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La Royal Navy envisage d’utiliser des drones aériens pour ravitailler ses porte-avions

par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

Selon des chiffres avancés par l’US Navy, 90% des livraisons logistiques assurées par ses aéronefs de transport V-22 Osprey et C-2 Greyhound [voire ses hélicoptères MH-60] à ses porte-avions concernent des colis de moins de 25 kg. Le plus souvent, il s’agit de composants électroniques et de pièces mécaniques nécesssaires pour réparer un système ou effectuer des opérations de maintenance.

D’où l’idée de recourir à des drones pour de telles missions, ce qui permettrait, dans le même temps, d’économiser le potentiel de ses aéronefs ou de les mettre à contribution pour d’autres tâches. En 2021, le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], établi sur la base aéronavale de Patuxent River, a testé le drone Blue Water, du contructeur texan Skyways, pour livrer un colis d’une dizaine de kilogrammes au porte-avions USS Gerald Ford depuis Norfolk.

« La logistique des porte-avions est un ensemble de problèmes complexes et divers. Parfois, la livraison d’une petite pièce au navire a un impact important sur la disponibilité d’un système embarqué ou d’un avion. Avoir des drones comme Blue Water peut améliorer notre capacité à répondre rapidement à des besoins logistiques spécifiques là où la charge utile et l’emplacement du navire le permettent », avait alors commenté le « pacha » de l’USS Gerald Ford.

Par la suite, un autre essai, tout aussi concluant, a consisté à utiliser le même type de drone pour assurer une liaison entre le « destroyer » USS Bainbridge et le pétrolier-ravitailleur USNS Joshua Humphreys, ces deux navires étant alors en mer.

Selon Skyways, le drone Blue Water a une portée de 800 km et peut transporter une charge utile d’environ 12 kg. Son système de vol repose sur un algorithme d’intelligence artificielle lui permettant de relier différents points de manière autonome. Il peut livrer un colis soit en le larguant, soit en appontant sur un navire.

Le NAWCAD a désormais l’intention d’aller plus loin en affectant quatre drones « logistiques » à bord d’un porte-avions [l’USS Gerald Ford ou l’USS George H. Bush] dès l’automne prochain. Cette expérimentation devrait durer pendant deux ans.

De son côté, la Royal Navy examine également la livraison de colis à ses deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales] par des drones aériens.

Ainsi, récemment, dans le cadre du programme « Heavy Lift Challenge », le 700X Naval Air Squadron [X pour eXpérimental, ndlr] a évalué deux types d’appareils : le quadricopter T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra à voilure fixe de Windracers Autonomous Systems, lequel est en mesure de larguer une charge avec une extrême précison. L’un et l’autre ont démontré leur capacité à transport des charges utiles lourdes [de l’ordre de 100 à 250 kg] sur de longues distances [1000 km maximum]

Le Heavy Lift Challenge vise à déterminer les drones pouvant être adaptés pour les besoins de la Royal Navy, dont la livraison de fourniture [munitions, pièces de rechange, matériel médical] à ses navires. À ce titre, Malloy et Windracers ont chacun été notifié d’un contrat d’une valeur de 300’000 livres sterling pour modifier et développer leurs appareils respectifs. Et le tout avec l’objectif de disposer de telles capacités assez rapidement.

« Nous avons démontré comment notre collaboration avec la Royal Navy et nos partenaires de l’industrie peut accélérer le processus d’approvisionnement, ce qui nous permet de fournir rapidement une technologie de pointe. En fin de compte, ce travail aidera les forces armées britanniques à conserver et à développer leur avantage opérationnel et à réaliser des économies de coûts », a fait valoir James Gavin, le responsable du « Future Capability Group » de l’agence « Defense Equipment & Support » [DE&S], l’équivalent britannique de la DGA française.

Pour le moment, le ravitaillement du porte-avions Charles de Gaulle [et d’autres navires, comme les porte-hélicoptères amphibie, par exemple] ne semble pas être une priorité de la Marine nationale [ou de l’Agence de l’innovation de défense], alors qu’une telle capacité pourrait être intéressante à explorer…

Photo : LPhot Dan Rosenbaum, RNAS Yeovilton / Royal Navy

France24 - Monde

Football européen : Neymar réussit son "clasico", Benzema impérial avec le Real

Publié le : 18/04/2022 - 11:04

Grégoire SAUVAGE Suivre

Le Paris Saint-Germain a battu l'Olympique de Marseille (2-1) grâce à un excellent Neymar tandis que Karim Benzema s'est une nouvelle fois montré décisif avec le Real Madrid face à Séville (3-2) en inscrivant le but de la victoire.

  • Ligue 1 : Paris en route pour un dixième titre

Le Paris Saint-Germain a fait un grand pas vers un dixième titre historique en Ligue 1 en battant l'Olympique de Marseille (2-1), notamment grâce à un Neymar qui a tout fait pour se faire aimer des supporters du Parc des Princes, dimanche 17 avril, lors de ce choc de la 32e journée.

Les Parisiens ont porté leur avance à 15 points sur leur dauphin et rival marseillais et peuvent être couronnés dès mercredi s'ils font mieux à Angers que l'OM contre Nantes.

"Ney" est pour beaucoup dans cette victoire parisienne avec un but et un penalty provoqué, marqué par Kylian Mbappé.

De son côté, Lyon s'est bien remis de son élimination en Ligue Europa en humiliant Bordeaux (6-1), un large succès qui lui permet d'espérer une qualification la saison prochaine pour les compétitions européennes.

  • Premier League : Ronaldo porte Manchester United

Avec un triplé de Cristiano Ronaldo, le 60e de la carrière de "CR7", Manchester United a fait une excellente opération dans la course à la Ligue des champions en battant Norwich (3-2).

Après quatre victoires de suite, les Spurs se sont fait surprendre par Brighton, qui n'a pourtant plus rien à espérer ou à craindre de la saison. Avec cette défaite, Tottenham garde malgré tout la 4e place avec 57 points, mais il n'a que 3 points d'avance sur les Gunners, qui ont un match en moins, et sur Manchester United.

Au classement, Manchester City reste leader avec un point d'avance sur Liverpool, qui a éliminé samedi en demi-finale de FA Cup (3-2) son rival dans la course au titre.

  • Liga : Benzema, toujours Benzema, encore Benzema

Mené 2-0 après une demi-heure de jeu, le Real Madrid a fini par renverser la vapeur face au Séville FC (3-2) grâce à un but de Karim Benzema dans les ultimes secondes, venu conclure un joli mouvement à trois. Avec 39 buts en 39 matches toutes compétitions confondues, l'international français fait figure de favori dans la course au Ballon d'Or cette saison. Et il a rejoint le podium des meilleurs buteurs de l'histoire du Real en Liga avec 217 buts, dépassant ainsi les 216 de la légende Alfredo di Stefano.

📊 ¡@Benzema se convierte en el 3️⃣er máximo goleador del @RealMadrid en @LaLiga!⚽ 217 goles #RealFootball pic.twitter.com/FFHD9xwCgz

April 17, 2022

Le Real Madrid compte désormais 15 points d'avance sur le FC Barcelone, le FC Séville et l'Atlético Madrid, qui s'est imposé face à l'Espanyol Barcelone (2-1) grâce à Yannick Carrasco. Auteur d'un doublé, le Belge a inscrit le penalty victorieux après une main dans la surface, validée par l'arbitrage vidéo, en toute fin de rencontre.

  • Serie A : la Juventus freinée, sous la menace de la Roma

La Juventus (4e) a dû attendre d'être à onze contre neuf pour arracher l'égalisation contre un coriace Bologne (1-1), samedi lors de la 33e journée, offrant l'occasion à la Roma (5e) de se rapprocher du Top 4 en cas de succès lundi à Naples.

Dusan Vlahovic a surgi pour inscrire son 23e but et éviter un revers gênant à domicile contre le 13e du classement. Le Serbe a prolongé de la tête une reprise en ciseau d'Alvaro Morata (90e+5).

La Lazio (7e) a manqué l'occasion en soirée de reprendre la 5e place, bousculée par le Torino, avant d'égaliser in extremis dans le temps additionnel (1-1). Grâce à Ciro Immobile, auteur de son 25e but de la saison et donc son 180e en Serie A. Il rejoint Fabio Quagliarella comme meilleur buteur en activité.

  • Bundesliga : le Bayern se rassure, Leipzig devant Leverkusen

Après son élimination en Ligue des champions, le Bayern Munich a repris quelques couleurs en championnat en allant battre dimanche (3-0) les mal-classés de l'Arminia Bielefeld. Il compte désormais neuf points d'avance sur Dortmund (72 à 63), alors que dans la lutte pour le podium, le RB Leipzig, en s'imposant sur la pelouse de Leverkusen (1-0), a dépassé son adversaire du jour au classement.

Comme le Borussia Dortmund avait surclassé Wolfsburg samedi (6-1), avec Haaland à nouveau buteur après trois mois de disette, le décor est donc en place pour un "Klassiker" excitant samedi prochain.

En cas de victoire sur le Borussia, les Bavarois compteront douze points d'avance à trois matches de la fin de saison. Ce sera donc l'assurance d'un 32e titre, et une nouvelle page glorieuse de la légende du Bayern.

Avec AFP

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Coupes d'Europe : West Ham humilie Lyon, Marseille ne tremble pas face au PAOK

Ligue 1 : le PSG bat Marseille et se rapproche tout près du titre

COMPTE-RENDU

Ligue des champions : Liverpool accroché par Benfica mais dans le dernier carré

France24 - Monde

Ligue 1 : le PSG bat Marseille et se rapproche tout près du titre

Publié le : 17/04/2022 - 23:02

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Le Paris Saint-Germain a fait un grand pas vers un dixième titre historique en Ligue 1 dimanche; en battant l'Olympique de Marseille (2-1) pour le choc de la 32e journée.

À une marche du titre. Le PSG a vaincu Marseille (2-1), dimanche 17 avril au Parc des Princes, se rapprochant d'un dixième titre historique en Ligue 1. Les Parisiens ont porté leur avance à 15 points sur leur dauphin et rival marseillais, ils peuvent être couronnés dès mercredi s'ils font mieux à Angers que l'OM contre Nantes.

"Ney" y est pour beaucoup, et il a été acclamé cette fois par le Parc des Princes. Un but (12e), un pénalty provoqué, marqué par Kylian Mbappé (45e+5 s.p.), le Brésilien a réussi son classique.

Ses six buts en trois matches et quelques gestes de classe, dimanche, rappellent quel grand joueur il peut être. Mais ils ne font pas oublier aux supporters parisiens la faillite collective contre le Real Madrid pour se faire éliminer de la Ligue des champions.

Les ultras du CUP (Collectif ultras parisiens) ont poursuivi leur grève des encouragements. Ils ne se sont guère manifesté que pour des chants et des sifflets contre les Marseillais.

Battre l'OM ne les console pas, visiblement. Mais le PSG est tout de même en route vers le record de Saint-Étienne, qui avait conquis son 10e titre en 1981 avec Michel Platini. Quand le PSG a été fondé, en 1970, les "Verts", nés en 1919, remportaient leur sixième titre de champions de France.

Marseille garde une petite avance

Marseille, qui a égalisé par Duje Caleta-Car (31e), en est à neuf, celui de 1993 ayant été annulé après l'affaire VA-OM.

L'équipe de Jorge Sampaoli stoppe-là une série de huit victoires consécutives, toutes compétitions confondues, mais la semaine n'a quand même pas été trop dure.

Son premier poursuivant, Rennes (3e), a perdu et l'OM conserve une petite avance sur la meute des prétendants à la Ligue des champions, trois longueurs sur les Bretons, cinq sur Nice (4e) et six sur Strasbourg (5e) et Monaco (6e).

Et puis le rêve européen des Phocéens est toujours vivace, lui, après leur qualification pour les demi-finales de la Ligue Europa Conférence, contre le Feyenoord Rotterdam, les 28 avril et 5 mai.

L'OM a pourtant bien cru ramener un point du Parc des Princes quand William Saliba a repris de la tête un coup franc de Dimitri Payet (85e). Mais le but a été annulé après quelques minutes de vérification par VAR.

Dans le but, Steve Mandanda, qui a brillé contre le PAOK Salonique en quarts (2-1/1-0), avait rendu la place à Pau Lopez, vite piégé par le talent de Neymar. Plutôt que d'attendre un rebond, le Brésilien a repris en extension une balle dans la profondeur de Marco Verratti pour à la fois devancer le gardien espagnol devant lui et Valentin Rongier derrière lui.

Neymar acclamé   

Cette fois, le Parc, qui avait sifflé le numéro 10 après la déroute à Madrid, n'a pas mégoté sa joie pour fêter ce but, le sixième en trois matches pour "Ney". Et à l'annonce du nom du buteur par le speaker du stade, il fallait vraiment tendre l'oreille pour distinguer quelques sifflets venus du virage Auteuil. La réconciliation avec Neymar semble en bonne voie.

Il a également obtenu le pénalty transformé par Kylian Mbappé, son septième but dans un classique, peut-être son dernier, juste avant la pause, sa frappe heurtant le coude de Rongier.

Mais la fragilité mentale guette toujours ce PSG. Une sortie manquée de Gianluigi Donnarumma sur corner a permis à Duje Caleta-Car d'égaliser au bout d'une action confuse, où ni Marquinhos, ni Marco Verratti, ni Danilo Pereira n'ont pu attraper le ballon.

Le Paris de Mauricio Pochettino a mérité sa victoire pour avoir maîtrisé les débats, même s'il est souvent tombé dans le piège du hors-jeu. Le PSG s'est vu refuser pas moins de trois buts pour hors-jeu, deux à Mbappé (35e, 76e) et un à Messi (40e).

Ces actions ont au moins permis au Parc d'admirer le peaufinage de la complicité de la "MNM". Trop tard pour la Ligue des champions, mais encore dans les temps pour la Ligue 1.

Avec AFP

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Foot européen : Liverpool et City se neutralisent, Rennes et l'OM tiennent leur rythme

TOUR DES STADES

Foot européen : le PSG se reprend, le Barça dauphin du Real Madrid

Opex 360

La Serbie discute aussi avec le Royaume-Uni pour un éventuel achat d’avions Eurofighter Typhoon

par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

Le 11 avril, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer douze chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation, à l’occasion d’un entretien accordé à l’agence Reuters. Et de préciser que les discussions étaient en cours depuis environ un an. En outre, il a aussi indiqué, sans donner de détails, qu’il était également question d’un achat de douze autre avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays ».

Il aura fallu attendre quelques jours pour en savoir plus. Invité par la Radio Télévision de Serbie, le 16 avril, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Nebojša Stefanović a précisé que Belgrade négocie également « avec les Britanniques pour obtenor des avions [Eurofighter] Typhoon ». Il s’agit très probablement d’appareils appartenant à la tranche 1, lesquels doivent être retirés du service d’ici 2025 selon les plans de la Royal Air Force [RAF].

Sans doute que cet éventuel achat a été évoqué lors du déplacement effectué par M. Stefanović à Londres, en janvier dernier. À cette occasion, il avait évoqué, avec son homologue britannique, Ben Wallace, un renforcement de la coopération militaire bilatérale et l’organisation d’exercices militaires conjoints dans les mois à venir. En outre, les deux responsables avaient aussi « particulièrement souligné » l’engagement de leur pays au sein de la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre.

Quoi qu’il en soit, lors de son passage à la télévision, M. Stefanović a expliqué que la modernisation des forces armées serbes doit permettre de « maintenir la suprématie » de la Serbie dans la région pour les « dix prochaines années ». Il sagit de « protéger notre pays, la paix et la stabilité sans menacer qui que ce soit », a-t-il insisté. « Nous ne voulons attaquer personne. Nous voulons faire comprendre parfaitement à tout le monde que nous sommes capables de nous défendre si quelqu’un pense à nous menacer », a-t-il insisté.

Actuellement, a poursuivi M. Stefanović, l’aviation de combat serbe repose sur trois types d’appareils, dont quatorze MiG-29, qui ont désormais une capacité limitée de frappe au sol, les avions d’attaque [et de reconnaissance] Soko J-22 Orao [ou « Aigle »] et les appareils d’entraînement Soko G-4 « Super Galeb » susceptibles d’assurer d’autres missions comme la police du ciel. « Les ressources de notre force aérienne seront épuisées au cours des dix ou douze prochaines années », a-t-il dit.

D’où la quête de nouveaux avions de combat, afin d’anticiper le retrait des MiG-29. Et c’est une affaire « complexe et difficile », a fait valoir le ministre serbe. Outre l’achat des appareils, il faut aussi considérer « les pièces de rechange, les munitions, l’infrastructure aéronautique, les simulateurs, la formation des pilotes et des techniciens, le coût de la maintenance, etc », a-t-il rappelé.

« Tout est pris en compte, y compris les perspectives de modernisation dans deux, cinq, quinze et vingt ans. Tout est analysé », a insisté M. Stefanović.

Opex 360

L’US Air Force a commandé 1464 nouveaux fusils de précision à Heckler & Koch

par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

Après l’US Army et l’US Marine Corps, c’est au tour de l’US Air Force de recevoir de nouveaux fusils de précision afin de remplacer les modèles M110 SASS [Semi Automatic Sniper System] et M24 SWS [Sniper Weapon System] actuellement utilisés par les membres de ses forces de sécurité [Air Force Security Forces – AFSF] ainsi que par ses équipes de recherche et de sauvetage au combat [CSAR].

En effet, via un communiqué publié le 16 avril, l’US Air Force a indiqué que 1464 nouveaux fusils de type SMDR [Squad Designated Marksmanship Rifle] étaient en cours de livraison aux unités concernées.

Également appelée M110A1 CSASS [Compact Semi Automatic Sniper System] outre-Atlantique, cette arme a été développée par l’armurier allemand Heckler & Koch, à partir du fusil G28, qui est une évolution du HK417 adopté par certaines unités des forces françaises.

Pour rappel, version militaire du fusil semi-automatique MR308, le G28 est une arme d’un calibre de 7,62 mm x 51, dont l’efficacité est garantie jusqu’à 600 mètres. « Un tir de neutralisation précis est même possible jusqu’à 800 mètres », assure même Heckler & Koch.

Ce fusil de précision avait été retenu par l’US Army en 2016, afin de remplacer les modèles M-110 fournis par la société Knight’s Armament alors utilisés par les tireurs d’élite de ses unités d’infanterie. Des contrats d’un montant total d’un peu plus de 55 millions de dollars avaient été notifiés à Heckler & Koch en 2019 et en 2020 pour pour la livraison de 5851 exemplaires. L’US Marine Corps, qui cherchait une arme à la fois plus précise et légère, fit le même choix.

France24 - Monde

Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi

Publié le : 08/04/2022 - 17:59

Guillaume GRALLET Suivre Guillaume GRALLET Suivre

Tesla, Space X, SolarCity, OpenAI, Hyperloop... : on ne compte plus les chantiers qui mobilisent déjà Elon Musk. Pourtant, ce touche-à-tout a décidé de partir à l'assaut de Twitter. Pour quoi faire ?

Né il y a cinquante ans en Afrique du Sud, naturalisé canadien avant de devenir américain, le passionné de physique Elon Musk a récemment fait parler de lui en facilitant l'accès à Internet des foyers ukrainiens. L'homme qui a reçu en Californie le Premier ministre indien Narendra Modi et défié en duel Vladimir Poutine a aussi un avis bien tranché sur la liberté d'expression. Décryptage des intentions de celui qui vient de devenir administrateur de Twitter.

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L'Humanité

Procès du 13 novembre. François Hollande, un "témoin normal" à la barre

Actu

Entendu comme témoin, l’ancien chef de l’État François Hollande a défendu son action et nié tout dysfonctionnement des services de renseignement. Contrant aussi la propagande des terroristes : « Ils nous ont frappés non pas pour ce que nous avons fait, mais pour ce que nous sommes ».

Alexandre Fache

Ni la police ni les organisateurs n’ont livré leurs estimations, mais un rapide coup d’œil à la salle du tribunal, pleine à craquer, comme rarement depuis le début de ce procès, le 8 septembre, suffisait à se rendre compte de l’audience exceptionnelle (en termes d’affluence) qui s’est tenue, mercredi 10 novembre, devant la cour d’assises spéciale, chargée de juger vingt personnes pour leur participation aux attentats du 13 novembre 2015. Sur tous les bancs, ceux des parties civiles, des avocats et surtout des journalistes, il y avait foule pour entendre le témoignage de l’ancien président de la République François Hollande. Guère de révélations à attendre de l’exercice pourtant, l’ex-chef de l’État s’étant déjà exprimé à plusieurs reprises sur cette « soirée funeste », sur les décisions qu’il avait été amené à prendre en ce 13 novembre, comme sur celles qui ont précédé ou suivi ces attentats.

Tous nos articles sur le procès des attentats du 13 novembre 2015 à retrouver ici !

En défense, plusieurs robes noires ont d’ailleurs commencé par contester la légitimité et l’intérêt d’une telle audition, comme celles, à venir la semaine prochaine, de plusieurs sociologues ou spécialistes de l’islam politique, parmi lesquels Gilles Kepel, Hugo Micheron ou Mohamed Sifaoui. «  Que peuvent nous dire MM. Hollande ou Kepel sur les faits reprochés aux accusés ? » interroge ainsi Me Martin Mechin, avocat d’un des accusés, Ali El Haddad Asufi. Sous-entendu, rien. « On va nous parler de témoins de contexte, mais ce genre de dispositif n’est prévu que dans le cadre de procès pour crime contre l’humanité ou génocide, avec des faits anciens, jugés par des jurés populaires. Pas quand une cour d’assises spéciale est mobilisée », appuie sa consœur Me Ménya Arab-Tigrine. Las, après deux heures de débat, et une longue suspension, le président Jean-Louis Périès rejetait les requêtes déposées par plusieurs avocats et donnait le feu vert au témoignage de l’ancien président.

Une réponse aux revendications formulées par les terroristes du Bataclan

Costume gris, teint hâlé, François Hollande s’est donc avancé à la barre, muni d’un petit dossier avec quelques notes. « Je suis là à la demande d’une association de victimes (Life for Paris – NDLR). Je dois ce témoignage aux victimes, à celles qui ont survécu, et qui cherchent des explications », a-t-il d’abord indiqué, précisant qu’il entendait aussi « justifier l’engagement de la France contre le djihadisme islamique ». Dans son propos liminaire, l’ancien président a insisté sur un point central selon lui : «  L’ État islamique nous a frappés non pas pour ce que nous avons fait, mais pour ce que nous sommes. Non pas pour nos modes d'action à l’étranger, mais pour nos modes de vie ici même.  »

On nous a fait la guerre, et nous avons répondu. François Hollande

Une façon de répondre directement aux revendications formulées par les terroristes du Bataclan, dont les mots, incriminant l’ancien chef de l’État et l’action de la France en Syrie, avaient été diffusés lors d’une audience précédente, via la bande audio récupérée dans la salle de concert. « Vous ne pouvez vous en prendre qu’à votre président François Hollande », entendait-on. Une justification reprise par Salah Abdeslam, au sixième jour du procès : « François Hollande savait les risques qu’il prenait en attaquant l’État islamique en Syrie », avait lancé le seul survivant des commandos du 13 novembre.

Pour appuyer son propos, l’ancien président a évoqué la constitution, dès juin 2014, d’une « cellule » chargée de préparer des attentats en Europe, avant même les premiers bombardements menés en Syrie par le France, « le 27 septembre 2015 ». « On nous a fait la guerre, et nous avons répondu », a résumé François Hollande, estimant que les messages de revendication des terroristes relevaient d’abord de la propagande de Daech, d’une sorte de « formule apprise, de refrain, de signature réclamée par les commanditaires ».

Ce que savait François Hollande de la « menace terroriste »

Sur le fond, le témoin unique de cette audience a aussi tenu à défendre son action, comme celle des services de renseignement français. « Je le dis ici devant cette cour, et devant les parties civiles qui souffrent : je prendrai exactement les mêmes décisions (si c’était à refaire) » Ou encore : « Il y a forcément un échec quand il y a un attentat. Mais combien sont déjoués ? On n’en parle jamais. (…) J’étais exigeant avec la DGSE, comme la DGSI. Ça ne suffira peut-être pas aux victimes. Mais je peux dire qu’ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient. »

Nous connaissions les individus, mais nous ne pouvions imaginer qu’ils étaient déjà en train d’agir . François Hollande

À plusieurs reprises, des avocats des parties civiles interrogent l’ex-président sur ce qu’il savait de la « menace terroriste », sur les changements opérés après les attentats de janvier 2015, la coopération entre les pays (Belgique, Turquie…) ou telle ou telle alerte qui aurait été minorée. Toujours en contrôle et sans se départir de son humour, François Hollande écarte un à un les obstacles, en diplomate aguerri. « On a fait tout ce qu’on a pu, y compris frapper (ceux qui nous menaçaient) en Syrie. Mais nous n’avions pas l’information décisive qui nous aurait permis d’éviter les attentats du 13 novembre. Nous connaissions les individus, mais nous ne pouvions imaginer qu’ils étaient déjà en train d’agir », a assuré l’ancien président.

À l’issue de plus de quatre heures de déposition, François Hollande a dit « espérer » que notre pays n’ait « plus à revivre un procès de cette importance, avec autant de parties civiles ». « Mais nous aurons à faire face à d’autres attentats, c’est sûr. On n’en a pas fini avec le terrorisme islamiste. J’espère que la démocratie saura trouver des réponses. Et ici, la première d’entre elles, c’est celle du droit. »

Mon audience La chronique du procès des attentats du 13 novembre 2015

Juger, c’est aussi essayer de comprendre

Stéphane Toutlouyan, 54 ans, ex-otage du Bataclan

Il y a quinze jours, François Hollande a souhaité dîner avec nous, les ex-otages du Bataclan. Il voulait savoir ce que les parties civiles attendaient de son témoignage au procès. Nous avons accepté ce dîner, bien sûr, et lui avons conseillé aussi de contacter le président de Life for Paris, pour avoir une vision plus large de ces attentes, car nous ne représentons pas toutes les victimes dans ce procès. Surtout, nous lui avons expliqué qu’on souhaitait qu’il explique le contexte des attentats. Il y a eu un très intéressant débat sur ce sujet à l’audience, avant la déposition de l’ex-président : qui sont les témoins légitimes à s’exprimer devant une cour d’assises jugeant ce type de faits terroristes ? Un ancien chef d’État, des sociologues le sont-ils ? Pour nous, la réponse est clairement oui. Il y a peu de doutes sur le fait que les accusés présents dans le box seront reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés et la peine exacte qui leur sera infligée nous importe peu.

En revanche, comprendre ce qui a pu amener des jeunes, petits délinquants ou pas, à se faire exploser dans les rues de Paris ou de Saint-Denis, et à tuer des centaines de personnes, nous paraît essentiel. « Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser », avait estimé Manuel Valls en janvier 2016, lors de l’hommage aux victimes de l’Hyper Cacher. Je ne le crois pas. Essayer de comprendre me paraît capital pour éviter de nouveaux attentats demain. Pour guider les responsables politiques aujourd’hui dans leurs décisions. Bien sûr, ce n’est pas l’objectif de ce procès, juridiquement parlant, et la défense a beau jeu de le rappeler. Mais c’est notre préoccupation, à nous, victimes.

À titre personnel, c’est même ce qui m’intéresse le plus, et j’aurais souhaité que les sociologues cités par la défense, dont on dit qu’ils défendent l’idée d’une « islamisation de la radicalité », par opposition à ceux, menés par Gilles Kepel, qui parlent de « radicalisation de l’islam », aient accepté de venir témoigner à la barre. Ce débat intellectuel est extrêmement enrichissant et permet de s’attaquer aux racines, à la genèse de ces attentats. Peut-être l’effleurera-t-on, aussi, quand la cour questionnera les accusés sur leur engagement religieux et sur ce qui les a poussés à rejoindre l’« État islamique ». À ce titre, j’espère qu’on n’en restera pas aux seuls accusés, mais qu’on s’interrogera aussi sur qui les a manipulés, individus comme États. Quel a été le rôle de la Turquie, du Qatar, par exemple, dans l’extension du djihadisme islamique ? S’en tenir aux seuls exécutants reviendrait à se cacher une bonne partie de la réalité. 

procès attentats 13 novembre 2015François Hollande
France24 - Monde

Cyclisme : le Néerlandais Dylan van Baarle remporte le Paris-Roubaix

Publié le : 17/04/2022 - 17:19

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Le coureur de l’équipe Ineos Grenadiers, Dylan van Baarle, s’est adjugé, dimanche, la reine des classiques, Paris-Roubaix, après une attaque portée à 19 kilomètres de l'arrivée.

Le Néerlandais Dylan van Baarle a remporté, dimanche 17 avril, la 119e édition de Paris-Roubaix. Il a ainsi donné à l'équipe Ineos, la plus riche du peloton, le premier succès de son histoire dans la "reine des classiques".

C'est la première fois que le Néerlandais, âgé de 29 ans, s'impose dans une très grande course. Deuxième du championnat du monde l'an passé, il s'était classé deuxième du Tour des Flandres au début du mois.

Van Baarle a battu de près de deux minutes un petit groupe réglé par le champion de Belgique Wout van Aert après 257 kilomètres d'une course menée tambour battant.

Une attaque à 19 km de l'arrivée

L'équipe Ineos est passée à l'offensive à... 210 kilomètres de l'arrivée avec l'aide des Quick-Step. Le peloton des favoris (van der Poel, Küng) a été contraint à une poursuite de 105 kilomètres pour rentrer avant Haveluy.

À l'avant, le Slovène Matej Mohoric, le vainqueur du dernier Milan-Sanremo, a animé une échappée formée avant la Trouée d'Arenberg, à 111 kilomètres du vélodrome.

Mohoric, retardé un temps par un changement de vélo, a vu revenir ensuite un groupe réduit de favoris avant de repartir de l'avant, au seuil des 30 derniers kilomètres, avec le Belge Yves Lampaert. 

Derrière eux, van Baarle a réagi avant de se détacher sur les pavés de Camphin, à l'entrée des 20 kilomètres, et se diriger vers le 7e succès néerlandais de l'histoire, huit ans après Niki Terpstra.

Avec AFP

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Opex 360

Le nombre d’aéronefs militaires chinois interceptés par la force aérienne japonaise a bondi de 60% en un an

par Laurent Lagneau · 18 avril 2022

En 2021, la Chine a significativement accentué sa pression militaire sur Taïwan, avec 969 incursions d’aéronefs [chasseurs, bombardiers, avions de renseignement, etc] dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de l’île considérée comme « rebelle » à Pékin. Une telle activité n’avait plus été vue depuis la crise du détroit de Taïwan, en 1995-96.

Dans le même temps, le Japon a également constater une intensification de l’activité militaire chinoise dans ses environs. En effet, le 15 avril, le ministère japonais de la Défense a fait état de 722 décollages sur alerte [alpha scramble] de ses avions de combat pour intercepter des aéronefs de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] s’approchant de l’archipel. Soit 264 de plus par rapport au précédent exercice [avec 458 interceptions].

Les types d’aéronefs chinois interceptés n’ont pas été précisés. Cependant, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a indiqué que Pékin avait « intensifié ses vols de collecte de renseignements », en laissant entendre que des drones avaient été utilisés à cette fin.

Outre l’activité chinoise, les forces d’autodéfense japonaises doivent également composer avec celle de la Russie, comme en témoigne le tir de missiles de croisière Kalibr par les sous-marins « Petropavlovsk-Kamchatsky » et « Volkhov », la semaine passée, en mer du Japon. Durant l’exercice 2021, les avions de combat japonais ont dû décoller à 266 reprises pour intercepter des aéronefs russes. Soit 8 de plus par rapport au précédent.

D’après M. Kishi, et malgré son invasion de l’Ukraine, la Russie maintient une activité militaire intense aux abords du Japon. Pour rappel, les deux pays n’ont jamais signé de traité de paix depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et ont un différend territorial au sujet des îles Kouriles. En outre, Moscou et Pékin organisent régulièrement des exercices militaires conjoints dans les environs de l’archipel, comme en octobre 2021, quand une importante formation navale sino-russe en fit le tour…

Quoi qu’il en soit, et au total, la force aérienne japonaise a intercepté 1008 aéronefs durant le dernier exercice, contre 725 un an plus tôt. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2016, année au cours de laquelle un « record » avait été établi, avec 1168 interceptions.

Probablement que les chiffres de 2021 auraient été plus élevés si de nouvelles règles n’étaient pas entrées en vigueur l’an passé. En effet, étant donné qu’une telle activité aérienne consomme le potentiel des avions de combat japonais – notamment celui des F-15J – Tokyo avait décidé qu’il ne serait plus question d’intercepter tous les aéronefs évoluant dans son ADIZ mais seulement ceux susceptibles de violer son espace aérien ou volant à proximité des passages « stratégiques » [comme les détroits de Miyako et de Tsushima] et de l’archipel Senkaku [convoité par la Chine, ndlr].

L’agence Kyodo News avait expliqué, à l’époque, qu’il s’agissait de « de réduire la charge des pilotes et des F-15J » ainsi que de « trouver des marges de manoeuvre pour la mise en service des F-35A ».

Photo : Par Hunini — CC BY-SA 4.0

Le Monde

Dans les cabinets de conseil, des « armées de clones » issus des grandes écoles

Les plus prestigieux recrutent l’essentiel de leurs troupes dans une poignée d’établissements sélectifs, où les étudiants viennent avant tout de milieux très aisés. Un entre-soi qui peut conduire à une certaine déconnexion.

C’est comme si l’exercice du « portrait-robot » avait été fait pour eux. Des diplômés bien nés et issus d’une même poignée restreinte de grandes écoles parisiennes : il y a souvent un goût de déjà-vu dans le profil des recrues des cabinets de conseil, ces machines d’influence exposées sur le devant de la scène médiatique ces dernières semaines.

Les cabinets de conseil ont été les invités surprises de la campagne présidentielle, avec un enjeu connu dans un cercle d’initiés mais peu du grand public : leur poids grandissant dans la conduite des affaires publiques. Déjà omniprésents dans les hautes sphères dirigeantes du secteur privé, les consultants ont vu leurs contrats conclus avec l’Etat « plus que doubler » entre 2018 et 2021, révélait ainsi en mars le rapport d’une commission sénatoriale.

Leurs noms ont jailli dans le débat public : McKinsey – sous le coup de l’ouverture d’une enquête préliminaire du Parquet national financier pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » –, Boston Consulting Group (BCG), EY, Accenture, PwC… Des cabinets pour la plupart internationaux qui, à Paris, ont l’oreille des leaders du CAC 40 et ont eu notamment une influence importante dans la gestion de la crise sanitaire. Pour les jeunes diplômés, des espaces prestigieux et stimulants, autant que des rampes de lancement ; depuis des années, l’insertion en cabinet de conseil est l’un des débouchés naturels des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs, au sein desquelles ces entreprises recrutent des cohortes entières tous les ans.

Et, malgré la concurrence d’une « tentation start-up » qui a point au début des années 2010, leur attractivité ne se dément pas : 24 % des diplômés d’écoles d’ingénieurs et 20 % de ceux d’écoles de commerce se dirigent vers ce secteur, selon l’enquête de 2021 de la Conférence des grandes écoles. « Plus de la moitié de nos étudiants placent le conseil en stratégie, qui a su se positionner sur les enjeux recherchés des technologies et du développement durable, comme leur secteur d’activité favori », souligne Emilie Autissier, responsable carrière à HEC, où un tiers des diplômés s’insèrent dans le consulting.

Cinquante ans après son ouverture aux femmes, Polytechnique reste un bastion masculin

D’autant que le marché du conseil est en pleine croissance : en France, il a doublé de taille en dix ans. « Nous faisons face à un monde de changements et d’incertitudes, avec des besoins de conseil en hausse. On surfe sur cette vague et on a recruté, en 2021 et 2022, des contingents record », explique Camille Egloff, DRH du cabinet BCG, qui refuse néanmoins de communiquer le nombre de recrutés – une « culture de la discrétion » également partagée par son concurrent, le cabinet américain Bain. Ce dernier avance toutefois un tiers de recrutements supplémentaires à Paris en 2021 par rapport à 2018-2019 et un volume de candidats jamais vu, avec 6 000 candidatures annuelles, contre 4 000 auparavant.

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New York Times - World

South Africa Live Updates: President Declares a State of Disaster After Flooding

Nearly 4,000 homes have been destroyed and more than twice as many damaged in the Durban area after a week of punishing rains and mudslides. The death toll is now 448, with about four dozen people unaccounted for.

Here’s what you need to know:

‘We are a nation united in our grief,’ South Africa’s president says.

The deadly flooding in South Africa exposes a housing crisis.

Wading through mud and debris, rescue workers search for victims of flooding.

The country’s leader attributes the flooding to climate change.

‘I ran to warn them about the rising water, but I was too late.’ A family searches for loved ones.

‘We are a nation united in our grief,’ South Africa’s president says.

DURBAN, South Africa — The rain has stopped in Durban. The sun has risen and clouds have lifted from the lush green hills.

But people here are only just beginning to process the complete devastation around them.

A week after pounding rain in this coastal region caused one of the deadliest natural disasters in South Africa’s history, the government on Tuesday was plotting an arduous road ahead of cleanup and rebuilding, while still trying to recover dozens of bodies believed to have been buried under mud or washed-out to sea.

President Cyril Ramaphosa on Monday evening declared a national state of disaster, almost a week to the day after the Durban area was overwhelmed by flooding and mudslides that have killed a confirmed 448 people. About four dozen people remain unaccounted for, Mr. Ramaphosa said in an address to the nation, and more than 40,000 have been displaced from their homes. Nearly 4,000 homes have been completely destroyed and more than 8,300 have sustained at least some damage, the president said.

“Tonight, we are a nation united in our grief,” Mr. Ramaphosa said.

This was the latest disaster in a string of powerful storms across southern and eastern Africa that have claimed hundreds of lives and razed communities already struggling with poverty. For many, it has underscored the increasing toll of climate change, especially for the most socioeconomically vulnerable, and amplified the need for a more aggressive government response in South Africa and elsewhere to stem the rising number of weather-related fatalities.

“Very often, not just in South Africa, but in many other developing countries as well, there simply isn’t the money, there’s not the expertise and there isn’t the government will to invest properly in protecting the poorest in society,” said Jasper Knight, a professor of physical geography at the University of the Witwatersrand in Johannesburg.

Much of the death and destruction occurred in settlements of flimsy shacks constructed by people who could not otherwise afford stable housing. Some took place in communities of small, cube-like homes that sit in valleys near rivers or cling to hillsides.

Throughout eThekwini, the municipality that includes Durban and many surrounding suburbs, apocalyptic scenes were on display.

In the township of Inanda, north of Durban, a bend in a road came to an abrupt end where a bridge had collapsed, leaving a gap about half the size of a football field with a drop-off of hundreds of feet.

Beyond finding those who are still missing, Mr. Ramaphosa said the most urgent matters include providing water, food and shelter to people in badly damaged communities; restoring access to the Port of Durban, one of the busiest in Africa, handling 13,000 heavy vehicles per day; and repairing the more than 600 schools that have been damaged.

Officials of the province, KwaZulu-Natal, were expected to deploy 25 water tankers to various communities on Tuesday to provide water for the residents there.

This was the third major flooding in the region in the past five years, and the president suggested that it was time to be more strategic about rebuilding.

“We need to increase our investment in climate adaptation measures to better safeguard communities against the effects of climate change,” he said.

John Eligon

The deadly flooding in South Africa exposes a housing crisis.

JOHANNESBURG — The floods in Durban are one of South Africa’s deadliest natural disasters, but part of the reason so many people died is man-made: the country’s failure to deal with a longstanding housing crisis.

Millions of South Africans — in a nation where the unemployment rate is more than 35 percent — cannot afford stable, permanent homes. So many end up building tin shacks wherever they can find land, often in the least-desirable locations, creating what are known here as informal settlements.

In the case of Durban and the surrounding area, those locations are often in low-lying valleys next to rivers or on steep, slippery slopes — among the most dangerous places to be when severe rain storms strike, as was the case a week ago.

After a week of punishing rain, mudslides and flooding flattened hundreds of those shacks in Durban. South Africa’s President, Cyril Ramaphosa, said informal settlements were particularly affected by the extreme weather. Nearly 4,000 homes were destroyed, many of them in informal settlements.

Informal settlements are in many ways a legacy of apartheid. During that time, South Africa’s Black majority was relegated to live in certain far-off places. Once the racist system ended, Black residents could at last move freely around their country’s cities.

Yet many struggled to find places to settle in cities that were built to deliberately keep them out. So in the years after apartheid, as millions of people across South Africa left impoverished rural areas to live and work in cities, they were unable to find suitable housing. Instead, they settled in tin shacks, which mushroomed in many of the country’s cities.

To try to account for the lack of affordable housing, South Africa’s government has built more than three million free houses since the end of apartheid, according to a government report. But even that has not kept up with demand. Over the years, even more shacks have sprung up in more cities, creating a housing crisis with a backlog of more than two million households who seek shelter.

“There was a change in terms of law that people can live wherever they want to live, but the difficulty is that there wasn’t an economic policy to match that,” said Edward Molopi, a researcher at the Socio-Economic Rights Institute of South Africa.

And the free matchbox houses built as part of South Africa’s national housing scheme are also beset by the same challenges of apartheid-era spatial planning and limited budgets. These homes are built far from city centers, where land is cheaper but jobs are scarce. Hospitals and schools are built years later.

Many who have been able to obtain free housing choose instead to return to shack homes because they are closer to cities and jobs, trading improved living conditions for economic opportunity, Mr. Molopi said.

“The idea was basically the very same apartheid pattern of thinking that poor Black South Africans do not deserve to be nearby cities,” said Sbu Zikode, one of the leaders of Abahlali baseMjondolo, a shack dwellers movement.

Across the country, 11.8 percent of South African households live in these informal dwellings, according to Statistics South Africa, a government agency.

President Ramaphosa, in addressing the nation on Monday night, acknowledged that the government needed to be more deliberate about where it placed housing.

Rebuilding from the floods, he said, “will also involve the construction of houses in suitably-located areas and measures to protect the residents of these areas from such adverse weather events in the future.”

— Lynsey Chutel

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Wading through mud and debris, rescue workers search for victims of flooding.

INANDA, South Africa — They slipped on wet suits, life vests and helmets as they braced for a grim ritual that continues days after deadly flooding.

The more than a dozen recovery workers then waded across a brown river of thigh-high water. They rounded a bend past a waterfall and trudged down a steep path through thick trees before reconnecting with the Mzinyati River at the bottom of a valley.

They were in search of six family members from the Inanda township who were believed to have perished in the devastating flooding that struck the Durban area last week. The bodies of four other members of the same family have been recovered.

On Tuesday, a week after the worst of the rain and flooding swept through this hilly region on South Africa’s east coast, hundreds of aid workers and volunteers continued the difficult task of wading through thick mud, bumpy river banks and rubble from destroyed homes to try to find the dozens of people still believed to be missing. Nearly 450 people already have been confirmed dead in one of the worst natural disasters to strike South Africa.

“We get a lot of floods, we get a death toll, but not as high as this one,” said Colin Deiner, the head of disaster management and fire rescue services in Western Cape Province, who was deployed to this area to help manage a team of rescue workers.

Mr. Deiner is overseeing firefighters from his city, Cape Town; members of a humanitarian nonprofit, Gift of Givers and Search; and Rescue South Africa, another nonprofit. Meeting at a small airstrip north of the city of Durban every morning, the volunteers from all across the country gather to get their search assignments. Teams of volunteers then go out in convoys with the South African police to look for victims of the flooding.

Ian Austin, a volunteer with the organization, was part of the crew that went to search the Mzinyati River. He has worked emergency medical services since 2007 and started volunteering in rescue in 2019. Mr. Austin, 30, has found a couple of bodies since coming to search in Durban last week, he said.

“This is probably one of the worst things I’ve seen,” he said. “Just the large scale of the devastation.”

The river valley that Mr. Austin and other crew members were searching on Tuesday afternoon had been searched several times before. Teams have been making their way down the river, believing that the family, whose house was swept away, may have been carried down this far.

About an hour into Tuesday’s search, the team found a body. A military helicopter descended into the valley to collect the remains, which were loaded into a royal blue bag and handed over to police in a field of grass and dirt next to the river.

Emergency workers opened the bag to reveal a young girl, probably less than 10 years old, dressed only in a pink shirt. Officials will now begin trying to identify her and find her family members.

After the workers zipped up the bag, Albert Powrie, a medical officer with the Cape Town Fire Department who was helping to examine the body, returned to his white pickup truck. He wiped the sweat from beneath his fisherman’s hat.

“Twenty-seven years in the brigade. This is what we do,” he said. “It’s a good moment because at least one family is going to get their family member back. It’s at least going to give them closure.”

John Eligon

The country’s leader attributes the flooding to climate change.

JOHANNESBURG — In the aftermath of catastrophic floods in South Africa that have left more than 440 people dead and thousands displaced, government officials and environmental activists have blamed disruptive weather patterns for one of the worst natural disasters the country has experienced in decades.

“These floods are a tragic reminder of the increasing frequency of extreme weather conditions as a result of climate change,” President Cyril Ramaphosa said in a televised address on Monday.

While announcing a national disaster recovery plan for the devastated area, South Africa’s president also pledged to reduce emissions and invest in climate adaptation measures to better protect vulnerable areas.

Still, activists criticized the South African government for its slow adaptation despite its own ambitious plans. In 2019, after flash floods and mudslides left more than 70 people dead in the same region, the city of Durban introduced a climate action plan. Activists say the plan has done little to address the coastal city’s immediate challenges.

“Mere disaster relief measures are just piecemeal and reactive. They will not work,” the Climate Justice Charter Movement, an umbrella organization of climate change campaigners in South Africa, said in a statement.

In one of the world’s most unequal countries, addressing climate change would take more than early warning systems and improved infrastructure,” said Gina Ziervogel, an associate professor at the University of Cape Town’s environmental department.

“It also requires addressing inequality and capacity more broadly to deal better with multiple shocks,” she said.

In just about two days, Durban and surrounding areas experienced the equivalent of a month’s rainfall, scientists at the University of Cape Town said. While heavy rains are common during this time of year, Durban is one of several cities on Africa’s southeast coast that has seen an increase in rainfall that some scientists attribute to climate change.

It was the latest storm in a season that has left a trail of devastation across several southern African nations. The island nation of Madagascar has been hit by a cyclone and four tropical storms that left at least 178 people dead during February and March.

But the storms, originating in the southern Indian Ocean, pummeled the mainland as well. Thousands were displaced along Mozambique’s coastline, with flooding reaching as far inland as landlocked Malawi and Zimbabwe. South Africa’s eastern KwaZulu-Natal Province also saw heavy rain and flooding in February.

A study by World Weather Attribution, an initiative that specializes in pinpointing the links between climate change and individual weather events, looked at rainfall levels during Cyclone Batsirai and Tropical Storm Ana in January and February and found that “climate change is elevating risk in places where tropical cyclones are already affecting agriculture, infrastructure, livelihoods and lives.”

— Lynsey Chutel

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‘I ran to warn them about the rising water, but I was too late.’ A family searches for loved ones.

DURBAN, South Africa — As the sun set on a misty Monday evening, Phumla Ngaleka wrapped herself in a heavy salmon-colored blanket as she stood on a dirt mound, staring, her eyes glistening with tears, at the remnants of her mother’s house north of Durban — a few cement bricks stacked about a foot high.

Somewhere beneath the orange-ish mud, the scattered furniture and the tin sheets, lay her mother, brother and two nieces. Eight days earlier, the home where they were sleeping was washed away in the dark of night by heavy rains and roiling floods that battered the coast of KwaZulu-Natal Province. Ms. Ngaleka, 36, could barely speak as she waited for someone — anyone — to recover the bodies of her loved ones. Her pain was raw and real.

“We need closure so that we can know peace and they can rest peacefully,” she said, her voice slightly above a whisper. “We need help.”

Dozens of families across one of South Africa’s largest metropolitan areas were battling through similar anguish.

Ms. Ngaleka had come to her mother’s home township, Inanda, from her home in the Eastern Cape Province.Her aunt, Nomvula Zeka, 46, witnessed the horror from her home across a narrow pathway from the one occupied by Ms. Ngaleka’s mother, Nomcoseleli Ngaleka.

Ms. Zeka described hearing a loud sound like an explosion as the nearby Nhlungwane River burst its banks and washed away a large section of the road high above the cluster of modest homes. After a neighbor woke her up, she rushed outside to warn her family. But she was stopped by water coming up past her waist in the pitch black of night.

“I ran to warn them about the rising water, but I was too late,” she said. “It was dark, and the water was loud.”

Ms. Zeka said she heard Nomcoseleli’s son, Bulelani Ngaleka, calling out from the house for help, asking what they could do. But it was too late. The floods quickly swooshed in and washed the house away.

Now only a heap of mud, broken trees, mattresses and other furniture remain of the home where the victims include Asikelelwe Ngaleka, 11, and Yamkela Mjeje, 13. Next to that rubble, all that remains of another home is the pale yellow entryway, with the house number — 5285 — and “Girls Power” painted next to the front door in black.

Relatives have been arriving from all over the country to join the recovery efforts. They dig through the mud with shovels and wade through the river. Ms. Zeka has been searching local mortuaries.

As a light rain came from the sky on Monday evening, Ms. Zeka felt shaken.

“I’m terrified of the rain,” she said. “I wasn’t before, but now I’ve seen what it can do.”

Khulekani Ndebele, a community leader, said he felt as though the people of that area had been forgotten.

“We flagged down the police, and they said there’s nothing they can do to help us,” Mr. Ndebele said. “They need special machinery to look for the bodies under the mud.”

— Zanele Mji

Rebuilding the flood-hit city of Durban will cost untold millions, and require trust.

JOHANNESBURG — The city of Durban has begun rebuilding after what South African officials described as the most devastating floods in living memory. Yet, hundreds of residents displaced by floods from earlier years are still languishing in transit camps, or semi-permanent housing scattered around the city.

Nearly 4,000 homes were completely destroyed after torrential rains caused flash flooding and landslides last week that have killed more than 440 people. President Cyril Ramaphosa said on Monday that more than 8,300 other homes had sustained at least some damage. Those sheltering in church halls and classrooms will be relocated to transit camps as the government rebuilds their homes, officials said.

It is too soon to know the cost of rebuilding the homes and the infrastructure, the officials added, but they expect it to run into the millions of dollars. While modest, prefabricated homes are being erected in these new camps for those displaced by the floods, the residents of Durban’s 21 existing transit camps are increasingly frustrated. Some have been living in these communities since 2009, when their tin-shack homes made way for stadiums and refurbishments for the 2010 FIFA World Cup, held in South Africa. Others began living in the camps when Durban was hit by flooding in 2017 and 2019.

Some are still living in tents, waiting for government promises of relief aid that never materialized, said Sibusiso Zikode, a housing activist and one of the leaders of Abahlali baseMjondolo, a shack dwellers movement concentrated in KwaZulu-Natal, the province where the rains and flooding occurred.

“Those people were never attended to. They remain destitute,” said Mr. Zikode. This latest disaster has not only brought repeated material losses for these victims, it has renewed the trauma of displacement, he said.

When the new settlements are built, they must be erected on ground that is not vulnerable to flooding, officials have said. Informal settlements, as shack communities are called in South Africa, are often erected on land that is open, accessible and vulnerable to disaster, like low-lying areas or on riverbanks.

As housing officials scout for land, they will have to compete with industry, said a spokesman for housing. Durban, which is on South Africa’s east coast and home to one of the continent’s largest harbors, also suffered significant industrial losses. Reopening the port is a priority. In a country where more than a third of the population is unemployed, the officials also have to find land that is affordable, near amenities like hospitals and close to job opportunities.

The government is also trying to be more efficient than in the past. Rebuilding after the 2017 floods was slowed by a complicated process for awarding government contracts, said Mr. Baloyi. Designed to empower Black-owned businesses and create transparency in public contracts, the process has been troubled by corruption in Durban and throughout the nation.

This time around, South African officials hope that President Ramaphosa’s Monday declaration of a national state of disaster will speed up the recovery. The government has introduced a voucher system that allows flooding victims to buy their own building materials and reduce reliance on the government.

“That will make them go back home sooner than if we have to wait for government to repair every home,” said Nkosazana Dlamini-Zuma, who leads the ministry coordinating the disaster relief.

— Lynsey Chutel

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Relief trickles in to the flood-ravaged areas.

JOHANNESBURG — Officials descended on the city of Durban and its surrounding townships on Tuesday to survey the damage and begin organizing relief efforts.

Provincial leaders met with teams of rescue workers at an airport that has become a coordination point for rescue efforts. Snacks and energy drinks were stacked high to sustain the rescue workers from around the country who have been searching for flood victims for more than a week. Ten-thousand troops from the South African National Defense Force have also been deployed.

Search-and-rescue teams recovered five more bodies on Tuesday,said Sihle Ziklalala, the premier of the KwaZulu-Natal province, where punishing rains led to flooding and mudslides last week. Officials also held a moment of silence for a police diver who drowned alongside her service dog while searching for three victims in the Msunduzi River.

Elsewhere in Durban, education officials delivered mobile classrooms to some of the more than 600 damaged schools. Even as floodwaters recede, relief workers cannot reach more than a dozen schools.

Others delivered water tanks to homes that have been without running water for days. Government teams worked alongside charity groups and volunteers to distribute food and clothes to hundreds of people who have been displaced or affected by the flooding.

Diplomats from the United Arab Emirates, Qatar, Algeria, Japan and other nations have offered aid, said Nkosazana Dlamini-Zuma, who leads the ministry coordinating disaster relief.

“We have not necessarily received the support yet, but they’ve requested to know what is needed,” she said in a televised briefing.

— Lynsey Chutel

Le Monde

Guerre en Ukraine : l’implacable avancée de l’armée russe dans le Donbass

Emmanuel Grynszpan (Sviatohirsk, Iatskivka (Ukraine) envoyé spécial)

Publié aujourd’hui à 11h06, mis à jour à 12h08

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ReportageMalgré l’intensification des frappes sur les villages de cette région dans l’est de l’Ukraine, des habitants, pour l’essentiel des personnes âgées, demeurent sur place, privés d’eau, de gaz et d’électricité.

La mâchoire russe se referme sur le Donbass et déploie sa puissance de feu sur des dizaines de villages au nord du Donbass. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, l’a confirmé lundi 18 avril : « Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass. Une très grande partie de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive », a-t-il assuré dans un discours retransmis sur Telegram. « La deuxième phase de la guerre a commencé », a aussi déclaré son chef de cabinet, Andriy Yermak. Une intensification des attaques également confirmée par la Russie, qui a affirmé, mardi, avoir mené des dizaines de frappes durant la nuit.

Guerre en Ukraine : les Etats-Unis et leurs alliés veulent « accentuer la pression sur le Kremlin » avec de nouvelles sanctions

Dans les villages de la région au cœur de l’offensive russe, des habitants font pourtant le choix de rester sur place, comme sidérés par ce spectacle terrifiant. A Iatskivka, rue de la Paix, un couple de personnes âgées, assises sur un banc, regardent démarrer en trombe une voiture filant vers la sortie du village, en direction opposée des positions russes avancées. En cette fin d’après-midi dominicale, de la splendide et apaisante pinède enveloppant le village, une série de terribles détonations retentit, assourdissante et menaçante. Dissimulée dans les bois à une distance indéterminée, l’artillerie ukrainienne se déchaîne contre l’envahisseur russe, descendant de la région de Kharkiv pour entrer dans le Donbass. En toute logique, la réplique de l’artillerie russe ne tarde pas.

Le couple reste figé sur son banc. Aucune expression n’est lisible sur les visages, aucune émotion dans leurs regards vides, fixés sur la rue, qui descend en pente très douce et enjambe une voie unique de chemin de fer. A partir de cet endroit, la rue de la Paix devient la rue de la Liberté, et mène vers une retenue d’eau sur la rivière Oskil. L’autre rive, à 3 kilomètres, est déjà occupée par l’armée russe.

Des deux côtés de la rue règne un spectacle de désolation. La zone est régulièrement bombardée depuis un mois. Toutes les maisons semblent inhabitables : éventrées, effondrées, quand elles ne sont pas réduites à des tas de briques. La voie de chemin de fer est sectionnée par un cratère, et les deux rails se tordent vers le ciel.

« Il me restait deux ans jusqu’à la retraite, sanglote Lioudmila en regardant la cabine commandant le passage à niveau, démolie par le souffle de l’explosion. Vingt-huit ans que je travaille pour les chemins de fer. Il y a toujours eu des trains russes passant ici, encore il y a deux mois… » Sa maison, en contrebas de la voie ferrée, n’a plus de charpente. « Deux missiles sont tombés ici la nuit dernière. Nous dormions dans la cave, comme toutes les nuits depuis le début de la guerre », poursuit Lioudmila. Partir est hors de question : « Mon chien et mes chats… je ne peux pas les abandonner. Et je n’ai que mon potager pour survivre », gémit-elle.

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L'Humanité

Trois amis de Le Pen, trois ennemis de leur peuple

Premier plan

La démocratie, les droits des femmes, des migrants et des travailleurs sont les cibles de l’extrême droite au pouvoir. La preuve par la Hongrie, la Pologne et l’Italie.

Gaël De SantisVadim Kamenka

Ces dernières années, l’héritière Le Pen s’est employée à soigner ses relations avec le gratin de l’extrême droite européenne. Récemment encore, elle se félicitait de la victoire de Viktor Orban en Hongrie. Le premier ministre magyar entame depuis le 3 avril son cinquième mandat, le quatrième consécutif depuis 2010. Au Parlement européen, la cheffe du Rassemblement national (RN) a tenté une alliance avec les Polonais ultraconservateurs de Droit et justice (PiS). Après avoir dirigé le pays entre 2005 et 2007, ils ont reconquis une majorité à la Diète en 2015, renouvelée en 2019. Parmi les plus proches alliés du RN, on compte aussi la Ligue et Frères d’Italie, dont le poids est déterminant dans les majorités gouvernementales de ces trois dernières décennies. Qu’on se le tienne pour dit, une fois au pouvoir, l’extrême droite est difficile à déloger, malgré la dangerosité de ses politiques. État des lieux.

1. Les contre-pouvoirs mis au pas

L’extrême droite a sa conception bien à elle de la souveraineté. En Pologne et en Hongrie, le pouvoir n’appartient pas au peuple, mais au gouvernement, qui ne veut souffrir aucun contre-pouvoir. À Varsovie, l’exécutif des ultraconservateurs du PiS a remanié la Cour suprême à sa main et abaissé l’âge de départ à la retraite des juges afin de procéder à leur renouvellement anticipé. Objectif : s’assurer que les futurs magistrats lui soient favorables. Idem en Hongrie, où Viktor Orban, le premier ministre, a nommé pour neuf ans un président de la Cour suprême qui n’a pourtant aucune expérience de juge ! Cela avait suscité l’ire du Conseil national de la magistrature, qui y voyait une atteinte au principe d’indépendance de la justice.

Dans ces deux pays, un autre contre-pouvoir est attaqué : les médias. En Pologne, l’énergéticien PKN Orlen, dirigé par un membre du parti au pouvoir, contrôle déjà la distribution de la presse. En rachetant en 2020 le groupe Polska Press, il a fait main basse sur une grande partie des quotidiens locaux, des dizaines d’hebdomadaires et des centaines de sites Web. En Hongrie, les oligarques proches du parti au pouvoir ont acquis une majorité de titres, l’audiovisuel public a été transformé en un véritable outil de propagande, tandis que les radios indépendantes ont perdu leur licence.

2. Une politique antisociale

Face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen prétend incarner la candidature du social. Cette ficelle, bien que grosse, a permis, après le passage austéritaire des socialistes au pouvoir en Hongrie, à Viktor Orban de revenir au poste de premier ministre en 2010. Depuis, il mène une politique au service du patronat. « Le dialogue social a pâti de l’arrivée au pouvoir du parti Fidesz », témoigne Gyorgy Karoly, responsable des relations internationales de la confédération MASZSZ. Les structures de confrontation entre patronat, syndicats et État mises en place lors de la restauration du capitalisme au début des années 1990 ont été mises de côté. Elles ne couvrent plus toute l’économie. « Il n’y a plus de lieu pour discuter des politiques sociales, des retraites, de la politique macroéconomique, déplore-t-il. Ainsi, dans le secteur privé, on ne discute que du salaire minimum et c’est le gouvernement qui décide. » Le pays, qui compte beaucoup de petites entreprises, se transforme en désert syndical. « Il est censé y avoir un registre de conventions collectives au niveau du ministère du Travail, mais il ne fonctionne pas vraiment », précise Gyorgy Karoly. Représentant de la bourgeoisie nationale, Viktor Orban bichonne ses oligarques. « La part des salariés couverts par une convention collective a chuté de 5 à 8 points en quinze ans. Elle est désormais de 25 à 28 %. » Par ailleurs, alerte le syndicaliste, « les contraintes pesant sur le droit de grève ont été renforcées ». Son exercice doit être autorisé par la justice pour un certain nombre de secteurs, au nom du service minimum.

La rémunération n’est pas seule en cause : le temps de travail est dans le viseur du gouvernement. Une loi a été votée en 2018 qui permet de « triannualiser » le temps de travail. Théoriquement, un salarié peut ainsi travailler 60 heures pendant un an, puis 30 pendant deux ans. L’employeur peut exiger, en poussant un salarié à conclure un accord individuel (et non collectif avec un syndicat), non plus 250 mais 400 heures de travail supplémentaire par an. La période de référence étant de trois ans, elles peuvent n’être payées qu’un an ou deux après. Ce texte, surnommé « loi esclavage », a été combattu par les syndicats, qui en ont limité la portée. Mais l’intention reste toujours là.

Concernant l’assurance-chômage, après quatre-vingt-dix jours sans emploi, un travailleur ne touche plus d’indemnité, sauf s’il se soumet à des travaux publics pour un salaire de 230 euros brut (150 euros net), soit moins que le salaire minimum de 530 euros brut pour les employés non qualifiés et de 690 euros pour les qualifiés. Une façon antisociale de brimer les populations roms, discriminées par le régime et dont une grande partie a sombré dans le chômage de masse lors de la chute du socialisme. Les retraités ne sont guère mieux lotis. Depuis treize ans, la pension minimale est bloquée à 75 euros.

3. Tête haute et poches pleines

Il fut un temps où le parti de Jean-Marie Le Pen prétendait marcher « tête haute et mains propres », portant haut le flambeau de la lutte contre la corruption. Il n’hésitait pas à alimenter le sentiment du « tous pourris » pour capter le mécontentement populaire. Concernant ses amis européens, le RN est bien moins regardant.

En témoigne son soutien affiché à Viktor Orban pour sa dernière réélection, le 3 avril, alors que l’Union européenne a entamé des poursuites contre Budapest pour non-respect de l’État de droit. La Commission estime que la justice n’est pas assez indépendante du pouvoir. Elle soupçonne des affaires de corruption dans le cadre de l’utilisation des subventions communautaires, dont une partie bénéficierait aux proches du premier ministre. Par ailleurs, le gouvernement a transféré une partie des biens publics – tels que les universités – à des fondations privées, toutes contrôlées par des membres ou proches du parti au pouvoir. Ils pourront ainsi continuer d’en disposer, y compris en cas de défaite électorale du Fidesz.

4. Les étrangers malmenés

Cette année 2022 est surprenante. L’extrême droite européenne s’est découvert une sensibilité pour l’accueil des réfugiés après le début de la guerre en Ukraine. La Pologne et la Hongrie, qui ont longtemps combattu la répartition des exilés venus de Syrie ou d’Afghanistan, ont changé de braquet pour leurs voisins ukrainiens. En réalité, au sein des institutions européennes, ces deux pays demandaient de longue date l’ouverture des frontières aux Ukrainiens, une main-d’œuvre bon marché et culturellement proche.

Hors cette parenthèse, les étrangers sont une cible constante de l’extrême droite. En Italie, ses passages au ministère de l’Intérieur se sont traduits par une dégradation des droits. Adoptée en 1998, la loi Umberto Bossi-Gianfranco Fini, des noms des chefs d’alors de la Ligue et d’Alliance nationale, a donné le coup d’envoi à une politique d’expulsion des sans-papiers, mais aussi de l’utilisation des moyens militaires en mer pour repousser l’arrivée d’embarcations d’exilés. Ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019, le chef de la Ligue, Matteo Salvini, a laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Cela lui vaut aujourd’hui d’être jugé pour « kidnapping ». L’extrême droite se dresse contre l’adoption du droit du sol, laissant des centaines de milliers de jeunes sans accès à la nationalité italienne. En faisant l’amalgame dans les médias et sur les réseaux sociaux entre immigration et délinquance, les ministres d’extrême droite ont alimenté un climat propice aux violences contre les exilés, certaines tournant parfois à la fusillade.

5. Un antiféminisme forcené

Il y a cinq ans, Marine Le Pen dénonçait les « avortements de confort ». Aujourd’hui, la candidate tempère ses propos pour nuancer son image d’antiféministe. En Europe, il n’existe qu’un seul pays où l’avortement était autorisé avant qu’il ne soit interdit… par l’extrême droite. C’est la Pologne. En 2020, le tribunal constitutionnel remanié par le gouvernement ultraconservateur de Droit et justice a rendu illégale l’interruption volontaire de grossesse. Conséquence, le 24 janvier, Agnieszka T. est morte d’une septicémie après s’être vu refuser un avortement depuis plusieurs jours. Elle est considérée comme la première victime de cette régression législative. Justyna Wydrzyńska pourrait bien être la suivante. Son procès s’est ouvert la semaine dernière et elle encourt trois ans de réclusion au prétexte qu’elle aurait fourni des comprimés abortifs à une femme victime de violences. En Europe, l’extrême droite fait valoir qu’elle n’embastille plus ses opposants. Elle réserve ce sort aux femmes.

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Le drone Tu-141 qui s’est écrasé à Zagreb transportait bien une bombe

par Laurent Lagneau · 13 avril 2022

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Le 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.

D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.

Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.

Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.

Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.

Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».

Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».

Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.

Le drone Tu-141 qui s’est écrasé à Zagreb transportait bien une bombe

par Laurent Lagneau · 13 avril 2022

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Le 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.

D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.

Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.

Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.

Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.

Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».

Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».

Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.

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Le 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.

D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.

Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.

Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.

Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.

Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».

Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».

Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.

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Le 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.

D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.

Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.

Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.

Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.

Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».

Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».

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Le Monde

Les discrets « cousins » français de la mafia calabraise sur la Côte d’Azur

Simon Piel Thomas Saintourens

Publié aujourd’hui à 02h04, mis à jour à 18h06

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EnquêteDiverses enquêtes judiciaires laissent penser que des clans de la ’Ndrangheta disposent de solides relais dans le sud de la France. Malgré les bons résultats d’une opération de police conjointe, des magistrats italiens estiment que la France tarde à prendre la mesure de la menace.

Crâne rasé, barbe taillée, un grand gaillard en tee-shirt noir frappé du logo de l’équipe de football de Croatie ajuste son tir sous l’objectif discret de gendarmes en planque. Il fait beau, ce mardi après-midi de juin 2019, dans l’arrière-pays cannois.

A Vallauris (Alpes-Maritimes), c’est l’heure de la pétanque. Domenico, le tireur, affectionne l’ambiance chaleureuse du club de la Boule amicale sportive. On se charrie. On rit. Les plus jeunes se mesurent aux anciens. Parfois même, après un concours réussi, les meilleurs ont l’honneur de voir leur nom figurer dans Nice-Matin.

Ici, tout le monde connaît « Domi », 38 ans, fils de Serafino, petit-fils de Girolamo, neveu d’Antonio. Les Magnoli et leurs cousins, les Stanganelli et les Giovinazzo, sont arrivés dans la région il y a trois générations, du temps où les célèbres ateliers de poterie du coin embauchaient à tour de bras.

Domenico Magnoli est du genre discret. Il vit chichement, roule en Twingo, travaille depuis 2016 comme veilleur de nuit – salaire mensuel : 1 500 euros – et s’occupe de ses deux enfants, dont il a la garde partagée. Il réside à Valbonne, un peu plus haut dans le département des Alpes-Maritimes. Là-bas aussi, il connaît du monde. C’est un homme qui a de l’entregent, apprécié de tous. En 2020, au moment des élections municipales, l’équipe de campagne du sénateur socialiste et ancien maire de Valbonne Marc Daunis l’a même sollicité pour mobiliser des électeurs.

Trois piliers de la mafia calabraise interpellés sur la Côte d’Azur

Rares sont les journées où « Domi » ne s’arrête pas saluer un autre de ses oncles, lui aussi prénommé Girolamo, propriétaire à Vallauris de la Petite Brasserie, un troquet à l’enseigne noire située à quelques encablures du centre, entre une pizzeria et la caserne des pompiers. Domenico y a ses habitudes. Quand il dit qu’il va « au bar », c’est un peu comme s’il n’en existait aucun autre dans les parages. Le plus souvent, il boit un café et file. De temps en temps, il s’attable pour une partie de cartes, prend des nouvelles de la famille, papote avec le jardinier de la commune, fidèle client du lieu. Quelques mots d’italien s’échappent parfois : si Domenico Magnoli est né à Cannes, les racines familiales sont à Rosarno, en Calabre, pour ainsi dire à la pointe de la Botte.

A y regarder de plus près, l’attachement des boulistes de Vallauris à leur terre d’origine n’est pas qu’une affaire de nostalgie. Il se nourrit d’autres alliances et de relations d’affaires d’un genre particulier. D’après des investigations judiciaires menées en Italie, cette petite colonie franco-italienne est en effet reliée à l’un des principaux clans de la puissante mafia calabraise, la ’Ndrangheta. Le clan en question est celui des Piromalli-Molè, les « maîtres » historiques du port de Gioia Tauro, épicentre de bien des trafics, à quelques kilomètres de Rosarno. A en croire la police transalpine, il y a longtemps que les Magnoli ont fait allégeance aux Piromalli-Molè, au point d’avoir fait de Vallauris une sorte de relais français de la « maison mère ». Une enquête inédite, menée de part et d’autre de la frontière, aide à mieux décrypter ces liens : le dossier « Ponente Forever », ainsi baptisé en référence à la Riviera qui relie Gênes à la frontière française.

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Le Nigeria devrait pouvoir se procurer 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » auprès des États-Unis

par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

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Malgré l’expansion de groupes jihadistes dans le nord du Nigéria [et plus précisément dans la région du Lac Tchad], l’administration Obama [dont faisait partie Joe Biden en qualité de vice-président, ndlr] fut réticente à autoriser des ventes d’armes à Abuja. Et cela en raison violations des droits de l’Homme commises par les forces armées nigérianes, en particulier contre la communauté chiite.

Cela étant, en 2017, celle du président Trump adopta une autre approche… Et elle autorisa la vente de douze avions d’attaque léger A-29 Super Tucano à la force aérienne nigériane pour 593 millions de dollars. Et ceci afin d’appuyer les opérations militaires contre les « organisations terroristes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] » ainsi que celle menées contre les trafics », tant au Nigéria que dans le golfe de Guinée.

Cependant, pour faire taire les éventuelles réticences de certains élus du Congrès, la livraison de ces appareils était subordonnée à la formation des militaires nigérians au droit des conflits armées.

Depuis, la situation sécuritaire du Nigéria ne s’est pas améliorée… Si Boko Haram a été affaibli avec la disparition de son chef, l’ISWAP a pris de la vigueur. Et une autre formation jihadiste, Ansaru, a fait sa rapparition et confirmé son allégeance à al-Qaïda. En outre, sur fond de tensions religieuses et ethniques, les violences ont gagné le centre du pays, avec des attaques de villageois attribuées à des « bandits », liés à l’islam radical pour la plupart] ayant fait plusieurs centaines de victimes, comme encore le 12 avril, dans l’État du Plateau. Et c’est sans oublier les enlèvements de masse [notamment dans les écoles] et les attaques de train, la ligne Abuja-Kaduna étant devenue particulièrement dangereuse.

Par ailleurs, le Nigeria s’est récemment tourné vers la Chine et la Russie pour équiper ses forces armées. Ainsi, la première lui a livré des chars VT-4 et ST-1, des obusiers de 105 mm SH5, des blindés CS-VP3, de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] et des avions de combat JF-17 « Thunder », issus d’une coopération sino-pakistanaise. Quant à la seconde, elle lui fournit des hélicoptères de transport [Mil Mi-17] et d’attaque [Mil Mi 24/35 « Hind »]. En outre, en août 2021, Moscou et Abuja ont renforcé leur coopération militaire.

Un mois plus tôt, les comités des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat américains avaient écarté la vente possible de 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » au Nigeria en mettant en avant des « inquiétudes concernant d’éventuelles violations des droits humains » par les forces nigérianes, celles-ci venant alors d’être accusées de faire un « usage excessif » de la force, notamment contre le « Mouvement islamique du Nigeria » [MIN], d’obédience chiite.

Quoi qu’il en soit, le Nigeria devrait obtenir les 12 hélicoptères AH-1Z qu’il souhaite depuis plus d’un an. En effet, dans un avis publié le 14 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des ventes d’armes américaines via la procédure FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès d’accepter leur vente « potentielle » à Abuja pour un montant estimé à 997 millions de dollars. Mais à la condition que, comme pour les A-29 Super Tucano, des formations au droit des conflits armés soient assurées au profit des militaires nigérians.

« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », fait valoir la DSCA, qui, dans son avis, ne mentionne pas explicitement la lutte contre les organisations terroristes, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les A-29 Super Tucano. En revanche, elle souligne que la livraison de ces AH-1Z « Viper » permettra de « promouvoir la stabilité régionale et [de] renforcer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ».

Pour rappel, mis en service au début des années 2010 par l’US Marine Corps, l’AH-1Z « Viper » est propulsé par 2 turbines General Electric T700-GE-401C, ce qui lui permet de voler à une vitesse de croisière de 160 noeuds, pour un rayon d’action de 685 km. Doté d’une boule boule FLIR de nouvelle génération, il est armé d’une mitrailleuse de type Gatling montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il peut également emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272. Mais l’avis de la DSCA ne prévoit pas la livraison de telles munitions aux forces nigérianes.

Le Nigeria devrait pouvoir se procurer 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » auprès des États-Unis

par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Malgré l’expansion de groupes jihadistes dans le nord du Nigéria [et plus précisément dans la région du Lac Tchad], l’administration Obama [dont faisait partie Joe Biden en qualité de vice-président, ndlr] fut réticente à autoriser des ventes d’armes à Abuja. Et cela en raison violations des droits de l’Homme commises par les forces armées nigérianes, en particulier contre la communauté chiite.

Cela étant, en 2017, celle du président Trump adopta une autre approche… Et elle autorisa la vente de douze avions d’attaque léger A-29 Super Tucano à la force aérienne nigériane pour 593 millions de dollars. Et ceci afin d’appuyer les opérations militaires contre les « organisations terroristes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] » ainsi que celle menées contre les trafics », tant au Nigéria que dans le golfe de Guinée.

Cependant, pour faire taire les éventuelles réticences de certains élus du Congrès, la livraison de ces appareils était subordonnée à la formation des militaires nigérians au droit des conflits armées.

Depuis, la situation sécuritaire du Nigéria ne s’est pas améliorée… Si Boko Haram a été affaibli avec la disparition de son chef, l’ISWAP a pris de la vigueur. Et une autre formation jihadiste, Ansaru, a fait sa rapparition et confirmé son allégeance à al-Qaïda. En outre, sur fond de tensions religieuses et ethniques, les violences ont gagné le centre du pays, avec des attaques de villageois attribuées à des « bandits », liés à l’islam radical pour la plupart] ayant fait plusieurs centaines de victimes, comme encore le 12 avril, dans l’État du Plateau. Et c’est sans oublier les enlèvements de masse [notamment dans les écoles] et les attaques de train, la ligne Abuja-Kaduna étant devenue particulièrement dangereuse.

Par ailleurs, le Nigeria s’est récemment tourné vers la Chine et la Russie pour équiper ses forces armées. Ainsi, la première lui a livré des chars VT-4 et ST-1, des obusiers de 105 mm SH5, des blindés CS-VP3, de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] et des avions de combat JF-17 « Thunder », issus d’une coopération sino-pakistanaise. Quant à la seconde, elle lui fournit des hélicoptères de transport [Mil Mi-17] et d’attaque [Mil Mi 24/35 « Hind »]. En outre, en août 2021, Moscou et Abuja ont renforcé leur coopération militaire.

Un mois plus tôt, les comités des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat américains avaient écarté la vente possible de 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » au Nigeria en mettant en avant des « inquiétudes concernant d’éventuelles violations des droits humains » par les forces nigérianes, celles-ci venant alors d’être accusées de faire un « usage excessif » de la force, notamment contre le « Mouvement islamique du Nigeria » [MIN], d’obédience chiite.

Quoi qu’il en soit, le Nigeria devrait obtenir les 12 hélicoptères AH-1Z qu’il souhaite depuis plus d’un an. En effet, dans un avis publié le 14 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des ventes d’armes américaines via la procédure FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès d’accepter leur vente « potentielle » à Abuja pour un montant estimé à 997 millions de dollars. Mais à la condition que, comme pour les A-29 Super Tucano, des formations au droit des conflits armés soient assurées au profit des militaires nigérians.

« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », fait valoir la DSCA, qui, dans son avis, ne mentionne pas explicitement la lutte contre les organisations terroristes, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les A-29 Super Tucano. En revanche, elle souligne que la livraison de ces AH-1Z « Viper » permettra de « promouvoir la stabilité régionale et [de] renforcer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ».

Pour rappel, mis en service au début des années 2010 par l’US Marine Corps, l’AH-1Z « Viper » est propulsé par 2 turbines General Electric T700-GE-401C, ce qui lui permet de voler à une vitesse de croisière de 160 noeuds, pour un rayon d’action de 685 km. Doté d’une boule boule FLIR de nouvelle génération, il est armé d’une mitrailleuse de type Gatling montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il peut également emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272. Mais l’avis de la DSCA ne prévoit pas la livraison de telles munitions aux forces nigérianes.

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Malgré l’expansion de groupes jihadistes dans le nord du Nigéria [et plus précisément dans la région du Lac Tchad], l’administration Obama [dont faisait partie Joe Biden en qualité de vice-président, ndlr] fut réticente à autoriser des ventes d’armes à Abuja. Et cela en raison violations des droits de l’Homme commises par les forces armées nigérianes, en particulier contre la communauté chiite.

Cela étant, en 2017, celle du président Trump adopta une autre approche… Et elle autorisa la vente de douze avions d’attaque léger A-29 Super Tucano à la force aérienne nigériane pour 593 millions de dollars. Et ceci afin d’appuyer les opérations militaires contre les « organisations terroristes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] » ainsi que celle menées contre les trafics », tant au Nigéria que dans le golfe de Guinée.

Cependant, pour faire taire les éventuelles réticences de certains élus du Congrès, la livraison de ces appareils était subordonnée à la formation des militaires nigérians au droit des conflits armées.

Depuis, la situation sécuritaire du Nigéria ne s’est pas améliorée… Si Boko Haram a été affaibli avec la disparition de son chef, l’ISWAP a pris de la vigueur. Et une autre formation jihadiste, Ansaru, a fait sa rapparition et confirmé son allégeance à al-Qaïda. En outre, sur fond de tensions religieuses et ethniques, les violences ont gagné le centre du pays, avec des attaques de villageois attribuées à des « bandits », liés à l’islam radical pour la plupart] ayant fait plusieurs centaines de victimes, comme encore le 12 avril, dans l’État du Plateau. Et c’est sans oublier les enlèvements de masse [notamment dans les écoles] et les attaques de train, la ligne Abuja-Kaduna étant devenue particulièrement dangereuse.

Par ailleurs, le Nigeria s’est récemment tourné vers la Chine et la Russie pour équiper ses forces armées. Ainsi, la première lui a livré des chars VT-4 et ST-1, des obusiers de 105 mm SH5, des blindés CS-VP3, de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] et des avions de combat JF-17 « Thunder », issus d’une coopération sino-pakistanaise. Quant à la seconde, elle lui fournit des hélicoptères de transport [Mil Mi-17] et d’attaque [Mil Mi 24/35 « Hind »]. En outre, en août 2021, Moscou et Abuja ont renforcé leur coopération militaire.

Un mois plus tôt, les comités des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat américains avaient écarté la vente possible de 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » au Nigeria en mettant en avant des « inquiétudes concernant d’éventuelles violations des droits humains » par les forces nigérianes, celles-ci venant alors d’être accusées de faire un « usage excessif » de la force, notamment contre le « Mouvement islamique du Nigeria » [MIN], d’obédience chiite.

Quoi qu’il en soit, le Nigeria devrait obtenir les 12 hélicoptères AH-1Z qu’il souhaite depuis plus d’un an. En effet, dans un avis publié le 14 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des ventes d’armes américaines via la procédure FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès d’accepter leur vente « potentielle » à Abuja pour un montant estimé à 997 millions de dollars. Mais à la condition que, comme pour les A-29 Super Tucano, des formations au droit des conflits armés soient assurées au profit des militaires nigérians.

« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », fait valoir la DSCA, qui, dans son avis, ne mentionne pas explicitement la lutte contre les organisations terroristes, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les A-29 Super Tucano. En revanche, elle souligne que la livraison de ces AH-1Z « Viper » permettra de « promouvoir la stabilité régionale et [de] renforcer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ».

Pour rappel, mis en service au début des années 2010 par l’US Marine Corps, l’AH-1Z « Viper » est propulsé par 2 turbines General Electric T700-GE-401C, ce qui lui permet de voler à une vitesse de croisière de 160 noeuds, pour un rayon d’action de 685 km. Doté d’une boule boule FLIR de nouvelle génération, il est armé d’une mitrailleuse de type Gatling montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il peut également emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272. Mais l’avis de la DSCA ne prévoit pas la livraison de telles munitions aux forces nigérianes.

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Malgré l’expansion de groupes jihadistes dans le nord du Nigéria [et plus précisément dans la région du Lac Tchad], l’administration Obama [dont faisait partie Joe Biden en qualité de vice-président, ndlr] fut réticente à autoriser des ventes d’armes à Abuja. Et cela en raison violations des droits de l’Homme commises par les forces armées nigérianes, en particulier contre la communauté chiite.

Cela étant, en 2017, celle du président Trump adopta une autre approche… Et elle autorisa la vente de douze avions d’attaque léger A-29 Super Tucano à la force aérienne nigériane pour 593 millions de dollars. Et ceci afin d’appuyer les opérations militaires contre les « organisations terroristes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] » ainsi que celle menées contre les trafics », tant au Nigéria que dans le golfe de Guinée.

Cependant, pour faire taire les éventuelles réticences de certains élus du Congrès, la livraison de ces appareils était subordonnée à la formation des militaires nigérians au droit des conflits armées.

Depuis, la situation sécuritaire du Nigéria ne s’est pas améliorée… Si Boko Haram a été affaibli avec la disparition de son chef, l’ISWAP a pris de la vigueur. Et une autre formation jihadiste, Ansaru, a fait sa rapparition et confirmé son allégeance à al-Qaïda. En outre, sur fond de tensions religieuses et ethniques, les violences ont gagné le centre du pays, avec des attaques de villageois attribuées à des « bandits », liés à l’islam radical pour la plupart] ayant fait plusieurs centaines de victimes, comme encore le 12 avril, dans l’État du Plateau. Et c’est sans oublier les enlèvements de masse [notamment dans les écoles] et les attaques de train, la ligne Abuja-Kaduna étant devenue particulièrement dangereuse.

Par ailleurs, le Nigeria s’est récemment tourné vers la Chine et la Russie pour équiper ses forces armées. Ainsi, la première lui a livré des chars VT-4 et ST-1, des obusiers de 105 mm SH5, des blindés CS-VP3, de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] et des avions de combat JF-17 « Thunder », issus d’une coopération sino-pakistanaise. Quant à la seconde, elle lui fournit des hélicoptères de transport [Mil Mi-17] et d’attaque [Mil Mi 24/35 « Hind »]. En outre, en août 2021, Moscou et Abuja ont renforcé leur coopération militaire.

Un mois plus tôt, les comités des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat américains avaient écarté la vente possible de 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » au Nigeria en mettant en avant des « inquiétudes concernant d’éventuelles violations des droits humains » par les forces nigérianes, celles-ci venant alors d’être accusées de faire un « usage excessif » de la force, notamment contre le « Mouvement islamique du Nigeria » [MIN], d’obédience chiite.

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Quoi qu’il en soit, le Nigeria devrait obtenir les 12 hélicoptères AH-1Z qu’il souhaite depuis plus d’un an. En effet, dans un avis publié le 14 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des ventes d’armes américaines via la procédure FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès d’accepter leur vente « potentielle » à Abuja pour un montant estimé à 997 millions de dollars. Mais à la condition que, comme pour les A-29 Super Tucano, des formations au droit des conflits armés soient assurées au profit des militaires nigérians.

« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », fait valoir la DSCA, qui, dans son avis, ne mentionne pas explicitement la lutte contre les organisations terroristes, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les A-29 Super Tucano. En revanche, elle souligne que la livraison de ces AH-1Z « Viper » permettra de « promouvoir la stabilité régionale et [de] renforcer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ».

Pour rappel, mis en service au début des années 2010 par l’US Marine Corps, l’AH-1Z « Viper » est propulsé par 2 turbines General Electric T700-GE-401C, ce qui lui permet de voler à une vitesse de croisière de 160 noeuds, pour un rayon d’action de 685 km. Doté d’une boule boule FLIR de nouvelle génération, il est armé d’une mitrailleuse de type Gatling montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il peut également emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272. Mais l’avis de la DSCA ne prévoit pas la livraison de telles munitions aux forces nigérianes.

France24 - World

Three years after fire, a race against time to restore Paris's Notre-Dame Cathedral

Issued on: 15/04/2022 - 11:37

French President Emmanuel Macron has set a deadline of 2024 to reopen Paris’s Notre-Dame Cathedral to worshippers and visitors. FRANCE 24's Revisited show is following the progress of this ambitious project and brings you a fresh update, three years after the devastating fire that badly damaged the world-famous cathedral. Our reporter Mélina Huet met those who are involved in the restoration work, both inside the mediaeval edifice and elsewhere in France. They now find themselves in a race against time.

>> Watch our previous episode: Paris's Notre-Dame Cathedral, two years on

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Mystery sarcophagus found after Notre-Dame fire to be opened

Ancient tombs discovered at Paris’ Notre-Dame Cathedral as restoration continues

Notre-Dame Cathedral ready for restoration after post-fire safety work completed

France24 - World

Ship carrying 750 tonnes of fuel sinks off Tunisia's southeast coast

Issued on: 16/04/2022 - 14:15

NEWS WIRES

A tanker carrying 750 tonnes of diesel fuel from Egypt to Malta sank Saturday in the Gulf of Gabes off Tunisia's southeast coast, sparking a rush to avoid a spill.

"The ship sank this morning in Tunisian territorial waters. For the moment, there is no leak," local court spokesman Mohamed Karray said.

A disaster prevention committee would meet in the coming hours "to decide on the measures to be taken", he added.

The Equatorial Guinea-flagged Xelo was headed from the Egyptian port of Damietta to the European island of Malta when it requested entry to Tunisian waters on Friday evening due to bad weather.

The tanker is 58 metres (63 yards) long and nine metres wide, according to ship monitoring website vesseltracker.com. 

It began taking water around seven kilometres (over four miles) offshore in the Gulf of Gabes and the engine room was engulfed, according to a Tunisian environment ministry statement.

It said Tunisian authorities evacuated the seven-member crew.

Environment Minister Leila Chikhaoui was travelling to Gabes "to evaluate the situation... and to take necessary preventive decisions in coordination with the regional authorities", a ministry statement said.

Authorities have activated "the national emergency plan for the prevention of marine pollution with the aim of bringing the situation under control and avoiding the spread of pollutants".

Court spokesman Karray said the Georgian captain, four Turks and two Azerbaijanis were briefly hospitalised for checks and were now in a hotel.

The defence, interior, transport and customs ministries were working to avoid "a marine environmental disaster in the region and limit its impact", the environment ministry said.

Before the ship sank, the ministry had described the situation as "alarming" but "under control".

The Gulf of Gabes was traditionally a fishing area but activists say it has suffered from pollution due to phosphate processing industries based near the city of Gabes.

The last maritime accident involving the country was in October 2018, when Tunisian freighter Ulysse slammed into the Cyprus-based Virginia anchored about 30 kilometres (20 miles) off the northern tip of the French island of Corsica, sending hundreds of tonnes of fuel spilling into the Mediterranean.

It took several days of maritime manoeuvres to disentangle the boats and pump some 520 cubic metres of propulsion fuel, which had escaped tanks.

(AFP)

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Tunisia's president says no early elections after dissolving parliament

ENVIRONMENT

Tunisian NGOs triumph in David-vs-Goliath toxic waste battle with Italy

Tunisian president dissolves parliament after MPs vote to roll back his power grab

Le Monde

On mange quoi ce midi ? 100 restaurants parisiens où déjeuner pour moins de 20 euros

Léo Pajon (avec Marie Aline, Elvire von Bardeleben, Maud Gabrielson, Sébastien Jenvrin et Véronique Lorelle)

Publié hier à 10h00, mis à jour à 09h26

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SélectionEnvie d’œufs mimosa, d’empanadas, de bobun, de burger, de pâté en croûte ou d’un couscous ? Voici, pour chacun des vingt arrondissements parisiens, notre sélection de cinq tables pour se régaler sans se ruiner.

Cette sélection n’est pas une énième liste des meilleurs restaurants parisiens, ni des rades les plus typiques ou des tables les plus branchées. C’est une compilation amoureuse de lieux gourmands, ceux que nous proposerions à une amie ou un ami qui débarque dans la capitale ou qui doit déjeuner dans un quartier qu’il ne connaît pas.

Les critères de sélection sont pour certains objectifs : une formule qui permette de déjeuner à 20 euros ou moins (prix observés au moment de notre passage), des produits de saison qui ne sont pas importés de l’autre bout de la planète, un accueil souriant.

D’autres arguments, plus personnels, ont fait pencher la balance : les établissements retenus sont des cantines dans le sens le plus noble du terme, des lieux dans lesquels on se voit revenir, et revenir encore pour goûter, pourquoi pas, cette petite tarte aux pommes qui nous a fait de l’œil sur la table du voisin.

Certes, le résultat est en apparence très hétérogène, mêlant des institutions joufflues qui ont pignon sur rue et des boui-bouis classieux où l’on déguste des spécialités mandchoues ; des delikatessen où l’on se régale d’un saumon sauvage de mer Baltique et des kebabs de haute volée… Mais au fond, une même philosophie réunit ces belles adresses : le plaisir de régaler les clients pour un tarif raisonnable, au prix souvent de gros efforts en cuisine. On espère que ce plaisir sera contagieux !

1er arrondissement

Le Petit Bouillon Pharamond

Pour nous, c’est le meilleur bouillon de Paris (ces restos de la capitale proposant une cuisine traditionnelle bon marché). Cette institution créée en 1832 près des Halles proposait des plats bourgeois, inspirés de la cuisine normande, dans un écrin Belle Epoque. Les deux associés qui ont repris l’affaire en 2019 ont gardé l’écrin (céramiques florales, miroirs, boiseries) et métamorphosé la cuisine en faisant fondre les prix.

Les tripes à la mode de Caen (10,90 euros) sont toujours à la carte, servies généreusement dans une cocotte fumante. Mais le reste s’attaque avec virtuosité aux classiques des brasseries parisiennes : œufs mimosa (seulement 1,90 euro) ; os à moelle débordant de l’assiette (4,10 euros) ; bœuf bourguignon coquillettes (10,50 euros)… Pour la quasi-totalité de la carte, les propriétaires se fournissent directement chez les producteurs.

Deux petits ombres au tableau : les flacons de vin (4 euros les 25 centilitres) sont passables et il n’est pas possible de réserver dans cet établissement bondé toute la semaine. Arrivez tôt.

Petitbouillonpharamond.com/

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France24 - World

Under the radar: Covering your online tracks

Issued on: 15/04/2022 - 15:43

In our hyper-connected world, it’s increasingly difficult not to leave digital footprints, whether it's on the internet or social media. Every move we make is tracked by our smartphones: our online searches, interests and movements. Often, we are unaware of how our data can be used. But more and more users are becoming conscious of threats to their freedom, from data collection by internet giants to mass surveillance. Some are now trying to pass under the radar of algorithms. Our reporter met pro-democracy activists in Hong Kong, teenagers in Morocco and activists in Germany.

A documentary co-produced with Arte.

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Meta's Facebook agrees to pay $90 million to settle privacy lawsuit

Facebook ‘operating in the shadows,’ whistleblower tells US Congress

France fines Google, Facebook record €210 million over tracking online activity

Opex 360

Dissuasion : Un débris du missile ASMP-A rénové est porté manquant après un tir de qualification

par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

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Le 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.

« Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.

Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.

Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.

En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.

Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.

« À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.

Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.

Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.

Dissuasion : Un débris du missile ASMP-A rénové est porté manquant après un tir de qualification

par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.

« Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.

Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.

Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.

En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.

Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.

« À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.

Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.

Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.

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Le 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.

« Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.

Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.

Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.

En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.

Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.

« À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.

Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.

Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.

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Le 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.

« Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.

Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.

Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.

France Bleu Breizh Izelreprise

En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.

Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.

« À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.

Étant donné qu’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.

Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.

France24 - World

Shanghai reports first Covid deaths since lockdown started in March

Issued on: 18/04/2022 - 04:56Modified: 18/04/2022 - 07:34

NEWS WIRES

Shanghai on Monday said three people had died from Covid-19, the first official announcement of deaths from an outbreak which has plunged the megacity into a weeks-long lockdown, sparking widespread anger and rare protests.

Since March, a patchwork of restrictions has kept most of the city's 25 million residents confined to their homes or compounds, with daily caseloads regularly edging over 25,000.

On Monday city officials revealed the first deaths -- all elderly people with underlying conditions. 

They "deteriorated into severe cases after going into hospital, and died after all efforts to revive them proved ineffective," the city said on an official social media account.

The statement said two of the dead were women aged 89 and 91, while the third was a 91-year-old man. 

The municipal health commission confirmed the deaths.

The eastern business hub posted 22,248 new domestic cases on Monday, according to the municipal health commission.

While relatively low compared to other global outbreaks, the figures extend the pattern of recent weeks which has seen the city log tens of thousands of daily cases, most of which are asymptomatic.

In response, authorities have doubled down on Beijing's longstanding zero-tolerance approach to the virus, vowing to persist with onerous curbs on movement and isolating anyone who tests positive -- even if they show no signs of illness.

Residents in Shanghai -- one of China's wealthiest and most cosmopolitan cities -- have chafed under the restrictions, with many complaining of food shortages, spartan quarantine conditions and heavy-handed enforcement.

Social media users ripped into authorities for the filmed killing of a pet corgi by a health worker and a now-softened policy of separating infected children from their virus-free parents.

In a rare glimpse into the discontent, videos posted online last week showed some residents scuffling with hazmat-suited police ordering them to surrender their homes to patients.

Other footage and audio clips have indicated increasing desperation, including some showing people bursting through barricades demanding food.

Despite the blowback, China, where the coronavirus was first detected in late 2019, is sticking to its tried-and-tested zero-Covid policy of mass testing, travel restrictions and targeted lockdowns.

But the world's most populous nation has recently struggled to contain outbreaks in multiple regions, largely driven by the fast-spreading Omicron variant.

The country last reported new Covid-19 deaths on March 19 -- two people in the northeastern rust belt province of Jilin -- the first such deaths in more than a year.

(AFP)

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US orders non-essential diplomatic staff to leave Shanghai amid strict Covid lockdown

French Presidential Election

French voters in Covid-hit Shanghai barred from casting presidential ballots

Access Asia

China's zero-Covid policy: Shanghai struggles with tough sanitary measures

France24 - World

PSG edge closer to winning 10th Ligue 1 title after 2-1 win against Marseille

Issued on: 17/04/2022 - 23:49

NEWS WIRES

Paris St Germain continued their march towards a record-equalling 10th French title when goals by Neymar and Kylian Mbappe earned them a 2-1 home victory against bitter rivals Olympique de Marseille on Sunday.

Neymar's early opener for PSG was cancelled out by Duje Caleta Car before Mbappe's penalty sealed the win and put PSG on 74 points.

They now lead second-placed Marseille, who had a late equaliser disallowed, by 15 points with six games left and could be crowned champions next weekend.

Jorge Sampaoli's side have a three-point lead over third-placed Stade Rennais as both teams battle it out for second and direct qualification for the Champions League group stage. The team in third will enter the competition in the third qualifying round.

PSG got off to a lively start and it did not take long for Mauricio Pochettino's men to take the lead.

Neymar put them ahead after 12 minutes when, latching onto a cross from Marco Verratti, he lobbed keeper Pau Lopez from the penalty spot.

Marseille stayed compact and levelled on 31 minutes as Caleta Car tapped in from a packed goalmouth after Gianluigi Donnarumma missed the ball from a corner.

PSG piled on the pressure but were repeatedly caught by the offside trap, with Lionel Messi denied a goal.

They were, however, rewarded for their domination on the stroke of halftime when they were awarded a penalty after a VAR review showed that the ball had hit Valentin Rongier's elbow on the edge of the area.

Mbappe buried the spot kick five minutes into stoppage time for his 21st goal of the Ligue 1 season.

Tempers flared after the break and Neymar protested vehemently after picking up a yellow card for a foul on Matteo Guendouzi and needed a couple of minutes to cool down.

PSG had another goal disallowed in the 75th minute when Mbappe was ruled offside after being set up by Messi.

Marseille celebrated what they thought was an equaliser five minutes from fulltime, only for William Saliba's goal to be ruled out for yet another offside.

Earlier, Nice climbed up one spot to fourth, two points behind Rennes, after Andy Delort's double gave them a 2-1 home win against Lorient.

Olympique Lyonnais bounced back from their elimination in the quarter-finals of the Europa League against West Ham United by demolishing second-from-bottom Girondins de Bordeaux 6-1 at the Groupama Stadium with doubles by Moussa Dembele and Karl Toko Ekambi.

Lyon are eighth on 49 points, seven behind Rennes.

(REUTERS)

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Mbappé hands PSG late win against Rennes ahead of Real Madrid showdown

Football

Champions League: Benzema hat-trick stuns PSG as Real Madrid make epic comeback

FOOTBALL

Barcelona eliminated, West Ham advances in Europa League

France24 - World

Is El Salvador's Bitcoin gamble paying off?

Issued on: 19/04/2022 - 16:26

In September 2021, El Salvador became the first nation in the world to make bitcoin its official currency, along with the US dollar. The experiment in the small Central American country was considered groundbreaking by some and too risky by others. Seven months on, our regional correspondents take a look at how it has changed the lives of Salvadorians, for better or for worse.

Business Daily

Bitcoin value plunges as El Salvador rollout hit by protests, technical issues

Business Daily

El Salvador begins using bitcoin

Business Daily

El Salvador makes Bitcoin legal tender amid local doubts

France24 - World

Belgium starts trial of suspected Paris attack accomplices

Issued on: 19/04/2022 - 18:52

NEWS WIRES

Fourteen people went on trial in Belgium on Tuesday accused of helping a jihadist group that killed 130 people in the gun and bomb attacks across Paris in 2015. 

The 13 men and one woman are accused of supporting the self-avowed Islamic State combatants before their attacks on the evening of Nov. 13, 2015, and afterwards for the one attacker who survived and returned to Brussels.

Nine accused were present on Tuesday, seven seated at the front of the court, two led in by guards to closed glass boxes.

Two accused are believed to have died in Syria.

The trial is taking place in the former headquarters of NATO in a Brussels suburb with heightened security. Armed police patrolled the perimeter and corridors and guarded the entrance of the vast impromptu courtroom.

Twelve of the accused face charges of leading a terrorist group or participating in terrorist activities, with potential prison terms of up to 15 and five years respectively.

Prosecutors say they helped attackers travel to Syria or supplied them with arms.

Some are accused of secretly housing Salah Abdeslam, a 32-year-old French national of Moroccan origin who is now the main suspect in a trial of more significant attacks participants in Paris. Abdeslam hid in Brussels for four months until his capture, four days before a twin attack in Brussels that killed 32 people.

Two of the group face non-terrorist charges, one for having supplied false documents to those involved in both the Paris attacks and the bombings at Brussels Airport and on the Brussels metro in March 2016. The other is accused of handling arms and explosive material.

The presiding judge asked the accused present to confirm their names, dates of birth and addresses before one of set of defence lawyers sought to have the case against his client dismissed. The case was then adjourned.

Hearings are scheduled to run until May 20, with rulings expected by the end of June.

(REUTERS)

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Sole surviving assailant in November 2015 Paris attacks testifies in court

Paris Attacks

Last surviving Paris attacks suspect tells court he chose not to detonate his bomb

Main Paris attacks suspect apologises to ‘all victims’ at the end of testimony

L'Humanité

Minorités

Éditorial

Laurent Mouloud

Dans la dernière ligne droite de cette campagne présidentielle, Marine Le Pen sort le papier de verre et tente d’adoucir les angles les plus saillants de son programme. À commencer par le voile, dont la candidate n’exigerait plus l’interdiction dans l’espace public, après l’avoir longtemps prônée. Ces ajustements électoralistes de dernière minute ne doivent pas faire illusion. La stratégie du RN est toujours celle de la dissimulation. Et son programme, un redoutable bréviaire xénophobe dont la ligne directrice est très claire : de la « priorité nationale » constitutionnalisée à la restriction des droits des immigrées, le parti lepéniste rêve de voir la discrimination et les inégalités érigées en norme. Toujours au détriment de « minorités » ciblées comme des ennemis de l’intérieur, dont les caractéristiques – religieuses, ethniques, sociales… – pervertiraient l’homogénéité fantasmée d’un peuple majoritaire.

Ce roman identitaire et nationaliste est la matrice de l’idéologie lepéniste et zemmourienne. Et celle de la plupart des régimes autoritaires, comme celui du Hongrois Viktor Orban dont Marine Le Pen s’inspire allègrement. N’en doutons pas : quel que soit le flou de son programme, si elle était élue, elle s’attaquerait, d’une manière ou d’une autre, aux droits fondamentaux des LGBTQ+ (mariage pour tous), des femmes (IVG) ou encore des étrangers (AME, allocations). Une société du tri et du repli, fracturée, où le pluralisme et l’altérité sont vus comme un affaiblissement et non une richesse.

Bien préparée par les Sarkozy, Valls et autres Darmanin, cette rhétorique de la minorité dangereuse, bouc émissaire de toutes les frustrations sociales, est aujourd’hui redoutable. Elle parie sur la division et l’indifférence de ceux qui estiment n’avoir rien ou peu à craindre d’un RN au pouvoir. Un piège mortifère. À l’heure du scrutin de dimanche prochain, personne ne doit oublier que l’assèchement de l’État de droit commence toujours par ceux désignés comme les « marges ». « La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité », disait Albert Camus. Plus que jamais, le sort de quelques-uns nous concerne tous.

EditorialPrésidentielle 2022Extrême droiteMarine Le Pen
France24 - World

UK PM Johnson says he did not knowingly mislead parliament over ‘partygate’

Issued on: 19/04/2022 - 05:17

NEWS WIRES

Prime Minister Boris Johnson on Tuesday apologised to MPs after he became the first British leader fined for breaking the law, but faced opposition calls to quit for the sake of integrity in politics.

Addressing parliament for the first time since the April 12 fine, he reiterated that he did not think he had done anything wrong when he attended an office gathering for his birthday in June 2020, when Britain was under a pandemic lockdown

"That was my mistake and I apologise for it unreservedly," he said.

The British public "had a right to expect better of their prime minister", Johnson added, while insisting he would get on with the job including to defend Ukraine against Russia's "barbaric" invasion.

The conflation of issues led to charges that Johnson was seeking to bury the controversy over "partygate" fines -- which have also embroiled his finance minister and wife.

Johnson could yet receive further fines over various Downing Street parties held despite strict coronavirus lockdowns imposed by his own government over the past two years.

MPs will hold a special debate on Thursday into whether he misled the House of Commons when, in December, he denied ever breaking the rules. He will be on an official visit to India by then.

Knowingly misleading parliament is a breach of government ministers' code of conduct, which states they should resign as a result -- and opposition lawmakers are adamant he should go.

But asked directly if he deliberately misled parliament, Johnson emphatically replied: "No."

Opposition Labour leader Keir Starmer said there was cross-party support towards Britain's backing for Ukraine, and any Conservative successor would continue Johnson's war policy.

Starmer recounted the experience of one member of the public who, because of the Covid rules then in place, was denied the chance to hold his dying wife's hand in hospital.

Johnson was "a man without shame" backed by "nodding dogs" in his cabinet, Starmer said, urging Conservative MPs to eject their leader.

They should "bring decency, honesty and integrity back into our politics and stop the denigration of this country", the Labour leader said.

'Liar'

One national survey suggested around two-thirds of the public spoke negatively about Johnson, compared to just 16 percent positively, with the word "liar" the most commonly shared response.

"Overall, 'partygate' dominates views of Boris over Ukraine," said James Johnson, a Conservative pollster who conducted the sample. 

"Fury has not receded. Many negative comments are by people who liked him previously but have now changed their minds."

Voters will get their chance to deliver a verdict on May 5, when the UK holds nationwide elections for local and city councils. 

A drubbing for the Conservatives then could sharpen the debate among his own MPs, some of whom have said that now is not the time to change leader given the war in Ukraine.

Simon Wolfson, a justice minister, has already resigned from the government, citing "the scale, context and nature" of the rule breaches.

Johnson will bid to shore up his standing with backbenchers when he addresses a meeting of the Conservative parliamentary party on Tuesday evening.

But one senior Tory backbencher, Mark Harper, responded to Johnson in the Commons that he was "no longer... worthy" of being prime minister after his apology.

Attention diverted

London's Metropolitan Police is investigating dozens of alleged lockdown breaches by Johnson and his staff in the Downing Street complex where he lives and works.

It said last week officers had so far issued more than 50 fines.

The scandal, the latest in a stream of controversies to hit Johnson since last year, left his position hanging by a thread and MPs from his Conservative Party in a rebellious mood.

But he boosted his survival chances with what is seen as a firm response to Ukraine, which diverted attention away from the furore when he was most vulnerable in February.

Britain's cost-of-living crisis is also credited with distracting people from the scandal, while Johnson has made several big policy announcements aimed at his pro-Brexit political base.

They include controversial plans to send migrants and asylum seekers who cross the Channel thousands of miles away to Rwanda.

(AFP)

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UK's Johnson announces end to all Covid restrictions

British PM Johnson under pressure to apologise over 'Trumpian' attack on rival

PARTYGATE

UK’s Johnson to be fined over Downing Street lockdown parties

France24 - World

Several killed in twin explosions at Shiite school in Afghan capital

Issued on: 19/04/2022 - 12:20

NEWS WIRES

At least six people were killed and 11 wounded Tuesday by two bomb blasts at a boys' school in the Afghan capital, with social media showing grisly images from the Hazara Shiite neighbourhood.

The number of bomb blasts in the country has significantly declined since the Taliban ousted the US-backed Afghan government in August, but the jihadist Islamic State group has claimed several attacks since then.

Kabul police spokesman Khalid Zadran told AFP that Tuesday's blasts at the Abdul Rahim Shahid school were caused by improvised explosive devices and left at least six people killed and 11 wounded.

"These are preliminary figures. We are at the site and waiting for more details," he said.

Zadran said a third blast had occurred at an English language centre in the same area, but did not specify whether it was caused by an explosive.

Zadran earlier tweeted that three blasts had rocked the school, which is in an area mainly inhabited by the Hazara community and has been previously targeted by the jihadist Islamic State group.

Tuesday's blasts occurred as students were coming out of their morning classes at the school, a witness told AFP.

Grisly images posted on social media networks showed several bodies lying at the gate and compound of the school.

Images showed patches of blood, burnt books and school bags scattered at the premises. Taliban fighters were seen cordoning off the area.

Victims were taken to hospital, but Taliban fighters kept journalists from the premises.

Attacks on public targets have largely diminished since the Taliban seized power in August last year, but IS continues to operate across the country.

The Taliban have also been blamed previously for attacks targeting the Hazara community, who make up between 10 to 20 percent of the country's 38 million population.

Taliban officials insist their forces have defeated IS, but analysts say the jihadist group is a key security challenge to the hardline Islamists who now rule Afghanistan.

Since seizing power the Taliban have regularly carried out raids on suspected IS hideouts, mainly in the eastern Nangarhar province.

IS has claimed some of the deadliest attacks in Afghanistan in recent years.

In May last year at least 85 people -- mainly girl students -- were killed and about 300 were wounded when three bombs exploded near their school in Dasht-e-Barchi.

No group claimed responsibility, but in October 2020 IS claimed a suicide attack on an educational centre in the same area that killed 24, including students.

In May 2020, the group was blamed for a bloody attack on a maternity ward of a hospital in the neighbourhood that killed 25 people, as well as new mothers.

(AFP)

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Roadside bomb tears through bus in western Afghanistan

Western nations warn citizens to avoid Kabul airport, citing 'imminent' threat of terror attack

Truth or Fake

Did the Taliban forbid the use of mobile phones in Afghanistan?

L'Humanité

Raspoutine

Billet

Maurice Ulrich

C’était une idée d’Alexandre Douguine, sur une télévision russe, fin 2019 : « Nous devons envahir l’Europe, la conquérir et l’annexer. » Ça date un peu mais, plus récemment, répondant au magazine Causeur, il n’hésitait pas : la guerre en Ukraine est aussi « une guerre contre l’Occident ». Mais qui est-ce ? Idéologue, conseiller à la présidence de la Douma jusqu’en 2015 sur les questions stratégiques, surnommé le Raspoutine de Poutine, il a théorisé « l’Eurasie », appelée à s’opposer au cosmopolitisme et à la décadence. Il envisageait, en 2014, l’extermination des Ukrainiens. Il accueillait à Moscou, en 2016, Alain Soral qui y dénonçait l’influence judéo-franc-maçonnique sur les politiques à l’Ouest. Il avait salué avec enthousiasme l’élection de Donald Trump. C’est une des figures inspirantes des courants les plus réactionnaires dans le monde, avec qui il entretient de multiples liens. À l’occasion de l’élection présidentielle, il a dit tout le bien qu’il pense de Marine Le Pen, injustement qualifiée d’extrême droite par ses opposants.

le billet de Maurice Ulrich
L'Humanité

Là où en sont les échanges entre les forces de gauche en vue d'un accord pour les législatives

Actu

Forte des 22 % de Jean-Luc Mélenchon, la FI a proposé au PCF, à EELV et au NPA la construction d’une « majorité politique à l’Assemblée nationale ». Exclu des discussions par les insoumis, le PS pourrait se retrouver isolé en juin prochain.

Naïm Sakhi

Les forces de gauche réussiront-elles à s’unir pour les législatives ? Une chose est sûre, les échanges s’accélèrent depuis la fin de semaine. Vendredi, la France insoumise a fait parvenir des courriers aux états-majors du PCF, d’EELV et du NPA. Des partenaires avec lesquels la formation entend « stabiliser et enraciner davantage le pôle populaire pour le rendre disponible et majoritaire aussitôt que possible, notamment pour les prochaines élections législatives ».

Une stratégie contraire à celle de 2017 pour la formation de Jean-Luc Mélenchon, qui avait rompu rapidement toutes discussions à gauche, y compris avec les communistes, conditionnant l’investiture de personnalités à la signature d’une charte visant à affilier les élus à la FI.

Une démarche « sans volonté hégémonique » assure la France insoumise

Pour autant, Adrien Quatennens, Mathilde Panot, Aurélie Trouvé et Manuel Bompard, les signataires des courriers, conditionnent cette union à la création d’un « nouveau parlement, à l’image du Parlement de l’Union populaire », lancé durant la présidentielle. « Cette coalition de partis et mouvements », aurait pour base un « programme commun partagé », établi « à partir de celui qui a recueilli le plus de votes à l’élection présidentielle », à savoir L’Avenir en commun.

Adrien Quatennens : « Nous voulons bâtir une majorité »

Une démarche « sans volonté hégémonique ni exigence de ralliement », écrivent les cadres insoumis, qui assurent aux formations la possibilité de « conserver » leurs programmes respectifs. Ils proposent « l’attribution d’un label commun pour les candidatures », dont « la base des répartitions pourrait être celle établie par les électeurs », dimanche 10 avril.

Le PCF appelle à la construction d’« une base d’accord partagé »

« Nous sommes prêts à discuter de vos propositions », assurent, en retour, les dirigeants du PCF. Dans une lettre adressée samedi aux insoumis, le Comité exécutif national de la formation souligne « la responsabilité historique » des forces de gauche, à « agir ensemble », pour obtenir « une majorité à l’Assemblée nationale ». Les communistes ont fait savoir qu’ils soumettront à la France insoumise leurs propres impératifs dans la construction d’« une base d’accord partagé » qui ouvrirait « un espoir nouveau pour la gauche et pour la France ».

« Cela suppose deux choses. Bien sûr, la reconnaissance du poids de la FI, mais aussi celle de notre diversité à gauche », mesure Ian Brossat, le porte-parole du PCF. Par ailleurs, les communistes notent dans la proposition insoumise « une réponse positive » à l’appel de leur secrétaire national. Jeudi, Fabien Roussel avait invité la gauche à « additionner (ses) voix, (ses) programmes et (ses) idées », assurant que « Jean-Luc Mélenchon est celui qui peut envoyer ce signal ».

« A minima un pacte de non-concurrence » côté EELV

Plus mesuré, Julien Bayou se déclare prêt « à discuter de tout », mais pas à « supporter des injonctions ». Dans leurs missives aux communistes et aux écologistes, les insoumis déplorent des relations « lourdement dégradées » durant la campagne présidentielle, et leur demandent de « s’expliquer devant les électeurs », des accusations « souvent blessantes et des appréciations selon lesquelles existaient entre nous des difficultés insurmontables ».

« Nous ne retirons pas grand-chose de ce que nous avons dit », estime le secrétaire national d'EELV, rappelant « des désaccords très importants avec Jean-Luc Mélenchon sur la politique étrangère du pays, en particulier sur le rapport à la Russie ou aux régimes autoritaires ». Et d’ajouter que « l’écologie ne s’effacera pas. Elle sera de toute manière présente dans ce 3e tour ».

Sa formation a également fait parvenir des courriers aux autres forces de gauche, proposant « a minima un pacte de non-concurrence » et « éventuellement de travailler à un socle commun de propositions », avec « une proportionnelle pondérée qui prend en compte les scrutins intermédiaires », comme mode de départage.

Un enjeu de taille pour le PS

Reste la question du Parti socialiste. Dans la foulée du premier tour, Olivier Faure a lancé un appel à bâtir un « pacte pour la justice sociale et écologique ». Pour la formation jadis centrale à gauche, l’enjeu est de taille. Balayé le 10 avril avec seulement 1,7 % des suffrages pour sa candidate Anne Hidalgo, le risque est grand pour le PS de perdre son groupe en juin prochain.

Dans un entretien accordé samedi à Libération, son Premier secrétaire demande aux insoumis « le rassemblement le plus large », assurant être « un partisan d’un dialogue respectueux des identités et des projets de chacun ». « Le PS a été très clair. Anne Hidalgo ne voulait rien construire avec nous. Nous avons pris acte de ses attaques et de son refus à tirer un bilan lucide du quinquennat de François Hollande », tance Mathilde Panot (FI) dans un entretien au JDD. Un refus qui pourrait conduire d’autres partenaires à couper court aux négociations avec les socialistes, isolant un peu plus le PS.

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A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron

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5 ans après, bis repetita. Le 1er tour de l'élection présidentielle a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, encore. Dans ce match retour de 2017, Marine Le Pen voudrait créer un barrage contre Macron avec le concours des électeurs de gauche. Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce piège tendu par la candidate d'extrême-droite.

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

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Présidentielle. Ils veulent "avoir le choix de leur avenir" : la colère des étudiants qui occupent la Sorbonne

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Depuis mercredi 13 avril 2022, des étudiants occupent l’université de la Sorbonne à Paris. Ils protestent contre les choix de société prônés par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à une semaine du second tour de l’élection présidentielle. Et espèrent que leur mobilisation va s'étendre.

Franck Cartelet

Certains ont passé la nuit là, investissent les amphithéâtres, manifestent devant le bâtiment. Plus d'une centaine d'étudiants de la Sorbonne et d’autres établissements du supérieur ont protesté ce jeudi 14 avril contre le « non-choix » qui s’offre à eux pour le second tour de l’élection présidentielle. Nombre d’entre eux ont l’impression d’être « laissés sur le carreau », « pas entendus », alors que les 18-24 ans ont voté à 31% pour Jean-Luc Mélenchon et que 40% des moins de 34 ne sont pas allés voter dimanche 10 avril. 

« Nous, les jeunes, avons majoritairement voté à gauche, on veut avoir le choix de notre avenir » explique Lola, étudiante à Sciences Po Strasbourg. Elle refuse, comme beaucoup de ses camarades, de choisir entre « un gouvernement qui a sabré la jeunesse pendant 5 ans » et qui n’a pas embrassé les urgences climatiques et sociales comme priorités, et de l’autre côté « un pouvoir fasciste ».  

S'abstenir ou non 

« Aujourd’hui, soit on s’abstient, pour renvoyer un message fort… Ou alors on vote Macron, parce que ça sera toujours le moins pire », concède l’étudiante, qui réfléchit déjà à comment occuper la rue pendant les 5 prochaines années.  

Génération

Après avoir affirmé ne pas savoir si elle allait s’abstenir ou non, Marie, étudiante en droit à Nanterre, semble néanmoins avoir déjà tranché: « C’est vrai que si l’extrême-droite passe, derrière, ce sont les minorités qui vont devoir subir ces choix-là », reconnaît l’étudiante qui questionne sa responsabilité dans un tel scénario. « Je pense que je vais voter Macron, même si ça me fait mal », finit-elle par lâcher, tout en insistant bien sur une chose : la nécessité de poursuivre la mobilisation après le vote, et de renforcer les ponts entre les divers mouvements de contestation.  

La Sorbonne fermée 

Antoine Boulanger, enseignant et élu CGT des enseignants à la faculté des lettres de la Sorbonne, se félicite de cet élan chez les étudiants. « Je pense qu’on ne peut être qu’enthousiasmés et heureux de voir que, loin d’être abattus par ce résultat catastrophique, les étudiants se mobilisent contre d’un côté l’ultra-libéralisme et de l’autre, un même programme ultra-libéral doublé d’une politique raciste et autoritaire », développe-t-il.

« Au lieu d’ouvrir les facs et de dire, “exprimez-vous, débattez”, le gouvernement envoie la police », regrette cet enseignant, alors que la direction de la Sorbonne a basculé les cours en distanciel et fermé ses portes aux étudiants jusqu’au 16 avril inclus.

Froid, insalubrité, nuisibles... Ces résidences étudiantes qui confinent à l’enfer

Les étudiants de la Sorbonne espèrent lancer un mouvement, alors que des étudiants de Tolbiac, Sciences Po Paris, de l’École normale supérieure, de Sciences Po Nancy et d’autres établissements du supérieur bloquent ou ont bloqué des bâtiments de leurs campus respectifs.  

L'Humanité

VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne

Vidéo

Au QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciements et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.

Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.

Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".

L'Humanité

VIDÉO. Les militants Insoumis entre déception et fierté

Vidéo

En dépit d'une mobilisation importante des électeurs de gauche en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise termine troisième du premier tour de l'élection présidentielle, avec 22% des votes, derrière Marine Le Pen qui totalise 23,4% des voix. Réunis au Cirque d'Hiver (Paris) pour l'annonce des résultats dimanche 10 avril, les militants affichent leur déception de ne pas voir leur candidat passer au second tour, mais évoquent aussi les espoirs suscités par la campagne et le score de Jean-Luc Mélenchon. 

La dynamique enregistrée durant les dernières semaines de la campagne n’aura pas suffi. Jean-Luc Mélenchon est de nouveau éliminé du second tour en arrivant en troisième position avec 22% des voix. Ses meetings ont fait le plein et les enquêtes d’opinion, comme en 2017, ont pu laisser espérer aux insoumis et aux électeurs de gauche, inquiets d’une réédition du second tour de 2017, qu’une heureuse surprise pouvait se produire.

France insoumise. Jean-Luc Mélenchon manque de peu d’accéder au second tour

Mais, à 20 heures, lorsque les premiers résultats ont commencé à tomber, il manquait toujours environ trois points au candidat de l’Union populaire pour enclencher « l’incroyable bifurcation politique » qu’il appelait de ses vœux lors de son meeting de Lille, le 5 mars, retransmis simultanément dans 11 autres villes via ses hologrammes. L'écart s'est ensuite encore resserré dans la soirée avec la candidate du Rassemblement national. Mais, comme en 2017, même s’il termine cette fois-ci troisième (il était quatrième lors de l’élection précédente), Jean-Luc Mélenchon échoue de peu à atteindre le deuxième tour.

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Des électeurs radiés des listes par erreur

Actu

Des milliers de citoyens ont eu la surprise de découvrir le 10 avril en allant voter qu’ils ne figuraient plus sur les listes électorales. Il est encore temps de saisir les tribunaux de proximité pour le second tour.

Diego Chauvet

226 962 : c’est le nombre d’électeurs radiés des listes entre les élections régionales et départementales de 2021, et le premier tour de la présidentielle 2022. Et parmi eux, beaucoup de mécontents, qui ont constaté le jour du vote qu’ils n’avaient plus le droit de glisser un bulletin dans l’urne, a révélé le Parisien ce lundi. En cause, un processus automatisé de radiation pour « perte d’attaches communales ». Depuis 2019, c’est un fichier géré par l’Insee, le répertoire électoral unique (REU) qui centralise les 35 000 listes d’électeurs établies auparavant par les communes. Une municipalité peut ainsi lui signaler un déménagement ou une nouvelle inscription, qui écrase automatiquement la précédente.

Sauf que tout n’est pas parfait. Il suffit d’un courrier renvoyé à l’expéditeur, par exemple la mairie qui envoie une carte d’électeur, pour que la « perte d’attaches communales » soit constatée. À ce moment-là, l’électeur en question peut être radié, et ne s’en apercevoir que le jour du scrutin. L’Insee évoque également des « bugs » de logiciels… C’est ce qui semble s’être produit pour une partie non négligeable des 226 962 citoyens en question lors du dernier « toilettage » des listes électorales.

Ceux-là n’ont alors plus que le recours devant les tribunaux de proximité, dont les juges peuvent parfois faire procéder à leur réinscription sur les listes le jour même. 700 personnes se sont tournées vers cette procédure le 10 avril. Bien entendu, lorsque le requérant s’est aperçu de sa radiation le jour du scrutin, il est trop tard pour voter ce jour-là. Mais pas encore pour le second tour de la présidentielle, et les législatives de juin prochain !

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Présidentielle. Macron promet des ministres plus verts que verts

Actu

En meeting à Marseille, le candidat muscle enfin ses attaques contre la nature même de l’extrême droite, renvoyée à sa xénophobie et son « projet climato-sceptique ». S’affichant garant des accords de Paris, le président-candidat a dégainé plusieurs annonces sur la « planification écologique », terme volé à Mélenchon.

Cyprien Caddeo

Marseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial. 

Un premier ministre directement chargé de la planification écologique. Un autre qui devra s’occuper de la planification énergétique et « sortir la France du gaz, du pétrole et du charbon ». Avec pour objectif de construire « l’avenir en commun » pour nos enfants. Abstraction faite des drapeaux européens et de la présence de plusieurs ténors qui n’ont pas vraiment le cœur à gauche, comme Christian Estrosi ou Christophe Castaner, on s’est cru, un bref instant, à un discours de Jean-Luc Mélenchon. Mais c’est bien Emmanuel Macron qui s’agite en bras de chemise, ce samedi 16 avril, sous le soleil de plomb marseillais. L’illusion ne dure pas, les talents de plagiaire du président sortant ayant leur limite : « Je ne crois pas en la décroissance, au contraire. Je pense qu’on ne peut pas demander à telle activité de fermer, car nous devons travailler plus et produire plus pour financer notre modèle écologique ». Un lien implicite et quasi artistique entre écologie et retraites. Ouf, on s’attendait presque à la proclamation d’une Constituante pour la VI e République.

Après une copie sarkozyste au premier tour, Emmanuel Macron prouve encore sa capacité à dribbler les clivages politiques en dépit de toute cohérence discursive. Les voix de gauche sont évidemment sa cible. Depuis le palais du Pharo, monument napoléonien surplombant le port phocéen, il a parlé pêle-mêle air pur, rivages, océans, forêts, parcs éoliens offshore, évoqué deux fois l’ « avenir en commun » donc (le nom du programme de Jean-Luc Mélenchon), s’est posé en garant des accords de Paris et a cité Jaurès ( « C’est en allant à la mer que le fleuve reste fidèle à sa source ») sans qu’on ne comprenne trop pourquoi. Il a promis juré que « l’écologie sera la politique des politiques » du prochain quinquennat, annoncé vouloir planter 140 millions d’arbres d’ici 2030, et proposé la création d’une « Fête de la Nature » (sic) sur le modèle de celle de la musique. Le tout devant un public (autour de 3 000 personnes) qu’on a connu, et on les comprend, plus enthousiaste.

Opération verdissement

Cette grande opération verdissement pourrait être suffisante pour convaincre les plus modérés des électeurs de gauche, mais est sans doute vaine pour susciter l’adhésion de la jeunesse écologiste, en rupture avec le capitalisme vert. La course contre l’abstention et pour le barrage républicain est loin d’être acquise. « C’est anormal, les gens de gauche qui ne veulent pas voter pour lui, peste Murielle, sexagénaire, fonctionnaire de police et militante LaREM.  Ils confondent tout et il y a des mesures de gauche : toutes les mesures de pouvoir d’achat, les primes, les baisses d’imposition… » L’assèchement des recettes et donc des services publics, de gauche ? La confusion n’est à l’évidence pas l’apanage d’un camp.

Emmanuel Macron a, lui, choisi l’offensive contre les hésitants qui « confondent tout » : « Manifester le lendemain contre le résultat d’une élection démocratique ne rime à rien ». « Le 24 avril, c’est un référendum pour ou contre l’Union européenne, c’est un référendum pour ou contre l’écologie, c’est un référendum pour ou contre notre jeunesse, c’est un référendum pour ou contre notre République », vend le président.

Feu sur « l’incompétente, la climato-sceptique »

Après s’être attelé à attaquer le programme économique de Marine Le Pen, comme si c’était l’urgence, Emmanuel Macron s’est enfin décidé à attaquer son adversaire sur ce qu’elle est : l’extrême droite. À faire appel, sans le dire explicitement, à un front républicain en l’absence duquel sa défaite est envisageable. Il ironise donc sur l’ « incompétente » et la « climato-sceptique » qui veut démonter les éoliennes : « Quel bel usage de l’argent du contribuable… » Et d’égrainer : « Je pourrais aussi vous parler des risques que fait peser l’extrême droite sur la liberté de la presse en choisissant qui est journaliste et qui ne l’est pas, sur le fait qu’elle propose un référendum sur la peine de mort, sur la rupture avec la laïcité qu’elle prépare en stigmatisant des millions de Français ».

En coulisse, ses soutiens abondent. Renaud Muselier, président de la région Paca et ex-LR rallié à la Macronie, évoque un « choc civilisationnel », et une victoire de Le Pen « qui arrangerait Poutine ». Mourad Boudjellal, président du club de rugby de Toulon (Var), charge le « racisme » du RN et évoque ses parents algériens venus en France « faire un travail que personne ne voulait. A u prochain meeting de Le Pen, je suis sûr que des gens comme mes parents vont nettoyer la salle », soupire-t-il. C’est quand même plus efficace qu’une phrase de Jaurès soufflée par un conseiller en mal de citations.

Cyprien Caddeo

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L'Humanité

Abstention : grève civique et vote utile

Actu

Au 1er tour de la présidentielle, 13 millions de Français ne se sont pas rendus aux urnes. Le scrutin a aussi été marqué par un vote stratégique, reconfigurant le paysage politique.

Cédric Clérin

Si l’abstention au premier tour de cette élection présidentielle n’a pas atteint le record craint de 2002 (29 % selon l’Ifop), elle s’établit cependant à un haut niveau de 25 %. 11 % des inscrits déclarent même ne jamais aller voter. Une grève électorale qui témoigne une nouvelle fois d’un système politique à bout de souffle. La première raison de cette abstention est l’offre politique inadaptée (43 %) et l’idée que « ces élections ne changeront rien » (40 %). Pour ceux qui se sont déplacés, le pouvoir d’achat a dominé largement les préoccupations (cité par 53 % des électeurs, selon Harris Interactive), viennent ensuite la santé (32 %), les retraites (32 %) et l’immigration (30 %). Les motivations du vote illustrent également l’inanité du système institutionnel actuel. Le vote d’adhésion est minoritaire ou à peine majoritaire pour les différents candidats et singulièrement les trois arrivés en tête : 45 % pour Jean-Luc Mélenchon, 56 % pour Marine Le Pen et 57 % pour Emmanuel Macron. Le vote utile a fonctionné à plein : 30 %, 26 % et 23 % des électeurs des trois candidats. Des chiffres qui donnent à voir que, derrière la tripolarisation du vote présidentiel, encouragée par le mode de scrutin, les aspirations des électeurs restent plurielles, mais aussi largement insatisfaites. 

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L'Humanité

Les charognards

Chronique

Arthur Hay

L’affaire McKinsey n’aura donc finalement pas sonné le glas de notre roi banquier. L’utilisation massive de fonds publics pour des « enquêtes » n’a pas empêché le pouvoir en place de faire un piteux mandat. Ces enquêtes semblent d’ailleurs avoir été un prétexte pour justifier un braquage du pays au profit des amis du pouvoir. Que certains politiques volent davantage que les plus grands gangsters du moment, ce n’est probablement pas nouveau. Mais que nous sachions quasiment en direct de quoi se rendent coupables nos dirigeants est peut-être plus récent dans l’histoire de notre démocratie. Et pourtant, cela semble ne rien bouger.

C’est sûrement que le peuple est habitué, blasé par un afflux d’informations liées à des scandales d’État. Une affaire vient en chasser une autre ; d’autres passent par-dessus nos têtes. Moi aussi, je suis blasé. Quand je vois les petites affaires qui sont faites dans l’ubérisation, j’ai vraiment du mal à contenir ma rage. Pour faire semblant d’aider les travailleurs de plateformes plongés dans une grande précarité, le gouvernement a créé l’Autorité des relations sociales des plateformes d’emploi (Arpe). Son président, Bruno Mettling, est surnommé « le transformateur d’Orange » par « le Figaro » en 2018 pour son travail auprès de Stéphane Richard, à la suite des dizaines de suicides dans cette entreprise en raison du harcèlement moral généralisé qui y règne.

Aujourd’hui, ce ponte de chez Orange est donc le héros désigné pour venir en aide aux livreurs et VTC ; on nous demande de lui faire confiance. Pourtant, le cabinet de conseil de Bruno Mettling aurait travaillé pour Uber, il y a quelques années. Comment faire confiance quand on sait que la direction d’Orange s’est passée des services de la coopérative Scopelec pour réaliser des économies, allant ainsi dans le sens des décisions ultralibérales de ces dernières années en termes de sous-traitance ? Orange semble affectionner les partenaires utilisant des microentrepreneurs ou des travailleurs détachés. Pour rappel, l’État est actionnaire à 23 % d’Orange.

Autre exemple. En avril 2019, l’Institut Montaigne sort un rapport sur l’ubérisation. Ce rapport guidera les projets de lois macronistes pour protéger les plateformes comme Uber. Autoproclamé « indépendant », l’Institut Montaigne a Uber pour mécène. Première nouvelle ! La deuxième, c’est que ce rapport a été rédigé par le lobbyiste de la plateforme d’exploitation Stuart (groupe La Poste). Alors, pourquoi le gouvernement décide-t-il tout de même de suivre les conseils de cet institut ? Une réponse peut-être : le mouvement de Macron (LaREM) était à l’origine hébergé par Laurent Bigorgne, l’ancien directeur de l’Institut Montaigne ! C’est gros là, nan ? Ce nom vous dit quelque chose ? Sûrement, parce que Laurent Bigorgne fait l’objet d’une plainte pour avoir drogué une collaboratrice. Par ailleurs, deux associations qu’il préside ont touché 2,6 millions d’euros d’aides liées, en bonne partie au ministère de l’Éducation, pour des résultats peu concluants. Blanquer est un ami (ça ne vous rappelle pas l’affaire McKinsey ? ).

Je n’ai qu’une page pour cette chronique, donc je m’arrête là dans la dénonciation de ces personnages qui gravitent autour du gouvernement. Des voyous en col blanc qui nous baratinent, nous privent de notre bonheur. Les charognards de la démocratie.

la chronique d'arthur hay
L'Humanité

« Frauduleusement nommé… »

Chronique

Barbara Cassin

Je suis triste pour de bon. Une saison en enfer, c’est le cas pour les Ukrainiens. Une saison beurk, c’est le cas pour nous qui avons voté, ou n’avons pas voté, dimanche. « Considérations philosophiques sur le rituel électoral du parlementaro-capitalisme, frauduleusement nommé démocratie », tel est le titre du séminaire qu’Alain Badiou aura tenu ce lundi 11 avril au Théâtre de la Commune. Bien que le goût soit une faculté politique, nous n’avons jamais cru bon de nous mettre d’accord pour travailler joyeusement ensemble. Cette fois, comme avec « De quoi Sarkozy est-il le nom ? », la phrase fait mouche.

C’est beurk d’avoir à choisir entre la droite et l’extrême droite, note Roussel. D’autant plus beurk que l’extrême droite aligne presque les mêmes mots que les droites pépères. D’autant plus beurk que la droite, Macron, pour qui nous allons donc voter, pourrait décider d’agir à hauteur gauche de son intelligence. Il l’aurait pu, mais quelle réserve inexistante de voix, celles de la gauche écœurée ou celles de la droite déjà appropriée, visera-t-il « en même temps » ?

Chacun l’a dit avec son ton de campagne. Pécresse via « l’âme de la France ». Hidalgo quasi muette, et Roussel « en se servant du seul bulletin qui sera à notre disposition », ustensile collatéral. Mélenchon en fleur de rhétorique : « Vous ne devez pas donner une seule voix à Marine Le Pen » répété trois fois comme à Jéricho.

Face à ces écœurements, Macron nomme, caresse en bouche le nom des vaincus. C’était tendre, presque disruptif, de les convoquer avec la main tendue du nom propre, magique. Dans les images « autorisées », on voit le petit carré du traducteur en langue des signes. Il traduit à toute vitesse, et je suis pour, bien sûr. Mais quand j’ai vu ou cru voir quels gestes désignaient qui, j’ai pouffé comme dans une scène d’« Alice au pays des merveilles », ah c’est comme ça Jadot, ça se signe comme ça ? Pécresse ? Quand le nom propre revenait, le geste revenait caricaturalement indubitable. J’ai pouffé au fond de la classe. Parlementaro-capitaliste, chacun sa manière de pouffer…

Mais là où j’ai peur, pour de bon, où tout ce que je sais de la rhétorique me consterne et m’égare, c’est quand j’aligne certains mots du discours de Marine le Pen et certains d’Emmanuel Macron. Elle, discours posé quasi crédible, sauf à la fin où tout se bouscule, en feu d’artifice et mauvaise conclusion de dissert, pour activer les marqueurs qu’on aurait risqué d’oublier, engagement sans faille, souveraineté de la France, voies du bonheur familial, travail et capital, libre de toute attache partisane, laïcité – avec le : « en étant au bon endroit », retenue féminine qui ferait passer tout le reste.

D’autre part, lui : une France fidèle à l’humanisme, à l’esprit des Lumières, à 1789. Le seul projet pour le pouvoir d’achat, c’est le nôtre. Le seul projet contre la vie chère, c’est le nôtre, et pour les travailleurs et pour ceux qui sont sur le bord du chemin. Comment voulez-vous qu’on s’y reconnaisse ? Qui parle ? Vous voulez nous persuader, mais comment peut-on croire en celui qui parle ? C’est cela la France / c’est cela la France. Je compte sur vous / je compte sur vous. Sur nous.

Je veux bien vous croire ? Non, je ne veux plus rien croire. Finie la rhétorique, finie la confiance. J’ai trop peur, non pas que vous vous ressembliez – je sais bien que choisir et ce qui de zemmourien se cache sous « choix de société et de civilisation » ! Mais vous parlez tous de la même manière, au style près, à peine au style près. Et c’est ça qui me fait le plus peur. La prochaine fois, il faudrait vraiment, pour donner envie de voter, qu’on fabrique autrement une union verte.

la chronique de barbara cassinPrésidentielle 2022
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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L'Humanité

Conclusion

Chronique

Audrey Vernon

Voici donc la fin du premier quinquennat Macron… Qu’ai-je appris en cinq ans ?

Ce quinquennat a pesé sur mes épaules plus fortement que les autres. Je n’aimais pas le quinquennat Hollande et ses records de bombardements, de ventes de Rafale, d’attentats. (Je ne fais aucun lien de cause à effet, c’est juste écrit à côté). Ce quinquennat m’a semblé encore plus sournois, sous ses airs amicaux, bienveillants. On s’en est tous pris plein la gueule. – milliardaires excepté visiblement. Je sais que l’État n’a jamais été cette couverture sous laquelle se blottir dont parle Ta-Nehisi Coates (1) et qui n’a jamais existé que dans les rêves des citoyens… Cependant je ne pensais pas que l’État allait me détruire à petit feu en m’interdisant de travailler, de sortir, d’aller dîner, de vivre en communauté. Pendant huit mois, je n’ai pas eu le droit de jouer et j’ai été payée à rien foutre.

Les théâtres, les cinémas étaient fermés mais ni Netflix, ni Amazon. Quand les commerces « non essentiels » ont été interdits, les supermarchés n’ont plus eu le droit de vendre de jouets, de livres pour éviter la concurrence, mais les plateformes ont continué à diffuser… Les restaurants ont été fermés, ni Uber Eats ni Deliveroo… Je ne reproche rien au gouvernement (à part d’exister), néanmoins cela m’a mise dans un état de sidération, de voir quel impact sur ma vie il pouvait avoir. Qu’ai-je appris d’autre ? Un psychopathe (selon la psychologue Marie-France Hirigoyen (2), tous les présidents ou assimilés sont des sociopathes) peut anéantir un pays, son agriculture, son peuple en bombardant aveuglément et en envoyant des jeunes hommes devenir des tueurs. Nos présidents le font et s’allient à d’autres pour le faire. Tout le monde trouve ça tragique mais normal. On est habitué à nourrir des criminels, à les financer, on le fait chaque année.

On en est toujours là. De Bonaparte en passant par saint de Gaulle, Sarkozy, ils ont tous un jour bombardé, irradié, détruit… Et c’est leur histoire qu’on nous apprend à l’école. Un jour Poutine sera dans les livres d’histoire avec tous les autres impunis, ils seront des péripéties de nos existences. Avoir ordonné des meurtres, des viols, en masse, ne condamne pas à la prison. Jamais. Jamais, jamais, jamais, jamais… Ni Hiroshima ni Nagazaki n’ont été jugés, les essais nucléaires sur les atolls, la Libye, l’Irak, la Syrie, le Mali… Crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide… On pinaille, il faut des preuves, des enquêtes… Ces enquêtes deviennent l’Histoire… Comment au XXI e siècle laisse-t-on encore le pouvoir de vie et de mort à une seule personne ?

J’ai la solution : il faudrait ajouter dès son élection dans la bouche de chaque dirigeant, de chaque ministre des Armées une capsule de cyanure qui se déclencherait automatiquement dès la prise de décision, avant même que l’ordre de tirer soit parti… Plus jamais ça, la der des der… Quand est-ce que ces mots deviendront enfin réalité.

(1) Ta-Nehisi Coates, auteur de « Une colère noire », éd. Autrement.

(2) « Les Narcisses », de Marie France Hirigoyen, éd. la Découverte

« Billion Dollar Baby » en tournée, et publié aux éditions Libre.

Carte blanche à Audrey Vernon
L'Humanité

Le Pen et Zemmour, brun bonnet et bonnet brun

Premier plan

Extrême droite Malgré la concurrence, les similitudes programmatiques et idéologiques des deux candidats sont frappantes. Au sein des états-majors, on met en avant ces points communs, appelant à un « gouvernement d’union nationale ».

Benjamin König

Si, à gauche, certains électeurs se triturent les neurones pour décider de leur vote au second tour de l’élection présidentielle, ils sont nombreux à l’autre bout de l’échiquier politique à ne pas se poser de questions. L’extrême droite serre les rangs, que ses électeurs aient déposé un bulletin Le Pen, Dupont-Aignan ou Zemmour le 10 avril, tant leurs convergences politique et idéologique relève de l’évidence. « Je ne me tromperai pas d’adversaire, j’appelle mes électeurs à voter pour Marine Le Pen », lançait ainsi l’ex-chroniqueur du Figaro, quelques minutes à peine après les résultats du premier tour. Quand bien même la candidate RN fait mine de vouloir le tenir à distance, ce soutien immédiat, selon Bruno Cautrès, politologue au Cevipof et chercheur au CNRS, n’est « pas une surprise, on pouvait s’y attendre très largement ».

Adoucir la communication

Si la campagne a été marquée par cette concurrence nouvelle à l’extrême droite, rythmée par l’inimitié personnelle entre les deux prétendants et quelques ralliements qualifiés de « trahisons » – une tradition chez les nationalistes –, de nombreux cadres ont assuré le lien entre les deux tenants du « camp national », comme Marine Le Pen le nomme. Pour le RN, cette opération séduction vise à contrebalancer les attaques visant Éric Zemmour, mais également Marion Maréchal, très populaire à droite, de LR au RN.

Si elle est élue, Marine Le Pen veut un « gouvernement d’union nationale », un « rassemblement large de tous les patriotes », même si l’entrée au gouvernement de sa nièce ou de l’idéologue pétainiste « n’est pas une possibilité ». Toute à son souci d’adoucir sa communication, la candidate du RN entend éloigner leur image sulfureuse tout en donnant des gages à cet électorat.

D’autant que la présence du candidat de Reconquête ! a permis d’élargir la base électorale de l’extrême droite : « Non seulement elle a augmenté son résultat de deux points par rapport à 2017, fait observer Bruno Cautrès , mais en plus elle dispose désormais de réserves de voix. » Pour le philosophe du langage Raphaël Llorca, Le Pen et Zemmour sont « les deux faces d’une même pièce ». Les deux se « renforcent mutuellement » et « portent un même combat ».

Rassembler le camp nationaliste

Depuis le début de l’entre-deux-tours, les amabilités pleuvent entre les deux camps : « La campagne de Zemmour fut une campagne courageuse », roucoule dans le Point Philippe Olivier, le beau-frère et conseiller spécial de Marine Le Pen. Quant au président du RN, Jordan Bardella, il a tenu à féliciter le candidat de Reconquête !, dans un entretien paru dans le Figaro du week-end pascal, pour « son choix cohérent et courageux », ajoutant qu’à partir « du moment où l’on considère que l’enjeu de cette élection est de sauver la France, il n’y a pas d’autre choix que de voter Marine Le Pen ».

De l’autre côté, à Reconquête !, on presse la candidate de rassembler le camp nationaliste, à l’instar de Nicolas Bay, transfuge passé récemment du RN – où il avait passé plus de trente ans – à Zemmour : « À elle maintenant de prendre ses responsabilités, de montrer qu’elle a la volonté et la capacité à rassembler. » Tous espèrent une union dans la perspective d’un gouvernement, mais également pour les législatives.

Marion Maréchal estime que cela « ne doit passer que par un dialogue avec la gauche populaire souverainiste (qui en réalité n’existe pas, malgré les invites du RN – NDLR) . Cela doit passer aussi par des alliés, des coalitions et des alliances à droite ».

Des reports de voix très élevés

Ces appels du pied, qui s’inscrivent dans le cadre « d’une convergence très claire au sein de leurs électorats », selon Bruno Cautrès, visent à asseoir ce socle de votants. Selon une enquête de l’Ifop publiée le 15 avril, les reports de voix sont très élevés : 81 % des électeurs d’Éric Zemmour ont l’intention de voter pour Marine Le Pen, de même que 27 % de ceux de Valérie Pécresse.

Ce dimanche, les militants du RN ont notamment ciblé Versailles (Yvelines) pour une opération de distribution de tracts sur le marché. Dans cette ville très bourgeoise, Emmanuel Macron est arrivé largement en tête (33 %), devant Éric Zemmour qui y a réalisé 18,48 % (7,1 % au niveau national), et Valérie Pécresse (14,04 %, contre 4,8 % sur l’ensemble du territoire).

Ces mains tendues entre les deux clans de l’extrême droite et une partie de LR témoignent de la volonté de gouverner ensemble : « Je veux dire aux partisans d’Éric Zemmour, des “Républicains” ou d’autres qu’au-delà de nos divergences, (…) je pense que le temps est venu de faire un bout de chemin ensemble », assure Jordan Bardella dans son entretien au quotidien des droites.

« Une vision du monde compatible » 

Le 2 avril, une tribune cosignée par Bruno Gollnisch (RN), Paul-Marie Coûteaux, vieux routier de l’extrême droite souverainiste rallié à Zemmour, et Sébastien Meurant, sénateur ex-LR lui aussi récent soutien de l’ex-chroniqueur, invitait à l’union dans un « appel solennel ». Les auteurs y écrivent que « les programmes de ces candidats, et les aspirations de leurs électeurs, sont moins opposés que ceux des gauches entre elles, et qu’il devrait être possible de s’accorder sur dix urgences ».

Parmi elles, on retrouve les antiennes habituelles : « restaurer l’indépendance nationale », « protéger la ruralité », et surtout « inverser le courant de l’immigration ». Plus récemment, le sénateur ex-RN de Marseille Stéphane Ravier, également rallié à Zemmour, a rappelé que, « pour gouverner, il faut savoir rassembler », ajoutant qu’il voterait « sans hésitation pour Marine Le Pen ».

Selon l’historien de l’extrême droite Nicolas Lebourg, chercheur au Cepel de Montpellier, ce qui lie fondamentalement les deux partis ce sont « la critique de l’immigration et d’une société multiculturelle et multiethnique » ainsi qu’une « vision des rapports internationaux sous l’angle ultrasouverainiste ». Pour lui, nul doute que « ce moteur du vote en leur faveur est bien là pour le second tour, et s’il existait des différences entre les deux candidats – Éric Zemmour voulant expulser les immigrés sans travail au bout de six mois, Marine Le Pen au bout d’un an –, il y a clairement une vision du monde compatible ».

Immigration, civilisation, sécurité…

Lors de d’une des émissions Face à Baba, en décembre, à laquelle Cyril Hanouna avait convié pour la énième fois Éric Zemmour, la journaliste identitaire Charlotte d’Ornellas listait, face à l’invité, ces convergences : « La limitation des aides sociales aux Français seulement », une façon pudique de parler de la préférence nationale ; « l’immigration, un sujet qui vous tient à cœur et qui est évidemment un marqueur de Marine Le Pen » ; ou bien encore la dénonciation des traités internationaux signés par la France.

Le candidat de Reconquête !, présenté comme « un concurrent » mais « pas un adversaire », acquiesçait : « Je suis d’accord avec elle sur le fait que le droit national doit primer sur le droit international et européen », ainsi que sur les mesures de « lutte contre l’immigration ».

La préférence nationale, la fin du regroupement familial, le droit du sang en matière de nationalité ou la réforme restrictive du droit d’asile figurent dans les deux programmes. « Toutes les mesures concernant l’immigration, je les mettrai dans un référendum », proposait Éric Zemmour.

Un projet ouvertement réactionnaire

Exactement le même que celui érigé par Marine Le Pen en premier acte politique en cas d’élection. Au-delà de ce thème, les similarités sont légion dans de nombreux domaines : présomption de légitime défense pour les policiers et gendarmes, marginalisation des syndicats de salariés, suppression de l’aide médicale d’État, lutte contre la « bureaucratie », remise en cause de la liberté de la presse et privatisation de l’audiovisuel public, mise au pas de l’éducation pour imposer une école « de transmission des valeurs (…) de la civilisation française », précise notamment le programme de Marine Le Pen.

En matière économique, leurs programmes sont également proches en réalité : suppression à hauteur de 30 milliards d’euros des impôts de production payés par les entreprises, exonération de cotisations patronales, baisse de la fiscalité sur les successions et les donations. « Je n’ai pas la même méthode », déclarait lors de sa campagne Éric Zemmour. Mais bien la même passion, commune à toute l’histoire de l’extrême droite française, celle que représente Marine Le Pen malgré son positionnement grotesque de « candidate du peuple » : un projet ouvertement réactionnaire, sans précédent depuis Vichy.

L’affaire tombe entre les deux tours, embarrassante pour Marine Le Pen : un rapport de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) estime que la candidate devrait rembourser personnellement 136 993 euros au Parlement européen, qui lui réclamait déjà 339 000 euros dans l’affaire de ses assistants parlementaires. Selon le rapport de 116 pages révélé le 16 avril par Mediapart, il s’agit, parmi d’autres exemples, de 23 100 euros d’objets promotionnels (sacs, stylos, porte-clés…) « qui semblent avoir été achetés pour le congrès du FN à Lyon » en 2014, ou encore de 4 107 euros de bouteilles de Beaujolais pour le même événement. Pour son père, Jean-Marie Le Pen, les sommes incriminées atteindraient 303 545 euros. L’Olaf liste également les délits susceptibles d’être reprochés à la candidate du RN : « escroquerie », « faux », « abus de confiance », et « détournement de fonds publics ».

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Le Figaro

Les flux de clandestins aux frontières de l’UE sont les plus élevés depuis 2016

Jean-Marc Leclerc

INFO LE FIGARO - Au premier trimestre, Frontex tire le signal d’alarme, alors que la demande d’asile repart à la hausse en France.

Demandes d’asile en France de Géorgiens: +445 %. Et d’Albanais: +248 %. En trois mois, de janvier à mars, le phénomène connaît des évolutions qui n’ont rien à voir avec le cas des Ukrainiens, bénéficiaires d’un statut de protection internationale bien à eux. «Le fait que les ressortissants de Géorgie et d’Albanie ne soient pas soumis à une obligation de visa pour entrer dans l’Hexagone joue évidemment à plein», reconnaît un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. «Ajoutez-y, par exemple, des vols Tirana-Beauvais dès 20 euros, et vous comprendrez pourquoi des familles entières viennent frapper au guichet français, avec la perspective de toucher une aide de 426 euros par mois à l’arrivée, majorée en fonction du nombre d’enfants, le temps que soient étudiés leurs dossiers. Ils savent qu’ils n’ont quasiment aucune chance d’obtenir l’asile. Beaucoup feront plusieurs allers-retours. C’est un système.»

En France depuis janvier, la demande d’asile dans son ensemble repart fortement à la hausse: +36 % en métropole, par rapport au premier trimestre 2021. Pas moins de 28.405 demandes ont ainsi été formulées auprès de l’Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra), dont 24.273 premières demandes, 4119 réexamens et 13 réouvertures de dossiers.

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Cette nouvelle poussée s’inscrit dans un contexte général de reprise des flux migratoires. Dans sa dernière note de conjoncture, l’agence européenne de protection des frontières Frontex révèle que «les franchissements illégaux de frontières vers l’UE au premier trimestre sont les plus élevés depuis 2016». Selon cet organisme, «plus de 40.300 franchissements illégaux ont été détectés entre janvier et mars 2022, soit 57 % de plus qu’il y a un an.» Or ses analystes insistent bien sur ce point: ce ne sont pas les Ukrainiens qui expliquent cette explosion. Les routes retracées par Frontex sont majoritairement empruntées par «des Syriens et des Afghans» via les Balkans, par «des Nigérians et des Congolais» en Méditerranée orientale, par «des Marocains et des Guinéens» depuis l’Afrique occidentale.

Dans les rôles de l’Ofpra depuis janvier, l’Afghanistan demeure le premier pays de provenance des demandeurs d’asile. Il représente 12,8 % du total des premières demandes déposées, soit 3109 dossiers (+88 %). Parmi les évolutions les plus spectaculaires, outre les dossiers géorgiens et albanais, on remarque le cas des Turcs (+190 %) et des Bangladais (+118 %).

On trouve bien quelques Ukrainiens parmi les demandeurs du premier trimestre 2022, mais ces 591 demandeurs des trois premiers mois (deux fois moins qu’au premier trimestre 2021) constituent un contingent modeste, compte tenu de la mise en œuvre, en mars, de la protection temporaire qui a déjà été attribuée en France par le gouvernement à 36.000 ressortissants d’Ukraine, dont 80 % de femmes.

198 jours de délai moyen d’instruction

L’Ofpra, pour sa part, a rendu 32.664 décisions depuis le début de l’année. Le taux de protection accordé par cet office (26,2 %) s’élève à 38,2 % après recours devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Doucement, le stock de demandes en souffrance se résorbe (45.293 dossiers au 31 mars). Quant au délai moyen d’instruction au cours du premier trimestre, il s’établit à 198 jours (6,6 mois), contre 261 jours (8,7 mois) sur l’ensemble de l’année 2021.

L’outre-mer aussi compte dans ce premier bilan trimestriel: 1547 dossiers déposés depuis janvier, dont 884 dans les départements français d’Amérique (Guadeloupe, Saint-Martin, Guyane, Martinique, Saint-Barthélemy) et 663 dans les départements de l’océan Indien et du Pacifique (Mayotte et La Réunion).

Sur ces terres éloignées, un migrant sur quatre seulement voit sa demande aboutir auprès de l’Ofpra. Mais la situation est plus favorable aux demandeurs des départements français d’Amérique dont les demandes auprès de l’Ofpra sont acceptées à près de 40 %. Un migrant sur deux se voit même protéger lors de sa première demande en Guyane. Dans ce département, on trouve quasiment autant de demandeurs syriens (35 %) qu’haïtiens (38 %), les Cubains, Dominicains et ressortissants d’autres nationalités constituant la minorité.

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Selon l’Ofpra, en Guadeloupe et en Martinique, plus de 90 % des demandeurs sont haïtiens, tandis qu’à Saint-Martin plus de la moitié des demandeurs sont des Vénézuéliens fuyant le régime autoritaire de Maduro.

Dans les départements français de l’océan Indien et du Pacifique, la France se montre nettement moins généreuse. Le taux de protection de l’Ofpra à Mayotte (où plus de 6 migrants sur 10 sont des Comoriens et 2 sur 10 des Malgaches) ne dépasse pas 10 %. Un millier de dossiers sont encore en stock dans toutes ces régions d’outre-mer.

Les autorités s’attendent, comme l’an dernier, à voir les flux doubler à partir de mai. Rien ne s’arrange vraiment sur le front de l’immigration.

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Manifestation. « Le risque est trop grand, on va se boucher le nez et faire barrage à Le Pen »

Actu

Samedi, plus de 10 000 personnes ont défilé à Paris entre les places de la Nation et de la République pour rappeler les dangers de l’extrême droite, désormais aux portes du pouvoir. Des périls si nombreux qu’ils ont convaincu de nombreux citoyens qui hésitent entre s’abstenir et voter Macron.

Florent LE DU

Un seul mot d’ordre : « Non à Marine Le Pen ». Ce samedi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans toute la France pour combattre l’extrême droite, qui peut plus que jamais accéder au pouvoir.

À Paris, le cortège, de 10 000 personnes selon la préfecture, est parti à 14 heures de la place de la Nation, pour défiler à l’appel de la Marche des solidarités et d’une soixantaine d’associations et de syndicats.

Une déambulation entre bonne humeur et immense crainte, sous les slogans de « L’extrême droite n’a rien d’anodin », « Le RN, c’est Macron + la haine » ou encore « Fidel Castor », a-t-on pu lire sur une pancarte illustrée d’un rongeur au béret cubain - le castor faisant référence au barrage à ériger contre Marine Le Pen.

Notre reportage vidéo dans le cortège :

Certes, tous ne sont pas convaincus d’aller voter Emmanuel Macron le 24 avril pour barrer la route à Marine Le Pen, beaucoup hésitent, certains s’abstiendront, mais ceux qui défilaient samedi vers la place de la République s’accordent à dire que l’extrême droite au pouvoir constituerait un danger réel et inédit. «  C’est un parti raciste, qui usurpe le monde du travail avec des mesures prétendument sociales mais qui vont dans le sens du patronat, le danger ne peut pas être négligé, rappelle Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, qui ne donne toutefois pas de consigne de vote. En tout cas, aucune voix ne doit aller à Le Pen, et on fait confiance aux travailleurs pour prendre les bonnes décisions. »

À ses côtés en tête de cortège, Simon Duteil, délégué général de l’Union syndicale Solidaires s’inquiète aussi « de la grande confusion qu’on entend en ce moment, des gens qui pensent que Le Pen serait une politique comme une autre, ce n’est pas le cas. L’escroquerie sur les questions sociales doit être dénoncée et ce parti proto-fasciste ne doit pas arriver au pouvoir ».

En arrière de la manifestation, entre les ballons gonflés des syndicats, les drapeaux du PCF ou de la France insoumise et les autocollants des associations antiracistes, féministes ou humanistes, de simples citoyens, nombreux, émettent leurs doutes : « On sait le risque qu’on prendrait avec le RN , mais après les cinq ans qu’on a vécus, les coups qu’on a pris en manifestation, nos jeunes qui font la queue à l’aide alimentaire, c’est dur de nous demander de voter Macron », s’interroge Jérémy, 34 ans. Son amie Amélie l’interpelle : « Mais tu crois vraiment que la politique libérale et autoritaire de Macron, Le Pen ne la fera pas ? » Jérémy acquiesce mais reste à convaincre.

Les débats sont légion au sein du cortège

«  On peut penser ce qu’on veut d’Emmanuel Macron, et on peut comprendre la colère de ceux qui ne veulent pas voter au second tour, reconnaît Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme. Notre devoir est de rappeler qu’avec Le Pen au pouvoir, c’est un changement de régime, contraire aux droits de l’homme, aux conventions internationales, qui donnera des droits aux gens en fonction de leur couleur de peau, de leurs origines. Marine Le Pen prévoit très clairement de revenir sur des points de la Déclaration des droits de l’homme qui est un fondement de notre société, qui réaffirme nos valeurs fondamentales, il faut se rendre compte de la société qu’elle nous prépare. »

Des étudiants, dont certains ont bloqué la Sorbonne avec le slogan « Ni Macron ni Le Pen », sont aussi dans l’hésitation. Imane Ouemhadj, présidente de l’Unef, rappelle toutefois que « défendre notre droit à l’avenir, c’est faire barrage à l’extrême droite. Avec la préférence nationale, les bourses ’’au mérite’’ conditionnées sur les résultats scolaires, le durcissement de l’entrée à l’université qui figurent dans son programme, Le Pen prépare une accélération immense des inégalités sociales ».

Les débats, respectueux, sont légion au sein du cortège, et la menace que constitue l’extrême droite semble convaincre beaucoup d’indécis. «  J’entends dire que Macron serait un fasciste. Sa politique est insupportable, antisociale, creuse les inégalités, n’est pas la plus démocratique qui soit mais ce n’est pas du fascisme. Les gens ne se rendent pas compte de ce qu’est le fascisme. J’espère qu’ils n’auront pas la réponse tout de suite », s’alarme Françoise, 65 ans. En 2017, elle avait pourtant voté blanc, « mais cette fois-ci, il y a le feu », explique celle qui milite depuis une cinquantaine d’années. Ce qui n’est pas le cas de Pierre-Yves, qui, à 62 ans, ne se joint qu’à sa seconde manifestation : « La première, c’était après le 21 avril 2002, j’y retourne aujourd’hui parce qu’il y a urgence, l’extrême droite peut gagner ».

Le 21 avril 2002 semble loin aux plus jeunes

Le traumatisme qu’avait constitué l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle semble bien loin. « Quand je parle du 21 avril à mes élèves de terminale, il n’y a plus aucune émotion, ils trouvent ça normal, ça me terrifie », s’émeut Charles. Ce professeur d’histoire-géographie brandit un drapeau arc-en-ciel et se demande : « E st-ce que je pourrai encore le sortir sous Le Pen ? C’est horrible mais on va voter Macron. Le risque est trop grand, on va se boucher le nez et faire barrage ».

Les droits et les libertés des musulmans, des femmes, des homosexuels, des étrangers, sont régulièrement évoqués. « On sait très bien qu’un pouvoir d’extrême droite va les matraquer, pendant que leurs amis des groupuscules fascistes s’en donneront à cœur joie », craint Françoise. « Et pourra-t-on être dans la rue pour se révolter ? Toute l’histoire montre que, quand l’extrême droite arrive au pouvoir, les droits disparaissent, et en premier lieu celui d’exprimer ses opinions », abonde Fabrice, militant de Greenpeace. Philippe Martinez alerte aussi sur « les mesures liberticides qu’elle (Marine Le Pen - NDLR) mettra en place et son amour pour les grévistes, puisque sa seule solution face aux grèves, c’est d’envoyer les forces de l’ordre pour les déloger ».

Face à tous ces périls, Marie, 22 ans, qui « a tant la rage contre Macron » qu’elle a même envisagé un temps de voter pour Marine Le Pen, « est revenue à la raison », dit-elle à l’arrivée du cortège, place de la République. Avant d’ajouter : « Le 24 avril, dans notre isoloir, on sera face à l’Histoire, la France ne peut pas tomber du mauvais côté ».

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Marine Le Pen et Vladimir Poutine, au nom de Dieu et du fric

Actu

Depuis dix ans, Marine Le Pen a tissé des liens idéologiques et financiers avec le président russe, qu’elle considère comme un modèle politique.

Vadim Kamenka

Le 24 mars 2017, à Moscou : une photographie immortalise la rencontre entre Marine Le Pen et Vladimir Poutine. Le cliché sera repris dans un tract de la candidate du Rassemblement national (RN) à la présidentielle, avant de finir au pilon après l’invasion militaire en Ukraine, le 24 février. Depuis, la députée du parti d’extrême droite a en effet senti le vent tourner. Elle s’est empressée de demander aux soutiens pro-Russes les plus visibles de son entourage, dont l’eurodéputé Thierry Mariani, de se faire plus discrets.

Les soutiens internationaux de Marine Le Pen : ce que révèle cette galaxie de complices

Ce mercredi, l’image a été exhumée par une opposante, immédiatement expulsée de la conférence de presse de Marine Le Pen consacrée à sa politique internationale. « Je suis totalement indépendante de tout lien, de toute puissance, de tout cabinet, de toute nationalité », s’est-elle défendue avant de préciser sa position vis-à-vis du président russe. « Dès que la guerre russo­-ukrainienne sera achevée et réglée par un traité de paix, je me prononcerai en faveur de la mise en œuvre d’un rapprochement stratégique entre l’Otan et la Russie », a-t-elle expliqué.

Reçue en grande pompe par le président de la Douma

Les relations avec le président russe et son entourage remontent à plus de dix ans. Lors de sa prise du pouvoir au FN, en janvier 2011, Marine Le Pen a fait sienne l’idée de son père d’une « Union paneuropéenne des États souverains incluant la Russie et la Suisse ». Mais elle va surtout profiter de l’amitié entre son père et l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski pour se rapprocher du Kremlin. Et cela fonctionne parfaitement.

À l’occasion de son premier voyage officiel dans le pays, en juin 2013, elle est reçue en grande pompe par le président de la Douma, Sergueï Narychkine, et plusieurs proches du président russe : Dmitri Rogozine et Alexeï Pouchkov. Marine Le Pen, comme d’autres dirigeants ultra­nationalistes, voit alors en Vladimir Poutine un modèle. Elle affirme vouloir, avec les Russes, « combattre (…) l’effondrement culturel » de l’Europe. Ils s’entendent autour de valeurs « communes » comme l’opposition au mariage pour tous et l’héritage chrétien.

Cette idéologie épouse le virage du pouvoir russe à partir de 2012, qui se présente en défenseur des « valeurs conservatrices ». Vladimir Poutine l’a entériné dans la révision constitutionnelle de 2020, qui mentionne Dieu, la protection de la famille et le mariage comme « l’union d’un homme et d’une femme ».

Un précieux relais d’influence diplomatique pour le Kremlin

Le rapprochement du RN avec le Kremlin est aussi une affaire de gros sous. En 2014, la banque russe First Czech-Russian Bank va prêter 9 millions d’euros au parti pour financer son activité politique et ses campagnes électorales. À l’époque, la chose fait grand bruit. Le trésorier d’alors, Wallerand de Saint-Just,explique auprès de l’AFP : « Notre banque (habituelle -NDLR), comme la plupart des banques françaises et des banques européennes, refuse catégoriquement de prêter le moindre centime au FN. »

Trois amis de Le Pen, trois ennemis de leur peuple

Aujourd’hui, les autorités russes scrutent avec intérêt le second tour de la présidentielle. Les liens avec Marine Le Pen constituent un précieux relais d’influence diplomatique. « Moscou a réussi à obtenir certaines avancées politiques grâce à son soutien aux partis illibéraux en Europe : ces derniers appuient les positions internationales de la Russie et se montrent toujours favorables au Kremlin lors des votes au Parlement européen », explique la chercheuse associée de l’Institut français des relations internationales (Ifri) Marlène Laruelle, dans sa note de 2021 sur le soft power russe. Même constat pour l’historien Nicolas Lebourg, qui, sur Mediapart, relève qu’à partir de 2014, avec l’annexion de la Crimée et le conflit dans le Donbass, les euro­députés FN ont systématiquement voté « contre les résolutions opposées aux intérêts du Kremlin ».

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Les soutiens internationaux de Marine Le Pen : ce que révèle cette galaxie de complices

Actu

Du Brésil au Portugal, des États-Unis à la Finlande, de l’Espagne à la Belgique, la cheffe du Rassemblement national peut compter sur des complices, qui, loin de la dédiabolisation, développent des thèses racistes, homophobes, ultralibérales et complotistes.

Cathy Dos Santos

Jair Bolsonaro, le chef de gang

La victoire de Jair Bolsonaro à l’automne 2018 avait été saluée par ses homologues de l’extrême droite européenne, dont l’héritière Le Pen. Elle avait alors souhaité « bonne chance » au nouveau président du Brésil, « qui devra redresser la situation économique, sécuritaire et démocratique ». Quelques jours auparavant, la cheffe du Rassemblement national avait pourtant été interpellée sur les outrances du fasciste brésilien : « De toute façon, dès que quelqu’un dit quelque chose de déplaisant, il est d’extrême droite dans les médias français. (…) Il a sûrement tenu des propos qui sont éminemment ­désagréables, qui ne sont peut-être pas du tout transférables dans notre pays, c’est une culture qui est différente », avait-elle justifié.

Lors de la destitution de la présidente Dilma Rousseff, Jair Bolsonaro avait rendu hommage à l’un des pires tortionnaires de la dictature militaire. Il a toujours regretté que les gradés de l’époque n’aient pas tué davantage d’opposants.

Homophobe, raciste, ultralibéral, partisan du permis de tuer, Jair Bolsonaro a plongé le Brésil dans le chaos sans que l’opposition ne parvienne à le freiner. La retraite et les droits des salariés ont été pilonnés. Sa gestion calamiteuse de la pandémie, nourrie pas les thèses complotistes, s’est ­soldée par la mort d’un million de Brésiliens. La faim, la misère et le racisme, qui avaient considérablement reculé sous les mandats de la gauche, transpirent de partout.

Marine Le Pen et Vladimir Poutine, au nom de Dieu et du fric

Steve Bannon, l’homme de l’ombre

Il fait partie des anciens amis dont Marine Le Pen préfère oublier le nom. Pourtant, en 2018, le FN vantait l’action de Donald Trump et s’enorgueillissait d’un rapport direct avec le président nationaliste et xénophobe via son ancien bras droit, Steve Bannon. Ce dernier était même invité à prononcer un discours lors du congrès de la formation d’extrême droite : « Vous faites partie d’un mouvement qui est plus grand que l’Italie, plus grand que la Pologne, plus grand que la Hongrie. (…) Vous vous battez pour votre liberté ? Ils vous traitent de xénophobes. Vous vous battez pour votre pays ? On vous appelle “racistes”. (…) Laissez-les vous appeler racistes, xénophobes, islamophobes. Prenez ça comme un compliment parce que, chaque jour qui passe, nous deven ons plus forts et eux s’affaiblissent. »

Doublement inculpé (pour détournement de fonds et malversations financières, et « entrave » à l’enquête du Congrès dans le cadre de l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump), il ne colle pas vraiment à cette image de respectabilité que tente de construire Marine Le Pen. Pourtant, du temps de leur lune de miel, Steve Bannon disposait déjà d’un pedigree assez éloquent : directeur exécutif du site Breitbart, organe revendiqué comme étant la « plateforme de l’alt-right », artisan de la sortie des États-Unis des accords de Paris, décrit comme un « leader suprémaciste blanc bien connu » par la NAACP, la grande ­organisation de défense des droits civiques.

A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron

Tom Van Grieken, le Flamand rosse

En Belgique, les nationalistes flamands du Vlaams Belang ne sont pas connus pour leur sens de l’hospitalité. Chez ces héritiers en ligne directe de mouvements collabos pendant la Seconde Guerre mondiale, l’un des slogans préférés reste : « Rats français, pliez bagage ! » Un écho du bon vieux temps des guerres napoléoniennes avant la création, en 1830, de cette Belgique honnie. Mais attention, il y a une exception : les Le Pen père puis fille ont toujours été reçus en grande pompe au nord du Plat Pays. Aujourd’hui, Tom Van Grieken, le leader du Vlaams Belang, jubile : « Avec elle à l’Élysée, ce sera une France nouvelle et meilleure, mais aussi une Europe nouvelle et meilleure. »

En vue des ­législatives belges en 2024, le parti de Van Grieken est donné autour de 25 % dans les sondages. Et le programme est écrit d’avance : alignement intégral sur le mouvement patronal flamand (Voka) contre la protection sociale ou le droit du travail et, bien sûr, fermeture drastique à l’immigration. Dans leurs visées communes en Belgique, Le Pen et Van Grieken viennent aussi, à l’automne 2021, de s’allier pour lancer un parti frère en Wallonie, subtilement baptisé Chez Nous, auquel le Rassemblement national français s’apprête même, selon un communiqué, à offrir « l’exclusivité en Belgique francophone de l’utilisation de son nom présent et ancien (Front national), de son sigle et du symbole qui le représente, la flamme ». Mais là, le succès est loin d’être acquis…

André Ventura, le pyromane

À la veille du premier tour de la présidentielle en France, André Ventura, député et fondateur, en 2019, du parti d’extrême droite Chega (7% des voix aux législatives de janvier), a réussi un nouvel exploit : le 9 avril, à l’Assemblée nationale, son discours sur le programme du gouvernement socialiste, qui n’était, en réalité, qu’une énième attaque en règle contre la communauté gitane installée au Portugal depuis des siècles, a été interrompu par le président de l’Assemblée. « Je ne ­comprends pas pourquoi les Tsiganes devraient toujours être applaudis dans ce Parlement », renverse-t-il.

Roi de la pirouette grossière, cet ancien ­commentateur de foot à la télévision, spécialiste des pronostics sportifs basés sur la tarologie, a été couvé dans son pays par une petite clique d’ex-salazaristes sortis des poubelles de l’Histoire… et en Europe par Marine Le Pen, qui a accouru à Lisbonne dès la campagne d’André Ventura pour la présidentielle en janvier 2020. Celui qui, outre ses obsessions racistes, multiplie les provocations contre les droits des femmes – il a laissé planer pendant des mois que toute IVG devrait être accompagnée d’une ablation des ovaires pour « éviter toute récidive » – le lui rend bien : son élection en France participerait d’une « grande reconfiguration politique en Europe », se réjouit-il depuis ce pays où l’extrême droite avait totalement disparu après la révolution des œillets en 1974. T. L.

Matteo Salvini, l’ami indélébile

Pour l’heure, les services de son parti démentent encore : non, pour les prochains jours, aucun déplacement en France ne figure sur l’agenda de Matteo Salvini, ex-vice-président du Conseil des ministres en Italie et dirigeant de la Ligue, la formation d’extrême droite en coalition avec Silvio Berlusconi depuis bientôt trente ans, mais aussi avec l’ancien banquier central Mario Draghi depuis l’année dernière.

Mais qu’importe, avec ou sans selfie énamouré, les intérêts croisés demeurent : humilié par un maire ­polonais qui, en pleine crise des réfugiés ukrainiens, avait, devant un Salvini pour une fois ébahi, ressorti le tee-shirt affublé d’un portrait de Poutine qu’il arborait quelques années plus tôt sur la place Rouge, l’Italien déclare sa flamme tricolore, le ­symbole commun entre l’ex-FN français et le parti postfasciste italien (MSI), à Marine Le Pen. « Nous sommes ­heureux de ton succès et orgue illeux de ton amitié », lui écrit celui qui, rappelons-le, est toujours poursuivi en Sicile pour « séquestration » et « abus de pouvoir » après avoir refusé l’accostage de plusieurs navires ayant sauvé des migrants en Méditerranée.

Défenseur systématique de la Française auprès de Viktor Orban et des Polonais de Droit et justice (PiS), qui, eux, la trouvent toujours infréquentable, Matteo Salvini s’était exclamé, en 2016, après l’élection aux États-Unis : « Vive Trump, vive Poutine, vive Le Pen et vive la Ligue ! » De quoi faire tache aujourd’hui sur la tenue de camouflage de la candidate. T. L.

Trois amis de Le Pen, trois ennemis de leur peuple

Riikka Purra, l’agent trouble

Ne l’appelez plus la « Le Pen finlandaise ». Désormais, ça l’irrite, Riikka Purra, la présidente des Vrais Finlandais, le parti d’extrême droite qui s’est, au pouvoir à Helsinki, fait connaître dans la première moitié des années 2010, au premier rang des faucons européens pour son obstination à imposer l’austérité à la Grèce. Le prédécesseur de Purra avait d’ailleurs estimé que la crise des dettes publiques ne pourrait se résoudre, à Athènes, que par l’arrivée d’une « junte militaire ».

Sur la ligne politique générale, tout concorde avec le RN français : un même refrain anti-immigration, truffé d’infamies nauséabondes contre les musulmans, en général, et les Somaliens, en particulier, « prédisposés génétiquement pour le vol ». Mais, entre les Vrais Finlandais et le RN, il y a désormais de l’eau dans le gaz russe. Assis sur les mêmes bancs au Parlement européen, Riikka Purra et ses amis disent ne plus « avoir aucune confiance » en Marine Le Pen, qu’ils jugent poutinophile, voire poutinolâtre. « La Ligue et le RN sont des idiots utiles dans leurs rapports avec la Russie, dénonce Purra. C’est absurde d’imaginer que la Russie de Poutine pourrait être un contrepoids utile au phénomène du multiculturalisme et à l’immigratio n de masse en Europe occidentale. »

Toutefois, les ponts ne sont pas coupés et quand la haine se répand contre des cibles communes, les désaccords s’estompent. Le député européen Olli Kotro se réjouit de voir le score de Le Pen « semer la panique » chez les commentateurs politiques finlandais T. L.

Heinz-Christian Strache, la valse brune

Le Pen s’en accommoderait très bien, on l’imagine : de son passif avec ­l’Autriche et ses cousins du FPÖ, qui, premiers en Europe, avaient pris le pouvoir à la fin des années 1990, il faudrait faire table rase. En bonne fille de son père qui avait de la tendresse pour le Waffen SS Franz Schönhuber, Marine Le Pen a participé, en 2012, à Vienne, à l’un des bals de congrégations étudiantes qui sont, en réalité, les viviers des rejetons à peine repeignés des nazis. Quelques années plus tard, toute à ses chantiers de « dédiabolisation », la cheffe du Rassemblement national a renforcé ses liens avec le FPÖ, de retour au pouvoir en décembre 2017, en coalition avec les conservateurs de Sebastian Kurz.

À l’époque, Heinz-Christian Strache, vice-chancelier autrichien, articule une ligne ultralibérale en économie – il fait passer la semaine de travail à 60 heures –, tout en organisant la grande diversion avec son ton apocalyptique dénonçant un « remplacement de population » en Autriche. Mais cette ascension fulgurante se brise en mai 2019 quand éclate « l’Ibizagate » avec la publication d’une vidéo compromettante dans laquelle Strache orchestre directement une tentative de corruption pour le compte de la Russie de Poutine. Un épisode très gênant que les conseillers de Le Pen, en pleine campagne commune pour les européennes à l’époque, cherchent à minimiser : « On n’est pas certains que M me  Michu, retraitée dans la Creuse, sache qui est M. Strache. » T. L.

Santiago Abascal, le parvenu

Bien sûr, il se félicite, le chef de l’ultra­droite espagnole (Vox), du « grand ­résultat » de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française. Dans son message à la candidate d’extrême droite, il salue d’ores et déjà une défaite de la « mondialisation progressiste qui nous ruine ». Mais pour lui, ces derniers jours, la vraie victoire, c’est l’entrée, au sein d’une coalition avec la droite  (PP), de quelques-uns des dirigeants de son parti – une première depuis la naissance du parti il y a quelques années – dans l’exécutif d’une région espagnole, la Castille-et-Leon.

Campé jusqu’ici sur une ligne dont Éric Zemmour s’est en partie inspiré – ce n’est pas un hasard si la nièce Le Pen, Marion Maréchal, a, avec le concours de proches d’Abascal, ouvert à Madrid une antenne de son institut de sciences politiques –, Vox obtient plusieurs vice-présidences ­régionales, mais aussi une occasion de mettre le pouvoir au service de ses ­obsessions et de ses lubies. À commencer par le sabotage de toute la législation contre les violences de genre. Selon Abascal qui dénonce le « féminazisme », il faut supprimer tous les programmes contre les féminicides, car ils sont « sexistes » à ses yeux et – ne rions pas, même jaune – discriminatoires pour les hommes. Même chose sur le climat, un sujet sur lequel Vox dit tout haut ce que Le Pen pense tout bas : le réchauffement climatique est « la plus grande escroquerie de l’histoire ». T. L.

jair bolsonaroExtrême droitePrésidentielle 2022Marine Le Pen : la vérité du projet
Le Figaro

Comment Macron et Mélenchon se sont partagé Paris

EN COURS : Mis à jour le 19 avril 2022 à 20:44

À eux deux Paris! Le 10 avril, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ont accaparé le vote des Parisiens en totalisant les deux tiers des suffrages exprimés (65,32 %), le troisième, Éric Zemmour, devant se contenter de 8,18 % des suffrages, et les autres de miettes, à commencer par Anne Hidalgo, humiliée dans «sa» ville (2,17 %).

Le chef de l’État est arrivé clairement en tête (35,24 %) mais en restant stable par rapport à il y a cinq ans: 0,41 point gagné alors qu’à l’échelle nationale, il a progressé de 3,84 points. Deuxième (30,08 %), le candidat de l’Avenir en commun a, à l’inverse, bondi de 10,52 points dans la capitale, soit quatre fois sa progression nationale. Macron a décroché la première place dans 13 arrondissements et 522 des 900 bureaux de vote, et Mélenchon dans 7 arrondissements et 378 bureaux de vote. Aucun autre candidat n’est arrivé en tête dans le moindre bureau de vote.

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Ce qu'il faut savoir sur le débat d'entre deux tours entre Macron et Le Pen

Le mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affronteront lors du traditionnel débat d'entre deux tours de l'élection présidentielle 2022, à partir de 21 heures. L'émission a été baptisée «Le Débat» et devrait durer deux heures et trente minutes. Le tirage au sort a désigné Marine Le Pen pour ouvrir les discussions. Le premier thème sera consacré au pouvoir d'achat. Les retraites, la place de la France dans le monde, l'immigration, la sécurité, l'environnement, la jeunesse devraient aussi être évoqués.

France 2 et TF1 organisent ce débat entre les deux candidats. Le duel pour l'Élysée pourra également être suivi sur la TNT, sur les chaînes d'information des deux groupes : LCI (canal 26) et Franceinfo (canal 27), ainsi que sur Public Sénat (canal 13). Vous pourrez également suivre le débat en direct sur le site du Figaro. Les images seront tournées au studio 5 du Lendit, à La Plaine Saint-Denis (93), à l'aide de seize caméras. Didier Froehly, un professionnel expérimenté et habitué des débats, est le réalisateur choisi pour l'évènement. Les premières images du plateau ont déjà été diffusées. Les candidats auront chacun leur table et seront situés en face l'un de l'autre, à 2m50 de distance. Les journalistes seront sur une même table, à 4 mètres des candidats.

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Nous avons décrypté les mesures pour le pouvoir d'achat de Macron et Le Pen

Qui défendra le mieux le portefeuille des ménages ? Depuis plusieurs semaines, l'inflation frappant durement les fins de mois des Français est devenue le sujet principal de la campagne présidentielle. Syndicats, employeurs, politiques et salariés se sont emparés du sujet. Marine Le Pen comme Emmanuel Macron ont multiplié les prises de position sur ce dossier phare, promettant de protéger le pouvoir d'achat.

Carburants, électricité, alimentaire, TVA... Le Figaro s'est penché sur plusieurs mesures avancées par les deux candidats et certaines de leurs déclarations en la matière. Nous vous proposons d'en retrouver une sélection.

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«Je poursuis mon combat politique jusqu’à mon dernier souffle», lance Jean-Luc Mélenchon

Interrogé sur BFMTV, Jean-Luc Mélenchon assure: «Je poursuis mon combat politique jusqu’à mon dernier souffle dans une position comme dans l’autre». Sera-t-il candidat en 2027 ? «Non à l’heure et au jour où je vous parle, je ne crois pas à ça. J’ai beaucoup travaillé avec d’autres, il y a une très belle équipe. Le fleuve continuera toujours à aller à la mer.»

Jean-Luc Mélenchon: «Nous ne proposons pas un accord électoral mais un accord stratégique, c’est pas la lutte des places mais des classes»

«Ma responsabilité politique est différente aujourd’hui de ce qu’elle était il y a 8 jours, poursuit Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV. Mon devoir c’est empêcher qu’on se divise, unir et aller plus loin. Je ne dis pas que ça m’amène beaucoup plus loin l’addition des suffrages des écolos, des communistes, des socialistes et pourquoi pas de Jean Lassalle qui fait plus que les socialistes et les communistes. Si Jean Lassalle qui, en ayant lu le programme, considère que c’est celui qui est le moins éloigné de lui, il est le bienvenu. Il n’y a pas d’exclusive.»

Le candidat LFI assure que «les contacts existent»: «D’abord, il y a un fait électoral. ce que nous mettons en partage, c’est une stratégie, il y a le logo qui va avec et le programme qui a été porté en tête est la base sur laquelle on discute. Discutons sérieusement, déconstruisons, là où il y a un désaccord on regarde de plus près. Est-ce qu’il est surmontable ou pas surmontable ? Nous ne proposons pas un accord électoral, nous proposons un accord stratégique, qui devient un accord électoral C’est pas la lutte des places mais la lutte des classes». Et d’ajouter: «Tous ceux qui veulent participer à la victoire du programme l’avenir en commun sont les bienvenus mais il vaut mieux qu’ils réfléchissent parce qu’ensuite on va le faire».

«J’incarne trois rupture: sociale, écologique et démocratique»: Jean-Luc Mélenchon appelle d’autres formations politiques à le rejoindre

L’Union populaire pourrait-elle accueillir d’autres formations politiques, comme les écologistes ? «Oui et pas que, estime Jean-Luc Mélenchon. Une fois je suis arrivé en tête, en 2017, on pouvait se dire c’est un accident de l’histoire. Mais deux fois, non. J’incarne trois rupture en un programme: sociale, écologique et démocratique. J’ai été placé en tête dans des conditions telles que le sens politique ne doit pas être dilué.»

«Oui, j’ai été en contact avec le président Macron pour essayer de tirer d’affaire quelqu’un qui est en très grand danger de mort dans un pays étranger», reconnaît Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon s’agace: «Je dis à Emmanuel Macron qu’il vaut mieux ne pas essayer de me tordre les bras, je n’apprécie pas du tout. S’il dit qu’on a eu un échange, moi je ne raconte pas ma vie. Oui, j’ai été en contact avec le président Macron pour essayer de tirer d’affaire quelqu’un qui est en très grand danger de mort dans un pays étranger. Et j’ai reçu de sa part les meilleures réponses, le travail a été fait».

Jean-Luc Mélenchon assure, en outre, qu’Emmanuel Macron a essayé de l’appeler, lui propose de «parler»: «Non je ne veux pas parler parce qu’il ne sait pas tenir sa langue. Je ne négocie pas avec Emmanuel Macron. J’ai refusé de parler avec lui parce que le lendemain il va dire "tiens j’ai eu au téléphone Mélenchon", et on va dire "qu’est-ce qu’ils se disent ces deux là". On ne me tordra pas le bras».

«Je dis aux gens qui veulent voter Marine Le Pen, vous faites une erreur», prévient Jean-Luc Mélenchon

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon ne dit-il pas de qui il préférerait être premier ministre, demande Bruce Toussaint ? «J’ai donné mon avis personnel, argue le candidat LFI. Ma responsabilité politique c’est de convaincre et de garder uni un bloc de 11 millions de personne. Son unité est ma responsabilité politique et ce bloc est divisé sur cette question. Donc je ne vois pas pourquoi j’irai leur dire ce qu’ils vont faire. J’ai dit pas de voix pour Marine Le Pen. Je dis aux gens qui veulent voter Marine Le Pen, vous faites une erreur, vous êtes en contradiction avec notre programme.»

Marine Le Pen porte «un projet qui est une autre France», selon Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon a-t-il une préférence entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? «Non, répond-il. Les deux ne sont pas de même nature. Je ne connais pas leur personnalité, mais ils incarnent quelque chose comme moi-même. La question de savoir qui est président à ce moment-là, on s’en fout. C’est le premier ministre qui dirige, c’est le premier ministre qui signe le décret du blocage des prix.»

Marine Le Pen «porte un projet qui est une autre France», assure-t-il cependant avant d’ajouter: «Ce n’est pas la France dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Le droit du sol par exemple, elle veut l’enlever. Le premier référendum c'est sur le voile. C’est l’Iran à l’envers. On va faire la police du vêtement ? On va faire la chasse aux Musulmans ? Les Musulmans de France sont Français, nous n’avons pas à discuter cela. Demain, ce sera la kippa, après les autres diront ah ben les croix non plus, c’est quoi cette France ? La France est une et indivisible».

«Il n’y a pas besoin d’être élu député pour être premier ministre», assure Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon sera-t-il candidat aux élections législatives ? «Il n’y a pas besoin d’être élu député pour être premier ministre, répond-il sur BFMTV. Pour mener cette bataille, il faut mener la bataille partout. Il n’y a pas besoin d’être député pour être premier ministre, Jean Castex n’est pas député. Je ne sais pas encore si je serai candidat, nous allons trancher dans les jours qui viennent.»

«Je demande aux Français de m’élire premier ministre», affirme Jean-Luc Mélenchon

Le candidat de la France insoumise demande aux électeurs de voter massivement aux élections législatives. «Je demande aux Français de m’élire premier ministre, affirme Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV. Pour cela, je leur demande d’élire une majorité de députés insoumis et de l'Union populaire. J’appelle à tous ceux qui veulent cela à rejoindre l’Union populaire. Il y aura un troisième tour.»

Pourrait-il être premier ministre de Marine Le Pen ? «si je ne me bats pas pour cette victoire, je leur dis donnez leur tous les pouvoirs ? Je ne veux pas que Marine Le Pen prenne le pays et je ne veux pas qu’Emmanuel Macron garde le pouvoir, je dois résoudre cette contradiction. Et je la résous que d’une manière en disant qu’il y a un troisième tour. D’abord commencez par régler ce qui vous paraît le plus urgent, le plus dangereux et ensuite au tour suivant on a le troisième tour.»

Jean-Luc Mélenchon estime qu’il «faut distinguer la culture communiste et le parti communiste» et regrette une «erreur stratégique de fond» des dirigeants du PCF

Jean-Luc Mélenchon revient sur les alliances potentielles avec les autres partis de gauche. «Les socialistes, il a fallu qu’ils en arrivent là pour se rendre compte que le centre de gravité de la gauche n’est pas dans le centre gauche, il y a une demande de radicalité, analyse Jean-Luc Mélenchon. Pour les socialistes, le débat est devant nous, les écologistes aussi. Ils m’ont agoni d’injures et j’ai bien fait de pas répondre. Mon regard est différent pour les communistes car nous avions deux candidatures communes. Je ne fais pas l’hypocrite pour dire que ça ne me fait rien. Une erreur stratégique de fond a été de refuser la logique qui avait d’abord conduit les dirigeants communiste à penser qu’il fallait mieux faire le front de gauche.»

Le candidat aurait-il pu faire davantage pour convaincre les communistes ? «Je ne suis pas arrivé à les convaincre, je pense que je n’aurais pas pu, parce qu’ils avaient envie d’aller au bout parce que peur que son parti disparaisse. La culture communiste est importante en France. Mais cette tradition se reconnaît plus dans ma candidature que dans le candidat communiste. Il faut distinguer la culture communiste et le parti communiste.»

Jean-Luc Mélenchon: «Le pays est partagé en trois blocs à peu près égaux»

«Le pays est partagé en trois blocs à peu près égaux, estime Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV. Il y a le bloc de la droite libérale, qui va d’Emmanuel Macron à Valérie Pécresse, le bloc de l'extrême droite avec Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignant et l’Union populaire. Il y a trois blocs extrêmement divisés entre eux, on ne voit pas les passerelles communes. Et le quatrième bloc, celui des abstentionnistes. Il n’y a qu’une seule solution: la méthode de l’Union populaire qui nous a permis d’arriver à ce résultat est celle qui permet de convaincre encore des abstentionnistes pour avoir un bloc plus fort.»

«Quand vous avez le sentiment qu’un destin, vous passe au bout des doigts comme ça, vous n’en sortez pas indemne», estime Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon est invité, sur BFMTV, pour sa première interview après le premier tour de l’élection présidentielle. Le candidat LFI a-t-il «digéré» sa défaite, lui demande Bruce Toussaint. «Je sais pas si un événement comme celui-là peut se digérer, il confronte la pensée politique, l’individu à une situation toute de même assez extraordinaire pour qu’on ne puisse pas balayer cela d’un revers de main, répond Jean-Luc Mélenchon. Quand vous avez le sentiment qu’un destin, une tâche vous passe au bout des doigts comme ça, vous n’en sortez pas indemne. Je pense que je n’ai pas fini avec ça.»

Le soir du premier tour, Jean-Luc Mélenchon a pensé qu’il pouvait accéder au deuxième tour: «J’ai pensé que ça pouvait se retourner, je n’en revenais pas». Le candidat insoumis assure avoir accueilli les résultats avec plus de «sagesse» qu’en 2017. «Il y a cinq ans je n’étais pas préparé, je l’étais mieux cette fois-ci. Je n’étais pas préparé parce qu’on partait de 12% et faire 7% de plus c’était énorme et on avait l’impression que ça nous glissait entre les doigts. J’admets que le ton pouvait donner à penser que je ne savais pas ce que je voulais.»

Jean-Luc Mélenchon assure toutefois ne pas être «mauvais perdant»: «Quand je perds une élection je peux me dire zut mais ce que je sais c’est les gens derrière, celui qui attendait le smic à 1400 euros, celui qui attendait le blocage des prix. Et puis cette masse immense de gens notamment dans la jeunesse qui se dit que c’est absurde, le monde va dans le mur. Je suis déçu d’abord pour eux, d’abord parce qu’ils me l’ont dit, j’ai vu des gens en larmes et j’ai pu penser que c’était disproportionné mais non. Je m’en veux d’avoir pensé cela parce qu’il y a des gens qui se disent que ça va être pire demain».

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Le débat de l'entre-deux-tours retransmis sur Twitch

Le débat de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron sera retransmis sur Twitch mercredi soir, ont annoncé plusieurs streamers à succès, après des mois de flou autour de la diffusion de programmes télévisés sur la plateforme de direct. «Bon, je viens d'acquérir les droits pour diffuser sur Twitch le débat (...) On commente ça ensemble ?», a lancé lundi le journaliste Samuel Étienne sur Twitter, accompagné du lien menant à sa chaîne Twitch.

Pas vraiment des «droits», mais plutôt «1500 euros hors taxe» de «participation aux frais techniques», pour réutiliser les images de TF1 et France 2, a précisé mardi le présentateur de «Questions pour un champion» à l'AFP. Une somme, mais sa «communauté semblait vraiment partante pour ce moment-là», explique-t-il, notant les fortes audiences de son émission dédiée au premier tour de la présidentielle le 10 avril avec «300.000 spectateurs uniques». «Sur Twitch, on a vraiment le temps de parler de l'enjeu du débat» et l'interaction «séduit» les spectateurs, apprécie le journaliste-streamer.

Samuel Étienne a rapidement été rejoint par d'autres figures de Twitch: le streamer politique Jean Massiet, ancien collaborateur de l'ex-ministre Marisol Touraine, le YouTubeur aux deux millions d'abonnés HugoDécrypte et le très populaire Sardoche (1,2 million de fans sur Twitch). «J'ai chopé les droits de diffusion, pas de risque de ban» cette fois-ci, avait affirmé Hugo Travers, alias HugoDécrypte, dans un tweet. En septembre, il avait retransmis le débat entre les candidats LFI Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour sur sa chaîne. Mais BFMTV, propriétaire exclusive des images, avait demandé et obtenu sa suspension de Twitch pendant 48 heures.

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Près de 500 votes de détenus non pris en compte, selon l'OIP

Au premier tour de l'élection présidentielle, 489 bulletins exprimés par des personnes détenues n'ont pas pu être pris en compte en raison «des manquements de l'administration pénitentiaire dans la procédure du vote par correspondance», a dénoncé mardi l'Observatoire international des prisons (OIP). Selon les chiffres communiqués par la Chancellerie, 13.672 personnes détenues - sur un total de plus de 70.000 prisonniers au 1er mars - étaient inscrits pour voter par correspondance au premier tour de l'élection présidentielle.

Selon l'OIP, 11.229 détenus ont voté le 10 avril. C'est la première fois que les détenus pouvaient voter par correspondance pour une élection présidentielle. Mais, a déploré l'OIP dans un communiqué, «489 voix - soit 4,4% de celles exprimées par correspondance - n'ont pu être prises en compte, en raison de manquements de l'administration pénitentiaire dans la procédure du vote par correspondance». «Pour la majorité d'entre elles, la cause réside dans l'oubli de joindre l'attestation d'identité des personnes détenues», a précisé l'OIP. «Une circulaire aurait depuis été adressée aux agents afin que les dysfonctionnements identifiés ne se reproduisent pas au second tour», a indiqué l'ONG qui a suggéré notamment d'instaurer des bureaux de vote en prison.

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«La peur, seul argument» qui reste à Macron, selon Le Pen

Marine Le Pen estime dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mardi que «la peur» est «le seul argument qui reste» à Emmanuel Macron «pour tenter de se maintenir» au pouvoir. Emmanuel Macron «conscient des sombres perspectives qu'évoque, aux yeux de la majorité des citoyens, un éventuel second quinquennat, a fait le choix de l'invective et du chantage à la peur», affirme la candidate du Rassemblement national, qui doit affronter son adversaire en débat télévisé mercredi.

«La peur, c'est en effet le seul argument qui reste à l'actuel président de la République pour tenter de se maintenir à tout prix, prolongeant ainsi un mandat au cours duquel nos libertés ont grandement souffert», ajoute Marine Le Pen. «La peur, la peur comme ressort paralysant comme moyen désespéré de vous empêcher de réfléchir et de choisir» au second tour dimanche, selon la candidate d'extrême droite. Accusée par Emmanuel Macron de porter dans son projet de révision en profondeur de la Constitution un «changement de régime», Marine Le Pen se présente à l'inverse comme la candidate de «la restauration des évidences républicaines».

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Emmanuel Macron devancerait Marine Le Pen de 10 points, selon plusieurs sondages

Selon un nouveau baromètre Ifop-Fiducial pour LCI, Paris Match et Sud Radio, Emmanuel Macron s’installe sur la première marche du podium face à sa rivale Marine Le Pen. La candidate RN récolterait 45% contre 55% pour le président sortant.

Un sondage Opinion 2022 réalisé par Elabe pour BFMTV et L'Express avec SFR donne, lui, le candidat de la République en Marche à 54,5% d'intentions de vote contre 45,5% pour Marine Le Pen. Le président sortant profite d’un report de voix de plus en plus important chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon: ils sont désormais 42% (+7 points en une semaine) des électeurs du candidat de la France insoumise à indiquer vouloir voter pour le président-candidat au second tour, contre 25% (-2 points) pour Marine Le Pen.

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«Je ne collaborerai pas» avec Le Pen, prévient le patron de l'office de l'immigration

«Je ne collaborerai pas» avec Marine Le Pen en cas de victoire de la candidate RN à la présidentielle, prévient le patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), Didier Leschi, fraîchement reconduit à la tête de cette administration.

La règle pour un haut-fonctionnaire, «c'est de servir même si l'administration n'émane pas de son choix civique, qui est protégé par le secret de l'isoloir», explique le préfet Leschi, reconduit en janvier à la tête de l'Ofii, organe sous tutelle du ministère de l'Intérieur chargé d'orchestrer la politique migratoire.

Mais en cas de victoire de Marine Le Pen au second tour le 24 avril, «je ne collaborerai pas», dit à l'AFP Didier Leschi, directeur général de cette administration depuis 2015.

Débat entre deux-tours : Marine Le Pen sera la première à prendre la parole demain soir

Après un tirage au sort, Marine Le Pen sera la première à prendre la parole demain soir lors du débat présidentiel face au président Macron. Parmi une nombreuse liste de sujets choisis, le premier à être abordé sera le pouvoir d’achat.

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Le RN critique la gratuité des transports en Occitanie pour le second tour

«Le fait de rendre gratuits ces bus et ces trains aux fins d'aller voter contre Marine Le Pen constitue juridiquement une possibilité de détournement de fonds publics, a affirmé à l'AFP Jean-Paul Garraud, conseiller régional RN et député européen. J'espère que la justice va se saisir de cette question, elle devrait le faire», a estimé l'ancien magistrat, que Marine Le Pen nommerait ministre de la Justice, en cas de victoire à la présidentielle.

De son côté, Louis Aliot, maire RN de Perpignan a réagi sur Twitter, dénonçant une «utilisation des transports publics et donc des moyens publics à des fins électorales ! »

En effet, la présidente de la région Occitanie a annoncé que tous les transports seront gratuits pour pousser les citoyens à se rendre aux urnes.

Un homme de 26 ans arrêté après avoir fait survoler un drone lors du meeting de Macron

Contrairement à l’interdiction formulée par la préfecture des Bouches-du-Rhône, un drone a survolé le jardin du Pharo à Marseille samedi dernier lors du meeting d’Emmanuel Macron. L’homme propriétaire de l’engin a été interpellé samedi en début de soirée, selon BFM La Provence.

Une femme et son compagnon ont également été placés en garde à vue après avoir lancé une canette de soda et filmé la scène avec un téléphone portable.

«Non Emmanuel Macron, le voilement des femmes n'est pas neutre»

En campagne à Strasbourg, Emmanuel Macron est apostrophé par une femme voilée qui lui lance : «Monsieur le président, vous êtes féministe ?». ; il saisit la balle au bond pour exposer sa pensée: «Ce qui est beau, (...) c'est d'avoir une jeune fille qui porte le voile (...) et qui dit “est-ce que vous êtes féministe ?”... C'est la meilleure des réponses à toutes les bêtises que j'entends».

En 2009, dans les colonnes du journal Le Monde, l'islamologue Abdelwahab Meddeb s'exprime sans aucune ambiguïté : «Il convient de situer la prescription du voile dans une société phallocratique, misogyne, construite sur la séparation des sexes, sur une hiérarchie des genres ». Meddeb insiste sur le fait qu'«il n'y a pas de différence de nature ni de structure mais de degré et d'intensité entre burqa et hijab, lequel n’est rien qu'en lui-même une atteinte au principe de l'égalité et de la dignité partagées entre les sexes» ; et de rappeler dans la foulée que « tous les réformistes et modernisateurs qui, en Islam, ont prôné le dévoilement des femmes depuis la fin du XIXe siècle, organisent leur discours de persuasion sur ces trois principes (liberté, égalité, dignité).»

» LIRE LA TRIBUNE DE MALIKA SOREL-SUTTER

«Marine Le Pen, c’est la candidate des illusions, des impôts, des mensonges et des discriminations», dénonce Gabriel Attal

Dans une interview au quotidien local La Montagne, l’actuel porte-parole du gouvernement a critiqué plusieurs positions de Marine Le Pen. «C’est la candidate des illusions, des impôts, des mensonges et des discriminations, écrit-il. Je dénonce la mascarade du programme de Marine Le Pen. Elle veut supprimer l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans, ce qui revient à dire qu’un joueur du PSG de 25 ans n’en paiera plus, contrairement à un infirmier de 32 ans. C’est profondément injuste.»

Gabriel Attal a ensuite souhaité rassurer les Français sur la proximité du gouvernement. «Pour les deux grands chantiers de l’éducation et de la santé, nous souhaitons une méthode profondément nouvelle avec des solutions adaptées à chaque territoire. Nous sommes aussi favorables à faire évoluer nos institutions avec davantage de respiration démocratique.»

Marine Le Pen annonce qu’elle supprimerait les hausses de taxes sur les carburants

«J’annulerai les hausses de taxes sur les carburants décidées par Emmanuel Macron en 2017 et en 2018», a annoncé Marine Le Pen sur Twitter.

Marion Maréchal nommée vice-présidente exécutive de Reconquête!

La nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal, a été nommée vice-présidente exécutive du parti d’Éric Zemmour, Reconquête!, a-t-elle annoncé sur Twitter, expliquant «mettre toute (son) énergie dans la construction et le développement de ce jeune mouvement national plein d’avenir».

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À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: pour Marion Maréchal, le RN est un «outil utilisé par le gouvernement pour pouvoir être réélu»

Les «media trainers», ces conseillers dans l'ombre des politiques

Il est 20h le dimanche 10 avril lorsque les estimations du premier tour de l'élection présidentielle tombent. Pour Les Républicains, c'est un coup de massue. Le parti historique essuie une lourde défaite, la candidate Valérie Pécresse se retrouve sous la barre des 5%. Il faut trouver une manière de réagir sans perdre la face, un exercice plus délicat encore pour les responsables «Macron-compatibles».

En coulisses, Jean-Luc Mano s'affaire. Ce conseiller en communication politique et cofondateur du cabinet Only-Conseil chuchote à l'oreille de ces élus idéologiquement proches du candidat sortant. «Deux questions se sont posées», explique-t-il. «Comment parler de cet échec à la télévision ? Et quel degré de soutien stratégique apporter à Emmanuel Macron, sans pour autant passer pour un opportuniste ?»

Le rôle de ce conseiller de l'ombre est de polir l'image de ses clients, pour les rendre à la fois digestes et percutants lors de leurs apparitions médiatiques. Une mission aussi courante qu'elle est taboue, et qui représente une manne financière pour les rois de la com'.

» LIRE LA SUITE DE NOTRE ENQUÊTE - Les «media trainers», ces conseillers dans l'ombre des politiques

Législatives : le parti de Philippe Poutou envisage des candidatures communes avec l’Union populaire de Mélenchon

Dans un communiqué publié sur Twitter, le candidat malheureux à la présidentielle Philippe Poutou a expliqué que son parti, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), «répond(ait) favorablement à (la) demande de rencontre (de l’Union populaire, mouvement lié à Jean-Luc Mélenchon, NDLR) pour discuter de la possibilité de candidatures communes aux élections législatives».

«Il ne s’agit pas de voter pour un individu et un programme élaboré par un courant, mais pour 577 personnes, avec la possibilité de trouver des médiations, des équilibres, des compromis, autour d'une dynamique transcendant les logiques d’appareil et/ou boutiquières, tout en permettant que nos différentes positions politiques soient représentées», justifie le NPA.

«L’urgence de l’heure est que pas une voix de notre camp n’aille à Le Pen, pour que l’extrême droite soit battue dimanche», rajoute le NPA dans son communiqué.

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Gaël Perdriau (LR) déplore une «dérive identitaire» de son parti

Le maire LR de Saint-Etienne, régulièrement critique envers son parti, dénonce mardi dans une tribune au Monde la «dérive identitaire» de la droite républicaine qui a «sombré moralement» en s'appropriant «le terreau idéologique de l'extrême droite».

Pour Gaël Perdriau, il y a eu dans la campagne de Valérie Pécresse «un avant et un après» le meeting du Zénith, lorsqu'elle a parlé des «Français de papier» et utilisé l'expression complotiste de «grand remplacement».

Une semaine après que Nicolas Sarkozy a apporté son soutien à Emmanuel Macron, il s'interroge: «la droite républicaine, ainsi que ses alliés centristes, va-t-elle enfin tourner le dos à cette dérive identitaire entamée par Nicolas Sarkozy avec le débat sur l'identité nationale?»

A Paris, plusieurs lycées bloqués pour protester contre l’opposition Emmanuel Macron / Marine Le Pen

«Justice climatique, justice sociale». Sur la façade du lycée parisien Louis Le Grand, des lycéens ont accroché une banderole pour dénoncer l’absence des questions climatiques et sociales dans la campagne d’entre-deux tours.

A Paris ou en Île-de-France, d’autres établissements sont bloqués par des élèves ce mardi matin. Cette mobilisation fait suite au mouvement d’étudiants qui a bloqué l’accès à l’entrée des locaux de la Sorbonne la semaine dernière.

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Édouard Philippe : «Renvoyer dos à dos Le Pen et Macron, c’est irresponsable»

L’ex-premier ministre, qui «ne croit pas» à la fin du front républicain, raille l’«errance» des élus qui refusent de prendre parti.

Président d’Horizons, Edouard Philippe appelle également à réformer les retraites «très tôt» en cas de réélection du chef de l’État.

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Le projet du RN «confond évidemment islamisme et islam», estime Stanislas Guerini

«Vous insultez des millions de français qui ne sont pas du tout radicalisés et qui vivent leur religion calmement», a dénoncé Stanislas Guerini sur LCI ce mardi en s’adressant à Laurent Jacobelli, porte-parole de Marine Le Pen.

«Et vous venez leur dire que vous allez consacrer les efforts des forces de l’ordre à les pourchasser dans la rue pour leur faire retirer un signe religieux ?», a interrogé le délégué général LREM, faisant référence à la volonté de Marine Le Pen d’interdire le port du voile dans l’espace public si elle est élue.

Le père de Macron juge les Français «très ingrats»

A cinq jours du second tour de la présidentielle, le père d'Emmanuel Macron dit, dans un entretien publié mardi par L'Est républicain, avoir «beaucoup d'admiration» pour la manière dont son fils dirige la France et en jugeant les Français «très ingrats» sur son quinquennat.

«J'ai beaucoup d'admiration pour la façon dont il dirige l'Etat actuellement. Je trouve qu'il faut avoir beaucoup de courage et que les Français sont très ingrats mais ce n'est pas nouveau», déclare Jean-Michel Macron, interrogé dans sa maison à Amiens pour les journaux régionaux du groupe Ebra.

«J'approuve 90% de ce qu'il fait. On n'est jamais d'accord à 100%. Je ne suis pas un adepte d'une secte», ajoute l'ancien neurologue, en se disant «confiant» sur les résultats du second tour de dimanche. «Il a eu beaucoup de mérite à faire front sur tout ce qui lui est tombé sur la tête, notamment le Covid», estime-t-il. Et, depuis le début de la guerre en Ukraine, «il a eu beaucoup de courage» et «il n'y a pas beaucoup de dirigeants européens qui ont fait ce qu'il a fait».

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Pour Gabriel Attal, «nos policiers sont plus utiles pour lutter contre l’insécurité» que pour «traquer» les femmes voilées

«Interdire le port du voile sur l’espace public ça veut dire concrètement que Marine Le Pen considère que la priorité pour nos policiers c’est d’aller pourchasser les femmes qui portent le voile pour les verbaliser», a déploré le porte-parole du gouvernement ce mardi.

«Je pense que nos policiers sont plus utiles pour la sécurité immédiate des français pour traquer les délinquants, les trafiquants de drogue», a t-il développé.

Jordan Bardella précise que la peine de mort ne pourra être rétablie par un référendum d’initiative citoyenne

Après une confusion au sujet du rétablissement de la peine de mort la semaine dernière, le président du Rassemblement national a affirmé que le référendum d’initiative citoyenne (RIC) ne pourrait revenir sur cette disposition.

«Le RIC ne permet pas de modifier la constitution, donc la peine qui en fait partie», a-t-il précisé. Il exclut aussi les propositions qui «porteraient atteinte à la sécurité nationale», comme «la suppression de la police, la gendarmerie».

Le Rassemblement national interdira la production de viande halal et casher sur le sol français, confirme Jordan Bardella

«Au nom de la dignité animale», il n’y aura «pas d’abattage sur le sol français où l’animal n’est pas soumis à un étourdissement préalable», a déclaré Jordan Bardella, précisant qu’il serait toujours possible d’importer cette viande de pays qui autorisent cette méthode.

Le port du voile dans l’espace public sera bien interdit si Marine Le Pen est élue, affirme Jordan Bardella

«Je vous confirme que c’est un objectif», a déclaré le président Rassemblement national avant de poursuivre : «A partir du moment où la loi sera votée, le voile sera interdit dans l’espace public».

«Il y a des périmètres dans lesquels c’est une priorité», a estimé Jordan Bardella en citant par exemple l’intérêt des «chefs d’entreprise» ou «l’administration publique».

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Soutien de Claude Chirac à Emmanuel Macron : «Je suis très heureux, je ne suis pas surpris», déclare le ministre de l’Economie

Bruno Le Maire, qui a été le directeur de cabinet de Dominique de Villepin alors premier ministre de Jacques Chirac, s’est dit satisfait du soutien de Claude Chirac. La fille de l’ancien président a appelé mardi à ce que «pas une voix ne manque à Emmanuel Macron».

«J’espère que cette position en inspirera beaucoup qui viennent de la même formation politique», a t-il développé.

Pour 14% des Français, l'élection serait ou pourrait être truquée

Selon une étude Ifop, menée pour la Fondation Reboot, dédiée au développement du raisonnement critique, l'idée selon laquelle l'élection présidentielle 2022 serait ou pourrait être truquée fait son chemin. Au total, pas moins de 14% des Français croient en cette affirmation. Mais le chiffre monte à 24% lorsqu'il s'agit de personnes utilisant internet comme principal moyen d'information. Il s'établit également à 25% lorsque cela concerne des personnes croyant dans les théories du complot. D'un point de vue partisan, les électeurs de Marine Le Pen (30%), d'Éric Zemmour (29%) et de Jean-Luc Mélenchon en sont le plus convaincus, contrairement à ceux d'Emmanuel Macron ou de Valérie Pécresse (7%).

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Cette enquête établit également qu'internet a pris une place prépondérante dans la manière de consommer de l'information politique. Depuis 2009 - date du dernier travail mené sur le sujet -, les Français, lorsqu'ils recherchent de l'actualité politique, s'informent trois fois plus via internet qu'auparavant. Ils sont ainsi 31% à désigner la toile comme média le plus souvent utilisé. La télévision garde son avance (42%) mais perd 7 points sur ces dernières années. Viennent ensuite la radio (14%), la presse écrite nationale (5%) et la presse écrite régionale (4%). Sans surprise, une fracture générationnelle s'observe entre les moins de 34 ans, qui utilisent massivement internet, et les plus de 65 ans, qui privilégient encore la télévision.

Réforme des retraites : «Il n’y a pas d’opération de séduction» des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, estime Bruno Le Maire

Interrogé au micro d’Europe 1 ce mardi, le ministre de l’Economie a considéré que «ce qui est proposé sur la réforme des retraites n’est pas forcément de nature à séduire les électeurs de Jean-Luc Mélenchon».

Emmanuel Macron n’a pas «dévié de sa ligne, a poursuivi Bruno Le Maire. Il a pu enrichir sa ligne, mais n’a jamais dévié».

À VOIR AUSSI - «Il n'y a plus de décote à 67 ans, cet âge ne bougera pas»: Emmanuel Macron affine son projet de réforme des retraites

Premier ministre : «une impulsion nouvelle» doit être «trouvée» en cas de réelection, juge Jean Castex

Invité de France Inter, le premier ministre Jean Castex «présentera (s)a démission quelque jours après la réélection du président de la république. Une impulsion nouvelle après sa réélection doit être trouvée. Ce qui me préoccupe maintenant c’est la deuxième tour». «Je suis extrêmement mobilisé. En écoutant autour de moi, je pense que rien n'est joué qu'il ne faudrait pas tirer des chiffres que le match est plié. Il ne l'est pas», a martelé le premier ministre.

«Je ne veux pas d’un Etat totalitaire qui rentre dans mon armoire», alerte Eric Dupond-Moretti

Interrogé sur la volonté de Marine Le Pen d’interdire le port du voile en public, le ministre de la Justice a affirmé son vif désaccord. «On ne peut plus, dans ce pays, s’habiller comme on veut ?», a-t-il interrogé avant de mettre en garde contre «un Etat totalitaire» qui entre dans les armoires ou dans les cuisines.

Pour le garde des Sceaux, la réforme constitutionnelle prévue par Marine Le Pen mènerait à «une période de chaos»

«Si dimanche Marine Le Pen est élue», le lundi ne sera pas «un lendemain qui chante», a déclaré Eric Dupond-Moretti au micro de RTL ce mardi.

«Elle dit 'je vais mettre en oeuvre une réforme constitutionnelle' qu’elle ne peut pas mettre en oeuvre pour une raison simple : il faut l’assentiment de l’Assemblée nationale et du Sénat et donc on entre dans une période de chaos», a estimé le ministre de la Justice avant de rappeler que : «Certains constitutionnalistes ont dit de façon très claire : 'c’est un coup d’Etat constitutionnel'»

«Souhaitons que Poutine passe la main à des dirigeants plus acceptables», demande Sébastien Chenu

Alors que la Russie lance son offensive dans le Donbass, Sébastien Chenu a estimé qu’il «faudra à un moment que la Russie soit à la table des négociations. Et nous ne souhaitons pas parasiter l’action diplomatique de la France. Souhaitons que Poutine passe la main à des dirigeants plus acceptables. On s’est réconciliés avec des pays, comme l’Allemagne. Je ne suis pas sûr que la Russie sera dirigée par un gentil démocrate ou un gentil républicain».

«Il faut aller vers cette éradication du voile islamiste», demande Sébastien Chenu

Invité sur Public Sénat, Sébastien Chenu a rappelé la position du Rassemblement national sur le voile : «l’objectif est de lutter et d'éradiquer l’islamisme en France. Ça passe par fermer les mosquées radicales, interdire le salafisme, arrêter le financement de structure en liens avec l’islam radical. Je crois que la loi pour interdire le voile est nécessaire, d’abord pour libérer les femmes. Je crois que le voile va tomber quand l’islamisme sera interdit en France. Il faut aller vers cette éradication du voile islamiste, de l’hidjab». Le hidjab est «un signe islamiste», a-t-il martelé.

«L’extrême droite se nourrit des peurs», estime Eric Dupond-Moretti

Invité sur RTL ce matin, le garde des Sceaux a déclaré que ne pas penser que ceux qui votent pour Marine Le Pen votent pour son programme. «L’extrême droite ramasse si j’ose dire un certain nombre de gens qui ont peur et nous avons vécu une période particulière et mortifère», a t-il déclaré avant de poursuivre : «L’extrême droite se nourrit des peurs».

Il a aussi estimé que la candidate était le «réceptacle des colères», sans susciter un vote d’adhésion à son programme, par ailleurs «extrêmement inquiétant».

Soupçon de détournement de fond : Louis Aliot va porter plainte pour «violation des droits de la défense»

Marine Le Pen et certains de ses proches sont accusés par l'office européen de lutte antifraude d'avoir détourné environ 600.000 euros d'argent public européen. Sur France 2, Louis Aliot annonce qu’il va «porter plainte» pour «violation des droits de la défense et violation du secret de l’instruction».

Débat d’entre-deux-tours : Marine Le Pen «maitrise les sujets», assure Louis Aliot

Interrogé sur la préparation de Marine Le Pen au débat d’entre-deux-tours de demain soir, Louis Aliot a estimé qu’il y «a une posture à prendre, celle du président du la république. On est dans un deuxième tour pour rassembler plus de 50% des Français. Il faut qu’elle incarne la fonction. Il faut retrouver les bases de la Vème république. Il faut retrouver une solennité de la fonction que n’incarne pas Monsieur Macron». Sur la tenue du débat, le maire de Perpignan «espère que ce sera solennel, sérieux, arguments contre arguments, projets contre projets». «Ce débat est un élément très important de la victoire de dimanche. Elle a beaucoup travaillé et maitrise les sujets», a-t-il estimé.

Il ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine, juge Louis Aliot

Invité des quatre vérités sur France 2, le maire de Perpignan, Louis Aliot a assuré qu’il «ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine et tout faire pour tenter de l’amarrer à l’Europe. (…) On a beaucoup fait pour une diplomatie avec la Russie depuis plusieurs années, mais il faut toujours discuter même avec les pays les plus dangereux».

À VOIR AUSSI - Marine Le Pen: «Il faut espérer que d’ici plusieurs années on puisse ré-arrimer la Russie à l'Europe»

Jean-Paul Garraud ministre de la Justice si Marine Le Pen est élue

Invitée de France Bleu lundi, la candidate du Rassemblement national a annoncé qu'elle nommerait son porte-parole Jean-Paul Garraud au ministère de la Justice en cas de victoire. Ce député européen et conseiller régional d'Occitanie est également président de l'Association professionnelle des magistrats.

C’est la première précision sur le gouvernement futur en cas d’élection de Marine Le Pen, qui souhaite un «gouvernement d'union nationale». «Il y aura des gens qui viendront très certainement de la droite et très certainement de la gauche», a-t-elle précisé en estimant qu’Arnaud Montebourg aurait toute sa place dans son gouvernement. «Ce pourrait même aller jusqu'à un profil comme celui d'Arnaud Montebourg. Nous partageons les mêmes lignes en matière de défense des entreprises françaises.»

«Rien n'est joué», prévient le camp Macron

«Le second tour n'est pas joué». Plusieurs soutiens d'Emmanuel Macron ont alerté lundi sur tout risque de relâchement dans la dernière ligne droite de la présidentielle, alors que le président-candidat prend l'avantage dans les derniers sondages sur Marine Le Pen.

Avant de mettre sa campagne en sourdine pour préparer le débat très attendu de mercredi soir, la candidate RN s'est fendue d'un bain de foule sous le soleil de la Normandie, alors qu'Emmanuel Macron a occupé le terrain médiatique avec trois interviews à la radio et la télévision.

Partout, il a relayé le même message: aux urnes citoyens! S'adressant notamment à ceux qui hésitent à voter dimanche parce que leur seule motivation est de faire barrage à l'extrême droite, il a insisté: «la vie en société, c'est le fruit de compromis. Au deuxième tour, vous éliminez».

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Pour les Chirac, «pas une voix ne doit manquer à Macron»

Claude Chirac, fille de l'ancien président Jacques Chirac, et son époux Frédéric Salat-Baroux, ex-secrétaire général de l'Élysée, ont appelé mardi à ce que «pas une voix ne manque à Emmanuel Macron» face à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.

«Comme l'a dit Jacques Chirac durant toute sa vie, l'heure est au combat contre l'extrémisme», soulignent-ils dans une déclaration à l'AFP, et, «derrière un entre-deux-tours en apparence banalisé, la situation est infiniment plus grave qu'en 2017 et 2002», où le Front national (devenu Rassemblement national) s'était déjà hissé au second tour.

À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «Ne sifflez pas l'extrême droite, battez-là le 24 avril !», lance Emmanuel Macron

Macron et Le Pen, priorité au débat

Les deux finalistes de l'élection présidentielle se consacrent mardi à la préparation de leur duel télévisé du lendemain, un rendez-vous que Marine Le Pen avait complètement raté il y a cinq ans face à un Emmanuel Macron qui aura cette fois un bilan à défendre.

«Pour moi, un échec c'est parfois un coup de pied aux fesses», a confié sur TF1 la candidate du Rassemblement national qui assure avoir tiré les leçons de 2017 où elle était arrivée mal préparée et fatiguée au débat de l'entre-deux-tours après avoir multiplié les déplacements.

>> Lire notre décryptage - Débat présidentiel : comment Marine Le Pen prépare le match retour

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron.

Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.

Comment Macron et Mélenchon se sont partagé Paris

À eux deux Paris! Le 10 avril, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ont accaparé le vote des Parisiens en totalisant les deux tiers des suffrages exprimés (65,32 %), le troisième, Éric Zemmour, devant se contenter de 8,18 % des suffrages, et les autres de miettes, à commencer par Anne Hidalgo, humiliée dans «sa» ville (2,17 %).

Le chef de l’État est arrivé clairement en tête (35,24 %) mais en restant stable par rapport à il y a cinq ans: 0,41 point gagné alors qu’à l’échelle nationale, il a progressé de 3,84 points. Deuxième (30,08 %), le candidat de l’Avenir en commun a, à l’inverse, bondi de 10,52 points dans la capitale, soit quatre fois sa progression nationale. Macron a décroché la première place dans 13 arrondissements et 522 des 900 bureaux de vote, et Mélenchon dans 7 arrondissements et 378 bureaux de vote. Aucun autre candidat n’est arrivé en tête dans le moindre bureau de vote.

» LIRE NOTRE ANALYSE - Comment Macron et Mélenchon se sont partagé Paris

Ce qu'il faut savoir sur le débat d'entre deux tours entre Macron et Le Pen

Le mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affronteront lors du traditionnel débat d'entre deux tours de l'élection présidentielle 2022, à partir de 21 heures. L'émission a été baptisée «Le Débat» et devrait durer deux heures et trente minutes. Le tirage au sort a désigné Marine Le Pen pour ouvrir les discussions. Le premier thème sera consacré au pouvoir d'achat. Les retraites, la place de la France dans le monde, l'immigration, la sécurité, l'environnement, la jeunesse devraient aussi être évoqués.

France 2 et TF1 organisent ce débat entre les deux candidats. Le duel pour l'Élysée pourra également être suivi sur la TNT, sur les chaînes d'information des deux groupes : LCI (canal 26) et Franceinfo (canal 27), ainsi que sur Public Sénat (canal 13). Vous pourrez également suivre le débat en direct sur le site du Figaro. Les images seront tournées au studio 5 du Lendit, à La Plaine Saint-Denis (93), à l'aide de seize caméras. Didier Froehly, un professionnel expérimenté et habitué des débats, est le réalisateur choisi pour l'évènement. Les premières images du plateau ont déjà été diffusées. Les candidats auront chacun leur table et seront situés en face l'un de l'autre, à 2m50 de distance. Les journalistes seront sur une même table, à 4 mètres des candidats.

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Nous avons décrypté les mesures pour le pouvoir d'achat de Macron et Le Pen

Qui défendra le mieux le portefeuille des ménages ? Depuis plusieurs semaines, l'inflation frappant durement les fins de mois des Français est devenue le sujet principal de la campagne présidentielle. Syndicats, employeurs, politiques et salariés se sont emparés du sujet. Marine Le Pen comme Emmanuel Macron ont multiplié les prises de position sur ce dossier phare, promettant de protéger le pouvoir d'achat.

Carburants, électricité, alimentaire, TVA... Le Figaro s'est penché sur plusieurs mesures avancées par les deux candidats et certaines de leurs déclarations en la matière. Nous vous proposons d'en retrouver une sélection.

» LIRE NOTRE VÉRIFICATION - Présidentielle : nous avons décrypté les mesures pour le pouvoir d'achat de Macron et Le Pen

«Je poursuis mon combat politique jusqu’à mon dernier souffle», lance Jean-Luc Mélenchon

Interrogé sur BFMTV, Jean-Luc Mélenchon assure: «Je poursuis mon combat politique jusqu’à mon dernier souffle dans une position comme dans l’autre». Sera-t-il candidat en 2027 ? «Non à l’heure et au jour où je vous parle, je ne crois pas à ça. J’ai beaucoup travaillé avec d’autres, il y a une très belle équipe. Le fleuve continuera toujours à aller à la mer.»

Jean-Luc Mélenchon: «Nous ne proposons pas un accord électoral mais un accord stratégique, c’est pas la lutte des places mais des classes»

«Ma responsabilité politique est différente aujourd’hui de ce qu’elle était il y a 8 jours, poursuit Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV. Mon devoir c’est empêcher qu’on se divise, unir et aller plus loin. Je ne dis pas que ça m’amène beaucoup plus loin l’addition des suffrages des écolos, des communistes, des socialistes et pourquoi pas de Jean Lassalle qui fait plus que les socialistes et les communistes. Si Jean Lassalle qui, en ayant lu le programme, considère que c’est celui qui est le moins éloigné de lui, il est le bienvenu. Il n’y a pas d’exclusive.»

Le candidat LFI assure que «les contacts existent»: «D’abord, il y a un fait électoral. ce que nous mettons en partage, c’est une stratégie, il y a le logo qui va avec et le programme qui a été porté en tête est la base sur laquelle on discute. Discutons sérieusement, déconstruisons, là où il y a un désaccord on regarde de plus près. Est-ce qu’il est surmontable ou pas surmontable ? Nous ne proposons pas un accord électoral, nous proposons un accord stratégique, qui devient un accord électoral C’est pas la lutte des places mais la lutte des classes». Et d’ajouter: «Tous ceux qui veulent participer à la victoire du programme l’avenir en commun sont les bienvenus mais il vaut mieux qu’ils réfléchissent parce qu’ensuite on va le faire».

«J’incarne trois rupture: sociale, écologique et démocratique»: Jean-Luc Mélenchon appelle d’autres formations politiques à le rejoindre

L’Union populaire pourrait-elle accueillir d’autres formations politiques, comme les écologistes ? «Oui et pas que, estime Jean-Luc Mélenchon. Une fois je suis arrivé en tête, en 2017, on pouvait se dire c’est un accident de l’histoire. Mais deux fois, non. J’incarne trois rupture en un programme: sociale, écologique et démocratique. J’ai été placé en tête dans des conditions telles que le sens politique ne doit pas être dilué.»

«Oui, j’ai été en contact avec le président Macron pour essayer de tirer d’affaire quelqu’un qui est en très grand danger de mort dans un pays étranger», reconnaît Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon s’agace: «Je dis à Emmanuel Macron qu’il vaut mieux ne pas essayer de me tordre les bras, je n’apprécie pas du tout. S’il dit qu’on a eu un échange, moi je ne raconte pas ma vie. Oui, j’ai été en contact avec le président Macron pour essayer de tirer d’affaire quelqu’un qui est en très grand danger de mort dans un pays étranger. Et j’ai reçu de sa part les meilleures réponses, le travail a été fait».

Jean-Luc Mélenchon assure, en outre, qu’Emmanuel Macron a essayé de l’appeler, lui propose de «parler»: «Non je ne veux pas parler parce qu’il ne sait pas tenir sa langue. Je ne négocie pas avec Emmanuel Macron. J’ai refusé de parler avec lui parce que le lendemain il va dire "tiens j’ai eu au téléphone Mélenchon", et on va dire "qu’est-ce qu’ils se disent ces deux là". On ne me tordra pas le bras».

«Je dis aux gens qui veulent voter Marine Le Pen, vous faites une erreur», prévient Jean-Luc Mélenchon

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon ne dit-il pas de qui il préférerait être premier ministre, demande Bruce Toussaint ? «J’ai donné mon avis personnel, argue le candidat LFI. Ma responsabilité politique c’est de convaincre et de garder uni un bloc de 11 millions de personne. Son unité est ma responsabilité politique et ce bloc est divisé sur cette question. Donc je ne vois pas pourquoi j’irai leur dire ce qu’ils vont faire. J’ai dit pas de voix pour Marine Le Pen. Je dis aux gens qui veulent voter Marine Le Pen, vous faites une erreur, vous êtes en contradiction avec notre programme.»

Marine Le Pen porte «un projet qui est une autre France», selon Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon a-t-il une préférence entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? «Non, répond-il. Les deux ne sont pas de même nature. Je ne connais pas leur personnalité, mais ils incarnent quelque chose comme moi-même. La question de savoir qui est président à ce moment-là, on s’en fout. C’est le premier ministre qui dirige, c’est le premier ministre qui signe le décret du blocage des prix.»

Marine Le Pen «porte un projet qui est une autre France», assure-t-il cependant avant d’ajouter: «Ce n’est pas la France dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Le droit du sol par exemple, elle veut l’enlever. Le premier référendum c'est sur le voile. C’est l’Iran à l’envers. On va faire la police du vêtement ? On va faire la chasse aux Musulmans ? Les Musulmans de France sont Français, nous n’avons pas à discuter cela. Demain, ce sera la kippa, après les autres diront ah ben les croix non plus, c’est quoi cette France ? La France est une et indivisible».

«Il n’y a pas besoin d’être élu député pour être premier ministre», assure Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon sera-t-il candidat aux élections législatives ? «Il n’y a pas besoin d’être élu député pour être premier ministre, répond-il sur BFMTV. Pour mener cette bataille, il faut mener la bataille partout. Il n’y a pas besoin d’être député pour être premier ministre, Jean Castex n’est pas député. Je ne sais pas encore si je serai candidat, nous allons trancher dans les jours qui viennent.»

«Je demande aux Français de m’élire premier ministre», affirme Jean-Luc Mélenchon

Le candidat de la France insoumise demande aux électeurs de voter massivement aux élections législatives. «Je demande aux Français de m’élire premier ministre, affirme Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV. Pour cela, je leur demande d’élire une majorité de députés insoumis et de l'Union populaire. J’appelle à tous ceux qui veulent cela à rejoindre l’Union populaire. Il y aura un troisième tour.»

Pourrait-il être premier ministre de Marine Le Pen ? «si je ne me bats pas pour cette victoire, je leur dis donnez leur tous les pouvoirs ? Je ne veux pas que Marine Le Pen prenne le pays et je ne veux pas qu’Emmanuel Macron garde le pouvoir, je dois résoudre cette contradiction. Et je la résous que d’une manière en disant qu’il y a un troisième tour. D’abord commencez par régler ce qui vous paraît le plus urgent, le plus dangereux et ensuite au tour suivant on a le troisième tour.»

Jean-Luc Mélenchon estime qu’il «faut distinguer la culture communiste et le parti communiste» et regrette une «erreur stratégique de fond» des dirigeants du PCF

Jean-Luc Mélenchon revient sur les alliances potentielles avec les autres partis de gauche. «Les socialistes, il a fallu qu’ils en arrivent là pour se rendre compte que le centre de gravité de la gauche n’est pas dans le centre gauche, il y a une demande de radicalité, analyse Jean-Luc Mélenchon. Pour les socialistes, le débat est devant nous, les écologistes aussi. Ils m’ont agoni d’injures et j’ai bien fait de pas répondre. Mon regard est différent pour les communistes car nous avions deux candidatures communes. Je ne fais pas l’hypocrite pour dire que ça ne me fait rien. Une erreur stratégique de fond a été de refuser la logique qui avait d’abord conduit les dirigeants communiste à penser qu’il fallait mieux faire le front de gauche.»

Le candidat aurait-il pu faire davantage pour convaincre les communistes ? «Je ne suis pas arrivé à les convaincre, je pense que je n’aurais pas pu, parce qu’ils avaient envie d’aller au bout parce que peur que son parti disparaisse. La culture communiste est importante en France. Mais cette tradition se reconnaît plus dans ma candidature que dans le candidat communiste. Il faut distinguer la culture communiste et le parti communiste.»

Jean-Luc Mélenchon: «Le pays est partagé en trois blocs à peu près égaux»

«Le pays est partagé en trois blocs à peu près égaux, estime Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV. Il y a le bloc de la droite libérale, qui va d’Emmanuel Macron à Valérie Pécresse, le bloc de l'extrême droite avec Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignant et l’Union populaire. Il y a trois blocs extrêmement divisés entre eux, on ne voit pas les passerelles communes. Et le quatrième bloc, celui des abstentionnistes. Il n’y a qu’une seule solution: la méthode de l’Union populaire qui nous a permis d’arriver à ce résultat est celle qui permet de convaincre encore des abstentionnistes pour avoir un bloc plus fort.»

«Quand vous avez le sentiment qu’un destin, vous passe au bout des doigts comme ça, vous n’en sortez pas indemne», estime Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon est invité, sur BFMTV, pour sa première interview après le premier tour de l’élection présidentielle. Le candidat LFI a-t-il «digéré» sa défaite, lui demande Bruce Toussaint. «Je sais pas si un événement comme celui-là peut se digérer, il confronte la pensée politique, l’individu à une situation toute de même assez extraordinaire pour qu’on ne puisse pas balayer cela d’un revers de main, répond Jean-Luc Mélenchon. Quand vous avez le sentiment qu’un destin, une tâche vous passe au bout des doigts comme ça, vous n’en sortez pas indemne. Je pense que je n’ai pas fini avec ça.»

Le soir du premier tour, Jean-Luc Mélenchon a pensé qu’il pouvait accéder au deuxième tour: «J’ai pensé que ça pouvait se retourner, je n’en revenais pas». Le candidat insoumis assure avoir accueilli les résultats avec plus de «sagesse» qu’en 2017. «Il y a cinq ans je n’étais pas préparé, je l’étais mieux cette fois-ci. Je n’étais pas préparé parce qu’on partait de 12% et faire 7% de plus c’était énorme et on avait l’impression que ça nous glissait entre les doigts. J’admets que le ton pouvait donner à penser que je ne savais pas ce que je voulais.»

Jean-Luc Mélenchon assure toutefois ne pas être «mauvais perdant»: «Quand je perds une élection je peux me dire zut mais ce que je sais c’est les gens derrière, celui qui attendait le smic à 1400 euros, celui qui attendait le blocage des prix. Et puis cette masse immense de gens notamment dans la jeunesse qui se dit que c’est absurde, le monde va dans le mur. Je suis déçu d’abord pour eux, d’abord parce qu’ils me l’ont dit, j’ai vu des gens en larmes et j’ai pu penser que c’était disproportionné mais non. Je m’en veux d’avoir pensé cela parce qu’il y a des gens qui se disent que ça va être pire demain».

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Le débat de l'entre-deux-tours retransmis sur Twitch

Le débat de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron sera retransmis sur Twitch mercredi soir, ont annoncé plusieurs streamers à succès, après des mois de flou autour de la diffusion de programmes télévisés sur la plateforme de direct. «Bon, je viens d'acquérir les droits pour diffuser sur Twitch le débat (...) On commente ça ensemble ?», a lancé lundi le journaliste Samuel Étienne sur Twitter, accompagné du lien menant à sa chaîne Twitch.

Pas vraiment des «droits», mais plutôt «1500 euros hors taxe» de «participation aux frais techniques», pour réutiliser les images de TF1 et France 2, a précisé mardi le présentateur de «Questions pour un champion» à l'AFP. Une somme, mais sa «communauté semblait vraiment partante pour ce moment-là», explique-t-il, notant les fortes audiences de son émission dédiée au premier tour de la présidentielle le 10 avril avec «300.000 spectateurs uniques». «Sur Twitch, on a vraiment le temps de parler de l'enjeu du débat» et l'interaction «séduit» les spectateurs, apprécie le journaliste-streamer.

Samuel Étienne a rapidement été rejoint par d'autres figures de Twitch: le streamer politique Jean Massiet, ancien collaborateur de l'ex-ministre Marisol Touraine, le YouTubeur aux deux millions d'abonnés HugoDécrypte et le très populaire Sardoche (1,2 million de fans sur Twitch). «J'ai chopé les droits de diffusion, pas de risque de ban» cette fois-ci, avait affirmé Hugo Travers, alias HugoDécrypte, dans un tweet. En septembre, il avait retransmis le débat entre les candidats LFI Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour sur sa chaîne. Mais BFMTV, propriétaire exclusive des images, avait demandé et obtenu sa suspension de Twitch pendant 48 heures.

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Près de 500 votes de détenus non pris en compte, selon l'OIP

Au premier tour de l'élection présidentielle, 489 bulletins exprimés par des personnes détenues n'ont pas pu être pris en compte en raison «des manquements de l'administration pénitentiaire dans la procédure du vote par correspondance», a dénoncé mardi l'Observatoire international des prisons (OIP). Selon les chiffres communiqués par la Chancellerie, 13.672 personnes détenues - sur un total de plus de 70.000 prisonniers au 1er mars - étaient inscrits pour voter par correspondance au premier tour de l'élection présidentielle.

Selon l'OIP, 11.229 détenus ont voté le 10 avril. C'est la première fois que les détenus pouvaient voter par correspondance pour une élection présidentielle. Mais, a déploré l'OIP dans un communiqué, «489 voix - soit 4,4% de celles exprimées par correspondance - n'ont pu être prises en compte, en raison de manquements de l'administration pénitentiaire dans la procédure du vote par correspondance». «Pour la majorité d'entre elles, la cause réside dans l'oubli de joindre l'attestation d'identité des personnes détenues», a précisé l'OIP. «Une circulaire aurait depuis été adressée aux agents afin que les dysfonctionnements identifiés ne se reproduisent pas au second tour», a indiqué l'ONG qui a suggéré notamment d'instaurer des bureaux de vote en prison.

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«La peur, seul argument» qui reste à Macron, selon Le Pen

Marine Le Pen estime dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mardi que «la peur» est «le seul argument qui reste» à Emmanuel Macron «pour tenter de se maintenir» au pouvoir. Emmanuel Macron «conscient des sombres perspectives qu'évoque, aux yeux de la majorité des citoyens, un éventuel second quinquennat, a fait le choix de l'invective et du chantage à la peur», affirme la candidate du Rassemblement national, qui doit affronter son adversaire en débat télévisé mercredi.

«La peur, c'est en effet le seul argument qui reste à l'actuel président de la République pour tenter de se maintenir à tout prix, prolongeant ainsi un mandat au cours duquel nos libertés ont grandement souffert», ajoute Marine Le Pen. «La peur, la peur comme ressort paralysant comme moyen désespéré de vous empêcher de réfléchir et de choisir» au second tour dimanche, selon la candidate d'extrême droite. Accusée par Emmanuel Macron de porter dans son projet de révision en profondeur de la Constitution un «changement de régime», Marine Le Pen se présente à l'inverse comme la candidate de «la restauration des évidences républicaines».

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Emmanuel Macron devancerait Marine Le Pen de 10 points, selon plusieurs sondages

Selon un nouveau baromètre Ifop-Fiducial pour LCI, Paris Match et Sud Radio, Emmanuel Macron s’installe sur la première marche du podium face à sa rivale Marine Le Pen. La candidate RN récolterait 45% contre 55% pour le président sortant.

Un sondage Opinion 2022 réalisé par Elabe pour BFMTV et L'Express avec SFR donne, lui, le candidat de la République en Marche à 54,5% d'intentions de vote contre 45,5% pour Marine Le Pen. Le président sortant profite d’un report de voix de plus en plus important chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon: ils sont désormais 42% (+7 points en une semaine) des électeurs du candidat de la France insoumise à indiquer vouloir voter pour le président-candidat au second tour, contre 25% (-2 points) pour Marine Le Pen.

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«Je ne collaborerai pas» avec Le Pen, prévient le patron de l'office de l'immigration

«Je ne collaborerai pas» avec Marine Le Pen en cas de victoire de la candidate RN à la présidentielle, prévient le patron de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), Didier Leschi, fraîchement reconduit à la tête de cette administration.

La règle pour un haut-fonctionnaire, «c'est de servir même si l'administration n'émane pas de son choix civique, qui est protégé par le secret de l'isoloir», explique le préfet Leschi, reconduit en janvier à la tête de l'Ofii, organe sous tutelle du ministère de l'Intérieur chargé d'orchestrer la politique migratoire.

Mais en cas de victoire de Marine Le Pen au second tour le 24 avril, «je ne collaborerai pas», dit à l'AFP Didier Leschi, directeur général de cette administration depuis 2015.

Débat entre deux-tours : Marine Le Pen sera la première à prendre la parole demain soir

Après un tirage au sort, Marine Le Pen sera la première à prendre la parole demain soir lors du débat présidentiel face au président Macron. Parmi une nombreuse liste de sujets choisis, le premier à être abordé sera le pouvoir d’achat.

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Le RN critique la gratuité des transports en Occitanie pour le second tour

«Le fait de rendre gratuits ces bus et ces trains aux fins d'aller voter contre Marine Le Pen constitue juridiquement une possibilité de détournement de fonds publics, a affirmé à l'AFP Jean-Paul Garraud, conseiller régional RN et député européen. J'espère que la justice va se saisir de cette question, elle devrait le faire», a estimé l'ancien magistrat, que Marine Le Pen nommerait ministre de la Justice, en cas de victoire à la présidentielle.

De son côté, Louis Aliot, maire RN de Perpignan a réagi sur Twitter, dénonçant une «utilisation des transports publics et donc des moyens publics à des fins électorales ! »

En effet, la présidente de la région Occitanie a annoncé que tous les transports seront gratuits pour pousser les citoyens à se rendre aux urnes.

Un homme de 26 ans arrêté après avoir fait survoler un drone lors du meeting de Macron

Contrairement à l’interdiction formulée par la préfecture des Bouches-du-Rhône, un drone a survolé le jardin du Pharo à Marseille samedi dernier lors du meeting d’Emmanuel Macron. L’homme propriétaire de l’engin a été interpellé samedi en début de soirée, selon BFM La Provence.

Une femme et son compagnon ont également été placés en garde à vue après avoir lancé une canette de soda et filmé la scène avec un téléphone portable.

«Non Emmanuel Macron, le voilement des femmes n'est pas neutre»

En campagne à Strasbourg, Emmanuel Macron est apostrophé par une femme voilée qui lui lance : «Monsieur le président, vous êtes féministe ?». ; il saisit la balle au bond pour exposer sa pensée: «Ce qui est beau, (...) c'est d'avoir une jeune fille qui porte le voile (...) et qui dit “est-ce que vous êtes féministe ?”... C'est la meilleure des réponses à toutes les bêtises que j'entends».

En 2009, dans les colonnes du journal Le Monde, l'islamologue Abdelwahab Meddeb s'exprime sans aucune ambiguïté : «Il convient de situer la prescription du voile dans une société phallocratique, misogyne, construite sur la séparation des sexes, sur une hiérarchie des genres ». Meddeb insiste sur le fait qu'«il n'y a pas de différence de nature ni de structure mais de degré et d'intensité entre burqa et hijab, lequel n’est rien qu'en lui-même une atteinte au principe de l'égalité et de la dignité partagées entre les sexes» ; et de rappeler dans la foulée que « tous les réformistes et modernisateurs qui, en Islam, ont prôné le dévoilement des femmes depuis la fin du XIXe siècle, organisent leur discours de persuasion sur ces trois principes (liberté, égalité, dignité).»

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«Marine Le Pen, c’est la candidate des illusions, des impôts, des mensonges et des discriminations», dénonce Gabriel Attal

Dans une interview au quotidien local La Montagne, l’actuel porte-parole du gouvernement a critiqué plusieurs positions de Marine Le Pen. «C’est la candidate des illusions, des impôts, des mensonges et des discriminations, écrit-il. Je dénonce la mascarade du programme de Marine Le Pen. Elle veut supprimer l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans, ce qui revient à dire qu’un joueur du PSG de 25 ans n’en paiera plus, contrairement à un infirmier de 32 ans. C’est profondément injuste.»

Gabriel Attal a ensuite souhaité rassurer les Français sur la proximité du gouvernement. «Pour les deux grands chantiers de l’éducation et de la santé, nous souhaitons une méthode profondément nouvelle avec des solutions adaptées à chaque territoire. Nous sommes aussi favorables à faire évoluer nos institutions avec davantage de respiration démocratique.»

Marine Le Pen annonce qu’elle supprimerait les hausses de taxes sur les carburants

«J’annulerai les hausses de taxes sur les carburants décidées par Emmanuel Macron en 2017 et en 2018», a annoncé Marine Le Pen sur Twitter.

Marion Maréchal nommée vice-présidente exécutive de Reconquête!

La nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal, a été nommée vice-présidente exécutive du parti d’Éric Zemmour, Reconquête!, a-t-elle annoncé sur Twitter, expliquant «mettre toute (son) énergie dans la construction et le développement de ce jeune mouvement national plein d’avenir».

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Les «media trainers», ces conseillers dans l'ombre des politiques

Il est 20h le dimanche 10 avril lorsque les estimations du premier tour de l'élection présidentielle tombent. Pour Les Républicains, c'est un coup de massue. Le parti historique essuie une lourde défaite, la candidate Valérie Pécresse se retrouve sous la barre des 5%. Il faut trouver une manière de réagir sans perdre la face, un exercice plus délicat encore pour les responsables «Macron-compatibles».

En coulisses, Jean-Luc Mano s'affaire. Ce conseiller en communication politique et cofondateur du cabinet Only-Conseil chuchote à l'oreille de ces élus idéologiquement proches du candidat sortant. «Deux questions se sont posées», explique-t-il. «Comment parler de cet échec à la télévision ? Et quel degré de soutien stratégique apporter à Emmanuel Macron, sans pour autant passer pour un opportuniste ?»

Le rôle de ce conseiller de l'ombre est de polir l'image de ses clients, pour les rendre à la fois digestes et percutants lors de leurs apparitions médiatiques. Une mission aussi courante qu'elle est taboue, et qui représente une manne financière pour les rois de la com'.

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Législatives : le parti de Philippe Poutou envisage des candidatures communes avec l’Union populaire de Mélenchon

Dans un communiqué publié sur Twitter, le candidat malheureux à la présidentielle Philippe Poutou a expliqué que son parti, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), «répond(ait) favorablement à (la) demande de rencontre (de l’Union populaire, mouvement lié à Jean-Luc Mélenchon, NDLR) pour discuter de la possibilité de candidatures communes aux élections législatives».

«Il ne s’agit pas de voter pour un individu et un programme élaboré par un courant, mais pour 577 personnes, avec la possibilité de trouver des médiations, des équilibres, des compromis, autour d'une dynamique transcendant les logiques d’appareil et/ou boutiquières, tout en permettant que nos différentes positions politiques soient représentées», justifie le NPA.

«L’urgence de l’heure est que pas une voix de notre camp n’aille à Le Pen, pour que l’extrême droite soit battue dimanche», rajoute le NPA dans son communiqué.

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Gaël Perdriau (LR) déplore une «dérive identitaire» de son parti

Le maire LR de Saint-Etienne, régulièrement critique envers son parti, dénonce mardi dans une tribune au Monde la «dérive identitaire» de la droite républicaine qui a «sombré moralement» en s'appropriant «le terreau idéologique de l'extrême droite».

Pour Gaël Perdriau, il y a eu dans la campagne de Valérie Pécresse «un avant et un après» le meeting du Zénith, lorsqu'elle a parlé des «Français de papier» et utilisé l'expression complotiste de «grand remplacement».

Une semaine après que Nicolas Sarkozy a apporté son soutien à Emmanuel Macron, il s'interroge: «la droite républicaine, ainsi que ses alliés centristes, va-t-elle enfin tourner le dos à cette dérive identitaire entamée par Nicolas Sarkozy avec le débat sur l'identité nationale?»

A Paris, plusieurs lycées bloqués pour protester contre l’opposition Emmanuel Macron / Marine Le Pen

«Justice climatique, justice sociale». Sur la façade du lycée parisien Louis Le Grand, des lycéens ont accroché une banderole pour dénoncer l’absence des questions climatiques et sociales dans la campagne d’entre-deux tours.

A Paris ou en Île-de-France, d’autres établissements sont bloqués par des élèves ce mardi matin. Cette mobilisation fait suite au mouvement d’étudiants qui a bloqué l’accès à l’entrée des locaux de la Sorbonne la semaine dernière.

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Édouard Philippe : «Renvoyer dos à dos Le Pen et Macron, c’est irresponsable»

L’ex-premier ministre, qui «ne croit pas» à la fin du front républicain, raille l’«errance» des élus qui refusent de prendre parti.

Président d’Horizons, Edouard Philippe appelle également à réformer les retraites «très tôt» en cas de réélection du chef de l’État.

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Le projet du RN «confond évidemment islamisme et islam», estime Stanislas Guerini

«Vous insultez des millions de français qui ne sont pas du tout radicalisés et qui vivent leur religion calmement», a dénoncé Stanislas Guerini sur LCI ce mardi en s’adressant à Laurent Jacobelli, porte-parole de Marine Le Pen.

«Et vous venez leur dire que vous allez consacrer les efforts des forces de l’ordre à les pourchasser dans la rue pour leur faire retirer un signe religieux ?», a interrogé le délégué général LREM, faisant référence à la volonté de Marine Le Pen d’interdire le port du voile dans l’espace public si elle est élue.

Le père de Macron juge les Français «très ingrats»

A cinq jours du second tour de la présidentielle, le père d'Emmanuel Macron dit, dans un entretien publié mardi par L'Est républicain, avoir «beaucoup d'admiration» pour la manière dont son fils dirige la France et en jugeant les Français «très ingrats» sur son quinquennat.

«J'ai beaucoup d'admiration pour la façon dont il dirige l'Etat actuellement. Je trouve qu'il faut avoir beaucoup de courage et que les Français sont très ingrats mais ce n'est pas nouveau», déclare Jean-Michel Macron, interrogé dans sa maison à Amiens pour les journaux régionaux du groupe Ebra.

«J'approuve 90% de ce qu'il fait. On n'est jamais d'accord à 100%. Je ne suis pas un adepte d'une secte», ajoute l'ancien neurologue, en se disant «confiant» sur les résultats du second tour de dimanche. «Il a eu beaucoup de mérite à faire front sur tout ce qui lui est tombé sur la tête, notamment le Covid», estime-t-il. Et, depuis le début de la guerre en Ukraine, «il a eu beaucoup de courage» et «il n'y a pas beaucoup de dirigeants européens qui ont fait ce qu'il a fait».

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Pour Gabriel Attal, «nos policiers sont plus utiles pour lutter contre l’insécurité» que pour «traquer» les femmes voilées

«Interdire le port du voile sur l’espace public ça veut dire concrètement que Marine Le Pen considère que la priorité pour nos policiers c’est d’aller pourchasser les femmes qui portent le voile pour les verbaliser», a déploré le porte-parole du gouvernement ce mardi.

«Je pense que nos policiers sont plus utiles pour la sécurité immédiate des français pour traquer les délinquants, les trafiquants de drogue», a t-il développé.

Jordan Bardella précise que la peine de mort ne pourra être rétablie par un référendum d’initiative citoyenne

Après une confusion au sujet du rétablissement de la peine de mort la semaine dernière, le président du Rassemblement national a affirmé que le référendum d’initiative citoyenne (RIC) ne pourrait revenir sur cette disposition.

«Le RIC ne permet pas de modifier la constitution, donc la peine qui en fait partie», a-t-il précisé. Il exclut aussi les propositions qui «porteraient atteinte à la sécurité nationale», comme «la suppression de la police, la gendarmerie».

Le Rassemblement national interdira la production de viande halal et casher sur le sol français, confirme Jordan Bardella

«Au nom de la dignité animale», il n’y aura «pas d’abattage sur le sol français où l’animal n’est pas soumis à un étourdissement préalable», a déclaré Jordan Bardella, précisant qu’il serait toujours possible d’importer cette viande de pays qui autorisent cette méthode.

Le port du voile dans l’espace public sera bien interdit si Marine Le Pen est élue, affirme Jordan Bardella

«Je vous confirme que c’est un objectif», a déclaré le président Rassemblement national avant de poursuivre : «A partir du moment où la loi sera votée, le voile sera interdit dans l’espace public».

«Il y a des périmètres dans lesquels c’est une priorité», a estimé Jordan Bardella en citant par exemple l’intérêt des «chefs d’entreprise» ou «l’administration publique».

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Soutien de Claude Chirac à Emmanuel Macron : «Je suis très heureux, je ne suis pas surpris», déclare le ministre de l’Economie

Bruno Le Maire, qui a été le directeur de cabinet de Dominique de Villepin alors premier ministre de Jacques Chirac, s’est dit satisfait du soutien de Claude Chirac. La fille de l’ancien président a appelé mardi à ce que «pas une voix ne manque à Emmanuel Macron».

«J’espère que cette position en inspirera beaucoup qui viennent de la même formation politique», a t-il développé.

Pour 14% des Français, l'élection serait ou pourrait être truquée

Selon une étude Ifop, menée pour la Fondation Reboot, dédiée au développement du raisonnement critique, l'idée selon laquelle l'élection présidentielle 2022 serait ou pourrait être truquée fait son chemin. Au total, pas moins de 14% des Français croient en cette affirmation. Mais le chiffre monte à 24% lorsqu'il s'agit de personnes utilisant internet comme principal moyen d'information. Il s'établit également à 25% lorsque cela concerne des personnes croyant dans les théories du complot. D'un point de vue partisan, les électeurs de Marine Le Pen (30%), d'Éric Zemmour (29%) et de Jean-Luc Mélenchon en sont le plus convaincus, contrairement à ceux d'Emmanuel Macron ou de Valérie Pécresse (7%).

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Cette enquête établit également qu'internet a pris une place prépondérante dans la manière de consommer de l'information politique. Depuis 2009 - date du dernier travail mené sur le sujet -, les Français, lorsqu'ils recherchent de l'actualité politique, s'informent trois fois plus via internet qu'auparavant. Ils sont ainsi 31% à désigner la toile comme média le plus souvent utilisé. La télévision garde son avance (42%) mais perd 7 points sur ces dernières années. Viennent ensuite la radio (14%), la presse écrite nationale (5%) et la presse écrite régionale (4%). Sans surprise, une fracture générationnelle s'observe entre les moins de 34 ans, qui utilisent massivement internet, et les plus de 65 ans, qui privilégient encore la télévision.

