi à noyer le poisson. En général, quand on s’émeut d’une évolution, c’est parce que le clivage antérieur nous était plus favorable.

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    Quant à la littérature, pour commencer, je trouve toujours fâcheux qu’on veuille lui assigner des devoirs, une mission d’ordre social ou politique. La littérature fait bien ce qu’elle veut! Toutefois, pour mon compte, quand je fais le choix de la fiction, je sais que je cherche à susciter l’identification du lecteur à des personnages. Je sollicite donc son empathie, et l’invite de fait à mener d’autres vies que la sienne. Là où la communication segmente, le marketing cible, là où les médias clivent et les identités assignent, la littérature peut tenter d’organiser des circulations entre des mondes qui, dans la vie, sont peut-être plus cloisonnés. En nourrissant l’illusion d’habiter d’autres corps, le temps d’une lecture, la littérature autorise le déploiement d’un type d’intelligence différente. Au lieu de marteler: voici mes raisons, elle nous invite à éprouver les raisons d’autrui.

    Au-delà de la littérature, est-il possible de réconcilier ces différentes France?

    Je ne pense absolument pas qu’il faille réconcilier ces France. Pas du tout. L’objectif n’est pas la fusion, revenir à une sorte d’unité organique totalement fantasmée et qui me semble être le déni du politique. La question, c’est de réorganiser nos institutions pour que les différents mondes qui se côtoient et s’affrontent trouvent à métaboliser leurs intérêts dans le champ légal des élections. C’est ça, la démocratie: comment nos guerres sociales se poursuivent pacifiquement, dans la conflictualité du débat, et produisent des alternatives, des alternances aussi. Ce qui pose problème aujourd’hui, c’est au fond le sentiment que la démocratie tourne à vide.

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    Sous l’apparence de la multiplicité des choix, un grand nombre, un très grand nombre de gens ont l’impression que c’est en définitive toujours la même chose, qu’ils ne sont pas entendus, qu’ils sont pris dans un devenir politique périphérique. J’entends ces jours-ci dans les médias des commentaires de toute sorte. Mais on y retrouve peu ce que j’ai entendu autour de moi: «aucun candidat ne me fait vraiment envie», «je n’y crois plus», «qu’ils se débrouillent sans moi», «finalement, ça ne sert à rien». Ce qui me semble crucial, c’est ça: le sentiment croissant de pis-aller, d’à quoi bon, l’impression que sous le barnum les possibilités sont réduites à rien et que tout est joué d’avance.

    Durant la campagne, vous avez affiché votre sympathie pour Fabien Roussel, estimant que le candidat du PCF parlait à «la France des barbecues»: «C’est bien aussi qu’il y ait une gauche bac pro, qui s’intéresse aux gens qui bossent dans les entrepôts, aux infirmières, aux gens qui conduisent des camions, des camionnettes, dans les petites villes», expliquiez-vous. Pourtant, les classes populaires se sont davantage tournées vers le RN que vers la gauche pour défendre leurs intérêts et leurs modes de vie. Comment l’expliquez-vous?

    Je l’explique déjà par un phénomène historique. Le PS a tué le PC et, le moins qu’on puisse dire, c’est que l’offre de gauche qui est demeurée n’avait pas pour priorité les intérêts des classes populaires. Là-dessus, sur les déceptions, les frustrations, la surdité du pouvoir, les inquiétudes identitaires, la désindustrialisation, la mise en concurrence internationale des humbles dans le cadre de la mondialisation, l’extrême droite a pu faire son beurre pendant presque trente ans. Roussel et Mélenchon ont, je crois, conscience qu’il faut renouer avec ces gens. Mais ils partent de très, très loin. Par ailleurs, les classes populaires sont elles aussi travaillées en profondeur par les questions d’identité, le racisme et la xénophobie. On a beau dire, l’internationalisme et le matérialisme façon Marx constituaient tout de même d’extraordinaires moyens conceptuels de surmonter ces tristes passions-là. Aujourd’hui, on n’a pas trouvé de martingale du même type.

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    Quant au clivage droite-gauche, j’ignore s’il est dépassé. Je crois que la jeunesse ne se pose plus toujours les questions selon ces termes. Pourtant, son souci de justice sociale et d’égalité est phénoménal. Bien plus aigu que pour ma génération, dans les années 1990, qui se caractérisait par un certain fatalisme. Mais cette forme d’engagement reste bien souvent en dehors des institutions.

    Moi, ce qui m’intéresse, c’est l’idéologie. Le passage des idées de performance et de retour sur investissements du privé vers le public

    Votre dernier livre s’intitule Connemara, en hommage à Michel Sardou. Celui-ci est souvent qualifié de chanteur de droite. Est-ce plus compliqué que cela? En tant qu’écrivain revendiquant une sensibilité plutôt de gauche, pourquoi avoir choisi ce titre?

    Il ne s’agit pas du tout d’un hommage à Michel Sardou. Ce titre, je l’ai choisi parce que mon roman, comme les précédents, s’intéresse immensément à ce qui nous lie et nous sépare, en tant qu’individus mais aussi à l’échelle d’une société. Et que cette chanson, connue de tous, mais diversement appréciée selon qu’on l’entend à la fin d’une fête de HEC ou dans un bal du 14 Juillet, contient précisément en elle cette tension. Ensuite, je trouve que Sardou, dans nombre de ses chansons, réalise une chose apparemment contradictoire: chanter l’épopée des sorts moyens. Et moi aussi, dans ce livre, j’ai essayé d’avoir un ton épique, même si mes histoires ne traitent ni de héros ni de dieux, et qu’il n’y a ni cavalcades ni grandes batailles. Une épopée des pavillons et des ronds-points, des ZAC et des villes sans éclat. Enfin, parce que Sardou fait l’objet d’un certain mépris culturel, et qu’après le Goncourt, je trouvais ça bien de partir de là. C’était comme dire «je ne vous laisse pas le choix. On va aller au populaire, que ça plaise ou non».

    Votre précédent livre, Leurs enfants après eux, prophétisait en quelque sorte le mouvement des «gilets jaunes». Votre nouveau livre, qui se situe en partie dans l’univers des consultants, fait écho à l’affaire McKinsey. Mais, selon vous, le scandale tel qu’il est exposé passe en partie à côté des questions les plus intéressantes. Pourquoi?

    Parce que ce scandale, au fond, et qui est quand même très électoral, repose sur trois points: la gabegie, la collusion éventuelle entre le pouvoir et les cabinets, la fraude fiscale. C’est important, OK. Mais moi, ce qui m’intéresse, c’est l’idéologie. Le passage des idées de performance et de retour sur investissements du privé vers le public. L’identité des conceptions chez les élites politiques et économiques. Le règne universel du tableau Excel. Le fait que la gestion l’emporte sur la politique. Le devenir managérial de toute la société. À bien des égards, après la république des professeurs et celle des avocats, nous sommes aujourd’hui face à une république des managers.

    À travers le personnage d’Hélène, «transfuge de classe», vous montrez aussi la détresse des gagnants de la mondialisation. Le drame de notre époque est-il la perte de sens?

    Notre époque n’est pas avare de drames, et celui du sens en est un parmi d’autres. Je me souviens d’une phrase que j’avais lue dans un article du Monde traitant du travail: «Aujourd’hui, les occasions de contribuer à la perpétuation d’un monde qu’on déteste sont légion.» La détresse des gagnants, c’est ça. À quoi bon? Pourquoi dépenser mon temps, brûler mes forces à faire des slides et des PowerPoint pour des fins que je réprouve? Performer, OK, mais pour quoi faire? Les vies des décideurs, des cadres, des winners et autres startuppeurs peut, une fois qu’elles ne sont plus en proie à l’urgence des objectifs, susciter un sentiment de vacuité abyssale. Tant d’efforts pour encore de la croissance, donc de la destruction, donc du vide. À cet égard, la mélancolie pourrait bien devenir une force politique.

    De livre en livre, vous vous imposez comme un très fin observateur de la société. Un point commun avec Houellebecq dans un style très différent, plus romanesque et empathique… Que pensez-vous de la comparaison et de son œuvre?

    On me compare aussi beaucoup à Annie Ernaux, Édouard Louis et Didier Eribon. Ce que je peux dire, c’est que l’œuvre de Michel Houellebecq m’a toujours passionné, et que j’ai toujours goûté au plus haut point son génie comique, qu’on relève trop peu.

    Pourquoi la criminalité ressurgit à New York

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Mardi 12 avril, 23 personnes ont été blessées lors d'une fusillade dans le métro new-yorkais. Depuis que la ville a abandonné la politique de tolérance zéro, elle connaît une recrudescence des violences et de l'insécurité, explique Pierre-Marie Sève.

    Julia de Funès: «L’entre-deux-tours ou la grandiloquence des matamores»

    TRIBUNE - La philosophe, auteur, notamment, de Socrate au pays des process (Flammarion, 2021), jette un regard malicieux sur la propension des détenteurs de la notoriété à se prononcer publiquement pour ou contre un candidat à l’Élysée.

    France24 - Monde

    Blocage politique en Irak : sans président ni Premier ministre, la population aux abois

    Publié le : 19/04/2022 - 11:20Modifié le : 19/04/2022 - 11:26

    Six mois après les législatives, l'Irak n'a toujours pas de président ni de Premier ministre, faute de quorum au Parlement. Si les délais sont toujours longs dans le pays pour former un gouvernement, la situation est aujourd'hui complètement paralysée, les deux blocs politiques ne parvenant pas à s'entendre pour partager le pouvoir. La population, notamment dans les quartiers pauvres, en paie les conséquences.

    Le Monde

    Guerre en Ukraine : pourquoi la Turquie est devenue l’arbitre du conflit en mer Noire

    La fermeture du Bosphore, décidée par Ankara, empêche la Russie d’envoyer des renforts navals dans la zone.

    Près de deux mois après le début de la guerre en Ukraine, les relations entre la Turquie et ce pays n’ont jamais paru aussi robustes, au risque de nuire à la politique d’équilibre entre les belligérants prônée par le président turc Recep Tayyip Erdogan.

    Fort de ses relations privilégiées avec Moscou et Kiev, Ankara s’est positionné comme le principal médiateur du conflit, accueillant notamment deux sessions de négociations entre les deux camps. Mais plus la guerre dure, plus ce grand écart risque d’être difficile à tenir, les relations d’Ankara se réchauffant avec Kiev tandis qu’elles se distendent avec Moscou.

    Entre OTAN, Russie et Ukraine, Erdogan se positionne en faiseur de paix

    Le drone turc Bayraktar, livré avant et après le déclenchement des hostilités, est loué en chansons par l’armée ukrainienne, qui en a largement fait usage contre les colonnes de chars de l’armée russe. Recep Tayyip Erdogan et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, se parlent fréquemment au téléphone. Les diplomates turcs et ukrainiens ont appris à mieux se connaître lors des pourparlers organisés avec les émissaires du Kremlin, le 10 mars à Antalya et le 29 mars à Istanbul. Le gouvernement de Kiev ne tarit pas d’éloges envers l’allié turc, décrit comme son meilleur soutien.

    « Nous apprécions l’appui, humanitaire, diplomatique, moral, militaire, offert par la Turquie, quand bien même elle n’applique pas les sanctions. Pour soutenir l’Ukraine, elle a fait plus que n’importe quel autre pays de l’OTAN », explique au Monde un diplomate ukrainien en poste à Ankara, soucieux d’anonymat. « Surtout, nous lui sommes extrêmement reconnaissants d’avoir fermé ses détroits à tous les navires de guerre », souligne-t-il. La décision n’était pas facile à prendre, la partie turque n’était pas pour initialement. « Nous sommes parvenus à les convaincre, ils nous ont entendus alors que ça n’était pas gagné. »

    Gardienne des détroits

    Pour ce diplomate, c’est une évidence. « Grâce à Ankara, nous avons pu sauver Odessa », le grand port ukrainien du sud du pays jusqu’ici relativement épargné par les missiles et les bombes russes. Si la Turquie n’avait pas joué son rôle de gardienne des détroits, fermant les Dardanelles et le Bosphore à tous les navires de guerre au quatrième jour de la guerre, le 28 février, la Russie aurait pu envoyer un renfort naval supplémentaire dans la zone.

    Un assaut amphibie d’ampleur sur la ville du littoral de la mer Noire aurait alors été envisageable, la condamnant au sort funeste de Marioupol, de Tchernihiv ou de Kharkiv, les villes d’Ukraine réduites en cendres par les missiles et les bombes russes. « Des bâtiments militaires russes venus d’Extrême-Orient et de la flotte de la mer du Nord sont depuis plusieurs semaines en Méditerranée. S’ils avaient pu franchir les détroits, la situation aurait été tout autre », poursuit le diplomate.

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    Le Figaro

    «Au secours, j'ai raté l'avion ! Que faire ?»

    Nicolas Farmine

    LE FIGARO VOUS RÉPOND - Manquer son vol est forcément un grand moment d'angoisse (et de solitude). Que faire ? Peut-on simplement sauter dans le suivant ? Dans quel cas peut-on être remboursé ? On vous dit tout.

    Question de Marie

    Chère lectrice,

    Tout d'abord, soufflez. Mis à part les conséquences évidentes sur le déroulé de votre voyage, il n'est pas grave de rater son avion. Cela peut même arriver à tout le monde. Dans le cas d'un retard trop important, le «check-in» et l'embarquement vous seront refusés. Cette situation est ce qu'on appelle un «no show», le fait de ne pas se présenter à temps à l'embarquement. Dans ce cas, la compagnie procède à l'annulation de votre billet.

    Mais ne quittez pas immédiatement l'aéroport ! Foncez vers le guichet de votre compagnie : avec un peu de chance, une place sera disponible sur le prochain vol desservant votre destination. Dans le cas contraire, il faudra le plus souvent attendre le lendemain afin de trouver un autre vol. Et l'hébergement sera de votre poche.

    Reste la question cruciale : peut-on se faire rembourser, même si le retard est de notre fait ? Eh bien oui, mais seulement une partie du prix de votre billet. Plus exactement, les 25% de la valeur de votre billet utilisée pour payer les taxes (d'aéroport, de solidarité et de sûreté sécurité environnement). Vous avez trente jours pour réaliser votre demande, mais attention à bien l'effectuer en ligne : une demande par courrier est soumise à des frais de traitement à hauteur de 20% de votre remboursement.

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    En cas de correspondance retardée

    Autre possibilité : vous n'avez pas eu votre vol mais, promis, juré, ce n'était pas de votre ressort. Votre situation est un peu plus confortable. Dans le cas d'un retard causé par une correspondance, par exemple, la compagnie concernée est tenue responsable. Elle est dans l'obligation de vous retrouver un vol dans les plus brefs délais, et doit aussi payer les frais de restauration et d'hôtellerie si cela est nécessaire. Cette obligation fonctionne aussi en cas de refus d'embarquement lié à un surbooking.

    En tant que passager décollant ou atterrissant dans un pays de l'Union européenne, vous êtes même protégé par un règlement garantissant votre droit à une compensation. La seule condition est que vous arriviez à destination avec au moins trois heures de retard.

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    Quid de l'assurance ?

    Une assurance voyage avec garantie annulation de vol peut vous sauver la mise en cas de circonstances exceptionnelles, comme la maladie ou un accident grave survenu avant votre départ. Mais attention : cette garantie ne fonctionne pas si un «no show» est de votre ressort... Pour être serein avant chaque départ, on ne peut que vous recommander de prendre vos précautions : réaliser l'enregistrement en ligne en amont, voyager (si possible) avec un bagage cabine et arriver deux heures minimum avant votre décollage.

    Voyage en Asie et Covid, les allègements se multiplient pour les touristes en avril

    Les conditions d'entrée s'assouplissent encore à partir de ce vendredi dans de nombreux pays asiatiques. Test, formulaire, assurance voyage... Voici les conditions pour s'y rendre et nos conseils de visites pour les retrouvailles avec le continent.

    Covid-19 : le Royaume-Uni lève ses restrictions de voyage

    Les autorités britanniques ont supprimé le 18 mars les restrictions sanitaires liées à la pandémie. Les voyageurs n'ont plus à présenter de passe vaccinal ou de test négatif.

    Vacances scolaires 2022 : dates de Pâques pour les 3 zones et calendrier

    Après la zone B qui est déjà en congés, ce sont les élèves de la zone A qui vont profiter des vacances de Pâques 2022. Consultez les dates de début et de fin pour la zone A, B et C ainsi que le calendrier officiel des vacances scolaires à Paris et partout en France.

    Valeurs Actuelles

    Présidentielle : les Insoumis de plus en plus nombreux à se reporter sur Macron

    Au soir du premier tour, dimanche 10 avril dernier, les électeurs Insoumis étaient nombreux à refuser d’envisager le vote Macron lors du second tour. Un refus du barrage qui semble s’éroder, à mesure que le second tour se rapproche. Selon un sondage Ipsos-Sopra-Stéria réalisé pour Le Parisien, Radio France et France Télévision, les électeurs Insoumis sont de plus en plus nombreux à s’apprêter à voter Emmanuel Macron.

    D’abord, ils seront plus nombreux à aller voter que ne le prédisaient de premières enquêtes, la semaine dernière. Au 18 avril, 46% d’entre eux assurent ne pas vouloir faire un choix entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Ils étaient 56% le 15 avril dernier, se souvient Le Parisien. Un retour aux urnes qui semble faire augmenter la côte du président sortant, les reports de voix en sa faveur augmentant de dix points.

    Participation et écart stable pour l’heure

    Ce léger mouvement des troupes mélenchonistes vers le bulletin Macron ne semble cependant pas encore faire évoluer le duel entre les deux finalistes. Pour l’heure, Emmanuel Macron est toujours crédité de 56% des intentions de vote, contre 44% pour Marine Le Pen. Un écart qui se stabilise depuis quelques jours, à l’instar de la participation. 72% des Français sondés assurent vouloir aller voter dimanche prochain, un chiffre assez stable lui aussi. S’il devait être confirmé, il serait légèrement inférieur au score du premier tour (73,7%).

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Mort du pianiste virtuose américain Nicholas Angelich

    Publié le : 19/04/2022 - 10:10

    Paris (AFP) – Le pianiste américain Nicholas Angelich, qui excellait autant dans le répertoire romantique que contemporain, est mort lundi à l'âge de 51 ans, a annoncé son agent, provoquant une pluie d'hommages dans le monde de la musique classique.

    "Américain de naissance, mais installé à Paris, Nicholas souffrait d'une maladie respiratoire", a indiqué dans un communiqué l'agence artistique Jacques Thelen, en soulignant que Nicholas Angelich ne s'était plus produit sur scène depuis juin 2021.

    Cette annonce a déclenché une série d'hommages.

    "Comme ta sonorité, tu étais lumineux et tendre à la fois (...) Je ne jouerai plus jamais une note de Brahms sans être près de toi", a réagi sur Twitter le violoniste français Renaud Capuçon, en saluant la mémoire d'un "pianiste hors norme" et d'un "ami sensible, fidèle, généreux".

    Angelich était un grand interprète des œuvres pour piano de Beethoven, Brahms et Liszt, mais aussi des compositeurs du XXe siècle, parmi lesquels Messiaen, Stockhausen, Boulez ou Bruno Mantovani.

    Il s'était produit avec de nombreux orchestres internationaux prestigieux, sous la direction de grands chefs comme Charles Dutoit, Sir Colin Davis, Kurt Masur ou Myung-Whun Chung.

    Sur disque, il avait notamment enregistré l'intégrale des "Années de pèlerinage" de Liszt. Sa dernière parution date de septembre 2018, un enregistrement des concertos 4&5 de Beethoven avec le Insula Orchestra et la cheffe d'orchestre Laurence Equilbey.

    Aux Victoires de la musique classique, Nicholas Angelich avait reçu la Victoire du soliste instrumental de l'année en 2013 et en 2019.

    Né aux Etats Unis en 1970, il avait donné son premier concert à 7 ans et était entré à 13 ans au Conservatoire National Supérieur de Paris.

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    [Tribune] Oui, Marine le Pen peut utiliser l’article 11 de la Constitution pour réviser celle-ci

    Pour mémoire, deux articles de la Constitution française du 4 octobre 1958 permettent de soumettre un texte aux Français par référendum : les articles 11 et 89. Alors que l’article 89 suppose de passer préalablement le texte à soumettre aux Français par l’Assemblée nationale et le Sénat, l’article 11 permet lui d’introduire directement le référendum. L’avantage est donc évident pour Marine le Pen qui, à défaut d’obtenir une majorité dans les deux chambres, pourrait directement soumettre aux Français un projet de révision de la Constitution. Depuis quelques jours, ses adversaires lui opposent que l’article 11 ne saurait être utilisé pour réviser la Constitution. Pour mémoire, celui-ci indique simplement que le projet de loi soumis à référendum ne peut porter que sur « l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tenant à autoriser la ratification d’un traité ». À première vue, réviser la Constitution ne semble pas une possibilité ouverte par l’article 11. Marine le Pen ne pourrait donc qu’enfreindre la Constitution écrite en utilisant un tel article à cette fin.

    Seulement, une Constitution coutumière a été initiée par la pratique gaullienne du pouvoir. En 1962, à la surprise et l’hostilité générale du parlement, de Gaulle utilisa l’article 11 pour soumettre aux Français un projet de révision de la Constitution instituant l’élection du président de la République au suffrage universel. Comme l’avaient très justement relevé les constitutionnalistes de l’époque, le Général de Gaulle ne pouvait utiliser un tel article pour réviser la Constitution. Est-ce à dire que l’acte de convocation des Français par le Général de Gaulle était illégal ? Peut-être. Mais comment la volonté du peuple pourrait-elle être « illégale » à quoi que ce soit ? Qu’est-ce qu’une Constitution si ce n’est un contrat passé entre les Français pour institutionnaliser et règlementer les pouvoirs politiques en émanant ? Tout contrat peut être révisé par celui qui l’a institué : le peuple. Il existe donc, à coté de la Constitution écrite de 1958, une évidente Constitution coutumière, dégagée par de Gaulle en 1962. Qui peut aujourd’hui la nier ? Quelle autorité a le pouvoir et la légitimité pour déclarer illégale ou contraire à la Constitution la volonté du peuple ? Aucune.

    Une jurisprudence bien connue

    Par ailleurs, tous les présidents français et toutes les oppositions après de Gaulle ont accepté le principe de l’élection au suffrage universel. Aussi la conclusion est assez simple : si l’on considère que l’emploi de l’article 11 par Marine le Pen pour réviser la constitution est « illégal », alors TOUTES les élections présidentielles depuis 1965 seraient illégales, y compris celles de Emmanuel Macron. L’acceptation répétée dans le temps de l’élection au suffrage universel entraine de facto l’acceptation coutumière de l’article 11 pour toute révision de la Constitution.

    Toutefois, depuis 1962 le Conseil constitutionnel semble peu enclin à accepter cette lecture. Ce dernier pourrait-il alors empêcher Marine le Pen d’utiliser l’article 11 pour réviser la Constitution ? Jusqu’en 2001, le conseil constitutionnel se refusait sagement à contrôler la constitutionnalité d’un référendum car ce dernier constitue « l’expression directe de la souveraineté nationale ». (Décision n° 62-20 DC du 6 novembre 1962). Depuis, un doute subsiste, et insistons il ne s’agit que d’un doute. Pourquoi ? Du fait d’une jurisprudence bien connue : la décision Hauchemaille rendue par le Conseil constitutionnel le 14 mars 2001. Par cette décision, le Conseil constitutionnel, en interprétant de façon, très extensive comme toujours, la Constitution et sa loi organique, a estimé qu’il lui appartenait de contrôler le décret de déclenchement du référendum.

    Le Conseil constitutionnel outrepasserait donc ses compétences et irait à l’encontre de la Constitution

    Toutefois, deux difficultés se posent. Premièrement, jusqu’à présent ce contrôle n’a jamais eu lieu. Il s’agit par ailleurs d’une interprétation très critiquable de la Constitution par le Conseil constitutionnel car à AUCUN moment l’article 11 de la Constitution ne lui mentionne un tel pouvoir. Le contrôle de l’acte préparatoire au référendum par le Conseil constitutionnel n’est prévu QUE dans le cas ou son déclenchement est d’initiative parlementaire. Il n’est pas prévu un contrôle du décret de convocation des électeurs au référendum par le pouvoir exécutif. Le Conseil constitutionnel outrepasserait donc ses compétences et irait à l’encontre de la Constitution s’il en venait à effectuer un contrôle là où celle-ci ne le lui permet pas. Deuxièmement, si tant est qu’on admette ce contrôle, la décision Hauchemaille de 2001 ne semble pas attribuer au Conseil constitutionnel un pouvoir d’appréciation du bon emploi de l’article 11 de la Constitution. En effet, dans sa décision, les juges, se référant aux prérogatives de la loi organique de 1958, semblent limiter la portée de leur contrôle à la bonne tenue et la régularité des opérations du scrutin.

    Par conséquent, si demain le Conseil constitutionnel décidait de 1) contrôler et 2) censurer le décret de convocation au référendum enclenché par l’article 11, il irait à l’encontre non seulement à l’encontre des pouvoirs qui lui sont attribués par la Constitution mais aussi de sa propre jurisprudence. Enfin, rappelons que suivant l’article 5 de la Constitution, le président de la République “veille au respect de la Constitution”. En pareil cas, il (ou elle) devra considérer que le Conseil constitutionnel viole la Constitution et la volonté populaire exprimée à travers le référendum. Le président de la République devra donc considérer l’avis du Conseil constitutionnel pour ce qu’il est : un simple avis dépourvu de toute valeur normative et contraignante. Tout cette querelle juridique nous ramène finalement à l’esprit de la Vème République gaullienne : la Constitution n’est que l’outil de mise en œuvre de la volonté du peuple français. Ce dernier doit toujours conserver le loisir de la modifier directement. N’en déplaise aux juristes positivistes, le droit est au service des peuples, et non l’inverse.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Le Figaro

    En Californie, la milice ultranationaliste de Zapata fait trembler le comté de Shasta

    ENQUÊTE - À la tête d’une bande complotiste, anti-gouvernement et anti-mesures sanitaires, l’ex-US marine Carlos Zapata fait régner la terreur dans ce comté du nord de la Californie. Son exemple menace de faire tache d’huile dans une Amérique divisée et aux prises avec une violence grandissante.

    De notre envoyée spéciale à Shasta

    La fondatrice du site d’informations locales anewscafe.com, Doni Chamberlain, 62 ans, a pris la décision de déplacer sa chambre du côté jardin de sa maison de Redding, le chef-lieu du comté rural ultraconservateur de Shasta, en Californie du Nord. Le côté rue, où elle dormait auparavant, lui semblait désormais trop dangereux. «Je restais parfois éveillée la nuit en pensant aux pickups qui circulent en ville flanqués d’énormes drapeaux et je pensais: et s’ils tiraient à la mitrailleuse sur mes fenêtres? Mais ce que je redoutais le plus, c’était encore d’aller ensuite au commissariat de police pour m’entendre dire que je le méritais. On ne sait plus à qui se fier car certains policiers penchent du côté des extrémistes. J’aimerais pouvoir ôter leurs chemises pour voir s’ils ont des tatouages représentant la suprématie blanche. L’un d’eux a déjà été démasqué sur les réseaux sociaux et je suis sûre que ce n’est pas le seul. Notre comté est devenu fou.»

    En février dernier, les yeux du pays étaient rivés sur le comté montagneux relativement isolé de Shasta. Soutenu par la milice nationaliste Cottonwood (du nom d’un village voisin où réside son fondateur, le barbier Woody Clendenen), un groupe d’agitateurs d’extrême droite venait de gagner sa bataille pour le remplacement de l’un des cinq membres du Board of Supervisors (sorte de conseil régional), Leonard Moty, membre du Parti républicain (mais opposé à Donald Trump), ex-chef de la police de Redding.

    Si jusqu’alors les résidents avaient apprécié ce fils du pays (son père avait été maire de la commune), la virulente campagne menée à son encontre par le groupe et son leader Carlos Zapata ont laminé sa réputation jusqu’à le transformer en paria. L’offensive a été financée par un multimillionnaire revanchard du Connecticut, Reverge Anselmo, qui, exaspéré d’avoir dû soumettre au POS son complexe vignoble/restaurant dans le comté, a décidé d’y engouffrer près de 500.000 dollars, du jamais-vu pour une campagne locale. L’argent a servi à inonder les ondes de désinformation et à placarder mensonges et vilenies sur d’énormes panneaux publicitaires. Leonard Moty s’est ainsi trouvé accusé d’être opposé au 2e amendement de la Constitution américaine (qui garantit le droit d’être armé), en plus d’être pédophile, socialiste, et vendu. 54 % des 40 % d’électeurs qui ont pris la peine de voter dans le district y ont apparemment cru. La victoire des agitateurs a choqué le reste de la population. «Les attaques contre Leonard ont été si violentes que même ceux qui le défendaient n’ont pas osé le faire en public de peur d’être à leur tour vilipendés et menacés», déplore Doni.

    Au café Corbett, où Leonard Moty prend son petit-déjeuner, une serveuse lui réitère sa loyauté: «Quinze ans que je sers monsieur Moty, c’est un homme intègre, je n’ai jamais avalé leurs mensonges. C’est une honte ce qu’ils lui ont fait endurer. Je ne comprends pas comment ils ont pu tourner les gens contre lui à ce point.» «J’ai passé quarante-quatre ans à servir fidèlement mon district», se lamente ce dernier. «Je n’ai dépensé que 30.000 dollars dans ma campagne, comment voulez-vous que je fasse le poids contre leur déluge de calomnies? C’est démoralisant. Le Parti républicain est en train de s’effondrer.»

    «Ils ont détruit la carrière de Leonard sans raisons valables», s’insurge Doni. Fervente démocrate, horrifiée par la tournure des événements, la journaliste s’est mise à raconter par le menu les injustices commises contre Leonard, mais aussi contre Mary Rickert, un autre membre du Board of Supervisors, prospère éleveuse de bœufs, qui avoue sans honte avoir voté deux fois pour Donald Trump car «si je n’aime pas l’homme, j’étais encouragée par sa politique de soutien de notre industrie». Mary a pour sa part formé un groupe de soutien à la journaliste et même proposé sa candidature au prix Pulitzer car, déclare-t-elle, «j’admire le courage et la qualité de ses articles et reportages très bien documentés. Il n’y a pas mieux».

    Sanguin et charismatique

    Les menaces dont les deux femmes sont victimes depuis maintenant presque deux ans les ont conduites à se serrer les coudes en dépit du gouffre qui les sépare politiquement. C’est dire l’ambiance qui règne désormais dans le comté, intimidé jusqu’au silence par la bande de l’ex-marine Carlos Zapata. «Quelques jours avant le vote du recall(révocation), un groupe de républicains m’a conviée à une réunion organisée dans le plus grand secret pour parler de la situation, raconte Doni. Ils n’ont révélé le lieu de la réunion qu’à la dernière minute de peur qu’une fuite ne parvienne aux agitateurs et que ceux-ci n’en forcent l’entrée.»

    Sanguin et charismatique, le fils d’immigrés péruviens Zapata est devenu une sorte de célébrité dans les cercles anti-gouvernementaux depuis sa première harangue dans l’hémicycle du Board of Supervisors, en août 2020. C’est au cours de cette séance que les menaces ont pris leur envol à l’encontre des mesures sanitaires que Zapata ne peut souffrir, puisqu’elles sont imposées par le gouverneur démocrate honni Gavin Newsom. Au micro du pupitre réservé aux commentaires des résidents, il déclare alors: «Je vous avertis. Nous n’allons pas continuer à être pacifiques très longtemps. Je vous préviens que je ferai ce qu’il faut pour défendre ce pays. Et s’il faut s’en prendre à nos propres citoyens, nous n’hésiterons pas. Il y a des millions de gens comme moi et vous ne pourrez pas nous arrêter.» Un peu plus tard, il en rajoute une couche, de plus en plus menaçant: «Nous avons été poussés vers la violence. On ne peut pas se débarrasser du socialisme en votant. Une fois qu’il s’est incrusté, la seule façon de l’éradiquer est par les armes et en versant du sang dans les rues.» 62,65 % des électeurs du comté de Shasta ont voté pour Donald Trump en 2020.

    Le groupe d’extrême droite, dont on ignore le nombre d’adhérents mais qui est très actif et bruyant, a lancé une plateforme médiatique, le Red, White and Blue Print. Sur fond de cavalcades, rodéos, cow-boys endurcis, chants patriotiques et autres images d’un Ouest américain de westerns, elle débite podcasts et documentaires imbibés de théories complotistes. Zapata prétend qu’il s’est formé autour d’une opposition aux restrictions sanitaires alors qu’une infime minorité de résidents les ont en fait respectées. Tout au long de la pandémie, le comté frondeur s’est en effet employé à défier le reste de l’État en vivant normalement, même si son taux de Covid a un moment été le plus élevé de Californie. «C’est ça qui est fou», remarque Mary Rickert. «Ils ont refusé de fermer leurs commerces, le port du masque, la distanciation sociale, puis le vaccin (52,8 % sont vaccinés) et nous avons laissé faire! C’est pour ça que je suis convaincue que la pandémie n’était qu’un prétexte. Le groupe cherchait une excuse pour s’attaquer à nous.» Les réfractaires aux mesures ont été encouragés par le shérif qui a dès le départ annoncé qu’il ne les ferait pas appliquer. L’importante église de Redding, Bethel, qui compte 11 000 fidèles (sur 90 000 habitants), a par exemple continué ses services et est devenue un foyer de contagion.

    Désobéir aux ordres du gouverneur

    Leonard Moty, Mary Rickert et leur collègue Joe Chimenti tentent bien de faire respecter certaines mesures comme le port du masque en intérieur ou la fermeture de l’hémicycle au public lors des séances du Board of Supervisors. Ce qui fait enrager Carlos Zapata et ses acolytes, persuadés qu’ils sont que le Conseil a le pouvoir de désobéir aux ordres du gouverneur. «Impossible!», s’insurgent Mary Rickert et Leonard Moty.

    Cependant, leurs deux autres collègues Les Baugh et Patrick Jones sympathisent avec Zapata tandis qu’on voit les policiers chargés de la sécurité lui donner l’accolade. Le 5 janvier 2021, la veille de l’assaut du Capitole, alors que le groupe d’agitateurs s’est massé devant les portes de verre de l’hémicycle en criant des invectives dans un haut-parleur, Patrick Jones leur ouvre la porte. Ils envahissent l’enceinte. Plusieurs d’entre eux se saisissent alors tour à tour du micro pour insulter et menacer Mary Rickert et Leonard Moty. Halluciné et bouillant de rage, pointant d’un doigt accusateur Mary Rickert, Vladislav Davidzon exige de savoir si elle a bien «un fils SDF drogué» (ce fils souffre en réalité d’une maladie mentale). Un autre éructe: «À cause de vous, les munitions sont hors de prix, mais vous avez de la chance, la corde pour vous pendre est réutilisable.» Présente, Doni Chamberlain est la seule à porter un masque au milieu de ce public déchaîné. Carlos Zapata l’invective: «Espèce de lâche. Pas étonnant que tu sois si aigrie si ton mari t’a quittée après t’avoir trompée publiquement.» Loin de la défendre, le bataillon formé pour moitié de femmes se met à hurler en chœur «lâche, putain».

    Si les journalistes du pays sont alors descendus sur Shasta, c’est qu’on répète que le comté servira d’exemple à d’autres groupes similaires, d’où le nom de la plateforme médiatique, Blue Print, qui signifie «plan» en français.

    Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

    L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

    États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt

    Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

    Poutine hausse le ton face à Israël

    Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

    Le Monde

    Guerre en Ukraine : l’Eglise orthodoxe russe en rangs serrés derrière Vladimir Poutine

    Les évêques russes multiplient les déclarations de soutien à la guerre en Ukraine, tandis que le numéro deux du patriarcat de Moscou mène une offensive diplomatique auprès des pays occidentaux.

    L’heure n’est plus au silence dans les rangs de l’Eglise orthodoxe russe, mais au soutien explicite et sans mélange à Vladimir Poutine et à Kirill, le patriarche de Moscou et de toutes les Russies. Depuis deux semaines, plusieurs évêques russes ont pris la parole pour approuver l’offensive militaire en Ukraine ordonnée par le président russe. C’est un fait nouveau car, pendant les cinq premières semaines des opérations militaires, Kirill, bien que totalement aligné derrière le chef de l’Etat, était le seul à s’exprimer officiellement. Dès le 24 février, le patriarche avait apporté une caution religieuse à l’invasion de l’Ukraine, opération qui revêt, selon lui, une dimension « métaphysique » et qui est livrée contre les « forces du mal » hostiles à l’unité du peuple et de l’Eglise russes.

    L’Eglise orthodoxe russe dans la tourmente

    « Il semble que nous ayons affaire à une mobilisation d’ampleur de l’épiscopat russe, qui fait sienne la rhétorique de Vladimir Poutine et procède aussi à une levée de boucliers pour protéger le patriarche Kirill », explique Antoine Nivière, professeur à l’université de Lorraine, spécialiste d’histoire culturelle et religieuse russe. Le chercheur associe cette vague de prises de position à la « reprise en main généralisée de la société » opérée par le pouvoir russe. Il a relevé, depuis début avril, plusieurs prises de position sans équivoque des responsables religieux, telles que les ont rapportées des sites Internet russes. L’un de ces thuriféraires est sans surprise Tikhon Chevkounov.

    « Communion de pensée »

    Ultranationaliste, réputé très proche de Vladimir Poutine et du FSB, le service de renseignement russe, le métropolite de Pskov a ainsi interrogé les fidèles de son diocèse, le 8 avril : « Pourquoi une décision si lourde de conséquences a été prise par notre président ? (…) Sur la base de l’expérience de mes discussions avec lui, je peux dire que, s’il n’avait pas considéré qu’il y avait des raisons d’une importance vitale, un danger imminent pour le peuple russe, rendant indispensable cette opération, il ne l’aurait pas engagée. (…) S’il ne l’avait pas fait maintenant, mais plus tard, la Russie aurait été attaquée, avec le risque d’avoir des millions de victimes (…) Rappelons-nous le début de la Grande Guerre patriotique [la seconde guerre mondiale] en 1941 et les terribles pertes que nous avons eues alors. »

    L’évêque Sava, très haut placé dans l’administration centrale du patriarcat de Moscou, s’est inscrit en faux contre l’idée qu’il y aurait des pro et des antiguerre. « Il n’y a pas le parti de la guerre et le parti de la paix, a-t-il déclaré à l’agence russe Interfax, le 7 avril. Il n’y a personne qui ne voudrait pas vivre en paix. » Mais, il a ajouté : « Avons-nous besoin de la paix au prix de la mort de la Russie, du piétinement de nos idéaux et, finalement, de l’extermination “pacifique” du peuple russe ? »

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    Valeurs Actuelles

    [Jamet] Présidentielle : qui a peur du grand méchant loup ?

    Si ce n’est plus le Front républicain, ça lui ressemble comme deux gouttes d’eau bénite. À l’approche du jour J, les mises en garde, les adjurations pathétiques, les tribunes, les sermons, les débats, se sont multipliés à la télévision, à la radio, dans les journaux, sur les réseaux sociaux et jusque dans la rue. Mobilisation générale. Comme en 2002. Comme en 2017. Sur le même ton. Avec les mêmes paroles. Entre les mêmes. Car, nous dit-on, il s’agit bien du même adversaire. Rien de moins que l’éternelle bête immonde, toujours prête à renaître de ses cendres.

    Mobilisation générale, sur le fond sinistre d’une guerre, à la fois proche et lointaine, dans l’engrenage de laquelle nous sommes chaque jour un peu plus impliqués. Non seulement les deux anciens chefs de l’État encore vivants ont répondu à l’appel du président-candidat, mais derrière eux l’ensemble des chefs de gouvernement qui se sont succédé à Matignon ces trente dernières années. L’immense majorité des élus nationaux et locaux issus du scrutin majoritaire. La quasi-totalité des leaders politiques, syndicaux, les représentants des diverses religions. Puis les avocats, les médecins, les enseignants, les artistes, les sportifs. Nicolas Sarkozy, François Hollande, Manuel Valls, Jean-Pierre Raffarin, Édouard Balladur, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Yannick Jadot, Bertrand Delanoë, Jean-Pierre Chevènement, Philippe Martinez, Laurent Berger. Une fois encore le bal des gens bien.

    De quoi s’agirait-il ? D’éclairer ce bon vieux peuple. De l’inciter à faire bon usage de son bulletin de vote. À ne pas se tromper. À écouter ceux qui savent. Ceux qui disent le vrai, le juste et le bien. Il est si facile à abuser, ce pauvre peuple ignorant et naïf. À se demander s’il est au niveau de ce droit de suffrage universel qu’on lui a généreusement et peut-être imprudemment accordé. Car ceux qui se réclament aujourd’hui de la République ne respectent trop souvent la démocratie qu’autant que le peuple vote comme ils le souhaitent.

    Aujourd’hui, c’est Saint-Germain, le Marais, le 7e arrondissement, les influenceurs au service du libéralisme mondialiste, les desservants du camp du Bien qui sonnent le tocsin et mettent en garde leurs ouailles, vous, moi, nous tous, petits cochons, petits moutons, contre le grand méchant loup qui rôde dans l’ombre et médite, une fois de plus, par le biais sournois d’une élection, d’étrangler notre belle République.

    Dans les premières années de la IIIe République, les tenants du progrès et de la liberté, les Républicains, les hussards noirs ont combattu avec quelque raison l’emprise sur une France encore largement rurale, de l’Église et du château. Ils dénonçaient, preuves à l’appui, ces curés qui, les dimanches électoraux, du haut de leur chaire, prônaient d’élire Monsieur le marquis ou Monsieur le duc. Aujourd’hui, c’est Saint-Germain, le Marais, le 7e arrondissement, les influenceurs au service du libéralisme mondialiste, les desservants du camp du Bien qui sonnent le tocsin et mettent en garde leurs ouailles, vous, moi, nous tous, petits cochons, petits moutons, contre le grand méchant loup qui rôde dans l’ombre et médite, une fois de plus, par le biais sournois d’une élection, d’étrangler notre belle République.

    Emmanuel Macron, entré sur le tard en campagne, joue cyniquement sur deux tableaux. Que le président sortant et ses innombrables porte-paroles mettent l’accent sur les faiblesses et les incohérences du projet que défend Marine Le Pen, qu’ils en critiquent et en dénoncent les propositions, leur esprit et leurs conséquences, qu’ils mettent en doute la capacité de la présidente du Rassemblement national à former et à diriger un gouvernement crédible est de bonne guerre et les arguments en ce sens ne manquent pas. De là à qualifier d’extrême droite un mouvement qui répond aux demandes et aux attentes d’un bon tiers des Français, de là à proclamer la République et, pendant qu’on y est, la patrie en danger, il y a un pas qu’on ne saurait franchir sans ridicule et sans abus, ce que font pourtant sans vergogne le président-candidat et les siens.

    Le fascisme ne passera pas ? Il passera d’autant moins qu’il est absent de la compétition. Le fascisme, ses uniformes, ses chemises brunes ou noires, ses autodafés de livres, ses défilés aux torches, ses sections d’assaut, ses nuits de Cristal, son chef vociférant et menaçant, son culte de la force ont été jetés aux poubelles de l’histoire d’où nul ne songe à les ressortir. Celle qui entend gouverner « en bonne mère de famille » n’a pas donné au mot Duce un féminin – qui serait naturellement Ducesse.

    Les sondages, l’arithmétique et la raison donnent à croire qu’Emmanuel Macron a plus de chances que sa concurrente d’être élu dimanche. Trois éléments entretiendront pourtant l’incertitude jusqu’au bout. Le premier tient au grotesque décalage entre la propagande macroniste et la réalité. Le second au fossé qui n’a cessé de se creuser entre les installés, les inclus, les satisfaits, les privilégiés, les notables, ceux qui n’ont pas à se plaindre et les mécontents, les dégoûtés, les inquiets, les pauvres, les exclus, les gens “qui ne sont rien” et qui fournissent ses gros bataillons à la candidate du Rassemblement national. Le troisième est bien sûr le débat qui opposera ce mercredi le tenant du titre et son adversaire et dont nous ne savons pas, au moment où sont écrites ces lignes, s’il sera la répétition ou la revanche de celui de 2017.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Le vote des séniors, arbitre du duel Emmanuel Macron - Marine Le Pen ?

    Publié le : 17/04/2022 - 16:52

    Dans les pays anglophones, le vote des électeurs les plus âgés a permis aux populistes de droite de se hisser en haut de la scène politique. Mais en France, une dynamique différente semble se dessiner : Emmanuel Macron, qualifié au second tour de la présidentielle contre Marine Le Pen, l’a devancée de plus de quatre points précisément en s’appuyant sur le vote des plus de 60 ans.

    S’il caracole en tête avec 27,8 % des voix au premier tour du scrutin, Emmanuel Macron le doit principalement aux seniors. Selon un sondage Ipsos, Marine Le Pen a, quant à elle, obtenu ses meilleurs scores au premier tour dans les tranches d'âge 35-49 ans et 50-59 ans, tandis que Jean-Luc Mélenchon l'a emporté chez les 18-24 ans et les 25-34 ans. Des résultats choquants pour de nombreux observateurs anglophones qui s’étonnent de voir la candidate d’extrême droite arriver en deuxième position et supplanter Emmanuel Macron parmi les tranches d’âge les plus jeunes.

    À une semaine du second tour, France 24 a interrogé Mathieu Gallard, directeur de compte chez Ipsos, sur la façon dont cet aspect démographique pourrait jouer sur l’issue du scrutin, prévu pour être bien plus serré que le duel qui opposait Emmanuel Macron à Marine Le Pen en 2017 (66,1 % contre 33,9 %).

    Selon Mathieu Gallard, la forte performance du président sortant parmi les retraités ne fera qu'augmenter au second tour, lui laissant de bonnes chances de devancer Marine Le Pen sur le terrain des jeunes électeurs. Il pourrait en revanche avoir plus de difficultés à établir une avance solide parmi les électeurs âgés de 35 à 59 ans.

    France 24 : Comment expliquer la popularité de Marine Le Pen parmi les électeurs d'âge moyen et, dans une large mesure, parmi les plus jeunes électeurs ?

    Mathieu Gallard : La question du pouvoir d'achat est extrêmement importante pour les électeurs français, et c'est de loin le facteur le plus important que les sondés nous ont donné pour expliquer leur vote : 58 % des Français ont répondu que c'était le plus important, suivi de l'immigration avec 27 %. Viennent ensuite le système de santé et l'environnement, tous deux à 26 %.

    On voit donc que l'élection a été très polarisée sur cette question du pouvoir d'achat. Un sujet que Marine Le Pen a placé au cœur de sa campagne, contrairement à la précédente en 2017 où le message prédominant portait à cette époque davantage sur des questions relatives à l'immigration et à la sécurité.

    Les électeurs âgés de 35 à 60 ans sont plus inquiets pour le pouvoir d'achat. Parmi cette tranche de l'électorat français, environ 65 à 70 % ont déclaré que cette question était le principal facteur de motivation de leur choix dans les urnes. Cela s'explique, tout simplement, par le fait que ces personnes sont actives sur le marché du travail - elles travaillent ou recherchent un emploi. Elles ressentent beaucoup de difficultés, notamment face à la forte augmentation du prix des carburants. Cela a un impact énorme sur leur budget, car, bien sûr, dans de nombreux cas, les gens doivent se rendre au travail en voiture - et de nombreux Français doivent parcourir de très longues distances.

    Dans l'ensemble, les moins de 60 ans sont davantage préoccupés par le pouvoir d'achat ; les questions comme l'immigration viennent ensuite. Et leur position sur ces questions ont eu tendance à déterminer si les électeurs anti-Macron étaient favorables à Marine Le Pen ou à Jean-Luc Mélenchon.

    Le choix des électeurs entre ces deux candidats était également corrélé au fait d'avoir ou non un diplôme universitaire. En effet, si vous voulez savoir si l'électeur moyen a choisi Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, il est bon de regarder son niveau d'études après le bac.

    En ce qui concerne les moins de 35 ans, aucune catégorie d'âge n'est homogène et même parmi les jeunes, certains électeurs sont opposés à l'immigration et conservateurs sur les questions culturelles, même si les jeunes en France sont généralement socialement libéraux.

    Toutefois, la principale raison attirant les jeunes électeurs vers Marine Le Pen est d'ordre socio-économique. Pour la plupart, ce sont des jeunes qui vivent loin des grandes villes françaises, dans des régions qui ne se portent pas très bien économiquement, et ils se sont peut-être sentis plus proches de la candidate d’extrême droite que de Jean-Luc Mélenchon, dont la base électorale est beaucoup plus urbaine.

    🇫🇷🗳️ Le vote au premier tour de l'élection présidentielle en fonction de l'âge, un facteur important pour les trois principaux candidats. 1/2 pic.twitter.com/g0Z4hjS3Kh

    April 11, 2022

    >>  17 avril 2002 : quand Lionel Jospin sous-estimait la menace du FN de Jean-Marie Le Pen

    Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il été bien plus populaire parmi les électeurs âgés de 60 ans et plus - et surtout de 70 ans et plus - que ses deux principaux rivaux du premier tour ?

    Cela n'a rien d’une surprise, car les sondages que nous avions réalisés pour le second tour en 2017 montraient déjà qu’Emmanuel Macron avait obtenu 78 % des voix chez les personnes âgées de 70 ans. Déjà à l'époque, c'était une énorme majorité.

    Certes, au début de son mandat, certaines de ses mesures n'ont pas été très bien accueillies par les retraités. Mais les différentes crises auxquelles Emmanuel Macron a dû faire face - des Gilets jaunes à la gestion du Covid-19 en passant par la guerre en Ukraine - ont par la suite renforcé sa stature aux yeux de cette partie de l'électorat. Aussi, traditionnellement, ces tranches d'âge ont généralement tendance à soutenir le président en exercice.

    D'un point de vue historique, il n'est donc pas surprenant que de nouveau cela se produise, et dans le cas d’Emmanuel Macron cela semble très lié aux crises auxquelles il a été confronté. Les électeurs plus âgés considèrent généralement qu'il s'est bien débrouillé, et sont beaucoup plus enclins à le penser que l'électeur moyen.

    C'est une partie de l'électorat qui ne veut pas prendre de risques et donc qui pense : Emmanuel Macron a assez bien géré les choses, gardons-le pour cinq ans de plus.

    Comment pensez-vous que la dynamique des âges, à laquelle nous avons assisté au premier tour, se traduira au second ?

    Je pense que nous verrons les mêmes tendances qu'il y a cinq ans. Lors de la dernière élection présidentielle, nous avions observé une courbe en "U" en termes de vote par âge. Les électeurs de moins de 35 ans ont voté pour Emmanuel Macron à 66 %, soit une énorme majorité. Les personnes un peu plus âgées - de 35 à 49 ans - l’ont elles aussi soutenu, mais seulement à 57 %. Quant aux personnes âgées de 70 ans et plus, elles ont voté pour Emmanuel Macron à 78 %. Je ne serais pas surpris de voir une courbe similaire le 24 avril prochain.

    Néanmoins, il est maintenant très clair que le résultat sera beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, donc peut-être que la catégorie d'âge moyen sera très proche entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Il ne serait pas surprenant que les deux candidats se retrouvent au coude-à-coude dans la tranche des 35-49 ans.

    Article adapté de l'anglais par Pauline Rouquette. Retrouvez ici la version originale.

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    Présidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"

    Présidentielle 2022

    À la Sorbonne, les étudiants refusent de choisir entre Marine Le Pen ou Emmanuel Macron

    Élysée 2022

    Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète

    Le Figaro

    Jean-Marc Jancovici : «Pourquoi les crises de l'énergie vont se multiplier»

    Eugénie Bastié

    ENTRETIEN - La guerre en Ukraine provoque une envolée du prix de l'énergie, mais il serait illusoire de croire à un retour à la normale dans l'avenir. Nous allons subir de plus en plus de défauts d'approvisionnement, prévient l'ingénieur, qui examine les pistes pour y faire face.

    Jean-Marc Jancovici est polytechnicien, ingénieur et enseignant. Il intervient régulièrement sur des sujets relatifs à l'énergie et à l'écologie. Il est l'inventeur principal de la notion de «bilan carbone». Il a cofondé Le Shift Project , laboratoire d'idées consacré à la lutte contre le réchauffement climatique et la transition énergétique. Il a publié récemment avec Christophe Blain Le monde sans fin (Dargaud), une BD passionnante sur les enjeux du réchauffement climatique.

    LE FIGARO.- Depuis l'entrée en guerre de la Russie, la question de l'énergie, de son coût, de son acheminement, et de son caractère vital pour l'économie sont à nouveau sur le devant de la scène. Cette crise est-elle le grand révélateur de notre aveuglement en matière d'énergie ?

    Jean-Marc JANCOVICI.- Je ne sais plus quel personnage a dit: «L'histoire nous apprend que nous n'apprenons rien de l'histoire» (NDLR, il s'agit de Hegel). Nous avons déjà eu des épisodes de cette nature, notamment le choc pétrolier de 1973. Ce dernier a été une conséquence du passage du pic de production du pétrole aux États-Unis, qui a conduit ce pays à être rapidement et massivement importateur du Moyen-Orient, ce qui a impacté les capacités de la zone à fournir un ensemble de pays développés en croissance très rapide. Le choc pétrolier est une discontinuité physique, exactement comme on a en ce moment. Pour les gens qui connaissent bien les sujets pétrole et gaz, la seule question était de savoir quand un épisode de même nature allait de nouveau arriver. L'Union européenne importe 94% de son pétrole. L'Europe géographique, en incluant le Royaume-Uni et la Norvège qui sont producteurs, en importe 75%. Dans ces importations, un tiers provient de Russie. Indépendamment de la guerre en Ukraine, une analyse récente du Shift Project montre que l'approvisionnement en pétrole pour l'Europe dépend d'une majorité de pays en déclin ou en passe de l'être. La seule question pour un soubresaut était celle du déclencheur.

    Comment expliquez-vous qu'on réagisse moins fortement aujourd'hui que lors du choc pétrolier de 1973 ?

    À l’époque, nous avions pris des mesures beaucoup plus courageuses que celles d'aujourd'hui: mise en place de la première réglementation thermique pour la construction et température intérieure limitée par décret, limitations de vitesse, lancement de 50 réacteurs nucléaires (et pas 6 comme aujourd'hui), et aux USA il y a même eu un rationnement du carburant. Quelques décennies de néolibéralisme plus tard, l'État est désormais réticent à imposer des mesures drastiques. Le Covid a été considéré comme assez grave pour faire entorse à cette tendance, puisqu'il a été demandé aux gens de ne pas bouger de chez eux pendant deux mois, mais on n'est pas capable aujourd'hui de baisser la vitesse de circulation à 110 km/h sur les autoroutes pour faire face à la crise de l'énergie. Plus étonnant : les «gilets jaunes» se sont révoltés alors que le prix du carburant était à 1,5 euro, et aujourd'hui, à presque 2, tout le monde fait le dos rond. L'augmentation du prix de l'essence par la fiscalité fait plus protester que son augmentation par raréfaction de l'offre. Cela signifie qu'il est plus acceptable de remplir les caisses de Vladimir Poutine que de remplir celles de notre État. C'est tout de même une bizarrerie !

    À force de ne voir l'énergie que sous l'angle du coût, on en oublie que c'est d'abord une grandeur physique. Elle est régie par la loi de conservation qui nous impose un fait: on ne peut pas utiliser une énergie qui n'existe pas dans la nature.

    Comment jugez-vous l'impuissance des Européens à établir des sanctions sur le gaz et le pétrole russe ?

    Le pétrole et le gaz sont disponibles sur terre en quantité finie. La quasi-totalité des producteurs ont désormais passé leur pic de production. Se passer du troisième d'entre eux, qui est quasiment au niveau du deuxième (l'Arabie saoudite), n'est physiquement pas possible si nous voulons conserver un approvisionnement constant. Nous pourrions donc nous en passer, mais la contrepartie serait une décélération forte de l'économie, puisqu’un tiers – ou même un quart - de pétrole en moins c'est autant de transports en moins à bref délai. La production russe fournit 40% du gaz utilisé dans l'Union européenne. S'en priver demain matin signifie, concrètement, d'arrêter de chauffer la majorité des bâtiments chauffés au gaz. C'est physiquement possible, mais la question est de savoir si les gens sont prêts à ces efforts pour soutenir les Ukrainiens.

    La fermeture de Fessenheim a-t-elle eu un impact sur notre dépendance énergétique?

    À court terme, oui. Juste après la fermeture de Fessenheim, la production supprimée a été compensée par des énergies fossiles, des centrales à charbon et à gaz, en France ou hors de France. En effet les capacités éoliennes et solaires ne peuvent instantanément fournir plus puisque l'intégralité de leur production est déjà prioritaire sur le réseau. Des capacités renouvelables additionnelles sont ensuite venues en partie remplacer Fessenheim, mais avec du fossile en appui. Fermer Fessenheim a clairement conduit à émettre plus que si on n'avait pas fermé.

    À lire aussiLa fermeture de Fessenheim, une faute écologique

    Penser que la crise de l'énergie ne sera que transitoire est-il illusoire ?

    À chaque crise il y a l'espoir qu'un «retour à la normale» suivra, ce qui n'est déjà plus le cas. Les chocs pétroliers ont acté la fin des Trente Glorieuses, la crise de 2008, une explosion de la dette et des taux négatifs… Après le Covid, des secteurs entiers ne sont toujours pas revenus à la normale, avec des problèmes d'approvisionnement qui durent dans le temps. Sur l'énergie, et en particulier sur le pétrole, on va avoir de moins en moins de «retours à la normale». L'ensemble de la société ne s'orientant pas vers une décarbonation accélérée, ces crises vont se multiplier. Nous allons subir de plus en plus de défauts d'approvisionnement. La «crise de l'énergie» est en fait l'expression d'une contraction qui va durer.

    La nécessité de la sobriété énergétique est-elle inexorable ? Ne peut-on pas parier sur des ruptures technologiques (l'hydrogène ou la fusion nucléaire) qui rendront possible de continuer avec le même modèle ?

    À force de ne voir l'énergie que sous l'angle du coût, on en oublie que c'est d'abord une grandeur physique. Elle est régie par la loi de conservation qui nous impose un fait: on ne peut pas utiliser une énergie qui n'existe pas dans la nature. Par exemple il n'y a pas d'hydrogène libre dans la nature en quantité significative. Pour le fabriquer on utilise actuellement du gaz ou du charbon. Et plus généralement aucun cocktail d'innovations techniques n'a spontanément enclenché une baisse des émissions, sinon nous l'aurions déjà vu !

    Ce qu'on fait pour les énergies renouvelables - au nom de l'urgence climatique - peut très bien être décidé pour le nucléaire.

    Peut-on parier sur le tout nucléaire pour pallier les énergies fossiles ?

    Le pari d'un développement rapide du nucléaire bute sur des «limites» d'acceptabilité et de compétences. La barrière au nucléaire n'est pas tant une barrière de matériaux (la quantité de béton qu'on met dans une centrale nucléaire par rapport à celle qu'on emploie chaque année est dérisoire, et la quantité d'uranium n'est pas énorme), mais une barrière de compétences. Il faut d'abord réglementer au bon niveau. Cela signifie se prémunir contre les risques d'une mauvaise exécution, mais si les règles sont trop contraignantes, elles empêchent de faire dans les délais, et à ce moment apparaît un risque bien plus important: celui d'un défaut de fourniture électrique dans un pays qui en dépend partout. Il faut ensuite avoir les compétences pour faire, et surtout les maintenir dans la durée, ce qui demande une constance dans l'effort. Aujourd'hui, on déploierait du nucléaire beaucoup moins vite que quand on a lancé le premier parc. C'est dû aux procédures qui n'existaient pas avant (par exemple les débats préalables) et aux conceptions plus contraignantes pour la construction. Si on pense vraiment qu'il y a urgence, il faudra à un moment donné arbitrer les risques et peut-être décider d'alléger les procédures préalables ou de simplifier les dessins. Incidemment, c'est ce qu'on a fait pour l'éolien: considérant qu'il faut aller plus vite, le pouvoir a diminué les possibilités de recours.

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    Ce qu'on fait pour les énergies renouvelables - au nom de l'urgence climatique - peut très bien être décidé pour le nucléaire. Un autre obstacle au nucléaire est le cadre économique. Le nucléaire est une énergie qui nécessite des investissements très élevés, et a besoin de stabilité des prix. C'est une énergie qui produit des MWh économiques s'il peut disposer de capitaux à faibles taux d'intérêt, ce qui signifie qu'il est développé dans un cadre public. À ce propos, la «libéralisation» de l'électricité a été une ânerie sans nom : elle a rendu les prix volatils et rendu impossible les investissements « spontanés » de long terme. Bref, si on prend le pari du nucléaire on fait un pari de compétences et de cadre économique et réglementaire stable et adapté. Si on fait le pari du renouvelable (en forte proportion s'entend), il faut parier sur la disponibilité des matériaux (beaucoup plus que pour le nucléaire), sur la disponibilité des emplacements, et sur la disponibilité des moyens permettant de rendre le réseau pilotable, c'est-à-dire du stockage, et des moyens disponibles chez les voisins quand ils ne le sont pas chez nous (c'est cela qui se cache derrière « interconnexions »), toutes choses qu'on ne sait pour l'instant pas bien faire.

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    Ça veut dire que quoi qu'il arrive, on devra mettre en place de la sobriété ?

    Toutes énergies confondues, la France consommait avant le Covid aux alentours de 1800 milliards de Kilowattheures par an (en énergie finale), dont un peu moins de 400 en nucléaire. Si on divise la quantité d'énergie qu'on utilise par deux, on arrive à 900: même si on double le nucléaire, on aura besoin de sobriété. Nous n'y couperons pas. Il vaut mieux que cette sobriété soit pilotée que subie, car la sobriété subie, cela s'appelle la pauvreté.

    Même si on double le nucléaire, on aura besoin de sobriété. Nous n'y couperons pas. Il vaut mieux que cette sobriété soit pilotée que subie, car la sobriété subie, cela s'appelle la pauvreté

    L'écologie des petits gestes (mettre un pull, baisser le chauffage) est-elle utile ?

    Je crois plutôt à l'écologie des gros gestes ! Avec Carbone 4, nous avions sorti une étude «Faire sa part» qui montrait que, au niveau de l'individu, l'ensemble des gestes à sa portée permettait de diviser son empreinte carbone par deux (l'autre moitié vient de choix collectifs sur l'industrie, l'énergie, l'agriculture). Là-dedans ce sont les gros gestes qui comptent: éteindre la lumière quand on sort d'une pièce ou bien trier ses déchets a très peu d'impact, ce qui compte vraiment c'est changer de moyen de transport (ne plus prendre l'avion, se passer de voiture), décarboner son chauffage (ne pas avoir de chaudière à fioul ou à gaz), manger moins de viande, et acheter le moins d'objets possible.

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    Pendant cette campagne présidentielle, tous les candidats ont parlé de réindustrialisation. Celle-ci est-elle compatible avec l'impératif écologique ?

    Oui, si la réindustrialisation consiste à fabriquer chez nous avec de l'énergie décarbonée des choses que nous importons aujourd'hui et qui sont fabriquées avec de l'énergie carbonée. Par exemple, la production d'aluminium est extrêmement intensive en électricité. Si on fabrique les objets en aluminium en France avec du nucléaire plutôt qu'en Australie et en Chine avec de l'électricité au charbon, cela économisera des émissions. Il en va de même pour les batteries qu'il faudrait fabriquer chez nous (ou en Suède !) avec de l'énergie décarbonée, en traitant en France toutes les étapes qui suivent l'extraction des minerais. Cela diminuerait significativement les émissions de fabrication des voitures électriques. Mais pour cela il faut être sûr que l'énergie supplémentaire nécessaire pour cette réindustrialisation soit à la fois disponible et décarbonée !

    Le problème n'est pas de faire un régime alors que les autres n'en font pas, le problème est que nous n'allons plus avoir à manger.

    La question de l'énergie pose le problème de l'efficience démocratique. On le voit, par temps d'élection, demander davantage de sobriété énergétique est impossible. Cela va-t-il poser un problème sur le long terme ? La transition énergétique, qui exige une « poigne de fer » peut-elle avoir lieu dans un cadre démocratique ?

    Ça dépend ce qu'on appelle une démocratie. La seconde guerre mondiale a demandé une sacrée poigne de fer. Deux pays, les États-Unis et la Grande Bretagne sont restés des démocraties tout en menant un effort de guerre extraordinaire: aux États-Unis on a réorienté un tiers du PIB en trois ans. La compatibilité d'une forme de démocratie avec l'efficacité est possible. Pendant le Covid, on a réussi à imposer un certain nombre de restrictions, tout en maintenant l'état de droit et les élections. En revanche la décarbonation - dans la mesure où c'est une course contre la montre - est-elle compatible avec des processus de concertation et de délibération extrêmement longs avant chaque action ? La réponse est moins évidente.

    Vous proposez un plan pour sortir des énergies fossiles en trente ans en France. Que répondez-vous à ceux qui affirment que tout cela est inutile, tant que les plus gros pollueurs du monde n'en font pas autant ? À quoi baisser son chauffage puisque au Qatar on allume la climatisation dans des stades…

    D'abord, le Qatar peut se le permettre puisqu'ils ont du gaz à volonté. Nous non. Ceux qui disent ça prennent uniquement le problème sous l'angle des émissions de CO2 comme si nous avions le choix et que tout cela était une affaire de préférences sans conséquences. Ils ne prennent pas en compte la question de notre dépendance à des ressources épuisables. Si les ressources s'épuisent, nous allons devoir nous en passer. Le problème n'est pas de faire un régime alors que les autres n'en font pas, le problème est que nous n'allons plus avoir à manger.

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    «Macron-Le Pen: la dépense ou la réforme»

    L’éditorial du Figaro, par Jacques-Olivier Martin.

    Le Monde

    A Paris, un service hospitalier de pointe menacé de fermeture

    A l’hôpital Saint-Louis, le manque d’infirmiers de nuit met en grande difficulté un service d’hématologie, alerte l’équipe soignante, qui craint de devoir fermer « à très court terme ».

    La force du symbole. L’hématologie à l’hôpital Saint-Louis, à Paris (10e), constitue un fleuron de la discipline. On vient de toute la région pour s’y soigner. Du reste de l’Europe pour s’y former. C’est pourtant ce service réputé, et plus précisément son étage d’immunopathologie clinique, en charge des maladies rares et de certains cancers hématologiques, qui est menacé de fermeture, veut alerter l’équipe soignante.

    Personnels et patients appellent à un rassemblement mardi 19 avril devant l’établissement de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), ancré au nord-est de la capitale. Le service ne pourra plus fonctionner « à très court terme », mettent-ils en garde dans une lettre adressée aux candidats à l’élection présidentielle. En cause : le manque d’infirmiers de nuit.

    Election présidentielle 2022 : en matière de santé, une campagne qui ne convainc pas

    A compter du 1er juin, le tableau des gardes ne compte ainsi plus d’inscrits, selon les médecins du service. Impossible dès lors d’assurer la permanence et la sécurité des soins. Depuis septembre, l’équipe de nuit de ce service dans lequel une forte technicité est requise, a été décimée : il reste deux infirmiers, au lieu des douze nécessaires – et l’un d’eux s’en va cet été. Ce sont donc des soignants de l’équipe de jour, elle au complet, qui se relaient la nuit, avec en parallèle un recours toujours plus important à l’intérim.

    « A la longue, ça devient difficile, le changement de rythme, pour le corps mais aussi socialement, résume Jordan Le Solliec, 29 ans, infirmier passé sur les horaires de nuit depuis janvier, qui va retourner sur son poste de jour en mai. On s’accroche, mais on sait que sur le long terme, ça ne va pas le faire, les gens sont épuisés, ils vont partir… La situation est vraiment attristante, surtout pour les patients. »

    « Au bord d’une ligne rouge »

    Il y a urgence à « reconnaître la pénibilité du travail de nuit et de le valoriser de façon significative », écrivent les signataires de la lettre d’alerte aux candidats, dénonçant le niveau dérisoire pratiqué actuellement, avec une compensation de 9,63 euros brut par nuit. « Les pouvoirs publics doivent donner à l’hôpital les moyens d’assurer sa mission », soutiennent-ils.

    A Nevers, la seule maternité du département ferme ses portes temporairement

    « On sent bien qu’on arrive au bord d’une ligne rouge, la qualité des soins se dégrade », s’inquiète l’hématologue Marion Malphettes. La médecin de Saint-Louis commence à devoir refuser des patients ou décaler des chimiothérapies, alors que le service, qui reçoit un millier de patients par an, ne compte plus que quatorze lits depuis l’été, contre vingt-trois auparavant. « Tous les services sont touchés, il y a des lits fermés partout », reprend l’hématologue.

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    France24 - Monde

    Présidentielle : les clips de campagne des deux candidats au second tour

    Publié le : 18/04/2022 - 17:17

    FRANCE 24 Suivre

    Temps de parole, affiches, clips de campagne : lancée le 15 avril, la campagne officielle des deux finalistes de l'élection présidentielle, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, s'achèvera vendredi 22 avril à minuit.

    Comme lors de la campagne officielle qui a précédé le premier tour de l'élection présidentielle, celle de l'entre-deux-tours obéit à plusieurs règles.

    Les médias audiovisuels sont tenus à une égalité parfaite du temps de parole des deux candidats, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, qui bénéficient par ailleurs de la diffusion de clips de campagne.

    En outre, un débat télévisé est traditionnellement organisé entre les deux finalistes. Celui-ci aura lieu mercredi 20 avril, à partir de 21 h, et sera diffusé sur TF1 et France 2.

    Les professions de foi et bulletins de vote au nom des deux candidats seront quant à eux envoyés au domicile des électeurs à partir du 21 avril. La campagne officielle prendra fin vendredi 22 avril à minuit. Le second tour de la présidentielle se tiendra dimanche 24 avril.

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    Le Figaro

    Vins de Bordeaux 2019 : notre sélection des meilleures cuvées pour tous les portefeuilles

    Ella ListerAlicia Dorey

    EXCLUSIF - L'équipe du Figaro Vin a dégusté plus de 300 bordeaux du millésime 2019, unanimement jugé exceptionnel. Découvrez nos dix coups de cœur, de 12 à 2500€.

    Plus de 2500 euros

    Le Pin 2019 PomerolNote Le Figaro : 100/100Prix : sur demande

    Un nez envoûtant, rougeoyant. Il représente parfaitement le génie «Le Pin», si difficile à définir, avec ses arômes de fleurs tellement doux et élégants (fleur d'oranger, acacia et muguet) et ses fruits opulents et chocolatés, dont les notes de tête évoquent le foin. En bouche, c'est une explosion contrôlée de fruits mûrs à point, qui remplit chaque recoin de la bouche, aux douces notes de réglisse, de rose de Damas, de chocolat fin et de grain de café, légèrement vanillées. Une texture magistrale, une présence impressionnante et des tannins déjà fondus, soyeux, en font un vin remarquable : crémeux et charpenté, avec une finale épicée et opulente.

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    Moins de 400 euros

    Château Pavie 2019 Saint-Émilion Grand CruNote Le Figaro : 97,5/100Prix : 380 €

    Un bouquet mystérieux de fruits perçants, grisants – cassis et myrtille – précis, aux notes de chocolat noir, de réglisse et d'encre séchée. Une texture crémeuse et enveloppante en bouche, comme l'étreinte de son bien-aimé après une longue période de séparation. Ciselé et séduisant, avec une jolie fraîcheur et des notes de fruits bleus et d'orange confite, se terminant sur une minéralité rocheuse.

    SERVICE > Disponible en ligne sur Millésima

    Moins de 300 euros

    Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 2019 PauillacNote Le Figaro : 99/100Prix : 220 €

    Un nez complexe, hypnotisant, ultra floral, souligné par des notes plus basses de fruits bleus et noirs (mûre sauvage). La bouche est divine : on y retrouve la floralité du nez enveloppée dans une texture de cachemire, avec la fraîcheur éclatante des fruits cueillis à point et des nuances délicatement séveuses. Les tannins, parfaitement intégrés, vous prennent par la main et vous emmènent sur une vague de tabac frais et de chocolat noir, comme pour clore le spectacle.

    Disponible en ligne sur Wineandco

    Moins de 150 euros

    Château Haut-Bailly 2019 Pessac-LéognanNote Le Figaro : 97/100Prix : 115 €

    Un nez enjôleur de fruits noirs, de café frais et de fleurs de fin d'été. Une élégance exquise en bouche : le cachemire de Haut-Bailly, mais encore plus doux et plus fin que d'habitude. Un millésime gracieux, avec un cru à la générosité d'actrice italienne, aux fruits bien mûrs, et aux délicieux arômes d'un luxuriant jardin.

    Disponible en ligne sur Wineandco

    Moins de 100 euros

    Château Léoville Barton 2019 Saint-JulienNote Le Figaro : 95/100Prix : 96 €

    De prime abord, un nez un peu hautain de fruits sombres, avec une minéralité presque métallique, froide. Avec l'aération arrivent des notes plus chaleureuses d'épices, de caramel et de fruits rouges. Une bouche sublime par sa pureté et son élégance, qui donne la sensation de mettre son visage dans un bouquet de fleurs. La texture est subtile mais sûre d'elle, et accompagne le fruit tout au long de la bouche, pour une finale longue et vanillée.

    Disponible en ligne sur La Grande Cave

    Moins de 75 euros

    Château d'Issan 2019 MargauxNote Le Figaro : 95,5/100Prix : 69,17 €

    Ce joli bouquet frais et enlevé, au pollen de fleurs, a la grâce et l'élégance d'une danseuse étoile. Un raffinement et une délicatesse incroyables en bouche, avec les notes florales du nez associées à une minéralité texturée. Toujours un peu strict vers la finale : ce vin aura besoin de temps pour s'épanouir.

    SERVICE > Disponible en ligne sur Millésima

    Moins de 50 euros

    Château Berliquet 2019 Saint-Émilion Grand CruNote Le Figaro : 95/100Prix : 49,20 €

    Un bouquet noble de fruits purs et perçants au nez, rendu encore plus éblouissant par des notes d'iris, de pivoine et de violette. En bouche, du panache et une texture soyeuse, qui donne la sensation de se promener dans un verger, juste avant que le jour ne tombe. Il y a beaucoup de précision et de délicatesse dans ce vin, des notes fraîches, avant une finale salivante et minérale, qui vous caresse la langue éhontément.

    Disponible en ligne sur Château Internet

    Moins de 35 euros

    Château Siran 2019 MargauxNote Le Figaro : 93/100Prix : 32,08 €

    Un nez discret, classique, mais une bouche éclatante de fruits noirs (mûre). Un vrai délice pour le palais : franc, riche, frais, harmonieux, avec des notes savoureuses pour contrebalancer le fruit. Un beau margaux, empreint d'un grand classicisme.

    SERVICE > Disponible en ligne sur Millésima

    Moins de 25 euros

    Château Potensac 2019 MédocNote Le Figaro : 94/100Prix : 23,95 €

    Un nez de fruits noirs, légèrement fumé, aux arômes de réglisse noire et de cacao. Une bouche gourmande, épicée, aux fruits rouges très mûrs, qui se termine sur des notes chocolatées et minérales.

    Disponible en ligne sur Twil

    Moins de 15 euros

    Château Carlmagnus 2019FronsacNote Le Figaro : 92/100Prix : 12,92 €

    Nez très frais et relevé, évoquant les fruits à point qu'on a envie de croquer, la framboise et la rhubarbe aussi. En bouche, on sent une explosion d'énergie, de fraîcheur et d'acidité. Très digeste et rafraîchissant, assez audacieux pour un vin de Bordeaux, mais parfaitement réussi.

    SERVICE > Disponible en ligne sur Millésima

    Cette dégustation a été réalisée par l'équipe d'expertes en dégustation du Figaro Vin .

    Tous les prix sont affichés en TTC.

    Nous remercions le verrier Lehmann, qui a fourni les verres pour cette dégustation.

    Certains liens présents dans cet article sont trackés et peuvent générer une commission pour Le Figaro. Les prix mentionnés dans cet article le sont à titre indicatif et sont susceptibles d'évoluer.

    PODCAST - Au goulot ! avec Frédéric Beigbeder

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    France24 - Monde

    Présidentielle : le jugement majoritaire pour lutter contre l’abstention et le vote utile ?

    Publié le : 18/04/2022 - 07:23

    Romain BRUNET Suivre

    Expérimenté lors de la primaire populaire en janvier, le scrutin au jugement majoritaire fait de nouveau parler de lui lors de cet entre-deux-tours de la présidentielle. Une expérimentation menée par l’association Mieux Voter, le CNRS et l'Université Paris-Dauphine a permis de comparer le mode de scrutin actuel et le jugement majoritaire.

    Avec 12 824 169 électeurs inscrits ayant préféré l’abstention à n’importe lequel des douze candidats présents lors du premier tour de l’élection présidentielle, le scrutin uninominal majoritaire direct à deux tours, pratiqué pour la présidentielle française depuis 1965, à une nouvelle fois montré ses limites. D’autant qu’il faut ajouter à ces abstentionnistes les 543 609 votes blancs, les 247 151 votes nuls et les très nombreux – mais incalculables – votes utiles.

    "Si on raisonne en pourcentage des inscrits, le bloc abstention-blanc-nul arrive largement en tête au premier tour avec 27 % quand Emmanuel Macron ne fait que 20 %", analyse Chloé Ridel, cofondatrice de l’association Mieux Voter. "Cela signifie que, peu importe le gagnant le 24 avril, 80 % des Français inscrits sur les listes électorales n’auront pas voté pour le futur ou la future président(e) au premier tour, dont la légitimité sera extrêmement fragile."

    Au moins 79% des Français inscrits sur les listes électorales n’auront pas voté pour le président qui sera élu le 24 avril. Le mode de scrutin des présidentielles est archaïque ; dès 2027, il faudra en changer. pic.twitter.com/3fcCVjAyDQ

    April 11, 2022

    L’association Mieux Voter milite depuis sa création, en janvier 2018, pour améliorer le système électoral français et propose la mise en place du jugement majoritaire. Imaginé au début des années 2000 par deux chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Michel Balinski et Rida Laraki, ce mode de scrutin invite les électeurs à exprimer leur avis sur l'ensemble des candidats en leur attribuant une mention. Une méthode qui permet d'apprécier plusieurs candidatures et de les juger avec nuance, sans que celles-ci ne s’annulent.

    "Outre l’abstention, le premier tour de la présidentielle a une nouvelle fois mis en évidence l’un des fléaux de notre démocratie : le vote utile, juge Chloé Ridel. Un nombre incalculable d’électeurs a préféré miser sur un candidat mieux placé dans les sondages plutôt que sur son premier choix."

    >> À lire : Qu’est-ce que le jugement majoritaire utilisé par la Primaire populaire ?

    De fait, Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont bénéficié à plein de la logique du vote utile en siphonnant respectivement les voix de Valérie Pécresse, d'Éric Zemmour et du reste de la gauche. Pour autant, dans leur discours après l’annonce des résultats, ces trois candidats se sont exprimés comme si l’ensemble des votes qu’ils avaient recueillis correspondait à 100 % à un vote d’adhésion.

    Mesurer la réelle adhésion à un candidat

    Pour mettre en évidence ce paradoxe, l’association Mieux Voter a lancé, du 4 au 10 avril, une consultation en ligne pour comparer le mode de scrutin actuel avec le jugement majoritaire. Les participants étaient invités à choisir leur candidat au premier tour selon le scrutin uninominal majoritaire et à évaluer chaque candidat sur une échelle de mentions allant de "Excellent" à "À rejeter".

    Près de 30 000 personnes ont pris part à la consultation, dont une immense majorité d’électeurs de gauche. Ainsi, au scrutin majoritaire, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 55,46 % des suffrages des participants, suivi par Emmanuel Macron (14,38 %) et Yannick Jadot (10,52 %).

    Mais même si cette consultation n’avait pas pour ambition de former un échantillon représentatif de l’électorat français et que les soutiens de Jean-Luc Mélenchon y ont été sur-représentés, "l’analyse des résultats est cependant très instructive", affirme le rapport écrit par Mieux Voter, le CNRS et l’Université Paris-Dauphine.

    Si, sans surprise, on retrouve Jean-Luc Mélenchon également en tête du jugement majoritaire, avec une mention "Bien", suivi par tous les candidats de gauche, Emmanuel Macron tombe, lui, à la septième place, avec une mention "Insuffisant".

    Par ailleurs, le jugement majoritaire permet de mesurer la réelle adhésion à un candidat. "Bien que 55 % des participants aient indiqué avoir l’intention de voter pour Jean-Luc Mélenchon au scrutin classique, ils ne sont que 18 % à lui attribuer la mention maximale 'Excellent', 22 % la mention 'Très bien' et 19 % la mention 'Bien'", souligne le rapport. De même, "le score de Yannick Jadot au scrutin majoritaire (10,52 %) ne reflète pas sa légitimité réelle puisqu’au jugement majoritaire, 36,7 % des participants estiment qu’il est au moins 'Bien'".

    "Une note n’est pas un vote"

    Pour autant, les électeurs français et la classe politique sont-ils prêts à changer de mode de scrutin ? L’expérience de la primaire populaire en janvier a été l’occasion d’entendre beaucoup de commentaires négatifs sur le jugement majoritaire.

    "Une note n’est pas un vote. (…) Les électeurs ne sont pas des juges, ce sont des citoyens", a notamment commenté l’ancien président de la République, François Hollande, le 31 janvier, lors d’un débat organisé à Sciences-Po Paris.

    « Une note n’est pas un vote. Au delà du nombre de participants, la primaire populaire ne change rien, il y a toujours autant de candidats et pas de ligne politique. Qu’est ce qu’on veut faire, qu’est ce qu’on porte ! » (2/2) pic.twitter.com/AtuTPFMd3H

    January 31, 2022

    "C’est bien qu’il y ait une discussion, répond Chloé Ridel. Toute idée nouvelle ou révolutionnaire est toujours accueillie par la moquerie. Mais désormais, le débat existe. C’est un sujet qu’il faut porter et cette élection le montre vraiment. Ce n’est plus possible d’avoir un mode de scrutin qui laisse sur le côté autant de monde."

    En attendant, l’expérimentation lancée par Mieux Voter se poursuit pour le second tour de la présidentielle. Et alors que la consultation lancée auprès de ses militants par La France insoumise montre qu’une majorité s’est exprimée en faveur d’un vote blanc et que de nombreux électeurs de gauche sont tiraillés entre un vote Emmanuel Macron, un vote blanc ou l'abstention, le jugement majoritaire leur permettrait de faire barrage à l'extrême droite tout en jugeant le projet d'Emmanuel Macron "insuffisant".

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    Présidentielle : le vote blanc domine chez les mélenchonistes au second tour

    Élysée 2022

    Présidentielle : plusieurs milliers de manifestants en France contre l'extrême droite

    HISTOIRE DE CAMPAGNE

    17 avril 2002 : quand Lionel Jospin sous-estimait la menace du FN de Jean-Marie Le Pen

    Le Figaro

    Quand partir en Turquie ? Météo, visites… La meilleure période par région

    La rédaction du Figaro Voyage

    Istanbul et ses palais, la Cappadoce et ses canyons, Antalya et ses eaux turquoise… La Turquie est une terre haute en couleur qui se découvre au fil des envies. Nos conseils pour bien choisir vos dates de voyage et votre destination, selon le climat et les visites souhaitées.

    La meilleure période pour visiter la Turquie dépend en grande partie de vos envies. Les voyageurs en quête de détente sur le littoral méditerranéen ou égéen peuvent s'y rendre dès le printemps. Les saisons intermédiaires sont parfaites pour découvrir le patrimoine fascinant d'Istanbul. Si vous avez envie de survoler la Cappadoce en montgolfière, rendez-vous entre fin avril et début octobre.

    À lire aussiLa Turquie du Nord au Sud, nos cinq plages préférées

    Quelle est la meilleure période pour partir à Istanbul ?

    Métropole bouillonnante de vie, Istanbul se prête au tourisme toute l'année. Mais pour échapper aux foules déferlant sur le Grand Bazar, le printemps, de mars à mai, et l'automne, notamment les mois de septembre et d'octobre, sont les périodes idéales. Avec des températures moyennes autour de 20°C, ces saisons offrent des conditions agréables pour visiter les principaux monuments de la ville, à l'image de la Mosquée Bleue, du palais de Topkapi ou encore de la majestueuse Sainte Sophie, et se promener sur les passerelles de la Citerne Basilique, autrefois entièrement remplie d'eau, dont les voûtes et les colonnes sont illuminées par de splendides jeux de lumière. Les hivers sont froids, avec une moyenne de 6°C en janvier et le mercure peut dépasser les 30°C en été. Deux saisons à éviter à moins que vous ne souhaitiez-vous rendre au festival international de musique d'Istanbul qui se tient entre juin et juillet.

    À lire aussiCinq raisons de retourner en Turquie cet été

    Quelle est la meilleure période pour partir sur les côtes méditerranéenne et égéenne ?

    Pour profiter des eaux translucides la mer Méditerranée en toute tranquillité, il est préférable de vous rendre sur la côte sud du pays au printemps ou en automne. En juillet et en août, le mercure peut atteindre 34°C et les saisons intermédiaires offrent un répit bienvenu. Les foules sont également moins nombreuses à Antalya, principale station balnéaire de la côte méditerranéenne, et les températures douces se maintiennent jusqu'en octobre avec une moyenne de 25°C. Si vous envisagez de partir sur la côte de la mer Égée et découvrir Izmir, Pergame ou Bodrum, la meilleure période pour le faire est entre mars et octobre. Vous profiterez ainsi d'un soleil omniprésent pour vous baigner dans les eaux cristallines des plages de la région. Véritable joyau culturel, Éphèse se découvre idéalement au printemps et au début de l'automne. Vous pourrez ainsi profiter des températures clémentes pour visiter cette ancienne cité romaine, figurant parmi les mieux préservées de Turquie, et admirer le Temple de Hadrien ainsi que la magnifique Bibliothèque de Celsus.

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    Quelle est la meilleure période pour partir en Cappadoce ?

    La Cappadoce est incontestablement l'une des régions les plus fascinantes de la Turquie. Elle est caractérisée par un climat continental, marqué par des hivers froids et des étés chauds. L'une des attractions de la région réside dans les spectaculaires vols en montgolfière qui y ont lieu. Ces expériences incroyables sont toutefois soumises aux conditions météorologiques. Si vous souhaitez ne pas manquer l'occasion de flotter au-dessus des célèbres cheminées de fées, il est préférable de visiter la région entre avril et octobre, lorsque les vents sont faibles et les températures douces. L'été, les températures peuvent atteindre 35°C en juillet et août, tandis qu'elles peuvent descendre jusqu'à -3°C durant l'hiver. Les amoureux de la nature profiteront du printemps pour visiter les chutes d'eau pétrifiées de Pamukkale, qu'il est également possible de découvrir en septembre ou octobre, mais avec un risque de pluie plus élevé et des jours plus courts.

    Quelle est la meilleure période pour partir sur les côtes de la mer noire ?

    Pour profiter des charmes authentiques de la côte de la mer Noire, il est conseillé de vous y rendre entre avril et septembre. Les mois d'été sont à privilégier pour les amateurs de randonnée qui souhaitent s'aventurer dans les montagnes du Kaçkar. Vous pourrez profiter des températures douces du printemps pour visiter Trabzon, Sinop, Kocaeli ou encore Amasra. Il faut toutefois garder à l'esprit que les précipitations dans la région sont plus fréquentes que sur les côtes méditerranéenne et égéenne, avec un pic de pluies entre octobre et novembre.

    Vacances scolaires 2022 : dates de Pâques pour les 3 zones et calendrier

    Après la zone B qui est déjà en congés, ce sont les élèves de la zone A qui vont profiter des vacances de Pâques 2022. Consultez les dates de début et de fin pour la zone A, B et C ainsi que le calendrier officiel des vacances scolaires à Paris et partout en France.

    Covid-19 : le Royaume-Uni lève ses restrictions de voyage

    Les autorités britanniques ont supprimé le 18 mars les restrictions sanitaires liées à la pandémie. Les voyageurs n'ont plus à présenter de passe vaccinal ou de test négatif.

    Voyage en Grèce et Covid-19 : passe sanitaire, allègements prévus dès le mois de mai... Les dernières infos

    Le passe sanitaire reste requis pour les Français de plus de 12 ans voyageant en Grèce. Mais sur place, la plupart des restrictions sont abrogées dès le début mai pour la haute saison touristique.

    Valeurs Actuelles

    “Pas une seule voix à Marine Le Pen” : Edouard Philippe qualifie d’“irresponsable” la consigne de vote donnée par Jean-Luc Mélenchon

    Le soir du premier tour de l’élection présidentielle le 10 avril, Jean-Luc Mélenchon a terminé sa course sur la troisième marche du podium. Avec ses 22% de voix, il n’a pas pu se qualifier pour le second tour, mais s’est félicité de son score et s’est permis de donner une consigne de vote à sa manière. Comme l’a indiqué BFMTV, le candidat insoumis a appelé plusieurs fois les électeurs à ne donner « pas une seule voix Marine Le Pen », sans pour autant demander aux citoyens de voter pour Emmanuel Macron.

    L’enjeu de l’abstention

    Un positionnement qui a été vivement critiqué par Edouard Philippe le 18 avril. L’ancien Premier ministre a jugé que « renvoyer dos à dos Marine Le Pen et Emmanuel Macron » était « irresponsable », estimant qu’elle laissait « la porte ouverte à toutes les absentions ». Le proche d’Emmanuel Macron a d’ailleurs fait part de sa fébrilité : « Rien ne me paraît joué car beaucoup d’inconnues pèsent sur le scrutin », a-t-il laissé entendre en expliquant que l’abstention représentait l’inconnue majeure. Et pour cause, puisqu’à quelques jours du scrutin du 24 avril, plus d’un Français sur quatre aurait fait part de sa volonté de ne pas se rendre aux urnes, parmi lesquels de nombreux électeurs de gauche. Un scénario qui inquièterait la majorité de voir que la retenue des Français  permette à la candidate du Rassemblement national d’accéder au pouvoir.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Dozens injured in days of unrest in Sweden sparked by anti-immigrant rally

    Issued on: 18/04/2022 - 11:02

    NEWS WIRES

    Several days of unrest in Sweden, sparked by a far-right group's burning of the Koran, have injured at least 40 people, police said on Monday, calling for more resources to deal with the violence.

    More Muslim countries meanwhile protested the burning of their religion's holy book.

    Protests have turned violent in several cities since Thursday, leaving 26 police officers and 14 civilians injured, police said at a press conference on Monday. About 20 police vehicles were burned or damaged.

    Officials in several Muslim countries condemned the move that sparked the protests: the burning of the holy book by the leader of the anti-immigration and anti-Islam group Hard Line, the Danish-Swedish politician Rasmus Paludan.

    Aiming to drum up support ahead of September elections, he has declared a "tour" of Sweden, planning to visit cities and towns with large Muslim populations with the intent of burning copies of the Koran as the faithful mark the holy month of Ramadan.

    Paludan intends to stand in the September poll but does not yet have the necessary signatures to secure his candidacy.

    Clashes with police have erupted during protests against the group since Thursday evening, starting in the cities Linkoping and Norrkoping.

    They spread to the city of Malmo, where Paludan burned a Koran on Saturday. A school was set alight during a second night of unrest Saturday-Sunday.

    'Too few of us'

    Police said they believed the violence was targeted at their officers.

    National police chief Anders Thornberg said rioters had "tried to kill police officers.

    "Criminals have profited from the situation to show violence toward society, without any link to the demonstrations," he told journalists Monday.

    "There are too few of us. We have grown, but we have not grown at the same pace as the problems at the heart of society," he added, calling for more resources for the police.

    As protesters burned cars and lobbed rocks at the police in Sunday's clashes, officers responded, head of police special forces Jonas Hysing said.

    "Some 200 participants were violent and the police had to respond with arms in legitimate self-defence," he said.

    Police had earlier said officers had wounded three people after firing warning shots during Sunday's "riot" in the city of Norrkoping. Eight people were arrested there and 18 in the neighbouring city of Linkoping.

    Police special operations commander Jonas Hysing told the press conference that officers had acted in self-defence.

    Iraq's foreign ministry said on Sunday it had summoned the Swedish charge d'affaires in Baghdad.

    It warned the affair could have "serious repercussions" on "relations between Sweden and Muslims in general, both Muslim and Arab countries and Muslim communities in Europe".

    Saudi Arabia's official news agency said the kingdom has "condemned the agitations of certain extremists in Sweden and their provocations against Muslims".

    And the Turkish foreign ministry denounced "hesitation to prevent provocative and Islamophobic acts... under the cover of freedom of expression".

    A demonstration was held outside the Swedish embassy in Tehran.

    (AFP)

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    Student arrested after deadly knife attack at Swedish high school

    Truth or Fake

    Video showing arrest of young refugee in Sweden resurfaces

    Le Figaro

    24 heures photo du 11 avril 2022

    EN IMAGES - Retrouvez les photographies les plus marquantes de la semaine, sélectionnées par la rédaction du Figaro Magazine.

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    Cinquante jours d'enfer : les visages de la guerre en Ukraine

    EN IMAGES - Profondément divisé avant l'offensive russe, lancée le 24 février, le peuple ukrainien s'est unifié dans la lutte pour la survie de son pays. Chacun, à sa façon, résiste aux assauts et bombardements meurtriers de l'ennemi.

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    France24 - World

    Shanghai reports first Covid deaths since lockdown started in March

    Issued on: 18/04/2022 - 04:56Modified: 18/04/2022 - 07:34

    NEWS WIRES

    Shanghai on Monday said three people had died from Covid-19, the first official announcement of deaths from an outbreak which has plunged the megacity into a weeks-long lockdown, sparking widespread anger and rare protests.

    Since March, a patchwork of restrictions has kept most of the city's 25 million residents confined to their homes or compounds, with daily caseloads regularly edging over 25,000.

    On Monday city officials revealed the first deaths -- all elderly people with underlying conditions. 

    They "deteriorated into severe cases after going into hospital, and died after all efforts to revive them proved ineffective," the city said on an official social media account.

    The statement said two of the dead were women aged 89 and 91, while the third was a 91-year-old man. 

    The municipal health commission confirmed the deaths.

    The eastern business hub posted 22,248 new domestic cases on Monday, according to the municipal health commission.

    While relatively low compared to other global outbreaks, the figures extend the pattern of recent weeks which has seen the city log tens of thousands of daily cases, most of which are asymptomatic.

    In response, authorities have doubled down on Beijing's longstanding zero-tolerance approach to the virus, vowing to persist with onerous curbs on movement and isolating anyone who tests positive -- even if they show no signs of illness.

    Residents in Shanghai -- one of China's wealthiest and most cosmopolitan cities -- have chafed under the restrictions, with many complaining of food shortages, spartan quarantine conditions and heavy-handed enforcement.

    Social media users ripped into authorities for the filmed killing of a pet corgi by a health worker and a now-softened policy of separating infected children from their virus-free parents.

    In a rare glimpse into the discontent, videos posted online last week showed some residents scuffling with hazmat-suited police ordering them to surrender their homes to patients.

    Other footage and audio clips have indicated increasing desperation, including some showing people bursting through barricades demanding food.

    Despite the blowback, China, where the coronavirus was first detected in late 2019, is sticking to its tried-and-tested zero-Covid policy of mass testing, travel restrictions and targeted lockdowns.

    But the world's most populous nation has recently struggled to contain outbreaks in multiple regions, largely driven by the fast-spreading Omicron variant.

    The country last reported new Covid-19 deaths on March 19 -- two people in the northeastern rust belt province of Jilin -- the first such deaths in more than a year.

    (AFP)

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    US orders non-essential diplomatic staff to leave Shanghai amid strict Covid lockdown

    French Presidential Election

    French voters in Covid-hit Shanghai barred from casting presidential ballots

    Access Asia

    China's zero-Covid policy: Shanghai struggles with tough sanitary measures

    Valeurs Actuelles

    Pour le père d’Emmanuel Macron, “les Français sont très ingrats, mais ce n’est pas nouveau”

    A quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, le père d’Emmanuel Macron a accordé une interview exclusive au journal « Dernières nouvelles d’Alsace » le 18 avril. Dans cet entretien, Jean-Michel Macron a notamment voulu saluer le bilan du quinquennat de son fils. « J’ai beaucoup d’admiration pour la façon dont il dirige l’Etat actuellement », a-t-il confié. Le neurologue a aussi estimé que le chef de l’Etat faisait preuve de beaucoup de « courage » : « Les Français sont très ingrats, mais ce n’est pas nouveau », a-t-il taclé. Le père du locataire de l’Elysée a tenu à rappeler qu’Emmanuel Macron avait dû se confronter à des éléments graves et imprévisibles, tels que le Covid-19 et la guerre en Ukraine.

    « Confiant »

    Jean-Michel Macron a avoué ne pas être « d’accord à 100% » avec les idées d’Emmanuel Macron. Mais il a précisé approuver « 90% de ce qu’il fait ». Concernant l’échéance du second tour, le père du président de la République s’est dit « confiant », tout en prenant la mesure du « risque ». « On est toujours inquiet pour ses enfants. On verra », a-t-il ajouté en soulignant que le scrutin pourrait être plus serré qu’en 2017 entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

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    Le Monde

    Une « contre-offensive » chrétienne

    Tribune. Triste répétition : voici cinq ans déjà, en mai 2017 et dans Le Monde déjà, je m’autorisais – sans succès ! – à en appeler à une parole publique de la part des évêques de France pour que ceux-ci affirment collectivement qu’un vote en faveur d’un(e) candidat(e) d’extrême droite est incompatible avec la foi chrétienne. Me voilà condamné à réitérer aujourd’hui cet appel, alors que, davantage qu’en 2017, la candidate Marine Le Pen a la possibilité de remporter cette élection présidentielle.

    Mon appel n’a guère de chance d’être entendu – qui suis-je, d’ailleurs, pour prétendre avoir le droit d’être entendu ? –, mais je peux néanmoins espérer que quelques évêques oseront une parole claire, avant le dimanche du choix décisif. Je sais, aussi, que beaucoup de catholiques, laïcs, religieux (ses) et prêtres, ont (heureusement !) les mêmes attentes que moi.

    Les chiffres du premier tour de l’élection présidentielle sont terrifiants : selon une étude de l’IFOP pour le quotidien La Croix, si on cumule les scores de Marine Le Pen, d’Eric Zemmour et de Nicolas Dupont-Aignan, 40 % des catholiques pratiquants ont voté pour l’extrême droite ! C’est là un échec considérable pour l’Eglise et pour le christianisme en général. Comme l’échec terrible que représente, pour la démocratie française, cette confiance que tant de citoyens français croient pouvoir mettre désormais dans des personnes prônant des valeurs contraires aux fondements mêmes de cette démocratie.

    Face à des mouvements migratoires qui appartiennent à l’histoire naturelle du monde mais dont la réalité est fortement travestie, et par peur de l’essor, dans notre société comme dans le monde entier, d’un islam de plus en plus prégnant, une partie de l’extrême droite en appelle, manifestement avec succès, à une sorte de « contre-offensive » chrétienne… dans une société majoritairement déchristianisée.

    « Cette “extrême-droitisation” du catholicisme français représente une tragédie au moins aussi affligeante que l’ultra-déchristianisation de notre société »

    Mais de quel christianisme s’agit-il ? Certainement pas d’un christianisme se référant au témoignage de Jésus de Nazareth, lui qui a prêché l’accueil de l’étranger, la fraternité universelle ! Il s’agit d’un christianisme sans Jésus ! Il s’agit d’un christianisme transformé en idéologie de haine. D’un christianisme de l’exclusion de l’autre. Autrement dit : d’un christianisme perverti, d’une hérésie contemporaine. D’une instrumentalisation politique du christianisme comme il n’en a pas manqué au cours de l’histoire, et comme en témoigne aussi de nos jours l’actuel patriarche orthodoxe de Moscou encourageant et bénissant l’agression russe contre l’Ukraine.

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    L'Humanité

    Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

    Il était une fois

    Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

    Pascal Cauchy

    L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

    Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

    Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

    Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

    1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

    Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

    Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

    Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

    Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

    L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

    La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

    Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

    Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

    La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

    Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

    Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

    Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

    La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

    Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

    Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

    L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

    Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

    En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

    De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

    L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

    enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
    Valeurs Actuelles

    Présidentielle : le rappeur Médine votera Macron, contre son « ennemie » Marine Le Pen

    Sans grande surprise, Médine votera « certainement » Emmanuel Macron dimanche prochain, 24 avril, lors du second tour de l’élection présidentielle. Interrogé par Médiapart, le rappeur havrais – connu pour ses morceaux extrêmement violents à l’égard des personnalités politiques de droite ou un album intitulé « Djihad » – assure qu’il « ne pense pas que Macron-Le Pen, ce soit pareil ». Une réponse aux électeurs de gauche qui, par détestation du président sortant, hésiterait à voter en sa faveur.

    « Marine Le Pen, c’est mon ennemie. Le Front national, c’est mon ennemi », explique le rappeur, évoquant ce qu’il « incarne aujourd’hui en termes de représentativité citoyenne » et son patronyme. Au point, donc, de se « sentir obligé » d’aller voter pour Emmanuel Macron, même s’il glissera le fameux bulletin dans l’urne « avec aigreur et retenue ».

    « On peut dialoguer »

    Pourtant, le rappeur n’a presque que des reproches à adresser à la macronie : « Il y a eu ces crises successives, les symboles, ce gouvernement avec Darmanin, la chasse aux sorcières aux ‘islamo-gauchistes’ menée par la ministre Frédérique Vidal », liste Médine, qui glisse avoir pu se sentir « violemment attaqué et offensé » à plusieurs reprises au cours du quinquennat Macron.

    Malgré tout, assure le rappeur dont certains textes ont pu friser avec l’islamisme, « il y a des gens avec qui on peut dialoguer » au sein de la macronie, évoquant l’exemple d’Edouard Philippe, maire du Havre, ou Sacha Houlié, député de l’aile gauche de LREM. En face, au contraire, il n’y a pas de « gens avec qui on puisse dialoguer dans le camp de Marine Le Pen », croit savoir Médine, qui évoque le risque du « non-retour » en cas de victoire du Rassemblement national.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Boris Johnson "semble engagé dans une logique de 'quoi qu'il en coûte'" contre l'immigration

    Publié le : 18/04/2022 - 15:44

    Lou ROMÉO

    L’accord conclu jeudi par le Royaume-Uni pour envoyer au Rwanda ses demandeurs d’asile est décrié par plusieurs ONG et par l’ONU, qui lui reprochent sa cruauté et son illégalité. France 24 fait le point avec François Gemenne, chercheur spécialiste des flux migratoires à Sciences Po.

    France 24 : Que sait-on de l'accord conclu entre le Royaume-Uni et le Rwanda sur la délocalisation des demandeurs d’asile ?

    François Gemenne : Selon l’accord conclu, toutes les personnes franchissant illégalement la frontière du Royaume-Uni, soit environ 28 000 par an, seront envoyées au Rwanda, où leur dossier de demande d’asile sera traité de A à Z par des officiers rwandais. En échange, le Royaume-Uni versera au Rwanda un forfait conséquent de 120 millions de livres (environ 144 millions d’euros) par an.

    Il s’agit d’une totale nouveauté : on prend souvent l’exemple de l’Australie, qui délocalise sa procédure d’asile dans des États insulaires voisins, comme Nauru, mais l’accord conclu par le Royaume-Uni va beaucoup plus loin.

    À Nauru, ce sont des officiers australiens qui traitent les dossiers des demandeurs d’asile et les réfugiés ont ensuite le droit de se rendre en Australie. Dans le cadre de l’accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda, l’asile est entièrement externalisé : s’il leur est accordé, les réfugiés ne pourront pas aller au Royaume-Uni pour autant et devront s’installer au Rwanda.

    Les modalités d’application restent en revanche assez floues : nous ne savons pas comment les demandeurs d’asile seront envoyés au Rwanda ni comment ils y seront traités après leur arrivée. Seront-ils placés dans des centres de détention, existera-t-il une procédure d’appel, pourront-ils bénéficier d’un interprète ? Le Rwanda n’est pas un modèle en matière de respect des droits humains.

    De nombreuses ONG ont dénoncé le caractère illégal et cruel de l’accord. Contrevient-il au droit international ?

    L'accord contrevient au droit d’asile et à la Convention de Genève, dont le Royaume-Uni est signataire. Il concerne les personnes qui "franchissent la frontière de façon irrégulière". Or la Convention de Genève stipule très clairement que les personnes qui franchissent une frontière pour demander l’asile ne sont jamais dans l’illégalité, même si elles font appel à des passeurs.

    Lorsqu’on fuit un danger de mort dans son pays, il n’est pas toujours possible de demander un visa : il faut pouvoir se rendre rapidement dans un autre pays pour y demander l’asile, peu importe le moyen. Imaginez : cela voudrait dire que les Ukrainiens qui fuient en ce moment la guerre pourraient se retrouver au Rwanda.

    De facto, le Royaume-Uni décide donc de ne plus accorder l’asile puisque seules les personnes entrées légalement dans le pays, une infime minorité, pourront le demander et y vivre comme réfugiés. Cela revient pour le Royaume-Uni à sortir de facto de la Convention de Genève.

    Peut-on s’attendre à ce que cet accord soit efficace et fasse baisser le nombre des demandes d’asile ? Est-ce une mesure réaliste ?

    L’accord va être difficile à appliquer ; son coût va être considérable pour les Britanniques. En plus du forfait de 120 millions de livres par an, il va falloir que le Royaume-Uni déplace les demandeurs d’asile au Rwanda. Lorsqu’on sait qu’une expulsion forcée coûte en moyenne 14 000 euros par personne en France, on imagine bien les sommes que cela peut représenter.

    L’accord va cependant avoir un effet dissuasif sur les demandeurs d’asile, même si cela dépend de la façon dont il sera appliqué concrètement. Les embarcations seront-elles systématiquement contrôlées ou seulement quelques unes d’entre elles, pour l’exemple ?

    Boris Johnson semble néanmoins engagé dans une logique de "quoi qu’il en coûte" sur le sujet, qui a un fort intérêt politique pour lui. Alors qu’il est en difficulté pour conserver son poste après le scandale des fêtes organisées pendant le confinement, l’accord lui permet de montrer aux électeurs que le gouvernement ne recule devant rien pour protéger les frontières britanniques, ce qui était un des arguments chocs du Brexit.

    Le fait que les 120 millions de livres soient un forfait risque aussi de pousser le gouvernement britannique à chercher à le "rentabiliser" en expulsant le plus possible de demandeurs d’asile.

    Si cela fonctionne, on peut redouter que d’autres pays soient tentés de s’engouffrer dans la brèche. Le Danemark discutait ces derniers mois avec le Rwanda d’un projet similaire, et la réussite du Royaume-Uni pourrait le pousser à reprendre les négociations. La Hongrie pourrait, elle aussi, être intéressée.

    Et si l’accord entre réellement en œuvre, on peut s’attendre à des conséquences pour la France, puisque les demandeurs d’asile renonçant à traverser la Manche y déposeront leur demande.

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    Le Royaume-Uni signe un accord avec Kigali pour envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Rwanda : Londres va envoyer des demandeurs d'asile pour "dissuader" les traversées clandestines

    Revue de presse

    Migrants illégaux en Grande-Bretagne : "un aller simple pour le Rwanda"

    Valeurs Actuelles

    Présidentielle : Emmanuel Macron promet « une autre manière » de gouverner

    Comme un air de 2017. Déjà, à l’époque, Emmanuel Macron promettait une nouvelle façon de faire de la politique. Une révolution qui s’était surtout incarnée par l’alliance d’une partie de la droite, de la gauche et du centre au sein de la République en Marche, et que le président sortant promet de rééditer en cas de victoire dimanche prochain – mais cette fois-ci en modifiant l’art de gouverner.

    C’est en tout cas ce qu’a promis le candidat Macron sur le plateau de France 5, lundi 18 avril. « Avec vous, ce n’est pas seulement un nouveau slogan [celui qui figurait sur son affiche de campagne, ndlr], c’est aussi une autre manière de faire, au niveau plus local également ».

    De la bienveillance au programme

    Emmanuel Macron a profité de l’occasion pour attraper au vol une phrase polémique, prononcée lors de son meeting à Marseille samedi 16 avril. « Je n’ai aucune envie de faire cinq ans de plus », avait-il déclaré. Une affirmation qu’il a rééditée lundi soir, en développant son assertion : « Non, je ne veux pas les faire en plus, je veux complètement refonder. Je veux que ce soit cinq années de renouvellement complet ».

    Une manière pour Emmanuel Macron de séduire l’électorat de gauche qui hésiterait encore à voter en sa faveur, et contre Marine Le Pen, après cinq années qui l’ont largement détaché de cette frange de la population française. Ainsi, le président sortant promet de la « bienveillance », arguant que « la société en sortie de Covid est tellement fracturée, un peu parfois désorientée ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    L'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, annonce Volodymyr Zelensky

    Publié le : 18/04/2022 - 00:34Modifié le : 18/04/2022 - 22:47

    FRANCE 24 Suivre

    L'offensive des troupes russes dans l'est de l'Ukraine a commencé, a annoncé lundi soir le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Dans l'ouest du pays, la ville de Lviv, relativement épargnée jusqu'ici, a été ciblée par plusieurs frappes meurtrières – ainsi que Kharkiv. Voici le fil du 18 avril.

    Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre notre couverture de la journée du 19 avril, cliquez ici.

    • 0 h 50 : discussions pour créer en Turquie un "groupe de contact humanitaire" incluant Ukraine et Russie

    L'ONU et la Turquie discutent de la création d'un "groupe de contact humanitaire" qui réunirait sur le sol turc – sous l'égide des Nations unies – l'Ukraine et la Russie, a annoncé lundi un haut responsable onusien. Si l'Ukraine a déjà répondu favorablement à cette démarche, la Russie, informée de la proposition début avril, n'a pas encore fait connaître sa position.

    • 23 h 58 : Joe Biden ne prévoit pas d'aller en Ukraine

    Le président américain Joe Biden ne prévoit pas d'aller en Ukraine prochainement en dépit du souhait en ce sens de son homologue Volodymyr Zelensky, a indiqué la Maison Blanche lundi. "Il n'est pas prévu que le président s'y rende, permettez-moi de le répéter", a assuré la porte-parole de l'exécutif américain, Jen Psaki, lors d'une conférence de presse.

    Le gouvernement américain réfléchit à envoyer un émissaire à Kiev, mais la Maison Blanche a exclu pour l'instant un déplacement à hauts risques du président lui-même, pour des raisons de sécurité. "Si quelqu'un venait à y aller, nous ne le dirions pas d'ici", a aussi fait savoir la porte-parole du président américain.

    • 23 h 23 : les nouvelles armes américaines pour l'Ukraine commencent à arriver

    Les premières cargaisons de la nouvelle tranche d'aide militaire américaine pour l'Ukraine sont déjà arrivées aux frontières du pays pour être remises à l'armée ukrainienne, a indiqué lundi le Pentagone.

    "Quatre vols sont arrivés des États-Unis hier dans la région, avec divers équipements", a annoncé un haut responsable du ministère américain de la Défense ayant requis l'anonymat. Un cinquième vol devrait arriver dans les prochaines 24 heures, "ce qui fera cinq vols en autant de jours" depuis que la nouvelle tranche de 800 millions de dollars d'aide militaire à l'Ukraine a été annoncée mercredi par le président Joe Biden, a-t-il souligné.

    Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a souligné que des soldats déployés sur le flanc est de l'Otan depuis le début de l'invasion russe commenceront "dans les prochains jours" à former des militaires ukrainiens au maniement des canons M777 Howitzer, les pièces d'artillerie de dernière génération que les États-Unis ont décidé de remettre pour la première fois à l'armée ukrainienne. "Ces formations se tiendront en dehors de l'Ukraine", a-t-il souligné. "Un petit nombre d'Ukrainiens seront formés aux Howitzer et ils seront ensuite renvoyés dans leur pays pour former leurs collègues", a-t-il expliqué.

    De leur côté, les forces russes commencent à sentir l'effet des sanctions sur leur approvisionnement en armement, notamment les missiles guidés, a indiqué le haut responsable du ministère américain de la Défense.

    • 21 h 44 : "Les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass", affirme Volodymyr Zelensky

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, dont une partie est aux mains des séparatistes prorusses et où les combats meurtriers se sont intensifiés. "Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle ils se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram.

    Peu avant, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, avait lui aussi expliqué que l'offensive russe "a commencé". "C'est l'enfer. L'offensive a commencé, celle dont on parle depuis des semaines", a-t-il déclaré sur Facebook. De son côté, le chef d'état-major Andriy Yermak a annoncé que "la deuxième phase de la guerre a commencé", en assurant que les forces ukrainiennes avaient les moyens de résister à l'offensive. 

    • 21 h 30 : l'armée russe s'empare de la ville de Kreminna 

    Kreminna est tombée après trois jours de combats, ils font rage à Roubijné : dans l'est de l'Ukraine, les Russes ont avancé d'un pas vers Kramatorsk, la capitale ukrainienne du Donbass, l'un des objectifs de Moscou.

    Kreminna, 18 000 habitants avant la guerre, a été prise dans la nuit de dimanche à lundi par les forces russes.

    "Les combats ont duré trois jours et la Russie a utilisé un grand nombre de véhicules blindés pour attaquer la ville", a déclaré à Radio Donbass Oleksandr Dunets, chef de l'administration militaire de Kreminna.

    Le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovytch a quant à lui assuré que "les occupants russes n'avaient pas encore conquis Kreminna". "D'intenses combats de rue s'y déroulent", a-t-il indiqué, cité par la chaîne de télévision Ukraïna 24.

    • 21 h 11 : au moins 8 civils tués par des frappes russes dans l'est de l'Ukraine

    Au moins huit civils ont été tués lors de bombardements russes dans les régions de Donestk et Louhansk, dans l'est de l'Ukraine, où les combats sont intenses, selon les autorités ukrainiennes locales.

    Quatre d'entre eux ont été tués alors qu'ils tentaient de fuir Kreminna, une petite ville de la région de Louhansk où ont pris position les troupes russes lundi, a affirmé sur Telegram le gouverneur régional Serguiï Gaïdaï. Quatre autres sont morts en raison de bombardements russes dans la région voisine de Donetsk, selon son homologue Pavlo Kyrylenko.

    • 20 h 12 : Macron se dit prêt à retourner à Kiev, à condition d'apporter "quelque chose d'utile"

    Emmanuel Macron a déclaré être prêt à se rendre de nouveau dans la capitale de l'Ukraine, mais à condition de pouvoir apporter quelque chose d'utile. Sa dernière visite à Kiev remonte au 8 février, juste après avoir rencontré au Kremlin le président Vladimir Poutine. Le président français tentait alors d'engager la négociation pour une désescalade dans la crise ukrainienne   

    "Je retournerai à Kiev, mais j'y retournerai pour apporter quelque chose d'utile, pas simplement pour témoigner d'un soutien", a déclaré le présidente-candidat sur France 5.

    "Je n'ai pas parlé à Poutine depuis les massacres découverts à Boutcha et ailleurs car la guerre en Ukraine a pris une autre tournure. Mais je n'exclus pas de lui reparler : les crimes de guerre sont clairs mais il faut préparer le jour d'après."@EmmanuelMacron dans #CàVous pic.twitter.com/0g1RIhtXKM

    April 18, 2022
    • 19 h 40 : 269 corps retrouvés dans la région d'Irpin

    Les enquêteurs ukrainiens ont procédé à l'examen de 269 cadavres à Irpin, près de Kiev, depuis que la ville a été reprise aux forces russes fin mars, a déclaré un responsable de la police.

    La ville, qui comptait environ 62 000 habitants avant la guerre, a été au cœur des affrontements avec les troupes russes avant que celles-ci ne se retirent des régions du nord de l'Ukraine pour intensifier leur offensive dans l'est.

    • 19 h 09 : la Russie affirme avoir détruit un important dépôt d'armes étrangères près de Lviv

    L'armée russe a affirmé avoir détruit avec des "missiles de haute précision" un important dépôt d'armes étrangères livrées récemment à l'Ukraine, près de Lviv (ouest).

    Les avions russes ont effectué dans la matinée une frappe contre un centre logistique des forces ukrainiennes, a indiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. "Le centre logistique et d'importants lots d'armements étrangers, livrés à l'Ukraine durant les six derniers jours par les États-Unis et des pays européens, qui y étaient stockés, ont été détruits", selon la même source.

    • 18 h 40 : l'UE condamne les bombardements aveugles contre des civils menés par la Russie

    L'Union européenne a condamné les frappes de missiles et les bombardements aveugles et illégaux contre des civils menés par la Russie en Ukraine et a dénoncé des crimes de guerre.

    • 18 h 30 : Dnipro bombardée par l'armée russe : un nœud logistique crucial ?

    La ville ukrainienne de Dnipro est devenue au fil du conflit un point de passage pour les nombreux déplacés du Donbass. C'est un verrou majeur et une base arrière d'où partent les efforts de la résistance ukrainienne, témoigne Karim Yahiaoui, envoyé spécial pour France 24 en Ukraine.

    • 16 h 49 : Poutine honore une brigade accusée par l'Ukraine des exactions commises à Boutcha

    Le président russe a décerné un titre honorifique au titre de "l'héroïsme" à la 64e brigade de fusiliers motorisés, que l'Ukraine a accusé d'avoir participé aux exactions commises à Boutcha, près de Kiev.

    Vladimir Poutine a signé, selon le Kremlin, un décret accordant le "titre honorifique de 'Garde'" à cette brigade du fait de l'"héroïsme et de la ténacité, la détermination et le courage" de ses hommes.

    • 15 h 58 : la Banque mondiale abaisse ses prévisions de croissance

    La Banque mondiale a réduit de près d'un point de pourcentage sa prévision de croissance mondiale pour cette année, à 3,2 % contre 4,1 %, en raison de l'impact attendu de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé son président, David Malpass.