Réforme des retraites : «Il n’y a pas d’opération de séduction» des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, estime Bruno Le Maire

Interrogé au micro d’Europe 1 ce mardi, le ministre de l’Economie a considéré que «ce qui est proposé sur la réforme des retraites n’est pas forcément de nature à séduire les électeurs de Jean-Luc Mélenchon».

Emmanuel Macron n’a pas «dévié de sa ligne, a poursuivi Bruno Le Maire. Il a pu enrichir sa ligne, mais n’a jamais dévié».

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Premier ministre : «une impulsion nouvelle» doit être «trouvée» en cas de réelection, juge Jean Castex

Invité de France Inter, le premier ministre Jean Castex «présentera (s)a démission quelque jours après la réélection du président de la république. Une impulsion nouvelle après sa réélection doit être trouvée. Ce qui me préoccupe maintenant c’est la deuxième tour». «Je suis extrêmement mobilisé. En écoutant autour de moi, je pense que rien n'est joué qu'il ne faudrait pas tirer des chiffres que le match est plié. Il ne l'est pas», a martelé le premier ministre.

«Je ne veux pas d’un Etat totalitaire qui rentre dans mon armoire», alerte Eric Dupond-Moretti

Interrogé sur la volonté de Marine Le Pen d’interdire le port du voile en public, le ministre de la Justice a affirmé son vif désaccord. «On ne peut plus, dans ce pays, s’habiller comme on veut ?», a-t-il interrogé avant de mettre en garde contre «un Etat totalitaire» qui entre dans les armoires ou dans les cuisines.

Pour le garde des Sceaux, la réforme constitutionnelle prévue par Marine Le Pen mènerait à «une période de chaos»

«Si dimanche Marine Le Pen est élue», le lundi ne sera pas «un lendemain qui chante», a déclaré Eric Dupond-Moretti au micro de RTL ce mardi.

«Elle dit 'je vais mettre en oeuvre une réforme constitutionnelle' qu’elle ne peut pas mettre en oeuvre pour une raison simple : il faut l’assentiment de l’Assemblée nationale et du Sénat et donc on entre dans une période de chaos», a estimé le ministre de la Justice avant de rappeler que : «Certains constitutionnalistes ont dit de façon très claire : 'c’est un coup d’Etat constitutionnel'»

«Souhaitons que Poutine passe la main à des dirigeants plus acceptables», demande Sébastien Chenu

Alors que la Russie lance son offensive dans le Donbass, Sébastien Chenu a estimé qu’il «faudra à un moment que la Russie soit à la table des négociations. Et nous ne souhaitons pas parasiter l’action diplomatique de la France. Souhaitons que Poutine passe la main à des dirigeants plus acceptables. On s’est réconciliés avec des pays, comme l’Allemagne. Je ne suis pas sûr que la Russie sera dirigée par un gentil démocrate ou un gentil républicain».

«Il faut aller vers cette éradication du voile islamiste», demande Sébastien Chenu

Invité sur Public Sénat, Sébastien Chenu a rappelé la position du Rassemblement national sur le voile : «l’objectif est de lutter et d'éradiquer l’islamisme en France. Ça passe par fermer les mosquées radicales, interdire le salafisme, arrêter le financement de structure en liens avec l’islam radical. Je crois que la loi pour interdire le voile est nécessaire, d’abord pour libérer les femmes. Je crois que le voile va tomber quand l’islamisme sera interdit en France. Il faut aller vers cette éradication du voile islamiste, de l’hidjab». Le hidjab est «un signe islamiste», a-t-il martelé.

«L’extrême droite se nourrit des peurs», estime Eric Dupond-Moretti

Invité sur RTL ce matin, le garde des Sceaux a déclaré que ne pas penser que ceux qui votent pour Marine Le Pen votent pour son programme. «L’extrême droite ramasse si j’ose dire un certain nombre de gens qui ont peur et nous avons vécu une période particulière et mortifère», a t-il déclaré avant de poursuivre : «L’extrême droite se nourrit des peurs».

Il a aussi estimé que la candidate était le «réceptacle des colères», sans susciter un vote d’adhésion à son programme, par ailleurs «extrêmement inquiétant».

Soupçon de détournement de fond : Louis Aliot va porter plainte pour «violation des droits de la défense»

Marine Le Pen et certains de ses proches sont accusés par l'office européen de lutte antifraude d'avoir détourné environ 600.000 euros d'argent public européen. Sur France 2, Louis Aliot annonce qu’il va «porter plainte» pour «violation des droits de la défense et violation du secret de l’instruction».

Débat d’entre-deux-tours : Marine Le Pen «maitrise les sujets», assure Louis Aliot

Interrogé sur la préparation de Marine Le Pen au débat d’entre-deux-tours de demain soir, Louis Aliot a estimé qu’il y «a une posture à prendre, celle du président du la république. On est dans un deuxième tour pour rassembler plus de 50% des Français. Il faut qu’elle incarne la fonction. Il faut retrouver les bases de la Vème république. Il faut retrouver une solennité de la fonction que n’incarne pas Monsieur Macron». Sur la tenue du débat, le maire de Perpignan «espère que ce sera solennel, sérieux, arguments contre arguments, projets contre projets». «Ce débat est un élément très important de la victoire de dimanche. Elle a beaucoup travaillé et maitrise les sujets», a-t-il estimé.

Il ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine, juge Louis Aliot

Invité des quatre vérités sur France 2, le maire de Perpignan, Louis Aliot a assuré qu’il «ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine et tout faire pour tenter de l’amarrer à l’Europe. (…) On a beaucoup fait pour une diplomatie avec la Russie depuis plusieurs années, mais il faut toujours discuter même avec les pays les plus dangereux».

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Jean-Paul Garraud ministre de la Justice si Marine Le Pen est élue

Invitée de France Bleu lundi, la candidate du Rassemblement national a annoncé qu'elle nommerait son porte-parole Jean-Paul Garraud au ministère de la Justice en cas de victoire. Ce député européen et conseiller régional d'Occitanie est également président de l'Association professionnelle des magistrats.

C’est la première précision sur le gouvernement futur en cas d’élection de Marine Le Pen, qui souhaite un «gouvernement d'union nationale». «Il y aura des gens qui viendront très certainement de la droite et très certainement de la gauche», a-t-elle précisé en estimant qu’Arnaud Montebourg aurait toute sa place dans son gouvernement. «Ce pourrait même aller jusqu'à un profil comme celui d'Arnaud Montebourg. Nous partageons les mêmes lignes en matière de défense des entreprises françaises.»

«Rien n'est joué», prévient le camp Macron

«Le second tour n'est pas joué». Plusieurs soutiens d'Emmanuel Macron ont alerté lundi sur tout risque de relâchement dans la dernière ligne droite de la présidentielle, alors que le président-candidat prend l'avantage dans les derniers sondages sur Marine Le Pen.

Avant de mettre sa campagne en sourdine pour préparer le débat très attendu de mercredi soir, la candidate RN s'est fendue d'un bain de foule sous le soleil de la Normandie, alors qu'Emmanuel Macron a occupé le terrain médiatique avec trois interviews à la radio et la télévision.

Partout, il a relayé le même message: aux urnes citoyens! S'adressant notamment à ceux qui hésitent à voter dimanche parce que leur seule motivation est de faire barrage à l'extrême droite, il a insisté: «la vie en société, c'est le fruit de compromis. Au deuxième tour, vous éliminez».

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Pour les Chirac, «pas une voix ne doit manquer à Macron»

Claude Chirac, fille de l'ancien président Jacques Chirac, et son époux Frédéric Salat-Baroux, ex-secrétaire général de l'Élysée, ont appelé mardi à ce que «pas une voix ne manque à Emmanuel Macron» face à Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.

«Comme l'a dit Jacques Chirac durant toute sa vie, l'heure est au combat contre l'extrémisme», soulignent-ils dans une déclaration à l'AFP, et, «derrière un entre-deux-tours en apparence banalisé, la situation est infiniment plus grave qu'en 2017 et 2002», où le Front national (devenu Rassemblement national) s'était déjà hissé au second tour.

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Macron et Le Pen, priorité au débat

Les deux finalistes de l'élection présidentielle se consacrent mardi à la préparation de leur duel télévisé du lendemain, un rendez-vous que Marine Le Pen avait complètement raté il y a cinq ans face à un Emmanuel Macron qui aura cette fois un bilan à défendre.

«Pour moi, un échec c'est parfois un coup de pied aux fesses», a confié sur TF1 la candidate du Rassemblement national qui assure avoir tiré les leçons de 2017 où elle était arrivée mal préparée et fatiguée au débat de l'entre-deux-tours après avoir multiplié les déplacements.

>> Lire notre décryptage - Débat présidentiel : comment Marine Le Pen prépare le match retour

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à l’élection présidentielle. Minute par minute, le Figaro fait le point sur les dernières informations consacrées au second tour, qui opposera dimanche Marine Le Pen à Emmanuel Macron.

Vous retrouverez les informations de la veille dans notre précédent direct.

Résultats de la présidentielle 2022 : les cartes et les chiffres du vote

FIG DATA - Carte des scores des candidats par commune, taux de participation, abstention… Visualisez les résultats de l’élection présidentielle 2022, en temps réel.

Présidentielle 2022 : si Le Pen est élue, Édouard Philippe envisage «très sérieusement» de se présenter aux législatives

Invité sur France Inter, l'ancien premier ministre soutient qu'il reste d'abord attaché à son mandat de maire du Havre.

Regarder la vidéo

Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons

INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.

L'Humanité

« À gauche, EELV veut faire le lien entre tous »

Entretien

Écologie Loin derrière la FI au premier tour, les écologistes doivent se remettre d’une défaite qui compromet leur avenir. La numéro deux des Verts, Sandra Regol, revient sur ce scrutin et dessine l’avenir.

Emilio Meslet

Dimanche, 1 628 249 personnes ont glissé un bulletin Yannick Jadot. Un record historique pour l’écologie politique, qui n’atteint pas pour autant son score maximum en pourcentage de 2002 (5,25 %). Mais avec un candidat ne réalisant que 4,8 % des voix, EELV fait une croix sur le remboursement de ses frais de campagne et se trouve confronté à un triple défi : faire battre Marine Le Pen, assurer sa survie et participer à la reconstruction de la gauche. Entretien avec Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe des Verts.

Avec la prise de conscience de l’urgence climatique, comment expliquez-vous le score de Yannick Jadot ?

Il y a eu un vote utile vers Jean-Luc Mélenchon. Plus largement, la campagne a peu abordé l’écologie. Mais nous prenons aussi notre part. Pendant six ans, nous avons construit un sentiment d’appartenance chez les écolos alors qu’avant on se tirait dans les pattes. Cela a fonctionné jusqu’à la primaire mais moins après : il y a ceux qui ne voulaient pas de Jadot, ceux qui préféraient Mélenchon ou la primaire populaire… D’un coup, nous avons perdu notre force de frappe, là où la FI est une machine de guerre sans une voix qui dévie. Tout le monde n’était pas prêt à prendre le pouvoir. Une partie du boulot est à refaire.

Il a beaucoup été dit que Yannick Jadot était Macron-compatible. Qu’en pensez-vous ?

Ce sont les arguments de nos concurrents de gauche. C’est stupide et on le paie collectivement aujourd’hui. C’est une façon de faire croire qu’il est comme Rugy ou Pompili, alors que Yannick Jadot aurait pu mille fois être ministre de l’Écologie de Macron s’il avait voulu se vendre. Mais il préfère faire 4,6 % à la présidentielle plutôt que de servir un homme dont il méprise la politique.

Que répondez-vous à ceux qui disent que Jadot a empêché la qualification de Mélenchon ?

Nous ne nous excuserons pas de faire vivre la démocratie. Le jeu démocratique ne se réduit pas aux sondages. Ce n’est pas de notre faute si la FI n’a pas passé les cinq dernières années à créer les conditions d’un rassemblement.

EELV a lancé un appel aux dons pour trouver 2 millions d’euros en cinq semaines. Votre parti est-il en péril ?

Oui, même s’il s’est déjà relevé de crises très graves. Les législatives sont provisionnées mais nous ne savons pas comment assurer la survie du parti avec 6 millions d’euros à rembourser, alors qu’EELV n’est en mesure d’en prendre que 3 millions à sa charge.

L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Que faire ?

Sans tergiverser, nous avons pris nos responsabilités en appelant à voter pour Macron, bien qu’il soit le président de l’inaction climatique et de la casse sociale. Il sera dur de mettre un bulletin à son nom mais c’est notre devoir. Pour autant, notre électorat ne suivra pas forcément la consigne de vote. Le seul qui peut les convaincre, c’est Macron. Il doit donner des gages : reprendre les demandes de la convention citoyenne pour le climat, instaurer la proportionnalité et revenir sur la retraite à 65 ans.

Quel est le rôle des écologistes dans cet entre-deux-tours ?

C’est de faire pression pour qu’il donne des garanties. De mettre en place des formations à nos militants pour rappeler ce qu’est vraiment le RN. Car, mis à part le Monde et l’Humanité, peu de médias font le travail pour dire ce qu’est Marine Le Pen. Le danger est plus réel qu’en 2017, puisqu’il y a la détestation que Macron inspire. Et plus je l’écoute en ce moment, plus j’ai l’impression qu’il veut perdre : il sait qu’il est le pur produit du front républicain mais il le nie en disant qu’il a été élu pour son programme.

Un accord législatif à gauche est-il possible ?

Si accord il y a, il faut tout le monde. Les écologistes vont essayer de faire le lien entre tous, car les rapports entre la FI et le PCF comme entre la FI et le PS sont complexes. Les insoumis seuls ne peuvent avoir une majorité à l’Assemblée. Nous avons donc besoin du PCF et du PS qui sont toujours des forces locales. Mais le problème est que l’on se retrouve encore confronté à une logique hégémonique.

Comment reconstruire la gauche au-delà des législatives ?

Le premier tour de la présidentielle donne la réponse : cela se fera du côté de l’écologie. Maintenant, Jean-Luc Mélenchon, qui a un projet écologiste, doit travailler sur les conditions pour que l’on fasse ensemble, et non nous demander de signer son programme. Il doit comprendre qu’EELV ne sera pas l’entreprise qu’on rachète pour la dissoudre. Sinon, on refera les erreurs de 2017.

Présidentielle 2022sandra regoleelvYannick Jadot
L'Humanité

En banlieue parisienne, le vote de barrage au RN n’est plus une évidence

Reportage

Lassés des politiques macronistes, des habitants de Saint-Ouen et de Gennevilliers hésitent à glisser dans les urnes un bulletin pour contrer l’extrême droite.

Naïm Sakhi

Loin du tumulte de l’entre-deux-tours, le calme règne, mardi, dans les travées du marché Ottino de Saint-Ouen. Dans cette commune administrée par le PS, comme dans la quasi-totalité de la Seine-Saint-Denis, la carte électorale du premier tour était rouge. « Un vote d’abord utile avec quand même de la conviction. Jean-Luc Mélenchon parvient à une synthèse entre le social et l’écologie », souligne Mathilde.

Pour le second tour, cette jeune maman, en congé maternité, n’aura pas la main qui tremble : « Ce sera Macron sans hésiter. Face à l’extrême droite, il n’y a pas de risque à prendre. » « Le Pen, c’est le racisme, la mise au ban de toutes les minorités et une proximité avec Poutine, poursuit-elle. Mais je comprends ceux qui n’ont pas envie de voter Macron. »

Du « dégoût » pour le duel annoncé

Maxime est de ceux-là. Assis à la terrasse d’un café, le dernier livre d’Olivier Norek à la main et un casque sur la tête, il appréhende avec « dégoût » le duel proposé au second tour. « Depuis 2002, on ne vote que par dépit. J’en ai marre », souligne cet électeur de l’Union populaire. Pour ce musicien de 38 ans, pas question de choisir, donc : « Je vais voter blanc. » Et d’ajouter : « Si encore Macron s’était contenté d’un programme libéral en préservant nos écoles ou nos hôpitaux… je serais allé faire barrage, mais maintenant, c’est trop tard. »

Pour les électeurs de gauche, un second tour aux airs de cruel dilemme

Maxime n’imagine pas une victoire de Marine Le Pen, les classes moyennes n’étant pas suffisamment « dans la merde », selon lui, « pour tomber dans les bras de l’extrême droite ». Un calcul incertain, au risque de voir appliquer en France des politiques antisyndicales, violentes et discriminatoires, sans oublier la préférence nationale ou l’interdiction du port du voile dans la rue ? « Je comprends les craintes, mais j’ai déjà voté deux fois contre. »

Nargess, elle, n’ira tout simplement pas voter dimanche 24 avril. Contrôleuse de gestion, elle renvoie dos à dos deux candidats adeptes « du rejet, de la stigmatisation, de la haine des musulmans ».

« Choisir entre la peste et le choléra »

Abdel ne sait pas s’il se rendra aux urnes pour le second tour. « Macron ou Le Pen, c’est choisir entre la peste et le choléra », tance cet électeur insoumis, habitant de Gennevilliers. Dans cette municipalité communiste des Hauts-de-Seine, Jean-Luc Mélenchon est également arrivé en tête, avec 61 % des suffrages. Un brin désenchanté, Khaller, 63 ans, a voté Macron. « Je ne suis pas fan », insiste-t-il en faisant son marché, mercredi, mais « c’était pour faire barrage à Le Pen, à Zemmour, parce que leurs idées, ce n’est pas possible ».

A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron

Ironie de cette campagne d’entre deux tours, la candidate du RN était ce jour-là en déplacement au port fluvial, auprès de « la France qui travaille ». Dans une cimenterie fabriquant du béton recyclé, la candidate d’extrême droite a dénoncé le « déni » du président sortant sur « le mur de l’inflation qui arrive ». « Ah bon, Marine Le Pen est ici, à Gennevilliers ? » s’étonne Rokhiya. Loin d’être convaincue par l’imposture sociale du RN, elle compte lui barrer la route, la mort dans l’âme, avec le sentiment de choisir « entre la moins mortelle de deux maladies qui tuent ».

Face à ce remake de 2017, Mathilde en veut « à la gauche, aux autres candidats comme à Jean-Luc Mélenchon, incapable de se tendre la main ». « La gauche fait peur. Elle continue à s’autodétruire plutôt que de combattre l’extrême droite », souligne Bastien, 23 ans. « Emmanuel Macron a fait le job sur les crises qu’il a eu à gérer et face à Poutine. Je veux voir ce que les deux mandats apporteront à ce pays », assure cet électeur de Saint-Ouen. Pour lui, la question du barrage contre l’extrême droite ne se pose pas. Pour autant, il conjure le président-candidat à « renoncer à sa réforme des retraites pour envoyer un message aux électeurs de gauche ».

Une mobilisation spontanée dans la rue

Fatalistes ou refusant de se faire à l’idée des conséquences d’une victoire de l’extrême droite, Maxime, le mélenchoniste, et Baptiste, le macroniste, misent sur une mobilisation spontanée dans la rue. « Qui sait, dos au mur, peut-être qu’un mouvement social et associatif verra le jour », assure le premier. « Si elle passe, il y aura sans doute une révolte des démocrates de tous bords », poursuit le second.

Avec Marine Le Pen, l'état de droit en péril

Une supputation, en guise de stratégie d’évitement, qui fait également son chemin sur les réseaux sociaux. Oubliant de fait que le meilleur moyen de combattre l’extrême droite au pouvoir étant… de l’empêcher d’y accéder. En 2017, dans ces deux villes, l’abstention avait augmenté de 5 points entre les deux tours de la présidentielle. Ceux qui s’étaient déplacés avaient voté à plus de 85 % contre Le Pen. Seront-ils aussi nombreux cette année ?

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Le Figaro

Présidentielle 2022: face à Macron, Le Pen tente l’oral de rattrapage

Arthur BerdahCharles Sapin

RÉCIT - Les deux finalistes de l’élection présidentielle débattront en direct mercredi à 21h, sur TF1 et France 2.

En politique comme au football, un match retour est souvent synonyme de confrontation à élimination directe. Le débat de l’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, prévu ce mercredi soir à 21 heures en direct sur TF1 et France 2, ne devrait pas faire exception à la règle. Terrassée par son adversaire il y a cinq ans, la finaliste aborde ce nouveau face-à-face dans une position paradoxale: un statut d’outsider plutôt confortable, où ne pas perdre serait déjà un début de victoire pour elle.

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Une possible remontada qui, si elle se produisait, serait certes inattendue. Mais pas non préparée pour autant. Car l’élue du Pas-de-Calais a mis ces dernières 36 heures à profit pour peaufiner ce moment capital. Seul susceptible de chasser chez les Français le spectre de sa piètre prestation d’il y a cinq ans.

«Presque une préparation à caractère sportif»

Contrairement à 2017, les équipes de la candidate ont nettoyé son agenda de tout rendez-vous ou déplacement. Pas question qu’elle ne se présente une nouvelle fois exténuée face à son rival. Après un ultime déplacement dans le Calvados lundi matin, Marine Le Pen a pu gagner, non sans brouiller les pistes, la résidence de l’un de ses conseillers en Normandie. Afin de relire plusieurs fiches thématiques, d’enchaîner les préparations par séquences, et même de se plier à plusieurs débats blancs.

L’entourage de la candidate a poussé le réalisme jusqu’à choisir pour sparring-partner un Horaceces fameux hauts fonctionnaires et intellectuels qui conseillent la candidate et l’abreuvent en fiches - «de la sociologie et de l’âge» de Macron. «Marine Le Pen n’a pas besoin de tout ce qui est technique. Là, c’est une préparation psychologique. Presque une préparation à caractère sportif», glisse un de ses conseillers.

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Rattrapé par son agenda de président, qui l’a contraint à renoncer à un déplacement en Île-de-France mardi après-midi pour une visioconférence sur la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron n’a quant à lui pas pu se mettre en retrait avant l’échéance du jour. Encore retenu à l’Élysée pour un Conseil des ministres ce mercredi à la mi-journée, le chef de l’État sortant a donc profité de ses interventions des dernières semaines pour fourbir son argumentaire. Et tenter de faire infuser sa stratégie dans l’esprit des électeurs.

«Être respectueux sans être condescendant, et pédagogique sans être professoral»

Après avoir refusé de participer à tous les débats d’avant-premier tour, il a essayé autant que faire se peut d’installer un clivage maximal avec son adversaire sur à peu près tous les sujets, quitte parfois à tordre le programme de sa concurrente.

Ainsi de l’Europe, où il dit être «resté au débat d’il y a cinq ans», lorsque Marine Le Pen voulait quitter l’Union européenne et abandonner l’euro. Ainsi de l’écologie, où il l’accuse de vouloir démonter l’ensemble du parc éolien et miser sur le tout-nucléaire, qu’importent le coût et la durée. Ainsi de l’économie, où il dénonce un protectionnisme qui affaiblirait la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des Français.

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«Il y a un piège dans lequel il ne faut pas tomber: être respectueux sans être condescendant, et pédagogique sans être professoral», prévient-on dans son entourage. En sachant que le président-candidat fera face à une adversaire moins belliqueuse qu’il y a cinq ans, lorsqu’elle avait sauté dès les premières minutes à la gorge de son contradicteur. Se révélant aussi agressive qu’imprécise.

«Le but cette fois n’est pas d’effondrer physiquement Emmanuel Macron. Il ne faut pas essayer de l’écraser. Il faut montrer que l’un comme l’autre ont une vision claire et cohérente. Que Marine est solide, maîtrise ses dossiers et qu’on peut lui confier la maison France en confiance», théorise un proche de la candidate. Allant jusqu’à prendre comme étalon le débat de l’entre-deux-tours ayant opposé Lionel Jospin et Jacques Chirac en 1995. Peut-être l’un des plus âpres et ternes de l’histoire de la Ve République. «Emmanuel Macron doit rester le plus président possible», abonde-t-on d’ailleurs dans son équipe de campagne.

«Défendre le bilan»

Cela suppose, à en croire un stratège macroniste, de «défendre le bilan, valoriser les réussites, démontrer le bien-fondé du projet, et débusquer les erreurs passées». «Bref, y aller avec concentration, mais l’aborder simplement», ajoute-t-on. Comme pour donner écho au propos du sortant, tenu à La Défense Arena: «Les choix d’avril sont simples, au fond.» Comme pour faire sienne, aussi, la maxime chiraquienne du «plus c’est gros, plus ça passe». D’où cette sortie à Marseille, où il a réduit le scrutin à «un référendum pour ou contre», allant jusqu’à inclure «la jeunesse» et «la République» comme des points de fracture avec la représentante «d’extrême droite». Manière de s’imposer comme un «barrage» et d’espérer récupérer ce faisant l’électorat de Jean-Luc Mélenchon.

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La candidate du RN, en plus de dérouler son programme, entend elle aussi réveiller lors de ce débat un réflexe de vote «anti-Macron» et convaincre ainsi l’électorat insoumis si ce n’est de voter pour elle, du moins s’abstenir de choisir Emmanuel Macron. Car c’est aussi l’un des enjeux de cet entre-deux-tours, et donc du débat: qui de Marine Le Pen ou d’Emmanuel Macron suscitera le 24 avril le plus de rejet chez les Français?

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Présidentielle 2022 : un sondage donne Macron à 55,5% contre 44,5% pour Le Pen

À huit jours du second tour, «l'indice de participation» serait de 72%, selon le baromètre Ipsos Sopra/Steria réalisé pour France Info et Le Parisien-Aujourd'hui en France.

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L'Humanité

Les syndicats aux prises avec l’imposture lepéniste

Actu

La CGT déploie depuis 2015 un patient travail de formation pour tenter d’endiguer les idées du RN dans le monde du travail.

Rosa Moussaoui

Une « claque ». En découvrant l’enquête (1) qui met en lumière une nette progression du vote pour Marine Le Pen parmi les sympathisants de syndicats, Pascal Debay a pris la mesure du « désastre dans les têtes ». Responsable à la CGT du collectif chargé de lutter contre les idées d’extrême droite, ce dirigeant syndical participe depuis 2015 au patient travail de formation et de sensibilisation engagé par la centrale pour tenter d’endiguer l’avancée du RN dans le monde du travail. Sur le premier trimestre 2022 seulement, un bon millier de militants syndicaux ont participé dans toute la France aux journées d’étude qu’il organise pour ouvrir des espaces de réflexion et de débat sur le langage de l’extrême droite, l’imposture sociale du RN, sa stratégie de dédiabolisation.

« Nous faisons beaucoup, et nous avons senti, ces derniers mois, une affluence beaucoup plus forte dans ces formations. Mais cela reste insuffisant, analyse-t-il. Il y a une telle colère sociale, un tel rejet de Macron… ce n’est pas en dix jours que de telles fractures vont se réparer. Dans les entreprises, les débats d’entre-deux-tours sont très compliqués : beaucoup s’abstiendront, et la tentation du vote Le Pen pèse lourd. Je n’ai jamais vu ça. Je suis très inquiet. »

À la tête de l’association Vigilance et Initiatives syndicales antifascistes, Cédric Bottero, lui non plus, ne dissimule pas son inquiétude. « La stratégie de dédiabolisation choisie depuis une décennie par Le Pen porte d’autant mieux ses fruits que le quinquennat Macron a laissé libre cours aux politiques antisociales et aux réflexes autoritaires et répressifs propres à nourrir une colère légitime, remarque-t-il. Les luttes sociales récentes n’ont pas donné lieu à de grandes victoires. Tout cela nous a conduits à baisser la garde sur le danger que représente l’extrême droite. » Ce syndicaliste plaide pour un travail unitaire au long cours et une réappropriation, dans l’action militante, des principes politiques fondamentaux dont se prévalent les organisations syndicales : lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie.

Dans l’immédiat, c’est l’écœurement et le sentiment d’être pris au piège qui dominent, sur fond de crise politique aiguë. « On en a marre de cautionner un système dans lequel on n’a plus notre place, confie un syndicaliste, abstentionniste au premier tour, tenté de bouder encore les urnes au second. C’est le coup de massue : d’un côté, Le Pen qui veut démanteler les syndicats et virer les immigrés ; de l’autre, celui qui nous promet les retraites à 64 ou 65 ans. »

Marine Le Pen, elle, creuse son sillon, joue la carte du clivage social, multiplie les appels du pied au monde du travail. « Je suis fondamentalement attachée au dialogue social », ­répète-t-elle côté jardin, en accusant son adversaire d’avoir « tué les syndicats, qu’on n’a plus entendus ». Côté cour, son parti plaide depuis longtemps pour la « suppression du monopole de représentativité » syndicale et pour un strict contrôle du financement des syndicats. Ce qui reviendrait à les affaiblir, à les mettre au pas, sous ­tutelle de l’État. Pour mieux désarmer les salariés.

Présidentielle 2022Emmanuel MacronExtrême droitesyndicats
Le Figaro

Les cryptomonnaies ne permettent pas de contourner les sanctions, dit la directrice du FMI

EN COURS : Mis à jour le 19 avril 2022 à 20:33

L'usage des cryptomonnaies ne permet pas aux différents pays, entreprises ou individus d'échapper massivement aux sanctions internationales, comme celles imposées à la Russie par les pays occidentaux, a souligné mardi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva.

«Il n'y a pas de solides preuves que l'argent numérique puisse être utilisé pour contourner les sanctions. Pourquoi ? Parce que le système financier a encore un rôle important à jouer», a indiqué Mme Georgieva lors d'une conversation en ligne, dans le cadre des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

«Nous n'en sommes pas encore à un stade où nous voyons des preuves que cette voie permet de contourner les sanctions. (...) Les sanctions empêchent très clairement les transactions», a précisé la directrice générale du FMI.

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Le Parlement finlandais entame le débat sur l'adhésion à l'Otan

Le Parlement finlandais commence mercredi à débattre d'une adhésion à l'Otan pour mieux se protéger contre une éventuelle agression russe, avec une candidature désormais «très probable». Malgré les derniers avertissements de Moscou sur des renforts nucléaires dans la région baltique si la Finlande ou la Suède voisine rejoignaient l'alliance militaire menée par les Etats-Unis, Helsinki entend prendre une décision rapidement.

«Je pense que ça interviendra assez vite. D'ici quelques semaines, pas quelques mois», avait affirmé la semaine dernière la jeune dirigeante sociale-démocrate du pays nordique, Sanna Marin. Longtemps partagés sur la question jusqu'à l'invasion de l'Ukraine, les 200 membres de l'Eduskunta, le Parlement du pays à peine centenaire, se dirigent vers une nette majorité en faveur de l'adhésion lors d'un probable vote d'ici l'été.

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Les Occidentaux prêts à «de nouvelles sanctions» contre Moscou, selon Rome

Les Etats-Unis et l'Union européenne sont parvenus à «un large consensus sur la nécessité d'accentuer la pression sur le Kremlin, notamment à travers l'adoption de nouvelles sanctions», a déclaré mardi soir le gouvernement italien.

Les alliés sont aussi tombés d'accord sur la nécessité «d'accroître l'isolement international de Moscou», a précisé le gouvernement dans un communiqué. L'annonce italienne a été confirmée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans un tweet: «Nous renforcerons de nouveau nos sanctions contre la Russie».

Cette prise de position a été prise au cours d'une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine entre le président américain Joe Biden et les principaux alliés des Etats-Unis, au moment où Moscou a déclenché dans le Donbass une nouvelle phase de son attaque.

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Poutine «porte la responsabilité» des «crimes de guerre» en Ukraine, selon le chancelier allemand

Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré mardi que le président russe Vladimir Poutine portait la responsabilité des «crimes de guerre» en Ukraine qui ont fait des milliers de morts parmi la population civile.

«L'invasion russe de la Russie est une rupture éclatante du droit international» et la mort de milliers de civils «des crimes de guerre dont le président russe porte la responsabilité», a estimé le chancelier lors d'une conférence de presse à Berlin, à l'issue d'une visioconférence avec notamment le président américain Joe Biden et plusieurs homologues européens.

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Le Canada sanctionne à son tour les filles de Poutine

Le Canada a sanctionné mardi les deux filles du président russe Vladimir Poutine comme l'ont fait d'autres pays ces dernières semaines en raison de «l'invasion illégale et injustifiable de l'Ukraine par le régime russe». Les nouvelles sanctions d'Ottawa concernent 14 «proches collaborateurs», y compris les deux filles de Vladimir Poutine, la femme et la fille du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov ainsi que des oligarques russes et des membres de leurs familles.

«Le Canada ne relâchera pas ses efforts pour tenir le président russe Vladimir Poutine et ses collaborateurs responsables de leur complicité dans l'invasion de l'Ukraine par le régime russe», a déclaré la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly, dans un communiqué. Déjà sanctionnées notamment par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Union européenne, Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, nées respectivement en 1985 et 1986, sont les filles de Vladimir Poutine et de son ex-femme Lioudmila.

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L'Union africaine appelle au dialogue pour mettre fin au conflit

Le chef de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a déclaré mardi à la Russie que le droit international doit être respecté dans la guerre en Ukraine et il a appelé au dialogue pour mettre fin au conflit.

Moussa Faki Mahamat, qui dirige la branche exécutive de l'UA, a déclaré sur Twitter qu'il avait reçu un appel téléphonique du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. «J'ai souligné la nécessité de respecter le droit international et appelé au dialogue pour une solution pacifique au conflit entre la Russie et l'Ukraine», a-t-il déclaré dans un bref message.

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Le camp de Mauthausen ne veut pas de responsable russe à la commémoration

Les ambassadeurs russe et biélorusse ont été priés de ne pas participer à la commémoration prévue le 15 mai de la libération du camp de concentration de Mauthausen, en Autriche, a appris l’AFP mardi auprès du comité organisateur. «Une participation des deux pays serait incompatible avec le serment de Mauthausen des prisonniers survivants et leur souhait de paix et de liberté», a justifié dans la presse locale son président, Willi Mernyi. Un courriel a été personnellement adressé aux deux représentants, a confirmé une porte-parole contactée par l'AFP.

«Les énormes sacrifices consentis par l'Union soviétique en tant que membre des Alliés dans la lutte contre le national-socialisme et dans la libération de nombreux camps ne seront jamais oubliés», écrivent dans un communiqué les comités autrichien, international et le mémorial de Mauthausen, évoquant aussi «les souffrances inimaginables infligées aux détenus soviétiques». Mais, ajoutent-ils, «nous condamnons avec la plus grande fermeté» l'invasion russe de l'Ukraine, menée avec le soutien de la Biélorussie, et «exigeons la fin immédiate de la guerre».

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Des chars ukrainiens bientôt réparés par des entreprises tchèques

Des entreprises d'armement tchèques vont réparer de l'équipement militaire lourd ukrainien, suite à une demande récente émanant des autorités de Kiev, a annoncé mardi le ministère tchèque de la Défense.

Dans un premier temps, des filiales de la holding industrielle Czechoslovak Group (CSG), prendront en charge la réparation de chars moyens T-64 de conception soviétique, exploités par des forces ukrainiennes, mais à l'avenir, les réparations pourraient être étendues aux véhicules blindés BRD et BRDM, impliquant d'autres sociétés tchèques, selon un communiqué ministériel.

«La République tchèque a été le premier pays partenaire que la partie ukrainienne a officiellement approché avec une demande de coopération mutuelle dans la réparation des équipements au sol qui doivent être mis en service ou qui ont été endommagés lors des combats», a déclaré la ministre tchèque de la Défense, Jana Cernochova, ajoutant qu'il s'agissait d'un «nouvel exemple de l'aide tchèque à l'Ukraine contre l'agression de la Fédération de Russie».

Selon les médias tchèques, Prague a envoyé début avril à l'Ukraine des trains chargés de chars T-72 et de véhicules blindés de fabrication soviétique, une opération sans précédent. Les sources officielles ont refusé de confirmer cette information.

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Guterres dénonce l'offensive russe à l'est et demande 4 jours de «pause humanitaire» pour la Pâque orthodoxe

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé mardi l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine et demandé aux deux parties de stopper les combats pour une «pause humanitaire» de quatre jours à l'occasion de la Pâque orthodoxe. «Je demande aujourd'hui une pause humanitaire de quatre jours pour la semaine sainte», de jeudi à dimanche, «pour permettre l'ouverture d'une série de couloirs humanitaires» en Ukraine, a déclaré le chef de l'ONU.

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Guerre en Ukraine: début de la visioconférence entre Joe Biden et ses alliés

Le président américain Joe Biden a entamé mardi une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine avec les principaux alliés des États-Unis, a annoncé la Maison-Blanche, au moment où Moscou a déclenché dans le Donbass une nouvelle phase de son attaque. La visioconférence a débuté juste avant 10h00 (14h00 GMT), et réunit les dirigeants français Emmanuel Macron, britannique Boris Johnson, allemand Olaf Scholz, roumain Klaus Iohannis, polonais Andrzej Duda, italien Mario Draghi, canadien Justin Trudeau et japonais Fumio Kishida.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg participait aussi à l'appel, ainsi que les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, Ursula von der Leyen et Charles Michel, a précisé la Maison-Blanche. Joe Biden devait évoquer avec eux le «soutien continu à l'Ukraine et les efforts visant à s'assurer que la Russie rende des comptes», avait précisé auparavant à l'AFP un responsable américain. Le président Macron, en campagne pour sa réélection, avait lui dit lundi qu'il échangerait avec ses homologues «sur le sujet des sanctions» contre la Russie, que les Occidentaux ne cessent de tenter de durcir pour répondre à l'escalade militaire sur le terrain. Interrogé lundi sur de possibles nouvelles sanctions américaines, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price avait affirmé que Washington allait les «renforcer» tant que la Russie poursuivrait «sa campagne contre l'Ukraine».

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Ukraine: trois morts dans de nouveaux bombardements sur Kharkiv

Au moins trois personnes ont été tuées et 21 autres blessées mardi dans de nouveaux bombardements russes sur Kharkiv, grande ville du nord-est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités locales au lendemain de frappes ayant déjà fait cinq morts. «À l'heure actuelle à Kharkiv, malheureusement, trois personnes sont mortes», a indiqué sur Telegram le gouverneur régional, Oleg Sinegoubov.

Il a aussi précisé, cité par la télévision ukrainienne Hromadske, que 21 personnes avaient été blessées dans ces frappes sur quatre quartiers résidentiels de la ville. «L'intensité des bombardements à Kharkiv a augmenté», a encore indiqué Oleg Sinegoubov, demandant aux habitants de se mettre à l'abri et de ne pas sortir dans les rues.

Lundi, cinq personnes avaient été tuées et 15 autres blessées dans des frappes russes sur Kharkiv, selon les autorités. La veille, les bombardements avaient fait six morts et 24 blessés. Deuxième ville d'Ukraine avec près de 1,5 million d'habitants avant la guerre, Kharkiv a été la cible de violents combats pendant plusieurs jours au début de l'offensive, mais est toujours restée sous le contrôle des forces ukrainiennes. Cette ville pourrait être l'un des objectifs de la redoutée offensive russe contre l'est de l'Ukraine, dont le début a été annoncé lundi soir par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Les combats de rue continuent à Marioupol, selon le gouverneur régional

Le port ukrainien de Marioupol, assiégé par les troupes russes depuis début mars, est toujours le théâtre de combats de rue, a affirmé mardi le gouverneur ukrainien de la région dans une interview à CNN. «Des combats sont en cours à Marioupol. Ce sont des combats de rue et pas seulement avec des armes légères, mais aussi des batailles de chars dans les rues de la ville», a déclaré Pavlo Kyrylenko, gouverneur de la région de Donetsk. Ces informations étaient invérifiables de source indépendante.

Les zones où sont concentrés les combattants ukrainiens - à commencer par la zone du complexe métallurgique Azovstal - «sont soumises à de lourds bombardements, mais les défenses tiennent le coup», a-t-il poursuivi. «Il y a certains quartiers où des combats de rues continuent», a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions. «On ne peut pas dire que les Russes les contrôlent».

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La semaine dernière, le ministère russe de la Défense a affirmé qu'un millier de soldats ukrainiens s'étaient rendus à Marioupol. Mais plusieurs centaines d'autres, selon les séparatistes prorusses, sont toujours retranchés dans l'immense usine d'Azovstal où ils mènent une résistance acharnée. «Au moins 1000 civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées» sont également retranchés dans les abris souterrains de l'usine, a affirmé mardi le conseil municipal de Marioupol sur Telegram.

La Russie a appelé mardi toute l'armée ukrainienne à «déposer les armes» et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur «résistance insensée», 24 heures après leur avoir lancé un ultimatum resté lettre morte. La prise de Marioupol permettrait aux Russes de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d'Azov en reliant la région du Donbass, en partie contrôlée par les séparatistes prorusses, à la Crimée annexée par Moscou en 2014.

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76 Ukrainiens libérés suite à un échange avec la Russie

76 Ukrainiens ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev mardi, sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou. «Nous avons échangé 60 militaires, dont 10 officiers. 16 civils sont également rentrés chez eux», a indiqué sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. Selon elle, il s'agit du cinquième échange de prisonniers depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février.

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Un précédent échange avait eu lieu vendredi 15 avril après des négociations «tendues» dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, partiellement sous contrôle russe, selon Kiev qui n'en avait pas précisé les détails. La veille, 30 Ukrainiens avaient été libérés dans le cadre d'un autre échange et 26 l'avaient déjà été plus tôt dans le mois. Le 1er avril, la présidence ukrainienne avait annoncé avoir procédé à un échange de 86 de ses militaires contre des Russes.

Une figure du parti d'Olaf Scholz critiquée pour ses liens supposés avec la Russie

Une figure du parti social-démocrate allemand, la dirigeante régionale Manuela Schwesig, était mardi sous le feu des critiques pour son engagement en faveur du gazoduc Nord Stream 2, désormais interrompu, ses détracteurs la qualifiant de «larbin» de la Russie. «L'intrication entre le gouvernement régional (de Manuela Schwesig) et le groupe public russe Gazprom a toujours été désastreuse et doit enfin être examinée», a dénoncé le co-dirigeant Verts Omid Nouripour au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Tout comme le parti social-démocrate (SPD) d'Olaf Scholz et les conservateurs de la CDU, Manuela Schwesig a soutenu le projet Nord Stream 2, notamment au nom des emplois dans son Land du Mecklembourg-Poméranie occidentale (nord) où débouche le gazoduc. Ce n'est qu'avec l'agression de l'Ukraine par la Russie que Berlin a décidé de ne pas mettre en service l'infrastructure censée doubler la capacité d'approvisionnement de l'Allemagne en gaz russe, pomme de discorde avec Washington.

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Mais plusieurs médias ont publié ces derniers jours des documents soulevant des questions sur le rôle de Manuela Schwesig et du groupe Gazprom dans la création en 2021 d'une «Fondation pour le climat» qui aurait permis de protéger des sanctions américaines les entreprises impliquées dans la construction de Nord Stream 2.

Les trois cartes pour suivre la situation militaire et la bataille du Donbass

Le front de l'Est est le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 95% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille. Découvrez notre analyse en cartes de la situation militaire.

Le PIB de la Russie devrait se contracter de 8,5% en 2022, celui de l'Ukraine de 35%

Le Produit intérieur brut de la Russie, sous le coup de sanctions massives depuis son invasion de l'Ukraine fin février, devrait se contracter de 8,5% cette année et le PIB ukrainien s'effondrer de 35%, selon les dernières prévisions économiques du FMI publiées mardi. Cela représente respectivement 11,3 et 38,5 points de pourcentage de moins que lors des précédentes prévisions qui datent de janvier. Le Fonds monétaire international souligne l'incertitude entourant les projections pour l'Ukraine car «il est impossible d'obtenir des données précises sur les dommages causés à l'économie». Mais compte-tenu des destructions d'infrastructures massives et des millions de personnes déplacées, l'institution prévient que la contraction sera «très sévère».

Le FMI abaisse sa prévision de croissance 2022 pour la zone euro à 2,8%

La guerre en Ukraine va nettement peser sur la croissance en zone euro cette année, anticipe le Fonds monétaire international dans ses prévisions économiques actualisées mardi, en raison de ses effets sur les prix de l'énergie et sur le secteur manufacturier. L'institution de Washington anticipe une croissance de 2,8% au sein des pays ayant adopté la monnaie unique, en baisse de 1,1 point par rapport à ses précédentes prévisions de janvier. La prévision pour l'Allemagne chute de 1,7 point à 2,1%, tandis que l'économie française devrait croître de 2,9% (-0,6 point par rapport à janvier).

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Plus globalement, le Fonds monétaire international a fortement abaissé mardi ses prévisions de croissance mondiale pour 2022 en raison des «ondes sismiques» provoquées par la guerre en Ukraine et a prévenu que l'inflation était amenée à durer, en particulier dans les pays émergents. La croissance devrait s'élever à 3,6% cette année, soit une baisse de 0,8 point de pourcentage comparé à ses projections de janvier. Les deux premières économies n'échappent pas à cette dégradation, la prévision de croissance des États-Unis perdant 0,3 point à 3,7% et celle de la Chine 0,4 point à 4,4%.

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Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes

Au bataillon 116, on se bat en famille. Père et fils, voire petit-fils, ou en couple. Dans cette unité de la Défense territoriale de Zaporijjia, la motivation est aussi forte qu’incarnée. Elle puise dans ces terres que l’on devine là-bas, par-delà les champs et les étangs, de l’autre côté des tranchées et de la ligne de front. À une trentaine de kilomètres, sur la route de Marioupol, se niche la ville de Pologi dont sont issus nombre de combattants. Une bourgade occupée par les Russes depuis le début de la guerre. Ce sont leurs maisons que ces hommes veulent reconquérir, pour leur vie d’avant qu’ils se battent.

Lisez le récit de notre envoyé spécial dans le Donbass, Arnaud de la Grange.

Le fabricant de détergents et colles Henkel se retire de Russie

Le groupe allemand Henkel, spécialiste des produits d'entretien et adhésifs avec des marques comme Rubson, Le Chat ou Diadermine, a annoncé mardi «abandonner» ses activités en Russie, au moment où quelques entreprises allemandes défendent encore leur présence dans le pays. «Au vu des développements de la guerre en Ukraine, Henkel a décidé d'abandonner ses activités en Russie», a expliqué le groupe qui emploie plus de 52.000 personnes dans le monde.

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Le groupe de Düsseldorf possède des marques grand public dans les cosmétiques, produits d'entretien et colles (Le Chat, Mir, Schwarzkopf, Diadermine, Eau écarlate, K2R, Loctite, Pattex) ainsi que des solutions pour les professionnels et l'industrie.

La Russie expulse 36 diplomates européens par mesure de représailles

La Russie a annoncé mardi l'expulsion de 36 diplomates belges et néerlandais, en représailles à une mesure similaire prise par la Belgique et les Pays-Bas à la suite de l'offensive russe en Ukraine. Il s'agit de 21 diplomates belges et de 15 diplomates néerlandais, parmi lesquels 14 collaborateurs de l'ambassade des Pays-Bas à Moscou et un collaborateur du consulat général néerlandais à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Ils devront quitter la Russie d'ici deux semaines.

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La Russie dit avoir ouvert un couloir permettant aux forces ukrainiennes de Marioupol de sortir

L'armée russe a affirmé avoir ouvert mardi un couloir pour évacuer les soldats ukrainiens présents dans la zone industrielle d'Azovstal, dans le port stratégique de Marioupol, quelques heures après avoir exigé leur reddition.

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«Étant donné la situation catastrophique dans l'usine métallurgique d'Azovstal (...) à partir de 14h00 (11h00 GMT) les forces russes ont ouvert un corridor pour permettre la sortie des militaires de l'armée ukrainienne et des combattants de formations nationalistes ayant volontairement déposé les armes», a indiqué le ministère russe de la Défense, précisant qu'un cessez-le-feu local avait été instauré pour assurer une évacuation.

Près de 5 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays en guerre

Près de 5 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays depuis son invasion par la Russie le 24 février, ont indiqué mardi les Nations unies, s'inquiétant de la rapidité de cet exode et du fait qu'il risquait de s'aggraver.

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Selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l'ONU, 4.980.589 Ukrainiens ont fui à l'étranger, soit 46.174 de plus que lors du décompte lundi. «L'essentiel est que les frontières restent ouvertes, que les gens puissent avoir accès à la sécurité et que quand ils arrivent dans les pays voisins, ils aient accès à de l'aide», a déclaré à la presse une porte-parole du HCR à Genève, Shabia Mantoo.

«Nous observons avec inquiétude ce qui va se passer, mais il est alarmant qu'en l'espace de cinq semaines, nous approchions les cinq millions d'Ukrainiens réfugiés», a expliqué Shabia Mantoo. Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés, les hommes de 18 à 60 ans étant susceptibles d'être mobilisés et n'ayant pas le droit de partir.

«Cette guerre est le résultat direct de la volonté des États-Unis et de l'Occident de gouverner et de dominer le monde», estime le ministre russe des Affaires étrangères

Dans une interview accordée au média indien India Today, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que le désir de l'Occident de gouverner le monde était à blâmer pour la situation en Ukraine.

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La prochaine phase de l'action militaire de la Russie «commence», a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères devant la chaîne India Today. «Je suis sûr que ce sera un moment très important de toute cette opération spéciale », a-t-il ajouté.

Répondant aux allégations de crimes de guerre commis par l'armée russe, Sergueï Lavrov a déclaré : «Notre armée ne cible que les infrastructures militaires et non les civils. L'armée ukrainienne utilise les civils comme boucliers humains»

Il a également assuré: «L'Occident ne prête pas attention à nos faits. Ils attirent l'attention sur de fausses choses comme ce qu'ils ont dit à propos de Bucha. Ils ont évoqué Bucha trois jours après que le maire ukrainien de Bucha a fièrement déclaré que la ville était de nouveau sous leur contrôle»

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Des décennies seront nécessaires pour «restaurer la confiance» avec Moscou, juge Ankara

Des décennies seront sans doute nécessaires pour «restaurer la confiance» entre les pays occidentaux et la Russie, a estimé mardi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

«Reconstruire tout cela prendra du temps. Il faudra possiblement des décennies pour restaurer la confiance», a déclaré Mevlut Cavusoglu, estimant que «nous assistons au début d'une nouvelle Guerre froide».

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Membre de l'Otan et alliée de l'Ukraine - à laquelle elle a livré des drones de combat -, la Turquie s'efforce depuis le début du conflit en Ukraine de faciliter une médiation entre Moscou et Kiev, et a refusé de s'aligner sur les sanctions occidentales visant la Russie, soucieuse de garder une ligne ouverte avec le Kremlin.

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«En dépit des évolutions sur le terrain, nous pensons qu'il reste une place pour la diplomatie», a ajouté le chef de la diplomatie turque au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue hongrois Peter Szijjarto à Ankara.

Mevlut Cavusoglu a affirmé que «des mesures rapides doivent être prises pour un cessez-le-feu» entre Kiev et Moscou.

Naufrage du Moskva: le Kremlin refuse de se prononcer sur des pertes

Le Kremlin a refusé mardi de commenter des témoignages faisant état de marins portés disparus depuis le naufrage du croiseur Moskva, navire amiral russe de la mer Noire que Kiev dit avoir coulé la semaine dernière.

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«Toutes les informations sont fournies par le ministère de la Défense. Nous n'avons pas la prérogative de communiquer», a déclaré le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, alors que ni la marine, ni le ministère n'ont dressé de bilan du naufrage du bateau à bord duquel se trouvaient des centaines de membres d'équipage.

Le premier ministre espagnol se rendra «bientôt» à Kiev

Le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, se rendra «bientôt» à Kiev, ont indiqué mardi des sources gouvernementales à l'AFP, sans toutefois préciser la date exacte du voyage «pour des raisons de sécurité».

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Cette visite se produira alors que Pedro Sánchez, un socialiste, a annoncé lundi la réouverture «dans quelques jours» de l'ambassade d'Espagne à Kiev.

Le voyage de Pedro Sánchez aura clairement pour but de manifester de manière forte le soutien de l'Espagne au président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le chef du gouvernement espagnol est l'un des rares dirigeants à avoir publiquement employé le terme de «génocide» après la découverte d'un massacre de civils à Boutcha, près de Kiev, à la suite du retrait des troupes russes.

La Russie poursuit son objectif de «libérer» l'Est de l'Ukraine

La Russie veut «libérer» militairement le Donbass, Moscou considérant cette région comme indépendante de l'Ukraine, a déclaré mardi le ministre russe de la Défense, accusant l'Occident de «faire durer» le conflit en livrant des armes à Kiev.

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«L'armée russe exécute les tâches fixées par le chef des armées (Vladimir Poutine) pour l'opération militaire spéciale. En conséquence, le plan de libération des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk est mis en œuvre», a dit, selon les agences de presses russes, Sergueï Choïgou, dans ses premières déclarations publiques depuis fin mars.

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Un pétrolier russe saisi en Grèce

Un pétrolier russe a été saisi en Grèce en vertu des sanctions européennes liées à la guerre en Ukraine, a appris l’AFP mardi auprès des garde-côtes grecs.

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Le Pegas, qui devait se rendre au port turc de Marmara, se trouve actuellement ancré à Karystos, dans le sud de l'île grecque d'Eubée, selon le site internet de circulation maritime internationale Marine Traffic.

«Le pétrolier a été saisi le 15 avril en vertu des sanctions européennes, avec 19 Russes à bord», a déclaré à l'AFP une porte-parole des garde-côtes grecs.

Elle a précisé que la saisie du bâtiment ne portait pas sur sa cargaison, qui devrait être transvasée sur un autre pétrolier, sans donner plus de détails sur la date de l'opération. Selon des médias grecs, le tanker russe a rencontré des problèmes de moteur et était escorté par un remorqueur vers la péninsule du Péloponnèse, dans l'ouest de la Grèce, quand il a été contraint de mouiller à Karystos en raison des mauvaises conditions météorologiques.

L’OMS appelle la Russie à mettre fin à la guerre

Tedros Adhanom Ghebreyesus ,directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a condamné mardi les attaques contre les travailleurs de la santé et ceux qui livrent des provisions en Ukraine. «Ils doivent s'arrêter. À ce jour, l'OMS a vérifié 147 attaques, dont 73 personnes tuées et 53 blessées. La guerre ne sera pas une solution. Une fois de plus, j'appelle la Russie à mettre fin à la guerre», écrit-il.

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Les îles Fidji bloquent un méga yacht russe se trouvant dans leurs eaux

Les autorités fidjiennes ont demandé mardi d'empêcher un super-yacht, qui appartiendrait à un oligarque russe, de quitter leurs eaux à la demande des Etats-Unis, dans le cadre des sanctions contre la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.

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Un lien a été établi par des sites spécialisés entre ce yacht et l'oligarque russe Souleïman Kerimov, qui fait l'objet de sanctions de la part des États-Unis et de l'Union européenne.

Le procureur général fidjien a déposé une demande auprès de la Haute Cour afin que l'Amadea, qui a accosté à Lautoka (ouest) la semaine dernière sans avoir obtenu le feu vert des douaniers, soit immobilisé. Selon cette requête, ce yacht ne doit «pas pouvoir quitter les eaux fidjiennes» en attendant les mandats de saisie des autorités locales et américaines.

La police cherche à établir si la réglementation douanière et en matière d'immigration a été enfreinte, ou encore si le yacht a servi dans d'éventuelles affaires de trafic drogue, d'armes ou de blanchiment d'argent. L'Amadea est estimé à 325 millions de dollars, selon le site spécialisé superyachtfan.com, qui recense les navires de luxe.

Dans les abris antiaériens de Kharkiv, des marionnettes et des poèmes

Dans une station de métro transformée en abri antiaérien à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, deux marionnettistes font vivre un conte de fées à des pantins, sous le regard envoûté d'une dizaine d'enfants et de leurs parents.

Tout un casting de marionnettes, parmi lesquelles un roi à moustache et un troupeau de cochons, s'animent sous les mains expertes d'Oleksandra Chlykova et Anton Andriouchtchenko pour raconter l'histoire de princesses «différentes».

Une manière de faire un peu oublier aux enfants et à leurs parents les nombreux bombardements russes sur la deuxième plus grande ville d'Ukraine. A l'aide de leurs téléphones portables, les marionnettistes arrachent quelques rires et même des exclamations à leur public captivé.

La Russie appelle «tous les militaires» ukrainiens à «déposer les armes maintenant»

La Russie a appelé mardi toute l'armée ukrainienne à «déposer les armes» et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur «résistance insensée», un appel qui intervient alors que selon Kiev Moscou a lancé sa grande offensive sur l'est ukrainien.

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«Ne tentez pas le destin, prenez la seule décision correcte, celle de cesser les opérations militaires et déposez les armes», a dit le ministère russe de la Défense en s'adressant aux forces ukrainiennes. Il a promis en outre «la vie sauve» aux combattants ukrainiens de Marioupol (sud-est) occupant encore le site industriel d'Azovstal s'ils se rendaient à partir de 12 h (heure de Moscou) mardi.

«Nous nous adressons à tous les militaires de l'armée ukrainienne et aux mercenaires étrangers: un sort peu enviable vous attend à cause du cynisme des autorités de Kiev», a-t-il encore martelé.

De nombreux Italiens croient à une manipulation de l'information

De nombreux italiens croient à une manipulation des informations en provenance de l'Ukraine, aussi bien de la part des médias italiens que des autorités de Kiev, selon un sondage publié mardi dans le quotidien La Repubblica.

Ainsi, 46% des personnes interviewées pensent que «sur la guerre en Ukraine, la plus grande partie des informations en Italie est manipulée et déformée», selon ce sondage réalisé par l'institut Demos les 11 et 12 avril pour le compte du quotidien sur un échantillon de plus de 1.000 personnes avec une marge d'erreur de 3,1%.

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En revanche, 23% des personnes pensent même que «les informations et les images des présumés crimes de guerre de l'armée russe sont une mise en scène du gouvernement ukrainien», selon le même sondage.

La Russie annonce avoir mené des dizaines de frappes dans l'est de l'Ukraine durant la nuit

La Russie a annoncé mardi matin avoir mené durant la nuit des dizaines de frappes aériennes et de missiles dans l'est de l'Ukraine, alors que selon Kiev l'armée russe a lancé une vaste offensive sur le Donbass.

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«Des missiles de haute précision des forces aérospatiales russes ont neutralisé 13 places fortes des unités de l'armée ukrainienne» ainsi que des «concentrations» de troupes près de la ville clé de Sloviansk dans la région de Donetsk, a indiqué le ministère de la Défense. Il a fait état de dizaines d'autres frappes de missiles et de centaines de cibles visées par son artillerie dans le sud et l'est du pays.

Par ailleurs, «l'aviation des forces aérospatiales de la Russie a frappé 60 installations militaires de l'Ukraine», notamment 53 sites de concentrations de troupes et de matériel militaire et trois points de commandements, selon le ministère.

L'artillerie russe a de son côté visé quelque 1260 positions et installations militaires ukrainiennes, notamment dans les régions de Mykolaïv et Zaporijjia (sud de l'Ukraine).L'armée russe affirme y avoir touché 25 positions de commandement de l'armée, des entrepôts de munitions, deux systèmes de missiles Bouk-M1 et 1.214 points de concentration de troupes.

Le ministère affirme avoir également détruit deux entrepôts de missiles Totchka-U dans les localités de Tchervona Polyana (est, région de Lougansk) et Balakliia (nord-est, région de Kharkiv).

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Aucun couloir d'évacuation de civils mardi, pour le troisième jour consécutif, selon Kiev

Aucun couloir d'évacuation des civils n'a pu être organisé ce mardi en Ukraine, faute d'accord avec la partie russe, et ce pour le troisième jour consécutif, a annoncé la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.

«Aujourd'hui, le 19 avril, il n'y a malheureusement aucun couloir humanitaire. Des bombardements intenses se poursuivent dans le Donbass», dans l'est du pays, où les forces russes ont lancé selon Kiev une offensive majeure lundi, a déclaré Iryna Verechtchouk sur Telegram.

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«Nous voulons un embargo sur le pétrole russe», clame Bruno Le Maire

Invité de la matinale d’Europe 1, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a explicité la position française sur les embargos de matières premières russes : «Nous voulons un embargo sur le charbon c’est fait et un embargo sur le pétrole, il est nécessaire d’avoir un embargo pour arrêter les importations de pétrole de Russie, le président de la république le dit depuis des semaines. Nous essayons de convaincre nos partenaires européens». «Je suis convaincu que la réalité de la situation en Ukraine fera bouger les lignes. Si on est attachés comme nous à la liberté et à la protection du peuple ukrainien, il faut aller au bout de son raisonnement et ne pas financer la guerre» en achetant du pétrole à la Russie.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

Volnovakha, à une soixantaine de kilomètres de Donetsk. Tout le monde est sur son trente et un dans la cour de l’école numéro cinq. Les officiels et les professeurs sur le perron, les enfants en rang, les petites-filles des rubans dans les cheveux, les parents émus. Un pâle soleil caresse les visages. Il y a quelques semaines encore, la ville était aux mains des forces loyales à Kiev. Un mois après de rudes combats et la «libération» de la ville par les unités prorusses, l’une des seules écoles du bourg à tenir encore debout rouvre ses portes officiellement. Alentours, dans le centre de la petite cité, les stigmates de la désolation sont partout. Les maisons, basses et trapues, sont en ruine, l’hôpital est dévasté, les débris témoignent de l’intensité des affrontements qui ont suivi le déclenchement de l’«opération militaire spéciale» russe en Ukraine, le 24 février.

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Il ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine, juge Louis Aliot

Invité des quatre vérités sur France 2, le maire de Perpignan, Louis Aliot a assuré qu’il «ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine et tout faire pour tenter de l’amarrer à l’Europe. (…) On a beaucoup fait pour une diplomatie avec la Russie depuis plusieurs années, mais il faut toujours discuter même avec les pays les plus dangereux».

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Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Au bataillon 116, on se bat en famille. Père et fils, voire petit-fils, ou en couple. Dans cette unité de la Défense territoriale de Zaporijjia, la motivation est aussi forte qu’incarnée. Elle puise dans ces terres que l’on devine là-bas, par-delà les champs et les étangs, de l’autre côté des tranchées et de la ligne de front. À une trentaine de kilomètres, sur la route de Marioupol, se niche la ville de Pologi dont sont issus nombre de combattants. Une bourgade occupée par les Russes depuis le début de la guerre. Ce sont leurs maisons que ces hommes veulent reconquérir, pour leur vie d’avant qu’ils se battent. Certains ont encore leur famille là-bas. Mais aujourd’hui, ils se préparent au choc de la grande offensive russe annoncée sur l’est de l’Ukraine.

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Washington boycottera certaines sessions du G20 Finances si la Russie y participe

Les États-Unis boycotteront certaines réunions du G20 Finances mercredi si la Russie y participe, et promettent de nouvelles sanctions économiques, notamment à l'encontre des pays, entreprises et individus qui tentent de se soustraire à ces mesures prises par les alliés occidentaux en réaction à la guerre en Ukraine.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a cependant prévu de participer à la réunion d'ouverture, consacrée à l'économie mondiale, et qui réunira en partie virtuellement, mercredi, les ministres des Finances et banquiers centraux de ces pays, parmi lesquels la Russie. Mais plusieurs pays pourraient quitter la réunion lorsque la Russie s'exprimera, avait indiqué vendredi le ministère français de l'Économie et des Finances.

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Selon le responsable du Trésor américain, le ministre russe des Finances sera sans doute présent virtuellement, au moins pour certaines sessions. Or, les États-Unis ne veulent pas que la présence d'officiels russes les empêchent, avec leur alliés, de poursuivre leurs travaux, a précisé ce responsable, soulignant que ce G20 ne peut pas être une réunion comme les autres pour la Russie.

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Les combats se poursuivent dans le reste de l’Ukraine

L'armée ukrainienne a également mis en garde lundi soir contre une menace élevée de bombardements dans la région de Mykolayiv (sud). «L'ennemi» a tenté sans succès de déloger les forces ukrainiennes autour d'Oleksandrivka, à 40 km à l'ouest de Kherson (sud), selon la même source. Cinq véhicules de l'armée russe, dont des blindés, ont été détruits et 28 soldats ont été tués dans ces combats, a-t-on ajouté.

Dans le nord-est, trois civils ont été tués lundi dans de nouveaux bombardements contre Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine. Dimanche déjà, au moins cinq personnes y avaient péri dans une série de frappes russes. Dans l'ouest, des bombardements russes ont fait lundi sept morts et «onze blessées, dont un enfant», d'après les autorités locales. Non loin de la ville de Lviv, la Russie assure avoir détruit un important dépôt d'«armements étrangers, livrés à l'Ukraine pendant les six derniers jours par les Etats-Unis et des pays européens, qui y étaient stockés».

Située loin du front, près de la frontière polonaise, cette ville s'est convertie en cité-refuge pour les personnes déplacées et avait été peu visée jusqu'alors par les frappes russes. Au total, l'armée russe assure avoir mis hors d'état dans la seule journée de lundi 16 sites militaires ukrainiens, abritant en particulier des munitions et des missiles tactiques Totchka-U. Ces armements constituent un enjeu majeur, tant pour Moscou que pour Kiev. Soutien de l'Ukraine, les Etats-Unis ont annoncé à ce sujet lundi que les premières cargaisons de leur nouvelle tranche d'aide militaire (800 millions de dollars) venaient d'arriver la veille aux frontières de ce pays pour être remises à l'armée ukrainienne.

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Armes chimiques en Ukraine : Macron refuse de parler de «ligne rouge» pour ne pas «devenir cobelligérants» face à la Russie, puissance nucléaire

Interrogé hier sur C à vous, le président-candidat Emmanuel Macron refusait de parler de “ligne rouge” sur l’utilisation d’armes chimiques par exemple par les forces russes en Ukraine.

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 «J’ai mis une ligne rouge en 2017-2018 sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie», or «nous avons agi, États-Unis, Royaume-Uni, France» pour détruire les capacités chimiques utilisées par Bachar al-Assad. «Aujourd’hui dire, il y’a une ligne rouge (...) cela suppose de devenir cobelligerants», c’est-à-dire «entrer en guerre avec la Russie, une puissance dotée de l’arme nucléaire qui est à nos portes». En revanche, cela ne veut pas dire «rien laisser passer» mais «continuer l’escalade des sanctions», et «mener des procédures en droit international et droit ukrainien» pour  “condamner les militaires responsables d’exactions».

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Les hauts et les bas de la relation entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky

Rien ne vaut une discussion franche pour lever les malentendus. «C’est comme dans un couple, il faut régulièrement des mises au point», résume un diplomate ukrainien. Laisser les différends de côté et «continuer à avancer ensemble», c’est ce qu’ont décidé de faire Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, après s’être parlé deux fois au téléphone jeudi.

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Les autorités locales affirment que la ville de Kreminna a été prise par les Russes, Kiev nuance

Le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a reconnu que la ville de Kreminna était «malheureusement sous le contrôle des orques», le surnom péjoratif donné aux militaires russes. Les forces russes sont entrées dans Kreminna, 18.000 habitants avant la guerre, dans la nuit de dimanche à lundi. «Les combats ont duré trois jours et la Russie a utilisé un grand nombre de véhicules blindés pour attaquer la ville», avait déclaré plus tôt à Radio Donbass Oleksandr Dunets, chef de l'administration militaire de Kreminna. Selon lui, «les combats se poursuivent en périphérie».

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Quatre habitants ont été tués, alors qu'ils évacuaient seuls la ville en voiture, visée par des tirs russes, a affirmé l'armée ukrainienne. «Nos défenseurs se sont repliés sur de nouvelles positions», avait également déclaré de son côté le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, sur sa page Facebook. Kreminna se trouve à une cinquantaine de km au nord-est de Kramatorsk, la capitale ukrainienne du Donbass et l'une des cibles de Moscou dans cette région.

Le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovytch a cependant nuancé, voire démenti ces déclarations, assurant que «les occupants russes n'avaient pas encore conquis Kreminna». «D'intenses combats de rue s'y déroulent», a-t-il indiqué, cité par la chaîne de télévision Ukraïna 24.

Les États-Unis et leurs alliés se réunissent aujourd’hui

Le président américain Joe Biden participera mardi à une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine, a indiqué la Maison Blanche, au moment où Kiev assure que Moscou a déclenché dans le Donbass une nouvelle phase de son attaque. Le président américain évoquera, «avec les alliés et partenaires» des États-Unis dont la liste n'a pas été dévoilée, le «soutien continu à l'Ukraine et les efforts visant à s'assurer que la Russie rende des comptes», a précisé à l'AFP un responsable de la Maison Blanche.

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Par ailleurs, Joe Biden ne prévoit pas d'aller en Ukraine prochainement en dépit du souhait en ce sens de son homologue Volodymyr Zelensky, a indiqué la Maison-Blanche hier. «Il n'est pas prévu que le président s'y rende, permettez-moi de le répéter», a assuré la porte-parole de l'exécutif américain Jen Psaki lors d'une conférence de presse. Le gouvernement américain réfléchit à envoyer un émissaire à Kiev, mais la Maison-Blanche a exclu pour l'instant un déplacement à hauts risques du président lui-même, pour des raisons de sécurité.

Des économistes veulent cibler l'argent caché des riches Russes

Plusieurs économistes de renom, dont le Français Thomas Piketty et l'Américain Joseph Stiglitz, exhortent dans une lettre les dirigeants du G20 à créer un registre mondial des actifs afin de mieux cibler les fortunes cachées des oligarques russes. «Le cas des oligarques russes est éloquent» dans la dissimulation de fortunes au sein de structures opaques, affirment ces économistes dans une lettre publiée mardi dans le quotidien britannique The Guardian à destination des dirigeants du G20.

Ils détiennent «au moins 1.000 milliards de dollars de richesses à l'étranger», selon les estimations relayées dans la lettre, signée notamment par les Français Thomas Piketty et Gabriel Zucman, ainsi que le prix Nobel américain Joseph Stiglitz, tous membres de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (ICRICT), un groupe de réflexion.

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Or, ces fortunes sont souvent dissimulées «dans des sociétés offshore dont les véritables propriétaires sont difficiles à déterminer», poursuivent-ils, ajoutant que «c'est justement sur ce mur d'opacité que butent aujourd'hui les efforts des pays pour les sanctionner». Plusieurs grandes fortunes russes ont été visées par des sanctions occidentales après l'invasion russe en Ukraine, dont le président du club de football de Chelsea Roman Abramovitch ou le patron de Rosneft Igor Setchine.

Zelensky annonce le début de «la bataille pour le Donbass»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé lundi le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, dont une partie est aux mains des séparatistes prorusses et où les combats meurtriers se sont intensifiés.

«Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive», a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram. «Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons», a-t-il clamé. Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a augmenté de «onze bataillons» en une semaine sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant à 76 le total de bataillons dans le pays.

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Bonjour à tous

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici.

Les cryptomonnaies ne permettent pas de contourner les sanctions, dit la directrice du FMI

L'usage des cryptomonnaies ne permet pas aux différents pays, entreprises ou individus d'échapper massivement aux sanctions internationales, comme celles imposées à la Russie par les pays occidentaux, a souligné mardi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva.

«Il n'y a pas de solides preuves que l'argent numérique puisse être utilisé pour contourner les sanctions. Pourquoi ? Parce que le système financier a encore un rôle important à jouer», a indiqué Mme Georgieva lors d'une conversation en ligne, dans le cadre des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

«Nous n'en sommes pas encore à un stade où nous voyons des preuves que cette voie permet de contourner les sanctions. (...) Les sanctions empêchent très clairement les transactions», a précisé la directrice générale du FMI.

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Le Parlement finlandais entame le débat sur l'adhésion à l'Otan

Le Parlement finlandais commence mercredi à débattre d'une adhésion à l'Otan pour mieux se protéger contre une éventuelle agression russe, avec une candidature désormais «très probable». Malgré les derniers avertissements de Moscou sur des renforts nucléaires dans la région baltique si la Finlande ou la Suède voisine rejoignaient l'alliance militaire menée par les Etats-Unis, Helsinki entend prendre une décision rapidement.

«Je pense que ça interviendra assez vite. D'ici quelques semaines, pas quelques mois», avait affirmé la semaine dernière la jeune dirigeante sociale-démocrate du pays nordique, Sanna Marin. Longtemps partagés sur la question jusqu'à l'invasion de l'Ukraine, les 200 membres de l'Eduskunta, le Parlement du pays à peine centenaire, se dirigent vers une nette majorité en faveur de l'adhésion lors d'un probable vote d'ici l'été.

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Les Occidentaux prêts à «de nouvelles sanctions» contre Moscou, selon Rome

Les Etats-Unis et l'Union européenne sont parvenus à «un large consensus sur la nécessité d'accentuer la pression sur le Kremlin, notamment à travers l'adoption de nouvelles sanctions», a déclaré mardi soir le gouvernement italien.

Les alliés sont aussi tombés d'accord sur la nécessité «d'accroître l'isolement international de Moscou», a précisé le gouvernement dans un communiqué. L'annonce italienne a été confirmée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans un tweet: «Nous renforcerons de nouveau nos sanctions contre la Russie».

Cette prise de position a été prise au cours d'une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine entre le président américain Joe Biden et les principaux alliés des Etats-Unis, au moment où Moscou a déclenché dans le Donbass une nouvelle phase de son attaque.

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Poutine «porte la responsabilité» des «crimes de guerre» en Ukraine, selon le chancelier allemand

Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré mardi que le président russe Vladimir Poutine portait la responsabilité des «crimes de guerre» en Ukraine qui ont fait des milliers de morts parmi la population civile.

«L'invasion russe de la Russie est une rupture éclatante du droit international» et la mort de milliers de civils «des crimes de guerre dont le président russe porte la responsabilité», a estimé le chancelier lors d'une conférence de presse à Berlin, à l'issue d'une visioconférence avec notamment le président américain Joe Biden et plusieurs homologues européens.

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Le Canada sanctionne à son tour les filles de Poutine

Le Canada a sanctionné mardi les deux filles du président russe Vladimir Poutine comme l'ont fait d'autres pays ces dernières semaines en raison de «l'invasion illégale et injustifiable de l'Ukraine par le régime russe». Les nouvelles sanctions d'Ottawa concernent 14 «proches collaborateurs», y compris les deux filles de Vladimir Poutine, la femme et la fille du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov ainsi que des oligarques russes et des membres de leurs familles.

«Le Canada ne relâchera pas ses efforts pour tenir le président russe Vladimir Poutine et ses collaborateurs responsables de leur complicité dans l'invasion de l'Ukraine par le régime russe», a déclaré la ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly, dans un communiqué. Déjà sanctionnées notamment par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Union européenne, Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, nées respectivement en 1985 et 1986, sont les filles de Vladimir Poutine et de son ex-femme Lioudmila.

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L'Union africaine appelle au dialogue pour mettre fin au conflit

Le chef de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a déclaré mardi à la Russie que le droit international doit être respecté dans la guerre en Ukraine et il a appelé au dialogue pour mettre fin au conflit.

Moussa Faki Mahamat, qui dirige la branche exécutive de l'UA, a déclaré sur Twitter qu'il avait reçu un appel téléphonique du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. «J'ai souligné la nécessité de respecter le droit international et appelé au dialogue pour une solution pacifique au conflit entre la Russie et l'Ukraine», a-t-il déclaré dans un bref message.

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Le camp de Mauthausen ne veut pas de responsable russe à la commémoration

Les ambassadeurs russe et biélorusse ont été priés de ne pas participer à la commémoration prévue le 15 mai de la libération du camp de concentration de Mauthausen, en Autriche, a appris l’AFP mardi auprès du comité organisateur. «Une participation des deux pays serait incompatible avec le serment de Mauthausen des prisonniers survivants et leur souhait de paix et de liberté», a justifié dans la presse locale son président, Willi Mernyi. Un courriel a été personnellement adressé aux deux représentants, a confirmé une porte-parole contactée par l'AFP.

«Les énormes sacrifices consentis par l'Union soviétique en tant que membre des Alliés dans la lutte contre le national-socialisme et dans la libération de nombreux camps ne seront jamais oubliés», écrivent dans un communiqué les comités autrichien, international et le mémorial de Mauthausen, évoquant aussi «les souffrances inimaginables infligées aux détenus soviétiques». Mais, ajoutent-ils, «nous condamnons avec la plus grande fermeté» l'invasion russe de l'Ukraine, menée avec le soutien de la Biélorussie, et «exigeons la fin immédiate de la guerre».

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Des chars ukrainiens bientôt réparés par des entreprises tchèques

Des entreprises d'armement tchèques vont réparer de l'équipement militaire lourd ukrainien, suite à une demande récente émanant des autorités de Kiev, a annoncé mardi le ministère tchèque de la Défense.

Dans un premier temps, des filiales de la holding industrielle Czechoslovak Group (CSG), prendront en charge la réparation de chars moyens T-64 de conception soviétique, exploités par des forces ukrainiennes, mais à l'avenir, les réparations pourraient être étendues aux véhicules blindés BRD et BRDM, impliquant d'autres sociétés tchèques, selon un communiqué ministériel.

«La République tchèque a été le premier pays partenaire que la partie ukrainienne a officiellement approché avec une demande de coopération mutuelle dans la réparation des équipements au sol qui doivent être mis en service ou qui ont été endommagés lors des combats», a déclaré la ministre tchèque de la Défense, Jana Cernochova, ajoutant qu'il s'agissait d'un «nouvel exemple de l'aide tchèque à l'Ukraine contre l'agression de la Fédération de Russie».

Selon les médias tchèques, Prague a envoyé début avril à l'Ukraine des trains chargés de chars T-72 et de véhicules blindés de fabrication soviétique, une opération sans précédent. Les sources officielles ont refusé de confirmer cette information.

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Guterres dénonce l'offensive russe à l'est et demande 4 jours de «pause humanitaire» pour la Pâque orthodoxe

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé mardi l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine et demandé aux deux parties de stopper les combats pour une «pause humanitaire» de quatre jours à l'occasion de la Pâque orthodoxe. «Je demande aujourd'hui une pause humanitaire de quatre jours pour la semaine sainte», de jeudi à dimanche, «pour permettre l'ouverture d'une série de couloirs humanitaires» en Ukraine, a déclaré le chef de l'ONU.

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Guerre en Ukraine: début de la visioconférence entre Joe Biden et ses alliés

Le président américain Joe Biden a entamé mardi une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine avec les principaux alliés des États-Unis, a annoncé la Maison-Blanche, au moment où Moscou a déclenché dans le Donbass une nouvelle phase de son attaque. La visioconférence a débuté juste avant 10h00 (14h00 GMT), et réunit les dirigeants français Emmanuel Macron, britannique Boris Johnson, allemand Olaf Scholz, roumain Klaus Iohannis, polonais Andrzej Duda, italien Mario Draghi, canadien Justin Trudeau et japonais Fumio Kishida.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg participait aussi à l'appel, ainsi que les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, Ursula von der Leyen et Charles Michel, a précisé la Maison-Blanche. Joe Biden devait évoquer avec eux le «soutien continu à l'Ukraine et les efforts visant à s'assurer que la Russie rende des comptes», avait précisé auparavant à l'AFP un responsable américain. Le président Macron, en campagne pour sa réélection, avait lui dit lundi qu'il échangerait avec ses homologues «sur le sujet des sanctions» contre la Russie, que les Occidentaux ne cessent de tenter de durcir pour répondre à l'escalade militaire sur le terrain. Interrogé lundi sur de possibles nouvelles sanctions américaines, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price avait affirmé que Washington allait les «renforcer» tant que la Russie poursuivrait «sa campagne contre l'Ukraine».

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Ukraine: trois morts dans de nouveaux bombardements sur Kharkiv

Au moins trois personnes ont été tuées et 21 autres blessées mardi dans de nouveaux bombardements russes sur Kharkiv, grande ville du nord-est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités locales au lendemain de frappes ayant déjà fait cinq morts. «À l'heure actuelle à Kharkiv, malheureusement, trois personnes sont mortes», a indiqué sur Telegram le gouverneur régional, Oleg Sinegoubov.

Il a aussi précisé, cité par la télévision ukrainienne Hromadske, que 21 personnes avaient été blessées dans ces frappes sur quatre quartiers résidentiels de la ville. «L'intensité des bombardements à Kharkiv a augmenté», a encore indiqué Oleg Sinegoubov, demandant aux habitants de se mettre à l'abri et de ne pas sortir dans les rues.

Lundi, cinq personnes avaient été tuées et 15 autres blessées dans des frappes russes sur Kharkiv, selon les autorités. La veille, les bombardements avaient fait six morts et 24 blessés. Deuxième ville d'Ukraine avec près de 1,5 million d'habitants avant la guerre, Kharkiv a été la cible de violents combats pendant plusieurs jours au début de l'offensive, mais est toujours restée sous le contrôle des forces ukrainiennes. Cette ville pourrait être l'un des objectifs de la redoutée offensive russe contre l'est de l'Ukraine, dont le début a été annoncé lundi soir par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Les combats de rue continuent à Marioupol, selon le gouverneur régional

Le port ukrainien de Marioupol, assiégé par les troupes russes depuis début mars, est toujours le théâtre de combats de rue, a affirmé mardi le gouverneur ukrainien de la région dans une interview à CNN. «Des combats sont en cours à Marioupol. Ce sont des combats de rue et pas seulement avec des armes légères, mais aussi des batailles de chars dans les rues de la ville», a déclaré Pavlo Kyrylenko, gouverneur de la région de Donetsk. Ces informations étaient invérifiables de source indépendante.

Les zones où sont concentrés les combattants ukrainiens - à commencer par la zone du complexe métallurgique Azovstal - «sont soumises à de lourds bombardements, mais les défenses tiennent le coup», a-t-il poursuivi. «Il y a certains quartiers où des combats de rues continuent», a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions. «On ne peut pas dire que les Russes les contrôlent».

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La semaine dernière, le ministère russe de la Défense a affirmé qu'un millier de soldats ukrainiens s'étaient rendus à Marioupol. Mais plusieurs centaines d'autres, selon les séparatistes prorusses, sont toujours retranchés dans l'immense usine d'Azovstal où ils mènent une résistance acharnée. «Au moins 1000 civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées» sont également retranchés dans les abris souterrains de l'usine, a affirmé mardi le conseil municipal de Marioupol sur Telegram.

La Russie a appelé mardi toute l'armée ukrainienne à «déposer les armes» et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur «résistance insensée», 24 heures après leur avoir lancé un ultimatum resté lettre morte. La prise de Marioupol permettrait aux Russes de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d'Azov en reliant la région du Donbass, en partie contrôlée par les séparatistes prorusses, à la Crimée annexée par Moscou en 2014.

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76 Ukrainiens libérés suite à un échange avec la Russie

76 Ukrainiens ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev mardi, sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou. «Nous avons échangé 60 militaires, dont 10 officiers. 16 civils sont également rentrés chez eux», a indiqué sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. Selon elle, il s'agit du cinquième échange de prisonniers depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février.

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Un précédent échange avait eu lieu vendredi 15 avril après des négociations «tendues» dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, partiellement sous contrôle russe, selon Kiev qui n'en avait pas précisé les détails. La veille, 30 Ukrainiens avaient été libérés dans le cadre d'un autre échange et 26 l'avaient déjà été plus tôt dans le mois. Le 1er avril, la présidence ukrainienne avait annoncé avoir procédé à un échange de 86 de ses militaires contre des Russes.

Une figure du parti d'Olaf Scholz critiquée pour ses liens supposés avec la Russie

Une figure du parti social-démocrate allemand, la dirigeante régionale Manuela Schwesig, était mardi sous le feu des critiques pour son engagement en faveur du gazoduc Nord Stream 2, désormais interrompu, ses détracteurs la qualifiant de «larbin» de la Russie. «L'intrication entre le gouvernement régional (de Manuela Schwesig) et le groupe public russe Gazprom a toujours été désastreuse et doit enfin être examinée», a dénoncé le co-dirigeant Verts Omid Nouripour au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Tout comme le parti social-démocrate (SPD) d'Olaf Scholz et les conservateurs de la CDU, Manuela Schwesig a soutenu le projet Nord Stream 2, notamment au nom des emplois dans son Land du Mecklembourg-Poméranie occidentale (nord) où débouche le gazoduc. Ce n'est qu'avec l'agression de l'Ukraine par la Russie que Berlin a décidé de ne pas mettre en service l'infrastructure censée doubler la capacité d'approvisionnement de l'Allemagne en gaz russe, pomme de discorde avec Washington.

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Mais plusieurs médias ont publié ces derniers jours des documents soulevant des questions sur le rôle de Manuela Schwesig et du groupe Gazprom dans la création en 2021 d'une «Fondation pour le climat» qui aurait permis de protéger des sanctions américaines les entreprises impliquées dans la construction de Nord Stream 2.

Les trois cartes pour suivre la situation militaire et la bataille du Donbass

Le front de l'Est est le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 95% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille. Découvrez notre analyse en cartes de la situation militaire.

Le PIB de la Russie devrait se contracter de 8,5% en 2022, celui de l'Ukraine de 35%

Le Produit intérieur brut de la Russie, sous le coup de sanctions massives depuis son invasion de l'Ukraine fin février, devrait se contracter de 8,5% cette année et le PIB ukrainien s'effondrer de 35%, selon les dernières prévisions économiques du FMI publiées mardi. Cela représente respectivement 11,3 et 38,5 points de pourcentage de moins que lors des précédentes prévisions qui datent de janvier. Le Fonds monétaire international souligne l'incertitude entourant les projections pour l'Ukraine car «il est impossible d'obtenir des données précises sur les dommages causés à l'économie». Mais compte-tenu des destructions d'infrastructures massives et des millions de personnes déplacées, l'institution prévient que la contraction sera «très sévère».

Le FMI abaisse sa prévision de croissance 2022 pour la zone euro à 2,8%

La guerre en Ukraine va nettement peser sur la croissance en zone euro cette année, anticipe le Fonds monétaire international dans ses prévisions économiques actualisées mardi, en raison de ses effets sur les prix de l'énergie et sur le secteur manufacturier. L'institution de Washington anticipe une croissance de 2,8% au sein des pays ayant adopté la monnaie unique, en baisse de 1,1 point par rapport à ses précédentes prévisions de janvier. La prévision pour l'Allemagne chute de 1,7 point à 2,1%, tandis que l'économie française devrait croître de 2,9% (-0,6 point par rapport à janvier).

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Plus globalement, le Fonds monétaire international a fortement abaissé mardi ses prévisions de croissance mondiale pour 2022 en raison des «ondes sismiques» provoquées par la guerre en Ukraine et a prévenu que l'inflation était amenée à durer, en particulier dans les pays émergents. La croissance devrait s'élever à 3,6% cette année, soit une baisse de 0,8 point de pourcentage comparé à ses projections de janvier. Les deux premières économies n'échappent pas à cette dégradation, la prévision de croissance des États-Unis perdant 0,3 point à 3,7% et celle de la Chine 0,4 point à 4,4%.

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Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes

Au bataillon 116, on se bat en famille. Père et fils, voire petit-fils, ou en couple. Dans cette unité de la Défense territoriale de Zaporijjia, la motivation est aussi forte qu’incarnée. Elle puise dans ces terres que l’on devine là-bas, par-delà les champs et les étangs, de l’autre côté des tranchées et de la ligne de front. À une trentaine de kilomètres, sur la route de Marioupol, se niche la ville de Pologi dont sont issus nombre de combattants. Une bourgade occupée par les Russes depuis le début de la guerre. Ce sont leurs maisons que ces hommes veulent reconquérir, pour leur vie d’avant qu’ils se battent.

Lisez le récit de notre envoyé spécial dans le Donbass, Arnaud de la Grange.

Le fabricant de détergents et colles Henkel se retire de Russie

Le groupe allemand Henkel, spécialiste des produits d'entretien et adhésifs avec des marques comme Rubson, Le Chat ou Diadermine, a annoncé mardi «abandonner» ses activités en Russie, au moment où quelques entreprises allemandes défendent encore leur présence dans le pays. «Au vu des développements de la guerre en Ukraine, Henkel a décidé d'abandonner ses activités en Russie», a expliqué le groupe qui emploie plus de 52.000 personnes dans le monde.

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Le groupe de Düsseldorf possède des marques grand public dans les cosmétiques, produits d'entretien et colles (Le Chat, Mir, Schwarzkopf, Diadermine, Eau écarlate, K2R, Loctite, Pattex) ainsi que des solutions pour les professionnels et l'industrie.

La Russie expulse 36 diplomates européens par mesure de représailles

La Russie a annoncé mardi l'expulsion de 36 diplomates belges et néerlandais, en représailles à une mesure similaire prise par la Belgique et les Pays-Bas à la suite de l'offensive russe en Ukraine. Il s'agit de 21 diplomates belges et de 15 diplomates néerlandais, parmi lesquels 14 collaborateurs de l'ambassade des Pays-Bas à Moscou et un collaborateur du consulat général néerlandais à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Ils devront quitter la Russie d'ici deux semaines.

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La Russie dit avoir ouvert un couloir permettant aux forces ukrainiennes de Marioupol de sortir

L'armée russe a affirmé avoir ouvert mardi un couloir pour évacuer les soldats ukrainiens présents dans la zone industrielle d'Azovstal, dans le port stratégique de Marioupol, quelques heures après avoir exigé leur reddition.

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«Étant donné la situation catastrophique dans l'usine métallurgique d'Azovstal (...) à partir de 14h00 (11h00 GMT) les forces russes ont ouvert un corridor pour permettre la sortie des militaires de l'armée ukrainienne et des combattants de formations nationalistes ayant volontairement déposé les armes», a indiqué le ministère russe de la Défense, précisant qu'un cessez-le-feu local avait été instauré pour assurer une évacuation.

Près de 5 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays en guerre

Près de 5 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays depuis son invasion par la Russie le 24 février, ont indiqué mardi les Nations unies, s'inquiétant de la rapidité de cet exode et du fait qu'il risquait de s'aggraver.

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Selon le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l'ONU, 4.980.589 Ukrainiens ont fui à l'étranger, soit 46.174 de plus que lors du décompte lundi. «L'essentiel est que les frontières restent ouvertes, que les gens puissent avoir accès à la sécurité et que quand ils arrivent dans les pays voisins, ils aient accès à de l'aide», a déclaré à la presse une porte-parole du HCR à Genève, Shabia Mantoo.

«Nous observons avec inquiétude ce qui va se passer, mais il est alarmant qu'en l'espace de cinq semaines, nous approchions les cinq millions d'Ukrainiens réfugiés», a expliqué Shabia Mantoo. Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés, les hommes de 18 à 60 ans étant susceptibles d'être mobilisés et n'ayant pas le droit de partir.

«Cette guerre est le résultat direct de la volonté des États-Unis et de l'Occident de gouverner et de dominer le monde», estime le ministre russe des Affaires étrangères

Dans une interview accordée au média indien India Today, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que le désir de l'Occident de gouverner le monde était à blâmer pour la situation en Ukraine.

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La prochaine phase de l'action militaire de la Russie «commence», a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères devant la chaîne India Today. «Je suis sûr que ce sera un moment très important de toute cette opération spéciale », a-t-il ajouté.

Répondant aux allégations de crimes de guerre commis par l'armée russe, Sergueï Lavrov a déclaré : «Notre armée ne cible que les infrastructures militaires et non les civils. L'armée ukrainienne utilise les civils comme boucliers humains»

Il a également assuré: «L'Occident ne prête pas attention à nos faits. Ils attirent l'attention sur de fausses choses comme ce qu'ils ont dit à propos de Bucha. Ils ont évoqué Bucha trois jours après que le maire ukrainien de Bucha a fièrement déclaré que la ville était de nouveau sous leur contrôle»

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Des décennies seront nécessaires pour «restaurer la confiance» avec Moscou, juge Ankara

Des décennies seront sans doute nécessaires pour «restaurer la confiance» entre les pays occidentaux et la Russie, a estimé mardi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

«Reconstruire tout cela prendra du temps. Il faudra possiblement des décennies pour restaurer la confiance», a déclaré Mevlut Cavusoglu, estimant que «nous assistons au début d'une nouvelle Guerre froide».

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Membre de l'Otan et alliée de l'Ukraine - à laquelle elle a livré des drones de combat -, la Turquie s'efforce depuis le début du conflit en Ukraine de faciliter une médiation entre Moscou et Kiev, et a refusé de s'aligner sur les sanctions occidentales visant la Russie, soucieuse de garder une ligne ouverte avec le Kremlin.

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«En dépit des évolutions sur le terrain, nous pensons qu'il reste une place pour la diplomatie», a ajouté le chef de la diplomatie turque au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue hongrois Peter Szijjarto à Ankara.

Mevlut Cavusoglu a affirmé que «des mesures rapides doivent être prises pour un cessez-le-feu» entre Kiev et Moscou.

Naufrage du Moskva: le Kremlin refuse de se prononcer sur des pertes

Le Kremlin a refusé mardi de commenter des témoignages faisant état de marins portés disparus depuis le naufrage du croiseur Moskva, navire amiral russe de la mer Noire que Kiev dit avoir coulé la semaine dernière.

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«Toutes les informations sont fournies par le ministère de la Défense. Nous n'avons pas la prérogative de communiquer», a déclaré le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, alors que ni la marine, ni le ministère n'ont dressé de bilan du naufrage du bateau à bord duquel se trouvaient des centaines de membres d'équipage.

Le premier ministre espagnol se rendra «bientôt» à Kiev

Le premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, se rendra «bientôt» à Kiev, ont indiqué mardi des sources gouvernementales à l'AFP, sans toutefois préciser la date exacte du voyage «pour des raisons de sécurité».

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Cette visite se produira alors que Pedro Sánchez, un socialiste, a annoncé lundi la réouverture «dans quelques jours» de l'ambassade d'Espagne à Kiev.

Le voyage de Pedro Sánchez aura clairement pour but de manifester de manière forte le soutien de l'Espagne au président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le chef du gouvernement espagnol est l'un des rares dirigeants à avoir publiquement employé le terme de «génocide» après la découverte d'un massacre de civils à Boutcha, près de Kiev, à la suite du retrait des troupes russes.

La Russie poursuit son objectif de «libérer» l'Est de l'Ukraine

La Russie veut «libérer» militairement le Donbass, Moscou considérant cette région comme indépendante de l'Ukraine, a déclaré mardi le ministre russe de la Défense, accusant l'Occident de «faire durer» le conflit en livrant des armes à Kiev.

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«L'armée russe exécute les tâches fixées par le chef des armées (Vladimir Poutine) pour l'opération militaire spéciale. En conséquence, le plan de libération des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk est mis en œuvre», a dit, selon les agences de presses russes, Sergueï Choïgou, dans ses premières déclarations publiques depuis fin mars.

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Un pétrolier russe saisi en Grèce

Un pétrolier russe a été saisi en Grèce en vertu des sanctions européennes liées à la guerre en Ukraine, a appris l’AFP mardi auprès des garde-côtes grecs.

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Le Pegas, qui devait se rendre au port turc de Marmara, se trouve actuellement ancré à Karystos, dans le sud de l'île grecque d'Eubée, selon le site internet de circulation maritime internationale Marine Traffic.

«Le pétrolier a été saisi le 15 avril en vertu des sanctions européennes, avec 19 Russes à bord», a déclaré à l'AFP une porte-parole des garde-côtes grecs.

Elle a précisé que la saisie du bâtiment ne portait pas sur sa cargaison, qui devrait être transvasée sur un autre pétrolier, sans donner plus de détails sur la date de l'opération. Selon des médias grecs, le tanker russe a rencontré des problèmes de moteur et était escorté par un remorqueur vers la péninsule du Péloponnèse, dans l'ouest de la Grèce, quand il a été contraint de mouiller à Karystos en raison des mauvaises conditions météorologiques.

L’OMS appelle la Russie à mettre fin à la guerre

Tedros Adhanom Ghebreyesus ,directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a condamné mardi les attaques contre les travailleurs de la santé et ceux qui livrent des provisions en Ukraine. «Ils doivent s'arrêter. À ce jour, l'OMS a vérifié 147 attaques, dont 73 personnes tuées et 53 blessées. La guerre ne sera pas une solution. Une fois de plus, j'appelle la Russie à mettre fin à la guerre», écrit-il.

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Les îles Fidji bloquent un méga yacht russe se trouvant dans leurs eaux

Les autorités fidjiennes ont demandé mardi d'empêcher un super-yacht, qui appartiendrait à un oligarque russe, de quitter leurs eaux à la demande des Etats-Unis, dans le cadre des sanctions contre la Russie à la suite de l'invasion de l'Ukraine.

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Un lien a été établi par des sites spécialisés entre ce yacht et l'oligarque russe Souleïman Kerimov, qui fait l'objet de sanctions de la part des États-Unis et de l'Union européenne.

Le procureur général fidjien a déposé une demande auprès de la Haute Cour afin que l'Amadea, qui a accosté à Lautoka (ouest) la semaine dernière sans avoir obtenu le feu vert des douaniers, soit immobilisé. Selon cette requête, ce yacht ne doit «pas pouvoir quitter les eaux fidjiennes» en attendant les mandats de saisie des autorités locales et américaines.

La police cherche à établir si la réglementation douanière et en matière d'immigration a été enfreinte, ou encore si le yacht a servi dans d'éventuelles affaires de trafic drogue, d'armes ou de blanchiment d'argent. L'Amadea est estimé à 325 millions de dollars, selon le site spécialisé superyachtfan.com, qui recense les navires de luxe.

Dans les abris antiaériens de Kharkiv, des marionnettes et des poèmes

Dans une station de métro transformée en abri antiaérien à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, deux marionnettistes font vivre un conte de fées à des pantins, sous le regard envoûté d'une dizaine d'enfants et de leurs parents.

Tout un casting de marionnettes, parmi lesquelles un roi à moustache et un troupeau de cochons, s'animent sous les mains expertes d'Oleksandra Chlykova et Anton Andriouchtchenko pour raconter l'histoire de princesses «différentes».

Une manière de faire un peu oublier aux enfants et à leurs parents les nombreux bombardements russes sur la deuxième plus grande ville d'Ukraine. A l'aide de leurs téléphones portables, les marionnettistes arrachent quelques rires et même des exclamations à leur public captivé.

La Russie appelle «tous les militaires» ukrainiens à «déposer les armes maintenant»

La Russie a appelé mardi toute l'armée ukrainienne à «déposer les armes» et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur «résistance insensée», un appel qui intervient alors que selon Kiev Moscou a lancé sa grande offensive sur l'est ukrainien.

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«Ne tentez pas le destin, prenez la seule décision correcte, celle de cesser les opérations militaires et déposez les armes», a dit le ministère russe de la Défense en s'adressant aux forces ukrainiennes. Il a promis en outre «la vie sauve» aux combattants ukrainiens de Marioupol (sud-est) occupant encore le site industriel d'Azovstal s'ils se rendaient à partir de 12 h (heure de Moscou) mardi.

«Nous nous adressons à tous les militaires de l'armée ukrainienne et aux mercenaires étrangers: un sort peu enviable vous attend à cause du cynisme des autorités de Kiev», a-t-il encore martelé.

De nombreux Italiens croient à une manipulation de l'information

De nombreux italiens croient à une manipulation des informations en provenance de l'Ukraine, aussi bien de la part des médias italiens que des autorités de Kiev, selon un sondage publié mardi dans le quotidien La Repubblica.

Ainsi, 46% des personnes interviewées pensent que «sur la guerre en Ukraine, la plus grande partie des informations en Italie est manipulée et déformée», selon ce sondage réalisé par l'institut Demos les 11 et 12 avril pour le compte du quotidien sur un échantillon de plus de 1.000 personnes avec une marge d'erreur de 3,1%.

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En revanche, 23% des personnes pensent même que «les informations et les images des présumés crimes de guerre de l'armée russe sont une mise en scène du gouvernement ukrainien», selon le même sondage.

La Russie annonce avoir mené des dizaines de frappes dans l'est de l'Ukraine durant la nuit

La Russie a annoncé mardi matin avoir mené durant la nuit des dizaines de frappes aériennes et de missiles dans l'est de l'Ukraine, alors que selon Kiev l'armée russe a lancé une vaste offensive sur le Donbass.

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«Des missiles de haute précision des forces aérospatiales russes ont neutralisé 13 places fortes des unités de l'armée ukrainienne» ainsi que des «concentrations» de troupes près de la ville clé de Sloviansk dans la région de Donetsk, a indiqué le ministère de la Défense. Il a fait état de dizaines d'autres frappes de missiles et de centaines de cibles visées par son artillerie dans le sud et l'est du pays.

Par ailleurs, «l'aviation des forces aérospatiales de la Russie a frappé 60 installations militaires de l'Ukraine», notamment 53 sites de concentrations de troupes et de matériel militaire et trois points de commandements, selon le ministère.

L'artillerie russe a de son côté visé quelque 1260 positions et installations militaires ukrainiennes, notamment dans les régions de Mykolaïv et Zaporijjia (sud de l'Ukraine).L'armée russe affirme y avoir touché 25 positions de commandement de l'armée, des entrepôts de munitions, deux systèmes de missiles Bouk-M1 et 1.214 points de concentration de troupes.

Le ministère affirme avoir également détruit deux entrepôts de missiles Totchka-U dans les localités de Tchervona Polyana (est, région de Lougansk) et Balakliia (nord-est, région de Kharkiv).

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Aucun couloir d'évacuation de civils mardi, pour le troisième jour consécutif, selon Kiev

Aucun couloir d'évacuation des civils n'a pu être organisé ce mardi en Ukraine, faute d'accord avec la partie russe, et ce pour le troisième jour consécutif, a annoncé la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.

«Aujourd'hui, le 19 avril, il n'y a malheureusement aucun couloir humanitaire. Des bombardements intenses se poursuivent dans le Donbass», dans l'est du pays, où les forces russes ont lancé selon Kiev une offensive majeure lundi, a déclaré Iryna Verechtchouk sur Telegram.

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«Nous voulons un embargo sur le pétrole russe», clame Bruno Le Maire

Invité de la matinale d’Europe 1, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a explicité la position française sur les embargos de matières premières russes : «Nous voulons un embargo sur le charbon c’est fait et un embargo sur le pétrole, il est nécessaire d’avoir un embargo pour arrêter les importations de pétrole de Russie, le président de la république le dit depuis des semaines. Nous essayons de convaincre nos partenaires européens». «Je suis convaincu que la réalité de la situation en Ukraine fera bouger les lignes. Si on est attachés comme nous à la liberté et à la protection du peuple ukrainien, il faut aller au bout de son raisonnement et ne pas financer la guerre» en achetant du pétrole à la Russie.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

Volnovakha, à une soixantaine de kilomètres de Donetsk. Tout le monde est sur son trente et un dans la cour de l’école numéro cinq. Les officiels et les professeurs sur le perron, les enfants en rang, les petites-filles des rubans dans les cheveux, les parents émus. Un pâle soleil caresse les visages. Il y a quelques semaines encore, la ville était aux mains des forces loyales à Kiev. Un mois après de rudes combats et la «libération» de la ville par les unités prorusses, l’une des seules écoles du bourg à tenir encore debout rouvre ses portes officiellement. Alentours, dans le centre de la petite cité, les stigmates de la désolation sont partout. Les maisons, basses et trapues, sont en ruine, l’hôpital est dévasté, les débris témoignent de l’intensité des affrontements qui ont suivi le déclenchement de l’«opération militaire spéciale» russe en Ukraine, le 24 février.

> LIRE LE REPORTAGE DE NOTRE ENVOYE SPECIAL - Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

Il ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine, juge Louis Aliot

Invité des quatre vérités sur France 2, le maire de Perpignan, Louis Aliot a assuré qu’il «ne faut pas rejeter la Russie dans les bras de la Chine et tout faire pour tenter de l’amarrer à l’Europe. (…) On a beaucoup fait pour une diplomatie avec la Russie depuis plusieurs années, mais il faut toujours discuter même avec les pays les plus dangereux».

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Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Au bataillon 116, on se bat en famille. Père et fils, voire petit-fils, ou en couple. Dans cette unité de la Défense territoriale de Zaporijjia, la motivation est aussi forte qu’incarnée. Elle puise dans ces terres que l’on devine là-bas, par-delà les champs et les étangs, de l’autre côté des tranchées et de la ligne de front. À une trentaine de kilomètres, sur la route de Marioupol, se niche la ville de Pologi dont sont issus nombre de combattants. Une bourgade occupée par les Russes depuis le début de la guerre. Ce sont leurs maisons que ces hommes veulent reconquérir, pour leur vie d’avant qu’ils se battent. Certains ont encore leur famille là-bas. Mais aujourd’hui, ils se préparent au choc de la grande offensive russe annoncée sur l’est de l’Ukraine.

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Washington boycottera certaines sessions du G20 Finances si la Russie y participe

Les États-Unis boycotteront certaines réunions du G20 Finances mercredi si la Russie y participe, et promettent de nouvelles sanctions économiques, notamment à l'encontre des pays, entreprises et individus qui tentent de se soustraire à ces mesures prises par les alliés occidentaux en réaction à la guerre en Ukraine.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a cependant prévu de participer à la réunion d'ouverture, consacrée à l'économie mondiale, et qui réunira en partie virtuellement, mercredi, les ministres des Finances et banquiers centraux de ces pays, parmi lesquels la Russie. Mais plusieurs pays pourraient quitter la réunion lorsque la Russie s'exprimera, avait indiqué vendredi le ministère français de l'Économie et des Finances.

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Selon le responsable du Trésor américain, le ministre russe des Finances sera sans doute présent virtuellement, au moins pour certaines sessions. Or, les États-Unis ne veulent pas que la présence d'officiels russes les empêchent, avec leur alliés, de poursuivre leurs travaux, a précisé ce responsable, soulignant que ce G20 ne peut pas être une réunion comme les autres pour la Russie.

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Les combats se poursuivent dans le reste de l’Ukraine

L'armée ukrainienne a également mis en garde lundi soir contre une menace élevée de bombardements dans la région de Mykolayiv (sud). «L'ennemi» a tenté sans succès de déloger les forces ukrainiennes autour d'Oleksandrivka, à 40 km à l'ouest de Kherson (sud), selon la même source. Cinq véhicules de l'armée russe, dont des blindés, ont été détruits et 28 soldats ont été tués dans ces combats, a-t-on ajouté.

Dans le nord-est, trois civils ont été tués lundi dans de nouveaux bombardements contre Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine. Dimanche déjà, au moins cinq personnes y avaient péri dans une série de frappes russes. Dans l'ouest, des bombardements russes ont fait lundi sept morts et «onze blessées, dont un enfant», d'après les autorités locales. Non loin de la ville de Lviv, la Russie assure avoir détruit un important dépôt d'«armements étrangers, livrés à l'Ukraine pendant les six derniers jours par les Etats-Unis et des pays européens, qui y étaient stockés».

Située loin du front, près de la frontière polonaise, cette ville s'est convertie en cité-refuge pour les personnes déplacées et avait été peu visée jusqu'alors par les frappes russes. Au total, l'armée russe assure avoir mis hors d'état dans la seule journée de lundi 16 sites militaires ukrainiens, abritant en particulier des munitions et des missiles tactiques Totchka-U. Ces armements constituent un enjeu majeur, tant pour Moscou que pour Kiev. Soutien de l'Ukraine, les Etats-Unis ont annoncé à ce sujet lundi que les premières cargaisons de leur nouvelle tranche d'aide militaire (800 millions de dollars) venaient d'arriver la veille aux frontières de ce pays pour être remises à l'armée ukrainienne.

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Armes chimiques en Ukraine : Macron refuse de parler de «ligne rouge» pour ne pas «devenir cobelligérants» face à la Russie, puissance nucléaire

Interrogé hier sur C à vous, le président-candidat Emmanuel Macron refusait de parler de “ligne rouge” sur l’utilisation d’armes chimiques par exemple par les forces russes en Ukraine.

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 «J’ai mis une ligne rouge en 2017-2018 sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie», or «nous avons agi, États-Unis, Royaume-Uni, France» pour détruire les capacités chimiques utilisées par Bachar al-Assad. «Aujourd’hui dire, il y’a une ligne rouge (...) cela suppose de devenir cobelligerants», c’est-à-dire «entrer en guerre avec la Russie, une puissance dotée de l’arme nucléaire qui est à nos portes». En revanche, cela ne veut pas dire «rien laisser passer» mais «continuer l’escalade des sanctions», et «mener des procédures en droit international et droit ukrainien» pour  “condamner les militaires responsables d’exactions».

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Les hauts et les bas de la relation entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky

Rien ne vaut une discussion franche pour lever les malentendus. «C’est comme dans un couple, il faut régulièrement des mises au point», résume un diplomate ukrainien. Laisser les différends de côté et «continuer à avancer ensemble», c’est ce qu’ont décidé de faire Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, après s’être parlé deux fois au téléphone jeudi.

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Les autorités locales affirment que la ville de Kreminna a été prise par les Russes, Kiev nuance

Le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a reconnu que la ville de Kreminna était «malheureusement sous le contrôle des orques», le surnom péjoratif donné aux militaires russes. Les forces russes sont entrées dans Kreminna, 18.000 habitants avant la guerre, dans la nuit de dimanche à lundi. «Les combats ont duré trois jours et la Russie a utilisé un grand nombre de véhicules blindés pour attaquer la ville», avait déclaré plus tôt à Radio Donbass Oleksandr Dunets, chef de l'administration militaire de Kreminna. Selon lui, «les combats se poursuivent en périphérie».

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Quatre habitants ont été tués, alors qu'ils évacuaient seuls la ville en voiture, visée par des tirs russes, a affirmé l'armée ukrainienne. «Nos défenseurs se sont repliés sur de nouvelles positions», avait également déclaré de son côté le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, sur sa page Facebook. Kreminna se trouve à une cinquantaine de km au nord-est de Kramatorsk, la capitale ukrainienne du Donbass et l'une des cibles de Moscou dans cette région.

Le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovytch a cependant nuancé, voire démenti ces déclarations, assurant que «les occupants russes n'avaient pas encore conquis Kreminna». «D'intenses combats de rue s'y déroulent», a-t-il indiqué, cité par la chaîne de télévision Ukraïna 24.

Les États-Unis et leurs alliés se réunissent aujourd’hui

Le président américain Joe Biden participera mardi à une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine, a indiqué la Maison Blanche, au moment où Kiev assure que Moscou a déclenché dans le Donbass une nouvelle phase de son attaque. Le président américain évoquera, «avec les alliés et partenaires» des États-Unis dont la liste n'a pas été dévoilée, le «soutien continu à l'Ukraine et les efforts visant à s'assurer que la Russie rende des comptes», a précisé à l'AFP un responsable de la Maison Blanche.

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Par ailleurs, Joe Biden ne prévoit pas d'aller en Ukraine prochainement en dépit du souhait en ce sens de son homologue Volodymyr Zelensky, a indiqué la Maison-Blanche hier. «Il n'est pas prévu que le président s'y rende, permettez-moi de le répéter», a assuré la porte-parole de l'exécutif américain Jen Psaki lors d'une conférence de presse. Le gouvernement américain réfléchit à envoyer un émissaire à Kiev, mais la Maison-Blanche a exclu pour l'instant un déplacement à hauts risques du président lui-même, pour des raisons de sécurité.

Des économistes veulent cibler l'argent caché des riches Russes

Plusieurs économistes de renom, dont le Français Thomas Piketty et l'Américain Joseph Stiglitz, exhortent dans une lettre les dirigeants du G20 à créer un registre mondial des actifs afin de mieux cibler les fortunes cachées des oligarques russes. «Le cas des oligarques russes est éloquent» dans la dissimulation de fortunes au sein de structures opaques, affirment ces économistes dans une lettre publiée mardi dans le quotidien britannique The Guardian à destination des dirigeants du G20.

Ils détiennent «au moins 1.000 milliards de dollars de richesses à l'étranger», selon les estimations relayées dans la lettre, signée notamment par les Français Thomas Piketty et Gabriel Zucman, ainsi que le prix Nobel américain Joseph Stiglitz, tous membres de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (ICRICT), un groupe de réflexion.

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Or, ces fortunes sont souvent dissimulées «dans des sociétés offshore dont les véritables propriétaires sont difficiles à déterminer», poursuivent-ils, ajoutant que «c'est justement sur ce mur d'opacité que butent aujourd'hui les efforts des pays pour les sanctionner». Plusieurs grandes fortunes russes ont été visées par des sanctions occidentales après l'invasion russe en Ukraine, dont le président du club de football de Chelsea Roman Abramovitch ou le patron de Rosneft Igor Setchine.

Zelensky annonce le début de «la bataille pour le Donbass»

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé lundi le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, dont une partie est aux mains des séparatistes prorusses et où les combats meurtriers se sont intensifiés.

«Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive», a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram. «Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons», a-t-il clamé. Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a augmenté de «onze bataillons» en une semaine sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant à 76 le total de bataillons dans le pays.

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Bonjour à tous

Bienvenue sur ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre en Ukraine. Suivez toutes les dernières informations liées à l’invasion russe minute par minute.

Vous pouvez retrouver la journée d’hier ici.

Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt

Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

L'Humanité

« Macron doit clairement renoncer à sa réforme des retraites »

Entretien

Le candidat PCF, Fabien Roussel, revient sur les résultats du premier tour et appelle, dans la perspective du second, le président sortant à donner des gages sur le pouvoir d’achat.

Julia Hamlaoui

À gauche, le débat est intense dans la perspective du second tour. Pour le candidat communiste Fabien Roussel, s’il faut « utiliser le seul bulletin disponible » pour barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite, « la balle est dans le camp d’Emmanuel Macron », qui doit donner des gages pour convaincre les Français. Le député du Nord revient également sur les leçons du premier tour et appelle la gauche au dialogue.

Quelles leçons tirez-vous des résultats de ce premier tour où vous avez obtenu 2,3 % des voix ?

Je suis forcément déçu par ce résultat tout en étant convaincu que la belle campagne menée collectivement pour une France des Jours heureux est utile pour le présent et pour l’avenir. Mon inquiétude porte surtout sur la forte progression de l’extrême droite : Marine Le Pen réalise son meilleur score depuis 2012. Elle avait alors réuni 6,4 millions d’électeurs, contre 8,1 millions aujourd’hui, et peut désormais compter sur des réserves de voix importantes. C’est une grave menace pour la République. Et puis il y a ce vote prétendument utile qui a siphonné les voix de beaucoup de candidats, dont moi, au bénéfice des trois premiers et au détriment du pluralisme politique. Cette Ve République est à bout de souffle. Le mode de scrutin de la présidentielle est particulièrement injuste car, ne retenant que les deux premiers, il pousse une grande partie des électeurs à « voter utile ».

Une partie de ces électeurs dépités et de la gauche vous tient pour responsable de cette disqualification. Que répondez-vous ?

Dans les derniers jours de la campagne, beaucoup d’électeurs que nous avions convaincus ont finalement fait le choix de voter pour Jean-Luc Mélenchon. Grâce à ce « vote utile », il progresse de deux points et réalise son meilleur résultat. Mais le RN et LaREM ont également progressé à ce premier tour et l’ont devancé. Les 802 588 électeurs qui ont voté par conviction pour ma candidature, pour les Jours heureux, n’auraient pas voté pour un autre candidat de gauche. En outre, rejeter la faute sur eux quand il y a 12 millions d’abstentionnistes, c’est un peu facile. Il faut aussi s’interroger sur ce mode de scrutin, ce présidentialisme que nous dénonçons tous à gauche. L’ensemble des militants, des forces de gauche qui ont soutenu les Jours heureux doivent être fiers du chemin accompli. Nos idées, notre projet sont toujours d’actualité. D’ailleurs, les 2,3 % que nous enregistrons comptent aussi dans le résultat total de la gauche, qui augmente de plus de 4 points par rapport à 2017. Travaillons au contraire ensemble à progresser encore, tout en respectant notre diversité. Car même si la gauche progresse, elle reste extrêmement faible.

Face au second tour, vous avez appelé à « utiliser le seul bulletin disponible » pour barrer la route à l’extrême droite. Qu’est-ce qui fonde ce choix ?

Dans notre histoire, nous avons toujours fait le choix d’empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir parce que ses idées divisent le monde du travail, les citoyens et menacent la République et la démocratie. J’entends que ce choix est de plus en plus difficile, et Emmanuel Macron, avec son bilan et son programme, en porte une lourde responsabilité. Aussi, nous appelons à battre l’extrême droite sans aucune concession face à Macron. S’il veut que les Français votent pour lui contre Le Pen, il doit s’exprimer rapidement et s’engager à partager plus justement le fruit de toutes les richesses que nous créons.

Comment entendez-vous convaincre ceux qui voient en Emmanuel Macron cinq ans de sacrifices supplémentaires et sont prêts à s’abstenir, voire à voter Marine Le Pen ?

Le projet de Marine Le Pen menace les principes fondamentaux de la République, à commencer par l’égalité entre citoyens. Elle veut inscrire dans la Constitution la « préférence nationale », et ainsi faire de ceux qui n’ont pas la nationalité française des sous-citoyens qui n’auront même pas accès aux aides sociales, au logement… C’est un régime discriminatoire dangereux qui porte en lui les germes d’une société de tensions, de chaos. La candidature d’Éric Zemmour a contribué à banaliser encore davantage celle du RN, mais il la soutient aujourd’hui car ce sont bien les mêmes projets.

Vous avez appelé Emmanuel Macron à « entendre la colère des Français ». Il s’est dit prêt lundi à revoir un peu sa réforme des retraites. Qu’en pensez-vous ?

Il doit aujourd’hui s’exprimer clairement et dire que ce projet dont les Français ne veulent pas ne sera pas mis en œuvre. Au minimum, il doit y avoir un référendum. Mais il faut aller plus loin, car la question du pouvoir d’achat et des salaires, du Smic, qu’il est urgent d’augmenter, est centrale dans cette élection. S’il persiste dans sa politique, il prend un très grand risque pour le pays. Les Français veulent vivre dignement, mieux et tout de suite ! La balle est dans son camp.

Après ce scrutin et les vifs échanges qu’il a parfois entraînés, la gauche peut-elle parvenir à trouver un chemin commun ?

L’heure ne doit surtout pas être aux invectives. Au contraire, face à la gravité de la situation, nous avons tous une responsabilité : d’abord de battre l’extrême droite, mais aussi de transformer les 32 % de la gauche en un plus grand nombre de députés lors des élections législatives. Notant qu’il est arrivé en tête de la gauche avec 22 %, j’ai félicité Jean-Luc Mélenchon pour son résultat. Je suis prêt à discuter de la suite avec lui. Dans beaucoup de circonscriptions, nous pouvons gagner. Nous devons aussi empêcher l’extrême droite et Macron de l’emporter dans un maximum de circonscriptions.

Concrètement, qu’espérez-vous ?

En 2017, la gauche n’a obtenu qu’un faible nombre de députés. Nous avons défendu des projets, des visions différentes, mais nous devons créer les conditions de les additionner dans le respect de notre diversité et sans hégémonie de qui que ce soit, car il faut une gauche forte à l’Assemblée pour résister aux mauvais coups qui se préparent. Au-delà des députés sortants derrière lesquels je souhaite que l’on puisse tous se retrouver, il y a dans plus de 120 circonscriptions un total des voix de gauche qui est supérieur à celui de la droite et à celui de l’extrême droite. Elle y est donc en capacité de l’emporter.

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L'Humanité

Avec Marine Le Pen, l'état de droit en péril

Premier plan

PRÉSIDENTIELLE La candidate du RN prétend vouloir « revivifier nos institutions et notre fonctionnement démocratique ». Son projet piétine pourtant l’État de droit.

Florent LE DUBenjamin König

L’extrême droite avance masquée. La méthode n’est pas nouvelle et s’est constatée partout où elle est récemment arrivée au pouvoir. Marine Le Pen la connaît sur le bout des doigts. De la même manière qu’elle se prétend « sociale » malgré un projet profondément inégalitaire et libéral, la candidate du Rassemblement national (RN) se revendique « probablement la plus respectueuse de la démocratie et la plus attentive aux libertés individuelles ». Elle l’a répété mardi lors d’une conférence de presse consacrée à la question. Face à un adversaire qui a pendant cinq ans miné la démocratie, Marine Le Pen étend ainsi sa stratégie du « tout sauf Macron ». Pourtant, la politique authentiquement d’extrême droite que mènerait la candidate RN est sans conteste antidémocratique. Un caractère déjà visible dans son programme. « Mais i l faut aussi regarder l’histoire de son courant, comment gouvernent ses alliés, quels sont ses références et ses modèles. C’est tout ce tableau qu’il faut observer pour comprendre, sans la fantasmer, la politique qui sera mise en place », rappelle le sociologue Ugo Palheta, coauteur avec Omar Slaouti de Défaire le racisme, affronter le fascisme (la Dispute), paru le 25 mars.

Certaines atteintes sont explicites. Nos textes et principes fondamentaux, sur lesquels reposent notre République et notre démocratie, seront bafoués dès les premiers jours de Marine Le Pen à l’Élysée. Des pans entiers de son projet piétinent les fondements de l’État de droit. À commencer par l’inscription de la « préférence nationale » dans la Constitution, qui organisera la discrimination entre nationaux et étrangers pour accéder à l’emploi privé, à la fonction publique, au logement social, ou même aux prestations sociales et à l’hôpital en réduisant « drastiquement » le nombre de médecins étrangers, pourtant absolument nécessaires.

la « préférence nationale », clé de voûte du programme

Contraire aux Déclarations des droits de l’homme de 1789 et 1948, au préambule de la Constitution de 1946, à la Constitution de 1958, et à l’héritage de la Révolution française, la « préférence nationale » constitue la clé de voûte du programme de Marine Le Pen. La candidate compte soumettre cette réforme par référendum, au sein d’un projet de loi qui comporte toute une série de mesures antimigratoires. Dont celle de la fin du droit du sol, « que seul Pétain a remis en cause depuis 1889 », rappelle la philosophe Juliette Grange. Pour arriver à ses fins, la candidate entend contourner l’État de droit en utilisant ici l’article 11. « Un coup d’État », assène Dominique Rousseau. Car le constitutionnaliste rappelle que l’article 11 ne peut pas concerner des réformes constitutionnelles. Une jurisprudence de 2000 prévoit de plus que « le Conseil constitutionnel se déclare compétent pour décider de la constitutionnalité d’un tel projet de loi avant d’être soumis au référendum. En l’occurrence, il ne le permettrait pas », assure-t-il. Une dimension qu’a réfutée en bloc Marine Le Pen, mardi. Elle veut passer en force, en faisant pression sur les institutions pour les pousser à entériner des textes quels que soient les conditions et les termes dans lesquels ils ont été soumis au verdict populaire.

Plutôt qu’un régime présidentiel ou parlementaire, Marine Le Pen veut d’ailleurs instaurer un véritable régime plébiscitaire. Si elle propose le référendum d’initiative citoyenne (RIC), revendiqué par les gilets jaunes, elle se maquille surtout en démocrate en prônant le pouvoir du plus grand nombre, au détriment du respect de tous et des constructions collectives. Ses appels en prétendu lien direct avec le peuple pourraient se multiplier, notamment au sujet du rétablissement de la peine de mort ou de l’atteinte au droit à l’avortement. « Elle veut installer une opposition entre un peuple spontané, qui s’exprime par référendum et a toujours raison, et le peuple politique, que sont la Constitution, le Parlement, la société, la population », détaille Juliette Grange.

Pour que ces référendums deviennent plébiscites, l’extrême droite devra en créer les conditions. À commencer par saper l’opposition, le pluralisme et les corps intermédiaires. Les syndicats, régulièrement la cible de sorties de Marine Le Pen, seront aux premières loges. « Des forces comme le RN ne vont pas dire explicitement qu’ils sont contre les syndicats, mais on sait pertinemment qu’elles mettront en œuvre des politiques antisyndicales à un point qui n’est pas atteint par les forces bourgeoises traditionnelles », assure Ugo Palheta. Et quel sera le sort des militants politiques, des associations antiracistes, féministes, LGBT ? Au sujet de manifestants anti-Le Pen en 2020, Gilles Pennelle, proche conseiller de la candidate, prévenait : « On s’en occupera quand on sera au pouvoir et on les mettra hors d’état de nuire. » «  Si le pouvoir de Macron peut dissoudre des groupes comme Groupe antifasciste Lyon ou Nantes révoltée, imaginons ce que serait capable de faire l’extrême droite », ajoute Ugo Palheta. En projetant de réduire au silence les oppositions, le RN a beau jeu de proposer la proportionnelle aux législatives… Le sociologue s’inquiète aussi de la « puissance » médiatique, voire propagandiste, mise au service d’un pouvoir lepéniste qui pourrait décupler, au-delà du groupe Bolloré. Car Marine Le Pen n’est pas une grande admiratrice de la liberté de la presse. Celle qui veut privatiser l’audiovisuel public dénonce un « déséquilibre dans l’exposition des idées » dans les médias, et refuse personnellement depuis 2012 toute accréditation aux journalistes de Mediapart et Quotidien. Libération et l’AFP sont eux aussi parfois visés. « Il n’y a pas de journalistes chez Quotidien  », a-t-elle répété ce mardi lors de sa conférence de presse consacrée à la démocratie…

Le caractère profondément antidémocratique de Marine Le Pen ne se résume donc pas aux institutions mais aussi au respect des contre-pouvoirs ou encore des droits de chaque citoyen et des minorités, fondamentaux pour toute démocratie. Les risques sont immenses. « N’imaginons pas qu’un parti dont le succès est aussi lié à la xénophobie, au racisme, ne fera rien de plus que maintenir un statu quo en la matière, alerte Ugo Palheta. Il ira nécessairement plus loin, ne serait-ce que pour donner des gages à la population qui a voté pour lui. »

Déjà, son programme va loin, avec le contenu de son projet de loi sur l’immigration, ou encore l’interdiction du port du foulard, taxé d’ « uniforme islamiste et non musulman » dans la rue et les lieux accueillant du public. Une mesure qui n’intègre pas les autres signes religieux et contredit en plusieurs points la loi de 1905 et le principe de laïcité. « Cette interdiction n’est pas fondée sur la laïcité mais sur la lutte contre les idéologies islamistes, une idéologie totalitaire qu’il faut contraindre partout où elle s’exprime », a justifié Marine Le Pen, mardi. Cette « lutte » visera donc l’ensemble des musulmans de France et laisse craindre une véritable chasse aux sorcières. Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, parle même d’un « glissement vers la dictature ».

La porte grande ouverte à l’arbitraire et à l’impunité

Au service de cette politique, Marine Le Pen espère compter sur un nouvel arsenal judiciaire et policier. Son projet pour la justice est en soi antidémocratique, alors qu’elle souhaite « une soumission au pouvoir politique, notamment pour les procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », s’alarme le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Avec elle, le droit de manifester serait aussi largement remis en cause. La candidate du RN veut rétablir la loi « anticasseurs » de 1970, qui rendait pénalement responsables des participants à une manifestation au cours de laquelle des violences avaient été commises, sans qu’ils en soient les auteurs. Les policiers et gendarmes bénéficieraient également d’une « présomption de légitime défense », ouvrant grand la porte à l’arbitraire et à l’impunité. La répression et les violences policières ne pourraient que s’intensifier. Emmanuel Macron a érodé la démocratie française, Marine Le Pen la ravagerait.

Marine Le Pen a, mardi, lors d’une conférence de presse, pris appui sur la crise démocratique pour mieux en exploiter les colères. Son propos a débuté, en vue de minimiser la gravité de son propre projet, par une litanie d’attaques contre le président sortant. « Emmanuel Macron a contribué par sa pratique à dévaluer le rôle du politique », a-t-elle asséné. Elle pointe ainsi un « mépris ostensible des élus et des corps intermédiaires », pour lesquels elle n’a pourtant jamais exprimé un grand respect. Dressant un « état des lieux de la démocratie représentative accablant », Marine Le Pen rappelle que le président sortant « a trahi sa promesse de proportionnelle », qu’elle veut instaurer. Son objectif : une « pacification du débat politique », qui pourrait ressembler à une mise au pas.

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Le Figaro

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Adrien Jaulmes

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Envoyé spécial à Kiev

Sept semaines ont passé depuis le début de l’invasion russe, et l’Ukraine est déjà un pays différent. «Personne n’aurait cru tout ça possible, et moi non plus», dit Valeriy Kharchyshyn, chanteur de Druga Rika, un groupe de rock ukrainien très populaire. «Quand j’ai été réveillé dans la nuit le 24 février par les bombardements russes, j’ai cru que je rêvais. Mais c’était en fait la réalité, celle d’un nouveau monde, celui dans lequel nous vivons

Comme des millions d’Ukrainiens, Valeriy Kharchyshyn a vu sa vie bouleversée par l’attaque lancée par la Russie contre son pays. Il a été personnellement victime de l’invasion. Sa maison se trouvait à Irpin, l’une des villes au nord-ouest de Kiev, où ont été arrêtées les colonnes russes après de durs combats. La belle villa moderne n’est plus qu’un amas de ruines calcinées. «Irpin a joué pour l’Ukraine le même rôle que l’Ukraine joue pour l’Europe, en arrêtant les Orcs et les Tartares russes», dit-il.

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Depuis, la guerre a tout transformé. Impensable hier encore, l’invasion russe a balayé le superflu de la société moderne, bouleversé les routines de la vie quotidienne, et forcé à se concentrer sur l’essentiel: assurer sa survie, la sienne et celle de sa famille, mais aussi, celle, collective, de son pays.

«Je découvre une Ukraine plus unie, plus solidaire, plus déterminée», dit Valeriy Kharchyshyn, «comme si les bombes russes avaient réussi à convaincre tous ceux qui ne croyaient pas aux idées et aux arguments de Maïdan (la révolution pro-européenne de 2014 qui avait précipité la rupture avec Moscou, NDLR). L’attaque russe a été comme une thérapie de choc. J’ai vu des choses que je croyais impossibles: mon fils aîné était un pacifiste, il détestait les armes et l’idée de patrie. Il s’est depuis engagé dans la garde nationale, et j’ai du mal à le reconnaître: il est devenu un homme différent», dit le musicien.

Druga Rika s’est remis à jouer, donnant des concerts afin de lever de l’argent pour équiper des bataillons de la défense territoriale. Le groupe a prévu en mai une tournée dans plusieurs pays d’Europe, dont la République tchèque et la France. Valeriy Kharchyshyn explique aussi comment il a pris ses distances avec la Russie. «Dans les jours qui ont suivi l’invasion, j’ai appelé mes amis en Russie, où je connais beaucoup de musiciens. Je leur disais qu’il fallait qu’ils protestent contre la guerre, qu’ils se mobilisent contre leur gouvernement, qu’ils fassent comme les Ukrainiens l’avaient fait avec la révolution de Maïdan en 2014. Mais j’ai très vite compris que ce ne serait pas possible

Rejet linguistique

Les chansons de Druga Rika étaient depuis longtemps exclusivement en ukrainien. Mais la guerre a créé une nouvelle vague de rejet de la culture russe, y compris par ceux dont c’était la langue maternelle. La question linguistique est depuis plusieurs années l’un des principaux points de contentieux entre nationalistes ukrainiens et russophones tournés vers Moscou.

Depuis la révolution de 2014, la rupture n’a pas été totale, et de nombreux Ukrainiens continuaient de parler le russe, au moins en famille. L’invasion du 24 février a précipité un mouvement d’ukrainisation généralisé. «J’ai grandi dans une famille russophone», explique Polina B., une jeune femme originaire de la région de Kharkiv. «Mais je ne peux plus concevoir de parler la langue de l’agresseur. Depuis l’invasion, nous avons tous décidé de ne plus parler que l’ukrainien à la maison, même si ça nous oblige à chercher certains mots de vocabulaire pour la cuisine ou les objets ménagers par exemple.»

J’ai grandi dans une famille russophone. Mais je ne peux plus concevoir de parler la langue de l’agresseur

«Je continue à parler russe, mais j’ai honte de le faire, et ça m’énerve quand je l’entends parler», dit Sonya Koshkina, rédactrice en chef du magazine en ligne Livyi Berteh (Rive Gauche). «Les gens comme moi, qui considéraient le russe comme leur langue maternelle, représentaient plus de 50 % de la population ukrainienne avant l’attaque du 24 février. Ils ne sont plus que 18 % aujourd’hui. On assiste en Ukraine à un rejet généralisé de la langue, de la culture, de tout ce qui représente le monde russe. Je n’aurais jamais cru ça possible», dit-elle. «L’autre phénomène incroyable est que nous sommes plus unis que nous ne l’avons jamais été. Nous savons que, quelle que soit la durée cette guerre, nous aurons un pays quand elle se terminera.»

La guerre a eu un effet accélérateur et amplificateur. Comme si, au lieu de ramener l’Ukraine dans le giron de la Russie, et de resserrer les liens entre les deux grands pays slaves, l’invasion avait précipité et rendue irréversible la rupture entre les deux nations. En un peu moins de deux mois, les nombreux liens entre l’Ukraine et la Russie, personnels, familiaux, économiques et culturels se sont soit rompus, soit distendus. Est apparue une Ukraine nouvelle, plus nationaliste, plus indépendante, moins encline à la négociation ou au compromis.

Je doute que l’on puisse se réconcilier avec les Russes. C’est une société d’esclaves, incapables de s’opposer à leurs dirigeants

«Compromis avec qui? Essaye de négocier avec quelqu’un qui veut te tuer, on te tuera quand même». Si l’issue de la guerre reste incertaine, malgré les revers initiaux de la Russie, peu d’Ukrainiens croient possible un retour à la situation telle qu’elle existait avant le 24 février. «Je doute que l’on puisse se réconcilier avec les Russes», dit le chanteur de Druga Rika. «C’est une société d’esclaves, incapables de s’opposer à leurs dirigeants. Ils partagent les idées de Poutine, croient que l’Ukraine doit être écrasée. La seule issue pour nous, c’est la victoire!»

Irma Vitovska est une célèbre actrice ukrainienne. Elle a joué dans de nombreux films, dont Le Journal secret de Symon Petlioura, inspiré de la vie du chef de la brève République indépendante ukrainienne, entre 1917 et 1920. «Cette fois, je n’ai pas l’impression qu’il s’agit d’un film: je savais cette guerre inévitable depuis 2014», dit-elle. «La Russie est un empire, et a toujours considéré l’Ukraine comme une province. Cette version de l’histoire est celle répandue par la Russie: elle alimente l’idée de deux peuples frères, couramment reprise dans de nombreux pays européens.»

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«L’issue de cette guerre ne fait aucun doute», dit Irma Vitovska. «Tous les Ukrainiens savent que nous luttons pour notre survie; si nous perdons, c’est notre nation qui disparaît. Et les pays Baltes seront les prochains sur la liste.» L’actrice n’a pas voté pour l’acteur Volodymyr Zelensky quand il s’est lancé dans une carrière politique. «Je considérais qu’il n’avait pas assez d’expérience politique. Mais à présent, je le soutiens, comme tout le monde en Ukraine.» Les productions de films arrêtées, elle s’est engagée dans des actions de bénévolat au profit des déplacés ukrainiens. «Mais j’aimerais qu’un jour on reprenne au cinéma la véritable histoire de l’Ukraine, pas la version russe des deux peuples frères.»

L’avenir des institutions culturelles russes est incertain. À Kiev, le directeur du théâtre Lesya Ukrainka, où l’on jouait en version originale les classiques du répertoire russe, refuse de répondre au téléphone.

Rupture des liens économiques

Dans le domaine économique, la guerre a aussi accéléré la rupture entre deux pays qui avaient gardé de leur passé commun au sein de l’URSS de nombreux liens, que l’indépendance de l’Ukraine en 1991 n’avait pas rompus. «Il reste d’innombrables liens économiques avec la Russie, et de capitaux russes investis en Ukraine», dit Dmytro Oleksiyenko, vice-président de la chambre de commerce internationale de l’Ukraine, en charge de la réforme fiscale: «J’espère voir toutes les entreprises russes nationalisées, ne serait-ce que pour couvrir le coût des destructions qu’ils ont causées et les dépenses de la guerre

Le conflit a déjà commencé à déplacer vers l’Ouest l’économie ukrainienne. «J’ai grandi dans le Donbass, qui était traditionnellement le centre industriel du pays», dit Oleksiyenko. «C’est terminé: tout est détruit, et Marioupol aussi. Nous n’avons pas le choix, la guerre nous prive de deux débouchés traditionnels de notre économie: la Russie et la mer Noire. Même si la guerre s’arrêtait demain, il reste des mines devant le port d’Odessa, et le transport maritime ne pourrait pas être rétabli à temps pour exporter nos céréales cette année.» Reste l’Ouest et l’Europe.

Nous sommes en train de relocaliser des pans entiers de notre économie

«Nous sommes en train de relocaliser des pans entiers de notre économie», dit Oleksiyenko. «Nous transportons par train et par route les machines-outils, le matériel, les personnels, les bureaux, tout part vers l’Ouest. Sur plus de 1000 entreprises concernées, 300 ont déjà été déplacées, et 120 ont déjà recommencé à fonctionner. Nous n’avons pas le choix. Cette guerre va faire perdre à l’Ukraine entre 40 et 45 % de son produit intérieur brut, et ce ne sont pas les 3 milliards de dollars d’aide du FMI qui vont changer grand-chose. Nous devons assurer notre survie économique.»

«Pendant des siècles, l’Ukraine était dominée économiquement par la Russie», dit Oleksiyenko, «et depuis l’indépendance de 1991, elle balançait entre l’Europe et Moscou. Cette guerre a tout changé. Poutine est en train de créer une nation ukrainienne indépendante. C’est un événement historique».

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Le Figaro

Présidentielle 2022 : les deux finalistes ont une image assez proche aux yeux des Français

Selon un sondage Kantar Public - Epoka pour Le Figaro, les traits de personnalité attribués par les Français à Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont relativement similaires.

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont une image relativement proche aux yeux des électeurs. Selon un sondage Kantar Public - Epoka pour Le Figaro, qui s'intéresse aux traits de personnalités des deux finalistes à l'élection présidentielle, l'une et l'autre apparaissent ainsi déterminés pour 8 Français sur 10, intelligents pour 7 sur 10, et autoritaires pour les deux tiers. Par ailleurs, pour près de 6 Français sur 10, les deux candidats apparaissent courageux.

«Il n'y a pas d'outsider, ce sont deux personnalités qui se ressemblent du point de vue de leur image», décrypte Laure Salvaing, directrice générale de Kantar Public France. «Les deux sont considérés comme des hommes et femmes politiques traditionnels, avec tout ce qu'ils peuvent concentrer comme rejet», analyse-t-elle.

Marine Le Pen est parvenue à modifier son image

La directrice de l'étude observe que, depuis 2017, «l'image de Marine Le Pen a remonté la pente en matière de compétence et de crédibilité». Dans ce domaine, la candidate du Rassemblement national fait quasiment jeu égal avec le président sortant selon les électeurs. Près d'un Français sur deux estime que le qualificatif s'applique bien pour l'un et l'autre même si Emmanuel Macron (53%) devance la candidate RN (50%).

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Les deux prétendants à l'Élysée conservent tout de même des différences caractéristiques aux yeux des Français. Emmanuel Macron se voit reprocher d'être manipulateur par 59% d'entre eux (contre 49% pour Marine Le Pen). Un grief qui lui est plus rapidement associé qu'à la représentante du RN. Le chef de l'État est aussi jugé plus méprisant (53%) que la candidate nationaliste (41%). Sur la capacité d'écoute, Marine Le Pen l'emporte avec 48% des Français qui lui attribuent cette qualité, contre 38% à Emmanuel Macron.

Toutefois, la députée du Pas-de-Calais apparaît plus inquiétante que son adversaire (46%). «Ce reproche lui est assez mécaniquement associé, ce qui montre que la normalisation de son image n'est pas totale», analyse l'étude. Marine Le Pen est également jugée plus souvent agressive (48%) que le président sortant (42%).

«Manipulateur» pour l'un, «agressive» pour l'autre

Selon le sondage, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour, qui «détiennent en partie les clefs du second tour», se montrent beaucoup plus sceptiques s'agissant de l'honnêteté et la capacité d'écoute des deux finalistes, et sont plus nombreux que la moyenne à leur accoler des défauts. Les deux reproches qui leur sont associés le plus rapidement par les mélenchonistes sont «manipulateur» pour Emmanuel Macron et «agressive» pour Marine Le Pen.

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Pour le «match retour» de l'élection présidentielle, «ce que craignent les Français sont la manipulation et le mépris de la part d'Emmanuel Macron. Du côté de Marine Le Pen, c'est l'agressivité», insiste Laure Salvaing. Des aspects de leur personnalité que les candidats chercheront à gommer lors du débat d'entre deux tours.

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À huit jours du second tour, «l'indice de participation» serait de 72%, selon le baromètre Ipsos Sopra/Steria réalisé pour France Info et Le Parisien-Aujourd'hui en France.

Résultats de la présidentielle 2022 : les cartes et les chiffres du vote

FIG DATA - Carte des scores des candidats par commune, taux de participation, abstention… Visualisez les résultats de l’élection présidentielle 2022, en temps réel.

Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse a déjà récolté 1,4 million d'euros après son appel aux dons

INFO LE FIGARO - Un appel aux dons a été lancé il y a une semaine pour permettre à la candidate malheureuse au premier tour de rembourser 7 millions d'euros d'emprunts. L'opération devrait se prolonger jusqu'au 15 mai.

Le Figaro

Emmanuel Macron: «Ma France»

TRIBUNE - Le Figaro accueille les contributions des deux finalistes de l’élection présidentielle pour exposer leur vision de la France dans les années à venir et les priorités de leur action si le suffrage universel les choisit le dimanche 24 avril.

Jamais je ne me sens plus français que lors des Marseillaise. Marseillaise des joies, 14 Juillet, événements sportifs ; Marseillaise des mémoires, 8 Mai, 11 Novembre ; Marseillaise militantes en ces temps de campagne électorale: toutes comptent. Mais certaines marquent plus intensément encore.

Ainsi des couplets entonnés dans la cour des Invalides lors des hommages rendus au colonel Arnaud Beltrame, aux premiers maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, aux treize soldats tombés au Mali en novembre 2019. Ainsi des notes poignantes - des cris - jouées dans la cour de la Sorbonne en souvenir du professeur Samuel Paty. Ainsi de l’interprétation hors du temps de notre hymne que j’ai vécue à l’été 2021 dans l’archipel des Marquises, des vibrations de l’île d’Hiva Oa à l’été 2021. Comme si, clamés si loin de Paris, au milieu du Pacifique, les mots de Rouget de Lisle résonnaient plus fort encore.

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On peut en effet habiter à 15.000 kilomètres de notre capitale, à mille lieues des chemins de l’armée du Rhin, des terres du baptême de Clovis, de la bataille de Patay, de la place de la Bastille, des épopées napoléoniennes et des champs de bataille des guerres mondiales et se sentir infiniment français.

Pour une raison, qui les emporte toutes: la France n’est pas une géographie figée, elle est un mouvement. La France n’est pas un donné, elle est un engagement. Les habitants de Polynésie en sont un exemple saisissant qui, alors colonisés, ont choisi en 1940 la France libre comme l’ont fait, en même temps qu’eux, tant d’autres peuples du sud de la Méditerranée.

Et l’Histoire de France est parsemée de personnalités qui, nées étrangères, sont devenues françaises, non par le sang reçu mais par les risques pris. Léon Gambetta, né italien, institua la République en hissant le drapeau tricolore au balcon de l’hôtel de ville de Paris. Marie Curie, née polonaise, fit briller la France en remportant deux prix Nobel, puis la défendit en soignant ses soldats dans les tranchées. Joséphine Baker, née américaine, exprima le sommet de son art à Paris, avant d’entrer en résistance pour défendre ce goût de la liberté qui lui avait permis de déployer son talent mieux que nulle part ailleurs.

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Gambetta, Curie et depuis novembre dernier Joséphine Baker reposent au Panthéon. Tous trois disent à leur manière ce qu’est la France: un choix. Je suis français non par hasard ou pour obtenir des droits. Mais parce que je suis porté par un élan, comme par un je-ne-sais-quoi ; par le sens du devoir.

Je suis français parce qu’au-delà de mon projet individuel, je poursuis une quête d’absolu. Parce que plus haute que mes appartenances multiples - philosophiques, culturelles ou religieuses, je place toujours la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, l’attachement à la Nation en ce qu’elle a de charnel et d’universel.

Cela n’a en vérité rien d’une évidence! Car ces valeurs, forgées dans le temps long des siècles - l’héritage antique, le christianisme, l’État capétien, la Renaissance, les Lumières, la République, comportent chacune leur part d’exigence. Ce ne sont pas seulement des mots qui à force d’être répétés finiraient par sonner creux. Ce sont des systèmes de devoirs et d’engagement qui impliquent des choix de courage sans cesse recommencés.

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Est français celui pour qui la liberté est un idéal indépassable. Non pas la liberté du vide, celle qui, refusant le vaccin, est en réalité une tyrannie pour les autres. Non pas la liberté illimitée de l’individu qui ne tiendrait pas compte des autres. Mais la liberté du citoyen qui, fondée sur la raison, s’inscrit dans un contrat social. Cette liberté de conscience que garantit notre laïcité, cette liberté d’expression et de création qui, chez nous, s’étend jusqu’à la liberté de caricature.

Nous, Français, savons combien entre ces libertés imperceptiblement rognées, comme elles le sont dans les régimes illibéraux, et la tyrannie, il n’y a qu’un pas. Nous, Français, savons combien la liberté est fragile quand elle est menacée de l’extérieur par le retour de la guerre, de l’intérieur par la tentation illibérale de l’extrême droite.

Est français celui pour qui l’égalité est un principe intangible. L’égalité en dignité et en droits, fruit des luttes révolutionnaires contre les privilèges et les corporations, est une conquête de chaque instant. Une conquête positive: nous n’avons pas fini de lutter contre l’assignation à résidence, pour faire en sorte que chacun ait les mêmes chances. C’est pourquoi l’école sera ainsi une priorité du prochain quinquennat. Nous n’avons pas fini de lutter pour l’égalité entre les femmes et les hommes. C’est pourquoi elle sera à nouveau la grande cause de mon quinquennat.

Est français celui pour qui la fraternité est un socle incontournable. La France a inventé les droits de l’Homme et je souhaite qu’elle continue de porter ce combat qui suppose à la fois de respecter notre Constitution et de nous inscrire dans l’Union européenne, le Conseil de l’Europe et le respect de nos engagements internationaux.

Mais ce qui unit les hommes, ce qui les rend solidaires les uns des autres, ce qui rend possible les systèmes de redistribution sociale, ce qui fait Nation, c’est plus que ces principes universels, le partage d’un commun.

Voilà pourquoi la langue qui, en France, a engendré l’État puis la Nation, est si importante et que tous ceux qui prétendent embrasser la nationalité doivent la maîtriser. Non seulement pour communiquer. Mais parce que cette langue est le passeport vers une culture et une littérature. Notre langue est un état d’esprit qui, de Flaubert à Césaire, de Stendhal à Senghor, a pris le monde pour terrain d’expression. Notre langue est une manière d’être au monde, dialogues de Michel Audiard au cinéma, paroles de Jean-Loup Dabadie en chansons, dit une singularité dans l’approche des sentiments, des émotions, de l’amour et de l’amitié, de la vie et de la mort.

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Voilà pourquoi aussi la connaissance du passé est déterminante. Parce qu’il y a dans les grands événements de l’Histoire de France quelque chose de nous, un éternel français, un «toujours-déjà-là» qui dit beaucoup de ce que nous sommes. La fraternité se conjugue au présent, dans les émotions incomparables que procurent les émotions sportives et culturelles, dans les rites patriotiques qu’il nous faut réhabiliter. Elle se forge aussi par références partagées. Par des lieux de mémoire: Gergovie, Valmy, Verdun évoquent quelque chose à tous les Français même à ceux qui ne s’y sont jamais rendus.

Par des paysages qui, depuis cette Cité phocéenne que j’aime tant, jusqu’au Quartier latin, depuis les cimes des Pyrénées de mon enfance, jusqu’au bocage normand, depuis les plaines picardes jusqu’aux falaises bretonnes surmontées de ces chapelles intemporelles sont autant d’espaces familiers. Par un art de vivre mêlé de gastronomie, de rythmes, de Mythologies barthiennes, Tour de France et Guide bleu, bals du 14 Juillet et promenades en bord de mer, entrecôte-frites et vin rouge.

Liberté-égalité-fraternité: là où tant de Nations se définissent par l’héritage du sang ou la seule géographie, la France est là, dans ces principes, dans ces mots répétés par les instituteurs au tableau d’une salle de classe, dans les chants murmurés par de jeunes gens à l’ombre du maquis, dans ces Marseillaise entonnées sur les places des villes et des villages. La France est là, dans cette devise qui vaut pour nous mais qui, généreuse, a vocation à inspirer l’Europe et le monde, loin du repli dans lequel la tradition nationaliste voudrait aujourd’hui nous enfermer.

La France est une idée. C’est à la fois une force, car elle arrime solidement ceux qui se reconnaissent en elle. Et une fragilité, car pour perdurer elle doit être transmise et retransmise, conquise et reconquise.

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Voilà pourquoi, peut-être plus que toute autre, la nationalité française implique des devoirs. Relever le drapeau quand il menace de tomber. Défendre les valeurs quand elles sont menacées. Je veux faire des cinq années à venir, cinq années qui réhabilitent l’engagement. Si les Français me font confiance, les réserves citoyennes, armées, police, gendarmerie seront doublées. Le service civique sera développé. Le service national universel sera généralisé. Le pacte armées-Nation sera repensé à l’aune des temps tragiques que nous traversons

La France est un mouvement. Parce qu’elle se fonde sur la libre adhésion à des valeurs et déborde toute définition figée, notre Nation n’a jamais craint de s’enrichir des singularités de ceux qui la composaient, des apports de ceux qui l’ont rejointe, des cultures de ceux qui viennent de quelque part. Ses différents affluents n’ont jamais dilué le fleuve-France. Au contraire, ils l’ont renforcé.

La primauté de la langue française, imposée par l’abbé Grégoire qui en faisait «l’idiome de l’universel» puis par l’école républicaine de Jules Ferry, n’a ainsi jamais aboli nos patois et nos langues régionales, ces trésors que nous devons continuer de protéger et de promouvoir avec vigueur. La force de la laïcité et de la séparation des Églises et de l’État, n’a jamais empêché ni le dialogue avec les religions ni la création d’un régime particulier en Alsace-Lorraine.

L’intangible égalité civile, qui a progressé avec l’abolition de l’esclavage par Schoelcher, le droit de vote pour les femmes en 1944, s’est peu à peu ouverte à des actions assumant aujourd’hui de donner plus à ceux qui ont moins pour progresser vers l’égalité concrète. La volonté unificatrice de l’État capétien, l’entreprise d’indivisibilité de l’État jacobin a toujours pris soin de protéger les cultures des mille pays de France, les paysages, terroirs, provinces, régions. Si bien que la France est tout à la fois le pays de l’Un et peut se nommer Diversité, comme l’a écrit Braudel.

Nous, Français sommes tout cela. Ce peuple d’affinités électives et d’enracinés. D’idées offertes à l’humanité et de rapport tellurique au monde. D’universel et de particulier. «En chacun de nous existe un être convaincu de la beauté et de la noblesse des valeurs universelles, mais aussi un être lié par son histoire, sa mémoire et sa tradition particulière», écrit Mona Ozouf.

Nous sommes français parce que nous sommes l’un et l’autre. Parce que nous pouvons être profondément breton, alsacien, corse ou provençal et profondément français et européen. Parce que, combinant et recombinant nos histoires dans des «compositions françaises» toutes sensibles et singulières, nous faisons du particulier le ferment de l’universel, de l’universel, le souffle du particulier. Parce qu’en France, la Transmission ne va jamais sans la Projection et qu’oublier l’une ou l’autre serait retrancher une part de nous-mêmes.

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C’est cette aventure que, si les Français me font confiance pour un second mandat de président de la République, je souhaite prolonger. Ne jamais oublier d’où nous venons, protéger notre patrimoine, préserver notre culture, transmettre notre histoire comme un trésor. Mais ne rien céder de cette ouverture et de cette vocation universelle qui nous fait et nous tient.

Ma France, c’est nous tous.

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L'Humanité

La Transnistrie craint d'être prise dans la guerre

Reportage

Tiraspol (Moldavie), envoyé spécial. Les habitants de la république autoproclamée moldave du Dniestr, craignent que la guerre en Ukraine réveille le conflit gelé depuis 1992. Au moment de la chute de l’URSS, la région avait connu des combats meurtriers avec la Moldavie.

Émilien Urbach

Au bout d’une heure de route depuis Chisinau, la capitale Moldave, nous atteignons la ville de Bendery (ou Tighina ) dans l’est du pays. À côté du drapeau russe flotte celui, rouge et vert, de la république moldave du Dniestr (RMD), frappé de la faucille et du marteau. C’est là que se situe le poste frontière de la Transnistrie. Région autonome de la Moldavie pour l’ONU, qui la reconnaît comme Unités administratives territoriales de la rive gauche du Dniestr (UTAN), il s’agit d’un État indépendant autoproclamé, de fait, depuis la chute de l’Union soviétique, en 1991.

Après avoir répondu à quelques questions des agents de la police aux frontières et déboursé quelques roubles locaux, on y entre assez facilement. Car cet État, reconnu par seulement trois autres entités, elles-mêmes non reconnues, l’Ossétie du Sud-Alanie, l’Abkhazie et la république de l’Artsakh, possède sa propre monnaie, sa constitution, son drapeau, son hymne, son armée, son président et son Parlement, appelé Soviet suprême. De même un parti unique domine la vie politique : le Parti patriotique de Transnistrie.

La guerre du Dniestr

Sur ce territoire grand comme un département français et s’étalant le long de la frontière ukraino-moldave, les 470 000 habitants sont en majorité slavophone. En 2006, 97 % des gens ont voté par référendum, pour le rattachement à la Russie. Moscou n’a pas pour autant reconnu la RMD, ni le scrutin. Mais le Kremlin offre aux résidents de la région des passeports russes et déploie 1 500 soldats rattachés au Commandement stratégique opérationnel Sud, contrôlant jusqu’au début de la guerre en Ukraine : le Caucase, le Donbass et la Crimée. Un tiers de ces militaires sont, en outre, installés ici dans le cadre de la mission de maintien de la paix, instaurée en 1992, à l’issue de deux années d’un conflit meurtrier entre séparatistes et forces armées moldaves.

Une fois le premier barrage frontalier passé et le Dniestr traversé on parvient au centre-ville de Tiraspol, deuxième ville de Moldavie et capitale de la Transnistrie. Devant un checkpoint, tenu par deux militaires russes, juste avant d’arriver sur la place du palais présidentiel, une voiture est arrêtée. Sur sa lunette arrière, un autocollant apparaît : la lettre Z enserrée dans une étoile à cinq branches, symbole de « l’opération spéciale » lancée en Ukraine, le 24 février, par Vladimir Poutine. Un peu plus loin trône une statue monumentale de Lénine. De l’autre côté, la flamme du soldat inconnu flambe devant le monument aux morts construit en hommage aux 400 combattants tués durant la guerre du Dniestr. Sur un mur, juste à côté, le bronze d’un général moustachu aux larges épaules guidant le peuple. Si le gouvernement local a bel et bien rompu avec tout type d’économie socialiste, la nostalgie de l’Union soviétique est largement entretenue.

« On espère rester neutre »

Mais ce qui inquiète les habitants, c’est la proximité du territoire avec la région d’Odessa. La menace qui pèse sur la ville portuaire du sud de l’Ukraine ressort dans l’ensemble des discussions. Sur la possibilité que la Transnistrie puisse être une base arrière de l’offensive Russe ? « La rumeur court que des mercenaires de Wagner s’y entraînent, nous expliquait un responsable de Médecins sans frontières à Chisinau. Pour l’heure, le gouvernement Moldave dément toute information faisant état de manœuvres de l’armée Russe sur la rive est du Dniestr. La population a en tout cas le sentiment que son avenir est lié à l’évolution du front en Ukraine. « La Pridniestrovie (appellation russophone de la Transnistrie -NDLR) est un tout petit morceau de terre non reconnu, expliquent Sergueï et Youlia, attablés dans un café. Notre opinion ne compte pas. Nos proches qui vivent en Ukraine nous méprisent désormais car ils nous considèrent comme le peuple de Poutine. La guerre est terrible. »

À proximité du monument aux morts, d’autres clients du bar nous confient se sentir pris au piège par un conflit qui les dépasse. Russes et Ukrainiens constituent le même peuple pour l’immense majorité des gens ici. « Personne ne devrait souffrir à cause des choix des politiciens, insiste Alexander un jeune étudiant assis à côté de sa compagne. On espère que la Transnistrie restera neutre. Nous sommes tous frères. » Et Dima, à la table d’à côté, d’abonder : « Je suis de Chisinau, ma femme de Tiraspol et mon père d’Odessa. Et nous devrions nous faire la guerre ? »

La Transnistrie réclame sa reconnaissance par l’ONU 

Dans cet établissement situé en face de la grande statue du maréchal russe du XVIIIe siècle Alexandre Souvorov, seule Olesya, une jeune femme blonde, fait part de son engouement pour une avancée des troupes de Vladimir Poutine jusque dans la république autoproclamée. « C’est une question d’opinion », lance-t-elle dans un large sourire. Pour Dima, elle représente une partie de la population en Transnistrie. « Ici, on a accès à tous les médias. Mais suivant la langue parlée par les gens cela diffère. Les russophones ne regardent que la télévision russe et se privent des informations qui circulent ailleurs. Pour vivre bien, il vaut mieux ne pas faire de politique. Si tu exprimes publiquement ton opposition tu risques la prison ou l’expulsion. » Loudmyla, attablée un peu plus loin, espère pour sa part quitter rapidement le territoire pour la Roumanie. « J’essaie d’avoir des papiers. Les salaires sont misérables ici. Seule l’Europe peut nous donner du travail », explique-t-elle.

La présidente Maia Sandu a signé le 3 mars une demande officielle de la Moldavie pour intégrer l’Union européenne jurant qu’elle n’abandonnerait pas la Transnistrie. Une posture en rupture avec le contenu des accords de paix de 1992 prévoyant la neutralité de la Moldavie à moins d’accorder le droit à l’autodétermination à l’UTAN. Dès le lendemain, Tiraspol a de son côté adressé une demande de reconnaissance de l’indépendance à l’ONU et à l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Elle  « constitue une réalité de fait depuis trente ans » pour l’entériner définitivement « par le dialogue » son « divorce » avec Chisinau. À peine quelques jours plus tard, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a défini la Transnistrie le 16 mars comme « territoire occupé » par la Russie. Une déclaration qui interpelle alors que sur le terrain les troupes russes progressent vers la frontière Moldave.

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L'Humanité

Ukraine : « L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée »

Le débat

Avec l’invasion russe de l’Ukraine et l’évocation par Vladimir Poutine d’un possible recours à l’arme nucléaire, le spectre d’un conflit atomique comme au temps de la guerre froide refait surface, aggravé par une escalade belliqueuse inquiétante. Pour Jean-Marie Collin, porte-parole de l’Ican, un tabou a été levé.

Vadim Kamenka

La question du désarmement nucléaire est de nouveau posée avec le conflit en Ukraine. Dans un conflit nucléaire, il n’y aura jamais de vainqueur, constataient les deux principales puissances à la fin de la guerre froide.

Pourtant, aujourd’hui, certains imaginent les pires scénarios, au mépris des populations et de la planète. L’onde de choc serait irréversible.

Pour le coporte-parole d’Ican France, la priorité est l’interdiction des armes nucléaires afin d’éviter une catastrophe humanitaire, écologique, sociale, politique sans précédent.

Avec la guerre en Ukraine, l’utilisation d’armes tactiques et nucléaires plus importantes a été remise sur le devant de la scène. Êtes-vous inquiet ?

C’est revenu sur le devant de la scène car le président Vladimir Poutine, à l’occasion de différents discours, a expliqué qu’il disposait de l’arme nucléaire et indiqué qu’il pourrait avoir l’utilité de l’usage de ses armes. Il faut bien prendre conscience que, depuis 1945, aucune puissance ne l’a employée. On a donc brisé un premier tabou : la menace de l’usage d’une telle arme sur le théâtre d’un conflit, et cela n’avait jamais été fait depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Un autre interdit a été franchi : la menace d’utilisation directe d’une telle arme nucléaire à l’encontre de différents États. Ici, avec la guerre en Ukraine, Moscou a clairement averti les pays membres de l’Otan et de l’Union européenne contre toute intervention. Deux mois auparavant, le président russe s’était pourtant engagé avec les quatre autres puissances possédant l’arme nucléaire (les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Chine) à ne pas y avoir recours. Car aucune guerre nucléaire ne peut être gagnée. C’est donc revenir sur cette promesse qui a été prononcée dans le cadre de la conférence d’examen du traité de non-prolifération (TNP). L’escalade verbale est l’autre aspect effrayant. Car, en face, divers gouvernements ont indiqué, à l’instar du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, posséder également l’arme nucléaire (1).

Cette arme de destruction massive dans le cadre de guerre permet au final d’envahir un pays. La Russie l’a bien compris avec l’intervention en Ukraine (2), les États ont peur de faire la guerre et du risque nucléaire. Et il existe aussi une menace permanente sur les populations ukrainienne et européenne, voire mondiale. Peu importe le débat sur les armes tactiques et stratégiques, ce qui est préoccupant, quel que soit le qualificatif de l’arme, c’est leur aspect nucléaire. Leur utilisation serait tout simplement catastrophique pour l’ensemble de la planète. Il s’agit du principal point dans la campagne d’information qu’Ican mène aujourd’hui. Toute détonation de ce type d’armes nucléaires aurait des conséquences humanitaires globales : afflux de réfugiés, une agriculture à l’arrêt, impact environnemental, etc. Le danger est réel, et c’est sur lui que les États doivent s’interroger, sur comment le combattre. Et, dès maintenant, il faut activer l’ensemble des traités qui existent. Car tout est conçu pour parvenir à un monde sans armes nucléaires.

La course aux armements, qui a débuté bien avant la guerre et qui tend à s’accélérer, participe-t-elle à augmenter ce risque nucléaire ?

Cette course n’a jamais cessé depuis la fin de la guerre froide. Malgré la diminution des budgets, les exportations et les achats d’armements continuent d’augmenter. L’an passé, la barre des 2 000 milliards de dollars d’exportations a failli être franchie. Des chiffres sans commune mesure avec ceux des années 1980, à l’époque de la guerre froide. Cette course entretient aussi la menace d’utilisation des arsenaux nucléaires. Car toutes les puissances nucléaires modernisent et renouvellent massivement leurs arsenaux. Cela se traduit, en France, par une hausse annuelle de 400 millions d’euros. En 2022, c’est 5,3 milliards d’euros qui sont investis pour la politique de dissuasion nucléaire. En 2023, on sera proche des 6 milliards. Un chiffre étourdissant qui, une fois converti, donne 10 083 euros dépensés chaque minute pour la dissuasion. Cette course attise aussi les actions conflictuelles. Il faut engager des processus pour y mettre un terme et cela passe, en France, au minimum par le gel du renouvellement de ses arsenaux. Les sommes investies aujourd’hui le sont pour des systèmes d’armes qui verront le jour entre 2035 et 2050 et qui seront utilisés entre 2050 et 2090. Les personnes qui y auront recours ne sont pas encore nées. Cela présuppose aussi que nous aurons besoin d’armes nucléaires tout au long du XXIe siècle. C’est intolérable puisque cela va à l’encontre d’une volonté réelle d’apaisement, de respect du droit, de pacification et d’une plus grande sécurité à l’échelle internationale.

Vu ce contexte international, pensez-vous que de nouveaux engagements sur le désarmement, comme récemment le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), ont encore un avenir ?

Il existe une inquiétude si la Russie vient briser ce tabou par l’utilisation de l’arme nucléaire dans un théâtre de conflit ou par un essai de démonstration de force. Elle contreviendrait à un certain nombre de traités et au régime global de non-prolifération. Les cinq puissances principales reconnues par le TNP ne respectent pas leurs obligations et affaiblissent ainsi ce traité. Tous ces États sont pourtant contraints par l’article 6 à atteindre le désarmement nucléaire. Et, depuis 2010, ils ont également pris un ensemble d’engagements visant à diminuer la place de la dissuasion nucléaire dans leur stratégie de défense, d’avoir plus de transparence et de baisser les investissements. Ils ne les honorent pas.

Le Tian avait pour objet pour combler le vide juridique au sein du TNP. Cela permet avec ces deux traités d’engager véritablement un processus de désarmement. Il était encore incroyable qu’au XXIe siècle l’arme la plus destructrice n’ait pas une interdiction formelle et juridique, à la différence des armes chimiques, à sous-munitions ; les mines antipersonnel. Le Tian ressort grandi du conflit. Car de plus en plus d’États se rendent compte que cette menace d’armes nucléaires aurait bien sûr des effets sur le lieu visé, c’est-à-dire en priorité le territoire européen, nord-américain ou l’Asie du Sud-Est, mais que les autres nations seraient aussi forcément impactées. Soixante États ont ratifié le texte, dont la Côte d’Ivoire en mars. Le Guatemala pourrait être le 61e. La réunion qui se tiendra fin juin sera un événement majeur pour la reconquête du désarmement nucléaire. On y évoquera dans un cadre onusien, car les Nations unies sont dépositaires du traité, l’impact humanitaire sur les populations et l’environnement. L’absence d’un certain nombre de puissances nucléaires comme la France apparaît impensable. Mais le boycott semble bien réel. Même si l’État français n’envisage pas d’adhérer à ce traité, la France doit y aller en tant qu’État observateur, au nom du multilatéralisme et de la volonté d’échanger avec les autres pays. Il faut que les puissances nucléaires viennent débattre et comprendre la volonté de pays d’interdire ce type d’armes. L’utopie est de croire que la bombe nucléaire ne sera jamais utilisée.

Les principaux traités sur le désarmement nucléaire, signés durant la guerre froide, sont rendus caducs. Comment éviter qu’ils ne disparaissent entièrement ?

Les États-Unis et la Russie demeurent encore les deux principales puissances nucléaires. Leurs arsenaux sont respectivement de 5 550 et de près de 6 000 armes chacun. À eux deux, Moscou et Washing­ton possèdent donc encore 95 % des têtes nucléaires de la planète. Les deux pays sont liés par le traité New Start à une réduction de leurs armes stratégiques nucléaires, qui court jusqu’en 2026. Ce texte les autorise à pouvoir déployer 1 550 armes nucléaires. Après 2026, c’est l’inconnu au niveau de ces deux puissances. Il reste quatre années avant son expiration. Mais la mise en œuvre d’un processus qui aboutirait à signer un nouveau traité (sa prolongation, d’une durée de cinq ans, ayant déjà eu lieu) entre les deux pays apparaît actuellement difficile. Ce dossier s’avère complexe, car la Russie, avant le conflit en Ukraine, a émis le souhait que celui-ci ne soit pas bilatéral mais multilatéral, en comprenant la France, la Grande-Bretagne et la Chine. Paris, Londres et Pékin s’y refusent, estimant que les deux puissances doivent déjà aboutir à réduire leurs arsenaux de manière considérable. Une fois arrivé à leur niveau, ses trois puissances s’engageraient à faire de même. Ce type de traité reste d’une importance primordiale, permettant de la transparence. Mais aujourd’hui on doit inclure les neuf pays possédant l’arme nucléaire (Chine, Corée du Nord, États-Unis, France, Israël, Inde, Pakistan, Russie et Royaume-Uni). Ce cadre existe avec le Tian. Car on prévoit que chaque État présente son plan de désarmement basé sur un agenda coordonné et qui devra être accepté par l’ensemble des États signataires. Si on veut véritablement avancer sur le désarmement, les deux traités du TNP et du Tian offrent un cadre multilatéral.

Étant donné la faible ampleur des mobilisations sur la guerre en Ukraine, l’opinion publique est-elle réceptive au désarmement nucléaire ?

En France, deux types d’opinion publique coexistent. Une partie estime que l’arme nucléaire dissuade Vladimir Poutine de nous attaquer ; cela montre un manque d’information et de connaissance sur la réalité des conséquences de l’utilisation des arsenaux nucléaires. De plus, l’histoire montre qu’un État peut agir contre vous, même si vous disposez de l’arme nucléaire. La deuxième réaction est celle de la peur et de l’interrogation si un conflit nucléaire éclatait. Comment fait-on pour se protéger en cas d’attaque sur la France ? Au bout de quelques minutes d’échange et de dialogue, les gens se rendent compte que la création de n’importe quel type de bunker ne leur permettrait pas de survivre à ces détonations. Pour imaginer le lendemain d’une détonation nucléaire, tellement difficile à concevoir, j’engage les lecteurs à regarder une vidéo du Comité international de la Croix-Rouge réalisé en 2020 : tu veux « vivre ou mourir » à la suite d’une détonation nucléaire ? Cela expose des questions clés : comment accéder à des soins et à l’alimentation ? Quel modèle économique ? Quel système politique ? De ce fait, la seule garantie en termes de protection, c’est d’interdire et d’éliminer les arsenaux nucléaires. Cela passe par une éducation à la paix et au désarmement, et en France ces questions sont trop peu abordées. Il existe ainsi un vrai tabou de la part de nos élus et de nos gouvernements et on peut remarquer que les médias aussi remettent rarement en cause, dans leur façon de parler de ce sujet, la stratégie de dissuasion nucléaire de la France. Pourtant, ce choix mérite d’être débattu et il est nécessaire de débattre du désarmement.

(1) « Je pense que Vladimir Poutine doit aussi comprendre que l’Alliance atlantique est une alliance nucléaire », répond le ministre des Affaires étrangères le 24 février.

(2) Les nations qui s’opposent au conflit risquaient des « conséquences que vous n’avez encore jamais connues ».

Profil

Jean-Marie Collin est chercheur associé au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip). Il est expert en désarmement nucléaire et porte-parole de l’Ican France, coalition pour l’abolition des armes nucléaires, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.

L’Illusion nucléaire : la face cachée de la bombe atomique, de Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris 2018, 250 pages, 20 euros.

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L'Humanité

« La menace d’une guerre nucléaire en Europe »

Chronique

Francis Wurtz

La manchette frappe d’autant plus qu’elle n’est pas le fait d’un journal à sensation mais le choix d’un mensuel respectable : « le Monde diplomatique », qui publie sous ce titre un article, au demeurant fort pertinent. De fait, le mot le plus tabou du vocabulaire stratégique est tombé à plusieurs reprises depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. La première fois, lorsque le Kremlin a fait connaître sa décision de rehausser le niveau d’alerte des forces nucléaires du pays ; puis quand le ministre français des Affaires étrangères a cru bon de rappeler, sur TF1, que « l’Otan est aussi une alliance nucléaire » ; enfin, dans la réponse dangereusement sibylline du porte-parole de Poutine à la question d’une journaliste de CNN sur le risque d’un recours aux armes nucléaires en liaison avec la guerre en Ukraine : « S’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, souligna Dmitri Peskov, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine… »

« Je pense que c’est du bluff », trancha Volodymyr Zelensky, en multipliant les pressions – jusqu’au sein du Congrès américain – en faveur de mesures induisant une implication directe de l’Otan dans le conflit ukrainien, comme l’envoi d’avions de combat ou la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. « Ne vous racontez pas d’histoire : quoique vous disiez, ça s’appelle la Troisième Guerre mondiale, O.-K. ? » avait précédemment mis en garde Joe Biden, aussitôt taxé de faiblesse par des cercles plus soucieux du leadership américain que de solidarité avec le peuple ukrainien.

Naturellement, les images insoutenables de corps déchiquetés, de quartiers dévastés, de personnes écrasées de douleur et de souffrances en provenance, jour après jour, des lieux de combat peuvent être vues comme autant d’arguments en faveur d’un engagement militaire toujours plus décisif des forces occidentales. Et pourtant : céder à ces pressions, fussent-elles guidées exclusivement par un esprit de solidarité pleinement légitime envers un peuple martyr, risquerait de faire basculer cette guerre atroce dans un abîme insondable.

Ces circonstances dramatiques mettent en lumière plusieurs enjeux bien connus mais passablement négligés en temps de paix. D’abord, l’extrême dangerosité d’une sécurité internationale fondée sur l’arme nucléaire : la tendance à la banalisation des armes nucléaires dites « tactiques » et, par voie de conséquence, l’acceptation de l’idée d’y recourir en cas de situation critique sur le terrain décuplent les périls intrinsèquement liés à cet arsenal diabolique. Qui sait où commence, aux yeux de Poutine, dans le contexte actuel, une « menace existentielle » ? Ensuite, l’effrayante fragilité d’un pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme, placé à la tête d’une puissance nucléaire, à l’Ouest comme à l’Est : à cet égard, l’appel de Volodymyr Zelensky « aux meilleurs instincts du président » Biden, si souvent pris en flagrant délit de dérapage sur la base de ses émotions dans des situations particulières, fait peur. Enfin, le poids de certains médias et réseaux sociaux dans la promotion de courants d’opinion faisant plus appel aux réflexes qu’à la réflexion. « Une nouvelle façon de penser est essentielle si l’humanité veut vivre », écrivit Einstein après l’avènement de l’ère nucléaire. Plus d’un demi-siècle plus tard, c’est plus vrai que jamais.

la chronique de francis wurtzGuerre en Ukrainearmes nucléaires
Le Figaro

Covid-19 : 181 morts en 24 heures, 25.276 malades hospitalisés

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

L'obligation du masque en intérieur prend fin mercredi en Espagne, Johnson & Johnson suspend les prévisions de vente pour son vaccin, Varsovie refuse d'accepter et de payer de nouvelles livraisons de vaccins ... Le Figaro fait le point ce mardi 19 avril sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

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181 morts en 24 heures, 25.276 malades hospitalisés

181 personnes sont mortes du Covid ces dernières 24 heures, selon Santé publique France. 25.276 malades sont actuellement hospitalisés (contre 24.990 lundi), dont 2195 depuis ce mardi. 1681 patients sont traités en soins critiques.

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Varsovie refuse d'accepter et de payer de nouvelles livraisons de vaccins

La Pologne refuse de recevoir et de payer de nouvelles livraisons de vaccins anti-Covid, a déclaré mardi le ministre de la Santé, indiquant que son pays disposait toujours de 25 millions de doses non-utilisées.

«À la fin de la semaine dernière, nous avons eu recours à la clause de force majeure et informé à la fois la Commission européenne et le principal fabricant de vaccins (Pfizer, ndlr) que nous refusions de recevoir ces vaccins et que nous refusions également d'effectuer les paiements», a déclaré Adam Niedzielski à la télévision d'informations en continu TVN24. «Cette situation entraînera un conflit juridique. En fait il a déjà lieu», a-t-il ajouté en indiquant que le contrat portant sur les vaccins avait été signé «entre la Commission et les producteurs» et que son pays n'est pas directement partie à ce contrat.

Selon lui, la Pologne, pays de 38 millions d'habitants, dispose toujours de 25 millions de doses de vaccins, alors que 67 à 70 millions d'autres ont été commandées. Actuellement, environ 51% des Polonais ont été entièrement vaccinés, 59% ont reçu une seule dose, et le taux de vaccination a fortement baissé, selon les données du ministère de la Santé.

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L'obligation du masque en intérieur prend fin mercredi en Espagne

Le gouvernement espagnol a approuvé mardi le décret mettant fin au port obligatoire du masque en intérieur à partir de mercredi, sauf dans les transports, les hôpitaux et les maisons de retraite. L'Espagne abandonnera ainsi l'une des dernières restrictions en place depuis le début de la pandémie de Covid-19, il y a plus de deux ans, grâce à «un contexte épidémiologique favorable» résultant d'une «très haute couverture vaccinale», a expliqué la ministre de la Santé, Carolina Darias, à l'issue du conseil des ministres. «Nous avançons vers le retour à la normalité d'avant la pandémie», s'est félicité le premier ministre Pedro Sanchez sur Twitter.

Le masque restera toutefois obligatoire dans les centres de santé, les hôpitaux, les maisons de retraite, ainsi que dans les transports en commun, selon le décret approuvé mardi, qui entrera en vigueur mercredi matin dès sa publication au Journal officiel.

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Après les compagnies aériennes, Uber rend aussi le masque optionnel aux Etats-Unis

Uber a annoncé mardi que les conducteurs et passagers n'étaient plus obligés de porter le masque dans ses véhicules aux États-Unis, suivant ainsi l'exemple des compagnies aériennes américaines qui ont rendu le port du masque sanitaire optionnel dans leurs avions lundi.

«Si vous ne vous sentez pas à l'aise, vous pouvez toujours annuler votre trajet», remarque Uber sur son site en soulignant que les autorités sanitaires recommandent toujours de porter un masque en cas de risques personnels ou d'un niveau élevé de transmission du Covid-19 dans la région.

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Johnson & Johnson suspend les prévisions de vente pour son vaccin anti-Covid

Le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson (J&J) a suspendu mardi, lors de la publication de ses résultats trimestriels, les prévisions de vente pour son vaccin contre le Covid-19, dont la demande est inférieure à celle des sérums de Moderna et Pfizer. À Wall Street, l'action de J&J cédait 0,37%, à 177,00 dollars, dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la Bourse new-yorkaise.

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Au quatrième trimestre de l'année dernière, le géant américain avait tablé sur des recettes comprises entre 3 et 3,5 milliards de dollars en 2022 pour son vaccin à vecteur adénoviral. À titre de comparaison, Pfizer a envisagé de dégager environ 32 milliards de dollars cette année grâce aux ventes de son vaccin à ARN messager, co-développé avec BioNTech. Moderna a estimé en mars que les ventes de son vaccin Spikevax lui rapporteraient 21 milliards de dollars.

En plus d'une popularité moins importante que ses rivaux, le vaccin Janssen de J&J a rencontré une série d'accrocs, notamment en raison de l'apparition rare de caillots sanguins chez certains patients.

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Le bilan du Covid s'alourdit à Shanghai avec 10 morts

La ville de Shanghai a annoncé mardi sept nouveaux morts du Covid-19 durant les dernières 24 heures, portant à 10 le total des décès dans la capitale économique chinoise confinée depuis le début du mois, où des entreprises comme Tesla ont repris le travail.

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Les chaînes d'approvisionnement ayant été bloquées par les restrictions, les entreprises ont dû arrêter la production dans la métropole de 25 millions d'habitants après l'instauration du confinement. Les autorités locales, comme le reste de la Chine et à rebours de bon nombre de pays qui optent pour une cohabitation avec le virus et lèvent les restrictions, continuent à suivre une politique «zéro Covid» face à la pire flambée épidémique en Chine depuis l'apparition du Covid-19 fin 2019.

États-Unis : une juge annule l'obligation du masque dans les transports publics

L'administration de Joe Biden s'est récemment retrouvée sous une pression croissante pour assouplir ou annuler le masque obligatoire.

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Covid-19 : la baisse des contaminations se poursuit

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Cancer de la prostate : les signes qui doivent alerter

NOS CONSEILS SANTÉ - Plus cette maladie est prise en charge précocement, meilleur est son pronostic. Encore faut-il être à l'écoute des premiers symptômes.

L'Humanité

La chute de Marioupol, un tournant

Actu

Ukraine. La conquête par les forces pro-russes de ce port stratégique, défendu par le bataillon Azov, s’est faite au prix de la destruction de la ville. Sa prise totale constituerait une victoire symbolique de taille pour le Kremlin.

Marc de Miramon

Pour mesurer l’importance tant symbolique que stratégique représentée par Marioupol, il suffit d’observer les images de ce qui subsiste de cette ville portuaire située sur les rives de la mer d’Azov, à la jonction du Donbass et des territoires côtiers jouxtant la péninsule de Crimée.

Détruite à près de 90 %, ses paysages désolés rappellent les ruines de la ville d’Alep, ou encore ceux de Raqqa ou de Mossoul ravagés après des semaines de combats urbains. Scellé depuis une quinzaine de jours, son sort n’en était pas pour autant jeté, voulaient croire les autorités de Kiev.

Les principales forces militaires défendant encore la ville, issues du sulfureux bataillon Azov, s’étaient retranchées dans l’immense complexe d’Azovstal, l’un des plus grands d’Europe. « Comment se représenter (cette) zone industrielle ? C’est une ville dans la ville, et il y a plusieurs niveaux souterrains datant de la période soviétique. Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », expliquait le 7 avril Édouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk.

Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande

Pour mater la cité et cette place forte où subsisteraient encore quelques centaines de combattants, l’armée russe n’a pas lésiné sur les moyens, appuyée par les forces séparatistes du Donbass et les bataillons tchétchènes dépêchés par le despotique président Ramzan Kadyrov.

1 026 militaires ukrainiens auraient déposé les armes

Quarante jours de bombardements intensifs et un encerclement total ont fini par avoir raison de la plupart des combattants ukrainiens réfugiés dans la zone d’Azov­stal, qui jouxte le port de Marioupol. Quelque « 1 026 militaires ukrainiens de la 36e brigade d’infanterie de marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus », selon le ministère russe de la Défense, dans la soirée du 13 avril.

Avant le début du conflit, Marioupol comptait plus de 430 000 habitants, et constituait la principale zone portuaire en mer d’Azov, débouché essentiel pour les exportations, dont les différents fleuves et canaux connectent la mer Blanche, la mer Baltique, la mer Caspienne et surtout la mer Noire.

L’importance du site explique l’envoi assumé par Kiev du bataillon Azov pour le défendre, peu importe la réputation de ses combattants arborant pour certains des emblèmes néonazis. « Il est l’un des nombreux bataillons nationaux. Eh bien, ils sont ce qu’ils sont », expliquait début avril le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur la chaîne états-unienne Fox News : « Ils ont défendu notre pays. Mais ensuite, ils sont tous devenus membres de l’armée ukrainienne. Azov n’est plus un groupe indépendant », ajoutait-il.

L’imminence de la bataille pour le contrôle du Donbass

Vladimir Poutine ne manquera pas de brandir cette victoire annoncée comme le symbole de la « dénazification » de l’Ukraine, alors que se profile la cruciale bataille pour le contrôle du Donbass, lui-même en guerre civile depuis 2014. Plusieurs dizaines de milliers de soldats ukrainiens sont massés aux portes de ce territoire majoritairement contrôlé par des combattants locaux pro-russes, et qui entendent faire sécession pour adhérer à terme à la Fédération de Russie.

Alors que la guerre, à rebours de la campagne éclair envisagée par les stratèges russes, promet de s’étirer encore de longues semaines, l’inquiétude ne cesse de grandir sur ses conséquences prévisibles, bien au-delà de la zone de conflit. « La hausse des prix alimentaires pourrait avoir des effets considérables » et provoquer des troubles sociaux et humanitaires dans les pays les plus pauvres au Moyen-Orient et en Afrique, s’alarme la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi, alors que la Russie et l’Ukraine figurent parmi les principaux exportateurs mondiaux de céréales et d’engrais nécessaires à l’agriculture, lesquels transitaient entre autres, avant que le conflit n’éclate, par la zone portuaire de Marioupol.

Les tensions sur les marchés des matières premières sont également palpables partout en Europe, à l’image des réactions provoquées par la perspective de voir la Finlande ou la Suède adhérer à l’Otan. « Les frontières de l’Alliance (atlantique – NDLR) avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre », a prévenu Dmitri Medvedev, ex-président et actuel numéro deux du Conseil de sécurité de Russie. « Dans ce cas, ajoute-t-il, il ne pourra plus être question d’une Baltique non nucléaire », évoquant aussi des déploiements d’infanterie et des systèmes antiaériens dans le nord-ouest de la Russie, ainsi que des forces navales dans le golfe de Finlande.

Guerre en UkrainemarioupolRussie
L'Humanité

Le cri d’alarme du secrétaire général de l’ONU

Actu

Selon la note d’orientation politique présentée par Antonio Guterres, 1,7 milliard de personnes – plus de 20 % de la population mondiale – pourraient basculer dans la pauvreté, le dénuement et la faim.

Nadjib Touaibia

Le tableau est sombre qui caractérise le monde dans le contexte de la guerre en Ukraine, aux nombreuses conséquences sur les pays vulnérables. « Nous sommes maintenant confrontés à une tempête parfaite qui menace de dévaster les économies des pays en développement », a résumé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors de la présentation, mercredi, de la première note politique du Groupe mondial de réponse à la crise sur l’alimentation, l’énergie et la finance (GCRG), constitué pour mesurer les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ainsi que les impacts persistants de la pandémie de Covid. Mis en place le 14 mars, cet organisme a pour objectif de veiller à une collaboration entre les gouver­nements des pays riches et d’éclairer les actions à mener dans l’urgence par des analyses et des recommandations. Il s’agit, plus concrètement, d’impulser et de coordonner les aides pour éviter les catastrophes qui s’annoncent.

Le contenu du rapport présenté est particulièrement alarmant. La guerre en cours pourrait faire basculer jusqu’à 1,7 milliard de personnes – plus d’un cinquième de l’humanité – dans la pauvreté, le dénuement et la faim. Le danger réside dans la mise en péril d’une source alimentaire vitale pour des populations qui survivent déjà dans l’insécurité alimentaire : les céréales. La grande majorité des pays entraînés dans ce chaos – dont 45 pays africains – sont fortement dépendants de l’Ukraine et de la Russie, lesquelles fournissent 30 % du blé et de l’orge du monde, un cinquième du maïs et plus de la moitié de l’huile de tournesol.

Réformer le système financier international

La flambée des prix constitue l’autre facteur dévastateur à très court terme. « Il existe une corrélation directe entre la hausse des prix des denrées alimentaires et l’instabilité sociale et politique. Notre monde ne peut pas se le permettre. Nous devons agir maintenant», insiste le secrétaire général de l’ONU. Et de rappeler que, depuis le début de l’année, les prix du blé et du maïs ont augmenté de 30 %, tandis que le baril de pétrole a fait un bond de 50 % l’an dernier et que les prix du gaz et des engrais ont plus que doublé.

Comment éviter l’effondrement prévisible de pays vulnérables à tous points de vue, écrasés par la dette, exposés à l’inflation et aux spéculations boursières, ébranlés par la pandémie ? Il faut « sortir les pays en développement du gouffre financier », insiste Antonio Guterres. Le rapport appelle les institutions financières à aider les gouvernements à investir en faveur des plus démunis. Il plaide pour une réforme majeure du système financier international. L’ONU n’en parle pas, mais l’effacement des dettes écrasantes inhérentes à l’échange inégal serait sûrement la voie la plus indiquée, un premier pas vers un partage des richesses à l’échelle planétaire. Mais encore faut-il d’abord assurer le financement des opérations humanitaires. Le Programme alimentaire mondial aurait un besoin urgent de 8 milliards de dollars pour soutenir ses opérations au Yémen, au Tchad et au Niger. La triste réalité.

Guerre en UkrainealimentationOnuantonio guterres
Le Figaro

Vis ma vie avec une maladie intestinale chronique

Anne Prigent

RÉCIT - Pendant une journée, notre journaliste s’est glissée dans la peau d’un patient souffrant de rectocolite hémorragique. Une expérience perturbante…

Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler de moi. Ou plus exactement, partager avec vous une journée passée dans la peau d’une personne atteinte d’une maladie (pas si) rare et extrêmement invalidante, la rectocolite hémorragique, une des deux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin avec la maladie de Crohn. À elles deux, ces maladies touchent 250.000 personnes en France et se caractérisent par une inflammation d’une partie du tube digestif. Résultat: lésions intestinales, diarrhées, douleurs abdominales et même lésions de l’anus. Ces «MICI», comme les appellent les médecins, évoluent par poussées inflammatoires de durée et de fréquence extrêmement variables, qui alternent avec des phases de rémission. Mais elles sont mal appréhendées par les soignants et l’entourage, qui ne comprennent pas l’inconfort qu’elles procurent. C’est pourquoi j’ai accepté de participer au programme interactif «In their Shoes» mis au point par le laboratoire Takeda. Une plongée dans le quotidien des personnes qui vivent avec cette maladie. Immersif… et pas très agréable.

Zéro toilettes publiques à l’horizon

Mon compagnon de voyage est une application téléphonique qui va «déclencher» les manifestations de la maladie et me lancer des défis surprise contenus dans une série d’enveloppes numérotées qu’il faut ouvrir à la demande. Première alerte, 11 heures, je suis dans la rue en direction du métro. Je reçois mon premier message: des ballonnements, un inconfort digestif, mon ventre fait du bruit, j’ai besoin d’évacuer des gaz… S’agit-il d’un début de poussée? Une certitude: il me faut trouver des toilettes en vitesse. Panique, zéro toilettes publiques à l’horizon. J’aperçois un Starbuck au coin de la rue et file du pas assuré de celle qui vient de commander (alors que je ne l’ai pas fait) jusqu’aux toilettes. Un coup d’œil sur l’appli: ouf, je suis dans les temps.

Je m’interroge: comment aurais-je réagi, si cela m’était vraiment arrivé dans la rue? Même en plein Paris, les toilettes publiques sont rares, et celles des cafés réservées aux clients. «Chaque malade a ses astuces. Moi, j’enlevais mon manteau et le laissais à l’extérieur. On pensait alors que j’étais client», explique Éric Balez, vice-président de l’Afa (association de patients atteints de MICI). L’Afa a mis au point une carte «Urgences toilettes» qui facilite l’accès aux toilettes dans des commerces et restaurants partenaires, mais ils sont encore trop rares. Deuxième pensée: et si j’avais été dans le métro? Heureusement, le temps de mon trajet retour, l’application me laisse tranquille, et pour la suite de la journée je suis un peu plus à l’aise car je travaille à la maison. N’empêche: toute la journée, des alertes m’obligeront à faire des allers-retours au galop jusqu’aux toilettes. Le rythme va même s’intensifier l’après-midi car, me dit l’application, je n’ai pas respecté le régime sans fruits et légumes frais, sans épices, sans café et sans laitages.

Pire, comme je suis souvent au téléphone, je n’ai pas été assez disponible ou rapide lors de deux alertes et j’ai donc dû aller changer de sous-vêtements (j’ai même trouvé une couche-culotte pour adulte dans les enveloppes numérotées). «Avec les ballonnements, vous pouvez avoir des flatulences. C’est inconfortable et gênant car vous ne pouvez jamais être certain de ce qui va se passer si vous lâchez prise. Il y a eu quelques incidents évités de justesse au travail et de nombreuses fois où l’odeur a été horrible, ce qui m’a horriblement gêné», explique un patient sur l’application.

Douloureux jusqu’au malaise

Aïe, mon téléphone s’allume encore: cette fois, c’est un épisode douloureux qui s’annonce. «Les douleurs sont parfois si intenses qu’elles provoquent des malaises», témoigne Charles, qui souffre de rectocolite hémorragique. Je peux m’estimer heureuse, le niveau de douleur n’est que de 6, et on me dit qu’elle peut aller jusqu’à 10.

Un peu plus tard dans l’après-midi, l’application se manifeste à nouveau. Cette fois, c’est une vague connaissance qui veut organiser l’anniversaire d’une amie proche. Pas de chance, c’est dans un restaurant indien. Donc épicé. Mon interlocuteur me demande s’il me faut un régime spécial. Je lui réponds: «Pas la peine, je me débrouillerai, sinon, je mangerai du riz blanc.» Puis elle passe à l’attention suivante. Et là, ça se gâte… Faut-il me réserver une place près des toilettes? Je lui réponds un peu sèchement que ça ira. Mais quand elle me demande si elle devait prévenir les autres des possibles odeurs, j’ai beau ne pas être vraiment malade, je sors de mes gonds.

J’aurai pu poursuivre cette expérience la nuit, mais j’ai refusé: mon sommeil est non négociable! J’ai quand même été réveillé 30 minutes avant mon heure habituelle par une sonnerie stridente de mon téléphone: une alerte toilettes! La dernière, car je dois le dire, j’étais soulagé d’en avoir terminé.

Au final, quels enseignements retirer de cette expérience? Un sentiment de fragilité, une vie quotidienne centrée sur la proximité de toilettes et une incompréhension totale de mon entourage qui a du mal à comprendre ma maladie… puisqu’elle ne se voit pas. Et qu’elle tourne autour d’un sujet tabou! À titre professionnel, cette expérience va aussi améliorer mon écoute des malades que j’interroge. Et elle devrait changer le regard des soignants auxquels cette application est destinée. Quatorze services hospitaliers l’ont déjà testée…

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Covid-19 : 125.394 nouveaux cas en 24 heures, 143 morts dans les hôpitaux français

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Covid-19: les contaminations toujours en reflux en France

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L'Humanité

Quelle politique contre les conséquences de la guerre ?

Agoras

L’invasion russe de l’Ukraine a, au-delà de son impact géopolitique, déclenché de nombreux effets négatifs sur le terrain économique. Effets qui se font ressentir au niveau même de la vie quotidienne en France.

Jérôme Skalski

Dans quel contexte économique la guerre russo-ukrainienne s’est-elle déclenchée ? Quel est son impact ?

 Au sortir d’une récession extrêmement forte due à la crise sanitaire, le rebond économique qui a pu être observé, très fragile, était marqué par des blocages dus à une perturbation des chaînes d’approvisionnement avec une inflation déjà non négligeable. La crise ukrainienne est venue rajouter à ces éléments deux problèmes majeurs. D’une part, une crise énergétique avec des prix de l’énergie qui ont très fortement augmenté et, potentiellement, une crise alimentaire, pour les pays du Sud surtout, mais aussi pour la France et les pays européens. Ces deux problèmes sont liés à une cause fondamentale qui est, notamment en ce qui concerne l’énergie, le modèle économique européen, un modèle basé, d’un côté, sur une énergie totalement carbonée dans laquelle la transition écologique n’a pas eu lieu et, d’un autre côté, sur un marché totalement dérégulé. Contrairement, par exemple, à la Chine, où l’énergie fait l’objet de contrats de long terme avec des prix fixes qui permettent une certaine visibilité, l’Union européenne – c’est-à-dire l’ensemble des gouvernements européens – a fait le choix de s’en remettre à un marché de l’énergie qui fonctionne au jour le jour, voire de minute en minute. Cette situation de crise énergétique favorise évidemment tous les mouvements spéculatifs.

« La mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement des peuples menacés de famine devraient être gérés au plan international dans une logique de coopération. » Louise Gaxie

Quelles mesures d’urgence envisager pour répondre à la situation ?

Les prix de l’énergie, qui ont déjà beaucoup augmenté ces dernières années, sont fortement impactés par la guerre en Ukraine. Il en va de même des prix de l’alimentation et plus généralement des matières premières. Ces hausses des prix touchent en priorité les classes populaires et les plus modestes. On évalue aujourd’hui à 34 millions le nombre d’Européens en situation de précarité énergétique. 72 millions de personnes en Europe vivaient déjà sous le seuil de pauvreté en 2019 avant la pandémie et la guerre en Ukraine, qui ont accentué la crise systémique que nous vivons.

Pour éviter d’aggraver encore la crise économique et sociale, des mesures d’urgence comme le blocage des prix et la réduction des taxes peuvent être adoptées immédiatement. Face à ces hausses des prix, il faudrait aussi distinguer ce qui relève de la spéculation. Dans une étude de 2019, Michel Robe et John Roberts montrent que, pour le blé, entre 61 % et 73 % des échanges sont réalisés par des spéculateurs ; pour le maïs, ce sont 59 % des échanges. La spéculation sur les produits de première nécessité – d’autant plus en période de crise – est inacceptable. Il est donc nécessaire de proposer de bloquer les cotations sur les marchés des céréales et de l’énergie. Il faut également imposer aux grands groupes une baisse de leurs marges. Par ailleurs, des mesures d’aide sociale peuvent être rapidement mises en œuvre en augmentant fortement le montant du chèque énergie et en interdisant les coupures d’énergie. Concernant l’alimentation, la France doit agir pour négocier l’ouverture de corridors alimentaires pour débloquer les stocks de céréales existant en Ukraine et en Russie. La mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement des peuples menacés de famine devraient être gérés au plan international dans une logique de coopération. Plus généralement, face aux conséquences de la guerre, il faut mettre en place une taxation exceptionnelle des profits des grands groupes et obtenir des banques un engagement sur le maintien et la distribution de crédits à taux réduits pour toute la durée de la crise. Des prêts superbonifiés à taux nul ou négatif peuvent être développés pour les PME qui s’engagent à préserver les emplois et à augmenter les salaires. Enfin, un fonds européen de solidarité financé par la création monétaire de la BCE peut être mis en place.

« Au lieu de pouvoir avoir un prix fixe de l’énergie et engager une transition énergétique qui tienne compte de ces prix, les prix sont totalement soumis aux aléas de l’offre et de la demande. » Pierre Khalfa

Qui sont les acteurs de la situation ? Quelles mesures structurelles peuvent être adoptées ?

Pierre Khalfa Les décisions ont été prises au niveau européen, c’est-à-dire par les gouvernements. Aucune décision au niveau européen ne se prend sans l’accord des gouvernements. Ce sont des décisions politiques dans lesquelles sont impliqués différents acteurs financiers et, par exemple, les compagnies pétrolières. Il faut savoir que le taux de marge des raffineurs dans la situation actuelle a explosé. Il a été multiplié par 2 300 % et des poussières en un an. Ce qui est totalement hallucinant  ! Certes, la marge des raffineurs compte peu dans le prix total à la pompe mais quand même ! On voit bien quelle est la situation actuelle. Le problème majeur de l’existence de ce marché, c’est qu’il empêche d’avoir une visibilité à long terme. C’est cela le fond de l’affaire. Au lieu de pouvoir avoir, sur des années, un prix fixe de l’énergie et, dans un tel cadre, engager une transition énergétique qui tienne compte de ces prix, les prix sont totalement soumis aux aléas de l’offre et de la demande.

Louise Gaxie Parmi les différents acteurs, il y a les grosses entreprises et tout le marché de la finance. L’action des grosses sociétés de négoce est souvent méconnue alors qu’elles deviennent de plus en plus puissantes. Ces acteurs mobilisent les logiques de spéculation pour faire toujours plus de profits. Mais les responsables, comme l’a souligné Pierre Khalfa, ce sont les gouvernements qui ont décidé d’ouvrir à la concurrence et à la finance les services et biens essentiels à la satisfaction des besoins considérés comme fondamentaux. Or, les crises financières, les crises sanitaires et les guerres montrent, à chaque fois, à quel point la logique du marché est une impasse. C’est pourquoi les mécanismes tarifaires ne doivent plus relever du marché. Comme cela a déjà existé, le tarif de l’électricité doit être lié aux coûts réels de production, aux investissements nécessaires à la transition écologique et à la recherche pour la mettre en œuvre. C’est pourquoi il faut privilégier les rapports de coopération bien plus efficaces que les logiques de guerre économique. C’est ainsi que l’on peut garantir des services de qualité à des prix accessibles à toutes et tous et reprendre la maîtrise publique d’un secteur fondamental pour répondre à l’urgence d’une transition écologique.

Concernant l’alimentation, il est urgent de créer les conditions d’un processus de transition agroécologique de la production agricole garantissant une alimentation de qualité. Il faut développer une souveraineté alimentaire écologiquement responsable et solidaire avec les pays en difficulté sur le plan de l’approvisionnement alimentaire. Cela implique notamment de remettre en cause les accords de libre-échange et de construire, ici aussi, des modèles de coopération.

« Une réforme fiscale d’ampleur doit être opérée pour continuer de financer l’État social et les politiques publiques dont nous avons tant besoin. » Louise Gaxie

Qu’en est-il de l’augmentation des salaires ?

Pierre Khalfa Aujourd’hui, la part des salaires dans le PIB a reculé de cinq points par rapport à la moyenne des Trente Glorieuses. C’est considérable. Si l’on prend le point le plus haut, en 1982, c’est environ dix points. Il faut partir de ce constat. Ensuite, pour ce qui est du taux de marge des entreprises aujourd’hui, il n’a jamais été aussi élevé. Il est de 35 %. C’est un niveau exceptionnellement haut. De même, les dividendes versés aux actionnaires en 2021 ont atteint un record absolu. De fait, les entreprises sont sorties de la crise sanitaire en très bon état financier et ceci grâce notamment aux aides de l’État. Cela montre qu’il y a des marges de manœuvre considérables. Par l’augmentation du Smic tout d’abord. Et par une augmentation générale des salaires ensuite. Sur les mesures d’urgence par rapport à ce qu’a dit Louise Gaxie tout à l’heure, le blocage au moins temporaire des prix me paraît tout à fait fondamental parce que sinon on n’aura aucune marge de manœuvre à court terme sur l’évolution des prix. Le second élément, mais comme mesure structurelle à faire valoir, c’est qu’il faut une réforme fiscale d’ampleur. À partir du moment où l’on commence à toucher à la TVA sur un certain nombre de produits, notamment sur les produits de première nécessité – où il faudrait théoriquement une TVA à taux zéro –, cela implique que les recettes de l’État vont diminuer encore et cela nécessite une réforme fiscale d’ampleur qui soit à la fois une réforme qui remette de la justice fiscale, qui n’existe pas aujourd’hui, et qui redonne des marges de manœuvre à la puissance publique. Il faut savoir que l’une des causes, pas la seule mais une des principales causes du déficit public, ce sont les contre-réformes fiscales qui ont eu lieu depuis maintenant plusieurs décennies. En 2010, un rapport de l’Assemblée nationale fait par Gilles Carrez, un député de droite, qui était à cette époque le rapporteur du budget, a pu montrer que si la fiscalité était restée ce qu’elle était en l’an 2000, la France aurait connu un excédent budgétaire en 2006, en 2007, en 2008 et qu’en 2009, année de la plus forte récession après la Seconde Guerre mondiale, le déficit budgétaire n’aurait été que de 3,3 % au lieu de 7,5 %. On voit bien que la question fiscale et une question clé. Tant du point de vue de la justice fiscale et sociale que du point de vue des marges des manœuvre laissées à la puissance publique pour intervenir et investir.

Louise Gaxie L’augmentation des salaires sans baisses ou exonérations de cotisations sociales est une impérieuse nécessité pour lutter contre la précarité tout en garantissant le financement d’une Sécurité sociale de qualité accessible à toutes et tous. Une réforme fiscale d’ampleur doit être opérée pour continuer de financer l’État social et les politiques publiques dont nous avons tant besoin pour affronter les crises. La fiscalité des entreprises doit notamment être transformée pour devenir économiquement, socialement et écologiquement efficace.

Quelles perspectives peuvent se dessiner en Europe à la suite du conflit russo-ukrainien actuel ?

Pierre Khalfa Le modèle européen est un modèle néolibéral. La crise ukrainienne peut entraîner deux types de choix. Le premier, c’est d’accélérer la transition énergétique pour être de moins en moins dépendant des énergies carbonées et donc des importations de gaz et de pétrole. Le second choix, et je crains que ce soit cette dernière réaction qui est en train d’être dominante, c’est de trouver avant tout des fournisseurs alternatifs à la Russie et de continuer sur le même modèle en allant chercher du gaz de schiste aux États-Unis ou en essayant de remplacer la Russie par l’Algérie ou le Qatar. On risque, compte tenu de l’urgence énergétique, de repousser encore plus longtemps la transition énergétique. Il y a un choix politique : est-ce que la crise que nous connaissons va servir d’accélérateur à la transition énergétique ou, au contraire, va-t-elle être utilisée comme prétexte pour la repousser encore ?

« L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait une catastrophe politique majeure. Il faut donc tout faire pour l’empêcher. » Pierre Khalfa

Les candidats au second tour de la présidentielle sont-ils sur les rangs pour répondre à la situation actuelle ?

Pierre Khalfa Le programme d’Emmanuel Macron est clairement néolibéral. C’est un programme de destruction sociale. Le programme de Marine Le Pen est un programme qui, sur le fond économique, diffère assez peu du programme d’Emmanuel Macron, sauf sur quelques petites mesures qu’elle met en avant. Il ne diffère en tout cas pas sur la question de l’augmentation du Smic et des salaires ou sur une nouvelle répartition de la richesse produite. C’est un programme qui installe une xénophobie d’État et qui va remettre en cause de façon très profonde notre État de droit et nos libertés fondamentales. L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait une catastrophe politique majeure. Il faut donc tout faire pour l’empêcher. Cela pour moi, c’est la priorité des priorités aujourd’hui. Il n’y a rien à attendre sur le fond économique et social d’Emmanuel Macron, mais l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir changerait la nature de notre société. C’est un choix de civilisation, dit Le Pen. En effet, et je pense que nous ne voulons pas de la civilisation que Marine Le Pen veut nous imposer.

Louise Gaxie Les programmes des deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle ne permettent pas d’empêcher l’escalade militaire et l’internationalisation du conflit. Ils ne permettent pas non plus d’améliorer les conditions d’existence du plus grand nombre. Tout doit être entrepris pour empêcher l’extrême droite de parvenir au pouvoir, tout comme nous devons combattre le projet néolibéral défendu par Emmanuel Macron. Les forces sociales et politiques engagées qui portent des alternatives crédibles pour sortir des impasses actuelles doivent rester mobilisées et se rassembler pour les faire advenir.

Lire aussi : Appels contre l’extrême droite

Entretien réalisé par Jérôme Skalski

Guerre en Ukraineéconomielouise gaxiepierre khalfa
L'Humanité

La fuite en avant guerrière du pouvoir russe

Actu

Ukraine. Dans cette nouvelle phase de la guerre qui se concentre sur le Donbass, Vladimir Poutine a entériné, mardi, une impasse des pourparlers. L’intervention militaire se poursuit.

En l’espace de 24 heures, le président russe a multiplié les prises de parole. À l’occasion de sa visite à Vostotchny, où se situe le nouveau cosmodrome, dans la partie orientale du pays, Vladimir Poutine s’est montré résolu sur l’intervention guerrière de Moscou en Ukraine. « Les objectifs sont clairs : d’un côté, nous aidons et sauvons les gens du Donbass ; de l’autre, nous prenons des mesures pour garantir la sécurité du pays », a-t-il défendu aux côtés de son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko.

Le dirigeant russe justifie encore une fois l’invasion de l’Ukraine depuis le 24 février. Sur place, la ville de Marioupol, dans l’est, pourrait tomber face à l’avancée russe. L’ONU estimait, mercredi, que plus de 12 millions d’Ukrainiens, sur 44 millions, ont fui les combats, dont 7,1 millions de déplacés à l’intérieur du pays. Pour Vladimir Poutine « l’opération militaire spéciale » (terme employé pour la guerre en Ukraine) pourrait être accélérée et conduire à une intensification des combats, entraînant de plus grandes pertes humaines. « Notre tâche est d’atteindre tous les objectifs fixés, en minimisant ces pertes. Et nous agirons à notre rythme, calmement, selon le plan initialement proposé par l’état-major », a-t-il affirmé.

La stratégie qui se détache des nombreuses déclarations reste une logique de guerre. De nombreux observateurs estiment qu’avec cette deuxième phase du conflit, qui semble se recentrer sur le Donbass, les succès militaires deviennent une pièce maîtresse pour le pouvoir. « Ils sont nécessaires avant d’entrer dans une phase concrète de négociations. Ils permettraient de faire accepter à une partie de l’opinion russe les sanctions, les morts, les problèmes économiques… » analyse un diplomate, joint par l’Humanité. Le président russe a d’ailleurs accusé l’Ukraine d’avoir fait volte-face dans les pourparlers de paix entamés à Istanbul, en Turquie, depuis plusieurs semaines. Vladimir Poutine a estimé que Kiev déviait de sa position diplomatique selon laquelle « les garanties de sécurité pour l’Ukraine (…) ne s’étendraient pas au territoire de la Crimée, de Sébastopol et du Donbass ». Les négociations sont désormais dans une « impasse », affirme le dirigeant, accusant les États-Unis d’être « prêts à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien ».

Pour Medvedev, l’Ukraine s’est « mentalement transformée en IIIe Reich »

Cette fuite en avant dans la guerre apparaît dans de nombreux discours ces derniers jours de la part des autorités russes. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, explique : « Notre opération militaire spéciale est conçue pour mettre fin à l’expansion et à la course irréfléchies vers la domination complète des États-Unis et d’autres pays occidentaux sur la scène internationale. » De son côté, l’ancien président Dmitri Medvedev, qui occupe le poste de vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a également posté sur le réseau social Telegram un texte révélateur. « Une partie des Ukrainiens prie le IIIe   Reich depuis trente ans. Littéralement. Il est dégoûtant de trouver des photos montrant des symboles nazis – bannières, littérature, affiches – dans presque toutes les unités militaires d’Ukraine prises par notre armée. Même des tasses à croix gammée ! Il ne s’agit pas d’un jeu d’esthétique fasciste, comme les Occidentaux tentent de nous le prouver. Il s’agit d’une idéologie. Il ne faut pas s’éto nner que l’Ukraine, qui s’est mentalement transformée en IIIe  Reich et dont les livres d’histoire sont remplis de Juda et de sbires nazis, subisse le même sort. Bon vent à l’Ukraine ! » écrit-il. Il y évoque aussi « l’objectif de démilitarisation » et « de dénazification de l’Ukraine ». Car « l’objectif est la paix des générations futures d’Ukrainiens eux-mêmes et la possibilité de construire enfin une Eurasie ouverte – de Lisbonne à Vladivostok » conclut-il.

Autre figure importante dans la société russe et soutien de premier plan au pouvoir : le patriarche Kirill. À quelques jours de Pâques, celui qui dirige l’Église orthodoxe « de Moscou et de toutes les Russies » a affirmé lors d’une messe : « Dans cette période difficile pour notre patrie, que le Seigneur aide chacun de nous à faire corps, y compris autour du pouvoir, et qu’Il aide le pouvoir à assurer sa responsabilité devant le peuple et à le servir avec humilité et bonne volonté jusqu’à lui donner sa propre vie. » Il poursuit : « C’est ainsi qu’une véritable solidarité apparaîtra dans notre peuple, ainsi qu’une capacité à repousser les ennemis extérieurs et intérieurs. » Ce proche de Vladimir Poutine a repris à son compte le même vocabulaire utilisé par celui-ci.

L’escalade verbale des autorités russes répond aussi à celle de dirigeants occidentaux, dont Joe Biden, le président états-unien (lire ci-dessous).

RussieGuerre en UkraineUkraineVladimir Poutine
L'Humanité

Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande

Actu

Ukraine. Le sulfureux bataillon Azov, cerné dans le port stratégique par l’armée russe, dénonce l’usage d’« armes chimiques » alors que le Donbass se prépare à une bataille aussi décisive pour le Kremlin que meurtrière pour les civils de la région.

Marc de Miramon

Ils ne seraient plus qu’une poignée de milliers de combattants ukrainiens, essentiellement issus du bataillon d’inspiration néonazie Azov, retranchés dans l’immense complexe industriel métallurgique d’Azovstal, qui jouxte la zone portuaire de Marioupol. Ville martyre presque entièrement détruite par les combats et les bombardements, hautement stratégique puisqu’elle donnerait aux forces pro-russes le contrôle quasi total de la mer d’Azov et permettrait la jonction de la péninsule de Crimée avec les territoires du Donbass, Marioupol est aussi le théâtre d’une intense guerre de l’information entre Kiev et Moscou. Après avoir évoqué il y a quelques jours le chiffre de 5 000 civils tués par l’armée russe, ses supplétifs tchétchènes et les forces séparatistes du Donbass, le maire de la ville, Vadym Boïtchenko, brandit dorénavant un bilan supérieur à 10 000 morts, tandis que le gouvernement de Volodymyr Zelensky évalue les pertes civiles en « dizaines de milliers ». Et le dernier quarteron des miliciens d’Azov, officiellement incorporés au sein de l’armée ukrainienne, accuse l’armée russe d’avoir utilisé des armes chimiques pour les déloger de l’usine d’Azovstal. Volodymyr Zelensky indique prendre « très au sérieux » ces informations issues du bataillon, lequel témoigne sur sa chaîne Telegram avoir été victime de substances toxiques larguées au-dessus du complexe par des drones russes.

Le Royaume-Uni, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, a pour sa part déclaré qu’il travaillait « de toute urgence avec (ses) partenaires pour vérifier ces renseignements ». De son côté, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, explique ne pas pouvoir confirmer ces informations, qui, « si elles sont vraies, sont très préoccupantes et reflètent les inquiétudes que nous avons eues quant à la possibilité pour la Russie d’utiliser divers agents antiémeute, notamment des gaz lacrymogènes mélangés à des agents chimiques en Ukraine ». Pour mémoire, l’utilisation des soldats d’Azov comme source légitime par Kiev avait provoqué la semaine dernière un tollé en Grèce, après la diffusion du témoignage d’un de ces miliciens au Parlement, en même temps qu’un discours de Volodymyr Zelensky. « C’est une honte historique. La solidarité avec le peuple ukrainien est une évidence. Mais les nazis ne peuvent avoir leur mot à dire au Parlement », s’était par exemple indigné Alexis Tsipras, leader de Syriza.

Une propagande de guerre qui implique évidemment Moscou : depuis plusieurs jours, des comptes pro-russes annoncent l’arrestation imaginaire, près de Marioupol, du général major américain Roger L. Cloutier, détaché auprès des forces de l’Otan, comme celles de membres des forces spéciales européennes, britanniques ou françaises, censées encadrer les néonazis d’Azov. Et qui intervient alors que s’annonce la grande « bataille pour le Donbass », au cours de laquelle « nos villes pourraient être complètement détruites » sur la base du « scénario de Marioupol », prédit Sergueï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.

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Le Figaro

Émeutes en Suède après des corans brûlés

RÉCIT - Pour les autorités, la violence serait aussi liée aux gangs de narcotrafiquants, très actifs dans le pays.

Stockholm

Cela fait longtemps que la Suède ne colle plus à l'image d'Épinal du pays nordique soporifique et pacifique. L'année dernière, le pays a enregistré 342 fusillades, qui ont fait 46 morts, pour seulement dix millions d'habitants… Ce qui le met en tête du classement européen pour les règlements de comptes. Les auteurs, comme les victimes, sont pour la plupart des délinquants impliqués dans le trafic de drogue et qui, pour 85 % d'entre eux, sont nés à l'étranger ou d'origine étrangère.

Ce qui s'est passé en fin de semaine dernière, cependant, est inédit. Les Suédois, médusés, ont pu voir sur leurs écrans des émeutes enflammer plusieurs villes du sud du pays, avec à chaque fois des dizaines de jeunes lançant des pierres ou des cocktails Molotov sur les forces de l'ordre, incendiant des véhicules, bloquant des axes routiers. « Si l'un de mes collègues était tombé à terre, c'est sûr qu'il aurait été lapidé à mort », a résumé à la télévision un policier traumatisé.

À l'origine de cette violence, on trouve l'ancien avocat Rasmus Paludan. Avec son parti nommé Stram Kurs, ou « Ligne dure », ce résident danois qui a aussi la nationalité suédoise est connu pour ses provocations visant les musulmans. Au Danemark, au nom de la liberté d'expression, il a plusieurs fois brûlé des corans dans des quartiers d'immigrés, pour ensuite diffuser la vidéo sur les réseaux sociaux. Le but, explique-t-il lui-même, est de « créer un conflit, pour montrer à quel point les musulmans sont violents ».

En septembre 2020, il avait déjà tenté de provoquer des troubles similaires en Suède. Mais c'est la première fois que ses « actions » entraînent un tel chaos, sans d'ailleurs que des corans soient brûlés systématiquement. La seule annonce de la venue de Ramsus Paludan, même si elle a été ensuite annulée, a suffi à allumer la mèche dans de nombreuses villes suédoises.

Sa « tournée électorale » a, de ce point de vue, atteint son but. Elle a commencé jeudi à Linköping et Norrköping, où il avait obtenu une autorisation de manifester. Les corans n'ont pas brûlé, mais les violences ont commencé très vite entre « contre-manifestants » anti-Paludan et forces de l'ordre. Vendredi il était à Stockholm, puis à Örebro, où plusieurs policiers ont été blessés. Samedi la manifestation prévue à Landskrona a été déplacée à Malmö, mais des émeutes ont éclaté dans les deux villes. Dimanche, les autorisations données pour les villes de Linköping et Norrköping ayant été révoquées, le militant danois ne s'y est même pas rendu, mais une fois de plus les véhicules de la police ont été attaqués à coups de pierres et de bombes incendiaires. Certains agents ont même dû tirer avec leur arme de service pour se défendre.

Cette « déconnexion » entre les actions de Paludan et ces émeutes urbaines, dont le bilan s'élève à 44 arrestations, 17 policiers blessés, et de nombreux dégâts matériels, a incité les autorités suédoises à chercher d'autres explications. Dans une conférence de presse organisée lundi, le chef de la police nationale, Anders Thornberg, a dénoncé l'implication de réseaux criminels unis « pour attaquer l'État et la police » : « Il ne s'agit pas de personnes qui manifestent parce qu'elles veulent faire entendre leur opinion, insiste-t-il. Ils ont essayé de tuer des policiers. » L'opposition de droite, pour sa part, estime que le gouvernement social-démocrate a complètement « perdu le contrôle ».

Liberté d'expression

Cette semaine de plomb a également relancé le débat sur la liberté d'expression, très large en Scandinavie et certes protégée par la Constitution, mais qui n'est pas illimitée. La première ministre, Magdalena Andersson, a condamné les violences dirigées contre les forces de l'ordre, mais aussi implicitement reconnu le droit à Ramsus Paludan d'exposer son point de vue : « En Suède, vous pouvez exprimer votre opinion qu'elle soit de bon ou de mauvais goût, cela fait partie de notre démocratie, explique-t-elle. Peu importe ce que vous en pensez, vous ne devez jamais recourir à la violence. »

D'autres voix en revanche se demandent pourquoi la police n'a pas interdit préventivement les interventions de Paludan, sachant que ses autodafés entraîneraient un trouble important de l'ordre public. « Comme point de départ, on peut dire que la liberté d'expression l'emporte sur le risque d'indignation, analyse Joakim Nergelius, professeur de droit à l'université d'Örebro. Mais la police peut dire non pour un certain moment, ou pour certains lieux. » En mai 2021, Rasmus Paludan s'était vu déjà refuser un permis de manifester à Malmö.

Un débat auquel les habitants de Jönköping, en accord avec tous les religieux du quartier de Raslätt, ont répondu à leur façon. Quand Ramsus Paludan est arrivé et a commencé à lancer ses slogans dans son porte-voix, ils l'ont tout simplement… ignoré. Le pasteur de l'église protestante a fait résonner ses cloches à la volée et les militants d'extrême droite sont repartis d'eux-mêmes, faute d'auditoire.

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Poutine hausse le ton face à Israël

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

Le Figaro

Poutine hausse le ton face à Israël

Thierry Oberlé

Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

Correspondant à Jérusalem

Vladimir Poutine vient d’adresser une lettre à Naftali Bennett pour exiger la propriété de l’église Alexandre Nevsky, proche du Saint-Sépulcre sur la via Dolorosa à Jérusalem. Le président russe a envoyé sa missive au chef du gouvernement israélien après le vote de l’État hébreu en faveur de l’exclusion de la Russie de la commission des droits de l’homme des Nations unies, ce que fit la majorité des États membres en raison de la guerre en Ukraine.

La missive provoque un conflit diplomatique dont Israël ne veut pas. L’armée israélienne a besoin de l’accord tacite de Moscou pour continuer à bombarder en Syrie des cibles iraniennes. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la diplomatie d’un pays où environ 15 % de la population est russophone cherche à tracer une voie étroite entre le soutien à Volodymyr Zelensky et le ménagement de la Russie.

À quelques jours des Pâques orthodoxes qui vont être célébrées le week-end prochain, les touristes sont de retour dans l’église Alexandre Nevsky délaissée durant deux ans pour cause de Covid. Le complexe religieux a été promis par l’ex-premier ministre Benyamin Netanyahou à l’occasion d’un troc pour la libération d’une jeune femme israélienne accusée en Russie de trafic de cannabis il y a trois ans, mais la Cour suprême israélienne n’a pas validé le transfert immobilier.

Élevé au rang de saint par les orthodoxes, Alexandre Nevsky est un prince de la Russie des tsars adulé pour ses victoires militaires. Le terrain a été acquis au XIXe siècle par la mission russe de Jérusalem. Les curieux s’attardent sur la route du Saint-Sépulcre sur des vestiges des remparts de la Jérusalem antique, les portes du tribunal où Ponce Pilate jugea, selon la tradition, le fondateur de la religion chrétienne. L’église, appelée aussi la cathédrale de la Sainte-Trinité, est décorée de grandes toiles représentant les épisodes du chemin de Croix du Christ. Vladimir Poutine estime qu’elle fait partie du «glorieux empire russe».

Convocation de l’ambassadeur

Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les Ottomans se saisissent des biens des Russes qui combattent du côté des alliés, alors que la Turquie est du côté de l’empire allemand. L’église est ensuite restituée en 1921 à la société russe de Palestine orthodoxe, un organisme hors de contrôle du Kremlin. Vladimir Poutine exige qu’elle soit immédiatement transférée à la Russie. Dimanche, l’ambassadeur d’Israël à Moscou a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères russe pour clarifier les diverses déclarations du ministre des Affaires étrangères Yair Lapid. Officiellement pour une mise au point sur le conflit israélo- palestinien marqué ces derniers jours par une recrudescence des affrontements. «Les autorités russes considèrent que les Israéliens mènent une guerre contre les Palestiniens et que, comme d’habitude, selon eux, Israël essaie de plaire à tout le monde et de jouer au ping-pong», commente Michael Pellivert, politologue et spécialiste du monde russophone à l’université hébraïque de Jérusalem. Une intervention qui retentit comme un coup de semonce.

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«Antisémite d'extrême droite»: Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais

Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.

Le Figaro

Le Parlement finlandais entame le débat sur l'adhésion à l'Otan

Malgré les avertissements de Moscou, le gouvernement finlandais avait déclaré qu'une candidature était «très probable».

Le Parlement finlandais commence mercredi 20 avril à débattre d'une adhésion à l'Otan pour mieux se protéger contre une éventuelle agression russe, avec une candidature désormais «très probable».

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Malgré les derniers avertissements de Moscou sur des renforts nucléaires dans la région baltique si la Finlande ou la Suède voisine rejoignaient l'alliance militaire menée par les États-Unis, Helsinki entend prendre une décision rapidement. «Je pense que ça interviendra assez vite. D'ici quelques semaines, pas quelques mois», avait affirmé la semaine dernière la jeune dirigeante sociale-démocrate du pays nordique, Sanna Marin.

Un probable vote d'ici l'été

Longtemps partagés sur la question jusqu'à l'invasion de l'Ukraine, les 200 membres de l'Eduskunta, le Parlement du pays à peine centenaire, se dirigent vers une nette majorité en faveur de l'adhésion lors d'un probable vote d'ici l'été. Selon les pointages effectués par les médias finlandais, une centaine d'entre eux a déjà décidé de voter pour une adhésion, quand seulement 12 sont contre. Les autres attendent les débats pour afficher leur position. Sans exprimer de recommandation formelle, un nouveau «livre blanc» remis la semaine dernière par le gouvernement aux parlementaires a souligné que seule une adhésion à l'Otan permettait de bénéficier du parapluie de son célèbre article 5 de défense collective.

Même si elle a rompu avec sa neutralité stricte à la fin de la Guerre froide et lors de son adhésion à l'Union européenne en 1995, la Finlande n'est aujourd'hui que partenaire de l'Otan. Pour le pays nordique, qui compte une frontière de 1300 kilomètres avec la Russie, rejoindre les 30 membres de l'alliance apporterait une dissuasion «considérablement plus grande» contre une attaque de son puissant voisin, selon le livre blanc. Il est «très probable» que la Finlande soit candidate, a reconnu vendredi la ministre finlandaise des Affaires européennes, Tytti Tuppurainen, tout en assurant que la décision n'était pas prise.

Deux tiers des Finlandais en faveur d'une adhésion

«Les Finlandais semblent avoir pris leur décision et il y a déjà une énorme majorité en faveur d'une adhésion à l'Otan», a-t-elle relevé. Les sondages suggèrent que près des deux tiers des 5,5 millions de Finlandais sont désormais en faveur d'une adhésion, soit près du triple du niveau où il végétait avant la guerre en Ukraine. Moscou tente de décourager la marche de son ancien grand-duché, qui a déjà obtenu des marques de soutien de la plupart des membres de l'alliance à une éventuelle adhésion.

À lire aussiGuerre en Ukraine : une adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan aurait «des conséquences», prévient Moscou

«Être membre de l'Otan ne peut renforcer leur sécurité nationale. De facto, (la Finlande et la Suède) seront la première ligne de l'Otan», a affirmé vendredi une porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Ces pays «doivent comprendre les conséquences d'une telle mesure pour nos relations bilatérales et pour l'architecture sécuritaire européenne dans son ensemble», a-t-elle affirmé. La décision finlandaise est suivie avec grande attention en Suède. Le pays scandinave, qui n'a jamais été en guerre depuis deux siècles, envisage lui aussi de rejoindre l'alliance, mais semble faire dépendre sa décision du choix d'Helsinki.

De nombreux analystes anticipent une candidature de la Finlande, et peut-être de la Suède, suffisamment rapidement pour le sommet de l'Otan fin juin à Madrid. L'unanimité des membres est de rigueur. Si un point d'interrogation demeure sur le choix de la Hongrie de Viktor Orban à la ligne plus favorable à la Russie que les autres Européens, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a estimé qu'il n'y aurait pas d'obstacle. Helsinki s'attend à ce que quatre mois à environ un an soient nécessaires pour entériner les procédures d'adhésion - une période sensible durant laquelle des garanties d'assistance militaire devraient être formulées en sa faveur.

À lire aussiLa Finlande prendra sa décision sur une éventuelle adhésion de l'Otan «d'ici quelques semaines»

En cas d'adhésion de la Finlande, les frontières terrestres entre les pays de l'Otan et la Russie doubleraient d'un coup, atteignant près de 2600 kilomètres. La Finlande, russe pendant près de deux siècles (1809-1917), partage une histoire lourde avec son grand voisin, marquée par une résistance héroïque lors de la Seconde guerre mondiale, notamment lors de la guerre d'Hiver en 1939-40.

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L'Humanité

Photographe de la liberté dans un township

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Jean-Michel Vier met en scène Sizwe Banzi is dead, pièce du dramaturge Athol Fugard, jouée pour la première fois en Afrique du Sud, en plein apartheid.

Gérald Rossi

Il en a fallu du courage, en plein apartheid, dans cette Afrique du Sud où le pouvoir blanc régnait en maître, pour monter une pièce telle que Sizwe Banzi is dead. Lors de la première présentation publique, en 1972 au Cap, dans une salle au public mêlé, la police se pointe en masse et interrompt la représentation. Depuis, dans les pays anglo-saxons, elle a connu son heure de gloire, à Londres, avec le prix de la critique, comme à Broadway, mais dans la francophonie, à l’exception d’une mise en scène de Peter Brook, en 2006 au Festival d’Avignon, elle reste peu connue. Pourtant, « dans ses moments clés, c’est une célébration de la vie très joyeuse et merveilleuse », explique Athol Fugard, dramaturge d’origine irlandaise et afrikaner, auteur de Sizwe Banzi is dead, avec John Kani et Winston Ntshona.

Traducteur et metteur en scène, Jean-Michel Vier, qui aime citer la phrase de Nelson Mandela : « Vous pouvez me mettre en prison, vous ne ferez pas de moi un prisonnier », a voulu monter cette « fable tragicomique » dans laquelle agissent et se confrontent ceux qu’il nomme « super-vivants », mieux que des super-héros. « Cette pièce phare du théâtre des townships fait se rencontrer deux cultures, l’art africain du conteur, et la tradition du théâtre occidental », dit-il.

Une farce sur fond de racisme et d’oppression

Deux comédiens, Jean-Louis Garçon (rôles de Styles et de Buntu) et Cyril Gueï (rôle de Sizwe Banzi), invitent à partager cette aventure qui débute dans une usine automobile quand le grand patron, Ford en personne, doit se rendre sur le site. Quelques heures avant, tout est nettoyé, repeint, les ouvriers (noirs) priés de revêtir de nouveaux bleus impeccables. Forcés d’avoir recours à un traducteur, Styles en l’occurrence, les petits chefs locaux (blancs) ne se doutent pas que leurs propos sont déformés, questions comme réponses, et c’est savoureux. Une fois la visite expédiée, la production reprend, la chaîne est accélérée, afin de rattraper le « temps perdu ». Le profit financier ne saurait attendre.

La farce est facile mais de bon aloi. Les opprimés, mal payés, maltraités, ont au moins le droit de se moquer des dirigeants. Mais Styles rêve d’autres univers. Il sera photographe. L’histoire bascule, alors que racisme et oppression rongent toujours cette société et que les questions d’identité sont des points politiques brûlants. Dans son petit studio au décor rudimentaire et qui occupe l’essentiel du plateau, Styles réalise des portraits d’identité et des photos souvenirs, mais surtout il propose à ses modèles de s’évader de leur triste quotidien en faisant apparaître leurs rêves, comme par magie. Le simple portrait destiné à l’épouse restée au loin devient « un film » sur la volonté de dépasser les entraves pour aller vers la liberté. Comme quoi la comédie permet souvent, et en toutes circonstances, de faire de grands pas.

Théâtre
L'Humanité

Les chansons pleines d’esprits de Benoît Dorémus

Nos recommandations culturelles

L’artiste au large spectre d’influences allant d’Eminem à Souchon publie en indépendant son 5e album, « Désolé pour les fantômes ».

Ingrid Pohu

À bientôt 42 ans, l’artiste aux dix-huit ans de carrière signe un disque tendre et félin pourvu d’un bel arpège de textes intimes. Le guitariste réussit le grand écart entre des ballades acoustiques charnelles et des morceaux où la douceur de son timbre s’épanouit dans un style parlé-chanté à l’humeur nostalgique. « La nostalgie est une tristesse réconfortante qui amène une douleur intéressante, confie-t-il. Faut pas non plus s’y noyer, c’est comme l’amour… »

Surtout quand les fantômes du passé empêchent de s’engager dans une nouvelle relation amoureuse, sujet de la chanson-titre « Désolé pour les fantômes », en duo avec Clio (née à Besançon comme lui). Chez Dorémus, le cinéma joue un rôle clé. « Je conçois mes chansons narratives comme un petit film, il faut tout de suite qu’on ait les images. » Dans « la Danseuse blessée », le garçon délicat conte ainsi pas à pas son coup de foudre pour une ballerine sous les ors et velours d’un opéra.

Tandis qu’avec Bénabar il amuse la galerie avec « Drague la mère », qui met en scène deux loosers en chasse dans un bar (« J’ai pas mes lentilles laquelle tu préfères ? »), il surprend l’auditoire avec le titre-épitaphe « Je retiens les dates des morts ». Et d’égrener les années funestes de célébrités sur un tempo électro. Mémorable !

Le chavirant « Pas d’enfant » lui a été inspiré par ses amies. « Elles m’ont fait prendre conscience de la pression sociale ressentie par les femmes qui n’ont pas de gosses. » Ce morceau fait écho à « Douze ans sans te voir », où il narre ses retrouvailles avec un ado dont il a été le « beau-padre ». Chaque album est pour lui une façon de raccrocher les wagons de l’enfance « comme une fidélité au petit garçon que j’étais et qui voulait faire de la musique. Depuis huit ans, j’autoproduis mes disques, c’est le prix à payer pour continuer ». Pourvu que ses fantômes viennent nous hanter encore longtemps !

Musique
Le Figaro

Survivalisme: enquête sur ces Français qui se préparent à la fin du monde

Angélique Négroni

RÉCIT - Pour eux, l’écroulement du système approche. Ils sont de plus en plus nombreux à anticiper la suite.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, son jardin et sa maison ne sont plus seulement un lieu de vie, mais un lieu de repli. Pour faire face, selon lui, à une prochaine guerre civile en France et à des gangs affamés venant des villes, rôdant dans les campagnes pour trouver de quoi subsister.

Technicien de 40 ans et vivant dans la région de Mulhouse, Kévin fait partie de ceux que le conflit en Europe a transformés en survivalistes. Le chaos, la pénurie des matières premières sont, selon lui, imminents. Une épreuve au terme de laquelle survivront ceux qui s’y seront préparés. Et Kévin fera partie de ceux-là. Dans une pièce de son domicile, des victuailles sont entreposées, au côté de talkies-walkies, d’allumettes, de bougies, de savons de Marseille et de solutions pour les bains de bouche. «Pour résister, l’hygiène va être capitale», prophétise-t-il. Tout comme la nourriture qui, fatalement, viendra à manquer. Ce père de famille ingurgite des ouvrages pour apprendre à s’alimenter par les plantes. Pour lui et ses proches, il aurait aimé investir dans un bunker. «Trop cher», regrette-t-il. À la place, et en même temps qu’il va installer sous terre une cuve à eau, il compte créer une pièce secrète - en langage survivaliste une «panic room» - pour se réfugier en cas de besoin. Novice dans le domaine des armes, il accueillera, «le moment venu, un collègue». Celui-ci, qui l’a d’ailleurs initié à ce monde et qui possède armes de poing et shurikens, s’oppose à tout échange. «Il refuse de vous parler», confirme Kévin en jouant les intermédiaires. Pour survivre heureux, vivons cachés…

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Les plus radicaux des survivalistes cultivent le secret pour ne pas être démasqués. Car le jour du grand chaos, il n’y aura pas des vivres pour tout le monde… «Comme tous les événements anxiogènes, cette guerre a ragaillardi le survivalisme», décrypte Bertrand Vidal, sociologue à l’université Paul-Valéry de Montpellier et auteur d’un ouvrage sur ce mouvement (1). Conséquence directe, les sites de vente destinés aux adeptes de cette communauté ont vu leur chiffre d’affaires décoller.

Un véritable business

Sur Blog Survivalisme, le «site de référence des survivalistes», les «kits de survie débutant» contenant, couteau, sifflet, stylo cassant la vitre et autres accessoires, sont partis comme des petits pains. Les filtreurs d’eau aussi. Le forum de ce site de vente où l’on parle survivalisme en multipliant les acronymes pour faire «militaire» a aussi connu des audiences inégalées. «Trois fois plus de visites», relate son responsable Audran G. «Mes clients, ce ne sont pas que des hommes d’un certain âge. Pour un tiers, ils ont entre 20 et 30 ans et on a aussi des femmes», poursuit le responsable, lui-même survivaliste, mais version «écolo-prévoyant». «Je gère chez moi un stock alimentaire mais je ne crois pas à l’effondrement. Seulement, il faut prendre conscience que notre confort n’est pas dû. Il faut gérer nos ressources». Dans le droit fil de cette réflexion, les maisons autonomes, qui subviennent entièrement aux besoins de consommation des occupants, suscitent plus que jamais un intérêt. Le salon du survivalisme, en mai prochain, leur fera la part belle et promet de connaître une forte affluence…

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Le survivalisme est bel et bien devenu un véritable business. Bunker, boussole et produits lyophilisés ont le vent en poupe. «Cette communauté se réalise par la consommation, et c’est paradoxal, elle qui est justement contre le consumérisme», relève Bertrand Vidal, qui souligne un autre phénomène. En même temps que le mouvement gagne du terrain - alimenté par la pandémie, la crise écologique et maintenant le conflit en Europe- il se montre de plus en plus. Revues, vidéos sur les réseaux sociaux parlent de ce mouvement qui surfe sur des vraies craintes transformées en histoires de fin de monde. «Des fictions que les survivalistes s’inventent et dans lesquelles ils deviennent les héros de leur vie», raconte le sociologue. C’est bien mieux, il est vrai, que dans la réalité…

Culte des armes

Mais derrière ce survivalisme qui s’affiche et propose des stages de survie à des urbains en mal de nature et d’aventure, se cache une communauté plus radicale. Bien difficile de savoir si la guerre en Ukraine a musclé cette branche plus obscure, où se mêlent complotisme, extrême droite sur fond d’armement. «Celle-ci ressemble aux preppers, ces groupes aux États-Unis qui ont le culte des armes et se sont préparés au pire», souligne Georges Fenech, l’ancien président de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).

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Autre tendance relevée par Bertrand Vidal: l’apparition de nouveaux groupes. Pour se démarquer de ce survivalisme à la mode qui fréquente désormais les salons et revendiquer une démarche plus authentique, certains apparaissent sous de nouvelles appellations comme les «citoyens résilients» ou les «citoyens autonomes».

Rencontré dans la campagne normande, Sam (2), chef d’entreprise d’une cinquantaine d’années, réfute ainsi le terme survivaliste «galvaudé aujourd’hui», et se dit plutôt «survivant». Doté de plusieurs armes, il a réparti des victuailles dans toute sa maisonnée. Dans une armoire, divers sacs abritent tout un attirail et divers produits: du permanganate de potassium et de la glycérine pour faire du feu, des gilets pare-balles, des brouilleurs ou encore des panneaux solaires dépliables. Tout cet arsenal sert aux stages de survie qu’il organise pour ses proches. Sur un lit, des combinaisons nucléaires sont déployées. Prêtes à l’usage…

(1) «Survivalisme: êtes-vous prêts pour la fin du monde?», éditions Arkhê.

(2) Son prénom a été changé.

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Le Figaro

Bulles blanches sur le Nutella : Ferrero rassure les internautes après l'épisode de salmonellose

Des consommateurs se sont inquiétés de voir des bulles blanches sur certains produits de la marque. Un phénomène normal qui n'a rien à voir avec la salmonelle suspectée dans certains produits Kinder, selon Ferrero.

La possible contamination à la salmonelle d'une variété de produits Kinder semble avoir profondément entamé la confiance d'une partie des consommateurs envers Ferrero. En ce début de semaine, plusieurs clients de la marque ont partagé avec inquiétude sur les réseaux sociaux des photos d'un autre produit emblématique, à savoir la pâte à tartiner Nutella. En cause : dans certains pots, la pâte chocolat-noisette serait surmontée de bulles blanchâtres.

Pourquoi y a-t-il eu des rappels de produits ?

Les consommateurs sont échaudés après la révélation de la contamination à la salmonelle de produits Kinder (appartenant au groupe Ferrero) qui a obligé le confiseur à rappeler tous les produits provenant de l'usine belge d'Arlon et produits entre le 15 octobre et le 10 janvier. Parmi eux, des chocolats de Pâques, des Schoko-bons, mais aussi des calendriers de l'Avent prévus pour le mois de décembre 2021.

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Le rappel, massif, ne concerne cependant pas le Nutella ni certains œufs en chocolat comme les Kinder Eggs. Ceux-là même dont les internautes s'inquiètent désormais. Kinder a tenu à les rassurer en indiquant sur son compte Twitter officiel que les bulles qui pouvaient apparaître à la surface des produits n'étaient pas liés à des salmonelles, mais à une simple séparation de la matière grasse du reste du produit.

À quoi sont dues les bulles blanches sur le Nutella ?

Ferrero confirme auprès du Figaro : «C'est un phénomène connu dans l'industrie qui s'appelle 'granini'. Cela correspond à des petites billes d'huile qui se forment suite à des variations de température. L'aspect n'a aucune incidence sur le produit qui reste tout à fait consommable et n'altère en rien son goût.»

Ce phénomène a pu être remarqué par des internautes depuis des années, et bien avant les soupçons d'infection à la salmonelle. Dans une discussion Reddit datée de 2014, un membre du forum en ligne avait ainsi partagé une image de son pot de Nutella surmonté de bulles blanches, avant d'être rassuré par d'autres internautes sur leur nature.

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Même chose sur un forum destiné aux familles américaines : en 2013, un internaute avait partagé une image de sa pâte à tartiner et de ses bulles blanches, avant de contacter directement Nutella qui avait indiqué que les conditions de conservation, et notamment la température ambiante, pouvaient produire ce phénomène de séparation de la matière grasse.

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Le paquebot Celebrity Beyond fait ses adieux à Saint-Nazaire

Le dernier-né des Chantiers de l'Atlantique a pris le large ce vendredi 15 avril peu avant 17 heures.

En quatre mois, le nombre de burn-out de salariés a explosé... de 25%

Si le niveau général de détresse psychologique a diminué depuis le mois de mai, la fin de la crise et le retour au bureau se sont apparentés pour certains à un calvaire qu'ils n'ont pas su gérer.

Le Figaro

Hépatite d'origine inconnue chez des enfants : des cas détectés dans cinq pays d'Europe

Des cas de cette maladie ont déjà été recensés au Royaume-Uni, au Danemark, en Irlande, aux Pays-Bas et en Espagne. Deux cas sont en cours d'investigation en France.

Des cas d'hépatite infantile d'origine inconnue, d'abord identifiée au Royaume-Uni, ont été détectés chez des enfants dans quatre autres pays d'Europe, a annoncé mardi 19 avril le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC).

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«À la suite des cas signalés d'hépatite aiguë d'origine inconnue par l'Agence de sécurité sanitaire britannique» début avril, «des cas supplémentaires chez des enfants ont été rapportés au Danemark, en Irlande, aux Pays-Bas et en Espagne», indique l'agence européenne dans un communiqué.

«Cause infectieuse» soupçonnée

Neuf cas suspects ont également été identifiés chez des enfants de 1 à 6 ans dans l'Alabama aux États-Unis, selon l'ECDC. «Les investigations se poursuivent dans tous les pays rapportant des cas. Actuellement, la cause exacte de l'hépatite reste inconnue», écrit l'ECDC, mais les enquêteurs britanniques «considèrent qu'une cause infectieuse est la plus probable du fait des caractéristiques cliniques et épidémiologiques des cas».

En France, après le lancement d'une «recherche active de cas», «deux cas d'hépatite aiguë dont l'étiologie est encore indéterminée ont été signalés par le CHU de Lyon» chez des enfants de moins de 10 ans et «sont en cours d'investigation», a indiqué l'agence Santé Publique France, interrogée par l'AFP. «Les cas d'hépatite aiguë d'étiologie indéterminée chez l'enfant ne sont pas rares.»

Aucun décès n'a été recensé

«La survenue de ces deux cas n'est pas inattendue et ne témoigne pas, à ce stade, d'un excès de cas en France», a-t-on ajouté de même source, jugeant «d'autres signalements probablement à attendre dans les prochains jours» vu la recherche active lancée.

Vendredi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait dit s'attendre à de nouveaux signalements dans les prochains jours et avait déjà fait état de «moins de cinq» cas en Irlande et de trois en Espagne. Contactée par l'AFP, l'ECDC n'était pas en mesure de donner le nombre de cas par pays. Aucun décès n'a été recensé mais certains cas britanniques ont nécessité une transplantation du foie. «Les investigations en laboratoire des cas ont exclu des hépatites virales de type A, B, C, D et E dans tous les cas», selon l'ECDC.

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Le Royaume-Uni avait dans un premier temps signalé le 5 avril à l'OMS 10 cas d'hépatites graves en Écosse, avant de signaler un total de 74 trois jours plus tard, selon l'organisation onusienne. Parmi les cas britanniques, «beaucoup de cas montraient des signes de jaunisse». «Certains des cas signalaient des symptômes gastro-intestinaux, y compris des douleurs abdominales, de la diarrhée et des vomissements dans les semaines précédentes», selon l'ECDC.

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États-Unis : une juge annule l'obligation du masque dans les transports publics

L'administration de Joe Biden s'est récemment retrouvée sous une pression croissante pour assouplir ou annuler le masque obligatoire.

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Le Figaro

Ce que changerait l'élection de Marine Le Pen pour votre patrimoine

Ghislain de Montalembert

ANALYSE - Pourquoi le programme de la candidate du Rassemblement national fait-il peur aux marchés financiers ? Comment faire face à la volatilité ? À quels arbitrages procéder ?

Les gérants de portefeuille et autres gestionnaires de fortune sont, comme tous les Français, dans l'expectative. Qui l'emportera, au soir du deuxième tour de l'élection présidentielle ? Pour les marchés financiers, la situation ne sera pas du tout la même si c'est Emmanuel Macron qui est élu le 24 avril - ce qui assurerait une certaine continuité dont les investisseurs raffolent - ou Marine Le Pen, dont le programme économique inquiète.

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Certes, le CAC 40, indice phare de la Bourse de Paris, garde pour l'instant le moral. D'abord parce que le scénario que les marchés redoutaient le plus - un match des extrêmes entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen - a été écarté. Ensuite parce qu'Emmanuel Macron, dont le programme est jugé plus orthodoxe sur le plan économique et politique, a réalisé un score plus élevé qu'attendu. Si bien qu'aujourd'hui, les marchés financiers font, à tort ou à raison, le pari d'une réélection du candidat sortant. « Depuis les résultats du premier tour de l'élection présidentielle, un regain d'optimisme, ou plutôt un soulagement a gagné les investisseurs dans l'espoir d'une redite de 2017, le 24 avril prochain, note Kevin Thozet, membre du Comité d'investissement de Carmignac. Dans la foulée, l'écart OAT-Bund est repassé sous les 50 points de base, l'euro s'est apprécié d'1% contre le dollar et le CAC 40 a surperformé ses homologues européens. »

Mais, pour autant, rien n'est encore écrit. L'écart entre les deux candidats en lice est beaucoup plus réduit qu'en 2017. Et si les sondages placent Emmanuel Macron en tête, on sait, par expérience, qu'ils peuvent se tromper ! « Les chances d'élection de Marine Le Pen, si elles sont limitées, ne sont pas nulles, estime ainsi Xavier Chapard, stratégiste à La Banque Postale Asset Management (LBP AM). L'incertitude va planer jusqu'au second tour ».

L'Europe et la politique budgétaire, deux sujets d'inquiétude

Qu'adviendra-t-il si, au soir du 24 avril, la candidate du Rassemblement national arrive en tête ? « On assisterait très probablement à une réaction négative des marchés, que ce soit le marché de la dette française, celui de l'euro ou celui des actions, qui pourrait chuter de 5% au lendemain du second tour, miné par l'inquiétude des investisseurs étrangers, répond l'économiste. On peut faire le parallèle avec ce qui s'était passé en 1981 au moment de l'élection de François Mitterrand. Les investisseurs, notamment américains, avaient très mal réagi à la suite de sa victoire et de la nomination au gouvernement de ministres communistes. Mais rien n'exclut que les investisseurs, surpris dans un premier temps par la victoire de Marine Le Pen, reviennent ensuite pour profiter de la baisse du prix des actifs, ajoute-t-il. Les marchés se feraient peur, puis se rassureraient en se disant que Marine Le Pen ne pourra pas forcément appliquer toutes ses promesses électorales. On aurait de la volatilité au moins jusqu'aux élections législatives de juin : ce sont elles qui détermineront, en fonction des coalitions électorales qui pourraient être nouées par Marine Le Pen, si elle peut appliquer ou non l'intégralité de son programme présidentiel »

Or ce programme, pour l'heure, donne des frissons d'angoisse aux milieux économiques. Même si, de l'aveu général, il n'est pas foncièrement « anti-business », ne prévoyant pas, notamment de hausse des impôts et taxes sur les entreprises. Par certains égards, Marine Le Pen semble même vouloir, à l'instar d'Emmanuel Macron, encourager la start-up nation, en prévoyant par exemple une exonération d'impôt sur les sociétés pour les créateurs d'entreprise de moins de 30 ans.

Avec le conflit russo-ukrainien, nous réalisons que nous avons plus que jamais besoin d'une Europe solidaire. Il est clair que l'arrivée à l'Élysée de Marine Le Pen ne serait pas vue d'un bon œil sur les marchés

Reste la question européenne. Certes, Marine Le Pen a mis de l'eau dans son vin par rapport à 2007. Pour elle, il n'est plus question, aujourd'hui, de sortir de la zone euro et encore moins de l'Union européenne ou de restreindre la libre circulation des biens et des personnes. Mais une Marine Le Pen présidente, eurosceptique de longue date et plus favorable à une Europe des Nations qu'à une Europe fédérale, ne fragilisera-t-elle pas l'intégration européenne et les capacités de l'Union Européenne à faire face à de nouvelles crises… comme une soudaine panique sur le front des dettes souveraines nécessitant une mobilisation financière massive des pays membres ? « Avec le conflit russo-ukrainien, nous réalisons que nous avons plus que jamais besoin d'une Europe solidaire. Il est clair que l'arrivée à l'Élysée de Marine Le Pen ne serait pas vue d'un bon œil sur les marchés », note Kevin Baslame, Gérant de portefeuille chez Invest AM (Groupe Cyrus Conseil). Si elle était élue, il y aurait des chances de voir les marchés français, et même européens, baisser dès le lendemain du second tour. Sur le marché de la dette, on assisterait par ailleurs à une tension sur les obligations françaises et très certainement à un affaiblissement de l'euro par rapport au dollar, l'Europe apparaissant plus fragile ».

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Autre sujet d'inquiétude : la politique budgétaire envisagée par Marine Le Pen. « Les mesures qu'elle annonce, si tant est qu'elle parvienne à les mettre en place, auraient tendance à creuser de façon assez significative le déficit budgétaire français, qui pourrait atteindre 7% du PIB d'ici la fin de son mandat présidentiel, tandis que le ratio dette/PIB dépasserait 120%, estime Kevin Thozet. Cela ne sera pas sans conséquence sur la prime de risque attachée aux obligations souveraines françaises ! »

Rester prudent et détenir des liquidités

Dans un contexte politique aussi incertain, les gérants conseillent une relative prudence. « Chez Carmignac, nous avons réduit de 40% en moyenne, à entre 10 et 15%, notre exposition aux actions sur nos fonds patrimoniaux, comme Carmignac Patrimoine ou Carmignac Portfolio Patrimoine Europe » témoigne Kevin Thozet. « Nous privilégions les actions américaines aux actions européennes, confie de son côté Kevin Baslame. La croissance économique est plus forte aux États-Unis et quand il y a de la volatilité sur les actions, le marché y est plus résilient. Nous conseillons aussi les marchés émergents, en particulier asiatiques et notamment le marché chinois. La politique monétaire est plus accommodante en Chine et les niveaux de valorisations commencent à être attractifs par rapport aux fondamentaux. Le scénario d'une élection de Marine Le Pen nous invite à privilégier ces deux zones géographiques en ce moment, plutôt que l'Europe ».

Autre conseil de Kevin Baslame : détenir des liquidités pour pouvoir investir sur des valeurs qui seraient massacrées dans les semaines à venir, en Europe notamment. « Concernant le marché obligataire, il peut être intéressant de jouer l'achat des obligations allemandes par rapport aux obligations françaises », reprend le gérant de portefeuille. « Enfin, dans un contexte inflationniste, il ne faut pas négliger les matières premières, en particulier l'or qui, en général, titre son épingle du jeu quand il y a de la volatilité sur les marchés financiers. Une hausse du métal jaune est encore possible en cas d'élection de Marine Le Pen, les investisseurs pouvant être tentés de vendre des actions européennes et des obligations françaises pour acheter de l'or ».

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Et l'immobilier dans tout cela ? Marine Le Pen l'a annoncé haut et fort : elle veut remplacer l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) par un impôt sur la fortune financière (IFF) dont serait exclue une partie des biens immobiliers détenus par les contribuables (résidence principale, résidence secondaire unique…) mais qui frapperait de plein fouet les actifs financiers. Voilà qui décidera peut-être une partie des contribuables à procéder à des arbitrages en faveur de la pierre (par ailleurs un bon rempart contre l'inflation), du moins tant que les taux d'emprunt se maintiendront à des niveaux raisonnables.

« Marine Le Pen propose de faire très exactement l'inverse de ce qu'a mis en place Emmanuel Macron, remarque Sophie Nouy, Directrice du Pôle d'Expertise Patrimoniale chez Cyrus Conseil. Elle considère que la pierre est un investissement de bon père de famille et qu'il est normal de taxer ceux qui ont suffisamment de moyens pour faire du financier et se permettre de subir les aléas de la bourse. Le remplacement de l'IFI par l'IFF pourrait donc logiquement inciter à investir dans la pierre. Mais attention cependant à l'immobilier locatif, très mal traité en France fiscalement. Les loyers, éventuellement minorés par quelques charges (travaux, intérêts d'emprunt…) sont en effet soumis au barème de l'impôt sur le revenu, qui peut atteindre 45%. Le bailleur doit en sus payer des prélèvements sociaux à hauteur de 17,2%, soit un total de 62,2% pour les contribuables lourdement fiscalisés. Sans parler, pour certains, de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus de 4%. Marine Le Pen, pour le moment, n'a encore rien prévu pour alléger le fardeau fiscal des propriétaires fonciers ! » Emmanuel Macron non plus, d'ailleurs.

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«Nous avons dû vendre notre restaurant » : quand les droits de succession tournent au cauchemar pour les héritiers

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DÉCRYPTAGE - La taxe foncière, qui va grimper d'au moins 3,4% en 2022, peut peser très lourd pour les emprunteurs. Explications.

Le Figaro

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

Alain Barluet

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Envoyé spécial à Donetsk et Louhansk

Volnovakha, à une soixantaine de kilomètres de Donetsk. Tout le monde est sur son trente et un dans la cour de l’école numéro cinq. Les officiels et les professeurs sur le perron, les enfants en rang, les petites-filles des rubans dans les cheveux, les parents émus. Un pâle soleil caresse les visages. Il y a quelques semaines encore, la ville était aux mains des forces loyales à Kiev. Un mois après de rudes combats et la «libération» de la ville par les unités prorusses, l’une des seules écoles du bourg à tenir encore debout rouvre ses portes officiellement. Alentours, dans le centre de la petite cité, les stigmates de la désolation sont partout. Les maisons, basses et trapues, sont en ruine, l’hôpital est dévasté, les débris témoignent de l’intensité des affrontements qui ont suivi le déclenchement de l’«opération militaire spéciale» russe en Ukraine, le 24 février.

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Mais, aujourd’hui, c’est une cérémonie en grande pompe. Il faut afficher aux yeux de tous que la vie revient, que la terreur des journées passées sous les bombes est renvoyée au passé. Il s’agit aussi de proclamer que les «nationalistes» ukrainiens, ces «nazis» comme le martèle la parole officielle, ont été chassés par les troupes de la République populaire de Donetsk (DNR), avec un appui militaire massif de la Russie. Sa grande et unique alliée qui, outre les armes, lui fournit sa langue, sa culture et son «récit patriotique». Et qui lui promet maintenant son aide économique. Car la Russie, qui s’apprête à lancer dans le Donbass, de façon imminente, une phase majeure de son opération militaire, veut cimenter les marches de l’empire. Dans le fracas des armes, les lignes géopolitiques sont en train de bouger. Si toute cette région orientale de l’Ukraine est reprise, c’est ici que se fixera dans l’après-guerre une nouvelle frontière de facto, séparant la Russie et les territoires sous son contrôle du monde occidental. Et la perspective à terme d’une intégration formelle du Donbass à la Fédération de Russie est ouvertement évoquée.

Mon père est russe, ma mère ukrainienne ? Que dois-je faire ? Me couper en deux ? C’est effrayant et c’est le cas de beaucoup de familles, ici. Comment allons-nous nous rencontrer et communiquer ?

Pour cette rentrée des classes très spéciale, la presse a été conviée, dont l’envoyé spécial du Figaro, encadrée par le ministère russe de la Défense. Les discours s’enchaînent: «Il y a moins d’un mois, les combats ont pris fin ici. Les cicatrices sont encore visibles. Mais aujourd’hui l’école reprend», souligne, micro en main, Alexander Katchanov, le chef d’une administration voisine - celle de Volnovakha n’a pas fini d’être remise sur pied après la fuite des anciens édiles pro-ukrainiens. «Vous terminerez l’année scolaire, partirez en vacances et reviendrez le 1er septembre dans une école reconstruite», lance-t-il. La directrice de l’école lui succède, des tremblements dans la voix. «Nous attendions ce moment depuis si longtemps. La route vers un nouveau monde est ouverte devant nous», s’enthousiasme Ludmila Aksyonenko. Deux enfants, un garçon et une fille, font symboliquement le tour de l’assistance en faisant sonner une cloche. Et les hymnes retentissent, celui de la DNR et celui de la Russie. Indissociables, comme il se doit.

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Dans la petite foule qui se disperse, la plupart se disent «proches de la Russie». «Maintenant, nous aurons des livres russes. Nous parlons tous russe», relève Anastasia Anatolievna, une des professeurs du lycée. «Certes, dit-elle, parler russe chez soi n’était pas interdit avant. Mais, à l’école, nous ne parlions qu’en ukrainien, toute la documentation, toutes les leçons étaient en ukrainien.» Elle s’en prend à Stepan Bandera (le dirigeant ultranationaliste et anticommuniste ukrainien du siècle dernier qui a frayé avec Hitler, NDLR) et «à tous ceux qui ont fait un héros» de cette figure sans cesse agitée comme un chiffon noir par les prorusses. L’enseignante raconte aussi le grondement de la guerre omniprésent depuis 2014. Et les militaires ukrainiens «effrayants», dit-elle, que l’on voyait dans les rues. «Finalement, ceux qui nous défendaient se sont avérés être des ennemis», répète-t-elle. «Oui, intervient le père d’un élève, avant de partir, les Ukrainiens ont dévalisé les magasins, ils ont fait exploser une école et des gens ont été tués…»

Capharnaüm

Certains visages se ferment lorsque les journalistes tendent leurs micros. Rechigne-t-on à répéter des mots trop convenus aux visiteurs accompagnés par des officiels et des militaires arborant le «Z» de la machine militaire russe? Ou bien refuse-t-on de dépeindre en blanc et noir une réalité sans doute autrement plus complexe. À côté de nous, en ce «jour de fête», une jeune femme pleure silencieusement en serrant sa fille dans ses bras. Pourquoi ce désarroi? Un peu plus loin, un homme explique: «Mon père est russe, ma mère ukrainienne? Que dois-je faire? Me couper en deux? C’est effrayant et c’est le cas de beaucoup de familles, ici. Comment allons-nous nous rencontrer et communiquer?» Il dit avoir passé avec sa femme et son fils «plus de sept jours dans (leur cave) en buvant du thé et en mangeant du pain qui moisissait».

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La ville est un capharnaüm jonché de ruines, d’éclats et de débris. Les nouvelles autorités s’efforcent d’y insuffler un peu de vie. Un camion-générateur turbine au coin de la rue. On croise Nadiya, une vendeuse. Elle a vécu douze jours dans un sous-sol avec sa famille terrorisée. Sa maison a été détruite. Elle a été accueillie pendant un mois par des amis. Ses deux filles, 9 ans et 15 ans, «tressaillent au moindre bruit et partent se réfugier au sous-sol», dit-elle. «À un moment, nous avons pensé partir pour la Russie, où nous avons des proches, et finalement nous sommes restés», livre Nadiya, lasse et inquiète. «Nos enfants nous posent des questions auxquelles nous-mêmes ne pouvons pas répondre», se désole-t-elle.

«Depuis huit ans nous sommes sous les bombes, nous aussi, et l’on nous ignore, pourquoi?» vous répète-t-on à Donetsk. Huit ans de peur et d’isolement auxquels Moscou répond avec un slogan qui s’affiche partout: «La Russie n’abandonne pas les siens.» Des mots qui, faute de mieux, font souvent mouche dans ce Donbass en proie au dénuement, à l’isolement et orphelin de sa fierté industrielle d’antan. Alors, on serre les rangs autour de la «mère Russie».

À Donetsk, le chef de la DNR, Denis Pouchiline, s’adresse aux journalistes devant un immeuble de neuf étages fracassé le 30 mars par un missile «Ouragan» (sans préciser quel camp est à l’origine du tir). Bilan: deux morts et quatre blessés, dont un enfant. «Grâce à la Russie, qui a répondu à notre appel, nous pouvons penser à la paix, maintenant», affirme-t-il, en réaffirmant l’objectif des prorusses de récupérer le contrôle de l’ensemble du Donbass. «L’opération va être intensifiée», confirme Denis Pouchiline sans plus de détails. Selon lui, les Ukrainiens se retranchent et fortifient autant que possibles leurs positions, puis lorsqu’ils se retirent, «bombardent et endommagent autant que possible les infrastructures civiles».

Retour de l’eau et de l’électricité dans les villages endommagés, approvisionnement en nourriture et en médicaments - rien ne sera sans la Russie dans un Donbass sous perfusion économique. L’ancien bastion industriel de l’Ukraine du temps de l’URSS, avec ses mines et sa métallurgie, n’est plus que l’ombre de lui-même. Cette époque glorieuse n’est plus qu’un souvenir, porteur de nostalgie pour beaucoup. Sept cent mille passeports russes ont déjà été délivrés aux habitants des républiques séparatistes du Donbass depuis 2014 (une procédure parfois imposée, NDLR).

Depuis huit ans, Moscou soutient à bout de bras les républiques sécessionnistes mais n’y a guère relancé l’économie. Certes, avant même l’«opération militaire spéciale», des mesures ont été prises pour favoriser l’accès des entreprises locales au marché russe et leur permettre de participer aux appels d’offres publics. Fin février, Moscou a évoqué une injection de capitaux à grande échelle - 5,8 milliards d’euros annuels pendant trois ans - pour reconstruire les infrastructures du Donbass. Mais le voudrait-elle, la Russie serait-elle en mesure d’engager un tel effort, alors qu’elle-même est sous le coup de sévères sanctions? En 2014, l’idée de recréer dans l’est de l’Ukraine une «Nouvelle Russie» (Novorossia), projet datant de l’époque tsariste et mêlant identité slave, religion orthodoxe et protectionnisme économique était réapparu, puis abandonné en 2015. Reste à voir s’il sera malgré tout réactivé.

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Près de Louhansk, les journalistes sont invités à une rencontre avec le chef de la République populaire de Louhansk (LNR), Leonid Pasechnik. Le décor est imposant: la grande centrale électrique au charbon de la région. Elle était occupée jusqu’en février dernier par les Ukrainiens, qui avait interrompu sa production en 2017 pour mettre à terre l’économie du territoire prorusse, dit M. Pasechnik. Le nom de la ville voisine ne s’invente pas: Schastyé - bonheur en russe. Le site industriel, silhouette délabrée et fantomatique dont les hautes cheminées se dessinent sur le ciel gris, est entièrement miné, nous dit-on. «La priorité est de déminer le site, puis de réparer et de le relancer à pleine capacité pour approvisionner en électricité les fleurons de notre économie», proclame Leonid Pasechnik. La Russie a dépêché des sapeurs qui ratissent la zone avec un drone terrestre blindé. Ils font exploser deux mines pour les caméras. Cinquante engins seraient ainsi neutralisés chaque jour. Comment voyez-vous l’avenir de vos relations avec la Russie? «À long terme, nous ferons partie de la Fédération de Russie», répond sans détour le président de la LNR. D’autres territoires prorusses de l’ex-URSS pourraient suivre le même chemin - Ossétie du Sud, Transnistrie… - consolidant l’emprise de Moscou sur ses marches.

États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt

Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

Le Figaro

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien

Adrien Jaulmes

RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.

Envoyé spécial à Kiev

Avec à peine 98 avions de chasse au début du conflit, face à plus de 1 400 appareils russes, l’Ukraine n’avait pas la capacité d’opposer beaucoup de résistance. Pourtant, contre toute attente et malgré la perte d’un certain nombre de leurs appareils, la plupart détruits au sol au début de l’offensive russe, l’aviation ukrainienne est toujours opérationnelle, et ses pilotes empêchent la Russie de maîtriser complètement le ciel. «Dans les airs, les Russes ont beaucoup d’avantages sur nous: leurs appareils, leurs radars, leurs missiles, leurs systèmes de guerre électronique sont plus modernes que les nôtres, et ils ont l’avantage du nombre», dit «Juice», un pilote ukrainien qui se présente par son indicatif de vol. «Nous sommes mieux entraînés, et nous avons la motivation supplémentaire de défendre notre pays, mais le simple effet de supériorité numérique se fait sentir», dit-il dans un entretien réalisé par vidéo depuis une base aérienne ukrainienne.

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Depuis le début de la guerre, «Juice» enchaîne les missions. «Je suis en deuxième ligne de défense, dans l’Ouest du pays, où il y a moins d’attaques russes, dit-il, mais je vole parfois plusieurs sorties par jour, et la fatigue se fait sentir.» Son expérience de combat aérien ressemble assez peu à celle décrite dans des films comme Top Gun. «On est rarement engagé en combat tournoyant, ce n’est pas très courant dans la guerre aérienne moderne, dit-il. La plupart du temps, tout se déroule à une distance telle qu’on ne voit jamais l’adversaire. J’ai déjà eu plusieurs contacts radar avec des chasseurs russes, mais en général ma simple présence en vol suffit, mon rôle étant de les dissuader de lancer des missions de bombardement dans mon secteur. Nous sommes aussi utilisés dans des missions d’interception de missiles de croisière, mais ce sont des cibles très petites et nos avions sont mal adaptés. Et nos missiles air-air sont aussi beaucoup trop anciens.» Les Ukrainiens sont équipés d’avions soviétiques de type Sukhoï-25, Sukhoï-27 ou MiG-29. Ces appareils datent des années 1990 et sont surclassés techniquement par leurs adversaires russes, qui volent sur des avions beaucoup plus récents.

Un avion de plus de quarante ans

«Juice» pilote un MiG-29, un avion plus âgé que lui. «Cet appareil ne peut servir qu’à intercepter des bombardiers, mais est totalement surclassé par les Sukhoï-30 ou Sukhoï-35. Même si nous disposions de centaines de MiG-29, nous ne pourrions pas établir la supériorité aérienne. Et c’est de toute façon nous qui sommes inférieurs en nombre, explique le pilote ukrainien. Il m’est arrivé de me retrouver face à plus d’une douzaine d’appareils russes. C’est de la folie de voler avec un avion vieux de plus de quarante ans.» «Nos missions sont extrêmement dangereuses, dans les airs, mais aussi au sol, où nos bases sont constamment menacées. Nous avons déjà perdu de nombreux appareils.» Contraints de changer constamment de piste pour éviter d’être repérés et détruits par les missiles russes, les aviateurs ukrainiens décollent et se posent à des endroits différents. «Je change de piste parfois plusieurs fois par jour, dit «Juice», comme je ne sais jamais où je vais atterrir, j’emporte quelques affaires personnelles avec moi et mes chargeurs et câble pour mes téléphones et gadgets électroniques.»

Les huit années de guerre au-dessus du Donbass nous ont fourni une expérience qui se révèle précieuse aujourd’hui (...) Les Russes sont moins bien entraînés, et leur expérience de la Syrie, où ils volaient sans opposition, ne leur a pas servi à grand-chose

Pourtant, malgré son écrasante supériorité numérique et technologique, l’aviation russe peine encore à établir la complète maîtrise du ciel. «Nous sommes mieux entraînés et mieux préparés que leurs pilotes, dit «Juice». Les huit années de guerre au-dessus du Donbass nous ont fourni une expérience qui se révèle précieuse aujourd’hui. Notre participation à l’exercice Clear Sky, une grande manœuvre aérienne de l’Otan organisée en 2018, nous a fourni une excellente préparation. Les tactiques apprises alors nous sont très utiles. Les Russes sont moins bien entraînés, et leur expérience de la Syrie, où ils volaient sans opposition, ne leur a pas servi à grand-chose.» Que ce soit par manque d’entraînement individuel ou collectif, l’aviation russe n’a jamais mené au-dessus de l’Ukraine des opérations aériennes comparables à celles de l’Otan ou des Américains, dont la doctrine considère la neutralisation des défenses aériennes adverses comme un préalable à des opérations terrestres. Utilisés dans des missions ponctuelles, les avions russes ont subi depuis le début de l’offensive des pertes non négligeables dues aux défenses antiaériennes ukrainiennes.

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«Juice» le pilote n’est cependant guère optimiste sur les chances de pouvoir continuer à tenir en échec un ennemi doté d’une telle supériorité sans aide extérieure. «Les Russes ont commencé à utiliser des bombardiers comme les Tupolev-22, capables de détruire des villes entières, comme en Syrie, dit-il. Il nous faut des avions, et des missiles antiaériens pour pouvoir protéger efficacement nos villes, notre population et nos troupes au sol.» Même les MiG-29 polonais, que Varsovie avait envisagé de livrer à Kiev avant de renoncer par crainte que ce ne soit perçu par Moscou comme une escalade, n’auraient selon lui pas fait une grande différence. «Nous avons besoin d’avions modernes, équipés aux normes Otan, comme des Rafale, ou des F-16 ou des F-18, dit-il. Beaucoup de nos pilotes n’ont même pas d’avions sur lesquels voler. Les pays occidentaux pourraient nous fournir ces appareils, nous pourrions déjà être en train d’entraîner nos pilotes et nos personnels au sol. L’entraînement n’est pas si long, et nous utilisons déjà des simulateurs de vol employés par les pilotes occidentaux.» «Nous ne vous demandons pas d’envoyer des combattants», dit «Juice», reprenant un argument répété depuis le début du conflit par les autorités ukrainiennes. «Nous avons seulement besoin d’armes pour nous défendre, et par là même, défendre toute l’Europe!»

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L'Humanité

Cats on Trees, à la crème anglaise

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Après deux albums à succès et quatre années d’absence, le duo pop-rock toulousain retombe sur ses pattes avec « Alie », opus superproduit taillé pour la scène.

Ingrid Pohu

Trois notes suffisent à Nina pour nous attraper dans ses filets. Sa voix claire et limpide libère une énergie aérienne et une force mélancolique qui attisent les rythmiques fluides de morceaux pop bien troussés qu’elle cosigne – en anglais et en français – depuis dix-huit ans avec son acolyte et ami Yohan. La chanteuse du duo se distingue aussi par sa scansion rapide, qui fait tournoyer les paroles dans un souffle équilibré. Résultat, on fredonne vite le premier single, « Please, Please, Please », et « Nobody », où il est question du bonheur simple et profond à déclarer sa flamme à l’être aimé. Ce qui n’empêche pas la peur du retour des amours sans lendemain (« Une nuit ou deux »). Une ballade est dédiée à l’amitié (« Old Friends »), une autre au manque causé par l’absence (« Nino, tes yeux sont si beaux / Qu’ils font rougir le jour, les fleurs et leurs contours »).

Le producteur anglo-saxon Liam Howe (Lana Del Rey) et le mixeur Mark Stent (Lady Gaga, Elton John) ont donné du volume à ce disque taillé pour la scène. « Two two two two kids on the road / Let’s get crazy one more night », écrivent Nina et Yohan dans « Took Took ». Deux fous chantant sur la route, pas prêts à être mis en cage.

Musique
L'Humanité

Les VOD de la semaine - « A state of mind » de Daniel Gordon, et « 9 muses of Star Empire » de Lee Harkjoon

Nos recommandations culturelles

Deux documentaires sur des jeunes filles répétant des spectacles. L’un en Corée du Nord, l’autre en Corée du Sud. L’aspect le plus inhumain ne se situe pas forcément où l’on croit.

Vincent Ostria

Deux documentaires, deux Corées, mais un sujet proche, qui montre ces pays frères ennemis sous un jour un peu inhabituel. Dans « A state of mind », film à la facture un peu conventionnelle, on assiste aux répétitions et à la vie quotidienne de Hyon Sun, adolescente de 13 ans et sa camarade Song Yun, 11 ans, qui préparent un méga-spectacle de gymnastique rythmique dont la Corée du Nord a le secret. On assiste en partie à leur vie quotidienne dans une sorte de HLM de Pyongyang. Contre toute attente, bien que le film ne révèle bien sûr pas tous les dessous de la vie en Corée du Nord, il sort des clichés touristiques habituels. Outre les répétitions, qui semblent moins mécaniques que prévu, le film évite les banalités sur le cadenassage du pays et la langue de bois. On y voit de vraies familles, peut-être relativement privilégiées, mais qui ne cachent pas certains de leurs problèmes (dus à diverses pénuries). Si les inévitables Kim Il-sung et Kim Jong-il (ça se passe en 2003) font partie du tableau, ce ne sont que des figures néo-religieuses. Une des ados espère que « le Général » (Kim Jong-il) assistera à son spectacle, mais ce n’est pas une obsession. « A state of mind » a l’immense mérite de montrer l’humanité quotidienne du monde nord-coréen, rarement vue dans les documentaires précédents en forme de visites téléguidées. Quant à « 9 muses of Star Empire », c’est presque le contraire. C’est aussi une histoire de jeunes filles (plus âgées) répétant un spectacle, mais cette fois il s’agit d’un girls-band – nommé « 9 muses » – de chanteuses-mannequins sud-coréennes lancé par une compagnie musicale K-pop — genre musical très industriel qui fait fureur partout dans le monde. Dans ce cas la facette intime des personnages reste invisible ; tout se déroule dans des salles de répétition, studios de télé, ou sur des scènes. Aucun dogme en Corée du Sud, aucun credo, hormis le business : la K-Pop est une industrie sans âme où les êtres sont interchangeables, considérés comme les simples rouages d’une machine à fric. Les boss de la compagnie musicale sont impitoyables, prêts à éjecter sans sourciller une jeune femme pas assez malléable, trop émotive ou peu performante. Si l’on compare les deux films, les deux situations, c’est la Corée du Sud qui apparaît comme un monde froid et hostile ; l’inverse de la « terrible » Corée-du-Nord où prévaut une forme de solidarité et un contexte familial qui arrondit les angles. Le documentaire n’est certes pas une science exacte, mais il permet parfois de réviser certaines idées reçues.

« A state of mind » de Daniel Gordon. Royaume-Uni, 2004, 1 h 34

« 9 muses of Star Empire » de Lee Harkjoon. Corée du Sud, 2012, 1 h 22

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Écranscinéma
Le Figaro

L’éditorial du Figaro: «Mélenchon pour tous»

Vincent Trémolet de Villers

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

Les gais rossignols, les merles moqueurs sont à la fête. Le clivage droite-gauche a disparu, explique doctement le commentariat depuis le premier tour. Les jours qui précèdent le second nous indiquent que, si la droite a été effectivement engloutie, la gauche, elle, exerce une attraction fatale sur les deux finalistes de l’élection présidentielle. Il est revenu le temps des cerises. «L’avenir en commun» est devenu l’horizon indépassable de tout projet. Heureusement que l’exercice ne dure que deux semaines: à ce rythme-là, le RN va bientôt envisager l’entrée de Pierre Mauroy au Panthéon, LREM un rapprochement historique, dans une ZAD neutre, avec Extinction Rebellion.

L’analyse gramscienne répétée jusqu’à la nausée assurant que la droite-a-gagné-la-bataille-des-idées a été contredite par les urnes. Depuis que Jean-Luc Mélenchon est célébré comme le penseur organique de la démocratie française, le phare de la jeunesse engagée, l’imam caché de nos banlieues, le druide des alternatifs et des naturopathes, l’hégémonie supposée des libéraux-conservateurs est introuvable. Bois mort d’une élection qui devait être la leur, ils regardent, un peu ébahis, le printemps des Insoumis.

L’âge de la retraite? Cette «mère des batailles» ne mérite plus qu’on la prépare. Le Pen a renoncé depuis longtemps, Macron s’en désencombre depuis quelques jours.

L’équilibre des comptes publics? Pourquoi ne pas changer de paradigme? répond la majorité. «Quoi qu’il en coûte», l’État maternant et dépensier vous protégera contre l’hydre «néolibérale», reprend Marine Le Pen.

Le voile islamique dans l’espace public? Il faisait consensus contre lui, de Jean-Michel Blanquer à Jordan Bardella, il est désormais une expression inattendue du féminisme pour le président-candidat, un sujet qui n’est plus prioritaire pour celle qui voudrait lui succéder.

L’immigration? La sécurité? Le mérite? L’armée? La transmission? Le patrimoine matériel et immatériel? La famille? Ce n’est pas le moment de heurter les électeurs de gauche. L’électeur de droite, lui, attend impatiemment que s’achève la grande quinzaine du rouge.

«Non Emmanuel Macron, le voilement des femmes n'est pas neutre»

FIGAROVOX/TRIBUNE - En déplacement à Strasbourg, le président de la République a dit qu'il trouvait «beau» de rencontrer une femme voilée et «féministe». L'essayiste Malika Sorel-Sutter lui répond. Elle estime que le voile peut se muer en instrument d'amputation de liberté.

Gilles-William Goldnadel: «Une des causes du succès de Mélenchon, c’est la complaisance dont il a bénéficié»

TRIBUNE - Le leader de La France insoumise a pu faire campagne sans avoir à affronter la moindre critique des commentateurs ni la plus modeste attaque de ses adversaires politiques, estime l’avocat et essayiste. Aucun candidat n’a joui d’une telle indulgence qui a confiné à l’immunité, argumente-t-il.

Arnaud Benedetti: «À Marseille, Emmanuel Macron a montré qu'il ne suscitait plus l'enthousiasme»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le président-candidat a tenu un meeting dans la cité phocéenne ce samedi 16 avril, devant un public clairsemé. Pour le politologue, la prestation du chef de l'État, décevante, illustre la banalisation du macronisme.

Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats, qui s'intensifient depuis 48 heures. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a ainsi annoncé ce lundi le début de «la bataille du Donbass», qui s'annonce décisive. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.

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Malgré cette réorientation qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent malgré tout toujours largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.

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Le front de l'Est est le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 95% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accélérée avec la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Mais les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Ce lundi, les Russes ont annoncé la prise de la localité de Kreminna à proximité de Sievierodonetsk. L'objectif des différentes percées russes semble être la ville de Kramatorsk, capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et contrôlent désormais la quasi-totalité de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font encore face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.

En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées. Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest leur offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois selon la résistance ukrainienne.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée». Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée à Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? À l’inverse, Kiev pourrait-il tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? Il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

Le Figaro

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PODCAST - A travers ce podcast «Scandales», Madame Figaro nous replonge au cœur des grandes affaires qui ont marqué nos générations. Une série de 10 épisodes de 40 minutes, à retrouver un lundi sur deux sur le site ou sur votre application de podcast préférée.

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Le Figaro

Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.

Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.

Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.

Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.

Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».

Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.

Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.

Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République

Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.

Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.

L'Humanité

Et d’abord nos ancêtres étaient-ils bien gaulois ?

Nos recommandations culturelles

THÉÂTRE Avec « Histoire(s) de France, Amine Adjina et ses trois jeunes comédiens s’interrogent sur l’apprentissage « officiel » du passé à l’école, et ce n’est pas triste.

Gérald Rossi

Toute l’aventure débute il y a bien longtemps. Quand des animaux aujourd’hui disparus peuplaient les forêts de France, enfin de Gaule, et d’ailleurs était-ce bien en Gaule que cela se passait ? Là où vivaient Astérix et Obélix ? En vérité les questions sont nombreuses, et les réponses parfois confuses. C’est ce que souligne Amine Adjina, dans la pièce « Histoire(s) de France », qu’il a écrite et qu’il met en scène. Résumons. Cela se passe à l’école, plus précisément au collège. Une professeure veut enseigner l’histoire « autrement » et propose aux élèves de se constituer en petits groupes pour « répéter » puis jouer devant la classe la séquence historique par eux choisie.

Mathias Bentahar, Romain Dutheil et Émilie Prévosteau interprètent les trois jeunes qui se confrontent à trois étapes de l’histoire tricolore, les Gaulois, la Révolution et la Coupe du monde de foot 1998. D’autres époques pourraient suivre, et constituer une suite à ces « Histoire(s) » reconnaît l’auteur. En tout cas, il s’agira dans ce cas, toujours de spectacles destinés à la jeunesse, mais dans lesquels les adultes trouvent aussi leur bonheur, au-delà de la curiosité. Les travaux de plusieurs historiens, comme Jean-Paul Demoule, Patrick Boucheron ou encore Gérard Noiriel ont nourri l’écriture d’Amine Adjina qui se souvient par exemple « qu’au lycée nous avons parlé de la décolonisation mais nous n’avons pas abordé toute l’histoire de la colonisation ». Un peu comme un puzzle dans lequel manquent quelques pièces…

Dans cette première étape, qui pourrait se dérouler dans un collège d’Île-de-France, et peut-être même de la Seine-Saint-Denis, à moins que ce ne soit à Lyon ou à Marseille, des élèves de diverses origines se côtoient. Qu’importe, ils racontent à leur façon des tranches de l’histoire nationale. Et c’est souvent très drôle. Même si, comme le souligne également Amine Adjina, « Aujourd’hui en France et en Europe, nous pouvons voir à quel point, l’histoire, quand elle est utilisée ou raccourcie, peut servir des causes diverses dont celles de l’extrême droite ». Dans un final déchaîné, l’histoire se vit aussi au présent. Bravo.

ThéâtreHistoire
L'Humanité

L’Œil urbain, dix ans d’engagement

Nos recommandations culturelles

Photo William Klein et Guillaume Herbaut sont les deux vedettes de ce festival qui a lieu à Corbeil-Essonnes jusqu’au 22 mai. C’est superbe et gratuit. Qu’on se le dise !

Magali Jauffret

Pour sa 10e édition, le festival l’Œil urbain, qui prouve, depuis une décennie, sa capacité à réunir une programmation de grande qualité, a fière allure : les façades de la halle du marché, de l’hôtel de ville, des moulins Soufflet, les berges de la Seine sont quadrillées de bâches géantes sur lesquelles sont imprimées les images les plus exaltantes du grand peintre, cinéaste et photographe américain William Klein. Prises à Paris, New York, Tokyo, Rome, Moscou, elles transmettent énergie, enthousiasme, rage au charme de la vieille ville de Corbeil-Essonnes.

Désormais exposées dans les plus grands musées du monde, ses images saisies au plus près des visages et des corps sont là en adéquation avec les quartiers populaires, et cela fait du bien au vieil Américain de Paris. Venu sur place, il constate que les jeunes d’ici l’ont repéré, lui, le militant antiraciste, ami d’Angela Davis, qui a filmé Mohamed Ali lorsqu’en 1974, champion du monde mais interdit de boxe à cause de son refus de combattre au Vietnam, il terrasse George Foreman à Kinshasa, devenant ainsi dans le fameux film de Klein Muhammad Ali the Greatest.

Les jeunes des quartiers sont venus aussi se découvrir sur les cimaises de la Galerie d’art municipale, après avoir fait confiance à la jeune photographe Sandra Mehl. Cette dernière confie : « Pendant un an, j’ai mené une exploration intime de la ville pour découvrir les territoires des filles, ceux des garçons, les espaces où ils se rencontrent, se retrouvent, flirtent, célèbrent un moment d’intimité, parfois à l’abri des regards, quand les relations amoureuses s’avèrent inavouables dans l’espace public. »

Ce travail risqué, délicat, réussi, nous fait percevoir à quel point l’amour, dans ces quartiers où les réputations vont vite, est un fait social où se lit le poids de la famille, de la communauté, de la religion. Très pudique est aussi, au théâtre, la série du rappeur et DJ Pascal Rivière que la transition du jeune Alex questionne.

Sur les murs voisins, est montrée l’œuvre noir et blanc, droite, frontale, attachante, de la photographe américaine Anne Rearick, qui s’est immergée dans des townships de la banlieue du Cap, en Afrique du Sud. Travaillant dans la tradition des photographes humanistes états-uniens, telle Dorothea Lange, elle s’est attachée à susciter l’empathie, à trouver beauté, grâce, poésie à côté de la violence.

Exposition magistrale sur l’Ukraine

Très engagée est la série d’Anthony Micallef Indigne toit ­accrochée sur le kiosque à musique. Elle raconte, en couleur, l’éparpillement à Marseille de 5 000 habitants à la suite de l’effondrement meurtrier, le 5 novembre 2018, de deux immeubles de la rue d’Aubagne. C’est un cri face à la détresse de ces familles qui survivent depuis sans foyer.

Si le Britannique Rip Hopkins vient glisser, dans 80 Abribus de la cité, ses autoportraits où il se met en scène avec malice auprès des habitants, d’autres auteurs dirigent nos regards vers d’autres réfugiés. Hervé Lequeux a suivi des Marocains, parmi lesquels de nombreux mineurs, partis de Tétouan jusqu’à l’enclave espagnole de Ceuta d’où ils franchissent le détroit de Gibraltar et échouent à Barbès, grossissant la tribu des gosses de la rue. La toute jeune Paloma Laudet, à peine sortie de l’École des métiers de l’information, a remarquablement documenté l’externalisation de la frontière britannique sur le sol de Calais, via murs, clôtures, barbelés, caméras, détecteurs infrarouges…

Toutes les écritures, ici, s’épanouissent. Ainsi, le collectif Item, qui fête ses 20 ans, traduit-il la force de son engagement par la vision subjective de chacun de ses membres, tandis qu’Édouard Élias choisit l’héliogravure pour traiter du sauvetage en mer des migrants depuis l’ Aquarius.

À la commanderie Saint-Jean, où l’on peut voir la vidéo de l’Américaine Darcy Padilla sur vingt ans d’accompagnement d’une jeune mère toxicomane et une série de John Trotter sur l’effondrement écologique causé, aux États-Unis, par un mauvais système de gestion de l’eau, on est emballé, sidéré par l’exposition magistrale de Guillaume Herbaut. Le clou du festival ! Auscultant l’Ukraine depuis vingt ans, il a saisi à Tchernobyl, au Dombass et à Maïdan, avec une forme différente à chaque fois, les prémices de la guerre que ce peuple agressé, envahi par la Russie, mène pour sauver son indépendance. Bravo à Elisabeth Hébert et Lionel Antoni, directeurs de ce festival, et au maire de gauche Bruno Piriou, qui défend une haute idée de l’art.

photographie
Le Figaro

Radu Lupu, poète du piano

DISPARITION - L’interprète roumain a retiré les mains du clavier. Il comptait parmi les plus importants pianistes du XXe siècle.

Quand les mains d’Alfred Cortot n’existeront plus, Chopin mourra une seconde fois», avait dit Stefan Zweig à propos du grand pianiste français. Avec le décès de Radu Lupu, on peut en dire autant de Beethoven, Schubert, Schumann et Brahms. Car le soliste roumain, qui vient de s’éteindre à l’âge de 76 ans à Lausanne, était beaucoup plus qu’un pianiste. Plus, même qu’un musicien. C’était un poète de la musique, doublé d’une sorte de prophète, par la voix duquel on avait parfois l’impression que les compositeurs nous parlaient directement. Il emportera ses secrets avec lui puisqu’il ne donnait jamais d’interview et voulait avant tout qu’on le laisse tranquille, refusant le jeu médiatique et mondain avec autant d’obstination farouche que sa grande compatriote Clara Haskil.

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Il naît le 30 novembre 1945 à Galati, dans la Moldavie roumaine. Après avoir fait ses débuts en public à l’âge de douze ans, il est mis entre les mains de deux femmes qui furent parmi les plus grandes pédagogues du Conservatoire de Bucarest.

Pédagogues au sens le plus noble, permettant à la personnalité de l’élève d’éclore au lieu de lui imposer un moule. Ces deux accoucheuses sont Florica Musicescu, qui avait été la professeur du génial Dinu Lipatti, disparu tellement trop tôt, et Cella Delavrancea, aussi connue en son temps pour ses poèmes et nouvelles que pour son enseignement pianistique.

Funambulisme musical

De là, une bourse lui permet de s’inscrire à l’âge de 16 ans au Conservatoire de Moscou, où il est l’élève des Neuhaus père et fils: Heinrich, Ukrainien d’origine allemande et fondateur de l’école soviétique de piano, et Stanislas qui lui a succédé. De quoi mettre à mal à jamais la notion d’école nationale. Car Neuhaus père fut aussi le professeur de Sviatoslav Richter et d’Emil Gilels, deux pianistes d’une puissance prométhéenne, rude et parfois rageuse chez le premier, noble et orchestrale chez le second.

Or le jeu de Lupu se distingue dès le début par un toucher d’une délicatesse et d’une subtilité infinies. Mais Neuhaus n’avait-il pas eu lui-même des professeurs polonais, héritiers de Chopin, d’une esthétique opposée à la puissance de feu associée traditionnellement à l’école russe. De toute façon, Radu Lupu ne peut être d’aucune école: une individualité aussi irréductible relève du «ni maître ni disciple». Il s’est formé en grande partie seul, admirant par exemple Glenn Gould, sans doute à cause de sa singularité revendiquée.

On ne le connaîtra d’ailleurs jamais autrement que jouant, non sur le traditionnel tabouret de pianiste, mais sur une chaise avec dossier, certes pas défoncée comme celle de Gould, et placée à distance respectable du piano, mais nécessaire à son confort de jeu en ce qu’elle lui évitait d’avoir mal au dos et de se raidir.

Une liberté quasi-improvisatrice

En trois ans, trois récompenses internationales attirent sur lui l’attention du monde musical: entre 1967 et 1970, il remporte le concours Van Cliburn au Texas, celui de Leeds et le concours Georges Enesco à Bucarest. Dès lors, les plus grands orchestres se l’arrachent. Il signe dès 1970 un contrat avec Decca, qui restera son éditeur exclusif. Du moins tant qu’il voudra bien enregistrer des disques, puisque dès la fin des années 1980 il cesse d’enregistrer, détestant l’atmosphère du studio qui l’oblige à figer des interprétations qui, en public, frappaient par leur liberté quasi-improvisatrice.

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Il n’en reste pas moins une discographie non négligeable, valant plus pour les enregistrements solos que pour les concertos, où les orchestres ne sont pas toujours à sa hauteur. On chérira particulièrement ses Impromptus, Moments musicaux et Sonates de Schubert, tout comme les Scènes d’enfants de Schumann et les Intermezzi de Brahms. On y atteint le cœur du contenu émotionnel et poétique de ces musiques de l’âme.

Refusant de s’exprimer par peur d’être mal compris (ou mal cité…), ce taiseux, qui pouvait être drôle et chaleureux dans l’intimité, a dit ce qu’il avait à dire exclusivement à travers son art, et dans le moment éphémère du concert. Paris a eu la chance de l’entendre souvent, grâce à son ami Daniel Barenboïm qui l’invita beaucoup à l’Orchestre de Paris quand il en était directeur musical, et à André Furno dans la série Piano 4-étoiles.

Une sonorité subtile et profonde

On chérira les souvenirs qui nous en restent comme des moments de funambulisme musical nous ouvrant tout un monde poétique. À commencer par sa sonorité, incroyablement subtile et profonde, d’une infinie palette de nuances (Debussy!). Cette sonorité, il l’entendait dans sa tête avant de la réaliser au clavier, tout comme il chantait intérieurement tout ce qu’il jouait, expliquant le cantabile permanent de son jeu. On n’oubliera jamais sa cadence du 4e Concerto de Beethoven sous la direction de Wolfgang Sawallisch à la Salle Pleyel, comme si le ciel s’ouvrait.

Il fallait accepter son air sombre, derrière sa barbe noire et ses sourcils broussailleux, se débarrassant des saluts comme d’une formalité inutile avant de se caler sur le dossier de sa chaise, l’air revêche. Parfois, on sentait bien qu’il n’avait pas envie. On le lui pardonnait volontiers car il était le contraire d’un robot: il n’était fondamentalement pas fait pour la carrière jet-set où l’on se contente souvent d’aligner les contrats et de «faire le job». Ainsi annonçait-il ses programmes le plus tard possible, incapable de dire ce qu’il aurait envie de jouer dans deux ans… Mais quand les conditions étaient réunies, ce passeur inspiré se transformait en musique à l’état pur.

Le compositeur britannique Harrison Birtwistle est mort à 87 ans

Célèbre compositeur de musique contemporaine britannique, Harrison Birtwistle est mort à l'âge de 87 ans, a annoncé lundi son éditeur.

Morts d'Angelich, Lupu, Birtwistle... Lundi noir pour la musique classique

DISPARITIONS - Après la mort dimanche du pianiste roumain, deux autres géants de la musique se sont éteints ce lundi 18 avril : le compositeur Harrison Birtwistle et le pianiste Nicholas Angelich à seulement 51 ans.

Tous à l'opéra! met en lumière la fabrication des instruments de musique

L'initiative, qui a lieu du 6 au 8 mai, organise depuis 15 ans des journées portes ouvertes dans une trentaine de maisons et compagnies lyriques.

Le Figaro

Guerre en Ukraine : comment le Donbass s'est progressivement détaché de Kiev

Amaury Coutansais Pervinquière

ENTRETIEN - Alors que Volodymyr Zelensky a annoncé le début de la «bataille du Donbass», retour sur l'histoire récente de ces territoires séparatistes avec la politologue Alexandra Goujon.

Alexandra Goujon est maître de conférences en Science politique à l'Université de Bourgogne et auteur de L'Ukraine de l'indépendance à la guerre.

LE FIGARO. - En 2014, pourquoi les oblasts de Louhansk et de Donetsk dans le Donbass se sont-ils soulevés ?

ALEXANDRA GOUJON. - Ce soulèvement est lié à une forme d'incompréhension de la révolution de Maïdan qui a fait fuir le président Ianoukovitch, qualifié de prorusse. Même si ce terme est difficile à utiliser tant il recouvre de réalités différentes. Certains médias ukrainiens ont présenté cette révolution comme portant au pouvoir des nationalistes, ce qui a pu être instrumentalisé par les séparatistes prorusses. Ensuite, ce qui a jeté de l'huile sur le feu fut l'adoption d'une loi sur l'usage des langues au niveau régional, qui a été vécu comme une restriction de la langue russe. Cette loi n'a jamais été promulguée, mais son adoption a renforcé la perception nationaliste dans les médias russes.

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La révolution a été présentée comme un coup d'État fasciste qui met en danger les russophones, majoritaires dans le Donbass. Le soulèvement a été suivi par l'ensemble des élites politiques locales, alors qu'avant la révolution, les forces politiques demandant le rattachement à la Russie étaient marginales.

Quels étaient les liens entre ces deux régions et la Russie ?

C'est difficile à dire. Le Donbass est une région frontalière avec la Russie et il y a toujours eu de nombreux mouvements de population pour aller travailler en Russie. Néanmoins la région de Kharkiv [un peu plus au nord NDLR], également frontalière et plutôt russophone, n'est pas devenue séparatiste pour autant. Avant 2014, toutes ces régions de l'Est étaient dominées par le parti des régions [plutôt russophile NDLR], dont le leader était le président Ianoukovitch, mais l'idée de séparatisme n'y était pourtant pas développée.

Les habitants de la partie séparatiste du Donbass se sont-ils vraiment détachés du reste de l'Ukraine ?

Les accords de Minsk, signés en 2015, ont permis une sorte de stabilisation de la ligne de front. Le président de Petro Porochenko (2014-2019) a plutôt adopté une attitude de fermeté à l'égard de la Russie, ne dissociant pas les républiques séparatistes de la Russie et considérant que les leaders de ces territoires ne sont pas légitimes.

Les autorités ukrainiennes et les séparatistes ne discutent donc pas directement. Les négociations se sont tenues sous le format Normandie, c'est-à-dire entre l'Ukraine, la Russie, l'Allemagne et la France, mais étaient très limitées. Porochenko qualifiait la Russie d'État agresseur et considérait que le conflit avec les séparatistes était une guerre russo-ukrainienne. En 2017, sous la pression d'un certain nombre de militants, un blocus commercial a été décrété avec les républiques séparatistes. Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait plus de lien, puisque le long de la ligne de contact, des «check point» permettaient le passage. Très souvent les conditions matérielles étaient assez difficiles, avec plusieurs heures d'attente. Le président Zelensky, après son élection, s'est montré plus ouvert au dialogue avec la Russie. Des échanges de prisonniers ont eu lieu, ainsi que des travaux sur les points de passage. La pandémie a réduit la circulation de part et d'autre de la ligne de contact. Avant l'invasion russe, les populations circulaient ainsi de moins en moins.

Les points de passage étaient fermés car les séparatiste ne laissaient quasiment passer les personnes de l'autre camp. Après huit ans de guerre, un détachement progressif s'est opéré, les sociétés vivant de part et d'autre dans des environnements politiques, économiques et sociaux très différents.

Depuis le 24 février, y a-t-il eu des départs de populations du Donbass vers la Russie ou le reste de l'Ukraine ?

À partir du 18 février, avant l'invasion, des habitants du Donbass sont partis vers la Russie. Mais il faut avoir à l'esprit que c'est principalement le conflit en 2014-2015 qui a entraîné des déplacements de population. Une partie vers la Russie, une autre vers l'Ukraine. Le conflit a causé environ 2.5 millions de réfugiés, avec près d'un million de départs pour la Russie et un million et demi vers l'Ukraine. En ce moment, il est difficile d'avoir des chiffres précis sur les déplacements de population. Mais il est certain qu'à l'heure où nous parlons, les bombardements sur la ligne de contact provoquent de nouveaux départs.

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Dans le Donbass sous le contrôle ukrainien, où l'armée russe cherche à progresser, des populations sont évacuées vers d'autres régions d'Ukraine. Le gouverneur ukrainien de l'oblast de Donetsk a ainsi appelé, après que les Russes ont annoncé vouloir se concentrer sur le Donbass, les populations à évacuer la région.

Comment la vie s'est-elle organisée après 2014 dans les enclaves séparatistes ?

La ligne de contact se stabilise à l'été 2015. Il a été assez difficile d'avoir des informations dans ces régions séparatistes, les journalistes n'étant plus accrédités. Ces États ne sont reconnus par personne, sauf par la Russie depuis le 21 février 2022. Les républiques de Donetsk et Lougansk ont un fonctionnement autoritaire et la liberté d'expression n'y est pas respectée. Il est donc difficile d'avoir des informations objectives.

La vie dans ces régions est difficile puisqu'elles vivent sous perfusion économique de la Russie. La plupart des entrepreneurs sont partis, une partie des entreprises ont été nationalisées avec un processus de captation des ressources économiques. Un certain nombre de jeunes voulaient poursuivre leurs études en Russie ou en Europe. En 2019, les Russes ont d'ailleurs proposé des passeports aux habitants. Donc, même s'il n'y a pas eu de rattachement légal, il y a bien une sorte de rattachement de fait. De plus, ces républiques ont accès aux marchés publics russes, ce qui produit une sorte d'intégration progressive.

Les habitants du Donbass sous contrôle ukrainien ont-ils des velléités de rejoindre la république séparatiste ou restent-ils loyaux à Kiev ?

La loyauté à Kiev ne dépend pas forcément du lieu d'habitation. Le conflit a déjà entraîné des mouvements de populations, que l'on peut observer jusqu'à avant l'invasion. En 2014-2015, les déplacés internes sont des Ukrainiens ayant quitté les territoires séparatistes pour rester en Ukraine. Ces migrations ont des raisons politiques, mais aussi économiques. D'autres avaient aussi de la famille dans le reste de l'Ukraine.

Dans les républiques séparatistes, on a vent de personnes qui restent pour ne pas quitter leurs logements parce qu'ils n'ont pas de point de chute ailleurs en Ukraine. Notamment les personnes âgées qui y ont toujours vécu et ne veulent pas s'installer autre part. En revanche, je pense que ceux qui veulent rejoindre les territoires séparatistes l'ont déjà fait.

Selon vous, ces républiques séparatistes souhaitent l'indépendance ou, à terme, l'annexion par la Russie ?

Depuis l'annexion de la Crimée, les dirigeants séparatistes ont régulièrement appelé à un rattachement à la Russie. Parce qu'ils partagent l'idée d'appartenir au 'monde russe'. Mais aussi, parce qu'intégrer la Russie pourrait amener des investissements russes et des moyens financiers alloués plus importants. À l'image du soutien économique russe en Crimée. La reconnaissance de l'indépendance des républiques séparatistes par la Russie a été plutôt bien accueillie par les autorités de Lougansk et Donetsk. Quant à leur population, difficile de le savoir...

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«Antisémite d'extrême droite»: Varsovie convoque l'ambassadeur de France après les propos de Macron sur le premier ministre polonais

Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.

États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt

Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

«Juice», le pilote qui défie les Russes dans le ciel ukrainien

RÉCIT - Le ciel de l’Ukraine reste contesté. Sept semaines après le début de la guerre, l’aviation ukrainienne n’a pas été détruite et continue à disputer à la Russie le contrôle des airs.

Le Figaro

Le PDG de Disney pris au piège d’une guerre culturelle en Floride

Pierre-Yves Dugua

RÉCIT - Le gouverneur républicain menace de retirer ses avantages fiscaux au groupe américain après sa prise de position contre la loi «Don’t Say Gay».

La société Disney est prise au piège d’une guerre culturelle qui déchire l’Amérique. Alors que les productions, héros et parcs à thème du géant de Hollywood veulent incarner les valeurs familiales et célébrer la magie de l’enfance, Bob Chapek, son PDG, se retrouve sous la pression de son conseil d’administration pour trouver rapidement une solution élégante au conflit qui oppose Disney au lobby des droits civiques des homosexuels et transgenres d’un côté et aux élus républicains de l’autre.

L’affaire prend un tour de plus en plus politique. Ron DeSantis, le gouverneur républicain de Floride, menace de retirer à Disney les énormes privilèges fiscaux et réglementaires dont la société dispose à Orlando, où se trouvent quatre de ses parcs à thème employant quelque 80.000 personnes. Dans le même temps, des commentateurs et experts relayés par certains médias américains demandent la démission de Bob Chapek.

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Pour l’instant, ce dernier n’a réussi qu’à mécontenter les deux camps. Il cherche à rencontrer le gouverneur Ron DeSantis, mais ce «sommet» se révèle impossible à organiser. Vétéran de Disney depuis 27 ans, devenu PDG en février 2020, Bob Chapek a d’abord vainement tenté de rester neutre, tandis que les législateurs de l’État de Floride ont adopté fin mars une loi symbolisant la révolte des conservateurs contre l’activisme LGBTQ (lesbien, gay, bisexuel, transgenre, intersexe, queer/questioning). La loi interdit de «discuter en classe de sujets en lien avec l’orientation sexuelle ou l’identité de genre» dans les écoles de Floride, jusqu’à l’âge de 9-10 ans.

Des grèves chez Disney

Cette position neutre du groupe américain avait provoqué la colère des représentants du personnel LGBT+ de l’entreprise, qui avaient adressé une lettre à leur PDG. Après s’être excusé pour son silence initial, Bob Chapek a promis d’œuvrer pour l’invalidation de la loi, votée fin mars. Il a depuis multiplié sans convaincre les gestes apaisants à l’égard des milieux homosexuels et transgenres. Des grèves de quelques heures ont été organisées chez Disney pour protester contre «la dénonciation tardive de la loi floridienne» et déstabiliser Bob Chapek. Cette prise de position a, à l’inverse, déclenché l’ire des républicains, irrités de l’ingérence de l’entreprise dans les affaires publiques.

La législation est qualifiée de loi «interdisant de dire “gay”» (Don’t Say Gay) par ses opposants, dont le président Joe Biden. À leurs yeux, elle perpétue les stéréotypes artificiels qui forcent les enfants à se définir très tôt comme garçons ou filles, c’est-à-dire à se conformer à des normes oppressives de genre, contraires à leur identité naturelle. Le mouvement LGBTQ, solidement encouragé par la Maison-Blanche, affirme mener un combat pour les droits civiques comparable à celui des Afro-Américains.

Quel avenir pour Bob Chapek?

En temps normal, Bob Chapek, en poste depuis février 2020, ne risquerait peut-être pas de perdre sa place en raison de cette controverse. Mais les temps sont loin d’être normaux. D’abord parce que les performances de Disney ne sont pas excellentes par ailleurs. En un an, le cours de l’action du numéro un mondial de la communication a plongé de 32 %, alors que Wall Street a gagné quelque 5 %. Les actionnaires sont inquiets de la dépendance de Disney à l’égard de secteurs en déclin, comme l’audience de ses chaînes câblées, alors que Disney+, la nouvelle plateforme internet de vidéo à la demande, continue d’accumuler des pertes. La croissance honorable du nombre d’abonnés à Disney+, principale mesure du succès initial de la stratégie du groupe pour contrer Netflix, Amazon et Apple, ne doit pas faire oublier que, in fine, il faut dégager des profits de ce nouveau mode de distribution désormais très encombré.

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Autre raison du risque encouru par Bob Chapek: son prédécesseur Bob Iger était adoré de beaucoup, notamment dans les milieux des acteurs et de leurs puissants agents. Les successions à Hollywood sont toujours périlleuses. Les deux anciens amis ne s’adressent plus la parole. Bob Iger, patron de Disney de 2005 à 2020, âgé de 71 ans, fait figure de recours «politiquement correct» en cas de limogeage de Bob Chapek…

Pour ne rien arranger, la bataille de Disney avec le lobby LGBTQ est devenue un sujet de la campagne des législatives de novembre. Disney est dénoncée par le Wall Street Journal comme une «société woke». D’autres États, comme l’Alabama, le Texas et l’Ohio, préparent l’adoption de lois similaires à celle de la Floride. Les conservateurs sont convaincus de marquer des points en démontrant que le Parti démocrate souhaite endoctriner les enfants dès la maternelle pour faire la promotion de l’homosexualité et normaliser les changements de sexe. Plus la controverse dure, plus la marque Disney risque d’être écornée.

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Le Figaro

Fin du ticket de caisse: les associations de consommateurs opposées à la suppression par défaut

Pour les associations, le ticket de caisse demeure «un outil de gestion du budget familial», qui permet de «vérifier l'exactitude du montant de la transaction».

La plupart des associations de consommateurs membres du Conseil national de la consommation, notamment l'UFC-Que Choisir ou Familles Rurales, se sont opposées mardi à la suppression par défaut du ticket de caisse prévue à compter de 2023, réclamant que l'impression d'un ticket soit «systématiquement proposé». Douze associations de consommateurs, sur les quinze que compte l'organisme paritaire consultatif qu'est le Conseil national de la consommation, estiment que supprimer «par défaut» le ticket de caisse «aboutit à priver les consommateurs d'un véritable choix, et par voie de conséquence de leurs droits».

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Au cœur du débat, un décret d'application de la loi anti-gaspillage qui prévoit «l'interdiction de l'impression automatique des tickets en magasin à compter du 1er janvier 2023», avec comme objectif une moindre production de déchets. Le Conseil national de la consommation est actuellement consulté sur ce décret, expliquent les associations de consommateurs, qui s'opposent à sa rédaction actuelle. «Le projet du gouvernement prévoit que, sauf exceptions», notamment l'achat de certains biens dits «durables», les opérations de cartes bancaires annulées ou faisant l'objet d'un crédit, l'impression des tickets de caisse comme des reçus de carte bancaire «serait supprimée par défaut, quels que soient le montant et la nature des achats».«Les consommateurs seraient uniquement informés, par voie d'affichage en caisse, que s'ils souhaitent obtenir un ticket, ils devront en faire expressément la demande», poursuivent l'Adeic, l'Afoc, l'ALLDC, le Cnafal, la CNAFC, la CSF, Familles de France, la Fnaut, Familles Rurales, Indecosa-CGT, l'UFC-Que Choisir et l'Unaf.

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Ces associations estiment que «le droit pour un consommateur d'obtenir un ticket de caisse ne sera réellement préservé que si le choix lui est systématiquement proposé». En défense du ticket de caisse, plusieurs arguments à leurs yeux: il demeure «un outil de gestion du budget familial», permet de «vérifier l'exactitude du montant de la transaction» et constitue une «preuve d'achat indispensable pour se prévaloir des garanties légales ou commerciales». Elles considèrent en outre que le remplacement du ticket de caisse imprimé par son envoi par courriel «ouvre la voie à une dématérialisation à marche forcée du ticket», «susceptible de faciliter via des techniques marketing la création de base de données par les commerçants».

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Le Figaro

Alicia («Mariés au premier regard»): «La production veut faire de l’audience sur mon histoire»

  • Par  Sarah Lecoeuvre
  • Mis à jour le 19/04/2022 à 08:46
  • Publié le 18/04/2022 à 23:45
Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia et Bruno dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Alicia et Bruno dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »Bruno et Alicia dans la saison 6 de « Mariés au premier regard »

ENTRETIEN - Cette infirmière de 28 ans participe à la sixième saison de l’émission de dating de M6. Auprès du Figaro, elle se confie sur son mariage avec Bruno mais aussi sur les coulisses du programme.

LE FIGARO. - Quel a été le déclic pour participer à «Mariés au premier regard»?Alicia MAHÉ. - J’étais célibataire depuis deux ans. J’avais l’impression de n’avoir jamais rencontré la personne qui me correspondait. Au lycée, j’ai eu un premier amour qui a duré trois ans. Puis une deuxième relation de deux ans, à partir de mes 25 ans. J’ai cru que c’était ça l’amour adulte mais en fait, je me trompais. J’ai fait sans doute les mauvais choix à me tourner vers des hommes machos, au sang chaud alors que j’ai besoin de douceur.

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Quel type d’homme recherchez-vous?Quelqu’un de bienveillant, qui a de l’humour, qui est généreux dans les attentions, qui fait passer sa femme avant lui. Je n’arrivais tellement pas à trouver que je me demandais si je n’étais pas trop exigeante. Même mes copines me le disaient. Et par conséquent, je n’allais pas vers les hommes facilement.

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Que ressentiez-vous avant le mariage?Je stressais d’emmener ma famille dans une expérience où on ne sait pas où l’on va. J’avais peur de décevoir mes proches. Je n’ai pas eu de mal à les convaincre. Mes parents ne veulent que mon bonheur, ils y ont cru autant que moi. J’ai eu beaucoup de chance. Après, ils ont vu à quel point j’ai pu être mal dans mon passé. Depuis le drame de l’accident (Alicia a perdu sa sœur dans un accident de voiture dans lequel elle se trouvait aussi en décembre 2014, NDLR.), notre famille est plus soudée.

Comment avez-vous trouvé Bruno au premier regard?Je ne m’attendais pas à quelqu’un de spécialement beau car, au casting, j’avais insisté sur le caractère de la personne et moins sur le physique. Je m’étais préparée à creuser. Et quand le rideau s’est ouvert, j’ai été surprise. Plus je m’avançais vers l’autel, plus je le trouvais beau. J’ai même eu peur. Je me suis dit «qui se cache derrière ce bellâtre?»

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« Pendant le mariage, Carine en avait marre d’être filmée et écoutée »

Alicia, candidate de la saison 6 de « Mariés au premier regard »

Il y a une séquence pendant la fête du mariage qui a beaucoup fait parler. Celle où Carine, la sœur de Bruno, vous met en garde sur votre mari. Comment l’avez-vous vécue?Sur le moment, ça me faisait plaisir de faire connaissance avec elle. J’avoue que je n’ai pas compris quand elle a listé les défauts de Bruno. J’aurais préféré qu’elle me parle de ses qualités. Je me suis dit qu’elle était peut-être maladroite. Je ne me suis pas méfiée d’elle. Avec ma sœur, on était chien et chat donc je suis vite passée à autre chose. Il faut savoir que pendant le mariage, il n’y a aucun moment off. Carine et son frère n’ont pas eu le temps de se parler. Moi non plus d’ailleurs avec mes parents ou mes copines. Et, ça n’a pas été montré à la télé, mais à un moment, Carine a posé sa main sur son micro et m’a dit qu’elle en avait marre d’être filmée et écoutée. J’ai ressenti une Carine dépassée. Maintenant que je sais qui elle est, je peux vous dire qu’elle est émotive. Quand elle est fatiguée, elle ne sait plus ce qu’elle dit et où elle va.

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Comment avez-vous réagi face à la déferlante de haine qu’elle a subie sur les réseaux sociaux au moment de la diffusion?Ça m’a fait mal au cœur. Elle ne mérite pas les insultes. On est tous des humains. Certes, des paroles sont dites mais nos mots dépassent parfois notre pensée. Surtout quand on est influencée par les interviews des journalistes de la production. On lui demandait beaucoup si elle avait l’impression de perdre son frère. Ça lui a monté à la tête. Elle est jeune aussi, elle n’a que 26 ans...

Avez-vous été conditionnée aussi en interview ?Quand je passais à côté de la réponse, le journaliste me reposait la question jusqu’à ce que je réponde vraiment. Ils veulent vraiment obtenir une réponse à laquelle ils ont déjà réfléchi. Parfois les interviews se font tard et, avec la fatigue, on a qu’une envie c’est d’aller se coucher.

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« J’ai refusé que Bruno retire ma robe le soir du mariage »

Alicia, candidate de la saison 6 de «Mariés au premier regard»

Avez-vous appréhendé la nuit de noces?Quand je quitte le mariage, je regrette de ne pas avoir passé de temps avec ma famille. La seule chose que j’ai en tête, c’est dormir. J’ai mal aux cervicales en plus. J’ai refusé que Bruno retire ma robe. J’ai demandé à la journaliste qui m’accompagnait de le faire dans la salle de bains. J’estimais que ce n’était pas le moment de lui parler de mes cicatrices (causées par l’accidentde 2014). Pas le premier soir. Même si on s’entend bien, on n’a pas forcément à entrer dans une intimité forte dès le départ. C’est bien de prendre son temps.

Et vous cherchez à tout prix à éteindre la lumière pour cacher votre corps...Je tiens à préciser que c’est un montage. Je suis en pyjama donc, dans tous les cas, Bruno ne verra pas mes cicatrices. En fait, j’éteins les lumières, parce que j’ai des TOC, j’ai besoin de dormir dans le noir complet. La production fait croire que je ne veux pas que Bruno voie mon corps mais ça n’a rien à voir. Je suis juste fatiguée. On s’est vite couchés d’ailleurs. On n’a même pas trop parlé.

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En voulez-vous à la production?Non, c’est la tradition de l’émission. Après le premier dodo, ils veulent savoir le lendemain si on a consommé le mariage. C’est comme ça que la question est posée. Je comprends qu’ils laissent du suspens pour le téléspectateur mais quand on ne se connaît pas, on ne va pas se sauter dessus.

Votre blocage avec vos cicatrices est-il exagéré?Comme les cicatrices se voient, il faut parfois que je les explique. Mais sinon, je les assume. Je porte souvent des crop top avec le ventre découvert, on le verra dans l’épisode suivant. Je peux avoir des petites appréhensions quand je ne connais pas les gens mais pas autant que la production peut le laisser penser dans l’émission. L’histoire sur ma sœur est aussi beaucoup rappelée mais c’est pour l’audimat. Après, j’aime beaucoup la production, il n’y a pas de souci, je ne leur en veux pas. J’aimerais juste que mon passage dans le programme tourne moins autour de mon passé.

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« Bruno a vu et touché mes cicatrices en off »

Alicia, candidate de la saison 6 de «Mariés au premier regard»

Vous êtes-vous fixée une étape dans la relation pour parler de vos cicatrices à Bruno?Je me suis fixée un ou deux jours. C’est un secret qui ne se garde pas longtemps, surtout en été. On ne le verra pas à la télé, mais il a vu mes marques en off, de dos, après un petit-déjeuner. Il n’a pas osé me poser la question. Il a été très respectueux. Même dans l’avion pour aller à Porto, il a touché ma cicatrice sur mon abdomen et m’a dit: «Tu as une cicatrice». Je lui ai dit que je lui en parlerai plus tard. Tout ça s’est passé en off.

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Comment avez-vous vécu la présence des caméras?Pour en avoir parlé avec Bruno après, on a tous les deux conclu que les caméras fatiguaient. On n’a pas le temps de se préparer. Il faut bien se tenir, etc. À part ça, les équipes qui nous suivaient étaient bienveillantes et nous laissaient des moments off, à l’aéroport ou dans l’avion pour le voyage de noces par exemple.

Vous êtes la candidate de la saison la plus suivie sur Instagram avec 120.000 abonnés. Des comptes fans autour de votre couple avec Bruno sont même apparus. Aimeriez-vous devenir influenceuse?C’est assez incroyable. Je ne m’attendais pas du tout à avoir autant d’abonnés en cinq diffusions et ça ne cesse d’augmenter. Je me dis qu’il y a peut-être quelque chose à faire avec mon compte Instagram. J’essaye de répondre à tout le monde. Quant à devenir influenceuse, ce n’était pas mon but en participant à l’émission. Maintenant, je ne sais pas. Ma famille m’encourage mais je suis passionnée par mon métier d’infirmière. Je ne ferai pas tout et n’importe quoi. Je ne suis pas sur les réseaux sociaux pour l’argent.

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Le Figaro

Pour Jérôme Seydoux, le cinéma français doit se défaire de ses dogmes

Enguérand Renault

RENCONTRE - Travailler avec les plateformes de streaming, leur ouvrir les portes de Cannes, produire moins de films, réinventer les salles obscures… Le président de Pathé bouscule le petit monde du septième art.

C’est un grand nom du cinéma mondial, un représentant de 120 ans d’histoire du septième art. Jérôme Seydoux, 88 ans, président du groupe Pathé, anticipe très lucidement les évolutions inéluctables du secteur. «L’arrivée des plateformes de streaming vidéo est la troisième incursion de la télévision dans l’histoire du cinéma, après celle des télévisions généralistes et des télévisions payantes. Mais cette fois, les plateformes sont mondiales et extrêmement puissantes. Elles existaient avant la crise du Covid, mais leur déploiement a été accéléré pendant. Il faut désormais compter avec elles», explique-t-il.

La preuve, le film Coda produit par Pathéa été le premier diffusé sur une plateforme (Apple TV+) à obtenir l’Oscar du meilleur film américain. Un séisme qui oblige tous les acteurs à chercher un nouvel équilibre entre les salles obscures et les plateformes vidéo. «Quand nous avons décidé de produire ce long-métrage avec Philippe Rousselet, c’était pour le sortir en salle dans le monde entier. Mais la crise est arrivée et les salles ont fermé. Dès lors, Apple TV+ nous a fait une offre que nous ne pouvions pas refuser. Nous avons fait une bonne affaire», souligne Jérôme Seydoux.

«Un véritable écrin»

Bien que diffusé sur la plateforme d’Apple, Coda sortira dans quelques salles en France les 23 et 24 avril pour 280 projections. «Je pense que ce film, qui est le remake d’un succès français, produit par des Français, oscarisé à Hollywood doit sortir en salle. Les plateformes américaines sont très pragmatiques. Elles ne s’opposent pas forcément à cela. Au contraire, je pense que, demain, la salle sera pour elles une véritable devanture. Car l’intense compétition à laquelle elles se livrent les force à se préoccuper de la promotion de leurs œuvres et les salles sont là pour leur offrir un véritable écrin», ajoute-t-il.

Après deux années de pandémie qui ont bouleversé tout le secteur, le cinéma américain n’anticipe pas de retour à la normale avant fin 2022 et la sortie du blockbuster Avatar 2. Mais le monde de demain ne ressemblera pas beaucoup au monde d’hier. Hollywood l’a déjà compris et Jérôme Seydoux ne cache pas son irritation devant le conservatisme du cinéma français. «La France est le Vatican du cinéma, c’est un pays très dogmatique!, assène-t-il. Le régime actuel du cinéma français diffère tellement de celui du reste du monde qu’il devra se réformer en profondeur pour prendre en compte la réalité d’un secteur qui a changé».

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Et l’homme influent du septième art part en campagne contre les anachronismes de notre pays. «Le Festival de Cannes est le seul au monde qui n’accepte pas encore les films produits par les plateformes, argue-t-il. C’est le dernier des Mohicans et je fais confiance à Thierry Frémaux pour trouver la solution.» La nouvelle chronologie des médias, signée il y a à peine trois mois, ne trouve pas grâce aux yeux de celui qui est pourtant l’un des plus grands exploitants de salles de cinéma en France et en Europe. «Cette chronologie censée protéger la salle peut se révéler être contre-productive. Les plateformes pourraient décider de sortir leurs films rapidement dans les salles des autres pays européens où n’existe pas cette chronologie. Partout… sauf en France! Tôt ou tard, il faudra que notre pays sorte de ses dogmes et se rapproche du régime international», plaide-t-il.

Pathé est également un producteur et distributeur de films. Et là aussi, le regard de Jérôme Seydoux sur la production tricolore n’est pas tendre. «En France, il est facile de faire des mauvais films et très difficile d’en faire de bons. Nous avons à cœur de défendre au maximum la diversité des films. Mais ce sont les consommateurs qui choisissent et les gens ne vont pas voir des films où ils s’ennuient!, rappelle-t-il. Surtout que les plus gros consommateurs de films en salle sont les mêmes qui sont sur les plateformes. Les standards de qualité ont évolué et les spectateurs sont plus exigeants car une fois dans la salle, ils ne peuvent pas zapper comme sur Netflix!»

Investir massivement dans la rénovation

La major française a depuis longtemps recentré sa production sur une petite dizaine de films chaque année. «En France, il n’y a pas assez de talents pour produire 340 films par an. Nous ferions mieux de produire moins de films mais de meilleure qualité, et le CNC devrait arrêter de saupoudrer les aides pour davantage les concentrer», tacle Jérôme Seydoux. Lui préfère miser sur les films grand public, comme Notre-Dame brûle «qui n’a pas attiré autant de spectateurs que nous voulions en France mais que nous avons vendu dans le monde entier. Avec le temps, le film sera une bonne opération pour Pathé.» Puis suivront un nouvel Astérix et les deux films sur Les Trois Mousquetaires.«Le chef-d’œuvre d’Alexandre Dumas est une histoire qui parle à tout le monde et cela va attirer les amateurs de grand spectacle qui ne veulent pas s’ennuyer au cinéma. Chez Pathé, nous avons déjà produit plusieurs films sur les Trois Mousquetaires, dont un il y a cent ans au temps du cinéma muet!» rappelle-t-il. Et dès cette année, Pathé a décidé d’ajouter une nouvelle corde à son arc et va se diversifier dans la production de deux séries internationales emboîtant le pas à Gaumont.

Lucide, Jérôme Seydoux anticipe une baisse de la fréquentation des salles en France. «Depuis une décennie, on enregistre en moyenne 200 millions d’entrées en salle. Mais après le Covid, nous tablons plutôt sur une baisse de cette moyenne de 20 %, à environ 160 millions d’entrées», pense-t-il. Une fréquentation des salles obscures moindre, des plateformes de streaming vidéo plus puissantes… Il est temps, selon le patron de Pathé, de réinventer le métier d’exploitants de salles pour monter en gamme. «Demain, les plateformes choisiront de sortir en salle quelques films pour une fenêtre d’exploitation réduite de 30 à 60 jours, car ils ont besoin de mettre en valeur leurs productions, décrypte-t-il. C’est un peu comme le secteur du luxe qui, bien que l’e-commerce prospère, n’imagine pas se priver de ses magasins flagship. La crise du Covid a cassé les habitudes des spectateurs. À nous de les récupérer en leur proposant une expérience alléchante. Les exploitants de salles devront donc s’adapter en investissant massivement dans la rénovation des complexes pour offrir des grands écrans et des sièges très confortables.»

Défi majeur

Le groupe Pathé, dont 80 % de l’activité provient de l’exploitation de salles en France mais aussi aux Pays-Bas, en Belgique, Suisse et Tunisie, s’engage résolument dans cette voie. Dans une ville moyenne aux Pays-Bas pour faire face à l’ouverture d’un cinéma concurrent, Pathé a transformé son cinéma en remplaçant tous les sièges par des fauteuils inclinables nouvelle génération. Cette transformation a divisé par deux le nombre de sièges mais la fréquentation totale du cinéma a augmenté. Pathé en a tiré les conclusions et va rénover une grande partie de ses salles.

Après la révolution des multiplexes des années 1980, une nouvelle ère s’ouvre. Le cinéma Pathé Palace, boulevards des Capucines à Paris, en sera l’exemple. En travaux, il ne rouvrira qu’en 2024 après une vaste transformation. Il abritera le siège de Pathé, un restaurant, un bar, des salles de coworking et sept salles de cinéma avec 1 000 places haut de gamme, soit moitié moins qu’auparavant. «Les spectateurs veulent bien revenir chez nous s’ils trouvent du confort, raconte-t-il. Forcément, les prix augmenteront pour accompagner cette montée en gamme.»

C’est un défi majeur pour un secteur qui a énormément souffert de la crise du Covid. Pathé n’a pas été épargné. «Les pouvoirs publics dans les différents pays européens où nous opérons ont aidé les salles. Mais le groupe Pathé a tout de même perdu 104 millions d’euros sur ses salles en France et à l’international sur la période 2020-2021» précise-t-il. Jérôme Seydoux estime qu’à l’avenir «les exploitants ont intérêt à être plus costauds» et il anticipe une nouvelle période de consolidation du secteur.

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La nuit, autre talon d’Achille de l’hôpital

Soline Roy

DÉCRYPTAGE - Un service de pointe de l’AP-HP menace de fermer faute d’infirmiers de nuit. Mais le problème est systémique.

«Ne pas vouloir qu’un service ferme ne suffit pas à lui permettre de rester ouvert.» L’équipe du service d’immuno-pathologie clinique de l’hôpital Saint-Louis, à Paris, est inquiète: au 1er juin, ce service unique en Île-de-France, qui prend en charge des patients immunodéprimés, des cancers hématologiques et des maladies immunitaires rares, est menacé de fermeture faute d’infirmiers de nuit en nombre suffisant. L’équipe de jour est au complet, mais sur 12 infirmiers de nuit, 11 sont partis, la moitié pour des raisons personnelles, les autres après une modification des horaires réclamée par l’équipe de jour: de trois équipes travaillant deux fois 7 heures en journée et 10 heures la nuit, deux équipes font désormais chacune 12 heures.

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Face à l’hémorragie nocturne, le nombre de lits est passé de 23 à 14 et l’équipe de jour se relaie depuis des mois pour assurer les nuits. Mais elle prévient: au 1er juin, c’est terminé, les plannings ne seront pas remplis. «J’ai fait deux mois de nuit en juin et novembre, mais j’arrête, je suis épuisée», témoigne Cynthia, infirmière arrivée ici il y a deux ans et demi justement pour ne plus travailler que de jour.

«La fermeture de ce service d’excellence n’est pas envisagée», a promis vendredi la direction de l’AP-HP. «Trois recrutements de jeunes infirmiers sortant d’instituts de formation» sont actés, une infirmière reviendra de congé maternité à l’automne, et d’ici là l’équipe de suppléance (des infirmiers rattachés à l’hôpital mais pas à un service en particulier), des intérimaires de longue durée et «la solidarité entre services d’hématologie» devrait permettre de tenir.

Question des compétences

Mardi, le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch jurait sur Twitter que «le problème sera résolu», indiquant y avoir travaillé le jour même «avec les responsables médicaux.» Une autre réunion doit avoir lieu mercredi et la mobilisation a été entendue jusqu’au ministère de la Santé: «On a reçu une lettre du ministre où il s’engage à ne pas fermer le service, mais sans préciser les solutions», indique le Dr Fadlallah, interniste. Mais les soignants répondent que le plan de soutien annoncé est «déjà en œuvre depuis un an» et que la stratégie a montré «ses limites».

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Quant au recours aux intérimaires ou à l’équipe de suppléance, il pose la question des compétences: ici plus encore qu’ailleurs, les soins demandent une expertise. «Quand un nouvel infirmier arrive, pendant un mois il est doublé par quelqu’un du service», indique Cynthia.

Surtout, c’est «déshabiller Paul pour habiller Pierre, souffle le Dr Fadlallah. On appelle à l’aide, mais nous ne sommes pas les seuls concernés!» Cardiologie à Poitiers, maternité à Nevers, soins de suite à Blois, urgences un peu partout… Les fermetures totales ou partielles se succèdent, «et tout ça pour une même maladie, le manque de personnel», a lancé mardi un médecin lors d’une manifestation organisée devant l’hôpital parisien.

À l’AP-HP, 1400 postes d’infirmiers vacants

Le problème est en effet systémique: des infirmiers, il en manque partout, de jour comme de nuit. «Les tensions sont telles qu’il suffit qu’une ou deux personnes partent pour que le quotidien de ceux qui restent soit difficile, confirme Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France. Je crains des départs massifs de l’hôpital dans les semaines ou les mois qui viennent. Pendant la crise du Covid, les gens ont tenu, mais s’ils ont l’impression que l’après va ressembler à l’avant, si on ne leur donne pas des signaux très forts à court terme, on va avoir des vagues de départs.»

À l’AP-HP, 1400 postes d’infirmiers sont vacants, malgré des efforts pour augmenter l’attractivité (primes d’engagement, aides à l’installation, au logement, à la garde d’enfants…), les augmentations liées au «Ségur», et cet hiver en Île-de-France un programme d’urgence promettant salaires plus élevés et primes rondelettes à ceux s’engageant pour des CDD de 6 ou 9 mois.

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Mais cela n’a pas suffi, en particulier pour la nuit. Car si elle est un choix pour beaucoup de ceux qui s’y adonnent, la nuit est difficile, avec des responsabilités liées à l’absence de médecin dans le service, l’anxiété des patients qui peut augmenter, des conséquences sur la vie familiale et la santé… Les agents travaillent un peu moins (1476 heures annuelles contre 1607 maximum de jour) et l’AP-HP «privilégie le travail fixe», 97 % des 3623 infirmiers de nuit du groupe hospitalier travaillant exclusivement la nuit. Mais l’indemnité de nuit n’est pas très incitative: 1,07 euro brut supplémentaire de l’heure, avec un maximum de 9,63 euros par nuit. Hors urgences, soins intensifs et réanimation où elle est de 1,26 euro depuis 2017, cette indemnité «n’a pas évolué depuis 2001», constatait en janvier un rapport du Sénat, regrettant que «le fonctionnement de l’hôpital repose encore trop souvent sur la bonne volonté des personnels et sur une morale du dévouement, voire du sacrifice, qui peut induire un contournement des obligations légales et réglementaires en matière de travail». En février, Martin Hirsch promettait devant la commission médicale d’établissement de l’AP-HP d’«engager un travail spécifique sur l’attractivité du travail de nuit en 2022». Un projet «en cours», dont le contenu et les délais d’application n’étaient pas précisés plus avant…

Covid-19 : 125.394 nouveaux cas en 24 heures, 143 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

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L'administration de Joe Biden s'est récemment retrouvée sous une pression croissante pour assouplir ou annuler le masque obligatoire.

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Le Figaro

Scandale du «partygate» : Boris Johnson s'excuse «sans réserve» devant le Parlement

Lors de sa déclaration devant la Chambre des communes, le premier ministre a présenté ses excuses pour avoir participé à une fête à Downing Street en plein confinement.

Le premier ministre britannique Boris Johnson s'est excusé mardi 19 avril «sans réserve» devant les députés après s'être vu infliger une amende pour avoir enfreint les restrictions anti-Covid en juin 2020, sans convaincre l'opposition qui une fois encore a demandé sa démission.

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Boris Johnson a affirmé qu'il ne lui «était pas venu à l'esprit, à l'époque ni par la suite», que sa participation à un bref rassemblement pour son anniversaire en juin 2020 à Downing Street «pouvait constituer une violation des règles» alors en vigueur. «C'était mon erreur et je m'en excuse sans réserve».

Evènement de moins de dix minutes

Boris Johnson est le premier chef de gouvernement britannique en exercice sanctionné pour avoir enfreint la loi et il risque d'autres amendes dans le cadre de l'enquête sur le «partygate», nom du scandale des fêtes organisées dans les cercles du pouvoir pendant les confinements mis en place contre la pandémie.

Le dirigeant conservateur s'adressait aux députés pour la première fois depuis qu'il a dû payer une amende de 50 livres sterling (60 euros) il y a une semaine, pour avoir participé à cet anniversaire surprise pour ses 56 ans le 19 juin 2020. Un événement de «moins de 10 minutes», selon lui, qui a également valu à son épouse Carrie et son ministre des Finances Rishi Sunak d'être sanctionnés.

«Je respecte les conclusions de l'enquête de police, qui est toujours en cours», a ajouté le premier ministre. Il a toutefois tenté de minimiser mardi l'importance du scandale qui exaspère les Britanniques en passant au bout de quelques minutes au sujet de l'invasion russe en Ukraine.

Un second souffle

«Je sais que de nombreuses personnes sont en colère et déçues et je ressens une obligation encore plus importante de respecter les priorités des Britanniques et de répondre à l'attaque barbare du (président russe Vladimir) Poutine contre l'Ukraine.» Un temps sur un siège éjectable, «BoJo» a retrouvé un second souffle en mettant en avant son rôle en première ligne des sanctions occidentales contre la Russie après l'invasion de l'Ukraine. Nombre de députés qui avaient demandé son départ jugent désormais peu opportun de le chasser de Downing Street dans ce contexte.

« Beaucoup de commentaires négatifs sont le fait de gens qui l'aimaient bien précédemment, mais qui ont changé d'avis ».

Le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer a pourtant estimé mardi que le leader conservateur était «malhonnête et incapable de changer». Boris Johnson est «un homme sans honte», a-t-il affirmé, pressant les conservateurs de se débarrasser de leur chef pour restaurer «décence, honnêteté et intégrité» à la politique britannique. Le chef du gouvernement a aussi essuyé des critiques acerbes au sein de son propre camp, le député conservateur Mark Harper estimant qu'il n'était plus «digne» d'être premier ministre.

Le feuilleton semble loin d'être terminé. La police de Londres, qui a déjà distribué 50 amendes, poursuit ses investigations et les députés britanniques débattront jeudi pour savoir si Boris Johnson a sciemment trompé le Parlement - synonyme de démission selon le code de conduite ministériel - en répétant que toutes les règles avaient été respectées.

«Menteur»

Le premier ministre devra en outre faire face, à une date encore inconnue, aux conclusions de la haute fonctionnaire Sue Gray, qui a déjà étrillé dans un prérapport des «erreurs de leadership et de jugement». Il doit aussi affronter le verdict des urnes lors d'élections locales le 5 mai. Selon la presse, Boris Johnson risque de nouvelles amendes, pour au moins cinq autres événements festifs.

Downing Street a tenu à démentir après l'émergence de nouveaux détails dans le Sunday Times, qui l'a décrit servant à boire et faisant un discours pour le départ de son chef de la communication le 13 novembre 2020. Selon une étude publiée lundi, 72% des sondés ont une appréciation négative du premier ministre, le terme revenant le plus souvent étant celui de «menteur».

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«La fureur n'a pas reculé», a tweeté le sondeur James Johnson, qui a réalisé l'étude. «Beaucoup de commentaires négatifs sont le fait de gens qui l'aimaient bien précédemment, mais qui ont changé d'avis».

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Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

Le Figaro

Bertille Bayart: «Carlos Tavares, un patron trop payé?»

Bertille Bayart

CHRONIQUE - En plein entre-deux-tours de la présidentielle, le salaire du directeur général de Stellantis, estimé à 19,5 millions d’euros, est devenu un objet de campagne.

Tout le CAC 40 le sait: les années d’élection présidentielle, il faut, comme pour les plantations, se faire discret jusqu’aux saints de glace. Pourtant, Stellantis, le groupe issu de la fusion entre Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler, a sauté à pieds joints dans le piège à polémiques. Le 13 avril, il a soumis au vote de ses actionnaires le package de rémunération du directeur général, Carlos Tavares, estimé à 19,5 millions d’euros par l’entreprise. Trois jours après le premier tour: retombées média garanties! Le «salaire de Tavares» est devenu un objet de campagne. «Cela montre qu’ils n’en ont plus rien à faire», dit un proche du pouvoir (la citation a été modifiée pour rester polie).

En France, Peugeot reste Peugeot, un morceau de patrimoine industriel dont l’État a permis le sauvetage en 2014. Mais Stellantis est passé dans une autre dimension: quinze marques, françaises, italiennes, britannique, allemande, américaines, 150 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Devant la famille Peugeot et Bpifrance, les Agnelli sont le premier actionnaire, leur chef John Elkann est président. Le siège est à Amsterdam, Carlos Tavares, né au Portugal, élevé à l’X, pilote des équipes sur tous les continents en mode télétravail institutionnalisé. Bienvenue dans la «World Company», la vraie.

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Dans cet univers, les 19,5 millions de Carlos Tavares (salaire, bonus, prime exceptionnelle de fusion, actions de performance…) sont élevés, mais pas extravagants. Ses homologues de General Motors et Ford gagnent plus. Il y a toujours plus riche que soi. Lucian Grainge, le patron d’Universal Music, l’ex-filiale de Vivendi récemment mise en bourse, vient d’empocher un quart de milliard de dollars. Qu’ont-ils donc besoin de gagner tant? Où est la décence? Cette question ne trouvera jamais de conclusion. Le profit est un moteur de l’humanité. «Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais de leur souci de leur propre intérêt», écrivait Adam Smith. Ajoutons, dans la catégorie patrons, le ressort de la compétition. La transparence des rémunérations, qui permet l’étalonnage, l’a stimulé plus qu’elle ne l’a apaisé.

19,5 millions d’euros, est-ce trop? Probablement. Mais au regard de quoi? Tavares qui fait son autoportrait en «psychopathe de la performance» a rempli son contrat: le groupe est numéro trois mondial de la rentabilité derrière Daimler et Tesla. Il est le seul constructeur européen à rivaliser avec les Allemands. La fusion, dans un contexte horrible pour le secteur, est un succès. La participation-intéressement des 45.000 salariés en France atteint 4300 euros en moyenne.

19,5 millions d’euros, c’est trop mais selon qui? Chez Stellantis, les actionnaires se sont divisés. Les investisseurs institutionnels, et Bpifrance, ont voté contre la rémunération de Carlos Tavares. Les familles Peugeot et Agnelli ont voté pour. Ceux qui paient de leur propre argent - c’est une constante - sont plus disposés à signer de gros chèques que ceux qui gèrent pour le compte d’autrui. La pression des institutionnels, associée à celle de l’opinion, a le grand mérite d’avoir mis fin aux systèmes de rémunérations les plus ineptes, dans lesquels s’additionnent les ceintures et les bretelles, les salaires, les primes de bienvenue et de départ, les clauses de non-concurrence en même temps que les retraites-chapeaux. Il y a encore du chemin à faire.

Mais le bien rapporte, aussi. Le vent de révolte qui pousse les sociétés de gestion - dont la première, BlackRock, fondée par Larry Fink, 36 millions de dollars gagnés en 2021 - à voter contre les rémunérations des patrons en assemblée générale est aussi une façon de crédibiliser les labels «responsables» associés à des fonds qui, devinez quoi, exigent des frais de gestion supérieurs…

Le cas Tavares a été jugé «choquant» par les deux candidats à la présidentielle. Marine Le Pen en a moins fait qu’Emmanuel Macron. Elle mise sur ses promesses d’un retour d’un ISF sur la «fortune financière» et d’une surtaxation des rachats d’actions (dont l’assiette s’évaporera d’ailleurs avant que la loi ait eu le temps d’être promulguée). Pour Emmanuel Macron, la polémique le renvoie à cette étiquette de «président des riches» plus collante que le sparadrap du capitaine Haddock. Alors il cogne. C’est «choquant», «excessif» . Le président sortant veut lier par la loi les rémunérations aux objectifs sociaux et environnementaux - la pratique est déjà courante dans les sociétés cotées - et pousser à l’échelle européenne l’idée d’un plafonnement. Ça ne mange pas de pain. Ni Le Pen ni Macron ne posent cependant la question la plus urgente: celle du plafond imposé sous François Hollande pour les rémunérations des patrons du secteur public, fixé à 450.000 euros par an. En 2023, l’État devra trouver le meilleur PDG possible pour mener à bien la mission la plus difficile et la plus importante: diriger EDF. Or, si les patrons moines soldats existent, ce n’est pas la majorité de l’espèce…

Sécurité alimentaire: inquiétude légitime, risque zéro impossible

ANALYSE - Les acteurs de l’agroalimentaire ne sont pas à l’abri de virus ou de bactéries qui se logent partout, malgré des systèmes de contrôle souvent rodés.

Publié il y a 2 heures

«Macron-Le Pen: la dépense ou la réforme»

L’éditorial du Figaro, par Jacques-Olivier Martin.

Le Figaro

Carburants : les prix à la pompe se stabilisent à un niveau élevé

Wladimir Garcin-Berson

Vendredi, le litre de diesel coûtait, en moyenne, 1,8116 euro. Un prix quasiment identique à celui constaté une semaine plus tôt.

Attendue depuis des mois, la baisse des prix à la pompe est-elle déjà terminée ? D'après les données du ministère de la Transition écologique, vendredi dernier, les prix se sont stabilisés, après deux semaines consécutives de baisse. En moyenne, le litre de gazole coûtait 1,8116 euro, soit un centime de moins que sept jours plus tôt. De même, le litre de SP95-E10 s'est aussi stabilisé, perdant un centime seulement à 1,7343 euro.

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Les prix des différents carburants n'ont cessé d'augmenter entre fin décembre et fin mars, à la faveur, notamment, de la guerre en Ukraine. La remise de quinze à dix-huit centimes par litre accordée par le gouvernement est venue atténuer la facture, faisant chuter le prix moyen, début avril. Depuis, la situation semble se stabiliser, à un niveau élevé : malgré les baisses des dernières semaines, le litre de gasoil reste 18% plus cher qu'en fin d'année dernière.

Fébrilité des marchés

Les marchés restent fébriles, guettant avec attention les annonces des pays producteurs, l'utilisation de barils stockés dans les réserves stratégiques des nations ainsi que les évolutions de la situation tant en Chine que dans l'Union européenne. Revenu brièvement sous la barre des cent dollars mi-avril, le baril de Brent a ainsi pris 10% en quelques jours, s'établissant, ce mardi, à 109 dollars environ. De quoi augmenter le coût final pour les automobilistes. Le retour de la rumeur d'un embargo européen sur les importations de pétrole et de produits pétroliers russes a aussi inquiété les acteurs.

Des éléments jouent donc dans les deux sens, et «les perspectives de production sont très incertaines au début du deuxième trimestre en raison de la situation en Russie», note l'IFPEN ce mardi dans une note. Les prix des matières premières restent à des niveaux très élevés : en mars, le baril de Brent coûtait 117,25 dollars en moyenne, son niveau le plus élevé depuis plusieurs années. Les importations de diesel d'autres parties du monde devraient aussi fortement augmenter dans les semaines à venir, afin de compenser une éventuelle absence de produits russes. La demande devrait augmenter, et les prix également.

Le poids croissant des carburants dans le budget des Français est devenu un sujet majeur de la campagne présidentiel, ainsi qu'un motif d'inquiétude pour les consommateurs. Le gouvernement affirme avoir agi le plus efficacement possible, notamment grâce à sa remise ou à l'indemnité inflation, en fin d'année dernière. Emmanuel Macron souhaite aller plus loin, en cas de victoire à l'élection, en ciblant davantage les aides sur les gros rouleurs. De son côté, Marine Le Pen plaide pour une baisse de la TVA sur les carburants afin d'alléger la fiscalité, qui représente environ 55% à 60% du coût final.

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Fin du ticket de caisse: les associations de consommateurs opposées à la suppression par défaut

Pour les associations, le ticket de caisse demeure «un outil de gestion du budget familial», qui permet de «vérifier l'exactitude du montant de la transaction».

Le pouvoir d'achat a-t-il vraiment baissé sous le quinquennat d'Emmanuel Macron ?

LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'assure la candidate du RN, Marine Le Pen, qualifiée pour le second tour de la présidentielle. Mais que disent les études ?

Pouvoir d'achat : serait-il efficace d'appliquer une TVA à 0% sur les produits de base ?

LA VÉRIFICATION - Proposée par Marine Le Pen, cette mesure permettrait-elle vraiment de protéger le portefeuille des ménages ?

Le Figaro

Guerre en Ukraine : le FMI abaisse sa prévision de croissance mondiale pour 2022 à 3,6%

L'organisme international compare le conflit lancé par la Russie à des effets semblables à «des ondes sismiques émanant de l'épicentre d'un tremblement de terre»

Des effets semblables à «des ondes sismiques émanant de l'épicentre d'un tremblement de terre» : la guerre en Ukraine a considérablement assombri les perspectives de l'économie mondiale, a prévenu mardi Pierre-Olivier Gourinchas, le nouveau chef économiste du Fonds monétaire international. Le FMI, qui a publié ses prévisions actualisées à l'occasion de ses réunions de printemps, table désormais sur une croissance mondiale de 3,6% cette année contre 4,4% en janvier.

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«Le conflit et les sanctions affectent directement l'Ukraine, la Russie et la Biélorussie», expliquent les économistes de l'institution de Washington. «Mais les retombées internationales se propagent bien au-delà, notamment en Europe, via les prix des produits de base, les liens commerciaux et financiers, l'approvisionnement (en produits alimentaires et énergétiques, NDLR) et l'impact humanitaire». Car l'Ukraine et la Russie sont d'importants producteurs de céréales pour de nombreux pays, et la Russie est également une source d'énergie clé pour l'Europe.

Le FMI a donc révisé en baisse les prévisions économiques d'une écrasante majorité de pays. Ainsi, la croissance du PIB des États-Unis a été ramenée à 3,7% (-0,3 point). Cette nouvelle projection prend en compte «le retrait plus rapide que prévu du soutien monétaire pour contenir l'inflation ainsi que l'impact d'une croissance plus faible de leurs partenaires commerciaux (...) résultant de la guerre» en Ukraine, a détaillé le FMI. L'économie chinoise pâtit, elle, de la politique de tolérance zéro à l'égard de la pandémie qui a conduit à de nombreux confinements dont celui de la capitale économique, Shanghai. La croissance devrait ainsi tomber à 4,4% (-0,4 point) après 8,1% l'an passé.

Une zone euro fragilisée

Pour les pays de la zone euro, la dégradation est encore plus forte: +2,8% contre +3,9% en janvier. L'Allemagne, qui dépend fortement de la Russie pour l'approvisionnement en énergie, voit sa prévision amputée de 1,7 point à 2,1%. «Parce qu'ils sont importateurs d'énergie, la hausse des prix mondiaux représente un choc négatif», résume le FMI. La croissance de la France a été ramenée à 2,9%, celle de l'Italie à 2,3%.

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Pour la Russie, qui a envahi l'Ukraine le 24 février, c'est le plongeon: son PIB va se contracter de 8,5%. Malgré les sanctions contre Moscou, c'est surtout l'économie ukrainienne, qui s'effondre: -35% attendus cette année, compte tenu des destructions massives qui ont fait fuir des millions de personnes. Et, il faudra des années au pays pour se remettre de ce conflit même si celui-ci s'arrêtait immédiatement. Ailleurs dans le monde, les pays exportateurs de pétrole tirent leur épingle du jeu à la faveur de la hausse des prix. La prévision de croissance de l'Arabie saoudite atteint ainsi 7,6% (+2,8 points).

Une inflation vertigineuse

Globalement, la guerre en Ukraine a un impact d'autant plus fort qu'elle s'est produite alors que l'économie n'était pas totalement rétablie de la pandémie. Le conflit exacerbe aussi la montée vertigineuse des prix. Le FMI table sur une inflation de 5,7% cette année pour les pays avancés (+1,8 point) et de 8,7% (+2,8 points) pour les économies émergentes et en développement.

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Le pic devrait être atteint cette année, avance-t-il. Mais même en 2023, l'inflation devrait être encore supérieure aux objectifs des banques centrales des pays avancés et restée très élevée dans les pays émergents et en développement (6,5%). Le FMI, qui a aussi dégradé la perspective de croissance mondiale pour 2023 (+3,6%, -0,2 point), alerte sur la multitude de nuages à l'horizon. «Dans l'ensemble, les risques sont (...) comparables à la situation du début de pandémie», estime-t-il.

Des troubles sociaux en perspective ?

Le premier risque est l'enlisement de la guerre, l'aggravation de la crise humanitaire et des sanctions. La hausse des prix est en outre susceptible de provoquer des protestations sociales qui pourraient être exacerbées dans les pays accueillant un grand nombre de réfugiés. De plus, «les niveaux d'endettement record induits par la pandémie laissent émerger les économies de marché et en développement plus vulnérables aux hausses de taux d'intérêt», note aussi le FMI.

Par ailleurs, une résurgence de la pandémie n'est pas exclue. Enfin, «la fracture des relations internationales pourrait saper la confiance et la coopération essentielles pour relever les défis de long terme, notamment le changement climatique», s'inquiète le FMI.

Un navire transportant 750 tonnes de gazole a coulé au large de la Tunisie

Le Xelo, battant pavillon de la Guinée équatoriale, a sombré samedi matin. Aucune fuite n'a été repérée pour le moment, selon les autorités.

L'Allemagne saisit l'un des plus grands yachts du monde appartenant à l'oligarque russe Ousmanov

Après enquête, les autorités allemandes ont établi que le yacht stationné à Hambourg appartenait bien à l'oligarque proche de Poutine et pouvait être saisi dans le cadre des sanctions contre Moscou.

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Comment le fisc surveille nos publications sur les réseaux sociaux

ENQUÊTE - Bercy a, depuis le début de l'année, les moyens de vérifier que les contribuables ne commettent rien de contraire à la législation fiscale. Mais tous les posts ne seront pas concernés.

L'Humanité

Une histoire multiséculaire d’attraction et de répulsion

Nos recommandations culturelles

Essai Du Moyen Âge à l’ère coloniale, le rapport des Français à l’islam est dominé par l’hostilité et les tensions, mais la tolérance et la curiosité y ont aussi leur place.

Latifa Madani

Dans cet ouvrage collectif, 14 contributions d’historiens et de spécialistes mettent en lumière les diverses façons dont les Français, dans leur diversité, ont, au fil des siècles, regardé l’islam et les musulmans.

Le malaise commence déjà par la langue. Comment les nommer ? Sarrasins, Barbares, Barbaresques ou mahométans, il faut attendre 1776 pour que les termes islam et musulman figurent dans le ­dictionnaire de la Bibliothèque orientale et que le Bescherelle l’adopte en 1874. Dans leur propos, en ouverture, les essayistes Alain Ruscio et Roland Laffitte retracent la saga des hésitations, circo­nvolutions et approximations du lexique français, jusqu’à la confusion, en cours aujourd’hui, entre ­musulman et islamiste. Le ­vocabulaire n’est jamais neutre, expliquent-ils, rappelant combien « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ».

Le malaise, plus que sémantique, concerne aussi l’image du prophète. « Son nom et son rôle ont été connus en Occident dans un contexte fort défavorable, celui de l’affrontement entre le christianisme et ce qui était considéré comme une fausse religion. » Mahomet était souvent décrit comme « violent, belliciste, fourbe, imposteur, à la sensualité débordante, source de débauche ». Au temps des Lumières, cependant, des orientalistes, dont George Sale, traducteur du Coran, ­reconnaissaient en lui « un homme exceptionnel, un grand réformateur ». Voltaire voyait dans­ ­l’islam « une religion philosophique raisonnable » et dans le message coranique « un immense progrès dans la pensée et dans la société ». Ce fut ensuite, au XIXe siècle, Napoléon qui confiait être exalté par la figure héroïque du prophète et disait préférer la religion musulmane, « moins ridicule que la nôtre ».

Un courant d’érudits se constitue

La conquête coloniale de l’Algérie finira, elle, de perpétuer une image négative de la religion musulmane, de son prophète et de ses adeptes. La guerre d’indépendance accentuera le phénomène.

Il faut remonter au « grand choc des croisades » pour comprendre les racines multiséculaires de cette hostilité, expliquent Alain Ruscio et Roland Laffitte. « Les croisades constituent un véritable affrontement entre deux monothéismes dans leur lutte pour l’hégémonie. (…) Elles représentent un moment clé de la structuration de l’islamophobie. »

Cependant, cette histoire est bien plus complexe qu’il n’y paraît. C’est « une histoire d’attraction et de répulsion », selon l’historien Faruk Bilici. Aux XVIIIe et XIXe siècles, il y a eu « une sincère ­curiosité intellectuelle pour l’islam de la part des grandes figures des arts et des lettres ». Ainsi, Lamartine notamment exprimera son enthousiasme, de retour de voyage en Orient. Un véritable courant d’érudits se constitue, soulignent Alain Ruscio et Roland Laffitte dans leur texte « Intérêt ­paradoxal pour l’islam, l’autre tradition française » . Ce courant donnera lieu à quelques célèbres conversions, parmi lesquelles celles d’Ismaÿl Urbain, Isabelle Eberhardt, Louis Massignon, Étienne Nasreddine Dinet, Aurélie Picard-Tidjani.

D’autres contributions sur l’école, la laïcité, le voile, les sciences complètent cet ouvrage riche d’enseignements, pour mieux comprendre les enjeux actuels du débat.

islamcolonialismealain ruscio
Le Figaro

Les «media trainers», ces conseillers dans l'ombre des politiques

Océane HerreroClaudia Cohen

ENQUÊTE - Longtemps tabou, le travail de ces conseillers en communication est pourtant plébiscité par des personnalités politiques qui ont la phobie du faux pas.

Il est 20h le dimanche 10 avril lorsque les estimations du premier tour de l'élection présidentielle tombent. Pour Les Républicains, c'est un coup de massue. Le parti historique essuie une lourde défaite, la candidate Valérie Pécresse se retrouve sous la barre des 5%. Il faut trouver une manière de réagir sans perdre la face, un exercice plus délicat encore pour les responsables «Macron-compatibles». En coulisses, Jean-Luc Mano s'affaire. Ce conseiller en communication politique et cofondateur du cabinet Only-Conseil chuchote à l'oreille de ces élus idéologiquement proches du candidat sortant. «Deux questions se sont posées», explique-t-il. «Comment parler de cet échec à la télévision ? Et quel degré de soutien stratégique apporter à Emmanuel Macron, sans pour autant passer pour un opportuniste ?»

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Ancien journaliste, Jean-Luc Mano est un de ces conseillers, souvent issus du monde du journalisme ou du divertissement, qui conseillent les personnalités politiques dans leurs interventions médiatiques - dans le jargon, il est media trainer. Le rôle de ce conseiller de l'ombre est de polir l'image de ses clients, pour les rendre à la fois digestes et percutants lors de leurs apparitions médiatiques. Une mission aussi courante qu'elle est taboue, et qui représente une manne financière pour les rois de la com' : pour préparer les élections législatives, la facture de ces prestations de conseil peut varier de 2000 à 2500 euros. Les élus disposent d'ailleurs d'un budget de formation qui peut être utilisé auprès d'organismes agrémentés, et leur évite d'ouvrir leur propre porte-monnaie pour se préparer.

Travail de l'ombre

Bien des responsables politiques ont ainsi recours aux services des media trainers, à tous les niveaux. Les élus locaux peu habitués aux médias veulent par exemple être en mesure de donner le change aux journalistes. «C'est normalement faisable en quelques heures de formation», juge Thierry Barret, media trainer désormais basé en Savoie. Les responsables nationaux veulent, eux, préparer avec des professionnels leurs meetings et leurs débats. Mais peu assument pourtant ouvertement d'avoir recours aux services de ces conseillers en image publique. «En France, on est toujours dans le mythe de l'homme providentiel. Aux États-Unis, les responsables politiques n'ont pas ces états d'âme et veulent s'entourer des meilleurs, dans tous les domaines», juge Gaspard Gantzer, ancien conseiller en communication de François Hollande.

La République en marche a notoirement eu recours à de tels services pour former, en 2017, son armée de candidats aux législatives, souvent novices en politique. Le coaching commence inévitablement par un diagnostic. En 2017, alors que Christophe Castaner gagne en responsabilités dans la campagne du jeune candidat Emmanuel Macron et en vient à devenir son porte-parole, il s'offre ainsi les services de Laurent Fontaine, ancien animateur reconverti dans le conseil en communication aux médias. Laurent Fontaine a pour mission de préparer Christophe Castaner au laminoir des médias. Une évidence lui saute aux yeux : il faut gommer l'image «dilettante», chemise ouverte et chaîne en or, du maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence). Castaner accepte de boutonner la chemise, mais grince des dents en ce qui concerne la chaîne, «offerte par sa mère». Finalement, elle aussi disparaît derrière une inévitable cravate.

«Bienveillance implacable»

Cette année encore, le parti d'Emmanuel Macron a fait appel à des conseillers en com' pour former ses cadres. Laurent Fontaine forme les porte-parole des Jeunes avec Macron (JAM), tandis que le journaliste Emmanuel Ostian intervient en tant que coach média auprès d'une partie des soixante relais de la société civile. Ces nouvelles personnalités ont été choisies par le parti pour incarner sur le terrain, dans la presse, à la télévision et à la radio, une thématique du programme d'Emmanuel Macron.

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Les responsables politiques, en particulier les prétendants à la fonction suprême, doivent en effet être tout-terrain. Ils ont besoin de savoir gérer les micros tendus, les meetings, les plateaux de chaînes d'information et les vidéos courtes et potaches destinées aux réseaux sociaux. Le format change, mais pas l'objectif. Pour Daniel Murgui-Tomas, ancien journaliste reconverti dans le media training, la bête politique doit toujours courir après trois objectifs: apparaître digne de confiance, compétente et sympathique.

En 2017, alors qu'approchait le débat-chorale des 11 candidats à l'élection présidentielle, Daniel Murgui-Tomas a ainsi été sollicité par l'un des outsiders de la campagne : Jacques Cheminade. Avec une mission : faire oublier, au moins le temps d'un débat, les prises de position polémiques de son client. Exit donc les saillies complotistes et pro-conquête de Mars de Jacques Cheminade : sur le plateau, le candidat se concentre sur le cœur de son propos, à savoir la dénonciation de la «dictature financière». «Mon rôle était de faire preuve d'une bienveillance implacable», philosophe Daniel Murgui-Tomas. «Les collaborateurs des candidats n'osent pas toujours tout dire. En tant que tiers, on se doit d'être dans la vérité».

Est-ce ce qui a manqué à Valérie Pécresse ? La candidate malheureuse des Républicains, avait préféré avoir recours aux services de son clan pour préparer le grand meeting du Zenith, par la suite abondamment critiqué en raison du phrasé surjoué de la présidente de l'île-de-France. C'est pourtant l'acteur moliérisé Benoît Solès et le ténor du barreau Francis Szpiner, tous deux engagés à droite, qui l'avaient aidée à préparer ce rendez-vous. «J'ai voulu faire un meeting comme un homme et en fait, je ne suis pas un homme», a plus tard regretté la candidate LR.

Illusion de naturel

Le mauvais media training est celui qui se voit. La bonne formation doit permettre au politique de réussir à faire passer son message, quelle que soit la question et le type d'intervention. Quelques techniques sont ainsi couramment enseignées. Parmi elles, le «disque rayé», qui consiste à répéter inlassablement son message pour qu'il marque l'auditeur. Ou encore la technique du «block and bridge» : le politique prend acte de la question qui lui est posée, mais réoriente vers un sujet sur lequel il est plus à l'aise. À ces vieilles recettes, les media trainers ajoutent parfois quelques formules magiques. Daniel Murgui-Tomas dit ainsi s'appuyer sur la sophrologie, l'hypnose, ou encore l'étude comportementale des animaux - «quand un politique se lisse la barbe en interview, il se rassure comme un grand singe», affirme-t-il.

La maîtrise de toutes ces stratégies n'ont qu'un seul but : donner l'impression que le responsable politique est à la fois sincère et naturel, en bref, que rien n'est préparé par avance et qu'il ne manie pas la langue de bois. Jean-Luc Mélenchon, qui a longuement travaillé avec des conseillers, est pris en exemple à plusieurs reprises par nos interlocuteurs. «Il est largement au-dessus du lot», estime Gaspard Gantzer. «Quand il était au pupitre après sa défaite dimanche dernier, il donnait l'impression de prendre la parole à l'anniversaire d'un ami. Il parvenait à être drôle dans un moment difficile». Et au conseiller d'admettre ses propres erreurs : «avec François Hollande, on travaillait le fond et le sens de la formule. Mais j'ai échoué : alors qu'il est amusant et détendu dans la vraie vie, il n'arrivait pas à être relâché dans ses prises de parole».

Pour les experts de la prise de parole en public, le débat de l'entre-deux tour est une échéance à part. Marine Le Pen, qui avait réalisé une performance jugée ratée en 2017, le sait bien et s'est isolée dès ce mardi pour préparer sa confrontation avec Emmanuel Macron. Avec elle, ses conseillers ainsi qu'un sparring-partner, c'est-à-dire un opposant fictif avec lequel elle organisera deux faux débats. Selon nos informations, la candidate reçoit également des conseils de la part d'un «Monsieur Punchline» censé la préparer à riposter, après une campagne de deuxième tour durant laquelle les coups se sont finalement concentrés contre elle. Les proches d'Emmanuel Macron, interrogés par Le Parisien, entretiennent pour leur part l'idée d'une échéance préparée seul ou presque, sur la simple base de fiches préparées par ses conseillers.

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Le Figaro

Mali: à Gossi, Barkhane accélère son retrait

Nicolas Barotte

Le camp a été remis mardi aux forces militaires maliennes, avant le transfert de Ménaka et Gao cet été.

La base de Gossi a fermé. Mardi, un sixième et dernier convoi a quitté le camp et Barkhane a franchi une étape dans son désengagement. L’emprise avait été ouverte par l’armée française fin 2018 pour lutter plus efficacement contre les forces djihadistes qui tentent d’accaparer le cœur du Sahel depuis une décennie. Mais en février, faute de perspective politique avec la junte au pouvoir à Bamako et malgré l’insécurité persistante dans la région, le président Emmanuel Macron a annoncé la fin de l’opération militaire au Mali. «Gossi sera une étape importante dans la réarticulation», avait lancé fin mars le chef d’état-major des armées, le général Burkhard, en visitant la base.

«Même si vous avez l’impression de fermer quelque chose, le combat continue», avait-il ajouté pour mobiliser des soldats confrontés à des incertitudes. Le retrait français laisse le champ libre aux groupes terroristes ou à l’influence des mercenaires russes du groupe Wagner. L’État malien n’y est toujours pas présent. Le maire de Gossi n’a pas repris son poste et peu d’enfants ont retrouvé le chemin de l’école, constatait-on amèrement sur place. Côté état-major, on rappelle que depuis 2020 la France a mobilisé 1,5 million d’euros pour des projets d’aide au développement à Gossi.

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Les forces armées maliennes (Fama) ont pris possession de l’ancien camp français. Les soldats de Barkhane y ont laissé quelques infrastructures en dur, comme des abris, et surtout les «bastion walls», qui constituent le mur d’enceinte. Barkhane n’a pas posé de conditions au transfert. «Les Maliens sont souverains et libres de faire ce qu’ils veulent» désormais dans la base, explique le colonel Ianni, porte-parole de l’état-major. Les Français ont toutefois discrètement mis en garde leurs ex-partenaires contre la présence de mercenaires russes. Pour l’instant, Barkhane est toujours susceptible, en cas d’urgence, d’assurer des missions de protection aérienne. Mais il n’est pas question pour Paris de venir au secours des hommes de Wagner.

Durant les semaines qui ont précédé, les quelque 300 soldats installés à Gossi ont géré la fermeture du camp comme une opération militaire. Il s’agissait notamment de sécuriser les axes sur lesquels allaient convoyer les 400 conteneurs nécessaires au désengagement. Mais les groupes armés terroristes n’ont pas cherché à attaquer les forces françaises. Les djihadistes sont davantage préoccupés par leurs luttes intestines, entre groupes liés à al-Qaida ou à Daech, ou par l’offensive que tentent de mener les Fama épaulés par Wagner. Prises en étau, les populations civiles sont les premières victimes des violences.

Impuissante face à la dérive malienne, l’armée française veille à s’extirper du bourbier sans dommage pour elle. Le retrait de Barkhane ne doit donner lieu «à aucune récupération nuisible à l’image de la force», explique-t-on à Gossi. «Nous avons tenu à ce que les bases soient transférées dans la transparence la plus totale afin de nous prémunir d’éventuelles accusations», a expliqué le colonel Ianni. «Nous ne pourrons pas être attaqués et être accusés d’avoir fait les choses de manière malhonnête ou illicite», a-t-il poursuivi.

«Fausses informations»

«Nous sommes susceptibles de faire face à des attaques réputationnelles», prévient le colonel Ianni. «Nous sommes face à un rouleau compresseur avec des capacités importantes (pour diffuser) de fausses informations», dit-il, en pensant notamment aux campagnes de désinformation russes sur internet. Les Français tentent d’être plus réactifs pour désamorcer les rumeurs qui les accusent de trafic d’armes ou d’or. Le week-end dernier, il était question d’enlèvements sur les réseaux sociaux… Six suspects ont été interpellés à Adiora, à une trentaine de kilomètres au nord de Gossi, dans le cadre d’une opération contre les groupes terroristes, a expliqué le colonel Ianni: «Ils sont actuellement interrogés par la force Barkhane».

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Barkhane quitte le Mali prudemment, en cherchant ni à se brouiller avec les militaires maliens ni à provoquer Moscou. Il reste encore deux bases à fermer d’ici au mois d’août pour remplir l’objectif présidentiel. Celles-ci représentent «des milliers de conteneurs», explique le colonel Ianni. Quitter Gao, centre névralgique de la présence militaire, s’annonce particulièrement difficile. Les militaires de Gossi y seront d’ailleurs redéployés pour participer aux opérations. 2500 Français sont toujours présents au Mali et devraient le rester jusqu’à la fin du retrait. Environ 4600 soldats français sont engagés au Sahel, dont environ 900 à Niamey. En 2023, entre 2500 et 3000 soldats devraient encore être présents au Sahel.

États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt

Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

Le Figaro

Françoise Hardy: «Pourquoi je voterai de nouveau pour Emmanuel Macron»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Entre le mouvement des «gilets jaunes», le Covid et la guerre en Ukraine, le quinquennat du président sortant aura consisté à gérer l'ingérable, écrit la chanteuse qui loue, notamment, le bilan européen d'Emmanuel Macron.

En 2015, j'étais grabataire à l'hôpital et dans un état de grande faiblesse. Par moments, j'allumais le téléviseur et en zappant, je suis tombée sur La Chaîne parlementaire (LCP) où un jeune inconnu s'exprimait. Face à lui, il y avait la leader de ses opposants qui n'était jamais d'accord avec lui. Il lui expliquait alors autrement ce qu'il avait tenté de lui dire. J'avais tout de suite été sous le charme de ce que dégageait cet inconnu qui était Emmanuel Macron. J'ai regardé presque chaque jour les séances où il défendait une loi et eu l'impression que cet homme-là était différent des autres et au-dessus du lot. Lorsque la dernière séance est arrivée, la leader de l'opposition a tenu à le remercier au nom de ses collègues et en son nom propre car ça n'arrivait pas souvent, disait-elle, qu'un ministre vienne chaque jour défendre sa loi, et tout le monde avait apprécié sa patience, sa courtoisie, sa gentillesse... De mon côté, je me disais que ça n'arrivait pas souvent non plus qu'une opposante aussi virulente fasse preuve d'une telle ouverture.

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J'ai voté Emmanuel Macron en 2017, parce qu'il se situait au-dessus des idéologies de droite et de gauche et que les idéologies déconnectent de réalités importantes - économiques en particulier. Son quinquennat aura consisté à gérer l'ingérable: il a hérité de la dépense publique la plus élevée d'Europe et d'une économie devenue en 40 ans de plus en plus déficitaire et catastrophique ; il a dû subir le mouvement des «gilets jaunes» qui refusaient de dialoguer et voulaient un meilleur pouvoir d'achat, ce qui est normal, tout en nuisant à l'économie de leur pays, ce qui l'est moins ; puis gérer avec l'aide d'instances médicales de haut niveau, comme l'OMS, une pandémie due à un virus inconnu jusque-là ; et pour finir il lui a fallu tenter de dialoguer avec Poutine au sujet de l'inqualifiable guerre de la Russie contre l'Ukraine. À ma connaissance, il n'est pas le président des riches qui continuent de payer des impôts très élevés, et n'a pas souvent pris de mauvaise décision - la suppression de l'ISF était souhaitée par Michel Rocard qui avait reconnu que cet impôt, qu'il avait créé en l'envisageant provisoire, s'avérait finalement contre-productif.

Il est bien sûr impossible d'être d'accord sur tout ce que quelqu'un dit et fait, mais ce dont je suis certaine, c'est que sans être parfait, Emmanuel Macron est quelqu'un de bien.

Notre actuel président se montre d'un courage exemplaire en se présentant à nouveau, alors qu'il est bien placé pour savoir qu'un deuxième quinquennat sera encore plus éprouvant que le précédent. Contrairement à ce que j'entends, il a fait beaucoup de choses dans un contexte on ne peut plus difficile. Il accorde une importance majeure à l'Europe et à la nécessité de rester Européen. N'ayant jamais apprécié les extrémistes qui occultent tout ce qui ne va pas dans leur sens, je revoterai donc pour Emmanuel Macron le 24 avril parce que j'ai toujours perçu chez lui une empathie allant de pair avec de l'intégrité ainsi qu'avec une intelligence qui se traduit entre autres par une vision aussi réaliste que globale du monde et de notre pays dans le monde.

Il est bien sûr impossible d'être d'accord sur tout ce que quelqu'un dit et fait, mais ce dont je suis certaine, c'est que sans être parfait, Emmanuel Macron est quelqu'un de bien.

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Jean-Michel Delacomptée: «Comprendre le débat de l'entre-deux tours grâce aux fables de La Fontaine»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Dans Le pouvoir des fables, La Fontaine expose deux méthodes de persuasion dignes du plus vif intérêt, raconte le romancier et essayiste. Et ceux-ci seront mis à l'épreuve lors du prochain débat entre les deux candidats à la présidence de la République, analyse-t-il.

L'Humanité

Sciences Alice sous la loupe de chercheuses

Nos recommandations culturelles

Paul Mazliak

Les deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.

sciences
Le Figaro

La suppression du corps diplomatique entérinée sous une pluie de critiques

Paul Sugy

C'était l'une des mesures de la réforme de la haute fonction publique d'Emmanuel Macron. La disparition du corps diplomatique, officialisée dans le JO du 18 avril, fait de nouveau réagir l'opposition.

«Mise en extinction». L'expression figure, inscrite en toutes lettres, dans le premier article du décret publié lundi au Journal Officiel et «portant application au ministère de l'Europe et des affaires étrangères de la réforme de la haute fonction publique» . Comme l'avait décidé Emmanuel Macron, le corps diplomatique (en réalité deux corps, celui des conseillers des affaires étrangères et celui des ministres plénipotentiaires) s'apprête à disparaître, laissant la place à une entité bien plus large réunissant des administrateurs qui pourront passer plus aisément d'un ministère à l'autre. On y entrait le plus souvent soit après l'ENA, soit en passant l'un des concours du ministère pour devenir conseiller des affaires étrangères du cadre général - le fameux concours des «cadres d'Orient».

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Promise dès 2017, la réforme de la haute fonction publique s'achève ainsi : elle aura emporté également avec elle l'ENA, devenue l'Institut national du service public (INSP) le 1er janvier dernier. Un temps laissée de côté, cette réforme a été remise à l'agenda avec empressement à la suite de la crise des «gilets jaunes». L'objectif, notamment, était de mettre fin aux «carrières à vie» au plus haut de l'appareil d'État, et de flexibiliser le recrutement et les transferts de ces hauts dirigeants œuvrant dans les ministères et qui constituent ce que le sociologue Pierre Bourdieu a appelé «la Noblesse d'État».

«Varier les expériences»

Ainsi, comme avant eux les préfets, sous-préfets ou autres inspecteurs des finances, les 800 hauts fonctionnaires du Quai d'Orsay vont voir leur corps disparaître, et avec lui leur «spécialisation» dans les Affaires étrangères : «Après l'ENA, vous alliez dans un corps dont vous ne sortiez pas. Aujourd'hui, nos diplomates désirent varier les expériences. Au quai d'Orsay, vous pouvez avoir envie d'aller au ministère de l'Agriculture, puis revenir. Nous mettons en place deux mobilités obligatoires. Elles permettront d'élargir les compétences, sans détruire la diplomatie : ceux qui veulent rester diplomates toute leur carrière le resteront», précise dans les colonnes du Parisien l'un des conseillers de la ministre en charge de cette réforme Amélie de Montchalin. En clair, plutôt que de former des corps cloisonnés et spécialisés, les hauts fonctionnaires feront partie d'un seul et même grand corps dans lequel les carrières permettront plus facilement d'évoluer d'une compétence à une autre. Les fonctionnaires appartenant actuellement au corps diplomatique sont encouragés à rejoindre dès maintenant ce nouvel ensemble interministériel, mais ils n'y sont pas obligés.

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La plupart des diplomates français qui ont réagi à cette annonce ont exprimé des réserves - si ce n'est des critiques assez virulentes, malgré pourtant le devoir de réserve auquel ils sont astreints. «La France sera donc le seul grand pays occidental sans diplomates professionnels. Une histoire de plusieurs siècles s'achève ainsi. La porte est désormais ouverte aux nominations à l'américaine», a notamment écrit l'ancien ambassadeur de France à Washington Gérard Araud, qui a notamment été relayé par l'actuel ambassadeur de France en Ukraine, Étienne de Poncins. Dès la révélation de cette réforme, dans une lettre du ministre Jean-Yves Le Drian le 9 novembre dernier, de nombreux diplomates avaient fait savoir publiquement leur désapprobation. Auparavant, et sous couvert de l'anonymat, une cinquantaine d'entre eux avaient déjà alerté dans une tribune parue dans Le Monde .

Un système plus propice au «copinage» ?

Très vite le sujet s'est invité dans le débat politique. «Les copains de promo vont pouvoir être nommés», a écrit Jean-Luc Mélenchon en réaction à ce qu'il considère comme un système permettant davantage de pantouflage et de renvois d'ascenseurs qu'auparavant. Ce que pense également Marine Le Pen, qui s'est engagée hier si elle est élue à rétablir «un statut de diplomate fondé sur le mérite et l'intérêt national».

Plusieurs parlementaires socialistes, dont d'anciens ministres, avaient exprimé des réserves similaires dans les colonnes du Figaro en janvier dernier. «D'un côté, la France affirme sa volonté de projeter une diplomatie de très haut niveau partout dans le monde et dans le même temps, le gouvernement propose une restructuration administrative qui ne ferait que fragiliser un outil déjà performant. La diplomatie ne peut pas être une variable d'ajustement», écrivaient-ils.

À droite, Éric Ciotti ou Valérie Boyer ont également réagi hier. «Macron abat en ce jour, un nouveau pilier de notre État régalien» écrit le député des Alpes-Maritimes, candidat malheureux à la primaire des Républicains.

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Présidentielle 2022: le gouvernement fantôme de Marine Le Pen

DÉCRYPTAGE - La candidate RN balaye toutes les questions qui lui sont posées sur sa future équipe gouvernementale en cas de victoire le 24 avril prochain. Avec qui pourrait-elle néanmoins diriger la France?

Le risque d’une Assemblée nationale sans opposition

ANALYSE - Si Emmanuel Macron est réélu, le danger pour lui serait non pas de ne pas avoir de majorité, mais de ne pas avoir d’opposition.

Avec l'établissement d'un septennat, Emmanuel Macron pourrait-il être président jusqu'en 2034 ?

LA VÉRIFICATION - Le président-candidat s'est dit favorable au septennat, soit un mandat présidentiel de sept ans contre cinq ans actuellement. Marine Le Pen, elle, défend un septennat unique.

L'Humanité

Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !

Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.

Anna Musso

À peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.

Mars. L’œil du rover Perseverance, c’est de la super came !

Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).

Deux vitesses du son

Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !

Michel Viso, exobiologiste : « Je ne pense pas qu’il soit possible de coloniser Mars »

C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.

Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !

Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :

sciencesastronomieplanète marsNasa
Le Monde

Intensifier les sanctions

Editorial du « Monde ». L’offensive militaire dans le Donbass annoncée par Moscou et qui, selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a commencé lundi 18 avril, est d’abord un aveu d’échec. La première phase de la guerre russe en Ukraine, qui visait à prendre Kiev pour y placer un régime ami à la faveur d’une opération éclair, s’est heurtée à la formidable résistance de l’armée, de la population et du leadership ukrainiens. Vladimir Poutine a dû revoir ses plans et retirer ses troupes de la région de Kiev, pour se concentrer sur l’est.

Guerre en Ukraine : l’implacable avancée de l’armée russe dans le Donbass

Cette deuxième phase ne se déroule pas non plus tout à fait comme le voudrait le Kremlin. Moscou a massé ces derniers jours des dizaines de milliers de soldats dans l’est de l’Ukraine pour pouvoir s’emparer de la totalité des deux régions du Donbass, celles de Donetsk et de Louhansk, dont une partie est occupée depuis 2014, et lancé plusieurs frappes stratégiques visant à détruire les capacités de défense ukrainiennes avant le combat.

A ce stade, Marioupol, ville côtière sur la mer d’Azov, au sud-est, qui permettrait de faire la jonction avec la Crimée, aurait dû tomber. Pilonnée depuis sept semaines, la ville maintient pourtant une résistance désespérée, mobilisant des unités russes qui auraient dû être déployées dans le Donbass. Et Moscou vient de subir une perte cruciale avec le naufrage du croiseur Moskva, son navire amiral en mer Noire, que l’Ukraine affirme avoir coulé par un tir de missiles.

« Moskva » : pourquoi la perte de ce croiseur est un coup dur, militairement et symboliquement, pour la Russie

C’est donc un pouvoir russe en difficulté, malgré toute sa puissance de feu, qu’affrontent l’Ukraine et ses alliés occidentaux dans cette nouvelle phase. Ces derniers se trouvent eux aussi confrontés à des décisions majeures. Cinq trains de sanctions massives, destinées à paralyser l’économie russe, ont affaibli la Russie, mais ne l’ont pas empêchée de poursuivre son offensive.

S’ils considèrent réellement l’agression russe de l’Ukraine comme une attaque contre l’ordre mondial qui régit les relations entre Etats, les Occidentaux, et en particulier les Européens, dont le continent est le théâtre de cette guerre, n’ont pas d’autre choix que d’intensifier leurs sanctions contre la Russie et leur soutien à l’Ukraine.

Ils disposent pour ce faire de trois leviers. Celui des sanctions : un sixième paquet est en préparation à Bruxelles, il faut l’actionner. Il est important qu’il inclue, parmi les établissements financiers concernés, la banque Sberbank, jusqu’ici épargnée, qui représente 37 % du secteur bancaire russe. Les Etats-Unis viennent de la sanctionner aussi, ainsi qu’Alfa-Bank ; rien ne justifie à présent ces failles dans le dispositif européen.

Gazprombank, la discrète banque russe chère à Vladimir Poutine

Le deuxième levier est celui de l’embargo sur le pétrole et le gaz russes. Sa mise en œuvre aura un impact important pour plusieurs économies de l’UE, au premier rang desquelles celle de l’Allemagne. Mais continuer à financer la guerre de M. Poutine par ces achats de gaz contredit tous les discours et les efforts menés par ailleurs. La décision d’arrêter ces importations doit être prise sans attendre et de manière cohérente au niveau européen.

Guerre en Ukraine : l’Union européenne discute d’un embargo sur le pétrole russe

Le troisième levier est celui de l’assistance militaire à l’Ukraine. Elle est déjà importante. Mais la guerre se prolonge, et Kiev demande aux Occidentaux une montée en gamme des livraisons d’armes. Il faut satisfaire cette demande. « Ne pas le faire, disait il y a quelques jours le premier ministre italien, Mario Draghi, reviendrait à dire aux Ukrainiens : acceptez l’esclavage et la soumission. Un message contraire à nos valeurs européennes. » Ecoutons M. Draghi.

Le Monde

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Le Monde

Signal d’alarme

Chronique. Samedi 16 avril, à Marseille, Emmanuel Macron n’a pas lésiné sur les annonces et effets de manche pour se débarrasser de l’étiquette dans laquelle le premier tour risquait de l’enfermer : devenir le candidat des vieux, le défenseur du système, lui qui s’était promis, en 2017, de conduire une révolution pour rendre l’espoir au pays.

Pour rajeunir, il s’est peint en vert et a fait de la transition écologique sa nouvelle frontière, promettant de transformer la France en une « grande nation écologique », qui serait « la première à sortir du gaz, du pétrole et du charbon ».

Présidentielle 2022 : à Marseille, Emmanuel Macron projette la France en « grande nation écologique » pour séduire l’électorat de gauche

Sa promesse d’aller « deux fois plus vite » dans la réduction des gaz à effet de serre, lui qui, aux yeux des écologistes, a dangereusement lambiné, est directement liée au résultat du premier tour de la présidentielle marqué par le sérieux coup de semonce que lui a adressé la jeunesse : dimanche 10 avril, les 18-24 ans et les 25-34 ans se sont massivement abstenus. Ils l’ont fait à hauteur de 42 % et de 46 %, selon l’enquête Ipsos-Sopra Steria, contre respectivement 29 % et 28 % cinq ans plus tôt. Et ceux qui se sont rendus dans leur bureau de vote ont privilégié le bulletin Mélenchon devenu, au terme de sa troisième campagne présidentielle, le héraut incontesté de la planification écologique.

Le camouflet a été sévère pour Emmnanuel Macron, qui était, en 2017, le candidat préféré des 25-34 ans et qui s’est retrouvé cette fois relégué en troisième position, distancé de plus de 10 points par l’« insoumis ».

L’autre alerte est venue de l’étiolement de plus en plus manifeste du front républicain face à l’extrême droite. Le 1er mai 2002, près de 1,5 million de personnes, stupéfaites de ce qui venait de se produire en France et farouchement déterminées à défendre les valeurs républicaines, avaient défilé à Paris et en province pour dire non à Jean-Marie Le Pen.

Vingt ans plus tard, samedi 16 avril, ils étaient à peine plus de 20 000 manifestants, selon la police, à clamer leur refus de Marine Le Pen. Beaucoup d’entre eux révélaient simultanément leur difficulté, pour ne pas dire leur incapacité, à glisser un bulletin Macron dans l’urne le 24 avril, désabusés, voire furieux, de se sentir piégés par le résultat d’une élection dans laquelle ils ne trouvent pas leur compte.

Emmanuel Macron défend sa vision de l’écologie en fustigeant le « climatoscepticisme » de Marine Le Pen

Cette difficulté à trancher entre deux rejets est un vrai signal d’alarme quant à l’état de la démocratie française. C’est comme si le projet de Marine Le Pen, qui veut s’affranchir des règles constitutionnelles, des normes et des valeurs européennes pour introduire, par référendum, une discrimination légale entre nationaux et étrangers, était jugé guère plus menaçant pour la République que l’exercice du pouvoir par Emmanuel Macron.

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Le Monde

Industries polluantes

Chronique. En 2003, un rapport sur les inégalités face à la santé, mandaté par le Congrès des Etats-Unis, avait montré que les Américains issus de minorités recevaient des soins de moins bonne qualité que le reste de la population. Le document (« Unequal Treatment »), élaboré sous l’égide du chercheur Brian Smedley, de l’Institut national de médecine, avait été le premier à incriminer le racisme structurel dans les disparités de traitement, au-delà de la pauvreté ou du manque d’accès à l’assurance-maladie. Il avait reçu un écho important au Congrès et dans le corps médical.

Près de vingt ans plus tard, Brian Smedley constate qu’« aucun progrès significatif » n’a été accompli. Dans un livre à paraître, dont il a livré les conclusions fin février devant le centre pour le journalisme médical de l’université de Californie du Sud, il déplore que les Noirs continuent à mourir cinq ans plus tôt en moyenne que les Blancs. Dans chaque catégorie de maladie, souligne-t-il, leur taux de mortalité est supérieur à celui des autres catégories de population. La pandémie a particulièrement frappé les minorités. Fin novembre 2020, Noirs, Hispaniques et Amérindiens étaient trois à quatre fois plus susceptibles de mourir du Covid-19 que les Blancs. « Ce que nous continuons largement à voir, explique Brian Smedley, c’est une sorte d’apartheid médical. »

Les causes des inégalités sont multiples : le morcellement du système d’assurance santé, l’absence d’harmonisation des statistiques dans les hôpitaux, les facteurs environnementaux. Les industries polluantes ont pu impunément s’installer dans des quartiers peuplés de personnes de couleur, souligne Brian Smedley. Selon lui, le tabou qui entoure la question raciale aux Etats-Unis reste aussi un facteur de blocage, même si le mouvement Black Lives Matter qui a déferlé sur le pays à l’été 2020 a permis de lever certains non-dits. « Pour la première fois, nous avons débattu du fait que le racisme va au-delà des attitudes individuelles », se félicite-t-il.

Covid-19 : les Afro-Américains plus touchés, moins vaccinés

Les professions médicales rechignent à reconnaître une part de responsabilités dans les différences de traitement. « Les personnels soignants nous disent qu’ils ne voient même pas la couleur. Mais ça n’est pas possible, selon le chercheur. Nous prenons tous en compte la couleur. » Exemple : les notes consignées par les médecins pendant la consultation. Une enquête réalisée sur 40 113 notes puisées dans le registre électronique des données des patients a montré que les Noirs avaient 2,5 fois plus de chances que les autres de faire l’objet de mentions négatives pour « non-coopération ». Autre manifestation des préjugés : la croyance, répandue jusque chez les étudiants en médecine (selon une étude de 2016), que les Noirs ont une tolérance plus grande à la douleur. Résultat : ils se voient systématiquement prescrire moins d’antalgiques.

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L'Humanité

Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN

Actu

Il y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.

Anna Musso

L’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.

Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).

Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.

« Le grand manuscrit de la vie »

Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.

Toute l’information génétique en 4 lettres

Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.

Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. «Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »

Génome humain : les 8% qui changent tout

« Un tour de force expérimental et informatique »

Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.

En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »

La diversité de l’espèce humaine

Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.

Sciences. Pourquoi les odeurs nous mènent-elles par le bout du nez ?

C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.

Mieux comprendre l’évolution de l’homme

Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.

Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.

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L'Humanité

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Actu

Selon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.

Jérémie Bazart

En France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.

Pollution de l’air et bruit

Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).

L’impact des niveaux de particules

L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes ­sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.

Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier

Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.

Réduction du stress, augmentation de l’activité physique

Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est ­généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.

« Nous ­devons réaliser des villes et des cités plus durables »

L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous ­devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »

(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.

Les deux causes d’AVC

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.

Deux causes sont possibles :

  • l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
  • ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.

Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.

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Le Figaro

Les clés pour comprendre comment l’Amérique profite de la guerre en Ukraine

Jean-Louis Tremblais

DÉCRYPTAGE - On le disait gâteux, voire sénile: finalement, Joe Biden tire son épingle du jeu dans le conflit russo-ukrainien. Gaz de schiste, agriculture, vente d’armes: Washington rafle la mise sur tous les tableaux.

1/ Vendre un gaz plus cher à l’Europe

Joe Biden n’a pas fait le voyage pour rien. Le 25 mars dernier, en sa présence, la Commission européenne s’est engagée à lui acheter 15 milliards de m3 (Gm3) de gaz naturel liquéfié (GNL) supplémentaires en 2022. Ce n’est qu’un début. À terme, l’objectif est de remplacer totalement les 155 Gm3 de gaz russe représentant 30 % de la consommation de l’UE. Issu de la fracturation hydraulique (technique prohibée en France car jugée trop polluante), ce «gaz de schiste» sera transporté par méthanier avant d’être regazéifié à son arrivée sur le continent. Pour ce faire, l’Allemagne (qui avait tout parié sur le gazoduc russe Nord Stream 2) devra construire deux terminaux adaptés à cette opération. Aux États-Unis, les producteurs de GNL se frottent les mains et accentuent la pression sur le gouvernement Biden afin d’obtenir de nouvelles concessions. Leur modèle économique est le mégachamp Golden Pass qui sera mis en service par ExxonMobil et Qatar Energy dans l’État du Texas en 2024. Un investissement de 10 milliards de dollars dont la rentabilité est désormais garantie par… la clientèle européenne.

2/ Une aubaine pour l’industrie de l’armement

La guerre russo-ukrainienne a également convaincu (à juste titre, mais dans l’urgence) les Européens de renforcer leurs armées. Le chancelier Olaf Scholz entend ainsi consacrer 100 milliards d’euros à la modernisation de la Bundeswehr. Sa première décision ne plaide pas en faveur de l’Europe de la Défense: Berlin va acheter 35 avions furtifs F-35 du constructeur américain Lockheed Martin pour remplacer sa flotte de Tornado. Tant pis pour l’avion de chasse européen Scaf (Système de combat aérien du futur), que l’Europe développe pourtant avec Paris et Madrid. L’armée française se retrouve aussi en position délicate. Elle dépendait intégralement des gros-porteurs ukrainiens Antonov 124, dont la flotte a été partiellement détruite par les Russes. L’Airbus A400M ayant une capacité d’emport six fois inférieure, il est probable qu’elle se tourne vers le C-17 américain de chez McDonnell Douglas! Quant au groupe Airbus, maître d’œuvre du projet Eurodrone (drone européen de moyenne altitude et de longue endurance), il vient d’annoncer qu’il équiperait son prototype d’un moteur fabriqué par une filiale de General Electric!

3/ Jackpot pour les fermiers du Midwest

La Russie et l’Ukraine, respectivement premier et cinquième exportateurs de blé, fournissaient 25 % de la demande mondiale avant le conflit. Le blé ukrainien est en train de pourrir dans les ports de la mer Noire. Soumis aux sanctions, le blé russe est devenu invendable, ce qui fait grimper les cours, la tonne étant passée de 275 euros en janvier à 350 euros en mars. Les agriculteurs américains, massivement subventionnés par l’administration Biden (27 milliards de dollars dans le cadre de l’American Rescue Plan Act, le plan de relance démocrate adopté en 2021 pour booster l’économie nationale), ne peuvent être que les grands vainqueurs de cette redistribution alimentaire à grande échelle. L’année 2021 leur avait déjà été particulièrement favorable puisque le secteur agricole avait pulvérisé ses records à l’exportation: 177 milliards de denrées vendues à l’étranger, soit une hausse de 18 % par rapport à 2020 et 14,6 % de plus que le précédent record en 2014. Si les hostilités devaient continuer, nul doute que le Midwest ravira à la Russie et à l’Ukraine le titre envié de «grenier à blé» de la planète.

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Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

L'Humanité

Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

Actu

Il y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.

Anna Musso

L’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

La disparition de la plupart des espèces animales et végétales

Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.

Avec ou sans astéroïde, les dinosaures auraient disparu

Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.

Des « signaux géochimiques très inhabituels »

De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…

Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.

La première preuve directe d’un changement climatique  

Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.

Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.

Le processus d’extinction reste complexe

S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.

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Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Clémence Apetogbor et Romain Del Bello

  • « Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive », a déclaré, lundi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un discours retransmis sur Telegram.
  • La bataille pour le contrôle de la ville de Marioupol se poursuit, faisant craindre de lourdes pertes humaines côté ukrainien. Un responsable policier de Marioupol, Mykhaïlo Verchynine, assure que « beaucoup de civils, dont des femmes, des enfants, des bébés et des personnes âgées », sont retranchés dans le complexe Azovstal.
  • La Russie a également continué ses bombardements, samedi et dimanche, visant des cibles dans huit régions ukrainiennes. A Kiev, une personne a été tuée et plusieurs autres blessées, dans le raïon (quartier administratif) Darnytsky, et une usine d’armement a été ciblée. A Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d’Ukraine, au moins cinq personnes ont péri dimanche et vingt autres ont été blessées par une série de frappes russes, a relevé le gouverneur régional, Oleh Synehoubov.
  • Aucun couloir humanitaire dimanche. Les autorités ukrainiennes ont annoncé, dimanche, la suspension des couloirs humanitaires pour l’évacuation des civils de l’est de l’Ukraine, faute d’accord avec l’armée russe sur un arrêt des tirs. « Ce matin, nous n’avons pas réussi à négocier un cessez-le-feu sur les itinéraires d’évacuation avec les occupants. C’est pourquoi, malheureusement, nous n’allons pas ouvrir de couloirs humanitaires aujourd’hui », a expliqué sur Telegram la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
  • Le président ukrainien a affirmé, dans un entretien à CNN diffusé dimanche, avoir invité Emmanuel Macron à se rendre en Ukraine pour constater de ses yeux que les forces russes commettent un « génocide », un terme que le président français s’est jusqu’ici refusé à employer.
  • Samedi, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé que 40 200 personnes supplémentaires avaient fui l’Ukraine en vingt-quatre heures. Au total, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, 4 836 445 personnes ont fui le pays.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine

Reportage. Dnipro, nœud logistique de la résistance à l’offensive russe, vit au rythme des vagues de réfugiés et des bombardements

Décryptage. Marioupol, le baroud d’honneur de la brigade Azov face aux troupes russes

Témoignage. Exilés ukrainiens en France : « A 2 000 kilomètres d’ici, je sais qu’il y a un autre « chez nous », le vrai »

Enquête. Les échecs russes avancent leurs pions face à Poutine

Analyse. Guerre en Ukraine : les scénarios militaires possibles dans le Donbass

Tribune. « Le possible élargissement de l’OTAN à l’Ukraine doit être sérieusement considéré et discuté »

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

L'Humanité

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Actu

Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

Marine Cygler

Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

Des fossiles uniques

Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

La géographie et le vivant

Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

« Un changement climatique brutal »

Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

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Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Laura Motet, Anna Villechenon, Pierre Bouvier, Clémence Apetogbor et Sandra Favier

  • La Russie a lancé, lundi, une offensive majeure dans l’est de l’Ukraine, selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Une « nouvelle phase de la guerre » a débuté hier, lorsque « les occupants ont tenté de percer nos défenses sur la quasi-totalité de la ligne de front dans les régions de Donetsk, Louhansk et Kharkiv », a confirmé l’état-major de l’armée ukrainienne.
  • La Russie annonce avoir procédé à des dizaines de frappes dans l’est de l’Ukraine durant la nuit et à l’envoi de missiles dans l’est de l’Ukraine. Moscou appelle dans le même temps « tous les militaires » ukrainiens à « déposer les armes maintenant » et cesser leur « résistance insensée ».
  • Aucun couloir humanitaire n’a pu être mis en place mardi pour l’évacuation des civils des zones de combats en Ukraine, dont Marioupol, ont annoncé les autorités ukrainiennes pour la troisième journée de suite.
  • Les séparatistes prorusses, appuyés par l’armée russe, ont lancé l’assaut contre l’usine métallurgique Azovstal, dernière poche de résistance dans la ville de Marioupol, rapporte l’agence de presse russe RIA en citant le porte-parole des séparatistes, Edouard Bassourine. Le conseil municipal a affirmé, mardi matin, que le complexe métallurgique Azovstal était bombardé, et a assuré qu’« au moins mille civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, se trouv[ai]ent dans les abris souterrains » de l’usine.
  • Le gouverneur de la région de Louhansk appelle les habitants de la région à partir. Dans un message publié sur Telegram, Serhi Haïdaï, le gouverneur de la région de Louhansk appelle les habitants de la région à partir : « Il n’y a plus de temps à perdre, la décision doit être prise rapidement.

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Tribune. L’appel de 80 intellectuels : « Ne nous trompons pas de combat ! Il faut soutenir les Ukrainiens sans calcul ni réserve »

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

Le Monde

L’agenda de mardi 19 avril

Live animé par Charles-Edouard Ama Koffi, Simon Auffret et Marie Pouzadoux

Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…

L’heure des comptes. Le Parti socialiste réunit son conseil national pour tirer le bilan de la campagne présidentielle, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), à partir de 19 heures.

Dans le poste. Le premier ministre, Jean Castex, est l’invité de France Inter à partir de 7 h 20. Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième du premier tour de l’élection présidentielle, non loin de Marine Le Pen, est, lui, l’invité de Bruce Toussaint sur BFM-TV, à partir de 18 h 50.

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Le Figaro

Après la suspension de RT et Sputnik, les communautés contestataires et complotistes cherchent des alternatives

Océane Herrero

Les internautes européens friands de récits prorusses sur la guerre en Ukraine ont perdu les médias les plus réceptifs à leurs messages.

La mesure devait mettre un terme à la «campagne internationale systématique de désinformation, de manipulation de l'information et de distorsion des faits» menée par la Russie. Début mars 2022, alors que la Russie envahissait l'Ukraine, l'Union européenne (UE) a annoncé la suspension des médias russes RT et Sputnik dans l'ensemble des pays membres. Une manière de sanctionner la Russie et de mettre en sourdine ces chaînes qui transmettaient directement en Europe le narratif caviardé du Kremlin sur le conflit.

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Ces médias russes ont réussi, ces dernières années, à cumuler une certaine audience en se positionnant dans plusieurs conflits sociaux de premier plan. RT France est ainsi devenu l'un des médias favoris des «gilets jaunes» en invitant régulièrement sur son plateau les figures de ce mouvement. RT et Sputnik ont aussi joué un rôle similaire au moment des mouvements de contestation du passe sanitaire et vaccinal.

Avec la suspension de ces deux relais russes, c'est ainsi toute une communauté contestataire, voire complotiste, qui a perdu ses médias de référence. Selon une étude réalisée par l'Institut pour le dialogue stratégique (ISD) et transmise au Figaro, cette décision a tout d'abord donné lieu à une vague de contestation sur les réseaux sociaux. «Sur Twitter, le volume de discussions concernant RT et Sputnik a augmenté de manière significative entre le 20 février et le 20 mars 2022 avec un total de 99.000 tweets émanant de 37.000 comptes, ce qui correspond à une hausse de 1659% du volume de discussion comparé au mois précédent», écrivent ainsi Zoé Fourel et Sasha Morinière, qui ont réalisé l'enquête.

«Cette décision a réactivé des rhétoriques et des narratifs plus anciens. RT Et Sputnik ne sont pas des énormes machines médiatiques, mais ce sont des caisses de résonance pour des moments d'actualité particuliers», développe Sasha Morinière, pour qui la décision européenne a indéniablement affaibli la portée des médias russes.

La majorité des posts liés à la suspension s'opposent à cette décision européenne et dénoncent une «censure». Un argument similaire à ceux développés durant la crise sanitaire et particulièrement mobilisateur auprès d'un public connu pour ses prises de position contestataires. Certains «influenceurs» complotistes ont dans la foulée invité leurs abonnés à contourner les restrictions. Pour cela, ils ont été appelés à utiliser un VPN pour pouvoir accéder au site de RT France ou de Sputnik malgré leur suspension dans l'Union, à l'instar de Silvano Trotta. Le site de RT France reste en effet mis à jour quotidiennement. Ce mardi 19 avril, il se faisait ainsi écho du «plan de libération» russe dans l'est de l'Ukraine et multipliait les articles mettant en cause la légitimité du scrutin présidentiel en France.

«À plusieurs reprises, les analystes de l'ISD ont observé des appels à migrer vers d'autres espaces en ligne fermés/alternatifs tels que Gab ou encore plus particulièrement vers le réseau social VKontakt [le 'Facebook russe', NDLR], des appels peu surprenants du fait même de l'origine russe de cette plateforme», notent ainsi les chercheuses de l'ISD. Pour autant, la migration des utilisateurs vers ces plateformes alternatives semble toute relative, contrairement à d'autres pays où RT, notamment, apparaît comme un média plus puissant, avec une force d'entraînement plus importante. C'est notamment le cas en Allemagne ou en Espagne.

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Si le site de RT est régulièrement actualisé malgré tout, c'est notamment car il ne s'adresse pas qu'aux Français résidant en France. «Le quatrième pays dans lequel RT France réalise sa plus forte audience est le Burkina Faso», note l'ISD. «RT et Sputnik France sont toujours accessibles depuis les pays d'Afrique francophone», ce qui suggère un redéploiement de la stratégie d'influence russe vers cette région stratégique où elle peut «capitaliser sur la montée d'un sentiment anti-français», craint un spécialiste de la stratégie d'influence russe.

Vague à l'âme, honte, fatigue... ces salariés malades d'ennui au travail

TEMOIGNAGES - Moins valorisant que le célèbre burn-out, le bore-out cause tout autant de dégâts.

La justice donne raison au licenciement d'un salarié qui refusait de vivre plus près de son lieu de travail

L'employé, qui résidait à plus de 400 kilomètres de son bureau, a attaqué son responsable en justice pour l'avoir licencié. La cour d'appel de Versailles a donné raison à l'employeur.

La compagnie aérienne Volotea déstabilisée par des mouvements de grève

Les vols ont été perturbés pendant le week-end de Pâques. La situation devrait être similaire le 23 et 24 avril.

Le Figaro

Les stratégies habiles des marques de cigarettes et d’alcool pour cibler illégalement les jeunes

Claudia Cohen

ENQUÊTE - Des industriels contournent désormais allégrement la loi Evin sur les réseaux sociaux. Devant l’ampleur du phénomène, les autorités entendent sévir.

«Les amis, je suis obligée de vous parler de cela: le vapotage Puff, c’est grave, la tendance en ce moment. Le mien est sans nicotine. Mais pour les gens qui sont beaucoup plus dépendants de la cigarette, il y en a aussi avec de la nicotine.» C’est en ces termes que l’influenceuse Sarah Fraisou présente à ses 3,6 millions d’abonnés sur Snapchat une marque de cigarettes électroniques jetables, tout en prenant soin d’ajouter un lien vers le site de vente en ligne.

Sur les réseaux sociaux préférés des jeunes, comme Snapchat, TikTok et Instagram, des influenceurs vantent les mérites de produits de vapotage, aux emballages colorés et aux arômes fruités. Le phénomène a pris une telle ampleur que le ministère de la Santé vient d’adresser un signalement au parquet. «La consommation par un public mineur se développe sous l’effet des pratiques de promotions cachées, déguisées, et de vente sur les réseaux sociaux, s’inquiète le ministère. Alors que la publicité, directe ou indirecte, en faveur du vapotage, comme pour le tabac, est interdite par le code de la santé publique.» Seules des affiches publicitaires peuvent être installées dans les points de vente, sans être visibles à l’extérieur.

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Pourtant, les exemples de marques mises en avant sur les réseaux sont nombreux: WPuff, X-Bar ou Puffme. «Philippe Morris France en décembre 2021 et British American Tabacco en février 2022 ont été condamnés à Paris pour avoir fait de la pub illégale de leurs produits. Aujourd’hui, une nouvelle vague de marques spécialisées dans le vapotage jetable déroge, à leur tour, à la loi», explique Amélie Eschenbrenner, porte-parole du Comité national contre le tabagisme (CNTC). Son équipe surveille ces abus. Mais puisque les publications ne mentionnent jamais un quelconque partenariat, il s’avère difficile pour le CNTC de prouver que des marques en sont à l’origine. En lien avec les pouvoirs publics, l’association assure pour autant «réfléchir à engager des actions en justice» contre plusieurs sociétés.

Contactée, la société French Bar, fabricant de la cigarette X-Bar ; réfute toute collaboration rémunérée avec des influenceurs. «Comme Squeezie (7,6 millions d’abonnés), des influenceurs en parlent, car c’est un produit qui fait le buzz, répond son dirigeant Olivier Sarfati, qui reconnaît des liens occasionnels. Il nous arrive lors de lancements d’envoyer des produits à des influenceurs pour les faire connaître.» Liquideo, l’entreprise française derrière WPuff, n’a pas souhaité répondre.

Cyril Attias, fondateur d’agencedesmediassociaux.com, raconte avoir été contacté par une marque de vapotage. «Pour 100.000 euros, le deal était de placer des micro-influenceurs, voire des nano (moins de 10.000 abonnés) dans des événements et de faire la promotion des produits sur TikTok. Sur quatre agences contactées, nous sommes la seule à avoir décliné», jure-t-il.

Invitations à un festival de musique en Californie

Ce fléau sur les réseaux sociaux n’épargne pas l’univers des boissons alcoolisées. Déjà épinglée par le passé pour de mauvaises pratiques, une partie de l’industrie ne semble pas avoir retenu la leçon. «L’été dernier, nous avons été contactés par une marque de soda alcoolisé, témoigne Antoine Godfroy, cofondateur de l’agence de tiktokers Sleeq. Il était dit qu’il fallait trouver des astuces pour que les contenus promotionnels ne soient pas épinglés.» La loi Evin encadre strictement, il est vrai, la publicité sur l’alcool: elle doit se limiter «à un contenu informatif», n’avoir «aucune association avec la fête, la convivialité» et afficher un message de prévention sur ses dangers.

Ces derniers jours, des influenceuses aux millions d’abonnés, comme Noholita et LénaSituations, ont pourtant publié dans un cadre festif une flopée de photos des bières Heineken, en prenant soin de mentionner la marque. Elles ont été conviées par le brasseur en Californie, pour profiter du soleil avant le festival de musique Coachella. Contacté, Heineken assure que ces invitations à des événements se font «dans un cadre non rémunéré et strict s’agissant de l’âge de l’audience de ces influenceurs». À ce titre, «les influenceurs demeurent, de fait, libres de leur production éditoriale».

Une façon subtile de renvoyer la balle dans leur camp? Franck Lecas, responsable du pôle loi Evin d’Association addictions France, explique qu’il n’y a, bien souvent, pas besoin «d’apporter la preuve d’une transaction commerciale pour que la notion de publicité soit retenue par un juge et que les contenus soient supprimés». Il y a quelques jours, l’association a assigné en justice TikTok et Instagram afin qu’ils dévoilent l’identité du créateur des pages «BestRiflon», qui font la promotion du pastis Ricard. Au courant de la procédure, Pernod Ricard nous assure n’avoir «aucun lien avec cette initiative, ni avec aucune autre similaire, qui est contraire à la législation». Il regrette «l’impact négatif pour son image des détournements de la marque».

Le tribunal rendra sa décision le 13 mai. Elle sera l’une des premières à s’appuyer sur les nouvelles dispositions sur la responsabilité des plateformes, adoptées en 2021 dans le cadre de la loi contre le séparatisme. Le ministère de la Santé, qui assure classer ces problématiques de santé publique parmi ses «dossiers prioritaires», rappelle que les marques de vapotage et d’alcool qui font de la pub illégale s’exposent respectivement à des amendes de 100 000 et 75 000 euros.

Pour Jérôme Seydoux, le cinéma français doit se défaire de ses dogmes

RENCONTRE - Travailler avec les plateformes de streaming, leur ouvrir les portes de Cannes, produire moins de films, réinventer les salles obscures… Le président de Pathé bouscule le petit monde du septième art.

Le site internet de la radio française RFI bloqué en Russie

La Russie a bloqué le site internet de la radio française RFI, qui diffuse des informations en une quinzaine…

Russie : les députés adoptent un texte punissant de prison les «informations mensongères» sur l'armée

Le texte prévoit diverses peines de prison pouvant aller jusqu'à quinze ans. En conséquence, la BBC a décidé de suspendre le travail de ses journalistes dans le pays.

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Le Figaro

«C à vous»: quand Emmanuel Macron rit aux larmes face à la chronique de Bertrand Chameroy

  • Par  Sarah Lecoeuvre
  • Mis à jour le 19/04/2022 à 09:13
  • Publié le 19/04/2022 à 09:01

VIDÉO - Lundi soir sur France 5, l’humoriste consacrait sa chronique au président de la République et candidat, invité sur le plateau d’Anne-Élisabeth Lemoine.

«Si dimanche vous jouez votre réélection, moi ce soir je joue ma reconduction la saison prochaine». Lundi soir, Bertrand Chameroy ne devait pas en mener large quelques minutes avant sa chronique. Ce soir-là, trois jours après Marine Le Pen, Emmanuel Macron était l’invité de «C à vous» à moins d’une semaine du second tour. À la fin de son entretien d’1h30, le président et candidat à l’élection présidentielle a assisté à la chronique de l’humoriste qui lui était consacrée.

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Vêtu d’un sweat à capuche (hommage à une tenue du président qui avait été immortalisée il y a quelques jours dans son bureau), Bertrand Chameroy a débarqué sur le plateau en toute décontraction. «Excusez la tenue, mais moi aussi, les jours fériés, je travaille en homies. Vous n’avez pas le monopole de la tenue décontracte Monsieur Macron», lance l’ancienne figure de «Touche pas à mon poste!». «Pas mal», réplique Emmanuel Macron, le sourire aux lèvres, alors que survient un intrusif photographe. «Faites pas attention, c’est Loig qui me suit partout et me prend dans des positions très naturelles pendant que je bosse», poursuit Chameroy qui a choisi le prénom de son acolyte en référence à Soizig de La Moissonière, la photographe attitrée de Macron.

« Ce n’est pas beau ce que vous faites ! »

Emmanuel Macron à Bertrand Chameroy

Bertrand Chameroy ne manque pas non plus d’épingler la photo parue ce week-end, en marge de son meeting à Marseille, où le président s’affiche torse nu. «Hier, j’ai découvert que vous tentiez de séduire les fans de BHL et de Demis Roussos», ironise-t-il devant son interlocuteur hilare. «Il faisait très très chaud à Marseille comme vous l’avez vu», justifie l’intéressé. «Mais vous l’avez validée?», interrompt Anne-Élisabeth Lemoine. «J’ai validé la série, celle-là, est passée un peu vite, reconnaît Macron. Mais si des fans de Demis Roussos nous écoutent, ça peut peut-être avoir un impact», ironise-t-il enfin.

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Quand Chameroy se moque de son interview face à Darius Rochebin et Audrey Crespo-Mara pour TF1 en décembre dernier, en ajoutant le générique d’En Thérapie pour accentuer l’émotion, Emmanuel Macron, pris d’un nouveau fou rire, s’adresse chroniqueur: «Ce n’est pas beau ce que vous faites!». Et d’ajouter: «C’est vrai qu’avec la musique ça rend bien!». «La dernière fois que j’avais autant pleuré c’était devant L’Ours de Jean-Jacques Annaud!», plaisante le sniper. «Il y avait quand même moins de dialogues!», remarque le cinéphile Macron, désarçonnant le chroniqueur, obligé de rire.

Et c’est en relevant «la mise en veille» du président en conférence de presse lorsqu’il est interrogé sur Alexandre Benalla qu’Emmanuel Macron rit de plus belle. Également devant cet autre moment de solitude du quinquennat, en déplacement avec une ancienne ministre en Haute-Vienne où il fixe étrangement le plafond. Pour cette dernière séquence, Bertrand Chameroy n’a pas eu le temps de l’annoncer que le président la sentait arriver. «Vous allez sortir celle avec Jacqueline Gourault? Vous voyez, je vous suis! Je m’en souviens très bien, vous l’avez déjà sortie!». «Tout ça sans cligner des yeux, c’est la Messmer du gouvernement», blague encore Chameroy avant de lancer une parodie avec l’hypnotiseur. Les larmes de rire pointent alors dans les yeux de Macron.

Le Figaro

«La jeunesse emmerde le Front national»: à Louis-le-Grand, Lavoisier, Lamartine, des lycéens protestent contre le second tour

Par Maud KenigswaldVictor Merat • Publié le 19/04/2022 à 13:01 • Mis à jour le 19/04/2022 à 15:36

Après les étudiants la semaine dernière, les lycéens ont eux aussi tenu à manifester leur mécontentement face au duel Macron-Le Pen, en lice pour le second tour de la présidentielle.

Louis-Le-Grand, Fénelon, Lavoisier... Plusieurs lycées parisiens, dont certains prestigieux, sont bloqués en ce mardi 19 avril. Les élèves montrent leur hostilité face à l’affiche du second tour. Ils affirment regretter le manque de considération accordé aux questions climatiques et sociales. Une mobilisation qui s’inscrit dans la continuité du mouvement initié la semaine dernière par les étudiants de la Sorbonne et Sciences Po notamment, rejetant les résultats du premier tour.

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«Nous craignons pour notre futur»

«Justice climatique, justice sociale», «Ce monde a besoin de changer», «On n’aime rien, on veut tout», «Je l’appelle mère patrie, on l’appelle damnation», peut-on lire sur des banderoles accrochées sur la devanture du lycée Louis-le-Grand, au cœur du quartier latin, à quelques mètres de la place de la Sorbonne, qui avait été secouée la semaine dernière par les mobilisations étudiantes. Environ 150 à 2000 élèves sont réunis, sans heurts, dans la matinée. Postés sur des poubelles, ils alternent entre les slogans contre la candidate du RN, «la jeunesse emmerde le Front national» ou «tout le monde déteste Marine Le Pen», et ceux «anticapitalistes».

Après les étudiants, ce sont les lycéens qui se mobilisent dans l'entre-deux tours. Ici, devant Louis-Le-Grand, à Paris @Figaro_Etudiant pic.twitter.com/XOtK8UEw5i

April 19, 2022

Ils distribuent même un tract intitulé «On va droit dans le mur», centré autour de deux thèmes: «Où est l’écologie dans cette élection?» et «Les inégalités plus fortes que jamais». «Rien de ce qui est fait n’est à la mesure de l’ampleur de la catastrophe qui se prépare», indique le papier. Les adolescents évoquent également une «hyper concentration des ressources» et un «enrichissement débridé». «Nous craignons pour notre futur», écrivent-ils. Et de conclure par: «l’action que nous menons, certes violente, se justifie à nos yeux par l’urgence de la situation écologie et sociale».

@lemondefr @franceculture @Mediapart @LeParisien_75 @ARTEfr Blocus à Louis le grand: besoin de médiatisation sur place ! pic.twitter.com/0uFIfSTjEA

April 19, 2022

Un mouvement suivi par cinq établissements

Sur place, devant Louis-le-Grand, des lycéens de différents établissements se sont réunis. Lilas, Zoé et Elody sont scolarisées à Voltaire, dans le XIe arrondissement, mais se sont déplacées afin de pouvoir «donner [leur] opinion». «À 16 ans, tout ce qu’on peut faire, c’est manifester», déclarent-elles au Figaro Étudiant. «L’extrême droite et la droite intègrent aucune proposition pour le climat alors que la Terre décède, et nous avec. Macron n’a pas assuré non plus et nous voulions une personne de gauche au second tour», développent-elles. Il s’agit de leur premier blocus mais elles comptent bien rester sur place, puis enchaîner sur une manifestation prévue à Nation. Quitte à rater leur épreuve de bac de sport, comme certains camarades de Louis-le-Grand...

À quelques mètres de là, rue Cujas, Max*, en prépa littéraire à Louis-le-Grand, explique au Figaro Étudiant: «L’élection met face à face un ultralibéral et une fasciste, il ne faut pas les mettre sur le même pied mais ils présentent tous deux des programmes qui nous oppressent donc nous souhaitons créer un mouvement national de remise en question.»

Le rectorat de Paris a précisé auprès de l’AFP, avoir eu connaissance d’un appel à la mobilisation pour ce jour, suivi par 5 lycées parisiens: «À cette heure, il n’y a pas de violence. Certains sites restent filtrants, d’autres bloquants». Les rassemblements devant les lycées Lavoisier (Ve arrondissement), Lamartine (IXe) et Balzac (XVIIe) semblent moins suivis, avec entre cinquante et cent étudiants à chaque fois, d’après les chiffres avancés par l’AFP.

*Ce prénom a été modifié.

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Le Figaro

Le modèle des plateformes fragilisé par la justice pénale

Le tribunal judiciaire de Paris a condamné Deliveroo pour travail dissimulé à 375 000 euros d'amende. Le roi de la livraison de repas envisage de faire appel.

Les livreurs de repas et les chauffeurs VTC doivent-ils être considérés comme des indépendants ou des salariés ? Depuis des années, cette question juridique déchaîne les passions. Les grandes plateformes (Uber, Deliveroo, FreeNow…) ont bâti leur modèle économique sur un principe : pas de salariés, que des autoentrepreneurs. Une formule beaucoup moins onéreuse pour le donneur d'ordre qui, ainsi, n'a pas à payer des vacances, une mutuelle…

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Mais une minorité de chauffeurs et de livreurs ne l'entendent pas de cette oreille. Ils exigent d'être salariés, car selon eux, ils ont déjà les obligations liées à ce statut (respect de créneaux horaires, prix fixé par la plateforme…).

Dans ce bras de fer, les plateformes viennent de subir un sacré revers. Mardi, le roi anglais de la livraison de repas, Deliveroo, a été reconnu coupable de « travail dissimulé » par le tribunal judiciaire de Paris. Un arrêt concernant des faits sur la période avril 2015-décembre 2017. Cette décision a une valeur symbolique car c'était le premier procès de « l'ubérisation » devant la justice pénale. Et le tribunal a suivi le réquisitoire très tranché de la procureur qui parlait d'une « dissimulation systémique » d'emplois de livreurs qui auraient dû être salariés et non indépendants.

L'étau se resserre

Au regard de ce délit, l'amende est minime pour Deliveroo qui, en 2021, a fait un chiffre d'affaires de 6,7 milliards de livres (8,1 milliards d'euros). « Mais l'Urssaf va aussi lui réclamer des sommes considérables de cotisations sociales », estime Delphine Monnier, avocate en droit social. De plus, tous les clients de Deliveroo seront au courant qu'il n'a pas respecté la loi car il devra publier la décision de justice sur la page d'accueil de son site.

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Les sanctions sont aussi très rudes pour ceux qui étaient aux commandes de la filiale française entre 2015 et 2017. Ils ont écopé d'un an de prison avec sursis et de 30 000 euros d'amende. « Deliveroo aura du mal à trouver des dirigeants maintenant qu'ils risquent d'être condamnés à de la prison, même avec sursis », estime Jonathan Bellaiche, avocat en droit social.

Mais le match n'est pas encore perdu pour les plateformes. « Deliveroo conteste catégoriquement la décision rendue par le tribunal correctionnel. Nous allons prendre connaissance de l'intégralité du jugement pour comprendre les fondements de cette décision, et envisager de faire appel », indique le groupe dans un communiqué. Or il faudra au moins un an pour que la cour d'appel tranche dans ce dossier. En attendant, le jugement rendu mardi ne sera pas exécutoire.

La rentabilité en question

Même si la décision était confirmée en appel, Deliveroo estime que cela ne remettrait pas en cause sa manière de gérer son activité aujourd'hui. « La décision rendue porte sur le modèle de Deliveroo des débuts. Il a depuis évolué, pour être encore plus conforme aux attentes des livreurs partenaires », déclare le groupe. En clair, les livreurs ne sont plus incités fortement à porter un uniforme, il leur est plus simple de refuser une course…

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Il n'empêche que cette décision éclabousse les plateformes dans leur ensemble, même si elles le contestent. « Nous n'avons jamais imposé un uniforme ou fixé des ­créneaux horaires à nos livreurs, ce qui est reproché à Deliveroo », défend-on chez Uber France. Le coup est d'autant plus dur que les ­chauffeurs VTC et les livreurs multiplient les recours devant les prud'hommes pour décrocher un contrat de travail. En mars 2020, la Cour de cassation a jugé qu'un chauffeur Uber devait être considéré comme un salarié. Depuis, une centaine d'autres sont allés en ­justice pour bénéficier du même traitement. Mais, dans 80 % des cas, leur demande a été rejetée. La preuve que la jurisprudence n'est pas fixée.

Les plateformes suivent le dossier de près : si elles devaient salarier livreurs et chauffeurs, elles abandonneraient toute chance d'être rentables. Avec des autoentrepreneurs, elles continuent à accumuler les pertes. En 2021, Deliveroo a perdu 308,5 millions de livres (371,4 millions d'euros).

En quatre mois, le nombre de burn-out de salariés a explosé... de 25%

Si le niveau général de détresse psychologique a diminué depuis le mois de mai, la fin de la crise et le retour au bureau se sont apparentés pour certains à un calvaire qu'ils n'ont pas su gérer.

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Trentenaires, sélects et influents : ces nouveaux réseaux de pouvoir qui rassemblent l'élite de demain

Sofiane Zaizoune

ENQUÊTE - Fini, le monopole du Siècle, du Cercle de l'Union Interalliée ou de l'Automobile Club de France : loin des vieux codes élitistes, la nouvelle génération prône un networking fondé sur le plaisir, la simplicité et la spontanéité. Une nouvelle façon de «chasser en meute» et de construire sa carrière.

On ignore à peu près qui ils sont, où ils se réunissent et à quelle fréquence. On tape quelques mots-clés, en vain : nulle photo, sur les réseaux sociaux, de trentenaires trinquant sur un rooftop lors d'une soirée Paris Connection. «Depuis juin 2021, nous en avons organisé six dans la capitale et une à Marseille», détaille Antoine Lévêque, 27 ans, le cofondateur de ce nouveau rendez-vous de networking pour jeunes gens prometteurs. Il nous accueille autour d'un café dans les élégants bureaux de The Arcane, l'agence de conseil en influence dont il est l'un des directeurs. À ses côtés, Adrien Loriller, 32 ans, associé d'Avisa Partners, un groupe d'intelligence économique et d'affaires internationales.

Tutoiement facile et élocution soignée, costume impeccable porté sans cravate, chemise immaculée légèrement déboutonnée : les deux hommes maîtrisent parfaitement les codes de «l'entre-deux». Tout comme la centaine d'entrepreneurs, journalistes, communicants, élus ou conseillers politiques, banquiers d'affaires ou encore avocats, tous âgés de 25 à 35 ans, qu'ils réunissent tous les deux mois. Ils investissent le George, le Kube, le rooftop de l'hôtel Rochechouart ou la terrasse du Rowing Club, avec vue sur le Vieux-Port de Marseille. Et envisagent de se lancer à Monaco, Londres, Casablanca ou Abidjan.

«Chasser en meute»

Leurs soirées se veulent l'antithèse de repoussoirs bien identifiés. Les clubs traditionnels, élitistes et ultra-codifiés, comme le cercle de l'Union interalliée ou l'Automobile Club de France, les soirées de gala guindées à plusieurs centaines de personnes, ou encore les classiques afterworks, avec badge sur le revers de la veste et invités placés, font figure d'épouvantails. Les invités aux soirées Paris Connection reçoivent leur carton par WhatsApp - «cela crée du désir», souffle Antoine Lévèque -, sont priés de venir sans costume ni carte de visite, mais de proposer le nom d'un +1 aux organisateurs. Pas question non plus de recevoir la liste des invités en avance ni d'écouter les organisateurs prononcer un mot. Il ne s'agit que de boire un verre et de se rencontrer, nous dit-on. «Tout le monde vient à la cool, l'ambiance est bienveillante, il n'y a pas d'enjeu», affirme Adrien Loriller.

On peine à le croire en écoutant la liste des invités : Jean Gaborit, cofondateur des «Jeunes avec Macron», ex-adjoint au chef de cabinet du président de la République, aujourd'hui reparti dans le privé ; Guillaume Rozier, data scientist et fondateur de CovidTracker et de Vite Ma Dose ! ; Charlie Perreau, journaliste aux Échos ; des cadres d'institutions publiques, une ribambelle d'entrepreneurs, des investisseurs… Tous, sans doute, promis à des postes encore plus prestigieux dans quelques années. «On veut réunir la relève, la nouvelle génération de talents, des gens efficaces dans ce qu'ils font, admet Adrien Loriller. Avec ces soirées, on a voulu théoriser l'idée de chasser en meute. Nous avons tous besoin de développer notre réseau et le plus efficace en la matière, c'est l'informel.»

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Sport, coworking et entre-soi

C'est aussi le plus en vogue. Une ambiance décontractée savamment orchestrée, des cercles exclusifs mais pas élitistes, des événements soignés mais laissant la place au hasard des rencontres : cette recette hybride séduit de plus en plus. Des communautés d'entrepreneurs, comme le Galion Project, aux critères d'adhésion précis, partent au Maroc ou au Brésil discuter stratégie entre deux sessions de kitesurf. À Paris, les clubs privés d'inspiration anglo-saxonne, à la fois hôtels, restaurants, salles de sport et espaces de coworking, se multiplient, comme le Blanche, Soho House ou La Montgolfière. Des écrins où l'on réseaute entre un chai latte et une session d'abdos, en échange d'une cotisation annuelle de 1.500 à 2.500€ en moyenne, parfois après avoir été approuvé par un jury. L'entre-soi a encore de beaux jours devant lui, y compris chez les jeunes actifs ambitieux. Malgré tout, le networking se diversifie et se démocratise. Il répond à un besoin de plus en plus partagé, nourri par les mutations du monde du travail. À l'heure où chacun semble seul artisan de sa propre carrière et où l'(auto)entrepreneuriat suscite bien des fantasmes, développer son réseau devient incontournable, y compris en début de carrière.

L'exercice se pratique désormais avec des codes moins stricts, sur fond de blurring, cette tendance à la confusion des vies pro et perso. Les rencontres sont donc fondées sur la bienveillance et une forme de simplicité, ou en tout cas vantées comme telles. «Ce changement, récent, a commencé il y a environ cinq ans, estime Alain Marty, fondateur du Cercle Wine Business Club, qui réunit des dirigeants passionnés de gastronomie et de vin autour de personnalités de premier plan, et auteur du guide Réseaux d'influence (1). Les jeunes ont une culture très forte, plus que leurs aînés, du réseau et de l'entraide. Ils avancent ensemble, avec une approche à la fois structurée et décomplexée. Le tutoiement leur paraît évident, y compris face à des dirigeants plus âgés, auxquels les jeunes parlent d'égal à égal. L'autre volet, ce sont les réseaux féminins, à la croissance impressionnante.»

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Sororité à tous les étages

Ils se multiplient, en effet, des dîners LeadHers au club privé bruxellois The Nine, plus selects, en passant par le très engagé collectif Sista ou encore les cercles spécialisés par secteur d'activité, voire par métier. Les femmes viennent y puiser de quoi mieux affronter ce qu'elles subissent au quotidien : charge mentale, inégalités salariales, plafond de verre, difficultés à lever des fonds pour les entrepreneures… Dans ces espaces, vantés comme libres de toute injonction, la sororité est reine. Et le partage d'expérience, possible.

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«C'est une valeur importante, on n'est pas là pour se juger. D'ailleurs, chacune vient comme elle est, en Chanel ou en Zara, peu importe», confirme Morgane Guyon, fondatrice des Officieuses, un club accessible contre une cotisation annuelle de 1.500 €, et qui rassemble une centaine d'entrepreneures à Bordeaux, Biarritz et Nantes. Là, les femmes se retrouvent dix fois par an pour échanger, nouer des contacts et, parfois, signer des contrats quelques jours plus tard. «Nous sommes là pour dynamiser nos business, mais aussi nous entraider au quotidien : conseils sur l'école à la maison pendant la pandémie, numéros de médecins spécialistes pour les enfants…», énumère Morgane Guyon. Parce que le travail fait partie de la vie, au même titre que le reste, parler de tout, librement, devient un réflexe chez cette jeune génération. «Nous avons toutes choisi de faire carrière et de nous occuper de nos enfants, souvent davantage que nos maris. On aurait tort de ne pas se soutenir.»

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Changement de paradigme

Cette idée infuse chez tous les témoins interrogés pour cet article. «On ne rejoint pas ces réseaux pour monter seule, mais pour créer une aventure collective», insiste Julie Davico-Pahin, cofondatrice et CEO d'Ombrea, une start-up d'Aix-en-Provence qui développe des ombrières pour protéger les cultures du réchauffement climatique. Membre de plusieurs cercles, elle vient d'être élue présidente de la French Tech Aix-Marseille. Un mandat décroché grâce à une feuille de route ambitieuse - aider dix entreprises locales à lever dix millions d'euros chacune en trois ans -, qu'elle a bâtie entourée d'un cercle rapproché d'entrepreneurs et d'investisseurs. «Nos réflexions ont commencé de façon informelle, autour d'un verre, décrit-elle. On applique dans la communauté notre état d'esprit start-up : soyons agiles et mettons les mains dans le cambouis, sans nous embarrasser de carcans guindés ou rigides.» Y compris lorsqu'il s'agit de fréquenter les réseaux plus classiques, qui de fait apprennent à se dérider au contact de ces jeunes startupeurs détendus.

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Une nouvelle façon de mêler travail et plaisir. «Rien ne m'amuse plus que d'aller aux soirées pros, poursuit Julie Davico-Pahin. On rit, on refait le monde, on se fait des amis et, en même temps, on se sent utile. J'ai eu énormément de bonnes idées pour ma start-up en lendemain de soirée.» La légèreté n'empêche pas, là non plus, la volonté farouche de peser lourd dans l'écosystème entrepreneurial, sur le marché de l'emploi ou même dans le débat public. Fréquenter la French Tech, comme d'autres réseaux, c'est progresser entre pairs, nouer les relations nécessaires pour accélérer ou lever des fonds, rencontrer les acteurs publics auprès desquels les entrepreneurs se muent en lobbyistes. Bref, faire partie du jeu. Être dans le match. C'est bien à cela que sert le réseau. À 50 ans comme à 30, avec ou sans cravate.

(1) Réseaux d'influence, le guide du networking en France, Alain Marty, éditions du Rocher, 368 pages, 30 €. Disponible sur livre.fnac.com. Réédition prévue fin 2022.

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L'Humanité

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Actu

Pourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.

Anna MussoAnna Musso

Travailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.

La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien

Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».

L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.

Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »

Un nombre élevé de récepteurs olfactifs

Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.

Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !

Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.

Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. «On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients.»

Un enjeu de santé publique

Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .

Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.

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Le Monde

Pour le débat télévisé Macron-Le Pen, des tractations jusqu’à la dernière minute

TF1 et France 2 mènent avec les équipes des candidats à l’élection présidentielle de longues discussions pour fixer dans le moindre détail les conditions de la réalisation de ce face-à-face, moment-clé des scrutins présidentiels.

Quel sujet ouvrira le débat d’entre-deux-tours, coproduit par TF1 et France 2 et programmé mercredi 20 avril ? Verra-t-on les candidats arriver dans les studios du Lendit, situé à La Plaine Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), près du Stade France ? Chez Emmanuel Macron, la proposition de filmer les candidats avant qu’ils n’arrivent sur le plateau ne posait pas de problème. Chez Marine Le Pen, on était plus réticent. Lundi 18 avril, les équipes des deux chaînes travaillaient encore d’arrache-pied pour négocier les derniers détails de ce face-à-face avec les équipes d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen. Ni TF1, ni France 2 n’ont souhaité répondre lundi aux questions du Monde, arguant que « rien n’était définitivement acté », indiquait la Une en fin de journée.

Lundi, l’essentiel de la mise en scène était cependant arrêté. Il n’y aura pas de public pour assister à l’émission. Et, contrairement à 2017 où ils étaient assis derrière une table, Marine Le Pen et Emmanuel Macron seront placés derrière deux bureaux indépendants. Mais situés à 2,5 mètres de distance comme il y a cinq ans. Gilles Bouleau et Léa Salamé, qui arbitrent la soirée, seront assis à 4 mètres des candidats, selon Le Parisien, qui précise que la température du studio sera fixée à 19 degrés. Le présentateur du JT de TF1 et la co-animatrice d’« Elysée 2022 » devront, à l’opposé de leur rôle habituel, conserver un devoir de réserve. « Pour les journalistes, c’est un exercice d’accouchement. Ils doivent être en position de repli », expliquait au Monde le 13 avril, Thierry Thuillier, directeur de l’information de TF1.

Comment Marine Le Pen prépare le débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle

Si le conducteur de l’émission – qui définit l’ordre des thèmes évoqués – est la chasse gardée des deux journalistes, les candidats ont fait part de leurs exigences. L’écologie, que Gilles Bouleau et Léa Salamé souhaitaient mettre en avant, a fait l’objet d’intenses tractations avec les équipes de Marine Le Pen, indique-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron. La candidate du Rassemblement national souhaitait par ailleurs inclure le thème de l’immigration « dans le régalien », alors que dans l’entourage de l’actuel chef de l’Etat, on estimait qu’il s’agissait d’un « sujet en soi, qui ne mérite pas que du répressif ».

Parfaite neutralité

Les négociations autour des « plans d’écoute », autrement dit les images de réaction d’un candidat aux propos de l’adversaire qui étaient une première en 2017, ont été particulièrement sensibles. « Marine Le Pen n’avait pas envie d’être vue en train de boire ou de regarder ses fiches », indiquent les proches d’Emmanuel Macron, qui affirment avoir facilement accepté la réalisation proposée par les chaînes. Il y a 5 ans, ces plans de coupe n’avaient pas réussi à Marine Le Pen que l’on avait vu farfouiller dans ses dossiers ou mimer un « ils sont partout ! » qui la ridiculisait.

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Le Figaro

Sand Van Roy, le long chemin de croix de celle qui a accusé Luc Besson de viol

La cour d'appel étudiait mardi 19 avril l'appel de l'actrice contre une ordonnance de non-lieu dont avait bénéficié le cinéaste en décembre 2021.

«Violences sexuelles : plusieurs femmes accusent Luc Besson.» L'enquête parue dans les colonnes de Mediapart , le 9 juillet 2018, accablait le cinéaste âgé alors de 59 ans. L'actrice Sand Van Roy avait en effet déposé plainte à son encontre, les 18 mai et 6 juillet 2018. Celui qui niait déjà les accusations avait réaffirmé son innocence devant la police, le 2 octobre 2018, révélait Le Point . Puis, la plainte avait été classée sans suite, le 25 février 2019. Un an après ses débuts, l'enquête avait été rouverte par la juge d'instruction Laurence Lazerges, avait annoncé le 4 octobre 2019 Me Francis Szpiner, l'avocat de Sand Van Roy. Le 9 décembre 2021, la juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris avait prononcé un non-lieu pour le cinéaste, suivant ainsi les réquisitions du parquet, qui avait réclamé l'abandon des poursuites. Depuis, l'actrice a fait appel contre cette ordonnance de non-lieu. Une demande étudiée par la cour d'appel ce mardi 19 avril.

«J'ai eu 0 castings en France depuis que j'ai porté plainte»

En mars 2020, l'actrice avait réagi sur Twitter aux réactions véhémentes émises à l'encontre d'Adèle Haenel, lorsqu'elle a accusé le réalisateur Christophe Ruggia de l'avoir harcelée sexuellement durant son adolescence. L'héroïne de Portrait de la jeune fille en feu (2019) avait quitté la salle Pleyel après la remise du César du meilleur réalisateur à Roman Polanski, le 28 février 2020. Le directeur de casting Olivier Carbone avait ainsi publié un message sur Facebook, promettant à Adèle Haenel «une bonne omerta de carrière morte bien méritée».

Le compte Twitter @abysspsg avait alors dénoncé une «déclaration de guerre face aux femmes violées». Ce à quoi Sand Van Roy avait répondu : «J'ai eu 0 castings en France depuis que j'ai porté plainte et mon agent m'a laissée tomber. Je suis fauchée. J'ai repris mes études mais je n'ose pas échanger avec les autres étudiants, car quand on me cherche sur Google on croit que je suis une menteuse et une pute. Bonne journée.»

«Je n'ai jamais menacé une femme»

Voilà déjà plusieurs années que l'actrice accuse Luc Besson de viol. «Cette affaire est un mensonge de A à Z», commentait ce dernier sur le plateau de BFM TV, le 7 octobre 2019. «Je n'ai jamais violé une femme de ma vie, avait-il expliqué. Je n'ai jamais levé ma main sur une femme. Je n'ai jamais menacé une femme.» Entendu en audition libre en octobre 2018, il affirmait n'avoir eu aucune relation sexuelle contrainte avec la jeune femme. Dans un article publié par Le Monde , le 10 juillet 2019, l'actrice maintenait pourtant sa version des faits.

Selon les déclarations du cinéaste, la jeune femme serait montée de son plein gré dans sa chambre d'hôtel. La police judiciaire a en sa possession les enregistrements vidéo de l'hôtel Le Bristol où logeait le patron d'EuropaCorp et, d'après les autorités, aucune séquence ne laisserait penser qu'il y a eu un incident ce soir-là. Ce que la comédienne belgo-néerlandaise réfute : «Sur la séquence, on voit qu'un employé du Bristol me donne deux petites bouteilles d'Evian, nous explique-t-elle. C'est un service donné par le personnel quand on voit que quelqu'un a trop bu ou ne va pas bien. Je n'arrivais plus à parler normalement, j'étais en état de choc.» Sand Van Roy est la première à avoir accusé le réalisateur de l'avoir violée, dans la nuit du 17 au 18 mai 2018, dans une suite du palace Le Bristol, à Paris. Elle avait déposé une plainte pour viol à son encontre, dès le 18 mai.

«Des actes sexuels très humiliants»

«J'avais peur de mourir», déclarait-elle dans un entretien accordé à BFM TV, diffusé le 18 juillet 2018. L'actrice avait ainsi accepté de revenir sur la nuit en question au micro de la chaîne d'information en continu. Épaulée par son avocate, Me Carine Durrieu Diebolt, elle délivrait un récit glaçant. «Ça n'était jamais allé aussi loin. C'était crescendo. Et même le lendemain, j'avais tellement de douleurs que je suis tombée dans les pommes. Et quand c'est aussi violent, ça s'appelle un viol.» Avant de poursuivre : «J'ai dit "arrête", je lui ai dit clair et net. C'est pas juste "non", c'est aussi pleurer, c'est aussi vomir. Il m'a imposé des actes sexuels très humiliants. J'ai montré mon dégoût, j'ai montré que je n'en avais pas envie. C'est aussi un "non".»

Une "Poupée Barbie qu'il contrôlait"

La jeune femme avait effectué un complément de plainte contre le réalisateur du Cinquième élément (1997), le 6 juillet 2018, pour trois autres faits similaires. Elle évoquait cette fois des rapports non consentis et «violents», «parfois jusqu'au sang», qu'elle aurait entretenus avec le réalisateur entre mars 2016 et mai 2018. Elle aurait fini, toujours selon ses dires, par devenir «sa poupée Barbie privée, qu'il contrôlait, habillait et brisait» à sa guise, ajoutait-elle dans une interview accordée à Variety .

Le 14 juillet 2018, au micro de FranceInfo , elle réitérait ses accusations et affirmait être «tombée dans la salle de bains» de la chambre d'hôtel du réalisateur après avoir reçu «un coup dans le dos sans savoir d'où il provenait». «Je sentais que ma vie était en danger, avait-elle ajouté. C'est allé trop loin, ça n'avait jamais été aussi agressif ni violent.»

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Selon l'avocate de l'actrice, interrogée par FranceInfo, il ne s'agissait pas d'une «relation affective ni amoureuse», mais plutôt d'un «lien professionnel» dans lequel Luc Besson avait «réussi à créer un système d'emprise», précédé d'une «mise en confiance». L'actrice explique par exemple qu'il l'aurait forcée à se teindre les cheveux en blond, à parler d'une certaine manière et à ne porter que des robes. Dans une enquête de Vanity Fair, Wilfried Capet, un ami de Sand Van Roy, affirmait que l'actrice répondait aux appels de Luc Besson en prenant «une voix de petite fille».

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Stand-up et Taxi 5

Sand Van Roy rencontre le célèbre producteur en 2016. Luc Besson se dit alors intéressé par son projet de film Olga, sur lequel elle planche en tant que scénariste depuis 2014. Il lui offre un rôle secondaire dans Valérian et la cité des mille planètes, sorti le 26 juillet 2017, et celui de la petite amie de Malik Bentalha dans Taxi 5, long-métrage produit par Luc Besson et sorti en avril 2018. Le soir de son agression présumée, la jeune femme est encore en pourparlers avec Luc Besson au sujet du montage du film Anna, prévu pour 2019.

Tout cela est relativement nouveau pour elle. Sand Van Roy a grandi dans un univers étranger au box-office. Née en 1989 à Heerlen, aux Pays-Bas, la jeune femme a commencé dans le mannequinat, posant dans le cadre de shootings de mode en Italie, en Allemagne ou en Grèce, raconte Vanity Fair. Puis elle s'est essayée au stand-up, avant d'écumer les scènes new-yorkaises, hollandaises et françaises, comme l'indique sa biographie IMDb. Un projet facilité par son aptitude à parler anglais, français, allemand, néerlandais et italien. Son parcours conduit la jeune femme à assurer les premières parties d'humoristes comme Mathieu Madénian et Gad Elmaleh, ajoute VSD . Avant d'esquisser quelques rôles sur le petit écran, dans les séries What's Up France (2017), Genius (2017) et Virgin (2016). À l'époque, elle apparaît rarement dans les médias.

«Un sex-toy vivant»

Depuis la parution de son premier témoignage, Sand Van Roy attire lumière, soutiens et nouvelles prises de parole. Notamment celle d'une directrice de casting de la société EuropaCorp, qui a rédigé une lettre à l'attention du procureur de la République et du parquet de Paris. Dans la missive, consultée par Mediapart, elle raconte comment Luc Besson lui aurait notamment demandé «en présence du technicien de lui faire une fellation». Dans l'enquête de Vanity Fair, Sand Van Roy, interrogée par Marie-France Etchegoin, va plus loin, affirmant que le réalisateur l'a considérée comme un «sex-toy vivant» lors d'un séjour à Los Angeles.

La journaliste a, par ailleurs, pu consulter les déclarations du cinéaste lors de ses entretiens avec la police. Le cinéaste y décrit Sand Van Roy comme son «refuge émotionnel» et son «rayon de soleil», à mille lieues de la légèreté apparente avec laquelle il évoque leur relation en public. «Sand Van Roy m'offrait un moment de calme et de tendresse qui me faisait du bien et c'est pourquoi notre relation a duré», explique-t-il aux enquêteurs.

Lorsqu'ils se rencontrent, en 2016, Luc Besson lui fait visiter les plateaux de tournage et assiste à ses premiers essayages de costume pour Valérian et la cité des mille planètes, alors même que l'actrice n'a qu'une seule réplique. S'ensuivent de nombreuses tentatives de séduction de la part du producteur : «Tout cela se passe de manière douce et romantique», précise-t-il dans son récit. Or, Sand Van Roy décrit tout l'inverse dans les colonnes de Vanity Fair : «Je suis alors dans un état de confusion totale, raconte-t-elle. Il alterne entre la gentillesse et la dureté, l'amitié et la demande de relations sexuelles. Je me dis toujours qu'il va finir par se calmer.» Après chaque coup de sang, l'actrice appréhende d'être «coupée au montage dans Valérian».

«On ne dit pas non à Luc Besson»

Entre début mars et fin mai 2018, le duo aurait échangé 197 appels et SMS... dont 152 émanaient de Luc Besson, peut-on lire dans le rapport de police. Lui, affirme que leurs rapprochements sont toujours «consentis». «Non, contraints», rétorque Sand Van Roy, allant jusqu'à évoquer un «viol par surprise» de la part du cinéaste, dont elle aurait un jour été victime dans la suite Bureau du Fouquet's, où elle s'était «endormie sur un fauteuil».

Après les accusations portées par l'actrice auprès de la police, Luc Besson lui envoie un SMS, le 19 mai 2018, à 12 h 34 : «Tu sais très bien que je n'ai rien fait de ce dont tu m'accuses. Pourquoi tu veux me détruire comme ça ??? Il est encore temps pour toi de retourner au commissariat et de retirer ta plainte. S'il te plaît.» Sand Van Roy n'en fera rien. Geoffrey Le Guilcher l'assurait dans sa biographie non autorisée: «On ne dit pas non à Luc Besson.» Mais Sand Van Roy persiste et signe : en mai 2019, elle arborait sur le tapis rouge du Festival de Cannes un tatouage éphémère «Stop violence Against Woman». Comme un clin d'œil à son «bourreau» présumé.

*Initialement publié le 14 juillet 2018, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.

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Publié hier à 20h00

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CritiqueAvec sa manivelle, la première console de l’Américain Panic a de quoi surprendre. Son originalité et sa simplicité d’utilisation sont les grands atouts de la Playdate. Elle ravira aussi les nostalgiques avec une série de jeux à l’inspiration rétro qui rendent hommage à l’esthétique de la Game Boy.

Peu de chance que vous ayez déjà utilisé une manivelle pour interagir avec un jeu vidéo, sauf, à la rigueur, si vous vous êtes essayé à l’une de ces simulations de pêche proposant des manettes dotées de moulinets. L’éditeur américain Panic (Firewatch, Untitled Goose Game) parie pourtant sur cet appendice en forme de coude en l’implantant sur sa première console, la Playdate.

Mettre la main sur ce petit carré jaune a été plus difficile que prévu. En raison de la pandémie de Covid-19 et des pénuries de composants, la console, initialement annoncée pour 2020, n’est finalement disponible qu’au mois d’avril 2022 – et encore, à condition de l’avoir commandée dès le mois de juillet 2021.

Gros pixels et musique 8-bit

La Playdate a de quoi séduire les amateurs de design. Elle se révèle robuste et compacte. Son épaisseur est quasi la même que celle d’un smartphone, et sa surface est comparable à quatre carrés d’une grosse tablette de chocolat aux noisettes. La manivelle fixée sur son flanc droit (tant pis pour les gauchers) peut être déployée ou rétractée grâce à une articulation assez souple.

Avec sa couleur jaune canari, la console de poche est tape-à-l’œil. Cela contrebalance joyeusement les nuances de noir et de gris de l’écran. L’absence de couleurs est un choix esthétique : cette console portable de nouvelle génération tente de renouer avec l’esprit des dinosaures du jeu vidéo que sont les jeux électroniques au format calculatrice (comme les Game & Watch de Nintendo).

Sa résolution et, donc, la finesse de ses graphismes ont beau être, en réalité, quatre fois supérieures à celles de l’antique Game Boy, l’esthétique monochrome ainsi que les musiques et effets sonores 8-bits ont de grandes chances de susciter des bouffées de nostalgie chez les utilisateurs nés dans les années 1980.

Une machine connectée

Ne cherchez pas l’encoche où mettre des cartouches dans la machine, il n’y en a pas. La Playdate a peut-être un pied dans les années 1990, mais l’autre est bien ancré dans les années 2020. Une connexion Wi-Fi lui permet d’alimenter automatiquement son catalogue au rythme de deux jeux gratuits par semaine, que l’on « déballe » tels de petits cadeaux virtuels lorsqu’ils sont téléchargés automatiquement. Au total, la Playdate proposera vingt-quatre jeux au terme de ce que son éditeur appelle sa « première saison » – laissant entendre qu’il devrait y en avoir d’autres.

Le premier titre testé est Whitewater Wipeout, dans lequel la manivelle permet de faire pivoter la planche d’un surfeur sur une immense vague. Le but est de réussir une série de sauts acrobatiques pour marquer des points. Ce titre au maniement très intuitif donne le ton des meilleurs jeux de la console : simples à prendre en main, mais difficiles à maîtriser. Le deuxième titre est tout aussi charmant mais un peu bavard : le jeu photographique Casual Birder nous déçoit un peu, car il peine à dépasser l’hommage aux jeux de rôle des années 1990.

Les premiers jours, pourtant, telle la manivelle de la Playdate, nous avons un peu eu l’impression de tourner en rond : il faudra attendre quatre semaines, et donc huit jeux, pour voir s’installer une belle variété. Une variété à laquelle la Playdate pourra prétendre plus rapidement si on décide de télécharger d’autres jeux, en plus de ceux de cette première « saison », grâce au câble USB : deux outils de développement ont été mis à disposition gratuitement par Panic au début d’avril.

Mouliner pour gagner

Après avoir testé une quinzaine de jeux, le bilan provisoire de la ludothèque est plutôt positif. Seuls trois ou quatre titres se sont montrés vraiment décevants, tandis qu’une poignée de concepts avaient des airs de déjà-vu sans pour autant se montrer déplaisants, à l’image du bien nommé Executive Golf ou du jeu d’arcade Hyper Meteor.

Les souvenirs les plus mémorables sont associés au geste de mouliner, soit de façon frénétique, soit à un rythme chaloupé. Nous avons même souvent été tentés de jouer en chantant « Et moi pendant ce temps-là, je tournais la manivelle » du groupe Wazoo.

Le surf de Whitewater Wipeout, inspiré par un des mini-jeux de California Games (1987), est hypnotisant. Nous avons aussi frôlé l’entorse du poignet avec Flipper Lifter, dans lequel il faut actionner un ascenseur qui transporte des pingouins impatients. L’ingénieux Omaze nous a aussi offert de beaux casse-têtes à base de cylindres.

Le jeu de course d’obstacles Time Travel Adventure propose aussi une trouvaille ingénieuse : la manivelle permet d’y avancer ou reculer le cours du temps. Voilà qui nous évoque les plus anciennes caméras qui s’actionnaient en faisant un geste similaire.

Mais le petit appendice en métal ne fait pas tout. Certains créateurs ne l’utilisent que de façon (trop ?) parcimonieuse, comme Bennett Foddy, le créateur de Getting Over It et QWOP. Dans Zipper, la croix directionnelle et les boutons A et B font office de commandes principales. La manivelle sert uniquement à anticiper les déplacements des ennemis dans un jeu qui propose de sanglantes confrontations dans un palais du Japon médiéval.

Faire aimer le jeu vidéo aux plus réticents

Pour le moment, cette console portable s’est révélée très réjouissante pour des parties brèves et intenses. Si l’on prend pour point de comparaison la bien-aimée Game Boy, les expériences que nous avons préférées dans la première fournée se situent plus dans le sillon de Tetris que dans celui de l’histoire épique de The Legend of Zelda : Link’s Awakening. Elle se situe aux antipodes des machines portables sorties au cours des derniers mois, qu’il s’agisse de la Steam Deck de Valve, mini-PC au catalogue pléthorique, ou de la Switch OLED, version luxueuse de la célèbre console de Nintendo.

Steam Deck : on a testé la première console portable de ValveSwitch modèle OLED : on a joué au jeu des sept différences avec le nouveau modèle de la console de Nintendo

Avec sa prise en main immédiate et ses contenus ingénieux, le petit carré jaune se montre même parfait pour initier aux jeux vidéo le public qui se montre le plus réticent à la complexité des nouveautés sur console et PC. La Playdate est ainsi idéale pour défier un vieil oncle, ses parents ou un enfant.

Mais pour l’heure, paradoxalement, seuls pourront y jouer les joueurs les plus avertis – ceux qui auront réussi à commander un des rares premiers exemplaires mis en vente en juillet 2021 – et ceux qui sont prêts à dépenser pour ça 200 € (auquel il faut rajouter 25 € de frais de port et un étui optionnel à 20 €), soit le prix de certaines consoles « classiques » infiniment plus puissantes.

Ces joueurs experts seront heureux de savourer cette console portable pas comme les autres et ses petits jeux aux concepts inédits. Pour les autres, il faudra désormais attendre l’année prochaine pour se procurer ce bel objet qui fait entrer la manivelle dans l’histoire du jeu vidéo.

L’avis de Pixels :

On a aimé :

  • tourner dans un sens ou dans l’autre la manivelle pour manipuler des engins, des personnages ou des objets ;
  • une console toute mignonne qu’on emporte partout ;
  • l’originalité de la ludothèque.

On a moins aimé :

  • avec les frais de port, cette console expédiée depuis les Etats-Unis est plus chère que certains modèles de Nintendo Switch ;
  • certains titres trop bavards ;
  • tout est en anglais ;
  • être un peu frustré, au départ, par la lenteur de publication des jeux.

C’est plutôt pour vous si :

  • vous aimez les parties rapides et intenses ;
  • vous êtes à la recherche de concepts inédits ;
  • vous êtes un nostalgique invétéré.

Ce n’est plutôt pas pour vous si :

  • vous n’aimez pas les jeux en 2D ;
  • encore moins ceux qui sont en noir et blanc ;
  • vous êtes gaucher ;
  • vous souffrez d’une entorse du poignet droit.

La note Pixels :

400 pixels/240

Pierre Trouvé

Le Monde

Présidentielle 2022 : « les archipels du non », où le vote de contestation est devenu majoritaire

Dans certains départements, la protestation électorale, qui agrège abstentionnistes, votes blancs, nuls et en faveur de candidats contestant fortement l’ordre établi, a dépassé les 75 % des inscrits.

C’est peut-être dans ces territoires que se joue le second tour de l’élection présidentielle. Dans cette France où la protestation électorale a atteint des sommets le 10 avril.

Jean-Luc Mélenchon ambitionne d’être premier ministre et lance un appel à ses électeurs pour le second tour : « Ne vous abstenez pas »

Dans l’Aisne, les Pyrénées-Orientales, la Moselle ou les Bouches-du-Rhône, on ne croit manifestement plus aux partis de gouvernement, ni même au système politique. Dans ces départements, sept à huit électeurs sur dix se sont exprimés au premier tour soit en votant pour un candidat contestant fortement l’ordre établi et la manière dont la politique est conduite en France depuis des décennies (Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Eric Zemmour ou encore Jean Lassalle) ; soit en votant blanc ; soit en s’abstenant. Si l’on inclut le vote en faveur du communiste Fabien Roussel et les votes nuls, ce sont 78,6 % des citoyens inscrits sur les listes électorales des Pyrénées-Orientales qui ont exprimé leur mécontentement ou leur indifférence. Le taux est de 77,4 % dans les Bouches-du-Rhône, 77,3 % dans l’Aisne, 76,4 % dans la Haute-Marne ou 75,6 % en Moselle.

Certes, comme le rappelle le politiste Dominique Reynié, professeur à Sciences Po Paris, la tendance est nationale puisque cette « France du non » rassemble aujourd’hui 55,6 % des électeurs qui votent, et 68 % des inscrits. Et la notion de protestation électorale recèle bien des nuances.

Abstention au premier tour de la présidentielle 2022 : six cartes et graphiques pour comprendre

« Que l’on vote pour un parti protestataire ou qu’on s’abstienne, les motivations ne sont pas toujours les mêmes, souligne Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies d’entreprise de l’IFOP. Chez les abstentionnistes, il y a des gens largués qui se désintéressent de la politique. Ils sont différents des zemmouristes qui regardent CNews en boucle. » Et certains électeurs de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon choisissent ces candidats par adhésion aux idées ou programmes défendus, et non pour seulement exprimer un désenchantement ou un refus du système.

Rejet des institutions

Mais les travaux de Dominique Reynié, également directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, cercle de réflexion « libéral, progressiste et européen », montrent bien que depuis trente ans, une France dégoûtée ou en colère exprime de plus en plus fortement à chaque scrutin son insatisfaction.

En 1970, le chercheur américain Albert Hirschman avait écrit que les citoyens mécontents adoptent au choix l’un de ces comportements : l’acceptation du statu quo et la participation résignée (loyalty), la protestation et la colère (voice) ou le désintérêt (exit).

Dans les territoires où la protestation électorale est la plus forte, abonde Jérôme Fourquet, « se cumulent un désintérêt pour la politique et une contestation très forte. Celle-ci peut être de nature sociale, notamment chez l’électorat modeste, ou politique si l’on soutient des solutions plus radicales que celles des partis de gouvernement ». Le rejet « très prononcé » des responsables politique et des partis n’épargne pas les institutions.

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Le Figaro

Santé féminine: la recherche démesurément consacrée à la gynécologie et à l’obstétrique

Pauline Fréour

DÉCRYPTAGE - Les études médicales sur les femmes ne sont pas assez diversifiées.

Peut mieux faire. C’est, en substance, ce que conclut l’analyse d’un échantillon d’études médicales consacrées spécifiquement aux femmes. Ayant passé au crible 11 revues scientifiques renommées, les auteurs australiens de ce travail ont observé la persistance du biais «bikini» - à savoir, une importance démesurée accordée à l’obstétrique et à la gynécologie des femmes en âge de procréer, au regard d’autres pathologies plus meurtrières ou incapacitantes pour leur sexe.

Certes, la grossesse est une expérience importante dans le vécu physique et psychologique d’une femme, et reste risquée dans de nombreux pays - chaque jour, 830 femmes meurent de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais la première cause de mortalité féminine en France et dans le monde, ce sont les maladies cardiovasculaires. Viennent ensuite, pour la France, les cancers, et les maladies de l’appareil respiratoire (pneumonie, grippe…).

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Le décalage avec les observations de l’étude australienne est frappant. Les chercheurs ont sélectionné, sur la base de recherches sémantiques dans le titre et le résumé (abstract) de l’étude, tous les articles de recherche consacrés aux femmes, à la fois dans 5 journaux médicaux dédiés à ces questions (Women Health’s Journal, …) et 6 autres généralistes (Lancet, BMJ, NEJM…). Ils les ont ensuite triés par thèmes (cancer, urologie, neurologie, maladies infectieuses…) et par tranches d’âge (adolescence, années reproductives, ménopause…). L’opération a été répétée pour 2010 et 2020.

En 2010, les articles consacrés aux maladies non transmissibles (cardiovasculaires, diabète, neurologiques, psychiatriques…) restaient majoritaires dans les deux types de revues, respectivement à 39 % et 47 %, devant la santé reproductive (36 %). Les maladies transmissibles étaient très peu abordées. En 2020, la tendance s’était inversée: la santé reproductive pesait pour 49 % et 47 %, contre 31 % et 40 % pour les maladies non transmissibles. Et par «santé reproductive», il faut entendre grossesse et période de fertilité essentiellement, car la ménopause ne concernait que 2 % des articles dans les journaux centrés sur les femmes.

«Réticences»

Ces résultats reflètent «un manque de diversité» des sujets et un statu quo «frappant» en vingt ans, remarquent les auteurs. «La très faible proportion d’articles dédiés aux femmes ménopausées laisse un grand nombre de leurs problèmes de santé non couverts. (…) Alors que l’espérance de vie des femmes est en général plus longue que celle des hommes, elles ont moins d’années de vie en bonne santé, et des taux d’invalidité en fin de vie élevés. C’est pourquoi il est important de s’intéresser à leur santé et à leur bien-être tout au long de leur vie et d’étudier l’impact des maladies qui prévalent chez les seniors, car elles peuvent impacter la population féminine de façon disproportionnée», écrivent-ils. Les chercheurs reconnaissent toutefois que deux initiatives peuvent avoir influencé le choix des sujets de recherche sur la période étudiée: la stratégie «Chaque femme, chaque enfant» lancée par l’ONU en 2010, puis les Objectifs de développement durable fixés par cette même institution en 2015. Ayant mis l’accent sur la santé maternelle et infantile, ils ont vraisemblablement attiré d’importants financements pour la recherche en la matière.

«Cette analyse est intéressante car elle montre que les études restent très genrées, réagit la Pr Claire Mounier-Véhier, cardiologue et médecin vasculaire à l’Institut cœur-poumon de Lille, cofondatrice d’Agir pour le cœur des femmes. En dehors des registres épidémiologiques (où les gens sont suivis dans le cadre de leur vie habituelle, sans intervention, NDLR), je remarque une réticence à faire prendre des risques aux femmes dans les essais thérapeutiques. Parce qu’elles pourraient être enceintes, que leurs variations hormonales peuvent compliquer l’analyse des résultats et interférer avec la physiologie cardiovasculaire, l’hémostase (coagulation et hémorragie) et le métabolisme des traitements. Si bien que dans le domaine cardiovasculaire, elles ne représentent en France toujours que 38 % des effectifs, malgré l’appel, dès 1995, de l’OMS à les inclure davantage dans les essais cliniques.»

Beaucoup de progrès ont été faits

Claire Mounier-Véhier en voit directement les conséquences au quotidien: «Elles souffrent davantage d’effets secondaires liés à leurs traitements car les dosages ont souvent été déterminés sur des populations majoritairement masculines. Elles ont ainsi plus de crampes et d’inconfort digestif avec les statines, saignent davantage sous antiagrégant post-infarctus ou lors des fibrinolyses pour dissoudre les caillots sanguins. Elles font aussi plus d’œdèmes des jambes et de rougeur au visage sous inhibiteurs calciques donnés dans l’hypertension artérielle ou l’angine de poitrine.»

Pour Nabila Bouatia-Naji, directrice de recherche Inserm au Paris centre de recherche cardiovasculaire (PARCC), il est clair que la France accuse un retard en termes d’investissements dans la recherche sur la santé cardiovasculaire des femmes, au regard du Royaume-Uni ou des États-Unis, où de grandes fondations en ont fait une priorité, drainant d’importants financements. «Au cours de ma carrière, j’ai pu observer que les particularités féminines de certaines pathologies, comme la dissection spontanée de l’artère coronaire, sont négligées, et de ce fait sous-diagnostiquées et peu étudiées.»

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Dans son rapport «Prendre en compte le sexe et le genre pour mieux soigner: un enjeu de santé publique», remis au ministre de la Santé en décembre 2020, la neurobiologiste Catherine Vidal relève que beaucoup de progrès ont été faits. «Selon le registre international des essais cliniques (OMS-NIH), la participation des femmes est passée de 35 % en 1995 à 58 % en 2018.» Elle observe néanmoins que «pour quelques pathologies, la persistance d’une représentation insuffisante des femmes a été dénoncée, notamment dans des essais concernant l’insuffisance cardiaque, certains cancers, la dépression, la douleur, le sida».

«Je ne pense pas qu’il y ait de manque d’intérêt pour ces questions, personne n’ignore ces pathologies», estime toutefois la neurobiologiste. Selon elle, il peut en revanche s’avérer compliqué de recueillir des données sur les inégalités de santé dont souffrent les femmes car le sujet est étroitement lié à leur statut socio-économique, en sus du physiologique. «Elles souffrent davantage de troubles musculosquelettiques, une maladie des métiers précaires, mais elles vont peu s’en plaindre pour conserver leur travail, pointe Catherine Vidal. Ce sera donc peu rapporté dans la littérature scientifique. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais il montre que pour traiter avec justesse de l’inégalité en santé des femmes, il faut regarder au-delà de la biologie. C’est aussi une affaire de société.»

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Le Figaro

«Il faisait un froid de canard!»: les souvenirs de Laurence Ferrari sur le débat Sarkozy / Hollande qu’elle a arbitré en 2012

FIGARO LIVE - Il y a dix ans, elle a assisté aux premières loges, aux côtés de David Pujadas, au débat d’entre-deux-tours entre le président sortant et le candidat du Parti socialiste. Invitée du «Buzz TV», elle se souvient.

Il y a maintenant dix ans, Laurence Ferrari, alors présentatrice du 20 Heures de TF1, s’apprêtait à arbitrer le débat d’entre-deux-tours entre Nicolas Sarkozy, président sortant, et François Hollande. Invitée du «Buzz TV» à la veille du nouveau débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, la journaliste, qui couvrira le résultat du second tour dimanche sur CNews, se souvient. «C’est l’exercice le plus codifié qui soit, explique-t-elle. Tout est négocié en amont avec les candidats. De la température du plateau, à la distance de la table, en passant par les plans de coupe». La température justement, les candidats avaient demandé qu’elle soit réglée sur 19 degrés. Un calvaire pour Laurence Ferrari et David Pujadas, à ses côtés pour France 2. «Il faisait un froid de canard sur le plateau. Et pour la petite histoire, David et moi avions chacun un petit radiateur à nos pieds tellement on claquait des dents!», se rappelle-t-elle.

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Même si le rôle des journalistes est relatif, Laurence Ferrari en garde un merveilleux souvenir. «C’était un débat incroyable. On a l’impression de vivre l’histoire sous nos yeux», nous confie-t-elle. La fameuse envolée lyrique de François Hollande «Moi, président» a d’ailleurs débuté sur l’une de ses questions. «Je lui dis, “Vous président, que feriez-vous de différent?” et c’est là qu’il lance son anaphore. Il l’a dit dans son livre qu’il avait attrapé au rebond ma formule. Je pense qu’il avait préparé la série “je ne ferai pas...” mais je pense que le “moi président“, il l’a improvisé», estime le visage du groupe Canal+.

« Je pense qu’on aura un débat très technique entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen »

Laurence Ferrari

Pour Laurence Ferrari, le duo Léa Salamé/Gilles Bouleau choisi pour arbitrer le deuxième débat d’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen mercredi, est un bon choix. «Ce sont des grands pros. Gilles que j’adore saura faire ça d’une main de maître et Léa aussi, que j’ai croisée quand elle a démarré à iTélé». L’une des qualités qu’ils devront montrer? L’humilité selon Laurence Ferrari. «Il faut savoir s’effacer. On ne peut en aucun cas relancer. C’est aux candidats de dialoguer l’un contre l’autre. Souvent ils s’adressent à vous, et moi en permanence, je leur disais de se regarder. Cette année, j’ai peu de doutes, je pense qu’ils vont beaucoup se regarder», nous dit-elle encore.

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L’ancienne présentatrice de «Sept à Huit» sur TF1 ne s’attend pas à de grandes surprises mercredi soir. «Les débats ont très rarement fait bouger les lignes en politique, estime-t-elle. En général, les dynamiques s’inscrivent bien avant. Celui-là ne dérogera pas à la règle. Je pense qu’on aura un débat très technique parce que Marine Le Pen, qui a appris de ses erreurs de 2017, va avoir à cœur de montrer la crédibilité de son programme. Emmanuel Macron sera contraint de se défendre arguments contre arguments sur les retraites, l’immigration etc. Il y aura très peu d’envolées lyriques», ajoute-t-elle pour conclure.

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Le Figaro

«Big Business» N°88 : la bataille de Twitter

Bertille Bayart

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Elon Musk revisite la grammaire des OPA hostiles.

Chers abonnés,

Je dois vous faire un aveu : je me sens jalouse. Jalouse de mes confrères journalistes business américains qui peuvent suivre au plus près l'incroyable histoire de l'offre de rachat de Twitter par Elon Musk. Je suis évidemment fascinée par les deux réussites exceptionnelles qu'Elon Musk a - déjà - à son crédit : Space X, qui a révolutionné l'industrie spatiale, et Tesla, qui a fait de même dans l'automobile. Mais entendons-nous, je ne suis pas une admiratrice béate du personnage, fantasque, imprévisible, et parfois détestable.

Concernant l'offre sur Twitter cependant, c'est justement le caractère incontrôlable d'Elon Musk qui aiguise ma curiosité. Le culot est souvent l'ingrédient indispensable aux opérations de fusion-acquisition les plus passionnantes. D'une certaine façon, dans sa tactique et son comportement, Musk me fait penser à Vincent Bolloré : sans scrupule, sans limites, appliquant sa propre grammaire des affaires. Quand on lui demande de décrire Musk d'un mot, Tim Higgins, du Wall Street Journal, répond : «a gambler» , un joueur, un parieur. Et comme «dealmaker» ? «Agressif», répond le journaliste. Ces deux mots sont les mêmes que ceux qu'on utilise pour évoquer les coups de bourse d'un Bolloré. Les méthodes, à une génération d'écart, ne sont pas si éloignées. Une saga boursière de Bolloré commence toujours par un coup de fil de l'homme d'affaires au patron de sa cible. Avec Musk, cela commence par un tweet. Ah ! Si Vincent Bolloré tweetait…! Imaginez ce qu'aurait été la bataille pour la prise de contrôle du groupe Lagardère - sur lequel Vivendi vient de lancer officiellement son OPA - si ses protagonistes l'avaient livrée en direct sur le réseau social.

Le plan de bataille

Revenons à Twitter, la cible, et le déroulé en bref des événements.

Le 25 mars, Elon Musk lance une série de tweets sur l'avenir de Twitter. «La liberté d'expression est essentielle à la démocratie. Pensez-vous que Twitter adhère à ce principe? », interroge-t-il. Ajoutant le lendemain : «faut-il une nouvelle plateforme ? ». À ce moment-là, le marché bruisse de l'hypothèse selon laquelle le patron de Tesla pourrait créer un nouveau réseau, concurrent de Twitter.

Le 4 avril, Elon Musk annonce détenir 9,2% du capital de l'entreprise, une position accumulée mi-mars.

Le 5 avril, Twitter annonce qu'Elon Musk va rejoindre son conseil d'administration et s'engage à ne pas dépasser 14,9% du capital (on dirait un copier-coller de l'accord conclu au début de leur affrontement entre Bolloré et Bouygues en 1997!).

Le 7 avril, Elon Musk se livre à l'une de ses… pitreries en ligne.

Le 11 avril, Elon Musk renonce à devenir administrateur de Twitter.

Le 14 avril, Elon Musk lance une offre de rachat de la plateforme qu'il valorise 43 milliards de dollars. «C'est important pour la démocratie, c'est important pour les États-Unis en tant que pays libre», justifie-t-il quelques heures plus tard lors d'une conférence TED.

Le 15 avril, le conseil d'administration de Twitter riposte avec l'adoption d'une pilule empoisonnée. Si Musk, ou un autre, passe le seuil des 15% du capital, la société peut déclencher une émission d'actions à prix cassé qui diluera la position de l'assaillant.

Beaucoup de questions

Elon Musk ira-t-il au bout ? Le marché, qui s'était enflammé lors du déclenchement des hostilités, est traversé de doutes. La preuve : l'action Twitter évolue autour de 45 dollars, très en dessous des 54,20 dollars, à prendre ou à laisser selon lui, mis sur la table par Elon Musk. Ce n'est pas seulement la détermination à se défendre de la part de la société qui joue. Ce sont aussi des questionnements sur la capacité d'Elon Musk à financer son opération, si richissime soit-il (en actions de ses entreprises). Car, et c'est je pense inédit pour une opération de cette taille, c'est bien Elon Musk en tant que personne physique, sans même le filtre d'une holding ou d'une société personnelle quelconque, qui a déposé l'offre sur Twitter, enregistrée auprès de la SEC, l'autorité de marché américaine. À noter : Musk est conseillé par Morgan Stanley, tandis que Goldman Sachs assiste Twitter dans sa défense. Cette opération d'un nouveau genre met donc aux prises les plus vieilles gloires de Wall Street, plutôt que les boutiques de conseil qui cherchent à rafler le marché des deals dans l'univers de la tech.

Qui décide ? Dans les offres hostiles américaines, la même question se pose toujours : qui décide du sort d'une entreprise, son conseil d'administration ou ses actionnaires en direct ? La chorégraphie est rituelle mais évidemment, Elon Musk y apporte sa touche personnelle. Il en a fait un sondage… sur Twitter.

Twitter doit-il changer ? Comme son aîné français Vincent Bolloré, Musk s'attaque à une société sous-valorisée et qui traverse un moment de fragilité managériale depuis le départ de son fondateur Jack Dorsey fin 2021. Derrière ses provocations, Elon Musk pose des questions de fond pour le réseau social dont l'action vaut aujourd'hui plus ou moins le même prix qu'avant la pandémie quand Alphabet (Google) par exemple a vu sa valorisation doubler. Le 9 avril, Musk faisait l'inventaire des comptes les plus suivis sur le réseau (Barack Obama, Justin Bieber, Katy Perry…), et constatait que la plupart n'y sont en réalité que très peu actifs. Taylor Swift, sixième compte le plus suivi, «n'a rien posté en trois mois», soulignait-il.

Le débat de fond. Une bonne opération de fusion-acquisition se doit de soulever des questions qui dépassent l'avenir immédiat de la cible. Dans le cas de Twitter, l'offensive d'Elon Musk pose deux sujets. Le premier, c'est l'éternelle controverse sur le penchant des milliardaires à racheter des médias, hier des journaux (aux États-Unis, Jeff Bezos a racheté le Washington Post), aujourd'hui un réseau social, qui ne sont pas leur cœur de métier mais peut-être des outils d'influence, voire, parfois, des danseuses. Pour Elon Musk, Twitter a une valeur particulière. Il connaît la puissance potentielle du réseau, pour l'avoir utilisée pour propulser le cours du bitcoin ou ferrailler contre la SEC.

Le second, c'est le débat sur la liberté d'expression. Un très vieux sujet là encore, devenu brûlant à l'ère des réseaux sociaux. Ceux-ci nous offrent le pire et le meilleur à la fois. On le voit dans le contexte de la guerre en Ukraine, à l'occasion de laquelle se déversent sur TikTok, Facebook ou Twitter les pires opérations de falsification et où se libèrent les plus bas instincts, en même temps que se créent des espaces uniques, et inédits dans l'histoire, d'expression pour ceux qui sinon en seraient privés.

Dans le cas de Twitter, la polémique s'est cristallisée au moment où le réseau a banni son membre le plus actif, l'ancien président des États-Unis Donald Trump après les événements du 6 janvier 2021 au Capitole. Elon Musk, ce libertarien qui a quitté la Californie pour le Texas, défend une totale liberté d'expression plutôt que la montée en puissance de la modération. Car de la modération à la censure, où est la limite et qui la définit ? J'avoue être partagée sur la question. On trouve un écho de ce débat en France, dans la campagne électorale, avec la position prise par Emmanuel Macron contre l'anonymat en ligne (mais pas le pseudonymat) dans le long entretien qu'il a accordé à Etienne Gernelle du Point . Réguler les plateformes, dit le président-candidat, «c'est une vraie aventure politique et démocratique, mais c'est nécessaire».

Sur les réseaux sociaux, on peut tuer des réputations, propager des fausses nouvelles, pousser des gens au suicide. Les plateformes viennent utiliser nos libertés antiques ou post-révolutionnaires pour les détourner de leur essence. Il faut créer un ordre public, comme dans la rue. Ce n'est pas l'état de nature ! (...) C'est la première fois qu'un bouleversement de cette ampleur est provoqué et contrôlé par des acteurs privés, lesquels ont d'ailleurs, pour certains, des fins assez politiques. Quand on lit ce que pense Mark Zuckerberg par exemple, ou même Elon Musk, qui est devenu actionnaire de Twitter et qui est libertarien, on se rend compte qu'ils ont aussi une vision du monde. Or, la société qui se dessine ainsi n'est pas toujours démocratique…

Je vous recommande de lire aussi ce long développement écrit, sur Twitter bien sûr, par Yishan Wong, ancien patron d'un autre réseau social, Reddit. C'est intéressant parce que cela éclaire le débat vu de l'intérieur de l'univers de la tech. Yishan explique notamment que les idéaux qui ont guidé les premiers âges de l'internet ne sont plus d'actualité. Lisez. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit Elon Musk renvoyé à la qualité de dinosaure du net !

À la semaine prochaine,

Et d'ici là, retrouvons-nous à l'adresse bigbusiness@lefigaro.fr

Droits de succession : Emmanuel Macron favorable à une «transmission populaire»

«Il y a des choses à améliorer. Il faut plutôt accompagner les gens pour les aider à transmettre les patrimoines modestes», a déclaré le chef de l'État dans une interview au Parisien.

Des passagers bloqués pendant près de deux heures dans un métro parisien

La RATP a évoqué une «panne», nécessitant la venue d'un autre train afin de «remorquer la rame défectueuse» vers les services techniques.

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Des filets de poisson vendus par Carrefour et Leclerc rappelés après la découverte de traces de listeria

Près d'un millier de barquettes de filets de haddocks fumés sous vide de 200 grammes sont rappelées par l'entreprise Bourgain et Fils.

L'Humanité

Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan  

Actu

Cette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.  

Anna Musso

Le 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé  « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.  

La topologie  « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a  « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie. 

Décrit comme un  « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé  « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ».  « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo. 

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Le Figaro

La météo du mercredi 20 avril : du soleil au Nord, de la grisaille au Sud

Le Figaro

Si le soleil brille toute la journée sur la moitié nord du pays, le ciel est couvert dans le Sud, accompagné de pluies soutenues dans le Sud-Ouest.

Ce mercredi 20 avril, la France est comme coupée en deux. Au Nord, de la Normandie à l'Alsace, le soleil brille dès le matin, accompagné d'un léger voile nuageux, selon La Chaîne Météo *. Le temps est davantage maussade dans le Sud, avec d'importantes précipitations sur l'ensemble de la journée, ainsi que quelques flocons de neige sur les Pyrénées. Seules la Corse et la région PACA, où des éclaircies sont attendues, sont épargnées. Les températures, quant à elles, restent douces, malgré une légère baisse.

À lire aussiParlez-vous météo?

La météo dans votre région

Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le ciel est légèrement couvert le matin, avec quelques bancs de nuages bas. Les éclaircies gagnent du terrain l'après-midi et le soleil brille davantage sur la pointe bretonne. La grisaille se maintient néanmoins à Nantes, tandis que les températures restent douces. Il fera notamment 17°C l'après-midi à Rennes.

Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, le soleil brille dès le matin, accompagné d'un léger voile nuageux. Le vent souffle sur les côtes de la Manche, avec des rafales allant jusqu'à 50 km/h. Les éclaircies se maintiennent sur la région parisienne, tandis que les nuages se dissipent dans le Nord. Les températures, quant à elles, sont printanières.

Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, c'est une journée ensoleillée qui s'annonce. Des éclaircies sont attendues dès le matin, de la Champagne à l'Alsace. À noter néanmoins quelques nuages gris sur la région de Lyon. Le soleil continue de briller l'après-midi, tandis que les températures sont douces. Il fera notamment 16°C l'après-midi à Strasbourg.

Dans le Sud-Ouest, le temps est maussade. D'importantes pluies sont attendues dès le matin sur le littoral atlantique, accompagnées de rafales de vent allant jusqu'à 55 km/h. Quelques flocons de neige sont également à prévoir sur les Pyrénées au-delà de 1100 mètres d'altitude. La pluie continue de tomber l'après-midi, accompagnée d'importants orages dans le Languedoc-Roussillon. Les températures, quant à elles, accusent une légère baisse.

Dans le Sud-Est, le temps est mitigé. Si des éclaircies sont attendues dans la matinée en Corse et dans les Bouches-du-Rhône, le ciel est couvert sur les Alpes-Maritimes et quelques pluies sont à prévoir dans les environs de Montpellier. Le ciel est davantage couvert l'après-midi, avec des précipitations qui s'étendent à l'ensemble du Sud-Est. Mistral et tramontane soufflent, avec des rafales allant jusqu'à 60 km/h. Les températures restent douces, avec 20°C attendus l'après-midi à Marseille et 16°C à Nice.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

Météo : la pluie fait son retour dans le Sud et l'Ouest ce mardi 19 avril

Après un lundi encore ensoleillé, ce mardi sera marqué par le retour dans l'après-midi de la pluie, dans le Sud et l'Ouest, épargnant le Nord et l'Est.

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La météo du week-end : un grand soleil pour Pâques

Après un samedi ensoleillé sur une majeure partie de la France, le soleil continuera de briller ce dimanche, avec des températures allant jusqu'à 25°C dans l'Ouest.

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Le Monde

Comment Marine Le Pen prépare le débat d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle

La candidate du RN s’est ménagé deux jours de repos avant son face-à-face télévisé avec Emmanuel Macron. Avec un double enjeu : se montrer crédible, tout en jouant sur le « référendum anti-Macron ».

Ultime encouragement avant le moment fatidique. Lundi 18 avril, Marine Le Pen s’est offert un long bain de foule, dans le Calvados, en Normandie : « Je ne lâche rien, c’est vous qui me donnez la puissance et la force. » Un terrain conquis, où militants et habitants venaient chercher des selfies et livrer leurs inquiétudes sur leurs fins de mois.

Jean-Luc Mélenchon ambitionne d’être premier ministre et lance un appel à ses électeurs pour le second tour : « Ne vous abstenez pas »

« Elle fait une campagne en charentaises », a cinglé Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, pour dire qu’elle se rend dans les lieux où elle obtient des scores élevés. « Moi, j’aime bien les charentaises », en a ri la candidate, tandis qu’une foule compacte se pressait sur le marché de Saint-Pierre-en-Auge – où elle a obtenu 34,91 % des voix au premier tour, le 10 avril. « Je viens chercher la force du peuple, oui, je vais gagner ! », a promis la candidate d’extrême droite.

Marine Le Pen est ensuite partie s’isoler pour préparer le débat de mercredi, qui sera diffusé sur TF1-France 2, retransmis par BFM-TV, CNews, LCI et Franceinfo, et animé par Gilles Bouleau et Léa Salamé. Où est-elle allée ? « Secret d’Etat », maintient son équipe.

Ses cadres parlent depuis des jours d’une « mise au vert » à la campagne, en Normandie. « Non, non, non, je ne suis pas au vert, je vais travailler mon débat chez moi, de manière tout à fait normale », a balayé Marine Le Pen, sur France Bleu Normandie, lundi. Un programme changeant, sans « autre raison que ce qui sied le mieux à Marine », appuie son directeur de campagne adjoint, Jean-Philippe Tanguy. Sa maison à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines) est, dit-elle souvent, son « refuge ».

Faire oublier le désastreux débat de 2017

Le plus lourd enjeu pour Marine Le Pen : éviter le naufrage du débat du 3 mai 2017, qui, déjà face à Emmanuel Macron, avait précipité sa chute. La candidate du Rassemblement national (RN) a passé cinq ans à tenter de faire oublier ce désastreux duel télévisé, en ripolinant son image, son parti et certains de ses marqueurs idéologiques.

Elle tentera donc, mercredi, d’afficher solennité et crédibilité, dans la lignée de ses conférences de presse et de sa défense d’un projet qu’elle prétend « réaliste et applicable ». Mais, en parallèle, la candidate entend activer un front anti-Macron en renvoyant la violence sociale et démocratique du côté de l’adversaire.

Débat de l’entre-deux-tours : les coulisses du naufrage de Marine Le Pen

Dimanche sur TF1, elle a pointé le « mépris » et la « brutalité d’Emmanuel Macron » : « Je le trouve très violent, très brutal à mon égard, très agressif, et parfois même injurieux. » Une diabolisation à front renversé qui vise à décourager le barrage anti-Le Pen.

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L'Humanité

Allergie. Que faire quand le pollen pointe le bout de son nez ?

Actu

Maladie souvent prise à la légère, l’allergie au pollen peut en réalité être un véritable handicap qui touche près d’un tiers de la population française. S’il existe des traitements permettant d’atténuer les symptômes, il est aussi aujourd’hui possible de s’en débarrasser progressivement par traitement.

Théo Gobbi

Le printemps est là. Avec lui, le retour espéré des beaux jours, une heure de soleil en plus, la saison des amours, mais aussi son lot d’allergies. Comme chaque année, c’est aussi le retour de symptômes très handicapants tels que des gonflements, les yeux qui piquent, la gorge qui gratte, le nez qui coule, de l’urticaire et même des difficultés respiratoires.

Première cause de ces maux incommodants : le pollen. Dès que les températures le permettent, les bourgeons fleurissent et avec eux leur lot de pollinisation de la part des abeilles, guêpes et autres papillons. Selon le ministère de la Santé, l’allergie au pollen toucherait près de 20 % des enfants dès l’âge de 9 ans et jusqu’à 30 % des adultes. Des chiffres non négligeables qui font de ce problème une véritable question de santé publique.

Des cartes des pollens

Pour comprendre pourquoi certaines personnes développent des réactions et d’autres non, il faut se tourner vers le système immunitaire. Chez les sujets concernés, il s’agit d’un dérèglement face aux allergènes dû à un déficit d’anticorps ou de lymphocytes T, responsables des réponses immunitaires.

Cependant, ne pas avoir d’allergie identifiée ne signifie pas que cela ne sera jamais le cas, puisqu’une personne non concernée, même pendant des années, peut tout à fait le devenir en cas d’exposition trop importante ou prolongée. Il faut donc veiller à ne pas trop s’y exposer.

Pour ce faire, l’un des meilleurs atouts reste la carte des pollens, bien connue des allergiques. Sur Internet, il en existe diverses, certaines très complètes permettent, grâce à l’étude de l’air, d’évaluer les taux d’émission de pollen en fonction des départements. Celle du Réseau national de surveillance aérobiologique indique la provenance des pollens, c’est-à-dire à quels types de graminées, herbacées ou arbres ils correspondent, une allergie pouvant être plus prononcée s’il s’agit de bouleau ou de peuplier. D’autres techniques sont préconisées, comme ne pas faire sécher son linge en plein air pour éviter que le pollen ne s’y accroche.

Opération désensibilisation

Afin d’établir un diagnostic sur une potentielle allergie, il faut obligatoirement passer par la case médecin ou allergologue. En cas de symptômes qui s’apparenteraient à une réaction au pollen, il sera alors proposé une série de tests, sanguins ou cutanés. Par prélèvement, une dose d’allergène sera appliquée et le résultat permettra de savoir s’il y a allergie ou non. En cas de résultat positif, d’autres tests seront effectués pour déterminer précisément ce qui est en cause.

Côté traitement, il existe des médicaments capables d’atténuer les symptômes (corticoïdes, antihistaminiques), mais surtout la désensibilisation pour certaines allergies. La technique consiste à injecter, sur une longue période, de petites doses d’allergène pour entraîner le système immunitaire. Depuis quelques années, le traitement peut également être administré par gouttes sublinguales ou en comprimés.

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Le Figaro

Quand les jeunes vont chercher des conseils de carrière sur TikTok

Emma Confrere

Plusieurs créatrices françaises prodiguent leurs conseils à des milliers d'abonnés, via des vidéos de quelques secondes.

«Puis-je demander une augmentation ?», «Comment présenter sa démission ?», «Comment gérer les conflits au travail ». En quelques secondes, «Career Kueen» et « Mama.job », deux TikTokeuses françaises prodiguent à leurs centaines de milliers d'abonnés (respectivement 553.000 et 564.000) des conseils pour mener à bien leur carrière.

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Avec sa multitude de lunettes très colorées, Karine Triouillier, alias «Career Kueen», «ne fait pas sa miss France». Cette dynamique quinquagénaire, qui se définit comme « architecte de carrière », propose des indications simples, sans langue de bois, toujours le sourire aux lèvres. De son côté, «Mama.job» a choisi une mise en scène théâtrale, avec de faux dialogues, en reprenant les questions posées par ses fans. Les deux créatrices se sont lancées l'année dernière, lors des confinements. Consultantes en ressources humaines, leur but était de partager leur savoir au plus grand nombre, et ce gratuitement.

L'engouement a été immédiat, les abonnés ont afflué par centaines. « Cette démarche me permet aujourd'hui d'aider des personnes anonymes, que je n'aurais jamais rencontrées autrement. C'est très enrichissant », note Karine Trioullier. Actuellement, elle reçoit près de 300 messages par jour, pour lui poser de nouvelles questions ou la remercier : «Vous me faites trop rire et en plus vos contenus sont vraiment top ! Bravo», «Cette vidéo tombe à pic, merci beaucoup», «Encore merci pour ces excellents conseils».

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Awa, 24 ans, apprécie les vidéos de «Career Kueen» pour leur créativité et leur efficacité. «Les mises en scène sont claires et elle prend toujours le temps d'expliquer les bons et les mauvais points» pour chaque question, poursuit la jeune femme. Les conseils de la TikTokeuse ont notamment permis à Anthony, 26 ans, de décrocher un poste de graphiste. «Grâce à elle, j'ai été plus à l'aise pour mes divers entretiens», reconnaît-il, «notamment pour me présenter ou pour expliquer mes prétentions salariales».

Entre 35 minutes et une heure pour produire une vidéo

Karine Triouillier construit ses vidéos en partant des interrogations de ses abonnés. «J'essaie de couvrir tous les champs de compétence, de la fonction publique au milieu hospitalier, en passant par les étudiants et Parcoursup  », précise la créatrice de contenus. Elle essaie de publier quatre vidéos par semaine afin de maintenir le rythme pour ses spectateurs. Pour une seule vidéo, il faut compter entre 35 minutes et plus d'une heure de tournage et de montage.

La TikTokeuse réalise ses contenus bénévolement et refuse toute demande de partenariat. En parallèle, la consultante continue son métier, basé aux Émirats arabes unis. Grâce à cette visibilité, de nouveaux clients l'ont déjà contactée pour réaliser des projets de consulting au sein de leurs entreprises. Mais elle mentionne qu'elle doit encore « trouver un équilibre entre ses deux occupations et s'aérer l'esprit de temps en temps ».

Une fracture entre le monde scolaire et professionnel

De son côté, Maryam Kante, renommée « Mama.job » sur TikTok, a fait le choix de quitter son poste de consultante du groupe Deloitte, pour se consacrer uniquement à son activité sur les réseaux sociaux. La cadence est soutenue, avec au minimum une vidéo postée par jour. Pour se dégager des revenus mensuels, Maryam Kante noue, elle, des partenariats avec différentes sociétés.

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Dans ces établissements, « je propose des ateliers aux jeunes, qui n'ont généralement pas les codes du travail, en particulier pour les CV ou les lettres de motivation », indique Maryam Kante. Elle pointe une rupture assez brutale entre l'école et le milieu professionnel, « où beaucoup d'adolescents pensent que lors d'un entretien, un recruteur s'apparente à un jury ou à un professeur, alors qu'il s'agit avant tout d'un échange pour connaître leur personnalité », ajoute-t-elle. Sur TikTok, la moitié de son public a entre 18 et 25 ans.

Pour Amandine Ruas, coach professionnelle, ces vidéos « permettent de donner confiance aux jeunes, en leur partageant de petites astuces concrètes. En revanche, le risque est d'inculquer des conseils prêts à l'emploi, qui ne sont pas adaptés aux différentes situations personnelles ». Elle complète que « ces contenus ne doivent pas se substituer à une préparation plus approfondie, voir à un accompagnement extérieur ».

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Des clients Bouygues Telecom privés de connexion internet plusieurs heures à cause d'une panne

L'opérateur a admis que son service Bbox avait rencontré des difficultés ce vendredi, privant ses clients, principalement dans le sud de l'Île-de-France, d'internet et de 4G.

Cryptos : la Corée du Nord derrière le spectaculaire piratage du réseau Ronin

Selon le FBI américain, les pirates qui ont dérobé l'équivalent de 620 millions de dollars sur cette blockchain sont liés au régime de Pyongyang.

Les héritiers de Samsung céderont des Picasso, Monet et Gauguin pour régler la succession

Lee Kun-hee, ex-président de Samsung décédé en octobre, possédait aussi une impressionnante collection d’œuvres d'art dont la valeur est estimée entre 2000 et 3000 milliards de won.

Le Monde

Aix-en-Provence, une pépite de destination

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

La cité aixoise offre une parenthèse chaleureuse et animée toute l’année. Places ombragées, marchés provençaux, hôtels particuliers chantent l’art de vivre de son centre-ville classé. Ville d’art et de culture, Aix-en-Provence se situe au beau milieu d’un formidable environnement. À proximité : les sentiers de la Sainte-Victoire et les domaines vignerons.

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Une ville multifacettes où l’on se promène

Qu’il est bon de flâner dans les ruelles du centre historique d’Aix-en-Provence ! D’un côté : le quartier Mazarin avec son emblématique fontaine des Quatre Dauphins (protégée au titre des Monuments Historiques), ses antiquaires et ses hôtels particuliers. Classée troisième ensemble d’architecture baroque en France, après Paris et Versailles, Aix-en-Provence est un véritable régal pour le promeneur sensible à l’élégance des centres urbains. Au centre, le Cours Mirabeau qui débouche sur la magistrale fontaine de la Rotonde. De part et d’autre ; des cafés, des restaurants et des librairies, qui font de cet axe long de 440 mètres le cœur battant de la ville !

Dans les ruelles adjacentes, que l’on parcourt à pied ou en diabline, un petit véhicule électrique, les magasins et les commerces de bouche sont légion. Pour un voyage olfactif, on poussera la porte de l’enseigne Rose et Marius, avec leurs eaux de parfums terriblement addictives. Ça se bouscule aux devantures de Maison Z & W, connue pour ses cookies bio juste sortis du four, ou des Madeleines de Christophe, très gourmandes. Pour une pause bien-être, le spa des Thermes Sextius, véritable institution, prend ses quartiers à l’emplacement des Thermes d’Aquae Sextiae (en 122 av. J.-C). Pour une virée shopping, on peut aussi mettre le cap sur Les Allées, au bas du Cours Mirabeau. Ville de marchés provençaux, Aix-en-Provence attire chineurs et gourmets chaque jour de la semaine ! Et, sur la place de l’Hôtel de Ville, on peut repartir avec un joli bouquet de fleurs.

Une parenthèse d’art et de culture

Cité au patrimoine remarquable, Aix-en-Provence regorge de curiosités comme la très ancienne place Albertas, au sol pavé et bordée d’hôtels particuliers. Plus à l’écart du centre historique, on visitera le Pavillon de Vendôme, une « folie » héritée du Grand Siècle avec ses jardins à la française. Dans le quartier Mazarin, l’Hôtel de Caumont Centre d’art est l’un des plus beaux hôtels particuliers de la ville où se tiennent des expositions toute l’année ! Après la visite, on se restaure à la table chic du Café Caumont qui donne sur des jardins romantiques.

Situé dans l’ancien palais de Malte, le Musée Granet abrite des œuvres de Rembrandt, Ingres et Cezanne. Il est classé parmi les plus beaux musées de France ! Plus contemporaine, la Fondation Vasarely, Monument Historique, explore l’univers fascinant de l’art optique avec 42 intégrations monumentales de l’artiste. À l’agenda de la cité aixoise, impossible de manquer le Festival International d’Art Lyrique (4 au 23 juillet 2022), dédié à l’opéra et à la musique classique. Le Pavillon Noir, conçu par l’architecte Rudy Ricciotti accueille le célèbre Ballet Preljocaj tandis qu’au Grand Théâtre de Provence on peut assister à des représentations de danse et des concerts symphoniques toute l’année.

La campagne aux portes de la ville

Emblème d’Aix-en-Provence, la montagne de la Sainte-Victoire est un paradis pour les randonneurs. On peut s’y rendre en empruntant la très bucolique route Cezanne, qui relie le centre d’Aix au village du Tholonet. Il s’agit de la seule route de France classée Monument Historique ! Dans les environs de la cité aixoise, on peut aussi découvrir le village belvédère de Ventabren duquel on aperçoit le Mont Ventoux. En chemin, vous croiserez le viaduc de Roquefavour, le plus grand aqueduc en pierre au monde qui enjambe la vallée de l’Arc.

Située au cœur du vignoble de Provence, Aix-en-Provence est également un point de départ vers des domaines viticoles de renom. Parmi eux, le Château de la Gaude qui propose des hébergements de luxe, plusieurs restaurants, un spa et l’exposition d’œuvres monumentales dans ses jardins. La villa Baulieu, quant à elle, prend place au creux d’un ancien cratère de volcan ! Le Château La Coste, connu pour son centre d’art contemporain à ciel ouvert, possède aussi des suites et des restaurants.

www.aixenprovencetourism.com

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Le Figaro

Les conseils du champion du monde d’orthographe pour être le meilleur en français

Aliénor Vinçotte

DÉCRYPTAGE - Que ce soit pour écrire un mail, une déclaration d’amour, une dissertation, voici les secrets de Bruno Dewaele au Figaro pour une maîtrise irréprochable du français.

Écrit-on «pallier quelque chose» ou «pallier à»? Quelle est la différence entre «sensé» et «censé»? Met-on un «s» au nombre «quatre-vingts» ? La langue française compte également d’innombrables règles à respecter pour avoir une orthographe irréprochable. Cependant, comment s’y retrouver quand les exceptions sont si nombreuses? Nous avons interrogé Bruno Dewaele, qui a remporté le titre de champion du monde d’orthographe en 1992 à New York, seul concours de ce type ayant rassemblé 112 pays dans la salle de l’Assemblée générale de l’ONU. Il livre ses conseils au Figaro pour devenir un maître de la langue française.

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1. Ayez confiance en vos capacités

Avant tout, pour avoir une bonne orthographe, il s’agit «d’y croire», commence Bruno Dewaele. Et «d’éviter par-dessus tout les excuses faciles du genre: “J’ai toujours été nul!”». L’orthographe est une matière dans laquelle il est toujours possible de progresser. «J’ai connu des étudiantes qui, au concours d’entrée en école d’orthophonie, passaient de 0/20 à 16 l’année suivante. Je ne suis pas sûr que toutes les matières se prêtent à de telles “remontadas”!», raconte notre champion.

Pour autant, il ne s’agit pas de tomber dans l’excès de confiance. «L’humilité doit rester la vertu cardinale de quiconque entend parfaire sa maîtrise de la langue», rappelle-t-il. Même chez les plus grands champions d’orthographe, le doute subsiste et peut être formateur car ils savent combien l’orthographe peut être «retorse».

2. Ayez une approche ludique des mots: étymologie, astuces mnémotechniques...

Si certains ont une excellente mémoire visuelle qui leur permet de se rappeler la graphie des mots sans effort, d’autres vont avoir besoin de rappels réguliers. Dans ce cas-là, avoir une approche ludique des mots permet de mieux les mémoriser. «Plus souvent le mot sera rencontré, si possible dans des circonstances diverses et sous des angles variés, plus grande est la probabilité qu’il se grave dans notre esprit», nous précise Bruno Dewaele. Et de proposer deux méthodes: soit connaître leur étymologie, «car on écrit plus aisément un mot dont on connaît l’histoire». Soit mettre en place des astuces mnémotechniques qu’on trouve soi-même. Et de donner comme exemple: «Si le toboggan ne compte qu’un «b» mais deux «g», c’est parce que la vitesse augmente au cours de la descente».

Mais «il faut se garder d’abuser du procédé et n’y avoir recours qu’en cas d’absolue nécessité, avertit-il. Moins il est utilisé, plus il portera ses fruits».

3. Ouvrez le dictionnaire

La base est de beaucoup lire. Lisez tout ce qui vous passe sous la main: romans, BD, essais… Il s’agit de s’imprégner des mots qui se trouvent sous nos yeux. «À condition de faire preuve d’un solide esprit critique, souligne le champion».Car aujourd’hui, «les fautes et coquilles sont partout, continue-t-il. Dans les bandeaux des chaînes d’information en continu, et jusque dans les ouvrages qui sortent des meilleures maisons d’édition».

Si un doute subsiste, notre meilleur allié reste le dictionnaire à garder à portée de main. «Et non sur la cinquième étagère de la bibliothèque: ne sous-estimons pas le poids rédhibitoire de notre paresse naturelle!».

4. Identifiez vos erreurs

Pour ne plus commettre les mêmes erreurs, la première chose à faire est de les identifier. Et d’essayer de comprendre pourquoi elles reviennent chaque fois. «Il faut aller chercher ce qui fonde la règle», souligne Bruno Dewaele. Et de donner l’exemple de la locution «après que» qu’on a souvent tendance à conjuguer au subjonctif au lieu de l’indicatif… Pourtant, comme en témoigne une chanson de Charles Trenet: «Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu», on recourt bien à l’indicatif. En effet, l’action a déjà eu lieu. Si l’erreur est si fréquente, elle est peut-être due à la confusion avec la locution «avant que»: cette dernière est suivie du subjonctif. Une fois qu’on a compris pourquoi on tombait toujours dans les mêmes erreurs, on est sûr de ne plus les commettre à nouveau!

5. Soyez toujours rigoureux

Une fois que l’on a compris la règle de l’orthographe, le reste est «une affaire de sérieux». Si les erreurs persistent, l’insouciance ou le laisser-aller peuvent en être la cause. «Il n’existe d’autre remède qu’une relecture attentive de tout ce que l’on écrit», insiste Bruno Dewaele. Et d’ajouter non sans humour: «Une faute dans un message envoyé à ma fille me coûte autant que si le destinataire avait été le Président de la République, je traite l’un et l’autre avec le même sérieux». «La rigueur est une affaire d’habitude, il sied de ne jamais baisser la garde», conclut-il.

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6. Ayez recours aux substitutions pour éviter les erreurs de conjugaison

Accorder «er» ou «é», que choisir entre le participe passé et l’infinitif? Pour éviter les fautes de conjugaison, on remplace le verbe du premier groupe par un autre du troisième: «Il a mangé parce que l’on peut remplacer par «il a pris son repas». Ou à l’infinitif: «Il veut manger» puisque l’on dit «il veut prendre son repas» .

S’il nous arrive d’hésiter entre passé antérieur («il eut mangé») et conditionnel passé deuxième forme («il eût mangé»), il faut penser à le remplacer par le conditionnel passé classique («il aurait mangé») qui nous permet d’opter en connaissance de cause pour l’accent circonflexe.

7. Ayez le courage de revenir aux fondamentaux

Enfin, comme le rappelle Bruno Dewaele, «la maîtrise de la conjugaison est capitale». Il faut reprendre en main des livres comme le Bescherelle pour se rappeler les règles de conjugaison, de grammaire et d’orthographe. Mais aussi pour les comprendre. «Cela n’a rien de rébarbatif, à l’image de tout ce que l’on se donne la peine d’approfondir», souligne-t-il. On peut apprendre tout en s’amusant de la complexité (et la beauté) de la langue française.

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Connaissez-vous (vraiment) Pâques?

QUIZ - «Décarêmer», «triduum»... Êtes-vous incollable sur le vocabulaire de la fête chrétienne? Le Figaro vous propose un test pour le vérifier.

Mais pourquoi parle-t-on autant de «cloches» à Pâques?

En cette fête pascale, le mot est sur toutes les lèvres. Le Figaro vous raconte l’histoire et la symbolique de la «cloche», mise à l’honneur aujourd’hui.

Le Figaro

Émeutes urbaines à Laval après une interpellation

Le Figaro

Plusieurs voitures ont été brûlées, et des arrêts de bus détruits à Laval (Mayenne). Le maire PS dit néanmoins vouloir rester «dans le dialogue».

Week-end pascal particulièrement agité à Laval (Mayenne). Dans la nuit de samedi 16 à dimanche 17 avril, une trentaine de voitures ont été vandalisées, et près d'une dizaine brûlées, dans le quartier Saint-Nicolas. D'importantes dégradations ont eu lieu, devant l'Association départementale de parents et d'amis des personnes handicapées mentales, l'ADAPEI 53.

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Les faits sont consécutifs à «l'interpellation sans difficulté d'un jeune homme âgé de 18 ans, auteur de délits et d'outrage envers les forces de l'ordre», précise la préfecture citée par Ouest-France . «Un petit groupe d'individus, dont certains sont mineurs, a alors pris prétexte de cette affaire pour se livrer à des actes de vandalisme» entre 3h et 6h du matin.

Les sapeurs-pompiers de la ville sont rapidement intervenus, car des incendies avaient été lancés. «On n'a pas dormi, témoigne une habitante auprès du quotidien. On entendait sans cesse des motos, des pétards... Quand je suis sortie, à 6h du matin, ça flambait encore. On aurait dit une scène de guerre. Maintenant, j'ai peur». La plupart des véhicules attaqués appartiennent à la ville de Laval, au Conseil départemental ainsi qu'à l'association ADAPEI.

Le maire évoque le «logement et l'emploi»

Une enquête judiciaire est en cours. Le préfet de la Mayenne, Xavier Lefort, a dit «condamner fermement» les violences, tandis que le président du conseil départemental Olivier Richefou (UDI) a déploré une «situation intolérable, inacceptable». S'il a également condamné les faits, le maire Florian Bercault (PS) a toutefois ajouté auprès de France Bleu Mayenne vouloir continuer à «être dans le dialogue» : «J'apporte tout mon soutien aux pompiers et aux forces de l'ordre, j'ai une pensée aussi à toutes les personnes du quartier. Il faut continuer évidemment à être dans le dialogue, pour permettre à chaque Lavallois de trouver sa place dans la ville et ça veut dire d'avoir les sécurités de base comme le logement, l'emploi, l'intégration. C'est la politique qu'on mène de moyen et long termes. Malheureusement, ça n'évite pas des heurts et des violences que l'on doit condamner absolument. La violence doit être source d'interrogation des politiques publiques à mener et c'est ce que nous ferons à la lumière de l'enquête en cours».

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Le Figaro

L'escapade de la semaine : dans les Alpes Mancelles, une cité loin des spots touristiques

Philippe Viguié-Desplaces

À deux heures de Paris, cette microrégion de la Sarthe déploie des trésors de bien-être.

À l'extrémité orientale du Massif armoricain, les Alpes mancelles doivent leur constitution à un accident géologique survenu au temps des dinosaures, à moins que ce ne soit au moment de leur extinction. Au fond, peu importe ! Quand on arrive du Mans, dans un paysage plat comme une planche de verdure et que d'un coup se lèvent des montagnes minuscules, aux fausses allures alpines, on ne pense plus à rien d'autre qu'à contempler ce territoire qui, aux confins de la Sarthe et aux portes de la Mayenne, de gorges profondes en pierriers chaotiques, cachent bien des beautés. Dans un creux que domine le mont du Haut-Fourché (217 m) et le mont Narbonne (194 m), rassemblé autour de son église, se trouve le village de Saint-Léonard-des-Bois. Quelques maisons colorées, jadis occupées par les ardoisiers, garnissent une unique rue pentue.

Pour en admirer l'harmonie, il faut participer à une randonnée d'une demi-journée sur un vélo électrique haut de gamme, entraîné par Maxime, un enfant du pays (60 € la demi-journée, Tél. : 06 71 41 23 26). Des chemins larges s'enfoncent dans la forêt de chênes et autres feuillus. D'un coup de pédale on se sent bondir telle une gazelle légère à l'assaut de ces montagnes d'opérette. Depuis le sommet du mont Narbonne, la vue plongeante sur la vallée découvre des paysages découpés en bandes vertes et marron de labours ou de prairies. Un manoir étroit se dresse dans la lumière du soir, des hameaux anciens tapissent l'horizon. Et la Sarthe coule en un furieux débit, entraînant truites et caillasses dans un roulis poétique. C'est dans ce village, un peu à l'écart qu'on trouve le Domaine du Gasseau.

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L'ancienne ferme abrite club hippique, activité de canoé, Accrobranche, boutique de produits du terroir, potager en permaculture, poulailler, chaises longues et coins pique-nique. Dans l'ancienne maison de maître, un nouvel hôtel de six chambres et un gîte complété d'un restaurant labélisé Écotable viennent de voir le jour. Cet ensemble exceptionnel est en soi une destination et suffirait presque à notre bonheur si la curiosité de découvrir Fresnay-sur-Sarthe ne nous titillait pas.

Cette petite cité de 2000 habitants est curieusement bâtie dans trois matériaux locaux : le granit, le schiste et le grès roussard, qui doit son nom à sa couleur rouge. Dans d'étroites ruelles tranquilles se dessine un urbanisme médiéval, de courbes et de places, bordées de maisons à colombages et de portiques anciens. L'église romane, au puissant clocher, et le château fort, en ruine, surplombant un méandre de la Sarthe, ajoutent à l'intérêt du lieu (sur cette retenue d'eau des barques électriques sont offertes à la location). La vue du parc embrasse un paysage bucolique où l'on devine le quartier typique du Bourgneuf. Mais, ce qu'on apprécie le plus dans la découverte du Fresnay-sur-Sarthe, c'est l'absence de sophistication de cette cité, qui lutte contre la désertification de son cœur, qu'on entend battre, si loin des spots touristiques à l'âme artificielle…

Y aller : Viser Le Mans, à 55 min de Paris en TGV, puis louer une voiture et compter 40 min env. pour atteindre les Alpes mancelles.

La Maison du Gasseau. Chambres de 120 à 200 € la nuit,gîte 7 personnes : 175 €. Route de Saint-Cénéri-le-Gérei, Saint-Léonard-des-Bois. Tél. : 02 53 96 72 33, lamaisondugasseau.fr

Office de tourisme des Alpes Mancelles. Fresnay-sur-Sarthe. Tél. : 02 43 33 28 04 , tourisme-alpesmancelles.fr

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Le Figaro

La folle histoire du masque effet « peau parfaite » créé à la demande de… Keanu Reeves

Victoria Hidoussi

Keanu Reeves peut ajouter le titre d'influenceur beauté à son CV. La star de Matrix a inspiré la création d'un célèbre soin pour le visage dont le tout Hollywood raffole.

De Hailey Bieber à Jessica Alba en passant par Kate Hudson ou Chrissy Teigen, les célébrités sont toutes fans de ce masque pour le visage. C'est justement une autre star hollywoodienne qui a inspiré la création de ce soin «peau parfaite» tant convoité : Keanu Reeves.

Le rapport entre l'acteur de Matrix et le monde des cosmétiques peut paraître lointain et pourtant, c'est grâce à lui que la marque américaine GlamGlow a lancé son fameux masque YouthMud qui apparaît dans de nombreux selfies sur les réseaux sociaux. À l'origine, c'est une discussion avec Keanu Reeves lors d'une soirée en 2008 qui a donné l'idée à la fondatrice de créer ce produit.

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«Un soir, mon partenaire et moi étions à une fête à Hollywood Hills où il y avait une foule d'acteurs et de réalisateurs. Les soins de la peau ont fait l'objet d'une conversation», racontait Shannon Dellimore dans une interview au magazine américain Allure en 2017. «Cet acteur de premier plan, je ne dirai pas qui, cherchait un produit miracle qui rendrait sa peau prête à être photographiée rapidement, en dix minutes. J'ai dit "je vais te trouver quelque chose !"», poursuivait-elle sans préciser de qui il s'agissait à l'époque.

Une référence dans l'industrie du cinéma

Shannon Dellimore a tenu sa promesse. «Je voulais le faire pour le plaisir. Mon partenaire et moi avons trouvé un laboratoire et fait une tonne de recherches sur les ingrédients. L'argile était un choix évident, mais nous avons trouvé ce charbon de bois incroyable et nous avons également effectué des recherches sur des acides de fruits», poursuit l'entrepreneuse. La formule finale de ce masque exfoliant et antioxydant contient principalement de la roche volcanique, des extraits de feuilles de thé vert et de l'argile naturelle.