    L'organisation internationale, a-t-il expliqué lors d'une réunion en ligne avec des journalistes, a décidé de répondre au surcroît de tension économique lié à la guerre en proposant un nouvel objectif de financement de 170 milliards de dollars (157,5 milliards d'euros) sur 15 mois, dont 50 milliards à déployer dans les trois prochains mois.

    • 14 h 48 : les sanctions visant la Russie affaiblissent l'Occident, affirme Poutine

    Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré que les sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie en lien avec la situation en Ukraine avaient conduit à une "détérioration de l'économie en Occident".

    Dans un discours sur l'état de l'économie russe, il a ajouté que l'inflation dans son pays était en train de se stabiliser et que la demande était revenue à la normale.

    • 14 h 44 : Kharkiv de nouveau bombardée, trois morts

    Des bombardements russes sur Kharkiv, grande ville du nord-est de l'Ukraine, ont fait au moins trois morts, ont annoncé les autorités locales, au lendemain de frappes ayant déjà fait six morts.

    Selon le Parquet régional, un obus tombé en fin de matinée sur un terrain de jeu pour enfants dans une zone résidentielle a provoqué la mort d'un homme et d'une femme et endommagé des immeubles.

    • 14 h : au moins sept morts dans des bombardements à Lviv

    Au moins sept personnes ont été tuées et onze autres blessées dans de "puissantes" frappes russes lundi sur Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine d'ordinaire relativement épargnée par les combats, ont annoncé les autorités locales. Les dernières nouvelles du terrain avec Philip Crowther, journaliste pour Associated Press.

    • 13 h 09 : l'Ukraine diffuse à son tour une vidéo d'un proche de Poutine arrêté

    De leur côté, les services de sécurité ukrainiens ont diffusé une vidéo montrant l'homme politique prorusse Viktor Medvedtchouk, arrêté la semaine dernière, demandant à être échangé contre des soldats et des civils ukrainiens de Marioupol.

    Dans la vidéo, le riche homme d'affaires ukrainien proche de Vladimir Poutine s'adresse au président russe, et à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il n'était pas possible dans l'immédiat de déterminer dans quelle mesure Viktor Medvedtchouk s'exprimait librement dans cette vidéo.

    Volodymyr Zelensky avait proposé le 12 avril à Moscou d'échanger le proche de Poutine, arrêté le jour même, contre les Ukrainiens en captivité en Russie. Interrogé sur un échange potentiel, le Kremlin avait esquivé la question en soulignant que Viktor Medvedtchouk n'était "pas un citoyen russe" et dit ne pas savoir s'il souhaitait que Moscou se mêle de son cas.

    • 12 h 39 : la télévision russe diffuse des vidéos de prisonniers présentés comme britanniques 

    La télévision publique russe a diffusé les appels de deux prisonniers – identifiés comme des ressortissants britanniques, Shaun Pinner et Aiden Aslin, capturés lors de combats en Ukraine – réclamant au Premier ministre britannique, Boris Johnson, de négocier leur libération.

    Les deux hommes, qui apparaissent les traits tirés, demandent à être échangés contre Viktor Medvedtchouk, un riche homme d'affaires ukrainien proche de Vladimir Poutine arrêté en Ukraine. Ils ne précisent pas qui les détient actuellement, les forces russes ou alors leurs alliés séparatistes du Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.

    • 12 h 10 : la Russie dit avoir frappé des centaines de cibles militaires en Ukraine

    La Russie a annoncé lundi avoir lancé des frappes massives dans la nuit contre plusieurs centaines de cibles militaires ukrainiennes en mobilisant simultanément son aviation, son arsenal de missiles, son artillerie et ses systèmes de défense anti-aérienne.

    Le ministère russe de la Défense a déclaré dans un communiqué que des missiles avaient détruit 16 installations militaires en Ukraine, dont cinq structures de commandement, un dépôt de carburants et trois dépôts de munitions.

    Ces frappes ont eu lieu dans les régions de Kharkiv, Zaporojie, Donetsk et Dnipropetrovsk, ainsi que dans le port de Mikolaïv, précise le communiqué, ajoutant que l'aviation russe a lancé des frappes sur 108 zones dans lesquelles étaient massées des forces et des armements ukrainiens.

    • 10 h 35 : pas d'évacuations de civils pour la deuxième journée consécutive

    Aucun couloir humanitaire ne sera mis en place lundi pour l'évacuation des civils des zones de combats en Ukraine, ont annoncé les autorités ukrainiennes pour la deuxième journée consécutive, accusant la Russie de "blocage" et de bombarder des convois.

    Selon la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, les négociations avec l'armée russe sont "longues et complexes", notamment pour la ville dévastée de Marioupol, en grande partie sous contrôle de Moscou, et d'autres localités où se déroulent des combats.

    "Les occupants russes ne cessent de bloquer et de bombarder les routes humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité, il a été décidé de ne pas ouvrir de couloirs", a-t-elle ajouté.

    • 9 h 26 : les bombardements sur Lviv ont fait au moins six morts

    Le gouverneur régional, Maksym Kozystkiy, a donné des précisions sur les bombardements qui ont touché la ville de Lviv lundi matin. Au moins six personnes ont été tuées et huit blessées dans ces tirs de missile, selon lui.

    Trois missiles ont touché des installations d'infrastructure militaire, a-t-il précisé, tandis qu'un autre a frappé un garage de pneumatique, provoquant des incendies

    Par ailleurs, les autorités ont déclaré, selon Reuters, que certains des missiles ont frappé des zones près d'une gare et d'autres installations ferroviaires, perturbant brièvement le trafic.

    • 8 h 25 : à l'Ouest, Lviv touchée par au moins cinq missiles

    Selon le maire de cette grande ville de l'ouest de l'Ukraine d'ordinaire relativement épargnée par les combats, cinq "puissantes" frappes de missiles russes ont touché ce matin Lviv. Un conseiller de la présidence le confirme. 

    Un habitant du sud-ouest de Lviv a dit à l'AFP avoir vu des d'épais panaches de fumée grise s'élever dans le ciel derrière des immeubles d'habitation. Le maire Andriï Sadovy a indiqué sur Telegram que les secours se rendaient sur place.

    • 7 h 55 : deux bombardements entendus sur Kiev

    Deux bombardements ont été entendus lundi matin sur la capitale ukrainienne par nos envoyés spéciaux. "Depuis, c'est le balai incessant des ambulances et de voitures de police, on ne sait pas encore ce qui s'est passé", affirme l'un d'entre eux, Sylvain Rousseau.

    "Les frappes russes s'intensifient sur Kiev, mais la capitale n'est pas non plus sous un déluge de feu, en revanche la situation est suffisamment préoccupante pour que ville ait à nouveau enjoint ses concitoyens à ne pas tout de suite regagner la capitale."

    Au cours des trois derniers jours, les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires dans la région de la capitale, à la suite de la destruction du croiseur Moskva en mer Noire. Après une usine d'armement de missiles dimanche matin, c'est un entrepôt de munition qui a été frappé, cette fois au nord de la capitale près de Brovary, selon la Russie. Une information qui n'a pas été confirmée par les Ukrainiens. Ils affirment que d'autres infrastructures ont été touchées. "La capitale a été victime de coupures d'électricité et d'eau", ont constaté les envoyés spéciaux de France 24.

    • 2 h 08 : l'Ukraine a rempli un questionnaire en vue d'une adhésion à l'UE

    L'Ukraine a rempli un questionnaire qui va servir de point de départ à l'Union européenne pour décider de son adhésion à celle-ci, a déclaré dimanche soir un haut représentant de la présidence à Kiev, Ihor Zhovkva, à la télévision publique ukrainienne.

    Ce questionnaire fut remis au président ukrainien par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de sa visite à Kiev le 8 avril durant laquelle elle a promis d'accélérer le processus de candidature de l'Ukraine.

    Ihor Zhovkva a indiqué que Bruxelles devait transmettre ses recommandations sur le respect par l'Ukraine des critères nécessaires pour prétendre intégrer le bloc communautaire. Il a dit s'attendre à ce que l'exécutif européen donne un avis favorable. "Alors la balle sera dans le camp des États membres de l'UE", a-t-il ajouté.

    Le haut représentant de la présidence à Kiev a fait savoir qu'il s'attendait à ce que l'Ukraine acquière en juin, lors d'un Conseil européen déjà au calendrier, le statut de candidate à une entrée dans l'UE. "Ensuite, il nous faudra débuter les discussions sur une adhésion", a-t-il déclaré.

    • 0 h 06 : Kiev accuse Moscou de vouloir "détruire le Donbass"

    "Les soldats russes se préparent à une offensive dans l'est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass", a martelé dans la soirée de dimanche le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un message-vidéo.

    "Tout comme les militaires russes détruisent Marioupol, ils veulent anéantir d'autres villes et d'autres communautés dans les régions de Donetsk et de Louhansk", a-t-il poursuivi, avant de lancer : "Nous faisons tout pour assurer la défense".

    "Sabotez les ordres des occupants. Ne coopérez pas avec eux (...) Vous devez tenir bon", a-t-il encore dit, ajoutant à l'intention des Occidentaux que "la nécessité d'un embargo sur les livraisons de pétrole en provenance de Russie s'impose chaque jour davantage".

    Dans l'Est, le ministère russe de la Défense a assuré dimanche que "des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions" à Barvinkove (région d'Izioum) et Dobropillia (non loin de Donetsk).

    "Le bombardement constant de la région (de Louhansk) se poursuit", a dans le même temps déploré son gouverneur ukrainien, Serguiï Gaïdaï. La localité de "Zolote a été durement touchée aujourd'hui. Ils ont délibérément visé un immeuble de cinq étages (...) Deux personnes ont été tuées et cinq blessées."

    Avec AFP et Reuters

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    Le pape François appelle à "entendre le cri de paix" en cette "Pâques de guerre"

    LE FIL DU 15 AVRIL

    Guerre en Ukraine : 900 corps de civils découverts dans la région de Kiev

    LE FIL DU 16 AVRIL

    "L'élimination" des soldats ukrainiens à Marioupol mettrait fin aux négociations, menace Zelensky

    Valeurs Actuelles

    Selon Gabriel Attal, les crimes en Ukraine sont « un point de détail » pour Marine Le Pen

    En politique, on le sait, tous les coups sont permis… surtout entre les deux tours d’une élection présidentielle. En témoignent les récentes déclarations de Gabriel Attal, lundi 18 avril sur France 2. Evoquant la guerre en Ukraine, le porte-parole du gouvernement a affirmé que « les atrocités qu’on constate en Ukraine sont un point de détail de l’histoire pour Marine Le Pen ».

    Reprenant la célèbre formule de Jean-Marie Le Pen, utilisée en 1987 à propos des chambres à gaz, Gabriel Attal a tenté de pointer les liens entre Marine Le Pen, son parti et la Russie de Vladimir Poutine : « On voit bien ce que serait la France si Marine Le Pen était élue, on serait les alliés de la Russie », a-t-il déclaré, avant de rappeler le prêt bancaire contracté par le RN auprès d’une banque tchèquo-russe.

    « Une exigence démocratique »

    Une attaque en règle qui n’a pas manqué de faire réagir Marine Le Pen, relate BFMTV. « J’espère que le débat ne sera pas ce que j’entends maintenant depuis une semaine », a déclaré la candidate du Rassemblement national lors d’un déplacement dans la banlieue de Caen, lundi après-midi. Regrettant une « succession d’invectives, de fake-news et d’outrances », en citant nommément Gabriel Attal, Marine Le Pen a souhaité « que le débat se déroule sereinement ».

    « Une exigence démocratique », pour celle qui faisait près de Caen son dernier déplacement de campagne avant de s’enfermer et de préparer en profondeur son débat d’entre-tours, qui l’opposera à Emmanuel Macron mercredi 20 avril prochain, vers 21h.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Le Monde

    Aix-en-Provence, une pépite de destination

    Une destination de rêve en toutes saisons

    Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

    La cité aixoise offre une parenthèse chaleureuse et animée toute l’année. Places ombragées, marchés provençaux, hôtels particuliers chantent l’art de vivre de son centre-ville classé. Ville d’art et de culture, Aix-en-Provence se situe au beau milieu d’un formidable environnement. À proximité : les sentiers de la Sainte-Victoire et les domaines vignerons.

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    Une ville multifacettes où l’on se promène

    Qu’il est bon de flâner dans les ruelles du centre historique d’Aix-en-Provence ! D’un côté : le quartier Mazarin avec son emblématique fontaine des Quatre Dauphins (protégée au titre des Monuments Historiques), ses antiquaires et ses hôtels particuliers. Classée troisième ensemble d’architecture baroque en France, après Paris et Versailles, Aix-en-Provence est un véritable régal pour le promeneur sensible à l’élégance des centres urbains. Au centre, le Cours Mirabeau qui débouche sur la magistrale fontaine de la Rotonde. De part et d’autre ; des cafés, des restaurants et des librairies, qui font de cet axe long de 440 mètres le cœur battant de la ville !

    Dans les ruelles adjacentes, que l’on parcourt à pied ou en diabline, un petit véhicule électrique, les magasins et les commerces de bouche sont légion. Pour un voyage olfactif, on poussera la porte de l’enseigne Rose et Marius, avec leurs eaux de parfums terriblement addictives. Ça se bouscule aux devantures de Maison Z & W, connue pour ses cookies bio juste sortis du four, ou des Madeleines de Christophe, très gourmandes. Pour une pause bien-être, le spa des Thermes Sextius, véritable institution, prend ses quartiers à l’emplacement des Thermes d’Aquae Sextiae (en 122 av. J.-C). Pour une virée shopping, on peut aussi mettre le cap sur Les Allées, au bas du Cours Mirabeau. Ville de marchés provençaux, Aix-en-Provence attire chineurs et gourmets chaque jour de la semaine ! Et, sur la place de l’Hôtel de Ville, on peut repartir avec un joli bouquet de fleurs.

    Une parenthèse d’art et de culture

    Cité au patrimoine remarquable, Aix-en-Provence regorge de curiosités comme la très ancienne place Albertas, au sol pavé et bordée d’hôtels particuliers. Plus à l’écart du centre historique, on visitera le Pavillon de Vendôme, une « folie » héritée du Grand Siècle avec ses jardins à la française. Dans le quartier Mazarin, l’Hôtel de Caumont Centre d’art est l’un des plus beaux hôtels particuliers de la ville où se tiennent des expositions toute l’année ! Après la visite, on se restaure à la table chic du Café Caumont qui donne sur des jardins romantiques.

    Situé dans l’ancien palais de Malte, le Musée Granet abrite des œuvres de Rembrandt, Ingres et Cezanne. Il est classé parmi les plus beaux musées de France ! Plus contemporaine, la Fondation Vasarely, Monument Historique, explore l’univers fascinant de l’art optique avec 42 intégrations monumentales de l’artiste. À l’agenda de la cité aixoise, impossible de manquer le Festival International d’Art Lyrique (4 au 23 juillet 2022), dédié à l’opéra et à la musique classique. Le Pavillon Noir, conçu par l’architecte Rudy Ricciotti accueille le célèbre Ballet Preljocaj tandis qu’au Grand Théâtre de Provence on peut assister à des représentations de danse et des concerts symphoniques toute l’année.

    La campagne aux portes de la ville

    Emblème d’Aix-en-Provence, la montagne de la Sainte-Victoire est un paradis pour les randonneurs. On peut s’y rendre en empruntant la très bucolique route Cezanne, qui relie le centre d’Aix au village du Tholonet. Il s’agit de la seule route de France classée Monument Historique ! Dans les environs de la cité aixoise, on peut aussi découvrir le village belvédère de Ventabren duquel on aperçoit le Mont Ventoux. En chemin, vous croiserez le viaduc de Roquefavour, le plus grand aqueduc en pierre au monde qui enjambe la vallée de l’Arc.

    Située au cœur du vignoble de Provence, Aix-en-Provence est également un point de départ vers des domaines viticoles de renom. Parmi eux, le Château de la Gaude qui propose des hébergements de luxe, plusieurs restaurants, un spa et l’exposition d’œuvres monumentales dans ses jardins. La villa Baulieu, quant à elle, prend place au creux d’un ancien cratère de volcan ! Le Château La Coste, connu pour son centre d’art contemporain à ciel ouvert, possède aussi des suites et des restaurants.

    www.aixenprovencetourism.com

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    France24 - Monde

    Suède : plus de 40 blessés après des manifestations contre l'extrême droite

    Publié le : 18/04/2022 - 10:47Modifié le : 19/04/2022 - 08:25

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    Des affrontements ont eu lieu dimanche en Suède, en marge de manifestations contre le mouvement d'extrême droite du Dano-Suédois Rasmus Paludan, connu pour brûler des Corans. La "tournée" dans le pays de ce groupe a donné lieu en quelques jours à des dizaines d'interpellations et a fait 40 blessés, selon la police.

    La police suédoise a porté lundi 19 avril à 40 blessés, dont 26 policiers, le bilan des graves violences survenues dans plusieurs villes du pays dans le sillage d'une "tournée" d'un groupe d'extrême droite voulant brûler le Coran.

    La gestion de cette tournée anti-islam a également suscité la condamnation de plusieurs pays musulmans : après l'Irak et l'Arabie Saoudite, la diplomatie turque a déploré lundi "l'hésitation à empêcher des actes provocateurs et islamophobes (...) sous couvert de liberté d'expression", tandis qu'une manifestation a eu lieu devant l'ambassade de Suède en Iran.

    Aux cris d'"Allah akbar" (Dieu est grand), de premières contre-manifestations contre la venue en Suède du chef du parti danois anti-islam Ligne dure, Rasmus Paludan, avaient dégénéré jeudi en violences contre la police, dans des quartiers à forte communauté musulmane des villes suédoises de Norrköping et Linköping.

    Les scènes d'émeutes s'étaient ensuite propagées durant le week-end à plusieurs autres villes, où Rasmus Paludan, qui a la double nationalité danoise et suédoise, a mis le feu ou projeté de mettre le feu à des exemplaires du livre saint de l'islam.

    Retour au calme lundi

    La police suédoise, dont une vingtaine de véhicules ont été incendiés ou endommagés, considère avoir été la cible principale de ce qu'elle a qualifié d'"émeutes violentes".

    "Beaucoup de choses suggèrent que c'était la police qui était la cible principale, plutôt que les organisateurs", a déclaré lors d'une conférence de presse Jonas Hysing, commandant des opérations spéciales.

    "On a essayé de tuer des policiers", s'est ému à ses côtés le chef de la police du pays, Anders Thornberg.

    "Des individus criminels ont profité de la situation pour faire preuve de violence" et ce "sans rapport avec les manifestations", a-t-il également affirmé.

    La police suédoise suspecte aussi les violences d'avoir été appuyées depuis l'étranger, mais aucun pays n'a été désigné.

    La journée de lundi a été marquée par un retour au calme, avec le départ de Suède de Rasmus Paludan, rentré au Danemark.

    Affrontements dans plusieurs villes

    Plus de quarante personnes, dont plusieurs mineurs, ont été arrêtées dans ces affrontements survenus également à Malmö, Örebro et à Rinkeby, une banlieue de la capitale Stockholm.

    Les violences ont culminé dimanche lorsque la police avait dû tirer des coups de feu de semonce à Norrköping, blessant trois personnes par balle, selon elle du fait de ricochets.

    En dehors des policiers, 14 personnes ont été blessées.

    "Environ 200 participants se sont montrés violents sur place et la police a dû intervenir avec des armes en état de légitime défense", selon Jonas Hysing.

    Des heurts avec la police, émaillés de jets de pierre et de voitures brûlées, avaient entraîné dimanche 26 arrestations à Norrköping et Linköping.

    À Malmö, où Rasmus Paludan a brûlé un Coran samedi, la nuit de dimanche à lundi a été agitée, comme la veille, avec notamment un départ de feu dans une école.

    Incompréhension dans le monde arabo-musulman

    Du Danemark à la Belgique en passant par la France, Rasmus Paludan est coutumier ces dernières années de projets de mettre le feu à des exemplaires du Coran, généralement dans des quartiers immigrés à forte population musulmane.

    Les évènements sont souvent interdits par la police, mais parfois tolérés au nom de la liberté de manifestation malgré les vives tensions provoquées par les rassemblements, comme jeudi en Suède.

    Ces autorisations suscitent l'incompréhension du monde arabo-musulman.

    "Les viles attaques en Suède contre notre livre saint, le Coran, montrent que les leçons du passé n'ont pas été apprises", a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères sur Twitter, déplorant que des "crimes de haine soient ouvertement tolérés sous couvert de liberté d'expression".

    La diplomatie irakienne avait convoqué dimanche le chargé d'affaires suédois, dénonçant d'un acte "provocateur pour les sentiments des musulmans et offensant pour ce qu'ils ont de sacré".

    L'Arabie saoudite avait également "condamné les agissements de certains extrémistes en Suède et leurs provocations contre les musulmans", selon son agence officielle.

    Avec AFP

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    Valeurs Actuelles

    “Migrants’ life matter” : des clandestins squattent d’anciens bureaux parisiens pour dénoncer leur situation

    Ils veulent faire entendre leur voix. Lundi 18 avril, des dizaines de migrants et militants soutenant les clandestins ont pris possession d’anciens bureaux de la rue Saulnier, dans le 9e arrondissement de Paris. Comme l’a indiqué Le Figaro, le groupe a déroulé deux banderoles sur lesquelles était écrit « Non au racisme ! » ou encore « Migrant’s life matter » (« La vie des migrants compte »). Cette action, organisée par le collectif pro-migrants « La Chapelle Debout », avait pour but de dénoncer les conditions de vie des clandestins en France.

    L’exemple ukrainien

    A l’extérieur du bâtiment désaffecté, une vingtaine de militants d’ « Extinction Rebellion » étaient également venus soutenir les revendications des clandestins. « C’est facile en deux semaines de mettre tout un système d’hébergement, de donner des papiers à tout le monde (…) La preuve avec l’Ukraine », a souligné l’un des membres du collectif. Souhaitant faire de ces bureaux vides « l’ambassade des immigrés », les migrants et militants ont appelé les citoyens et pouvoirs publics à « (soutenir leur) lutte » pour obtenir des droits, notamment « un toit sur la tête », et lutter contre « des procédures qui n’aboutissent pas ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

    Il était une fois

    Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

    Patrick Apel-Muller

    Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

    Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

    Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

    À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

    Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

    « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

    C’est le temps des choix, des apprentissages

    La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

    Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

    Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

    Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

    Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

    En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

    Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

    Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

    Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

    Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

    « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

    Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

    Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

    Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

    Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

    Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

    « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

    À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

    marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois
    France24 - Monde

    Les armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?

    Publié le : 13/04/2022 - 17:03

    La ville ukrainienne de Marioupol est sur le point de tomber aux mains des Russes, après un siège brutal qui dure depuis plus de 40 jours. De récentes accusations faisant état d'une attaque chimique suscite​nt des craintes dans la ville convoitée par le Kremlin.

    Après plus de 40 jours passés à défendre la ville assiégée de Marioupol, la 36e brigade des marines de l'armée ukrainienne a publié, lundi 11 avril, un message alarmant sur Facebook. "Aujourd'hui sera probablement le dernier combat, car les munitions s'épuisent", a-t-elle écrit. "Certains [d'entre nous] vont mourir, d'autres seront capturés. Je vous supplie de vous souvenir des Marines."

    Mercredi, le ministère russe de la Défense a annoncé que plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes dans cette cité portuaire du sud-est de l'Ukraine. Le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense a dit, de son côté, n'avoir aucune information à ce sujet.

    Lors des six dernières semaines, les forces russes se sont efforcées d’encercler et d’étouffer Marioupol. Les couloirs humanitaires ont été bloqués. Des civils ont été attaqués. Des écoles et des hôpitaux ont été bombardés. Les images satellites montrent une ville, autrefois florissante, réduite à l’état de ruine.

    Selon son maire, Vadym Boychenko, 90 % des infrastructures de Marioupol ont été détruites et le nombre de morts pourrait dépasser les 20 000. Le 11 avril, il a déclaré que les cadavres "tapissaient les rues".

    Le même jour, une nouvelle menace a fait surface. Le Régiment Azov, un bataillon nationaliste intégré à l’armée ukrainienne, a indiqué qu'un drone russe avait largué une "substance toxique" sur les troupes et les civils à Marioupol, provoquant chez eux une insuffisance respiratoire et des problèmes neurologiques. "La menace des armes chimiques est réelle, confie Katarzyna Zysk, experte russe en stratégie militaire, interrogée par France 24. La population civile et le gouvernement ont de bonnes raisons d'en avoir très peur".

    Éviter une " humiliation insupportable"

    L'utilisation d'armes chimiques a été interdite par la communauté internationale après la Première Guerre mondiale. Une interdiction renforcée par des accords signés en 1972 et en 1993 qui interdisent leur développement, leur stockage ou leur transfert.

    Par conséquent, l'utilisation par la Russie d'armes chimiques en Ukraine serait un crime de guerre, qu'elle pourrait toutefois être prête à commettre. "La Russie est en train de perdre cette guerre, cette humiliation est insupportable et inacceptable pour les autorités russes", poursuit Katarzyna Zysk. "Les armes chimiques aideraient tactiquement à gagner des batailles, mais aussi à exercer une pression psychologique sur le gouvernement ukrainien pour qu'il cesse de résister et pour le forcer à accepter les conditions de la Russie pour mettre fin au conflit".

    L’usage de l’arsenal chimique pourrait également permettre de mettre rapidement fin au conflit à Marioupol. "Il est militairement logique que la Russie cherche à prendre Marioupol aussi rapidement que possible, car cela lui permettrait de libérer beaucoup de forces pour l'offensive prévue dans la région de Donetsk", explique Marc-Michael Blum, expert en armes chimiques et ancien directeur de laboratoire de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), joint par France 24.

    Une attaque chimique au grand jour et à grande échelle risquerait de provoquer une nouvelle indignation de la communauté internationale, déjà hostile à la Russie. Mais une attaque ciblée et à petite échelle serait beaucoup plus difficile à prouver, surtout dans une zone inaccessible et coupée du monde comme Marioupol.

    "Dans cette ville, nous avons une petite poche de résistance ukrainienne qui est isolée du monde", souligne Marc-Michael Blum.  Selon lui, "il n'y a aucune chance" que les personnes touchées par une attaque chimique se rendent dans un hôpital où des échantillons puissent être prélevés. "Il est plus probable qu'elles soient capturées ou tuées par les Russes, ajoute l’expert. Il y a donc des raisons de penser que la Russie est en capacité de dissimuler l'utilisation d'armes chimiques, car nul ne peut prouver que cela s'est bel et bien produit". Cependant, Marc-Michael Blum est sceptique au sujet de l'attaque chimique signalée par le Régiment Azov. 

    Un manque de preuves

    De son côté, le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a déclaré, mercredi, qu'il n'était pas possible de tirer des conclusions définitives sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques par les forces russes à Marioupol, notant qu'il n'était pas possible de mener une véritable enquête dans la ville portuaire assiégée.

    En effet, prouver qu'une attaque chimique a eu lieu est un processus long et compliqué, similaire à celui d'autres crimes de guerre. Des échantillons doivent être prélevés et analysés sur place, en même temps que doivent être récoltés des témoignages, des vidéos, des photographies et autres documents. "Ce n’est qu’une fois que vous avez la preuve de l’utilisation d’une arme chimique que vous pouvez aller plus loin et vous demander quelle partie en a fait usage. Mais l’étape de l'attribution est encore plus difficile", révèle Marc-Michael Blum. "La quantité d'informations réellement crédibles [en provenance de Marioupol] est encore très limitée".

    Le fait qu'officiellement, la Russie ne possède pas d'arme chimique complique encore les choses. Moscou a signé en 1993 la Convention sur les armes chimiques, entrée en vigueur en 1997, interdisant aux signataires de stocker, développer ou utiliser des armes chimiques. Le 27 septembre 2017, l'OIAC a vérifié l'élimination totale des stocks d'armes chimiques déclarés par la Russie.

    Sauf que depuis, plusieurs attaques chimiques de faible ampleur ont été attribuées à la Russie en raison de la présence avérée de l'agent neurotoxique russe Novitchok. Il s'agit notamment des attaques contre le leader de l'opposition russe Alexei Navalny, en 2020, et contre l'ancien officier militaire russe et agent double des services de renseignement britanniques, Sergueï Skripal, et sa fille, Ioulia Skripal, en 2018.

    La Russie est également soupçonnée d’être impliquée dans des attaques chimiques de plus grande envergure en Syrie et en Tchétchénie, mais ces suspicions n’ont pu être prouvées. "Nous manquons d'informations crédibles indiquant que la Russie dispose encore de stocks importants, c'est-à-dire de tonnes d'agents de guerre chimique, explique Marc-Michael Blum. Mais est-ce une possibilité ? C'est un grand pays et les autorités ont l'habitude d'essayer de tricher en contournant les conventions qu’elles ont signées".

    Le "déni plausible" et le doute

    Pour sa part, Moscou soutient que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie a été mise en scène par des services de renseignement occidentaux ou qu'elle est le fait des forces d'opposition. Si les forces russes devaient utiliser des armes chimiques en Ukraine, Katarzyna Zysk s'attend à des affirmations similaires. "Il y a quelques semaines, la rhétorique russe a fait surface au sujet dit des 'biolabs' en Ukraine, qui vise essentiellement à dire que si une attaque chimique se produit, cela pourrait être le fait des Ukrainiens, indique-t-elle. Cela crée le doute et les conditions d’un déni plausible". Le concept du "déni plausible" permet de nier toute intervention directe et d’entretenir le flou autour de la chaîne de commandement afin de se dégager de toute responsabilité.

    Avant même le début de l’invasion de l’Ukraine, le ministre russe de la Défense, Sergei Choïgou, avait déclaré, en décembre, que des fournisseurs de l’armée américaine faisaient entrer en Ukraine des chars "remplis de composants chimiques non identifiés" pour "provoquer" la Russie. Le 9 mars, Washington avait averti que la Russie pourrait utiliser des armes chimiques en Ukraine et en attribuer l’usage aux États-Unis dans le but de justifier son invasion du pays. "Dans le cas de Marioupol, on peut aussi observer la situation dans laquelle se trouve l'autre camp, ajoute Marc-Michael Blum. L'Ukraine est dans une situation désespérée, y a-t-il donc un intérêt pour des parties ukrainiennes à rendre compte d’une attaque chimique qui n'a jamais eu lieu ?"

    Le Régiment Azov, qui a signalé l'attaque à Marioupol, est farouchement anti-russe et était à l'origine une milice paramilitaire à tendance néo-nazie, formée pour lutter contre combattre les forces pro-russes dans le Donbass à partir 2014. Il n’en reste pas moins que son annonce faisant état d'une attaque chimique a provoqué une réponse rapide du gouvernement britannique. "Si des armes chimiques sont utilisées, alors le président Poutine devrait savoir que toutes les options possibles sont sur la table quant à la manière dont l’Occident pourrait réagir", a déclaré le ministre britannique des Forces armées, James Heappey.

    Volodymyr Zelensky a lui aussi saisi l'occasion, mercredi, pour exhorter les dirigeants occidentaux à "agir maintenant" afin d'empêcher une future attaque chimique de la part de la Russie. Les États-Unis ont eu une réaction plus mesurée. Alors que Joe Biden a accusé le président russe de "génocide" en Ukraine, la Maison Blanche a déclaré que les allégations d'utilisation d'armes chimiques n'avaient pas été vérifiées - bien qu'elle se soit dit préoccupée par le fait que Vladimir Poutine puisse franchir le pas.

    "Cela pourrait être le sort d'autres villes"

    Depuis six semaines, les nouvelles en provenance de Marioupol sont dominées par des récits de destruction. L'Ukraine a accusé la Russie d'avoir provoqué une crise humanitaire dans la ville en bloquant les couloirs qui auraient permis l'entrée de fournitures essentielles et d’aides médicales ou encore la fuite de ses habitants. Ceux qui ont réussi à s'échapper ont décrit des scènes "pires que dans un film d'horreur".

    Que des armes chimiques aient été utilisées ou pas, la menace d'une telle attaque qui plane depuis des mois exacerbe la peur au sein de la population ukrainienne. "Il y a un fort élément psychologique, estime Katarzyna Zysk. La menace des armes chimiques est très effrayante."

    Créer la crainte d'une attaque chimique, même sans en faire l’usage, pourrait être un dernier moyen pour les forces russes de tenter de casser le moral des civils et des troupes à Marioupol et dans le reste de l'Ukraine. D'un autre côté, une attaque de ce type serait un moyen pour l’armée russe de semer encore plus la peur et de "nettoyer" rapidement la ville. Ce faisant, elle s'adjugerait une victoire importante aux yeux de Vladimir Poutine et s'offrirait une position stratégique lui permettant de bloquer l'accès des Ukrainiens à la mer d'Azov.

    Les deux options semblent servir les intérêts du Kremlin. La seule certitude semble être que Marioupol tombera bientôt, et l’étendue des destructions envoie un message clair dans ce sens. "Marioupol est un avertissement pour les autorités ukrainiennes, conclut Katarzyna Zysk. Il dit : 'Regardez ce que nous faisons ici, cela pourrait aussi être le sort d'autres villes'".

    Article adapté de l'anglais - Retrouvez ici la version originale.

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    "Marioupol est toujours ukrainienne" selon le maire de la ville assiégée

    Le fil du 12 avril

    Ukraine : des négociations avec Moscou "extrêmement difficiles", Joe Biden évoque un "génocide"

    CRIMES DE GUERRE

    Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes

    Valeurs Actuelles

    Royaume-Uni : pour lutter contre les discriminations, la police formée à utilise des « pronoms neutres »

    Selon la chaîne d’information britannique GB News, les policiers britanniques suivent des formations animées par des militants LGBT, et qui consistent notamment à les pousser à ne pas employer d’expressions et de pronoms « genrés » lorsqu’ils s’adressent au public. Parmi les expressions à bannir, selon ces formations : « Monsieur », « Madame », « Mademoiselle », « mari », « femme », « il » ou « elle ».

    L’idée est fort simple : il s’agit, pour les policiers, d’éviter « les suppositions sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne », tout comme les « terminologies sexuées ». En étant formés à ce sabir un brin technique, les policiers britanniques éviteraient ainsi les « micro-agressions » contre les LGBT.

    Gagner la confiance des LGBT

    « La communauté LGBT+ est victime d’une énorme discrimination. Il est de notre devoir d’aider ceux qui en ont besoin », a expliqué l’inspecteur Steve Alison, président du réseau LGBT+ de la police de Herts. « Personne ne devrait se sentir en insécurité en raison de sa sexualité ou de son identité de genre », a-t-il encore expliqué, estimant que l’utilisation d’un « langage tenant compte du genre, peut contribuer à gagner la confiance de la communauté LGBT+ ».

    Une version quelque peu nuancée par Harry Miller, ex-policier membre d’un groupe de policiers pro-liberté d’expression. Interrogé par le Daily Mail, il s’est contenté d’une réaction laconique : de telles formations ne vont « en rien aider à attraper les criminels ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : quand les États-Unis dégainent l’arme du renseignement militaire

    Publié le : 15/04/2022 - 18:21

    Sébastian SEIBT Suivre

    Le président américain Joe Biden a dévoilé, mercredi, une nouvelle enveloppe d’aide à l’Ukraine comprenant des armes lourdes et davantage de renseignement. Depuis le début de la guerre, les États-Unis ont utilisé de manière innovante la déclassification et le partage d'informations sensibles avec le public et l'Ukraine. Une approche qui a un impact évident sur le cours du conflit.

    Pour la première fois, les États-Unis ont décidé, mercredi 13 avril, d’envoyer des armes lourdes – dont des obusiers Howitzer – à l’Ukraine pour se défendre contre la Russie. Une nouvelle étape dans l’engagement de Washington aux côtés de Kiev qui n’a pas manqué d’être soulignée par les médias. 

    Mais ce n’est pas tout. Le nouveau plan américain d’aide à l’Ukraine – d’une valeur de 800 millions de dollars – dispose d’un autre volet, passé beaucoup plus inaperçu, consacré aux renseignements. 

    Le président américain Joe Biden s’est engagé à transmettre davantage de données récoltées par ses services de renseignement à l’Ukraine, au moment où l’armée russe semble toujours plus proche de déclencher la grande bataille pour le Donbass.

    Joe Biden a même mis sur un pied d’égalité la fourniture d’armes et de renseignements. Le partage de ces informations sensibles "joue un rôle évident dans l’évolution du rapport de force ukraino-russe sur le terrain", reconnaît Jeff Hawn, spécialiste des questions de sécurité en Russie et des relations russo-américaines à la London School of Economics, contacté par France 24. Les États-Unis sont de loin "le pays le plus à la pointe pour la collecte de données satellite et l’interception des signaux, et avoir accès à ces informations peut être précieux", note-t-il.

    Mais leur impact réel demeure difficile à évaluer : les effets d’un renseignement fourni à temps sont moins visibles que ceux d’un missile anti-aérien ou de roquettes anti-tanks. En outre, ils sont, par définition, condamnés à circuler en coulisse, loin du regard du grand public et de l’ennemi.

    Des déclassifications à répétition

    Depuis le début de la guerre, le débat autour du rôle du renseignement a surtout tourné autour de l’approche "sans précédent" de la déclassification d’informations sensibles. Dès les premiers mois de la crise ukrainienne, l’administration Biden a abreuvé les médias de données – évaluation du risque de guerre, images satellite de la mobilisation des troupes russes – issues directement de l’arrière-cuisine des différentes officines du renseignement extérieur américain (CIA, NSA, Defense Intelligence Agency).

    Des documents, réservés d’ordinaire aux seuls yeux des gouvernements alliés, venaient ainsi nourrir le débat public. Cette stratégie "n’a pas empêché la guerre, mais elle a permis de faire accepter par le plus grand nombre que la Russie était l’agresseur. Cela a ensuite facilité la coordination internationale pour imposer les sanctions", souligne Ofer Riemer, doctorant à l’université hébraïque de Jérusalem et spécialiste des questions de renseignement, contacté par France 24. "Vladimir Poutine n’a pas pu autant compter sur l’effet de surprise qu’il aurait voulu en annonçant le début de la guerre", ajoute Jeff Hawn.

    Un autre effet indirect de cet étalage très public des plans "secrets" russes avant le début de la guerre d’invasion a pu être de "créer une défiance entre le Kremlin et le service secret russe", estime Ofer Riemer. Cette multiplication des révélations a pu donner l’impression d’un état-major russe infiltré par les services de renseignement occidentaux. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles les services de renseignement russes, pourtant très réputés, semblent n’avoir joué aucun rôle décisif durant ce conflit : Vladimir Poutine ne voulait plus écouter ses espions.

    Des renseignements qui peuvent tuer

    Ces déclassifications à répétition de renseignements ont presque fait oublier qu’une fois la guerre déclarée, les espions ont continué à espionner. Mais cette fois-ci, difficile de savoir à quel point l’Ukraine en a profité.

    "Il y a deux types de renseignements que les États-Unis peuvent transmettre à Kiev : les informations stratégiques, plutôt d’ordre général, sur les plans de guerre et objectif russes, et les données tactiques de suivi en temps réel des mouvements de troupes", résume Jeff Hawn. 

    Les États-Unis n’ont jamais caché avoir continué de transmettre à Kiev le premier type de renseignements depuis début mars. Mais Washington maintient un flou artistique autour de la fourniture des données tactiques. Interrogé directement à ce sujet début mars, le démocrate Adam Smith, chef de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis, avait nié que de tels renseignements étaient transmis, tandis que quelques heures plus tard, Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, assurait qu’Adam Smith n’avait "pas tout compris". Mais elle n’a pas voulu rentrer dans les détails.

    Une réticence qui peut se comprendre. Ce genre de renseignements peut tuer : des données de géolocalisation pour suivre à la trace des troupes russes au sol permettraient aux Ukrainiens de monter des opérations d’élimination ciblées. Les États-Unis risqueraient alors d’apparaître comme une partie plus que prenante dans la guerre en Ukraine, ouvrant ainsi la voie à une dangereuse escalade du conflit.

    D’où l’importance de l’annonce d’une intensification du partage d'informations sensibles avec Kiev. "Une nouvelle doctrine a été mise au point à Washington permettant aux services américains de renseignement de partager les données qui permettront à Kiev d’avoir une image très précise du dispositif militaire russe mis en place dans le Donbass et la Crimée", affirme le Wall Street Journal.

    Effet démoralisant

    L’administration américaine semble donc avoir décidé de "fournir des données brutes qui permettent à l’armée ukrainienne d’avoir une image en temps réel des mouvements de troupe russe", estime Jeff Hawn. L’état-major américain semble d’ailleurs l’avoir confirmé au Wall Street Journal en affirmant que la ligne rouge de la nouvelle doctrine était "de ne pas fournir de renseignement sur les positions russes en Russie afin de ne pas permettre à l’Ukraine de mener des opérations offensives", écrit le quotidien. Autrement dit : tout le reste serait permis.

    Un changement majeur de doctrine qui s’explique par l’évolution du contexte sur le terrain. L’offensive en préparation dans le Donbass nécessite plus que des informations stratégiques, estime Jeff Hawn. C’est un front moins large où il va y avoir des tentatives d’encerclement de la part des forces russes, ce qui rend d’autant plus important pour "les Ukrainiens de savoir précisément d’où vient l’ennemi afin de se défendre correctement", souligne ce spécialiste.

    Et même si les États-Unis ne livraient pas, en réalité, ces fameux renseignements tactiques, le simple fait de le suggérer "peut avoir un effet démoralisant", estime Ofer Riemer. Les soldats russes, qui ont déjà subi un revers lors de leur tentative de prendre Kiev, risquent d’être davantage sur la défensive s’ils pensent que l’Ukraine connaît leur position précise grâce aux Américains.

    Mais cette ouverture du robinet américain à renseignements n’est pas qu’un acte hostile des États-Unis à l’égard de la Russie. C’est aussi, paradoxalement, "une manière d’indiquer qu’ils ne s’impliqueront pas plus en avant et directement dans le conflit", assure Ofer Riemer. Une nation prête à s’engager militairement sur un front garde pour elle ses renseignements afin de pouvoir les utiliser elle-même quand nécessaire. Autrement dit, Moscou aura de quoi vraiment s’inquiéter le jour où les espions américains se tairont.

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    Les armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?

    LE POIDS DES MOTS

    Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"

    REPORTAGE

    À l'est de Ukraine, avec les derniers habitants de Kramatorsk

    Valeurs Actuelles

    “Laissons-nous vaincre par la paix du Christ” : le message du Pape pour cette “Pâques de guerre”

    Les fêtes de Pâques ont battu leur plein ce dimanche 17 avril. Une messe a été organisée, suivie de la bénédiction Urbi et Orbi prononcée par le pape François devant la place Saint-Pierre au Vatican. Face à une foule d’environ 100 000 personnes – selon les chiffres des autorités italiennes –, le pape François a parlé d’une « Pâques de guerre », rapporte Aleteia« Nous avons vu trop de sang, trop de violence. Nos cœurs se sont remplis aussi de peur et d’angoisse, tandis qu’un grand nombre de nos frères et sœurs ont dû s’enfermer pour se défendre contre les bombes », a déploré le souverain pontife.

    « La paix est possible »

    Le pape François a alors indiqué que le Christ « exhorte à ne pas s’abandonner au mal et à la violence »« Laissons-nous vaincre par la paix du Christ ! La paix est possible, la paix est un devoir, la paix est la responsabilité première de tous », a-t-il affirmé, comme le relate Aleteia. Le souverain pontife a ainsi appelé à « la paix pour l’Ukraine martyrisée », qui fait face à l’offensive militaire lancée par Vladimir Poutine depuis le 24 février dernier.

    L’accueil des réfugiés salué

    Face à cette guerre, plus de quatre millions d’Ukrainiens ont fui leur pays pour se réfugier dans d’autres pays européens. Un accueil dont s’est réjoui le pape François, saluant les « portes ouvertes de nombreuses familles et communautés qui accueillent des migrants et des réfugiés dans toute l’Europe », rapportent nos confrères. Ce serait même une véritable « bénédiction pour nos sociétés », a déclaré le pape François au Vatican, ce dimanche. Des sociétés qui seraient d’ailleurs « parfois dégradées par tant d’égoïsme et d’individualisme », mais qui deviendraient un peu plus « accueillantes » grâce à ces « actes de charité ».

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    France24 - World

    War in Europe gives the UK new momentum for a role on the world stage

    Issued on: 13/04/2022 - 21:03

    Joanna YORK

    Since Brexit, the UK has turned its back on Europe and struggled to find natural allies as a solo global player. Now war in Ukraine could be helping the UK forge new bonds with old partners.

    On April 9, UK Prime Minister Boris Johnson travelled to the Ukrainian capital Kyiv, where he met with Ukrainian President Volodymyr Zelensky. Organised in secret, the trip was widely viewed as an exceptional diplomatic success. 

    Days earlier the city had been under attack from Russian forces, and a video of Johnson and Zelensky walking through the city posted by the Ukrainian Defence Force on Twitter quickly clocked up millions of views.

    Just 24 hours earlier, the prime minister held another high-profile diplomatic meeting, this time with German Chancellor Olaf Scholz in Downing Street, London. As the two leaders posed for photos together, they spoke of the bond uniting their two countries.

    “We are going to intensify our co-operation on all levels. We want to make progress and intensify relations,” Scholz said.

    “Olaf and I agree that our two countries and our allies must go further and provide more help to Ukraine,” Johnson added. “Britain and Germany share exactly the same sense of horror and revulsion at the brutality being unleashed [there].”

    It has been some time since such words of unity have been spoken between UK and European leaders. Since Brexit, relations on both sides have been typified by antagonism, stalled negotiations and counter briefings to the press. 

    But the war in Ukraine has united countries in the West against a common enemy in Russian President Vladimir Putin. For the past seven weeks, the UK has stood shoulder-to-shoulder with allies in the EU, NATO and around the world to condemn Russia’s actions and support Ukraine’s fight. 

    Doing so seems to have given the UK a burgeoning new profile on the international stage. 

    “It's a huge opportunity for the UK to find its voice in a very positive way,” Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in UCL’s Department of Political Science, told FRANCE 24. 

    ‘Britain should be a great power’

    “The UK has taken the opportunity to raise its voice as a defender of democracy and freedoms, and to make sure it is part of the international conversation,” Garson says.

    This position has echoes in the last large-scale war in Europe. 

    “It is reaffirming the role of ‘great power’ the UK has been looking to play since the end of World War II,” Tim J. Oliver, Lecturer in British politics and public policy at the University of Manchester, told FRANCE 24. “That means a country that sees itself as a manager of international order, and one of the big players in charge of the system.”

    A 2021 UK government foreign policy report states an ambition to be “a problem-solving and burden-sharing nation with a global perspective". Throughout the war in Ukraine, this has meant collaboration with other countries. 

    As early as November 2021, UK intelligence forces joined the US in sounding alarms over unusual Russian troop movements near the Ukraine border.

    By February 21 – three days before Russia Invaded Ukraine – the US and EU started imposing sanctions on Russia, and were joined by the UK 24 hours later. It has kept in step with sanctions since then, although it was somewhat slower to blacklist wealthy Russians – some of whom own significant assets in the UK.

    >> UK slaps sanctions on Chelsea FC owner Abramovich, six other oligarchs

    The UK has also aligned with other NATO countries providing weapons to the Ukraine. Most recently, a new £100 million defensive aid package was announced on April 8, in addition to the £350 million military aid and £450 million humanitarian aid already provided.

    ‘A future security alliance’?

    Increased cooperation with other countries during the war in Ukraine has also increased the potential for renewed bonds between the UK and EU. 

    Post-Brexit, the UK attempted to orient itself away from Europe and towards the Indo-Pacific. In September, 2021, it announced the Aukus alliance – a military pact with the US and Australia, that famously snubbed France. “The UK was realigning itself,” Garson says. “It was having to find a voice particularly on security and defence, but it was struggling to do that.”

    The Aukus alliance followed failed Brexit negotiations that meant when the UK left the EU there was no official foreign policy security agreement in place. Throughout talks, a sticking point had been the UK’s higher-level military capabilities and investment compared with other EU member states, excepting France. 

    “Conventional wisdom was that the UK might try to make some bilateral agreements with France, but not with Germany,” Joel Reland, researcher at the academic think tank UK in a Changing Europe, told FRANCE 24. “That is because Germany had a very set approach to foreign policy. It did everything through the EU for historic reasons going back to World War II.” 

    Since the war in Ukraine began, Germany’s military position has shifted dramatically, with Scholz committing €100 billion of the 2022 budget to defence spending. This could be the catalyst for a change in how the EU conducts security politics. 

    “It potentially allows the UK and the EU to build a more constructive approach and a future security alliance,” Reland says. 

    A leading force?

    However, Reland is sceptical that the UK’s role in Ukraine has burnished its image as a global player, post Brexit. “It's part of an overall Western response, and there's not much that stands out as specifically British,” he says.

    There is also no guarantee that the goodwill that currently exists between Western allies will last. “Right now, everyone is on the same page about getting weapons to Ukraine,” he says. “It's going to become more complicated over the next few years, especially as the economic impact of the war starts to bite.”

    Maintaining agreements to diversify energy sources away from Russian gas, for example, may prove challenging. “That's when the acid test will come for UK-EU relations,” says Reland. “Can they maintain their approach in a coordinated manner that secures their respective economies?”

    The UK response to Ukrainian refugees may become a point of contention. The UK no longer has the same obligation to accept Ukrainian refugees as it would if it were in the EU. But of an estimated 4.6 million refugees who have left Ukraine, it had accepted just 12,000 as of April 8. It has also refused to waive visa regulations to allow refugees to enter more easily, as countries such as Ireland have.

    The current exceptional circumstances have created the opportunity for cooperation and warmer relationships between the UK and EU that may otherwise have taken years to rebuild. “But how long that sticks around? That's really too hard to guess,” Oliver says.

    ‘A huge transition’

    The war in Ukraine is not just testing the UK's position on the global stage. Around the world, countries are realigning with a new political reality. In Europe, Finland and Sweden are edging closer to joining NATO, and the potential Russian response to such a move is an unknown. “There’s a huge transition happening, and it’s a real tipping point for security and defence policy across Europe and the Atlantic,” Garson says.

    >> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia

    In a shifting political landscape, the role the UK may play in the future and who its allies will be is not guaranteed. However, there is one certainty: relations between the UK and Ukraine are genuinely stronger. 

    Throughout the war, leaders in the UK have been quick to back Ukraine with hardline statements against Russia, and public support is also high. The UK’s Homes for Ukraine scheme allowing individuals to apply to house refugees had 138,000 applications as of March 16, Downing Street said.

    Among Ukrainians, a March 2022 survey found that the UK was considered one of the country’s greatest allies, along with Poland, Lithuania and the US. 

    When Johnson visited Kyiv on April 9, he was the most high-profile national leader to do so since the invasion of Ukraine.

    There, he received a warm welcome from Zelensky. “Boris was among those who did not hesitate for a moment whether to help Ukraine,” he said. “Ukraine will always be grateful to Boris and Britain for this.”

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    Sweden 'needs the security of NATO membership': Leading Swedish MEP

    War in Ukraine

    As it happened: Ukraine’s Zelensky calls for more Western military aid as Boris Johnson visits Kyiv

    As it happened

    Biden says Russia appears to be committing ‘genocide’ in Ukraine

    France24 - World

    Chemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand

    Issued on: 12/04/2022 - 20:10

    Joanna YORK

    The Ukrainian city of Mariupol is on the verge of falling to Russian forces after a brutal siege that has lasted more than 40 days. Recent reports of a chemical weapons attack are raising fears in the city, but is the threat real?

    After more than 40 days spent defending the city of Mariupol, the 36 Marines Unit of the Ukrainian Army posted a message to Facebook on Monday. “Today will probably be the last fight, as the ammo is running out,” they wrote. “Some [of us] will die, some will be captured. I beg you to remember the Marines.”

    In the past six weeks, Russian forces have worked to surround and suffocate the port city in southeast Ukraine. Humanitarian corridors have been blocked. Civilians have been attacked. Schools and hospitals have been bombed. Satellite images show a once-thriving city largely reduced to rubble.

    According to Mayor Vadym Boychenko, 90 percent of the infrastructure in the city has been destroyed, and the death toll could surpass 20,000. On April 11, he said corpses were “carpeted through the streets”.

    On the same day, a new threat emerged. Ukraine’s Azov battalion reported that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol, causing respiratory failure and neurological problems.

    “The threat of chemical weapons is real,” Russian military strategy expert Katarzyna Zysk told FRANCE 24. “The civilian population and the government have good reasons to be very afraid of that.”

    >> Ukrainian forces ready for last battle in Mariupol

    Avoiding ‘unbearable humiliation’

    Use of chemical weapons was banned by the international community after World War I, with agreements reinforced in 1972 and 1993 to prohibit their development, stockpile or transfer.

    Consequently, Russia's use of chemical weapons in Ukraine would be a war crime, but one it may be willing to commit. “Russia is losing this war and the humiliation is unbearable and unacceptable for the Russian authorities,” said Zysk. “Chemical weapons would help tactically to win battles but also pile psychological pressure on the Ukrainian government to stop the resistance and accept the Russia’s conditions for ending the conflict.”

    Chemical weapons could also provide a quick end to conflict in the Mariupol. “It makes military sense at the moment for Russia to clear Mariupol as quickly as possible, because that would free a lot of forces for their planned offensive in the Donetsk area,” chemical weapons expert and former head of the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) laboratory, Marc-Michael Blum, told FRANCE 24.

    A blatant large-scale chemical attack would risk outraging the international community, already hostile to Russia. But a smaller, targeted attack would be much harder to prove, especially in an area inaccessible to the outside world, such as Mariupol.

    “In Mariupol we have a small pocket of Ukrainian resistance, who are cut off,” Blum said. “There's no chance that any people affected by a chemical attack will go to hospital where samples can be taken. It's more likely that they will either be captured or killed by the Russians. So, there are grounds to believe that Russia can conceal the use of chemical weapons, because you can’t prove it happened.”

    A lack of proof

    However, Blum is sceptical about the chemical attack reported by the Azov battalion in Mariupol.

    Ukraine’s President Volodymyr Zelenskiy was also cautious. He said in an address on Wednesday that it was not possible to draw firm conclusions about whether Russian forces had used chemical weapons in Mariupol since it was impossible to conduct a proper probe in the besieged city.

    Proving that a chemical attack has taken place is a long and complicated process, similar to proving other war crimes. On-site samples must be collected and analysed, along with witness accounts, videos, photographs and any other documentation.

    “Once you have that proof a chemical weapon was used, only then can you go further and say, well, who used it? But attribution is even more difficult,” Blum said. “The amount of real credible information [from Mariupol] is still very limited.”

    Complicating matters further is the fact that officially, Russia has no chemical weapons. It signed in 1993 the Chemical Weapons Convention that came into force in 1997, banning signatories from storing, developing or using chemical weapons.

    On September 27, 2017, OPCW verified the total elimination of Russia’s declared chemical weapons stocks.

    Since then, small-scale chemical attacks have been attributed to Russia due to evidence of the Russian nerve agent Novichok. These include the 2020 attack on Russian opposition leader Alexei Navalny and the 2018 attack on the former Russian military officer and double agent for the British intelligence agencies, Sergei Skripal, and his daughter, Yulia Skripal.

    Russian involvement in larger-scale chemical attacks in Syria and Chechnya are widely suspected, but unproven. “We lack any real credible information that Russia still has large stockpiles, meaning tonnes of chemical warfare agents,” Blum said.

    “But is it a possibility? It's a large country and has a history of kind of trying to cheat on such conventions.”

    ‘Plausible deniability and doubt’

    Russia maintains that use of chemical weapons in Syria was staged by Western intelligence or carried out by opposition forces – accusations that are difficult to disprove. If Russia were to use chemical weapons in Ukraine, Zysk expects it would make similar claims.

    “A few weeks ago, this narrative from the Russian government came up about biolabs in Ukraine, basically trying to say that if a chemical attack happens it could be the Ukrainians themselves” she said. “That creates plausible deniability, and doubt.”

    Even before the war began, a conflicting narrative began to emerge. As early as December 2021, Russian Defence Minister Sergei Shoigu said that US military contractors were smuggling tanks “filled with unidentified chemical components” into Ukraine as a “provocation” towards Russia.

    By March 9, 2022, the war was under way and the US was warning that Russia could use chemical weapons in Ukraine but attribute them to Washington as a “false flag” to justify an invasion.

    In Mariupol, “of course, you can also look at it from the other side”, Blum said. “Ukraine is understandably desperate, so is there some interest for the Ukrainians to declare a chemical weapons attack that never happened?”

    The Azov battalion that reported the attack in Mariupol is staunchly anti-Russian, having originally formed as a paramilitary militia with pro-Nazi leanings to fight the Russian invasion in Donbas in 2014.

    Its claim of an attack elicited a swift response from the UK government. If the claims were found to be true, “all options were on the table for what the response could be”, said British Armed Forces Minister James Heappey.

    Zelensky, too, seized momentum on Wednesday to urge Western leaders to “act now” to prevent a future chemical attack from Russia happening.

    The US has been more measured. While Biden on Wednesday accused Russian President Vladimir Putin of “genocide” in Ukraine, the White House has said claims of chemical weapons use remain unverified – although it is concerned that Putin may take such a step.

    ‘This could be the fate of other cities’

    For six weeks, news from Mariupol has been dominated by stories of pure destruction.

    Ukraine has accused Russia of engineering a humanitarian crisis in the city by blocking corridors that would allow essential supplies and medical aid in or citizens to flee. Those who have managed to escape have described scenes “worse than a horror film”.

    Whether or not chemical weapons have or will be used, the threat of an attack has been hanging in the air for months, ramping up fears in an already desperate situation. “There is a strong psychological element,” Zysk said. “The threat of chemical weapons is very scary.”

    Creating fear of a chemical attack, even without the attack itself, could be one last way Russian forces are attempting to break morale in Mariupol, and in Ukraine. On the other hand, carrying out an attack would be a way for Russian forces to spread even more fear and quickly clear the city. In the process they would gain an important victory for Putin and a strategic foothold, blocking Ukrainian access to the Sea of Azov.

    Either option seems beneficial to Russia. The only certainty looks to be that Mariupol will soon fall, and the excessive destruction in the city sends a clear message. “Mariupol is a warning to the Ukrainian authorities,” said Zysk. “It’s saying, look what we are doing here. This could also be the fate of other cities.”

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    War in Ukraine: Mariupol evacuees 'exhausted psychologically, physically'

    Truth or Fake

    Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged

    As it happened

    Mariupol mayor says at least 10,000 civilians killed in Russian siege

    New York Times - World

    What Happened on Day 54 of the War in Ukraine

    Russia said it had hit hundreds of targets around Ukraine with missiles and artillery, apparent preparation for the onslaught in eastern Ukraine.

    Jane ArrafIvan Nechepurenko and Mark Landler

    Ukraine says Russia has started its assault in the east, after raining missiles nationwide.

    LVIV, Ukraine — Ukraine said Monday that Russian forces had launched a ground assault along a nearly 300-mile front in the east after hitting the country with one of the most intense missile barrages in weeks, including the first lethal strike on Lviv, the western city that has been a refuge for tens of thousands of fleeing civilians.

    The missile strikes, which killed at least seven people in Lviv alone, punctured any illusions that the picturesque city of cobbled streets and graceful squares near Poland’s border was still a sanctuary from the horrors Russia has inflicted elsewhere in Ukraine over the past two months.

    The Lviv attack followed 300 missile and artillery strikes that Russia claimed to have carried out, mainly in the east, in what appeared to be a campaign to terrorize the population and intimidate Ukraine’s military before the new ground offensive had begun in the part of the country known as the Donbas.

    The secretary of Ukraine’s National Security and Defense Council, Oleksiy Danilov, said on national television that the Russian ground assault, which had been anticipated for weeks, stretched along nearly the entire front line, from the northern Kharkiv region south to the besieged port of Mariupol.

    President Volodymyr Zelensky of Ukraine said, “A very significant part of the Russian army is now concentrated for that offensive,” adding, “No matter how many servicemen get thrown there, we will fight, we will defend ourselves.”

    The overnight missile barrage targeted fuel depots, warehouses and other infrastructure, according to Russia’s Defense Ministry. Russian forces also appeared to be finally seizing the entire port of Mariupol, where outnumbered Ukrainian fighters defied demands to lay down their weapons at a vast steel plant that has become a kind of industrial Alamo.

    Mariupol, a once-vibrant city in southeast Ukraine, is the last obstacle to Russia’s drive to secure a “land bridge” to Crimea, the southern Ukrainian peninsula seized by Russian forces eight years ago.

    The intensified attacks came amid signs that international sanctions were beginning to choke Russia’s economy — and in the process, opening fissures between the country’s leaders. President Vladimir V. Putin insisted that “the strategy of an economic blitzkrieg has failed.” But Moscow’s mayor warned that 200,000 people risked losing their jobs in the capital alone, while the head of the central bank warned that the effect of Russia’s isolation was just starting to be felt.

    While Ukraine’s east remained the focus of Russia’s recalibrated military ambitions, the strike on Lviv was a lethal reminder that no Ukrainian city, even one scarcely 50 miles from the Polish border, lies outside the range of Moscow’s rockets.

    Gray smoke billowed from what remained of the red roof of a long concrete garage on the city’s western outskirts, a sign outside advertising “carwash” and “tire replacement.” A hole in the roof indicated that the building had taken a direct hit from a missile. Air raid sirens wailed continuously as firefighters struggled to extinguish the flames and ambulances ferried away the wounded.

    While the garage burned, a train rumbled by toward Lviv’s nearby railway station, carrying passengers fleeing the fighting in the eastern city of Dnipro. It stopped briefly and the train’s conductors and other workers tried to reassure anxious passengers as they started hearing about the airstrikes by phone.

    “It was panic,” said Anna Khrystiuk, a volunteer who was handing out information to displaced people, several of whom ran to a shelter in the station when the missiles hit. “Many people were from Kharkiv and other places and they were so afraid of rockets already. They thought that it was safe to stay here.”

    In Kharkiv, a northeastern city shelled relentlessly since Russia invaded Ukraine in February, a fresh artillery strike killed at least one person in a residential area. The victim was standing a few yards from an apartment building that was struck. It came after a concerted missile barrage on Sunday killed at least five people in the city’s center.

    “It was the first time this neighborhood was hit,” said Lubov Ustymenko, 72, who wore a winter coat and stood a few yards from a discarded umbrella and a puddle filled with a mix of blood and the morning’s light rain. “Our life is decided in one second — you go outside, and then you’re gone.”

    Russia’s ground onslaught — a push to seize more of the Donbas — got underway after weeks of setbacks, including Russia’s retreat from areas surrounding the capital, Kyiv, and the sinking of a major Russian warship in the Black Sea.

    Having failed in the early weeks of the war to destroy the Ukrainian military’s network of fuel and ammunition depots — perhaps under the erroneous assumption that Ukrainian forces would surrender wholesale — Russia has intensified its attacks against those facilities, as well as against transportation infrastructure.

    But Russia’s puzzling failure to do so earlier has left its forces with costly unfinished business, and given Ukrainian troops an unexpected advantage. Pavel Luzin, a Russian military analyst, said that while Russia has hit railway facilities, so far it has avoided aiming missiles at bridges over big rivers.

    “If Russia plans to expand its presence on Ukraine’s territory — and the end goal since 2014 has been the destruction of Ukrainian statehood as such — it would need the railway too,” Mr. Luzin said.

    Besides targeting Kharkiv, Russian forces have unleashed further destruction on eastern cities like Mykolaiv, which lies in Russia’s pathway to the Black Sea port of Odesa. Those attacks have tied up Ukrainian forces and prevented them from joining the fight farther east, while sowing terror among civilians after Russia failed to conquer these cities early in the war.

    In Mariupol, devastated by weeks of siege warfare, a band of Ukrainian fighters remained ensconced in the Azovstal steel plant after having rejected Russian demands to surrender. Russia intensified its bombing of the factory, and it was unclear how long the Ukrainians could endure in the plant’s labyrinthine underground tunnels. Officials on both sides said Russia could control the city soon.

    Even with much of Mariupol now a wasteland, the city’s capture would represent a key strategic prize for Russia and would free up forces for its Donbas offensive.

    Still, British defense intelligence officials said the grinding battle for the city has become a source of anxiety for Russian commanders.

    “Concerted Ukrainian resistance has severely tested Russian forces and diverted men and matériel, slowing Russia’s advance elsewhere,” said Mick Smeath, a British defense attaché. He likened Russia’s treatment of Mariupol to its brutal tactics in Chechnya in 1999 and Syria in 2016.

    After two months of fighting, pro-war commentators in Russia are pushing the army for tangible military victories that would cover up some of the embarrassments Moscow has suffered, including the sinking of the Moskva, the flagship of the Kremlin’s Black Sea fleet, and the retreat from around Kyiv. So far, Russia has been able to claim only the capture of Kherson, a regional capital, as a significant battlefield achievement.

    On Russia’s state-run television, commentators have enthusiastically promoted the Donbas offensive as a decisive battle that could be a turning point in the war. Many point toward May 9, the commemoration of Russia’s 1945 victory over Nazi Germany, as the date when Mr. Putin could claim a semblance of victory in Ukraine.

    “The big battle for the Donbas has already started,” said Yuri Podolyaka, a pro-Russia analyst who publishes military reports on his popular channel on Telegram. “The activity of the Russian artillery and air forces has intensified again.”

    On Monday, the head of the regional administration in Luhansk, which is part of the Donbas, said that Russian forces had gained control of the town of Kreminna, adding to territory in the region held by Moscow.

    Still, those scattered Russian advances carry less psychological punch than lethal strikes on Lviv, a city that has become a critical gateway to safety for the millions of Ukrainians who have fled westward, trying to escape the worst of the fighting. In late February, it was quickly repurposed from a charming tourist destination into a base of operations for a vast relief effort, serving as a channel for humanitarian supplies, aid workers, foreign fighters making their way to frontline cities and many foreign journalists.

    Hundreds of thousands of displaced people have passed through the city’s train and bus stations. For many others, it is a new — if fleeting — home. Lviv, which had about 720,000 residents before the war began, has since welcomed at least 350,000 people displaced from other parts of the country.

    Until Monday, the only direct targets that had been hit in Lviv were a fuel storage site and tank facility in the city’s northeast, hit by several missile strikes about three weeks earlier. Before that, a pair of attacks targeted an airport facility and a military base near Lviv, killing at least 35 people.

    In Monday’s strike, three missiles hit empty military warehouses while a fourth hit the garage, according to the head of Lviv’s military administration, Maksym Koztyskyy. He did not say whether all the casualties were from the strike on the garage. Besides the seven killed, he said 11 people were injured — a toll that could rise as rescue workers cleared rubble from the site. The missiles, Mr. Koztyskyy said, had been launched by warplanes from the direction of the Caspian Sea.

    Orest Maznin, a police officer, said he had been driving to work past the garage when the missiles struck, and he narrowly escaped shrapnel. The windshield of his car had a large hole from the impact of a piece of metal.

    “It happened too quickly for me to be afraid,” Mr. Maznin said.

    Jane Arraf reported from Lviv, Ukraine, Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia, and Mark Landler from London. Reporting was contributed by Thomas Gibbons-Neff from Kharkiv, Ukraine, Michael Schwirtz from Kyiv, and Anton Troianovski and Neil MacFarquhar from Istanbul.

    Anushka Patil

    President Biden will hold a call with allies on Tuesday morning to discuss support for Ukraine and “efforts to hold Russia accountable,” the White House said.

    Anushka Patil

    Putin honors the Russian military unit accused of mass civilian killings in Bucha.

    President Vladimir V. Putin on Monday bestowed honors on the Russian military brigade that Ukraine has accused of massacring civilians in Bucha.

    The “skillful and resolute actions” of the 64th Separate Motor Rifle Brigade are “an example of the performance of military duty, courage, selflessness and high professionalism,” Mr. Putin said in a statement granting them the honorary title of “guards.” Ukrainian officials have, for weeks, publicly accused the unit of committing war crimes in Bucha.

    The city, a suburb of Kyiv, was left a landscape of horrors after Russian troops retreated, reporters and photographers for The New York Times found. Evidence suggests the troops killed recklessly and sometimes sadistically: The bodies of civilians were found scattered on the streets, in their homes and in mass graves. Many appeared to have been killed execution-style; some appeared to have been first tortured and raped.

    The consequences Russia may face, if any, for what international investigators have said are “clear patterns” of human rights abuses remain unclear, particularly because war crimes are notoriously difficult to prosecute.

    Ukraine’s Ministry of Defense said in early April that the brigade in question had not been pulled out of Russia’s troop rotation after Bucha and was instead redeployed to another area of Ukraine.

    Ukrainian officials have pointed to the brigade’s newly bestowed honors as the latest example of Mr. Putin acting with impunity. Mykhailo Podolyak, a senior adviser to President Volodymyr Zelensky, said on Twitter that Russia was laughing “in the face of the world.”

    While someone is debating whether 🇷🇺 crimes in 🇺🇦 can be called genocide, 🇷🇺 continues to laugh in the face of the world. Putin awarded the honorary "guard" title "For heroism and courage" to the brigade stationed in Bucha. For the murder of children and rape of women, you mean?

    Mr. Putin’s statement on Monday made no mention of Bucha or of the gruesome images that outraged the world and led President Biden to label him a “war criminal.”

    The statement from Mr. Putin instead referred to the war, which Russia started, only as the “special military operation in Ukraine,” and praised the 64th brigade’s “mass heroism and courage.”

    Mr. Putin is no stranger to celebrating leaders accused of human rights abuses. He has previously awarded Russia’s highest medal to a Chechen leader accused of kidnapping and torture.

    He awarded the same medal in 2016 to Aleksandr V. Dvornikov, the Russian general whose forces were widely accused of bombing civilian neighborhoods and hospitals in Syria. Earlier this month, Mr. Putin appointed Mr. Dvornikov as Russia’s top battlefield commander in Ukraine.

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    Farnaz Fassihi

    The U.N.’s humanitarian chief said he tested positive for the coronavirus after attending in-person meetings.

    Martin Griffiths, the top humanitarian chief at the United Nations, said he tested positive for the coronavirus on Monday as he was visiting the U.N. headquarters in New York from a recent trip to Afghanistan, Russia and Ukraine.

    Mr. Griffiths met on Monday with the U.N.’s secretary general, António Guterres, but everyone in the room was wearing masks and social distancing was observed, according to Stéphane Dujarric, the secretary general’s spokesman.

    Mr. Dujarric said all meetings with Mr. Guterres, who is 72, follow strict masking and distancing protocols, and members of his staff are routinely tested. However, the U.N. headquarters no longer enforces masking and testing to enter the building, Mr. Dujarric said.

    Mr. Griffiths appeared unmasked at a briefing with reporters on Monday and several reporters in attendance were also not masked. Journalists at the U.N.’s daily briefings are often asked to take off their masks when asking questions, a request that can potentially expose them to the virus if anyone in the room happens to have the virus but is asymptomatic.

    “I am following health guidance, cancelled travel, and isolating at home,” tweeted Mr. Griffiths. “I’m grateful to have had my vaccines already, an opportunity too many around the world have not had.”

    I regret to say that I tested positive for COVID today. I am following health guidance, cancelled travel, and isolating at home. I’m grateful to have had my vaccines already, an opportunity too many around the world have not had. #VaccineEquity

    Mr. Griffiths was planning to travel to Turkey and to meet with President Recep Tayyip Erdogan to discuss how the U.N. can support Turkey’s mediation efforts between Russia and Ukraine for a peace deal.

    The U.N. tried and failed to negotiate a humanitarian cease-fire in Ukraine, a temporary halt in fighting that would have allowed the evacuation of civilians from conflict areas and secure safe passage for aid convoys, Mr. Griffiths said. He said Russia had not responded to his proposals for either a humanitarian cease-fire or improvement on access for aid workers.

    The World Health Organization warned in early March that the war in Ukraine would increase the transmission of the coronavirus and the number of people at risk of severe disease because of mass displacement and strain on health care facilities.

    Michael SchwirtzIvan NechepurenkoEric Schmitt and Thomas Gibbons-Neff

    Top Ukrainians say Russia’s eastern offensive is underway, but some analysts warn it has barely begun.

    KYIV — Top Ukrainian officials said the expected Russian offensive in eastern Ukraine had begun on Monday, but some of their colleagues and foreign military analysts described the action as merely the preliminaries to a much larger assault.

    Russia both conducted missile strikes throughout the country and stepped up its artillery and rocket attacks on cities, infrastructure and military positions along the roughly 300-mile front, as Russian ground forces pushed forward there.

    “This morning, along almost the entire front line in Donetsk, Luhansk and Kharkiv regions, the occupiers attempted to break through our defenses,” said Oleksiy Danilov, the secretary of Ukraine’s National Security and Defense Council. He said that the Russian forces could only break through the front at two points.

    Hours later, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in a video address: “Now we can state that the Russian forces have started the battle for the Donbas that they have been getting ready for a long time. A very significant part of the Russian Army is now concentrated for that offensive. No matter how many soldiers get thrown there, we will fight, we will defend ourselves. We will do that every day.”

    But others noted that Russia was still funneling troops and equipment into the southeastern Donbas region, and that the ground movements seen on Monday were well short of the anticipated large-scale offensive.

    “This has been going on for four days,” a senior Ukrainian military official said. “It is simply gaining in intensity. In sum, yes, the general picture confirms that the offensive has started and it will activate in the coming days.”

    In Washington, the Defense Department spokesman John F. Kirby said, “We still consider what we’re seeing to be a piece of shaping operations, that the Russians are continuing to set the conditions for what they believe will be eventual success on the ground by putting in more forces, putting in more enablers, putting in more command and control capability for operations yet to come.”

    Analysts said some of the shelling was also probably intended to pin down Ukrainian troops in cities like Kharkiv, to keep them from reinforcing those in Donbas, who are expected to bear the brunt of the Russian offensive.

    A separatist insurgency, fomented by Moscow and supported by Russian troops and weapons, has controlled part of Donbas since 2014, but it claims the entire region, a much larger piece of Ukraine.

    Russia’s attempts after its Feb. 24 invasion to take Kyiv, the capital, and other major cities in northern Ukraine bogged down in the face of fierce resistance. The Kremlin signaled weeks ago that it was shifting its focus to capturing more territory in the east, and has pulled tens of thousands of troops away from Kyiv.

    Despite its heavy casualties, equipment losses and apparent logistical weaknesses, Russia still has far greater military resources than Ukraine. But Michael Kofman, the director of Russian studies at CNA, a research institute in Arlington, Va., offered a somewhat contrarian take on the fighting to come.

    “I think that no matter what happens in the Donbas, the Russian military will be a spent force,” he said. “This next offensive is less decisive than it seems.”

    Michael Schwirtz reported from Kyiv; Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia; Eric Schmitt from Washington; and Thomas Gibbons-Neff from Kharkiv, Ukraine. Julian E. Barnes contributed reporting from Washington.

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    Chris Cameron

    The U.S. expands a program for Ukrainian refugees to gain permission to stay and work.

    The Biden administration expanded eligibility for a program that allows Ukrainians who have been living in the United States without legal documentation to temporarily stay and work in the country, moving up the cutoff date for eligibility by six weeks and roughly doubling the number of people who can apply, according to a notice filed by the Department of Homeland Security on Monday.

    The notice said that Ukrainians who have been in the country since April 11 or earlier may apply for the humanitarian designation, known as temporary protected status. U.S. officials had previously set the cutoff date for eligibility at March 1, less than a week after the Russian invasion began on Feb. 24.

    Roughly 60,000 Ukrainians will be eligible to apply for the designation starting on Tuesday, according to Citizenship and Immigration Services, the U.S. agency in charge of the program. Customs and Border Protection said it detained more than 5,000 Ukrainian migrants in March, all of whom would be eligible for temporary protected status if they were released into the United States.

    About 30,000 Ukrainians were estimated to be eligible under the original March 1 deadline.

    The expansion of the program to accommodate more Ukrainian refugees who have entered the United States follows delays in setting up a legal pipeline for migrants to travel directly to the United States. Mexico does not require entry visas, so refugees have instead flown to Mexico so that they may apply for admission on humanitarian grounds at the U.S. border, where thousands have been lining up.

    Citizenship and Immigration Services stressed that Ukrainian migrants at the border would not be able to apply for the designation and discouraged them from attempting to enter the United States without authorization.

    “Ukrainian nationals currently outside the United States are not eligible for T.P.S. under this designation,” the statement said. “And they will not become eligible by relocating to the United States in the coming weeks. Ukrainians are encouraged instead to apply for a visa or other legal pathway at a U.S. consulate abroad.”

    The vast majority of Ukrainians fleeing the Russian invasion will not qualify for the designation. The United Nations estimates that nearly five million Ukrainians have already fled their country as refugees.

    Lynsey Addario

    Foreign firefighters volunteer to help recover bodies in Ukraine.

    HOSTOMEL, Ukraine — The firefighters worked for hours amid the debris, delicately sawing through wooden planks and pushing aside bricks of a collapsed house before they finally found what they had been searching for: the body of a man who had spent days crying out for help before falling silent.

    There were 11 of them, a patchwork of American, German and Australian firefighters who had taken time off their day jobs to come help Ukrainian rescue workers recover bodies from buildings and houses brought down by the fighting in the seven weeks since Russian forces invaded.

    The man, whose body they found on Sunday, had been pinned to a couch when a rocket or missile or some other kind of projectile struck his house. Neighbors told the firefighters that his name was Vlodymyr, they said he was 42, and they described listening to him plead for help in the days following the attack.

    His cries had ceased by the time the firefighters found him, a gray backpack filled with water strapped to his back. They paused for a moment of silence — a nearly universal practice among first responders — and then carried on unearthing his body so it could be collected and given a proper burial.

    For one American firefighter, it was something he felt he had to do.

    “I felt guilty. Normal people were dying,” said David Zalutskiy, 29, who was born in Ukraine and emigrated to the United States as a toddler. “I was sitting at church, and I couldn’t pay attention because I felt I needed to do something.”

    He found a way to help when he saw a Facebook post by another American firefighter, Eric Hille, who was looking for volunteers to travel with him to Ukraine. The two of them, and nine others, arrived last week and immediately got to work, digging bodies out of the rubble in recently liberated towns and villages around Kyiv.

    The work is grim, but rewarding. “We have brought closure to multiple families,” Mr. Zalutskiy said. “We weren’t able to rescue people to help them survive, so we brought closure.”

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    Anushka Patil

    Putin awarded an honorary title to the brigade of Russian soldiers that Ukraine says committed mass atrocities against civilians in Bucha. He commended the unit’s “skillful and resolute actions” in Ukraine as an example of “high professionalism.”

    Neil MacFarquhar

    Prominent prisoners held by both sides appeal for an exchange.

    High-profile prisoners held by both Russia and Ukraine, including two British fighters believed captured in Mariupol, appealed on Monday to be exchanged.

    Viktor Medvedchuk, one of the richest tycoons in Ukraine and a close ally of President Vladimir V. Putin of Russia, appeared in a 34-second video posted on Twitter by the Security Service of Ukraine. Mr. Medvedchuk, 67, the leader of a Ukrainian political party, asked both Mr. Putin and the Ukrainian president, Volodymyr Zelensky, to exchange him for the people defending Mariupol as well as any civilians trapped in the besieged, shattered southern port city.

    Mr. Medvedchuk, who had been under house arrest on treason charges when the war started but escaped, had been shown after he was captured on April 12, handcuffed, in military fatigues and looking disheveled and dazed. In his appeal on Monday, his hair was combed and he was wearing a zippered sweater.

    Mr. Medvedchuk was considered particularly close to Mr. Putin, who was godfather to his youngest daughter.

    Two British fighters for Ukraine apparently captured in Mariupol appeared on Russian state television, asking to be released in exchange for Mr. Medvedchuk. All three men seemed to be speaking while in detention. The two Britons made the suggestion at the prompting of a man not identified on camera, who showed them a clip from a news conference that Mr. Medvedchuk’s wife, Oksana, gave over the weekend asking that he be freed. That prompted speculation that the Russians, who controlled the interview process, had come up with the exchange idea.

    It was unclear how free the Britons were to say what they wanted. The two — Shaun Pinner, 48, and Aiden Aslin, 28 — spoke separately in interviews broadcast Monday on Rossiya 24, a state channel. Both men requested that the British government offer assistance toward an exchange for Mr. Medvedchuk. “I’d like to appeal to the government to send me back home; I’d like to see my wife again,” Mr. Pinner said, addressing Prime Minister Boris Johnson directly in saying that both men needed help.

    The two fought on the Ukrainian side in Mariupol, which Russian forces have almost captured entirely, other than the vast Azovstal steelworks complex. Both seemed in good health, if a bit battered and dirty, and Mr. Aslin had a gash in his forehead. The Geneva Conventions bar coerced interviews with prisoners of war.

    Elisabetta Povoledo and Robin Pogrebin

    Rushing against war and time, Ukraine makes it to the Venice Biennale.

    VENICE — The 78 bronze funnels were ready, the pump tested and the backdrop was almost done. So when it looked as if war was most likely coming to Ukraine, Maria Lanko, one of the curators of the Ukrainian pavilion at the Venice Biennale, was determined to get the artist Pavlo Makov’s fountain sculpture safely out of the country.

    In a recent interview in New York, Lanko described how she loaded the funnels in three boxes and packed them into her car. “We expected something might start,” she said. “There was a lot of tension and Putin gave us many hints.”

    On the evening of the war’s first day, as explosions shook the city, Lanko set off driving from Kyiv with her dog and a colleague, the pavilion’s art director, Sergiy Mishakin. “I started the journey without a precise route,” said Lanko. “I had to decide which road was safest.”

    So began a harrowing three-week journey — driving 10 hours a day on back roads, staying in places without heat — that ultimately took Lanko out of Ukraine and to Vienna, where the sculpture’s materials were sent onward to Italy.

    Since arriving in Venice a month ago, Makov said he has taken on the unexpected role of national spokesman. “I don’t feel myself an artist here, I feel much more a citizen of Ukraine, and that it’s my duty that Ukraine is represented at the Biennale,” he said.

    Lanko said that this year’s Biennale was an important moment for Ukraine, the chance to showcase the country’s artistic talent and convey the message that a nation under siege can still make a creative contribution.

    “There is no knowledge about Ukrainian culture and art in the world,” she said. “It’s still considered to be part of the Russian cultural space. Being in places such as Venice, we can speak up with our art and our words.”

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    Ivan Nechepurenko

    “Now we can state that the Russian forces have started the battle for the Donbas that they have been getting ready for a long time,” President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in a video address. “A very significant part of the Russian Army is now concentrated for that offensive. No matter how many servicemen get thrown there, we will fight, we will defend ourselves. We will do that every day.”

    Ivan Nechepurenko

    Russia has launched its expected large-scale offensive in Ukraine’s east, a top Ukrainian security official said in televised comments. “This morning, along almost the entire front line in Donetsk, Luhansk and Kharkiv regions, the occupiers attempted to break through our defenses,” said Oleksiy Danilov, secretary of Ukraine's National Security and Defense Council. “Our servicemen are holding out,” he said, adding that the Russian forces could only break the front at two points.

    Cora Engelbrecht

    Thousands of civilians are holed up with Ukrainian troops in Mariupol, officials say.

    Intense fighting continued around a large steel factory in the southern city of Mariupol, in what appeared to be one of the last redoubts of Ukrainian forces in the besieged city, an adviser to the mayor said on Monday.

    Pyotr Andryushchenko, an aide to Mayor Vadym Boychenko, said that some 2,000 civilians were trapped along with the soldiers inside the Azovstal steel plant, one of Europe’s largest metal factories.

    Mr. Andryshchenko insisted that street fighting was continuing throughout Levoberezhny, the district that includes the factory.

    The Russian Defense Ministry said on Sunday that its forces had completely surrounded the steel plant, and that the Ukrainian forces holding out “forbade negotiations about surrendering,” citing an intercepted radio transmission. The Ministry repeated a demand that the Ukrainians put down their weapons. “In case of further resistance,” the ministry said, “all of them will be eliminated.”

    “In reality it is not surrounded,” Mr. Andryushchenko said on Monday. “For the past few days our troops have been engaged in intense street fighting throughout Levoberezhny.” He said the majority of the fighting was taking place along a main road, called Tahanrozka, that led from the plant to the outskirts of the city.

    He described the steel plant as a “fortress,” but would not disclose how many troops were inside. And he denied reports that the factory held the last concentration of Ukrainian forces, claiming troops were still holed up at a pair of factories, Azovmash and Illich, elsewhere in the city.

    Mr. Andryushchenko and other officials left Mariupol weeks ago, and his statements could not be verified. Communication with people still in the city is extremely limited, making it impossible to get a clear picture.

    Taking Mariupol, a port city in southern Ukraine, is critical to Russian designs to form an unbroken land corridor stretching from the Donbas region bordering Russia to the Crimean peninsula.

    Maps: Tracking the Russian Invasion of Ukraine

    Latest map: Russia has advanced into the center of Mariupol, tightening its grip on a key target.

    Analysts at the Institute for the Study of War, a Washington think tank, said Russian forces would likely use “overwhelming firepower” to try to force the holdouts at the Azovstal factory to capitulate in the coming week. But the institute predicted in its latest assessment that the final battle with the Ukrainian defenders, who “appear intent on staging a final stand,” could cost Russia dearly.

    The presence of civilians in the plant, which was confirmed by the chief of the Mariupol patrol police, Mykhailo Vershynin, raised concerns about a potential humanitarian calamity stemming from both fighting and hunger.

    “There was not a lot of food inside the plant to begin with because it was for our troops,” Mr. Andryushchenko said. “But now they are needing to feed 2,000 people.”

    Many of the civilians who have gathered there arrived after their homes were destroyed by shelling or they were evicted by Russian forces, he said, and have sheltered with troops in a network of tunnels beneath the plant.

    “These people, many wanted to avoid being displaced or deported, so they found protection with our troops, in the basement of the plant,” Mr. Andryushchenko said.

    The Ukrainian army had arranged two operations over the past two weeks to bring food to the plant, he said. But the situation will likely grow more dire as Russian troops have blocked anyone from entering or leaving the city.

    As fighting intensifies, Ukrainian officials have warned that Russian forces may turn to chemical weapons to flush the holdouts from the tunnel network under the factory.

    In anticipation of possible atrocities, President Volodymyr Zelensky of Ukraine accused Russia of “deliberately trying to destroy everyone” at the plant. He said he would refuse further peace talks with Moscow if its forces committed more atrocities.

    Mr. Andryushchenko raised disturbing reports that Russian forces were using Ukrainian civilians as human shields, putting them at risk of being killed.

    Outside the plant, Russian soldiers were leading civilians to the front line, he said, forcing them to register for “mobile passes” at an office close to the line of fighting, about three miles from the steel plant.

    The office had been installed last week by Konstantin Ivashchenko, who was recently named the “new mayor” of Mariupol by the Kremlin-backed separatist government calling itself the Donetsk People’s Republic. The passes, the existence of which has also been reported by Mariupol’s police, are required for residents to walk outside.

    “Some are walking long distances to the office, up to 10 miles, and then they are waiting in long lines,” Mr. Andryushchenko said. The civilians are required to wear white bands on their arms and legs. Russian solders typically wear such bands, he said, raising the possibility that they are intentionally endangering the Ukrainian civilians.

    Neil MacFarquhar and Sophia Kishkovsky

    The Ukraine war divides the Orthodox faithful.

    In a small parish in northern Italy affiliated with the Russian Orthodox Church, the mostly Ukrainian worshipers — IT specialists, migrant factory laborers, nurses and cleaners — decided to repudiate the full-throated support for the war in Ukraine from Patriarch Kirill of Moscow.

    The Moscow Patriarch had repeatedly bestowed blessings on the Russian military, giving a historical golden icon of the Virgin Mary to a senior commander, for example, and casting the war as a holy struggle to protect Russia from what he called Western scourges like gay pride parades. He has been a vocal supporter of President Vladimir V. Putin, with the church receiving vast financial resources in return.

    “We saw that the Moscow Patriarchate was not engaged in theology, it was simply interested in supporting the ideology of the state,” said Archpriest Volodymyr Melnichuk of the Church of the Elevation of the Cross in Udine, Italy, “In essence the patriarch betrayed his Ukrainian flock.”

    So on March 31, the Ukrainian cleric wrote a letter severing all ties to the Moscow Patriarchate.

    With the Eastern Orthodox Easter approaching this Sunday, similar tensions are rippling through the church’s more than 200 million faithful, concentrated in eastern and southern Europe. Around the world, the war is dividing national churches, parishes and even families as they reassess relations with Patriarch Kirill and the Russian Orthodox Church.

    In the United States, some believers are switching churches. In France, Orthodox seminary students petitioned their bishop to break with the Moscow Patriarchate. In the Netherlands, the police had to intervene at a Rotterdam church after parishioners came to blows over the war.

    The Ukraine war has pitted combatants under the Moscow Patriarch against each other, and has placed Ukrainian worshipers in an especially untenable position. By tradition, Orthodox worshipers pray for their patriarch at all services.

    “How can you accept prayers for the patriarch who is blessing the soldiers trying to kill your son?” said Andreas Loudaros, editor of Orthodoxia.info, an Athens-based website that covers church affairs.

    Doctrinal disputes and intrigues within the Eastern Orthodox Church often spool out over decades, if not centuries. But with remarkable speed, the war has widened schisms long kept below the surface.

    Unlike the Roman Catholic Church, with its single, uncontested leader, each of the 15 Orthodox branches enjoys significant sovereignty. Heated debates have erupted within the Eastern Orthodox Church in numerous countries whether to openly ostracize Patriarch Kirill and Russia.

    The Moscow Patriarchate has sought to anoint itself the true seat of Orthodoxy ever since Constantinople, now Istanbul, fell to Islamic invaders in 1453. So Moscow has been at loggerheads for centuries with the ecumenical patriarch of Constantinople, always the spiritual leader of the church. But, the testy relations between Kirill and the current ecumenical patriarch, Bartholomew, burst into the open over the war.

    “He should not have identified so much with President Putin and even called Russia’s war against Ukraine ‘sacred,’” the patriarch recently told a group of students.

    “It is damaging to the prestige of the whole of Orthodoxy because Orthodoxy doesn’t support war, violence, terrorism,” Bartholomew said in an interview in Istanbul.

    Ukraine has been a particular source of antagonism between the two hierarchs. In 2019, Patriarch Bartholomew granted independence, called “autocephaly,” to a previously unsanctioned church in Ukraine, which had been subordinate to Moscow since 1686.

    Afterward, the Russian church severed contacts with Bartholomew. More than half Ukraine’s parishes rejected the decision and stayed under Moscow’s jurisdiction.

    Of the 45 dioceses in Ukraine, encompassing nearly 20,000 parishes, about 22 have stopped mentioning Patriarch Kirill during prayers, said Sergei Chapnin, a Russian religious scholar and frequent church critic.

    That is the first step toward breaking with Moscow, though still far from a formal rupture. But the dispute makes it difficult for many Ukrainian bishops to switch allegiances now.

    Some faithful in Ukraine question the silence of the bishops, wondering aloud whether they are fans of Mr. Putin, have been bribed or blackmailed to stay quiet or are hedging their bets lest Moscow prevails in the war.

    Archpriest Andriy Pinchuk, 44, the former mayor of a small agricultural village just south of the central city of Dnipro, said the hesitancy dismays many parish priests. Russian troops have destroyed countless churches.

    “We are ashamed to look into the eyes of regular Ukrainians, we are ashamed of the horrible aggressive words that Patriarch Kirill is saying constantly, we are ashamed of the Ukrainian bishops who put their heads in the sand and fear a rupture with the Moscow Patriarch,” said Father Pinchuk. Ukrainians constitute a significant part of the Moscow Patriarch’s flock, so losing them would be a blow.

    Father Pinchuk is the author of a petition signed by some 400 Ukrainian clerics asking church hierarchs to declare as heresy Kirill’s support for the Kremlin’s Russkii Mir or “Russian World,” project, which among other things has tried to extend church influence outside Russia as a foreign policy tool.

    “The future of any church in Ukraine will not be linked to Moscow unless it wins this war,” said Christophe D’Aloisio, a visiting professor of Eastern Christian and Ecumenical Studies at the University of Louvain in Belgium and an Orthodox parish priest, who signed a declaration in March against the “Russian World” project by more than 1,300 Orthodox scholars and theologians. “But it is the wrong moment to position yourself for or against.”

    Patriarch Kirill of Moscow has provoked widespread anger with a series of sermons and speeches, including saying that the country is battling the Antichrist, and urged Russians to rally around the government. Kirill has avoided condemning widely documented attacks on civilians, many of whom are his parishioners. Most national churches have not condemned Kirill.

    One possible reason emerges on the website of the Foundation for the Support of Christian Culture and Heritage, which is funded by Rosatom, the Russian state nuclear energy corporation. It lists church projects financed around the world in Bulgaria, Georgia, Poland, Serbia and the United States, among others.

    Numerous recipients have not denounced the war. “When you get money from Moscow it is not easy to be critical,” said Mr. D’Aloisio.

    About 300 priests, mostly inside Russia, signed a petition against the war. Three Lithuanian priests who were outspoken critics were just fired.

    In the United States, some adherents expressed anger that although the two main American branches of Russian origin, the Orthodox Church in America and the Russian Orthodox Church Outside of Russia, had condemned the fighting and worked to help refugees, they avoided criticizing Patriarch Kirill directly.

    An influx of converts in recent years, drawn by President Putin portraying himself as a bulwark against the West’s moral collapse, has intensified the wrangling.

    “It has torn the church apart in some ways,” said the Very Rev. Dr. John Jillions, a retired associate professor of religion and a former parish priest in Bridgeport, Conn. “I think that they are too hesitant, they need to come out much more forcefully that they are against Putin’s aggression and Patriarch Kirill’s apparent support.”

    Many people are questioning why St. Vladimir’s Orthodox Theological Seminary in Yonkers accepted a $250,000 donation from the Russian state religious foundation to name a chair in biblical studies after Kirill, suggesting that the money be returned or spent on Ukrainian refugees.

    The Very Rev. Dr. Chad Hatfield, the president of the seminary, said that the donation was received before the invasion and was under review, and that the Orthodox Church of America had condemned the war.

    Archpriest Victor Potapov in Washington, D.C., speaking for the Russian Orthodox Church Outside of Russia, called it wrong to single out Russia for blame, and said the church was offering fervent prayers for the war to end.

    Some parishioners are switching churches over the issue. “This is not my church, I cannot go to a church headed by a patriarch who is supporting war,” said Lena S. Zezulin. She left her church, St. Seraphim’s Russian Orthodox Church in Sea Cliff, Long Island, where she was baptized. She cannot convince her mother, aged 90, to quit.

    By all accounts, a serious cleavage in the church appears inevitable, but the course of the war will determine its depth and the scar tissue left behind.

    On Palm Sunday, sitting in the courtyard of an Orthodox church frequented by Ukrainians in Istanbul, Nadiia Kliuieva reeled off the terrible legacy from a conflict sanctified by Kirill, including children killed, women raped and the pain of Ukrainians everywhere.

    “I don’t know what kind of Ukrainian you would have to be to keep an association with the Moscow Patriarchate,” she said. “I think many people have opened their eyes.”

    Neil MacFarquhar reported from Istanbul and Sophia Kishkovsky from Long Island.

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    Eric Schmitt

    Americans will train Ukrainians to use U.S. heavy artillery for expected fighting in the east.

    WASHINGTON — The United States in the next few days will begin training Ukrainian troops to operate powerful howitzers that the Biden administration is sending to Ukraine to help it fight the next major phase of the war, a senior Pentagon official said on Monday.

    President Biden last week announced an $800 million military aid package for Ukraine that for the first time included more-powerful weaponry, including 18 155-millimeter howitzers and 40,000 rounds of artillery ammunition.

    The Ukrainians will need training to use the American weapons, but their commanders are loath to spare many troops from the current fighting. So a small group of Ukrainian soldiers — most likely experienced with artillery and familiar with the Soviet-designed 152-millimeter counterpart to the American howitzer — will be brought to a neighboring country to learn the new system, the Pentagon official said.

    After they are trained over a number of days, the Ukrainians will return to their units to instruct their comrades, a common practice the Pentagon calls “train the trainers.”

    “We do expect to be able to move forward here, in the next few days, on training trainers on the howitzers outside of Ukraine,” the senior Pentagon official said, speaking on condition of anonymity to discuss operational details.

    In the new phase of the war, American military analysts expect the Russian and Ukrainian armies to try to flank and surround each other on the wide-open flatlands of eastern Ukraine’s Donbas region, firing fierce barrages of artillery at each other from a distance.

    The Ukrainians will need a new arsenal of weapons, particularly long-range artillery and multiple-launch rocket systems, U.S. and other Western military officials said. They will also require more armored vehicles to protect their forces and to tow artillery pieces to the front lines.

    The 18 American howitzers bound for Ukraine will come from existing Army and Marine Corps inventories in the United States, the senior Pentagon official said. They will be flown to a staging base near Ukraine, most likely in Poland, Romania or Slovakia, where the training will take place. “We’re moving with all haste to get them there,” the Pentagon official said.

    John Ismay contributed reporting.

    Ivan Nechepurenko

    Russia’s Defense Ministry said it had used air-based missiles to destroy Ukraine’s 124th Joint Logistics Support Center in the Lviv area. In a statement, the ministry said that “large-scale shipments of foreign weapons” were stored in the facility, a claim that could not immediately be confirmed. Ukrainian officials had said that empty warehouses were struck.

    Alan Rappeport

    Treasury Secretary Janet L. Yellen will call on American allies to increase economic pressure on Russia in response to its “reckless” war in Ukraine at the spring meetings of the World Bank and the International Monetary Fund in Washington this week.

    Jane Arraf

    After Russia’s deadly attack, Lviv’s mayor pleads with residents to take shelter when they hear sirens.

    LVIV, Ukraine — The mayor of Lviv, in western Ukraine, pleaded on Monday with the city’s residents to go to bomb shelters when air-raid sirens sound, on a day when a Russian missile attack that included a strike on a garage breached the city’s relative calm and killed seven people.

    Almost three months into the war, many Lviv residents take for granted the frequent sirens that indicate the city’s airspace has been breached. Apart from those in government buildings and shelters for the displaced, few people retreat to shelters.

    “I reiterate my call to all the residents: Whenever you hear a siren, please, we mourn the fallen but we have to be vigilant because the enemy is getting more and more atrocious,” said the mayor, Andriy Sadovyi. “You have to protect yourselves.”

    At least four Russian missiles struck Lviv on Monday morning. Ukrainian officials said three hit empty military warehouses while a fourth struck a garage near railway tracks in the western part of the city. At least 11 people were injured, including two who had critical injuries and a child who was among those less seriously wounded.

    Mr. Sadovyi said the strike on the garage also shattered windows at a school and at a nearby hotel that had been turned into a shelter for Ukrainians fleeing fighting in the east.

    The attacks prompted a realization that even hundreds of miles from the front lines, this city known as a tourist destination and the cultural capital of Ukraine could be attacked at any time.

    In western Lviv, gray smoke billowed from what remained of the red roof of the long, concrete garage, which had signs reading “carwash” and “tire replacement.”

    The hole in the roof indicated that the building, which overlooks a railway line in a ravine below, had suffered a direct hit from a missile. As another air-raid siren sounded, firefighters tried to extinguish the flames while ambulances ferried away the wounded.

    A few streets away from the burning building, a resident hung her laundry out to dry while others walked small dogs wearing sweaters.

    “If the garage was the ultimate target, maybe they were aiming at the railway station,” said Maksym Koztsykyy, head of Lviv’s military administration. “There are no longer any safe or unsafe locations.”

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    Anton Troianovski and Patricia Cohen

    Bleak assessments of the Russian economy clash with Putin’s rosy claims.

    Russia’s central bank chief warned on Monday that the consequences of Western sanctions were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs were at risk in the Russian capital alone, stark acknowledgments that undermined President Vladimir V. Putin’s contention that sanctions had failed to destabilize the Russian economy.

    The bleak assessments from two senior officials align with the forecast of many experts that Russia faces a steep economic downturn as its inventory of imported goods and parts runs low. How Russians react to the financial hardships resulting from Mr. Putin’s invasion of Ukraine will determine in part whether anything can weaken the Russian leader’s grip on power or sap support for the war.

    Russia’s economy has avoided a crippling collapse for now, but more sanctions are on the way that would further increase the economic pain. The European Union is formulating a plan to curb imports of Russian oil. And Treasury Secretary Janet L. Yellen is expected to call on American allies to increase economic pressure on Russia at the spring meetings of the World Bank and the International Monetary Fund in Washington this week, according to a Treasury official.

    Estimates from international financial organizations of the contraction in the Russian economy range from 10 to 15 percent. On Monday, the Russian central bank said on its website that consumer prices on average were 16.7 percent higher than they were a year ago.

    Wally Adeyemo, deputy secretary of the U.S. Treasury, predicted during an economic conference on Monday that Russian inflation would soar and imports would plummet, leaving the Kremlin “with fewer resources to prop up the Russian economy, pursue its invasion in Ukraine and project power in the future.”

    But Mr. Putin projected an entirely different scenario on Monday, using the fact that the Russian economy had avoided a full-fledged panic to bolster his claim that the West’s punishing sanctions would not deter him.

    Western penalties, he said in a televised videoconference with senior officials, were meant to “rapidly undermine the financial and economic situation in our country, provoke panic in the markets, the collapse of the banking system and a large-scale shortage of goods in stores.”

    “But we can already confidently say that this policy toward Russia has failed,” he went on. “The strategy of an economic blitzkrieg has failed.”

    Mr. Putin was in part addressing a domestic audience, seeking to reassure Russians who have had to endure fears of cash shortages, a battered stock market and the shuttering of popular Western retailers like Ikea. He has a powerful state propaganda machine to amplify his message.

    Mr. Putin said he was prepared to increase government spending to stimulate the economy, an indication that continued revenues from energy exports were giving the Kremlin the flexibility to soften the blow of sanctions. Europe’s energy purchases inject more than $800 million each day into the Russian economy, according to Bruegel, an economics institute in Brussels.

    Aggressive capital controls imposed by the central bank have helped the ruble recover from its crash in the days after the invasion. The central bank has also raised interest rates to induce savers to keep their money in the bank, although the high rate makes it more expensive to borrow money to invest. And there are few reports of major layoffs or extensive food shortages in grocery stores.

    But contrary to Mr. Putin’s optimism, two top officials cautioned on Monday that more economic hardship was looming. Mayor Sergei S. Sobyanin of Moscow announced a $40 million program to help people laid off by foreign companies find temporary employment and new jobs. According to his office’s estimates, he said, “around 200,000 people are at risk of losing their jobs” in the city of 13 million.

    Mr. Sobyanin wrote in a blog post that the newly unemployed could work in the city’s parks, service centers and public health pavilions, “an opportunity to do useful work and acquire new skills.”

    In an appearance at the lower house of Parliament, Elvira Nabiullina, the chairwoman of the Russian central bank, gave a more far-reaching, negative assessment. She told lawmakers that while the sanctions’ impact had largely been on the financial markets at first, they “will now begin to increasingly affect the real sectors of the economy.”

    For example, she said, “practically every product” manufactured in Russia relies on imported components. Factories for now may still have them in stock. But because of new Western export restrictions, Russian companies will be forced to shift their supply chains or start making their own components, she said.

    “At the moment, perhaps this problem is not yet so strongly felt, because there are still reserves in the economy, but we see that sanctions are being tightened almost every day,” she said. “The period during which the economy can live on reserves is finite.”

    Ms. Nabiullina, an internationally respected central banker who reportedly tried to resign in the days after the war, said about half of the central bank’s $600 billion foreign currency and gold reserves remained frozen because of sanctions. Those reserves that the bank still controlled, she said, were mainly gold and Chinese yuan — of little use in trying to stabilize the ruble — forcing the bank to resort to capital controls like limiting how much foreign currency could be taken out of the country.

    “They just cannot continue because they don’t have Western inputs, and it will take years and trillions of dollars to create their own supply chains,” said Michael S. Bernstam, a research fellow at the Hoover Institution at Stanford University.

    “Even their most important industries are in trouble,” Mr. Bernstam said, referring to gas and oil.

    The central bank is talking about recapitalizing banks and reducing capital requirements to half of what they were previously, which Mr. Bernstam interpreted as a sign that banks risk insolvency.

    In his televised videoconference later in the day with Ms. Nabiullina and several other officials, Mr. Putin acknowledged that the Russian economy did face some problems, including inflation. He said he had already directed the pensions and salaries of state employees — part of Mr. Putin’s political base — to be adjusted for inflation, and he indicated that he supported greater government spending to stimulate the economy.

    “The budget should actively support the economy, saturate the economy with financial resources, and maintain its liquidity,” Mr. Putin said. “There are opportunities for this. Of course, we need to act carefully.”

    But as he has in the past, Mr. Putin couched the acknowledgment of economic challenges in Russia with the insistence that its adversaries were faring far worse. He told officials that because of its sanctions against Russia, the West was seeing “the growth of inflation and unemployment” and “the decline in the standard of living of Europeans.”

    It was an echo of a common refrain on Russian state television, which has been airing frequent reports on rising energy prices in Europe and the United States. The Kremlin’s message to the Russian public is that it is only a matter of time before Western unity over the invasion of Ukraine collapses.

    On Sunday, Dmitri A. Medvedev, the vice chairman of Mr. Putin’s security council, wrote in a social media post that “hyperinflation” in Europe would soon stoke protests in the form of “smelly bonfires made of tires on the streets of well-groomed European cities.”

    He added: “Then the Brussels aunts and uncles will have to change their rhetoric.”

    Anton Troianovski reported from Hamburg, Germany, and Patricia Cohen from New York. Alan Rappeport contributed reporting from Washington.

    Jane Arraf

    A Russian strike hits Lviv, a city relatively untouched by violence.

    LVIV, Ukraine — Russian missiles struck Lviv on Monday, killing at least seven people in the first reported deaths of the war in the western city, where hundreds of thousands of displaced people have fled to escape the fierce fighting in other parts of Ukraine.

    The head of Lviv’s military administration, Maksym Koztyskyy, said three missiles hit empty military warehouses while a fourth hit a garage, killing and injuring civilians. He did not say whether all the casualties were from the garage strike, which hit a few hundred feet from a set of railway tracks.

    “If the garage was the ultimate target, maybe they were aiming at the railway station,” he said. “There are no longer any safe or unsafe locations.”

    The head of Ukraine’s railway service, Oleksandr Pertsovskyi, said he had no proof that the attack was aimed at the railway, which has some facilities near military sites.

    For many in Lviv, the attacks opened a new page in the conflict: a realization that even hundreds of miles from the front lines, this city known as a tourist destination and the cultural capital of Ukraine could be attacked at any time.

    “We have to be vigilant because the enemy is getting more and more atrocious,” said Lviv’s mayor, Andriy Sadovyi. “You have to protect yourself,” he said, pleading with residents to go to bomb shelters when air raid sirens sounded.

    At one of the impact sites, gray smoke billowed from what remained of the red roof of a long, concrete garage with a sign reading “carwash” and “tire replacement.” The hole in the roof indicated that the building, which overlooks railway tracks in a ravine below, had suffered a direct hit from a missile. As another air raid siren sounded, firefighters tried to extinguish the flames while ambulances ferried away the wounded.

    A few streets away from the burning building, a resident hung her laundry out to dry while others walked small dogs wearing sweaters.

    As the garage burned, a train from the eastern city of Dnipro rumbled slowly by on its way to the nearby Lviv train station, carrying passengers fleeing the fighting in Dnipro and headed to the city of Truskavets in western Ukraine. It stopped briefly in Lviv and one of the conductors said he had tried to reassure the passengers as they started hearing about the airstrikes by phone.

    “People were getting information from their relatives in Lviv” about the attacks, said the conductor, Fedir, leaning out of the railway car to talk before it pulled away. “They weren’t panicked, but they were worried. I told them to stay calm,” he added, asking that he be identified by his first name only.

    Inside the train station, Anna Khrystiuk, a volunteer staffing an information desk for displaced people flooding into the train station, said most people had ignored the air raid siren until the first explosion.

    “We told people to go to the shelter but they didn’t listen to us,” said Ms. Khrystiuk, 23. But with the sound of the explosion, she said, passengers ran to the underground level of the station that serves as a shelter.

    “It was panic,” she said. “Many people came from Kharkiv and other places and they were so afraid of rockets already. They thought that it was safe to stay here.”. While they were underground, they heard three more explosions.

    “Many people cried,” she said. “We told them to keep calm and everything would be OK.”

    Orest Maznin, a police officer, said he had been driving to work past the garage when the missile struck and he narrowly escaped being hit by shrapnel. His car windshield had a large hole from the impact of a piece of metal.

    He said he and other drivers slammed on the brakes and took cover near their cars when the missiles struck.

    “It happened too quickly for me to be afraid,” said Mr. Maznin, who joined the police force just six months ago.

    In addition to the seven killed, Mr. Kozytskyy said 11 people were injured, but that toll could rise as rescue workers cleared rubble from the impact site. At least two people were critically injured, and a child was among those with more minor injuries.

    Mr. Kozytskyy said the missiles were launched by aircraft coming from the direction of the Caspian Sea.

    The Lviv mayor said earlier on Monday that five missiles were fired.

    A month ago, Russian missiles struck a military base outside the city that was used extensively for training Ukrainian forces. And Russian missile attacks hit a fuel storage site and a tank repair facility in Lviv in late March.

    “The world knows that Lviv is the biggest hub for those fleeing from shelling and over 100 embassies moved to Lviv,” said Mr. Sadovyi, the mayor. “This is an attempt to intimidate.”

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    Ivan Nechepurenko

    Russia claims widespread strikes as it prepares for offensive in Ukraine’s east.

    Russia claimed Monday that it had struck a wide array of targets in Ukraine overnight amid signs that its forces were making final preparations to launch a large-scale offensive in the country’s east.

    The Russian Defense Ministry said most of the strikes, conducted by high-precision missiles, hit areas in eastern Ukraine. The air force, missile forces, artillery and air-defense systems had hit more than 300 targets, the ministry added, one of the broadest series of strikes reported in recent weeks.

    The intensified attacks claimed by the ministry — which did not include the missile strike in the western city of Lviv on Monday morning that killed at least seven people — came as Russian forces were close to a complete capture of the southeastern port city of Mariupol, where they have surrounded the last remaining Ukrainian troops at a sprawling steel plant and have bombarded the facility for days.

    The capture of Mariupol would constitute a huge strategic prize for Russia as it would secure an overland route to Crimea, the peninsula that Russia seized in 2014, and would free up forces for the offensive in the eastern region known as Donbas. The situation in the two breakaway areas of the Donbas, under the control of Moscow-backed separatists since 2014, has been cited by President Vladimir V. Putin as one of the key justifications for his decision to launch the war.

    The Defense Ministry said its air-based missiles had hit command points, fuel depots and ammunition warehouses in five eastern Ukrainian towns, as well as in the southern city of Mykolaiv. Targets included military facilities in the towns of Barvinkove and Huliaipole, two strategic locations that military experts predict could be launching points for Russia’s eastern offensive.

    Pavel Luzin, a Russian military analyst, said that while Russia has hit railway infrastructure in Ukraine, so far it has avoided targeting its missiles at bridges over big rivers.

    “If Russia plans to expand its presence on Ukraine’s territory — and the end goal since 2014 has been the destruction of Ukrainian statehood as such — it would need the railway too,” Mr. Luzin said.

    Also on Monday, the head of the regional administration in Luhansk, which is part of Donbas, said that Russian forces had gained control of the town of Kreminna, adding to territory in the region held by Moscow.

    “We see that they have accumulated enough forces and resources and have launched mass offensives in several directions,” the official, Serhiy Haidai, said of the Russian forces.

    Pro-Russia military analysts and talking heads on state-run television have been promoting the Donbas offensive as the decisive battle that could be a turning point in the war.

    “The big battle for the Donbas has already started,” said Yuri Podolyaka, a pro-Russia analyst, who regularly publishes his military reports on his popular channel on Telegram. “The activity of the Russian artillery and air forces has intensified again.”

    After almost two months of fighting in Ukraine, many pro-war commentators in Russia have been pushing the army to press harder to produce tangible victories that would cover up some of the embarrassments Moscow had to suffer, including the sinking of a warship in the Black Sea last week and the retreat from the Ukrainian capital, Kyiv.

    So far, Russia has been able to claim only the capture of Kherson, a regional capital, as its biggest military achievement. It took weeks for Moscow’s forces to squeeze Ukrainian fighters out of urban areas in Mariupol, which happened only after Russian bombardment nearly destroyed the port city.

    Thomas Gibbons-Neff and John Ismay

    The New York Times verified that Ukrainian forces hit a village with cluster munitions.

    HUSARIVKA, Ukraine — It was in early March when the spent warhead of a cluster munition rocket landed next to Yurii Doroshenko’s home in eastern Ukraine, having dispensed its lethal bomblets over his village.

    “They were shelling and it hit the street,” he said.

    These types of internationally banned weapons have been repeatedly used by the Russian military since it invaded Ukraine in February. Human rights groups have denounced their use. Western leaders have linked their presence to a bevy of war-crimes allegations leveled at Moscow.

    But the cluster munition that landed to next to Mr. Doroshenko’s house was not fired by Russian forces. Based on evidence reviewed by The New York Times during a visit to the area, it is very likely to have been launched by the Ukrainian troops who were trying to retake the area.

    Nobody died in that strike in Husarivka, an agricultural hamlet surrounded by wheat fields and natural-gas lines, though at least two people were killed as Ukrainian forces shelled it for the better part of month, targeting Russian forces.

    As the war approaches its eighth week, both sides have relied heavily on artillery and rockets to dislodge each other. But the Ukrainians’ decision to saturate their own village with a cluster munition that has the capacity to haphazardly kill innocent people underscores their strategic calculation: This is what they needed to do to retake their country, no matter the cost.

    Cluster munitions — a class of weapon comprising rockets, bombs, missiles, mortar and artillery shells — split open midair and dispense smaller bomblets over a wide area. The hazard to civilians remains significant until any unexploded munitions have been located and properly disposed of by experts.

    The Convention on Cluster Munitions, which took effect in 2010, bans their use because of the indiscriminate harm they can cause to civilians: Humanitarian groups have noted that 20 percent or more of antipersonnel submunitions fail to detonate on impact, yet they can explode later if they are picked up or handled.

    More than 100 nations have signed the pact, though the United States, Ukraine and Russia have not.

    “It’s not surprising, but it’s definitely dismaying to hear that evidence has emerged indicating that Ukraine may have used cluster munitions in this current conflict,” said Mary Wareham, advocacy director of the arms division at Human Rights Watch. “Cluster munitions are unacceptable weapons that are killing and maiming civilians across Ukraine.”

    An adviser to the Ukrainian armed forces and the Ministry of Defense declined to comment.

    Russian troops had seized Husarivka from Ukrainian units in the first few days of March, occupying buildings on its outskirts and near its center. The 220-millimeter Uragan artillery rocket that landed near Mr. Doroshenko’s home — fired from a truck-mounted launcher many miles away — struck on either March 6 or 7, said Mr. Doroshenko, the town’s informal leader.

    By that point, the village was well under Russian control.

    During a visit around the property and Mr. Doroshenko’s street on Thursday, Times reporters viewed large pieces of the artillery rocket that dispensed the cluster munitions, confirming the type of weapon that had been fired. It landed near the Russian army’s makeshift headquarters in an adjacent farm workshop, residents said, meaning the Russian forces were almost certainly the target.

    Throughout the occupation, Ukrainian forces incessantly shelled the Russian troops there, and at least two of the same type of cluster munition were lodged in a field by Mr. Doroshenko’s home, just a few hundred yards away from the Russians’ headquarters.

    The rockets fell around a small neighborhood of a dozen or so single-story homes interspersed with small gardens.

    As the rockets neared the farm, their warheads — probably carrying 30 antipersonnel bomblets apiece — would have separated from the weapons’ solid rocket motors, breaking open and casting their deadly cargo across the neighborhood.

    These small munitions each contain the equivalent of about 11 ounces of TNT, slightly less than twice as much as a standard hand grenade.

    The attack on the Husarivka farm appears to be the first use of a cluster munition by Ukrainian troops since the Russian invasion began on Feb. 24. In 2015, Ukrainian forces used cluster munitions during the opening months of their war against Russian-backed separatists in the country’s east.

    When confronted with the prospect that the Ukrainian military had shelled his village with cluster bombs, Mr. Doroshenko, 58, seemed indifferent.

    “I don’t know,” he said. “The main thing is that after those rockets everybody comes out alive.”

    The hazard posed by small undetonated munitions prevented Times reporters from closely examining all the weapons that landed. They visually verified from a distance two of the three rocket remnants as being Uragan cluster munitions, which leave behind the rocket’s nose cone followed by a long skeletal metal frame that held the bomblets together in flight.

    On April 8, The Times verified that a similar kind of Uragan rocket, loaded with anti-vehicle land mines, was fired by Russian troops in a strike against the town of Bezruky, a suburb of Kharkiv, once Ukraine’s second-largest city.

    Much has been said about the Russian shelling of Ukrainian towns — frequent artillery barrages that wound and kill residents and push the ones who remain in these contested areas into basements or shelters. The danger to civilians is no different under the barrels of Ukrainian artillery, as their forces desperately try to retake the parts of the country under Russian control.

    Lubov Dvoretska, 62, lost her husband, Olexandr, during the shelling of Husarivka by Ukrainian forces at the end of March, just days before Russian troops retreated from there.

    “Ones are shooting this way, others another way,” she recounted. “My God, everything is thundering. And on March 10, it was said that half of Husarivka had left for Chepelivka. Pack up and leave because it will get worse. And then I left.”

    Ms. Dvoretska fled, but her husband, Olexandr, stayed behind to tend their livestock. Later, residents told her that Olexandr was injured in a mortar strike on March 22 and most likely died the next day.

    “He was discovered dead in the house on the 23rd, and on the 24th they could barely reach me on the phone to notify me,” she said. “Just as he was, in the same clothes, he was buried inhumanly, like an animal.”