Son effet «coup d'éclat instantané» comme après un rendez-vous chez le facialiste aurait même été approuvé par Keanu Reeves lui-même. «Nous lui avons donné pour qu'il l'essaye, et il a dit : "Ce truc est incroyable"», affirme-t-elle dans le même entretien. Depuis, le bouche-à-oreille a fait la réputation du produit , jusqu'à ce qu'il devienne une référence «dans les coulisses des studios de cinéma et de télévision», selon Shannon Dellimore.

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La femme d'affaires a fini par révéler le nom du mystérieux acteur derrière cette requête peu de temps après. «Keanu [Reeves] parlait du vieillissement, du fait qu'il était debout jusque tard pour lire des scripts et des solutions pour préparer sa peau afin qu'elle soit prête devant la caméra», dévoilait-elle au magazine Los Angeles en 2017, en relatant ce que désirait la star : «Il s'agissait de cette chose tout-en-un quand "j'ai dix minutes et que je veux avoir l'air d'avoir fait un soin du visage au spa".»

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Léger bémol, tout de même: le principal intéressé n'a jamais confirmé s'il utilisait ce produit de façon régulière, ni même s'il l'avait déjà testé.

Le Figaro

Chemise ouverte, torse poilu : Emmanuel Macron comme on ne l'a jamais vu

Le président de la République est apparu vêtu d'une chemise blanche ouverte, toute pilosité exposée, sur un cliché immortalisé par Soazig de la Moissonnière, le samedi 16 avril.

«Il faisait très très chaud à Marseille, comme vous l'avez vu…», a-t-il plaisanté sur le plateau de «C à Vous». Emmanuel Macron a en effet réagi dans l'émission de France 5, le lundi 18 avril, au cliché pris deux jours plus tôt par sa photographe officielle, Soazig de la Moissonnière. Le président de la République y apparaît assis sur un canapé, vêtu d'une chemise blanche ouverte sur son torse poilu. Le post, «liké» par plus de 22.500 personnes, a depuis fait le tour du web. Si le chef d'État a confirmé qu'il avait validé la série de photographies dans laquelle s'est glissé ce cliché, il a néanmoins admis que cette image en particulier était sans doute «passée un peu vite» sous ses yeux.

En vidéo, le «check» d'Emmanuel Macron et Jill Biden lors des Jeux Olympiques de Tokyo

Un président «comme on ne l'a jamais vu»

Un cliché qui n'a pas manqué de faire réagir les internautes. «Un président comme on ne l'a jamais vu !», a ainsi commenté l'un d'entre eux sous le post. «Vraiment ça me défrise tous ceux qui se moquent du torse d'Emmanuel Macron !», a quant à lui plaisanté @VarlanOlivier sur Twitter. Si certains ont tôt fait de crier à la «com ratée» devant cette apparente décontraction, d'autres ont volé à la rescousse du candidat LREM.

«Bon par contre ça vous étonne à ce point qu'Emmanuel Macron puisse avoir des poils ? s'est agacé @AlexisLeDandy. C'est la première fois que vous voyez un homme adulte torse nu ?» Certains internautes ont, pour leur part, fustigé ce qu'ils perçoivent comme un débat stérile. «Ça fait 24 heures que vous débattez sur la pilosité du torse d'Emmanuel Macron et après vous vous étonnez que les Français trouvent cette campagne nullissime», a ainsi écrit l'une d'entre eux. Ce n'est pas la première fois qu'un cliché décontracté du président crée la sensation. En mars, ce dernier apparaissait barbu et vêtu d'un sweat-shirt à capuche sur une autre photographie de Soazig de la Moissonnière.

E.coli : le cri du cœur de la mère de Nolan, intoxiqué en 2011 et décédé 8 ans plus tard, à l'âge de 10 ans

Entretien - Handicapé à vie après avoir mangé à l'âge de 23 mois un steak haché contaminé à la bactérie E.coli, Nolan est décédé huit ans plus tard, en 2019. Dans un livre témoignage paru le 6 avril, sa mère Priscilla Moittié raconte la vie qui bascule et l'enfance brisée.

Coline, la fille de Richard Berry qui accuse l'acteur d'inceste

L'actrice de 45 ans accuse son père Richard Berry de l'avoir agressée sexuellement lorsqu'elle était mineure. Jeudi 14 avril, elle a été condamnée par le tribunal d'Aurillac pour diffamation envers son ex-belle-mère, Jeane Manson. Portrait d'une actrice discrète au passé tourmenté.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Cristiano Ronaldo annonce la mort d'un de ses nouveau-nés

La superstar du foot Cristiano Ronaldo, qui attendait des jumeaux avec sa compagne, a publié un message lundi sur Twitter pour annoncer la mort de l'un des deux nouveaux-nés.

«C'est avec la plus profonde tristesse que nous devons annoncer que notre petit garçon est mort», déclare l'attaquant portugais de Manchester United dans un message cosigné avec sa compagne, la mannequin espagnole d'origine argentine Georgina Rodriguez.

«Seule la naissance de notre petite fille nous donne la force de vivre ce moment avec un peu d'espoir et de bonheur», ajoute le couple, qui avait annoncé en fin d'année dernière qu'il attendait des jumeaux.

Manchester United, le Real Madrid ou encore le Sporting Portugal, le club où il a débuté chez les pros, ont tous publié un message de soutien. «Ta douleur est notre douleur, Cristiano, écrivent ainsi les Red Devils. Nous t'envoyons de l'amour et de la force, à toi et ta famille.»

Le quintuple Ballon d'Or, âgé de 37 ans, était déjà père de quatre enfants, dont trois issus d'une gestation pour autrui avant sa rencontre avec Georgina Rodriguez.

À VOIR AUSSI – Le top 7 des buts de Ronaldo avec la Juventus (2018-2021)

Foot : Ronaldo absent à Liverpool après la mort d'un de ses nouveau-nés

Endeuillé par le décès d'un de ses deux nouveau-nés, annoncé lundi, Cristiano Ronaldo ne jouera pas contre Liverpool ce mardi soir a annoncé mardi Manchester United.

FA Cup : Blessés contre l'Atleti, De Bruyne et Walker incertains avec City contre Liverpool

Ce samedi, Manchester City reçoit Liverpool à 16h30 en demi-finale de FA Cup. Pour cette rencontre, Pep Guardiola devra se passer de deux de ses cadres.

Premier League : plus d'un million d'euros de prime pour Cristiano Ronaldo grâce à son triplé

LE SCAN SPORT - En inscrivant trois buts samedi face à Norwich avec Manchester, le Portugais a déclenché un bonus très lucratif dans son contrat.

L'Humanité

La musique, ce merveilleux bol d’air

Actu

Douce à l’oreille, elle agit aussi sur le cerveau et sur le corps. Quel que soit son style, la musique a démontré ses vertus curatives. Dopamine, régulation de cortisol... bienvenue dans le monde enchanté du son qui fait du bien.

André Goulven

« De la musique pour étudier », « pour se relaxer », « pour faire du sport », etc. Les professionnels du marketing ont bien compris qu’il existait une bande-son idéale pour toutes les activités du quotidien. Accompagner sa vie au rythme de mélodieuses vibrations sonores ne date pas d’hier et chacune des civilisations a composé ses propres morceaux. Le plus vieil instrument jamais trouvé est une flûte en os datée d’il y a quarante mille ans. Avant cela, les archéologues et anthropologues affirment qu’il existait une forme de « mélomanie » chez les peuplades terrestres. Mais pourquoi cet attrait atavique pour le « bruit qui pense » ? Parce que l’on sait désormais que la musique agit physiquement sur le bien-être du corps humain.

Dans le ventre de sa maman, un fœtus est déjà capable de mémoriser des sons, et même des chansonnettes, pendant les derniers mois de grossesse. Cet apprentissage inné s’affine durant les premières années de la vie d’un enfant et sa façon d’appréhender la musique et l’harmonie fluctue en fonction de son milieu culturel.

Elle adoucit les douleurs

Si les goûts musicaux diffèrent ensuite d’humain en humain, l’effet à l’écoute d’un morceau bien-aimé provoque cependant le même plaisir. Selon les chercheurs, profiter d’une musique qui nous plaît active les zones du cerveau responsables de la sécrétion de dopamine. Cet afflux « d’hormone du bonheur » entraîne aussi la production d’opioïdes endogènes, en un mot : on se sent bien. Mais, contrairement aux drogues, qui activent ce même « système de récompenses » certes plus fort, mais avec les dommages dramatiques qu’on leur connaît, aucun effet secondaire n’est à déplorer.

D’autres travaux scientifiques ont aussi permis de montrer que la musique avait un effet apaisant, réduisant notamment le stress en aidant à réguler le taux de cortisol. En 1960, le dentiste américain Wallace J. Gardner avait publié de son côté un article « Supprimer la douleur par le son ». Le docteur mettait à disposition de ses patients un casque audio émettant de la musique et des bruits blancs (vent dans les branches d’arbres, de la pluie ou du souffle d’un ventilateur par exemple) dont ils pouvaient contrôler le volume, puis les opéraient sans anesthésie. Ces études aux résultats positifs (65 % de réussite) ont été reprises plus tard par d’autres universités nord-américaines qui ont validé expérimentalement le caractère analgésique de la musique. Si la méthode ne fait pas encore consensus dans le milieu médical, les recherches prouvent qu’il est possible de réduire la dose habituelle d’antidouleurs en exposant les patients au son. Si cela se confirme à grande échelle, mettre du Mozart après avoir s’être cogné le gros orteil dans le coin d’une armoire en chêne massif pourrait bien devenir une habitude salutaire.

D’autres études ont établi un lien entre la motivation et la musique. Évidemment, tous les styles ne correspondent pas à l’effet recherché, mais écouter quelque chose d’entraînant lors d’une séance de sport aide psychiquement à repousser ses limites. Les neurosciences ont également montré qu’il était possible d’améliorer sa concentration avec une musique de fond ou que l’écoute régulière aidait beaucoup à chouchouter la mémoire.

Bien-êtreMusique
Le Figaro

Cécile Alduy et Arnaud Benedetti: «Les deux finalistes ont relevé leur niveau de jeu respectif par rapport à 2017»

Maguelonne de GestasAliénor Vinçotte

ENTRETIEN CROISÉ - La linguiste et le politologue analysent pour le Figaro la posture rhétorique des deux candidats à la veille du débat de l’entre-deux-tours.

Les deux candidats s’y préparent depuis le soir du premier tour. Tels deux boxeurs qui s’affrontent sur un ring, Emmanuel Macron et Marine Le Pen vont défendre leur programme et affronter leur vision lors du fameux débat d’entre-deux tours. Que traduit leur façon de s’exprimer? Leur oralité a-t-elle évolué depuis leur dernier débat en 2017? Arnaud Benedetti, politologue, auteur de Comment sont morts les politiques? - Le grand malaise du pouvoir, et Cécile Alduy, linguiste et sémiologue, auteur de Ce qu’ils disent vraiment. Les politiques pris aux mots (Seuil, 2017) décryptent pour Le Figaro l’évolution des deux candidats-débatteurs par rapport à la dernière élection présidentielle.

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Dans leur manière de s’exprimer, les deux candidats sont-ils les mêmes qu’en 2017? Se sont-ils améliorés dans leurs prises de parole par rapport à il y a 5 ans?

Arnaud BENEDETTI. - Ils se sont forcément améliorés car ils ont l’un et l’autre acquis la patine que procure l’expérience. Emmanuel Macron est plus à l’aise qu’il ne l’était forcément en 2017, y compris dans son oralité lors des meetings. Marine Le Pen a progressé également de son côté parce qu’elle parvient à dégager une forme de sérénité et de sang-froid qui lui a permis entre autres de résister à la concurrence d’Éric Zemmour sur sa droite. Donc l’un comme l’autre, pour reprendre la métaphore sportive, ont relevé leur niveau de jeu respectif.

Du côté d’Emmanuel Macron, ce qui en ressort c’est une capacité à surmonter les crises, d’être en mesure de gouverner, ce que lui apporte son statut de président sortant.

Quant à Marine Le Pen, elle est créditée aujourd’hui d’un sens de la proximité, de la simplicité, de l’empathie qu’elle cultive par une communication visant à l’humaniser toujours plus.

Cécile ALDUY. - Marine Le Pen a beaucoup travaillé sa prestance orale, notamment sa voix, plus posée, plus monocorde, sans écart de ton, ni agressivité. Du point de vue du lexique, elle a abandonné jusqu’au deuxième tour la rhétorique populiste «antisystème» (le mot de «système» a pratiquement disparu). Elle préfère prendre une attitude de rassemblement «de tous les Français» plutôt que d’alimenter un discours de rejet des élites (elle avait accusé violemment les juges, les journalistes, le système en 2017). Elle s’est «présidentialisée».

Emmanuel Macron lui aussi a abandonné la rhétorique de «disruption du système» qu’il appelait de ses vœux en 2017. Il était alors un outsider, il est à présent président sortant et ne peut donc critiquer le «système» qu’il incarne. La grande nouveauté chez lui est l’abandon d’un registre de la «start up nation», pour se poser plutôt en leader plus traditionnel, moins clivant sociologiquement.

Marine Le Pen a une manière de parler moins technocratique et littéraire, moins « classe prépa » et plus familière qu’Emmanuel Macron

En quoi l’oralité de Marine Le Pen est-elle différente de celle d’Emmanuel Macron?

A. B. - Ils ont tous les deux des oralités qui sont très affirmatives. Emmanuel Macron a un registre qui est plutôt argumentatif, doublée d’une dimension parfois émotive. Alors que chez Marine Le Pen, le registre prioritaire est indissociable de l’indignation et de l’émotion. Elle fonctionne à l’intuition. Pour autant, l’un et l’autre ne sont pas des tribuns comme l’est Jean-Luc Mélenchon et le fut Jean-Marie Le Pen. Les mots ne roulent pas naturellement, très peu de place est accordée à l’improvisation dans leur exercice du discours.

C. A. - Marine Le Pen a une manière de parler moins technocratique et littéraire, moins «classe prépa» et plus familière. Son débit est beaucoup plus fluide et naturel avec les journalistes, ses exemples souvent assez concrets et près du quotidien. Emmanuel Macron est souvent assez technique, proposant des explications longues, plutôt que de proposer des exemples tirés du quotidien. Du coup sa langue est beaucoup plus abstraite et fait souvent un peu «grand oral» de l’ENA.

Emmanuel Macron a moins employé un langage désuet durant cette campagne. Est-ce une autre stratégie pour être plus accessible dans le langage?

C. A. - Depuis 2017, Macron a lissé son discours pour qu’il soit accessible, pédagogique, avec des mots plus simples et sans fioritures littéraires. L’idée est de briser la ligne de fracture sociologique entre son image de président «des riches», théâtreux et énarque pour jouer la normalité, la proximité, et ne pas écraser les électeurs de sa supériorité un brin arrogante. C’est pour la même raison qu’il a abandonné l’anglais managérial qui le marquait trop sociologiquement dans la classe des dirigeants, de la finance, des acteurs de la «mondialisation heureuse».

A. B. - Emmanuel Macron semble parfois apprécier des coquetteries de langage. Ce snobisme sémantique a peut-être contribué à dessiner cette image d’un président qui n’est pas finalement en mesure de se mettre au niveau de ses concitoyens. Aujourd’hui, s’il s’efforce de simplifier sa langue, recourant à un vocabulaire plus audible pour le plus grand nombre, elle demeure empreinte d’un lexique qui puise dans un arrière-fond techno-managérial.

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En quoi la gestuelle, le langage corporel participent de leurs qualités oratoires?

A. B. - Les deux candidats donnent le sentiment d’aimer aller au contact des gens: Marine Le Pen déambule sur les marchés, là où il y a du monde pour aller à la rencontre des Français. Emmanuel Macron paraît plonger aussi avec délectation dans l’agora, même s’il a un contact parfois tendu avec ses interlocuteurs. Le Président est tactile alors que Marine Le Pen est plutôt dans l’écoute, penchée et comme attentive. Elle recueille, là où Macron dispense.

C. A. - Par rapport au débat de 2017, elle maîtrise parfaitement son corps, évite même le sarcasme. Elle a adopté des costumes ou des vestes-tailleurs sombres et sobres pour projeter l’image d’une future chef d’État. Chez Emmanuel Macron, c’est l’inverse: il se met volontiers en scène en bras de chemise (mais avec cravate) pour montrer un président «au charbon», dans l’action et proche des gens. Elle doit se présidentialiser, lui se désacraliser.

Le Président est tactile alors que Marine Le Pen est plutôt dans l’écoute, penchée et comme attentive. Elle recueille, là où Macron dispense

Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont été assez absents dans le débat public pendant la campagne. La stratégie du silence est-elle payante? Faut-il parler le moins pour mieux se faire entendre?

C. A. - Le président sortant n’avait pas besoin de faire campagne pour être, en tant que président, au centre de l’agenda médiatique et de la parole de ses adversaires, qui lui offraient une publicité involontaire. Marine Le Pen a privilégié une campagne de terrain pour mobiliser les sympathisants, et elle n’avait pas vraiment besoin de s’imposer dans l’agenda médiatique tant les sondeurs et journalistes avaient installé un face-à-face Macron-Le Pen dans les esprits depuis plus d’un an. Tous deux ont adopté une stratégie à la Mitterrand 1988, faite de rareté médiatique mais d’omniprésence dans la bouche des adversaires et commentateurs.

A. B. - Concernant la stratégie du silence, c’est la fameuse théorie de «l’écriture médiatique» pensée en son temps par Jacques Pilhan, conseiller de François Mitterrand, puis Jacques Chirac. La rareté crée la valeur. Mais aujourd’hui le contexte est très différent, l’éco-système médiatique dévore l’aptitude au silence: la visibilité est considérée à tort ou à raison comme l’une des conditions de l’existence.

À lire aussiDébat d’entre-deux-tours: quand Mitterrand prenait la main sur le match retour du 5 mai 1981

Ils ont donné le sentiment d’éviter le débat. Est-ce parce qu’ils sont meilleurs dans un discours préparé que dans un débat improvisé?

A. B. - Lorsqu’on est en situation de débat, on se confronte à des situations inattendues, forcément déstabilisantes. Alors que lorsqu’on est dans un meeting ou une conférence de presse, la maîtrise du discours est plus fluide. La communication est toujours une question de maîtrise. Toute interaction avec du public suscite forcément des zones d’incertitudes. Le débat est par construction exposé à la contradiction.

C. A. - Tous deux évitent les journalistes les plus exigeants, qui ne lâchent rien et connaissent les dossiers, pour préférer des cadres où ils maîtrisent tout de A à Z. Ils évitent les débats surtout pour se distinguer et se placer au-dessus de la mêlée. Macron est bon en débat, mais il y a toujours le risque de la petite phrase qui pourrait être perçue comme arrogante. Marine Le Pen, elle, évite les situations qui rappelleraient son débat raté de 2017.

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L'Humanité

Mettez les doigts dans la prise !

Actu

Pour adapter son installation électrique, on est souvent tenté de multiplier triplettes et rallonges. Par sécurité, mieux vaut éviter ces branchements hasardeux et créer de nouvelles prises.

Marcel Guedj

Il est dangereux de brancher un trop grand nombre d’appareils sur une même prise, car leur puissance (en watts) cumulée pourrait dépasser celle que la section des fils alimentant la prise peut admettre (risque d’échauffement, etc.). Il reste cependant possible d’ajouter une ou plusieurs prises sur un même circuit, sous certaines conditions (voir encadré).

On peut repartir d’une prise existante, en saillie ou encastrée, pour créer une nouvelle prise un peu plus loin. Cela suppose de prolonger un circuit électrique pour alimenter la nouvelle prise. La pose en saillie, sous moulure PVC, est plus simple car elle n’implique pas de travaux de maçonnerie.

Surtout, avant de commencer, couper le courant au niveau du disjoncteur général situé sur le tableau de répartition.

 

Normes de sécurité en vigueur

La section d’un fil détermine la puissance qu’il peut supporter :

- pas plus de 5 prises raccordées avec du fil électrique de section 1,5 mm² (circuit protégé par un disjoncteur de 16 A au maximum) ;

- pas plus de 8 prises avec du fil de 2,5 mm² de section (circuit protégé par un disjoncteur

de 20 A au maximum).

Matériel

  • - Tournevis d’électricien
  • - Perceuse et mèche
  • - Boîte à coupe et scie à dos
  • - Pince coupante d’électricien
  • - Marteau
  • - Pince à dénuder
  • - Chevilles et vis, fil électrique de 2,5 mm2 ou de 1,5 mm2 de section selon les cas.

    Pas à pas

    Ouvrir la prise sur laquelle se connecter (que nous appellerons prise de départ) et débrancher les fils électriques qui l’alimentent (un bleu, un rouge et un vert) en les dévissant de leur borne respective.

    1. Repérer l’emplacement de la nouvelle prise et relever la longueur de moulure nécessaire correspondant à la distance entre deux prises.
    2. Découper la longueur de moulure nécessaire (socle et couvercle), avec une scie à dos et une boîte à coupe pour plus de précision.
    3. Fixer le socle de la moulure au mur (jamais à l’oblique) par vissage ou collage.
    4. Fixer le socle de la nouvelle prise par vissage.
    5. Couper les longueurs de fils électriques nécessaires pour raccorder les deux prises, en leur donnant quelques centimètres de plus.
    6. Dénuder l’extrémité des fils sur 5 mm environ et les introduire pour commencer dans les mêmes bornes de la prise de départ où arrivent les fils d’alimentation : le bleu (phase), le rouge (neutre), le vert (terre).
    7. Raccorder l’autre extrémité dénudée des fils sur la nouvelle prise posée : bleu à gauche, rouge à droite et vert (terre) au milieu (la broche de terre positionnée en haut).
    8. Remettre l’installation sous tension en agissant sur le disjoncteur général pour vérifier le fonctionnement des prises.
    9. Couper à nouveau le courant puis refermer le capot de ces dernières et enfin le couvercle de la moulure. Votre installation est prête.
    Bricolage
    New York Times - World

    Ukraine Live Updates: Russia Declares New Phase of War as Forces Clash in East

    Kyiv April 19, 9:48 p.m.

    Moscow April 19, 9:48 p.m.

    Washington April 19, 2:48 p.m.

    Ukraine said it was resisting Russia’s initial thrusts in a sprawling offensive that could reshape the conflict. The Pentagon estimated that Moscow has added thousands of troops in Ukraine in recent days.

    Marc Santora and Ivan Nechepurenko

    Here are the latest developments in the war in Ukraine.

    Russia declared on Tuesday that its offensive for control over Ukraine’s industrial heartland was underway as it bombarded targets across the sprawling eastern front, with Ukrainian officials saying they were mounting a spirited defense.

    “Another phase of this operation is starting now,” Foreign Minister Sergey V. Lavrov said, as Russia’s Defense Ministry announced that its missile and artillery forces had struck hundreds of Ukrainian military targets overnight. The strikes hit facilities in the eastern Ukraine region known as Donbas and also in the southern region of Mykolaiv, a key stronghold on the way to the Black Sea port of Odesa, Russia said.

    The Pentagon estimated that Russia has already sent 11 more battalion tactical groups into Ukraine, additional forces likely to comprise 8,000 to 11,000 soldiers. It also has tens of thousands more in reserve north of Ukraine who are being resupplied and readied to join the fight, U.S. officials said.

    Ukraine said that it had repulsed seven different Russian thrusts, destroying 10 tanks and 18 armored units in the battles. The claims of both militaries could not be independently verified.

    Ukrainian and Pentagon officials said Russian forces appeared to be engaged in “shaping operations,” smaller attacks that are often precursors to larger troop movements, or serve as a distraction from other fronts. This campaign, they said, was likely to be much more methodical than the deep raids and rapid advances that Russia unsuccessfully attempted in the first weeks of the war.

    As Russian forces pounded Ukrainian targets along much of the 300-mile frontline, for the third day in a row the Ukrainian government said that fighting in the east made it impossible to evacuate civilians, leaving hundreds of thousands trapped.

    “A very large part of the entire Russian army is now focused on this offensive,” President Volodymyr Zelensky said in a speech overnight. “No matter how many Russian soldiers are driven there, we will fight.”

    In other developments:

    The White House said that President Biden met with allies in a video conference to discuss how to step up military assistance for Ukraine and increase economic pressure on Moscow as the war enters a possibly decisive new phase.

    About 2,000 civilians were trapped at a large steel factory in Mariupol along with Ukrainian forces that are waging what appears to be the last defense of the city. Russia again called on the Ukrainians to surrender.

    The factory is a sprawling Soviet-era industrial complex that was built to survive nuclear war and the fight for the plant was expected to be especially brutal. Its thick concrete walls, steel doors and underground warrens make for a nearly impregnable fortress.

    The president of the European Commission, Ursula von der Leyen, confirmed that the bloc is working on the details of an embargo on Russian oil imports.

    About 60,000 Ukrainians living in the United States without legal documentation will be able to apply to stay and work temporarily in the country after the Biden administration expanded eligibility.

    Matthew Mpoke Bigg

    The U.N. chief calls for a ‘humanitarian pause’ in Ukraine to mark Easter in the Orthodox church.

    The United Nations Secretary General António Guterres called on Monday for a four-day humanitarian pause in the war in Ukraine to mark Easter in the Eastern Orthodox Church, but he acknowledged that previous attempts to secure a cease-fire had failed.

    More than 12 million people in Ukraine need assistance and more than a third of those are in the eastern cities of Mariupol, Kherson, Donetsk and Luhansk, Mr. Guterres said.

    “We anticipate that this figure will increase to 15.7 million. That is about 40 percent of all Ukrainians still left in the country,” he said in a statement. In the past seven weeks around 2.5 million people have received assistance, he added, many of whom are in the east of the country.

    The pause he proposed, beginning on Thursday, would allow safe passage for civilians to leave conflict areas and allow aid to be delivered to people who are desperately in need. It would be organized in coordination with the International Committee of the Red Cross, Mr. Guterres said.

    “Humanitarian needs are dire,” he said. “People do not have food, water, supplies to treat the sick or wounded or simply to live day-to-day.”

    But previous attempts at organizing evacuations and delivery of aid have been thwarted, and have at times turned deadly.

    Russia signaled a new phase in the war on Tuesday, declaring that its offensive for control over Ukraine’s industrial heartland was underway. Ukrainian officials said they were mounting a spirited defense.

    The Eastern Orthodox Church, which has branches in both Russia and Ukraine, is divided over Russia’s invasion. Patriarch Kirill of Moscow has supported President Vladimir V. Putin of Russia and has cast the war as a holy struggle to protect the country from what he called Western scourges like gay pride parades.

    The Orthodox head of Kyiv and All Ukraine said in a sermon on Sunday that the country’s “enemies from the north” had turned the Russian Orthodox Church into an instrument of “lies, enslavement, murder and all other evil.”

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    David Guttenfelder

    Kyiv police officers and special forces combed through the suburb of Horenka, going house to house, checking on returning residents, offering information about unexploded ordnance and checking positions that Russian forces had taken up in homes during the occupation.

    Melissa Eddy

    Henkel, a German manufacturer, reverses course and exits Russia.

    BERLIN — Henkel, a German maker of household cleaning and hair care products, will stop its business in Russia because of the war in Ukraine, the company said on Tuesday.

    The move was a reversal for Henkel, the Düsseldorf-based producer of Persil laundry detergent and the Schwarzkopf line of hair care products, which has 2,500 employees in Russia. After Moscow invaded Ukraine on Feb. 24, setting off sanctions and causing an exodus of many Western firms, Henkel was one of several German firms that decided to remain.

    As recently as April 4, the company’s chief executive, Carsten Knobel, defended the decision to maintain minimal operations in Russia in a speech to shareholders. “Stopping our Russian business would have far-reaching consequences,” he said.

    But the firm will now sever those ties.

    “Recent developments and consideration of different aspects” prompted the change, Wulf Klüppelholz, a spokesman for the company, said. “They included the development of the war, the news out of Ukraine, the current business environment, developments in international sanctions and feedback from our customers, partners or employees,” he said.

    The employees in Russia will continue to be paid while business is being wound down, he said. But the company declined to comment on what the overall financial impact of the move would be, and did not specify how long the process would take.

    Several other German companies that are still doing business in Russia have been the targets of negative social media campaigns and calls for boycotts. They include the Metro supermarket chain and the Ritter Sport chocolate brand. Ritter Sport said it would donate all proceeds earned in Russia to help people fleeing Ukraine.

    Among other German companies, Deutsche Telekom, a network operator, initially kept its operations running in Russia, where it had employed some 2,000 people, but after several weeks decided to stop the business. The Obi home improvement chain closed its 27 stores in Russia in March, and transferred them last week to an unnamed investor.

    John Ismay

    Over the past 24 hours Russia has added two additional battalion tactical groups into the Donbas region of Ukraine, a senior U.S. defense official said in a briefing to reporters, bringing the total number to 78. The official said that Russia still has about 75 percent of the soldiers and weapons from the pre-invasion force it assembled outside of Ukraine.

    Cora Engelbrecht and Andrew E. Kramer

    The last Ukrainian stronghold in Mariupol is a sprawling steel plant turned fortress.

    A sprawling Soviet-era steel factory that is sheltering thousands of soldiers and civilians is the last Ukrainian redoubt in the ravaged city of Mariupol, where the battle by Russian forces to take full control of the city appears to be entering its final stages.

    Russian commanders said Tuesday they were beginning their assault on the Azovstal steel plant, where the remaining Ukrainian soldiers defending the besieged port city had been joined by 1,000 or more civilians, Ukrainian officials said. The Russians launched a new round of artillery barrages and issued the latest in a series of ultimatums to the fighters in the factory to surrender.

    But the Azovstal plant makes for a formidable fortress, an immense industrial complex of thick concrete and walls, steel doors and underground warrens. Yan Gagin, who identified himself as Russian adviser in the Donetsk People’s Republic, a self-declared government backed by the Kremlin, in eastern Ukraine, said in a broadcast report that the steel factory was designed to withstand a nuclear war.

    “It is basically a city under a city,” he said, conceding that the Russian’s campaign to seize the plant had been significantly hampered by the sophisticated communication systems connecting the basement levels of the plant.

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    Sources: Satellite image taken April 9 by Maxar Technologies. Russian troop positions from Institute for the Study of War with American Enterprise Institute's Critical Threats Project. Note: Russian-controlled areas represent territory that Russian forces are able to operate freely in, without immediate risk of Ukrainian counterattacks, as assessed by the Institute for the Study of War on April 18. Areas of Russian advances indicate where Russian troops were seen.

    By Scott Reinhard

    Frederick W. Kagan, director of the Critical Threats project at the American Enterprise Institute, said, “I assume the Russians are going to throw everything they have at this, to eliminate this pocket.” But he said doing so could cost Moscow dearly.

    The plant stretches across four square miles, a complex of buildings, smokestacks, blast furnaces and stacks of coiled and plate steel, and it has its own port facilities on the Sea of Azov.

    One of the largest metal mills in Europe, it produced about 10 million tons of steel a year before the Russian invasion, most of it sent by ship to European customers, according to its owner, Metinvest, a steel and mining conglomerate owned by Ukraine’s richest man, the billionaire Rinat Akhmetov.

    The network of underground spaces, which is now pivotal to the survival of the holed-up soldiers and civilians, was originally built to transport equipment between buildings and to access the undersides of ground-level machinery for maintenance, according to Metinvest, the company that operated the mill. There was no planned military use for the underground areas before the war, the company said.

    The Russian military ordered Ukrainian forces inside to allow trapped civilians to evacuate through humanitarian corridors.

    But the Ukrainians said they did not trust the Russians to honor their promise of safe passage and would likely refuse; they said they were preparing for battle. That sets the stage for a potentially bloody, protracted confrontation whose casualties may include many civilians.

    “We are ready to fight to the last drop of blood,’’ Major Sergiy Volyna, a Ukrainian officer inside the city, wrote in a Facebook post. Major Volyna appealed to the United States and its European allies to provide Ukrainian forces with more heavy weapons. “We must know that the world has done everything possible for this.”

    The Russians are trying to establish uncontested control of a swath of territory linking the separatist-held regions of Donbas, in southeastern Ukraine, to the Crimean Peninsula, which Russia seized in 2014. The holdouts in Mariupol are the last substantial obstacle left in the region.

    Russian forces have had the city, a major port, under siege since last month, bombarding much of it to rubble and slowly tightening their grip.

    The fight over the Azovstal steel plant recalls one of the great struggles of the Second World War, the battle for the Stalingrad Tractor Factory as Nazi Germany’s forces attempted to capture the city. Thousands of German and Soviet soldiers died there, as did many civilians, before the Soviets ultimately prevailed.

    “We’ve seen this movie before,” Mr. Kagan said. “Anytime you’re dealing with a sprawling, heavy industrial complex, it’s going to make a good fighting position for defenders.”

    Ukraine’s intelligence service wrote in a statement on Monday that the Russians were preparing to use three-ton bombs on the plant in an effort to raze it completely. Moscow is “not deterred by the fact that civilians have taken refuge in the plant,” the service said in a statement, adding that they were anticipating “3-ton surprises” from the sky.

    “You’d be surprised at how well people can survive big bombs in a facility like that,” said Mr. Kagan, adding that the Russians have not exhibited extraordinary precision in their targeting.

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    Tyler Hicks and Dimitry Yatsenko

    Another artillery barrage strikes a hard-hit Kharkiv neighborhood, killing three civilians.

    KHARKIV, Ukraine—A Russian artillery strike in eastern Kharkiv killed at least three people on Tuesday, the latest in a series of attacks that have killed multiple civilians in what was once Ukraine’s second-largest city.

    A series of blasts and a plume of rising smoke signaled that Kharkiv’s Saltivka neighborhood had been shelled once more. Saltivka has been one of the hardest-hit residential areas in the city since Russia invaded Ukraine in February.

    A storage facility in the neighborhood was in flames, and Ukrainian firefighters were working to contain the fire.

    Rogachov Vladimir Petrovich, a local resident, wearing a dark plaid shirt, said he was in his apartment at the time of the shelling. He clenched his hands and paced in front of the burning building as white smoke rose into the air.

    Around the corner, on a road that intersects apartment buildings, a lone older man wearing a black leather jacket and blue pants lay lifeless, facedown on the road. Local residents walked past, showing little emotion.

    Just across the road, a woman was dead next to a park bench, face down, her arms reaching in front of her. The apartment building behind her was damaged, its windows shattered. An ambulance eventually arrived and carried her body away.

    One resident was seen leaving this building with a rolling bag of belongings. Despite the obvious danger in this area, many residents have been determined to stay, only leaving when the threat of death became too close to ignore.

    Marc Santora

    Ukraine and its allies say sanctions could slow the Russian war machine.

    Ukraine and its allies are hoping that Russia’s war machine will suffer under the weight of Western sanctions that the country’s central bank chief warns are only beginning to be felt.

    Russia still has a vastly more powerful arsenal at its disposal than Ukraine and remains dominant in the air and on the sea, but President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in an overnight address Monday that producing new artillery, aircraft, helicopters and warships would be a “daunting task” for Russia under sanctions.

    The Pentagon, while cautious in discussing Moscow’s military industrial complex, said sanctions have already had an impact on President Vladimir V. Putin’s ability to restock and resupply his arsenal, especially the high-tech components Russian forces need for precision-guided munitions.

    “They have concerns about how fast and how much they can ramp up their own domestic production of defense articles, and the sanctions are having an affect on their ability to do that,” a senior U.S. defense department official told reporters on Monday.

    Russia is redirecting its focus to seizing control over the industrial heartland of Ukraine in the east. Military analysts have said they will have advantages as battles move to wide open terrain where Ukrainian forces could be overwhelmed by the sheer numbers of Russian artillery pieces, tanks, attack helicopters and troops.

    Wally Adeyemo, deputy secretary of the U.S. Treasury, told an economic conference on Monday that continuing U.S. sanctions aim directly at Moscow’s ability to produce weapons, targeting areas like aerospace and electronics, in an effort to stop its ability to resupply.

    “The next phase of our work will be to take apart Russia’s war machine, piece by piece, by disrupting their military industrial complex and its supply chains,” he said.

    It remains to be seen how quickly sanctions will have a broader impact and if Russia can turn to other nations for help. Mr. Adeyemo said that the U.S. expects China to abide by the sanctions since “China’s business with the rest of the world is far greater than its business with Russia.”

    Elvira Nabiullina, the chairwoman of the Russian central bank, on Monday told lawmakers that while sanctions’ impact had largely been on the financial markets, they “will now begin to increasingly affect the real sectors of the economy.” She said “practically every product” manufactured in Russia relies on imported components.

    At the same time, the Ukrainians are asking for more weapons — particularly long-range artillery and multiple-launch rocket systems — in the battle for the east. The first shipments of the latest round of U.S. military assistance, including heavier weapons systems, started arriving in Ukraine over the weekend.

    The recently approved $800 million in security assistance includes 155-millimeter howitzers, 40,000 artillery rounds, armored personnel vehicles and other weapons.

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    Niki Kitsantonis

    Greece seizes a Russian-owned oil tanker, citing E.U. sanctions.

    ATHENS — Greek authorities have seized a Russian-owned oil tanker in the Aegean Sea, in line with European Union sanctions imposed against Russia over the war in Ukraine, a spokesman for the Greek coast guard said on Tuesday.

    The Russian-flagged Pegas, a 249-meter oil tanker with 19 Russian crew members aboard, was seized on April 15 after encountering engine problems and is now anchored off Karystos, on the southern coast of the island of Evia, the spokesman, Nikolaos Alexiou, said.

    The seizure did not relate to the cargo of crude oil but to the ship itself, which belongs to a Russian bank on the E.U. sanctions list, he said, but did not disclose the name of the bank.

    Since the European Union introduced a wide range of sanctions against Russia over the war, Greek authorities have frozen the bank accounts and other assets of Russians in Greece.

    Matina Stevis-Gridneff

    The Netherlands will send more heavy military materiel, including armored vehicles, to Ukraine, Mark Rutte, the prime minister, tweeted on Tuesday. The Dutch government has been a top European supplier of weapons to Ukraine from the early stages of the Russian invasion, but had in recent weeks stopped disclosing details of the materiel it is supplying.

    Jane Arraf

    Ukraine’s war efforts gain an unlikely source of funding: memes.

    LVIV, Ukraine — Christian Borys was at home in Toronto in February trying to find a way to help Ukrainians threatened by war when he decided to print some stickers from an internet meme: the Virgin Mary hoisting an antitank missile.

    Mr. Borys, who had worked for the e-commerce platform Shopify before turning to journalism, said he created a website in half an hour, hoping to raise money to send to a charity for Ukrainian orphans. That night, he made 88 Canadian dollars in sales. By the time he added T-shirts at the end of February, the threat of war had turned into a full-scale invasion, and he said sales grew to 170,000 Canadian dollars a day — most coming from the United States.

    “The internet speaks in memes and it just became this crazy, viral sensation,” he said. “I think it’s because people were looking for a symbol of support, a way to support Ukraine, because they saw the whole injustice of everything.”

    Images such as Ukrainian tractors towing away a disabled Russian tank and helicopter, although unverified, have not only helped fight Russian disinformation, but also helped support Ukrainian charities and even the Ukrainian military.

    The merchandise sales they have generated in the United States and elsewhere are surprising given that many people buying the T-shirts, stickers, coffee mugs and chocolate bars would never have thought about the Eastern European country before the conflict.

    Mr. Borys’s site, Saint Javelin, has raised so far almost $1.5 million to assist the Ukrainian charity Help Us Help, which has branched into multiple services, and to provide protective equipment for journalists covering the war, he said.

    “I think it’s unprecedented,” said Peter Dickinson, editor of the UkraineAlert service at the Atlantic Council, speaking about the internet-generated support. “We’ve got to bear in mind that this is a technological thing as well, that we’re at the point where the tools are in place.”

    When Russia invaded and annexed the Crimean Peninsula in 2014, the invasion received far less attention in the West. This time, President Biden’s warning in mid-February that Russia was days away from invading Ukraine brought thousands of journalists rushing in, and the news dominated the headlines.

    “Russia had been very successful in the past about putting out all sorts of information about Ukraine because nobody really knew much about Ukraine,” Mr. Dickinson said. “It was like a blank slate.”

    That quickly changed starting in February when Ukraine was seen as the clear underdog against a much more powerful invader. Crowdfunding efforts sprung up — raising millions of dollars for the Ukrainian military, including through cryptocurrency — when European allies at first would not send more arms to the country to avoid inflaming the fighting.

    Now the overwhelming public image of Ukraine, boosted by memes and merchandise, is of a plucky country that, against all odds, is turning the tide of war.

    “This is about the spirit of our fight and our struggle,” said Taras Maselko, marketing director for the clothing company Aviatsiya Halychyny, which sells T-shirts under a category called “Fight Like Ukrainians.” Mr. Maselko said 20 percent of the orders came from outside Ukraine.

    “You know if you are wearing a T-shirt, if you are reading something on social media, it brings you to the reality of what is going on in Ukraine,” he said.

    The clothing brand’s biggest seller is a T-shirt with the now-famous, profane response that Ukrainian border guards on Snake Island, an outpost in the Black Sea, gave to a Russian warship that had ordered him and his unit to surrender.

    The response is a rallying call, with all its profanity, put up on billboards in Ukraine and chanted by children and their parents at protests outside the country.

    This week, Ukraine’s postal service unveiled a stamp depicting a Ukrainian navy special forces operator with his middle finger raised at the warship. It plans to launch a website to sell the stamps, coffee cups and other merchandise.

    The Russian warship, called the Moskva, sank on Thursday after Ukraine fired Neptune missiles at it, according to U.S. officials. The Russian government denied that it was attacked and said that it was disabled when a fire broke out.

    The head of the Ukrainian post office called the stamp “a symbol of courage and indomitable spirit of the Ukrainian people in the fight against Russia.”

    The post office is printing one million stamps and selling them at face value, the equivalent of less than $1 each, its director, Igor Smelyansky, said in an interview.

    He said some people reselling the stamps for much more had pledged to donate the proceeds to the Ukrainian army. But Mr. Smelyansky, who is Ukrainian American, said the opportunity to demoralize Russia was priceless.

    “As the postal service we are always happy when the addressee gets the message,” he said.

    Humor amid adversity runs deep in Ukrainian culture. Before being elected president three years ago, President Volodymyr Zelensky was a comedian. A famous Russian painting depicts the Zaporozhian Cossacks, in what is now Ukraine, laughing uproariously as they draft a profanity-laced letter to the 17th-century sultan of the Ottoman Empire who demanded that they submit to him.

    In the current wartime, shops in the western Ukrainian city of Lviv sell chocolate bars with images of Mr. Zelensky. Another has the president’s adviser, Oleksiy Arestovych, depicted as a television sitcom character saying, “Everything will be fine.”

    Aviatsiya Halychyny, the clothing company, continues to produce the T-shirts in Lviv. Profits from the T-shirt line are being sent to the Ukrainian Air Force, with about $70,000 raised so far, according to Mr. Maselko.

    Three weeks ago, Mr. Borys, a Canadian of Ukrainian Polish origin, turned Saint Javelin from an all-volunteer effort to a full-time staff of four to keep up with demand.

    His website has branched out from the Virgin Mary to other saints: Saint Carl Gustaf wears a gas mask, while “Saint Olha, the Warrior Queen of Kyiv” wears a crown and hoists a bazooka over her camouflaged shoulders.

    “People on Instagram demand we make things basically,” Mr. Borys said. “We get messages from people in Spain who say, ‘Hey, we just shipped the C-90,’ a shoulder-fired rocket propelled grenade launcher,” he said. “And they’ll say, ‘Hey we want a saint for Spain’ or a saint specific to that type of system.”

    The Virgin Mary, dressed in blue and gold robes and holding a Javelin, is an image adapted from a painting by the American artist Chris Shaw. Mr. Shaw based that painting on an earlier work in 2012 with the Madonna holding a Kalashnikov rifle.

    Mr. Borys acknowledges that some people may find the image blasphemous.

    “People definitely get offended but the vast, vast majority of people see what it actually stands for,” he said. “Religious symbolism has been used in war for hundreds of years. To say it’s blasphemous is not understanding the reality of war and how people look for symbols of support.”

    An earlier version of this article stated incorrectly that the clothing company Aviatsiya Halychyny had relocated production to Lviv. It has always had production in Lviv. It also misstated the proportion of foreign orders. Foreign orders constitute 20 percent sales; they are not six times more than domestic orders.

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    Matina Stevis-Gridneff

    The European Union’s leader says the bloc is preparing an embargo on Russian oil imports.

    BRUSSELS — The president of the European Commission has confirmed publicly that the bloc is working on the details of an embargo on Russian oil imports as Moscow began a major offensive to seize eastern and southern Ukraine.

    The president, Ursula von der Leyen, told a German newspaper in a weekend interview that European Union officials were hammering out how the measure would be implemented with an eye toward minimizing the damage to Europe’s economy.

    The commission, the bloc’s executive branch, has been doing the technical work behind sanctions since the Russian invasion of Ukraine in February.

    But until now, an embargo on Russian oil was seen as too financially costly for several E.U. members, particularly the bloc’s de facto leader, Germany, which gets more than a third of its oil from Russia.

    European Union officials have been wrestling with finding ways to implement the embargo without wreaking havoc on the economies of Germany and other members, officials and diplomats told the Times last week.

    “We are currently developing smart mechanisms so that oil can also be included in the next sanctions step,” said Ms. von der Leyen in the interview with Bild am Sonntag.

    “What shouldn’t happen is that Putin charges even higher prices in other markets for supplies that would otherwise go to the E.U.,” Ms. von der Leyen added, echoing an argument advanced by Germany against rushing into a total and immediate oil embargo.

    Officials and diplomats have said that one key way to phase in an embargo on Russian oil imports would be to differentiate between oil products, as well as between oil imported by sea and oil brought in by pipeline.

    Earlier this month the European Union banned Russian coal for the first time — with a four-month transition period to wind down ongoing orders. Diplomats say the European Union is now likely to adopt a similarly phased ban of Russian oil to give Germany, in particular, time to arrange alternative suppliers.

    The measure would have to be approved by the bloc’s 27 members and the negotiations to win passage are expected to be difficult. Officials have said an embargo is not likely to be considered until after the final round of the French elections on April 24 for fear that a sudden rise in gasoline prices might affect the outcome.

    Ms. von der Leyen, who is German, said that the current sanctions imposed by the bloc were working, noting that E.U. exports to Russia have fallen by 70 percent. “With this war, Putin is also destroying his own country and the future of its people,” Ms. von der Leyen said.

    Ivan Nechepurenko

    Mykhailo Podolyak, a key member of Ukraine’s team in negotiations with Russia, said that peace talks will be stalled by the Russian effort to launch an offensive in the Donbas. “It is difficult to say when direct peace talks would be possible next time,” Mr. Podolyak said, UNIAN, a Ukrainian news agency reported.

    Thomas Gibbons-Neff and Michael Schwirtz

    On the ground: Russia’s eastern offensive combines familiar firepower with a new caution.

    KHARKIV, Ukraine — Russia’s initial invasion of Ukraine in February relied on a rapid advance of tanks and helicopter assaults deep into the country — two strategies that ultimately failed and cost Moscow a significant number of casualties.

    Now, Russia has launched a new campaign with a narrower goal focused primarily on capturing Ukraine’s east, and it promises to be much more methodical, according to Ukrainian and U.S. officials.

    Instead of lightning attacks from the Russian front lines, Moscow’s forces — arrayed in a semicircle that stretches west to east from the city of Izium to Sieverodonetsk — have increased their artillery barrages and sent small detachments of troops to probe Ukrainian lines. Many of the Ukrainian troops that are in this region, known as the Donbas, are entrenched in earthworks that have been there for the better part of a decade.

    Known as “shaping operations” in military circles, these smaller Russian attacks are often precursors to larger troop movements, or serve as a distraction from other fronts. In the past several days the Russians have sent around 11 more battalion tactical groups into the Donbas, bringing the number there to around 75, according to Pentagon officials. Each group has roughly a thousand troops.

    While there have not yet been any large offensives, the Ukrainian Ministry of Defense said in a statement Tuesday that Russian forces are laying the groundwork for a future push: more surface-to-air missile systems have been shuttled to the front to protect important positions and more artillery positions have appeared.

    At this point in the war, it is clear that long-range weapons that can fire out of sight of their targets, such as howitzers and multiple launch rocket systems, have proven to be important when it comes holding and taking territory.

    So far, Russia’s new campaign in the Donbas appears to rely heavily on those weapons, as does Ukraine’s defense.

    In Horlivka, a city occupied by Russian-backed separatists, one resident said on Tuesday that, after a week of quiet, there was heavy artillery fire coming from the Russian side, along with troop movements and Russian jets flying overhead.

    There were strikes across Ukraine over the last several days signaling a new escalation: In Kharkiv, for instance, Russian artillery slammed into a frequently shelled residential area on Tuesday, killing at least three people. The lethal strike comes on the heels of two days of blistering rocket and artillery attacks into parts of the city that have been rarely hit in the past month.

    Other cities like Zaporizhzhia, Lviv and Kyiv, the capital, were hit with cruise missiles and artillery fire as Russian forces prepared ground troops for their thrust in the Donbas, an industrial heartland in the east the size of New Hampshire with a front line that stretches hundreds of miles.

    One resident in Kramatorsk — an eastern city still in Ukrainian hands that is likely to be one of Russia’s main targets in the offensive — said he watched from a vantage point in recent days as the front line to the northwest of the city erupted in concentrated artillery barrages.

    Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, said in a video Monday night that Russian forces had started the battle for the Donbas. “A very significant part of the Russian Army is now concentrated for that offensive,” he said.

    The two sides have been locked in a battle over the Donbas region for the last eight years, with Ukrainian government forces fighting Russian-backed separatists.

    The coming battle, on wide-open terrain, will look significantly different from the urban warfare that took place around Kyiv, where the Russian military tried and failed to take the capital.

    “Compared to the first few weeks of the war, this next offensive is a lot less decisive than it may seem,” said Michael Kofman, the director of Russian studies at CNA, a research institute in Arlington, Va. “No matter what happens in the Donbas, the costs are likely to be so high that the Russian military will be a spent force.”

    Russia’s battlefield failures have cost Moscow dearly so far. The number of Russian losses in the war so far remains unknown, though Western intelligence agencies estimate 7,000 to 10,000 killed and 20,000 to 30,000 wounded. Thousands more have been captured or are missing in action.

    Ukraine’s losses have also been steep, though the government has declined to offer specific figures even to American officials. U.S. intelligence agencies estimate 5,500 to 11,000 killed and more than 18,000 wounded, but the wide range indicates the uncertainty in the figures.

    While Russian forces are probing Ukrainian front lines and putting forces into position in the northern reaches of Donbas, the fight in the south — around the city of Mariupol — has turned into a full-blown siege, with the encircled Ukrainian defenders there barely holding out in an aging Soviet-era steel and iron plant. Thousands of civilians have been wounded or killed in the monthlong battle, according to Ukrainian officials. And others remain trapped.

    Svitlana Grebinyk, 46, said she last heard from her son, a Ukrainian marine in Mariupol, on April 12. He had sent a message to her daughter on Instagram.

    She paraphrased him: “I don’t have a way out. We have no other choice. We will most likely be in captivity.”

    “I love you all.”

    Her son’s unit, the 36th Brigade, had posted a message on its Facebook page on April 11. Ms. Grebinyk ignored it because it was fraught with grammatical errors and in Russian and Ukrainian, and she thought it was disinformation.

    It turned out it was a farewell note from the brigade. “It ended very very sadly,” she said, “With ‘I don’t know what’s going to come next but please remember our brigade and that we did everything. We were loyal forever.’”

    Capturing Mariupol is a key part of the Russian campaign in Ukraine’s east. The city’s fall would allow Russia to complete a land bridge between Russian-held territory and occupied Crimea.

    It would also allow Russian forces to regroup and then push north to Ukrainian positions around the city of Zaporizhzhia. This could enable them to put added pressure on Ukrainian troops defending Donbas from the north and the south, stressing supply lines and other resources.

    Tetiana Plysenko, 61, a resident of Huliaipole, one of the towns north of Mariupol that is on the front line, said little had changed in the last few days. The shelling continues unabated, though on Saturday there was an airstrike near the town — a rarity, another resident of the town said.

    “Some people,” Ms. Plysenko said, “have come back and tended their gardens recently.”

    Ukrainian forces have responded in kind to the Russian escalation, firing their own artillery — a mixture of howitzers, mortars and unguided rockets — to disrupt and delay any larger attack.

    But despite new supplies and commitments from the United States and other NATO countries, Ukrainian officials continue to voice deep concerns about their own supply of ammunition and whether it will be sufficient to keep the advancing Russian forces at bay.

    Natalia Yermak and Tyler Hicks contributed reporting from Kharkiv. Eric Schmitt contributed from Washington.

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    Ivan Nechepurenko

    Russia rains missiles on Ukraine as the war enters a new phase.

    Russia on Tuesday declared the start of a new phase of its assault on Ukraine aimed at capturing all of the Luhansk and Donetsk regions in the east, as the Defense Ministry announced a sharp escalation of missile and artillery strikes overnight.

    Sergey V. Lavrov, the foreign minister, told an Indian broadcaster that “this an important moment of this entire special operation” that aims to “fully liberate the Donetsk and Luhansk republics,” referring to plans to take territory beyond the parts of the two regions held by Russia-backed separatists since 2014.

    In a rare appearance, Sergei Shoigu, the Russian defense minister, said on Tuesday that the country’s forces are “consistently fulfilling the plan of liberating” the two regions, known collectively as Donbas.

    Russian forces have been preparing for the offensive to take the entire Donbas at least since the end of March, when Moscow pulled its forces back from the north after failing to capture or even encircle the nation’s capital, Kyiv.

    On Monday, Ukrainian officials said Russia had launched an attack along a nearly 300-mile frontline.

    The Russian Defense Ministry said its missile and artillery forces had struck multiple Ukrainian military objectives overnight, targeting facilities in the Donbas and also in the southern Mykolaiv region, a key stronghold on the way to the Black Sea port of Odesa.

    The ministry said its missiles, artillery and warplanes had hit 28 command points, four ammunition warehouses, two missile systems and more than 1,200 groups of Ukrainian servicemen. The claims could not be independently verified.

    Oleksiy Arestovych, a Ukrainian presidential adviser, said the battle for the Donbas is “the last big offensive of this war” and that “Russia won’t succeed” because Moscow lacks enough army reserves.

    The failure to capture Kyiv, described by President Vladimir V. Putin as “the mother of all Russian cities,” has been an embarrassment for Russia and puts the Russian army under increased pressure to produce a tangible victory. Many commentators cite Russia’s Victory Day celebration, which commemorates the end of World War II, on May 9 as a possible deadline.

    The offensive has been stalled by Ukrainian resistance in the coastal industrial hub of Mariupol. Russian forces surrounded the city at the beginning of March, but it took them weeks to push the Ukrainian army out of urban areas. A few pockets of resistance are concentrated now in the city’s giant Azovstal steel plant.

    On Tuesday, Moscow-backed separatists said they have launched an attack on the factory, as Russia’s Defense Ministry called on its defenders to surrender.

    Matina Stevis-Gridneff

    Ukraine has returned its European Union membership questionnaire, the bloc said on Tuesday, a step toward beginning talks on a closer association. Ukraine wants to join urgently, but stringent E.U. requirements make full membership soon unlikely.

    Melissa Eddy

    Stellantis, the maker of Jeep, Fiat and Peugeot vehicles, has suspended all of its manufacturing at a plant that it operates with Mitsubishi in Kaluga, Russia, citing logistical difficulties. Last month, the company suspended all exports to Europe in keeping with the sweeping economic sanctions to punish Russia for its invasion of Ukraine. Company leaders indicated at the time that difficulties securing parts might force the plant to cease production.

    Ivan Nechepurenko

    Russia again called on Ukrainian defenders of the Azovstal steel plant, one of the last pockets of resistance in Mariupol, to surrender. In a statement, Russia’s Defense Ministry proposed a truce that would allow Ukrainian servicemen to leave the plant. “Do not test your fate,” the ministry said.

    Matina Stevis-Gridneff

    Greece has detained a Russian-flagged oil tanker at the port of Karystos, the Athens Press Agency reported, citing the government agency tasked with enforcing sanctions.

    Cora Engelbrecht

    Russia and Ukraine failed to agree on evacuation corridors for a third day straight as fighting intensified in the east. Regional officials continued to urge civilians to flee on buses and trains. “There is no time for reflection,” Sergiy Haidai, the governor of the Luhansk region, said in a Telegram post, adding: “Get out!”

    Anushka Patil

    President Biden will hold a call with allies on Tuesday morning to discuss support for Ukraine and “efforts to hold Russia accountable,” the White House said.

    Anushka Patil

    Putin honors the Russian military unit accused of mass civilian killings in Bucha.

    President Vladimir V. Putin on Monday bestowed honors on the Russian military brigade that Ukraine has accused of massacring civilians in Bucha.

    The “skillful and resolute actions” of the 64th Separate Motor Rifle Brigade are “an example of the performance of military duty, courage, selflessness and high professionalism,” Mr. Putin said in a statement granting them the honorary title of “guards.” Ukrainian officials have, for weeks, publicly accused the unit of committing war crimes in Bucha.

    The city, a suburb of Kyiv, was left a landscape of horrors after Russian troops retreated, reporters and photographers for The New York Times found. Evidence suggests the troops killed recklessly and sometimes sadistically: The bodies of civilians were found scattered on the streets, in their homes and in mass graves. Many appeared to have been killed execution-style; some appeared to have been first tortured and raped.

    The consequences Russia may face, if any, for what international investigators have said are “clear patterns” of human rights abuses remain unclear, particularly because war crimes are notoriously difficult to prosecute.

    Ukraine’s Ministry of Defense said in early April that the brigade in question had not been pulled out of Russia’s troop rotation after Bucha and was instead redeployed to another area of Ukraine.

    Ukrainian officials have pointed to the brigade’s newly bestowed honors as the latest example of Mr. Putin acting with impunity. Mykhailo Podolyak, a senior adviser to President Volodymyr Zelensky, said on Twitter that Russia was laughing “in the face of the world.”

    While someone is debating whether 🇷🇺 crimes in 🇺🇦 can be called genocide, 🇷🇺 continues to laugh in the face of the world. Putin awarded the honorary "guard" title "For heroism and courage" to the brigade stationed in Bucha. For the murder of children and rape of women, you mean?

    Mr. Putin’s statement on Monday made no mention of Bucha or of the gruesome images that outraged the world and led President Biden to label him a “war criminal.”

    The statement from Mr. Putin instead referred to the war, which Russia started, only as the “special military operation in Ukraine,” and praised the 64th brigade’s “mass heroism and courage.”

    Mr. Putin is no stranger to celebrating leaders accused of human rights abuses. He has previously awarded Russia’s highest medal to a Chechen leader accused of kidnapping and torture.

    He awarded the same medal in 2016 to Aleksandr V. Dvornikov, the Russian general whose forces were widely accused of bombing civilian neighborhoods and hospitals in Syria. Earlier this month, Mr. Putin appointed Mr. Dvornikov as Russia’s top battlefield commander in Ukraine.

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    Farnaz Fassihi

    The U.N.’s humanitarian chief said he tested positive for the coronavirus after attending in-person meetings.

    Martin Griffiths, the top humanitarian chief at the United Nations, said he tested positive for the coronavirus on Monday as he was visiting the U.N. headquarters in New York from a recent trip to Afghanistan, Russia and Ukraine.

    Mr. Griffiths met on Monday with the U.N.’s secretary general, António Guterres, but everyone in the room was wearing masks and social distancing was observed, according to Stéphane Dujarric, the secretary general’s spokesman.

    Mr. Dujarric said all meetings with Mr. Guterres, who is 72, follow strict masking and distancing protocols, and members of his staff are routinely tested. However, the U.N. headquarters no longer enforces masking and testing to enter the building, Mr. Dujarric said.

    Mr. Griffiths appeared unmasked at a briefing with reporters on Monday and several reporters in attendance were also not masked. Journalists at the U.N.’s daily briefings are often asked to take off their masks when asking questions, a request that can potentially expose them to the virus if anyone in the room happens to have the virus but is asymptomatic.

    “I am following health guidance, cancelled travel, and isolating at home,” tweeted Mr. Griffiths. “I’m grateful to have had my vaccines already, an opportunity too many around the world have not had.”

    I regret to say that I tested positive for COVID today. I am following health guidance, cancelled travel, and isolating at home. I’m grateful to have had my vaccines already, an opportunity too many around the world have not had. #VaccineEquity

    Mr. Griffiths was planning to travel to Turkey and to meet with President Recep Tayyip Erdogan to discuss how the U.N. can support Turkey’s mediation efforts between Russia and Ukraine for a peace deal.

    The U.N. tried and failed to negotiate a humanitarian cease-fire in Ukraine, a temporary halt in fighting that would have allowed the evacuation of civilians from conflict areas and secure safe passage for aid convoys, Mr. Griffiths said. He said Russia had not responded to his proposals for either a humanitarian cease-fire or improvement on access for aid workers.

    The World Health Organization warned in early March that the war in Ukraine would increase the transmission of the coronavirus and the number of people at risk of severe disease because of mass displacement and strain on health care facilities.

    Michael SchwirtzIvan NechepurenkoEric Schmitt and Thomas Gibbons-Neff

    Top Ukrainians say Russia’s eastern offensive is underway, but some analysts warn it has barely begun.

    KYIV — Top Ukrainian officials said the expected Russian offensive in eastern Ukraine had begun on Monday, but some of their colleagues and foreign military analysts described the action as merely the preliminaries to a much larger assault.

    Russia both conducted missile strikes throughout the country and stepped up its artillery and rocket attacks on cities, infrastructure and military positions along the roughly 300-mile front, as Russian ground forces pushed forward there.

    “This morning, along almost the entire front line in Donetsk, Luhansk and Kharkiv regions, the occupiers attempted to break through our defenses,” said Oleksiy Danilov, the secretary of Ukraine’s National Security and Defense Council. He said that the Russian forces could only break through the front at two points.

    Hours later, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in a video address: “Now we can state that the Russian forces have started the battle for the Donbas that they have been getting ready for a long time. A very significant part of the Russian Army is now concentrated for that offensive. No matter how many soldiers get thrown there, we will fight, we will defend ourselves. We will do that every day.”

    But others noted that Russia was still funneling troops and equipment into the southeastern Donbas region, and that the ground movements seen on Monday were well short of the anticipated large-scale offensive.

    “This has been going on for four days,” a senior Ukrainian military official said. “It is simply gaining in intensity. In sum, yes, the general picture confirms that the offensive has started and it will activate in the coming days.”

    In Washington, the Defense Department spokesman John F. Kirby said, “We still consider what we’re seeing to be a piece of shaping operations, that the Russians are continuing to set the conditions for what they believe will be eventual success on the ground by putting in more forces, putting in more enablers, putting in more command and control capability for operations yet to come.”

    Analysts said some of the shelling was also probably intended to pin down Ukrainian troops in cities like Kharkiv, to keep them from reinforcing those in Donbas, who are expected to bear the brunt of the Russian offensive.

    A separatist insurgency, fomented by Moscow and supported by Russian troops and weapons, has controlled part of Donbas since 2014, but it claims the entire region, a much larger piece of Ukraine.

    Russia’s attempts after its Feb. 24 invasion to take Kyiv, the capital, and other major cities in northern Ukraine bogged down in the face of fierce resistance. The Kremlin signaled weeks ago that it was shifting its focus to capturing more territory in the east, and has pulled tens of thousands of troops away from Kyiv.

    Despite its heavy casualties, equipment losses and apparent logistical weaknesses, Russia still has far greater military resources than Ukraine. But Michael Kofman, the director of Russian studies at CNA, a research institute in Arlington, Va., offered a somewhat contrarian take on the fighting to come.

    “I think that no matter what happens in the Donbas, the Russian military will be a spent force,” he said. “This next offensive is less decisive than it seems.”

    Michael Schwirtz reported from Kyiv; Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia; Eric Schmitt from Washington; and Thomas Gibbons-Neff from Kharkiv, Ukraine. Julian E. Barnes contributed reporting from Washington.

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    Chris Cameron

    The U.S. expands a program for Ukrainian refugees to gain permission to stay and work.

    The Biden administration expanded eligibility for a program that allows Ukrainians who have been living in the United States without legal documentation to temporarily stay and work in the country, moving up the cutoff date for eligibility by six weeks and roughly doubling the number of people who can apply, according to a notice filed by the Department of Homeland Security on Monday.

    The notice said that Ukrainians who have been in the country since April 11 or earlier may apply for the humanitarian designation, known as temporary protected status. U.S. officials had previously set the cutoff date for eligibility at March 1, less than a week after the Russian invasion began on Feb. 24.

    Roughly 60,000 Ukrainians will be eligible to apply for the designation starting on Tuesday, according to Citizenship and Immigration Services, the U.S. agency in charge of the program. Customs and Border Protection said it detained more than 5,000 Ukrainian migrants in March, all of whom would be eligible for temporary protected status if they were released into the United States.

    About 30,000 Ukrainians were estimated to be eligible under the original March 1 deadline.

    The expansion of the program to accommodate more Ukrainian refugees who have entered the United States follows delays in setting up a legal pipeline for migrants to travel directly to the United States. Mexico does not require entry visas, so refugees have instead flown to Mexico so that they may apply for admission on humanitarian grounds at the U.S. border, where thousands have been lining up.

    Citizenship and Immigration Services stressed that Ukrainian migrants at the border would not be able to apply for the designation and discouraged them from attempting to enter the United States without authorization.

    “Ukrainian nationals currently outside the United States are not eligible for T.P.S. under this designation,” the statement said. “And they will not become eligible by relocating to the United States in the coming weeks. Ukrainians are encouraged instead to apply for a visa or other legal pathway at a U.S. consulate abroad.”

    The vast majority of Ukrainians fleeing the Russian invasion will not qualify for the designation. The United Nations estimates that nearly five million Ukrainians have already fled their country as refugees.

    Lynsey Addario

    Foreign firefighters volunteer to help recover bodies in Ukraine.

    HOSTOMEL, Ukraine — The firefighters worked for hours amid the debris, delicately sawing through wooden planks and pushing aside bricks of a collapsed house before they finally found what they had been searching for: the body of a man who had spent days crying out for help before falling silent.

    There were 11 of them, a patchwork of American, German and Australian firefighters who had taken time off their day jobs to come help Ukrainian rescue workers recover bodies from buildings and houses brought down by the fighting in the seven weeks since Russian forces invaded.

    The man, whose body they found on Sunday, had been pinned to a couch when a rocket or missile or some other kind of projectile struck his house. Neighbors told the firefighters that his name was Vlodymyr, they said he was 42, and they described listening to him plead for help in the days following the attack.

    His cries had ceased by the time the firefighters found him, a gray backpack filled with water strapped to his back. They paused for a moment of silence — a nearly universal practice among first responders — and then carried on unearthing his body so it could be collected and given a proper burial.

    For one American firefighter, it was something he felt he had to do.

    “I felt guilty. Normal people were dying,” said David Zalutskiy, 29, who was born in Ukraine and emigrated to the United States as a toddler. “I was sitting at church, and I couldn’t pay attention because I felt I needed to do something.”

    He found a way to help when he saw a Facebook post by another American firefighter, Eric Hille, who was looking for volunteers to travel with him to Ukraine. The two of them, and nine others, arrived last week and immediately got to work, digging bodies out of the rubble in recently liberated towns and villages around Kyiv.

    The work is grim, but rewarding. “We have brought closure to multiple families,” Mr. Zalutskiy said. “We weren’t able to rescue people to help them survive, so we brought closure.”

    L'Humanité

    Parler de sexualité avec les ados, entre intimité et dialogue

    Actu

    Si la sexualité est d’ordre personnel, les parents ne doivent pas pour autant renoncer à l’aborder avec leurs enfants. Sans imposer leurs vues, ils peuvent jouer un rôle préventif à l’égard de certaines pratiques et de possibles dangers.

    Théo Gobbi

    À l’adolescence, les brusques transformations du corps et de l’esprit poussent l’enfant vers des préoccupations et des pratiques inconnues jusqu’alors. C’est le début de la sexualité. L’entrée en matière se fait de manière de plus en plus précoce en raison, principalement, d’une profusion d’« informations ». Un flux tellement important – aux contenus contradictoires et parfois dangereux – qu’il peut vite prêter à confusion et rendre cette période encore plus délicate qu’elle ne l’est déjà. « À l’adolescence, on va s’affirmer comme sujet, mais aussi comme sujet sexuel. Souvent, la souffrance éprouvée à ce moment-là est due à une ambiguïté sur sa propre sexualité, qui n’est pas si simple à cerner dans le rapport à l’autre et sa rencontre », explique Fernando Bayro-Corrochano, docteur en psychologie clinique et psychanalyste, cofondateur du Centre médical spécialisé de l’enfant et de l’adolescent (CMSEA). Se confronter à l’autre, faire ses propres expériences et résoudre la question de l’ambivalence sont donc des étapes initiatiques, sensibles, et qui peuvent prendre du temps.

    Par ailleurs, ces dernières années, l’approche de la sexualité s’est virtualisée – réseaux sociaux, mais aussi accès à la pornographie – chez les jeunes. « Je suis toujours étonné quand les ados me racontent qu’ils parlent avec une fille ou un garçon depuis des mois par messages, en m’expliquant qu’ils vont peut-être se voir. Ils restent dans le virtuel, sans se confronter au réel », déplore Fernando Bayro-Corrochano. Dans ces approches, il existe des particularités propres aux genres. Selon lui, les jeunes garçons « s’engouffrent » et « se perdent » plus volontiers dans le porno, vers l’âge de 12-13 ans, tandis que les jeunes filles s’en détournent rapidement pour aller vers les forums liés aux questions de sexualité. « Autre phénomène, certains garçons s’interdisent d’exprimer leur désir en raison du contexte psychosocial actuel et de la question du consentement. Il faut leur rappeler que, s’ils sont attirés par l’autre, ils peuvent le dire, demander si cela est possible, agir de la manière la plus délicate possible », indique-t-il.

    Donner un horizon éthique

    Si, dans certains cas, la sexualité n’est pas taboue entre un enfant et ses parents, elle reste un sujet très intime, dont l’adolescent ne parlera que très rarement à cœur ouvert. Certains développements physiologiques (par exemple les premières règles…) peuvent néanmoins permettre au parent d’entamer une discussion. « Pour les adolescents, qui sont très demandeurs d’informations fiables les accompagnant vers la vie adulte, il peut être intéressant d’entendre des histoires de la vie de leurs parents à leur âge. En filigrane, le parent peut alors donner un horizon éthique : expliquer à l’ado qu’il va découvrir des choses, mais avec lesquelles on ne peut pas faire n’importe quoi », poursuit Fernando Bayro-Corrochano.

    Enfin, les parents doivent alerter sur les dangers, particulièrement liés à Internet, et rester attentifs aux interpellations de leur enfant : « Les ados font plein d’actes manqués. Ils peuvent laisser leur téléphone ouvert sur une photo osée ou sur leur page d’un réseau social. Cela peut être aussi le cas à l’écrit avec un journal intime qui traîne. Ce sont des appels à une discussion avec les parents, qui doivent profiter de ces perches tendues pour aborder certains sujets », suggère le psychanalyste. Car, s’il est essentiel de laisser à l’adolescent faire ses propres expériences, les parents doivent tenter de l’aiguiller et le conseiller pour lui éviter de faire de mauvaises rencontres et expériences.

    3 questions à. « Il faut dire que le porno n’est pas la sexualité qu’il va vivre »

    Fernando

    Bayro

    , docteur en psychologie clinique et psychanalyste (1)

    -

    Corrochano

    Comment les parents peuvent-ils limiter l’accès aux images pornographiques ?

    Aujourd’hui, avec les téléphones portables et l’accès illimité à Internet, c’est devenu très difficile. Pourtant, le contrôle parental s’impose. Lorsque l’on parle de pornographie avec un adolescent et qu’on lui demande ce qu’il voit, il va souvent s’arrêter sur un détail en particulier. Il est important de lui dire que ce n’est pas la sexualité qu’il va vivre. Certains s’identifient aux « performeurs » des vidéos, mais évidemment, le moment venu, ils se rendent compte que cela ne marche pas du tout. C’est une déception un peu frustrante. Ils finissent néanmoins par se dire que la pornographie ne correspond pas au réel. C’est toute la question des images érotiques. Il est plus intéressant de se faire son propre film vis-à-vis de quelqu’un que l’on désire pour en faire un support plus personnel de la masturbation. Il faut les amener à revendiquer leurs propres fantasmes et non pas ceux issus de ces productions.

    Les nombreux films et séries pour adolescents, qui abordent régulièrement la sexualité, sont-ils de bon conseil ?

    Il est vrai que des plateformes comme Netflix nourrissent largement cet attrait des jeunes pour la sexualité. Il y a même cette série, « Sex Education », par exemple, qui y fait directement référence. Les ados sont hypersollicités. Cela peut permettre d’apporter une réponse éthique, au-delà de ce qu’ils regardent, concernant le respect de l’autre et la découverte de son propre corps et de celui de l’autre. Ils sont bien conscients que certains comportements entrevus dans ces fictions ne sont pas des exemples à suivre et cela peut justement avoir un effet positif.

    Les parents doivent-ils s’inspirer de leur propre expérience pour conseiller leurs enfants ?

    Freud pensait déjà que ce que vit l’adolescent est un retour des pulsions qui s’étaient manifestées à l’âge précoce. Cette période est avant tout le retour du corps sexuel de l’enfant, qui est un petit diable entre 0 et 5 ans, puis un petit ange de 6 à 11 ans. Et d’un coup, cela explose. D’après mon expérience, les adultes se rappellent très peu leur crise. Je suis parfois assez étonné de constater qu’ils se souviennent avoir été en tension avec leurs parents ou leurs professeurs, mais que ce passage autour de la sexualité et de ce moment complexe durant lequel on cherche des réponses est assez refoulé. Plus que conseiller sur la théorie et sur la pratique, ils doivent avant tout veiller à ce que l’ado ne soit pas exposé aux dangers liés à l’inexpérience de la sexualité.

    Famillesexualité
    Le Figaro

    «Les États-Unis préservent leurs forces pour Taïwan»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Si les États-Unis n'interviennent pas militairement en Ukraine, c'est pour signifier à Xi Jinping que leurs forces armées sont entièrement mobilisables en cas d'attaque de Taïwan, analyse le chercheur Hugues Eudeline.

    Hugues Eudeline est chercheur associé à l'Institut Thomas More. Ancien officier de marine, Docteur en histoire militaire, défense et sécurité de l'École Pratique des Hautes Études (EPHE, Paris) et breveté de l'enseignement militaire supérieur français et américain, il consacre ses recherches à la géopolitique et la géostratégie de l'océan mondial.

    Il est beaucoup reproché au président des États-Unis, Joe Biden, de ne pas vouloir impliquer directement les forces armées de l'OTAN — au premier rang desquelles celles de son pays — dans un conflit de haute intensité aux côtés de l'Ukraine agressée par la Russie. Les contempteurs de celui qui est parfois appelé par ses ennemis politiques «Joe la gaffe» ou «le gâteux» pour sa propension à utiliser un langage peu diplomatique comme lorsqu'il qualifie de «boucher» le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine feraient pourtant bien d'y réfléchir à deux fois avant de porter des jugements par trop lapidaires. L'exactitude et la précision des informations que le président Biden a fournies concernant l'imminence d'une attaque de l'Ukraine par la Russie bien avant qu'elle ne se produise ne peut plus être contestée. Il avait pourtant été dénigré par nombre de dirigeants politiques européens, pour avoir sonné le tocsin bien avant le début de l'offensive. La preuve que les États-Unis disposent d'un système de renseignements efficace et fiable à l'échelle mondiale n'est plus à faire.

    Il ne faut jamais s'engager dans deux conflits majeurs simultanément.

    Pourquoi alors ne pas intervenir directement pour abréger le conflit et mettre fin aux exactions dont est victime le peuple ukrainien ? Un premier élément de réponse, souvent avancé par les commentateurs médiatiques, est qu'un conflit direct entre deux puissances nucléaires serait impossible, car il pourrait dégénérer et pousser les belligérants à une montée aux extrêmes. Une autre raison, plus pertinente encore, et sur laquelle tous les stratégistes s'accordent, est qu'il ne faut jamais s'engager dans deux conflits majeurs simultanément. L'imminence d'une attaque de Taïwan par la Chine, maintes fois annoncée, l'a encore été récemment tant par le ministre taïwanais de la Défense que, le 13 mars dernier, par l'amiral John C. Aquilino, commandant des forces navales américaines pour l'Indopacifique à une commission de parlementaires américains. Dans le cadre d'une présentation très détaillée de sa zone qui recouvre les océans Pacifique et Indien ainsi qu'une grande partie du continent asiatique, l'amiral John C. Aquilino a ainsi déclaré : «La République populaire de Chine (RPC) cherche à devenir une puissance militaire mondiale et à acquérir la capacité de s'emparer de Taïwan»…

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    À trois reprises au vingtième siècle (1954-1955, 1958 et 1995-1996), la RPC a tenté de prendre l'île de Taïwan où se sont réfugiées en 1949 les troupes vaincues du Kuomintang. Par trois fois, elle en a été dissuadée par la présence de groupes aéronavals américains et par l'infériorité de sa marine et de son aviation. Aujourd'hui, en raison de sa croissance économique stupéfiante, la Chine communiste a pu consacrer un budget sans cesse croissant à ses dépenses militaires, principalement navales et aériennes. Celui de 2022 est en augmentation de 7,1 % par rapport à 2021 pour atteindre 230 milliards de dollars. Il est certes plus faible que celui des États-Unis (752,9 milliards de dollars en 2022), mais encore faut-il comparer ce qui est comparable. Pour être exact, ce sont les valeurs en parité de pouvoir d'achat qu'il faut rapprocher et pas celles résultant de la simple application du taux de change.

    Aujourd'hui, la RPC dispose d'une marine supérieure à celle de l'US Navy en nombre de bâtiments de combat, bien qu'encore inférieure en tonnage.

    En effet, le coût de production d'un système d'armes n'est pas le même en Chine, où les salaires des ouvriers et cadres sont bien moindres qu'en Occident et la maîtrise de la conception y est moins contraignante. Par ailleurs, les développements technologiques sont duaux, c'est-à-dire que les projets militaires bénéficient systématiquement des recherches civiles dans des domaines similaires. Les soldes des équipages, les coûts de formation et d'entretien ne sont pas non plus du même ordre de grandeur qu'en Occident. Enfin, les frais de fonctionnement sont incomparables ; les États-Unis sont présents et militairement engagés sur tous les continents, leur marine assure la liberté de navigation sur l'ensemble de l'océan mondial alors que la Chine ne dispose encore que d'une seule base de grande importance, à Djibouti.

    Cette concentration des ressources pendant des décennies au profit du développement de forces de combats nombreuses et équilibrées fait qu'aujourd'hui, la RPC dispose d'une marine supérieure à celle de l'US Navy en nombre de bâtiments de combat, bien qu'encore inférieure en tonnage. S'inscrivant dans la durée, elle a l'ambition de la surpasser dans tous les domaines en 2035.

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    Le développement économique de la Chine est principalement dû à ses échanges maritimes depuis que Deng Xiaoping a décidé d'ouvrir le pays au commerce mondial par la mer, de façon à éviter les aléas géopolitiques résultant de ses relations tendues avec ses voisins terrestres. Maîtrisant le temps long, elle a commencé par développer sa façade maritime en se dotant de ports gigantesques, parmi les plus modernes au monde. Ils irriguent en matières premières leurs hinterlands composés de zones économiques spéciales et exportent leurs produits manufacturés qui inondent le monde. En parallèle, la RPC s'est donné les moyens juridiques et maritimes de commander ses approches maritimes que sont les mers de Chine et la mer du Japon.

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    Pour cela, elle s'est dotée d'une garde- côtière sans égale dans le monde et d'une milice maritime également inégalée. Ces mers, délimitées par une ligne d'îles dont aucune n'appartient à la RPC, constituent un carcan dont elle voudrait se libérer en faisant sauter le verrou que constitue Taïwan, la plus importante de ces îles. Cet objectif stratégique répond aussi à un but politique, celui de faire entrer dans le giron communiste la République de Chine (RDC) qu'elle considère être une province rebelle – bien qu'elle ne l'ait jamais gouvernée. Selon les services de renseignement américains – dont on a pu constater la qualité des informations – et ceux de Taïwan, l'attaque pourrait être déclenchée dans les trois années à venir.

    Le besoin de jouer de la corde nationaliste pourrait hâter les opérations visant à prendre de vive force Taïwan.

    La reprise à très grande échelle de la pandémie Covid en Chine en avril – qui l'a contrainte à fermer certains de ces ports avec un impact économique majeur – est la preuve flagrante de l'échec de la politique «zéro Covid» dont elle s'enorgueillissait. Des mouvements de rejet de la population mettent en difficulté Xi Jinping qui a besoin d'un dérivatif. Le besoin de jouer de la corde nationaliste pourrait hâter les opérations visant à prendre de vive force Taïwan. Cette tentation est cependant modérée par les enseignements en provenance de la guerre en Ukraine. Ils montrent les difficultés que rencontrent les forces russes, à mener une opération d'invasion d'un pays pourtant moins bien équipé militairement que ne l'est Taïwan.

    L'analyse de ce retour d'expérience peut contribuer à tempérer l'ardeur des planificateurs les plus vindicatifs et à mettre en doute la capacité des forces de l'armée populaire de libération de prendre l'île rapidement. L'obstacle que représente le franchissement du détroit de Taïwan qui sépare l'île du continent – large de 65 milles nautiques (120 km) — est un défi supplémentaire. L'attaque est encore compliquée par une géographie difficile et des côtes dont beaucoup ne se prêtent pas au plageage d'engins de débarquement. La météorologie, capricieuse dans la zone complique encore l'opération.

    Devant un parti communiste où il n'a pas que des soutiens, Xi Jinping ne peut se permettre de perdre la face par un échec lors d'une tentative d'invasion de Taïwan. La réaction des États-Unis — qui restent disponibles en évitant de s'engager en Europe — lui est inconnue. Le fait qu'ils ne s'engagent pas directement dans le conflit ukrainien les laisse pleinement disponibles pour apporter un soutien important à Taïwan. La démonstration de l'efficacité des armements occidentaux de hautes technologies sur le théâtre ukrainien constitue un motif supplémentaire de crainte alors que beaucoup ont été fournis — et continuent de l'être — à Taïwan. La loi de 1979 sur les relations des États-Unis avec Taïwan n'oblige pas les États-Unis à défendre la RDC mais stipule que la politique américaine consiste à maintenir la capacité de le faire, ce qui crée une ambiguïté stratégique quant aux actions américaines en cas d'attaque de la RPC.

    Quel sera le choix de Xi Jinping entre le besoin existentiel de faire sauter le verrou taïwanais pour avoir le libre accès à l'océan mondial ou celui d'attendre encore longtemps que ses capacités de projection de forces et de puissance ne lui assurent une supériorité incontestable quitte à être confronté à des troubles ? Alors que la Russie et la Chine ont signé une déclaration commune le 4 février 2022 réaffirmant que les «nouvelles relations interétatiques» entre elles deux sont «supérieures» aux alliances politiques et militaires de «l'époque de la guerre froide», le refus de Joe Biden de s'impliquer directement en Ukraine est avant tout un message implicite destiné à Xi Jinping: n'attaquez pas Taïwan…

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    Thierry Breton: «Le projet de Madame Le Pen nécessite un “Frexit”»

    TRIBUNE - Le commissaire européen au marché intérieur analyse le programme des deux candidats au second tour de l’élection présidentielle à l’aune de leur conformité au droit européen.

    Benoît Duteurtre: «Anne Hidalgo doit tirer à Paris les conséquences de son échec à la présidentielle»

    ENTRETIEN - Au premier tour de l’élection présidentielle, Anne Hidalgo a obtenu 2,1 % des suffrages à Paris, ville dont elle est maire. Après ce désaveu aussi spectaculaire qu’humiliant infligé par ses propres administrés, peut-elle continuer à diriger la capitale de la même façon comme si de rien n’était?, demande l’écrivain, amoureux de la Ville Lumière et auteur d’un essai brillant, Les Dents de la maire. Souffrances d’un piéton de Paris (Fayard, 2020).

    Arnaud Benedetti: «À Marseille, Emmanuel Macron a montré qu'il ne suscitait plus l'enthousiasme»

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    L'Humanité

    Savoir réagir face au sexisme dans l’entreprise

    Actu

    Propos misogynes, dégradants voire racistes, harcèlement sexuel… Les abus sont légion en milieu professionnel. Pour les combattre, il est décisif de s’appuyer sur le collectif.

    Mélanie Mermoz

    Votre collègue Jean-Michel vous a encore appelée« ma petite » alors que vous veniez de terminer la présentation sur laquelle vous aviez travaillé des jours. Pendant cette réunion, vous avez été interrompue à de multiples reprises. À la pause, une énième blague sur les blondes a été racontée. Depuis que vous êtes mère, vous ne comptez plus les réflexions sur votre manque de disponibilité. Pour les femmes perçues comme non blanches, ces propos se mélangent souvent avec d’autres sur leur origine, leur apparence… « Le sexisme est racialisé », décrit Marie Dasilva, coach en stratégie et autrice de « Survivre au taf ». « Les femmes maghrébines vont devoir faire face à des clichés orientalistes. Pour les femmes noires, le “mysogynoir” décrit cette combinaison de sexisme et de racisme, les cheveux des femmes noires sont ainsi très scrutés, tout comme leur corps. Une jeune femme noire s’est ainsi vu reprocher de s’habiller de manière vulgaire alors que ses jupes arrivaient à hauteur de genoux, que ses hauts n’étaient pas décolletés », poursuit-elle.

    Au quotidien, ces agissements sexistes pourrissent la vie professionnelle des femmes et ont un impact sur la progression de leur carrière. Il n’est toutefois pas simple de savoir comment réagir individuellement quand on en est victime ou témoin. Celle – plus rarement celui – qui marque sa désapprobation est rapidement accusée de « manquer d’humour » avec l’éternel refrain : « On ne peut plus rien dire. » La tentation est donc de se taire et de serrer les dents. « Le silence est une stratégie, mais il est dommageable à terme, car il encourage l’escalade. Du côté des témoins, le silence est une complicité », alerte Marie Dasilva.

    Interpeller la direction

    Il est possible pour résister de s’appuyer sur le Code du travail. Celui-ci est très clair. « Nul ne doit subir d’agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d’une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant », stipule l’article L.1142-2-1. Depuis le 31 mars, la définition du harcèlement sexuel a été alignée dans le Code du travail sur celle du Code pénal : il s’agit notamment de « propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante » (L.1153-1). La répétition qui caractérise le harcèlement sexuel peut être l’œuvre de plusieurs personnes et il n’y a pas besoin de concertation entre les protagonistes.

    L’action collective permet de faire reculer ces comportements. Élus du personnel et organisations syndicales doivent pour cela se saisir de cette question. Les pistes d’action ne manquent pas : formation des élus et militants, placardage d’affiches de sensibilisation et bien sûr interpellation des directions. L’employeur doit prendre toute mesure pour faire cesser des situations de harcèlement sexuel dont il a été informé, mais il doit aussi agir en amont pour éviter qu’elles ne se produisent.

    droit du travail
    L'Humanité

    Un menu de Pâques léger et amène

    Actu

    Faire une croix sur les mets fastueux et le chocolat à tout-va sans se flageller, c’est possible ! Nos conseils pour faire un repas sain sans bouder les plaisirs de la table.

    André Goulven

    Fête chrétienne aux origines judaïques, Pâques se célèbre habituellement autour d’un bon repas. C’est l’occasion de déguster de délicieux mets printaniers tout en se laissant tenter par des recettes plus riches que d’ordinaire. Mais qui dit gourmandise ne dit pas forcément « malbouffe » en quantités extravagantes. Quelques bons produits assortis à une cuisine réfléchie peuvent très facilement allier tradition et nourriture saine, en entrée, plat et dessert.

    Les œufs, aujourd’hui en chocolat, étaient autrefois un mets incontournable du déjeuner pascal. Pour une entrée simple, mais un peu plus festive qu’à l’accoutumée, il est possible de les colorer une fois cuits et refroidis en les teignant grâce à des solutions disponibles dans le commerce, ou en mélangeant une cuillère à café de vinaigre blanc et quelques gouttes de colorant alimentaire dans un demi-verre d’eau.

    Les légumes de la passion

    Si l’on préfère les œufs mimosa, remplacer la mayonnaise par du fromage blanc permet de diminuer l’apport calorique tout en lui gardant un aspect gourmand. Dans un petit bol, il suffit de mélanger le jaune émietté, de la ciboulette, un oignon finement haché, du sel et du poivre. Il ne manque qu’à garnir les blancs avec la mixture et de passer la préparation quelques minutes au four à 180 °C.

    Agneau pascal, volaille ou lapin ? Pour un plat de résistance, il n’y a que l’embarras du choix. Mais dans l’optique d’un repas sain, la chose se complique un peu. D’un point de vue strictement diététique, c’est le lapin qui semble le moins calorique, mais, plus que la viande en elle-même, c’est surtout la façon de la cuisiner qui fera toute la différence. Un gigot d’agneau en croûte de pain sera toujours moins léger que la même viande préparée en navarin.

    Après avoir bien poussé pendant l’hiver, les premiers légumes printaniers arrivent aussi en avril. À table, on peut ainsi retrouver les carottes de saison, les asperges (idéales pour l’entrée), les pois mangetout ou les délicieux oignons nouveaux. Si l’on désire un accompagnement dans l’air du temps, pourquoi ne pas, par exemple, cuire ensemble tous ces ingrédients à l’eau ? Le bouillon qui en résulte (infusé une quinzaine de minutes au thym et aux feuilles de laurier) peut se réduire et servir à arroser une viande cuite au four avec quelques gousses d’ail et sans matière grasse ajoutée.

    Au rayon chocolat, difficile de faire un choix, entre les marques aux packagings appétissants et la multitude de goûts proposées. Pour des délices de meilleure qualité, mieux vaut se tourner vers les maîtres chocolatiers. Certes, le prix au kilo grimpe nettement (entre 70 et 110 euros, contre 30 euros pour les industriels), mais la qualité est incomparablement supérieure. Les chocolats artisanaux contiennent en effet moins de sucres et de gras que les industriels. Dans ce domaine, la France n’a pas à rougir de ses voisins belges et suisses et possède de nombreux chefs spécialisés dans la discipline.

     

    La recette : le navarin d’agneau printanier, en version « allégée »

    Ingrédients Environ 1 kg d’épaule et/ou de collier d’agneau désossé 4 carottes fanes 4 navets 5 oignons nouveaux 4 pommes de terre 150 g de pois gourmands 3 gousses d’ail 1 bouquet garni (thym, laurier, romarin) 3 cuillères à soupe de concentré de tomate Huile d’olive Sel Poivre

    Préparation : 1 heure Pour 4 personnes

    1. Laver, éplucher et découper grossièrement les carottes et les navets.
    2. Laver les oignons nouveaux puis retirer les fanes et enlever les racines.
    3. Éplucher l’ail et le passer au presse-ail ou le hacher finement.
    4. Dans une cocotte en fonte, verser un peu d’huile d’olive et saisir la viande à feu vif. En baissant le feu à moyen, ajouter le concentré de tomates et l’ail.
    5. Déglacer le tout avec un peu d’eau pour décoller les sucs.
    6. Mouiller ensuite à hauteur puis ajouter les légumes prêts à cuire, ainsi que le bouquet garni. Repasser à feu doux et laisser mijoter.
    7. Laver ensuite les pommes de terre et les découper en gros cubes.
    8. Enlever la queue et tirer le fil des pois gourmands (comme pour les haricots) puis rincer.
    9. Après 20 minutes, ajouter les pommes de terre et les pois gourmands.
    10. Laisser cuire 20 minutes, et servir.
    Bon et sain
    Le Figaro

    Les Tunisiens étranglés par l’inflation et les pénuries

    En un an, les prix de l’alimentation ont augmenté de 8,7 %, et les classes moyennes peinent désormais à faire leurs courses.

    Tunis

    Rien ne distingue ce petit restaurant des autres dans le quartier populaire de Bab Souika, en bordure de la médina de Tunis, si ce n’est l’affluence. À 18 h 50 - cinq minutes avant l’Iftar (la rupture du jeûne) -, ce dimanche soir, la salle ouverte sur la rue est quasiment pleine. Et pour cause: le repas est gratuit. Ces «tables du Miséricordieux», organisées par des associations, s’installent dans des restaurants fermés pendant cette période de fête pour offrir à manger aux nécessiteux.

    À lire aussiLe conflit en Ukraine aggrave le risque de pénurie de pain en Tunisie

    La mine fatiguée, Mohamed (le prénom a été modifié) attend patiemment son bol de soupe: «Je viens ici plusieurs fois par semaine. Ça me permet de manger de la viande devenue trop cher pour mon salaire d’ouvrier. Mais aussi de voir du monde.» Dattes et verre de lait à la rupture du jeûne, puis chorba (soupe traditionnelle), jelbana au poulet (sorte de ragoût), doigts de Fatma (feuilles de brick garnies de purée de pommes de terre) avec de la salade: le menu est simple mais consistant. Après avoir demandé à être resservi, l’ouvrier esquisse un sourire. Il vide le reste de son assiette dans une boîte et se lève. Pas question pour lui d’aller dans la médina, où des festivités sont organisées durant le ramadan: «Cela pousse à la dépense, je préfère rentrer chez moi.»

    En un an, l’inflation a atteint 7,2 % en Tunisie et 8,7 % pour les produits alimentaires. Pour le mois de mars, l’Institut national des statistiques notait: «Les prix des produits alimentaires augmentent de 1,1 %, principalement en raison d’une hausse des prix du groupe eaux minérales, boissons gazeuses et jus de fruits de 2,7 %, des viandes bovines (2,3 %), des légumes frais (2,2 %) et des produits dérivés de céréales (1,3 %).» Avec un smic de quelque 130 euros, les Tunisiens peinent à remplir leur couffin (panier traditionnel). Exemple: 5 litres d’huile d’olive coûtent une trentaine de dinars, soit ce que gagne un travailleur moyen en une journée. Le kilo de viande, lui, est à 35 dinars (10,80 €). À cela s’ajoutent les problèmes de pénuries. Farine et semoule ont été introuvables pendant des semaines. Le réapprovisionnement est en cours mais reste difficile.

    Spéculation

    Femme de ménage, Aïda n’achète plus qu’au jour le jour: «Je prends deux tomates et un piment pour faire une sauce. Pas plus. J’ai toujours l’espoir que les prix auront baissé le lendemain.» Cette célibataire qui s’occupe de sa mère grabataire a pris l’habitude de faire le tour des commerces pour trouver les bonnes affaires: «Les piments verts coûtent plus de 7 dinars (2,16 €) dans mon quartier, alors qu’un épicier les vend à 3 dinars (0,93 €) près de chez mes employeurs.»

    Au marché de la Goulette, dans le nord-est de Tunis, un épicier s’en prend aux spéculateurs: «Ceux qui ont un capital achètent en gros et stockent. Puis ils attendent qu’il y ait une pénurie pour revendre plus cher. C’est ce qu’il se passe avec les piments verts. Quand c’est la saison, on les vend 2 dinars (0,62 €)!» Autre exemple, les pommes de terre: «L’État a fixé leur prix à 1,3 dinar (0,40 €) le kilo. Au marché de gros, on me les vend 1,7 dinar (0,52 €) avec écrit 1,4 dinar (0,43 €) sur la facture. Que voulez-vous que je fasse? J’achète, c’est mon gagne-pain. Et je les revends 2 dinars (0,62 €).» Le commerçant, père de trois enfants, se désole: «J’ai perdu 200 à 300 dinars (61,7 à 92,57 €) de bénéfices mensuels depuis l’augmentation des prix.» Celle-ci s’est faite progressivement depuis la révolution de 2011, avec l’instabilité politique et sécuritaire, avant de s’aggraver pendant le Covid. La guerre en Ukraine, qui renchérit encore les prix, a fini d’étrangler un pays qui peine à financer ses importations. La Tunisie souffre aujourd’hui de toutes ces années où le secteur agricole a été mis de côté. La moitié des terres fertiles ne sont pas exploitées. Problème d’irrigation, urbanisation grandissante et manque de reconnaissance des agriculteurs affectent la productivité et se font ressentir dans les assiettes.

    Même les classes moyennes se sentent touchées. Leila, qui travaille dans l’industrie pharmaceutique, avait l’habitude de n’acheter que des marques, sans compter: «Maintenant, je m’en tiens à ma liste de courses et je prends les marques des supermarchés.» Finis les chocolats et les produits de pâtisserie importés (et donc très cher), la trentenaire, mère d’un enfant, a même divisé par deux ses achats de piments et de tomates. Quant aux protéines, elle favorise le poisson: «C’est plus sain et cela permet de faire des économies. Par exemple, je prends trois daurades pour 15 dinars (4,60 €) alors que 500 grammes de viande coûtent 17 dinars (5,24 €) et cela ne fait pas beaucoup.» Mariée à un commerçant, la jeune femme se dit inquiète: «Avant, on allait au restaurant deux ou trois fois par mois, maintenant c’est à peine une fois. Les habits, les cosmétiques… tout augmente. Nous n’arrivons plus à gérer. Nous appartenons à la classe moyenne supérieure, nous sommes plutôt privilégiés, mais pour combien de temps?» 

    États-Unis : la Cour suprême inflige un cinglant revers à Trump sur ses déclarations d'impôt

    Les juges ont refusé d'intervenir pour annuler la décision d'un juge fédéral qui a ordonné la remise des archives comptables de l'ancien magnat de l'immobilier à un procureur new-yorkais.

    Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

    INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 55e jour, l'acte II de l'invasion russe a commencé avec une offensive dans l'est de l'Ukraine.

    Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

    L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

    Le Figaro

    Laurent Herblay: «Les règles européennes ne sont pas des lois inviolables»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Si elle est élue, Marine Le Pen souhaite organiser un référendum pour inscrire la supériorité du droit constitutionnel sur le droit européen. Selon l'essayiste, chaque peuple de l'Union européenne doit pouvoir rester dépositaire de sa souveraineté.

    Laurent Herblay anime le blog gaulliste libre depuis 2007. Il a publié Le néolibéralisme est un oligarchisme (éd Librinova), 2021.

    La présence dans le programme de Marine Le Pen d'éléments remettant en cause la supériorité du droit de l'UE a provoqué une offensive tous azimuts des oligarchistes qui expliquent que son programme serait inapplicable ou qu'il mènerait inévitablement à un Frexit, pour faire peur à ceux qui n'y sont pas favorables. Malheureusement, cet argumentaire est totalement infirmé par les dix dernières années, où les circonstances et les rapports de force ont aussi montré que les traités ne sont que du papier…

    Dès les années 1990, on peut rappeler que si le droit de l'UE avait été respecté, l'euro n'aurait jamais vu le jour.

    En réalité, le droit de l'UE est tordu ou non respecté par des pays membres, individuellement, ou de manière groupée depuis longtemps. Dès les années 1990, on peut rappeler que si le droit de l'UE avait été respecté, l'euro n'aurait jamais vu le jour, tant de pays qui l'ont adopté au début ne respectaient pas les critères pourtant inscrits dans les traités. Et depuis dix ans, le phénomène s'est largement accéléré. Devant la crise de la zone euro, la BCE de Mario Draghi a fini par sortir de son mandat en promettant un premier « quoiqu'il en coûte », qui a mis fin à une spéculation qui allait mener à la fin de la monnaie unique. Pourtant, le rachat de titres de dettes publiques ne faisait clairement pas partie de ce que pouvait théoriquement faire la Banque Centrale Européenne alors, et qui continue aujourd'hui.

    À lire aussiHenri Guaino: «La primauté du droit européen est une impasse démocratique»

    On peut également évoquer la réaction de l'Allemagne lors de la crise migratoire de 2015, quand, après avoir ouvert en grand ses frontières et accueilli un million de personnes en une année, le pays a brutalement, et unilatéralement, décidé de sortir de l'espace Schengen pour retrouver le contrôle des flux migratoires, entraînant à sa suite d'autres pays. Même la France, pourtant l'un des pays les plus à cheval avec les règles de l'UE, a fini par remettre en cause les règles de l'espace Schengen au cœur de la crise terroriste. De même, la crise sanitaire a montré qu'en face d'une situation inhabituelle, les règles de l'UE pouvaient être mises entre parenthèses, comme la liberté de circulation des personnes, très largement restreinte ces deux dernières années.

    Idem sur toutes les règles budgétaires et économiques issues de la crise de la zone euro, qui ont volé en éclat avec les conséquences économiques de la crise sanitaire. Par-delà l'Allemagne, qui est passée à plusieurs reprises outre les règles de l'UE, on peut également constater que les remises en cause des règles de l'UE par des pays comme la Hongrie ou la Pologne, pourtant dépendants de celle-ci financièrement, ne provoquent pas jusqu'à présent de conséquences majeures. Voilà qui relativise encore un peu l'inviolabilité de ces règles.

    La vision d'un droit de l'UE qui passerait avant même le droit constitutionnel est une forme de tyrannie juridique.

    Enfin, on peut rappeler ici, et notamment aux Allemands qui expriment leur inquiétude à l'égard de remises en cause de la politique de la France, que leur Cour de Karlsruhe a exprimé plusieurs fois la supériorité de son jugement et des intérêts de l'Allemagne sur ceux des institutions européennes. Plus globalement, dans la hiérarchie du droit, le droit constitutionnel national représente un sommet qui ne devrait pas pouvoir être contesté par le droit de l'UE. La vision d'un droit de l'UE qui passerait avant même le droit constitutionnel est une forme de «tyrannie juridique», pour reprendre les mots de Jacques Sapir, d'autant plus qu'il émane souvent d'une organisation non élue, la commission, ou de jurisprudence de la CJUE, qui a souvent montré qu'elle était juge et partie dans l'interprétation des lois et règles…

    Dans une démocratie normale, il est donc parfaitement légitime que, si la volonté populaire s'exprime dans un sens différent, il soit possible de changer de politique. Et dans la Constitution de la cinquième République, qui fait du référendum un outil majeur de notre démocratie, c'est bien le peuple le dépositaire ultime de la souveraineté, du moment qu'une majorité s'exprime. La Constitution de notre droit constitutionnel est supérieure au droit européen car la Constitution est le sommet de la pyramide juridique. Idem lorsque de nouvelles règles constitutionnelles sont validées par une majorité des Français, lors d'un référendum.

    À lire aussiPierre Steinmetz: «Primauté du droit européen ou des Constitutions des États, sortir de l’impasse»

    Derrière les critiques sur la prétendue infaisabilité de certaines mesures, pourtant infirmées par le passé récent, on peut voir une forme de conservatisme et de refus antidémocratique d'une partie des élites qui refusent que l'opinion majoritaire du peuple puisse s'imposer à eux s'ils sont minoritaires. C'est toute la démocratie qui se retrouve remise en cause par ces raisonnements.

    Benoît Duteurtre: «Anne Hidalgo doit tirer à Paris les conséquences de son échec à la présidentielle»

    ENTRETIEN - Au premier tour de l’élection présidentielle, Anne Hidalgo a obtenu 2,1 % des suffrages à Paris, ville dont elle est maire. Après ce désaveu aussi spectaculaire qu’humiliant infligé par ses propres administrés, peut-elle continuer à diriger la capitale de la même façon comme si de rien n’était?, demande l’écrivain, amoureux de la Ville Lumière et auteur d’un essai brillant, Les Dents de la maire. Souffrances d’un piéton de Paris (Fayard, 2020).

    Gilles-William Goldnadel: «Une des causes du succès de Mélenchon, c’est la complaisance dont il a bénéficié»

    TRIBUNE - Le leader de La France insoumise a pu faire campagne sans avoir à affronter la moindre critique des commentateurs ni la plus modeste attaque de ses adversaires politiques, estime l’avocat et essayiste. Aucun candidat n’a joui d’une telle indulgence qui a confiné à l’immunité, argumente-t-il.

    Thierry Breton: «Le projet de Madame Le Pen nécessite un “Frexit”»

    TRIBUNE - Le commissaire européen au marché intérieur analyse le programme des deux candidats au second tour de l’élection présidentielle à l’aune de leur conformité au droit européen.

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    The last Ukrainian stronghold in Mariupol is a sprawling steel plant turned fortress.

    Cora Engelbrecht and Andrew E. Kramer

    A sprawling Soviet-era steel factory that is sheltering thousands of soldiers and civilians is the last Ukrainian redoubt in the ravaged city of Mariupol, where the battle by Russian forces to take full control of the city appears to be entering its final stages.

    Russian commanders said Tuesday they were beginning their assault on the Azovstal steel plant, where the remaining Ukrainian soldiers defending the besieged port city had been joined by 1,000 or more civilians, Ukrainian officials said. The Russians launched a new round of artillery barrages and issued the latest in a series of ultimatums to the fighters in the factory to surrender.

    But the Azovstal plant makes for a formidable fortress, an immense industrial complex of thick concrete and walls, steel doors and underground warrens. Yan Gagin, who identified himself as Russian adviser in the Donetsk People’s Republic, a self-declared government backed by the Kremlin, in eastern Ukraine, said in a broadcast report that the steel factory was designed to withstand a nuclear war.

    “It is basically a city under a city,” he said, conceding that the Russian’s campaign to seize the plant had been significantly hampered by the sophisticated communication systems connecting the basement levels of the plant.

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    Sources: Satellite image taken April 9 by Maxar Technologies. Russian troop positions from Institute for the Study of War with American Enterprise Institute's Critical Threats Project. Note: Russian-controlled areas represent territory that Russian forces are able to operate freely in, without immediate risk of Ukrainian counterattacks, as assessed by the Institute for the Study of War on April 18. Areas of Russian advances indicate where Russian troops were seen.

    By Scott Reinhard

    Frederick W. Kagan, director of the Critical Threats project at the American Enterprise Institute, said, “I assume the Russians are going to throw everything they have at this, to eliminate this pocket.” But he said doing so could cost Moscow dearly.

    The plant stretches across four square miles, a complex of buildings, smokestacks, blast furnaces and stacks of coiled and plate steel, and it has its own port facilities on the Sea of Azov.

    One of the largest metal mills in Europe, it produced about 10 million tons of steel a year before the Russian invasion, most of it sent by ship to European customers, according to its owner, Metinvest, a steel and mining conglomerate owned by Ukraine’s richest man, the billionaire Rinat Akhmetov.

    The network of underground spaces, which is now pivotal to the survival of the holed-up soldiers and civilians, was originally built to transport equipment between buildings and to access the undersides of ground-level machinery for maintenance, according to Metinvest, the company that operated the mill. There was no planned military use for the underground areas before the war, the company said.

    The Russian military ordered Ukrainian forces inside to allow trapped civilians to evacuate through humanitarian corridors.

    But the Ukrainians said they did not trust the Russians to honor their promise of safe passage and would likely refuse; they said they were preparing for battle. That sets the stage for a potentially bloody, protracted confrontation whose casualties may include many civilians.

    “We are ready to fight to the last drop of blood,’’ Major Sergiy Volyna, a Ukrainian officer inside the city, wrote in a Facebook post. Major Volyna appealed to the United States and its European allies to provide Ukrainian forces with more heavy weapons. “We must know that the world has done everything possible for this.”

    The Russians are trying to establish uncontested control of a swath of territory linking the separatist-held regions of Donbas, in southeastern Ukraine, to the Crimean Peninsula, which Russia seized in 2014. The holdouts in Mariupol are the last substantial obstacle left in the region.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new phase of the war. Russia declared that its offensive for control over Ukraine’s industrial heartland was underway as it bombarded targets across the sprawling eastern front. Ukrainian officials said they were mounting a spirited defense.

    In Mariupol. About 2,000 people were trapped at a large steel factory in Mariupol along with Ukrainian forces that are waging what appears to be the last defense of the city. Russia is seeking to take the city as part of a strategically important “land bridge” to occupied Crimea.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    Russian forces have had the city, a major port, under siege since last month, bombarding much of it to rubble and slowly tightening their grip.

    The fight over the Azovstal steel plant recalls one of the great struggles of the Second World War, the battle for the Stalingrad Tractor Factory as Nazi Germany’s forces attempted to capture the city. Thousands of German and Soviet soldiers died there, as did many civilians, before the Soviets ultimately prevailed.

    “We’ve seen this movie before,” Mr. Kagan said. “Anytime you’re dealing with a sprawling, heavy industrial complex, it’s going to make a good fighting position for defenders.”

    Ukraine’s intelligence service wrote in a statement on Monday that the Russians were preparing to use three-ton bombs on the plant in an effort to raze it completely. Moscow is “not deterred by the fact that civilians have taken refuge in the plant,” the service said in a statement, adding that they were anticipating “3-ton surprises” from the sky.

    “You’d be surprised at how well people can survive big bombs in a facility like that,” said Mr. Kagan, adding that the Russians have not exhibited extraordinary precision in their targeting.

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    L'Humanité

    Procès 13 novembre. Abdeslam dit avoir "renoncé" à se faire exploser

    Actu

    Lors de son ultime interrogatoire, mercredi 13 avril, devant la cour d’assises, Salah Abdeslam, seul survivant des commandos terroristes, a indiqué qu’il devait se faire sauter dans un bar du 18e arrondissement de Paris, le 13 novembre 2015. Il aurait reculé au dernier moment, « par humanité ».

    Kareen Janselme

    « Oui, M. le président, je vais m’exprimer aujourd’hui. » Telle une girouette au gré du procès, Salah Abdeslam a finalement décidé de reprendre la parole ce mercredi soir. Peu de personnes y croyaient, depuis son dernier refus, le 30 mars. La journée d’audience était entamée depuis près de six heures quand le seul survivant des commandos terroristes du 13 novembre 2015 a décidé de répondre à la cour d’assises spéciale. « Je ne me suis pas senti écouté et j’ai fait usage de mon droit au silence. Depuis le début cette affaire, on ne veut pas voir la personne que je suis vraiment. » Critiquant son image décrite « dans les médias depuis six ans », Salah Abdeslam a décidé de faire « marche arrière ». Il s’exprime donc, car c’est sans doute la « dernière occasion de le faire », avant l’issue du procès prévue en juin.

    Polo à rayures grises et gilet noir, l’accusé se dresse tranquillement. Il ôte son masque pour parler, découvrant une petite barbe en broussaille. Ses cheveux sont gominés, sa stature bien moins raide qu’au début du procès, où ses déclarations dogmatiques étaient quasi récitées. Il ne s’énerve pas contre ses amis Mohammed Amri et Hamza Attou, à ses côtés dans le box, malgré des témoignages divergents qui parfois l’incriminent. Salah Abdeslam fait même de l’humour sur le ramadan, qu’il suit assidûment. Mais surtout, il révèle enfin la raison qui l’a poussé à abandonner son véhicule dans le 18e arrondissement, place Albert Kahn ce soir-là, après avoir déposé les trois kamikazes au Stade de France : « Je me suis rendu dans un café dans le 18e. J’ai commandé une boisson. Je vais regarder les gens qui s’occupent de moi et là, je ne vais pas le faire. J’ai renoncé. »

    «Ils étaient plus jeunes que moi, je ne voulais pas les tuer»

    Quelques heures plus tôt, Salah Abdeslam venait de repérer le parcours avec son frère Brahim, qui fera exploser sa ceinture d’explosifs au Comptoir Voltaire. Le trajet global a été mal évalué. Pour cette raison, les terroristes arriveront après le début du match au stade de Saint-Denis, en retard sur leur planning. Au volant, Salah Abdeslam ne s’éternise pas sur place, en raison de la présence de policiers dans le secteur, et se dirige directement vers le 18e à une adresse qu’il dit avoir oubliée aujourd’hui. « (C’était) y a sept ans… je me souviens plus où. » L’objectif était un bar «  pas très grand », dans une rue animée, à un angle. « Il y avait des jeunes dans ce café-là, des jeunes et des très jeunes. Je les ai vus en train de danser. Et puisqu’on nous dit que les victimes sont prêtes à tout entendre, oui, je n’ai pas renoncé par peur, mais par humanité. Ils étaient  plus jeunes que moi, je ne voulais pas les tuer. »

    Salah Abdeslam va reconnaître avoir conduit et ouvert « le convoi de la mort » des trois voitures venues de Belgique. Pourtant, ce n’est que deux jours plus tôt, le 11 novembre, qu’il assure avoir été désigné par Abdelhamid Abaaoud, à Charleroi, comme le dixième homme du commando. « Il me dit qu’il y a un projet d’attaque en France, que je devrais porter une ceinture explosive et me rendre dans un endroit pour me faire exploser. » Son vrai objectif aurait été de se rendre en Syrie. Et non de commettre un attentat en Europe, tient-il à préciser. « Savoir que je devais me faire exploser a été un choc pour moi. J’ai montré que je n’étais pas prêt pour ça. (…) Il va finir par me convaincre. » Ce serait ce choc qui expliquerait son renoncement au dernier moment. Ensuite, ses souvenirs sont flous, sa chronologie très imparfaite. « Je ne savais pas quoi faire. J’ai roulé avec la voiture. Elle est tombée en panne. (…) J’ai marché. Les choses étaient confuses. Je ne sais pas ce que j’ai fait en premier. J’ai acheté un téléphone, j’ai pris un taxi et j’ai jeté la ceinture. »

    Abdeslam plaide le «manque d’expérience» et de «détermination»

    L’enquête révélera qu’il a appelé Mohammed Amri, « son seul numéro en tête », pour le convaincre de venir le chercher de Belgique. Mais pourquoi se diriger vers le Sud, alors que ses amis viendront du Nord ? Salah Abdeslam n’a aucune explication. « Perdu », il aurait hélé un taxi et se serait rendu directement à Montrouge, au sud de Paris. Il y cherche un endroit discret pour jeter sa ceinture. « J’enlève le bouton-poussoir, le détonateur, je le jette dans un conteneur. Le gilet, je le jette dans un trou, bien caché. » Plus loin, il croise des jeunes au bas d’un immeuble, et se fait indiquer un bâtiment où il pourrait se cacher pour la nuit, en attendant que Mohammed Amri et Hamza Attou viennent le chercher.

    Ils arriveront le 14 novembre au matin et traverseront plusieurs barrages avant d’atteindre la Belgique. Non, sa ceinture n’était pas défectueuse, assure Salah Abdeslam, contrairement aux observations de l’expert. Ce serait bien lui qui a désolidarisé les deux plaques et sectionné le bouton-poussoir. Simple chauffeur pour l’État islamique, pas encore entraîné malgré ses demandes pour partir en Syrie, Salah Abdeslam explique qu’il n’a pu passer à l’acte, contrairement à ces «  frères » plus aguerris : « Au plus, on est dans ce cercle-là, au plus, on devient plus dur. J’ai pas d’expérience, ni militaire, ni religieuse, pour faire ce que eux ont fait. Cette détermination qu’ils avaient, fermes dans leur foi et leur combat… »

    L’implication tardive d’Abdeslam contredite par le dossier

    Une magistrate lui fait remarquer qu’un dossier le concernant, lié aux attentats de Paris, et daté du 25 octobre 2015, remet en question sa version. Ces éléments prouveraient que sa participation au commando était déjà prévue à l’époque. « Ça ne tient pas debout », répond-il simplement. Après trois heures d’audition, le président suspend la séance, remettant à ce jeudi 14 avril les questions des avocats des parties civiles et de la défense. Prêt à continuer, Salah Abdeslam paraît presque déçu. Et ironise même sur le fait qu’il se taira peut-être plus tard. «  Des fois, je parle, des fois, je ne parle pas… »

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    Notre critique de Murina: le mal de mère

    Eric Neuhoff

    CRITIQUE - Une adolescente sauvage et lumineusese libère du joug paternel dans ce Premier film croate. Une réussite.

    Elle nage. La mer est son refuge, sa cour de récréation, son jardin secret. Sur la terre ferme, Julija ronge son frein. Dans cette île de l’Adriatique, l’adolescente vit entre un père irascible et une mère résignée. Le viril et brutal Ante pêche des murènes, ces créatures quasi-mythologiques qui fournissent au film son titre. Ces longs poissons nerveux, aux mâchoires redoutables, se nichent dans des trous profonds. Gare à leurs morsures. Entre les générations, le fossé se creuse. La jeune fille rêve d’aller à Harvard. Ante lui voit un autre avenir. Nela ne dit rien, comme d’habitude. L’arrivée d’un ami richissime du couple vient bouleverser la donne.

    Javi, avec son sourire italien, traîne tous les cœurs après lui. Julija n’est pas insensible à son charme et on devine que jadis il a eu un faible pour Nela. La première le considère comme un moyen d’échapper à son destin; il rappelle à la seconde une chance qu’elle n’a peut-être pas su saisir. Ante, quant à lui, essaie de vendre à l’homme d’affaires un terrain pour y construire un complexe hôtelier. Avec son une-pièce blanc et son fusil-harpon, Julija comprend que l’été risque d’être meurtrier.

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    Les séquences subaquatiques ponctuent ce drame familial. Elles baignent dans une lumière de rêve, flottent dans un silence d’ailleurs. Le paradis se cache sous la surface. La demoiselle déchirée s’y retrouve, s’y découvre. Elle est chez elle. Ce qu’elle aime, ça n’est pas la chasse sous-marine, mais la simple plongée. Un masque, un tuba, voilà le bonheur. Là, au moins, son père se tait. Là-haut, il y a les dîners qui tournent mal, les phrases décochées comme des tridents. Julija récite un poème à contrecœur devant les invités. Elle reproche à sa mère d’avoir raté sa vie, de rester avec ce butor. Elle critique les manœuvres d’Ante à la barre de son bateau. Sans elle, le voiler aurait percuté un rocher.

    Repérée par Scorsese

    La vie aussi a ses écueils. Le premier long-métrage de la Croate Antoneta Alamat Kusijanovic a obtenu la Caméra d’or à Cannes. Cette récompense n’est que justice. La réalisatrice, plutôt que les cris et les tambours, utilise la douceur et l’ambiguïté. Ces armes sont les plus efficaces des atouts. Martin Scorsese, à qui on ne la fait pas, a tout de suite repéré le potentiel de la cinéaste. Il a produit Murina. Il y a quelque chose de noir dans ces paysages bleutés, une beauté formelle qui masque des gouffres d’incertitudes, un contraste entre ce soleil et l’humeur sombre de l’héroïne. Fuir, songe-t-elle. S’éloigner de cette colère sourde, de ce chaudron bouillonnant de violence et de déceptions. Adieu, le machisme. Les murènes mordront quelqu’un d’autre.

    Kusijanovic joue les demi-teintes, n’accable pas complètement le despote, pardonne sa paisible lâcheté à la mère, n’occulte pas les ambivalences du millionnaire, ouvre une voie de secours à son personnage. En un crawl impeccable, Julija va vers le large. Elle osera, elle. Vous verrez un peu ça. Elle osera.

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    New York Times - World

    Russia’s Thrust in Eastern Ukraine Combines Firepower and New Caution

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    Thomas Gibbons-Neff and Michael Schwirtz

    KHARKIV, Ukraine — Russia’s initial invasion of Ukraine in February relied on a rapid advance of tanks and helicopter assaults deep into the country — two strategies that ultimately failed and cost Moscow a significant number of casualties.

    Now, Russia has launched a new campaign with a narrower goal focused primarily on capturing Ukraine’s east, and it promises to be much more methodical, according to Ukrainian and U.S. officials.

    Instead of lightning attacks from the Russian front lines, Moscow’s forces — arrayed in a semicircle that stretches west to east from the city of Izium to Sieverodonetsk — have increased their artillery barrages and sent small detachments of troops to probe Ukrainian lines. Many of the Ukrainian troops that are in this region, known as the Donbas, are entrenched in earthworks that have been there for the better part of a decade.

    Known as “shaping operations” in military circles, these smaller Russian attacks are often precursors to larger troop movements, or serve as a distraction from other fronts. In the past several days the Russians have sent around 11 more battalion tactical groups into the Donbas, bringing the number there to around 75, according to Pentagon officials. Each group has roughly a thousand troops.

    While there have not yet been any large offensives, the Ukrainian Ministry of Defense said in a statement Tuesday that Russian forces are laying the groundwork for a future push: more surface-to-air missile systems have been shuttled to the front to protect important positions and more artillery positions have appeared.

    At this point in the war, it is clear that long-range weapons that can fire out of sight of their targets, such as howitzers and multiple launch rocket systems, have proven to be important when it comes holding and taking territory.

    So far, Russia’s new campaign in the Donbas appears to rely heavily on those weapons, as does Ukraine’s defense.

    In Horlivka, a city occupied by Russian-backed separatists, one resident said on Tuesday that, after a week of quiet, there was heavy artillery fire coming from the Russian side, along with troop movements and Russian jets flying overhead.

    There were strikes across Ukraine over the last several days signaling a new escalation: In Kharkiv, for instance, Russian artillery slammed into a frequently shelled residential area on Tuesday, killing at least three people. The lethal strike comes on the heels of two days of blistering rocket and artillery attacks into parts of the city that have been rarely hit in the past month.

    Other cities like Zaporizhzhia, Lviv and Kyiv, the capital, were hit with cruise missiles and artillery fire as Russian forces prepared ground troops for their thrust in the Donbas, an industrial heartland in the east the size of New Hampshire with a front line that stretches hundreds of miles.

    One resident in Kramatorsk — an eastern city still in Ukrainian hands that is likely to be one of Russia’s main targets in the offensive — said he watched from a vantage point in recent days as the front line to the northwest of the city erupted in concentrated artillery barrages.

    Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, said in a video Monday night that Russian forces had started the battle for the Donbas. “A very significant part of the Russian Army is now concentrated for that offensive,” he said.

    The two sides have been locked in a battle over the Donbas region for the last eight years, with Ukrainian government forces fighting Russian-backed separatists.

    The coming battle, on wide-open terrain, will look significantly different from the urban warfare that took place around Kyiv, where the Russian military tried and failed to take the capital.

    “Compared to the first few weeks of the war, this next offensive is a lot less decisive than it may seem,” said Michael Kofman, the director of Russian studies at CNA, a research institute in Arlington, Va. “No matter what happens in the Donbas, the costs are likely to be so high that the Russian military will be a spent force.”

    Russia’s battlefield failures have cost Moscow dearly so far. The number of Russian losses in the war so far remains unknown, though Western intelligence agencies estimate 7,000 to 10,000 killed and 20,000 to 30,000 wounded. Thousands more have been captured or are missing in action.

    Ukraine’s losses have also been steep, though the government has declined to offer specific figures even to American officials. U.S. intelligence agencies estimate 5,500 to 11,000 killed and more than 18,000 wounded, but the wide range indicates the uncertainty in the figures.

    While Russian forces are probing Ukrainian front lines and putting forces into position in the northern reaches of Donbas, the fight in the south — around the city of Mariupol — has turned into a full-blown siege, with the encircled Ukrainian defenders there barely holding out in an aging Soviet-era steel and iron plant. Thousands of civilians have been wounded or killed in the monthlong battle, according to Ukrainian officials. And others remain trapped.

    Svitlana Grebinyk, 46, said she last heard from her son, a Ukrainian marine in Mariupol, on April 12. He had sent a message to her daughter on Instagram.

    She paraphrased him: “I don’t have a way out. We have no other choice. We will most likely be in captivity.”

    “I love you all.”

    Her son’s unit, the 36th Brigade, had posted a message on its Facebook page on April 11. Ms. Grebinyk ignored it because it was fraught with grammatical errors and in Russian and Ukrainian, and she thought it was disinformation.

    It turned out it was a farewell note from the brigade. “It ended very very sadly,” she said, “With ‘I don’t know what’s going to come next but please remember our brigade and that we did everything. We were loyal forever.’”

    Capturing Mariupol is a key part of the Russian campaign in Ukraine’s east. The city’s fall would allow Russia to complete a land bridge between Russian-held territory and occupied Crimea.

    It would also allow Russian forces to regroup and then push north to Ukrainian positions around the city of Zaporizhzhia. This could enable them to put added pressure on Ukrainian troops defending Donbas from the north and the south, stressing supply lines and other resources.

    Tetiana Plysenko, 61, a resident of Huliaipole, one of the towns north of Mariupol that is on the front line, said little had changed in the last few days. The shelling continues unabated, though on Saturday there was an airstrike near the town — a rarity, another resident of the town said.

    “Some people,” Ms. Plysenko said, “have come back and tended their gardens recently.”

    Ukrainian forces have responded in kind to the Russian escalation, firing their own artillery — a mixture of howitzers, mortars and unguided rockets — to disrupt and delay any larger attack.

    But despite new supplies and commitments from the United States and other NATO countries, Ukrainian officials continue to voice deep concerns about their own supply of ammunition and whether it will be sufficient to keep the advancing Russian forces at bay.

    Natalia Yermak and Tyler Hicks contributed reporting from Kharkiv. Eric Schmitt contributed from Washington.

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    L'Humanité

    13-Novembre, les contradictions de Salah Abdeslam

    Actu

    Procès Interrogé mercredi pour la première fois sur le fond du dossier, le seul survivant des commandos djihadistes a dit son « amour » pour l’« État islamique », mais assuré « ne pas être un danger pour la société ».

    Alexandre Fache

    Il a beaucoup parlé, Salah Abdeslam, ce mercredi 9 février, devant la cour d’assises. Beaucoup plus, en sept heures trente d’interrogatoire, que pendant les cinq ans d’instruction de ce volumineux dossier. Et pourtant, sait-on mieux, après cette longue audience, qui est vraiment le seul survivant des commandos qui ont tué 131 personnes ce soir-là ? A-t-on éclairci la façon dont ce jeune homme, qui est né et a grandi en Belgique « dans les valeurs occidentales », est passé, ainsi que l’a questionné Me Josserand-Schmidt, avocate des parties civiles, « d’une pratique très modérée, voire lointaine de l’islam, au combat djihadiste » ? Pas sûr, malgré la volonté apparente de l’accusé de s’expliquer.

    Interrogé pour la première fois sur le fond du dossier, mais pas sur la préparation ni l’exécution des attentats, qui feront l’objet d’autres audiences en mars, Salah Abdeslam a affiché une attitude paradoxale, oscillant entre la défense d’un engagement islamiste assumé, et même revendiqué, et la minimisation de son rôle dans les faits. « Je n’ai tué personne, blessé personne, même une égratignure, je ne l’ai pas faite », a-t-il commencé par rappeler, devant une salle comble, dans une « déclaration spontanée » qui bien sûr ne l’était pas. Contrairement aux premiers jours du procès, pendant lesquels le convoyeur des kamikazes du Stade de France avait affirmé, de façon vindicative, « ne pas cautionner » la justice française et « avoir délaissé toute profession pour devenir un combattant de l’“État islamique” », l’accusé, en chemise blanche et masque assorti, a semblé vouloir s’attacher l’indulgence de la cour. « Je ne suis pas un danger pour la société », a-t-il lancé aux magistrats qui décideront, en mai prochain, de la peine à lui infliger. « Il n’y a pas une contradiction entre se revendiquer “combattant de l’“État islamique” et affirmer qu’on n’est “pas un danger pour la société” ? » lui demande Me Olivier Morice, autre avocat des parties civiles. « Non, non. J’adhère à l’“État islamique”. Je l’aime. Je suis pour la charia. Mais pourquoi cela ferait-il de moi quelqu’un de dangereux ? » répond sans sourciller l’enfant de Molenbeek.

    Et c’est là où le bât blesse dans sa démonstration. Car en ne prenant aucune distance avec les exactions de Daech, le prévenu répond à sa propre question sur sa « dangerosité ». Les décapitations filmées et diffusées comme moyen de propagande, « vous adhérez à ça ? » lui demande le président Périès. « Je ne peux pas répondre par oui ou par non. Ça se faisait en France, jusqu’à ce que François Mitterrand abolisse la peine de mort. » L’esclavage dans lequel certains prisonniers de l’EI étaient réduits ? « Esclave, c’est un statut social comme un autre dans l’islam. » Et ces femmes yézidies, utilisées comme objets sexuels par les djihadistes ? « Des manipulations. » Les attentats eux-mêmes, qui ont frappé des civils innocents, Abdeslam continue de les justifier. « L’“État islamique”, il fait avec les moyens du bord. Ils n’ont pas de missiles ou d’hélicoptères. Toucher des civils, c’était pour marquer les esprits » et se venger des « bombardements de la coalition en Syrie », assène-t-il, avant de reprendre les mots des terroristes du Bataclan : « Tout ça, c’est à cause de François Hollande. »

    Les raisons de son renoncement pas totalement clarifiées

    Finalement , le seul « regret » évoqué à la barre par l’accusé aura été celui de ne pas être allé en Syrie à l’époque pour « aider ses frères », à cause des « attaches » (sa famille et sa fiancée) qui le retenaient en Belgique. Par manque de courage, aussi ? La question ne lui a pas été posée, mercredi. En revanche, celle de savoir s’il avait renoncé volontairement à actionner sa ceinture d’explosifs, le 13 novembre, est revenue, à la faveur du « message » liminaire adressé en début d’audience sur ces peines « extrêmement sévères » prononcées contre ceux qui n’ont « rien fait ». « Demain, quand un individu sera dans un métro, un bus, avec une valise d’explosif de 50 kg, s’il veut faire marche arrière au dernier moment, il saura qu’il ne peut pas, parce que, de toute façon, on va le pourchasser, l’humilier… » a prévenu (ou menacé ?) l’accusé. Que faudrait-il faire alors ? le relance Me Aurélie Cerceau, avocate des parties civiles. « On ne peut pas condamner des gens qui n’ont rien fait comme si c’était la tête de l’EI. Sinon, après, à l’isolement, on se dit : “J’aurais dû l’enclencher, ce truc”… » Référence explicite à la ceinture qu’Abdeslam avait fini par jeter dans une poubelle lors de sa fuite, ou hypothèse d’école ? Les raisons de son renoncement n’ont pas été totalement clarifiées, mercredi. En revanche, « l’état d’esprit » du principal accusé vis-à-vis du combat djihadiste, lui, semble limpide. « Allah, sa législation, elle est parfaite, elle a pas de défaut, pas de manquements, a-t-il dit. Et nous, on s’accroche à la charia comme vous, vous vous accrochez à la démocratie. »

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    El País (ESP)

    Nutricionista al habla

    “Las conservas de hoy son tan de fiar como esas dos otras realidades omnipresentes: la muerte y los impuestos”. Era 1942 y la gastrónoma Mary Frances Kennedy Fisher ya lo tenía claro: en plena guerra, una lata en la despensa era bacanal. Solo hacían falta un par de giros de astucia y de muñeca para hacer brillar lo que fuera que atesorase aquel cilindro metálico.

    Hoy nadie desconfía ya de las conservas. No hay aficionado a la buena comida que se precie que no cuente con un buen arsenal de latas en casa -junto a una botella de vino natural y un par de cervezas artesanales- que combinan buen producto y creatividad. Anchoas cantábricas al vermut, mejillones en salsa brava con kombu de azúcar o unos buenos berberechos son invitados habituales en muchas alacenas domésticas. Sin embargo, no todos los brindis tienen que partir de atípicos coqueteos gastronómicos. El ‘pop’ de un sencillo tarro de guisantes también puede convertirse en himno.

    ¿La clave? Ya lo decía el francés Nicolas Appart, el inventor de las conservas en tarro de cristal: “Los vegetales deben prepararse con la mayor rapidez posible tras ser recolectados, de modo que no haya más que un paso desde el lecho del jardín hasta el baño de agua”. El producto, claro, debe ser de primera y de temporada, y la cocción, oportuna. Sabe más del paso del tiempo el terreno que los engranajes de un reloj suizo.

    Algo deben saber también estas conserveras nacionales que embotan el campo para que podamos disfrutarlo cuando sea tanto por necesidad como por vicio. Las conservas vegetales tienen su punto -depende de quien maneje el bote que sea o no un punto y aparte- y algunas son tan buenas que incluso al natural son capaces de animar hasta al gourmet más intratable: se ha cazado a más de uno, hocico al cielo, con un tiernísimo puerro hurtado directamente del envase resbalándole por la garganta.

    Victofer, en la Kutxi desde 1922

    Cuando las hermanas Amatriain abrieron su tienda de ultramarinos hace un siglo en plena calle Chuchillería -‘la Kutxi’- de Vitoria lo único que querían eran alimentar al vecindario. Lo hacían a base de salazones, esos omnipresentes lomos de bacalao que aún hoy se acierta a vislumbrar en algún escaparate, y algunas conservas del cantábrico y de la propia Álava. El barrio era el mundo, y era suficiente.

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    Fue algunas décadas después, cuando a uno de sus hijos, Víctor, le dio por embotar las verduras que cultivaba en su pequeña huerta en la localidad navarra de Carcar -“como ‘coche coche’”, aclara Sergio Fernández, tercera generación al frente de la marca-, cuando el nombre de este local que sobrevive hoy en la misma calle se asociaría para siempre con las conservas vegetales. “Las hacía para casa al baño maría en una lonja y llevaba algunas a la tienda de Vitoria, pero poco a poco se empezó a correr la voz”, nos cuenta Fernández, “el movimiento slow food ya existía con mis padres”.

    A pesar de que la menestra y las pochas navarras avanzan a grandes zancadas, los puerros siguen siendo la estrella de la casa: unos troncos gruesos, casi translúcidos, dulzones y cremosos que ya alborozan papilas al natural y que templados con una nube de mantequilla o con una vinagreta de anchoas convierten hasta a los más acérrimos detractores de esta hortaliza. El secreto está para Sergio Fernández y sus dos hermanas -Beatriz y Estíbaliz- en que sus productos “tienen nombre y apellidos”: “Las alcachofas son de Emiliano y los puerros son de Javi”, nos cuentan desde Vitoria, “tenemos un trato personal con nuestros agricultores y así es cómo nos gusta que sea”. Es lo que aprendieron de su padre desde que su huerta se les quedó pequeña y tuvieron que comenzar a tratar con otros cultivadores de la zona.

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    Las de Victofer son conservas 100% de Navarra, sin conservantes ni aditivos, a excepción del ácido cítrico “cuando el producto lo requiere”. Su producción es limitada y quieren que siga siendo así: “Queremos controlar el producto, es lo que nos da identidad. No nos interesan las grandes superficies. Vendemos en pequeñas tiendas del País Vasco y online, y distribuimos a algunos restaurantes como Azurmendi de Eneko Atxa. Queremos ser locales y ser de calidad, porque ser local solo por serlo tiene las patas cortas… y la carrera es muy larga”. Precio: entre 2,50 y 15 euros en su tienda de Vitoria (Cuchillería, 14, Vitoria), en su tienda online y en tiendas gourmet.

    Las de J. Vela, “como Dios manda”

    Cuando hablamos con Ignacio Vela, cuarta generación al frente de la marca, se encuentra conduciendo un camión lleno de bandejas que transportarán el espárrago fresco desde la huerta hasta la conservera de Mendavia. Ha comenzado la temporada, él es el jefe y no se libra de cargar y descargar: “Todas las empresas familiares tenemos ese punto de amor por lo propio, la responsabilidad de que todo esté bien hecho”, nos cuenta.

    Navarra es despensa en sí misma, pero hay que tener mano para domesticar sus frutos. Algo deben saber los Vela si llevan haciéndolo, codo con codo con sus agricultores, desde 1892, cuando Ramón, herrero de oficio, aprendió a pasteurizar en Lodosa y se lanzó al arte de la lata. Su hijo, Joaquín -la J. del nombre- se llevó la empresa a Mendavia y el negocio comenzó a crecer como crecen las simientes que seleccionan cuidadosamente año tras año.

    Buena parte del proceso de embotado sigue siendo manual. Un equipo de 35 personas -aumenta o disminuye dependiendo del producto en temporada, han llegado a ser 120 para la del pimiento- lavan, escaldan, pelan y embotan solo con agua y sal. Una alcachofa sin un corazón tierno es poco menos que la Bruja del Oeste y un espárrago fibroso atraganta hasta al más atleta: los de J. Vela son mantequilla.

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    Ignacio Vela, todavía en ruta, nos cuenta orgulloso que los suyos se han llevado seis de nueve premios al Mejor Espárrago del Mundo del Rotary Club (Pamplona) en cata a ciegas. “Es un producto bueno y lo hacemos como se ha hecho toda la vida. Tenemos el campo y el clima, pero también una cultura y unos agricultores que tienen la mentalidad de hacer las cosas como dios manda. Son la historia de hijos, padres y abuelos que han estudiado en la universidad de pasarlo mal”. MFK Fisher también decía que la forma más acertada de amar una verdura era tratándola bien. Y de esto, en J. Vela, saben un rato. Precio: Entre 2,50 y 15 euros en grandes superficies como Alcampo, BM o Eroski.

    Las de Rosara, todo puntería

    Si pasas por Lodosa en temporada de pimiento, septiembre, es más que probable que te encuentres con asadores de pimientos improvisados en las puertas de los garajes. Y así es como empezó Rosara en 1986: con su fundador, Evaristo Jiménez, pimiento del piquillo en mano y con el fuego al rojo vivo. “Sin embargo, quiso despuntar en una zona muy conservera e introdujo productos diferentes y recetas algo más creativas”, apunta Ander Orduna, director comercial de la marca. Así, en el catálogo de esta conservera que hoy se encuentra en la localidad de Andosilla, además de los pimientos del piquillo o los espárragos de Navarra, siempre con DO, también se hacen hueco la faba asturiana, el caparrón riojano… o unos calabacines rellenos de centollo y vieiras.

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    Las alcachofas de Rosara son disfrutonas y elegantes (hasta el tarro lleva gorrito). No solo se deshacen en la boca, sino que han conseguido que mantengan un dulzor natural, un sabor que llama a fruto seco y en el que ni siquiera asoma ese deje cítrico del que pecan muchas conservas de vegetales. “Lo más importante en una conserva es la seguridad”, explica Orduna, “y para que una alcachofa lo sea, o le das mucho calor y entonces se deshace o la acidificas mucho y entonces sabe a limón, y suele ser un sabor muy desagradable. Lo difícil es conseguir mantenerla entera sin usar aditivos”. En Rosara han tenido puntería y los suyos son de esos frutos que templados unos segundos y aderezados con un chorrito de AOVE y pizca de sal no te hacen echar de menos los de temporada (que ya es decir). Precio: Entre 3,5 y 30 euros en su tienda online, tiendas gourmet y en El Corte Inglés.

    Las exhibicionistas de La Catedral de Navarra

    Poca presentación necesitan las conservas de la Catedral de Navarra que los de antes, los de siempre, siguen conociendo por las de Viuda de Cayo. Suelen ocupar las estanterías de las tiendas de comestibles más floridas y esas ele y ce en mayúsculas no suelen tener pérdida. Tampoco fallo: en eso de lograr que la ribera de Navarra entre en un tarro de cristal llevan desde los años 40, cuando Petra López, la viuda en cuestión, ayudaba a sus vecinos a cerrar sus conservas y elaboraba las suyas propias.

    La Catedral de Navarra es la línea premium por la que Cayo Martínez, nieto de Petra, apostó hace ya 25 años. “Queríamos dignificar el mundo de la conserva vegetal, un producto que hasta ese momento estaba bastante infravalorado, casi como de segunda categoría, que solo se utilizaba cuando no tenías nada fresco que poder cocinar”, explica Enrique García, director comercial de la marca.

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    Fueron los primeros en lanzarse a la línea delicatesen y también en apostar por lo que consideran “un packaging rompedor para la época” en el que usaban etiquetas transparentes que permitían ver perfectamente el contenido de los tarros. Son exhibicionistas: “Estamos tan orgullosos de lo que envasamos que queremos que el consumidor lo vea perfectamente”.

    Un bote de sus espárragos extra gruesos puede superar los 40 euros, pero es que una buena conserva también contiene vigilias. Los frutos se recogen de madrugada -Jose Carlos Capel ya lo contó en sus Gastronotas- para que la luz del sol no les afecte y los escaldan con piel -no suele ser lo habitual- para mantener, cuentan, toda la delicadeza de su sabor. En fresco -porque abril y mayo son territorio del fresco, las conservas siempre pueden esperar- los de Cayo también se reparten por mesas como las de los chefs norteños Diego Guerrero, Pepe Solla o Martin Berasategui.

    Corazones de alcachofa de Tudela sin ningún tipo de acidulante, habitas baby en aceite de oliva suave, pimientos del piquillo que no tocan el agua, pimientos del cristal, puerros, hongos… componen un catálogo navarro al que además se le ha sumado una línea de guisos gourmet en el que no falta, por ejemplo, la mítica fabada de Casa Gerardo por la que ya no hace falta viajar a Asturias (como si fuera una penitencia). Precio: Entre 5,50 y 50 euros en tiendas gourmet y en El Corte Inglés.

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    Las ecológicas de Monjardín

    De embotar en los bajos de las casas sabían también Amalia Herce y José Salcedo, quienes fundaron El Navarrico en 1960. Por si el nombre no deja suficientemente claro el origen de esta conservera, su logo, en el que un joven, txapela en mano, corre ante un toro no deja lugar a dudas. Quizá por eso hayan optado por paisajes y frutas pintadas en cera para su línea ecológica, que poca pérdida tienen en los estantes de los supermercados ecológicos.

    Hoy es su hijo Pepe Salcedo quien ha tomado las riendas de esta conservera de la localidad de San Adrián y ya hay una tercera generación asomando por la puerta. “Fuimos uno de los pioneros en comercializar conservas vegetales ecológicas”, nos cuenta Patxi Pastor, director comercial y, precisamente, parte de ese relevo generacional. “Fue en 2004 y vimos que comenzaba a haber demanda de producto bio. Teníamos la ventaja de que gran parte de nuestros procesos ya eran naturales con lo que pronto conseguimos el sello. Hemos tenido picos de hasta un 50% de producción total en ecológico”. Reconoce que “con la pandemia el consumo se ha multiplicado”, sobre todo “siendo como somos una marca que distribuye directamente al consumidor final”.

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    Comercializan sobre todo en tiendas especializadas en productos orgánicos, aunque no faltan sus referencias en El Corte Inglés. Si vas a un supermercado Eroski y te encuentras con la marca Auzolan, estás de suerte, porque también son ellos. Cuentan también con una línea potente de legumbres que traen de zonas fuera de Navarra por su escasa producción. Sus cremas, para aquellos a los que les cueste coger una batidora, se merecen una cata, y su salsa de tomate es una de las que nuestro director comidister Mikel López Iturriaga salva de la quema. Precio: entre tres y 11 euros en tiendas especializadas y en El Corte Inglés.

    Ante un espárrago, un guisante o una alcachofa de temporada poco pueden hacer hasta las mejores conserveras, porque allí donde haya producto fresco que se quite lo embotado. De esta opinión es también nuestro nutricionista de cabecera Juan Revenga: “No conozco ninguna conserva que haya mejorado las cualidades sensoriales de un producto fresco en condiciones óptimas”.

    Uno de los beneficios de las conservas es que los tiempos de cocción de los vegetales están ajustados al dedillo, lo que asegura el mantenimiento de sus propiedades nutricionales, algo que en casa, donde tendemos a cocerlos demasiado, se nos puede ir de las manos. Para Revenga, otra de las ventajas es que “falsean la temporalidad y nos permiten consumir una serie de productos fuera de temporada sin romper con ella”. Eso sí, recomienda lavarlas bajo el chorro de agua fría sobre un escurridor “para quitarles el sabor a conserva”.

    Además, el nutricionista reconoce que “son una muy buena opción para todas aquellas personas que tienen un cierto reparo hacia la compra, preparación y consumo de producto fresco. No es lo ideal, pero mejor eso que un Glovo o alimentarse a base de pizza Casa Tarradellas”. Sin embargo, insiste en no hacer una falsa defensa de la conserva: “La opción buena es que la gente cocine más y sepa tratar el producto fresco”.

    Le Figaro

    Morts d'Angelich, Lupu, Birtwistle... Lundi noir pour la musique classique

    Thierry Hillériteau

    DISPARITIONS - Après la mort dimanche du pianiste roumain, deux autres géants de la musique se sont éteints ce lundi 18 avril : le compositeur Harrison Birtwistle et le pianiste Nicholas Angelich à seulement 51 ans.

    Le monde de la musique classique s'est teinté de noir ce lundi 18 avril, pourtant lundi de Pâques. En l'espace d'à peine 24 heures, on apprenait effectivement coup sur coup la disparition soudaine de l'immense pianiste roumain Radu Lupu, du compositeur britannique Harrison Birtwistle, et du pianiste franco-américain Nicholas Angelich, décédé hier à l'âge de seulement 51 ans, des suites d'une longue maladie respiratoire !

    Sur les réseaux sociaux, l'heure était partout à la tristesse. Philippe Cassard faisait part de son «immense chagrin» à l'égard de ses deux collègues, qui venaient de rejoindre «le paradis des pianistes.» «Avec eux, le temps du concert ne s'inscrivait plus dans une chronologie normale, on respirait avec eux, on frôlait les abîmes avec eux. Notre cœur, notre âme épousaient les contours de leur imagination», écrivait avec justesse et émotion leur confrère David Kadouch. Le chef et compositeur Esa-Pekka Salonen évoquait, en citant non seulement Radu Lupu et Nicholas Angelich, mais aussi Birtwistle, «un jour d'une tristesse inimaginable...» Tandis qu'Igor Levit laissait échapper cet irrépressible cri du cœur: «Trois géants de la musique s'en sont allés. Quelle triste journée de m... pour le monde musical.»

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    Avec ces trois-là, la musique classique perd effectivement, brutalement, trois talents aussi exceptionnels que singuliers... Et dont le foisonnement imaginatif ou créatif n'avait d'égal que la discrétion et le goût du mystère. La dernière fois que nous avions eu la chance de nous entretenir longuement avec Nicholas Angelich, c'était en 2020, à quelques jours des Sommets Musicaux de Gstaad dont il était cette année-là le mentor. Un rôle qu'il avait accepté avec beaucoup de passion et d'humilité. «Tous ont déjà commencé une belle carrière. Pas question de m'imposer comme un maître à des disciples. Je serai comme un collègue. Une paire d'oreilles à leur service», nous avait-il alors déclarés, avec cette gentillesse profonde et ce sens poétique qui le caractérisaient si bien. Une rencontre avec lui était toujours la promesse d'un temps arrêté. Il était dans la vie comme dans son jeu. Comme suspendu hors des heures... Mais pas hors du monde pour autant. Il avait un souci réel et sincère des autres. Y compris des plus jeunes. Il aimait à citer son ancien professeur, Leon Fleisher : «il disait qu'enseigner, c'est amener les gens à la rencontre d'eux-mêmes.» Lui-même semblait en quête existentielle permanente. «C'est ça le plus important: aller le plus loin possible dans une recherche, qu'elle soit artistique ou humaine, ou les deux. C'est comme un fil conducteur qu'il faut se donner, à une époque où tout va si vite», disait-il.

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    Il était né le 14 décembre 1970 à Cincinnati, aux États-Unis. Son père était violoniste à l'orchestre de la ville de l'Ohio. Sa mère pianiste. C'est auprès d'elle, une ancienne élève d'Olga Mihaïlovitch, que Nicholas fit ses premières gammes. Loin de toute école... Mais héritier sans le savoir d'une tradition qui remontait aussi bien à l'URSS qu'à l'influence parisienne Alfred Cortot. C'est pour marcher sur ses traces qu'il fait le voyage en France, à l'âge de treize ans. Une fois à Paris, de bonnes fées se pencheront sur son destin: Yvonne Loriod, Aldo Ciccolini et Michel Beroff. Chacun dans son domaine saura détecter l'extrême sensibilité d'un pianiste qui était bien plus qu'un simple interprète: un artiste-monde, dont la palette de coloriste ouvrait sur des paysages souvent inouïs, en particulier chez Brahms et Beethoven. Si le monde musical français l'avait très vite adopté, la reconnaissance officielle n'était venue qu'assez tardivement, avec une première victoire de la musique en 2013, au titre de soliste instrumental, confirmée par un second trophée six ans plus tard. Soliste aussi renversant que chambriste apprécié, il était un fidèle du Théâtre des Champs-Élysées, à Paris (où il aurait dû se produire à plusieurs reprises en juin prochain) et du Festival de la Roque d'Anthéron... Sa présence manquera indubitablement cruellement au paysage pianistique français.

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    Tout comme celle de Radu Lupu. Le pianiste roumain, dont le toucher à la délicatesse infinie, comme irréel, s'est éteint dimanche à Lausanne, à l'âge de 76 ans, lui aussi des suites d'une longue maladie. Ces dernières années, les mélomanes guettaient chacune de ses rares apparitions comme autant de promesses de moments de grâce suspendue. Sa participation, en 2013, à la première édition du Festival de Pâques d'Aix-en-Provence organisé par Renaud Capuçon est restée dans les annales de la manifestation... Au point que près de dix années plus tard, ce concert magique résonne encore dans les mémoires des fidèles de la manifestation qui arpentent en ce moment même les couloirs du Grand Théâtre de Provence.

    Né en Roumanie quelques mois après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, en novembre 1945, il semblait avoir intériorisé dans la profondeur parfois extrême de son jeu, et sa capacité à aller au bout du son et de la résonance, l'idée même de résilience comprise dans chaque être humain. Admis au conservatoire Tchaïkovski de Moscou à l'âge de 16 ans, il avait eu pour professeur l'immense Heinrich Neuhaus, l'un des plus éminents représentants de l'école russe du piano. Quelques années plus tard seulement, sa carrière avait pris un essor considérable grâce au Concours Van Clibrun, dont il sortit premier en 1966, puis aux concours Enescu et Leeds qu'il remporta dans la foulée, en 1967 et 1969. Soliste très demandé, concertiste vénéré par les plus grands chefs d'orchestre tels que Daniel Barenboïm ou Claudio Abbado, il n'en était pas moins resté un homme pudique et discret. Se tenant à l'écart des médias et de la foule. Il s'était retiré de la scène fin 2019 mais avait gardé son aura mythique. En 2016, notre confrère Christian Merlin écrivait à son sujet: «sans doute le plus grand pianiste vivant, son toucher est le plus subtil et imaginatif que l'on puisse entendre.»

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    Le compositeur britannique Harrison Birtwistle est mort à 87 ans

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    New York Times - World

    Myanmar’s Health System Is in Collapse, ‘Obliterated’ by the Regime

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    The country is also now one of the most dangerous places in the world to be a medical worker. At least 30 doctors have been killed since the coup, a rights group says.

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    By Richard C. Paddock

    The surgeon was in the middle of operating on a patient when the squad of soldiers entered the hospital looking for doctors to arrest. A receptionist alerted the surgeon, Dr. Kyaw Swar, but it was too late for him to stop the procedure.

    Hoping to avoid attention, he ran out into the hallway and collected the shoes that he and his colleagues had left outside the operating room door — a telltale sign that surgery was underway. Moments later, the soldiers walked noisily past the operating theater.

    “If they had found us, they would have arrested us,” Dr. Kyaw Swar said. “But I will not run away while I am operating on a patient. It is not a crime for a doctor to treat patients.”

    Dr. Kyaw Swar’s close call last month came as Myanmar’s security forces intensify their crackdown on doctors who oppose the military junta that seized power 14 months ago. Doctors have been at the forefront of a nationwide civil disobedience movement that has crippled the economy, and the regime has targeted health care workers from the start.

    In recent weeks, the security forces have arrested doctors at their homes and hospitals, revoked the licenses of prominent physicians, searched hospitals for wounded resistance fighters and threatened to close health care facilities that employ doctors opposing the regime.

    For Myanmar soldiers, who are notorious for stealing from citizens, going after doctors is also a convenient way to make money, since doctors are among the country’s wealthier people. During arrests, soldiers have seized cash, gold, jewelry and vehicles worth tens of thousands of dollars. In some cases, army officers have demanded as much as $5,000 not to shut down a private hospital, hospital officials said.

    Since the coup on Feb. 1, 2021, soldiers and the police have arrested 140 doctors for participating in the nationwide protest movement, according to the Assistance Association for Political Prisoners, which is monitoring arrests. Of these, 89 remain behind bars.

    At least 30 doctors have been killed, according to the New York-based Physicians for Human Rights, which called Myanmar one of the most dangerous places in the world to be a health worker.

    The harassment and arrest of doctors who oppose the regime comes as the country faces a continuing health emergency because of a severe shortage of doctors, a chronic lack of resources and the closing of many hospitals and clinics.

    In a statement earlier this month marking World Health Day, a rights group, Network for Human Rights Documentation Burma, said the Myanmar military has “destabilized the country beyond repair.”

    “The health care sector is one of many which has been obliterated,” the group said.

    Nearly one million children are not receiving routine immunizations, leaving them vulnerable to measles and other diseases, and nearly 5 million children are missing out on vitamin A supplements, putting them at risk of infections and blindness, according to UNICEF.

    Throughout the country, barely 40 percent of the population is fully vaccinated for Covid-19, and many patients are left without routine care. Needed operations are difficult to schedule.

    Doctors say that health care has improved somewhat in recent months in Yangon, Myanmar’s largest city, with many physicians returning to work. But anti-regime doctors estimate that hundreds of people are still dying each week because of the collapse of the health care system.

    One regime tactic has been to release doctors from prison on the condition that they disavow the civil disobedience movement and agree to work at a military-controlled, government hospital, doctors said.

    “In conflict-torn areas, it’s worse than in cities because the government hospitals are not running at all and people are mostly in refugee camps in the jungle,” said Dr. Wai Myo, who was fired from Mandalay General Hospital last year for joining the protest movement. “So, if something happens to them, the chance of death is very high.”

    A spokeswoman for the junta’s health ministry declined to comment.

    After the coup, thousands of doctors refused to work for the regime and left jobs in government facilities. Many began offering their services free at private hospitals and underground clinics.

    In its attempt to force doctors to work in facilities it controls, the military has shut down at least a dozen clinics offering free medical treatment and demanded that private hospitals and clinics hand over the names of patients and their medical history.

    Understanding the Coup in Myanmar

    A military coup. Following a military coup on Feb. 1, 2021, unrest gripped Myanmar. Peaceful pro-democracy demonstrations gave way to insurgent uprisings against the Tatmadaw, the country’s military, which ousted the country’s civilian leader, Daw Aung San Suu Kyi.

    Ms. Aung San Suu Kyi is a polarizing figure. The daughter of a hero of Myanmar’s independence, Ms. Aung San Suu Kyi remains very popular at home. Internationally, her reputation has been tarnished by her recent cooperation with the same military generals who ousted her.

    The coup ended a short span of quasi-democracy. In 2011, the Tatmadaw implemented parliamentary elections and other reforms. Ms. Aung San Suu Kyi came to power as state councillor in 2016, becoming the country’s de facto head of government.

    The coup was preceded by a contested election. In the Nov. 8 election, Ms. Aung San Suu Kyi’s party won 83 percent of the body’s available seats. The military, whose proxy party suffered a crushing defeat, refused to accept the results of the vote.

    Ms. Aung San Suu Kyi faces years in prison. The ousted leader has been sentenced to a total of six years in prison so far, with many more charges pending against her. The U.N., foreign governments and Ms. Aung San Suu Kyi’s defenders have described the charges as politically motivated.

    The regime is cracking down on dissent. A rights organization that monitors detentions in Myanmar said in March that the military junta that seized power following the coup is currently detaining 10,000 political prisoners, adding that many have been tortured and are being held in deplorable conditions.

    As it hunts down anti-regime doctors and wounded combatants, the regime has branded people seeking care from underground clinics as “illegal patients.”

    “What is the reason to arrest us?” asked Dr. Wai Myo. “Just for giving treatment? It’s total nonsense. I want to be a good citizen, so I joined the civil disobedience movement. I want to be a good doctor, so I’m giving free medical treatment to patients.”

    Mandalay General Hospital, a major teaching hospital in Myanmar’s second-largest city, has been at the center of the protest movement since the start. Doctors in Mandalay have been much slower than those in other regions to return to work at government-controlled centers.

    Last month, the city’s health director and the army general who is Mandalay’s chief commander summoned private hospital owners to a meeting and informed them that the licenses of 14 medical professors and leading specialists at Mandalay General Hospital would be revoked, according to hospital owners who attended the meeting.

    They warned that any private hospital that hired them — or other doctors known to support the civil disobedience movement — would be shut down.

    The loss of highly trained doctors can have life-or-death consequences for some patients.

    Lieu Shin, a rice farmer from Kalay, 160 miles northwest of Mandalay, is in desperate need of a kidney transplant, and his brother has agreed to donate one. But Mandalay General Hospital, the only place in the region where such surgery could be done, no longer has a team of doctors capable of performing the operation.

    Mr. Lieu Shin, 64, was given only days to live, but continues to hang on with dialysis, which is exhausting his family’s savings. He blames the regime for his inability to get treatment, not the doctors.

    “The doctors said I need an emergency operation,” he said. “But there are not enough doctors at the hospital. All I can do now is wait for my turn to die.”

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    L'Humanité

    Procès du 13 novembre. Le Covid écarté, la cour s’attaque au virus de l’islamisme radical

    Actu

    Avec un Salah Abdeslam « apte à comparaître », la cour d’assises a pu entamer, mardi, l’interrogatoire des accusés sur le fond du dossier et leur radicalisation religieuse. En commençant par Mohamed Abrini, le chauffeur du « convoi de la mort ».

    Alexandre Fache

    Si le Covid continue de bouleverser le quotidien de nombreux Français, il a presque réussi à se faire oublier, mardi, au palais de justice de Paris où le procès des attentats du 13 Novembre a pu reprendre sans encombre. Le suspense avait été levé la veille, avec la divulgation du rapport de contre-expertise médicale, demandé par le président Jean-Louis ­Périès, sur la situation sanitaire de Salah Abdeslam. Le principal accusé de ce procès avait présenté une infection présumée au Covid, le 24 décembre 2021, avant d’être confirmé positif trois jours plus tard, puis à nouveau début janvier. Ce qui avait conduit à repousser la reprise de l’audience, qui doit permettre d’entrer dans le « vif du sujet » avec les interrogatoires des accusés sur leur rapport à la religion, le départ en Syrie de plusieurs d’entre eux, ou la préparation des attentats du 13 Novembre.

    « La charia est au-dessus de la loi des hommes »

    Pour rassurer tous ceux qui s’inquiétaient de la possible constitution d’un « cluster » au sein de la salle d’audience, le résultat de la contre-expertise a donc été lu par le président de la cour. Salah Abdeslam «  est actuellement guéri de cette infection, avec uniquement une asthénie modérée résiduelle et une toux sèche intermittente », pour laquelle il lui a été donné un traitement. « Depuis le 3 janvier 2022, en application des recommandations en vigueur les plus récentes, il est apte sur le plan médical et sanitaire à assister aux audiences de la cour d’assises », car « la persistance d’une PCR positive plus de dix jours après le début des symptômes (…) n’est pas associée à une contagiosité », ont assuré les médecins. Fini (pour l’heure) le Sars-CoV-2, place désormais au virus de l’islamisme radical…

    Car, c’est bien l’objectif de la cour d’assises spécialement constituée d’essayer de comprendre quand ont été « infectés » les accusés de ce procès, en particulier celui placé sur le gril hier, Mohamed Abrini, l’ami d’enfance des frères ­Abdeslam et d’Abdelhamid Abaaoud, connu sous le sobriquet de « l’homme au chapeau », depuis son apparition sur les bandes de vidéosurveillance de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, le 22 mars 2016. Selon l’accusation, celui qui est assis à la droite de Salah Abdeslam dans le box des accusés s’est radicalisé après la mort de son jeune frère Souleymane en Syrie, en septembre 2014. « Mon petit frère a été tué là-bas, je suis fier de lui. Parce qu’il s’est battu contre un régime corrompu. (…) Mais je ne suis pas radical, a tenté de corriger Abrini, hier. Y a des endroits dans le monde, comme en Arabie saoudite, où on pratique cet islam que je considère comme normal. » Le président Périès l’interroge sur la charia. «C’est la loi divine, elle est au-dessus de la loi des hommes. Si j’avais le choix, j’irais vivre dans un pays qui l’applique. » Au point de soutenir, au moment des faits, la stratégie d’expansion guerrière de l’« État islamiste », les exactions, les décapitations ? « Les décapitations, ça se faisait aussi en France, non ? Vous avez coupé la tête de votre propre roi… » ose l’accusé, qui oscille entre la volonté de pas trop en dire et l’envie de défendre ses convictions islamistes.

    Un testament retrouvé dans son ordinateur

    Pour tenter de faire apparaître celles-ci à la cour, le président cite des SMS échangés avec son ex-compagne, en novembre 2014. « Je vais me battre pour défendre la cause du Tout-Puissant, j’ai des sœurs qui se font violer, des petits frères et sœurs qui se font massacrer », écrit celui qui sera le chauffeur du « convoi de la mort » du 13 novembre 2015. Les enquêteurs découvriront aussi dans un ordinateur un testament, datant de février 2016, dans lequel Abrini justifie le fait de « tuer un maximum de kouffars (mécréants – NDLR) ». « C’était du copié­-collé, ce testament », tente d’édulcorer l’accusé, avant d’expliquer : « Ceux qui se sont fait exploser, c’était une réponse aux bombardements. À défaut d’avoir des soldats à tuer sur place, on faisait des ­attentats. C’est “attentats contre bombardements”. Moi, je ne suis pas capable de faire ça. Je peux prendre les armes, aller combattre sur place. Mais ça, non. » Selon le planning de la cour, l’interrogatoire de Mohamed Abrini devait se poursuivre ce mercredi. Celui de Salah Abdeslam est prévu jeudi 20 et vendredi 21 janvier. Si l’épidémie de Covid ne vient pas à nouveau perturber ce programme.

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    Le Figaro

    En Californie, la milice ultranationaliste de Zapata fait trembler le comté de Shasta

    ENQUÊTE - À la tête d’une bande complotiste, anti-gouvernement et anti-mesures sanitaires, l’ex-US marine Carlos Zapata fait régner la terreur dans ce comté du nord de la Californie. Son exemple menace de faire tache d’huile dans une Amérique divisée et aux prises avec une violence grandissante.

    De notre envoyée spéciale à Shasta

    La fondatrice du site d’informations locales anewscafe.com, Doni Chamberlain, 62 ans, a pris la décision de déplacer sa chambre du côté jardin de sa maison de Redding, le chef-lieu du comté rural ultraconservateur de Shasta, en Californie du Nord. Le côté rue, où elle dormait auparavant, lui semblait désormais trop dangereux. «Je restais parfois éveillée la nuit en pensant aux pickups qui circulent en ville flanqués d’énormes drapeaux et je pensais: et s’ils tiraient à la mitrailleuse sur mes fenêtres? Mais ce que je redoutais le plus, c’était encore d’aller ensuite au commissariat de police pour m’entendre dire que je le méritais. On ne sait plus à qui se fier car certains policiers penchent du côté des extrémistes. J’aimerais pouvoir ôter leurs chemises pour voir s’ils ont des tatouages représentant la suprématie blanche. L’un d’eux a déjà été démasqué sur les réseaux sociaux et je suis sûre que ce n’est pas le seul. Notre comté est devenu fou.»

    En février dernier, les yeux du pays étaient rivés sur le comté montagneux relativement isolé de Shasta. Soutenu par la milice nationaliste Cottonwood (du nom d’un village voisin où réside son fondateur, le barbier Woody Clendenen), un groupe d’agitateurs d’extrême droite venait de gagner sa bataille pour le remplacement de l’un des cinq membres du Board of Supervisors (sorte de conseil régional), Leonard Moty, membre du Parti républicain (mais opposé à Donald Trump), ex-chef de la police de Redding.

    Si jusqu’alors les résidents avaient apprécié ce fils du pays (son père avait été maire de la commune), la virulente campagne menée à son encontre par le groupe et son leader Carlos Zapata ont laminé sa réputation jusqu’à le transformer en paria. L’offensive a été financée par un multimillionnaire revanchard du Connecticut, Reverge Anselmo, qui, exaspéré d’avoir dû soumettre au POS son complexe vignoble/restaurant dans le comté, a décidé d’y engouffrer près de 500.000 dollars, du jamais-vu pour une campagne locale. L’argent a servi à inonder les ondes de désinformation et à placarder mensonges et vilenies sur d’énormes panneaux publicitaires. Leonard Moty s’est ainsi trouvé accusé d’être opposé au 2e amendement de la Constitution américaine (qui garantit le droit d’être armé), en plus d’être pédophile, socialiste, et vendu. 54 % des 40 % d’électeurs qui ont pris la peine de voter dans le district y ont apparemment cru. La victoire des agitateurs a choqué le reste de la population. «Les attaques contre Leonard ont été si violentes que même ceux qui le défendaient n’ont pas osé le faire en public de peur d’être à leur tour vilipendés et menacés», déplore Doni.

    Au café Corbett, où Leonard Moty prend son petit-déjeuner, une serveuse lui réitère sa loyauté: «Quinze ans que je sers monsieur Moty, c’est un homme intègre, je n’ai jamais avalé leurs mensonges. C’est une honte ce qu’ils lui ont fait endurer. Je ne comprends pas comment ils ont pu tourner les gens contre lui à ce point.» «J’ai passé quarante-quatre ans à servir fidèlement mon district», se lamente ce dernier. «Je n’ai dépensé que 30.000 dollars dans ma campagne, comment voulez-vous que je fasse le poids contre leur déluge de calomnies? C’est démoralisant. Le Parti républicain est en train de s’effondrer.»

    «Ils ont détruit la carrière de Leonard sans raisons valables», s’insurge Doni. Fervente démocrate, horrifiée par la tournure des événements, la journaliste s’est mise à raconter par le menu les injustices commises contre Leonard, mais aussi contre Mary Rickert, un autre membre du Board of Supervisors, prospère éleveuse de bœufs, qui avoue sans honte avoir voté deux fois pour Donald Trump car «si je n’aime pas l’homme, j’étais encouragée par sa politique de soutien de notre industrie». Mary a pour sa part formé un groupe de soutien à la journaliste et même proposé sa candidature au prix Pulitzer car, déclare-t-elle, «j’admire le courage et la qualité de ses articles et reportages très bien documentés. Il n’y a pas mieux».

    Sanguin et charismatique

    Les menaces dont les deux femmes sont victimes depuis maintenant presque deux ans les ont conduites à se serrer les coudes en dépit du gouffre qui les sépare politiquement. C’est dire l’ambiance qui règne désormais dans le comté, intimidé jusqu’au silence par la bande de l’ex-marine Carlos Zapata. «Quelques jours avant le vote du recall(révocation), un groupe de républicains m’a conviée à une réunion organisée dans le plus grand secret pour parler de la situation, raconte Doni. Ils n’ont révélé le lieu de la réunion qu’à la dernière minute de peur qu’une fuite ne parvienne aux agitateurs et que ceux-ci n’en forcent l’entrée.»

    Sanguin et charismatique, le fils d’immigrés péruviens Zapata est devenu une sorte de célébrité dans les cercles anti-gouvernementaux depuis sa première harangue dans l’hémicycle du Board of Supervisors, en août 2020. C’est au cours de cette séance que les menaces ont pris leur envol à l’encontre des mesures sanitaires que Zapata ne peut souffrir, puisqu’elles sont imposées par le gouverneur démocrate honni Gavin Newsom. Au micro du pupitre réservé aux commentaires des résidents, il déclare alors: «Je vous avertis. Nous n’allons pas continuer à être pacifiques très longtemps. Je vous préviens que je ferai ce qu’il faut pour défendre ce pays. Et s’il faut s’en prendre à nos propres citoyens, nous n’hésiterons pas. Il y a des millions de gens comme moi et vous ne pourrez pas nous arrêter.» Un peu plus tard, il en rajoute une couche, de plus en plus menaçant: «Nous avons été poussés vers la violence. On ne peut pas se débarrasser du socialisme en votant. Une fois qu’il s’est incrusté, la seule façon de l’éradiquer est par les armes et en versant du sang dans les rues.» 62,65 % des électeurs du comté de Shasta ont voté pour Donald Trump en 2020.

    Le groupe d’extrême droite, dont on ignore le nombre d’adhérents mais qui est très actif et bruyant, a lancé une plateforme médiatique, le Red, White and Blue Print. Sur fond de cavalcades, rodéos, cow-boys endurcis, chants patriotiques et autres images d’un Ouest américain de westerns, elle débite podcasts et documentaires imbibés de théories complotistes. Zapata prétend qu’il s’est formé autour d’une opposition aux restrictions sanitaires alors qu’une infime minorité de résidents les ont en fait respectées. Tout au long de la pandémie, le comté frondeur s’est en effet employé à défier le reste de l’État en vivant normalement, même si son taux de Covid a un moment été le plus élevé de Californie. «C’est ça qui est fou», remarque Mary Rickert. «Ils ont refusé de fermer leurs commerces, le port du masque, la distanciation sociale, puis le vaccin (52,8 % sont vaccinés) et nous avons laissé faire! C’est pour ça que je suis convaincue que la pandémie n’était qu’un prétexte. Le groupe cherchait une excuse pour s’attaquer à nous.» Les réfractaires aux mesures ont été encouragés par le shérif qui a dès le départ annoncé qu’il ne les ferait pas appliquer. L’importante église de Redding, Bethel, qui compte 11 000 fidèles (sur 90 000 habitants), a par exemple continué ses services et est devenue un foyer de contagion.

    Désobéir aux ordres du gouverneur

    Leonard Moty, Mary Rickert et leur collègue Joe Chimenti tentent bien de faire respecter certaines mesures comme le port du masque en intérieur ou la fermeture de l’hémicycle au public lors des séances du Board of Supervisors. Ce qui fait enrager Carlos Zapata et ses acolytes, persuadés qu’ils sont que le Conseil a le pouvoir de désobéir aux ordres du gouverneur. «Impossible!», s’insurgent Mary Rickert et Leonard Moty.

    Cependant, leurs deux autres collègues Les Baugh et Patrick Jones sympathisent avec Zapata tandis qu’on voit les policiers chargés de la sécurité lui donner l’accolade. Le 5 janvier 2021, la veille de l’assaut du Capitole, alors que le groupe d’agitateurs s’est massé devant les portes de verre de l’hémicycle en criant des invectives dans un haut-parleur, Patrick Jones leur ouvre la porte. Ils envahissent l’enceinte. Plusieurs d’entre eux se saisissent alors tour à tour du micro pour insulter et menacer Mary Rickert et Leonard Moty. Halluciné et bouillant de rage, pointant d’un doigt accusateur Mary Rickert, Vladislav Davidzon exige de savoir si elle a bien «un fils SDF drogué» (ce fils souffre en réalité d’une maladie mentale). Un autre éructe: «À cause de vous, les munitions sont hors de prix, mais vous avez de la chance, la corde pour vous pendre est réutilisable.» Présente, Doni Chamberlain est la seule à porter un masque au milieu de ce public déchaîné. Carlos Zapata l’invective: «Espèce de lâche. Pas étonnant que tu sois si aigrie si ton mari t’a quittée après t’avoir trompée publiquement.» Loin de la défendre, le bataillon formé pour moitié de femmes se met à hurler en chœur «lâche, putain».

    Si les journalistes du pays sont alors descendus sur Shasta, c’est qu’on répète que le comté servira d’exemple à d’autres groupes similaires, d’où le nom de la plateforme médiatique, Blue Print, qui signifie «plan» en français.

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    Le Kremlin réclame l’église Nevsky à Jérusalem, en pressant l’État Hébreu de ne pas soutenir l’Ukraine.

    L'Humanité

    Procès. Les attentats du 13 Novembre auraient-ils pu être déjoués ?

    Actu

    En examinant, depuis une semaine, le contexte qui a abouti aux attaques d’il y a six ans, la cour d’assises spéciale a questionné l’action des autorités face à la « menace terroriste » et retracé la traque manquée d’un acteur clé, Abdelhamid Abaaoud.

    Alexandre Fache

    Avant de se pencher, pendant de longs mois, sur les parcours des accusés et leurs responsabilités dans les attentats du 13 novembre 2015, la cour d’assises spéciale s’est autorisé, depuis une semaine, un léger pas de côté. Ou plutôt un mouvement de recul permettant d’examiner le « contexte » dans lequel ces attaques se sont inscrites. La démarche, contestée par les avocats de la défense mais défendue par les conseils des victimes, a mis au cœur des débats deux questions clés : que savaient les autorités sur « l’état de la menace » avant le 13 Novembre ? Et ont-elles tout fait pour éviter qu’elle ne se concrétise ? « Nous savions que des opérations se préparaient, nous connaissions les individus, mais nous ne savions pas où, quand et comment ils allaient frapper », avait répondu François Hollande, mercredi 10 novembre, assurant que les services de renseignements avaient « fait tout ce qu’ils pouvaient » pour éviter ces attentats.

    Mardi soir, justement, c’était au tour de l’ancien patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Bernard Bajolet, de livrer ses réponses, plus directes que celles données mercredi par l’ancien ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Capable d’appeler un chat, un chat, le diplomate de 72 ans n’y est pas allé par quatre chemins pour reconnaître « l’échec » de son service. « Notre rôle, c’était de détecter et d’entraver ce type d’attentat terroriste. On l’a fait dans certains cas, qui par définition ne sont pas connus. Mais on a échoué pour le 13 Novembre. » Ce jour-là, le chef des services secrets est en déplacement à l’étranger. Quand il apprend ce qui se passe à Paris et Saint-­Denis, Bernard Bajolet rentre immédiatement en France où il arrive dans la nuit, et raconte être « abasourdi par l’ampleur du massacre et le fait de ne pas être parvenu à l’empêcher ». L’attaque, pourtant, ne le surprend pas tout à fait. « On savait qu’un ordre avait été donné de frapper l’Europe, en particulier la France. On savait que des opérationnels s’entraînaient pour ça. On connaissait plusieurs des acteurs. Et pourtant, on n’a pas réussi à empêcher l’attentat. Je comprends que les familles des victimes aient des questions là-dessus. »

    Parmi les dix membres des commandos du 13 Novembre, « six ou sept » étaient déjà connus des services de renseignements, révèle l’ex-chef de la DGSE. Mais « pas spécialement suivis », à part peut-être Abdelhamid Abaaoud. L’homme entre « dans les radars » des services en octobre 2013, mais c’est après la diffusion d’une vidéo de propagande le montrant en train de tracter des cadavres avec un 4x4, puis la mise au jour de son lien avec Mehdi Nemmouche, l’auteur de l’attentat au Musée juif de Belgique, en mai 2014, qu’il devient un « djihadiste d’intérêt ». Un « intérêt » qui ne suffit pas à le localiser, et encore moins à l’empêcher de nuire. Considéré comme le cerveau de la cellule de Verviers, que les services belges démantèlent en janvier 2015, l’homme parvient à passer à chaque fois entre les mailles du filet antiterroriste, et il s’en vante dans une interview au magazine djihadiste Dabiq, en février de la même année. « Entre cette date et le 16 novembre 2015, on ne saura jamais où est Abaaoud », a résumé Bernard Bajolet. L’homme sera finalement tué le 18 novembre, dans l’assaut de la rue du Corbillon à Saint-Denis.

    « Une aiguille dans une botte de foin »

    Et les autres membres des commandos ? « Ils faisaient partie des réserves de combattants de l’“État islamique”, mais compte tenu de nos moyens d’alors, on était obligés d’être sélectifs. On ne pouvait pas suivre tout le monde », assure l’ancien chef de la DGSE (2013-2017). Qui pointe aussi d’autres obstacles : la « mésentente » des services de renseignements belges entre eux, obligeant même les Français à faire le lien ; la situation particulière de l’été 2015, avec l’explosion de la crise migratoire qui rend impossibles les contrôles aux frontières de l’Europe ; ou encore la décision de Bachar El Assad, fin 2014, de couper les relais GSM sur une bonne partie du territoire syrien… Si l’on ajoute à ce tableau les « précautions infinies » prises par les djihadistes pour déjouer toute surveillance, le « cloisonnement » entre les différentes cellules, ou les défaillances de dispositifs comme le Passenger Name Record (PNR), « alors très décevant », repérer ces terroristes et les empêcher de passer à l’acte revenaient, pour Bernard Bajolet, à « trouver une aiguille dans une botte de foin ».

    Face à ce défi impossible, la France a-t-elle été tentée de laisser partir vers la zone irako-syrienne des Français radicalisés, espérant ainsi s’en débarrasser ? « Non, assure l’ex-chef de la DGSE, parce qu’on connaissait le risque que représentait le retour en France d’individus aguerris et désinhibés. Dès qu’on pouvait, on essayait de les récupérer. » Les membres des commandos du 13 Novembre ne le seront pas, et « il s’est produit ce qu’on redoutait le plus, ce qui était notre hantise : un attentat de masse », a conclu Bernard Bajolet.

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    New York Times - World

    Ukraine’s War Efforts Gain an Unlikely Source of Funding: Memes

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    Jane Arraf

    LVIV, Ukraine — Christian Borys was at home in Toronto in February trying to find a way to help Ukrainians threatened by war when he decided to print some stickers from an internet meme: the Virgin Mary hoisting an antitank missile.

    Mr. Borys, who had worked for the e-commerce platform Shopify before turning to journalism, said he created a website in half an hour, hoping to raise money to send to a charity for Ukrainian orphans. That night, he made 88 Canadian dollars in sales. By the time he added T-shirts at the end of February, the threat of war had turned into a full-scale invasion, and he said sales grew to 170,000 Canadian dollars a day — most coming from the United States.

    “The internet speaks in memes and it just became this crazy, viral sensation,” he said. “I think it’s because people were looking for a symbol of support, a way to support Ukraine, because they saw the whole injustice of everything.”

    Images such as Ukrainian tractors towing away a disabled Russian tank and helicopter, although unverified, have not only helped fight Russian disinformation, but also helped support Ukrainian charities and even the Ukrainian military.

    The merchandise sales they have generated in the United States and elsewhere are surprising given that many people buying the T-shirts, stickers, coffee mugs and chocolate bars would never have thought about the Eastern European country before the conflict.

    Mr. Borys’s site, Saint Javelin, has raised so far almost $1.5 million to assist the Ukrainian charity Help Us Help, which has branched into multiple services, and to provide protective equipment for journalists covering the war, he said.

    “I think it’s unprecedented,” said Peter Dickinson, editor of the UkraineAlert service at the Atlantic Council, speaking about the internet-generated support. “We’ve got to bear in mind that this is a technological thing as well, that we’re at the point where the tools are in place.”

    When Russia invaded and annexed the Crimean Peninsula in 2014, the invasion received far less attention in the West. This time, President Biden’s warning in mid-February that Russia was days away from invading Ukraine brought thousands of journalists rushing in, and the news dominated the headlines.

    “Russia had been very successful in the past about putting out all sorts of information about Ukraine because nobody really knew much about Ukraine,” Mr. Dickinson said. “It was like a blank slate.”

    That quickly changed starting in February when Ukraine was seen as the clear underdog against a much more powerful invader. Crowdfunding efforts sprung up — raising millions of dollars for the Ukrainian military, including through cryptocurrency — when European allies at first would not send more arms to the country to avoid inflaming the fighting.

    Now the overwhelming public image of Ukraine, boosted by memes and merchandise, is of a plucky country that, against all odds, is turning the tide of war.

    “This is about the spirit of our fight and our struggle,” said Taras Maselko, marketing director for the clothing company Aviatsiya Halychyny, which sells T-shirts under a category called “Fight Like Ukrainians.” Mr. Maselko said 20 percent of the orders came from outside Ukraine.

    “You know if you are wearing a T-shirt, if you are reading something on social media, it brings you to the reality of what is going on in Ukraine,” he said.

    The clothing brand’s biggest seller is a T-shirt with the now-famous, profane response that Ukrainian border guards on Snake Island, an outpost in the Black Sea, gave to a Russian warship that had ordered him and his unit to surrender.

    The response is a rallying call, with all its profanity, put up on billboards in Ukraine and chanted by children and their parents at protests outside the country.

    This week, Ukraine’s postal service unveiled a stamp depicting a Ukrainian navy special forces operator with his middle finger raised at the warship. It plans to launch a website to sell the stamps, coffee cups and other merchandise.

    The Russian warship, called the Moskva, sank on Thursday after Ukraine fired Neptune missiles at it, according to U.S. officials. The Russian government denied that it was attacked and said that it was disabled when a fire broke out.

    The head of the Ukrainian post office called the stamp “a symbol of courage and indomitable spirit of the Ukrainian people in the fight against Russia.”

    The post office is printing one million stamps and selling them at face value, the equivalent of less than $1 each, its director, Igor Smelyansky, said in an interview.

    He said some people reselling the stamps for much more had pledged to donate the proceeds to the Ukrainian army. But Mr. Smelyansky, who is Ukrainian American, said the opportunity to demoralize Russia was priceless.

    “As the postal service we are always happy when the addressee gets the message,” he said.

    Humor amid adversity runs deep in Ukrainian culture. Before being elected president three years ago, President Volodymyr Zelensky was a comedian. A famous Russian painting depicts the Zaporozhian Cossacks, in what is now Ukraine, laughing uproariously as they draft a profanity-laced letter to the 17th-century sultan of the Ottoman Empire who demanded that they submit to him.

    In the current wartime, shops in the western Ukrainian city of Lviv sell chocolate bars with images of Mr. Zelensky. Another has the president’s adviser, Oleksiy Arestovych, depicted as a television sitcom character saying, “Everything will be fine.”

    Aviatsiya Halychyny, the clothing company, continues to produce the T-shirts in Lviv. Profits from the T-shirt line are being sent to the Ukrainian Air Force, with about $70,000 raised so far, according to Mr. Maselko.

    Three weeks ago, Mr. Borys, a Canadian of Ukrainian Polish origin, turned Saint Javelin from an all-volunteer effort to a full-time staff of four to keep up with demand.

    His website has branched out from the Virgin Mary to other saints: Saint Carl Gustaf wears a gas mask, while “Saint Olha, the Warrior Queen of Kyiv” wears a crown and hoists a bazooka over her camouflaged shoulders.

    “People on Instagram demand we make things basically,” Mr. Borys said. “We get messages from people in Spain who say, ‘Hey, we just shipped the C-90,’ a shoulder-fired rocket propelled grenade launcher,” he said. “And they’ll say, ‘Hey we want a saint for Spain’ or a saint specific to that type of system.”

    The Virgin Mary, dressed in blue and gold robes and holding a Javelin, is an image adapted from a painting by the American artist Chris Shaw. Mr. Shaw based that painting on an earlier work in 2012 with the Madonna holding a Kalashnikov rifle.

    Mr. Borys acknowledges that some people may find the image blasphemous.

    “People definitely get offended but the vast, vast majority of people see what it actually stands for,” he said. “Religious symbolism has been used in war for hundreds of years. To say it’s blasphemous is not understanding the reality of war and how people look for symbols of support.”

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    Procès des attentats du 13 novembre 2015. « On n’est pas sortis du ventre de nos mères avec une kalachnikov »

    Actu

    Une nouvelle séquence s’est ouverte à la cour d'assises spéciale du tribunal de Paris : les interrogatoires de personnalité des accusés. Salah Abdeslam, seul survivant des commandos, et Mohamed Abrini ont raconté leur enfance sans nuages.

    Kareen Janselme

    A comme Abdeslam. C’est par ordre alphabétique que le président de la cour d’assises spéciale a décidé d’auditionner les accusés. Après cinq semaines de témoignages éprouvants des victimes et de leurs proches sur les attentats du 13 novembre 2015, une nouvelle séquence du procès s’ouvre. Celle des interrogatoires de personnalité des prévenus. Pour devancer sans doute toute possibilité de tribune revendicative, Jean-Louis Périès a circonscrit ses premières questions à leur vie personnelle, « en s’arrêtant à l’aspect qui concerne le fond de l’affaire : l’engagement religieux qui pourrait déborder sur l’aspect radicalisation ». Plus tard, en janvier, cette thématique sera abordée, complétée par les témoignages des familles des accusés, de proches et d’experts.

    « J’étais calme, gentil »

    « Je suis le quatrième d’une fratrie de cinq enfants, j’ai trois grands frères et une petite sœur. » Posément, avec une petite voix, le seul survivant des commandos terroristes du 13 Novembre commence à raconter son enfance. Les cheveux ras mais la barbe en broussaille, les yeux presque noirs, Salah Abdeslam a retiré son masque pour parler à la cour. Légèrement voûté, les mains croisées devant lui, en chemise beige classique, il se mord parfois la lèvre avant de s’exprimer très calmement. Finies ses prises de parole intempestives d’il y a deux mois. Le terroriste vient même d’accepter une expertise psychiatrique, qu’il avait refusée jusqu’alors. Né en Belgique de parents marocains, Salah Abdeslam possède la nationalité française. « Mon enfance est très simple. J’étais quelqu’un de calme, gentil. Il y avait une bonne ambiance dans la famille. Il y a toujours une bonne ambiance. »

    L’homme décrit des études secondaires techniques. Son diplôme obtenu, il trouve rapidement un emploi à la Stib (Société des transports intercommunaux de Bruxelles), grâce à son père qui y travaille depuis trente ans. L’accusé tente de se présenter en homme mesuré, travailleur. Quand une réponse pourrait suggérer une autre version, il esquive : « Je ne souhaite pas m’exprimer pour cela. » Sa première condamnation pour vol avec effraction ou menace ? « C’était une erreur, une mauvaise fin de soirée, à cause de l’alcool. » Il va au casino mais n’est pas « un addict ». Il reconnaît avoir fumé de la drogue mais « juste le week-end ». « Je suis né en Belgique, j’y ai grandi. J’ai été imprégné des valeurs occidentales », tente-t-il comme ultime excuse. Du bout des lèvres, il avoue tout de même avoir été licencié de la Stib « parce que (il est) allé en prison ». Et évite de s’étendre sur son frère, Ibrahim Abdeslam, qui s’est fait exploser au Comptoir Voltaire, le 13 novembre 2015.

    Son avocate, maître Olivia Ronen, essaie de relancer un débat sur sa cellule, les caméras qui l’observent 24 heures sur 24, son isolement permanent, mais a du mal à convaincre. Le détenu lui-même affirme ne s’être « jamais plaint de (s)es conditions de détention ». Le président lui rappelle cependant, ironique : « Vous vous étiez plaint le premier jour, il me semble : “On est traités comme des chiens”, disiez-vous… »

    Poker, cannabis et petits boulots

    Son ami d’enfance, Mohamed Abrini, lui succède à la barre. Spider-Man, Brioche, la Brink’s, les surnoms ne lui manquent pas. Très à l’aise, le Belge d’origine marocaine a vécu dans le même quartier de Molenbeek, en Belgique, comme le résume un plan affiché dans la salle d’audience où de nombreuses épingles bleues précisent les habitations de la plupart des accusés, presque tous voisins. Lui aussi a eu une enfance heureuse, dans une famille attentive. Après des études jusqu’à 17 ans, il enchaîne petits boulots, infractions et condamnations. Poker, alcool, cannabis : « J’ai eu toutes les addictions, affirme-t-il. On a grandi en Europe. On est sortis en discothèque, on a bu, on a fumé. On n’est pas sortis du ventre de nos mères avec une kalachnikov en main. » Aux avocats des parties civiles qui s’étonnent de son enfance « normale », il précise que ce sont les télés du quartier diffusant Al Jazeera, « le conflit israélo-palestinien, l’invasion en Irak », qui lui ont fait réaliser que le monde était « violent ». Et pourtant, c’est quand il apprend que son petit frère est mort en Syrie qu’il n’a «  plus d’autre envie que de partir en Syrie ».

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    Le Figaro

    Quand les offres d'emploi débarquent sur Waze et Spotify

    Pierre Olivier Dentan

    Plusieurs entreprises ont choisi ces canaux à fort potentiel pour cibler un public plus large et se démarquer de la concurrence.

    Après le fast-food le plus proche ou une publicité pour le téléphone dernière génération, c'est au tour de l'offre d'emploi de débarquer sur Waze et Spotify. Le concept, lancé par une société spécialisée dans le ciblage d'offres d'emploi sur les réseaux sociaux, connaît un franc succès. Grâce à une notification qui s'affiche en haut de l'écran ou une simple annonce vocale, ce dispositif permet aux entreprises d'élargir leurs horizons de recrutement et d'adapter leur message pour toucher au mieux leur cible. L'initiative permet aussi de ne pas cibler que des candidats en demande d'emploi, dits actifs, mais de venir chercher des candidats déjà en poste qui pourraient être tentés par une nouvelle expérience.

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    «Chasser» les candidats autrement

    Hippolyte RH, cette jeune société forte de 400 clients, se concentrait depuis deux ans sur les offres d'emploi diffusées via les réseaux sociaux. Mais son PDG, Gauthier Bailleul, a rapidement senti qu'un potentiel s'offrait chez ces applications extrêmement utilisées au quotidien, comme Deezer, Spotify ou Waze. «Ces médias sont aujourd'hui sous exploités sur le volet de la notoriété, de la marque employeur et du recrutement. Nos clients utilisent aujourd'hui ces canaux qu'ils ne pensaient jamais utiliser auparavant», explique-t-il. En ciblant le candidat par rapport à ses habitudes de consommation, Hippolyte RH est capable de proposer à son entreprise cliente de diffuser une offre d'emploi dans plusieurs zones géographiques, avec le bon message au bon moment et au profil spécifiquement recherché. «Énormément de candidats sont actifs, il faut les chasser autrement», ajoute Gauthier Bailleul.

    En ciblant des utilisateurs écoutant des podcasts sur la gastronomie, un grand groupe hôtelier a par exemple fait appel à Hippolyte RH pour recruter dans son service de restauration. Ce ciblage est présent aussi sur les applications de streaming musical comme Deezer et Spotify et permet aussi de s'adresser aux candidats dits passifs, déjà en poste. «Peut-être qu'ils ont envie de voir ce qu'il se passe ailleurs, certains sont à l'écoute de nouvelles opportunités», explique Gauthier Bailleul.

    Un processus simple

    Le processus est simple. Pour Waze par exemple, lorsque le véhicule est à l'arrêt, une annonce explicite s'affiche et est censée capter l'attention de la cible. «On recrute des conducteurs SPL», peut-on lire sur une des annonces relayées par Hippolyte RH pour une société de transports routiers, Bert&You. En un clic, l'utilisateur est redirigé vers un chatbot, où il remplit un formulaire avec son nom, prénom, et même CV s'il le peut. La candidature est ensuite examinée et si elle est intéressée, l'entreprise contacte le candidat.

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    Bert&You, touchée par les pénuries de conducteurs de poids lourds, se félicite d'avoir lancé sa toute première campagne sur Waze au mois de mars dernier. «Sur une campagne de 15 jours, nous avons reçu plus d'une centaine de CV, contre seulement une vingtaine pour une offre classique», constate Mathilde Rambures, assistante recrutement et formation chez Bert&You. «La solution était dans l'ère du temps. Nous aimerions pouvoir réitérer l'expérience avec d'autres campagnes sur les mois, années à venir», souligne-t-elle.

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    L'Humanité

    Procès des attentats. Deux mois d’audience et la vérité du 13 Novembre se précise

    Actu

    La cour d’assises spéciale devrait entendre ce vendredi les dernières dépositions des parties civiles. La fin d’une première phase intense et douloureuse du procès, dont nous dressons ici un premier bilan.

    Kareen JanselmeAlexandre Fache

    Voilà près de deux mois que le procès des attentats du 13 Novembre a débuté dans l’enceinte spécialement construite au cœur de l’ancien tribunal historique de Paris. Depuis le 8 septembre, parties civiles et accusés, magistrats et avocats, journalistes ou membres de l’association Paris Aide aux victimes affrontent chaque jour le récit de l’horreur de l’attaque terroriste la plus meurtrière jamais commise sur le sol de France. Alors que le procès s’apprête à entamer, à partir du mardi 2 novembre, une nouvelle séquence avec l’examen des personnalités des quatorze accusés présents – six autres sont jugés par défaut –, que retenir de ces huit premières semaines d’audience, en dehors de l’insondable douleur des rescapés et des proches des 131 victimes ?

    Chez les victimes, la justice plutôt que la vengeance

    L’incroyable dignité de ceux venus dire leur souffrance à la barre frappe de prime abord. La violence des traumatismes subis aurait pu autoriser bien des dérapages verbaux, ils ont été quasi absents. Une des explications à cette retenue est sans doute à chercher dans le sentiment qu’ont exprimé de nombreuses parties civiles de ne « pas être les plus à plaindre ». Édith, rescapée du Bataclan, se dit « gênée de témoigner ». Georges Salines, l’ex-président de l’association 13onze15 et père de Lola, décédée dans la salle de concert, l’a résumé simplement cette semaine sur Twitter : « Il y a les survivants qui disent “mais je n’ai pas de blessure physique”; les blessés (…) qui disent “mais je suis vivante”; les endeuillés qui disent “mais je n’y étais pas”. Nous sou ffrons tous, et nous nous sentons tous tout petits face à la souffrance des autres. »

    Pour certains, cette attitude s’accompagne de la douloureuse «  culpabilité du survivant ». « J’ai le sentiment de vivre ma vie au détriment de ceux qui sont restés là-bas, de ne pas être à la hauteur », s’est exprimée ainsi Alix, rescapée du Bataclan, indemne physiquement, mais toujours inapte au travail six ans après. « Chaque jour, je m’efforce de vivre par respect pour ce ux qui ne se sont pas relevés », a témoigné aussi Juliette, 28 ans, survivante de la Belle Équipe, en précisant n’avoir « ni colère, ni haine » et refusant d’ « être animée par la vengeance ».

    Chercher à comprendre et à dialoguer

    Dans la suite du texte d’Antoine Leiris « Vous n’aurez pas ma haine », publié sur Facebook au lendemain des attentats, de nombreuses victimes ont affirmé haut et fort dans le tribunal leur volonté de voir triompher « le droit sur la barbarie », « la liberté sur l’ignorance ». « Les normes, c’est ce qu’on peut opposer à la barbarie. Et c’est comme ça qu’on la vaincra », a plaidé Emmanuel, 34 ans, rescapé du Bataclan, qui, comme juriste, a tenu à « remercier les avocats de la défense ». « J’ai prêté ce serment il y a longtemps, et aujourd’hui, vous représentez la valeur de ce serment. » D’autres ont même poussé leur foi en l’humanité jusqu’à pénétrer – métaphoriquement – le box des accusés. Comme Claude, 63 ans, blessé à la Bonne Bière. « Malgré tout ce que j’ai enduré , je vous considère avant tout comme des êtres humains », a-t-il lancé aux prévenus, leur proposant de « dialoguer », y compris en se rendant dans leur prison s’ils y étaient prêts. « Moi aussi, je pense que certaines des alliances de la France sont scandaleuses. Mais comment avez-vous pu penser que la mort de centaines de gens ici pouvait compenser celles de gens là-bas ? La vengeance, on n’en so rt jamais », a lancé le sexagénaire, au bord des larmes. Lors de son témoignage vendredi 22 octobre, Georges Salines a aussi affirmé vouloir «  ( s’)engager dans des actions de justice restaurative avec les accusés, sans enjeu pénal, médiatique, et sans publicité ». « Je ne pardonne rien, mais j’attends aussi de ce procès qu’il puisse avoir un effet positif », y compris « pour les proches des accusés  », a-t-il expliqué.

    Refuser les amalgames religieux

    « Les premières victimes de votre croisade sont les musulmans eux-mêmes », a tenté d’expliquer aux accusés Hacène Ayad, père d’une victime du Bataclan et « beur de la deuxième génération ». Comme de nombreux témoins, il est « de culture musulmane » et ne tolère pas la revendication religieuse de ces attentats. Sans agressivité, tentant souvent de convaincre, nombreux ont sagement cité des poètes, des penseurs, des textes sacrés pour confronter la raison à ces actes macabres. « Ces monstres » auraient pu être « mes enfants », a réagi Nadia Mondeguer, mère de Lamia, assassinée à la Belle Équipe. Évoquant des « délinquants ultralibéraux », cette mère égyptienne s’est souvenue de son pays où l’on entendait un « Allah Akbar du vivant et pas celui mortifère qui accompagne des gestes assassins ». Là-bas, il lui a été « vital de raconter (s)on histoire en arabe », où on lui a répondu dans la même langue que « ce sont toutes les 130 victimes (1) qui sont des chahid (martyrs) mais ce mot a été confisqué ». « Vous avez cru que cet acte barbare allait nous pétrifier et nous anéantir, mais vous avez eu tort car il nous a galvanisés, il nous a rendus encore plus forts et p lus déterminés que jamais à défendre la liberté, la démocratie et l’envie de vivre ensemble dignement et dans la paix », a revendiqué Hacène Ayad.

    Des zones d’ombre éclairées par le procès

    Qui se souvenait, avant ces audiences, des blessés – physiques et psychologiques – qu’avaient suscités les trois explosions des kamikazes du Stade de France, fatales au seul Manuel Dias ? Qui avait eu vent de l’absence totale de reconnaissance par la hiérarchie militaire de la souffrance des treize gendarmes à cheval qui assuraient la sécurité à l’extérieur de l’enceinte et ont senti « le souffle » des deux premières bombes et vu «  les écrous voler » ? Du traumatisme profond de ces vendeurs d’écharpes d’origine serbe, victimes du troisième kamikaze aux abords du restaurant McDonald’s où ils étaient rassemblés en famille ? De cette troisième explosion intervenue à 21 h 53, plus d’une demi-heure après la première, qui aurait pu faire beaucoup plus de dégâts si François Hollande avait décidé d’interrompre le match France-Allemagne et renvoyé les spectateurs chez eux à la mi-temps… Chaque jour, au fil des audiences, un pan de l’histoire du 13 Novembre a été éclairé, précisé, gravé dans le marbre de la mémoire judiciaire grâce à la description par les enquêteurs des différentes scènes de crime, schémas à l’appui, ou aux récits de chacune des 400 victimes venues témoigner (sur 2 400 parties civiles désormais). « Ce sont les pièces d’un même puzzle qui se complète devant nous », résume l’historien Denis Peschanski, coresponsable du programme de recherche sur le 13 Novembre (lire entretien ci-après).

    Un puzzle qui révèle parfois des éléments nouveaux mais rares, tant l’enquête a été minutieuse, générant un dossier d’instruction fort d’un million de pages. Certains témoignages ont tout de même soulevé des interrogations. Comme celui de Tina, l’une des vendeuses d’écharpes, qui indique avoir croisé Salah Abdeslam près de sa voiture, aux abords du Stade de France, et même avoir discuté avec l’un des futurs kamikazes. Ceux de Jean-Charles, Tom et Helen, qui certifient avoir vu « quatre terroristes » mitrailler la foule dans le Bataclan, au lieu des trois retenus par l’enquête. Celui de Carole, qui a pointé l’attitude étrange et désinvolte d’un agent de sécurité de la salle de spectacle qui s’est d’abord barricadé seul derrière une porte, avant de refuser d’aider ceux qui tentaient de fuir vers les toits… Ces 17 policiers de la BAC 75, primo-intervenants au Bataclan, auxquels on a demandé de se taire par « devoir de réserve ». Seule certitude : aucune arme blanche n’a été retrouvée au Bataclan, ni de blessures constatées qui pourraient confirmer la présence de couteaux. Le président de la cour spéciale, Jean-Louis Périès, a tenu à répondre aux quelques témoins évoquant sans fondement des sévices, comme ayant besoin de rajouter du sauvage à l’horreur pour mieux l’accepter. Avec assurance, corroborant la parole d’experts et d’un policier, le magistrat a calmement rappelé s’attacher «  à la recherche de la preuve », et s’en tenir à des éléments tangibles.

    Des conséquences au-delà du 13 Novembre

    La mauvaise prise en charge, aujourd’hui encore, du stress post-traumatique et de nombreuses blessures intimes ont aussi été dévoilées pour la première fois à la barre. « Notre couple n’a pas survécu à ces attentats et à leurs conséquences », a ainsi raconté Marylin, blessée au Stade de France, faisant écho à l’immense difficulté pour les proches de comprendre le traumatisme des survivants. « Mon employeur m’a licenciée quand il a su que j’étais au Bataclan », a aussi témoigné Sandrine, 48 ans, provoquant la stupéfaction de la salle d’audience. Un cas isolé ? Malheureusement pas : Faustine, Jérome, Sophie ou Anne-Sophie raconteront la même expérience, quand des dizaines (centaines ?) d’autres s’avouent tout bonnement « incapables de travailler », six ans après. S’il n’était pas physiquement sur le banc des accusés, le fonds de garantie, chargé d’indemniser les victimes, a aussi été régulièrement évoqué à la barre, le plus souvent pour fustiger « la froideur » et « l’inhumanité » de ses procédures. Les deux principales associations de victimes, 13onze15 et Life for Paris, ont, elles, été souvent remerciées, ayant réussi à rassembler et soutenir des personnes submergées, souvent seules à la dérive.

    Les accusés entre provocations et retenue

    Bousculant la procédure, le président avait tenu à connaître en amont la « position par rapport aux faits reprochés » des accusés, le 15 septembre. Contre toute attente malgré son mutisme pendant l’instruction, Salah Abdeslam, seul représentant encore vivant des commandos, a pris la parole. Il a même saisi chaque occasion pour rappeler son engagement – « J’ai délaissé toute profession pour devenir un serviteur de l’“État islamique” » –, protester contre ses conditions de détention – « Cela fait six ans que je suis traité comme un chien » – ou justifier les attentats –​​​​​​​ « On a visé la France, la population, des civils, (…) parce que les avions français (en Syrie) ne font pas la distinction entre les hommes, les femmes et les enfants ». Après la diffusion de vidéos des terrasses meurtries, le 20 septembre, Abdeslam a aussi appelé au « dialogue », pour « éviter de nouveaux 13 Novembre », une sortie qualifiée de « provocatrice » par le président.

    Si, excepté Abdeslam, les accusés ont en majorité tenté de nier leur responsabilité dans les attaques meurtrières, ils ont gardé une parole prudente, voire respectueuse. Après cinq semaines exclusivement dédiées à l’expression des victimes, les magistrats et avocats demanderont à nouveau aux 14 prévenus de prendre la parole. D’expliquer l’inexplicable. « Je ne comprends pas comment on peut se lever un matin, enfiler une ceinture d’explosifs et faire ça. Et je ne sais pas si on aura des réponses », confiait Grégory, ex-otage dans le Bataclan, le 19 octobre.

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    L'Humanité

    Attentats du 13 Novembre. Denis Peschanski : « Un grand récit partagé est en train de se construire »

    Entretien

    Transmettre la mémoire des attentats : voilà l’ambition du programme de recherches 13-11. Son initiateur, l'historien Denis Peschanski, explique comment les audiences y contribuent. Entretien.

    Alexandre Fache

    Alors que la 3 e phase des entretiens du programme de recherches 13-11, qui va suivre un panel d’environ 1 000 personnes jusqu’en 2026, a débuté en septembre, Denis Peschanski nous explique comment le procès en cours influe sur cette mémoire.

    Procès des attentats. Deux mois d’audience et la vérité du 13 Novembre se précise

    Comment votre programme de recherches a-t-il intégré le procès ouvert en septembre ?

    Denis Peschanski ​​​​​​​Notre objectif, c’est d’essayer de comprendre l’articulation entre mémoire individuelle et mémoire collective. Or, grâce au procès, mais aussi aux médias qui le couvrent, un grand récit partagé sur le 13 Novembre est en train de se construire. Un récit bâti à partir des témoignages des rescapés, des proches des victimes, des policiers, des médecins…, qui est ensuite renvoyé à l’ensemble de la population, puis intégré par les individus qui la composent. Il y a une sorte de dialectique, d’aller-retour entre individuel et collectif. Ce mécanisme fait évoluer la mémoire au fil des ans. On l’a vu très clairement grâce aux 400 entretiens que nous avons menés depuis septembre, notamment chez ceux qui n’ont pas été des acteurs ou témoins directs des attentats : les gens nous parlent plus, sont beaucoup plus précis sur les faits, et la charge émotionnelle est plus forte. Clairement, le procès a revivifié la mémoire d’un événement qui, en 2018, était en train de s’estomper. Avec les audiences, les récits se complètent les uns les autres, comme dans un puzzle. Cela peut permettre d’avancer, en particulier pour les victimes directes, dont le traumatisme les conduit bien souvent à se focaliser sur une image, intrusive et douloureuse, de cette soirée funeste. Arriver à construire l’histoire du 13 Novembre dans sa complétude permet de renvoyer l’événement dans le passé. Ça n’efface pas la douleur, mais ça peut atténuer le traumatisme.

    Retrouvez ici tous nos articles sur le procès des attentats du 13 novembre 2015.

    Le procès a-t-il mis en lumière des faits nouveaux ou méconnus sur le 13 Novembre ?

    Denis Peschanski Oui, en particulier sur la mémoire que les gens ont de l’événement. En 2016, quand on leur demandait quels lieux ils associaient au 13 Novembre, le Bataclan venait bien sûr en premier, mais les terrasses et Saint-Denis étaient aussi souvent cités. Deux ans plus tard, ce n’était plus le cas, le Bataclan écrasait tout. Pour les victimes des autres lieux, cela pouvait être vécu comme une double peine : non seulement elles souffraient, mais elles avaient aussi le sentiment d’être oubliées de la mémoire collective. Le procès a permis de rééclairer des moments du 13 Novembre restés dans l’ombre, notamment les faits commis autour du Stade de France. Ainsi, les gendarmes de la garde républicaine, à cheval, qui étaient en première ligne des attentats kamikazes, ont pu y partager leur vécu, longtemps occulté, et très traumatique. On a vu aussi combien le fait d’avoir été exclus du récit collectif a pesé sur eux, et été à l’origine de pathologies supplémentaires. L’histoire de la troisième explosion au Stade de France, près du McDonald’s, a aussi pu être racontée, alors qu’elle avait été largement passée sous silence depuis 2015.

    La parole des accusés fait-elle selon vous partie de ce récit collectif ?

    Denis Peschanski Nous verrons bien. Une des questions sur ce sujet est de savoir si le discours revendicatif des accusés peut avoir une chance de pénétrer une partie de la société française. Je ne le crois pas. Il reste que parfois, après des attentats terroristes, on se souvient plus facilement du nom des auteurs que de ceux des victimes, malheureusement.

    Au final, que retenez-vous de ces deux premiers mois de procès ?

    Denis Peschanski D’abord, la charge émotionnelle très forte des témoignages des parties civiles. Ce sont des vies totalement ou partiellement détruites qui ont été exposées à la barre, déposition après déposition. Ce n’est pas évident à accueillir pour les professionnels qui suivent ces audiences, magistrats, avocats ou journalistes. Deuxième fait marquant : la volonté, largement partagée chez les victimes, de montrer que la démocratie l’emportait sur la barbarie, et que donc, il fallait être attentifs aux droits de la défense. À ce titre, l’histoire du 13 Novembre se démarque beaucoup de celle du 11 septembre 2001 aux États-Unis, où le grand procès sur ces attentats n’a jamais eu lieu.

    Entretien réalisé par Alexandre Fache​​​​​​​

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    Valeurs Actuelles

    [Jamet] Présidentielle : qui a peur du grand méchant loup ?

    Si ce n’est plus le Front républicain, ça lui ressemble comme deux gouttes d’eau bénite. À l’approche du jour J, les mises en garde, les adjurations pathétiques, les tribunes, les sermons, les débats, se sont multipliés à la télévision, à la radio, dans les journaux, sur les réseaux sociaux et jusque dans la rue. Mobilisation générale. Comme en 2002. Comme en 2017. Sur le même ton. Avec les mêmes paroles. Entre les mêmes. Car, nous dit-on, il s’agit bien du même adversaire. Rien de moins que l’éternelle bête immonde, toujours prête à renaître de ses cendres.

    Mobilisation générale, sur le fond sinistre d’une guerre, à la fois proche et lointaine, dans l’engrenage de laquelle nous sommes chaque jour un peu plus impliqués. Non seulement les deux anciens chefs de l’État encore vivants ont répondu à l’appel du président-candidat, mais derrière eux l’ensemble des chefs de gouvernement qui se sont succédé à Matignon ces trente dernières années. L’immense majorité des élus nationaux et locaux issus du scrutin majoritaire. La quasi-totalité des leaders politiques, syndicaux, les représentants des diverses religions. Puis les avocats, les médecins, les enseignants, les artistes, les sportifs. Nicolas Sarkozy, François Hollande, Manuel Valls, Jean-Pierre Raffarin, Édouard Balladur, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Yannick Jadot, Bertrand Delanoë, Jean-Pierre Chevènement, Philippe Martinez, Laurent Berger. Une fois encore le bal des gens bien.

    De quoi s’agirait-il ? D’éclairer ce bon vieux peuple. De l’inciter à faire bon usage de son bulletin de vote. À ne pas se tromper. À écouter ceux qui savent. Ceux qui disent le vrai, le juste et le bien. Il est si facile à abuser, ce pauvre peuple ignorant et naïf. À se demander s’il est au niveau de ce droit de suffrage universel qu’on lui a généreusement et peut-être imprudemment accordé. Car ceux qui se réclament aujourd’hui de la République ne respectent trop souvent la démocratie qu’autant que le peuple vote comme ils le souhaitent.

    Aujourd’hui, c’est Saint-Germain, le Marais, le 7e arrondissement, les influenceurs au service du libéralisme mondialiste, les desservants du camp du Bien qui sonnent le tocsin et mettent en garde leurs ouailles, vous, moi, nous tous, petits cochons, petits moutons, contre le grand méchant loup qui rôde dans l’ombre et médite, une fois de plus, par le biais sournois d’une élection, d’étrangler notre belle République.

    Dans les premières années de la IIIe République, les tenants du progrès et de la liberté, les Républicains, les hussards noirs ont combattu avec quelque raison l’emprise sur une France encore largement rurale, de l’Église et du château. Ils dénonçaient, preuves à l’appui, ces curés qui, les dimanches électoraux, du haut de leur chaire, prônaient d’élire Monsieur le marquis ou Monsieur le duc. Aujourd’hui, c’est Saint-Germain, le Marais, le 7e arrondissement, les influenceurs au service du libéralisme mondialiste, les desservants du camp du Bien qui sonnent le tocsin et mettent en garde leurs ouailles, vous, moi, nous tous, petits cochons, petits moutons, contre le grand méchant loup qui rôde dans l’ombre et médite, une fois de plus, par le biais sournois d’une élection, d’étrangler notre belle République.

    Emmanuel Macron, entré sur le tard en campagne, joue cyniquement sur deux tableaux. Que le président sortant et ses innombrables porte-paroles mettent l’accent sur les faiblesses et les incohérences du projet que défend Marine Le Pen, qu’ils en critiquent et en dénoncent les propositions, leur esprit et leurs conséquences, qu’ils mettent en doute la capacité de la présidente du Rassemblement national à former et à diriger un gouvernement crédible est de bonne guerre et les arguments en ce sens ne manquent pas. De là à qualifier d’extrême droite un mouvement qui répond aux demandes et aux attentes d’un bon tiers des Français, de là à proclamer la République et, pendant qu’on y est, la patrie en danger, il y a un pas qu’on ne saurait franchir sans ridicule et sans abus, ce que font pourtant sans vergogne le président-candidat et les siens.

    Le fascisme ne passera pas ? Il passera d’autant moins qu’il est absent de la compétition. Le fascisme, ses uniformes, ses chemises brunes ou noires, ses autodafés de livres, ses défilés aux torches, ses sections d’assaut, ses nuits de Cristal, son chef vociférant et menaçant, son culte de la force ont été jetés aux poubelles de l’histoire d’où nul ne songe à les ressortir. Celle qui entend gouverner « en bonne mère de famille » n’a pas donné au mot Duce un féminin – qui serait naturellement Ducesse.

    Les sondages, l’arithmétique et la raison donnent à croire qu’Emmanuel Macron a plus de chances que sa concurrente d’être élu dimanche. Trois éléments entretiendront pourtant l’incertitude jusqu’au bout. Le premier tient au grotesque décalage entre la propagande macroniste et la réalité. Le second au fossé qui n’a cessé de se creuser entre les installés, les inclus, les satisfaits, les privilégiés, les notables, ceux qui n’ont pas à se plaindre et les mécontents, les dégoûtés, les inquiets, les pauvres, les exclus, les gens “qui ne sont rien” et qui fournissent ses gros bataillons à la candidate du Rassemblement national. Le troisième est bien sûr le débat qui opposera ce mercredi le tenant du titre et son adversaire et dont nous ne savons pas, au moment où sont écrites ces lignes, s’il sera la répétition ou la revanche de celui de 2017.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Le Figaro

    Nos 10 tables préférées pour déjeuner à moins de 20 euros à Paris

    Alice BosioHugo de Saint Phalle

    LA SÉLECTION DU FIGARO - Voici nos meilleurs plans pour un bon repas, composé a minima d’une entrée et un plat, ou d’un plat et un dessert, dont l’addition ne dépasse pas, le midi, le fameux billet bleu. De quoi rendre vos pauses déj plus gourmandes, mais aussi découvrir des adresses souvent bien plus onéreuses le soir venu!

    • Juveniles

    FORMULE: 18 € (plat du jour, verre de vin, café), du mar. au sam. midi.

    Juveniles. 47, rue de Richelieu (1er) Tél.: 01 42 97 46 49.

    À la succession du charismatique Tim, ex-taulier de la scène œnophile parisienne, sa fille Margaux veille désormais à la destinée de cet incontournable bar à vins. En cuisine, son mari Romain Roudeau mitonne avec bienveillance, très à son aise dans ce cadre enjoué où les tables la jouent collé-serré entre les cartons de bouteilles. Saucisse au couteau-purée, suprême de volaille et gnocchis au thym, merlu sauce aïoli… Chaque jour, un plat principal témoigne de cet allant dans la formule déjeuner, laquelle intègre un verre de vin (100 références d’excellents flacons disponibles pour les plus grandes soifs) plutôt qu’une entrée ou un dessert. Il n’y a pas d’heure pour boire bon!

    • Astair

    FORMULE: 20 € (entrée, plat ouplat, dessert), du mar. au ven. midi.

    Astair. 19, passage des Panoramas (2e). Tél.: 09 81 29 50 95.

    Le passage le plus glamour de Paris a toujours été, aussi, l’une de ses rues les plus sérieuses quand il s’agit de passer à table. Racines, Adar, Faggio, Gyoza Bar… On ne sait plus où donner du bec. Emmené par le groupe Panorama (comme Canard & Champagne, situé à moins de 50 mètres), Astair et son fringant décor de bistrot d’époque épousent parfaitement le cadre historique du lieu. Et la cuisine s’y sent bien. Menu du jour franchement bien ficelé (poireaux vinaigrette ; œuf mimosa ; boudin noir de chez Parra et purée ; navarin d’agneau…) où l’on choisit entrée, plat ou plat, dessert.

    • Mary Céleste

    FORMULE: 16 € (entrée, plat ou plat, dessert) et 19 € (entrée, plat, dessert), du lun. au ven. midi.

    Mary Céleste. 1, rue Commines (3e). Tél.: 09 50 84 19 67.

    Vous ne rêvez pas: vous êtes bien en plein haut Marais, dans l’un des temples de la branchitude (groupe Quixotic) au décor lumineux, et pourtant un repas complet s’affiche à 19 euros, avec deux choix d’entrées, deux choix de plats, un fromage ou un dessert. Ce midi-là, des œufs du diable signatures, marinés au soja, avec gingembre frais, pickles d’oignons rouges et riz soufflé ou un carpaccio de courgettes, sauce vierge, algues nori et feta, un jambon rôti et sa purée d’oignons ou des asperges vertes rôties et purée de betterave acidulée, un saint-nectaire ou un gâteau au chocolat coulant. Pour ne rien gâcher, le pain et le café sont signés Ten Belles, et la carte des boissons est pointue.

    • Caillebotte

    FORMULE: 19 € (entrée, plat du jour ou plat du jour, dessert), du mar. au ven. midi.

    Caillebotte. 8, rue Hippolyte-Lebas (9e). Tél.: 01 53 20 88 70.

    Est-ce bien la peine de faire les présentations? Bas Pigalle, une poignée d’adresses (Pantruche, Belle Maison, Coucou), un esprit convivial et une bistronomie toujours pimpante, cela vous dit forcément quelque chose. C’est le groupe la Pantruchoise de Franck Baranger dont ce quatrième établissement - le deuxième dans l’ordre chronologique d’ouverture - dégoupille depuis 2013 de belles assiettes néoclassiques. La formule déjeuner s’orchestre autour d’un plat du jour soigné (volaille cuite basse température, carottes rôties sauce curry ; quasi de veau, sucrine snackée, sauce tonnato, précédé d’une entrée ou suivi d’un dessert, l’un et l’autre choisis à la carte. Imprenable.

    • Le Maquis

    FORMULE: 19 € (entrée, plat ou plat, dessert), du mar. au ven. midi.

    Le Maquis. 53, rue des Cloys (18e). Tél.: 01 42 58 87 82.

    Voici trois ans que Paul Boudier et Albert Touton, anciens du Chateaubriand et du Verre Volé, ont repris un troquet de la Butte pour en faire un bistrot de quartier au service décontracté et aux jajas nature. Au charme rétro de la façade, du zinc dans son jus et des banquettes rouges, répond une formule déjeuner à prix doux (21 € pour la totale), conjuguant classiques bistrotiers (impeccable saucisse-purée), influences sudistes (salade de poulpe finement tranché, céleri et fenouil croquant, fiadone) et voyageuses (soupe de fèves tandoori, maquereau grillé, riz rond, épinards et dashi). Ce qu’il faut de gourmandise et de quantités pour un déjeuner parfait!

    • Mokoloco

    FORMULE: 20 € (entrée, plat ou plat, dessert), du mar. au ven. midi.

    Mokoloco. 74, rue de Charonne (11e). Tél.: 09 51 05 80 88.

    Depuis quelques mois, les très talentueux Omar Koreitem et Moko Hirayama (Mokonuts) ont transformé leur sandwicherie en résidence de jeunes chefs. Jusqu’en juillet, Johann Barichasse est aux commandes. Le trentenaire autodidacte, ancien second de Manon Fleury au Mermoz, qui nous avait régalés avec ses sandwichs chez Penny Lane, laisse ici s’exprimer sa cuisine d’influence nord-africaine, en souvenir des plats mitonnés par ses grands-mères juives marocaine et algérienne. L’occasion de découvrir de délicieuses recettes pleines d’épices, peu connues de ce côté-ci de la Méditerranée: maakouda (beignet de pommes de terre), chraime (ragoût de poisson à la tomate), muhalabieh (flan)… Immanquable!

    • Le Cadoret

    FORMULE: 19 € (entrée, plat ou plat, dessert ou plat, fromage), du mar. au ven. midi.

    Le Cadoret. 1, rue Pradier (19e). Tél.: 01 53 21 92 13.

    Souvent plébiscitée dans ces colonnes, Léa Fleuriot poursuit son bonhomme de chemin aux commandes de ce bistrot modèle, devenu en quatre saisons seulement un haut lieu des Buttes-Chaumont. Derrière l’emblématique façade bleue se joue chaque jour une petite musique douce de la bistrote. Deux entrées, deux plats, un fromage et un dessert au choix le midi et, là encore, on met les petites assiettes dans les grandes: chou pointu grillé, champignons crus, coques, beurre blanc, piment ; carré de cochon fermier, panisse, cresson ; île flottante, crème anglaise savagnin…

    • Paloma

    FORMULE: 15 € (entrée, plat, dessert), du lun. au ven. midi.

    Paloma. 93, rue Julien-Lacroix (20e). Tél.: 09 87 70 99 96.

    Sur les hauteurs de Belleville, dans une rue au calme, ce bistrot a été ouvert début 2021, en plein confinement, par deux amies, Marie-Anna Delgado (chef) et Olivia Brunet (ébéniste). Porté sur le vin nature autour de petites assiettes à partager le soir, il fait systématiquement le plein au déjeuner. Et pour cause: il réussit la prouesse de proposer un menu (unique) complet pour 15 euros tout ronds! Au hasard, récemment, petite salade de fenouil, chou rouge et crème de haddock, kefta d’agneau, semoule aux herbes, jus de viande, tomate et pois chiches, puis pavlova à la rhubarbe, pomme et citron vert. Tout bon!

    • Les Résistants

    FORMULES: 17,50 € (entrée, plat ou plat, dessert) et 20 € (entrée, plat, dessert), du mar. au ven. midi.

    Les Résistants. 16-18, rue du Château-d’Eau (10e). Tél.: 01 77 32 77 61.

    Voici une adresse qui a le bon goût d’allier démarche engagée et cuisine de qualité. À deux pas de République, dans un cadre charmant de maison de campagne tout en lustres en rotin et tables en terrazzo, elle met à l’honneur les produits de «résistants», à savoir ces petits producteurs français qui refusent l’agriculture intensive et l’industrialisation. Au menu qui change quotidiennement, trois entrées, trois plats, un fromage et deux desserts, à partir d’ingrédients souvent peu connus: panisse de maïs grand roux, mayo au piment Boule de Turquie et combava, merlu de ligne de Saint-Jean-de-Luz et haricot borlotto ; kiwi hayward, gwell, orange sokotoro et meringue.

    • Le Petit Pan

    FORMULE: 17 € (entrée, plat ou plat,dessert), du mar. au ven. midi.

    Le Petit Pan. 18, rue Rosenwald (15e). Tél.: 01 42 50 04 04.

    Petit mais costaud, le frangin du Grand Pan, référence bistrotière incontestée signée Benoît Gauthier. Tout aussi rodé mais sur un registre plus franc du collier, le «bis» n’a pas grand-chose à lui envier. Sur une grande table d’hôtes ou bien posé sur l’agréable terrasse, on y pioche chaque midi de jolis plats totems dans une carte en rotation: œuf mayo et julienne de piquillos ; tartare de bœuf au couteau et frites maison ; fricassée de volaille et riz pilaf ; quenelle au chocolat… Cinq entrées, cinq plats, quatre ou cinq desserts et donc un vrai choix pour le déjeuner, l’effort est à saluer!

    Que faire à Paris ce week-end de Pâques ? Nos meilleures activités et sorties en famille

    Une balade bucolique dans les jardins du musée Albert-Kahn, l'expérience gonflable « Pop Air » à La Villette et une kermesse festive à la Recyclerie, notre sélection des trois meilleures sorties en famille pour bien profiter du long week-end de Pâques à Paris.

    «Veines d'Opale» une exposition sociable à l'Espace Voltaire

    Jusqu'au 19 avril, l'Espace Voltaire (11e) accueille l'exposition «Veines d'Opale». Un événement qui réunit 32 créateurs d'univers différents.

    New York Times - World

    Blasts at Schools in Shiite Area of Kabul Kill at Least 6

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    More than a dozen people were also wounded, one as young as 7. The attacks again challenged the Taliban’s promise of security, and stoked deep-seated fears in the Shiite community.

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    By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

    KABUL, Afghanistan — Several explosions outside an education center and a public high school in Afghanistan’s capital on Tuesday killed at least six people and wounded at least a dozen more, many of them students, including one as young as 7.

    The attacks, whose final casualty figures could be much higher based on reports from the area hospitals treating the victims, were a gruesome reminder of the dangers that persist in Afghanistan despite the Taliban’s promise to establish security across the country after 20 years of war.

    Both the education center and the school targeted on Tuesday are in the Dasht-e-Barchi neighborhood of the capital, Kabul, an area dominated by Shiites that was frequently targeted by both the Taliban insurgency and other militant groups under the previous Western-backed government. In a particularly devastating attack last year, bombs were set off outside a girls’ school in the neighborhood, killing at least 90 people, many of them teenage girls leaving class.

    The explosions on Tuesday stoked deep-seated fears among the Shiite community that they remain greatly at risk despite pledges by the Taliban, a movement of mostly hard-line Sunni Muslims, to end decades of bloodshed against them. Scores of Afghan Shiites were killed under the Taliban’s first period of rule in the 1990s.

    In October of last year, suicide bombings at Shiite mosques in one northern and one southern city together killed more than 90 people, and an attack on a Shiite-dominated area of Herat, a major city in western Afghanistan, killed at least six people in January. The Islamic State’s affiliate in Afghanistan, which considers Shiites heretics, claimed responsibility for all three attacks.

    No group immediately claimed responsibility for the attacks in Kabul on Tuesday.

    The blasts came as the ability of young Afghans to receive an education has become a sensitive issue for the new government, after the Taliban abruptly reversed their decision to allow girls’ high schools to reopen last month, drawing widespread condemnation from Western donors.

    The devastation on Tuesday began around 7 a.m. when a blast rocked the Mumtaz Educational Center, a private facility offering tutoring for boys and girls studying for the nationwide university entrance exam.

    Around three hours later, the nearby Abdul Rahim Shaheed High School was hit by at least three explosions, Khalid Zadran, a spokesman for the Kabul police, said on Twitter. Thousands of students attend the public high school, among the largest in the western part of Kabul.

    Mr. Zadran said that at least six people were killed and 11 more wounded in the attack on the high school.

    Reporting From Afghanistan

    In the attack on the education center, five students were injured, one critically, when an explosion went off in a classroom, according to a school employee who requested confidentiality because Taliban security officials had instructed school staff not to speak with news media.

    In interviews with The New York Times, hospital staff members at six hospitals across Kabul reported a total of 15 killed and 49 wounded in the two attacks.

    Witnesses of the high school attack described a scene of utter devastation.

    The explosions at the school went off just as 12th-grade students were leaving classes for the day, according to Ghulam Haidar Hussaini, the principal, who was standing about 20 yards from the school’s gate when the first explosion occurred.

    “I think there was an embedded mine that exploded, and after two minutes someone threw a grenade and another explosion happened,” he said. The first explosion killed four students and wounded around seven others, he added.

    The police have not commented on the nature of the explosions though an investigation is underway, Mr. Zadran said.

    Atiqullah Haidari, 21, heard the explosion from a tailor’s shop where he works and immediately thought of his 17-year-old brother, Nasullah Haidari, a ninth grader at the school. Rushing to the school grounds, he found a horrific scene, with severed legs and hands strewn across the street. Injured students were being carried into taxis and put on the backs of motorcycles, and then taken to nearby hospitals.

    Fearing his brother was injured or killed, Mr. Haidari sped to one hospital to look for him while one of their uncles went to another.

    “We were very worried and just thinking about his future, imagining if he was alive or dead,” said the uncle, Mahramali Faizi.

    Within an hour Mr. Faizi found his nephew at the Mohammad Ali Jinnah Hospital, bloodied from shrapnel wounds in his legs and neck. The boy received initial treatment and was then transferred to Emergency Hospital, one of the main surgical centers in the city.

    “He was very scared,” Mr. Faizi said.

    By the early afternoon, dozens of men had joined Mr. Faizi outside the Emergency Hospital, all waiting for news of their brothers, nephews and sons.

    Ali Madad, 23, grabbed his cousin’s bicycle and headed to the school after he heard the explosion. All he could think about was his 19-year-old brother, Mohammad Taqi Rahimi, a 12th grader there. When he arrived dozens of mothers were shouting and sobbing as security officers cordoned off the school grounds.

    Mr. Madad then rode to one hospital looking for his brother and then another. Increasingly desperate, he arrived at Emergency Hospital and, upon learning that his brother had been taken in for surgery here, collapsed.

    “At that time I was so angry,” he said. “Why was a school targeted again?”

    Qasim Jaffari, 25, said that his mother had taken his 7-year-old cousin, Asma, to enroll her in the first grade early Tuesday morning at the Abdul Rahim Shaheed High School, whose campus is used for grades one through 12. Her father, a farmer, sent his daughter to Kabul to get a better education than she could in their village. Elementary-aged girls can still attend school.

    Both Mr. Jaffari’s mother and Asma were injured in the blast, he said.

    “The schools in Shiite areas are always targeted. The previous government could not ensure our security, this government cannot,” he said. “We are in a lot of pain, but who should we complain to?”

    Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary reported from Kabul. Safiullah Padshah contributed reporting from Kabul and Najim Rahim from Houston.

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    Le Figaro

    Les jeunes vont-ils sauver la cravate?

    Matthieu Morge Zucconi

    ENQUÊTE - On la croyait en voie de disparition. Pourtant, des réseaux sociaux aux podiums des défilés, ce bout de soie s’avère toujours dans le cou(p), séduisant hommes et femmes confondus.

    Jérémy avait 15 ans lorsqu’il a noué sa première cravate. «Je voulais me différencier des autres garçons qui ne mettaient que des tee-shirts, explique le jeune homme, qui en a désormais 22 et se revendique «conseiller en style international» (sic) sur son compte Instagram. En la portant, je me détachais de mon image de petit garçon. C’était comme une transition vers un nouveau moi, plus mature, plus adulte.» Depuis quelque temps, il reçoit via les réseaux sociaux d’innombrables questions au sujet de cet accessoire. Et réalise, pour y répondre, des vidéos courtes expliquant à sa communauté les nœuds les plus connus et la meilleure façon de les réussir. «J’avais envie de partager mes connaissances. Beaucoup d’hommes ont l’air perdu face à ce morceau de tissu. Ceux qui m’interrogent ont entre 18 et 25 ans, mais il y a aussi quelques femmes, et même des adolescents.»

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    Jérémy n’est pas le seul sur ce créneau. Sur TikTok (où près de 75 % des utilisateurs français ont moins de 24 ans), la simple recherche du terme permet de trouver plusieurs dizaines de tutoriels, dont certains totalisent des centaines de milliers de likes, comme celui de l’influenceuse Cassandra Cano. Signe que la cravate, que l’on avait un peu vite enterrée, connaît un regain d’attention de la part des jeunes générations. Et ce alors même que, contrairement à leurs aînés, elles ne sont pas obligées de la porter.

    Elle reste très liée, dans l’esprit de nos contemporains, aux anciens.

    J’entends encore souvent des gens me dire qu’ils sont trop jeunes pour en mettre, nuance Emmanuel PCR, influenceur spécialisé en «élégance masculine», aux 350 000 abonnés sur TikTok. Elle reste très liée, dans l’esprit de nos contemporains, aux anciens. Mais c’est aussi, paradoxalement, pour cela qu’elle plaît. J’observe une certaine attirance pour l’élégance masculine classique, surtout après le confinement. On redécouvre le plaisir de s’habiller et de renouer avec le chic délicieusement désuet de nos grands-pères

    Mais, si certains s’attachent à la tradition, cette nouvelle génération d’adeptes se caractérise par une liberté totale à l’égard de cet accessoire et de ses conventions. La cravate se noue négligemment, sur col ouvert, se porte avec un polo ou un jean«La première fois que j’en ai mis une, c’était à l’occasion de Halloween, sourit Gwenaëlle, étudiante en mode. Et j’ai adoré ce que ça donnait. Aujourd’hui, j’en trouve en friperie ou à 2 € sur Vinted (près de 300.000 seraient en vente sur la plateforme, selon le site, NDLR). J’aime les porter de manière élégante, dans un esprit années 1920 très Marlene Dietrich, ou au contraire les détourner.» L’influenceuse Laura Le Marquand, 18 ans, est plutôt de la deuxième école. «J’en mets une régulièrement depuis quelques mois, après qu’un ami m’a fait essayer un modèle de son énorme collection. Depuis, j’adore la porter de manière originale. Je trouve que les accessoires permettent de mettre une touche finale à une tenue. Tout a déjà été fait en matière de mode, donc se créer un style nouveau est difficile. C’est pour cette raison que ma génération veut faire évoluer la façon de porter les vêtements. Contrairement à son usage classique, la cravate va bien avec un tee-shirt, en ceinture, ou encore avec une chemise très ample et un jean. C’est moins convenu.» Elle aussi s’adonne à l’exercice du tutoriel sur TikTok.

    Un outil d’affirmation de soi

    Les créateurs ont senti le vent tourner. Même la marque de streetwear du moment, Aimé Leon Dore, en propose, en collaboration avec le spécialiste britannique Drake’s. Et du podium de Gucci (portée avec un survêtement) à celui de Louis Vuitton (sur des femmes), en passant par Botter (avec une veste en jean) ou Celine (version ultra-fine), elle s’est faite remarquer sur plusieurs défilés. Devenant même parfois un accessoire militant. «En habillant les garçons avec une cravate classique, nous voulons exploiter le pouvoir du vêtement pour faire évoluer les idées préconçues, expliquent Rushemy Botter et Lisi Herrebrugh, le duo de créateurs derrière Botter. C’est une façon d’assumer qui on est et qui on aspire à être.»

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    Mais comment parler aux plus jeunes, lorsque ce bout de soie fait partie intégrante de l’offre classique d’une marque et que sa clientèle historique ne doit pas être trop brusquée? «Tout l’enjeu est de proposer une variété de modèles originaux qui sauront les séduire, note Christophe Goineau, directeur de création de la soie masculine chez Hermès, qui a lancé ses premières cravates en… 1949. À mon sens, travailler cet accessoire est plus intéressant aujourd’hui qu’il y a dix ou quinze ans. Nous sommes passés d’une obligation, qui concernait beaucoup de professions, à un plaisir permettant aux hommes de s’exprimer. Les jeunes ne la portent pas de la même manière que les générations précédentes: ils cherchent à s’affirmer grâce à un détail là où, par le passé, le choix était plus uniforme.»

    Prise entre ces deux feux, une génération, pourtant, nuance ce retour en grâce - celle des trentenaires, qui a connu la cravate obligatoire, avant que le télétravail ne mette un dernier clou sur le cercueil du dress codeprofessionnel. «J’avais pour habitude d’en porter régulièrement, explique Bastien, 32 ans, gestionnaire de patrimoine à Bordeaux. Depuis les différents confinements, je l’ai complètement abandonnée, sauf en de très rares occasions. Aujourd’hui, seuls certains grands clients et les patrons de la vieille école y sont encore attachés. Mais elle peut créer une vraie distance: il faut adapter son style aux gens qui sont en face de nous, et il est indéniable que les clients en mettent de moins en moins… Mais j’avoue qu’il m’arrive d’en ressortir une du tiroir par plaisir.» Une notion essentielle pour les quelques téméraires qui s’affichent encore, au bureau ou dans la rue, la cravate au cou. «La porter de nos jours, c’est se démarquer, confirme Jean, la trentaine. J’apprécie ce qu’elle représente: le sérieux, l’élégance, l’importance que l’on donne à ce que l’on fait lorsqu’on la porte… Quand on en met une sans y être obligé, on exprime un message: “Je suis content d’être là, j’aime mon boulot, j’ai envie de donner mon maximum…”» Ce qui, à l’heure de ce que les Américains appellent la «Grande Démission», est déjà un acte de rébellion en soi.

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    New York Times - World

    French Presidential Election

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    Drawn and Caricatured: French Cartoonists on the Campaign Trail

    Cartoonists play a high-profile role in France’s political discourse, and they have been busy drawing the presidential candidates as the race approaches its end.

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    By Saskia Solomon

    PARIS — There is little time left until the French choose their next president on Sunday, and image is important. As media teams flutter around the two remaining candidates, President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen, the nation’s political cartoonists are out in force, ready to accentuate even the smallest slip.

    When they pounce, many will be waiting in a country where political cartoons have deep roots, thriving as expressions of unhappiness during the French Revolution and continuing to play an outsize role in modern-day politics.

    Comic books regularly top the French best-seller lists, and weekly satirical newspapers — most notably Charlie Hebdo and Le Canard Enchaîné — are considered national institutions. Last year, when Mr. Macron’s government granted teenagers 300 euros (about $325) to spend on culture, many bought comic books.

    “The world of politics is very artificial,” said Mathieu Sapin, a cartoonist behind several comic books featuring Mr. Macron and his predecessor, François Hollande. “It’s very codified, which makes it deeply fascinating from a drawing perspective.”

    For Mr. Sapin, the French president is a character of fascination. He is often depicted by cartoonists as a gaptoothed, square-shouldered, somewhat boyish figure. But he also remains aloof, granting significantly less access than did Mr. Hollande, who courted cartoonists as much as journalists.

    “Macron is more distant with the media, though he did once come up to me to tell me how much he loved cartoons,” recalled Mr. Sapin. “He’s a real seducer.”

    How much so was illustrated in Mr. Sapin’s previous book, “Comédie Française,” in 2017. In one cartoon, the two men shake hands. A bead of sweat appears on Sapin’s forehead. “This handshake is taking a long time,” reads the thought bubble.

    Mr. Sapin is drawing Mr. Macron for “Campaign Notebooks,” his 240-page comic book on the 2022 presidential election. The project brings together Mr. Sapin and five other veteran cartoonists: Dorothée de Monfreid, Kokopello, Louison, Morgan Navarro and Lara.

    Each cartoonist was assigned one or two candidates to follow for the course of the campaign — most of whom were eliminated in the first round on April 10. For eight months, they traveled the breadth of the country, attending rallies and meetings, and even tagging along on trips overseas.

    The team has worked independently, occasionally meeting in Mr. Sapin’s studio to plot on a big dry-erase board. “We are all recounting different events, but it’s all rendered in the same way,” said Louison, who goes by one name. For her, the small details are the most compelling.

    “Political gaffes, the sight of an aide frantically helping a politician with their tie before a speech, backstage pep talks and spats — these make the comics,” said Louison, who followed Anne Hidalgo, the mayor of Paris, during her unsuccessful campaign, joining her on bike rides around the city.

    Beyond being used as a tool for revolt, political cartoons have long been used as an ideological weapon — Communists and radically conservative Catholic groups in France used cartoons to influence the country’s youth after World War II — and their importance is not lost on Mr. Macron.

    He gave the keynote speech two years ago at the International Comics Festival in Angoulême, the first presidential visit since François Mitterrand attended the event in 1985, and he announced plans for a European House of Press and Satirical Cartoons to open in the capital by 2025.

    “Still,” said Mr. Sapin, “he wants to protect his image.”

    His rival, Ms. Le Pen, is often drawn as a self-congratulatory figure, her mop of yellow hair and twinkling blue gaze emphasized. Mr. Navarro has chosen to home in on what he sees as a smug air, representing Ms. Le Pen with spiky, upturned features and eyes narrowed in steely determination.

    Mr. Navarro has noticed some of her subtler tics, too, such as the nervous puffing on an e-cigarette, or the readjusting of a particular strand of hair. These he has worked into his drawings for humorous effect, but also a degree of pathos — something not usually associated with a far-right politician who was once depicted on the cover of Charlie Hebdo dressed in a dirndl and holding a gun to Europe’s head.

    While in Marseille, Mr. Navarro was startled by the sight of Ms. Le Pen, whose message is fiercely anti-immigrant, posing for a selfie with a group of Muslim men, a moment he captured for the book. “Her image has changed, somewhat — they seemed unfazed by her reputation,” Mr. Navarro said.

    What to Know About France’s Presidential Election

    Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:

    The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.

    The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.

    What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.

    The sequential structure of a cartoon strip is well suited to politics, but as the team learned in the case of the far-right candidate Éric Zemmour, not everything goes as planned.

    In the early days of the campaign, Mr. Zemmour was “a joke,” Mr. Sapin said, and the team didn’t even bother to assign anyone to cover him. “But then in the autumn he became a serious candidate, and we had to adapt.”

    With his eccentric mannerisms and caterpillar eyebrows, Mr. Zemmour was easy prey for cartoonists — attracting comparisons to Gargamel, the villain from the Smurfs. But Mr. Navarro noticed something else: “I was surprised by how many young people were among his supporters, they seemed really fired up.”

    “In the newspapers he often comes across as a caricature,” Mr. Navarro said. “But what we’re doing here is showing the context of events — not just caricaturing each candidate.”

    Bringing the different campaigns together in a book affords unusual insights into strategy. Was the candidate playing the long game? Did their approach remain the same throughout?

    “And it also shows just how long they’ve all been working up to this moment,” said Kokopello, who also goes by one name and drew Valérie Pécresse, the now-eliminated, center-right Republican candidate. “Many people seem to think the campaigns started just a couple of months ago, but it’s been much longer.”

    Along with the election’s twists and turns, the book chronicles the shifting national mood: In the opening pages, the pandemic dominates the narrative, face masks slowly fading from view; the emergence of surprise candidates, the failure of early hopefuls; Russia’s invasion of Ukraine in February.

    “We are recording how things played out, in real time,” Mr. Sapin said.

    The last 12 pages are still blank, awaiting a final result that will likely be close. “Anything can happen — that’s what makes it so thrilling.”

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    L'Humanité

    Procès du 13 novembre 2015. Mort en 2017, Guillaume est la 131e victime des attentats

    Actu

    Rescapé du Bataclan, Guillaume Valette souffrait de la culpabilité du survivant. Il s’est donné la mort le 19 novembre 2017. Sa famille a témoigné de sa souffrance, ce mardi.

    Kareen Janselme

    « G uillaume détestait la violence, mais elle l’a rattrapé, le 13 novembre 2015. Il est sorti vivant du Bataclan, physiquement indemne mais profondément atteint par des balles psychiques invisibles qui l’ont doucement mais sûrement tué. » À la barre, ce mardi 26 octobre, Alain Valette dépose assis, ses béquilles à proximité, le souffle court, lisant son texte sans faillir. Face à lui, sur le mur au-dessus du président de la cour spéciale, son fils apparaît tranquille, lunettes et cheveux courts, la pyramide du Louvre en arrière-plan. La photo projetée a été choisie par sa mère. Prise l’année précédant les événements, elle symbolise la période des « jours heureux ». « Guillaume n’avait jamais eu de problèmes psychiques, mais il a été débordé par un état de stress post-traumatique au point de mettre fin à ses jours le 19 novembre 2017, reprend son père. Puisqu’il n’est plus là, c’est moi qui vais raconter son 13 novembre. »

    À trois mètres de la scène, le fan trentenaire écoute les premières notes de Kiss The Devil et, « comme tout le monde, (il) a entendu les pétards ». Quand la lumière se rallume après les premières fusillades, les terroristes sont sur l’estrade. Guillaume ne peut détacher son regard d’une fille qui fixe le plafond sans ciller. Il comprend qu’elle est morte. Son corps est pris de tremblements incontrôlables. Une jeune femme lui prend la main, le rassure, malgré les injonctions au silence des voisins terrifiés. « Ça lui a fait un bien fou », remercie le père s’adressant à l’inconnue. Pour survivre, Guillaume va se cacher sous des corps, « une boue humaine », décrira-t-il à son père. Il n’oubliera pas les cris des blessés. Ni le coup d’œil qu’il a jeté sur la fosse « malgré les consignes de la police ». Guillaume « a regardé l’horreur », a « marché dans le sang ». À 3 h 30, la famille le récupère enfin. « Il était couvert de sang. Nous l’avons serré dans nos bras : il était glacé et exténué. Le lendemain, il nous a dit tout de suite : “La vie d’avant, c’est fini.” »

    La vie d’après se décompose en deux périodes pour la famille Valette. Dans un premier temps, Guillaume essaie de se replonger dans « ses microscopes électroniques ». Mais le garçon manque de concentration au travail et développe les syndromes habituels du stress post-traumatique tant décrits depuis des semaines par les victimes de ce procès : hypervigilance, cauchemars, intolérance aux comportements hostiles, anxiété. « Il ne se plaignait jamais », déplore presque son père, qui l’observe peu à peu se refermer. Il ne sort plus. Affecté par le moindre fait divers, son fils ne regarde plus que des documentaires animaliers. Au premier anniversaire des attentats, il sort de son mutisme. « Je n’oublierai jamais le bruit de ces mitraillettes », avoue-t-il en pleurant. « Ça a duré trente secondes, il n’en a plus jamais parlé », conclut son père.

    À l’été 2017, son état se complique et se transforme en une dépression sévère et un délire hypocondriaque. Guillaume se réveille en hurlant, fait une crise de panique au boulot, n’arrive plus à franchir 50 mètres dans la rue. Le jeune homme est persuadé d’être atteint d’une maladie grave et multiplie les radiographies, les endoscopies, les IRM. En vain : « Tout est normal. » Sa maladie est d’ordre psychiatrique. Les parents sont démunis. Le corps médical ne mesure pas les conséquences du stress post-traumatique. Au deuxième anniversaire de l’attaque du Bataclan, aucun psychiatre ne rend visite au patient interné à l’hôpital.

    Les psychiatres ont compris trop tard

    Le 19 novembre 2017, Guillaume est retrouvé pendu dans sa chambre, laissant une lettre : « Je suis atteint d’un cancer de l’œsophage à cause d’une œsophagite non soignée. » Les psychiatres ont compris trop tard. « J’ai été berné », « je n’ai rien vu venir », avoueront-ils à la famille. « Il était une victime de guerre. J’ai alerté de si nombreuses fois. Mais, en tant que mère, on vous colle vite une étiquette d’anxieuse », témoigne la maman par écrit, dans une terrible note lue à la barre par son deuxième fils, Frédéric. « Toutes ces blessures invisibles devraient être comprises et mieux appréhendées, enchaîne le père. Nous ne sommes pas tous égaux. L’État doit améliorer la prise en charge des victimes qui vont mal et souffrent, pour éviter qu’il y ait d’autres Guillaume. »

    « Est-on faible parce qu’on ne tolère pas la violence ou parce qu’on finit par l’accepter ? » s’interroge Christophe, dernier membre de la fratrie. « Mon frère n’aimait pas la violence, poursuit-il. En concert, il adorait se retrouver dans cette foule rassemblée au nom de la musique. Quelque temps avant le 13 novembre, on avait parlé de ça : ces deux heures hors du temps, sans chômage, sans violence, sans peur de l’avenir. Une bulle de bonheur. Ce soir-là, les problèmes de la société ont traversé cette bulle et l’ont mise en miettes. »

    Alors que certains médias comptabilisent strictement à 130 le nombre de victimes directes des attentats du Stade de France, des terrasses, du Bataclan, que d’autres ne veulent pas les réduire à un nombre, pour la famille Valette, « ce chiffre est important. Guillaume Valette est la 131e victime du Bataclan ».

    procès attentats 13 novembre 2015attentats du 13 novembre 2015aide aux victimes
    Valeurs Actuelles

    “Jadot, Roussel, Hidalgo, c’est de votre faute” : à gauche, les “traîtres” à Mélenchon sur le billot

    « Cent mille têtes ! », réclamait le révolutionnaire Jean-Paul Marat, en 1792 dans son journal l’Ami du Peuple. Deux siècles plus tard, la Terreur est aussi à l’ordre du jour chez les insoumis. Mais eux, magnanimes, ne veulent que trois têtes sur le billot. Celles des félons Yannick Jadot (EELV), Fabien Roussel (PCF) et Anne Hidalgo (PS). Venus nombreux aux Cirque d’Hiver pour la soirée électorale de Jean-Luc Mélenchon, les militants ont attendu tard dans la soirée, croyant jusqu’au bout en leurs maigres chances d’arriver au second tour. Tout cela en vain. Comme l’a confirmé le score honorable, quoiqu’insuffisant, de leur candidat : 22% des voix. Encore raté ! Ne manquaient toutefois qu’environ 400 000 suffrages pour dépasser Marine Le Pen. De quoi susciter une frustration bien compréhensible parmi les électeurs, qui dans leur désespoir ont tourné un regard accusateur vers les candidats de gauche n’ayant pas rejoint l’Union Populaire (UP). Avec leur appui, Mélenchon serait probablement passé… L’heure des comptes a sonné.

    Le renégat Roussel

    Le premier “social-traitre” sur la liste du tribunal révolutionnaire : Fabien Roussel, le champion du Parti Communiste Français. « Mélenchon président ! Roussel à la poubelle », scandait-on déjà dimanche soir, après la défaite. Un slogan vengeur lancé au hasard d’une déconvenue, pensait-on. Pour une fois rassemblée autour d’un leader, la gauche s’est sans doute laissée aller un temps à ses plus bas élans ? Non, rien de tout ça. Depuis le début de la semaine, la haine farouche que vouent les soutiens de Jean-Luc Mélenchon au viandard préféré des médias n’en finit pas de tapisser les réseaux sociaux. « Fabien Roussel le traître ! », éructe une internaute sur Twitter. « Jadot, Roussel, Hidalgo, c’est de votre faute, bande de traitre », tonne un autre, mettant le candidat du PCF dans le même sac que les « réformistes ». Et des centaines de tweetos reprennent le refrain en chœur, tandis que des milliers partagent ou aiment leurs publications.

    Une colère de la base bien vite remontée aux oreilles des cadres de la France Insoumise, qui n’ont pas hésité à jeter de l’huile sur le feu. Adrien Quatennens, député LFI du Nord, tire le premier : « Je respecte les communistes, mais Fabien Roussel n’a pas tenu parole, se désole-t-il lundi midi, sur FranceInfo. Il m’avait dit que si un candidat de gauche était en mesure d’être au second tour, il était prêt à repenser sa candidature. » C’est ensuite au tour de Manuel Bompard, coordinateur du mouvement, de donner le coup de grâce : « Roussel ne peut pas s’exonérer de toute responsabilité », grommèle-t-il deux jours plus tard, sur la même chaîne. Difficile de leur donner tort : si la direction du parti avait appelé à l’union, les très disciplinés militants communistes auraient pour la plupart rejoint l’UP. Quoiqu’en dise Fabien Roussel, qui ne trompe personne en affirmant que ses électeurs « n’auraient pas voté pour un autre candidat ».

    Tout pour LFI, des miettes pour les autres.

    A la gauche de la gauche, le rendez-vous manqué de 2022 a ouvert une plaie qui ne se refermera pas de sitôt. Au moins parmi les électeurs. Car du côté des cadres, on semble déjà plus disposé à faire des alliances pour les législatives : « Voyons-nous rapidement, avant même le deuxième tour, pour faire gagner la gauche aux législatives », a proposé le candidat du PCF, le 14 avril lors d’une conférence de presse. Une main tendue tout à fait surprenante, à qui se souvient de l’oukase de Manuel Bompard adressée la veille à la gauche : « On est favorable à faire en sorte qu’il puisse y avoir éventuellement un regroupement », clamait-il, avec l’arrogance du vainqueur. A condition qu’il se fasse « autour du programme qui a été porté par Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle et autour des résultats tels qu’ils ont été choisis par les électeurs au premier tour ».

    Autrement dit : tout pour LFI, des miettes pour les communistes. Une véritable humiliation pour les communistes. Mais ont-ils vraiment d’autre choix ? On ne peut pas refuser de s’allier à Mélenchon au premier tour, pour ensuite appeler à voter Emmanuel Macron et finir dans les bras des Verts et du Parti Socialiste… Il y a des limites.

    Des Verts et des pas mûrs

    Des limites qu’Europe Ecologie Les Verts n’a jamais hésité à franchir. Notamment depuis l’élection de Yannick Jadot, consacrant le virage social-démocrate du parti. Attaques répétées à l’endroit de la France Insoumise, rapprochements avec le PS, européisme assumé… Mais le résultat du premier tour a changé la donne et tout porte à croire que la vieille alliance avec les roses ne sera pas renouvelée. Il faut désormais s’en remettre au mouvement majoritaire à gauche, ainsi qu’aux demandes de plus en plus exigeantes de Manuel Bompard, qui n’a rien oublié des saillies de Jadot à l’endroit de son ancien candidat.

    « Nos relations ont été lourdement dégradées pendant cette campagne, écrit ce dernier dans une lettre aux Verts, abordant la possible construction d’une majorité politique pour les législatives. Sans vous répondre jamais, nous avons pris au sérieux vos accusations souvent blessantes et vos appréciations selon lesquelles existeraient entre nous des difficultés insurmontables. Vous les avez assez répétées pour que nos électeurs respectifs s’en souviennent. » Ambiance. Et les mises en gardes ne font que commencer. Toujours dans la même missive, co-signée par Mathilde Panot, Aurélie Trouvé et Adrien Quatennens, les insoumis n’hésitent pas à taper là où ça fait mal : « Nous nous souvenons que vous nous avez exclus de toute liste commune y compris face au Rassemblement national en région PACA, peut-on lire encore. Dès lors, un arrangement de dernière minute pour de simples soucis de sauvetage électoral d’organisations serait incompris (…) pour le grand nombre que la politique politicienne exaspère et désespère. » Et toc !

    Nul n’a été vraiment surpris du triomphe de Jean-Luc Mélenchon à EELV.

    Là encore, il est aisé de lire entre les lignes : tout pour LFI, des graines pour les Verts. Attention, toutefois, à ne pas pêcher par arrogance et s’aliéner un électorat stratégique. Le score de Yannick Jadot (4,8%) au premier tour est loin d’être ridicule. De plus, sa base n’est pas assez démoralisée pour faire d’EELV un « parti satellite » des insoumis, nous confie un élu local de la mouvance. A vrai dire, nul membre du parti n’a été vraiment « surpris » du triomphe de Jean-Luc Mélenchon, tant s’est imposée l’idée du “vote efficace” parmi les jeunes au cours des derniers jours précédant le scrutin.

    « Il ne faut pas tomber l’écueil qui consiste à dire que Jean-Luc Mélenchon est l’unique pôle à gauche », assure notre élu, persuadé que LFI ne pèse pas vraiment 22,8%. Quoique conscients de la popularité réelle de l’Insoumis en chef, les écolos essaient de se rassurer en répétant que son score est avant tout le fruit des circonstances particulières de cette élection. Mais n’est-ce pas le cas lors de chaque scrutin ?

    Des roses blanches pour les socialistes

    « En politique, il n’y a pas de convictions, disait Talleyrand. Il n’y a que des circonstances. » Et parfois les circonstances ne sont pas favorables, le Parti Socialiste en sait quelque chose. Après avoir fait le score piteux de 6,36% en 2017, le parti d’Anne Hidalgo n’a récolté que 1,7% des voix au premier tour cette année. « Le PS se retrouve dans une situation de mort cérébrale », concède Jean-Christophe Cambadélis, à Valeurs actuelles.

    Implanté localement mais sans projet d’envergure nationale, la social-démocratie française devrait accepter son « auto-dissolution » pour accélérer sa « refondation », tranche le ténor. Une stratégie plus efficace que celle d’appeler à « l’union » pour les législatives, au soir d’une défaite causée par l’éclatement de la gauche, dont les socialistes sont partiellement responsables. D’autant que les insoumis n’ont pas publiquement exprimé un ardent désir d’alliance avec le PS. Loin de là. Le souvenir douloureux du quinquennat Hollande, sans doute.

    Quoi qu’il en soit, des discussions ont effectivement lieu à gauche pour présenter un front uni au mois de juin. Il faut toutefois se rendre à l’évidence : la part du gâteau laissée au PS par LFI sera particulièrement menue. Une triste fin pour le parti de François Mitterrand. Mais l’alternative qui se pose à gauche est bien la suivante : la France Insoumise… ou la mort.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    Le Figaro

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    Cinquante jours d'enfer : les visages de la guerre en Ukraine

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    New York Times - World

    New Rocket Fire From Gaza Follows Rising Tensions in Jerusalem

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    The first strike from Gaza in several months came just days after clashes in and around the Aqsa Mosque compound, a sacred site for both Muslims and Jews.

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    By Patrick Kingsley

    JERUSALEM — Militants in Gaza fired a rocket into Israeli airspace on Monday night that was intercepted by an Israeli air defense system, as tensions continued to rise after recent clashes between Palestinians and the Israeli police at a holy site in Jerusalem.

    No group immediately claimed responsibility for the rocket attack, but it followed several recent hints by Islamic Jihad, a militant group in Gaza, that it may respond to the clashes at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as Temple Mount. It was believed to be the first rocket strike since January from Gaza, where tensions have been comparatively low since the end of an 11-day war between Gaza militants and Israel last May.

    Hamas, the militant group that runs Gaza, has condemned Israeli interventions at the mosque, but also indicated it is wary of escalating tensions so soon after last year’s war. Khaled Meshaal, a senior Hamas official, said Saturday that both Hamas and Israel had told Qatari mediators that they did not seek a new round of fighting.

    Gazan authorities are still rebuilding infrastructure that was damaged or destroyed in last May’s fighting; militants are still rebuilding their arsenal; and Hamas is considered leery of losing several economic concessions Israel recently made to Gaza, including a rise in the number of Israeli work permits assigned to Gazan residents.

    But the rocket strike on Monday was a reminder of how quickly such considerations can change, particularly at a volatile time in Jerusalem. Last year’s war was partly set off by similar tensions at the Aqsa Mosque, and some have feared a repeat in the coming weeks, particularly during a rare overlap between Ramadan and Passover.

    The Jerusalem tensions have also strained relations with the Jordanian government, which oversees the Islamic trust that administers the mosque. Jordan on Monday summoned a senior Israeli diplomat to complain about the recent police interventions at the mosque.

    Within Israel, the clashes have prompted Raam, a small Islamist party, to freeze its participation in the governing coalition. If Raam makes its decision permanent by the time the Israeli Parliament ends its recess on May 8, the opposition will gain a parliamentary majority, raising the likelihood of a fifth general election in three years.

    Monday’s rocket launch followed clashes on Friday and Sunday in and around the Aqsa Mosque compound, which is considered both the third-most sacred site in Islam, as well as the site of an ancient Jewish temple that is the holiest place in Judaism.

    Israeli police fired rubber-tipped bullets and sound grenades at stone-throwing Palestinian youths on Friday, and later entered the main mosque on the site to arrest dozens of Palestinians who had barricaded themselves inside. On Sunday, police officers blocked Muslim access to the site for much of the morning to allow tourists and Jews to pray at the compound, leading to more clashes in and around the area. A group of Arab men attacked three religious Jews while others stoned passing buses.

    Palestinians view any police presence at the site as the unwelcome consequence of Israeli occupation. Israel captured East Jerusalem, including the mosque compound, in 1967, later turning the entire city into its capital. But the United Nations Security Council has ruled it is occupied territory, and Palestinians consider the police facilitation of Jewish prayer there as part of an escalating effort to entrench Israeli control over a sacred Muslim sanctuary.

    The Israeli government says the police have been forced to intervene at the mosque to contain violence instigated by Palestinian rioters, and to ensure freedom of worship for both Muslims and Jews everywhere on Israeli soil.

    “Here’s the truth,” the prime minister, Naftali Bennett, said in a statement on Monday evening. “Israel is doing everything so that all peoples, as always, can celebrate the holidays safely — Jews, Muslims and Christians.”

    He added: “The state of Israel will continue to keep our capital, Jerusalem, open to all.”

    The Palestinian Authority, which manages parts of the occupied West Bank, condemned Israel in a statement following the first round of clashes on Friday.

    “The expulsion of the worshipers by force, repression and batons in preparation for the incursions of the Jewish extremists will ignite the fire of the religious war for which the Palestinians alone will not pay the price,” the authority’s foreign ministry said.

    Gabby Sobelman contributed reporting from Rehovot, Israel, and Iyad Abuheweila from Gaza City.

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    L'Humanité

    En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

    Il était une fois

    Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

    Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

    On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

    Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

    La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

    Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

    La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

    Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

    C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

    Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

    Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

    Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

    Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

    Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

    La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

    En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

    Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

    C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

    La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

    Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

    Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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    France24 - World

    Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'

    Issued on: 19/04/2022 - 18:05

    A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.

    Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.

    "From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.

    The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR. 

    Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.  

    FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?

    François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.

    This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.

    However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.

    Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?

    The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.

    When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.

    The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.

    Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?  

    The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.

    The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?

    Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.

    The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.

    If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.

    If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.

    This article has been translated from the original in French.

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    UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda

    EYE ON AFRICA

    UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal

    Valeurs Actuelles

    [Benedetti] Présidentielle : que reste-t-il du « front républicain » ?

    À quelques encablures du second tour de l’élection présidentielle, que reste-t-il du “front républicain” ? L’objet est ridé, essoufflé, indéniablement fatigué mais il remue encore, caricature de sa caricature : des sportifs, des artistes, des syndicalistes, des patrons, des autorités religieuses, des politiques de tous bords en appellent au barrage contre Marine Le Pen. La réplique sur l’échelle du reductio ad hitlerum s’affaiblit à proportion que la réalité désenvoute le mythe mais elle opère encore – à la marge réflexe pavlovien, Potemkine prétendument démocratique, mais dont l’efficience se gage sur des ressorts propagandistes. Au fond, on fabrique du “front républicain” comme on fabrique du “consentement” pour reprendre la formule magique du maître des relations publiques et de la propagande, Edward Bernays qui, tout au long du XXe siècle, vendit ses services à ses clients oligarchiques dont il écrivit noir sur blanc qu’ils avaient vocation à gouverner.

    Dès lors rien de surprenant à ce que ce front imparfaitement appelé “républicain” soit désormais exclusivement l’expression, la vitrine des arrière-boutiques des élites.

    Nous sommes dans cet entre-deux-tours au cœur de ce “moment Bernays” de haute domestication des opinions. Évidemment cela infuse par le haut d’abord, conformément au demeurant à la sociologie macroniste qui est celle des CSP plus… et des seniors. Jacques Ellul qui travailla sur les mécanismes de propagande expliquait avec justesse que le propagandé n’était pas forcément celui que l’on imagine : non pas le peuple dans ses strates populaires et moyennes, mais surtout le représentant des élites intellectuelles ou économiques qui pour des raisons existentielles ou d’intérêts trouve et va chercher dans l’exposition à la propagande le meilleur moyen de se rassurer et de se protéger.

    Dès lors rien de surprenant à ce que ce front imparfaitement appelé “républicain” soit désormais exclusivement l’expression, la vitrine des arrière-boutiques des élites. L’instrument n’est plus que de marketing, il est tout de tactique alors que le risque populaire bien plus que populiste menace le parti de l’ordre, il est évidemment à terme de très mauvaise politique car il vise à rendre impossible par une sorte d’intimidation pseudo-civique toute forme d’alternative électorale à l’os techno-illibéral qui est la nature profonde du macronisme inopportunément considéré comme un courant appartenant à la tradition libérale.

    La réactivation de cette figure spectrale joue comme l’assurance-vie d’une vision du monde qui n’accepte d’opposition que métabolisable dans son propre système de pensée – d’où la cannibalisation des ultimes scories de ce qu’il reste des partis de gouvernement ; ou virtuelle, c’est-à-dire rendue inopérante par l’interdit psycho-moral qui présente son accès potentiel au pouvoir comme une transgression absolue d’une frontière sacrée. L’opposition sous cet angle ne peut que se rallier, ou être empêchée. C’est là une tenaille structurelle qui de facto conduit sans le dire à une forme invertébrée de régime de parti unique de la pensée unique. Le dire et le constater n’est pas être anti-républicain ; c’est au contraire être pleinement républicain. La gérontocratie électorale des boomers-élitaires qui a voté majoritairement pour le sortant lors du premier tour a comme donné mandat au jeune Macron de réaliser la survie de ses idées de démantèlement de la souveraineté, de dévitalisation de la citoyenneté et de standardisation à la mondialisation techno-managériale.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Législatives : Jean-Luc Mélenchon demande aux Français de « l’élire Premier ministre »

    Malgré la défaite, Jean-Luc Mélenchon n’a pas encore quitté l’arène politique, et il ne compte pas le faire de sitôt semble-t-il. Dix jours, à peine, après avoir échoué pour la troisième fois à se faire élire président de la République, l’historique leader de gauche est déjà de retour. Certes, il ne sera pas candidat en 2027, et il souhaite voir émerger une nouvelle génération au sein de son mouvement. Mais désormais, Jean-Luc Mélenchon est candidat… à Matignon. Sur BFMTV, mardi 19 avril, il a effectivement appelé le peuple français à l’élire Premier ministre, en accordant à LFI une majorité parlementaire lors des élections législatives de juin prochain.

    « Pour ça, il vous faut élire un maximum de députés de l’Union Populaire aux élections législatives », a lancé Jean-Luc Mélenchon, qualifiant ces législatives de « 3e tour de l’élection présidentielle ». Si, le 24 juin prochain, l’Assemblée nationale se découvrait une majorité mélenchoniste, le président de la République serait effectivement contraint d’appeler à Matignon un Premier ministre issu des rangs de LFI ou de l’Union populaire. Un mécanisme institutionnel qui ferait de Jean-Luc Mélenchon le potentiel Premier ministre d’Emmanuel Macron… ou de Marine Le Pen.

    Eviter l’inéluctable

    Matignon à défaut de l’Elysée, ce n’est pas seulement un lot de consolation pour l’ancien sénateur socialiste. Comme il l’a rappelé sur l’antenne de BFMTV, « l’article 20 de la Constitution dit que c’est le Premier ministre qui dirige et conduit la politique de la nation ». De quoi mener une vie infernale au président qui sera élu dimanche, et réellement peser sur l’action politique du prochain quinquennat.

    Une troisième voie donc, qui permettrait d’éviter l’inéluctable : une domination totale d’Emmanuel Macron ou de sa rivale sur la vie politique, pour au moins cinq ans. « Je ne veux pas que Mme Le Pen prenne le pays. Je ne veux pas que M. Macron garde le pouvoir. Pour cela, je dis aux Français : élisez-moi Premier ministre au 3e tour avec les élections législatives », a résumé et conclu Jean-Luc Mélenchon. Rendez-vous est donc pris dans deux mois.

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    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Ukraine War Divides Orthodox Faithful

    Neil MacFarquhar and Sophia Kishkovsky

    In a small parish in northern Italy affiliated with the Russian Orthodox Church, the mostly Ukrainian worshipers — IT specialists, migrant factory laborers, nurses and cleaners — decided to repudiate the full-throated support for the war in Ukraine from Patriarch Kirill of Moscow.

    The Moscow Patriarch had repeatedly bestowed blessings on the Russian military, giving a historical golden icon of the Virgin Mary to a senior commander, for example, and casting the war as a holy struggle to protect Russia from what he called Western scourges like gay pride parades. He has been a vocal supporter of President Vladimir V. Putin, with the church receiving vast financial resources in return.

    “We saw that the Moscow Patriarchate was not engaged in theology, it was simply interested in supporting the ideology of the state,” said Archpriest Volodymyr Melnichuk of the Church of the Elevation of the Cross in Udine, Italy, “In essence the patriarch betrayed his Ukrainian flock.”

    So on March 31, the Ukrainian cleric wrote a letter severing all ties to the Moscow Patriarchate.

    With the Eastern Orthodox Easter approaching this Sunday, similar tensions are rippling through the church’s more than 200 million faithful, concentrated in eastern and southern Europe. Around the world, the war is dividing national churches, parishes and even families as they reassess relations with Patriarch Kirill and the Russian Orthodox Church.

    In the United States, some believers are switching churches. In France, Orthodox seminary students petitioned their bishop to break with the Moscow Patriarchate. In the Netherlands, the police had to intervene at a Rotterdam church after parishioners came to blows over the war.

    The Ukraine war has pitted combatants under the Moscow Patriarch against each other, and has placed Ukrainian worshipers in an especially untenable position. By tradition, Orthodox worshipers pray for their patriarch at all services.

    “How can you accept prayers for the patriarch who is blessing the soldiers trying to kill your son?” said Andreas Loudaros, editor of Orthodoxia.info, an Athens-based website that covers church affairs.

    Doctrinal disputes and intrigues within the Eastern Orthodox Church often spool out over decades, if not centuries. But with remarkable speed, the war has widened schisms long kept below the surface.

    Unlike the Roman Catholic Church, with its single, uncontested leader, each of the 15 Orthodox branches enjoys significant sovereignty. Heated debates have erupted within the Eastern Orthodox Church in numerous countries whether to openly ostracize Patriarch Kirill and Russia.

    The Moscow Patriarchate has sought to anoint itself the true seat of Orthodoxy ever since Constantinople, now Istanbul, fell to Islamic invaders in 1453. So Moscow has been at loggerheads for centuries with the ecumenical patriarch of Constantinople, always the spiritual leader of the church. But, the testy relations between Kirill and the current ecumenical patriarch, Bartholomew, burst into the open over the war.

    “He should not have identified so much with President Putin and even called Russia’s war against Ukraine ‘sacred,’” the patriarch recently told a group of students.

    “It is damaging to the prestige of the whole of Orthodoxy because Orthodoxy doesn’t support war, violence, terrorism,” Bartholomew said in an interview in Istanbul.

    Ukraine has been a particular source of antagonism between the two hierarchs. In 2019, Patriarch Bartholomew granted independence, called “autocephaly,” to a previously unsanctioned church in Ukraine, which had been subordinate to Moscow since 1686.

    Afterward, the Russian church severed contacts with Bartholomew. More than half Ukraine’s parishes rejected the decision and stayed under Moscow’s jurisdiction.

    Of the 45 dioceses in Ukraine, encompassing nearly 20,000 parishes, about 22 have stopped mentioning Patriarch Kirill during prayers, said Sergei Chapnin, a Russian religious scholar and frequent church critic.

    That is the first step toward breaking with Moscow, though still far from a formal rupture. But the dispute makes it difficult for many Ukrainian bishops to switch allegiances now.

    Some faithful in Ukraine question the silence of the bishops, wondering aloud whether they are fans of Mr. Putin, have been bribed or blackmailed to stay quiet or are hedging their bets lest Moscow prevails in the war.

    Archpriest Andriy Pinchuk, 44, the former mayor of a small agricultural village just south of the central city of Dnipro, said the hesitancy dismays many parish priests. Russian troops have destroyed countless churches.

    “We are ashamed to look into the eyes of regular Ukrainians, we are ashamed of the horrible aggressive words that Patriarch Kirill is saying constantly, we are ashamed of the Ukrainian bishops who put their heads in the sand and fear a rupture with the Moscow Patriarch,” said Father Pinchuk. Ukrainians constitute a significant part of the Moscow Patriarch’s flock, so losing them would be a blow.

    Father Pinchuk is the author of a petition signed by some 400 Ukrainian clerics asking church hierarchs to declare as heresy Kirill’s support for the Kremlin’s Russkii Mir or “Russian World,” project, which among other things has tried to extend church influence outside Russia as a foreign policy tool.

    “The future of any church in Ukraine will not be linked to Moscow unless it wins this war,” said Christophe D’Aloisio, a visiting professor of Eastern Christian and Ecumenical Studies at the University of Louvain in Belgium and an Orthodox parish priest, who signed a declaration in March against the “Russian World” project by more than 1,300 Orthodox scholars and theologians. “But it is the wrong moment to position yourself for or against.”

    Patriarch Kirill of Moscow has provoked widespread anger with a series of sermons and speeches, including saying that the country is battling the Antichrist, and urged Russians to rally around the government. Kirill has avoided condemning widely documented attacks on civilians, many of whom are his parishioners. Most national churches have not condemned Kirill.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new phase of the war. Russia declared that its offensive for control over Ukraine’s industrial heartland was underway as it bombarded targets across the sprawling eastern front. Ukrainian officials said they were mounting a spirited defense.

    In Mariupol. About 2,000 people were trapped at a large steel factory in Mariupol along with Ukrainian forces that are waging what appears to be the last defense of the city. Russia is seeking to take the city as part of a strategically important “land bridge” to occupied Crimea.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    One possible reason emerges on the website of the Foundation for the Support of Christian Culture and Heritage, which is funded by Rosatom, the Russian state nuclear energy corporation. It lists church projects financed around the world in Bulgaria, Georgia, Poland, Serbia and the United States, among others.

    Numerous recipients have not denounced the war. “When you get money from Moscow it is not easy to be critical,” said Mr. D’Aloisio.

    About 300 priests, mostly inside Russia, signed a petition against the war. Three Lithuanian priests who were outspoken critics were just fired.

    In the United States, some adherents expressed anger that although the two main American branches of Russian origin, the Orthodox Church in America and the Russian Orthodox Church Outside of Russia, had condemned the fighting and worked to help refugees, they avoided criticizing Patriarch Kirill directly.

    An influx of converts in recent years, drawn by President Putin portraying himself as a bulwark against the West’s moral collapse, has intensified the wrangling.

    “It has torn the church apart in some ways,” said the Very Rev. Dr. John Jillions, a retired associate professor of religion and a former parish priest in Bridgeport, Conn. “I think that they are too hesitant, they need to come out much more forcefully that they are against Putin’s aggression and Patriarch Kirill’s apparent support.”

    Many people are questioning why St. Vladimir’s Orthodox Theological Seminary in Yonkers accepted a $250,000 donation from the Russian state religious foundation to name a chair in biblical studies after Kirill, suggesting that the money be returned or spent on Ukrainian refugees.

    The Very Rev. Dr. Chad Hatfield, the president of the seminary, said that the donation was received before the invasion and was under review, and that the Orthodox Church of America had condemned the war.

    Archpriest Victor Potapov in Washington, D.C., speaking for the Russian Orthodox Church Outside of Russia, called it wrong to single out Russia for blame, and said the church was offering fervent prayers for the war to end.

    Some parishioners are switching churches over the issue. “This is not my church, I cannot go to a church headed by a patriarch who is supporting war,” said Lena S. Zezulin. She left her church, St. Seraphim’s Russian Orthodox Church in Sea Cliff, Long Island, where she was baptized. She cannot convince her mother, aged 90, to quit.

    By all accounts, a serious cleavage in the church appears inevitable, but the course of the war will determine its depth and the scar tissue left behind.

    On Palm Sunday, sitting in the courtyard of an Orthodox church frequented by Ukrainians in Istanbul, Nadiia Kliuieva reeled off the terrible legacy from a conflict sanctified by Kirill, including children killed, women raped and the pain of Ukrainians everywhere.

    “I don’t know what kind of Ukrainian you would have to be to keep an association with the Moscow Patriarchate,” she said. “I think many people have opened their eyes.”

    Neil MacFarquhar reported from Istanbul and Sophia Kishkovsky from Long Island.

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    France24 - World

    Live: UN chief denounces Russia's eastern offensive, calls for four-day 'humanitarian' truce

    Issued on: 19/04/2022 - 06:21Modified: 19/04/2022 - 06:24

    FRANCE 24 Follow

    Russia's forces carried out dozens of air strikes in eastern Ukraine overnight after Ukrainian officials said Moscow had launched a major offensive, the defence ministry said on Tuesday. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).

    8:35pm: US, France, other allies discuss additional military supplies for Ukraine

    The US, France and other allies on Tuesday discussed how to provide security guarantees to Ukraine as the conflict entered a new phase, according to a French presidency official.

    The video conference brought together the leaders of the US, France, Britain, Germany, Romania, Poland, Italy, Canada and Japan.

    German Chancellor Olaf Scholz said Berlin intended to supply Ukraine with anti-tank and air defence weapons as well as long-range artillery weapons.

    Scholz said the allies agreed Russia must not win the war, and that an imposed peace as envisaged by Russian President Vladimir Putin was not acceptable.

    When asked if the US would be sending more artillery to Ukraine following the video conference, President Joe Biden said yes. White House spokeswoman Jen Psaki said the US planned to send more military aid to Ukraine.

    British Prime Minister Boris Johnson also promised more artillery weapons as the conflict moved into a new phase. The British readout of the meeting said Johnson "underscored the critical need for further military support to Ukraine in the face of a major Russian offensive in the Donbas and ongoing attacks elsewhere."

    5:25pm: UN chief denounces Russia offensive, calls for four-day truce

    UN Secretary-General Antonio Guterres has denounced Russia's fresh offensive in eastern Ukraine and called for a four-day truce to mark Orthodox Holy Week.

    "Instead of a celebration of new life, this Easter coincides with a Russian offensive in eastern Ukraine," Guterres told reporters.

    "The intense concentration of forces and firepower makes this battle inevitably more violent, bloody and destructive," he said as he called for a "humanitarian pause" from Orthodox Holy Thursday until Easter Sunday on April 24.

    4:47pm: ‘The side that wins the logistics battle wins the war’

    Frank Ledwidge, a military expert at the University of Portsmouth, analyses the situation on the ground for Ukrainian troops as Russia intensifies the battle for control of eastern Ukraine.

    The Russians will be looking for weak points along the eastern Ukraine frontline to launch probing attacks, explains Ledwidge. The Ukrainian military has the advantage of the quality of their troops and training, their equipment, and above all, high troop morale.

    But Ledwidge notes, the real issue is one of logistics in battle. “The side that wins the logistics battle wins the war,” he told FRANCE 24. “That’s where the West comes in. So, we have to stop this dribs and drabs of equipment here and there and institutionalise Ukraine's supply in the next weeks and months and make sure that they win that attritional battle.”

    4:35pm: Three dead in new shelling of Kharkiv: governor

    At least three people were killed and 21 were injured in new Russian shelling on Ukraine's second city of Kharkiv Tuesday, according to local authorities.  

    The announcement came a day after strikes on the city, which lies close to the Russian border, killed five people. 

    "At the current time in Kharkiv, three people have unfortunately died," regional governor Oleg Sinegubov said on Telegram. 

    He also told Ukraine's Hromadske television that 21 people were injured in the strikes Tuesday in four different residential areas. 

    "The intensity of the shelling of Kharkiv has increased," Sinegubov said, asking residents to take shelter and avoid going  outside. 

    Kharkiv, Ukraine's second city that had nearly 1.5 million inhabitants before Russia invaded in late February, saw heavy fighting at the start of Moscow's offensive but always remained under Ukrainian control. Ukraine now fears the city could be a major target in a new Russian offensive.

    3:50pm: Ukraine received 76 prisoners of war in swap with Russia

    Ukraine said it got back 60 soldiers and 16 civilians in a prisoner swap Tuesday with Moscow. There were no details on how many Russians went home in the exchange.

    "Today we exchanged 60 servicemen, including ten officers. Sixteen civilians are also returning home," Kyiv's deputy prime minister Iryna Vereshchuk said on Telegram.

    Vereshchuk said it was the fifth prisoner exchange between the two countries since the invasion began on February 24th.

    As in previous prisoner swaps, she gave no details on how many Russians were exchanged.

    The prisoner swap came as Ukraine says Russia has launched a major fresh offensive in the east of the country.

    Last week Kyiv said it had returned 30 prisoners of war by an order of President Volodymyr Zelensky.

    Zelensky has offered to swap pro-Kremlin tycoon Viktor Medvedchuk, arrested by Kyiv after escaping house arrest, for Ukrainians captured in Russia.

    On Monday Kyiv's security services aired a video of Medvedchuk asking his ally, Russian President Vladimir Putin, and Zelensky to exchange him in return for an evacuation of civilians and troops from the besieged port city of Mariupol.

    3:35pm: Mariupol's Azovstal steelworks, a holdout of Ukrainian resistance

    Constructed in the early Soviet era and rebuilt after the Nazi occupation during World War II, Mariupol’s Azovstal steelworks is one of Europe's biggest metallurgical plants, covering more than 11 sq km (4.25 sq miles) and overlooking the Sea of Azov.

    It is now the site of one of the last pockets of Ukrainian resistance in the besieged port city. Ukrainian military officials say there are also hundreds of civilians sheltering in the plant.  Russia's defence ministry has demanded that measures be taken to release civilians from the Azovstal plant.

    3:05pm: Russia to expel 36 European diplomats: foreign ministry

    Russia has said it is expelling 36 diplomats from two European countries in retaliation for similar measures taken against Moscow's foreign envoys over the Kremlin's military operation in Ukraine.

    The Russian foreign ministry said it had declared 21 diplomats from Belgium and 15 from the Netherlands "persona non grata", giving them two weeks to leave.

    Moscow also summoned Luxembourg's envoy, warning him that Russia may decide to take reciprocal measures for the tiny European state's expulsion of Moscow's ambassador.

    2:15pm: Russia says it opened corridor for Ukrainian forces to leave Mariupol steel plant

    Russia's defence ministry has said it had opened up a corridor for Ukrainian forces who want to take up a Russian offer to lay down their arms and safely leave the Azovstal steel works in the besieged port city of Mariupol.

    The announcement came hours after Russia called on Ukrainian troops and foreign fighters holed up in the plant to lay down their arms by noon Moscow time (09:00 GMT) if they wanted to live.

    Ukraine has been calling for Russia to facilitate a humanitarian corridor for evacuees from Mariupol and another from the Azovstal steel plant that has been the city's last significant area of Ukrainian resistance.

    The Azovstal steelworks are one of Europe's biggest metallurgical plants, covering more than 11 sq km (4.25 sq miles) and overlooking the Sea of Azov. 

    1:54pm: Donbas: A 'consolation prize' for Putin?

    "Some people are calling Donbas a consolation prize for [Russian President Vladimir Putin]; they'll never say this in Russian propaganda but they essentially failed to capture Kyiv – that was his first goal," said FRANCE 24 International Affairs Commentator Douglas Herbert. "When that happened he pushed back the forces and then they claimed that it was just sort of the prelude to what their real goal is, which is capturing the east, the Donbas."

    1:52pm: Lithuania bans using letter 'Z' as show of support for Russia's war

    Lithuania's parliament on Tuesday voted to ban public displays of the letter "Z", the black and orange ribbon of St George, and other symbols seen as expressing support for Russia's invasion of Ukraine.

    Russian military vehicles in Ukraine are prominently marked with the letter "Z", and it has started appearing on social media and on clothing elsewhere in support of the war.

    Meanwhile the ribbon of St George, first introduced as an honour by Catherine the Great, has gained significance in the Russian-speaking world since separatists in eastern Ukraine adopted it as a symbol of their support for Russia in 2014.

    1:38pm: Negotiation process further 'complicated' by Mariupol siege, Ukrainian negotiator says

    Russia's siege of the city of Mariupol has further complicated the negotiation process in the war in Ukraine and it is hard to say when direct talks might resume, Ukrainian negotiator Mykhailo Podolyak told Reuters on Tuesday.

    Podolyak said in a written response to questions from Reuters that he believed Russia was banking on strengthening its positions through a new offensive it has launched in eastern Ukraine.

    "Obviously, against the backdrop of the Mariupol tragedy, the negotiation process has become even more complicated," he said of the southern port city where Russia has given the last Ukrainian defenders holed up in a steel works an ultimatum to surrender by noon (09:00 GMT).

    1:32pm: Kremlin says not 'authorised' to discuss Moskva warship missing crew

    The Kremlin refused Tuesday to reveal any details about casualties suffered from the sinking of Russia's guided-missile cruiser Moskva, as parents called for the truth about their missing children.

    The flagship of Russia's Black Sea Fleet sank last week after an explosion and fire that Ukraine said was caused by a successful missile strike and Russia said was the result of exploding munitions.

    Russian authorities said the crew had been evacuated from the warship – which is able to carry up to 680 sailors – but gave no other details.

    After the Moskva sank parents and other family members of sailors who served aboard -- including conscripts – took to social media, saying their children had gone missing and that they needed answers.

    12:22pm: Poland ready to take in at least 10,000 injured Ukrainian soldiers

    Poland's health service has capacity to treat at least 10,000 injured Ukrainian soldiers, the Polish prime minister said on Tuesday, as Russia launches a new offensive in eastern Ukraine.

    Mateusz Morawiecki told reporters during a visit to the western Ukrainian city of Lviv that Poland was already treating "several dozen" soldiers and was prepared to take in more.

    "We are ready to take in at least 10,000 (soldiers), if necessary," he said. "We are doing everything to take in and treat all injured soldiers from Ukraine."

    12:21pm: Russian forces seize east Ukraine city Kreminna, governor says

    Russian forces have taken control of the city of Kreminna in eastern Ukraine and Ukrainian troops have withdrawn from the city, the regional governor said on Tuesday.

    "Kreminna is under the control of the 'Orcs' (Russians). They have entered the city," Serhiy Gaidai, the governor of the Luhansk region, told a briefing.

    11:49am: Russia accuses West of trying to prolong Ukraine conflict with arms supplies

    The United States and other Western countries are doing everything to drag out Russia's military operation in Ukraine, the TASS news agency quoted Russian Defence Minister Sergei Shoigu as saying on Tuesday.

    "The increasing volume of foreign arms supplies clearly demonstrates their intentions to provoke the Kyiv regime to fight to the last Ukrainian standing," Shoigu was cited as saying.

    11:02am: Russia says carried out dozens of strikes in eastern Ukraine

    Russia's forces carried out dozens of air strikes in eastern Ukraine overnight after Ukrainian officials said Moscow had launched a major offensive, the defence ministry said Tuesday.

    The ministry said that "high-precision air-based missiles" had hit 13 Ukrainian positions in parts of the Donbas, including the key town of Slovyansk, and that other air strikes "hit 60 military assets of Ukraine", including in towns close to the eastern frontline.

    It said Russian troops destroyed two warehouses containing warheads of Tochka-U tactical missiles in Chervona Polyana, in the region of Lugansk, and in Balakliia in the Kharkiv region.

    10:29am: Denmark to boost green energy, North Sea gas production to quit Russian supply

    Denmark's government on Tuesday said it aimed to significantly boost renewable energy supply and temporarily increase production of natural gas from its fields in the North Sea, in a move to rapidly become independent of Russian supplies.

    "We will increase production of natural gas in the North Sea for a limited time period," Prime Minister Mette Frederiksen told reporters during a briefing on Tuesday.

    10:26am: Automaker Stellantis stops production at Russia factory

    US-European automaker Stellantis announced Tuesday the suspension of production at its factory in Russia, citing a lack of parts and sanctions against Moscow over the Ukraine war.

    The group, which was formed in January last year when Fiat-Chrysler and PSA merged, had already announced in March that it was halting imports and exports to and from Russia.

    Production for the local market at the Kaluga factory southwest of Moscow also slowed down, and the company had warned that it would have to suspend work due to shortages of components. The factory was meant to produce Peugeot, Citroen and Opel vans for the European market.

    10:24am: Russia calls on Ukraine, foreign fighters to surrender Mariupol steel plant by midday

    Russia on Tuesday called on Ukrainian forces and foreign mercenaries to leave the Azovstal metallurgical plant in the besieged Ukrainian city of Mariupol by noon Moscow time (0900 GMT).

    "All who lay down their arms are guaranteed to remain alive," the defence ministry said.

    Earlier on Tuesday Russia-backed separatist forces said they were trying to storm the Azovstal metallurgical plant, the RIA news agency quoted separatist spokesperson Eduard Basurin as saying.

    10:15am: Fall in Russian gas flows to Europe through Ukraine

    Russian gas deliveries to Europe through Ukraine fell on Tuesday morning, in line with customer requests, while flows to Germany through Nord Stream 1 were steady and increased eastbound into Poland from Germany through the Russia-EU Yamal pipeline.

    Daily nominations for Russian gas deliveries to Slovakia via Ukraine fell on Tuesday, data from Slovakian operator TSO Eustream showed.

    10:14am: Ukrainian presidential adviser says new Russian offensive will fail

    Russia's new offensive in eastern Ukraine will fail because Moscow's forces lack the strength to break through Ukrainian defences, an aide to President Volodymyr Zelenskiy said on Tuesday.

    "The battle for Donbas, which was announced and apparently began yesterday, is under way and is going very cautiously. The battle will not go in Russia's favour," presidential adviser Oleksiy Arestovych said.

    10:12am: 'Big question' over fighting capacity of Russian units redeployed from northern Ukraine

    "The Russians have succeeded in taking so far in the Donbas region since the invasion on the 24th of February only small amounts of territory really – apart from the northeastern part of [...] Luhansk region, which is sparsely populated," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Ukraine.

    "US experts say that there are 76 Russian batallion groups fighting basically for this offensive in the Donbas – 11 of which were deployed only in recent days – and that there are 22 more just to the north of the border," Cragg continued.

    "Some of these groups [...] were fighting in the north of Ukraine in Kyiv region and Chernihiv region [and] suffered very severe losses there – and there's a big question as to how much they're going to be able to be re-equipped, re-deployed, get their morale back up and be made combat-ready again. Lots of military experts are saying that they don't think they're going to be able to muster that much of a fighting force out of these units that suffered those defeats in Kyiv and Chernihiv regions."

     

    9:53am: Greece seizes Russian tanker as part of EU sanctions

    Greece on Tuesday seized a crude oil Russian tanker off the island of Evia as part of European Union sanctions against Russia, a Greek shipping ministry official said.

    The Russian-flagged Pegas, with 19 Russian crew members on board, was seized near the coastal city of Karystos in Evia.

    "It has been seized as part of EU sanctions," a shipping ministry official said.

    9:52am: China to increase coordination with Russia, senior Chinese diplomat says

    China told Russia it will continue to increase "strategic coordination" with it regardless of international volatility, the foreign ministry said in a statement on Tuesday.

    Chinese Vice Foreign Minister Le Yucheng gave this assurance to Russian ambassador to China, Andrey Denisov, on Monday, the statement said.

    9:01am: US seeks to seize superyacht in Fiji from suspected Russian owner

    The United States is seeking to seize a superyacht suspected of belonging to a Russian oligarch that is docked in the Pacific island nation of Fiji, according to an application for a restraining order filed on Tuesday by Fiji's public prosecutor.

    The luxury vessel the Amadea is widely believed to be owned by Russian oligarch Suleiman Kerimov, sanctioned by the United States and European Union.

    The vessel arrived in Fiji a week ago after leaving Mexico 18 days earlier and crossing the Pacific. Police are investigating.

    9:00am: Russia forces attacking along broad east front, Ukraine says

    Russian forces attacked along a broad front in eastern Ukraine on Tuesday as part of a full-scale ground offensive to take control of the country’s eastern industrial heartland in what Ukrainian officials called a “new phase of the war".

    Ukraine's General Staff said early Tuesday that Russian forces are focusing their efforts on taking full control of the Donbas region.

    “The occupiers made an attempt to break through our defenses along nearly the entire frontline,” the General Staff said in a statement.

    8:44am: EU planning Russian oil embargo, says France's Le Maire

    French Finance Minister Bruno Le Maire said on Tuesday that an embargo on Russian oil at a European Union level was in the works, adding that France's President Emmanuel Macron wants such a move.

    "I hope that in the weeks to come we will convince our European partners to stop importing Russian oil," Le Maire told Europe 1 radio.

    8:43am: Ukraine says no safe corridors agreed for civilians for third successive day

    Ukraine was for the third successive day unable to secure Russia's agreement on establishing any humanitarian corridors to evacuate civilians trapped in cities and towns, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on Tuesday.

    8:29am: New Zealand imposes new sanctions on Russian banks

    New Zealand unveiled new sanctions on Tuesday targeting Russia’s largest banks and financial institutions, in its response to the invasion of Ukraine.

    "We are deeply concerned at the reports of brutality from Russian forces," Foreign Minister Nanaia Mahuta said in a statement after the measures were announced.

    "New Zealand continues to condemn Putin’s war and supports the International Criminal Court’s investigations into the atrocities committed against the citizens of Ukraine."

    8:27am: UK not looking to help Russia, minister says on swapping Putin ally for captured Britons

    Britain is not going to be looking at how to help Russia, a senior minister said on Tuesday when asked about the prospect of swapping pro-Russian politician Viktor Medvedchuk for two British fighters who were captured in Ukraine by Russian forces.

    The Britons appeared on Russian state TV on Monday and asked to be exchanged for Medvedchuk, a Ukrainian ally of Russian President Vladimir Putin who is being held by the Ukrainian authorities.

    Asked on Sky News whether a possible swap was something the government would get involved with, Britain's Northern Ireland minister Brandon Lewis said: "We're actually going through the process of sanctioning people who are close to Putin regime, we're not going to be looking at how we can help Russia."

    7:00am: Russian official says Ukraine strikes village near border

    Ukrainian forces have struck a village near Russia's border with Ukraine, wounding one resident, the governor of the Russian province of Belgorod said on Tuesday.

    It was not immediately clear whether the strike on the village of Golovchino that figured in posts by governor Vyacheslav Gladkov on messaging app Telegram was carried out by artillery, mortars, missiles or was an aerial attack.

    4:45am: US, allies to meet over Ukraine as conflict escalates in east

    US President Joe Biden will convene a meeting of allies to discuss the Ukraine conflict Tuesday, the White House said, after Kyiv announced Russia had launched a major new offensive in the east of the country.

    The meeting, announced on Biden's schedule, "is part of our regular coordination with allies and partners in support of Ukraine," an official told AFP, without naming who would be included on the video call.

    It will also cover "efforts to hold Russia accountable," the White House said.

    The meeting comes after Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that Russia, which invaded its pro-Western neighbor on February 24, had launched a large-scale offensive in the eastern Donbas region, a move predicted by Kyiv for weeks.

    Fighting has intensified in eastern Ukraine after Russia withdrew troops from the region around the capital Kyiv and refocused its efforts in Donbas, which pro-Moscow separatists have partly controlled since 2014.

    The United States and Western allies have heaped pressure on Moscow via sanctions, while supporting Ukraine through military and other aid. 

    Asked Monday whether new measures would soon be announced, US State Department spokesman Ned Price said Washington would "continue to escalate our financial sanctions and other economic measures against the Russian Federation until and unless Moscow relents in its campaign against Ukraine."

    "We have not yet seen that, and we'll continue to raise the costs."

    04:30am: Turkish, British, Italian defence ministers to discuss Ukraine in Istanbul

    The defence ministers of Turkey, Britain and Italy will meet in Istanbul on Friday to discuss Russia's invasion of Ukraine and security ties between the three NATO allies, the Turkish Defence Ministry said.

    British Defence Secretary Ben Wallace and Italian Defence Minister Lorenzo Guerini will visit Istanbul at the invitation of their Turkish counterpart, Hulusi Akar.

    "At the meeting, where an exchange of views will be carried out on defence and security relations between the countries and on regional issues, developments in Ukraine are also expected to be discussed," the statement said.

    NATO member Turkey shares a maritime border with Ukraine and Russia in the Black Sea, has good ties with both and has taken a mediating role in the conflict. It has so far hosted peace talks between Ukrainian and Russian foreign ministers and negotiators, and has been working to arrange a meeting of their presidents.

    Turkey and Italy have also increased engagement since a NATO summit last month, where the leaders of Turkey, Italy and France discussed ways to revive the SAMP-T air defence system project by the Franco-Italian Eurosam consortium.

    3:20am: France 24's Gulliver Cragg reports on Russia's offensive in the eastern Ukraine.

    1:07am: Biden to hold call with allies on Tuesday over Ukraine invasion

    U.S. President Joe Biden will on Tuesday hold a call with allies to discuss the Ukraine crisis, including on how to coordinate on holding Russia accountable, the White House said.

    "The President will convene a secure video call with allies and partners to discuss our continued support for Ukraine and efforts to hold Russia accountable as part of our close coordination," it said in a statement.

    1:00am: UN seeks humanitarian contact group for Ukraine

    UN humanitarian chief Martin Griffiths announced Monday that he will meet Turkish President Recep Tayyip Erdogan in Turkey this week to push for the creation of a "humanitarian contact group" involving Ukraine and Russia. 

    Such a group would "meet convened by the UN to discuss on a virtual or actual basis at any time to discuss humanitarian issues," Griffiths told reporters in New York.

    That could include ceasefire monitoring, safe passage, humanitarian corridors or other issues between the two warring sides, he said. 

    Griffiths did not say when he would meet Erdogan, but initially said he planned to arrive in Turkey on Wednesday and leave Thursday.

    However, he tested positive for Covid-19 shortly after his announcement, forcing him to postpone his trip to an unspecified date.

    Griffiths and UN Secretary General Antonio Guterres had spoken with Erdogan by phone Sunday to discuss the initiative. 

    Griffiths had visited Moscow in early April before a trip to Kyiv, to try to obtain a humanitarian ceasefire and facilitate other aid interventions.

    11:40pm: New tranche of US arms for Ukraine starts to arrive

    The first shipments of a new US military aid package have arrived at Ukraine's borders to be handed over in its fight against the Russian invasion, a senior Pentagon official said Monday.

    The United States on April 13 unveiled a $800-million tranche of equipment for Ukraine, including helicopters, howitzers and armored personnel carriers.

    "There have been four flights from the United States arriving into the theater just yesterday," a senior Pentagon official said Monday, with a fifth flight due shortly.

    The package includes 18 155mm howitzers for the first time, as well as 40,000 artillery rounds, 200 M113 armored personnel carriers, 11 Mi-17 helicopters and 100 armored multi-purpose vehicles.

    Pentagon spokesman John Kirby said the first shipment had arrived 48 hours after President Joe Biden authorised the aid delivery, an "unprecedented speed."

    Kirby also said that soldiers deployed on the eastern flank of NATO territory since the start of Moscow's invasion will begin "in the next several days" to train Ukrainian soldiers to handle the howitzers, which are the latest generation of that weapon.

    The training will be done outside Ukraine, Kirby stressed. "It'll be a small number of Ukrainians that will be trained on the howitzers, and then they'll be reintroduced back into their country to train their colleagues."

    11:20pm: Biden has 'no plans' to visit Ukraine, says White House

    President Joe Biden is not planning to visit Kyiv, despite Ukraine's Volodymyr Zelensky urging him to demonstrate US support for the fight against Russia by traveling to the embattled capital, the White House said Monday.

    "There's no plans for the president to go. Let me just reiterate that," Press Secretary Jen Psaki told reporters.

    A string of European leaders have made the trip to Kyiv and met with Zelensky.

    However, a Biden visit would present a more complex security challenge. The Biden administration has said it instead wants to send a high-ranking official, most likely Secretary of State Antony Blinken or Defense Secretary Lloyd Austin.

    Last week, Biden said "we're making that decision," although he muddied the waters by responding "yeah" when asked by a reporter whether he might go.

    Psaki made clear Monday that "if anyone were to go... we wouldn't outline from here or anywhere from the government who, if and when for security reasons."

    10:18pm: 'Battle for Donbas' has begun, Zelensky says 

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky confirmed late Monday that Russia's offensive in the eastern Donbas region has begun.

    "We can now confirm that Russian troops have begun the battle for the Donbas, which they have been preparing for a long time. A large part of the Russian army is now dedicated to this offensive," he said on Telegram.

    "No matter how many Russian troops are driven there, we will fight. We will defend ourselves. We will do it every day,” vowed Zelensky.

    Earlier Monday, Zelensky's chief of staff said the "second phase of the war” had begun but expressed optimism in the outcome. "Believe in our army, it is very strong," chief of staff Andriy Yermak wrote on the Telegram messaging app.

    Ukraine's Security Council Secretary Oleksiy Danilov said Russia had attempted to break through defences "along almost the entire front line of Donetsk, Luhansk and Kharkiv" regions.

    "They began their attempt to start the active phase this morning," he said. "Fortunately, our military is holding on," he added

    Russian forces had managed to capture the town of Kreminna, said Danilov. "But the fighting continues. We do not surrender our territories."

    9:35pm: Russian troops capture Kreminna, Luhansk regional governor says

    Russian troops on Monday captured the eastern Ukraine town of Kreminna, local authorities said, as Kyiv's armed forces launched salvoes on Russian forces in the nearby settlement of Rubizhne.

    "There was a major attack in the night" from Sunday to Monday in Kreminna, said Luhansk's regional governor, Sergiy Gaiday, in a statement on social media.

    "The Russian army has already entered there, with a huge amount of military hardware ... Our defenders have retreated to new positions," he added.

    Four civilians had died as they tried to flee Kreminna, said Gaiday.

    (FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN ON THE GROUND

    Residents of Ukraine's Kramatorsk left behind after train station strike halts evacuations

    The France 24 Interview

    Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'

    The Debate

    Wave of setbacks: Russia regroups as Ukraine braces for more bombing

    Valeurs Actuelles

    [Tribune] Mélenchon, champion du vote ethnique

    Les résultats quasi-soviétiques obtenus par Jean-Luc Mélenchon dans certaines villes au soir du premier tout de la présidentielle – Bobigny (60 %) Creil (56 %), Roubaix (52 %) -, ne laissent guère de doute : oui, les musulmans semblent avoir voté pour le leader de La France insoumise comme un seul homme. Les attaques incessantes contre les policiers accusés de “comportements raciste”, contre la laïcité qui “ne doit pas être un athéisme d’État”, contre la « persécution des musulmans », ou pour « la liberté de porter le voile », semblent avoir fini par payer. Un récent sondage Ifop a confirmé que 70 % des Français de confession musulmane ont voté pour Jean-Luc Mélenchon.

    Néanmoins, pour étayer ce qui demeure un phénomène de perception, nous avons croisé les résultats de la présidentielle 2022 par département avec la base de données de l’Insee qui situe « la part des immigrés et des descendants d’immigrés dans la population par département en 2019-2020 ». Ce document de l’Insee effectue une distinction entre “immigrés” et “descendants d’immigrés” comme si les uns étaient profondément différents des autres. Nous avons donc additionné les deux colonnes ce qui donne 10,9 % d’“immigrés” en Charente et 63,12 % en Seine-Saint-Denis. Ce document de l’Insee ne précise pas, par département, si ces “immigrés” ou “descendants d’immigrés” sont Africains ou Nord Africains, Européens ou Américains… Mais, à l’évidence, ils sont dans leur grande majorité musulmans. Pas tous, mais en grande majorité. Les statistiques de l’Insee ne précisent pas non plus, si ces “immigrés et descendants d’immigrés” sont naturalisés et donc titulaires d’une carte d’électeur. Mais l’avantage est que les naturalisés vivent généralement au côté des non naturalisés et que la part qui s’imprime par le vote représente certainement le sentiment politique des non-naturalisés.

    Les départements ou Jean-Luc Mélenchon arrive en tête des votes de la présidentielle 2022 sont au nombre de 10. Il s’agit de l’Ariège, de la Seine-et-Marne, de l’Essonne, de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, du Val-d’Oise, de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane, de La Réunion. Sur ces dix départements, seuls 5 sont fortement peuplés de musulmans. Il s’agit de la Seine-et-Marne (32,2 %), de l’Essonne (38,8 %), de la Seine-Saint-Denis (63,12 %), du Val-de-Marne (41,5 %), du Val-d’Oise (46,3 %). Dans ces départements islamisés, Marine Le Pen se classe en général, en troisième position derrière Emmanuel Macron avec des scores qui vont de 8 à 23 % des voix. Plus le département est religieusement “diversifié” (musulmans/non musulmans), plus les votes Marine Le Pen et Mélenchon sont proches les uns des autres. Plus la ségrégation religieuse est forte (les musulmans approchent de la majorité absolue), plus les écarts sont importants… au profit de Mélenchon. Comme en Seine-Saint-Denis qui compte plus de 60 % de musulmans.

    Quid alors de l’Ariège (17,3 % de musulmans “seulement”) ? Quid de la Martinique (6,5 %) ou de la Guadeloupe (10,1 %) ou le nombre de musulmans n’est pas significatif. Pour l’Ariège, le vote Mélenchon tient au fait que ce département est un bastion de gauche très proche du PS, un département “anti start-up nation” comme avaient écrit une fois les Echos. Mélenchon y a donc siphonné les voix du PS, comme dans les Hautes Alpes, la Gironde, l’Hérault, la Loire Atlantique… et quelques autres départements ou Mélenchon arrive second derrière Emmanuel Macron. Ces départements “non musulmans” sont représentatifs d’une gauche qui aspire à la continuité historique. Comme l’explique le géographe Christophe Guilluy dans Marianne, les deux assises électorales de Mélenchon « sont les classes moyennes urbaines et les classes populaires issues des minorités ». Mélenchon, c’est à la fois la gauche socialiste qui ne veut pas mourir et l’identité islamique ou ethnique minoritaire qui aspire à représentation politique de plus en plus affirmée.

    Comment expliquer que le leader de La France insoumise arrive numéro 1 en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à la Réunion et second à Mayotte ? Ces départements – hormis Mayotte – comptent peu de musulmans, mais sont peuplés de populations de couleur qui désespèrent de la France (blanche). Comme les musulmans, les Noirs des DOM-TOM se reconnaissent en Mélenchon. Ce dernier n’est pas seulement le représentant du vote musulman, il incarne également le vote ethnique. Dans une France devenue multiculturelle, il en fallait un. C’est lui !

    Un autre indice que Jean-Luc Mélenchon est le représentant du “vote ethnique” en France est son résultat électoral dans le Ier arrondissement de Paris. Ce premier arrondissement n’est pas peuplé d’Africains et d’Arabes, mais c’est là, au ministère de la Justice, place Vendôme dans le Ier arrondissement de Paris, que les bulletins des détenus qui ont voté par correspondance sont dépouillés. Éric Zemmour a été condamné pour avoir affirmé que les prisons étaient peuplées d’Arabes et d’Africains, mais la preuve électorale est là qu’il n’avait diffamé personne.

    Le résultat de Jean-Luc Mélenchon à Paris, confirme s’il était besoin que l’homme est porté par le multiculturalisme. Dans la capitale, Mélenchon arrive second derrière Emmanuel Macron avec 29,93 % des suffrages. Hormis le Ier arrondissement, il est en tête dans les Xe et XIe arrondissements ainsi que dans les XVIIIe, XIXe et XXe, fortement peuplés “d’immigrés et de descendants d’immigrés” pour reprendre le vocabulaire de l’Insee (33,6 %). Et aussi de bobos de gauche qui se flattent d’un vote “rebelle”.

    Le vote musulman en faveur de Jean Luc Mélenchon ne devrait pas inquiéter s’il était le fait de citoyens français s’estimant discriminés et cherchant un homme politique pour les représenter. Le problème est que le vote musulman en faveur de Jean-Luc Mélenchon est organisé, promu et popularisé par les organisations islamistes et notamment les Frères musulmans. Avant le premier tour, un « communiqué d’imams et de prédicateurs sur les élections présidentielles 2022 » a appelé « les citoyens français de confession musulmane à voter dès le premier tour pour le moins pire des candidats à cette élection présidentielle, Jean Luc Mélenchon ». Le motif invoqué par ce tract des Frères musulmans est que Mélenchon serait « le seul à avoir abordé la question de la liberté des musulmans et la défense de leur droit ».

    Dans un communiqué, Kamel Kabtane, recteur de la mosquée de Lyon a appelé les musulmans à « faire obstacle » à ceux qui veulent « bouter » les musulmans « hors de France ». Il faisait référence à Éric Zemmour contre qui il invitait les musulmans à se mobiliser. Les médias musulmans comme l’agence d’obédience turque Anadolu Agency affirment qu’Emmanuel Macron a « trahi » les musulmans et que le choix de Jean-Luc Mélenchon est celui du « moins mauvais candidat », pour les musulmans s’entend. Anadolu Agency cite ainsi un imam qui sous couvert de l’anonymat estime que « Mélenchon ou un autre, je ne sais pas, mais il serait temps pour nous d’arrêter de nous contenter des miettes et d’exiger enfin un projet qui nous convienne ».

    Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris,  a invité les musulmans à voter – sans dire pour qui – expliquant que « seul le bulletin de vote peut stopper l’engrenage de la haine contre les musulmans ». Marwan Mohamed, ex-dirigeant du CCIF, qui a fait de la victimisation une arme de guerre affirme que « les musulmans ont connu cinq ans de harcèlement politique sous le régime de Macron », mais que l’« évolution de Mélenchon » lui permet de se positionner comme une véritable alternative.

    Comme l’explique l’excellente Céline Pina sur Facebook, le vote Mélenchon, n’est pas la conséquence d’un « vote populaire, mais bien le résultat d’un vote communautariste chez les personnes d’origine arabo-musulmane. Vote issu des consignes de vote donnés par les islamistes et via le réseau des mosquées ». Pour l’instant, les politiciens professionnels non musulmans profitent de la constitution de ce bloc électoral homogène. Mais, tôt ou tard, un leader, lui-même issu de la diversité, finira par s’approprier le magot. Nul doute qu’il trouvera un Mélenchon de gauche ou de droite prêt à s’allier à lui pour accéder au pouvoir. Ce jour-là, le grand remplacement cessera d’être une fiction d’extrême droite.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    To Push Back Russians, Ukrainians Hit a Village With Cluster Munitions

    Thomas Gibbons-Neff and John Ismay

    HUSARIVKA, Ukraine — It was in early March when the spent warhead of a cluster munition rocket landed next to Yurii Doroshenko’s home in eastern Ukraine, having dispensed its lethal bomblets over his village.

    “They were shelling and it hit the street,” he said.

    These types of internationally banned weapons have been repeatedly used by the Russian military since it invaded Ukraine in February. Human rights groups have denounced their use. Western leaders have linked their presence to a bevy of war-crimes allegations leveled at Moscow.

    But the cluster munition that landed to next to Mr. Doroshenko’s house was not fired by Russian forces. Based on evidence reviewed by The New York Times during a visit to the area, it is very likely to have been launched by the Ukrainian troops who were trying to retake the area.

    Nobody died in that strike in Husarivka, an agricultural hamlet surrounded by wheat fields and natural-gas lines, though at least two people were killed as Ukrainian forces shelled it for the better part of month, targeting Russian forces.

    As the war approaches its eighth week, both sides have relied heavily on artillery and rockets to dislodge each other. But the Ukrainians’ decision to saturate their own village with a cluster munition that has the capacity to haphazardly kill innocent people underscores their strategic calculation: This is what they needed to do to retake their country, no matter the cost.

    Cluster munitions — a class of weapon comprising rockets, bombs, missiles, mortar and artillery shells — split open midair and dispense smaller bomblets over a wide area. The hazard to civilians remains significant until any unexploded munitions have been located and properly disposed of by experts.

    The Convention on Cluster Munitions, which took effect in 2010, bans their use for signatories because of the indiscriminate harm the weapons can cause to civilians: Humanitarian groups have noted that 20 percent or more of antipersonnel submunitions fail to detonate on impact, yet they can explode later if they are picked up or handled.

    More than 100 nations have signed the pact, though the United States, Ukraine and Russia have not.

    “It’s not surprising, but it’s definitely dismaying to hear that evidence has emerged indicating that Ukraine may have used cluster munitions in this current conflict,” said Mary Wareham, advocacy director of the arms division at Human Rights Watch. “Cluster munitions are unacceptable weapons that are killing and maiming civilians across Ukraine.”

    An adviser to the Ukrainian armed forces and the Ministry of Defense declined to comment.

    Russian troops had seized Husarivka from Ukrainian units in the first few days of March, occupying buildings on its outskirts and near its center. The 220-millimeter Uragan artillery rocket that landed near Mr. Doroshenko’s home — fired from a truck-mounted launcher many miles away — struck on either March 6 or 7, said Mr. Doroshenko, the town’s informal leader.

    By that point, the village was well under Russian control.

    During a visit around the property and Mr. Doroshenko’s street on Thursday, Times reporters viewed large pieces of the artillery rocket that dispensed the cluster munitions, confirming the type of weapon that had been fired. It landed near the Russian army’s makeshift headquarters in an adjacent farm workshop, residents said, meaning the Russian forces were almost certainly the target.

    Throughout the occupation, Ukrainian forces incessantly shelled the Russian troops there, and at least two of the same type of cluster munition were lodged in a field by Mr. Doroshenko’s home, just a few hundred yards away from the Russians’ headquarters.

    The rockets fell around a small neighborhood of a dozen or so single-story homes interspersed with small gardens.

    As the rockets neared the farm, their warheads — probably carrying 30 antipersonnel bomblets apiece — would have separated from the weapons’ solid rocket motors, breaking open and casting their deadly cargo across the neighborhood.

    These small munitions each contain the equivalent of about 11 ounces of TNT, slightly less than twice as much as a standard hand grenade.

    The attack on the Husarivka farm appears to be the first use of a cluster munition by Ukrainian troops since the Russian invasion began on Feb. 24. In 2015, Ukrainian forces used cluster munitions during the opening months of their war against Russian-backed separatists in the country’s east.

    When confronted with the prospect that the Ukrainian military had shelled his village with cluster bombs, Mr. Doroshenko, 58, seemed indifferent.

    “I don’t know,” he said. “The main thing is that after those rockets everybody comes out alive.”

    The hazard posed by small undetonated munitions prevented Times reporters from closely examining all the weapons that landed. They visually verified from a distance two of the three rocket remnants as being Uragan cluster munitions, which leave behind the rocket’s nose cone followed by a long skeletal metal frame that held the bomblets together in flight.

    On April 8, The Times verified that a similar kind of Uragan rocket, loaded with anti-vehicle land mines, was fired by Russian troops in a strike against the town of Bezruky, a suburb of Kharkiv, once Ukraine’s second-largest city.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new phase of the war. Russia declared that its offensive for control over Ukraine’s industrial heartland was underway as it bombarded targets across the sprawling eastern front. Ukrainian officials said they were mounting a spirited defense.

    In Mariupol. About 2,000 people were trapped at a large steel factory in Mariupol along with Ukrainian forces that are waging what appears to be the last defense of the city. Russia is seeking to take the city as part of a strategically important “land bridge” to occupied Crimea.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    Much has been said about the Russian shelling of Ukrainian towns — frequent artillery barrages that wound and kill residents and push the ones who remain in these contested areas into basements or shelters. The danger to civilians is no different under the barrels of Ukrainian artillery, as their forces desperately try to retake the parts of the country under Russian control.

    Lubov Dvoretska, 62, lost her husband, Olexandr, during the shelling of Husarivka by Ukrainian forces at the end of March, just days before Russian troops retreated from there.

    “Ones are shooting this way, others another way,” she recounted. “My God, everything is thundering. And on March 10, it was said that half of Husarivka had left for Chepelivka. Pack up and leave because it will get worse. And then I left.”

    Ms. Dvoretska fled, but her husband, Olexandr, stayed behind to tend their livestock. Later, residents told her that Olexandr was injured in a mortar strike on March 22 and most likely died the next day.

    “He was discovered dead in the house on the 23rd, and on the 24th they could barely reach me on the phone to notify me,” she said. “Just as he was, in the same clothes, he was buried inhumanly, like an animal.”

    Another man, Volodymyr Strokov, was killed during the shelling on March 22, residents said.

    Before the war, Husarivka had a population of just over 1,000. It is now down to around 400, after hundreds packed what they could and left. Ukrainian forces retook the village around March 26. Now, the village — about three miles from the front line near the eastern city of Izium — is attacked daily by both Russian artillery and aircraft, residents said.

    Through tears, Ms. Dvoretska pointed to where her neighbors had buried her husband in a raised dirt grave in their backyard, marked with a homemade wooden cross.

    “I never thought it would happen this way,” she yelled. “It never got in my head that I will be left alone at my old age. Alone.”

    Thomas Gibbons-Neff reported from Husarivka, Ukraine, and John Ismay from Washington. Natalia Yermak contributed reporting from Husarivka.

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    France24 - World

    EU fraud agency accuses Marine Le Pen of misusing public funds

    Issued on: 19/04/2022 - 16:27

    NEWS WIRES

    Paris prosecutors are studying a report by the European Union's fraud agency accusing French far-right presidential candidate Marine Le Pen and other members of her nationalist party of misusing public funds while serving in the European Parliament.

    The report was disclosed by French investigative news site Mediapart just days before Le Pen faces incumbent Emmanuel Macron in a runoff election Sunday that could determine Europe’s future direction. Le Pen's party National Rally seeks to diminish the EU’s powers.

    Le Pen denied wrongdoing, dismissing the report as “foul play by the European Union a few days before the second round" of the election. Speaking Monday on a campaign stop in Normandy, she said, “I am well accustomed to this, and I think the French will absolutely not fall for it.”

    A similar EU fraud investigation was disclosed ahead of the 2017 French presidential election, which Le Pen lost to Macron. Le Pen was handed preliminary charges by French investigators over that case, which is still ongoing.

    Macron, a pro-EU centrist,  leads Le Pen in polls ahead of Sunday’s vote, though the race is tighter than when they faced off in 2017.

    EU fraud agency OLAF submitted its latest report last month to the Paris prosecutor’s office, which is “in the course of analyzing it,” the prosecutor’s office said Monday. No formal investigation has yet been opened, and no further details were released.

    According to Mediapart, the OLAF report found that Le Pen, her firebrand father and party founder Jean-Marie Le Pen and other party members who served in the European Parliament used 617,000 euros of public money for “fictitious” reasons, notably for the benefit of companies close to the party. The fraud office is reportedly seeking reimbursement of the funds and potential fraud and embezzlement charges.

    OLAF accused party members of “grave violations” and said the “inappropriate behavior” of members of National Rally - formerly called the National Front - “imperiled the reputation of the Union’s institutions,” according to Mediapart.

    OLAF didn't immediately respond to requests for comment Monday, a holiday in Belgium and several European countries.

    It's not the first time Le Pen has been accused of misusing EU funds. Among several legal affairs that have dogged her party, Le Pen was handed preliminary charges in 2018 based on a separate investigation by OLAF accusing members of her party of using aides on the European Parliament’s payroll for the party’s political activity. Other French political parties faced similar accusations.

    Le Pen, who served in the European Parliament from 2004-2017, smiled for selfies as she met with hundreds of voters Monday in the Normandy town of Saint-Pierre-en-Auge. A small group of Macron supporters came with posters to urge voters to prevent the far-right from running France.

    She and Macron face a crucial debate on Wednesday.

    (AP)

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    EU launches process to lift Le Pen's immunity over misuse of funds

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

    Perspective

    French presidential election: Macron 'trying to speak to voters on the centre left'

    New York Times - World

    French Candidates’ Economic Programs Hold Key to the Election

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    Promising tax cuts, higher wages and changes in the retirement age, President Macron and Marine Le Pen vie for undecided voters.

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    By Liz Alderman

    PARIS — As President Emmanuel Macron wove through crowds during a campaign stop in northern France last week, an elderly voter got in his face to protest one of his most unpopular economic proposals: raising the retirement age to 65 from 62 to fund France’s national pension system.

    “Retirement at 65, no, no!” the woman shouted, jabbing a finger at Mr. Macron’s chest as he tried to assuage her. The boisterous exchange was caught on camera. Two hours later, he retreated, saying he would consider tweaking the age to 64. “I don’t want to divide the country,” he said on French television.

    Mr. Macron’s reversal on a key element of his economic platform, in an industrial region backing the far-right firebrand Marine Le Pen ahead of France’s presidential election next Sunday, was a reminder of the social distress dominating the minds of voters. He and Ms. Le Pen have starkly divergent visions of how to address these concerns.

    As they cross the country in a whirlwind of last-minute campaigning, their runoff will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Worries about widening economic insecurity, and the surging cost of living amid the fallout from Russia’s war on Ukraine, have become top issues in the race, ahead of security and immigration.

    Ms. Le Pen won by a comfortable margin in the first round of voting last Sunday in places that have lost jobs to deindustrialization, where she has found a ready audience for her pledges to bolster purchasing power, create employment through “intelligent” protectionism and shield France from European policies that expanded globalization.

    While Mr. Macron is still expected to win in a tight race, workers in restless blue-collar bastions may yet prove a liability. Despite a robust recovery in France from Covid lockdowns — the economy is now growing at around 7 percent, and unemployment has fallen to a 10-year low of 7.4 percent — many feel inequality has widened, rather than narrowed, as he pledged, in the five years since Mr. Macron took office.

    After France’s traditional left-wing and right-wing parties collapsed in the first round of voting, both candidates are scrambling to lure the undecided and voters who gravitated to their opponents — especially the far-left firebrand Jean-Luc Mélenchon — in large part by recasting major planks of their economic programs to appeal to those struggling to get by.

    Pensions is a case in point. Mr. Macron has worked to recalibrate his image as a president who favors France’s wealthy classes, the business establishment and white-collar voters as he set about overhauling the economy to bolster competitiveness.

    In 2019 he was forced to set aside plans to raise the retirement age to 65 after raucous nationwide strikes shut down much of France. He had sought to streamline France’s complex system of public and private pension schemes into one state-managed plan to close a shortfall of 18 billion euros, or about $19 billion.

    Following his confrontation in northern France last week, Mr. Macron insisted that he would continue to push back the retirement age incrementally — by four months per year starting next year — but that he was open to discussing an easing of the plan in its later stages.

    “It’s not dogma,” he said of the policy. “I have to listen to what people are saying to me.”

    Ms. Le Pen accused Mr. Macron of engaging in a policy of “social wreckage” and of blowing with the wind to capture votes, although she has also shifted gears after the protectionist economic platform she advanced five years ago spooked businesses. She dropped plans to withdraw from the European Union and the eurozone.

    Today, Ms. Le Pen favors maintaining the current retirement age of 62, abandoning a previous push to reduce it to 60 — although certain workers engaged in intensive manual labor like construction could retire at the lower age.

    As Ms. Le Pen seeks to rebrand her far-right National Rally party as a kinder, gentler party than the one she steered in 2017, albeit with a clear anti-immigrant message, she has focused on economic issues close to blue-collar voters’ hearts.

    She got out front on one of the biggest issues of the campaign: a surge in the cost of living.

    While Mr. Macron was trying to broker a cease-fire in Ukraine, Ms. Le Pen was visiting towns and rural areas across France, promising increased subsidies for vulnerable households.

    She has pledged a 10 percent hike in France’s monthly minimum wage of 1,603 euros. She is also vowing to slash sales taxes to 5.5 percent from 20 percent on fuel, oil, gas and electricity, and to cut them altogether on 100 “essential” goods. Workers under 30 would be exempt from income tax, and young couples would get interest-free housing loans.

    Her France-first policy extends even further: To make up for increased spending on social programs, she has said she would slash billions in social spending on “foreigners.”

    She has also vowed to create jobs and re-industrialize the country by prioritizing French companies for government contracts over foreign investors and dangling a host of expensive tax incentives to encourage French companies that have branched out overseas to return to France.

    While she has abandoned talk of a so-called Frexit — a French exit from the European Union — some of her proposals to protect the economy would amount to essentially that, including a pledge to ignore some European Union laws, including on internal free trade. She has said she would withhold some French payments to the bloc.

    Mr. Macron has branded such promises “pure fantasy” and is proposing to retain many of his pro-business policies, with modifications.

    Having vowed to lure jobs and investment, under his watch foreign companies have poured billions of euros into industrial projects and research and development, creating hundreds of thousands of new jobs, many in tech start-ups, in a country that has not easily embraced change.

    At the same time, he has faced a challenge in discarding the image of an aloof president whose policies tended to benefit the most affluent. His abolition of a wealth tax and the introduction of a 30 percent flat tax on capital gains has mainly lifted incomes for the richest 0.1 percent and increased the distribution of dividends, according to the government’s own analysis.

    After a growing wealth divide helped set off the Yellow Vest movement in 2019, bringing struggling working-class people into the streets, Mr. Macron increased the minimum wage and made it easier for companies to give workers “purchasing power bonuses” of up to 3,000 euros annually without being taxed, a policy he has pledged to beef up.

    As inflation has surged recently, Mr. Macron has also authorized billions of euros in subsidies for energy bills and at the gas pump and has promised to peg pension payments to inflation starting this summer. He has vowed new tax cuts for both households and businesses.

    His economic platform also aims for “full employment,” in part by pressing ahead with a series of pro-business reforms that has continued to lure the support of France’s biggest employers’ organization, Medef.

    “Emmanuel Macron’s program is the most favorable to ensure the growth of the economy and employment,” the group said last week, adding that Ms. Le Pen’s platform “would lead the country to stall compared to its neighbors and to put it on the sidelines of the European Union.”

    For all the differences, the pledges by Mr. Macron and Ms. Le Pen have one thing in common: more public spending, and less savings. According to estimates by the Institut Montaigne, a French economic think tank, Mr. Macron’s economic plan would worsen the public deficit by 44 billion euros, while Ms. Le Pen’s would widen it by 102 billion euros.

    “These shifts are significant enough to think that some of their proposals cannot actually be applied — except if they put in place budget austerity measures that they are not talking about,” Victor Poirier, director of publications at the Institut Montaigne, said.

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    L'Humanité

    Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

    Il était une fois

    Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

    Pascal Cauchy

    L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

    Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

    Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

    Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

    1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

    Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

    Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

    Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

    Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

    L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

    La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

    Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

    Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

    La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

    Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

    Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

    Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

    La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

    Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

    Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

    L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

    Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

    En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

    De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

    L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

    enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
    Valeurs Actuelles

    L’eurodéputé insoumis Manuel Bompard pourrait prendre la succession de Jean-Luc Mélenchon dans sa circonscription de Marseille à l’occasion des législatives

    Et si Manuel Bompard succédait à Jean-Luc Mélenchon ? C’est la question que pose La Dépêche ce mercredi 13 avril. Plus précisément, l’eurodéputé insoumis pourrait potentiellement reprendre la circonscription détenue par Jean-Luc Mélenchon à l’occasion des élections législatives de juin prochain. En effet, Jean-Luc Mélenchon est, depuis juin 2017, député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, à Marseille. Et il n’est pas certain qu’il soit candidat à sa propre succession, le dirigeant insoumis ayant indiqué que la campagne présidentielle de 2017 serait sa dernière. Manquant de peu la qualification pour le second tour de l’élection présidentielle, les Insoumis ont choisi de se concentrer dès lors sur les élections législatives, bien décidés à imposer une cohabitation à Emmanuel Macron ou Marine Le Pen.

    De Toulouse à Marseille ?

    Manuel Bompard pourrait donc quitter Toulouse, la commune où l’eurodéputé vote, et où il a été candidat malheureux aux législatives en juin 2017, battu au second tour par la candidate de La République en Marche. Avant son parachutage à Marseille, il avait d’ailleurs été question que Jean-Luc Mélenchon soit candidat dans une circonscription toulousaine gagnable, avant de se rabattre finalement sur la cité phocéenne. Pour l’heure, Manuel Bompard balaye toutes ces « rumeurs » du revers de la main, et affirme « n’avoir pris aucune décision à ce stade ».

    Marseille : les dernières actualités

    [Entretien] Stéphane Le Rudulier : “La Macronie est un éteignoir de la démocratie”

    Marseillais et Ukrainiens, pas logés à la même enseigne ?

    Un homme abattu par la police dans les Bouches-du-Rhône lors d’une opération antidrogue

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Six months on from elections, Iraqis frustrated by political deadlock

    Issued on: 19/04/2022 - 11:08

    FRANCE 24 Follow Lucile WASSERMANN

    Six months on from elections that failed to deliver a new president or prime minister, Iraq remains in a state of complete political deadlock. A dispute between the two largest political blocs has led to a boycott of parliament, meaning quorum cannot be reached. Ordinary Iraqis are feeling the economic consequences of this standoff. FRANCE 24's Lucile Wasserman reports.

    Long delays are typical when forming a government in Iraq – with power-sharing talks between political blocs typically lasting around five and a half months. But six months on from Iraq's last parliamentary elections, those discussions are simply not happening. 

    The biggest winner at the polls, Shia cleric Moqtada al-Sadr, refuses to include his top rivals, an alliance of pro-Iran parties, in any forthcoming government. 

    Ordinary citizens are suffering from the fallout from this standstill. Construction manager Muhannad al-Asadi usually has 10 projects on the go on the outskirts of Baghdad, but the political situation has brought most of his work to a halt.

    "Most of the funds for infrastructure projects for roads, sewage, electricity, etc. are all funded by the federal budget," al-Asadi said. "Since the government hasn’t been formed, the budget hasn’t been submitted, let alone approved."

    Al-Asadi couldn't hide his frustration with the political situation: "We went to vote, now it's time for politicians to step up and work together, form a government and move this country forward," he said.

    Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.

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    Humanitarian disaster looms as thousands of Iraqis flee Fallujah

    Iraq’s Sadr bloc expands influence but no party wins majority in elections

    MIDDLE EAST MATTERS

    Parliamentary elections in Iraq: Campaigning amid death threats

    New York Times - World

    A Door-to-Door Effort to Find Out Who Died Helps Low-Income Countries Aid the Living

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    Global Health

    Many developing countries don’t keep official death records. A novel effort uses “electronic autopsies” to count deaths, and record their cause.

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    By Stephanie Nolen

    Photographs by Finbarr O’Reilly

    FUNKOYA, Sierra Leone — Augustine Alpha begins gently. “Who lives in this home?” he asks the young man, who has come in from the fields to answer his questions.

    Your name? Age? Religion? Marital status? In what grade did you leave school? Do you own a bicycle? Mr. Alpha taps the young man’s answers into the laptop perched on his thin knees.

    Then comes the key question: “Did anyone die in your home in the last two years?”

    “Yes,” the young man says, “my mother.”

    Mr. Alpha expresses his sympathy, asks him her name — it was Mabinti Kamara — then plunges in: Was she sick? How long? Fever? Rising and falling, or steady? Vomiting? Diarrhea? Tremors? Did she see a doctor? Get medication? Have pain? Where was the pain, and how long did it last?

    Ms. Kamara’s son is reticent at first but is soon caught up recounting the story of those last few weeks of his mother’s life, describing the fruitless trips to the local clinic. Mr. Alpha taps away until every detail has been entered in the software of a public health survey called the Countrywide Mortality Surveillance for Action, or COMSA. Then he snaps his laptop closed, applies a sticker to the wooden shutter of the front window marking the Kamara house as surveyed, reiterates his condolences and moves on to the next home.

    In this way, Mr. Alpha and three colleagues will, over a few days, gather the details of every death that took place in the village of Funkoya since 2020, using a process called an electronic verbal autopsy. The data they collect goes to the project’s head office at Njala University, in the town of Bo, a few hundred kilometers to the east. There, a physician reviews the symptoms and description and classifies each death according to its cause.

    It is an extraordinarily labor-intensive way of establishing who has died, and how, but it’s necessary here because only a quarter of deaths in Sierra Leone are reported to a national vital statistics registry system, and none of the deaths have a cause assigned. Life expectancy here is just 54 years, and the vast majority of people die from preventable or treatable causes. But because there is no data about the deaths of its citizens, the Sierra Leonean government plans its programs and health care budget based on models and projections that are, ultimately, only best guesses.

    There are a variety of reasons families do not report the deaths of people like Ms. Kamara to a national registry, none of them complex. The registry office may be far away, and they can’t afford the transportation costs, or find the time to go there, or pay the nominal fee for the death certificate. It may be that they’ve never even heard of the practice; the state has very little presence in their lives. The dead are buried behind their homes or in small village plots, as Ms. Kamara was; the local chief might then make a note in a ledger, the contents of which never travel out of the village. Sierra Leonean hospitals don’t automatically share their death records either.

    Sierra Leone is not an anomaly. Vital statistics collection across the developing world is weak. While progress has been made in recent years in terms of birth registration (which is increasingly tied to access to education and social benefits), nearly half of the people who die around the world each year do not have their deaths recorded.

    “There is no incentive in death registration,” said Prabhat Jha, who heads the Centre for Global Health Research in Toronto. He pioneered these kinds of efforts to count the dead two decades ago in India; doing it now in Sierra Leone, one of the world’s poorest countries, has shown that the model will work anywhere, and has helped bolster a government eager to root its policies in evidence and hard facts.

    The topic of vital statics registration is not glamorous, but it is critically important for understanding public health and socio-economic inequality. Covid-19 has brought new attention to the topic. Debate over how many people have died from the coronavirus, and who they were, has become political, and in countries such as India lower death counts have served the agenda of national governments hoping to downplay the role of failed pandemic policies.

    It matters that we know not only how many people died, but who they were, and when they died, said Stephen MacFeely, director of data and analytics for the World Health Organization. “As we come out of the eye of the storm, this is when you talk about learning lessons.”

    There is, for example, fierce debate among epidemiologists about whether Africans are dying of Covid-19 at the same rate as people elsewhere in the world, and, if they are not, about what might be protecting them.

    When countries don’t know who has died or how, it complicates efforts to reduce preventable deaths. The government of Sierra Leone allocates its budget, as many developing countries do, based in part on models provided by UNICEF, the W.H.O., the World Bank and other multilateral agencies that project the number of people who will be killed there each year by malaria, typhoid, car accidents, cancer, AIDS and childbirth. These models are built on global estimates, and draw on dozens of studies and individual research projects, which can do a reasonably good job of estimating the larger picture but are sometimes far less accurate at the national level. As Dr. Jha explains it, malaria data that came from Tanzania or Malawi isn’t necessarily going to be accurate for Sierra Leone, even though all three countries are in Africa.

    “You want countries to make decisions based on their own data, not relying on a university in North America or even the Geneva office of the W.H.O.,” he said.

    The information collected through this painstaking door-to-door work has shown that the models can be drastically wrong. “When you count the dead, you just get information that you didn’t expect,” Dr. Jha said.

    The first COMSA study looked at the households of 343,000 people in 2018 and 2019, of whom 8,374 died. The verbal autopsies produced discoveries so surprising that Dr. Rashid Ansumana, a co-principal investigator for the project, refused to believe them for months, until the revelations had been checked and rechecked a number of different ways.

    “I got convinced with facts and evidence,” said Dr. Ansumana, the dean of the college of community health at Njala University. “And now I can convince anyone: The data is awesome.”

    The first big surprise involved malaria. The research showed it to be the biggest killer of adults in Sierra Leone. Dr. Ansumana said that in medical school he was taught that malaria killed children under 5, but people who survived childhood had an immunity that kept repeated malaria infections from taking their lives.

    Pretty much everyone working in health care in Sierra Leone believed it, he said. In fact, the plotted data showed that malaria deaths formed a U-shaped curve, with very high numbers among young children and lower ones for young adults; the numbers then rose again in people over age 45.

    The second shock was regarding maternal mortality. The study found that 510 of every 100,000 women die in childbirth — a staggeringly high rate, but still only half of what the United Nations bodies reported for Sierra Leone. The finding was a relief for the government, Dr. Ansumana said, because it showed that resources being poured into making childbirth safer for women and babies was paying off.

    Now a second round of the national survey is underway, seeking to illuminate, among other things, the health impact of Covid-19.

    To secure this kind of data without having to go from door to door, Sierra Leone is working on reforms to its civic registration, and is one of many countries trying to figure out how to make certain that more deaths are counted.

    Many of these fixes are straightforward and don’t cost much, said Jennifer Ellis, who leads a program called Data for Health, run by Bloomberg Philanthropies, that aims to boost health data collection in low and middle-income countries.

    It starts with overhauling an extant death certificate to collect usable information on who died and why, and training doctors to be aware of why a specific cause of death is important (that is, for instance, why it matters whether a death is logged as “pancreatic cancer” as opposed to “abdominal pain”).

    “You need to change how the data flows,” she said, because it may be collected by a national interior ministry and not shared with a health ministry. Data should be digitized, so it doesn’t just sit moldering in ledgers. It should be easy for people to go somewhere to register a death, and free.

    Another step is routine collection of verbal autopsies for all who die outside a health system. This involves identifying and training people at the community level, such as midwives or community health workers and others who might do basic primary care in low-income countries, to try to collect information on every death.

    Digitization is expensive, Dr. Ellis said, but the other steps cost very little. Fewer than 5 percent of deaths in Zambia included a recorded cause when Data for Health joined up with the government there in 2015; by 2020 that figure had risen to 34 percent. Peru introduced a digitized cause-of-death reporting system that now makes death information available in real time; because it had solid and swiftly accessible data, it reported some of the highest Covid death rates in Latin America.

    Information captured by new death registration systems has quickly been translated into health policies. When improved cause-of-death collection revealed that road accidents were among the top causes of death in Colombia, its government moved quickly to introduce safety protections in the worst-affected areas. In India, the recorded number of people dying of snakebite exceeded the W.H.O.’s estimate for the entire world; antivenom was made available at more primary care centers in heavily affected areas.

    But while many countries are eager to transform what they learn from death statistics into policy, others are hesitant. “I’m not sure all governments really understand the power of data — and let’s be frank, a lot of governments probably don’t want to measure it, either,” Mr. MacFeely of the W.H.O. said. Some view higher Covid death counts as an indictment of their pandemic responses, he said.

    Still, he said, the W.H.O. is encouraging countries to treat vital statistics data as they do other forms of infrastructure, such as gas systems or electrical grids.

    “This is part of managing a modern country,” he said.

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    Valeurs Actuelles

    Législatives : Éric Zemmour appelle à une « grande coalition des droites »

    Depuis la déception du premier tour, tous s’étaient fait discrets, se contentant parfois d’appeler à voter en faveur de Marine Le Pen. Ce mardi 19 avril, tout l’aéropage des cadres de Reconquête ! a finalement fait son retour sur le devant de la scène, après une semaine et demi de silence presque total. L’action, de toute évidence, a été coordonnée : c’est Marion Maréchal qui en a donné le coup d’envoi, en annonçant avoir finalement adhéré au parti, et avoir été nommée vice-présidente exécutive.

    Dans la foulée, le parti a publié un communiqué détaillant son organisation, et la composition de son nouveau bureau exécutif. Un retour sur le ring massivement partagé par les cadres et militants du parti, et qu’est venu couronner un ultime communiqué présentant la stratégie qu’adoptera Reconquête ! en vue des élections législatives. Un seul mot d’ordre : l’union. « Je propose la création d’une grande coalition des droites et de tous les patriotes », écrit Éric Zemmour, assurant « tendre la main au Rassemblement national, aux Républicains qui refusent le macronisme et à Debout la France ».

    La France des trois blocs

    La proposition d’Éric Zemmour part d’un constat : la fin du système bipartisan, parachevée par cinq ans de macronisme, et l’émergence d’une France composée de trois blocs politiques. Des blocs que l’ancien journaliste présente comme des coalitions : « l’une macroniste et l’autre islamo-gauchiste ». Face à ses deux ennemis ainsi identifiés, le président de Reconquête ! appelle donc à « l’union de toutes [les forces de droite] contre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon », concluant ainsi : « Aucun des électeurs patriotes ne comprendraient que les querelles d’égo l’emportent sur notre amour de la France ».

    Je tends la main au Rassemblement national, aux Républicains qui refusent le macronisme et à Debout la France. Unissons nos forces dans une grande coalition des droites et de tous les patriotes pour les législatives. pic.twitter.com/gE52pk2h8H

    — Eric Zemmour (@ZemmourEric) April 19, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Cheers and jeers in US as plane mask mandates are lifted

    Issued on: 19/04/2022 - 20:26Modified: 19/04/2022 - 20:24

    New York (AFP) – Airlines, subways and bus services across the United States moved quickly Tuesday to remove mask requirements following a federal court ruling that struck down face-covering mandates on public transportation, a hot-button issue throughout the pandemic.

    Uber, Lyft and Amtrak were among the firms that announced an end to masking requirements hours after the decision was released, prompting reactions from travelers on social media.

    In one clip, a Delta Air Lines pilot announcing the shift mid-flight is greeted by loud cheers. "Finally!" yells one passenger.

    Less enthusiastic was Scott Hechinger, an expert in public defender law, who also heard cheers at the airport, but became increasingly alarmed during the flight.

    "There is so much sneezing and coughing. And people just breathing it in. Freedom," Hechinger tweeted.

    Policymakers in Washington had decided last week to extend the federal mask mandate through May 3, but a federal judge struck that down on Monday, prompting an immediate wave of announcements from major airlines, including United Airlines and American Airlines.

    On Tuesday, both Uber and Lyft shifted to a policy intended to be respectful of those who wish to continue wearing masks, while no longer requiring it.

    "While mask usage is still recommended, we've updated our Covid safety policies," Uber said. "Let's move forward, safely together."

    Rail company Amtrak also changed its policy, announcing that while masks were no longer required, "anyone needing or choosing to wear one is encouraged to do so."

    One prominent transportation provider holding firm was New York's Metropolitan Transit Authority, which will continue to require face coverings on the city's subways and buses, a spokesman said. In Washington, the Metro bus and rail system lifted its mandate.

    Majority support

    The changes come on the heels of Monday's ruling from US federal judge Kathryn Kimball Mizelle who found that the mask mandate exceeds the statutory authority of the Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

    Mizelle, a nominee of Republican former president Donald Trump, issued her ruling in a lawsuit filed in July 2021 by a conservative non-profit organization called the Health Freedom Defense Fund and two individual plaintiffs.

    Although the public has a "strong interest" in combating the spread of Covid-19, the judge said, the mask mandate "exceeded the CDC's statutory authority," and the agency "failed to adequately explain its decisions."

    White House Press Secretary Jen Psaki called the ruling a "disappointing decision," but it was unclear whether the Biden administration intended to appeal -- as some public health advocates have urged.

    Polling suggests continued majority support for indoor mask mandates, but with a clear minority opposed.

    A YouGov America poll conducted April 18, shortly before the ruling, found 63 percent "strongly" or "somewhat" support US government requirements for masks on public transport.

    Of the remainder, 19 percent were "strongly" opposed, 10 percent were "somewhat" opposed and nine percent weren't sure.

    Mask requirements have been a contentious topic throughout the pandemic and have proven particularly nettlesome on planes, where there has been a sharp uptick in assaults of flight attendants.

    Flight attendants have been divided on whether to maintain the rule, Sara Nelson, president of the Association of Flight Attendants union said on CNBC Tuesday.

    "There's absolutely a sigh of relief from flight crews, but there are also people who are really concerned," said Nelson, adding that the union did not take a position on whether to extend the mandate.

    Representative Sam Graves of Missouri, the senior Republican on the House Transportation Committee, applauded Mizelle's ruling.

    "It's about time," said Graves. "This hypocritical and overreaching mandate was never about health or science, since mask mandates were gone practically everywhere else. It's time for this mandate to go once and for all."

    But Tatiana Prowell, an oncology professor at Johns Hopkins University School of Medicine, said she was hearing from those who are immunocompromised and others with cancer.

    "In addition to wearing N95 masks, I'm advising them to travel on less popular days/times if possible during the pandemic for fewer crowds," Prowell said on Twitter.

    © 2022 AFP

    New York Times - World

    A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto

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    Toronto Dispatch

    Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.

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    By Catherine Porter

    Photographs by Ian Willms

    TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.

    The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.

    And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.

    “There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”

    As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.

    The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.

    “It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.

    “Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”

    Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.

    For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.

    There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.

    Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.

    But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.

    “It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”

    The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.

    “It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.

    In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.

    Two of those were along Queen Street West.

    Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.

    “It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”

    Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.

    In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.

    But the crowded competition has pushed some shops out of business.

    By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.

    “There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”

    In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.

    Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.

    Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.

    “It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.

    Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.

    Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.

    “Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.

    She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.

    “Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”

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    Valeurs Actuelles

    Jérôme Rivière : « Pour les législatives, Reconquête! sera bien au-delà des 7 % »

    Valeurs actuelles. Dix jours après le premier tour de l’élection présidentielle, que vous inspire le score final d’Eric Zemmour ? Jérôme Rivière. C’est une déception. 7 %, ce n’est pas tout à fait à la hauteur de nos espérances et des efforts qui ont été faits tout au long de cette campagne. Mais cette déception est atténuée par le nouveau paysage politique que laisse cette élection. Reconquête ! fait désormais partie des quatre forces politiques. C’est inédit pour un parti politique qui n’a que quatre mois ! On a un mouvement qui est solide, financé et qui sera reconnu pour les cinq prochaines années. L’élection a surtout sonné l’acte de décès des Républicains et du Parti Socialiste. Je dirai donc que ce scrutin nous inspire à la fois de la déception et de la satisfaction, notamment pour avoir fait naître une nouvelle formation politique qui a un avenir important.

    Éric Zemmour attendait qu’un vote caché joue en sa faveur, il s’avère que c’est plutôt le vote utile qui s’est manifesté… mais au profit de Marine Le Pen. Votre base électorale est-elle plus importante que les 7 % donnés ? Notre socle électoral est celui qui est parti voter qu’importe les conditions. Le vote utile a joué un rôle assez fort. Je pense que nous n’avons pas eu de chance avec la déclaration de guerre qui est arrivée au moment où Eric Zemmour était en dynamique. A ce stade-là, on pouvait dépasser Marine Le Pen et bénéficier du vote utile. Malheureusement, les circonstances ont fait qu’elle était devant nous quand la campagne a été écrasée. Marine Le Pen a alors bénéficie de ce vote utile. Malgré cela, Reconquête ! a un potentiel électoral fort. Pour les élections législatives à venir, nous serons bien au-delà des 7 % car il n’y aura pas la tentation d’un vote utile. Si Marine Le Pen est élue, on pourrait même être à égalité avec les listes du Rassemblement national bien qu’elle bénéficierait sûrement de l’élan classique habituel que les Français donnent au président de la République. C’est un autre sujet si Emmanuel Macron brigue un second mandat car le vote devenu « inutile » validerait le fait que Reconquête serait l’avenir.

    Je ne pensais pas que cette élection allait sonner la fin des Républicains

    Jean-Luc Mélenchon est arrivé à la troisième place du podium, attendiez-vous une « razzia » du candidat insoumis ? Je suis surpris, au même titre que pour le score élevé de Marine Le Pen. Comme elle, il a bénéficié du vote utile à gauche. Cette élection est intéressante en ce sens que les trois premiers candidats finissent à plus de 20%. Eric Zemmour, qui a fini quatrième, est en dessous de la barre des 10%. On retient donc que les Français, quand il y a trop de candidatures, ont le réflexe de voter pour la personne de leur sensibilité politique qui a le plus de chance d’accéder au second tour. Ce fameux vote utile a permis de placer ces candidats très haut.

    Finalement, le score d’Eric Zemmour a été éclipsé par celui de Valérie Pécresse qui a fini à 4,3 %. Ce séisme politique est-il une surprise pour vous ? J’ai été totalement surpris. Je pensais qu’elle ferait un petit score mais pas celui-là ! Je m’entends très bien avec François-Xavier Bellamy et je lui avais dit un an après les européennes : « Sois patient car à terme ton résultat aux élections européennes sera perçu comme un beau score. » Je ne suis pas étonné par le fait que Valérie Pécresse soit aussi basse mais je dois dire que je ne pensais pas que cette élection allait sonner la fin des Républicains. Ils vont rester comme une forme de syndicat d’élus, un peu comme la fin du parti radical qui conservait des maires, des présidents de conseils régionaux mais n’existait plus à l’échelle de la politique nationale. La fin des Républicains est le séisme politique de cette campagne.

    Marine Le Pen ne croit pas au clivage droite/gauche. Elle doit toutefois être prudente pour éviter de perde le vote des électeurs de Reconquête!

    La jeunesse a voté majoritairement pour Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Les électeurs d’Eric Zemmour ont surtout plus de 40 ans. Y a-t-il un gros travail à faire à droite pour séduire les jeunes ? C’est indispensable de faire un travail rigoureux et de fond car la jeunesse c’est l’avenir ! Ce sont les jeunes qui feront la France et, compte tenu du poids de cette charge, il faut leur expliquer et leur transmettre notre vision politique. Le mouvement Génération Zemmour est dynamique et bien organisé, il doit perdurer. Je me répète mais il est important de dire qu’en seulement quatre mois nous avons fait un travail colossal. “GZ” en est la preuve puisque le mouvement est très actif sur le terrain et sur les réseaux sociaux.  Reconquête doit continuer à axer son discours vers la jeunesse, c’est indispensable.

    Votre candidat, en appelant à voter pour Marine Le Pen au second tour, a soulagé beaucoup d’électeurs du “camp national”. Néanmoins, 4 % des électeurs d’Eric Zemmour comptent s’abstenir. Marine Le Pen doit-elle leur parler? Oui, c’est à elle de leur parler. Je continue d’affirmer qu’il faut éliminer Emmanuel Macron qui est notre principal adversaire. Il n’est pas question de faire comme en 1981 où Chirac et Pasqua avaient dit qu’à titre personnel ils voteraient Giscard mais, dans un même temps, avaient encouragé leurs troupes à voter pour Mitterrand. Après, ce n’est pas à nous de faire campagne pour Marine Le Pen. C’est à elle de trouver les bons mots et de faire les gestes symboliques pour sensibiliser et attirer nos électeurs. Remarquez qu’on a appelé à voter pour elle de façon totalement désintéressée…

    La candidate du Rassemblement national a assuré que ni Éric Zemmour ni Marion Maréchal ne feront partie de son gouvernement. Comprenez-vous sa stratégie ? C’est la stratégie qu’elle avait mise en place en 2017. Marine Le Pen ne croit pas au clivage droite/gauche. Elle doit toutefois être prudente pour éviter de perde le vote des électeurs de Reconquête!. Ce n’est pas simple de faire campagne au second tour car il faut rassembler tous les électeurs. Si elle arrive à trouver les mots qui rassemblent contre Emmanuel Macron elle peut y arriver. Ce n’est pas un chemin facile. La clé de la victoire tient à la transformation de ce scrutin en un référendum pour ou contre Emmanuel Macron. Si c’est projet contre projet elle n’y arrivera pas mais si c’est bilan contre projet alors elle gagnera. La fracturation de la société et « l’anti-macronisme » jouent en sa faveur. Cela fait plusieurs élections présidentielles que le résultat du scrutin n’est rien d’autre que l’élimination de celui dont les français ne veulent pas. S’ils ne veulent pas du président sortant, alors Marine Le Pen pourrait être élue.

    Tous les cadres de Reconquête ! qui ont quitté le Rassemblement national n’attendent rien de Marine Le Pen en cas de victoire

    Eric Zemmour pourra-t-il avoir la même place sur l’échiquier politique si Marine Le Pen est élue ? Il s’était présenté en expliquant que Marine Le Pen ne pouvait pas gagner d’élection présidentielle… Cela démontrerait que sur ce point on a eu tort. Après, Marine Le Pen tiendrait sa victoire de l’appel d’Eric Zemmour à voter pour elle. Dans le cadre d’une majorité présidentielle, on aurait une expression plus simple. Si Marine Le Pen est élue, les Français qui ont été tentés par le vote Zemmour continueront probablement de voter pour Reconquête! car celui-ci tient un programme plus fort. Si Marine Le Pen perd, le Rassemblement national sera disqualifié et Reconquête! deviendra réellement une solution d’avenir.

    Marion Maréchal a annoncé que Reconquête ! présentera 577 candidats pour les législatives. Comment le parti appréhende t-il cette prochaine échéance électorale ? Encore une fois, on est dans l’expectative. Une victoire de Marine Le Pen nous serait favorable. On inscrirait notre démarche dans le cadre d’une majorité présidentielle mais avec notre musique à nous. Le RN serait obligé de passer et de faire un certain nombre d’accords tout comme la branche des LR qui n’a pas voté pour Emmanuel Macron. Ce sera facile de faire ce rassemblement. En revanche, les choses se compliqueront en cas de réélection du président sortant car il faudra conclure très rapidement des accords qui sont plus difficiles à passer en cas de défaite qu’en cas de victoire.

    Ne craignez-vous pas que l’alliance des forces politiques de gauche vous fasse de l’ombre ? Si, bien sûr. C’est d’ailleurs pour cela qu’on devra aller vite une fois le résultat du scrutin connu. Pour éviter ce raz-de-marée à gauche, il faudra que les forces politiques de droite trouvent des accords. Vous savez, c’est l’essence même d’Éric Zemmour de faire fi du cordon sanitaire pour travailler ensemble. On a toutes les raisons et toutes les possibilités d’être l’axe principal où la recomposition se fera. Si le RN, les LR et nous mêmes présentons des candidats, on se fera battre de partout…

    Je ne suis pas inquiet sur notre capacité à nous adresser aux classes populaires

    Comment jugez-vous la campagne d’entre-deux-tours du président sortant ? Elle est compliquée. Il essaye de faire une campagne projet contre projet et c’est ce qu’il ne faut surtout pas faire. Mais d’un autre côté, c’est une stratégie habile de sa part car ça lui permet de mettre sous silence son bilan. Mais il n’y échappera pas, le débat de mercredi sera probablement douloureux pour lui. Emmanuel Macron essaye d’aller sur le terrain et d’aller à la rencontre des français mais je ne suis pas sûr que ce contact avec le peuple lui soit très agréable. Peut-être que ça lui rappelle les coûts de la violence de sa politique…

    Eric Zemmour a fait un très beau score dans les villes et quartiers où l’électorat est aisé à l’instar de Neuilly sur Seine, de Versailles ou encore du XVIème arrondissement parisien… A-t-il vraiment réussi à réunir la France d’en haut et la France d’en bas ? On a vraiment réussi oui. La preuve : un tiers de l’électorat de Marine Le Pen a hésité au dernier moment à voter pour Eric Zemmour. Quand on prend ces deux électorats cela fait 15 et 16 %. Je ne suis pas inquiet sur notre capacité à nous adresser aux classes populaires. On leur a parlé tout au long de la campagne parce que ce sont celles qui ont le plus souffert durant ce quinquennat. Elles ont aussi le réflexe utile le plus fort car elles veulent mettre fin à la possibilité d’un second quinquennat Macron.

    100 000 personnes ont agité le drapeau tricolore place du Trocadéro et les audiences d’Éric Zemmour étaient très hautes tout au long de la campagne. Vous finissez à 7 %. Que pensez-vous de ce fossé conséquent entre le terrain et les résultats du scrutin ? Le Trocadéro, les réseaux sociaux … c’était incroyable mais j’avais conscience que tout cela n’était qu’une bulle. Ce qui m’a le plus surpris, ce sont les pics d’audience. Il y avait une forme d’intérêt positif. Mais ce décalage, bien que surprenant, me semble prometteur pour l’avenir. En effet, les pics d’audience représentent un intérêt important pour Reconquête! qu’on pourra transformer en voix pour les prochaines échéances électorales.

    Le parti est jeune, il va grandir et se professionnaliser

    Lors de ses passage médiatiques, Eric Zemmour a évoqué longuement le « grand remplacement ». Valérie Pécresse a utilisé l’expression quelques semaines plus tard. Est-ce une fierté  pour vous d’avoir diffusé des expressions et des thèmes jusqu’alors bannis de l’arène médiatique et politique ? Oui on est content d’avoir fait du « grand remplacement » un des thèmes phares de la campagne. Grâce à nous, le « grand remplacement » est devenu un thème politique. C’est un succès mais il faut le faire grandir. On a allumé des petites flammes, il faut maintenant leur donner de l’importance pour que les Français considèrent ça comme le cœur d’une campagne électorale. Il faut rappeler que 70% des Français ont voté sur la question du pouvoir d’achat …

    Dans un tweet, Eric Zemmour a rassuré ses électeurs en leur demandant: « Êtes-vous prêts pour la suite de notre belle aventure ? ». Comment s’organise le parti au lendemain de la défaite ? On s’est vus la semaine dernière. Rien ne s’arrête chez Reconquête! C’est pour cette raison que je suis content d’être là. Ce qu’Eric Zemmour défend correspond à un sentiment profond. Il a pris la mesure de cet intérêt et de cet éveil. Conscients de la gravité de la situation, on va continuer le combat avec les législatives et les autres échéances électorales. Je pense qu’il y aura un grand congrès en septembre pour faire le point. Vous savez, le parti est jeune, il va grandir et se professionnaliser.

    Vous avez quitté en janvier le Rassemblement national pour rejoindre Reconquête ! , regrettez-vous d’avoir quitté le parti de Marine Le Pen alors que celle-ci est qualifiée pour le second tour ? Je n’ai aucun regret. J’ai participé à une campagne exceptionnelle qui insufflait un vent d’espoir. Il y a beaucoup de campagnes où on a des arrières pensés politiciennes et des querelles de chapelle. Là, on s’est tous rangés derrière Éric sans penser à remplacer « le calife ». Tous les cadres de Reconquête ! qui ont quitté le Rassemblement national n’attendent rien de Marine Le Pen en cas de victoire hormis qu’elle mette définitivement fin à la politique d’Emmanuel Macron.

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    New York Times - World

    La fragilidad del pacto mundial de refugiados queda expuesta con la guerra en Ucrania

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    El nuevo plan del Reino Unido para enviar a miles de solicitantes de asilo a Ruanda expone la naturaleza endeble del pacto mundial de refugiados, que desde sus inicios ha sido víctima de la política interna.

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    Por Max Fisher

    Desde hace más de 70 años, el mundo ha consagrado, tanto en leyes nacionales como en tratados globales, una promesa presentada como algo de vital importancia: si alguien no puede vivir con seguridad en su país de origen, puede buscar refugio en otra nación.

    Si las personas que se encuentran en esa situación pueden demostrar que enfrentan un tipo de peligro específico y cumplen los requisitos establecidos por el país anfitrión para quedarse, ese país está obligado a darles la bienvenida.

    Este escenario ideal nunca se ha cumplido a la perfección, incluso en sus orígenes, tras la Segunda Guerra Mundial, cuando reconstruir las sociedades resquebrajadas no solo se consideraba un imperativo moral, sino un deber práctico por el bien común.

    Por desgracia, las mismas potencias de Occidente que defendieron este pacto lo han sometido a una erosión continua en años recientes. Han ido socavando sus propias obligaciones —y, en consecuencia, las del mundo—, derivadas de una responsabilidad que en su momento consideraron crucial para la estabilidad global.

    Ese ataque, en opinión de los expertos, alcanzó un nuevo extremo la semana pasada, cuando el gobierno del Reino Unido anunció un nuevo plan aplicable a miles de ciudadanos extranjeros que se encuentran en ese país y han solicitado asilo. En vez de escuchar sus argumentos, planea enviarlos a Ruanda, un país lejano en que prácticamente rige una dictadura y donde la mayoría nunca ha puesto un pie, para que se conviertan en el problema de alguien más.

    Tampoco es que el Reino Unido haya inventado la práctica de confinar a los refugiados y solicitantes de asilo en instalaciones lejanas. Los gobiernos europeos les han pagado a déspotas y caudillos extranjeros, en países como Sudán y Libia, para que detengan durante años a inmigrantes por ellos. Australia terceriza este trabajo a una serie de naciones isleñas descritas en ocasiones como su archipiélago gulag. Estados Unidos, de hecho, fue el primero en recurrir a esta práctica en 1991, cuando desvió embarcaciones llenas de haitianos a la bahía de Guantánamo, en Cuba.

    Un aumento en las tendencias políticas populistas de derecha, la reacción negativa en Europa al aumento de la inmigración en 2015, además de la pandemia del coronavirus, han acelerado esta práctica y otras similares: muros, patrullas armadas y políticas de “disuasión” que hacen el viaje deliberadamente más peligroso.

    El resultado no es precisamente la desaparición del sistema global de refugiados como tal. Los gobiernos europeos están recibiendo a millones de ucranianos desplazados por la invasión de Rusia, por ejemplo. Más bien, lo que resalta la política del Reino Unido es que este sistema, que en cierta época se reconoció como una obligación universal y legalmente obligatoria, ahora se ha convertido, de hecho, en una decisión voluntaria.

    “Es muy descarado que, en el transcurso de solo un mes, les ofrezcas vivienda a los ucranianos y luego anuncies que vas a enviar a los demás inmigrantes a más de 6000 kilómetros de distancia”, dijo Stephanie Schwartz, investigadora de política migratoria en la Universidad de Pensilvania.

    “El descaro del doble rasero parece una declaración implícita”, agregó Schwartz, “de que los gobiernos solo recibirán refugiados cuando quieren, y no hacerlo cuando no lo deseen”.

    Es probable que las consecuencias de este cambio, que en muchos sentidos ya se perciben, se aceleren en los próximos meses, cuando se espera que se produzca un aumento significativo en la llegada de refugiados durante el verano y, con eso, una posible reacción en contra que impulse la imposición de medidas drásticas, como la del Reino Unido.

    Un ideal en franco deterioro

    El compromiso mundial con los refugiados y solicitantes de asilo siempre ha sido más condicional y centrado en los intereses propios de lo que se establecía en el papel.

    En los años que siguieron a la Segunda Guerra Mundial, los mismos dirigentes occidentales que hablaban de compromisos para reubicar a los refugiados de Europa en un lugar en el que estuvieran a salvo, enviaron por la fuerza a 2,3 millones de ciudadanos soviéticos de regreso a la Unión Soviética, muchos de ellos en contra de su voluntad. Más tarde, uno de cada cinco de ellos fue ejecutado o enviado al gulag, según cálculos del historiador Tony Judt.

    De cualquier forma, a medida que se recrudeció la Guerra Fría, los gobiernos occidentales fueron resaltando con más énfasis su respeto por los derechos de los refugiados, y ejercieron presión sobre sus aliados para que hicieran lo mismo, para mostrar que su bloque era superior a los gobiernos comunistas que en ocasiones les prohibían huir a los ciudadanos. El cumplimiento de Occidente en este aspecto siguió siendo desigual, pues se les daba preferencia a los refugiados de países comunistas u otros que podían ofrecer cierta ganancia política.

    El verdadero cambio ocurrió al finalizar la Guerra Fría, en 1991, cuando los países occidentales perdieron este incentivo político. En todo el mundo, el número de refugiados se disparó a principios de los años noventa, cuando alcanzó 18 millones, según un cálculo de las Naciones Unidas, casi nueve veces el total existente cuando el mundo consagró de manera formal las normas aplicables a los refugiados en un protocolo de 1951.

    La política estadounidense de enviar a refugiados haitianos hacia otros lugares comenzó en 1991. Era una especie de laguna legal: si los refugiados no llegaban a las costas estadounidenses, en teoría Estados Unidos no estaba obligado a escuchar sus peticiones. Aunque no logró engañar a nadie, y Washington debía cumplir con la ley estadounidense que, como en muchos países, se había escrito para cumplir con las obligaciones internacionales.

    Años más tarde se produjo otro aumento de refugiados en todo el mundo: en 2017, alcanzó los 20 millones, una cifra que se ha incrementado ligeramente desde entonces pero que sigue siendo menor, si se toma en cuenta el porcentaje de la población mundial, que el pico de 1992. Es casi seguro que la actual crisis de refugiados es menor que la que se produjo después de la Segunda Guerra Mundial, que forzó a decenas de millones de personas a abandonar sus hogares en toda Europa y Asia y devastó a sociedades enteras, con lo que las potencias mundiales estaban prácticamente obligadas a actuar.

    Para la década de 2010, el problema fue que, como el flujo de refugiados aumentó sobre todo desde los países más pobres, la respuesta fue muy diferente. Estados Unidos les aplicó a los centroamericanos políticas similares a las que había aplicado para los haitianos: negoció acuerdos con distintos gobiernos, en especial con México, para evitar que los refugiados y otros inmigrantes llegaran a su frontera. Europa y Australia adoptaron estrategias similares.

    El resultado: aros concéntricos de centros de detención, algunos de ellos tristemente célebres por su crueldad, muy cerca de la frontera de los países más ricos del mundo. La mayoría de ellos se encuentran a lo largo de las rutas que siguen los refugiados, o cerca de las fronteras a las que esperaban llegar, y su operación les permite a los gobiernos aparentar que cumplen en cierta medida. La nueva propuesta del Reino Unido de enviar a personas tan lejos como a otro continente, lleva esta estrategia todavía más lejos y expone el modo en el que el nuevo sistema funciona.

    Algunos argumentan que concretar nuevos tratados internacionales, o desechar por completo los antiguos, podría permitir una distribución más sostenible de esta responsabilidad global, en particular ahora que el creciente número de refugiados climáticos empaña la división clara entre migrantes económicos y refugiados políticos. Sin embargo, los líderes mundiales han expresado muy poco interés en estos planes. Además, si el problema es que los gobiernos no quieren a los refugiados y no es posible obligarlos a recibirlos, remplazar un acuerdo medio ignorado por otro nuevo no conseguiría ningún cambio.

    El orden emergente

    La evidente doble moral de Europa (sus gobiernos les abren las puertas a los ucranianos, pero siguen haciendo todo lo posible por mantener fuera de sus fronteras a inmigrantes del Medio Oriente) ha mostrado las normas tácitas del nuevo sistema de refugiados.

    Cada vez es más común que los gobiernos sean selectivos en la aplicación de los derechos supuestamente universales de los refugiados con base en los grupos demográficos que se espera que reciban aprobación política al interior. Por ejemplo, justo tras el anuncio de su decisión de expulsar a solicitantes de asilo ya establecidos en el país, el Reino Unido se disculpó por no aceptar a más ucranianos.

    A pesar del repudio generalizado que causó la declaración de Donald Trump cuando era presidente de que Estados Unidos debería recibir a las personas que llegan de países como Noruega y prohibirles la entrada a poblaciones que consideraba indeseables, esa idea refleja una práctica cada vez más común.

    La semana pasada, el gobierno de Biden otorgó un estatus de protección temporal a 40.000 ciudadanos cameruneses radicados en Estados Unidos, lo que significa que no tendrán que regresar a Camerún, que vive una guerra civil. El mes pasado, Estados Unidos extendió el estatus de protección a 30.000 ucranianos.

    Al mismo tiempo, el gobierno se ha dividido sobre la necesidad de conservar una orden impuesta durante la gestión de Trump que permite a Estados Unidos rechazar, por motivos de salud pública, a la mayoría de los refugiados que llegan a la frontera. Aunque la regla se eliminará el 23 de mayo, muchos miembros del gobierno lucharon para mantenerla.

    La pandemia, dijo Schwartz, “rompió los parámetros que alguna vez se consideraron extremos”, como cierres fronterizos casi totales. Como resultado, las restricciones que antes parecían escandalosas ahora se sienten más normales, lo que facilita las decisiones de los gobiernos.

    Los gobiernos también han descubierto que, siempre y cuando no se pidan cuentas entre sí por romper normas internacionales, las únicas voces que sonarán para ponerles un alto serán las de sus propios ciudadanos.

    Por suerte, muchas veces son sus propios ciudadanos quienes exigen estas políticas.

    Los partidos populistas de derecha experimentaron un alza en popularidad en la década pasada, en parte por su respaldo a las reacciones en contra de la inmigración y gracias a que tacharon las normas aplicables a los refugiados de ser un complot para diluir identidades nacionales tradicionales.

    Si bien algunos partidos del sistema político tradicional resistieron este embate (Alemania recibió a un millón de refugiados en pleno ascenso de la extrema derecha), otros concluyeron que era necesario reducir la inmigración de personas de raza distinta de la blanca para salvar a sus partidos, y quizá incluso a sus democracias. Quienes pagaron el precio fueron los refugiados que se vieron en la necesidad de escapar de guerras o hambrunas.

    La intención original del pacto global sobre refugiados no era en absoluto que la política interna de cada ciclo determinara qué familias, de entre aquellas desplazadas a causa de desastres, podrían encontrar una nueva vida en el extranjero y cuáles estarían condenadas a campamentos sucios o tumbas masivas.

    De cualquier manera, si eso llega a suceder, la respuesta del público británico a la propuesta del primer ministro Boris Johnson y a su inusual y descarado desafío a ese pacto, podría ser muy reveladora.

    “Es inhumano, es moralmente reprensible, tal vez hasta sea ilegal, y es muy posible que resulte inviable”, le dijo a la BBC David Normington, servidor público que estuvo al frente del Ministerio del Interior del Reino Unido.

    Por desgracia, es posible que la verdadera inviabilidad del plan, en opinión del gobierno británico o de otros, dependa menos de la legislación y la moralidad que de aquello que el público británico esté dispuesto a tolerar.

    Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_FisherFacebook

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    Valeurs Actuelles

    Présidentielle : Jean Castex et le gouvernement démissionneront une fois les résultats connus

    Selon la Constitution, rien n’oblige un Premier ministre à démissionner dans la foulée d’une élection présidentielle – a fortiori si le président sortant est réélu. Pourtant, « comme le veut la tradition » républicaine, Jean Castex présentera au prochain président de la République la démission de son gouvernement « dans les jours qui suivront » les résultats du second tour de l’élection présidentielle, a-t-il annoncé sur France Inter mardi 19 avril.

    Jean Castex est « de ceux qui pensent qu’une impulsion nouvelle après la réélection du président doit être trouvée », a-t-il ajouté, glissant tout de même que « tout dépend du sort des urnes dimanche ». Une façon de laisser entendre qu’en cas de victoire de Marine Le Pen, il pourrait prolonger son bail à Matignon jusqu’aux élections législatives ? C’est ce qu’avait également envisagé Bernard Cazeneuve en 2017, alors qu’Emmanuel Macron affrontait déjà la candidate du Rassemblement national au second tour.

    « Rien n’est joué »

    Pour l’heure, a-t-il assuré, Jean Castex demeure « extrêmement mobilisé » pour assurer la victoire d’Emmanuel Macron dimanche prochain. « Rien n’est joué et il ne faudrait surtout pas tirer » de conclusions hâtives en fonction des sondages, a martelé le Premier ministre. « Nous devons convaincre les Français que le programme d’Emmanuel Macron est le meilleur pour la France et pour eux ».  A J-5 du second tour, rappelle BFMTV, Emmanuel Macron bénéficie d’une relativement nette avance sur sa rivale. Il est crédité de 55 à 56% des intentions de vote, contre 44-45% pour Marine Le Pen.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Offensive russe dans l'est de l'Ukraine : tout savoir sur le Donbass

    Publié le : 19/04/2022 - 18:33

    Marc DAOU Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

    L'offensive russe attendue dans l'est de l'Ukraine a commencé, alors que Moscou a fait savoir que "le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre". Dans le viseur du Kremlin, le Donbass, un territoire russophone au cœur des tensions depuis 2014. 

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé, lundi 18 avril, le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, où les combats meurtriers se sont intensifiés ces derniers jours.

    "Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram.

    "Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons", a-t-il clamé, après avoir averti la veille qu'"ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass"

    Peu avant, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, avait lui aussi expliqué que l'offensive russe "a commencé". "C'est l'enfer. L'offensive a commencé, celle dont on parle depuis des semaines", a-t-il déclaré sur Facebook. De son côté, le chef d'état-major Andriy Yermak a annoncé que "la deuxième phase de la guerre a commencé", en assurant que les forces ukrainiennes avaient les moyens de résister à l'offensive.

    "Le plan de libération des républiques populaires [autoproclamées] de Donetsk et de Louhansk est mis en œuvre", conformément à la volonté du Kremlin, a déclaré de son côté, mardi, le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou.

    Cette offensive était attendue depuis que l'armée russe a évacué la région de Kiev et annoncé, le 25 mars, qu'elle comptait désormais concentrer ses efforts sur l'est du pays.

    Il était déjà question du Donbass, le 24 février, lorsque le président russe Vladimir Poutine, avait déclaré à la télévision avoir pris la décision de lancer une "opération militaire" en Ukraine, officiellement sur demande des leaders des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk, reconnues comme "indépendantes" par le Kremlin deux jours plus tôt et contrôlées en partie depuis 2014 par des forces prorusses.

    Toute en expliquant chercher à "démilitariser et dénazifier l’Ukraine", Vladimir Poutine avait dit vouloir "protéger" les populations prorusses du Donbass, victimes selon lui et la propagande russe d'"un génocide".

    Pour comprendre les enjeux de cette nouvelle phase de l’invasion russe de l’Ukraine, France 24 se penche sur ce territoire, devenue la principale cible de Moscou. 

     

    • Le Donbass, c’est où et c’est quoi ?  

    Le Donbass est une région ukrainienne composée des oblasts (provinces) de Donetsk et de Louhansk, qui tire son nom de la contraction de "Don", du nom du fleuve qui le traverse, et de "bass" pour bassin. Ce territoire russophone situé dans l’est du pays, à la frontière avec la Russie, est la grande région minière ukrainienne et le principal centre industriel (sidérurgie et métallurgie principalement) du pays. Avant que l’Ukraine ne devienne indépendante, en 1991, la région, dont le sud est bordé par la mer d’Azov, était déjà l’une des principales places fortes industrielles de l’URSS, tandis que l’ouest du pays était son grenier à blé.  

    En 2001, quelques 600 000 Ukrainiens travaillaient encore dans plus des 200 mines ukrainiennes concentrées principalement dans le Donbass. Avant le début du conflit en 2014, cette région comptait près de 7,3 millions d'habitants selon l'AFP sur les 45,5 millions ukrainiens, et représentait 16 % du PIB national. Donetsk, la plus grande ville du bassin minier comptait à elle seule un million d'habitants. 

     

    • Pourquoi le Donbass est russophone ? 

    Aujourd’hui, une partie importante de la population du Donbass est d'origine russe, et des liens familiaux lient des Ukrainiens et Russes de part et d’autre de la frontière. Cette population descend notamment des travailleurs russes envoyés en masse par le pouvoir soviétique, dans l'entre-deux-guerres et après la Seconde Guerre mondiale, pour travailler dans le bassin minier ukrainien. S’il est russophone depuis plusieurs générations, le Donbass n’est pas forcément prorusse. La région est bel et bien ukrainienne, puisque sa population a très majoritairement voté en faveur de l'indépendance de l'Ukraine au référendum de décembre 1991.

    Toutefois, lors de la première présidentielle de leur histoire, les électeurs du Donbass avaient voté en faveur de Leonid Kravtchouk, un ancien apparatchik communiste, plutôt que pour les candidats nationalistes, mais qui finit par rapidement tourner le dos à Moscou et à imposer l’ukrainien comme langue nationale. Bien des années plus tard, lorsqu’il est question pour l’Ukraine d’un rapprochement avec l’Union européenne (UE), les russophones du Donbass regarderont plutôt vers la Russie.  

     

    • Main-basse russe sur le Donbass 

    En novembre 2013 le président ukrainien prorusse, Viktor Ianoukovitch, abandonne soudainement l’accord d’association avec l’UE et opte pour une coopération plus étroite avec Moscou. Cette décision déclenche une vague de contestations pro-européenne à Kiev, où la place Maïdan devient l’épicentre de manifestations monstres. Le 22 février 2014, Viktor Ianoukovitch est destitué par le Parlement et se réfugie en Russie. Vladimir Poutine dénonce un coup d’État et prévient qu’il "se réserve le droit de recourir à toutes les options disponibles, y compris la force en dernier ressort". En mars 2014, il annexe la Crimée tandis que l'insurrection prorusse, encouragée et financée par Moscou, se propage dans les régions de l'est majoritairement russophones du pays.

    Le 7 avril 2014, la guerre du Donbass commence. Les rebelles prorusses, soutenus et armés par Moscou, même si officiellement la Fédération de Russie n’est pas impliquée dans le conflit, prennent le contrôle des bureaux du gouvernement régional à Donetsk et proclament une "République souveraine". De son côté, Kiev lance une opération "antiterroriste" et y déploie son armée. Le 11 mai, les séparatistes autoproclament l’indépendance des régions de Louhansk et de Donetsk, à la suite d'un référendum jugé, à l'instar de celui de Crimée, illégal par Kiev.

     

    • Une guerre interminable  

    À partir de 2014, l'est de l’Ukraine ne connaîtra pas la paix. Le Donbass reste déchiré par une guerre sanglante entre séparatistes et les forces ukrainiennes, alors que les accords de Minsk, signés en 2014 et 2015, devaient permettre de faire taire les armes en imposant un cessez-le-feu et une démilitarisation de la zone. En vain. En octobre 2019, des représentants ukrainiens et russes réunis à Minsk parviennent à un accord sur l’organisation d’élections dans les régions séparatistes ukrainiennes du Donbass sur l’octroi à celles-ci d’un statut spécial. En vain, là aussi.

    Élu en 2019, le président Volodymyr Zelensky commence par une politique de dialogue avec Moscou avant de constater son échec. Il déclare en avril 2021 que l’adhésion de son pays à l’Otan est la seule façon de mettre un terme à la guerre du Donbass. Une ligne rouge pour Moscou qui reproche par ailleurs aux Ukrainiens de n'avoir jamais respecté les termes de l’accord de Minsk. Avant la reconnaissance unilatérale de l’indépendance des deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk par Vladimir Poutine et le début de l’invasion russe, le conflit dans le Donbass avait fait plus de 14 000 morts et 1,5 million de déplacés. 

     

    • Quelle est la stratégie actuelle de l’armée russe dans le Donbass ?

    S'il n'y a pas pour l’instant de percée majeure sur le terrain, l’offensive et les intentions des militaires russes, qui ont été obligés par la résistance ukrainienne à revoir leurs plans, se traduisent par une hausse de l’activité de l’artillerie qui vise plusieurs villes du Donbass comme Rubizhne, Popasna et Marinka. L'armée russe a toutefois pris le contrôle de la petite ville de Kreminna, qui comptait 18 000 habitants avant la guerre, et qui se situe sur l'axe routier emprunté par les troupes russes qui se dirigent vers Sievierodonestk, un peu plus au Sud.

    Selon l’armée ukrainienne, "l'ennemi poursuit le transfert d'armes et d'équipements militaires vers l'Ukraine depuis des régions du centre et de l'est de la Fédération russe". Des missiles anti-aériens Tor ont été transférés dans la région de Kharkiv (nord-est) et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod, près de la frontière avec l'Ukraine, a indiqué mardi 19 avril l'état-major de l'armée ukrainienne.

    Du côté américain, un haut responsable du département de la Défense a indiqué, le 18 avril, que la Russie a renforcé de "onze bataillons" sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant en une semaine à 76 le total de bataillons dans le pays. Ces bataillons sont généralement composés d'unités combinant de la défense aérienne, des blindés, des véhicules tactiques, de l'artillerie, des hélicoptères, des soldats du génie et de soutien logistique. Selon ce responsable, environ 22 bataillons postées au nord de l'Ukraine sont probablement en cours de réapprovisionnement et de rééquipement, tandis que 12 des 76 bataillons tentent toujours de prendre la ville portuaire de Marioupol. Si celle-ci tombe aux mains des Russes, les 12 bataillons seront envoyés vers d’autres villes dans l’est ou le sud de l'Ukraine. 

     

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    Ukraine : la question des crimes de guerre

    L'Entretien de France 24

    Dmytro Kouleba : "Les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide"

    LE FIL DU 17 AVRIL

    Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"

    France24 - Monde

    En direct : l'ONU demande une "pause humanitaire" pour la semaine sainte

    Publié le : 19/04/2022 - 05:27

    FRANCE 24 Suivre

    Alors que l'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, Moscou a annoncé mardi avoir mené une dizaine de frappes. Kiev a de son côté indiqué qu'aucun couloir d'évacuation de civils n'est mis en place, pour le troisième jour consécutif. Sur le front diplomatique, Joe Biden participe à une réunion virtuelle "avec les alliés et partenaires" des États-Unis. Suivez les derniers développements de cette journée heure par heure.

    • 19 h : Poutine porte la responsabilité des "crimes de guerre" en Ukraine selon le chancelier allemand

    Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que le président russe Vladimir Poutine portait la responsabilité des "crimes de guerre" en Ukraine qui ont fait des milliers de morts parmi la population civile.

    "L'invasion russe de la Russie est une rupture éclatante du droit international" et la mort de milliers de civils "des crimes de guerre dont le président russe porte la responsabilité", a estimé le chancelier lors d'une conférence de presse à Berlin, à l'issue d'une visioconférence avec notamment le président américain Joe Biden et plusieurs homologues européens.

    • 17 h 20 : le secrétaire général de l'ONU demande quatre jours de "pause humanitaire" pour la Pâque orthodoxe

    Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine et demandé aux deux parties de stopper les combats pour une "pause humanitaire" de quatre jours à l'occasion de la Pâque orthodoxe.

    "Je demande aujourd'hui une pause humanitaire de quatre jours pour la semaine sainte", de jeudi à dimanche, "pour permettre l'ouverture d'une série de couloirs humanitaires" en Ukraine, a déclaré le chef de l'ONU.

    • 15 h 53 : nouvel échange de prisonniers entre Kiev et Moscou. 

     Soixante-seize Ukrainiens ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev, sans révéler le nombre de Russes qui ont été remis à Moscou.

    "Nous avons échangé 60 militaires, dont 10 officiers. Seize civils sont également rentrés chez eux", a indiqué sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. Selon elle, il s'agit du cinquième échange de prisonniers depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février.

    Un précédent échange avait eu lieu vendredi 15 avril après des négociations "tendues" dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, partiellement sous contrôle russe, selon Kiev qui n'en avait pas précisé les détails.

    • 14 h 40 : Moscou expulse 36 diplomates belges et néerlandais

    La Russie a annoncé l'expulsion de 36 diplomates belges et néerlandais, en représailles à une mesure similaire prise par la Belgique et les Pays-Bas à la suite de l'offensive russe en Ukraine.

    Il s'agit de 21 diplomates belges et de 15 diplomates néerlandais, parmi lesquels 14 collaborateurs de l'ambassade des Pays-Bas à Moscou et un collaborateur du consulat général néerlandais à Saint-Pétersbourg, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Ils devront quitter la Russie d'ici deux semaines.

    • 14 h 15 : la Russie dit avoir ouvert un couloir permettant aux forces ukrainiennes de sortir

    L'armée russe a affirmé avoir ouvert un couloir pour évacuer les soldats ukrainiens présents dans la zone industrielle d'Azovstal, dans le port stratégique de Marioupol, quelques heures après avoir exigé leur reddition.

    "Étant donné la situation catastrophique dans l'usine métallurgique d'Azovstal (...) à partir de 14 h (11 h GMT) les forces russes ont ouvert un corridor pour permettre la sortie des militaires de l'armée ukrainienne et des combattants de formations nationalistes ayant volontairement déposé les armes", a indiqué le ministère russe de la Défense, précisant qu'un cessez-le-feu local avait été instauré pour assurer une évacuation.

    • 13 h 20 : une petite ville du Donbass prise par l'armée russe

    L'armée russe contrôle totalement la petite ville de Kreminna, dans le Donbass, les forces ukrainiennes qui la défendaient s'étant retirées sur de nouvelles positions, a déclaré Serhi Gaïdaï, gouverneur de la région de Louhansk. Kreminna, qui comptait 18 000 habitants avant la guerre, se situe sur l'axe routier emprunté par les troupes russes qui se dirigent vers Sievierodonestk, un peu plus au Sud.

    Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a confirmé que la "bataille du Donbass", nouvel objectif de "l'opération spéciale" que Moscou dit mener sur le territoire ukrainien, avait débuté. "Une nouvelle étape de cette opération est en train de commencer", a-t-il dit mardi à la chaîne de télévision India Today.

    • 13 h 10 : un pétrolier russe saisi en Grèce

    Les autorités grecques ont saisi un pétrolier russe au large de l'île d'Eubée, dans le cadre des sanctions imposées par l'Union européenne à Moscou. L'UE a interdit plus tôt ce mois-ci les navires battant pavillon russe d'accéder à ses ports, à quelques exceptions. Un responsable des gardes-côtes grecs a précisé que la cargaison de pétrole du navire n'avait pas été confisquée.

    • 11 h 39 : la Russie dit avoir mené une dizaine de frappes dans l'est de l'Ukraine

    Moscou a déclaré avoir mené une dizaine de frappes dans l'est de l'Ukraine, au lendemain de l'annonce par Kiev d'une nouvelle offensive de l'armée russe dans cette région, près de deux mois après le début de l'invasion russe.

    À l'aide de "missiles de haute précision", les forces aériennes russes ont "neutralisé 13 places fortes" de l'armée ukrainienne, a affirmé le ministère russe de la Défense, en appelant à la reddition de "tous les militaires ukrainiens".

    Les autorités locales ont de leur côté appelé les habitants à fuir cet "enfer", malgré l'absence de couloir humanitaire.

    • 11 h 10 : en Grande-Bretagne, la délicate question de l'échange de prisonniers

    Londres ne cherche pas à aider la Russie, a déclaré mardi une source officielle britannique, interrogée sur la possibilité d'échanger deux combattants britanniques capturés en Ukraine par les forces russes, contre la libération du politicien prorusse Viktor Medvedtchouk.

    "Nous sommes en train de passer des sanctions à l'encontre des personnes qui sont proches du régime de Poutine, nous n'allons pas commencer à chercher comment nous pouvons aider la Russie", a indiqué sur Sky News Brandon Lewis, le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord.

    Les deux prisonniers britanniques, Shaun Pinner et Aiden Aslin, sont apparus à la télévision d'État russe lundi et ont demandé à être échangés contre Viktor Medvedtchouk, un allié ukrainien du président russe Vladimir Poutine actuellement détenu par les autorités ukrainiennes.

    • 10 h 30 : la Russie appelle l'armée ukrainienne à déposer les armes

    La Russie a appelé mardi toute l'armée ukrainienne à "déposer les armes" et les derniers défenseurs de Marioupol à cesser leur "résistance insensée" : "Ne tentez pas le destin, prenez la seule décision correcte, celle de cesser les opérations militaires et déposez les armes", a dit le ministère russe de la Défense, qui a promis "la vie sauve" aux combattants occupant encore le site industriel d'Azovstal s'ils se rendaient à partir de 12 h (9 h GMT).

    • 9 h 40 : à Marioupol, les séparatistes prorusses lancent l'assaut sur un site stratégique

    Les séparatistes du Donbass; appuyés par l'armée russe, ont affirmé avoir lancé l'assaut contre l'usine métallurgique Azovstal, dernier bastion défendu par les forces ukrainiennes dans le port assiégé de Marioupol, rapporte mardi l'agence de presse russe Ria en citant le porte-parole des séparatistes, Edouard Bassourine.

    Les forces prorusses entendent "libérer" l'usine aussi rapidement que possible, a déclaré de son côté le président de la république autoproclamée de Donetsk, Denis Pouchiline, cité également par Ria.

    Selon la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk "beaucoup de civils" ukrainiens sont également retranchés à l'intérieur de ce complexe métallurgique. "Au moins 1 000 civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, se trouvent dans les abris souterrains" de cette usine, indique sur Telegram le Conseil municipal de Marioupol.

    • 8 h 52 : Macron s'entretiendra avec Biden et des alliés de l'Otan à la mi-journée

    Le président français va échanger à la mi-journée, mardi, avec son homologue américain Joe Biden, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, et les dirigeants de plusieurs pays alliés au sujet de la guerre en Ukraine, a détaillé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal sur CNews.

    La Maison Blanche a pour sa part déclaré dans un communiqué : "Le président (Joe Biden) va organiser un entretien vidéo sécurisé avec ses alliés et partenaires pour discuter de notre soutien permanent à l'Ukraine et de nos efforts pour tenir la Russie pour responsable (du conflit) dans le cadre de notre coordination étroite."

    • 8 h 44 : aucun couloir d'évacuation de civils pour le troisième jour consécutif, selon Kiev

    Aucun couloir d'évacuation des civils n'a pu être organisé ce mardi en Ukraine, faute d'accord avec la partie russe, et ce pour le troisième jour consécutif, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. 

    "Aujourd'hui, le 19 avril, il n'y a malheureusement aucun couloir humanitaire. Des bombardements intenses se poursuivent dans le Donbass", dans l'est du pays, où les forces russes ont lancé selon Kiev une offensive majeure lundi, a déclaré Iryna Verechtchouk sur Telegram. 

     En ce qui concerne Marioupol, ville stratégique au bord de la mer d'Azov (sud-est) assiégée depuis début mars, "les Russes refusent d'ouvrir un couloir pour la sortie des civils en direction de Berdiansk", a-t-elle ajouté. "Nous continuons des pourparlers difficiles pour des couloirs humanitaires dans les régions de Kherson (sud) et Kharkiv (est)", a souligné la responsable. 

    • 6 h 05 : des économistes, dont Piketty et Stiglitz, veulent cibler l'argent caché des riches Russes

    Plusieurs économistes de renom, dont le Français Thomas Piketty et l'Américain Joseph Stiglitz, exhortent dans une lettre les dirigeants du G20 à créer un registre mondial des actifs afin de mieux cibler les fortunes cachées des oligarques russes. "Le cas des oligarques russes est éloquent" dans la dissimulation de fortunes au sein de structures opaques, affirment ces économistes dans une lettre publiée mardi dans le quotidien britannique The Guardian, à destination des dirigeants du G20.

    Ils détiennent "au moins 1 000 milliards de dollars de richesses à l'étranger", selon les estimations relayées dans la lettre, signée notamment par les Français Thomas Piketty et Gabriel Zucman, ainsi que le prix Nobel américain Joseph Stiglitz, tous membres de la Commission indépendante pour la réforme de la fiscalité internationale des entreprises (ICRICT), un groupe de réflexion. Or, ces fortunes sont souvent dissimulées "dans des sociétés offshore dont les véritables propriétaires sont difficiles à déterminer", poursuivent-ils, ajoutant que "c'est justement sur ce mur d'opacité que butent aujourd'hui les efforts des pays pour les sanctionner".

    • 5 h 09 : les États-Unis et leurs alliés se réunissent autour de l'Ukraine

    Le président américain, Joe Biden, participera mardi 18 avril à une réunion virtuelle consacrée à l'offensive russe en Ukraine, a indiqué la Maison Blanche, au moment où Kiev assure que Moscou a déclenché dans le Donbass une nouvelle phase de son attaque. Le président américain évoquera, "avec les alliés et partenaires" des États-Unis dont la liste n'a pas été dévoilée, le "soutien continu à l'Ukraine et les efforts visant à s'assurer que la Russie rende des comptes", a précisé à l'AFP un responsable de la Maison Blanche.

    • 3 h 00 : Gulliver Cragg de France 24 sur l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine

    • 1 h 55 : la "bataille pour le Donbass" a commencé

    Les forces russes ont déclenché leur offensive contre l'est de l'Ukraine, qu'elles bombardent massivement, tout en poursuivant leurs frappes dans l'Ouest, ont annoncé lundi les autorités ukrainiennes. 

    "Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, à laquelle elles se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a déclaré le président Volodymyr Zelensky, dans un discours retransmis sur Telegram.

    "Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons. Nous nous défendrons", a-t-il clamé, après avoir averti la veille qu'"ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass".

    • 0 h 50 : discussions pour créer en Turquie un "groupe de contact humanitaire" incluant Ukraine et Russie

    L'ONU et la Turquie discutent de la création d'un "groupe de contact humanitaire" qui réunirait sur le sol turc – sous l'égide des Nations unies – l'Ukraine et la Russie, a annoncé lundi un haut responsable onusien. Si l'Ukraine a déjà répondu favorablement à cette démarche, la Russie, informée de la proposition début avril, n'a pas encore fait connaître sa position.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Ukraine : la question des crimes de guerre

    L'Entretien de France 24

    Dmytro Kouleba : "Les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide"

    LE FIL DU 17 AVRIL

    Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"

    Valeurs Actuelles

    [Saint Clair] Présidentielle : Emmanuel Macron l’ignore, mais il a déjà perdu

    Emmanuel Macron est désormais entré en campagne. Résultat : un meeting à Marseille qui devait être plein et dont un plan d’ensemble a révélé qu’il était presque vide. Des déplacements en province qui avaient pour objet de montrer un président-candidat au contact des Français et qui ont révélé l’hostilité de la France populaire à son égard. Des photographies censées dévoiler l’intimité sexy d’un chef d’État lors d’un moment de détente, mais qui ont laissé apparaître un adolescent hilare et débraillé en clone de BHL. Dans les trois cas, échec d’une scénographie savamment orchestrée, qui peine à dissimuler l’effondrement de celui qui était apparu en 2016 comme le nouveau Kennedy français.

    Celui que les médias avaient décrit en 2017 comme un génie politique gaullo-mitterrandien, spécialiste de Machiavel et disciple de Paul Ricœur, apparaît désormais aux Français des territoires comme un petit con arrogant et incompétent. Entre ces deux extrêmes, la vérité est toute simple : Emmanuel Macron n’est ni plus ni moins que la pire erreur de casting de la Ve République. Dans l’ouvrage d’Anne Fulda paru en 2017, Emmanuel Macron, un jeune homme si parfait, Jacques Attali révélait en toute modestie, comme à son habitude : « Emmanuel Macron ? C’est moi qui l’ai repéré. C’est même moi qui l’ai inventé. Totalement. »

    La clef, pour comprendre comment Marine Le Pen pourra l’emporter avec seulement 350 000 voix d’avance, réside dans ce panel d’électeurs potentiels que les sondeurs ne questionnent, par définition, jamais : les abstentionnistes.

    Emmanuel Macron est effectivement une invention mondaine et médiatique, un fake, un produit de la société du spectacle, inauthentique, à l’image de son meeting de Marseille : en apparence, il semble y avoir de l’épaisseur, du mouvement, de l’intensité, mais dès qu’on prend un peu de champ, comme l’a fait Paul Larrouturou, on se rend compte de l’immensité du vide. Sa politique en témoigne autant que son image : la communication léchée des ministres ne parvient plus à masquer le réel, ainsi qu’on a pu le voir lors du débat entre Gérald Darmanin et Jordan Bardella. Une fois passés les effets de style et les petites phrases, les chiffres sont là, accablants ! Le ministre de l’Intérieur s’est donc fait plier, comme cela risque d’arriver à Emmanuel Macron lors du débat de mercredi si Marine Le Pen joue sa partition avec rigueur et sérieux.

    Le subterfuge pourrait-il cependant fonctionner une fois de plus ? Emmanuel Macron et son entourage y croient. Il a ainsi dragué l’électorat musulman, et même sa frange radicale, en vantant les mérites d’un concept des plus hasardeux : le “féminisme islamiste”. Il a dragué de la même manière l’électorat woke de Mélenchon. Et enfin, il a tenté d’incarner la République aux yeux de ceux qui, dans le système politique bon teint, se sont drapés d’une vertu auto-proclamée : PS, PCF, EELV, etc., toute cette gauche morale pourtant héritière de partis politiques collabos ou staliniens. Mais, soyons clair, cela ne suffira pas. Car l’orgueilleux Mélenchon ne sera pas, même s’il le souhaite ardemment, l’arbitre de ce second tour. Son électorat s’abstiendra majoritairement. Tout comme l’électorat du NPA ou de LO. Même chez LR, on ne se reportera pas sur le président au taux annoncé par les sondeurs : 45 %, car les ciottistes s’y refuseront. Seuls les cocus d’EELV et du PS iront majoritairement faire leur devoir de citoyen le doigt sur la couture du pantalon. Ce sera insuffisant.

    Car la France est lasse de cette politique de série B. Elle n’en veut plus. Elle ne rêve pas pour autant de Marine Le Pen, mais elle a besoin que la démocratie respire ; elle a besoin que les idées évoluent, que les politiques publiques changent, que l’histoire déroule son fil. La clef, pour comprendre comment Marine Le Pen pourra l’emporter avec seulement 350 000 voix d’avance, réside dans ce panel d’électeurs potentiels que les sondeurs ne questionnent, par définition, jamais : les abstentionnistes. 25 % d’abstentionnistes suffiront à faire basculer le scrutin. 25 % de mécontents, de non vaccinés, d’oubliés, d’exclus, de Français dignes pourtant mais constamment méprisés, de Français décidés à tourner la page de cette anomalie politique que l’on a nommée « macronisme », suffiront à rendre à la démocratie un peu de souffle.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Guerra Rusia-Ucrania

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    Vladimir Putin habla de ‘desnazificar’ Ucrania. ¿Por qué?

    El surgimiento del insulto “nazi” muestra cómo el presidente de Rusia intenta utilizar estereotipos, una realidad distorsionada y el trauma persistente de la Segunda Guerra Mundial para justificar su invasión.

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    Por Anton Troianovski

    El presidente de Rusia, Vladimir Putin, asegura que el gobierno de Ucrania es “abiertamente neonazi”, “pronazi” y está controlado por “pequeños nazis”.

    Uno de los principales legisladores de Rusia afirmó que los funcionarios estadounidenses, liderados por el presidente Joe Biden, son responsables de la “nazificación” de Ucrania y, por lo tanto, deberían ser juzgados ante un tribunal. De hecho, según otro legislador, es hora de crear una “analogía moderna del tribunal de Núremberg” mientras Rusia se prepara para “desnazificar” a Ucrania.

    En caso de que el mensaje no haya quedado claro, el principal noticiero semanal del Kremlin transmitió el 13 de marzo imágenes en blanco y negro de nazis alemanes siendo ejecutados por ahorcamiento en lo que hoy es la Plaza de la Independencia en el centro de Kiev. Las imágenes mostraron a los hombres caer y quedar colgando de una larga viga, mientras una multitud vitoreaba.

    El lenguaje de la invasión rusa a Ucrania ha estado dominado por la palabra “nazi”, sin duda una afirmación desconcertante sobre un país cuyo presidente, Volodímir Zelenski, es judío y que en otoño firmó una ley para combatir el antisemitismo. Putin solo comenzó a emplear la palabra de forma regular para referirse al gobierno actual del país en los últimos meses, aunque desde hace mucho tiempo se ha referido a la revolución pro-Occidente de Ucrania de 2014 como un golpe fascista.

    El repentino surgimiento del insulto “nazi” muestra cómo Putin está intentando utilizar estereotipos, una realidad distorsionada y el trauma persistente de la Segunda Guerra Mundial de su país para justificar su invasión a Ucrania. El Kremlin presenta la guerra como una continuación de la lucha de Rusia contra el mal, en lo que se conoce en el país como la Gran Guerra Patriótica, al parecer contando con que el persistente orgullo ruso por la victoria sobre la Alemania nazi se traducirá en apoyo al ataque de Putin.

    “Esta retórica es objetivamente errada, moralmente repugnante y muy insultante”, afirmaron académicos del genocidio y el nazismo de todo el mundo en una carta abierta tras la invasión de Putin. Si bien es cierto que Ucrania tiene grupos de extrema derecha, “nada de esto justifica la agresión rusa y la grosera caracterización errónea de Ucrania”, sentenciaron.

    Los ucranianos aseveran que los horrores de la invasión de Rusia demuestran que si algún país necesita ser desnazificado es Rusia. Su guerra ha devastado ciudades ucranianas en donde se habla ruso como Járkov y Mariúpol, y causado un sufrimiento absoluto en la capital, Kiev.

    En un discurso pronunciado el 16 de marzo, Putin utilizó el lenguaje “nosotros contra ellos” clásico de un dictador para proclamar que la sociedad rusa necesitaba una “autopurificación” de la “escoria y los traidores” pro-Occidente en casa.

    Muchos creen que la determinación declarada de Putin de “desnazificar” a Ucrania es un código para su intento de derrocar el gobierno y reprimir a los activistas y grupos pro-Occidente. Es una muestra de cómo ha utilizado la memoria rusa del sufrimiento y la victoria de la nación en la Segunda Guerra Mundial para militarizar la sociedad rusa y justificar las represiones internas y la agresión en el extranjero.

    Sin embargo, los ucranianos han cerrado filas en apoyo a Zelenski, lo que ha provocado que Putin intensifique la brutalidad de su guerra. La misión de “desnazificación” de Putin cada vez más se traduce en que está decidido a “destruir a todos los ucranianos”, escribió en Facebook el ministro de Cultura y Política de Información de Ucrania, Oleksandr Tkachenko, en ruso.

    “Esto es peor que el nazismo”, escribió Tkachenko.

    Puede resultar difícil comprender que el ruso promedio pueda aceptar la comparación de Putin de la vecina Ucrania —donde millones de rusos tienen familiares y amigos— con la Alemania nazi, el país que invadió a la Unión Soviética y que les costó la vida a unos 27 millones de soviéticos.

    Como muchas mentiras, la afirmación de Putin sobre una Ucrania controlada por nazis tiene una conexión distorsionada con la realidad. Es cierto que organizaciones judías y otros han criticado a Ucrania desde su revolución pro-Occidente en 2014 por permitir que combatientes ucranianos de la independencia que en un momento apoyaron a la Alemania nazi sean venerados como héroes nacionales.

    Algunos grupos nacionalistas marginales, que no tienen representación en el Parlamento, utilizan una retórica racista y símbolos asociados con la Alemania nazi.

    Eduard Dolinsky, director general del Comité Judío Ucraniano, una organización que representa a los judíos ucranianos, dijo que algunos en el país sí se refieren burlonamente a esos grupos de extrema derecha como “Naziki” (pequeños nazis), como lo hace Putin. En los últimos años, a través de las redes sociales, Dolinsky ha llamado la atención con frecuencia a cosas como el cambio de nombre que se le realizó a un estadio importante en el oeste de Ucrania en honor a Roman Shukhevych, un líder nacionalista ucraniano, quien comandó tropas que estuvieron implicadas en asesinatos masivos de judíos y polacos durante la Segunda Guerra Mundial.

    “Este problema existió y sigue existiendo”, afirmó Dolinsky en una entrevista telefónica desde el oeste de Ucrania, pocos días antes de huir de Kiev. “Pero, por supuesto, ha retrocedido diez veces en importancia en comparación con la amenaza que representa Rusia en su supuesta lucha contra el nazismo”.

    Las publicaciones de Dolinsky sobre los problemas de la extrema derecha en Ucrania fueron a menudo amplificadas por los funcionarios rusos, quienes las utilizaron como evidencia de que el país estaba dominado por nazis. Algunos ucranianos lo criticaron por caer en el juego de la propaganda rusa, pero Dolinsky aseguró que no se arrepiente de nada y señaló que ha rechazado de manera rotunda las invitaciones para aparecer en la televisión estatal rusa.

    Sergei Markov, un analista pro-Kremlin que aparece con frecuencia en la televisión del Estado, afirma que los nazis de Ucrania de hoy en día no son antijudíos sino antirrusos, porque según él esa es la agenda que las agencias de inteligencia de Occidente les han establecido. En la narrativa propagandística cada vez más enredada de Rusia, retomada por Putin en su discurso del 16 de marzo, Occidente respalda a los “nazis” de Ucrania como una manera de degradar la herencia rusa de Ucrania y utilizar el país como una plataforma para destruir a Rusia.

    “Una y otra vez se nos reafirma que el régimen de Kiev, al que sus amos occidentales le han encomendado la tarea de crear una ‘anti-Rusia’ agresiva, es indiferente al destino del propio pueblo de Ucrania”, sentenció Putin.

    Markov afirma que el Kremlin comenzó a usar la terminología “nazi” para “lograr transmitirles el mensaje a los políticos y medios occidentales” sobre la necesidad de invadir Ucrania. Pero el uso de la palabra también parece estar dirigido a los rusos, para quienes el recuerdo de la victoria de la Unión Soviética sobre la Alemania nazi sigue siendo quizás el elemento más poderoso de una identidad nacional unificadora.

    Actualmente, según esa narrativa, Putin está finalmente concretando los asuntos pendientes de la Unión Soviética.

    “Desde el punto de vista de la sociedad rusa, los fascistas ucranianos de hoy son sucesores de la causa del fascismo de aquella época”, dijo Markov, haciéndose eco de un argumento del Kremlin.

    Incluso cuando la televisión estatal ignora la devastación que las fuerzas rusas están causando en Ucrania, y el creciente número de bajas rusas, está llena de informes sobre grupos extremistas ucranianos, que en realidad ocupan un lugar marginal en la sociedad ucraniana. Los informes sobre el cambio de nombre de las calles en honor a Stepan Bandera, el líder nacionalista ucraniano que en un momento dado se puso del lado de la Alemania nazi contra los soviéticos —antes de que los alemanes se volvieran contra él y lo metieran en un campo de concentración— ofenden a las generaciones más antiguas de rusos que oyeron hablar de la maldad de quienes colaboraron con los nazis.

    Con los grupos nacionalistas ucranianos desempeñando ahora un importante papel en la defensa de su país frente a la invasión rusa, los partidarios occidentales de Ucrania han luchado por encontrar el tono adecuado. En marzo, Facebook dijo que hacía una excepción a sus políticas antiextremistas para permitir los elogios a la unidad militar ucraniana de extrema derecha Batallón Azov, “estrictamente en el contexto de la defensa de Ucrania, o en su papel como parte de la Guardia Nacional de Ucrania”.

    Los medios de comunicación estatales rusos aprovecharon la medida de Facebook como una prueba reciente de que Occidente apoyaba a los nazis en Ucrania. También lo destacan cuando los políticos occidentales, como ha hecho la presidenta de la Cámara de Representantes de Estados Unidos, Nancy Pelosi, saludan a Zelenski con “¡Slava Ukraini!” —“¡Gloria a Ucrania!”— un saludo utilizado por las tropas de Bandera.

    “Para las personas socializadas en esta cultura soviética, estas son definitivamente asociaciones negativas”, dijo Vladimir Malakhov, un historiador de la Escuela de Ciencias Sociales y Económicas de Moscú que estudia el nacionalismo y la etnicidad. “Es antisemitismo, es ser antirruso, es radicalismo”.

    Dolinsky, del Comité Judío Ucraniano, señaló que entre los 3 millones de ucranianos que han huido del país se encuentran muchos judíos y que algunos de ellos podrían no regresar. La guerra de Putin podría terminar asestándole un golpe devastador a la comunidad judía de Ucrania, opinó Dolinsky.

    “Este será uno de los resultados de esta presunta ‘desnazificación’”, dijo Dolinsky. “Nuestras vidas han sido destruidas”.

    Mike Isaac colaboró con este reportaje desde San Francisco y Catherine Porter desde Toronto.

    Anton Troianovski es el jefe del buró de Moscú de The New York Times. Anteriormente fue jefe de la oficina de Moscú de The Washington Post y pasó nueve años con The Wall Street Journal en Berlín y Nueva York. @antontroian

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    L'Humanité

    Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

    Il était une fois

    Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

    Hassane Zerrouky

    La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

    En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

    Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

    Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

    Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

    « Premier pas vers la restauration du califat »

    Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

    En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

    La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

    En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

    Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

    Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

    Le « djihad » contre le « taghut »

    À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

    Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

    « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

    Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

    Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

    Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

    C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

    À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

    Valeurs Actuelles

    Marion Maréchal adhère à Reconquête et en devient vice-présidente exécutive

    Elle voulait conserver son indépendance. Au moment de rallier Éric Zemmour, au mois de mars dernier, Marion Maréchal avait été très claire : pas question, pour l’instant, d’intégrer les rangs de Reconquête ! et de briguer une quelconque responsabilité au sein du jeune parti. Sortant de sa retraite politique anticipée, l’ancienne plus jeune députée de France souhaitait conserver toute sa liberté de mouvement. Une position qui a tout récemment évolué, a-t-elle annoncé sur Twitter ce mardi 19 avril.

    « J’ai décidé d’adhérer au mouvement Reconquête et de m’y impliquer pleinement », écrit Marion Maréchal précisant vouloir « mettre toute [son] énergie dans la construction et le développement de ce jeune mouvement national plein d’avenir ». Une adhésion immédiatement récompensée, ajoute encore Marion Maréchal, fraîchement nommée vice-présidente exécutive du parti.

    Après avoir soutenu @ZemmourEric à l’élection présidentielle, j’ai décidé d’adhérer au mouvement @Reconquete2022 et de m’y impliquer pleinement. J’ai donc le plaisir de vous annoncer ma nomination comme vice-présidente exécutive. [1/2] ⤵️

    — Marion Maréchal (@MarionMarechal) April 19, 2022

    Dans un communiqué publié simultanément, Reconquête ! a profité de l’occasion pour préciser la composition de ses organes de direction. Le parti, y précise-t-on, est toujours présidé par Éric Zemmour. Vient ensuite un bureau exécutif, composé de Sarah Knafo, Nicolas Bay, Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Stanislas Rigault. Enfin, un comité politique composé de toutes les autres grandes figures du parti complète la pyramide : y siègent, parmi d’autres, Phillipe de Villiers, Stéphane Ravier, Sébastien Meurant, Samuel Lafont, Jean-Frédéric Poisson, etc.

    120 000 + 1

    Le ralliement plein et entier de Marion Maréchal, figure politique ultrapopulaire à droite, intervient près d’une semaine et demi après la défaite du premier tour pour le jeune parti, au cours duquel Éric Zemmour a obtenu 7% des voix. Une manière pour la formation politique et son président de rappeler, une fois encore, que l’aventure initiée quelques mois plus tôt n’est pas près de s’achever. C’est en tout cas le message que n’ont cessé de marteler, depuis le premier tour, les principaux cadres du parti, déterminés à ne pas faire de cette campagne présidentielle qu’une séquence passagère.

    Au soir du premier tour, Éric Zemmour avait déjà donné le ton, assurant à ses partisans qu’il n’abandonnerait pas la politique sur cet échec. « Je ne vais ni me retirer sur un Île déserte, ni être envoyé à Ste Hélène, ni retourner sur CNews… Tout le monde doit rester sur le pont. On continue, on a de quoi continuer, avec un parti de 120 000 adhérents », avait-il déclaré. 120 000 + 1, désormais, et pas n’importe laquelle : de quoi remobiliser les troupes avant les élections législatives, qui seront décisives pour assurer à Reconquête ! un espace vital pérenne au sein du paysage politique français.

    La Reconquête continue ! pic.twitter.com/7LbhGofwPO

    — RECONQUÊTE ! (@Reconquete2022) April 19, 2022

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes

    Publié le : 19/04/2022 - 17:50Modifié le : 19/04/2022 - 17:52

    Sébastian SEIBT Suivre

    Le président Vladimir Poutine a attribué le titre honorifique de Garde à la 64e Brigade de fusiliers motorisés russes. Une récompense pour des soldats qui, aux yeux des Occidentaux, sont directement responsables des atrocités commises contre les civils dans la ville de Boutcha.

    Pour l’Ukraine et les Occidentaux, elle est la "brigade de Boutcha" en raison de son rôle supposé dans les massacres commis contre des civils dans cette ville de la périphérie de Kiev. Pour le président russe Vladimir Poutine, la 64e Brigade de fusiliers motorisés est devenue, lundi 18 avril, la 64e Brigade de "garde" de fusiliers motorisés.

    Un petit mot de plus – qui est censé faire toute la différence. Le maître du Kremlin a décerné à ces soldats ce titre honorifique en récompense de leurs "héroïsme et bravoure durant les combats pour défendre les intérêts de la mère patrie". Il a ajouté que ces soldats s’étaient montrés particulièrement "habiles et déterminés dans la poursuite de leur devoir".

    Des Gardes rouges aux "gardes" de Boutcha

    Une tournure de phrase qui peut, aux oreilles des Ukrainiens, sonner comme un affront à la mémoire des victimes civiles de Boutcha et une provocation du président russe. Peu après la découverte, dans cette ville, d'un charnier et de scènes d’horreur – des "crimes de guerre" russes pour le président américain Joe Biden –, les services de renseignement ukrainiens avaient identifié le lieutenant-colonel Azatbek Omourbekov comme le responsable de cette zone pour les forces russes. Cet officier - surnommé depuis lors le "boucher de Boutcha - commande la désormais fameuse 64e Brigade de fusiliers motorisés.

    >> À lire aussi : Le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

    Le titre honorifique de "garde" de l’armée russe est "censé désigner des troupes d’élite qui auront droit au meilleur matériel et entraînement. Du moins, c’est présenté de cette façon depuis l’époque de l’empereur Pierre Le Grand (à la tête de la Russie de 1682 à 1725, NDLR), qui semble avoir été le premier à y avoir recours", souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes à la London School of Economics (LSE), contacté par France 24. 

    Cette récompense a ensuite été largement utilisée à l’époque soviétique durant les périodes de graves crises. "Trotski a créé les Gardes rouges durant la guerre civile russe, puis Staline les a éliminés - comme beaucoup de choses qui avaient été mises en place par Trotski - avant de les restaurer durant la 'Grande Guerre patriotique' contre les nazis", détaille Jeff Hawn. 

    Mais en réalité, ce titre n’a jamais été accordé à la fine fleur de l’armée russe ou soviétique. "Les premiers Gardes rouges faisaient partie des unités les plus brutales de la guerre civile tandis que ceux institués par Staline n’étaient rien d’autre que des conscrits forcés à s’enrôler dans l’armée", rappelle le chercheur de la LSE. Pour lui, cette récompense était une sorte de cache-misère permettant de mettre un vernis d’héroïsme sur les atrocités commises par des unités souvent mal ou peu formées.

    Récompense anodine ou blanc-seing pour plus d’atrocités ?

    Vladimir Poutine semble s’inscrire dans cette tradition. La 64e Brigade de fusiliers motorisés appartient à la 35e armée, qui est affectée au front de l’Est en Russie. "Ce sont les fameux soldats redéployés depuis la Sibérie pour les besoins de la guerre. Ils ne sont pas considérés comme faisant partie de l’élite de l’armée russe car la frontière asiatique n’est plus une priorité de Moscou depuis l’amélioration des relations sino-russes. Ce sont donc généralement des troupes peu formées et mal équipées qui trainent une réputation de brutalité", résume Jeff Hawn.

    En ce sens, le titre de "garde" a avant tout été décerné par le maitre du Kremlin pour reconnaître l’apport de ces troupes du Grand Est à l’effort militaire en Ukraine.

    Ce ne serait alors, pour certains, qu'une "remise de récompense tout à fait anodine", assure Ofer Fridman, spécialiste des questions militaires russes au King's College de Londres, contacté par France 24. 

    Il en veut pour preuve que ce n’est pas la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine qu’une brigade est hissée au rang de "garde". Il existe deux autres exemple, ceux de la 155e brigade maritime et la 125e brigade de défense côtière. "Il ne faut donc pas voire le titre décerné à la 64e Brigade comme une provocation contre l’Occident qui accuse ces soldats de crimes de guerre. Ce serait présupposé que le pouvoir russe reconnaît que cette unité a commis des atrocités mais veut les honorer quand même, ce qui n’est pas le cas", soutient Ofer Fridman.

    Cette récompense ne serait alors que l’illustration de cette réalité alternative que Moscou a bâti autour de cette guerre et dans laquelle la 64e Brigade ne serait pas pire qu’une autre, se serait bien battu et doit maintenant être redéployé ailleurs en Ukraine. 

    Une analyse qui n'est pas partagé par tous. Pour Jeff Hawn, ce n’est pas un hasard si Vladimir Poutine a décidé de récompenser l’une des unités les plus controversées du conflit en Ukraine peu de temps après la perte du "Moskva", le croiseur amiral de la flotte russe en mer Noire. "C’était un coup très dur porté au prestige de l’armée russe. Avec cette récompense, Vladimir Poutine essaie de susciter une ferveur similaire à celle de la 'Grande Guerre patriotique', lorsque la population avait accepté que tous les moyens étaient bons pour défendre la patrie", estime-t-il.

    Et ce ne serait pas seulement un message adressé à l’opinion russe. C’est aussi "une manière pour le Kremlin d’indiquer aux soldats sur le terrain que la fin justifie les moyens et que le gouvernement russe sera prêt à couvrir toutes sortes d’atrocités si elles permettent d’atteindre les objectifs militaires", résume Jeff Hawn.

    Un signal important à faire passer au moment où l’offensive dans le Donbass commence. Contrairement à la tentative manquée de prendre rapidement Kiev, qui avait été marquée par des bombardements à répétition, cette nouvelle phase de la guerre en Ukraine promet de donner lieu à des affrontements au sol beaucoup plus intenses. La récompense décernée à la 64e Brigade représenterait une sorte de mise en garde à destination des Ukrainiens que les troupes russes ne reculeront devant rien.

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    Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

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    Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

    Patrick Apel-Muller

    Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

    Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

    Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

    À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

    Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

    « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

    C’est le temps des choix, des apprentissages

    La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

    Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

    Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

    Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

    Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

    En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

    Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

    Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

    Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

    Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

    « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

    Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

    Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

    Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

    Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

    Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

    « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

    À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

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    Débat Le Pen-Macron : éviter le faux pas dans la dernière ligne droite

    Publié le : 19/04/2022 - 13:50

    Romain BRUNET Suivre FRANCE 2

    Si l’impact du débat de l’entre-deux-tours sur les électeurs est traditionnellement limité, Marine Le Pen cherchera mercredi soir à éviter un naufrage similaire à celui qu’elle a connu en 2017. De son côté, Emmanuel Macron tentera surtout d’envoyer des signaux aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon.

    Être à la hauteur. Depuis son débat raté de l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2017, Marine Le Pen n’a qu’une obsession : ne pas subir la même humiliation face à Emmanuel Macron en 2022. Ainsi, tout a été fait pour que ce face-à-face incontournable entre les deux finalistes de l’élection présidentielle, diffusé mercredi 20 avril à 21 h sur France 24, soit une réussite.

    Arrivée il y a cinq ans mal préparée et fatiguée au débat télévisé après avoir multiplié les déplacements, Marine Le Pen a appris de ses erreurs. Aucun événement ne figure mardi à l'agenda de la candidate du Rassemblement national (RN), qui a indiqué, lundi, qu’elle comptait se préparer chez elle, dans son bureau, "de manière tout à fait normale", pour ce passage obligé de la présidentielle depuis 1974.

    >> À voir : "Le Pen-Macron : deux visions du monde"

    Marine Le Pen s’est toutefois entourée de ses fidèles pour préparer le débat : selon Politico, sont présents à ses côtés son directeur de campagne, Christophe Bay, son adjoint et ancien bras droit de Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Philippe Tanguy, son directeur de cabinet Renaud Labaye, ainsi que Jordan Bardella, Sébastien Chenu et son conseiller spécial Philippe Olivier.

    La candidate se dit aussi "extrêmement sereine" par rapport à son programme. Contrairement à 2017 lorsqu’elle avait décidé dans l’entre-deux-tours de ne plus quitter la zone euro, Marine Le Pen a cette fois-ci évité un revirement de dernière minute et devrait attaquer frontalement Emmanuel Macron sur la question du pouvoir d’achat, thème qu’elle a mis en avant tout au long de la campagne.

    Un exercice inconfortable pour le président sortant

    En face, l’enjeu est différent pour Emmanuel Macron. Il devra cette fois-ci défendre le bilan de son quinquennat face aux attaques de sa rivale qui dénonce "une forme de profond mépris à l'égard des Français" de la part du chef de l’État.

    >> À lire aussi : "Emmanuel Macron, le bilan"

    Être le président sortant n’est pas toujours confortable dans ce type d’exercice. En 1981, François Mitterrand avait qualifié Valéry Giscard d’Estaing, alors en poste à l’Élysée, d’"homme du passif". Plus récemment, en 2012, la fameuse anaphore de François Hollande, "Moi, président", lui avait permis de souligner les nombreux ratés du président sortant qui lui faisait face, Nicolas Sarkozy.

    S'il semble vouloir dédramatiser l'événement, le chef de l’État continue pour autant, mardi, à préparer avec soin un débat qu'il dit prendre "très au sérieux", a-t-il déclaré, vendredi, sur franceinfo. Pour l’aider, Emmanuel Macron est entouré, selon Le Parisien, du secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, du ministre de l’Outre-mer, Sébastien Lecornu, de son conseiller en communication, Clément Léonarduzzi, et de sa plume, Jonathan Guémas.

    Il s’agira pour Emmanuel Macron de souligner qu’il porte déjà les habits de président de la République et tout ce qui lui permettra de renforcer sa stature présidentielle face à Marine Le Pen sera exploité. Il devrait ainsi ne pas hésiter à mettre en avant le rôle qu’il a tenté de jouer dans la crise ukrainienne, tout en rappelant les liens entre la candidate d’extrême droite et la Russie de Vladimir Poutine.

    Convaincre les électeurs de Jean-Luc Mélenchon

    Emmanuel Macron devra aussi se servir de ce débat pour convaincre un électorat de gauche pas encore certain de faire l’effort d’aller voter pour lui contre Marine Le Pen. Alors que Jean-Luc Mélenchon a obtenu près de 22 % des voix au premier tour de la présidentielle, une majorité de ses plus fidèles soutiens ont placé le vote blanc ou nul en tête (37,65 %) de la consultation sur le second tour menée par La France insoumise la semaine dernière, devant le vote Macron (33,4 %) et l’abstention (29 %) – le vote Le Pen n’ayant pas été proposé.

    Les deux candidats se sont jusqu’ici affrontés à distance. Emmanuel Macron a refusé de participer à tout débat avant le premier tour. Le RN l’a accusé de "fuir" la discussion. Le chef de l'État a répondu qu'aucun de ses prédécesseurs en fonction ne s'était prêté à l'exercice.

    Alors que le dernier sondage Ipsos-Sopra Steria donne 56 % des intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron contre 44 % pour Marine Le Pen, leur affrontement télévisuel peut-il changer la donne ? Réponse mercredi soir.

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    « Un bol de coquillettes et puis voilà » : le cri du cœur d’une retraitée pauvre

    C’est une petite résidence proprette qui borde l’avenue de Laon, à Reims, non loin de la gare SNCF. Bernadette, 77 ans, vit ici, dans un appartement HLM en rez-de-chaussée. Tiens, la voilà qui nous attend devant l’entrée de son immeuble, un pied dans l’entrebâillement de la porte : « Venez, entrez, allez, allez », nous enjoint-elle, joviale mais autoritaire. Depuis quelques jours, ça n’arrête pas : « FR3, l’Union, la tournée promotionnelle à Paris et maintenant vous, bouh, je ne m’attendais pas à ça. Alors là, vraiment pas », jure-t-elle de son accent marnais traînant sur les voyelles.

    Moi, je suis une sans-dents, comme disait l’autre Hollande.

    Nous prenons place de part et d’autre de la table à manger. Dans ce petit salon encombré de bibelots et de décorations murales hétéroclites, l’on se croirait dans un cabinet de curiosités. Au hasard : une bandera corse, une peinture représentant un Touareg, les trois bouddhas de la sagesse, une photo de JoeyStarr, mais encore un drapeau, un poster et une flopée d’objets à l’effigie du Che. Certains ont une signification particulière, d’autres, non. « JoeyStarr, c’est pour ses dents en or. Moi, je suis une sans-dents, comme disait l’autre Hollande. Puis, le Che, ça vient de mon fils, Pierre. Il est mort dans mon canapé, en 2010, à sa sortie de prison. Une overdose, je crois », explique-t-elle, en nous tendant sa photo. Deux ans plus tard, son aîné, Bernard, rejoignait son frère au jardin du souvenir : « C’est un emplacement du cimetière où l’on disperse les cendres, mais en fait, c’est surtout pour les gens qui ne peuvent pas payer une concession. Comme moi. »

    Heureusement, si l’on ose dire, Bernadette peut se raccrocher à ses neufs autres enfants – enfin, ceux avec lesquels elle est toujours en lien – ainsi qu’à ses vingt-et-un petits enfants et ses vingt-trois arrière-petits-enfants : « Ça vaut plus que du fric », sourit-elle. Il n’empêche qu’elle en manque cruellement. Jeune arpète au début des années 60, elle se destinait à une carrière de couturière, avant que les tribulations de la vie ne l’obligent à revoir ses plans. Délaissée « avec la marmaille » par ses conjoints successifs, elle enchaîne les petits boulots : ménages, vendange, fabrication de conserves ou de freins à l’usine, etc. Il en sera ainsi pendant presque 40 ans.

    Aussi, lorsque vient l’heure de la quille, en 2005, la pension de retraite s’élève à 642 euros. Bernadette devra attendre dix ans avant que l’allocation n’atteigne 877 euros. « C’est mieux, mais c’est pas le Pérou », s’esclaffe-t-elle. Un instant de silence plus tard, le regard soudainement assombri, elle ajoute : « Non, mais franchement, qui peut vivre décemment avec ça ? »

    Nantie d’un fier tempérament, elle a d’abord refusé de demander de l’aide : « J’y voyais quelque chose d’humiliant », se remémore la septuagénaire. Mais très vite, la nécessité a eu raison de ses réticences. Le Secours populaire, la Croix-Rouge, l’association Saint-Vincent-de-Paul ou encore les Restos du Cœur : tout un monde de secours et de charité parfois insoupçonnés s’ouvre alors à elle. Quand Bernadette a franchi pour la première fois la porte du Secours populaire, il y a six ou sept ans, elle a reconnu des visages familiers : « Je n’imaginais pas y trouver des gens du quartier. Ça m’a rassurée et la honte s’est envolée. »

    La pauvreté qui se tient droit

    Avec son amie Adrienne, rencontrée quelques années plus tôt au parloir du « petit château » [prison, NDLR] – la première, visitant son petit-fils, Bernadette, son fils – elles se rendent une fois par mois au Secours populaire pour récupérer leur colis alimentaire. « Ce colis, c’est ma bouffée d’oxygène », explique-t-elle. Comme un prisonnier égrène sur les murs de sa cellule les jours qui le séparent de sa libération, Bernadette compte le temps qui lui reste avant de recevoir le précieux viatique. Quand vient le jour J, elle se pare de ses plus beaux atours – question de principe. Pour elle, la pauvreté n’exempte pas de savoir-vivre : « Lorsque je vais chercher mon colis, je soigne ma tenue. Je ne vais pas y aller comme une romano, quand même ! », lâche-t-elle, avant de maugréer contre ces gens, aisés ou non, qui ne prennent pas soin d’eux : « Regardez les jeunes, certains n’ont pas d’allure. Ils pourraient faire un petit fort, merde. »

    En ce temps-là, on avait que dalle, ni aides, ni allocations.

    Bernadette est d’autant plus intransigeante sur ce point qu’elle a longtemps vécu dans l’extrême pauvreté : « En ce temps-là, on avait que dalle, ni aides, ni allocations. J’ai mangé mon pain noir, mais je n’ai jamais sombré », affirme-t-elle orgueilleusement. Alors quand elle croise un marginal, sa compassion se teinte d’incompréhension : « Je les vois depuis mon balcon les clodos. Et vas-y que j’ai une grande barbe, que je marche comme ça [elle mime une démarche pataude], que je fume les mégots ramassés sur le trottoir. Ah, comment ces pauvres gens en sont-ils arrivés là ? »

    Parce qu’elle sait sa situation plus enviable, Bernadette refuse l’aide alimentaire distribuée quotidiennement à la gare : « Je pourrais m’y rendre si je le voulais, mais je préfère laisser cette bouffe aux clodos, ils sont pires que nous », soupire-t-elle.

    Une ode aux gens de peu

    Sans doute, cet élan de sollicitude est-il aussi un moyen de relativiser sa propre condition et de conjurer ses craintes. Au premier rang desquelles, celle de ne pas pouvoir payer son loyer. C’est arrivé, une fois seulement, en juin 2021. À l’époque, Bernadette a eu la mauvaise surprise de voir augmenter sa facture de gaz et d’électricité : « Si je payais l’un, je ne pouvais pas payer l’autre », se souvient-elle. Aujourd’hui encore, cet épisode hante périodiquement ses nuits. « 277 euros de loyer, ça peut paraître dérisoire pour certains, mais pour moi, c’est énorme », poursuit la septuagénaire.

    Les politiques, je regarde toujours leur baratin. Ah ça, ils ne sont pas avares de promesses et de pommes pourries.

    Alors elle compte et organise son existence au sou près. Troc entre copines, colis du Secours populaire, bac « tout à 1 euro » chez Cora, récupération, rien n’est jamais laissé au hasard. Malgré les difficultés, Bernadette s’autorise parfois « une folie », comme elle dit. Ainsi du passage chez le coiffeur qu’elle attend autant qu’elle redoute : « À chaque fois, tous les quatre ou cinq mois, je culpabilise à l’idée de débourser 24 euros pour une coupe, mais je vous l’ai dit, je veux rester élégante. »

    Quand certains font du lèche-vitrines devant des pièces de créateur ou de la haute joaillerie, Bernadette n’a pas peur dire qu’elle fait du lèche-rayons. Plusieurs fois par mois, elle déambule dans les allées de Cora, des étoiles dans les yeux devant les produits qu’elle n’a pas les moyens d’acheter.

    En cette période d’élection présidentielle, elle n’est pas mécontente que les différents candidats se soient saisis de la question du pouvoir d’achat. Pour autant, elle ne se fait pas de grandes illusions : « Je regarde toujours leur baratin. Ah ça, ils ne sont pas avares de promesses et de pommes pourries. Enfin, on verra bien. » Depuis qu’elle est en âge de voter, Bernadette s’est toujours rendue aux urnes. Pour qui votera-t-elle cette année ? Elle ne souhaite pas le révéler. « Et puis, au fond, on s’en fout de mes préférences. Quel que soit le vainqueur, ça n’est pas près de changer. Les gens comme moi ne seront jamais représentés : trop pauvres pour lutter, trop vieux pour manifester », lâche-t-elle, lasse. Qu’il nous soit permis de la contredire sur ce point : son témoignage est la preuve que tout le monde ne les a pas oubliés.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    War in Ukraine: Latest developments

    Issued on: 19/04/2022 - 20:22

    Kyiv (Ukraine) (AFP) – Here are the latest developments in the war in Ukraine:

    Donbas offensive

    Russia says its forces have carried out dozens of air strikes in eastern Ukraine as part of a new offensive in the Donbas region that had been expected for days.

    Moscow says the strikes targeted Ukrainian positions in parts of the Donbas as well as in towns close to the eastern frontline.

    "We are gradually implementing our plan to liberate the Donetsk and Lugansk People's Republics," Defence Minister Sergei Shoigu says, referring to eastern Ukraine's two rebel regions, which Moscow has recognised as independent states.

    Fighting in Mariupol

    Fighting between Ukrainian and Russian forces is "ongoing" in the strategic port of Mariupol, Pavlo Kyrylenko, governor of Ukraine's eastern Donetsk region, says.

    Russia earlier on Tuesday called on Ukrainian forces in Mariupol to "immediately" lay down their arms in a new ultimatum.

    Russian forces are believed to have gradually pushed their way into the city, pinning Ukrainian troops down to giant factories near the port, which are equipped with vast underground tunnels.

    - Biden talks with allies

    -

    US President Joe Biden holds a virtual meeting of allies to discuss the Ukraine conflict.

    The videoconference brings together the leaders of France, Britain, Germany, Romania, Poland, Italy, Canada and Japan.

    The United States and the European Union have reached a "broad consensus" on the need to increase pressure on Russia through new sanctions, the Italian government says after the talks.

    German Chancellor Olaf Scholz says after the meeting Russian President Vladimir Putin is responsible for war crimes in Ukraine that have already left thousands of civilians dead.

    Easter truce call

    UN Secretary-General Antonio Guterres denounces Russia's fresh offensive in eastern Ukraine and calls for a four-day truce to mark Orthodox Holy Week.

    "Hundreds of thousands of lives hang in the balance," the United Nations chief says, adding a truce would allow safe passage for civilians to flee the eastern war zone, and for humanitarian aid to be delivered to the hardest-hit areas.

    New US arms delivery

    The first shipments of a new US military aid package have arrived at Ukraine's borders to be handed over, a senior Pentagon official says.

    The package includes 18 155mm howitzers for the first time, as well as 40,000 artillery rounds, 200 M113 armoured personnel carriers, 11 Mi-17 helicopters and 100 armoured multi-purpose vehicles.

    Growth hit

    The "seismic" impact of the war in Ukraine is spreading worldwide, causing the IMF to sharply downgrade its 2022 global growth forecast to 3.6 percent, 0.8 points lower than in January.

    The latest World Economic Outlook shows Ukraine suffering a 35 percent collapse this year, while Russia sees a drop of 8.5 percent.

    Diplomats expelled

    Russia says it is expelling 36 diplomats from Belgium and the Netherlands in retaliation for similar measures taken against its envoys in the two EU countries.

    Nearly 5 mn have fled Ukraine: UN

    More than 4.9 million Ukrainians have fled their country following the Russian invasion, says the UN's refugee agency.

    the UNHCR says 4,980,589 Ukrainians had left since Russia invaded on February 24 -- a figure up 46,174 on Monday's total.

    burs-cdw/cb-jmy/ach

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    “Migrants’ life matter” : des clandestins squattent d’anciens bureaux parisiens pour dénoncer leur situation

    Ils veulent faire entendre leur voix. Lundi 18 avril, des dizaines de migrants et militants soutenant les clandestins ont pris possession d’anciens bureaux de la rue Saulnier, dans le 9e arrondissement de Paris. Comme l’a indiqué Le Figaro, le groupe a déroulé deux banderoles sur lesquelles était écrit « Non au racisme ! » ou encore « Migrant’s life matter » (« La vie des migrants compte »). Cette action, organisée par le collectif pro-migrants « La Chapelle Debout », avait pour but de dénoncer les conditions de vie des clandestins en France.

    L’exemple ukrainien

    A l’extérieur du bâtiment désaffecté, une vingtaine de militants d’ « Extinction Rebellion » étaient également venus soutenir les revendications des clandestins. « C’est facile en deux semaines de mettre tout un système d’hébergement, de donner des papiers à tout le monde (…) La preuve avec l’Ukraine », a souligné l’un des membres du collectif. Souhaitant faire de ces bureaux vides « l’ambassade des immigrés », les migrants et militants ont appelé les citoyens et pouvoirs publics à « (soutenir leur) lutte » pour obtenir des droits, notamment « un toit sur la tête », et lutter contre « des procédures qui n’aboutissent pas ».

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    New York Times - World

    La pandemia de coronavirus

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    El Nuevo Nuevo Mundo

    El caos de la política ‘cero covid’ de China y los peligros de la autocracia

    Se calcula que más de 300 millones de personas están confinadas en 45 ciudades chinas. Se teme que la política de combate al coronavirus adquiera tintes al estilo Mao, con efectos devastadores.

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    Por Li Yuan

    Mucho antes de la política “cero covid”, en China se aplicó la política “nada de gorriones”.

    En la primavera de 1958, el gobierno chino movilizó a toda la nación para exterminar a los gorriones, que, según determinó Mao, eran una plaga que destruía los cultivos. Por todo el país, la gente golpeaba sartenes y cazuelas, encendía petardos y agitaba banderas para impedir que esas aves aterrizaran a fin de provocar que se desplomaran muertas de cansancio. Se calcula que en unos cuantos meses fueron exterminados casi 2000 millones de gorriones en todo el país.

    La casi extinción de los gorriones tuvo como consecuencia la llegada de plagas de insectos que acabaron con los cultivos y contribuyeron a la gran hambruna que causó la muerte de decenas de millones de chinos en los tres años posteriores.

    Ahora, existe el temor en China de que la política “cero covid” se haya convertido en otra campaña política al estilo de Mao sustentada en la voluntad de una sola persona, el líder supremo del país, Xi Jinping, y que termine perjudicando a todos.

    Así como Mao y sus subalternos ignoraron del rechazo de los científicos y los tecnócratas a su política contra los gorriones, Pekín no ha escuchado las recomendaciones que le hacen los expertos de suspender su costosa estrategia y de aprender a coexistir con el virus, sobre todo con una variante que, aunque más contagiosa, es menos infecciosa.

    Por el contrario, Pekín insiste en seguir la misma táctica de 2020, que se basa en llevar a cabo pruebas masivas, cuarentenas y confinamientos. Este planteamiento ha detenido la vida de cientos de millones de personas, se han enviado a decenas de miles de individuos a campamentos provisionales de cuarentena y se les ha negado tratamiento médico a muchos pacientes que no tienen covid.

    “No están combatiendo la pandemia, están generando catástrofes”, escribió Ye Qing, un profesor de derecho que usa el pseudónimo de Xiao Han, en un artículo publicado en internet que fue eliminado con rapidez.

    A Xi le interesa mantener esta estrategia porque está buscando un tercer mandato en un importante congreso del Partido Comunista que se llevará a cabo más adelante este año. Pretende utilizar el éxito de China en el control del virus para demostrar que su modelo vertical de gobierno es mejor que el de las democracias liberales.

    “Esta enfermedad se ha politizado”, le dijo Zhu Weiping, una funcionaria del equipo para el control de las enfermedades en Shanghái, a alguien que se quejó sobre la respuesta de la ciudad a la presente oleada. En una conversación telefónica grabada, la funcionaria afirmó que había recomendado al gobierno que las personas asintomáticas o con síntomas leves hicieran cuarentena en sus propias casas y se concentrara en las campañas de vacunación. Pero nadie la escuchó, dijo.

    “¿A ustedes esto los está volviendo locos?”, le preguntó a su interlocutor. “Las instituciones profesionales a las que pertenecemos también están perdiendo la cabeza”. Esta grabación fue muy compartida antes de que la censuraran.

    Conforme se propaga la variante ómicron, cerca de 373 millones de personas están bajo confinamientos totales o parciales en 45 ciudades chinas desde el lunes, según los cálculos de los economistas del banco de inversión Nomura. Estas ciudades representan aproximadamente el 26 por ciento de la población china y el 40 por ciento de su producción económica, escribieron. Advirtieron que se estaba acentuando el riesgo de una recesión al tiempo que los gobiernos locales optaban por aumentar de manera paulatina las medidas de control del virus.

    Ahora Pekín está exhortando a los gobiernos locales a buscar un equilibrio entre el control de la pandemia y la producción económica. Pero todos los que están en el sistema burocrático saben cuál es la prioridad.

    En fechas recientes, en la ciudad de Jixi, dentro de la provincia de Heilongjiang, que se encuentra en el extremo norte de China, 18 funcionarios, entre ellos dirigentes municipales, jefes de fuerzas policiales, así como directores de hospitales y funerarias, fueron sancionados o amonestados por desatender sus deberes y responsabilidades en el control de la pandemia. En el comunicado se dijo que “a algunos grupos no se les presionó lo suficiente”.

    En Shanghái, la ciudad más grande y próspera de China, al menos ocho funcionarios de nivel medio fueron retirados o suspendidos de sus puestos luego de que los confinamientos ejecutados con deficiencia en esa ciudad produjeron caos, tragedias y una grave escasez de alimentos.

    Después de que la ciudad confinó a sus 25 millones de residentes y paralizó a la mayoría de los servicios de entrega a domicilio a principios de abril, muchas personas, sin importar su situación socioeconómica, tuvieron problemas para abastecerse de alimentos. Algunas personas ponían varias alarmas para las distintas horas de reaprovisionamiento de las aplicaciones de entrega de alimentos que comienzan desde las 6:00 a. m.

    Algunos residentes de Shanghái me dijeron que, en los últimos días, un tema polémico en los grupos de WeChat ha sido si era seguro comer papas germinadas. Los vecinos recurrieron a un sistema de trueque para intercambiar, por ejemplo, una col por una botella de salsa de soya. La Coca Cola funciona como una divisa de gran valor.

    Después de casi dos semanas en confinamiento, Dai Xin, la propietaria de un restaurante, se está quedando sin comida para los cuatro integrantes de su familia. Corta rebanadas muy delgadas de jengibre, pone los vegetales en escabeche para que no se echen a perder y come dos veces al día en vez de tres.

    Incluso la clase adinerada se enfrenta a la escasez de alimentos. La directora de una gran empresa minorista me dijo la semana pasada que recibió muchas solicitudes de directores ejecutivos radicados en Shanghái. Pero tenía poco margen de acción debido a las reglas de confinamiento, dijo la ejecutiva, quien habló bajo condición de anonimato debido a las sensibilidades políticas.

    Wang Lixiong, el autor de la novela apocalíptica China Tidal Wave —que concluye con una gran hambruna a consecuencia de un invierno nuclear—, cree que una crisis provocada por seres humanos, como la de Shanghái, es inevitable bajo el sistema autoritario de China. En los últimos años, dijo en una entrevista, el riesgo aumentó después de que Pekín tomó medidas drásticas contra casi todos los aspectos de la sociedad civil.

    Después de que el invierno pasado se mudó al departamento vacío de un amigo en Shanghái, se abasteció de arroz, fideos, comida enlatada y whisky para sobrevivir durante unos meses en caso de una crisis.

    Pero muchos residentes en su complejo de apartamentos de lujo, con unidades valoradas en más de tres millones de dólares, no estaban tan preparados como él cuando comenzó el confinamiento. Vio a sus vecinos, que vestían ropa de diseñador hace un mes, aventurarse al exuberante jardín del lugar para sacar raíces de bambú y comer.

    La peor pesadilla para muchos residentes de Shanghái es dar positivo y ser enviados a los sitios de cuarentena centralizados. Las condiciones en algunos de estos centros son tan deplorables que en las redes sociales los denominan “campamentos para refugiados” y “campos de concentración”.

    Mucha gente estuvo compartiendo recomendaciones y listas de cosas que llevar a la cuarentena: tapones para los oídos y antifaces porque casi siempre es un lugar grande, como los centros de convenciones, y las luces están encendidas día y noche; como no se cuenta con duchas, empacar mucha ropa interior desechable y llevar grandes cantidades de papel higiénico. Algunos campamentos de cuarentena estaban tan mal preparados que la gente tenía que pelear por la comida, el agua y los sitios para acostarse.

    Hubo tantas publicaciones de desesperación relacionadas con Shanghái que el fin de semana pasado, los residentes de otras partes de China entraron en un frenesí de acaparamiento. En Pekín, los supermercados estaban abarrotados y algunas aplicaciones de alimentos agotaron sus inventarios.

    Una cantidad cada vez mayor de personas están cuestionando si esta estrategia draconiana y costosa es necesaria. El martes, las autoridades de salud de Shanghái reportaron más de 200.000 contagios desde el 1 de marzo, ningún fallecimiento y nueve personas enfermas de gravedad. Las autoridades no han atendido los reportes de contagios masivos ni de fallecimientos en los hospitales para personas mayores.

    Incluso algunos partidarios de la política “cero covid” han expresado sus dudas. Cuando, el 4 de abril, se practicaron pruebas de covid en toda la ciudad de Shanghái, el economista Lang Xianping señaló en su cuenta verificada de Weibo que eso demostraba “el poderío de China”. El lunes, publicó que su madre había fallecido después de que, como consecuencia de las restricciones por la covid, no había recibido a tiempo un tratamiento para sus problemas renales.

    “Espero que ya no se repitan tragedias como esta”, escribió.

    Esta política sigue contando con un fuerte respaldo de la población. Muchas personas decían en las redes sociales que en Shanghái no fueron lo suficientemente estrictos con las cuarentenas y los confinamientos. Un inversionista de capital de riesgo publicó en WeChat que no invertiría en empresas emergentes que no respaldaran esa política.

    Esto no es sorprendente. Debido a que está restringido el acceso a la información y no existen herramientas de rendición de cuentas de las autoridades, por lo general, la enorme mayoría de los chinos apoyan todo lo que el gobierno decide.

    En los últimos dos años, siguieron las indicaciones de Pekín y atacaron a detractores de su política contra la pandemia. Le dieron su apoyo a Pekín, que aplicó cada vez más el mecanismo de represión social de Sinkiang en el resto del país, con el pretexto de controlar la pandemia. Ahora, muchos de ellos están sufriendo las consecuencias, pero a diferencia de Wuhan, ya no hay periodistas ciudadanos ni grandes grupos de voluntarios que les ayuden.

    “Cuando las represiones no los alcanzaron, la mayoría de los chinos no les hicieron caso”, dijo en una entrevista Lawrence Li, un asesor empresarial de Shanghái. “Creemos que se están sacrificando los intereses de la minoría en favor de los de la colectividad”.

    Al igual que mucha gente, Li afirmó que lo que está ocurriendo en Shanghái es una recreación de la campaña contra los gorriones.

    “La historia se repite una y otra vez”, aseveró.

    Li Yuan escribe la columna Nuevo Nuevo Mundo, enfocada en la intersección entre la tecnología, los negocios y la política en China y en toda Asia. @liyuan6

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    L'Humanité

    En direct. Débat Macron-Le Pen, législatives en vue, meurtre de Federico Martin Aramburu : l'essentiel de l'actu politique du 19 avril

    • Le second tour de l'élection présidentielle opposera le 24 avril Emmanuel Macron (27,6% des voix au 1er tour) à Marine Le Pen (23,4% des voix).
    • Mercredi 20 avril à 21 heures, le débat de l’entre-deux-tours qui opposera les candidats aura une importance particulière à un moment ou l'extrême droite se trouve aux portes du pouvoir.
    • Les échanges continuent entre les forces de gauche en vue d'un accord pour les législatives.

    Comment a-t-on voté dans votre commune, dans votre département ? Découvrez les résultats du premier tour de la présidentielle avec notre carte interactive.

    4 heures 27 min
    France24 - World

    Johnny Depp testifies in defamation trial against ex-wife

    Issued on: 19/04/2022 - 20:18

    Fairfax (United States) (AFP) – "Pirates of the Caribbean" star Johnny Depp denied ever physically abusing Amber Heard as he took the witness stand on Tuesday at the defamation trial against his former wife.

    "There were arguments and things of that nature but never did I myself reach the point of striking Miss Heard in any way," Depp told the jury hearing the case at the Fairfax County Circuit Court in Virginia.

    "Nor have I ever struck any woman in my life," he said.

    The 58-year-old Depp, his hair slicked back in a ponytail and wearing a black suit, black shirt and floral pattern tie, took the stand on the fifth day of the blockbuster defamation trial.

    Depp filed the defamation suit after Heard, who turns 36 on Friday, wrote a column for The Washington Post in December 2018 in which she described herself as a "public figure representing domestic abuse."

    The actress never named Depp, whom she met in 2009 on the set of the film "The Rum Diary," but he sued her for implying he was a domestic abuser and is seeking $50 million in damages.

    Heard, who was married to Depp from 2015 to 2017, countersued, asking for $100 million and claiming she suffered "rampant physical violence and abuse" at his hands.

    Depp accuses Heard of seeking to "generate positive publicity for herself" ahead of the release of the film "Aquaman," in which she had a starring role.

    Depp filed the defamation complaint against Heard in the United States after losing a separate libel case in London in November 2020 that he brought against the tabloid The Sun for calling him a "wife-beater."

    In opening arguments, Heard's lawyers alleged that Depp became a "monster" during drug- and alcohol-fueled benders and physically and sexually abused Heard.

    Depp's attorneys rejected the allegations as untrue and said they have had a "devastating" impact on the actor's Hollywood career.

    He left his role as Captain Jack Sparrow in the "Pirates of the Caribbean" franchise and was asked to step down from the "Fantastic Beasts" series based on the book by Harry Potter author J.K. Rowling.

    'Never seen Johnny abuse anybody'

    Depp took the witness stand following testimony from a member of his security detail, Sean Bett, and Keenan Wyatt, who worked as a sound engineer on many of his movies.

    Both men testified that they had never seen Depp be violent in any way.

    "I've never seen Johnny abuse anybody ever," Wyatt said.

    Bett said he had witnessed Heard though once throw a "water bottle or a plastic cup" at Depp.

    Depp filed his case in Virginia since the Post is printed there but he is not suing the newspaper itself.

    Virginia also has defamation laws considered to be more favorable to plaintiffs than those in California, where the two actors live.

    In 2016, Heard sought a restraining order against Depp amid abuse allegations. Their divorce was finalized in 2017.

    © 2022 AFP

    New York Times - World

    Un mes de terror en Bucha

    By Daniel Berehulak and Carlotta GallApril 12, 2022

    Las siguientes imágenes muestran violencia explícita.

    ‘Le dispararon a mi hijo.Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí’.

    Read in English

    Cuando se estancó el avance ruso hacia Kiev, empezó una campaña de terror y venganza contra los civiles en la cercana ciudad de Bucha, según relatan los sobrevivientes e investigadores.

    Los soldados rusos se instalaron en esta escuela. Un francotirador disparaba a cualquiera que se moviera desde un rascacielos. Otros soldados torturaron, violaron y ejecutaron a civiles en sótanos o patios.

    Fuimos a Bucha, documentamos decenas de muertes de civiles, entrevistamos a numerosos testigos y acompañamos a los investigadores locales para dimensionar las atrocidades rusas.

    BUCHA, Ucrania — Una madre asesinada por un francotirador mientras caminaba con su familia a buscar un termo de té. Una mujer retenida como esclava sexual, desnuda bajo un abrigo de piel y encerrada en un sótano donde se almacenaban papas antes de ser ejecutada. Dos hermanas muertas en su casa, sus cuerpos tirados en el suelo durante semanas.

    Bucha es un paisaje de horrores.

    Desde el primer día de la guerra, el 24 de febrero, los civiles soportaron la peor parte del ataque ruso a Bucha, a pocos kilómetros al oeste de Kiev, la capital de Ucrania. Las fuerzas especiales rusas que se acercaban a pie a través de los bosques dispararon a los autos que circulaban por la carretera y, al entrar al suburbio, una columna de vehículos blindados abrió fuego y mató a una mujer que estaba en su jardín.

    Pero esas primeras crueldades palidecen en comparación con lo que vendría después.

    Cuando el avance ruso sobre Kiev se estancó ante la feroz resistencia, contaron los civiles, la ocupación enemiga de Bucha se convirtió en una campaña de terror y venganza. Cuando el ejército ruso, derrotado y desmoralizado, se retiró finalmente, dejó tras de sí un panorama sombrío: cuerpos de civiles muertos esparcidos por las calles, en los sótanos o en los patios traseros, muchos con heridas de bala en la cabeza, algunos con las manos atadas a la espalda.

    Los reporteros y fotógrafos de The New York Times pasaron más de una semana con funcionarios de la ciudad, expertos forenses y decenas de testigos en Bucha, descubriendo nuevos detalles de las atrocidades al estilo de ejecuciones cometidas contra civiles. El Times documentó los cadáveres de alrededor de tres decenas de personas en el lugar donde fueron asesinadas —en sus casas, en el bosque, calcinadas en un estacionamiento vacío— y conoció la historia de muchas de las muertes. El Times también atestiguó la existencia de más de cien bolsas para cadáveres en una fosa común y en el cementerio de la ciudad.

    Las pruebas sugieren que los rusos mataron de forma temeraria y a veces sádica, en parte por venganza.

    Bucha

    Hostomel a menos de 1 km

    UCRANIA

    Cinco hombres en un sótano

    Mujer abatida en un jardín

    Calle Kyjevo-Myrots

    Centro de Kiev, a 25 km

    Seis muertos en un asilo de ancianos

    Madre asesinada junto a su hija

    Bucha

    Familia de cuatro entre seis víctimas

    Víctima de violación en un sótano

    Fosa común

    Cementerio

    Estación

    de Bucha

    Hombre en calle sin pavimentar

    Escuela No. 3

    Calle Vokzalna

    Hijo asesinado junto a su padre

    Hombre que fue por pan

    Makariv, a unos 40 km

    Tres civiles en un patio

    Cuatro cadáveres en la calle

    Niño hallado en un sótano

    Hermanas abatidas en una vivienda

    Hombre decapitado

    Dos hermanos hallados en matorrales

    Cuerpo en la calle

    Hombre cubierto de tierra

    Hombre hallado en una cuneta

    Hombre y mujer, en una fosa de concreto

    Hombre con un disparo en la cabeza

    Calle Saborna

    Irpín

    800 metros

    Bucha

    UCRANIA

    Hostomel

    Madre asesinada junto a

    su hija

    Cinco hombres en un sótano

    Seis muertos en un asilo de ancianos

    Mujer abatida en un jardín

    Familia de cuatro entre seis víctimas

    Bucha

    Cementerio

    Víctima de violación en un sótano

    Fosa común

    Escuela

    No. 3

    Hombre en la calle

    Cuatro cadáveres en la calle

    Hombre que fue por pan

    Cuerpo en la calle

    Tres civiles en un patio

    Hombre decapitado

    Hermanas abatidas en una vivienda

    Niño en un sótano

    Hombre y mujer, en una fosa de concreto

    Hombre con un disparo en la cabeza

    Dos hermanos hallados en matorrales

    Hombre hallado en una cuneta

    Hombre cubierto de tierra

    Hijo asesinado junto a su padre

    Irpín

    800 metros

    Bucha

    Cinco hombres en un sótano

    UCRANIA

    Hostomel, a unos 1,5 km

    Mujer abatida en un jardín

    Calle Kyjevo-Myrots

    Seis muertos en un asilo de ancianos

    Centro de Kiev, a 25 km

    Bucha

    Madre asesinada junto a su hija

    Cementerio

    Fosa común

    Estación

    de Bucha

    Hombre en calle sin pavimentar

    Víctima de violación en un sótano

    Calle Vokzalna

    Makariv, a unos 40 km

    Escuela No. 3

    Tres civiles en un patio

    Hombre que fue por pan

    Familia de cuatro entre seis víctimas

    Hijo asesinado junto a su padre

    Niño hallado en un sótano

    Hermanas abatidas en una vivienda

    Calle Yablunska

    Dos hermanos hallados en matorrales

    Hombre decapitado

    Cuerpo en la calle

    Cuatro cadáveres en la calle

    Hombre con un disparo en la cabeza

    Hombre hallado en una cuneta

    Estación de

    Sklozavodska

    Hombre cubierto de tierra

    Río Bucha

    Hombre y mujer, en una fosa de concreto

    Calle Saborna

    Irpín

    800 metros

    Bucha

    Hostomel, a unos 1,5 km

    UCRANIA

    Cinco hombres en un sótano

    Mujer abatida en un jardín

    Calle Kyjevo-Myrots

    Seis muertos en un asilo de ancianos

    Centro de Kiev, a 25 km

    Bucha

    Madre asesinada junto a su hija

    Cementerio

    Familia de cuatro entre seis víctimas

    Fosa común

    Estación

    de Bucha

    Hombre en calle sin pavimentar

    Víctima de violación en un sótano

    Calle Vokzalna

    Makariv, a unos 40 km

    Escuela No. 3

    Tres civiles en un patio

    Hombre que fue por pan

    Hijo asesinado junto a su padre

    Niño hallado en un sótano

    Hermanas abatidas en una vivienda

    Calle Yablunska

    Dos hermanos hallados en matorrales

    Hombre decapitado

    Cuatro cadáveres en la calle

    Cuerpo en la calle

    Hombre con un disparo en la cabeza

    Hombre hallado en una cuneta

    Estación de

    Sklozavodska

    Hombre cubierto de tierra

    Hombre y mujer, en una fosa de concreto

    Río Bucha

    Calle Saborna

    Irpín

    800 metros

    Asesinaron a civiles desprevenidos que realizaban las actividades cotidianas más simples. El 5 de marzo, a media mañana, cuando abría la puerta de su casa en una pequeña calle lateral, le dispararon a una profesora jubilada conocida como tía Lyuda, diminutivo de Lyudmyla. Su cuerpo yacía retorcido, a mitad de la entrada, más de un mes después.

    Su hermana menor, Nina, quien tenía una discapacidad mental y vivía con ella, estaba muerta en el suelo de la cocina. No está claro cómo murió.

    “Se apoderaron del terreno y estuvieron disparando para que nadie se acercara”, dijo un vecino, Serhiy. “¿Por qué matarías a una abuela?”.

    Roman Havryliuk, de 43 años, soldador, y su hermano Serhiy Dukhli, de 46, enviaron al resto de su familia fuera de Bucha cuando se intensificó la violencia, pero ambos insistieron en quedarse. Los encontraron muertos en su patio. “Mi tío se quedó por el perro y mi padre por la casa”, dijo Nazar, el hijo de Havryliuk. Un hombre que no se ha identificado también yacía muerto cerca de ahí, y los dos perros de la familia estaban acribillados.

    “No pudieron derrotar a nuestro ejército, así que mataron a los ciudadanos”, dijo Nazar, de 17 años.

    La amenaza constante de los francotiradores

    Bucha había sido uno de los suburbios más codiciados de Kiev debido a su cercanía con la capital. Enclavado entre bosques de abetos y un río, contaba con centros comerciales modernos y complejos residenciales nuevos, así como con cabañas de verano tradicionales situadas entre jardines y árboles. El escritor ruso Mijaíl Bulgákov tenía allí una casa de verano.

    Días después de que los soldados rusos entraron en la ciudad, el ejército ucraniano contraatacó incendiando tanques y vehículos blindados durante una arremetida a una columna rusa. Hasta 20 vehículos ardieron en una enorme bola de fuego que incendió las casas dispuestas a lo largo de un lado de la calle. Algunos soldados rusos huyeron, llevando a sus colegas heridos por el bosque.

    Los refuerzos rusos llegaron varios días después con ánimo agresivo. Establecieron su base en un complejo de departamentos situado detrás de la Escuela No. 3, la secundaria principal, en la calle Vokzalna, o calle de la Estación, y colocaron un francotirador en un rascacielos que estaba en construcción. Más al sur, establecieron su cuartel general en una fábrica de vidrio a orillas del río Bucha.

    Hasta entonces, los residentes de Bucha habían estado refugiándose de los ataques de misiles y artillería rusos, y muchos de ellos dormían en sótanos y bodegas, pero algunos se habían aventurado a salir de vez en cuando para buscar agua o echar un vistazo a los daños. Los bombardeos habían sido esporádicos, y gran parte del fuego de artillería ruso apuntaba por encima de sus cabezas a Irpín, la ciudad más cercana.

    Tras el ataque a la columna, el ambiente se tensó. El 4 de marzo, Volodymyr Feoktistov, de 50 años, salió a pie cerca de las 5:00 p. m. para ir por una hogaza de pan que los vecinos habían horneado. Su madre y su hermano le dijeron que no saliera, pero él insistió, recordó la madre más tarde.

    Los vehículos rusos avanzaban por un camino al final de su calle y los vecinos escucharon dos disparos. Al día siguiente lo hallaron muerto en la calle. Pasaron días antes de que lo pudieran subir a una carretilla y lo llevaran hasta la morgue del hospital antes de volver a casa a toda prisa.

    El 5 de marzo, un francotirador ruso empezó a disparar contra todo lo que se movía al sur de la escuela.

    A la tía Lyuda le dispararon por la mañana. Esa tarde, un padre y su hijo salieron de su propiedad para dar un paseo por su calle, Yablunska, que significa calle del manzano. “Le dispararon a mi hijo”, dijo su padre, Iván. “Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí”.

    Pidió que solo se publicara su nombre de pila. Tras semanas de ocupación rusa, muchos residentes en Bucha estaban asustados y pidieron que no se publicaran sus apellidos por miedo a represalias posteriores.

    “Toda la noche estuvo sufriendo y murió a las 8:20 a. m.”, dijo Ivan, refiriéndose a su hijo. La familia lo enterró en el jardín de enfrente bajo un montón de tierra. “Es muy difícil enterrar a tu hijo”, dijo Ivan. “No se lo deseo ni a mi peor enemigo”.

    Su hijo dejó a un hijo de 8 años y a una hija de uno. “No puedo mirar a mi nieto a los ojos”, dijo Ivan.

    La calle Yablunska, donde vivían, pronto se convirtió en el tramo más mortífero para los civiles que pasaban por allí. A principios de marzo, un hombre que iba en bicicleta resultó herido a causa de los disparos de un vehículo blindado, como lo mostró el video grabado por los militares ucranianos. El 11 de marzo había al menos once cadáveres tirados en la calle y en las aceras, según se observa en imágenes satelitales.

    Una casa saqueada, un cuerpo en el sótano

    Pronto quedó claro por qué los cuerpos habían permanecido en el lugar durante tanto tiempo.

    Los soldados empezaron a registrar las casas y ordenaron a los vecinos que no salieran. “Iban patio por patio”, dijo Valerii Yurchenko, de 42 años, un mecánico que vive cerca del río. Un comandante ruso le advirtió que no saliera a la calle. “Tenemos órdenes de disparar”, advirtió el comandante.

    Los soldados confiscaron computadoras y teléfonos celulares. Algunos fueron corteses pero igual exigieron que las familias salieran de sus casas cerca de las bases y se fueran a un jardín de niños cercano.

    “Me dieron mi bastón”, dijo Tetiana Masanovets, de 65 años, quien fue de las que recibieron la orden de irse. Los soldados convirtieron su casa en una fosa, y usaron una habitación como retrete. “Se robaron todo”, añadió.

    Con la llegada de más tropas, los soldados metieron sus vehículos blindados a los jardines de la gente, aplastaban las rejas de metal y las cercas y se estacionaban en la calle mostrando las armas.

    Volodymyr Shepitko, de 66 años, huyó con su esposa cuando un vehículo acorazado ruso atravesó su cerca trasera. Se refugiaron en el sótano de la Escuela No. 3. Los soldados rusos también utilizaban la escuela y el complejo habitacional ubicado detrás para colocar morteros.

    El 9 de marzo, Shepitko, un ingeniero hidráulico retirado, salió a buscar comida en la casa y vio que había soldados rusos viviendo ahí. Los describió como kontraktniki, soldados a sueldo, hombres que a menudo son combatientes experimentados con la fama de cometer abusos y actuar con impunidad. Habían estacionado sus vehículos blindados en la calle de enfrente y dormían y calentaban agua en la casa, contó Shepitko.

    Los soldados hicieron un comentario sarcástico sobre los fascistas ucranianos, para poner a prueba su lealtad. “Pensé que me iban a disparar”, dijo, “y me quedé callado”. Le pidieron su teléfono celular pero su perro les ladró con tanta furia que retrocedieron y lo dejaron ir.

    No fue sino hasta que volvió, después de la retirada rusa de Kiev, que Shepitko descubrió hasta dónde habían llegado los soldados rusos. Su casa había sido saqueada y estaba llena de basura y botellas de cerveza. Luego, en un sótano debajo del cobertizo del jardín, su sobrino encontró el cuerpo de una mujer. Desplomada en posición de sentarse, con las piernas desnudas y arqueadas, solo vestía un abrigo de piel y nada más.

    A la mujer le habían disparado en la cabeza, y encontró dos casquillos de bala en el suelo. Cuando la policía llegó para llevársela y realizar una inspección, hallaron paquetes rotos de preservativos y un condón usado en la casa.

    La defensora oficial de los derechos humanos de Ucrania, Lyudmyla Denisova, dijo que había registrado horribles casos de violencia sexual por parte de los soldados rusos en Bucha y otros lugares, incluyendo uno en el que un grupo de mujeres y niñas fueron retenidas en el sótano de una casa durante 25 días. Nueve de ellas ahora están embarazadas, afirmó.

    Especuló que la violencia se produjo como venganza por la resistencia ucraniana, pero también que los soldados rusos utilizaron la violencia sexual como arma de guerra contra las mujeres ucranianas.

    Una caminata en busca de agua resulta mortal

    La ciudad llevaba desde principios de marzo sin electricidad, agua corriente, gas ni internet. Miles de habitantes, que seguían en sus casas, vivían a temperaturas heladas y dormían vestidos, tapados con capas de cobertores.

    Seis personas en un asilo de ancianos murieron de hambre, dijeron los trabajadores del cementerio que recogieron sus cuerpos a principios de abril. El vestíbulo estaba helado y cuatro de los muertos se habían reunido en un solario al otro lado del jardín. En la casa contigua, los mismos trabajadores bajaron a una mujer que se había colgado de una rama.

    Durante 10 días a mediados de marzo, Tetiana Sichkar, de 20 años, salió a caminar con sus padres para visitar a su abuela, cuya casa tenía un fogón de leña y una estufa al aire libre donde podían cocinar y calentar agua. Todos los días tomaron la misma ruta por los bosques, cruzando las vías del tren.

    El 24 de marzo parecía que estaba calmado otra vez hasta que se escuchó un disparo camino a casa.

    “Fue tan fuerte que no podía oír nada”, dijo Sichkar. Todos cayeron al suelo al mismo tiempo. Su madre yacía en silencio. “Le hablé pero no se movió”, dijo. Le levantó la cabeza y vio la sangre: en el rostro de su madre y en su cabello, formando un charco en la calle.

    Su madre, una ama de casa de 46 años también llamada Tetiana, murió en donde se desplomó. Los soldados rusos detuvieron a su esposo más tarde, lo esposaron y le pusieron una bolsa en la cabeza cuando pidió recoger el cuerpo de su mujer. Esa noche, más tarde, lo dejaron libre: estaba todavía esposado y con los ojos tapados cuando lo abandonaron en otra zona de la ciudad.

    A su padrastro, en un episodio excepcional, le permitieron que se llevara el cuerpo de Sichkar y le dieron un coche rojo nuevo —que resultó ser robado— para que se la llevara. A la mañana siguiente, la familia la enterró en el jardín y estacionó el auto dentro del portón.

    Lyudmyla, la madre de la mujer muerta, expresó lo que muchos civiles en Bucha observaron: al avanzar la guerra, el ánimo y el comportamiento de los soldados rusos se puso más feo. “El primer grupo era pacífico”, dijo refiriéndose a los soldados rusos y pidiendo que no se publicara su apellido. “El segundo grupo fue peor”.

    Algunas veces la violencia parecía cínica y pensada para atemorizar, pero los efectivos rusos se mostraban particularmente desconfiados ante los hombres en edad de combate y a menudo los acusaban de pertenecer a las fuerzas de defensa ucranianas antes de llevárselos para interrogarlos.

    Natalya Oleksandrova, oculista retirada, contó que los soldados detuvieron a su sobrino y dijeron que lo iban a interrogar dos días. Lo retuvieron tres semanas. Luego de que se marcharon las fuerzas rusas, los vecinos lo hallaron muerto en un sótano. “Le dispararon por la oreja”, dijo.

    Otra amenaza: los asesinatos en venganza

    En la última semana de marzo, las fuerzas ucranianas montaron un contraataque para retomar los suburbios del noroeste de Kiev. Los combates se intensificaron drásticamente en Bucha, y las unidades rusas comenzaron a prepararse para su retirada.

    Uno de sus últimos actos fue disparar a sus detenidos o a cualquiera que se pusiera en su camino. En un área despejada de una calle, la policía encontró después a cinco integrantes de una familia, entre ellos dos mujeres y un niño; sus cuerpos estaban quemados y tirados en el suelo.

    Al menos 15 personas fueron encontradas muertas con las manos atadas en varios lugares de la ciudad, indicios de que hubo más de una unidad rusa que detuvo y ejecutó a personas. En el sótano de un campamento de verano infantil que las unidades rusas usaban como base se hallaron cinco cuerpos. Otros fueron encontrados en la calle Yablunska y algunos más en la fábrica de vidrio.

    En el poblado cercano de Motyzhyn, la muerte de la alcaldesa, su esposo y su hijo, se explica en gran parte por la venganza. Los tres fueron hallados sepultados a las afueras de la localidad. Había señales de tortura: en el caso del hijo, dedos rotos y golpes en el rostro de la alcaldesa, inflingidos antes de que las fuerzas rusas les dispararan, molestas porque los ucranianos destruyeron un camión y un vehículo acorazado.

    “Fue venganza”, dijo Anatoly Rodchenko, un maestro de física de secundaria retirado cuyo hijo está casado con la hija de Olha Sukhenko, la alcaldesa asesinada. Rodchenko atestiguó la excavación de la fosa, que también contenía otros tres cuerpos.

    En relatos corroborados por un comandante militar local, los residentes describieron cómo una emboscada ucraniana que hizo explotar el vehículo blindado y el camión de suministros provocó una oleada de violencia rusa contra los civiles.

    Al día siguiente, por la calle avanzó un vehículo acorazado ruso que iba disparando al azar a las viviendas con una ametralladora pesada, refirió Serhiy Petrovsky, líder de una unidad de soldados voluntarios civiles. No sabe cuántas personas fallecieron o resultaron heridas pero relató que luego de que se marcharon los rusos, recogió los cuerpos de 20 personas abatidas en este y otros episodios en el poblado y sus alrededores.

    “Disparaban a todo”, dijo Rodchenko. “Dispararon a las casas. Dispararon a una mujer en la calle. Dispararon a los perros”.

    Ese mismo día, soldados rusos detuvieron a Sukhenko, la alcaldesa de 50 años, a su esposo Ihor Sukhenko, de 57, y al hijo de ambos, Oleksandr, de 25, contó Rodchenko. Los cuerpos de los tres se hallaron en la fosa.

    “Yo no entiendo”, dijo Rodchenko. “La alcaldesa, bueno, ayudó a los ucranianos, pero ¿por qué Oleksandr? ¿Él qué hizo?”

    De la presencia del ejército ruso en la localidad dijo, “fue como una pesadilla”.

    Una llamada alegre, luego el silencio

    Días después de que los soldados ucranianos recobraron el control de Bucha, la policía y los trabajadores del cementerio comenzaron a recoger los cadáveres esparcidos por todas partes, y metieron bolsas negras para cadáveres en una camioneta blanca. En el barro de las puertas traseras, los trabajadores habían escrito “200”, un código militar soviético para referirse a los muertos de guerra.

    El 2 de abril habían recogido ya más de 100 cadáveres, y el domingo la cifra había aumentado a más de 360 en el distrito de Bucha. Diez de los muertos eran niños, señalaron las autoridades.

    El 3 de abril, Marta Kirmichi buscaba con desesperación noticias de Bucha en internet. Originaria de Moldova, la mujer había vivido 10 años en Ucrania, cerca de la ciudad de Chernígov, con su marido y su hijo.

    Había hablado por última vez con su esposo Dmitrii Shkirenkov, de 38 años, a mediados de marzo. Él era obrero de la construcción y salió de casa un mes antes para volver a su empleo en un desarrollo de nuevas propiedades en Bucha.

    La recepción de telefonía celular era mala, pero había logrado llamar a su esposa el 9 de marzo. “Dijo: ‘Le están disparando a la gente pero estoy vivo’”, contó ella. La segunda vez que la llamó eran cerca de las 5:30 a. m. y la despertó. “Dijo con esta voz: ‘Amor, estoy vivo’. Sonaba muy contento”. La llamada, de apenas 30 segundos, también la puso contenta, pero no volvió a saber de él.

    Luego encontró las primeras fotos horripilantes de hombres tendidos con las manos atadas en la calle Yablunska, junto a materiales de construcción y tarimas. Reconoció de inmediato a su marido. Estaba boca abajo, con las manos escondidas debajo de su cuerpo.

    Más tarde vio otra fotografía: se lo habían llevado pero cerca de ahí seguían dos cuerpos. Ella espera que, tal vez, lo hayan herido y llevado al hospital.

    De los 360 cuerpos de personas encontrados durante este fin de semana en Bucha y sus alrededores, más de 250 fallecieron a causa de balas o metralla y están siendo incluidos en una investigación de crímenes de guerra, declaró Ruslan Kravchenko, fiscal regional de Bucha, en una entrevista. Muchas otras personas murieron de hambre, frío o por falta de medicamentos y atención médica, entre otras razones.

    Sentado en su auto, Kravchenko repasaba archivos y fotografías de cadáveres en su celular. Dijo que esperaba más casos mientras la policía seguía encontrando cuerpos y la información llegaba en avalancha. En total, en la región más amplia de Bucha, había por lo menos 1000 muertos de la guerra, dijo.

    Los fallecidos eran abrumadoramente civiles. Solo dos integrantes del ejército ucraniano se encontraban entre quienes fueron asesinados en la ciudad de Bucha, según Serhiy Kaplychny, funcionario del panteón municipal.

    La brutalidad rusa ha indignado a la mayor parte del mundo y ha fortalecido la decisión de Occidente de oponerse a la sangrienta invasión del presidente de Rusia, Vladimir Putin.

    “El nivel de brutalidad del ejército de terroristas y verdugos de la Federación Rusa no conoce límites”, escribió Denisova, la defensora del pueblo. Apeló a la Comisión de Derechos Humanos de las Naciones Unidas para que “tenga en cuenta estos crímenes de guerra rusos en Ucrania”.

    Algunos de los peores crímenes —incluyendo torturas, violaciones y ejecuciones de detenidos— fueron cometidos por los soldados que tenían base en la fábrica de vidrio de Bucha, según afirmaron los residentes locales y los investigadores. El fiscal regional, Kravchenko, indicó que los investigadores encontraron un servidor informático abandonado por los rusos que podría ayudarlos a identificar a los hombres responsables de la violencia.

    “Ya hemos establecido listas y datos de los militares”, aseguró Kravchenko. “Los datos ocupan más de 100 páginas”.

    Los investigadores ucranianos también cuentan con un inmenso recurso gracias a las organizaciones, ciudadanos y periodistas que han subido más de 7000 videos y fotografías en un centro gubernamental en línea, warcrimes.gov.ua, señaló la fiscal del Estado, Iryna Venediktova.

    “Algo muy importante en este caso es que son pruebas admisibles en los tribunales”, explicó. “Se trata de 7000 pruebas de video y pruebas fotográficas”. Sin embargo, aún hay un largo y laborioso proceso de identificación por delante.

    Kirmichi aún no tiene información sobre su esposo, el obrero de la construcción. Cuando se comunicó con una dependencia gubernamental le dijeron que esperara un mes para recibir noticias.

    Al teléfono sonaba desolada y lloraba. “Solo somos dos, mi hijo y yo, y no vamos a renunciar a la esperanza”, dijo.

    ​​

    Oleksandr Chubko colaboró con este reportaje desde Bucha, Ucrania, y Andrew E. Kramer, desde Motyzhyn, Ucrania. Producido por Rumsey Taylor y Gray Beltran.

    Valeurs Actuelles

    Royaume-Uni : pour lutter contre les discriminations, la police formée à utilise des « pronoms neutres »

    Selon la chaîne d’information britannique GB News, les policiers britanniques suivent des formations animées par des militants LGBT, et qui consistent notamment à les pousser à ne pas employer d’expressions et de pronoms « genrés » lorsqu’ils s’adressent au public. Parmi les expressions à bannir, selon ces formations : « Monsieur », « Madame », « Mademoiselle », « mari », « femme », « il » ou « elle ».

    L’idée est fort simple : il s’agit, pour les policiers, d’éviter « les suppositions sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne », tout comme les « terminologies sexuées ». En étant formés à ce sabir un brin technique, les policiers britanniques éviteraient ainsi les « micro-agressions » contre les LGBT.

    Gagner la confiance des LGBT

    « La communauté LGBT+ est victime d’une énorme discrimination. Il est de notre devoir d’aider ceux qui en ont besoin », a expliqué l’inspecteur Steve Alison, président du réseau LGBT+ de la police de Herts. « Personne ne devrait se sentir en insécurité en raison de sa sexualité ou de son identité de genre », a-t-il encore expliqué, estimant que l’utilisation d’un « langage tenant compte du genre, peut contribuer à gagner la confiance de la communauté LGBT+ ».

    Une version quelque peu nuancée par Harry Miller, ex-policier membre d’un groupe de policiers pro-liberté d’expression. Interrogé par le Daily Mail, il s’est contenté d’une réaction laconique : de telles formations ne vont « en rien aider à attraper les criminels ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Second tour de la présidentielle 2022 : Le Pen ou Macron ? Les résultats dans votre commune et votre département

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    France24 - World

    Judge halts work on Mexico president's contentious tourist train

    Issued on: 19/04/2022 - 19:56

    Mexico City (AFP) – A Mexican judge has suspended construction of part of President Andres Manuel Lopez Obrador's flagship tourist train project in the Yucatan peninsula due to a lack of environmental impact studies.

    The Mayan Train, a roughly 1,500-kilometer (950 mile) rail loop linking popular Caribbean beach resorts and archeological ruins, has met with opposition from environmentalists and indigenous communities.

    A court in the southeastern state of Yucatan on Monday ordered the suspension of "works related to its construction, infrastructure... or destruction of biodiversity."

    The halt to work between the resorts of Playa del Carmen and Tulum is temporary, pending resolution of an injunction sought by scuba divers, who are concerned about the impact on water-filled sinkholes known as cenotes.

    The original plan for the disputed section was for an overpass over a highway, but the route was modified to go through jungle at ground level.

    The change prompted protests from environmental groups, who complained that the line will now pass over underground rivers and cenotes connected to a giant aquifer under the jungle.

    Often filled with stunning emerald or turquoise waters illuminated by a shaft of light from above, the sinkholes are a major attraction for tourists and a source of drinking water for indigenous communities.

    Lopez Obrador on Tuesday dismissed the criticism of his signature project, which is supported by some residents as a potential source of jobs and economic prosperity.

    "There are more and more environmentalists who didn't exist before," the president told reporters.

    "We're going to wait to see what they're claiming now and find a way to defend ourselves legally," he said.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    «Le RN capte une colère sociale devenue ressentiment» : l'analyse de Roger Martelli

    Entretien

    Présidentielle. L’extrême droite tire parti d’une fracture entre la gauche et les catégories populaires qui remonte à bien plus loin que le seul quinquennat Hollande et dont elle a du mal à se départir, rappelle l’historien Roger Martelli.

    Julia Hamlaoui

    Roger Martelli Historien, codirecteur du magazine Regards

    Parmi les citoyens des catégories populaires qui se sont rendus aux urnes le 10 avril, plus nombreux sont ceux qui se sont tournés vers l’extrême droite que vers la gauche, alors même que plusieurs de ses candidats avaient affiché l’objectif de renouer ce lien. L’historien spécialiste du mouvement ouvrier Roger Martelli pointe la longue histoire de cet éloignement et relève les points marqués lors de ce scrutin.

    Au-delà de la disqualification de la gauche, que dit le scrutin du 10 avril du rapport de forces actuel ?

    Globalement, avec près de 32 %, la gauche réalise cette fois-ci un score un peu plus élevé qu’en 2017, où avec moins de 28 % elle avait atteint son niveau le plus bas de toute l’histoire du scrutin présidentiel. Cette progression s’inscrit dans un paysage politique désormais structuré autour de trois grandes familles, comptant à gauche un pôle dominant qui s’est renforcé autour de Jean-Luc Mélenchon en même temps qu’il s’est divisé comme jamais. S’y ajoutent une droite phagocytée par Emmanuel Macron, et une extrême droite dans laquelle Marine Le Pen a gagné son duel avec Éric Zemmour sans, pour autant, le réduire à la marginalité. C’est d’ailleurs l’extrême droite, avec plus de 32 %, qui connaît la plus forte progression. Ce qui n’a rien d’étonnant, puisqu’elle a mené sur la longue durée une bataille d’idées lui permettant d’imposer ses thématiques – immigration et sécurité –, auxquelles elle a ajouté une coloration sociale, attirant les votes d’une partie importante des catégories populaires.

    Aux élections intermédiaires, les partis plus traditionnels ont davantage résisté. Comment expliquer cette recomposition à deux vitesses ?

    Dans les scrutins dits intermédiaires, qui sont en fait des scrutins territorialisés, la densité de l’implantation locale – voire notabiliaire, notamment à droite – entre en ligne de compte, ce qui favorise les formations politiques anciennes. Cela complique le paysage, mais n’annule pas la tendance dominante. Car, du point de vue de la dynamique nationale, ces forces qui ont structuré l’espace public politique depuis des décennies sont dans une situation d’extrême faiblesse, pour certaines de marginalisation. Aucune, significativement, n’a dépassé le seuil fatidique des 5 %, dont l’importance est financière autant que symbolique.

    Les catégories populaires qui ont voté se sont davantage tournées vers l’extrême droite que vers la gauche. D’où vient cette désaffection et pourquoi est-il si difficile d’y mettre un terme ?

    Le désamour pour la gauche des catégories populaires s’est amorcé dans les années 1980. Les premiers à avoir pâti de cet éloignement sont les communistes, notamment pour ne pas avoir vu assez tôt les changements au sein des catégories ouvrières exploitées et discriminées. Puis, le PS, devenu dominant à gauche, a entamé dès 1982-1983 un virage vers le ­social-libéralisme, tournant le dos à sa promesse de « changer la vie ». Le quinquennat de François Hollande, qui a explicité cette orientation, est la cerise sur le gâteau. Faute d’espérance dans une autre société, la colère sociale liée à l’expansion du néolibéralisme est devenue du ressentiment, un terreau plus propice à désigner des boucs émissaires qu’à remettre en cause le système économique et social à l’origine des inégalités. C’est ce qu’est parvenue à capter l’extrême droite. Mais une grande partie de ces catégories ne participent tout simplement pas à la vie civique. Une autre s’est tournée vers Jean-Luc Mélenchon dans des proportions voisines de 2017. Dans une gauche éclatée, ce vote est apparu de plus en plus, à mesure que le scrutin approchait, comme le seul capable d’éviter son élimination. Mais il faut aussi constater que ce candidat – tournant le dos à certains de ses discours passés – a réussi, par ses prises de position sur l’écologie, les discriminations – ce que d’autres ont, de façon méprisante, caricaturé en wokisme ou islamo-­gauchisme –, une percée dans la jeunesse, en particulier des banlieues, et à se rapprocher de certaines catégories populaires.

    À quelques jours du second tour, le « ni Macron ni Le Pen » semble très présent parmi les électeurs de gauche…

    Je ne partage pas ce raisonnement dès l’instant où on ne peut pas mettre sur le même plan les deux candidats. De plus, si, comme c’est le cas aujourd’hui, il apparaît que le risque de victoire de l’extrême droite est infiniment plus grand qu’en 2002 et 2017, par prudence et même par raison, je ne vois pas à titre personnel d’autre solution que de voter pour Emmanuel Macron, quoi que l’on en pense par ailleurs. En même temps, cette extrême difficulté à se résoudre à voter pour lui est frappante. Dans ce contexte, convaincre une partie des catégories populaires de ne surtout pas voter Marine Le Pen et réduire la tentation dans les électorats de gauche de voter RN contre lui restent utiles.

    roger martelliPrésidentielle 2022
    France24 - World

    WHO launches traditional medicine hub in India

    Issued on: 19/04/2022 - 19:34

    Geneva (AFP) – The World Health Organization launched its Global Centre for Traditional Medicine at a site in India on Tuesday, aimed at unlocking its potential by blending ancient practices with modern science.

    The GCTM knowledge hub is intended to create a body of reliable evidence and data on traditional medicine practices and products to help inform standards and the cost-effective use of methods that go outside conventional medicine.

    "Harnessing the potential of traditional medicine would be a game-changer for health when founded on evidence, innovation and sustainability," the WHO said, noting that traditional medicine formed part of the growing health and wellness industries.

    The hub will be temporarily housed at the Institute Teaching and Research in Ayurveda in Jamnagar on India's west coast until the new 35-acre (14-hectare) site in the city is completed in 2024.

    WHO chief Tedros Adhanom Ghebreyesus joined Indian Prime Minister Narendra Modi in the Gujarati city to lay the foundation stone.

    Around 80 percent of the world's population is thought to use traditional medicine, such as herbal mixtures, acupuncture, yoga, ayurvedic medicine and indigenous therapies.

    Medicine of first resort

    "For many millions of people around the world, traditional medicine is the first port of call to treat many diseases," Tedros told the ceremony.

    "The WHO GCTM that we are launching will help to harness the power of science to strengthen the evidence base for traditional medicine," he said, to optimise its use for health and wellbeing around the world.

    The UN health agency defines traditional medicine as the knowledge, skills and practices that indigenous and different cultures have used over time to maintain health and prevent, diagnose and treat physical and mental illness.

    India has put $250 million into the project, with Modi saying traditional medicine encompasses a holistic science of life and would gain global importance in the coming 30 years.

    "Our traditional medicine is a repository of hundreds of years of accumulated knowledge," he said.

    "Going forward, we must use technology to create a global database, repository of traditional medicine practices," to help future generations.

    "They should also make international standards so that people's trust in these traditional medicines goes up."

    Aspirin and the pill

    The hub will focus on four strategic areas: evidence and learning; data and analytics; sustainability and equity; and innovation and technology.

    It is hoped that a solid evidence base will help countries regulate quality and safety.

    Of the WHO's 194 member states, 170 acknowledged their use of traditional and complementary medicine since 2018, but only 124 reported having laws or regulations for the use of herbal medicines -- while only half had a national policy on such methods and medicines.

    The WHO said that traditional medicine was increasingly prominent in modern science, with 40 percent of approved pharmaceutical products currently in use deriving from natural substances.

    It cited aspirin drawing on formulations using willow tree bark; the contraceptive pill being developed from wild yam plant roots; child cancer treatments based on the rosy periwinkle; and the development of the anti-malaria treatment artemisinin drawing on ancient Chinese medicine texts.

    The UN health agency said artificial intelligence was now used to map evidence and trends in traditional medicine and to screen natural products for pharmacokinetic properties.

    rjm-burs/pvh

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    “Laissons-nous vaincre par la paix du Christ” : le message du Pape pour cette “Pâques de guerre”

    Les fêtes de Pâques ont battu leur plein ce dimanche 17 avril. Une messe a été organisée, suivie de la bénédiction Urbi et Orbi prononcée par le pape François devant la place Saint-Pierre au Vatican. Face à une foule d’environ 100 000 personnes – selon les chiffres des autorités italiennes –, le pape François a parlé d’une « Pâques de guerre », rapporte Aleteia« Nous avons vu trop de sang, trop de violence. Nos cœurs se sont remplis aussi de peur et d’angoisse, tandis qu’un grand nombre de nos frères et sœurs ont dû s’enfermer pour se défendre contre les bombes », a déploré le souverain pontife.

    « La paix est possible »

    Le pape François a alors indiqué que le Christ « exhorte à ne pas s’abandonner au mal et à la violence »« Laissons-nous vaincre par la paix du Christ ! La paix est possible, la paix est un devoir, la paix est la responsabilité première de tous », a-t-il affirmé, comme le relate Aleteia. Le souverain pontife a ainsi appelé à « la paix pour l’Ukraine martyrisée », qui fait face à l’offensive militaire lancée par Vladimir Poutine depuis le 24 février dernier.

    L’accueil des réfugiés salué

    Face à cette guerre, plus de quatre millions d’Ukrainiens ont fui leur pays pour se réfugier dans d’autres pays européens. Un accueil dont s’est réjoui le pape François, saluant les « portes ouvertes de nombreuses familles et communautés qui accueillent des migrants et des réfugiés dans toute l’Europe », rapportent nos confrères. Ce serait même une véritable « bénédiction pour nos sociétés », a déclaré le pape François au Vatican, ce dimanche. Des sociétés qui seraient d’ailleurs « parfois dégradées par tant d’égoïsme et d’individualisme », mais qui deviendraient un peu plus « accueillantes » grâce à ces « actes de charité ».

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    La gauche tente de s’entendre pour les législatives

    Actu

    Négociation La FI a proposé au PCF, à EELV et au NPA la construction d’une « majorité politique à l’Assemblée nationale ». Exclu des discussions par la formation de Jean-Luc Mélenchon, le PS pourrait se retrouver isolé en juin.

    Naïm Sakhi

    Les forces de gauche réussiront-elles à s’unir pour les législatives ? En tête le 10 avril dans 104 circonscriptions, les insoumis ont fait parvenir, vendredi, des courriers au PCF, à EELV et au NPA. Des partenaires avec lesquels la FI entend « stabiliser et enraciner davantage le pôle populaire pour le rendre disponible et majoritaire aussitôt que possible, notamment pour les prochaines élections législatives ». Une stratégie différente de 2017 pour la formation de Jean-Luc Mélenchon, qui avait alors rompu rapidement toutes discussions à gauche, y compris avec les communistes, soumettant l’investiture de personnalités à la signature d’une charte visant à affilier les élus à la FI.

    Cette fois-ci, les insoumis, forts des 22 % de leur candidat, conditionnent cette union à la création d’un « nouveau parlement, à l’image du parlement de l’Union populaire ». « Cette coalition de partis et mouvements » aurait pour base un « programme commun partagé », établi à partir de « L’avenir en commun ». Une démarche « sans volonté hégémonique ni exigence de ralliement », écrivent-ils, assurant aux autres formations la possibilité de « conserver » leurs programmes respectifs. En outre, la FI propose « l’attribution d’un label commun pour les candidatures », dont « la base de répartition pourrait être celle établie par les électeurs » le dimanche 10 avril.

    Ouvrir « un espoir nouveau »

    Pour ce faire, une première rencontre « constructive », selon Igor Zamichiei, s’est tenue lundi entre insoumis et communistes. « La gravité de la situation politique, le haut niveau de l’extrême droite à l’approche du second tour et le besoin de donner une suite à la progression de la gauche pour répondre aux urgences sociales et démocratiques ont été au cœur des échanges », poursuit le coordinateur de l’exécutif du PCF. Samedi, les dirigeants communistes se sont dits « prêts » à discuter des propositions insoumises, dans l’optique d’«  une base d’accord partagé » qui ouvrirait « un espoir nouveau pour la gauche et pour la France. »

    De son côté, Julien Bayou (EELV) se déclare ouvert « à discuter de tout », mais pas à « supporter des injonctions ». Dans leurs missives aux communistes et aux écologistes, les insoumis déplorent des relations « lourdement dégradées » durant la campagne présidentielle, leur demandant de « s’expliquer devant les électeurs », des accusations « souvent blessantes et des appréciations selon lesquelles existaient entre nous des difficultés insurmontables ». Les Verts ont eux aussi fait parvenir des courriers aux autres forces de gauche, proposant « a minima un pacte de non-concurrence » et « éventuellement de travailler à un socle commun de propositions », avec « une proportionnelle pondérée qui prend en compte les scrutins intermédiaires » comme mode de départage.

    Reste le PS. Malgré la main tendue d’Olivier Faure, les insoumis demeurent inflexibles à l’égard des socialistes, plus que jamais isolés. « Le PS a été très clair. Anne Hidalgo ne voulait rien construire avec nous. Nous avons pris acte de ses attaques et de son refus à tirer un bilan lucide du quinquennat de François Hollande », tance, dans le JDD, la députée FI Mathilde Panot.

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    France24 - Monde

    Partygate : Boris Johnson s'excuse "sans réserve" devant le Parlement

    Publié le : 19/04/2022 - 08:51Modifié le : 19/04/2022 - 18:55

    FRANCE 24 Suivre

    Le Premier ministre britannique s'est exprimé mardi devant le Parlement après l'amende qui lui a été infligée dans le cadre du "Partygate". Il s'est excusé mardi "sans réserve" devant les députés pour avoir enfreint les restrictions anti-Covid en juin 2020. 

    Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est excusé, mardi 19 avril, "sans réserve" devant les députés après s'être vu infliger une amende pour avoir enfreint les restrictions anti-Covid en juin 2020. 

    "Je saisis cette occasion, au premier jour de la session, pour renouveler mes excuses sincères à la Chambre", a dit Boris Johnson.

    En raison de la trêve parlementaire de Pâques, le dirigeant conservateur n'avait pas encore affronté les députés depuis qu'il s'est vu infliger une amende – 50 livres sterling (60 euros) selon la presse – il y a une semaine pour un anniversaire surprise à l'occasion de ses 56 ans. Un événement de "moins de 10 minutes" selon lui, qui a également valu à son ministre des Finances, Rishi Sunak, et son épouse Carrie, d'être sanctionnés.

    "Dès que j'ai reçu la notification (de l'amende, NDRL), j'ai admis la souffrance et la colère et j'ai dit que les gens étaient en droit d'attendre mieux de la part de leur Premier ministre", a-t-il ajouté en expliquant une nouvelle fois qu'il n'avait pas réalisé à l'époque des faits qu'il enfreignait les règles.

    "Il ne m'est pas apparu alors qu'un rassemblement dans la 'Cabinet Room' juste avant une réunion cruciale sur la stratégie Covid pouvait représenter une violation des règles. Je répète que c'était de ma faute et je présente mes excuses pour cela, sans réserves."

    Après l'annonce de cette sanction, Boris Johnson avait, de nouveau, présenté ses excuses et, de nouveau, exclu de démissionner. Un temps sur un siège éjectable, "BoJo" semble avoir de fait bénéficié de la guerre en Ukraine et de son rôle en première ligne des sanctions occidentales contre la Russie, nombre de députés de son propre camp jugeant peu opportun de tenter de le chasser de Downing Street dans un tel contexte.

    Le mécontentement reste néanmoins tenace, y compris dans les rangs de la majorité, comme en témoigne la démission du sous-secrétaire d'État à la Justice, David Wolfson, qui a invoqué "l'étendue, du contexte et de la nature" des infractions commises dans le cadre de ce qui est désormais appelé le "Partygate".

    Mais ce feuilleton, qui exaspère des Britanniques éprouvés par les sacrifices et les restrictions qu'ils ont dû endurer face à la pandémie, semble loin d'être terminé. 

    Lindsay Hoyle, le président ("speaker") de la Chambre des communes, a accédé mardi à la demande de l'opposition d'un vote sur l'opportunité de porter le dossier devant la commission des privilèges de la Chambre afin qu'elle ouvre une enquête.

    Selon les règles qui régissent le fonctionnement des institutions britanniques, tromper sciemment le Parlement est une infraction qui justifie la démission de son auteur. 

    "Menteur"

    La police de Londres, qui a déjà infligé plus de 50 amendes, poursuit ses investigations. Et une fois l'enquête policière achevée, Boris Johnson devra en outre faire face aux conclusions de la haute fonctionnaire Sue Gray, qui a déjà étrillé dans un pré-rapport des "erreurs de leadership et de jugement".

    Il devra aussi affronter le verdict des urnes lors d'élections locales le 5 mai, scrutin qui aura valeur de test.

    Selon la presse, le dirigeant conservateur risque de nouvelles amendes pour sa présence à au moins cinq autres événements festifs présentés comme plus gênants pour lui.

    Après l'émergence de nouveaux détails dans le Sunday Times, auprès duquel une source a décrit un Boris Johnson qui sert à boire, porte un toast et fait un discours pour le départ du chef de la communication le 13 novembre 2020, Downing Street a dû démentir le rôle moteur prêté au chef du gouvernement dans la tournure des événements ce jour-là.

    "Si les dernières informations sont vraies, cela signifierait non seulement que le Premier ministre était présent à des fêtes, mais qu'il a été l'instigateur d'au moins l'une d'elles", a fustigé la cheffe adjointe de l'opposition travailliste, Angela Rayner. "Il a délibérément trompé le peuple britannique sur toute la ligne", a-t-elle accusé, "il a dévalorisé sa fonction, le peuple britannique mérite mieux".

    Selon une étude publiée lundi, 72 % des sondés ont une appréciation négative du Premier ministre, le terme revenant le plus souvent étant celui de "menteur". Selon le sondeur James Johnson, qui a réalisé l'étude, le Partygate l'emporte sur l'Ukraine dans l'opinion. "La fureur n'a pas reculé", a-t-il tweeté, "beaucoup de commentaires négatifs sont le fait de gens qui l'aimaient bien précédemment, mais qui ont changé d'avis".

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    "Partygate" : le rapport Sue Gray dénonce des "erreurs de leadership", Boris Johnson se dit "désolé"

    Valeurs Actuelles

    72 migrants secourus au large du Pas-de-Calais

    72 personnes secourues en deux jours à peine. D’après France 3 Hauts-de-France, du vendredi 15 au samedi 16 avril, pas moins de 72 migrants ont été secourus par les services d’urgence maritimes. 39 personnes ont d’abord été interceptées par les secouristes du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) au large de Boulogne-sur-Mer dans la nuit de vendredi à samedi. Puis, ce sont 33 autres personnes en détresse qui ont été récupérées au large de Leffrinckoucke. Les 72 migrants ont été emmenés au port de Boulogne-sur-Mer et prises en charge par la police aux frontières et les secours.

    « Un secteur particulièrement dangereux »

    La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord met en garde : « Ce secteur maritime est une des zones les plus fréquentées au monde, les conditions météorologiques y sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple), c’est donc un secteur particulièrement dangereux ». France 3 Hauts-de-France précise que les traversées sont les plus fréquentes à la période estivale, même si les conditions de franchissement restent dangereuses. En 2021, plus de 28 000 personnes avaient tenté de traverser la Manche pour atteindre l’Angleterre. Depuis le début de l’année 2022, ce ne sont pas moins de 5 458 migrants qui ont tenté de se rendre au Royaume-Uni par voie maritime. Provoquant, déjà, un mort.

    Pas-de-Calais : les dernières actualités

    “Une sacrée coïncidence” : malade après son vaccin anti-Covid, un pêcheur du Pas-de-Calais veut attaquer Pfizer en justice

    Les boîtes aux lettres installées pour les migrants de Calais détruites

    Migrants : le projet de caméras sur le littoral du Pas-de-Calais au point mort

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Mélenchon: "Je demande aux Français de m'élire Premier ministre" aux législatives

    Publié le : 19/04/2022 - 20:04

    Paris (AFP) – "Je demande aux Français de m'élire Premier ministre" en votant pour une "majorité d'Insoumis" et de "membres de l'Union populaire" aux élections législatives de juin, a déclaré mardi Jean-Luc Mélenchon, troisième homme au premier tour de la présidentielle.

    M. Mélenchon, qui a rassemblé 21,95% des voix le 10 avril, a précisé qu'il briguerait ce poste, que le président de la République élu dimanche soit Emmanuel Macron ou Marine Le Pen. "Je serai le Premier ministre, pas par la faveur de M. Macron ou de Mme Le Pen, mais par les Français qui m'ont élu", a-t-il dit sur BFMTV, lors de sa première prise de parole depuis le soir du premier tour.

    Jean-Luc Mélenchon vise donc à imposer une cohabitation au futur vainqueur de la présidentielle.

    Estimant que les élections législatives des 12 et 19 juin constitueront un "troisième tour", Jean-Luc Mélenchon tend la main à gauche, alors que les négociations avec EELV et le PCF ont commencé: "J'appelle tous ceux qui veulent rejoindre l'Union populaire à se joindre à nous pour cette belle bataille. Il y a donc un troisième tour, il n'y a pas seulement un deuxième tour".

    Contrairement à ce qu'il a dit au début de sa campagne présidentielle, "là c'est pas un trou de souris, il y a une porte qui est là, vous la prenez ou vous choisissez l'autre", a-t-il assuré.

    Une cohabitation, "si ça ne convient pas au président, il peut s'en aller, moi je ne m'en irai pas", a prévenu Jean-Luc Mélenchon, qui a dit vouloir être "le Premier ministre pour appliquer (son) programme".

    "Je ne négocie avec personne", a-t-il souligné, expliquant ne pas avoir répondu à l'appel d'Emmanuel Macron passé à des candidats malheureux du premier tour.

    A-t-il une préférence entre être à Matignon sous présidence Macron ou sous présidence Le Pen? "Non", a-t-il répondu, tout en disant, à l'image de sa consigne de ne "pas donner une seule voix à Mme Le Pen", que "les deux ne sont pas de même nature".

    Mais "la question de savoir qui est président à ce moment-là" de cohabitation ne compte pas à ses yeux, car "c'est le Premier ministre qui signe les décrets", a-t-il affirmé, ajoutant vouloir faire passer son programme.

    Le député des Bouches-du-Rhône sortant n'a pas voulu indiquer s'il se représenterait à la députation, tout en estimant qu'il n'y a "pas besoin d'être député pour être Premier ministre".

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    À Toulouse, plus de 6 000 fidèles musulmans pour l’inauguration de la nouvelle mosquée du Mirail

    « Cette ouverture, c’est bien plus qu’un soulagement. Il faut juste observer l’engouement. C’est le projet des musulmans de Toulouse ». Tel était le sentiment de Fayçal Benafla, secrétaire général de l’Association cultuelle et culturelle islamique en France (ACCIF), exprimé dans les colonnes de La Dépêche. Et ce, alors que, lundi 18 avril, se tenait l’inauguration de la mosquée du Mirail, à Toulouse, mosquée gérée par l’ACCIF. En présence de quelque 6 500 fidèles musulmans, l’inauguration a donc eu lieu pour la prière de 13 heures. La mosquée, flambant neuve, peut désormais accueillir jusqu’à 4 000 fidèles. Elle est la plus grande de la ville rose.

    Quatre millions d’euros

    La mosquée a coûté la coquette somme de quatre millions d’euros, financée intégralement par les fidèles tient à préciser l’ACCIF. La surface totale du bâtiment religieux islamique est d’environ 3 700 m2. Dans la mosquée de trois étages, trois salles de prière (1 500, 1 300 et 600 places), dont une pour les femmes, 11 salles de cours d’arabe, une bibliothèque, des bureaux, des salles pour les ablutions (acte rituel de purification par l’eau), et un gymnase ont été installés. Les travaux ont débuté en 2015 et viennent tout juste de s’achever. Le minaret culmine à 22,50 mètres de haut. Dans les prochains jours, il s’illuminera aux heures de prière. « On ne peut pas diffuser l’appel à la prière par respect de la laïcité », indique Fayçal Benafla. Les prêches seront essentiellement en français, tient-il à préciser. Le lieu de culte devait ouvrir il y a quelques mois, mais le Covid-19 a retardé plusieurs fois le passage de la commission de sécurité.

    Toulouse : les dernières actualités

    Toulouse : une octogénaire retrouvée gisant dans une mare de sang dans son garage

    Présidentielle : le Conseil constitutionnel annule le premier tour dans un grand bureau de vote de Toulouse

    Toulouse : un couple arrêté après avoir détourné 53 000 euros du fonds de solidarité pour le Covid

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Débat Macron-Le Pen : les codes d’un rituel institué il y a près de 50 ans

    Actu

    Mercredi 20 avril, le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, qui oppose Emmanuel Macron et Marine Le Pen, sera-t-il l’occasion pour nombre d’électeurs de se décider ? Initié sous l’ORTF, entre les deux tours de la présidentielle de 1974, ce moment de confrontation des styles et des arguments influence autant par le fond que par la forme. Retour sur l'histoire de ce rituel télévisé.

    Grégory Marin

    La période d’incertitude pour de nombreux électeurs (1) va-t-elle s’achever mercredi soir ? Le débat de l’entre-deux-tours revêt une grande importance, dans un système présidentiel où la forme compte autant que le fond. Beaucoup attendent de ce dernier rendez-vous avant l’isoloir de voir comment se comportent les deux finalistes, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, pour arrêter leur choix.

    21 règles pour contrôler la réalisation

    C’est un rituel initié sous l’ORTF, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1974, à l’occasion de la confrontation entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. Le ministre de l’Économie de Georges Pompidou se sentait comme chez lui dans les locaux de la télévision d’État, le candidat du Programme commun était, lui, méfiant : la télévision est un outil au service du pouvoir, qu’il savait utiliser.

    Lorsque les deux hommes se ­retrouveront en 1981, Mitterrand, convaincu qu’il faut maîtriser le cadre, fait rédiger 21 règles pour contrôler la réalisation, imposant notamment l’absence de plans de coupe : le débat de 1974 aurait pu être faussé par des images de Giscard secouant la tête quand Mitterrand parlait d’économie… Preuve que le débat n’est pas seulement une guerre d’arguments.

    En direct. Débat Macron-Le Pen, législatives en vue, meurtre de Federico Martin Aramburu : l'essentiel de l'actu politique du 19 avril

    Sept ans plus tard, l’obsession de la maîtrise des conditions était encore plus évidente : même les dimensions de la table ont fait l’objet de transactions. Elle mesurera 1,70 mètre, la même longueur que celle du bureau de François Mitterrand à l’Élysée : le président sortant, coincé dans la première cohabitation de la Ve République, veut renvoyer Jacques Chirac, son concurrent, à son rôle de premier ministre. Lors d’un débat, il faut savoir pousser son avantage.

    Un accord des candidats sur les journalistes qui les interrogent

    Le rituel n’a depuis connu que peu d’affrontements aussi forts. Mais il est resté immuable. Un seul l’a réellement bousculé, Jacques Chirac, en 2002 : assuré de largement devancer son rival Jean-Marie Le Pen au second tour, le président sortant a pu se payer le luxe de décliner la confrontation. Refusant, disait-il, de se prêter à la « banalisation de l’intolérance et de la haine », il laissait le soin aux manifestants anti-Le Pen de tenir le débat dans la rue.

    Nous sommes en 2022 et si ce n’est le casting, pas grand-chose n’a changé. On a beaucoup écrit sur le choix des présentateurs, mais « dès 1974, on a eu un accord des candidats sur les journalistes qui les interrogeraient », rappelle le spécialiste des médias François Jost dans Ouest-France.

     Les candidats se tiendront assis chacun derrière leur bureau, dans un décor d’une grande sobriété, avec deux grands écrans enserrant un plateau circulaire. »

    Thierry Thuillier, directeur de l’information du groupe TF1

    En 2017, Nathalie Saint-Cricq et Christophe Jakubyszyn avaient également été choisis conjointement par leurs chaînes (France 2 et TF1) et les équipes des candidats. À l’ère de la communication politique ­ultramaîtrisée, les négociations sont consignées dans une « charte », héritière des 21 points de Mitterrand. Elle porte sur la durée de l’émission, le décor et sa disposition.

    « Les candidats se tiendront assis chacun derrière leur bureau, dans un décor d’une grande sobriété, avec deux grands écrans enserrant un plateau circulaire », ­explique Thierry Thuillier, directeur de l’information du groupe TF1. Une troisième table, en retrait, accueillera les journalistes Gilles Bouleau (TF1) et Léa Salamé (France Inter et France Télévisions) chargés de «  favoriser les échanges » prévus sur le pouvoir d’achat, la santé, l’éducation, mais aussi la guerre en Ukraine et peut-être la transition écologique.

    Un réalisateur sous étroite surveillance

    Comme pour tous les débats, un tirage au sort déterminera lequel d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen prendra la parole en premier. Et en régie, le réalisateur sera sous l’étroite surveillance de deux représentants des candidats, qui s’assureront de l’égalité de traitement.

    Retrouvez ici toute l'actualité politique avant le second tour de l'élection présidentielle.

    En 2017, ils avaient failli en venir aux mains, à propos de l’utilisation des plans de coupe qui, disent encore aujourd’hui les pro-Le Pen, avaient tourné leur candidate en ridicule. Les téléspectateurs l’avaient jugée fébrile et peu préparée face à un Emmanuel Macron calme et confiant.

    Mais, depuis le 11 avril, se multiplient les reportages, chaînes privées et publiques confondues, qui donnent la parole à des électeurs prêts à basculer en sa faveur : il faudrait « lui donner sa chance », « on n’a pas essayé »

    Un moment de débat argument contre argument (mais aussi image contre image) entre un président sortant qui devra porter son bilan et une candidate qui en plus d’avoir gommé son image d’extrême droite, s’est préparée avec minutie suffira-t-il à remettre la raison au cœur des choix électoraux des Français ?

    TélévisionPrésidentielle 2022Marine Le PenEmmanuel Macron
    France24 - Monde

    Diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"

    Publié le : 19/04/2022 - 19:18

    David RICH Suivre

    Annoncée par Emmanuel Macron, la fin du corps diplomatique a été officialisée dimanche au Journal officiel. Une réforme qui fait polémique au moment même où la diplomatie française est mise à rude épreuve avec la guerre en Ukraine ou encore la montée du sentiment antifrançais en Afrique de l’Ouest. Entretien avec l'ancien ambassadeur Nicolas Normand.

    C’est l’une des mesures de la réforme de la haute fonction publique, annoncée il y a plusieurs mois par le président Emmanuel Macron. Dimanche 17 avril a été officialisée par publication au Journal officiel la fin des deux corps diplomatiques qui constituent la hiérarchie du Quai d'Orsay.

    Les conseillers des affaires étrangères et les ministres plénipotentiaires, soit quelque 800 hauts fonctionnaires dont 182 ambassadeurs et 89 consuls, seront rassemblés à partir du 1er juillet sous un seul et même statut attribué à tous les hauts fonctionnaires, celui d’administrateur de l’État.

    Pour le président français, cette réforme, qui inclut la suppression de l’École nationale d'administration (ENA) – remplacée par un Institut national du service public (ISP) –, vise à décloisonner la haute fonction publique pour y intégrer des profils plus divers, issus du privé ou bien encore du milieu associatif.

    Mais au sein du ministère des Affaires étrangères, certains dénoncent une mesure qui risque d’occasionner une perte d’influence de la France dans le monde et accusent Emmanuel Macron de vouloir faire main basse sur les nominations.

    Des critiques reprises lundi par plusieurs personnalités politiques d’opposition, dont Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ou bien encore Éric Ciotti.

    Journal officiel : suppression du corps diplomatique. La France voit détruire au bout de plusieurs siècles son réseau diplomatique. Le 2ème du monde. Les copains de promo vont pouvoir être nommés. Immense tristesse.

    April 18, 2022

    Pour faire le point sur cette réforme mais aussi sur le rôle des diplomates français et les dossiers brûlants auxquels ils sont aujourd’hui confrontés, France 24 s’est entretenu avec Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, au Congo et au Sénégal.

    France 24 : Avec cette réforme, des personnalités et des syndicats du Quai d’Orsay ainsi que des figures politiques ont déploré la fin de la diplomatie professionnelle. Quel est votre avis ?

    Nicolas Normand : Je pense que cette réforme a été beaucoup caricaturée. Il s’agit d’une mesure qui améliore la gestion de la haute fonction publique en la rendant plus transparente vis-à-vis de l’opinion publique et des élus. Elle vise certes à élargir les profils au sein des ministères mais cela n’empêche en rien aux diplômés qui choisissent de faire carrière au Quai d’Orsay d’y rester. Tous les autres hauts fonctionnaires des ministères ont déjà un statut commun, cela ne veut évidemment pas dire qu’ils sont interchangeables.

    Une personne ayant réussi le concours du cadre d'Orient (Conseillère / Conseiller des Affaires étrangères, NDRL) et qui est donc spécialiste d’une zone géographique et d’une langue étrangère va bien sûr conserver sa spécialité. Le Quai d’Orsay n’aurait aucune raison de se passer de ses compétences.

    Par ailleurs, le changement de corps au sein du ministère des Affaires étrangères, entre celui des conseillers des Affaires étrangères et celui des ministres plénipotentiaires, était jusqu'ici soumis à une procédure discrétionnaire et opaque. La suppression de ces statuts pourrait permettre aux conseillers des Affaires étrangères d'évoluer plus facilement dans leurs carrières.

    Enfin, pour ceux qui considèrent que cette réforme va permettre les nominations de "copinage" par le président, je rappelle qu’il lui est déjà possible de choisir un certain nombre de profils qui ne sont pas des fonctionnaires pour représenter la France à l’étranger.

    Certaines voix critiques déplorent une perte d’influence de la France sur la scène internationale. Partagez-vous cette vision ?