    Another man, Volodymyr Strokov, was killed during the shelling on March 22, residents said.

    Before the war, Husarivka had a population of just over 1,000. It is now down to around 400, after hundreds packed what they could and left. Ukrainian forces retook the village around March 26. Now, the village — about three miles from the front line near the eastern city of Izium — is attacked daily by both Russian artillery and aircraft, residents said.

    Through tears, Ms. Dvoretska pointed to where her neighbors had buried her husband in a raised dirt grave in their backyard, marked with a homemade wooden cross.

    “I never thought it would happen this way,” she yelled. “It never got in my head that I will be left alone at my old age. Alone.”

    Thomas Gibbons-Neff reported from Husarivka, Ukraine, and John Ismay from Washington. Natalia Yermak contributed reporting from Husarivka.

    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : le dilemme allemand de la livraison de chars à Kiev

    Publié le : 13/04/2022 - 19:09

    Sébastian SEIBT Suivre

    Le gouvernement allemand est partagé sur la question de livrer des armes lourdes, comme des chars, à l’Ukraine pour se défendre contre l’invasion russe. Le chancelier, Olaf Scholz, est plus qu’hésitant à répondre aux sollicitations de plus en plus pressantes de Kiev, qui fait tout pour suggérer que l’issue de la guerre dépend avant tout de Berlin.

    Le sort de Marioupol et de la région du Donbass dépendrait “de la livraison d’armes allemandes que nous pouvons obtenir” mais ne viennent pas, a déploré Oleksii Arestovitch, conseiller du président Volodymyr Zelensky, mercredi 13 avril.

    Une sacrée pression sur Berlin, alors qu’une victoire dans l’est de l’Ukraine est décrite comme le nouvel objectif majeur du président russe, Vladimir Poutine, après son échec à Kiev. 

    Le président allemand humilié

    Surtout qu’Oleksii Arestovitch n’est pas le seul à pointer l’Allemagne du doigt. Le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a fait de même dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Die Welt Am Sonntag, dimanche 10 avril. “L’Allemagne se montre froide à notre égard”, a-t-il ajouté. Et Andriy Melnyk, l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne, ne manque pas une occasion pour demander plus d’armes à Berlin, quitte à entrer en conflit ouvert avec Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense . 

    L'Ukraine n'a, en outre, pas le monopole de la critique contre Berlin. Le vice-Premier ministre polonais, Jaroslaw Kaczynski, a taclé les hésitations allemandes, tout comme l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui a estimé qu'en tant que "grande démocratie", l'Allemagne devait "montrer l'exemple".

    Et puis, il y a eu l’humiliation de Frank-Walter Steinmeier, le président allemand. Ce dernier avait annoncé son intention de se rendre à Kiev avant d’apprendre, le 12 avril, que le gouvernement ukrainien n’avait aucune intention de le recevoir. Ce cacique du SPD est, en effet, tenu en partie pour responsable, par les Ukrainiens, de la politique plutôt accommodante de l’Allemagne envers la Russie, y compris après l'annexion de la Crimée en 2014 (il a été deux fois ministre des Affaires étrangères d’Angela Merkel).

    Mais surtout, Volodymyr Zelenski ne veut pas se satisfaire d’un responsable dont le pouvoir est avant tout symbolique. Il espère rencontrer Olaf Scholz. Le chancelier allemand ne s’est pas rendu à Kiev depuis le début de la crise ukrainienne, contrairement à plusieurs autres dirigeants occidentaux comme le président français, Emmanuel Macron, qui a effectué le déplacement dans la capitale ukrainienne en février ou le Premier ministre britannique, Boris Johnson, le week-end dernier .

    Le président ukrainien a pu croire que ses demandes avaient été entendues, puisque Berlin avait d'abord fait savoir, mercredi, que le chef du gouvernement allemand se rendrait rapidement à Kiev. Finalement, il n'en sera rien... pour l'instant, a décidé la chancellerie allemande. Olaf Scholz et Volodymyr Zelenski n'auront donc pas l'occasion, dans l'immédiat, de discuter "des décisions pratiques" concernant la "livraison d'armes lourdes", comme l'espérait Oleksii Arestovitch.

    Car c’est de ça qu’il s’agit. Kiev est bien décidé à mettre Berlin au pied de sa “Zeitenwende” - le “changement d’époque” pour l’Allemagne annoncé par Olaf Scholz après le début de la guerre en Ukraine, et qui impliquait une position moins pacifiste de Berlin et des fournitures d’armes. Sauf que depuis ce discours qualifié d’historique, le chancelier allemand a été accusé de traîner des pieds, que ce soit pour la livraison d’armes ou pour l’instauration des sanctions économiques les plus sévères comme l’embargo sur le gaz et le pétrole russes.  Olaf Scholz a toujours répété que l’Allemagne “livrait ce qu’elle pouvait et ce qui était utile [à l’Ukraine]” en matière d’armes. 

    Le fiasco des casques et des armes obsolètes

    Jusqu’à présent, Berlin a autorisé pour 186 millions d’euros de livraison de matériel militaire, d’après les chiffre du ministère de l’Économie. Mais ces envois d’équipements à l’Ukraine ont été davantage “tragi-comiques” que vraiment utiles, souligne le quotidien Die Zeit. 

    Il y a d’abord eu le fiasco de l’envoi des 5 000 casques militaires, qui avait été décidé avant le début de la guerre. L’Ukraine n’en voulait pas déjà à l’époque, mais, en plus, “ils sont arrivés après le début de l’invasion, lorsque la situation sur le terrain avait changé du tout au tout ce qui rendait ces équipements encore moins nécessaires”, poursuit le quotidien.

    La ministre de la Défense, Christine Lamprecht, a ensuite décidé d’envoyer des armes anti-char et des dispositifs de défense anti-aériens. Mais elle a opté pour du matériel en partie trop vieux pour être utile. Le gouvernement a, notamment, livré des missiles anti-aériens “Strela”, fabriqués en 1968, et qui sont trop vieux pour être tirés en toute sécurité, d’après un rapport de l’armée allemande de novembre 2021. Ils auraient même dû être détruits en 2014.

    Volodymyr Zelenski espère que Berlin fera mieux pour la bataille du Donbass. Il veut des armes lourdes, ce qui signifie, notamment, des chars. La physionomie des combats dans l’est ukrainien devrait, en effet, être très différente de la campagne ratée pour prendre Kiev, explique la Süddeutsche Zeitung.

    Les forces russes devraient déployer moins d’avions et plus de chars et d’infanterie pour encercler les forces ukrainiennes sur place. “Ce seront des affrontements de forte intensité pour lesquels les Ukrainiens auront besoin avant tout de chars afin de pouvoir frapper fort et pouvoir manœuvrer vite”, précise le quotidien. 

    Les Verts et le FDP pour l’envoi de chars à l’Ukraine

    Cet appel à l’envoi de chars a poussé le gouvernement allemand au bord de la crise interne. Les Verts et les libéraux du FDP - les deux partenaires du SPD au sein de la coalition au pouvoir - sont favorables à cette livraison d’armes lourdes. La ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a même dit qu’il fallait faire vite.

    Doucement lui ont répondu Olaf Scholz et Christine Lambrecht, tous deux membres du SPD. La ministre de la Défense a prétexté une absence de chars en réserve. Il faudrait en utiliser qui sont déjà mobilisés, ce qui “mettrait en danger la sécurité nationale” allemande, d’après Christine Lambrecht. 

    Le chancelier allemand, quant à lui, ne voudrait pas être le premier à envoyer des armes offensives à l’Ukraine. Jusqu’à présent, les pays qui soutenaient Kiev se contentaient de renforcer les défenses ukrainiennes avec des missiles anti-aériens ou anti-tanks. En faisant parvenir des chars d’assaut à l’Ukraine, l’Allemagne prendrait une part bien plus active dans le conflit : “cela risquerait d’être perçu comme un acte de guerre par la Russie qui pourrait entraîner le monde dans la IIIe guerre mondiale”, a estimé le général Erich Vad, qui a été le conseiller militaire d’Angela Merkel, interrogé par Die Welt.

    Olaf Scholz est ainsi pris au piège de sa “Zeitenwende”. Les excuses logistiques de la ministre de la Défense et les mises en garde contre le risque d’escalade pèsent peu face aux images des horreurs de la guerre en Ukraine. Une majorité d’Allemands est favorable à la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine, d’après un sondage de l’Institut statistique allemand Forsa publié mardi.

    Les industriels allemands de l’armement mettent, en outre, une pression supplémentaire sur le gouvernement. Le groupe Rheinmetall a annoncé qu’il disposait d’une centaine de chars qui pouvaient être livrés rapidement - en moins de deux mois - aux Ukrainiens. Il s'agit des véhicules de combat motorisé Marder, fabriqué depuis les années 1970, et des Leopard 1, des tanks lourds dont la production remonte aux années 1950.

    Ce fabricant d’armement a même précisé qu’il s’agissait de modèle facile à prendre en main. Une manière de couper l’herbe sous le pied à un autre argument du SPD, selon qui il n’était peut-être pas judicieux d’envoyer des chars que les soldats ukrainiens ne pourraient utiliser avant d’avoir été formés pendant des mois.

    Le New York Times s'interroge aussi sur la réalité de l’engagement allemand à faire le maximum pour l’Ukraine. Avec son déplacement envisagé en Ukraine, Olaf Scholz espérait probablement prouver que l’un des plus importants changements de politique étrangère en Europe - l’abandon du pacifisme avant tout en Allemagne - n’était pas que des paroles creuses. 

    Malgré ces pressions venues de toutes parts, Olaf Scholz a donc décidé, finalement, de ne pas se rendre à Kiev. Mais alors que "Berlin semble penser avoir le temps, l'Ukraine n'en a pas", avait rappelé début avril Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, à ses homologues de pays de l'Otan.

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    France24 - Monde

    Les retraites au cœur de la présidentielle : mais comment fonctionne le système français ?

    Publié le : 12/04/2022 - 17:55

    Marc DAOU Suivre

    Avec le pouvoir d'achat, la réforme des régimes des retraites semble s'imposer comme l'un des principaux thèmes de la campagne qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, tous deux qualifiés pour le second tour de la présidentielle. Retour sur un système au cœur du débat politique.

     

    Alors qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen lorgnent les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui pourraient faire basculer le second tour de la présidentielle, le dossier des retraites, sujet complexe à l’origine de mouvements sociaux d’ampleur en France, est devenu une question centrale de la campagne de l’entre-deux-tours, au même titre que le pouvoir d'achat.

    En effet, dès le lendemain du premier tour, lors de son déplacement dans le nord de la France, le président sortant a semblé assouplir sa position sur le sujet​, en laissant entendre qu’il était prêt à faire des concessions sur l’un des piliers de son programme. Précisément, il s’est dit prêt à revoir son projet de reculer progressivement l’âge de la retraite à 65 ans en évoquant un âge de départ à 64 ans – contre 62 ans aujourd'hui. 

    Un premier compromis qui en dit long sur l’importance de la thématique, alors que sa rivale, après avoir longtemps plaidé pour la retraite à 60 ans, défend désormais un départ à cet âge pour les seuls salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans.

    Pour comprendre pourquoi la réforme du système des retraites français est une question politique aussi sensible, France 24 se penche sur son modèle et son financement.

     

    •  Un système par répartition

    Mis en œuvre en 1945, le système de retraites français est fondé sur une solidarité intergénérationnelle entre actifs et retraités. Le principe repose sur les cotisations versées par les actifs au cours d’une année, qui servent à payer les pensions des retraités de cette même année. Le système est basé principalement sur la contributivité, c'est-à-dire qu’un retraité perçoit une pension qui est calculée en fonction des revenus de son activité antérieure, des cotisations versées et du nombre d’années passées à travailler (exprimé en trimestres). Toutefois, le système est solidaire puisqu’il prévoit des avantages de retraite non contributifs, c’est-à-dire sans versement de cotisations, à ceux qui ont connu une vie active perturbée.

     

    •     Le mode de calcul de la retraite

    Pour obtenir la meilleure pension possible dans l’ensemble des régimes de retraites, c'est-à-dire une retraite à taux plein, sans décote, il faut soit justifier d'un certain nombre de trimestres d'assurance retraite selon l'année de naissance et le statut (fonctionnaire), soit partir à la retraite à 67 ans. Par exemple, selon le système actuel, un salarié du privé né entre 1961 et 1963 doit avoir cotisé pendant une durée minimale de 168 trimestres (42 ans), tandis qu’à partir de la génération née en 1973, il faut avoir cotisé pendant 172 trimestres (43 ans). 

     

    •     Régime de retraite

    La retraite de base, la retraite complémentaire et la retraite supplémentaire sont les trois composantes du système de retraite. Les deux premières sont obligatoires, c’est-à-dire que les cotisations sont imposées aux salariés et à leurs employeurs, tandis que la retraite supplémentaire est facultative. La plupart des actifs cotisent à la fois à un régime de base (jusqu’au plafond de la sécurité sociale, soit 3 311 euros par mois) et à un régime complémentaire ou additionnel, sur tout ou une partie de leurs revenus. Il existe 42 régimes de retraite, avec des règles de calcul des cotisations et des pensions souvent bien différentes (régime général, mutualité sociale agricole, régime social des indépendants, régimes spéciaux).

     

    •     La retraite et les retraités en chiffres

    Selon les derniers chiffres sur les retraités et la retraite de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), le service statistique du ministère de la Santé et des Solidarités, mis à jour en mai 2021, au 31 décembre 2019, l’âge moyen conjoncturel de départ à la retraite continue de s’élever et atteint 62 ans et 2 mois. Le départ à la retraite des hommes arrive en moyenne 7 mois plus tôt que celui des femmes : 61 ans et 11 mois contre 62 ans et 6 mois. 

    Fin 2019, 16,7 millions de personnes, vivant en France ou à l’étranger, étaient enregistrées comme retraitées de droit direct d’au moins un régime français. En incluant les retraités dits "de droits dérivés", qui touchent des pensions de réversion (d'un conjoint décédé), le nombre total de retraités tous régimes confondus est de 17,8 millions de personnes. Toujours selon la Drees, la pension moyenne de droit direct tous régimes confondus des retraités résidant en France s’établit à 1 393 euros mensuels après prélèvements sociaux.

     

    •     Le financement des retraites

    L'équilibre financier du système dépend du rapport entre le nombre de cotisants et celui des retraités. Il évolue notamment en fonction des taux de croissance des revenus et de la population active occupée. Les prélèvements pour financer les retraites représentent actuellement près de 31 % des revenus des actifs. Et 75 % du financement du système de retraite proviennent de cotisations sociales. Le reste des ressources est constitué des recettes fiscales, notamment des impôts et taxes affectées et la CSG et de transferts d’organismes tiers, tels que l’assurance chômage, au titre du principe de la solidarité financière.

    "Premier poste de dépenses sociales", publiques et privées, selon la Drees, les pensions de retraite représentent 327,9 milliards d’euros en 2019, soit 13,5 % du produit intérieur brut (PIB).

     

    •     Un système en danger ?

    Malgré le débat politique sur la pérennité du système, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a indiqué, en juin dernier, que les dépenses demeurent "sur une trajectoire maîtrisée". Les dépenses devraient même se stabiliser à 13,7 % du PIB jusqu’en 2030 et diminuer au-delà. "On peut tout à fait considérer que c’est trop… ou pas assez, avait confié le président du COR, Pierre-Louis Bras. C’est un choix politique". Selon le rapport du COR, la crise sanitaire avait "très massivement" creusé le déficit du système en 2020, à environ 18 milliards d’euros, avant qu'il soit ramené à 13 milliards à la suite d’un "transfert exceptionnel" de ressources du fonds de réserve. Pris dans leur ensemble, les régimes devraient afficher un déficit entre 7 et 10 milliards d'euros en 2021, pour environ 340 milliards de dépenses cumulées. En résumé, selon le COR, le système de retraite ne sera pas à l'équilibre avant 15 ans au mieux, selon ses projections, mais dans une trajectoire maîtrisée jusqu'en 2070. Toujours est-il qu’à partir de 2030, et jusqu’au début des années 2060, la part des dépenses de retraite dans le PIB baisserait dans tous les scénarios imaginés par le COR. À l’horizon 2070, la part des dépenses de retraite serait même inférieure à celle constatée en 2019, avant la crise sanitaire. Et ce, là aussi, dans tous les scénarios.

     

    •     Un système à réformer d’urgence ?

    Selon les syndicats, les derniers résultats contredisent l'urgence d'une réforme du système des retraites. La branche retraites de la Sécurité sociale a terminé l'année 2021avec un déficit de 2,6 milliards, alors que le budget voté en décembre tablait sur un trou de 5,8 milliards. Dans le privé, le régime des cadres et salariés (Agirc-Arrco) affiche même un excédent de 2,6 milliards qui lui a permis de regarnir ses réserves. Toutefois, quelques régimes restent dans une position délicate, notamment celui des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers (CNRACL), qui s'attend à un triplement de son déficit de 1 à 3 milliards d'euros d'ici 2025. 

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    Présidentielle : Emmanuel Macron prêt à "bouger" sur les retraites

    La chronique de l’éco

    Présidentielle 2022 : la réforme des retraites en débat

    Élysée 2022

    Emmanuel Macron défend sa nouvelle réforme sur les retraites

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    Myanmar’s Health System Is in Collapse, ‘Obliterated’ by the Regime

    The country is also now one of the most dangerous places in the world to be a medical worker. At least 30 doctors have been killed since the coup, a rights group says.

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    By Richard C. Paddock

    The surgeon was in the middle of operating on a patient when the squad of soldiers entered the hospital looking for doctors to arrest. A receptionist alerted the surgeon, Dr. Kyaw Swar, but it was too late for him to stop the procedure.

    Hoping to avoid attention, he ran out into the hallway and collected the shoes that he and his colleagues had left outside the operating room door — a telltale sign that surgery was underway. Moments later, the soldiers walked noisily past the operating theater.

    “If they had found us, they would have arrested us,” Dr. Kyaw Swar said. “But I will not run away while I am operating on a patient. It is not a crime for a doctor to treat patients.”

    Dr. Kyaw Swar’s close call last month came as Myanmar’s security forces intensify their crackdown on doctors who oppose the military junta that seized power 14 months ago. Doctors have been at the forefront of a nationwide civil disobedience movement that has crippled the economy, and the regime has targeted health care workers from the start.

    In recent weeks, the security forces have arrested doctors at their homes and hospitals, revoked the licenses of prominent physicians, searched hospitals for wounded resistance fighters and threatened to close health care facilities that employ doctors opposing the regime.

    For Myanmar soldiers, who are notorious for stealing from citizens, going after doctors is also a convenient way to make money, since doctors are among the country’s wealthier people. During arrests, soldiers have seized cash, gold, jewelry and vehicles worth tens of thousands of dollars. In some cases, army officers have demanded as much as $5,000 not to shut down a private hospital, hospital officials said.

    Since the coup on Feb. 1, 2021, soldiers and the police have arrested 140 doctors for participating in the nationwide protest movement, according to the Assistance Association for Political Prisoners, which is monitoring arrests. Of these, 89 remain behind bars.

    At least 30 doctors have been killed, according to the New York-based Physicians for Human Rights, which called Myanmar one of the most dangerous places in the world to be a health worker.

    The harassment and arrest of doctors who oppose the regime comes as the country faces a continuing health emergency because of a severe shortage of doctors, a chronic lack of resources and the closing of many hospitals and clinics.

    In a statement earlier this month marking World Health Day, a rights group, Network for Human Rights Documentation Burma, said the Myanmar military has “destabilized the country beyond repair.”

    “The health care sector is one of many which has been obliterated,” the group said.

    Nearly one million children are not receiving routine immunizations, leaving them vulnerable to measles and other diseases, and nearly 5 million children are missing out on vitamin A supplements, putting them at risk of infections and blindness, according to UNICEF.

    Throughout the country, barely 40 percent of the population is fully vaccinated for Covid-19, and many patients are left without routine care. Needed operations are difficult to schedule.

    The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

    Doctors say that health care has improved somewhat in recent months in Yangon, Myanmar’s largest city, with many physicians returning to work. But anti-regime doctors estimate that hundreds of people are still dying each week because of the collapse of the health care system.

    One regime tactic has been to release doctors from prison on the condition that they disavow the civil disobedience movement and agree to work at a military-controlled, government hospital, doctors said.

    “In conflict-torn areas, it’s worse than in cities because the government hospitals are not running at all and people are mostly in refugee camps in the jungle,” said Dr. Wai Myo, who was fired from Mandalay General Hospital last year for joining the protest movement. “So, if something happens to them, the chance of death is very high.”

    A spokeswoman for the junta’s health ministry declined to comment.

    After the coup, thousands of doctors refused to work for the regime and left jobs in government facilities. Many began offering their services free at private hospitals and underground clinics.

    In its attempt to force doctors to work in facilities it controls, the military has shut down at least a dozen clinics offering free medical treatment and demanded that private hospitals and clinics hand over the names of patients and their medical history.

    As it hunts down anti-regime doctors and wounded combatants, the regime has branded people seeking care from underground clinics as “illegal patients.”

    “What is the reason to arrest us?” asked Dr. Wai Myo. “Just for giving treatment? It’s total nonsense. I want to be a good citizen, so I joined the civil disobedience movement. I want to be a good doctor, so I’m giving free medical treatment to patients.”

    Mandalay General Hospital, a major teaching hospital in Myanmar’s second-largest city, has been at the center of the protest movement since the start. Doctors in Mandalay have been much slower than those in other regions to return to work at government-controlled centers.

    Last month, the city’s health director and the army general who is Mandalay’s chief commander summoned private hospital owners to a meeting and informed them that the licenses of 14 medical professors and leading specialists at Mandalay General Hospital would be revoked, according to hospital owners who attended the meeting.

    They warned that any private hospital that hired them — or other doctors known to support the civil disobedience movement — would be shut down.

    The loss of highly trained doctors can have life-or-death consequences for some patients.

    Lieu Shin, a rice farmer from Kalay, 160 miles northwest of Mandalay, is in desperate need of a kidney transplant, and his brother has agreed to donate one. But Mandalay General Hospital, the only place in the region where such surgery could be done, no longer has a team of doctors capable of performing the operation.

    Mr. Lieu Shin, 64, was given only days to live, but continues to hang on with dialysis, which is exhausting his family’s savings. He blames the regime for his inability to get treatment, not the doctors.

    “The doctors said I need an emergency operation,” he said. “But there are not enough doctors at the hospital. All I can do now is wait for my turn to die.”

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    France24 - Monde

    Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

    Publié le : 01/04/2022 - 15:38

    Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

    Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

    Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

    ► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

    a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

    VPN : mode d'emploi 

    Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

    S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

    Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

    ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

    Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

    Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

    Avantages et inconvénients des VPN 

    Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

    Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

    Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

    Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

    Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

    Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

    Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.

    Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.

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    New York Times - World

    New Rocket Fire From Gaza Follows Rising Tensions in Jerusalem

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    The first strike from Gaza in several months came just days after clashes in and around the Aqsa Mosque compound, a sacred site for both Muslims and Jews.

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    By Patrick Kingsley

    JERUSALEM — Militants in Gaza fired a rocket into Israeli airspace on Monday night that was intercepted by an Israeli air defense system, as tensions continued to rise after recent clashes between Palestinians and the Israeli police at a holy site in Jerusalem.

    No group immediately claimed responsibility for the rocket attack, but it followed several recent hints by Islamic Jihad, a militant group in Gaza, that it may respond to the clashes at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount. It was believed to be the first rocket strike since January from Gaza, where tensions have been comparatively low since the end of an 11-day war between Gaza militants and Israel last May.

    Hamas, the militant group that runs Gaza, has condemned Israeli interventions at the mosque, but also indicated it is wary of escalating tensions so soon after last year’s war. Khaled Meshaal, a senior Hamas official, said Saturday that both Hamas and Israel had told Qatari mediators that they did not seek a new round of fighting.

    Gazan authorities are still rebuilding infrastructure that was damaged or destroyed in last May’s fighting; militants are still rebuilding their arsenal; and Hamas is considered leery of losing several economic concessions Israel recently made to Gaza, including a rise in the number of Israeli work permits assigned to Gazan residents.

    But the rocket strike on Monday was a reminder of how quickly such considerations can change, particularly at a volatile time in Jerusalem. Last year’s war was partly set off by similar tensions at the Aqsa Mosque, and some have feared a repeat in the coming weeks, particularly during a rare overlap between Ramadan and Passover.

    The Jerusalem tensions have also strained relations with the Jordanian government, which oversees the Islamic trust that administers the mosque. Jordan on Monday summoned a senior Israeli diplomat to complain about the recent police interventions at the mosque.

    Within Israel, the clashes have prompted Raam, a small Islamist party, to freeze its participation in the governing coalition. If Raam makes its decision permanent by the time the Israeli Parliament ends its recess on May 8, the opposition will gain a parliamentary majority, raising the likelihood of a fifth general election in three years.

    Monday’s rocket launch followed clashes on Friday and Sunday in and around the Aqsa Mosque compound, which is considered both the third-most sacred site in Islam, as well as the site of an ancient Jewish temple that is the holiest place in Judaism.

    Israeli police fired rubber-tipped bullets and sound grenades at stone-throwing Palestinian youths on Friday, and later entered the main mosque on the site to arrest dozens of Palestinians who had barricaded themselves inside. On Sunday, police officers blocked Muslim access to the site for much of the morning to allow tourists and Jews to pray at the compound, leading to more clashes in and around the area. A group of Arab men attacked three religious Jews while others stoned passing buses.

    Palestinians view any police presence at the site as the unwelcome consequence of Israeli occupation. Israel captured East Jerusalem, including the mosque compound, in 1967, later turning the entire city into its capital. But the United Nations Security Council has ruled it is occupied territory, and Palestinians consider the police facilitation of Jewish prayer there as part of an escalating effort to entrench Israeli control over a sacred Muslim sanctuary.

    The Israeli government says the police have been forced to intervene at the mosque to contain violence instigated by Palestinian rioters, and to ensure freedom of worship for both Muslims and Jews everywhere on Israeli soil.

    “Here’s the truth,” the prime minister, Naftali Bennett, said in a statement on Monday evening. “Israel is doing everything so that all peoples, as always, can celebrate the holidays safely — Jews, Muslims and Christians.”

    He added: “The state of Israel will continue to keep our capital, Jerusalem, open to all.”

    The Palestinian Authority, which manages parts of the occupied West Bank, condemned Israel in a statement following the first round of clashes on Friday.

    “The expulsion of the worshipers by force, repression and batons in preparation for the incursions of the Jewish extremists will ignite the fire of the religious war for which the Palestinians alone will not pay the price,” the authority’s foreign ministry said.

    Gabby Sobelman contributed reporting from Rehovot, Israel, and Iyad Abuheweila from Gaza City.

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    Valeurs Actuelles

    72 migrants secourus au large du Pas-de-Calais

    72 personnes secourues en deux jours à peine. D’après France 3 Hauts-de-France, du vendredi 15 au samedi 16 avril, pas moins de 72 migrants ont été secourus par les services d’urgence maritimes. 39 personnes ont d’abord été interceptées par les secouristes du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) au large de Boulogne-sur-Mer dans la nuit de vendredi à samedi. Puis, ce sont 33 autres personnes en détresse qui ont été récupérées au large de Leffrinckoucke. Les 72 migrants ont été emmenés au port de Boulogne-sur-Mer et prises en charge par la police aux frontières et les secours.

    « Un secteur particulièrement dangereux »

    La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord met en garde : « Ce secteur maritime est une des zones les plus fréquentées au monde, les conditions météorologiques y sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple), c’est donc un secteur particulièrement dangereux ». France 3 Hauts-de-France précise que les traversées sont les plus fréquentes à la période estivale, même si les conditions de franchissement restent dangereuses. En 2021, plus de 28 000 personnes avaient tenté de traverser la Manche pour atteindre l’Angleterre. Depuis le début de l’année 2022, ce ne sont pas moins de 5 458 migrants qui ont tenté de se rendre au Royaume-Uni par voie maritime. Provoquant, déjà, un mort.

    Pas-de-Calais : les dernières actualités

    “Une sacrée coïncidence” : malade après son vaccin anti-Covid, un pêcheur du Pas-de-Calais veut attaquer Pfizer en justice

    Les boîtes aux lettres installées pour les migrants de Calais détruites

    Migrants : le projet de caméras sur le littoral du Pas-de-Calais au point mort

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Second tour de la présidentielle 2022 : Le Pen ou Macron ? Les résultats dans votre commune et votre département

    En attendant les résultats du second tour, retrouvez ici toute l'actualité politique

    Nous avons aussi sélectionné pour vous :

    • Notre émission politique, "A voté" :

    Les résultats du premier tour de la présidentielle

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    France24 - Monde

    Covid-19 : premiers décès à Shanghai depuis le début du confinement

    Publié le : 18/04/2022 - 04:45Modifié le : 18/04/2022 - 09:09

    FRANCE 24 Suivre

    Trois personnes âgées souffrant de maladies sous-jacentes ont succombé au Covid-19 à Shanghai, a-t-on appris lundi. Des chiffres suscitant certaines interrogations au vu du faible taux de vaccination chez les seniors en Chine. La ville est soumise depuis la fin du mois de mars à un confinement extrêmement strict.

    La Chine a fait état, lundi 18 avril, de trois morts du Covid-19 à Shanghai, les premiers annoncés officiellement depuis le début du confinement fin mars dans la capitale économique chinoise, malgré plusieurs centaines de milliers de cas positifs ces dernières semaines.

    Le géant asiatique, qui suit une stratégie "zéro Covid", n'a officiellement enregistré jusqu'à présent que 4 641 décès liés au coronavirus, découvert initialement sur son sol à la fin de 2019. Un chiffre extrêmement faible eu égard au nombre d'habitants du pays le plus peuplé du monde (1,4 milliard d'habitants).

    Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, la mairie de Shanghai a précisé que les trois décès étaient ceux de personnes âgées, de 89 à 91 ans, précisant qu'elles souffraient de comorbidités.

    Aucun décès n'avait été rapporté jusqu'alors, suscitant certaines interrogations au vu du faible taux de vaccination chez les seniors, une population très exposée.

    Les deux précédents décès annoncés en Chine l'avaient été mi-mars dans la province du Jilin (nord-est), frontalière de la Corée du Nord.

    Problèmes d'approvisionnement

    De nombreux habitants de Shanghai, confinés, ont des difficultés ces dernières semaines à s'approvisionner en produits frais, notamment en raison du manque de personnes pour livrer les marchandises.

    Des vidéos, non vérifiées, de chiens battus à mort car suspectés de pouvoir transmettre le virus, ont par ailleurs provoqué un tollé sur les réseaux sociaux.

    Beaucoup de Shanghaïens redoutent également d'être envoyés dans les centres de quarantaine, à l'hygiène aléatoire, où les personnes testées positives, même asymptomatiques, sont envoyées pour y être isolées. Faute de place, les autorités ont dans certains cas réquisitionné des logements de particuliers pour y placer ces personnes, ce qui a provoqué la semaine dernière des heurts entre policiers et habitants.

    Shanghai ne prévoit toutefois aucun assouplissement des restrictions. Les autorités ont toutefois assoupli une politique, très controversée, consistant à séparer les enfants positifs au coronavirus de leurs parents testés négatifs. 

    90 % d'asymptomatiques

    Le service de santé municipal a rapporté lundi 22 248 nouveaux cas – à près de 90 % asymptomatiques. Faibles comparés au reste du monde, ces chiffres sont très élevés pour la Chine.

    Le Parti communiste chinois (PCC) fait du faible nombre de décès un argument politique, montrant qu'il place la vie des habitants au-dessus des considérations économiques, à l'opposé des démocraties occidentales où le coronavirus a emporté d'innombrables vies.

    De son côté, le ministère de la Santé souligne qu'un assouplissement trop important des restrictions risquerait de submerger le système sanitaire et de provoquer des millions de morts. Notamment car le taux de vaccination reste faible parmi les seniors : seulement un peu plus de la moitié des plus de 80 ans ont reçu une dose de rappel.

    Mais des considérations politiques sont également en jeu, selon de nombreux experts. Le PCC, qui tire en partie sa légitimité de sa gestion de l'épidémie, organisera fin 2022 une grande réunion au cours de laquelle Xi Jinping, le président chinois, devrait obtenir, sauf cataclysme, un troisième mandat de cinq ans à la tête du Parti. 

    Avec AFP

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    Covid-19 : les États-Unis ordonnent le départ d'employés du consulat de Shanghai

    ÉLYSÉE 2022

    Présidentielle : soumis au confinement de Shanghai, les Français privés de premier tour

    TÉMOIGNAGES

    Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"

    Valeurs Actuelles

    Présidentielle : l’hésitation des évêques à donner une consigne de vote

    A quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, les deux candidats en lice tentent de convaincre les Français. De leur côté, les politiques mais aussi des artistes ou encore des sportifs ont publiquement annoncé leur soutien à Emmanuel Macron. Mais comme l’a indiqué La Croix le 15 avril, la parole publique reste plus compliquée pour l’Eglise. En effet, les évêques catholiques se trouvent face à un dilemme et hésitent à donner une consigne de vote. Lors de entre-deux- tours en 2017, ils avaient refusé de se prononcer comme beaucoup à « faire barrage à l’extrême droite ».

    « Unité catholique » en jeu

    Si certains hommes de foi continuent à exercer une parole politique publique, ils sont moins nombreux qu’avant à s’engager. En janvier dernier, les évêques ont publié un document destiné aux fidèles pour leur rappeler quelques principes fondamentaux. Mais dans ce texte, rien n’intègre de ne pas voter pour le Rassemblement national. Si en 2002 avec Jean-Marie Le Pen, le vote pour « l’extrême droite » était peu démocratisé, les choses ont changé et de nombreux catholiques se tournent sans honte vers Marine Le Pen. En donnant une consigne de vote, l’Eglise pourrait briser l’unité catholique et diviser ses fidèles. Avec l’évolution de la société, les hommes de foi ont pris conscience que le christianisme n’avait plus la possibilité de peser comme autrefois sur les grandes décisions. Ils ont aussi appris que leur prise de position devait être soigneusement travaillée pour être audible et acceptée. De nombreuses raisons pour lesquelles les évêques seraient beaucoup moins enclins qu’avant à dire à leurs fidèles à qui adresser leur bulletin de vote.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    La gauche tente de s’entendre pour les législatives

    Actu

    Négociation La FI a proposé au PCF, à EELV et au NPA la construction d’une « majorité politique à l’Assemblée nationale ». Exclu des discussions par la formation de Jean-Luc Mélenchon, le PS pourrait se retrouver isolé en juin.

    Naïm Sakhi

    Les forces de gauche réussiront-elles à s’unir pour les législatives ? En tête le 10 avril dans 104 circonscriptions, les insoumis ont fait parvenir, vendredi, des courriers au PCF, à EELV et au NPA. Des partenaires avec lesquels la FI entend « stabiliser et enraciner davantage le pôle populaire pour le rendre disponible et majoritaire aussitôt que possible, notamment pour les prochaines élections législatives ». Une stratégie différente de 2017 pour la formation de Jean-Luc Mélenchon, qui avait alors rompu rapidement toutes discussions à gauche, y compris avec les communistes, soumettant l’investiture de personnalités à la signature d’une charte visant à affilier les élus à la FI.

    Cette fois-ci, les insoumis, forts des 22 % de leur candidat, conditionnent cette union à la création d’un « nouveau parlement, à l’image du parlement de l’Union populaire ». « Cette coalition de partis et mouvements » aurait pour base un « programme commun partagé », établi à partir de « L’avenir en commun ». Une démarche « sans volonté hégémonique ni exigence de ralliement », écrivent-ils, assurant aux autres formations la possibilité de « conserver » leurs programmes respectifs. En outre, la FI propose « l’attribution d’un label commun pour les candidatures », dont « la base de répartition pourrait être celle établie par les électeurs » le dimanche 10 avril.

    Ouvrir « un espoir nouveau »

    Pour ce faire, une première rencontre « constructive », selon Igor Zamichiei, s’est tenue lundi entre insoumis et communistes. « La gravité de la situation politique, le haut niveau de l’extrême droite à l’approche du second tour et le besoin de donner une suite à la progression de la gauche pour répondre aux urgences sociales et démocratiques ont été au cœur des échanges », poursuit le coordinateur de l’exécutif du PCF. Samedi, les dirigeants communistes se sont dits « prêts » à discuter des propositions insoumises, dans l’optique d’«  une base d’accord partagé » qui ouvrirait « un espoir nouveau pour la gauche et pour la France. »

    De son côté, Julien Bayou (EELV) se déclare ouvert « à discuter de tout », mais pas à « supporter des injonctions ». Dans leurs missives aux communistes et aux écologistes, les insoumis déplorent des relations « lourdement dégradées » durant la campagne présidentielle, leur demandant de « s’expliquer devant les électeurs », des accusations « souvent blessantes et des appréciations selon lesquelles existaient entre nous des difficultés insurmontables ». Les Verts ont eux aussi fait parvenir des courriers aux autres forces de gauche, proposant « a minima un pacte de non-concurrence » et « éventuellement de travailler à un socle commun de propositions », avec « une proportionnelle pondérée qui prend en compte les scrutins intermédiaires » comme mode de départage.

    Reste le PS. Malgré la main tendue d’Olivier Faure, les insoumis demeurent inflexibles à l’égard des socialistes, plus que jamais isolés. « Le PS a été très clair. Anne Hidalgo ne voulait rien construire avec nous. Nous avons pris acte de ses attaques et de son refus à tirer un bilan lucide du quinquennat de François Hollande », tance, dans le JDD, la députée FI Mathilde Panot.

    Législatives 2022france insoumisepcfnpa
    France24 - Monde

    Israël : face aux heurts à Jérusalem, Naftali Bennett et sa coalition fragilisés

    Publié le : 17/04/2022 - 22:22

    FRANCE 24 Suivre Alexandra QUARINI

    Le parti arabe israélien Raam a "suspendu" dimanche soir sa participation à la coalition gouvernementale du Premier ministre Naftali Bennett en raison des violences à l'esplanade des Mosquées de Jérusalem.

    Le gouvernement de Naftali Bennett apparaît fragilisé après une nouvelle vague de violences, dimanche 17 avril, qui a fait plus d'une vingtaine de blessés dans et autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.

    Tôt dimanche, des "centaines" de manifestants palestiniens ont commencé à amasser des "pierres" sur l'esplanade peu avant l'arrivée de juifs religieux à cet endroit, considéré comme le plus sacré du judaïsme et le troisième lieu saint de l'islam, a indiqué la police israélienne. 

    Les forces de l'ordre israéliennes sont intervenues sur l'esplanade, située dans la Vieille ville à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé depuis 1967 par Israël, donnant lieu à des accrochages mais aussi à des critiques dans le monde musulman.

    Le Croissant-Rouge palestinien a fait état de 19 blessés palestiniens, dont certains ont été atteints par des balles en caoutchouc, deux jours après des accrochages ayant fait plus de 150 blessés.

    Or, dans la soirée, le parti arabe israélien Raam a annoncé "suspendre" son soutien à la coalition du Premier ministre Bennett, qui avait rallié en juin dernier des partis de droite, de gauche, de centre, et pour la première fois de l'histoire d'Israël, une formation arabe, pour chasser du pouvoir Benjamin Netanyahu.

    La menace d'une "démission collective"

    "Si le gouvernement poursuit ses mesures arbitraires" à l'esplanade des Mosquées, "nous soumettrons une démission collective", a prévenu Raam dans son communiqué. Raam compte quatre députés dans la coalition qui en réunit actuellement 60, soit un de moins que le seuil de la majorité.

    Ce gel de la participation de Raam à la coalition n'a pas d'effet à court terme pour le gouvernement de Naftali Bennett car les travaux de la Knesset sont suspendus jusqu'au 5 mai.

    Dans l'intervalle toutefois, le Premier ministre tente de calmer le jeu et de stabiliser sa coalition, ont indiqué à l'AFP des sources politiques à Jérusalem.

    Début avril, le gouvernement avait déjà perdu sa majorité au Parlement avec le départ d'une députée de la droite radicale. Cette dernière avait évoqué la décision du gouvernement d'autoriser la distribution dans les hôpitaux du pain avec du levain, ou "hametz", pendant Pessah, la Pâque juive, ce qui est contraire à la tradition.

    De son côté, le parti Likoud de l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé à nouveau dimanche les députés de droite à quitter la coalition pour former un "gouvernement de droite" réunissant aussi les partis juifs orthodoxes et de l'extrême-droite.

    "Quand les juifs ne peuvent plus marcher en sécurité à Jérusalem pour Pessah (...) il y a des députés de droite dans la coalition qui comprennent que ce gouvernement est arrivé au bout de son parcours", a déclaré le Likoud alors que des autocars d'Israéliens ont été la cible de jets de pierre par des Palestiniens dimanche.

    Avec AFP

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    Esplanade des Mosquées : des heurts éclatent entre Palestiniens et policiers israéliens

    Cisjordanie : deux adolescents palestiniens tués par l'armée israélienne

    INTERVIEW

    Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"

    France24 - World

    Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories

    Issued on: 29/03/2022 - 17:44

    Lara BULLENS Follow

    Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks. 

    It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.

    Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.

    “[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.

    “Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.

    On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement. 

    Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.

    #Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M

    March 26, 2022

    This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.

    International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing. 

    Consequences of speaking out

    The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.

    “It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”

    Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.

    The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown. 

    Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.

    “I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”

    ‘You could be next’

    Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”

    His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”

    Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.

    “There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”

    It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.

    The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.

    In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.

    But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”

    Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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    Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

    Reporter's notebook

    From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

    The Observers

    War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry

    France24 - Monde

    Reportage : à Irpin, la police tente de collecter des preuves contre les troupes russes

    Publié le : 17/04/2022 - 16:42Modifié le : 18/04/2022 - 10:49

    Sylvain ROUSSEAU Rob PARSONS Tahar HANI

    À Irpin, au nord de Kiev, après un mois d'occupation russe, la ville en ruine panse ses plaies. De son côté, la police locale rassemble des preuves contre les soldats russes. Reportage.

    L'Humanité

    Minorités

    Éditorial

    Laurent Mouloud

    Dans la dernière ligne droite de cette campagne présidentielle, Marine Le Pen sort le papier de verre et tente d’adoucir les angles les plus saillants de son programme. À commencer par le voile, dont la candidate n’exigerait plus l’interdiction dans l’espace public, après l’avoir longtemps prônée. Ces ajustements électoralistes de dernière minute ne doivent pas faire illusion. La stratégie du RN est toujours celle de la dissimulation. Et son programme, un redoutable bréviaire xénophobe dont la ligne directrice est très claire : de la « priorité nationale » constitutionnalisée à la restriction des droits des immigrées, le parti lepéniste rêve de voir la discrimination et les inégalités érigées en norme. Toujours au détriment de « minorités » ciblées comme des ennemis de l’intérieur, dont les caractéristiques – religieuses, ethniques, sociales… – pervertiraient l’homogénéité fantasmée d’un peuple majoritaire.

    Ce roman identitaire et nationaliste est la matrice de l’idéologie lepéniste et zemmourienne. Et celle de la plupart des régimes autoritaires, comme celui du Hongrois Viktor Orban dont Marine Le Pen s’inspire allègrement. N’en doutons pas : quel que soit le flou de son programme, si elle était élue, elle s’attaquerait, d’une manière ou d’une autre, aux droits fondamentaux des LGBTQ+ (mariage pour tous), des femmes (IVG) ou encore des étrangers (AME, allocations). Une société du tri et du repli, fracturée, où le pluralisme et l’altérité sont vus comme un affaiblissement et non une richesse.

    Bien préparée par les Sarkozy, Valls et autres Darmanin, cette rhétorique de la minorité dangereuse, bouc émissaire de toutes les frustrations sociales, est aujourd’hui redoutable. Elle parie sur la division et l’indifférence de ceux qui estiment n’avoir rien ou peu à craindre d’un RN au pouvoir. Un piège mortifère. À l’heure du scrutin de dimanche prochain, personne ne doit oublier que l’assèchement de l’État de droit commence toujours par ceux désignés comme les « marges ». « La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité », disait Albert Camus. Plus que jamais, le sort de quelques-uns nous concerne tous.

    EditorialPrésidentielle 2022Extrême droiteMarine Le Pen
    France24 - Monde

    Tunisie : "aucune fuite" constatée sur le pétrolier naufragé dans le golfe de Gabès

    Publié le : 17/04/2022 - 15:59Modifié le : 17/04/2022 - 17:53

    FRANCE 24 Suivre Lilia BLAISE Axelle SIMON

    Au lendemain du naufrage d'un pétrolier dans le golfe de Gabès, des plongeurs ont procédé, dimanche, à des opérations d'inspection de la coque pour mesurer le risque de pollution. "Aucune fuite" n'a été détectée, ont-ils indiqué.

    Des plongeurs ont inspecté, dimanche 17 avril, la coque d'un pétrolier, chargé de 750 tonnes de gazole, qui a coulé la veille dans le golfe de Gabès, près des côtes du sud-est de la Tunisie. Aucune fuite n'a été détectée, selon les autorités tunisiennes.

    Les plongeurs qui ont pu se rendre sur le site grâce à une embellie de la météo ont noté que le navire "a coulé à près de 20 mètres de fond, en position horizontale et ne présente pas de fissures", selon le ministère tunisien de l'Environnement. "Aucune fuite n'a été constatée sur la cargaison de gazole", a ajouté le ministère dans un communiqué.

    L'équipe de plongeurs était "accompagnée du capitaine et du mécanicien du navire, qui connaissent la configuration du navire", a précisé à l'AFP, Mohamed Karray, porte-parole du parquet de Gabès, qui a ouvert une enquête sur les causes de l'accident.

    Le pétrolier Xelo, parti du port de Damiette, en Égypte, et qui se dirigeait vers Malte, a coulé samedi, dans les eaux tunisiennes où il s'était réfugié vendredi soir en raison de mauvaises conditions météorologiques.

    Pour une raison inconnue, le pétrolier de 58 mètres de long sur 9 de large, chargé de 750 tonnes de gazole, a commencé à prendre l'eau. Les autorités ont alors procédé à l'évacuation des sept membres d'équipage avant que le navire ne sombre dans la mer à l'aube.

    Sur une vidéo du ministère de l'Environnement, on ne voit plus que la pointe d'un mât qui émerge des flots. La zone est contrôlée par l'armée et inaccessible à la presse.

    Éviter une pollution du site

    Selon le ministre des Transports, Rabie el Majidi, lors du sauvetage, les secouristes "se sont assurés de fermer les cales pour éviter des fuites de gazole et les plongeurs ont constaté qu'elles sont intactes". 

    "La situation n'est pas dangereuse, le diagnostic est positif, le navire est stable car il a heureusement coulé sur du sable", a affirmé le ministre lors d'un point presse dimanche dans le port de Gabès, avec sa collègue de l'Environnement.

    La priorité des autorités est désormais le pompage du gazole pour éviter une pollution du site. Selon la ministre de l'Environnement, Leila Chikhaoui, "c'est dangereux mais possible". 

    C'est "très délicat pour les plongeurs de repérer les sorties (des cales) pour effectuer le pompage", a complété Rabie el Majidi, en minimisant toutefois l'ampleur des risques : "750 tonnes de gazole c'est rien du tout" et "le gazole s'évapore facilement avec le soleil".

    Des barrages flottants anti-pollution ont été installés sur un périmètre de 200 mètres autour de l'épave. 

    "L'ambassadeur italien (en Tunisie, NDLR) Lorenzo Fanara a été contacté ce dimanche par les autorités tunisiennes et le gouvernement italien a immédiatement décidé l'envoi d'un navire de dépollution et d'une équipe de plongeurs spécialisés", ont indiqué des sources diplomatiques à l'AFP. 

    Les responsables tunisiens s'intéressent par ailleurs au parcours du navire, construit en 1977 et battant pavillon de la Guinée équatoriale, et à ses propriétaires : un Turc et un Libyen, selon le parquet de Gabès. 

    Le ministère des Transports cherche à "vérifier la nature exacte de l'activité du navire et son trajet des dernières semaines". Selon lui, le Xelo a stationné du 4 au 8 avril dans le port tunisien de Sfax, au nord de Gabès, "pour changer d'équipage, se ravitailler et faire des réparations légères, sans effectuer de chargement ou déchargement".

    Avec AFP

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    En Thaïlande, une marée noire due à la fuite d'un oléoduc touche le littoral

    Au large de la Tunisie, naufrage d'un pétrolier avec 750 tonnes de gazole

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Ukraine War Divides Orthodox Faithful

    Neil MacFarquhar and Sophia Kishkovsky

    In a small parish in northern Italy affiliated with the Russian Orthodox Church, the mostly Ukrainian worshipers — IT specialists, migrant factory laborers, nurses and cleaners — decided to repudiate the full-throated support for the war in Ukraine from Patriarch Kirill of Moscow.

    The Moscow Patriarch had repeatedly bestowed blessings on the Russian military, giving a historical golden icon of the Virgin Mary to a senior commander, for example, and casting the war as a holy struggle to protect Russia from what he called Western scourges like gay pride parades. He has been a vocal supporter of President Vladimir V. Putin, with the church receiving vast financial resources in return.

    “We saw that the Moscow Patriarchate was not engaged in theology, it was simply interested in supporting the ideology of the state,” said Archpriest Volodymyr Melnichuk of the Church of the Elevation of the Cross in Udine, Italy, “In essence the patriarch betrayed his Ukrainian flock.”

    So on March 31, the Ukrainian cleric wrote a letter severing all ties to the Moscow Patriarchate.

    With the Eastern Orthodox Easter approaching this Sunday, similar tensions are rippling through the church’s more than 200 million faithful, concentrated in eastern and southern Europe. Around the world, the war is dividing national churches, parishes and even families as they reassess relations with Patriarch Kirill and the Russian Orthodox Church.

    In the United States, some believers are switching churches. In France, Orthodox seminary students petitioned their bishop to break with the Moscow Patriarchate. In the Netherlands, the police had to intervene at a Rotterdam church after parishioners came to blows over the war.

    The Ukraine war has pitted combatants under the Moscow Patriarch against each other, and has placed Ukrainian worshipers in an especially untenable position. By tradition, Orthodox worshipers pray for their patriarch at all services.

    “How can you accept prayers for the patriarch who is blessing the soldiers trying to kill your son?” said Andreas Loudaros, editor of Orthodoxia.info, an Athens-based website that covers church affairs.

    Doctrinal disputes and intrigues within the Eastern Orthodox Church often spool out over decades, if not centuries. But with remarkable speed, the war has widened schisms long kept below the surface.

    Unlike the Roman Catholic Church, with its single, uncontested leader, each of the 15 Orthodox branches enjoys significant sovereignty. Heated debates have erupted within the Eastern Orthodox Church in numerous countries whether to openly ostracize Patriarch Kirill and Russia.

    The Moscow Patriarchate has sought to anoint itself the true seat of Orthodoxy ever since Constantinople, now Istanbul, fell to Islamic invaders in 1453. So Moscow has been at loggerheads for centuries with the ecumenical patriarch of Constantinople, always the spiritual leader of the church. But, the testy relations between Kirill and the current ecumenical patriarch, Bartholomew, burst into the open over the war.

    “He should not have identified so much with President Putin and even called Russia’s war against Ukraine ‘sacred,’” the patriarch recently told a group of students.

    “It is damaging to the prestige of the whole of Orthodoxy because Orthodoxy doesn’t support war, violence, terrorism,” Bartholomew said in an interview in Istanbul.

    Ukraine has been a particular source of antagonism between the two hierarchs. In 2019, Patriarch Bartholomew granted independence, called “autocephaly,” to a previously unsanctioned church in Ukraine, which had been subordinate to Moscow since 1686.

    Afterward, the Russian church severed contacts with Bartholomew. More than half Ukraine’s parishes rejected the decision and stayed under Moscow’s jurisdiction.

    Of the 45 dioceses in Ukraine, encompassing nearly 20,000 parishes, about 22 have stopped mentioning Patriarch Kirill during prayers, said Sergei Chapnin, a Russian religious scholar and frequent church critic.

    That is the first step toward breaking with Moscow, though still far from a formal rupture. But the dispute makes it difficult for many Ukrainian bishops to switch allegiances now.

    Some faithful in Ukraine question the silence of the bishops, wondering aloud whether they are fans of Mr. Putin, have been bribed or blackmailed to stay quiet or are hedging their bets lest Moscow prevails in the war.

    Archpriest Andriy Pinchuk, 44, the former mayor of a small agricultural village just south of the central city of Dnipro, said the hesitancy dismays many parish priests. Russian troops have destroyed countless churches.

    “We are ashamed to look into the eyes of regular Ukrainians, we are ashamed of the horrible aggressive words that Patriarch Kirill is saying constantly, we are ashamed of the Ukrainian bishops who put their heads in the sand and fear a rupture with the Moscow Patriarch,” said Father Pinchuk. Ukrainians constitute a significant part of the Moscow Patriarch’s flock, so losing them would be a blow.

    Father Pinchuk is the author of a petition signed by some 400 Ukrainian clerics asking church hierarchs to declare as heresy Kirill’s support for the Kremlin’s Russkii Mir or “Russian World,” project, which among other things has tried to extend church influence outside Russia as a foreign policy tool.

    “The future of any church in Ukraine will not be linked to Moscow unless it wins this war,” said Christophe D’Aloisio, a visiting professor of Eastern Christian and Ecumenical Studies at the University of Louvain in Belgium and an Orthodox parish priest, who signed a declaration in March against the “Russian World” project by more than 1,300 Orthodox scholars and theologians. “But it is the wrong moment to position yourself for or against.”

    Patriarch Kirill of Moscow has provoked widespread anger with a series of sermons and speeches, including saying that the country is battling the Antichrist, and urged Russians to rally around the government. Kirill has avoided condemning widely documented attacks on civilians, many of whom are his parishioners. Most national churches have not condemned Kirill.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Where the Russians are attacking. Ukraine said that Russian forces had launched a ground assault along a nearly 300-mile front in the east after hitting the country with one of the most intense missile barrages in weeks, including the first lethal strike on the western city of Lviv.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    One possible reason emerges on the website of the Foundation for the Support of Christian Culture and Heritage, which is funded by Rosatom, the Russian state nuclear energy corporation. It lists church projects financed around the world in Bulgaria, Georgia, Poland, Serbia and the United States, among others.

    Numerous recipients have not denounced the war. “When you get money from Moscow it is not easy to be critical,” said Mr. D’Aloisio.

    About 300 priests, mostly inside Russia, signed a petition against the war. Three Lithuanian priests who were outspoken critics were just fired.

    In the United States, some adherents expressed anger that although the two main American branches of Russian origin, the Orthodox Church in America and the Russian Orthodox Church Outside of Russia, had condemned the fighting and worked to help refugees, they avoided criticizing Patriarch Kirill directly.

    An influx of converts in recent years, drawn by President Putin portraying himself as a bulwark against the West’s moral collapse, has intensified the wrangling.

    “It has torn the church apart in some ways,” said the Very Rev. Dr. John Jillions, a retired associate professor of religion and a former parish priest in Bridgeport, Conn. “I think that they are too hesitant, they need to come out much more forcefully that they are against Putin’s aggression and Patriarch Kirill’s apparent support.”

    Many people are questioning why St. Vladimir’s Orthodox Theological Seminary in Yonkers accepted a $250,000 donation from the Russian state religious foundation to name a chair in biblical studies after Kirill, suggesting that the money be returned or spent on Ukrainian refugees.

    The Very Rev. Dr. Chad Hatfield, the president of the seminary, said that the donation was received before the invasion and was under review, and that the Orthodox Church of America had condemned the war.

    Archpriest Victor Potapov in Washington, D.C., speaking for the Russian Orthodox Church Outside of Russia, called it wrong to single out Russia for blame, and said the church was offering fervent prayers for the war to end.

    Some parishioners are switching churches over the issue. “This is not my church, I cannot go to a church headed by a patriarch who is supporting war,” said Lena S. Zezulin. She left her church, St. Seraphim’s Russian Orthodox Church in Sea Cliff, Long Island, where she was baptized. She cannot convince her mother, aged 90, to quit.

    By all accounts, a serious cleavage in the church appears inevitable, but the course of the war will determine its depth and the scar tissue left behind.

    On Palm Sunday, sitting in the courtyard of an Orthodox church frequented by Ukrainians in Istanbul, Nadiia Kliuieva reeled off the terrible legacy from a conflict sanctified by Kirill, including children killed, women raped and the pain of Ukrainians everywhere.

    “I don’t know what kind of Ukrainian you would have to be to keep an association with the Moscow Patriarchate,” she said. “I think many people have opened their eyes.”

    Neil MacFarquhar reported from Istanbul and Sophia Kishkovsky from Long Island.

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    L'Humanité

    L’Amazonie en état de totale urgence

    Prescription culture

    Télévision Albert Knechtel, à l’occasion d’une manifestation d’autochtones, tire le signal d’alarme sur le danger absolu que représente l’exploitation sans vergogne du poumon de la planète.

    Caroline Constant

    Amazonie, c’est la forêt qu’on assassine ,  le 19 avril, Arte, 22 h 30

    Chaque jour, au Brésil, la forêt amazonienne est massacrée. Chaque jour, 35 kilomètres carrés de ces si précieux arbres sont éradiqués. Chaque jour, au nom des profits sur le soja, sur le bois, sur la route, c’est le poumon de la planète qu’on assassine, avec la complicité du président brésilien d’extrême droite, Jair Bolsonaro, et dans une indifférence quasi générale. Le réalisateur Albert Knechtel consacre un long documentaire au sujet, diffusé dans le cadre de la Journée mondiale de la Terre. Il a pris le parti de suivre, à Brasilia, la plus grande manifestation de l’histoire des autochtones, premiers lanceurs d’alerte sur l’état de la forêt amazonienne, puisqu’ils l’habitent. Près de 6 000 personnes, issues de 170 peuples, se sont déplacées. Cette manifestation a eu lieu à l’occasion de l’examen par la Cour Suprême du marco temporal, soit la « limite de temps » : il s’agit de définir si la propriété des territoires par ces peuples est garantie par la loi comme un droit fondamental ou si elle est liée à la date d’entrée en vigueur de la Constitution brésilienne, le 5 octobre 1988, alors que beaucoup de ces peuples ont été déplacés par la dictature militaire de 1964 à 1985.

    Le film est l’occasion de montrer les ravages de l’exploitation sans limites de la forêt amazonienne. Climatologue, policiers, chercheurs sur l’environnement tirent un immense signal d’alarme : le poumon de la planète pourrait bientôt dégager plus de CO 2 qu’il n’en produit, ce qui serait un désastre écologique aux conséquences mortifères. Cette forêt luxuriante pourrait devenir une savane, alerte la climatologue Luciana Gatti. On est au-delà du réel. Et pendant ce temps, Bolsonaro continue de nier l’urgence climatique…

    Caroline Constant

    TélévisionArteamazoniebrésil
    France24 - Monde

    Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"

    Publié le : 17/04/2022 - 07:02Modifié le : 17/04/2022 - 22:40

    FRANCE 24 Suivre

    L'Ukraine veut que ses derniers soldats présents à Marioupol y combattent "jusqu'au bout", ignorant l'ultimatum de la Russie qui leur avait demandé de déposer les armes dimanche. Dans le Nord-Est, à Kharkiv, la deuxième ville du pays, les bombardements se poursuivent : au moins cinq personnes ont été tuées et 20 autres blessées dans une série de frappes, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov. Voici le fil du 17 avril.

    Cette page n'est plus mise à jour. Pour suivre notre couverture de la journée du 18 avril, cliquez ici.

    • 22 h : V. Zelensky discute de la reconstruction de l'Ukraine avec la directrice générale du FMI

    "J'ai discuté avec la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva de la question de la stabilité financière de l'Ukraine et des préparatifs de la reconstruction d'après-guerre", a déclaré Volodymyr Zelensky sur son compte Twitter. "Nous avons des plans clairs pour le moment, ainsi qu'une vision des perspectives. Je suis sûr que la coopération entre le FMI et l'Ukraine continuera d'être fructueuse", a-t-il ajouté.

    • 15 h 45 : V. Zelensky affirme avoir invité E. Macron en Ukraine

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé avoir invité Emmanuel Macron à se rendre en Ukraine pour constater de ses yeux que les forces russes commettent un "génocide", un terme que son homologue français s'est jusqu'ici refusé à employer.

    "S'agissant d'Emmanuel, je lui ai parlé", a déclaré le président Zelensky dans un entretien avec la chaîne américaine CNN réalisé vendredi et diffusé dimanche. "Je pense qu'il veut faire en sorte que la Russie s'engage dans un dialogue", a-t-il ajouté, pour expliquer le refus du dirigeant français de dénoncer un "génocide" en Ukraine, à l'inverse du président des États-Unis Joe Biden.

    Le président ukrainien avait dans un premier temps jugé mercredi ce refus "très blessant". "Je lui ai dit que je voulais qu'il comprenne qu'il ne s'agit pas d'une guerre, que ce n'est rien d'autre qu'un génocide. Je l'ai invité à venir quand il en aura l'occasion", a précisé Volodymyr Zelensky sur CNN. "Il viendra, et il verra, et je suis sûr qu'il comprendra."

    >> Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"

    • 15 h 40 : les défenseurs de Marioupol "combattront jusqu'au bout"

    Les derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol tiennent toujours des secteurs de la ville et ils "combattront jusqu'au bout", a déclaré le Premier ministre Denys Chmygal, dans une interview diffusée par la chaîne américaine ABC.

    "Non, la ville n'est pas tombée. Nos forces militaires, nos soldats y sont toujours. Ils combattront jusqu'au bout. À l'heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol", a-t-il assuré.

    • 15 h : l'ultimatum lancé par Moscou aux derniers soldats ukrainiens de Marioupol a expiré

    Les derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol semblent avoir ignoré l'ultimatum de la Russie, qui leur a demandé de déposer les armes et d'évacuer ce port stratégique du sud-est de l'Ukraine. 

    Le ministère russe de la Défense a demandé aux derniers combattants ukrainiens, retranchés dans le complexe métallurgique d'Azovstal, d'évacuer les lieux dimanche avant 13 h (10 h GMT). "Tous ceux qui auront abandonné les armes auront la garantie d'avoir la vie sauve", a assuré le ministère sur Telegram. L'ultimatum a expiré sans que les derniers défenseurs de Marioupol ne rendent leurs armes.

    • 14 h 30 : cinq morts dans une série de frappes sur Kharkiv

    Au moins cinq personnes ont été tuées et 13 blessées dimanche dans une série de frappes sur Kharkiv, grande ville du nord-est de l'Ukraine, qui ont provoqué des incendies, ont annoncé les services de secours à l'AFP.

    • 14 h 15 : la France veut être "au plus près" des besoins ukrainiens, selon l'ambassadeur

    La réouverture de l'ambassade de France à Kiev est "un symbole politique très fort" pour Paris, qui veut être au plus près des besoins militaires, défensifs et logistiques de l'Ukraine, a déclaré, dans un entretien à l'AFP, l'ambassadeur de France en Ukraine.

    Pour Étienne de Poncins, cette décision "appréciée des Ukrainiens (...) répond à une demande du président Zelensky, qui a très justement dit que Kiev ne serait jamais une capitale provinciale de la Russie impériale mais bien la capitale d'un État souverain ukrainien".

    "Avec notre retour à Kiev, nous sommes au plus près de cette chaîne de solidarité avec les Ukrainiens, plus efficaces pour répondre à leurs demandes", estime-t-il.

    • 12 h 50 : le pape appelle à "entendre le cri de la paix"

    Lors de sa traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi", le pape François a appelé les dirigeants à "entendre le cri de paix des gens" en cette "Pâques de guerre".

    "Nous avons vu trop de sang, trop de violence (...) Que l'on arrête de montrer les muscles pendant que les gens souffrent", a-t-il déclaré devant 50 000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre à Rome. "S'il vous plaît, ne nous habituons pas à la guerre, engageons-nous tous à demander la paix (..) Que ceux qui ont la responsabilité des Nations entendent le cri de paix des gens", a ajouté le souverain pontife.

    Plus d'informations en cliquant ici.

    • 11 h 25 : à Marioupol, Vladimir Poutine vise un succès symbolique pour l'armée russe

    Karim Yahiaoui, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, décrit une situation "dramatique" à Marioupol, où les soldats ukrainiens s'affaiblissent face à l'armée russe. "Une victoire sur le régiment Azov aurait une portée symbolique" pour le récit de Vladimir Poutine, explique-t-il. Le président russe espère un succès important en Ukraine avant le 9 mai, date anniversaire de la victoire de la Russie sur les Nazis lors de la Seconde Guerre mondiale.

    • 9 h 55 : aucun couloir humanitaire ce dimanche

    Les autorités ukrainiennes annoncent la suspension des couloirs humanitaires pour l'évacuation des civils de l'Est de l'Ukraine, faute d'accord avec l'armée russe sur un arrêt des tirs. "Ce matin, nous n'avons pas réussi à négocier un cessez-le-feu sur les itinéraires d'évacuation avec les occupants. C'est pourquoi, malheureusement, nous n'allons pas ouvrir de couloirs humanitaires aujourd'hui", indique sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

    "Nous n'épargnons aucun effort pour que les couloirs humanitaires reprennent le plus rapidement possible", ajoute celle qui exige aussi l'ouverture d'une voie d'évacuation pour les militaires blessés de la ville de Marioupol, dévastée par les combats.

    • 9 h 10 : la ville de Brovary visée par une attaque

    Un missile a frappé la ville de Brovary, tôt dans la journée de dimanche, selon Igor Sapozhko, le maire de cette ville en banlieue de Kiev. Aucune information n'est encore parvenue quant à l'étendue des dégâts et les victimes potentielles.

    • 6 h 50 : des explosions entendues à Kiev

    Plusieurs médias locaux rapportent que des explosions ont été entendues aux premières heures de dimanche à Kiev. La capitale ukrainienne avait déjà été prise pour cible dès l'aube samedi. Dans tout le pays, les sirènes d'alerte ont retenti dans la nuit.

    • 4 h 15 : "La situation à Marioupol est tout simplement inhumaine", déclare Volodymyr Zelensky

    Dans un message vidéo, Volodymyr Zelensky dresse un portrait terrible de la ville de Marioupol, que la Russie affirme contrôler dans sa quasi totalité. "La situation à Marioupol reste aussi grave qu'elle est possible de l'être. Tout simplement inhumaine. C'est ce que la Fédération de Russie a fait. A fait délibérément. (...) La Russie essaie délibérément de détruire quiconque se trouve à Marioupol", déclare le président ukrainien, qui appelle à nouveau ses partenaires à fournir à son pays des "armes lourdes".

    L'armée russe, elle, lance aux derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol un nouvel appel à déposer les armes.

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    Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"

    LE FIL DU 15 AVRIL

    Guerre en Ukraine : 900 corps de civils découverts dans la région de Kiev

    LE FIL DU 14 AVRIL

    "Fortement endommagé", le croiseur Moskva a coulé, annonce la Russie

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    To Push Back Russians, Ukrainians Hit a Village With Cluster Munitions

    Thomas Gibbons-Neff and John Ismay

    HUSARIVKA, Ukraine — It was in early March when the spent warhead of a cluster munition rocket landed next to Yurii Doroshenko’s home in eastern Ukraine, having dispensed its lethal bomblets over his village.

    “They were shelling and it hit the street,” he said.

    These types of internationally banned weapons have been repeatedly used by the Russian military since it invaded Ukraine in February. Human rights groups have denounced their use. Western leaders have linked their presence to a bevy of war-crimes allegations leveled at Moscow.

    But the cluster munition that landed to next to Mr. Doroshenko’s house was not fired by Russian forces. Based on evidence reviewed by The New York Times during a visit to the area, it is very likely to have been launched by the Ukrainian troops who were trying to retake the area.

    Nobody died in that strike in Husarivka, an agricultural hamlet surrounded by wheat fields and natural-gas lines, though at least two people were killed as Ukrainian forces shelled it for the better part of month, targeting Russian forces.

    As the war approaches its eighth week, both sides have relied heavily on artillery and rockets to dislodge each other. But the Ukrainians’ decision to saturate their own village with a cluster munition that has the capacity to haphazardly kill innocent people underscores their strategic calculation: This is what they needed to do to retake their country, no matter the cost.

    Cluster munitions — a class of weapon comprising rockets, bombs, missiles, mortar and artillery shells — split open midair and dispense smaller bomblets over a wide area. The hazard to civilians remains significant until any unexploded munitions have been located and properly disposed of by experts.

    The Convention on Cluster Munitions, which took effect in 2010, bans their use because of the indiscriminate harm they can cause to civilians: Humanitarian groups have noted that 20 percent or more of antipersonnel submunitions fail to detonate on impact, yet they can explode later if they are picked up or handled.

    More than 100 nations have signed the pact, though the United States, Ukraine and Russia have not.

    “It’s not surprising, but it’s definitely dismaying to hear that evidence has emerged indicating that Ukraine may have used cluster munitions in this current conflict,” said Mary Wareham, advocacy director of the arms division at Human Rights Watch. “Cluster munitions are unacceptable weapons that are killing and maiming civilians across Ukraine.”

    An adviser to the Ukrainian armed forces and the Ministry of Defense declined to comment.

    Russian troops had seized Husarivka from Ukrainian units in the first few days of March, occupying buildings on its outskirts and near its center. The 220-millimeter Uragan artillery rocket that landed near Mr. Doroshenko’s home — fired from a truck-mounted launcher many miles away — struck on either March 6 or 7, said Mr. Doroshenko, the town’s informal leader.

    By that point, the village was well under Russian control.

    During a visit around the property and Mr. Doroshenko’s street on Thursday, Times reporters viewed large pieces of the artillery rocket that dispensed the cluster munitions, confirming the type of weapon that had been fired. It landed near the Russian army’s makeshift headquarters in an adjacent farm workshop, residents said, meaning the Russian forces were almost certainly the target.

    Throughout the occupation, Ukrainian forces incessantly shelled the Russian troops there, and at least two of the same type of cluster munition were lodged in a field by Mr. Doroshenko’s home, just a few hundred yards away from the Russians’ headquarters.

    The rockets fell around a small neighborhood of a dozen or so single-story homes interspersed with small gardens.

    As the rockets neared the farm, their warheads — probably carrying 30 antipersonnel bomblets apiece — would have separated from the weapons’ solid rocket motors, breaking open and casting their deadly cargo across the neighborhood.

    These small munitions each contain the equivalent of about 11 ounces of TNT, slightly less than twice as much as a standard hand grenade.

    The attack on the Husarivka farm appears to be the first use of a cluster munition by Ukrainian troops since the Russian invasion began on Feb. 24. In 2015, Ukrainian forces used cluster munitions during the opening months of their war against Russian-backed separatists in the country’s east.

    When confronted with the prospect that the Ukrainian military had shelled his village with cluster bombs, Mr. Doroshenko, 58, seemed indifferent.

    “I don’t know,” he said. “The main thing is that after those rockets everybody comes out alive.”

    The hazard posed by small undetonated munitions prevented Times reporters from closely examining all the weapons that landed. They visually verified from a distance two of the three rocket remnants as being Uragan cluster munitions, which leave behind the rocket’s nose cone followed by a long skeletal metal frame that held the bomblets together in flight.

    On April 8, The Times verified that a similar kind of Uragan rocket, loaded with anti-vehicle land mines, was fired by Russian troops in a strike against the town of Bezruky, a suburb of Kharkiv, once Ukraine’s second-largest city.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Where the Russians are attacking. Ukraine said that Russian forces had launched a ground assault along a nearly 300-mile front in the east after hitting the country with one of the most intense missile barrages in weeks, including the first lethal strike on the western city of Lviv.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    Much has been said about the Russian shelling of Ukrainian towns — frequent artillery barrages that wound and kill residents and push the ones who remain in these contested areas into basements or shelters. The danger to civilians is no different under the barrels of Ukrainian artillery, as their forces desperately try to retake the parts of the country under Russian control.

    Lubov Dvoretska, 62, lost her husband, Olexandr, during the shelling of Husarivka by Ukrainian forces at the end of March, just days before Russian troops retreated from there.

    “Ones are shooting this way, others another way,” she recounted. “My God, everything is thundering. And on March 10, it was said that half of Husarivka had left for Chepelivka. Pack up and leave because it will get worse. And then I left.”

    Ms. Dvoretska fled, but her husband, Olexandr, stayed behind to tend their livestock. Later, residents told her that Olexandr was injured in a mortar strike on March 22 and most likely died the next day.

    “He was discovered dead in the house on the 23rd, and on the 24th they could barely reach me on the phone to notify me,” she said. “Just as he was, in the same clothes, he was buried inhumanly, like an animal.”

    Another man, Volodymyr Strokov, was killed during the shelling on March 22, residents said.

    Before the war, Husarivka had a population of just over 1,000. It is now down to around 400, after hundreds packed what they could and left. Ukrainian forces retook the village around March 26. Now, the village — about three miles from the front line near the eastern city of Izium — is attacked daily by both Russian artillery and aircraft, residents said.

    Through tears, Ms. Dvoretska pointed to where her neighbors had buried her husband in a raised dirt grave in their backyard, marked with a homemade wooden cross.

    “I never thought it would happen this way,” she yelled. “It never got in my head that I will be left alone at my old age. Alone.”

    Thomas Gibbons-Neff reported from Husarivka, Ukraine, and John Ismay from Washington. Natalia Yermak contributed reporting from Husarivka.

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    Valeurs Actuelles

    Dans le Lot, une Japonaise forcée à quitter le pays alors qu’elle est mariée à un Français et occupe un travail

    Une situation proprement ubuesque. Le 27 mars dernier, une jeune femme de nationalité japonaise, résidant et travaillant avec son mari français dans le Lot, enceinte de cinq mois de surcroît, a dû rentrer dans son pays natal, faute de renouvellement de visa, rapporte La Dépêche. L’histoire avait pourtant bien commencé. La jeune femme et son mari ont repris la boulangerie d’un village du département. Mais lorsque le visa de travail de la jeune Japonaise est arrivé à expiration, impossible de le renouveler. Le mari a expliqué : « On savait que son visa allait expirer, on avait engagé les procédures en amont pour que son document soit renouvelé ».

    Absurdistan administratif

    C’est alors que s’ouvre un véritable calvaire administratif. « L’Etat nous demande un bail locatif avec nos deux noms, impossible, nous sommes hébergés à titre gracieux chez mes parents », explique le boulanger. « Alors, on a fourni tout ce que l’on a pu pour prouver que l’on vivait bien ensemble et qu’il ne s’agissait pas d’un mariage blanc : notre acte de mariage, traduit par l’ambassade de France, un contrat de travail, une attestation sur l’honneur, notre livret de famille, des documents médicaux prouvant que ma femme est enceinte de moi… » Rien à faire : l’administration ne renouvelle pas le visa de la boulangère, la contraignant à rentrer au Japon le temps que les choses s’arrangent. « Dans la culture japonaise, il n’est pas envisageable de rester dans un pays si on n’est pas dans les règles », précise son époux.

    Lot : les dernières actualités

    Charles Fiasson, filleul du général de Gaulle et ancien LR : « Éric Zemmour est le dernier des gaullistes »

    Aurélien Pradié : “Zemmour et Macron sont des baratineurs, ce qui les différencie de Valérie Pécresse”

    Lot : Charles Fiasson, filleul du Général de Gaulle et ex-LR a choisi Eric Zemmour

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Scène. Le spectacle selon Michalik

    Prescription culture

    Gérald Rossi

    Il n’a pas encore 40 ans, et déjà on ne compte plus les récompenses et succès qui jalonnent sa carrière. Alexis Michalik est auteur, metteur en scène et comédien. Au théâtre, on lui doit notamment « le Porteur d’histoire », en 2013, « le Cercle des illusionnistes », en 2014, « Edmond », en 2016, « Intra Muros », en 2017, « Une histoire d’amour » en 2020. Récemment encore, cinq de ses créations étaient jouées simultanément à Paris, alors que « les Producteurs », film de Mel Brooks qu’il a adapté, font toujours carton plein dans la grande salle du Théâtre de Paris.

    Incontestablement, cette comédie musicale dansée, parlée et chantée en français est une réussite. À tous les points de vue. Ce documentaire d’Élise Darblay fait un gros plan sur cette création et permet d’en entrevoir les coulisses. « J’ai 42 scénarios dans la tête », dit aussi Michalik. L’homme a des ressources, et du savoir-faire. C’est un excellent « faiseur », qui surfe sur son époque, sans beaucoup en gratter l’écorce, et c’est ce que l’on peut regretter. Cabotin, il dit encore : « Un jour je serai ringard, alors je ferai autre chose ».

    TélévisionThéâtre
    L'Humanité

    Télévision. « Tous les combats de Marilyn intéressent les féministes d’aujourd’hui »

    Actu

    Elle avait 36 ans quand elle est morte, en 1962, mais soulève encore les passions. Qui était Norma Jeane Baker ? Loin des thèses complotistes sur sa mort, un documentaire rappelle ses incessants combats et lui rend sa voix propre, d’une troublante modernité. Entretien avec Céline Chassé, qui a cosigné avec Raphaëlle Baillot un film décoiffant.

    Caroline Constant

    Marylin est morte depuis soixante ans. On a le sentiment que tout a été écrit sur elle. Et pourtant, vous dites que la focale est totalement biaisée sur notre façon de la voir, simplement en victime…

    Sa personnalité propre a été phagocytée par ce côté victime du patriarcat, des studios, des hommes. Nous nous sommes donc concentrées sur ses tentatives pour prendre le contrôle sur sa vie. Et nous avons récupéré une somme d’informations colossale, comme cette interview sur les agressions sexuelles à Hollywood, très peu connue, qui est un pré-#BalanceTonPorc, dans la revue « Weekly Entertainment ». Nous n’avons même pas pu intégrer dans nos 90 minutes de film tout ce que nous avons recueilli. C’est dire à quel point ses combats ne sont pas un détail de sa vie.

     

     

    On a le sentiment que sa voix a été complètement étouffée…

    Olivier Steiner le raconte dans le film : elle n’a cessé de fuir et de se créer des pièges en fuyant. Elle a fui son enfance à la Dickens, en se créant ce personnage flamboyant. Une fois dans ce corps, c’était une victoire, mais elle a été cataloguée comme « la blonde idiote ». Après, elle n’a cessé de fuir ce personnage. Mais, autant sortir d’une enfance à la Dickens flatte le côté américain, autant sortir de ce personnage pulpeux et hyperattractif pour devenir une intellectuelle, ça allait un peu loin pour la société d’alors. Elle a essayé, mais on ne lui a pas donné du tout la parole, on ne lui a pas laissé l’occasion de tourner dans les films auxquels elle aurait pu prétendre… Et pourtant, elle a fini par remporter une victoire.

    Sur la fin de sa vie, alors qu’elle était partie à New York et qu’elle avait monté sa propre société de production, la Fox a voulu la rattraper. Elle a alors négocié son contrat, sans lâcher, pendant plusieurs années, pour obtenir un salaire revu largement à la hausse, et le choix de ses réalisateurs. Elle avait même fourni une liste d’une dizaine de réalisateurs à la Fox, les meilleurs des années 1950-1960. Elle n’était pas idiote, elle savait avec qui elle voulait tourner. Elle avait obtenu un droit de regard sur les scénarios, le montage… La Fox a fini par accepter. Et elle meurt.

    Vous montrez qu’elle a pu jouer de son enfance difficile, aussi…

    Marilyn est une énorme menteuse. Elle crée de la communication et du storytelling, avant l’heure. Elle est son propre conseiller en communication. Elle a par exemple assumé d’avoir posé pour un calendrier un peu osé pour payer son loyer. Mais elle a romancé tout le reste. Son enfance a été tellement glauque qu’elle l’a arrangée à sa façon. Par exemple, elle a longtemps dit qu’elle était orpheline. Parce qu’une mère folle, ce qui est la réalité, c’est moins glamour. Ce qui provoquera un autre scandale quand on découvrira que sa mère n’est pas morte. Elle écrit donc son personnage, mais à un moment donné perd pied entre ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas.

    Dans votre film, vous racontez qu’à Arthur Miller, qui lui demande ce qu’elle regarde dans le miroir, elle répond : « Je la regarde. » On y voit l’effort et le travail pour que Marilyn devienne la seconde peau de Norma Jeane…

    Elle se faisait ôter la racine des cheveux, pour avoir un arrondi autour du visage, elle se mettait une sorte de vaseline sur la peau, qui favorisait la poussée d’un petit duvet, pour accrocher la lumière, mélangeait cinq rouges à lèvres pour avoir la bonne teinte… Marilyn est une construction, et c’est un travail de dingue, qui a pris des années. Une de nos intervenantes, Anne Plantagenet, parle des retards légendaires de Marilyn. Ce maquillage impressionnant est en partie en cause. Mais il y a aussi la façon dont elle entre dans la peau de Marilyn. Au fil des années, c’est devenu de plus en plus difficile, lui créait des angoisses, du trac. D’où les médicaments, avec lesquels elle entretenait un rapport particulier. Il n’y a ni complot ni mystère dans sa mort… c’est un accident.

    Le dessinateur Luz évoque cette scène dans les « Misfits », son dernier film, où elle crie avec une rage incroyable, et où on ne la voit pas : elle est filmée de loin au fond d’un champ.

    Et c’est tout à fait représentatif de la vie et du traitement de Marilyn par Hollywood. Crie si tu veux, mais on ne t’entend pas. Ses hésitations, oui, ses fous rires, idem, mais pas sa colère.

    D’où vient la fascination de Céline Sciamma et Leïla Slimani pour Marilyn ?

    Leïla Slimani dit que Marilyn, c’est du proto-féminisme : elle vivait dans une époque où le féminisme n’existait pas. Mais tous ses combats intéressent les féministes d’aujourd’hui.

    Marilyn était selon vous une femme de lettres et de combats…

    Et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle est hyper-populaire chez les hommes comme chez les femmes. Si elle s’était contentée d’être une femme super-jolie et super-charmante, elle ne ferait pas encore le buzz, soixante ans après sa mort, de manière aussi universelle. On sent qu’il y a un truc beaucoup plus lourd sous le personnage de Marilyn. Ses écrits, « Fragments », ont été publiés en 2012. Et ils sont la preuve noir sur blanc qu’elle pensait, sur plein de sujets, qu’elle avait des objectifs dans la vie, elle était poète, lettrée.

    Vous montrez qu’elle a eu toute sa vie des engagements forts, à une époque où être antiraciste aux États-Unis était très mal vu…

    Complètement. On ne l’a pas mis dans le film, mais, au début de leur mariage, Arthur Miller s’est retrouvé en procès pour « activités antiaméricaines », sous la commission McCarthy. Il existe des archives où on voit Marilyn sortir de sa maison avec Arthur Miller, et utiliser sa notoriété immense pour défendre son mari, qui est dans une situation compliquée. Sa notoriété la protège. Enfin, on peut aussi parler de la fameuse séquence de l’anniversaire de Kennedy. On montre toujours le passage sur le « happy birthday mister presi- dent », où elle est un peu éméchée, très sexy. On oublie de montrer la séquence qui suit, un discours très politique et très engagé. Si cela avait été Marlon Brando, on aurait retenu le discours.

    Derrière l’icône, la pionnière

    C’est un moment, très fugace : Marilyn Monroe est avec des soldats de la Légion étrangère. Elle ne sait pas que la caméra tourne déjà. Quand elle en prend conscience, elle devient Marilyn. Le regard, la posture, tout change en elle. Cet instant montre à quel point l’icône Marilyn est une construction, sa construction. Alors que l’actrice est morte depuis soixante ans, en août 1962, Raphaëlle Baillot et Céline Chassé lui redonnent sa combativité. Celle d’une femme qui n’a pas été simplement une victime. Mais qui s’est battue pour devenir ce qu’elle a été. Celle qui bien avant MeToo, a dénoncé les agressions sexuelles à Hollywood. Celle qui a pris la défense d’Ella Fitzgerald, à une époque où la ségrégation raciale régnait aux États-Unis. Celle qui s’est battue contre les studios, pour avoir des rôles à sa mesure, qui a même créé sa propre société de production. Celle qui lisait, écrivait, suivait des cours à l’Actors Studio en bluffant tous les présents. Des témoignages d’artistes, notamment la réalisatrice Céline Sciamma, l’écrivaine Leila Slimani, le metteur en scène Olivier Steiner et l’actrice Isabelle Adjani, parlent d’elle avec des mots beaux et justes. Ce film rend à Marilyn une voix, sa voix.

    Le Doc stupéfiant : Marilyn, femme d’aujourd’hui Documentaire / France 5 / Lundi 18 avril / 21 heures

    marilyn monroedocumentairefrance 5
    France24 - World

    PSG edge closer to winning 10th Ligue 1 title after 2-1 win against Marseille

    Issued on: 17/04/2022 - 23:49

    NEWS WIRES

    Paris St Germain continued their march towards a record-equalling 10th French title when goals by Neymar and Kylian Mbappe earned them a 2-1 home victory against bitter rivals Olympique de Marseille on Sunday.

    Neymar's early opener for PSG was cancelled out by Duje Caleta Car before Mbappe's penalty sealed the win and put PSG on 74 points.

    They now lead second-placed Marseille, who had a late equaliser disallowed, by 15 points with six games left and could be crowned champions next weekend.

    Jorge Sampaoli's side have a three-point lead over third-placed Stade Rennais as both teams battle it out for second and direct qualification for the Champions League group stage. The team in third will enter the competition in the third qualifying round.

    PSG got off to a lively start and it did not take long for Mauricio Pochettino's men to take the lead.

    Neymar put them ahead after 12 minutes when, latching onto a cross from Marco Verratti, he lobbed keeper Pau Lopez from the penalty spot.

    Marseille stayed compact and levelled on 31 minutes as Caleta Car tapped in from a packed goalmouth after Gianluigi Donnarumma missed the ball from a corner.

    PSG piled on the pressure but were repeatedly caught by the offside trap, with Lionel Messi denied a goal.

    They were, however, rewarded for their domination on the stroke of halftime when they were awarded a penalty after a VAR review showed that the ball had hit Valentin Rongier's elbow on the edge of the area.

    Mbappe buried the spot kick five minutes into stoppage time for his 21st goal of the Ligue 1 season.

    Tempers flared after the break and Neymar protested vehemently after picking up a yellow card for a foul on Matteo Guendouzi and needed a couple of minutes to cool down.

    PSG had another goal disallowed in the 75th minute when Mbappe was ruled offside after being set up by Messi.

    Marseille celebrated what they thought was an equaliser five minutes from fulltime, only for William Saliba's goal to be ruled out for yet another offside.

    Earlier, Nice climbed up one spot to fourth, two points behind Rennes, after Andy Delort's double gave them a 2-1 home win against Lorient.

    Olympique Lyonnais bounced back from their elimination in the quarter-finals of the Europa League against West Ham United by demolishing second-from-bottom Girondins de Bordeaux 6-1 at the Groupama Stadium with doubles by Moussa Dembele and Karl Toko Ekambi.

    Lyon are eighth on 49 points, seven behind Rennes.

    (REUTERS)

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    ‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?

    Issued on: 05/04/2022 - 22:02

    Benjamin DODMAN Follow

    The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.

    Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.

    He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.

    "I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".

    “See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.

    Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.

    “They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.

    Collapse of the post-Cold War order

    Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.

    In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.

    In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.

    “NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”

    “Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.

    Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.

    >> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

    “Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24. 

    “France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.

    Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”

    Nord Stream repentance

    The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.

    “What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.

    Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.

    Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

    Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.

    The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.

    >> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

    German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.

    “We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said. 

    The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.

    Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.

    “We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”

    Running after a chimaera

    The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.

    An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”

    “Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”

    Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.

    “We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”

    A tour of France’s chateaux

    Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.

    “The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”

    The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.

    While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.

    No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents. 

    “A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.

    “The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”

    As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.

    “We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”

    >> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?

    Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.

    “We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”

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    L'Humanité

    Philippe d’Archis Dorléans, le karaté à plein temps

    Un jour avec

    Avec des journées bien remplies, entre enseignement dans son école à Gennevilliers et du coaching aux particuliers dans tout Paris, le professeur transmet cet art martial depuis vingt ans.

    Éric Serres

    Un lundi comme un autre, à 17 h 30, au gymnase Caillebotte de Gennevilliers. Il est temps pour une petite pause. Après trente minutes d’effort, la dizaine de minots de la classe de karaté dirigée par Philippe Darchis Dorléans se précipite hors du tatami pour une bonne rasade d’eau. Une fois désaltérés, pas question de faire les fous. Assis sur les genoux ou jambes croisées, la seule posture autorisée quand on est un karatéka en herbe, ça piaille un peu.

    Fin de la pause, retour sur le tatami

    Philippe, masque sur le visage, intervient : « Qui a déjà vu un Ninja à Gennevilliers ? » Une main, puis une autre, puis encore une autre se lèvent. « Moi, moi ! » Le chœur des réponses résonne dans le dojo. « La dernière fois, y en avait un dans le garage. » Sourire caché du prof – masque oblige ! –, regards interrogatifs de la ribambelle de gamins âgés de 3 à 7 ans.

    Nouvelle question : « À quoi ça sert le karaté ? » Nouvelle réponse : « À faire du karaté », répond l’un ; « À se protézer », zozote un autre. Fin de la pause, retour sur le tatami pour un entraînement qui laisse peu de répit.

    Cela fait bientôt vingt ans que Philippe Darchis Dorléans enseigne cet art martial dans la ville des Hauts-de-Seine. Aujourd’hui âgé de 57 ans, le prof se souvient de son parcours : « En fait, outre des études d’histoire à Jussieu, j’ai travaillé ensuite dans l’informatique pour le groupe TF1. Mais cela ne me plaisait pas, je voulais me lancer dans l’enseignement de mon sport. J’ai demandé à ma direction s’ils pouvaient me garder le temps que je passe mon brevet d’État. Ils ont accepté. »

    Gennevilliers est sa terre promise

    Ce diplôme en poche, le parcours du combattant commence. Trouver une salle et monter une structure dédiée. Pas facile. Gennevilliers est sa terre promise. La première année est galère : « Je finançais la location de la salle avec mes indemnités chômage. » La mairie finit par lui proposer une salle et un CDD dans le club multisport de la ville.

    Aujourd’hui, devenu maître de son destin en ne dépendant plus directement de la mairie, Philippe a des journées remplies où, à sa fonction d’éducateur, il a ajouté celle de coach sportif : « Cela met du beurre dans les épinards. Je ne vis pas que sur mon seul salaire de prof de karaté ! »

    Ces journées commencent très tôt. Ses matinées, il les passe sur son scooter à naviguer dans Paris pour prodiguer ses conseils de coach. Viennent ensuite les après-midi où, de retour à Gennevilliers, il retrouve ses élèves karatékas.

    Des Ninjas en herbe

    17 h 45, déjà ! Assia (3 ans), Adame (7 ans), Asma (7 ans), Sarah (5 ans) et tous les autres répètent leurs katas tant bien que mal. « Ousse », et je frappe bien droit dans une sorte de punching-ball portable, « et je me protège ». Les minutes s’égrènent, les enfants s’éparpillent un peu. La grosse voix de Philippe calme la meute des Ninjas en herbe. Enfin presque !

    Avec une centaine d’adhérents, la section karaté revit après deux années difficiles liées à la pandémie : « Lors du premier confinement, je donnais des cours en visio. C’était un peu bizarre de débarquer chez les gens grâce à la caméra. »

    Et puis ce que l’on croyait être un mauvais moment s’est répété et le chômage partiel est devenu une nécessité. « Si l’on doit tirer un bilan de ces confinements., ce sont deux années de foutues, tant d’un point de vue des licenciés que dans l’apprentissage », glisse-t-il entre deux commandements.

    Certains élèves ne sont pas revenus, lassés par les cours en vidéo ; d’autres pour des raisons financières ne peuvent plus s’inscrire, car leurs parents ont dorénavant d’autres priorités.

    Entre coaching et cours collectif

    Aujourd’hui, il ne compte pas ses heures pour faire vivre son club. Il frôle, voire dépasse les douze heures d’activités partagées, entre le coaching et les cours collectif. « Là-dedans, il faut aussi compter le temps passé pour tout ce qui est administratif », mais aussi la préparation : « Lorsque les cours ont repris avec les mesures sanitaires, s’est ajouté à cela le temps pour nettoyer la salle entre les séances. »

    Une petite pause par-ci, une autre par-là, Philippe en profite parfois pour s’adonner à une autre passion : les jeux vidéo. « Ça me permet de me détendre un peu. » Le temps lui est pourtant compté, et ce d’autant plus qu’il a ouvert une nouvelle structure, où il accueille des jeunes karatékas prometteurs qui non seulement profitent des conseils d’un maître reconnu, Rida Bel Lahsen (ancien champion du monde et triple champion d’Europe par équipe pour la France), mais aussi obtiennent le soutien de parrains venus du secteur de l’entreprise : « C’est important de penser à l’après-carrière pour ces jeunes », insiste Philippe.

    En attendant, l’heure des « p’tiots » arrive à sa fin. L’attention n’est plus tout à fait la même pour les minots du créneau (17-18 heures). Dernier moment de rigolade avant la sortie. La séance s’achève devant le grand miroir par un Un, deux, trois, soleil.

    Ça rigole beaucoup, ça triche aussi un peu. Il est grand temps de retrouver papa et maman qui attendent le nez collé à la vitre. Pour Philippe, rebelote, le prochain cours est déjà dans les starting-blocks.

    Un jour aveckaratégennevilliers
    France24 - World

    In Irpin, Ukrainian police try to collect evidence against Russian military

    Issued on: 17/04/2022 - 17:22Modified: 17/04/2022 - 18:10

    Robert PARSONS

    Two weeks after Russian troops were forced out of Irpin, Ukrainian police are back in the city, intent on compiling evidence of Russian military crimes. FRANCE 24’s Rob Parsons has this report.

    L'Humanité

    Le Classico bouge encore

    Actu

    Le Paris Saint-Germain, leader de la Ligue 1, reçoit son dauphin, Marseille, dimanche 17 avril en clôture de la 32e journée. Une rencontre qui, en cette fin de saison, suscite plus d’intérêt que les années précédentes.

    Nicolas Guillermin

    Il n’en avait plus que le nom. Pour la première fois depuis plusieurs années, le classico entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille, qui s’affrontent ce dimanche 17 avril au Parc des Princes (Prime Video, 20h45) revêt un peu d’intérêt. Bien sûr, ce n’est pas le match de l’année mais cette rencontre qui clôt la 32 e journée de Ligue 1 entre le leader parisien et son dauphin s’annonce moins déséquilibrée que les précédentes et pourrait déboucher sur une rencontre de qualité.

    Certes, douze points séparent les deux formations mais, à huit journées du terme de la saison, les enjeux ne sont pas les mêmes qu’au match aller où les deux équipes s’étaient neutralisées (0-0). En cas de succès, le PSG s’approchera de son 10e titre national, qu’il pourrait s’adjuger dès mercredi 20 avril à Angers en cas de résultats favorables. Pour les Marseillais, une victoire en terre parisienne (la dernière remonte à septembre 2020, les Phocéens étaient repartis avec un succès 0-1) sera un pas supplémentaire pour conserver la 2 e place, directement qualificative pour la Ligue des champions.

    Qualifié pour les demi-finales de l’Europa Ligue Conférence après l’avoir emporté en Grèce, jeudi soir, sur la pelouse du PAOK Salonique (0-1), l’OM est dans une phase ascendante avec une série en cours de huit victoires consécutives. Il faut remonter sous l’ère Marcelo Bielsa en 2014, pour retrouver une pareille réussite des Marseillais. Si son équipe revenait de la capitale avec un 9 e succès consécutif, Jorge Sampaoli ferait mieux que son mentor et compatriote argentin. Les Olympiens, emmenés par Dimitri Payet, au sommet de sa forme et qui n’a pas abandonné l’idée de revenir en équipe de France, traversent une belle période et aimeraient bien continuer. «  C’est le match phare du championnat. On affronte une équipe qui a beaucoup de joueurs talentueux. Notre objectif, c’est de ramener des points a souligné le Turc Cengiz Ünder dans un entretien au quotidien La Provence. Nous sommes en forme, nous ne sommes pas complexés. Nous irons là-bas pour jouer et garder la 2e place. »

    Côté parisien, ce match n’a pas la saveur d’une joute en Ligue des champions, mais depuis leur piteuse élimination en 8e finale face au Real Madrid, Kylian Mbappé et ses coéquipiers sont dans une opération rachat auprès des supporters pour tenter de redorer leur blason, comme en témoigne leurs deux dernières larges victoires contre Lorient (5-1) et Clermont (1-6). Le classico n’a plus le même intérêt qu’il y a quelques années aux yeux des Parisiens, étant donné la différence de budgets (620 millions d’euros pour Paris contre 250 millions pour Marseille), mais une défaite à domicile, où le PSG est invaincu cette saison, qui plus est contre l’ennemi héréditaire, serait très mal vécu par les fans qui n’ont toujours pardonné aux stars parisiennes leur éviction de la C1.

    L’ambiance en tribunes sera-t-elle à la hauteur de l’événement ? L’interrogation est de mise. Les supporters marseillais sont interdits de déplacements, comme leurs homologues de la capitale l’avaient été au match aller, et le Collectif Ultras Parisien a décidé de faire vœux de silence depuis le match contre Lorient. Le CUP, plus important groupe de supporters du Parc, reproche à la direction du PSG sont virage commercial. « Nous avons clairement et fermement exposé au club notre vision et nos demandes visant à enfin placer non plus le marketing, mais le sportif au centre du projet », a tweeté le collectif qui attend des «  actes concrets » et a confirmé jeudi son boycott.

    Face à cette grève des encouragements, qui n’est pas une première sous l’ère qatarie, le staff parisien espère que les supporters vont changer d’avis. A l’image de l’entraîneur argentin Mauricio Pochettino  : «  ​​​​​​​ Face à l’OM, ce n’est pas un match de plus, c’est une rencontre spéciale. Les supporters ont le droit de manifester, on est en démocratie, mais on espère qu’ils seront avec nous et laisseront de côté leur déception et leur rage pour démontrer au monde entier une image forte du club. » Un match qui s’emballe avec un festival de Messi, Neymar et Mbappé pourrait-il amener les Ultras parisiens à rompre leur silence ? Rien ne permet de le dire. En revanche, un revers cuisant face aux Marseillais déclencherait, à coup sûr, des rafales de huées et de sifflets…

    footballolympique de marseilleparis-saint-germain
    France24 - World

    Israel intercepts rocket fired from Gaza as tensions soar

    Issued on: 18/04/2022 - 20:53

    NEWS WIRES

    Palestinian militants fired a rocket into southern Israel for the first time in months on Monday, in a potentially major escalation after clashes at a sensitive holy site in Jerusalem and a wave of attacks and military raids elsewhere. 

    Israel said it intercepted the rocket, and there were no immediate reports of casualties or damage. Israel holds Gaza's militant Hamas rulers responsible for all such projectiles and usually launches airstrikes in their wake. It was the first such rocket fire since New Year's Eve.

    Terrorists in Gaza just fired a rocket into Israel. The Iron Dome Aerial Defense System intercepted the rocket. pic.twitter.com/jNyL06yS5q

    April 18, 2022

    Hours earlier, the leader of the Islamic Jihad militant group, which boasts an arsenal of rockets, had issued a brief, cryptic warning, condemning Israeli “violations” in Jerusalem. 

    Ziad al-Nakhala, who is based outside the Palestinian territories, said threats to tighten an Israeli-Egyptian blockade on Gaza imposed after Hamas took power in 2007 “can’t silence us from what’s happening in Jerusalem and the occupied West Bank.”

    Palestinians and Israeli police clashed over the weekend in and around the Al-Aqsa Mosque compound in Jerusalem, which has long been an epicenter of Israeli-Palestinian violence. It is the third holiest site in Islam and the holiest for Jews, who refer to it as the Temple Mount because the mosque stands on a hilltop where the Jewish temples were located in antiquity.

    Protests and clashes there last year eventually led to an 11-day Gaza war.

    Police said they were responding to Palestinian stone-throwing and that they were committed to ensuring that Jews, Christians and Muslims — whose major holidays are converging this year — could celebrate them safely. Palestinians view the presence of police at the site as a provocation.

    Prime Minister Naftali Bennett said Monday, ahead of the rocket fire, that Israel has been the target of a “Hamas-led incitement campaign."

    The latest tensions come during the confluence of the Muslim holy month of Ramadan and the week-long Jewish holiday of Passover. Christians are also celebrating their holy week leading up to Easter, and tens of thousands of visitors have flocked to Jerusalem’s Old City — home to major holy sites for all three faiths — for the first time since the start of the coronavirus pandemic. 

    Jordan and Egypt, which made peace with Israel decades ago and coordinate with it on security matters, have condemned its actions at the mosque. Jordan — which serves as custodian of the site — summoned Israel’s charge d’affaires on Monday in protest.

    Jordan’s King Abdullah II discussed the violence with Egyptian President Abdel Fattah el-Sissi, agreeing on “the need to stop all illegal and provocative Israeli measures” there, according to a statement. Jordan planned to convene a meeting of other Arab states on the issue.

    Israel has been working to improve relations with Jordan over the past year and has recently normalized relations with other Arab states over their shared concerns about Iran. But the Jerusalem clashes, and a recent wave of violence, have brought renewed attention to the conflict with the Palestinians, which Israel has sought to sideline in recent years. 

    An Arab party that made history last year by joining Israel’s governing coalition suspended its participation on Sunday — a largely symbolic act that nevertheless reflected the sensitivity of the holy site, which is at the emotional heart of the century-old conflict.

    Israel captured the West Bank, along with the Gaza Strip and east Jerusalem — which includes the Old City — in the 1967 Mideast war. The Palestinians seek those territories for a future independent state.

    The Palestinians have long feared that Israel plans to take over or partition the mosque compound, and in recent weeks calls by Jewish extremists to sacrifice animals there have circulated widely among Palestinians on social media, sparking calls to defend the mosque.

    Israeli authorities say they have no intention of changing the status quo, and police are enforcing a prohibition on animal sacrifices. Israel says its security forces were forced to enter the compound early Friday after Palestinians stockpiled stones and other objects, and hurled rocks in the direction of an adjacent Jewish holy site.

    The violence in Jerusalem has come in the wake of a series of Palestinian attacks inside Israel that killed 14 people. Israel has launched near-daily arrest raids and other military operations in the occupied West Bank that it says are aimed at preventing more.

    The Israeli military said Monday it arrested 11 Palestinians in operations across the occupied West Bank overnight. In a raid in the village of Yamun, near the city of Jenin, the army said dozens of Palestinians hurled rocks and explosives at troops.

    Soldiers “responded with live ammunition toward the suspects who hurled explosive devices,” the military said. The Palestinian Health Ministry said two men were hospitalized after being critically wounded.

    Two of the attackers came from in and around Jenin, which has long been a bastion of armed struggle against Israeli rule.

    At least 25 Palestinians have been killed by Israeli forces in recent weeks, according to an Associated Press count. Many had carried out attacks or were involved in clashes, but an unarmed woman and a lawyer who appears to have been a bystander were also among those killed.

    (AP)

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    Israeli forces shoot two teens dead in West Bank as raids continue

    Clashes erupt at Al Aqsa mosque in Jerusalem, at least 150 Palestinians wounded

    Arab party suspends Israeli coalition govt membership amid Jerusalem violence

    France24 - World

    Pope urges call of peace be heard in this 'Easter of war'

    Issued on: 17/04/2022 - 13:05Modified: 18/04/2022 - 08:56

    NEWS WIRES

    Pope Francis, marking an "Easter of war" on Sunday urged leaders to hear the people's plea for peace in Ukraine and implicitly criticised Russia for dragging the country into a "cruel and senseless" conflict. 

    The 85-year-old pope made his comments in his twice-yearly "Urbi et Orbi" (to the city and the world) address to about 50,000 people in St. Peter's Square after a long Mass. It was the first Easter since 2019 that the public was allowed to attend following two years of COVID-19 restrictions.

    Francis dedicated much of the address, traditionally an overview of world conflicts, to Ukraine, comparing the shock of another war in Europe to the shock of the apostles who the gospel says saw the risen Jesus.

    "Our eyes, too, are incredulous on this Easter of war. We have seen all too much blood, all too much violence. Our hearts, too, have been filled with fear and anguish, as so many of our brothers and sisters have had to lock themselves away in order to be safe from bombing," he said.

    Ukraine, he said, was "sorely tried by the violence and destruction of the cruel and senseless war into which it was dragged".

    Moscow describes the action it launched on Feb. 24 a "special military operation". Francis has already rejected that terminology, calling it a war and previously using terms such as unjustified aggression and invasion.

    "Let there be a decision for peace. May there be an end to the flexing of muscles while people are suffering," Francis said on Sunday, going on to thank those who had taken in refugees from Ukraine, most of whom have gone to Poland.

    Earlier this month in Malta, Francis implicitly criticised Russian President Vladimir Putin over the invasion, saying a "potentate" was fomenting conflict for nationalist interests.

    Shout "peace" from the streets

    Francis, who suffers from leg pain, held up well during the long Mass and then toured the crowd in the square and a nearby street while sitting in an open white popemobile.

    Later, he read most of the "Urbi et Orbi" address from the balcony sitting down, standing only at the start and for the final blessing.

    On Saturday night he attended but did not preside at an Easter vigil service, apparently to rest up for Sunday, the most important day in the Christian liturgical calendar.

    "Please, let us not get used to war!" Francis said, looking down on the square bedecked by tens of thousands of flowers donated by the Netherlands. "Let us all commit ourselves to imploring peace, from our balconies and in our streets! May the leaders of nations hear people’s plea for peace."

    "I hold in my heart all the many Ukrainian victims, the millions of refugees and internally displaced persons, the divided families, the elderly left to themselves, the lives broken and the cities razed to the ground," he said.

    He called for reconciliation among Israelis and Palestinians ad among the people of Lebanon, Syria, Iraq, Libya, Myanmar, and the Democratic Republic of Congo, which he is due to visit in July.

    (REUTERS)

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    Pope calls for dialogue in ‘Urbi et Orbi’ Christmas address

    AS IT HAPPENED

    Ukraine vows to 'fight to the end' in Mariupol as Russian ultimatum expires

    As it happened

    More than 900 civilian bodies found in Kyiv region, police say

    France24 - World

    North Korea tests new weapons system to enhance 'tactical nukes'

    Issued on: 17/04/2022 - 07:59

    NEWS WIRES

    Kim Jong Un supervised the test-firing of a new guided weapons system to improve North Korea's "tactical nukes", state media said Sunday, capping days of celebrations surrounding the birthday of the country's founding leader.

    The launch was the latest in an unprecedented blitz of sanctions-busting weapons-tests this year, which included firing an intercontinental ballistic missile at full range for the first time since 2017.

    It also came just ahead of US-South Korea military training exercises – which have always infuriated Pyongyang – that were due to begin on Monday.

    The "new-type tactical guided weapon... is of great significance in drastically improving the firepower of the frontline long-range artillery units and enhancing the efficiency in the operation of tactical nukes," the North's official KCNA news agency reported.

    It said the test was successful, but did not specify when or where it took place.

    South Korea's Joint Chiefs of Staff said it detected two projectiles fired late on Saturday, which flew 110 kilometres (68 miles) at an altitude of 25 kilometres, travelling at speeds of around Mach 4.

    The United States was "aware of the North Korean statement that they conducted a test of a long range artillery system", a Pentagon spokesperson said, adding it was monitoring. 

    Analysts had widely expected Pyongyang could conduct a nuclear test as part of events to celebrate Friday's anniversary of the 110th birthday of North Korea's founding leader – and Kim's grandfather – Kim Il Sung.

    Expectations were heightened because of indications that Pyongyang had restarted work at one of its known nuclear testing sites.

    Analysts said the weapon tested over the weekend appeared to be a new short-range ballistic missile – but no less significant.

    "This is North Korea's first tactical nuclear weapon delivery system, it would seem," said Ankit Panda, a senior fellow at the Carnegie Endowment for International Peace.

    "You don't have to be particularly imaginative to put this two and two together."

    Short-range but significant

    Photos carried by the Rodong Sinmun newspaper showed a grinning Kim –surrounded by uniformed officials – applauding as he watched what it said was the test-firing of the weapon.

    Kim gave a military research team "important instructions on further building up the defence capabilities and nuclear combat forces," according to the KCNA report.

    Kim had also overseen in Pyongyang a series of events to celebrate Friday's anniversary, including a huge civilian parade, mass dance parties, and fireworks – but no military parade to show off the regime's new weapons.

    At a key party congress in January 2021, Kim outlined a five-year defence development plan, calling for the development of higher nuclear technology and to make smaller and lighter nuclear weapons for "more tactical uses."

    The remarks signalled a return to nuclear testing and Kim's rare attendance at a launch of a short-range missile – the first in more than two years –suggested "particular significance", according to Panda.

    North Korea had paused long-range and nuclear tests while Kim met then-US president Donald Trump for a bout of doomed diplomacy, which collapsed in 2019.

    North Korea has tested nuclear weapons six times since 2006 and touted the success of its last and most powerful one in 2017 – a hydrogen bomb with an estimated yield of 250 kilotons.

    Officials and analysts had widely predicted that North Korea may carry out its seventh nuclear test in the coming weeks.

    Satellite imagery has shown signs of new activity at a tunnel at the Punggye-ri nuclear testing site, which North Korea said was demolished in 2018 ahead of the first Trump-Kim summit.

    "This test of a tactical nuclear delivery system comes as indicators grow of significant reconstitutive work at North Korea's Punggye-ri nuclear test site," said Panda.

    With a new nuclear test, experts say Pyongyang will seek to miniaturise nuclear warheads to mount on its ICBMs.

    South Korean officials have said Pyongyang could still stage a military parade or carry out a weapons test on or around April 25, the anniversary of the founding of the Korean People's Army.

    South Korea and the United States regularly stage military exercises, but Pyongyang has long protested the drills as a rehearsal for war.

    "This training is a defensive command post training using computer simulation, and there is no real military maneuver training," Seoul's Joint Chiefs of Staff said Sunday. 

    (AFP)

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    North Korea celebrates founder's birth without military parade

    US imposes new sanctions after North Korea test-fires ICBM

    North Korea-tied hackers behind Axie Infinity crypto heist, says FBI

    New York Times - World

    French Candidates’ Economic Programs Hold Key to the Election

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    Promising tax cuts, higher wages and changes in the retirement age, President Macron and Marine Le Pen vie for undecided voters.

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    By Liz Alderman

    PARIS — As President Emmanuel Macron wove through crowds during a campaign stop in northern France last week, an elderly voter got in his face to protest one of his most unpopular economic proposals: raising the retirement age to 65 from 62 to fund France’s national pension system.

    “Retirement at 65, no, no!” the woman shouted, jabbing a finger at Mr. Macron’s chest as he tried to assuage her. The boisterous exchange was caught on camera. Two hours later, he retreated, saying he would consider tweaking the age to 64. “I don’t want to divide the country,” he said on French television.

    Mr. Macron’s reversal on a key element of his economic platform, in an industrial region backing the far-right firebrand Marine Le Pen ahead of France’s presidential election next Sunday, was a reminder of the social distress dominating the minds of voters. He and Ms. Le Pen have starkly divergent visions of how to address these concerns.

    As they cross the country in a whirlwind of last-minute campaigning, their runoff will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Worries about widening economic insecurity, and the surging cost of living amid the fallout from Russia’s war on Ukraine, have become top issues in the race, ahead of security and immigration.

    Ms. Le Pen won by a comfortable margin in the first round of voting last Sunday in places that have lost jobs to deindustrialization, where she has found a ready audience for her pledges to bolster purchasing power, create employment through “intelligent” protectionism and shield France from European policies that expanded globalization.

    While Mr. Macron is still expected to win in a tight race, workers in restless blue-collar bastions may yet prove a liability. Despite a robust recovery in France from Covid lockdowns — the economy is now growing at around 7 percent, and unemployment has fallen to a 10-year low of 7.4 percent — many feel inequality has widened, rather than narrowed, as he pledged, in the five years since Mr. Macron took office.

    After France’s traditional left-wing and right-wing parties collapsed in the first round of voting, both candidates are scrambling to lure the undecided and voters who gravitated to their opponents — especially the far-left firebrand Jean-Luc Mélenchon — in large part by recasting major planks of their economic programs to appeal to those struggling to get by.

    Pensions is a case in point. Mr. Macron has worked to recalibrate his image as a president who favors France’s wealthy classes, the business establishment and white-collar voters as he set about overhauling the economy to bolster competitiveness.

    In 2019 he was forced to set aside plans to raise the retirement age to 65 after raucous nationwide strikes shut down much of France. He had sought to streamline France’s complex system of public and private pension schemes into one state-managed plan to close a shortfall of 18 billion euros, or about $19 billion.

    Following his confrontation in northern France last week, Mr. Macron insisted that he would continue to push back the retirement age incrementally — by four months per year starting next year — but that he was open to discussing an easing of the plan in its later stages.

    “It’s not dogma,” he said of the policy. “I have to listen to what people are saying to me.”

    Ms. Le Pen accused Mr. Macron of engaging in a policy of “social wreckage” and of blowing with the wind to capture votes, although she has also shifted gears after the protectionist economic platform she advanced five years ago spooked businesses. She dropped plans to withdraw from the European Union and the eurozone.

    Today, Ms. Le Pen favors maintaining the current retirement age of 62, abandoning a previous push to reduce it to 60 — although certain workers engaged in intensive manual labor like construction could retire at the lower age.

    As Ms. Le Pen seeks to rebrand her far-right National Rally party as a kinder, gentler party than the one she steered in 2017, albeit with a clear anti-immigrant message, she has focused on economic issues close to blue-collar voters’ hearts.

    She got out front on one of the biggest issues of the campaign: a surge in the cost of living.

    While Mr. Macron was trying to broker a cease-fire in Ukraine, Ms. Le Pen was visiting towns and rural areas across France, promising increased subsidies for vulnerable households.

    She has pledged a 10 percent hike in France’s monthly minimum wage of 1,603 euros. She is also vowing to slash sales taxes to 5.5 percent from 20 percent on fuel, oil, gas and electricity, and to cut them altogether on 100 “essential” goods. Workers under 30 would be exempt from income tax, and young couples would get interest-free housing loans.

    Her France-first policy extends even further: To make up for increased spending on social programs, she has said she would slash billions in social spending on “foreigners.”

    She has also vowed to create jobs and re-industrialize the country by prioritizing French companies for government contracts over foreign investors and dangling a host of expensive tax incentives to encourage French companies that have branched out overseas to return to France.

    While she has abandoned talk of a so-called Frexit — a French exit from the European Union — some of her proposals to protect the economy would amount to essentially that, including a pledge to ignore some European Union laws, including on internal free trade. She has said she would withhold some French payments to the bloc.

    Mr. Macron has branded such promises “pure fantasy” and is proposing to retain many of his pro-business policies, with modifications.

    Having vowed to lure jobs and investment, under his watch foreign companies have poured billions of euros into industrial projects and research and development, creating hundreds of thousands of new jobs, many in tech start-ups, in a country that has not easily embraced change.

    At the same time, he has faced a challenge in discarding the image of an aloof president whose policies tended to benefit the most affluent. His abolition of a wealth tax and the introduction of a 30 percent flat tax on capital gains has mainly lifted incomes for the richest 0.1 percent and increased the distribution of dividends, according to the government’s own analysis.

    After a growing wealth divide helped set off the Yellow Vest movement in 2019, bringing struggling working-class people into the streets, Mr. Macron increased the minimum wage and made it easier for companies to give workers “purchasing power bonuses” of up to 3,000 euros annually without being taxed, a policy he has pledged to beef up.

    As inflation has surged recently, Mr. Macron has also authorized billions of euros in subsidies for energy bills and at the gas pump and has promised to peg pension payments to inflation starting this summer. He has vowed new tax cuts for both households and businesses.

    His economic platform also aims for “full employment,” in part by pressing ahead with a series of pro-business reforms that has continued to lure the support of France’s biggest employers’ organization, Medef.

    “Emmanuel Macron’s program is the most favorable to ensure the growth of the economy and employment,” the group said last week, adding that Ms. Le Pen’s platform “would lead the country to stall compared to its neighbors and to put it on the sidelines of the European Union.”

    For all the differences, the pledges by Mr. Macron and Ms. Le Pen have one thing in common: more public spending, and less savings. According to estimates by the Institut Montaigne, a French economic think tank, Mr. Macron’s economic plan would worsen the public deficit by 44 billion euros, while Ms. Le Pen’s would widen it by 102 billion euros.

    “These shifts are significant enough to think that some of their proposals cannot actually be applied — except if they put in place budget austerity measures that they are not talking about,” Victor Poirier, director of publications at the Institut Montaigne, said.

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    New York Times - World

    A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto

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    Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.

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    By Catherine Porter

    Photographs by Ian Willms

    TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.

    The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.

    And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.

    “There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”

    As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.

    The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.

    “It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.

    “Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”

    Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.

    For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.

    There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.

    Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.

    But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.

    “It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”

    The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.

    “It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.

    In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.

    Two of those were along Queen Street West.

    Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.

    “It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”

    Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.

    In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.

    But the crowded competition has pushed some shops out of business.

    By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.

    “There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”

    In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.

    Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.

    Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.

    “It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.

    Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.

    Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.

    “Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.

    She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.

    “Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”

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    France24 - Monde

    Dmytro Kouleba : "Les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide"

    Publié le : 15/04/2022 - 19:48

    Marc PERELMAN

    Dans un entretien accordé à France 24, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba estime qu'il est difficile pour la Russie d'admettre ce qui est arrivé jeudi 14 avril à son croiseur "Moskva" : "La vérité est que le vaisseau amiral se trouve au fond de la mer Noire." Le ministre encourage tous les pays, dont la France, à suivre l'exemple des États-Unis en augmentant l'envoi de matériel de défense à son pays. Pour lui, "les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide".