    Ce constat est une réalité mais il dépasse de loin la France. D’un point de vue économique, démographique ou bien même militaire, face à la montée de nouvelles puissances, les pays occidentaux ont vu leur position dominante s’étioler, c’est un fait. Aujourd’hui, l’Europe n’est plus un acteur essentiel de la résolution des conflits sur la planète. L'exemple de la guerre en Ukraine, pourtant toute proche, illustre cette difficulté de l'UE à peser face à la volonté militariste de Vladimir Poutine. Le Conseil de sécurité de l’ONU, où la France est la seule représentante permanente de l’Union européenne, a perdu en efficacité, bloqué par la mésentente entre les États-Unis d'un côté, et la Chine et la Russie de l’autre.

    Bien sûr, outre cette évolution du monde, la diplomatie française souffre d’un certain nombre de problèmes sur lesquels il faut travailler. Le rôle du corps diplomatique est double : il consiste, d’une part, à influencer les autorités des pays étrangers et, d’autre part, à analyser la situation de ces pays. Sur le premier volet, un changement majeur s’est produit ces dernières années avec la montée en puissance des sociétés civiles par le biais d’Internet. Les ambassadeurs ne peuvent plus se contenter d’échanger seulement avec les représentants de l’État où ils sont en poste, ils doivent désormais se renseigner et contacter les personnalités parfois critiques, qu’il s’agisse d’artistes, d’influenceurs ou de militants, pour établir un dialogue et déminer le terrain.

    Sur la question de l’analyse, le Quai d’Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos alors qu’il devrait œuvrer de concert avec les chercheurs spécialistes de ces pays. C’est d’autant plus important que les diplomates, qui ne restent souvent que quelques années en poste par endroit, ne sont parfois pas suffisamment spécialisés, et peuvent commettre de lourdes erreurs d’appréciation. Or, dans un monde désordonné, le travail des ambassadeurs est plus nécessaire que jamais, autant en termes d’influence que d’analyse, pour défendre les intérêts de la France et désamorcer les crises.

    Vous avez été à plusieurs reprises ambassadeur en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali de 2002 à 2006. Comment interprétez-vous la montée du sentiment antifrançais dans cette région et la récente expulsion de l’ambassadeur de France à Bamako ?

    Sur l’Afrique, de manière générale, nous avons un problème de formation. Depuis la disparition du ministère de la Coopération, qui avait remplacé le concours des administrateurs d’Outre-mer, établi durant la période de la colonisation, la spécialité africaine est cantonnée à une section très réduite du concours du cadre d’Orient.

    Par ailleurs, en 2013, la France a commis une erreur manifeste lors de l’opération Serval au Mali en s’alliant avec les séparatistes du Nord, ce qui a été très mal perçu par Bamako. Cet épisode, aujourd’hui instrumentalisé par le pouvoir militaire qui accuse Paris de vouloir réaliser la partition du Mali, a favorisé le rejet de la France dans le pays.

    Les interventions militaires françaises en Côte d'Ivoire, en Libye et au Mali, ainsi que le maintien des bases militaires, ont également alimenté une suspicion envers la France dans cette région. Enfin, le désintérêt du Quai d’Orsay pour la question du franc CFA, laissée au ministère des Finances, est également une autre grosse erreur, car cette monnaie est considérée par beaucoup en Afrique comme une tutelle sur leur souveraineté.

    Clairement, les diplomates français n’ont pas suffisamment pris en compte la sensibilité des anciennes colonies sur la question du respect de la souveraineté, créant un malaise grandissant au Mali, au Niger ainsi qu’au Burkina. À cela s’ajoute l’instrumentalisation de cette problématique par la Russie, qui attise le sentiment antifrançais. Avec la junte militaire au Mali, la France semble avoir atteint un point de non-retour. Mais une amélioration des relations sera peut-être possible par la suite. Pour cela, la France doit se montrer plus à l’écoute des populations et des dirigeants et apprendre la discrétion, voire l’invisibilité, pour sortir de sa position de bouc émissaire.

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    En Ukraine, "notre force de dissuasion, c'est notre unité" pour le Quai d'Orsay

    Emmanuel Macron va "supprimer l’ENA", symbole de l'élitisme français

    Élysée 2022

    Expulsion de l'ambassadeur de France au Mali : les réactions des candidats à la présidentielle

    BBC

    SANS TITRE

    Shayan Sardarizadeh

    Disinformation specialist, BBC Monitoring

    Google has denied making changes to its satellite images of Russia’s military sites after false claims were widely shared online that it had unblurred images of certain spots.

    A number of self-described open source intelligence accounts claimed yesterday that Google had stopped hiding Russia’s “secret” military facilities from public view on its Google Earth and Maps services. Images of those facilities went viral online and the story was widely reported as a new development in Ukraine.

    But Google has never hidden those facilities, and high-resolution images of Moscow’s military sites and equipment have been publicly available for years. The company took to Twitter to refute the claim, saying it hadn’t made “any blurring changes to our satellite imagery in Russia”.

    A search of the company’s historic imagery function on Google Earth confirms no specific changes have been made with regard to satellite images from Russia.

    Google has been found to have blurred satellite images of certain territories in the past, including parts of Israel and Palestinian territories, owing to a now defunct US regulation. It also blurs satellite images of certain sensitive sites, likely at the request of national governments.

    The embattled Ukrainian city of Mariupol could completely fall to Russian forces within days, a European official has told Reuters.

    The official, who asked not to be named, said they believe that Russia hopes to declare the city "liberated" by 9 May, the date when Russia marks the defeat of Nazi Germany in 1945.

    "We do expect a complete destruction of the city and many civilian casualties in Mariupol," they added.

    The official added they fear the death toll could be worse than Bucha, where Russian troops have been accused of killing hundreds of civilians. Russia denies the claims.

    Additionally, the official said they believed Russia's medium-term objective was to control Luhansk and Donetsk and secure a land corridor with Crimea, which Russia seized in 2014.

    Such an operation is likely to take between four and six months to complete, after which the conflict could result in a stalemate, the official added.

    US President Joe Biden has told reporter the US will send more artillery systems to Ukraine amid a renewed Russian offensive in the east.

    Since the beginning of the Biden administration began, the US has provided $3.2 billion (£2.46bn) in security aid to Ukraine, including $2.6bn since the conflict began on 24 February.

    "What we have done here is...exactly what the president would do from the beginning. Which is to [provide] significant security assistance, economic assistance, and support to the Ukrainian people," White House Press Secretary Jen Psaki said on Monday.

    "And we're going to continue to do exactly that," she added.

    Rob Cameron

    BBC Prague Correspondent

    The Czech Republic will repair Ukrainian tanks and armoured personnel carriers damaged in combat, Czech Defence Minister Jana Cernochova has confirmed.

    She said the first vehicles would be Ukrainian T-64 tanks, but that others - including infantry fighting vehicles - would follow.

    Cernochova said the Czech Republic was the first country approached by Ukraine with a request to service and repair combat vehicles. Seznam said the vehicles would also be repaired in Ukraine's neighbour, Slovakia.

    The Czech Republic was the first foreign country to supply Ukraine with tanks - Soviet-era T-72s - as well as BMP-1 infantry fighting vehicles, belonging to its active reserves. There are also reports it has supplied self-propelled artillery as well as multiple launch rocket systems.

    The defence ministry refuses to specify the amount and type of deliveries to Ukraine, confirming only that it is sending both light and heavy weapons and will continue to do so regardless of Russian objections.

    Alongside the official government military aid, a crowd-funding campaign to buy weapons for the Ukrainian armed forces has so far raised over €40m (£33m).

    UK Prime Minister Boris Johnson has said the UK will step up aid to Ukraine and provide artillery systems at a time in which the conflict "is in a very perilous stage".

    Speaking in the House of Commons after a video call with Western allies, Johnson said that it is "vital that we don't allow Putin to gain momentum" in the eastern Donbas region.

    "That's why we are stepping up our supply of military hardware of the kind that the Ukrainians particularly need now," he said, adding that the war has become "an artillery conflict".

    "That is what we are giving them, in addition to many other forms of support," he added.

    More details have emerged about what was said during a call for allied Western leaders hosted by President Biden.

    During the conversation, which reportedly lasted around 90 minutes, the leaders agreed on the need to put more pressure on Russia over its invasion.

    Afterwards, Japan said it was planning to increase its loan offer to Ukraine from $100m (£77m) to $300m (£231m).

    German Chancellor Olaf Scholz says his country would give Ukraine money to continue buying weapons. He said Germany had reached its limit of what arms it could send from its army stocks.

    Scholz said he'd asked the German arms industry to say what they can deliver quickly, Reuters reports.

    This could include anti-tank and air defence weapons that Ukraine has asked for. Germany would also work with partners to help secure long-range artillery for the country, he said.

    Ukraine has been calling for more heavy weaponry, as Russia steps up its offensive in the eastern Donbas region.

    US President Joe Biden has been holding a video call with US allies as the long-awaited Russian offensive in eastern Ukraine got under way.

    The purpose of the call was to discuss "continued support for Ukraine and efforts to hold Russia accountable", the White House said.

    Washington sees the Moscow offensive as a "prelude" to larger, expected operations in the east, a senior US official told the Reuters news agency.

    Those on the call included Canadian Prime Minister Justin Trudeau, European Commission President Ursula von der Leyen, French President Emmanuel Macron, German Chancellor Olaf Scholz, Nato Secretary General Jens Stoltenberg and UK PM Boris Johnson, as well as the leaders of Poland, Japan and Italy.

    If you're just joining us, here's a summary of what's happening in the war today.

    The United Nations Secretary General, Antonio Guterres, has condemned the Russian offensive in eastern Ukraine and called for a four-day truce to mark the Orthodox church's Holy Week.

    "Instead of a celebration of new life, this Easter coincides with a Russian offensive in eastern Ukraine," Guterres said.

    "The intense concentration of forces and firepower makes this battle inevitably more violent, bloody and destructive."

    He called for a "humanitarian pause" from the upcoming Holy Thursday until Easter Sunday, on 24 April, to allow for the opening of a series of humanitarian corridors.

    He says the United Nations is ready to send humanitarian aid convoys to people in the hardest hit areas such as Mariupol, Kherson, Donetsk and Luhansk from Thursday to Sunday.

    As fighting rages in Ukraine, Johnson tells MPs in Westminster the government's priorities in the UK must be long term as "we face the economic aftershocks of Russian aggression".

    He says he is looking at tackling the impact of British energy prices and family bills.

    He says government support for struggling families will help to "end the dependence on Putin's oil and gas and ensure energy is cheaper in the long term".

    He pledges to make British energy greener, more affordable more secure by expanding off-shore wind, building new nuclear reactors and joining with allies to "face down Putin's aggression".

    Boris Johnson has also been talking about his recent visit to Kyiv, when he met President Zelensky.

    He calls his counterpart an "indomitable leader of a nation fighting for survival who gives the roar of a lion-hearted people".

    Johnson says he assured Zelensky that Britain and its allies had resolved to give Ukraine the weapons it needed to counter the Russian assault.

    The PM adds that the "urgency" is even greater now that Russia has launched a new offensive in the eastern Donbas region.

    He says his goal is to "strengthen and fortify Ukraine to the point where Russia will never dare to invade again".

    UK Prime Minister Boris Johnson has been on his feet in the House of Commons, apologising to MPs over his breaking of lockdown rules. But he also talks about the war, saying Ukrainians have "achieved the greatest feat of arms of the 21st century" by repelling the Russian assault on Kyiv.

    "Our Ukrainian friends are fighting for the life of their nation," Johnson says as he talks about admiration for their heroism and courage.

    He says Putin arrogantly assumed he would capture Kyiv but the "blackened carcasses of tanks and heavy armour litter the approaches to the capital".

    He says Britain and its allies supplied some weapons but "Ukrainian valour and sacrifice saved their capital".

    Jonathan Beale

    Reporting from Dnipro

    There’s been an intensification of artillery fire in the Donbas region. Today, there have been rocket attacks on the city of Kramatorsk in the east.

    The attacks stretch all the way across a 300-mile (480km) line from the region’s southern tip right up to the northern end, towards Kharkiv - another city that's being targeted.

    These Russian artillery strikes have been pretty incessant. Clearly, these operations are designed to weaken not just Ukraine’s defences but also weaken the population there too. Because whatever Russia says, it’s not just hitting military targets – it’s hitting civilians too. We saw that at the railway station in Kramatorsk earlier this month.

    As well as these artillery strikes, the Russians have been doing probing attacks to find out the weak spots in Ukraine’s defences. Remember, the Ukrainians are dug in around that area. They’ve been fighting Russian-backed separatists there for the last eight years. They’ve dug in trenches and have well-defended positions.

    But Russia has made one significant gain over the last 24 hours: the town of Kreminna. Ukrainian forces say they’ve pushed back Russian advances elsewhere.

    I think this is probably going to be quite a long, attritional battle.

    Russian-backed fighters are storming the area where Mariupol's last Ukrainian defenders are holed up – the Azovstal plant, a massive iron and steel works - according to a pro-Moscow official.

    Eduard Basurin, who represents the self-proclaimed Donetsk People's Republic, says assault troops are being helped by Russian aircraft and artillery.

    The strategic southern port city has been besieged by Russian troops since early March.

    Russian forces are bombing the area heavily, and also shelling residential areas in another part of the city, an adviser to the mayor of Mariupol says.

    A thousand civilians are also in the Azovstal plant, local officials say, having taken refuge in bunkers and tunnels at the site. Basurin has denied these reports.

    Moscow says most of the city is under Russian control. If the whole city falls, it would be a major strategic prize for Russia, leaving it in control of a vast swathe of southern and eastern Ukraine.

    Russia has called on Ukrainian soldiers defending the city to surrender, and earlier today issued a fresh ultimatum for them to do so.

    Ilya Barabanov

    BBC News Russian

    A commander of one of the pro-Russian separatists' battalions in the east of Ukraine, Mikhail Kishchik, has been killed. Better known under the nickname Misha the Chechen, Kishchik died as Russian troops and separatists' forces began an assault against the Ukrainian army in the east of the country.

    The prime minister of the self-proclaimed Luhansk people's republic (LNR) Sergei Kozlov writes on his social media account: "Sad news from the front line. A patriot of the LNR, Lt Col Mikhail Kishchik has died."

    Kozlov adds Kishchik and his comrades were surrounded by Ukrainians close to the town of Kreminna and "fought to the last".

    "We are establishing the number of those killed and wounded," he adds.

    Kreminna is one of the points on the front line where Russian forces are trying to advance towards the bigger towns of Lysychansk and Severodonetsk, held by the Ukrainian troops.

    Kishchik and his battalion have been fighting against the Ukrainian forces since 2014. In the early stages of the conflict, he and his fighters were accused of looting residential areas in the Luhansk region.

    In 2016, during a lull in the hostilities in the east of Ukraine, a Russian independent newspaper "Novaya Gazeta" published an investigation, naming Kishchik one of the chiefs of a smuggling ring in the east of Ukraine. He never commented on the allegations.

    Clashes have been reported across a vast swathe of eastern Ukraine, after Russia began its renewed assault.

    Ukrainian positions are said to have come under attack along the entire 300-mile (480km) front line. Russia says it struck more than 1,000 targets overnight in the Donbas - an eastern area of the country.

    Defending troops are fighting back, however. The mayor of Kharkiv has told the BBC Ukrainian forces are "rebuffing the enemy well".

    Street battles have been reported in Kreminna, a city in the Luhansk region now occupied by Russian soldiers.

    Last night, President Zelensky said a long-awaited "battle for the Donbas" was finally under way.

    Polish Prime Minister Mateusz Morawiecki says the country cannot leave its "neighbours standing alone" and has called on other nations to support Ukraine's "fighting spirit".

    Morawiecki says Ukrainian troops are fighting for Europe's safety.

    He's been speaking in the western Ukrainian city of Lviv at the inauguration of new temporary accommodation for displaced people.

    "We have to support this fighting spirit, also through caring for the weakest," he says. "Today we saw women and children, because the men are fighting at the front for a free Ukraine and also for our safety."

    The Polish government says that - in partnership with Ukraine - up to 5,000 Ukrainians displaced from other parts of the country will be housed in temporary shipping container towns in Lviv, like this one.

    The western Ukrainian city of Lviv is becoming a "humanitarian hub", and a valuable place to seek refuge for those forced from their homes elsewhere, according to the city's deputy mayor, Serhiy Kiral.

    "We have opened up more than 500 facilities and premises... to have enough space, the beds, the warm clothing, hygiene products, and food so that we are ready.

    "We also are providing necessary transportation for free" to take people from the train or bus station to those facilities, he said.

    Kiral added, local people are contributing to the war effort by "investing their time, their money and volunteering - I think everyone is [making] some sort of contribution to our ultimate victory".

    He said the services available for internally displaced people in Lviv were growing.

    Earlier, Poland's PM Mateusz Morawiecki opened a new temporary accommodation site composed of shipping containers in Lviv.

    Farming efforts in Ukraine's northern Chernihiv region are being hindered by the high number of landmines left behind by Russian forces, local authorities say.

    "The region is very big and the enemy was deployed in many areas," explained regional military head Vyacheslav Chaus, in remarks picked up by BBC Monitoring.

    He said the security issue was preventing farmers from sowing fields, but that the emergency services were dealing with it.

    Ukraine and Russia have a key role in global food markets.

    Together, they export about 30% of the world's wheat, according to the UN's World Food Programme (WFP).

    Ukraine is also the WFP’s biggest supplier of sunflower oil.

    The mayor of Kharkiv tells the BBC he's confident Ukrainian forces will defend the city.

    At least three people were killed and 16 wounded today in shelling of Ukraine's second-largest city, the regional governor said.

    "I believe that we will defend Kharkiv. We will not give the Russian aggressor a chance to take it, and that's very important for us," Mayor Ihor Terekhov says.

    He says the Russian offensive is advancing from the north.

    "As far as I know, there is fierce fighting there and the Ukrainian forces are rebuffing the enemy well," he says.

    Valeurs Actuelles

    Dans une tribune, le maire LR de Saint-Etienne fustige « la dérive identitaire » entamée par son parti

    « La droite républicaine, ainsi que ses alliés centristes, va-t-elle enfin tourner le dos à cette dérive identitaire entamée par Nicolas Sarkozy, avec le débat sur l’identité nationale ? » Ainsi fait mine de s’interroger le maire Les Républicains de Saint-Etienne (Loire), Gaël Perdriau, dans une tribune publiée mardi 19 avril dans le quotidien Le Monde. L’édile y fustige les « renoncements » de son parti et son adhésion aux thématiques « identitaires » durant la campagne présidentielle de Valérie Pécresse. « Hypnotisés par un discours identitaire qui hante, depuis 2007, une frange de la droite, tombée sous la coupe de Patrick Buisson [ancien conseiller de Nicolas Sarkozy], les responsables de la campagne de Valérie Pécresse se sont montrés incapables de répondre aux attentes authentiques de Français », attaque Gael Perdriau. Il cite pêlemêle le pouvoir d’achat, le développement durable, la sécurité, ou le rétablissement des valeurs de la République. « Ils ont préféré courir derrière les délires d’un ancien polémiste issu des plateaux de télévision. », dénonce-t-il, citant Eric Zemmour.

    Se rallier à Macron

    Gaël Perdriau propose donc à son parti un ralliement en bonne et due forme à Emmanuel Macron. « Le 24 avril, en votant Emmanuel Macron, chaque électeur de droite et du centre qui se reconnaît en ces valeurs républicaines n’apportera pas un blanc-seing au président de la République sortant », explique-t-il au préalable. Le maire de Saint-Etienne appelle ainsi à lancer « les fondations d’un renouveau de la droite modérée ». L’édile règle son compte à la ligne du « ni-ni » : Ni Macron, ni Le Pen, théorisée par Nicolas Sarkozy et Laurent Wauquiez. Une théorie qui, selon lui, reflète simplement un refus de faire un choix entre deux candidats et qui ne saurait être autre chose que « l’épitaphe de notre formation politique réduite au rôle de simple faire-valoir du débat politique », fustige-t-il. Avant de conclure, acerbe, en citant les mots d’une poétesse américaine, Ella Wheeler Wilcox : « C’est en gardant le silence, alors qu’ils devraient protester, que les hommes deviennent des lâches. »

    Saint-Etienne : les dernières actualités

    Loire : un dangereux multirécidiviste repris après un mois de cavale

    Auvergne-Rhône-Alpes : un réseau de cambrioleurs albanais démantelé

    Saint-Etienne : un infirmier violemment agressé alors qu’il allait travailler

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    L’Amazonie en état de totale urgence

    Nos recommandations culturelles

    Télévision Albert Knechtel, à l’occasion d’une manifestation d’autochtones, tire le signal d’alarme sur le danger absolu que représente l’exploitation sans vergogne du poumon de la planète.

    Caroline Constant

    Amazonie, c’est la forêt qu’on assassine ,  le 19 avril, Arte, 22 h 30

    Chaque jour, au Brésil, la forêt amazonienne est massacrée. Chaque jour, 35 kilomètres carrés de ces si précieux arbres sont éradiqués. Chaque jour, au nom des profits sur le soja, sur le bois, sur la route, c’est le poumon de la planète qu’on assassine, avec la complicité du président brésilien d’extrême droite, Jair Bolsonaro, et dans une indifférence quasi générale. Le réalisateur Albert Knechtel consacre un long documentaire au sujet, diffusé dans le cadre de la Journée mondiale de la Terre. Il a pris le parti de suivre, à Brasilia, la plus grande manifestation de l’histoire des autochtones, premiers lanceurs d’alerte sur l’état de la forêt amazonienne, puisqu’ils l’habitent. Près de 6 000 personnes, issues de 170 peuples, se sont déplacées. Cette manifestation a eu lieu à l’occasion de l’examen par la Cour Suprême du marco temporal, soit la « limite de temps » : il s’agit de définir si la propriété des territoires par ces peuples est garantie par la loi comme un droit fondamental ou si elle est liée à la date d’entrée en vigueur de la Constitution brésilienne, le 5 octobre 1988, alors que beaucoup de ces peuples ont été déplacés par la dictature militaire de 1964 à 1985.

    Le film est l’occasion de montrer les ravages de l’exploitation sans limites de la forêt amazonienne. Climatologue, policiers, chercheurs sur l’environnement tirent un immense signal d’alarme : le poumon de la planète pourrait bientôt dégager plus de CO 2 qu’il n’en produit, ce qui serait un désastre écologique aux conséquences mortifères. Cette forêt luxuriante pourrait devenir une savane, alerte la climatologue Luciana Gatti. On est au-delà du réel. Et pendant ce temps, Bolsonaro continue de nier l’urgence climatique…

    Caroline Constant

    TélévisionArteamazoniebrésil
    BBC

    Ukraine war: Donbas tourist town braces for Russian assault

    By Jonathan BealeBBC News, Sviatohirsk, Donbas

    In a picturesque resort town on the northern edge of Ukraine's Donbas region, people can hear the shelling coming closer. The Russians are just five miles to the north.

    Sviatohirsk was once a staple of the tourist trail but now it is just another place in the Donbas where people flee the fighting. Most of its permanent residents have themselves fled, fearing the war will not stop its ruthless advance here.

    It was famed for its historic Russian Orthodox church and monastery, set amid the wooded Holy Mountains of the Donbas. That monastery has been damaged by shrapnel from a Russian air strike that hit a target nearby. There is now a gaping hole in the church spire.

    Just to the north is the city of Izyum where there is already fierce fighting. The residents who had fled Izyum told us they had been bombed day and night, been without running water and electricity for weeks. They also said there were bodies on the streets.

    "Everyone is worried," the town's mayor, Vladimir, tells me.

    He says those who have remained regularly call to check he's not leaving. He is not. He is staying put and organising food parcels for the town's dwindling population. These are people who are tired, hungry and scared, too scared sometimes to apportion any blame on Russia.

    "I will not talk about it," one woman tells me, "because we still have to go home."

    Russia is open about the fact that its renewed focus in the war will be in Ukraine's east, the Donbas. The Russian offensive here is coming from three directions - from the north, south and the east.

    But the landscape of the town that so charms its visitors also offers some kind of protection to its terrified residents. Unlike most of the Donbas region, which is largely flat open landscape, Sviatohirsk is set among hills and forests - providing some natural defences - making it harder for an army to manoeuvre with artillery and tanks.

    The residents who have stayed behind now rub shoulders with soldiers getting a brief respite from the fighting. They grab a coffee from one of the few shops left open. The military's not allowed to speak to us without permission.

    One man proudly tells us he was trained by British troops before the latest war started. He's confident that Ukraine can win this war.

    But I meet another soldier who sounds less assured. The unrelenting Russian bombardment is taking its toll. Another soldier tells us that the Russians have been targeting their positions with white phosphorous shells - which burn into the flesh.

    There is now a real danger that Russia may soon try to encircle Ukrainian forces in the region who have been fighting Russian-backed separatist in the region since 2014. Ukrainian troops there are among the most battle hardened in the Ukrainian Army. But they, too, are worried that their supply lines could be cut off as Russian forces push in from three different directions.

    The unit we saw look well trained and well equipped. Their automatic weapons were fitted with suppressors, which are silencers. An officer who agreed to be interviewed says his son, too, was trained - by US and British forces.

    Volodomyr told us that the Ukrainian Army is now much better prepared than the one of 2014 - when Russian backed separatists took over part of the Donbas.

    "If this war had happened then, I don't know how it would end, but now we know the Russian aggressors will get what they deserve."

    Volodomyr says the Russians are using similar tactics they have used elsewhere in Ukraine - "creating panic among the local population". He says "it's inhuman".

    It is now happening right across the Donbas.

    War in Ukraine: More coverage

    From the distance we could see and hear the city of Severodonetsk being pounded. We tried to enter but had to turn back when we heard the whistle of a shell landing nearby. It was a similar scene further south in the city of Avdiivka - where the remnants of a once bustling industrial city were now hiding in bunkers.

    Even a nearby village hadn't been spared. Sixty-year-old Gallina showed us the crater which had landed in her garden - blowing out the windows of her small home the night before. Inside, her granddaughter, Anastasia, was cowering under a table - still too frightened to come out.

    Gallina told me "there's nothing funny about this situation".

    "We live here like cannon fodder," she added.

    Ukrainian forces are trying to slow any Russian advance - as they did in Kyiv. One soldier shows us drone footage of a bridge they recently blew up - to the north of Izyum. It brings a column of military trucks to a standstill. But more will be coming.

    What is happening in the Donbas now - the incessant, unrelenting shelling - is the prelude to the long expected offensive. Russia is trying to weaken Ukraine's defences and its people's resolve.

    There have been also Russian probing attacks across the frontline. Most have been so far repelled by Ukraine forces. But they know more will be coming.

    Russia is still massing and reconstituting its battered units. There are still questions as to whether Russian forces will perform any better in the east than they did outside the capital Kyiv - where they were forced to retreat.

    The UK's Ministry of Defence believes Russian commanders will also be concerned by the time it is taking them to subdue the port city of Mariupol - which has diverted men and materiel - slowing the Russian advance elsewhere.

    Ukraine still fears worse is to come. That's why President Volodymyr Zelensky has once again been calling for more weapons.

    Until recently Western support has been limited to "defensive weapons" - such as anti-tank and anti-aircraft missiles. But some countries are now sending heavier weapons.

    We have seen some of it - such as armoured vehicles - arrive on the frontline. The Czech Republic is providing Ukraine with a dozen T-72 tanks. The latest batch of US military aid will include 18 howitzers.

    But that will probably not be enough to tip to balance overwhelmingly in favour of Ukraine.

    Back in Sviatohirsk, Mayor Vladimir says he is still holding out hope that this conflict can be resolved through diplomacy.

    "All this is terrible," he says. "This destruction has no future."

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    New York Times - World

    French Presidential Election

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    Elecciones presidenciales de Francia: ¿qué está en juego en la segunda vuelta entre Macron y Le Pen?

    El presidente Emmanuel Macron se enfrentará a Marine Le Pen, la líder de extrema derecha, en la segunda vuelta del 24 de abril. El resultado será crucial para Francia y repercutirá a nivel mundial.

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    Por Aurelien Breeden

    PARÍS — El presidente de Francia, Emmanuel Macron, se enfrentará a Marine Le Pen, la líder de extrema derecha, en la segunda vuelta de las elecciones presidenciales francesas el 24 de abril.

    Los dos candidatos pasaron a la segunda ronda de votaciones el domingo —Macron con el 27,85 por ciento de los votos y Le Pen con el 23,15 por ciento— tras una campaña apagada que se vio ensombrecida por la guerra en Ucrania.

    Durante semanas, se acusó a Macron de intentar utilizar su protagonismo diplomático para llegar a un segundo mandato sin debatir con sus oponentes sobre cuestiones internas. Ahora, sin embargo, está entrando en una nueva y decisiva fase de la campaña, que lo obligará a enfrentarse directamente a los votantes preocupados por el costo de la vida y sus planes de aumentar la edad legal de jubilación.

    Macron y Le Pen se enfrentaron en las últimas elecciones presidenciales de Francia, en 2017. Entonces, Macron ganó casi dos tercios de los votos, pero las encuestas predicen que la carrera será mucho más reñida esta vez.

    La costumbre de Francia de que los votantes tradicionales se unan contra la extrema derecha parece más precaria que nunca, y una victoria de Le Pen, que ha suavizado su tono pero no su plataforma nacionalista y antiinmigrante, repercutiría en todo el mundo.

    Jean-Luc Mélenchon, el candidato de la izquierda radical, quedó en un sólido tercer lugar en la primera ronda de votaciones, con el 21,95 por ciento de los votos, y Macron y Le Pen esperan convencer a los votantes de izquierda de que están mejor posicionados para responder a las demandas de justicia social y preservar el generoso estado de bienestar de Francia.

    La presidencia es el cargo político más poderoso de Francia, que ofrece un control considerable de la política interior y exterior de uno de los Estados miembro más poblados e influyentes de la Unión Europea. Esto es lo que hay que saber sobre la segunda vuelta.

    ¿Qué está en juego?

    Francia, una nación de más de 67 millones de habitantes, es la séptima economía del mundo, el país más visitado, uno de los cinco miembros permanentes del Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas y una potencia nuclear. Es miembro fundador de la Unión Europea y un motor clave de su política.

    Quien llegue a la presidencia de Francia tendrá que ayudar al país a sortear dos fuerzas que actualmente azotan a Europa: la brutal invasión rusa a Ucrania, que ha desplazado a millones de personas a las puertas del continente, y una recuperación económica relacionada con una pandemia que está tensando las cadenas de suministro.

    Aunque las fuerzas de la derecha han ganado en gran medida las guerras culturales de Francia en los últimos años, las encuestas muestran que los votantes franceses están ahora preocupados principalmente por el creciente costo de vida. La persona que gane la presidencia tendrá que compaginar estas preocupaciones con otras cuestiones a largo plazo en la mente de los votantes, como la transición de Francia a energías limpias, la sostenibilidad de su generoso modelo de bienestar, el temor a la inmigración y el nerviosismo por el lugar que ocupa el Islam en el país.

    La desilusión generalizada con la política también se ha convertido en una fuente importante de preocupación, y se teme que estas elecciones puedan ser las de menor participación en una elección presidencial en décadas. La participación en la primera vuelta fue del 73,69 por ciento, un porcentaje elevado para muchos países, pero el más bajo para unas elecciones presidenciales en Francia desde 2002.

    ¿Cuáles son los poderes de la presidencia francesa?

    Los presidentes franceses disponen de poderes extraordinarios, más que la mayoría de los líderes occidentales, con menos controles y equilibrios que, en otros países, limitan el poder ejecutivo.

    A diferencia de los primeros ministros británicos o los cancilleres alemanes, que son elegidos por los partidos que controlan el mayor número de escaños en sus parlamentos, los presidentes franceses son elegidos directamente por los ciudadanos para mandatos de cinco años. Poco después de esas elecciones, Francia vuelve a las urnas para elegir a los representantes de la Asamblea Nacional, la cámara más poderosa del Parlamento, cuyos mandatos también duran cinco años.

    El hecho de que ambas elecciones se celebren en el mismo ciclo de cinco años aumenta considerablemente la probabilidad de que Francia vote por legisladores que apoyen al presidente recién elegido, que no tiene que preocuparse por las elecciones intermedias y es en gran medida inmune a la agitación interna de los partidos porque el presidente es elegido para un mandato fijo.

    El primer ministro de Francia, como jefe de gobierno, desempeña un papel importante en el sistema constitucional, al igual que el Parlamento. Pero el presidente, que nombra al primer ministro, establece gran parte de la agenda de Francia.

    Aun así, Macron y Le Pen podrían tener dificultades para reunir una mayoría legislativa fuerte, lo que podría forzarlos a una “cohabitación”, cuando la presidencia y la Asamblea Nacional están en bandos políticos opuestos, lo que obligaría al presidente a elegir un primer ministro de signo distinto y podría bloquear gran parte de la agenda presidencial.

    Al igual que Macron, muchos legisladores de su partido eran novatos en la política cuando fueron elegidos en 2017 con amplias promesas de cambio. Esta vez, se enfrenta a la desconfianza y la hostilidad de muchos votantes, especialmente de la izquierda, que estarán menos dispuestos a darle una oportunidad a su partido.

    What to Know About France’s Presidential Election

    Heading to a runoff. In the first round of the election, French citizens voted to advance President Emmanuel Macron and the far-right leader Marine Le Pen to the second round on April 24. This runoff, which polls predict could be close, will hinge to a large extent on perceptions of the economy. Here’s a look at the race:

    The incumbent. Mr. Macron, an inveterate political gambler, who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the war in Ukraine. After a lackluster campaign, Mr. Macron is trying to tap into the country’s large pool of voters worried about the environment with ambitious promises.

    The far-right veteran. Ms. Le Pen, a nationalist with an anti-immigrant agenda, is making her third attempt to become president of France and is facing Mr. Macron for a second time after losing to him in the 2017 runoff. Though she has sought to sanitize her image, her proposal to ban Muslim women from wearing head scarves is controversial.

    What comes next? At 8 p.m. in France on April 24, the French news media will work with pollsters to publish projected results based on preliminary vote counts, though projections might not become clear until later if the race is close. Read more about the runoff here.

    Y Le Pen, cuyo partido solo cuenta con un puñado de legisladores en la Asamblea Nacional, podría enfrentarse a más obstáculos si los votantes, sorprendidos por su elección, decidieran respaldar a los candidatos que se oponen a su programa nacionalista.

    ¿Quiénes son los candidatos?

    De los 12 candidatos oficiales en la primera vuelta, solo Macron y Le Pen pasaron a la segunda vuelta.

    Macron, de 44 años, un exbanquero de inversión que fue elegido en 2017 con poca experiencia política y que se presenta a un segundo mandato. Fue elegido sobre las ruinas de los partidos políticos tradicionales de Francia con una fuerte plataforma proempresarial. Reformó el código laboral, eliminó un impuesto sobre el patrimonio y reformó la compañía nacional de ferrocarriles. Pero su afán reformista ha sido atenuado por las huelgas masivas a raíz de sus planes de reforma de las pensiones, las protestas de los “chalecos amarillos” y la pandemia de coronavirus.

    La contrincante de Macron es Le Pen, de 53 años, la eterna líder de extrema derecha que se presenta por tercera vez y que perdió ante él en 2017. Lidera la Agrupación Nacional, un movimiento conocido desde hace mucho por su antisemitismo, su nostalgia nazi y su postura antiinmigrante, que ella ha tratado de moderar y convertir en un partido creíble y capaz de gobernar. Le Pen se ha enfrentado a las críticas por su anterior simpatía por el presidente ruso, Vladimir Putin, pero la inflación y el aumento de los precios de la energía encajan bien en su plataforma proteccionista.

    Los últimos sondeos dan una ligera ventaja a Macron sobre Le Pen, pero se espera que la elección sea mucho más reñida que en 2017, cuando Macron ganó ampliamente con el 66,9 por ciento de los votos en la segunda vuelta.

    Un debate por televisión entre Macron y Le Pen el 20 de abril —la única oportunidad de confrontación directa entre los dos candidatos— será una prueba clave.

    ¿Cómo funcionan las elecciones?

    El candidato que obtiene la mayoría absoluta de los votos en la primera vuelta es elegido directamente, un resultado improbable que no ha ocurrido en las casi seis décadas desde que Francia comenzó a elegir a sus presidentes por voto popular directo. En su lugar, suele celebrarse una segunda vuelta entre los dos primeros candidatos.

    La edad legal para votar en Francia es de 18 años. No existe el voto electrónico, el voto por correo ni el voto anticipado. Las normas electorales francesas son estrictas, con rigurosos límites a la financiación de las campañas y al tiempo de emisión, y con un apoyo financiero y logístico del Estado que pretende igualar las condiciones. (Aun así, muchos medios de comunicación son propiedad de personas adineradas, lo que les da una vía para influir en las elecciones).

    Los gastos de campaña tienen un tope de unos 16,9 millones de euros para los candidatos en la primera vuelta, o sea, unos 18,5 millones de dólares, y de unos 22,5 millones de euros para los que llegan a la segunda. Los que se saltan las normas —como Nicolas Sarkozy, expresidente de derecha— enfrentan multas y sanciones penales.

    Las empresas privadas no pueden hacer donaciones de campaña, y los particulares únicamente pueden donar hasta 4600 euros para toda la elección. Los candidatos reciben el reembolso de una parte de sus costos de campaña, y el Estado paga algunos gastos.

    El tiempo de emisión está estrechamente regulado por el organismo de control de los medios de comunicación de Francia. En un primer momento, las televisiones y radios deben garantizar que los candidatos tengan una exposición que se corresponda aproximadamente con su importancia política, basándose en factores como los sondeos, la representación en el Parlamento y los resultados de las elecciones anteriores. Cuando la campaña comienza oficialmente, dos semanas antes de la votación, todos los candidatos tienen el mismo tiempo de emisión. Está prohibido hacer campaña los fines de semana de votación; también lo está la publicación de encuestas de opinión, o resultados anticipados, antes de que la votación termine a 8 p. m. del domingo.

    ¿Qué sucede después?

    A las 8 p. m. del día de las elecciones, el 24 de abril, los medios de comunicación franceses colaborarán con las encuestadoras para publicar los resultados proyectado, basados en el recuento preliminar de votos. Eso dará una buena indicación de quién se espera que gane, pero si la elección está reñida, las proyecciones podrían no estar claras sino hasta más tarde. Los resultados oficiales estarán disponibles en el sitio web del Ministerio del Interior.

    Si Macron no es reelegido, la nueva presidenta tendrá hasta el 13 de mayo para tomar posesión. La atención se centrará entonces en las elecciones para la Asamblea Nacional. Todos los escaños estarán en juego, en un sistema similar de dos rondas de votación, el 12 y el 19 de junio.

    Aurélien Breeden cubre Francia desde la oficina de París desde 2014. Ha informado sobre algunos de los peores atentados terroristas que ha sufrido el país, el desmantelamiento del campamento de migrantes en Calais y las tumultuosas elecciones presidenciales de Francia en 2017. @aurelienbrd

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    France24 - Monde

    Aux Etats-Unis, la fin du masque obligatoire dans les transports entre applaudissements et agacement

    Publié le : 19/04/2022 - 19:10

    New York (AFP) – Outil de prévention, source de conflits parfois violents, le masque est devenu optionnel pour les passagers, comme pour les employés, dans les avions américains, les véhicules Uber et la plupart des transports publics, une décision qui suscite à la fois acclamations et agacement aux Etats-Unis.

    "Enfin", s'écrie un passager à bord d'un avion Delta juste après que le pilote est venu annoncer dans la cabine, en plein vol, que l'obligation de porter le masque était levée "avec effet immédiat", voit-on dans une vidéo diffusée sur Twitter. Les applaudissements fusent.

    Washington avait décidé la semaine dernière de prolonger l'obligation du port du masque dans les transports publics au moins jusqu'au 3 mai. Mais une juge fédérale a estimé lundi que les autorités sanitaires outrepassaient leurs prérogatives et a annulé cette décision, poussant l'Agence de sécurité des transports (TSA) à lever l'obligation.

    Les nouvelles consignes n'ont pas tardé à tomber.

    Les grandes compagnies aériennes du pays, qui avaient pour la plupart rendu le masque obligatoire au printemps 2020, ont abandonné la contrainte dans la foulée lundi soir, suivies par la compagnie ferroviaire Amtrak. Les compagnies de VTC Uber et Lyft leur ont emboîté le pas mardi matin.

    Le masque reste pour l'instant de rigueur dans le métro et les bus new-yorkais. Et l'autorité supervisant les aéroports new-yorkais n'avait pas dans l'immédiat annoncé de changement.

    Avec le recul du Covid-19, la montée de la vaccination et la lassitude face au port du masque, les autorités locales américaines ont progressivement allégé les consignes ces derniers mois. Mais il restait nécessaire de se couvrir le visage dans les transports publics.

    "Irresponsabilité"

    La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a affirmé dès lundi que la décision de la juge était "décevante", et un de ses adjoints, Kevin Munoz, a regretté mardi sur Twitter que la compagnie Delta qualifie le Covid-19 de "virus saisonnier ordinaire".

    Mais l'administration de Joe Biden, dont la popularité s'érode à l'approche des élections législatives de novembre, n'a pas pour l'instant annoncé qu'elle allait déposer de recours.

    Certains sont contrariés par ces changements soudains.

    Tatiana Prowell, professeur d'oncologie au centre de santé Johns Hopkins, remarque ainsi sur Twitter avoir recu de nombreux messages de personnes immunodéprimées atteintes d'un cancer s'inquiétant de voyager dans des vols sans masques.

    "En plus de porter des masques N95, je leur conseille de voyager les jours/heures moins fréquentés si possible", écrit-elle en décriant "l'irresponsabilité" des compagnies aériennes pour avoir autorisé le retrait du masque en plein vol.

    Selon un sondage YouGov réalisé auprès de 7.802 adultes le 18 avril, juste avant la décision de la juge, 63% des personnes interrogées soutiennent l'obligation de porter le masque dans les transports publics.

    L'Association des personnels de bord-CWA n'a pas pris position sur le sujet car ses membres sont divisés sur la question, a souligné la présidente du syndicat, Sara Nelson, sur la chaîne CNBC mardi.

    Le port du masque est un sujet très sensible pour les stewards et hôtesses de l'air qui ont dû depuis deux ans faire face aux réticences de nombreux passagers, certains devenant violents. Il a encore été signalé à l'agence chargée de la sécurité du transport aérien aux Etats-Unis, la FAA, 744 incidents liés au masque depuis le début de l'année.

    "Il y a absolument un soupir de soulagement de la part des équipages, mais il y a aussi des gens qui sont vraiment inquiets", a résumé Sara Nelson.

    Toutes les organisations de transports soulignent que chacun est libre de continuer à porter le masque, notamment en cas de risques personnels ou d'un niveau élevé de transmission du Covid-19 dans la région.

    "Nous savons que chaque personne est plus ou moins à l'aise" avec les nouvelles consignes, remarque Lyft dans un message. Conducteurs comme passagers peuvent "annuler tout trajet qu'ils ne souhaitent pas faire".

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    Présidentielle: les partis nationalistes corses refusent de donner des consignes de vote ou appellent au boycott

    « Il ne peut donc être question pour Femu a Corsica de donner une consigne de vote en sa faveur. » Voilà en substance le résumé du communiqué publié par le parti autonomiste corse Femu a Corsica lundi 18 avril, rapporte France 3 Corse. Le parti présidé par le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a donc annoncé qu’il n’appellerait pas à voter en faveur d’Emmanuel Macron. Pourtant, en 2017, le mouvement avait soutenu la candidature de l’ex-ministre de l’Economie de François Hollande, séduit par le « pacte girondin » que promettait Emmanuel Macron. « C’est au candidat Macron qu’il appartient de convaincre les Corses qui se reconnaissent dans les idées que nous portons qu’ils ne seront pas une nouvelle fois trompés et méprisés s’ils décident de lui accorder leurs suffrages », explique le communiqué.

    Les indépendantistes boycottent le scrutin

    Le parti autonomiste reproche, en substance, au président sortant de n’avoir pas respecté ses engagements, notamment sur le rapprochement des prisonniers « politiques ». C’est seulement suite au meurtre d’Yvan Colonna par un islamiste début mars, que deux prisonniers corses ont été transférés à la prison de Borgo, sur l’île. Pour autant, Femu a Corsica prend soin également de préciser qu’il ne ferme pas la porte à une reprise des discussions. « Nous réaffirmons notre attachement à ce processus à vocation historique (…). Mais force est de constater que les seules déclarations du président de la République sur les objectifs de ce processus sont restées ambiguës », explique le communiqué. Pour autant, les autonomistes corses affirment avec force leur rejet de Marine Le Pen : « Son programme, sa vision de la société, les orientations qu’elle propose pour la Corse sont aux antipodes de nos valeurs, de notre vision de la société, de nos choix politiques, et du combat historique mené par le peuple corse pour la reconnaissance de ses droits. » Position compliquée alors que la candidate nationaliste est arrivée en tête en Corse au premier tour. Quant aux partis indépendantistes, en particulier Core in Fronte, ils appellent carrément au boycott pur et simple du scrutin.

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    L'Humanité

    Série. Honigfrauen, Été 86 au lac Balaton

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    Laurent Etre

    Le lac Balaton, en Hongrie, est l’un des très rares endroits où pouvaient se côtoyer, à l’époque du rideau de fer, les vacanciers est-allemands et ceux d’Europe de l’Ouest. Sous étroite surveillance de la Stasi, la redoutable police politique de la République démocratique allemande (RDA). Et gare à celles et ceux qui se rapprochaient un peu trop des « ennemis de classe », à la faveur d’un jeu de plage ou d’une soirée barbecue. C’est ce fond historique que reconvoque la mini-série allemande « Honigfrauen ». À l’été 1986, Catrin et Maja, deux sœurs, viennent de recevoir leur autorisation de voyager vers la Hongrie socialiste. Le cœur à la fête, et sans parents sur le dos, elles prennent donc sans tarder la route du lac Balaton. Arrivées à destination, l’une d’elles, Catrin, tombe sous le charme de Tamas, le gérant de la résidence Balaton, où descendent les touristes occidentaux fortunés. Son idylle va entraîner sa sœur, mais aussi leurs parents et quelques autres, dans une rocambolesque histoire où se mêlent tentatives d’évasion, révélation d’un secret de famille, avec toute une palette de sentiments et de comportements contradictoires, exacerbés par le contexte : d’un côté, la fidélité à la « patrie socialiste », parfois jusqu’à trahir ses proches ; de l’autre, le désir de liberté, la fascination pour l’Ouest opulent… Avec moult rebondissements qui tiennent le téléspectateur en haleine, « Honigfrauen » n’est pas sans rappeler, sur un mode plus léger, l’excellente série des « Deutschland 83/86/89 ». À noter, la bande-son propre à ravir les nostalgiques des années 1980.

    Écrans
    Valeurs Actuelles

    Présidentielle: le maire de Tours fait les yeux doux à l’ultra-gauche

    Avec 6,6% des voix obtenues à Tours au premier tour de l’élection présidentielle, le candidat écologiste Yannick Jadot réalise un score à peine supérieur à celui remporté au plan national (4,6%). Si l’on additionne à ce score le résultat squelettique d’Anne Hidalgo pour le parti socialiste (2,1%), la gauche républicaine, socle de la majorité municipale d’Emmanuel Denis, se situe sous 9%. Le candidat Insoumis rafle au contraire près de 30% des suffrages tourangeaux et se retrouve en seconde position derrière Emmanuel Macron qui finit premier dans un mouchoir de poche. A Tours, le président candidat dépasse Jean-Luc Mélenchon de seulement 119 voix sur plus de 81 000 électeurs. Une véritable claque pour le maire écologiste, élu en mars 2020, qui n’avait cessé d’appeler à voter pour le candidat d’Europe Écologie les Verts (EELV). Si sa majorité municipale de gauche compte plusieurs conseillers de la France Insoumise, ces derniers sont largement minoritaires avec à peine une dizaine de sièges. De surcroît, les mélenchonistes tourangeaux étaient jusqu’à présent cornaqués de près par le reste de la majorité. Objectif d’Emmanuel Denis, qui pense déjà à sa réélection en 2026: éviter les prises de positions trop clivantes de ses alliés, de nature à heurter les Tourangeaux, historiquement modérés.

    Gages aux mélenchonistes

    Mal élu à Tours avec seulement 15% des inscrits, compte tenu d’une abstention record, l’écologiste se retrouve désormais avec une minorité d’ultragauche en position de force. A qui il semble d’ores et déjà donner des gages pour la suite. Le maire a ainsi regretté au soir du 11 avril la désunion de la gauche « sociale et écologiste » qui, contrairement à Tours deux ans plus tôt, ne permet pas à son candidat d’être en finale le 25 avril. Ce discours est somme toute peu éloigné de la doxa de Jean-Luc Mélenchon qui n’a cessé, tout au long de la campagne, d’appeler les électeurs au vote utile. Le contexte politique local n’est pas non plus étranger à ce qui peut être interprété comme un possible coup de barre à gauche d’Emmanuel Denis. La démission en décembre de sa première adjointe socialiste Cathy Munsch Masset, accusée de complicité dans une affaire de détournement de fonds au détriment d’une association pour handicapés, a sérieusement fragilisé le PS, force principale de sa majorité municipale. Le bon score de la France Insoumise à la présidentielle ruissellera forcément sur ses élus locaux. De là à en faire à l’avenir le second moteur du conseil municipal de Tours après EELV, au détriment de socialistes moribonds ?

    Tours à l’image de Nantes et de Rennes ?

    Le constat de Stanislas de la Ruffie, porte-parole du parti Reconquête d’Éric Zemmour en Indre et Loire (6,7%) ne dit pas autre chose quand il constate que Tours, en votant à 30% pour Jean-Luc Mélenchon, compte désormais en son sein une mouvance de gauche radicale significative. A l’instar d’autres métropoles de l’Ouest comme Nantes et Rennes, la capitale de la Touraine est devenue en quelques années un terrain favorable aux mouvements antifas, féministes et LGBT, dont les manifestations, pour l’instant sans heurts, sont régulières. Ils prennent souvent pieds au sein de l’Université, autre bastion anti-capitaliste sur les rives de la Loire.

    Face à ce grignotage des esprits à Tours de plus en plus marqué par la gauche de la gauche, l’état des droites républicaine et nationale ne semble pas de nature à opposer localement un contre-feu efficace à court, voire à moyen terme. Si les scores de Valérie Pécresse pour les Républicains (5%) et d’Éric Zemmour pour Reconquête (6,6%) sont à l’image des résultats nationaux, catastrophiques, Marie Le Pen pour Le Rassemblement national réalise sa contre-performance habituelle dans la préfecture d’Indre et Loire avec seulement 13,2%. Tours, rétive depuis un siècle aux deux extrêmes de l’échiquier politique, ferait-elle désormais une exception pour les adeptes de Che Guevara et de Nicolas Maduro ?

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    France24 - World

    Keen to be ‘close to the people’, Macron ventures into hostile territory

    Issued on: 17/04/2022 - 11:19Modified: 17/04/2022 - 11:21

    Sébastian SEIBT

    Emmanuel Macron’s second-round campaign strategy is markedly different from the approach he took ahead of his first presidential election duel against far-right candidate Marine Le Pen in 2017, as he criss-crosses the country – often visiting hostile terrain – as he tries to banish a perception of haughtiness among parts of the electorate.

    French presidential election © France 24

    Macron went straight to northern France the day after the April 10 first round, which catapulted him into another rematch against National Rally (Rassemblement National or RN) leader Marine Le Pen. The trip saw the incumbent president meeting voters in Le Pen’s heartland, the economically depressed ex-mining towns of the Hauts-de-France region stretching from the Paris outskirts to the English Channel.

    The following day Macron visited similarly difficult territory – talking to angry voters in Strasbourg and Mulhouse, cities near the German border where hard-left populist Jean-Luc Mélenchon carried the first-round vote. On Saturday, he hosts a rally in Marseille, France’s troubled second city, where Mélenchon enjoyed a big lead.

    Macron is expected to hold two more rallies before the campaign is over, while Le Pen will speak in Arras in her northern fiefdom on April 21, exactly a week after she spoke to a crowd of 4,000 in the historic southeastern city Avignon.

    The president has learned his lesson from last time. Although most observers accurately foresaw  a Macron landslide against Le Pen, the far-right candidate narrowed his polling lead in the early stages by shaking as many hands as possible on the ground – while Macron celebrated topping the first-round polls with a dinner at La Rotonde, one of Paris’s most renowned upscale restaurants.

    ‘Close to the people’

    After staying aloof for months while his rivals were campaigning for the first round, Macron is now keen to be palpably “close to the people”, noted Pierre-Emmanuel Guigo, a historian and expert in political communication at Paris-Est Créteil University.

    This is all the more important because Macron is no longer the fresh-faced upstart, but an incumbent whom part of the electorate perceives as arrogant and disdainful, Guigo added.

    >> Will older voters be enough to carry Macron to victory over Le Pen?

    The front républicain – the call to rally behind second-round opponents of the far-right – looks like a diminished force in 2022. Meanwhile Le Pen has an extra reserve of votes expected to switch in her favour that she lacked before – thanks to her far-right rival Éric Zemmour winning more than 7 percent of the first-round vote.

    Analysts also expect Le Pen to perform better than she did last time in the one-on-one televised debate against Macron – after flopping in 2017 as she had to take recourse to her notes mid-sentence, while Macron reeled off economic statistics with consummate ease.

    “Travelling less so he could devote more time to preparing for the debate paid off for Macron in 2017,” Guigo said. “This time, Le Pen will have learned from her mistakes.”

    Indeed, the RN leader is dialling down her travel schedule to give herself more debate prep time; in this sense the two rivals have reversed strategies since last time.

    ‘Anti-Macron territory’

    As he takes a much more on-the-ground approach than his adversary, Macron benefits from a clear idea of where to go: Other than Le Pen, Mélenchon was the only candidate who got more than 10 percent of the vote in the first – so Macron can focus on the parts of France where the hard-left contender did well, as he has done with his trips to Strasbourg, Mulhouse and Marseille.

    Macron’s trips to Mélenchon- and Le Pen-voting areas show how keen he is to reach out beyond his core base, Guigo pointed out: “He’s gone for places where he didn’t come out on top in the first round – indeed some of the most anti-Macron territory in the country.”

    >> Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time

    Going to Le Pen’s northern fiefdom before shuttling to Mélenchon was very much a calculated manoeuvre, Guigo said: Macron is eager to “show that he’s open to dialogue and ready to listen to people who have completely different opinions; he wants to get rid of his image as a president who doesn’t listen to people”.

    The president’s approach provides a stark contrast with Le Pen’s tendency to go to places where she already has a lot of support, like Avignon – part of the Provence-Alpes-Côte d’Azur region; traditionally vote-rich territory for the far right, as the first part of France to give the then National Front a good electoral score in the late twentieth century.

    What is more, Macron’s willingness to go out and engage with people who disagree with him – and indeed clearly dislike him – stands in contrast to the scene at a Le Pen press conference in Paris on Wednesday, when an environmental activist was removed from the room.

    A risky venture?

    But there are risks involved in going all-out to try and win support from Mélenchon voters, Le Pen voters, and indeed people who eschewed voting in the first round.

    “Macron is generally quite good at speaking to people off the cuff, but every now and then he comes out with something that goes down badly,” Guigo said. The French media has made much, for example, of Macron’s response to a voter in Alsace who accused him of “killing” French hospitals: “Are you mental or something?”

    That’s while the president risks alienating the voters who propelled him to first-round victory – many of whom are mainstream conservatives in places like western Paris and the Vendée on the Atlantic coast, areas that used to vote for the traditional right en masse. Spending too much time talking to Mélenchon and Le Pen voters could suggest to this electorate that Macron is “taking them for granted”, Guigo said.

    >> Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster

    Hence Macron’s visit to Le Havre, trying to kill two birds with one stone: On the one hand, Mélenchon just about edged Macron there in the first round; on the other hand, the Norman city is strongly associated with Édouard Philippe, Macron’s conservative ex-PM, a popular figure who went back to running Le Havre in 2020.

    The third risk from Macron’s focus on going out there and campaigning is that he loses out by ignoring social media. “He hasn’t done much on social networks, even though they’re the most popular form of media for young people,” Guigo pointed out. Indeed, Macron got just 20 percent of the vote among people aged 18-24 and 23 percent among those aged 25-34.

    That said, if Macron feels he’s taken his eye off the social media ball, he could just repeat a trick from last year invite himself as a YouTube star’s guest – as he did with French youtubeurs McFly and Carlito in May 2021.

    This article has been translated from the original in French.

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    Il n’a pas encore 40 ans, et déjà on ne compte plus les récompenses et succès qui jalonnent sa carrière. Alexis Michalik est auteur, metteur en scène et comédien. Au théâtre, on lui doit notamment « le Porteur d’histoire », en 2013, « le Cercle des illusionnistes », en 2014, « Edmond », en 2016, « Intra Muros », en 2017, « Une histoire d’amour » en 2020. Récemment encore, cinq de ses créations étaient jouées simultanément à Paris, alors que « les Producteurs », film de Mel Brooks qu’il a adapté, font toujours carton plein dans la grande salle du Théâtre de Paris.

    Incontestablement, cette comédie musicale dansée, parlée et chantée en français est une réussite. À tous les points de vue. Ce documentaire d’Élise Darblay fait un gros plan sur cette création et permet d’en entrevoir les coulisses. « J’ai 42 scénarios dans la tête », dit aussi Michalik. L’homme a des ressources, et du savoir-faire. C’est un excellent « faiseur », qui surfe sur son époque, sans beaucoup en gratter l’écorce, et c’est ce que l’on peut regretter. Cabotin, il dit encore : « Un jour je serai ringard, alors je ferai autre chose ».

    TélévisionThéâtre
    France24 - World

    ‘Voting for Marine Le Pen is not an option for women’

    Issued on: 18/04/2022 - 07:22

    French President Emmanuel Macron has vowed to make the fight against gender inequality the "great cause" of his second term in power. Marine Le Pen promises to "stand in the way of anyone" who threatens women. FRANCE 24 spoke to several women’s rights activists about the two presidential candidates’ programmes, and looked at how feminist their manifestos actually are.

    As France’s presidential election campaign heads into its final week, with Emmanuel Macron due to face off against Marine Le Pen on April 24, the two candidates’ manifestos on women’s rights are coming under increasing scrutiny from feminist groups in France.

    During the election campaign, Osez le féminisme, a leading feminist organisation in France, set up a “feministometer” – a tool that measures the proposals in favour of women’s rights in the candidates’ programmes.

    The “feministometer” takes into account the candidates' programmes, their statements on the campaign trail, and looks at their voting record.

    "We are 'apartisan'," explains Fabienne El-Khoury, a spokesperson for Osez le féminisme, "but our organisation is political, because feminism is eminently political”, she says.

    "Marine Le Pen's programme is misogynistic," says El-Khoury. “She has no concrete proposals for tackling violence against women, nor for addressing wage inequality. She only talks about women’s rights from a racist perspective, when she uses them to attack foreigners.”

    French presidential election © France 24

    Women's rights as a means, not an end  

    National Rally President Le Pen makes much of women in her campaign brochures mailed to French voters. But there is no mention of women in her manifesto online.  None of the thematic booklets on her campaign website talk about women. Women only appear in the "Family" booklet, where they are mentioned twice – as mothers in the births and surrogate motherhood section.

    Le Pen talks at length about the fight against “harassers” – whose names she proposes adding to the sex offenders’ register – but she does not explicitly mention sexual assault or rape.

    For Osez le féminisme, Le Pen’s use of words is not a coincidence: "She rarely speaks about all violence against women, preferring to suggest that it is foreigners who are the cause of this violence by playing on stereotypes," the group points out. "Of course, this kind of violence takes place, but unfortunately the statistics tell us that most rapes take place at home, across all social classes, and throughout society.”

    Foreign women left out  

    Proposals for single mothers were also put to the test by the "feministometer".

    Le Pen wants to double support for single mothers, while strengthening checks to avoid fraud. "The measure seems feminist, but in reality it stigmatises [single women]", says Osez le féminisme. "We help them, but we suspect them. It also suggests that the administrative procedures for accessing aid will be laborious, which will reduce access to this right.  

    "Voting for Marine Le Pen is not an option for women," says Ghada Hatem-Gantzer, an obstetrician-gynaecologist and founder of the Maison des Femmes, which has been sheltering victims of violence in Saint-Denis, north of Paris, since 2016.

    "We treat a lot of migrant patients, some of whom are in a precarious situation," says Hatem-Gantzer, who is also the chief doctor of the group, which receives a large part of its funding from the public. The far-right candidate, who wants to make immigration the major cause of her mandate, is proposing to abolish the Aide Médicale d'Etat (AME) [state medical aid] for adults, while maintaining the emergency care system. 

    This aid currently allows foreigners living in France in an irregular situation to benefit from free access to healthcare without having to pay up front.

    "Many patients will no longer be able to get treatment before their situation worsens. It will be catastrophic. Illnesses will progress to advanced stages that are even more complicated to treat. We can't let people die like that from hypertension or diabetes. Reading her manifesto makes you shudder," says Hatem-Gantzer.  

    Close to anti-abortion leaders

    "Marine Le Pen makes grand statements, but there is no sign of concrete measures for women," says El-Khoury. "If she really wants to tackle violence against women, as she says, we expect her to invest in women's shelters, to support young people with sexual and emotional education from an early age, and to provide shelters with psychological, legal and social support – not just to talk about street harassment,” she added.

    The Women’s Foundation and four of France’s leading women’s rights groups published an open letter in French weekly Le Journal du Dimanche, calling on the two presidential candidates to adopt a 10-point emergency plan to tackle gender inequality.

    Women’s Foundation President Anne-Cécile Mailfert, who launched the appeal, admitted that she did not even ask Le Pen to sign the text.

    "Marine Le Pen is not, and will never be, on women’s side, because she is on the far right. And wherever the far right has come to power, women's rights have gone backwards. She may be a woman, but look at who she allies herself with [Viktor Orban, the Hungarian Prime Minister, Jair Bolsonaro, the Brazilian President], and who her supporters are [Gilbert Collard, Éric Zemmour]. Five years after #MeToo she has discovered that she is a feminist. She knows that she can’t ignore the fight for women's rights in France and because she is a populist, she says what people want to hear."  

    Many groups fear that Le Pen will erode abortion rights if she is running France, although she has not spoken openly about taking a stand against abortion. Le Pen spoke out against extending the time limit for abortions from 12 to 14 weeks – before the bill was passed by the French parliament in February 2022.

    "We only have to look at what’s happening in feminist groups in other countries, such as Hungary, where the far right is in power," explains Françoise Brié, director-general of the national federation Solidarité Femmes, which specialises in receiving, supporting and sheltering women victims of violence in France.   

    El-Khoury points out that Le Pen has often referred to "abortions of convenience" – suggesting that women rely on abortion instead of using contraception – and dramatises abortion in her speeches, which is typical of anti-abortionists.   

    Macron ‘never goes far enough’

    Mailfert of the Women’s Foundation said she had passed the 10-point emergency plan to tackle gender inequality on to Macron.   

    "He replied that he agreed with most of our proposals. But we are still waiting. He hasn't signed it yet."   

    Macron has declared that he will once again make gender equality the "great cause" of his next five-year term, because there is still "a lot to do". But as far as feminist groups are concerned, he still has to prove himself.   

    Brié says there has been progress in some areas, particularly on the legislative front, citing for example the ban on family mediation in cases of domestic violence adopted in 2020. For its part, Osez le féminisme says there have been steps in the right direction, but that they "never go far enough".

    Indeed, the statute of limitations for sex crimes committed against minors has been extended from 20 to 30 years and feminist groups have welcomed a doubling of paternity leave to 28 days, while regretting that Macron opposed a more ambitious European directive of extending parental leave to four months.   

    One billion euros for gender equality  

    "We accept that we have talked about the fight against gender inequality a lot under his presidency … but overall there is a lack of resources to enforce measures at all levels: police, justice, associations," says Brié. "The High Council for Equality between Women and Men (HCE) recommends that 1 billion euros [be allocated to tackling gender inequality], but the budget allocated during his five-year term has not exceeded 340 million: we are well below this amount," says Osez le féminisme.   

    "We expect him to devote this billion euros to women's rights and to adopt a framework law that follows the High Council for Equality’s recommendations," adds El-Khoury.   

    Macron's ‘feminism washing’

    El Khoury says she is frustrated by Macron’s time in power. She feels that the outgoing president has made "a lot of false promises and empty PR gestures that were not followed through with resources".

    "The feminist victories of the last five years have been won by the strength of the associations' lobbying,” she says.

    On the subject of equal pay, Osez le féminisme goes so far as to accuse Macron of "feminism washing", meaning he "displays feminist credentials, ticks boxes, when the work and investment are not there".

    The groups also cited the inadequacy of the equal pay index “in which all companies get good marks, even if they don't respect the law".  

    Lastly, Gérald Darmanin’s appointment as interior minister in July 2020, when he was accused of rape, was completely unacceptable to women’s rights groups. 

    Darmanin was never indicted in the case – he was only heard as an assisted witness. On January 13, 2022 the Paris prosecutor asked for the case to be dismissed, leaving the possibility open for the investigation to be reopened.

    This article has been translated from the original in French.

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    Equality and the French presidential election: What's at stake for women?

    Valeurs Actuelles

    Carole Delga veut utiliser les transports régionaux pour faire barrage à Marine Le Pen

    Le Rassemblement national n’apprécie guère. Dimanche 17 avril, la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a annoncé la gratuité des trains et car régionaux dimanche 24 avril, pour permettre aux électeurs d’aller voter, rapporte France Bleu Occitanie. « Afin de favoriser la participation de tous, j’ai décidé de proposer la gratuité sur le réseau liO les 23 et 24 avril afin de permettre au plus grand nombre, en particulier les jeunes et les étudiants, d’aller voter au 2nd tour », a-t-elle écrit sur Twitter. Avant d’ajouter : « Dimanche prochain, tous aux urnes pour barrer la route à l’extrême droite. Allez-y en train ou en car liO : en Occitanie c’est gratuit ! »

    Le RN furieux

    Les réactions de la part du Rassemblement national, le mouvement de Marine Le Pen, ne se sont pas fait attendre. Le maire de Perpignan, Louis Aliot, a fustigé une « utilisation des transports publics et donc des moyens publics à des fins électorales », s’interrogeant : « Que fait la Commission Nationale de Contrôle de la Campagne de l’Élection Présidentielle ? » Julien Sanchez, maire de Beaucaire et conseiller régional, a dénoncé de son côté une « attitude anti-républicaine » de la part de Carole Delga. Son collègue des Républicains, Sacha Briand, a lui expliqué : « La position de Mme Delga est très critiquable, d’utiliser la gratuité des transports régionaux à des fins partisanes, ça donne le sentiment aux gens que le « système « se met en place pour contrer Marine Le Pen. Le Parti socialiste n’a qu’à utiliser le covoiturage gratuit pour aller faire barrage à Marine Le Pen », a-t-il conclu.

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    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Philippe d’Archis Dorléans, le karaté à plein temps

    Un jour avec

    Avec des journées bien remplies, entre enseignement dans son école à Gennevilliers et du coaching aux particuliers dans tout Paris, le professeur transmet cet art martial depuis vingt ans.

    Éric Serres

    Un lundi comme un autre, à 17 h 30, au gymnase Caillebotte de Gennevilliers. Il est temps pour une petite pause. Après trente minutes d’effort, la dizaine de minots de la classe de karaté dirigée par Philippe Darchis Dorléans se précipite hors du tatami pour une bonne rasade d’eau. Une fois désaltérés, pas question de faire les fous. Assis sur les genoux ou jambes croisées, la seule posture autorisée quand on est un karatéka en herbe, ça piaille un peu.

    Fin de la pause, retour sur le tatami

    Philippe, masque sur le visage, intervient : « Qui a déjà vu un Ninja à Gennevilliers ? » Une main, puis une autre, puis encore une autre se lèvent. « Moi, moi ! » Le chœur des réponses résonne dans le dojo. « La dernière fois, y en avait un dans le garage. » Sourire caché du prof – masque oblige ! –, regards interrogatifs de la ribambelle de gamins âgés de 3 à 7 ans.

    Nouvelle question : « À quoi ça sert le karaté ? » Nouvelle réponse : « À faire du karaté », répond l’un ; « À se protézer », zozote un autre. Fin de la pause, retour sur le tatami pour un entraînement qui laisse peu de répit.

    Cela fait bientôt vingt ans que Philippe Darchis Dorléans enseigne cet art martial dans la ville des Hauts-de-Seine. Aujourd’hui âgé de 57 ans, le prof se souvient de son parcours : « En fait, outre des études d’histoire à Jussieu, j’ai travaillé ensuite dans l’informatique pour le groupe TF1. Mais cela ne me plaisait pas, je voulais me lancer dans l’enseignement de mon sport. J’ai demandé à ma direction s’ils pouvaient me garder le temps que je passe mon brevet d’État. Ils ont accepté. »

    Gennevilliers est sa terre promise

    Ce diplôme en poche, le parcours du combattant commence. Trouver une salle et monter une structure dédiée. Pas facile. Gennevilliers est sa terre promise. La première année est galère : « Je finançais la location de la salle avec mes indemnités chômage. » La mairie finit par lui proposer une salle et un CDD dans le club multisport de la ville.

    Aujourd’hui, devenu maître de son destin en ne dépendant plus directement de la mairie, Philippe a des journées remplies où, à sa fonction d’éducateur, il a ajouté celle de coach sportif : « Cela met du beurre dans les épinards. Je ne vis pas que sur mon seul salaire de prof de karaté ! »

    Ces journées commencent très tôt. Ses matinées, il les passe sur son scooter à naviguer dans Paris pour prodiguer ses conseils de coach. Viennent ensuite les après-midi où, de retour à Gennevilliers, il retrouve ses élèves karatékas.

    Des Ninjas en herbe

    17 h 45, déjà ! Assia (3 ans), Adame (7 ans), Asma (7 ans), Sarah (5 ans) et tous les autres répètent leurs katas tant bien que mal. « Ousse », et je frappe bien droit dans une sorte de punching-ball portable, « et je me protège ». Les minutes s’égrènent, les enfants s’éparpillent un peu. La grosse voix de Philippe calme la meute des Ninjas en herbe. Enfin presque !

    Avec une centaine d’adhérents, la section karaté revit après deux années difficiles liées à la pandémie : « Lors du premier confinement, je donnais des cours en visio. C’était un peu bizarre de débarquer chez les gens grâce à la caméra. »

    Et puis ce que l’on croyait être un mauvais moment s’est répété et le chômage partiel est devenu une nécessité. « Si l’on doit tirer un bilan de ces confinements., ce sont deux années de foutues, tant d’un point de vue des licenciés que dans l’apprentissage », glisse-t-il entre deux commandements.

    Certains élèves ne sont pas revenus, lassés par les cours en vidéo ; d’autres pour des raisons financières ne peuvent plus s’inscrire, car leurs parents ont dorénavant d’autres priorités.

    Entre coaching et cours collectif

    Aujourd’hui, il ne compte pas ses heures pour faire vivre son club. Il frôle, voire dépasse les douze heures d’activités partagées, entre le coaching et les cours collectif. « Là-dedans, il faut aussi compter le temps passé pour tout ce qui est administratif », mais aussi la préparation : « Lorsque les cours ont repris avec les mesures sanitaires, s’est ajouté à cela le temps pour nettoyer la salle entre les séances. »

    Une petite pause par-ci, une autre par-là, Philippe en profite parfois pour s’adonner à une autre passion : les jeux vidéo. « Ça me permet de me détendre un peu. » Le temps lui est pourtant compté, et ce d’autant plus qu’il a ouvert une nouvelle structure, où il accueille des jeunes karatékas prometteurs qui non seulement profitent des conseils d’un maître reconnu, Rida Bel Lahsen (ancien champion du monde et triple champion d’Europe par équipe pour la France), mais aussi obtiennent le soutien de parrains venus du secteur de l’entreprise : « C’est important de penser à l’après-carrière pour ces jeunes », insiste Philippe.

    En attendant, l’heure des « p’tiots » arrive à sa fin. L’attention n’est plus tout à fait la même pour les minots du créneau (17-18 heures). Dernier moment de rigolade avant la sortie. La séance s’achève devant le grand miroir par un Un, deux, trois, soleil.

    Ça rigole beaucoup, ça triche aussi un peu. Il est grand temps de retrouver papa et maman qui attendent le nez collé à la vitre. Pour Philippe, rebelote, le prochain cours est déjà dans les starting-blocks.

    Un jour aveckaratégennevilliers
    France24 - World

    In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

    Issued on: 18/04/2022 - 15:01

    Benjamin DODMAN Follow

    For the third time in the past five presidential elections, millions of French citizens are preparing to cast their ballots not in favour of a candidate but to keep another one out of power. So far, the anti-Le Pen vote has resulted in crushing defeats for the far right – but at the cost of rising abstention, anger and resentment.

    President Emmanuel Macron will again face Marine Le Pen in a presidential run-off next Sunday, five years after he crushed the far-right candidate in a lopsided contest. Polls are pointing to a much closer race this year amid widespread dismay at a rematch voters have long said they didn’t want

    The second round of France’s marquee election is supposed to mark the apex of French democratic life – the moment when a majority of the people rally behind a vision, a platform, a man (we’re yet to have a woman). Midway through this year’s two-round contest, however, all the signs point to an increasingly unhappy democracy, even by the low standards of a famously morose and rebellious nation.

    French presidential election © France 24

    Pollsters have flagged the prospect of record abstention in the April 24 run-off, following a botched campaign and five turbulent years marked by violent protests and Covid lockdowns. Many voters say they feel arm-twisted into choosing “the lesser of two evils”, and students have taken to occupying university campuses in protest at the outcome of the election’s first round. 

    The widespread malaise “is not good for turnout and it’s not good for democracy", said Tristan Haute, a political analyst at the University of Lille, whose research focuses on voter habits. “We’re likely to see a repeat of what happened in 2017, when turnout decreased in the second round and voters cast a record number of blank or spoiled ballots in protest at the choice of candidates,” he added. 

    France's abstention problem 

    A quarter of the French electorate shunned the polls in the first round on April 10, the highest number since the political earthquake that ushered Jean-Marie Le Pen into the second round in 2002. Observers had expected even more voters to abstain after a lacklustre campaign overshadowed by the war in Ukraine and hampered by a largely absent incumbent. 

    An Ifop poll ahead of the first round found 80 percent of French people felt the campaign was “poor quality”. Another survey, by Ipsos-Sopra Steria, said 55 percent of respondents were “unhappy” and 37 percent downright “angry”. In the words of ruralist candidate Jean Lassalle, it was a “campagne de merde” (crap campaign). 

    “Given the build-up, there was almost a sigh of relief last Sunday when abstention remained below the level of 2002,” said Haute. “But what people tend to forget about that year is that turnout increased massively in the second round. Jean-Marie Le Pen’s qualification sparked an electroshock and a remobilisation of voters. That’s unlikely to happen this year.” 

    >> On This Day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final

    Until the last election in 2017, the pattern was for turnout to increase in the second round as the country split into two broad camps, largely along a left-right divide. The system worked reasonably well in what was then a bipolar system. But the rise of the far right has shattered the equilibrium. 

    Results from the first round signalled the emergence of three camps of roughly equal weight: a centre-right bloc gravitating around the incumbent Emmanuel Macron, a far-right bloc dominated by Le Pen, and a scattered left that tried – and narrowly failed – to prevent a rematch of 2017.  

    That failed attempt accounted for the late surge in support for veteran leftist Jean-Luc Mélenchon and the higher-than-expected turnout in places where he did best, said Haute, who observed the election in the stricken northern town of Roubaix, where Mélenchon took more than 50% of the vote. 

    “Mélenchon drew many young, first-time voters as well as long-time abstentionists from the poorer neighbourhoods,” he said, pointing to a pattern also witnessed in the poorer, immigrant-rich suburbs of Paris. “He drew people who wanted Le Pen out of the race and who hoped immigration and identity politics would not be an obsessive theme in the run-off.” 

    A lack of choice 

    With Mélenchon now out of the race, the concern is that many of his supporters will shun the next round, feeling disenfranchised. Across France, the sense of a lack of choice is especially acute among younger voters, whose preferred candidate was the veteran leftist.  

    Between them, the two finalists garnered fewer than half the votes cast by those aged 18 to 35. For many young voters, the left’s absence from the second round means issues that are critical to them – such as the environment, education, women’s and minority rights – have also been shut out.  

    “There is clearly a disconnect between the aspirations of young voters and the political offer available in the second round,” said Haute. “Many young people feel their voices are not being heard and that their main concerns have been ignored during the campaign.” 

    It is not just the absence of their preferred candidates and topics that is problematic. Despite her best efforts at normalisation, and her own inroads in the youth vote, Le Pen remains an anathema to swaths of French voters, young and old. This has left many feeling they have only one option in the run-off, depriving them of the essence of democracy: choice. 

    At the same time, Macron’s government has alienated many young woters with its rants against “woke” ideas and “Islamo-leftism” in academia. Brutal police clampdowns on protesters have also blurred the line between far right and mainstream in the eyes of some, encouraging the spread of the slogan, “Neither Le Pen, nor Macron”.  

    As a result, many young voters are likely to abstain on April 24, though this should not be interpreted as a lack of interest in politics, Haute cautioned. 

    “Young voters are no less politicised and no more individualistic than in the past, and yet they are increasingly tempted by abstentionism,” he said. “This discrepancy is explained by a yearning for different forms of political participation that are not limited to elections and the formal institutions of representative democracy.” 

    By protesting ahead of the run-off, Haute added, French youth are sending a signal to Macron, “warning him that they won’t lower their guard if he is re-elected".

    Presidential monarchy 

    Talk of breathing new life into French democracy has been a recurrent theme during Macron’s first term in office. It was at the heart of the Yellow Vest insurgency that rattled his presidency and fostered debate on democratic reform. 

    One of the defining features of the Yellow Vests was their attempt to reclaim politics by wresting it from the control of parties and institutions they saw as undemocratic. As Magali Della Sudda, a researcher at Sciences-Po Bordeaux, explained in a recent interview with FRANCE 24, “one can credit the movement with getting the French to show interest in their institutions and constitution – a remarkable feat in its own right".

    The promise to convene a constitutent assembly tasked with drafting a new constitution for France – and usher in a Sixth Republic to replace the current one – helped Mélenchon rally swaths of the Yellow Vest movement behind his banner. It also drew other voters who were otherwise uncomfortable with the veteran leftist’s divisive personality, but who were eager to end France’s “presidential monarchy”.  

    A long-time advocate of a Sixth Republic, Paul Alliès, a professor of political science at the University of Montpellier, said rising abstention and increasingly violent protests are a consequence of a dysfunctional system that invests too much power and attention on the figure of the president. The corollary of this lop-sided system, he added, is “a parliament that is totally impotent”. 

    “This cult of the leader, our habit of framing elections as the ‘meeting between a man (sic) and a people’, it’s all nonsense,” he said. “We have the worst regime in all of Europe, and it’s fuelling violence and resentment.” 

    Critics of the presidential role fashioned by General Charles de Gaulle have long pointed to fundamental defects in France’s Fifth Republic: presidents ruling from their ivory tower, answerable to nobody; parliaments stripped of powers and initiative, reduced to rubber-stamping the Élysée Palace’s directives; prime ministers appointed and dismissed at the president’s whim, and promptly scapegoated when things go wrong.  

    In a 2014 study calling for political reform in France, the Peterson Institute for International Economics said: “The era of regularly electing a new king and regularly tossing him out again should be over in France.” 

    “France must change its system, preferably reducing the status of its presidency to the largely ceremonial level seen in other European republics,” the think-tank wrote. “At the least, it should (..) remov(e) the president's right to name the prime minister, call new elections, and serve as commander-in-chief.”  

    A political ‘accident’

    Designed to legitimise those sweeping powers by ensuring the president wins at least 50% of the popular vote, France’s two-round electoral system increasingly has the opposite effect, the study added. It noted that tactical voting aimed at keeping the far right out of power means the winner “command(s) a negative political mandate of ‘not being Marine Le Pen’, a leader without a popular mandate to lead or enact the change France needs.” 

    Macron’s refusal to acknowledge a “negative mandate” has led him to recuse the idea of a “republican front” – the united front of voters of all stripes that has so far kept the far right out of power at the national level and, in the vast majority of cases, at the local level too. 

    As he returned to the campaign trail on Monday, Macron disputed the fact that the “republican front” was crucial to his landslide win in 2017, implying that 66% of French voters had chosen him and his project. It’s a risky strategy, said Haute, noting that Macron needs to sway left-wing voters who are reluctant to back him once more. 

    “Of course candidates prefer to claim that their support is motivated and not tactical. No-one wants to be elected on the basis of a vote by default,” he said. “That’s the strategy Macron is sticking to in the second round, but it could easily anger many left-wing voters who clearly don’t feel they have a choice.” 

    Macron’s abrasive style and policies that veered to the right have upset many voters on the left. Rightly or wrongly, the perception that he has done everything in his power to engineer a repeat of the lopsided contest of 2017, framing the election as a showdown between the liberal mainstream and nationalist extremes, has left many feeling trapped

    “Macron has spent the past five years explaining to us that Marine Le Pen is his only opponent, it was his idea to introduce this divide,” said 31-year-old Felix, a Dijon-based designer who grudgingly backed Macron in the second round in 2017 but plans to abstain this time. “I know Le Pen is much worse, but I’m also radically opposed to Macron’s policies,” added 38-year-old Coraline from Bordeaux, who said she felt “arm-twisted” into voting for the incumbent. 

    Just hours after first-round results came in, an Ipsos poll for FRANCE 24 suggested as many as 30% of Mélenchon’s voters might switch to Le Pen – a huge proportion that sent shivers down the spines of Macron supporters. Later polls, however, have brought that number down considerably. On Saturday, the same pollster projected around 16% of Mélenchon’s vote going to Le Pen, against 33% backing Macron and the rest abstaining. 

    The first figure had much to do with left-wing voters raging at having come so close, said Erwan Lecoeur, a political analyst at the Pacte institute in Grenoble.  

    “Many despondent voters will have reacted by saying they would not bail out the ‘right’ for a third time, after having done so for Jacques Chirac against Jean-Marie Le Pen in 2002, and then Macron against Marine Le Pen five years ago,” he explained. “Since then, however, a number will have come to realise that if everyone does the same, then there’s a chance Marine Le Pen might squeak through.”  

    Mélenchon himself has urged supporters not to hand Le Pen “a single vote”, repeating the injunction four times as he conceded defeat on April 10. But he has refrained from backing Macron and a party consultation this week found that 33% of members would back the incumbent while the rest plan to abstain, leave their ballot blank or spoil it.

    The outcome of Sunday’s election will depend largely on whether such voters can overcome their frustration and agree once more to a “vote barrage” (blocking vote) against the far right. While polls still favour Macron to win, widespread anger and disillusion mean a “political accident” is a distinct possibility, Lecoeur warned. 

    “If left-wing voters were to abstain in significantly larger numbers than the ‘populist block’ Marine Le Pen has courted and moulded over the years,” he explained, “then we could end up with a ‘political accident’: the election of a candidate whose political and ideological DNA is incompatible with a majority of the French.” 

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    French students block schools to protest choice between Macron and Le Pen

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Leftist party consultation shows majority will abstain, vote blank in Macron-Le Pen run-off

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Borrowing from the left, Macron signals greener pitch at Marseille rally

    Valeurs Actuelles

    « Opération Khalil » : quand un policier infiltré empêchait un attentat islamiste contre l’Elysée

    Ils sont trois à avoir été interrogés par la DGSI, le 26 avril 2019, après avoir été interpellés par les forces de l’ordre. Alexandre B., Karim B., et Majid X. ont tous reconnu leur volonté de commettre un attentat contre l’Elysée. « Une équipe dans chaque bout de la rue de l’Élysée. Comme ça on les prend en tenailles (…). L’effet de surprise jouera en notre faveur pour faire du sale », écrivait notamment Karim B., le 4 avril 2019. Un terrible projet interrompu par Abou Bakr, quatrième membre du groupe… et policier infiltré. L’agent de police, raconte Le Parisien, est membre du très discret SIAT – Service interministériel d’assistance technique. Il s’est fait passer, des mois durant, pour un djihadiste en devenir, gagnant ainsi la confiance de ses complices.

    C’est d’abord la DGSI qui repère le profil d’Alexandre B, 39 ans. Gardien de stade pour le compte de la municipalité de Paris, il multiplie les appels au djihad sur les réseaux sociaux, partageant les pires vidéos des exactions de l’Etat islamique. Alertée, la DGSI parvient à pénétrer dans une boucle Telegram sur lequel Alexandre B. est très actif. Un premier agent infiltré, uniquement numérique, gagne la confiance du gardien de stade. Ce dernier lui confie vouloir « laisser une trace de son passage avec quelques douilles par-ci, par-là » et affirme que « ce qu’avaient fait les frères au Bataclan et au stade de France, c’était top, ça fait des dégâts ».

    « Jusqu’à tomber chahid »

    Rapidement, l’idée d’une rencontre entre plusieurs membres du groupe est évoquée, afin de trouver des armes. La DGSI est alors contrainte de lâcher le dossier, ne pouvant légalement organiser une rencontre physique. Entre alors en scène Abou Bakr, nom de code d’un agent expert du SIAT. C’est le début de « l’opération Khalil ». Abou Bakr et Alexandre B. se lient, le premier obtenant la confiance de l’autre. Le gardien de stade confie à son nouveau partenaire qu’il a des projets d’actions coordonnées avec « d’autres frères ». Quelques jours plus tard, le 27 mars 2019, Alexandre B. présente Karim B. à l’agent du SIAT, et évoque l’existence d’un quatrième individu, Majid, 17 ans seulement et placé dans un foyer où il fait semblant d’avoir abandonné ses oripeaux islamistes.

    Dans les jours qui suivent, raconte Le Parisien, les choses s’accélèrent. Les conjurés s’accordent pour viser l’Elysée, après avoir envisagé d’attaquer un commissariat ou des CRS. Le 4 avril, les quatre hommes se rencontrent pour la première fois, et conviennent de se séparer en deux équipes armées de fusils d’assaut. Un plan, pour le moins basique, est arrêté : « Premier assaut pour faire venir la cavalerie mécréante, et deuxième assaut sur cette cavalerie mécréante (…) jusqu’à tomber chahid (mourir en martyr, ndlr) », explique Alexandre B. Les trois terroristes sont pressés : Majid veut même agir dans l’urgence, avant le début du Ramadan.

    C’est donc tout naturellement qu’Abou Bakr se propose pour fournir les armes. Grâce à sa véritable identité, il obtient deux fusils d’assaut – en réalité démilitarisés – qu’il prétend avoir obtenu grâce à des contacts avec des trafiquants d’armes. Le 19 avril, c’est l’avant dernier acte : Abou Bakr retrouve Alexandre B. et Karim B., qui lui confient 2 000 euros en liquide afin de payer les armes. Le soir même, les trois proto-terroristes échangent sur Telegram des plans de l’Elysée, et s’encouragent. Le 24 avril, enfin, Abou Bakr convoque ses compères dans une fausse planque, évidemment cernée par la police. Sous prétexte de leur montrer les armes, il rassemble Karim et Alexandre – Majid n’étant pas parvenu à quitter son foyer à temps. Ce soir-là, les trois hommes sont finalement interpellés. La justice valide les opérations du SIAT, malgré les plaintes des avocats des djihadistes en herbe. Opération Khalil : terminée.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    La guitare de la rupture d'Oasis aux enchères

    Publié le : 19/04/2022 - 18:58Modifié le : 19/04/2022 - 18:56

    Paris (AFP) – L'altercation de trop, une guitare fracassée en loge et Oasis se sépare: symbole d'une page du rock qui se tourne, l'instrument, réparé depuis, sera vendu aux enchères à Paris le 17 mai.

    Une tenue bondage portée par Martin Gore, cerveau de Depeche Mode, ainsi qu'un 45 tours avec les autographes de Jimi Hendrix et Johnny Hallyday, le rockeur préféré des Français, font également partie des 85 lots de ces enchères rock à l'Hôtel Drouot, à Paris, organisées par la galerie Artpèges en partenariat avec la maison des ventes Lemon Auction.

    La star de la vente sera une guitare rouge, comme le sang qui monte à la tête des frères Noel et Liam Gallagher, piliers d'Oasis, ce soir d'été 2009 à Rock en Seine, festival parisien. "C'est dans les tuyaux depuis un moment entre les deux frères mais, ce soir-là, ça explose dans les loges, une guitare de Noel est brisée et s'ensuit la rupture du groupe", rappelle pour l'AFP Jonathan Berg, co-fondateur d'Artpèges.

    La foule qui attend le concert des stars de la brit-pop apprend alors, ébahie, par un message du festival, leur séparation. Depuis, les frères ennemis se sont longtemps échangé des acidités via réseaux sociaux ou presse, avant une relative accalmie ces derniers temps.

    "Ce qui se passe à Rock en Seine est un moment culte, développe cet expert luthier. Aujourd'hui cette guitare est en un seul morceau grâce à Philippe Dubreuille, luthier français resté longtemps à Londres qui l'a restaurée deux ans après l'incident".

    Côtés sombres

    Après "s'être acharné à chercher un luthier qui pouvait la réparer, Noel Gallagher s'en est séparé finalement parce que cette guitare lui rappelle trop Oasis", complète pour l'AFP Arthur Perault, autre co-fondateur d'Artpèges. "Estimée entre 300.000 et 500.000 euros, la mise à prix de cette guitare sera de 150.000 euros", précise-t-il en soulignant l'écho "international" attendu avec cette vente.

    Il y aura des six cordes, mais aussi des chaînes à cette vente.

    Depeche Mode n'a jamais caché ses côtés sombres. Le chanteur Dave Gahan s'est laissé immortaliser le corps scarifié par le célèbre photographe Anton Corbijn tandis que Martin Gore apparaît au premier plan des photos du groupe, harnaché façon bondage devant l'objectif de Paul Natkin, au milieu des années 1980.

    Une de ses tenues iconiques - haut minimaliste et short en cuir à cotes de maille au recto - "estimée entre 8.000 et 12.000 euros sera mise en vente 4.000 euros, on pourrait avoir de bonnes surprises", avance Arthur Perault. Gore avait donné cet ensemble à Sarah Freegard, sa créatrice de costumes, qui la vend.

    45 ans après

    La même grille tarifaire sera appliquée à un objet à l'histoire totalement folle, un 45 tours où figurent les autographes de Jimi Hendrix et Johnny Hallyday. Tout part d'une fan qui veut faire signer son 45 tours de Johnny par l'idole des jeunes après son concert en France, à Nancy, en octobre 1966. Tentant sa chance dans une brasserie, elle ne tombe que sur les musiciens. Notamment le groupe de première partie, avec un certain Jimi Hendrix, encore inconnu. Ils signent alors le disque.

    "C'est le premier ensemble d'autographes du Jimi Hendrix Experience (groupe du guitariste et chanteur américain). On voit que Jimi n'a pas l'habitude de signer, il écrit juste son nom avec un cœur alors que les autres ont l'habitude de faire ça", décrit Arthur Perault.

    C'est quand la propriétaire du disque se renseigne ensuite dans les années 2010 auprès de Yazid Manou, spécialiste français d'Hendrix, pour avoir une idée de sa valeur, que ce dernier prolonge l'histoire.

    "On m'a aussi contacté à cette époque car Johnny allait rendre hommage à Jimi dans Taratata (émission télé française) et j'ai eu l'idée de lui faire signer le disque", raconte Yazid Manou à l'AFP. En 2011, 45 ans après le concert de Nancy, Johnny signe enfin le vinyle. La détentrice du disque s'en sépare aujourd'hui.

    © 2022 AFP

    L'Humanité

    Le Classico bouge encore

    Actu

    Le Paris Saint-Germain, leader de la Ligue 1, reçoit son dauphin, Marseille, dimanche 17 avril en clôture de la 32e journée. Une rencontre qui, en cette fin de saison, suscite plus d’intérêt que les années précédentes.

    Nicolas Guillermin

    Il n’en avait plus que le nom. Pour la première fois depuis plusieurs années, le classico entre le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille, qui s’affrontent ce dimanche 17 avril au Parc des Princes (Prime Video, 20h45) revêt un peu d’intérêt. Bien sûr, ce n’est pas le match de l’année mais cette rencontre qui clôt la 32 e journée de Ligue 1 entre le leader parisien et son dauphin s’annonce moins déséquilibrée que les précédentes et pourrait déboucher sur une rencontre de qualité.

    Certes, douze points séparent les deux formations mais, à huit journées du terme de la saison, les enjeux ne sont pas les mêmes qu’au match aller où les deux équipes s’étaient neutralisées (0-0). En cas de succès, le PSG s’approchera de son 10e titre national, qu’il pourrait s’adjuger dès mercredi 20 avril à Angers en cas de résultats favorables. Pour les Marseillais, une victoire en terre parisienne (la dernière remonte à septembre 2020, les Phocéens étaient repartis avec un succès 0-1) sera un pas supplémentaire pour conserver la 2 e place, directement qualificative pour la Ligue des champions.

    Qualifié pour les demi-finales de l’Europa Ligue Conférence après l’avoir emporté en Grèce, jeudi soir, sur la pelouse du PAOK Salonique (0-1), l’OM est dans une phase ascendante avec une série en cours de huit victoires consécutives. Il faut remonter sous l’ère Marcelo Bielsa en 2014, pour retrouver une pareille réussite des Marseillais. Si son équipe revenait de la capitale avec un 9 e succès consécutif, Jorge Sampaoli ferait mieux que son mentor et compatriote argentin. Les Olympiens, emmenés par Dimitri Payet, au sommet de sa forme et qui n’a pas abandonné l’idée de revenir en équipe de France, traversent une belle période et aimeraient bien continuer. «  C’est le match phare du championnat. On affronte une équipe qui a beaucoup de joueurs talentueux. Notre objectif, c’est de ramener des points a souligné le Turc Cengiz Ünder dans un entretien au quotidien La Provence. Nous sommes en forme, nous ne sommes pas complexés. Nous irons là-bas pour jouer et garder la 2e place. »

    Côté parisien, ce match n’a pas la saveur d’une joute en Ligue des champions, mais depuis leur piteuse élimination en 8e finale face au Real Madrid, Kylian Mbappé et ses coéquipiers sont dans une opération rachat auprès des supporters pour tenter de redorer leur blason, comme en témoigne leurs deux dernières larges victoires contre Lorient (5-1) et Clermont (1-6). Le classico n’a plus le même intérêt qu’il y a quelques années aux yeux des Parisiens, étant donné la différence de budgets (620 millions d’euros pour Paris contre 250 millions pour Marseille), mais une défaite à domicile, où le PSG est invaincu cette saison, qui plus est contre l’ennemi héréditaire, serait très mal vécu par les fans qui n’ont toujours pardonné aux stars parisiennes leur éviction de la C1.

    L’ambiance en tribunes sera-t-elle à la hauteur de l’événement ? L’interrogation est de mise. Les supporters marseillais sont interdits de déplacements, comme leurs homologues de la capitale l’avaient été au match aller, et le Collectif Ultras Parisien a décidé de faire vœux de silence depuis le match contre Lorient. Le CUP, plus important groupe de supporters du Parc, reproche à la direction du PSG sont virage commercial. « Nous avons clairement et fermement exposé au club notre vision et nos demandes visant à enfin placer non plus le marketing, mais le sportif au centre du projet », a tweeté le collectif qui attend des «  actes concrets » et a confirmé jeudi son boycott.

    Face à cette grève des encouragements, qui n’est pas une première sous l’ère qatarie, le staff parisien espère que les supporters vont changer d’avis. A l’image de l’entraîneur argentin Mauricio Pochettino  : «  ​​​​​​​ Face à l’OM, ce n’est pas un match de plus, c’est une rencontre spéciale. Les supporters ont le droit de manifester, on est en démocratie, mais on espère qu’ils seront avec nous et laisseront de côté leur déception et leur rage pour démontrer au monde entier une image forte du club. » Un match qui s’emballe avec un festival de Messi, Neymar et Mbappé pourrait-il amener les Ultras parisiens à rompre leur silence ? Rien ne permet de le dire. En revanche, un revers cuisant face aux Marseillais déclencherait, à coup sûr, des rafales de huées et de sifflets…

    footballolympique de marseilleparis-saint-germain
    Valeurs Actuelles

    Terrorisme : deux attentats déjoués en une semaine

    La journée du mercredi 10 mars a vu les services de la DGSI procéder à l’arrestation de deux jeunes hommes, à Marseille et à Mantes-la-Jolie. Tous deux radicalisés, ils sont soupçonnés de préparation d’attentats.

    Depuis le début de l’année 2021, l’actualité est notamment occupée par de nombreux faits divers, faisant de l’insécurité un sujet incontournable. Cette vague de délinquance ne doit pas faire oublier la menace du terrorisme islamiste, qui pèse toujours sur la France. C’est ce que vient rappeler Le Parisien, qui révèle ce samedi 13 mars l’arrestation de deux jeunes hommes radicalisés. Le mercredi 10 mars dernier, les services de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) procédaient à l’arrestation de deux jeunes hommes soupçonnés de préparer des attentats. L’un d’eux, âgé de 17 ans, réside à Mantes-la-Jolie (Yvelines). Lors de sa garde à vue, il a admis avoir prévu de s’attaquer à des militaires de l’opération Sentinelle, « par haine de la France ». Le second, un franco-algérien, âgé de 18 ans et originaire de Marseille (Bouches-du-Rhône), avait dans un premier temps prévu de se rendre en Syrie. Il avait finalement renoncé à ce projet, au profit d’actions violentes en France.

    Radicalisation en ligne

    Les deux suspects « présentent tous deux des profils de jeunes actifs sur les réseaux sociaux et sont dans une certaine dérive personnelle », explique au Parisien une source proche de l’enquête. L’individu arrêté à Mantes-la-Jolie était par exemple membre d’une chaîne Telegram « réunissant des individus radicalisés ». C’est sur cette chaîne Telegram qu’il avait évoqué ses sombres desseins, déclarant vouloir faire payer à la France ses interventions militaires contre l’Etat islamique. Le franco-algérien résidant à Marseille était quant à lui en contact virtuel avec plusieurs djihadistes, en Syrie ou en Irak. Les deux jeunes hommes ont été présentés à un juge antiterroriste ce samedi 13 mars. Ils ont été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    US woman pleads guilty to faking 2016 kidnapping

    A California woman has pleaded guilty to faking her own high-profile kidnapping and lying to authorities in 2016.

    Sherri Papini, 39, vanished while running near her home, only to reappear three weeks later on Thanksgiving.

    At the time, she claimed two Hispanic women kidnapped her, sparking a massive manhunt.

    The FBI later concluded she was at an ex-boyfriend's house and inflicted injuries on herself.

    The crime earned Papini the nickname "California's Gone Girl" - after a popular novel and film in which the protagonist executes a similar hoax.

    It remains unclear why Papini staged the kidnapping, and she has offered no explanation. In court on Monday, she told the judge she felt "very sad".

    As part of the guilty plea, prosecutors agreed to recommend a sentence of between eight and 14 months in custody, far below the 25 years she could have faced for the charges of mail fraud and lying to federal agents.

    She has also agreed to pay $300,000 (£230,917) in restitution, part of which will cover the police search for her and investigation into the alleged captors.

    Controversy has swirled around Papini since November 2016, when her husband reported her missing after she failed to pick up their children from day care, triggering a massive search effort.

    Three weeks later, she was found on the side of a road, battered and bruised and with restraints on her waist and wrists. Police said she had also been branded and her hair had been cut.

    After an exhaustive hunt for her alleged captors, the FBI announced in March this year that it found she had staged the whole affair.

    In a 55-page criminal complaint, the FBI said that she spent her disappearance at the home of an ex-boyfriend, with whom she had communicated using prepaid "burner phones" as early as December 2015.

    The complaint adds that Papini "harmed herself to support her false statements", sometimes with the ex-boyfriend's help. This included "hitting herself to create bruises and burning herself on her arms".

    While Papini has offered no motive for the crimes, the FBI complaint includes witness statements from long-time acquaintances which said she has "a history of lying" to get attention.

    Her lawyer has previously suggested she suffered from mental health issues.

    On Monday, Papini said that since the incident she has been treated for depression, anxiety and post-traumatic stress.

    The treatment was paid for using money from a state victim compensation fund, which she must now pay back as part of her restitution.

    She is due to be sentenced on 11 July.

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    France24 - Monde

    La Bourse de Paris (-0,83%) plombée par les perspectives économiques et le luxe

    Publié le : 19/04/2022 - 18:50

    Paris (AFP) – La Bourse de Paris a perdu 0,83% mardi, lestée par des prévisions pessimistes concernant l'économie mondiale et le repli des valeurs du secteur du luxe, dans un contexte de forte hausse des taux d'intérêt obligataires.

    L'indice CAC 40 s'est enfoncé de 54,56 points à 6.534,79 points, au retour d'un week-end de quatre jours. Jeudi, la cote parisienne avait fini en hausse de 0,72% après la réunion de la Banque centrale européenne qui n'avait donné aucun calendrier précis sur une éventuelle hausse de ses taux directeurs.

    La cote parisienne a commencé la journée dans le rouge, perdant autour de 1% jusqu'à l'ouverture de Wall Street, après des perspectives pessimistes concernant la croissance mondiale rapportées par deux institutions.

    En raison de l'explosion de l'inflation, de la guerre en Ukraine et des restrictions sévères qui se poursuivent en Chine face au Covid-19, la Banque mondiale a en effet abaissé sa perspective de croissance mondiale pour 2022 à 3,2%, contre 4,1% anticipé en janvier.

    Le Fonds monétaire international a lui aussi fortement abaissé mardi ses prévisions de croissance mondiale pour 2022 en raison des "ondes sismiques" provoquées par la guerre en Ukraine et a prévenu que l'inflation était amenée à durer, en particulier dans les pays émergents.

    Concernant la zone euro, l'institution de Washington anticipe désormais une croissance de 2,8%, en baisse de 1,1 point par rapport à ses précédentes prévisions de janvier. L'économie française devrait croître de 2,9% (-0,6 point par rapport à janvier) et la prévision pour l'Allemagne chute de 1,7 point à 2,1%.

    La tendance haussière de Wall Street a cependant permis de limiter le reflux de la Bourse de Paris, les résultats d'entreprises apparaissant comme un "motif d'espoir pour les marchés actions, car on peut encore attendre des hausses de bénéfices au premier trimestre", selon Valentin Bulle, gérant actifs chez Dôm Finance.

    Le luxe plombé

    Les valeurs du luxe cédaient du terrain face aux pressions inflationnistes, à des ventes de détail au plus bas depuis deux ans en Chine et à la montée des taux obligataires.

    L'Oréal, qui vient de présenter ses résultats, a perdu 2,90% à 350,95 euros, Hermès 3,62% à 1.237 euros, LVMH 0,92% à 634,10 euros et Kering 0,73% à 529,90 euros.

    Stellantis suspend l'activité de son usine russe

    Dans l'automobile, Stellantis (+2,41% à 13,35 euros) a annoncé la suspension de l'activité de son unique usine russe de Kaluga (sud-ouest de Moscou), en raison des sanctions internationales frappant la Russie et faute de pièces.

    © 2022 AFP

    Valeurs Actuelles

    “Une demi-douzaine d’attentats” terroristes déjoués en France ces derniers mois

    Le procureur du parquet national antiterroriste a déclaré qu’une demi-douzaine d’attaques avait été déjouée en France. La menace terroriste serait toujours aussi importante. 

    Alors que le procès sur les attentats de janvier 2015 commence mercredi, Jean-François Ricard, procureur du parquet national antiterroriste (Pnat), a déclaré sur franceinfo ce lundi 31 août que « plusieurs attentats ont été déjoués, une demi-douzaine au moins ». Et de détailler : « La plupart du temps, nos actions sont discrètes. » Jean-François Ricard a expliqué « qu’une action antiterroriste réussie est une action dont on ne parle pas, qui reste dans la discrétion ». « D’autant plus qu’il est particulièrement difficile de travailler sur ces réseaux », raison pour laquelle aucune information n’a été relayée dans la presse. « Nous essayons de casser ces réseaux le plus en amont possible, avant qu’ils ne frappent, car il est difficile une fois qu’ils sont constitués de dire quand ils vont frapper. Donc il faut agir vite et bien, conformément au droit. »

    Une menace toujours aussi importante

    Jean-François Ricard a néanmoins rappelé que le « niveau du risque » terroriste est encore « très important ». La première menace serait celle venant de la « zone irako-syrienne ». Le procureur du Pnat a précisé, comme le rapporte franceinfo : « Certes, elle a faibli avec l’effondrement militaire de l’Etat islamique, mais tient encore les rênes, a encore des moyens colossaux pour agir et nous savons qu’un certain nombre de ressortissants français soit sont libres en Syrie et peuvent agir, soit ont passé la frontière entre la Syrie et la Turquie. » Sans compter que certains ressortissants étrangers, « qui sont des anciens de l’Etat islamique », ont pu passer la frontière française et « mettre en place de nouvelles structures ». Un réseau comme celui-ci a d’ailleurs été « démantelé au début de l’année dans la région de Brest, par la DGSI ». Enfin, Jean-François Ricard a abordé le problème de la menace « endogène », un principe « inspiré par l’idéologie de l’Etat islamique ». « Elle peut atteindre des individus complètement isolés, voire parfois qui présentent un certain déséquilibre mental, et cette menace est particulièrement prégnante », a terminé le procureur. 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    A living elephant provides services worth millions, it is helping us fight climate change and is worth much more alive than dead – Ralph Chami

    As it trudges through the dense rainforests of West and Central Africa, the forest elephant creates a maze of green corridors by grazing and trampling on small trees in its path. Standing at 3m (almost 10ft), this gentle giant is smaller than its better-known counterpart, the savannah elephant, and remains an elusive, solitary creature. The forest elephant causes mayhem amid the rainforest's lush vegetation as it strips bark from saplings, digs for roots in the soil and munches on leaves and berries. But this destruction does more good than harm to the forest: it helps forests to store more carbon in their trees and preserves one of the planet's most vital ecosystems.  

    Companies and governments around the world are racing to slash their emissions and develop innovative technology to capture carbon. But the African forest elephant is remarkably efficient at storing carbon with no technological aid at all.

    African forest elephants are known as "mega-gardeners of the forest", because of their ability to boost carbon stocks and disperse vital nutrients. A 2019 study found that the elephant's destructive habits help boost the overall amount of carbon stored in the central African rainforest. Each forest elephant can stimulate a net increase in carbon capture of these rainforests of 9,500 metric tonnes of CO2 per sq km. This is equivalent to emissions from driving 2,047 petrol cars for one year.

    Scientists initially carried out fieldwork at two sites in the Congo Basin, one where elephants were active and one where they had disappeared, and recorded the differences in tree cover and wood density. They then built a model that tracked the dynamics of the forest, such as biomass, tree height and carbon stocks, and simulated elephant disturbance by increasing the mortality of smaller plants.

    The model showed that the forest elephants reduced the density of stems in the forest, but increased the average tree diameter and the total biomass above ground. The reason is that the elephants graze and trample on trees smaller than 30cm (1ft) in diameter, which compete with bigger trees for light, water and space. By taking out the competition, the larger trees flourished.

    As a result, the larger trees grew even taller thanks to the elephants' habits, says lead author Fabio Berzaghi, a researcher at the Laboratory of Climate and Environment Sciences in Gif-sur-Yvette, France.

    The forest elephant is found across the central African rainforest, where it disrupts vegetation growth (Credit: Getty Images)

    The smaller trees, which elephants prefer to eat, have lower wood density, which is linked to a faster growth rate and higher mortality. The elephants' behaviour promotes the growth of slower growing trees that store more carbon in their trunks, says Berzaghi. The carbon storage capacity of trees mainly depends on their volume and wood density, although denser wood takes more resources and time to build, he adds.

    "You can think of the elephants as forest managers," he says. They are a "keystone species", meaning that they play a vital role in maintaining the biodiversity of their habitat.

    We're losing our natural capital and its biodiversity. If we lose that fight, we die too. But if we invest in nature, it will boomerang back to all of us by sequestering carbon – Ralph Chami

    Besides eliminating competition, the elephants also disperse seeds and nutrients as they brush past vegetation and distribute poo around the forest, helping trees grow faster, says Berzaghi. "Elephants help disperse trees, which other animals rely on. The trees promoted by elephants support primates and many other animals."

    The extinction of forest elephants would result in a 7% loss of carbon stores, 3 billion tonnes in total, in the central African rainforest, according to the study. That is equivalent to emissions generated by more than 2 billion petrol-powered cars over the course of a year.

    "It sends a pretty strong message for the conservation of forest elephants," says Berzaghi.

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    There is a very high risk of African forest elephants going extinct. They are critically endangered, with populations shrinking rapidly due to poaching and deforestation. In the 1970s, there were 1.2 million elephants roaming across huge swathes of Africa, but they have been driven to the brink of extinction by poachers and habitat loss. Today just 100,000 remain, according to a 2013 study.

    "At least a couple of hundred thousand forest elephants were lost between 2002-2013 to the tune of at least 60 a day, or one every 20 minutes, day and night," Fiona Maisels, co-author of the study and a scientist at the Wildlife Conservation Society, said at the time.

    The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.

    "By the time you eat breakfast, another elephant has been slaughtered to produce trinkets for the ivory market," she said.

    "We have lost a large number of forest elephants in the past two decades," says Thomas Breuer, African forest elephants coordinator at the World Wide Fund for Nature (WWF). "Forest elephants have a much slower reproductive pattern [than savannah elephants], and therefore it takes much longer for populations to recover."

    "Their behaviour has been disturbed by poaching. Many don't have mothers and can't learn the individual movement patterns that they normally inherit from the matriarch," he says.

    As their habitat shrinks, elephants are also coming into much closer contact with humans, which has led to an increase in retaliatory killings of elephants, he says.

    Climate change is also leading to a decline in fruiting events in African rainforests, leaving elephants highly vulnerable to a reduction in their food supply, according to a 2020 study by Emma Bush from the University of Stirling in Scotland.

    Valuing nature

    If the herd of African forest elephants returned to its former size and recovered their range of 2.2 million sq km (0.85 million sq miles), they could increase carbon capture by 13 metric tonnes per hectare, according to Berzaghi's study. This is equivalent to emissions generated by 10 petrol cars over the course of one year per hectare.

    Berzaghi says the study shows that survival of forest elephants is critical for preserving the Congo Basin, the world's second largest rainforest, as a major carbon sink.

    As they make their way through the forest, elephants eat and crush smaller trees, leaving more room for larger trees to grow and store carbon (Credit: Getty Images)

    This has become even more urgent now that parts of the Amazon rainforest are losing their function as a carbon sink, he says. According to research by Brazil's National Institute for Space Research (INPE), over a quarter of the Amazon now emits more carbon than it absorbs.

    "This is a huge impact, you know directly because we are emitting CO2 to the atmosphere, which is accelerating climate change but also because it is promoting changes in the dry season conditions and stress to trees that will produce even more emissions," lead author Luciana Gatti told BBC News in July 2021.

    "We're not going to get to carbon neutrality if we don't invest in nature-based solutions," Berzaghi says.

    In its latest report in February, the UN Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) highlights nature-based solutions as a crucial tool to tackle climate change and draw down carbon emissions from the atmosphere.

    "By restoring degraded ecosystems and effectively and equitably conserving 30 to 50% of Earth's land, freshwater and ocean habitats, society can benefit from nature's capacity to absorb and store carbon," Hans-Otto Pörtner, one of the co-chairs of the IPCC report, said in a statement.

    Ralph Chami, assistant director of the Institute for Capacity Development at the International Monetary Fund (IMF), is on a mission to highlight the value of nature conservation in the fight against climate change. The economist is doing it in a way that may well make politicians and companies take notice: by putting a monetary figure on a forest elephant.

    Using the findings from Berzaghi's 2019 study, Chami valued the carbon capture services of each forest elephant at $1.75m (£1.33m), with the total value of the herd, restored to its former size of 1.2 million, worth an estimated $36bn (£27.5bn). Chami based his calculations on the average market price of a metric tonne of carbon dioxide at the time – just under $25 (£19) in 2019. Poaching would result in $10-14bn (£7-10bn) of lost carbon services, according to recent analysis by Berzaghi and Chami.

    By quantifying the carbon that a forest elephant sequesters while going about its daily life, researchers hope that it can aid their conservation (Credit: Getty Images)

    Rather than viewing elephant conservation as a cost proposition, we should view it as an investment, he argues.

    "The forest elephant is a natural asset that provides value to us over its lifetime," he says. "A living elephant provides services worth millions, it is helping us fight climate change and is worth much more alive than dead." The ivory of a dead forest elephant is valued at around $21,000 (£16,000).

    "We're losing our natural capital and its biodiversity. If we lose that fight, we die too," he says. "But if we invest in nature, it will boomerang back to all of us by sequestering carbon."

    It is not the first time that Chami has put a price on a species. In 2019, he published a report with other IMF economists looking at the climate benefits of protecting whales. The analysis found that, when you add up the value of the carbon sequestered by a whale during its lifetime, the average great whale is worth more than $2m (£1.48m), with the entire global stock amounting to over $1tn (£740bn).

    When whales die, they sink to the ocean floor and all the carbon stored in their huge bodies is transferred to the deep sea, where it remains for centuries.

    Chami says putting a price on species is the best way to convince countries to protect them. "I wanted to translate those climate benefits into dollars and cents and put the [numbers] in front of policymakers."

    Selling elephants' carbon services

    Others are taking the concept of an elephant's monetary value a step further. The startup Rebalance Earth aims to use Berzaghi's scientific findings and Chami's valuation to sell elephants' carbon capture potential to companies around the world.

    Building on the carbon offsetting market, which enables companies to offset their emissions by paying for tree planting or renewable energy projects elsewhere, Rebalance Earth has started selling ecosystem tokens which represent the carbon captured by each elephant.

    "The monetary value of the forest elephant is directly related to how much carbon sequestration they perform within their lifetime and that amount is multiplied to the present price of a carbon offset," says Rebalance Earth's chief executive Walid Al Saqqaf.

    The majority of African forest elephants live in the rainforests of Gabon (Credit: Getty Images)

    Companies who buy the tokens are paying to protect the elephants, with funds raised going towards park rangers and local communities, according to Al Saqqaf. The entire transaction will be managed and monitored via private blockchain technology.

    "Everyone loves elephants, but does that stop their decline?" he says. "We do not make the right choices based on good intentions, we make decisions around our wallet. How can we use that financial initiative to do the right thing?"

    Rebalance Earth is launching a pilot project in Gabon, where up to 70% of Africa's forest elephants reside. Gabon accounts for almost one-fifth of the Congo Basin forest and has lower deforestation rates than its neighbours, the Republic of Congo and Cameroon. However, forest guards in Gabon threatened to go on strike this year, due to poor working conditions and late pay.

    "Our funding will make sure that there are enough rangers to protect the elephants and invest in local communities," says Al Saqqaf.

    Some people are sceptical about Rebalance Earth's approach, citing environmental and ethical concerns around using digital tokens supported by blockchain to fund conservation.

    Catherine Flick, senior researcher in computing and social responsibility at De Montfort University in Leicester, UK, says the main problem is that it is "speculative" and "very hard to regulate".

    However, Al Saqqaf argues that the "beauty" of a blockchain system is that each party has exactly the same access to information as any other. "As our platform expands we will be building an independent governance body and will be reviewing their role to verify transactions," he adds.

    Flick says there is also the issue of who benefits from the programme: the big companies who buy the tokens or the local communities who carry out the conservation work?

    Al Saqqaf says park rangers will be paid in their local currency, as will communities during the pilot project. When the initiative is scaled up individuals will be able to spend the tokens in dedicated shops, health and education facilities, he says. Revenue raised by the scheme will be invested in local healthcare and education, he says.

    From a climate perspective, there are additional concerns around using blockchain, which can be highly energy-intensive. Rebalance Earth says it will use the private R3 Corda blockchain, which it claims uses roughly the same amount of energy as sending an email.  Whereas Bitcoin and other public blockchains use the highly energy-intensive "proof of work" mechanism to verify transactions, R3 Corda is a private blockchain using a validity consensus and uniqueness consensus mechanism, which consumes far less energy as it does not require computational power to solve a mathematical problem. 

    Breuer says the pilot project is a "fantastic initiative" but identifies several potential pitfalls. "It's absolutely needed to have a mechanism that puts money towards maintaining forest elephants and increasing local people's ability to coexist with the wildlife," he says. "But we need to be honest about the limits and challenges of such a concept."

    For instance, there's the practical problem of tracking the elephants. "How are you going to know these are the same elephants? They are not easy to identify," he says.

    Monetising the "ecosystem services" provided by elephants could incentivise conservation, but critics question whether it will benefit local communities (Credit: Getty Images)

    It is also difficult to convince local communities of the "intangible benefits" of such an initiative, says Breuer. "If you go to a Central African village and tell them about the concept of blockchain, they will say 'if we kill one elephant, we will have meat for a certain amount of time and that is more valuable to us'," he says.

    Conservation efforts should take place at a grassroots level and focus on helping communities live alongside the elephants, according to Breuer. Funding should also be directed towards the prevention of poaching and enforcement, he says.

    "We need to make sure that the money reaches the ground. Solutions are always in the field, not in the capitals," he says.

    The ultimate aim, says Breuer, should be convincing local communities that conservation is a worthwhile pursuit, one that brings jobs and prosperity to the region. "So that within one or two generations, they feel that they cannot live without conservation."

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    L'Humanité

    La sédentarité des jeunes est «une bombe à retardement» pour le cardiologue François Carré

    Entretien

    Deux années de pandémie ont aggravé le manque d’activité physique des Français. François Carré, cardiologue au service de médecine du sport du CHU de Rennes et professeur en physiologie cardio-vasculaire à l’université de Rennes-I, alerte sur une menace sanitaire élevée et appelle à la mobilisation de tous, notamment des pouvoirs publics. Entretien.

    Etienne Bonamy

    De récentes études sur les carences d’activité physique des Français pointent l’augmentation de la sédentarité comme un danger pour la jeunesse. La situation s’est-elle autant dégradée ?

    En novembre 2020, l’Anses (1) a lancé l’alerte : elle dénonçait un risque sanitaire très important chez 50 % des enfants, car ils étaient 4 h 30 par jour devant les écrans, avec moins de 20 minutes d’activité physique quotidienne. Ces données étant déclaratives de la part des enfants ou de leurs parents, il y a donc le risque que la situation réelle soit pire.

    Vous êtes donc encore plus alarmiste aujourd’hui ?

    C’est une évidence, les Français ne bougent pas assez. L’activité doit être quotidienne. Je ne parle pas de signal d’alarme mais de bombe à retardement pour nos enfants. Les professeurs d’EPS nous disent d’ailleurs que les capacités physiques des enfants ont baissé, on parle là de leur capital santé pour la vie. Nous n’arrivons pas à convaincre les gens que ça va mal se finir pour nos gamins et la société. En novembre 2020, une publication du centre de mort subite de l’hôpital Georges-Pompidou (à Paris – NDLR) a regardé la première cause d’arrêt cardiaque chez les Franciliens de moins de 30 ans. C’est l’infarctus du myocarde. Quand j’étais jeune médecin, c’était à 45 ans qu’on faisait l’infarctus, pas à 30 ans.

    Vous voulez faire de l’activité physique une cause nationale. Comment mobiliser autour de cette idée ?

    Aujourd’hui c’est impossible à réaliser, car on ne nous entend pas. J’ai l’impression que l’on est comme face au réchauffement climatique il y a dix ou quinze ans. Nous sommes un pays qui ne croit pas à l’activité physique, la France n’est pas un pays sportif. Pour beaucoup, c’est du temps perdu, du loisir. En France, vous passez pour une personne dilettante si vous allez faire du sport.

    Qui ne vous entend pas ? Qui n’y croit pas ?

    En premier les pouvoirs publics, et ça ne date pas de maintenant. Dans la campagne présidentielle, je n’ai pas entendu une fois chez les candidats le mot prévention en matière de santé. Je le dis clairement : nous n’avons pas un ministère de la Santé, mais un ministère de la Maladie. Ce n’est pas pareil. La principale préoccupation, c’est d’avoir les médicaments les moins chers possible. Est-ce qu’on ne pourrait pas penser qu’on peut avoir moins de malades ? Quand je dis à des confrères qu’on peut avoir moins d’insuffisants cardiaques grâce à l’activité physique, on me rit au nez. Si les gens bougent plus, font attention à leur santé, il y aura moins de malades. C’est prouvé. Quand j’explique à l’éducation nationale que les enfants qui font plus d’activité physique ont de meilleurs résultats scolaires, une meilleure mémoire, sont plus calmes à l’école, peu importe, ils ne changent rien.

    Le ministère de l’Éducation nationale a néanmoins instauré fin 2020 les 30 minutes d’activité physique en début de journée dans les écoles primaires. Pas suffisant ?

    Oui, c’est bien, mais ça m’a fait un peu sourire, au départ ce n’était même pas obligatoire. Enfin, on reconnaît que le fait de bouger améliore nos fonctions cognitives, c’était complètement oublié par l’éducation nationale. L’éducation physique reste la variable d’ajustement dans les programmes.

    L’instauration du Pass’Sport a encouragé le retour à la pratique sportive…

    Le Pass’Sport, c’est très bien, mais nous on ne se bat pas pour le sport, mais pour que chaque jour les enfants fassent de l’activité physique. Si vous vous lavez les dents sept fois le dimanche, ce n’est pas comme si vous vous les laviez tous les jours. Si je bouge le mercredi ou le samedi, ou les deux jours, ça ne remplace pas les jours où je ne fais rien.

    Les fédérations et les professionnels des métiers du sport (3) se sont manifestés pour accompagner cette pratique sportive. Cela va dans le bon sens, non ?

    Eux sont prêts, effectivement. Les fédérations se sont ouvertes au sport santé, ce qui leur a aussi apporté des licenciés au moment où beaucoup ne s’inscrivent plus en compétition. Nous travaillons avec les clubs et les salles pour qu’ils reçoivent du monde en journée avec un accompagnement spécialisé. Chez nous, l’espérance de vie en bonne santé, c’est 64 ans depuis quinze ans. Ça ne bouge pas. Quand les médias évoquent l’espérance de vie qui gagne deux mois par an (85,3 ans pour les femmes, 79,2 ans pour les hommes, selon le ministère de la Santé – NDLR), c’est l’espérance de vie… en fauteuil roulant. Il faut le dire.

    L’attraction des JO à Paris en 2024 portait l’idée d’un changement pour mettre plus de sport dans la vie des Français.

    Les JO et la retombée des médailles et des champions, cela provoque toujours un engouement et des milliers de jeunes rejoignent alors des clubs et des compétitions. Mais moi, je parle de millions de personnes qui doivent changer leur comportement. Les Américains gagnent beaucoup de médailles olympiques et c’est le pays où il y a le plus d’obèses.

    • (1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. L’étude précisait que 66 % des jeunes interrogés de 11 à 17 ans ne faisaient pas assez d’activité physique. (2) Union Sport et Cycle (Union des entreprises de la filière du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité active).
    sport
    France24 - Monde

    Législatives : dialogue déjà tendu à gauche en vue du "troisième tour de la présidentielle"

    Publié le : 19/04/2022 - 07:17

    Romain BRUNET Suivre

    Les manœuvres à gauche ont commencé en vue des élections législatives des 12 et 19 juin. Forte de son score au premier tour de la présidentielle, La France insoumise propose une coalition avec Europe Écologie-Les Verts et le Parti communiste, mais sans le Parti socialiste. Au vu des conditions fixées par la France insoumise, celle-ci semble toutefois déjà vouée à l'échec.

    Tentative d’union à gauche, suite du feuilleton. La France insoumise (LFI) propose à Europe Écologie-Les Verts (EELV) et au Parti communiste (PCF) une coalition de gauche pour les élections législatives des 12 et 19 juin, mais en se ralliant derrière son programme et avec une répartition des circonscriptions au prorata des scores du premier tour.

    Considérées comme le "troisième tour de la présidentielle", les élections législatives apparaissent cette année plus incertaines que jamais. Il y a cinq ans, Emmanuel Macron, tout juste élu, avait bénéficié d’un raz-de-marée lui permettant d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale avec 308 députés. Le contexte est aujourd’hui bien différent et le ou la futur-e président-e de la République ne devrait pas pouvoir compter sur une victoire écrasante dans deux mois. Avec l’affaiblissement de La République en marche, de nombreux sièges seront ouverts. Et même la gauche se prend à rêver à une éventuelle victoire.

    >> À lire : Présidentielle : le pari gagnant-perdant de Jean-Luc Mélenchon

    Pour cela, encore faut-il partir unis, d’où l'initiative de LFI, qui a adressé un courrier à de possibles futurs partenaires, EELV et le PCF, les 14 et 15 avril. Mais cette proposition laisse toutefois peu de place à la négociation : les insoumis leur proposent de rejoindre un label commun, celui de "l'Union populaire", pour défendre "un programme commun partagé" construit "à partir de celui qui a recueilli le plus de votes à l'élection présidentielle : 'L'avenir en commun'". Quant à la future répartition des candidatures, elle "pourrait être celle établie par les électeurs au premier tour de l’élection présidentielle, dans l’application du principe proportionnel".

    Nous avons écrit à #EELV et au #PCF pour leur proposer un grand rassemblement aux #legislatives2022. La base de ce rassemblement doit être les propositions que nous avons portées : sociales, écologiques, démocratiques. Nous allons nous voir et échanger. #LesMatinsLCI pic.twitter.com/JIQOPTIDkq

    April 15, 2022

    Pour l’heure, difficile d’imaginer EELV et le PCF accepter de telles conditions. Avec 21,95 % des voix obtenues le 10 avril, Jean-Luc Mélenchon a réalisé un score bien supérieur à ceux de Yannick Jadot (4,63 %) et de Fabien Roussel (2,28 %). Or, si la distribution des candidatures devait se faire selon la proposition de LFI, il ne resterait que des miettes à EELV et au PCF. Insuffisant pour leur permettre, d’une part, d’accéder au financement public des partis politiques – il faut pour cela faire 1 % des voix dans au moins 50 circonscriptions –, et d’autre part pour faire élire au moins 15 députés, seuil minimal pour obtenir un groupe parlementaire.

    LFI regrette des "accusations souvent blessantes"

    Le secrétaire national du parti écologiste, Julien Bayou, a salué, vendredi devant la presse, "l’ouverture du dialogue" de LFI, mais a plaidé de son côté pour "une proportionnelle, pondérée, lissée" qui tiendra aussi compte des scrutins précédents.

    Car, bien évidemment, les élections européennes de 2019 et municipales de 2020 ont, elles, été bien plus favorables à EELV qu’à LFI. À l’époque, ce sont les écologistes qui prétendaient que le rassemblement devait se faire derrière eux. De même que le PS soutenait, après ses bons résultats aux régionales de 2021, que seuls les socialistes pouvaient être la force centrale à gauche.

    Initiative commune pour les élections législatives 👇Lettre à la France Insoumise et aux autres partenaires de gauche.https://t.co/kLPGapx5rF

    April 15, 2022

    "Nous sommes prêts à discuter de vos propositions et nous en avons également à vous soumettre, en visant une base d'accord partagé sur l'ensemble des questions", a répondu de son côté le comité exécutif national du PCF, samedi, estimant que "toutes les forces de gauche doivent agir ensemble", "dans le respect de leurs résultats aux échéances électorales et de leurs spécificités".

    On le comprend : si écologistes et communistes sont ouverts à une union pour les législatives, ils entendent bien continuer à exister et ne pas se faire absorber par les insoumis.

    Ouvrons un espoir pour la gauche et pour la France. Notre réponse à la @FranceInsoumise.#legislatives2022https://t.co/9PnybRkNox

    April 16, 2022

    Pour couronner le tout, La France insoumise exige de ses possibles partenaires qu’ils fassent acte de contrition après des "accusations souvent blessantes" lancées à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon durant la campagne présidentielle – en particulier au sujet de ses rapports avec la Russie de Vladimir Poutine – et qu'ils "s'expliquent devant les électeurs" et s'engagent "à cesser les attaques".

    Réponse de Julien Bayou : pas question de faire "pénitence". "Nous ne retirons pas grand-chose de ce que nous avons dit", a-t-il rétorqué devant la presse, rappelant qu'il y a "des désaccords très importants (...) sur la politique étrangère du pays, en particulier sur le rapport à la Russie ou à des régimes autoritaires".

    "Ce refus est définitif"

    Quant au PS, dont la candidate, Anne Hidalgo, a essuyé le pire échec de l’histoire du parti à la présidentielle (1,74 %), il n’a même pas été jugé utile de lui tendre la main. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a pourtant fait savoir qu’il était "prêt à engager un dialogue" et a tenté de faire remarquer à LFI qu’il était inconcevable "de refuser la discussion avec la formation de gauche qui dispose du plus fort maillage territorial".

    La présidente du groupe des députés insoumis, Mathilde Panot, a néanmoins répondu dans le Journal du Dimanche, qu'il n'y aurait "pas de discussions" entre LFI et le PS, soulignant, à propos d'Anne Hidalgo, avoir "pris acte de ses attaques et de son refus à tirer un bilan lucide du quinquennat de François Hollande". Et d'insister : "Ce refus est définitif".

    >> À lire : Présidentielle : comment Hidalgo et Jadot utilisent la crise ukrainienne pour attaquer Mélenchon

    La démarche de La France insoumise est-elle sincère ou bien vise-t-elle simplement à donner l’apparence d’une volonté de dialogue ? Il y a cinq ans, Jean-Luc Mélenchon, déjà en position de force après avoir obtenu 19,58 % des voix au premier tour de la présidentielle, avait fait le choix d’exclure tout rapprochement avec les autres forces de gauche pour les législatives. LFI avait fini avec 11 % des suffrages au niveau national pour 17 députés, un score en-dessous des attentes de son leader.

    Alors que l’avenir immédiat de Jean-Luc Mélenchon n’est pas encore tranché, la stratégie affichée est donc différente cette fois-ci. Mais si les insoumis refusent de bouger sur leurs conditions pour l’union, leur tentative affichée de dialogue s’apparentera davantage à une partie de poker menteur dont l’objectif ne sera pas la victoire de la gauche, mais une énième tentative d'hégémonie sur leur famille politique.

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    Présidentielle : le jugement majoritaire pour lutter contre l’abstention et le vote utile ?

    élysée 2022

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    ENTRETIEN

    Présidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"

    France24 - World

    Unbearable hours, threats of being fired: The abuse of migrant interns in Japan

    Issued on: 15/04/2022 - 18:18Modified: 19/04/2022 - 15:01

    Thaïs Chaigne

    People across Japan have been shocked and outraged by a video showing a group of people beating a man from Vietnam who was working in the country under a scheme called the Technical Intern Training Program. This program grants visas to people from across Asia to work and gain technical skills in Japan. However, our Observers say that, in Japan, where immigration is restricted, companies are using this system to bring in low-skilled workers and that it is rife with abuse.

    Back in January, Japanese media reported on the emergence of three shocking videos. The clips, originally filmed in September 2020, show a group of Japanese employees at a construction company in Hiroshima beating their Vietnamese colleague, a man in his forties. In one of the clips, a man yells at him for not responding in Japanese and then hits him. Another video shows the people beating the man with a broom in the back of a truck. 

    Eventually, he found help in the form of a union called the Fukuyama Union Tampopo, which took him under their wing and eventually shared the videos with the Japanese media. The union said that the man (whose identity has not been revealed) suffered this kind of violence for at least two years at this company, which he joined in 2019. The violence continued even though the body meant to oversee the internship was alerted about the abuse in June 2021. 

    Once this story broke, the Ministry of Justice demanded on January 26 that immigration services take immediate action to halt "human rights violations towards foreign technical interns.” 

    This man was working as part of the Technical Intern program, created in 1993 to give young people from across Asia an opportunity to gain professional experience in Japan while completing an internship for a period of two to five years. 

    Japan has a history of a tightly controlled closed-door policy toward immigration, limiting the small number of visas they hand out to skilled workers with higher education. But with an ageing population and a labour shortage on the horizon, the country has been slowly opening up. One key law in 2019 made it possible for “specified skilled workers” from certain sectors to get visas. 

    'If their boss treats them badly, they are not allowed to change'

    In reality, however, many companies are using the Technical Intern program to bring in low-skilled workers, says Shinichiro Nakashima, one of the only lawyers specialising in foreign workers’ rights.

    The Technical Trainee Program is supposed to train workers from developing Asian countries to return to their home countries with new knowledge and skills. 

    But it has actually become a system for bringing foreign workers to Japan to compensate for Japan's labor shortage in manufacturing, agriculture and construction.

    In late 2021, there were more than 350,000 technical interns in Japan, most of them from Vietnam, China or the Philippines. The number dropped back in 2019 because of the pandemic and the closure of borders.  

    Our Observer says that this system in particular creates conditions ripe for abuse: 

    Many of them pay a lot of money – a million yen [equivalent to 7,400 euros] – to come here and then are in debt. They are paid minimum wage. 

    The program doesn't allow them to change their jobs so even if they don't like their work or if their boss treats them badly, they are not allowed to change. They don't have a choice. 

    From unbearable hours to unpaid overtime to threats of being fired after a workplace accident, the list of abuses reported by charities helping migrants, as well as the media, continues to grow. 

    Of 6,000 companies that use technical interns, 70% are thought to have broken employment laws according to an investigation by the Ministry of Labour in 2017. 

    Between 2018 and March 2022, the body that oversees these internships removed 285 companies from the program. Technical interns are also overrepresented in cases of work-related deaths

    Shinichiro Nakashima is the founder of Kumustaka, an association based in Kumamoto prefecture, in southern Japan, that helps support foreign workers who have a conflict with their bosses. He says many of his clients are women. From sexual and other forms of harassment to having their contracts terminated if they become pregnant, women suffer even more abuse than men within this program. 

    'They made it clear it would be better for me if I had an abortion'

    Vanessa, age 25, left the Philippines for a technical internship in a healthcare centre in Kumamoto. Everything was going well until she became pregnant in April 2021. 

    They basically told me that due to my pregnancy I must be able to bear the consequences and responsibility. They said that Japanese people would distrust trainees because I got pregnant. During the phone call they asked me about abortion. I said I wouldn't do it. 

    It was the supervisor of my internship in Japan. In the Philippines, it's a crime. He should have realised he wasn't talking to a Japanese person – they could have access to a safe abortion. Only the mother of the child should decide whether to have an abortion or not. 

    What I wanted to do was work until the maternity leave [Editor's note: 14 weeks in Japan], give birth in the Philippines and then come back. But they didn't listen to me. I even went to a doctor to ask for a permit to say I could continue working and they said yes – but I couldn't take the nightshift or lift heavy things. 

    But I was forced to sign a paper that ended my contract. [The company and supervising agency of the internship] said I would have to leave my apartment, that I would be without an apartment and a job.

    Vanessa ended up going back to the Philippines to live with her mother, who is helping to raise her son. In spite of her negative experience, Vanessa wants to go back to Japan when she can. She has even found another internship already. 

    I'm not asking for a lot. No money, no big things. I just want to voice the rights of trainees and what I deserve and what is fair for me. 

    Vanessa is not the only person to have found herself in this situation, even though technical interns are supposed to be protected by the Japanese law ensuring equal rights at work, which bans employers from firing or mistreating workers who become pregnant. 

    In 2019, the Japanese government actually issued warnings to companies that employ technical interns, clearly stating that they shouldn’t fire pregnant workers. 

    Some technical interns try to hide their pregnancies, which can lead to tragedy. A Vietnamese intern in the Kumamoto prefecture tried to hide the fact that she had given birth to stillborn twins in 2021.

    The woman was later sentenced to three months in prison for having “abandoned” the babies’ bodies. Currently, the Kumustaka association is working to try and get her acquitted. This is the second instance of a technical intern giving birth to a stillborn baby after trying to hide her pregnancy in just a few months. 

    In 2017, the Japanese parliament adopted a law meant to ban employers from “restricting the liberty of interns without reason", and another law banning “hate speech” towards interns. But there are more and more reports of incidents like the Vietnamese intern who was harassed by his co-workers. Nakashima believes this is because most interns aren’t aware of their rights, especially those who speak little or no Japanese.  

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    Une croix gammée taguée sur l’église évangélique de Reims

    Une croix gammée et l’inscription « Hitler« . Voilà ce qui a été retrouvé tagué à la bombe orange sur l’un des murs de la façade de l’église évangélique de Reims, dans la Marne, ce samedi 16 avril, rapporte France Bleu Champagne-Ardenne. Outre ces inscriptions, à la connotation assez évidente, une autre, beaucoup plus étrange : « BR 86 VIE ». Ni le policier venu constater les dégradations, ni le pasteur de l’église réformée située rue Gosset n’étaient en mesure d’en expliquer la signification. Le pasteur, Philippe Rosa, explique que : « Il n’y a pas eu d’autres dégradations dans le quartier, donc il semble bien que nous ayons été ciblés ».

    La préfecture avait mis en garde

    Pourtant, le pasteur précise que la préfecture de la Marne l’avait prévenu de possibles incivilités en ce week-end de fêtes de Pâques. « Manque de chance, c’est tombé sur nous », résume, un brin fataliste, Philippe Rosa. Pour autant, il se garde d’interpréter la signification de ces tags, pourtant peu amènes. Qui en est/ sont le/les auteurs(s) ? Pourquoi cette église en particulier et ces inscriptions ? L’enquête devra le déterminer. Outre la police, la mairie et la préfecture ont également été immédiatement prévenues. Le pasteur doit déposer plainte ce mardi 19 avril.

    Reims : les dernières actualités

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    France24 - Monde

    Présidentielle : le jugement majoritaire pour lutter contre l’abstention et le vote utile ?

    Publié le : 18/04/2022 - 07:23

    Romain BRUNET Suivre

    Expérimenté lors de la primaire populaire en janvier, le scrutin au jugement majoritaire fait de nouveau parler de lui lors de cet entre-deux-tours de la présidentielle. Une expérimentation menée par l’association Mieux Voter, le CNRS et l'Université Paris-Dauphine a permis de comparer le mode de scrutin actuel et le jugement majoritaire.

    Avec 12 824 169 électeurs inscrits ayant préféré l’abstention à n’importe lequel des douze candidats présents lors du premier tour de l’élection présidentielle, le scrutin uninominal majoritaire direct à deux tours, pratiqué pour la présidentielle française depuis 1965, à une nouvelle fois montré ses limites. D’autant qu’il faut ajouter à ces abstentionnistes les 543 609 votes blancs, les 247 151 votes nuls et les très nombreux – mais incalculables – votes utiles.

    "Si on raisonne en pourcentage des inscrits, le bloc abstention-blanc-nul arrive largement en tête au premier tour avec 27 % quand Emmanuel Macron ne fait que 20 %", analyse Chloé Ridel, cofondatrice de l’association Mieux Voter. "Cela signifie que, peu importe le gagnant le 24 avril, 80 % des Français inscrits sur les listes électorales n’auront pas voté pour le futur ou la future président(e) au premier tour, dont la légitimité sera extrêmement fragile."

    Au moins 79% des Français inscrits sur les listes électorales n’auront pas voté pour le président qui sera élu le 24 avril. Le mode de scrutin des présidentielles est archaïque ; dès 2027, il faudra en changer. pic.twitter.com/3fcCVjAyDQ

    April 11, 2022

    L’association Mieux Voter milite depuis sa création, en janvier 2018, pour améliorer le système électoral français et propose la mise en place du jugement majoritaire. Imaginé au début des années 2000 par deux chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Michel Balinski et Rida Laraki, ce mode de scrutin invite les électeurs à exprimer leur avis sur l'ensemble des candidats en leur attribuant une mention. Une méthode qui permet d'apprécier plusieurs candidatures et de les juger avec nuance, sans que celles-ci ne s’annulent.

    "Outre l’abstention, le premier tour de la présidentielle a une nouvelle fois mis en évidence l’un des fléaux de notre démocratie : le vote utile, juge Chloé Ridel. Un nombre incalculable d’électeurs a préféré miser sur un candidat mieux placé dans les sondages plutôt que sur son premier choix."

    >> À lire : Qu’est-ce que le jugement majoritaire utilisé par la Primaire populaire ?

    De fait, Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont bénéficié à plein de la logique du vote utile en siphonnant respectivement les voix de Valérie Pécresse, d'Éric Zemmour et du reste de la gauche. Pour autant, dans leur discours après l’annonce des résultats, ces trois candidats se sont exprimés comme si l’ensemble des votes qu’ils avaient recueillis correspondait à 100 % à un vote d’adhésion.

    Mesurer la réelle adhésion à un candidat

    Pour mettre en évidence ce paradoxe, l’association Mieux Voter a lancé, du 4 au 10 avril, une consultation en ligne pour comparer le mode de scrutin actuel avec le jugement majoritaire. Les participants étaient invités à choisir leur candidat au premier tour selon le scrutin uninominal majoritaire et à évaluer chaque candidat sur une échelle de mentions allant de "Excellent" à "À rejeter".

    Près de 30 000 personnes ont pris part à la consultation, dont une immense majorité d’électeurs de gauche. Ainsi, au scrutin majoritaire, Jean-Luc Mélenchon a obtenu 55,46 % des suffrages des participants, suivi par Emmanuel Macron (14,38 %) et Yannick Jadot (10,52 %).

    Mais même si cette consultation n’avait pas pour ambition de former un échantillon représentatif de l’électorat français et que les soutiens de Jean-Luc Mélenchon y ont été sur-représentés, "l’analyse des résultats est cependant très instructive", affirme le rapport écrit par Mieux Voter, le CNRS et l’Université Paris-Dauphine.

    Si, sans surprise, on retrouve Jean-Luc Mélenchon également en tête du jugement majoritaire, avec une mention "Bien", suivi par tous les candidats de gauche, Emmanuel Macron tombe, lui, à la septième place, avec une mention "Insuffisant".

    Par ailleurs, le jugement majoritaire permet de mesurer la réelle adhésion à un candidat. "Bien que 55 % des participants aient indiqué avoir l’intention de voter pour Jean-Luc Mélenchon au scrutin classique, ils ne sont que 18 % à lui attribuer la mention maximale 'Excellent', 22 % la mention 'Très bien' et 19 % la mention 'Bien'", souligne le rapport. De même, "le score de Yannick Jadot au scrutin majoritaire (10,52 %) ne reflète pas sa légitimité réelle puisqu’au jugement majoritaire, 36,7 % des participants estiment qu’il est au moins 'Bien'".

    "Une note n’est pas un vote"

    Pour autant, les électeurs français et la classe politique sont-ils prêts à changer de mode de scrutin ? L’expérience de la primaire populaire en janvier a été l’occasion d’entendre beaucoup de commentaires négatifs sur le jugement majoritaire.

    "Une note n’est pas un vote. (…) Les électeurs ne sont pas des juges, ce sont des citoyens", a notamment commenté l’ancien président de la République, François Hollande, le 31 janvier, lors d’un débat organisé à Sciences-Po Paris.

    « Une note n’est pas un vote. Au delà du nombre de participants, la primaire populaire ne change rien, il y a toujours autant de candidats et pas de ligne politique. Qu’est ce qu’on veut faire, qu’est ce qu’on porte ! » (2/2) pic.twitter.com/AtuTPFMd3H

    January 31, 2022

    "C’est bien qu’il y ait une discussion, répond Chloé Ridel. Toute idée nouvelle ou révolutionnaire est toujours accueillie par la moquerie. Mais désormais, le débat existe. C’est un sujet qu’il faut porter et cette élection le montre vraiment. Ce n’est plus possible d’avoir un mode de scrutin qui laisse sur le côté autant de monde."

    En attendant, l’expérimentation lancée par Mieux Voter se poursuit pour le second tour de la présidentielle. Et alors que la consultation lancée auprès de ses militants par La France insoumise montre qu’une majorité s’est exprimée en faveur d’un vote blanc et que de nombreux électeurs de gauche sont tiraillés entre un vote Emmanuel Macron, un vote blanc ou l'abstention, le jugement majoritaire leur permettrait de faire barrage à l'extrême droite tout en jugeant le projet d'Emmanuel Macron "insuffisant".

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    Présidentielle : le vote blanc domine chez les mélenchonistes au second tour

    Élysée 2022

    Présidentielle : plusieurs milliers de manifestants en France contre l'extrême droite

    HISTOIRE DE CAMPAGNE

    17 avril 2002 : quand Lionel Jospin sous-estimait la menace du FN de Jean-Marie Le Pen

    BBC

    SANS TITRE

    As the snow-capped peaks of the Maritime Alps faded into the distance behind me, I followed my guide Maddy Polomeni further along a corridor of golden mimosa blossoms as we hiked towards an abandoned quarry in the Massif de l'Esterel mountain range. Although it was the latter end of the flowering season, there was still an abundance of blooms along this trail, unlike many of the other mimosa circuits higher up in the peaks behind us.

    The correct term for each bud is glomerulus, but "pom-poms", as Polomeni calls them, felt a more fitting name for the fluffy, featherlight balls that filled the late February air with the sweet aroma of marzipan.

    "I feel like spring is already here," she said.

    These rocky ranges behind Mandelieu-La Napoule, the coastal town west of Cannes in southern France, are home to Europe's largest mimosa forest. For six years, Polomeni has been one of the few registered guides leading small groups along walking trails that criss-cross this dry Mediterranean landscape. Along the way, she's become a point of reference for travellers like me who are following La Route du Mimosa, a 130km road trip that starts in Bormes-les-Mimosas, 35km west of Saint-Tropez, and finishes in the perfume-scented town of Grasse in the Cannes hinterland, an itinerary best travelled between January and March when the region breaks out in giant brushstrokes of rich yellow.

    Known as wattle in its native south-eastern Australia, mimosa was introduced to the French Riviera by British aristocrats who flocked to its resort towns in search of winter sunshine. Making its first appearance around 1880, the Acacia dealbata (or silver wattle) they brought in their luggage quickly took to the acidic soils of the French region's mountainous western terrain. "Having found the same growing conditions as back in Australia, the plant spread," horticulturist Julien Cavatore told me.

    Pépinières Cavatore, his family nursery in Bormes-les-Mimosas, stocks more than 180 species of the plant; it has been recognised as one of the country's finest collections by the Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées (a French association modelled on Britain's Plant Heritage).

    "One of the things I love most about mimosa is that it blooms during a period of the year when you don't get any other flowers," Cavatore said.

    The Route du Mimosa was created in 2002 along existing secondary roads, and while I was surprised to find that it isn't obviously signposted, a brochure is available in local tourist offices (and online) that serves as a guide to the various waypoints and activities. Cavatore said that people often ask why there are not "huge forests of mimosa" as they head off from Bormes-les-Mimosas – in fact, for much of the early stages of the drive, the landscape is the dusty greens and winter browns typical of the season. As he explained, however, the route is more about a theme, a showcase of eight towns and villages that have each developed cultural ties to a plant that has become a symbol of winter on the French Riviera.

    Maddy Polomeni is one of the few registered guides leading small groups along walking trails of La Route du Mimosa (Credit: Chrissie McClatchie)

    From shady Bormes-les-Mimosas, where French presidents have vacationed since Charles de Gaulle first visited in 1968, the route starts along the coastal D559, a two-lane road heavy with holidaymakers in search of clean air and sandy beaches in summer but which, at this time of the year, flows freely.

    Bypassing Saint-Tropez for Sainte-Maxime (its low-key but charming neighbour across the bay), the D559 continues past pétanque courts and waterfront restaurants towards the popular resort town of Saint-Raphaël. The 30km stretch between Saint-Raphaël and Mandelieu-La Napoule, where majestic red ochre rocks tumble into the sparkling Mediterranean Sea below, is one to savour: known as the Corniche d'Or, the road mimics the twists and turns of the craggy coastline before opening out onto the Bay of Cannes.

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    Mandelieu-La Napoule is the self-styled mimosa capital – since 1931 it has played host to La Fête du Mimosa, a 10-day programme of parades and street entertainment held each February. Although the 2022 event was cancelled due to the pandemic, the town is still the perfect stop for an exquisite mimosa-infused pause. In the waterfront neighbourhood of La Napoule, Mathieu Marchand, executive pastry chef at Riviera institution L'Oasis, first drew inspiration from the colourful blooms surrounding his kitchen last year, creating a mimosa-flavoured macaron that became a menu mainstay during the 2021 flowering period.

    This year, he's added a delicate cake to the seasonal selection. "Starting with a cheesecake base, I've placed a caramelised peanut inside and finished with a white chocolate ganache," he said. Less than 2g of the distilled flower essence is used in each individual pastry, yet the bitter-almond and orange-blossom flavours of mimosa are distinct. "Next year, another creation that shows the many possibilities of mimosa will be unveiled," he promised.

    Mathieu Marchand, executive pastry chef at Riviera institution L'Oasis, created a mimosa-flavoured macaron (Credit: Chrissie McClatchie)

    The array of artisanal products that highlight the plant's attributes as a culinary ingredient is steadily increasing. In Mandelieu-La Napoule's tourist office, a display of locally made mimosa products includes chocolates, honey and even a vodka-based liquor called Mimocello.

    However, the profession of mimosistes – or the people who cultivate mimosa – is at risk of disappearing. At the start of the 20th Century, there were 80 growers working out of Le Capitou, Mandelieu's oldest neighbourhood. In the 1920s, whole railroad cars of cut mimosa would leave Cannes and La Napoule for flower markets as far away as Moscow and London, the precious blooms placed protectively inside baskets woven from cane and willow, an entire artform in themselves. Today, only a handful of mimosistes remain, mostly growing the flowers in the land around the Massif du Tanneron, the mountain range between Mandelieu, Tanneron and Pégomas known as the 'Golden Triangle' of mimosa.

    In a quiet cul-de-sac in Pégomas, a village dating from the 16th Century just inland from Mandelieu, I found Cécile Reynaud at La Colline des Mimosas, her family's horticultural business. She was busy wrapping bouquets laden with freshly cut branches for a steady stream of passing customers. Reynaud is a third-generation mimosiste: her grandmother first planted mimosa to sell to perfumeries in the 1930s. Today, their market is cut flowers, supplying more than 100,000 bouquets a year to a mix of individuals and professionals, as well as seasonal festivals. "I'm so infused in mimosa that during the season I stop being able to smell it," she said.

    Mimosistes like Reynaud are masters of their art, their ability to manipulate the plant developed over a lifetime of harvests. Nowhere is this more evident than in the forcerie – a temperature-controlled room where branches of yet-to-open buds are "forced" into flowering in hot, humid conditions, for anywhere between six and 36 hours. The technique extends both the life of the cut flowers by up to 10 days and the growing season. The talent of the mimosiste is knowing exactly how long to leave the flowers in the forcerie – "if we leave it too long, there is a point of no return and the flowers fade," she said.

    Cécile Reynaud is a third-generation mimosiste: her grandmother first planted mimosa to sell to perfumeries in the 1930s (Credit: Chrissie McClatchie)

    From Pégomas, I drove the short distance through residential neighbourhoods towards Grasse and the rose, iris and jasmine gardens that supply perfume houses like Chanel and Dior with their raw product. Much of the mimosa currently found in perfumery is synthetic, since its pom-poms are so lightweight that the quantity required to extract enough essence is considered too labour-intensive to use its true form. But there are hopeful signs this is changing: Reynaud was preparing for a visit the next day from a "grand nez" – a perfumer recognised for their ability to compose scents. 

    "Now that Grasse's perfume-making techniques have Unesco World Heritage status, there's an increased demand for the area's other flora," she said.

    Should that be the case, then Grasse's place as the final stop on this floral route is set to acquire an even greater significance. From start to finish, La Route du Mimosa can easily be covered in a day, but two days (the average time most people take, Polomeni told me) is better. Anything more is a bonus, because the real delights of this southern French road trip are found off the main roads and outside of the car – in the forests, greenhouses and kitchens where these tiny rays of winter sunshine have firmly taken root.

    The Open Road is a celebration of the world's most remarkable highways and byways, and a reminder that some of the greatest travel adventures happen via wheels.

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    France24 - World

    Ukraine Siren Alerts: How a new online system updates Ukrainians about air raids

    The Observers

    Issued on: 19/04/2022 - 15:35Modified: 19/04/2022 - 16:32

    Pariesa Young Follow

    The beginning of the Russian invasion of Ukraine on February 24 was marked by the sound of air raid sirens in cities across the country. As the war has gone on, these sirens have become essential for notifying citizens so they can take shelter in the case of imminent air attacks. But the air raid siren system isn't infallible, and sirens can only be heard if people are within earshot of the speakers. To address these concerns, an Israeli student has created an online system that shows the various air raid alerts all around Ukraine.

    When the Ukrainian military receives information about an imminent air attack on a specific locality, it sends that information to local authorities. The municipality then sounds the sirens over the loudspeakers and publishes the alert on its social media profiles. 

    But until now, there was no way to see all of those alerts in one place. 

    Ukraine Siren Alerts, or UASA, is an automated system that compiles municipal data from around the country and publishes it on Twitter, Facebook, and Telegram as well as a map

    Ukraine Siren Alert [19/04/2022]14:03:34Kharkiv Oblast: Kharkiv OblastХарківська́ область: Харківська обл#Ukraine - Message was generated using municipal data pic.twitter.com/8tk1UPJhPx

    April 19, 2022

    The system makes it possible for people outside of Ukraine to get a better idea of what is happening around the country, as well as keep an eye on their friends and family when communication is difficult.

    'You’re able to see and really feel connected to your family there'

    Bernard Moerdler, a student in Israel, created the system to help his Ukrainian girlfriend keep track of her family members who are still in the country. 

    There’s no real compelling way to alert people of sirens in or outside of Ukraine. The current system is area-specific and location-locked. So if you have family members there but you’re not physically there, you won’t really be able to see if sirens are sounding. 

    After living in Israel for some time, I've come to appreciate the system we have here, which is RedAlert. You're able to see multiple locations, a map and a lot more information. So I decided to forge ahead and attempt to make something similar.

    It’s reassuring to be able to know exactly what’s going on when it happens because you’re able to see and really feel connected to your family there and the people you know.

    'I started the project because I want to help people'

    Moerdler used his experience in programming and software development to build the program from the ground up. He's hoping to expand the system to add features like location-specific SMS alerts and a website. 

    The notification system also serves a purpose for those inside Ukraine. When physical alert systems fall short, Moerdler's automated notifications can be essential.

    I've heard from people in Ukraine, outside of Ukraine. One that stuck with me quite a bit is a guy who goes by the name of Chris, who's from Kyiv. He told me that he learnt about it from Twitter and was using the service because the area that he was in didn't physically have sirens.

    So he was using UASA because it still gave alerts for his area, despite the fact that there are no physical sirens and he's able to notify his friends and family. 

    And he told me it's helped and saved his family. And that's just amazing to me. It's my goal. I started the project because I want to help people.

    Since the system was launched, UASA has garnered nearly 10,000 followers on Twitter. 

    Download the app

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    Valeurs Actuelles

    À Grenoble, les chauffeurs de transports en commun appelés à rentrer au dépôt après une agression

    La journée n’aura pas duré longtemps. Mardi 19 avril, une conductrice de tram a été violemment agressée à Grenoble, dans l’Isère, rapporte France Bleu Isère. Vers 7 h 30, alors que la conductrice desservait l’arrêt Louise Michel de la ligne E, son terminus, elle a été prise à partie par un jeune homme qui, sans que la raison n’en soit pour l’instant connue, lui a asséné des coups de poings et de pieds alors qu’elle quittait la rame pour se rendre au local du terminus. La victime a été transportée à l’hôpital consciente, mais dans un état sérieux.

    Retour au dépôt

    Dès l’agression connue, le syndicat Force ouvrière a demandé à tous les chauffeurs de bus et de tram de cesser leurs activités et de rentrer au dépôt, exerçant ainsi leur droit de retrait. « D’ici peu, il n’y aura plus aucun tram ni bus à Grenoble », estime sur France Bleu Isère Fernando Martins, le représentant du syndicat Force ouvrière. Et de fait, le réseau de transports grenoblois a publié un communiqué, expliquant que la quasi-totalité des lignes n’était plus desservie : « Nos conducteurs appliquent leur droit de retrait. Les lignes A, B, C, D, E s’arrêtent progressivement ce mardi 19 avril à partir de 08h08. Nous regrettons les désagréments. » Une réunion doit se tenir en début d’après-midi entre la direction et les représentants du personnel.

    Grenoble : les dernières actualités

    [Vidéo] Un candidat LR agressé à Grenoble accuse un militant LFI

    « Pourri », « voyou » : en déplacement à Grenoble, Jean Castex pris à partie par des manifestants

    Grenoble : une fresque à l’effigie d’une femme voilée au cœur d’une polémique, la Région retire ses aides

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Le vote des séniors, arbitre du duel Emmanuel Macron - Marine Le Pen ?

    Publié le : 17/04/2022 - 16:52

    Dans les pays anglophones, le vote des électeurs les plus âgés a permis aux populistes de droite de se hisser en haut de la scène politique. Mais en France, une dynamique différente semble se dessiner : Emmanuel Macron, qualifié au second tour de la présidentielle contre Marine Le Pen, l’a devancée de plus de quatre points précisément en s’appuyant sur le vote des plus de 60 ans.

    S’il caracole en tête avec 27,8 % des voix au premier tour du scrutin, Emmanuel Macron le doit principalement aux seniors. Selon un sondage Ipsos, Marine Le Pen a, quant à elle, obtenu ses meilleurs scores au premier tour dans les tranches d'âge 35-49 ans et 50-59 ans, tandis que Jean-Luc Mélenchon l'a emporté chez les 18-24 ans et les 25-34 ans. Des résultats choquants pour de nombreux observateurs anglophones qui s’étonnent de voir la candidate d’extrême droite arriver en deuxième position et supplanter Emmanuel Macron parmi les tranches d’âge les plus jeunes.

    À une semaine du second tour, France 24 a interrogé Mathieu Gallard, directeur de compte chez Ipsos, sur la façon dont cet aspect démographique pourrait jouer sur l’issue du scrutin, prévu pour être bien plus serré que le duel qui opposait Emmanuel Macron à Marine Le Pen en 2017 (66,1 % contre 33,9 %).

    Selon Mathieu Gallard, la forte performance du président sortant parmi les retraités ne fera qu'augmenter au second tour, lui laissant de bonnes chances de devancer Marine Le Pen sur le terrain des jeunes électeurs. Il pourrait en revanche avoir plus de difficultés à établir une avance solide parmi les électeurs âgés de 35 à 59 ans.

    France 24 : Comment expliquer la popularité de Marine Le Pen parmi les électeurs d'âge moyen et, dans une large mesure, parmi les plus jeunes électeurs ?

    Mathieu Gallard : La question du pouvoir d'achat est extrêmement importante pour les électeurs français, et c'est de loin le facteur le plus important que les sondés nous ont donné pour expliquer leur vote : 58 % des Français ont répondu que c'était le plus important, suivi de l'immigration avec 27 %. Viennent ensuite le système de santé et l'environnement, tous deux à 26 %.

    On voit donc que l'élection a été très polarisée sur cette question du pouvoir d'achat. Un sujet que Marine Le Pen a placé au cœur de sa campagne, contrairement à la précédente en 2017 où le message prédominant portait à cette époque davantage sur des questions relatives à l'immigration et à la sécurité.

    Les électeurs âgés de 35 à 60 ans sont plus inquiets pour le pouvoir d'achat. Parmi cette tranche de l'électorat français, environ 65 à 70 % ont déclaré que cette question était le principal facteur de motivation de leur choix dans les urnes. Cela s'explique, tout simplement, par le fait que ces personnes sont actives sur le marché du travail - elles travaillent ou recherchent un emploi. Elles ressentent beaucoup de difficultés, notamment face à la forte augmentation du prix des carburants. Cela a un impact énorme sur leur budget, car, bien sûr, dans de nombreux cas, les gens doivent se rendre au travail en voiture - et de nombreux Français doivent parcourir de très longues distances.

    Dans l'ensemble, les moins de 60 ans sont davantage préoccupés par le pouvoir d'achat ; les questions comme l'immigration viennent ensuite. Et leur position sur ces questions ont eu tendance à déterminer si les électeurs anti-Macron étaient favorables à Marine Le Pen ou à Jean-Luc Mélenchon.

    Le choix des électeurs entre ces deux candidats était également corrélé au fait d'avoir ou non un diplôme universitaire. En effet, si vous voulez savoir si l'électeur moyen a choisi Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, il est bon de regarder son niveau d'études après le bac.

    En ce qui concerne les moins de 35 ans, aucune catégorie d'âge n'est homogène et même parmi les jeunes, certains électeurs sont opposés à l'immigration et conservateurs sur les questions culturelles, même si les jeunes en France sont généralement socialement libéraux.

    Toutefois, la principale raison attirant les jeunes électeurs vers Marine Le Pen est d'ordre socio-économique. Pour la plupart, ce sont des jeunes qui vivent loin des grandes villes françaises, dans des régions qui ne se portent pas très bien économiquement, et ils se sont peut-être sentis plus proches de la candidate d’extrême droite que de Jean-Luc Mélenchon, dont la base électorale est beaucoup plus urbaine.

    🇫🇷🗳️ Le vote au premier tour de l'élection présidentielle en fonction de l'âge, un facteur important pour les trois principaux candidats. 1/2 pic.twitter.com/g0Z4hjS3Kh

    April 11, 2022

    >>  17 avril 2002 : quand Lionel Jospin sous-estimait la menace du FN de Jean-Marie Le Pen

    Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il été bien plus populaire parmi les électeurs âgés de 60 ans et plus - et surtout de 70 ans et plus - que ses deux principaux rivaux du premier tour ?

    Cela n'a rien d’une surprise, car les sondages que nous avions réalisés pour le second tour en 2017 montraient déjà qu’Emmanuel Macron avait obtenu 78 % des voix chez les personnes âgées de 70 ans. Déjà à l'époque, c'était une énorme majorité.

    Certes, au début de son mandat, certaines de ses mesures n'ont pas été très bien accueillies par les retraités. Mais les différentes crises auxquelles Emmanuel Macron a dû faire face - des Gilets jaunes à la gestion du Covid-19 en passant par la guerre en Ukraine - ont par la suite renforcé sa stature aux yeux de cette partie de l'électorat. Aussi, traditionnellement, ces tranches d'âge ont généralement tendance à soutenir le président en exercice.

    D'un point de vue historique, il n'est donc pas surprenant que de nouveau cela se produise, et dans le cas d’Emmanuel Macron cela semble très lié aux crises auxquelles il a été confronté. Les électeurs plus âgés considèrent généralement qu'il s'est bien débrouillé, et sont beaucoup plus enclins à le penser que l'électeur moyen.

    C'est une partie de l'électorat qui ne veut pas prendre de risques et donc qui pense : Emmanuel Macron a assez bien géré les choses, gardons-le pour cinq ans de plus.

    Comment pensez-vous que la dynamique des âges, à laquelle nous avons assisté au premier tour, se traduira au second ?

    Je pense que nous verrons les mêmes tendances qu'il y a cinq ans. Lors de la dernière élection présidentielle, nous avions observé une courbe en "U" en termes de vote par âge. Les électeurs de moins de 35 ans ont voté pour Emmanuel Macron à 66 %, soit une énorme majorité. Les personnes un peu plus âgées - de 35 à 49 ans - l’ont elles aussi soutenu, mais seulement à 57 %. Quant aux personnes âgées de 70 ans et plus, elles ont voté pour Emmanuel Macron à 78 %. Je ne serais pas surpris de voir une courbe similaire le 24 avril prochain.

    Néanmoins, il est maintenant très clair que le résultat sera beaucoup plus serré qu'il y a cinq ans, donc peut-être que la catégorie d'âge moyen sera très proche entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Il ne serait pas surprenant que les deux candidats se retrouvent au coude-à-coude dans la tranche des 35-49 ans.

    Article adapté de l'anglais par Pauline Rouquette. Retrouvez ici la version originale.

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    Présidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"

    Présidentielle 2022

    À la Sorbonne, les étudiants refusent de choisir entre Marine Le Pen ou Emmanuel Macron

    Élysée 2022

    Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète

    BBC

    SANS TITRE

    Also earlier, Plaid Cymru's Westminster leader Liz Savile Roberts described the PM as "a millstone round his government's neck".

    "The PM debases himself, debases his office and debases his government," she said.

    We're just going back over a bit more of what was said in the Commons earlier, and SDLP MP Colum Eastwood said the PM and chancellor were "partying in Downing Street" while his constituents were "watching through care home windows as their parents died".

    "We know he has no respect for the public but show us he has some respect for himself and please, please, please resign now."

    More now from Conservative MP Mark Harper, who earlier told the Commons that Boris Johnson was no longer worthy of the "great office" he holds.

    Explaining his decision to submit a letter of no confidence in the PM, the former chief whip tells the BBC many people made extraordinary sacrifices to obey lockdown laws.

    Harper says all his Conservative colleagues are going to have make a decision soon about whether they want Johnson to continue.

    "I'm not expecting lots to follow me today, but they're going to have to reflect in the coming days and weeks," he says.

    "I think many of them will reach the same conclusion that I have."

    Just a little aside...

    When MPs head to the Commons on Thursday to debate the actions of Boris Johnson, and whether they merit a referral to the Privileges Committee, the prime minister will be nowhere near the chamber.

    Instead, he will be Ahmedabad, India, as he begins a visit to the country to bolster trade.

    Johnson will then travel to New Delhi on Friday to meet Indian Prime Minister Narendra Modi.

    We do understand the PM will be in the House for Prime Minister's Questions on Wednesday before his trip though.

    Boris Johnson's time at the despatch box has now come to an end. Oppostion MPs have been coming with call after call for his resignation.

    Johnson will address Tory backbenchers behind closed doors at 20:00 BST.

    The Green Party's Caroline Lucas asked earlier what could be done to protect the ministerial code - the rulebook on behaviour issued by the PM - "when the person who is entrusted with guarding it breaks that code".

    The Brighton Pavilion MP then quoted a historian who recently described Johnson as a "rogue prime minister".

    Johnson said he didn't agree with the "characterisation" and reiterated that he had explained and apologised.

    We found out earlier that MPs will get to vote on Thursday on whether Johnson should be investigated for knowingly misleading Parliament in his past statements about No 10 parties.

    Iain Watson

    Political correspondent

    While one new letter of no confidence in Boris Johnson has gone in today, most non-Ukraine contributions from the Conservative benches have welcomed the PM’s repeated apologies - though the former minister Steve Baker, a Christian, wanted more than that: repentance.

    Significantly, while he has organised many succesful rebellions against his own party leaders, he did not join fellow Covid Recovery Group member Mark Harper in calling for the current leader to go.

    As we type, Boris Johnson is still in the House of Commons answering questions from MPs in his first appearance since being fined for breaking lockdown laws.

    Here is a quick re-cap of what we have heard so far:

    A little earlier, Tory MP Julian Lewis asked if the prime minister had the power to make senior civil servant Sue Gray publish her full report into the parties in Downing Street during lockdown.

    You may remember Boris Johnson ordered her to carry out an inquiry - but its full publication was paused by the police investigation.

    Lewis said publishing it "would put an end to this matter" and stop the government being "diverted away" from helping Ukraine.

    Johnson said the Metropolitan Police should conclude its investigation before such a report is published.

    "The public have made up their minds. They know what he is," Labour leader Sir Keir Starmer says.

    Watch his verdict on Johnson's apology below.

    Tory MP Michael Fabricant, who has defended the PM throughout the Partygate row, says he is desperately sad to hear about his own constituent referenced by the Labour leader in his speech.

    He describes how his best friend's mother died in hospital without them by their side, and notes that the PM's mother also died during the pandemic.

    "We've all suffered from these heart-wrenching tragedies," he adds, "and none of us should forget it."

    But it seems his support is still firmly with Boris Johnson.

    Conservative Steve Baker says the prime minister "could not have made a more humble apology".

    He says the PM also needs to show repentance and asks for an assurance that "nothing of this kind will ever happen again".

    Boris Johnson repeats his apology.

    The DUP's Sammy Wilson says the PM's apology was genuine.

    He adds it is important to focus on the future rather than the past.

    He asks Boris Johnson what discussions the PM has had about the weaponry Ukrainians need to drive back the Russians.

    Johnson says the UK is in continuous discussions with Ukraine.

    Tory backbencher Peter Bone points to the announcement earlier that MPs will vote on Thursday on whether to refer the PM to the privileges committee.

    He says there is only one issue in question for such an investigation - "Did the prime minister deliberately mislead the House [over the parties]?"

    Bone asks Johnson the question directly.

    The PM answers: "No."

    Iain Watson

    Political correspondent

    The former chief whip Mark Harper delivers a blow to the PM - says he is not fit for high office.

    So far he has kept his powder dry but as a formidable organiser, this intervention could yet be significant.

    Many other Conservative critics have bitten their tongues during the Ukraine conflict.

    More on former chief whip Mark Harper, who confirms on Twitter that he's submitted a letter of no confidence in the prime minister.

    In the letter, he says Johnson is "no longer able to deliver the principled leadership required to take our country forward".

    Tory MPs can trigger a leadership contest if 54 letters of no confidence are sent to Sir Graham Brady, who chairs a committee of backbench MPs known as the 1922 Committee.

    There's no official running tally of how many letters have been submitted - they have been triggered by various issues over the course of Johnson's leadership - the only way we'll know for sure is if that crucial threshold of 54 letters is reached.

    Tory MP Mark Harper says he strongly supports the government in standing up to Ukraine, but says it is times like this the prime minister must "exemplify the values" of the UK.

    He says Boris Johnson broke the laws he set for others to follow, hadn't been straightforward about it, and was now "going to ask decent men and women on these benches to defend the indefensible".

    He adds that he is "no longer worthy of great office he holds".

    The PM says he knows "the care and sincerity of which he weighs his words", and "bitterly regrets" breaking the rules.

    He says plans to get on with the job.

    Iain Watson

    Reporting from the House of Commons

    It was noticeable that the prime minister repeated his apology when Keir Starmer concluded his remarks.

    This is in stark contrast to the tone he adopted back in February which dismayed many on his own side when he decided the best form of defence was attack.

    Back then, he wrongly suggested that Keir Starmer, as Director of Public Prosecutions, failed to prosecute the prolific sex abuser Jimmy Savile.

    Liberal Democrat leader Ed Davey says it is "profoundly damaging to our great country" to have a prime minister the public no longer trusts.

    He asks the PM to give Conservative MPs a free vote on Thursday so they can decide "whether he deliberately misled Parliament or was so incompetent he didn't understand his own laws".

    Labour's Margaret Hodge notes that Johnson is "anxious to move on to other issues".

    She asks how he can "credibly justify calling for resignation of the boss of P&O ferries when he faced allegations of breaking the law while on the other hand he is refusing to resign when he himself is guilty of breaking the law".

    Johnson says P&O's actions were entirely wrong. He also repeats his apology.

    Valeurs Actuelles

    Amsterdam : deux touristes français poignardés dans le Quartier Rouge

    Une violente agression s’est produite dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 avril à Amsterdam, aux Pays-Bas. Comme l’a fait savoir Le Parisien, il était aux alentours de 3h du matin quand deux touristes français qui se promenaient dans le Quartier Rouge de la ville ont été attaqués au couteau. Âgé de 22 et 27 ans, le duo a notamment été blessé aux mains par un individu qui s’est enfui juste après les faits. « L’un d’eux a été soigné sur place et l’autre a été transféré à l’hôpital », a indiqué un porte-parole des forces de l’ordre néerlandais.

    Suspect recherché

    Pour l’heure, les motivations de l’agresseur ne sont pas connues. Le suspect est activement recherché par les autorités. L’attaque à l’arme blanche s’est déroulée dans un quartier animé bien connu des touristes, et particulièrement bondé en ce week-end de Pâques. Les deux victimes ont annoncé leur volonté de porter plainte.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Ukraine war: Russia bombards cities as eastern offensive begins

    Ukraine's President Volodymyr Zelensky has said Russia has launched an assault to seize the eastern Donbas region.

    Russian and Ukrainian forces clashed on Tuesday along the eastern front line, after Mr Zelensky said the battle for the Donbas had begun.

    Ukraine's top security official, Oleksiy Danilov, said Russia was trying break through Ukrainian defensive positions throughout Ukraine's east.

    The offensive had been expected after Russia failed to seize Kyiv.

    After its push to overrun the capital stalled, Moscow announced its military would focus instead on eastern Ukraine where Russian-backed separatists have been fighting Ukrainian forces since 2014.

    Luhansk is one of the most fiercely contested regions, and on Tuesday its Governor Serhiy Hayday said it had come under attack from all sides.

    He announced that street fighting in the city of Kreminna had forced Ukrainian troops to withdraw and regroup, leaving Russian forces in control of the eastern city of 18,000.

    "They moved in but our defenders had to retreat," Mr Hayday said. "The enemy was shelling every metre of our defence line."

    The strategic port city of Mariupol, meanwhile, has come under intense bombardment.

    Pro-Russian forces have reportedly begun an attempt to storm the city's Azovstal steelworks, where Mariupol's final defenders have been holding out for days.

    Ukraine says civilians and children are among those holed up in the complex, but pro-Russian officials in the city have disputed this.

    Mariupol is a key Russian target which if captured would allow its troops to complete a land-bridge between the occupied Crimean peninsula and separatist held regions of eastern Ukraine.

    In Kharkiv, which is 400km (249 miles) away in Ukraine's north-east, officials said three people had been killed and 21 injured in a new wave of attacks on the city.

    "The intensity of the shelling of Kharkiv has increased," the regional governor Oleg Sinegubov said in a post on Telegram.

    Russia initially appeared to want to capture major Ukrainian cities and topple the country's government.

    But after facing stiff resistance, Russian defence officials said that its main objectives in the "first stage of the operation" had been "generally accomplished" and its forces were moved from areas around the capital.

    They announced plans to redirect the focus of the invasion towards the "liberation" of the mostly Russian-speaking Donbas region.

    Russia's President Vladmir Putin has portrayed the invasion as an attempt to demilitarise and "denazify" Ukraine, something Ukraine and its allies dismiss as a ruse for an unprovoked attack.

    Russian defence officials said its forces struck more than 1,200 targets in Ukraine on Monday night, including 25 military command posts in Mykolayiv and Kirovsk as well as two weapon depots in east Ukraine.

    Describing the fresh offensive in a television interview, Moscow's Foreign Minister Sergei Lavrov said "another stage of this operation is beginning, and I'm sure this will be a very important moment."

    Speaking in a video message on Monday night, Mr Zelensky said that his forces had pledged to "not give up anything Ukrainian".

    "A very large part of the entire Russian army is now focused on this offensive," he added, but said that Ukraine's forces will fight on "no matter how many Russian troops are driven there, we will fight".

    Moscow claimed last month that it controlled 93% of Luhansk and 54% of Donetsk and its forces are expected to try and encircle the remaining Ukrainian troops in the region.

    But they face a protracted fight with some of Kyiv's most battle-hardened troops. Ukraine is believed to have between 40-50,000 soldiers in the Donbas, many of whom have spent years fighting against Russian-backed separatists forces in the region.

    The change in Russia's objectives was set out by President Vladimir Putin during a speech last week, where he announced that his aim was "to help the people who live in the Donbas, who feel their unbreakable bond with Russia".

    The Pentagon's press secretary, John Kirby, cautioned Russia could be "setting the conditions for future offensive operations" and officials in Kyiv warned that the new Russian offensive does not mean that Moscow has ended its attacks on other parts of Ukraine.

    "Putin hasn't removed the goal to destroy us as a state and our political leadership," Mr Danilov said in an interview with Ukrainian TV.

    War in Ukraine: More coverage

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    New York Times - World

    This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?

    Mexico Dispatch

    The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.

    Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times

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    By Oscar Lopez and Lisette Poole

    Photographs by Lisette Poole

    ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.

    They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.

    “Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”

    For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.

    But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.

    “Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”

    Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.

    Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.

    David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.

    “That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.

    In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.

    “I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”

    As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.

    But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.

    Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.

    The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.

    “It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.

    Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.

    While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.

    “It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”

    But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.

    Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”

    Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.

    “When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”

    The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.

    “I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”

    Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.

    Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.

    She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”

    Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.

    The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.

    “Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”

    Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.

    “One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”

    For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”

    “Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”

    For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.

    “From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”

    Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.

    “Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”

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    France24 - Monde

    Des enquêteurs en ligne utilisent les images satellite pour compter les décès en Ukraine

    Publié le : 18/04/2022 - 17:24Modifié le : 19/04/2022 - 18:11

    Pariesa Young Suivre

    Des milliers de civils ukrainiens ont été tués lors des combats et des bombardements depuis le début de l'offensive russe le 24 février. Pour faire face à ces décès en surnombre, les citoyens et les autorités locales ont eu recours à des fosses communes et des cimetières de fortune pour enterrer leurs morts. Des images satellite et des vidéos amateur documentent l'apparition de nouvelles tombes, permettant ainsi de quantifier le lourd bilan humain de la guerre.

    Attention : cet article contient des images et des descriptions susceptibles de choquer certains lecteurs.

    Le bilan des pertes civiles depuis le début de la guerre en Ukraine est difficile à établir. En date du 15 avril, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme avait recensé 4 633 victimes civiles, dont 1 982 sont décédées. Cependant, l'agence indique que les chiffres réels sont probablement bien plus élevés, car le décompte des victimes dans plusieurs régions en proie à d'importants combats n'a pas encore été communiqué.

    Chernihiv. Dozens, (possibly over 100) bodies of Ukrainian civilians in freshly marked grave. The Ukrainians had to hastily bury the newly found dead after the Russian retreat,. #Ukraine #UkraineWar pic.twitter.com/kvz7gBeXBz

    April 10, 2022

    Lors d'une interview à France 24 le 15 avril, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a affirmé que les soldats russes utilisaient des crématoriums mobiles, rendant le décompte des victimes plus difficile. Selon le ministère ukrainien de l'Intérieur, 2 700 décès civils avaient été médicalement constatés et officiellement confirmés en date du 15 avril.

    Pour pallier le manque d'informations sur le bilan humain de la guerre, des enquêteurs en ligne tentent de documenter les décès civils en utilisant des éléments visuels, comme des images satellites de cimetières ou des images amateur de fosses communes.

    Des images satellites permettent de voir l'agrandissement de cimetières

    L'ONG britannique Centre for Information Resilience (CIR) s'est servie de l'imagerie satellite pour identifier des cimetières en Ukraine, et suivre leur évolution depuis le début de l'offensive militaire en février. En comparant plusieurs images satellites d'un cimetière de la ville de Kherson, actuellement sous occupation russe, l'ONG a montré que plusieurs rangées de tombes avaient été ajoutées entre le 28 février et le 15 avril :

    Numerous grave lines added in each satellite image to this site in the Russian-occupied city of Kherson (Херсон) in Ukraine’s south. This timelapse of @Planet imagery shows grave lines added between 28 Feb & 15 April. Location: 46.669554, 32.530406. pic.twitter.com/S3GHFtcNnp

    April 15, 2022

    Selon Nathan Ruser, chercheur à l'Australian Strategic Policy Institute (ASPI), 824 nouvelles tombes ont été creusées dans ce cimetière de Kherson entre le 28 février et le 2 avril. Pour arriver à ce résultat, il a consulté d'anciennes images satellite datant de 2021, ayant une plus haute résolution, afin de compter le nombre de tombes qui figurent dans chaque rangée du cimetière. Il a ensuite multiplié ce chiffre par le nombre de rangées ajoutées depuis le début de la guerre en Ukraine. Sur les images d'avril 2022, on peut voir qu'environ 300 de ces nouvelles tombes ont été remplies, indiquant que quelqu'un y a été enterré. Les autres tombes étaient à ce moment-là encore vides.

    Kherson a été la première ville occupée par les forces russes. Les autorités ukrainiennes affirment qu'au moins 300 soldats et civils sont décédés lors des combats précédant la prise de la ville. S'il est pour le moment impossible de vérifier ce bilan, les images satellites des cimetières donnent néanmoins une indication de l'ampleur des victimes.

    Le CIR a également identifié des cimetières de fortune, construits à la hâte près de Tchernihiv, une ville qui a subi d'importants bombardements pendant les plusieurs semaines qui ont suivi l'invasion russe. Les habitants ont enterré leurs morts dans des cimetières improvisés dans la forêt de Yaliyvshchyna, selon une enquête de l'ONG.

    🚨New Investigation: Our Eyes on Russia team have verified the presence of a series of mass graves in the Yalivshchyna forest near Chernihiv.1) Link below and THREAD👇https://t.co/yikYLXCP8m

    April 10, 2022

    Les enquêteurs du CIR ont utilisé des photos publiées dans les médias pour retrouver la localisation de trois cimetières. En regardant des images satellites de ces trois lieux, ils ont remarqué qu'ils avaient récemment été déforestés pour laisser place à la construction de fosses communes après le début de la guerre en Ukraine.

    Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des personnes descendre des cercueils dans l'une de ces fosses communes :

    A mass-grave of civilians who were killed by Russians in Chernihiv pic.twitter.com/OL05edTNA8

    March 6, 2022

    Les images amateur permettent aussi de quantifier le nombre de tombes. Selon le CIR, 381 ont été creusées sur ces trois sites entre le 24 février et le 6 mars 2022.

    Les enquêteurs en ligne ne sont pas les seuls à avoir recours à l'imagerie satellite pour mieux estimer le bilan des victimes de la guerre en Ukraine. Les Nations unies disent avoir utilisé les images satellites pour identifier une fosse commune où seraient enterrées 200 personnes à Marioupol, une ville portuaire stratégique fortement bombardée par les forces armées russes.

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    Poland Dispatch

    On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.

    For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.

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    By Jeffrey Gettleman

    An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.

    LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.

    He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.

    But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”

    “The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”

    My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.

    But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.

    He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.

    I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.

    For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.

    Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.

    Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.

    How should we reconcile them?

    I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.

    “The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”

    What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.

    “You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”

    I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.

    When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.

    The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.

    “This town used to be a third Jewish,” he said.

    How many are left?

    “Six families,” he said.

    I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.

    For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.

    As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.

    I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?

    “I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new phase of the war. Russia declared that its offensive for control over Ukraine’s industrial heartland was underway as it bombarded targets across the sprawling eastern front. Ukrainian officials said they were mounting a spirited defense.

    In Mariupol. About 2,000 people were trapped at a large steel factory in Mariupol along with Ukrainian forces that are waging what appears to be the last defense of the city. Russia is seeking to take the city as part of a strategically important “land bridge” to occupied Crimea.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    “I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.

    And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”

    Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”

    In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.

    Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.

    It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”

    Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.

    “After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”

    My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.

    I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.

    We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.

    But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.

    And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.

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    France24 - Monde

    Présidentielle : les clips de campagne des deux candidats au second tour

    Publié le : 19/04/2022 - 12:01Modifié le : 19/04/2022 - 13:05

    FRANCE 24 Suivre

    Temps de parole, affiches, clips de campagne : lancée le 15 avril, la campagne officielle des deux finalistes de l'élection présidentielle, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, s'achèvera vendredi 22 avril à minuit.

    Comme lors de la campagne officielle qui a précédé le premier tour de l'élection présidentielle, celle de l'entre-deux-tours obéit à plusieurs règles.

    Les médias audiovisuels sont tenus à une égalité parfaite du temps de parole des deux candidats, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, qui bénéficient par ailleurs de la diffusion de clips de campagne.

    En outre, un débat télévisé est traditionnellement organisé entre les deux finalistes. Celui-ci aura lieu mercredi 20 avril, à partir de 21 h, et sera diffusé sur TF1 et France 2.

    Les professions de foi et bulletins de vote au nom des deux candidats seront quant à eux envoyés au domicile des électeurs à partir du 21 avril. La campagne officielle prendra fin vendredi 22 avril à minuit. Le second tour de la présidentielle se tiendra dimanche 24 avril.

     

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    Législatives : dialogue déjà tendu à gauche en vue du "troisième tour de la présidentielle"

    ÉLYSÉE 2022

    Le vote des séniors, arbitre du duel Emmanuel Macron - Marine Le Pen ?

    ÉLYSÉE 2022

    Présidentielle : le jugement majoritaire pour lutter contre l’abstention et le vote utile ?

    BBC

    Kabul blasts kill six and wound 20 at boys' school

    Two bomb blasts at a boys' school in the Afghan capital Kabul have killed at least six people and wounded more than 20, officials say.

    The blasts happened at the Abdul Rahim Shahid high school in the Shia-dominated west of the city. The number of dead and wounded is likely to rise.

    A nearby tuition centre was also targeted in a grenade attack.

    There was no immediate claim of responsibility. Islamic State militants have attacked the area in the past.

    Initial reports suggested Abdul Rahim Shahid pupils and staff may have been targeted by suicide bombers, but Kabul police spokesman Khalid Zadran said improvised explosive devices had been left outside the school, killing six people.

    "These are preliminary figures. We are at the site and waiting for more details," he said.

    Reuters news agency quoted an unnamed official who said the devices had been placed in backpacks, one of which had been detonated inside the school gates.

    Earlier, sources from Muhammad Ali Jinnah Hospital in Kabul told the BBC they had received four dead bodies and 19 injured people so far from the school attack. Other blast victims are being treated elsewhere.

    Students were leaving morning classes when the blasts happened, one witness told the AFP news agency.

    Photographs from the aftermath of the explosions show bloodstains on the ground alongside discarded notebooks.

    The area in which the attacks took place - Dasht-e-Barchi - has frequently been the target of attacks by the local branch of the Islamic State group because of its largely Hazara Shia Muslim population.

    Hazaras are an ethnic and religious minority frequently targeted by Sunni militant groups, who view them as heretics.

    Local sources also said a hand grenade had been thrown at a nearby tuition centre for students preparing for a university entrance exam.

    After a spate of IS attacks last year following the Taliban takeover, the group's activities had declined.

    IS has carried out a devastating campaign against Shias in Afghanistan over the last few years. Scores have been killed in bombings on targets including sports halls, cultural centres and places of education.

    Last May, more than 90 students and staff were killed in an attack by IS on a girls' school in Dasht-e-Barchi.

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    France24 - World

    French court fines Deliveroo thousands for abusing freelance status of workers

    Issued on: 19/04/2022 - 15:01

    FRANCE 24 Follow

    Two former bosses of Deliveroo were given suspended one-year prison sentences and fined 30,000 euros ($32,380) by a French court on Tuesday for abusing the freelance status of riders working for the British takeaway delivery platform. 

    The company itself was also fined the maximum penalty of 375,000 euros ($404,625), the court ruled.

    The ruling against Deliveroo may reverberate outside France at a time when the gig economy, built largely upon digital apps and self-employed workers, faces a number of court challenges that may redefine working conditions.

    Deliveroo said in a statement that it "categorically contests" the French court's ruling and was considering whether to appeal. It will maintain operations on the French market, it added.

    Its statement said the court decision referred to an early version of its operating model and had no consequences for the way it operates today.

    "Our model has since evolved in order to be more in line with the expectations of our delivery partners, who want to remain independent ... Deliveroo will continue to operate with a model that offers these independent providers a flexible and well-paid business," the company said.

    Former riders have sued Deliveroo for alleged abuse of their freelance status and claim the company should have hired them as employees.

    Under French law, employee status grants rights, including unemployment benefits, social security and pension contributions.

    France, after Britain, is the second-largest market for Deliveroo, operating in more than 200 cities with restaurant partners.

    Since its London launch in 2013, Deliveroo has expanded into towns and cities across Europe, Asia, Australia and the Middle East.

    But at times it has drawn criticism for its reliance on freelance couriers, with many saying the so-called "gig economy" workers should be considered employees.

    Usually the couriers are freelance workers who have often battled for a guaranteed number of hours' work and other benefits.

    (FRANCE 24 with REUTERS and AFP)

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    French Deliveroo drivers strike over pay dispute

    Business Daily

    Just Eat to hire 4,500 delivery workers on permanent contracts in France

    Valeurs Actuelles

    Grand Est : un automobiliste fuit la police et percute un poteau, son passager décède dans l’accident

    Le contrôle routier a viré au drame. Dimanche 17 avril, une voiture a violemment percuté un poteau à Mont-Saint-Martin, en Meurthe-et-Moselle (Grand Est). Comme l’a rapporté France Bleu, le conducteur s’en est sorti mais son passager est décédé à cause de la violence du choc. L’accident est arrivé alors que l’automobiliste venait de fuir un contrôle de police. Celui-ci a été arrêté et placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de la ville.

    Arme à la main

    Les faits se sont déroulés dans la zone artisanale et commerciale de Mont-Saint-Martin. Tout a commencé lorsque vers 23h. Les deux occupants du véhicule ont été sermonnés par un autre automobiliste en raison d’un refus de priorité. Alors que le duo a tenté de partir, l’autre individu l’a rattrapé et lui a bloqué la route. L’un des automobilistes de la voiture accidentée aurait sorti une arme, avant que la police n’intervienne sur place. C’est à ce moment-là que l’automobiliste a pris la fuite et est entré en collision avec le poteau. Les investigations devront éclaircir la situation, et déterminer si l’arme était factice ou non.

    Meurthe-et-Moselle : les dernières actualités

    Quatre ex-policiers de la BAC de Nancy se voient confirmer leur exclusion de la police

    Nancy : un adolescent interpellé après avoir tenté de ravitailler la prison en stupéfiants et lames de scies à métaux

    Meurthe-et-Moselle : un clandestin libyen menace de mort et de viol des policiers

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Le vélodrome, de l’enfer du Nord aux portes du paradis

    Actu

    Cyclisme Si les pavés sont le chemin de croix du peloton, l’anneau de Roubaix qui accueille les « survivants » de la reine des classiques est l’écrin qui magnifie leurs exploits, petits ou grands.

    Deux moments sont gravés à jamais dans la mémoire de celui qui suit Paris-Roubaix (1). Le premier est ce départ de Compiègne, haut lieu de l’histoire de France. Chaque année, c’est un peu et toujours le même cérémonial. La revue des troupes qui vont s’élancer pour 250 kilomètres de course parsemés de 30 secteurs pavés (54,8 km) permet de capter sur chaque visage tant l’impatience d’en découdre que la crainte d’une journée en enfer. La plus grande des classiques, la plus dure et la plus injuste, récompense certes le plus fort mais ne pardonne pas aux malchanceux – crevaison, chute, fringale, etc.

    Sur cette place pavée – avant-goût de ce qui attend les coursiers –, les vélos rutilent, les mécaniques chantent. Un jour comme un autre ? Pas tout à fait. 250 km plus loin, lorsque les forçats de ces sentes pavées de mauvaises intentions entrent enfin dans le vélodrome, lieu de l’arrivée et de l’apothéose pour le vainqueur, tout a changé, s’est transfiguré. Les visages sont crottés de boue s’il a plu, de poussière si le temps était au sec. Mais plus que les corps et les figures, ce sont les vélos qui nous content leur souffrance. Ils grincent, crient douleur, mais aussi le bonheur de retrouver un terrain à leur convenance. De ces routes chaotiques, ils peuvent s’aventurer et glisser sur un terrain lisse. Bienvenue au vélodrome de Roubaix – deuxième du nom car reconstruit en 1936 entre l’avenue Roger-Salengro et l’avenue du Parc-des-Sports – et son décorum d’un autre temps.

    dramaturgie et cercle de béton

    « C’est un endroit désuet, qui en fait son originalité. Plus une seule grande course d’un jour ne se termine dorénavant sur un vélodrome. Paris-Roubaix est la dernière à nous offrir un tel spectacle », explique Jean-Marie Leblanc, qui fut le directeur de ce monument mais aussi son sauveur.

    En effet, de 1986 à 1988, pour des raisons de sponsoring, l’arrivée est déplacée avenue des Nations-Unies, là où se trouve le siège du roi de la vente par correspondance : la Redoute. Sponsor officiel, la société nordiste veut sa part du gâteau. À la clameur qui gronde et monte de la petite tribune du vétuste vélodrome en attendant le vainqueur, elle préfère les vivats étouffés d’un public aligné en rang d’oignons.

    C’est Jean-Marie Leblanc, encore pour un temps à la rubrique cycliste de l’Équipe, qui sonne la révolte dans un billet bien torché. La reine des classiques amputée de son cercle de béton d’une longueur de 499,75 mètres perd de sa dramaturgie, explique le journaliste. Sa plume convainc les organisateurs. La piste est rénovée. Roubaix retrouve son cercle incurvé. Le reste appartient à l’histoire. Celle, par exemple, du Français Gilbert Duclos-Lassalle, qui, à treize reprises, se heurta à la victoire avant qu’en 1992 il ouvre enfin les portes du paradis : « Jean-Pierre Danguillaume, mon équipier chez Peugeot, m’avait dit pour ma première participation : “Tu as fait des belles courses, mais ici, c’est la plus grande. Si tu n’es pas à l’heure, la porte du vélodrome sera fermée…” »

    Un doublé en 1992 et 1993 va faire de « Gibus » une légende et du vélodrome ce lieu définitivement mythique où les frissons vous gagnent quand ces Flandriens de naissance ou de cœur entrent en piste. « En tant que directeur de la course, lorsque je suivais les coureurs, je demandais à mon chauffeur de me lâcher au plus vite pour me précipiter au centre de la piste, sur la pelouse du vélodrome, et admirer l’arrivée », se souvient Jean-Marie Leblanc.

    Mais qui se souvient aussi des douches, ces appendices de la piste situés à une centaine de mètres ? Elles étaient l’ultime passage obligé avant de repartir vers d’autres aventures cyclistes. Tout en se lavant des scories d’une journée pas comme les autres, chaque coureur y comptait les blessures dues aux chutes, râlait sur son nombre de crevaisons ou se félicitait d’une bonne performance. Fermées aujourd’hui, elles sont dorénavant un musée, où, sur presque une centaine de box, on peut lire le nom de tous les vainqueurs. Le vélodrome de Roubaix, mémoire de l’histoire de la reine des classiques, renaît donc chaque année au printemps pour nous offrir le plus merveilleux des spectacles vivants. Rendez-vous est donc pris ce dimanche 17 avril.

    paris-roubaix
    France24 - World

    Israel hits Gaza after rocket attack as Jerusalem tensions escalate

    Issued on: 19/04/2022 - 03:38

    NEWS WIRES

    Israel carried out its first air strikes on the Gaza Strip in months early Tuesday in response to a rocket fired from the Palestinian enclave as tensions soar after a weekend of violence around a Jerusalem holy site.

    Warning sirens sounded in southern Israel Monday night after the rocket was fired from the enclave controlled by the Islamist group Hamas, the first such incident since early January.

    The projectile crashed into the sea off Tel Aviv.

    "One rocket was fired from the Gaza Strip into Israeli territory. The rocket was intercepted by the Iron Dome Air Defense System," the Israeli military said in a statement.

    Hours later the Israeli air force said it had hit a Hamas weapons manufacturing site in retaliation.

    Hamas claimed to have used its "anti-aircraft defence" to counter the air raids, which caused no casualties, according to witnesses and security sources in Gaza.

    No faction in the crowded enclave of 2.3 million inhabitants immediately claimed responsibility for the rocket but it comes after a series of attacks in Israel and a weekend of tensions at a holy site in Jerusalem.

    Israel holds Hamas responsible for all rocket fire from Israel, and usually carries out air strikes in response.

    The incident, the first of its kind since January, comes after a weekend of Israeli-Palestinian violence in and around Jerusalem's flashpoint Al-Aqsa Mosque compound that wounded more than 170 people, mostly Palestinian demonstrators.

    Diplomatic sources said the United Nations Security Council was to hold a session on Tuesday to discuss the spike in violence.

    Similar violence in Jerusalem around the same time last year triggered repeated Hamas rocket fire into Israel which escalated into an 11-day war.

    'Illegitimate and provocative' 

    The spike in tensions coincides with both the Muslim holy month of Ramadan and the Jewish festival of Passover.

    The Al-Aqsa Mosque compound is known to Jews as Temple Mount -- the holiest site in Judaism and the third-holiest in Islam.

    Palestinians have been angered by repeated visits to the site by Jewish worshippers, who are permitted to enter but may not pray there.

    The government of Naftali Bennett has repeatedly declared that Israeli security forces have a "free hand" to deal with demonstrators.

    Hamas had warned on Sunday that "Al-Aqsa is ours and ours alone" and swore to defend Palestinians' right to pray there.

    The exchanges of fire in Gaza and Al-Aqsa clashes came after a spike in violence including four deadly attacks since late March in the Jewish state by Palestinians and Israeli Arabs that claimed 14 lives, mostly civilians.

    A total of 23 Palestinians have meanwhile been killed in the violence since March 22, including assailants who targeted Israelis, according to an AFP tally.

    They include Hanan Khudur, an 18-year-old Palestinian woman who died Monday after being shot by Israeli forces last week in the village of Faquaa, near the flashpoint city of Jenin.

    Israel had poured additional forces into the occupied West Bank and has been reinforcing its barrier in the territory.

    State Department spokesman Ned Price said Monday that the United States was "deeply concerned" about the tensions and that senior US officials had been in touch by telephone with their counterparts from Israel, the Palestinian Authority and Arab nations. 

    "We have urged all sides to preserve the historic status quo" at the Al-Aqsa compound and avoid "provocative" steps, he said.

    Jordan on Monday summoned the Israeli charge d'affaires "to deliver a message of protest over illegitimate and provocative Israeli violations at the blessed Al-Aqsa Mosque", its foreign ministry said in a statement.

    Jordan serves as custodian of holy places in east Jerusalem, including the Old City, which Israel occupied in 1967 and later annexed in a move not recognised by most of the international community.

    Bennett on Monday denounced what he called a "Hamas-led incitement campaign" and said Israel was doing "everything" to ensure people of all faiths could safely worship in Jerusalem.

    "We expect everyone not to join the lies and certainly not to encourage violence against Jews," he said, in an apparent reference to Jordan.

    Bennett is also facing a political crisis at home after his ideologically disparate coalition lost its one-seat majority in the 120-seat Knesset, Israel's parliament, just short of a year since he painstakingly cobbled a government together.

    On Sunday, Raam, the first Arab-Israeli party ever to be part of an Israeli government, said it was "suspending" its membership over the violence in Jerusalem.

    (AFP)

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    Israeli forces shoot two teens dead in West Bank as raids continue

    Clashes erupt at Al Aqsa mosque in Jerusalem, at least 150 Palestinians wounded

    Arab party suspends Israeli coalition govt membership amid Jerusalem violence

    L'Humanité

    Just Eat veut laisser un tiers de ses livreurs sur le bas-côté

    Actu

    Ubérisation. La plateforme, qui avait communiqué bruyamment sur son objectif de salarier 4 500 coursiers, vient d’annoncer son désengagement d’une vingtaine de villes.

    Pierric Marissal

    Les postes de 269 livreurs ainsi qu’une trentaine de managers sont menacés, soit un tiers des coursiers français salariés par Just Eat. L’entreprise avait marqué les esprits en janvier 2021 avec son annonce de recruter 4 500 livreurs en CDI, à contre-courant des Uber Eats et Deliveroo qui dominent le marché français avec leurs bataillons d’autoentrepreneurs. Un an après, il ne reste plus qu’un quart des salariés promis par « son modèle de livraison responsable ». Et, la semaine dernière, les élus du personnel (CGT et FO) se sont vu informer que la plateforme comptait supprimer tous ses CDI dans une vingtaine de villes de France. Après le CSE, les salariés de l’entreprise ont appris la nouvelle par une visioconférence…

    « Ce qui est sûr, c’est qu’on ne va pas négocier la misère », lance Ludovic Rioux, délégué CGT chez Just Eat. Le syndicat va rencontrer les livreurs, même si les élus sont à Lyon et Paris. Premières villes où le groupe a salarié des coursiers, ces agglomérations sont les deux seules à disposer de représentants, à cause du refus de la direction d’abaisser à moins d’un an le seuil d’ancienneté nécessaire pour se présenter aux élections du personnel.

    Un modèle hybride et flou

    La plateforme, elle, va poursuivre son modèle hybride : un repas commandé sur l’application peut être livré par des coursiers salariés par les restaurants, par des autoentrepreneurs de Stuart, la filiale de La Poste, et, dans sept villes encore, par des livreurs en veste orange de Just Eat en CDI. De quoi, mis à part le contrat de travail, rendre encore plus floue la différence entre les conditions de travail des livreurs de Just Eat et des coursiers en autoentrepreneuriat de ses concurrents. « Quand je travaillais pour Deliveroo, je disposais d’un planning semblable sur lequel je devais m’inscrire le lundi. De même, on doit travailler au moins un soir du week-end, avec nos propres vélos et smartphones… La vraie différence est que le rapport de subordination est ici assumé », explique Ludovic Rioux. À l’inverse des autres plateformes, le temps de travail est encadré, même si un accord maison permet à la direction de décaler des heures d’une semaine sur l’autre. Le salariat a aussi permis des victoires pour les livreurs lyonnais, où la CGT est forte : ils ont notamment obtenu une indemnité kilométrique.

    La direction argue de mauvais résultats pour justifier la casse sociale. « Just Eat et sa maison mère (Takeaway – NDLR) pèse 4,5 milliards d’euros en Bourse, ils sont présents dans des dizaines et des dizaines de villes, ce n’est clairement pas quelques livreurs au Smic qui leur coûtent cher », s’insurge Ludovic Rioux. Le représentant syndical reconnaît que les autoentrepreneurs d’Uber Eats et de Deliveroo représentent un vrai dumping social. Mais, avec un peu de temps et d’investissements, cette concurrence déloyale n’a rien de rédhibitoire. Just Eat espérait qu’une décision de justice ou politique vienne mettre à mal le modèle antisocial de ses concurrents. Sera-ce pour ce mardi ? Le tribunal correctionnel de Paris rend son délibéré dans le cadre du procès Deliveroo, poursuivi pour travail dissimulé.

    Ubérisation du travailplateformes numériquesDeliveroouber
    Valeurs Actuelles

    Seine-Saint-Denis : une enseignante agressée par un élève, dans un collège de Saint-Denis

    Une enseignante, employée au sein d’un collège de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a été victime d’une agression en plein cours, par l’un de ses élèves, scolarisé en classe de 4e. Les faits, relatés par CNews, se sont déroulés vendredi 15 avril. Tout a commencé lorsque, pendant ce même cours, l’enseignante a demandé à l’élève en question de quitter les lieux. Ce dernier, furieux, a d’abord refusé d’obtempérer, avant de se lever pour asséner un certain nombre de coups à son professeur. Ce sont ses camarades qui ont mis fin au déchaînement de violence de l’adolescent. 

    L’adolescent placé en garde à vue 

    Après l’agression, l’enseignante a été conduite à l’hôpital et a déposé une plainte, poursuit la chaîne d’information. Quant à l’auteur de ces violences, jusqu’à présent inconnu pour des faits similaires, il a été placé en garde à vue. L’établissement scolaire envisage des sanctions à son encontre. Une agression comme celle-ci, d’après le personnel du collège, n’a rien de surprenant. « Cet incident n’est en rien un phénomène isolé, détaillent les professeurs dans un communiqué cité par nos confrères. Il est le symptôme d’une situation qui se dégrade dramatiquement ces dernières années, essentiellement en raison d’un manque de moyens et de personnels. »  

    Dans le même communiqué, l’équipe enseignante a par ailleurs pointé le refus du rectorat de Créteil de revoir le classement du collège, actuellement en REP (Réseaux d’éducation prioritaire). « Au lieu de cela, le rectorat prévoit une énième fermeture de classe pour la rentrée prochaine : les effectifs explosent, soulignent les professeurs. Certains collègues, absents depuis plus de six mois, ne sont toujours pas remplacés : les élèves en pâtissent. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    US judge throws out Biden's mask mandate for public transport, airplanes

    Issued on: 19/04/2022 - 04:17

    NEWS WIRES

    A US federal judge on Monday struck down the Covid-19 mask mandate for public transportation imposed by the administration of President Joe Biden, prompting major airlines to quickly drop the requirement.

    US District Judge Kathryn Kimball Mizelle of the Middle District of Florida said the mask mandate exceeds the statutory authority of the Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

    The mandate requiring face masks on airplanes, subways, trains, buses, taxis and other forms of public transportation was recently extended by the CDC until May 3 amid a rise in coronavirus cases.

    US airlines and a number of Republican lawmakers have called for an end to the mask mandate, which was issued by the CDC on February 3, 2021, shortly after Biden took office.

    In light of the decision, the Transportation Security Administration (TSA), which runs security at airports, will not enforce directives "requiring mask use on public transportation and transportation hubs at this time," an administration official said.

    After the ruling was announced, United Airlines dropped its mask mandate on domestic flights and some international flights, depending on the rules in the country of arrival.

    "While this means that our employees are no longer required to wear a mask -- and no longer have to enforce a mask requirement for most of the flying public -- they will be able to wear masks if they choose to do so, as the CDC continues to strongly recommend wearing a mask on public transit," the airline said in a statement.

    It was soon followed by American Airlines, Delta Airlines and Alaska Airlines, who all made masks optional for crew members and customers on domestic and most international flights.

    Like United, they cautioned that travelers would still be subject to local mask regulations at their destinations.

    White House disappointed 

    Alaska also noted that the mask rule reversal, however, did not undo some decisions made while the measure was still in place.

    Certain customers who were banned for not following the mask directive will remain barred, the airline said in a statement.

    "We will have some guests whose behavior was particularly egregious who will remain banned, even after the mask policy is rescinded," it said.

    Mizelle, a nominee of former Republican president Donald Trump, issued her ruling in a lawsuit filed in July 2021 by a conservative non-profit organization called the Health Freedom Defense Fund and two individual plaintiffs. 

    Although the public has a "strong interest" in combating the spread of Covid, the judge said, the mask mandate "exceeded the CDC's statutory authority," and it "failed to adequately explain its decisions."

    "Because our system does not permit agencies to act unlawfully even in pursuit of desirable ends, the Court declares unlawful and vacates the Mask Mandate," Mizelle said in a 59-page ruling.

    White House Press Secretary Jen Psaki called the ruling a "disappointing decision."

    "The CDC continues recommending wearing a mask in public transit," Psaki said.

    There was no immediate comment from the Justice Department, which could potentially appeal the ruling.

    (AFP)

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    Democratic-led US states announce plans to lift mask mandates

    Most of US can now drop masks indoors, health officials say

    New York, Massachusetts ease mask mandates as leaders seek ‘normalcy’

    BBC

    SANS TITRE

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    Former Liverpool defender Stephen Warnock says he can't see anything other than a win for Jurgen Klopp's side against Manchester United at Anfield tonight.

    He told BBC Radio 5 Live Breakfast: "I think it will be a good game. The rivalry between the two clubs is huge.

    "You look at the two clubs and Liverpool are obviously the form team. United are all over the place at the moment. They can’t string results together and they can’t put performances together. They will always make it tough, coming to Anfield, but I don’t see anything but a Liverpool victory tonight, just because of the way they have been playing of late.

    "The one thing that Liverpool won’t be at the moment is complacent. They can’t be because of what’s ahead of them. It’s about putting pressure on Manchester City, because they play Brighton tomorrow and they will be hoping that they can do them a favour and hoping that City slip up along the way.

    "Arguably at the minute all they are missing is a Mohamed Salah goal, and how often do we say that with the form he has been in? Tonight could be the night that he finally gets a goal."

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    That's the warm-up done for both sets of players.

    Jurgen Klopp spent a decent amount of time watching the United players with laser-like focus.

    There's a banner currently working its way around the ground proclaiming Liverpool's 19 titles and paying tribute to the 97 who lost their lives at Hillsborough.

    The atmosphere is cranking up very nicely.

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    I say this with all due respect to your allegiances Josh, but I hope you're very wrong about that scoreline, for the sake of every neutral.

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - texts will be charged at your standard message rate)

    Josh Hammond: United fan here. Usually I'm pretty optimistic about games despite poor form. But this Liverpool team (and it pains me to say this) is damn near unstoppable. I'd settle for a boring 0-0 but I don't think that's going to happen.

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    That back three of United's is going to have to be switched on today. They're currently involved in a bit of heading practice.

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    Liverpool manager Jurgen Klopp and Manchester United interim boss Ralf Rangnick face each other for the first time outside of Germany tonight.

    The Reds host United at Anfield knowing a victory or draw will put them temporarily top of the Premier League, with leaders Manchester City not playing until Wednesday.

    Klopp, who credits compatriot Rangnick as a key influence in his early career in management, said their friendship has been "on hold" since the former Schalke and RB Leipzig boss arrived at Old Trafford in November.

    "We didn't have contact since he has been in England at United - due to respect," said Klopp.

    "I respect everything he did during his career, to be honest. Incredible jobs, wherever he was."

    For Rangnick, whose United side are three points behind fourth-placed Tottenham after beating Norwich at the weekend, Klopp's success at Anfield since taking charge in October 2015 comes as no surprise.

    He said: "The same happened at other clubs, at Borussia Dortmund and Mainz.

    "[Klopp] developed all those clubs on a different kind of level. He is one of the best, if not the best coach.

    "It is no coincidence what has happened. They brought in the right players and got rid of the right players. That is why they are where they are."

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - texts will be charged at your standard message rate)

    I think Spurs represent the brightest hope for City. For sheer unpredictability and the fact that playing away seems to suit Spurs at the moment, plus they've taken all six points off City this season...it would no surprise if City's title rested on the result of that game. I should disclose however, I'm a Spurs fan so optimism in the face of facts seems to course through my veins.

    Liverpool v Man Utd

    Phil McNulty

    BBC Sport chief football writer at Anfield

    Manchester United interim manager Ralf Rangick hardly sounded like someone bursting with confidence looking ahead to this game and there may still be some scars left from the 5-0 mauling Liverpool inflicted at Old Trafford - albeit under another manager.

    The defeat was one of the final days of misery for Ole Gunnar Solskjaer, who was later sacked and replaced by Rangnick. Now the German must find a way to cause problems for countryman Jrgen Klopp as Liverpool seek an historic quadruple.

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    Look away now Manchester United fans if you don't want to be reminded of what happened the last time you played Liverpool in the Premier League.

    It was way back in October, with the league season only eight games old when Jurgen Klopp's side would rock up at Old Trafford.

    They would leave having utterly thrashed the Red Devils, heaping a boat load more pressure on then manager Ole Gunnar Solskjaer. The writing was on the wall in the fifth minute when Naby Keita opened the scoring. Diogo Jota added a second in the 13th minute before Mohamed Salah took over, adding three more goals.

    To chuck a load of salt in the wound, Paul Pogba was sent off on the hour, leaving Old Trafford to suffer 30 minutes as the away side sauntered to victory as the visiting fans taunted them from the stands.

    It would be fair to say they arrive here with a score to settle. Easier said than done, though.

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - texts will be charged at your standard message rate)

    Mark my words - Phil Jones to have an absolutely storming game tonight against us. Typical.

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    BBC Radio 5 Live

    Former Manchester United defender John O'Shea speaking to BBC Radio 5 Live: "Liverpool's attacking force is formidable. We were never exactly over-confident going to Anfield. It was always a tough place to go to and tonight will be no different.

    "Nobody seems to want it [fourth place] at the moment. It's a big test for United tonight and they need at least a point if they are serious about fourth place.

    "They will have to be on top of things at the back tonight. I could see them going with a back five but let's wait and see."

    On the summer transfer window and the potential appointment of Erik ten Hag as manager: "The competition has increased all over and recruitment is getting harder and harder. You have to be clever. It won't be done in one season. Hopefully they will give him [Ten Hag] that time and they can slowly close the gap to the teams at the top."

    On the planned applause for Cristiano Ronaldo and partner Georgina Rodriguez following the loss of their son: "It is obviously a terrible tragedy. The football community will always puts rivalries aside for things like that."

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    It looks as though Man Utd have already decided on who will be their next boss, with Ajax's Erik Ten Hag set to be appointed, possibly as early as tomorrow.

    Rangnick doesn't think it will take 30 years for the Red Devils to be challenging again for the league. It has already been nearly a decade since their last title, so how many more years do you think it will take before they're a credible challenger again?

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    Manchester United will not repeat rival Liverpool's 30-year spell without a league title but must improve their recruitment to challenge, says interim manager Ralf Rangnick.

    United, who have not won the Premier League since 2013, travel to Anfield as rank outsiders on Tuesday.

    While Liverpool are chasing an unprecedented quadruple, United's only challenge is to finish in the top four.

    "There needs to be a rebuild for the future," Rangnick said.

    "I suppose this [30 years without a title] will not happen because it is pretty obvious what needs to change.

    "If you know what you are looking for it will take two or three windows," said Rangnick, who was appointed as United's interim manager in November.

    "If you don't know what you are looking for it is a needle in a haystack.

    "If you know what kind of football you want to play and what kind of profiles you want for each individual position, then it is about finding the players and convincing them to come."

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - texts will be charged at your standard message rate)

    Manchester United have arrived in their team bus, which they are parking on the pitch shortly. I pray for an early Liverpool goal to save us from Utd's tactics depriving us a game of football.

    Liverpool v Man Utd (20:00 BST)

    Few would have predicted Phil Jones lining up in the Manchester United defence tonight.

    The former England international will start only his second Premier League game since January 2020 and his first since playing 90 minutes against Wolves on 3 January this year.

    Jones admitted before that game he had "been through hell and back over the last couple of years" after struggling with injury and lockdown.

    The 30-year-old missed last season with a knee issue and, before his return against Wolves, last played for United's first team in January 2020 in the FA Cup third round.

    Although Jones impressed against Wolves, he has only played about half an hour since then.

    He came on as a 90th-minute substitute and played extra-time in United's penalty shootout defeat by Middlesbrough in the FA Cup on 4 February.

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - texts will be charged at your standard message rate)

    Mark Burt: If this rampant and ruthless Liverpool don’t bang in at least 6 tonight they’ll be disappointed. This overpriced Man U team are amongst the most gutless and timid sides I’ve ever seen.

    Michael Devlin: Worst United lineup I can remember. Incoherent and imbalanced. The team has fallen such a long way since the start of this season. Dreadful.

    #bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

    Here are the fixtures Liverpool have remaining this season, including tonight (Premier League unless stated)

    19 April: Man Utd (h)

    24 April: Everton (h)

    27 April: Villarreal (h) CL semi-final first leg

    30 April: Newcastle (a)

    3 May: Villarreal (a) CL semi-final second leg

    7 May: Tottenham (h)

    10 May: Aston Villa (a)

    14 May: Chelsea (n) FA Cup final

    22 May: Wolves (h)

    You tell me, where are the losses possibly coming in that run? Tweet us using the hashtag #bbcfootball or tweet on 81111 (UK only - standard message rates apply).

    BBC

    Erling Braut Haaland: Manchester City boss Pep Guardiola refuses to speak about Norwegian

    Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section Man Citycomments714

    Pep Guardiola refused to talk about Manchester City's prospects of signing Erling Braut Haaland but the feeling is he will end up joining the club.

    Borussia Dortmund striker Haaland has a 75m euros (£62.3m) release clause.

    City and Real Madrid have been viewed as the likely destinations for the Norwegian.

    But with Real trying to secure Kylian Mbappe on a free transfer from Paris St-Germain, City have made Haaland a priority.

    Blues officials have refused to comment on the situation and Guardiola followed suit when he was asked about fresh reportsexternal-link of a deal being agreed between City and Haaland.

    "I have no answer to your question," he said on Tuesday. "I have no concern about what will happen in this club next season.

    "We are playing with good strikers and for many years I never talk about transfers, especially when we are playing for this season."

    However, Guardiola has spoken repeatedly this season about wanting a number nine after his failure to lure Harry Kane from Tottenham last summer.

    And, while the City boss remains a huge admirer of Kane, the fact the 28-year-old still has two years left on his contract with Spurs means, financially, signing Haaland now makes more sense.

    The 21-year-old has enhanced his reputation this term with 25 goals in 26 appearances for Dortmund this season, including a double in Saturday's 6-1 win over Wolfsburg.

    He has scored 82 goals in 85 games since joining the Bundesliga side from Red Bull Salzburg in December 2019.

    Haaland is keen to test himself at a higher level and Dortmund have always known they were vulnerable to an approach from one of Europe's biggest clubs.

    It is anticipated Haaland's agent Mino Raiola will pocket a sizeable fee for his part in the transfer if it does go through and there is understandable caution around the direction of talks until they have reached a successful conclusion.

    However, within the game, it would now be seen as a surprise if a deal with City was not finally agreed.

    France24 - World

    Chemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand

    Issued on: 12/04/2022 - 20:10

    Joanna YORK

    The Ukrainian city of Mariupol is on the verge of falling to Russian forces after a brutal siege that has lasted more than 40 days. Recent reports of a chemical weapons attack are raising fears in the city, but is the threat real?

    After more than 40 days spent defending the city of Mariupol, the 36 Marines Unit of the Ukrainian Army posted a message to Facebook on Monday. “Today will probably be the last fight, as the ammo is running out,” they wrote. “Some [of us] will die, some will be captured. I beg you to remember the Marines.”

    In the past six weeks, Russian forces have worked to surround and suffocate the port city in southeast Ukraine. Humanitarian corridors have been blocked. Civilians have been attacked. Schools and hospitals have been bombed. Satellite images show a once-thriving city largely reduced to rubble.

    According to Mayor Vadym Boychenko, 90 percent of the infrastructure in the city has been destroyed, and the death toll could surpass 20,000. On April 11, he said corpses were “carpeted through the streets”.

    On the same day, a new threat emerged. Ukraine’s Azov battalion reported that a Russian drone had dropped a "poisonous substance" on troops and civilians in Mariupol, causing respiratory failure and neurological problems.

    “The threat of chemical weapons is real,” Russian military strategy expert Katarzyna Zysk told FRANCE 24. “The civilian population and the government have good reasons to be very afraid of that.”

    >> Ukrainian forces ready for last battle in Mariupol

    Avoiding ‘unbearable humiliation’

    Use of chemical weapons was banned by the international community after World War I, with agreements reinforced in 1972 and 1993 to prohibit their development, stockpile or transfer.

    Consequently, Russia's use of chemical weapons in Ukraine would be a war crime, but one it may be willing to commit. “Russia is losing this war and the humiliation is unbearable and unacceptable for the Russian authorities,” said Zysk. “Chemical weapons would help tactically to win battles but also pile psychological pressure on the Ukrainian government to stop the resistance and accept the Russia’s conditions for ending the conflict.”

    Chemical weapons could also provide a quick end to conflict in the Mariupol. “It makes military sense at the moment for Russia to clear Mariupol as quickly as possible, because that would free a lot of forces for their planned offensive in the Donetsk area,” chemical weapons expert and former head of the Organisation for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) laboratory, Marc-Michael Blum, told FRANCE 24.

    A blatant large-scale chemical attack would risk outraging the international community, already hostile to Russia. But a smaller, targeted attack would be much harder to prove, especially in an area inaccessible to the outside world, such as Mariupol.

    “In Mariupol we have a small pocket of Ukrainian resistance, who are cut off,” Blum said. “There's no chance that any people affected by a chemical attack will go to hospital where samples can be taken. It's more likely that they will either be captured or killed by the Russians. So, there are grounds to believe that Russia can conceal the use of chemical weapons, because you can’t prove it happened.”

    A lack of proof

    However, Blum is sceptical about the chemical attack reported by the Azov battalion in Mariupol.

    Ukraine’s President Volodymyr Zelenskiy was also cautious. He said in an address on Wednesday that it was not possible to draw firm conclusions about whether Russian forces had used chemical weapons in Mariupol since it was impossible to conduct a proper probe in the besieged city.

    Proving that a chemical attack has taken place is a long and complicated process, similar to proving other war crimes. On-site samples must be collected and analysed, along with witness accounts, videos, photographs and any other documentation.

    “Once you have that proof a chemical weapon was used, only then can you go further and say, well, who used it? But attribution is even more difficult,” Blum said. “The amount of real credible information [from Mariupol] is still very limited.”

    Complicating matters further is the fact that officially, Russia has no chemical weapons. It signed in 1993 the Chemical Weapons Convention that came into force in 1997, banning signatories from storing, developing or using chemical weapons.

    On September 27, 2017, OPCW verified the total elimination of Russia’s declared chemical weapons stocks.

    Since then, small-scale chemical attacks have been attributed to Russia due to evidence of the Russian nerve agent Novichok. These include the 2020 attack on Russian opposition leader Alexei Navalny and the 2018 attack on the former Russian military officer and double agent for the British intelligence agencies, Sergei Skripal, and his daughter, Yulia Skripal.

    Russian involvement in larger-scale chemical attacks in Syria and Chechnya are widely suspected, but unproven. “We lack any real credible information that Russia still has large stockpiles, meaning tonnes of chemical warfare agents,” Blum said.

    “But is it a possibility? It's a large country and has a history of kind of trying to cheat on such conventions.”

    ‘Plausible deniability and doubt’

    Russia maintains that use of chemical weapons in Syria was staged by Western intelligence or carried out by opposition forces – accusations that are difficult to disprove. If Russia were to use chemical weapons in Ukraine, Zysk expects it would make similar claims.

    “A few weeks ago, this narrative from the Russian government came up about biolabs in Ukraine, basically trying to say that if a chemical attack happens it could be the Ukrainians themselves” she said. “That creates plausible deniability, and doubt.”

    Even before the war began, a conflicting narrative began to emerge. As early as December 2021, Russian Defence Minister Sergei Shoigu said that US military contractors were smuggling tanks “filled with unidentified chemical components” into Ukraine as a “provocation” towards Russia.

    By March 9, 2022, the war was under way and the US was warning that Russia could use chemical weapons in Ukraine but attribute them to Washington as a “false flag” to justify an invasion.

    In Mariupol, “of course, you can also look at it from the other side”, Blum said. “Ukraine is understandably desperate, so is there some interest for the Ukrainians to declare a chemical weapons attack that never happened?”

    The Azov battalion that reported the attack in Mariupol is staunchly anti-Russian, having originally formed as a paramilitary militia with pro-Nazi leanings to fight the Russian invasion in Donbas in 2014.

    Its claim of an attack elicited a swift response from the UK government. If the claims were found to be true, “all options were on the table for what the response could be”, said British Armed Forces Minister James Heappey.

    Zelensky, too, seized momentum on Wednesday to urge Western leaders to “act now” to prevent a future chemical attack from Russia happening.

    The US has been more measured. While Biden on Wednesday accused Russian President Vladimir Putin of “genocide” in Ukraine, the White House has said claims of chemical weapons use remain unverified – although it is concerned that Putin may take such a step.

    ‘This could be the fate of other cities’

    For six weeks, news from Mariupol has been dominated by stories of pure destruction.

    Ukraine has accused Russia of engineering a humanitarian crisis in the city by blocking corridors that would allow essential supplies and medical aid in or citizens to flee. Those who have managed to escape have described scenes “worse than a horror film”.

    Whether or not chemical weapons have or will be used, the threat of an attack has been hanging in the air for months, ramping up fears in an already desperate situation. “There is a strong psychological element,” Zysk said. “The threat of chemical weapons is very scary.”

    Creating fear of a chemical attack, even without the attack itself, could be one last way Russian forces are attempting to break morale in Mariupol, and in Ukraine. On the other hand, carrying out an attack would be a way for Russian forces to spread even more fear and quickly clear the city. In the process they would gain an important victory for Putin and a strategic foothold, blocking Ukrainian access to the Sea of Azov.

    Either option seems beneficial to Russia. The only certainty looks to be that Mariupol will soon fall, and the excessive destruction in the city sends a clear message. “Mariupol is a warning to the Ukrainian authorities,” said Zysk. “It’s saying, look what we are doing here. This could also be the fate of other cities.”

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN WAR IN UKRAINE

    War in Ukraine: Mariupol evacuees 'exhausted psychologically, physically'

    Truth or Fake

    Debunking Russian claims that attack on Mariupol maternity hospital was staged

    As it happened

    Mariupol mayor says at least 10,000 civilians killed in Russian siege

    Valeurs Actuelles

    Bordeaux : un chauffard percute un camion de pompiers et prend la fuite

    Dimanche 17 avril, un accident de la circulation a eu lieu tôt dans la matinée à Bordeaux, en Gironde. Comme l’a rapporté Sud Ouest, un véhicule de secours et d’assistance aux blessés (VSAB) a été percuté par une voiture. Le camion de pompiers était parti de la caserne pour une intervention, lorsqu’il est entré en collision avec l’autre véhicule vers la place Ravezies. Le conducteur de la voiture a immédiatement pris la fuite après l’impact.

    Le fuyard retrouvé

    Quant au VSAB, il s’est retrouvé couché sur le flanc, et une équipe de Bruges (Gironde) a dû intervenir sur place. Les occupants du fourgon ont été choqués et légèrement blessés, et la prise en charge de la victime pour laquelle ils devaient intervenir a été retardée. Le numéro de la plaque d’immatriculation du chauffard étant tombée sur la chaussée après le choc, il a pu être retrouvé. Il s’agit d’un Mérignacais âgé d’une trentaine d’années. Il a été interpellé et placé en garde à vue pour blessures involontaires, conduite en état d’ivresse et délit de fuite.

    Bordeaux : les dernières actualités

    À Bordeaux, des courses de voitures exaspèrent les riverains, la police et la mairie aux abonnés absents

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    L'Humanité

    Des morts mais les profits continuent

    Actu

    Clotilde Mathieu

    Après Buitoni, Ferrero, Lactalis, les scandales alimentaires se multiplient. Symbole d’un capitalisme qui « rogne sur tout », résume Maryse Treton, secrétaire fédérale CGT de l’agroalimentaire. Matières premières, entretien des machines, ménage, tout passe à la coupe. Résultat, la liste des manquements s’allonge : « sensation et odeur de vinaigre dans l’eau minérale, lait en poudre contaminé aux salmonelles, œufs au fipronil, poulets à la dioxine (…), contaminations à l’oxyde d’éthylène, listeria ». Si la bactérie E. coli a causé la mort de deux enfants, 44 autres étant dans un état grave, chez Nestlé, propriétaire de la marque Buitoni, le résultat net du groupe est en hausse de 40 %, rappelle la CGT.

    Tous les jours, les agents de la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) constatent « fraudes et anomalies » sur les produits qui arrivent dans nos assiettes. Les contrôleurs, eux, se sentent démunis : alors que les normes augmentent, le nombre d’agents ne cesse de diminuer. Alors, forcément, nombre de produits passent entre les filets. D’après Marine Manoha, secrétaire générale de la CFDT CCRF-laboratoires, en dix ans, la DGCCRF a perdu 20 % de ces effectifs. Actuellement, ils sont uniquement 2 800 agents, mais seulement 2 000 sur le terrain pour effectuer les contrôles. Dans certains départements, ils se comptent sur les doigts d’une main. Dans le Lot, par exemple, depuis septembre 2021, il ne reste plus qu’un agent en capacité de remplir ses missions, dénonce la CGT. À cela s’ajoute une territorialisation de leurs missions, après la réforme de 2010, explique la syndicaliste de la CFDT. Si bien que c’est aujourd’hui le préfet qui donne les ordres. Or, dénonce Marine Manoha, « si une entreprise a un poids important sur le territoire », les enquêtes « ne peuvent pas donner lieu aux suites que nous envisageons ». Quant aux autocontrôles, il n’est autre qu’un « blanc-seing à toutes les manipulations », estime la CGT. Courses aux profits, contrôles insuffisants à la suite de la casse du service public, autotests bidon, les trois scandales alimentaires révèlent la face cachée des usines de l’agroalimentaire.

    Charivari
    BBC

    VHS tapes sent to the South Pacific - how football's data boom began

    Last updated on 18 April 202218 April 2022.From the section Football

    It was another gorgeous day in Fiji as Richard Pollard arrived to work at the University of the South Pacific in March 1986.

    Checking his pigeon-hole on the way to his office he found a padded envelope among the usual correspondence. It had an airmail sticker and a postmark from Watford, England.

    Inside was a VHS videocassette and a letter. The tape contained recordings of Watford matches against Chelsea in the First Division and Crewe Alexandra in the Milk Cup. The letter was from Watford manager Graham Taylor, who politely asked for the cassette to be returned to England "together with an analysis in due course".

    This is how match analysis was carried out by a top-level English club in the 1980s - trusting the only tape recording of a game to long-distance airmail, having the analysis done by hand and then returned over 12 months later.

    By the mid-1980s, Pollard had already been fascinated by football data for over two decades. Like other fledgling analysts of the 1960s, he'd read the earliest published works of Charles Reep (1904-2002), seen by some as the Godfather of modern football analysis.

    Reep was the first data analyst to work directly with a professional football club, starting at Brentford in 1951 and finding great success with Wolves later in the same decade.

    Pollard was one of several people inspired by Reep's work to visit his Plymouth home, a pilgrimage that usually involved long afternoons of tea, sandwiches and football discussion.

    By the time of Pollard's first visit in the mid-1960s, Reep had accumulated hundreds of matches worth of data detailing passing moves, attempts at goal or where teams won and lost possession. In his cosy front room, piles of handwritten notes, typed-out formulas and large boards showcasing the latest match diagrams would be pored over and dissected.

    Reep had developed a unique technique that allowed him to collate data for each team in real time. The problem was he had to do everything by hand. To prepare a chart from his notes of every passing move from, say, the 1958 World Cup final, he would spend 80 hours working on it. Pollard would soon be able to work much faster.

    "When the computer revolution started, not to be left behind, I did a degree in applied computer science," Pollard says. "One course was statistical computing. I soon realised that Reep's data lent itself to the sort of multivariate analysis that could only be done on a computer."

    The computer in question, the Atlas 1, is now homed at the Science Museum in Kensington but between 1964 and 1972 it was in place at Gordon Square in Bloomsbury for use by the University of London. Within handsome Georgian terraces was hidden the windowless concrete bunker that housed the computer. Students rarely got to see it in action.

    Anyone requiring use of the Atlas machine would punch a series of cards, drop them at reception and return 24 hours later to pick up the printout of their results. This is what Pollard did in February 1969, thus becoming the first person to carry out analysis of a football match using a computer.

    "Reep sent me summary performance data for 100 matches," says Pollard. "Each team, for each match, had 68 different performance measures. So that was a total of 13,600 values.

    "The initial aim of the analysis was first to summarise the distribution of values for each of the 68 variables: mean, standard deviation etc. Then to test to see which values differed significantly between winning and losing teams."

    Early results were inconclusive but Reep continued amassing more data. Meanwhile, Pollard was on the move again, this time for two years at university in Belo Horizonte, Brazil.

    When he returned to England in 1975, he bought a house that happened to be about a mile down the road from football manager Graham Taylor. Now things really took off.

    Pollard soon realised that Taylor liked to employ an all-out attacking style similar to that favoured by Reep, so he put them in touch. This led to Pollard analysing games during the 1980-81 season as Watford finished ninth in the Second Division.

    "The second game I recorded was when Watford beat Southampton [in the League Cup]," recalls Pollard.

    "Southampton were riding high in Division One and they won the first leg 4-0 at The Dell, but Watford took the second leg 7-1. In a subsequent round they beat Nottingham Forest, the European Cup holders, 4-1. Another 'night of nights' as Reep called it."

    Pollard worked with Reep in monitoring a range of metrics, beyond simple shots, corners and offsides. The key measure was a 'reacher', the number of times a team managed to pass the ball into the attacking third. A 'static' was a throw-in, corner, or free-kick in the attacking third. A 'regained possession' measured how many times a team won the ball back in the attacking third through pressing.

    All of these measures are known to be important in winning football matches and form the backbone of modern analysis. Pollard was doing this under the radar 40 years ago.

    Soon he was on the move again, this time to a university job in Fiji, where he continued his football analysis in his spare time, providing in-game stats for local radio and writing a column for the Fiji Sun newspaper.

    He recalls: "In the 1985 Fijian Cup final, during my half-time summary I commented that the two teams were exactly matched on shots and 'reachers' and said it would take more than penalties to separate them. Several hours later, with penalties tied at 12-12, darkness had fallen and the game was declared a draw."

    Pollard's work permit at the university didn't allow him to be paid for any outside work, so his newspaper editor would assign him to games on the far side of the islands and pay generous expenses.

    "I used to take the whole family in our little Suzuki Jeep on these free long weekends in hotels on the beach," he says.

    "I used to tell the editor that his readers were better informed about football than anywhere else in the world!

    "But there was no television coverage in Fiji. My father used to send me World Cup video recordings from England and I could then replay them in the video lab as many times as I wanted."

    Access to video footage opened up new opportunities for analysts at this time. It allowed more aspects of the game to be investigated and some counterintuitive findings were unearthed. When Taylor sent his video, Pollard found that Watford conceded more attempts at their goal when they had more defenders back in the penalty area, for example.

    He also spent time accurately noting the position of each attempt at goal. He explained this to Taylor in a letter sent in January 1986. Pollard later expanded this into a paper he wrote at the University of the South Pacific titled 'Soccer Performance Analysis and its Application to Shots at Goal'. It was the seed from which the expected goals metric has flourished.

    Pollard's paper used data from different divisions of English football between the late 1950s and 1980s, the 1982 World Cup, the North American Soccer League and, of course, the Fiji National League. In total around 20,000 shots were included in the study, revealing similar results across the leagues and decades.

    It showed that between 9% and 13% of all shots produced a goal and the goal-to-shot ratio was in the range 8.2 to 10.6. Further insights were gleaned from the distribution of shots attempted from inside and outside the penalty area.

    Inside-the-area shots produced goals from 15% of attempts while this figure dipped to just a 3% success rate from outside the box. Such figures might seem reassuringly familiar to analysts today but 40 years ago it was pioneering work.

    Pollard's work on shot locations would continue but his association with Taylor petered out.

    "The timing was bad," says Pollard. "There was a military coup in Fiji, so I didn't renew my contract at the university and headed for the United States without a job, while at the same time [Taylor] was in the process of leaving Watford for Aston Villa."

    Taylor's ascent saw him eventually become England manager. When Norway defeated his side 2-0 in a 1994 World Cup qualifier played in Oslo they had another Reep-disciple at the helm, Egil Olsen. Reep himself was at the game as a guest of the Norwegian Football Association.

    Pollard settled in California and went on to devise a method of ranking national teams that was rejected by Fifa but seems to give more accurate results. He has travelled to Malawi and China to give analysis talks and he advised Bhutan on how to maximise their Fifa ranking, helping them move up 40 places in the process.

    And expected goals (or xG) has, at least in some people's eyes, become the go-to metric for assessing a side's long-term success. These underlying figures could be said to give a better chance of judging a team's overall performance - uninfluenced by individual factors such as error or brilliance - than actual results.

    Like much of the history of football analysis, Pollard was at the centre of this revolution as well.

    Rob Haywood is the author of the forthcoming book Many Impossible Things: The Ingenious Evolution of Football Data

    France24 - World

    War in Europe gives the UK new momentum for a role on the world stage

    Issued on: 13/04/2022 - 21:03

    Joanna YORK

    Since Brexit, the UK has turned its back on Europe and struggled to find natural allies as a solo global player. Now war in Ukraine could be helping the UK forge new bonds with old partners.

    On April 9, UK Prime Minister Boris Johnson travelled to the Ukrainian capital Kyiv, where he met with Ukrainian President Volodymyr Zelensky. Organised in secret, the trip was widely viewed as an exceptional diplomatic success. 

    Days earlier the city had been under attack from Russian forces, and a video of Johnson and Zelensky walking through the city posted by the Ukrainian Defence Force on Twitter quickly clocked up millions of views.

    Just 24 hours earlier, the prime minister held another high-profile diplomatic meeting, this time with German Chancellor Olaf Scholz in Downing Street, London. As the two leaders posed for photos together, they spoke of the bond uniting their two countries.

    “We are going to intensify our co-operation on all levels. We want to make progress and intensify relations,” Scholz said.

    “Olaf and I agree that our two countries and our allies must go further and provide more help to Ukraine,” Johnson added. “Britain and Germany share exactly the same sense of horror and revulsion at the brutality being unleashed [there].”

    It has been some time since such words of unity have been spoken between UK and European leaders. Since Brexit, relations on both sides have been typified by antagonism, stalled negotiations and counter briefings to the press. 

    But the war in Ukraine has united countries in the West against a common enemy in Russian President Vladimir Putin. For the past seven weeks, the UK has stood shoulder-to-shoulder with allies in the EU, NATO and around the world to condemn Russia’s actions and support Ukraine’s fight. 

    Doing so seems to have given the UK a burgeoning new profile on the international stage. 

    “It's a huge opportunity for the UK to find its voice in a very positive way,” Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in UCL’s Department of Political Science, told FRANCE 24. 

    ‘Britain should be a great power’

    “The UK has taken the opportunity to raise its voice as a defender of democracy and freedoms, and to make sure it is part of the international conversation,” Garson says.

    This position has echoes in the last large-scale war in Europe. 

    “It is reaffirming the role of ‘great power’ the UK has been looking to play since the end of World War II,” Tim J. Oliver, Lecturer in British politics and public policy at the University of Manchester, told FRANCE 24. “That means a country that sees itself as a manager of international order, and one of the big players in charge of the system.”

    A 2021 UK government foreign policy report states an ambition to be “a problem-solving and burden-sharing nation with a global perspective". Throughout the war in Ukraine, this has meant collaboration with other countries. 

    As early as November 2021, UK intelligence forces joined the US in sounding alarms over unusual Russian troop movements near the Ukraine border.

    By February 21 – three days before Russia Invaded Ukraine – the US and EU started imposing sanctions on Russia, and were joined by the UK 24 hours later. It has kept in step with sanctions since then, although it was somewhat slower to blacklist wealthy Russians – some of whom own significant assets in the UK.

    >> UK slaps sanctions on Chelsea FC owner Abramovich, six other oligarchs

    The UK has also aligned with other NATO countries providing weapons to the Ukraine. Most recently, a new £100 million defensive aid package was announced on April 8, in addition to the £350 million military aid and £450 million humanitarian aid already provided.

    ‘A future security alliance’?

    Increased cooperation with other countries during the war in Ukraine has also increased the potential for renewed bonds between the UK and EU. 

    Post-Brexit, the UK attempted to orient itself away from Europe and towards the Indo-Pacific. In September, 2021, it announced the Aukus alliance – a military pact with the US and Australia, that famously snubbed France. “The UK was realigning itself,” Garson says. “It was having to find a voice particularly on security and defence, but it was struggling to do that.”

    The Aukus alliance followed failed Brexit negotiations that meant when the UK left the EU there was no official foreign policy security agreement in place. Throughout talks, a sticking point had been the UK’s higher-level military capabilities and investment compared with other EU member states, excepting France. 

    “Conventional wisdom was that the UK might try to make some bilateral agreements with France, but not with Germany,” Joel Reland, researcher at the academic think tank UK in a Changing Europe, told FRANCE 24. “That is because Germany had a very set approach to foreign policy. It did everything through the EU for historic reasons going back to World War II.” 

    Since the war in Ukraine began, Germany’s military position has shifted dramatically, with Scholz committing €100 billion of the 2022 budget to defence spending. This could be the catalyst for a change in how the EU conducts security politics. 

    “It potentially allows the UK and the EU to build a more constructive approach and a future security alliance,” Reland says. 

    A leading force?

    However, Reland is sceptical that the UK’s role in Ukraine has burnished its image as a global player, post Brexit. “It's part of an overall Western response, and there's not much that stands out as specifically British,” he says.

    There is also no guarantee that the goodwill that currently exists between Western allies will last. “Right now, everyone is on the same page about getting weapons to Ukraine,” he says. “It's going to become more complicated over the next few years, especially as the economic impact of the war starts to bite.”

    Maintaining agreements to diversify energy sources away from Russian gas, for example, may prove challenging. “That's when the acid test will come for UK-EU relations,” says Reland. “Can they maintain their approach in a coordinated manner that secures their respective economies?”

    The UK response to Ukrainian refugees may become a point of contention. The UK no longer has the same obligation to accept Ukrainian refugees as it would if it were in the EU. But of an estimated 4.6 million refugees who have left Ukraine, it had accepted just 12,000 as of April 8. It has also refused to waive visa regulations to allow refugees to enter more easily, as countries such as Ireland have.

    The current exceptional circumstances have created the opportunity for cooperation and warmer relationships between the UK and EU that may otherwise have taken years to rebuild. “But how long that sticks around? That's really too hard to guess,” Oliver says.

    ‘A huge transition’

    The war in Ukraine is not just testing the UK's position on the global stage. Around the world, countries are realigning with a new political reality. In Europe, Finland and Sweden are edging closer to joining NATO, and the potential Russian response to such a move is an unknown. “There’s a huge transition happening, and it’s a real tipping point for security and defence policy across Europe and the Atlantic,” Garson says.

    >> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia

    In a shifting political landscape, the role the UK may play in the future and who its allies will be is not guaranteed. However, there is one certainty: relations between the UK and Ukraine are genuinely stronger. 

    Throughout the war, leaders in the UK have been quick to back Ukraine with hardline statements against Russia, and public support is also high. The UK’s Homes for Ukraine scheme allowing individuals to apply to house refugees had 138,000 applications as of March 16, Downing Street said.

    Among Ukrainians, a March 2022 survey found that the UK was considered one of the country’s greatest allies, along with Poland, Lithuania and the US. 

    When Johnson visited Kyiv on April 9, he was the most high-profile national leader to do so since the invasion of Ukraine.

    There, he received a warm welcome from Zelensky. “Boris was among those who did not hesitate for a moment whether to help Ukraine,” he said. “Ukraine will always be grateful to Boris and Britain for this.”

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    L'Humanité

    La triche massive des petites entreprises sur leur effectif

    Actu

    Pour contourner le droit du travail et capter les aides publiques réservées aux PME, un grand nombre d’entre elles cherchent volontairement à sous-déclarer leur masse salariale. Les sanctions ? Quasi nulles.

    Clotilde Mathieu

    Erreur de calcul ou fraude caractérisée ? À en croire les auteurs de l’étude publiée par l’Institut des politiques publiques, près de huit entreprises sur dix se plantent dans le calcul de leurs effectifs à l’approche du passage à 50 salariés. Les auteurs ont calculé le nombre de salariés pour lesquels les entreprises paient des cotisations, avant de le comparer aux déclarations d’effectifs faites par les dirigeants.

    Le nombre d’« erreurs » est « significatif » et ne laisse guère de doute à l’interprétation des résultats, analyse l’économiste Philippe Askenazy, directeur d’études au CNRS. Les entreprises cherchent « volontairement » à « sous-déclarer » le nombre de leurs salariés. D’autant que certaines trichent « durablement » avec des effectifs pouvant atteindre jusqu’à 70 personnes.

    Éviter les obligations syndicales

    La raison est double. Premièrement, ce seuil dit « social » est celui à partir duquel les sociétés se doivent de mettre en place les comités sociaux et économiques (CSE) et de procéder à la désignation d’un délégué syndical. Avec 50 salariés au moins, l’entreprise doit organiser des négociations annuelles avec les délégués syndicaux, notamment sur les salaires, et parvenir à des accords dans différents domaines comme la participation aux bénéfices, l’égalité hommes-femmes. Elle doit aussi établir un règlement intérieur et aménager une salle de restauration pour ses employés.

    Si l’économiste n’a pas calculé la perte potentielle pour les salariés d’une négociation annuelle salariale, en revanche, il estime que l’obligation de participation aux bénéfices aurait pu individuellement leur rapporter, en moyenne, 400 euros par an. « Dans certaines entreprises, l’enveloppe peut même correspondre jusqu’à plus d’un mois de salaire », poursuit Philippe Askenazy. Les organisations syndicales pourraient par exemple, suggère le chercheur, une fois le seuil de 50 salariés franchi, lors d’un CSE, essayer d’obtenir « auprès du commissaire aux comptes » la véracité des effectifs sur plusieurs années. Car, en cas de doute, « aucun salarié n’est en capacité de faire le calcul », assure-t-il.

    Le deuxième avantage pour les entreprises à sous-évaluer leurs effectifs est de toucher de nombreuses aides publiques, notamment locales, réservées aux PME. Les auteurs citent notamment « les nouvelles embauches (…) exonérées de cotisations sociales pendant un an pour les entreprises de moins de 50 salariés dans les zones de revitalisation rurale ». Cependant, poursuit l’économiste, nous ne pouvons pas évaluer le montant du « gain ». Si des statistiques existent au niveau national, aucune base de données n’est disponible sur ces dispositifs locaux.

    La loi pacte contre les salariés

    Tricher est d’autant plus facile que l’impact d’une éventuelle sanction en cas de déclaration inexacte « semble faible, de sorte que les entreprises qui craindraient les obligations légales ont tout à gagner à déclarer un effectif erroné, qui leur permet de les éviter », affirment les chercheurs. Ces derniers recommandent aux « pouvoirs publics » de « mobiliser systématiquement des sources de données fiables, pour contrôler la taille des entreprises et faire respecter le droit du travail ».

    Les opportunités soulevées par les économistes viennent contrebalancer le discours martelé depuis 1981 par Valéry Giscard d’Estaing, selon lequel dépasser le seuil fatidique des 50 salariés nuirait au développement des entreprises. Un argument repris par le gouvernement d’Emmanuel Macron lors de la présentation de la récente loi Pacte, adoptée en 2019. Laquelle permet de réduire ces soi-disant effets de seuil. Une fois franchie la barre, les entreprises ont désormais cinq ans pour mettre en œuvre certaines nouvelles obligations. Or, « ces seuils n’affectent pas leur croissance. (…) Les entreprises qui tentent de rester sous la barre des 50 salariés déclarés semblent avoir une croissance réelle comparable aux autres », assurent les auteurs de cette enquête.

    140 milliards d’argent public versés sans aucun contrôle

    Il existerait 1 800 à 2 000 dispositifs d’aides publiques aux entreprises, pour un montant annuel approximatif de 140 milliards d’euros, selon les estimations données par Bercy en 2018, contre 66 milliards d’euros en 2007. Un montant qui ne prend pas en compte les niches fiscales, le plan de relance et dernièrement celui de résilience. Si un comité de suivi a été mis en place pour les aides Covid, « aucun cadre unifié n’existe » pour l’ensemble de ces aides, d’après un rapport parlementaire publié en 2021. Pour rappel, en 2001, une commission avait été créée sous la pression des communistes pour contrôler les aides publiques aux entreprises, mais avec le retour de la droite celle-ci n’avait pas tenu plus d’un an. Depuis rien n’a bougé…

    entreprisescomité d'entreprise
    France24 - Monde

    Afghanistan : attentat meurtrier à Kaboul devant une école d'un quartier chiite

    Publié le : 19/04/2022 - 12:58Modifié le : 19/04/2022 - 15:54

    FRANCE 24 Suivre Sonia GHEZALI

    À Kaboul, deux bombes artisanales ont explosé mardi devant une école pour garçons et une troisième déflagration s'est produite dans un centre de formation en langue anglaise. Au moins six personnes ont été tuées et plus d'une dizaine blessées, selon un bilan provisoire.

    Au moins six personnes ont été tuées dans deux explosions ayant frappé, mardi 19 avril, une école pour garçons d'un quartier de Kaboul largement peuplé par des membres de la communauté chiite hazara. Cette minorité est régulièrement visée par des attaques en Afghanistan.

    Deux bombes artisanales ont explosé devant l'école Abdul Rahim Shahid, située dans le quartier de Dasht-e-Barchi, dans l'ouest de la capitale, faisant six morts et 11 blessés selon un bilan "préliminaire", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police de Kaboul, Khalid Zadran. Deux hôpitaux de Kaboul ont indiqué avoir reçu 24 blessés.

    Une troisième déflagration s'est produite dans un centre de formation en langue anglaise dans le même quartier, a-t-il ajouté, sans dire si elle avait aussi été causée par un engin explosif.

    Sortie de classe

    Dasht-e-Barchi abrite de nombreux membres de la minorité hazara, marginalisée depuis des siècles et régulièrement persécutée dans ce pays à majorité sunnite. Le quartier a souvent été ciblé par le groupe État islamique.

    Les explosions sont survenues au moment où les élèves sortaient de classe en milieu de matinée, a raconté à l'AFP un témoin, qui a requis l'anonymat.

    D'atroces images circulant sur les réseaux sociaux montraient plusieurs corps allongés sur le sol à l'entrée de l'enceinte, au milieu de flaques de sang, de livres calcinés et de sacs d'école éparpillés. Des victimes ont été emmenées à l'hôpital, mais les Taliban empêchaient les journalistes de s'en approcher.

    La sécurité dans le pays s'est grandement améliorée depuis la prise de pouvoir des Taliban en août et le retrait des troupes américaines d'Afghanistan, après 20 ans d'une guerre d'usure contre leur présence militaire. Mais des attaques, essentiellement revendiquées par l'État islamique-Khorasan (EI-K), la branche régionale du groupe EI, surviennent toutefois encore régulièrement dans le pays.

    Attaques régulières contre les Hazaras

    Ces dernières années, y compris depuis le retour au pouvoir des Taliban, le quartier de Dasht-e-Barchi a été frappé par de multiples attaques revendiquées par l'EI-K, qui considère les Hazaras comme hérétiques.

    En mai 2021, une série d'explosions s'était produite devant un établissement scolaire pour filles de ce quartier, faisant 85 morts, en majorité des lycéennes, et plus de 300 blessés.

    Une voiture piégée avait d'abord explosé devant l'école, puis deux autres bombes avaient suivi au moment où les élèves se précipitaient dehors. Le groupe État islamique, qui avait revendiqué un attentat en octobre 2020 contre un centre éducatif (24 morts) dans la même zone, est fortement soupçonné d'avoir mené cette attaque.

    Dans ce même quartier, en mai 2020, un groupe d'hommes armés avait attaqué en plein jour une maternité soutenue par Médecins sans frontières, tuant 25 personnes, dont 16 mères, certaines sur le point d'accoucher. Cet attentat n'avait pas été revendiqué, mais les États-Unis avaient accusé le groupe État islamique d'en être responsable.

    Des attaques de moindre ampleur, revendiquées par l'EI-K, ont encore eu lieu à Dasht-e-Barchi en novembre et décembre 2021.

    Avec AFP

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    En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"

    DECRYPTAGE

    Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles

    Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles

    L'Humanité

    Victoire sur les salaires chez Tessi : «Sous la pression, la direction a changé d’avis»

    Actu

    Une grève très suivie sur les sites de Lyon, Avon, Le Haillan et Rennes a débouché sur une augmentation des salaires de 6,5 % au sein du groupe de services numériques aux entreprises.

    Cécile Rousseau

    Un essai transformé. Au terme de quatre jours de mobilisation, du 11 au 14 avril, les salariés de Tessi, société spécialisée dans l’externalisation des processus d’affaires, ont obtenu une augmentation des salaires de 6,5 %. Une victoire éclatante pour les personnels de Lyon Gerland (Rhône), Avon (Seine-et-Marne), Le Haillan (Gironde) et Rennes (Ille-et-Vilaine), en grève à l’appel de la CGT, de la CFDT et de FO.

    Payés pour la plupart au Smic, ils ont ainsi obtenu une hausse mensuelle de 116 euros brut. La direction a aussi acté l’ouverture de négociations en mai sur la mise en place d’une prime d’ancienneté. L’entreprise a également accepté de prendre en charge le dernier jour de grève et s’est engagée à ne pas poursuivre les grévistes.

    « À chaque négociation annuelle obligatoire sur les salaires, c’était pareil, on nous proposait des hausses ridicules ! J’avais rebaptisé ces réunions, le mépris annuel obligatoire, raconte Malika Amamra, déléguée syndicale CGT à Lyon Gerland. On avait aussi demandé dix fois des tickets-restaurants sans rien voir venir. Pour cette année, ils voulaient qu’on se contente de 4 % d’augmentation mais, en réalité, cela aurait été moins avec la hausse nationale du SMIC au 1er mai. Nous sommes donc entrés en contact avec les employés des autres sites de Tessi. » À Lyon, les personnels traitent des milliers de chèques pour les banques et de documents pour les mutuelles. Des montagnes d’euros brassés pour des salaires collés au plancher. « Je travaille ici depuis 22 ans et je gagne le SMIC, dénonce Malika Amamra. J’ai la même rémunération que mon fils qui démarre sa vie professionnelle ! »

    +17,5 % de chiffre d’affaires

    La flambée des prix, venue détériorer leur pouvoir d’achat, a aussi incité les salariés à quitter leur poste de travail. À Lyon Gerland, une centaine d’entre eux sur un effectif de 250 a cessé leur activité, bloquant l’arrivée des camions. Alors que la firme n’avait jamais connu de grève d’ampleur, la direction n’était pourtant pas partie pour discuter selon la CGT. « On nous a dit qu’il n’y aurait pas de négociation tant qu’il y aurait la mobilisation, mais sous la pression, ils ont changé d’avis… », glisse la cégétiste.

    Tessi, société familiale dans les années soixante-dix revendue depuis à des financiers, n’est pourtant pas à plaindre. Comme le relevait le magazine Capital, au premier semestre 2021, le groupe avait considérablement amélioré ses profits, avec un résultat net de 16,3 millions d’euros, boosté par un chiffre d’affaires en hausse de 17,5 %. Pour Patrick Soulinhac de l’union locale CGT du 7 et 8e arrondissement de Lyon : « Il y a eu un déclic. De nombreux jeunes sont entrés en action. Ils n’ont même pas de vrai 13e mois, seulement des primes ! Les salariés prennent les choses en main et n’attendent pas le résultat du deuxième tour des présidentielles pour bouger. » À l’heure où les grèves éclatent un peu partout face aux augmentations faméliques ou nulles concédées par les employeurs lors des négociations annuelles sur les salaires, cette victoire en appelle d’autres.

    Salaires et pouvoir d'achatéconomie numériqueluttes sociales
    BBC

    I love the notion that the whole course of the war was changed by this small group, hunkered down in a smoky basement room – Michelle Ashford

    It's a story so fantastic and macabre that it feels like the product of a writer's imagination. In 1943, at the height of World War Two, British Intelligence agents hatched an elaborate scheme to convince the Germans that the Allied forces were planning to invade Greece rather than Sicily. The plan, code-named Operation Mincemeat, involved planting forged documents upon a dead body before setting him adrift in neutral Spanish waters, with the aim of the papers ending up in German hands.