    Selon Dmytro Kouleba, la Russie a frappé avec des missiles plusieurs villes ukrainiennes, dont la capitale Kiev, dans la nuit de jeudi à vendredi. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères rejette l'idée que c'est une réponse au naufrage du "Moskva", le navire amiral de la Russie en mer Noire ; il souligne que la Russie n'a pas besoin de raisons puisqu'elle fait la guerre à l'Ukraine depuis des semaines.

    Si Dmytro Kouleba refuse de confirmer formellement que le naufrage du "Moskva" a été causé par une frappe ukrainienne, il affirme que l'Ukraine n'a pas peur de toucher des cibles qui constituent une menace. Il souligne que Vladimir Poutine "doit être vaincu par tous les moyens – militairement, politiquement et économiquement".

    >> À lire aussi : Les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"

    Le chef de la diplomatie ukrainienne affirme également que les crimes commis par la Russie à Marioupol sont pires que ceux commis à Boutcha et que Moscou dissimule les preuves de ses crimes en utilisant des crématoriums mobiles. Il admet que de tels crimes compliquent les pourparlers avec la Russie, affirmant que les actuelles discussions n'ont fait aucun progrès, que Vladimir Poutine se concentre désormais sur une solution militaire et que l'avenir de la guerre se décidera sur le champ de bataille et non à la table des négociations.

    Dmytro Kouleba explique que les partenaires internationaux de l'Ukraine, en particulier les États-Unis, livrent désormais des armes en plus grand nombre et de meilleure qualité. Il se félicite tout particulièrement de la livraison d'obus d'artillerie aux normes de l'Otan et exhorte les autres pays de l'Alliance à livrer des armes sophistiquées. Estimant que "l'Allemagne peut faire beaucoup plus" à cet égard, il exhorte le gouvernement allemand à autoriser la fourniture d'armes lourdes à son pays.

    Le diplomate se félicite de la décision de la France de ramener son ambassade à Kiev et souhaite également que Paris livre plus d'armes. La France lui a donné l'impression qu'elle serait favorable à un embargo pétrolier contre la Russie au niveau de l'Union européenne, assure-t-il par ailleurs. Pour lui, la politique de certains pays européens estimant avant la guerre qu'il était crucial de continuer à parler à Vladimir Poutine a échoué. "Nous demandons à Berlin et à Paris de reconsidérer cette politique. Il est temps de prendre une position ferme contre Poutine. Ce n'est pas le moment d'essayer de lui plaire. Il est temps de changer l'approche française de la Russie."

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    Crimes de guerre : les Européens en quête de preuves en Ukraine

    France24 - Monde

    Trois ans de chantier à Notre-Dame-de-Paris : de la sécurisation à la restauration

    Publié le : 15/04/2022 - 11:31

    Le président Emmanuel Macron a fixé le cap de 2024 pour rendre la cathédrale de Notre-Dame au culte et aux visiteurs. France 24 suit l’évolution de ce "chantier du siècle" et fait le point, trois ans après l’incendie dévastateur. La journaliste Mélina Huet a rencontré celles et ceux qui œuvrent à la restauration, au cœur de l’édifice et partout dans l’Hexagone. Ils livrent une course contre la montre, les savoir-faire traditionnels se confrontant à l’urgence.

    Il y a trois ans, les images de l'incendie de Notre-Dame-de-Paris faisaient le tour du monde. Après la stupeur, des milliers d'hommes et de femmes ont contribué à sécuriser ce monument historique. Architectes, scientifiques, peintres, artisans… Et le chantier se prépare désormais à accueillir les restaurateurs.

    La mobilisation est nationale. Les sommiers du grand orgue sont remis en état en Occitanie. Le plus gros instrument de France – en matière de registre – a été épargné par les flammes. Mais ses quelque 8 000 tuyaux, ainsi que ses sommiers chargés de distribuer l’air, ont dû être démontés un par un et décontaminés avant de gagner les ateliers de restauration.

    Dans les Pays de la Loire, des chênes centenaires ont été abattus puis sciés pour constituer le futur tabouret de la flèche, au sommet de la cathédrale Notre-Dame. Cette œuvre d’Eugène Viollet-le-Duc, architecte de la restauration de la cathédrale au XIXe siècle, a été détruite par les flammes. La flèche sera reconstruite à l’identique et a donc besoin de ces arbres hors norme, qui culminaient autrefois à quarante mètres de haut.

    Plomb et sel, les ennemis invisibles

    La présence de plomb est l’un des gros enjeux de ce chantier. Plus de quatre cent tonnes de ce métal ont fondu le 15 avril 2019 et se sont envolées sous forme de poussière toxique. Un dépoussiérage de la cathédrale est en cours et doit se terminer avant l’été 2022. En parallèle, un chantier de dessalement a dû être mis en œuvre. Depuis trois ans, l’humidité causée par l’eau des pompiers, puis par les intempéries, a fait migrer des sels vers la surface des pierres. Alors que les voûtes menacent de s’effriter, une équipe s’est déployée pour mettre cet ennemi invisible hors d’état de nuire.

    Sel, plomb, intempéries, pandémie de Covid-19 mais aussi découvertes archéologiques exceptionnelles : ces contretemps ne peuvent pas interférer avec l’objectif de réouverture fixé à 2024, pour les Jeux olympiques d’été à Paris.

    >> À voir aussi, le volet précédent : "Notre-Dame de Paris, deux ans après l'incendie"

    Le chantier scientifique Notre-Dame CNRS / ministère de la Culture est développé en collaboration avec l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris.

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    Fermeture provisoire du parvis de Notre-Dame en raison de pollution au plomb

    Journées du patrimoine : le chantier de Notre-Dame de Paris mis à l'honneur

    FRANCE

    Restaurer Notre-Dame de Paris en cinq ans : coup de com' ou projet réaliste ?

    Valeurs Actuelles

    L’archevêque de Strasbourg annonce qu’il va voter pour Emmanuel Macron

    Un évêque peut-il se mêler de temporel ? C’est ce qu’a sans doute estimé Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg ce vendredi 15 avril, rapporte France Bleu Alsace. Sur l’antenne de Franceinfo, l’homme d’église a annoncé son intention de voter pour Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle. Il est le premier évêque à indiquer ainsi publiquement son vote. Mgr Ravel a justifié son choix : « Emmanuel Macron est plus capable de fédérer que Marine Le Pen ». Même s’il affirme ne pas donner de consignes de vote, l’ecclésiastique se place tout de même à rebours de la Conférence des évêques de France, qui ne s’étaient pas exprimés à ce sujet.

    « Je les invite simplement à réfléchir en conscience »

    Mgr Ravel développe son choix en expliquant que « les votes de protestation pour l’une des candidates ne me semblent pas cohérents avec, aujourd’hui, le besoin de calme, de critique positive et d’unité nationale », visant ainsi Marine Le Pen. L’archevêque s’adresse aussi directement aux catholiques souhaitant déposer un bulletin en faveur de Marine Le Pen dans l’urne : « Il y a très certainement des centaines de milliers, peut-être des millions de chrétiens qui vont voter pour Marine Le Pen. Je les invite simplement à réfléchir en conscience. » Au premier tour, Emmanuel Macron avait recueilli 29 % des voix chez les catholiques, et Marine Le Pen 27 %, selon une étude de l’Ifop.

    Strasbourg : les dernières actualités

    Strasbourg : un réseau de livraison de drogue à domicile démantelé

    Strasbourg : la police fait une saisie record de 1,7 tonne de résine de cannabis

    [Vidéo] “On vous a nettoyé en 2015”, “Charlie zebi” : des militants de l’UNI menacés de mort à Strasbourg

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    The World’s Broken Promise of Asylum

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    Britain’s new plan to send thousands of asylum seekers to Rwanda exposes the fragile nature of the global refugee compact, which has always fallen prey to domestic politics.

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    By Max Fisher

    For more than 70 years, the world has enshrined, in national laws and global agreements, a promise that was presented as vitally important: Anyone who cannot live safely in their home country may seek refuge in another.

    If such people prove they face the right sort of danger, and meet the host country’s conditions for staying, then that country is obligated to welcome them.

    This ideal has never been perfectly observed, even in its origins after World War II, when it was seen as both a moral and a practical imperative, to rebuild shattered societies for the common good.

    But the very Western powers that championed this compact have been steadily eroding it in recent years — chipping away at their own, and therefore the world’s, obligations toward a responsibility they once characterized as crucial to global stability.

    That assault, experts say, reached a new extreme this past week, as Britain’s government announced a new plan for thousands of foreign citizens in the country who had applied for asylum. Rather than hear their claims, it would ship them to Rwanda, a faraway quasi dictatorship in which most had never set foot, to become someone else’s problem.

    Britain did not invent the practice of shutting refugees and asylum seekers in faraway facilities. European governments have been paying foreign despots and warlords, in countries like Sudan and Libya, to detain migrants on their behalf for years. Australia outsources this work to a string of island nations sometimes described as its gulag archipelago. The United States effectively pioneered the practice in 1991, when it diverted boats full of Haitians to Guantánamo Bay.

    A rise in right-wing populist politics, the backlash in Europe against a surge of migration in 2015 and then the coronavirus pandemic have accelerated this practice and others like it: walls, armed patrols and “deterrence” policies that deliberately make the journey more dangerous.

    The result is not exactly that the global refugee system is dead. European governments are taking in millions of Ukrainians displaced by Russia’s invasion, for example. Rather, Britain’s policy highlights that this system, once held up as a universal and legally binding obligation, is now treated as effectively voluntary.

    “It’s pretty bold to, within a month, offer housing to Ukrainians and then announce you’re sending all the other migrants 4,000 miles away,” said Stephanie Schwartz, a scholar of migration politics at the University of Pennsylvania.

    Read More About U.S. Immigration

    “The brazenness of the double standard seems like an implicit announcement,” Dr. Schwartz added, “that governments should just take refugees when they want to, and don’t when they don’t.”

    The consequences of this shift, which in many ways have already arrived, are likely to accelerate in the coming months, amid what is expected to be a significant summertime rise in refugee arrivals — along with, perhaps, more of the backlash that has animated clampdowns like Britain’s.

    An Eroding Ideal

    The world’s commitment to refugees and asylum seekers has always been more conditional and self-interested than it was presented to be.

    In the years after World War II, even as Western leaders pledged to resettle Europe’s refugees where they would be safe, they forcibly returned 2.3 million Soviet citizens to the Soviet Union, many against their will. One in five were subsequently executed or sent to the gulag, according to estimates by the historian Tony Judt.

    Still, as the Cold War hardened, Western governments increasingly emphasized their respect for refugee rights, and pressured their allies to do the same, as a way to position their bloc as superior to Communist governments that sometimes barred citizens from fleeing. Western compliance remained spotty, privileging refugees from Communist countries or others who offered some political gain.

    But the real shift came at the Cold War’s end, in 1991, when Western countries lost this political incentive. Global refugee populations soared in the early 1990s, to 18 million, according to one United Nations metric, nearly nine times as many as when the world formally enshrined refugee rules in a 1951 convention.

    The U.S. policy of diverting Haitian refugees began in 1991. It was a kind of loophole: If the refugees did not arrive at American shores, the United States was not technically obligated to hear their claims. Though no one was fooled, it kept Washington in compliance with American law, which had been written to match international obligations, as in many countries.

    Years later came another surge in refugees worldwide, to 20 million in 2017, a figure that has risen slightly since then, though it remains smaller, as a share of global population, than the 1992 peak. The current refugee crisis is almost certainly smaller than the one following World War II, which forced tens of millions from their homes across Europe and Asia and devastated whole societies, all but forcing world powers to act.

    But by the 2010s, as refugee outflows rose mostly from poorer countries, the response was very different. The United States applied similar policies to people from Central America as it had to Haitians, negotiating deals with governments, particularly in Mexico, to prevent refugees and other migrants from reaching the border. Europe and Australia pursued similar strategies.

    The result: concentric rings of detention centers, some notorious for brutality, just beyond the borders of the world’s richest countries. Most are along refugees’ paths, or near the borders they had hoped to reach, allowing governments a fig leaf of compliance. Britain’s new proposal, by shipping people to the far reaches of another continent, takes this a step further, underscoring how the new system really works.

    Some argue that enshrining new international agreements, or scrapping the old ones altogether, might more sustainably distribute global responsibility, particularly as a rise in climate refugees scrambles the boundaries between economic migrant and political refugee. World leaders, though, have expressed little interest in such plans. And if the problem is that governments do not want refugees and cannot be made to take them, replacing one half-ignored agreement with another would change little.

    The Emerging Order

    Europe’s seeming double standard — as its governments welcome Ukrainians but continue going to extraordinary lengths to keep out migrants from the Middle East — has laid the unwritten norms of the new refugee system especially bare.

    Increasingly, governments apply ostensibly universal refugee rights selectively, and often on the basis of which demographic groups are expected to meet domestic political approval. Even as Britain announced its expulsion of asylum seekers already in the country, for instance, it apologized for not bringing in more Ukrainians.

    For all of the revulsion at President Donald J. Trump’s statement in office that the United States should welcome arrivals from countries like Norway and bar populations he considered undesirable, the sentiment reflects an increasingly common practice.

    The Biden administration this past week granted protected status to the 40,000 Cameroonian citizens in the United States, meaning that they do not have to return to Cameroon amid that country’s civil war. Last month, the United States extended protected status to 30,000 Ukrainians.

    At the same time, the administration has been divided over whether to maintain a Trump-era rule that allows the country, on public health grounds, to outright reject most refugees who arrive at the border. Though the rule is set to be lifted on May 23, many in the administration fought to keep it.

    The pandemic, Dr. Schwartz said, “broke the seal on things that were once considered extreme,” like near-total border closures. As a result, restrictions that might have once seemed shocking now feel more normal, easing governments’ way.

    Governments have also learned that, as long as they do not hold one another to account for breaking international norms, there is no one other than their own citizens to stop them.

    And it is their own citizens who often demand these policies.

    Right-wing populist parties saw their support surge in the past decade, in part by championing a backlash to immigration and portraying refugee rules as a plot to dilute traditional national identities.

    While some establishment parties pushed back — Germany’s welcomed one million refugees amid the rise of the country’s far right — others concluded that curtailing nonwhite immigration was necessary to save their parties, maybe their democracies. Would-be refugees, fleeing wars or famines, were made to pay the price.

    It was hardly the founding intentions of the global refugee compact that cycle-by-cycle domestic politics would determine which families, displaced by disaster, found new lives abroad and which were condemned to squalid camps or mass graves.

    Still, if that is how it is to be, then the British public’s response to Prime Minister Boris Johnson’s proposal, and its unusually brazen defiance of that compact, may prove revealing.

    “It’s inhumane, it’s morally reprehensible, it’s probably unlawful and it may well be unworkable,” David Normington, previously the top civil servant in Britain’s Home Office, told the BBC.

    But whether the plan is truly workable, in the eyes of the British government or others, may ultimately depend less on laws or morality than on what the British public will tolerate.

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    Valeurs Actuelles

    Carole Delga veut utiliser les transports régionaux pour faire barrage à Marine Le Pen

    Le Rassemblement national n’apprécie guère. Dimanche 17 avril, la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a annoncé la gratuité des trains et car régionaux dimanche 24 avril, pour permettre aux électeurs d’aller voter, rapporte France Bleu Occitanie. « Afin de favoriser la participation de tous, j’ai décidé de proposer la gratuité sur le réseau liO les 23 et 24 avril afin de permettre au plus grand nombre, en particulier les jeunes et les étudiants, d’aller voter au 2nd tour », a-t-elle écrit sur Twitter. Avant d’ajouter : « Dimanche prochain, tous aux urnes pour barrer la route à l’extrême droite. Allez-y en train ou en car liO : en Occitanie c’est gratuit ! »

    Le RN furieux

    Les réactions de la part du Rassemblement national, le mouvement de Marine Le Pen, ne se sont pas fait attendre. Le maire de Perpignan, Louis Aliot, a fustigé une « utilisation des transports publics et donc des moyens publics à des fins électorales », s’interrogeant : « Que fait la Commission Nationale de Contrôle de la Campagne de l’Élection Présidentielle ? » Julien Sanchez, maire de Beaucaire et conseiller régional, a dénoncé de son côté une « attitude anti-républicaine » de la part de Carole Delga. Son collègue des Républicains, Sacha Briand, a lui expliqué : « La position de Mme Delga est très critiquable, d’utiliser la gratuité des transports régionaux à des fins partisanes, ça donne le sentiment aux gens que le « système « se met en place pour contrer Marine Le Pen. Le Parti socialiste n’a qu’à utiliser le covoiturage gratuit pour aller faire barrage à Marine Le Pen », a-t-il conclu.

    Occitanie : les dernières actualités

    Toulouse : une octogénaire retrouvée gisant dans une mare de sang dans son garage

    Dans le Lot, une Japonaise forcée à quitter le pays alors qu’elle est mariée à un Français et occupe un travail

    Présidentielle : le Conseil constitutionnel annule le premier tour dans un grand bureau de vote de Toulouse

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    French elections: EU apprehensive of Le Pen ahead of French run-off vote

    By Jessica ParkerBBC Brussels correspondent

    European Union officials return to work on Tuesday after basking in a balmy bank holiday. But, just over the border, the EU's future is being fought over in the French presidential election.

    Far-right candidate, Marine Le Pen, insists she has no secret "Frexit" agenda.

    But opponents claim her policies would put France's place in the EU at risk.

    Supporters argue that Brussels has failed to learn the lessons from Brexit.

    Voters will choose on Sunday between Ms Le Pen and incumbent Emmanuel Macron, who leads centrist movement La République En Marche (Republic on the move).

    Le Pen, the head of Rassemblement National (National Rally), has notably toned down her approach to the EU at this election.

    In 2017, her manifesto promised a referendum on EU membership, following six months of talks to try to radically reform the bloc.

    But read through this year's document, "22 measures for France", and the EU doesn't even get a direct mention.

    Gone, too, is talk of pulling France out of the single currency, the euro.

    French government minister and En Marche member Jean-Baptiste Lemoyne believes her softer stance is down to her desire to "conquer the presidency".

    "But she's questioning some fundamentals of the EU," he says.

    What's undisputed is that a Le Pen win would send shockwaves through Brussels.

    Unlike the UK, France was a founding member of what eventually became the European Union and is now its second largest financial backer.

    Marine Le Pen wants to slash France's contributions to the EU, tighten border controls and hold a referendum on stopping "uncontrolled" immigration.

    That would include prioritising French people's access to welfare, social housing and jobs.

    Such policies appear to be in direct contradiction with free movement and the primacy of EU law.

    It's the quest for an "à la carte" membership, says Jonathan Eyal, Associate Director at the Royal United Services Institute (Rusi) think tank.

    Her plans could lead, he says, to EU "paralysis" if other member states, like Poland and Hungary, join forces with France in trying to curb the powers of the European Commission.

    It's an idea that would look more like "a gaggle of nations states rather than a unified concept".

    New life for EU or perpetual revolution?

    But a looser alliance of nations or "opt-in, opt-out" system would, says one Le Pen supporter, breathe "new life" into the EU.

    National Rally councillor Patricia Chagnon from Abbeville says Le Pen wants to "unshackle" member states from a "big bureaucratic machine".

    And, she argues, it's those who "don't agree with reforming the EU" who characterise Le Pen's policies as Frexit by the back door.

    "Marine Le Pen is in favour of respecting the sovereignty and the independence of each member state" while realising the importance of "close co-operation", she says.

    Emmanuel Macron has described Sunday's vote as a "referendum on Europe".

    A Marine Le Pen win would indeed be an "earthquake" for the EU, says Sylvie Kauffmann, editorial director of French daily Le Monde.

    However, she points to Mr Macron's persistent lead in the polls and the fact that, were Marine Le Pen to defy the current odds, she'd also have the challenge of pulling off a majority in June's parliamentary elections.

    Even so, Jonathan Eyal says a Le Pen presidency could prove highly disruptive for the West.

    She would "be in a state of perpetual revolution" with both the EU and the Western military alliance, Nato, he says.

    A former member of the European Parliament, Marine Le Pen is no stranger to clashes with Brussels.

    On Monday, she hit back at reports that the EU's anti-corruption body Olaf has accused her and senior colleagues of embezzling more than €600,000 (£500,000) while serving as MEPs.

    She described it as "low blows from the European Union, just a few days from the second round… I absolutely deny these allegations, which I wasn't even aware of".

    All eyes in Brussels now turn their eyes to Wednesday's crucial live TV debate between the two rivals, ahead of Sunday's vote.

    Race for the French Presidency

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    France24 - Monde

    "Gig economy" en Inde : échapper au chômage pour tomber dans la précarité

    Publié le : 18/04/2022 - 15:08

    La "Gig Economy" ou l'économie à la tâche en français n'est pas un phénomène nouveau en Inde. 80% de l'économie est informelle et des millions d'Indiens, payés à la journée, sont en situation de précarité. Cependant l'explosion du numérique et du nombre de smartphones en circulation a offert à ces travailleurs une nouvelle visibilité et un moyen d'échapper au chômage, qui n'a jamais été aussi haut en Inde depuis 3 décennies. 

    En Inde, les plateformes de transport et de livraison pullulent depuis plusieurs années et connaissent un succès monstre. Mais ces derniers mois, de nombreux travailleurs ont commencé à se retourner contre ces start-ups, pour la plupart indiennes. Car ces dernières, qui promettaient monts et merveilles au départ, s'appuient en réalité sur une main d'œuvre bon marché qui dénonce désormais des conditions proches de l'esclavage, en l'absence de toute régulation. Reportage à New Delhi de nos correspondants, Alban Alvarez et Navodita Kumari

     

    Une émission préparée par Jennie Shin.

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    L'Humanité

    La sédentarité des jeunes est «une bombe à retardement» pour le cardiologue François Carré

    Entretien

    Deux années de pandémie ont aggravé le manque d’activité physique des Français. François Carré, cardiologue au service de médecine du sport du CHU de Rennes et professeur en physiologie cardio-vasculaire à l’université de Rennes-I, alerte sur une menace sanitaire élevée et appelle à la mobilisation de tous, notamment des pouvoirs publics. Entretien.

    Etienne Bonamy

    De récentes études sur les carences d’activité physique des Français pointent l’augmentation de la sédentarité comme un danger pour la jeunesse. La situation s’est-elle autant dégradée ?

    En novembre 2020, l’Anses (1) a lancé l’alerte : elle dénonçait un risque sanitaire très important chez 50 % des enfants, car ils étaient 4 h 30 par jour devant les écrans, avec moins de 20 minutes d’activité physique quotidienne. Ces données étant déclaratives de la part des enfants ou de leurs parents, il y a donc le risque que la situation réelle soit pire.

    Vous êtes donc encore plus alarmiste aujourd’hui ?

    C’est une évidence, les Français ne bougent pas assez. L’activité doit être quotidienne. Je ne parle pas de signal d’alarme mais de bombe à retardement pour nos enfants. Les professeurs d’EPS nous disent d’ailleurs que les capacités physiques des enfants ont baissé, on parle là de leur capital santé pour la vie. Nous n’arrivons pas à convaincre les gens que ça va mal se finir pour nos gamins et la société. En novembre 2020, une publication du centre de mort subite de l’hôpital Georges-Pompidou (à Paris – NDLR) a regardé la première cause d’arrêt cardiaque chez les Franciliens de moins de 30 ans. C’est l’infarctus du myocarde. Quand j’étais jeune médecin, c’était à 45 ans qu’on faisait l’infarctus, pas à 30 ans.

    Vous voulez faire de l’activité physique une cause nationale. Comment mobiliser autour de cette idée ?

    Aujourd’hui c’est impossible à réaliser, car on ne nous entend pas. J’ai l’impression que l’on est comme face au réchauffement climatique il y a dix ou quinze ans. Nous sommes un pays qui ne croit pas à l’activité physique, la France n’est pas un pays sportif. Pour beaucoup, c’est du temps perdu, du loisir. En France, vous passez pour une personne dilettante si vous allez faire du sport.

    Qui ne vous entend pas ? Qui n’y croit pas ?

    En premier les pouvoirs publics, et ça ne date pas de maintenant. Dans la campagne présidentielle, je n’ai pas entendu une fois chez les candidats le mot prévention en matière de santé. Je le dis clairement : nous n’avons pas un ministère de la Santé, mais un ministère de la Maladie. Ce n’est pas pareil. La principale préoccupation, c’est d’avoir les médicaments les moins chers possible. Est-ce qu’on ne pourrait pas penser qu’on peut avoir moins de malades ? Quand je dis à des confrères qu’on peut avoir moins d’insuffisants cardiaques grâce à l’activité physique, on me rit au nez. Si les gens bougent plus, font attention à leur santé, il y aura moins de malades. C’est prouvé. Quand j’explique à l’éducation nationale que les enfants qui font plus d’activité physique ont de meilleurs résultats scolaires, une meilleure mémoire, sont plus calmes à l’école, peu importe, ils ne changent rien.

    Le ministère de l’Éducation nationale a néanmoins instauré fin 2020 les 30 minutes d’activité physique en début de journée dans les écoles primaires. Pas suffisant ?

    Oui, c’est bien, mais ça m’a fait un peu sourire, au départ ce n’était même pas obligatoire. Enfin, on reconnaît que le fait de bouger améliore nos fonctions cognitives, c’était complètement oublié par l’éducation nationale. L’éducation physique reste la variable d’ajustement dans les programmes.

    L’instauration du Pass’Sport a encouragé le retour à la pratique sportive…

    Le Pass’Sport, c’est très bien, mais nous on ne se bat pas pour le sport, mais pour que chaque jour les enfants fassent de l’activité physique. Si vous vous lavez les dents sept fois le dimanche, ce n’est pas comme si vous vous les laviez tous les jours. Si je bouge le mercredi ou le samedi, ou les deux jours, ça ne remplace pas les jours où je ne fais rien.

    Les fédérations et les professionnels des métiers du sport (3) se sont manifestés pour accompagner cette pratique sportive. Cela va dans le bon sens, non ?

    Eux sont prêts, effectivement. Les fédérations se sont ouvertes au sport santé, ce qui leur a aussi apporté des licenciés au moment où beaucoup ne s’inscrivent plus en compétition. Nous travaillons avec les clubs et les salles pour qu’ils reçoivent du monde en journée avec un accompagnement spécialisé. Chez nous, l’espérance de vie en bonne santé, c’est 64 ans depuis quinze ans. Ça ne bouge pas. Quand les médias évoquent l’espérance de vie qui gagne deux mois par an (85,3 ans pour les femmes, 79,2 ans pour les hommes, selon le ministère de la Santé – NDLR), c’est l’espérance de vie… en fauteuil roulant. Il faut le dire.

    L’attraction des JO à Paris en 2024 portait l’idée d’un changement pour mettre plus de sport dans la vie des Français.

    Les JO et la retombée des médailles et des champions, cela provoque toujours un engouement et des milliers de jeunes rejoignent alors des clubs et des compétitions. Mais moi, je parle de millions de personnes qui doivent changer leur comportement. Les Américains gagnent beaucoup de médailles olympiques et c’est le pays où il y a le plus d’obèses.

    • (1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. L’étude précisait que 66 % des jeunes interrogés de 11 à 17 ans ne faisaient pas assez d’activité physique. (2) Union Sport et Cycle (Union des entreprises de la filière du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité active).
    sport
    BBC

    Ukraine war: Can India feed the world?

    Soutik BiswasIndia correspondent

    Last week, Indian PM Narendra Modi told US President Joe Biden that India was ready to ship food to the rest of the world following supply shocks and rising prices due to the war in Ukraine.

    Mr Modi said India had "enough food" for its 1.4 billion people, and it was "ready to supply food stocks to the world from tomorrow" if the World Trade Organization (WTO) allowed.

    Commodity prices were already at a 10-year high before the war in Ukraine because of global harvest issues. They have leapt after the war and are already at their highest since 1990, according to the UN Food and Agricultural Organisation (UNFAO) food-price index.

    Russia and Ukraine are two of the world's major wheat exporters and account for about a third of global annual wheat sales. The two countries also account for 55% of the global annual sunflower oil exports, and 17% of exports of maize and barley. Together, they were expected to export 14 million tonnes of wheat and over 16 million tonnes of maize this year, according to UNFAO.

    "The supply disruptions and threat of embargo facing Russia means that these exports have to be taken out of the equation. India could step in to export more, especially when it has enough stocks of wheat," says Upali Galketi Aratchilage, a Rome-based economist at UNFAO.

    India is the second biggest producer of rice and wheat in the world. As of early April, it had 74 million tonnes of the two staples in stock. Of this, 21 million tonnes have been kept for its strategic reserve and the Public Distribution System (PDS), which gives more than 700 million poor people access to cheap food.

    India is also one of the cheapest global suppliers of wheat and rice: it is already exporting rice to nearly 150 countries and wheat to 68. It exported some 7 million tonnes of wheat in 2020-2021. Traders, reacting to rising demand in the international market, have already entered contracts for exports of more than 3 million tonnes of wheat during April to July, according to officials. Farm exports exceeded a record $50bn in 2021-22.

    India has the capacity to export 22 million tonnes of rice and 16 million tonnes of wheat in this fiscal year, according to Ashok Gulati, a professor of agriculture at the Indian Council for Research on International Economic Relations. "If the WTO allows government stocks to be exported, it can be even higher. This will help cool the global prices and reduce the burden of importing countries around the world," he says.

    There are some reservations though. "We have enough stocks at the moment. But there are some concerns, and we should not become gung-ho about feeding the world," says Harish Damodaran, a senior fellow at the Centre for Policy Research, a Delhi-based think tank.

    First, there are fears of a less-than-expected harvest. India's new wheat season is under way and officials project a record 111 million tonnes be harvested - the sixth bumper crop season in a row.

    But experts like Mr Damodaran are not convinced. He believes the yield will be much lower because of fertiliser shortages and the vagaries of the weather - excessive rains and severe early summer heat. "We are overestimating the production," he says. "We will know in another 10 days."

    Another question mark, say experts, is over fertilisers, a basic component of farming. India's stocks have fallen low after the war - India imports di-ammonium phosphate and fertilisers containing nitrogen, phosphate, sulphur and potash. Russia and Belarus account for 40% of the world's potash exports. Globally, fertiliser prices are already high due to soaring gas prices.

    A shortage of fertilisers could easily hit production in the next harvest season. One way to get around this, says Mr Damodaran, is for India to explore "wheat-for-fertiliser deals" with countries like Egypt and in Africa.

    Also, if the war gets prolonged, India might face logistical challenges in stepping up exports. "Exporting huge volumes of cereals involves huge infrastructure like transportation, storage, ships. Also the capacity to start shipping in high volumes," says Mr Aratchilage. There is also the question of higher freight costs.

    Lastly, there is the overriding concern over galloping food prices at home - food inflation hit a 16-month-high of 7.68% in March. This has been mainly driven by price rises of edible oils, vegetables, cereals, milk, meat and fish. India's central bank has warned about "elevated global price pressures in key food items" leading to to "high uncertainty" over inflation.

    The Russian invasion is likely to have "serious consequences" for global food security, according to IFPRI, a think tank. The UNFAO estimates that a prolonged disruption to exports of wheat, fertiliser and other commodities from Russia and Ukraine could push up the number of undernourished people in the world from eight to 13 million.

    By the government's own admission, more than three million children remain undernourished in India despite bountiful crops and ample food stocks. (Prime Minister Modi's native state, Gujarat, has the third highest number of such children.) "You cannot be cavalier about food security. You cannot play around with the food earmarked for the subsidised food system," says Mr Damodaran.

    If there is one thing India's politicians know it is that food - or the lack of it - determines their fate: state and federal governments have tumbled in the past because of soaring onion prices.

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    France24 - World

    What if the left stays home? French voters split over Macron-Le Pen rematch

    Issued on: 18/04/2022 - 20:21

    François PICARD Follow

    What if the French left stays home next Sunday? Two-thirds of those who actively support Jean-Luc Mélenchon see no reason to choose centrist incumbent Emmanuel Macron over the far-right's Marine Le Pen in the presidential run-off. In a nation where the president enjoys outsized powers, this is the election that matters. Why are so many of his supporters unfazed by the prospect of Le Pen beating Macron? She's the leader of a party whose roots go back to Vichy France and the 1961 attempted coup to keep Algeria French.

    Both Le Pen and Macron are now furiously courting the left, the former with an anti-globalisation message that is Eurosceptic and anti-NATO, the latter by easing off on pension reform pledges that would raise the retirement age while furiously courting environmentalists. Why is the race so close? What happens if there is an upset?

    Produced by Alessandro Xenos, Sophie Pizzimenti and Imen Mellaz.

    French presidential election © France 24

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    • Claire LEJEUNE, Spokesperson, France Unbowed
    • Gerald OLIVIER, Columnist, Atlantico.fr
    • Joseph DE WECK, Author, "Emmanuel Macron: Der revolutionäre Präsident"
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    Le vélodrome, de l’enfer du Nord aux portes du paradis

    Actu

    Cyclisme Si les pavés sont le chemin de croix du peloton, l’anneau de Roubaix qui accueille les « survivants » de la reine des classiques est l’écrin qui magnifie leurs exploits, petits ou grands.

    Deux moments sont gravés à jamais dans la mémoire de celui qui suit Paris-Roubaix (1). Le premier est ce départ de Compiègne, haut lieu de l’histoire de France. Chaque année, c’est un peu et toujours le même cérémonial. La revue des troupes qui vont s’élancer pour 250 kilomètres de course parsemés de 30 secteurs pavés (54,8 km) permet de capter sur chaque visage tant l’impatience d’en découdre que la crainte d’une journée en enfer. La plus grande des classiques, la plus dure et la plus injuste, récompense certes le plus fort mais ne pardonne pas aux malchanceux – crevaison, chute, fringale, etc.

    Sur cette place pavée – avant-goût de ce qui attend les coursiers –, les vélos rutilent, les mécaniques chantent. Un jour comme un autre ? Pas tout à fait. 250 km plus loin, lorsque les forçats de ces sentes pavées de mauvaises intentions entrent enfin dans le vélodrome, lieu de l’arrivée et de l’apothéose pour le vainqueur, tout a changé, s’est transfiguré. Les visages sont crottés de boue s’il a plu, de poussière si le temps était au sec. Mais plus que les corps et les figures, ce sont les vélos qui nous content leur souffrance. Ils grincent, crient douleur, mais aussi le bonheur de retrouver un terrain à leur convenance. De ces routes chaotiques, ils peuvent s’aventurer et glisser sur un terrain lisse. Bienvenue au vélodrome de Roubaix – deuxième du nom car reconstruit en 1936 entre l’avenue Roger-Salengro et l’avenue du Parc-des-Sports – et son décorum d’un autre temps.

    dramaturgie et cercle de béton

    « C’est un endroit désuet, qui en fait son originalité. Plus une seule grande course d’un jour ne se termine dorénavant sur un vélodrome. Paris-Roubaix est la dernière à nous offrir un tel spectacle », explique Jean-Marie Leblanc, qui fut le directeur de ce monument mais aussi son sauveur.

    En effet, de 1986 à 1988, pour des raisons de sponsoring, l’arrivée est déplacée avenue des Nations-Unies, là où se trouve le siège du roi de la vente par correspondance : la Redoute. Sponsor officiel, la société nordiste veut sa part du gâteau. À la clameur qui gronde et monte de la petite tribune du vétuste vélodrome en attendant le vainqueur, elle préfère les vivats étouffés d’un public aligné en rang d’oignons.

    C’est Jean-Marie Leblanc, encore pour un temps à la rubrique cycliste de l’Équipe, qui sonne la révolte dans un billet bien torché. La reine des classiques amputée de son cercle de béton d’une longueur de 499,75 mètres perd de sa dramaturgie, explique le journaliste. Sa plume convainc les organisateurs. La piste est rénovée. Roubaix retrouve son cercle incurvé. Le reste appartient à l’histoire. Celle, par exemple, du Français Gilbert Duclos-Lassalle, qui, à treize reprises, se heurta à la victoire avant qu’en 1992 il ouvre enfin les portes du paradis : « Jean-Pierre Danguillaume, mon équipier chez Peugeot, m’avait dit pour ma première participation : “Tu as fait des belles courses, mais ici, c’est la plus grande. Si tu n’es pas à l’heure, la porte du vélodrome sera fermée…” »

    Un doublé en 1992 et 1993 va faire de « Gibus » une légende et du vélodrome ce lieu définitivement mythique où les frissons vous gagnent quand ces Flandriens de naissance ou de cœur entrent en piste. « En tant que directeur de la course, lorsque je suivais les coureurs, je demandais à mon chauffeur de me lâcher au plus vite pour me précipiter au centre de la piste, sur la pelouse du vélodrome, et admirer l’arrivée », se souvient Jean-Marie Leblanc.

    Mais qui se souvient aussi des douches, ces appendices de la piste situés à une centaine de mètres ? Elles étaient l’ultime passage obligé avant de repartir vers d’autres aventures cyclistes. Tout en se lavant des scories d’une journée pas comme les autres, chaque coureur y comptait les blessures dues aux chutes, râlait sur son nombre de crevaisons ou se félicitait d’une bonne performance. Fermées aujourd’hui, elles sont dorénavant un musée, où, sur presque une centaine de box, on peut lire le nom de tous les vainqueurs. Le vélodrome de Roubaix, mémoire de l’histoire de la reine des classiques, renaît donc chaque année au printemps pour nous offrir le plus merveilleux des spectacles vivants. Rendez-vous est donc pris ce dimanche 17 avril.

    paris-roubaix
    Valeurs Actuelles

    Dans le Calvados, Marine Le Pen réitère son projet de “ministère de la ruralité”

    Le second tour de l’élection présidentielle approche, et les deux candidats multiplient les efforts pour convaincre les citoyens de voter pour eux. Ce 18 avril, c’est à Saint-Pierre-sur-Dives dans le Calvados que Marine Le Pen a décidé de se rendre pour poursuivre sa campagne. Comme le fait savoir France 3, la candidate du Rassemblement national en a profité pour prendre un bain de foule dans les allées du marché et les rues du village, dans lequel elle est arrivée en tête des votes lors du premier tour du scrutin le 10 avril dernier.

    📹 Je vais faire un grand Ministère de la ruralité, chargé de l’aménagement stratégique du territoire, pour rééquilibrer les territoires. Je ne veux pas que le désert s’installe dans certains territoires ! pic.twitter.com/tSBcEXJ5BW

    — Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 18, 2022

    Rééquilibrer les territoires

    En effet, Marine Le Pen a récolté 35% des voix, devant Emmanuel Macron et ses 28%. Dans la commune d’environ 7 000 habitants au cœur du Calvados, la candidate RN a réitéré son projet de créer un « grand ministère de la ruralité ». Si elle est élue présidente de la République, Marine Le Pen a promis que ce ministère transversal sera chargée « de l’aménagement du territoire » pour le rééquilibrer. « Les métropoles sont en train de tout aspirer et dans des territoires, c’est le désert qui s’installe ».

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    BBC

    In metros where young women have a bigger advantage educationally, the pay gap tends to be smaller

    West Virginia is a US state commonly cited for its coal mines and country roads – not for its place in the pay-gap conversation. But according to a new Pew Research Center analysis of US Census data, the metropolitan area of Morgantown – the state’s third largest city, home to West Virginia University – is one of only a few places in the nation where women out-earn their male counterparts. 

    In this area, the median salary of full-time female workers younger than 30 is 14% more than the median salary of men in the same group. In fact, the Appalachian city is second – just behind Wenatchee, in the state of Washington – on a top-10 list of metro areas where women younger than 30 come out on top comparatively. 

    Nationally, the gender wage gap persists; on average, US women earn 82 cents for every dollar their male peers are paid. But in 22 of the 250 metros examined in the analysis, women’s salaries are on par or better. Why do women out-earn men in highly specific areas of the US – and do promising figures in certain areas mean the wage gap could be slowly closing?

    Education and industry

    There are some patterns that help explain these findings, says Richard Fry, senior researcher with Pew, who authored the report.

    First, education is a factor. The places where women have parity or out-earn men – mostly cities along the country’s east and west coasts – have a higher percentage of young women with degrees, explains Fry. “In metros where young women have a bigger advantage educationally, the pay gap tends to be smaller,” he says. “Completion of bachelor’s degrees tends to boost earnings, and the pay gap tends to narrow down.”

    The US cities where women younger than 30 are earning both the most and least, compared to their male counterparts (FT median annual earnings) (Illustration: Javier Hirschfeld)

    This component may at least partially explain why some specific cities in Florida and West Virginia make the top-10 list, despite their respective statewide average wage gaps of 15% and 26%. “Morgantown is a university town,” says Fry, “and so is Gainesville, Florida … among the 22 metros where there’s either parity or better, many are home to large universities.”

    Those towns may have an outsize number of higher-paying jobs on offer. Plus, women who stick around in these metro areas after graduation stand to be paid better, thanks to the “educational advantage”, says Fry.

    Education is also likely at least partially what propels Wenatchee, Washington to the very top of the list. The median annual salary of women there is 120% that of young men. “In Washington, 60% of women, I believe, have a bachelor’s degree,” says Fry. “So, you're talking about a really well-educated young women's workforce in Washington.”

    Another factor influencing the wage gap is the type of jobs and industries that dominate certain geographic areas. The second-largest employer in Wenatchee is the metro’s school district; in the US, women fill more than three-quarters of education jobs. Women’s share of manufacturing jobs, on the other hand, is below 30%. In a number of metro areas where the wage gap is largest – including Saginaw, Michigan; Decatur, Illinois; and Mansfield, Ohio – manufacturers are among the top employers.

    “The metro with the greatest pay disparity is Elkhart-Goshen, Indiana, where young women only earned 67% of their male peers,” says Fry. “That’s kind of known as the ‘RV [motorhome] capital of the world’.” In fact, more than 80% of global RV production happens in that region of northern Indiana, near the Michigan border. “There’s a lot of manufacturing going on, and that can have consequences for how well young women do compared to young men.”

    The motherhood factor 

    When – or if – women choose to have children can play into a geographic area’s wage gap. Throughout the country – and across the globe, in countries including the UK – women suffer from a ‘motherhood penalty’ that widens the wage gap; once women become mothers, they earn even less relative to men (meanwhile, men see their earnings go up when they become parents). By some estimates, mothers make only 70 cents for every dollar fathers do.

    Motherhood is indeed a major driving factor of these wage gap statistics, says Alexandra Killewald, a professor of sociology at Harvard University. “The estimated penalty to your hourly wage for being a mom is in the neighborhood of 10 or so percent, compared to what we would have expected if you had continued without having children,” she says.

    So, in regions where women become mothers earlier, the pay gap suffers, too. In Elkhart County, Indiana – home to the greatest pay disparity –  the average age of a first-time mother is nearly three years younger than the national average of 26.3. In places where the average maternal age at first birth is lower, the wage gap is wider – and the inverse is also true. In the New York, New Jersey and Pennsylvania metro areas, for instance, women earn 102% of what men do. In Manhattan, located within this geographical cohort, the average age at first birth is more than 31.

    Areas home to large educational institutions, like West Virginia University in Morgantown, tend to have smaller pay gaps for young women (Credit: Getty Images)

    “Over time, we've seen increasing delays in first birth, and some decline in the number of children women have,” says Killewald. “That means more women are childless for longer, and they spend more of their working lives having not yet had a child.” Thus, she explains, they’re able to stay in the workforce without interruption, with their earnings keeping pace with their male counterparts.

    But roughly 85% of American women, regardless of where they live, will eventually have a child, says Killewald. In terms of wage parity, things have a tendency to go downhill once their children are born.

    A harbinger of progress – or not?

    Although this new data provides good signals for women in many locations, there’s a caveat: the Pew report only examines the data of women ages 16 to 29. Historical patterns say that after 30, the gap will begin to widen. 

    Fry cites comparable data that may help paint a picture of the future. “Back in 2000, young women under 30 were making 88 cents on the dollar relative to their young male peers.” Another study of that group in 2019 found them “ages 35 to 48, and making 80 cents compared to their same-aged male peers. If today’s young women follow a similar pattern to earlier groups, the gap is likely to widen”. 

    But that’s just a prediction based on the data of another generation, adds Fry. Killewald says it may also be evidence of a longer trend. “The progress towards pay parity has been slower since 1990 than it was between 1980 and 1990, but there has still been progress year by year,” she says. “I think there is cause for optimism.” 

    And as people – young voters in particular – push issues such as childcare subsidies, tax credits and other policies that would benefit women in the workforce, she says, some of that parity could become more permanent.

    “We could think about policies that would, say, reduce the use of mandatory overtime or things like that,” she says, “that would make jobs easier for moms, in particular, to stay in. It's hard to know whether we'll see the same kind of erosion in relative pay for these women as they go through the life course, or if women who were born more recently really have made progress.”

    L'Humanité

    Just Eat veut laisser un tiers de ses livreurs sur le bas-côté

    Actu

    UBÉRISATION La plateforme, qui avait communiqué bruyamment sur son objectif de salarier 4 500 coursiers, vient d’annoncer son désengagement d’une vingtaine de villes.

    Pierric Marissal

    Les postes de 269 livreurs ainsi qu’une trentaine de managers sont menacés, soit un tiers des coursiers français salariés par Just Eat. L’entreprise avait marqué les esprits en janvier 2021 avec son annonce de recruter 4 500 livreurs en CDI, à contre-courant des Uber Eats et Deliveroo qui dominent le marché français avec leurs bataillons d’autoentrepreneurs. Un an après, il ne reste plus qu’un quart des salariés promis par « son modèle de livraison responsable ». Et, la semaine dernière, les élus du personnel (CGT et FO) se sont vu informer que la plateforme comptait supprimer tous ses CDI dans une vingtaine de villes de France. Après le CSE, les salariés de l’entreprise ont appris la nouvelle par une visioconférence…

    « Ce qui est sûr, c’est qu’on ne va pas négocier la misère », lance Ludovic Rioux, délégué CGT chez Just Eat. Le syndicat va rencontrer les livreurs, même si les élus sont à Lyon et Paris. Premières villes où le groupe a salarié des coursiers, ces agglomérations sont les deux seules à disposer de représentants, à cause du refus de la direction d’abaisser à moins d’un an le seuil d’ancienneté nécessaire pour se présenter aux élections du personnel.

    Un Modèle hybride et flou

    La plateforme, elle, va poursuivre son modèle hybride : un repas commandé sur l’application peut être livré par des coursiers salariés par les restaurants, par des autoentrepreneurs de Stuart, la filiale de La Poste, et, dans sept villes encore, par des livreurs en veste orange de Just Eat en CDI. De quoi, mis à part le contrat de travail, rendre encore plus floue la différence entre les conditions de travail des livreurs de Just Eat et des coursiers en autoentrepreneuriat de ses concurrents. « Quand je travaillais pour Deliveroo, je disposais d’un planning semblable sur lequel je devais m’inscrire le lundi. De même, on doit travailler au moins un soir du week-end, avec nos propres vélos et smartphones… La vraie différence est que le rapport de subordination est ici assumé », explique Ludovic Rioux. À l’inverse des autres plateformes, le temps de travail est encadré, même si un accord maison permet à la direction de décaler des heures d’une semaine sur l’autre. Le salariat a aussi permis des victoires pour les livreurs lyonnais, où la CGT est forte : ils ont notamment obtenu une indemnité kilométrique.

    La direction argue de mauvais résultats pour justifier la casse sociale. « Just Eat et sa maison mère (Takeaway – NDLR) pèse 4,5 milliards d’euros en Bourse, ils sont présents dans des dizaines et des dizaines de villes, ce n’est clairement pas quelques livreurs au Smic qui leur coûtent cher », s’insurge Ludovic Rioux. Le représentant syndical reconnaît que les autoentrepreneurs d’Uber Eats et de Deliveroo représentent un vrai dumping social. Mais, avec un peu de temps et d’investissements, cette concurrence déloyale n’a rien de rédhibitoire. Just Eat espérait qu’une décision de justice ou politique vienne mettre à mal le modèle antisocial de ses concurrents. Sera-ce pour ce mardi ? Le tribunal correctionnel de Paris rend son délibéré dans le cadre du procès Deliveroo, poursuivi pour travail dissimulé.

    Ubérisation du travailplateformes numériquesDeliveroouber
    France24 - World

    Fake BBC News tweet attributes false quote to France's Macron

    Issued on: 18/04/2022 - 21:10

    James CREEDON Follow

    No, French President Emmanuel Macron did not say that 60 million African and Middle Eastern refugees would coverge on Europe over the next 20 years and the BBC did not tweet such a quote either. We take a look at the forensics of a fake news story. Plus, a quote from an old interview with defeated French leftist candidate Jean-Luc Mélenchon is taken out of context.

    French presidential election © France 24

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    France24 - World

    French prosecutor studying EU anti-fraud agency report on Le Pen

    Issued on: 18/04/2022 - 21:34

    Marc Perelman Follow Shirli SITBON

    Six days ahead of the final presidential vote in the eurozone's second largest economy, far-right French candidate Marine Le Pen has never been closer to the Élysée Palace, but her spectacular rise in the polls appears to be stagnating as incumbent Emmanuel Macron steps up his campaign. FRANCE 24's Maya-Anaïs Yataghène delves into the latest April Surprise. Plus, just days before the run-off, Paris prosecutors are studying a report by the EU fraud agency accusing Le Pen of misusing public funds while serving in the European Parliament.

    French presidential election © France 24

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    • Maya-Anaïs YATAGHÈNE, FRANCE 24 journalist
    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

    The Debate

    What if the left stays home? French voters split over Macron-Le Pen rematch

    Truth or Fake

    Fake BBC News tweet attributes false quote to Emmanuel Macron

    L'Humanité

    Des morts mais les profits continuent

    Actu

    Clotilde Mathieu

    Après Buitoni, Ferrero, Lactalis, les scandales alimentaires se multiplient. Symbole d’un capitalisme qui « rogne sur tout », résume Maryse Treton, secrétaire fédérale CGT de l’agroalimentaire. Matières premières, entretien des machines, ménage, tout passe à la coupe. Résultat, la liste des manquements s’allonge : « sensation et odeur de vinaigre dans l’eau minérale, lait en poudre contaminé aux salmonelles, œufs au fipronil, poulets à la dioxine (…), contaminations à l’oxyde d’éthylène, listeria ». Si la bactérie E. coli a causé la mort de deux enfants, 44 autres étant dans un état grave, chez Nestlé, propriétaire de la marque Buitoni, le résultat net du groupe est en hausse de 40 %, rappelle la CGT.

    Tous les jours, les agents de la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) constatent « fraudes et anomalies » sur les produits qui arrivent dans nos assiettes. Les contrôleurs, eux, se sentent démunis : alors que les normes augmentent, le nombre d’agents ne cesse de diminuer. Alors, forcément, nombre de produits passent entre les filets. D’après Marine Manoha, secrétaire générale de la CFDT CCRF-laboratoires, en dix ans, la DGCCRF a perdu 20 % de ces effectifs. Actuellement, ils sont uniquement 2 800 agents, mais seulement 2 000 sur le terrain pour effectuer les contrôles. Dans certains départements, ils se comptent sur les doigts d’une main. Dans le Lot, par exemple, depuis septembre 2021, il ne reste plus qu’un agent en capacité de remplir ses missions, dénonce la CGT. À cela s’ajoute une territorialisation de leurs missions, après la réforme de 2010, explique la syndicaliste de la CFDT. Si bien que c’est aujourd’hui le préfet qui donne les ordres. Or, dénonce Marine Manoha, « si une entreprise a un poids important sur le territoire », les enquêtes « ne peuvent pas donner lieu aux suites que nous envisageons ». Quant aux autocontrôles, il n’est autre qu’un « blanc-seing à toutes les manipulations », estime la CGT. Courses aux profits, contrôles insuffisants à la suite de la casse du service public, autotests bidon, les trois scandales alimentaires révèlent la face cachée des usines de l’agroalimentaire.

    Charivari
    L'Humanité

    La triche massive des petites entreprises sur leur effectif

    Actu

    Pour contourner le droit du travail et capter les aides publiques réservées aux PME, un grand nombre d’entre elles cherchent volontairement à sous-déclarer leur masse salariale. Les sanctions ? Quasi nulles.

    Clotilde Mathieu

    Erreur de calcul ou fraude caractérisée ? À en croire les auteurs de l’étude publiée par l’Institut des politiques publiques, près de huit entreprises sur dix se plantent dans le calcul de leurs effectifs à l’approche du passage à 50 salariés. Les auteurs ont calculé le nombre de salariés pour lesquels les entreprises paient des cotisations, avant de le comparer aux déclarations d’effectifs faites par les dirigeants.

    Le nombre d’« erreurs » est « significatif » et ne laisse guère de doute à l’interprétation des résultats, analyse l’économiste Philippe Askenazy, directeur d’études au CNRS. Les entreprises cherchent « volontairement » à « sous-déclarer » le nombre de leurs salariés. D’autant que certaines trichent « durablement » avec des effectifs pouvant atteindre jusqu’à 70 personnes.

    Éviter les obligations syndicales

    La raison est double. Premièrement, ce seuil dit « social » est celui à partir duquel les sociétés se doivent de mettre en place les comités sociaux et économiques (CSE) et de procéder à la désignation d’un délégué syndical. Avec 50 salariés au moins, l’entreprise doit organiser des négociations annuelles avec les délégués syndicaux, notamment sur les salaires, et parvenir à des accords dans différents domaines comme la participation aux bénéfices, l’égalité hommes-femmes. Elle doit aussi établir un règlement intérieur et aménager une salle de restauration pour ses employés.

    Si l’économiste n’a pas calculé la perte potentielle pour les salariés d’une négociation annuelle salariale, en revanche, il estime que l’obligation de participation aux bénéfices aurait pu individuellement leur rapporter, en moyenne, 400 euros par an. « Dans certaines entreprises, l’enveloppe peut même correspondre jusqu’à plus d’un mois de salaire », poursuit Philippe Askenazy. Les organisations syndicales pourraient par exemple, suggère le chercheur, une fois le seuil de 50 salariés franchi, lors d’un CSE, essayer d’obtenir « auprès du commissaire aux comptes » la véracité des effectifs sur plusieurs années. Car, en cas de doute, « aucun salarié n’est en capacité de faire le calcul », assure-t-il.

    Le deuxième avantage pour les entreprises à sous-évaluer leurs effectifs est de toucher de nombreuses aides publiques, notamment locales, réservées aux PME. Les auteurs citent notamment « les nouvelles embauches (…) exonérées de cotisations sociales pendant un an pour les entreprises de moins de 50 salariés dans les zones de revitalisation rurale ». Cependant, poursuit l’économiste, nous ne pouvons pas évaluer le montant du « gain ». Si des statistiques existent au niveau national, aucune base de données n’est disponible sur ces dispositifs locaux.

    La loi pacte contre les salariés

    Tricher est d’autant plus facile que l’impact d’une éventuelle sanction en cas de déclaration inexacte « semble faible, de sorte que les entreprises qui craindraient les obligations légales ont tout à gagner à déclarer un effectif erroné, qui leur permet de les éviter », affirment les chercheurs. Ces derniers recommandent aux « pouvoirs publics » de « mobiliser systématiquement des sources de données fiables, pour contrôler la taille des entreprises et faire respecter le droit du travail ».

    Les opportunités soulevées par les économistes viennent contrebalancer le discours martelé depuis 1981 par Valéry Giscard d’Estaing, selon lequel dépasser le seuil fatidique des 50 salariés nuirait au développement des entreprises. Un argument repris par le gouvernement d’Emmanuel Macron lors de la présentation de la récente loi Pacte, adoptée en 2019. Laquelle permet de réduire ces soi-disant effets de seuil. Une fois franchie la barre, les entreprises ont désormais cinq ans pour mettre en œuvre certaines nouvelles obligations. Or, « ces seuils n’affectent pas leur croissance. (…) Les entreprises qui tentent de rester sous la barre des 50 salariés déclarés semblent avoir une croissance réelle comparable aux autres », assurent les auteurs de cette enquête.

    140 milliards d’argent public versés sans aucun contrôle

    Il existerait 1 800 à 2 000 dispositifs d’aides publiques aux entreprises, pour un montant annuel approximatif de 140 milliards d’euros, selon les estimations données par Bercy en 2018, contre 66 milliards d’euros en 2007. Un montant qui ne prend pas en compte les niches fiscales, le plan de relance et dernièrement celui de résilience. Si un comité de suivi a été mis en place pour les aides Covid, « aucun cadre unifié n’existe » pour l’ensemble de ces aides, d’après un rapport parlementaire publié en 2021. Pour rappel, en 2001, une commission avait été créée sous la pression des communistes pour contrôler les aides publiques aux entreprises, mais avec le retour de la droite celle-ci n’avait pas tenu plus d’un an. Depuis rien n’a bougé…

    entreprisescomité d'entreprise
    France24 - World

    Three years after fire, a race against time to restore Paris's Notre-Dame Cathedral

    Issued on: 15/04/2022 - 11:37

    French President Emmanuel Macron has set a deadline of 2024 to reopen Paris’s Notre-Dame Cathedral to worshippers and visitors. FRANCE 24's Revisited show is following the progress of this ambitious project and brings you a fresh update, three years after the devastating fire that badly damaged the world-famous cathedral. Our reporter Mélina Huet met those who are involved in the restoration work, both inside the mediaeval edifice and elsewhere in France. They now find themselves in a race against time.

    >> Watch our previous episode: Paris's Notre-Dame Cathedral, two years on

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    Mystery sarcophagus found after Notre-Dame fire to be opened

    Ancient tombs discovered at Paris’ Notre-Dame Cathedral as restoration continues

    Notre-Dame Cathedral ready for restoration after post-fire safety work completed

    L'Humanité

    Victoire sur les salaires chez Tessi : «Sous la pression, la direction a changé d’avis»

    Actu

    Une grève très suivie sur les sites de Lyon, Avon, Le Haillan et Rennes a débouché sur une augmentation des salaires de 6,5 % au sein du groupe de services numériques aux entreprises.

    Cécile Rousseau

    Un essai transformé. Au terme de quatre jours de mobilisation, du 11 au 14 avril, les salariés de Tessi, société spécialisée dans l’externalisation des processus d’affaires, ont obtenu une augmentation des salaires de 6,5 %. Une victoire éclatante pour les personnels de Lyon Gerland (Rhône), Avon (Seine-et-Marne), Le Haillan (Gironde) et Rennes (Ille-et-Vilaine), en grève à l’appel de la CGT, de la CFDT et de FO.

    Payés pour la plupart au Smic, ils ont ainsi obtenu une hausse mensuelle de 116 euros brut. La direction a aussi acté l’ouverture de négociations en mai sur la mise en place d’une prime d’ancienneté. L’entreprise a également accepté de prendre en charge le dernier jour de grève et s’est engagée à ne pas poursuivre les grévistes.

    « À chaque négociation annuelle obligatoire sur les salaires, c’était pareil, on nous proposait des hausses ridicules ! J’avais rebaptisé ces réunions, le mépris annuel obligatoire, raconte Malika Amamra, déléguée syndicale CGT à Lyon Gerland. On avait aussi demandé dix fois des tickets-restaurants sans rien voir venir. Pour cette année, ils voulaient qu’on se contente de 4 % d’augmentation mais, en réalité, cela aurait été moins avec la hausse nationale du SMIC au 1er mai. Nous sommes donc entrés en contact avec les employés des autres sites de Tessi. » À Lyon, les personnels traitent des milliers de chèques pour les banques et de documents pour les mutuelles. Des montagnes d’euros brassés pour des salaires collés au plancher. « Je travaille ici depuis 22 ans et je gagne le SMIC, dénonce Malika Amamra. J’ai la même rémunération que mon fils qui démarre sa vie professionnelle ! »

    +17,5 % de chiffre d’affaires

    La flambée des prix, venue détériorer leur pouvoir d’achat, a aussi incité les salariés à quitter leur poste de travail. À Lyon Gerland, une centaine d’entre eux sur un effectif de 250 a cessé leur activité, bloquant l’arrivée des camions. Alors que la firme n’avait jamais connu de grève d’ampleur, la direction n’était pourtant pas partie pour discuter selon la CGT. « On nous a dit qu’il n’y aurait pas de négociation tant qu’il y aurait la mobilisation, mais sous la pression, ils ont changé d’avis… », glisse la cégétiste.

    Tessi, société familiale dans les années soixante-dix revendue depuis à des financiers, n’est pourtant pas à plaindre. Comme le relevait le magazine Capital, au premier semestre 2021, le groupe avait considérablement amélioré ses profits, avec un résultat net de 16,3 millions d’euros, boosté par un chiffre d’affaires en hausse de 17,5 %. Pour Patrick Soulinhac de l’union locale CGT du 7 et 8e arrondissement de Lyon : « Il y a eu un déclic. De nombreux jeunes sont entrés en action. Ils n’ont même pas de vrai 13e mois, seulement des primes ! Les salariés prennent les choses en main et n’attendent pas le résultat du deuxième tour des présidentielles pour bouger. » À l’heure où les grèves éclatent un peu partout face aux augmentations faméliques ou nulles concédées par les employeurs lors des négociations annuelles sur les salaires, cette victoire en appelle d’autres.

    Salaires et pouvoir d'achatéconomie numériqueluttes sociales
    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

    ‘They Are Gone, Vanished’: Missing Persons Haunt Ukrainian Village

    A cellar in Husarivka, Ukraine. At least three skulls were recovered there earlier this month.Credit...

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    By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

    Photographs by Tyler Hicks

    In a Russian-occupied village, five men went off to feed cattle. Their relatives and neighbors are wondering what happened to them.

    HUSARIVKA, Ukraine — The cows wouldn’t stop screaming.

    Russian soldiers had occupied this remote village in eastern Ukraine for about two weeks and were using a farm as a base. But the animals at the farm hadn’t been fed. Their incessant bleating was wearing on both occupiers and townspeople.

    A group of five residents from Husarivka, an unassuming agricultural village of around 1,000 people, went to tend the cattle.

    They were never heard from again.

    “My two nephews disappeared. They went to feed the cows on the farm,” said Svitlana Tarusyna, 70. “They are gone, vanished.”

    What transpired in Husarivka has all the horrifying elements of the more widely publicized episodes involving Russian brutality: indiscriminate killings, abuse and torture taking place over the better part of a month.

    Human rights workers around Kyiv, the capital, are gathering evidence of Russian atrocities, hoping to build the case for war crimes. But for the villagers here, the occupation’s legacy is not measured in mass killings, corpses or ruined buildings, but in the disappearances of friends and neighbors.

    Though the residents are free of Russian occupation, questions about what exactly happened during those troubled days will linger for years to come.

    The Russian soldiers were, for the most part, reserved after their arrival in Husarivka in the first days of March, residents said. But that quickly changed. They looted empty homes. Then they started stealing from the people who had stayed behind. It was around the time Ms. Tarusyna’s nephews and their colleagues disappeared that the occupation turned violent.

    “At first, they were not wandering anywhere around at all,” said Yurii Doroshenko, 58, who is Husarivka’s de facto mayor, noting that more than 1,000 Russian soldiers were hunkered down at their headquarters — a collective farm — on the outskirts of the village. “Then, three or four days later, they started to sneak around, searching. It was around March 10 that they started to come into the houses.”

    Wedged between rolling wheat fields, tracts of sunflowers and natural gas lines, Husarivka is about 60 miles southeast of Kharkiv, once Ukraine’s second-largest city. Its capture by the Russians was part of a broad advance westward that included troop movements from near Kharkiv and the more eastern city of Izium, where Russian and Ukrainian units are still locked in battle.

    The Russian campaign stalled, and Ukrainian forces managed to rout Russian troops from the village in late March.

    Husarivka is only about three miles from the front line, and it continues to be shelled incessantly, much as it was when the Russians held the area. The power and water have been out since early last month and cell service is practically nonexistent, leaving the village all but isolated except for the humanitarian aid ferried in from surrounding towns.

    In recent days, residents have slowly started to piece together what transpired in their enclave, emerging from their basement shelters between artillery strikes. But they have been left with more questions than answers, such as: Where are the five people who disappeared around March 16 after heading off to feed the cows?

    Mr. Doroshenko pointed to his frayed list of people who had disappeared or died, some from natural causes, during the occupation. The names and dates of death were written in blue ink.

    “This is Yehor Shyrokin,” he said. “He was a foreman at the farm. Sergiy Krasnokutsky was working as a security guard. Olexandr Tarusyn was handing out the fodder. Olexandr Gavrysh was a tractor driver. Mykola Lozoviy was the Gazelle driver,” he said, referring to a transport truck.

    Before the war, 1,060 people were registered as residents of Husarivka, Mr. Doroshenko noted on Thursday, as dark clouds rolled over his village and the thud of artillery echoed in the distance. Now most people have fled, and he estimated the number had shrunk to around 400.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    In the days leading up to the disappearances, only one resident had been killed during the occupation. On March 8, Ukrainian forces tried to retake Husarivka, and during the fighting Sergiy Karachentsev, a driver, was killed, said Mr. Doroshenko. Some residents said he was fleeing to meet his wife in a neighboring town when Russian troops stopped his car and shot him.

    “His car, an old Opel, is still there,” the village chief acknowledged.

    As the occupiers settled into Husarivka and ransacked the homes, their interactions with residents became more frequent.

    Oleksandr Khomenko, 43, a beekeeper, echoed the accounts of a half-dozen other residents: The Russian forces were undersupplied and demanded alcohol and food. One woman refused to give up her pig, so they went next door and shot the neighbors’ pig, the woman said.

    They also took cellphones and other electronics, presumably to stop residents from contacting Ukrainian forces and providing information about the Russian troops’ location. Or so they could call home.

    “We were holding on to our tablet for a long time,” Mr. Khomenko said. “The Russian soldier took me aside and said: ‘What’s more dear to you, your wife and kid or the tablet? I will take your tablet anyway, and you should only choose whether they will live or die.’”

    He gave them the tablet.

    Sometime during the second week of the occupation, several days after the power went out, the cows started to roar. Some of the Russians and their armored vehicles were holed up in a tractor garage by the cattle pens and had stopped people from working at the collective farm, called Husarivkse. As a result, the animals languished.

    “There were over 1,000 cattle here,” said Anatoliy Isitchenko, 67, the deputy director of the agricultural company that ran the cluster of farm buildings.

    “Here is what they did,” he said of the occupiers. “On this street next to the farm, they told the guys who worked there as machine operators and foremen to go and feed the livestock.”

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Where the Russians are attacking. Ukraine said that Russian forces had launched a ground assault along a nearly 300-mile front in the east after hitting the country with one of the most intense missile barrages in weeks, including the first lethal strike on the western city of Lviv.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    The five men fed the cows and tended to their duties. But as they left, something on the farm exploded, residents recalled. Whether it was an artillery strike or an attempt at sabotage is unclear, but it seemed to contribute to their disappearance; Mr. Doroshenko stated that the Russians captured the men after the explosion. It is possible they were behind some type of attack on the Russian headquarters.

    “They only got to the crossroad and were seized,” Mr. Doroshenko said.

    Two other people near the farm also went missing that day, Mr. Doroshenko added. Roughly a week later, on March 24, a Russian sniper shot and killed Andriy Mashchenko as he rode home on his bicycle. He had been sheltering in a neighbor’s basement during an artillery barrage. He died on Peace Street.

    Under heavy bombardment, the Russians retreated from Husarivka about two days later, and Ukrainian forces swept through afterward. The town’s casualty tally during the occupation: seven people missing, two killed by gunfire and at least two by shelling.

    Evidence scattered around the town showed how artillery had ruled the day. Spent rockets lay in fields. Roofs were caved in. The rusted hulks of Russian vehicles were seemingly everywhere. In one armored personnel carrier, the corpse of what was presumed to be a Russian soldier remained, barely recognizable as someone’s son.

    But as Ukrainian soldiers sifted through the battlefield wreckage after their victory, they found something on Petrusenko Street. It was in a backyard basement sealed shut by a rusted metal door.

    “In this cellar the bodies were found,” said Olexiy, a chief investigator in the region who declined to provide his last name for security reasons. He gestured down into a soot-covered hole. “They were covered by car tires and burned,” he said.

    “There is no way to tell the cause of their death,” he added, “We found three hands, two legs, three skulls.”

    The bodies have yet to be identified, he said. Residents of Husarivka believe the three had been part of the group of five who disappeared. Images provided to The New York Times clearly showed that a rubber work boot was melted to the foot of one leg.

    But hauntingly, no one knows for sure what happened to the five men. Many of the cows they went to feed ended up being killed by the shelling.

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    France24 - Monde

    Reportage : dans le Donbass, la ville de Sviatohirsk divisée entre pro et anti-Poutine

    Publié le : 17/04/2022 - 11:16Modifié le : 18/04/2022 - 11:12

    Mohamed FARHAT Karim YAHIAOUI Suivre

    Moscou a fait du Donbass sa cible principale dans son offensive en Ukraine. Sviatohirsk, dans le nord de la région, est un symbole fort. Dans cette ville qui abrite un important monastère, non loin du front, les habitants sont divisés. Certains soutiennent l'opération militaire russe. Reportage.

    New York Times - World

    Death Toll From Pakistani Airstrike Rises to 45, Afghan Officials Say

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    The airstrikes in eastern Afghanistan early Saturday morning escalated already simmering tensions between the two countries.

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    By Safiullah Padshah, Christina Goldbaum and Ihsanullah Tipu Mehsud

    KABUL, Afghanistan — The death toll from airstrikes by the Pakistani military in eastern Afghanistan rose to at least 45 people, local officials said on Sunday, exacerbating simmering tensions along the border between the countries.

    Since the Taliban seized power in Afghanistan last year, the country’s eastern border with Pakistan has been a source of increasing tension, with Pakistani officials claiming that newly emboldened militants harbored on Afghan soil are carrying out more frequent attacks in Pakistan. Taliban officials have denied sheltering militants.

    The pre-dawn airstrikes, carried out in Kunar and Khost provinces early Saturday morning, killed civilians — including children — and injured 22 more, Shabir Ahmad Osmani, the director of information and culture in Khost Province, said on Sunday.

    While sporadic cross-border shelling has killed civilians in Afghanistan for years, the death toll from the strikes on Saturday marks a significant escalation in violence and the use of military force by Pakistani authorities.

    The strikes drew immediate condemnation from Taliban officials, who said that Pakistani military aircraft carried out the airstrikes.

    “The Islamic Emirate of Afghanistan strongly condemns Pakistan’s attacks on refugees in Khost and Kunar. IEA calls on the Pakistani side not to test the patience of Afghans on such issues and not repeat the same mistake again otherwise it will have bad consequences,” Zabihullah Mujahid, a spokesman for the Taliban government, said in a statement on Twitter.

    “Problems between the two countries must be resolved through political means,” he added.

    The airstrikes added to Taliban officials’ existing frustration with Pakistani authorities over a fence Pakistan is building along the country’s 1,600 mile border, known as the Durand line.

    On Saturday, Taliban authorities summoned Pakistan’s ambassador in Kabul to express their disapproval of the attacks and give him a diplomatic démarche to deliver to Islamabad, according to a statement from Afghanistan’s Ministry of Foreign Affairs.

    Officials in Pakistan have not confirmed the strikes. Responding to news of the strikes on Sunday, Pakistani officials said that cross-border attacks from Afghanistan on its security forces had risen dramatically and urged the Taliban to secure the border area from militants.

    Reporting From Afghanistan

    “Pakistan has repeatedly requested Afghan Government in last few months to secure Pak-Afghan border region. Terrorists are using Afghan soil with impunity to carry out activities inside Pakistan,” Pakistan’s foreign office said in a statement on Sunday.

    For decades the porous border area between Afghanistan and Pakistan has been a stronghold for the Pakistani Taliban, or Tehreek-e-Taliban Pakistan, a banned militant group in Pakistan. The Pakistani Taliban and the Afghan Taliban are separate entities, though they draw strength from some of the same ideological and religious moorings.

    Since 2007, the Pakistani Taliban has been responsible for some of Pakistan’s worst terrorist attacks. The group carried out an attack on a school in Peshawar that killed 145 people in 2014, and in 2009 it attacked the headquarters of the Pakistani military. The Pakistani Taliban also tried to kill Malala Yousafzai, the student boldly defying Taliban subjugation of women who would recover from severe gunshot injuries and go on to win the Nobel Peace Prize.

    While the Pakistani military carried out successive offensives against the group and won substantial gains in recent years, some Pakistani Taliban commanders found shelter in neighboring Afghanistan, officials say. For years that was a source of constant tension between Pakistan and Afghanistan’s previous Western-backed governments, which accused Pakistan of nurturing the Afghan Taliban insurgency and sheltering its leaders.

    After the Taliban seized power in Afghanistan in August of last year, the Pakistani Taliban continued to launch regular attacks against Pakistani forces, Pakistani officials say. In November of last year, Pakistani authorities worked with the Afghan Taliban to broker a monthlong ceasefire with the militant group, Pakistani officials said.

    At the time, many pegged the ceasefire as the most significant step toward peace in Pakistan since 2014, when negotiations with the insurgents fell apart and the military launched an operation to bring swaths of northwest Pakistan back into their control.

    But that hope proved futile. The November ceasefire was not renewed and after it expired, the Pakistani Taliban stepped up attacks on Pakistan’s soil in its effort to pressure authorities into allowing militants to return to their hometowns with impunity.

    “Over the last several months, the T.T.P. has inflicted heavy losses on Pakistani security forces,” said Asfandyar Mir, a senior expert at the United States Institute of Peace, referring to Tehreek-e-Taliban Pakistan as the T.T.P. “Pakistan is realizing that the T.T.P. is a growing threat and the Taliban is unwilling to restrain anti-Pakistan jihadi groups despite the growing violence.”

    On Thursday, seven Pakistan army soldiers were killed in North Waziristan, in the northwest area of the country, by militants operating from Afghanistan, Pakistan’s foreign office said in its statement.

    The airstrikes on Saturday appear to have been carried out as retaliation to that attack. Most of the people killed in the airstrikes had been displaced from North Waziristan, according to locals.

    On Saturday night and Sunday, hundreds of people in the Tank and Mirali districts, in northwest Pakistan, took to the streets in rallies protesting the airstrikes. They chanted, “Stop killing of innocent Waziristanis” as they marched, videos of the protest show.

    Activists have also called for an inquiry commission to be formed by both the Pakistani and Afghan governments to investigate the incident and hold those responsible for the strike that killed civilians.

    The airstrikes also appeared to further embolden the Pakistani Taliban.

    “We want to tell the Pakistani army that every war has a principle and Pakistan has violated every principle of war up to date,” a spokesman for the Pakistani Taliban, Muhammad Khurasani, said on Saturday. “We challenge the Pakistan army to fight us in the battlefield instead of bombing oppressed people and refugee camps.”

    Safiullah Padshah reported from Kabul, Christina Goldbaum from Dubai and Ihsanullah Tipu Mehsud from Islamabad, Pakistan.

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    France24 - Monde

    Le pape François appelle à "entendre le cri de paix" en cette "Pâques de guerre"

    Publié le : 17/04/2022 - 12:41

    FRANCE 24 Suivre Axelle SIMON

    Le souverain pontife a appelé, dimanche, "ceux qui ont la responsabilité des Nations" à "entendre le cri de paix des gens" en cette "Pâques de guerre", en évoquant l'Ukraine "martyrisée". Il a également plaidé pour un accès "libre" aux lieux saints à Jérusalem.

    "Nous avons vu trop de sang, trop de violence (...) Que l'on arrête de montrer les muscles pendant que les gens souffrent", a lancé le pape François lors de sa traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi", devant quelque 50 000 fidèles sur la place Saint-Pierre, à Rome, dimanche 17 avril.

    "S'il vous plaît, ne nous habituons pas à la guerre, engageons-nous tous à demander la paix (..) Que ceux qui ont la responsabilité des Nations entendent le cri de paix des gens", a-t-il exhorté, provoquant les applaudissements de la foule.

    Le chef spirituel des 1,3 milliard de catholiques a longuement insisté sur la nécessité de paix pour "l'Ukraine martyrisée, si durement éprouvée par la violence et par la destruction de la guerre cruelle et insensée dans laquelle elle a été entraînée" avec l'invasion russe qui a débuté le 24 février. 

    Le souverain pontife a dit penser aux "nombreuses victimes ukrainiennes", citant "les millions de réfugiés et de déplacés internes, les familles divisées, les personnes âgées restées seules, les vies brisées et les villes rasées." "J'ai dans les yeux le regard des enfants devenus orphelins", a-t-il ajouté.

    Il a cependant salué les "signes encourageants" comme "les portes ouvertes de nombreuses familles et communautés qui accueillent des migrants et des réfugiés dans toute l'Europe", y voyant "une bénédiction pour nos sociétés, parfois dégradées par tant d'égoïsme et d'individualisme".

    "Demandons la paix pour Jérusalem"

    Le souverain pontife a également plaidé pour un accès "libre" aux lieux saints à Jérusalem, où des heurts ont fait des dizaines de blessés ces derniers jours sur l'esplanade des Mosquées.

    "Puissent Israéliens, Palestiniens et tous les habitants de la Ville Sainte, avec les pèlerins, faire l'expérience de la beauté de la paix, vivre en fraternité et accéder avec liberté aux lieux saints dans le respect réciproque des droits de chacun", a déclaré le pape François.

    "Demandons la paix pour Jérusalem et la paix pour ceux qui l'aiment, chrétiens, juifs et musulmans".

    Le pape a également prié pour "la paix pour le Moyen-Orient, déchiré par des années de divisions et de conflits".

    Troisième lieu saint de l'islam, l'esplanade des Mosquées - nommée aussi Mont du Temple par les juifs - est située dans la Vieille Ville à Jérusalem-Est, secteur occupé depuis 1967 par Israël et théâtre de nombreux affrontements violents entre policiers israéliens et manifestants palestiniens.

    Dimanche matin, de nouveaux heurts entre manifestants palestiniens et policiers israéliens ont fait une dizaine de blessés dans et près de l'esplanade des Mosquées alors que se tiennent la messe de Pâques, des prières pour Pessah, la pâque juive, et pour le mois musulman de ramadan dans la Vieille Ville de Jérusalem, carrefour des trois religions monothéistes.

    Avec AFP

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    Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"

    Esplanade des Mosquées : des heurts éclatent entre Palestiniens et policiers israéliens

    "Urbi et orbi" : pour Noël, le pape appelle au "dialogue" et déplore les "tragédies oubliées"

    New York Times - World

    Yemen’s Houthis Went From Ragtag Militia to Force Threatening Gulf Powers

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    Iran’s cultivation of the Houthis over the years of war in Yemen has armed them with missiles and drones, endangering Washington’s partners and Tehran’s rivals, Saudi Arabia and the United Arab Emirates.

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    By Ben Hubbard

    BEIRUT, Lebanon — When a band of scrappy rebels known as the Houthis stormed out of the mountains of northern Yemen in 2014 and took over the capital, Sana, their friends and foes alike dismissed them as unsophisticated tribal fighters running around in sandals and armed with cheap guns.

    But during the civil war that has shattered Yemen in the years since, the group has gone through a remarkable transformation. It now rules a repressive proto-state in northern Yemen and wields a vast arsenal that includes an array of cruise and ballistic missiles and kamikaze boats.

    The Houthis also assemble their own long-range drones, which have extended their reach across the Arabian Peninsula and amplified threats to the Persian Gulf powerhouses Saudi Arabia and the United Arab Emirates, both partners of the United States and leaders of the coalition that has waged war against the Houthis since 2015.

    The swift expansion of the Houthis’ abilities is largely thanks to covert military aid from Iran, according to American and Middle Eastern officials and analysts.

    Seeking new ways to menace Saudi Arabia, its regional nemesis, Iran has integrated the Houthis into its network of militias and built up the Houthis’ ability to subvert their wealthy neighbors’ defenses with relatively cheap weapons. And many of those weapons are now built in Yemen, the Arab world’s poorest country.

    “What we are seeing in Yemen is technology being the great equalizer,” said Abdulghani Al-Iryani, a senior researcher at the Sana’a Center for Strategic Studies. Summarizing the Houthi mind-set, he said, “Your F-15 that costs millions of dollars means nothing because I have my drone that cost a few thousand dollars that will do just as much damage.”

    The rise of the Houthis as a force capable of striking far beyond Yemen’s borders has helped drive a broader political realignment taking hold in the Middle East, which led a few Arab countries to establish diplomatic relations with Israel in 2020 and others to move toward covert military and intelligence cooperation to counter Iran.

    Saudi Arabia and the U.A.E. share Israel’s alarm at Iran’s military support for militias across the region and look to Israel as a possible new defense partner, hoping that techniques it has developed to defend itself against Hamas in Gaza and Hezbollah in Lebanon — both also clients of Iran — could protect them, too.

    The Houthis’ advancing military technology has added new urgency to Saudi efforts to end the war seven years after intervening. But those advances may also have made the Houthis less interested in ending it, even though they agreed to a two-month cease-fire that began at the start of this month, aimed at kick-starting peace talks. Saudi Arabia and the U.A.E. have also thrown their support behind a new presidential council formed this month to run the Yemeni government and lead negotiations with the Houthis.

    Still, in the first three months of this year, the Houthis demonstrated the threat they posed to Persian Gulf countries.

    Attacks launched from Yemen killed three workers at a fuel depot in Abu Dhabi, the capital of the U.A.E.; put American troops in the U.A.E. on alert while U.S. and Emirati forces deployed costly defense systems to shoot down incoming missiles; and ignited an oil facility in western Saudi Arabia, filling the sky over a Formula One car race with thick black smoke.

    The war has deepened the Houthis’ relationship with their powerful backer, Iran, allowing them to develop a vast war economy to fund their operations. It has also made them the uncontested authority over a large section of northern Yemen, where more than two-thirds of the country’s population lives — gains they are unlikely to give up voluntarily, analysts said.

    “If the war stops, the Houthis will have to govern, and they don’t want to govern — to provide services and share power,” said Nadwa Al-Dawsari, a Yemen analyst at the Middle East Institute. “The Houthis thrive in war, not peace.”

    The Houthis, officially known as Ansar Allah, or the Partisans of God, honed their guerrilla abilities during a series of brutal battles with the Yemeni state and Saudi Arabia in the 2000s. Those conflicts bolstered their sense of themselves as underdogs defending Yemen from more powerful aggressors.

    Their slogan — “Death to America. Death to Israel. Curse on the Jews. Victory for Islam.” — is splashed on posters across their territory and screamed at protests.

    In 2014, the Houthis seized Sana, proclaiming that they sought to stamp out corruption. A Saudi-led military coalition intervened against them in early 2015, launching a bombing campaign aimed at restoring the internationally recognized government that the Houthis had driven into exile.

    As the war settled into a grinding stalemate and festering humanitarian crisis, Iran quietly ramped up its support for the Houthi war machine.

    Houthi technicians flew to Iran for training, and experts from Iran’s Islamic Revolutionary Guards Corps and Lebanon’s Hezbollah traveled to Yemen to organize the group’s fighters and media teams and, later, to teach Houthi technicians how to build weapons, according to members of the Iranian axis in the region and analysts tracking the conflict.

    Early in the war, the Houthis mostly hit back at Saudi Arabia by striking targets along the Saudi border with northern Yemen. But the reach and sophistication of their weapons have increased rapidly, enabling them to accurately target sensitive sites in Saudi Arabia and the U.A.E., many hundreds of miles from Yemen’s borders.

    Their weapons now include cruise and ballistic missiles, some of which can fly more than 700 miles, according to a recent report on the Houthis by Katherine Zimmerman, a fellow at the American Enterprise Institute. They have deployed pilotless kamikaze boats to strike ships in the Arabian Sea and have an array of drones that carry explosive charges and can fly as far as 1,300 miles.

    Some equipment, like drone engines and GPS systems, are smuggled in with Iranian help, Ms. Zimmerman wrote. But most of the group’s weapons are made in Yemen. Drones are assembled from smuggled and local parts with Iranian technology and know-how, and missiles are built from scratch or modified to give them the range needed to reach deep inside Saudi Arabia.

    So far, most Houthi attacks have caused limited damage and their foes have learned to shoot down incoming drones and missiles.

    But before the cease-fire began, Saudi Arabia often faced multiple attacks per month. The Saudi-led coalition said in December that the Houthis had launched 430 ballistic missiles and 851 armed drones at the kingdom since March 2015, killing 59 Saudi civilians.

    And defending against incoming fire is hugely expensive. A missile for a Patriot defense system, for example, could cost $1 million, Ms. Zimmerman said, while Houthi drones and missiles are estimated to cost $1,500 to $10,000.

    Understand the War in Yemen

    A divided country. A Saudi-led coalition has been fighting in Yemen against the Houthis, a Shiite Muslim rebel group that dominates in northern parts of the country, for years. Here’s what to know about the conflict:

    The origins. The conflict has its roots in the country’s Arab Spring uprising, which forced then-President Ali Abdullah Saleh to step down in 2012. Mr. Saleh then decided to join forces with the Houthi rebels, which had been growing in strength.

    Hostilities begin. In 2014, the Houthis, supported by sections of the military loyal to Mr. Saleh, stormed Sana, the capital of Yemen, and forced then-President Abdu Rabbu Mansour Hadi into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition including the United Arab Emirates began bombing the country in 2015 in response.

    A proxy war? The conflict has been a source of friction between Sunni Saudi Arabia and Shiite Iran in their battle for influence in the Middle East. The Saudis have accused Iran of supporting the rebels. Iran has denied the claim, though the rebels have used Iranian-made weapons.

    The U.S. role. The United States has backed the Saudi-led coalition from the start of the conflict. President Biden announced the U.S. would end its support, but his administration has continued selling it weapons. In January, the U.S. military intervened to help the U.A.E. thwart a missile attack by the rebels.

    Enduring crisis. Yemen remains divided between the Houthis, who control the north and Sana, and the Saudi-backed government in the south. As military operations drag on, the country has become the site of what aid groups say is one of the world's worst humanitarian disasters.

    A truce. On April 1, the United Nations said that the two warring sides had accepted a two-month truce. President Abdu Rabbu Mansour Hadi also announced his abdication, another sign that his Saudi backers may be looking for a path out of the bloodshed.

    In a speech last month marking the seventh anniversary of the Saudi-led intervention, the Houthi leader, Abdul-Malik al-Houthi, said the Saudi-led blockade of their territory and airstrikes on their bases and storehouses had pushed the group toward domestic weapons manufacturing. The group’s goal, he said, was to be able to strike any target, including in Saudi Arabia, the United Arab Emirates or the Arabian Sea.

    “We have worked to reach the level of launching from anywhere we want, even to the sea,” Mr. al-Houthi said. “We are very keen on that, to strike from any governorate to any point in the sea.”

    Iran’s cultivation of the Houthis mirrors how it has built up other militias over the past three decades to extend its reach across the Middle East, including Hezbollah in Lebanon, Hamas in Gaza and other fighting groups in Syria and Iraq.

    This network, which calls itself the Axis of Resistance and also includes the Syrian government of President Bashar al-Assad, coordinates to fight Israeli and American influence in the region while giving Tehran a way to menace and strike its enemies, minimizing the risk of retaliation against Iran itself.

    Iran’s relationship with the Houthis goes back to at least 2009, but it has used the war to integrate the Houthis into its proxy network.

    That integration is so complete that at least twice the Houthis have claimed attacks that — for the most part — they were not responsible for, to provide cover for other Iran-backed groups.

    In 2019, the Houthis claimed a drone and missile attack on oil facilities in eastern Saudi Arabia that temporarily halted half of the kingdom’s oil output. While Houthi drones were most likely part of the attack, the major damage was from cruise missiles that probably came from the north, perhaps fired from Iraq or Iran, United States officials later concluded.

    The Houthis also initially claimed responsibility for an attack on the U.A.E. in February, although that too appeared to have been launched from Iraq and was later claimed by a shadowy militant group there.

    In the territory they control, the Houthis have set up a repressive police state aimed at squashing any threat to their control and routing all resources to their war machine.

    Their security forces have locked up journalists and ordinary citizens for criticizing the movement, and a report to the United Nations Security Council this year by the Panel of Experts on Yemen said the group regularly employed sexual violence against politically active and professional women.

    The group funds itself through an elaborate war economy that includes levying arbitrary fees on businesses and the general population and diverting profits from the area’s oil and telecoms sectors. The panel wrote last year that the Houthis had steered at least $1.8 billion that was intended for the Yemeni government into its coffers in 2019.

    The Houthis also recruit children to fight, and more than 2,000 were killed in combat from January 2020 to May 2021, the panel wrote this year.

    Children not on the front lines are steeped in Houthi propaganda at government schools, where many families can no longer afford to send their children because of the country’s collapsing economy.

    “They have launched a war on education, and that is not just indoctrination,” said Ms. Al-Dawsari of the Middle East Institute. “They are indoctrinating the children with their own sectarian beliefs, and they have made it very difficult for people to send their children to school.”

    Hwaida Saad and Asmaa al-Omar contributed reporting.

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    France24 - Monde

    Football féminin : "Les mentalités changent au Sénégal"

    Publié le : 17/04/2022 - 09:41Modifié le : 17/04/2022 - 09:43

    Romain HOUEIX Suivre

    À 27 ans, Mame Khady Pouye a réalisé son rêve : être footballeuse professionnelle. Depuis cinq ans, cette Sénégalaise joue au sein du Dakar Sacré-Coeur. Alors que le football féminin se développe partout dans le monde, et notamment en Afrique, grâce à l'impulsion de la Fifa, elle témoigne auprès de France 24 de l'évolution des mentalités dans sa discipline. 

    La femme est l’avenir du football africain et la Confédération africaine de football (CAF), comme la Fifa, l'ont bien compris. Alors que la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) féminine aura lieu au Maroc en juillet 2022, l'année 2021 a été marquée par la première édition de la première Ligue des champions africaine féminine. Une compétition dont Dakar Sacré-Coeur, champion du Sénégal en 2021, a disputé le tour préliminaire

    "Le football féminin se développe. Ici au Sénégal, on constate une demande qui augmente d’années en années", note Matthieu Chupin, président et fondateur du Dakar Sacré-Coeur (DSC). 

    À lire aussi : Dakar Sacré-Coeur : "Le Sénégal a un potentiel sportif extraordinaire"

    Mame Khady Pouye a réalisé son rêve de petite fille : elle qui tâte le cuir depuis l’âge de 10 ans, est désormais footballeuse professionnelle. La numéro 14 de 27 ans évolue au poste de latérale droit à DSC, partenaire de l'OL sur le continent africain. Rencontrée par France 24 à Dakar, elle raconte l'évolution du foot féminin dans son pays. 

    France 24 : ces dernières années, on voit une explosion du nombre de footballeuses dans le monde. Est-ce la même chose au Sénégal ?

    Mame Khady Pouye : Je suis au Dakar Sacré-Cœur depuis les débuts de l'équipe féminine. Cela fait déjà cinq ans. Cette augmentation du nombre de footballeuses, c'est quelque chose de bien : ces dernières années, le football féminin s'est développé au Sénégal, notamment grâce aux politiques de la Fifa. C'est une chance pour nous !

    Pour le moment, au Sénégal, le football féminin n'est pas encore totalement professionnalisé. Certaines équipes ont donc des joueuses de haut niveau et d'autres non. Les scores des matches peuvent être énormes. Mais je pense que ça va se lisser. Une nouvelle génération arrive : des U15, des U17 (les catégories de jeunes de moins de 15 et 17 ans, NDLR) qui ont eu la chance d'intégrer des centres de formation.  Avec leur travail, ça va s'améliorer.

    Et tous les clubs ne paient pas un salaire : pour moi, ça n'a commencé qu'ici au Dakar Sacré-Cœur. Il n'est pas suffisant pour vivre donc je travaille à côté mais j'ai désormais la chance d'être dans une très bonne structure pour vivre ma passion.

    Le football est souvent vu comme un sport d'hommes. Vous avez déjà eu affaire à ce problème de mentalité ?

    Les mentalités changent. Nous constatons qu'ici, au Sénégal, le football féminin est de mieux en mieux accepté. Avant, ce n'était même pas toléré ; avant, il n'était pas évident pour nous de jouer au football. La famille ne voulait pas… Maintenant, il y a davantage de compréhension. Il y a même certains parents qui motivent leur fille à s'inscrire.

    >> À lire : Cameroun : à "la Rails Football Academy", les jeunes footballeuses dribblent les préjugés

    Ça m'est arrivé personnellement. J'avais une tante qui était totalement opposée à ce que je fasse du football. Elle me disait d'étudier d'abord. Mais plus j'avançais dans mes études, moins je jouais au football…. Forcément, j'ai pris du retard. J'ai dû attendre d'avoir un diplôme, une licence en logistique, pour m'y remettre. Maintenant, ma famille a accepté la situation et m'accompagne.

    Pensez-vous qu'il est plus simple pour les garçons de devenir footballeurs professionnels que pour les femmes ?

    C'est plus facile pour les garçons que pour nous. Le football masculin est plus développé et ils gagnent plus d'argent.

    Mais nous, on s'entraide mutuellement. On s'entraide pour progresser et aller de l'avant. On sort ensemble, on va à la plage, on mange ensemble. On a des liens très très forts en dehors du terrain.

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    Football : les Bleues se qualifient pour le Mondial-2023

    Football : les Américaines remportent la bataille de l'égalité salariale

    REPORTAGE

    Cameroun : à "la Rails Football Academy", les jeunes footballeuses dribblent les préjugés

    Valeurs Actuelles

    À Grenoble, les chauffeurs de transports en commun appelés à rentrer au dépôt après une agression

    La journée n’aura pas duré longtemps. Mardi 19 avril, une conductrice de tram a été violemment agressée à Grenoble, dans l’Isère, rapporte France Bleu Isère. Vers 7 h 30, alors que la conductrice desservait l’arrêt Louise Michel de la ligne E, son terminus, elle a été prise à partie par un jeune homme qui, sans que la raison n’en soit pour l’instant connue, lui a asséné des coups de poings et de pieds alors qu’elle quittait la rame pour se rendre au local du terminus. La victime a été transportée à l’hôpital consciente, mais dans un état sérieux.

    Retour au dépôt

    Dès l’agression connue, le syndicat Force ouvrière a demandé à tous les chauffeurs de bus et de tram de cesser leurs activités et de rentrer au dépôt, exerçant ainsi leur droit de retrait. « D’ici peu, il n’y aura plus aucun tram ni bus à Grenoble », estime sur France Bleu Isère Fernando Martins, le représentant du syndicat Force ouvrière. Et de fait, le réseau de transports grenoblois a publié un communiqué, expliquant que la quasi-totalité des lignes n’était plus desservie : « Nos conducteurs appliquent leur droit de retrait. Les lignes A, B, C, D, E s’arrêtent progressivement ce mardi 19 avril à partir de 08h08. Nous regrettons les désagréments. » Une réunion doit se tenir en début d’après-midi entre la direction et les représentants du personnel.

    Grenoble : les dernières actualités

    [Vidéo] Un candidat LR agressé à Grenoble accuse un militant LFI

    « Pourri », « voyou » : en déplacement à Grenoble, Jean Castex pris à partie par des manifestants

    Grenoble : une fresque à l’effigie d’une femme voilée au cœur d’une polémique, la Région retire ses aides

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Ukraine war: Dramatic images appear to show sinking Russian warship Moskva

    By Shayan Sardarizadeh & Leo SandsBBC News

    Dramatic pictures - and a credible video - showing the Russian warship Moskva before it sank last week have appeared online.

    The video and images match the shape and design of the missile cruiser.

    Russia says a fire onboard caused ammunitions to explode and the vessel sank as it was being towed in a storm. Ukraine says it hit it with missiles.

    The new images do not immediately back the claims of either side - but there is no sign of a storm at the time.

    What do the video and images show?

    The images were allegedly taken on 14 April, a day after Ukraine claimed to have struck the warship.

    The three-second video clip - likely taken from a rescue boat - shows the Moskva in the distance listing heavily on her port side.

    A tug, likely a Russian Shakhter, is on its right.

    Smoke can be seen billowing out of the ship, with a section of the freeboard heavily damaged.

    Holes are also visible in other parts of the freeboard in one picture, suggesting the warship had taken in a substantial amount of water.

    It also appears all of the vessel's lifeboats had been deployed.

    Is there more detail on the cause?

    Ukraine says it successfully struck the Moskva with two recently-introduced Ukrainian-made Neptune missiles last Wednesday.

    Unnamed US officials have told US media they believe the Ukrainian version.

    Russia alleges it was damaged after an explosion and subsequently sank because of "stormy seas".

    The BBC showed the footage to three naval experts who agreed the damage appeared consistent with a missile attack, but disagreed over whether other causes were still possible.

    Jonathan Bentham, of the International Institute for Strategic Studies, concluded that the vessel in the images was certainly a Slava-class cruiser and "probably" the Moskva.

    Mr Bentham said the visible damage sustained by the cruiser looked like it may have been caused by a Neptune missile attack, but stressed it was not possible to rule out other causes at this stage.

    "The smoke marks on the portside seem to be near the waterline. That might indicate sea-skimming missiles, which the Neptune missiles are reported to be," Mr Bentham said.

    Leaking fuel

    Another expert, Rear Admiral Chris Parry, who previously commanded a Royal Navy destroyer, told the BBC he was sure the damage was caused by a missile strike.

    "You can see a very jagged imploded ship's side," Rear Adm Parry said. "If it was an internal explosion, you'd see plating sticking outwards rather than inwards. But this suggests penetration and subsequent explosion. No doubt it's been hit by one or two missiles."

    The former Nato commander said one explanation for the extensive smoke damage was that missiles being stored onboard became punctured in a strike and leaked their fuel the along the ship's decks, causing a devastating fire.

    "You can see the decks are completely buckled, the whole ship looks like it's burnt out. I think the fuel has run along the decks, even down the back end," he suggested.

    Exploding ammunition

    Another military expert, Sidharth Kaushal of the Royal United Services Institute, noted to the BBC that the main area of fire damage is "where the ammunition for the ship's anti-aircraft guns are".

    "One working hypothesis is that a fire started by the initial strike cooked off the ammunition from the anti-aircraft guns," Kaushal said.

    Sea conditions

    While conditions can vary at different times, there's nothing in the video to confirm the Kremlin's initial assertion that the Moskva sank due to stormy conditions.

    Prior to the sinking, Russia's defence ministry issued a statement saying "the vessel is seriously damaged. The entire crew have been evacuated".

    The BBC has not been able to verify the claims.

    Russia has also not admitted any casualties. On Saturday, the Russian defence ministry published footage showing what it described as the crew of the Moskva on parade in the Crimean port city of Sevastopol.

    The 510-crew warship had led Russia's naval assault on Ukraine, which made it an important symbolic and military target.

    Earlier in the conflict the Moskva gained notoriety after calling on Ukrainian border troops defending Snake Island in the Black Sea to surrender - to which they memorably radioed a message of refusal which loosely translates as "go to hell".

    Read more about the Moskva here.

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    France24 - Monde

    La Corée du Nord teste un nouveau système améliorant l'efficacité des armes nucléaires tactiques

    Publié le : 17/04/2022 - 08:24

    FRANCE 24 Suivre

    Le leader nord-coréen Kim Jong-un a supervisé le tir d'essai d'un nouveau système d'armement qui augmentera l'efficacité de ses armes nucléaires tactiques, ont déclaré dimanche les médias d'État, couronnant les célébrations entourant l'anniversaire du fondateur du pays.

    Dans la foulée du 110e anniversaire de Kim Il-sung, la Corée du Nord dévoile une nouvelle avancée dans son programme d'armement avec ce tir d'essai d'un nouveau système. Ce lancement est le dernier d'une série sans précédent de tests d'armes allant à l'encontre des sanctions cette année, notamment le tir d'un missile balistique intercontinental à pleine portée (ICBM) le mois dernier.

    La nouvelle arme tactique guidée "est d'une grande importance pour améliorer radicalement la puissance de feu des unités d'artillerie à longue portée et renforcer l'efficacité de l'exploitation des armes nucléaires tactiques", a déclaré l'agence de presse officielle KCNA. Celle-ci a ajouté que le test était réussi, sans préciser la date exacte ni l'endroit où ce tir d'essai a été effectué.

    L'état-major des forces armées sud-coréennes avait indiqué avoir détecté deux projectiles, lancés tard samedi. Ils ont volé sur une distance de 110 kilomètres à 25 kilomètres d'altitude, avec une vitesse d'environ Mach 4. Les États-Unis ont indiqué être "au courant" de la déclaration nord-coréenne faisant état de ce test et qu'elles surveillaient la situation, a déclaré un porte-parole du Pentagone.

    Des photos publiées par le journal Rodong Sinmun montraient un Kim souriant, entouré de responsables en uniforme et applaudissant alors qu'il regardait ce qui était décrit comme le tir d'essai de l'arme. Le leader a donné à l'équipe de recherche militaire "des instructions importantes sur la poursuite du renforcement des capacités de défense et des forces de combat nucléaires", a encore ajouté l'agence KCNA.

    Missile balistique à courte portée

    Selon les analystes, l'arme serait un nouveau missile balistique à courte portée, mais non moins important. "Ce test d'un vecteur nucléaire tactique intervient alors que se multiplient les indices quant à d'importants travaux de reconstruction sur le site d'essais nucléaires de Punggye-ri en Corée du Nord", a déclaré Ankit Panda, chercheur principal au Carnegie Endowment for International Peace. L'imagerie satellite a montré des signes d'une nouvelle activité dans un tunnel du site de Punggye-ri, lequel, selon la Corée du Nord, a été démoli en 2018 avant le premier sommet Trump-Kim.

    Vendredi, la Corée du Nord a célébré les 110 ans du dirigeant fondateur de la Corée du Nord, le grand-père de Kim Jong-un, Kim Il-sung (1912-1994), avec une immense procession publique, des feux d'artifice et des danses synchronisées. Il n'y a, en revanche, pas eu de défilé militaire, comme l'avaient prédit de nombreux observateurs. Les analystes et les responsables sud-coréens et américains avaient également estimé qu'un essai nucléaire était possible lors de cet important anniversaire.

    Ces célébrations ont eu lieu trois semaines après le grand test de missile balistique intercontinental jamais réalisé par Pyongyang, une première depuis 2017. Lors d'un congrès clé du parti en janvier 2021, Kim Jong-un a présenté un plan quinquennal de développement de la défense, appelant au développement d'une technologie nucléaire supérieure et à la fabrication d'armes nucléaires plus petites et plus légères pour des "utilisations plus tactiques". Ces remarques signalent un retour aux essais nucléaires. La présence de Kim Jong-un au lancement d'un missile à courte portée, une première depuis plus de deux ans, suggère une "signification particulière", selon Panda.

    Vers un septième essai ?

    L'essai du mois dernier a marqué la fin d'un moratoire auto-imposé sur les essais à longue portée et nucléaires, qui avaient été suspendus après la rencontre entre Kim et le président américain de l'époque, Donald Trump. Selon des responsables et des analystes, la Corée du Nord pourrait effectuer son septième essai nucléaire dans les semaines à venir. Les images satellites ont montré des signes d'une nouvelle activité dans un tunnel du site d'essais nucléaires de Punggye-ri.

    La Corée du Nord a testé des armes nucléaires à six reprises depuis 2006 et a vanté le succès de sa dernière et la plus puissante en 2017, une bombe à hydrogène d'une puissance estimée à 250 kilotonnes. Avec un nouvel essai nucléaire, les experts estiment que Pyongyang cherchera à miniaturiser les ogives nucléaires à monter sur ses missiles balistiques intercontinentaux (ICBM).

    Des responsables sud-coréens ont déclaré que Pyongyang pourrait encore organiser un défilé militaire ou effectuer un essai d'armes le ou vers le 25 avril, date anniversaire de la fondation de l'Armée populaire coréenne. Cet anniversaire coïncide avec les exercices militaires conjoints entre Séoul et Washington, qui doivent commencer lundi. La Corée du Sud et les États-Unis organisent régulièrement des manœuvres militaires, mais Pyongyang a régulièrement protesté contre ces exercices en dénonçant des préparatifs pour une guerre.

    Avec AFP

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    Washington annonce une troisième série de sanctions contre les missiles de la Corée du Nord

    Corée du Nord : le 110e anniversaire de Kim Il-sung célébré sans parade militaire

    La Corée du Nord menace d'utiliser l'arme nucléaire en cas d'attaque du Sud

    L'Humanité

    Enquête sur les angles morts de l’histoire

    Prescription culture

    Exposition À Marseille, le Mucem présente « Histoire(s) de René L., hétérotopies contrariées ». À travers les traces laissées par cet homme se dessine une autre mémoire du XXe siècle.

    Lise Guéhenneux

    En 2010, alors que l’hôpital psychiatrique du Bon-Sauveur, à Picauville, dans la Manche, invitait Philippe Artières et Béatrice Didier, codirectrice du centre d’art le Point du jour, à travailler sur ses archives et ses bâtiments désaffectés en compagnie du photographe Mathieu Pernot, l’historienne de l’art et l’historien tombèrent sur un carton à dessins. Au milieu de rebuts entassés dans un ancien dortoir se trouvaient plus d’une cinquantaine de dessins signés René L., prêts à disparaître avec les vieux bâtiments. Des dessins, format raisin, d’habitations individuelles ou collectives tirés au cordeau, des graphiques soignés exaltant le corps, le sport, le stade. Des dessins de bateaux.

    Pour en savoir plus sur l’auteur, Philippe Artières retourne dans les archives pour trouver le dossier médical du patient. De fil en aiguille, la généalogie fait le reste. Le parcours de René L. en croisait d’autres, en même temps que les deux chercheurs récoltaient documents sonores, manuscrits, courriers, cartes postales, revues, photographies, œuvres d’art, émergeaient la figure d’Antoine Porot et sa psychiatrie raciste ou celle de Franz Fanon, psychiatre progressiste et combattant pour l’indépendance de l’Algérie. Mais également les architectes Le Corbusier, Fernand Pouillon, l’écrivain Georges Perec, les artistes Germaine Richier, Fernand Léger et Sol LeWitt, et bien d’autres encore, comme autant de repères. Puis l’évidence saute aux yeux des deux commissaires. Les traces fragiles s’étoffaient d’un contexte. Philippe Artières, spécialiste de Michel Foucault, et sa complice prennent conscience que René L. avait vécu toute sa vie dans des hétérotopies. Foucault, après avoir écrit Histoire de la folie à l’âge classique au début des années 1960, définit ces espaces autonomes comme des utopies réalisées.

    Le premier qu’il cite se trouve être la colonie. Or, René L. est né le 16 mai 1920 à Perrégaux, dans l’Oranais, semblable à un village du sud de la France, construit comme beaucoup d’autres pour accueillir les colons, notamment les nombreux Alsaciens à qui furent proposées des terres après la guerre de 1870 pour qu’ils restent français. Les parents de René L. participent à cet exil forcé que les historiens nomment la « colonisation silencieuse », qui reste peu connue, comme le retour en France en 1963 des malades mentaux abandonnés par leur famille, autre point aveugle de l’histoire franco-algérienne. René L. appartient à ces « oubliés de l’histoire » dont cette exposition nous permet de connaître la vie, alors que le visiteur y circule.

    Car, à l’instar du texte de Michel Foucault Hétérotopies, e spaces autres, Artières et Didier ont conçu un dispositif de tables singulier pour guider la déambulation du visiteur, depuis un centre réglé sur l’année 1963 jusqu’aux dessins disposés en frise sur le haut des murs, formant un cadre autant qu’un horizon. Par cette découpe du lieu d’exposition, cette enquête veut favoriser l’appropriation par tout un chacun de cette géographie où tous les récits restent ouverts, partant de traces fragiles qui ont failli disparaître et qui pourtant en disent long sur l’histoire du XXe siècle et notre contemporanéité.

    www.mucem.orgExpositionsmucemphilippe artières
    Valeurs Actuelles

    À Angoulême, une « journée blanche » des bus pour protester contre de multiples agressions

    Trop, c’est trop. Mardi 29 mars, la compagnie de bus Möbius a décidé qu’une grande partie des transports collectifs ne circuleraient pas au sein de l’agglomération du Grand Angoulême, rapporte France Bleu La Rochelle. La raison de cette décision : une énième agression contre l’un des chauffeurs de bus, survenue le 24 mars dernier. Et, manifestement, ce n’est pas la première fois que ce type d’incident se produit. Aussi, les chauffeurs de bus ont-ils décidé d’exprimer leur ras-le-bol face à l’insécurité en organisant une « journée blanche des transports ».

    Agressé par un collégien

    Jeudi 24 mars, vers 13 heures 30, un chauffeur de bus a refusé l’entrée dans son véhicule à un collégien âgé de 14 ans au motif que celui-ci refusait de porter son masque, obligatoire dans les transports en commun. Le chauffeur a alors été agressé physiquement par l’adolescent. Il a déposé plainte. Seulement, cette affaire n’est pas un cas isolé. Depuis sept mois, pas moins de 114 cas d’agressions envers les chauffeurs de bus de la Société de Transports du Grand Angoulême (SGTA) ont été relevés, précise France Bleu. « On nous insulte tous les jours. On ne peut plus se laisser rouer de coups, se faire poursuivre sur nos parkings alors qu’on ne fait qu’appliquer les lois : c’est le ras-le-bol général », s’indigne Fabrice Rougier, délégué syndical de la STGA. Pour le président de la SGTA, Michel Germaneau : « Les gens ne supportent plus aucune contrariété : le fait de porter le masque, d’oblitérer son ticket, de ne pas monter par les portes arrières… Les codes du transport public quoi ! »

    Angoulême : les dernières actualités

    Angoulême : deux ans de prison après l’agression de deux policiers avec une faucille

    Septuagénaire tuée et brûlée en Charente : son petit-fils de 24 ans incarcéré pour assassinat

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    “Sprint final” : dernière ligne droite pour les Jeunes avec Macron (JAM)

    Publié le : 19/04/2022 - 01:31Modifié le : 19/04/2022 - 01:32

    Samia METHENI Suivre Juliette MONTILLY Suivre

    Ils sont les premiers supporters du président-candidat, Emmanuel Macron et jouent un rôle primordial dans sa campagne. Ils sont chargés de mettre l'ambiance. Ce sont les “Jeunes avec Macron”. France 24 les a suivis pendant l’entre-deux tours à Marseille.

    L'Humanité

    Une édition au diapason de nombreuses hybridations

    Prescription culture

    Après deux années contrariées par la pandémie, ce rendez-vous dédié aux scènes musicales françaises et francophones fera battre le cœur de la capitale berrichonne, du 19 au 24 avril.

    Clément Garcia

    Et c’est reparti ! L’édition 2020, prévue en pleine première vague épidémique, a été frappée d’annulation. L’année suivante, le Printemps de Bourges devait composer avec les contraintes de jauges et le public resté sagement sur son séant. Une édition courageusement maintenue, mais qui lassait les Berruyers orphelins de leur grande fête printanière. Cette fois-ci, le festival renoue avec la grande forme, voulant plus que jamais jouer son rôle de catalyseur des différentes scènes françaises, sans en exclure aucune : électro, pop, rock, hip-hop, chanson se mêleront dans différents lieux de la préfecture du Cher. Une édition au diapason des nombreuses hybridations, des dialogues et passerelles qui définissent aujourd’hui les musiques populaires francophones. La scène rap aura droit à une attention particulière avec Rap2Dayz, deux soirées consacrées au genre dans la Halle au blé.

    Comme à l’accoutumée, les artistes les plus reconnus côtoieront les jeunes pousses. La diva disco Juliette Armanet, la chanteuse d’électro-folk Emma Peters, la désormais incontournable Clara Luciani, Eddy de Pretto ou encore Olivia Ruiz, pour un spectacle dédié à ses aïeux républicains ­espagnols, joueront les têtes d’affiche. Brigitte Fontaine nous gratifiera d’une création originale qui couronnera plus d’un demi-siècle de scène, avec un casting époustouflant et le concours des Grolandais Kervern et Delépine. Albin de la Simone et l’écrivain Sylvain Prudhomme présenteront, avec les Orages, une intrigante création dialoguée.

    Le concert de Florent Marchet, dans l’attente d’un prochain album, sera des plus attendus, comme celui de Sofiane Pamart, le pianiste et compositeur que tout le monde s’arrache (lire page 20). Un hommage au répertoire de Céline Dion par la talentueuse Pomme et son acolyte québécoise Safia Nolin ­attise la curiosité, comme le concert des Stéphanois de Terrenoire, ancrés dans les réalités de la ville industrielle. L’électro-pop susurrante de Malik Djoudi, la pop hantée de Fishbach, le rap abrasif de Laylow figureront également parmi les propositions des 83 artistes conviés. Enfin, et avant de les entendre sur la Grande Scène de la Fête de l’Humanité en septembre, les festivaliers pourront découvrir l’électro-house de Kungs et le spectacle des Dutronc, père et fils.

    En plus d’une programmation riche et variée, le Printemps de Bourges multiplie les initiatives en direction des publics comme des professionnels, notamment avec les Exclamations, moments d’échange disséminés, qui interrogeront notre rapport sensible à la musique, art intime et politique. Quant aux Inouïs, inévitable tremplin et vivier de découvertes majeures depuis la création du festival en 1977, ils se déploieront sur les différents lieux au cours du festival. Rappelons qu’au-delà de l’événement festivalier, les Inouïs résultent d’un travail au long cours de repérage, de sélection et d’accompagnement des nouvelles scènes et des artistes qui les font vivre. Cette année, 33 musiciens émergents pourront ainsi faire la démonstration, à Bourges, de leur talent.

    www.printemps.bourges.comMusiqueprintemps de bourgesfestival
    France24 - Monde

    Vladimir Poutine s’est-il moqué des candidats à la présidentielle française ? Non, c’est une parodie

    Publié le : 15/04/2022 - 13:48

    Aude Dejaifve Suivre

    La vidéo, qui prétend montrer le président russe Vladimir Poutine commenter l'élection présidentielle française, affirmant notamment que les “Français sont forts pour élire des blaireaux” et qu'Emmanuel Macron “va se prendre pour Napoléon pendant cinq ans”, est une parodie qui circule sur les réseaux sociaux depuis plus d’un mois. L’auteur a ajouté des faux sous-titres en français à la vidéo d'une intervention du président russe au Forum économique international de Saint-Pétersbourg en 2019.

    La vérification en bref 

    • La vidéo d’une intervention du président russe prétend qu’il se moque et insulte les électeurs français et les candidats à l’élection présidentielle française de 2022. 
    • Une recherche par mots-clés permet de retrouver la séquence d’origine et de constater que les sous-titres sur la vidéo qui circule n’ont rien à voir avec ce que dit Vladimir Poutine.
    • Elle a été tournée à Saint-Pétersbourg en 2019. Vladimir Poutine parlait alors de Volodymyr Zelensky et en aucun cas de l’élection présidentielle française.

    La vérification en détail 

    "Ce que pense Poutine des élections françaises", affirme la légende d'une vidéo partagée sur Facebook le 1er mars, et visionnée par plus de quatre millions de personnes.

    Depuis, en plein contexte électoral, la vidéo resurgit régulièrement sur le réseau social, comme sur cette publication du 6 mars, celle-ci du 9 avril ou celle-ci du 11 avril.

    De nombreux internautes écrivent dans les commentaires qu’il s’agit d’une parodie. Mais certains l’ont prise au premier degré. Elle nous a notamment été signalée via l’adresse email des Observateurs .

    La vidéo de trois minutes montre le président russe lors de ce qui ressemble à une conférence. Il est interrogé par une journaliste en russe. Selon les sous-titres, elle demanderait : “Que pensez-vous des élections présidentielles françaises ?" Vladimir Poutine répondrait alors, selon les sous-titres : "les Français sont très forts pour élire des blaireaux".

    Toujours selon les sous-titres, Vladimir Poutine critiquerait également Emmanuel Macron : "Ce mec est pas sérieux (...) Il va se prendre pour Napoléon pendant cinq ans", serait-il censé dire à la fin de la vidéo. 

    L’interview de Vladimir Poutine est entrecoupée d’images montrant les rires du public.

    Une séquence tournée en 2019 du Forum économique international de Saint-Pétersbourg...

    Plusieurs détails interpellent fortement : le niveau de langage utilisé par le président russe, qui, selon les sous-titres, se moque de plusieurs responsables politiques avec des expressions familières, voire insultantes.

    À l’arrière-plan, derrière les responsables politiques présents sur la scène, on peut aussi lire “"SPIEF'19", l’acronyme du "Forum économique international de Saint-Pétersbourg" ("St. Petersburg International Economic Forum").

    En effectuant une recherche à l'aide de ces mots-clés sur Google, on peut retrouver une vidéo complète de cet événement économique annuel, qui s’est tenu à Saint Pétersbourg, en Russie, le 7 juin 2019, en présence de Vladimir Poutine, Xi Jinping, et d’autres chefs d’État, sur la page Facebook du forum 2019. La vidéo dispose d’un doublage en anglais.

    Dans la vidéo originale, à 2 h 50, on peut retrouver la séquence qui a été détournée. Vladimir Poutine parlait en réalité du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

    ...où Vladimir Poutine parle en réalité de Volodymyr Zelensky

    La journaliste, au lieu de l’interroger sur les élections françaises comme le prétendent les faux sous-titres, lui demande : “N'avez-vous pas félicité Volodymyr Zelensky quand il est devenu président ?”

    Vladimir Poutine répond alors : "Eh bien, il s'est accroché à la même rhétorique jusqu'à présent, en nous qualifiant d'ennemis et d'agresseurs. Il doit donc d'une certaine manière se décider au sujet de ce qu'il veut accomplir et ce qu'il veut faire. Nous ne renonçons pas à tout contact avec lui. Nous travaillerons avec lui". 

    La partie suivante de la vidéo originale, où Vladimir Poutine dit qu’il espère rencontrer le président ukrainien, et affirme qu’être acteur nécessite du talent, a été coupée dans la vidéo satirique. 

    La vidéo satirique reprend la suite de la réponse du président russe, où il dit que si être acteur nécessite du talent, gérer un État en nécessite d’autres. Il ajoute que Volodymyr Zelensky peut apprendre ces qualités. Cette partie a été remplacée dans la vidéo satirique par des sous-titres, laissant croire que Vladimir Poutine se moque de plusieurs personnalités françaises, et qu’il encourage les français à “voter à gauche”.

    La retranscription en anglais de l’entièreté de l’événement est disponible sur le site de la présidence russe.

    La vidéo n’a donc rien à voir avec l’élection présidentielle française de 2022.

    Télécharger l'application

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    France24 - Monde

    Sénégal : l'huître de mangrove, une perle à cultiver

    Publié le : 15/04/2022 - 17:18Modifié le : 15/04/2022 - 19:09

    Laura MOUSSET Suivre

    Au Sénégal, les mangroves constituent le principal habitat des huîtres. La culture de ce mollusque reste un potentiel inexploité dans ce pays qui rêve pourtant d'une ostréiculture moderne, productive et durable. Pour l'instant, l’activité est encore largement informelle et centrée sur la cueillette traditionnelle.   

    New York Times - World

    Rare Overlap of Holy Days Shows Jerusalem’s Promise and Problems

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    Jerusalem Dispatch

    In its Old City, a Christian, a Jew and a Muslim marked Easter, Passover and Ramadan. To some, it’s a “symphony.” To others, a reminder of division.

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    By Patrick Kingsley

    JERUSALEM — On Friday morning, as clashes flared at the Aqsa Mosque in the Old City of Jerusalem, Muslims inside and outside the mosque were fasting for the 14th day of Ramadan.

    A few hundred yards away, Jews were burning leavened bread, a traditional ceremony that occurs just before Passover, which formally started on Friday evening.

    A few minutes to the north, Christians were beginning a procession through the Old City, holding aloft wooden crosses, retracing the route that they believe Jesus Christ took before his crucifixion.

    For the first time since 1991, Passover, Easter and Ramadan were about to occur all at once — intensifying the religious synergies and tensions that have defined Jerusalem for millenniums.

    To some, the overlap embodied the wonder of Jerusalem and the semblance of coexistence among its peoples.

    “Jerusalem right now is a symphony of people reaching out to God,” said Barnea Selavan, a rabbi and teacher who had just finished burning his family’s remaining leavened bread.

    To others, the convergence highlighted the incompatibilities and the inequities of a city where many Palestinian residents consider themselves living under occupation. Clashes broke out again on Sunday after Israeli police officers stopped Muslims from entering the Aqsa Mosque compound for several hours to allow Jews to enter for prayer.

    “Jerusalem is like a salad bowl,” said Mustafa Abu Sway, a professor of Islamic thought who had just left the mosque. “You have intact tomatoes and intact cucumbers and intact lettuce leaves. You don’t have a salad.”

    Gathering Around the Seder Table

    Passover, which begins this year on the evening of April 15, is one of the most important holidays for Jews around the world.

    And to some Christians whose Easter Friday procession started earlier than usual to avoid inconveniencing Muslims heading to the mosque, the convergence of holidays underscored the sense of being a minority within a minority.

    “We are like a potato mashed between everyone,” said Serene Bathish, a leader of an Arab Christian scout club, who helped organize the Easter procession. “We are between two fires.”

    Far from seas and major rivers, and high up in the mountains, Jerusalem, for much of its history, held little strategic significance, militarily or commercially. Its power and relevance most often lay in the spiritual hold it had over millions of people, many of whom had never visited it and to whom it had often meant drastically different things.

    For Jews, Jerusalem is their ancient capital, the seat of King David and the site of two ancient Jewish temples where they believe God’s presence dwelled. For Muslims, it was from that same site that the Prophet Muhammad rose to heaven and on which they built the compound of the Aqsa Mosque, the third-most-sacred site in Islam. For Christians, it is the city where Jesus was crucified and ascended into heaven — where Christianity was born.

    The Old City was ruled by the Ottomans until 1917, the British until 1948, and Jordan until 1967, when Israel captured and later annexed it. Much of the world still considers it occupied, and Palestinians hope it will be within the capital of a future Palestinian state.

    “Everybody has a Jerusalem in their head,” said Matthew Teller, the author of “Nine Quarters of Jerusalem: A New Biography of the Old City.”

    “When you get there and you do actually see it for real,” he said, “it can never match up.”

    As a case in point, on Thursday night, the eve of the first convergence of the three holidays since 1991 began with an intense traffic jam.

    On the narrow road that circles the Old City, Christians like Ms. Bathish were heading to a service beside the Garden of Gethsemane, an olive grove full of wizened trees where tradition holds that Jesus was arrested on the night before his crucifixion. And Muslims like Professor Abu Sway were heading to the Aqsa Mosque, where tens of thousands had just broken their Ramadan fast at a communal iftar, or meal.

    Around the Old City walls, built by the Ottomans who ruled Jerusalem in the 1500s, Muslim families picnicked here and there on the grass verges. They broke their fasts to a soundtrack of car horns, distant chants from the mosque and, later, faint choral melodies wafting from the basilica at Gethsemane.

    In front of everyone was gridlocked traffic, surrounding this ancient city with a ring of cars and buses, the mystical encircled by the profane.

    At Rabbi Selavan’s apartment in the Old City’s Jewish Quarter, the scene was a little quieter on Thursday night.

    He and his wife, Shoshana, symbolically hid pieces of their last remaining leavened bread — bought from a rare Arab-run kosher bakery in the Old City — around their home, behind chairs and a garbage can and under tables. Then they set about searching for the pieces that the other had hidden.

    According to Jewish teaching, Jews must not eat leavened bread during the week of Passover, which celebrates the ancient Israelites’ escape from slavery in Egypt. The Old Testament says that they escaped so quickly, they did not have time for their bread to rise.

    To Rabbi Selavan, it was extraordinary to be celebrating the holiday in the city that the Israelites’ descendants eventually made their capital. In his sitting room, he keeps a small oil lamp that he found during an excavation under his home, and that he believes was used in Jerusalem during the time of King Solomon, about 3,000 years ago. It is filled with charcoal that he believes is from the charred remains of the ancient city, after it was razed by the Romans around the year 70.

    “I’m in a rebuilt — partially, at least — Jerusalem,” Rabbi Selavan said. “I’m doing it where it was done.”

    A half-mile away, hundreds of Christians at Gethsemane, including Ms. Bathish, began a procession from the basilica. They chanted and carried candles through the traffic jam, the quotidian again mingling with the ethereal.

    “Stay on the sidewalk!” an organizer shouted in Arabic. “Not in the road!”

    The procession passed a tract of church land that the Israeli authorities had recently planned to repurpose as a national park before backing down amid Christian claims of discrimination. Then it skirted the Jewish cemetery at the bottom of the Mount of Olives, before winding through a valley filled with eccentric ancient monuments — the pyramid-shaped Tomb of Zechariah, the conical-roofed Tomb of Absalom — and then up toward the Old City walls.

    To Ms. Bathish, it is a privilege to celebrate Easter where it started, and to live a few yards from where Christians believe Christ died.

    “But actually, we don’t get to enjoy it that much,” she said. There are an estimated 5,000 Christians left in the Old City, alongside roughly 30,000 Muslims and 5,000 Jews — and they feel squeezed between both.

    Having staved off government efforts to repurpose church land near Gethsemane, church leaders are locked in an ownership dispute with a Jewish settler group over buildings on the other side of the Old City.

    Fighting these legal challenges and living in a tightly policed area, all while struggling for cultural recognition, is “very tiring, time-consuming, difficult, chaotic, insecure,” Ms. Bathish said. “We’re not enjoying the whole feeling of uniqueness.”

    A few hundred yards away, on the promontory where Jews and Christians hold that Abraham tried to sacrifice his son Isaac, Professor Abu Sway, the Islamic theologian, was in his element. With his wife, daughter, son-in-law and two grandchildren, he listened to a reading of the Quran.

    To Jews, he was at Temple Mount, the site of a Jewish temple destroyed by the Romans. But to Muslims, this is the Aqsa Mosque compound, a 36-acre esplanade that includes the golden Dome of the Rock, a shrine marking the Prophet Muhammad’s ascent.

    An imam had just read part of the Quran about the Prophet Musa, known as Moshe to Jews and Moses to Christians, and would shortly begin a chapter on Muhammad’s journey to Jerusalem.

    Soaking in the moment, “it seems that I am in love,” Professor Abu Sway said. “When you enter the Aqsa Mosque,” he said, “you feel that you are blessed, that it’s something special that not many people have access to.”

    But to the professor, that realization was bittersweet.

    To Rabbi Selavan, the convergence of the holidays embodied the shared life of the city and proved the Israeli state’s efforts to preserve the freedom of worship. “The thinking person realizes the freedom that they have under the Israeli government to serve God in their way,” the rabbi said.

    But to Professor Abu Sway, the convergence was a reminder that many Palestinians living in the occupied West Bank and Gaza are not allowed to enter Jerusalem to worship. And the violence on Friday at the mosque, between Israeli police and Palestinian stone-throwers, highlighted not coexistence, but coercion.

    “There can be no coexistence,” Professor Abu Sway said, “when you have occupation.”

    Myra Noveck contributed reporting.

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    L'Humanité

    Sofiane Pamart au Printemps de Bourges : « Je donnerai le maximum d’énergie et d’amour »

    Entretien

    Au festival et à Paris-Bercy fin 2022, Sofiane Pamart revisite son CD Letter, où souffle la mémoire conjuguée de Chopin, Debussy et de son grand-père mineur.

    Fara C.

    Sofiane Pamart s’est illustré auprès de Scylla, Médine, Gaël Faye, ou encore Selah Sue et Arno. « Le pianiste du rap » a ouvert les portes de l’univers du classique à un nouvel auditoire. À la salle Pleyel, à Paris, qu’il a remplie à deux reprises en février, et lors de la plupart de ses concerts, la moitié du public assiste pour la première fois à un récital de piano. Dès les premières notes s’instaure une communion fusionnelle entre l’assistance et le médaillé d’or du conservatoire de Lille. Durant sa longue tournée, qui l’amènera au Printemps de Bourges le 21 avril, il revisite son album solo, Letter , où ses compositions délicates épanchent luxe, calme et volupté. Sa vertigineuse ascension le conduira, le 17 novembre, à l’Arena-POPB Bercy, où il sera le premier de l’histoire à se produire en piano solo.

    Dans Letter, dont l’unique invitée est sa sœur violoniste, Lina Pamart (dans le prenant Sincerely), on perçoit des ­reflets impressionnistes, de ferventes étreintes entre tonalité et modalité. L’enfant des anciens corons y cultive des fleurs de mélodie et peint de mouvantes, et émouvantes, aquarelles harmoniques. Si, par-dessus son épaule, se penchent les ombres bienveillantes de Chopin et Debussy, souffle aussi la mémoire aimée de son grand-père berbère, qu’emporta un coup de grisou dans les mines du nord de la France. Rencontre.

    Quand on réunit les 18 titres de votre disque, on découvre la déclaration d’amour à votre public : Dear – Public – Your – Love – Saved – Me – From – Solitude – Forever (…).

    Je dédie cet album à mon public, qui, sans préjugés, m’a accordé son écoute, puis sa confiance, mais également à mon regretté grand-père. Je suis ému chaque fois que je pense à lui, à ses mains noircies par le charbon, alors que les miennes évoluent tranquillement sur un piano. Il y a forcément de ma part une forme de revanche. Mais je ne veux pas en faire mon message principal, car je refuse qu’on réduise à cela ma musique, que je tiens à destiner à tout le monde, sans discrimination. L’abnégation de mon grand-père et celle de mes parents donnent sens à mon quotidien et à ce que je réalise autour du piano. Pour moi, c’est une fierté qui dépasse toutes les autres réussites. La fierté d’être d’une famille modeste, issue de l’immigration. Je célèbre plus encore la classe populaire dont je viens que mes origines, même si ces dernières ont contribué à me pétrir, à m’enrichir.

    Je viens d’une famille où, d’une génération à l’autre, on se sacrifie pour procurer plus de chances à la suivante. Personne n’a envie d’être mineur de fond. D’origine marocaine, mon grand-père s’est arraché à sa terre natale pour nous offrir un avenir plus souriant. Il a été victime, dans la mine, d’une explosion meurtrière qui a défoncé sa boîte crânienne. Il est mort à petit feu, au bout de longues années de souffrance. C’est un exemple d’héroïsme populaire…

    Comment ce drame a-t-il marqué votre famille ?

    C’est ma mère qui a d’abord été impactée. En tant qu’aînée, elle a été la première de la famille à apprendre à lire et à écrire le français. Dès l’âge de 8 ans, elle a eu la responsabilité de déchiffrer et traduire les ordonnances, les analyses médicales, les factures, bref tout le courrier que les classes populaires redoutent le plus, parce que, d’une part, ça concerne la santé et, d’autre part, ça renvoie à leurs difficultés financières.

    Comment avez-vous accédé au hip-hop ?

    Par mon oncle, le marginal de la famille, un personnage haut en couleur, qui s’est choisi le pseudonyme « Tonton Poison ». J’avais 7 ans quand il m’a fait découvrir le rap, NTM, 113, IAM… Je lui dois énormément.

    Vous, qui ne vous êtes jamais produit au Printemps de Bourges, allez y jouer en tête d’affiche. Que ressentez-vous ?

    De la reconnaissance et de l’émotion. C’est un festival iconique. J’ai entendu parler de son remarquable dispositif, les Inouïs, qui contribue à soutenir l’émergence de nouveaux talents. Comme j’ai à cœur de le faire à chaque concert, je donnerai le maximum d’énergie et d’amour. C’est grâce à mon père, enfant des corons comme ma mère, que j’ai eu accès à la chanson française, Barbara, Brel, Ferré, Nougaro, Ferrat… Il est fan de Georges Brassens. À la maison, la chanson à texte a toujours fait partie de la culture musicale. Mes parents nous ont inculqué la culture de la différence et l’ouverture à l’autre. C’est ce qu’à mon tour je cherche à transmettre à travers mon piano.

    www.sofianepamart.comMusiqueprintemps de bourgesfestival
    France24 - World

    Under the radar: Covering your online tracks

    Issued on: 15/04/2022 - 15:43

    In our hyper-connected world, it’s increasingly difficult not to leave digital footprints, whether it's on the internet or social media. Every move we make is tracked by our smartphones: our online searches, interests and movements. Often, we are unaware of how our data can be used. But more and more users are becoming conscious of threats to their freedom, from data collection by internet giants to mass surveillance. Some are now trying to pass under the radar of algorithms. Our reporter met pro-democracy activists in Hong Kong, teenagers in Morocco and activists in Germany.

    A documentary co-produced with Arte.

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    Meta's Facebook agrees to pay $90 million to settle privacy lawsuit

    Facebook ‘operating in the shadows,’ whistleblower tells US Congress

    France fines Google, Facebook record €210 million over tracking online activity

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Atrocities in Ukraine War Have Deep Roots in Russian Military

    Anton Troianovski

    In a photograph from the Kyiv suburb of Bucha, Ukraine, a woman stands in the yard of a house, her hand covering her mouth in horror, the bodies of three dead civilians scattered before her. When Aset Chad saw that picture, she started shaking and hurtled 22 years back in time.

    In February 2000, she walked into her neighbor’s yard in Chechnya and glimpsed the bodies of three men and a woman who had been shot repeatedly in front of her 8-year-old daughter. Russian soldiers had swept their village and murdered at least 60 people, raped at least six women and plundered the victims’ gold teeth, human rights observers found.

    “I am having the most severe flashbacks,” Ms. Chad, who now lives in New York, said in a phone interview. “I see exactly what’s going on: I see the same military, the same Russian tactics they use, dehumanizing the people.”

    The brutality of Moscow’s war on Ukraine takes two distinct forms, familiar to those who have seen Russia’s military in action elsewhere.

    There is the programmatic violence meted out by Russian bombs and missiles against civilians as well as military targets, meant to demoralize as much as defeat. These attacks recall the aerial destruction in 1999 and 2000 of the Chechen capital of Grozny and, in 2016, of the Syrian rebel stronghold of Aleppo.

    And then there is the cruelty of individual soldiers and units, the horrors of Bucha appearing to have descended directly from the slaughter a generation ago in Ms. Chad’s village, Novye Aldi.

    Civilian deaths and crimes committed by soldiers figure into every war, not least those fought by the United States in recent decades in Vietnam, Afghanistan and Iraq. It has always been difficult to explain why soldiers commit atrocities, or to describe how the orders of commanders, military culture, national propaganda, battlefield frustration and individual malice can come together to produce such horrors.

    In Russia, however, such acts are rarely investigated or even acknowledged, let alone punished. That leaves it unclear how much the low-level brutality stems from the intent of those in charge or whether commanders failed to control their troops. Combined with the apparent strategy of bombing civilian targets, many observers conclude that the Russian government — and, perhaps, a part of Russian society — in reality condones violence against civilians.

    Some analysts see the problem as a structural and political one, with the lack of accountability of the Russian armed forces magnified by the absence of independent institutions in Vladimir V. Putin’s authoritarian system or the Soviet Union before it. Compared with the West, fewer people harbor any illusions of individual rights trumping raw power.

    “I think there is this kind of culture of violence,” said Volodymyr Yermolenko, a Ukrainian philosopher. “Either you are dominating, or you are dominated.”

    In Ukraine, Russian soldiers, by all appearances, can continue to kill civilians with impunity, as underscored by the fact that virtually none of the perpetrators of war crimes in Chechnya, where the Kremlin crushed an independence movement at the cost of tens of thousands of civilian lives, were ever prosecuted in Russia.

    Back then, Russian investigators told Ms. Chad that the killings in Novye Aldi might have been perpetrated by Chechens dressed up as Russian troops, she recalls. Now, the Kremlin says any atrocities in Ukraine are either staged or carried out by the Ukrainians and their Western “patrons,” while denouncing as a “Nazi” anyone who resists the Russian advance.

    Many Russians believe those lies, while those who do not are left wrestling with how such crimes could be carried out in their name.

    Violence remains commonplace within the Russian military, where more senior soldiers routinely abuse junior ones. Despite two decades of attempts at trying to make the army a more professional force, it has never developed a strong middle tier akin to the noncommissioned officers who bridge the gap between commanders and lower-ranking soldiers in the American military. In 2019, a conscript in Siberia opened fire and killed eight at his military base, later asserting that he had carried out the shooting spree because other soldiers had made his life “hell.”

    Experts say that the severity of hazing in the Russian military has been reduced compared with the early 2000s, when it killed dozens of conscripts yearly. But they say that order in many units is still maintained through informal systems similar to the abusive hierarchies in Russian prisons.

    To Sergei Krivenko, who leads a rights group that provides legal aid to Russian soldiers, that violence, coupled with a lack of independent oversight, makes war crimes more possible. Russian soldiers are just as capable of cruelty against fellow Russians, he says, as they are against Ukrainians.

    “It is the state of the Russian army, this impunity, aggression and internal violence, that is expressed in these conditions,” Mr. Krivenko said in a phone interview. “If there were to be an uprising in Voronezh” — a city in western Russia — “and the army were called in, the soldiers would behave exactly the same way.”

    But the crimes in Ukraine may also stem from the Kremlin’s years of dehumanizing propaganda against Ukrainians, which soldiers consume in required viewings. Russian conscripts, a sample schedule available on the Russian Defense Ministry’s website shows, must sit through “informational television programs” from 9 to 9:40 p.m. every day but Sunday. The message that they are fighting “Nazis” — as their forefathers did in World War II — is now being spread through the military, Russian news reports show.

    In one video distributed by the Defense Ministry, a marine commander, Maj. Aleksei Shabulin, says his grandfather “chased fascist scum through the forests” during and after World War II, referring to Ukrainian independence fighters who at one point collaborated with Nazi Germany.

    “Now I am gloriously continuing this tradition; now my time has come,” Major Shabulin says. “I will not disgrace my great-grandfather and will go to the end.”

    That propaganda also primed Russian soldiers not to expect much resistance to the invasion — after all, the Kremlin’s narrative went, people in Ukraine had been subjugated by the West and were awaiting liberation by their Russian brethren. Mr. Krivenko, the soldiers’ rights advocate, said he had spoken directly to a Russian soldier who called his group’s hotline and recounted that even when his unit was ordered into Ukraine from Belarus, it was not made clear that the soldiers were about to enter a war zone.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Where the Russians are attacking. Ukraine said that Russian forces had launched a ground assault along a nearly 300-mile front in the east after hitting the country with one of the most intense missile barrages in weeks, including the first lethal strike on the western city of Lviv.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    Military commanders’ “attitude to the army is, basically, like to cattle,” Mr. Krivenko said. Mr. Putin has said that only contract soldiers will fight in Ukraine, but his Defense Ministry was forced to admit last month that conscripts — serving the one-year term in the military required of Russian men 18 to 27 — had been sent to the front, as well.

    Ukrainians did fight back, even though Mr. Putin called them part of “one nation” with Russians in an essay published last year that the Defense Ministry made required reading for its soldiers. The fierce resistance of a people considered to be part of one’s own contributed to the sense that Ukrainians were worse than a typical battlefield adversary, said Mark Galeotti, who studies Russian security affairs.

    “The fact that ordinary Ukrainians are now taking up arms against you — there is this sense that these aren’t just enemies, these are traitors,” he said.

    And treason, Mr. Putin has said, “is the gravest crime possible.”

    To some extent, the Russian military’s violence against civilians is a feature, not a bug. In Syria, Russia targeted hospitals to crush the last pockets of resistance to President Bashar al-Assad, a “brutally pragmatic approach to warfare” that has “its own, ghastly” logic, Mr. Galeotti said. It was an echo of Russia’s aerial destruction of Grozny in 1999 and 2000, and a prelude to the fierce siege of the Ukrainian port city of Mariupol in the current invasion.

    The killings of civilians at close range and sexual violence by individual soldiers are a separate matter. In Bucha, civilians told The New York Times that the moods and behaviors of the Russian troops grew uglier as the war progressed, and that the first soldiers to arrive were relatively peaceful.

    “You have a bunch of sleep-deprived young men with guns for whom, they feel, none of the rules apply,” Mr. Galeotti said.

    The violence has caused scholars to reassess their understanding of the Russian army. In a military operation that seemed — at least at first — to be aimed at winning over Ukrainians’ allegiance to Moscow, atrocities against civilians seem grotesquely counterproductive. Russia already experienced that in Chechnya, where Russian violence against civilians fueled the Chechen resistance.

    “Every dead civilian meant a bullet into a Russian soldier,” said Kirill Shamiev, who studies Russian civil-military relations at the Central European University in Vienna. “I thought that they had learned some lessons.”

    But Stanislav Gushchenko, a journalist who served as a psychologist in the Russian military in the early 2000s, said he was not surprised by the reports of Russian atrocities in Ukraine. He recalled the quotidian violence in his unit and the banal mistreatment of Russian civilians, like the time that a group of soldiers he was traveling with by long-distance train stole a cooked chicken that an older woman in their carriage had brought along for sustenance.

    In a phone interview from the southern Russian city of Rostov-on-Don, Mr. Gushchenko marveled at the Russians who now express shock.

    “I say, ‘Guys, things were about the same 20 years ago,’” he said. “You lived in your own, closed world, in some kind of bubble, or as psychologists say, in a comfort zone, and didn’t want to notice this or truly didn’t notice.”

    Alina Lobzina contributed reporting from Istanbul, and Milana Mazaeva from Phoenix, Ariz.

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    Valeurs Actuelles

    Amsterdam : deux touristes français poignardés dans le Quartier Rouge

    Une violente agression s’est produite dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 avril à Amsterdam, aux Pays-Bas. Comme l’a fait savoir Le Parisien, il était aux alentours de 3h du matin quand deux touristes français qui se promenaient dans le Quartier Rouge de la ville ont été attaqués au couteau. Âgé de 22 et 27 ans, le duo a notamment été blessé aux mains par un individu qui s’est enfui juste après les faits. « L’un d’eux a été soigné sur place et l’autre a été transféré à l’hôpital », a indiqué un porte-parole des forces de l’ordre néerlandais.

    Suspect recherché

    Pour l’heure, les motivations de l’agresseur ne sont pas connues. Le suspect est activement recherché par les autorités. L’attaque à l’arme blanche s’est déroulée dans un quartier animé bien connu des touristes, et particulièrement bondé en ce week-end de Pâques. Les deux victimes ont annoncé leur volonté de porter plainte.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    'A dozen terrorists' killed in air strikes in central Mali, army says

    Issued on: 17/04/2022 - 11:15

    NEWS WIRES

    Mali's army said Saturday that it had killed "a dozen terrorists" including a French-Tunisian jihadist in air strikes in the centre of the Sahel nation.

    The armed forces carried out two strikes on Thursday "to neutralise a dozen terrorists in the forest of Ganguel" about 10 kilometres (six miles) from the village of Moura, the general staff said in a press release.

    "These strikes made it possible to neutralise some cadres of the GSIM," (the Group to Support Islam and Muslims, the biggest jihadist alliance in the Sahel) it said, "including Samir Al-Burhan, a Franco-Tunisian terrorist cadre".

    The army said it acted on the basis of precise information regarding a "group of terrorists" it said had come "to boost the morale" of GSIM fighters and provide support to them after their "serious setback at Moura".

    Mali's military-dominated government says it "neutralised" 203 jihadists in Moura at the end of March, but witnesses interviewed by media and Human Rights Watch (HRW) say soldiers actually killed scores of civilians with help from foreign fighters.

    No photos or video to support either the Malian authorities' or HRW's account have emerged from Moura since then.

    The UN mission in Mali has for days been asking in vain to be allowed to send a team of investigators to the area.

    Ruled by a military junta since August 2020, Mali has been in a political crisis since 2012.

    The spread of jihadists from the north of the vast, impoverished country has spilled into neighbouring Burkina Faso and Niger and the conflict has become more complicated with emergence of local militias and criminal gangs.

    Thousands of soldiers and civilians have been killed in the conflict, and hundreds of thousands have been forced to flee their homes.

    (AFP)

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    UN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces

    EU halts military training in Mali, German foreign minister to hold talks with junta

    Truth or Fake

    Moura massacre in Mali: Debunking claims that civilians were armed

    Valeurs Actuelles

    Grand Est : un automobiliste fuit la police et percute un poteau, son passager décède dans l’accident

    Le contrôle routier a viré au drame. Dimanche 17 avril, une voiture a violemment percuté un poteau à Mont-Saint-Martin, en Meurthe-et-Moselle (Grand Est). Comme l’a rapporté France Bleu, le conducteur s’en est sorti mais son passager est décédé à cause de la violence du choc. L’accident est arrivé alors que l’automobiliste venait de fuir un contrôle de police. Celui-ci a été arrêté et placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de la ville.

    Arme à la main

    Les faits se sont déroulés dans la zone artisanale et commerciale de Mont-Saint-Martin. Tout a commencé lorsque vers 23h. Les deux occupants du véhicule ont été sermonnés par un autre automobiliste en raison d’un refus de priorité. Alors que le duo a tenté de partir, l’autre individu l’a rattrapé et lui a bloqué la route. L’un des automobilistes de la voiture accidentée aurait sorti une arme, avant que la police n’intervienne sur place. C’est à ce moment-là que l’automobiliste a pris la fuite et est entré en collision avec le poteau. Les investigations devront éclaircir la situation, et déterminer si l’arme était factice ou non.

    Meurthe-et-Moselle : les dernières actualités

    Quatre ex-policiers de la BAC de Nancy se voient confirmer leur exclusion de la police

    Nancy : un adolescent interpellé après avoir tenté de ravitailler la prison en stupéfiants et lames de scies à métaux

    Meurthe-et-Moselle : un clandestin libyen menace de mort et de viol des policiers

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    US judge throws out Biden mask mandate for planes and trains

    A federal judge in Florida has struck down the Biden administration's mask mandate for airplanes and other forms of public transit, calling it unlawful.

    US District Judge Kathryn Kimball Mizelle said the national public health agency had exceeded its legal powers in issuing the mandate.

    The US transit authority said it would now no longer enforce mask wearing.

    The US Centers for Disease Control and Prevention (CDC) just last week extended the mandate until 3 May.

    Judge Mizelle is based in Florida, but federal judges can issue rulings that block nationwide government policies.

    Her order on Monday effectively removes the masking requirement in all airports, trains, taxis and transit hubs.

    White House press secretary Jen Psaki called the decision "disappointing" and noted that the CDC still recommends travellers cover their mouths and noses.

    The CDC did not immediately respond to a request for comment to Monday's ruling.

    Last week US Surgeon General Vivek Murthy said the mandate had been extended into May because of rising Covid-19 cases.

    The lawsuit was first brought in July 2021 by the conservative group Health Freedom Defense Fund (HFDF) and two Florida residents who said wearing masks increased their anxiety and panic attacks.

    The plaintiffs argued that the CDC mandate was "arbitrary and capricious" because it gave exemptions to certain groups - like children under two years of age - but not to others.

    In her ruling, Judge Mizelle, who was appointed by former President Donald Trump, found that the CDC had improperly invoked what is known as the "good cause exception", allowing the agency to skip public notice and comment on the mandate.

    "Because 'our system does not permit agencies to act unlawfully even in pursuit of desirable ends,'" Judge Mizelle wrote, invoking another case, "the Court declares unlawful and vacates the Mask Mandate."

    Shortly after the legal decision was issued, the Transportation Security Administration - which runs US airport security - confirmed it would no longer enforce the mask mandate.

    United Airlines, Delta Air Lines, Alaska Airlines and American Airlines said face coverings would no longer be required on domestic flights and certain international flights.

    Since the CDC first issued a public health order in February 2021 requiring masks for travellers, more than 7,000 unruly passenger incidents have been reported - 70% of them involving masking rules, according to the Federal Aviation Administration.

    The Biden administration's Covid-19 mandates have had mixed success in the court system.

    The Supreme Court in January blocked the White House from enforcing its sweeping vaccine-or-test rule for employees at large private companies.

    But the Biden administration's requirement that all federal employees be vaccinated against Covid-19 was upheld on appeal earlier this month.

    More on this story

    Time to remove face mask law - health secretary

    What difference will lifting face mask laws make?

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    France24 - Monde

    Cinéma : un film d’animation ougandais bientôt sur Disney+

    Publié le : 14/04/2022 - 17:29Modifié le : 15/04/2022 - 15:15

    Laura MOUSSET Suivre

    Fin 2022, la plateforme Disney+ va diffuser "Kizazi Moto: Generation Fire", une série de courts-métrages animés réalisée en collaboration avec une dizaine de créateurs africains. Ces films d'animation de science-fiction s'inspirent d’histoires et de cultures africaines. Raymond Malinga, réalisateur ougandais, qui a conçu le tout premier film d'animation de son pays pour Disney, souhaite que son travail montre les côtés positifs de l'Afrique et élargisse la diversité dans l'industrie du film. 

    Valeurs Actuelles

    Seine-Saint-Denis : une enseignante agressée par un élève, dans un collège de Saint-Denis

    Une enseignante, employée au sein d’un collège de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a été victime d’une agression en plein cours, par l’un de ses élèves, scolarisé en classe de 4e. Les faits, relatés par CNews, se sont déroulés vendredi 15 avril. Tout a commencé lorsque, pendant ce même cours, l’enseignante a demandé à l’élève en question de quitter les lieux. Ce dernier, furieux, a d’abord refusé d’obtempérer, avant de se lever pour asséner un certain nombre de coups à son professeur. Ce sont ses camarades qui ont mis fin au déchaînement de violence de l’adolescent. 

    L’adolescent placé en garde à vue 

    Après l’agression, l’enseignante a été conduite à l’hôpital et a déposé une plainte, poursuit la chaîne d’information. Quant à l’auteur de ces violences, jusqu’à présent inconnu pour des faits similaires, il a été placé en garde à vue. L’établissement scolaire envisage des sanctions à son encontre. Une agression comme celle-ci, d’après le personnel du collège, n’a rien de surprenant. « Cet incident n’est en rien un phénomène isolé, détaillent les professeurs dans un communiqué cité par nos confrères. Il est le symptôme d’une situation qui se dégrade dramatiquement ces dernières années, essentiellement en raison d’un manque de moyens et de personnels. »  

    Dans le même communiqué, l’équipe enseignante a par ailleurs pointé le refus du rectorat de Créteil de revoir le classement du collège, actuellement en REP (Réseaux d’éducation prioritaire). « Au lieu de cela, le rectorat prévoit une énième fermeture de classe pour la rentrée prochaine : les effectifs explosent, soulignent les professeurs. Certains collègues, absents depuis plus de six mois, ne sont toujours pas remplacés : les élèves en pâtissent. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Au Nicaragua, des cours de natation pour migrants voulant franchir le Rio Grande

    Publié le : 13/04/2022 - 17:13

    Samia METHENI Suivre

    Deux rangées d'apprentis nageurs brassent vigoureusement l'eau de la piscine pour créer un courant que doit franchir Darling, une Nicaraguayenne qui s'entraîne pour traverser à la nage le Rio Grande, prendre pied sur la rive nord et entrer illégalement aux États-Unis.

    BBC

    SANS TITRE

    We'll be closing off for a little while in about 15 minutes, but we'll be back for a hectic afternoon jam-packed which managers speaking to the media.

    In the meantime, why not take in the latest Football Daily?

    The Monday Night Club discussed Sean Dyche's Burnley exit and what next for Derby.

    Listen here.

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    Mark Lawrenson

    BBC football on BBC Radio 4

    More from Mark Lawrenson on Liverpool potentially winning all four trophies:

    "I would imagine that Jurgen Klopp bans any talk about a quadruple what's so ever.

    "You have to take one game at a time because in football you never ever know.

    "Liverpool never prioritise a trophy and say that's the one we have to win, they are just grateful to win anything and you say that to people and they look at you and go yeah but come on, you'd rather win the Premier League than the Champions League.

    "Anything you win is an absolute bonus."

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    Man Utd need a new spine of the team and to be realistic in their targets. I think Timber, Neves and David would fit the bill. Just as important how much dead wood can be shifted on. Either way, the new coach will have his work cut out for him.

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    TheTurboBear: Man Utd have better track record with signing young, relatively unknown players and making them into superstars than with buying actual superstars and making them fit the team.

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    Mark Lawrenson

    BBC football expert on BBC Radio 4

    Let's get the thoughts of former Liverpool defender Mark Lawrenson now who was on Radio 4 this morning ahead of Liverpool v Manchester United.

    "This one does feel special, once you factor in the result that Liverpool got a Old Trafford when they completely took Manchester United apart in terms of football sense.

    "It will be interesting to see the way Manchester United approach this because that defeat clearly hurt them and the supporters who will be inside the stadium will be making sure that there is some kind of performance from United tonight.

    "The only problem is we've seen under Ralf Rangnick is that they haven't been able to play a full 90 minutes were they have been in like a good position and playing extremely well, it's only been 45 minutes and they concede loads of goals as well."

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    The likes of Kane, Mbappe, Haaland, etc would obviously help transform United, but to add a bit of realism to things would any of them want to join? The thing that Klopp has done so well is improving players that have been bought and turning them into World Class stars. Ten Hag could well be capable of it, but surely targeting youngsters with capacity to improve (from the Wunderkids article perhaps?) is what they need to aim for?

    Newcastle v Crystal Palace (Wed, 19:45 BST)

    Newcastle United

    Howe on preparing for Palace: "We will train in the morning and then the players will go home, have a rest and come to the stadium. I really enjoy the night games and I certainly enjoy them here. They give you a slightly different buzz so we're looking forward to it.

    "Crystal Palace have had a very good season. Obviously they'll be disappointed to go out in the FA Cup semi-final but Patrick Vieira has done an incredible job there & they've had an excellent season so I expect a very tough game."

    Newcastle v Crystal Palace (Wed, 19:45 BST)

    Newcastle United

    Howe on the Newcastle fans: "It's such a privilege to play in the stadium & the atmosphere that the supporters have created is fantastic. We needed that support on Sunday and they got that reward with the goal at the end. It was a big thank you from us to them for sticking with us."

    Newcastle v Crystal Palace (Wed, 19:45 BST)

    Newcastle United

    Howe on Bruno Guimaraes: "He's certainly ready to play 95 minutes. The goal is a great example of that. It was a great sign for him & the scenes afterwards brings a smile to my face seeing his reaction & how happy he is. He wants to be the very best he can be.

    "The goal at the end of the Leicester game was a big thank you to fans for all they've given us. The relationship with fans is in a really good place. We want to win & entertain - we're building towards that & we're not there yet. But we're giving everything."

    Newcastle v Crystal Palace (Wed, 19:45 BST)

    Newcastle United

    Howe on Matt Targett's future: "Matt's done very well. There are still games to play & opinions to be fully formed. But he has fitted well into the team, he showed composure to not kick the ball out of play for the goal on Sunday. We're very pleased with him."

    Newcastle v Crystal Palace (Wed, 19:45 BST)

    Newcastle United

    Howe on team news: "No new injuries for this game. Ryan Fraser is going to have another scan on his hamstring this week to see how it is - he has had two conflicting opinions so far. Kieran Trippier & Callum Wilson are still on track to hopefully play this season."

    Newcastle v Crystal Palace (Wed, 19:45 BST)

    Newcastle United

    Howe on looking to hit the 40-point mark: "We know the importance of this week. Two massive games for us & we're keen to hit that mark as quickly as possible. We know nothing is guaranteed in this league so we'd love to finish off this run of home games with another win."

    Newcastle v Crystal Palace (Wed, 19:45 BST)

    Newcastle United

    Howe on building on Sunday's win against Leicester: "We want to see the same intensity and desire to win that we did on Sunday. We want that defensive resilience but we want more control and I'd love to see us express ourselves with the ball more."

    Newcastle v Crystal Palace (Wed, 19:45 BST)

    Newcastle United

    We'll be hearing from Newcastle boss Eddie Howe any minute after he spoke to the media this morning ahead of his side's clash with Crystal Palace.

    Stay tuned.

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    Stephen Warnock

    Former Liverpool defender on BBC Radio 5 Live

    More from Stephen Warnock on Liverpool v Manchester United at Anfield later:

    "The one thing Liverpool won't be is complacent, they can't be because of what's ahead of them.

    "The drive to succeed in all four trophies, they've won already and in a final of another.

    "It's all about putting pressure on Manchester City because they play Brighton tomorrow."

    On Manchester United:

    "The worrying thing is for Manchester United fans is that you get the like of David de Gea coming out and saying we don't know what's going wrong, we don't know how to fix this.

    "The man in charge should be able to fix this and news is reporting over the last couple of days that Erik ten Hag will come in, is he going to be the man fix it but they need it fixing quicker.

    "They don't want to go to Anfield tonight and be on the end of another hammering which is quite possible but they way that they have played, they are so inconsistent, they don't look like they understand the system they are playing in and they are heavily reliant on Ronaldo to score the goals to get them out of trouble."

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    Fascinating reading who's needed at Man Utd. Be interesting to see who actually arrives (low expectations of board really backing new manager beyond one marquee signing).

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    Stephen Warnock

    Former Liverpool defender on BBC Radio 5 Live

    Former Liverpool and England defender Stephen Warnock was on 5 Live Breakfast earlier looking ahead to Liverpool v Manchester United.

    "I think it will be a good game, obviously the rivalry between the two clubs is huge.

    "The form - you look at the two clubs and Liverpool are the form team, United are all over the place at the moment, they can't string results together and they cant any performances together but they'll always make it tough.

    "Coming to Anfield, I don't see anything but a Liverpool victory just because of the way Liverpool have been playing of late."

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    Terence: Three players United need to transform themselves are Mbappe, Haaland and Kante.

    It is the stuff of management dreams - a blank cheque to build the most exciting young starting XI in world football.

    But that is exactly what new BBC Sounds podcast Wunderkids is offering, in fantasy form at least, over its 11 episodes. The first nine are available to listen to now.

    The Wunderkids team, in conjunction with BBC Sport, have come up with 11 players, and presenter Steve Crossman will be joined by experts to discuss the latest inclusion, with one new player revealed each week.

    The criteria are simple - each player must be young and have the potential to become the next superstar in their position.

    But we are not going for the obvious names - Kylian Mbappe, Erling Braut Haaland or Jadon Sancho - we are looking at the players who are still on the verge of making the breakthrough into the big time.

    In this week's episode, we select a player Ajax fans are thrilled with and one who Manchester City are tipped to pursue - defender Jurrien Timber. And if you want to look at those to have made our XI so far - including Manchester City forward Julian Alvarez, Bayer Leverkusen winger Florian Wirtz and Barcelona midfielder Gavi - just scroll to the bottom of this page.

    Full story.

    On this week's MOTD Top 10 podcast, Gary Lineker settles the Frank Lampard v Steven Gerrard debate once and for all... or does he?

    L'Humanité

    Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

    Il était une fois

    Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

    Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

    Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

    Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

    L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

    Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

    Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

    Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

    C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

    Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

    Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

    Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

    Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

    Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

    Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

    Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

    Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

    Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

    Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

     

    grèvescitroënAutomobile
    Valeurs Actuelles

    Bordeaux : un chauffard percute un camion de pompiers et prend la fuite

    Dimanche 17 avril, un accident de la circulation a eu lieu tôt dans la matinée à Bordeaux, en Gironde. Comme l’a rapporté Sud Ouest, un véhicule de secours et d’assistance aux blessés (VSAB) a été percuté par une voiture. Le camion de pompiers était parti de la caserne pour une intervention, lorsqu’il est entré en collision avec l’autre véhicule vers la place Ravezies. Le conducteur de la voiture a immédiatement pris la fuite après l’impact.

    Le fuyard retrouvé

    Quant au VSAB, il s’est retrouvé couché sur le flanc, et une équipe de Bruges (Gironde) a dû intervenir sur place. Les occupants du fourgon ont été choqués et légèrement blessés, et la prise en charge de la victime pour laquelle ils devaient intervenir a été retardée. Le numéro de la plaque d’immatriculation du chauffard étant tombée sur la chaussée après le choc, il a pu être retrouvé. Il s’agit d’un Mérignacais âgé d’une trentaine d’années. Il a été interpellé et placé en garde à vue pour blessures involontaires, conduite en état d’ivresse et délit de fuite.

    Bordeaux : les dernières actualités

    À Bordeaux, des courses de voitures exaspèrent les riverains, la police et la mairie aux abonnés absents

    En soutien à l’Ukraine, LREM réclame… la suspension du jumelage de Bordeaux avec Saint-Pétersbourg

    Des gilets jaunes ont bloqué l’autoroute vers Bordeaux

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Elles sont l'avenir de l'Europe

    Publié le : 08/04/2022 - 12:46

    Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

    Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

    Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

    Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

    >> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

     

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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    Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

    présidence française de l'UE

    Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

    La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

    BBC

    VHS tapes sent to the South Pacific - how football's data boom began

    Last updated on 18 April 202218 April 2022.From the section Football

    It was another gorgeous day in Fiji as Richard Pollard arrived to work at the University of the South Pacific in March 1986.

    Checking his pigeon-hole on the way to his office he found a padded envelope among the usual correspondence. It had an airmail sticker and a postmark from Watford, England.

    Inside was a VHS videocassette and a letter. The tape contained recordings of Watford matches against Chelsea in the First Division and Crewe Alexandra in the Milk Cup. The letter was from Watford manager Graham Taylor, who politely asked for the cassette to be returned to England "together with an analysis in due course".

    This is how match analysis was carried out by a top-level English club in the 1980s - trusting the only tape recording of a game to long-distance airmail, having the analysis done by hand and then returned over 12 months later.

    By the mid-1980s, Pollard had already been fascinated by football data for over two decades. Like other fledgling analysts of the 1960s, he'd read the earliest published works of Charles Reep (1904-2002), seen by some as the Godfather of modern football analysis.

    Reep was the first data analyst to work directly with a professional football club, starting at Brentford in 1951 and finding great success with Wolves later in the same decade.

    Pollard was one of several people inspired by Reep's work to visit his Plymouth home, a pilgrimage that usually involved long afternoons of tea, sandwiches and football discussion.

    By the time of Pollard's first visit in the mid-1960s, Reep had accumulated hundreds of matches worth of data detailing passing moves, attempts at goal or where teams won and lost possession. In his cosy front room, piles of handwritten notes, typed-out formulas and large boards showcasing the latest match diagrams would be pored over and dissected.

    Reep had developed a unique technique that allowed him to collate data for each team in real time. The problem was he had to do everything by hand. To prepare a chart from his notes of every passing move from, say, the 1958 World Cup final, he would spend 80 hours working on it. Pollard would soon be able to work much faster.

    "When the computer revolution started, not to be left behind, I did a degree in applied computer science," Pollard says. "One course was statistical computing. I soon realised that Reep's data lent itself to the sort of multivariate analysis that could only be done on a computer."

    The computer in question, the Atlas 1, is now homed at the Science Museum in Kensington but between 1964 and 1972 it was in place at Gordon Square in Bloomsbury for use by the University of London. Within handsome Georgian terraces was hidden the windowless concrete bunker that housed the computer. Students rarely got to see it in action.

    Anyone requiring use of the Atlas machine would punch a series of cards, drop them at reception and return 24 hours later to pick up the printout of their results. This is what Pollard did in February 1969, thus becoming the first person to carry out analysis of a football match using a computer.

    "Reep sent me summary performance data for 100 matches," says Pollard. "Each team, for each match, had 68 different performance measures. So that was a total of 13,600 values.

    "The initial aim of the analysis was first to summarise the distribution of values for each of the 68 variables: mean, standard deviation etc. Then to test to see which values differed significantly between winning and losing teams."

    Early results were inconclusive but Reep continued amassing more data. Meanwhile, Pollard was on the move again, this time for two years at university in Belo Horizonte, Brazil.

    When he returned to England in 1975, he bought a house that happened to be about a mile down the road from football manager Graham Taylor. Now things really took off.

    Pollard soon realised that Taylor liked to employ an all-out attacking style similar to that favoured by Reep, so he put them in touch. This led to Pollard analysing games during the 1980-81 season as Watford finished ninth in the Second Division.

    "The second game I recorded was when Watford beat Southampton [in the League Cup]," recalls Pollard.

    "Southampton were riding high in Division One and they won the first leg 4-0 at The Dell, but Watford took the second leg 7-1. In a subsequent round they beat Nottingham Forest, the European Cup holders, 4-1. Another 'night of nights' as Reep called it."

    Pollard worked with Reep in monitoring a range of metrics, beyond simple shots, corners and offsides. The key measure was a 'reacher', the number of times a team managed to pass the ball into the attacking third. A 'static' was a throw-in, corner, or free-kick in the attacking third. A 'regained possession' measured how many times a team won the ball back in the attacking third through pressing.

    All of these measures are known to be important in winning football matches and form the backbone of modern analysis. Pollard was doing this under the radar 40 years ago.

    Soon he was on the move again, this time to a university job in Fiji, where he continued his football analysis in his spare time, providing in-game stats for local radio and writing a column for the Fiji Sun newspaper.

    He recalls: "In the 1985 Fijian Cup final, during my half-time summary I commented that the two teams were exactly matched on shots and 'reachers' and said it would take more than penalties to separate them. Several hours later, with penalties tied at 12-12, darkness had fallen and the game was declared a draw."

    Pollard's work permit at the university didn't allow him to be paid for any outside work, so his newspaper editor would assign him to games on the far side of the islands and pay generous expenses.

    "I used to take the whole family in our little Suzuki Jeep on these free long weekends in hotels on the beach," he says.

    "I used to tell the editor that his readers were better informed about football than anywhere else in the world!

    "But there was no television coverage in Fiji. My father used to send me World Cup video recordings from England and I could then replay them in the video lab as many times as I wanted."

    Access to video footage opened up new opportunities for analysts at this time. It allowed more aspects of the game to be investigated and some counterintuitive findings were unearthed. When Taylor sent his video, Pollard found that Watford conceded more attempts at their goal when they had more defenders back in the penalty area, for example.

    He also spent time accurately noting the position of each attempt at goal. He explained this to Taylor in a letter sent in January 1986. Pollard later expanded this into a paper he wrote at the University of the South Pacific titled 'Soccer Performance Analysis and its Application to Shots at Goal'. It was the seed from which the expected goals metric has flourished.

    Pollard's paper used data from different divisions of English football between the late 1950s and 1980s, the 1982 World Cup, the North American Soccer League and, of course, the Fiji National League. In total around 20,000 shots were included in the study, revealing similar results across the leagues and decades.

    It showed that between 9% and 13% of all shots produced a goal and the goal-to-shot ratio was in the range 8.2 to 10.6. Further insights were gleaned from the distribution of shots attempted from inside and outside the penalty area.

    Inside-the-area shots produced goals from 15% of attempts while this figure dipped to just a 3% success rate from outside the box. Such figures might seem reassuringly familiar to analysts today but 40 years ago it was pioneering work.

    Pollard's work on shot locations would continue but his association with Taylor petered out.

    "The timing was bad," says Pollard. "There was a military coup in Fiji, so I didn't renew my contract at the university and headed for the United States without a job, while at the same time [Taylor] was in the process of leaving Watford for Aston Villa."

    Taylor's ascent saw him eventually become England manager. When Norway defeated his side 2-0 in a 1994 World Cup qualifier played in Oslo they had another Reep-disciple at the helm, Egil Olsen. Reep himself was at the game as a guest of the Norwegian Football Association.

    Pollard settled in California and went on to devise a method of ranking national teams that was rejected by Fifa but seems to give more accurate results. He has travelled to Malawi and China to give analysis talks and he advised Bhutan on how to maximise their Fifa ranking, helping them move up 40 places in the process.

    And expected goals (or xG) has, at least in some people's eyes, become the go-to metric for assessing a side's long-term success. These underlying figures could be said to give a better chance of judging a team's overall performance - uninfluenced by individual factors such as error or brilliance - than actual results.

    Like much of the history of football analysis, Pollard was at the centre of this revolution as well.

    Rob Haywood is the author of the forthcoming book Many Impossible Things: The Ingenious Evolution of Football Data

    BBC

    Barcelona 0-1 Cadiz: Shock Nou Camp defeat leaves Real Madrid closer to La Liga title

    Last updated on 18 April 202218 April 2022.From the section European Football

    Barcelona suffered a shock home La Liga defeat by relegation-threatened Cadiz to leave leaders Real Madrid closer to clinching the Spanish title.

    The visitors began the day in the bottom three but Lucas Perez poked in from close range just after half-time to boost their survival prospects.

    This was Barca's first La Liga loss since 4 December, ending a 15-match unbeaten league run.

    Second-placed Barca trail Real Madrid by 15 points with seven games left.

    Any hopes the Catalans retained of derailing their great rivals' bid for a 35th top-flight title were slim before the visit of Cadiz, but this result will serve as a reminder of the gulf between Spain's dominant teams.

    Barca have been resurgent under Xavi since his appointment as manager in November and even thrashed the league leaders 4-0 at the Bernabeu last month.

    But the Nou Camp club have endured a chastening week, with this defeat coming five days after they were beaten at home by Eintracht Frankfurt and eliminated from the Europa League semi-finals.

    January's Premier League signings Pierre-Emerick Aubameyang and Adama Traore were left out of the starting XI against Cadiz before being brought on as the home side sought an equaliser, but the visitors held firm.

    Victory takes Cadiz two points clear of the relegation zone with six matches left.

    Line-ups

    Formation 4-3-3

    Formation 4-2-3-1

    Match Stats

    Live Text

    Match ends, Barcelona 0, Cadiz 1.

    Second Half ends, Barcelona 0, Cadiz 1.

    Jordi Alba (Barcelona) is shown the yellow card.

    Foul by Eric García (Barcelona).

    Lucas Pérez (Cadiz) wins a free kick in the defensive half.

    Foul by Ousmane Dembélé (Barcelona).

    Iván Alejo (Cadiz) wins a free kick in the defensive half.

    Offside, Cadiz. Santiago Arzamendia tries a through ball, but Iván Alejo is caught offside.

    Ferran Torres (Barcelona) is shown the yellow card.

    Foul by Eric García (Barcelona).

    Lucas Pérez (Cadiz) wins a free kick in the defensive half.

    Substitution, Barcelona. Óscar Mingueza replaces Sergiño Dest.

    Attempt blocked. Gavi (Barcelona) right footed shot from the centre of the box is blocked.

    Attempt saved. Pierre-Emerick Aubameyang (Barcelona) right footed shot from the right side of the six yard box is saved in the centre of the goal. Assisted by Jordi Alba.

    Foul by Adama Traoré (Barcelona).

    Alfonso Espino (Cadiz) wins a free kick in the defensive half.

    Attempt blocked. Jordi Alba (Barcelona) right footed shot from outside the box is blocked.

    Corner, Barcelona. Conceded by Jeremías Ledesma.

    Attempt saved. Eric García (Barcelona) right footed shot from outside the box is saved in the bottom right corner.

    Corner, Barcelona. Conceded by Álex Fernández.

    BBC

    Ladonia was facing a constitutional crisis because we had no queen, and the queen's heirs did not respond to our attempts to contact them – Queen Carolyn

    In a Sydney suburb in 1981, a teenage George Cruickshank and his two friends painted a border line in his backyard and declared the 10-sq-metre patch the provisional territory of the Empire of Atlantium. After being crowned Emperor George II, Cruickshank issued a unilateral declaration of independence from the Commonwealth of Australia. The trio hoisted a flag and the micronation of Atlantium officially came into being.

    Atlantium is one of more than a hundred micronations across the world. A micronation is a self-proclaimed sovereign state that lacks a legal basis for its existence. As a consequence, micronations are not recognised by established nation states, but that does not deter them from assuming the ceremony, pomp and even governance structures of them.

    Imitation is not necessarily a form of flattery, however. Micronation founders like Cruickshank seek to challenge the notion of a nation state by proving how artificial a construct they really are.

    "The idea of a sovereign nation state having complete authority over its citizens within defined borders is only a fairly recent development, and it led to all of the horrors of the 20th Century," says Cruickshank.

    While the interest of Atlantium’s other co-founders eventually waned, Cruickshank became increasingly absorbed by the affairs of his micronation. He issued stamps, minted coins and banknotes, appointed diplomatic representatives and designed a series of flags and insignia. He also adopted a decimal calendar system which divides the year into 10 months.

    In 2008, he bought an 80-hectare rural property about 350km (217 miles) from Sydney, which became Atlantium’s administrative capital. The emperor spends most of his weekends at Concordia in the Province of Aurora, where he drafts policy statements and exchanges letters with other micronation leaders and Atlantium’s "unaccredited diplomatic representatives" in the United States, Singapore and Switzerland. Atlantium’s national anthem takes its name from the province. The Auroran Hymn is the excerpt of a soaring symphony by 19th Century composer, Camille Saint Saens.

    Atlantium has a cabin, that functions as Government House, and a post office (Credit: Jessica Mudditt)

    Atlantium supports the right to unrestricted international freedom of movement, so it doesn't issue visas to visitors like myself who come to stay at the capital, which is listed on Airbnb as "the smallest country in Australia".

    The off-grid, 0.75-sq-km (0.29-sq-mile) property consists of bushland and a cabin that functions as Government House. An adjoining post office sells currency, stamps and postcards, the latter of which can be slotted into a red post box. A 4m-high (13ft) pyramid flanked by two guardian sphinxes faces the Capitaline Column, which is topped with the national symbol of a wedge-tailed eagle. Near its southern border with Australia, kangaroos nibble at shrubs lining Lake De Hollanda.

    Atlantium’s territory is twice the size of the Vatican and its 3,000 "citizens" come from 100 countries, although most have never set foot on it.

    Atlantium meets the four criteria of a state as defined by Montevideo Convention of 1933, says Cruickshank. It has a permanent population (if you count its 3,000 remote citizens, that is, otherwise Cruickshank is there every weekend), a defined territory, a government, and the capacity to enter into relations with the other states. To date, though, other nations have been less willing to interact with Atlantium, and it is still some way from ever being recognised as a nation.

    "A micronation founder may say that it satisfies the definition in international law of being a state," says Harry Hobbs, a lecturer at the University of Sydney and the co-author of a new book called Micronations and the Search for Sovereignty. "The problem is that it lacks a lawful basis to exercise sovereignty over a territory."

    Cruickshank isn’t bothered by the lack of recognition.

    "Atlantium isn’t striving for legal recognition as a sovereign state. It is intended to make people question the existence of traditional nation states," says Cruickshank when we meet at Atlantium’s Sydney Representative Office (which is the drawing room of his apartment).

    Game of thrones

    When Queen Carolyn of Ladonia ascended the throne in 2011, Emperor Cruickshank reached out with a message of congratulations.

    "George was quick to extend a hand of friendship and invited me to attend a micronations conference in London," she says.

    Ladonia was founded in 1996 following a protracted legal dispute between local authorities in Sweden over a set of sculptures built by the late Lars Vilks. Its first queen had reigned for 14 years when she abruptly ceased performing duties. At the time, Carolyn Shelby was serving as a cabinet minister.

    "Ladonia was facing a constitutional crisis because we had no queen, and the queen's heirs did not respond to our attempts to contact them," she explains from her Chicago residence.

    With the queen abdicating in absentia, elections were held to find a new one. Ladonia’s constitution stipulates that it will never be ruled by a king.

    "Historically, women have gotten the short end of the stick when it comes to being rulers, so Ladonia’s founders wanted to reverse that trend," says Queen Carolyn. "It was also thought that ensuring the throne is occupied by a woman serves as a peaceful and stabilising force for the monarchy."

    Queen Carolyn is the second queen of Ladonia, whose constitution stipulates that it will never be ruled by a king (Credit: Jonatan Jacobson/Mikronationer)

    Queen Carolyn travelled to the micronation’s remote capital of Nimis in Sweden for the coronation ceremony. Nimis is a series of wooden sculptures in a nature reserve which is only accessible by foot, covering an area of just 1 sq km (0.39 sq miles). Nonetheless, thousands of people make the pilgrimage every year.

    Queen Carolyn's 26-year-old daughter, Crown Princess Greta, lives in Montreal and is next in line for the throne.

    "I became queen when she was 16 and at the time she thought it was stupid, but it's growing on her. She has attended a couple of state events on my behalf."

    Blurred lines

    Ladonia currently has 27,000 registered citizens, the bulk of whom are from Sweden, the United States and Russia. Its citizenship application page underscores that the citizenship certificate cannot be used for travel or to gain work rights. It is "a gesture of support for the freedom of expression and the arts, the ideals which are the foundations of this micronation".

    "People love Ladonia because it is a system of government that they chose," says Queen Ladonia. "It's not an accident of birth. We share a vision for the world that we want to build together."

    Discussions are regularly held about buying land for Ladonia’s citizens to live on.

    "It’s a question of money. Land near Ladonia is inordinately expensive. Our citizens want us to buy land in Spain or Italy. But we must buy land in a country that isn't going to swoop in and crush us."

    Part of her role is ensuring that Ladonia's community doesn’t provoke the ire of authorities and threaten its very existence.

    "We're poking fun at existing structures. If you take yourself too seriously, you start attracting negative attention from larger nations. No one wants separatists on their borders," she says.

    Atlantium has a 4m-high (13ft) pyramid called Capitaline Column for ceremonial purposes (Credit: Jessica Mudditt)

    Cruickshank has watched in dismay as some micronation founders take things too far. The Principality of Hutt River in Western Australia came into being in 1970 when Leonard Casley attempted to secede from Australia over a dispute over wheat production quotas. In 1977, Prince Leonard, as he came to be known, briefly declared war when he learned he was being pursued for unpaid tax debts.

    Hutt River earned the title of the world’s longest-running micronation, but it ultimately wound up with a $3m-Australian-dollar (£1.7m/US$2.2m) tax bill. Calsey abdicated in favour of his son in 2017, and in 2020 he was forced to sell the property and dissolve the once successful tourist site to repay the debt.

    "Prince Leonard was a canny guy, but he also had some strange ideas. He gave me some documents with numerological calculations and strange cabbalistic references that were basically designed to show that he's some sort of special person," says Cruickshank.

    A similar misfortune befell Peter Fitzek, who contests the legitimacy of the German state and founded a micronation near Berlin called the Kingdom of Germany in 2013.

    Like Calsey, ego seemed to get the better of Fitzek. "It's fairly clear that this guy believes his own publicity," says Cruickshank. "When you get into that sort of territory – when you're drinking your own Kool Aid – it gets a bit dangerous."

    In 2017, Fitzek was sentenced to almost four years in prison for operating a bank without a license and embezzlement.

    "The micronations who run into the most trouble are those which act as though they are in competition with another state," says the University of Sydney’s Harry Hobbs. "States don't want to give up jurisdiction over territory they perceive as theirs, or that they might want in the future."

    Blurred lines

    The line between fantasy and reality often becomes hazy. Queen Carolyn used to work in an IT role at the Chicago Tribune, where an editor playfully instructed her interns to stand when the "Queen" entered the room, and never to turn their backs on her.

    I’m smart enough to know that I’m not an actual monarch with real power – George Cruickshank

    "One day I walked into the newsroom and an intern stood up and was trying to get others to stand up too. Another time she brought something in my office: she handed it to me and then sort of bowed and backed out."

    Up until then, Queen Carolyn had been unaware of what the editor had been telling people about her. She found the exchange with the intern amusing.

    Atlantium has printed its own set of stamps (Credit: Jessica Mudditt)

    Cruickshank describes Atlantium as a "sustained performance art project".

    "I’m smart enough to know that I’m not an actual monarch with real power," he says. "But the more people that accept something as a fact, the more real it becomes. People treat me with deference at official events and I get letters addressing me as 'Your Imperial Majesty'. I can't be flippant in response."

    There is also the potential for tragic misunderstandings, says Hobbs.

    "There have been cases where people who are escaping desperate situations pay a fee to become a citizen, and then the micronation has to tell them it isn’t a real country. And the person says, 'What kind of a joke is this?' This is where it cuts into real life."

    'The original nation'

    Australia has been dubbed "the micronation capital of the world" because it has more than a dozen micronations. Some are playful, like Atlantium, while others were formed with a specific goal in mind. The Gay and Lesbian Kingdom of the Coral Sea Islands was formed in 2004 in response to the Australian government’s refusal to recognise same-sex marriages. It gained significant media attention and was dissolved in 2017 when Australians voted in support of legalising gay marriage.

    Hobbs regards the micronationalism as consistent with Australian culture, which "celebrates mocking authority".

    "Australia's pretty secure in its sovereignty. It's a continent with a sparse population. The government sort of says, 'We don't really care, so long as you keep paying taxes and follow the road rules. '"

    The Yidindji Tribal Nation is seeking a treaty with Australia's government and to rectify Australia's constitution making no mention of indigenous people. It has 200 citizens, over half of whom are indigenous. The land claimed lies in the state of Queensland and stretches 80 km (50 miles) out to sea.

    "The aim of the treaty is to settle the past," says Murrumu Walubara Yidindji, who was speaking in his capacity as minister for foreign affairs and trade. "We're saying, 'Look, you don't have to steal our stuff anymore. We'll settle the past and secure the future. '"

    In 2014, the former press gallery journalist changed his name, surrendered his Australian passport and tore up his bank accounts, superannuation and healthcare documents. Members of the Yidinjyi government hand-delivered their treaty to the Australian government in 2017 – however Walubara is still awaiting a reply.

    "The Australian government is very slow," he says. "While they catch up with us, we will continue to develop ourselves as a nation. We own the place, and we're not insecure about it."

    Atlantium, founded by George Cruickshank, is one of many micronations in Australia (Credit: Jessica Mudditt)

    Murrumu emphasises that Yidinjyi is not a micronation but "the original nation".

    Hobbs agrees, saying, "I don't call it a micronation because there is a legitimate basis for their claim to sovereignty. Indigenous peoples have been on this land for 60,000 years."

    Measuring success

    No micronation has ever succeeded in becoming a country – but that doesn’t mean that they necessarily fail. Success depends on what a micronation set out to achieve.

    The Free and Independent Republic of Frestonia was formed in west London in 1979 after the Greater London Council threatened 120 residents with formal eviction. Many had moved into the empty houses on Freston Road as squatters.

    Frestonia had its own newspaper and Frestonian postage stamps were honoured by the postal service. The shadow chancellor of the exchequer, Sir Geoffrey Howe, published a letter of support. Frestonia even won a legal dispute over its claim not to be part of the UK for the purposes of a film screening. It succeeded in shielding the area from development and existed until 1983.

    "It caused a political upheaval that forced the government to change its plans," says Hobbs.

    Meanwhile, the Kingdom of Elgaland and Vargaland claims sovereignty over the areas between the borders of countries around the world. "It makes you think about the border regions rather than the territory itself," says Hobbs.

    Even more left-of-centre is the Ambulatory Free States of Obsidia, which is a two-pound Obsidian rock carried around in an official state briefcase by its founder, Grand Marshal Yagjian. Formed in 2015, the micronation claims to be "located at the confluence of feminism and geography".

    "The future of micronations is gloomy if the aim is to create a state, because that never works," says Hobbs. "However, the community aspect is bright. There will always be people who enjoy creating a community of like-minded individuals and engaging in diplomatic practices. There is the fun of designing a flag, creating a national anthem, and dressing up as a king, queen or emperor and signing non-aggression pacts."

    --

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    France24 - Monde

    Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse

    Publié le : 08/04/2022 - 12:30

    Caroline DE CAMARET

    Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.

    Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.

    Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

    >> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

     

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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    • Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
    • Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
    • Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
    présidence française de l'UE

    Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

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    France24 - Monde

    L'armée malienne annonce la mort de cadres jihadistes, dont un franco-tunisien

    Publié le : 17/04/2022 - 11:00

    FRANCE 24 Suivre

    Samir Al-Bourhan, un cadre jihadiste franco-tunisien, fait partie de la "douzaine de terroristes" éliminés lors de deux frappes aériennes menées jeudi, dans le centre du pays, ont annoncé les Forces armées maliennes samedi.

    Dans un communiqué, l'état-major général du Mali indique que les Forces armées maliennes (Fama) ont, grâce à deux frappes aériennes exécutées le 14 avril, réussi à "neutraliser une douzaine de terroristes dans la forêt de Ganguel" qui se trouve "à environ 10 kilomètres" de la localité de Moura.

    "Ces frappes ont permis de neutraliser quelques cadres du GSIM" (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda et dirigée par le chef touareg malien Iyad Ag Ghaly, "dont Samir Al-Bourhan, un cadre terroriste franco-tunisien, parlant français et arabe", précise l'état-major.

    L'armée malienne dit avoir agi "sur la base de renseignements techniques bien précis faisant état d'un regroupement de terroristes", venus selon elle "pour remonter le moral des combattants" du GSIM et leur "apporter les soutiens financiers et logistiques tant attendus" après leur "cuisant revers de Moura".

    COMMUNIQUE N°031 DE L'ETAT-MAJOR GENERAL DES ARMEES DU 16 AVRIL 2022 (FRAPPES DE GANGUEL). pic.twitter.com/k46767zsvI

    April 16, 2022

    L'armée dit avoir "neutralisé" fin mars 203 jihadistes à Moura, où l'ONG de défense des droits de l'Homme américaine Human Rights Watch (HRW) l'accuse au contraire d'avoir exécuté sommairement 300 civils avec l'aide de combattants étrangers. Aucune photo ou vidéo permettant d'accréditer la version des autorités maliennes ou celle de HRW n'a émergé de Moura depuis lors. La mission des Nations unies au Mali (Minusma) demande en vain, depuis plusieurs jours, à Bamako de lui permettre d'envoyer sur place une équipe d'enquêteurs.

    >> Massacres à Moura dans le centre du Mali : les dessous d'une opération militaire

    Gouverné depuis 2020 par des militaires arrivés au pouvoir par la force, le Mali est plongé, depuis 2012, dans une crise sécuritaire profonde que le déploiement de forces étrangères n'a pas permis de régler. Parties du nord du pays, les violences jihadistes se sont étendues vers le centre et le sud, avant que le conflit ne se complique avec l'apparition de milices communautaires et de bandes criminelles.

    Le conflit a fait des milliers de morts civils et combattants. Le centre du Mali est actuellement un des principaux foyers de la crise sahélienne.

    Avec AFP

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    Massacres au Mali : l'ONU réclame un accès "impératif" à Moura

    Mali : seul otage français au monde, Olivier Dubois est captif depuis un an

    Au Mali, la justice militaire ouvre une enquête sur les événements de Moura

    France24 - Monde

    Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

    Publié le : 07/04/2022 - 16:12

    Xavier CHEMISSEUR

    Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

    L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

    "Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

    Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

    "Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

    Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

    "La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

    Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

    "C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

    Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

    Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

    "C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

    Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

    "Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

    Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

    "L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

    Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

    Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

    "La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

    Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

    "L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

    Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

    Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

    "C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

    Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

    "Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

    Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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    Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

    Conférence sur l’avenir de l'Europe : Zuzana, Européenne convaincue en terre eurosceptique

    Présidence française de l'UE

    Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Where Russians Turn for Uncensored News on Ukraine

    Telegram is the platform of choice for Russians seeking to escape Moscow’s propaganda web. But can it last?

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    As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

    By Valeriya SafronovaNeil MacFarquhar and Adam Satariano

    Before Russia invaded Ukraine, the Russian journalist Farida Rustamova used the Telegram chat app for one purpose: messaging friends.

    But as the authorities shut down media outlets that strayed from the official line, including the publications she wrote for, she started posting her articles on Telegram. Her feed there — where she has written about the consolidation of Russia’s elites around President Vladimir V. Putin and the reaction among employees of state-run media to an on-air protest — has already garnered more than 22,000 subscribers.

    “This is one of the few channels that are left where you can receive information,” she said in a call over Telegram.

    As Russia has silenced independent news media and banned social media platforms like Twitter, Facebook and Instagram, Telegram has become the largest remaining outlet for unrestricted information. Since the war started, it has been the most downloaded app in Russia, with about 4.4 million downloads, according to Sensor Tower, an analytics firm. (There have been 124 million downloads of Telegram in Russia since January 2014, according to Sensor Tower.)

    “Telegram is the only place in Russia where people can exchange opinions and information freely, although the Kremlin has worked hard to infiltrate Telegram channels,” said Ilya Shepelin, who used to cover the media for the now-shuttered independent TV channel Rain and has established a blog critical of the war.

    After the independent radio station Echo of Moscow was shut down last month, its deputy editor in chief, Tatiana Felgengauer, said, her Telegram audience doubled. And after the Russian authorities blocked access to the popular Russia news site Meduza in early March, its Telegram subscriptions doubled, reaching nearly 1.2 million.

    “I get my news there,” said Dmitri Ivanov, who studies computer science at a university in Moscow. He said that he relied on Telegram to view “the same media outlets I trust and the ones whose sites I would read before.”

    Opponents of the war use the platform for everything from organizing antiwar protests to sharing media reports from the West. In March, The New York Times launched its own Telegram channel to ensure that readers in the region “can continue to access an accurate account of world events,” the company said in a statement.

    But the freedom that has allowed the unfettered exchange of news and opinion has also made Telegram a haven for disinformation, far-right propaganda and hate speech.

    Propagandists have their own popular channels — Vladimir Solovyov, the host of a prime time talk show that is a font of anti-Ukraine vitriol every weeknight, has more than 1 million subscribers. Channels in support of Russia’s war, many of them run by unidentified users, proliferate.

    State-run media outlets, like Tass and RIA News, also distribute their reports via Telegram.

    Telegram has also opened the door to critics of President Vladimir V. Putin from the right, hard-liners exhorting the Kremlin to do more.

    Yuri Podolyaka, a military analyst who tends to parrot the government line when he appears on Russia’s popular, state-run Channel One, takes a markedly different approach in the videos he posts to Telegram.

    The pro-Russian allies in southeastern Ukraine are not getting sufficient equipment, he says. The Russian government is too slow to establish occupation administrations in the cities it has taken. And refugees from Ukraine are asking in vain for the payments of about $120 promised by Mr. Putin.

    “This is not just a war that’s happening on the front lines, this is a war for people’s minds,” he admonished in a video posted Saturday for his more than 1.6 million followers.

    Igor I. Strelkov, a Russian army veteran and former defense minister of the so-called Donetsk People’s Republic, has attracted more than 250,000 followers to his Telegram channel by analyzing problems in how the war is being fought, providing a reality check to government propaganda about how perfectly the war is going.

    “I doubt that, after losing the golden first month of the war, our forces will manage to surround and destroy the Ukrainian force in the Donbas,” he said in a video clip posted this week, conceding that some might consider his views treason. “Unfortunately, I see the Ukrainian military command acting an order of magnitude more competently than the Russian one.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Indeed the word “war,” legally banned in Russia with regard to Ukraine, crops up frequently on Telegram amid the more personal and partisan views by both supporters and opponents.

    One of the most vocal government cheerleaders is Ramzan Kadyrov, the pugnacious leader of Chechnya, whose Telegram channel has mushroomed to nearly two million followers from about 300,000 before the war.

    He publishes frequent videos of his troops laying siege to Mariupol, often displaying dubious military methods like standing fully upright in an open window while firing a machine gun toward an invisible enemy.

    Mr. Kadyrov was roundly mocked as a “TikTok Warrior” online after one picture from a series meant to depict his own field trip to Ukraine showed him praying in the gas station of a brand that only exists in Russia.

    Why doesn’t the Kremlin simply ban Telegram, as it has so many other independent news sources? It did, or tried to, in 2018, after the company defied government orders to allow Russian security services access to user data.

    But the government lacked the technical means to block access to the app, and it stayed mostly available for Russian users. By 2020, the government lifted its ban, saying that Telegram had agreed to several conditions, including stepped-up efforts to block terrorism and extremist content.

    Rather than stifling Telegram, the Kremlin tries to control the narrative there, not just through its own channels but by paying for posts, said Mr. Shepelin, the media analyst. The number of subscribers to official or hard-line channels dwarfs the audience for opponents.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Where the Russians are attacking. Ukraine said that Russian forces had launched a ground assault along a nearly 300-mile front in the east after hitting the country with one of the most intense missile barrages in weeks, including the first lethal strike on the western city of Lviv.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    Pavel Chikov, the head of the Agora Human Rights Group, who has represented Telegram in Russia as a lawyer, said the company may have maintained its Russian operations so far because the authorities find it useful to spread the idea that they have certain ties with Telegram and its founder, Pavel V. Durov, “whether it’s true or not.”

    Mr. Chikov said he does not believe that Telegram provides any sensitive information about communications to the Russian government or others because if it did, he said, “people all over the world would stop using it.”

    But security researchers have raised alarms about how exposed Telegram users may be. Messages, videos, voice notes and photos exchanged through the app do not have end-to-end encryption by default and are stored on the company’s servers. That makes them vulnerable to hacking, government demands or a snooping rogue employee, said Matthew D. Green, an expert on privacy technologies and an associate professor at Johns Hopkins University.

    “A service like that is an incredibly juicy target for intelligence agencies, both Russian agencies and others,” said Mr. Green.

    Telegram has said the data stored on its servers is encrypted and that protection of user privacy is a top priority. But Mr. Green and other experts say that Telegram’s approach makes communications through the app less secure compared to other messaging services like Signal.

    Kevin Rothrock, the managing editor of the English-language version of Meduza, said he was worried about how easy it is for someone with sinister intentions to glean private information through Telegram.

    “You can see who’s commenting, who’s in the group chats, people’s phone numbers,” he said. “There’s a rich database.”

    Telegram did not respond to requests for comment about its policies and security.

    The company is run by Mr. Durov, a Russian émigré who co-founded it with his brother, Nikolai, in 2013, and now operates out of Dubai.

    The brothers had created one of Russia’s most popular social network sites, but Pavel sold his share in 2013 and fled the country after refusing to give the government the private data of anti-Russia protesters in Ukraine. (It is not known whether Nikolai also sold his share or where he lives.)

    Mr. Durov has said little about the war publicly. In early March, he took to Telegram to remind followers why he left Russia. He also pointed out that his mother had Ukrainian roots and that he had many relatives in Ukraine, making the conflict “personal” for him.

    At the beginning of the war, he said that the app would consider suspending all services in Russia and Ukraine to avoid a flood of unverified information. An outcry followed and within hours, Mr. Durov walked back the plan.

    Perhaps one of the greatest risks for Russians relying on Telegram for independent journalism is that the company’s actions appear to mostly be in the hands of one man.

    “The key question is whether you trust Pavel Durov or not,” said Mr. Chikov, the rights lawyer.

    “We’re all hoping Telegram plays nice with us,” Mr. Rothrock said. “That’s a lot of eggs in one basket.”

    Valeriya Safronova and Adam Satariano reported from London, and Neil MacFarquhar from Istanbul. Ivan Nechepurenko, Alina Lobzina and Milana Mazaeva contributed reporting.

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    France24 - World

    Myanmar junta frees 1,600 from jail but not political prisoners

    Issued on: 17/04/2022 - 08:48

    NEWS WIRES

    Families of detained Myanmar protesters had their hopes dashed Sunday after political prisoners were not included in some 1,600 people released by the junta to mark the Buddhist new year.

    The Southeast Asian country has been in turmoil since Aung San Suu Kyi's  civilian government was ousted last year in a military coup, which sparked huge protests and a deadly crackdown.

    >> Myanmar under pressure: More than 10,000 people arrested since February coup

    State television announced that 1,619 prisoners, including 42 foreigners, had been "pardoned" and will be released to mark the new year – an annual tradition that last year saw 23,000 prisoners freed.

    A prisoner released from Yangon's Insein prison told AFP that "political cases and protesters were not among those released", with authorities only freeing criminals.

    Crowds in front of the prison slowly left on Sunday afternoon. More than 100 people had gathered hoping to be reunited with loved ones, AFP correspondents said.

    Among them was a woman waiting for her 19-year-old nephew, sentenced to three years imprisonment for incitement against the military.

    "He was young, and he may have some feeling to fight," she said, declining to give her name. 

    "I wish all young children will be released including my nephew. They all were innocent."

    Aye Myint, whose 19-year-old daughter was serving three years on a political charge, had hoped she would be released.

    "Now, she has been more than one year in prison," Aye Myint said.

    Subdued holiday

    At around midday, a prison officer confirmed that "about 160 prisoners including six women prisoners" had been released from Insein, without giving more details.

    There was no mention of the Australian economist Sean Turnell, a former Suu Kyi advisor who was arrested shortly after the coup.

    He is currently on trial for allegedly breaching the official secrets act, which carries a maximum 14-year jail sentence.

    The exact details of his alleged offence have not been made public, though state television has said he had access to "secret state financial information" and had tried to flee Myanmar.

    The country typically grants an annual amnesty to thousands of prisoners to mark the Buddhist New Year, usually a joyous holiday celebrated in many parts with water fights.

    But this year, with the bloody military crackdown on dissent, the streets in many major cities have been silent as people protest junta rule.

    (AFP)

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    Myanmar hits out at top UN court over Rohingya genocide case

    Myanmar junta chief vows to ‘annihilate’ opponents of 2021 coup

    US rules Myanmar's military committed genocide against Rohingya

    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Vladimir Putin habla de ‘desnazificar’ Ucrania. ¿Por qué?

    El surgimiento del insulto “nazi” muestra cómo el presidente de Rusia intenta utilizar estereotipos, una realidad distorsionada y el trauma persistente de la Segunda Guerra Mundial para justificar su invasión.

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    Por Anton Troianovski

    El presidente de Rusia, Vladimir Putin, asegura que el gobierno de Ucrania es “abiertamente neonazi”, “pronazi” y está controlado por “pequeños nazis”.

    Uno de los principales legisladores de Rusia afirmó que los funcionarios estadounidenses, liderados por el presidente Joe Biden, son responsables de la “nazificación” de Ucrania y, por lo tanto, deberían ser juzgados ante un tribunal. De hecho, según otro legislador, es hora de crear una “analogía moderna del tribunal de Núremberg” mientras Rusia se prepara para “desnazificar” a Ucrania.

    En caso de que el mensaje no haya quedado claro, el principal noticiero semanal del Kremlin transmitió el 13 de marzo imágenes en blanco y negro de nazis alemanes siendo ejecutados por ahorcamiento en lo que hoy es la Plaza de la Independencia en el centro de Kiev. Las imágenes mostraron a los hombres caer y quedar colgando de una larga viga, mientras una multitud vitoreaba.

    El lenguaje de la invasión rusa a Ucrania ha estado dominado por la palabra “nazi”, sin duda una afirmación desconcertante sobre un país cuyo presidente, Volodímir Zelenski, es judío y que en otoño firmó una ley para combatir el antisemitismo. Putin solo comenzó a emplear la palabra de forma regular para referirse al gobierno actual del país en los últimos meses, aunque desde hace mucho tiempo se ha referido a la revolución pro-Occidente de Ucrania de 2014 como un golpe fascista.

    El repentino surgimiento del insulto “nazi” muestra cómo Putin está intentando utilizar estereotipos, una realidad distorsionada y el trauma persistente de la Segunda Guerra Mundial de su país para justificar su invasión a Ucrania. El Kremlin presenta la guerra como una continuación de la lucha de Rusia contra el mal, en lo que se conoce en el país como la Gran Guerra Patriótica, al parecer contando con que el persistente orgullo ruso por la victoria sobre la Alemania nazi se traducirá en apoyo al ataque de Putin.

    “Esta retórica es objetivamente errada, moralmente repugnante y muy insultante”, afirmaron académicos del genocidio y el nazismo de todo el mundo en una carta abierta tras la invasión de Putin. Si bien es cierto que Ucrania tiene grupos de extrema derecha, “nada de esto justifica la agresión rusa y la grosera caracterización errónea de Ucrania”, sentenciaron.

    Los ucranianos aseveran que los horrores de la invasión de Rusia demuestran que si algún país necesita ser desnazificado es Rusia. Su guerra ha devastado ciudades ucranianas en donde se habla ruso como Járkov y Mariúpol, y causado un sufrimiento absoluto en la capital, Kiev.

    En un discurso pronunciado el 16 de marzo, Putin utilizó el lenguaje “nosotros contra ellos” clásico de un dictador para proclamar que la sociedad rusa necesitaba una “autopurificación” de la “escoria y los traidores” pro-Occidente en casa.

    Muchos creen que la determinación declarada de Putin de “desnazificar” a Ucrania es un código para su intento de derrocar el gobierno y reprimir a los activistas y grupos pro-Occidente. Es una muestra de cómo ha utilizado la memoria rusa del sufrimiento y la victoria de la nación en la Segunda Guerra Mundial para militarizar la sociedad rusa y justificar las represiones internas y la agresión en el extranjero.

    Sin embargo, los ucranianos han cerrado filas en apoyo a Zelenski, lo que ha provocado que Putin intensifique la brutalidad de su guerra. La misión de “desnazificación” de Putin cada vez más se traduce en que está decidido a “destruir a todos los ucranianos”, escribió en Facebook el ministro de Cultura y Política de Información de Ucrania, Oleksandr Tkachenko, en ruso.

    “Esto es peor que el nazismo”, escribió Tkachenko.

    Puede resultar difícil comprender que el ruso promedio pueda aceptar la comparación de Putin de la vecina Ucrania —donde millones de rusos tienen familiares y amigos— con la Alemania nazi, el país que invadió a la Unión Soviética y que les costó la vida a unos 27 millones de soviéticos.

    Como muchas mentiras, la afirmación de Putin sobre una Ucrania controlada por nazis tiene una conexión distorsionada con la realidad. Es cierto que organizaciones judías y otros han criticado a Ucrania desde su revolución pro-Occidente en 2014 por permitir que combatientes ucranianos de la independencia que en un momento apoyaron a la Alemania nazi sean venerados como héroes nacionales.

    Algunos grupos nacionalistas marginales, que no tienen representación en el Parlamento, utilizan una retórica racista y símbolos asociados con la Alemania nazi.

    Eduard Dolinsky, director general del Comité Judío Ucraniano, una organización que representa a los judíos ucranianos, dijo que algunos en el país sí se refieren burlonamente a esos grupos de extrema derecha como “Naziki” (pequeños nazis), como lo hace Putin. En los últimos años, a través de las redes sociales, Dolinsky ha llamado la atención con frecuencia a cosas como el cambio de nombre que se le realizó a un estadio importante en el oeste de Ucrania en honor a Roman Shukhevych, un líder nacionalista ucraniano, quien comandó tropas que estuvieron implicadas en asesinatos masivos de judíos y polacos durante la Segunda Guerra Mundial.

    “Este problema existió y sigue existiendo”, afirmó Dolinsky en una entrevista telefónica desde el oeste de Ucrania, pocos días antes de huir de Kiev. “Pero, por supuesto, ha retrocedido diez veces en importancia en comparación con la amenaza que representa Rusia en su supuesta lucha contra el nazismo”.

    Las publicaciones de Dolinsky sobre los problemas de la extrema derecha en Ucrania fueron a menudo amplificadas por los funcionarios rusos, quienes las utilizaron como evidencia de que el país estaba dominado por nazis. Algunos ucranianos lo criticaron por caer en el juego de la propaganda rusa, pero Dolinsky aseguró que no se arrepiente de nada y señaló que ha rechazado de manera rotunda las invitaciones para aparecer en la televisión estatal rusa.

    Sergei Markov, un analista pro-Kremlin que aparece con frecuencia en la televisión del Estado, afirma que los nazis de Ucrania de hoy en día no son antijudíos sino antirrusos, porque según él esa es la agenda que las agencias de inteligencia de Occidente les han establecido. En la narrativa propagandística cada vez más enredada de Rusia, retomada por Putin en su discurso del 16 de marzo, Occidente respalda a los “nazis” de Ucrania como una manera de degradar la herencia rusa de Ucrania y utilizar el país como una plataforma para destruir a Rusia.

    “Una y otra vez se nos reafirma que el régimen de Kiev, al que sus amos occidentales le han encomendado la tarea de crear una ‘anti-Rusia’ agresiva, es indiferente al destino del propio pueblo de Ucrania”, sentenció Putin.

    Markov afirma que el Kremlin comenzó a usar la terminología “nazi” para “lograr transmitirles el mensaje a los políticos y medios occidentales” sobre la necesidad de invadir Ucrania. Pero el uso de la palabra también parece estar dirigido a los rusos, para quienes el recuerdo de la victoria de la Unión Soviética sobre la Alemania nazi sigue siendo quizás el elemento más poderoso de una identidad nacional unificadora.

    Actualmente, según esa narrativa, Putin está finalmente concretando los asuntos pendientes de la Unión Soviética.

    “Desde el punto de vista de la sociedad rusa, los fascistas ucranianos de hoy son sucesores de la causa del fascismo de aquella época”, dijo Markov, haciéndose eco de un argumento del Kremlin.

    Incluso cuando la televisión estatal ignora la devastación que las fuerzas rusas están causando en Ucrania, y el creciente número de bajas rusas, está llena de informes sobre grupos extremistas ucranianos, que en realidad ocupan un lugar marginal en la sociedad ucraniana. Los informes sobre el cambio de nombre de las calles en honor a Stepan Bandera, el líder nacionalista ucraniano que en un momento dado se puso del lado de la Alemania nazi contra los soviéticos —antes de que los alemanes se volvieran contra él y lo metieran en un campo de concentración— ofenden a las generaciones más antiguas de rusos que oyeron hablar de la maldad de quienes colaboraron con los nazis.

    Con los grupos nacionalistas ucranianos desempeñando ahora un importante papel en la defensa de su país frente a la invasión rusa, los partidarios occidentales de Ucrania han luchado por encontrar el tono adecuado. En marzo, Facebook dijo que hacía una excepción a sus políticas antiextremistas para permitir los elogios a la unidad militar ucraniana de extrema derecha Batallón Azov, “estrictamente en el contexto de la defensa de Ucrania, o en su papel como parte de la Guardia Nacional de Ucrania”.

    Los medios de comunicación estatales rusos aprovecharon la medida de Facebook como una prueba reciente de que Occidente apoyaba a los nazis en Ucrania. También lo destacan cuando los políticos occidentales, como ha hecho la presidenta de la Cámara de Representantes de Estados Unidos, Nancy Pelosi, saludan a Zelenski con “¡Slava Ukraini!” —“¡Gloria a Ucrania!”— un saludo utilizado por las tropas de Bandera.

    “Para las personas socializadas en esta cultura soviética, estas son definitivamente asociaciones negativas”, dijo Vladimir Malakhov, un historiador de la Escuela de Ciencias Sociales y Económicas de Moscú que estudia el nacionalismo y la etnicidad. “Es antisemitismo, es ser antirruso, es radicalismo”.

    Dolinsky, del Comité Judío Ucraniano, señaló que entre los 3 millones de ucranianos que han huido del país se encuentran muchos judíos y que algunos de ellos podrían no regresar. La guerra de Putin podría terminar asestándole un golpe devastador a la comunidad judía de Ucrania, opinó Dolinsky.

    “Este será uno de los resultados de esta presunta ‘desnazificación’”, dijo Dolinsky. “Nuestras vidas han sido destruidas”.

    Mike Isaac colaboró con este reportaje desde San Francisco y Catherine Porter desde Toronto.

    Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian

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    France24 - Monde

    À Venise, le palais des Vieilles Procuraties retrouve sa splendeur

    Publié le : 17/04/2022 - 10:56Modifié le : 17/04/2022 - 11:31

    Natalia MENDOZA

    Cette semaine, Venise a officiellement ouvert le palais des Vieilles Procuraties dans le centre historique de la ville sur pilotis. Il a été restauré ces cinq dernières années dans le cadre d’un projet d'envergure mené par les équipes d’architectes et restaurateurs. Reportage de la correspondante de France 24 en Italie Natalia Mendoza.

    New York Times - World

    La pandemia de coronavirus

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    El Nuevo Nuevo Mundo

    El caos de la política ‘cero covid’ de China y los peligros de la autocracia

    Se calcula que más de 300 millones de personas están confinadas en 45 ciudades chinas. Se teme que la política de combate al coronavirus adquiera tintes al estilo Mao, con efectos devastadores.

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    Por Li Yuan

    Mucho antes de la política “cero covid”, en China se aplicó la política “nada de gorriones”.

    En la primavera de 1958, el gobierno chino movilizó a toda la nación para exterminar a los gorriones, que, según determinó Mao, eran una plaga que destruía los cultivos. Por todo el país, la gente golpeaba sartenes y cazuelas, encendía petardos y agitaba banderas para impedir que esas aves aterrizaran a fin de provocar que se desplomaran muertas de cansancio. Se calcula que en unos cuantos meses fueron exterminados casi 2000 millones de gorriones en todo el país.

    La casi extinción de los gorriones tuvo como consecuencia la llegada de plagas de insectos que acabaron con los cultivos y contribuyeron a la gran hambruna que causó la muerte de decenas de millones de chinos en los tres años posteriores.

    Ahora, existe el temor en China de que la política “cero covid” se haya convertido en otra campaña política al estilo de Mao sustentada en la voluntad de una sola persona, el líder supremo del país, Xi Jinping, y que termine perjudicando a todos.

    Así como Mao y sus subalternos ignoraron del rechazo de los científicos y los tecnócratas a su política contra los gorriones, Pekín no ha escuchado las recomendaciones que le hacen los expertos de suspender su costosa estrategia y de aprender a coexistir con el virus, sobre todo con una variante que, aunque más contagiosa, es menos infecciosa.

    Por el contrario, Pekín insiste en seguir la misma táctica de 2020, que se basa en llevar a cabo pruebas masivas, cuarentenas y confinamientos. Este planteamiento ha detenido la vida de cientos de millones de personas, se han enviado a decenas de miles de individuos a campamentos provisionales de cuarentena y se les ha negado tratamiento médico a muchos pacientes que no tienen covid.

    “No están combatiendo la pandemia, están generando catástrofes”, escribió Ye Qing, un profesor de derecho que usa el pseudónimo de Xiao Han, en un artículo publicado en internet que fue eliminado con rapidez.

    A Xi le interesa mantener esta estrategia porque está buscando un tercer mandato en un importante congreso del Partido Comunista que se llevará a cabo más adelante este año. Pretende utilizar el éxito de China en el control del virus para demostrar que su modelo vertical de gobierno es mejor que el de las democracias liberales.

    “Esta enfermedad se ha politizado”, le dijo Zhu Weiping, una funcionaria del equipo para el control de las enfermedades en Shanghái, a alguien que se quejó sobre la respuesta de la ciudad a la presente oleada. En una conversación telefónica grabada, la funcionaria afirmó que había recomendado al gobierno que las personas asintomáticas o con síntomas leves hicieran cuarentena en sus propias casas y se concentrara en las campañas de vacunación. Pero nadie la escuchó, dijo.

    “¿A ustedes esto los está volviendo locos?”, le preguntó a su interlocutor. “Las instituciones profesionales a las que pertenecemos también están perdiendo la cabeza”. Esta grabación fue muy compartida antes de que la censuraran.

    Conforme se propaga la variante ómicron, cerca de 373 millones de personas están bajo confinamientos totales o parciales en 45 ciudades chinas desde el lunes, según los cálculos de los economistas del banco de inversión Nomura. Estas ciudades representan aproximadamente el 26 por ciento de la población china y el 40 por ciento de su producción económica, escribieron. Advirtieron que se estaba acentuando el riesgo de una recesión al tiempo que los gobiernos locales optaban por aumentar de manera paulatina las medidas de control del virus.

    Ahora Pekín está exhortando a los gobiernos locales a buscar un equilibrio entre el control de la pandemia y la producción económica. Pero todos los que están en el sistema burocrático saben cuál es la prioridad.

    En fechas recientes, en la ciudad de Jixi, dentro de la provincia de Heilongjiang, que se encuentra en el extremo norte de China, 18 funcionarios, entre ellos dirigentes municipales, jefes de fuerzas policiales, así como directores de hospitales y funerarias, fueron sancionados o amonestados por desatender sus deberes y responsabilidades en el control de la pandemia. En el comunicado se dijo que “a algunos grupos no se les presionó lo suficiente”.

    En Shanghái, la ciudad más grande y próspera de China, al menos ocho funcionarios de nivel medio fueron retirados o suspendidos de sus puestos luego de que los confinamientos ejecutados con deficiencia en esa ciudad produjeron caos, tragedias y una grave escasez de alimentos.

    Después de que la ciudad confinó a sus 25 millones de residentes y paralizó a la mayoría de los servicios de entrega a domicilio a principios de abril, muchas personas, sin importar su situación socioeconómica, tuvieron problemas para abastecerse de alimentos. Algunas personas ponían varias alarmas para las distintas horas de reaprovisionamiento de las aplicaciones de entrega de alimentos que comienzan desde las 6:00 a. m.

    Algunos residentes de Shanghái me dijeron que, en los últimos días, un tema polémico en los grupos de WeChat ha sido si era seguro comer papas germinadas. Los vecinos recurrieron a un sistema de trueque para intercambiar, por ejemplo, una col por una botella de salsa de soya. La Coca Cola funciona como una divisa de gran valor.

    Después de casi dos semanas en confinamiento, Dai Xin, la propietaria de un restaurante, se está quedando sin comida para los cuatro integrantes de su familia. Corta rebanadas muy delgadas de jengibre, pone los vegetales en escabeche para que no se echen a perder y come dos veces al día en vez de tres.

    Incluso la clase adinerada se enfrenta a la escasez de alimentos. La directora de una gran empresa minorista me dijo la semana pasada que recibió muchas solicitudes de directores ejecutivos radicados en Shanghái. Pero tenía poco margen de acción debido a las reglas de confinamiento, dijo la ejecutiva, quien habló bajo condición de anonimato debido a las sensibilidades políticas.

    Wang Lixiong, el autor de la novela apocalíptica China Tidal Wave —que concluye con una gran hambruna a consecuencia de un invierno nuclear—, cree que una crisis provocada por seres humanos, como la de Shanghái, es inevitable bajo el sistema autoritario de China. En los últimos años, dijo en una entrevista, el riesgo aumentó después de que Pekín tomó medidas drásticas contra casi todos los aspectos de la sociedad civil.

    Después de que el invierno pasado se mudó al departamento vacío de un amigo en Shanghái, se abasteció de arroz, fideos, comida enlatada y whisky para sobrevivir durante unos meses en caso de una crisis.

    Pero muchos residentes en su complejo de apartamentos de lujo, con unidades valoradas en más de tres millones de dólares, no estaban tan preparados como él cuando comenzó el confinamiento. Vio a sus vecinos, que vestían ropa de diseñador hace un mes, aventurarse al exuberante jardín del lugar para sacar raíces de bambú y comer.

    La peor pesadilla para muchos residentes de Shanghái es dar positivo y ser enviados a los sitios de cuarentena centralizados. Las condiciones en algunos de estos centros son tan deplorables que en las redes sociales los denominan “campamentos para refugiados” y “campos de concentración”.

    Mucha gente estuvo compartiendo recomendaciones y listas de cosas que llevar a la cuarentena: tapones para los oídos y antifaces porque casi siempre es un lugar grande, como los centros de convenciones, y las luces están encendidas día y noche; como no se cuenta con duchas, empacar mucha ropa interior desechable y llevar grandes cantidades de papel higiénico. Algunos campamentos de cuarentena estaban tan mal preparados que la gente tenía que pelear por la comida, el agua y los sitios para acostarse.

    Hubo tantas publicaciones de desesperación relacionadas con Shanghái que el fin de semana pasado, los residentes de otras partes de China entraron en un frenesí de acaparamiento. En Pekín, los supermercados estaban abarrotados y algunas aplicaciones de alimentos agotaron sus inventarios.

    Una cantidad cada vez mayor de personas están cuestionando si esta estrategia draconiana y costosa es necesaria. El martes, las autoridades de salud de Shanghái reportaron más de 200.000 contagios desde el 1 de marzo, ningún fallecimiento y nueve personas enfermas de gravedad. Las autoridades no han atendido los reportes de contagios masivos ni de fallecimientos en los hospitales para personas mayores.

    Incluso algunos partidarios de la política “cero covid” han expresado sus dudas. Cuando, el 4 de abril, se practicaron pruebas de covid en toda la ciudad de Shanghái, el economista Lang Xianping señaló en su cuenta verificada de Weibo que eso demostraba “el poderío de China”. El lunes, publicó que su madre había fallecido después de que, como consecuencia de las restricciones por la covid, no había recibido a tiempo un tratamiento para sus problemas renales.

    “Espero que ya no se repitan tragedias como esta”, escribió.

    Esta política sigue contando con un fuerte respaldo de la población. Muchas personas decían en las redes sociales que en Shanghái no fueron lo suficientemente estrictos con las cuarentenas y los confinamientos. Un inversionista de capital de riesgo publicó en WeChat que no invertiría en empresas emergentes que no respaldaran esa política.

    Esto no es sorprendente. Debido a que está restringido el acceso a la información y no existen herramientas de rendición de cuentas de las autoridades, por lo general, la enorme mayoría de los chinos apoyan todo lo que el gobierno decide.

    En los últimos dos años, siguieron las indicaciones de Pekín y atacaron a detractores de su política contra la pandemia. Le dieron su apoyo a Pekín, que aplicó cada vez más el mecanismo de represión social de Sinkiang en el resto del país, con el pretexto de controlar la pandemia. Ahora, muchos de ellos están sufriendo las consecuencias, pero a diferencia de Wuhan, ya no hay periodistas ciudadanos ni grandes grupos de voluntarios que les ayuden.

    “Cuando las represiones no los alcanzaron, la mayoría de los chinos no les hicieron caso”, dijo en una entrevista Lawrence Li, un asesor empresarial de Shanghái. “Creemos que se están sacrificando los intereses de la minoría en favor de los de la colectividad”.

    Al igual que mucha gente, Li afirmó que lo que está ocurriendo en Shanghái es una recreación de la campaña contra los gorriones.

    “La historia se repite una y otra vez”, aseveró.

    Li Yuan escribe la columna Nuevo Nuevo Mundo, enfocada en la intersección entre la tecnología, los negocios y la política en China y en toda Asia. @liyuan6

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    Valeurs Actuelles

    Toulouse : une octogénaire retrouvée gisant dans une mare de sang dans son garage

    Une découverte macabre. Dimanche 17 avril, une femme âgée de 84 ans a été retrouvée inanimée par son fils à Toulouse, en Haute-Garonne, a fait savoir La Dépêche. Ce dernier venait rendre visite à sa mère en ce dimanche de Pâques, lorsqu’il a découvert une scène d’horreur. L’octogénaire gisait dans une mare de sang, dans son garage, aux alentours de 10h du matin. Son fils a immédiatement prévenu les secours, qui n’ont pu que constater la mort de la victime, qui vivait seule dans les lieux depuis le décès de son mari il y a trois ans.

    Plusieurs hypothèses

    Les faits se sont déroulés dans un quartier résidentiel chic de la ville. Selon les premiers éléments de l’enquête et les traces de sang présentes dans la maison, l’octogénaire aurait été blessée dans sa salle de bains, et aurait rampé jusqu’à son garage. Même si le corps de la victime ne présentait pas de traces de coups ni d’impacts de balles, le désordre de la scène de crime a éveillé le doute des enquêteurs sur les circonstances de sa mort. Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête pour homicide. Après cette horrible découverte, le voisinage a fait part de son état de choc. « Je ne l’imagine pas se donner la mort. Il est possible qu’elle soit tombée nez à nez avec un ou plusieurs cambrioleurs », a expliqué une amie de la victime. Les spécialistes de la police judiciaire devront faire la lumière sur cette affaire pour savoir s’il s’agit d’un accident, d’un suicide, ou d’un homicide.

    Toulouse : les dernières actualités

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    Malgré la défaite, Génération Zemmour veut continuer de mobiliser

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    En Birmanie, plus de 1 600 prisonniers non politiques libérés par la junte

    Publié le : 17/04/2022 - 10:12

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    La junte militaire au pouvoir en Birmanie a annoncé qu'elle allait libérer, dimanche, plus de 1 600 prisonniers pour marquer la nouvelle année bouddhiste. Aucun prisonnier politique ne figure parmi les libérés.

    Quelque 1 619 prisonniers, dont 32 de nationalité étrangère, ont été "amnistiés" et libérés pour marquer la nouvelle année bouddhiste, a indiqué la télévision d'État en Birmanie, dimanche 17 avril, sans préciser s'il s'agissait uniquement de prisonniers de droit commun ou bien aussi de prisonniers politiques.

    Devant la prison d'Insein à Rangoun, plus d'une centaine de personnes étaient rassemblées, espérant voir libéré un de leur proche prisonnier politique, parfois simple participant aux manifestations anti-junte.

    Cependant, l'un des hommes libérés a déclaré qu'aucun "prisonnier politique ou manifestant ne fait partie de ceux qui sont libérés aujourd'hui". Et les familles déçues se sont peu à peu dispersées.

    La Birmanie connaît de fortes tensions depuis que l'armée a chassé du pouvoir, en février 2021, le gouvernement d'Aung San Suu Kyi. Le coup d'État militaire a déclenché des manifestations massives et une vague d'intense répression.

    Le pays du sud-est de l'Asie amnistie traditionnellement des milliers de prisonniers à l'occasion de la nouvelle année bouddhiste. En 2021, 23 000 prisonniers avaient été libérés. Cet événement a donné lieu, les années précédentes, à de grandes fêtes. Cette année, elles n'ont pas eu lieu, alors que la répression sévit toujours.

    >> À lire aussi : En Birmanie, le chef de la Junte promet d'"anéantir" les opposants

    Avec AFP

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    "C'était partir ou mourir" : la fuite de milliers de Birmans après le coup d'État

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    Birmanie : "La communauté internationale doit renforcer la pression sur la junte"

    En Birmanie, le chef de la Junte promet d'"anéantir" les opposants

    Valeurs Actuelles

    Dans les Deux-Sèvres, un père tabassé par deux individus devant sa fille de 10 ans

    C’est une scène très traumatisante qui s’est déroulée jeudi 14 avril à Bressuire, dans les Deux-Sèvres (Nouvelle Aquitaine). Alors qu’il se promenait avec sa fille de 10 ans dans la rue, un trentenaire a été violemment agressé par deux individus. Comme l’a indiqué La Nouvelle République, ces derniers ont roué de coups le père de famille devant sa fille, avant de s’enfuir. La victime, notamment blessée au visage, a été transportée à l’hôpital, et s’est vue prescrire une interruption temporaire de travail de 21 jours. Son téléphone portable a également été volé par les deux individus.

    Un mineur et un majeur

    Après les faits, le trentenaire a déposé plainte. Les investigations ainsi que plusieurs témoignages ont permis aux forces de l’ordre d’identifier les deux suspects. Il s’agit d’un mineur de 17 ans et d’un majeur de 19 ans. Ils ont été interpellés et placés en garde à vue. Le duo a ensuite été présenté au procureur de la République dimanche 17 avril, puis placés en détention provisoire. Les deux auteurs présumés des coups devront répondre devant la justice de vol avec violence ayant entraîné une ITT de plus de 8 jours et de vol pour avoir dérobé le portable de leur victime.

    Bressuires : les dernières actualités

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    Valeurs Actuelles

    “Ils bombardent les maternités, les écoles” : le gouverneur de Louhansk décrit l’horreur de l’offensive russe sur le Donbass

    « Corps déchiquetés »

    Interrogé au micro de BFMTV, le gouverneur de Louhansk, située dans le Donbass, a alerté sur l’offensive terrible des Russes qui ravagent la zone. « Tous les villages sont bombardés, sans exception. Ils bombardent les maternités, les écoles », a-t-il déploré. Inquiet, le gouverneur a aussi expliqué qu’il ne restait « aucun hôpital » qui n’ait été épargné par l’attaque de Moscou, et évoqué la présence de nombreuses personnes gisant sur le sol, « déchiquetés par des explosions ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Naufrage meurtrier d'une embarcation de migrants au large de la Libye

    Publié le : 16/04/2022 - 17:39

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    Une embarcation en bois transportant environ 35 migrants a chaviré, vendredi, au large de la Libye, selon l'Organisation internationale pour les migrations. Six personnes sont mortes, 29 autres sont portées disparues. 

    Six migrants ont été retrouvés morts et 29 autres personnes sont portées disparues et présumées mortes après le naufrage de leur embarcation au large de la Libye, a rapporté, samedi 16 avril, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

    "Un petit bateau en bois transportant environ 35 migrants a chaviré hier au large de Sabratha (ouest, NDLR). Les corps de six personnes ont été retrouvés tandis que 29 autres sont portées disparues et présumées mortes", a tweeté le bureau de l'OIM en Libye.

    "Au moins 53 migrants ont été signalés morts ou portés disparus au large de la Libye cette semaine seulement", a déploré l'agence onusienne.

    Le pays nord-africain est un important point de passage pour des dizaines de milliers de migrants cherchant chaque année à gagner l'Europe par les côtes italiennes, distantes de quelque 300 km.

    Au moins 475 personnes mortes depuis janvier en Méditerranée centrale

    Majoritairement issus de pays d'Afrique subsaharienne, ces candidats à l'exil sont la proie de trafiquants, quand ils ne meurent pas en tentant la traversée.

    Plongée dans une crise politique majeure depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est régulièrement critiquée pour les mauvais traitements infligés aux migrants, notamment dans des centres de détention.

    Depuis le début de l'année, "au moins 475 personnes sont mortes en tentant de traverser la Méditerranée centrale" via cette route, selon un bilan de l'OIM datant du 11 avril, soit avant le naufrage annoncé samedi.

    Avec AFP

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    Amnesty dénonce la complicité "honteuse" des Européens dans le sort des migrants renvoyés en Libye

    Libye : naufrage meurtrier d'une embarcation de migrants en Méditerranée

    BBC

    SANS TITRE

    As the snow-capped peaks of the Maritime Alps faded into the distance behind me, I followed my guide Maddy Polomeni further along a corridor of golden mimosa blossoms as we hiked towards an abandoned quarry in the Massif de l'Esterel mountain range. Although it was the latter end of the flowering season, there was still an abundance of blooms along this trail, unlike many of the other mimosa circuits higher up in the peaks behind us.

    The correct term for each bud is glomerulus, but "pom-poms", as Polomeni calls them, felt a more fitting name for the fluffy, featherlight balls that filled the late February air with the sweet aroma of marzipan.

    "I feel like spring is already here," she said.

    These rocky ranges behind Mandelieu-La Napoule, the coastal town west of Cannes in southern France, are home to Europe's largest mimosa forest. For six years, Polomeni has been one of the few registered guides leading small groups along walking trails that criss-cross this dry Mediterranean landscape. Along the way, she's become a point of reference for travellers like me who are following La Route du Mimosa, a 130km road trip that starts in Bormes-les-Mimosas, 35km west of Saint-Tropez, and finishes in the perfume-scented town of Grasse in the Cannes hinterland, an itinerary best travelled between January and March when the region breaks out in giant brushstrokes of rich yellow.

    Known as wattle in its native south-eastern Australia, mimosa was introduced to the French Riviera by British aristocrats who flocked to its resort towns in search of winter sunshine. Making its first appearance around 1880, the Acacia dealbata (or silver wattle) they brought in their luggage quickly took to the acidic soils of the French region's mountainous western terrain. "Having found the same growing conditions as back in Australia, the plant spread," horticulturist Julien Cavatore told me.

    Pépinières Cavatore, his family nursery in Bormes-les-Mimosas, stocks more than 180 species of the plant; it has been recognised as one of the country's finest collections by the Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées (a French association modelled on Britain's Plant Heritage).

    "One of the things I love most about mimosa is that it blooms during a period of the year when you don't get any other flowers," Cavatore said.

    The Route du Mimosa was created in 2002 along existing secondary roads, and while I was surprised to find that it isn't obviously signposted, a brochure is available in local tourist offices (and online) that serves as a guide to the various waypoints and activities. Cavatore said that people often ask why there are not "huge forests of mimosa" as they head off from Bormes-les-Mimosas – in fact, for much of the early stages of the drive, the landscape is the dusty greens and winter browns typical of the season. As he explained, however, the route is more about a theme, a showcase of eight towns and villages that have each developed cultural ties to a plant that has become a symbol of winter on the French Riviera.

    Maddy Polomeni is one of the few registered guides leading small groups along walking trails of La Route du Mimosa (Credit: Chrissie McClatchie)

    From shady Bormes-les-Mimosas, where French presidents have vacationed since Charles de Gaulle first visited in 1968, the route starts along the coastal D559, a two-lane road heavy with holidaymakers in search of clean air and sandy beaches in summer but which, at this time of the year, flows freely.

    Bypassing Saint-Tropez for Sainte-Maxime (its low-key but charming neighbour across the bay), the D559 continues past pétanque courts and waterfront restaurants towards the popular resort town of Saint-Raphaël. The 30km stretch between Saint-Raphaël and Mandelieu-La Napoule, where majestic red ochre rocks tumble into the sparkling Mediterranean Sea below, is one to savour: known as the Corniche d'Or, the road mimics the twists and turns of the craggy coastline before opening out onto the Bay of Cannes.

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    Mandelieu-La Napoule is the self-styled mimosa capital – since 1931 it has played host to La Fête du Mimosa, a 10-day programme of parades and street entertainment held each February. Although the 2022 event was cancelled due to the pandemic, the town is still the perfect stop for an exquisite mimosa-infused pause. In the waterfront neighbourhood of La Napoule, Mathieu Marchand, executive pastry chef at Riviera institution L'Oasis, first drew inspiration from the colourful blooms surrounding his kitchen last year, creating a mimosa-flavoured macaron that became a menu mainstay during the 2021 flowering period.

    This year, he's added a delicate cake to the seasonal selection. "Starting with a cheesecake base, I've placed a caramelised peanut inside and finished with a white chocolate ganache," he said. Less than 2g of the distilled flower essence is used in each individual pastry, yet the bitter-almond and orange-blossom flavours of mimosa are distinct. "Next year, another creation that shows the many possibilities of mimosa will be unveiled," he promised.

    Mathieu Marchand, executive pastry chef at Riviera institution L'Oasis, created a mimosa-flavoured macaron (Credit: Chrissie McClatchie)

    The array of artisanal products that highlight the plant's attributes as a culinary ingredient is steadily increasing. In Mandelieu-La Napoule's tourist office, a display of locally made mimosa products includes chocolates, honey and even a vodka-based liquor called Mimocello.

    However, the profession of mimosistes – or the people who cultivate mimosa – is at risk of disappearing. At the start of the 20th Century, there were 80 growers working out of Le Capitou, Mandelieu's oldest neighbourhood. In the 1920s, whole railroad cars of cut mimosa would leave Cannes and La Napoule for flower markets as far away as Moscow and London, the precious blooms placed protectively inside baskets woven from cane and willow, an entire artform in themselves. Today, only a handful of mimosistes remain, mostly growing the flowers in the land around the Massif du Tanneron, the mountain range between Mandelieu, Tanneron and Pégomas known as the 'Golden Triangle' of mimosa.

    In a quiet cul-de-sac in Pégomas, a village dating from the 16th Century just inland from Mandelieu, I found Cécile Reynaud at La Colline des Mimosas, her family's horticultural business. She was busy wrapping bouquets laden with freshly cut branches for a steady stream of passing customers. Reynaud is a third-generation mimosiste: her grandmother first planted mimosa to sell to perfumeries in the 1930s. Today, their market is cut flowers, supplying more than 100,000 bouquets a year to a mix of individuals and professionals, as well as seasonal festivals. "I'm so infused in mimosa that during the season I stop being able to smell it," she said.

    Mimosistes like Reynaud are masters of their art, their ability to manipulate the plant developed over a lifetime of harvests. Nowhere is this more evident than in the forcerie – a temperature-controlled room where branches of yet-to-open buds are "forced" into flowering in hot, humid conditions, for anywhere between six and 36 hours. The technique extends both the life of the cut flowers by up to 10 days and the growing season. The talent of the mimosiste is knowing exactly how long to leave the flowers in the forcerie – "if we leave it too long, there is a point of no return and the flowers fade," she said.

    Cécile Reynaud is a third-generation mimosiste: her grandmother first planted mimosa to sell to perfumeries in the 1930s (Credit: Chrissie McClatchie)

    From Pégomas, I drove the short distance through residential neighbourhoods towards Grasse and the rose, iris and jasmine gardens that supply perfume houses like Chanel and Dior with their raw product. Much of the mimosa currently found in perfumery is synthetic, since its pom-poms are so lightweight that the quantity required to extract enough essence is considered too labour-intensive to use its true form. But there are hopeful signs this is changing: Reynaud was preparing for a visit the next day from a "grand nez" – a perfumer recognised for their ability to compose scents. 

    "Now that Grasse's perfume-making techniques have Unesco World Heritage status, there's an increased demand for the area's other flora," she said.

    Should that be the case, then Grasse's place as the final stop on this floral route is set to acquire an even greater significance. From start to finish, La Route du Mimosa can easily be covered in a day, but two days (the average time most people take, Polomeni told me) is better. Anything more is a bonus, because the real delights of this southern French road trip are found off the main roads and outside of the car – in the forests, greenhouses and kitchens where these tiny rays of winter sunshine have firmly taken root.

    The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : l’offensive russe a commencé dans l’est du pays, annonce Zelensky

    L’offensive russe a commencé à l’Est, selon Zelensky

    Selon le président ukrainien, l’armée russe a commencé à intensifier ses opérations à l’est du pays, en partie aux mains des séparatistes pro-russes. «Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle ils se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive», a détaillé Zelensky dans un discours partagé sur Telegram.

    «Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu’ici, nous combattrons. Nous nous défendrons», a-t-il également promis, selon Le Figaro.

    La Banque mondiale va débloquer 170 milliards en faveur des pays touchés par le conflit

    La Banque mondiale a annoncé, lundi, qu’elle se préparait à débloquer 170 milliards de dollars d’aide en faveur de l’Ukraine et des pays impactés par le conflit, dont le versement sera étalé sur quinze mois. « Nous nous préparons à une réponse continue, étant donné les multiples crises », a expliqué David Malpass, président de la Banque mondiale.

    Dans le viseur de la Banque mondiale, figurent notamment les pays victimes de crises alimentaires ou énergétiques, ou encore ceux qui ont accueilli des dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens.

    La guerre en Ukraine se poursuit, au 54e jour de l’offensive russe. Les services de sécurité ukrainiens ont diffusé ce lundi une vidéo montrant l’homme politique prorusse Viktor Medvedtchouk, relate France 24. Ce dernier avait été arrêté au cours de la semaine dernière. Dans cette vidéo, il demande à être échangé contre des soldats et des civils ukrainiens de Marioupol. Le riche homme d’affaires ukrainien, qui est connu comme étant un proche de Vladimir Poutine, s’adresse au dirigeant russe et à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Dans l’immédiat, il n’était pas possible de déterminer dans quelle mesure Viktor Medvedtchouk s’exprimait librement dans cette vidéo. 

    Le 12 avril, Volodymyr Zelensky avait proposé à Moscou d’échanger le proche de Poutine, arrêté le jour même, contre les Ukrainiens toujours en captivité en Russie. Interrogé au sujet d’un échange potentiel, le Kremlin avait esquivé la question en indiquant que Viktor Medvedtchouk n’était « pas un citoyen russe » et assuré ne pas savoir s’il souhaitait, de ce fait, que Moscou se mêle de son cas. 

    La télévision russe diffuse des vidéos de Britanniques capturés  

    Ce lundi, la télévision publique russe a quant à elle diffusé des appels de deux prisonniers, identifiés comme étant des ressortissants britanniques : Shaun Pinner et Aiden Aslin. Ces derniers ont été capturés lors de combats en Ukraine. Tous deux ont demandé au Premier ministre, Boris Johnson, de négocier leur libération, relaye BFM TV. Les deux individus, qui apparaissent les traits tirés, demandent à être échangés contre Viktor Medvedtchouk. Toutefois, ils ne précisent pas qui les détient : les forces russes, ou leurs alliés séparatistes du Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. 

    Au moins 7 morts après les frappes survenues à Lviv

    Lundi 18 avril, en début de matinée, Serhiy Kiral était invité dans le Live Toussaint, sur BFM TV. Le maire adjoint de Lviv s’est exprimé au sujet des frappes survenues à Lviv, à l’ouest de l’Ukraine, le matin même. Il a fait savoir que ces frappes avaient très certainement touché des infrastructures civiles. D’ailleurs, après ces tirs de missiles, un premier bilan a fait état de sept morts et de onze blessés, dont un enfant, d’après les autorités locales. L’une de ces cibles serait un atelier de réparation de voitures. Toujours dans le même contexte, Serhiy Kiral a ensuite qualifié le soutien de la communauté internationale comme étant quelque chose d’insuffisant. Pour cette question, il a tenu à faire une mise en garde : « Nous devons arrêter la Russie, ici, en Ukraine. Sinon, la guerre passera dans d’autres pays européens. » 

    Moscou : 200 000 emplois menacés par les sanctions

    Dans la capitale russe, au moins 200 000 emplois sont menacés par le départ ou l’arrêt des activités d’entreprises étrangères, dans la foulée de l’offensive russe contre l’Ukraine, a fait savoir ce lundi le maire de la capitale russe, comme nous l’apprend BFM TV. Dans un message rédigé sur son site, Sergueï Sobianine a précisé qu’un plan d’aide d’environ 38 millions d’euros (c’est-à-dire 3,6 milliards de roubles) avait été adopté au cours de la semaine dernière, pour venir en aide aux Moscovites qui risquent un licenciement.