    The false intelligence found its way onto Hitler's desk and was evidently believed as Germany ordered tanks divisions, artillery and boats to defend Greece, Sardinia and the Balkans. When Allied troops invaded Sicily on 10 July 1943, the Nazis were caught unawares. More like this:

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    The deception succeeded, in part, because the naval intelligence officers behind it, Ewen Montagu and Charles Cholmondeley, were so invested in the fiction. They created a convincing backstory for the corpse, a whole new identity: a homeless person named Glyndwr Michael, who had died after ingesting rat poison, was transformed into William Martin, an officer of the Royal Marines. They gave him not just a name and rank, but an entire life including a fiancée waiting for him at home.

    The new Operation Mincemeat film stars Matthew MacFadyen and Colin Firth as the scheme's two masterminds Ewen Montagu and Charles Cholmondeley (Credit: Alamy)

    Author and historian Ben Macintyre's gripping 2010 account of the story is now the basis of a film, also called Operation Mincemeat, directed by John Madden, of Shakespeare in Love and The Best Exotic Marigold Hotel fame. It stars Matthew Macfadyen as Cholmondeley, the ungainly aspiring airman who was stymied both by his height and his poor eyesight and seconded to the British security service, MI5, who first suggested the plan, and Colin Firth as Montagu, the shrewd peacetime lawyer who helped develop it.

    "They worked together to build this completely imaginary world," explains Macintyre. Working alongside formidable administrator Hester Leggett and the ambitious young secretary Jean Leslie (played by Penelope Wilton and Kelly Macdonald), they sourced an ID card, a uniform, the underwear befitting an officer, and furnished Major Martin with all manner of "wallet litter". This included a note from his bank manager, saying he was overdrawn; receipts and ticket stubs from various theatres and clubs, to demonstrate his appetite for nightlife; and, most poignantly, love letters from his beloved "Pam", with whom he'd had a whirlwind wartime romance. They even gave him an engagement ring.

    The creation of the ultimate war story

    There's a real sense that these people lived vicariously through their creation. "These were people who were unable to take part in the actual war on the battlefield, either because they were too tall, like Cholmondeley, or too old, like Montagu, or they were women like Jean and they imagined themselves into a kind of parallel underground war," says Macintyre. "There's something touching and remarkable about the idea of a hidden hero." In building a life for Martin, the Operation's team were forced to draw on their creative resources, and needed to think like writers.  And writers abound in the Mincemeat story, something the film plays up. The so-called "trout memo" – a list of potential ways to deceive the enemy which inspired Cholmondeley and Montagu – was likely written by James Bond author Ian Fleming, then assistant to Admiral James Godfrey, who in turn got the idea from a novel written by another espionage man-turned-fiction writer Basil Thompson. In the film you can see Jonny Flynn's Fleming absorbing every outlandish detail for future use.

    "I think it's no accident, in a way that some of the greatest novelists of the 20th Century were also spies: Somerset Maugham, Graham Greene, John Buchan, John Le Carré," says Macintyre. "So much of what spies do is to create a false world and convince someone else that is true." This was part of the appeal for writer Michelle Ashford, who adapted Macintyre's book for the screen, having read and loved it when it was first published. "It's almost like a Valentine to spy stories," she says. "And how ironic that the creator of James Bond was actually one of the architects of the story." "I love the notion that the whole course of the war was changed by this small group, hunkered down in a smoky, depressing, windowless basement room," says Ashford. "That they were the ones that made the difference."

    An id card was among the items created for the fake "Major Martin" (Credit: Alamy)

    Fittingly, this true story in which fiction plays a part has frequently been fictionalised. In 1950, Duff Cooper, a former cabinet minister, published the novel Operation Heartbreak, a thinly veiled version of events. When challenged that in doing so he was divulging official secrets, Macintyre explains, Duff reasoned that "Winston Churchill was telling the story after dinner every night, so why shouldn't he tell it?" This gave Montagu the impetus to write his own version of the story, publishing The Man Who Never Was in 1953, (later the basis of a film of the same name, which added further fictional layers to the tale), which he claimed was the true version, though he altered some details – most notably that the family of the deceased man gave them their permission to use his body, which was not the case.

    Now, the film's arrival in UK cinemas (before it comes to Netflix in North and Latin America in May) coincides with the return to UK stages of a hit musical about the very same story, also called Operation Mincemeat. The show, devised by theatre company SpitLip, started life on the London fringe in 2019 and has since played several sell out runs at increasingly larger spaces. While the songs draw on everything from Beyoncé to sea shanties for inspiration, and it features the best dancing Nazis since The Producers, the show stays true to the spirit of the story. "We really loved how much they loved creating the fiction," says SpitLip's Natasha Hodgson, who plays Montagu. "We really wanted to get across the joy of creation and story and narrative because that's what we were doing too." Like the film, the musical conveys a sense of people getting to live out their fantasies and getting slightly carried away. At the same time, the company were aware that "we were telling a story in which the vast majority of the characters were white men at the top of the tree," says Hodgson. They attempted to circumvent that by casting her as Montagu and having Leggett, a middle-aged woman, played by a man, Jak Malone, who gets to deliver the show's most moving song, Dear Bill, based on the love letters written by Leggett in the guise of Pam. ("Why did we meet in the middle of a war? What a stupid thing for anyone to do.")

    It was important [for us] to shine a light on the less ethical aspects of the operation – David Cummings.

    The impact of song has been sharpened by the pandemic. "It hits doubly now that everyone's been through something where they might have yearned for a loved one for upwards of two years or lost a loved one and never said goodbye," reflects David Cummings, who plays Cholmondeley, as a sweetly geeky newt-fancier. The forgotten man

    However while it's easy to get swept up in the romantic aspects of the story, a cracking tale of wartime espionage populated by colourful characters, what they did was undoubtedly morally dubious. To create Martin, they had to find someone who would not be missed, a body they could treat as a blank slate, as if he had never lived. Glyndwr Michael's identity was not revealed until 1996 when amateur historian Roger Morgan found a recently declassified document that contained his name. Rather sadly the only photo that survives of him is one of his corpse dressed in military uniform. Even now very little is known about his life, says Macintyre. He was a vulnerable young man from Wales with no living family – the film gives him a sister – most likely mentally ill, who was found in a disused warehouse in King's Cross, having possibly taken his own life. This unhappy element of the story is something that SpitLip was conscious of when writing their show – so that, while the musical is based on the version of events presented by Montagu and his team, "it was important [for us] to shine a light on the less ethical aspects of it," explains Cummings. Ashford was keenly aware of these too. In war, she says, "sometimes you're left with a ghastly decision, no matter which way you go." She was keen to address this in the film, the tension felt by Montagu that "what we're doing is really questionable. But what else are we going to do? Because we're in the middle of war and war quite often means [making] terrible choices."

    A new stage musical reinvents the story of the operation with songs inspired by Beyoncé and sea shanties, and gender-swapped casting (Credit: Matt Crockett)

    The codename Mincemeat was chosen in dark humour as an allusion to the operation's grim underpinnings, something not lost on Adrian Jackson, who as the former artistic director of Cardboard Citizens, a UK theatre company that makes work with and about homeless people, co-authored a play with Farhana Sheikh, simply and pointedly called Mincemeat, which reinstated Michael at the centre of the story, The promenade performance was staged twice in 2001 and 2009. "We told the story backwards," Jackson tells me. "Essentially using the same trope as in the Powell and Pressburger film, A Matter of Life and Death: a bloke turns up at heaven, dressed as an airman and with all the papers of one Major Martin, but has no memory of how he got there or who he is." The play sees Michael return to Earth in search of his identity. As part of his research, Jackson even managed to track down one of the undertakers who moved Michael's body in the middle of the night. The play contained a sense of anger that a person could be deemed more valuable after death than when alive. "Telling the story entirely from his angle gave us the full pathos and dignity of his life," explains Jackson. "The fact of much of the acting company having had what is now called 'lived experience' [of destitution] added authenticity and power," he adds. The film includes a scene in which Michael's sister chastises them for their callousness in using him in this way. It also shows his gravestone in Huelva, Spain, which now bears both the names Glyndwr Michael and Major William Martin, affirming that he served his country, which Ashford feels that he did. SpitLip did not want to shy away from those questions either, but fundamentally they wanted to celebrate what Montagu achieved, and its sheer audacity.

    Because for all the ethical murkiness, and the sense of getting swept up in their own deception, they pulled it off. The Allies invaded Sicily as planned, but the Germans remained convinced it was a diversionary tactic. "It's a really important moment in history," stressed Macintyre, "because unlike most espionage stories, and I say that with all due humility, as I've written a lot of books about spies, this one really did make a difference, this one actually strategically altered the course of the war."

    Operation Mincemeat is out in UK cinemas now and released on Netflix in North and Latin America on 11 May; SpitLip's Operation Mincemeat is at London's Riverside Studios, London, from 28 April until 9 July

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    New York Times - World

    In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding

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    West Bank Dispatch

    Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.

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    By Raja Abdulrahim

    WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”

    The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.

    Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.

    The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.

    “They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”

    The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.

    They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.

    In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.

    Walaja was part of the captured West Bank.

    Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.

    In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.

    Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.

    Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.

    The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.

    In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.

    “Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.

    “The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”

    Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.

    “The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.

    “The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.

    Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”

    The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.

    In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.

    And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.

    At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.

    Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.

    The case only protects those 38 homes, though.

    “Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.

    The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.

    Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.

    From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.

    “The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”

    Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.

    Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.

    Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.

    As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”

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    France24 - Monde

    L'organisation État islamique promet de "venger" la mort de son ancien chef

    Publié le : 19/04/2022 - 14:24

    Wassim NASR

    Dans un communiqué audio diffusé dimanche, l'organisation jihadiste État islamique a promis de "venger" son précédent chef et appelé ses partisans à profiter de la guerre en Ukraine pour reprendre les attaques en Europe. Selon notre journaliste Wassim Nasr, "cela sonne plus comme un reproche que comme un appel à commettre un attentat".

    L'organisation jihadiste État islamique (EI) a promis, dimanche 17 avril, de "venger" son précédent chef, mort en février, et appelé ses partisans à profiter de la guerre en Ukraine pour reprendre leurs attaques en Europe.

    Le 3 février, le président américain Joe Biden avait annoncé la mort de l'ancien dirigeant de l'EI, Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, qui s'était fait exploser au cours d'une opération des forces spéciales américaines dans le nord-ouest de la Syrie, région sous contrôle de jihadistes.

    Son décès, ainsi que celui de l'ancien porte-parole du groupe, avaient été confirmés par l'EI le 10 mars.

    "Une campagne bénie pour se venger"

    "Nous annonçons, en nous appuyant sur Dieu, une campagne bénie pour nous venger" de la mort du chef du groupe EI, a déclaré Abou Omar al-Mouhajir, le porte-parole, dans un communiqué audio diffusé dimanche sur Telegram leur étant attribué.

    L'EI a également appelé ses partisans à reprendre leurs attaques en Europe en saisissant "l'occasion" du "combat entre croisés", en allusion à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

    Pour autant, faut-il comprendre ce message comme une menace directe ? "Il faut toujours prendre la menace au sérieux, mais il faut contextualiser", répond Wassim Nasr, journaliste à  France 24, spécialiste des groupes jihadistes.

    "Cela sonne plus comme un reproche que comme un appel à commettre un attentat", poursuit-il, rappelant que le dernier attentat jihadiste ayant frappé l'Europe remonte à novembre 2020 à Vienne. Aussi, analyse-t-il, "on est loin de l'activation de cellule ou l'envoi d'équipes comme pour celle du 13-Novembre".

    Avec AFP

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    Un sympathisant de groupe État islamique condamné à perpétuité pour le meurtre d’un élu britannique

    États-Unis : un "Beatles" de l'EI reconnu coupable de la mort d'otages américains en Syrie

    Israël : nouvelle attaque meurtrière, près de Tel-Aviv, la troisième en une semaine

    BBC

    Ladonia was facing a constitutional crisis because we had no queen, and the queen's heirs did not respond to our attempts to contact them – Queen Carolyn

    In a Sydney suburb in 1981, a teenage George Cruickshank and his two friends painted a border line in his backyard and declared the 10-sq-metre patch the provisional territory of the Empire of Atlantium. After being crowned Emperor George II, Cruickshank issued a unilateral declaration of independence from the Commonwealth of Australia. The trio hoisted a flag and the micronation of Atlantium officially came into being.

    Atlantium is one of more than a hundred micronations across the world. A micronation is a self-proclaimed sovereign state that lacks a legal basis for its existence. As a consequence, micronations are not recognised by established nation states, but that does not deter them from assuming the ceremony, pomp and even governance structures of them.

    Imitation is not necessarily a form of flattery, however. Micronation founders like Cruickshank seek to challenge the notion of a nation state by proving how artificial a construct they really are.

    "The idea of a sovereign nation state having complete authority over its citizens within defined borders is only a fairly recent development, and it led to all of the horrors of the 20th Century," says Cruickshank.

    While the interest of Atlantium’s other co-founders eventually waned, Cruickshank became increasingly absorbed by the affairs of his micronation. He issued stamps, minted coins and banknotes, appointed diplomatic representatives and designed a series of flags and insignia. He also adopted a decimal calendar system which divides the year into 10 months.

    In 2008, he bought an 80-hectare rural property about 350km (217 miles) from Sydney, which became Atlantium’s administrative capital. The emperor spends most of his weekends at Concordia in the Province of Aurora, where he drafts policy statements and exchanges letters with other micronation leaders and Atlantium’s "unaccredited diplomatic representatives" in the United States, Singapore and Switzerland. Atlantium’s national anthem takes its name from the province. The Auroran Hymn is the excerpt of a soaring symphony by 19th Century composer, Camille Saint Saens.

    Atlantium has a cabin, that functions as Government House, and a post office (Credit: Jessica Mudditt)

    Atlantium supports the right to unrestricted international freedom of movement, so it doesn't issue visas to visitors like myself who come to stay at the capital, which is listed on Airbnb as "the smallest country in Australia".

    The off-grid, 0.75-sq-km (0.29-sq-mile) property consists of bushland and a cabin that functions as Government House. An adjoining post office sells currency, stamps and postcards, the latter of which can be slotted into a red post box. A 4m-high (13ft) pyramid flanked by two guardian sphinxes faces the Capitaline Column, which is topped with the national symbol of a wedge-tailed eagle. Near its southern border with Australia, kangaroos nibble at shrubs lining Lake De Hollanda.

    Atlantium’s territory is twice the size of the Vatican and its 3,000 "citizens" come from 100 countries, although most have never set foot on it.

    Atlantium meets the four criteria of a state as defined by Montevideo Convention of 1933, says Cruickshank. It has a permanent population (if you count its 3,000 remote citizens, that is, otherwise Cruickshank is there every weekend), a defined territory, a government, and the capacity to enter into relations with the other states. To date, though, other nations have been less willing to interact with Atlantium, and it is still some way from ever being recognised as a nation.

    "A micronation founder may say that it satisfies the definition in international law of being a state," says Harry Hobbs, a lecturer at the University of Sydney and the co-author of a new book called Micronations and the Search for Sovereignty. "The problem is that it lacks a lawful basis to exercise sovereignty over a territory."

    Cruickshank isn’t bothered by the lack of recognition.

    "Atlantium isn’t striving for legal recognition as a sovereign state. It is intended to make people question the existence of traditional nation states," says Cruickshank when we meet at Atlantium’s Sydney Representative Office (which is the drawing room of his apartment).

    Game of thrones

    When Queen Carolyn of Ladonia ascended the throne in 2011, Emperor Cruickshank reached out with a message of congratulations.

    "George was quick to extend a hand of friendship and invited me to attend a micronations conference in London," she says.

    Ladonia was founded in 1996 following a protracted legal dispute between local authorities in Sweden over a set of sculptures built by the late Lars Vilks. Its first queen had reigned for 14 years when she abruptly ceased performing duties. At the time, Carolyn Shelby was serving as a cabinet minister.

    "Ladonia was facing a constitutional crisis because we had no queen, and the queen's heirs did not respond to our attempts to contact them," she explains from her Chicago residence.

    With the queen abdicating in absentia, elections were held to find a new one. Ladonia’s constitution stipulates that it will never be ruled by a king.

    "Historically, women have gotten the short end of the stick when it comes to being rulers, so Ladonia’s founders wanted to reverse that trend," says Queen Carolyn. "It was also thought that ensuring the throne is occupied by a woman serves as a peaceful and stabilising force for the monarchy."

    Queen Carolyn is the second queen of Ladonia, whose constitution stipulates that it will never be ruled by a king (Credit: Jonatan Jacobson/Mikronationer)

    Queen Carolyn travelled to the micronation’s remote capital of Nimis in Sweden for the coronation ceremony. Nimis is a series of wooden sculptures in a nature reserve which is only accessible by foot, covering an area of just 1 sq km (0.39 sq miles). Nonetheless, thousands of people make the pilgrimage every year.

    Queen Carolyn's 26-year-old daughter, Crown Princess Greta, lives in Montreal and is next in line for the throne.

    "I became queen when she was 16 and at the time she thought it was stupid, but it's growing on her. She has attended a couple of state events on my behalf."

    Blurred lines

    Ladonia currently has 27,000 registered citizens, the bulk of whom are from Sweden, the United States and Russia. Its citizenship application page underscores that the citizenship certificate cannot be used for travel or to gain work rights. It is "a gesture of support for the freedom of expression and the arts, the ideals which are the foundations of this micronation".

    "People love Ladonia because it is a system of government that they chose," says Queen Ladonia. "It's not an accident of birth. We share a vision for the world that we want to build together."

    Discussions are regularly held about buying land for Ladonia’s citizens to live on.

    "It’s a question of money. Land near Ladonia is inordinately expensive. Our citizens want us to buy land in Spain or Italy. But we must buy land in a country that isn't going to swoop in and crush us."

    Part of her role is ensuring that Ladonia's community doesn’t provoke the ire of authorities and threaten its very existence.

    "We're poking fun at existing structures. If you take yourself too seriously, you start attracting negative attention from larger nations. No one wants separatists on their borders," she says.

    Atlantium has a 4m-high (13ft) pyramid called Capitaline Column for ceremonial purposes (Credit: Jessica Mudditt)

    Cruickshank has watched in dismay as some micronation founders take things too far. The Principality of Hutt River in Western Australia came into being in 1970 when Leonard Casley attempted to secede from Australia over a dispute over wheat production quotas. In 1977, Prince Leonard, as he came to be known, briefly declared war when he learned he was being pursued for unpaid tax debts.

    Hutt River earned the title of the world’s longest-running micronation, but it ultimately wound up with a $3m-Australian-dollar (£1.7m/US$2.2m) tax bill. Calsey abdicated in favour of his son in 2017, and in 2020 he was forced to sell the property and dissolve the once successful tourist site to repay the debt.

    "Prince Leonard was a canny guy, but he also had some strange ideas. He gave me some documents with numerological calculations and strange cabbalistic references that were basically designed to show that he's some sort of special person," says Cruickshank.

    A similar misfortune befell Peter Fitzek, who contests the legitimacy of the German state and founded a micronation near Berlin called the Kingdom of Germany in 2013.

    Like Calsey, ego seemed to get the better of Fitzek. "It's fairly clear that this guy believes his own publicity," says Cruickshank. "When you get into that sort of territory – when you're drinking your own Kool Aid – it gets a bit dangerous."

    In 2017, Fitzek was sentenced to almost four years in prison for operating a bank without a license and embezzlement.

    "The micronations who run into the most trouble are those which act as though they are in competition with another state," says the University of Sydney’s Harry Hobbs. "States don't want to give up jurisdiction over territory they perceive as theirs, or that they might want in the future."

    Blurred lines

    The line between fantasy and reality often becomes hazy. Queen Carolyn used to work in an IT role at the Chicago Tribune, where an editor playfully instructed her interns to stand when the "Queen" entered the room, and never to turn their backs on her.

    I’m smart enough to know that I’m not an actual monarch with real power – George Cruickshank

    "One day I walked into the newsroom and an intern stood up and was trying to get others to stand up too. Another time she brought something in my office: she handed it to me and then sort of bowed and backed out."

    Up until then, Queen Carolyn had been unaware of what the editor had been telling people about her. She found the exchange with the intern amusing.

    Atlantium has printed its own set of stamps (Credit: Jessica Mudditt)

    Cruickshank describes Atlantium as a "sustained performance art project".

    "I’m smart enough to know that I’m not an actual monarch with real power," he says. "But the more people that accept something as a fact, the more real it becomes. People treat me with deference at official events and I get letters addressing me as 'Your Imperial Majesty'. I can't be flippant in response."

    There is also the potential for tragic misunderstandings, says Hobbs.

    "There have been cases where people who are escaping desperate situations pay a fee to become a citizen, and then the micronation has to tell them it isn’t a real country. And the person says, 'What kind of a joke is this?' This is where it cuts into real life."

    'The original nation'

    Australia has been dubbed "the micronation capital of the world" because it has more than a dozen micronations. Some are playful, like Atlantium, while others were formed with a specific goal in mind. The Gay and Lesbian Kingdom of the Coral Sea Islands was formed in 2004 in response to the Australian government’s refusal to recognise same-sex marriages. It gained significant media attention and was dissolved in 2017 when Australians voted in support of legalising gay marriage.

    Hobbs regards the micronationalism as consistent with Australian culture, which "celebrates mocking authority".

    "Australia's pretty secure in its sovereignty. It's a continent with a sparse population. The government sort of says, 'We don't really care, so long as you keep paying taxes and follow the road rules. '"

    The Yidindji Tribal Nation is seeking a treaty with Australia's government and to rectify Australia's constitution making no mention of indigenous people. It has 200 citizens, over half of whom are indigenous. The land claimed lies in the state of Queensland and stretches 80 km (50 miles) out to sea.

    "The aim of the treaty is to settle the past," says Murrumu Walubara Yidindji, who was speaking in his capacity as minister for foreign affairs and trade. "We're saying, 'Look, you don't have to steal our stuff anymore. We'll settle the past and secure the future. '"

    In 2014, the former press gallery journalist changed his name, surrendered his Australian passport and tore up his bank accounts, superannuation and healthcare documents. Members of the Yidinjyi government hand-delivered their treaty to the Australian government in 2017 – however Walubara is still awaiting a reply.

    "The Australian government is very slow," he says. "While they catch up with us, we will continue to develop ourselves as a nation. We own the place, and we're not insecure about it."

    Atlantium, founded by George Cruickshank, is one of many micronations in Australia (Credit: Jessica Mudditt)

    Murrumu emphasises that Yidinjyi is not a micronation but "the original nation".

    Hobbs agrees, saying, "I don't call it a micronation because there is a legitimate basis for their claim to sovereignty. Indigenous peoples have been on this land for 60,000 years."

    Measuring success

    No micronation has ever succeeded in becoming a country – but that doesn’t mean that they necessarily fail. Success depends on what a micronation set out to achieve.

    The Free and Independent Republic of Frestonia was formed in west London in 1979 after the Greater London Council threatened 120 residents with formal eviction. Many had moved into the empty houses on Freston Road as squatters.

    Frestonia had its own newspaper and Frestonian postage stamps were honoured by the postal service. The shadow chancellor of the exchequer, Sir Geoffrey Howe, published a letter of support. Frestonia even won a legal dispute over its claim not to be part of the UK for the purposes of a film screening. It succeeded in shielding the area from development and existed until 1983.

    "It caused a political upheaval that forced the government to change its plans," says Hobbs.

    Meanwhile, the Kingdom of Elgaland and Vargaland claims sovereignty over the areas between the borders of countries around the world. "It makes you think about the border regions rather than the territory itself," says Hobbs.

    Even more left-of-centre is the Ambulatory Free States of Obsidia, which is a two-pound Obsidian rock carried around in an official state briefcase by its founder, Grand Marshal Yagjian. Formed in 2015, the micronation claims to be "located at the confluence of feminism and geography".

    "The future of micronations is gloomy if the aim is to create a state, because that never works," says Hobbs. "However, the community aspect is bright. There will always be people who enjoy creating a community of like-minded individuals and engaging in diplomatic practices. There is the fun of designing a flag, creating a national anthem, and dressing up as a king, queen or emperor and signing non-aggression pacts."

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    France24 - Monde

    Les armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?

    Publié le : 13/04/2022 - 17:03

    La ville ukrainienne de Marioupol est sur le point de tomber aux mains des Russes, après un siège brutal qui dure depuis plus de 40 jours. De récentes accusations faisant état d'une attaque chimique suscite​nt des craintes dans la ville convoitée par le Kremlin.

    Après plus de 40 jours passés à défendre la ville assiégée de Marioupol, la 36e brigade des marines de l'armée ukrainienne a publié, lundi 11 avril, un message alarmant sur Facebook. "Aujourd'hui sera probablement le dernier combat, car les munitions s'épuisent", a-t-elle écrit. "Certains [d'entre nous] vont mourir, d'autres seront capturés. Je vous supplie de vous souvenir des Marines."

    Mercredi, le ministère russe de la Défense a annoncé que plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes dans cette cité portuaire du sud-est de l'Ukraine. Le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense a dit, de son côté, n'avoir aucune information à ce sujet.

    Lors des six dernières semaines, les forces russes se sont efforcées d’encercler et d’étouffer Marioupol. Les couloirs humanitaires ont été bloqués. Des civils ont été attaqués. Des écoles et des hôpitaux ont été bombardés. Les images satellites montrent une ville, autrefois florissante, réduite à l’état de ruine.

    Selon son maire, Vadym Boychenko, 90 % des infrastructures de Marioupol ont été détruites et le nombre de morts pourrait dépasser les 20 000. Le 11 avril, il a déclaré que les cadavres "tapissaient les rues".

    Le même jour, une nouvelle menace a fait surface. Le Régiment Azov, un bataillon nationaliste intégré à l’armée ukrainienne, a indiqué qu'un drone russe avait largué une "substance toxique" sur les troupes et les civils à Marioupol, provoquant chez eux une insuffisance respiratoire et des problèmes neurologiques. "La menace des armes chimiques est réelle, confie Katarzyna Zysk, experte russe en stratégie militaire, interrogée par France 24. La population civile et le gouvernement ont de bonnes raisons d'en avoir très peur".

    Éviter une " humiliation insupportable"

    L'utilisation d'armes chimiques a été interdite par la communauté internationale après la Première Guerre mondiale. Une interdiction renforcée par des accords signés en 1972 et en 1993 qui interdisent leur développement, leur stockage ou leur transfert.

    Par conséquent, l'utilisation par la Russie d'armes chimiques en Ukraine serait un crime de guerre, qu'elle pourrait toutefois être prête à commettre. "La Russie est en train de perdre cette guerre, cette humiliation est insupportable et inacceptable pour les autorités russes", poursuit Katarzyna Zysk. "Les armes chimiques aideraient tactiquement à gagner des batailles, mais aussi à exercer une pression psychologique sur le gouvernement ukrainien pour qu'il cesse de résister et pour le forcer à accepter les conditions de la Russie pour mettre fin au conflit".

    L’usage de l’arsenal chimique pourrait également permettre de mettre rapidement fin au conflit à Marioupol. "Il est militairement logique que la Russie cherche à prendre Marioupol aussi rapidement que possible, car cela lui permettrait de libérer beaucoup de forces pour l'offensive prévue dans la région de Donetsk", explique Marc-Michael Blum, expert en armes chimiques et ancien directeur de laboratoire de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), joint par France 24.

    Une attaque chimique au grand jour et à grande échelle risquerait de provoquer une nouvelle indignation de la communauté internationale, déjà hostile à la Russie. Mais une attaque ciblée et à petite échelle serait beaucoup plus difficile à prouver, surtout dans une zone inaccessible et coupée du monde comme Marioupol.

    "Dans cette ville, nous avons une petite poche de résistance ukrainienne qui est isolée du monde", souligne Marc-Michael Blum.  Selon lui, "il n'y a aucune chance" que les personnes touchées par une attaque chimique se rendent dans un hôpital où des échantillons puissent être prélevés. "Il est plus probable qu'elles soient capturées ou tuées par les Russes, ajoute l’expert. Il y a donc des raisons de penser que la Russie est en capacité de dissimuler l'utilisation d'armes chimiques, car nul ne peut prouver que cela s'est bel et bien produit". Cependant, Marc-Michael Blum est sceptique au sujet de l'attaque chimique signalée par le Régiment Azov. 

    Un manque de preuves

    De son côté, le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a déclaré, mercredi, qu'il n'était pas possible de tirer des conclusions définitives sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques par les forces russes à Marioupol, notant qu'il n'était pas possible de mener une véritable enquête dans la ville portuaire assiégée.

    En effet, prouver qu'une attaque chimique a eu lieu est un processus long et compliqué, similaire à celui d'autres crimes de guerre. Des échantillons doivent être prélevés et analysés sur place, en même temps que doivent être récoltés des témoignages, des vidéos, des photographies et autres documents. "Ce n’est qu’une fois que vous avez la preuve de l’utilisation d’une arme chimique que vous pouvez aller plus loin et vous demander quelle partie en a fait usage. Mais l’étape de l'attribution est encore plus difficile", révèle Marc-Michael Blum. "La quantité d'informations réellement crédibles [en provenance de Marioupol] est encore très limitée".

    Le fait qu'officiellement, la Russie ne possède pas d'arme chimique complique encore les choses. Moscou a signé en 1993 la Convention sur les armes chimiques, entrée en vigueur en 1997, interdisant aux signataires de stocker, développer ou utiliser des armes chimiques. Le 27 septembre 2017, l'OIAC a vérifié l'élimination totale des stocks d'armes chimiques déclarés par la Russie.

    Sauf que depuis, plusieurs attaques chimiques de faible ampleur ont été attribuées à la Russie en raison de la présence avérée de l'agent neurotoxique russe Novitchok. Il s'agit notamment des attaques contre le leader de l'opposition russe Alexei Navalny, en 2020, et contre l'ancien officier militaire russe et agent double des services de renseignement britanniques, Sergueï Skripal, et sa fille, Ioulia Skripal, en 2018.

    La Russie est également soupçonnée d’être impliquée dans des attaques chimiques de plus grande envergure en Syrie et en Tchétchénie, mais ces suspicions n’ont pu être prouvées. "Nous manquons d'informations crédibles indiquant que la Russie dispose encore de stocks importants, c'est-à-dire de tonnes d'agents de guerre chimique, explique Marc-Michael Blum. Mais est-ce une possibilité ? C'est un grand pays et les autorités ont l'habitude d'essayer de tricher en contournant les conventions qu’elles ont signées".

    Le "déni plausible" et le doute

    Pour sa part, Moscou soutient que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie a été mise en scène par des services de renseignement occidentaux ou qu'elle est le fait des forces d'opposition. Si les forces russes devaient utiliser des armes chimiques en Ukraine, Katarzyna Zysk s'attend à des affirmations similaires. "Il y a quelques semaines, la rhétorique russe a fait surface au sujet dit des 'biolabs' en Ukraine, qui vise essentiellement à dire que si une attaque chimique se produit, cela pourrait être le fait des Ukrainiens, indique-t-elle. Cela crée le doute et les conditions d’un déni plausible". Le concept du "déni plausible" permet de nier toute intervention directe et d’entretenir le flou autour de la chaîne de commandement afin de se dégager de toute responsabilité.

    Avant même le début de l’invasion de l’Ukraine, le ministre russe de la Défense, Sergei Choïgou, avait déclaré, en décembre, que des fournisseurs de l’armée américaine faisaient entrer en Ukraine des chars "remplis de composants chimiques non identifiés" pour "provoquer" la Russie. Le 9 mars, Washington avait averti que la Russie pourrait utiliser des armes chimiques en Ukraine et en attribuer l’usage aux États-Unis dans le but de justifier son invasion du pays. "Dans le cas de Marioupol, on peut aussi observer la situation dans laquelle se trouve l'autre camp, ajoute Marc-Michael Blum. L'Ukraine est dans une situation désespérée, y a-t-il donc un intérêt pour des parties ukrainiennes à rendre compte d’une attaque chimique qui n'a jamais eu lieu ?"

    Le Régiment Azov, qui a signalé l'attaque à Marioupol, est farouchement anti-russe et était à l'origine une milice paramilitaire à tendance néo-nazie, formée pour lutter contre combattre les forces pro-russes dans le Donbass à partir 2014. Il n’en reste pas moins que son annonce faisant état d'une attaque chimique a provoqué une réponse rapide du gouvernement britannique. "Si des armes chimiques sont utilisées, alors le président Poutine devrait savoir que toutes les options possibles sont sur la table quant à la manière dont l’Occident pourrait réagir", a déclaré le ministre britannique des Forces armées, James Heappey.

    Volodymyr Zelensky a lui aussi saisi l'occasion, mercredi, pour exhorter les dirigeants occidentaux à "agir maintenant" afin d'empêcher une future attaque chimique de la part de la Russie. Les États-Unis ont eu une réaction plus mesurée. Alors que Joe Biden a accusé le président russe de "génocide" en Ukraine, la Maison Blanche a déclaré que les allégations d'utilisation d'armes chimiques n'avaient pas été vérifiées - bien qu'elle se soit dit préoccupée par le fait que Vladimir Poutine puisse franchir le pas.

    "Cela pourrait être le sort d'autres villes"

    Depuis six semaines, les nouvelles en provenance de Marioupol sont dominées par des récits de destruction. L'Ukraine a accusé la Russie d'avoir provoqué une crise humanitaire dans la ville en bloquant les couloirs qui auraient permis l'entrée de fournitures essentielles et d’aides médicales ou encore la fuite de ses habitants. Ceux qui ont réussi à s'échapper ont décrit des scènes "pires que dans un film d'horreur".

    Que des armes chimiques aient été utilisées ou pas, la menace d'une telle attaque qui plane depuis des mois exacerbe la peur au sein de la population ukrainienne. "Il y a un fort élément psychologique, estime Katarzyna Zysk. La menace des armes chimiques est très effrayante."

    Créer la crainte d'une attaque chimique, même sans en faire l’usage, pourrait être un dernier moyen pour les forces russes de tenter de casser le moral des civils et des troupes à Marioupol et dans le reste de l'Ukraine. D'un autre côté, une attaque de ce type serait un moyen pour l’armée russe de semer encore plus la peur et de "nettoyer" rapidement la ville. Ce faisant, elle s'adjugerait une victoire importante aux yeux de Vladimir Poutine et s'offrirait une position stratégique lui permettant de bloquer l'accès des Ukrainiens à la mer d'Azov.

    Les deux options semblent servir les intérêts du Kremlin. La seule certitude semble être que Marioupol tombera bientôt, et l’étendue des destructions envoie un message clair dans ce sens. "Marioupol est un avertissement pour les autorités ukrainiennes, conclut Katarzyna Zysk. Il dit : 'Regardez ce que nous faisons ici, cela pourrait aussi être le sort d'autres villes'".

    Article adapté de l'anglais - Retrouvez ici la version originale.

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    "Marioupol est toujours ukrainienne" selon le maire de la ville assiégée

    Le fil du 12 avril

    Ukraine : des négociations avec Moscou "extrêmement difficiles", Joe Biden évoque un "génocide"

    CRIMES DE GUERRE

    Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes

    New York Times - World

    The Coronavirus Pandemic

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    Sydney Dispatch

    An Australia Homecoming, Mixed With Yearning and Trepidation

    When “Fortress Australia” sealed its borders, thousands of citizens were stuck abroad. When allowed to return home, a reporter wondered how she would find the country — and how it would find her.

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    By Isabella Kwai

    Photographs by Isabella Moore

    SYDNEY, Australia — The tangy smell of eucalyptus leaves lining the streets. A casual friendliness even from strangers. Ten types of Asian cuisine in a 100-yard radius of the city center.

    These were among an infinite list of things I yearned for in my hometown as I waited, stuck abroad for over a year, for a chance to return.

    At Sydney’s airport, my father greeted me with an awkward hug. “You’re home,” he said, smaller and whiter-haired than I remembered him 18 months ago. But still dizzy with jet lag, it wasn’t until I staggered into the glare of morning light and heard the sound of native birds that I believed it: I really was, at last, back in Australia.

    My family reunion this year — and many thousands of similar reunions across Australia — had been difficult to realize until November. That was when Australia announced an about-face in strategy: With high-enough vaccination rates to withstand an Omicron surge, “Fortress Australia” was lowering the drawbridge and reopening its borders to citizens and permanent residents, allowing an unlimited number of homecomings for the first time since the coronavirus pandemic began.

    I had accepted this enforced separation as the price of working thousands of miles from home — and knew my wait in London, long as it seemed, was infinitely easier than the crushing hardships faced by countless migrants and asylum seekers escaping violence and economic collapse in their countries.

    Still, I was restless for home. But I was also nervous. After the abyss of a pandemic, how would I find Australia? And how would it find me?

    In the decades before the pandemic, the accessibility of air travel and a diversifying population meant that Australia had become remarkably less insular than it once was. One-third of residents were born abroad — a number that reflects my own history, with my first glimpse of Australia as a baby from my mother’s arms as she carried me off the plane from Hong Kong.

    In Britain during the pandemic, I had watched Australia maintain its strict border closures and enact long lockdowns that worked, at least initially, to keep it comparatively unscathed.

    “We’re an island nation — we had opportunities that others didn’t have,” said Catherine Bennett, an epidemiologist at Deakin University in Melbourne. “We have made different sacrifices in order to avoid the kinds of waves that other countries had to live with.”

    But had embracing its geographic insularity and isolation influenced the cultural identity of Australia? Would the country turn to a more provincial past with fewer connections to the world?

    Observers of society whom I polled about the changes during my absence thought, at least to some extent, that yes, the pandemic has changed how Australia engages with the world.

    Australia had united to get through the pandemic, said Marc Stears, the former director at the Sydney Policy Lab, a research group at the University of Sydney. “The flip side, though, is it’s happy to pull together — and pull away from the rest of the world.”

    And where would I, an Australian born abroad who often felt caught between so many homes, fit into this pandemic-altered country?

    For one, I could expect little sympathy from Australians for having been stranded abroad, said Tim Soutphommasane, a political theorist and sociologist at the University of Sydney.

    For many Australians, the sealing of the borders, even to its own citizens, was a welcome reinforcement of the self-image of Australia as “a sanctuary, sheltered from the troubles of the world,” Mr. Soutphommasane said.

    The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

    “People were forgetting the human cost involved in families being separated,” he said, pointing to another significant shift those returning might expect: “a greater willingness of Australians to accept expansion of executive and government power.”

    Despite a vaccination campaign that critics said initially lagged, I could see what the experts meant when they told me that most Australians, trusting the government, had willingly acceded to its demands. Over 95 percent of adults are fully vaccinated and two-thirds of the nation boosted.

    But in conversations, I sensed a stark division between those who were shocked by Australia’s decision to unseal its borders just as Omicron cases pushed higher and those who thought it was long overdue for the country to reopen.

    Added into the mix, I noticed, was a feeling of whiplash from the abruptness of it all.

    “We went from zero to complete explosion,” said a friend — recently recovered from Covid — about the number of cases as we walked the too-quiet route to Sydney’s iconic Opera House. “We’ve been so bombarded with these regulations. And now it’s supposed to be over.”

    Many people, acclimated to lockdown routines, were still hesitant to socialize. It was as if Sydney had become an introverted relative of its former self. The throbbing streets and alleyways, whose secrets I had once known like the back of my hand, now felt too hushed and oddly unfamiliar without the crowds.

    I became afraid to visit old haunts without calling, in case we arrived to find the windows dusty and the chairs stacked. And if they had survived the economic strain of the pandemic, I sat in them feeling guilty about sharing stories of traveling around Europe with friends who had not left the country in two years.

    The skyline, too, had changed. Housing prices in Sydney, already one of the world’s most expensive cities, had only surged further in the past year, and developers wanted to take advantage. Across the city’s vast expanse, shiny new skyscrapers and apartment blocks had sprung up.

    Even the weather cast an unusual pall: Unpredictable bouts of near-daily rain, thanks to the presence of La Niña, made it seem like I hadn’t escaped London’s gloominess after all.

    Still, many of the things I had loved about Sydney remained. Sitting in a dark theater before a performance, I heard once more the Welcome to Country, a ceremony led by an Indigenous elder that pays respect to the traditional custodians of the land, which has become more mainstream as the country is reckoning with its violent history of colonization.

    No matter where I went in the world, it was in Sydney that I felt closest to the wild abandon of nature, like meeting an old (and daring) friend. In the oceanside pools and beaches so core to Sydney’s identity, I plunged over and over again into the waves until it drove every thought from my mind.

    When I craved some peace, I could drive in almost any direction and find myself in one of the city’s national parks, with only the sounds of cicadas and my own breath as company.

    And there were my parents, who had kept their habit of drinking pu’er tea in the mornings. I met their new pet rabbit, who caused high drama when he escaped his cage and ate my father’s prized bok choy before surrendering himself in the driveway. My mother laughed at me one fateful beach day as she pulled a Pacific man o’ war jellyfish — known in Australia as a bluebottle — from my body as I screamed.

    In February as I prepared my goodbyes, Australia got ready to open its borders to vaccinated international travelers, and since I’ve left, the country has continued its emergence from hibernation.

    In terms of just how much, and how permanently, nearly two years of being a “fortress” had changed Australia, it would take time, experts told me, to calculate the full social and cultural impact.

    For me, there is a sense of sorrow over the loss of the Sydney of my memory, but also of gratitude for the strict rules that helped protect my parents.

    On my last days home, the weather played a bittersweet trick, making leaving that much harder: The La Niña-driven rain cleared for a few days and the sun I had so longed for in London appeared. I basked in it with loved ones for hours, as if I could bottle it up to last for the next year.

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    BBC

    In metros where young women have a bigger advantage educationally, the pay gap tends to be smaller

    West Virginia is a US state commonly cited for its coal mines and country roads – not for its place in the pay-gap conversation. But according to a new Pew Research Center analysis of US Census data, the metropolitan area of Morgantown – the state’s third largest city, home to West Virginia University – is one of only a few places in the nation where women out-earn their male counterparts. 

    In this area, the median salary of full-time female workers younger than 30 is 14% more than the median salary of men in the same group. In fact, the Appalachian city is second – just behind Wenatchee, in the state of Washington – on a top-10 list of metro areas where women younger than 30 come out on top comparatively. 

    Nationally, the gender wage gap persists; on average, US women earn 82 cents for every dollar their male peers are paid. But in 22 of the 250 metros examined in the analysis, women’s salaries are on par or better. Why do women out-earn men in highly specific areas of the US – and do promising figures in certain areas mean the wage gap could be slowly closing?

    Education and industry

    There are some patterns that help explain these findings, says Richard Fry, senior researcher with Pew, who authored the report.

    First, education is a factor. The places where women have parity or out-earn men – mostly cities along the country’s east and west coasts – have a higher percentage of young women with degrees, explains Fry. “In metros where young women have a bigger advantage educationally, the pay gap tends to be smaller,” he says. “Completion of bachelor’s degrees tends to boost earnings, and the pay gap tends to narrow down.”

    The US cities where women younger than 30 are earning both the most and least, compared to their male counterparts (FT median annual earnings) (Illustration: Javier Hirschfeld)

    This component may at least partially explain why some specific cities in Florida and West Virginia make the top-10 list, despite their respective statewide average wage gaps of 15% and 26%. “Morgantown is a university town,” says Fry, “and so is Gainesville, Florida … among the 22 metros where there’s either parity or better, many are home to large universities.”

    Those towns may have an outsize number of higher-paying jobs on offer. Plus, women who stick around in these metro areas after graduation stand to be paid better, thanks to the “educational advantage”, says Fry.

    Education is also likely at least partially what propels Wenatchee, Washington to the very top of the list. The median annual salary of women there is 120% that of young men. “In Washington, 60% of women, I believe, have a bachelor’s degree,” says Fry. “So, you're talking about a really well-educated young women's workforce in Washington.”

    Another factor influencing the wage gap is the type of jobs and industries that dominate certain geographic areas. The second-largest employer in Wenatchee is the metro’s school district; in the US, women fill more than three-quarters of education jobs. Women’s share of manufacturing jobs, on the other hand, is below 30%. In a number of metro areas where the wage gap is largest – including Saginaw, Michigan; Decatur, Illinois; and Mansfield, Ohio – manufacturers are among the top employers.

    “The metro with the greatest pay disparity is Elkhart-Goshen, Indiana, where young women only earned 67% of their male peers,” says Fry. “That’s kind of known as the ‘RV [motorhome] capital of the world’.” In fact, more than 80% of global RV production happens in that region of northern Indiana, near the Michigan border. “There’s a lot of manufacturing going on, and that can have consequences for how well young women do compared to young men.”

    The motherhood factor 

    When – or if – women choose to have children can play into a geographic area’s wage gap. Throughout the country – and across the globe, in countries including the UK – women suffer from a ‘motherhood penalty’ that widens the wage gap; once women become mothers, they earn even less relative to men (meanwhile, men see their earnings go up when they become parents). By some estimates, mothers make only 70 cents for every dollar fathers do.

    Motherhood is indeed a major driving factor of these wage gap statistics, says Alexandra Killewald, a professor of sociology at Harvard University. “The estimated penalty to your hourly wage for being a mom is in the neighborhood of 10 or so percent, compared to what we would have expected if you had continued without having children,” she says.

    So, in regions where women become mothers earlier, the pay gap suffers, too. In Elkhart County, Indiana – home to the greatest pay disparity –  the average age of a first-time mother is nearly three years younger than the national average of 26.3. In places where the average maternal age at first birth is lower, the wage gap is wider – and the inverse is also true. In the New York, New Jersey and Pennsylvania metro areas, for instance, women earn 102% of what men do. In Manhattan, located within this geographical cohort, the average age at first birth is more than 31.

    Areas home to large educational institutions, like West Virginia University in Morgantown, tend to have smaller pay gaps for young women (Credit: Getty Images)

    “Over time, we've seen increasing delays in first birth, and some decline in the number of children women have,” says Killewald. “That means more women are childless for longer, and they spend more of their working lives having not yet had a child.” Thus, she explains, they’re able to stay in the workforce without interruption, with their earnings keeping pace with their male counterparts.

    But roughly 85% of American women, regardless of where they live, will eventually have a child, says Killewald. In terms of wage parity, things have a tendency to go downhill once their children are born.

    A harbinger of progress – or not?

    Although this new data provides good signals for women in many locations, there’s a caveat: the Pew report only examines the data of women ages 16 to 29. Historical patterns say that after 30, the gap will begin to widen. 

    Fry cites comparable data that may help paint a picture of the future. “Back in 2000, young women under 30 were making 88 cents on the dollar relative to their young male peers.” Another study of that group in 2019 found them “ages 35 to 48, and making 80 cents compared to their same-aged male peers. If today’s young women follow a similar pattern to earlier groups, the gap is likely to widen”. 

    But that’s just a prediction based on the data of another generation, adds Fry. Killewald says it may also be evidence of a longer trend. “The progress towards pay parity has been slower since 1990 than it was between 1980 and 1990, but there has still been progress year by year,” she says. “I think there is cause for optimism.” 

    And as people – young voters in particular – push issues such as childcare subsidies, tax credits and other policies that would benefit women in the workforce, she says, some of that parity could become more permanent.

    “We could think about policies that would, say, reduce the use of mandatory overtime or things like that,” she says, “that would make jobs easier for moms, in particular, to stay in. It's hard to know whether we'll see the same kind of erosion in relative pay for these women as they go through the life course, or if women who were born more recently really have made progress.”

    New York Times - World

    ‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass

    Afghanistan Dispatch

    After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.

    Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...

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    By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

    Photographs by Kiana Hayeri

    THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.

    The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.

    But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.

    Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.

    Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.

    For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.

    50 miles

    SALANG PASS

    HINDU KUSH Mountains

    AH76

    Kabul

    AFGHANISTAN

    TURKMEN.

    AFGHAN.

    PAKISTAN

    PAK.

    By The New York Times

    After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.

    So does the upkeep.

    “The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.

    Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.

    The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.

    Reporting From Afghanistan

    Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.

    In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.

    To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.

    But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.

    “These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.

    “In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.

    In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.

    “Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.

    Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.

    But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.

    “They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”

    “It’s not like the years before,” he added.

    And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.

    Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.

    The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.

    Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.

    The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.

    “There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”

    Najim Rahim contributed reporting from Houston.

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    BBC

    The word "ajvar" comes from the Turkish word havyar, which means "caviar"

    Just a decade ago, Melisa Hasanspahić from the eastern Bosnian town of Goražde could not have imagined that today she would be running a food production business based on a recipe she inherited from her mother. However, her life changed when she started selling jars of her homemade ajvar, a widely popular vegetable delicacy, which she had previously only gifted to her loved ones. 

    "I love ajvar; I've always adored it," said Hasanspahić, now a food entrepreneur, whom family, friends and customers jokingly refer to as "Lady Ajvar".

    The orange spread, based on roasted red peppers, is not only adored by Hasanspahić but also by the whole of Bosnia and Herzegovina – and the entire Balkan region – where other "Ladies Ajvar" like her give away or sell homemade ajvar in their communities.

    But while Hasanspahić uses red peppers and aubergine to make it, some argue that "real" ajvar should only consist of four ingredients: red pepper, oil, salt and vinegar.

    Recipes, however, depend on the region and the cook. Some, for instance, require the addition of garlic, others red onions, carrots and tomatoes. Some do not mention vinegar but suggest adding sugar. And many differ on whether the vegetables should be roasted, baked, boiled or even ground fresh. Whether the ajvar will have a sweet or spicy taste depends on the type of pepper used.

    In the first known published ajvar recipe, found in the Great Serbian Cookbook from the 19th Century, author Katarina Popović mentions both peppers and aubergine. Yet, Serbians usually make ajvar only from red peppers, while citizens of North Macedonia are typically the ones who also use aubergine. 

    Preserved in glass jars, ajvar is considered a "winter food" but is eaten year-round (Credit: Haris Čalkić)

    The discrepancy between this first documented recipe and the current method of preparation in Serbia is likely related to the fact that people have moved around the region and shared food traditions.

    Similar to how hummus is viewed in the Arab world, practically every Balkan country claims ajvar as its own. Dua Lipa, a British singer of Kosovo origin, referred to ajvar as an Albanian dish in a 2020 interview, which infuriated some Serbians who insist that ajvar is Serbian, which in turn upset some citizens of North Macedonia who say it belongs to them.

    Heated ajvar debates have been sparked before, such as when the Slovenian media reported on the attempt of a Slovenian food company to protect the name "ajvar" in the German market; and when RTS (Radio Television of Serbia) reported that a Serbian ajvar producer would file a lawsuit against one from North Macedonia for falsely branding and selling its product as "Leskovac Ajvar" (a famous ajvar produced in southern Serbia's city of Leskovac).

    Much like the 2003 Bulgarian documentary Whose Is This Song? about a popular folk song that all Balkan nations claim as theirs, the battle over ajvar depicts the tragicomic nationalism ever present in the conflict-ridden region. In the countries that emerged from the disintegration of the former Yugoslavia in the 1990s, cultural and culinary heritage helped form a sense of identity, and every country longs to prove that what used to be a common good is exclusively its own.

    Whether the ajvar will have a sweet or spicy taste depends on the type of pepper used (Credit: Haris Čalkić)

    While there's little consensus over what constitutes the "true" recipe for ajvar, or which nation it officially belongs to, one thing that's for certain is that homemade ajvar is always produced in autumn – between September and October – during the "pepper season". The vegetables are individually cooked, peeled and then ground together with the remaining ingredients. Preserved in glass jars, ajvar is considered a "winter food" but is generally eaten year-round.

    The versatile treat can be used as a topping, condiment, side dish or main course, although it's often served as part of meza, a Balkan appetiser platter with cheese, salami and other cured meats, or with ćevapi (Balkan minced meat sticks). It can be mixed with broth, served with steak or poured over omelettes, risotto or pasta. With a silky texture and salty-sweet flavour, it's pleasing even when simply spread on a slice of bread.

    The word "ajvar" comes from the Turkish word havyar, which means "caviar". According to some explanations, it bears that name because peppers and oil were expensive and considered a luxury in Belgrade at the end of the 19th Century and kafana (traditional Serbian eateries) marketed the orange spread on their menus as "red pepper caviar". Now, however, vegetables cost much less and thus ajvar is very affordable.

    "Ajvar is made of peppers that are available to practically everyone; it's easy to make; it's relatively cheap… It can be a main course and a side dish – it's the caviar for the poor," said ethnologist Slađana Rajković, who is an adviser at the National Museum in Leskovac.

    The ajvar vegetables are cooked, peeled and then ground together with the remaining ingredients (Credit: Haris Čalkić)

    Across the Balkans, ajvar has come to represent much more than just food; it's also a source of pride and comfort, and offers a sense of belonging. During autumn and winter, for example, people across the Balkans gather at ajvar festivals and ajvar-making competitions to celebrate the spread. Ajvar's appreciation is also apparent in the online world.

    "We can show the world what the Balkan power is if we could get #ajvar trending," said Bosnian writer Aleksandar Hemon, who recently tweeted an image of jars of different types of ajvar. His followers started posting their own jars and commenting on different versions of it in his thread.

    It has also been trending within Balkan pop culture. Croatian musician Tonči Huljić wrote a witty song about an attempt to "smuggle" a jar of ajvar into the European Union, which has strict food import rules. A group of Serbian musicians expressed a more intimate relationship with ajvar in a song whose chorus translates to "Ajvar – five letters; ajvar – one colour; a jar full of serenity that is only mine". And last year's Kosovo-Albanian feature film Hive followed the true story of Kosovo war widow Fahrije Hoti, who founded an ajvar production company in her village to help widows regain their lives and become empowered.

    In the recent award-winning Serbian film Ajvar – a love story about a Serbian couple living in Sweden – the popular dish symbolises family, love and nostalgia, in which the introduction states that ajvar is "commonly found in the suitcases of Serbian emigrants".

    It's precisely because of Balkans expatriates, many of whom live in Scandinavia, that ajvar has become popularised in northern European supermarkets, kitchens and even languages. The word "ajvar" has been entered into Swedish and Danish dictionaries, where it generally is defined as "a pepper cream with Balkan origins".

    Growing in popularity, ajvar is suitable for vegetarians and vegans and doesn't contain gluten (Credit: Haris Čalkić)

    At Terra Madre Salone del Gusto festivals organised by the International Slow Food Foundation based in Italy, ajvar is dubbed as salsa ("sauce" in Italian). "We would always sell all the jars [of ajvar] we would take with us," said Jasmina Šahović, president of the Bosnian women's association Emina, which has been presenting ajvar and other Balkan foods at the events for several years.

    Apart from being a traditional food, ajvar – whose ingredients naturally fit into modern dietary trends – seems to have a bright future. It's suitable for vegetarians and vegans and doesn't contain gluten. Some vegan food and travel websites, such as Yummy Plants, Simply Healthy Vegan, Slavic Vegan, Minimalist Traveller, recommend it to their followers. Recognising its market potential, the Croatian food company Podravka, for example, has started branding its ajvar as a vegan product.

    In line with the growing demand for vegan and organic food, more and more restaurants are including ajvar on their menus

    In line with the growing demand for vegan and organic food, more and more restaurants are including ajvar on their menus. "It could not have come more naturally," said Željka Kisić, manager of vegan Vegehop restoran in Croatia's capital of Zagreb. "Ajvar is a special food that is difficult to avoid in our traditional cuisine and especially in a vegan diet."

    Regional tourism companies are also seeing ajvar's potential and are targeting vegetarian visitors curious about Balkan cuisine, which is heavily dependent on meat and dairy products. For example, participants in the Food and Culture Tours in Serbian capital Belgrade can try ajvar and learn about its links to local culture. South of Belgrade, in North Macedonia's capital of Skopje, Skopje Walking Tours uses a similar concept by offering tailor-made vegetarian and vegan food tours that include ajvar tastings.

    Ajvar has become a source of pride and comfort, and offers a sense of belonging (Credit: Haris Čalkić)

    "A few months before the pandemic, I came up with the idea to start doing Ajvar tours," said Elena Mitkovska, the company's founder. "My family and I were preparing ajvar in our backyard and I told them it would be a wonderful idea to host travellers next year and show them the whole process, but then Covid-19 broke out."

    Mitkovska hopes to launch her Ajvar tour this coming autumn, which will be an all-day programme that allows guests to participate in the whole ajvar-making process, from cleaning the peppers and cooking to enjoying a family-style lunch.

    "Over the years, I have realised that people are looking for an experience in which they can have a personal touch with the local reality, and there is nothing more local and traditional than making ajvar in someone's home," Mitkovska added.

    Judging by travellers' reactions so far, Mitkovska believes that her Ajvar tours will be successful. And like many people in the Balkans, she cannot wait for autumn to come.

    Already Vegan is a BBC Travel series that highlights dishes and cuisines from around the world that have been historically and culturally animal-free for eons.

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    France24 - World

    Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories

    Issued on: 29/03/2022 - 17:44

    Lara BULLENS Follow

    Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks. 

    It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.

    Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.

    “[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.

    “Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.

    On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement. 

    Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.

    #Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M

    March 26, 2022

    This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.

    International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing. 

    Consequences of speaking out

    The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.

    “It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”

    Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.

    The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown. 

    Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.

    “I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”

    ‘You could be next’

    Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”

    His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”

    Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.

    “There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”

    It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.

    The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.

    In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.

    But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”

    Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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    Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

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    War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry

    Valeurs Actuelles

    600 m2, piscine, studio d’enregistrement : Black Lives Matter s’offre une maison à 6 millions de dollars

    Imaginez une splendide villa, nichée dans le sud de la Californie. 600 m2, six chambres et autant de salles de bain, plusieurs cheminées, un studio d’enregistrement, une piscine et son pool-house, un parking pouvant accueillir plus de vingt voitures, etc. Valeur de l’ensemble : six millions de dollars. Le dernier caprice d’une star de la musique ou du cinéma ? Loin s’en faut. Le propriétaire de cette splendide villa n’est autre que la Black Lives Matter Global Network Foundation, a dévoilé la publication américaine New York Magazine, lundi 18 avril. La célèbre organisation antiraciste aurait acheté cette maison en octobre 2020, grâce aux innombrables dons récoltés dans la foulée de la mort de George Floyd.

    Tout devait pourtant rester discret. Selon le New York Magazine, l’opération a été conduite de façon à invisibiliser au maximum les liens entre Black Lives Matter et la luxueuse transaction. C’est Dyane Pascall qui aurait procédé à l’achat, deux semaines après que BLM a encaissé plus de 60 millions de dollars de fonds. Or, Dyane Pascall n’est autre que le directeur financier de Janaya & Patrisse, une société à responsabilité limitée appartenant à Patrisse Cullors, co-fondatrice de BLM, et à son épouse Janaya. Une semaine plus tard, la propriété a été transférée à une autre société à responsabilité limitée située dans le Delaware, garantissant à son propriétaire une discrétion idéale.

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    Tout le sel de l’affaire, écrit le New York Magazine, réside dans une vidéo publiée par les trois fondatrices de BLM en juin 2021, à l’occasion du premier anniversaire de la mort de George Floyd. Patrisse Cullors, Alicia Garza et Melina Abdullah y évoquent longtemps la « pression » exercée sur elles par « la presse de droite », « l’establishment » et la « suprématie blanche ». En l’occurrence, les trois femmes font notamment référence à une polémique qui avait forcé Patrisse Cullors à quitter ses fonctions au sein de l’organisation. En avril 2021, le Washington Post avait en effet dévoilé qu’elle avait acheté… quatre maisons de luxe, pour la bagatelle de 3.2 millions de dollars. La vidéo en question a, pour sa part, été tournée dans la fameuse villa californienne nouvellement achetée par l’organisation.

    Comment expliquer l’utilité d’un tel achat au nom d’une ONG antiraciste réputée ? Selon le New York Magazine, la direction de BLM a fait circuler une note interne au début de ce mois d’avril, tentant de mettre en place des éléments de langage : la maison aurait été achetée pour servir de « refuge » aux militants antiracistes menacés, ainsi qu’à héberger des productions artistiques.

    Selon des échanges internes consultés par le magazine, des membres de BLM auraient pourtant eux-mêmes pointé l’incohérence d’une maison servant de refuge sécurisé tout en accueillant publiquement des artistes et des représentations culturelles. Par ailleurs, le contenu créé depuis la villa depuis son achat semble pour le moins famélique. De quoi donner quelques maux de tête aux cadres de BLM. Parmi les messages consultés par le New York Magazine, figure même une question d’un de ses dirigeants : « Ne pouvons-nous pas étouffer cette histoire ? » Raté.

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    BBC

    Ulcerative colitis: 'I was going to the toilet up to 30 times a day'

    By Charlie JonesBBC News

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    About one in every 500 people in the UK have a stoma bag but many of us have never seen one because they are often hidden away. Best friends Ailish Evans and Summer Griffiths decided to change that.

    The pair, who have ulcerative colitis, say they want to show it's not just older people who have colostomy pouches, and there is nothing to be ashamed of.

    Both women have had their colons removed and wear bags which collect waste from their digestive systems.

    "When you've got a problem with your bowel it can be quite embarrassing but we really need to put that aside and talk about it," says Ailish, who lives in Corringham, near Basildon.

    The 25-year-old suffered with bowel problems for eight years before she was diagnosed in October 2020.

    Her colon, also known as the large bowel, was so inflamed there was a risk it might burst. Her colon was removed just two weeks later.

    "From the age of 16 I suffered from a really upset tummy and had to plan all my days out around whether I knew there would be a toilet close by," she says.

    "I could never drink alcohol on a night out with friends because it really aggravated me so it was difficult for me socially."

    A post shared by Ailish | UC & Ileostomy (@littlemisscolitis)

    Ailish says she was dismissed by several doctors because of her age and gender. "Because I'm a young girl, they thought it was just period pains or my hormones. It was so frustrating."

    She finally found a specialist who listened to her symptoms and diagnosed her with ulcerative colitis. But the delay had big consequences.

    "Because I had been left for so long, there was no other option for me apart from surgery," she says.

    "That's what made me want to raise awareness, because the sooner you catch it the more options you have, like medication."

    What is ulcerative colitis?

    Source: Crohn's and Colitis UK

    The surgery was done via keyhole and was not as scary as Ailish anticipated. She believes the benefits of having the stoma bag far outweigh any negatives.

    "My quality of life is so much better, because there's no fear about having to find a toilet everywhere I go," she says.

    "There are some things I can't eat now like peas, sweetcorn, mushrooms, raisins, popcorn and peanuts, because they're not easy to digest - but my boyfriend has learnt lots of new recipes and really looks after me."

    It was his idea for Ailish to start her Instagram page, after friends and family kept asking for more information to understand what she was going through.

    "I've had some comments like 'you'll never get a boyfriend' and things like that, but I obviously already have one and I'm not fazed by it.

    "I also get great comments where people say they never understood how the bags worked before, but now they do, and that makes it worthwhile."

    And it was through her Instagram page that she met one of her closest friends, Summer, who also has ulcerative colitis and has also had her colon removed.

    Summer fell ill while she was at university in Newcastle. The 21-year-old suffered blood in her poo, stomach pains and was going to the toilet up to 30 times a day.

    But doctors dismissed her symptoms and it was only when she returned home to Braintree in Essex that a specialist said she needed a colonoscopy, which showed severe inflammation.

    She ended up in hospital unable to eat or sleep, as she was in so much pain. Summer had to take a year out of university and move home with her parents.

    Doctors said she needed to consider having stoma surgery because various drugs were not getting her condition under control.

    A post shared by Summer Griffiths 💜 (@summers_stoma)

    "My reaction was to shut it down. I said 'no that's not happening, I've not even had this a year and you're trying to remove my bowel'."

    But the majority of her bowel was now scar tissue, and the colitis was continually attacking it, with doctors concerned it could explode. Summer tearfully accepted she needed to have the operation, but was terrified about living with a stoma bag.

    She posted on a Facebook forum for people with colitis asking if any other young people had been through the operation and Ailish replied and she started following her on Instagram.

    "I asked her every imaginable question and I thought 'this doesn't sound as bad as I was expecting,'" she says.

    After surgery, Summer realised she had more freedom than before, without having to worry where the nearest toilet might be.

    She wore jeans for the first time in two years, which were previously too uncomfortable, and found she was able to eat and drink much more.

    Summer decided to follow her friend's path in creating her own Instagram page to chronicle her life with a stoma bag. She hopes it will help others her age get diagnosed more easily.

    Many young people choose to conceal their diagnosis because they feel embarrassed and are concerned about being stigmatised, a study found.

    But Ailish and Summer believe it's best to be open and honest about the condition.

    "Before I wrote my first post, I was so nervous and self-conscious. Having this illness stopped me from doing so much for so long but I'm just living my life normally now and I wanted to share that," Summer says.

    Both women get questions from young people who have just been diagnosed and others about to go through stoma surgery.

    "It's really nice to be able to reassure them like Ailish reassured me," Summer says.

    "I just tell them they can still live a really great life," Ailish adds.

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    Crohn's & Colitis UK

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    ‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?

    Issued on: 05/04/2022 - 22:02

    Benjamin DODMAN Follow

    The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.

    Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.

    He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.

    "I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".

    “See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.

    Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.

    “They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.

    Collapse of the post-Cold War order

    Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.

    In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.

    In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.

    “NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”

    “Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.

    Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.

    >> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

    “Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24. 

    “France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.

    Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”

    Nord Stream repentance

    The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.

    “What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.

    Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.

    Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

    Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.

    The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.

    >> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

    German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.

    “We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said. 

    The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.

    Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.

    “We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”

    Running after a chimaera

    The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.

    An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”

    “Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”

    Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.

    “We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”

    A tour of France’s chateaux

    Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.

    “The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”

    The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.

    While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.

    No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents. 

    “A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.

    “The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”

    As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.

    “We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”

    >> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?

    Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.

    “We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”

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    Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine

    As it happened

    France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine

    WAR IN UKRAINE

    Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

    Valeurs Actuelles

    « Black Lives Matter » et criminalité aux États-Unis : les faits comptent-ils aussi ?

    On s’étonne que nos grands médias factcheckers et autres rentiers de l’indigénisme ne se jettent pas sur les chiffres de la criminalité du FBI, fraîchement publiés et tout ce qu’il y a de plus “racisés”. Voilà une occasion en or, se dit-on, factuelle et indiscutable, de prouver leurs théories. D’autant que ces chiffres portent sur l’année 2020, année de la mort de George Floyd et du mouvement Black Lives Matter (littéralement : “La vie des Noirs compte”), qui a consisté, entre quelques émeutes “pacifiques”, à faire agenouiller le monde entier au nom des victimes noires du “racisme systémique”.

    Voici ce que le FBI nous apprend, concernant les “crimes violents” :

    – 44,4 % des auteurs connus sont noirs ou afro-américains (catégorie qui représente 12,4 % de la population) ;

    – 33,8 % sont blancs non hispaniques (61,6 % de la population) ;

    – 10 % sont hispaniques (18,7 % de la population) ;

    – 0,8 % sont asiatiques (6 % de la population).

    Tous ces chiffres et les détails de leur provenance sont consultables sur le Crime Data Explorer du FBI. Les données démographiques proviennent du Bureau du recensement.

    Eu égard à ces pourcentages, le fait que 23,6 % des Américains abattus la même année par la police soient des Noirs (contre 44,7 % de Blancs), souvent dans des quartiers très criminogènes, n’implique aucun “biais racial” contre les Noirs.

    À noter, toujours d’après le FBI, que les millions de citoyens arrêtés l’an passé par les polices fascistes de Donald Trump sont majoritairement blancs (précisément deux Blancs arrêtés pour un Noir). Diantre. Toujours pas de “biais racial”. Ou alors contre les Blancs “privilégiés”…

    Notons encore que la communauté asiatique, victime de nombreuses exactions depuis la crise du Covid (+ 150 % de faits signalés en un an), est toujours nettement moins criminogène que la moyenne.

    Notons encore que la communauté asiatique, victime de nombreuses exactions depuis la crise du Covid (+ 150 % de faits signalés en un an), est toujours nettement moins criminogène que la moyenne. Peut-être que ceux qui ont l’habitude de justifier le crime comme une réaction à l’oppression auront une explication…

    Concernant les “crimes de haine”, censés prouver que les États-Unis sont une succursale du Ku Klux Klan, ils impliquent largement des faits “d’intimidation” et de “vandalisme”, pour représenter au total moins de 1 % du nombre des crimes violents. En particulier, les “crimes de haine” violents visant les Noirs représentent à peine 0,1 % de tous les crimes violents. Nos médias ne parlent pourtant que de ceux-là, en prétendant que tous les maux de l’univers en découlent.

    La réalité “systémique”, c’est que les Afro-Américains sont très largement victimes de criminels afro-américains et que cette communauté, qu’on prétend victime de tout, fait proportionnellement bien plus de victimes réelles que toute autre.

    En excluant la criminalité des communautés noires et hispaniques, le taux d’homicide du pays passerait de 6,5 à 2,5 pour 100 000 habitants… De mémoire d’analyste du FBI, jamais le nombre de meurtres n’avait explosé comme l’an passé, dans la foulée du “démantèlement policier”, annoncé par de nombreuses villes en soutien à Black Lives Matter. Quelque 840 millions de dollars retirés du budget des polices locales…

    Emblématique de ce mouvement, Minneapolis, la ville de George Floyd, a battu l’an passé ses records historiques de criminalité, la presse locale et les autorités religieuses du nord de la ville s’alarmant notamment de la mort par balle de nombreux enfants (CBS Minnesota, juillet 2021). Dans une agglomération comme Chicago, on est passé en un an de 481 à 748 tués… 95 % d’entre eux étant noirs, tués presque à 100 % par d’autres Noirs. À l’échelle du pays, un carnage, cinq milliers d’homicides supplémentaires… Des chiffres jamais atteints depuis les années 1990. Comme explication, RFI évoque les effets de la « pandémie » et la « circulation des armes » (le 28 septembre 2021).

    Gageons que pour démontrer la justesse de leur cause, Black Lives Matter et ses innombrables suppôts se tourneront de nouveau vers les médias bien-pensants et autres universitaires décoloniaux plutôt que ces chiffres. On nous servira longtemps encore la fameuse hiérarchie de l’information consistant à ignorer la réalité criminelle pour ne parler que des “Noirs victimes de violences policières” et ainsi soumettre et rançonner la société “oppressante”. L’affaire Adama Traoré en étant la parfaite transposition française.

    Pendant ce temps, les victimes, bien réelles et parfaitement ignorées, s’accumuleront. « Silence is violence » , clame un slogan de BLM.

    Il faut le dire et le redire : en niant les faits, en prétendant victimes les coupables et coupables les victimes, en accusant la police ou la société tout entière, en cherchant à intimider les chercheurs, les médias, les enseignes, les célébrités, les pouvoirs publics et jusqu’à l’expression de la pensée libre, l’antiracisme ici comme ailleurs se fait le complice actif du crime. Combien de temps supportera-ton ce chantage ? Combien d’années, de territoires et de victimes abandonnera-t-on encore à cette monstruosité ?

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    France24 - World

    Russia broadcasts video of captured Britons asking for prisoner swap

    Issued on: 19/04/2022 - 04:35

    NEWS WIRES Emerald MAXWELL

    Two British fighters captured in Ukraine by Russian forces appeared on Russian state TV on Monday and asked to be exchanged for a Ukrainian ally of President Vladimir Putin who is being held by the Ukrainian authorities.

    It was unclear how freely the two men - Shaun Pinner and Aiden Aslin - were able to talk. Both spoke separately after being prompted by an unidentified man. The footage was broadcast on the Rossiya 24 state TV channel.

    The two men asked British Prime Minister Boris Johnson to exchange them for pro-Russian politician Viktor Medvedchuk.

    Medvedchuk was shown asking to be swapped too in a video released around the same time on Monday by Ukraine's SBU intelligence service via social media.

    Medvedchuk, in his appeal to Putin and Ukrainian President Volodymr Zelensky, asked to be exchanged for the "defenders of Mariupol and its citizens who are there today and have no opportunity for a safe exit through a humanitarian corridor."

    Medvedchuk is the leader of Ukraine's Opposition Platform - For Life party and an ally of Putin who spent years advocating closer ties between Russia and Ukraine.

    Both Pinner and Aslin fought on the Ukrainian side in Mariupol, which is now almost entirely under Russian control apart from the sprawling Azovstal steelworks where some Ukrainian fighters remained holed up.

    The unidentified man shown on Russian state TV was seen showing the two Britons a video on his mobile phone of Medvedchuk's wife, Oksana, making an appeal over the weekend for her husband to be swapped for the two British nationals.

    Appeals to Boris Johnson

    Three days after Russia moved its forces into Ukraine on Feb. 24, Ukraine said Medvedchuk had escaped from house arrest. He had been confined to his home in May 2021 and charged with high treason and later with aiding terrorism.

    The pro-Russian figure, who says Putin is godfather to his daughter, has denied wrongdoing and alleged that he is the victim of politically-motivated repression. He was captured by Ukraine last week.

    "I understand the situation," Pinner, who was wearing a blue hooded top and looked tired and nervous, said after being shown the video.

    "I'd like to appeal to the (British) government to send me back home, I'd like to see my wife again," he said.

    Pinner made a direct appeal to Johnson which he said was on behalf of himself and Aslin.

    "We look to exchange myself and Aiden Aslin for Mr Medvedchuk. Obviously I would really appreciate your help in this matter," he said, saying he spoke a little Russian and had been treated well.

    The unidentified man was then shown speaking to Aslin, who was sat on a chair wearing a T-shirt bearing the emblem of Ukraine's far-right Azov battalion.

    "I think that Boris (Johnson) needs to listen to what Oksana (Medvedchuk's wife) has said," said Aslin, who looked nervous.

    "If Boris Johnson really does care like he says he does about British citizens then he would help pressure Zelenskiy to do the right thing and return Viktor to his family and return us to our families."

    The British Foreign Office had no immediate comment on the footage but released a statement made by the Pinner family.

    "Our family is currently working with the Foreign Office along with the family of Aiden Aslin who is also being held by the Russian Army to ensure their rights as Prisoners Of War are upheld according to the Geneva Convention," the statement said.

    Russia has said it will keep a close eye on Medvedchuk's fate and last week told Ukraine "to watch out" after Kyiv captured him and released photographs of him in handcuffs. 

    (AFP)

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    L'Humanité

    Patrick Kabongo, une voix venue de Kinshasa

    Un jour avec

    On le pensait basse, il s’est avéré ténor. Chanteur lyrique français, il est l’un des spécialistes de Rossini. Un parcours hors du commun commencé dans le chœur d’une église congolaise.

    Pierre Barbancey

    Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

    Nous sommes sur le cours Saleya, à Nice, entre Méditerranée et vieille ville. Le soleil se fait caresse de chaleur. Patrick Kabongo s’installe et commande un café. La veille, ce ténor français, originaire de Kinshasa (République démocratique du Congo), se produisait avec grâce dans la Dame Blanche, de Boieldieu, sur une des scènes de l’opéra de la ville. Un rendez-vous d’abord placé sous la seule partition lyrique, avant de s’étendre sur une vie et un quotidien rythmé par l’abnégation et le travail.

    « J’adorais entendre des chorales »

    Mais comment tombe-t-on dans l’art lyrique quand on vient de Kinshasa ? « Complètement par hasard, répond-il. D’abord, il faut dire que j’adorais entendre des chorales. Je marchais parfois pendant deux ou trois heures pour aller jusqu’à une église en écouter. » À 16 ans, il est lui-même dans une de ces formations. Aucune prétention pour celui qui s’est d’abord lancé dans des études d’électronique, juste pour le plaisir.

    Il se trouve qu’à l’époque, son timbre de voix ne le porte pas vers les aigus. Jusqu’à ce qu’un chef d’orchestre belge, invité pour aider à l’interprétation du solfège dans la nouvelle chorale où se trouvait Patrick Kabongo, s’interroge. Le jeune homme avait été choisi comme soliste basse pour chanter le Tuba mirum, du Requiem de Mozart, « avec le fameux Mi grave », comme il le souligne.

    « Il me dit que je ne suis pas une basse, pas même un baryton, mais un ténor ! Vous imaginez ? À cette époque, chez nous, ténor ce n’était pas la voix des hommes… » Qu’à cela ne tienne, pour cette fois, il va chanter basse dans les chœurs et ténor dans les solos. Ces années-là sont incertaines. Mobutu a été chassé, Kabila père est arrivé. L’espoir et le foufou (à base de farine de manioc) aident à supporter les difficultés.

    « J’ai dû tout apprendre en un an »

    Ce que d’aucuns appelleraient un miracle se produit alors. « Le chef m’a demandé de venir en Europe pour un stage. Pour un jeune de Kinshasa qui ne connaît pas le lyrique, vous réalisez un peu ? J’ai dit oui, mais mes parents ne pouvaient pas me payer le billet, on n’avait pas d’argent. L’ambassade de Belgique l’a pris en charge. C’est comme ça que je suis arrivé en Europe pour quatre semaines. »

    Il débarque, seul, dans ce Bruxelles qui peut-être ne « bruxellait » plus, mais chantait encore. Notamment au Conservatoire royal, où tous les chanteurs présents ont déjà reçu une formation. « Moi, je ne connaissais rien. J’ai dû tout apprendre en un an. Et puis, c’était un grand changement pour moi. À Kinshasa, il n’y a pas de vie privée. Quand tu es dans un quartier, tout le monde connaît tout le monde. J’arrive à Bruxelles dans un immeuble de douze étages, je ne connaissais même pas mon voisin de palier. J’ai compris ce qu’était être seul », se souvient-il sans nostalgie.

    Pour combattre cette solitude si nouvelle, il se plonge dans le travail, à se noyer. Visionne des films, lit des romans « pour voir comment un personnage évolue ». Il avoue sans détour : « J’ai une culture africaine mais aussi liée à la religion. Auparavant, j’avais du mal à interpréter un méchant parce que je jugeais le personnage. Or, il fallait que je comprenne pourquoi il se comportait ainsi. Ou quand on parlait de sexe, ça me mettait mal à l’aise. Il était difficile pour moi de faire la différence entre le Patrick de Kinshasa, moi, et le Patrick qui interprète un rôle. »

    « Peu importe la couleur de peau »

    Mais, au départ est la voix. Alors, ténor ? Encore une fois, on hésite. On le dit ténor lyrique, puis de caractère. Finalement, il est tenore di grazia. « C’est comme ça que je suis entré dans des rôles précis de Rossini ou de Donizetti. C’était en 2015. J’avais commencé en 2006 en tant que ténor. C’est marrant parce que, lorsque j’ai enfin trouvé ma voix, c’est comme si c’était un langage que je connaissais déjà. » Et d’ajouter sans ambages : « Chanter du Verdi ou du Puccini demande des voix un peu plus corsées, animales. Dans le répertoire que je chante, il s’agit de belles lignes. »

    Il remarque qu’ « il est rare de voir un Don José (Carmen) ou un Alfredo (la Traviata) noirs sur scène », mais Patrick Kabongo préfère penser que « lors des auditions ou pendant les spectacles, ceux qui nous écoutent ne prêtent pas attention à la couleur de peau ».

    Il garde tout son sens de l’humour. « À Nice, quand ma partenaire sur scène, Amélie Robins, a suggéré que je vienne saluer en dernier à cause de l’importance de mon personnage, je lui ai fait remarquer que le spectacle ne s’appelait pas “l’Homme noir” mais “la Dame blanche”  », lâche-t-il dans un grand éclat de rire. En somme, une éthique de vie comme sa ligne musicale, toute de douceur, de légèreté et de souplesse.

    Un jour avecOpéraMusiquenice
    BBC

    Ukraine children: Killed as he escaped, Elisei is one of 200 child victims

    By Yogita LimayeBBC News, Kyiv, Ukraine

    Evhen Ryabukon patted the coffin gently, and appeared to be having a final conversation with his son. He broke down, over and over again, before he could finish.

    His wife Inna, steeling herself, adjusted the framed photo of a smiling, young boy placed on the coffin - a mother's last act of care.

    The boy was Elisei Ryabukon. He would have been 14 in May.

    Just over a month after he was killed in firing by Russian soldiers, his family, friends, neighbours and classmates gathered at a church in the city of Brovary in the east of Kyiv, to say goodbye to this much loved child from Peremoha village. A community that had been scattered by war, came together in grief.

    Elisei was remembered as honest, humble and helpful, a boy who didn't like to fight and who refused to play aggressive sport.

    Inna, Elisei and her younger son were stuck in Peremoha when the fighting started.

    "On 11 March, the Russians gave us permission to leave. They even waved us goodbye and wished us luck. Then when we were crossing a field, they started firing at us from every direction," Inna said.

    There were five cars in the convoy of vehicles evacuating. Elisei was in the second car, in which no one survived.

    "I crawled through the field and saved my three-year-old son by dragging him by the hood of his jacket. The fact that any of us made it out alive was pure luck," she said.

    She says her younger child is the only reason she's able to carry on. She's filed a complaint with the police and wants justice for Elisei's killing.

    "I want the world to know about the crimes of Russia. I want every victim to be counted. I want Russia to be held accountable for the people, children and women, they have killed on our land," she said.

    Elisei is among more than two hundred children known to have been killed in Ukraine so far, according to the country's government. Hundreds more have been injured.

    Ohmatdyt hospital has received dozens of children wounded in the fighting.

    Six-year-old Daniil Avdeenko has been brought here from the northern city of Chernihiv, which had been surrounded and bombarded by Russian forces until they withdrew from the area at the start of April.

    Daniil and his parents were injured in mortar shelling just outside their home in a residential neighbourhood.

    When the explosion occurred, all of them were thrown to the ground. His father Oleksandr saw that his wife's leg was bleeding profusely. He used the strap of her bag as a tourniquet, an act that has saved her leg from being amputated.

    Oleksandr had called out to Daniil, who'd told him he was alright. But when the boy began to stand up Oleksandr realised how badly he was hurt.

    "I saw that he had shrapnel all over his body, and he was bleeding a lot," he said.

    All three were taken to different hospitals.

    "For the first four days we didn't know who was alive, and who wasn't. They didn't register my son's name when he was admitted to hospital," he said.

    Eventually the family was reunited, and brought to Kyiv for treatment.

    Daniil had shrapnel pieces in his head which were removed, but the bits lodged in his back are still there. Doctors say it will be too painful to remove them right now. The boy has multiple injuries and fractures in his leg. It's not clear when he'll be able to walk.

    For most part he's cheerful, but he lets out little cries of pain when a nurse comes to inject a medicine.

    "He tells the nurses at the hospital the details of how we were all covered in blood. He remembers it all. But he blames himself. Just before it happened, I'd told him to go down to the basement with his mother. But he insisted on coming outside to me," says Oleksandr. "I've explained to him that he's not guilty. We all have."

    After the war started, Oleksandr says Daniil would ask lots of questions.

    "When there was shooting, he would ask 'Dad who's shooting now?'. I'd say 'ours'. 'And now?', he'd ask. I'd tell him 'It's our men being attacked,' In the night, he would see tanks in his dreams. When bombs dropped from the sky, he would wake up frightened. But despite it all he would still have fun. After the attack though, he's changed drastically," says Oleksandr.

    Even those who've managed to flee physically unscathed, bear scars of psychological trauma.

    13-year-old Ilya Bobkov escaped along with his family from Bucha just outside Kyiv, which was under Russian control for weeks.

    They managed to leave through a humanitarian corridor which was opened in March for civilians to be evacuated. His family now lives in one room in a rundown government building in Kyiv.

    "On 24 February when the fighting started, I was shocked. I had expected it to be a regular day, I'd go to school, do my homework and play games. My mother came to my room and told me to pack a few things. Then we started living in our basement. It was very scary. It was hard to get through the nights," Ilya says.

    On their way to safety, Ilya and his family saw burning buildings, destroyed tanks and corpses along the way.

    "I can't escape the feeling that the war is still all around us. I dream about my family being killed or taken hostage by the Russians. I wake up in cold sweat," Ilya says.

    His aunt Valentyna Solokova whose family evacuated along with Ilya's says they tried to keep the children distracted by playing games or looking at family photographs. They were also forced to have difficult conversations, especially when they were running low on food supplies.

    "I'd tell the children that bread and water are the most important things. I had to make them understand that they lived one life before, where they had everything, they went to school and played games. And now they had to learn to live without all that,' she said. 'I told them the time has come for you to grow up."

    A generation of children in Ukraine is cut off from a normal childhood at the moment. The UN estimates that around two thirds of the country's 7.8 million children have been displaced.

    With fighting raging in the south and east, and renewed shelling in Lviv and Kyiv, no part of Ukraine appears safe right now.

    It's unclear when the children of this country might be able to return to the life that was suddenly interrupted.

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    [Tribune] Avant Boutcha, le massacre de Fântâna Albă

    Il y a dans l’histoire (récente) des Roumains et des Ukrainiens un mois d’avril bordé de noir dont on ne parlait qu’à voix basse du temps du communisme. Il a fallu qu’advienne le tournant de 1989 pour que des langues se délient. Le seul endroit habité dans les parages, d’où on aurait pu entendre la fusillade meurtrière, était Fântâna Albă (aujourd’hui Bila Krinitsa, en Ukraine) : un petit village de Roumains et de Lipoveni, dont les aïeux avaient fui les persécutions auxquelles ils étaient exposés dans l’empire tzariste. Après un grand détour par les bouches du Danube, ils étaient venus s’installer, en 1784, au nord de la Roumanie, sur les terres du monastère Putna.

    Le 23 juin 1940, après un ultimatum adressé à la Roumanie, l’Armée rouge envahit le Nord de la Bucovine (à l’époque en Roumanie) et “le pays de Hertsa”, ses chars ne s’arrêtant qu’après avoir dépassé Fântâna Albă. Précisons que le rapt de ces deux territoires n’était point mentionné dans le protocole additionnel secret du pacte Ribbentrop – Molotov, comme l’était la Bessarabie, par exemple : c’était un bonus que s’offrait Staline voyant Hitler pris par sa campagne dans l’Ouest de l’Europe. Le prétexte invoqué : “libérer” les Ukrainiens de cette région afin qu’ils puissent intégrer la grande patrie soviétique. Ceux-ci étaient-ils censés ignorer le  holodomor – la mort de plus de trois millions de leurs conationaux à cause de la famine organisée en URSS  la décennie précédente ? On peut en douter.

    Pour Fântâna Albă, la raison était moins évidente : c’est que dans la belle église (métropolitaine) du village étaient ordonnés les popes pour l’ensemble des communautés de Lipoveni de tout le monde. Le « petit père des peuples » pensait étendre son emprise sur ces quelques millions de russophones qui échappaient à son contrôle. L’enjeu stratégique de ces annexions au détriment de la Grande Roumanie n’était pas si abscons que ça : l’URSS pouvait enfin relier par voie ferrée Odessa et Lvov par Tiraspol, Chisinau et Cernauti (aujourd’hui Tchernovtsy, chef-lieu du nord de la Bucovine). Staline voulait “libérer” les populations vivant sur ce territoire. Comme Poutine qui veut aujourd’hui annexer l’est et le sud de l’Ukraine en prétextant la “libération” des Ukrainiens…

    « Frères ! Ils n’oseront pas tirer sur nous ! »

    Tout laisse à penser qu’à l’origine des événements qui allaient suivre a été la hâte des autorités soviétiques de dresser des listes aussi complètes que possible de “mécontents du régime”, de suspects de déloyauté envers le nouveau pouvoir. Quelle preuve plus éloquente qu’une pétition signée ? On lança donc à cette fin la rumeur conformément à laquelle une ouverture de la frontière serait possible début avril, permettant à tous ceux qui le désiraient de sortir légalement de l’URSS. On organisa une pétition avec les noms de ceux qui voulaient choisir l’exode en Roumanie comme unique solution salvatrice. Et on fixa comme date de rencontre pour tous ceux qui étaient décidés à recouvrer la citoyenneté roumaine le 1er avril.

    Des milliers de gens affluent des villages environnants vers le lieu fixé pour le rassemblement, la localité Hilboca. Prédominaient dans la foule les couples à la fleur de l’âge, mais il y avait aussi des vieillards aux longs cheveux blancs, comme on en portait encore à la montagne, des jeunes, des adolescents. Parmi les femmes, il y en avait qui portaient des enfants dans leurs bras. Un tricolore bleu-jaune-rouge déployé devant affichait la nationalité ; un drapeau blanc à côté et nombre d’écharpes blanches soulignaient le caractère pacifique de la colonne ; plusieurs icônes et bannières d’Église – l’instance sous la protection de laquelle ces gens entendaient se placer. La colonne partie du village Hliboca vers la Roumanie s’égrenait maintenant sur deux bons kilomètres. Y avait-il 2 500 personnes ? 4 000 ? Les chiffres diffèrent. Adoptons l’approximation le plus fréquemment retenue dans la plupart des textes actuels : 3 000 personnes.

    Vers 18 heures et demie, le convoi pénétra dans la clairière Varnitsa. Un espace large, ouvrant sur des collines dont les plus proches figuraient déjà la Terre promise : la frontière avec la Roumanie n’était plus qu’à 3 km. Seulement, avant d’y parvenir, il fallait prendre en compte quelques aménagements qui faisaient finir le trajet en cul de sac : à part “l’entrée”, les trois autres côtés étaient fermés par des tranchées abritant des nids de mitrailleuses. Derrière elles, l’unité de cavalerie soviétique camouflée sous les arbres. Un peu plus haut, deux grandes fosses déjà prêtes…

    Une sommation, en russe, mal comprise ; sous la poussée des arrivants, les premiers rangs eurent du mal à s’arrêter. Alors, un feu d’avertissement éclata : des balles heurtèrent drapeaux et symboles religieux, blessant plusieurs mains qui agitaient des écharpes blanches. Les plus nombreux se jetèrent face à la terre. Et tout d’un coup, dans le silence lourd, on entendit une voix : « Frères ! Ils n’oseront pas tirer sur nous ! Ils n’ont pas reçu cet ordre ! » Quelqu’un s’était brusquement rappelé ce qu’on lui avait dit des jours plus tôt : que les gardes-frontières n’ouvriraient pas le feu sur des groupes plus grands de vingt personnes. Encore une rumeur au cachet NKVD, odieuse quand on la juge à travers le prisme des effets ultérieurs.

    Plus de 2 000 civils ont été massacrés ce jour-là

    Puis se déchaînèrent les mitrailleuses, couvrant de leur aboiement les cris, les hurlements de douleur et les gémissements de ceux qui tombaient ou essayaient, affolés, de se sauver en courant dans toutes les directions. La plupart d’entre eux se ruèrent vers la forêt. Les cavaliers embusqués (des Caucasiens) surgirent alors et chargèrent à la cosaque, sans hésiter à se servir aussi des armes automatiques dont ils disposaient, pour la chasse aux fuyards. Il leur revenait encore la tâche de constituer de petits lots de “prisonniers” qu’ils devaient ramener à Hliboca en vue d’enquêtes sommaires et de jugements expéditifs. Les témoignages que l’on a aujourd’hui proviennent tous de survivants qui, d’une façon ou d’une autre, réussirent à s’échapper à l’arrestation.

    Sautant lestement par-dessus des hommes à terre, l’adolescent de 16 ans, Gheorghe Sidoreac, doublement blessé lui-même, se sauva et vécut tout le restant de ses jours à deux pas de là : mais, en 2014 encore, il avouait ne plus avoir jamais mis les pieds dans l’endroit maudit, la terreur subsistait toujours en lui. Pour ne pas tomber du sommet du haut sapin où il avait grimpé, G.-V. Crasneanu s’y était attaché au tronc de l’arbre : il n’en descendit que deux jours et deux nuits plus tard, lorsque l’agitation prit fin. Gheorghe Mihailiuc est hanté, lui, par l’image de la jeune mère mourante dans une éclaircie, serrant à sa poitrine un garçonnet de deux ans environ. Les Soviétiques achevèrent les blessés par une balle dans la tête – ou par un coup de pelle. Et plutôt chanceux ceux qui en finissaient ainsi avec leurs souffrances : les Lipoveni qu’on fit venir le lendemain pour creuser encore des tombes allaient révéler plus tard que parmi les morts traînés avec les chevaux aux fosses – insuffisantes – il y avait pas mal de personnes encore en vie…

    Plus de 2 000 civils ont été massacrés ce jour-là : hommes, femmes, vieillards, enfants (parmi eux, des nourrissons). C’était le deuxième grand massacre en quelques mois. Au mois d’avril et mai 1940, donc une année avant, le NKVD s’était fait la main à Katyn.

    Hier, l’Armée rouge, aujourd’hui, l’armée russe de Poutine. Les crimes collectifs ont toujours été enveloppés d’un halo d’effroi et de silence. Dans ce cas-là, le silence a été une consigne dont le respect a été strictement surveillé : du temps du communisme, le sujet a été tabouisé des deux côtés de la frontière. L’URSS n’a jamais rien reconnu relativement à ce massacre. Il a fallu attendre qu’un demi-siècle passe pour que des survivants – toujours moins nombreux d’un jour à l’autre – se mettent à parler. La Russie reconnaîtra-t-elle un jour les massacres en Ukraine ?

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Excess weight a clear womb-cancer risk

    Being overweight substantially increases the risk of developing womb cancer, research suggests.

    If a 5ft 5in (1.65m) woman is two stone (12.7kg) above a healthy weight, her risk is nearly doubled, for example.

    The Cancer Research UK (CRUK)-funded research involved 120,000 women in the UK, US and five other countries.

    The charity says keeping a healthy weight can cut the risk of 13 different cancers. Genes and hormones may be other risk factors.

    Fasting insulin

    One theory is fat cells can send out signals telling other cells to divide more often, which can lead to cancer.

    The growth of some breast cancers is linked to the female hormone oestrogen, which fat cells also produce, for example.

    The CRUK study, led by a team at the University of Bristol and published in BMC Medicine, is one of the largest into the link between fat and womb cancer.

    It looked at the effect of lifelong weight gain and uncovered two hormones, fasting insulin and testosterone, linked with obesity and womb cancer.

    The researchers hope scientists could in future use drugs to regulate levels of those hormones in people at risk of developing the cancer.

    Vaginal bleeding

    Lead investigator Dr Emma Hazelwood said: "This study is an interesting first step into how genetic analyses could be used to uncover exactly how obesity causes cancer and what can be done to tackle it."

    CRUK health information head Dr Julie Sharp said: "Studies like this bolster the fact that being overweight or obese is the second biggest cause of cancer in the UK and can help us start to pinpoint why.

    "This will play a pivotal role in uncovering how to prevent and treat cancer in the future".

    One in 36 UK women develops womb cancer and one in four people diagnosed is pre-menopausal.

    The most common symptom is abnormal vaginal bleeding.

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    Womb cancer signs 'not widely known'

    Obesity 'linked to womb cancer rise'

    Related Internet Links

    Cancer Research UK

    The Eve Appeal

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    France24 - World

    Pakistan sentences six men to death for lynching Sri Lankan over ‘blasphemy’

    Issued on: 18/04/2022 - 22:51

    NEWS WIRES

    A Pakistan court Monday sentenced six men to death and dozens more to jail terms ranging from two years to life for the brutal mob slaying of a Sri Lankan factory manager accused of blasphemy. 

    The vigilante attack in Sialkot last December 3 caused outrage, with then prime minister Imran Khan calling it a "day of shame for Pakistan".

    Few issues are as galvanising in Pakistan as blasphemy, and even the slightest suggestion of an insult to Islam can supercharge protests and incite lynchings.

    On Monday, prosecutors said 88 of 89 people on trial for the murder of Priyantha Diyawadana had been convicted, with six sentenced to death, nine to life in prison and the rest jail terms ranging from two to five years.

    "The prosecution team worked very hard to present its case to the court and to reach this judgement," Abdul Rauf Wattoo, the lead public prosecutor, told AFP.

    "We are satisfied with the outcome."

    The trial was overseen by a special anti-terror court, established to speed up justice in high profile cases that can otherwise spend years being processed.

    At the time of the killing, local police officials told AFP that rumours spread that Diyawadana had torn down a religious poster and thrown it in the dustbin.

    Several gruesome video clips shared on social media showed a mob beating the prone victim while chanting slogans against blasphemy.

    Other clips showed Diyawadana's body set ablaze.

    Many in the mob made no attempt to hide their identity and some took selfies in front of the burning corpse.

    Rights groups say accusations of blasphemy can often be wielded to settle personal vendettas, with minorities largely the target.

    In April 2017 an angry mob lynched university student Mashal Khan when he was accused of posting blasphemous content online.

    A Christian couple was lynched and their remains burnt in a kiln in Punjab in 2014 after being falsely accused of desecrating the Koran.

    (AFP)

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    'Finally free': Asia Bibi breaks silence after Pakistani death row hell

    The France 24 Interview

    Asia Bibi, Pakistani Christian woman jailed for blasphemy: 'I forgave all those who harmed me'

    PAKISTAN

    Asia Bibi, Christian woman in blasphemy row, leaves Pakistan

    France24 - World

    Dozens injured in days of unrest in Sweden sparked by anti-immigrant rally

    Issued on: 18/04/2022 - 11:02

    NEWS WIRES

    Several days of unrest in Sweden, sparked by a far-right group's burning of the Koran, have injured at least 40 people, police said on Monday, calling for more resources to deal with the violence.

    More Muslim countries meanwhile protested the burning of their religion's holy book.

    Protests have turned violent in several cities since Thursday, leaving 26 police officers and 14 civilians injured, police said at a press conference on Monday. About 20 police vehicles were burned or damaged.

    Officials in several Muslim countries condemned the move that sparked the protests: the burning of the holy book by the leader of the anti-immigration and anti-Islam group Hard Line, the Danish-Swedish politician Rasmus Paludan.

    Aiming to drum up support ahead of September elections, he has declared a "tour" of Sweden, planning to visit cities and towns with large Muslim populations with the intent of burning copies of the Koran as the faithful mark the holy month of Ramadan.

    Paludan intends to stand in the September poll but does not yet have the necessary signatures to secure his candidacy.

    Clashes with police have erupted during protests against the group since Thursday evening, starting in the cities Linkoping and Norrkoping.

    They spread to the city of Malmo, where Paludan burned a Koran on Saturday. A school was set alight during a second night of unrest Saturday-Sunday.

    'Too few of us'

    Police said they believed the violence was targeted at their officers.

    National police chief Anders Thornberg said rioters had "tried to kill police officers.

    "Criminals have profited from the situation to show violence toward society, without any link to the demonstrations," he told journalists Monday.

    "There are too few of us. We have grown, but we have not grown at the same pace as the problems at the heart of society," he added, calling for more resources for the police.

    As protesters burned cars and lobbed rocks at the police in Sunday's clashes, officers responded, head of police special forces Jonas Hysing said.

    "Some 200 participants were violent and the police had to respond with arms in legitimate self-defence," he said.

    Police had earlier said officers had wounded three people after firing warning shots during Sunday's "riot" in the city of Norrkoping. Eight people were arrested there and 18 in the neighbouring city of Linkoping.

    Police special operations commander Jonas Hysing told the press conference that officers had acted in self-defence.

    Iraq's foreign ministry said on Sunday it had summoned the Swedish charge d'affaires in Baghdad.

    It warned the affair could have "serious repercussions" on "relations between Sweden and Muslims in general, both Muslim and Arab countries and Muslim communities in Europe".

    Saudi Arabia's official news agency said the kingdom has "condemned the agitations of certain extremists in Sweden and their provocations against Muslims".

    And the Turkish foreign ministry denounced "hesitation to prevent provocative and Islamophobic acts... under the cover of freedom of expression".

    A demonstration was held outside the Swedish embassy in Tehran.

    (AFP)

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    Student arrested after deadly knife attack at Swedish high school

    Truth or Fake

    Video showing arrest of young refugee in Sweden resurfaces

    BBC

    Does it matter if we know where our food comes from?

    By Elna SchutzBusiness reporter, South Africa

    "My parents were coffee growers, I am a coffee grower, I have known how to handle coffee since my birth," says Faustin Mulomba, from Bweremana in the west of the Democratic Republic of Congo (DR Congo).

    Mr Mulomba has spent most of his life working in coffee cultivation, but last year was put in charge of a coffee-washing station for the AMKA co-operative, a group of more than 2,000 farmers close to Lake Kivu.

    Here, beans from farms across the region have their outer skin and pulp removed. They are washed, sorted and dried, before being sent to the city for further processing.

    Up to 120,000kg of coffee cherries pass through his station in a year, which amounts to a little less than a container full of green coffee beans.

    While Mr Mulomba's family has a long history in coffee production, the introduction of new technology has changed the way he looks at the business.

    Now, when beans from his co-operative are sold to Nespresso, the company uses sophisticated data capturing and storage methods - including blockchain technology - to track the beans as they move from the farm to the customer.

    Blockchain is a digital ledger, or a log, of transactions. The information is distributed and stored among a network of users. The idea behind using the ledger is to make the information easy to verify, but difficult to manipulate.

    In practice, Mr Mulomba uses a simple smartphone app to scan QR codes that give him information about a particular bag of coffee, such as the weight and pulping data.

    For Mr Mulomba, the new tech means he can see how much coffee has been produced in the co-operative, where the coffee is and if it has been handled correctly.

    "It is a good tool because [...] it allows us to measure, or to have all the quantities supplied to the co-operative in real-time," he says.

    Nespresso partnered with Australia-based start-up, OpenSC, a technology firm that specialises in food traceability. OpenSC has also worked with Austral Fisheries, using global-positioning system (GPS) data and sensors on fishing boats, to ensure vessels are not fishing in marine protected areas.

    Chief executive and co-founder, Markus Mutz, says this system is a better than the alternative - manual spot-checks carried out by officials.

    "Why would you trace something [in the first place] unless there's something about it that you can be proud of, or that is valuable?" he explains.

    Retaining continuous data from the source of production can help improve the entire production process - preventing losses and bad practices.

    But such tracing is not without its challenges. Like any process that requires a database, the quality of the information being fed-in is critical to its success. For instance, back in DR Congo, when coffee is harvested at night, there can be connection problems and delays in capturing the data.

    Fairtrade International's Director of Global Impact, Arisbe Mendoza, says tracing technology unlocks opportunities for monitoring and supporting fair treatment and pay for workers across the supply chain.

    The organisation would like to see more traceability in international trade.

    Yet, she echoes Mr Mulomba's concerns, Ms Mendoza says: "My experience for some of the initiatives that we have had in the system is that technology is not the issue, it is the capacity building that we need to do behind this to ensure that producers and everyone in the supply chain who will be using these tools, is understanding and able to use it fully."

    She says producers and farmers need to have full access and use of the data in the supply chain, to negotiate prices, prove compliance, and access markets. But often this is not the case, or data rights are unclear.

    "Producers might have access to information, but not necessarily the rights to it. We need to ensure that they own the data, then they also can make use of the data anyway they want."

    Sara Eckhouse, executive director of FoodShot Global, a food system investment platform, says not being able to trace food fuels consumer distrust and can even perpetuate bad labour practices, or lack of sustainability.

    However, she is concerned that the costs and logistical difficulties of traceability will end up being pushed back to the producers. She also cautions that adding marketing around traceability to products could be more confusing than helpful for shoppers - who are already faced by a variety of supposedly sustainable labels.

    "If each company is still going to have their own standards that they're verifying for, and if there's no uniform standard or expectation that everybody is meeting a minimum, you could still have companies making claims like 'blockchain verified sustainable', but what does that actually mean?"

    More technology of business:

    Shalini Unnikrishnan, is managing director and partner at the Boston Consulting Group (BCG), which supports a variety of projects working on food tracing, including at OpenSC. She says consumers are increasingly willing to change their food shopping habits for more sustainable products, including paying more money for certain items.

    Mrs Unnikrishnan adds that while across the so-called 'digital agriculture' sector, there are lots of small exciting companies and pilots popping-up, policy frameworks are needed to scale these businesses up.

    "I think regulation standards are really fundamental to make sure that the changes happening, are happening at scale," she says, because these provide companies, farmers and buyers "a signal of what is required and a framework for standards."

    So, what do customers think?

    German management consultant, Thomas Kunze, is a coffee lover who enjoys buying locally-sourced beans on his international travels. Quality and sourcing from interesting locations is important to him. He recently bought some limited edition coffee pods that display the traceability tool.

    When Mr Kunze scans the package's QR code, he sees which area, or cooperative, his coffee came from, including the profiles of some of the farmers and whether they have been paid for their produce.

    "It is interesting but not important," he says about seeing the journey his brew took. "Traceability is nice to see but, because I don't know anything about the different locations, I would need more information about the steps and locations."

    Back in DR Congo, Mr Mulomba cheerily invites coffee drinkers to visit. "It is very important that the consumers render us visits, [then] maybe they will know our reality on the ground."

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    New York Times - World

    Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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    For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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    By Isabel Kershner

    JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

    He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

    But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

    One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

    Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

    Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

    Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

    The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

    Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

    “I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

    As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

    While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

    Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

    His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

    Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

    He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

    “If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

    He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

    Now they are coming back.

    While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

    The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

    “Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

    For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

    “To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

    Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

    Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

    Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

    Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

    Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

    A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

    “My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

    He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

    More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

    As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

    Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

    And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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    BBC

    Boom time for dog walkers, sitters and trainers

    By Dhruti Shah and Will SmaleBusiness reporters

    Dog trainer Olivia Leathley has struggled to keep up with the demand for her services over the past six months.

    "I was working seven days a week at one point, which wasn't conducive to my mental health," says Ms Leathley, who is based in Greater Manchester.

    "I'm now starting to spread my bookings out more, and make sure that I take two days off a week."

    Ms Leathley says there are two main reasons why she has been so busy. Firstly, the large number of people who got a puppy or other new dog during the lockdowns.

    And secondly, the inability of these four-legged friends - and of some long-established family pooches - to cope when their owners had to start going back to the office for the first time since March 2020.

    "So many dogs have got used to having their owners at home all the time that they cannot handle it when they go back to work," she says. "It is separation anxiety.

    "A good 50% of the dogs I work with are new puppies that people bought during the pandemic, but the other half are long-established members of people's families."

    Ms Leathley, who trades under the name Biker Girl Dog Trainer, was previously a dog walker, but she switched to training in mid-2020 after getting a qualification and seeing a surge in demand.

    "I had so many clients come to me with dogs with behavioural issues that it wasn't feasible to continue with my walking clients," she adds. "But the demand for dog walkers has also shot up as people have to return to work, so I subcontract that work out to three other women."

    The number of dogs being adopted surged dramatically during the lockdowns. In the UK one report estimates that 3.5 million dogs were purchased during the pandemic, taking the number in the country up from nine million in 2019/20 to 12.5 million in 2020/21. This growth follows after the figure had remained steady at nine million for three years prior to the pandemic.

    It is also a similar picture in the US, where nine million dogs were adopted by families during Covid-19, taking the total up to 108 million.

    With people working from home during the pandemic, professional dog walkers, sitters and trainers initially didn't see any of these new dogs, nor most of their regular customers.

    "When Covid hit in March 2020 the business just died," says Richard Hollings, owner of dog walking and day-care business We Will Walk U.

    "A number of other dog walkers that I know lost their jobs, as people didn't need their help, but we managed to hang onto a couple of key customers."

    Mr Hollings, who is based in the Berkshire town of Maidenhead, says things were then transformed from the start of last year.

    "We suddenly saw a huge influx of new customers, and especially a huge number of first-time dog owners. People were having to go back into work for the first time after getting a dog or trying to book holidays for the first time since 2019.

    "And business hasn't slowed since then. We have had a monster amount of work over the past 15 months, and we are now fully booked all the way through to September. So phenomenally busy."

    In Oakland, California, dog walker Merika Reagan says that her customers started to return during the lockdowns.

    "Some people did come back because they realised that even though they were working from home, they couldn't give the dog their full attention," says the owner of City Hikes Dog Walking and Pet Sitting.

    "Their dogs were wondering 'why aren't they playing or going out with me?'. If the owner is on Zoom, the dog might be scratching or barking at the door, and so they came back for that reason."

    She adds that more dog owners are now getting in touch as they start having to work in the office again, and because others are booking holidays again.

    Yet it will take a while for City Hikes to return to pre-Covid levels. "Before the pandemic it was me and eight employees, and now it is me and three."

    New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

    Aaron Easterly is the chief executive of Rover, a website and app that connects dog owners to walkers and sitters. It operates in 10 countries, and claims to have around two-million customers.

    He says that customer numbers returned to pre-Covid levels by May 2021. However, he adds that uncertainty about whether flexible working is here to stay makes it difficult to make future growth projections.

    "Of course, we don't know how hybrid office policies are going to play out and what else the pandemic has in store for us, and so it's unclear exactly what the acceleration in demand will look like," says Mr Easterly.

    Dr Sam Gaines, dog welfare expert at UK charity Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, says that, generally speaking, canines need daily exercise in order to remain happy and healthy.

    "And like many other organisations we don't recommend leaving dogs alone for more than four hours at a time, and for some dogs, even this will be too long," she says. "Using a reputable dog walker or sitter is a great way of provisioning dogs with the company they need, and opportunities to exercise, play and go to the toilet."

    Back in Greater Manchester, Olivia Leathley also sheds light on another little-spoken about issue that is impacting lockdown pets.

    She says she is now seeing dogs that cannot be left alone for any amount of time after growing accustomed to being around their owners 24/7.

    "Even though people had previously been able to leave their dog for a few hours, now it cannot go 30 seconds on its own!"

    France24 - World

    As it happened: Russia has launched its offensive in Ukraine's east, says Zelensky

    Issued on: 18/04/2022 - 01:08Modified: 18/04/2022 - 23:01

    FRANCE 24 Follow

    Russia's anticipated new offensive in Ukraine's eastern Donbas region has begun, Ukrainian President Volodymyr Zelensky announced Monday. Ukraine's top security official said earlier that Russia had launched the "second phase" of the war, with Russian forces attempting to break through defences in the Donetsk, Luhansk and Kharkiv regions but had been held back. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. 

    This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

    4:45am: US, allies to meet over Ukraine as conflict escalates in east

    US President Joe Biden will convene a meeting of allies to discuss the Ukraine conflict Tuesday, the White House said, after Kyiv announced Russia had launched a major new offensive in the east of the country.

    The meeting, announced on Biden's schedule, "is part of our regular coordination with allies and partners in support of Ukraine," an official told AFP, without naming who would be included on the video call.

    It will also cover "efforts to hold Russia accountable," the White House said.

    The meeting comes after Ukrainian President Volodymyr Zelensky said that Russia, which invaded its pro-Western neighbor on February 24, had launched a large-scale offensive in the eastern Donbas region, a move predicted by Kyiv for weeks.

    Fighting has intensified in eastern Ukraine after Russia withdrew troops from the region around the capital Kyiv and refocused its efforts in Donbas, which pro-Moscow separatists have partly controlled since 2014.

    The United States and Western allies have heaped pressure on Moscow via sanctions, while supporting Ukraine through military and other aid. 

    Asked Monday whether new measures would soon be announced, US State Department spokesman Ned Price said Washington would "continue to escalate our financial sanctions and other economic measures against the Russian Federation until and unless Moscow relents in its campaign against Ukraine."

    "We have not yet seen that, and we'll continue to raise the costs."

    04:30am: Turkish, British, Italian defence ministers to discuss Ukraine in Istanbul

    The defence ministers of Turkey, Britain and Italy will meet in Istanbul on Friday to discuss Russia's invasion of Ukraine and security ties between the three NATO allies, the Turkish Defence Ministry said.

    British Defence Secretary Ben Wallace and Italian Defence Minister Lorenzo Guerini will visit Istanbul at the invitation of their Turkish counterpart, Hulusi Akar.

    "At the meeting, where an exchange of views will be carried out on defence and security relations between the countries and on regional issues, developments in Ukraine are also expected to be discussed," the statement said.

    NATO member Turkey shares a maritime border with Ukraine and Russia in the Black Sea, has good ties with both and has taken a mediating role in the conflict. It has so far hosted peace talks between Ukrainian and Russian foreign ministers and negotiators, and has been working to arrange a meeting of their presidents.

    Turkey and Italy have also increased engagement since a NATO summit last month, where the leaders of Turkey, Italy and France discussed ways to revive the SAMP-T air defence system project by the Franco-Italian Eurosam consortium.

    3:20am: France 24's Gulliver Cragg reports on Russia's offensive in the eastern Ukraine.

    1:07am: Biden to hold call with allies on Tuesday over Ukraine invasion

    U.S. President Joe Biden will on Tuesday hold a call with allies to discuss the Ukraine crisis, including on how to coordinate on holding Russia accountable, the White House said.

    "The President will convene a secure video call with allies and partners to discuss our continued support for Ukraine and efforts to hold Russia accountable as part of our close coordination," it said in a statement.

    1:00am: UN seeks humanitarian contact group for Ukraine

    UN humanitarian chief Martin Griffiths announced Monday that he will meet Turkish President Recep Tayyip Erdogan in Turkey this week to push for the creation of a "humanitarian contact group" involving Ukraine and Russia. 

    Such a group would "meet convened by the UN to discuss on a virtual or actual basis at any time to discuss humanitarian issues," Griffiths told reporters in New York.

    That could include ceasefire monitoring, safe passage, humanitarian corridors or other issues between the two warring sides, he said. 

    Griffiths did not say when he would meet Erdogan, but initially said he planned to arrive in Turkey on Wednesday and leave Thursday.

    However, he tested positive for Covid-19 shortly after his announcement, forcing him to postpone his trip to an unspecified date.

    Griffiths and UN Secretary General Antonio Guterres had spoken with Erdogan by phone Sunday to discuss the initiative. 

    Griffiths had visited Moscow in early April before a trip to Kyiv, to try to obtain a humanitarian ceasefire and facilitate other aid interventions.

    11:40pm: New tranche of US arms for Ukraine starts to arrive

    The first shipments of a new US military aid package have arrived at Ukraine's borders to be handed over in its fight against the Russian invasion, a senior Pentagon official said Monday.

    The United States on April 13 unveiled a $800-million tranche of equipment for Ukraine, including helicopters, howitzers and armored personnel carriers.

    "There have been four flights from the United States arriving into the theater just yesterday," a senior Pentagon official said Monday, with a fifth flight due shortly.

    The package includes 18 155mm howitzers for the first time, as well as 40,000 artillery rounds, 200 M113 armored personnel carriers, 11 Mi-17 helicopters and 100 armored multi-purpose vehicles.

    Pentagon spokesman John Kirby said the first shipment had arrived 48 hours after President Joe Biden authorised the aid delivery, an "unprecedented speed."

    Kirby also said that soldiers deployed on the eastern flank of NATO territory since the start of Moscow's invasion will begin "in the next several days" to train Ukrainian soldiers to handle the howitzers, which are the latest generation of that weapon.

    The training will be done outside Ukraine, Kirby stressed. "It'll be a small number of Ukrainians that will be trained on the howitzers, and then they'll be reintroduced back into their country to train their colleagues."

    11:20pm: Biden has 'no plans' to visit Ukraine, says White House

    President Joe Biden is not planning to visit Kyiv, despite Ukraine's Volodymyr Zelensky urging him to demonstrate US support for the fight against Russia by traveling to the embattled capital, the White House said Monday.

    "There's no plans for the president to go. Let me just reiterate that," Press Secretary Jen Psaki told reporters.

    A string of European leaders have made the trip to Kyiv and met with Zelensky.

    However, a Biden visit would present a more complex security challenge. The Biden administration has said it instead wants to send a high-ranking official, most likely Secretary of State Antony Blinken or Defense Secretary Lloyd Austin.

    Last week, Biden said "we're making that decision," although he muddied the waters by responding "yeah" when asked by a reporter whether he might go.

    Psaki made clear Monday that "if anyone were to go... we wouldn't outline from here or anywhere from the government who, if and when for security reasons."

    10:18pm: 'Battle for Donbas' has begun, Zelensky says 

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky confirmed late Monday that Russia's offensive in the eastern Donbas region has begun.

    "We can now confirm that Russian troops have begun the battle for the Donbas, which they have been preparing for a long time. A large part of the Russian army is now dedicated to this offensive," he said on Telegram.

    "No matter how many Russian troops are driven there, we will fight. We will defend ourselves. We will do it every day,” vowed Zelensky.

    Earlier Monday, Zelensky's chief of staff said the "second phase of the war” had begun but expressed optimism in the outcome. "Believe in our army, it is very strong," chief of staff Andriy Yermak wrote on the Telegram messaging app.

    Ukraine's Security Council Secretary Oleksiy Danilov said Russia had attempted to break through defences "along almost the entire front line of Donetsk, Luhansk and Kharkiv" regions.

    "They began their attempt to start the active phase this morning," he said. "Fortunately, our military is holding on," he added

    Russian forces had managed to capture the town of Kreminna, said Danilov. "But the fighting continues. We do not surrender our territories."

    9:35pm: Russian troops capture Kreminna, Luhansk regional governor says

    Russian troops on Monday captured the eastern Ukraine town of Kreminna, local authorities said, as Kyiv's armed forces launched salvoes on Russian forces in the nearby settlement of Rubizhne.

    "There was a major attack in the night" from Sunday to Monday in Kreminna, said Luhansk's regional governor, Sergiy Gaiday, in a statement on social media.

    "The Russian army has already entered there, with a huge amount of military hardware ... Our defenders have retreated to new positions," he added.

    Four civilians had died as they tried to flee Kreminna, said Gaiday.

    9:23pm: Russian strikes kill eight in eastern Ukraine

    Russian strikes killed at least eight civilians on Monday in the eastern Ukrainian regions of Donetsk and Luhansk, local authorities said.

    Four died as they tried to flee the city of Kreminna in Luhansk, where Russian forces have gathered, Regional Governor Sergiy Gaiday said on the Telegram app. Four other civilians died in Russian bombing in Donetsk, according to Regional Governor Pavlo Kirilenko.  

    8:35pm: Macron says dialogue with Putin stalled after massacres in Ukraine

    French President Emmanuel Macron said that his dialogue with Russian President Vladimir Putin has stalled after mass killings were discovered in Ukraine.

    "Since the massacres we have discovered in Bucha and in other towns, the war has taken a different turn, so I have not spoken to him again directly since. But I don't rule out doing so in the future," Macron told France 5 TV, just days before the April 24 second round of the French presidential election.

    Macron was asked if he was ready to visit Kyiv – as British Prime Minister Boris Johnson and the presidents of Lithuania, Latvia, Estonia and Poland have done since the February 24 start of the Russian invasion. The French president replied that he was ready to visit to Kyiv, but only if he could “bring something useful, not just to show support".

    7:25pm: Around 40,000 deported from Mariupol to Russian regions, mayor says

    The mayor of the besieged Ukrainian city of Mariupol said that about 40,000 civilians had been forcibly moved to Russia or Russian-controlled regions of Ukraine.

    "Unfortunately I have to declare that as of today they are forcibly deporting" residents, Vadym Boichenko told Ukrainian television. "We have verified through the municipal register that they have already deported over 40,000 people."

    It was not possible to independently confirm the allegation. Russia has denied targeting civilians in Ukraine.

    7:20pm: Russia says foreign-made weapons destroyed in Lviv

    Russian air forces carried out air strikes at a logistics centre of the Ukrainian army near Lviv and destroyed a large number of foreign-made weapons stored there, TASS news agency quoted the Russian defence ministry as saying.

    The Russian forces have also destroyed a repair centre for Tochka U ballistic missiles in the city of Dnipro, the ministry said.

    7:14pm: Russia has started new offensive in east, Ukraine security council says

    Russia appears to have started its anticipated new offensive in the east of Ukraine, according to Ukraine's top security official.

    "This morning, along almost the entire front line of Donetsk, Luhansk and Kharkiv regions, the occupiers attempted to break through our defences," Security Council Secretary Oleksiy Danilov said in televised comments.

    "They began their attempt to start the active phase this morning," he said.

    6:25pm: Ukraine ‘sees signs’ of Russia starting new eastern offensive

    Ukraine's armed forces command has observed signs that Russia is starting its anticipated new offensive in the east of the country, increasing the intensity of attacks in parts of the Donetsk and Kharkiv regions.

    In a post on Facebook, the armed forces command also said that Russia's main military force was concentrating on taking control of the entirety of the Donetsk and Luhansk regions.

    It said battles were ongoing in Mariupol, where it said Russia was attempting to storm the city's seaport.

    5:57pm: Ukraine needs 'much heavier weapons' and 'in a sustained way'

    As the war in Ukraine enters a dangerous new phase, with Russia focused on an offensive in the eastern region, FRANCE 24’s international affairs commentator Douglas Herbert says Kyiv will need a “sustained pipeline of weapons” for its forces.

    Despite President Joe Biden’s recent announcement of an additional $800 million US military aid, Herbert says that in a conflict such as the war in Ukraine, “weapons go through very quickly” and the arms coming in from the US and its allies will not be enough.

    Ukraine needs heavy weapons, Douglas says, but there are logistical challenges for nations supplying these arms.

    5:11pm: Putin honours brigade accused by Ukraine of atrocities in Bucha

    President Vladimir Putin has bestowed an honourary title on the Russian military brigade accused by Ukraine of committing atrocities in Bucha while the town north of Kyiv was under Russian control.

    A decree signed by Putin gave the 64th Motor Rifle Brigade the title of "Guards" for defending the "Motherland and state interests" and praised the "mass heroism and valour, tenacity and courage" of its members.

    Reports of atrocities emerged shortly after the April 1 Russian withdrawal from the Kyiv area, sparking international condemnation.

    In early April, the Ukrainian defence ministry said the 64th Motor Rifle Brigade occupied Bucha and committed "war crimes".

    The Ukrainian defence ministry's Intelligence Directorate published the names, ranks and passports details of members of the brigade, saying they will face justice.

    3:49pm: Deadly Russian shelling in Kharkiv

    Russian shelling in Kharkiv, Ukraine's second-largest city, killed at least three people on Monday, officials said, a day after the bombardment claimed six lives.

    Prosecutors said one shell fell on a children's playground and killed a man and a woman.

    The head of a medical emergency centre, Viktor Zabashta, told Interfax-Ukraine news agency that another strike on a humanitarian aid distribution point killed one person and injured six more.

    Six people were killed and 24 injured during shelling of the city on Sunday, according to the latest toll from the regional governor.

    Kharkiv, which has a population of 1.5 million people, was the scene of fierce fighting for several days at the start of the Russian offensive but has always remained under the control of Ukrainian forces.

    3:44pm: Ukrainian prosecutors investigate war crime claims in Chernihiv

    Ukraine’s national prosecutor’s office says it has identified more than 6,000 potential war crimes cases committed in areas that were controlled by Russian forces before their withdrawal from northern and western parts of the country.

    In the northern city of Chernihiv, a young prosecutor has been gathering evidence on the ground.

    “Ever since the Russian soldiers left, we've discovered atrocities. Every time we find a new one, we think, that's it. But there's always another one. Every day we find a new resident who has died,” said Dmitrov Alistrov, prosecutor for Chernihiv’s southern region.

    3:20pm: Situation ‘extremely difficult’ in Mariupol, but Russia still not in full control 

    The situation in Mariupol is "extremely difficult" but Russian forces still do not have full control of the southeastern port city, according to a Ukrainian defence ministry spokesman.

    Speaking at a media briefing, spokesman Oleksandr Motuzyanyk also said that bombing runs by Russian military aircraft had increased by more than 50 percent and that Ukraine's infrastructure had been increasingly targeted.

    Ukraine has called for Russia to facilitate a humanitarian corridor for evacuees, including from a steel plant that is the last significant area of Ukrainian resistance in the city. 

    "We demand an urgent humanitarian corridor from the territory of the Azovstal plant for women, children and other civilians," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a post on the Telegram messaging service.

    Mariupol has become a symbol of Ukraine's unexpectedly fierce resistance since Russian troops invaded on February 24. Capturing the city would enable Russia to have a land bridge between the Crimean peninsula, which it annexed in 2014, and two Moscow-backed separatist areas in Ukraine's east.

    2:33pm: ‘I heard four explosions … saw two of them’ in Lviv

    Reporting from the western Ukrainian city of Lviv, AP correspondent Philip Crowther said he heard four explosions and saw two of them this morning. Two of the explosions were clearly caused by Russian missiles hitting targets in a city that “is not used to being hit by Russian missiles. It’s a relatively peaceful place in a country at war,” said Crowther. One of the missile hit a tyre shop next to a railway line, he added. Seven people were killed, including a child, in the strikes.

    12:34pm: Captured Britons ask for prisoner swap on Russian state TV

    Two British fighters captured in Ukraine by Russian forces appeared on Russian state TV on Monday and asked to be exchanged for a pro-Russian politician who is being held by the Ukrainian authorities. It was unclear how freely the two men, Shaun Pinner and Aiden Aslin, were able to express themselves. Both spoke after being prompted by an unidentified man. Both asked British Prime Minister Boris Johnson to help bring them home in exchange for Ukraine releasing pro-Russian politician Viktor Medvedchuk, who is close to Russia's President Vladimir Putin.

    12:21pm: Ukraine releases video of pro-Russian politician Medvedchuk suggesting prisoner swap

    Ukraine's security service on Monday released a video showing arrested pro-Russian politician Viktor Medvedchuk asking to be exchanged for Ukrainian troops and civilians in the besieged city of Mariupol. In the video, Medvedchuk addressed Russia's Vladimir Putin and Ukrainian counterpart Volodymyr Zelensky. 

    11:58am: Kremlin says there is still time to switch to paying for gas in roubles

    The Kremlin said on Monday there was still time for "unfriendly" countries to switch to paying for gas in roubles. Spokesman Dmitry Peskov declined to disclose how many countries have agreed to do so. At the end of March, Russian President Vladimir Putin signed a decree demanding foreign buyers pay for gas in the Russian currency or else have their supplies cut, a move European capitals rejected and which Germany said amounted to "blackmail". Peskov said payments for deliveries that took place after Putin's decree took effect were expected in May.

    11:40am: Kremlin says Ukraine is not consistent when it comes to peace talks

    The Kremlin on Monday accused Ukraine of constantly changing its stance when it comes to issues that have already been agreed at peace talks. "Contacts continue at an expert level within the framework of the negotiation process", Kremlin spokesperson Dmitry Peskov told reporters on a conference call.

    "Unfortunately the Ukrainian side is not consistent in terms of the points that have been agreed", he said. "It is often changing its position and the trend of the negotiating process leaves much to be desired."

    10:58am: Moscow mayor says 200,000 jobs at risk as foreign firms leave

    Around 200,000 people risk losing their jobs in the Russian capital because foreign companies have suspended operations or decided to leave the Russian market, Moscow Mayor Sergei Sobyanin said on Monday.

    10:55am: Russia says it plans legal action over frozen assets

    Russia plans to take legal action over the blocking of gold, forex and assets belonging to Russian residents, Central Bank Governor Elvira Nabiullina said on Monday, adding that such a step would need to be painstakingly thought through and legally justified. Foreign sanctions have frozen about $300 billion of around $640 billion that Russia had in its gold and forex reserves when it launched its invasion of Ukraine. 

    10:45am: Kyiv halts evacuations for second day over Russian shelling

    Ukraine said Monday it was halting for a second consecutive day the evacuation of civilians from frontline town and cities in the east of the country, accusing Russian forces of blocking and shelling escape routes.

    "Unfortunately, today, April 18, there will be no humanitarian corridors," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a statement on social media.

    "In violation of international humanitarian law, the Russian occupiers have not stopped blocking and shelling humanitarian routes," she added.

    10:35am: Governor: several civilians shot dead while fleeing town in Ukraine's Luhansk region

    Four civilians were shot dead while trying to flee by car from the town of Kreminna in Ukraine's eastern Luhansk region during a Russian attack, regional governor Serhiy Gaidai said in a post on messaging app Telegram on Monday. A fourth person was seriously injured, he said.

    10:12am: Russia's Central Bank considers more flexible forex sale rules for exporters

    Russia's Central Bank is considering making the sale of forex proceeds by exporters more flexible, Governor Elvira Nabiullina said on Monday.

    She said Russia's economy was entering a difficult period of structural changes related to international sanctions against Moscow over Ukraine.

    The Russian central bank earlier in April cut its key interest rate to 17% from 20%, flagging a challenging economic environment and a slowdown in inflation. 

    9:27am: Spain to reopen Kyiv embassy in coming days, PM says

    Spain will reopen its embassy in Kyiv in the coming days, Prime Minister Pedro Sanchez said in an interview with the Antena3 TV network on Monday. The Spanish embassy in Ukraine's capital was evacuated on Feb. 24 when Russian troops invaded the country. The move comes after several other European countries, including France, recently announced they would move back their embassies to Kyiv.

    9:20am: Russia says it destroyed four arms depots in Ukraine overnight

    Russia's defence ministry said on Monday it had destroyed four arms and military equipment depots in Ukraine overnight with Iskander missiles.

    9:14am: Regional governor says several killed in missile strike on Ukraine's Lviv

    Seven people were killed and eleven wounded in a missile strike on the western Ukrainian city of Lviv on Monday morning, regional governor Maksym Kozystkiy said. Three missiles hit military infrastructure facilities, he said, while one struck a car tire replacement facility.

    7:53am: Ukraine says five 'powerful' missile strikes hit western city of Lviv

    Five "powerful" Russian missiles hit Lviv on Monday, according to its mayor. The city, located in the west of Ukraine, has so far been spared much of the fighting since Russia invaded nearly two months ago. A Lviv resident told AFP they could see thick clouds of grey smoke in the sky above some blocks of flats. The city's mayor, Andriy Sadovy, wrote on Telegram that rescue services were at the site. 

    ‼️5 прицільних ракетних ударів по Львову. Відповідні служби вже виїхали на місце.Детальнішу інформацію з‘ясовуємо

    April 18, 2022

    12:15am: Zelensky: Russia will 'destroy' the eastern region of Donbas

    Moscow is pushing for a major victory in the southern city as it works to wrest control of Donbas and forge a land corridor to already-annexed Crimea.

    But Ukraine has pledged to fight on and defend the city, defying a Russian ultimatum Sunday that called on the remaining fighters inside the encircled Azovstal steel plant to lay down their arms and surrender.

    Ukrainian authorities have urged people in Donbas to move west to escape a large-scale Russian offensive to capture its composite regions of Donetsk and Lugansk.

    "Russian troops are preparing for an offensive operation in the east of our country in the near future. They want to literally finish off and destroy Donbas," Zelensky said in an evening statement.

    11:17pm: Zelensky discusses post-war reconstruction with IMF managing director

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Sunday he spoke with IMF Managing Director Kristalina Georgieva about Ukraine's financial stability and the country's post-war reconstruction.

    "Discussed with IMF Managing Director Georgieva the issue of ensuring Ukraine's financial stability & preparations for post-war reconstruction. We have clear plans for now, as well as a vision of prospects. I’m sure cooperation between the IMF & Ukraine will continue to be fruitful," Zelensky said in a tweet.

    Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal said earlier he will attend the International Monetary Fund and World Bank meetings in Washington this week and will seek more financial assistance for Ukraine.

    6:37pm: Zelensky says invited Macron to see evidence of 'genocide'

    Ukrainian President Volodymyr Zelensky said he has invited his French counterpart to visit Ukraine to see for himself evidence that Russian forces have committed "genocide", a term President Emmanuel Macron has avoided.

    “I talked to him yesterday,” Zelensky told CNN in an interview. “I just told him I want him to understand that this is not war, but nothing other than genocide. I invited him to come when he will have the opportunity. He'll come and see, and I'm sure he will understand.”

    Zelensky said he also thought US President Joe Biden would come at some point, though White House officials have said there are no plans to do so. The Ukrainian leader said he believed Macron was shying away from using the term “genocide” – a term Biden has now used regarding the war in Ukraine – because he thinks it would hurt the chances for diplomatic engagement with Russia.

    (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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    Residents of Ukraine's Kramatorsk left behind after train station strike halts evacuations

    The France 24 Interview

    Ukrainian FM Kuleba urges France to call atrocities in Ukraine a 'genocide'

    The Debate

    Wave of setbacks: Russia regroups as Ukraine braces for more bombing

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : l’offensive russe a commencé dans l’est du pays, annonce Zelensky

    L’offensive russe a commencé à l’Est, selon Zelensky

    Selon le président ukrainien, l’armée russe a commencé à intensifier ses opérations à l’est du pays, en partie aux mains des séparatistes pro-russes. «Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle ils se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l’ensemble de l’armée russe est désormais consacrée à cette offensive», a détaillé Zelensky dans un discours partagé sur Telegram.

    «Peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu’ici, nous combattrons. Nous nous défendrons», a-t-il également promis, selon Le Figaro.

    La Banque mondiale va débloquer 170 milliards en faveur des pays touchés par le conflit

    La Banque mondiale a annoncé, lundi, qu’elle se préparait à débloquer 170 milliards de dollars d’aide en faveur de l’Ukraine et des pays impactés par le conflit, dont le versement sera étalé sur quinze mois. « Nous nous préparons à une réponse continue, étant donné les multiples crises », a expliqué David Malpass, président de la Banque mondiale.

    Dans le viseur de la Banque mondiale, figurent notamment les pays victimes de crises alimentaires ou énergétiques, ou encore ceux qui ont accueilli des dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens.

    La guerre en Ukraine se poursuit, au 54e jour de l’offensive russe. Les services de sécurité ukrainiens ont diffusé ce lundi une vidéo montrant l’homme politique prorusse Viktor Medvedtchouk, relate France 24. Ce dernier avait été arrêté au cours de la semaine dernière. Dans cette vidéo, il demande à être échangé contre des soldats et des civils ukrainiens de Marioupol. Le riche homme d’affaires ukrainien, qui est connu comme étant un proche de Vladimir Poutine, s’adresse au dirigeant russe et à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Dans l’immédiat, il n’était pas possible de déterminer dans quelle mesure Viktor Medvedtchouk s’exprimait librement dans cette vidéo. 

    Le 12 avril, Volodymyr Zelensky avait proposé à Moscou d’échanger le proche de Poutine, arrêté le jour même, contre les Ukrainiens toujours en captivité en Russie. Interrogé au sujet d’un échange potentiel, le Kremlin avait esquivé la question en indiquant que Viktor Medvedtchouk n’était « pas un citoyen russe » et assuré ne pas savoir s’il souhaitait, de ce fait, que Moscou se mêle de son cas. 

    La télévision russe diffuse des vidéos de Britanniques capturés  

    Ce lundi, la télévision publique russe a quant à elle diffusé des appels de deux prisonniers, identifiés comme étant des ressortissants britanniques : Shaun Pinner et Aiden Aslin. Ces derniers ont été capturés lors de combats en Ukraine. Tous deux ont demandé au Premier ministre, Boris Johnson, de négocier leur libération, relaye BFM TV. Les deux individus, qui apparaissent les traits tirés, demandent à être échangés contre Viktor Medvedtchouk. Toutefois, ils ne précisent pas qui les détient : les forces russes, ou leurs alliés séparatistes du Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. 

    Au moins 7 morts après les frappes survenues à Lviv

    Lundi 18 avril, en début de matinée, Serhiy Kiral était invité dans le Live Toussaint, sur BFM TV. Le maire adjoint de Lviv s’est exprimé au sujet des frappes survenues à Lviv, à l’ouest de l’Ukraine, le matin même. Il a fait savoir que ces frappes avaient très certainement touché des infrastructures civiles. D’ailleurs, après ces tirs de missiles, un premier bilan a fait état de sept morts et de onze blessés, dont un enfant, d’après les autorités locales. L’une de ces cibles serait un atelier de réparation de voitures. Toujours dans le même contexte, Serhiy Kiral a ensuite qualifié le soutien de la communauté internationale comme étant quelque chose d’insuffisant. Pour cette question, il a tenu à faire une mise en garde : « Nous devons arrêter la Russie, ici, en Ukraine. Sinon, la guerre passera dans d’autres pays européens. » 

    Moscou : 200 000 emplois menacés par les sanctions

    Dans la capitale russe, au moins 200 000 emplois sont menacés par le départ ou l’arrêt des activités d’entreprises étrangères, dans la foulée de l’offensive russe contre l’Ukraine, a fait savoir ce lundi le maire de la capitale russe, comme nous l’apprend BFM TV. Dans un message rédigé sur son site, Sergueï Sobianine a précisé qu’un plan d’aide d’environ 38 millions d’euros (c’est-à-dire 3,6 milliards de roubles) avait été adopté au cours de la semaine dernière, pour venir en aide aux Moscovites qui risquent un licenciement.

    La Russie assure avoir frappé des centaines de cibles militaires

    Ce lundi, la Russie a annoncé avoir lancé des frappes massives, au cours de la nuit dernière, contre plusieurs centaines de cibles militaires ukrainiennes. Et cela, en mobilisant simultanément son aviation, son arsenal de missiles, son artillerie et ses systèmes de défense anti aérienne, détaille France 24. Par le biais d’un communiqué, le ministère russe de la Défense a déclaré que des missiles avaient détruit seize installations militaires en Ukraine, parmi lesquelles cinq structures de commandement, un dépôt de carburants et trois dépôts de munitions, observent nos confrères.

    Ces frappes se sont déroulées dans les régions de Kharkiv, de Zaporojie, de Donetsk et de Dnipropetrovsk, mais également dans le port de Mikolaïv, stipule ledit communiqué, dans lequel on peut aussi lire que l’aviation russe a lancé des frappes sur 108 zones dans lesquelles étaient massés des forces et des armements ukrainiens.

    L’ambassade d’Espagne va rouvrir à Kiev

    Tandis que l’ambassade de France est de retour à Kiev, l’Espagne a annoncé ce lundi qu’elle comptait rouvrir « dans quelques jours » son ambassade dans la ville, rapporte France Info. Au lendemain du début de l’offensive russe, le 24 février dernier, l’ambassadrice d’Espagne et le personnel diplomatique de l’ambassade avaient été évacués de la capitale ukrainienne en direction de la Pologne.

    La Russie, pays le plus sanctionné au monde

    Depuis le début de la guerre en Ukraine et de l’offensive russe, la Russie est devenue le pays le plus sanctionné au monde, nous apprend France Info. Pour de nombreux Russes, parmi les centaines de sanctions qui frappent le pays, il en est une particulièrement problématique : les cartes de crédit russes ne fonctionnent plus à l’étranger, au même titre que les cartes étrangères ne fonctionnent plus en Russie. Et cela, à l’exception des pays de l’ex-URSS. De ce fait, les citoyens sont de plus en plus nombreux à se rendre à l’étranger, dans l’unique but d’ouvrir un compte et de récupérer une carte bancaire.

    Les premières images du Moskva en feu

    Pour rappel, le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, avait été coulé par des missiles ukrainiens au 50e jour de guerre, d’après la version de Kiev soutenue par Washington. Ce lundi, BFM TV a diffusé les premières images du navire en flammes.

    Première image du Moskva, fleuron de la marine russe, détruit par l’Ukraine pic.twitter.com/Sm2nin1TgV

    — BFMTV (@BFMTV) April 18, 2022

    Kiev : l’ambassade de France de retour

    L’ambassade de France en Ukraine a fait son retour à Kiev, la capitale, rapporte France Info. « Le 28 février, on avait dévissé la plaque, descendu les drapeaux, c’était vraiment très émouvant. On est partis avec, témoigne sur les ondes de la radio nationale Etienne de Poncins, l’ambassadeur français. J’ai gardé la plaque avec moi tout le long de mon séjour à Lviv et je n’avais vraiment qu’une envie, c’est de la remettre, de la réinstaller. Donc, on l’a réinstallée dès qu’on est rentrés vendredi » 15 avril.

    Le témoignage d’un habitant de Lviv

    Un habitant du sud-ouest de Lviv, qui s’est confié à la presse et dont les propos sont cités par 20Minutes, a indiqué ce lundi avoir vu d’épais panaches de fumée grise s’élever dans le ciel, derrière des immeubles d’habitation. Âgé de 21 ans, le jeune homme, prénommé Andriï, a également assuré avoir entendu les sirènes anti-bombardement aux alentours de 8 heures du matin. « J’ai dormi lors des trois premières frappes, mais lorsque la dernière est tombée, c’est comme si mes vitres allaient exploser, a-t-il détaillé. Et les meubles ont bougé. »

    Marioupol : aucune aide humanitaire

    « Il resterait entre 100 et 130 000 civils à Marioupol. Ils souffrent sous les tirs, sans eau ni nourriture. La Russie a totalement bloqué toute aide humanitaire dans la ville », a témoigné le maire adjoint de Marioupol, invité de BFM TV lundi matin. Et d’ajouter, non sans amertume : « La population survit. Ils partagent tout ce qu’ils ont les uns avec les autres. Les gens recherchent l’eau directement dans les puits, dans la terre, et cherchent la nourriture dans les magasins abandonnés. »

    Les chemins de fer ukrainiens endommagés

    La compagnie ukrainienne de chemin de fer a fait savoir ce lundi sur Telegram que « plusieurs missiles [étaient] tombés à proximité des installations ferroviaires » dans l’ouest du pays, sans toutefois faire de victimes ni entraver la circulation, relaye 20Minutes. « Nous réparerons notre infrastructure endommagée. Le chemin de fer continue de fonctionner », a de son côté déclaré le président du conseil d’administration de la compagnie, Alexandre Kamychine, tout en partageant un cliché sur lequel on distingue des maisons en feu, à proximité d’une voie ferrée.

    Aucune évacuation de civils

    Ce lundi, aucun couloir humanitaire ne sera mis en place pour permettre l’évacuation des civils des zones de combats en Ukraine, ont fait savoir les autorités ukrainiennes pour la deuxième journée consécutive, avant d’accuser Moscou de « blocage » et de bombarder des convois, indique France 24. Selon la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, les négociations avec l’armée russe sont « longues et complexes », notamment en ce qui concerne la ville dévastée de Marioupol, désormais en grande partie sous contrôle de Moscou, mais également d’autres localités où se déroulent des combats. « Les occupants russes ne cessent de bloquer et de bombarder les routes humanitaires, a-t-elle commenté. Par conséquent, pour des raisons de sécurité, il a été décidé de ne pas ouvrir de couloirs. »

    Dans le complexe Azovstal, « beaucoup de civils »  

    Tout en ignorant l’ultimatum de Moscou, qui avait demandé aux derniers soldats ukrainiens présents à Marioupol de déposer les armes ce dimanche, le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, a fait savoir que la résistance allait continuer. « Non, la ville n’est pas tombée. Nos militaires y sont toujours. Ils combattront jusqu’au bout. A l’heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol », a-t-il confié auprès de la chaîne de télévision américaine ABC. Pour rappel, la Russie avait demandé aux derniers combattants ukrainiens, retranchés dans le complexe métallurgique d’Azovstal, de cesser le feu au cours de la matinée puis d’évacuer les lieux à la mi-journée, rappelle Le Figaro« Tous ceux qui auront abandonné les armes auront la garantie d’avoir la vie sauve », avait assuré le ministère russe de la Défense sur Telegram. Et d’ajouter : « C’est leur seule chance. » Un responsable policier de Marioupol, Mykhailo Vershynin, a indiqué ce dimanche que « beaucoup de civils, dont des femmes, des enfants, des bébés et des personnes âgées » étaient, à l’heure actuelle, retranchés dans le complexe Azovstal. 

    La ville de Marioupol encore en partie sous le contrôle des Ukrainiens

    D’après le maire adjoint de Marioupol, Sergueï Orlov, la ville est sur le point de tomber dans les mains des Russes. Toutefois, il a assuré auprès de BFM TV, lundi 18 avril, qu’encore « 20 à 25% de la ville [était] toujours défendue, sous le contrôle de l’armée ukrainienne ». Ensuite, l’édile a précisé à nos confrères qu’« entre 100 000 et 130 000 civils [souffraient] du manque d’eau et de nourriture » à Marioupol.

    Kiev accuse Moscou de vouloir « détruire le Donbass » 

    « Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass », a estimé, dans la soirée de ce dimanche 17 avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un message-vidéo. « Tout comme les militaires russes détruisent Marioupol, ils veulent anéantir d’autres villes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Louhansk », a ensuite ajouté celui dont les propos sont cités par France 24. Et de poursuivre : « Nous faisons tout pour assurer la défense. » Après quoi, il a estimé en ces termes : « Sabotez les ordres des occupants. Ne coopérez pas avec eux […] Vous devez tenir bon. » Et de conclure, à l’intention des Occidentaux : « La nécessité d’un embargo sur les livraisons de pétrole en provenance de Russie s’impose chaque jour davantage. » 

    Cinq tirs de missiles ciblés sur Lviv  

    Tandis que les bombardements semblaient se concentrer sur l’est de l’Ukraine, et notamment à Kharkiv, un certain nombre de médias rapportent des bombardements à Lviv, une ville située à l’ouest du pays, relate BFM TV. Le maire de la ville, Andriy Sadovyi, a confirmé cette information dans un tweet : « Cinq tirs de missiles ciblés sur Lviv. Les services concernés sont déjà partis sur place. » 

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : quand les États-Unis dégainent l’arme du renseignement militaire

    Publié le : 15/04/2022 - 18:21

    Sébastian SEIBT Suivre

    Le président américain Joe Biden a dévoilé, mercredi, une nouvelle enveloppe d’aide à l’Ukraine comprenant des armes lourdes et davantage de renseignement. Depuis le début de la guerre, les États-Unis ont utilisé de manière innovante la déclassification et le partage d'informations sensibles avec le public et l'Ukraine. Une approche qui a un impact évident sur le cours du conflit.

    Pour la première fois, les États-Unis ont décidé, mercredi 13 avril, d’envoyer des armes lourdes – dont des obusiers Howitzer – à l’Ukraine pour se défendre contre la Russie. Une nouvelle étape dans l’engagement de Washington aux côtés de Kiev qui n’a pas manqué d’être soulignée par les médias. 

    Mais ce n’est pas tout. Le nouveau plan américain d’aide à l’Ukraine – d’une valeur de 800 millions de dollars – dispose d’un autre volet, passé beaucoup plus inaperçu, consacré aux renseignements. 

    Le président américain Joe Biden s’est engagé à transmettre davantage de données récoltées par ses services de renseignement à l’Ukraine, au moment où l’armée russe semble toujours plus proche de déclencher la grande bataille pour le Donbass.

    Joe Biden a même mis sur un pied d’égalité la fourniture d’armes et de renseignements. Le partage de ces informations sensibles "joue un rôle évident dans l’évolution du rapport de force ukraino-russe sur le terrain", reconnaît Jeff Hawn, spécialiste des questions de sécurité en Russie et des relations russo-américaines à la London School of Economics, contacté par France 24. Les États-Unis sont de loin "le pays le plus à la pointe pour la collecte de données satellite et l’interception des signaux, et avoir accès à ces informations peut être précieux", note-t-il.

    Mais leur impact réel demeure difficile à évaluer : les effets d’un renseignement fourni à temps sont moins visibles que ceux d’un missile anti-aérien ou de roquettes anti-tanks. En outre, ils sont, par définition, condamnés à circuler en coulisse, loin du regard du grand public et de l’ennemi.

    Des déclassifications à répétition

    Depuis le début de la guerre, le débat autour du rôle du renseignement a surtout tourné autour de l’approche "sans précédent" de la déclassification d’informations sensibles. Dès les premiers mois de la crise ukrainienne, l’administration Biden a abreuvé les médias de données – évaluation du risque de guerre, images satellite de la mobilisation des troupes russes – issues directement de l’arrière-cuisine des différentes officines du renseignement extérieur américain (CIA, NSA, Defense Intelligence Agency).

    Des documents, réservés d’ordinaire aux seuls yeux des gouvernements alliés, venaient ainsi nourrir le débat public. Cette stratégie "n’a pas empêché la guerre, mais elle a permis de faire accepter par le plus grand nombre que la Russie était l’agresseur. Cela a ensuite facilité la coordination internationale pour imposer les sanctions", souligne Ofer Riemer, doctorant à l’université hébraïque de Jérusalem et spécialiste des questions de renseignement, contacté par France 24. "Vladimir Poutine n’a pas pu autant compter sur l’effet de surprise qu’il aurait voulu en annonçant le début de la guerre", ajoute Jeff Hawn.

    Un autre effet indirect de cet étalage très public des plans "secrets" russes avant le début de la guerre d’invasion a pu être de "créer une défiance entre le Kremlin et le service secret russe", estime Ofer Riemer. Cette multiplication des révélations a pu donner l’impression d’un état-major russe infiltré par les services de renseignement occidentaux. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles les services de renseignement russes, pourtant très réputés, semblent n’avoir joué aucun rôle décisif durant ce conflit : Vladimir Poutine ne voulait plus écouter ses espions.

    Des renseignements qui peuvent tuer

    Ces déclassifications à répétition de renseignements ont presque fait oublier qu’une fois la guerre déclarée, les espions ont continué à espionner. Mais cette fois-ci, difficile de savoir à quel point l’Ukraine en a profité.

    "Il y a deux types de renseignements que les États-Unis peuvent transmettre à Kiev : les informations stratégiques, plutôt d’ordre général, sur les plans de guerre et objectif russes, et les données tactiques de suivi en temps réel des mouvements de troupes", résume Jeff Hawn. 

    Les États-Unis n’ont jamais caché avoir continué de transmettre à Kiev le premier type de renseignements depuis début mars. Mais Washington maintient un flou artistique autour de la fourniture des données tactiques. Interrogé directement à ce sujet début mars, le démocrate Adam Smith, chef de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis, avait nié que de tels renseignements étaient transmis, tandis que quelques heures plus tard, Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche, assurait qu’Adam Smith n’avait "pas tout compris". Mais elle n’a pas voulu rentrer dans les détails.

    Une réticence qui peut se comprendre. Ce genre de renseignements peut tuer : des données de géolocalisation pour suivre à la trace des troupes russes au sol permettraient aux Ukrainiens de monter des opérations d’élimination ciblées. Les États-Unis risqueraient alors d’apparaître comme une partie plus que prenante dans la guerre en Ukraine, ouvrant ainsi la voie à une dangereuse escalade du conflit.

    D’où l’importance de l’annonce d’une intensification du partage d'informations sensibles avec Kiev. "Une nouvelle doctrine a été mise au point à Washington permettant aux services américains de renseignement de partager les données qui permettront à Kiev d’avoir une image très précise du dispositif militaire russe mis en place dans le Donbass et la Crimée", affirme le Wall Street Journal.

    Effet démoralisant

    L’administration américaine semble donc avoir décidé de "fournir des données brutes qui permettent à l’armée ukrainienne d’avoir une image en temps réel des mouvements de troupe russe", estime Jeff Hawn. L’état-major américain semble d’ailleurs l’avoir confirmé au Wall Street Journal en affirmant que la ligne rouge de la nouvelle doctrine était "de ne pas fournir de renseignement sur les positions russes en Russie afin de ne pas permettre à l’Ukraine de mener des opérations offensives", écrit le quotidien. Autrement dit : tout le reste serait permis.

    Un changement majeur de doctrine qui s’explique par l’évolution du contexte sur le terrain. L’offensive en préparation dans le Donbass nécessite plus que des informations stratégiques, estime Jeff Hawn. C’est un front moins large où il va y avoir des tentatives d’encerclement de la part des forces russes, ce qui rend d’autant plus important pour "les Ukrainiens de savoir précisément d’où vient l’ennemi afin de se défendre correctement", souligne ce spécialiste.

    Et même si les États-Unis ne livraient pas, en réalité, ces fameux renseignements tactiques, le simple fait de le suggérer "peut avoir un effet démoralisant", estime Ofer Riemer. Les soldats russes, qui ont déjà subi un revers lors de leur tentative de prendre Kiev, risquent d’être davantage sur la défensive s’ils pensent que l’Ukraine connaît leur position précise grâce aux Américains.

    Mais cette ouverture du robinet américain à renseignements n’est pas qu’un acte hostile des États-Unis à l’égard de la Russie. C’est aussi, paradoxalement, "une manière d’indiquer qu’ils ne s’impliqueront pas plus en avant et directement dans le conflit", assure Ofer Riemer. Une nation prête à s’engager militairement sur un front garde pour elle ses renseignements afin de pouvoir les utiliser elle-même quand nécessaire. Autrement dit, Moscou aura de quoi vraiment s’inquiéter le jour où les espions américains se tairont.

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    Les armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?

    LE POIDS DES MOTS

    Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"

    REPORTAGE

    À l'est de Ukraine, avec les derniers habitants de Kramatorsk

    Valeurs Actuelles

    L’Etat islamique appelle à reprendre les attaques en Europe

    Les prochaines années seront-elles marquées par un retour du terrorisme à grande échelle sur le sol européen et occidental ? C’est en tout cas la volonté affichée par le nouveau chef de l’Etat islamique, relate Le Figaro. Dimanche 17 avril, le porte-parole de l’ex-empire terroriste, Abou Omar al-Mouhajir, a diffusé ce message sur une boucle Telegram : « Nous annonçons, en nous appuyant sur Dieu, une campagne bénie pour se venger ».

    La mort que les nouveaux hommes forts de l’Etat islamique entendent venger est celle d’Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, ancien leader de l’organisation islamiste. En février dernier, ce dernier avait déclenché la ceinture explosive qu’il portait lors d’une opération militaire américaine dans le nord-ouest de la Syrie – une région toujours contrôlée par l’EI.

    Profiter de la guerre en Ukraine

    Pour opérer en Europe, les djihadistes envisagent d’ailleurs de se servir du chaos provoqué par la guerre en Ukraine. Un conflit dont ils se sont réjouis, toujours par la voix d’Abou Omar al-Mouhajir, en appelant leurs troupes à profiter de « l’occasion » créée par ce « combat entre croisés ». En mars dernier, l’organisation djihadiste avait déjà salué le début du conflit, « une punition » pour les pays « chrétiens mécréants ».

    Largement démantelé depuis 2019, l’Etat islamique est encore loin d’être mort. Elle peut encore compter sur une dizaine de milliers de combattants actifs, rappelle Le Figaro, et contrôle toujours une vaste zone à cheval sur la frontière irako-syrienne. S’il se fait discret en Europe, l’EI est par ailleurs toujours responsable de nombreuses et meurtrières attaques en Afrique et au Moyen-Orient.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    War in Ukraine: A separated family reunited

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    Ukrainian citizen Peter Chumak has lived in London for 22 years and has indefinite leave to remain in the UK.

    He recently went back to Ukraine for family reasons, but Russia invaded the country while he was there. Martial law was introduced minutes before Peter tried to cross the border into Poland and he was ordered to remain in Ukraine.

    Peter helped the Ukrainian military by giving aid, and, after seven weeks in his homeland, he has been allowed to return to the UK.

    BBC London interviewed the family when his wife Nicola was trying to get him home, and has spoken to them again now he's back with them.

    Video by Gem O'Reilly

    France24 - Monde

    Dakar Sacré-Coeur : "Le Sénégal a un potentiel sportif extraordinaire"

    Publié le : 16/04/2022 - 09:51

    Romain HOUEIX Suivre

    À l’ombre des géants de Génération Foot et de Diambars FC, le club de Dakar Sacré-Coeur, partenaire africain de l’Olympique lyonnais (OL), fait de plus en plus parler de lui. Reportage au sein du club dakarois qui forme la relève du football tout en grandissant grâce à un modèle économique innovant.

    "Suivez-nous", peut-on lire dans l’entrée bleue pétante du club de football Dakar Sacré-Coeur. Depuis quelques temps, le club, situé en plein milieu de la capitale sénégalaise, fait son chemin dans le football local, en mettant à profit des infrastructures tout justes rénovées : deux terrains d'entraînement en gazon synthétique à onze – dont un bleu, la couleur fétiche du club –, un plus petit pour des matches à cinq contre cinq et un espace de musculation. De quoi permettre à ce club, qui mise sur la formation, d’offrir le meilleur aux recrues qui poussent sa porte.

    Le 6 février 2022, le Sénégal était en fête. Après 61 ans d’attente, les Lions de la Teranga soulevaient leur premier trophée à Yaoundé, au Cameroun, en remportant la CAN-2022 face à l’Égypte. Une victoire historique dans laquelle le football local a joué son rôle : si les sélections africaines ont souvent l’habitude de carburer aux binationaux formés en Europe, les Lions peuvent se targuer de compter dans leurs rangs seize joueurs formés sur le continent. Et le Dakar Sacré-Coeur a pris sa part, en contribuant notamment à la formation de Famara Diedhiou et Moustapha Name.

    Le Sénégal a du talent à exporter. Et les clubs de Ligue 1 française ne s’y sont pas trompés en nouant des liens privilégiés avec trois "Académies" locales : Génération Foot avec le FC Metz, Diambars FC avec l’OM et, donc, le Dakar Sacré-Coeur avec l’OL. 

    >> À lire : Sadio Mané, de Génération Foot au Sénégal jusqu'au ballon d'or Africain

    À eux trois, ces équipes – en concurrence constante en première division sénégalaise grâce à leurs jeunes joueurs – ont formé dix champions d’Afrique 2022 et pas les moins emblématiques. Parmi eux, Sadio Mané, Idrissa Gana Gueye ou encore Bamba Dieng. 

    🏆 Merci aussi à nos clubs formateurs du Sénégal qui ont produit 57% des Lions Champions d'Afrique... Mention Spéciale à Génération Foot et Diambars 👍🏾🇸🇳https://t.co/dEwZiZNCMp#Senegal #Kebetu #wiwsport #CAN2021 pic.twitter.com/WOzrmKT01l

    February 13, 2022

    La presse sénégalaise a beau surnommer le trio “les Académiciens”, le qualificatif ne plaît pourtant pas au président de DSC. "Nous ne sommes pas une académie mais un club", rectifie dans un sourire Matthieu Chupin, président et fondateur du club de Dakar, qui reçoit France 24 dans son bureau donnant sur les terrains. "Un club formateur certes, mais un club avec l’ambition de devenir un grand club africain."

    Un modèle de financement unique

    Ce club est le bébé de son président. Cet entrepreneur, qui travaille depuis plus de trois décennies dans le milieu du football sénégalais, pourrait en parler pendant des heures. L’idée originelle remonte à 2003 et à sa rencontre avec les Frères du Sacré-Cœur, une congrégation religieuse qui se consacre à l’éducation des jeunes dans le monde. Les Frères avaient alors à leur disposition 2,5 hectares de terrain en plein Dakar. Matthieu Chupin les a convaincus de son projet. Dakar Sacré-Coeur a vu officiellement le jour en 2005 mais il a fallu encore cinq années de travaux avant que les activités ne commencent réellement.

    Aujourd'hui, pour se démarquer, le président a en tête un modèle de financement innovant. "On ne veut pas dépendre de l’activité professionnelle et des transferts de joueurs. Notre club repose donc sur trois piliers qui sont complémentaires : le football professionnel, avec une équipe pro chez les filles et les garçons et un centre de formation ; le foot-loisir, avec la location de nos terrains qui attirent 8 000 pratiquants par semaine ; et enfin l’aspect communautaire, car un club ne saurait être que du sport" pour créer du lien dans le quartier, énumère Matthieu Chupin. "le chiffre d’affaires repose à 60 % sur la location de nos terrains au foot loisir", précise-t-il.

    Le club connaît sa première consécration en 2015 lorsque l’Olympique lyonnais toque à la porte pour un partenariat. "Il ne s’agit pas juste d’embaucher nos joueurs. Il s’agit d’un véritable transfert de compétences entre les deux clubs", explique le président-fondateur. "C’est un partenariat très riche", vante-il.

    "DSC est ma deuxième famille"

    Sous ses fenêtres, les jeunes pros s’entraînent dans la salle de sport en plein air et sur des machines fournies par l’OL. Les sourires et les plaisanteries fusent, preuve d’une bonne ambiance dans le groupe professionnel. Moussa Kanté, 17 ans, se fait notamment mettre en boîte. À cause de sa petite taille, on affuble le jeune homme aux cheveux orangés du sobriquet "Kirikou".

    Si le club a un partenariat avec l’OL, c’est pourtant l’autre Olympique français – Marseille – qui fait rêver le jeune homme. Il aimerait y aller "comme Bamba Dieng". Pour y arriver, le jeune homme pense connaître la recette : "Travailler dur, être rigoureux et rester focus sur les entraînements".

    Son camarade Abdourahmane Mahecor Diouf partage ses convictions. Le milieu défensif de 21 ans ajoute qu’il faut "être fort mentalement" pour percer dans le football. Comme son coéquipier, il rêve de traverser la Méditerranée pour jouer sur le Vieux continent, notamment au FC Barcelone, son club préféré qui a vu passer ses idoles Thiago Motta et Lionel Messi. 

    "Mon rêve, c’est de jouer en Europe. Mais déjà, je n’avais jamais pensé que je serais un jour professionnel dans mon pays. Donc, ça va", dit-il dans un sourire, espérant qu'après un essai non concluant pour intégrer une équipe en Turquie, une autre chance viendra.

    Les deux jeunes hommes sont au club depuis plus d’une décennie. Ils sont passés par les rangs de l’école de foot, puis du centre de formation, avant d’intégrer l’équipe première. Ils sont des véritables enfants du Sacré-Coeur.

    "Ça me fait plaisir de représenter DSC tous les week-ends", explique Moussa. "J’ai beaucoup appris ici. J’ai grandi ici. C’est ma deuxième famille", renchérit Abdourahmane "Les centres de formation comme DSC sont une chance pour le Sénégal. Cela nous apprend beaucoup de choses avant de partir en Europe."

    Les deux joueurs s’entraînent sous l'œil de David Laubertie, 52 ans, directeur sportif et entraîneur de l’équipe professionnelle depuis 2020. Une double casquette qu’il porte à merveille, capable de diviser ses journées entre travail de terrain et de bureau.

    "Je suis le garant de la politique sportive du club dans son entièreté", explique-t-il. "Le matin, je suis sur le terrain et l’après-midi c’est davantage administratif avec les contrats des joueurs, les relations avec les familles, l’affinage des méthodes d’entraînements", liste-t-il. Il gère aussi les relations avec l’OL : "On a un point hebdomadaire avec eux et ils surveillent une liste de joueurs à potentiel chez nous. Ils nous rendent également visite deux ou trois fois par an."

    Souvent vêtu d’un pantacourt et d’un tee-shirt gris floqué du logo du club, de ses initiales et de la mention "staff pro" dans le dos, ce Corrézien d’origine communique beaucoup lors des entraînements. Il n’hésite pas à interrompre un jeu d’opposition pour recadrer ses "gamins" : "Vous ne changez pas assez de rythme. Vous ne jouez qu’en transition. À ce rythme, je suis obligé de sortir les milieux au bout d’un quart d’heure. Prenez votre temps pour construire votre attaque et pouvoir percuter en bloc", enjoint-il. Les visages sont attentifs pour écouter les remontrances du Français.

    Aider le joueur en dehors du terrain

    Le Dakar Sacré-Coeur a, par ailleurs, pour vocation d'aider les jeunes potentiels à s’exprimer. Alors qu'habituellement, les joueurs intègrent les groupes professionnels vers 20 ans, il n’est pas rare de voir des jeunes de 16 ou 17 ans dans la cour des grands du Dakar Sacré-Coeur, à l’instar de Moussa Kanté. Dans ces conditions, difficile parfois d’être compétitif dans le championnat, les jeunes joueurs manquant parfois encore d’expérience et d’athlétisme. Depuis sa montée en première division en 2016, le club alterne entre le haut du ventre mou et le flirt avec les limites de la relégation.

    "On tente de compenser en pratiquant un bon football, être propre techniquement. On fait en sorte que nos joueurs sachent maîtriser le jeu et différents systèmes. Les jeunes qui partent doivent avoir ces connaissances dans leurs bagages", note David Laubertie.

    Ce que deviennent les joueurs après leur passage à DSC est en permanence au cœur des réflexions menées par le duo à la tête du club.

    "Quitter le Dakar Sacré-Coeur pour l’Europe ne doit pas être une fin en soi pour nos joueurs. Cela doit être un premier pas dans le monde professionnel", avertit David Laubertie. "Une fois là-bas, il y a forcément un temps d’adaptation au nouvel environnement. C’est un travail quotidien pour les avertir des dangers et des changements que cela engendre. On essaie de les sensibiliser au maximum".

    Le club tente de travailler avec des agents de confiance et monte avec l’OL un réseau de suivi de ces anciens joueurs animé par Sidney Govou. Matthieu Chupin surveille aussi d’un œil attentif les expériences menées dans plusieurs clubs européens pour aider les jeunes Africains à s’adapter à l’Europe, notamment celle de Salzbourg qui a mis en place des familles d’accueil. L'OL travaille également sur le sujet, menant des études sociologiques pour tenter d’identifier une typologie des profils familiaux plus à même de percer dans le football professionnel.

    Le Sénégal, "un potentiel extraordinaire"

    "Il y a un réservoir exceptionnel au Sénégal. Il faut essayer de structurer tout ça", explique David Laubertie. "L’important, c’est de préserver la spontanéité et la créativité des joueurs locaux tout en capitalisant sur leurs qualités athlétiques et mentales."

    Cependant, le président du club regrette la faiblesse des politiques publiques pour porter le Sénégal au sommet du sport africain. "On est tous très heureux des performances de l’équipe nationale mais pour être performants sur le long terme, il faudrait investir dans le football local", note le dirigeant.

    Que ce soit par la voix du président Macky Sall ou de son ministre des Sports, Matar Bâ, le gouvernement sénégalais a évoqué à de multiples reprises ces dernières années la volonté de faire de Dakar un "hub sportif". Mbaye Jacques Diop, conseiller en communication du ministère des Sports, le répétait encore lors de l’inauguration du nouveau stade du Sénégal à Diamniadio. "[Cette] nouvelle construction s'inscrit dans une dynamique de faire de Dakar 'un hub sportif' afin d'éviter que des matches soient délocalisés jusqu'en Asie", avait-il indiqué.

    >> À lire : pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade

    "Il y a un potentiel extraordinaire au Sénégal donc l’objectif [d’en faire un hub sportif] est tout à fait légitime", note Matthieu Chupon. "Mais au-delà des beaux discours, l’État doit se rendre compte qu’il a besoin du secteur privé pour parvenir à ses fins. Il faut un investissement massif dans la formation, les infrastructures et les compétitions. Cela devrait être une priorité nationale."

    Le club dakarois est un exemple criant. Si ses terrains d'entraînement ont pu être rénovés grâce aux fonds du club, il ne dispose plus de stade homologué à proximité pour jouer ses matches à domicile : l’enceinte Demba-Diop, à quelques centaines de mètres de son siège, reste inutilisable depuis 2017 après l’effondrement d’une tribune qui a coûté la vie à plusieurs supporters et a blessé une centaine d’autres. "Il n’y a pas non plus de droits TV issus de la diffusion du championnat", rappelle Matthieu Chupin.

    Des projets de développement

    À défaut d’avoir l’aide des pouvoirs publics, Dakar Sacré-Cœur avance et multiplie les projets. En 2017, elle a ainsi lancé le pendant féminin de son équipe professionnelle. "Cela tombait sous le sens quand on est associé avec le meilleur club du monde en la matière", affirme David Laubertie. Les résultats sont déjà là. Une accession à la première division dès 2018 puis un titre de championne du Sénégal en 2021 qui lui ouvre les portes du tour préliminaire de la première Ligue des champions féminine de l'histoire du continent.

    À lire : INTEGRER LIEN Football féminin : "Les mentalités changent au Sénégal"

    Matthieu Chupin, qui n’imagine pas le football sans développement social, voit grand. Après avoir rénové ses terrains, il lorgne actuellement sur des terrains supplémentaires du collège Sacré-Coeur. 

    "Ces terrains serviront aux cours d’EPS du collège mais nous permettraient également d’aller vers une extension de notre établissement en proposant du sport-loisir dans davantage de disciplines les soirs, les week-ends et les vacances scolaires”, détaille le président-fondateur. 

    Fidèle à son credo, Matthieu Chupin veut aussi développer la formation. "D’une part, on a énormément de demandes de parents pour des classes de sport-études. Donc on voudrait étendre nos propositions”, explique-t-il. "D’autre part, on aimerait créer une académie de la filière du sport. Car autour du football, il y a plein de métiers qui nécessitent des formations et il n’y a nulle part où elles sont proposées au Sénégal, que ce soit dans la sécurité ou dans l’entretien…Ici, les personnes qui s’en occupent sont les anciens ouvriers du chantier. Ils ont appris sur le tas."

    Enfin, le président veut à terme dissocier Dakar Sacré-Coeur en deux sites. Le second, qui prendra place dans la grande banlieue dakaroise, sera dédié au sport professionnel, en s'étendant à d'autres sports que le football, notamment le basket – l'autre discipline reine du pays. Matthieu Chupin en est persuadé : l’avenir de DSC s’écrit en bleu et en multisport.

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    Une équipe africaine championne du monde ? "Il faut déjà dépasser les quarts de finale..."

    REPORTAGE

    Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Sénégal : les Lions de la Téranga au sommet du football africain

    Valeurs Actuelles

    Etats-Unis : un DJ accusé de blackface… alors qu’il est Noir

    Une telle méprise semble grotesque, mais elle est toutefois bien réelle. Aux Etats-Unis, deux défenseurs de la diversité locale, en Arizona, ont laissé éclater leur colère, accusant de racisme un district scolaire, détaille le New York Post, dimanche 17 avril. Ainsi, ils ont reproché à ce district d’avoir embauché un DJ pour que ce dernier se produise avec une blackface… Mais il s’est avéré que l’homme était en réalité Noir. 

    Le DJ, un homme Noir âgé de 56 ans 

    Dans le détail, les deux militants, Stuart Rhoden et Jill Lassen – qui se spécialisent dans la diversité, l’équité et l’inclusion – ont donc reproché au Hopi Elementary PTA du Scottsdale Unified School District d’avoir pris la décision de recruter Kim Koko Hunter. Ce dernier, âgé de 56 ans, est un DJ Noir local, qui avait été sollicité pour prendre part à un événement caritatif. Après avoir vu un cliché de Kim Koko Hunter, les militants ont vivement critiqué l’école. « Le DJ que le Hopi PTA a embauché était, en fait, un homme Noir », leur a répondu la présidente de Hopi PTA, Megan Livengood, dont les propos sont cités par l’Arizona Daily Independent. Et de poursuivre, toujours à leur intention : « Il est insultant que vous pensiez que moi-même, ou PTA, tolérons un comportement raciste ou l’encourageons en publiant [une blackface] sur les réseaux sociaux. » 

    Après les blancs, les noirs ne sont plus à l’abri des woke. Un DJ afro-américain a été accusé par des woke, de s’être déguisé en adoptant un blackface a une soirée organisée par une école… sauf qu’il est… noir. #woke https://t.co/jebNjx9UyL

    — MEHDI AIFA (@Mehdi_Aifa_AJR) April 18, 2022

    D’après les deux médias américains, après la réponse apportée par la présidente de Hopi PTA, Jill Lassen, qui est bibliothécaire, a réagi en ces termes : « Vous avez raison, nous aurions dû tendre la main et nous renseigner avant de porter de telles accusations. » Et le militant de conclure, en ces termes, pour étayer son point de vue sur la question : « Je ne peux pas imaginer la douleur, la colère et la frustration que vous avez ressenties après que vous, et d’autres, ayez consacré d’innombrables heures à votre événement. Encore une fois, je vous présente mes excuses. » 

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    France24 - Monde

    Guerre en Ukraine : le dilemme allemand de la livraison de chars à Kiev

    Publié le : 13/04/2022 - 19:09

    Sébastian SEIBT Suivre

    Le gouvernement allemand est partagé sur la question de livrer des armes lourdes, comme des chars, à l’Ukraine pour se défendre contre l’invasion russe. Le chancelier, Olaf Scholz, est plus qu’hésitant à répondre aux sollicitations de plus en plus pressantes de Kiev, qui fait tout pour suggérer que l’issue de la guerre dépend avant tout de Berlin.

    Le sort de Marioupol et de la région du Donbass dépendrait “de la livraison d’armes allemandes que nous pouvons obtenir” mais ne viennent pas, a déploré Oleksii Arestovitch, conseiller du président Volodymyr Zelensky, mercredi 13 avril.

    Une sacrée pression sur Berlin, alors qu’une victoire dans l’est de l’Ukraine est décrite comme le nouvel objectif majeur du président russe, Vladimir Poutine, après son échec à Kiev. 

    Le président allemand humilié

    Surtout qu’Oleksii Arestovitch n’est pas le seul à pointer l’Allemagne du doigt. Le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a fait de même dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Die Welt Am Sonntag, dimanche 10 avril. “L’Allemagne se montre froide à notre égard”, a-t-il ajouté. Et Andriy Melnyk, l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne, ne manque pas une occasion pour demander plus d’armes à Berlin, quitte à entrer en conflit ouvert avec Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense . 

    L'Ukraine n'a, en outre, pas le monopole de la critique contre Berlin. Le vice-Premier ministre polonais, Jaroslaw Kaczynski, a taclé les hésitations allemandes, tout comme l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui a estimé qu'en tant que "grande démocratie", l'Allemagne devait "montrer l'exemple".

    Et puis, il y a eu l’humiliation de Frank-Walter Steinmeier, le président allemand. Ce dernier avait annoncé son intention de se rendre à Kiev avant d’apprendre, le 12 avril, que le gouvernement ukrainien n’avait aucune intention de le recevoir. Ce cacique du SPD est, en effet, tenu en partie pour responsable, par les Ukrainiens, de la politique plutôt accommodante de l’Allemagne envers la Russie, y compris après l'annexion de la Crimée en 2014 (il a été deux fois ministre des Affaires étrangères d’Angela Merkel).

    Mais surtout, Volodymyr Zelenski ne veut pas se satisfaire d’un responsable dont le pouvoir est avant tout symbolique. Il espère rencontrer Olaf Scholz. Le chancelier allemand ne s’est pas rendu à Kiev depuis le début de la crise ukrainienne, contrairement à plusieurs autres dirigeants occidentaux comme le président français, Emmanuel Macron, qui a effectué le déplacement dans la capitale ukrainienne en février ou le Premier ministre britannique, Boris Johnson, le week-end dernier .

    Le président ukrainien a pu croire que ses demandes avaient été entendues, puisque Berlin avait d'abord fait savoir, mercredi, que le chef du gouvernement allemand se rendrait rapidement à Kiev. Finalement, il n'en sera rien... pour l'instant, a décidé la chancellerie allemande. Olaf Scholz et Volodymyr Zelenski n'auront donc pas l'occasion, dans l'immédiat, de discuter "des décisions pratiques" concernant la "livraison d'armes lourdes", comme l'espérait Oleksii Arestovitch.

    Car c’est de ça qu’il s’agit. Kiev est bien décidé à mettre Berlin au pied de sa “Zeitenwende” - le “changement d’époque” pour l’Allemagne annoncé par Olaf Scholz après le début de la guerre en Ukraine, et qui impliquait une position moins pacifiste de Berlin et des fournitures d’armes. Sauf que depuis ce discours qualifié d’historique, le chancelier allemand a été accusé de traîner des pieds, que ce soit pour la livraison d’armes ou pour l’instauration des sanctions économiques les plus sévères comme l’embargo sur le gaz et le pétrole russes.  Olaf Scholz a toujours répété que l’Allemagne “livrait ce qu’elle pouvait et ce qui était utile [à l’Ukraine]” en matière d’armes. 

    Le fiasco des casques et des armes obsolètes

    Jusqu’à présent, Berlin a autorisé pour 186 millions d’euros de livraison de matériel militaire, d’après les chiffre du ministère de l’Économie. Mais ces envois d’équipements à l’Ukraine ont été davantage “tragi-comiques” que vraiment utiles, souligne le quotidien Die Zeit. 

    Il y a d’abord eu le fiasco de l’envoi des 5 000 casques militaires, qui avait été décidé avant le début de la guerre. L’Ukraine n’en voulait pas déjà à l’époque, mais, en plus, “ils sont arrivés après le début de l’invasion, lorsque la situation sur le terrain avait changé du tout au tout ce qui rendait ces équipements encore moins nécessaires”, poursuit le quotidien.

    La ministre de la Défense, Christine Lamprecht, a ensuite décidé d’envoyer des armes anti-char et des dispositifs de défense anti-aériens. Mais elle a opté pour du matériel en partie trop vieux pour être utile. Le gouvernement a, notamment, livré des missiles anti-aériens “Strela”, fabriqués en 1968, et qui sont trop vieux pour être tirés en toute sécurité, d’après un rapport de l’armée allemande de novembre 2021. Ils auraient même dû être détruits en 2014.

    Volodymyr Zelenski espère que Berlin fera mieux pour la bataille du Donbass. Il veut des armes lourdes, ce qui signifie, notamment, des chars. La physionomie des combats dans l’est ukrainien devrait, en effet, être très différente de la campagne ratée pour prendre Kiev, explique la Süddeutsche Zeitung.

    Les forces russes devraient déployer moins d’avions et plus de chars et d’infanterie pour encercler les forces ukrainiennes sur place. “Ce seront des affrontements de forte intensité pour lesquels les Ukrainiens auront besoin avant tout de chars afin de pouvoir frapper fort et pouvoir manœuvrer vite”, précise le quotidien. 

    Les Verts et le FDP pour l’envoi de chars à l’Ukraine

    Cet appel à l’envoi de chars a poussé le gouvernement allemand au bord de la crise interne. Les Verts et les libéraux du FDP - les deux partenaires du SPD au sein de la coalition au pouvoir - sont favorables à cette livraison d’armes lourdes. La ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a même dit qu’il fallait faire vite.

    Doucement lui ont répondu Olaf Scholz et Christine Lambrecht, tous deux membres du SPD. La ministre de la Défense a prétexté une absence de chars en réserve. Il faudrait en utiliser qui sont déjà mobilisés, ce qui “mettrait en danger la sécurité nationale” allemande, d’après Christine Lambrecht. 

    Le chancelier allemand, quant à lui, ne voudrait pas être le premier à envoyer des armes offensives à l’Ukraine. Jusqu’à présent, les pays qui soutenaient Kiev se contentaient de renforcer les défenses ukrainiennes avec des missiles anti-aériens ou anti-tanks. En faisant parvenir des chars d’assaut à l’Ukraine, l’Allemagne prendrait une part bien plus active dans le conflit : “cela risquerait d’être perçu comme un acte de guerre par la Russie qui pourrait entraîner le monde dans la IIIe guerre mondiale”, a estimé le général Erich Vad, qui a été le conseiller militaire d’Angela Merkel, interrogé par Die Welt.

    Olaf Scholz est ainsi pris au piège de sa “Zeitenwende”. Les excuses logistiques de la ministre de la Défense et les mises en garde contre le risque d’escalade pèsent peu face aux images des horreurs de la guerre en Ukraine. Une majorité d’Allemands est favorable à la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine, d’après un sondage de l’Institut statistique allemand Forsa publié mardi.

    Les industriels allemands de l’armement mettent, en outre, une pression supplémentaire sur le gouvernement. Le groupe Rheinmetall a annoncé qu’il disposait d’une centaine de chars qui pouvaient être livrés rapidement - en moins de deux mois - aux Ukrainiens. Il s'agit des véhicules de combat motorisé Marder, fabriqué depuis les années 1970, et des Leopard 1, des tanks lourds dont la production remonte aux années 1950.

    Ce fabricant d’armement a même précisé qu’il s’agissait de modèle facile à prendre en main. Une manière de couper l’herbe sous le pied à un autre argument du SPD, selon qui il n’était peut-être pas judicieux d’envoyer des chars que les soldats ukrainiens ne pourraient utiliser avant d’avoir été formés pendant des mois.

    Le New York Times s'interroge aussi sur la réalité de l’engagement allemand à faire le maximum pour l’Ukraine. Avec son déplacement envisagé en Ukraine, Olaf Scholz espérait probablement prouver que l’un des plus importants changements de politique étrangère en Europe - l’abandon du pacifisme avant tout en Allemagne - n’était pas que des paroles creuses. 

    Malgré ces pressions venues de toutes parts, Olaf Scholz a donc décidé, finalement, de ne pas se rendre à Kiev. Mais alors que "Berlin semble penser avoir le temps, l'Ukraine n'en a pas", avait rappelé début avril Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, à ses homologues de pays de l'Otan.

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    Puy du Fou, Dieu et extrême droite… Le monde de l'oligarque russe Konstantin Malofeev

    Décryptage

    Guerre en Ukraine : l'Allemagne et la France ont-elles fermé les yeux sur la menace russe ?

    MENACE BALISTIQUE

    Guerre en Ukraine : l'illusion allemande d'un bouclier antimissile pour se protéger de la Russie

    L'Humanité

    Festival cinéma d’alès. Un prix à Tony Gatlif pour les 40 ans !

    Actu

    Du 25 mars au 3 avril dernier, le Festival cinéma d’Alès - Itinérances a tenu sa quarantième édition. Dix jours, 200 films, 120 invités et un prix inédit remis à Tony Gatlif.

    Depuis 1983, ce festival construit son ancrage dans ce territoire marqué par une histoire ouvrière et minière. Sans doute personne n’aurait imaginé que 40 ans plus tard, il rassemble, tous les ans, plus de spectateurs que d’habitants d’Alès, recevant ce qui se fait de mieux dans ce cinéma populaire et exigeant qu’il défend de Jean-Louis Trintignant à Yolande Moreau en passant par Walter Salles, Claudia Cardinale, Michael Haneke, Irène Jacob, Sidney Lumet…

    Pour fêter cet anniversaire, les organisateurs ont créé le prix du quarantième qui fut remis à Tony Gatlif cinéaste, compagnon de route avec lequel il partage la thématique de l’itinérances et cette vision de la liberté que le cinéma doit porter. Lors de la soirée de célébration, il y eut d’abord la surprise Nicolas Reyes, fondateur des Gipsy Kings qui fit se lever la salle et venir Tony Gatlif sur scène. Puis vint le témoignage de Brigitte Fossey. Gatlif a toujours répété que Jeux interdits de René Clément (1952) fut le premier film qu’il vit. Le visage de cette petite fille blonde (Brigitte Fossey enfant) ne l’a plus jamais quitté. Après ces mots, le cinéaste reprit la parole : «  Jamais personne n’aurait pu imaginer qu’un jour, ce petit garçon des bidonvilles d’Alger serait ici. Personne n’aurait imaginé que cette petite fille blonde de mon enfance me parlerait et me dirait bravo ! » Ce festival qui a toujours donné du sens à son travail, venait de réussir ce tour de magie et il est important de souligner ces moments rares d’émotions collectives.

    Parmi les autres invités du festival, Elia Suleiman, Leïla Chahid, Luàna Bajrami, Gustav Kervern, Vincent Macaigne, GiedRé… ont aussi participé à faire de cette 40 e édition un grand souvenir.

    cinéma
    Valeurs Actuelles

    [Del Valle] La “guerre économique totale” contre-productive des pays occidentaux contre la Russie

    Un embargo sur les importations de gaz russe aura un impact « massif » sur l’économie européenne et frappera gravement l’industrie, selon Jean-Pierre Clamadieu, le président d’Engie. Le chercheur Gary Hufbauer du Peterson Institute (PIIE), auteur d’un ouvrage sur l’histoire des sanctions, a rappelé récemment qu’elles n’ont été efficaces que dans moins d’un tiers des conflits. D’évidence, la volonté des “27” de durcir leurs sanctions avec le “sixième paquet”, qui divise déjà l’UE, notamment concernant un embargo sur le gaz russe dont l’Europe est dépendante à 43 %, a plus de chances de ruiner l’Europe que de renverser Poutine…

    Outre le rapprochement des systèmes de paiement Mir russe et chinois Union pay et CIPS et Union pay pour compenser la suspension de SWIFT en Russie, les Russes se tournent depuis des semaines pas seulement vers des banques chinoises mais vers celles des pays amis de l’URSS. En Ouzbékistan par exemple, des tour-opérateurs russes (Vedi Group; BSI Group) développent pour 550 euros des circuits “Visa et Mastercard” destinés à aider les “touristes” russes à émettre des cartes bancaires. Au Kazakhstan, 12 000 comptes bancaires ont déjà été ouverts depuis le début de la guerre en Ukraine. Les Russes peuvent également y acheter des dollars ou des euros, même en espèces ou avec des lingots d’or.

    Outre les positions attendues des alliés de la Russie comme la Chine, l’Iran, la Corée du Nord, les Émirats-Arabes-Unis, le Venezuela, Cuba, etc, d’autres pays du monde multipolaire — pas nécessairement anti-occidentaux et/ou anti-démocratiques — ont refusé de suivre les Occidentaux : juste après l’invasion de l’Ukraine, le président Sud-africain Cyril Ramaphosa a appelé courtoisement Vladimir Poutine et a précisé dans un tweet que l’expansion de l’OTAN est la cause réelle de la guerre, Poutine répondant « apprécier son approche équilibrée ». « Nous ne prendrons pas partie pour l’un ou l’autre, nous continuerons à être neutres et proposerons notre aide si besoin », a déclaré quant à lui le brésilien Jair Bolsonaro juste après l’invasion de l’Ukraine. Son homologue mexicain Andrés Manuel López Obrador a lui aussi refusé catégoriquement de se joindre aux sanctions contre la Russie, « parce que nous voulons avoir de bonnes relations avec tous les gouvernements du monde ».

    ​L’Occident ne l’a pas encore compris, mais sa coalition internationale contre la Russie, comme jadis contre la Libye ou la Syrie, ne reflète pas la supposée “communauté internationale” mais l’ordre des pays occidentaux inféodés à Washington. En Occident même, l’unanimité ne règne pas: l’Autriche, l’Allemagne et la Hongrie s’opposent à l’embargo total sur le gaz russe, car « les sanctions devraient d’abord être douloureuses pour la Russie, et non pour l’Union européenne », a déclaré le chancelier autrichien Karl Nehammer sur CNN. En Suisse, des “initiatives”/pétitions réclament de faire revenir le pays à la stricte neutralité violée sans consultation alors que le pays était toujours resté neutre, même durant la seconde guerre mondiale.

    Des sanctions contre-productives et jugées hypocrites par les pays non-occidentaux

    ​Les auteurs libéraux rappellent que ces sanctions sont illégales d’un point de vue du droit international (seul le Conseil de Sécurité peut approuver des sanctions économiques, selon l’Article 41 de la Charte des Nations Unies). Elles sont de ce fait considérées par la Russie comme un acte de guerre économique. Elles n’ont d’ailleurs pas de fondement juridique puisque l’UE n’a aucun accord de défense avec l’Ukraine et n’est pas officiellement en guerre avec la Russie. Les libéraux-libertariens rappellent que si le but de l’Occident est de faire plier la Russie ou même, comme le veut Biden, de provoquer la chute de Poutine, l’objectif a peu de chance d’être atteint. Par contre, elles vont appauvrir premièrement les populations russes, premières victimes de l’autocratie poutinienne, deuxièmement les prolétaires d’Occident, puis les pays pauvres d’Afrique et du Moyen-Orient qui dépendent du blé russe. L’histoire montre que les sanctions n’ont jamais presque fait chuter les gouvernements tyranniques, qu’il s’agisse de Cuba, de la Corée du nord, de l’Iran, du Venezuela. Quant à l’effet recherché par les Etats-Unis et l’UE de faire monter l’opposition à Poutine, si nombre de Russes instruits et jeunes des grandes villes se sont opposés à l’invasion d’un pays “frère”, la « guerre économique totale » (dixit Bruno Lemaire) contre leur pays, dont la confiscation (illégale) de 300 milliards de dollars de la Banque centrale russe, n’a fait que renforcer le soutien populaire à Vladimir Poutine. Et l’économie russe est bien plus résiliente que prévu : l’économie résiste. Les magasins sont achalandés. Le rouble est revenu en un mois à son taux d’avant-guerre ; la production industrielle a augmenté de 4,5 % en mars. La Banque de Russie achète en masse de l’or pour soutenir le Rouble à un prix fixe (5000 roubles/59 $), la Russie étant ainsi revenue à l’étalon-or. La Russie a d’ailleurs doublé ses réserves entre 2014 et 2021. Et Moscou va payer ses dettes en roubles.

    ​Les sanctions vont se retourner de plus en plus contre l’Occident qui se prive volontairement du gaz le plus sûr (gazoducs) et le moins cher puis des exportations et importations russes. Les pénuries d’aliments de première nécessité vont provoquer des crises violentes qui rappelleront les révolutions arabes de 2011 initiées avec la montée des prix du blé. Le coût des aliments va exploser avec les pénuries mondiales de céréales, d’huile de tournesol et d’engrais (coût du gaz naturel renchéri pour fabriquer des engrais azotés). L’élimination des exportations de blé russe et ukrainien réduira de 30 % l’approvisionnement mondial. Outre son gaz et son pétrole, nécessaire à la compétitivité de l’industrie européenne, la Russie est aussi le second exportateur mondial de diesel raffiné : elle fournit à l’UE la moitié de son besoin en diesel. Elle est la source principale de C4F6 des fournisseurs américains. La Russie produit un tiers du palladium mondial, indispensable pour les convertisseurs catalytiques automobiles, et est le deuxième producteur mondial de nickel et d’aluminium. Elle détient 80 % du marché des substrats de saphir utiles pour l’opto et la microélectronique et utilisés dans tous les processeurs du monde – AMD et Intel inclus.

    Les appels à “dédollariser” l’économie mondiale se multiplient

    ​On peut également souligner l’hypocrisie des Etats-Unis qui poussent l’UE à prendre des sanctions toujours plus fortes contre la Russie et appelle même à se priver totalement des énergies russes, ce qui entraîne l’effondrement de l’euro et l’explosion des prix, mais vend de plus en plus de gaz de schiste aux Européens tout en achetant du gaz russe au meilleur prix…

    ​En militarisant le dollar américain dans le cadre des sanctions et lois américaines extraterritoriales, les Etats-Unis dominent certes et intimident une partie du monde, à court et moyen terme, mais ils se tirent une balle dans le pied car cette monnaie — qui est la plus utilisée dans les transactions commerciales et financières — a besoin d’inspirer confiance et neutralité. Or la crainte qu’inspirent les moyens de paiements occidentaux et le dollar, vecteurs de sanctions, conduit à saper la devise US et à accélérer les acteurs hostiles aux ingérences occidentalo-américaines à se “dédollariser” pour se prémunir contre les gels d’avoirs et autres spoliations économiquement illibérales. Et ceci légitime le plan de la Chine visant à donner à sa monnaie une place plus large dans le système financier mondial et qui voit dans la domination du dollar une menace majeure. Ainsi, pour Zhang Yanling, ex-dirigeant de la Banque de Chine, les sanctions sont l’occasion d’aider le monde « se débarrasser de l’hégémonie du dollar le plus tôt possible ».

    L’économiste libéral Philipe Herlin fait un constat miroir : « Les sanctions contre la Russie sonnent le glas du pétrodollar et de l’énergie peu chère. Les boomers repus de pain blanc nous lèguent une ère hyper-inflationniste synonyme de renaissance monétaire incarnée par le bitcoin. »

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    Les retraites au cœur de la présidentielle : mais comment fonctionne le système français ?

    Publié le : 12/04/2022 - 17:55

    Marc DAOU Suivre

    Avec le pouvoir d'achat, la réforme des régimes des retraites semble s'imposer comme l'un des principaux thèmes de la campagne qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, tous deux qualifiés pour le second tour de la présidentielle. Retour sur un système au cœur du débat politique.

     

    Alors qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen lorgnent les électeurs de Jean-Luc Mélenchon qui pourraient faire basculer le second tour de la présidentielle, le dossier des retraites, sujet complexe à l’origine de mouvements sociaux d’ampleur en France, est devenu une question centrale de la campagne de l’entre-deux-tours, au même titre que le pouvoir d'achat.

    En effet, dès le lendemain du premier tour, lors de son déplacement dans le nord de la France, le président sortant a semblé assouplir sa position sur le sujet​, en laissant entendre qu’il était prêt à faire des concessions sur l’un des piliers de son programme. Précisément, il s’est dit prêt à revoir son projet de reculer progressivement l’âge de la retraite à 65 ans en évoquant un âge de départ à 64 ans – contre 62 ans aujourd'hui. 

    Un premier compromis qui en dit long sur l’importance de la thématique, alors que sa rivale, après avoir longtemps plaidé pour la retraite à 60 ans, défend désormais un départ à cet âge pour les seuls salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans.

    Pour comprendre pourquoi la réforme du système des retraites français est une question politique aussi sensible, France 24 se penche sur son modèle et son financement.

     

    •  Un système par répartition

    Mis en œuvre en 1945, le système de retraites français est fondé sur une solidarité intergénérationnelle entre actifs et retraités. Le principe repose sur les cotisations versées par les actifs au cours d’une année, qui servent à payer les pensions des retraités de cette même année. Le système est basé principalement sur la contributivité, c'est-à-dire qu’un retraité perçoit une pension qui est calculée en fonction des revenus de son activité antérieure, des cotisations versées et du nombre d’années passées à travailler (exprimé en trimestres). Toutefois, le système est solidaire puisqu’il prévoit des avantages de retraite non contributifs, c’est-à-dire sans versement de cotisations, à ceux qui ont connu une vie active perturbée.

     

    •     Le mode de calcul de la retraite

    Pour obtenir la meilleure pension possible dans l’ensemble des régimes de retraites, c'est-à-dire une retraite à taux plein, sans décote, il faut soit justifier d'un certain nombre de trimestres d'assurance retraite selon l'année de naissance et le statut (fonctionnaire), soit partir à la retraite à 67 ans. Par exemple, selon le système actuel, un salarié du privé né entre 1961 et 1963 doit avoir cotisé pendant une durée minimale de 168 trimestres (42 ans), tandis qu’à partir de la génération née en 1973, il faut avoir cotisé pendant 172 trimestres (43 ans). 

     

    •     Régime de retraite

    La retraite de base, la retraite complémentaire et la retraite supplémentaire sont les trois composantes du système de retraite. Les deux premières sont obligatoires, c’est-à-dire que les cotisations sont imposées aux salariés et à leurs employeurs, tandis que la retraite supplémentaire est facultative. La plupart des actifs cotisent à la fois à un régime de base (jusqu’au plafond de la sécurité sociale, soit 3 311 euros par mois) et à un régime complémentaire ou additionnel, sur tout ou une partie de leurs revenus. Il existe 42 régimes de retraite, avec des règles de calcul des cotisations et des pensions souvent bien différentes (régime général, mutualité sociale agricole, régime social des indépendants, régimes spéciaux).

     

    •     La retraite et les retraités en chiffres

    Selon les derniers chiffres sur les retraités et la retraite de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), le service statistique du ministère de la Santé et des Solidarités, mis à jour en mai 2021, au 31 décembre 2019, l’âge moyen conjoncturel de départ à la retraite continue de s’élever et atteint 62 ans et 2 mois. Le départ à la retraite des hommes arrive en moyenne 7 mois plus tôt que celui des femmes : 61 ans et 11 mois contre 62 ans et 6 mois. 

    Fin 2019, 16,7 millions de personnes, vivant en France ou à l’étranger, étaient enregistrées comme retraitées de droit direct d’au moins un régime français. En incluant les retraités dits "de droits dérivés", qui touchent des pensions de réversion (d'un conjoint décédé), le nombre total de retraités tous régimes confondus est de 17,8 millions de personnes. Toujours selon la Drees, la pension moyenne de droit direct tous régimes confondus des retraités résidant en France s’établit à 1 393 euros mensuels après prélèvements sociaux.

     

    •     Le financement des retraites

    L'équilibre financier du système dépend du rapport entre le nombre de cotisants et celui des retraités. Il évolue notamment en fonction des taux de croissance des revenus et de la population active occupée. Les prélèvements pour financer les retraites représentent actuellement près de 31 % des revenus des actifs. Et 75 % du financement du système de retraite proviennent de cotisations sociales. Le reste des ressources est constitué des recettes fiscales, notamment des impôts et taxes affectées et la CSG et de transferts d’organismes tiers, tels que l’assurance chômage, au titre du principe de la solidarité financière.

    "Premier poste de dépenses sociales", publiques et privées, selon la Drees, les pensions de retraite représentent 327,9 milliards d’euros en 2019, soit 13,5 % du produit intérieur brut (PIB).

     

    •     Un système en danger ?

    Malgré le débat politique sur la pérennité du système, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a indiqué, en juin dernier, que les dépenses demeurent "sur une trajectoire maîtrisée". Les dépenses devraient même se stabiliser à 13,7 % du PIB jusqu’en 2030 et diminuer au-delà. "On peut tout à fait considérer que c’est trop… ou pas assez, avait confié le président du COR, Pierre-Louis Bras. C’est un choix politique". Selon le rapport du COR, la crise sanitaire avait "très massivement" creusé le déficit du système en 2020, à environ 18 milliards d’euros, avant qu'il soit ramené à 13 milliards à la suite d’un "transfert exceptionnel" de ressources du fonds de réserve. Pris dans leur ensemble, les régimes devraient afficher un déficit entre 7 et 10 milliards d'euros en 2021, pour environ 340 milliards de dépenses cumulées. En résumé, selon le COR, le système de retraite ne sera pas à l'équilibre avant 15 ans au mieux, selon ses projections, mais dans une trajectoire maîtrisée jusqu'en 2070. Toujours est-il qu’à partir de 2030, et jusqu’au début des années 2060, la part des dépenses de retraite dans le PIB baisserait dans tous les scénarios imaginés par le COR. À l’horizon 2070, la part des dépenses de retraite serait même inférieure à celle constatée en 2019, avant la crise sanitaire. Et ce, là aussi, dans tous les scénarios.

     

    •     Un système à réformer d’urgence ?

    Selon les syndicats, les derniers résultats contredisent l'urgence d'une réforme du système des retraites. La branche retraites de la Sécurité sociale a terminé l'année 2021avec un déficit de 2,6 milliards, alors que le budget voté en décembre tablait sur un trou de 5,8 milliards. Dans le privé, le régime des cadres et salariés (Agirc-Arrco) affiche même un excédent de 2,6 milliards qui lui a permis de regarnir ses réserves. Toutefois, quelques régimes restent dans une position délicate, notamment celui des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers (CNRACL), qui s'attend à un triplement de son déficit de 1 à 3 milliards d'euros d'ici 2025. 

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    Présidentielle : Emmanuel Macron prêt à "bouger" sur les retraites

    La chronique de l’éco

    Présidentielle 2022 : la réforme des retraites en débat

    Élysée 2022

    Emmanuel Macron défend sa nouvelle réforme sur les retraites

    L'Humanité

    Une chaloupe de 4 000 ans découverte en Irak

    Kareen Janselme

    Le musée national d’Irak, à Bagdad, vient de s’enrichir d’un vestige inestimable : une chaloupe de 7 mètres de long et jusqu’à 1,40 mètre de large, datant du IIe millénaire avant notre ère. Cette découverte a été mise au jour et sécurisée par la mission irako-allemande chargée des fouilles de l’ancienne cité-État sumérienne d’Uruk (actuelle Warka), dans le sud de la Mésopotamie. Située actuellement à 10 kilomètres du fleuve Euphrate, la cité d’Uruk jouxtait ce cours d’eau à l’époque, irriguée sans doute par de nombreux canaux utiles au développement de ses terrains agricoles. C’est sur l’un d’entre eux que devait naviguer cette embarcation avant de venir s’y échouer. La structure de la barque, conservée dans son ensemble, a été élaborée grâce à des éléments organiques ressemblant à des roseaux ou des feuilles de palmiers. Un enduit naturel qui tapissait la coque afin de la rendre étanche a permis de sauvegarder la trace de ces éléments organiques désagrégés depuis.

    archéologieirakmésopotamie
    France24 - Monde

    Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

    Publié le : 01/04/2022 - 15:38

    Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

    Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

    Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

    ► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

    a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

    VPN : mode d'emploi 

    Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

    S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

    Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

    ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

    Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

    Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

    Avantages et inconvénients des VPN 

    Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

    Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

    Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

    Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

    Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

    Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

    Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.

    Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Valeurs Actuelles

    Consommation de gaz : la France prise à son propre piège

    Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».

    Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »

    Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.

    En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.

    « Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.

    L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe

    De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.

    Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.

    “La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”

    Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.

    Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »

    Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.

    En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.

    Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.

    Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.

    « La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.

    Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Enquête sur les angles morts de l’histoire

    Nos recommandations culturelles

    Exposition À Marseille, le Mucem présente « Histoire(s) de René L., hétérotopies contrariées ». À travers les traces laissées par cet homme se dessine une autre mémoire du XXe siècle.

    Lise Guéhenneux

    En 2010, alors que l’hôpital psychiatrique du Bon-Sauveur, à Picauville, dans la Manche, invitait Philippe Artières et Béatrice Didier, codirectrice du centre d’art le Point du jour, à travailler sur ses archives et ses bâtiments désaffectés en compagnie du photographe Mathieu Pernot, l’historienne de l’art et l’historien tombèrent sur un carton à dessins. Au milieu de rebuts entassés dans un ancien dortoir se trouvaient plus d’une cinquantaine de dessins signés René L., prêts à disparaître avec les vieux bâtiments. Des dessins, format raisin, d’habitations individuelles ou collectives tirés au cordeau, des graphiques soignés exaltant le corps, le sport, le stade. Des dessins de bateaux.

    Pour en savoir plus sur l’auteur, Philippe Artières retourne dans les archives pour trouver le dossier médical du patient. De fil en aiguille, la généalogie fait le reste. Le parcours de René L. en croisait d’autres, en même temps que les deux chercheurs récoltaient documents sonores, manuscrits, courriers, cartes postales, revues, photographies, œuvres d’art, émergeaient la figure d’Antoine Porot et sa psychiatrie raciste ou celle de Franz Fanon, psychiatre progressiste et combattant pour l’indépendance de l’Algérie. Mais également les architectes Le Corbusier, Fernand Pouillon, l’écrivain Georges Perec, les artistes Germaine Richier, Fernand Léger et Sol LeWitt, et bien d’autres encore, comme autant de repères. Puis l’évidence saute aux yeux des deux commissaires. Les traces fragiles s’étoffaient d’un contexte. Philippe Artières, spécialiste de Michel Foucault, et sa complice prennent conscience que René L. avait vécu toute sa vie dans des hétérotopies. Foucault, après avoir écrit Histoire de la folie à l’âge classique au début des années 1960, définit ces espaces autonomes comme des utopies réalisées.

    Le premier qu’il cite se trouve être la colonie. Or, René L. est né le 16 mai 1920 à Perrégaux, dans l’Oranais, semblable à un village du sud de la France, construit comme beaucoup d’autres pour accueillir les colons, notamment les nombreux Alsaciens à qui furent proposées des terres après la guerre de 1870 pour qu’ils restent français. Les parents de René L. participent à cet exil forcé que les historiens nomment la « colonisation silencieuse », qui reste peu connue, comme le retour en France en 1963 des malades mentaux abandonnés par leur famille, autre point aveugle de l’histoire franco-algérienne. René L. appartient à ces « oubliés de l’histoire » dont cette exposition nous permet de connaître la vie, alors que le visiteur y circule.

    Car, à l’instar du texte de Michel Foucault Hétérotopies, e spaces autres, Artières et Didier ont conçu un dispositif de tables singulier pour guider la déambulation du visiteur, depuis un centre réglé sur l’année 1963 jusqu’aux dessins disposés en frise sur le haut des murs, formant un cadre autant qu’un horizon. Par cette découpe du lieu d’exposition, cette enquête veut favoriser l’appropriation par tout un chacun de cette géographie où tous les récits restent ouverts, partant de traces fragiles qui ont failli disparaître et qui pourtant en disent long sur l’histoire du XXe siècle et notre contemporanéité.

    www.mucem.orgExpositionsmucemphilippe artières
    France24 - Monde

    La justice française condamne Deliveroo pour travail dissimulé

    Publié le : 19/04/2022 - 14:52

    FRANCE 24 Suivre

    Le tribunal correctionnel de Paris a condamné mardi deux ex-dirigeants français de Deliveroo, la plateforme britannique de livraison de plats cuisinés, à un an de prison avec sursis pour travail dissimulé. Deliveroo France devra également s'acquitter d'une amende de 375 000 euros. 

    Le tribunal judiciaire de Paris a infligé, mardi 19 avril, une amende de 375 000 euros, le maximum prévu, à Deliveroo France jugée pour "travail dissimulé", lors d'un premier procès pénal en France de "l'ubérisation" avec comme enjeu le véritable statut de ses livreurs.

    Le tribunal a suivi intégralement les réquisitions du parquet qui lors du procès, le mois dernier, avait demandé la peine maximale de 375 000 euros d'amende à l'encontre de la plateforme, ainsi qu'un an de prison avec sursis contre contre deux des trois ex-dirigeants poursuivis, Hugues Decosse et Adrien Falcon.

    Outre la peine de prison avec sursis, ils sont condamnés chacun à 30 000 euros d'amende. Le troisième, Élie de Moustier, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis.

    Deliveroo envisage de faire appel

    L'entreprise et ses dirigeants étaient accusés d'avoir employé illégalement leurs livreurs en tant qu'indépendants alors qu'ils devaient bénéficier d'un statut de salariés. "Le délit de travail dissimulé" est établi, a affirmé la présidente de la 31e chambre du tribunal judiciaire en annonçant la décision.

    Un porte-parole de Deliveroo a indiqué que la plateforme "envisageait" de faire appel.

    Deliveroo a été condamné en outre à verser 50 000 euros de dommages et intérêts à chacun des cinq syndicats (CGT, Union Solidaires, Sud commerces et services, Sud commerces et services Île-de-France et Syndicat des transports légers) qui s'étaient portés parties civiles pour "préjudice moral".

    Cette décision de justice devra être affichée, notamment devant les locaux de Deliveroo pendant un mois, a précisé le tribunal. Deliveroo est responsable d'"une instrumentalisation et d'un détournement de la régulation du travail", dans le but d'organiser une "dissimulation systémique" d'emplois de livreurs qui auraient dû être salariés et non indépendants, avait estimé durant le procès la procureure Céline Ducournau, dont l'avis a été conforté par le tribunal.

    La "fraude" mise en place avait pour unique but d'employer "à moindre frais" ses livreurs, et peu importe si certains sont "satisfaits" de ce statut ou se "sentent libres", avait indiqué Céline Ducournau.

    Il s'agit du premier procès de la sorte en France contre "l'ubérisation" des relations de travail. Les faits jugés s'inscrivaient entre 2015 et 2017. 

    Avec AFP et Reuters

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    Royaume-Uni : pour la première fois, Uber reconnaît aux chauffeurs le statut de salarié

    La chronique de l’éco

    Livraison de repas : un marché en pleine expansion avec la pandémie

    La chronique de l’éco

    Le modèle économique d'Uber à l'épreuve du droit du travail

    Valeurs Actuelles

    Guerre en Ukraine : en matière de gaz, “il faut se préparer à un hiver de tous les dangers” sur le sol français

    Les sanctions contre la Russie ont des conséquences directes pour les consommateurs français. C’est notamment le cas en ce qui concerne le gaz, dont la Russie est l’un des plus importants exportateurs pour l’Europe. Alors, afin d’anticiper une éventuelle interruption d’approvisionnement de gaz de la part de Moscou, la France prend ses précautions. Dans sa ligne de mire, l’hiver prochain. Comme le relate Le Parisien, une source du gouvernement aurait d’ores et déjà averti : « Il faut se préparer à un hiver de tous les dangers. » A Bercy, on se montre toutefois plus optimiste : « Attention, anticiper une crise ne veut pas dire qu’elle surviendra. »

    Des coupures pour éviter une panne générale

    Un décret a été rédigé et publié au Journal officiel vendredi. Le texte vise à organiser un grand plan national de délestage, si l’approvisionnement en gaz s’avérait insuffisant. Cette mesure prévoit de priver certains consommateurs de gaz durant quelques heures. « L’objectif est d’éviter à tout moment une panne générale du réseau », a informé une source au ministère de la Transition. Les grandes entreprises sont particulièrement concernées, notamment celles consommant plus de 5 gigawattheures (GWh) par an : par exemple, les centrales de production d’électricité à cycle combiné gaz, les sites industriels importants de raffinerie ou de pétrochimie, ou encore les vastes bâtiments du tertiaire comme les centres commerciaux ou les stades. Il s’agit d’une consommation équivalente à 450 ménages, relaie Le Parisien.

    Un questionnaire envoyé d’ici quelques jours

    D’ici la semaine prochaine, un questionnaire sera envoyé à 5 000 entreprises. Le but : « Déterminer les entreprises qui peuvent être momentanément coupées, et celles pour lesquelles cela représenterait un danger, en endommageant leur outil industriel par exemple », a informé une personne à Bercy. Si une entreprise tente d’éviter ce délestage, elle se risquerait à une amende pouvant atteindre jusqu’à 8% de son chiffre d’affaires annuel. Son dirigeant pourrait même écoper d’une peine de prison allant jusqu’à deux ans.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

    Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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    By Valerie Hopkins

    KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

    “I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

    Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

    In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

    Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

    “I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

    Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

    Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

    He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

    Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

    Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

    In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

    In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

    Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

    Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

    “They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

    Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

    “For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

    Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

    He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

    In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new phase of the war. Russia declared that its offensive for control over Ukraine’s industrial heartland was underway as it bombarded targets across the sprawling eastern front. Ukrainian officials said they were mounting a spirited defense.

    In Mariupol. About 2,000 people were trapped at a large steel factory in Mariupol along with Ukrainian forces that are waging what appears to be the last defense of the city. Russia is seeking to take the city as part of a strategically important “land bridge” to occupied Crimea.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

    When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

    “There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

    In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

    While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

    Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

    He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

    In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

    “The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

    In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

    “They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

    And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

    “This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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    L'Humanité

    Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

    Il était une fois

    Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

    Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

    Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

    Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

    L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

    Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

    Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

    Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

    C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

    Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

    Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

    Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

    Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

    Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

    Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

    Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

    Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

    Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

    Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

     

    grèvescitroënAutomobile
    France24 - Monde

    Blocage politique en Irak : sans président ni Premier ministre, la population aux abois

    Publié le : 19/04/2022 - 11:21

    Lucile WASSERMANN

    Six mois après les législatives, l'Irak n'a toujours pas de président ni de Premier ministre, faute de quorum au Parlement. Si les délais sont toujours longs dans le pays pour former un gouvernement, la situation est aujourd'hui complètement paralysée, les deux blocs politiques ne parvenant pas à s'entendre pour partager le pouvoir. La population, notamment dans les quartiers pauvres, en paie les conséquences.

    En Irak, le blocage politique est total. Six mois après les élections législatives, le pays n'a toujours pas choisi son président ni son Premier ministre. Pour cela, il faudrait qu'au moins les deux tiers du Parlement se réunissent, mais à chaque tentative depuis le début d’année, le quorum n’a pas pu être atteint. La raison ? L’un des deux grands blocs politiques refuse aujourd’hui de partager le pouvoir tandis que l’autre a suffisamment de députés pour bloquer les sessions parlementaires. Le pays reste donc dans l’impasse, et les conséquences pour la population sont palpables.

    En périphérie de Bagdad, Muhannad al-Asadi supervise la construction de nouvelles routes. Habituellement, ce chef de projet dirige une dizaine de chantiers similaires. Mais en raison du blocage politique, nombre d'entre eux sont à l'arrêt. "La plupart des projets qui concernent les infrastructures, comme les routes, les égouts, l'électricité, sont financés par le budget de l'État. Comme le gouvernement n'a toujours pas été formé, le budget n'a ni été soumis, ni été approuvé", explique-t-il.

    Au total, des milliers de projets seraient actuellement bloqués dans le pays, et Muhannad al-Asadi ne cache pas sa lassitude. "Nous, on a fait ce qu'on avait à faire en allant voter. Maintenant, c'est au tour des forces politiques", souligne-t-il. "Elles doivent s'entendre, former un gouvernement et faire avancer le pays !"

    >> À lire aussi : "Présidentielle en Irak : les divisions politiques reflètent la 'fracture globale du pays'"

    Pas de négociations

    Les délais pour former un gouvernement sont toujours longs en Irak : cinq mois et demi en moyenne. C'est normalement le temps des négociations entre les deux blocs politiques, mais pour la première fois en vingt ans, ces discussions n'ont tout simplement pas lieu. En effet, le grand vainqueur des élections, Moqtada al-Sadr, ne veut pas partager le pouvoir et refuse de consulter ses adversaires, des formations proches de l'Iran, dont État de droit, le parti de l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki.

    "Depuis 2003, le système de gouvernance en Irak repose sur la base d'un consensus entre toutes les composantes de la société irakienne, qui doivent toutes s'entendre les unes avec les autres", explique Alyah Nosaif Jasim, une députée de ce parti. "Aujourd'hui, ils veulent rompre avec cette tradition. Très bien. Mais c'est notre droit de former une alliance de partis, et de boycotter les sessions parlementaires."

    Aucun de ces deux blocs politiques n'a la majorité absolue pour imposer ses choix. Le pays est donc dans l'impasse et la population en souffre, en particulier dans les quartiers pauvres, où les habitants vivent souvent dans l'attente de projets censés améliorer leurs conditions de vie.

    "Pendant les élections, on nous a promis que des projets seraient lancés dès la formation du gouvernement. Par exemple, ils nous ont dit qu'ils allaient nous débarrasser d'une décharge pour qu'on puisse vivre normalement", témoigne Raheem Jasim al-Mosawi, habitant de Maamal al-Zawra. "Si vous saviez comme les odeurs et la fumée nous rendent malades !"

    Rien ne permet d'affirmer que ces promesses seront tenues. Mais tant que le gouvernement ne sera pas formé, la population restera sans espoir d'une vie meilleure.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Présidentielle en Irak : les divisions politiques reflètent la "fracture globale du pays"

    Irak : l'élection par les députés du président est reportée à mercredi, faute de quorum

    Les Gardiens de la révolution iraniens revendiquent les tirs de missiles sur Erbil

    Valeurs Actuelles

    Gaz : l’Allemagne se détache de la Russie et se tourne… vers le Qatar

    Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’Allemagne tente peu à peu de se diversifier en termes d’approvisionnement d’énergie. Le pays est, en effet, très dépendant au gaz russe. Près de la moitié de sa consommation d’énergie vient de la Russie. L’Allemagne est critiquée depuis qu’elle a refusé de suivre les Etats-Unis dans un embargo contre la Russie. Si elle acceptait un tel boycott, l’Allemagne craindrait des pénuries et une montée des prix de l’énergie. C’est pourquoi un accord a été conclu, dimanche 20 mars, lors d’une visite du ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à Doha au Qatar. Comme le relaie CNews, l’Allemagne a signé un partenariat de long-terme avec le pays du Golfe, pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).

    L’Allemagne veut éviter la pénurie

    En échange, l’Allemagne s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de GNL. Le besoin d’un nouveau point d’approvisionnement en gaz devenait urgent. Robert Habeck a indiqué qu’un risque de pénurie était probable pour « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » en Allemagne, si le pays n’obtenait pas de gaz « d’ici à l’hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées », relate CNews. Pour diversifier davantage les importations de l’Allemagne, le ministre de l’Économie et du Climat s’était également rendu aux Etats-Unis au début du mois de mars. Plus tôt dans la semaine, Robert Habeck était aussi en Norvège, un important producteur de gaz. Le ministre allemand poursuivra son déplacement au Moyen-Orient, en entamant une visite aux Émirats arabes unis.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    New York Times - World

    Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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    The Saturday profile

    At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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    By Jason Horowitz

    TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

    There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

    Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

    But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

    “By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

    He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

    A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

    “Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

    Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

    The Great Read

    More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

    In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

    The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

    “I lived this duality,” Mr. Basso said.

    In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

    And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

    “The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

    Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

    He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

    In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

    That levity was hard-earned.

    Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

    “We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

    But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

    His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

    In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

    In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

    In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

    “He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

    Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

    “He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

    Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

    After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

    “I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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    French presidential election: Macron 'trying to speak to voters on the centre left'

    Issued on: 19/04/2022 - 13:12

    Haxie MEYERS-BELKIN Follow

    With the second round of voting in the French presidential election just days away, we explore the latest twists and turns in the campaign trail with Andrew Smith, a professor of contemporary French history at Chichester University. He unpicks President Emmanuel Macron's last-gasp bid to convince supporters of defeated leftist Jean-Luc Mélenchon to vote for him, if only to keep the far right out of the Élysée Palace. We also discuss Marine Le Pen's pledge to ban the Muslim hijab in public. Smith tells us it's an attempt to fire up her base – but does it risk alienating more moderate voters?

    French presidential election © France 24

    Andrew Smith has been joining us for Perspective every week leading up to the French presidential election, which continues with a second round on April 24.

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    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    Leftist party consultation shows majority will abstain, vote blank in Macron-Le Pen run-off

    France24 - World

    Scottish musician Emeli Sandé celebrates creative freedom, love and hope

    Issued on: 19/04/2022 - 17:25

    Marjorie HACHE

    Award-winning Scottish singer-songwriter Emeli Sandé is back with her soon-to-be-released fourth studio album, "Let's Say for Instance". She stopped by the FRANCE 24 studios to chat about making the record, as well as her move from a major to an indie label. The musician also tells us about filming one of her new videos in Paris, media coverage of her sexuality and taking part in a charity concert for Ukraine.

    Valeurs Actuelles

    L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?

    « Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…

    Les promesses du large

    L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.

    Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.  

    L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?

    Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?

    Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.

     

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    France's Macron reveals his war chest

    Issued on: 19/04/2022 - 15:45

    IN THE PRESS – Tuesday, April 19: Days ahead of France's presidential run-off, the president causes a stir by baring more than many voters had bargained for. We also bring you the latest on the campaign, as French papers focus on the economic policies of Emmanuel Macron and his far-right rival Marine Le Pen. But first, we take a look at the situation in Ukraine, with the battle for the Donbas now under way.

    French presidential election © France 24

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    BBC

    Wayne Quilliam: Photographing the diversity of Aboriginal Australia

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    Aboriginal photographer Wayne Quilliam has been travelling across Australia for 30 years, documenting its hundreds of Aboriginal and Torres Strait Islander groups.

    He shares people’s stories, he says, so others can better understand the diversity of Aboriginal cultures.

    A warning for Aboriginal and Torres Strait Islander viewers: This video contains images of people who may have died.

    Video by Isabelle Rodd

    L'Humanité

    Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

    Il était une fois

    Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

    Dominique Bari

    Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

    Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

    Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

    Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

    Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

    Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

    Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

    Les femmes sont les proies privilégiées

    Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

    Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

    « La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

    Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

    À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

    Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

    La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

    Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

    Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

    La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

    4 250 autres plaintes déposées

    Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

    Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

    La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

    Implication de cadres du BJP et de la police

    En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

    Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

    Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

    Laboratoire de l’intégrisme hindou

    Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

    dalitsindenarendra modi
    France24 - Monde

    Aux États-Unis, une juge lève l'obligation du masque dans les transports publics

    Publié le : 19/04/2022 - 04:12

    FRANCE 24 Suivre Bilal TARABEY

    Une juge américaine a levé lundi l'obligation de porter un masque dans les transports publics. Plusieurs compagnies aériennes ont annoncé dans la foulée que le masque ne serait plus obligatoire, au moins sur leurs vols intérieurs. La Maison Blanche, de son côté, a fait part de sa déception.

    Du nouveau dans la gestion de la pandémie de Covid-19 aux États-Unis. Une juge a déclaré, lundi 18 avril, illégale l'obligation fédérale du port d'un masque sanitaire dans les transports publics du pays, et les compagnies aériennes ont immédiatement mis à jour leurs règles, après plusieurs semaines de combats judiciaires.

    La magistrate, Kathryn Kimball Mizelle, qui siège à Tampa en Floride, a estimé dans sa décision que les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), la principale agence sanitaire fédérale, avaient outrepassé leurs prérogatives en imposant cette obligation, qui s'applique notamment aux avions, aux trains, aux métros et aux autocars.

    Effectif "immédiatement"

    Plusieurs compagnies aériennes américaines ont annoncé dans la foulée que le masque ne serait plus obligatoire, au moins sur leurs vols intérieurs. United Airlines a précisé que le changement était effectif "immédiatement" sur ses vols aux États-Unis, et sur certains vols internationaux, en fonction des règles dans le pays d'arrivée.

    "Cela signifie que nos employés n'ont plus à porter de masque, ni à l'imposer aux passagers, dans la plupart des cas. Ils pourront choisir d'en porter un, d'autant que les CDC continuent de le recommander fortement dans les transports publics", a détaillé un porte-parole du groupe américain, qui avait été parmi les premiers à imposer le vaccin anti-Covid à ses employés.

    American Airlines et Delta ont fait des annonces similaires. Les masques "bien ajustés protègent la personne qui les porte, même si les personnes autour n'en portent pas", a rappelé Delta.

    "Les masques ont été comme les cartes d'embarquement pendant presque deux ans – impossible de voler sans", remarque de son côté Alaska Airlines, avant d'indiquer qu'ils sont désormais optionnels, sauf sur les vols en direction et en provenance du Canada.

    Cette compagnie évoque aussi dans son communiqué le cas des passagers bannis parce qu'ils avaient refusé de porter un masque. "D'après nos rapports, certains clients dont le comportement a été particulièrement choquant vont rester interdits à bord, même après le changement de la règle sur les masques."

    La Maison Blanche "déçue"

    L'administration de Joe Biden s'est récemment retrouvée sous une pression croissante pour assouplir ou annuler le masque obligatoire. Une vingtaine d'États dirigés par les républicains et plusieurs grandes compagnies aériennes ont notamment demandé la fin de cette mesure dans les avions et autres transports publics. Mais la semaine dernière, les autorités fédérales avaient finalement pris la décision de prolonger l'obligation du port du masque au moins jusqu'au 3 mai.

    La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a affirmé que la décision de la juge Mizelle était "décevante", en notant que "les CDC continuent de recommander le port d'un masque dans les transports publics".

    Selon un haut responsable de la Maison Blanche, la décision "signifie que l'ordre des CDC de port du masque dans les transports publics n'est pas en vigueur à l'heure actuelle". L'Agence de sécurité des transports, la TSA, ne fera ainsi pas respecter l'obligation, a précisé ce haut responsable sous couvert de l'anonymat.

    Avec AFP

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    Valeurs Actuelles

    Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

    Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

    L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

    Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

    « Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

    Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

    Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

    L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

    De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

    Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

    C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

    Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

    Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

    Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

    Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

    Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Coup de force colonialiste en Tunisie

    Il était une fois

    Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

    Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

    C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

    Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

    Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

    Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

    Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

    Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

    Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

    Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

    « L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

    À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

    Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

    Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

    « Le soutien de la classe ouvrière de France »

    Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

    Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

    Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

    Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

    Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

    Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

    Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

    Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

    Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

    tunisiedécolonisation
    France24 - Monde

    Après des violences à Jérusalem, Israël frappe Gaza en réponse à un tir de roquette

    Publié le : 18/04/2022 - 21:06

    FRANCE 24 Suivre

    L'armée israélienne a mené tôt mardi ses premières frappes aériennes depuis des mois sur la bande de Gaza, en représailles à un tir de roquette depuis cette enclave palestinienne, signe que les tensions locales ne donnent aucun signe d'apaisement après un week-end de violence sur les lieux saints à Jérusalem.

    Une roquette tirée lundi 18 avril sur Israël à partir de la bande de Gaza, territoire palestinien sous contrôle des islamistes du Hamas, a été interceptée par le système de défense antimissile, a annoncé l'armée israélienne, qui a répliqué tôt mardi par des frappes aériennes sur Gaza, les premières depuis des mois.

    Lundi soir, les sirènes d'alarme ont retenti dans le sud d'Israël pour le premier tir de roquette depuis la bande de Gaza vers Israël depuis début janvier, alors qu'un projectile s'était abîmé en mer au large de la métropole Tel-Aviv.

    "Une roquette a été tirée à partir de la bande de Gaza sur le territoire israélien et a été interceptée par le système de défense Dôme de fer", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

    Puis, tôt mardi, l'aviation israélienne a indiqué avoir bombardé un site d'armement du Hamas, mouvement islamiste armé au pouvoir dans la bande de Gaza, en représailles au tir de roquette depuis ce territoire. Le Hamas a affirmé avoir utilisé sa "défense anti-aérienne" pour tenter de contrer ses frappes qui n'ont fait aucune victime, selon des témoins et des sources sécuritaires à Gaza.  

    Week-end de tension

    Le tir de roquette n'avait pas été revendiqué, mais il intervient après une série d'attaques en Israël, dont deux ont été perpétrées par des Palestiniens, des opérations de "contreterrorisme" en Cisjordanie occupée, et un week-end de tension sur les lieux saints à Jérusalem.

    Ces attaques ont fait 14 morts depuis le 22 mars en Israël. Et 23 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués dans des incidents ou des opérations israéliennes en Cisjordanie, territoire palestinien occupée depuis 1967 par l'État hébreu.

    Une Palestinienne de 18 ans, Hanan Khudur, est morte lundi après avoir été blessée par balle par l'armée israélienne la semaine dernière dans le village de Faquaa, près de la ville de Jénine.

    >> À (re)lire : "Série d'attaques en Israël : 'la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante'"

    Plus de 150 Palestiniens blessés à l'esplanade des Mosquées

    Plus de 150 Palestiniens avaient été blessés vendredi, lors de heurts avec les forces israéliennes à l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam, aussi considéré comme le premier lieu saint du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.

    Et dimanche, des nouveaux accrochages avaient éclaté dans et autour de ce lieu saint que des juifs étaient allés visiter, ce qui a été considéré comme un affront par certains musulmans. Et des jeunes Palestiniens avaient été interpellés le jour même après avoir jeté des pierres à des autocars de civils israéliens à proximité des lieux.

    L'an dernier, des accrochages à Jérusalem pendant la même période de l'année avaient conduit le Hamas à lancer des salves de roquettes depuis Gaza vers Israël, qui avait répliqué en bombardant ce territoire palestinien, donnant lieu à une guerre meurtrière de 11 jours.

    Avec AFP

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    Israël : face aux heurts à Jérusalem, Naftali Bennett et sa coalition fragilisés

    INTERVIEW

    Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"

    De nouveaux incidents violents éclatent en Israël et en Cisjordanie occupée

    Valeurs Actuelles

    Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

    Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

    « Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

    Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

    Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

    Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

    Actu

    Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

    Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

    Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

    En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

    Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

    L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

    Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

    Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

    Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

    Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

    La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

    Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

    Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

    Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

    Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

    La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

    Emmanuel Alcaraz, historien

    Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
    BBC

    Falklands War: Injured veteran and nurse reunited after 40 years

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    A paratrooper who was injured while serving in the Falklands War has had an "extraordinary and very special reunion" with the nurse who helped save his life.

    Denzil Connick, from Blackwood in Caerphilly county, was a Lance Corporal in the 3rd Battalion during the Falklands War in 1982.

    Mr Connick was seriously injured during intense fighting and was treated by Nicci Pugh, a Senior Nursing Officer.

    Now, 40 years on, Mr Connick has been reunited with the nurse with the "caring eyes" who helped bring him back from the brink of death.

    Filmed by Tomos Lewis, edited by Rhian Jones

    France24 - World

    In Irpin, Ukrainian police try to collect evidence against Russian military

    Issued on: 17/04/2022 - 17:22Modified: 17/04/2022 - 18:10

    Robert PARSONS

    Two weeks after Russian troops were forced out of Irpin, Ukrainian police are back in the city, intent on compiling evidence of Russian military crimes. FRANCE 24’s Rob Parsons has this report.

    L'Humanité

    D’abord soigner, avec ou sans papiers

    Chronique

    Christophe Prudhomme

    La proposition de la suppression de l’aide médicale d’État (AME), qui permet aujourd’hui de prendre en charge une partie des patients sans papiers, est inquiétante. Il faut examiner les effets d’une telle mesure en termes de santé publique. C’est une aberration, car la santé d’une population sur un territoire dépend de la bonne santé de chaque personne qui réside dans ce même territoire. Les agents infectieux n’ont pas besoin de papiers pour se transmettre d’une personne à l’autre. Quelle que soit l’origine du malade, les règles sont les mêmes et l’intérêt collectif impose une prise en charge identique, pour éviter des conséquences pour tous.

    Par ailleurs, n’en déplaise à certains, les valeurs morales du monde médical, ce qu’on appelle la déontologie, sont pour la très grande majorité des soignants supérieures à toutes les lois qui peuvent être imposées par un gouvernement. Nous sommes là pour prendre en charge toute personne qui souffre, pour la soulager au mieux, sans aucune distinction d’origine, de revenus, de sexe ou d’âge. Enfin, l’argument selon lequel les personnes bénéficiant de cette prise en charge mettraient notre système de santé en péril, du fait du coût financier du dispositif, ne tient pas. Regardons les chiffres : les dépenses de l’AME en 2021 se sont élevées à 1 milliard d’euros, soit à peine 0,5 % de l’ensemble des dépenses de santé. Cela semble très supportable, et même très efficace, pour une population d’environ 370 000 bénéficiaires. Ceux qui veulent y mettre fin sont animés uniquement par la volonté de désigner des boucs émissaires pour cacher les vraies raisons de la dégradation de notre système de protection sociale et du fameux « trou de la Sécurité sociale ». Car que représente cette somme face au montant de la fraude fiscale en France, estimée entre 80 et 100 milliards d’euros, ou encore aux bénéfices de l’industrie pharmaceutique, proches de 8 milliards d’euros pour la seule entreprise Sanofi ?

    Que dire aussi de la fraude aux cotisations sociales pour travail dissimulé, estimée entre 3,9 et 5 milliards d’euros ? Si la colère est légitime face à la dégradation de l’hôpital et de notre système de santé, il ne faut pas se tromper d’adversaire. Et ne pas désigner cet hypothétique « étranger qui profiterait du système » comme la principale cause de tous nos problèmes. Il s’agit d’un leurre pour protéger les vrais responsables, ceux qui tirent les ficelles en sous-main, et continuent à exploiter le système dans leur intérêt, au détriment de l’ensemble de la population, avec ou sans papiers.

    Santéaide médicale d'étatsans-papiers
    France24 - World

    Israel intercepts rocket fired from Gaza as tensions soar

    Issued on: 18/04/2022 - 20:53

    NEWS WIRES

    Palestinian militants fired a rocket into southern Israel for the first time in months on Monday, in a potentially major escalation after clashes at a sensitive holy site in Jerusalem and a wave of attacks and military raids elsewhere. 

    Israel said it intercepted the rocket, and there were no immediate reports of casualties or damage. Israel holds Gaza's militant Hamas rulers responsible for all such projectiles and usually launches airstrikes in their wake. It was the first such rocket fire since New Year's Eve.

    Terrorists in Gaza just fired a rocket into Israel. The Iron Dome Aerial Defense System intercepted the rocket. pic.twitter.com/jNyL06yS5q

    April 18, 2022

    Hours earlier, the leader of the Islamic Jihad militant group, which boasts an arsenal of rockets, had issued a brief, cryptic warning, condemning Israeli “violations” in Jerusalem. 

    Ziad al-Nakhala, who is based outside the Palestinian territories, said threats to tighten an Israeli-Egyptian blockade on Gaza imposed after Hamas took power in 2007 “can’t silence us from what’s happening in Jerusalem and the occupied West Bank.”

    Palestinians and Israeli police clashed over the weekend in and around the Al-Aqsa Mosque compound in Jerusalem, which has long been an epicenter of Israeli-Palestinian violence. It is the third holiest site in Islam and the holiest for Jews, who refer to it as the Temple Mount because the mosque stands on a hilltop where the Jewish temples were located in antiquity.

    Protests and clashes there last year eventually led to an 11-day Gaza war.

    Police said they were responding to Palestinian stone-throwing and that they were committed to ensuring that Jews, Christians and Muslims — whose major holidays are converging this year — could celebrate them safely. Palestinians view the presence of police at the site as a provocation.

    Prime Minister Naftali Bennett said Monday, ahead of the rocket fire, that Israel has been the target of a “Hamas-led incitement campaign."

    The latest tensions come during the confluence of the Muslim holy month of Ramadan and the week-long Jewish holiday of Passover. Christians are also celebrating their holy week leading up to Easter, and tens of thousands of visitors have flocked to Jerusalem’s Old City — home to major holy sites for all three faiths — for the first time since the start of the coronavirus pandemic. 

    Jordan and Egypt, which made peace with Israel decades ago and coordinate with it on security matters, have condemned its actions at the mosque. Jordan — which serves as custodian of the site — summoned Israel’s charge d’affaires on Monday in protest.

    Jordan’s King Abdullah II discussed the violence with Egyptian President Abdel Fattah el-Sissi, agreeing on “the need to stop all illegal and provocative Israeli measures” there, according to a statement. Jordan planned to convene a meeting of other Arab states on the issue.

    Israel has been working to improve relations with Jordan over the past year and has recently normalized relations with other Arab states over their shared concerns about Iran. But the Jerusalem clashes, and a recent wave of violence, have brought renewed attention to the conflict with the Palestinians, which Israel has sought to sideline in recent years. 

    An Arab party that made history last year by joining Israel’s governing coalition suspended its participation on Sunday — a largely symbolic act that nevertheless reflected the sensitivity of the holy site, which is at the emotional heart of the century-old conflict.

    Israel captured the West Bank, along with the Gaza Strip and east Jerusalem — which includes the Old City — in the 1967 Mideast war. The Palestinians seek those territories for a future independent state.

    The Palestinians have long feared that Israel plans to take over or partition the mosque compound, and in recent weeks calls by Jewish extremists to sacrifice animals there have circulated widely among Palestinians on social media, sparking calls to defend the mosque.

    Israeli authorities say they have no intention of changing the status quo, and police are enforcing a prohibition on animal sacrifices. Israel says its security forces were forced to enter the compound early Friday after Palestinians stockpiled stones and other objects, and hurled rocks in the direction of an adjacent Jewish holy site.

    The violence in Jerusalem has come in the wake of a series of Palestinian attacks inside Israel that killed 14 people. Israel has launched near-daily arrest raids and other military operations in the occupied West Bank that it says are aimed at preventing more.

    The Israeli military said Monday it arrested 11 Palestinians in operations across the occupied West Bank overnight. In a raid in the village of Yamun, near the city of Jenin, the army said dozens of Palestinians hurled rocks and explosives at troops.

    Soldiers “responded with live ammunition toward the suspects who hurled explosive devices,” the military said. The Palestinian Health Ministry said two men were hospitalized after being critically wounded.

    Two of the attackers came from in and around Jenin, which has long been a bastion of armed struggle against Israeli rule.

    At least 25 Palestinians have been killed by Israeli forces in recent weeks, according to an Associated Press count. Many had carried out attacks or were involved in clashes, but an unarmed woman and a lawyer who appears to have been a bystander were also among those killed.

    (AP)

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    Israeli forces shoot two teens dead in West Bank as raids continue

    Clashes erupt at Al Aqsa mosque in Jerusalem, at least 150 Palestinians wounded

    Arab party suspends Israeli coalition govt membership amid Jerusalem violence

    L'Humanité

    La vie sans repos des sans-papiers

    Entretien

    IMMIGRATION Dans Vivre sous la menace. Les sans-papiers et l’État (Seuil), l’anthropologue Stefan Le Courant documente et analyse les effets les plus intimes et quotidiens de la politique migratoire sur ceux qui la subissent.

    Eugénie Barbezat

    Stefan Le Courant Anthropologue, chargé de recherche au CNRS

    Durant plus de six années, Stefan Le Courant a suivi les parcours de personnes en situation administrative irrégulière, parfois jusqu’à leur obtention de titre de séjour. Il a ainsi pu observer comment le risque incessant d’être arrêté, enfermé, expulsé, pèse sur leur comportement et façonne leur regard sur eux-mêmes.

    Comment est née l’idée de traiter cet aspect peu documenté de la vie des sans-papiers ?

    Je faisais de l’assistance juridique en local de rétention avec la Cimade. La plupart des personnes que j’y rencontrais n’étaient pas expulsées. J’ai alors commencé à suivre le quotidien des sans-papiers, après leur enfermement, et j’ai constaté que la menace constante d’être arrêté et le risque d’un retour forcé pesaient sur leur existence et avaient des effets délétères. J’ai voulu décrire ces aspects moins connus de la vie des sans-papiers.

    Pour un sans-papiers, être contrôlé peut avoir des conséquences dramatiques. Lesquelles ?

    D’abord, au moment même de l’arrestation, il y a la violence de se voir menotté, maltraité, que beaucoup vivent comme une humiliation. Ensuite, les jours d’enfermement entraînent un arrêt de travail qui doit être justifié auprès du patron. Donner la vraie raison de leur absence peut leur valoir d’être congédiés… Il faudrait alors « tout recommencer à zéro » à leur sortie, retrouver un emploi, des papiers d’emprunt pour pouvoir l’exercer, un logement si celui qu’ils habitent est désormais connu de la police, etc. Et l’expulsion marque une rupture brutale dans leur projet d’avenir, brise tous les efforts investis dans la migration.

    Quels sont les comportements induits par cette menace ?

    Dans l’espace public, où la police est susceptible d’agir à tout moment, les sans-papiers doivent être hypervigilants. Repérer les lieux de contrôles, choisir son itinéraire, son mode de transport, traquer des détails dévoilant une présence policière : les chaussures montantes qui pourraient être celle d’un policier en civil… Surtout, il faut savoir composer une apparence, avoir l’air détendu à la vue d’un uniforme. Toutes les occasions de révéler sa situation administrative auprès de tiers, qui sont à leurs yeux des délateurs en puissance, comportent un risque. Le problème se pose à chaque fois que l’identité est vérifiée : obtention d’une carte de transport, ouverture d’un compte en banque, d’une ligne téléphonique… La menace d’une arrestation plane même au sein des préfectures. Pour les sans-papiers, il y a ainsi une réelle ambivalence de l’État. Il est celui qui peut donner un titre de séjour et fera cesser la menace. Mais il est aussi la source de la menace. La conséquence, c’est qu’en tentant d’échapper à tout contact avec l’administration, certains prolongent leur irrégularité. Il faut aussi se méfier des voisins, des logeurs qui « ajusteront » les loyers en fonction de la situation administrative de leur locataire, d’un compatriote qui prête ses papiers pour l’obtention d’un travail et conserve les salaires du travailleur sans-papiers.

    Quel est leur regard sur la politique migratoire de la France et comment s’y adaptent-ils ?

    Même ceux qui pourraient légitimer leur présence en France pour des raisons de santé, d’asile, etc., préfèrent se présenter comme des travailleurs. Ils ont intégré l’idée qu’ils doivent justifier leur « utilité ». Ce qui va dans le sens des réformes légales de notre pays ces dernières années. Tous revendiquent le fait de ne toucher aucune allocation ou aide de l’État et de payer des impôts. En cela, ils tentent de construire une image qui met à distance tous les préjugés négatifs portés sur les « clandestins » taxés par certains responsables politiques d’être des fraudeurs ou des profiteurs. Depuis plusieurs décennies, le discours et les lois vont dans le sens d’une logique de seuil. C’est l’idée que, pour intégrer les étrangers présents sur le territoire, il faut limiter leur nombre. Cela instaure une concurrence entre les demandeurs de titre de séjour, qui n’incite ni à la solidarité ni à la circulation des informations entre eux. La quête des papiers se fait donc souvent individuellement même si certains, pour mettre toutes les chances de leur côté, participent aussi à des grèves et des luttes collectives. Un de mes interlocuteurs a même déposé plusieurs demandes de régularisation, sous des statuts différents, avec des noms différents…

    Comment composent-ils avec ces différentes identités ?

    Pour le travail, ils empruntent souvent une carte de séjour. Il faut donc penser à bien répondre quand on les appelle par un nom qui n’est pas le leur. Cohabitent alors le plaisir d’expérimenter des identités multiples et le malheur de ne pas pouvoir être soi. Le fait qu’une partie des personnes vivant en France n’ait pas de statut légal transforme l’identité en une marchandise, monnayable.

    Qui a intérêt à cette situation ?

    Le fait d’avoir sur place une main-d’œuvre corvéable à merci, et qui a peu de latitude pour protester, est une forme de « délocalisation sur place ». C’est le cas dans la restauration, l’hôtellerie, le nettoyage, la sécurité, l’agriculture ou le bâtiment.

    Est-ce que les situations changent vraiment lors de l’obtention d’un titre de séjour ?

    Sur le moment, le soulagement est immense. Mais les espoirs fondés sur la régularisation sont souvent déçus. Leurs conditions de travail et de logement ne changent pas radicalement. La menace de l’expulsion fait place à celle du non-renouvellement. Pour celles et ceux qui ont été régularisés en tant que travailleurs, il faut refaire les démarches tous les ans, ne pas changer de secteur d’activité, ne pas être au chômage… Un de mes interlocuteurs m’a raconté que lors du renouvellement de son titre pluriannuel de séjour, en 2021, il n’a eu droit qu’à un titre d’un an, parce qu’il n’avait pas assez travaillé durant les douze derniers mois. Or, cet homme travaille dans un restaurant qui a été fermé durant des mois à cause du Covid…

    Est-ce que la situation pourrait être pire encore, en cas d’arrivée de l’extrême droite au pouvoir ?

    Aujourd’hui, nous sommes encore dans un État de droit. Les sans-papiers ont la possibilité de déposer des recours contre les mesures prises à leur encontre. En sortant des traités internationaux qui protègent les étrangers, le programme de l’extrême droite veut réduire ces possibilités de défense légales. Les chantages à la dénonciation pourraient proliférer et la menace serait alors démultipliée pour les sans-papiers et les personnes qui leur viennent en aide.

    sans-papiersTravailleurs sans papiersanthropologiecnrs
    France24 - World

    Pope urges call of peace be heard in this 'Easter of war'

    Issued on: 17/04/2022 - 13:05Modified: 18/04/2022 - 08:56

    NEWS WIRES

    Pope Francis, marking an "Easter of war" on Sunday urged leaders to hear the people's plea for peace in Ukraine and implicitly criticised Russia for dragging the country into a "cruel and senseless" conflict. 

    The 85-year-old pope made his comments in his twice-yearly "Urbi et Orbi" (to the city and the world) address to about 50,000 people in St. Peter's Square after a long Mass. It was the first Easter since 2019 that the public was allowed to attend following two years of COVID-19 restrictions.

    Francis dedicated much of the address, traditionally an overview of world conflicts, to Ukraine, comparing the shock of another war in Europe to the shock of the apostles who the gospel says saw the risen Jesus.

    "Our eyes, too, are incredulous on this Easter of war. We have seen all too much blood, all too much violence. Our hearts, too, have been filled with fear and anguish, as so many of our brothers and sisters have had to lock themselves away in order to be safe from bombing," he said.

    Ukraine, he said, was "sorely tried by the violence and destruction of the cruel and senseless war into which it was dragged".

    Moscow describes the action it launched on Feb. 24 a "special military operation". Francis has already rejected that terminology, calling it a war and previously using terms such as unjustified aggression and invasion.

    "Let there be a decision for peace. May there be an end to the flexing of muscles while people are suffering," Francis said on Sunday, going on to thank those who had taken in refugees from Ukraine, most of whom have gone to Poland.

    Earlier this month in Malta, Francis implicitly criticised Russian President Vladimir Putin over the invasion, saying a "potentate" was fomenting conflict for nationalist interests.

    Shout "peace" from the streets

    Francis, who suffers from leg pain, held up well during the long Mass and then toured the crowd in the square and a nearby street while sitting in an open white popemobile.

    Later, he read most of the "Urbi et Orbi" address from the balcony sitting down, standing only at the start and for the final blessing.

    On Saturday night he attended but did not preside at an Easter vigil service, apparently to rest up for Sunday, the most important day in the Christian liturgical calendar.

    "Please, let us not get used to war!" Francis said, looking down on the square bedecked by tens of thousands of flowers donated by the Netherlands. "Let us all commit ourselves to imploring peace, from our balconies and in our streets! May the leaders of nations hear people’s plea for peace."

    "I hold in my heart all the many Ukrainian victims, the millions of refugees and internally displaced persons, the divided families, the elderly left to themselves, the lives broken and the cities razed to the ground," he said.

    He called for reconciliation among Israelis and Palestinians ad among the people of Lebanon, Syria, Iraq, Libya, Myanmar, and the Democratic Republic of Congo, which he is due to visit in July.

    (REUTERS)

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    Pope calls for dialogue in ‘Urbi et Orbi’ Christmas address

    AS IT HAPPENED

    Ukraine vows to 'fight to the end' in Mariupol as Russian ultimatum expires

    As it happened

    More than 900 civilian bodies found in Kyiv region, police say

    New York Times - World

    ‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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    The Saturday Profile

    A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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    By Raphael Minder

    MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

    So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

    “I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

    Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

    In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

    In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

    During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

    Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

    But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

    Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

    In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

    Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

    While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

    Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

    “For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

    Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

    He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

    “Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

    As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

    “The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

    Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

    “The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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    France24 - Monde

    Centrafrique : report du premier procès de la Cour pénale spéciale, en quête de légitimité

    Publié le : 18/04/2022 - 17:28Modifié le : 19/04/2022 - 13:42

    Grégoire SAUVAGE Suivre

    Composée de juges centrafricains et internationaux, la Cour pénale spéciale (CPS), créée en 2015 avec le soutien de l'ONU, devait enfin ouvrir son premier procès mardi à Bangui. Un nouvel obstacle s'est ajouté, avec le boycott des avocats et le report de cette première audience au 25 avril. 

    Elle aura la lourde tâche de faire la lumière sur d'éventuels crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis depuis 2003 en Centrafrique. La Cour pénale spéciale (CPS) devait entrer dans le vif du sujet, mardi 19 avril, à Bangui, avec la tenue d'un premier procès. Mais un nouvel obstacle s'est ajouté, avec le boycott des avocats et le report de la première audience au 25 avril, selon des informations obtenues par France 24. 

    Sur le banc des accusés : Issa Sallet Adoum, Ousman Yaouba et Tahir Mahamat. Membres d'un des plus puissants groupes armés – les 3R, pour "retour, réclamation et réhabilitation" – qui terrorisent les populations depuis des années, ils sont soupçonnés d'avoir participé au massacre de 46 civils dans des villages du nord-ouest du pays.

    Ce premier procès constituera un test crucial pour la CPS, tribunal hybride composé de magistrats nationaux et internationaux, originaires notamment de France, du Togo et de République démocratique du Congo. Pour l'ONG Human Rights Watch, la CPS doit permettre "d’élargir le champ des personnes qui seront amenées à rendre des comptes pour les atrocités commises", au-delà des deux enquêtes en cours menées par la Cour pénale internationale dans ce pays ravagé par des décennies de guerre civile et dont les deux tiers du territoire sont contrôlés par des groupes armés.

    Le défi s'annonce considérable pour cette juridiction qui peine à affirmer son autorité face au président Faustin-Archange Touadéra. Réélu fin 2020 dans un contexte d'insécurité croissante, le chef de l'État centrafricain est en froid avec les pays occidentaux, qui l'accusent d'avoir livré le pays à la Russie en échange de la protection des miliciens du groupe Wagner.

    "L'évasion" d'Hassan Bouba

    Un épisode illustre de manière frappante la défiance qui existe entre la CPS, soutenue par l'ONU et appuyée par la Minusca, et le pouvoir centrafricain. En novembre dernier, le ministre de l'Élevage, Hassan Bouba, est arrêté par des policiers de la CPS. Cet ex-chef rebelle est soupçonné d'avoir joué un rôle dans l'attaque d'un camp de déplacés en novembre 2018 qui s'était soldée par la mort d'au moins 112 villageois, dont 19 enfants.

    >> À voir : "Moi, antibalaka" de Florent Kassaï, une BD sur la guerre civile en Centrafrique

    Alors qu'il doit être présenté à un magistrat, la garde présidentielle empêche l’accès au centre de détention et le ministre est finalement raccompagné à son domicile. "Une évasion organisée", s'insurgent alors des défenseurs des droits humains dans une tribune parue dans le journal Le Monde.

    Comble de l'histoire, Hassan Bouba est décoré quelques jours plus tard de la médaille de l'Ordre du mérite par le président Touadéra, ce qui suscite un tollé au sein de l'opposition. Interrogé par Jeune Afrique, l'entourage du chef de l'État dénonce à l'époque "une "instrumentalisation" de la CPS et "une "manipulation", assurant que le ministère de la Justice n'a pas été informé de la procédure.

    "La CPS se heurte à des obstacles dressés par le pouvoir, parfaitement illustrés par l'affaire Hassan Bouba", déplore Nicolas Tiangaye, avocat et porte-parole de la Coalition de l'opposition démocratique 20-20 (COD 20-20), qui regroupe la quasi-totalité des partis de l'opposition non armée.

    Cet épisode rocambolesque soulève de sérieux doutes sur la volonté du pouvoir centrafricain de lutter contre l'impunité, demande pourtant fondamentale de la population lors du Forum de Bangui, vaste consultation populaire organisée en 2015 pour trouver les voies du dialogue et de la réconciliation dans ce pays meurtri.

    Faire exécuter les mandats d'arrêts, un défi

    Si la CPS est louée par certains comme un modèle de justice à exporter dans d'autres pays en pleine guerre civile ou qui s'en relèvent, d'autres doutent de son efficacité tant elle a tardé à ouvrir son premier procès et tant elle peine à faire respecter ses décisions.

    "Les décisions des juges doivent être appliquées par d'autres entités, il y a au moins 25 mandats d'arrêt mais ni la Minusca, ni les autorités centrafricaines ne les exécutent alors que cela fait partie de leur mandat", souligne Alice Banens, conseillère juridique à Amnesty International.

    "La véritable question maintenant est de savoir si nos mandats, y compris ceux destinés aux gros poissons, seront exécutés", admet auprès de l'AFP le président centrafricain de la Cour, Michel Landry Louanga.

    Au-delà de ces difficultés, la CPS souffre d'une logistique défaillante qui explique en partie l'extrême lenteur de sa mise en place. La Cour doit faire beaucoup avec peu : disposant d'un budget de seulement 14 millions de dollars (environ 13 millions d'euros) en 2022, la juridiction a des moyens relativement limités.

    "La situation de la CPS est particulière : c'est une juridiction qui fonctionne alors qu'il y a encore des affrontements. Nos détracteurs l'oublient", plaide le président Louanga. "Malgré tout, nous réussissons à monter des procédures pour crimes de guerre, et ça n'arrive nulle part ailleurs. Il n'y a pas de comparaisons dans le monde."

    Avec AFP

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    Centrafrique : Maxime Mokom, ex-chef d'une milice anti-balaka, remis à la CPI

    En Centrafrique, l'UE suspend la formation de soldats à cause du groupe russe Wagner

    En Centrafrique, libération sans poursuites des quatre militaires de l'armée française

    France24 - Monde

    Tchad : un an après la mort d’Idriss Déby, une transition toujours incertaine

    Publié le : 18/04/2022 - 18:28

    David RICH Suivre

    Il y a un an, l'armée tchadienne annonçait la mort d’Idriss Déby, tué au front dans des combats contre des rebelles. Un conseil militaire dirigé par son fils Mahamat Idriss Déby avait alors pris le pouvoir et promis une transition démocratique... qui paraît aujourd’hui s’enliser. 

    Le 20 avril 2021, une page se tourne au Tchad. La radio-télévision annonce la mort d’Idriss Déby, dirigeant du pays depuis 30 ans, tué au front par des rebelles. À la tête d’un Conseil militaire de transition, le fils du président, Mahamat Idriss Déby, prend alors le pouvoir pour une période de 18 mois et promet d’organiser des élections.

    Pourtant, le “dialogue de réconciliation nationale”, censé permettre ce retour à l’ordre démocratique, a depuis pris du retard. Alors que les négociations entre les rebelles tchadiens et le gouvernement militaire piétinent, le Qatar a lancé le 13 mars une médiation pour tenter de trouver un terrain d’entente. 

    Coup d’État militaire

    Il y a un an, lors de son premier discours de président, Mahamat Idriss Déby, âgé de seulement 37 ans, tentait de rassurer la population. “Le Conseil militaire de transition n’a aucune ambition de gouverner solitairement le pays”, déclarait-t-il, l’air timide, les yeux rivés sur ses notes. 

    Alors qu’il revient, selon la Constitution, au président de l’Assemblée nationale d’assurer la transition jusqu'à de nouvelles élections en cas de décès du président, le Conseil militaire dirigé par son fils a pris le pouvoir et dissout les institutions. 

    Pour justifier cette manœuvre, la junte affirme que le président de l’Assemblée nationale a refusé de remplacer Idriss Déby. L’opposition dénonce, de son côté, un coup d’État et manifeste dans la rue. 

    Le décès inattendu d’Idriss Déby suscite une vive inquiétude parmi les alliés de N'Djaména. Car le pays fait figure de pilier du G5 Sahel, la mission antiterroriste régionale regroupant – outre le Tchad – la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

    "Sur ces cinq pays, seules deux armées sont pleinement opérationnelles, celles de la Mauritanie et du Tchad”, expliquait à France 24 en février dernier Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales (Ifri), pointant du doigt un problème de corruption endémique au sein des forces armées de la région.

    Alors qu’au Mali, les militaires putchistes, au pouvoir depuis août 2020, font face à d’importantes pressions régionales et internationales, les alliés de N'Djaména se montrent bien moins critiques vis-à-vis des nouvelles autorités tchadiennes. La France, tout comme les dirigeants du G5 Sahel, présents à l’enterrement d’Idriss Déby, misent sur la continuité, apportant leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" dirigé par Mahamat Idriss Déby.

    La #France et les pays du #G5Sahel, qui combattent ensemble les jihadistes dans cette région, ont exprimé leur "soutien commun au processus de transition civilo-militaire" au fils du président tchadien #IdrissDéby Itno tué par des rebelles, a annoncé la présidence française #AFP pic.twitter.com/eH8cFnN1Th

    April 23, 2021

    Possible prolongation de la transition

    Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau dirigeant du Tchad a initié plusieurs réformes afin de faciliter le dialogue avec les forces d’opposition, telles que la levée de l’interdiction de manifester ainsi que deux lois d'amnistie générale pour les rebelles et opposants tchadiens. 

    Mais dès le départ, le processus de transition souffre de nombreux retards. Si un gouvernement civil est rapidement formé, fin avril 2021, il faut attendre cinq mois de plus pour que soit mis en place le Conseil national de transition (CNT), le Parlement provisoire censé superviser le retour à l’ordre constitutionnel. 

    Alors que l’Union africaine a exigé la tenue d’un scrutin présidentiel dans les dix-huit mois et la garantie que les membres du Conseil militaire ne s’y présenteront pas, Mahamat Idriss Déby affirme dès le mois de juin ne pas exclure une prolongation de cette période. À ce jour, il maintient par ailleurs le flou quant à son éventuelle participation au futur scrutin. 