    La Russie assure avoir frappé des centaines de cibles militaires

    Ce lundi, la Russie a annoncé avoir lancé des frappes massives, au cours de la nuit dernière, contre plusieurs centaines de cibles militaires ukrainiennes. Et cela, en mobilisant simultanément son aviation, son arsenal de missiles, son artillerie et ses systèmes de défense anti aérienne, détaille France 24. Par le biais d’un communiqué, le ministère russe de la Défense a déclaré que des missiles avaient détruit seize installations militaires en Ukraine, parmi lesquelles cinq structures de commandement, un dépôt de carburants et trois dépôts de munitions, observent nos confrères.

    Ces frappes se sont déroulées dans les régions de Kharkiv, de Zaporojie, de Donetsk et de Dnipropetrovsk, mais également dans le port de Mikolaïv, stipule ledit communiqué, dans lequel on peut aussi lire que l’aviation russe a lancé des frappes sur 108 zones dans lesquelles étaient massés des forces et des armements ukrainiens.

    L’ambassade d’Espagne va rouvrir à Kiev

    Tandis que l’ambassade de France est de retour à Kiev, l’Espagne a annoncé ce lundi qu’elle comptait rouvrir « dans quelques jours » son ambassade dans la ville, rapporte France Info. Au lendemain du début de l’offensive russe, le 24 février dernier, l’ambassadrice d’Espagne et le personnel diplomatique de l’ambassade avaient été évacués de la capitale ukrainienne en direction de la Pologne.

    La Russie, pays le plus sanctionné au monde

    Depuis le début de la guerre en Ukraine et de l’offensive russe, la Russie est devenue le pays le plus sanctionné au monde, nous apprend France Info. Pour de nombreux Russes, parmi les centaines de sanctions qui frappent le pays, il en est une particulièrement problématique : les cartes de crédit russes ne fonctionnent plus à l’étranger, au même titre que les cartes étrangères ne fonctionnent plus en Russie. Et cela, à l’exception des pays de l’ex-URSS. De ce fait, les citoyens sont de plus en plus nombreux à se rendre à l’étranger, dans l’unique but d’ouvrir un compte et de récupérer une carte bancaire.

    Les premières images du Moskva en feu

    Pour rappel, le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, avait été coulé par des missiles ukrainiens au 50e jour de guerre, d’après la version de Kiev soutenue par Washington. Ce lundi, BFM TV a diffusé les premières images du navire en flammes.

    Première image du Moskva, fleuron de la marine russe, détruit par l’Ukraine pic.twitter.com/Sm2nin1TgV

    — BFMTV (@BFMTV) April 18, 2022

    Kiev : l’ambassade de France de retour

    L’ambassade de France en Ukraine a fait son retour à Kiev, la capitale, rapporte France Info. « Le 28 février, on avait dévissé la plaque, descendu les drapeaux, c’était vraiment très émouvant. On est partis avec, témoigne sur les ondes de la radio nationale Etienne de Poncins, l’ambassadeur français. J’ai gardé la plaque avec moi tout le long de mon séjour à Lviv et je n’avais vraiment qu’une envie, c’est de la remettre, de la réinstaller. Donc, on l’a réinstallée dès qu’on est rentrés vendredi » 15 avril.

    Le témoignage d’un habitant de Lviv

    Un habitant du sud-ouest de Lviv, qui s’est confié à la presse et dont les propos sont cités par 20Minutes, a indiqué ce lundi avoir vu d’épais panaches de fumée grise s’élever dans le ciel, derrière des immeubles d’habitation. Âgé de 21 ans, le jeune homme, prénommé Andriï, a également assuré avoir entendu les sirènes anti-bombardement aux alentours de 8 heures du matin. « J’ai dormi lors des trois premières frappes, mais lorsque la dernière est tombée, c’est comme si mes vitres allaient exploser, a-t-il détaillé. Et les meubles ont bougé. »

    Marioupol : aucune aide humanitaire

    « Il resterait entre 100 et 130 000 civils à Marioupol. Ils souffrent sous les tirs, sans eau ni nourriture. La Russie a totalement bloqué toute aide humanitaire dans la ville », a témoigné le maire adjoint de Marioupol, invité de BFM TV lundi matin. Et d’ajouter, non sans amertume : « La population survit. Ils partagent tout ce qu’ils ont les uns avec les autres. Les gens recherchent l’eau directement dans les puits, dans la terre, et cherchent la nourriture dans les magasins abandonnés. »

    Les chemins de fer ukrainiens endommagés

    La compagnie ukrainienne de chemin de fer a fait savoir ce lundi sur Telegram que « plusieurs missiles [étaient] tombés à proximité des installations ferroviaires » dans l’ouest du pays, sans toutefois faire de victimes ni entraver la circulation, relaye 20Minutes. « Nous réparerons notre infrastructure endommagée. Le chemin de fer continue de fonctionner », a de son côté déclaré le président du conseil d’administration de la compagnie, Alexandre Kamychine, tout en partageant un cliché sur lequel on distingue des maisons en feu, à proximité d’une voie ferrée.

    Aucune évacuation de civils

    Ce lundi, aucun couloir humanitaire ne sera mis en place pour permettre l’évacuation des civils des zones de combats en Ukraine, ont fait savoir les autorités ukrainiennes pour la deuxième journée consécutive, avant d’accuser Moscou de « blocage » et de bombarder des convois, indique France 24. Selon la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, les négociations avec l’armée russe sont « longues et complexes », notamment en ce qui concerne la ville dévastée de Marioupol, désormais en grande partie sous contrôle de Moscou, mais également d’autres localités où se déroulent des combats. « Les occupants russes ne cessent de bloquer et de bombarder les routes humanitaires, a-t-elle commenté. Par conséquent, pour des raisons de sécurité, il a été décidé de ne pas ouvrir de couloirs. »

    Dans le complexe Azovstal, « beaucoup de civils »  

    Tout en ignorant l’ultimatum de Moscou, qui avait demandé aux derniers soldats ukrainiens présents à Marioupol de déposer les armes ce dimanche, le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, a fait savoir que la résistance allait continuer. « Non, la ville n’est pas tombée. Nos militaires y sont toujours. Ils combattront jusqu’au bout. A l’heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol », a-t-il confié auprès de la chaîne de télévision américaine ABC. Pour rappel, la Russie avait demandé aux derniers combattants ukrainiens, retranchés dans le complexe métallurgique d’Azovstal, de cesser le feu au cours de la matinée puis d’évacuer les lieux à la mi-journée, rappelle Le Figaro« Tous ceux qui auront abandonné les armes auront la garantie d’avoir la vie sauve », avait assuré le ministère russe de la Défense sur Telegram. Et d’ajouter : « C’est leur seule chance. » Un responsable policier de Marioupol, Mykhailo Vershynin, a indiqué ce dimanche que « beaucoup de civils, dont des femmes, des enfants, des bébés et des personnes âgées » étaient, à l’heure actuelle, retranchés dans le complexe Azovstal. 

    La ville de Marioupol encore en partie sous le contrôle des Ukrainiens

    D’après le maire adjoint de Marioupol, Sergueï Orlov, la ville est sur le point de tomber dans les mains des Russes. Toutefois, il a assuré auprès de BFM TV, lundi 18 avril, qu’encore « 20 à 25% de la ville [était] toujours défendue, sous le contrôle de l’armée ukrainienne ». Ensuite, l’édile a précisé à nos confrères qu’« entre 100 000 et 130 000 civils [souffraient] du manque d’eau et de nourriture » à Marioupol.

    Kiev accuse Moscou de vouloir « détruire le Donbass » 

    « Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass », a estimé, dans la soirée de ce dimanche 17 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un message-vidéo. « Tout comme les militaires russes détruisent Marioupol, ils veulent anéantir d’autres villes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Louhansk », a ensuite ajouté celui dont les propos sont cités par France 24. Et de poursuivre : « Nous faisons tout pour assurer la défense. » Après quoi, il a estimé en ces termes : « Sabotez les ordres des occupants. Ne coopérez pas avec eux […] Vous devez tenir bon. » Et de conclure, à l’intention des Occidentaux : « La nécessité d’un embargo sur les livraisons de pétrole en provenance de Russie s’impose chaque jour davantage. » 

    Cinq tirs de missiles ciblés sur Lviv  

    Tandis que les bombardements semblaient se concentrer sur l’est de l’Ukraine, et notamment à Kharkiv, un certain nombre de médias rapportent des bombardements à Lviv, une ville située à l’ouest du pays, relate BFM TV. Le maire de la ville, Andriy Sadovyi, a confirmé cette information dans un tweet : « Cinq tirs de missiles ciblés sur Lviv. Les services concernés sont déjà partis sur place. » 

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

    Il était une fois

    Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

    Dominique Bari

    Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

    Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

    Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

    Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

    Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

    Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

    Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

    Les femmes sont les proies privilégiées

    Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

    Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

    « La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

    Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

    À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

    Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

    La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

    Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

    Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

    La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

    4 250 autres plaintes déposées

    Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

    Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

    La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

    Implication de cadres du BJP et de la police

    En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

    Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

    Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

    Laboratoire de l’intégrisme hindou

    Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

    dalitsindenarendra modi
    BBC

    Ulcerative colitis: 'I was going to the toilet up to 30 times a day'

    By Charlie JonesBBC News

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    About one in every 500 people in the UK have a stoma bag but many of us have never seen one because they are often hidden away. Best friends Ailish Evans and Summer Griffiths decided to change that.

    The pair, who have ulcerative colitis, say they want to show it's not just older people who have colostomy pouches, and there is nothing to be ashamed of.

    Both women have had their colons removed and wear bags which collect waste from their digestive systems.

    "When you've got a problem with your bowel it can be quite embarrassing but we really need to put that aside and talk about it," says Ailish, who lives in Corringham, near Basildon.

    The 25-year-old suffered with bowel problems for eight years before she was diagnosed in October 2020.

    Her colon, also known as the large bowel, was so inflamed there was a risk it might burst. Her colon was removed just two weeks later.

    "From the age of 16 I suffered from a really upset tummy and had to plan all my days out around whether I knew there would be a toilet close by," she says.

    "I could never drink alcohol on a night out with friends because it really aggravated me so it was difficult for me socially."

    A post shared by Ailish | UC & Ileostomy (@littlemisscolitis)

    Ailish says she was dismissed by several doctors because of her age and gender. "Because I'm a young girl, they thought it was just period pains or my hormones. It was so frustrating."

    She finally found a specialist who listened to her symptoms and diagnosed her with ulcerative colitis. But the delay had big consequences.

    "Because I had been left for so long, there was no other option for me apart from surgery," she says.

    "That's what made me want to raise awareness, because the sooner you catch it the more options you have, like medication."

    What is ulcerative colitis?

    Source: Crohn's and Colitis UK

    The surgery was done via keyhole and was not as scary as Ailish anticipated. She believes the benefits of having the stoma bag far outweigh any negatives.

    "My quality of life is so much better, because there's no fear about having to find a toilet everywhere I go," she says.

    "There are some things I can't eat now like peas, sweetcorn, mushrooms, raisins, popcorn and peanuts, because they're not easy to digest - but my boyfriend has learnt lots of new recipes and really looks after me."

    It was his idea for Ailish to start her Instagram page, after friends and family kept asking for more information to understand what she was going through.

    "I've had some comments like 'you'll never get a boyfriend' and things like that, but I obviously already have one and I'm not fazed by it.

    "I also get great comments where people say they never understood how the bags worked before, but now they do, and that makes it worthwhile."

    And it was through her Instagram page that she met one of her closest friends, Summer, who also has ulcerative colitis and has also had her colon removed.

    Summer fell ill while she was at university in Newcastle. The 21-year-old suffered blood in her poo, stomach pains and was going to the toilet up to 30 times a day.

    But doctors dismissed her symptoms and it was only when she returned home to Braintree in Essex that a specialist said she needed a colonoscopy, which showed severe inflammation.

    She ended up in hospital unable to eat or sleep, as she was in so much pain. Summer had to take a year out of university and move home with her parents.

    Doctors said she needed to consider having stoma surgery because various drugs were not getting her condition under control.

    A post shared by Summer Griffiths 💜 (@summers_stoma)

    "My reaction was to shut it down. I said 'no that's not happening, I've not even had this a year and you're trying to remove my bowel'."

    But the majority of her bowel was now scar tissue, and the colitis was continually attacking it, with doctors concerned it could explode. Summer tearfully accepted she needed to have the operation, but was terrified about living with a stoma bag.

    She posted on a Facebook forum for people with colitis asking if any other young people had been through the operation and Ailish replied and she started following her on Instagram.

    "I asked her every imaginable question and I thought 'this doesn't sound as bad as I was expecting,'" she says.

    After surgery, Summer realised she had more freedom than before, without having to worry where the nearest toilet might be.

    She wore jeans for the first time in two years, which were previously too uncomfortable, and found she was able to eat and drink much more.

    Summer decided to follow her friend's path in creating her own Instagram page to chronicle her life with a stoma bag. She hopes it will help others her age get diagnosed more easily.

    Many young people choose to conceal their diagnosis because they feel embarrassed and are concerned about being stigmatised, a study found.

    But Ailish and Summer believe it's best to be open and honest about the condition.

    "Before I wrote my first post, I was so nervous and self-conscious. Having this illness stopped me from doing so much for so long but I'm just living my life normally now and I wanted to share that," Summer says.

    Both women get questions from young people who have just been diagnosed and others about to go through stoma surgery.

    "It's really nice to be able to reassure them like Ailish reassured me," Summer says.

    "I just tell them they can still live a really great life," Ailish adds.

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    Arab party suspends Israeli coalition govt membership amid Jerusalem violence

    Issued on: 18/04/2022 - 03:29

    NEWS WIRES Catherine VIETTE Follow

    Israel's fractious governing coalition faced a new split on Sunday when Arab-Israeli party Raam "suspended" its membership, after violence around a flashpoint Jerusalem holy site that wounded 170 people over the weekend.

    The government -- an ideologically disparate mix of left-wing, hardline Jewish nationalist and religious parties, as well as Raam -- had already lost its razor-thin majority this month when a religious Jewish member quit in a dispute over leavened bread distribution at hospitals.

    Since then, days of violence around Jerusalem's Al-Aqsa Mosque compound, sacred to both Muslims and Jews, put Raam under pressure to quit too. 

    "If the government continues its steps against the people of Jerusalem... we will resign as a bloc," Raam said in a statement.

    The declaration came hours after more than 20 Palestinians and Israelis were wounded in incidents in and around the Al-Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount.

    The latest clashes take the number of wounded since Friday to more than 170, at a tense time when the Jewish Passover festival coincides with the Muslim fasting month of Ramadan.

    They also follow deadly violence in Israel and the occupied West Bank starting in late March, in which 36 people have been killed.

    Early on Sunday morning, police said "hundreds" of Palestinian demonstrators inside the mosque compound started gathering piles of stones, shortly before the arrival of Jewish visitors.

    Jews are allowed to visit but not to pray at the site, the holiest place in Judaism and third-holiest in Islam.

    Israeli police said its forces had entered the compound in order to "remove" the demonstrators and "re-establish order".

    The Palestinian Red Crescent said 19 Palestinians were injured, including at least five who were hospitalised. It said some had been wounded with rubber-coated steel bullets.

    Free hand

    An AFP team near the entrance to the compound early Sunday morning saw Jewish worshippers leaving the site, barefoot for religious reasons, and protected by heavily armed police.

    Outside the Old City, which lies in Israeli-annexed east Jerusalem, Palestinian youths threw rocks at passing buses, smashing their windows, resulting in seven people being treated for light wounds, Shaare Zedek hospital said.

    The police said they had arrested 18 Palestinians, and Public Security Minister Omer Bar-Lev said Israel would "act strongly against anyone who dares to use terrorism against Israeli citizens".

    Bennett had said that the security forces "continue to receive a free hand... for any action that will provide security to the citizens of Israel", while stressing every effort should be made to allow members of all religions to worship in Jerusalem.

    Political sources told AFP that, after Raam's withdrawal from his coalition, Bennett would likely seek to calm the situation.

    King Abdullah II of Jordan on Sunday called on Israel to "stop all illegal and provocative measures" that drive "further aggravation".

    The kingdom serves as custodian of holy places in east Jerusalem, which Israel captured in 1967 and later annexed in a move not recognised by most of the international community.

    Senior Palestinian official Hussein Al Sheikh said Sunday that "Israel's dangerous escalation in the Al-Aqsa compound ... is a blatant attack on our holy places", and called on the international community to intervene.

    The chief of the Hamas Islamist movement, which controls the Palestinian enclave of Gaza, had earlier warned Israel that "Al-Aqsa is ours and ours alone".

    "Our people have the right to access it and pray in it, and we will not bow down to (Israeli) repression and terror," Ismail Haniyeh said.

    Pope's Easter peace prayer

    Weeks of mounting tensions saw two recent deadly attacks by Palestinians in or near the Israeli coastal city of Tel Aviv, alongside mass arrests by Israeli forces in the occupied West Bank.

    A total of 14 people have been killed in attacks against Israel since March 22.

    Twenty-two Palestinians have been killed over the same period, including assailants who targeted Israelis, according to an AFP tally.

    On Friday morning, police clashed with Palestinians in the Al-Aqsa compound, including inside the Al-Aqsa Mosque, drawing strong condemnation from Muslim countries. Some 150 people were wounded during those clashes.

    Turkish President Recep Tayyip Erdogan, in a call Sunday with Palestinian president Mahmud Abbas, said he would make contact with all sides to "end the Israeli escalation", Abbas's office said in a statement.

    Pope Francis on Sunday -- with Christians marking Easter at the Church of the Holy Sepulchre in Jerusalem, where they believe Jesus died and was resurrected -- prayed for peace.

    "May Israelis, Palestinians and all who dwell in the Holy City, together with the pilgrims... dwell in fraternity and enjoy free access to the Holy Places in mutual respect for the rights of each," he said in his Easter address.

    (AFP)

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    Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence

    Fresh clashes rock West Bank as Palestinian attacker killed in Israel

    Clashes erupt at Al Aqsa mosque in Jerusalem, at least 150 Palestinians wounded

    L'Humanité

    Coup de force colonialiste en Tunisie

    Il était une fois

    Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

    Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

    C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

    Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

    Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

    Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

    Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

    Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

    Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

    Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

    « L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

    À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

    Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

    Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

    « Le soutien de la classe ouvrière de France »

    Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

    Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

    Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

    Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

    Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

    Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

    Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

    Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

    Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

    tunisiedécolonisation
    Valeurs Actuelles

    L’Etat islamique appelle à reprendre les attaques en Europe

    Les prochaines années seront-elles marquées par un retour du terrorisme à grande échelle sur le sol européen et occidental ? C’est en tout cas la volonté affichée par le nouveau chef de l’Etat islamique, relate Le Figaro. Dimanche 17 avril, le porte-parole de l’ex-empire terroriste, Abou Omar al-Mouhajir, a diffusé ce message sur une boucle Telegram : « Nous annonçons, en nous appuyant sur Dieu, une campagne bénie pour se venger ».

    La mort que les nouveaux hommes forts de l’Etat islamique entendent venger est celle d’Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, ancien leader de l’organisation islamiste. En février dernier, ce dernier avait déclenché la ceinture explosive qu’il portait lors d’une opération militaire américaine dans le nord-ouest de la Syrie – une région toujours contrôlée par l’EI.

    Profiter de la guerre en Ukraine

    Pour opérer en Europe, les djihadistes envisagent d’ailleurs de se servir du chaos provoqué par la guerre en Ukraine. Un conflit dont ils se sont réjouis, toujours par la voix d’Abou Omar al-Mouhajir, en appelant leurs troupes à profiter de « l’occasion » créée par ce « combat entre croisés ». En mars dernier, l’organisation djihadiste avait déjà salué le début du conflit, « une punition » pour les pays « chrétiens mécréants ».

    Largement démantelé depuis 2019, l’Etat islamique est encore loin d’être mort. Elle peut encore compter sur une dizaine de milliers de combattants actifs, rappelle Le Figaro, et contrôle toujours une vaste zone à cheval sur la frontière irako-syrienne. S’il se fait discret en Europe, l’EI est par ailleurs toujours responsable de nombreuses et meurtrières attaques en Afrique et au Moyen-Orient.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    BBC

    Ukraine children: Killed as he escaped, Elisei is one of 200 child victims

    By Yogita LimayeBBC News, Kyiv, Ukraine

    Evhen Ryabukon patted the coffin gently, and appeared to be having a final conversation with his son. He broke down, over and over again, before he could finish.

    His wife Inna, steeling herself, adjusted the framed photo of a smiling, young boy placed on the coffin - a mother's last act of care.

    The boy was Elisei Ryabukon. He would have been 14 in May.

    Just over a month after he was killed in firing by Russian soldiers, his family, friends, neighbours and classmates gathered at a church in the city of Brovary in the east of Kyiv, to say goodbye to this much loved child from Peremoha village. A community that had been scattered by war, came together in grief.

    Elisei was remembered as honest, humble and helpful, a boy who didn't like to fight and who refused to play aggressive sport.

    Inna, Elisei and her younger son were stuck in Peremoha when the fighting started.

    "On 11 March, the Russians gave us permission to leave. They even waved us goodbye and wished us luck. Then when we were crossing a field, they started firing at us from every direction," Inna said.

    There were five cars in the convoy of vehicles evacuating. Elisei was in the second car, in which no one survived.

    "I crawled through the field and saved my three-year-old son by dragging him by the hood of his jacket. The fact that any of us made it out alive was pure luck," she said.

    She says her younger child is the only reason she's able to carry on. She's filed a complaint with the police and wants justice for Elisei's killing.

    "I want the world to know about the crimes of Russia. I want every victim to be counted. I want Russia to be held accountable for the people, children and women, they have killed on our land," she said.

    Elisei is among more than two hundred children known to have been killed in Ukraine so far, according to the country's government. Hundreds more have been injured.

    Ohmatdyt hospital has received dozens of children wounded in the fighting.

    Six-year-old Daniil Avdeenko has been brought here from the northern city of Chernihiv, which had been surrounded and bombarded by Russian forces until they withdrew from the area at the start of April.

    Daniil and his parents were injured in mortar shelling just outside their home in a residential neighbourhood.

    When the explosion occurred, all of them were thrown to the ground. His father Oleksandr saw that his wife's leg was bleeding profusely. He used the strap of her bag as a tourniquet, an act that has saved her leg from being amputated.

    Oleksandr had called out to Daniil, who'd told him he was alright. But when the boy began to stand up Oleksandr realised how badly he was hurt.

    "I saw that he had shrapnel all over his body, and he was bleeding a lot," he said.

    All three were taken to different hospitals.

    "For the first four days we didn't know who was alive, and who wasn't. They didn't register my son's name when he was admitted to hospital," he said.

    Eventually the family was reunited, and brought to Kyiv for treatment.

    Daniil had shrapnel pieces in his head which were removed, but the bits lodged in his back are still there. Doctors say it will be too painful to remove them right now. The boy has multiple injuries and fractures in his leg. It's not clear when he'll be able to walk.

    For most part he's cheerful, but he lets out little cries of pain when a nurse comes to inject a medicine.

    "He tells the nurses at the hospital the details of how we were all covered in blood. He remembers it all. But he blames himself. Just before it happened, I'd told him to go down to the basement with his mother. But he insisted on coming outside to me," says Oleksandr. "I've explained to him that he's not guilty. We all have."

    After the war started, Oleksandr says Daniil would ask lots of questions.

    "When there was shooting, he would ask 'Dad who's shooting now?'. I'd say 'ours'. 'And now?', he'd ask. I'd tell him 'It's our men being attacked,' In the night, he would see tanks in his dreams. When bombs dropped from the sky, he would wake up frightened. But despite it all he would still have fun. After the attack though, he's changed drastically," says Oleksandr.

    Even those who've managed to flee physically unscathed, bear scars of psychological trauma.

    13-year-old Ilya Bobkov escaped along with his family from Bucha just outside Kyiv, which was under Russian control for weeks.

    They managed to leave through a humanitarian corridor which was opened in March for civilians to be evacuated. His family now lives in one room in a rundown government building in Kyiv.

    "On 24 February when the fighting started, I was shocked. I had expected it to be a regular day, I'd go to school, do my homework and play games. My mother came to my room and told me to pack a few things. Then we started living in our basement. It was very scary. It was hard to get through the nights," Ilya says.

    On their way to safety, Ilya and his family saw burning buildings, destroyed tanks and corpses along the way.

    "I can't escape the feeling that the war is still all around us. I dream about my family being killed or taken hostage by the Russians. I wake up in cold sweat," Ilya says.

    His aunt Valentyna Solokova whose family evacuated along with Ilya's says they tried to keep the children distracted by playing games or looking at family photographs. They were also forced to have difficult conversations, especially when they were running low on food supplies.

    "I'd tell the children that bread and water are the most important things. I had to make them understand that they lived one life before, where they had everything, they went to school and played games. And now they had to learn to live without all that,' she said. 'I told them the time has come for you to grow up."

    A generation of children in Ukraine is cut off from a normal childhood at the moment. The UN estimates that around two thirds of the country's 7.8 million children have been displaced.

    With fighting raging in the south and east, and renewed shelling in Lviv and Kyiv, no part of Ukraine appears safe right now.

    It's unclear when the children of this country might be able to return to the life that was suddenly interrupted.

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    France24 - Monde

    Dakar Sacré-Coeur : "Le Sénégal a un potentiel sportif extraordinaire"

    Publié le : 16/04/2022 - 09:51

    Romain HOUEIX Suivre

    À l’ombre des géants de Génération Foot et de Diambars FC, le club de Dakar Sacré-Coeur, partenaire africain de l’Olympique lyonnais (OL), fait de plus en plus parler de lui. Reportage au sein du club dakarois qui forme la relève du football tout en grandissant grâce à un modèle économique innovant.

    "Suivez-nous", peut-on lire dans l’entrée bleue pétante du club de football Dakar Sacré-Coeur. Depuis quelques temps, le club, situé en plein milieu de la capitale sénégalaise, fait son chemin dans le football local, en mettant à profit des infrastructures tout justes rénovées : deux terrains d'entraînement en gazon synthétique à onze – dont un bleu, la couleur fétiche du club –, un plus petit pour des matches à cinq contre cinq et un espace de musculation. De quoi permettre à ce club, qui mise sur la formation, d’offrir le meilleur aux recrues qui poussent sa porte.

    Le 6 février 2022, le Sénégal était en fête. Après 61 ans d’attente, les Lions de la Teranga soulevaient leur premier trophée à Yaoundé, au Cameroun, en remportant la CAN-2022 face à l’Égypte. Une victoire historique dans laquelle le football local a joué son rôle : si les sélections africaines ont souvent l’habitude de carburer aux binationaux formés en Europe, les Lions peuvent se targuer de compter dans leurs rangs seize joueurs formés sur le continent. Et le Dakar Sacré-Coeur a pris sa part, en contribuant notamment à la formation de Famara Diedhiou et Moustapha Name.

    Le Sénégal a du talent à exporter. Et les clubs de Ligue 1 française ne s’y sont pas trompés en nouant des liens privilégiés avec trois "Académies" locales : Génération Foot avec le FC Metz, Diambars FC avec l’OM et, donc, le Dakar Sacré-Coeur avec l’OL. 

    >> À lire : Sadio Mané, de Génération Foot au Sénégal jusqu'au ballon d'or Africain

    À eux trois, ces équipes – en concurrence constante en première division sénégalaise grâce à leurs jeunes joueurs – ont formé dix champions d’Afrique 2022 et pas les moins emblématiques. Parmi eux, Sadio Mané, Idrissa Gana Gueye ou encore Bamba Dieng. 

    🏆 Merci aussi à nos clubs formateurs du Sénégal qui ont produit 57% des Lions Champions d'Afrique... Mention Spéciale à Génération Foot et Diambars 👍🏾🇸🇳https://t.co/dEwZiZNCMp#Senegal #Kebetu #wiwsport #CAN2021 pic.twitter.com/WOzrmKT01l

    February 13, 2022

    La presse sénégalaise a beau surnommer le trio “les Académiciens”, le qualificatif ne plaît pourtant pas au président de DSC. "Nous ne sommes pas une académie mais un club", rectifie dans un sourire Matthieu Chupin, président et fondateur du club de Dakar, qui reçoit France 24 dans son bureau donnant sur les terrains. "Un club formateur certes, mais un club avec l’ambition de devenir un grand club africain."

    Un modèle de financement unique

    Ce club est le bébé de son président. Cet entrepreneur, qui travaille depuis plus de trois décennies dans le milieu du football sénégalais, pourrait en parler pendant des heures. L’idée originelle remonte à 2003 et à sa rencontre avec les Frères du Sacré-Cœur, une congrégation religieuse qui se consacre à l’éducation des jeunes dans le monde. Les Frères avaient alors à leur disposition 2,5 hectares de terrain en plein Dakar. Matthieu Chupin les a convaincus de son projet. Dakar Sacré-Coeur a vu officiellement le jour en 2005 mais il a fallu encore cinq années de travaux avant que les activités ne commencent réellement.

    Aujourd'hui, pour se démarquer, le président a en tête un modèle de financement innovant. "On ne veut pas dépendre de l’activité professionnelle et des transferts de joueurs. Notre club repose donc sur trois piliers qui sont complémentaires : le football professionnel, avec une équipe pro chez les filles et les garçons et un centre de formation ; le foot-loisir, avec la location de nos terrains qui attirent 8 000 pratiquants par semaine ; et enfin l’aspect communautaire, car un club ne saurait être que du sport" pour créer du lien dans le quartier, énumère Matthieu Chupin. "le chiffre d’affaires repose à 60 % sur la location de nos terrains au foot loisir", précise-t-il.

    Le club connaît sa première consécration en 2015 lorsque l’Olympique lyonnais toque à la porte pour un partenariat. "Il ne s’agit pas juste d’embaucher nos joueurs. Il s’agit d’un véritable transfert de compétences entre les deux clubs", explique le président-fondateur. "C’est un partenariat très riche", vante-il.

    "DSC est ma deuxième famille"

    Sous ses fenêtres, les jeunes pros s’entraînent dans la salle de sport en plein air et sur des machines fournies par l’OL. Les sourires et les plaisanteries fusent, preuve d’une bonne ambiance dans le groupe professionnel. Moussa Kanté, 17 ans, se fait notamment mettre en boîte. À cause de sa petite taille, on affuble le jeune homme aux cheveux orangés du sobriquet "Kirikou".

    Si le club a un partenariat avec l’OL, c’est pourtant l’autre Olympique français – Marseille – qui fait rêver le jeune homme. Il aimerait y aller "comme Bamba Dieng". Pour y arriver, le jeune homme pense connaître la recette : "Travailler dur, être rigoureux et rester focus sur les entraînements".

    Son camarade Abdourahmane Mahecor Diouf partage ses convictions. Le milieu défensif de 21 ans ajoute qu’il faut "être fort mentalement" pour percer dans le football. Comme son coéquipier, il rêve de traverser la Méditerranée pour jouer sur le Vieux continent, notamment au FC Barcelone, son club préféré qui a vu passer ses idoles Thiago Motta et Lionel Messi. 

    "Mon rêve, c’est de jouer en Europe. Mais déjà, je n’avais jamais pensé que je serais un jour professionnel dans mon pays. Donc, ça va", dit-il dans un sourire, espérant qu'après un essai non concluant pour intégrer une équipe en Turquie, une autre chance viendra.

    Les deux jeunes hommes sont au club depuis plus d’une décennie. Ils sont passés par les rangs de l’école de foot, puis du centre de formation, avant d’intégrer l’équipe première. Ils sont des véritables enfants du Sacré-Coeur.

    "Ça me fait plaisir de représenter DSC tous les week-ends", explique Moussa. "J’ai beaucoup appris ici. J’ai grandi ici. C’est ma deuxième famille", renchérit Abdourahmane "Les centres de formation comme DSC sont une chance pour le Sénégal. Cela nous apprend beaucoup de choses avant de partir en Europe."

    Les deux joueurs s’entraînent sous l'œil de David Laubertie, 52 ans, directeur sportif et entraîneur de l’équipe professionnelle depuis 2020. Une double casquette qu’il porte à merveille, capable de diviser ses journées entre travail de terrain et de bureau.

    "Je suis le garant de la politique sportive du club dans son entièreté", explique-t-il. "Le matin, je suis sur le terrain et l’après-midi c’est davantage administratif avec les contrats des joueurs, les relations avec les familles, l’affinage des méthodes d’entraînements", liste-t-il. Il gère aussi les relations avec l’OL : "On a un point hebdomadaire avec eux et ils surveillent une liste de joueurs à potentiel chez nous. Ils nous rendent également visite deux ou trois fois par an."

    Souvent vêtu d’un pantacourt et d’un tee-shirt gris floqué du logo du club, de ses initiales et de la mention "staff pro" dans le dos, ce Corrézien d’origine communique beaucoup lors des entraînements. Il n’hésite pas à interrompre un jeu d’opposition pour recadrer ses "gamins" : "Vous ne changez pas assez de rythme. Vous ne jouez qu’en transition. À ce rythme, je suis obligé de sortir les milieux au bout d’un quart d’heure. Prenez votre temps pour construire votre attaque et pouvoir percuter en bloc", enjoint-il. Les visages sont attentifs pour écouter les remontrances du Français.

    Aider le joueur en dehors du terrain

    Le Dakar Sacré-Coeur a, par ailleurs, pour vocation d'aider les jeunes potentiels à s’exprimer. Alors qu'habituellement, les joueurs intègrent les groupes professionnels vers 20 ans, il n’est pas rare de voir des jeunes de 16 ou 17 ans dans la cour des grands du Dakar Sacré-Coeur, à l’instar de Moussa Kanté. Dans ces conditions, difficile parfois d’être compétitif dans le championnat, les jeunes joueurs manquant parfois encore d’expérience et d’athlétisme. Depuis sa montée en première division en 2016, le club alterne entre le haut du ventre mou et le flirt avec les limites de la relégation.

    "On tente de compenser en pratiquant un bon football, être propre techniquement. On fait en sorte que nos joueurs sachent maîtriser le jeu et différents systèmes. Les jeunes qui partent doivent avoir ces connaissances dans leurs bagages", note David Laubertie.

    Ce que deviennent les joueurs après leur passage à DSC est en permanence au cœur des réflexions menées par le duo à la tête du club.

    "Quitter le Dakar Sacré-Coeur pour l’Europe ne doit pas être une fin en soi pour nos joueurs. Cela doit être un premier pas dans le monde professionnel", avertit David Laubertie. "Une fois là-bas, il y a forcément un temps d’adaptation au nouvel environnement. C’est un travail quotidien pour les avertir des dangers et des changements que cela engendre. On essaie de les sensibiliser au maximum".

    Le club tente de travailler avec des agents de confiance et monte avec l’OL un réseau de suivi de ces anciens joueurs animé par Sidney Govou. Matthieu Chupin surveille aussi d’un œil attentif les expériences menées dans plusieurs clubs européens pour aider les jeunes Africains à s’adapter à l’Europe, notamment celle de Salzbourg qui a mis en place des familles d’accueil. L'OL travaille également sur le sujet, menant des études sociologiques pour tenter d’identifier une typologie des profils familiaux plus à même de percer dans le football professionnel.

    Le Sénégal, "un potentiel extraordinaire"

    "Il y a un réservoir exceptionnel au Sénégal. Il faut essayer de structurer tout ça", explique David Laubertie. "L’important, c’est de préserver la spontanéité et la créativité des joueurs locaux tout en capitalisant sur leurs qualités athlétiques et mentales."

    Cependant, le président du club regrette la faiblesse des politiques publiques pour porter le Sénégal au sommet du sport africain. "On est tous très heureux des performances de l’équipe nationale mais pour être performants sur le long terme, il faudrait investir dans le football local", note le dirigeant.

    Que ce soit par la voix du président Macky Sall ou de son ministre des Sports, Matar Bâ, le gouvernement sénégalais a évoqué à de multiples reprises ces dernières années la volonté de faire de Dakar un "hub sportif". Mbaye Jacques Diop, conseiller en communication du ministère des Sports, le répétait encore lors de l’inauguration du nouveau stade du Sénégal à Diamniadio. "[Cette] nouvelle construction s'inscrit dans une dynamique de faire de Dakar 'un hub sportif' afin d'éviter que des matches soient délocalisés jusqu'en Asie", avait-il indiqué.

    >> À lire : pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade

    "Il y a un potentiel extraordinaire au Sénégal donc l’objectif [d’en faire un hub sportif] est tout à fait légitime", note Matthieu Chupon. "Mais au-delà des beaux discours, l’État doit se rendre compte qu’il a besoin du secteur privé pour parvenir à ses fins. Il faut un investissement massif dans la formation, les infrastructures et les compétitions. Cela devrait être une priorité nationale."

    Le club dakarois est un exemple criant. Si ses terrains d'entraînement ont pu être rénovés grâce aux fonds du club, il ne dispose plus de stade homologué à proximité pour jouer ses matches à domicile : l’enceinte Demba-Diop, à quelques centaines de mètres de son siège, reste inutilisable depuis 2017 après l’effondrement d’une tribune qui a coûté la vie à plusieurs supporters et a blessé une centaine d’autres. "Il n’y a pas non plus de droits TV issus de la diffusion du championnat", rappelle Matthieu Chupin.

    Des projets de développement

    À défaut d’avoir l’aide des pouvoirs publics, Dakar Sacré-Cœur avance et multiplie les projets. En 2017, elle a ainsi lancé le pendant féminin de son équipe professionnelle. "Cela tombait sous le sens quand on est associé avec le meilleur club du monde en la matière", affirme David Laubertie. Les résultats sont déjà là. Une accession à la première division dès 2018 puis un titre de championne du Sénégal en 2021 qui lui ouvre les portes du tour préliminaire de la première Ligue des champions féminine de l'histoire du continent.

    À lire : INTEGRER LIEN Football féminin : "Les mentalités changent au Sénégal"

    Matthieu Chupin, qui n’imagine pas le football sans développement social, voit grand. Après avoir rénové ses terrains, il lorgne actuellement sur des terrains supplémentaires du collège Sacré-Coeur. 

    "Ces terrains serviront aux cours d’EPS du collège mais nous permettraient également d’aller vers une extension de notre établissement en proposant du sport-loisir dans davantage de disciplines les soirs, les week-ends et les vacances scolaires”, détaille le président-fondateur. 

    Fidèle à son credo, Matthieu Chupin veut aussi développer la formation. "D’une part, on a énormément de demandes de parents pour des classes de sport-études. Donc on voudrait étendre nos propositions”, explique-t-il. "D’autre part, on aimerait créer une académie de la filière du sport. Car autour du football, il y a plein de métiers qui nécessitent des formations et il n’y a nulle part où elles sont proposées au Sénégal, que ce soit dans la sécurité ou dans l’entretien…Ici, les personnes qui s’en occupent sont les anciens ouvriers du chantier. Ils ont appris sur le tas."

    Enfin, le président veut à terme dissocier Dakar Sacré-Coeur en deux sites. Le second, qui prendra place dans la grande banlieue dakaroise, sera dédié au sport professionnel, en s'étendant à d'autres sports que le football, notamment le basket – l'autre discipline reine du pays. Matthieu Chupin en est persuadé : l’avenir de DSC s’écrit en bleu et en multisport.

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    REPORTAGE

    Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Sénégal : les Lions de la Téranga au sommet du football africain

    Valeurs Actuelles

    Etats-Unis : un DJ accusé de blackface… alors qu’il est Noir

    Une telle méprise semble grotesque, mais elle est toutefois bien réelle. Aux Etats-Unis, deux défenseurs de la diversité locale, en Arizona, ont laissé éclater leur colère, accusant de racisme un district scolaire, détaille le New York Post, dimanche 17 avril. Ainsi, ils ont reproché à ce district d’avoir embauché un DJ pour que ce dernier se produise avec une blackface… Mais il s’est avéré que l’homme était en réalité Noir. 

    Le DJ, un homme Noir âgé de 56 ans 

    Dans le détail, les deux militants, Stuart Rhoden et Jill Lassen – qui se spécialisent dans la diversité, l’équité et l’inclusion – ont donc reproché au Hopi Elementary PTA du Scottsdale Unified School District d’avoir pris la décision de recruter Kim Koko Hunter. Ce dernier, âgé de 56 ans, est un DJ Noir local, qui avait été sollicité pour prendre part à un événement caritatif. Après avoir vu un cliché de Kim Koko Hunter, les militants ont vivement critiqué l’école. « Le DJ que le Hopi PTA a embauché était, en fait, un homme Noir », leur a répondu la présidente de Hopi PTA, Megan Livengood, dont les propos sont cités par l’Arizona Daily Independent. Et de poursuivre, toujours à leur intention : « Il est insultant que vous pensiez que moi-même, ou PTA, tolérons un comportement raciste ou l’encourageons en publiant [une blackface] sur les réseaux sociaux. » 

    Après les blancs, les noirs ne sont plus à l’abri des woke. Un DJ afro-américain a été accusé par des woke, de s’être déguisé en adoptant un blackface a une soirée organisée par une école… sauf qu’il est… noir. #woke https://t.co/jebNjx9UyL

    — MEHDI AIFA (@Mehdi_Aifa_AJR) April 18, 2022

    D’après les deux médias américains, après la réponse apportée par la présidente de Hopi PTA, Jill Lassen, qui est bibliothécaire, a réagi en ces termes : « Vous avez raison, nous aurions dû tendre la main et nous renseigner avant de porter de telles accusations. » Et le militant de conclure, en ces termes, pour étayer son point de vue sur la question : « Je ne peux pas imaginer la douleur, la colère et la frustration que vous avez ressenties après que vous, et d’autres, ayez consacré d’innombrables heures à votre événement. Encore une fois, je vous présente mes excuses. » 

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

    Actu

    Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

    Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

    Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

    En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

    Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

    L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

    Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

    Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

    Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

    Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

    La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

    Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

    Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

    Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

    Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

    La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

    Emmanuel Alcaraz, historien

    Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
    BBC

    Durban floods: Is it a consequence of climate change?

    By Peter MwaiBBC Reality Check

    South Africa's government has declared a state of disaster in an area in the east of the country which was hit by severe flooding over the past week, leaving hundreds dead and causing major damage.

    Most of the destruction has been in the Durban area of KwaZulu-Natal province, the country's third most populous city.

    President Cyril Ramaphosa claims the disaster "is part of climate change", but some locals have blamed poor infrastructure for the scale of the flooding.

    What role has climate change played?

    The weather system which triggered the floods led to in excess of 300mm of rainfall being dumped over a 24-hour period on 11 April.

    That's a lot more than compared with previous episodes of serious flooding. In 2019, 165mm fell on 22 April and in 2017, 108mm was recorded on 10 October.

    The amount of rain which fell on Monday was equal to about 75% of South Africa's average annual precipitation - and would have resulted in some form of flooding without any other contributing factors, according to experts.

    Tafadzwanashe Mabhaudhi, from the University of KwaZulu-Natal, says the weather was typical of the type that develops off the coast of South Africa, involving moisture-laden warm air moving in off the Indian Ocean.

    He says the hilly terrain in that area of South Africa also means that the air rises, and as it does so, it cools and forms rain clouds.

    The South African Weather Service (SAWS) said the amount of rain was "of the order of values normally associated with tropical cyclones".

    It believes it is not correct to attribute individual weather events occurring over short timescales to longer-term trends, such as global warming.

    But experts at SAWS say severe and extreme weather events are becoming more frequent and more extreme as a result of climate change.

    "In other words, heavy-rain events - such as the current incident - can rightfully be expected to recur in the future and with increasing frequency," the agency says.

    A recently released report by scientists, which looked at storms in southern Africa earlier in 2022, said extreme rainfall in the region was becoming more common because of global warming.

    But it added that "the precise contribution of climate change... could not be quantified, due to the absence of comprehensive historical records of rainfall".

    Is poor infrastructure also to blame?

    Some residents have blamed the state of local infrastructure for the disaster, citing a lack of progress in improving drainage systems, as well as strengthening roads and poorly-built housing.

    Durban's mayor, Mxolisi Kaunda, has rejected suggestions the city's drainage infrastructure is to blame, but did point to the fact that some houses have been built on steep hills without solid foundations.

    "One of the factors to this [disaster] is a landslide in those areas," he says.

    The Durban area is hilly and dissected with gorges and rivers, and it's true that hillsides are sometimes subject to landslides.

    But experts say that although the terrain is a contributing factor, poor urban infrastructure is also to blame.

    "A combination of this rugged terrain, coupled with poor infrastructure, are factors to the flooding problem the city is experiencing," says Hope Magidimisha-Chipungu, an expert on town planning from the University of KwaZulu-Natal.

    "Some of this infrastructure is old - it has surpassed its life span and needs to be replaced."

    She says about a quarter of the city's population live in informal settlements - unplanned constructions which have been built on vacant land and then spread, and which are generally built with poor-quality materials.

    "The materials used for building houses... fail to keep weather elements at bay, hence the collapse of houses and loss of life in some cases," she says.

    Growing urban settlements

    The Durban area population expanded after the end of the apartheid system in the 1990s. Before that, residence within the city had been restricted to white people only.

    Between 1996 and 2001, official data shows the population within the municipality increased by 2.3% over the five-year period. The rate of population growth then slowed, but the city continued to expand.

    This put pressure on the existing infrastructure, which has failed to keep up.

    After serious flooding in 2019, the Durban Chamber of Commerce and Industry called on the authorities to tackle infrastructure issues urgently, including carrying out "a serious review of storm water drainage systems."

    Gina Ziervogel, an expert on climate change adaptation, from the University of Cape Town, says the authorities have been trying to address some of the challenges posed by the risks of climate change.

    But she says more resources are needed, given the area's old and failing infrastructure and the new challenges posed by more extreme weather.

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    France24 - Monde

    France : les avions de Martinique et de Guadeloupe manquent de kérosène

    Publié le : 16/04/2022 - 09:11

    FRANCE 24 Suivre

    Les avions en Martinique et en Guadeloupe souffrent d'un manque de kérosène. La reprise des vols et la guerre en Ukraine ont provoqué une pénurie. Mais la situation est en voie de règlement, selon plusieurs sources concordantes.

    Une alerte "pénurie" de kérosène a été lancée fin mars en Martinique et en Guadeloupe, en raison de la guerre en Ukraine, mais aussi de la reprise des vols vers les Antilles et les Caraïbes, alors que les restrictions sanitaires s'allègent. Les avions dans les départements de la Martinique et de la Guadeloupe ont été touchés par ce manque.

    Ces difficultés d'approvisionnement sont "passagères", a assuré la préfecture de Guadeloupe, samedi 16 avril. Mais elles viennent perturber la gestion des stocks de carburants dans les deux îles des Antilles françaises.

    Selon une source aéroportuaire, on conseille aux pilotes "d'emporter du carburant en plus au départ". "Pour le régional, c'est plus compliqué", certains avions devant "effectuer des compléments de carburants dans d'autres îles", où des difficultés pour trouver du kérosène ont également été relevées, toujours selon la même source.

    C'est donc la Société Anonyme de Raffinerie des Antilles (Sara) qui est chargée de puiser dans ses stocks pour fournir le carburant aux avions de Guadeloupe et de Martinique, en attendant un bateau chargé de kérosène qui doit arriver et régler la situation d'ici mardi 19 avril.

    La raffinerie, qui reçoit du pétrole brut, produit les stocks de carburants dont la Guadeloupe a besoin : gasoil, sans plomb et kérosène pour les déplacements et fioul pour produire l'électricité qui alimente l'île. Pour autant, le risque d'une pénurie de fioul, et donc d'électricité, n'est pas encore avéré, indique-t-on à la Sara, où l'on s'interroge tout de même sur des solutions pérennes à trouver si cette situation, inédite, devait durer.

    Avec AFP

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    New York Times - World

    ‘Mi primer mandado’, el programa de televisión que abre un debate en Japón

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    El popular programa de televisión, que se agregó recientemente a Netflix, es un reflejo de una cultura de crianza que considera la independencia de los niños pequeños como un indicador clave de su desarrollo.

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    Por Hisako Ueno y Mike Ives

    TOKIO — Yuka, de tres años, se baja del borde de la acera en un paso de peatones que divide una calle de cuatro carriles. “Aunque el semáforo esté en verde”, dice un narrador en voz en off, “¡ella sigue mirando si pasan carros!”.

    Así comienza una escena típica de Mi primer mandado, un programa japonés de telerrealidad que comenzó a emitirse en Netflix a finales de marzo. Es nuevo para los espectadores estadounidenses, pero lleva más de tres décadas al aire en Japón.

    La popularidad del programa en Japón es un reflejo del alto nivel de seguridad pública del país, así como de una cultura de crianza que considera la independencia de los niños pequeños como un indicador clave de su desarrollo.

    “Es una forma típica de criar a los niños en Japón y un símbolo de nuestro enfoque cultural, que puede sorprender a personas de otros países”, dijo Toshiyuki Shiomi, experto en desarrollo infantil y profesor emérito de la Universidad Shiraume Gakuen de Tokio.

    Corto y dulce

    Mi primer mandado se emite en Nippon TV, inicialmente como parte de otro programa, desde 1991. Se inspiró en Hajimete No Otsukai, un libro infantil de 1977 de Yoriko Tsutsui que cuenta la historia de una madre que envía a su hija de 5 años a comprar leche para un hermano menor.

    Los episodios editados de Mi primer mandado que aparecen en Netflix son cortos (unos 15 minutos o menos) y alegres. Siguen a niños de tan solo 2 años mientras intentan hacer recados en público por primera vez, con un público de estudio riéndose de fondo. Los vigilantes de seguridad y los camarógrafos se esconden fuera de la pantalla, con resultados dispares; a menudo tropiezan con el encuadre.

    Mientras los niños se mueven por los pasos peatonales y los lugares públicos más concurridos, llenos de adultos, un narrador describe sus progresos graduales en un tono que quita el aliento, como si fuera un comentarista de un partido de béisbol en la novena entrada. Y los niños pequeños entablan conversaciones con los desconocidos que se encuentran por el camino.

    “Mamá dijo que, en lugar de ella, yo iría hoy a las tiendas”, le dice Yuka, de 3 años, a un tendero de la ciudad costera de Akashi mientras compra fideos udon para una comida familiar.

    “¿De verdad?”, responde el tendero. “¡Qué niña tan lista!”.

    Los mandados inevitablemente salen mal. Yuka se olvida brevemente de comprar tempura, por ejemplo, y otra niña de 3 años se olvida de lo que le han pedido que haga porque está demasiado ocupada hablando sola. En otros episodios, los niños tiran el mandado (peces vivos, en un caso) o se niegan a salir de casa.

    Cuando a Ao, un niño de 2 años, su padre, que trabaja como cocinero de sushi, le pide que lleve a una lavandería cercana una ropa blanca de cocinero manchada de salsa de soya, el niño se niega a hacerlo.

    “No puedo hacerlo”, le dice Ao a su padre, de pie fuera de la casa familiar y sosteniendo la ropa blanca sucia en una bolsa de plástico.

    Finalmente, la madre de Ao lo convence de ir, en parte sobornándolo con un tentempié. “Es doloroso, ¿verdad?”, le dice el padre a su esposa mientras el niño avanza solo por el camino. “Me rompe el corazón”.

    “Eres demasiado blando con él”, responde ella.

    Un rito de paso

    El profesor Shiomi dice que los padres en Japón tratan de inculcar a sus hijos un tipo particular de autosuficiencia. “En la cultura japonesa, la independencia no significa discutir con los demás o expresarse”, dice. “Significa adaptarse al grupo mientras se gestionan las tareas diarias, como cocinar, hacer recados y saludar a los demás”.

    En las escuelas japonesas, es habitual que los niños limpien las aulas, señaló. Y en casa, los padres dan incluso a los niños pequeños una mesada para sus gastos y esperan que ayuden a preparar las comidas y a realizar otras tareas.

    En un ejemplo muy conocido de esta cultura, la princesa Aiko, integrante de la familia real japonesa, iba sola a la escuela primaria a principios de la década de 2000. (Siempre estaba vigilada por la policía de la Casa Imperial).

    En el área de Tokio, una empresa de producción llamada Wagakoto filma breves documentales de niños pequeños haciendo mandados por una tarifa que comienza en unos 120 dólares. Jun Niitsuma, fundador de la empresa, dice que el servicio se inspiró en Mi primer mandado y Hajimete No Otsukai, y que los clientes pagaban por ello porque querían un registro de lo independientes que se habían vuelto sus hijos.

    “Es un rito de paso” tanto para los niños como para sus padres, dijo Niitsuma. “Estos recados han sido una misión muy simbólica durante décadas”.

    Espacio para el debate

    Antes de que Netflix adquiriera Mi primer mandado, se había adaptado para el público de Gran Bretaña, China, Italia, Singapur y Vietnam.

    “Mi primer mandado es un recordatorio de que la narración única puede romper las barreras culturales y lingüísticas, y conectar a los fans del entretenimiento a nivel mundial”, dijo Kaata Sakamoto, vicepresidente de contenido de Japón en Netflix.

    La serie tiene algunos críticos en Japón. Sus principales argumentos parecen ser que los mandados de los niños pequeños equivalen esencialmente a una coacción, o que el programa podría incitar a los padres a poner a sus hijos en peligro.

    Los delitos violentos son poco frecuentes en Japón. Sin embargo, algunos académicos sostienen que las mediciones de seguridad habituales pintan un retrato engañoso de la seguridad pública. Señalan que estudios recientes del Ministerio de Justicia indican que la incidencia de la delincuencia en Japón, especialmente los delitos sexuales, tiende a ser mayor de lo que los residentes declaran a los departamentos de policía locales.

    “¡Es un programa terrible!”, dijo Nobuo Komiya, criminólogo de la Universidad Rissho de Tokio que ha asesorado a municipios de todo Japón en materia de seguridad pública.

    “Esta cadena de televisión lleva años emitiendo este programa, y ha sido muy popular”, añadió. “Pero Japón está lleno de peligros en la realidad. Este mito de la seguridad está fabricado por los medios de comunicación”.

    Incluso los partidarios reconocen que Mi primer mandado fue creado para una época anterior en la que otras normas sociales regían el comportamiento de los niños pequeños.

    En la actualidad, se debate cada vez más en Japón si obligar a los niños pequeños a realizar tareas es bueno para su desarrollo, como se suponía en el pasado, dijo Shiomi. Y los padres ya no dan por sentada la seguridad pública.

    “Yo mismo envié a mi hija de 3 o 4 años a hacer un mandado a una tienda de verduras”, dijo. “Pudo llegar hasta allí, pero no recordaba el camino de vuelta porque no tenía una imagen clara de la ruta. Así que el dueño de la tienda la trajo a casa”.

    Hisako Ueno reportó desde Tokio y Mike Ives, desde Seúl.

    Hisako Ueno ha reportado sobre política, negocios, género, trabajo y cultura en Japón para el Times desde 2012. Antes de eso, trabajó para la oficina de Tokio de Los Angeles Times de 1999 a 2009. @hudidi1

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    L'Humanité

    D’abord soigner, avec ou sans papiers

    Chronique

    Christophe Prudhomme

    La proposition de la suppression de l’aide médicale d’État (AME), qui permet aujourd’hui de prendre en charge une partie des patients sans papiers, est inquiétante. Il faut examiner les effets d’une telle mesure en termes de santé publique. C’est une aberration, car la santé d’une population sur un territoire dépend de la bonne santé de chaque personne qui réside dans ce même territoire. Les agents infectieux n’ont pas besoin de papiers pour se transmettre d’une personne à l’autre. Quelle que soit l’origine du malade, les règles sont les mêmes et l’intérêt collectif impose une prise en charge identique, pour éviter des conséquences pour tous.

    Par ailleurs, n’en déplaise à certains, les valeurs morales du monde médical, ce qu’on appelle la déontologie, sont pour la très grande majorité des soignants supérieures à toutes les lois qui peuvent être imposées par un gouvernement. Nous sommes là pour prendre en charge toute personne qui souffre, pour la soulager au mieux, sans aucune distinction d’origine, de revenus, de sexe ou d’âge. Enfin, l’argument selon lequel les personnes bénéficiant de cette prise en charge mettraient notre système de santé en péril, du fait du coût financier du dispositif, ne tient pas. Regardons les chiffres : les dépenses de l’AME en 2021 se sont élevées à 1 milliard d’euros, soit à peine 0,5 % de l’ensemble des dépenses de santé. Cela semble très supportable, et même très efficace, pour une population d’environ 370 000 bénéficiaires. Ceux qui veulent y mettre fin sont animés uniquement par la volonté de désigner des boucs émissaires pour cacher les vraies raisons de la dégradation de notre système de protection sociale et du fameux « trou de la Sécurité sociale ». Car que représente cette somme face au montant de la fraude fiscale en France, estimée entre 80 et 100 milliards d’euros, ou encore aux bénéfices de l’industrie pharmaceutique, proches de 8 milliards d’euros pour la seule entreprise Sanofi ?

    Que dire aussi de la fraude aux cotisations sociales pour travail dissimulé, estimée entre 3,9 et 5 milliards d’euros ? Si la colère est légitime face à la dégradation de l’hôpital et de notre système de santé, il ne faut pas se tromper d’adversaire. Et ne pas désigner cet hypothétique « étranger qui profiterait du système » comme la principale cause de tous nos problèmes. Il s’agit d’un leurre pour protéger les vrais responsables, ceux qui tirent les ficelles en sous-main, et continuent à exploiter le système dans leur intérêt, au détriment de l’ensemble de la population, avec ou sans papiers.

    Santéaide médicale d'étatsans-papiers
    France24 - Monde

    Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"

    Publié le : 16/04/2022 - 09:44

    Bahar MAKOOI Suivre

    Après plus de 15 jours de confinement, les habitants de Shanghai semblent de plus en plus exaspérés par les difficultés d'accès à la nourriture et par l'isolation forcée des personnes positives au Covid-19 dans des centres de quarantaine au confort et à l'hygiène aléatoires. Pour France 24, plusieurs Français confinés dans la capitale économique de la Chine ont accepté de raconter leur quotidien. 

    Shanghai, capitale économique de la Chine, fait face à sa plus grave flambée épidémique depuis le début de la pandémie de Covid-19. La quasi-totalité des 25 millions d'habitants y sont confinés depuis début avril, avec des difficultés d'accès à la nourriture

    Suivant la politique chinoise du "zéro Covid", les autorités locales isolent les personnes testées positives, même asymptomatiques, en les plaçant dans des centres de quarantaine. Mais avec plus de 20 000 nouveaux cas positifs quotidiens ces derniers jours, elles peinent à suivre la cadence. Après près de 15 jours de confinement strict, des vidéos diffusées sur le réseau social chinois WeChat montrent l’exaspération des habitants de cette mégalopole.  

    Près de 7 000 expatriés français vivent à Shanghai, d’après Anne Genetet, députée de la 11e circonscription des Français de l’étranger, et un certain nombre d’entre eux commencent à quitter le pays. Un avion de la compagnie Air France devait décoller vendredi 15 avril, avec près de 300 passagers ayant souhaité rentrer au plus vite. France 24 a interrogé des Français, toujours confinés à Shanghai.  

    • Géraldine, 40 ans, community manager

    "Dans notre résidence, le volontaire français qui livre la nourriture devant nos portes vient de me dire qu’il a pris des billets pour quitter le pays le 14 mai. Moi, je ne veux pas partir sur cette mauvaise expérience, sans avoir dit au revoir à mes amis, sans que ma fille de 4 ans ait pu revoir ses copains d’école. On vit à Shanghai depuis deux ans, j’ai adoré cette ville que nous allons quitter cet été. 

    Le variant Omicron, ce n’est pas ma plus grande peur : ce que je crains le plus, c’est d’aller en centre de quarantaine. Ici, on est reliés à une application obligatoire, qui nous suit en temps réel, c’est un peu notre laissez-passer pour tout. Si on passe à côté de quelqu’un qui est positif, le QR code passe au orange.

    Quand mon QR code est passé au rouge il y a deux jours [après un test positif], ça a été la panique. On a tout de suite joint l’entreprise de mon mari, le consulat, mes médecins, pour savoir comment ils pouvaient nous aider, tout en faisant attention à ne pas communiquer ce stress à ma fille. Je suis en rémission d’une maladie grave et mes médecins ont immédiatement écrit un certificat attestant que mon état nécessite une certaine surveillance incompatible avec une quarantaine dans ces centres.

    Finalement, je suis repassée au vert 24 heures plus tard. Il s’agissait d’une erreur, ce qui est tout à fait possible, étant donné que les 25 millions d’habitants de Shanghai sont testés chaque jour.  

    Je vis dans une résidence du centre historique de Shanghai. Il y a 20 à 30 % d’expatriés et les Chinois qui vivent ici sont très aisés. Ça fait une grande différence car on arrive à passer des commandes groupées pour la nourriture, alors que les Chinois qui vivent dans des "lanes", qui sont de plus petites habitations, ne peuvent pas se le permettre. Ici, nous recevons des colis tous les trois jours environ, avec des commandes de lait, d’eau… Chaque jour, ces fameux volontaires qui habitent la résidence, avec leur tenue de protection de la tête au pied, redistribuent bénévolement les commandes sur chaque palier. Ils peuvent aussi aider au troc dans l’immeuble. J’ai fait passer à une voisine de la viande et de la pâte à modeler pour occuper ses enfants ; elle m’a donné un poisson surgelé.

    Comme je suis en rémission d’un cancer, je dois prendre un traitement quotidien, mais il n’était plus disponible. J’ai dû demander aux autorités locales de m’autoriser à aller le chercher dans un hôpital. Ils ont fait venir un chauffeur en tenue de protection, qui m’a acheminée pour l’aller et le retour. J’ai pu dépanner une voisine dans le même cas que moi, grâce à ce convoi spécial. Plus tard, j’ai appris que plusieurs des médecins qui me suivaient à l’hôpital pour mon cancer se sont retrouvés en centre de quarantaine. Je ne sais pas comment se passe le suivi des malades si ces professionnels, dont les métiers sont essentiels, ne peuvent plus exercer.   

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    Nous avons un groupe [de messagerie en ligne] WeChat de 300 participants pour la résidence. Lorsque j’ai été testée positive, mon test s’est affiché le matin même sur le groupe, avec mon numéro d’appartement. On avait déjà prévenu tous nos amis de la résidence pour s’assurer de leur soutien, en leur disant que je comptais refuser d’aller en camp. Ils ont dit qu’ils prendraient ma défense.  

    Comme je sentais venir ce confinement, j’avais anticipé et on a pas mal de réserves à la maison. J’ai rempli mes placards de façon à cuisiner des repas équilibrés et des plats divers pour ne pas s’ennuyer. Ça nous aide à vivre sereinement, même s'il ne nous reste que le dernier petit bout de fromage qu’on avait avant le confinement. 

    On n’a pas mis les pieds dehors depuis 14 jours. Comme il y a des résidents positifs, les tests se font dans le hall de l’immeuble et nous n’avons pas le droit de sortir dans le jardin, en bas. Nous sommes accompagnés depuis notre palier jusqu’au rez-de-chaussée.

    Un jour, nous avons remarqué que les portes d’entrée de l’immeuble avaient été cadenassées, nous nous sommes plaints et les scellés ont été retirés. Je pense qu’en tant qu’étrangers, on est davantage écoutés. Je me demande si ces scellés auraient été retirés si des Chinois s’étaient plaints. Psychologiquement, c’est une étape au-dessus que de se savoir enfermés comme dans une prison.

    Je nous estime quand même chanceux : on ne manque de rien, ma fille a trois fois 20 minutes de cours à distance [par semaine], on joue beaucoup ensemble. On essaie de se mettre dans notre bulle et la solidarité nous fait tenir. On vit au jour le jour. Mais je n’ai aucune idée de quand je pourrai faire un pas dehors. 

    • Élodie, 41 ans, directrice d’une PME française de peinture  

    Je vis en Chine depuis 14 ans et à Shanghai depuis 2013. Je ne suis pas à plaindre car j’ai un balcon et, pour le moment, cet extérieur ne m’a pas été interdit. Il faut dire qu’au 25e étage, je ne risque pas d’attraper le virus qui monterait de la rue.  

    À la mi-mars, je me suis réveillée un matin, tôt, pour aller faire mon jogging et les portes de la copropriété de 2 000 résidents avaient été cadenassées. Des tentes de test ont fleuri et les allées et venues ont été soumises à la présentation d’un test négatif de moins de 48 heures.  

    Je vis seule donc je n’ai pas besoin de grandes quantités de nourriture. On s’est organisé dans la résidence pour faire des achats groupés. Il y a des voisins qui se lèvent à 5 heures du matin pour passer les commandes, parce qu’à 8 heures il n’y plus rien de disponible. Les autorités m’ont aussi livrée trois fois, une fois j’ai eu 30 œufs, des crevettes, l’autre fois un poulet entier. Ce qui m’inquiète, c’est que les quantités sont les mêmes qu’on soit célibataire ou en famille. Comment font ceux qui vivent à 7 dans leur appartement ? Lors des tests, je croise des familles avec trois générations vivant sous le même toit. Pour le moment, on se débrouille mais je me demande combien de temps la ville va tenir avec ses stocks.  

    Avant, je prenais l’avion une à deux fois par mois, en Chine, dans la région et en France. Depuis le Covid, je suis devenue sédentaire et, maintenant, je ne peux plus sortir de chez moi. D’habitude, je me rends tous les jours à l’usine. Le confinement à un impact sur mon travail car on produit mais on ne peut pas livrer et on commence à manquer de matière première. Il y a aussi des ouvriers de l’usine qui dorment sur place, en respectant les distances de sécurité. Et ce qu’on redoute le plus, ce sont les accidents car le système de santé ici est ralenti avec tous ces médecins réquisitionnés pour les centres de quarantaine ou confinés.  

    Ma plus grande crainte continue encore aujourd’hui d’être testée positive. Dans la résidence, on ne comprend pas pourquoi de nouveaux cas apparaissent après chaque campagne de test, malgré les précautions drastiques prises depuis 15 jours.  

    Les résultats des tests mettent entre 8 et 24 heures à tomber. À chaque test, je ne suis pas sereine. L’application bugue souvent et c’est pénible. Certains amis rapportent qu’on est venu les réveiller à 23 heures pour aller passer un test. J’ai toujours une petite crainte que quelqu’un frappe à la porte. Tout ça se cumule et ajoute de l’angoisse. J’essaie de limiter les échanges sur le WeChat de la résidence et sur les réseaux sociaux pour limiter ce qui peut être anxiogène. Au début du confinement, je n’étais pas informée de chaque cas positif dans la résidence et je le vivais mieux. Car chaque nouveau cas signifie 14 jours de confinement pour l’immeuble.  

    Malgré tout, je tiens à rappeler que je ne me sens pas physiquement en danger. On ne vit pas en Ukraine, je relativise. La communauté chinoise et mes collègues sont très solidaires, ils veillent à ce que je ne manque de rien, je me sens entourée. Pour le moment, je n’ai pas envie de rentrer en France mais on verra comment la situation évolue. 

    • Thibaut, 29 ans, informaticien 

    Je pense avoir attrapé le virus juste avant le confinement, le 26 mars au soir. Je me suis rendu à un anniversaire. Avec le recul, je n’aurais pas dû. J’ai eu des symptômes quelques jours plus tard, de la fièvre. À ce moment-là, à Shanghai, on commençait déjà à sentir venir un gros confinement. J’ai fini par être testé positif le 4 avril, après plusieurs tests négatifs. J’ai été le premier cas positif de ma résidence. 

    Le comité de quartier [autorité locale] m’a envoyé un message pour me demander de préparer mon sac, car ils allaient m’envoyer dans un de ces centres de quarantaine. Puis ils sont venus à ma porte et, comme je parle chinois, je leur ai expliqué que lorsque j’ai effectué mon test, ne sachant pas que j’avais le Covid, j’ai fait la queue avec tous les résidents du bâtiment. Mon bâtiment fait 26 étages, avec environ 300 appartements et, dans ma résidence, il y a trois immeubles de cette taille. Ils se sont retrouvés face au dilemme de devoir transférer tout le bâtiment vers un centre de quarantaine, car à ce moment-là il était question d’envoyer les cas contacts proches en centre également. Ça les a fait changer d’avis, je pense. Ils ont placé un capteur sur ma porte pour en détecter toute ouverture. Et les jours suivants, je recevais un message pour me donner le créneau autorisé pour sortir ma poubelle. 

    J’ai eu de la chance, car je crois qu’ils manquaient d’ambulance à Shanghai à cette période-là, c’est peut-être pour ça que je suis passé entre les mailles du filet. J’ai mis quelques jours à y croire. Les nuits suivantes, je n’ai pas fermé l’œil. J’avais peur qu’ils passent me chercher au milieu de la nuit pour m’emmener en quarantaine.  

    Je suis le seul étranger de ma résidence et ça se passe bien avec mes voisins. J’ai fait ce choix pour progresser en langue et pour vivre mon expérience chinoise à fond. Je participe à la vie du bâtiment avec sa salle commune, ses repas partagés, ses moments de propagande communiste. 

    Ici vivent beaucoup de personnes âgés,  souvent avec leurs petits-enfants que les parents font garder car ils travaillent ailleurs jusqu’à très tard le soir. Comme ce sont des personnes âgées et que le taux de vaccination est faible, les résidents ont très peur d’attraper le Covid. Parfois, ils font brûler de l’encens dans les escaliers, pensant que ça fera fuir le virus. Quand je suis passé au QR code rouge [positif au test], la moitié des habitants du bâtiment a réclamé mon transfert immédiat. Je les comprenais mais j’étais très stressé à l’idée qu’on m’emmène de force dans ces centres.  

    J’ai déjà été confiné une fois, quand je vivais à Nankin [au nord de Shanghai], mais la ville était beaucoup plus petite et le confinement mieux organisé car l’accès à la nourriture était garanti. Dès les premiers jours du confinement ici à Shanghai, mon entreprise m’a fait livrer de quoi tenir un mois. Dans ma résidence, seuls deux achats groupés de café et de pain ont été proposés. Sinon, le comité de quartier nous apporte régulièrement et gratuitement de l’eau, car l’eau de Shanghai, même bouillie, contient du plomb. Si un voisin demande quelque chose sur le WeChat du bâtiment, on le dépanne. Celui du 20e étage avait besoin d’huile et de riz, on lui en a donné. 

    J’aurais peut-être dû me faire vacciner, mais ici on ne propose que le vaccin chinois et il me fait peur. Dans la résidence, les autorités offraient un pack de yaourts à chaque dose de vaccin, je trouvais ça un peu bizarre.  

    Hier, pour mon deuxième test consécutif, je suis passé au QR code vert [négatif au Covid-19]. Sur le groupe WeChat, des voisins que je ne connais pas m’ont félicité. En revanche, sur ma porte, le capteur est toujours là.  

    J’ai pris un billet à 4 000 euros pour la France, pour un retour fin mai. Est-ce que je vais revenir ? Je ne le sais pas encore. Pour moi, vivre à Shanghai dans les trois prochaines années, c’est accepter l’idée de passer environ deux mois de quarantaine sur un an. Je ne suis pas sûr d’être prêt à revivre ça.  

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    New York Times - World

    Un mes de terror en Bucha

    By Daniel Berehulak and Carlotta GallApril 12, 2022

    Las siguientes imágenes muestran violencia explícita.

    ‘Le dispararon a mi hijo.Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí’.

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    Cuando se estancó el avance ruso hacia Kiev, empezó una campaña de terror y venganza contra los civiles en la cercana ciudad de Bucha, según relatan los sobrevivientes e investigadores.

    Los soldados rusos se instalaron en esta escuela. Un francotirador disparaba a cualquiera que se moviera desde un rascacielos. Otros soldados torturaron, violaron y ejecutaron a civiles en sótanos o patios.

    Fuimos a Bucha, documentamos decenas de muertes de civiles, entrevistamos a numerosos testigos y acompañamos a los investigadores locales para dimensionar las atrocidades rusas.

    BUCHA, Ucrania — Una madre asesinada por un francotirador mientras caminaba con su familia a buscar un termo de té. Una mujer retenida como esclava sexual, desnuda bajo un abrigo de piel y encerrada en un sótano donde se almacenaban papas antes de ser ejecutada. Dos hermanas muertas en su casa, sus cuerpos tirados en el suelo durante semanas.

    Bucha es un paisaje de horrores.

    Desde el primer día de la guerra, el 24 de febrero, los civiles soportaron la peor parte del ataque ruso a Bucha, a pocos kilómetros al oeste de Kiev, la capital de Ucrania. Las fuerzas especiales rusas que se acercaban a pie a través de los bosques dispararon a los autos que circulaban por la carretera y, al entrar al suburbio, una columna de vehículos blindados abrió fuego y mató a una mujer que estaba en su jardín.

    Pero esas primeras crueldades palidecen en comparación con lo que vendría después.

    Cuando el avance ruso sobre Kiev se estancó ante la feroz resistencia, contaron los civiles, la ocupación enemiga de Bucha se convirtió en una campaña de terror y venganza. Cuando el ejército ruso, derrotado y desmoralizado, se retiró finalmente, dejó tras de sí un panorama sombrío: cuerpos de civiles muertos esparcidos por las calles, en los sótanos o en los patios traseros, muchos con heridas de bala en la cabeza, algunos con las manos atadas a la espalda.

    Los reporteros y fotógrafos de The New York Times pasaron más de una semana con funcionarios de la ciudad, expertos forenses y decenas de testigos en Bucha, descubriendo nuevos detalles de las atrocidades al estilo de ejecuciones cometidas contra civiles. El Times documentó los cadáveres de alrededor de tres decenas de personas en el lugar donde fueron asesinadas —en sus casas, en el bosque, calcinadas en un estacionamiento vacío— y conoció la historia de muchas de las muertes. El Times también atestiguó la existencia de más de cien bolsas para cadáveres en una fosa común y en el cementerio de la ciudad.

    Las pruebas sugieren que los rusos mataron de forma temeraria y a veces sádica, en parte por venganza.

    Bucha

    Hostomel a menos de 1 km

    UCRANIA

    Cinco hombres en un sótano

    Mujer abatida en un jardín

    Calle Kyjevo-Myrots

    Centro de Kiev, a 25 km

    Seis muertos en un asilo de ancianos

    Madre asesinada junto a su hija

    Bucha

    Familia de cuatro entre seis víctimas

    Víctima de violación en un sótano

    Fosa común

    Cementerio

    Estación

    de Bucha

    Hombre en calle sin pavimentar

    Escuela No. 3

    Calle Vokzalna

    Hijo asesinado junto a su padre

    Hombre que fue por pan

    Makariv, a unos 40 km

    Tres civiles en un patio

    Cuatro cadáveres en la calle

    Niño hallado en un sótano

    Hermanas abatidas en una vivienda

    Hombre decapitado

    Dos hermanos hallados en matorrales

    Cuerpo en la calle

    Hombre cubierto de tierra

    Hombre hallado en una cuneta

    Hombre y mujer, en una fosa de concreto

    Hombre con un disparo en la cabeza

    Calle Saborna

    Irpín

    800 metros

    Bucha

    UCRANIA

    Hostomel

    Madre asesinada junto a

    su hija

    Cinco hombres en un sótano

    Seis muertos en un asilo de ancianos

    Mujer abatida en un jardín

    Familia de cuatro entre seis víctimas

    Bucha

    Cementerio

    Víctima de violación en un sótano

    Fosa común

    Escuela

    No. 3

    Hombre en la calle

    Cuatro cadáveres en la calle

    Hombre que fue por pan

    Cuerpo en la calle

    Tres civiles en un patio

    Hombre decapitado

    Hermanas abatidas en una vivienda

    Niño en un sótano

    Hombre y mujer, en una fosa de concreto

    Hombre con un disparo en la cabeza

    Dos hermanos hallados en matorrales

    Hombre hallado en una cuneta

    Hombre cubierto de tierra

    Hijo asesinado junto a su padre

    Irpín

    800 metros

    Bucha

    Cinco hombres en un sótano

    UCRANIA

    Hostomel, a unos 1,5 km

    Mujer abatida en un jardín

    Calle Kyjevo-Myrots

    Seis muertos en un asilo de ancianos

    Centro de Kiev, a 25 km

    Bucha

    Madre asesinada junto a su hija

    Cementerio

    Fosa común

    Estación

    de Bucha

    Hombre en calle sin pavimentar

    Víctima de violación en un sótano

    Calle Vokzalna

    Makariv, a unos 40 km

    Escuela No. 3

    Tres civiles en un patio

    Hombre que fue por pan

    Familia de cuatro entre seis víctimas

    Hijo asesinado junto a su padre

    Niño hallado en un sótano

    Hermanas abatidas en una vivienda

    Calle Yablunska

    Dos hermanos hallados en matorrales

    Hombre decapitado

    Cuerpo en la calle

    Cuatro cadáveres en la calle

    Hombre con un disparo en la cabeza

    Hombre hallado en una cuneta

    Estación de

    Sklozavodska

    Hombre cubierto de tierra

    Río Bucha

    Hombre y mujer, en una fosa de concreto

    Calle Saborna

    Irpín

    800 metros

    Bucha

    Hostomel, a unos 1,5 km

    UCRANIA

    Cinco hombres en un sótano

    Mujer abatida en un jardín

    Calle Kyjevo-Myrots

    Seis muertos en un asilo de ancianos

    Centro de Kiev, a 25 km

    Bucha

    Madre asesinada junto a su hija

    Cementerio

    Familia de cuatro entre seis víctimas

    Fosa común

    Estación

    de Bucha

    Hombre en calle sin pavimentar

    Víctima de violación en un sótano

    Calle Vokzalna

    Makariv, a unos 40 km

    Escuela No. 3

    Tres civiles en un patio

    Hombre que fue por pan

    Hijo asesinado junto a su padre

    Niño hallado en un sótano

    Hermanas abatidas en una vivienda

    Calle Yablunska

    Dos hermanos hallados en matorrales

    Hombre decapitado

    Cuatro cadáveres en la calle

    Cuerpo en la calle

    Hombre con un disparo en la cabeza

    Hombre hallado en una cuneta

    Estación de

    Sklozavodska

    Hombre cubierto de tierra

    Hombre y mujer, en una fosa de concreto

    Río Bucha

    Calle Saborna

    Irpín

    800 metros

    Asesinaron a civiles desprevenidos que realizaban las actividades cotidianas más simples. El 5 de marzo, a media mañana, cuando abría la puerta de su casa en una pequeña calle lateral, le dispararon a una profesora jubilada conocida como tía Lyuda, diminutivo de Lyudmyla. Su cuerpo yacía retorcido, a mitad de la entrada, más de un mes después.

    Su hermana menor, Nina, quien tenía una discapacidad mental y vivía con ella, estaba muerta en el suelo de la cocina. No está claro cómo murió.

    “Se apoderaron del terreno y estuvieron disparando para que nadie se acercara”, dijo un vecino, Serhiy. “¿Por qué matarías a una abuela?”.

    Roman Havryliuk, de 43 años, soldador, y su hermano Serhiy Dukhli, de 46, enviaron al resto de su familia fuera de Bucha cuando se intensificó la violencia, pero ambos insistieron en quedarse. Los encontraron muertos en su patio. “Mi tío se quedó por el perro y mi padre por la casa”, dijo Nazar, el hijo de Havryliuk. Un hombre que no se ha identificado también yacía muerto cerca de ahí, y los dos perros de la familia estaban acribillados.

    “No pudieron derrotar a nuestro ejército, así que mataron a los ciudadanos”, dijo Nazar, de 17 años.

    La amenaza constante de los francotiradores

    Bucha había sido uno de los suburbios más codiciados de Kiev debido a su cercanía con la capital. Enclavado entre bosques de abetos y un río, contaba con centros comerciales modernos y complejos residenciales nuevos, así como con cabañas de verano tradicionales situadas entre jardines y árboles. El escritor ruso Mijaíl Bulgákov tenía allí una casa de verano.

    Días después de que los soldados rusos entraron en la ciudad, el ejército ucraniano contraatacó incendiando tanques y vehículos blindados durante una arremetida a una columna rusa. Hasta 20 vehículos ardieron en una enorme bola de fuego que incendió las casas dispuestas a lo largo de un lado de la calle. Algunos soldados rusos huyeron, llevando a sus colegas heridos por el bosque.

    Los refuerzos rusos llegaron varios días después con ánimo agresivo. Establecieron su base en un complejo de departamentos situado detrás de la Escuela No. 3, la secundaria principal, en la calle Vokzalna, o calle de la Estación, y colocaron un francotirador en un rascacielos que estaba en construcción. Más al sur, establecieron su cuartel general en una fábrica de vidrio a orillas del río Bucha.

    Hasta entonces, los residentes de Bucha habían estado refugiándose de los ataques de misiles y artillería rusos, y muchos de ellos dormían en sótanos y bodegas, pero algunos se habían aventurado a salir de vez en cuando para buscar agua o echar un vistazo a los daños. Los bombardeos habían sido esporádicos, y gran parte del fuego de artillería ruso apuntaba por encima de sus cabezas a Irpín, la ciudad más cercana.

    Tras el ataque a la columna, el ambiente se tensó. El 4 de marzo, Volodymyr Feoktistov, de 50 años, salió a pie cerca de las 5:00 p. m. para ir por una hogaza de pan que los vecinos habían horneado. Su madre y su hermano le dijeron que no saliera, pero él insistió, recordó la madre más tarde.

    Los vehículos rusos avanzaban por un camino al final de su calle y los vecinos escucharon dos disparos. Al día siguiente lo hallaron muerto en la calle. Pasaron días antes de que lo pudieran subir a una carretilla y lo llevaran hasta la morgue del hospital antes de volver a casa a toda prisa.

    El 5 de marzo, un francotirador ruso empezó a disparar contra todo lo que se movía al sur de la escuela.

    A la tía Lyuda le dispararon por la mañana. Esa tarde, un padre y su hijo salieron de su propiedad para dar un paseo por su calle, Yablunska, que significa calle del manzano. “Le dispararon a mi hijo”, dijo su padre, Iván. “Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí”.

    Pidió que solo se publicara su nombre de pila. Tras semanas de ocupación rusa, muchos residentes en Bucha estaban asustados y pidieron que no se publicaran sus apellidos por miedo a represalias posteriores.

    “Toda la noche estuvo sufriendo y murió a las 8:20 a. m.”, dijo Ivan, refiriéndose a su hijo. La familia lo enterró en el jardín de enfrente bajo un montón de tierra. “Es muy difícil enterrar a tu hijo”, dijo Ivan. “No se lo deseo ni a mi peor enemigo”.

    Su hijo dejó a un hijo de 8 años y a una hija de uno. “No puedo mirar a mi nieto a los ojos”, dijo Ivan.

    La calle Yablunska, donde vivían, pronto se convirtió en el tramo más mortífero para los civiles que pasaban por allí. A principios de marzo, un hombre que iba en bicicleta resultó herido a causa de los disparos de un vehículo blindado, como lo mostró el video grabado por los militares ucranianos. El 11 de marzo había al menos once cadáveres tirados en la calle y en las aceras, según se observa en imágenes satelitales.

    Una casa saqueada, un cuerpo en el sótano

    Pronto quedó claro por qué los cuerpos habían permanecido en el lugar durante tanto tiempo.

    Los soldados empezaron a registrar las casas y ordenaron a los vecinos que no salieran. “Iban patio por patio”, dijo Valerii Yurchenko, de 42 años, un mecánico que vive cerca del río. Un comandante ruso le advirtió que no saliera a la calle. “Tenemos órdenes de disparar”, advirtió el comandante.

    Los soldados confiscaron computadoras y teléfonos celulares. Algunos fueron corteses pero igual exigieron que las familias salieran de sus casas cerca de las bases y se fueran a un jardín de niños cercano.

    “Me dieron mi bastón”, dijo Tetiana Masanovets, de 65 años, quien fue de las que recibieron la orden de irse. Los soldados convirtieron su casa en una fosa, y usaron una habitación como retrete. “Se robaron todo”, añadió.

    Con la llegada de más tropas, los soldados metieron sus vehículos blindados a los jardines de la gente, aplastaban las rejas de metal y las cercas y se estacionaban en la calle mostrando las armas.

    Volodymyr Shepitko, de 66 años, huyó con su esposa cuando un vehículo acorazado ruso atravesó su cerca trasera. Se refugiaron en el sótano de la Escuela No. 3. Los soldados rusos también utilizaban la escuela y el complejo habitacional ubicado detrás para colocar morteros.

    El 9 de marzo, Shepitko, un ingeniero hidráulico retirado, salió a buscar comida en la casa y vio que había soldados rusos viviendo ahí. Los describió como kontraktniki, soldados a sueldo, hombres que a menudo son combatientes experimentados con la fama de cometer abusos y actuar con impunidad. Habían estacionado sus vehículos blindados en la calle de enfrente y dormían y calentaban agua en la casa, contó Shepitko.

    Los soldados hicieron un comentario sarcástico sobre los fascistas ucranianos, para poner a prueba su lealtad. “Pensé que me iban a disparar”, dijo, “y me quedé callado”. Le pidieron su teléfono celular pero su perro les ladró con tanta furia que retrocedieron y lo dejaron ir.

    No fue sino hasta que volvió, después de la retirada rusa de Kiev, que Shepitko descubrió hasta dónde habían llegado los soldados rusos. Su casa había sido saqueada y estaba llena de basura y botellas de cerveza. Luego, en un sótano debajo del cobertizo del jardín, su sobrino encontró el cuerpo de una mujer. Desplomada en posición de sentarse, con las piernas desnudas y arqueadas, solo vestía un abrigo de piel y nada más.

    A la mujer le habían disparado en la cabeza, y encontró dos casquillos de bala en el suelo. Cuando la policía llegó para llevársela y realizar una inspección, hallaron paquetes rotos de preservativos y un condón usado en la casa.

    La defensora oficial de los derechos humanos de Ucrania, Lyudmyla Denisova, dijo que había registrado horribles casos de violencia sexual por parte de los soldados rusos en Bucha y otros lugares, incluyendo uno en el que un grupo de mujeres y niñas fueron retenidas en el sótano de una casa durante 25 días. Nueve de ellas ahora están embarazadas, afirmó.

    Especuló que la violencia se produjo como venganza por la resistencia ucraniana, pero también que los soldados rusos utilizaron la violencia sexual como arma de guerra contra las mujeres ucranianas.

    Una caminata en busca de agua resulta mortal

    La ciudad llevaba desde principios de marzo sin electricidad, agua corriente, gas ni internet. Miles de habitantes, que seguían en sus casas, vivían a temperaturas heladas y dormían vestidos, tapados con capas de cobertores.

    Seis personas en un asilo de ancianos murieron de hambre, dijeron los trabajadores del cementerio que recogieron sus cuerpos a principios de abril. El vestíbulo estaba helado y cuatro de los muertos se habían reunido en un solario al otro lado del jardín. En la casa contigua, los mismos trabajadores bajaron a una mujer que se había colgado de una rama.

    Durante 10 días a mediados de marzo, Tetiana Sichkar, de 20 años, salió a caminar con sus padres para visitar a su abuela, cuya casa tenía un fogón de leña y una estufa al aire libre donde podían cocinar y calentar agua. Todos los días tomaron la misma ruta por los bosques, cruzando las vías del tren.

    El 24 de marzo parecía que estaba calmado otra vez hasta que se escuchó un disparo camino a casa.

    “Fue tan fuerte que no podía oír nada”, dijo Sichkar. Todos cayeron al suelo al mismo tiempo. Su madre yacía en silencio. “Le hablé pero no se movió”, dijo. Le levantó la cabeza y vio la sangre: en el rostro de su madre y en su cabello, formando un charco en la calle.

    Su madre, una ama de casa de 46 años también llamada Tetiana, murió en donde se desplomó. Los soldados rusos detuvieron a su esposo más tarde, lo esposaron y le pusieron una bolsa en la cabeza cuando pidió recoger el cuerpo de su mujer. Esa noche, más tarde, lo dejaron libre: estaba todavía esposado y con los ojos tapados cuando lo abandonaron en otra zona de la ciudad.

    A su padrastro, en un episodio excepcional, le permitieron que se llevara el cuerpo de Sichkar y le dieron un coche rojo nuevo —que resultó ser robado— para que se la llevara. A la mañana siguiente, la familia la enterró en el jardín y estacionó el auto dentro del portón.

    Lyudmyla, la madre de la mujer muerta, expresó lo que muchos civiles en Bucha observaron: al avanzar la guerra, el ánimo y el comportamiento de los soldados rusos se puso más feo. “El primer grupo era pacífico”, dijo refiriéndose a los soldados rusos y pidiendo que no se publicara su apellido. “El segundo grupo fue peor”.

    Algunas veces la violencia parecía cínica y pensada para atemorizar, pero los efectivos rusos se mostraban particularmente desconfiados ante los hombres en edad de combate y a menudo los acusaban de pertenecer a las fuerzas de defensa ucranianas antes de llevárselos para interrogarlos.

    Natalya Oleksandrova, oculista retirada, contó que los soldados detuvieron a su sobrino y dijeron que lo iban a interrogar dos días. Lo retuvieron tres semanas. Luego de que se marcharon las fuerzas rusas, los vecinos lo hallaron muerto en un sótano. “Le dispararon por la oreja”, dijo.

    Otra amenaza: los asesinatos en venganza

    En la última semana de marzo, las fuerzas ucranianas montaron un contraataque para retomar los suburbios del noroeste de Kiev. Los combates se intensificaron drásticamente en Bucha, y las unidades rusas comenzaron a prepararse para su retirada.

    Uno de sus últimos actos fue disparar a sus detenidos o a cualquiera que se pusiera en su camino. En un área despejada de una calle, la policía encontró después a cinco integrantes de una familia, entre ellos dos mujeres y un niño; sus cuerpos estaban quemados y tirados en el suelo.

    Al menos 15 personas fueron encontradas muertas con las manos atadas en varios lugares de la ciudad, indicios de que hubo más de una unidad rusa que detuvo y ejecutó a personas. En el sótano de un campamento de verano infantil que las unidades rusas usaban como base se hallaron cinco cuerpos. Otros fueron encontrados en la calle Yablunska y algunos más en la fábrica de vidrio.

    En el poblado cercano de Motyzhyn, la muerte de la alcaldesa, su esposo y su hijo, se explica en gran parte por la venganza. Los tres fueron hallados sepultados a las afueras de la localidad. Había señales de tortura: en el caso del hijo, dedos rotos y golpes en el rostro de la alcaldesa, inflingidos antes de que las fuerzas rusas les dispararan, molestas porque los ucranianos destruyeron un camión y un vehículo acorazado.

    “Fue venganza”, dijo Anatoly Rodchenko, un maestro de física de secundaria retirado cuyo hijo está casado con la hija de Olha Sukhenko, la alcaldesa asesinada. Rodchenko atestiguó la excavación de la fosa, que también contenía otros tres cuerpos.

    En relatos corroborados por un comandante militar local, los residentes describieron cómo una emboscada ucraniana que hizo explotar el vehículo blindado y el camión de suministros provocó una oleada de violencia rusa contra los civiles.

    Al día siguiente, por la calle avanzó un vehículo acorazado ruso que iba disparando al azar a las viviendas con una ametralladora pesada, refirió Serhiy Petrovsky, líder de una unidad de soldados voluntarios civiles. No sabe cuántas personas fallecieron o resultaron heridas pero relató que luego de que se marcharon los rusos, recogió los cuerpos de 20 personas abatidas en este y otros episodios en el poblado y sus alrededores.

    “Disparaban a todo”, dijo Rodchenko. “Dispararon a las casas. Dispararon a una mujer en la calle. Dispararon a los perros”.

    Ese mismo día, soldados rusos detuvieron a Sukhenko, la alcaldesa de 50 años, a su esposo Ihor Sukhenko, de 57, y al hijo de ambos, Oleksandr, de 25, contó Rodchenko. Los cuerpos de los tres se hallaron en la fosa.

    “Yo no entiendo”, dijo Rodchenko. “La alcaldesa, bueno, ayudó a los ucranianos, pero ¿por qué Oleksandr? ¿Él qué hizo?”

    De la presencia del ejército ruso en la localidad dijo, “fue como una pesadilla”.

    Una llamada alegre, luego el silencio

    Días después de que los soldados ucranianos recobraron el control de Bucha, la policía y los trabajadores del cementerio comenzaron a recoger los cadáveres esparcidos por todas partes, y metieron bolsas negras para cadáveres en una camioneta blanca. En el barro de las puertas traseras, los trabajadores habían escrito “200”, un código militar soviético para referirse a los muertos de guerra.

    El 2 de abril habían recogido ya más de 100 cadáveres, y el domingo la cifra había aumentado a más de 360 en el distrito de Bucha. Diez de los muertos eran niños, señalaron las autoridades.

    El 3 de abril, Marta Kirmichi buscaba con desesperación noticias de Bucha en internet. Originaria de Moldova, la mujer había vivido 10 años en Ucrania, cerca de la ciudad de Chernígov, con su marido y su hijo.

    Había hablado por última vez con su esposo Dmitrii Shkirenkov, de 38 años, a mediados de marzo. Él era obrero de la construcción y salió de casa un mes antes para volver a su empleo en un desarrollo de nuevas propiedades en Bucha.

    La recepción de telefonía celular era mala, pero había logrado llamar a su esposa el 9 de marzo. “Dijo: ‘Le están disparando a la gente pero estoy vivo’”, contó ella. La segunda vez que la llamó eran cerca de las 5:30 a. m. y la despertó. “Dijo con esta voz: ‘Amor, estoy vivo’. Sonaba muy contento”. La llamada, de apenas 30 segundos, también la puso contenta, pero no volvió a saber de él.

    Luego encontró las primeras fotos horripilantes de hombres tendidos con las manos atadas en la calle Yablunska, junto a materiales de construcción y tarimas. Reconoció de inmediato a su marido. Estaba boca abajo, con las manos escondidas debajo de su cuerpo.

    Más tarde vio otra fotografía: se lo habían llevado pero cerca de ahí seguían dos cuerpos. Ella espera que, tal vez, lo hayan herido y llevado al hospital.

    De los 360 cuerpos de personas encontrados durante este fin de semana en Bucha y sus alrededores, más de 250 fallecieron a causa de balas o metralla y están siendo incluidos en una investigación de crímenes de guerra, declaró Ruslan Kravchenko, fiscal regional de Bucha, en una entrevista. Muchas otras personas murieron de hambre, frío o por falta de medicamentos y atención médica, entre otras razones.

    Sentado en su auto, Kravchenko repasaba archivos y fotografías de cadáveres en su celular. Dijo que esperaba más casos mientras la policía seguía encontrando cuerpos y la información llegaba en avalancha. En total, en la región más amplia de Bucha, había por lo menos 1000 muertos de la guerra, dijo.

    Los fallecidos eran abrumadoramente civiles. Solo dos integrantes del ejército ucraniano se encontraban entre quienes fueron asesinados en la ciudad de Bucha, según Serhiy Kaplychny, funcionario del panteón municipal.

    La brutalidad rusa ha indignado a la mayor parte del mundo y ha fortalecido la decisión de Occidente de oponerse a la sangrienta invasión del presidente de Rusia, Vladimir Putin.

    “El nivel de brutalidad del ejército de terroristas y verdugos de la Federación Rusa no conoce límites”, escribió Denisova, la defensora del pueblo. Apeló a la Comisión de Derechos Humanos de las Naciones Unidas para que “tenga en cuenta estos crímenes de guerra rusos en Ucrania”.

    Algunos de los peores crímenes —incluyendo torturas, violaciones y ejecuciones de detenidos— fueron cometidos por los soldados que tenían base en la fábrica de vidrio de Bucha, según afirmaron los residentes locales y los investigadores. El fiscal regional, Kravchenko, indicó que los investigadores encontraron un servidor informático abandonado por los rusos que podría ayudarlos a identificar a los hombres responsables de la violencia.

    “Ya hemos establecido listas y datos de los militares”, aseguró Kravchenko. “Los datos ocupan más de 100 páginas”.

    Los investigadores ucranianos también cuentan con un inmenso recurso gracias a las organizaciones, ciudadanos y periodistas que han subido más de 7000 videos y fotografías en un centro gubernamental en línea, warcrimes.gov.ua, señaló la fiscal del Estado, Iryna Venediktova.

    “Algo muy importante en este caso es que son pruebas admisibles en los tribunales”, explicó. “Se trata de 7000 pruebas de video y pruebas fotográficas”. Sin embargo, aún hay un largo y laborioso proceso de identificación por delante.

    Kirmichi aún no tiene información sobre su esposo, el obrero de la construcción. Cuando se comunicó con una dependencia gubernamental le dijeron que esperara un mes para recibir noticias.

    Al teléfono sonaba desolada y lloraba. “Solo somos dos, mi hijo y yo, y no vamos a renunciar a la esperanza”, dijo.

    ​​

    Oleksandr Chubko colaboró con este reportaje desde Bucha, Ucrania, y Andrew E. Kramer, desde Motyzhyn, Ucrania. Producido por Rumsey Taylor y Gray Beltran.

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    Stefan Le Courant Anthropologue, chargé de recherche au CNRS

    Durant plus de six années, Stefan Le Courant a suivi les parcours de personnes en situation administrative irrégulière, parfois jusqu’à leur obtention de titre de séjour. Il a ainsi pu observer comment le risque incessant d’être arrêté, enfermé, expulsé, pèse sur leur comportement et façonne leur regard sur eux-mêmes.

    Comment est née l’idée de traiter cet aspect peu documenté de la vie des sans-papiers ?

    Je faisais de l’assistance juridique en local de rétention avec la Cimade. La plupart des personnes que j’y rencontrais n’étaient pas expulsées. J’ai alors commencé à suivre le quotidien des sans-papiers, après leur enfermement, et j’ai constaté que la menace constante d’être arrêté et le risque d’un retour forcé pesaient sur leur existence et avaient des effets délétères. J’ai voulu décrire ces aspects moins connus de la vie des sans-papiers.

    Pour un sans-papiers, être contrôlé peut avoir des conséquences dramatiques. Lesquelles ?

    D’abord, au moment même de l’arrestation, il y a la violence de se voir menotté, maltraité, que beaucoup vivent comme une humiliation. Ensuite, les jours d’enfermement entraînent un arrêt de travail qui doit être justifié auprès du patron. Donner la vraie raison de leur absence peut leur valoir d’être congédiés… Il faudrait alors « tout recommencer à zéro » à leur sortie, retrouver un emploi, des papiers d’emprunt pour pouvoir l’exercer, un logement si celui qu’ils habitent est désormais connu de la police, etc. Et l’expulsion marque une rupture brutale dans leur projet d’avenir, brise tous les efforts investis dans la migration.

    Quels sont les comportements induits par cette menace ?

    Dans l’espace public, où la police est susceptible d’agir à tout moment, les sans-papiers doivent être hypervigilants. Repérer les lieux de contrôles, choisir son itinéraire, son mode de transport, traquer des détails dévoilant une présence policière : les chaussures montantes qui pourraient être celle d’un policier en civil… Surtout, il faut savoir composer une apparence, avoir l’air détendu à la vue d’un uniforme. Toutes les occasions de révéler sa situation administrative auprès de tiers, qui sont à leurs yeux des délateurs en puissance, comportent un risque. Le problème se pose à chaque fois que l’identité est vérifiée : obtention d’une carte de transport, ouverture d’un compte en banque, d’une ligne téléphonique… La menace d’une arrestation plane même au sein des préfectures. Pour les sans-papiers, il y a ainsi une réelle ambivalence de l’État. Il est celui qui peut donner un titre de séjour et fera cesser la menace. Mais il est aussi la source de la menace. La conséquence, c’est qu’en tentant d’échapper à tout contact avec l’administration, certains prolongent leur irrégularité. Il faut aussi se méfier des voisins, des logeurs qui « ajusteront » les loyers en fonction de la situation administrative de leur locataire, d’un compatriote qui prête ses papiers pour l’obtention d’un travail et conserve les salaires du travailleur sans-papiers.

    Quel est leur regard sur la politique migratoire de la France et comment s’y adaptent-ils ?

    Même ceux qui pourraient légitimer leur présence en France pour des raisons de santé, d’asile, etc., préfèrent se présenter comme des travailleurs. Ils ont intégré l’idée qu’ils doivent justifier leur « utilité ». Ce qui va dans le sens des réformes légales de notre pays ces dernières années. Tous revendiquent le fait de ne toucher aucune allocation ou aide de l’État et de payer des impôts. En cela, ils tentent de construire une image qui met à distance tous les préjugés négatifs portés sur les « clandestins » taxés par certains responsables politiques d’être des fraudeurs ou des profiteurs. Depuis plusieurs décennies, le discours et les lois vont dans le sens d’une logique de seuil. C’est l’idée que, pour intégrer les étrangers présents sur le territoire, il faut limiter leur nombre. Cela instaure une concurrence entre les demandeurs de titre de séjour, qui n’incite ni à la solidarité ni à la circulation des informations entre eux. La quête des papiers se fait donc souvent individuellement même si certains, pour mettre toutes les chances de leur côté, participent aussi à des grèves et des luttes collectives. Un de mes interlocuteurs a même déposé plusieurs demandes de régularisation, sous des statuts différents, avec des noms différents…

    Comment composent-ils avec ces différentes identités ?

    Pour le travail, ils empruntent souvent une carte de séjour. Il faut donc penser à bien répondre quand on les appelle par un nom qui n’est pas le leur. Cohabitent alors le plaisir d’expérimenter des identités multiples et le malheur de ne pas pouvoir être soi. Le fait qu’une partie des personnes vivant en France n’ait pas de statut légal transforme l’identité en une marchandise, monnayable.

    Qui a intérêt à cette situation ?

    Le fait d’avoir sur place une main-d’œuvre corvéable à merci, et qui a peu de latitude pour protester, est une forme de « délocalisation sur place ». C’est le cas dans la restauration, l’hôtellerie, le nettoyage, la sécurité, l’agriculture ou le bâtiment.

    Est-ce que les situations changent vraiment lors de l’obtention d’un titre de séjour ?

    Sur le moment, le soulagement est immense. Mais les espoirs fondés sur la régularisation sont souvent déçus. Leurs conditions de travail et de logement ne changent pas radicalement. La menace de l’expulsion fait place à celle du non-renouvellement. Pour celles et ceux qui ont été régularisés en tant que travailleurs, il faut refaire les démarches tous les ans, ne pas changer de secteur d’activité, ne pas être au chômage… Un de mes interlocuteurs m’a raconté que lors du renouvellement de son titre pluriannuel de séjour, en 2021, il n’a eu droit qu’à un titre d’un an, parce qu’il n’avait pas assez travaillé durant les douze derniers mois. Or, cet homme travaille dans un restaurant qui a été fermé durant des mois à cause du Covid…

    Est-ce que la situation pourrait être pire encore, en cas d’arrivée de l’extrême droite au pouvoir ?

    Aujourd’hui, nous sommes encore dans un État de droit. Les sans-papiers ont la possibilité de déposer des recours contre les mesures prises à leur encontre. En sortant des traités internationaux qui protègent les étrangers, le programme de l’extrême droite veut réduire ces possibilités de défense légales. Les chantages à la dénonciation pourraient proliférer et la menace serait alors démultipliée pour les sans-papiers et les personnes qui leur viennent en aide.

    sans-papiersTravailleurs sans papiersanthropologiecnrs
    France24 - Monde

    Inondations en Afrique du Sud : au moins 445 personnes sont mortes

    Publié le : 18/04/2022 - 22:15

    Meriem AMELLAL

    Une semaine après le début des inondations, les autorités ont déployé 10.000 soldats en renfort pour aider à déblayer et à rechercher les victimes, notamment à Durban. Le bilan fait état d’au moins 445 morts. 80% du réseau d'eau potable est hors service et les habitants qui ont encore un toit sont également privé d'électricité.

    Également au sommaire de cette édition :

    Malgré une situation sécuritaire instable, les populations déplacées par le conflit entre l’armée et les rebelles du M23 en République Démocratique du Congo, ont pu fêter le week-end de Pâques. L'est de la RDC est en proie depuis plus d'un quart de siècle aux violences de multiples groupes armés. La venue du pape François début juillet à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, est présentée par l'Eglise catholique comme "un signe de réconfort et de paix".

    Le groupe Bolloré a annoncé il y a quelques semaines la rétrocession de toutes ses activités de transport et de logistique dans une quarantaine de ports africains à l'armateur italo-suisse, MSC. Au Togo, Bolloré African Logistic y était implanté officiellement depuis plus d'une dizaine d'années. Une présence qui a suscité beaucoup de polémiques dans le pays. La société civile, les médias et l'opposition ont toujours dénoncé la collusion entre le pouvoir de Lomé et l'homme d'affaires.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Valeurs Actuelles

    [Del Valle] La “guerre économique totale” contre-productive des pays occidentaux contre la Russie

    Un embargo sur les importations de gaz russe aura un impact « massif » sur l’économie européenne et frappera gravement l’industrie, selon Jean-Pierre Clamadieu, le président d’Engie. Le chercheur Gary Hufbauer du Peterson Institute (PIIE), auteur d’un ouvrage sur l’histoire des sanctions, a rappelé récemment qu’elles n’ont été efficaces que dans moins d’un tiers des conflits. D’évidence, la volonté des “27” de durcir leurs sanctions avec le “sixième paquet”, qui divise déjà l’UE, notamment concernant un embargo sur le gaz russe dont l’Europe est dépendante à 43 %, a plus de chances de ruiner l’Europe que de renverser Poutine…

    Outre le rapprochement des systèmes de paiement Mir russe et chinois Union pay et CIPS et Union pay pour compenser la suspension de SWIFT en Russie, les Russes se tournent depuis des semaines pas seulement vers des banques chinoises mais vers celles des pays amis de l’URSS. En Ouzbékistan par exemple, des tour-opérateurs russes (Vedi Group; BSI Group) développent pour 550 euros des circuits “Visa et Mastercard” destinés à aider les “touristes” russes à émettre des cartes bancaires. Au Kazakhstan, 12 000 comptes bancaires ont déjà été ouverts depuis le début de la guerre en Ukraine. Les Russes peuvent également y acheter des dollars ou des euros, même en espèces ou avec des lingots d’or.

    Outre les positions attendues des alliés de la Russie comme la Chine, l’Iran, la Corée du Nord, les Émirats-Arabes-Unis, le Venezuela, Cuba, etc, d’autres pays du monde multipolaire — pas nécessairement anti-occidentaux et/ou anti-démocratiques — ont refusé de suivre les Occidentaux : juste après l’invasion de l’Ukraine, le président Sud-africain Cyril Ramaphosa a appelé courtoisement Vladimir Poutine et a précisé dans un tweet que l’expansion de l’OTAN est la cause réelle de la guerre, Poutine répondant « apprécier son approche équilibrée ». « Nous ne prendrons pas partie pour l’un ou l’autre, nous continuerons à être neutres et proposerons notre aide si besoin », a déclaré quant à lui le brésilien Jair Bolsonaro juste après l’invasion de l’Ukraine. Son homologue mexicain Andrés Manuel López Obrador a lui aussi refusé catégoriquement de se joindre aux sanctions contre la Russie, « parce que nous voulons avoir de bonnes relations avec tous les gouvernements du monde ».

    ​L’Occident ne l’a pas encore compris, mais sa coalition internationale contre la Russie, comme jadis contre la Libye ou la Syrie, ne reflète pas la supposée “communauté internationale” mais l’ordre des pays occidentaux inféodés à Washington. En Occident même, l’unanimité ne règne pas: l’Autriche, l’Allemagne et la Hongrie s’opposent à l’embargo total sur le gaz russe, car « les sanctions devraient d’abord être douloureuses pour la Russie, et non pour l’Union européenne », a déclaré le chancelier autrichien Karl Nehammer sur CNN. En Suisse, des “initiatives”/pétitions réclament de faire revenir le pays à la stricte neutralité violée sans consultation alors que le pays était toujours resté neutre, même durant la seconde guerre mondiale.

    Des sanctions contre-productives et jugées hypocrites par les pays non-occidentaux

    ​Les auteurs libéraux rappellent que ces sanctions sont illégales d’un point de vue du droit international (seul le Conseil de Sécurité peut approuver des sanctions économiques, selon l’Article 41 de la Charte des Nations Unies). Elles sont de ce fait considérées par la Russie comme un acte de guerre économique. Elles n’ont d’ailleurs pas de fondement juridique puisque l’UE n’a aucun accord de défense avec l’Ukraine et n’est pas officiellement en guerre avec la Russie. Les libéraux-libertariens rappellent que si le but de l’Occident est de faire plier la Russie ou même, comme le veut Biden, de provoquer la chute de Poutine, l’objectif a peu de chance d’être atteint. Par contre, elles vont appauvrir premièrement les populations russes, premières victimes de l’autocratie poutinienne, deuxièmement les prolétaires d’Occident, puis les pays pauvres d’Afrique et du Moyen-Orient qui dépendent du blé russe. L’histoire montre que les sanctions n’ont jamais presque fait chuter les gouvernements tyranniques, qu’il s’agisse de Cuba, de la Corée du nord, de l’Iran, du Venezuela. Quant à l’effet recherché par les Etats-Unis et l’UE de faire monter l’opposition à Poutine, si nombre de Russes instruits et jeunes des grandes villes se sont opposés à l’invasion d’un pays “frère”, la « guerre économique totale » (dixit Bruno Lemaire) contre leur pays, dont la confiscation (illégale) de 300 milliards de dollars de la Banque centrale russe, n’a fait que renforcer le soutien populaire à Vladimir Poutine. Et l’économie russe est bien plus résiliente que prévu : l’économie résiste. Les magasins sont achalandés. Le rouble est revenu en un mois à son taux d’avant-guerre ; la production industrielle a augmenté de 4,5 % en mars. La Banque de Russie achète en masse de l’or pour soutenir le Rouble à un prix fixe (5000 roubles/59 $), la Russie étant ainsi revenue à l’étalon-or. La Russie a d’ailleurs doublé ses réserves entre 2014 et 2021. Et Moscou va payer ses dettes en roubles.

    ​Les sanctions vont se retourner de plus en plus contre l’Occident qui se prive volontairement du gaz le plus sûr (gazoducs) et le moins cher puis des exportations et importations russes. Les pénuries d’aliments de première nécessité vont provoquer des crises violentes qui rappelleront les révolutions arabes de 2011 initiées avec la montée des prix du blé. Le coût des aliments va exploser avec les pénuries mondiales de céréales, d’huile de tournesol et d’engrais (coût du gaz naturel renchéri pour fabriquer des engrais azotés). L’élimination des exportations de blé russe et ukrainien réduira de 30 % l’approvisionnement mondial. Outre son gaz et son pétrole, nécessaire à la compétitivité de l’industrie européenne, la Russie est aussi le second exportateur mondial de diesel raffiné : elle fournit à l’UE la moitié de son besoin en diesel. Elle est la source principale de C4F6 des fournisseurs américains. La Russie produit un tiers du palladium mondial, indispensable pour les convertisseurs catalytiques automobiles, et est le deuxième producteur mondial de nickel et d’aluminium. Elle détient 80 % du marché des substrats de saphir utiles pour l’opto et la microélectronique et utilisés dans tous les processeurs du monde – AMD et Intel inclus.

    Les appels à “dédollariser” l’économie mondiale se multiplient

    ​On peut également souligner l’hypocrisie des Etats-Unis qui poussent l’UE à prendre des sanctions toujours plus fortes contre la Russie et appelle même à se priver totalement des énergies russes, ce qui entraîne l’effondrement de l’euro et l’explosion des prix, mais vend de plus en plus de gaz de schiste aux Européens tout en achetant du gaz russe au meilleur prix…

    ​En militarisant le dollar américain dans le cadre des sanctions et lois américaines extraterritoriales, les Etats-Unis dominent certes et intimident une partie du monde, à court et moyen terme, mais ils se tirent une balle dans le pied car cette monnaie — qui est la plus utilisée dans les transactions commerciales et financières — a besoin d’inspirer confiance et neutralité. Or la crainte qu’inspirent les moyens de paiements occidentaux et le dollar, vecteurs de sanctions, conduit à saper la devise US et à accélérer les acteurs hostiles aux ingérences occidentalo-américaines à se “dédollariser” pour se prémunir contre les gels d’avoirs et autres spoliations économiquement illibérales. Et ceci légitime le plan de la Chine visant à donner à sa monnaie une place plus large dans le système financier mondial et qui voit dans la domination du dollar une menace majeure. Ainsi, pour Zhang Yanling, ex-dirigeant de la Banque de Chine, les sanctions sont l’occasion d’aider le monde « se débarrasser de l’hégémonie du dollar le plus tôt possible ».

    L’économiste libéral Philipe Herlin fait un constat miroir : « Les sanctions contre la Russie sonnent le glas du pétrodollar et de l’énergie peu chère. Les boomers repus de pain blanc nous lèguent une ère hyper-inflationniste synonyme de renaissance monétaire incarnée par le bitcoin. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Transavia aux prud’hommes pour des cas de harcèlement sexuel sur des hôtesses de l'air

    Actu

    Le conseil des prud’hommes a examiné, jeudi 14 avril, la requête déposée contre Transavia par une hôtesse de l’air. Celle-ci réclame à la compagnie des dommages et intérêts pour harcèlement sexuel et pour non-respect des obligations de prévention et de sécurité. En cause, la gestion des signalements émis par trois hôtesses de l’air à l’encontre du même commandant de bord détaché d’Air France, qu’elles accusent d’agressions sexuelles.

    « Si j’ai mis cinq mois à porter plainte, c’est parce que je pensais être seule et parce que je croyais en Transavia. À chaque fois que j’apprenais pour une nouvelle victime et que j’appelais mon employeur en pleurs, on me disait gentiment que l’enquête interne était en cours. Ce qui était faux. L’enquête était classée depuis des mois et je n’en ai pas été informée. Je me suis dit qu’il fallait porter plainte contre le pilote, pour moi et pour les autres victimes. Pour que Transavia comprenne qu’ils ont fait une erreur et qu’ils doivent changer d’attitude. »

    C’est à l’invitation des juges du conseil des prud’hommes de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) que Marie*, hôtesse de l’air à Transavia depuis 2016, s’exprime sur sa démarche, après près de trois heures d’audience, jeudi 14 avril. Elle réclame à la compagnie, filiale low cost d’Air France, des dommages et intérêts pour harcèlement sexuel et pour non-respect des obligations de prévention et de sécurité.

    Une relaxe en première instance

    Les représentants de Transavia, eux, ne se sont pas déplacés. Pourtant l’affaire est de taille. Trois salariées ont émis des signalements auprès de la compagnie aérienne pour des agressions sexuelles présumées qui auraient été commises par le même commandant de bord d’Air France, alors détaché à Transavia. Une quatrième femme a témoigné d’actes similaires auprès de la police judiciaire. Deux de ces femmes, dont Marie, ont porté plainte pour agression sexuelle.

    Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

    Si une relaxe a été prononcée en première instance le 8 janvier 2021 pour le volet pénal, les juges ayant estimé que les faits « supposent une intention » qui ne peut être « caractérisée », l’avocate générale de la Cour d’appel de Paris a requis, le 15 mars 2022, deux ans d’emprisonnement dont un an ferme ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer la fonction de commandant de bord. Le délibéré sera prononcé par la Cour d’appel le 17 mai 2022.

    Une audition un mois après les faits

    Dans la petite salle du bâtiment préfabriqué, Maude Beckers, avocate de la plaignante et Mathilde Valaize, juriste à l’AVFT (Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail), ont repris le déroulé des événements qui ont mené la jeune femme à porter plainte, le 4 avril 2019, contre le pilote, ancien militaire de 55 ans, puis à saisir les prud’hommes contre Transavia, le 20 novembre 2020. À leur lecture, la salariée fond en larmes et sort de la salle d’audience, avant de revenir quelques minutes plus tard, le visage rougi.

    Les faits remontent à mars 2018. Au cours d’une soirée entre collègues en escale à Marrakech, Marie explique que le commandant de bord se serait « collé à (sa) jambe de façon insistante ». Le 30 novembre 2018, lors d’un vol Paris-Séville, il aurait tenu à son encontre des propos à connotation sexuelle. Alors qu’elle se penche pour ramasser un magazine laissé sur un siège à la fin du débarquement, elle aurait senti le pilote se frotter à elle, avant qu’elle ne se dégage en poussant un cri. Le cri est entendu par la cheffe de cabine du vol, qui en témoignera dans un écrit adressé aux ressources humaines le 26 décembre 2018, et dans lequel elle fait mention de propos « indécents » tenus lors du vol à l’égard de l’hôtesse de l’air.

    La salariée contacte sa supérieure hiérarchique le lendemain et lui relate, le 4 décembre 2018, l’agression dont elle aurait été victime, avant de lui adresser officiellement un courrier le 11 décembre 2018. Une enquête interne est ouverte, mais celle-ci est jugée bâclée par Me Maude Beckers : « Une salariée qui dénonce des faits est potentiellement en danger car elle peut encore être en contact avec l’agresseur. La jurisprudence dit que des semaines, c’est déjà trop. Or, ils ne vont être auditionnés qu’un mois après, début janvier ».

    Cinq jours de mise à pied

    C’est également au cours du mois de janvier 2019 que les différents membres de l’équipage sont contactés par l’entreprise pour recueillir leurs témoignages, mais aucune attestation signée n’est produite, souligne l’avocate. L’enquête interne est finalement close le 31 janvier 2019. « N’ayant pas pu établir de manière certaine l’authenticité des faits », Transavia envoie au pilote un courrier qui lui rappelle que « l’usage de propos à caractère grivois et déplacé est à proscrire et ne peut être toléré ». Le 19 février, une deuxième hôtesse de l’air témoigne à son tour de faits d’agression sexuelle qui aurait été commise par le commandant de bord au cours d’un vol, le 9 novembre 2018.

    À la suite du signalement d’une troisième victime présumée, une procédure de « danger grave et imminent » (DGI) est déposée le 1 er avril 2019 par un élu du CSE afin de mener une enquête « commune ». Transavia récuse de son côté le caractère « imminent » du « danger » et rejette le DGI. Le commandant de bord est finalement déprogrammé de tous ses vols en avril 2019, avant que la fin de son détachement ne soit actée fin mai 2019. « Retour à l’envoyeur avec le dossier », glisse l’avocat de Transavia, maître Aurélien Boulanger. Air France, responsable disciplinaire du pilote, ordonne, le 13 mai 2019, cinq jours de mise à pied sans solde.

    Me Boulanger fait valoir que Transavia a été réactive, en adaptant temporairement le planning de Marie dès le 5 décembre 2018 pour qu’elle ne soit plus programmée en vol avec le commandant de bord. « L’entreprise a tenu compte de son ressenti », estime-t-il. De fait, tout au long de sa plaidoirie, il ne pointera que « l’absence de matérialité des faits » : « Le pilote a été relaxé au pénal parce qu’il y a un défaut d’établissement des éléments matériels et d’intention. L’enquête interne a conclu à la même chose ».

    Défaut de prévention

    « En matière de violences sexistes et sexuelles, ce n’est pas la parole de l’un contre l’autre. Il y a, en droit du travail, un aménagement de la charge de la preuve : la personne doit apporter des éléments qui laissent supposer que le harcèlement existe, souligne Mathilde Valaize. Les éléments sont ici probants : il y a un récit constant et cohérent de la victime, des éléments médicaux qui font état de la dégradation de sa santé, des témoins du comportement du commandant de bord, poursuit-elle. On a les aveux du mis en cause sur le fait qu’il tient des propos à connotations sexuelles, et d’autres victimes qui témoignent de comportements similaires. »

    Pèse également sur l’employeur une obligation de prévention en matière de harcèlement sexuel, rappelle Me Maude Beckers : « Au moment des faits, il n’y avait aucun système de prévention ». Un manquement « grave » pour une entreprise de plus de 2 000 salariés, souligne-t-elle. Tout ce système de prévention « se met en place », défend Me Boulanger. « À ce moment, l’accord Qualité de vie au travail était en cours de négociation. L’entreprise est récente », assure-t-il, en datant la création de Transavia à 2017 - au lieu de 2007 -, malgré la tentative de correction de la salariée.

    Intervenante volontaire dans cette audience, l’AVFT réclame aussi à Transavia des dommages et intérêts « en réparation du préjudice moral et matériel », « que causent les employeurs par leurs manquements ». « Nous estimons que les employeurs fautifs doivent les assumer », souligne Mathilde Valaize, qui précise que l’association, « submergée de demandes », priorise les dossiers où les facteurs de risques sont importants, ce qui est le cas de l’aérien. « Il y a de nombreux déplacements professionnels qui isolent géographiquement les salariés de leurs proches, il y a une division sexuée du travail, avec des pilotes qui sont en écrasante majorité des hommes et des hôtesses de l’air qui sont en écrasante majorité des femmes, explique la juriste.  Et tout au sommet de la hiérarchie, le commandant de bord. Ces situations de pouvoir favorisent l’émergence de violences sexuelles. Si ces facteurs de risques ne sont pas compris par les employeurs, cela ne permettra pas d’avoir une action efficace contre ces violences. » Le Conseil rendra sa décision le 15 septembre 2022.

    *Le prénom a été modifié.

    Violences sexuellescompagnies aériennes
    France24 - Monde

    Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine

    Publié le : 18/04/2022 - 18:28

    David RICH Suivre

    Il y a un an, l'armée tchadienne annonçait la mort d’Idriss Déby, tué au front dans des combats contre des rebelles. Un conseil militaire dirigé par son fils Mahamat Idriss Déby avait alors pris le pouvoir et promis une transition démocratique... qui paraît aujourd’hui s’enliser. 

    Le 20 avril 2021, une page se tourne au Tchad. La radio-télévision annonce la mort d’Idriss Déby, dirigeant du pays depuis 30 ans, tué au front par des rebelles. À la tête d’un Conseil militaire de transition, le fils du président, Mahamat Idriss Déby, prend alors le pouvoir pour une période de 18 mois et promet d’organiser des élections.

    Pourtant, le “dialogue de réconciliation nationale”, censé permettre ce retour à l’ordre démocratique, a depuis pris du retard. Alors que les négociations entre les rebelles tchadiens et le gouvernement militaire piétinent, le Qatar a lancé le 13 mars une médiation pour tenter de trouver un terrain d’entente. 

    Coup d’État militaire

    Il y a un an, lors de son premier discours de président, Mahamat Idriss Déby, âgé de seulement 37 ans, tentait de rassurer la population. “Le Conseil militaire de transition n’a aucune ambition de gouverner solitairement le pays”, déclarait-t-il, l’air timide, les yeux rivés sur ses notes. 

    Alors qu’il revient, selon la Constitution, au président de l’Assemblée nationale d’assurer la transition jusqu'à de nouvelles élections en cas de décès du président, le Conseil militaire dirigé par son fils a pris le pouvoir et dissout les institutions. 

    Pour justifier cette manœuvre, la junte affirme que le président de l’Assemblée nationale a refusé de remplacer Idriss Déby. L’opposition dénonce, de son côté, un coup d’État et manifeste dans la rue. 

    Le décès inattendu d’Idriss Déby suscite une vive inquiétude parmi les alliés de N'Djaména. Car le pays fait figure de pilier du G5 Sahel, la mission antiterroriste régionale regroupant – outre le Tchad – la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

    "Sur ces cinq pays, seules deux armées sont pleinement opérationnelles, celles de la Mauritanie et du Tchad”, expliquait à France 24 en février dernier Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales (Ifri), pointant du doigt un problème de corruption endémique au sein des forces armées de la région.

    Alors qu’au Mali, les militaires putchistes, au pouvoir depuis août 2020, font face à d’importantes pressions régionales et internationales, les alliés de N'Djaména se montrent bien moins critiques vis-à-vis des nouvelles autorités tchadiennes. La France, tout comme les dirigeants du G5 Sahel, présents à l’enterrement d’Idriss Déby, misent sur la continuité, apportant leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" dirigé par Mahamat Idriss Déby.

    La #France et les pays du #G5Sahel, qui combattent ensemble les jihadistes dans cette région, ont exprimé leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" au fils du président tchadien #IdrissDéby Itno tué par des rebelles, a annoncé la présidence française #AFP pic.twitter.com/eH8cFnN1Th

    April 23, 2021

    Possible prolongation de la transition

    Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau dirigeant du Tchad a initié plusieurs réformes afin de faciliter le dialogue avec les forces d’opposition, telles que la levée de l’interdiction de manifester ainsi que deux lois d'amnistie générale pour les rebelles et opposants tchadiens. 

    Mais dès le départ, le processus de transition souffre de nombreux retards. Si un gouvernement civil est rapidement formé, fin avril 2021, il faut attendre cinq mois de plus pour que soit mis en place le Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire censé superviser le retour à l’ordre constitutionnel. 

    Alors que l’Union africaine a exigé la tenue d’un scrutin présidentiel dans les dix-huit mois et la garantie que les membres du Conseil militaire ne s’y présenteront pas, Mahamat Idriss Déby affirme dès le mois de juin ne pas exclure une prolongation de cette période. À ce jour, il maintient par ailleurs le flou quant à son éventuelle participation au futur scrutin. 

    Un dialogue national inclusif risqué

    Quant au dialogue national inclusif, il attend toujours de voir le jour, désormais prévu pour le 10 mai après avoir été repoussé à plusieurs reprises. Depuis le 13 mars, une médiation dite de “pré-dialogue” a lieu au Qatar, rassemblant des représentants du gouvernement et plus de 250 opposants, issus d’une cinquantaine de groupes rebelles. Jusqu’ici, ces groupes refusent toute négociation directe avec les autorités de transition et échangent par le biais de leur intermédiaire qatari.

    Au début du mois, l’un de ces groupes – le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) – a claqué la porte, accusant le gouvernement d’avoir invité à Doha de faux opposants pour “noyer” leurs revendications et imposer un accord à son avantage. 

    Dans le même temps, la principale plateforme de l'opposition tchadienne a elle aussi annoncé la suspension de toutes les négociations avec le pouvoir. De leur côté, les autorités de transition affirment qu’il est essentiel d’inclure un maximum de participants pour aboutir au dialogue le plus inclusif possible. 

    “Ces négociations sont très difficiles car l’armée tchadienne est une armée prétorienne qui régit tous les aspects de la société et a été largement utilisée par le passé pour lutter contre l’opposition et museler les libertés”, souligne Jean-Claude Felix-Tchicaya, expert du Sahel et chercheur à l'Institut prospective et sécurité en Europe (Ipse). “Par ailleurs, le projet de négocier avec ‘tous’ les groupes armés pose le risque de légitimer certaines de ces entités, parfois accusées de graves exactions, et pourrait leur permettre de revendiquer un rôle politique au sein des institutions. Parmi ces différents acteurs, il est bien difficile pour la société civile et politique, dont l’implication est pourtant cruciale, de se faire entendre.”

    À trois semaines du début officiel des négociations au Tchad, le compte n’y est pas pour les forces d’opposition à Doha. Outre des garanties de sécurité pour participer au dialogue national inclusif, nombre d’entre elles réclament de Mahamat Idriss Déby l’engagement clair qu’il ne se présentera pas lors du scrutin à venir.

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    Au Tchad, le chef de la junte Mahamat Déby nomme un parlement de transition

    Tchad : amnistie générale pour les rebelles et opposants afin de faciliter le dialogue national

    LUTTE CONTRE LE TERRORISME

    Retrait du Mali : le Tchad, un acteur clef mais plus fragile de la sécurité au Sahel

    New York Times - World

    French Presidential Election

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    Elecciones presidenciales de Francia: ¿qué está en juego en la segunda vuelta entre Macron y Le Pen?

    El presidente Emmanuel Macron se enfrentará a Marine Le Pen, la líder de extrema derecha, en la segunda vuelta del 24 de abril. El resultado será crucial para Francia y repercutirá a nivel mundial.

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    Por Aurelien Breeden

    PARÍS — El presidente de Francia, Emmanuel Macron, se enfrentará a Marine Le Pen, la líder de extrema derecha, en la segunda vuelta de las elecciones presidenciales francesas el 24 de abril.

    Los dos candidatos pasaron a la segunda ronda de votaciones el domingo —Macron con el 27,85 por ciento de los votos y Le Pen con el 23,15 por ciento— tras una campaña apagada que se vio ensombrecida por la guerra en Ucrania.

    Durante semanas, se acusó a Macron de intentar utilizar su protagonismo diplomático para llegar a un segundo mandato sin debatir con sus oponentes sobre cuestiones internas. Ahora, sin embargo, está entrando en una nueva y decisiva fase de la campaña, que lo obligará a enfrentarse directamente a los votantes preocupados por el costo de la vida y sus planes de aumentar la edad legal de jubilación.

    Macron y Le Pen se enfrentaron en las últimas elecciones presidenciales de Francia, en 2017. Entonces, Macron ganó casi dos tercios de los votos, pero las encuestas predicen que la carrera será mucho más reñida esta vez.

    La costumbre de Francia de que los votantes tradicionales se unan contra la extrema derecha parece más precaria que nunca, y una victoria de Le Pen, que ha suavizado su tono pero no su plataforma nacionalista y antiinmigrante, repercutiría en todo el mundo.

    Jean-Luc Mélenchon, el candidato de la izquierda radical, quedó en un sólido tercer lugar en la primera ronda de votaciones, con el 21,95 por ciento de los votos, y Macron y Le Pen esperan convencer a los votantes de izquierda de que están mejor posicionados para responder a las demandas de justicia social y preservar el generoso estado de bienestar de Francia.

    La presidencia es el cargo político más poderoso de Francia, que ofrece un control considerable de la política interior y exterior de uno de los Estados miembro más poblados e influyentes de la Unión Europea. Esto es lo que hay que saber sobre la segunda vuelta.

    ¿Qué está en juego?

    Francia, una nación de más de 67 millones de habitantes, es la séptima economía del mundo, el país más visitado, uno de los cinco miembros permanentes del Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas y una potencia nuclear. Es miembro fundador de la Unión Europea y un motor clave de su política.

    Quien llegue a la presidencia de Francia tendrá que ayudar al país a sortear dos fuerzas que actualmente azotan a Europa: la brutal invasión rusa a Ucrania, que ha desplazado a millones de personas a las puertas del continente, y una recuperación económica relacionada con una pandemia que está tensando las cadenas de suministro.

    Aunque las fuerzas de la derecha han ganado en gran medida las guerras culturales de Francia en los últimos años, las encuestas muestran que los votantes franceses están ahora preocupados principalmente por el creciente costo de vida. La persona que gane la presidencia tendrá que compaginar estas preocupaciones con otras cuestiones a largo plazo en la mente de los votantes, como la transición de Francia a energías limpias, la sostenibilidad de su generoso modelo de bienestar, el temor a la inmigración y el nerviosismo por el lugar que ocupa el Islam en el país.

    La desilusión generalizada con la política también se ha convertido en una fuente importante de preocupación, y se teme que estas elecciones puedan ser las de menor participación en una elección presidencial en décadas. La participación en la primera vuelta fue del 73,69 por ciento, un porcentaje elevado para muchos países, pero el más bajo para unas elecciones presidenciales en Francia desde 2002.

    ¿Cuáles son los poderes de la presidencia francesa?

    Los presidentes franceses disponen de poderes extraordinarios, más que la mayoría de los líderes occidentales, con menos controles y equilibrios que, en otros países, limitan el poder ejecutivo.

    A diferencia de los primeros ministros británicos o los cancilleres alemanes, que son elegidos por los partidos que controlan el mayor número de escaños en sus parlamentos, los presidentes franceses son elegidos directamente por los ciudadanos para mandatos de cinco años. Poco después de esas elecciones, Francia vuelve a las urnas para elegir a los representantes de la Asamblea Nacional, la cámara más poderosa del Parlamento, cuyos mandatos también duran cinco años.

    El hecho de que ambas elecciones se celebren en el mismo ciclo de cinco años aumenta considerablemente la probabilidad de que Francia vote por legisladores que apoyen al presidente recién elegido, que no tiene que preocuparse por las elecciones intermedias y es en gran medida inmune a la agitación interna de los partidos porque el presidente es elegido para un mandato fijo.

    El primer ministro de Francia, como jefe de gobierno, desempeña un papel importante en el sistema constitucional, al igual que el Parlamento. Pero el presidente, que nombra al primer ministro, establece gran parte de la agenda de Francia.

    Aun así, Macron y Le Pen podrían tener dificultades para reunir una mayoría legislativa fuerte, lo que podría forzarlos a una “cohabitación”, cuando la presidencia y la Asamblea Nacional están en bandos políticos opuestos, lo que obligaría al presidente a elegir un primer ministro de signo distinto y podría bloquear gran parte de la agenda presidencial.

    Al igual que Macron, muchos legisladores de su partido eran novatos en la política cuando fueron elegidos en 2017 con amplias promesas de cambio. Esta vez, se enfrenta a la desconfianza y la hostilidad de muchos votantes, especialmente de la izquierda, que estarán menos dispuestos a darle una oportunidad a su partido.

    What to Know About France’s Presidential Election

    Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:

    The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.

    The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.

    What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.

    Y Le Pen, cuyo partido solo cuenta con un puñado de legisladores en la Asamblea Nacional, podría enfrentarse a más obstáculos si los votantes, sorprendidos por su elección, decidieran respaldar a los candidatos que se oponen a su programa nacionalista.

    ¿Quiénes son los candidatos?

    De los 12 candidatos oficiales en la primera vuelta, solo Macron y Le Pen pasaron a la segunda vuelta.

    Macron, de 44 años, un exbanquero de inversión que fue elegido en 2017 con poca experiencia política y que se presenta a un segundo mandato. Fue elegido sobre las ruinas de los partidos políticos tradicionales de Francia con una fuerte plataforma proempresarial. Reformó el código laboral, eliminó un impuesto sobre el patrimonio y reformó la compañía nacional de ferrocarriles. Pero su afán reformista ha sido atenuado por las huelgas masivas a raíz de sus planes de reforma de las pensiones, las protestas de los “chalecos amarillos” y la pandemia de coronavirus.

    La contrincante de Macron es Le Pen, de 53 años, la eterna líder de extrema derecha que se presenta por tercera vez y que perdió ante él en 2017. Lidera la Agrupación Nacional, un movimiento conocido desde hace mucho por su antisemitismo, su nostalgia nazi y su postura antiinmigrante, que ella ha tratado de moderar y convertir en un partido creíble y capaz de gobernar. Le Pen se ha enfrentado a las críticas por su anterior simpatía por el presidente ruso, Vladimir Putin, pero la inflación y el aumento de los precios de la energía encajan bien en su plataforma proteccionista.

    Los últimos sondeos dan una ligera ventaja a Macron sobre Le Pen, pero se espera que la elección sea mucho más reñida que en 2017, cuando Macron ganó ampliamente con el 66,9 por ciento de los votos en la segunda vuelta.

    Un debate por televisión entre Macron y Le Pen el 20 de abril —la única oportunidad de confrontación directa entre los dos candidatos— será una prueba clave.

    ¿Cómo funcionan las elecciones?

    El candidato que obtiene la mayoría absoluta de los votos en la primera vuelta es elegido directamente, un resultado improbable que no ha ocurrido en las casi seis décadas desde que Francia comenzó a elegir a sus presidentes por voto popular directo. En su lugar, suele celebrarse una segunda vuelta entre los dos primeros candidatos.

    La edad legal para votar en Francia es de 18 años. No existe el voto electrónico, el voto por correo ni el voto anticipado. Las normas electorales francesas son estrictas, con rigurosos límites a la financiación de las campañas y al tiempo de emisión, y con un apoyo financiero y logístico del Estado que pretende igualar las condiciones. (Aun así, muchos medios de comunicación son propiedad de personas adineradas, lo que les da una vía para influir en las elecciones).

    Los gastos de campaña tienen un tope de unos 16,9 millones de euros para los candidatos en la primera vuelta, o sea, unos 18,5 millones de dólares, y de unos 22,5 millones de euros para los que llegan a la segunda. Los que se saltan las normas —como Nicolas Sarkozy, expresidente de derecha— enfrentan multas y sanciones penales.

    Las empresas privadas no pueden hacer donaciones de campaña, y los particulares únicamente pueden donar hasta 4600 euros para toda la elección. Los candidatos reciben el reembolso de una parte de sus costos de campaña, y el Estado paga algunos gastos.

    El tiempo de emisión está estrechamente regulado por el organismo de control de los medios de comunicación de Francia. En un primer momento, las televisiones y radios deben garantizar que los candidatos tengan una exposición que se corresponda aproximadamente con su importancia política, basándose en factores como los sondeos, la representación en el Parlamento y los resultados de las elecciones anteriores. Cuando la campaña comienza oficialmente, dos semanas antes de la votación, todos los candidatos tienen el mismo tiempo de emisión. Está prohibido hacer campaña los fines de semana de votación; también lo está la publicación de encuestas de opinión, o resultados anticipados, antes de que la votación termine a 8 p. m. del domingo.

    ¿Qué sucede después?

    A las 8 p. m. del día de las elecciones, el 24 de abril, los medios de comunicación franceses colaborarán con las encuestadoras para publicar los resultados proyectado, basados en el recuento preliminar de votos. Eso dará una buena indicación de quién se espera que gane, pero si la elección está reñida, las proyecciones podrían no estar claras sino hasta más tarde. Los resultados oficiales estarán disponibles en el sitio web del Ministerio del Interior.

    Si Macron no es reelegido, la nueva presidenta tendrá hasta el 13 de mayo para tomar posesión. La atención se centrará entonces en las elecciones para la Asamblea Nacional. Todos los escaños estarán en juego, en un sistema similar de dos rondas de votación, el 12 y el 19 de junio.

    Aurélien Breeden cubre Francia desde la oficina de París desde 2014. Ha informado sobre algunos de los peores atentados terroristas que ha sufrido el país, el desmantelamiento del campamento de migrantes en Calais y las tumultuosas elecciones presidenciales de Francia en 2017. @aurelienbrd

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    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : les soldats ukrainiens de Marioupol “combattront jusqu’au bout”

    Les derniers soldats de Marioupol se battront « jusqu’au bout »

    Le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, a indiqué à la chaîne américaine ABC que les derniers soldats présents à Marioupol ne renonceront pas à sauver la ville assiégée depuis des semaines. Il a en effet confirmé : « La ville n’est pas tombée. Nos forces militaires, nos soldats y sont toujours. Ils combattront jusqu’au bout. À l’heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol. »

    Cinq morts dans des frappes à Kharkiv

    La ville de Kharkiv a été visée par plusieurs frappes ce dimanche 17 avril. D’après les secours présents sur place, relayés par BFM TV, cinq personnes auraient perdu la vie.

    Un bombardement russe contre Brovary

    L’armée russe a visé la ville de Brovary, près de Kiev. D’après les informations du maire de la commune, relayées par BFM TV, une « installation » et une centrale électrique locale ont été touchées. Moscou a revendiqué ce bombardement, indiquant dans un communiqué avoir « détruit » une usine de fabrication de munitions. « Durant la nuit, des missiles de haute précision lancés par des avions ont détruit une usine de munitions près de Brovary dans la région de Kiev », a confirmé le ministère russe de la Défense. 

    Le cas inquiétant de Marioupol

    Comme le fait savoir Le Monde ce 17 avril, la ville de Marioupol, située au sud de l’Ukraine, est particulièrement touchée. « La situation à Marioupol reste aussi grave qu’elle est possible de l’être », a expliqué le président ukrainien, qui craint de lourdes pertes militaires et civiles. Une situation qu’il a même qualifiée de « tout simplement inhumaine » au vu des combats qui s’y déroulent, et plusieurs jours après la prise de cette zone stratégique par des séparatistes pro-russes. Volodymyr Zelensky a une énième fois réclamé aux Occidentaux de fournir plus d’armes à l’Ukraine pour lui permettre de lutter contre la Russie.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Does it matter if we know where our food comes from?

    By Elna SchutzBusiness reporter, South Africa

    "My parents were coffee growers, I am a coffee grower, I have known how to handle coffee since my birth," says Faustin Mulomba, from Bweremana in the west of the Democratic Republic of Congo (DR Congo).

    Mr Mulomba has spent most of his life working in coffee cultivation, but last year was put in charge of a coffee-washing station for the AMKA co-operative, a group of more than 2,000 farmers close to Lake Kivu.

    Here, beans from farms across the region have their outer skin and pulp removed. They are washed, sorted and dried, before being sent to the city for further processing.

    Up to 120,000kg of coffee cherries pass through his station in a year, which amounts to a little less than a container full of green coffee beans.

    While Mr Mulomba's family has a long history in coffee production, the introduction of new technology has changed the way he looks at the business.

    Now, when beans from his co-operative are sold to Nespresso, the company uses sophisticated data capturing and storage methods - including blockchain technology - to track the beans as they move from the farm to the customer.

    Blockchain is a digital ledger, or a log, of transactions. The information is distributed and stored among a network of users. The idea behind using the ledger is to make the information easy to verify, but difficult to manipulate.

    In practice, Mr Mulomba uses a simple smartphone app to scan QR codes that give him information about a particular bag of coffee, such as the weight and pulping data.

    For Mr Mulomba, the new tech means he can see how much coffee has been produced in the co-operative, where the coffee is and if it has been handled correctly.

    "It is a good tool because [...] it allows us to measure, or to have all the quantities supplied to the co-operative in real-time," he says.

    Nespresso partnered with Australia-based start-up, OpenSC, a technology firm that specialises in food traceability. OpenSC has also worked with Austral Fisheries, using global-positioning system (GPS) data and sensors on fishing boats, to ensure vessels are not fishing in marine protected areas.

    Chief executive and co-founder, Markus Mutz, says this system is a better than the alternative - manual spot-checks carried out by officials.

    "Why would you trace something [in the first place] unless there's something about it that you can be proud of, or that is valuable?" he explains.

    Retaining continuous data from the source of production can help improve the entire production process - preventing losses and bad practices.

    But such tracing is not without its challenges. Like any process that requires a database, the quality of the information being fed-in is critical to its success. For instance, back in DR Congo, when coffee is harvested at night, there can be connection problems and delays in capturing the data.

    Fairtrade International's Director of Global Impact, Arisbe Mendoza, says tracing technology unlocks opportunities for monitoring and supporting fair treatment and pay for workers across the supply chain.

    The organisation would like to see more traceability in international trade.

    Yet, she echoes Mr Mulomba's concerns, Ms Mendoza says: "My experience for some of the initiatives that we have had in the system is that technology is not the issue, it is the capacity building that we need to do behind this to ensure that producers and everyone in the supply chain who will be using these tools, is understanding and able to use it fully."

    She says producers and farmers need to have full access and use of the data in the supply chain, to negotiate prices, prove compliance, and access markets. But often this is not the case, or data rights are unclear.

    "Producers might have access to information, but not necessarily the rights to it. We need to ensure that they own the data, then they also can make use of the data anyway they want."

    Sara Eckhouse, executive director of FoodShot Global, a food system investment platform, says not being able to trace food fuels consumer distrust and can even perpetuate bad labour practices, or lack of sustainability.

    However, she is concerned that the costs and logistical difficulties of traceability will end up being pushed back to the producers. She also cautions that adding marketing around traceability to products could be more confusing than helpful for shoppers - who are already faced by a variety of supposedly sustainable labels.

    "If each company is still going to have their own standards that they're verifying for, and if there's no uniform standard or expectation that everybody is meeting a minimum, you could still have companies making claims like 'blockchain verified sustainable', but what does that actually mean?"

    More technology of business:

    Shalini Unnikrishnan, is managing director and partner at the Boston Consulting Group (BCG), which supports a variety of projects working on food tracing, including at OpenSC. She says consumers are increasingly willing to change their food shopping habits for more sustainable products, including paying more money for certain items.

    Mrs Unnikrishnan adds that while across the so-called 'digital agriculture' sector, there are lots of small exciting companies and pilots popping-up, policy frameworks are needed to scale these businesses up.

    "I think regulation standards are really fundamental to make sure that the changes happening, are happening at scale," she says, because these provide companies, farmers and buyers "a signal of what is required and a framework for standards."

    So, what do customers think?

    German management consultant, Thomas Kunze, is a coffee lover who enjoys buying locally-sourced beans on his international travels. Quality and sourcing from interesting locations is important to him. He recently bought some limited edition coffee pods that display the traceability tool.

    When Mr Kunze scans the package's QR code, he sees which area, or cooperative, his coffee came from, including the profiles of some of the farmers and whether they have been paid for their produce.

    "It is interesting but not important," he says about seeing the journey his brew took. "Traceability is nice to see but, because I don't know anything about the different locations, I would need more information about the steps and locations."

    Back in DR Congo, Mr Mulomba cheerily invites coffee drinkers to visit. "It is very important that the consumers render us visits, [then] maybe they will know our reality on the ground."

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    Valeurs Actuelles

    Etats-Unis : la Floride bannit des manuels scolaires faisant la promotion du wokisme

    Vendredi 15 avril, le ministère de l’Education de Floride a écarté 54 des 132 manuels de mathématiques de son programme scolaire, a fait savoir le Daily Mail. En cause, l’institution américaine a jugé que ces livres menaient une tentative « d’endoctrinement », notamment en diffusant des idées woke. Parmi les manuels refusés, nombreux proposaient des sujets interdits comme le CRT (théorie de la race critique). Tous ont été rejetés car non « alignés sur les normes de la Floride », un état très conservateur.

    « Concepts dangereux »

    « Il semble que certains éditeurs aient tenté (…) d’endoctriner des concepts tels que l’essentialisme racial, en particulier, pour les élèves du primaire », a expliqué le gouverneur de Floride Ron De Santis. Le commissaire à l’Education Richard Corcoron s’est quant à lui félicité que l’Etat de Floride contribue à éviter l’exposition des enfants à « des concepts dangereux et diviseurs » dans les salles de classe. Les éditeurs rejetés peuvent faire appel de la décision de l’Etat.  Ils pourront aussi modifier leurs manuels et les soumettre de nouveau à l’institution pour validation.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    France24 - World

    Chinese astronauts return to Earth after six months on space station

    Issued on: 16/04/2022 - 12:06

    NEWS WIRES

    Three Chinese astronauts returned to Earth on Saturday after 183 days in space, ending China's longest crewed mission as it continues its quest to become a major space power.

    The Shenzhou-13 spacecraft was the latest mission in Beijing's drive to rival the United States, after landing a rover on Mars and sending probes to the Moon.

    Live footage from state broadcaster CCTV showed the capsule landing in a cloud of dust, with ground crew who had kept clear of the landing site rushing in helicopters to reach the capsule.

    The two men and one woman -- Zhai Zhigang, Ye Guangfu and Wang Yaping -- returned to Earth shortly before 10 am Beijing time (0200 GMT), after six months aboard the Tianhe core module of China's Tiangong space station.

    Ground crew applauded as the astronauts each took turns to report that they were in good physical condition.

    Zhai was the first to emerge from the capsule roughly 45 minutes after the landing, waving and grinning at cameras as he was lifted by ground crew into a specially designed chair before being bundled into a blanket.

    "I'm proud of our heroic country," Zhai said in an interview with CCTV shortly after leaving the capsule. "I feel extremely good."

    The trio originally launched in the Shenzhou-13 from China's northwestern Gobi Desert last October, as the second of four crewed missions during 2021-2022 sent to assemble the country's first permanent space station -- Tiangong, which means "heavenly palace."

    Wang became the first Chinese woman to spacewalk last November, as she and her colleague Zhai installed space station equipment during a six-hour stint.

    Mission commander Zhai, 55, is a former fighter pilot who performed China's first spacewalk in 2008, while Ye is a People's Liberation Army pilot.

    The trio have completed two spacewalks, carried out numerous scientific experiments, set up equipment and tested technologies for future construction during their time in orbit. 

    The astronauts spent the past few weeks tidying up and preparing the cabin facilities and equipment for the crew of the incoming Shenzhou-14, expected to be launched in the coming months.

    China's previous record spaceflight mission length was set by last year's Shenzhou-12 deployment, which lasted 92 days. 

    Six months will become the normal astronaut residence period aboard the Chinese space station, according to state broadcaster CCTV.

    Space race

    The world's second-largest economy has poured billions into its military-run space programme, with hopes of having a permanently crewed space station by 2022 and eventually sending humans to the Moon.

    The country has come a long way in catching up with the United States and Russia, whose astronauts and cosmonauts have decades of experience in space exploration.

    But under Chinese President Xi Jinping, the country's plans for its heavily-promoted "space dream" have been put into overdrive.

    Besides a space station, Beijing is also planning to build a base on the Moon, and the country's National Space Administration said it aims to launch a crewed lunar mission by 2029.

    China has been excluded from the International Space Station since 2011, when the US banned NASA from engaging with the country.

    While China does not plan to use its space station for global cooperation on the scale of the ISS, Beijing has said it is open to foreign collaboration although the scope of that cooperation is not yet clear.

    The ISS is due for retirement after 2024, although NASA has said it could remain functional until 2030.

    (AFP)

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    European Space Agency suspends joint Mars mission with Russia

    Space

    Russian cosmonauts receive warm welcome at International Space Station

    Russia warns sanctions could cause International Space Station to crash

    BBC

    Boom time for dog walkers, sitters and trainers

    By Dhruti Shah and Will SmaleBusiness reporters

    Dog trainer Olivia Leathley has struggled to keep up with the demand for her services over the past six months.

    "I was working seven days a week at one point, which wasn't conducive to my mental health," says Ms Leathley, who is based in Greater Manchester.

    "I'm now starting to spread my bookings out more, and make sure that I take two days off a week."

    Ms Leathley says there are two main reasons why she has been so busy. Firstly, the large number of people who got a puppy or other new dog during the lockdowns.

    And secondly, the inability of these four-legged friends - and of some long-established family pooches - to cope when their owners had to start going back to the office for the first time since March 2020.

    "So many dogs have got used to having their owners at home all the time that they cannot handle it when they go back to work," she says. "It is separation anxiety.

    "A good 50% of the dogs I work with are new puppies that people bought during the pandemic, but the other half are long-established members of people's families."

    Ms Leathley, who trades under the name Biker Girl Dog Trainer, was previously a dog walker, but she switched to training in mid-2020 after getting a qualification and seeing a surge in demand.

    "I had so many clients come to me with dogs with behavioural issues that it wasn't feasible to continue with my walking clients," she adds. "But the demand for dog walkers has also shot up as people have to return to work, so I subcontract that work out to three other women."

    The number of dogs being adopted surged dramatically during the lockdowns. In the UK one report estimates that 3.5 million dogs were purchased during the pandemic, taking the number in the country up from nine million in 2019/20 to 12.5 million in 2020/21. This growth follows after the figure had remained steady at nine million for three years prior to the pandemic.

    It is also a similar picture in the US, where nine million dogs were adopted by families during Covid-19, taking the total up to 108 million.

    With people working from home during the pandemic, professional dog walkers, sitters and trainers initially didn't see any of these new dogs, nor most of their regular customers.

    "When Covid hit in March 2020 the business just died," says Richard Hollings, owner of dog walking and day-care business We Will Walk U.

    "A number of other dog walkers that I know lost their jobs, as people didn't need their help, but we managed to hang onto a couple of key customers."

    Mr Hollings, who is based in the Berkshire town of Maidenhead, says things were then transformed from the start of last year.

    "We suddenly saw a huge influx of new customers, and especially a huge number of first-time dog owners. People were having to go back into work for the first time after getting a dog or trying to book holidays for the first time since 2019.

    "And business hasn't slowed since then. We have had a monster amount of work over the past 15 months, and we are now fully booked all the way through to September. So phenomenally busy."

    In Oakland, California, dog walker Merika Reagan says that her customers started to return during the lockdowns.

    "Some people did come back because they realised that even though they were working from home, they couldn't give the dog their full attention," says the owner of City Hikes Dog Walking and Pet Sitting.

    "Their dogs were wondering 'why aren't they playing or going out with me?'. If the owner is on Zoom, the dog might be scratching or barking at the door, and so they came back for that reason."

    She adds that more dog owners are now getting in touch as they start having to work in the office again, and because others are booking holidays again.

    Yet it will take a while for City Hikes to return to pre-Covid levels. "Before the pandemic it was me and eight employees, and now it is me and three."

    New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

    Aaron Easterly is the chief executive of Rover, a website and app that connects dog owners to walkers and sitters. It operates in 10 countries, and claims to have around two-million customers.

    He says that customer numbers returned to pre-Covid levels by May 2021. However, he adds that uncertainty about whether flexible working is here to stay makes it difficult to make future growth projections.

    "Of course, we don't know how hybrid office policies are going to play out and what else the pandemic has in store for us, and so it's unclear exactly what the acceleration in demand will look like," says Mr Easterly.

    Dr Sam Gaines, dog welfare expert at UK charity Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, says that, generally speaking, canines need daily exercise in order to remain happy and healthy.

    "And like many other organisations we don't recommend leaving dogs alone for more than four hours at a time, and for some dogs, even this will be too long," she says. "Using a reputable dog walker or sitter is a great way of provisioning dogs with the company they need, and opportunities to exercise, play and go to the toilet."

    Back in Greater Manchester, Olivia Leathley also sheds light on another little-spoken about issue that is impacting lockdown pets.

    She says she is now seeing dogs that cannot be left alone for any amount of time after growing accustomed to being around their owners 24/7.

    "Even though people had previously been able to leave their dog for a few hours, now it cannot go 30 seconds on its own!"

    Valeurs Actuelles

    Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

    Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».

    Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »

    Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.

    En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.

    « Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.

    L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe

    De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.

    Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.

    “La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”

    Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.

    Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »

    Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.

    En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.

    Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.

    Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.

    « La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.

    Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Dozens dead or presumed dead after boat capsizes off Libya, UN says

    Issued on: 16/04/2022 - 16:16

    NEWS WIRES

    A migrant boat has capsized off the Libyan coast, leaving at least 35 people dead or presumed dead, the U.N. migration agency said Saturday.

    The shipwreck took place Friday off the western Libyan city of Sabratha, a major launching point for the mainly African migrants making the dangerous voyage across the Mediterranean, said the International Organization for Migration.

    The IOM said the bodies of six migrants were pulled out while 29 others were missing and presumed dead. It was not immediately clear what caused the wooden boat to capsize.

    The tragedy was the latest to involve migrants departing from North Africa to seek a better life in Europe. This past week alone, at least 53 migrants were reported dead or presumed dead off Libya, according to the IOM.

    “Dedicated search and rescue capacity and a safe disembarkation mechanism are urgently needed to prevent further deaths and suffering,” the IOM said.

    Investigators commissioned by the United Nations’ top human rights body found evidence of possible crimes against humanity committed in Libya against migrants detained in government-run prisons and at the hands of human traffickers.

    Earlier this month, more than 90 people in an overcrowded boat drowned in the Mediterranean Sea, days after they left Libya, according to the Doctors Without Borders aid group.

    Migrants regularly try to cross the Mediterranean from Libya in a desperate attempt to reach European shores. The country has emerged as the dominant transit point for migrants fleeing war and poverty in Africa and the Middle East.

    Human traffickers in recent years have benefited from the chaos in Libya, smuggling in migrants across the oil-rich country’s lengthy borders with six nations. The migrants are then typically packed into ill-equipped rubber boats and set off on risky sea voyages.

    At least 476 migrants died along the Central Mediterranean route between Jan. 1 and April 11, according to the IOM.

    Once back in Libya, the migrants are typically taken to government-run detention centers rife with abuse and ill-treatment.

    (AP)

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    More than a dozen killed in latest Greece migrant boat accident

    Rescue ships pull almost 400 migrants from overcrowded boat off Tunisia

    More than 700 migrants saved from Mediterranean this weekend

    L'Humanité

    Salah Abdeslam : « Je vous demande de me pardonner »

    Actu

    Pour la première fois depuis le début du procès des attentats du 13 novembre 2015, l’unique survivant des commandos terroristes s’est excusé, une larme à l’œil.

    Kareen Janselme

    « Je vous demande de me pardonner, a soudain prononcé Salah Abdeslam ce vendredi. Je présente mes condoléances et mes excuses (…) pour toutes les victimes. » Depuis plus de sept mois, depuis le début du procès des attentats du 13 novembre 2015, les parties civiles attendaient un signe de l’unique survivant des commandos. Sa première tirade, à l’ouverture des audiences en septembre, avait été froide et glaçante : tout de noir vêtu, Salah Abdeslam se revendiquait « combattant de l’État islamique ». Une semaine plus tard, quand le président de la cour proposait de faire une déclaration spontanée, le même accusé expliquait : « On a voulu que la France subisse la même douleur que nous subissions ». Plus tard, il y eut le refus à nouveau de témoigner.

    Mais depuis mercredi, l’attitude de l’accusé a changé. Pour son dernier interrogatoire, sa parole est devenue abondante. Salah Abdeslam est revenu avec détails sur les derniers moments ayant précédé les attentats, puis sa cavale. Pendant trois jours, il a répondu de manière égale aux magistrats, aux avocats des parties civiles et de la défense, tenant à expliquer « (s) a vérité ». Dévoilant même, avec surprise, qu’après avoir déposé les trois kamikazes au Stade de France à Saint-Denis, avant que ceux-ci ne déclenchent leurs ceintures explosives, il s’était rendu dans un café du 18e arrondissement parisien, repéré le matin avec son frère. Il y serait entré, puis aurait commandé un verre au comptoir. Mais, en découvrant « des jeunes, voir des très jeunes » s’amuser et « danser », il aurait renoncé à se faire exploser. Reparti en voiture, il l’aurait garée place Albert Kahn, puis aurait erré à pied, avant de repartir en taxi. L’homme se serait débarrassé de sa ceinture explosive au sud de Paris, à Montrouge, après l’avoir rendue inoffensive. Une nouvelle version de cette nuit-là que pourrait confirmer en partie le bornage téléphonique récupéré par l’instruction. Même si les experts contestent que le terroriste ait de lui-même renoncer à enclencher son gilet. Celui-ci était de toute façon défectueux.

    Durant ces trois jours d’audience, Salah Abdeslam a progressivement reconnu une part de responsabilité dans les attentats. « Mes mots ne pourront pas ramener les personnes parties », ni « refermer les plaies » a-t-il reconnu. « Je m’excuse », « Je présente mes condoléances » a-t-il répété. « Je vous demande aujourd’hui de me détester avec modération » a-t-il lancé aux parties civiles. Interrogé une dernière fois par son avocate Olivia Ronen, sa voix s’est enrouée, quelques larmes sont apparues alors qu’il s’adressait à ses « frères » coaccusés, qu’il a contactés de France pour le ramener en Belgique cette nuit-là. Il a fini en chuchotant presque : « je voudrais présenter mes excuses à Oulkadi, je lui demande de me pardonner. Je ne voulais pas l’entraîner dans ça. Je demande pardon à Hamza, j’aurais dû être un grand frère pour toi. Et Amri aussi et à sa femme, parce que je leur ai volé six ans de leur vie. »

    Des paroles qui ont résonné différemment parmi les victimes et leurs avocats. « Je le crois sincère, même si c’est une personnalité contradictoire, a réagi Cédric, une victime du Bataclan. Il était sûr de lui les premières journées et maintenant il a quelques larmes. Mais moi, je ne me lève pas en regardant mes cicatrices dans la glace, je ne suis pas en fauteuil roulant. Pour d’autres victimes, ses excuses ne suffiront pas. » Olivier, 33 ans, présent sur la terrasse du Carillon, n’y voit qu’une « stratégie de la défense », une esquive « incompatible avec ce qu’il réaffirme systématiquement quand on le pousse dans ses retranchements, quand il évoque encore son adhésion aux thèses de l’État islamique », une expression souvent reprise par l’accusé. Les incohérences de son récit soulevées par le ministère public, ses sourires en coin face aux demandes des avocats des parties civiles, son admiration pour son frère Brahim, qui a fait exploser sa ceinture d’explosifs au Comptoir Voltaire, ne font pas oublier à certains cette phrase indécente prononcée jeudi : « je pense que les victimes qui ont témoigné sont ressorties plus fortes de toutes ces épreuves. Ils ont acquis des qualités qu’on ne peut pas acheter au supermarché, ils ont tout mon respect ». Malgré sa demande de pardon, sur les bancs des victimes, le malaise était toujours présent vendredi 15 avril, face aux dernières paroles prononcées par Salah Abdeslam.

    procès attentats 13 novembre 2015justiceterrorisme islamiste
    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : en matière de gaz, “il faut se préparer à un hiver de tous les dangers” sur le sol français

    Les sanctions contre la Russie ont des conséquences directes pour les consommateurs français. C’est notamment le cas en ce qui concerne le gaz, dont la Russie est l’un des plus importants exportateurs pour l’Europe. Alors, afin d’anticiper une éventuelle interruption d’approvisionnement de gaz de la part de Moscou, la France prend ses précautions. Dans sa ligne de mire, l’hiver prochain. Comme le relate Le Parisien, une source du gouvernement aurait d’ores et déjà averti : « Il faut se préparer à un hiver de tous les dangers. » A Bercy, on se montre toutefois plus optimiste : « Attention, anticiper une crise ne veut pas dire qu’elle surviendra. »

    Des coupures pour éviter une panne générale

    Un décret a été rédigé et publié au Journal officiel vendredi. Le texte vise à organiser un grand plan national de délestage, si l’approvisionnement en gaz s’avérait insuffisant. Cette mesure prévoit de priver certains consommateurs de gaz durant quelques heures. « L’objectif est d’éviter à tout moment une panne générale du réseau », a informé une source au ministère de la Transition. Les grandes entreprises sont particulièrement concernées, notamment celles consommant plus de 5 gigawattheures (GWh) par an : par exemple, les centrales de production d’électricité à cycle combiné gaz, les sites industriels importants de raffinerie ou de pétrochimie, ou encore les vastes bâtiments du tertiaire comme les centres commerciaux ou les stades. Il s’agit d’une consommation équivalente à 450 ménages, relaie Le Parisien.

    Un questionnaire envoyé d’ici quelques jours

    D’ici la semaine prochaine, un questionnaire sera envoyé à 5 000 entreprises. Le but : « Déterminer les entreprises qui peuvent être momentanément coupées, et celles pour lesquelles cela représenterait un danger, en endommageant leur outil industriel par exemple », a informé une personne à Bercy. Si une entreprise tente d’éviter ce délestage, elle se risquerait à une amende pouvant atteindre jusqu’à 8% de son chiffre d’affaires annuel. Son dirigeant pourrait même écoper d’une peine de prison allant jusqu’à deux ans.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    À Durban, le cauchemar climatique

    Actu

    INTEMPÉRIES La troisième ville d’Afrique du Sud a été frappée par de très violentes inondations. Le bilan fait état d’au moins 443 morts et les dégâts matériels sont colossaux.

    Marion d'Allard

    C’est l’automne en Afrique du Sud et, cette année, la saison des pluies a viré au drame. Les 11 et 12 avril, le pays a connu « une des pires tempêtes de son histoire », a ­rapporté son président, Cyril Ramaphosa, déplorant une « catastrophe aux proportions énormes » . Le bilan – encore provisoire – fait état d’au moins 443 morts. Et les dégâts matériels sont colossaux. Dans les townships, immenses quartiers informels souvent construits dans des plaines inondables, les victimes se comptent par dizaines. Les infrastructures, routes et ponts, n’ont pas résisté à la violence des crues et des coulées de boue, et de nombreuses zones étaient encore, ce lundi, inaccessibles, quand d’autres demeurent sans eau ni électricité.

    Particulièrement touchée, la cité portuaire de Durban, avec ses quelque 3,9 millions d’habitants, a essuyé des pluies diluviennes, ininterrompues. En quarante-huit heures, il est tombé sur la troisième ville du pays l’équivalent de six mois de précipitations (450 mm). Du jamais-vu depuis au moins soixante ans.

    le phénomène dit de « goutte froide » qui a ravagé l’allemagne en 2021

    « Le changement climatique se déroule violemment sous nos yeux. Il n’est pas imminent, il se produit maintenant », a immédiatement réagi Greenpeace Afrique. À la différence des tempêtes tropicales qui frappent régulièrement cette région du globe, l’Afrique du Sud a été en proie à un « décrochage d’air polaire en direction des latitudes subtropicales », à l’origine de cumuls de pluies très importantes, estiment les météorologues. C’est ce même phénomène, dit de « goutte froide », qui avait entraîné les inondations historiques en Allemagne en juillet 2021.

    afrique du sudintempériesinondationsRéchauffement climatique
    France24 - World

    'We might have to leave quickly': Finns living near border keep a watchful eye on Russia

    Issued on: 15/04/2022 - 19:04Modified: 16/04/2022 - 11:29

    Sam BALL

    In the Finnish town of Imatra, on the country's eastern border with Russia, residents are keeping a watchful eye on their neighbours to the east as tensions mount over Moscow's invasion of Ukraine. For some, the threat of confrontation with Russia recalls one of the darker chapters in the country's past.

    Valeurs Actuelles

    Gaz : l’Allemagne se détache de la Russie et se tourne… vers le Qatar

    Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’Allemagne tente peu à peu de se diversifier en termes d’approvisionnement d’énergie. Le pays est, en effet, très dépendant au gaz russe. Près de la moitié de sa consommation d’énergie vient de la Russie. L’Allemagne est critiquée depuis qu’elle a refusé de suivre les Etats-Unis dans un embargo contre la Russie. Si elle acceptait un tel boycott, l’Allemagne craindrait des pénuries et une montée des prix de l’énergie. C’est pourquoi un accord a été conclu, dimanche 20 mars, lors d’une visite du ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à Doha au Qatar. Comme le relaie CNews, l’Allemagne a signé un partenariat de long-terme avec le pays du Golfe, pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).

    L’Allemagne veut éviter la pénurie

    En échange, l’Allemagne s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de GNL. Le besoin d’un nouveau point d’approvisionnement en gaz devenait urgent. Robert Habeck a indiqué qu’un risque de pénurie était probable pour « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » en Allemagne, si le pays n’obtenait pas de gaz « d’ici à l’hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées », relate CNews. Pour diversifier davantage les importations de l’Allemagne, le ministre de l’Économie et du Climat s’était également rendu aux Etats-Unis au début du mois de mars. Plus tôt dans la semaine, Robert Habeck était aussi en Norvège, un important producteur de gaz. Le ministre allemand poursuivra son déplacement au Moyen-Orient, en entamant une visite aux Émirats arabes unis.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande

    Issued on: 13/04/2022 - 18:06

    Sam BALL

    Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.

    L'Humanité

    Steven Guilbeault, le ministre Vert qui aimait l’or noir

    Actu

    L’ex-activiste climat, ministre de l’Environnement dans le gouvernement canadien, défend l’accord donné à Bay du Nord pour construire un mégaprojet pétrolier dans l’océan Atlantique.

    Marie-Noëlle Bertrand

    À l’heure de sa nomination, en octobre dernier, beaucoup le soupçonnaient d’être le morceau de sucre destiné à faire passer la médecine libérale de Justin Trudeau en matière d’environnement. Le 6 avril, Steven Guilbeault, ex-activiste climat et désormais ministre de l’Environnement canadien, a confirmé sa nature d’édulcorant verdâtre. Celui qui disait avoir fait de l’écologie son sacerdoce a défendu le feu vert donné par son gouvernement à la réalisation d’un mégaprojet pétrolier dans l’océan Atlantique. Nommé Bay du Nord et porté depuis des années par le géant norvégien Equinor, celui-ci vise l’exploitation d’un gisement situé à plus de 1 000 mètres de profondeur, à 500 kilomètres au large de Terre-Neuve.

    En choisissant cette semaine pour confirmer l’ambition canadienne, Steven Guilbeault n’a pas eu froid aux yeux. Deux jours plus tôt, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) avait lancé une nouvelle alerte, dans le dernier volet de son 6e rapport d’évaluation. Celui-ci indique clairement que l’exploitation des énergies fossiles, grandes émettrices de CO2, doit être hâtivement ramenée au plus bas. À moins de condamner la planète à dépasser la barre des + 1,5 °C de réchauffement par rapport au début de l’ère industrielle, l’usage du pétrole doit être réduit de 60 % d’ici à 2050 par rapport à 2019, indiquent les experts.

    Mais Guilbeault le jure sur sa tête d’écolo : Bay du Nord réunira toutes les exigences environnementales, y compris celle d’atteindre la « carboneutralité » d’ici à 2050. Une notion-valise, décriée par de nombreux analystes, quand elle se résume en gros à compenser les émissions de gaz à effet de serre industrielles en replantant des arbres.

    Le quatrième producteur mondial de pétrole semble prêt à s’en contenter, pourvu que le marché ne se referme pas pour lui. La guerre en Ukraine lui a libéré une avenue, qu’il a eu vite fait d’emprunter en annonçant, fin mars, l’augmentation de ses exports de brut à destination de ses « alliés », et qu’il compte bien écumer jusqu’au bout.

    Charivari
    L'Humanité

    La « marche pour le futur » avance vers une convergence des luttes

    Actu

    Ce samedi, 60 000 personnes concernées par les enjeux sociétaux et environnementaux sont descendues dans la rue partout en France pour défendre pêle-mêle le climat ou encore le féminisme.

    Clara Bolzinger

    Le futur s’écrit ensemble : c’est ce qu’on pouvait lire, ce samedi, sur les affiches jaunes tenues par les militants pour une justice climatique et sociale. À la veille du scrutin du premier tour, 35 000 personnes, selon les organisateurs, se sont mobilisées place de la Bastille. Plusieurs associations et collectifs de lutte contre le réchauffement climatique tels que Les Amis de la terre et Action non-violente COP21 (ANV COP21) avaient décidé d’orchestrer une « marche pour le futur », afin de rappeler l’importance des enjeux climatiques. Mais pas que. Plus de 300 organisations comme Nous Toutes, le Comité Adama, ou Alternatiba ont lancé un appel unitaire pour lutter sur tous les fronts des discriminations. La porte-parole de Nous Toutes, Pauline Baron, a insisté sur l’importance de construire « une interconnexion des luttes », car « le racisme, le sexisme et le dérèglement climatique sont des violences systémiques ». Alors que tous se préparaient à un résultat électoral ténébreux pour l’avenir, la militante du collectif féministe ne comptait pas « attendre cinq ans pour agir ». Riposte immédiate et intersectionnalité : tels étaient les maîtres mots de cette mobilisation. Une première pour les activistes de ces sphères militantes. « Des liens existaient déjà entre nous », a expliqué Charlène Fleury, porte-parole d’ANV COP21. Ces organisations s’étaient déjà croisées en manifestation, mais n’avaient jamais défilé sous une bannière commune. « L’idée a émergé lors de la marche Look Up du 12 mars. Un sentiment d’urgence et la nécessité d’être là nous ont rassemblés ».

    « On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat ! »

    Le climat, bien sûr, a occupé une place de taille dans le cortège, et cela s’est entendu. Sur fond de « On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat ! », scandé à tue-tête, les militants écologistes ont dit leur volonté de changer les choses. Non sans une certaine défiance vis-à-vis des gouvernements. « Je suis pessimiste quant au rôle de l’État », explique ainsi Léo, qui ne le juge pas capable d’influer sur les grandes entreprises. Interrompu brièvement par la batucada qui passe près de lui, ce jeune consultant de 25 ans reprend. « Je ne crois pas trop en la politique », explique-t-il,  » mais plus aux initiatives citoyennes. « Elles permettent, estime-t-il, « de sensibiliser aux conséquences du dérèglement climatique, qui peut générer des guerres et de l’instabilité sociale ».

    Natalie, membre d’Extinction Rébellion, porte le même regard quant aux solutions pour agir. » De nombreuses personnes organisent des tas de projets. Je suis dans une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne, NDLR) et je mange de la viande une fois par semaine. » La militante survoltée de 53 ans y trouve son compte. « Ça coûte moins cher de consommer des légumes bios que de manger des produits carnés », insiste-t-elle.

    Une écologie du quotidien

    Les gestes du quotidien font aussi partie de la vie de Moa et Antoine, mobilisés avec leurs deux enfants. Par convictions écologiques, ils n’ont « pas de voiture, ne mangent pas de viande, ne prennent jamais l’avion », et maintiennent le chauffage « à 18 degrés ».

    Doutant, souvent, qu’un changement significatif de modèle économique soit rapidement possible, de nombreux manifestants voyaient ainsi dans le changement de comportements individuels un levier plus accessible. La question de transformer sur le fond les politiques climatiques n’a toutefois pas été mise de côté. Sandrine la trouve indissociable de toutes les autres. « Les questions climatiques, féministes, antiracistes et contre les discriminations » vont toutes de paire, explique la cinquantenaire. « Il n’y a pas de paix s’il n’y a pas de justice », insistait-elle à 24 heures du premier tour de la présidentielle. Cette mobilisation était pour elle « la dernière ligne droite » pour donner de la visibilité à ces enjeux. Depuis dimanche soir, elle sonne aussi comme la relance d’un combat qui va devoir reprendre de plus belle.

    Réchauffement climatiquemobilisations
    France24 - Monde

    Centrafrique : un premier procès pour une Cour pénale spéciale en quête de légitimité

    Publié le : 18/04/2022 - 17:28Modifié le : 19/04/2022 - 11:35

    Grégoire SAUVAGE Suivre

    Composée de juges centrafricains et internationaux, la Cour pénale spéciale (CPS), créée en 2015 avec le soutien de l'ONU, ouvre son premier procès mardi à Bangui après un long parcours semé d'embûches. Si cette nouvelle juridiction constitue pour certains un modèle à exporter dans d'autres pays en guerre civile, elle fait aussi l'objet de nombreuses critiques pour son manque d'efficacité.

    Elle aura la lourde tâche de faire la lumière sur d'éventuels crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis depuis 2003 en Centrafrique. La Cour pénale spéciale (CPS) entre dans le vif du sujet, mardi 19 avril, à Bangui, avec la tenue d'un premier procès.

    Sur le banc des accusés : Issa Sallet Adoum, Ousman Yaouba et Tahir Mahamat. Membres d'un des plus puissants groupes armés – les 3R, pour "retour, réclamation et réhabilitation" – qui terrorisent les populations depuis des années, ils sont soupçonnés d'avoir participé au massacre de 46 civils dans des villages du nord-ouest du pays.

    Ce premier procès constituera un test crucial pour la CPS, tribunal hybride composé de magistrats nationaux et internationaux, originaires notamment de France, du Togo et de République démocratique du Congo. Pour l'ONG Human Rights Watch, la CPS doit permettre "d’élargir le champ des personnes qui seront amenées à rendre des comptes pour les atrocités commises", au-delà des deux enquêtes en cours menées par la Cour pénale internationale dans ce pays ravagé par des décennies de guerre civile et dont les deux tiers du territoire sont contrôlés par des groupes armés.

    Le défi s'annonce considérable pour cette juridiction qui peine à affirmer son autorité face au président Faustin-Archange Touadéra. Réélu fin 2020 dans un contexte d'insécurité croissante, le chef de l'État centrafricain est en froid avec les pays occidentaux, qui l'accusent d'avoir livré le pays à la Russie en échange de la protection des miliciens du groupe Wagner.

    "L'évasion" d'Hassan Bouba

    Un épisode illustre de manière frappante la défiance qui existe entre la CPS, soutenue par l'ONU et appuyée par la Minusca, et le pouvoir centrafricain. En novembre dernier, le ministre de l'Élevage, Hassan Bouba, est arrêté par des policiers de la CPS. Cet ex-chef rebelle est soupçonné d'avoir joué un rôle dans l'attaque d'un camp de déplacés en novembre 2018 qui s'était soldée par la mort d'au moins 112 villageois, dont 19 enfants.

    >> À voir : "Moi, antibalaka" de Florent Kassaï, une BD sur la guerre civile en Centrafrique

    Alors qu'il doit être présenté à un magistrat, la garde présidentielle empêche l’accès au centre de détention et le ministre est finalement raccompagné à son domicile. "Une évasion organisée", s'insurgent alors des défenseurs des droits humains dans une tribune parue dans le journal Le Monde.

    Comble de l'histoire, Hassan Bouba est décoré quelques jours plus tard de la médaille de l'Ordre du mérite par le président Touadéra, ce qui suscite un tollé au sein de l'opposition. Interrogé par Jeune Afrique, l'entourage du chef de l'État dénonce à l'époque "une "instrumentalisation" de la CPS et "une "manipulation", assurant que le ministère de la Justice n'a pas été informé de la procédure.

    "La CPS se heurte à des obstacles dressés par le pouvoir, parfaitement illustrés par l'affaire Hassan Bouba", déplore Nicolas Tiangaye, avocat et porte-parole de la Coalition de l'opposition démocratique 20-20 (COD 20-20), qui regroupe la quasi-totalité des partis de l'opposition non armée.

    Cet épisode rocambolesque soulève de sérieux doutes sur la volonté du pouvoir centrafricain de lutter contre l'impunité, demande pourtant fondamentale de la population lors du Forum de Bangui, vaste consultation populaire organisée en 2015 pour trouver les voies du dialogue et de la réconciliation dans ce pays meurtri.

    Faire exécuter les mandats d'arrêts, un défi

    Si la CPS est louée par certains comme un modèle de justice à exporter dans d'autres pays en pleine guerre civile ou qui s'en relèvent, d'autres doutent de son efficacité tant elle a tardé à ouvrir son premier procès et tant elle peine à faire respecter ses décisions.

    "Les décisions des juges doivent être appliquées par d'autres entités, il y a au moins 25 mandats d'arrêt mais ni la Minusca, ni les autorités centrafricaines ne les exécutent alors que cela fait partie de leur mandat", souligne Alice Banens, conseillère juridique à Amnesty International.

    "La véritable question maintenant est de savoir si nos mandats, y compris ceux destinés aux gros poissons, seront exécutés", admet auprès de l'AFP le président centrafricain de la Cour, Michel Landry Louanga.

    Au-delà de ces difficultés, la CPS souffre d'une logistique défaillante qui explique en partie l'extrême lenteur de sa mise en place. La Cour doit faire beaucoup avec peu : disposant d'un budget de seulement 14 millions de dollars (environ 13 millions d'euros) en 2022, la juridiction a des moyens relativement limités.

    "La situation de la CPS est particulière : c'est une juridiction qui fonctionne alors qu'il y a encore des affrontements. Nos détracteurs l'oublient", plaide le président Louanga. "Malgré tout, nous réussissons à monter des procédures pour crimes de guerre, et ça n'arrive nulle part ailleurs. Il n'y a pas de comparaisons dans le monde."

    Avec AFP

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    Centrafrique : Maxime Mokom, ex-chef d'une milice anti-balaka, remis à la CPI

    En Centrafrique, l'UE suspend la formation de soldats à cause du groupe russe Wagner

    En Centrafrique, libération sans poursuites des quatre militaires de l'armée française

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Poland Dispatch

    On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.

    For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.

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    By Jeffrey Gettleman

    An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.

    LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.

    He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.

    But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”

    “The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”

    My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.

    But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.

    He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.

    I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.

    For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.

    Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.

    Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.

    How should we reconcile them?

    I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.

    “The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”

    What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.

    “You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”

    I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.

    When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.

    The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.

    “This town used to be a third Jewish,” he said.

    How many are left?

    “Six families,” he said.

    I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.

    For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.

    As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.

    I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?

    “I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Where the Russians are attacking. Ukraine said that Russian forces had launched a ground assault along a nearly 300-mile front in the east after hitting the country with one of the most intense missile barrages in weeks, including the first lethal strike on the western city of Lviv.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    “I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.

    And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”

    Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”

    In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.

    Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.

    It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”

    Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.

    “After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”

    My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.

    I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.

    We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.

    But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.

    And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.

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    BBC

    Falklands War: Injured veteran and nurse reunited after 40 years

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    A paratrooper who was injured while serving in the Falklands War has had an "extraordinary and very special reunion" with the nurse who helped save his life.

    Denzil Connick, from Blackwood in Caerphilly county, was a Lance Corporal in the 3rd Battalion during the Falklands War in 1982.

    Mr Connick was seriously injured during intense fighting and was treated by Nicci Pugh, a Senior Nursing Officer.

    Now, 40 years on, Mr Connick has been reunited with the nurse with the "caring eyes" who helped bring him back from the brink of death.

    Filmed by Tomos Lewis, edited by Rhian Jones

    L'Humanité

    Samedi, ils marchent, dimanche, ils votent

    Actu

    Climat Ce week-end, les soldats de la planète battent le pavé pour prévenir le prochain président : la bataille commence aujourd’hui dans la rue.

    Emilio Meslet

    Malgré leurs efforts, ils n’ont pas su peser sur un débat présidentiel monopolisé par le Covid, puis le conflit ukrainien. Au point qu’ils ont dû se débrouiller eux-mêmes, via la plateforme vidéo Twitch, pour que les candidats soient interrogés sur la crise environnementale. Maintenant, ils espèrent au moins peser pour que l’écologie compte dans le choix des électeurs au moment de voter, dimanche, alors que seulement un sur cinq assure qu’il s’agit d’un sujet déterminant.

    C’est le sens de la « marche climat pour le futur » qui se tient samedi, à la veille du premier tour. Elle est organisée par les associations, syndicats et collectifs qui composent un mouvement climat bien décidé à reprendre le pavé dans 77 villes françaises pour montrer qu’il est « plus chaud que le climat » et appeler au vote . Fin février, une précédente mobilisation – la marche Look Up  – avait réuni 80 000 personnes. Une performance qu’ils espèrent rééditer, puisqu’il n’est « jamais trop tard », assure la militante Stacy Algrain, pour « faire ce rappel » aux votants.

    Car, quelques jours après la publication du troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec qui donne au monde trois ans pour éviter le pire, les raisons de manifester sont légion. Les 306 organisations signataires de l’appel donnent même la liste : « Guerre en Ukraine, crise climatique et sanitaire, explosion des inégalités, montée des discours de haine, violences sexistes et de genre ». « À quelques jours de l’élection présidentielle, on veut nous faire croire que l’histoire est déjà écrite, ajoutent-elles. Mais il ne tient qu’à nous de l’écrire. » Un futur « désirable » qu’ils veulent laisser entrevoir en mêlant les revendications pour le climat, mais aussi d’autres luttes (féminisme, mal-logement, discrimination…), avec la présence, dans les cortèges, des collectifs #NousToutes et Justice pour Adama Traoré, ainsi que de la Fondation Abbé-Pierre. « C’est un moyen de dire qu’on n’a pas abandonné le collectif, c’est lui qui peut nous sauver. On a besoin de dire que les luttes sont liées », se réjouit Stacy Algrain.

    « On doit se redonner l’espoir et de la force. Cette marche est l’occasion d’exprimer notre colère mais de façon joyeuse. Il s’agit de montrer la force de l’action collective pour inciter à ne pas rester seul devant l’urgence », insiste Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba. Pour autant, les militants ne sont pas dupes quant à l’avenir que la présidentielle a de grandes chances de leur réserver, avec un second tour probable entre les ennemis de la planète que sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

    Cette « marche climat pour le futur » est donc la fin d’un premier cycle lancé en 2018 et le début d’un nouveau qui se fixe pour objectif principal d’engager le rapport de forces, quel que soit le prochain locataire de l’Élysée : « Quoi qu’il arrive, nous resterons mobilisés, prévient Élodie Nace. Car, même si on croit dans le vote, on sait qu’il n’est pas le seul moyen de s’exprimer. On ne pourra pas se contenter, dans cette V e  République, d’espérer des politiques ambitieuses. »

    Climatmouvement socialPrésidentielle 2022alternatiba
    France24 - Monde

    Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges

    Publié le : 15/04/2022 - 17:39

    Guillaume GRALLET Suivre

    Dall-E, le tout nouveau programme de génération d'images de l'entreprise américaine OpenAI, impressionne par son imagination. Peut-on alors envisager une machine consciente de sa propre existence ? #Tech24 fait le point.

    Pour Sundar Pichai, le numéro un d’Alphabet, la maison mère de Google, l'intelligence artificielle pourrait avoir un impact aussi important pour l'humanité que la maîtrise du feu, l'invention de l’électricité ou celle d'Internet. Rien de moins...

    Si l'intelligence artificielle est déjà la source de progrès surprenants, par exemple dans la détection de maladies, elle peut aussi permettre de folles manipulations. La naissance de ces intelligences différentes a d'ailleurs inspiré des auteurs de science-fiction aussi différents que l'écrivain australien Greg Egan, auteur de "La Cité des permutants", ou l'Américain Stanley Kubrick, coscénariste et réalisateur de "2001, l'Odyssée de l'espace".

    L'expression "intelligence artificielle" est apparue pour la première fois dans la bouche du docteur en informatique John McCarthy – c'était en 1956, à la conférence de Dartmouth. Plus tard, au MIT, le même pionnier estimait que "chaque aspect de l'apprentissage, ou toute autre caractéristique de l'intelligence, peut être si précisément décrit qu'une machine peut être conçue pour le simuler". Mais qu'en est-il exactement ? Nous faisons le point avec des témoignages de spécialistes recueillis au World AI Cannes Festival par Peter O'Brien.

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    New York Times - World

    This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?

    Mexico Dispatch

    The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.

    Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times

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    By Oscar Lopez and Lisette Poole

    Photographs by Lisette Poole

    ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.

    They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.

    “Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”

    For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.

    But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.

    “Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”

    Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.

    Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.

    David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.

    “That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.

    In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.

    “I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”

    As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.

    But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.

    Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.

    The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.

    “It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.

    Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.

    While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.

    “It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”

    But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.

    Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”

    Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.

    “When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”

    The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.

    “I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”

    Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.

    Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.

    She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”

    Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.

    The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.

    “Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”

    Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.

    “One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”

    For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”

    “Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”

    For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.

    “From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”

    Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.

    “Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”

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    New York Times - World

    In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding

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    West Bank Dispatch

    Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.

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    By Raja Abdulrahim

    WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”

    The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.

    Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.

    The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.

    “They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”

    The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.

    They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.

    In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.

    Walaja was part of the captured West Bank.

    Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.

    In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.

    Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.

    Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.

    The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.

    In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.

    “Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.

    “The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”

    Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.

    “The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.

    “The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.

    Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”

    The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.

    In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.

    And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.

    At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.

    Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.

    The case only protects those 38 homes, though.

    “Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.

    The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.

    Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.

    From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.

    “The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”

    Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.

    Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.

    Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.

    As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”

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    France24 - Monde

    Disparaître sous les radars des algorithmes

    Publié le : 15/04/2022 - 15:33

    Dans notre monde hyperconnecté, nous laissons à chaque passage sur Internet et les réseaux sociaux des traces de notre quotidien, notre vie privée, nos centres d’intérêts, nos déplacements... Et cela souvent sans connaître l’usage qui peut être fait de ces données. De plus en plus d'utilisateurs prennent conscience des menaces qui pèsent sur leur liberté, telles que l'exploitation commerciale de ces données par les géants de l’Internet ou la surveillance étatique. Militants prodémocratie à Hong Kong, adolescents au Maroc ou encore activistes en Allemagne : certains cherchent à passer sous les radars des algorithmes.

    Un document en coproduction avec Arte

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    Pegasus, l’arbre qui cache la forêt du marché de la cybersurveillance étatique

    L’invité du jour

    Entrée de George Orwell dans la Pléiade : "'1984' incite le lecteur à ouvrir les yeux"

    CYBERSÉCURITÉ

    Log4j : la faille informatique qui fait trembler le Net sur ses fondations

    Valeurs Actuelles

    L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?

    « Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…

    Les promesses du large

    L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.

    Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.  

    L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?

    Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?

    Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

    Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

    L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

    Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

    « Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

    Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

    Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

    L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

    De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

    Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

    C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

    Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

    Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

    Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

    Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

    Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Wayne Quilliam: Photographing the diversity of Aboriginal Australia

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    Aboriginal photographer Wayne Quilliam has been travelling across Australia for 30 years, documenting its hundreds of Aboriginal and Torres Strait Islander groups.

    He shares people’s stories, he says, so others can better understand the diversity of Aboriginal cultures.

    A warning for Aboriginal and Torres Strait Islander viewers: This video contains images of people who may have died.

    Video by Isabelle Rodd

    France24 - World

    'This is home': Kyiv slowly awakens after Russia withdraws

    Issued on: 08/04/2022 - 19:28Modified: 08/04/2022 - 20:42

    Sam BALL

    Just a few weeks ago, Kyiv resembled little more than a deserted ghost town. But now, following the withdrawal of Russian troops from the region, the Ukrainian capital is slowly coming back to life, with some of those who fled returning home.

    France24 - Monde

    Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi

    Publié le : 08/04/2022 - 17:59

    Guillaume GRALLET Suivre Guillaume GRALLET Suivre

    Tesla, Space X, SolarCity, OpenAI, Hyperloop... : on ne compte plus les chantiers qui mobilisent déjà Elon Musk. Pourtant, ce touche-à-tout a décidé de partir à l'assaut de Twitter. Pour quoi faire ?

    Né il y a cinquante ans en Afrique du Sud, naturalisé canadien avant de devenir américain, le passionné de physique Elon Musk a récemment fait parler de lui en facilitant l'accès à Internet des foyers ukrainiens. L'homme qui a reçu en Californie le Premier ministre indien Narendra Modi et défié en duel Vladimir Poutine a aussi un avis bien tranché sur la liberté d'expression. Décryptage des intentions de celui qui vient de devenir administrateur de Twitter.

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    Valeurs Actuelles

    Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

    Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

    « Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

    Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

    Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

    Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Football européen : Neymar réussit son "clasico", Benzema impérial avec le Real

    Publié le : 18/04/2022 - 11:04

    Grégoire SAUVAGE Suivre

    Le Paris Saint-Germain a battu l'Olympique de Marseille (2-1) grâce à un excellent Neymar tandis que Karim Benzema s'est une nouvelle fois montré décisif avec le Real Madrid face à Séville (3-2) en inscrivant le but de la victoire.

    • Ligue 1 : Paris en route pour un dixième titre

    Le Paris Saint-Germain a fait un grand pas vers un dixième titre historique en Ligue 1 en battant l'Olympique de Marseille (2-1), notamment grâce à un Neymar qui a tout fait pour se faire aimer des supporters du Parc des Princes, dimanche 17 avril, lors de ce choc de la 32e journée.

    Les Parisiens ont porté leur avance à 15 points sur leur dauphin et rival marseillais et peuvent être couronnés dès mercredi s'ils font mieux à Angers que l'OM contre Nantes.

    "Ney" est pour beaucoup dans cette victoire parisienne avec un but et un penalty provoqué, marqué par Kylian Mbappé.

    De son côté, Lyon s'est bien remis de son élimination en Ligue Europa en humiliant Bordeaux (6-1), un large succès qui lui permet d'espérer une qualification la saison prochaine pour les compétitions européennes.

    • Premier League : Ronaldo porte Manchester United

    Avec un triplé de Cristiano Ronaldo, le 60e de la carrière de "CR7", Manchester United a fait une excellente opération dans la course à la Ligue des champions en battant Norwich (3-2).

    Après quatre victoires de suite, les Spurs se sont fait surprendre par Brighton, qui n'a pourtant plus rien à espérer ou à craindre de la saison. Avec cette défaite, Tottenham garde malgré tout la 4e place avec 57 points, mais il n'a que 3 points d'avance sur les Gunners, qui ont un match en moins, et sur Manchester United.

    Au classement, Manchester City reste leader avec un point d'avance sur Liverpool, qui a éliminé samedi en demi-finale de FA Cup (3-2) son rival dans la course au titre.

    • Liga : Benzema, toujours Benzema, encore Benzema

    Mené 2-0 après une demi-heure de jeu, le Real Madrid a fini par renverser la vapeur face au Séville FC (3-2) grâce à un but de Karim Benzema dans les ultimes secondes, venu conclure un joli mouvement à trois. Avec 39 buts en 39 matches toutes compétitions confondues, l'international français fait figure de favori dans la course au Ballon d'Or cette saison. Et il a rejoint le podium des meilleurs buteurs de l'histoire du Real en Liga avec 217 buts, dépassant ainsi les 216 de la légende Alfredo di Stefano.

    📊 ¡@Benzema se convierte en el 3️⃣er máximo goleador del @RealMadrid en @LaLiga!⚽ 217 goles #RealFootball pic.twitter.com/FFHD9xwCgz

    April 17, 2022

    Le Real Madrid compte désormais 15 points d'avance sur le FC Barcelone, le FC Séville et l'Atlético Madrid, qui s'est imposé face à l'Espanyol Barcelone (2-1) grâce à Yannick Carrasco. Auteur d'un doublé, le Belge a inscrit le penalty victorieux après une main dans la surface, validée par l'arbitrage vidéo, en toute fin de rencontre.

    • Serie A : la Juventus freinée, sous la menace de la Roma

    La Juventus (4e) a dû attendre d'être à onze contre neuf pour arracher l'égalisation contre un coriace Bologne (1-1), samedi lors de la 33e journée, offrant l'occasion à la Roma (5e) de se rapprocher du Top 4 en cas de succès lundi à Naples.

    Dusan Vlahovic a surgi pour inscrire son 23e but et éviter un revers gênant à domicile contre le 13e du classement. Le Serbe a prolongé de la tête une reprise en ciseau d'Alvaro Morata (90e+5).

    La Lazio (7e) a manqué l'occasion en soirée de reprendre la 5e place, bousculée par le Torino, avant d'égaliser in extremis dans le temps additionnel (1-1). Grâce à Ciro Immobile, auteur de son 25e but de la saison et donc son 180e en Serie A. Il rejoint Fabio Quagliarella comme meilleur buteur en activité.

    • Bundesliga : le Bayern se rassure, Leipzig devant Leverkusen

    Après son élimination en Ligue des champions, le Bayern Munich a repris quelques couleurs en championnat en allant battre dimanche (3-0) les mal-classés de l'Arminia Bielefeld. Il compte désormais neuf points d'avance sur Dortmund (72 à 63), alors que dans la lutte pour le podium, le RB Leipzig, en s'imposant sur la pelouse de Leverkusen (1-0), a dépassé son adversaire du jour au classement.

    Comme le Borussia Dortmund avait surclassé Wolfsburg samedi (6-1), avec Haaland à nouveau buteur après trois mois de disette, le décor est donc en place pour un "Klassiker" excitant samedi prochain.

    En cas de victoire sur le Borussia, les Bavarois compteront douze points d'avance à trois matches de la fin de saison. Ce sera donc l'assurance d'un 32e titre, et une nouvelle page glorieuse de la légende du Bayern.

    Avec AFP

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    Coupes d'Europe : West Ham humilie Lyon, Marseille ne tremble pas face au PAOK

    Ligue 1 : le PSG bat Marseille et se rapproche tout près du titre

    COMPTE-RENDU

    Ligue des champions : Liverpool accroché par Benfica mais dans le dernier carré

    L'Humanité

    Un Giec des déchets nucléaires ?

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Récemment, les citoyens helvètes ont appris les résultats de la recherche d’un site d’enfouissement géologique de leurs déchets nucléaires les plus radioactifs. L’agence publique en charge de ces déchets, la Nagra, a dévoilé les savoirs issus de forages dans trois sites possibles. Des couches d’argile, entre 500 et 1 000 mètres de profondeur. Le processus de choix doit déboucher à l’automne. Avec un principe prioritaire : ce sont les informations scientifiques sur la capacité de confinement des déchets à très long terme qui devront constituer l’argument premier.

    La Suisse après la Finlande, la Suède ou la Chine, trois pays où ce sont des couches de granite qui ont été choisies. Mais aussi l’Allemagne, où la recherche d’un site capable de protéger efficacement la biosphère des rayonnements de ses déchets poursuit son cours. La convergence de la plupart des pays ayant à gérer des déchets nucléaires vers la solution de l’enfouissement géologique ne doit pas étonner. Après avoir écarté les idées plus ou moins aventureuses – les grands fonds océaniques, l’envoi vers l’espace… –, les scientifiques et les ingénieurs ont déterminé qu’elle correspond au besoin de protection de long terme et peut être réalisée.

    La production d’électricité nucléaire s’accompagne nécessairement de celle de déchets très radioactifs pour longtemps. Les gérer de manière sûre pour les générations futures est donc une obligation si l’on veut utiliser cette source puissante et décarbonée d’électricité. Mais les citoyens peuvent avoir des doutes sur la pertinence de la solution proposée par les scientifiques. Des doutes parfois entretenus à tort. Comme par cette émission récente d’Arte, où un petit morceau d’argile fut soumis à une température élevée dans un simulacre ridicule d’expérience censée réfuter les travaux menés sur le site de Bure, choisi par la loi en 2006 et 2016.

    Le dernier rapport du Giec – le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat – note l’intérêt de l’électronucléaire dans la panoplie des énergies climatocompatibles. Puisque ses méthodes de travail semblent convaincre citoyens comme gouvernants, pourquoi ne pas créer un groupe mondial d’experts des déchets nucléaires opérant selon les mêmes règles ? Ce panel, utilisant la production scientifique mondiale sur le sujet, pourrait contribuer à des débats publics mieux informés. Rêvons : les militants écologistes en soutiendraient les conclusions comme ils soutiennent celles du Giec.

    la chronique scientifique de sylvestre huetdéchets nucléairesrapport du giec
    France24 - Monde

    Ligue 1 : le PSG bat Marseille et se rapproche tout près du titre

    Publié le : 17/04/2022 - 23:02

    FRANCE 24 Suivre

    Le Paris Saint-Germain a fait un grand pas vers un dixième titre historique en Ligue 1 dimanche; en battant l'Olympique de Marseille (2-1) pour le choc de la 32e journée.

    À une marche du titre. Le PSG a vaincu Marseille (2-1), dimanche 17 avril au Parc des Princes, se rapprochant d'un dixième titre historique en Ligue 1. Les Parisiens ont porté leur avance à 15 points sur leur dauphin et rival marseillais, ils peuvent être couronnés dès mercredi s'ils font mieux à Angers que l'OM contre Nantes.

    "Ney" y est pour beaucoup, et il a été acclamé cette fois par le Parc des Princes. Un but (12e), un pénalty provoqué, marqué par Kylian Mbappé (45e+5 s.p.), le Brésilien a réussi son classique.

    Ses six buts en trois matches et quelques gestes de classe, dimanche, rappellent quel grand joueur il peut être. Mais ils ne font pas oublier aux supporters parisiens la faillite collective contre le Real Madrid pour se faire éliminer de la Ligue des champions.

    Les ultras du CUP (Collectif ultras parisiens) ont poursuivi leur grève des encouragements. Ils ne se sont guère manifesté que pour des chants et des sifflets contre les Marseillais.

    Battre l'OM ne les console pas, visiblement. Mais le PSG est tout de même en route vers le record de Saint-Étienne, qui avait conquis son 10e titre en 1981 avec Michel Platini. Quand le PSG a été fondé, en 1970, les "Verts", nés en 1919, remportaient leur sixième titre de champions de France.

    Marseille garde une petite avance

    Marseille, qui a égalisé par Duje Caleta-Car (31e), en est à neuf, celui de 1993 ayant été annulé après l'affaire VA-OM.

    L'équipe de Jorge Sampaoli stoppe-là une série de huit victoires consécutives, toutes compétitions confondues, mais la semaine n'a quand même pas été trop dure.

    Son premier poursuivant, Rennes (3e), a perdu et l'OM conserve une petite avance sur la meute des prétendants à la Ligue des champions, trois longueurs sur les Bretons, cinq sur Nice (4e) et six sur Strasbourg (5e) et Monaco (6e).

    Et puis le rêve européen des Phocéens est toujours vivace, lui, après leur qualification pour les demi-finales de la Ligue Europa Conférence, contre le Feyenoord Rotterdam, les 28 avril et 5 mai.

    L'OM a pourtant bien cru ramener un point du Parc des Princes quand William Saliba a repris de la tête un coup franc de Dimitri Payet (85e). Mais le but a été annulé après quelques minutes de vérification par VAR.

    Dans le but, Steve Mandanda, qui a brillé contre le PAOK Salonique en quarts (2-1/1-0), avait rendu la place à Pau Lopez, vite piégé par le talent de Neymar. Plutôt que d'attendre un rebond, le Brésilien a repris en extension une balle dans la profondeur de Marco Verratti pour à la fois devancer le gardien espagnol devant lui et Valentin Rongier derrière lui.

    Neymar acclamé   

    Cette fois, le Parc, qui avait sifflé le numéro 10 après la déroute à Madrid, n'a pas mégoté sa joie pour fêter ce but, le sixième en trois matches pour "Ney". Et à l'annonce du nom du buteur par le speaker du stade, il fallait vraiment tendre l'oreille pour distinguer quelques sifflets venus du virage Auteuil. La réconciliation avec Neymar semble en bonne voie.

    Il a également obtenu le pénalty transformé par Kylian Mbappé, son septième but dans un classique, peut-être son dernier, juste avant la pause, sa frappe heurtant le coude de Rongier.

    Mais la fragilité mentale guette toujours ce PSG. Une sortie manquée de Gianluigi Donnarumma sur corner a permis à Duje Caleta-Car d'égaliser au bout d'une action confuse, où ni Marquinhos, ni Marco Verratti, ni Danilo Pereira n'ont pu attraper le ballon.

    Le Paris de Mauricio Pochettino a mérité sa victoire pour avoir maîtrisé les débats, même s'il est souvent tombé dans le piège du hors-jeu. Le PSG s'est vu refuser pas moins de trois buts pour hors-jeu, deux à Mbappé (35e, 76e) et un à Messi (40e).

    Ces actions ont au moins permis au Parc d'admirer le peaufinage de la complicité de la "MNM". Trop tard pour la Ligue des champions, mais encore dans les temps pour la Ligue 1.

    Avec AFP

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    Foot européen : Liverpool et City se neutralisent, Rennes et l'OM tiennent leur rythme

    TOUR DES STADES

    Foot européen : le PSG se reprend, le Barça dauphin du Real Madrid

    L'Humanité

    Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

    Actu

    C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

    Anna Musso

    Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

    La maladie dont souffrait Stephen Hawking

    La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

    Génome humain : les 8% qui changent tout

    Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

    Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

    Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

    Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

    Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

    Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

    « C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

    L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

    Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

    Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

    Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

    neurosciencessciencescharcot
    Valeurs Actuelles

    Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”

    La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.  

    Une inflation de 5 à 8 % 

    Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. » 

    Vers des pénuries de poulets et d’œufs ? 

    Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du ParisienDans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. » 

    Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine

    Issued on: 07/04/2022 - 18:10

    Sam BALL

    Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.

    Valeurs Actuelles

    “Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes

    Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.

    Plus de la moitié des voitures concernées

    Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !

    Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…

    Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.

    Too Fast, too Furious ?

    Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».

    Vers une tension sociale

    Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »

    Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.

    Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »

    Quelles solutions ?

    Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.

    D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.

    Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…

    Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…

    Le retour en force des voitures de collection

    L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?

    La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.

    Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.

    Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !

    Actu

    Le microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.

    Marine Cygler

    Dès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».

    Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.

    En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.

    Une drôle de conversation

    En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.

    Ingenuity ne s’arrête plus de voler

    C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.

    Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !

    À la recherche de la vie extraterrestre

    Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.

    sciencesplanète mars
    New York Times - World

    The Coronavirus Pandemic

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    Sydney Dispatch

    An Australia Homecoming, Mixed With Yearning and Trepidation

    When “Fortress Australia” sealed its borders, thousands of citizens were stuck abroad. When allowed to return home, a reporter wondered how she would find the country — and how it would find her.

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    By Isabella Kwai

    Photographs by Isabella Moore

    SYDNEY, Australia — The tangy smell of eucalyptus leaves lining the streets. A casual friendliness even from strangers. Ten types of Asian cuisine in a 100-yard radius of the city center.

    These were among an infinite list of things I yearned for in my hometown as I waited, stuck abroad for over a year, for a chance to return.

    At Sydney’s airport, my father greeted me with an awkward hug. “You’re home,” he said, smaller and whiter-haired than I remembered him 18 months ago. But still dizzy with jet lag, it wasn’t until I staggered into the glare of morning light and heard the sound of native birds that I believed it: I really was, at last, back in Australia.

    My family reunion this year — and many thousands of similar reunions across Australia — had been difficult to realize until November. That was when Australia announced an about-face in strategy: With high-enough vaccination rates to withstand an Omicron surge, “Fortress Australia” was lowering the drawbridge and reopening its borders to citizens and permanent residents, allowing an unlimited number of homecomings for the first time since the coronavirus pandemic began.

    I had accepted this enforced separation as the price of working thousands of miles from home — and knew my wait in London, long as it seemed, was infinitely easier than the crushing hardships faced by countless migrants and asylum seekers escaping violence and economic collapse in their countries.

    Still, I was restless for home. But I was also nervous. After the abyss of a pandemic, how would I find Australia? And how would it find me?

    In the decades before the pandemic, the accessibility of air travel and a diversifying population meant that Australia had become remarkably less insular than it once was. One-third of residents were born abroad — a number that reflects my own history, with my first glimpse of Australia as a baby from my mother’s arms as she carried me off the plane from Hong Kong.

    In Britain during the pandemic, I had watched Australia maintain its strict border closures and enact long lockdowns that worked, at least initially, to keep it comparatively unscathed.

    “We’re an island nation — we had opportunities that others didn’t have,” said Catherine Bennett, an epidemiologist at Deakin University in Melbourne. “We have made different sacrifices in order to avoid the kinds of waves that other countries had to live with.”

    But had embracing its geographic insularity and isolation influenced the cultural identity of Australia? Would the country turn to a more provincial past with fewer connections to the world?

    Observers of society whom I polled about the changes during my absence thought, at least to some extent, that yes, the pandemic has changed how Australia engages with the world.

    Australia had united to get through the pandemic, said Marc Stears, the former director at the Sydney Policy Lab, a research group at the University of Sydney. “The flip side, though, is it’s happy to pull together — and pull away from the rest of the world.”

    And where would I, an Australian born abroad who often felt caught between so many homes, fit into this pandemic-altered country?

    For one, I could expect little sympathy from Australians for having been stranded abroad, said Tim Soutphommasane, a political theorist and sociologist at the University of Sydney.

    For many Australians, the sealing of the borders, even to its own citizens, was a welcome reinforcement of the self-image of Australia as “a sanctuary, sheltered from the troubles of the world,” Mr. Soutphommasane said.

    “People were forgetting the human cost involved in families being separated,” he said, pointing to another significant shift those returning might expect: “a greater willingness of Australians to accept expansion of executive and government power.”

    Despite a vaccination campaign that critics said initially lagged, I could see what the experts meant when they told me that most Australians, trusting the government, had willingly acceded to its demands. Over 95 percent of adults are fully vaccinated and two-thirds of the nation boosted.

    But in conversations, I sensed a stark division between those who were shocked by Australia’s decision to unseal its borders just as Omicron cases pushed higher and those who thought it was long overdue for the country to reopen.

    Added into the mix, I noticed, was a feeling of whiplash from the abruptness of it all.

    “We went from zero to complete explosion,” said a friend — recently recovered from Covid — about the number of cases as we walked the too-quiet route to Sydney’s iconic Opera House. “We’ve been so bombarded with these regulations. And now it’s supposed to be over.”

    Many people, acclimated to lockdown routines, were still hesitant to socialize. It was as if Sydney had become an introverted relative of its former self. The throbbing streets and alleyways, whose secrets I had once known like the back of my hand, now felt too hushed and oddly unfamiliar without the crowds.

    I became afraid to visit old haunts without calling, in case we arrived to find the windows dusty and the chairs stacked. And if they had survived the economic strain of the pandemic, I sat in them feeling guilty about sharing stories of traveling around Europe with friends who had not left the country in two years.

    The skyline, too, had changed. Housing prices in Sydney, already one of the world’s most expensive cities, had only surged further in the past year, and developers wanted to take advantage. Across the city’s vast expanse, shiny new skyscrapers and apartment blocks had sprung up.

    Even the weather cast an unusual pall: Unpredictable bouts of near-daily rain, thanks to the presence of La Niña, made it seem like I hadn’t escaped London’s gloominess after all.

    Still, many of the things I had loved about Sydney remained. Sitting in a dark theater before a performance, I heard once more the Welcome to Country, a ceremony led by an Indigenous elder that pays respect to the traditional custodians of the land, which has become more mainstream as the country is reckoning with its violent history of colonization.

    No matter where I went in the world, it was in Sydney that I felt closest to the wild abandon of nature, like meeting an old (and daring) friend. In the oceanside pools and beaches so core to Sydney’s identity, I plunged over and over again into the waves until it drove every thought from my mind.

    When I craved some peace, I could drive in almost any direction and find myself in one of the city’s national parks, with only the sounds of cicadas and my own breath as company.

    And there were my parents, who had kept their habit of drinking pu’er tea in the mornings. I met their new pet rabbit, who caused high drama when he escaped his cage and ate my father’s prized bok choy before surrendering himself in the driveway. My mother laughed at me one fateful beach day as she pulled a Pacific man o’ war jellyfish — known in Australia as a bluebottle — from my body as I screamed.

    In February as I prepared my goodbyes, Australia got ready to open its borders to vaccinated international travelers, and since I’ve left, the country has continued its emergence from hibernation.

    In terms of just how much, and how permanently, nearly two years of being a “fortress” had changed Australia, it would take time, experts told me, to calculate the full social and cultural impact.

    For me, there is a sense of sorrow over the loss of the Sydney of my memory, but also of gratitude for the strict rules that helped protect my parents.

    On my last days home, the weather played a bittersweet trick, making leaving that much harder: The La Niña-driven rain cleared for a few days and the sun I had so longed for in London appeared. I basked in it with loved ones for hours, as if I could bottle it up to last for the next year.

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    France24 - World

    Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

    Issued on: 11/04/2022 - 14:39

    Céline SCHMITT

    Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

    A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

    Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    New York Times - World

    ‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass

    Afghanistan Dispatch

    After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.

    Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...

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    By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

    Photographs by Kiana Hayeri

    THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.

    The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.

    But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.

    Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.

    Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.

    For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.

    50 miles

    SALANG PASS

    HINDU KUSH Mountains

    AH76

    Kabul

    AFGHANISTAN

    TURKMEN.

    AFGHAN.

    PAKISTAN

    PAK.

    By The New York Times

    After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.

    So does the upkeep.

    “The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.

    Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.

    The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.

    Reporting From Afghanistan

    Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.

    In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.

    To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.

    But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.

    “These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.

    “In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.

    In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.

    “Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.

    Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.

    But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.

    “They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”

    “It’s not like the years before,” he added.

    And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.

    Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.

    The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.

    Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.

    The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.

    “There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”

    Najim Rahim contributed reporting from Houston.

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    France24 - World

    The future of Europe: EU citizens take centre stage

    Issued on: 11/04/2022 - 12:56

    Catherine NICHOLSON Follow

    The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.

    Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille

    Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    • Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
    • Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
    • Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

    Propos recueillis par

    Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

    Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

    Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

    Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

    Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

    Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

    Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

    Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

    C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

    L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

    Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

    Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

    Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

    N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

    Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

    Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

    Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

    L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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    For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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    By Isabel Kershner

    JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

    He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

    But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

    One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

    Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

    Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

    Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

    The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

    Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

    “I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

    As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

    While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

    Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

    His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

    Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

    He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

    “If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

    He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

    Now they are coming back.

    While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

    The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

    “Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

    For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

    “To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

    Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

    Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

    Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

    Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

    Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

    A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

    “My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

    He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

    More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

    As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

    Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

    And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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    Cyclisme : le Néerlandais Dylan van Baarle remporte le Paris-Roubaix

    Publié le : 17/04/2022 - 17:19

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    Le coureur de l’équipe Ineos Grenadiers, Dylan van Baarle, s’est adjugé, dimanche, la reine des classiques, Paris-Roubaix, après une attaque portée à 19 kilomètres de l'arrivée.

    Le Néerlandais Dylan van Baarle a remporté, dimanche 17 avril, la 119e édition de Paris-Roubaix. Il a ainsi donné à l'équipe Ineos, la plus riche du peloton, le premier succès de son histoire dans la "reine des classiques".

    C'est la première fois que le Néerlandais, âgé de 29 ans, s'impose dans une très grande course. Deuxième du championnat du monde l'an passé, il s'était classé deuxième du Tour des Flandres au début du mois.

    Van Baarle a battu de près de deux minutes un petit groupe réglé par le champion de Belgique Wout van Aert après 257 kilomètres d'une course menée tambour battant.

    Une attaque à 19 km de l'arrivée

    L'équipe Ineos est passée à l'offensive à... 210 kilomètres de l'arrivée avec l'aide des Quick-Step. Le peloton des favoris (van der Poel, Küng) a été contraint à une poursuite de 105 kilomètres pour rentrer avant Haveluy.

    À l'avant, le Slovène Matej Mohoric, le vainqueur du dernier Milan-Sanremo, a animé une échappée formée avant la Trouée d'Arenberg, à 111 kilomètres du vélodrome.

    Mohoric, retardé un temps par un changement de vélo, a vu revenir ensuite un groupe réduit de favoris avant de repartir de l'avant, au seuil des 30 derniers kilomètres, avec le Belge Yves Lampaert. 

    Derrière eux, van Baarle a réagi avant de se détacher sur les pavés de Camphin, à l'entrée des 20 kilomètres, et se diriger vers le 7e succès néerlandais de l'histoire, huit ans après Niki Terpstra.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Cyclisme : Tadej Pogacar s'adjuge les Strade Bianche

    Cyclisme : le Slovène Matej Mohoric remporte Milan-San Remo

    Cyclisme : le Néerlandais Mathieu van der Poel à nouveau vainqueur du Tour des Flandres

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    France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

    Issued on: 24/02/2022 - 18:04

    Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

    Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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    France24 - Monde

    Les candidats face au défi climatique : l'environnement revient dans la campagne présidentielle

    Publié le : 19/04/2022 - 10:29

    Line RIFAI Suivre

    C'est l'un des grands oubliés de la campagne présidentielle française du premier tour. L'environnement revient au cœur de la campagne de l'entre deux tours. Si Emmanuel Macron et Marine Le Pen veulent tous les deux développer le nucléaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, leurs programmes se différencient nettement concernant les énergies renouvelables. Le premier souhaite davantage d'éoliennes alors que la deuxième veut démanteler les sites existants. Décryptage.

    L'Humanité

    Décryptage. Pourquoi le conflit en Ukraine est parti pour durer et se durcir

    Actu

    Après huit semaines de guerre, les affrontements ont pris le dessus sur les négociations. Va-t-on vers un enlisement de la situation ? Analyse.

    Vadim Kamenka

    Au bout de deux mois de conflit, rien ne semble présager une quelconque pause militaire. La Russie a même annoncé avoir avoir mené dans la nuit de lundi à mardi des dizaines de frappes aériennes dans l'est de l'Ukraine, entamant selon Kiev « la bataille pour le Donbass ». Depuis l’invasion russe lancée le 24 février, 5 000 civils auraient déjà perdu la vie, plus de 4,9 millions auraient fui le pays et 7,1 millions été forcés de se déplacer à l’intérieur du pays, selon les agences onusiennes. Face à ce drame et un processus de paix à l’arrêt, plusieurs tournants émergent dans cette guerre qui s’annonce durable.

    1. Une opération limitée au Donbass ?

    À la fin du mois de mars, l’armée russe se retirait d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine pour se concentrer sur le Donbass. Ce processus, intervenu en marge de négociations « constructives » à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, n’avait pas coïncidé avec une désescalade militaire sur le terrain. Ces derniers jours, le repli vers le Donbass n’a pas empêché des tirs importants dans les environs de la capitale et l’ouest du pays. Si Mykhaïlo Podoliak, le conseiller du président Volodymyr Zelensky, a évoqué, lundi, cinq puissantes frappes russes de missiles à Lviv, le gouverneur régional, Maksym Kozitsky, en a dénombré quatre : trois sur des infrastructures militaires et une sur un garage de pneumatiques, provoquant des incendies. Une dizaine de personnes seraient décédées. D’autres tirs ont également lieu depuis vendredi après la destruction notamment du croiseur de la flotte russe Moskva en mer Noire, frappé par des missiles Neptune. Les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires dans la région de la capitale, dont le complexe produisant ces missiles.

    Selon plusieurs sources militaires, la perte du Moskva va affecter le positionnement de la marine russe sur Odessa et Kherson. Dans l’est, le ministère russe de la Défense a assuré que « des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions » à Barvinkove (région d’Izioum) et Dobropillia (non loin de Donetsk). Une série de tirs ont également touché Kharkiv, dimanche, faisant une dizaine de morts. Le gouverneur de l’oblast de Dnipro, Valentyn Reznichenko, a déclaré avoir subi également un assaut lundi matin. Cette intensification des frappes constitue-t-elle une réponse à l’attaque sur le croiseur ou bien une véritable stratégie globale, en plus de la nouvelle offensive qui se prépare dans le Donbass ? Pour cette nouvelle phase, tout dépendra « des réserves dont dispose l’armée russe, en hommes, en équipements et en munitions », estime Isabelle Facon, directrice adjointe à la Fondation pour la recherche stratégique.

    2. Une nécessaire victoire militaire ?

    Les nombreux discours de l’exécutif russe démontrent un besoin de succès militaires. La ville portuaire de Marioupol s’avère symbolique et stratégique en privant l’accès de la mer d’Azov à l’armée ukrainienne. « À ce stade, le Kremlin veut pouvoir faire valoir des succès militaires assez rapidement. La nomination récente du général Dvornikov, commandant du district militaire Sud et qui a commandé les opérations russes en Syrie en 2015-2016, annonce un changement de portage, signalant une volonté d’établir une unité de commandement et de contrôle pour des opérations plus cohérentes dans la nouvelle phase qui s’engage autour d’objectifs plus ramassés. Un enjeu sera certainement pour lui d’essayer d’assurer une meilleure coordination entre forces au sol et forces aériennes », explique Isabelle Facon dans un entretien à l’Institut Montaigne sur « l’armée russe en Ukraine ».

    Face à cette nouvelle phase sur le terrain, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a condamné, dans un message vidéo dimanche soir, la destruction à venir, après Marioupol, d’autres villes ukrainiennes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Lougansk. « Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass. (…) Nous faisons tout pour assurer la défense », a-t-il affirmé.

    3. Des armes lourdes promises par l’Occident

    Si la Russie a sous-estimé l’armée ukrainienne, mieux équipée et mieux entraînée que prévu, l’envoi massif d’armes en Ukraine fonctionne également. Le président des États-Unis a promis une nouvelle aide militaire après celle déjà débloquée le 13 avril d’un montant de 800 millions de dollars. Dimanche, Joe Biden a évoqué des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu’ici. Ces livraisons comprendraient des équipements « très efficaces que nous avons déjà livrés » à l’Ukraine, mais aussi « de nouvelles capacités », dont « des systèmes d’artillerie » et des « véhicules de transport de troupes blindés », a précisé la Maison-Blanche. La stratégie d’enlisement, reproduction de la défaite militaire soviétique en Afghanistan (1979-1989), apparaît clairement.

    De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a encore appelé les Vingt-sept à fournir rapidement des armes. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild, elle affirme que « cela s’applique à tous les États membres : ceux qui le peuvent doivent le faire sans tarder, car ce n’est qu’à cette condition que l’Ukraine parviendra à se défendre contre la Russie ». Selon la responsable de l’UE, « la guerre pourrait durer des mois, voire des années ».

    4. Aucune issue diplomatique

    Les deux présidents russe et ukrainien apparaissent désormais ne plus vouloir négocier. Zelensky a réitéré sa volonté d’obtenir des armes lourdes. Concernant Marioupol, il a néanmoins estimé que l’une des options était que les Occidentaux l’ « aident à obtenir un arrêt des combats par la voie de la négociation ». Pour les Russes, leur position défavorable sur le terrain ne les pousse pas à vouloir s’engager dans une négociation sérieuse. Mais, au terme de cette séquence militaire, Moscou pourrait décider de nouvelles discussions, estiment plusieurs diplomates. À Kiev, les services de renseignements chinois continueraient des négociations en coulisse pour convaincre les États-Unis et l’Union européenne de relancer des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, selon le modèle des « six-party talks » utilisé pour la Corée du Nord. Face au drame qui se poursuit pour les civils, dont 13 millions se retrouvent coincés par les combats, un conseil de sécurité des Nations unies est prévu ce mardi sur la question humanitaire. En attendant, le manque d’initiative du secrétaire général, Antonio Guterres, agace un certain nombre de pays.

    UkraineGuerre en UkraineRussieVolodymyr Zelensky
    L'Humanité

    Grosse ficelle du boutefeu

    Thomas Lemahieu

    Pas besoin de grand-chose pour lancer un buzz nauséabond, la preuve avec le militant d’extrême droite Rasmus Paludan. Son parti, c’est une chaîne YouTube, une poignée de militants, et surtout des escouades de policiers chargés de sa protection, au Danemark ou en Suède, au nom d’une conception si large de la liberté d’expression qu’elle protège la haine raciste et islamophobe. Le scénario est toujours le même depuis des années : le gars annonce brûler un exemplaire du Coran ici ou là. Souvent, cela fait un flop. La semaine dernière, à Jönköping, en Suède, les habitants ont ignoré ses diatribes, poussant Paludan et ses sbires à remballer vite fait. Mais parfois, ça marche et, depuis quatre jours, des émeutes secouent Stockholm, Malmö et d’autres villes après la visite en toute impunité du partisan de la théorie du « grand remplacement ».

    extrême droite européennesuèdedanemark
    France24 - Monde

    Tunisie : inquiétudes après le naufrage d'un pétrolier à Gabès

    Publié le : 18/04/2022 - 11:49Modifié le : 18/04/2022 - 12:05

    Lilia BLAISE Hamdi TLILI

    Un pétrolier, transportant 750 tonnes de gazole, parti d'Egypte pour rejoindre Malte, a fait naufrage samedi dans le golfe de Gabès, sur la côte sud-est de la Tunisie, mais les autorités n'ont constaté aucune fuite.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

    Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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    By Valerie Hopkins

    KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

    “I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

    Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

    In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

    Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

    “I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

    Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

    Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

    He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

    Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

    Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

    In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

    In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

    Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

    Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

    “They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

    Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

    “For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

    Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

    He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

    In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Where the Russians are attacking. Ukraine said that Russian forces had launched a ground assault along a nearly 300-mile front in the east after hitting the country with one of the most intense missile barrages in weeks, including the first lethal strike on the western city of Lviv.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

    When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

    “There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

    In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

    While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

    Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

    He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

    In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

    “The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

    In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

    “They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

    And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

    “This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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    France24 - World

    Why Marine Le Pen's far-right political agenda has taken hold in French Mayotte

    Issued on: 19/04/2022 - 10:14

    French far-right leader Marine Le Pen registered her highest score in the first round of the 2022 presidential election in the overseas French department of Mayotte, an Indian Ocean archipelago located 8,000 km from Paris.

    The leader of the Rassemblement National (National Rally or RN) party received 42.68 percent of the vote in Mayotte, which voted overwhelmingly in a 2009 referendum to become France's 101st department (and its fifth overseas). 

    Le Pen's showing in Mayotte, which lies between Madagascar and the African continent, even exceeded her tally in her party’s traditional bastions of Aisne (39.27 percent) and Pas-de-Calais (38.68 percent) in northern France. She also significantly outperformed her two main rivals, far-left leader Jean-Luc Mélenchon (23.96 percent) and President Emmanuel Macron (16.94 percent).

    Now on her third presidential campaign, Le Pen is seeing a big boost in Mayotte after a modest start: she garnered just 2.77 percent of the vote during her first bid in 2012. By the first round of her 2017 run at the Élysée Palace her support had rocketed to 27.19 percent, followed by 42.89 percent in the second round – although Macron beat her to take the presidency.   

    ‘Hot buttons’ of insecurity, immigration 

    Thani Mohamed Soilihi, a senator for Mayotte from the Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (Democrats, Progressive and Independents Group), is “unfortunately, not very surprised” by a result that “follows on from the European elections” of 2019, where Le Pen’s party took more than 45 percent of the vote in Mayotte.

    According to Mohamed Soilihi, Le Pen “fans the embers" with her speeches on immigration and insecurity.

    “This easy, populist discourse appeals locally. That's what explains her high score,” he told FRANCE 24. 

    The RN’s favourite themes strike a chord with many Mahorais, he explained. According to a November 2021 report on living conditions and security in Mayotte by France’s national statistics institute INSEE, the archipelago suffers from an “above-normal” level of crime. In 2018 and 2019, crime in every domain – burglaries, theft, and physical and sexual violence – far exceeded the figures for mainland France. Some 18 percent of homes had been burgled at least once in those two years.  

    “The inhabitants of Mayotte are three times more likely to be victims of theft, either with or without violence,” the report stated.

    According to INSEE, 48 percent of Mahorais feel unsafe even in their homes while 52 percent feel unsafe in their neighbourhoods. And these figures are increasing year after year. 

    Mayotte is also the poorest territory of France. According to the French NGO l’observatoire des inégalités (Inequality Observatory), half of the population in Mayotte lives on less than €260 per month while around 10 percent of the island's population lives on less than €1 a day. 

    Illegal immigration is also a cause for concern for the population of Mayotte. Boats from the Comoros arrive every day and exasperate the Mahorais, who see the influx as the source of many ills. In a February 2019 report, INSEE found that between “significant immigration from the Comoros” and the departure of “Mayotte natives to the outside world”, 48 percent of the department's population was non-native in 2017, a figure 8 percent higher than in 2012. 

    This is good news for Le Pen, who spoke at length about these issues during her visit to the archipelago in December 2021.

    “Mayotte is almost a laboratory of horrors. (...) This is our future if nothing is done,” she declared in front of voters, many of whom had already been won over. 

    "I'm not afraid to make the link between insecurity and immigration: in #Mayotte even more than elsewhere, crime and delinquency are linked to a flood of illegal immigration!"

    🇾🇹 Je n’ai pas peur de faire le lien entre insécurité et immigration : à #Mayotte encore plus qu’ailleurs, la criminalité et la délinquance sont d’abord liées à la SUBMERSION de l’immigration clandestine ! pic.twitter.com/7D72QgwjDR

    December 18, 2021

    Misunderstood on the mainland

    Mohamed Soilihi, who supports Macron, acknowledges that Mayotte has seen “very hard times in recent years” but lays the blame on past inaction.  

    “There is an element of injustice, the result of several years of ineffective action. If previous governments had dealt with these scourges as Macron has done, we wouldn't be where we are today.”  

    He cites a significant reduction in the number of people living below the poverty line, from 84 percent to 77 percent, during the past five years under Macron. 

    But some voters feel a different president might do even more.

    “The Mahorais feel abandoned. The result is consistent with what is happening. It was important to have a candidate who took into account our fears, our difficulties. Le Pen is the one who convinced us,” explained Daniel Zaïdani, a local politician, speaking to the TV channel Mayotte La 1ère on the night of the first round of voting.  

    “Emmanuel Macron has shown limitations in relation to what we need,” remarked Zaïdani, who served as president of Mayotte’s General Council from 2011 to 2015 and has since thrown his support behind Le Pen. 

    While Le Pen spent three days in Mayotte at the end of 2021, Macron contented himself with a video and a letter to the Mahorais and the Overseas Territories on March 17. 

    Macron’s relationship with Mayotte has at times been fraught. On a visit to an Atlantic search-and-rescue maritime centre in Brittany in June 2017, Macron made an off-hand remark about the “kwassa-kwassa”, the fast fishing boats also used for illegal migrant crossings. “The kwassa-kwassa don’t fish much, they just bring Comorians,” he joked, sparking an avalanche of indignation and criticism.

    For the second round on April 24, Mohamed-Soilihi is hoping for a rebound in favour of Macron and is counting on high abstention. “There is more canvassing work to do on the ground,” he added.

    Around 60 percent of the voting age population abstained in the first round, the highest rate ever recorded for a presidential election in Mayotte and exceeding the 58.78 percent seen in 2002. 

    The staunch support for Le Pen and her party seems incomprehensible for those on France’s mainland who are unfamiliar with the entrenched problems on Mayotte. Mocking or angry reactions have flourished on social networks following her strong showing.

    “It is an anomaly that a Black population, which is more than 90 percent Muslim, would vote for an Islamophobe – a person from a party whose members regularly make speeches railing against Blacks, Arabs [and] Muslims,” Mohamed Soilihi said. 

    This article has been translated from the original in French.

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    Keen to be ‘close to the people’, Macron ventures into hostile territory

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    In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

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    Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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    At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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    By Jason Horowitz

    TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

    There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

    Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

    But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

    “By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

    He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

    A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

    “Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

    Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

    The Great Read

    More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

    In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

    The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

    “I lived this duality,” Mr. Basso said.

    In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

    And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

    “The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

    Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

    He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

    In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

    That levity was hard-earned.

    Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

    “We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

    But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

    His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

    In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

    In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

    In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

    “He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

    Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

    “He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

    Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

    After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

    “I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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    France24 - World

    South African military deployed to flood-ravaged KwaZulu-Natal province

    Issued on: 18/04/2022 - 22:30

    Georja Calvin-Smith Follow

    On tonight's show, our reporters bring you the latest from South Africa. President Cyril Ramaphosa has declared a national state of disaster over the deadly floods on the east coast, warning that rebuilding even basic services will take time. Around the city of Durban, at least 443 people have died, with 48 still missing. Some 10,000 troops have been deployed to help restore power and water and search for the missing.

    We also head to Togo, where French billionaire Vincent Bolloré could face a criminal trial.

    And on this Easter Monday, we take a look at celebrations in eastern DR Congo, where residents try to forget the pain caused by ongoing violence.

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    New York Times - World

    ‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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    The Saturday Profile

    A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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    By Raphael Minder

    MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

    So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

    “I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

    Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

    In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

    In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

    During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

    Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

    But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

    Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

    In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

    Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

    While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

    Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

    “For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

    Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

    He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

    “Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

    As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

    “The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

    Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

    “The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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    Valeurs Actuelles

    Une histoire de la famille Peugeot

    Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

    C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

    Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

    Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

    C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

    Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète

    Publié le : 15/04/2022 - 20:48

    Tiffany FILLON

    À l'approche du second tour de l'élection présidentielle, les militants écologistes sont dans une impasse : ils refusent de voter pour Marine Le Pen, qu'ils jugent à rebours des enjeux environnementaux. Pour autant, ils ne sont convaincus ni par le bilan d'Emmanuel Macron ni par son programme.

    "C'est la première fois que je vote pour une [élection] présidentielle et le choix qui s'offre à moi me paraît totalement déconnecté des enjeux actuels", confie Marie Chureau, activiste pour le climat interviewée par France 24. La jeune femme de 20 ans faisait partie des étudiants réunis jeudi 14 avril devant la Sorbonne, à Paris, en soutien à l'occupation de la faculté. 

    Ce blocage et celui d'autres établissements en France, comme à Nancy et Reims, visait à dénoncer une "élection qui a volé les aspirations sociales, écologistes et progressistes de la jeunesse", selon une vidéo publiée sur Twitter. "Sorbonne occupée contre Macron, Le Pen et leur monde", ont écrit les étudiants sur une banderole. Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'université a été évacuée. 

    Nous parlons masqué.e.s pour nous protéger de la répression administrative et de la violence d’extrême-droite. Assiégé.e.s par la police dans une Sorbonne que nous souhaitions ouverte à tou.te.s, nous vous présentons ici les raisons de notre mobilisation. MERCI POUR VOTRE SOUTIEN pic.twitter.com/TOiS1hHK7x

    April 14, 2022

    "L'écologie était une préoccupation majeure de cette action", affirme Marie Chureau, qui est par ailleurs étudiante en droit franco-allemand à Nanterre. Membre du mouvement Youth for Climate, elle fait partie de ces électeurs engagés pour le climat, déçus par le quinquennat d'Emmanuel Macron et opposés au programme de Marine Le Pen. 

    Une frange de la population dans laquelle se reconnaît William Aucant, l'un des 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat. "Je ne suis pas satisfait par la politique menée par Emmanuel Macron pendant les cinq dernières années et surtout, à titre personnel, par rapport aux mesures de la Convention citoyenne", déplore-t-il auprès de France 24.

    "Remonter les curseurs"

    Cette assemblée de citoyens chargée de proposer des mesures pour accélérer la transition environnementale de la France, a formulé 149 mesures visant à respecter l'accord de Paris. Soit pour la France, une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 1990. Selon le gouvernement, 87 propositions ont été mises en œuvre dans le cadre de différents textes de loi (notamment la loi Climat), 59 sont en cours de mise en œuvre et trois ont été écartées. 

    Mais nombre de membres de la Convention citoyenne jugent que le gouvernement n'a pas tenu sa promesse de transmettre "sans filtre" les propositions au Parlement. Devenu conseiller régional EELV des Pays de la Loire, William Aucant considère que les propositions ont été traduites sur le plan législatif "à un degré assez faible". "Maintenant, il s'agit de remonter les curseurs", propose-t-il. Au sujet de la rénovation énergétique par exemple, William Aucant salue l'interdiction des terrasses chauffées, une mesure issue de la Convention citoyenne, mais qui n'est pas suffisante. "Emmanuel Macron doit être beaucoup plus convaincant sur la rénovation globale thermique des logements", demande-t-il. 

    Selon une évaluation du dispositif par la Cour des comptes, 86 % des dossiers déposés dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov', qui permet d'aider les propriétaires et les copropriétés à rénover les logements, ne concernent qu'un seul geste d'efficacité énergétique, par exemple, le changement de chaudière, l'isolation des combles ou l'installation de nouvelles fenêtres. "Or, ce qui fonctionne, c'est une rénovation d'ampleur des bâtiments qui fait passer un logement d'une catégorie énergivore à une basse consommation", note William Aucant, qui est également en lice pour les législatives en Loire-Atlantique. 

    Interrogée par France 24, Léa Falco n'est pas non plus convaincue par le bilan d'Emmanuel Macron. Membre du collectif Pour un réveil écologique, elle dénonce "ce que les macronistes ont promis et ce qu'ils n'ont pas fait", comme l'application de toutes les mesures de la Convention citoyenne, et s'indigne contre "les avancées qu'ils prétendent avoir faites mais qui cachent des régressions". Elle cite par exemple l'opposition de la France au traité UE-Mercosur pour des raisons environnementales, alors qu'en même temps Emmanuel Macron soutient le CETA, un accord de libre-échange avec le Canada. 

    Après le "vote utile", le vote par défaut

    "Mais comme pas mal de militants écolos, je pense que je vais voter pour Emmanuel Macron, à contrecœur. On sait qu'un quinquennat Le Pen serait un quinquennat perdu pour la démocratie et qu'il n'y aurait aucun espoir sur le plan environnemental", affirme Léa Falco, qui a choisi dimanche le "vote utile, de gauche". 

    Une stratégie qui a coûté cher au candidat écologiste Yannick Jadot, qui a remporté 4,6 % des voix au premier tour alors même que l'environnement figure dans les sondages parmi les préoccupations principales des Français.

    William Aucant votera lui aussi "contre Marine Le Pen" car "sous Le Pen ce serait pire" pour la planète. "Il faut investir dans le renouvelable et Marine Le Pen ne le propose pas du tout", remarque l'élu local, qui a participé à la campagne de Yannick Jadot. La candidate du Rassemblement national propose "un moratoire sur l'éolien et le solaire", avec "pour l'éolien, le démantèlement progressif des sites" et la suspension des subventions dédiées à l'éolien et le solaire. Elle préfère miser sur l'hydroélectricité, la géothermie, le nucléaire et de l'hydrogène. 

    "La question énergétique est, selon moi, le plus gros problème du programme environnemental de Marine Le Pen", dénonce Léa Falco. "Il y a plein de prospectives et en particulier les scénarios RTE (réseau Électricité énergie, le gestionnaire du réseau de transport de l'électricité en France) qui montrent qu'à l'horizon 2050, on ne pourra pas se passer de l'énergie éolienne. Et le RN ne s'appuie pas sur des prospectives qui démontrent le contraire. C'est démago de dire 'les éoliennes ne sont pas esthétiques, on les enlève'", poursuit l'activiste, par ailleurs chroniqueuse environnement sur la radio RMC. 

    J'ai demandé à @louis_aliot comment le RN compte mener l'électrification du pays, alors qu'ils souhaitent sortir de l'énergie éolienne.L'absence de réponse est parlante. L'énergie est un sujet primordial qui ne supporte pas d'approximation. Une promesse demande un chiffrage. https://t.co/4CPzuUdh8J

    February 22, 2022

    Les experts du Giec ont noté dans leur dernier rapport publié le 4 avril, une semaine avant le premier tour, la nécessité de réduire l'utilisation d'énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) au profit d'un "déploiement de sources d'énergie peu émettrices". "Le rapport souligne que d’ici à 2050, pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, l’électricité devra représenter de l’ordre de 50 % de l’approvisionnement total en énergie", peut-on lire sur le site internet de la Société française d'énergie nucléaire. Parmi les systèmes électriques de demain figureront l'éolien et le solaire, selon le Giec. 

    Le programme de Marine Le Pen revient à "ignorer la crise climatique et ce qu'il faudrait faire", lance de son côté Hugo Viel, activiste pour le climat, interrogé par France 24. L'ingénieur en énergie et environnement cite notamment la proposition de Marine Le Pen de baisser la TVA sur les produits pétroliers et sa position souverainiste vis-à-vis de l'accord de Paris

    "Pour moi, les deux programmes sont mauvais mais l'un est plus mauvais que l'autre", ajoute Hugo Viel. Cherchant à se présenter comme un candidat pragmatique sur les enjeux environnementaux, Emmanuel Macron a affirmé mercredi vouloir "enrichir" son programme en matière écologique. Il envisage de reprendre les idées de "planification écologique" de Jean-Luc Mélenchon ou les propositions de Yannick Jadot en matière d'"économie circulaire". 

    "Grand bien lui fasse !", lance William Aucant, pour qui la politique climatique d'Emmanuel Macron ne se projette en l’état pas assez sur le long terme. "La crise climatique ne s'étend pas sur un ou deux mandats. Il faut des engagements qui sont forts et qui persistent dans la durée", affirme-t-il. Selon le dernier rapport du Giec, l'humanité doit inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre dans les trois ans à venir si elle veut préserver un monde "vivable".

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Comment Emmanuel Macron cherche à se construire une "image de proximité" sur le terrain

    ENTRETIEN

    Présidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"

    OUTRE-MER

    Présidentielle : comment le programme RN de Marine Le Pen s’est imposé à Mayotte

    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    Valeurs Actuelles

    La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

    À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

    Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

    Progression de l’euthanasie en Europe

    À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

    En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

    Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

    Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

    On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

    Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

    En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

    L’euthanasie progresse en Europe

    Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

    En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

    Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

    Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

    Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

    En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

    Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

    D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

    La sédation profonde, un glissement dangereux

    Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

    Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

    Incohérence du droit

    Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

    Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

    Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

    * Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    France24 - World

    Divers inspect fuel-laden ship that sank off Tunisia

    Issued on: 17/04/2022 - 15:45

    NEWS WIRES Vedika BAHL Follow Lilia BLAISE

    Divers on Sunday inspected the hull of a tanker loaded with 750 tonnes of fuel that sank off southeastern Tunisia, with no leak detected so far, officials said. 

    "With the improvement in weather conditions, a team of divers accompanied by the ship's captain and engineer who know its layout are on site to examine the hull," Mohamed Karray, spokesman for the court in Gabes city, which is investigating Saturday's sinking, told AFP.

    The Equatorial Guinea-flagged Xelo was travelling from Egypt to Malta when it went down.

    Images released by the environment and defence ministries showed divers heading for the site in the Gulf of Gabes, and then getting into the water at the scene that has been sealed off by Tunisia's military.

    Defence ministry photos showed the vessel largely submerged.

    The crew of the Xelo had issued a distress call on Friday evening and sought shelter in Tunisian waters from bad weather before going down, authorities said.

    Environment Minister Leila Chikhaoui, who travelled to the port of Gabes on Saturday to help oversee the response, said the situation was "under control".

    "We think the hull is still watertight and there is no leakage for the moment," she told AFP.

    As a precaution, protective booms to contain any oil slick have been placed around the wreck.

    The Tunisia branch of the World Wildlife Fund expressed concern about another "environmental catastrophe" in the region, an important fishing zone which has already suffered from pollution.

    The tanker is 58 metres (63 yards) long and nine metres wide, according to ship monitoring website vesseltracker.com.

    It began taking on water around seven kilometres (four miles) offshore in the Gulf of Gabes and the engine room was engulfed, according to the environment ministry.

    It said Tunisian authorities rescued the seven-member crew, who received first aid and were being accommodated in a hotel.

    (AFP)

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    Ship carrying 750 tonnes of fuel sinks off Tunisia's southeast coast

    L'Humanité

    « AMLO » échoue à réformer le marché de l’électricité, Washington respire

    Actu

    Le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, n’a pas réussi à convaincre les deux-tiers de la Chambre des députés de voter en faveur d’une loi qui favoriserait l’entreprise publique face à ses concurrentes états-unienne et espagnole. Le puissant voisin avait mis tout son poids dans la balance.

    Christophe Deroubaix

    Une semaine après un succès lors d’un référendum révocatoire qu’il avait lui-même lancé (90 % en sa faveur mais seulement 20 % de participation), le président Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), a subi son premier revers dimanche avec le rejet par la Chambre des députés d’un projet phare de sa présidence : le renforcement du rôle du secteur public dans la production d’électricité.

    Projet de réforme sur « la propriété des terres et des eaux »

    Après plus de douze heures de débat, 275 députés ont voté pour et 223 contre ce projet de réforme de trois articles de la Constitution (25, 27 et 28) sur « la propriété des terres et des eaux » et l’interdiction des monopoles. La majorité qualifiée se situait à 334, soit les deux-tiers des élus.

    Son projet de révision constitutionnelle prévoyait de revenir sur la libéralisation du marché de l’électricité approuvée en 2013. Il s’agissait de garantir 54 % du marché à l’entreprise publique Commission fédérale d’électricité (CFE) face au secteur privé et aux entreprises étrangères, contre 38 % actuellement. L’opposition la plus féroce n’est pas forcément venue des députés du bloc d’opposition « Va por Mexico », accusés pendant le débat d’être des « traîtres » et qui ont entonné l’hymne national à l’issue du scrutin, mais de puissances étrangères, au premier rang desquelles les États-Unis, qui dénonçaient un risque pour les milliards d’investissements privés des entreprises américaines au Mexique.

    « Laquais de l’impérialisme »

    L’ambassadeur américain à Mexico Ken Salazar avait même estimé que l’approbation de la réforme pourrait provoquer des « litiges interminables » dans le cadre du traité de libre-échange Mexique-États-Unis-Canada ( Alena), une façon assez claire de tenter d’influencer le vote des députés mexicains. L’Espagne qui redoutait les conséquences pour ses entreprises privées, comme Iberdrola, a également mis son poids dans la balance.

    Quelques heures avant l’annonce de l’échec, le président de la Chambre des députés, Sergio Gutierrez Luna, avait accusé l’opposition, qui regroupe l’ancien parti-Etat PRI (au pouvoir pendant 70 ans jusqu’en 2000), le PAN (droite) et le PRD (centre-gauche, membre de l’Internationale socialiste) d’être « les laquais de l’impérialisme », au service des entreprises étrangères.

    88 % des richesses produites

    La bataille de l’indépendance économique et notamment énergétique ne semble pas pour autant terminée. La semaine dernière, le président avait annoncé qu’en cas de défaite à la Chambre en raison de la « trahison des députés », il transmettrait dès ce lundi 18 avril une « loi minière » « pour que le lithium reste propriété de la Nation ». Cette loi contre de nouvelles concessions d’exploitations de lithium (minerai stratégique utilisé dans la fabrication des batteries) ne requiert que la majorité simple dont dispose a priori « AMLO ».

    Depuis son entrée en vigueur, l’ALENA a beaucoup moins profité au Mexique dont le PIB a seulement doublé entre 1994 et 2020 alors que ceux du Canada et des États-Unis ont triplé. Le géant américain représente 88 % des richesses produites dans l’ensemble de cette zone de libre-échange, écrasant ses deux supposés « partenaires » au profit des multinationales états-uniennes, comme le rappelle l’épisode actuel sur le secteur électrique mexicain.

    mexiqueamlo
    Valeurs Actuelles

    Jack Kerouac, la mer est sa seule patrie

    J’ai toujours pensé à l’océan, aux bateaux, ce genre de trucs, dit Everhart, le regard fixé sur les navires au loin. Me tirer loin de cette foutaise. Kerouac entame la rédaction de L’océan est mon frère quinze ans avant l’écriture de l’aventure légendaire de Dean Moriarty, Sur la route, alors qu’il embarque à bord du S. S. Dorchester de la marine marchande, cap sur le Mourmansk, en mer Blanche, au large de la Russie. Après le carnage de Pearl Harbor, les États-Unis se rangent aux côtés des Alliés pour entrer en guerre. Oubliés, l’exaltation des Années folles et le puritanisme de la prohibition. Kerouac a 20 ans et fait partie de cette jeunesse qui se demande ce qu’elle fout là, qui vit de gin la clope au bec et qui lit Rimbaud, Joyce et Céline dans les bars sombres et crasseux de Harlem où l’on s’accoude au zinc collant pour commander un bourbon. 1942 : Citizen Kane a un an, au juke-box, on écoute Bing Crosby et Billie Holiday, on danse encore le swing et le charleston.

    « Ce cri d’autrefois,  »America ! America ! », qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? Et à sa signification ? On dirait qu’une Amérique, ça n’est que ça – America, un mot magnifique pour un monde magnifique – jusqu’à ce que les gens débarquent tout simplement sur ses rivages, combattent les peuples sauvages indigènes, transforment le pays, l’enrichissent, et puis s’allongent pour bâiller et roter », constate Kerouac par la voix de Bill, son double romanesque. Comme lui, Bill Everhart est un intellectuel passionné qui rêve d’aventure et de liberté, celle de l’immensité sauvage du grand Ouest des tableaux de Bierstadt, celle, aussi, des flots de Melville. Lorsqu’il rencontre Wesley Martin, un marin solitaire « pour qui la vie n’était rien de plus qu’une scène de théâtre où se livrer à la débauche et à la promiscuité sexuelle », Everhart décide après un pari fou conclu sous l’emprise de l’ivresse de le suivre pour « rompre avec la futilité inconsidérée de sa vie passée ». Ensemble ils embarquent à bord du S. S. Westminster dans ces eaux profondes et inquiétantes « où les navires et les hommes ne val[ent] pas grand-chose ».

    L’“austère fraternité des hommes”

    Face au vert bilieux de l’océan où rôdent, comme Moby Dick, les torpilleurs et les destroyers, confronté à cette vie qu’il a épousée sans vraiment la choisir, Bill découvre l’ « austère fraternité des hommes » dans « ce moelleux drame de la simplicité » qui n’est autre que la monotonie des jours qui passent et se ressemblent, loin de la terre, dans les entrailles du navire.

    Le roman, lui, contient l’ébauche de ces thèmes qui préparent, avant qu’elle ne jaillisse vraiment avec Sur la route, la grande littérature de Kerouac et des voyous de la Beat generation, cette jeunesse révoltée qui n’avait pas connu la misère de la Dépression. Comme Kerouac, Bill, Wesley et Moriarty, plus tard, se perdent dans l’alcool qui est à l’image de cette quête qui structure ses récits : la révélation naît dans l’ébriété, mais la désillusion suit toujours, comme au réveil quand viennent la migraine et la nausée. Les romances ébauchées et laissées en suspens, elles, sont la part du mystère qui est le propre du roman inachevé mais qui rappellent, du moins, que la vie ne s’apprend pas dans les livres.

    “L’océan est mon frère”, de Jack Kerouac, Gallimard, 208 pages, 19 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Ship carrying 750 tonnes of fuel sinks off Tunisia's southeast coast

    Issued on: 16/04/2022 - 14:15

    NEWS WIRES

    A tanker carrying 750 tonnes of diesel fuel from Egypt to Malta sank Saturday in the Gulf of Gabes off Tunisia's southeast coast, sparking a rush to avoid a spill.

    "The ship sank this morning in Tunisian territorial waters. For the moment, there is no leak," local court spokesman Mohamed Karray said.

    A disaster prevention committee would meet in the coming hours "to decide on the measures to be taken", he added.

    The Equatorial Guinea-flagged Xelo was headed from the Egyptian port of Damietta to the European island of Malta when it requested entry to Tunisian waters on Friday evening due to bad weather.

    The tanker is 58 metres (63 yards) long and nine metres wide, according to ship monitoring website vesseltracker.com. 

    It began taking water around seven kilometres (over four miles) offshore in the Gulf of Gabes and the engine room was engulfed, according to a Tunisian environment ministry statement.

    It said Tunisian authorities evacuated the seven-member crew.

    Environment Minister Leila Chikhaoui was travelling to Gabes "to evaluate the situation... and to take necessary preventive decisions in coordination with the regional authorities", a ministry statement said.

    Authorities have activated "the national emergency plan for the prevention of marine pollution with the aim of bringing the situation under control and avoiding the spread of pollutants".

    Court spokesman Karray said the Georgian captain, four Turks and two Azerbaijanis were briefly hospitalised for checks and were now in a hotel.

    The defence, interior, transport and customs ministries were working to avoid "a marine environmental disaster in the region and limit its impact", the environment ministry said.

    Before the ship sank, the ministry had described the situation as "alarming" but "under control".

    The Gulf of Gabes was traditionally a fishing area but activists say it has suffered from pollution due to phosphate processing industries based near the city of Gabes.

    The last maritime accident involving the country was in October 2018, when Tunisian freighter Ulysse slammed into the Cyprus-based Virginia anchored about 30 kilometres (20 miles) off the northern tip of the French island of Corsica, sending hundreds of tonnes of fuel spilling into the Mediterranean.

    It took several days of maritime manoeuvres to disentangle the boats and pump some 520 cubic metres of propulsion fuel, which had escaped tanks.

    (AFP)

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    Tunisia's president says no early elections after dissolving parliament

    ENVIRONMENT

    Tunisian NGOs triumph in David-vs-Goliath toxic waste battle with Italy

    Tunisian president dissolves parliament after MPs vote to roll back his power grab

    L'Humanité

    Conscience(s)

    Chronique

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Civilisation Maintenant, tout est affaire de conscience. Le temps reste un peu suspendu, bien sûr, et les jours se succèdent, vifs, précieux, uniques et si désolants, comme si l’à-venir se dressait devant nous, gris et ombrageux, semblable à une barrière qu’il nous faudra bien franchir sans vergogne. L’histoire ne s’arrête pas là. Prenons donc les choses dans l’ordre, en nous rappelant l’immense sentiment de gâchis – sinon d’impuissance –, de déception et de dépit à l’aune d’une catastrophe qui, de longue date, aurait pu être évitée. Le jour viendra, celui des bilans et autres désenchantements d’une gauche incapable de se dépasser. Responsabilités multiples, partagées, particulières, individuelles aussi. C’est toujours à la radicalité qu’on aime garder les mains propres au point de se les couper. On ne s’y résout pas, en vérité. « Plus noble que l’échec moralement sécurisant, qui élude tout mécompte, me semble le parti pris de l’incertain, ou de l’échec, si l’on veut, mais après avoir essayé », écrivait Régis Debray en 2012, dans Rêverie de gauche (Flammarion). Depuis dimanche soir, le bloc-noteur a beaucoup pensé à cette phrase. D’autant que l’écrivain-philosophe ajoutait : « À une seule condition : que la garde montante n’oublie pas de bien distinguer dans son héritage entre ce qui doit changer et ce qui doit se maintenir. C’est même en quoi consiste tout l’art politique. » La pire faute ne consiste-t-elle pas à laisser en état ce qui doit changer alors même qu’on s’attache à détruire ce dont la permanence est la raison d’être et la marque d’une civilisation ?

    Désastres Formule rabâchée : ne sous-estimons jamais la difficulté de braver l’opinion dans une démocratie d’opinion. L’histoire est tragique, mais pas tout le temps. Le nôtre tient plutôt de la tragi-comédie tendance déception extrême. L’époque se veut idolâtre, aguicheuse, hédoniste, sans scrupules et parfois tribale ? Elle est aussi inventive, décomplexée, voyageuse, fourmillante d’énergie et d’audace, imprévisible. N’étant pas de ceux qui prennent la fin d’un monde (une élection) pour la fin du monde, assurons-nous quand même que le pays ne bascule pas dans l’absurde furie nihiliste et destructrice. Nous sommes déjà nombreux, très nombreux, à dialectiser nos discours, à affûter nos arguments, pour tenter de convaincre des proches, des amis, des inconnus de ne pas laisser filer les urnes par simple répulsion-révulsion, colère et ras-le-bol des politiques néolibérales – nous partageons pourtant l’idée. Mais soyons sérieux : utiliser le bulletin Mac Macron, le seul disponible pour éviter le pire, constitue-t-il, à ce point, une entrave à ce que nous sommes, à ce que nous croyons profondément du sens de la République et de nos valeurs, à notre Histoire et pour tout dire : au devenir de la France des Lumières ? Se pincer le nez, évidemment. Le regretter après coup, certainement pas. En pleine recomposition politique, dont le processus se poursuit en mode accéléré, alors que deux blocs sociologiques et culturels se font désormais face, rien ne serait plus dramatique que d’installer à l’Élysée Fifille-la-voilà, ouvrant dès lors une séquence de profonds désastres en cascade, un cataclysme antidémocratique qui éloignerait de toutes perspectives de transformations sociales.

    Danger Disons-le tout net : la République se trouve en danger. Et de manière plus sournoise qu’il n’y paraît. Méfions-nous des apparences d’« acceptabilité », voire de « fréquentabilité ». Le RN reste authentiquement d’extrême droite, en prise directe avec le FN du père. Un parti contraire au sens de l’histoire, toujours maurrassien et pétainiste, toujours poujadiste et nationaliste. Entre le libéralisme, qui réclame le combat social, et l’obscurantisme d’extrême droite, comment demeurer muet, passif et « ailleurs » ? De la préférence nationale aux atteintes à la Constitution et aux droits fondamentaux en tout genre, la menace, réelle, n’a rien d’un fantasme – sauf peut-être pour les « installés » de la vie, ceux qui pensent n’avoir rien à perdre et qu’une bonne séance de chaos purgerait un vieux pays déboussolé. Attention : avec Fifille-la-voilà, tout sera détruit par la discrimination assumée et l’apologie de l’inégalité. Oui, une affaire de conscience.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

    Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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    By Carlotta Gall

    LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

    Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

    For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

    Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

    War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

    “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

    More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

    “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

    Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

    Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

    As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

    “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

    The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

    As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

    “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

    Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

    A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

    His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

    Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

    In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

    “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    Where the Russians are attacking. Ukraine said that Russian forces had launched a ground assault along a nearly 300-mile front in the east after hitting the country with one of the most intense missile barrages in weeks, including the first lethal strike on the western city of Lviv.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

    In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

    “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

    Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

    In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

    After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

    Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

    But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

    “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

    Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

    He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

    “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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    Valeurs Actuelles

    Pyrénées-Orientales : un sarcophage romain découvert lors de travaux d’assainissement

    « C’est une tombe intacte, comme on n’en a jamais trouvé dans le département. » Cette découverte a de quoi réjouir les archéologues. C’est le cas du chef du service archéologie du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Olivier Passarius. Comme le rapporte France 3, mercredi 13 avril, un sarcophage de l’Empire romain, datant du Ve ou VIe siècle, a été découvert à Elne (Pyrénées-Orientales). Et ce, alors que des travaux d’assainissement étaient entrepris dans la commune proche de Perpignan. Ce sarcophage entier de « près de deux tonnes et demie » serait « excessivement bien conservé », selon l’archéologue Olivier Passarius.

    Une extraction délicate

    Une « pièce archéologique exceptionnelle » et « unique » qui était encore fermée par son couvercle en pierre. De quoi compliquer la tâche au moment de l’extraire de la terre. David Sol, responsable des travaux, a raconté à France 3 avoir fait usage de larges sangles pour hisser le sarcophage en évitant « qu’il se casse par le fond sous l’effet du poids et qu’il s’ouvre ». L’opération a duré plusieurs jours dans une rue étroite d’Elne.

    Issu d’une nécropole de 2 000 m2

    La découverte de ce sarcophage n’aurait en fait rien d’étonnant puisque le quartier d’Elne, où il a été trouvé, repose sur une nécropole. Le site s’étendrait « sur environ 2 000 m2 sous la ville actuelle », selon des « observations documentées et sectorisées qui datent d’il y a 60 ans », a indiqué une responsable du chantier archéologique d’Elne, Camille Mistretta. Le vestige romain a été amené aux ateliers du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales pour être examiné et ouvert.

    Perpignan : les dernières actualités

    La prison de Perpignan bloquée par les surveillants après l’agression d’un des leurs

    [Video] À Perpignan, chez Louis Aliot, l’accueil des réfugiés ukrainiens s’organise

    Un prisonnier se fait livrer des stupéfiants par drone à Perpignan

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    La douceur de vivre des Hôtels littéraires

    Arthur Rimbaud, Jules Verne, Alexandre Vialatte, Marcel Aymé, Gustave Flaubert et Marcel Proust… Six auteurs français dont les œuvres sont aussi emblématiques que leur personnalité ; six figures phares de la littérature qui ont inspiré Jacques Letertre, fondateur de ce concept hôtelier unique. En 2013, cet amoureux des livres, par ailleurs président de la Société des hôtels littéraires, inaugure Le Swann, consacré à Marcel Proust, à deux pas de la gare Saint-Lazare, dans le VIIIe arrondissement de Paris.

    Non loin du parc Monceau et de l’appartement du boulevard Haussmann où l’écrivain conçut À la recherche du temps perdu, l’emplacement est à la confluence des pérégrinations parisiennes de Marcel Proust. L’écrivain est présent dans chaque pièce, à travers des textes encadrés, des extraits imprimés sur les murs et même une pièce unique : une édition originale de Du côté de chez Swann datant de 1913. Une immense bibliothèque permet aux visiteurs de passage d’emprunter un exemplaire d’un roman ou d’une biographie, déclinés en plusieurs langues.

    Ce fut ensuite l’hôtel Gustave-Flaubert, niché dans le centre historique de Rouen, que la décoratrice Aude Bruguière a habillé de papiers peints fleuris. Point d’orgue du lieu, le boudoir de Madame Bovary pour s’isoler au calme et dévorer un roman. C’est ensuite à Clermont-Ferrand, en 2016, que la collection célèbre Alexandre Vialatte et rappelle ainsi les racines auvergnates du chroniqueur et romancier. Situé sur la place Delille, à quelques mètres de la basilique Notre Dame-du-Port, cette adresse intimiste possède une vue imprenable sur la ville et les volcans.

    Retour à Paris pour découvrir Marcel Aymé à Montmartre, figure du quartier où il vécut jusqu’à sa mort, en 1967. Comme dans chaque hôtel de la collection, manuscrits, œuvres d’art et objets d’époque convoquent l’écrivain : ici, la statue du Passe-Muraille et sur les portes des chambres, les noms de ses amis.

    Un peu plus loin, près de la gare de l’Est où l’attendait Verlaine, Arthur Rimbaud se déploie à travers 42 chambres et un décor empli de son âme et de ses poèmes. À la réception, une immense statue de Rimbaud par l’artiste contemporain Ernest Pignon-Ernest accueille les visiteurs. Signature de l’auteur sur les jetés de lit, poésies tapissant les couloirs et exemplaire des Illuminations offert… rien n’est laissé au hasard.

    Une ode à la mer et au voyage

    Le dernier-né, consacré à Jules Verne, a ouvert en 2021 à Biarritz à quelques pas de l’océan, au cœur de ses plus grands romans. Les 77 chambres portent le nom de ses œuvres et la décoration, signée Aleth Prime, est une ode à la mer et au voyage, comme ses têtes de lit ornées de ballons, écho à l’expédition du Dr Fergusson.

    Parce que l’amour des belles lettres est un fil rouge, les Hôtels littéraires organisent des rendez-vous culturels : soirées théâtre dans les adresses parisiennes, expositions, conférences et partenariats avec les musées voisins ; tandis que les librairies de quartier proposent des séances de signatures. Présents au cœur de chaque hôtel, les espaces de coworking séduiront les écrivains voyageurs, forcément inspirés par ces plumes légendaires. Érudit et authentique, l’esprit des lieux ravive le goût de lire et l’envie de redécouvrir chacun de ces auteurs.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Dam busters: Tearing down concrete walls to save Atlantic salmon

    Issued on: 15/04/2022 - 12:54

    Valérie DEKIMPE

    Since the 20th century, European rivers have been dammed and diverted for the sake of generating renewable energy. But the concrete walls have left an indelible mark, upending entire ecosystems. Migratory fish species in particular are paying the price. Atlantic salmon can no longer find they way back to their home streams to spawn, pushing the species to the brink of extinction. Should dams be torn down in the name of biodiversity? We take a closer look in this edition of Down to Earth.

    In France’s western Normandy region, the Selune River flows into the famed Mont-Saint-Michel bay. This is where Jean-Marc Roussel and his team of scientists are carrying out a series of experiments to check the river's vital signs.

    "We're like river doctors," he explains.

    In 2019, a 35-metre-tall dam was removed from the Selune, while the demolition of a second dam is also underway. It’s the largest dam removal project of its kind in Europe, and a unique opportunity to investigate what happens once nature has reclaimed its territory.

    The team of scientists from France’s National Institute for Agricultural Research (INRAE) capture migratory fish and insects to count them, measure them and find out how quickly ecosystems are being restored. 

    The results have exceeded their expectations.

    "The way the river has been reborn is such an important message, a message of hope," says Roussel. "Just when you think that everything is going wrong with the environment, sometimes you can get a sign, a concrete example of nature reclaiming its territory. And I think that’s really comforting."

    Nearly half a million obsolete dams in Europe

    Are dams really worth it? And what happens once they’re no longer in use? 

    Roberto Epple has been grappling with those questions for more than a decade. As president and founder of the non-profit European Rivers Network, he is a fervent advocate of free-flowing rivers.  

    He takes us to one of the many dams that have been abandoned in Europe. The Chavanon dam was built more a century ago but never completed and has been obstructing the river ever since. There could be more than 500,000 dams like this one, says Epple – obsolete and forgotten. 

    At the time they were built, their end of life was never factored in. But now, energy producers are having to rethink how the massive structures fit into the landscape.

    Dams, made to measure 

    Can hydropower production ever be compatible with healthy ecosystems? In central France, on the Allier River, one dam has had a major facelift. The Poutes dam was once almost 20 metres high. Now it’s less than 7 metres tall and a large part of the concrete structure has been taken apart. Two main gates have also been installed. Opening them allows the river to follow its natural course during the salmon migration season. Production is now completely shut down twice a year. Overall, the plant has been running at 85 percent capacity. 

    A last-ditch effort to save an iconic species 

    Redesigning dams only solves part of the problem. It will take more than that to save the Atlantic salmon. That's why France’s Wild Salmon Conservancy, also located on the Allier River, has been overseeing a reproduction programme spanning several years. The fish are captured, bred in conditions nearly identical to their natural habitat and released back into the wild. 

    Céline Bérard, the centre’s director, is hopeful that the work done at the Poutes dam will bear fruit. In the meantime, the situation remains critical.

    "They’re really holding on by a thread," she says.

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    Valeurs Actuelles

    Pâques, une parenthèse chocolatée

    Cette année, chez Lenôtre, les animaux explorent la forêt. On y trouve l’écureuil, la chouette, le faon, le renard, mais aussi le lapin, la poule, le poisson (de 13 à 56 euros), sans oublier les œufs au chocolat au lait ou au chocolat noir et aux éclats d’amande caramélisés, remplis de friture (de 52 à 150 euros). Il y a aussi la grosse noisette, au chocolat au lait ou au chocolat noir, elle aussi avec sa friture au chocolat (60 euros).

    Chez Hugo & Victor, le lapin et l’œuf ont la primeur, les œufs s’acoquinent à la noisette entière ou en craque lin de généreuses noisettes du Piémont caramélisées. Élaborés avec le chocolat signature du chef Hugues Pouget, à partir de 19 euros. Pour Weiss, on fond pour le lapin au lait suprême, et son assortiment de petits œufs (29,90 euros). Gaston le caneton est plus petit et au chocolat noir, avec sa friture (19,90 euros). La poule cocotte au chocolat au lait suprême est aussi accompagnée de friture pour 24,90 euros.

    Au Park Hyatt Paris-Vendôme, c’est la pâtissière Naraé Kim qui interprète les œufs de Pâques comme des bijoux. Avec une technique d’exception de cristallisation du sucre, à base de liqueur de cassis et de chartreuse. Elle propose en trompe-l’œil une coque épaisse de chocolat noir et de sucre cristallisé, qui cache un intérieur au chocolat gian duja et noisettes caramélisées (en deux tailles à 40 et 100 euros).

    À savoir, les Galeries Lafayette ont fait appel, pour Le Gourmet et sa collection de Pâques, aux plus grands créateurs : Pierre Hermé et son œuf évoquant un paysage de forêt (29 euros), Pierre Marcolini qui mélange orange et praliné (49 euros), Jean-Paul Hévin et son Œuf-reux au cœur garni de friture et de petits œufs pralinés (73,50 euros), Yann Couvreur et son œuf noix de coco (35 euros), ou encore Dalloyau et l’œuf à l’américaine (49 euros).

    N’oublions pas l’œuf de l’hôtel Lutetia qui prend des allures de paquebot (hommage aux grands voyages) et vendu dans la boutique éphémère. Un œuf sculpture inédit composé d’une double coque de chocolat noir manjari 64 % de Madagascar, créé en édition limitée à 100 exemplaires. Une partie du produit de sa vente sera reversée à la Croix-Rouge française. Prix : 90 euros.

    L’hôtel Shangri-La Paris met en avant pour Pâques l’Œuf-écorce dû au talent de Maxence Barbot, le chef pâtissier qui, inspiré par l’univers de la nature, a créé cet œuf – objet en trompe-l’œil aux textures brutes (118 euros). Il se dessine par deux demi-coques, chacune aux traits d’une écorce d’arbre, et révèle à l’intérieur une délicieuse petite surprise en chocolat.

    Au Ritz Paris Le Comptoir, rue Cambon, François Perret fait un clin d’œil à sa pâtisserie signature, la madeleine, qu’il propose en forme géante au chocolat noir, au lait ou blanc (62 euros). La double coquille cannelée renferme une farandole de petits chocolats faits maison : noir, au cœur tendre caramel fleur de sel, au lait, au cœur croquant amandes pralinées. Cette madeleine de Pâques est d’une douceur incomparable.

    La chef Claire Heitzler a imaginé de petits personnages en chocolat et des œufs Vibrato en trois saveurs (26 euros). À la fois crémeux et gourmand, celui au chocolat au lait libère toutes les saveurs du cacao avec ce jivara 40 %, issu d’une association de grands crus en provenance d’Équateur et du Ghana. Il est garni de friture de chocolat noir, blanc et au lait. Les œufs Vibrato sont faits de 210 grammes de pure gourmandise qui plaira à tous !

    Pierre Chauvet d’un jeu de mots en a fait une collection un brin teintée de nostalgie enfantine et propose une large tablette de chocolat praliné feuillantine sur laquelle courent les personnages de la série “Pâques man” signature Pierre Chauvet. Une surprise à l’intérieur des lapins ravira petits et grands. Pâques man sur commande à 99 euros. La chasse aux œufs risque d’être mémorable, cette année.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Valeurs Actuelles

    Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle

    Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.

    Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »

    Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »

    Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.

    Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !

    Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.

    Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.

    Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.

    L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.

    Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »

    Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.

    Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.

    Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.

    Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.

    Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »

    Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.

    Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon

    Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.

    Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.

    Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.

    Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.

    Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».

    Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».

    Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.

    Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.

    “La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.

    “La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.

    “L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    El País (ESP)

    Bodegas Tradición: de vinos con Velázquez y Goya

    JEREZ DE LA FRONTERA

    Ubicadas en Jerez de la Frontera, aquí el placer de paladear un amontillado o un generoso se combina con la experiencia de observar un archivo que se remonta a 1650 y una valiosa pinacoteca

    A veces creemos que lo sabemos todo, o casi todo, sobre un lugar, cuando lo que realmente sucede es que desconocemos muchos de sus grandes o pequeños tesoros. La catedral, el Alcázar, la Real Escuela Ecuestre, los claustros de Santo Domingo, la iglesia de San Miguel, el flamenco… Jerez de la Frontera ofrece siempre sus grandes y conocidos atractivos. Pero la experiencia que sugerimos esta vez se sale de lo habitual: se trata de un sorprendente paseo por el arte, la cultura, la historia y los grandes vinos jerezanos. 

    Ver el archivo histórico-bodeguero más completo de la ciudad gaditana; los fondos fotográficos de época más notables de la localidad; una de las pinacotecas privadas más importantes de España; el sitio donde se producen algunos de los vinos más viejos del Marco de Jerez —los elaborados en la región vitivinícola situada en el triángulo formado por las localidades de Jerez del Frontera, Sanlúcar de Barrameda y El Puerto de Santa María—; todo, en un único lugar: Bodegas Tradición

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    Se llegue desde donde se llegue a la capital mundial de los vinos generosos, hay que procurar hacerlo temprano. Así se puede aprovechar para desayunar disfrutando, por ejemplo, de los magníficos churros de alguno de los puestos de la plaza del Mercado Central de Abastos. Otra opción es tomarse un mollete con manteca colorá, una zurrapa blanca, incluso una suculenta pringá en alguna de las muchas tabernas que se encuentran callejeando. 

    Después dar una vuelta por la ciudad, es hora de acercarse a Bodegas Tradición. Fundadas en 1998 por Joaquín Rivero, documentalmente son herederas de la más antigua bodega de todo Jerez, que data de 1650. Estas no son unas bodegas al uso, son las únicas del Marco dedicadas en exclusiva a crear vinos V.O.S. y V.O.R.S. o, lo que es lo mismo, de más de 20 y 30 años de vejez, respectivamente, y que producen, según el Consejo Regulador de la Denominación de Origen Jerez-Xérès-Sherry, prácticamente la mitad de todos los grandes vinos añejos de Jerez. Si uno tiene suerte, será Helena Rivero —actual presidenta y propietaria de la bodega— quien ejerza de guía en este universo, y mientras cuenta la historia y el hacer del lugar irá dando a probar vinos de más de 40 o 50 años. Aquí se pueden conocer los grandes vinos de Jerez —los finos, amontillados, olorosos, los singulares palos cortados, el Pedro Ximénez, los viejísimos brandies...— y la manera en que se elaboran los generosos a través de las antiguas técnicas de soleras y criaderas y de los dos tipos de crianza que se realizan: la oxidativa y la biológica, con su misterioso velo de flor. “Se necesitan muchas generaciones para crear una bodega con grandes vinos de Jerez y muy pocos años en acabar con ella si no se cuida su calidad”, cuenta Rivero. 

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    La visita a Bodegas Tradición, que dicho sea de paso hace honor a su nombre en todos los sentidos, ofrece disfrutar de muchos otros temas de gran interés histórico, artístico y cultural. Para empezar, en su entrada, en el espacio conocido como la Sacristía —tradicionalmente el lugar en el que se almacenaban los grandes vinos reservados para la familia—, hay unos raros azulejos y platos de cerámica pintados por Picasso; los primeros, durante su infancia y los segundos, en los últimos años de su vida. Hacia la mitad del recorrido se tiene la oportunidad de ver la mayor colección existente de fotografías antiguas sobre la vida y costumbres de Jerez de la Frontera y sobre el mundo del vino —incluye imágenes desde 1860 y más de 30.000 diapositivas—, todo exhibido en grandes pantallas digitales que varían el motivo cada pocos segundos. 

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    Otra de las sorpresas que depara el paseo es descubrir el incomparable archivo que conserva la bodega y que reúne documentos desde 1650 de incalculable valor, tanto histórico como sobre la actividad vinícola de la ciudad a lo largo de más de cuatro siglos. En su correspondencia comercial se pueden encontrar pedidos tan singulares como los realizados en su día por el rey Jorge III del Reino Unido o por el zar Nicolás I de Rusia. Mientras Manuel Marín, responsable del archivo, comenta interesantes anécdotas y confiesa que hasta el momento únicamente han podido estudiar el 30% de los fondos, muestra alguno de los más curiosos documentos que atesora, como, por ejemplo, un pedido realizado el 20 de mayo de 1808 por un cliente de Madrid en el que, aparte de solicitar el envío de vinos, realiza una auténtica crónica sobre los sucesos acaecidos en la capital el 2 de mayo en el levantamiento popular contra los franceses. 

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    El plato fuerte artístico-cultural espera al final de la visita: la pinacoteca que creó Joaquín Rivero —el refundador de la bodega— a partir de 2005 y que su hija Helena ha ido enriqueciendo y catalogando a lo largo de los años. Una colección única y excepcional compuesta por más de 300 pinturas españolas de los siglos XIV al XIX. Entre las piezas que integran la muestra de alrededor de 60 obras que actualmente está en exhibición figuran firmas de la mayor relevancia: El Greco, Velázquez, Goya, Zurbarán, Murillo, Romero de Torres, Sorolla… 

    Para concluir una mañana de excepción, nada mejor que comer en uno de los dos restaurantes que lucen una estrella Michelin en Jerez: Mantúa o . En cualquiera de estos dos lugares maridarán perfectamente sus menús con toda clase de vinos de Jerez. Faltaría más.

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    Valeurs Actuelles

    Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù

    « Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie. 

    Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.

     

    16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.

    Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r

    — Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022

    L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »  

    Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes

    Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».

    À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.

    « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »

    Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.

    Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».

    Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME

    Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.

    10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.

    « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »

    L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.

    Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.

    Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.

    Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste

    Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.

    Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.

    « Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »

    « Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »

    Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA

    En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.

    Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.

    Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure

    Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”

    Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME

    Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.

    « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »

    La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.

    Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.

    Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »

    La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.    

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    El País (ESP)

    Grecia más allá de Atenas y sus islas: por qué Zagori merece ser descubierta

    GRECIA

    Pueblos colgantes, puentes de piedra de estilo otomano y el impresionante cañón de Vikos esperan en esta región del noroeste del país mediterráneo

    Al final de una carretera que es más bien una curva continua de un solo carril, se alza Vradeto, uno de los 45 pueblos de Zagori, una región en el noroeste de Grecia, en el corazón de Epiro. Siendo el más elevado de todos —está situado a 1.340 metros de altitud—, Vradeto ofrece una taberna sin nombre en la plaza al lado de la iglesia donde todo, desde la ensalada de tomates del huerto hasta la empanada de pollo, sabe a gloria antes o después de disfrutar de unas vistas espectaculares del desfiladero de Vikos desde el cercano mirador de Beloi. 

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    El conjunto de los pueblos de Zagori o Zagorochoria, como comúnmente se llama a la zona en griego, se encuentra dentro del parque nacional de Pindo, no lejos de la frontera con Albania. El aeropuerto más cercano es el de la ciudad de Yánina, a menos de 90 minutos en coche. Los pueblos de la zona oeste, mejor comunicados, son los más visitados. Las casas trepan ladera arriba casi en vertical y, vistas desde la carretera, parecen aferrarse a la montaña para no caer al cañón de Vikos. Las casonas de piedra y pizarra rompen con su gris oscuro el intenso verde de los bosques de robles y abetos. Múltiples detalles de su construcción, como su gran tamaño, sus chimeneas y las arcadas talladas, dan pistas de un pasado floreciente. Zagori gozó de un estatus autónomo especial durante el imperio otomano y muchos comerciantes de las grandes capitales de los Balcanes y altos funcionarios del sultán en Estambul era originarios de la región. La cuidada arquitectura de muchas casas, los materiales de calidad, el incipiente alcantarillado, las calles adoquinadas y la existencia de antiguas escuelas y fuentes públicas indican que los exitosos hijos pródigos no olvidaron e invirtieron en sus pueblos familiares. En el siglo XX, las guerras y la emigración masiva a Estados Unidos guiaron el declive económico y demográfico del territorio. En verano, sin embargo, sus pueblos se llenan de retornados y es habitual oír los acentos de Boston o Nueva York, entremezclados con el griego, de sus hijos y nietos. 

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    El eje central de la zona oeste de Zagori es el cañón de Vikos, que marca con su hendidura el paisaje y la vida de locales y visitantes. Con una longitud de unos 30 kilómetros, y una profundidad que varía de los 120 a 1.350 metros, es el paraíso para los amantes del senderismo. Irónicamente, el coche va a ser imprescindible para moverse entre pueblos y poder hacer rutas. El punto de partida para recorrer el desfiladero es el pueblo de Monodendri, si se hace la ruta de sur a norte, o el de Papingo si es a la inversa. Este es, según el libro Guinness de los Récords, el cañón más profundo del mundo y se recomienda apuntarse a un grupo con guía para recorrerlo. Pero, para quien se lo piense dos veces ante el descenso (y posterior subida) de unos 500 metros bordeando algún que otro precipicio, hay alternativas menos exigentes. 

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    Uno de los itinerarios más bonitos es el trayecto que une Vradeto con el vecino Kapesovo a través de las escaleras de Vradeto, una senda de piedra del siglo XVII (sobre una hora de duración, solo ida). Hasta la construcción de la carretera en los años sesenta del siglo pasado —que rodea el cañón y conecta con las rutas que van hacia el puerto de Igumenitsa y los Balcanes—, los habitantes de Zagori se movían a pie o en mula por caminos y puentes de piedra que interconectaban los pueblos.

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    Usar el pueblo de Kipoi como base para hacer una ruta por algunos de estos puentes de piedra es otra buena opción. Durante un paseo por el arcén de la carretera que no lleva más de una hora y media van apareciendo los puentes de estilo otomano de Petsioni, Mylos, Kalogeriko —impresionante con sus tres arcos sobre las pozas de agua esmeralda transparente— y el de Kokoris. Los más animosos pueden seguir un par de kilómetros más en dirección al pueblo de Vitsa y llegar, aventurándose por un camino de tierra paralelo al río, hasta el puente de Kukulíu y luego el de Misius. La ruta entre Kipoi y Vitsa es sencilla, pero es importante tener en cuenta las fuerzas de cada excursionista y las horas de luz porque será necesario hacer el camino a la inversa. En Zagori no hay autobuses regulares que conecten los pueblos y los taxis se cuentan con los dedos de la mano.

    Reponiendo fuerzas

    Sin ser uno de los pueblos más turísticos, Kipoi tiene varios pequeños hoteles familiares, como el Rodia, en el que se desviven por el visitante, y una taberna al lado de la carretera, la de Mijális, centro de la vida social. La gastronomía de Zagori es de productos de montaña, contundente: guisos de carne, de alubias, embutidos, postres con moras y frambuesas y, sobre todo, empanadas caseras. Si en la taberna de Vradeto la de pollo era digna de mención, en la de Mijális es la empanada de setas o manitarópita. Otra pista gastronómica: si se visita esta región griega en otoño es casi obligatoria una parada en Kanella & Garyfallo, en Vitsa. Todo el menú del restaurante es a base de setas.

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    Para aquel que busque más animación —y esto es relativo porque esta es una de las regiones menos pobladas de Grecia—, lo mejor es ir hacia el pueblo de Papingo, donde se concentran la oferta turística y los visitantes. Esta no es solo la puerta norte a las excursiones por las entrañas del cañón de Vikos, también es el punto de partida para explorar los picos del monte Timfi y el lago Drakolimni. Como siempre, hay opciones para quien no quiera o no pueda hacer alpinismo. Papingo tiene un “hermano pequeño”: Mikro Papingo. Un pueblito a un kilómetro de distancia cuesta arriba desde donde admirar las vistas sin necesidad de grandes esfuerzos y con una sorpresa a medio camino: unas piscinas naturales donde uno puede —¡ojo! Solo en verano y pensándoselo mucho, ya que el agua baja helada de las cimas nevadas—darse un chapuzón.

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    BBC

    No 10 network targeted with spyware, says group

    By Gordon CoreraSecurity correspondent

    Downing Street and Foreign Office computer systems were suspected to have been infected with spyware, according to a Canadian investigative group.

    The Citizen Lab says it informed officials that suspected Pegasus spyware was discovered in 2020 and 2021, with the Downing Street incident linked to operators in the UAE.

    Pegasus is sold by NSO Group to governments to carry out surveillance through infecting phones with malicious software.

    The Israeli-based company has denied the allegations, saying they are false and could not have taken place.

    The Citizen Lab, which tracks electronic surveillance, said in 2020 and 2021 it notified the UK government that networks belonging to both 10 Downing Street and the Foreign and Commonwealth Office were suspected to have been infected using Pegasus spyware.

    Pegasus allows governments to take control of people's phones, extract data and carry out surveillance.

    NSO Group has always defended its use, saying it is only sold to selected governments for legitimate law enforcement and intelligence purposes, such as against criminals or terrorists.

    The latest claims are linked to an investigation by the New Yorker magazine which looked at the targeting of individuals campaigning for Catalan independence from Spain.

    The Citizen Lab said it identified at least 65 individuals targeted or infected, including members of the European Parliament, Catalan presidents, legislators, jurists, and members of civil society organisations.

    The New Yorker said that in the UK a number of official phones were tested including those of the prime minister, but it was not possible to establish which device was infected or what - if any data - was taken.

    The Citizen Lab said the suspected Foreign Office infections were believed to be linked to operators of Pegasus in the United Arab Emirates, India, Cyprus and Jordan.

    It said these could have been related to staff serving abroad and using overseas SIM cards, similar to the way US diplomats were reportedly hacked in Uganda. NSO Group has said that US phone numbers cannot be targeted.

    The Citizen Lab said it believed the Downing Street suspected infection was linked to the United Arab Emirates.

    Previous investigations by a consortium of journalists claimed that around 400 UK phone numbers appeared in a leaked list of numbers linked to NSO Group between 2017 and 2019, with the UAE alleged to be behind the largest number.

    NSO Group reportedly ended its contract with the UAE last year after reports that Pegasus had been used by the ruler of Dubai, part of the UAE, to hack his ex-wife's phone amongst others, claims he denied.

    Globally, activists, journalists and politicians were on the list of potential targets, although the Israeli-based company disputed the interpretation of the leaked material.

    It was placed on a US Department of Commerce blacklist following the reports last year which restricted its access to US technology.

    In response to the latest claims, a spokesperson for the UK government said it did not routinely comment on security matters.

    A spokesperson for NSO Group said: "The information raised regarding these allegations are, yet again, false and could not be related to NSO products for technological and contractual reasons.

    "NSO continues to be targeted by a number of politically motivated advocacy organizations, like Citizens Labs and Amnesty, to produce inaccurate and unsubstantiated reports based on vague and incomplete information.

    "We have repeatedly co-operated with governmental investigations, where credible allegations merit."

    The UAE Embassy in London has been approached for comment.

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    Macron changes phone after spyware hack reports

    Pegasus spyware seller: Blame our customers, not us

    Who are the alleged victims of Pegasus spyware?

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    BBC

    'I felt more joy than I thought possible'

    By Victoria GillScience correspondent, BBC News

    "I had the full-blown mystical revelatory experience - the big psychedelic multi-coloured light and sound show."

    This is how Steve recalls his first dose of a hallucinogenic drug, psilocybin, the psychedelic compound found in magic mushrooms.

    His experience was part of a clinical trial that some scientists are calling a major step towards a revolution in the treatment of depression. It is a trial complicated by the fact that the drug it is testing is illegal. Psilocybin is a Schedule 1 controlled substance; its use is very strictly regulated.

    Part of the definition of a Schedule 1 drug is that it is not used medicinally. But this trial, which scanned of the brains of participants after their treatment with psychedelics, painted an extraordinary physical picture of the effect and the experience. The brain scans showed "more connectivity" between different brain regions.

    The researchers say their findings show how hallucinogenics break a depressed person "out of a rut of negative thinking" - that psilocybin "reintegrates" a depressed brain, making it more fluid, flexible and connected.

    So how does it feel to have your brain reintegrated by psychedelic drugs?

    "It's an ineffable experience - words like the ones we're using now are just not enough," Steve told BBC Radio 4's Inside Science.

    "With the first dose, I felt joy like I've never experienced - and more like myself than I've ever felt."

    But the second dose in the trial, he said, was very dark.

    Steve, who is now in his 60s, was diagnosed with depression more than 30 years ago.

    Traditional antidepressants simply did not work for him.

    Those existing drugs work by increasing the levels of a chemical called serotonin in the brain. That is one of the chemical messengers that relays signals from one part of the brain to another; low serotonin has been associated with depression since the 1960s.

    But while antidepressant drugs that "correct" that serotonin imbalance numbed the lows for Steve - lows that he said could often make him feel that his life was completely worthless - they also numbed the highs.

    "[When I was taking those drugs] there was just no colour - no joy in my life.

    "You end up living like a functional zombie."

    Steve made the difficult decision to come off the drugs. He continued his long-term regime of meditation, yoga and running that he says has helped him to manage his depression all these years.

    But when he heard an interview on the radio about a new trial investigating the use of psychedelics for depression, he called to volunteer.

    "I had to wait a year, and selection criteria were very tough."

    Participants had to show, not only that other antidepressants had not been successful in treating their depression, but that they did not have other conditions, including psychosis, that could make the use of psychedelics particularly risky.

    Finally, after careful vetting, and under the supervision of a professional therapist, Steve was given his first dose of psilocybin.

    "It felt wonderful," he recalled. "I felt more connected to myself - it was extraordinary.

    "It took from not knowing myself at all to having a sense of what my place was in the greater scheme of things."

    What Steve felt has shown up in brain scans.

    Images of participants' brains before and after a dose of "magic mushroom juice" showed what lead researcher Prof David Nutt, from the Imperial Centre for Psychedelic Research, described as a brain reset.

    The images showed that psychedelics induced a connectivity, where different brain regions communicated with each other much more, revealing new ways of thinking.

    "I had no conscious sense of my brain being 'scrambled' but certainly there was a lot more going on there than I could ever have imagined," said Steve.

    His second experience with psilocybin though, was much more difficult.

    "I had to wrestle with those feelings and emotions that I tend to suppress.

    "So, the second session, although it was hard work, was probably therapeutically more useful, because I had to deal with the stuff that I that I just hadn't dealt with before.

    Prof Nutt is campaigning for these illegal drugs to be reclassified for research purposes, in order to make trials like his less legally complicated - and to enable what he says could be a revolution in the treatment of depression.

    But the drug, both Steve and Prof Nutt stressed, is no magic antidepressant bullet.

    In the trial, the treatment was combined with professional therapy. Ongoing work at the Centre for Psychedelic Research, and elsewhere, is focused on developing and safely testing new therapeutic protocols, ways to combine drug treatment with therapy in order to treat depression in a new way.

    "The drug gives us part of a healing process. It exposes you to different possibilities - another way of being," said Steve.

    The real work, he says, starts after the experience and needs the guidance of a therapist to make it meaningful.

    "It's one thing developing a drug, but we need protocols to help people like me," said Steve.

    "But I would not change the experience for anything - it was wonderful - and I don't expect ever to experience anything like it again."

    Hear Steve's interview with Victoria and more about the psychedelic drug trial on BBC Inside Science on BBC Sounds.

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    BBC

    Sir Harrison Birtwistle: British composer dies aged 87

    Acclaimed composer Sir Harrison Birtwistle has died at the age of 87, his publisher has confirmed.

    He is perhaps best known for 1972 orchestral work The Triumph of Time, as well as operas The Mask Of Orpheus, Gawain and The Minotaur.

    Publishers Boosey & Hawkes and agency Rayfield Allied announced with "deep sadness" that he died at his home in Mere, Wiltshire on 18 April.

    The Royal Philharmonic Society called him "a true musical colossus".

    His friend and collaborator Martyn Brabbins, music director at English National Opera, told BBC Radio 4's Today programme Sir Harrison had an "amazing level of detail" and "everything he did had an overarching sense of dramatic impulse, of characterisation and colour".

    He agreed that "complex and uncompromising" were also ways of describing his work, but that it was always governed by "a massively sincere need to communicate what music can express".

    "He reached a massive audience," he said, adding: "If you got Harry's music, it was an irresistible force".

    When asked about criticisms of Sir Harrison's work, such as the piece Panic from the Last Night of the Proms in 1995, which was described by some newspapers as "a cacophony", Brabbins said he "cared passionately".

    Panic was the first piece of contemporary music ever to have appeared on a Last Night programme, and Brabbins said the "furore over that piece really affected Harry in a negative way".

    "He was a very sensitive soul although he had a gruff exterior, he was a very creative artist," he added.

    His music has featured in major festivals and concert series in Europe, the US and Japan, attracting international conductors including Daniel Barenboim and Sir Simon Rattle.

    The Triumph of Time was commissioned and first performed by the Royal Philharmonic Orchestra in 1972, and is based on a painting by 16th Century Flemish artist, Pieter Bruegel, which depicts Time riding in a cart surrounded by skeletons.

    The Royal Philharmonic added he had won five of its awards, and said: "His music shook the earth. There was force and potency in every note he wrote. We will listen in awe to his works for decades to come."

    London Symphony Orchestra said: "Sad news to hear today that one of the greatest British composers, Harrison Birtwistle, has died."

    Actor Samuel West also paid tribute.

    I grew up being taken to Proms in the 80s where Harrison Birtwistle was often on the program.His music disturbed and fascinated me. It spoke of deep, old things - a song of the earth I didn’t fully understand as a teenager. But I enjoyed trying. I’ll always be grateful for that

    Sir Harrison, born in Accrington, Lancashire in 1934, studied composition and the clarinet at the Royal Manchester College of Music, where he met contemporaries including Peter Maxwell Davies, Alexander Goehr, John Ogdon and Elgar Howarth.

    After selling his clarinets in 1960, he took a scholarship at Princeton University in the US, where he focused on composition and wrote the opera Punch And Judy. This work, along with Verses For Ensembles and The Triumph Of Time, established Sir Harrison as a leading light in British music.

    By 1975 he was musical director of the Royal National Theatre in London, where he stayed until 1983.

    In 1988 he was knighted and he was made Companion of Honour in 2001.

    Sir Harrison's wife Sheila Duff died in 2012 and he is survived by his three sons and six grandchildren.

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    Sir Harrison wins composer award

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    L'Humanité

    Présidentielle 2022. Appels contre l’extrême droite

    Le débat

    Le 10 avril, les candidats Marine Le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan ont rassemblé 33 % des suffrages exprimés. Cette fois-ci, le danger est réel pour le second tour.

    Association républicaine des anciens combattants (Arac)

    Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, l’Association répuplicaine des anciens combattants et l’ensemble de ses adhérents sont inquiets. Aucun des deux candidats ne représente ni l’espoir, ni les bonnes réponses aux attentes des Français dans un pays miné par les inégalités, les injustices, le chômage, les affaires, la baisse du pouvoir d’achat.

    L’Arac, depuis 1917, et c’est sa raison d’être, combat pour la paix, contre le fascisme et l’extrême droite, pour l’émancipation humaine, la défense des valeurs républicaines. Nous pensons à ces luttes qui ont construit la France depuis 1789, aux combats de la Résistance contre l’occupant, au programme du Conseil national de la Résistance, aux grèves qui ont marqué les soixante-dix dernières années pour faire avancer la démocratie, les acquis sociaux et combattre les inégalités. Regardons la situation en face avec courage et détermination.

    Avec Marine Le Pen, l’histoire le montre, nous le savons, la République, la démocratie et les libertés n’ont rien à attendre de l’extrême droite. En Italie, au Portugal, en Grèce, en Espagne, en Allemagne, puis au Chili, les fascistes ont laissé de sombres souvenirs, et aujourd’hui la montée des extrêmes droites en France et en Europe montre, hélas, que l’histoire peut se répéter. Avec le Rassemblement national et sa candidate, la République, la démocratie n’ont rien à gagner. Derrière le lustre, il y a le fond, l’extrême droite et le fascisme sont les plus grands dangers pour les peuples. Non, Marine Le Pen n’est pas la candidate des classes populaires.

    La démocratie, notre vie, celle de nos enfants, celle des générations futures, la dignité humaine, les enjeux de la souveraineté de la France et son rôle dans le monde sont en danger.

    Avec Emmanuel Macron, à l’image de son bilan, de graves périls demeurent pour assurer la mise en œuvre des valeurs de la République. En s’alignant sur la Commission européenne, il a mis à mal la souveraineté de la France. Macron, c’est l’homme des réformes qui ont profité aux plus fortunés. Nous savons que la politique d’Emmanuel Macron a conduit à la colère et au mécontentement.

    Mais, dans cette situation désastreuse, il nous faut penser à demain. Nous voulons une société de liberté, d’égalité, de fraternité et de paix, une société dans laquelle il fait bon vivre. La démocratie, notre vie, celle de nos enfants, celle des générations futures, la dignité humaine, les enjeux de la souveraineté de la France et son rôle dans le monde sont en danger. Dès le 25 avril, nous devrons nous mobiliser et nous engager dans l’action, sans attendre, pour redonner aux valeurs républicaines, aux choix issus de la Résistance et du Conseil national de la Résistance, au bilan des luttes sociales depuis 1945, toutes leurs places.

    Appuyée sur son histoire, l’Arac appelle à faire échec à la candidate du Rassemblement national en utilisant le seul bulletin de vote à notre disposition, celui de Macron. C’est un acte courageux et responsable. Refuser de prendre ses responsabilités, s’abstenir, c’est prendre le risque de pleurer des larmes de sang. L’histoire nous l’a prouvé. Avec Marine Le Pen aux portes du pouvoir, la République sera en danger. Demain seront des jours de lutte et de combats, et l’Arac sera présente.

    ATD Quart Monde

    Le mouvement ATD Quart Monde appelle à un vote de refus de l’extrême droite. ATD Quart Monde défend le fait que toute personne porte en elle une valeur fondamentale inaliénable qui fait sa dignité.

    Il ne se reconnaît donc en rien dans les idées du Rassemblement national. Malgré une volonté affichée de dédiabolisation, les fondements idéologiques du Rassemblement national n’ont pas changé. Son programme, centré sur la discrimination, le repli sur soi et le rejet de l’autre met en péril la démocratie, les libertés individuelles et les droits fondamentaux. Et là où les droits reculent, nous savons que ce sont toujours les plus pauvres qui en souffrent en premier lieu.

    Cet appel n’est pas une approbation du bilan du président sortant ou une adhésion à son programme. Nous savons que, si l’extrême droite gagne des suffrages, c’est aussi à proportion de la souffrance sociale, du désarroi et du désespoir causés par des décennies de reculs et de non-application des droits. Emmanuel Macron doit entendre ce message et faire enfin de la lutte contre la pauvreté une priorité.

    Depuis trop longtemps, les responsables politiques se sont accommodés de la persistance dans notre pays de plusieurs millions de personnes qui subissent la misère et l’exclusion sociale. Sans y opposer un engagement implacable et déterminé, ils ont permis que s’installent des préjugés délétères menant à des discriminations de toutes sortes. Or, loin des discours qui cherchent des boucs émissaires d’un côté et stigmatisent les plus fragilisés de l’autre, c’est le respect des droits fondamentaux qui constitue les bases d’une société ouverte et apaisée, d’une société qui protège tous les citoyens.

    Les fondements idéologiques du Rassemblement national n’ont pas changé. Son programme, centré sur la discrimination, le repli sur soi et le rejet de l’autre met en péril la démocratie, les libertés individuelles et les droits fondamentaux.

    Se mobiliser contre l’extrême droite, c’est d’abord œuvrer pour un futur désirable, un projet qui donne à espérer et nous rassemble au lieu de nous diviser. Ce projet tient dans un tout autre programme, un programme de justice sociale et environnementale, d’émancipation et de démocratie véritable. Sur le terrain, les personnes privées de droits portent des aspirations fortes pour un avenir meilleur pour tous et toutes.

    Avec d’autres citoyens qui s’engagent, elles font progresser la démocratie en rendant effective l’égale dignité de tous. Ce vivre-ensemble se construit patiemment, à l’image des « territoires zéro chômeur de longue durée » : mobilisés pour le droit à l’emploi décent, les salariés inventent de nouvelles activités porteuses de sens pour le territoire. Cette mobilisation locale, les marches pour le climat, le mouvement des gilets jaunes, l’engouement suscité par le grand débat et la convention citoyenne pour le climat montrent que les citoyens aspirent à de nouvelles façons de participer à la construction d’une société qui ne laisse personne de côté.

    Dans ce projet de société, ATD Quart Monde continuera à se mobiliser pour faire entendre la voix des plus pauvres et faire progresser les droits de tous.

    Extrême droitePrésidentielle 2022
    BBC

    Valneva Covid vaccine approved for use in UK

    A new Covid vaccine has been approved for use in the UK by regulators.

    It is manufactured by Valneva, using more traditional technology - similar to how polio and flu shots are made.

    It contains a whole copy of the virus which has been inactivated, so that it can't cause the disease but does teach the body how to fight it.

    The UK was due to receive 100 million doses of the jab, but the government cancelled the deal in September due to a "breach of obligations".

    The French company strenuously denied the government's accusation.

    Dr June Raine, chief executive of the UK's Medicines and Healthcare products Regulatory Agency, said the approval followed "a rigorous review of the safety, quality and effectiveness of this vaccine".

    As with the AstraZeneca and Pfizer vaccines, it is designed to be given as two doses.

    Professor Sir Munir Pirmohamed, from the Commission on Human Medicines - which led the review - said: "We have advised that the benefit risk balance is positive. The vaccine is approved for use in people aged 18 to 50 years, with the first and second doses to be taken at least 28 days apart."

    The jab developed by Valneva, which has a factory in Livingston near Edinburgh, is the sixth Covid-19 vaccine to be granted an MHRA authorisation.

    In trials, blood results from volunteers who received the jab had high levels of neutralising antibodies against the pandemic virus.

    It outperformed the AstraZeneca vaccine on this measure in head-to-head tests.

    Experts say it is possible that by using the whole virus - rather than just the spike protein - the vaccine may be more useful against future emerging variants of Covid.

    Prof Adam Finn who ran the trials said: "On behalf of all the participants in the clinical trials which underpinned this authorisation, which were conducted in the UK, and all of the clinical and laboratory teams involved, I'd like to express our delight that this vaccine has now been approved.

    "This vaccine has an important role to play in the ongoing global effort to combat the pandemic."

    The MHRA has also approved the use of the Moderna Covid vaccine for children aged 6 to 11.

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    UK scraps Covid vaccine deal with Valneva

    Positive trial results for Valneva Covid vaccine

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    Dissuasion : Un débris du missile ASMP-A rénové est porté manquant après un tir de qualification

    par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

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    Le 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.

    « Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.

    Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.

    Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.

    En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.

    Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.

    « À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.

    Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.

    Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.

    Dissuasion : Un débris du missile ASMP-A rénové est porté manquant après un tir de qualification

    par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

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    Le 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.

    « Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.

    Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.

    Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.

    En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.

    Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.

    « À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.

    Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.

    Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.

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    Le 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.

    « Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.

    Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.

    Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.

    En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.

    Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.

    « À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.

    Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.

    Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.

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    Le 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.

    « Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.

    Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.

    Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.

    France Bleu Breizh Izelreprise

    En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.

    Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.

    « À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.

    Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.

    Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.

    L'Humanité

    Quand un « économiste » endosse le costume de l’idiot utile

    Actu

    La biographie de Jean-Marc Daniel, né en 1954, le présente comme un économiste qui a travaillé à l’INSEE, puis dans deux ministères. Il est aussi professeur émérite et s’est souvent prononcé pour la suppression du statut de fonctionnaire. On le voit parfois dans des débats sur les chaînes d’information en continu où il défend les intérêts des possédants au nom d’une théorie vieille de deux siècles.

    Gérard Le Puill

    Dans une tribune publiée par le quotidien « Les Échos » du 13 avril, Jean-Marc Daniel célèbre « les 250 ans de David Ricardo né le 18 avril 1772 à Londres ». Il abreuve ses lecteurs de longues citations confuses mais omet de citer ce qu’écrivait son maître à penser quand il aborde « la théorie des avantages comparatifs » en ces termes : « Concernant le libre-échange, Ricardo en démontre les bienfaits, ainsi que ceux de la spécialisation de chaque pays qui en découle, en développant une parabole devenue célèbre sur les échanges de vin et de textile entre l’Angleterre et le Portugal ».

    Dans son livre paru en 1917 sous le titre « Des principes de l’économie politique et de l’impôt » (1), David Ricardo résumait sa théorie des avantages comparatifs en ces termes : « Dans tout le cours de cet ouvrage, j’ai cherché à prouver que le taux des profits ne peut jamais hausser qu’en raison d’une baisse des salaires, et que cette baisse ne peut être permanente qu‘autant il y aura une diminution dans le prix des denrées que l’ouvrier achète avec ses gages. Si par l’accroissement du commerce étranger, ou par le perfectionnement des machines, on peut fournir aux travailleurs la nourriture et les autres objets de première nécessité à plus bas prix, les profits hausseront. Si au lieu de récolter le blé chez nous et de fabriquer nous-mêmes l’habillement et les objets nécessaires pour la consommation de l’ouvrier, nous découvrons un nouveau marché où nous puissions nous procurer des objets à meilleur compte, les salaires devront baisser et les profits s’accroître. C’est ce principe qui veut que l’on fasse du vin en France et en Portugal, qu’on cultive du blé en Pologne et aux États-Unis, et qu’on fasse de la quincaillerie et d’autres articles en Angleterre ».

    La théorie des avantages comparatifs vue d’une usine

    Voilà une citation qui a le mérite de la clarté. C’est aussi la raison pour laquelle Jean-Marc Daniel se contente de l’évoquer sans citer les propos de David Ricardo. Avant de devenir journaliste en 1983 à « l’Humanité », j’ai travaillé pendant 18 ans comme ouvrier de fabrication à l’usine de pneus de la marque Kléber à Colombes. Elle comptait 3 200 salariés en 1965 quand j’y suis entré, mais seulement 1 200 en juillet 1981 quand le groupe Michelin, actionnaire unique, a annoncé sa fermeture définitive pour 1983. Avant, comme au moment de la fermeture, Michelin appliquait la théorie des avantages comparatifs de Ricardo pour réduire la masse salariale. Les premières victimes furent les salariés de l’usine mère de Colombes qui, du fait de leur qualification plus élevée que la moyenne et de leur ancienneté, gagnaient un peu plus que leurs collègues des cinq usines de province, comme de celle de Sankt-Ingbert en Sarre.

    Au moment de la fermeture de Colombes en 1983, la production des pneus d’avions fut abandonnée tandis que celles des pneus de voitures, de poids lourds, de tracteurs, de chambres à air et d’autres pièces en caoutchouc furent transférées en province et à Sankt-Ingbert. Ouverte en 1974, cette usine allemande fut fermée en 2005 et sa production transférée en Serbie où les salaires étaient trois fois moins élevés qu’en Allemagne. Ouverte en 1969, l’usine de Toul fut fermée en 2009 et sa production transférée en Serbie pour les mêmes raisons. C’est en pratiquant de la sorte que la part de production industrielle de la France a été divisée par deux dans son Produit Intérieur Brut (PIB) en quatre décennies. Mais c’est aussi de cette manière que l’on fait croître les émissions de gaz à effet de serre en détruisant des unités de production en bon état de marche pour en construire d’autres afin de surexploiter des travailleurs sous-payés. Voilà aussi ce que la tribune de Jean-Marc Daniel cachait à ses lecteurs le 13 avril dernier.

    De la théorie de Ricardo au gros salaire de Carlos Tavares

    Le même jour, comme d’autres journaux, « Les Échos » publiaient le chiffre de 66 millions d’euros que pourrait atteindre, pour le seul exercice de l’année 2021, la rémunération de Carlos Tavares, PDG du groupe automobile Stellantis. Il a déjà acquis plus de 19 millions entre son salaire fixe, son salaire variable lié aux profits et les diverses primes qui vont avec. On imagine alors que le passage à la voiture électrique avec la délocalisation vers les pays à bas coûts de main-d’œuvre de la production d’une partie des véhicules, comme des différentes pièces produites par les sous-traitants, est déjà pris en compte dans la folle rémunération du PDG de Stellantis. Mais, là encore, le bilan carbone de ces nouvelles délocalisations sera élevé. Ajoutons que la spéculation sur les métaux rares posera d’autres problèmes et causera de nouvelles pollutions.

    Enfin, en raison de la réduction des exportations agricoles de l’Ukraine et de la Russie, mais aussi du manque d’engrais et de la spéculation sur les matières premières, nous connaissons déjà une flambée de prix alimentaires qui risque de durer longtemps et qui va accroître la malnutrition et la famine dans de nombreux pays. Là encore, la théorie des avantages comparatifs est une aberration et cela pour plusieurs raisons.

    La théorie de Ricardo vecteur des famines au XXIe siècle

    Primo, elle fait fi de la souveraineté alimentaire qui implique de produire autant que possible les denrées dont nous avons besoin pour notre alimentation quotidienne pour dépendre le moins possible des décisions prises dans d’autres pays. Secundo, la fertilité des sols et donc leurs potentiels de rendements, comportent trop de différences au sein d’un même pays, comme entre pays concurrents, pour faire de la théorie des avantages comparatifs une donnée pertinente en économie agraire. Surtout dans un monde aujourd’hui sept fois plus peuplé qu’au moment où Ricardo publiait le livre auquel se réfère Jean-Marc Daniel. Tertio, intégrée dans les règles de fonctionnement de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l’application de la théorie des avantages comparatifs accélère le processus de déforestation un peu partout dans le monde et fait croître les émissions de CO2 au lieu de les réduire.

    En jouant les idiots utiles au service exclusif des profiteurs, l’économiste « hors-sol » qu’est Jean-Marc Daniel plaide implicitement pour une accélération du réchauffement climatique et ferme les yeux devant l’aggravation de la malnutrition qui va faire beaucoup de morts dans un avenir très proche. Mieux vaut donc ne pas écouter ce genre d’individu.

    Opex 360

    Ukraine : L’armée russe a envoyé des robots Uran-6 dans le Donbass

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    En septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.

    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…

    En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.

    Video of Russian sappers employing a Uran-6 mine-clearing UGV in the Donbas. Notably, there has been no indication so far that Russia has used the armed Uran-9 UGV in this war. https://t.co/mQkEGxvXUB pic.twitter.com/gdQgLqr6QM

    — Rob Lee (@RALee85) April 11, 2022

    Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.

    Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.

    Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.

    Ukraine : L’armée russe a envoyé des robots Uran-6 dans le Donbass

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    En septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.

    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…

    En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.

    Video of Russian sappers employing a Uran-6 mine-clearing UGV in the Donbas. Notably, there has been no indication so far that Russia has used the armed Uran-9 UGV in this war. https://t.co/mQkEGxvXUB pic.twitter.com/gdQgLqr6QM

    — Rob Lee (@RALee85) April 11, 2022

    Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.

    Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.

    Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.

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    En septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.

    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…

    En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.

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    Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.

    Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.

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    En septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.

    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…

    En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.

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    April 11, 2022

    Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.

    Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.

    Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.

    BBC

    Irish Travellers say racism is causing a suicide crisis

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    Racism and discrimination are being blamed for high suicide rates amongst Irish Travellers.

    They suffer some of the worst discrimination and poverty of any ethnic group in Europe, according to EU research.

    Suicide accounts for more than one in 10 deaths in the community.

    Irish Traveller Mags Casey has lost 28 family members to suicide over a 10-year period, one of whom was her 13-year-old cousin.

    If you have been affected by any of the issues raised in this video, please visit the BBC Action Line here.

    Opex 360

    Les États-Unis envisageraient de stocker à nouveau des bombes nucléaires tactiques au Royaume-Uni

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    Jusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.

    Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].

    Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.

    En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.

    En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.

    En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.

    Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.

    Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.

    Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].

    À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.

    Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.

    Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense

    Les États-Unis envisageraient de stocker à nouveau des bombes nucléaires tactiques au Royaume-Uni

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    Jusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.

    Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].

    Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.

    En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.

    En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.

    En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.

    Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.

    Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.

    Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].

    À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.

    Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.

    Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense

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    Jusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.

    Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].

    Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.

    En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.

    En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.

    En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.

    Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.

    Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.

    Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].

    À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.

    Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.

    Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense

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    Jusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.

    Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].

    Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.

    En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.

    En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.

    souligne

    En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.

    Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.

    Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.

    Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].

    À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.

    Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.

    Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense

    BBC

    Emirates will keep flying to Russia unless its owner stops it

    By Sameer HashmiMiddle East business correspondent

    Emirates' boss says the airline will keep flying to Russia unless its owner, the Dubai government, tells it not to.

    "If we are told to stop we will stop, unless we are told otherwise, we will continue," Sir Tim Clarke told the BBC.

    Most major international airlines pulled out of Russia amid sweeping sanctions imposed by Western countries since the war began in Ukraine.

    But Emirates is one of the few carriers that is still operating flights to Moscow and St Petersburg.

    When asked if the airline would reconsider its position, Emirates president Sir Tim said that "it was not his call" but a decision that the United Arab Emirates (UAE) government would take.

    As well as carrying passengers, the airline also transports cargo including humanitarian goods, food and medical supplies, which are not on the sanctions list.

    Sir Tim added that it was important to recognise the Russian population may not be part of the war in Ukraine.

    And that the diplomatic core of other countries, who have missions in Moscow need to be able to function by moving in and out of the country.

    He said: "We are catering to people who are on the periphery of the main issue here, and that is probably the way the [UAE] government looks at it."

    The United Arab Emirates and Saudi Arabia have rejected calls from western governments to impose sanctions on Russia.

    Abu Dhabi has also not severed economic ties with Moscow. It was one of only three countries, along with China and India, to abstain in a United Nations Security Council vote in February to condemn Russia's invasion of Ukraine. It also abstained in a General Assembly vote on 7 April to suspend Russia from the UN Human Rights Council.

    Since the outbreak of the war, Moscow has faced a barrage of unprecedented sanctions, including bans on Russian aircraft using airspace and airports in the US, the EU, the UK and Canada.

    International flights by Russian airlines have been severely curtailed due to the sanctions. National carrier Aeroflot has suspended all international flights, except for its service to the Belarus capital Minsk, due to the sanctions.

    Sir Tim believes that the war in Ukraine could spell long term implications for the global airline industry, especially if Russia is excluded by the West from the global economy.

    "This [war] will have major manifestations of perhaps disadvantage for both sides. And this will have an impact on the industry," he said.

    Sir Tim said Emirates was seeing strong demand despite high oil prices. The airline has passed on the cost to consumers by adding a fuel surcharge to airfares but that hasn't impacted bookings.

    "Irrespective of that, people are ready to pay the prices that we have to charge to cover this enormous increase in the fuel price," Sir Tim said.

    He added that the airline industry was used to dealing with high oil prices but said he felt that budget carriers would find it difficult get through this without taking a financial hit.

    Brent, one of the main benchmarks for oil, has been trading above $100 for nearly two months since the Russia-Ukraine war triggered volatility in global energy markets.

    The International Air Transport Association (IATA) has warned that the airline industry's overall financial performance in 2022 is likely to worsen due to the challenge of higher oil prices. Jet fuel makes up about a quarter of an airline's costs.

    'Roaring demand'

    Despite the recent setbacks, Sir Tim said that Emirates had returned to profitability over the last six months due to "roaring" demand.

    The carrier expects to report improved annual earnings this year after it posted a loss of $5.5bn in the 2020-2021 fiscal year as the Covid-19 pandemic ravaged the global aviation industry.

    The Dubai government injected $3.1bn into Emirates to bail out the state-owned airline, which was forced to ground flights and lay-off thousands of employees after the outbreak of the pandemic.

    Sir Tim said the airline was now looking to hire 3,000 to 4,000 cabin crew and additional pilots on the back of booming travel demand.

    "If we can have all our aircraft flying today, 270 of them then we would. I can't because I am just short of crew," he said.

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    BBC

    Ukraine war: How a BBC journalist's family escaped the country

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    After BBC Monitoring's Russia editor Vitaly Shevchenko spoke about the dangers the war in Ukraine posed to his family in Zaporizhzhia, two people who heard his story on the BBC Ukrainecast podcast worked together to rescue his mother and severely disabled aunt from the country.

    Following a 35 hour journey, that spanned 2,000 miles (3,218km) and crossed five countries, Vitaly was reunited with family members as they arrived in Reading, and was able to thank the man who aided their rescue.

    Listen to the full story on Ukrainecast on BBC Sounds

    Opex 360

    Navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva a été gravement endommagé

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et hormis sa participation à la prise de l’île des serpents [qui fut autrefois roumaine avant d’être rattachée à l’Ukraine durant la période soviétique], le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva [ex-Slava], s’est plutôt fait discret.

    Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.

    Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.

    Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.

    Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.

    Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.

    D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.

    En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.

    A Russian source is saying the Moskva has sunk and that the explosion was from a Ukrainian Neptun missile strike. Apparently, Ukraine flew a TB2 UCAV to distract the ship while it was targeted by the Neptun. The ship rolled onto its side after the strike.https://t.co/lACtPPJYVF

    — Rob Lee (@RALee85) April 14, 2022

    Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].

    Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.

    Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.

    Navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva a été gravement endommagé

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et hormis sa participation à la prise de l’île des serpents [qui fut autrefois roumaine avant d’être rattachée à l’Ukraine durant la période soviétique], le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva [ex-Slava], s’est plutôt fait discret.

    Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.

    Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.

    Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.

    Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.

    Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.

    D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.

    En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.

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    Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].

    Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.

    Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.

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    Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.

    Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.

    Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.

    Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.

    Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.

    D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.

    En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.

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    Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].

    Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.

    Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.

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    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et hormis sa participation à la prise de l’île des serpents [qui fut autrefois roumaine avant d’être rattachée à l’Ukraine durant la période soviétique], le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva [ex-Slava], s’est plutôt fait discret.

    Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.

    Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.

    Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.

    Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.

    Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.

    D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.

    En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.

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    April 14, 2022

    Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].

    Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.

    Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.

    L'Humanité

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    Tribune

    Dominique-Jacques Roth Psychanalyste et auteur

    Cinquante ans après les mises en garde des rapports Meadows et Forrester, le monde est en quelque sorte sommé de choisir entre la vie et le suicide. Quand une pensée qui se veut rationnelle asservit alors qu’elle croit libérer, réagissant si peu à un mode de développement menaçant l’ensemble des espèces, il importe d’en saisir les raisons à la racine. Le retour de la guerre en Europe ne devrait pas masquer sous un épais brouillard les premiers avertissements relatifs aux dangers environnementaux liés à une croissance sans butée datant du début des années 1970, auxquels s’est rajoutée la paupérisation délibérée de tous les services publics soumis à l’autorité des marchés. Les travaux du Giec et de la plateforme sur la biodiversité (IPBES) nous informent que, au lieu d’être résolues, les difficultés empirent. Les élites appliquent les poncifs de l’idéologie néolibérale de manière de plus en plus autoritaire, soignant les indices plutôt que le bien commun.

    Choisir la vie versus un lent suicide supposerait une attitude plus prudente vis-à-vis des sciences et de la pensée computationnelle. L’adage « on n’arrête pas le progrès » exige notre soumission à un mode d’élaboration auquel la science ne saurait se soustraire, qui, excluant la volonté et brimant notre liberté, signale au contraire la forme réelle de notre servitude. La dépendance aveugle vis-à-vis de toutes les trouvailles issues de la boîte de Pandore scientifique, technique et marchande est le signe d’une dégénérescence catastrophique. L’imaginaire d’une logique « quantophrène » selon laquelle toujours plus de données, de machines et de profits seraient salvateurs aboutit à l’illusion d’une maîtrise impossible. David Hilbert rejetait la locution latine « ignoramus et ignorabimus » (« nous ne savons pas et nous ne saurons jamais »). Gödel s’en est départi, mais sur la tombe de Hilbert à Göttingen est gravé : « Nous devons savoir, nous saurons. » Marie Curie ne savait pas ce qu’elle allait trouver en engageant ses recherches. La loi de Gabor s’appliquant, le radium, à l’origine de la radiographie médicale, a aussi permis la mise au point de la bombe H et l’équilibre de la terreur. Mais dans l’épisode ukrainien, force est de constater que même la dissuasion nucléaire ne fonctionne plus quand un tyran prêt à tout se joue de l’impuissance occidentale.

    Il s’agit donc de rendre à la conscience ce qui nous conditionne sur un mode sinon inconscient, du moins implicite. Sans l’existence de l’arme ultime, il eût été possible de conjoindre les luttes pour neutraliser l’agresseur. Pourrions-nous ne pas succomber à l’assujettissement d’une pensée qui, loin d’être seulement volontaire, nous asservit à une forme de développement illusoire pour ne pas céder sur l’essentiel célébré par le poète Virgile : la beauté du monde et le soin porté au vivant.

    BiodiversitéGiec
    Valeurs Actuelles

    La première des “légions internationales”

    Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.

    À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.

    Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”

    À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.

    L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.

    Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.

    Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.

    D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.

    Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito

    Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.

    Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.

    Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris

    Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».

    Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »

    Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.

    Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.

    Les photos de Capa font la légende des brigades

    À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.

    Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.

    Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.

    Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.

    « Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »

    Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco

    Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.

    À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.

    La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »

    Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »

    Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    Le général Jacques Langlade de Montgros nommé directeur du renseignement militaire

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.

    Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.

    Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.

    Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.

    Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…

    Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».

    Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.

    Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.

    Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.

    Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.

    Le général Jacques Langlade de Montgros nommé directeur du renseignement militaire

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.

    Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.

    Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.

    Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.

    Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…

    Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».

    Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.

    Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.

    Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.

    Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.

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    Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.

    Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.

    Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.

    Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.

    Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…

    Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».

    Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.

    Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.

    Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.

    Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.

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    Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.

    Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.

    Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.

    Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.

    Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…

    Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».

    Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.

    Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.

    Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.

    Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.

    Opex 360

    La force aérienne néerlandaise déploiera ses drones MQ-9A Reaper dans les Caraïbes

    par Laurent Lagneau · 13 avril 2022

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    S’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.

    Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.

    L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.

    « L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.

    La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…

    En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».

    « Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.

    « Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.

    La force aérienne néerlandaise déploiera ses drones MQ-9A Reaper dans les Caraïbes

    par Laurent Lagneau · 13 avril 2022

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    S’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.

    Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.

    L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.

    « L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.

    La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…

    En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».

    « Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.

    « Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.

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    S’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.

    Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.

    L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.

    « L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.

    La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…

    En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».

    « Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.

    « Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.

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    S’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.

    Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.

    L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.

    « L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.

    La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…

    En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».

    « Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.

    « Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.

    BBC

    Scientists map Caribbean coral reefs to tackle climate change

    By Helen BriggsEnvironment correspondent

    Scientists have mapped coral reefs in the Caribbean to identify those most likely to survive climate change.

    Corals with the highest potential to escape destruction from marine heat waves are predominantly located along the northern shoreline of Cuba.

    And other promising sites are clustered around the Bahamas, Dominican Republic, Guadeloupe, Haiti, eastern Jamaica, and the US state of Florida.

    Coral reefs are wonders of the ocean.

    Made up of hundreds of thousands of tiny creatures, they are one of the most threatened ecosystems on the planet.

    According to a recent IPCC report (top-level UN reports written by scientists), at up to 1.5C of warming, only 10 to 30% of coral reefs are expected to survive. If warming is above that, survival prospects plummet drastically.

    The research team compared different climate models and examined factors such as hurricane damage and heat stress. They used this to define a list of coral that are priorities for protection due to their better resilience to climate change.

    Locating and managing the places that hold "greatest promise to sustain key species will be critical for helping these precious habitats persist as the planet continues to warm," said lead researcher, Iliana Chollett.

    The insights are already shaping reef conservation efforts "to deliver durable, climate-smart protection for those ecosystems most likely to survive this century," added Ximena Escovar-Fadul, of global environmental non-profit, The Nature Conservancy.

    But the scientists say their research - in line with other studies - shows coral reefs will not survive 2C of warming, meaning urgent greenhouse gas emission reductions are needed to save them for future generations.

    The research is published in the journal, Global Change Biology.

    Follow Helen on Twitter.

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    Five things new IPCC climate change study tells us

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    Opex 360

    Le drone Tu-141 qui s’est écrasé à Zagreb transportait bien une bombe

    par Laurent Lagneau · 13 avril 2022

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    Le 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.

    D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.

    Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.

    Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.

    Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.

    Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».

    Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».

    Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.

    Le drone Tu-141 qui s’est écrasé à Zagreb transportait bien une bombe

    par Laurent Lagneau · 13 avril 2022

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    Le 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.

    D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.

    Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.

    Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.

    Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.

    Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».

    Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».

    Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.

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    Le 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.

    D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.

    Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.

    Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.

    Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.

    Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».

    Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».

    Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.

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    Le 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.

    D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.

    Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.

    Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.

    Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.

    Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».

    Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».

    Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.

    BBC

    Piers Morgan says exit from ITV's Good Morning Britain was 'a farce'

    Piers Morgan has said his controversial exit from ITV's Good Morning Britain last year was "a farce" but it "focused everyone's minds" on free speech.

    The presenter is about to launch his first TV show since the row over his comments about the Duchess of Sussex.

    Piers Morgan Uncensored will air on the new TalkTV channel in the UK as well as being screened in the US and Australia.

    He also criticised ITV for "censoring" him. The network has previously said it champions freedom of expression.

    Morgan left the breakfast show last March after saying he "didn't believe a word" Meghan had said in an interview with Oprah Winfrey.

    'A bit dramatic'

    His comments sparked a record 58,000 complaints to Ofcom. The UK media regulator later rejected the complaints, however, saying that limiting his views would be a "chilling restriction" on free expression.

    Speaking ahead of the launch of his new show, Morgan said: "I used to think I was uncensored, and then of course when I left Good Morning Britain, it turned out that I actually was being censored in the sense that I was told I had to apologise for disbelieving Princess Pinocchio or I would have to leave the building.

    "So I took the leave-the-building option, which I thought was a sad moment for me and for the show. I thought it was the wrong call by ITV.

    "It was all a bit dramatic, but of course what it really did was focus everyone's minds to, 'what is free speech?'"

    The 57-year-old said his new TalkTV programme would "uncancel those who have been cancelled".

    ITV has said it was Morgan's decision to leave Good Morning Britain and the company accepted this decision.

    TalkTV will launch in the UK on 25 April, with Morgan's show also airing on Fox Nation in the US and Sky News Australia.

    Referring to his ITV exit, Morgan added: "I thought the whole thing was a farce, and I'm delighted that actually as a result of the farce, we've ended up with a whole network which is now dedicated to preventing that kind of farce from recurring."

    Setting out the boundaries for his new show and his approach to free speech, he said: "You shouldn't be shamed or vilified or cancelled for having an opinion, unless you genuinely are spewing hateful, bigoted stuff."

    He added: "We know where this line is. You can have a vigorous debate with somebody, vehemently disagree, be severely critical. You can call me all sorts of things. That's fine.

    "But the moment you try and get me fired, as Meghan Markle did on Good Morning Britain, where she personally writes to the boss of ITV and demands my head on a plate, that is cancel culture right there.

    "And the idea that ITV rolled over to it is ridiculous. But that's why I'm here, and I feel in a way grateful to them because I think this is a very exciting new platform and opportunity."

    Although Ofcom rejected the complaints against ITV, it did so because Morgan's views were balanced by co-presenters who challenged him. The regulator criticised his "apparent disregard" for the subject of suicide, after the Duchess of Sussex discussed her mental health.

    Ofcom chief executive Dame Melanie Dawes said in September: "Some of the things he said had the capacity to be harmful as well as deeply offensive."

    The duchess was among those who complained to Ofcom, and was reported to have also complained to ITV directly.

    ITV chief executive Dame Carolyn McCall said in September the broadcaster had "vigorously" defended Morgan to Ofcom, and there was "no way we wouldn't be absolutely not just endorsing but championing freedom of speech and freedom of expression".

    Morgan even likened himself to former South African President Nelson Mandela, who spent 27 years in prison for his political activities against the country's racist apartheid regime.

    "I feel like Nelson Mandela when he came out of prison," Morgan said. "It's like the long walk to free speech freedom."

    The TalkTV line-up will also include The Talk, a new show featuring Sharon Osbourne, who left a separate US chat show called The Talk after defending Morgan on air.

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    Une troisième catapulte électromagnétique pour le porte-avions de nouvelle génération?

    par Laurent Lagneau · 13 avril 2022

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    En décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.

    Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.

    Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.

    Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.

    « Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.

    Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…

    A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G

    — Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022

    Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.

    « Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.

    Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.

    Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].

    Une troisième catapulte électromagnétique pour le porte-avions de nouvelle génération?

    par Laurent Lagneau · 13 avril 2022

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    En décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.

    Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.

    Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.

    Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.

    « Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.

    Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…

    A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G

    — Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022

    Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.

    « Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.

    Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.

    Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].

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    En décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.

    Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.

    Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.

    Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.

    « Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.

    Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…

    A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G

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    Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.

    « Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.

    Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.

    Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].

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    En décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.

    avis favorable

    Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.

    Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.

    Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.

    « Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.

    Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…

    A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G

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    April 12, 2022

    Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.

    « Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.

    Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.

    Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].

    BBC

    Are there affordable ways to cut your heating bill?

    By Katherine LathamBusiness reporter

    When Emily Hughes moved in to her new house in Peterborough, one of the first things that needed tackling was the heating system.

    "With an ageing boiler, the bills were mounting quickly," she says.

    To be "ultra-efficient" she decided to install a whole new heating system. Solar panels were fitted to the house, along with an air source heat pump. The heat pump and panels work together with a passive heating system - a mesh of pipes encased in concrete, that stores heat in summer and slowly releases it over the winter.

    Ms Hughes says her heat pump and solar panels make her less vulnerable to energy bill price shocks, but there is still more they could do.

    "We'd like a battery storage facility to store some of the solar energy for use in the night time - but at the moment the cost (and limited supply of batteries) are proving to be issues."

    According to government data, 85% of UK homes use mains gas for heat, leaving them at the mercy of volatile international gas markets which dictate pricing.

    In April, the energy price cap was raised by 54% and around 22 million people are set to see their bills rise by around £700 to £2,000 per year.

    The Office for Budget Responsibility says this year will see the largest fall in living standards, since Office for National Statistics records began in 1956.

    It is not just gas prices that have been volatile. Author, Alison Reddihough, lives in rural Sussex and, until five years ago, was reliant on oil for her heating.

    "Oil prices move quickly - as much as 30p per litre within a week or two," says Ms Reddihough. "Organising oil refills feels a bit like playing on the commodities market. Buying at the wrong time can be costly."

    Ms Reddihough is fortunate to have a large garden - large enough to install a ground source heat pump. She estimates it has halved the cost of heating her home.

    Heat pumps use technology similar to your fridge, to take heat from the air outside, or in the ground, and transfer it to your house. According to the consultancy firm PwC, sales of heat pumps are set to triple this year compared with 2020.

    However, they are not the answer to everyone's budgetary problem: they are still very expensive to install, which will out-price many buyers.

    An air source heat pump can cost between £8,000 and £18,000, and a ground source heat pump between £20,000 and £35,000. That compares with just £1,000 to £3,000 to fit a typical gas boiler.

    This means that while an air source heat pump could reduce your energy bill by £375 per year, it could, in theory, take up to 48 years to pay for itself. However, as electricity bills rise the cost of installation will be clawed back faster, giving more of an incentive to make the change.

    In addition, the government is offering £5,000 grants to 90,000 households to help with the cost of an air source heat pump through its Boiler Upgrade Scheme.

    The cost of electricity, as well as gas, is on the rise due to the fact that around 51% of UK electricity comes from gas fired power stations. According to the Energy Saving Trust (EST), the average domestic solar photovoltaic (PV) system costs around £6,500 to install and could save people who work from home the most - up to £400 per year.

    But for many, such systems are way beyond their means.

    "For families struggling to pay their fuel bills, many of these measures are out of reach," says Harriet Lamb, chief executive of climate change charity Ashden.

    Rising fuel bills will hit the least-well-off the hardest. Fuel poverty - when a household falls below the official poverty line due to spending most of their income on heating their home - is expected to rise dramatically this year.

    The number of households set to find themselves in fuel poverty is expected to surpass six million in April and could reach 8.5 million by the end of 2022 when the price cap is raised again and bills could reach over £3,500.

    More technology of business:

    Another more affordable solution for those looking to save money could be to improve insulation. The average British home is poorly insulated and not very energy efficient.

    "Before we upgrade heating, we need to tackle energy loss from millions of properties. There's no point pumping warmth into homes only for it to disappear through broken windows and paper-thin walls," says Ms Lamb.

    "The annual energy bill increase represents 6% of a wealthier household's income compared to 12% for a low-income household," says Ms Lamb. "There are opportunities to support the worst off first, addressing inequality as well as the climate crisis."

    Upgrading the 15.3 million least efficient homes to energy performance certificate (EPC) band C, explains Ms Lamb, could save households £511 per year and cut gas use by 20%.

    Ms Lamb would like to see measures that could help the most vulnerable in society, including fitting new walls, doors and windows to whole blocks of housing: "Like putting a tea-cosy over a row of homes".

    In Cornwall, one company has engineered a system that allows heat pumps in multiple homes to share one underground water source - boosting efficiency and lowering costs.

    Back in Peterborough, Ms Hughes is looking forward to a payment for the excess electricity generated by her solar panels that she's sold back to the grid.

    "The electricity cost is a worry," she says. "But the solar panels are helping to take the sting out of what would be a big increase in our living costs."

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    Opex 360

    Un hélicoptère d’attaque malien a tiré six roquettes près de Casques bleus britanniques

    par Laurent Lagneau · 13 avril 2022

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    En novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.

    Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.

    Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].

    « Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.

    Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».

    Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.

    Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.

    Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.

    Un hélicoptère d’attaque malien a tiré six roquettes près de Casques bleus britanniques

    par Laurent Lagneau · 13 avril 2022

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    En novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.

    Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.

    Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].

    « Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.

    Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».

    Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.

    Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.

    Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.

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    En novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.

    Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.

    Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].

    « Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.

    Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».

    Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.

    Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.

    Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.

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    En novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.

    Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.

    Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].

    opération Newcombe

    « Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.

    Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».

    Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.

    Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.

    Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.

    Opex 360

    La Serbie discute aussi avec le Royaume-Uni pour un éventuel achat d’avions Eurofighter Typhoon

    par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

    Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

    Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

    Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

    Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

    Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

    D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

    « Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

    Opex 360

    L’US Air Force a commandé 1464 nouveaux fusils de précision à Heckler & Koch

    par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

    Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

    En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

    Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

    Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

    Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

    BBC

    The microchip implants that let you pay with your hand

    By Katherine LathamBusiness reporter

    Patrick Paumen causes a stir whenever he pays for something in a shop or restaurant.

    This is because the 37-year-old doesn't need to use a bank card or his mobile phone to pay. Instead, he simply places his left hand near the contactless card reader, and the payment goes through.

    "The reactions I get from cashiers are priceless!" says Mr Paumen, a security guard from the Netherlands.

    He is able to pay using his hand because back in 2019 he had a contactless payment microchip injected under his skin.

    "The procedure hurts as much as when someone pinches your skin," says Mr Paumen.

    A microchip was first implanted into a human back in 1998, but it is only during the past decade that the technology has been available commercially.

    And when it comes to implantable payment chips, British-Polish firm, Walletmor, says that last year it became the first company to offer them for sale.

    "The implant can be used to pay for a drink on the beach in Rio, a coffee in New York, a haircut in Paris - or at your local grocery store," says founder and chief executive Wojtek Paprota. "It can be used wherever contactless payments are accepted."

    Walletmor's chip, which weighs less than a gram and is little bigger than a grain of rice, is comprised of a tiny microchip and an antenna encased in a biopolymer - a naturally sourced material, similar to plastic.

    Mr Paprota adds that it is entirely safe, has regulatory approval, works immediately after being implanted, and will stay firmly in place. It also does not require a battery, or other power source. The firm says it has now sold more than 500 of the chips.

    The technology Walletmor uses is near-field communication or NFC, the contactless payment system in smartphones. Other payment implants are based on radio-frequency identification (RFID), which is the similar technology typically found in physical contactless debit and credit cards.

    For many of us, the idea of having such a chip implanted in our body is an appalling one, but a 2021 survey of more than 4,000 people across the UK and the European Union found that 51% would consider it.

    However, without giving a percentage figure, the report added that "invasiveness and security issues remained a major concern" for respondents.

    Mr Paumen says he doesn't have any of these worries.

    "Chip implants contain the same kind of technology that people use on a daily basis," he says, "From key fobs to unlock doors, public transit cards like the London Oyster card, or bank cards with contactless payment function.

    "The reading distance is limited by the small antenna coil inside the implant. The implant needs to be within the electromagnetic field of a compatible RFID [or NFC] reader. Only when there is a magnetic coupling between the reader and the transponder can the implant can be read."

    He adds that he is not concerned that his whereabouts could be tracked.

    "RFID chips are used in pets to identify them when they're lost," he says. "But it's not possible to locate them using an RFID chip implant - the missing pet needs to be found physically. Then the entire body gets scanned until the RFID chip implant is found and read."

    Yet the issue with such chips, (and what causes concern), is whether in the future they become ever more advanced, and packed full of a person's private data. And, in turn, whether this information is secure, and if a person could indeed be tracked.

    Financial technology or fintech, expert Theodora Lau, is co-author of the book Beyond Good: How Technology Is Leading A Business Driven Revolution.

    She says that implanted payment chips are just "an extension of the internet of things". By that she means another new way of connecting and exchanging data.

    Yet, while she says that many people are open to the idea - as it would make paying for things quicker and easier - the benefit must be weighed up with the risks. Especially as and when embedded chips carry more of our personal information.

    "How much are we willing to pay, for the sake of convenience?" she says. "Where do we draw the line when it comes to privacy and security? Who will be protecting the critical infrastructure, and the humans that are part of it?"

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    Nada Kakabadse, professor of policy, governance and ethics at Reading University's Henley Business School, is also cautious about the future of more advanced embedded chips.

    "There is a dark side to the technology that has a potential for abuse," she says. "To those with no love of individual freedom, it opens up seductive new vistas for control, manipulation and oppression.

    "And who owns the data? Who has access to the data? And, is it ethical to chip people like we do pets?"

    The result, she cautions, could be "the disempowerment of many for the benefits of a few".

    Steven Northam, senior lecturer in innovation and entrepreneurship at the University of Winchester, says that the concerns are unwarranted. In addition to his academic work he is the founder of UK firm BioTeq, which has been making implanted, contactless chips since 2017.

    Its implants are aimed at people with disabilities who can use the chips to automatically open doors.

    "We have daily enquiries," he says, "And have carried out over 500 implants in the UK - but Covid caused some reduction in this."

    "This technology has been used in animals for years," he argues. "They are very small, inert objects. There are no risks."

    Back in the Netherlands, Mr Paumen describes himself as a "biohacker" - someone who puts pieces of technology into his body to try to improve his performance. He has 32 implants in total, including chips to open doors and imbedded magnets.

    "Technology keeps evolving, so I keep collecting more," he says. "My implants augment my body. I wouldn't want to live without them," he says.

    "There will always be people who don't want to modify their body. We should respect that - and they should respect us as biohackers."

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    L’état-major russe a diffusé des images présentées comme étant celles des rescapés du croiseur Moskva

    par Laurent Lagneau · 17 avril 2022

    Après quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.

    « Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.

    Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.

    « C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.

    Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».

    En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.

    Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.

    🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6

    — Минобороны России (@mod_russia) April 16, 2022

    « Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».

    Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.

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    Le nombre d’aéronefs militaires chinois interceptés par la force aérienne japonaise a bondi de 60% en un an

    par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

    En 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.

    Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].

    Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.

    Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.

    D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…

    Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.

    Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].

    L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».

    Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0

    Opex 360

    Haute intensité : L’armée de l’Air envisage un exercice de type « Volfa » entièrement numérique grâce la simulation

    par Laurent Lagneau · 17 avril 2022

    Entre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».

    « L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.

    Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

    En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.

    Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].

    La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.

    A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].

    « Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.

    🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF

    — Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022

    Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».

    L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.

    Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».

    Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».

    À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.

    « Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».

    BBC

    In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

    The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.

    Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.

    "By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.

    The series triumphed in the Portraiture category.

    Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.

    Architecture & Design

    Dorf by Domagoj Burilović

    "Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.

    "German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.

    "With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."

    Creative

    Mellow Apocalypse by Alnis Stakle

    "I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.

    "For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."

    Documentary projects

    The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup

    "More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.

    "The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."

    Environment

    Living in the Transition by Shunta Kimura

    "Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.

    "The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."

    Landscape

    Life On Earth by Lorenzo Poli

    "Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.

    "There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."

    Portfolio

    Hugh Fox

    "A selection of images taken over the last couple of years.

    "For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."

    Wildlife & Nature

    The Fox's Tale by Milan Radisics

    "Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.

    "The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.

    "I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."

    Still Life

    Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail

    "These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."

    Sport

    Kuarup by Ricardo Teles

    "The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.

    "The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.

    The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."

    The Open competition celebrates the power of single images.

    Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.

    The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.

    Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.

    Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.

    Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.

    The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.

    All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.

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    Par sécurité, la Roumanie retire du service ses avions Mig-21 LanceR et accélère l’achat de F-16 d’occasion

    par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

    Le 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».

    Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.

    Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.

    Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».

    Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.

    Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.

    Opex 360

    Les infrastructures nécessaires à l’exploitation des futurs F-35A belges vont coûter 300 millions d’euros de plus

    par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

    En octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.

    Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.

    Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.

    Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».

    Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…

    En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.

    « Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.

    Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».

    Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».

    À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».

    El País (ESP)

    ALCACHOFAS BRASEADAS CON VINAGRETA DE ANCHOA, CHILE Y PEREJIL

    Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

    Organizar el menú para la semana posterior de las vacaciones de Semana Santa no es una tarea fácil: algunos estáis pensando en hincharos a las torrijas medio resecas que os han sobrado, otros intentando empezar a comer más saludable y otros andáis como locos buscando ideas que os permitan comer variado y hagan más llevadera la vuelta a la rutina. Por eso en El Comidista os traemos una nueva entrega de nuestro menú semanal para poner un poco de cordura posvacacional, aunque solo sea en el ámbito gastronómico. Como siempre, un montón de recetas molonas y con productos de temporada.

    Lunes 18 de abril

    En El Comidista no desperdiciamos ninguna oportunidad de cocinar con la hortaliza que nos presta su imagen. En esta ocasión, las preparamos con un braseado sencillo y una potente vinagreta.

    ALBÓNDIGAS DE PAVA GUISADAS

    La cocinera Amor González comparte una receta familiar donde la carne de pava se enriquece con chacinas y retoza en una salsa con patatas, guisantes y una picada de almendras y ajo.

    BRIOCHE DE CHOCOLATE Y AVELLANAS

    Currarse un brioche es una de las experiencias más satisfactorias que puede tener un panadero: integrar la mantequilla en la masa, trabajarla hasta que esté elástica, verla fermentar... y comérselo, claro.

    Martes 19 de abril

    ESPINACAS SALTEADAS CON MIGAS DE MOSTAZA

    Las migas de mostaza, crujientes y un punto ácidas, logran que el plato sea algo más que unas verduras salteadas vulgaris sin tener que hacer grandes esfuerzos.

    ENSALADA DE PASTA CON PESTO DE AGUACATE

    El aguacate sirve para hacer un falso y untuoso pesto tropical, que funciona a la perfección en esta ensalada de pasta con hortalizas y verduras frescas, jugosas y crujientes.

    FRUTA DE TEMPORADA: POMELO

    Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?

    Miércoles 20 de abril

    COLIFLOR ASADA CON ZANAHORIA Y NARANJA

    A los que la coliflor hervida les sabe a bomba fétida, les recomiendamos encarecidamente que la prueben asada. Queda más caramelizada y coge un saborcillo fantástico, además de quedar algo más crujiente.

    CURRY DE REMOLACHA

    Aunque no es una de sus versiones más conocidas, la remolacha se lleva fenomenal con la leche de coco y las especias variadas que conforman la esencia de este plato indio.

    DONUTS CASEROS

    El bollo industrial más irresistible también puede hacerse en casa: están aún más ricos y ni siquiera son demasiado difíciles. Piensa con qué quieres bañarlos y ponte manos a la obra.

    Jueves 21 de abril

    CEBOLLA AL PUÑETAZO

    Una técnica sacada de una antigua merienda de payeses que no solo nos permite comernos una cebolla dulce, melosa y que sienta bien, sino también liberarnos del estrés atizándole puñetazos.

    FRITOS DE RAPE (PIXÍN)

    Jugosos trozos de rape, gracias a un marinado previo en limón, con un crujiente rebozado a la romana, un aperitivo asturiano tradicional del que podríamos comernos un cubo.

    FRUTA DE TEMPORADA: FRESAS

    Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.

    Viernes 22 de abril

    TORTILLITAS DE CAMARONES

    La tradicional del sitio donde se inventó y la vanguardista de Aponiente: te traemos este clásico del tapeo gaditano en dos versiones, y además te contamos dónde encontrar los mejores ejemplares.

    ESPINACAS CON GARBANZOS Y GAMBAS

    Una técnica muy sencilla para cocinar las espinacas descongeladas directamente en una sartén o cazuela. Sólo hay que escurrirlas bien para eliminar el exceso de agua y conseguir el mejor resultado.

    COULANT DE CHOCOLATE

    Volcán. Fluido. Culán. Lo llames como lo llames, este postre cuasi viejuno es insultantemente fácil e indecentemente bueno. El momento en el que metes la cuchara en él y lo rompes es lo más parecido al Nirvana.

    Sábado 23 de abril

    SECRETO GLASEADO CON MIEL, NARANJA Y ROMERO

    No sorprende nada que la miel, la naranja y el romero le vayan como huevo a patata frita: bien sabido es que el cerdazo encaja como nadie los sabores dulces y las hierbas potentes.

    FRUTA DE TEMPORADA: NARANJA

    Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

    Domingo 24 de abril

    RISOTTO DE ESPÁRRAGOS VERDES, PANCETA Y GRANA PADANO

    Para que este arroz cremoso no te quede mazacote sólo hay que seguir una serie de normas: usar el queso y el arroz adecuados, añadir el caldo poco a poco y remover como si se acabara el mundo.

    TARTA SIN HORNO DE FRESAS, CREMA Y QUESO

    La base es la clásica de galletas desmigadas y mantequilla, pero el relleno es un escándalo que mezcla crema pastelera y queso Philadelphia.

    La bebida del finde

    VODKA SMASH

    La receta es una adaptación al mundo vodka del whisky smash que se sirve en un bar del Soho londinense, The Lucky Pig.

    DESCARGA LA PLANTILLA DE MENÚ DE EL COMIDISTA

    Pincha en el enlace y descárgate la plantilla de menú semanal de El Comidista. Podrás organizarte los desayunos, almuerzos, meriendas y cenas de toda la semana.

    Si quieres leer nuestros menús semanales anteriores, pincha aquí

    BBC

    El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week

    Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.

    The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.

    The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.

    The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.

    They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.

    At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.

    The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.

    Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.

    After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?

    All photos subject to copyright.

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    Good Friday marked around the world

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Es Cuaresma en Sevilla, las calles huelen aún más a incienso litúrgico y en las mesas de muchos bares solo se ven tapas de espinacas con garbanzos, torrijas y bacalao preparado de mil formas diferentes. Las cartas de estos locales hacen algunos cambios para adaptarse a esta época, y cuando se acerca la Semana Santa los sevillanos suman una tradición gastronómica a sus costumbres cofrades. No importa que se ofrezcan otros tantos platos sin carne, los vecinos piden los mismos que tomaban con sus padres y abuelos. Y da igual que no sea viernes o Miércoles de Ceniza: la vigilia dura más de 40 días en las barras de madera y metal de esta ciudad.

    “Al igual que con las cofradías, hay un tema que parte de lo religioso pero que se convierte en algo popular. Todo esta gastronomía sin carne, que proviene de la abstinencia de vigilia, es ya una tradición que en ocasiones pierde su sentido original”, comenta Javier Compás, gastrónomo y director del medio Sevilla Encendida. “El sevillano que se siente como tal pasa estos días con espinacas, bacalao y torrijas, independientemente de sus creencias. Pienso que al final es un hábito identitario”, dice Lola Castro, gerente de Casa Román, uno de los restaurantes más típicos para visitar en estas fechas.

    Que no falte el bacalao

    En las paredes de Casa Ricardo, situado en el barrio de San Lorenzo, no cabe ni un cuadro más de vírgenes y cristos. Detrás de la barra, un calendario de plástico anuncia los días que faltan para el Domingo de Ramos, y en la televisión se suceden vídeos de procesiones de años anteriores. Aquí se vive y respeta la doctrina católica, por eso cuando llega Cuaresma sus famosísimas croquetas de jamón cambian el ingrediente principal por otro básico en Sevilla en estos días: el bacalao.

    Una publicación compartida de Casa Ricardo (@casaricardosev_)

    “Nosotros hacemos un pequeño giro en nuestra carta y servimos croquetas o bacalao en tomate, y nuestros clientes asiduos saben que son pocos días los que tienen para poder degustar estos platos”, dice Ricardo Núñez, propietario del bar. Además de los mencionados, los viernes de vigilia también preparan con este pescado crepes rellenos con salsa holandesa, pavías y un empanado con alioli. Un repertorio bastante variado que hace que, en esas fechas concretas, antes de abrir ya haya gente en la puerta.

    Durante todo el periodo cuaresmal y Semana Santa, no solo en vigilia, Casa Román también amplía su menú: “Hacemos el bacalao en todas las versiones posibles, tanto salado como sin salar. Por ejemplo, cocinamos un guiso con tomate hecho a fuego lento durante unas seis o siete horas, unas croquetas o en revuelto, con el pescado desmigajado a mano, huevo campero y patatas paja”, detalla Lola Castro, gerente de este local ubicado en el barrio de Santa Cruz.

    Tras décadas manteniendo esta costumbre culinaria, los hosteleros sevillanos conocen bien este producto, y hay muchas y muy buenas preparaciones con este pescado blanco como protagonista. “En el entorno de la calle Feria está la Bodega Mateo Ruiz, que tiene un bacalao con almendras y frito muy conocido. En la Bodeguita Antonio Romero, en calle Arfe, ponen un bacalao ahumado en aceite bastante rico”, recomienda Isabel Aguilar, editora de GURMÉ Sevilla, que continúa: “Otro clasicazo es en la Bodega Dos de Mayo, en la plaza del mismo nombre, el nido de bacalao, que es una forma de presentarlo algo más original. Y otro local que lo maneja de mil maneras, entre ellas en tomate, es Baco, en la calle Cuna”.

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    Espinacas con garbanzos para no caer en el pecado

    Como Dios o la extinta KGB, las espinacas también tienen el don de la ubicuidad, aunque en el caso de esta verdura solo se circunscriba en tiempo y espacio a la Cuaresma hispalense. “Las espinacas con garbanzos son uno de los referentes de la gastronomía sevillana, pero en Semana Santa se incrementa su consumo”, afirma Paula Aláez, redactora de la revista Cosas de Comé. “Nosotros la tenemos en carta siempre, pero en esta época casi que triplicamos la venta con respecto al resto del año. Además desbanca a otras elaboraciones que tampoco llevan carne, como el pisto”, comenta la hostelera Lola Castro.

    Esta tapa es otra de las más castizas de esa Sevilla que se vuelve vegana unos días por simple tradición. Tanto la preparación como los ingredientes son bastante sencillos: solo se necesitan espinacas, garbanzos, un sofrito de ajo, cebolla y pimentón, pan y especias como comino (eso al gusto de cada uno). Con estos mismos alimentos hay que diferenciar dos formas de cocinarlos y, por tanto, dos platos distintos: el potaje de vigilia, ideal para el cuchareo y cocinado en olla con su buen caldo, del que ya os dimos en este vídeo la receta del restaurante La Azotea; y otro que se hace en sartén y se come con tenedor, que es lo que se conoce popularmente como “espinacas con garbanzos” (en el blog Cucharón y paso atrás explican cómo elaborarlo). A las dos versiones se les puede añadir, cómo no, un poco de bacalao.

    Cuando se le pregunta a Isabel Aguilar por sitios donde probar las espinacas con garbanzos, el primer nombre que dice es El Rinconcillo, “el bar más antiguo de Andalucía” y uno de los más conocidos en cuanto a platos típicos de Cuaresma se refiere. También menciona esta periodista gastronómica la Bodeguita Casablanca, que está al lado de la catedral, las que preparan en Casa Morales, en la calle García Vinuesa, “una de esas bodegas centenarias de Sevilla”, y el bar Las Teresas, en el barrio de Santa Cruz. Precisamente la clave de la fama de esta tapa en Las Teresas es “seguir la misma receta desde hace más de 50 años”, según cuenta Luis Sánchez, dueño del local.

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    Tratándose de un plato tan arraigado en las cocinas sevillanas, las recomendaciones pueden ser muchas más. El comunicador gastronómico Javier Compás se acuerda también del restaurante Becerrita, en la calle Recaredo, de La Antigua Abacería de San Lorenzo, en el barrio homónimo, y de Los Claveles, situado justo enfrente del ya mencionado El Rinconcillo, cerca de la iglesia de Santa Catalina.

    Y de postre, torrijas

    El santo trío de la comida cofrade se completa, por supuesto, con la torrija. Como el olor a azahar, la llegada de este dulce frito a las pastelerías sevillanas es otra señal de que la Semana Santa está cada vez más cerca. Y en el momento que aparece, pedir un brownie o una tarta de queso en cualquier restaurante o confitería de la ciudad es una herejía sin perdón.

    Quizá uno de los sitios más conocidos para ir a probarla sea La Campana, en la céntrica calle Sierpes, donde elaboran torrijas “de las de toda la vida de dios”, tal y como apunta la periodista Paula Aláez. Asimismo, se puede disfrutar la versión clásica de este dulce en la confitería Ochoa, también en Sierpes, o en Ambrosius, cerca de la plaza Nueva, según Isabel Aguilar. “Y por supuesto en lugares tan característicos como Los Angelitos, con varios locales en Sevilla, o en la confitería Lidia, de Pilar Gavira, en el barrio de Triana”, aconseja Javier Compás.

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    Pero en este ambiente tan castizo y puro hay espacio para la innovación culinaria. Un ejemplo de ello es el maestro pastelero de origen francés Manu Jara, que ha reinterpretado un dulce tan ligado a la tierra como las torrijas: “Vengo de una cultura muy afrancesada en la manera de trabajar, pero nos hemos dado cuenta que adaptarlo un poco a la ciudad donde estamos y fusionarlo con los productos de aquí es algo que funciona muy bien”, afirma este repostero, propietario de varias pastelerías con su mismo nombre.

    Así, en las confiterías de Manu se ofrecen tanto torrijas tradicionales elaboradas con vino de Montilla Moriles, miel de la sierra de Aracena y pan brioche, como otras más heterodoxas que preparan con brandy Luis Felipe y una punta de mascarpone, una de Baileys y café de origen, otra con crema quemada con naranja y azahar o también con cacao, crema de cítricos y chantilly.

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    Aunque su versión más iconoclasta es el torrisant, una fusión de torrija con croissant. “En Francia hay dos masas reinas, la del brioche y la del croissant, en una la mantequilla va laminada y en otra no. Realmente el paso para unirlo con la torrija es corto”, explica Manu Jara. “El público recibió estas propuestas muy bien, la verdad. Obviamente no vendemos tantas torrijas de Baileys con café, por ejemplo, como de las clásicas. Los clientes se llevan diez de las de siempre y una de las nuevas para probarla”, dice este pastelero entre risas. Sevilla, ya veis, es una ciudad de tradiciones.

    BBC

    World Press Photo Contest 2022: Global winners revealed

    Amber Bracken's picture, entitled Kamloops Residential School, has been named World Press Photo of the Year.

    Taken for The New York Times, the image shows orange dresses hung on crosses along a roadside to commemorate children who died at the Kamloops Indian Residential School, an institution created to assimilate indigenous children, in British Columbia, Canada.

    The photo was shot in June 2021, following the detection of as many as 215 unmarked graves at the site of the former school, which closed in 1978.

    "It is an image that sears itself into your memory, it inspires a kind of sensory reaction," said jury chairperson Rena Effendi.

    "I could almost hear the quietness in this photograph, a quiet moment of global reckoning for the history of colonisation, not only in Canada but around the world."

    Ms Bracken's photo also won the Singles award in the regional North and Central America category.

    The World Press Photo Contest recognises the best photojournalism and documentary photography.

    This year's winners were chosen from 64,823 entries taken by 4,066 photographers from 130 countries.

    Matthew Abbott was named the winner of the World Press Photo Story of the Year category, with his series Saving Forests with Fire, taken for National Geographic and Panos Pictures.

    The photos show indigenous Australians strategically burning land in a practice known as Cool Burning, in which fires move slowly, burn only the undergrowth, and remove the build-up of fuel that feeds bigger blazes.

    The series featured the Nawarddeken people of West Arnhem Land, Australia, who have been carrying out the practice for tens of thousands of years.

    The jury chose Amazonian Dystopia by Lalo de Almeida as the winner of the Long-Term Project Award.

    The photos, taken for Folha de São Paulo and Panos Pictures, show the threat to the Amazon rainforest from deforestation, mining, infrastructural development and the exploitation of natural resources under Brazil's President Jair Bolsonaro.

    "This project portrays something that does not just have negative effects on the local community, but also globally, as it triggers a chain of reactions," said Ms Effendi.

    The series also won the Stories award in the regional Southeast Asia and Oceania category.

    Blood is a Seed, by Isadora Romero, was awarded the World Press Photo Open Format Award.

    Through personal stories and a journey to Ms Romero's ancestral village of Une, Cundinamarca, Colombia, the project questions the disappearance of seeds, forced migration, colonisation, and the subsequent loss of ancestral knowledge.

    The World Press Photo regional winners were also announced, some of which can be seen below, with captions from the competition.

    Africa, Singles: Sudan Protests, by Faiz Abubakr Mohamed, Sudan

    Africa, Stories: Afraid to go to School, by Sodiq Adelakun Adekola, Nigeria, for Agence France-Presse

    Asia, Singles: Palestinian Children in Gaza, by Fatima Shbair, Gaza, for Getty Images

    Asia, Stories: The Cinema of Kabul, by Bram Janssen, the Netherlands, for the Associated Press

    Europe, Singles: Evia Island Wildfires, by Konstantinos Tsakalidis, Greece, for Bloomberg News

    Europe, Stories: As Frozen Land Burns, by Nanna Heitmann, Russia/Germany, for Magnum Photos

    North and Central America, Stories: The People Who Feed the United States, by Ismail Ferdous, Bangladesh, for Agence VU'

    South America, Singles: San Isidro Settlement Eviction, by Vladimir Encina, Colombia

    South America, Stories: The Promise, by Irina Werning, Argentina, for Pulitzer Center

    Southeast Asia and Oceania, Singles: Slingshots, by anonymous, for The New York Times

    All pictures are subject to copyright.

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    Une frappe russe a visé l’usine où est produit le missile anti-navire ukrainien P360 Neptune

    par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

    Le 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.

    « Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.

    Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.

    C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.

    Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.

    Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.

    Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».

    En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».

    Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…

    En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.

    « Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.

    Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.

    « Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.

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