    Un dialogue national inclusif risqué

    Quant au dialogue national inclusif, il attend toujours de voir le jour, désormais prévu pour le 10 mai après avoir été repoussé à plusieurs reprises. Depuis le 13 mars, une médiation dite de “pré-dialogue” a lieu au Qatar, rassemblant des représentants du gouvernement et plus de 250 opposants, issus d’une cinquantaine de groupes rebelles. Jusqu’ici, ces groupes refusent toute négociation directe avec les autorités de transition et échangent par le biais de leur intermédiaire qatari.

    Au début du mois, l’un de ces groupes – le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) – a claqué la porte, accusant le gouvernement d’avoir invité à Doha de faux opposants pour “noyer” leurs revendications et imposer un accord à son avantage. 

    Dans le même temps, la principale plateforme de l'opposition tchadienne a elle aussi annoncé la suspension de toutes les négociations avec le pouvoir. De leur côté, les autorités de transition affirment qu’il est essentiel d’inclure un maximum de participants pour aboutir au dialogue le plus inclusif possible. 

    “Ces négociations sont très difficiles car l’armée tchadienne est une armée prétorienne qui régit tous les aspects de la société et a été largement utilisée par le passé pour lutter contre l’opposition et museler les libertés”, souligne Jean-Claude Felix-Tchicaya, expert du Sahel et chercheur à l'Institut prospective et sécurité en Europe (Ipse). “Par ailleurs, le projet de négocier avec ‘tous’ les groupes armés pose le risque de légitimer certaines de ces entités, parfois accusées de graves exactions, et pourrait leur permettre de revendiquer un rôle politique au sein des institutions. Parmi ces différents acteurs, il est bien difficile pour la société civile et politique, dont l’implication est pourtant cruciale, de se faire entendre.”

    À trois semaines du début officiel des négociations au Tchad, le compte n’y est pas pour les forces d’opposition à Doha. Outre des garanties de sécurité pour participer au dialogue national inclusif, nombre d’entre elles réclament de Mahamat Idriss Déby l’engagement clair qu’il ne se présentera pas lors du scrutin à venir.

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    Au Tchad, le chef de la junte Mahamat Déby nomme un parlement de transition

    Tchad : amnistie générale pour les rebelles et opposants afin de faciliter le dialogue national

    LUTTE CONTRE LE TERRORISME

    Retrait du Mali : le Tchad, un acteur clef mais plus fragile de la sécurité au Sahel

    France24 - Monde

    Le bitcoin, monnaie officielle du Salvador, un coup de folie... ou de génie ?

    Publié le : 19/04/2022 - 16:05

    Matthieu COMIN Laurence CUVILLIER

    Le 7 septembre dernier, le bitcoin est devenu la monnaie officielle du Salvador, au même titre que le dollar. Avant-gardiste pour certains, trop risquée pour d'autres, France 24 fait le bilan de l'expérimentation menée par ce petit pays d'Amérique centrale, qui constitue une première mondiale.

    France24 - Monde

    Sur la route des chefferies du Cameroun, au musée du Quai Branly

    Publié le : 19/04/2022 - 16:44

    Natacha MILLERET Louise DUPONT Suivre

    Le musée du Quai Branly-Jacques Chirac propose une exposition consacrée aux rites, codes et cultures des chefferies du Cameroun. Avec 270 artefacts royaux et objets du patrimoine vivant, ces trésors sont considérés comme des traits d'union entre le monde des ancêtres et celui des vivants. À l'heure des restitutions, l'exposition inaugure une nouvelle manière de travailler entre institution française et africaine.

    "À l'Affiche!" vous emmène visiter les autres expositions du moment. 

    "Machu Picchu et les trésors du Pérou" à La Cité de l'architecture et du patrimoine à Paris, une exploration de trois mille ans de civilisation Inca.

    Sans oublier les trente-cinq autoportraits de Van Gogh, précurseur du selfie, exposés à la galerie Courtauld de Londres. 

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    Valeurs Actuelles

    Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”

    La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.  

    Une inflation de 5 à 8 % 

    Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. » 

    Vers des pénuries de poulets et d’œufs ? 

    Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du ParisienDans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. » 

    Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. » 

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    France24 - Monde

    Dmytro Kouleba : "Les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide"

    Publié le : 15/04/2022 - 19:48

    Marc PERELMAN

    Dans un entretien accordé à France 24, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba estime qu'il est difficile pour la Russie d'admettre ce qui est arrivé jeudi 14 avril à son croiseur "Moskva" : "La vérité est que le vaisseau amiral se trouve au fond de la mer Noire." Le ministre encourage tous les pays, dont la France, à suivre l'exemple des États-Unis en augmentant l'envoi de matériel de défense à son pays. Pour lui, "les atrocités commises par la Russie devraient être qualifiées de génocide".

    Selon Dmytro Kouleba, la Russie a frappé avec des missiles plusieurs villes ukrainiennes, dont la capitale Kiev, dans la nuit de jeudi à vendredi. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères rejette l'idée que c'est une réponse au naufrage du "Moskva", le navire amiral de la Russie en mer Noire ; il souligne que la Russie n'a pas besoin de raisons puisqu'elle fait la guerre à l'Ukraine depuis des semaines.

    Si Dmytro Kouleba refuse de confirmer formellement que le naufrage du "Moskva" a été causé par une frappe ukrainienne, il affirme que l'Ukraine n'a pas peur de toucher des cibles qui constituent une menace. Il souligne que Vladimir Poutine "doit être vaincu par tous les moyens – militairement, politiquement et économiquement".

    >> À lire aussi : Les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"

    Le chef de la diplomatie ukrainienne affirme également que les crimes commis par la Russie à Marioupol sont pires que ceux commis à Boutcha et que Moscou dissimule les preuves de ses crimes en utilisant des crématoriums mobiles. Il admet que de tels crimes compliquent les pourparlers avec la Russie, affirmant que les actuelles discussions n'ont fait aucun progrès, que Vladimir Poutine se concentre désormais sur une solution militaire et que l'avenir de la guerre se décidera sur le champ de bataille et non à la table des négociations.

    Dmytro Kouleba explique que les partenaires internationaux de l'Ukraine, en particulier les États-Unis, livrent désormais des armes en plus grand nombre et de meilleure qualité. Il se félicite tout particulièrement de la livraison d'obus d'artillerie aux normes de l'Otan et exhorte les autres pays de l'Alliance à livrer des armes sophistiquées. Estimant que "l'Allemagne peut faire beaucoup plus" à cet égard, il exhorte le gouvernement allemand à autoriser la fourniture d'armes lourdes à son pays.

    Le diplomate se félicite de la décision de la France de ramener son ambassade à Kiev et souhaite également que Paris livre plus d'armes. La France lui a donné l'impression qu'elle serait favorable à un embargo pétrolier contre la Russie au niveau de l'Union européenne, assure-t-il par ailleurs. Pour lui, la politique de certains pays européens estimant avant la guerre qu'il était crucial de continuer à parler à Vladimir Poutine a échoué. "Nous demandons à Berlin et à Paris de reconsidérer cette politique. Il est temps de prendre une position ferme contre Poutine. Ce n'est pas le moment d'essayer de lui plaire. Il est temps de changer l'approche française de la Russie."

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    Crimes de guerre : les Européens en quête de preuves en Ukraine

    Valeurs Actuelles

    “Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes

    Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.

    Plus de la moitié des voitures concernées

    Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !

    Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…

    Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.

    Too Fast, too Furious ?

    Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».

    Vers une tension sociale

    Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »

    Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.

    Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »

    Quelles solutions ?

    Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.

    D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.

    Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…

    Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…

    Le retour en force des voitures de collection

    L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?

    La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.

    Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.

    Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    North Korea tests new weapons system to enhance 'tactical nukes'

    Issued on: 17/04/2022 - 07:59

    NEWS WIRES

    Kim Jong Un supervised the test-firing of a new guided weapons system to improve North Korea's "tactical nukes", state media said Sunday, capping days of celebrations surrounding the birthday of the country's founding leader.

    The launch was the latest in an unprecedented blitz of sanctions-busting weapons-tests this year, which included firing an intercontinental ballistic missile at full range for the first time since 2017.

    It also came just ahead of US-South Korea military training exercises – which have always infuriated Pyongyang – that were due to begin on Monday.

    The "new-type tactical guided weapon... is of great significance in drastically improving the firepower of the frontline long-range artillery units and enhancing the efficiency in the operation of tactical nukes," the North's official KCNA news agency reported.

    It said the test was successful, but did not specify when or where it took place.

    South Korea's Joint Chiefs of Staff said it detected two projectiles fired late on Saturday, which flew 110 kilometres (68 miles) at an altitude of 25 kilometres, travelling at speeds of around Mach 4.

    The United States was "aware of the North Korean statement that they conducted a test of a long range artillery system", a Pentagon spokesperson said, adding it was monitoring. 

    Analysts had widely expected Pyongyang could conduct a nuclear test as part of events to celebrate Friday's anniversary of the 110th birthday of North Korea's founding leader – and Kim's grandfather – Kim Il Sung.

    Expectations were heightened because of indications that Pyongyang had restarted work at one of its known nuclear testing sites.

    Analysts said the weapon tested over the weekend appeared to be a new short-range ballistic missile – but no less significant.

    "This is North Korea's first tactical nuclear weapon delivery system, it would seem," said Ankit Panda, a senior fellow at the Carnegie Endowment for International Peace.

    "You don't have to be particularly imaginative to put this two and two together."

    Short-range but significant

    Photos carried by the Rodong Sinmun newspaper showed a grinning Kim –surrounded by uniformed officials – applauding as he watched what it said was the test-firing of the weapon.

    Kim gave a military research team "important instructions on further building up the defence capabilities and nuclear combat forces," according to the KCNA report.

    Kim had also overseen in Pyongyang a series of events to celebrate Friday's anniversary, including a huge civilian parade, mass dance parties, and fireworks – but no military parade to show off the regime's new weapons.

    At a key party congress in January 2021, Kim outlined a five-year defence development plan, calling for the development of higher nuclear technology and to make smaller and lighter nuclear weapons for "more tactical uses."

    The remarks signalled a return to nuclear testing and Kim's rare attendance at a launch of a short-range missile – the first in more than two years –suggested "particular significance", according to Panda.

    North Korea had paused long-range and nuclear tests while Kim met then-US president Donald Trump for a bout of doomed diplomacy, which collapsed in 2019.

    North Korea has tested nuclear weapons six times since 2006 and touted the success of its last and most powerful one in 2017 – a hydrogen bomb with an estimated yield of 250 kilotons.

    Officials and analysts had widely predicted that North Korea may carry out its seventh nuclear test in the coming weeks.

    Satellite imagery has shown signs of new activity at a tunnel at the Punggye-ri nuclear testing site, which North Korea said was demolished in 2018 ahead of the first Trump-Kim summit.

    "This test of a tactical nuclear delivery system comes as indicators grow of significant reconstitutive work at North Korea's Punggye-ri nuclear test site," said Panda.

    With a new nuclear test, experts say Pyongyang will seek to miniaturise nuclear warheads to mount on its ICBMs.

    South Korean officials have said Pyongyang could still stage a military parade or carry out a weapons test on or around April 25, the anniversary of the founding of the Korean People's Army.

    South Korea and the United States regularly stage military exercises, but Pyongyang has long protested the drills as a rehearsal for war.

    "This training is a defensive command post training using computer simulation, and there is no real military maneuver training," Seoul's Joint Chiefs of Staff said Sunday. 

    (AFP)

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    North Korea celebrates founder's birth without military parade

    US imposes new sanctions after North Korea test-fires ICBM

    North Korea-tied hackers behind Axie Infinity crypto heist, says FBI

    Valeurs Actuelles

    À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

    « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

    À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

    « La SNCF a volontairement annulé des trains »

    Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

    Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

    Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

    La gauche réunie derrière Assa Traoré 

    D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

    La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

    Une prière de rue organisée au milieu de la route 

    La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

    En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

    Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

    Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

    — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

    La famille Traoré : une guerre de l’image 

    À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

    La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

    Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

    Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

    Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

    De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

    Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

    « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

    Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

    Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    Une si longue attente

    C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

    À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

    Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

    Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

    Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

    Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

    Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

    Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

    Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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    France24 - World

    'We might have to leave quickly': Finns living near border keep a watchful eye on Russia

    Issued on: 15/04/2022 - 19:04Modified: 16/04/2022 - 11:29

    Sam BALL

    In the Finnish town of Imatra, on the country's eastern border with Russia, residents are keeping a watchful eye on their neighbours to the east as tensions mount over Moscow's invasion of Ukraine. For some, the threat of confrontation with Russia recalls one of the darker chapters in the country's past.

    L'Humanité

    Transavia aux prud’hommes pour des cas de harcèlement sexuel sur des hôtesses de l'air

    Actu

    Le conseil des prud’hommes a examiné, jeudi 14 avril, la requête déposée contre Transavia par une hôtesse de l’air. Celle-ci réclame à la compagnie des dommages et intérêts pour harcèlement sexuel et pour non-respect des obligations de prévention et de sécurité. En cause, la gestion des signalements émis par trois hôtesses de l’air à l’encontre du même commandant de bord détaché d’Air France, qu’elles accusent d’agressions sexuelles.

    « Si j’ai mis cinq mois à porter plainte, c’est parce que je pensais être seule et parce que je croyais en Transavia. À chaque fois que j’apprenais pour une nouvelle victime et que j’appelais mon employeur en pleurs, on me disait gentiment que l’enquête interne était en cours. Ce qui était faux. L’enquête était classée depuis des mois et je n’en ai pas été informée. Je me suis dit qu’il fallait porter plainte contre le pilote, pour moi et pour les autres victimes. Pour que Transavia comprenne qu’ils ont fait une erreur et qu’ils doivent changer d’attitude. »

    C’est à l’invitation des juges du conseil des prud’hommes de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) que Marie*, hôtesse de l’air à Transavia depuis 2016, s’exprime sur sa démarche, après près de trois heures d’audience, jeudi 14 avril. Elle réclame à la compagnie, filiale low cost d’Air France, des dommages et intérêts pour harcèlement sexuel et pour non-respect des obligations de prévention et de sécurité.

    Une relaxe en première instance

    Les représentants de Transavia, eux, ne se sont pas déplacés. Pourtant l’affaire est de taille. Trois salariées ont émis des signalements auprès de la compagnie aérienne pour des agressions sexuelles présumées qui auraient été commises par le même commandant de bord d’Air France, alors détaché à Transavia. Une quatrième femme a témoigné d’actes similaires auprès de la police judiciaire. Deux de ces femmes, dont Marie, ont porté plainte pour agression sexuelle.

    Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

    Si une relaxe a été prononcée en première instance le 8 janvier 2021 pour le volet pénal, les juges ayant estimé que les faits « supposent une intention » qui ne peut être « caractérisée », l’avocate générale de la Cour d’appel de Paris a requis, le 15 mars 2022, deux ans d’emprisonnement dont un an ferme ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer la fonction de commandant de bord. Le délibéré sera prononcé par la Cour d’appel le 17 mai 2022.

    Une audition un mois après les faits

    Dans la petite salle du bâtiment préfabriqué, Maude Beckers, avocate de la plaignante et Mathilde Valaize, juriste à l’AVFT (Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail), ont repris le déroulé des événements qui ont mené la jeune femme à porter plainte, le 4 avril 2019, contre le pilote, ancien militaire de 55 ans, puis à saisir les prud’hommes contre Transavia, le 20 novembre 2020. À leur lecture, la salariée fond en larmes et sort de la salle d’audience, avant de revenir quelques minutes plus tard, le visage rougi.

    Les faits remontent à mars 2018. Au cours d’une soirée entre collègues en escale à Marrakech, Marie explique que le commandant de bord se serait « collé à (sa) jambe de façon insistante ». Le 30 novembre 2018, lors d’un vol Paris-Séville, il aurait tenu à son encontre des propos à connotation sexuelle.

    Alors qu’elle se penche pour ramasser un magazine laissé sur un siège à la fin du débarquement, elle aurait senti le pilote se frotter à elle, avant qu’elle ne se dégage en poussant un cri. Le cri est entendu par la cheffe de cabine du vol, qui en témoignera dans un écrit adressé aux ressources humaines le 26 décembre 2018, et dans lequel elle fait mention de propos « indécents » tenus lors du vol à l’égard de l’hôtesse de l’air.

    Violences sexuelles. « Le prof passe derrière moi et se frotte... » Les étudiantes en pharmacie témoignent

    La salariée contacte sa supérieure hiérarchique le lendemain et lui relate, le 4 décembre 2018, l’agression dont elle aurait été victime, avant de lui adresser officiellement un courrier le 11 décembre 2018.

    Une enquête interne est ouverte, mais celle-ci est jugée bâclée par Me Maude Beckers : « Une salariée qui dénonce des faits est potentiellement en danger car elle peut encore être en contact avec l’agresseur. La jurisprudence dit que des semaines, c’est déjà trop. Or, ils ne vont être auditionnés qu’un mois après, début janvier ».

    Cinq jours de mise à pied

    C’est également au cours du mois de janvier 2019 que les différents membres de l’équipage sont contactés par l’entreprise pour recueillir leurs témoignages, mais aucune attestation signée n’est produite, souligne l’avocate. L’enquête interne est finalement close le 31 janvier 2019

    « N’ayant pas pu établir de manière certaine l’authenticité des faits », Transavia envoie au pilote un courrier qui lui rappelle que « l’usage de propos à caractère grivois et déplacé est à proscrire et ne peut être toléré ». Le 19 février, une deuxième hôtesse de l’air témoigne à son tour de faits d’agression sexuelle qui aurait été commise par le commandant de bord au cours d’un vol, le 9 novembre 2018.

    À la suite du signalement d’une troisième victime présumée, une procédure de « danger grave et imminent » (DGI) est déposée le 1er avril 2019 par un élu du CSE afin de mener une enquête « commune ». Transavia récuse de son côté le caractère « imminent » du « danger » et rejette le DGI.

    Le commandant de bord est finalement déprogrammé de tous ses vols en avril 2019, avant que la fin de son détachement ne soit actée fin mai 2019. « Retour à l’envoyeur avec le dossier », glisse l’avocat de Transavia, maître Aurélien Boulanger. Air France, responsable disciplinaire du pilote, ordonne, le 13 mai 2019, cinq jours de mise à pied sans solde.

    Me Boulanger fait valoir que Transavia a été réactive, en adaptant temporairement le planning de Marie dès le 5 décembre 2018 pour qu’elle ne soit plus programmée en vol avec le commandant de bord. « L’entreprise a tenu compte de son ressenti », estime-t-il. De fait, tout au long de sa plaidoirie, il pointera « l’absence de matérialité des faits » : « Le pilote a été relaxé au pénal parce qu’il y a un défaut d’établissement des éléments matériels et d’intention. L’enquête interne a conclu à la même chose ».

    Défaut de prévention

    « En matière de violences sexistes et sexuelles, ce n’est pas la parole de l’un contre l’autre. Il y a, en droit du travail, un aménagement de la charge de la preuve : la personne doit apporter des éléments qui laissent supposer que le harcèlement existe, souligne Mathilde Valaize. Les éléments sont ici probants : il y a un récit constant et cohérent de la victime, des éléments médicaux qui font état de la dégradation de sa santé, des témoins du comportement du commandant de bord, poursuit-elle. On a les aveux du mis en cause sur le fait qu’il tient des propos à connotations sexuelles, et d’autres victimes qui témoignent de comportements similaires. »

    Procès. Un patron accusé d’avoir violé une salariée pendant dix ans

    Pèse également sur l’employeur une obligation de prévention en matière de harcèlement sexuel, rappelle Me Maude Beckers : « Au moment des faits, il n’y avait aucun système de prévention ». Un manquement « grave » pour une entreprise de plus de 2 000 salariés, souligne-t-elle. Tout ce système de prévention « se met en place », défend Me Boulanger. « À ce moment, l’accord Qualité de vie au travail était en cours de négociation. L’entreprise est récente », assure-t-il, en datant la création de Transavia à 2017 - au lieu de 2007 -, malgré la tentative de correction de la salariée.

    « Des situations de pouvoir favorisant l’émergence de violences sexuelles »

    Intervenante volontaire dans cette audience, l’AVFT réclame aussi à Transavia des dommages et intérêts « en réparation du préjudice moral et matériel », « que causent les employeurs par leurs manquements ». « Nous estimons que les employeurs fautifs doivent les assumer », souligne Mathilde Valaize, qui précise que l’association, « submergée de demandes », priorise les dossiers où les facteurs de risques sont importants, ce qui est le cas de l’aérien.

    « Il y a de nombreux déplacements professionnels qui isolent géographiquement les salariés de leurs proches, il y a une division sexuée du travail, avec des pilotes qui sont en écrasante majorité des hommes et des hôtesses de l’air qui sont en écrasante majorité des femmes, explique la juriste. Et tout au sommet de la hiérarchie, le commandant de bord. Ces situations de pouvoir favorisent l’émergence de violences sexuelles. Si ces facteurs de risques ne sont pas compris par les employeurs, cela ne permettra pas d’avoir une action efficace contre ces violences. » Le Conseil rendra sa décision le 15 septembre 2022.

    *Le prénom a été modifié.

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    L'Humanité

    Salah Abdeslam : « Je vous demande de me pardonner »

    Actu

    Pour la première fois depuis le début du procès des attentats du 13 novembre 2015, l’unique survivant des commandos terroristes s’est excusé, une larme à l’œil.

    Kareen Janselme

    « Je vous demande de me pardonner, a soudain prononcé Salah Abdeslam ce vendredi. Je présente mes condoléances et mes excuses (…) pour toutes les victimes. » Depuis plus de sept mois, depuis le début du procès des attentats du 13 novembre 2015, les parties civiles attendaient un signe de l’unique survivant des commandos. Sa première tirade, à l’ouverture des audiences en septembre, avait été froide et glaçante : tout de noir vêtu, Salah Abdeslam se revendiquait « combattant de l’État islamique ». Une semaine plus tard, quand le président de la cour proposait de faire une déclaration spontanée, le même accusé expliquait : « On a voulu que la France subisse la même douleur que nous subissions ». Plus tard, il y eut le refus à nouveau de témoigner.

    Mais depuis mercredi, l’attitude de l’accusé a changé. Pour son dernier interrogatoire, sa parole est devenue abondante. Salah Abdeslam est revenu avec détails sur les derniers moments ayant précédé les attentats, puis sa cavale. Pendant trois jours, il a répondu de manière égale aux magistrats, aux avocats des parties civiles et de la défense, tenant à expliquer « (s) a vérité ». Dévoilant même, avec surprise, qu’après avoir déposé les trois kamikazes au Stade de France à Saint-Denis, avant que ceux-ci ne déclenchent leurs ceintures explosives, il s’était rendu dans un café du 18e arrondissement parisien, repéré le matin avec son frère. Il y serait entré, puis aurait commandé un verre au comptoir. Mais, en découvrant « des jeunes, voir des très jeunes » s’amuser et « danser », il aurait renoncé à se faire exploser. Reparti en voiture, il l’aurait garée place Albert Kahn, puis aurait erré à pied, avant de repartir en taxi. L’homme se serait débarrassé de sa ceinture explosive au sud de Paris, à Montrouge, après l’avoir rendue inoffensive. Une nouvelle version de cette nuit-là que pourrait confirmer en partie le bornage téléphonique récupéré par l’instruction. Même si les experts contestent que le terroriste ait de lui-même renoncer à enclencher son gilet. Celui-ci était de toute façon défectueux.

    Durant ces trois jours d’audience, Salah Abdeslam a progressivement reconnu une part de responsabilité dans les attentats. « Mes mots ne pourront pas ramener les personnes parties », ni « refermer les plaies » a-t-il reconnu. « Je m’excuse », « Je présente mes condoléances » a-t-il répété. « Je vous demande aujourd’hui de me détester avec modération » a-t-il lancé aux parties civiles. Interrogé une dernière fois par son avocate Olivia Ronen, sa voix s’est enrouée, quelques larmes sont apparues alors qu’il s’adressait à ses « frères » coaccusés, qu’il a contactés de France pour le ramener en Belgique cette nuit-là. Il a fini en chuchotant presque : « je voudrais présenter mes excuses à Oulkadi, je lui demande de me pardonner. Je ne voulais pas l’entraîner dans ça. Je demande pardon à Hamza, j’aurais dû être un grand frère pour toi. Et Amri aussi et à sa femme, parce que je leur ai volé six ans de leur vie. »

    Des paroles qui ont résonné différemment parmi les victimes et leurs avocats. « Je le crois sincère, même si c’est une personnalité contradictoire, a réagi Cédric, une victime du Bataclan. Il était sûr de lui les premières journées et maintenant il a quelques larmes. Mais moi, je ne me lève pas en regardant mes cicatrices dans la glace, je ne suis pas en fauteuil roulant. Pour d’autres victimes, ses excuses ne suffiront pas. » Olivier, 33 ans, présent sur la terrasse du Carillon, n’y voit qu’une « stratégie de la défense », une esquive « incompatible avec ce qu’il réaffirme systématiquement quand on le pousse dans ses retranchements, quand il évoque encore son adhésion aux thèses de l’État islamique », une expression souvent reprise par l’accusé. Les incohérences de son récit soulevées par le ministère public, ses sourires en coin face aux demandes des avocats des parties civiles, son admiration pour son frère Brahim, qui a fait exploser sa ceinture d’explosifs au Comptoir Voltaire, ne font pas oublier à certains cette phrase indécente prononcée jeudi : « je pense que les victimes qui ont témoigné sont ressorties plus fortes de toutes ces épreuves. Ils ont acquis des qualités qu’on ne peut pas acheter au supermarché, ils ont tout mon respect ». Malgré sa demande de pardon, sur les bancs des victimes, le malaise était toujours présent vendredi 15 avril, face aux dernières paroles prononcées par Salah Abdeslam.

    procès attentats 13 novembre 2015justiceterrorisme islamiste
    Valeurs Actuelles

    Nucléaire français, histoire d’un sabordage

    Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

    La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

    comment en sommes-nous arrivés là ?

    Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

    L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

    L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

    L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

    Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

    L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

    L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

    À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

    S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

    Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

    Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

    Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

    Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

    En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

    En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

    Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

    Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

    Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

    Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

    Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

    * Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - World

    Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande

    Issued on: 13/04/2022 - 18:06

    Sam BALL

    Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.

    L'Humanité

    Inondations. Au moins 443 morts en Afrique du Sud

    Actu

    Durban, La troisième ville d’Afrique du Sud, a été frappée par de très violentes inondations. Le bilan fait état d’au moins 443 morts et les dégâts matériels sont colossaux.

    Marion d'Allard

    C’est l’automne en Afrique du Sud et, cette année, la saison des pluies a viré au drame. Les 11 et 12 avril, le pays a connu « une des pires tempêtes de son histoire », a ­rapporté son président, Cyril Ramaphosa, déplorant une « catastrophe aux proportions énormes » . Le bilan – encore provisoire – fait état d’au moins 443 morts. Et les dégâts matériels sont colossaux.

    Dans les townships, immenses quartiers informels souvent construits dans des plaines inondables, les victimes se comptent par dizaines. Les infrastructures, routes et ponts, n’ont pas résisté à la violence des crues et des coulées de boue, et de nombreuses zones étaient encore, ce lundi, inaccessibles, quand d’autres demeurent sans eau ni électricité.

    Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

    Particulièrement touchée, la cité portuaire de Durban, avec ses quelque 3,9 millions d’habitants, a essuyé des pluies diluviennes, ininterrompues. En quarante-huit heures, il est tombé sur la troisième ville du pays l’équivalent de six mois de précipitations (450 mm). Du jamais-vu depuis au moins soixante ans.

    Le phénomène dit de « goutte froide » qui a ravagé l’Allemagne

    « Le changement climatique se déroule violemment sous nos yeux. Il n’est pas imminent, il se produit maintenant », a immédiatement réagi Greenpeace Afrique. À la différence des tempêtes tropicales qui frappent régulièrement cette région du globe, l’Afrique du Sud a été en proie à un « décrochage d’air polaire en direction des latitudes subtropicales », à l’origine de cumuls de pluies très importantes, estiment les météorologues. C’est ce même phénomène, dit de « goutte froide », qui avait entraîné les inondations historiques en Allemagne en juillet 2021.

    afrique du sudintempériesinondationsRéchauffement climatique
    France24 - World

    'This is home': Kyiv slowly awakens after Russia withdraws

    Issued on: 08/04/2022 - 19:28Modified: 08/04/2022 - 20:42

    Sam BALL

    Just a few weeks ago, Kyiv resembled little more than a deserted ghost town. But now, following the withdrawal of Russian troops from the region, the Ukrainian capital is slowly coming back to life, with some of those who fled returning home.

    Valeurs Actuelles

    Soupçons de fissures sur les circuits des réacteurs nucléaires de Flamanville : EDF “poursuit les contrôles”

    EDF a annoncé que « les contrôles se poursuivent », concernant la recherche d’éventuels dégâts sur les circuits de sécurité de plusieurs réacteurs nucléaires, rapporte Ouest-France, dimanche 10 avril. Le fournisseur d’énergie n’a ni confirmé ni infirmé les informations selon lesquelles des fissures auraient été découvertes dans la centrale de Flamanville (Manche). Plusieurs réacteurs français ont dû être mis à l’arrêt depuis février afin de vérifier l’existence de traces de corrosions. EDF en a confirmé la découverte dans les centrales de Civaux (Vienne), Chooz (Ardennes) et Penly (Seine-Maritime).

    La moitié du parc nucléaire à l’arrêt

    Jeudi 7 avril, le site Montel, citant une source syndicale, affirmait que des fissures dues à la corrosion avaient été découvertes sur les réacteurs 1 et 2 de Flamanville. « Flamanville 1 est arrêté depuis le 22 mars pour rechargement d’une partie de son combustible et son arrêt programmé est prévu jusqu’au 28 avril », a répondu EDF, interrogé par Ouest-France. Quant au réacteur numéro 2, qui est également à l’arrêt jusqu’au 29 juillet, les contrôles sont « toujours en cours ».

    Les deux réacteurs de Flamanville ont plus de 30 ans. Un EPR doit y voir le jour, mais sa mise en route a été retardée et le budget des travaux a explosé. Symbole du vieillissement du parc nucléaire, les 56 réacteurs français doivent être inspectés d’ici 2023. Près de la moitié d’entre eux (27) sont donc actuellement à l’arrêt. EDF a donc dû revoir à la baisse sa production annuelle d’énergie.

    Manche : les dernières actualités

    Manche : les ossements d’un soldat allemand décédé en 1944 retrouvés dans un champ

    Manche : un homme pénètre dans une église durant la messe et crie “Allah Akbar”

    Manche : l’implantation d’éoliennes menace les fortifications de Vauban de déclassement

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    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    L'Humanité

    Steven Guilbeault, le ministre Vert qui aimait l’or noir

    Actu

    L’ex-activiste climat, ministre de l’Environnement dans le gouvernement canadien, défend l’accord donné à Bay du Nord pour construire un mégaprojet pétrolier dans l’océan Atlantique.

    Marie-Noëlle Bertrand

    À l’heure de sa nomination, en octobre dernier, beaucoup le soupçonnaient d’être le morceau de sucre destiné à faire passer la médecine libérale de Justin Trudeau en matière d’environnement. Le 6 avril, Steven Guilbeault, ex-activiste climat et désormais ministre de l’Environnement canadien, a confirmé sa nature d’édulcorant verdâtre. Celui qui disait avoir fait de l’écologie son sacerdoce a défendu le feu vert donné par son gouvernement à la réalisation d’un mégaprojet pétrolier dans l’océan Atlantique. Nommé Bay du Nord et porté depuis des années par le géant norvégien Equinor, celui-ci vise l’exploitation d’un gisement situé à plus de 1 000 mètres de profondeur, à 500 kilomètres au large de Terre-Neuve.

    En choisissant cette semaine pour confirmer l’ambition canadienne, Steven Guilbeault n’a pas eu froid aux yeux. Deux jours plus tôt, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) avait lancé une nouvelle alerte, dans le dernier volet de son 6e rapport d’évaluation. Celui-ci indique clairement que l’exploitation des énergies fossiles, grandes émettrices de CO2, doit être hâtivement ramenée au plus bas. À moins de condamner la planète à dépasser la barre des + 1,5 °C de réchauffement par rapport au début de l’ère industrielle, l’usage du pétrole doit être réduit de 60 % d’ici à 2050 par rapport à 2019, indiquent les experts.

    Mais Guilbeault le jure sur sa tête d’écolo : Bay du Nord réunira toutes les exigences environnementales, y compris celle d’atteindre la « carboneutralité » d’ici à 2050. Une notion-valise, décriée par de nombreux analystes, quand elle se résume en gros à compenser les émissions de gaz à effet de serre industrielles en replantant des arbres.

    Le quatrième producteur mondial de pétrole semble prêt à s’en contenter, pourvu que le marché ne se referme pas pour lui. La guerre en Ukraine lui a libéré une avenue, qu’il a eu vite fait d’emprunter en annonçant, fin mars, l’augmentation de ses exports de brut à destination de ses « alliés », et qu’il compte bien écumer jusqu’au bout.

    Charivari
    Opex 360

    Les infrastructures nécessaires à l’exploitation des futurs F-35A belges vont coûter 300 millions d’euros de plus

    par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

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    En octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.

    Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.

    Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.

    Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».

    Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…

    En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.

    « Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.

    Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».

    Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».

    À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».

    Les infrastructures nécessaires à l’exploitation des futurs F-35A belges vont coûter 300 millions d’euros de plus

    par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    En octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.

    Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.

    Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.

    Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».

    Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…

    En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.

    « Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.

    Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».

    Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».

    À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».

    PartagezTweetezPartagezEnregistrer

    En octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.

    Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.

    Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.

    Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».

    Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…

    En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.

    « Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.

    Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».

    Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».

    À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».

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    En octobre 2018, et afin de remplacer les F-16 MLU de sa force aérienne et maintenir la participation de celle-ci au partage nucléaire de l’Otan, le gouvernement belge annonçait son intention d’acquérir 34 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour un montant d’environ 3,8 milliards d’euros.

    Mais ce montant ne prenait pas en compte le financement des infrastructures nécessaires pour exploiter ces avions de combat de 5e génération. En septembre 2020, Philippe Goffin, alors ministre belge de la Défense et des Affaires étrangères, annonça qu’une enveloppe de 300 millions d’euros allaient être débloquée pour lancer des travaux sur les bases aériennes de Florennes et de Kleine-Brogel.

    annonça

    Chef de la division CIS & Infrastructures de la Défense, le général Frédéric Goetunck avait alors souligné que l’infractructure de la base de Florennes, « trop petite » et « trop ancienne », n’était plus aux normes pour accueillir des F-35A.

    Quant au coût des travaux, M. Goffin avait admis que les 300 millions d’euros prévus pour les deux bases représentaient un « montant conséquent ». Cependant, avait-il relativisé, il « y aura un large retour pour l’économie belge », estimé à 90%, « que ce soit en termes d’acquisitions, de TVA, de lois sociales ou d’emploi ».

    Un appel devait être alors lancé selon les règles du marché européen, avec l’objectif d’entamer les travaux en 2022. Seulement, ils coûteront nettement plus cher que prévu…

    En effet, le 14 avril, le ministère belge de la Défense a annoncé avoir attribué un contrat de 600 millions d’euros à un consortium belgo-néerlando-américain, emmené par Jan De Nul nv, pour moderniser les infrastuctures des bases de Florennes et de Kleine-Brogel, dans le cadre d’un partenariat « public/privé » d’une durée de dix ans.

    « Ce consortium est non seulement responsable de la conception et de la réalisation, mais également de l’entretien de l’infrastructure pendant 10 ans après la livraison provisoire. Une première livraison provisoire partielle des bâtiments à Florennes est prévue pour l’été 2024 », a en effet précisé la Défens belge.

    Et d’ajouter : « Le concept proposé, d’une valeur d’investissement d’environ 300 millions d’euros par base, répondra non seulement aux exigences techniques et fonctionnelles nécessaires à l’exécution des opérations et à la maintenance du F-35, mais accordera également une attention particulière au bien-être du personnel. De plus, le projet apporte également sa pierre à l’édifice de la lutte contre le changement climatique : ainsi, ce complexe neuf est très bien isolé thermiquement et la chaleur est générée via des pompes à chaleur basées sur la géothermie ».

    Ces nouvelles infrastructures comprendront quatre éléments : une partie administrative [bureaux, salles de réunion, cafétaria, etc], une partie logistique avec six quais de maintenance et des ateliers spécifiques, un « Special Acces Program Facility » [SAPF] où seront planifiées les missions, la formation et où seront installés les simulateurs, et une « ligne de vol » dotée de seize « Flightline Aircraft Shelters », permettant de placer les avions dans un « environnement sécurisé ».

    À noter que la partie « SAPF » devra être construite selon des « normes de sécurité américaines élevées ».

    France24 - World

    'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine

    Issued on: 07/04/2022 - 18:10

    Sam BALL

    Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.

    L'Humanité

    La « marche pour le futur » avance vers une convergence des luttes

    Actu

    Ce samedi, 60 000 personnes concernées par les enjeux sociétaux et environnementaux sont descendues dans la rue partout en France pour défendre pêle-mêle le climat ou encore le féminisme.

    Clara Bolzinger

    Le futur s’écrit ensemble : c’est ce qu’on pouvait lire, ce samedi, sur les affiches jaunes tenues par les militants pour une justice climatique et sociale. À la veille du scrutin du premier tour, 35 000 personnes, selon les organisateurs, se sont mobilisées place de la Bastille. Plusieurs associations et collectifs de lutte contre le réchauffement climatique tels que Les Amis de la terre et Action non-violente COP21 (ANV COP21) avaient décidé d’orchestrer une « marche pour le futur », afin de rappeler l’importance des enjeux climatiques. Mais pas que. Plus de 300 organisations comme Nous Toutes, le Comité Adama, ou Alternatiba ont lancé un appel unitaire pour lutter sur tous les fronts des discriminations. La porte-parole de Nous Toutes, Pauline Baron, a insisté sur l’importance de construire « une interconnexion des luttes », car « le racisme, le sexisme et le dérèglement climatique sont des violences systémiques ». Alors que tous se préparaient à un résultat électoral ténébreux pour l’avenir, la militante du collectif féministe ne comptait pas « attendre cinq ans pour agir ». Riposte immédiate et intersectionnalité : tels étaient les maîtres mots de cette mobilisation. Une première pour les activistes de ces sphères militantes. « Des liens existaient déjà entre nous », a expliqué Charlène Fleury, porte-parole d’ANV COP21. Ces organisations s’étaient déjà croisées en manifestation, mais n’avaient jamais défilé sous une bannière commune. « L’idée a émergé lors de la marche Look Up du 12 mars. Un sentiment d’urgence et la nécessité d’être là nous ont rassemblés ».

    « On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat ! »

    Le climat, bien sûr, a occupé une place de taille dans le cortège, et cela s’est entendu. Sur fond de « On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat ! », scandé à tue-tête, les militants écologistes ont dit leur volonté de changer les choses. Non sans une certaine défiance vis-à-vis des gouvernements. « Je suis pessimiste quant au rôle de l’État », explique ainsi Léo, qui ne le juge pas capable d’influer sur les grandes entreprises. Interrompu brièvement par la batucada qui passe près de lui, ce jeune consultant de 25 ans reprend. « Je ne crois pas trop en la politique », explique-t-il,  » mais plus aux initiatives citoyennes. « Elles permettent, estime-t-il, « de sensibiliser aux conséquences du dérèglement climatique, qui peut générer des guerres et de l’instabilité sociale ».

    Natalie, membre d’Extinction Rébellion, porte le même regard quant aux solutions pour agir. » De nombreuses personnes organisent des tas de projets. Je suis dans une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne, NDLR) et je mange de la viande une fois par semaine. » La militante survoltée de 53 ans y trouve son compte. « Ça coûte moins cher de consommer des légumes bios que de manger des produits carnés », insiste-t-elle.

    Une écologie du quotidien

    Les gestes du quotidien font aussi partie de la vie de Moa et Antoine, mobilisés avec leurs deux enfants. Par convictions écologiques, ils n’ont « pas de voiture, ne mangent pas de viande, ne prennent jamais l’avion », et maintiennent le chauffage « à 18 degrés ».

    Doutant, souvent, qu’un changement significatif de modèle économique soit rapidement possible, de nombreux manifestants voyaient ainsi dans le changement de comportements individuels un levier plus accessible. La question de transformer sur le fond les politiques climatiques n’a toutefois pas été mise de côté. Sandrine la trouve indissociable de toutes les autres. « Les questions climatiques, féministes, antiracistes et contre les discriminations » vont toutes de paire, explique la cinquantenaire. « Il n’y a pas de paix s’il n’y a pas de justice », insistait-elle à 24 heures du premier tour de la présidentielle. Cette mobilisation était pour elle « la dernière ligne droite » pour donner de la visibilité à ces enjeux. Depuis dimanche soir, elle sonne aussi comme la relance d’un combat qui va devoir reprendre de plus belle.

    Réchauffement climatiquemobilisations
    Valeurs Actuelles

    Nucléaire, la leçon ukrainienne

    Il n’y a que le réel pour concocter de pareils scénarios. Voilà onze ans, le 11 mars 2011, un tsunami gigantesque balayait la côte nord-est du Japon et, noyant la centrale de Fukushima-Daiichi, provoquait l’un des plus sérieux accidents nucléaires de l’histoire. Même s’il ne causa pas de victimes directes, contrairement au tsunami lui-même, il fut suffisamment grave pour pousser le Japon à décréter un abandon progressif du nucléaire, bientôt imité par l’Allemagne, pays de forte tradition antinucléaire et dont la chancelière, Angela Merkel, projetait une alliance électorale avec les Verts. En France, l’accident japonais hystérisa une opposition à l’atome demeurée vivace et contribua notamment à signer l’arrêt de mort de la centrale de Fessenheim. Pour le nucléaire européen, une décennie pénible s’ouvrait, faisant suite à deux décennies déjà bien moroses.

    Le problème est qu’on peut choisir de se passer du nucléaire, mais qu’on ne se passe pas aussi facilement d’électricité. On s’en passe d’autant moins que la peur d’une catastrophe climatique a poussé la planète entière (du moins celle qui a les moyens) à mener la chasse au dioxyde de carbone (CO2), ce gaz de la vie devenu l’incarnation du mal. Or, le nucléaire n’en émet pas tandis que les autres sources de production d’électricité – le gaz et surtout le charbon – en émettent beaucoup. Les Allemands, comme les Japonais, carburent aux énergies fossiles. Ils sont donc considérés comme de gros pollueurs. Au fil des années, le poids des arguments s’est inversé. Le message – tenu par le Giec, notamment, la voix de l’Onu pour le climat – était le suivant : “être antinucléaire est une position que l’on veut bien comprendre mais que l’on ne saurait soutenir”.

    le conflit laisse imaginer le pire danger qui soit : le feu nucléaire

    Évidemment, il y a les énergies renouvelables (EnR). Les décennies moroses du nucléaire furent les décennies glorieuses du solaire et de l’éolien – en Allemagne plus encore que chez nous. Le problème est que si les EnR fournissent elles aussi une électricité décarbonée, elles fournissent surtout une électricité qui brille par son absence, en général quand on a besoin d’elle. Le 2 mars dernier, par exemple, à la pointe du soir, les 154 gigawatts installés de part et d’autre du Rhin ne fournissaient que… 5,3 gigawatts aux millions de foyers français et allemands. Or, on se chauffe, on s’éclaire : il faut de l’électricité. Il faut donc du charbon ou du gaz. C’est là que nous retrouvons les Russes. Ceux-ci fournissent 60 % du gaz brûlé en Allemagne. À ce niveau-là, ce n’est plus un ami, c’est un partenaire vital. Pour renforcer l’union, un gazoduc géant, Nord Stream 2, est en cours de construction. À la Russie la source, à l’Allemagne le robinet. L’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, qui a son fauteuil dans le premier cercle dirigeant des sociétés russes Rosneft (pétrole) ou Gazprom (gaz), veillait sur le projet.

    L’invasion qui chamboule tous les plans

    Mais, patatras, voilà que l’ami russe envahit l’Ukraine ! Le gaz, tout à coup, sent le soufre, et même la poudre à canon. Émettre du CO2, passe encore, être à la base de l’économie d’un pays qui ramène la guerre en Europe, ça fait trop. L’Allemagne est au bord d’un virage stratégique aussi brutal qu’inédit. Les centrales à charbon n’ont pas fini de tourner et il se murmure que les derniers réacteurs nucléaires du pays pourraient voir leur horizon s’éclaircir (à noter que le Japon a, lui aussi, repris le chemin de l’atome). En France, où les éoliennes et les panneaux solaires nous rendent également dépendants du gaz (et même du charbon), le nucléaire pourrait bien revenir en grâce plus nettement encore que ce que le discours très ambigu d’Emmanuel Macron à Belfort (voir Va leurs actuelles du 17 février 2022) laissait espérer.

    Et pourtant, comment imaginer timing plus désastreux pour ce changement de paradigme ? On peut être un défenseur de l’atome, il faut avouer que, au-delà de toute considération énergétique et géopolitique, l’actualité ukrainienne replace le nucléaire sous un jour passablement inquiétant. En prenant d’abord le contrôle du site de Tchernobyl puis celui de la centrale de Zaporijia, les forces russes ont réactivé de façon angoissante la crainte d’un accident dont les conséquences pourraient être très graves, non seulement pour la région, mais aussi pour le continent. Pire encore, en dessinant les contours d’un affrontement entre la Russie et l’Otan, deux forces dotées de la bombe atomique, le conflit laisse imaginer le pire danger qui soit (autrement plus grave que le “dérèglement climatique”) : le feu nucléaire. Bien sûr, la mobilisation, par Vladimir Poutine, des “forces de dissuasion” russes relève probablement du discours martial ; l’équilibre de la terreur qui, n’en déplaise aux pacifistes, fonctionne depuis soixante ans, ne devrait pas être rompu en Ukraine. Bien sûr aussi, la prise de contrôle des centrales ukrainiennes par les soldats russes relève plus du blocus énergétique que d’une intention de sabotage, dont les saboteurs seraient les premiers à pâtir. Il n’empêche que tout ceci n’est guère rassurant et renvoie l’homme maître de l’atome à sa responsabilité la plus vive. Notre force a un prix : l’inconséquence ne nous est pas permise.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Opex 360

    Une frappe russe a visé l’usine où est produit le missile anti-navire ukrainien P360 Neptune

    par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

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    Le 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.

    « Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.

    Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.

    C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.

    Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.

    Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.

    Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».

    En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».

    Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…

    En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.

    « Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.

    Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.

    « Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.

    Une frappe russe a visé l’usine où est produit le missile anti-navire ukrainien P360 Neptune

    par Laurent Lagneau · 15 avril 2022

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    Le 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.

    « Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.

    Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.

    C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.

    Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.

    Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.

    Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».

    En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».

    Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…

    En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.

    « Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.

    Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.

    « Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.

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    Le 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.

    « Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.

    Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.

    C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.

    Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.

    Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.

    Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».

    En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».

    Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…

    En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.

    « Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.

    Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.

    « Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.

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    Le 14 avril au soir, Moscou a annoncé que le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte de la mer Noire, venait de couler après avoir été victime d’un incendie suivie d’une explosion, alors qu’il se trouvait au large du port ukrainien d’Odessa, future cible potentielle d’une opération amphibie russe.

    « Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination [Sebastopol, ndlr], le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a ainsi expliqué le ministère russe de la Défense, cité par l’agence Tass.

    Long de 186,4 mètres pour un déplacement de près de 12’500 tonnes, le Moskva emportait une quantité importante de munitions, dont 16 missiles anti-navires P-1000 Vulkan, 64 missiles surface-air longue portée S-300F et des torpilles. N’ayant qu’une capacité de frappe vers la terre limitée [il était armé d’un canon naval AK-130], sa mission consistait principalement à établir une « bulle » de protection au profit des autres bâtiments russes présents en mer Noire.

    C’est la première fois depuis 1982 [et la guerre des Malouines/Falklands] qu’un navire aussi imposant est perdu au combat. De taille assez similaire [mais avec deux fois plus de marins à bord, soit un millier], le croiseur argentin ARA General Belgrano avait été coulé par le sous-marin nucléaire d’attaque britannique HMS Conqueror en mai de cette année-là. Quelques jours plus tard, le « destroyer » HMS Sheffield connut un sort identique, après avoir été touché par un missile Exocet tiré par un avion d’assaut Super Étendard argentin.

    Mais la circonstance aggravante pour la marine russe est que celle-ci est censée avoir la maîtrise de la mer et du ciel au large de l’Ukraine. Ce dont ne pouvaient pas totalement se prévaloir la marine argentine et la Royal Navy il y a quarante ans, même si la seconde prit le dessus sur la première.

    Cela étant, l’origine de l’explosion survenue à bord de ce navire va reste à établir avec certitude. L’Ukraine a assuré avoir touché le Moskva avec deux missiles anti-navires P360 Neptune, dont la portée serait de 280 à 300 km. Dérivé du Kh-35 soviétique, ce type d’engin, à guidage radar, est entré en service en 2021, avec une électronique améliorée.

    Seulement, la Russie a démenti les affirmations des autorités ukrainiennes. Et d’assurer que l’explosion survenue à bord du Moskva était « accidentelle ».

    En outre, une autre hypothèse à ne pas écarter serait que le Moskva ait heurté une mine. Comme le souligne Mer et Marine, le naufrage de ce croiseur surarmé de conception soviétique rappelle ce qui disaient les marins occidentaux durant la Guerre Froide : « il suffisait de les atteindre pour toucher presqu’à coup sûr quelque chose qui explose ».

    le souligne

    Quoi qu’il en soit, une source du renseignement américain citée par CNN a confié que les États-Unis accordaient une confiance modérée à la version livrée par Kiev… Cependant, probablement que les forces russes viennent de lui donner du crédit…

    En effet, ce 15 avril, l’état-major russe a affirmé avoir effectué des frappes, avec des missiles de crosière « Kalibr », dans la région de Kiev et que l’une d’elles a visé l’usine Vizar, impliquée dans la fabrication et la maintenance des missiles P360 Neptune de la marine ukrainienne. Les dégâts infligés à ce site de production ont été confirmés par l’AFP.

    « Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la banlieue pavillonnaire de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés », a indiqué l’agence de presse.

    Ces frappes dans la région de Kiev ont été effectués quelques heures après que Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont celui de Klimovo. Ce qu’a démenti l’Ukraine.

    « Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des cibles à Kiev augmenteront en riposte à toute attaque terroriste ou acte de sabotage sur le territoire russe commis » par les forces ukrainiennes, a prévenu le ministère russe de la Défense, avant de prétendre avoir abattu un hélicoptère Mil Mi-8 ukrainien dans la région de Klimovo.

    New York Times - World

    Russia-Ukraine War

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    For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

    Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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    By Carlotta Gall

    LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

    Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

    For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

    Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

    War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

    “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

    More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

    “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

    Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

    Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

    As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

    “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

    The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

    As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

    “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

    Live Updates: Russia-Ukraine War

    He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

    Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

    A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

    His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

    Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

    In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

    “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

    Russia-Ukraine War: Key Developments

    A new phase of the war. Russia declared that its offensive for control over Ukraine’s industrial heartland was underway as it bombarded targets across the sprawling eastern front. Ukrainian officials said they were mounting a spirited defense.

    In Mariupol. About 2,000 people were trapped at a large steel factory in Mariupol along with Ukrainian forces that are waging what appears to be the last defense of the city. Russia is seeking to take the city as part of a strategically important “land bridge” to occupied Crimea.

    Possible banned weapons. Based on evidence reviewed by The Times, it is likely that Ukrainian troops used cluster munitions in an eastern village that they were attempting to retake from Russian forces. The weapons are banned by many countries for the harm they can cause to civilians.

    Russia’s economy. While President Vladimir V. Putin boasted that the Russian economy is holding up under Western sanctions, his central bank chief warned that the consequences were only beginning to be felt, and Moscow’s mayor said that 200,000 jobs are at risk in the capital alone.

    In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

    In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

    “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

    Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

    In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

    After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

    Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

    But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

    “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

    Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

    He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

    “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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    France24 - World

    Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

    Issued on: 11/04/2022 - 14:39

    Céline SCHMITT

    Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

    A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

    Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

    The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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    El País (ESP)

    Bodegas Tradición: de vinos con Velázquez y Goya

    JEREZ DE LA FRONTERA

    Ubicadas en Jerez de la Frontera, aquí el placer de paladear un amontillado o un generoso se combina con la experiencia de observar un archivo que se remonta a 1650 y una valiosa pinacoteca

    A veces creemos que lo sabemos todo, o casi todo, sobre un lugar, cuando lo que realmente sucede es que desconocemos muchos de sus grandes o pequeños tesoros. La catedral, el Alcázar, la Real Escuela Ecuestre, los claustros de Santo Domingo, la iglesia de San Miguel, el flamenco… Jerez de la Frontera ofrece siempre sus grandes y conocidos atractivos. Pero la experiencia que sugerimos esta vez se sale de lo habitual: se trata de un sorprendente paseo por el arte, la cultura, la historia y los grandes vinos jerezanos. 

    Ver el archivo histórico-bodeguero más completo de la ciudad gaditana; los fondos fotográficos de época más notables de la localidad; una de las pinacotecas privadas más importantes de España; el sitio donde se producen algunos de los vinos más viejos del Marco de Jerez —los elaborados en la región vitivinícola situada en el triángulo formado por las localidades de Jerez del Frontera, Sanlúcar de Barrameda y El Puerto de Santa María—; todo, en un único lugar: Bodegas Tradición

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    Se llegue desde donde se llegue a la capital mundial de los vinos generosos, hay que procurar hacerlo temprano. Así se puede aprovechar para desayunar disfrutando, por ejemplo, de los magníficos churros de alguno de los puestos de la plaza del Mercado Central de Abastos. Otra opción es tomarse un mollete con manteca colorá, una zurrapa blanca, incluso una suculenta pringá en alguna de las muchas tabernas que se encuentran callejeando. 

    Después dar una vuelta por la ciudad, es hora de acercarse a Bodegas Tradición. Fundadas en 1998 por Joaquín Rivero, documentalmente son herederas de la más antigua bodega de todo Jerez, que data de 1650. Estas no son unas bodegas al uso, son las únicas del Marco dedicadas en exclusiva a crear vinos V.O.S. y V.O.R.S. o, lo que es lo mismo, de más de 20 y 30 años de vejez, respectivamente, y que producen, según el Consejo Regulador de la Denominación de Origen Jerez-Xérès-Sherry, prácticamente la mitad de todos los grandes vinos añejos de Jerez. Si uno tiene suerte, será Helena Rivero —actual presidenta y propietaria de la bodega— quien ejerza de guía en este universo, y mientras cuenta la historia y el hacer del lugar irá dando a probar vinos de más de 40 o 50 años. Aquí se pueden conocer los grandes vinos de Jerez —los finos, amontillados, olorosos, los singulares palos cortados, el Pedro Ximénez, los viejísimos brandies...— y la manera en que se elaboran los generosos a través de las antiguas técnicas de soleras y criaderas y de los dos tipos de crianza que se realizan: la oxidativa y la biológica, con su misterioso velo de flor. “Se necesitan muchas generaciones para crear una bodega con grandes vinos de Jerez y muy pocos años en acabar con ella si no se cuida su calidad”, cuenta Rivero. 

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    La visita a Bodegas Tradición, que dicho sea de paso hace honor a su nombre en todos los sentidos, ofrece disfrutar de muchos otros temas de gran interés histórico, artístico y cultural. Para empezar, en su entrada, en el espacio conocido como la Sacristía —tradicionalmente el lugar en el que se almacenaban los grandes vinos reservados para la familia—, hay unos raros azulejos y platos de cerámica pintados por Picasso; los primeros, durante su infancia y los segundos, en los últimos años de su vida. Hacia la mitad del recorrido se tiene la oportunidad de ver la mayor colección existente de fotografías antiguas sobre la vida y costumbres de Jerez de la Frontera y sobre el mundo del vino —incluye imágenes desde 1860 y más de 30.000 diapositivas—, todo exhibido en grandes pantallas digitales que varían el motivo cada pocos segundos. 

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    Otra de las sorpresas que depara el paseo es descubrir el incomparable archivo que conserva la bodega y que reúne documentos desde 1650 de incalculable valor, tanto histórico como sobre la actividad vinícola de la ciudad a lo largo de más de cuatro siglos. En su correspondencia comercial se pueden encontrar pedidos tan singulares como los realizados en su día por el rey Jorge III del Reino Unido o por el zar Nicolás I de Rusia. Mientras Manuel Marín, responsable del archivo, comenta interesantes anécdotas y confiesa que hasta el momento únicamente han podido estudiar el 30% de los fondos, muestra alguno de los más curiosos documentos que atesora, como, por ejemplo, un pedido realizado el 20 de mayo de 1808 por un cliente de Madrid en el que, aparte de solicitar el envío de vinos, realiza una auténtica crónica sobre los sucesos acaecidos en la capital el 2 de mayo en el levantamiento popular contra los franceses. 

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    El plato fuerte artístico-cultural espera al final de la visita: la pinacoteca que creó Joaquín Rivero —el refundador de la bodega— a partir de 2005 y que su hija Helena ha ido enriqueciendo y catalogando a lo largo de los años. Una colección única y excepcional compuesta por más de 300 pinturas españolas de los siglos XIV al XIX. Entre las piezas que integran la muestra de alrededor de 60 obras que actualmente está en exhibición figuran firmas de la mayor relevancia: El Greco, Velázquez, Goya, Zurbarán, Murillo, Romero de Torres, Sorolla… 

    Para concluir una mañana de excepción, nada mejor que comer en uno de los dos restaurantes que lucen una estrella Michelin en Jerez: Mantúa o . En cualquiera de estos dos lugares maridarán perfectamente sus menús con toda clase de vinos de Jerez. Faltaría más.

    Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.

    France24 - World

    The future of Europe: EU citizens take centre stage

    Issued on: 11/04/2022 - 12:56

    Catherine NICHOLSON Follow

    The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.

    Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille

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    • Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
    • Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
    • Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
    France24 - Monde

    Trois ans de chantier à Notre-Dame-de-Paris : de la sécurisation à la restauration

    Publié le : 15/04/2022 - 11:31

    Le président Emmanuel Macron a fixé le cap de 2024 pour rendre la cathédrale de Notre-Dame au culte et aux visiteurs. France 24 suit l’évolution de ce "chantier du siècle" et fait le point, trois ans après l’incendie dévastateur. La journaliste Mélina Huet a rencontré celles et ceux qui œuvrent à la restauration, au cœur de l’édifice et partout dans l’Hexagone. Ils livrent une course contre la montre, les savoir-faire traditionnels se confrontant à l’urgence.

    Il y a trois ans, les images de l'incendie de Notre-Dame-de-Paris faisaient le tour du monde. Après la stupeur, des milliers d'hommes et de femmes ont contribué à sécuriser ce monument historique. Architectes, scientifiques, peintres, artisans… Et le chantier se prépare désormais à accueillir les restaurateurs.

    La mobilisation est nationale. Les sommiers du grand orgue sont remis en état en Occitanie. Le plus gros instrument de France – en matière de registre – a été épargné par les flammes. Mais ses quelque 8 000 tuyaux, ainsi que ses sommiers chargés de distribuer l’air, ont dû être démontés un par un et décontaminés avant de gagner les ateliers de restauration.

    Dans les Pays de la Loire, des chênes centenaires ont été abattus puis sciés pour constituer le futur tabouret de la flèche, au sommet de la cathédrale Notre-Dame. Cette œuvre d’Eugène Viollet-le-Duc, architecte de la restauration de la cathédrale au XIXe siècle, a été détruite par les flammes. La flèche sera reconstruite à l’identique et a donc besoin de ces arbres hors norme, qui culminaient autrefois à quarante mètres de haut.

    Plomb et sel, les ennemis invisibles

    La présence de plomb est l’un des gros enjeux de ce chantier. Plus de quatre cent tonnes de ce métal ont fondu le 15 avril 2019 et se sont envolées sous forme de poussière toxique. Un dépoussiérage de la cathédrale est en cours et doit se terminer avant l’été 2022. En parallèle, un chantier de dessalement a dû être mis en œuvre. Depuis trois ans, l’humidité causée par l’eau des pompiers, puis par les intempéries, a fait migrer des sels vers la surface des pierres. Alors que les voûtes menacent de s’effriter, une équipe s’est déployée pour mettre cet ennemi invisible hors d’état de nuire.

    Sel, plomb, intempéries, pandémie de Covid-19 mais aussi découvertes archéologiques exceptionnelles : ces contretemps ne peuvent pas interférer avec l’objectif de réouverture fixé à 2024, pour les Jeux olympiques d’été à Paris.

    >> À voir aussi, le volet précédent : "Notre-Dame de Paris, deux ans après l'incendie"

    Le chantier scientifique Notre-Dame CNRS / ministère de la Culture est développé en collaboration avec l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Fermeture provisoire du parvis de Notre-Dame en raison de pollution au plomb

    Journées du patrimoine : le chantier de Notre-Dame de Paris mis à l'honneur

    FRANCE

    Restaurer Notre-Dame de Paris en cinq ans : coup de com' ou projet réaliste ?

    France24 - World

    France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

    Issued on: 24/02/2022 - 18:04

    Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

    Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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    France24 - Monde

    Boris Johnson "semble engagé dans une logique de 'quoi qu'il en coûte'" contre l'immigration

    Publié le : 18/04/2022 - 15:44

    Lou ROMÉO

    L’accord conclu jeudi par le Royaume-Uni pour envoyer au Rwanda ses demandeurs d’asile est décrié par plusieurs ONG et par l’ONU, qui lui reprochent sa cruauté et son illégalité. France 24 fait le point avec François Gemenne, chercheur spécialiste des flux migratoires à Sciences Po.

    France 24 : Que sait-on de l'accord conclu entre le Royaume-Uni et le Rwanda sur la délocalisation des demandeurs d’asile ?

    François Gemenne : Selon l’accord conclu, toutes les personnes franchissant illégalement la frontière du Royaume-Uni, soit environ 28 000 par an, seront envoyées au Rwanda, où leur dossier de demande d’asile sera traité de A à Z par des officiers rwandais. En échange, le Royaume-Uni versera au Rwanda un forfait conséquent de 120 millions de livres (environ 144 millions d’euros) par an.

    Il s’agit d’une totale nouveauté : on prend souvent l’exemple de l’Australie, qui délocalise sa procédure d’asile dans des États insulaires voisins, comme Nauru, mais l’accord conclu par le Royaume-Uni va beaucoup plus loin.

    À Nauru, ce sont des officiers australiens qui traitent les dossiers des demandeurs d’asile et les réfugiés ont ensuite le droit de se rendre en Australie. Dans le cadre de l’accord entre le Royaume-Uni et le Rwanda, l’asile est entièrement externalisé : s’il leur est accordé, les réfugiés ne pourront pas aller au Royaume-Uni pour autant et devront s’installer au Rwanda.

    Les modalités d’application restent en revanche assez floues : nous ne savons pas comment les demandeurs d’asile seront envoyés au Rwanda ni comment ils y seront traités après leur arrivée. Seront-ils placés dans des centres de détention, existera-t-il une procédure d’appel, pourront-ils bénéficier d’un interprète ? Le Rwanda n’est pas un modèle en matière de respect des droits humains.

    De nombreuses ONG ont dénoncé le caractère illégal et cruel de l’accord. Contrevient-il au droit international ?

    L'accord contrevient au droit d’asile et à la Convention de Genève, dont le Royaume-Uni est signataire. Il concerne les personnes qui "franchissent la frontière de façon irrégulière". Or la Convention de Genève stipule très clairement que les personnes qui franchissent une frontière pour demander l’asile ne sont jamais dans l’illégalité, même si elles font appel à des passeurs.

    Lorsqu’on fuit un danger de mort dans son pays, il n’est pas toujours possible de demander un visa : il faut pouvoir se rendre rapidement dans un autre pays pour y demander l’asile, peu importe le moyen. Imaginez : cela voudrait dire que les Ukrainiens qui fuient en ce moment la guerre pourraient se retrouver au Rwanda.

    De facto, le Royaume-Uni décide donc de ne plus accorder l’asile puisque seules les personnes entrées légalement dans le pays, une infime minorité, pourront le demander et y vivre comme réfugiés. Cela revient pour le Royaume-Uni à sortir de facto de la Convention de Genève.

    Peut-on s’attendre à ce que cet accord soit efficace et fasse baisser le nombre des demandes d’asile ? Est-ce une mesure réaliste ?

    L’accord va être difficile à appliquer ; son coût va être considérable pour les Britanniques. En plus du forfait de 120 millions de livres par an, il va falloir que le Royaume-Uni déplace les demandeurs d’asile au Rwanda. Lorsqu’on sait qu’une expulsion forcée coûte en moyenne 14 000 euros par personne en France, on imagine bien les sommes que cela peut représenter.

    L’accord va cependant avoir un effet dissuasif sur les demandeurs d’asile, même si cela dépend de la façon dont il sera appliqué concrètement. Les embarcations seront-elles systématiquement contrôlées ou seulement quelques unes d’entre elles, pour l’exemple ?

    Boris Johnson semble néanmoins engagé dans une logique de "quoi qu’il en coûte" sur le sujet, qui a un fort intérêt politique pour lui. Alors qu’il est en difficulté pour conserver son poste après le scandale des fêtes organisées pendant le confinement, l’accord lui permet de montrer aux électeurs que le gouvernement ne recule devant rien pour protéger les frontières britanniques, ce qui était un des arguments chocs du Brexit.

    Le fait que les 120 millions de livres soient un forfait risque aussi de pousser le gouvernement britannique à chercher à le "rentabiliser" en expulsant le plus possible de demandeurs d’asile.

    Si cela fonctionne, on peut redouter que d’autres pays soient tentés de s’engouffrer dans la brèche. Le Danemark discutait ces derniers mois avec le Rwanda d’un projet similaire, et la réussite du Royaume-Uni pourrait le pousser à reprendre les négociations. La Hongrie pourrait, elle aussi, être intéressée.

    Et si l’accord entre réellement en œuvre, on peut s’attendre à des conséquences pour la France, puisque les demandeurs d’asile renonçant à traverser la Manche y déposeront leur demande.

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    Le Royaume-Uni signe un accord avec Kigali pour envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda

    LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

    Rwanda : Londres va envoyer des demandeurs d'asile pour "dissuader" les traversées clandestines

    Revue de presse

    Migrants illégaux en Grande-Bretagne : "un aller simple pour le Rwanda"

    BBC

    Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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    The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

    The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

    But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

    France24 - Monde

    Suède : plus de 40 blessés après des manifestations contre l'extrême droite

    Publié le : 18/04/2022 - 10:47Modifié le : 19/04/2022 - 08:25

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    Des affrontements ont eu lieu dimanche en Suède, en marge de manifestations contre le mouvement d'extrême droite du Dano-Suédois Rasmus Paludan, connu pour brûler des Corans. La "tournée" dans le pays de ce groupe a donné lieu en quelques jours à des dizaines d'interpellations et a fait 40 blessés, selon la police.

    La police suédoise a porté lundi 19 avril à 40 blessés, dont 26 policiers, le bilan des graves violences survenues dans plusieurs villes du pays dans le sillage d'une "tournée" d'un groupe d'extrême droite voulant brûler le Coran.

    La gestion de cette tournée anti-islam a également suscité la condamnation de plusieurs pays musulmans : après l'Irak et l'Arabie Saoudite, la diplomatie turque a déploré lundi "l'hésitation à empêcher des actes provocateurs et islamophobes (...) sous couvert de liberté d'expression", tandis qu'une manifestation a eu lieu devant l'ambassade de Suède en Iran.

    Aux cris d'"Allah akbar" (Dieu est grand), de premières contre-manifestations contre la venue en Suède du chef du parti danois anti-islam Ligne dure, Rasmus Paludan, avaient dégénéré jeudi en violences contre la police, dans des quartiers à forte communauté musulmane des villes suédoises de Norrköping et Linköping.

    Les scènes d'émeutes s'étaient ensuite propagées durant le week-end à plusieurs autres villes, où Rasmus Paludan, qui a la double nationalité danoise et suédoise, a mis le feu ou projeté de mettre le feu à des exemplaires du livre saint de l'islam.

    Retour au calme lundi

    La police suédoise, dont une vingtaine de véhicules ont été incendiés ou endommagés, considère avoir été la cible principale de ce qu'elle a qualifié d'"émeutes violentes".

    "Beaucoup de choses suggèrent que c'était la police qui était la cible principale, plutôt que les organisateurs", a déclaré lors d'une conférence de presse Jonas Hysing, commandant des opérations spéciales.

    "On a essayé de tuer des policiers", s'est ému à ses côtés le chef de la police du pays, Anders Thornberg.

    "Des individus criminels ont profité de la situation pour faire preuve de violence" et ce "sans rapport avec les manifestations", a-t-il également affirmé.

    La police suédoise suspecte aussi les violences d'avoir été appuyées depuis l'étranger, mais aucun pays n'a été désigné.

    La journée de lundi a été marquée par un retour au calme, avec le départ de Suède de Rasmus Paludan, rentré au Danemark.

    Affrontements dans plusieurs villes

    Plus de quarante personnes, dont plusieurs mineurs, ont été arrêtées dans ces affrontements survenus également à Malmö, Örebro et à Rinkeby, une banlieue de la capitale Stockholm.

    Les violences ont culminé dimanche lorsque la police avait dû tirer des coups de feu de semonce à Norrköping, blessant trois personnes par balle, selon elle du fait de ricochets.

    En dehors des policiers, 14 personnes ont été blessées.

    "Environ 200 participants se sont montrés violents sur place et la police a dû intervenir avec des armes en état de légitime défense", selon Jonas Hysing.

    Des heurts avec la police, émaillés de jets de pierre et de voitures brûlées, avaient entraîné dimanche 26 arrestations à Norrköping et Linköping.

    À Malmö, où Rasmus Paludan a brûlé un Coran samedi, la nuit de dimanche à lundi a été agitée, comme la veille, avec notamment un départ de feu dans une école.

    Incompréhension dans le monde arabo-musulman

    Du Danemark à la Belgique en passant par la France, Rasmus Paludan est coutumier ces dernières années de projets de mettre le feu à des exemplaires du Coran, généralement dans des quartiers immigrés à forte population musulmane.

    Les évènements sont souvent interdits par la police, mais parfois tolérés au nom de la liberté de manifestation malgré les vives tensions provoquées par les rassemblements, comme jeudi en Suède.

    Ces autorisations suscitent l'incompréhension du monde arabo-musulman.

    "Les viles attaques en Suède contre notre livre saint, le Coran, montrent que les leçons du passé n'ont pas été apprises", a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères sur Twitter, déplorant que des "crimes de haine soient ouvertement tolérés sous couvert de liberté d'expression".

    La diplomatie irakienne avait convoqué dimanche le chargé d'affaires suédois, dénonçant d'un acte "provocateur pour les sentiments des musulmans et offensant pour ce qu'ils ont de sacré".

    L'Arabie saoudite avait également "condamné les agissements de certains extrémistes en Suède et leurs provocations contre les musulmans", selon son agence officielle.

    Avec AFP

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    Suède : un élève arrêté après une attaque meurtrière dans un lycée de Malmö

    Suède : Magdalena Andersson de nouveau élue Première ministre

    En Suède, le meurtre d'un rappeur de 19 ans crée une onde de choc

    Valeurs Actuelles

    [Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

    Propos recueillis par

    Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

    Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

    Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

    Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

    Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

    Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

    Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

    Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

    C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

    L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

    Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

    Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

    Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

    N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

    Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

    Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

    Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

    L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Samedi, ils marchent, dimanche, ils votent

    Actu

    Climat Ce week-end, les soldats de la planète battent le pavé pour prévenir le prochain président : la bataille commence aujourd’hui dans la rue.

    Emilio Meslet

    Malgré leurs efforts, ils n’ont pas su peser sur un débat présidentiel monopolisé par le Covid, puis le conflit ukrainien. Au point qu’ils ont dû se débrouiller eux-mêmes, via la plateforme vidéo Twitch, pour que les candidats soient interrogés sur la crise environnementale. Maintenant, ils espèrent au moins peser pour que l’écologie compte dans le choix des électeurs au moment de voter, dimanche, alors que seulement un sur cinq assure qu’il s’agit d’un sujet déterminant.

    C’est le sens de la « marche climat pour le futur » qui se tient samedi, à la veille du premier tour. Elle est organisée par les associations, syndicats et collectifs qui composent un mouvement climat bien décidé à reprendre le pavé dans 77 villes françaises pour montrer qu’il est « plus chaud que le climat » et appeler au vote . Fin février, une précédente mobilisation – la marche Look Up  – avait réuni 80 000 personnes. Une performance qu’ils espèrent rééditer, puisqu’il n’est « jamais trop tard », assure la militante Stacy Algrain, pour « faire ce rappel » aux votants.

    Car, quelques jours après la publication du troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec qui donne au monde trois ans pour éviter le pire, les raisons de manifester sont légion. Les 306 organisations signataires de l’appel donnent même la liste : « Guerre en Ukraine, crise climatique et sanitaire, explosion des inégalités, montée des discours de haine, violences sexistes et de genre ». « À quelques jours de l’élection présidentielle, on veut nous faire croire que l’histoire est déjà écrite, ajoutent-elles. Mais il ne tient qu’à nous de l’écrire. » Un futur « désirable » qu’ils veulent laisser entrevoir en mêlant les revendications pour le climat, mais aussi d’autres luttes (féminisme, mal-logement, discrimination…), avec la présence, dans les cortèges, des collectifs #NousToutes et Justice pour Adama Traoré, ainsi que de la Fondation Abbé-Pierre. « C’est un moyen de dire qu’on n’a pas abandonné le collectif, c’est lui qui peut nous sauver. On a besoin de dire que les luttes sont liées », se réjouit Stacy Algrain.

    « On doit se redonner l’espoir et de la force. Cette marche est l’occasion d’exprimer notre colère mais de façon joyeuse. Il s’agit de montrer la force de l’action collective pour inciter à ne pas rester seul devant l’urgence », insiste Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba. Pour autant, les militants ne sont pas dupes quant à l’avenir que la présidentielle a de grandes chances de leur réserver, avec un second tour probable entre les ennemis de la planète que sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

    Cette « marche climat pour le futur » est donc la fin d’un premier cycle lancé en 2018 et le début d’un nouveau qui se fixe pour objectif principal d’engager le rapport de forces, quel que soit le prochain locataire de l’Élysée : « Quoi qu’il arrive, nous resterons mobilisés, prévient Élodie Nace. Car, même si on croit dans le vote, on sait qu’il n’est pas le seul moyen de s’exprimer. On ne pourra pas se contenter, dans cette V e  République, d’espérer des politiques ambitieuses. »

    Climatmouvement socialPrésidentielle 2022alternatiba
    France24 - Monde

    L'offensive russe a commencé dans l'est de l'Ukraine, annonce Volodymyr Zelensky

    Publié le : 18/04/2022 - 00:34Modifié le : 18/04/2022 - 22:47

    FRANCE 24 Suivre

    L'offensive des troupes russes dans l'est de l'Ukraine a commencé, a annoncé lundi soir le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Dans l'ouest du pays, la ville de Lviv, relativement épargnée jusqu'ici, a été ciblée par plusieurs frappes meurtrières – ainsi que Kharkiv. Voici le fil du 18 avril.

    Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre notre couverture de la journée du 19 avril, cliquez ici.

    • 0 h 50 : discussions pour créer en Turquie un "groupe de contact humanitaire" incluant Ukraine et Russie

    L'ONU et la Turquie discutent de la création d'un "groupe de contact humanitaire" qui réunirait sur le sol turc – sous l'égide des Nations unies – l'Ukraine et la Russie, a annoncé lundi un haut responsable onusien. Si l'Ukraine a déjà répondu favorablement à cette démarche, la Russie, informée de la proposition début avril, n'a pas encore fait connaître sa position.

    • 23 h 58 : Joe Biden ne prévoit pas d'aller en Ukraine

    Le président américain Joe Biden ne prévoit pas d'aller en Ukraine prochainement en dépit du souhait en ce sens de son homologue Volodymyr Zelensky, a indiqué la Maison Blanche lundi. "Il n'est pas prévu que le président s'y rende, permettez-moi de le répéter", a assuré la porte-parole de l'exécutif américain, Jen Psaki, lors d'une conférence de presse.

    Le gouvernement américain réfléchit à envoyer un émissaire à Kiev, mais la Maison Blanche a exclu pour l'instant un déplacement à hauts risques du président lui-même, pour des raisons de sécurité. "Si quelqu'un venait à y aller, nous ne le dirions pas d'ici", a aussi fait savoir la porte-parole du président américain.

    • 23 h 23 : les nouvelles armes américaines pour l'Ukraine commencent à arriver

    Les premières cargaisons de la nouvelle tranche d'aide militaire américaine pour l'Ukraine sont déjà arrivées aux frontières du pays pour être remises à l'armée ukrainienne, a indiqué lundi le Pentagone.

    "Quatre vols sont arrivés des États-Unis hier dans la région, avec divers équipements", a annoncé un haut responsable du ministère américain de la Défense ayant requis l'anonymat. Un cinquième vol devrait arriver dans les prochaines 24 heures, "ce qui fera cinq vols en autant de jours" depuis que la nouvelle tranche de 800 millions de dollars d'aide militaire à l'Ukraine a été annoncée mercredi par le président Joe Biden, a-t-il souligné.

    Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a souligné que des soldats déployés sur le flanc est de l'Otan depuis le début de l'invasion russe commenceront "dans les prochains jours" à former des militaires ukrainiens au maniement des canons M777 Howitzer, les pièces d'artillerie de dernière génération que les États-Unis ont décidé de remettre pour la première fois à l'armée ukrainienne. "Ces formations se tiendront en dehors de l'Ukraine", a-t-il souligné. "Un petit nombre d'Ukrainiens seront formés aux Howitzer et ils seront ensuite renvoyés dans leur pays pour former leurs collègues", a-t-il expliqué.

    De leur côté, les forces russes commencent à sentir l'effet des sanctions sur leur approvisionnement en armement, notamment les missiles guidés, a indiqué le haut responsable du ministère américain de la Défense.

    • 21 h 44 : "Les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass", affirme Volodymyr Zelensky

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé le début de l'offensive russe contre l'est de l'Ukraine, dont une partie est aux mains des séparatistes prorusses et où les combats meurtriers se sont intensifiés. "Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle ils se préparent depuis longtemps. Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive", a-t-il déclaré dans un discours retransmis sur Telegram.

    Peu avant, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, avait lui aussi expliqué que l'offensive russe "a commencé". "C'est l'enfer. L'offensive a commencé, celle dont on parle depuis des semaines", a-t-il déclaré sur Facebook. De son côté, le chef d'état-major Andriy Yermak a annoncé que "la deuxième phase de la guerre a commencé", en assurant que les forces ukrainiennes avaient les moyens de résister à l'offensive. 

    • 21 h 30 : l'armée russe s'empare de la ville de Kreminna 

    Kreminna est tombée après trois jours de combats, ils font rage à Roubijné : dans l'est de l'Ukraine, les Russes ont avancé d'un pas vers Kramatorsk, la capitale ukrainienne du Donbass, l'un des objectifs de Moscou.

    Kreminna, 18 000 habitants avant la guerre, a été prise dans la nuit de dimanche à lundi par les forces russes.

    "Les combats ont duré trois jours et la Russie a utilisé un grand nombre de véhicules blindés pour attaquer la ville", a déclaré à Radio Donbass Oleksandr Dunets, chef de l'administration militaire de Kreminna.

    Le conseiller de la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovytch a quant à lui assuré que "les occupants russes n'avaient pas encore conquis Kreminna". "D'intenses combats de rue s'y déroulent", a-t-il indiqué, cité par la chaîne de télévision Ukraïna 24.

    • 21 h 11 : au moins 8 civils tués par des frappes russes dans l'est de l'Ukraine

    Au moins huit civils ont été tués lors de bombardements russes dans les régions de Donestk et Louhansk, dans l'est de l'Ukraine, où les combats sont intenses, selon les autorités ukrainiennes locales.

    Quatre d'entre eux ont été tués alors qu'ils tentaient de fuir Kreminna, une petite ville de la région de Louhansk où ont pris position les troupes russes lundi, a affirmé sur Telegram le gouverneur régional Serguiï Gaïdaï. Quatre autres sont morts en raison de bombardements russes dans la région voisine de Donetsk, selon son homologue Pavlo Kyrylenko.

    • 20 h 12 : Macron se dit prêt à retourner à Kiev, à condition d'apporter "quelque chose d'utile"

    Emmanuel Macron a déclaré être prêt à se rendre de nouveau dans la capitale de l'Ukraine, mais à condition de pouvoir apporter quelque chose d'utile. Sa dernière visite à Kiev remonte au 8 février, juste après avoir rencontré au Kremlin le président Vladimir Poutine. Le président français tentait alors d'engager la négociation pour une désescalade dans la crise ukrainienne   

    "Je retournerai à Kiev, mais j'y retournerai pour apporter quelque chose d'utile, pas simplement pour témoigner d'un soutien", a déclaré le présidente-candidat sur France 5.

    "Je n'ai pas parlé à Poutine depuis les massacres découverts à Boutcha et ailleurs car la guerre en Ukraine a pris une autre tournure. Mais je n'exclus pas de lui reparler : les crimes de guerre sont clairs mais il faut préparer le jour d'après."@EmmanuelMacron dans #CàVous pic.twitter.com/0g1RIhtXKM

    April 18, 2022
    • 19 h 40 : 269 corps retrouvés dans la région d'Irpin

    Les enquêteurs ukrainiens ont procédé à l'examen de 269 cadavres à Irpin, près de Kiev, depuis que la ville a été reprise aux forces russes fin mars, a déclaré un responsable de la police.

    La ville, qui comptait environ 62 000 habitants avant la guerre, a été au cœur des affrontements avec les troupes russes avant que celles-ci ne se retirent des régions du nord de l'Ukraine pour intensifier leur offensive dans l'est.

    • 19 h 09 : la Russie affirme avoir détruit un important dépôt d'armes étrangères près de Lviv

    L'armée russe a affirmé avoir détruit avec des "missiles de haute précision" un important dépôt d'armes étrangères livrées récemment à l'Ukraine, près de Lviv (ouest).

    Les avions russes ont effectué dans la matinée une frappe contre un centre logistique des forces ukrainiennes, a indiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. "Le centre logistique et d'importants lots d'armements étrangers, livrés à l'Ukraine durant les six derniers jours par les États-Unis et des pays européens, qui y étaient stockés, ont été détruits", selon la même source.

    • 18 h 40 : l'UE condamne les bombardements aveugles contre des civils menés par la Russie

    L'Union européenne a condamné les frappes de missiles et les bombardements aveugles et illégaux contre des civils menés par la Russie en Ukraine et a dénoncé des crimes de guerre.

    • 18 h 30 : Dnipro bombardée par l'armée russe : un nœud logistique crucial ?

    La ville ukrainienne de Dnipro est devenue au fil du conflit un point de passage pour les nombreux déplacés du Donbass. C'est un verrou majeur et une base arrière d'où partent les efforts de la résistance ukrainienne, témoigne Karim Yahiaoui, envoyé spécial pour France 24 en Ukraine.

    • 16 h 49 : Poutine honore une brigade accusée par l'Ukraine des exactions commises à Boutcha

    Le président russe a décerné un titre honorifique au titre de "l'héroïsme" à la 64e brigade de fusiliers motorisés, que l'Ukraine a accusé d'avoir participé aux exactions commises à Boutcha, près de Kiev.

    Vladimir Poutine a signé, selon le Kremlin, un décret accordant le "titre honorifique de 'Garde'" à cette brigade du fait de l'"héroïsme et de la ténacité, la détermination et le courage" de ses hommes.

    • 15 h 58 : la Banque mondiale abaisse ses prévisions de croissance

    La Banque mondiale a réduit de près d'un point de pourcentage sa prévision de croissance mondiale pour cette année, à 3,2 % contre 4,1 %, en raison de l'impact attendu de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a annoncé son président, David Malpass.

    L'organisation internationale, a-t-il expliqué lors d'une réunion en ligne avec des journalistes, a décidé de répondre au surcroît de tension économique lié à la guerre en proposant un nouvel objectif de financement de 170 milliards de dollars (157,5 milliards d'euros) sur 15 mois, dont 50 milliards à déployer dans les trois prochains mois.

    • 14 h 48 : les sanctions visant la Russie affaiblissent l'Occident, affirme Poutine

    Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré que les sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie en lien avec la situation en Ukraine avaient conduit à une "détérioration de l'économie en Occident".

    Dans un discours sur l'état de l'économie russe, il a ajouté que l'inflation dans son pays était en train de se stabiliser et que la demande était revenue à la normale.

    • 14 h 44 : Kharkiv de nouveau bombardée, trois morts

    Des bombardements russes sur Kharkiv, grande ville du nord-est de l'Ukraine, ont fait au moins trois morts, ont annoncé les autorités locales, au lendemain de frappes ayant déjà fait six morts.

    Selon le Parquet régional, un obus tombé en fin de matinée sur un terrain de jeu pour enfants dans une zone résidentielle a provoqué la mort d'un homme et d'une femme et endommagé des immeubles.

    • 14 h : au moins sept morts dans des bombardements à Lviv

    Au moins sept personnes ont été tuées et onze autres blessées dans de "puissantes" frappes russes lundi sur Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine d'ordinaire relativement épargnée par les combats, ont annoncé les autorités locales. Les dernières nouvelles du terrain avec Philip Crowther, journaliste pour Associated Press.

    • 13 h 09 : l'Ukraine diffuse à son tour une vidéo d'un proche de Poutine arrêté

    De leur côté, les services de sécurité ukrainiens ont diffusé une vidéo montrant l'homme politique prorusse Viktor Medvedtchouk, arrêté la semaine dernière, demandant à être échangé contre des soldats et des civils ukrainiens de Marioupol.

    Dans la vidéo, le riche homme d'affaires ukrainien proche de Vladimir Poutine s'adresse au président russe, et à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il n'était pas possible dans l'immédiat de déterminer dans quelle mesure Viktor Medvedtchouk s'exprimait librement dans cette vidéo.

    Volodymyr Zelensky avait proposé le 12 avril à Moscou d'échanger le proche de Poutine, arrêté le jour même, contre les Ukrainiens en captivité en Russie. Interrogé sur un échange potentiel, le Kremlin avait esquivé la question en soulignant que Viktor Medvedtchouk n'était "pas un citoyen russe" et dit ne pas savoir s'il souhaitait que Moscou se mêle de son cas.

    • 12 h 39 : la télévision russe diffuse des vidéos de prisonniers présentés comme britanniques 

    La télévision publique russe a diffusé les appels de deux prisonniers – identifiés comme des ressortissants britanniques, Shaun Pinner et Aiden Aslin, capturés lors de combats en Ukraine – réclamant au Premier ministre britannique, Boris Johnson, de négocier leur libération.

    Les deux hommes, qui apparaissent les traits tirés, demandent à être échangés contre Viktor Medvedtchouk, un riche homme d'affaires ukrainien proche de Vladimir Poutine arrêté en Ukraine. Ils ne précisent pas qui les détient actuellement, les forces russes ou alors leurs alliés séparatistes du Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.

    • 12 h 10 : la Russie dit avoir frappé des centaines de cibles militaires en Ukraine

    La Russie a annoncé lundi avoir lancé des frappes massives dans la nuit contre plusieurs centaines de cibles militaires ukrainiennes en mobilisant simultanément son aviation, son arsenal de missiles, son artillerie et ses systèmes de défense anti-aérienne.

    Le ministère russe de la Défense a déclaré dans un communiqué que des missiles avaient détruit 16 installations militaires en Ukraine, dont cinq structures de commandement, un dépôt de carburants et trois dépôts de munitions.

    Ces frappes ont eu lieu dans les régions de Kharkiv, Zaporojie, Donetsk et Dnipropetrovsk, ainsi que dans le port de Mikolaïv, précise le communiqué, ajoutant que l'aviation russe a lancé des frappes sur 108 zones dans lesquelles étaient massées des forces et des armements ukrainiens.

    • 10 h 35 : pas d'évacuations de civils pour la deuxième journée consécutive

    Aucun couloir humanitaire ne sera mis en place lundi pour l'évacuation des civils des zones de combats en Ukraine, ont annoncé les autorités ukrainiennes pour la deuxième journée consécutive, accusant la Russie de "blocage" et de bombarder des convois.

    Selon la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, les négociations avec l'armée russe sont "longues et complexes", notamment pour la ville dévastée de Marioupol, en grande partie sous contrôle de Moscou, et d'autres localités où se déroulent des combats.

    "Les occupants russes ne cessent de bloquer et de bombarder les routes humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité, il a été décidé de ne pas ouvrir de couloirs", a-t-elle ajouté.

    • 9 h 26 : les bombardements sur Lviv ont fait au moins six morts

    Le gouverneur régional, Maksym Kozystkiy, a donné des précisions sur les bombardements qui ont touché la ville de Lviv lundi matin. Au moins six personnes ont été tuées et huit blessées dans ces tirs de missile, selon lui.

    Trois missiles ont touché des installations d'infrastructure militaire, a-t-il précisé, tandis qu'un autre a frappé un garage de pneumatique, provoquant des incendies

    Par ailleurs, les autorités ont déclaré, selon Reuters, que certains des missiles ont frappé des zones près d'une gare et d'autres installations ferroviaires, perturbant brièvement le trafic.

    • 8 h 25 : à l'Ouest, Lviv touchée par au moins cinq missiles

    Selon le maire de cette grande ville de l'ouest de l'Ukraine d'ordinaire relativement épargnée par les combats, cinq "puissantes" frappes de missiles russes ont touché ce matin Lviv. Un conseiller de la présidence le confirme. 

    Un habitant du sud-ouest de Lviv a dit à l'AFP avoir vu des d'épais panaches de fumée grise s'élever dans le ciel derrière des immeubles d'habitation. Le maire Andriï Sadovy a indiqué sur Telegram que les secours se rendaient sur place.

    • 7 h 55 : deux bombardements entendus sur Kiev

    Deux bombardements ont été entendus lundi matin sur la capitale ukrainienne par nos envoyés spéciaux. "Depuis, c'est le balai incessant des ambulances et de voitures de police, on ne sait pas encore ce qui s'est passé", affirme l'un d'entre eux, Sylvain Rousseau.

    "Les frappes russes s'intensifient sur Kiev, mais la capitale n'est pas non plus sous un déluge de feu, en revanche la situation est suffisamment préoccupante pour que ville ait à nouveau enjoint ses concitoyens à ne pas tout de suite regagner la capitale."

    Au cours des trois derniers jours, les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires dans la région de la capitale, à la suite de la destruction du croiseur Moskva en mer Noire. Après une usine d'armement de missiles dimanche matin, c'est un entrepôt de munition qui a été frappé, cette fois au nord de la capitale près de Brovary, selon la Russie. Une information qui n'a pas été confirmée par les Ukrainiens. Ils affirment que d'autres infrastructures ont été touchées. "La capitale a été victime de coupures d'électricité et d'eau", ont constaté les envoyés spéciaux de France 24.

    • 2 h 08 : l'Ukraine a rempli un questionnaire en vue d'une adhésion à l'UE

    L'Ukraine a rempli un questionnaire qui va servir de point de départ à l'Union européenne pour décider de son adhésion à celle-ci, a déclaré dimanche soir un haut représentant de la présidence à Kiev, Ihor Zhovkva, à la télévision publique ukrainienne.

    Ce questionnaire fut remis au président ukrainien par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de sa visite à Kiev le 8 avril durant laquelle elle a promis d'accélérer le processus de candidature de l'Ukraine.

    Ihor Zhovkva a indiqué que Bruxelles devait transmettre ses recommandations sur le respect par l'Ukraine des critères nécessaires pour prétendre intégrer le bloc communautaire. Il a dit s'attendre à ce que l'exécutif européen donne un avis favorable. "Alors la balle sera dans le camp des États membres de l'UE", a-t-il ajouté.

    Le haut représentant de la présidence à Kiev a fait savoir qu'il s'attendait à ce que l'Ukraine acquière en juin, lors d'un Conseil européen déjà au calendrier, le statut de candidate à une entrée dans l'UE. "Ensuite, il nous faudra débuter les discussions sur une adhésion", a-t-il déclaré.

    • 0 h 06 : Kiev accuse Moscou de vouloir "détruire le Donbass"

    "Les soldats russes se préparent à une offensive dans l'est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass", a martelé dans la soirée de dimanche le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un message-vidéo.

    "Tout comme les militaires russes détruisent Marioupol, ils veulent anéantir d'autres villes et d'autres communautés dans les régions de Donetsk et de Louhansk", a-t-il poursuivi, avant de lancer : "Nous faisons tout pour assurer la défense".

    "Sabotez les ordres des occupants. Ne coopérez pas avec eux (...) Vous devez tenir bon", a-t-il encore dit, ajoutant à l'intention des Occidentaux que "la nécessité d'un embargo sur les livraisons de pétrole en provenance de Russie s'impose chaque jour davantage".

    Dans l'Est, le ministère russe de la Défense a assuré dimanche que "des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions" à Barvinkove (région d'Izioum) et Dobropillia (non loin de Donetsk).

    "Le bombardement constant de la région (de Louhansk) se poursuit", a dans le même temps déploré son gouverneur ukrainien, Serguiï Gaïdaï. La localité de "Zolote a été durement touchée aujourd'hui. Ils ont délibérément visé un immeuble de cinq étages (...) Deux personnes ont été tuées et cinq blessées."

    Avec AFP et Reuters

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    Le pape François appelle à "entendre le cri de paix" en cette "Pâques de guerre"

    LE FIL DU 15 AVRIL

    Guerre en Ukraine : 900 corps de civils découverts dans la région de Kiev

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    "L'élimination" des soldats ukrainiens à Marioupol mettrait fin aux négociations, menace Zelensky

    Valeurs Actuelles

    Une histoire de la famille Peugeot

    Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

    C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

    Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

    Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

    C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

    Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    Valeurs Actuelles

    La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

    À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

    Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

    Progression de l’euthanasie en Europe

    À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

    En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

    Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

    Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

    On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

    Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

    En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

    L’euthanasie progresse en Europe

    Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

    En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

    Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

    Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

    Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

    En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

    Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

    D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

    La sédation profonde, un glissement dangereux

    Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

    Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

    Incohérence du droit

    Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

    Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

    Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

    * Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - Monde

    Covid-19 : premiers décès à Shanghai depuis le début du confinement

    Publié le : 18/04/2022 - 04:45Modifié le : 18/04/2022 - 09:09

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    Trois personnes âgées souffrant de maladies sous-jacentes ont succombé au Covid-19 à Shanghai, a-t-on appris lundi. Des chiffres suscitant certaines interrogations au vu du faible taux de vaccination chez les seniors en Chine. La ville est soumise depuis la fin du mois de mars à un confinement extrêmement strict.

    La Chine a fait état, lundi 18 avril, de trois morts du Covid-19 à Shanghai, les premiers annoncés officiellement depuis le début du confinement fin mars dans la capitale économique chinoise, malgré plusieurs centaines de milliers de cas positifs ces dernières semaines.

    Le géant asiatique, qui suit une stratégie "zéro Covid", n'a officiellement enregistré jusqu'à présent que 4 641 décès liés au coronavirus, découvert initialement sur son sol à la fin de 2019. Un chiffre extrêmement faible eu égard au nombre d'habitants du pays le plus peuplé du monde (1,4 milliard d'habitants).

    Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, la mairie de Shanghai a précisé que les trois décès étaient ceux de personnes âgées, de 89 à 91 ans, précisant qu'elles souffraient de comorbidités.

    Aucun décès n'avait été rapporté jusqu'alors, suscitant certaines interrogations au vu du faible taux de vaccination chez les seniors, une population très exposée.

    Les deux précédents décès annoncés en Chine l'avaient été mi-mars dans la province du Jilin (nord-est), frontalière de la Corée du Nord.

    Problèmes d'approvisionnement

    De nombreux habitants de Shanghai, confinés, ont des difficultés ces dernières semaines à s'approvisionner en produits frais, notamment en raison du manque de personnes pour livrer les marchandises.

    Des vidéos, non vérifiées, de chiens battus à mort car suspectés de pouvoir transmettre le virus, ont par ailleurs provoqué un tollé sur les réseaux sociaux.

    Beaucoup de Shanghaïens redoutent également d'être envoyés dans les centres de quarantaine, à l'hygiène aléatoire, où les personnes testées positives, même asymptomatiques, sont envoyées pour y être isolées. Faute de place, les autorités ont dans certains cas réquisitionné des logements de particuliers pour y placer ces personnes, ce qui a provoqué la semaine dernière des heurts entre policiers et habitants.

    Shanghai ne prévoit toutefois aucun assouplissement des restrictions. Les autorités ont toutefois assoupli une politique, très controversée, consistant à séparer les enfants positifs au coronavirus de leurs parents testés négatifs. 

    90 % d'asymptomatiques

    Le service de santé municipal a rapporté lundi 22 248 nouveaux cas – à près de 90 % asymptomatiques. Faibles comparés au reste du monde, ces chiffres sont très élevés pour la Chine.

    Le Parti communiste chinois (PCC) fait du faible nombre de décès un argument politique, montrant qu'il place la vie des habitants au-dessus des considérations économiques, à l'opposé des démocraties occidentales où le coronavirus a emporté d'innombrables vies.

    De son côté, le ministère de la Santé souligne qu'un assouplissement trop important des restrictions risquerait de submerger le système sanitaire et de provoquer des millions de morts. Notamment car le taux de vaccination reste faible parmi les seniors : seulement un peu plus de la moitié des plus de 80 ans ont reçu une dose de rappel.

    Mais des considérations politiques sont également en jeu, selon de nombreux experts. Le PCC, qui tire en partie sa légitimité de sa gestion de l'épidémie, organisera fin 2022 une grande réunion au cours de laquelle Xi Jinping, le président chinois, devrait obtenir, sauf cataclysme, un troisième mandat de cinq ans à la tête du Parti. 

    Avec AFP

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    Covid-19 : les États-Unis ordonnent le départ d'employés du consulat de Shanghai

    ÉLYSÉE 2022

    Présidentielle : soumis au confinement de Shanghai, les Français privés de premier tour

    TÉMOIGNAGES

    Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"

    BBC

    Irish Travellers say racism is causing a suicide crisis

    This video can not be played

    To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

    Racism and discrimination are being blamed for high suicide rates amongst Irish Travellers.

    They suffer some of the worst discrimination and poverty of any ethnic group in Europe, according to EU research.

    Suicide accounts for more than one in 10 deaths in the community.

    Irish Traveller Mags Casey has lost 28 family members to suicide over a 10-year period, one of whom was her 13-year-old cousin.

    If you have been affected by any of the issues raised in this video, please visit the BBC Action Line here.

    Valeurs Actuelles

    Jack Kerouac, la mer est sa seule patrie

    J’ai toujours pensé à l’océan, aux bateaux, ce genre de trucs, dit Everhart, le regard fixé sur les navires au loin. Me tirer loin de cette foutaise. Kerouac entame la rédaction de L’océan est mon frère quinze ans avant l’écriture de l’aventure légendaire de Dean Moriarty, Sur la route, alors qu’il embarque à bord du S. S. Dorchester de la marine marchande, cap sur le Mourmansk, en mer Blanche, au large de la Russie. Après le carnage de Pearl Harbor, les États-Unis se rangent aux côtés des Alliés pour entrer en guerre. Oubliés, l’exaltation des Années folles et le puritanisme de la prohibition. Kerouac a 20 ans et fait partie de cette jeunesse qui se demande ce qu’elle fout là, qui vit de gin la clope au bec et qui lit Rimbaud, Joyce et Céline dans les bars sombres et crasseux de Harlem où l’on s’accoude au zinc collant pour commander un bourbon. 1942 : Citizen Kane a un an, au juke-box, on écoute Bing Crosby et Billie Holiday, on danse encore le swing et le charleston.

    « Ce cri d’autrefois,  »America ! America ! », qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? Et à sa signification ? On dirait qu’une Amérique, ça n’est que ça – America, un mot magnifique pour un monde magnifique – jusqu’à ce que les gens débarquent tout simplement sur ses rivages, combattent les peuples sauvages indigènes, transforment le pays, l’enrichissent, et puis s’allongent pour bâiller et roter », constate Kerouac par la voix de Bill, son double romanesque. Comme lui, Bill Everhart est un intellectuel passionné qui rêve d’aventure et de liberté, celle de l’immensité sauvage du grand Ouest des tableaux de Bierstadt, celle, aussi, des flots de Melville. Lorsqu’il rencontre Wesley Martin, un marin solitaire « pour qui la vie n’était rien de plus qu’une scène de théâtre où se livrer à la débauche et à la promiscuité sexuelle », Everhart décide après un pari fou conclu sous l’emprise de l’ivresse de le suivre pour « rompre avec la futilité inconsidérée de sa vie passée ». Ensemble ils embarquent à bord du S. S. Westminster dans ces eaux profondes et inquiétantes « où les navires et les hommes ne val[ent] pas grand-chose ».

    L’“austère fraternité des hommes”

    Face au vert bilieux de l’océan où rôdent, comme Moby Dick, les torpilleurs et les destroyers, confronté à cette vie qu’il a épousée sans vraiment la choisir, Bill découvre l’ « austère fraternité des hommes » dans « ce moelleux drame de la simplicité » qui n’est autre que la monotonie des jours qui passent et se ressemblent, loin de la terre, dans les entrailles du navire.

    Le roman, lui, contient l’ébauche de ces thèmes qui préparent, avant qu’elle ne jaillisse vraiment avec Sur la route, la grande littérature de Kerouac et des voyous de la Beat generation, cette jeunesse révoltée qui n’avait pas connu la misère de la Dépression. Comme Kerouac, Bill, Wesley et Moriarty, plus tard, se perdent dans l’alcool qui est à l’image de cette quête qui structure ses récits : la révélation naît dans l’ébriété, mais la désillusion suit toujours, comme au réveil quand viennent la migraine et la nausée. Les romances ébauchées et laissées en suspens, elles, sont la part du mystère qui est le propre du roman inachevé mais qui rappellent, du moins, que la vie ne s’apprend pas dans les livres.

    “L’océan est mon frère”, de Jack Kerouac, Gallimard, 208 pages, 19 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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    France24 - World

    Why Marine Le Pen's far-right political agenda has taken hold in French Mayotte

    Issued on: 19/04/2022 - 10:14

    French far-right leader Marine Le Pen registered her highest score in the first round of the 2022 presidential election in the overseas French department of Mayotte, an Indian Ocean archipelago located 8,000 km from Paris.

    The leader of the Rassemblement National (National Rally or RN) party received 42.68 percent of the vote in Mayotte, which voted overwhelmingly in a 2009 referendum to become France's 101st department (and its fifth overseas). 

    Le Pen's showing in Mayotte, which lies between Madagascar and the African continent, even exceeded her tally in her party’s traditional bastions of Aisne (39.27 percent) and Pas-de-Calais (38.68 percent) in northern France. She also significantly outperformed her two main rivals, far-left leader Jean-Luc Mélenchon (23.96 percent) and President Emmanuel Macron (16.94 percent).

    Now on her third presidential campaign, Le Pen is seeing a big boost in Mayotte after a modest start: she garnered just 2.77 percent of the vote during her first bid in 2012. By the first round of her 2017 run at the Élysée Palace her support had rocketed to 27.19 percent, followed by 42.89 percent in the second round – although Macron beat her to take the presidency.   

    ‘Hot buttons’ of insecurity, immigration 

    Thani Mohamed Soilihi, a senator for Mayotte from the Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (Democrats, Progressive and Independents Group), is “unfortunately, not very surprised” by a result that “follows on from the European elections” of 2019, where Le Pen’s party took more than 45 percent of the vote in Mayotte.

    According to Mohamed Soilihi, Le Pen “fans the embers" with her speeches on immigration and insecurity.

    “This easy, populist discourse appeals locally. That's what explains her high score,” he told FRANCE 24. 

    The RN’s favourite themes strike a chord with many Mahorais, he explained. According to a November 2021 report on living conditions and security in Mayotte by France’s national statistics institute INSEE, the archipelago suffers from an “above-normal” level of crime. In 2018 and 2019, crime in every domain – burglaries, theft, and physical and sexual violence – far exceeded the figures for mainland France. Some 18 percent of homes had been burgled at least once in those two years.  

    “The inhabitants of Mayotte are three times more likely to be victims of theft, either with or without violence,” the report stated.

    According to INSEE, 48 percent of Mahorais feel unsafe even in their homes while 52 percent feel unsafe in their neighbourhoods. And these figures are increasing year after year. 

    Mayotte is also the poorest territory of France. According to the French NGO l’observatoire des inégalités (Inequality Observatory), half of the population in Mayotte lives on less than €260 per month while around 10 percent of the island's population lives on less than €1 a day. 

    Illegal immigration is also a cause for concern for the population of Mayotte. Boats from the Comoros arrive every day and exasperate the Mahorais, who see the influx as the source of many ills. In a February 2019 report, INSEE found that between “significant immigration from the Comoros” and the departure of “Mayotte natives to the outside world”, 48 percent of the department's population was non-native in 2017, a figure 8 percent higher than in 2012. 

    This is good news for Le Pen, who spoke at length about these issues during her visit to the archipelago in December 2021.

    “Mayotte is almost a laboratory of horrors. (...) This is our future if nothing is done,” she declared in front of voters, many of whom had already been won over. 

    "I'm not afraid to make the link between insecurity and immigration: in #Mayotte even more than elsewhere, crime and delinquency are linked to a flood of illegal immigration!"

    🇾🇹 Je n’ai pas peur de faire le lien entre insécurité et immigration : à #Mayotte encore plus qu’ailleurs, la criminalité et la délinquance sont d’abord liées à la SUBMERSION de l’immigration clandestine ! pic.twitter.com/7D72QgwjDR

    December 18, 2021

    Misunderstood on the mainland

    Mohamed Soilihi, who supports Macron, acknowledges that Mayotte has seen “very hard times in recent years” but lays the blame on past inaction.  

    “There is an element of injustice, the result of several years of ineffective action. If previous governments had dealt with these scourges as Macron has done, we wouldn't be where we are today.”  

    He cites a significant reduction in the number of people living below the poverty line, from 84 percent to 77 percent, during the past five years under Macron. 

    But some voters feel a different president might do even more.

    “The Mahorais feel abandoned. The result is consistent with what is happening. It was important to have a candidate who took into account our fears, our difficulties. Le Pen is the one who convinced us,” explained Daniel Zaïdani, a local politician, speaking to the TV channel Mayotte La 1ère on the night of the first round of voting.  

    “Emmanuel Macron has shown limitations in relation to what we need,” remarked Zaïdani, who served as president of Mayotte’s General Council from 2011 to 2015 and has since thrown his support behind Le Pen. 

    While Le Pen spent three days in Mayotte at the end of 2021, Macron contented himself with a video and a letter to the Mahorais and the Overseas Territories on March 17. 

    Macron’s relationship with Mayotte has at times been fraught. On a visit to an Atlantic search-and-rescue maritime centre in Brittany in June 2017, Macron made an off-hand remark about the “kwassa-kwassa”, the fast fishing boats also used for illegal migrant crossings. “The kwassa-kwassa don’t fish much, they just bring Comorians,” he joked, sparking an avalanche of indignation and criticism.

    For the second round on April 24, Mohamed-Soilihi is hoping for a rebound in favour of Macron and is counting on high abstention. “There is more canvassing work to do on the ground,” he added.

    Around 60 percent of the voting age population abstained in the first round, the highest rate ever recorded for a presidential election in Mayotte and exceeding the 58.78 percent seen in 2002. 

    The staunch support for Le Pen and her party seems incomprehensible for those on France’s mainland who are unfamiliar with the entrenched problems on Mayotte. Mocking or angry reactions have flourished on social networks following her strong showing.

    “It is an anomaly that a Black population, which is more than 90 percent Muslim, would vote for an Islamophobe – a person from a party whose members regularly make speeches railing against Blacks, Arabs [and] Muslims,” Mohamed Soilihi said. 

    This article has been translated from the original in French.

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    Keen to be ‘close to the people’, Macron ventures into hostile territory

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    ‘Voting for Marine Le Pen is not an option for women’

    FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

    In France’s unhappy democracy, voting for ‘lesser evil’ is a bitter pill to swallow

    Opex 360

    Ukraine : L’armée russe a envoyé des robots Uran-6 dans le Donbass

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    En septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.

    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…

    En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.

    Video of Russian sappers employing a Uran-6 mine-clearing UGV in the Donbas. Notably, there has been no indication so far that Russia has used the armed Uran-9 UGV in this war. https://t.co/mQkEGxvXUB pic.twitter.com/gdQgLqr6QM

    — Rob Lee (@RALee85) April 11, 2022

    Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.

    Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.

    Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.

    Ukraine : L’armée russe a envoyé des robots Uran-6 dans le Donbass

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    En septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.

    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…

    En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.

    Video of Russian sappers employing a Uran-6 mine-clearing UGV in the Donbas. Notably, there has been no indication so far that Russia has used the armed Uran-9 UGV in this war. https://t.co/mQkEGxvXUB pic.twitter.com/gdQgLqr6QM

    — Rob Lee (@RALee85) April 11, 2022

    Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.

    Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.

    Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.

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    En septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.

    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…

    En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.

    Video of Russian sappers employing a Uran-6 mine-clearing UGV in the Donbas. Notably, there has been no indication so far that Russia has used the armed Uran-9 UGV in this war. https://t.co/mQkEGxvXUB pic.twitter.com/gdQgLqr6QM

    — Rob Lee (@RALee85) April 11, 2022

    Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.

    Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.

    Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.

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    En septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.

    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…

    En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.

    Video of Russian sappers employing a Uran-6 mine-clearing UGV in the Donbas. Notably, there has been no indication so far that Russia has used the armed Uran-9 UGV in this war. https://t.co/mQkEGxvXUB pic.twitter.com/gdQgLqr6QM

    — Rob Lee (@RALee85) April 11, 2022

    Video of Russian sappers employing a Uran-6 mine-clearing UGV in the Donbas. Notably, there has been no indication so far that Russia has used the armed Uran-9 UGV in this war. https://t.co/mQkEGxvXUB pic.twitter.com/gdQgLqr6QM

    https://t.co/mQkEGxvXUBpic.twitter.com/gdQgLqr6QM

    — Rob Lee (@RALee85) April 11, 2022

    April 11, 2022

    Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.

    Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.

    Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.

    Opex 360

    Les États-Unis envisageraient de stocker à nouveau des bombes nucléaires tactiques au Royaume-Uni

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    Jusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.

    Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].

    Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.

    En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.

    En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.

    En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.

    Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.

    Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.

    Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].

    À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.

    Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.

    Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense

    Les États-Unis envisageraient de stocker à nouveau des bombes nucléaires tactiques au Royaume-Uni

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    Jusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.

    Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].

    Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.

    En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.

    En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.

    En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.

    Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.

    Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.

    Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].

    À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.

    Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.

    Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense

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    Jusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.

    Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].

    Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.

    En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.

    En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.

    En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.

    Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.

    Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.

    Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].

    À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.

    Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.

    Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense

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    Jusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.

    Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].

    Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.

    En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.

    En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.

    souligne

    En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.

    Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.

    Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.

    Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].

    À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.

    Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.

    Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense

    France24 - World

    South African military deployed to flood-ravaged KwaZulu-Natal province

    Issued on: 18/04/2022 - 22:30

    Georja Calvin-Smith Follow

    On tonight's show, our reporters bring you the latest from South Africa. President Cyril Ramaphosa has declared a national state of disaster over the deadly floods on the east coast, warning that rebuilding even basic services will take time. Around the city of Durban, at least 443 people have died, with 48 still missing. Some 10,000 troops have been deployed to help restore power and water and search for the missing.

    We also head to Togo, where French billionaire Vincent Bolloré could face a criminal trial.

    And on this Easter Monday, we take a look at celebrations in eastern DR Congo, where residents try to forget the pain caused by ongoing violence.

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    Navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva a été gravement endommagé

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et hormis sa participation à la prise de l’île des serpents [qui fut autrefois roumaine avant d’être rattachée à l’Ukraine durant la période soviétique], le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva [ex-Slava], s’est plutôt fait discret.

    Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.

    Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.

    Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.

    Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.

    Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.

    D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.

    En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.

    A Russian source is saying the Moskva has sunk and that the explosion was from a Ukrainian Neptun missile strike. Apparently, Ukraine flew a TB2 UCAV to distract the ship while it was targeted by the Neptun. The ship rolled onto its side after the strike.https://t.co/lACtPPJYVF

    — Rob Lee (@RALee85) April 14, 2022

    Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].

    Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.

    Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.

    Navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva a été gravement endommagé

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

    Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et hormis sa participation à la prise de l’île des serpents [qui fut autrefois roumaine avant d’être rattachée à l’Ukraine durant la période soviétique], le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva [ex-Slava], s’est plutôt fait discret.

    Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.

    Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.

    Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.

    Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.

    Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.

    D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.

    En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.

    A Russian source is saying the Moskva has sunk and that the explosion was from a Ukrainian Neptun missile strike. Apparently, Ukraine flew a TB2 UCAV to distract the ship while it was targeted by the Neptun. The ship rolled onto its side after the strike.https://t.co/lACtPPJYVF

    — Rob Lee (@RALee85) April 14, 2022

    Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].

    Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.

    Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.

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    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et hormis sa participation à la prise de l’île des serpents [qui fut autrefois roumaine avant d’être rattachée à l’Ukraine durant la période soviétique], le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva [ex-Slava], s’est plutôt fait discret.

    Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.

    Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.

    Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.

    Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.

    Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.

    D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.

    En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.

    A Russian source is saying the Moskva has sunk and that the explosion was from a Ukrainian Neptun missile strike. Apparently, Ukraine flew a TB2 UCAV to distract the ship while it was targeted by the Neptun. The ship rolled onto its side after the strike.https://t.co/lACtPPJYVF

    — Rob Lee (@RALee85) April 14, 2022

    Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].

    Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.

    Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.

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    Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et hormis sa participation à la prise de l’île des serpents [qui fut autrefois roumaine avant d’être rattachée à l’Ukraine durant la période soviétique], le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva [ex-Slava], s’est plutôt fait discret.

    Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.

    Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.

    Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.

    Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.

    Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.

    D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.

    En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.

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    April 14, 2022

    Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].

    Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.

    Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.

    France24 - Monde

    Israël : face aux heurts à Jérusalem, Naftali Bennett et sa coalition fragilisés

    Publié le : 17/04/2022 - 22:22

    FRANCE 24 Suivre Alexandra QUARINI

    Le parti arabe israélien Raam a "suspendu" dimanche soir sa participation à la coalition gouvernementale du Premier ministre Naftali Bennett en raison des violences à l'esplanade des Mosquées de Jérusalem.

    Le gouvernement de Naftali Bennett apparaît fragilisé après une nouvelle vague de violences, dimanche 17 avril, qui a fait plus d'une vingtaine de blessés dans et autour de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.

    Tôt dimanche, des "centaines" de manifestants palestiniens ont commencé à amasser des "pierres" sur l'esplanade peu avant l'arrivée de juifs religieux à cet endroit, considéré comme le plus sacré du judaïsme et le troisième lieu saint de l'islam, a indiqué la police israélienne. 

    Les forces de l'ordre israéliennes sont intervenues sur l'esplanade, située dans la Vieille ville à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé depuis 1967 par Israël, donnant lieu à des accrochages mais aussi à des critiques dans le monde musulman.

    Le Croissant-Rouge palestinien a fait état de 19 blessés palestiniens, dont certains ont été atteints par des balles en caoutchouc, deux jours après des accrochages ayant fait plus de 150 blessés.

    Or, dans la soirée, le parti arabe israélien Raam a annoncé "suspendre" son soutien à la coalition du Premier ministre Bennett, qui avait rallié en juin dernier des partis de droite, de gauche, de centre, et pour la première fois de l'histoire d'Israël, une formation arabe, pour chasser du pouvoir Benjamin Netanyahu.

    La menace d'une "démission collective"

    "Si le gouvernement poursuit ses mesures arbitraires" à l'esplanade des Mosquées, "nous soumettrons une démission collective", a prévenu Raam dans son communiqué. Raam compte quatre députés dans la coalition qui en réunit actuellement 60, soit un de moins que le seuil de la majorité.

    Ce gel de la participation de Raam à la coalition n'a pas d'effet à court terme pour le gouvernement de Naftali Bennett car les travaux de la Knesset sont suspendus jusqu'au 5 mai.

    Dans l'intervalle toutefois, le Premier ministre tente de calmer le jeu et de stabiliser sa coalition, ont indiqué à l'AFP des sources politiques à Jérusalem.

    Début avril, le gouvernement avait déjà perdu sa majorité au Parlement avec le départ d'une députée de la droite radicale. Cette dernière avait évoqué la décision du gouvernement d'autoriser la distribution dans les hôpitaux du pain avec du levain, ou "hametz", pendant Pessah, la Pâque juive, ce qui est contraire à la tradition.

    De son côté, le parti Likoud de l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé à nouveau dimanche les députés de droite à quitter la coalition pour former un "gouvernement de droite" réunissant aussi les partis juifs orthodoxes et de l'extrême-droite.

    "Quand les juifs ne peuvent plus marcher en sécurité à Jérusalem pour Pessah (...) il y a des députés de droite dans la coalition qui comprennent que ce gouvernement est arrivé au bout de son parcours", a déclaré le Likoud alors que des autocars d'Israéliens ont été la cible de jets de pierre par des Palestiniens dimanche.

    Avec AFP

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Esplanade des Mosquées : des heurts éclatent entre Palestiniens et policiers israéliens

    Cisjordanie : deux adolescents palestiniens tués par l'armée israélienne

    INTERVIEW

    Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"

    France24 - Monde

    Pérou : bientôt la castration chimique des violeurs ?

    Publié le : 19/04/2022 - 17:57Modifié le : 19/04/2022 - 18:37

    Laura MOUSSET Suivre

    Le président péruvien Pedro Castillo a indiqué que son gouvernement voulait imposer la castration chimique des violeurs. Une annonce qui intervient alors que le pays a été secoué ces derniers jours par l'enlèvement et le viol d'une fillette de 3 ans, dans la ville de Chiclayo. 

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    Le général Jacques Langlade de Montgros nommé directeur du renseignement militaire

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.

    Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.

    Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.

    Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.

    Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…

    Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».

    Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.

    Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.

    Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.

    Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.

    Le général Jacques Langlade de Montgros nommé directeur du renseignement militaire

    par Laurent Lagneau · 14 avril 2022

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    Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.

    Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.

    Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.

    Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.

    Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…

    Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».

    Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.

    Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.

    Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.

    Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.

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    Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.

    Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.

    Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.

    Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.

    Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…

    Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».

    Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.

    Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.

    Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.

    Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.

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    Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.

    Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.

    Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.

    Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.

    Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…

    Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».

    Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.

    Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.

    Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.

    Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.

    BBC

    No 10 network targeted with spyware, says group

    By Gordon CoreraSecurity correspondent

    Downing Street and Foreign Office computer systems were suspected to have been infected with spyware, according to a Canadian investigative group.

    The Citizen Lab says it informed officials that suspected Pegasus spyware was discovered in 2020 and 2021, with the Downing Street incident linked to operators in the UAE.

    Pegasus is sold by NSO Group to governments to carry out surveillance through infecting phones with malicious software.

    The Israeli-based company has denied the allegations, saying they are false and could not have taken place.

    The Citizen Lab, which tracks electronic surveillance, said in 2020 and 2021 it notified the UK government that networks belonging to both 10 Downing Street and the Foreign and Commonwealth Office were suspected to have been infected using Pegasus spyware.

    Pegasus allows governments to take control of people's phones, extract data and carry out surveillance.

    NSO Group has always defended its use, saying it is only sold to selected governments for legitimate law enforcement and intelligence purposes, such as against criminals or terrorists.

    The latest claims are linked to an investigation by the New Yorker magazine which looked at the targeting of individuals campaigning for Catalan independence from Spain.

    The Citizen Lab said it identified at least 65 individuals targeted or infected, including members of the European Parliament, Catalan presidents, legislators, jurists, and members of civil society organisations.

    The New Yorker said that in the UK a number of official phones were tested including those of the prime minister, but it was not possible to establish which device was infected or what - if any data - was taken.

    The Citizen Lab said the suspected Foreign Office infections were believed to be linked to operators of Pegasus in the United Arab Emirates, India, Cyprus and Jordan.

    It said these could have been related to staff serving abroad and using overseas SIM cards, similar to the way US diplomats were reportedly hacked in Uganda. NSO Group has said that US phone numbers cannot be targeted.

    The Citizen Lab said it believed the Downing Street suspected infection was linked to the United Arab Emirates.

    Previous investigations by a consortium of journalists claimed that around 400 UK phone numbers appeared in a leaked list of numbers linked to NSO Group between 2017 and 2019, with the UAE alleged to be behind the largest number.

    NSO Group reportedly ended its contract with the UAE last year after reports that Pegasus had been used by the ruler of Dubai, part of the UAE, to hack his ex-wife's phone amongst others, claims he denied.

    Globally, activists, journalists and politicians were on the list of potential targets, although the Israeli-based company disputed the interpretation of the leaked material.

    It was placed on a US Department of Commerce blacklist following the reports last year which restricted its access to US technology.

    In response to the latest claims, a spokesperson for the UK government said it did not routinely comment on security matters.

    A spokesperson for NSO Group said: "The information raised regarding these allegations are, yet again, false and could not be related to NSO products for technological and contractual reasons.

    "NSO continues to be targeted by a number of politically motivated advocacy organizations, like Citizens Labs and Amnesty, to produce inaccurate and unsubstantiated reports based on vague and incomplete information.

    "We have repeatedly co-operated with governmental investigations, where credible allegations merit."

    The UAE Embassy in London has been approached for comment.

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    Macron changes phone after spyware hack reports

    Pegasus spyware seller: Blame our customers, not us

    Who are the alleged victims of Pegasus spyware?

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    France24 - Monde

    “Sprint final” : dernière ligne droite pour les Jeunes avec Macron (JAM)

    Publié le : 19/04/2022 - 01:31Modifié le : 19/04/2022 - 01:32

    Samia METHENI Suivre Juliette MONTILLY Suivre

    Ils sont les premiers supporters du président-candidat, Emmanuel Macron et jouent un rôle primordial dans sa campagne. Ils sont chargés de mettre l'ambiance. Ce sont les “Jeunes avec Macron”. France 24 les a suivis pendant l’entre-deux tours à Marseille.

    BBC

    Make Uranus mission your priority, Nasa told

    Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

    The US space agency Nasa should prioritise a mission to Uranus, an influential panel of scientists says.

    The "ice giant" is the seventh planet in our Solar System, orbiting the Sun 19 times further out than the Earth.

    It's only ever been visited once before, in a brief flyby by the Voyager-2 probe in 1986.

    Researchers think an in-depth study of Uranus can help them better understand the many similarly sized objects now being discovered around other stars.

    The recommendation is made in a document published by the US National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine (NAS).

    Known as a "decadal survey", it is the summation of what the American research community thinks are the big planetary science questions right now and the space missions required to answer them.

    Nasa has broadly followed the recommendations of previous National Academies reports.

    The last planetary decadal survey, published in 2011, had as its two top priorities a rock-collection mission to Mars, which became the Perseverance rover, now on the surface of the Red Planet; and a mission to Jupiter and its moon Europa, which is currently being prepared for launch in 2024. This is called the Europa Clipper spacecraft.

    Uranus: Seventh planet from the Sun

    Specialists who study the outer planets in our Solar System have been campaigning for a return visit to either Uranus or Neptune ever since their late-80s Voyager-2 encounters. And the science case has only strengthened over the intervening years, proponents argue.

    Look at the size-range of planets now being discovered around other stars and they seem to dominate in a range that's about three and four times the width of the Earth. That's Uranus and Neptune.

    "And that actually poses a problem for planet formation theories," explained Prof Leigh Fletcher, who contributed to the report.

    "We think we understand how something gets as big as Jupiter, and we think we understand how something gets to be the size of Earth and Venus. But in the middle, in that kind of sweet spot between those end-members - we don't fully understand how a world can start to grow and grow and not just carry on to become Jupiter-mass in size. A mission to Uranus could help us answer that," the Leicester University, UK, scientist told BBC News.

    There are favourable launch opportunities in 2031 and 2032 that would allow a spacecraft to use a gravity slingshot around Jupiter to shorten the cruise time to Uranus to "just" 13 years.

    The spacecraft would go into orbit around the planet, which would preclude any observations at the more-distant Neptune. The eighth and outermost planet will have to wait its turn.

    Uranus is an oddity compared with the other planets in the Solar System in that its axis of rotation is almost parallel with the plane of its orbit around the Sun. It's as if it has been knocked on to its side, which may well be the explanation - scientists speculate that it suffered a massive impact with another body early in its history.

    Uranus has rings and plenty of moons.

    Indeed, the moons are quite a draw because a good many of them are likely to be "ocean worlds".

    "This is the idea that you've got an icy crust and then you've got some kind of liquid briny ocean down at depth that may or may not be in contact with whatever silicate rocky material is down at the bottom," said Prof Fletcher.

    "Well, all of the big five classical satellites of Uranus are thought of as being ocean world candidates. These moons could have cryo-volcanic (ice volcano) activity taking place on them."

    European-based planetary researchers, like Prof Fletcher, will be hoping the European Space Agency (Esa) can contribute to such a mission.

    Nasa and Esa are frequent partners, such as on the Cassini-Huygens mission to Saturn (2004-2017), but their priorities and funding cycles do not always coincide.

    And for Nasa, the speed at which it's able to implement the recommendation will depend on its other financial commitments.

    The decadal survey panel said completing the Perseverance rover's objectives and the follow-up missions designed to bring its rock samples back to Earth came before everything else in importance.

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    La force aérienne néerlandaise déploiera ses drones MQ-9A Reaper dans les Caraïbes

    par Laurent Lagneau · 13 avril 2022

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    S’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.

    Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.

    L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.

    « L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.

    La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…

    En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».

    « Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.

    « Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.

    La force aérienne néerlandaise déploiera ses drones MQ-9A Reaper dans les Caraïbes

    par Laurent Lagneau · 13 avril 2022

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    S’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.

    Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.

    L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.

    « L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.

    La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…

    En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».

    « Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.

    « Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.

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    S’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.

    Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.

    L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.

    « L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.

    La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…

    En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».

    « Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.

    « Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.

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    S’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.

    Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.

    L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.

    « L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.

    La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…

    En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».

    « Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.

    « Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.

    BBC

    Sir Harrison Birtwistle: British composer dies aged 87

    Acclaimed composer Sir Harrison Birtwistle has died at the age of 87, his publisher has confirmed.

    He is perhaps best known for 1972 orchestral work The Triumph of Time, as well as operas The Mask Of Orpheus, Gawain and The Minotaur.

    Publishers Boosey & Hawkes and agency Rayfield Allied announced with "deep sadness" that he died at his home in Mere, Wiltshire on 18 April.

    The Royal Philharmonic Society called him "a true musical colossus".

    His friend and collaborator Martyn Brabbins, music director at English National Opera, told BBC Radio 4's Today programme Sir Harrison had an "amazing level of detail" and "everything he did had an overarching sense of dramatic impulse, of characterisation and colour".

    He agreed that "complex and uncompromising" were also ways of describing his work, but that it was always governed by "a massively sincere need to communicate what music can express".

    "He reached a massive audience," he said, adding: "If you got Harry's music, it was an irresistible force".

    When asked about criticisms of Sir Harrison's work, such as the piece Panic from the Last Night of the Proms in 1995, which was described by some newspapers as "a cacophony", Brabbins said he "cared passionately".

    Panic was the first piece of contemporary music ever to have appeared on a Last Night programme, and Brabbins said the "furore over that piece really affected Harry in a negative way".

    "He was a very sensitive soul although he had a gruff exterior, he was a very creative artist," he added.

    His music has featured in major festivals and concert series in Europe, the US and Japan, attracting international conductors including Daniel Barenboim and Sir Simon Rattle.

    The Triumph of Time was commissioned and first performed by the Royal Philharmonic Orchestra in 1972, and is based on a painting by 16th Century Flemish artist, Pieter Bruegel, which depicts Time riding in a cart surrounded by skeletons.

    The Royal Philharmonic added he had won five of its awards, and said: "His music shook the earth. There was force and potency in every note he wrote. We will listen in awe to his works for decades to come."

    London Symphony Orchestra said: "Sad news to hear today that one of the greatest British composers, Harrison Birtwistle, has died."

    Actor Samuel West also paid tribute.

    I grew up being taken to Proms in the 80s where Harrison Birtwistle was often on the program.His music disturbed and fascinated me. It spoke of deep, old things - a song of the earth I didn’t fully understand as a teenager. But I enjoyed trying. I’ll always be grateful for that

    Sir Harrison, born in Accrington, Lancashire in 1934, studied composition and the clarinet at the Royal Manchester College of Music, where he met contemporaries including Peter Maxwell Davies, Alexander Goehr, John Ogdon and Elgar Howarth.

    After selling his clarinets in 1960, he took a scholarship at Princeton University in the US, where he focused on composition and wrote the opera Punch And Judy. This work, along with Verses For Ensembles and The Triumph Of Time, established Sir Harrison as a leading light in British music.

    By 1975 he was musical director of the Royal National Theatre in London, where he stayed until 1983.

    In 1988 he was knighted and he was made Companion of Honour in 2001.

    Sir Harrison's wife Sheila Duff died in 2012 and he is survived by his three sons and six grandchildren.

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    Sir Harrison wins composer award

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    France24 - Monde

    Sénégal : l'huître de mangrove, une perle à cultiver

    Publié le : 15/04/2022 - 17:18Modifié le : 15/04/2022 - 19:09

    Laura MOUSSET Suivre

    Au Sénégal, les mangroves constituent le principal habitat des huîtres. La culture de ce mollusque reste un potentiel inexploité dans ce pays qui rêve pourtant d'une ostréiculture moderne, productive et durable. Pour l'instant, l’activité est encore largement informelle et centrée sur la cueillette traditionnelle.   

    Valeurs Actuelles

    Pyrénées-Orientales : un sarcophage romain découvert lors de travaux d’assainissement

    « C’est une tombe intacte, comme on n’en a jamais trouvé dans le département. » Cette découverte a de quoi réjouir les archéologues. C’est le cas du chef du service archéologie du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Olivier Passarius. Comme le rapporte France 3, mercredi 13 avril, un sarcophage de l’Empire romain, datant du Ve ou VIe siècle, a été découvert à Elne (Pyrénées-Orientales). Et ce, alors que des travaux d’assainissement étaient entrepris dans la commune proche de Perpignan. Ce sarcophage entier de « près de deux tonnes et demie » serait « excessivement bien conservé », selon l’archéologue Olivier Passarius.

    Une extraction délicate

    Une « pièce archéologique exceptionnelle » et « unique » qui était encore fermée par son couvercle en pierre. De quoi compliquer la tâche au moment de l’extraire de la terre. David Sol, responsable des travaux, a raconté à France 3 avoir fait usage de larges sangles pour hisser le sarcophage en évitant « qu’il se casse par le fond sous l’effet du poids et qu’il s’ouvre ». L’opération a duré plusieurs jours dans une rue étroite d’Elne.

    Issu d’une nécropole de 2 000 m2

    La découverte de ce sarcophage n’aurait en fait rien d’étonnant puisque le quartier d’Elne, où il a été trouvé, repose sur une nécropole. Le site s’étendrait « sur environ 2 000 m2 sous la ville actuelle », selon des « observations documentées et sectorisées qui datent d’il y a 60 ans », a indiqué une responsable du chantier archéologique d’Elne, Camille Mistretta. Le vestige romain a été amené aux ateliers du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales pour être examiné et ouvert.

    Perpignan : les dernières actualités

    La prison de Perpignan bloquée par les surveillants après l’agression d’un des leurs

    [Video] À Perpignan, chez Louis Aliot, l’accueil des réfugiés ukrainiens s’organise

    Un prisonnier se fait livrer des stupéfiants par drone à Perpignan

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Un Giec des déchets nucléaires ?

    Chronique

    Sylvestre Huet

    Récemment, les citoyens helvètes ont appris les résultats de la recherche d’un site d’enfouissement géologique de leurs déchets nucléaires les plus radioactifs. L’agence publique en charge de ces déchets, la Nagra, a dévoilé les savoirs issus de forages dans trois sites possibles. Des couches d’argile, entre 500 et 1 000 mètres de profondeur. Le processus de choix doit déboucher à l’automne. Avec un principe prioritaire : ce sont les informations scientifiques sur la capacité de confinement des déchets à très long terme qui devront constituer l’argument premier.

    La Suisse après la Finlande, la Suède ou la Chine, trois pays où ce sont des couches de granite qui ont été choisies. Mais aussi l’Allemagne, où la recherche d’un site capable de protéger efficacement la biosphère des rayonnements de ses déchets poursuit son cours. La convergence de la plupart des pays ayant à gérer des déchets nucléaires vers la solution de l’enfouissement géologique ne doit pas étonner. Après avoir écarté les idées plus ou moins aventureuses – les grands fonds océaniques, l’envoi vers l’espace… –, les scientifiques et les ingénieurs ont déterminé qu’elle correspond au besoin de protection de long terme et peut être réalisée.

    La production d’électricité nucléaire s’accompagne nécessairement de celle de déchets très radioactifs pour longtemps. Les gérer de manière sûre pour les générations futures est donc une obligation si l’on veut utiliser cette source puissante et décarbonée d’électricité. Mais les citoyens peuvent avoir des doutes sur la pertinence de la solution proposée par les scientifiques. Des doutes parfois entretenus à tort. Comme par cette émission récente d’Arte, où un petit morceau d’argile fut soumis à une température élevée dans un simulacre ridicule d’expérience censée réfuter les travaux menés sur le site de Bure, choisi par la loi en 2006 et 2016.

    Le dernier rapport du Giec – le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat – note l’intérêt de l’électronucléaire dans la panoplie des énergies climatocompatibles. Puisque ses méthodes de travail semblent convaincre citoyens comme gouvernants, pourquoi ne pas créer un groupe mondial d’experts des déchets nucléaires opérant selon les mêmes règles ? Ce panel, utilisant la production scientifique mondiale sur le sujet, pourrait contribuer à des débats publics mieux informés. Rêvons : les militants écologistes en soutiendraient les conclusions comme ils soutiennent celles du Giec.

    la chronique scientifique de sylvestre huetdéchets nucléairesrapport du giec
    France24 - Monde

    Cinéma : un film d’animation ougandais bientôt sur Disney+

    Publié le : 14/04/2022 - 17:29Modifié le : 15/04/2022 - 15:15

    Laura MOUSSET Suivre

    Fin 2022, la plateforme Disney+ va diffuser "Kizazi Moto: Generation Fire", une série de courts-métrages animés réalisée en collaboration avec une dizaine de créateurs africains. Ces films d'animation de science-fiction s'inspirent d’histoires et de cultures africaines. Raymond Malinga, réalisateur ougandais, qui a conçu le tout premier film d'animation de son pays pour Disney, souhaite que son travail montre les côtés positifs de l'Afrique et élargisse la diversité dans l'industrie du film. 

    L'Humanité

    Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée

    Actu

    C’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.

    Anna Musso

    Pour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.

    La maladie dont souffrait Stephen Hawking

    La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.

    Génome humain : les 8% qui changent tout

    Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.

    Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux

    Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »

    Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.

    Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

    Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. «  Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.

    « C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »

    L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.

    Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».

    Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, ​​​​​​​ long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » ​​​​​​​souligne le professeur Pélissier.

    Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.

    neurosciencessciencescharcot
    France24 - Monde

    Elles sont l'avenir de l'Europe

    Publié le : 08/04/2022 - 12:46

    Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

    Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

    Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

    Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

    >> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

     

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

    présidence française de l'UE

    Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

    La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

    BBC

    Ukraine war: How a BBC journalist's family escaped the country

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    After BBC Monitoring's Russia editor Vitaly Shevchenko spoke about the dangers the war in Ukraine posed to his family in Zaporizhzhia, two people who heard his story on the BBC Ukrainecast podcast worked together to rescue his mother and severely disabled aunt from the country.

    Following a 35-hour journey, that spanned 2,000 miles (3,218km) and crossed five countries, Vitaly was reunited with family members as they arrived in Reading, and was able to thank the man who aided their rescue.

    Listen to the full story on Ukrainecast on BBC Sounds

    L'Humanité

    Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !

    Actu

    Le microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.

    Marine Cygler

    Dès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».

    Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.

    En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.

    Une drôle de conversation

    En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.

    Ingenuity ne s’arrête plus de voler

    C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.

    Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !

    À la recherche de la vie extraterrestre

    Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.

    sciencesplanète mars
    El País (ESP)

    ALCACHOFAS BRASEADAS CON VINAGRETA DE ANCHOA, CHILE Y PEREJIL

    Si quieres enterarte antes que nadie de todo lo que se cuece puedes suscribirte a nuestra newsletter y recibirás el menú semanal de El Comidista en tu correo cada viernes. Aquí tienes toda la información.

    Organizar el menú para la semana posterior de las vacaciones de Semana Santa no es una tarea fácil: algunos estáis pensando en hincharos a las torrijas medio resecas que os han sobrado, otros intentando empezar a comer más saludable y otros andáis como locos buscando ideas que os permitan comer variado y hagan más llevadera la vuelta a la rutina. Por eso en El Comidista os traemos una nueva entrega de nuestro menú semanal para poner un poco de cordura posvacacional, aunque solo sea en el ámbito gastronómico. Como siempre, un montón de recetas molonas y con productos de temporada.

    Lunes 18 de abril

    En El Comidista no desperdiciamos ninguna oportunidad de cocinar con la hortaliza que nos presta su imagen. En esta ocasión, las preparamos con un braseado sencillo y una potente vinagreta.

    ALBÓNDIGAS DE PAVA GUISADAS

    La cocinera Amor González comparte una receta familiar donde la carne de pava se enriquece con chacinas y retoza en una salsa con patatas, guisantes y una picada de almendras y ajo.

    BRIOCHE DE CHOCOLATE Y AVELLANAS

    Currarse un brioche es una de las experiencias más satisfactorias que puede tener un panadero: integrar la mantequilla en la masa, trabajarla hasta que esté elástica, verla fermentar... y comérselo, claro.

    Martes 19 de abril

    ESPINACAS SALTEADAS CON MIGAS DE MOSTAZA

    Las migas de mostaza, crujientes y un punto ácidas, logran que el plato sea algo más que unas verduras salteadas vulgaris sin tener que hacer grandes esfuerzos.

    ENSALADA DE PASTA CON PESTO DE AGUACATE

    El aguacate sirve para hacer un falso y untuoso pesto tropical, que funciona a la perfección en esta ensalada de pasta con hortalizas y verduras frescas, jugosas y crujientes.

    FRUTA DE TEMPORADA: POMELO

    Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?

    Miércoles 20 de abril

    COLIFLOR ASADA CON ZANAHORIA Y NARANJA

    A los que la coliflor hervida les sabe a bomba fétida, les recomiendamos encarecidamente que la prueben asada. Queda más caramelizada y coge un saborcillo fantástico, además de quedar algo más crujiente.

    CURRY DE REMOLACHA

    Aunque no es una de sus versiones más conocidas, la remolacha se lleva fenomenal con la leche de coco y las especias variadas que conforman la esencia de este plato indio.

    DONUTS CASEROS

    El bollo industrial más irresistible también puede hacerse en casa: están aún más ricos y ni siquiera son demasiado difíciles. Piensa con qué quieres bañarlos y ponte manos a la obra.

    Jueves 21 de abril

    CEBOLLA AL PUÑETAZO

    Una técnica sacada de una antigua merienda de payeses que no solo nos permite comernos una cebolla dulce, melosa y que sienta bien, sino también liberarnos del estrés atizándole puñetazos.

    FRITOS DE RAPE (PIXÍN)

    Jugosos trozos de rape, gracias a un marinado previo en limón, con un crujiente rebozado a la romana, un aperitivo asturiano tradicional del que podríamos comernos un cubo.

    FRUTA DE TEMPORADA: FRESAS

    Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.

    Viernes 22 de abril

    TORTILLITAS DE CAMARONES

    La tradicional del sitio donde se inventó y la vanguardista de Aponiente: te traemos este clásico del tapeo gaditano en dos versiones, y además te contamos dónde encontrar los mejores ejemplares.

    ESPINACAS CON GARBANZOS Y GAMBAS

    Una técnica muy sencilla para cocinar las espinacas descongeladas directamente en una sartén o cazuela. Sólo hay que escurrirlas bien para eliminar el exceso de agua y conseguir el mejor resultado.

    COULANT DE CHOCOLATE

    Volcán. Fluido. Culán. Lo llames como lo llames, este postre cuasi viejuno es insultantemente fácil e indecentemente bueno. El momento en el que metes la cuchara en él y lo rompes es lo más parecido al Nirvana.

    Sábado 23 de abril

    SECRETO GLASEADO CON MIEL, NARANJA Y ROMERO

    No sorprende nada que la miel, la naranja y el romero le vayan como huevo a patata frita: bien sabido es que el cerdazo encaja como nadie los sabores dulces y las hierbas potentes.

    FRUTA DE TEMPORADA: NARANJA

    Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

    Domingo 24 de abril

    RISOTTO DE ESPÁRRAGOS VERDES, PANCETA Y GRANA PADANO

    Para que este arroz cremoso no te quede mazacote sólo hay que seguir una serie de normas: usar el queso y el arroz adecuados, añadir el caldo poco a poco y remover como si se acabara el mundo.

    TARTA SIN HORNO DE FRESAS, CREMA Y QUESO

    La base es la clásica de galletas desmigadas y mantequilla, pero el relleno es un escándalo que mezcla crema pastelera y queso Philadelphia.

    La bebida del finde

    VODKA SMASH

    La receta es una adaptación al mundo vodka del whisky smash que se sirve en un bar del Soho londinense, The Lucky Pig.

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    Si quieres leer nuestros menús semanales anteriores, pincha aquí

    L'Humanité

    Direct. Guerre en Ukraine : vaste offensive russe dans le Donbass, croissance mondiale en berne, réunion entre États-Unis et alliés. L'actualité du 19 avril

    Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences.

    Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux en comprendre tous les enjeux, ainsi qu'à une chronologie des moments clés de ce conflit.

    2 heures 17 min
    France24 - World

    Tunisian coastal city ravaged by 'industrial pollution and overfishing for the past 50 years'

    Issued on: 19/04/2022 - 11:49

    France 24 is joined by Kenzie Azmi, Campaigner at Greenpeace MENA, who describes Gabes as a Tunisian coastal city plagued by a half-century of industrial activity. "Gabes is a location that has already been impacted by a lot of industrial pollution and overfishing for the past 50 years. And so it really cannot take much more environmental impact. The community is really being devastated by the impact on its fresh water, on its marine life, and on its soil from neighboring industries."

    France24 - World

    Divers inspect fuel-laden ship that sank off Tunisia

    Issued on: 17/04/2022 - 15:45

    NEWS WIRES Vedika BAHL Follow Lilia BLAISE

    Divers on Sunday inspected the hull of a tanker loaded with 750 tonnes of fuel that sank off southeastern Tunisia, with no leak detected so far, officials said. 

    "With the improvement in weather conditions, a team of divers accompanied by the ship's captain and engineer who know its layout are on site to examine the hull," Mohamed Karray, spokesman for the court in Gabes city, which is investigating Saturday's sinking, told AFP.

    The Equatorial Guinea-flagged Xelo was travelling from Egypt to Malta when it went down.

    Images released by the environment and defence ministries showed divers heading for the site in the Gulf of Gabes, and then getting into the water at the scene that has been sealed off by Tunisia's military.

    Defence ministry photos showed the vessel largely submerged.

    The crew of the Xelo had issued a distress call on Friday evening and sought shelter in Tunisian waters from bad weather before going down, authorities said.

    Environment Minister Leila Chikhaoui, who travelled to the port of Gabes on Saturday to help oversee the response, said the situation was "under control".

    "We think the hull is still watertight and there is no leakage for the moment," she told AFP.

    As a precaution, protective booms to contain any oil slick have been placed around the wreck.

    The Tunisia branch of the World Wildlife Fund expressed concern about another "environmental catastrophe" in the region, an important fishing zone which has already suffered from pollution.

    The tanker is 58 metres (63 yards) long and nine metres wide, according to ship monitoring website vesseltracker.com.

    It began taking on water around seven kilometres (four miles) offshore in the Gulf of Gabes and the engine room was engulfed, according to the environment ministry.

    It said Tunisian authorities rescued the seven-member crew, who received first aid and were being accommodated in a hotel.

    (AFP)

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    Ship carrying 750 tonnes of fuel sinks off Tunisia's southeast coast

    BBC

    'I felt more joy than I thought possible'

    By Victoria GillScience correspondent, BBC News

    "I had the full-blown mystical revelatory experience - the big psychedelic multi-coloured light and sound show."

    This is how Steve recalls his first dose of a hallucinogenic drug, psilocybin, the psychedelic compound found in magic mushrooms.

    His experience was part of a clinical trial that some scientists are calling a major step towards a revolution in the treatment of depression. It is a trial complicated by the fact that the drug it is testing is illegal. Psilocybin is a Schedule 1 controlled substance; its use is very strictly regulated.

    Part of the definition of a Schedule 1 drug is that it is not used medicinally. But this trial, which scanned of the brains of participants after their treatment with psychedelics, painted an extraordinary physical picture of the effect and the experience. The brain scans showed "more connectivity" between different brain regions.

    The researchers say their findings show how hallucinogenics break a depressed person "out of a rut of negative thinking" - that psilocybin "reintegrates" a depressed brain, making it more fluid, flexible and connected.

    So how does it feel to have your brain reintegrated by psychedelic drugs?

    "It's an ineffable experience - words like the ones we're using now are just not enough," Steve told BBC Radio 4's Inside Science.

    "With the first dose, I felt joy like I've never experienced - and more like myself than I've ever felt."

    But the second dose in the trial, he said, was very dark.

    Steve, who is now in his 60s, was diagnosed with depression more than 30 years ago.

    Traditional antidepressants simply did not work for him.

    Those existing drugs work by increasing the levels of a chemical called serotonin in the brain. That is one of the chemical messengers that relays signals from one part of the brain to another; low serotonin has been associated with depression since the 1960s.

    But while antidepressant drugs that "correct" that serotonin imbalance numbed the lows for Steve - lows that he said could often make him feel that his life was completely worthless - they also numbed the highs.

    "[When I was taking those drugs] there was just no colour - no joy in my life.

    "You end up living like a functional zombie."

    Steve made the difficult decision to come off the drugs. He continued his long-term regime of meditation, yoga and running that he says has helped him to manage his depression all these years.

    But when he heard an interview on the radio about a new trial investigating the use of psychedelics for depression, he called to volunteer.

    "I had to wait a year, and selection criteria were very tough."

    Participants had to show, not only that other antidepressants had not been successful in treating their depression, but that they did not have other conditions, including psychosis, that could make the use of psychedelics particularly risky.

    Finally, after careful vetting, and under the supervision of a professional therapist, Steve was given his first dose of psilocybin.

    "It felt wonderful," he recalled. "I felt more connected to myself - it was extraordinary.

    "It took from not knowing myself at all to having a sense of what my place was in the greater scheme of things."

    What Steve felt has shown up in brain scans.

    Images of participants' brains before and after a dose of "magic mushroom juice" showed what lead researcher Prof David Nutt, from the Imperial Centre for Psychedelic Research, described as a brain reset.

    The images showed that psychedelics induced a connectivity, where different brain regions communicated with each other much more, revealing new ways of thinking.

    "I had no conscious sense of my brain being 'scrambled' but certainly there was a lot more going on there than I could ever have imagined," said Steve.

    His second experience with psilocybin though, was much more difficult.

    "I had to wrestle with those feelings and emotions that I tend to suppress.

    "So, the second session, although it was hard work, was probably therapeutically more useful, because I had to deal with the stuff that I just hadn't dealt with before.

    Prof Nutt is campaigning for these illegal drugs to be reclassified for research purposes, in order to make trials like his less legally complicated - and to enable what he says could be a revolution in the treatment of depression.

    But the drug, both Steve and Prof Nutt stressed, is no magic antidepressant bullet.

    In the trial, the treatment was combined with professional therapy. Ongoing work at the Centre for Psychedelic Research, and elsewhere, is focused on developing and safely testing new therapeutic protocols, ways to combine drug treatment with therapy in order to treat depression in a new way.

    "The drug gives us part of a healing process. It exposes you to different possibilities - another way of being," said Steve.

    The real work, he says, starts after the experience and needs the guidance of a therapist to make it meaningful.

    "It's one thing developing a drug, but we need protocols to help people like me," said Steve.

    "But I would not change the experience for anything - it was wonderful - and I don't expect ever to experience anything like it again."

    Hear Steve's interview with Victoria and more about the psychedelic drug trial on BBC Inside Science on BBC Sounds.

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    Psychedelic frees up depressed brain, study shows

    PM to consider calls to legalise magic mushroom drug

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    France24 - Monde

    Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse

    Publié le : 08/04/2022 - 12:30

    Caroline DE CAMARET

    Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.

    Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.

    Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

    >> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

     

    Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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    • Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
    • Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
    • Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
    présidence française de l'UE

    Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

    La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

    Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE

    BBC

    Alex Jones' Infowars files for bankruptcy after defamation suits

    Companies owned by US radio host Alex Jones, including his right-wing website InfoWars, have filed for bankruptcy.

    The move comes as he fights defamation suits brought by families of those killed in a 2012 school shooting at Sandy Hook elementary school.

    Mr Jones, who falsely claimed the shooting was a hoax, has been ordered to pay damages in the lawsuits.

    Those efforts will be complicated by his decision to seek protection from creditors in bankruptcy court.

    In the US, declaring bankruptcy provides a route for companies to remain in operation and negotiate their debts, with settlements overseen by the court. It puts a hold on other litigation.

    Troubles for the radio host and conspiracy theorist stem from his false claims about the 2012 shooting in Connecticut, one of the worst school shootings in US history.

    He repeatedly claimed the massacre, in which twenty children and six adults were killed, was a ploy to push gun control, staged by actors and the mainstream media.

    Those claims were among the most prominent spread on his radio show and Infowars website.

    In three separate lawsuits, families of those killed at Sandy Hook have said his lies enriched his business, including InfoWars, while leading to their harassment by his followers.

    They won the lawsuits last year after Mr Jones denied the claims but refused to present evidence such as financial records in court.

    This month, juries were set to start determining how much he owes the families.

    He had proposed to pay $120,000 (£92,150) to each of the 13 people involved in the lawsuits, but they rejected that offer last month.

    "The so-called offer is a transparent and desperate attempt by Alex Jones to escape a public reckoning under oath with his deceitful, profit-driven campaign against the plaintiffs and the memory of their loved ones lost at Sandy Hook," the families said in court filings.

    Since the lawsuits, Mr Jones has acknowledged that the shooting took place. He has said the lawsuits threaten his constitutional rights to free speech.

    In the bankruptcy filing, InfoWars listed its estimated assets in the range of $0-$50,000 and estimated liabilities in the range of $1m to $10m.

    He has already been banned by Facebook, Twitter and YouTube in recent years for hate speech and abusive behaviour.

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    Alex Jones liable in Sandy Hook defamation lawsuit

    False claims that Ukraine war is a hoax go viral

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    France24 - Monde

    Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

    Publié le : 07/04/2022 - 16:12

    Xavier CHEMISSEUR

    Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

    L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

    "Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

    Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

    "Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

    Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

    "La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

    Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

    "C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

    Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

    Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

    "C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

    Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

    "Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

    Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

    "L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

    Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

    Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

    "La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

    Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

    "L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

    Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

    Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

    "C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

    Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

    "Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

    Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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    Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

    Conférence sur l’avenir de l'Europe : Zuzana, Européenne convaincue en terre eurosceptique

    Présidence française de l'UE

    Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

    BBC

    Scientists map Caribbean coral reefs to tackle climate change

    By Helen BriggsEnvironment correspondent

    Scientists have mapped coral reefs in the Caribbean to identify those most likely to survive climate change.

    Corals with the highest potential to escape destruction from marine heat waves are predominantly located along the northern shoreline of Cuba.

    And other promising sites are clustered around the Bahamas, Dominican Republic, Guadeloupe, Haiti, eastern Jamaica, and the US state of Florida.

    Coral reefs are wonders of the ocean.

    Made up of hundreds of thousands of tiny creatures, they are one of the most threatened ecosystems on the planet.

    According to a recent IPCC report (top-level UN reports written by scientists), at up to 1.5C of warming, only 10 to 30% of coral reefs are expected to survive. If warming is above that, survival prospects plummet drastically.

    The research team compared different climate models and examined factors such as hurricane damage and heat stress. They used this to define a list of coral that are priorities for protection due to their better resilience to climate change.

    Locating and managing the places that hold "greatest promise to sustain key species will be critical for helping these precious habitats persist as the planet continues to warm," said lead researcher, Iliana Chollett.

    The insights are already shaping reef conservation efforts "to deliver durable, climate-smart protection for those ecosystems most likely to survive this century," added Ximena Escovar-Fadul, of global environmental non-profit, The Nature Conservancy.

    But the scientists say their research - in line with other studies - shows coral reefs will not survive 2C of warming, meaning urgent greenhouse gas emission reductions are needed to save them for future generations.

    The research is published in the journal, Global Change Biology.

    Follow Helen on Twitter.

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    Five things new IPCC climate change study tells us

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    France24 - Monde

    Reportage : à Irpin, la police tente de collecter des preuves contre les troupes russes

    Publié le : 17/04/2022 - 16:42Modifié le : 18/04/2022 - 10:49

    Sylvain ROUSSEAU Rob PARSONS Tahar HANI

    À Irpin, au nord de Kiev, après un mois d'occupation russe, la ville en ruine panse ses plaies. De son côté, la police locale rassemble des preuves contre les soldats russes. Reportage.

    Valeurs Actuelles

    Giovanni Boldini, peintre fétiche du Paris de la Belle Époque

    Au 41, boulevard Berthier, dans le quartier de la Plaine Monceau, ces dames de la haute société attendent au désespoir que Giovanni Boldini daigne les recevoir. Elles « pren[nent] le rang patiemment, si l’on en croit le peintre Jacques-Émile Blanche, pour poser dans le modeste atelier […] Elles attendent des mois, des années, avant qu’il leur fût permis de se plier aux caprices bizarres de l’exigeant, sans cesse mécontent analyste de leur corps ». À la charnière des XIXe et XXe siècles, Boldini (1842-1931), qui s’était fait dans le monde et le demi-monde parisiens une clientèle fidèle et nombreuse, est un monstre sacré, un faiseur de modes dont on s’arrache le talent. Rien ne prédestinait pourtant ce Ferrarais d’origine à élire la Ville lumière comme port d’attache près de soixante ans durant.

    Le jeune portraitiste de Florence

    Ce huitième fils d’une famille de treize enfants, qui avait fait ses classes aux côtés de son père restaurateur et peintre, avait tôt fait de quitter le nid familial de cette ville qu’il jugeait trop provinciale, pour rejoindre le cœur battant de la scène artistique italienne d’alors : Florence. Visiteur plus assidu des lieux de mondanité que de l’Académie des beaux-arts, le jeune homme de 22 ans se lie d’amitié avec les peintres Michele Gordigiani et Cristiano Banti, grâce auxquels il reçoit ses premières commandes. « Monsieur Boldini de Ferrare est un nom nouveau, mais qui commence brillamment, note Telemaco Signorini dans le Gazzettino delle Arti del Disegno à l’occasion de la participation du peintre à l’exposition de la Società Promotrice delle Belle Arti vers 1867. Il a exposé trois petits portraits d’un mérite peu commun et un petit tableau représentant “l’amateur d’art” ; la nouveauté du genre confond les classificateurs qui ne savent pas lui assigner une place dans les catégories de l’art. »

    Brossant avec fraîcheur de petits portraits de ses commanditaires comme de ses comparses peintres, Boldini dévoile en des tableautins dynamiques les visages de ses amis du groupe d’artistes les Macchiaioli, laissant surgir en « arrière-plan, comme le constate un contemporain, le spectacle offert par l’atelier de l’artiste, des tableaux, des estampes et divers objets accrochés aux murs, sans pour autant que la tête du modèle y perde quoi que ce soit ». C’est néanmoins dans la société mondaine que l’ambitieux artiste va puiser une clientèle solide, véritable marchepied à sa carrière internationale. Réfugié à La Falconiera, la villa de l’Anglaise Isabella Falconer à Pistoia, Boldini échappe à la guerre d’indépendance italienne de 1866 et rencontre par l’intermédiaire de sa bienfaitrice les familles aristocratiques aisées de Grande-Bretagne.

    À l’appel de l’une d’entre elles, les Cornwallis-West, le peintre quitte les rivages méditerranéens pour rejoindre ceux de l’Angleterre, un jour de mai 1871. L’heure est aux premiers succès mondains pour l’artiste dont la réputation de portraitiste s’étoffe de jour en jour, comme il l’indique dans sa correspondance : « À Londres, je suis devenu à la mode ; ils m’appellent le petit Italien, Little Italian. » Mais quoique heureuse, l’escapade est de courte durée : alors qu’il doit faire un bref séjour à Paris, le Ferrarais se laisse séduire par une capitale française renaissante après les épisodes sanglants de la Commune. Les commandes anglaises vite oubliées, Boldini, dès son arrivée en octobre 1871, installe un atelier au 12, avenue Frochot, à quelques encablures du quartier animé de Pigalle, et ouvre la première page d’une histoire française qui durera près de soixante ans.

    Paris flamboyant

    Dans ce Paris de la IIIe République naissante, la bourgeoisie reine, en mal de légitimation de son nouveau rang, trouve, dans ces saynètes historiques en costumes XVIIIe, une production exotique digne de parer ses riches intérieurs. Doué en affaires mais peu affable, celui que ses amis dénomment “Boldo” fait de cet art à la mode le vivier de ses succès et s’allie au marchand Adolphe Goupil pour vendre « tous ces genres de tableaux qui disparaissaient vite », ainsi qu’il le confie à son frère Gaetano. Dix ans durant, il allait abandonner cet art du portrait dans lequel il s’était si favorablement distingué (et brillerait longtemps encore) pour saisir par-delà les tableautins savoureux les mille visages d’une capitale en pleine effervescence, ses places affolées par le brouhaha des carrioles et des hippomobiles, ses foules rassemblées au Moulin-Rouge au son des premiers cancans, ses belles rêveuses qu’il dotait presque toutes du gracieux minois de sa maîtresse Berthe…

    Car Boldini n’est pas que le portraitiste de génie dont l’histoire se souvient ; il fut, comme le concéda son ami le caricaturiste Sem, « ce sorcier, ce démon [qui] savait tout faire, et merveilleusement : les fleurs, les tombereaux, les architectures, les vitraux, les paysages, les chevaux, les cathédrales. Tout ». Un exubérant personnage, aussi, qui « lâchait sa vapeur au piano, plaquant des accords à toute volée, chantant d’un air inspiré, avec des roucoulades et des vocalises à toute gorge, des gondoli, des gondola, des funiculi, des funicula, des boldini, des boldina, comme le note encore son ami. Ah c’était bien un Rigoletto dans ces moments-là » !

    « Paganini du pinceau »

    C’est l’une des innombrables qualités de l’exposition que le Petit Palais consacre à Boldini, “Les plaisirs et les jours”, que de dévoiler l’ensemble du corpus, le génie complet, de celui qu’on couronna du titre de “Paganini du pinceau”. Oubliée à Paris après la mort de l’artiste en 1931, la riche carrière de cet « insigne vieux démon de la peinture » (Colette) méritait une si belle rétrospective, rappelant sur la scène de tous ses succès les toiles des musées italiens. À l’inverse de la France, la patrie d’origine de l’artiste conserve encore le vif souvenir de son fils talentueux : est-ce parce qu’il ne présenta plus, à partir des années 1890, que sa seule production de portraits que sa peinture fut relativement oubliée ? Est-ce parce qu’elle n’était, aux yeux du public français, que le reflet du visage luxueux et frivole d’une Belle Époque vite engloutie qu’elle ne suscita plus ici d’engouement récent ? « À force d’être connu, notait justement quelques années après la mort du peintre le conservateur Jean-Louis Vaudoyer, le voici, maintenant, presque inconnu. »

    Il modèle le réel à la façon des maniéristes de la Renaissance.

    C’est pourtant avec une furieuse ferveur qu’était en son temps disputé le pinceau virtuose du portraitiste de tous les visages fameux de la Ville lumière. Des princesses aux demi-mondaines, toutes se précipitent chez ce « drôle de petit homme, qu’un roi des salons parisiens considérait amusant et laid ! Il me fait l’effet d’un gnome malpoli, disgracieux, vaniteux et hargneux ». « Lors de ma première rencontre avec le monstre sacré, se souvient encore la princesse Bibesco, il était en pleine vogue ; c’était le temps où il refusait du monde […] des femmes s’habillaient à la Boldini […] On racontait que la comtesse Bosdari s’était fait maigrir en s’imposant de véritables tortures rien que pour ressembler à la femme idéale selon les canons de la beauté boldinienne. » Dans l’espace fermé de l’atelier, suggérant l’intérieur par un infime détail, la main tourbillonne sur la toile, allongeant les membres de ses modèles presque à la façon des maniéristes de la Renaissance, tandis qu’elle donne à ses silhouettes une ligne serpentine, écho à la production Art nouveau qui inonde le marché de l’art parisien.

    Méfiant vis-à-vis des avant-gardes de son temps – il considère qu’ils « font de la peinture avec la pensée plutôt qu’avec les couleurs » -, Boldini tourne sans cesse son regard vers les anciens, de Frans Hals au Greco en passant par Van Dyck ou Velázquez. Digne disciple des maîtres d’antan, il compose avec maestria dans une palette où les noirs se détachent de fonds sombres, où les blancs changent de texture au gré de ses envies. « Une robe vide, éteinte, à peu près blanche, posait pour lui sur un fauteuil, se souvient Colette dans Ces plaisirs… C’est de ce blanc terni que naissaient sur la toile, touche à touche, les blancs de crème, de neige, de papier glacé, de métal neuf, les blancs d’abîme et de bonbon, les blancs de tour de force. » Une maîtrise absolue des nuances, sensible derrière le prodigieux pastel figurant Emiliana Concha de Ossa enveloppée de sa robe immaculée, portrait dont l’artiste fut si fier qu’il ne voulut jamais s’en séparer… Son geste dynamique pourtant, qui fait surgir les figures féminines de son temps au cœur d’une tempête de traits de pinceau, de coups de sabre, a cette étourdissante puissance qu’Apollinaire rapproche du jeu de mouvements auquel s’adonnent alors les futuristes. C’est cette inconnue du Feu d’artifice, se détachant, fantôme éthéré, d’un halo abstrait, suggéré, qui concourt paradoxalement à conférer à la peinture de Boldini une sensation de modernité.

    Mode parisienne, mode boldinienne

    Un sentiment corroboré par l’actualité sous-jacente dans chacun de ses portraits : à l’heure où la mode prend son envol et devient l’apanage non plus seulement de l’aristocratie mais aussi des comédiennes et des danseuses, Boldini impose à son monde le port des robes des plus grands couturiers de son temps, de Worth à Poiret. Et c’est ainsi qu’inscrits dans la mode, dans cette période de la Belle Époque passée en un souffle joyeux sans voir venir 1914, les portraits de Giovanni Boldini se font éternels. « L’immortalité de l’âme des portraits, l’actualité seule l’alimente », note à cet égard le comte Robert de Montesquiou. Immortelle est donc l’image de ce Paris que Boldini livre tantôt à la coquetterie, tantôt à l’élégance. Où la haute société frivole et décadente, que Proust, fervent admirateur du peintre, décrit parallèlement dans À la recherche du temps perdu et dans les Plaisirs et les jours, vit ses derniers instants…

    « Boldini, les plaisirs et les jours », Petit Palais, Paris VIIIe, jusqu’au 24 juillet.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Former EastEnders actress admits racial harassment

    A former EastEnders actress has admitted racially aggravated harassment and common assault after an incident in Essex.

    Katie Jarvis, 30, who played Hayley Slater in the soap from 2018 to 2019, was arrested in Southend-on-Sea, on 31 July, 2020.

    Jarvis, of Rainham, east London, had denied the two offences, but changed her pleas at Basildon Crown Court.

    She will be sentenced before Judge Samantha Leigh on Wednesday.

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    HM Courts & Tribunals Service

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    France24 - Monde

    Tunisie : "aucune fuite" constatée sur le pétrolier naufragé dans le golfe de Gabès

    Publié le : 17/04/2022 - 15:59Modifié le : 17/04/2022 - 17:53

    FRANCE 24 Suivre Lilia BLAISE Axelle SIMON

    Au lendemain du naufrage d'un pétrolier dans le golfe de Gabès, des plongeurs ont procédé, dimanche, à des opérations d'inspection de la coque pour mesurer le risque de pollution. "Aucune fuite" n'a été détectée, ont-ils indiqué.

    Des plongeurs ont inspecté, dimanche 17 avril, la coque d'un pétrolier, chargé de 750 tonnes de gazole, qui a coulé la veille dans le golfe de Gabès, près des côtes du sud-est de la Tunisie. Aucune fuite n'a été détectée, selon les autorités tunisiennes.

    Les plongeurs qui ont pu se rendre sur le site grâce à une embellie de la météo ont noté que le navire "a coulé à près de 20 mètres de fond, en position horizontale et ne présente pas de fissures", selon le ministère tunisien de l'Environnement. "Aucune fuite n'a été constatée sur la cargaison de gazole", a ajouté le ministère dans un communiqué.

    L'équipe de plongeurs était "accompagnée du capitaine et du mécanicien du navire, qui connaissent la configuration du navire", a précisé à l'AFP, Mohamed Karray, porte-parole du parquet de Gabès, qui a ouvert une enquête sur les causes de l'accident.

    Le pétrolier Xelo, parti du port de Damiette, en Égypte, et qui se dirigeait vers Malte, a coulé samedi, dans les eaux tunisiennes où il s'était réfugié vendredi soir en raison de mauvaises conditions météorologiques.

    Pour une raison inconnue, le pétrolier de 58 mètres de long sur 9 de large, chargé de 750 tonnes de gazole, a commencé à prendre l'eau. Les autorités ont alors procédé à l'évacuation des sept membres d'équipage avant que le navire ne sombre dans la mer à l'aube.

    Sur une vidéo du ministère de l'Environnement, on ne voit plus que la pointe d'un mât qui émerge des flots. La zone est contrôlée par l'armée et inaccessible à la presse.

    Éviter une pollution du site

    Selon le ministre des Transports, Rabie el Majidi, lors du sauvetage, les secouristes "se sont assurés de fermer les cales pour éviter des fuites de gazole et les plongeurs ont constaté qu'elles sont intactes". 

    "La situation n'est pas dangereuse, le diagnostic est positif, le navire est stable car il a heureusement coulé sur du sable", a affirmé le ministre lors d'un point presse dimanche dans le port de Gabès, avec sa collègue de l'Environnement.

    La priorité des autorités est désormais le pompage du gazole pour éviter une pollution du site. Selon la ministre de l'Environnement, Leila Chikhaoui, "c'est dangereux mais possible". 

    C'est "très délicat pour les plongeurs de repérer les sorties (des cales) pour effectuer le pompage", a complété Rabie el Majidi, en minimisant toutefois l'ampleur des risques : "750 tonnes de gazole c'est rien du tout" et "le gazole s'évapore facilement avec le soleil".

    Des barrages flottants anti-pollution ont été installés sur un périmètre de 200 mètres autour de l'épave. 

    "L'ambassadeur italien (en Tunisie, NDLR) Lorenzo Fanara a été contacté ce dimanche par les autorités tunisiennes et le gouvernement italien a immédiatement décidé l'envoi d'un navire de dépollution et d'une équipe de plongeurs spécialisés", ont indiqué des sources diplomatiques à l'AFP. 

    Les responsables tunisiens s'intéressent par ailleurs au parcours du navire, construit en 1977 et battant pavillon de la Guinée équatoriale, et à ses propriétaires : un Turc et un Libyen, selon le parquet de Gabès. 

    Le ministère des Transports cherche à "vérifier la nature exacte de l'activité du navire et son trajet des dernières semaines". Selon lui, le Xelo a stationné du 4 au 8 avril dans le port tunisien de Sfax, au nord de Gabès, "pour changer d'équipage, se ravitailler et faire des réparations légères, sans effectuer de chargement ou déchargement".

    Avec AFP

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    En Thaïlande, une marée noire due à la fuite d'un oléoduc touche le littoral

    Au large de la Tunisie, naufrage d'un pétrolier avec 750 tonnes de gazole

    L'Humanité

    Fiasco pour le NYPD

    Chronique

    Charlotte Recoquillon

    Le département de police de New York (NYPD) dispose du budget le plus élevé des États-Unis : 5,6 milliards de dollars pour le fonctionnement – le double si on compte les pensions de retraite, dettes, dommages et intérêts aux victimes… Pour « protéger et servir » presque 9 millions de New-Yorkais, 52 000 personnes sont employées, dont 35 000 agents. Pourtant, lorsque Frank R. James a déclenché une fusillade et blessé 29 personnes dans le métro le 12 avril, le NYPD n’a pas particulièrement brillé. La radio du premier policier arrivé sur la scène ne fonctionnait pas et il a dû demander à des passagers d’appeler le 911. Puis, les caméras de surveillance de la station étaient hors service – oups ! on n’était pas dans un quartier gentrifié –, et c’est un jeune Syrien d’une épicerie voisine qui a identifié le suspect sur une de ses caméras. En outre, la circulation des trains n’ayant pas été interrompue à temps, le tireur s’est enfui. Des centaines d’agents se sont lancés dans une chasse à l’homme, mais c’est le suspect lui-même qui a téléphoné pour renseigner sur sa localisation.

    Ce fiasco peut nous laisser dubitatifs sur l’efficacité de cette ­institution… D’autant plus que le nouveau maire de New York, Eric Adams, lui-même un ancien policier, en a fait un cheval de bataille. Il s’est fait élire sur la promesse de réduire le nombre de crimes, en augmentation depuis deux ans alors qu’il était à son niveau le plus bas. Il a, notamment, renforcé les effectifs de policiers en patrouille dans le métro, par l’ajout de 1 000 agents supplémentaires aux 2 500 déjà en poste. Malgré l’inefficacité de la police, qui avait fait plusieurs rondes dans la station le matin de l’attaque, Adams a appelé à doubler les effectifs de policiers présents dans le métro.

    La version 2.0 de l’ancien maire Giuliani – le créateur de la ­politique de tolérance zéro – en profite pour exploiter le slogan Black Lives Matter pour intensifier sa politique sécuritaire. « Pourquoi l’augmentation des violences armées ne préoccupe pas plus les habitants de New York ? (…) Je croyais que la vie des Noirs compte », ironisait-il en soulignant que la majorité des victimes sont noires mais que les manifestants qui étaient dans la rue en 2020 sont silencieux sur le sujet. Les défenseurs d’une réforme de la police restent convaincus qu’elle n’est pas la bonne réponse. Son budget peut difficilement être plus colossal et ses effectifs ont été accrus, sans que cela n’empêche l’attaque. Ses missions, y compris dans le métro, restent surtout la pénalisation de la pauvreté.

    S’il fallait une énième preuve que la sécurité de la population noire n’est pas assurée par la police, elle a été apportée deux jous après par la police de Grand Rapids, Michigan. Une vidéo montre un policier blanc à genoux sur le dos d’un immigré congolais, Patrick Lyoya, non armé. En quelques secondes, il lui tire une balle à bout portant à l’arrière de la tête.

    États-Unisnew york
    Valeurs Actuelles

    Le Market, restaurant près des Champs-Élysées, a 20 ans

    Le Market, à Paris, a 20 ans. Son chef, Jean-Georges Vongerichten, Alsacien de naissance, est propriétaire de 51 restaurants dans le monde dont 16 à New York, ce qui fait de lui, malgré sa grande discrétion, l’un des chefs français les plus influents au monde ! Il est souvent à Paris et, en fin d’année dernière, a fêté l’anniversaire de ce restaurant à la cuisine franco-asiatique, avec à ses côtés Rajoo Etwar, qui l’épaule depuis presque aussi longtemps. Dans un décor minimaliste mais élégant, un univers au cadre contemporain éclairé par de gigantesques baies vitrées séduit une clientèle d’affaires huppée.

    Dans l’assiette, une salade de crevettes à la vapeur, avocat et tomate, vinaigrette au champagne (27 euros), ou une soupe de poulet au lait de coco, shiitaké et galangal (24 euros). En plat, un saumon rôti aux épices, infusion de coco-citron vert, fenoui et ail des ours (35 euros) ou un turbot à la plancha, pois printaniers, vinaigrette haricots noirs et gingembre (44 euros). Côté viande, la spécialité du Market est un poulet en croûte de parmesan, artichaut, sauce basilic (32 euros).

    Les becs sucrés apprécieront un sundae au potiron avec sa chantilly légère, graines de potiron et noix de pécan. Les vins sont souvent proposés en accord avec les mets par les sommeliers qui sont de bon conseil. Jean-Georges Vongerichten fut un des premiers à proposer les sauces sucrées avec ses poissons et ses viandes. Compter de 48 à 95 euros au déjeuner sans les vins.

    Market, 15, avenue Matignon, Paris VIIIe. Tél. : 01. 56.43.40.90.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    BBC

    Are there affordable ways to cut your heating bill?

    By Katherine LathamBusiness reporter

    When Emily Hughes moved in to her new house in Peterborough, one of the first things that needed tackling was the heating system.

    "With an ageing boiler, the bills were mounting quickly," she says.

    To be "ultra-efficient" she decided to install a whole new heating system. Solar panels were fitted to the house, along with an air source heat pump. The heat pump and panels work together with a passive heating system - a mesh of pipes encased in concrete, that stores heat in summer and slowly releases it over the winter.

    Ms Hughes says her heat pump and solar panels make her less vulnerable to energy bill price shocks, but there is still more they could do.

    "We'd like a battery storage facility to store some of the solar energy for use in the night time - but at the moment the cost (and limited supply of batteries) are proving to be issues."

    According to government data, 85% of UK homes use mains gas for heat, leaving them at the mercy of volatile international gas markets which dictate pricing.

    In April, the energy price cap was raised by 54% and around 22 million people are set to see their bills rise by around £700 to £2,000 per year.

    The Office for Budget Responsibility says this year will see the largest fall in living standards, since Office for National Statistics records began in 1956.

    It is not just gas prices that have been volatile. Author, Alison Reddihough, lives in rural Sussex and, until five years ago, was reliant on oil for her heating.

    "Oil prices move quickly - as much as 30p per litre within a week or two," says Ms Reddihough. "Organising oil refills feels a bit like playing on the commodities market. Buying at the wrong time can be costly."

    Ms Reddihough is fortunate to have a large garden - large enough to install a ground source heat pump. She estimates it has halved the cost of heating her home.

    Heat pumps use technology similar to your fridge, to take heat from the air outside, or in the ground, and transfer it to your house. According to the consultancy firm PwC, sales of heat pumps are set to triple this year compared with 2020.

    However, they are not the answer to everyone's budgetary problem: they are still very expensive to install, which will out-price many buyers.

    An air source heat pump can cost between £8,000 and £18,000, and a ground source heat pump between £20,000 and £35,000. That compares with just £1,000 to £3,000 to fit a typical gas boiler.

    This means that while an air source heat pump could reduce your energy bill by £375 per year, it could, in theory, take up to 48 years to pay for itself. However, as electricity bills rise the cost of installation will be clawed back faster, giving more of an incentive to make the change.

    In addition, the government is offering £5,000 grants to 90,000 households to help with the cost of an air source heat pump through its Boiler Upgrade Scheme.

    The cost of electricity, as well as gas, is on the rise due to the fact that around 51% of UK electricity comes from gas fired power stations. According to the Energy Saving Trust (EST), the average domestic solar photovoltaic (PV) system costs around £6,500 to install and could save people who work from home the most - up to £400 per year.

    But for many, such systems are way beyond their means.

    "For families struggling to pay their fuel bills, many of these measures are out of reach," says Harriet Lamb, chief executive of climate change charity Ashden.

    Rising fuel bills will hit the least-well-off the hardest. Fuel poverty - when a household falls below the official poverty line due to spending most of their income on heating their home - is expected to rise dramatically this year.

    The number of households set to find themselves in fuel poverty is expected to surpass six million in April and could reach 8.5 million by the end of 2022 when the price cap is raised again and bills could reach over £3,500.

    More technology of business:

    Another more affordable solution for those looking to save money could be to improve insulation. The average British home is poorly insulated and not very energy efficient.

    "Before we upgrade heating, we need to tackle energy loss from millions of properties. There's no point pumping warmth into homes only for it to disappear through broken windows and paper-thin walls," says Ms Lamb.

    "The annual energy bill increase represents 6% of a wealthier household's income compared to 12% for a low-income household," says Ms Lamb. "There are opportunities to support the worst off first, addressing inequality as well as the climate crisis."

    Upgrading the 15.3 million least efficient homes to energy performance certificate (EPC) band C, explains Ms Lamb, could save households £511 per year and cut gas use by 20%.

    Ms Lamb would like to see measures that could help the most vulnerable in society, including fitting new walls, doors and windows to whole blocks of housing: "Like putting a tea-cosy over a row of homes".

    In Cornwall, one company has engineered a system that allows heat pumps in multiple homes to share one underground water source - boosting efficiency and lowering costs.

    Back in Peterborough, Ms Hughes is looking forward to a payment for the excess electricity generated by her solar panels that she's sold back to the grid.

    "The electricity cost is a worry," she says. "But the solar panels are helping to take the sting out of what would be a big increase in our living costs."

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    Valeurs Actuelles

    La douceur de vivre des Hôtels littéraires

    Arthur Rimbaud, Jules Verne, Alexandre Vialatte, Marcel Aymé, Gustave Flaubert et Marcel Proust… Six auteurs français dont les œuvres sont aussi emblématiques que leur personnalité ; six figures phares de la littérature qui ont inspiré Jacques Letertre, fondateur de ce concept hôtelier unique. En 2013, cet amoureux des livres, par ailleurs président de la Société des hôtels littéraires, inaugure Le Swann, consacré à Marcel Proust, à deux pas de la gare Saint-Lazare, dans le VIIIe arrondissement de Paris.

    Non loin du parc Monceau et de l’appartement du boulevard Haussmann où l’écrivain conçut À la recherche du temps perdu, l’emplacement est à la confluence des pérégrinations parisiennes de Marcel Proust. L’écrivain est présent dans chaque pièce, à travers des textes encadrés, des extraits imprimés sur les murs et même une pièce unique : une édition originale de Du côté de chez Swann datant de 1913. Une immense bibliothèque permet aux visiteurs de passage d’emprunter un exemplaire d’un roman ou d’une biographie, déclinés en plusieurs langues.

    Ce fut ensuite l’hôtel Gustave-Flaubert, niché dans le centre historique de Rouen, que la décoratrice Aude Bruguière a habillé de papiers peints fleuris. Point d’orgue du lieu, le boudoir de Madame Bovary pour s’isoler au calme et dévorer un roman. C’est ensuite à Clermont-Ferrand, en 2016, que la collection célèbre Alexandre Vialatte et rappelle ainsi les racines auvergnates du chroniqueur et romancier. Situé sur la place Delille, à quelques mètres de la basilique Notre Dame-du-Port, cette adresse intimiste possède une vue imprenable sur la ville et les volcans.

    Retour à Paris pour découvrir Marcel Aymé à Montmartre, figure du quartier où il vécut jusqu’à sa mort, en 1967. Comme dans chaque hôtel de la collection, manuscrits, œuvres d’art et objets d’époque convoquent l’écrivain : ici, la statue du Passe-Muraille et sur les portes des chambres, les noms de ses amis.

    Un peu plus loin, près de la gare de l’Est où l’attendait Verlaine, Arthur Rimbaud se déploie à travers 42 chambres et un décor empli de son âme et de ses poèmes. À la réception, une immense statue de Rimbaud par l’artiste contemporain Ernest Pignon-Ernest accueille les visiteurs. Signature de l’auteur sur les jetés de lit, poésies tapissant les couloirs et exemplaire des Illuminations offert… rien n’est laissé au hasard.

    Une ode à la mer et au voyage

    Le dernier-né, consacré à Jules Verne, a ouvert en 2021 à Biarritz à quelques pas de l’océan, au cœur de ses plus grands romans. Les 77 chambres portent le nom de ses œuvres et la décoration, signée Aleth Prime, est une ode à la mer et au voyage, comme ses têtes de lit ornées de ballons, écho à l’expédition du Dr Fergusson.

    Parce que l’amour des belles lettres est un fil rouge, les Hôtels littéraires organisent des rendez-vous culturels : soirées théâtre dans les adresses parisiennes, expositions, conférences et partenariats avec les musées voisins ; tandis que les librairies de quartier proposent des séances de signatures. Présents au cœur de chaque hôtel, les espaces de coworking séduiront les écrivains voyageurs, forcément inspirés par ces plumes légendaires. Érudit et authentique, l’esprit des lieux ravive le goût de lire et l’envie de redécouvrir chacun de ces auteurs.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    L'Humanité

    Décryptage. Pourquoi le conflit en Ukraine est parti pour durer et se durcir

    Actu

    Après huit semaines de guerre, les affrontements ont pris le dessus sur les négociations. Va-t-on vers un enlisement de la situation ? Analyse.

    Vadim Kamenka

    Au bout de deux mois de conflit, rien ne semble présager une quelconque pause militaire. La Russie a même annoncé avoir mené dans la nuit de lundi à mardi des dizaines de frappes aériennes dans l'est de l'Ukraine, entamant selon Kiev « la bataille pour le Donbass ». Depuis l’invasion russe lancée le 24 février, 5 000 civils auraient déjà perdu la vie, plus de 4,9 millions auraient fui le pays et 7,1 millions été forcés de se déplacer à l’intérieur du pays, selon les agences onusiennes. Face à ce drame et un processus de paix à l’arrêt, plusieurs tournants émergent dans cette guerre qui s’annonce durable.

    1. Une opération limitée au Donbass ?

    À la fin du mois de mars, l’armée russe se retirait d’un certain nombre de zones autour de Kiev et dans le nord-est de l’Ukraine pour se concentrer sur le Donbass. Ce processus, intervenu en marge de négociations « constructives » à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, n’avait pas coïncidé avec une désescalade militaire sur le terrain. Ces derniers jours, le repli vers le Donbass n’a pas empêché des tirs importants dans les environs de la capitale et l’ouest du pays. Si Mykhaïlo Podoliak, le conseiller du président Volodymyr Zelensky, a évoqué, lundi, cinq puissantes frappes russes de missiles à Lviv, le gouverneur régional, Maksym Kozitsky, en a dénombré quatre : trois sur des infrastructures militaires et une sur un garage de pneumatiques, provoquant des incendies. Une dizaine de personnes seraient décédées. D’autres tirs ont également lieu depuis vendredi après la destruction notamment du croiseur de la flotte russe Moskva en mer Noire, frappé par des missiles Neptune. Les forces russes ont procédé à plusieurs frappes sur des usines militaires dans la région de la capitale, dont le complexe produisant ces missiles.

    Selon plusieurs sources militaires, la perte du Moskva va affecter le positionnement de la marine russe sur Odessa et Kherson. Dans l’est, le ministère russe de la Défense a assuré que « des missiles de haute précision avaient détruit des entrepôts de carburant et de munitions » à Barvinkove (région d’Izioum) et Dobropillia (non loin de Donetsk). Une série de tirs ont également touché Kharkiv, dimanche, faisant une dizaine de morts. Le gouverneur de l’oblast de Dnipro, Valentyn Reznichenko, a déclaré avoir subi également un assaut lundi matin. Cette intensification des frappes constitue-t-elle une réponse à l’attaque sur le croiseur ou bien une véritable stratégie globale, en plus de la nouvelle offensive qui se prépare dans le Donbass ? Pour cette nouvelle phase, tout dépendra « des réserves dont dispose l’armée russe, en hommes, en équipements et en munitions », estime Isabelle Facon, directrice adjointe à la Fondation pour la recherche stratégique.

    2. Une nécessaire victoire militaire ?

    Les nombreux discours de l’exécutif russe démontrent un besoin de succès militaires. La ville portuaire de Marioupol s’avère symbolique et stratégique en privant l’accès de la mer d’Azov à l’armée ukrainienne. « À ce stade, le Kremlin veut pouvoir faire valoir des succès militaires assez rapidement. La nomination récente du général Dvornikov, commandant du district militaire Sud et qui a commandé les opérations russes en Syrie en 2015-2016, annonce un changement de portage, signalant une volonté d’établir une unité de commandement et de contrôle pour des opérations plus cohérentes dans la nouvelle phase qui s’engage autour d’objectifs plus ramassés. Un enjeu sera certainement pour lui d’essayer d’assurer une meilleure coordination entre forces au sol et forces aériennes », explique Isabelle Facon dans un entretien à l’Institut Montaigne sur « l’armée russe en Ukraine ».

    Face à cette nouvelle phase sur le terrain, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a condamné, dans un message vidéo dimanche soir, la destruction à venir, après Marioupol, d’autres villes ukrainiennes et d’autres communautés dans les régions de Donetsk et de Lougansk. « Les soldats russes se préparent à une offensive dans l’est de notre pays dans un avenir proche. Ils veulent littéralement achever et détruire le Donbass. (…) Nous faisons tout pour assurer la défense », a-t-il affirmé.

    3. Des armes lourdes promises par l’Occident

    Si la Russie a sous-estimé l’armée ukrainienne, mieux équipée et mieux entraînée que prévu, l’envoi massif d’armes en Ukraine fonctionne également. Le président des États-Unis a promis une nouvelle aide militaire après celle déjà débloquée le 13 avril d’un montant de 800 millions de dollars. Dimanche, Joe Biden a évoqué des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu’ici. Ces livraisons comprendraient des équipements « très efficaces que nous avons déjà livrés » à l’Ukraine, mais aussi « de nouvelles capacités », dont « des systèmes d’artillerie » et des « véhicules de transport de troupes blindés », a précisé la Maison-Blanche. La stratégie d’enlisement, reproduction de la défaite militaire soviétique en Afghanistan (1979-1989), apparaît clairement.

    De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a encore appelé les Vingt-sept à fournir rapidement des armes. Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild, elle affirme que « cela s’applique à tous les États membres : ceux qui le peuvent doivent le faire sans tarder, car ce n’est qu’à cette condition que l’Ukraine parviendra à se défendre contre la Russie ». Selon la responsable de l’UE, « la guerre pourrait durer des mois, voire des années ».

    4. Aucune issue diplomatique

    Les deux présidents russe et ukrainien apparaissent désormais ne plus vouloir négocier. Zelensky a réitéré sa volonté d’obtenir des armes lourdes. Concernant Marioupol, il a néanmoins estimé que l’une des options était que les Occidentaux l’ « aident à obtenir un arrêt des combats par la voie de la négociation ». Pour les Russes, leur position défavorable sur le terrain ne les pousse pas à vouloir s’engager dans une négociation sérieuse. Mais, au terme de cette séquence militaire, Moscou pourrait décider de nouvelles discussions, estiment plusieurs diplomates. À Kiev, les services de renseignements chinois continueraient des négociations en coulisse pour convaincre les États-Unis et l’Union européenne de relancer des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine, selon le modèle des « six-party talks » utilisé pour la Corée du Nord. Face au drame qui se poursuit pour les civils, dont 13 millions se retrouvent coincés par les combats, un conseil de sécurité des Nations unies est prévu ce mardi sur la question humanitaire. En attendant, le manque d’initiative du secrétaire général, Antonio Guterres, agace un certain nombre de pays.

    UkraineGuerre en UkraineRussieVolodymyr Zelensky
    France24 - Monde

    Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"

    Publié le : 17/04/2022 - 07:02Modifié le : 17/04/2022 - 22:40

    FRANCE 24 Suivre

    L'Ukraine veut que ses derniers soldats présents à Marioupol y combattent "jusqu'au bout", ignorant l'ultimatum de la Russie qui leur avait demandé de déposer les armes dimanche. Dans le Nord-Est, à Kharkiv, la deuxième ville du pays, les bombardements se poursuivent : au moins cinq personnes ont été tuées et 20 autres blessées dans une série de frappes, selon le gouverneur régional Oleg Sinegoubov. Voici le fil du 17 avril.

    Cette page n'est plus mise à jour. Pour suivre notre couverture de la journée du 18 avril, cliquez ici.

    • 22 h : V. Zelensky discute de la reconstruction de l'Ukraine avec la directrice générale du FMI

    "J'ai discuté avec la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva de la question de la stabilité financière de l'Ukraine et des préparatifs de la reconstruction d'après-guerre", a déclaré Volodymyr Zelensky sur son compte Twitter. "Nous avons des plans clairs pour le moment, ainsi qu'une vision des perspectives. Je suis sûr que la coopération entre le FMI et l'Ukraine continuera d'être fructueuse", a-t-il ajouté.

    • 15 h 45 : V. Zelensky affirme avoir invité E. Macron en Ukraine

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé avoir invité Emmanuel Macron à se rendre en Ukraine pour constater de ses yeux que les forces russes commettent un "génocide", un terme que son homologue français s'est jusqu'ici refusé à employer.

    "S'agissant d'Emmanuel, je lui ai parlé", a déclaré le président Zelensky dans un entretien avec la chaîne américaine CNN réalisé vendredi et diffusé dimanche. "Je pense qu'il veut faire en sorte que la Russie s'engage dans un dialogue", a-t-il ajouté, pour expliquer le refus du dirigeant français de dénoncer un "génocide" en Ukraine, à l'inverse du président des États-Unis Joe Biden.

    Le président ukrainien avait dans un premier temps jugé mercredi ce refus "très blessant". "Je lui ai dit que je voulais qu'il comprenne qu'il ne s'agit pas d'une guerre, que ce n'est rien d'autre qu'un génocide. Je l'ai invité à venir quand il en aura l'occasion", a précisé Volodymyr Zelensky sur CNN. "Il viendra, et il verra, et je suis sûr qu'il comprendra."

    >> Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"

    • 15 h 40 : les défenseurs de Marioupol "combattront jusqu'au bout"

    Les derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol tiennent toujours des secteurs de la ville et ils "combattront jusqu'au bout", a déclaré le Premier ministre Denys Chmygal, dans une interview diffusée par la chaîne américaine ABC.

    "Non, la ville n'est pas tombée. Nos forces militaires, nos soldats y sont toujours. Ils combattront jusqu'au bout. À l'heure où je vous parle, ils sont toujours dans Marioupol", a-t-il assuré.

    • 15 h : l'ultimatum lancé par Moscou aux derniers soldats ukrainiens de Marioupol a expiré

    Les derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol semblent avoir ignoré l'ultimatum de la Russie, qui leur a demandé de déposer les armes et d'évacuer ce port stratégique du sud-est de l'Ukraine. 

    Le ministère russe de la Défense a demandé aux derniers combattants ukrainiens, retranchés dans le complexe métallurgique d'Azovstal, d'évacuer les lieux dimanche avant 13 h (10 h GMT). "Tous ceux qui auront abandonné les armes auront la garantie d'avoir la vie sauve", a assuré le ministère sur Telegram. L'ultimatum a expiré sans que les derniers défenseurs de Marioupol ne rendent leurs armes.

    • 14 h 30 : cinq morts dans une série de frappes sur Kharkiv

    Au moins cinq personnes ont été tuées et 13 blessées dimanche dans une série de frappes sur Kharkiv, grande ville du nord-est de l'Ukraine, qui ont provoqué des incendies, ont annoncé les services de secours à l'AFP.

    • 14 h 15 : la France veut être "au plus près" des besoins ukrainiens, selon l'ambassadeur

    La réouverture de l'ambassade de France à Kiev est "un symbole politique très fort" pour Paris, qui veut être au plus près des besoins militaires, défensifs et logistiques de l'Ukraine, a déclaré, dans un entretien à l'AFP, l'ambassadeur de France en Ukraine.

    Pour Étienne de Poncins, cette décision "appréciée des Ukrainiens (...) répond à une demande du président Zelensky, qui a très justement dit que Kiev ne serait jamais une capitale provinciale de la Russie impériale mais bien la capitale d'un État souverain ukrainien".

    "Avec notre retour à Kiev, nous sommes au plus près de cette chaîne de solidarité avec les Ukrainiens, plus efficaces pour répondre à leurs demandes", estime-t-il.

    • 12 h 50 : le pape appelle à "entendre le cri de la paix"

    Lors de sa traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi", le pape François a appelé les dirigeants à "entendre le cri de paix des gens" en cette "Pâques de guerre".

    "Nous avons vu trop de sang, trop de violence (...) Que l'on arrête de montrer les muscles pendant que les gens souffrent", a-t-il déclaré devant 50 000 fidèles réunis sur la place Saint-Pierre à Rome. "S'il vous plaît, ne nous habituons pas à la guerre, engageons-nous tous à demander la paix (..) Que ceux qui ont la responsabilité des Nations entendent le cri de paix des gens", a ajouté le souverain pontife.

    Plus d'informations en cliquant ici.

    • 11 h 25 : à Marioupol, Vladimir Poutine vise un succès symbolique pour l'armée russe

    Karim Yahiaoui, envoyé spécial de France 24 en Ukraine, décrit une situation "dramatique" à Marioupol, où les soldats ukrainiens s'affaiblissent face à l'armée russe. "Une victoire sur le régiment Azov aurait une portée symbolique" pour le récit de Vladimir Poutine, explique-t-il. Le président russe espère un succès important en Ukraine avant le 9 mai, date anniversaire de la victoire de la Russie sur les Nazis lors de la Seconde Guerre mondiale.

    • 9 h 55 : aucun couloir humanitaire ce dimanche

    Les autorités ukrainiennes annoncent la suspension des couloirs humanitaires pour l'évacuation des civils de l'Est de l'Ukraine, faute d'accord avec l'armée russe sur un arrêt des tirs. "Ce matin, nous n'avons pas réussi à négocier un cessez-le-feu sur les itinéraires d'évacuation avec les occupants. C'est pourquoi, malheureusement, nous n'allons pas ouvrir de couloirs humanitaires aujourd'hui", indique sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

    "Nous n'épargnons aucun effort pour que les couloirs humanitaires reprennent le plus rapidement possible", ajoute celle qui exige aussi l'ouverture d'une voie d'évacuation pour les militaires blessés de la ville de Marioupol, dévastée par les combats.

    • 9 h 10 : la ville de Brovary visée par une attaque

    Un missile a frappé la ville de Brovary, tôt dans la journée de dimanche, selon Igor Sapozhko, le maire de cette ville en banlieue de Kiev. Aucune information n'est encore parvenue quant à l'étendue des dégâts et les victimes potentielles.

    • 6 h 50 : des explosions entendues à Kiev

    Plusieurs médias locaux rapportent que des explosions ont été entendues aux premières heures de dimanche à Kiev. La capitale ukrainienne avait déjà été prise pour cible dès l'aube samedi. Dans tout le pays, les sirènes d'alerte ont retenti dans la nuit.

    • 4 h 15 : "La situation à Marioupol est tout simplement inhumaine", déclare Volodymyr Zelensky

    Dans un message vidéo, Volodymyr Zelensky dresse un portrait terrible de la ville de Marioupol, que la Russie affirme contrôler dans sa quasi totalité. "La situation à Marioupol reste aussi grave qu'elle est possible de l'être. Tout simplement inhumaine. C'est ce que la Fédération de Russie a fait. A fait délibérément. (...) La Russie essaie délibérément de détruire quiconque se trouve à Marioupol", déclare le président ukrainien, qui appelle à nouveau ses partenaires à fournir à son pays des "armes lourdes".

    L'armée russe, elle, lance aux derniers défenseurs ukrainiens de Marioupol un nouvel appel à déposer les armes.

    Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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    Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"

    LE FIL DU 15 AVRIL

    Guerre en Ukraine : 900 corps de civils découverts dans la région de Kiev

    LE FIL DU 14 AVRIL

    "Fortement endommagé", le croiseur Moskva a coulé, annonce la Russie

    BBC

    The microchip implants that let you pay with your hand

    By Katherine LathamBusiness reporter

    Patrick Paumen causes a stir whenever he pays for something in a shop or restaurant.

    This is because the 37-year-old doesn't need to use a bank card or his mobile phone to pay. Instead, he simply places his left hand near the contactless card reader, and the payment goes through.

    "The reactions I get from cashiers are priceless!" says Mr Paumen, a security guard from the Netherlands.

    He is able to pay using his hand because back in 2019 he had a contactless payment microchip injected under his skin.

    "The procedure hurts as much as when someone pinches your skin," says Mr Paumen.

    A microchip was first implanted into a human back in 1998, but it is only during the past decade that the technology has been available commercially.

    And when it comes to implantable payment chips, British-Polish firm, Walletmor, says that last year it became the first company to offer them for sale.

    "The implant can be used to pay for a drink on the beach in Rio, a coffee in New York, a haircut in Paris - or at your local grocery store," says founder and chief executive Wojtek Paprota. "It can be used wherever contactless payments are accepted."

    Walletmor's chip, which weighs less than a gram and is little bigger than a grain of rice, is comprised of a tiny microchip and an antenna encased in a biopolymer - a naturally sourced material, similar to plastic.

    Mr Paprota adds that it is entirely safe, has regulatory approval, works immediately after being implanted, and will stay firmly in place. It also does not require a battery, or other power source. The firm says it has now sold more than 500 of the chips.

    The technology Walletmor uses is near-field communication or NFC, the contactless payment system in smartphones. Other payment implants are based on radio-frequency identification (RFID), which is the similar technology typically found in physical contactless debit and credit cards.

    For many of us, the idea of having such a chip implanted in our body is an appalling one, but a 2021 survey of more than 4,000 people across the UK and the European Union found that 51% would consider it.

    However, without giving a percentage figure, the report added that "invasiveness and security issues remained a major concern" for respondents.

    Mr Paumen says he doesn't have any of these worries.

    "Chip implants contain the same kind of technology that people use on a daily basis," he says, "From key fobs to unlock doors, public transit cards like the London Oyster card, or bank cards with contactless payment function.

    "The reading distance is limited by the small antenna coil inside the implant. The implant needs to be within the electromagnetic field of a compatible RFID [or NFC] reader. Only when there is a magnetic coupling between the reader and the transponder can the implant can be read."

    He adds that he is not concerned that his whereabouts could be tracked.

    "RFID chips are used in pets to identify them when they're lost," he says. "But it's not possible to locate them using an RFID chip implant - the missing pet needs to be found physically. Then the entire body gets scanned until the RFID chip implant is found and read."

    Yet the issue with such chips, (and what causes concern), is whether in the future they become ever more advanced, and packed full of a person's private data. And, in turn, whether this information is secure, and if a person could indeed be tracked.

    Financial technology or fintech, expert Theodora Lau, is co-author of the book Beyond Good: How Technology Is Leading A Business Driven Revolution.

    She says that implanted payment chips are just "an extension of the internet of things". By that she means another new way of connecting and exchanging data.

    Yet, while she says that many people are open to the idea - as it would make paying for things quicker and easier - the benefit must be weighed up with the risks. Especially as and when embedded chips carry more of our personal information.

    "How much are we willing to pay, for the sake of convenience?" she says. "Where do we draw the line when it comes to privacy and security? Who will be protecting the critical infrastructure, and the humans that are part of it?"

    New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

    Nada Kakabadse, professor of policy, governance and ethics at Reading University's Henley Business School, is also cautious about the future of more advanced embedded chips.

    "There is a dark side to the technology that has a potential for abuse," she says. "To those with no love of individual freedom, it opens up seductive new vistas for control, manipulation and oppression.

    "And who owns the data? Who has access to the data? And, is it ethical to chip people like we do pets?"

    The result, she cautions, could be "the disempowerment of many for the benefits of a few".

    Steven Northam, senior lecturer in innovation and entrepreneurship at the University of Winchester, says that the concerns are unwarranted. In addition to his academic work he is the founder of UK firm BioTeq, which has been making implanted, contactless chips since 2017.

    Its implants are aimed at people with disabilities who can use the chips to automatically open doors.

    "We have daily enquiries," he says, "And have carried out over 500 implants in the UK - but Covid caused some reduction in this."

    "This technology has been used in animals for years," he argues. "They are very small, inert objects. There are no risks."

    Back in the Netherlands, Mr Paumen describes himself as a "biohacker" - someone who puts pieces of technology into his body to try to improve his performance. He has 32 implants in total, including chips to open doors and imbedded magnets.

    "Technology keeps evolving, so I keep collecting more," he says. "My implants augment my body. I wouldn't want to live without them," he says.

    "There will always be people who don't want to modify their body. We should respect that - and they should respect us as biohackers."

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    El País (ESP)

    SANS TITRE

    Carmen aún está recogiendo relleno de farcellets en los rincones más recónditos de su cocina: “Esos rollos no se aguantan ni aunque los grapes. Eso sin contar que no se detalla que como no remuevas la cazuela donde los estás haciendo, tienes todas las papeletas de que se te peguen. Pues un show de farcellets sevillanos me ha quedado. Mi madre, siempre tan amable, me preguntó si los había cocinado con una granada de mano.”

    Hacer paquetes con hojas de col no es una cosa sencilla. Ya lo avisa Miriam García en el apartado ‘Dificultad de la receta’. Repasando lo escrito, veo que sí se ha incluido un detalle importante: cortar el nervio central de la hoja, que impediría poder manejar y doblar las hojas. El punto de cocción también es clave: debe permitir doblarlas sin que se rompan, algo que también se cita en la receta. Otro punto definitivo es escoger las hojas más grandes del repollo, ya que al cortarlas por la mitad para eliminar el nervio, sería complicado hacer un paquete con las más pequeñas. Añadimos este extremo a las instrucciones.

    Con palillo es más fácil. GIPHY

    Más allá de esos detalles, la elaboración de los paquetes queda a la habilidad de cada cocinillas. Sin ir más lejos, esta defensora tiene una amiga a la que nunca le terminan de salir bien apretados. El viejo truco del palillo puede funcionar para evitar que durante la cocción se abran: solo hay que preparar una farsa compacta, hacer los paquetes con col suficiente para que tengan solapas grandes y asegurarlos pinchando un palillo estratégicamente para que no se abran durante la cocción.

    Remover la cazuela no es lo más recomendable. La cocción se hace a fuego bajo con la tapa puesta, sin que exista evaporación ni una cocción fuerte. Con estos mimbres, los farcellets no deberían pegarse. Para evitar problemas respeta el tiempo y el grado de cocción, revisa de vez en cuando y añade un poco de agua al fondo si ves que en algún momento el sofrito empieza a secarse.

    Un pan chapati de cuero

    Elsa quiso preparar un pan chapati para hincarle el diente a un curri y terminó haciéndose un bolso y dos cinturones: “Intenté hacer el pan chapati. Seguí la receta al dedillo y todas las veces me salió una especie de lámina de cuero semidura marrón, nada que ver con el vídeo, nunca lo entendí”.

    Cargada con un saco de harina integral de trigo, me puse a amasar con garbo. Lo primero que observé es que la masa no tenía el aspecto de la que amasa Agnès en el vídeo. La mía tenía un tono más oscuro y estaba estampada con las motas típicas que da el salvado. La masa de Agnès tenía un color más claro y homogéneo, sin rastro aparente de salvado. Me puse las gafas defensoras de desfacer entuertos y llegué a la harina empleada en la receta original, que es integral y de trigo, pero completamente diferente a la harina integral que podemos encontrar en el mercado en España. La harina atta, que es la que se usa para hacer los chapatis, es una harina integral de trigo duro blanco, tiene un gran contenido de gluten y su molienda es diferente.

    El amasado, con las proporciones de la receta y harina integral de trigo, fue un fracaso. La masa se pegaba a las manos, a la mesa, al rodillo. Añadí más harina para poder amasarla y obtuve la misma lámina marrón raruna que la lectora. Repetí la operación con harina de uso común y la cosa no fue mejor. Hice una tercera prueba con harina de fuerza –muy rica en gluten– y esta vez sí pude amasar los chapatis sin necesidad de rectificar las proporciones o añadir harina extra a cascoporro.

    Agnès Dapère recomienda ajustar el agua durante el amasado porque cada harina es un mundo: “Se pueden hacer con harina de fuerza o con harina blanca de uso común. Lo importante es la cantidad de agua. Cuanto más gluten, más agua. Con una harina floja, hay que poner menos agua.” De las palabras de Agnès saco la conclusión de que la medida de agua y harina de la receta es orientativa, ya que es imposible dar una medida que case con todos los tipos de harina. A tope de sabiduría panaria, la reina de los panes planos nos da unas recomendaciones para conseguir unos chapatis tiernos. Consejos que añadimos a la receta y resumo a continuación:

    • Mezclar la harina con un poquito de aceite ayuda a que la masa sea elástica.
    • El agua da mejor resultado templada, hasta 50 o 60 grados.
    • Añadir el agua poco a poco y amasar. Si se pone el agua de golpe, la masa resulta pegajosa. Al añadir mucha harina, tendremos el efecto cuero.
    • Es mejor fijarse en la textura que en las cantidades exactas de agua y harina.
    • Deja de añadir agua cuando la masa parezca plastilina y con consistencia uniforme.
    • Dejar reposar de 15 a 30 minutos con un trapo húmedo encima permite desarrollar el gluten.
    • Al estirar la masa, no enharinar demasiado. Estirar el chapati muy fino para que pueda hincharse bien.
    • La sartén tiene que estar bastante caliente.

    Una salmuera dudosa

    Rosana, comidista y piedeletrista, no consigue que las gambas crudas en salmuera le queden niqueladas: “Tengo mucho interés en la receta de gambas crudas en salmuera, pero la he seguido al pie de la letra, con las cantidades precisas, y no me ha salido. ¿Le ha pasado a alguien más o soy solo yo que soy torpe?”. Querida lectora: no he recibido queja alguna sobre esta receta y cuando la he hecho, para comprobar si existe algún error en los ingredientes, las cantidades o los tiempos, no he encontrado dónde ponerle un pero.

    En tu consulta no especificas cuál ha sido el problema ni por qué deduces que la receta no te ha salido bien. Creo que a esta receta hay que ir con expectativas realistas tras haber leído con atención la introducción y el título. Es una receta de gambas crudas. Crudas crudísimas, marinadas en una salmuera para sazonarlas ligeramente por todas partes y sin un golpe de calor que echarse al bigote. Ni siquiera cambian de color, como se puede ver en la imagen de portada de la receta y en la que les saqué tras salmuerizarlas, como si fueran unas influencers de los mares.

    ¿Qué puede hacer Rosana ante este reto? Volver a hacerlas con las ideas claras y la seguridad de que la receta es correcta, o renegar del crudigambismo y cocinar las gambas con vainilla y coco, al ajillo, en salpicón o salteadas con garbanzos y gambas.

    Un conflicto de dificultades

    Pablo perdió su juventud intentando pelar castañas para cocinar el estofado de cerdo con setas y castañas: “El resultado fue espectacular. Mi queja está relacionada con el conflicto entre la dificultad del plato y la odisea para seguir la instrucción de pelar las castañas. Era mi primera vez cocinando castañas, así que intenté pelarlas con una puntilla afilada. La cáscara externa salió sin problemas, pero la piel interna no había manera. Mi familia aún habla del incidente de las castañas. Investigué y encontré un vídeo en YouTube en el que explicaban la forma de pelar las castañas fácilmente y eso evitó que saliera a la calle a tomar el Capitolio o alguna otra locura”.

    Máxima solidaridad defensora con Pablo y sus castañas rebeldes. La primera vez que intenté pelar unas castañas a pelo, acabé ingresando en un convento trapense para recuperar el sosiego. El truco que no falla para pelarlas sin odiarlas para siempre es cocerlas en agua hirviendo durante unos minutos. Después de este paso por el spa, se pueden pelar con facilidad sin dejarse los muñones. Añadimos este vídeo con el truco castañero a la receta junto a una recomendación para pelarlas sin perder las huellas dactilares.

    Valeurs Actuelles

    Pâques, une parenthèse chocolatée

    Cette année, chez Lenôtre, les animaux explorent la forêt. On y trouve l’écureuil, la chouette, le faon, le renard, mais aussi le lapin, la poule, le poisson (de 13 à 56 euros), sans oublier les œufs au chocolat au lait ou au chocolat noir et aux éclats d’amande caramélisés, remplis de friture (de 52 à 150 euros). Il y a aussi la grosse noisette, au chocolat au lait ou au chocolat noir, elle aussi avec sa friture au chocolat (60 euros).

    Chez Hugo & Victor, le lapin et l’œuf ont la primeur, les œufs s’acoquinent à la noisette entière ou en craque lin de généreuses noisettes du Piémont caramélisées. Élaborés avec le chocolat signature du chef Hugues Pouget, à partir de 19 euros. Pour Weiss, on fond pour le lapin au lait suprême, et son assortiment de petits œufs (29,90 euros). Gaston le caneton est plus petit et au chocolat noir, avec sa friture (19,90 euros). La poule cocotte au chocolat au lait suprême est aussi accompagnée de friture pour 24,90 euros.

    Au Park Hyatt Paris-Vendôme, c’est la pâtissière Naraé Kim qui interprète les œufs de Pâques comme des bijoux. Avec une technique d’exception de cristallisation du sucre, à base de liqueur de cassis et de chartreuse. Elle propose en trompe-l’œil une coque épaisse de chocolat noir et de sucre cristallisé, qui cache un intérieur au chocolat gian duja et noisettes caramélisées (en deux tailles à 40 et 100 euros).

    À savoir, les Galeries Lafayette ont fait appel, pour Le Gourmet et sa collection de Pâques, aux plus grands créateurs : Pierre Hermé et son œuf évoquant un paysage de forêt (29 euros), Pierre Marcolini qui mélange orange et praliné (49 euros), Jean-Paul Hévin et son Œuf-reux au cœur garni de friture et de petits œufs pralinés (73,50 euros), Yann Couvreur et son œuf noix de coco (35 euros), ou encore Dalloyau et l’œuf à l’américaine (49 euros).

    N’oublions pas l’œuf de l’hôtel Lutetia qui prend des allures de paquebot (hommage aux grands voyages) et vendu dans la boutique éphémère. Un œuf sculpture inédit composé d’une double coque de chocolat noir manjari 64 % de Madagascar, créé en édition limitée à 100 exemplaires. Une partie du produit de sa vente sera reversée à la Croix-Rouge française. Prix : 90 euros.

    L’hôtel Shangri-La Paris met en avant pour Pâques l’Œuf-écorce dû au talent de Maxence Barbot, le chef pâtissier qui, inspiré par l’univers de la nature, a créé cet œuf – objet en trompe-l’œil aux textures brutes (118 euros). Il se dessine par deux demi-coques, chacune aux traits d’une écorce d’arbre, et révèle à l’intérieur une délicieuse petite surprise en chocolat.

    Au Ritz Paris Le Comptoir, rue Cambon, François Perret fait un clin d’œil à sa pâtisserie signature, la madeleine, qu’il propose en forme géante au chocolat noir, au lait ou blanc (62 euros). La double coquille cannelée renferme une farandole de petits chocolats faits maison : noir, au cœur tendre caramel fleur de sel, au lait, au cœur croquant amandes pralinées. Cette madeleine de Pâques est d’une douceur incomparable.

    La chef Claire Heitzler a imaginé de petits personnages en chocolat et des œufs Vibrato en trois saveurs (26 euros). À la fois crémeux et gourmand, celui au chocolat au lait libère toutes les saveurs du cacao avec ce jivara 40 %, issu d’une association de grands crus en provenance d’Équateur et du Ghana. Il est garni de friture de chocolat noir, blanc et au lait. Les œufs Vibrato sont faits de 210 grammes de pure gourmandise qui plaira à tous !

    Pierre Chauvet d’un jeu de mots en a fait une collection un brin teintée de nostalgie enfantine et propose une large tablette de chocolat praliné feuillantine sur laquelle courent les personnages de la série “Pâques man” signature Pierre Chauvet. Une surprise à l’intérieur des lapins ravira petits et grands. Pâques man sur commande à 99 euros. La chasse aux œufs risque d’être mémorable, cette année.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Reportage : dans le Donbass, la ville de Sviatohirsk divisée entre pro et anti-Poutine

    Publié le : 17/04/2022 - 11:16Modifié le : 18/04/2022 - 11:12

    Mohamed FARHAT Karim YAHIAOUI Suivre

    Moscou a fait du Donbass sa cible principale dans son offensive en Ukraine. Sviatohirsk, dans le nord de la région, est un symbole fort. Dans cette ville qui abrite un important monastère, non loin du front, les habitants sont divisés. Certains soutiennent l'opération militaire russe. Reportage.

    BBC

    In pictures: 2022 Sony World Photography Awards

    The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.

    Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.

    "By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.

    The series triumphed in the Portraiture category.

    Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.

    Architecture & Design

    Dorf by Domagoj Burilović

    "Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.

    "German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.

    "With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."

    Creative

    Mellow Apocalypse by Alnis Stakle

    "I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.

    "For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."

    Documentary projects

    The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup

    "More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.

    "The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."

    Environment

    Living in the Transition by Shunta Kimura

    "Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.

    "The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."

    Landscape

    Life On Earth by Lorenzo Poli

    "Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.

    "There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."

    Portfolio

    Hugh Fox

    "A selection of images taken over the last couple of years.

    "For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."

    Wildlife & Nature

    The Fox's Tale by Milan Radisics

    "Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.

    "The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.

    "I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."

    Still Life

    Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail

    "These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."

    Sport

    Kuarup by Ricardo Teles

    "The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.

    "The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.

    The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."

    The Open competition celebrates the power of single images.

    Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.

    The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.

    Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.

    Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.

    Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.

    The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.

    All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.

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    L'Humanité

    Grosse ficelle du boutefeu

    Thomas Lemahieu

    Pas besoin de grand-chose pour lancer un buzz nauséabond, la preuve avec le militant d’extrême droite Rasmus Paludan. Son parti, c’est une chaîne YouTube, une poignée de militants, et surtout des escouades de policiers chargés de sa protection, au Danemark ou en Suède, au nom d’une conception si large de la liberté d’expression qu’elle protège la haine raciste et islamophobe. Le scénario est toujours le même depuis des années : le gars annonce brûler un exemplaire du Coran ici ou là. Souvent, cela fait un flop. La semaine dernière, à Jönköping, en Suède, les habitants ont ignoré ses diatribes, poussant Paludan et ses sbires à remballer vite fait. Mais parfois, ça marche et, depuis quatre jours, des émeutes secouent Stockholm, Malmö et d’autres villes après la visite en toute impunité du partisan de la théorie du « grand remplacement ».

    extrême droite européennesuèdedanemark
    Valeurs Actuelles

    Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle

    Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.

    Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »

    Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »

    Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.

    Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !

    Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.

    Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.

    Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.

    L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.

    Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »

    Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.

    Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.

    Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.

    Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.

    Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »

    Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.

    Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon

    Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.

    Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.

    Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.

    Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.

    Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».

    Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».

    Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.

    Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.

    “La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.

    “La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.

    “L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

    France24 - Monde

    Le pape François appelle à "entendre le cri de paix" en cette "Pâques de guerre"

    Publié le : 17/04/2022 - 12:41

    FRANCE 24 Suivre Axelle SIMON

    Le souverain pontife a appelé, dimanche, "ceux qui ont la responsabilité des Nations" à "entendre le cri de paix des gens" en cette "Pâques de guerre", en évoquant l'Ukraine "martyrisée". Il a également plaidé pour un accès "libre" aux lieux saints à Jérusalem.

    "Nous avons vu trop de sang, trop de violence (...) Que l'on arrête de montrer les muscles pendant que les gens souffrent", a lancé le pape François lors de sa traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi", devant quelque 50 000 fidèles sur la place Saint-Pierre, à Rome, dimanche 17 avril.

    "S'il vous plaît, ne nous habituons pas à la guerre, engageons-nous tous à demander la paix (..) Que ceux qui ont la responsabilité des Nations entendent le cri de paix des gens", a-t-il exhorté, provoquant les applaudissements de la foule.

    Le chef spirituel des 1,3 milliard de catholiques a longuement insisté sur la nécessité de paix pour "l'Ukraine martyrisée, si durement éprouvée par la violence et par la destruction de la guerre cruelle et insensée dans laquelle elle a été entraînée" avec l'invasion russe qui a débuté le 24 février. 

    Le souverain pontife a dit penser aux "nombreuses victimes ukrainiennes", citant "les millions de réfugiés et de déplacés internes, les familles divisées, les personnes âgées restées seules, les vies brisées et les villes rasées." "J'ai dans les yeux le regard des enfants devenus orphelins", a-t-il ajouté.

    Il a cependant salué les "signes encourageants" comme "les portes ouvertes de nombreuses familles et communautés qui accueillent des migrants et des réfugiés dans toute l'Europe", y voyant "une bénédiction pour nos sociétés, parfois dégradées par tant d'égoïsme et d'individualisme".

    "Demandons la paix pour Jérusalem"

    Le souverain pontife a également plaidé pour un accès "libre" aux lieux saints à Jérusalem, où des heurts ont fait des dizaines de blessés ces derniers jours sur l'esplanade des Mosquées.

    "Puissent Israéliens, Palestiniens et tous les habitants de la Ville Sainte, avec les pèlerins, faire l'expérience de la beauté de la paix, vivre en fraternité et accéder avec liberté aux lieux saints dans le respect réciproque des droits de chacun", a déclaré le pape François.

    "Demandons la paix pour Jérusalem et la paix pour ceux qui l'aiment, chrétiens, juifs et musulmans".

    Le pape a également prié pour "la paix pour le Moyen-Orient, déchiré par des années de divisions et de conflits".

    Troisième lieu saint de l'islam, l'esplanade des Mosquées - nommée aussi Mont du Temple par les juifs - est située dans la Vieille Ville à Jérusalem-Est, secteur occupé depuis 1967 par Israël et théâtre de nombreux affrontements violents entre policiers israéliens et manifestants palestiniens.

    Dimanche matin, de nouveaux heurts entre manifestants palestiniens et policiers israéliens ont fait une dizaine de blessés dans et près de l'esplanade des Mosquées alors que se tiennent la messe de Pâques, des prières pour Pessah, la pâque juive, et pour le mois musulman de ramadan dans la Vieille Ville de Jérusalem, carrefour des trois religions monothéistes.

    Avec AFP

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    .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR LE FIL DU 17 AVRIL

    Kiev rejette l'ultimatum russe : les combattants de Marioupol iront "jusqu'au bout"

    Esplanade des Mosquées : des heurts éclatent entre Palestiniens et policiers israéliens

    "Urbi et orbi" : pour Noël, le pape appelle au "dialogue" et déplore les "tragédies oubliées"

    L'Humanité

    Conscience(s)

    Chronique

    Jean-Emmanuel Ducoin

    Civilisation Maintenant, tout est affaire de conscience. Le temps reste un peu suspendu, bien sûr, et les jours se succèdent, vifs, précieux, uniques et si désolants, comme si l’à-venir se dressait devant nous, gris et ombrageux, semblable à une barrière qu’il nous faudra bien franchir sans vergogne. L’histoire ne s’arrête pas là. Prenons donc les choses dans l’ordre, en nous rappelant l’immense sentiment de gâchis – sinon d’impuissance –, de déception et de dépit à l’aune d’une catastrophe qui, de longue date, aurait pu être évitée. Le jour viendra, celui des bilans et autres désenchantements d’une gauche incapable de se dépasser. Responsabilités multiples, partagées, particulières, individuelles aussi. C’est toujours à la radicalité qu’on aime garder les mains propres au point de se les couper. On ne s’y résout pas, en vérité. « Plus noble que l’échec moralement sécurisant, qui élude tout mécompte, me semble le parti pris de l’incertain, ou de l’échec, si l’on veut, mais après avoir essayé », écrivait Régis Debray en 2012, dans Rêverie de gauche (Flammarion). Depuis dimanche soir, le bloc-noteur a beaucoup pensé à cette phrase. D’autant que l’écrivain-philosophe ajoutait : « À une seule condition : que la garde montante n’oublie pas de bien distinguer dans son héritage entre ce qui doit changer et ce qui doit se maintenir. C’est même en quoi consiste tout l’art politique. » La pire faute ne consiste-t-elle pas à laisser en état ce qui doit changer alors même qu’on s’attache à détruire ce dont la permanence est la raison d’être et la marque d’une civilisation ?

    Désastres Formule rabâchée : ne sous-estimons jamais la difficulté de braver l’opinion dans une démocratie d’opinion. L’histoire est tragique, mais pas tout le temps. Le nôtre tient plutôt de la tragi-comédie tendance déception extrême. L’époque se veut idolâtre, aguicheuse, hédoniste, sans scrupules et parfois tribale ? Elle est aussi inventive, décomplexée, voyageuse, fourmillante d’énergie et d’audace, imprévisible. N’étant pas de ceux qui prennent la fin d’un monde (une élection) pour la fin du monde, assurons-nous quand même que le pays ne bascule pas dans l’absurde furie nihiliste et destructrice. Nous sommes déjà nombreux, très nombreux, à dialectiser nos discours, à affûter nos arguments, pour tenter de convaincre des proches, des amis, des inconnus de ne pas laisser filer les urnes par simple répulsion-révulsion, colère et ras-le-bol des politiques néolibérales – nous partageons pourtant l’idée. Mais soyons sérieux : utiliser le bulletin Mac Macron, le seul disponible pour éviter le pire, constitue-t-il, à ce point, une entrave à ce que nous sommes, à ce que nous croyons profondément du sens de la République et de nos valeurs, à notre Histoire et pour tout dire : au devenir de la France des Lumières ? Se pincer le nez, évidemment. Le regretter après coup, certainement pas. En pleine recomposition politique, dont le processus se poursuit en mode accéléré, alors que deux blocs sociologiques et culturels se font désormais face, rien ne serait plus dramatique que d’installer à l’Élysée Fifille-la-voilà, ouvrant dès lors une séquence de profonds désastres en cascade, un cataclysme antidémocratique qui éloignerait de toutes perspectives de transformations sociales.

    Danger Disons-le tout net : la République se trouve en danger. Et de manière plus sournoise qu’il n’y paraît. Méfions-nous des apparences d’« acceptabilité », voire de « fréquentabilité ». Le RN reste authentiquement d’extrême droite, en prise directe avec le FN du père. Un parti contraire au sens de l’histoire, toujours maurrassien et pétainiste, toujours poujadiste et nationaliste. Entre le libéralisme, qui réclame le combat social, et l’obscurantisme d’extrême droite, comment demeurer muet, passif et « ailleurs » ? De la préférence nationale aux atteintes à la Constitution et aux droits fondamentaux en tout genre, la menace, réelle, n’a rien d’un fantasme – sauf peut-être pour les « installés » de la vie, ceux qui pensent n’avoir rien à perdre et qu’une bonne séance de chaos purgerait un vieux pays déboussolé. Attention : avec Fifille-la-voilà, tout sera détruit par la discrimination assumée et l’apologie de l’inégalité. Oui, une affaire de conscience.

    France24 - Monde

    Football féminin : "Les mentalités changent au Sénégal"

    Publié le : 17/04/2022 - 09:41Modifié le : 17/04/2022 - 09:43

    Romain HOUEIX Suivre

    À 27 ans, Mame Khady Pouye a réalisé son rêve : être footballeuse professionnelle. Depuis cinq ans, cette Sénégalaise joue au sein du Dakar Sacré-Coeur. Alors que le football féminin se développe partout dans le monde, et notamment en Afrique, grâce à l'impulsion de la Fifa, elle témoigne auprès de France 24 de l'évolution des mentalités dans sa discipline. 

    La femme est l’avenir du football africain et la Confédération africaine de football (CAF), comme la Fifa, l'ont bien compris. Alors que la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) féminine aura lieu au Maroc en juillet 2022, l'année 2021 a été marquée par la première édition de la première Ligue des champions africaine féminine. Une compétition dont Dakar Sacré-Coeur, champion du Sénégal en 2021, a disputé le tour préliminaire

    "Le football féminin se développe. Ici au Sénégal, on constate une demande qui augmente d’années en années", note Matthieu Chupin, président et fondateur du Dakar Sacré-Coeur (DSC). 

    À lire aussi : Dakar Sacré-Coeur : "Le Sénégal a un potentiel sportif extraordinaire"

    Mame Khady Pouye a réalisé son rêve de petite fille : elle qui tâte le cuir depuis l’âge de 10 ans, est désormais footballeuse professionnelle. La numéro 14 de 27 ans évolue au poste de latérale droit à DSC, partenaire de l'OL sur le continent africain. Rencontrée par France 24 à Dakar, elle raconte l'évolution du foot féminin dans son pays. 

    France 24 : ces dernières années, on voit une explosion du nombre de footballeuses dans le monde. Est-ce la même chose au Sénégal ?

    Mame Khady Pouye : Je suis au Dakar Sacré-Cœur depuis les débuts de l'équipe féminine. Cela fait déjà cinq ans. Cette augmentation du nombre de footballeuses, c'est quelque chose de bien : ces dernières années, le football féminin s'est développé au Sénégal, notamment grâce aux politiques de la Fifa. C'est une chance pour nous !

    Pour le moment, au Sénégal, le football féminin n'est pas encore totalement professionnalisé. Certaines équipes ont donc des joueuses de haut niveau et d'autres non. Les scores des matches peuvent être énormes. Mais je pense que ça va se lisser. Une nouvelle génération arrive : des U15, des U17 (les catégories de jeunes de moins de 15 et 17 ans, NDLR) qui ont eu la chance d'intégrer des centres de formation.  Avec leur travail, ça va s'améliorer.

    Et tous les clubs ne paient pas un salaire : pour moi, ça n'a commencé qu'ici au Dakar Sacré-Cœur. Il n'est pas suffisant pour vivre donc je travaille à côté mais j'ai désormais la chance d'être dans une très bonne structure pour vivre ma passion.

    Le football est souvent vu comme un sport d'hommes. Vous avez déjà eu affaire à ce problème de mentalité ?

    Les mentalités changent. Nous constatons qu'ici, au Sénégal, le football féminin est de mieux en mieux accepté. Avant, ce n'était même pas toléré ; avant, il n'était pas évident pour nous de jouer au football. La famille ne voulait pas… Maintenant, il y a davantage de compréhension. Il y a même certains parents qui motivent leur fille à s'inscrire.

    >> À lire : Cameroun : à "la Rails Football Academy", les jeunes footballeuses dribblent les préjugés

    Ça m'est arrivé personnellement. J'avais une tante qui était totalement opposée à ce que je fasse du football. Elle me disait d'étudier d'abord. Mais plus j'avançais dans mes études, moins je jouais au football…. Forcément, j'ai pris du retard. J'ai dû attendre d'avoir un diplôme, une licence en logistique, pour m'y remettre. Maintenant, ma famille a accepté la situation et m'accompagne.

    Pensez-vous qu'il est plus simple pour les garçons de devenir footballeurs professionnels que pour les femmes ?

    C'est plus facile pour les garçons que pour nous. Le football masculin est plus développé et ils gagnent plus d'argent.

    Mais nous, on s'entraide mutuellement. On s'entraide pour progresser et aller de l'avant. On sort ensemble, on va à la plage, on mange ensemble. On a des liens très très forts en dehors du terrain.

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    Football : les Bleues se qualifient pour le Mondial-2023

    Football : les Américaines remportent la bataille de l'égalité salariale

    REPORTAGE

    Cameroun : à "la Rails Football Academy", les jeunes footballeuses dribblent les préjugés

    Valeurs Actuelles

    Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù

    « Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie. 

    Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.

     

    16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.

    Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r

    — Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022

    L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »  

    Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes

    Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».

    À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.

    « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »

    Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.

    Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».

    Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME

    Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.

    10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.

    « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »

    L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.

    Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.

    Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.

    Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste

    Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.

    Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.

    « Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »

    « Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »

    Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA

    En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.

    Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.

    Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure

    Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”

    Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME

    Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.

    « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »

    La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.

    Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.

    Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »

    La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.    

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    Armée de Terre : Nexter réunit ses partenaires industriels du programme SCORPION sur son site de Roanne

    par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

    Pour les acteurs de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] française [voire européenne], le contexte actuel n’incite pas à l’optimisme. À peine commençaient-ils à se remettre des difficultés provoquées par la pandémie de covid-19 qu’ils doivent désormais faire face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dont le renchérissement du coût du l’énergie, les difficultés d’approvisionnement en matières premières [comme le titane et l’acier, par exemple] ou encore la pénurie persistante de semi-conducteurs. Ce qui risque de donner lieu à des retards dans les livraisons ainsi qu’à des surcoûts…

    Et comme cela ne suffisait pas, il leur faut aussi composer avec le projet de « taxonomie » qui, porté par la Commission européenne, prévoit – pour le moment – de classer les industries de l’armement parmi les activités « socialement nuisibles ». Et cela aurait pour effet de compliquer leur financement par les banques. À l’heure où la plupart du Vieux Continent ont fait part de leur intention d’augmenter significativement leurs dépenses militaires, une telle épée de Damoclès sur les industriels européens ne pourrait que profiter à leurs concurrents [notamment américains], qui n’ont pas à affronter de telles difficultés.

    Quoi qu’il en soit, ce contexte n’empêche nullement Nexter de poursuivre son plan Nextfab qui, doté de 60 millions d’euros, doit permettre de tripler les capacités de production de son site de Roanne tout en y développant les activités logistiques. Et cela, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation] de l’armée de Terre.

    Ce 19 avril, Nexter a donc inauguré, à Roanne, un nouveau bâtiment de 1200 m² [dont 850 m² de surfaces industrielles et 350 m² de « zones tertiaires »] afin d’accueillir les activités de ses partenaires industriels du programme SCORPION, dont Arquus et Thales, dans le cadre du Groupement momentané d’entreprises [GME] EMBR Griffon, ainsi que Texelis, partenaire au sein du GME Serval.

    Ce nouveau bâtiment « répond au besoin de croissance des activités des partenaires sur le site roannais, en lien avec la montée en puissance du programme SCORPION », explique Nexter, dans un communiqué, rappelant qu’il en est un « acteur central depuis les études amont, en charge avec Thales et Arquus du développement, de la production et du soutien initial des Griffon et Jaguar ». En outre, l’industriel est maître d’œuvre, avec Texelis, du programme de véhicule blindé multi-rôles léger Serval et de la rénovation du char Leclerc.

    Ce « bâtiment permet à Arquus, Thales et Texelis, de travailler de manière intégrée avec Nexter et nous donne les moyens de réussir le ramp-up industriel sans précédent du programme SCORPION. La réactivité et la compréhension concrète permises par la proximité des acteurs sont des éléments clés du succès », a fait valoir Sylvain Rousseau, le directeur de la « Business-Unit » Systèmes de Nexter.

    BBC

    El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week

    Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.

    The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.

    The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.

    The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.

    They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.

    At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.

    The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.

    Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.

    After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?

    All photos subject to copyright.

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    L'Humanité

    La filière des œufs de poule malmenée par la grippe aviaire

    Actu

    Durant ce week-end de trois jours sous un soleil radieux, les télévisions nous ont montrées de joyeuses images d’enfants à la recherche des œufs de Pâques cachés dans la nature. Nous voilà loin de la crise subie par la filière des œufs de poule, victime de la hausse des coûts de production et des abattages massifs de pondeuses pour cause de grippe aviaire.

    Gérard Le Puill

    Tandis que la campagne électorale pour élire les députés va succéder à celle de l’élection présidentielle, une nouvelle histoire de l’œuf et de la poule est en train de couver dans nos campagnes. Cette année, la pandémie de grippe aviaire a conduit à l’abattage préventif de beaucoup de volailles de chair que sont s les poulets, les dindes et les pintades, bien au-delà de palmipèdes à foie gras élevés en plein air. Elle a aussi touché les poules pondeuses dans plusieurs régions. Au-delà des élevages victimes de la grippe aviaire, beaucoup de volailles indemnes mais proches géographiquement des élevages contaminés, ont été abattues pour tenter de circonscrire les contaminations d’un élevage à l’autre. À la mi-avril, on dénombrait en France 1 255 élevages de volailles, toutes catégories confondues, victimes de la grippe aviaire.

    Selon la Confédération française de l’aviculture (CFA), « l’impact économique et psychologique sur les éleveurs est sans précédent et dramatique. En effet, certains sont touchés pour la deuxième, troisième voire quatrième fois ! Des éleveurs sont anéantis et avec des perspectives de reprise incertaines (…) Il est primordial que la prise en charge des pertes économiques soit plus importante. De plus, la durée de prise en charge des pertes économiques doit être adaptée au potentiel de reprise des différentes espèces », selon la CFA. Car « le maillon sélection- accouvage a été aussi lourdement impacté, remettant en cause le potentiel de redémarrage de la production pour les différentes espèces et même l’approvisionnement en poussins et canetons en zones indemnes », poursuit la CFA. Dit autrement, des éleveurs prêts à faire repartir ou à poursuivre leur activité quand elle n’a pas été interrompue par la pandémie - devront parfois attendre d’être livrés en poussins d’un jour, en pintadeaux, en dindonneaux, en canetons ou en oisons dans la chaîne de production très segmentée qu’est l’élevage de la volaille depuis des décennies.

    3 millions de poules pondeuses abattues en France

    Comme un malheur n’arrive jamais seul, la Confédération nationale des producteurs d’œufs (CNPO) tire aussi la sonnette d’alarme. D’une part, elle signale que dans la seule région des Pays de la Loire le virus de la grippe aviaire « se propage très rapidement depuis fin février. La contamination intervient pour a la première fois dans une région qui regroupe près de 20 % de la production nationale. Fin mars, 3 millions de pondeuses avaient déjà été abattues en France, ce qui représente 2,5 millions d’œufs par jour soit 6 % de la production française. La tension sur le marché et la réduction et la réduction de l’offre se font déjà sentir et engendrent des ruptures d’approvisionnement alors qu’au niveau européen, ce sont plus de 16 millions de poules pondeuses qui ont été abattues cet hiver », précise la CNPO.

    La loi de l’offre et de la demande étant ce qu’elle est, on est tenté de penser que le prix de l’œuf va augmenter sensiblement. Cela se vérifie déjà pour ce qui est des achats des particuliers en magasin. Mais la CNPO « tire la sonnette d’alarme quant à ses difficultés en restauration collective publique, qui est le premier débouché des ovo-produits commercialisés en Restauration Hors Domicile ». Elle précise que, « dans la plupart des cas, le régime de la commande publique des achats alimentaires ne permet de répercuter ni la flambée du prix des matières premières agricoles, ni la hausse des autres coûts de production ». D’où la revendication d’une hausse du prix de vente des œufs qui appelle à son tour « l’augmentation du budget alloué par l’État et les collectivités à l’achat des denrées alimentaires et des prestations de la restauration collective ».

    Le prix de la tonne de maïs au doublé en deux ans

    Car dans la filière des œufs de poule comme dans beaucoup d’autres, les hausses de prix des carburants, du gaz, de l’électricité viennent s’ajouter à celles de céréales et des oléagineux qui entrent dans l’alimentation des volailles et que les éleveurs achètent souvent en totalité. Le maïs et les tourteaux issus de la trituration du colza pour produire de l’huile entrent surtout dans les aliments servis aux poules pondeuses, aux volailles de chair et aux porcs. En avril 2020, la tonne de maïs était vendue 160 €, la tonne de colza cotait 400 €. D’octobre 2021 à la mi-février 2022, le prix de la tonne de maïs tournait autour de 250 €. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, il est monté au-dessus de 330 € chaque semaine. Quant à la tonne de colza, elle cote désormais 961 € contre moins de 600 € en avril 2021. Qu’ils proviennent de la trituration des graines de soja, de colza ou de tournesol, les tourteaux vont être durablement chers. Car l’Ukraine était jusqu’à présent le premier exportateur mondial de graines de tournesol. Elle exportait aussi beaucoup de blé et de maïs et n’en exporte plus du tout depuis le début de la guerre, tandis que les semis de ce printemps en maïs et en tournesol vont également être réduits du fait de la guerre.

    La flambée des cours des céréales et des oléagineux n’en est peut-être qu’à ses débuts, surtout si la sécheresse du printemps vient contrarier la récolte de l’été dans plusieurs pays dont la France.

    aviculture
    France24 - Monde

    Côte d'Ivoire : le Premier ministre Patrick Achi reconduit dans ses fonctions

    Publié le : 19/04/2022 - 16:10

    FRANCE 24 Suivre Hanane FERDJANI

    Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé que le Premier ministre Patrick Achi était finalement reconduit dans ses fonctions, une semaine après sa démission. La Côte d'Ivoire a également un nouveau vice-président. Le banquier central Tiémoko Meyliet Koné a été nommé à ce poste vacant depuis près de deux ans.

    Sa démission du gouvernement mercredi dernier, laissait présager un remaniement de l'exécutif, mais le Premier ministre ivoirien Patrick Achi a finalement été reconduit dans ses fonctions, mardi 19 avril, par le chef de l'État Alassane Ouattara.

    "C'est pour tenir compte de la conjoncture économique mondiale et la nécessaire réduction des dépenses de l'État que le gouvernement qui sera mis en place cette semaine sera resserré. Monsieur le Premier Ministre vous avez mes instructions à cet effet", a lancé Alassane Ouattara en s'adressant à Patrick Achi, devant les parlementaires réunis en Congrès, Assemblée nationale et Sénat, dans la capitale politique Yamoussoukro. 

    Patrick Achi doit désormais proposer une équipe gouvernementale d'une trentaine de noms contre une quarantaine actuellement.

    Un nouveau vice-président

    Alors que ce poste était vacant depuis près de deux ans, le président ivoirien a également nommé un nouveau vice-président : le banquier central Tiémoko Meyliet Koné. Gouverneur de la Banque centrale des États d'Afrique de l'ouest (BCEAO) depuis 2011, Tiémoko Meyliet Koné est "un brillant économiste" et un "technocrate hors pair", selon Alassane Ouattara. "C'est un homme de consensus et de probité qui a toute ma confiance", a ajouté le chef de l'État.

    Ovationné par les parlementaires, Tiémoko Meyliet Koné est monté à la tribune serrer la main du président. Il devrait prêter serment dans les jours prochains. Né en 1949, Tiémoko Meyliet Koné va donc quitter la BCEAO dont il était le gouverneur depuis 2011 et où il a supervisé notamment la réforme en cours du franc CFA.

    "Je vous remercie d'écourter votre mandat pour venir servir votre patrie", a salué le président Ouattara. Avant de devenir gouverneur de la BCEAO, il avait mené une longue carrière au sein de l'institution.

    Il a aussi eu une courte carrière politique en Côte d'Ivoire : il a été directeur de cabinet du Premier ministre Guillaume Soro entre 2007 et 2010, ministre de la Construction, puis ensuite conseiller spécial du président de la République Alassane Ouattara, chargé des questions économiques et monétaires.

    "Il s'agit d'une personnalité qui a fait la preuve de ses qualités personnelles et professionnelles dans toutes les hautes fonctions qu'elle a occupées dans l'administration publique, le gouvernement ivoirien et à l'extérieur de la Côte d'Ivoire", a ajouté le chef de l'État.               

    Le poste de vice-président, sanctuarisé dans la dernière réforme constitutionnelle de 2016, était vacant depuis juillet 2020 et la démission de Daniel Kablan Duncan pour "convenance personnelle". 

    "La situation sécuritaire est calme et sous contrôle"

    Outre ces nominations, Alassane Ouattara a égrené dans un discours d'une trentaine de minutes les réalisations de son gouvernement depuis sa réélection en octobre 2020.

    "La situation sécuritaire est calme et sous contrôle sur toute l'étendue du territoire national", a déclaré le chef de l'État, en référence à la menace jihadiste dans le nord de la Côte d'Ivoire, venue de ses voisins, le Mali et le Burkina Faso, en proie depuis plusieurs années à la violence de groupes liés à Al-Qaïda et à l'État Islamique.

    Sur le plan politique, Alassane Ouattara a également salué la consolidation de la "paix et de la stabilité" et la mise en place d'un "dialogue politique qui a contribué à apaiser davantage" le pays.

    Après deux mois et demi de débats, les partis politiques s'étaient notamment engagés "à se départir de la violence comme mode d'accession au pouvoir". Ce dialogue avait été convoqué après les violences électorales de la présidentielle de 2020 qui avaient fait 85 morts et 500 blessés. 

    La question de la succession d'Alassane Ouattara se pose dans les rangs du parti présidentiel, bien que le président ne se soit pas encore officiellement prononcé sur sa volonté ou non de briguer un quatrième mandat.

    Les prochaines élections en Côte d'Ivoire, municipales et régionales, doivent se tenir en 2023. La présidentielle doit quant à elle avoir lieu en 2025.

    Avec AFP

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    La force Barkhane a cédé la base avancée de Gossi à l’armée malienne

    par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

    En 2018, la force Barkhane décida de réhabiliter la base de Gossi qui, située dans le Gourma malien, avait été laissée à l’état d’abandon depuis le départ d’un contingent de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA].

    À l’époque, il s’agissait pour Barkhane de s’installer sur l’axe Bamako-Gao, la localité de Gossi [45’000 habitants] étant un carrefour de premier plan au Mali… et donc aussi un noeud de ravitaillement pour les groupes armés terroristes [GAT], dont certains membres avaient des liens familiaux parmi la population locale. Y implanter une base opérationnelle avancée tactique [BOAT] devait permettre de surveiller les mouvements dans la zone tout en se ménager la possibilité d’intervenir dans la région voisine du Liptako, voire, le cas échéant, au Burkina Faso.

    « L’objectif, c’est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler », avait résumé un officier français, alors interrogé par l’AFP. En outre, des opérations civilo-militaires étaient prévues afin de faire accepter la présence de Barkhane. « Depuis notre arrivée on a mis l’accent sur l’eau, l’éducation et l’emploi. Le désoeuvrement est un terrain fertile pour le banditisime », avait expliqué un sous-officier.

    D’importants de travaux furent menés pour réhabiliter cette emprise [rétablissement de l’alimentation en eau potable, électricité, plateforme pour les hélicoptères, logements, etc].

    Avec avec la décision du président Macron de réorganiser le dispositif militaire français au Sahel et de retirer les troupes du Mali, la BOAT de Gossi a fait l’objet d’un désengagement progressif depuis février. Encore, la semaine passée, un sous-groupement du Groupement tactique désert [GTD] Hermès a escorté un convoi d’une quarantaine de camions civils entre Gao et Gossi. Selon l’État-major des armées [EMA], il s’agissait du cinquième depuis l’annonce de la « ré-articulation » de Barkhane. Au total, 400 conteneurs ont été évacués.

    Dans le même temps, un état de lieu a été réalisé en vue du transfert de la base de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa]. Transfert qui s’est concrétisé ce 19 avril, selon un communiqué diffusé par l’état-major de la force Barkhane.

    « Ce 19 avril 2022, base opérationnelle avancée de Gossi a été transférée selon le calendrier prévu dans un état opérationnel favorable, permettant ainsi l’installation sans délai des forces armées maliennes », affirme le texte.

    Ce transfert « a fait l’objet d’une préparation minutieuse et d’une coordination avec les FAMa. Toutes les mesures ont été prises pour que l’emprise soit restituée dans les meilleurs conditions possibles, avec en particulier le transfert de très bonnes infrastructures de protection », fait valoir Barkhane.

    Il s’agit de la quatrième base transférée à l’armée malienne, après celles de Kidal, de Tessalit et de Tombouctou, où, d’ailleurs, les « conseillers militaires » russes ne tardèrent à succéder aux soldats français.

    La base de Gossi a « permis […] de soutenir avec détermination l’effort des FAMa dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence des groupes armés terroristes », ce qui a créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations » locales, fait valoir Barkhane.

    La base de Gossi a été « restituée en l’état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements […] ainsi que des infrastructures de casernement. On n’a pas fait table rase », a tenu à souligner le colonel Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA. « Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête », a-t-il insisté.

    Quant à savoir ce que feront les FAMa de cette emprise, ce n’est pas le problème de de l’EMA : aucune contrepartie ne leur a été demandée et elles sont libres d’y faire venir leurs « conseillers » russes, soupçonnés d’appartenir au groupe paramilitaire Wagner. « Les Maliens sont libres de faire ce qu’ils souhaitent », a insisté le colonel Ianni.

    Désormais, Barkhane ne dispose plus de deux emprises au Mali : une base avancée à Ménaka et un la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao.

    Photo : EMA

    Valeurs Actuelles

    La première des “légions internationales”

    Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.

    À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.

    Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”

    À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.

    L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.

    Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.

    Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.

    D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.

    Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito

    Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.

    Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.

    Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris

    Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».

    Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »

    Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.

    Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.

    Les photos de Capa font la légende des brigades

    À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.

    Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.

    Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.

    Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.

    « Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »

    Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco

    Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.

    À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.

    La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »

    Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »

    Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.

    Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

    Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

    Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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    Les États-Unis disent renoncer aux essais de missiles anti-satellite à ascension directe

    par Laurent Lagneau · 19 avril 2022

    Dès le début de la conquête spatiale, les États-Unis ont cherché à se doter d’une arme anti-satellite. En octobre 1959, soit deux ans après la mise sur orbite de Spoutnik-1 par l’Union soviétique, un essai du missile « Bold Orion », lancé par un bombardier B-47 Stratojet, démontra qu’il était possible d’atteindre un objet spatial. Mais il fallut atteindre 1985 pour voir l’US Air Force détruire un satellite avec un missile ASM-135 ASAT [Ascent Anti-SATellite] tiré par un chasseur-bombardier F-15 « Eagle » [voir photo ci-dessus].

    Puis, en 2008, l’US Navy intercepta un satellite espion alors en perdition avec l’un de ses missile RIM-161 SM3, utilisé habituellement pour la défense anti-missile. Et, à l’époque, ce tir avait été perçu comme étant une réponse à la destruction par la Chine, un an plus tôt, d’un vieux satellite d’observation météorologique par arme anti-satellie à ascension directe [D-ASAT – Direct Ascent Anti-SATellite], en l’occurrence un missile balistique de portée intermédiaire.

    Depuis, l’Inde s’est engagée dans cette voie, devenant ainsi le quatrième pays au monde à se doter d’une telle capacité [après les États-Unis, la Russie et la Chine, nldr]. En effet, en 2019, New Delhi avait annoncé avoir détruit un satellite en orbite basse [300 km] avec un engin anti-missile modifié pour les circonstances.

    Plus récemment, la Russie suscita l’indignation après avoir détruit le satellite Cosmos-1408 avec une nouvelle arme anti-satellie, appelée PL-19 Nudol. Ce qui généra environ 1500 débris orbitaux susceptibles de « menacer pour les décennies à venir les satellites et autres objets spatiaux vitaux pour la sécurité, l’économie, et les intérêts scientifiques d’autres nations », fit valoir Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

    Et il avait accusé la Russie de tenir un double discours. « Cet essai a clairement démontré que, malgré ses affirmations selon lesquelles elle s’oppose à la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, elle est prête à mettre en péril l’exploration et l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique par toutes les nations par son comportement imprudent et irresponsable ».

    Justement, comme il serait cynique de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même, la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui dirige le Conseil national de l’espace [National Space Council], a annoncé que les États-Unis renonceraient à tout essai d’arme anti-satellite à ascension directe et qu’ils chercheraient à établir une nouvelle norme internationale pour un « comportement responsable dans l’espace. »

    « Cet engagement répond à l’une des menaces les plus pressantes pour la sécurité et la ‘durabilité’ de l’espace. […] La destruction d’objets spatiaux par des essais de missiles ASAT est imprudente et irresponsable. Les débris à longue durée de vie créés par ces tests menacent désormais les satellites et autres objets spatiaux qui sont vitaux pour la sécurité, les intérêts économiques et scientifiques de toutes les nations, et augmentent les risques pour les astronautes dans l’espace », a fait valoir Mme Harris, depuis la base « spatiale » de Vandenberg [Californie], le 18 avril.

    « Un conflit ou une confrontation dans l’espace n’est pas inévitable, mais les États-Unis cherchent à s’assurer que l’espace en reste exempt », a encore insisté la Maison Blanche.

    Cette interdiction de missiles ASAT est la première du genre… Cependant, d’autres types d’armes anti-satellites existent… comme les engins manoeuvrants, par exemple. Les États-Unis en sont dotés, avec le drone spatial X-37B, dont la nature des missions est grande partie confidentielle. Il est possible d’utiliser des lasers pour aveugler un engin d’observation, ou bien encore des armes à micro-ondes ou à implusion électromagnétique. Enfin, une autre possibilité serait d’exploiter des vulnérabilités informatiques afin de bloquer les communications, voire prendre le contrôle d’un satellite à distance.

    BBC

    World Press Photo Contest 2022: Global winners revealed

    Amber Bracken's picture, entitled Kamloops Residential School, has been named World Press Photo of the Year.

    Taken for The New York Times, the image shows orange dresses hung on crosses along a roadside to commemorate children who died at the Kamloops Indian Residential School, an institution created to assimilate indigenous children, in British Columbia, Canada.

    The photo was shot in June 2021, following the detection of as many as 215 unmarked graves at the site of the former school, which closed in 1978.

    "It is an image that sears itself into your memory, it inspires a kind of sensory reaction," said jury chairperson Rena Effendi.

    "I could almost hear the quietness in this photograph, a quiet moment of global reckoning for the history of colonisation, not only in Canada but around the world."

    Ms Bracken's photo also won the Singles award in the regional North and Central America category.

    The World Press Photo Contest recognises the best photojournalism and documentary photography.

    This year's winners were chosen from 64,823 entries taken by 4,066 photographers from 130 countries.

    Matthew Abbott was named the winner of the World Press Photo Story of the Year category, with his series Saving Forests with Fire, taken for National Geographic and Panos Pictures.

    The photos show indigenous Australians strategically burning land in a practice known as Cool Burning, in which fires move slowly, burn only the undergrowth, and remove the build-up of fuel that feeds bigger blazes.

    The series featured the Nawarddeken people of West Arnhem Land, Australia, who have been carrying out the practice for tens of thousands of years.

    The jury chose Amazonian Dystopia by Lalo de Almeida as the winner of the Long-Term Project Award.

    The photos, taken for Folha de São Paulo and Panos Pictures, show the threat to the Amazon rainforest from deforestation, mining, infrastructural development and the exploitation of natural resources under Brazil's President Jair Bolsonaro.

    "This project portrays something that does not just have negative effects on the local community, but also globally, as it triggers a chain of reactions," said Ms Effendi.

    The series also won the Stories award in the regional Southeast Asia and Oceania category.

    Blood is a Seed, by Isadora Romero, was awarded the World Press Photo Open Format Award.

    Through personal stories and a journey to Ms Romero's ancestral village of Une, Cundinamarca, Colombia, the project questions the disappearance of seeds, forced migration, colonisation, and the subsequent loss of ancestral knowledge.

    The World Press Photo regional winners were also announced, some of which can be seen below, with captions from the competition.

    Africa, Singles: Sudan Protests, by Faiz Abubakr Mohamed, Sudan

    Africa, Stories: Afraid to go to School, by Sodiq Adelakun Adekola, Nigeria, for Agence France-Presse

    Asia, Singles: Palestinian Children in Gaza, by Fatima Shbair, Gaza, for Getty Images

    Asia, Stories: The Cinema of Kabul, by Bram Janssen, the Netherlands, for the Associated Press

    Europe, Singles: Evia Island Wildfires, by Konstantinos Tsakalidis, Greece, for Bloomberg News

    Europe, Stories: As Frozen Land Burns, by Nanna Heitmann, Russia/Germany, for Magnum Photos

    North and Central America, Stories: The People Who Feed the United States, by Ismail Ferdous, Bangladesh, for Agence VU'

    South America, Singles: San Isidro Settlement Eviction, by Vladimir Encina, Colombia

    South America, Stories: The Promise, by Irina Werning, Argentina, for Pulitzer Center

    Southeast Asia and Oceania, Singles: Slingshots, by anonymous, for The New York Times

    All pictures are subject to copyright.

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    Les plus pauvres rejettent les discours de ceux qui cherchent des boucs émissaires

    Tribune

    ATD Quart Monde

    Le mouvement ATD Quart Monde appelle à un vote de refus de l’extrême droite. ATD Quart Monde défend le fait que toute personne porte en elle une valeur fondamentale inaliénable qui fait sa dignité.

    ATD Quart Monde ne se reconnaît donc en rien dans les idées du Rassemblement national. Malgré une volonté affichée de dédiabolisation, les fondements idéologiques du Rassemblement national n’ont pas changé. Son programme, centré sur la discrimination, le repli sur soi et le rejet de l’autre met en péril la démocratie, les libertés individuelles et les droits fondamentaux. Et là où les droits reculent, nous savons que ce sont toujours les plus pauvres qui en souffrent en premier lieu.

    Cet appel n’est pas une approbation du bilan du président sortant ou une adhésion à son programme. Nous savons que, si l’extrême droite gagne des suffrages, c’est aussi à proportion de la souffrance sociale, du désarroi et du désespoir causés par des décennies de reculs et de non-application des droits. Emmanuel Macron doit entendre ce message et faire enfin de la lutte contre la pauvreté une priorité.

    Depuis trop longtemps, les responsables politiques se sont accommodés de la persistance dans notre pays de plusieurs millions de personnes qui subissent la misère et l’exclusion sociale. Sans y opposer un engagement implacable et déterminé, ils ont permis que s’installent des préjugés délétères menant à des discriminations de toutes sortes. Or, loin des discours qui cherchent des boucs émissaires d’un côté et stigmatisent les plus fragilisés de l’autre, c’est le respect des droits fondamentaux qui constitue les bases d’une société ouverte et apaisée, d’une société qui protège tous les citoyens.

    Se mobiliser contre l’extrême droite, c’est d’abord œuvrer pour un futur désirable, un projet qui donne à espérer et nous rassemble au lieu de nous diviser. Ce projet tient dans un tout autre programme, un programme de justice sociale et environnementale, d’émancipation et de démocratie véritable. Sur le terrain, les personnes privées de droits portent des aspirations fortes pour un avenir meilleur pour tous et toutes.

    Avec d’autres citoyens qui s’engagent, elles font progresser la démocratie en rendant effective l’égale dignité de tous. Ce vivre-ensemble se construit patiemment, à l’image des « territoires zéro chômeur de longue durée » : mobilisés pour le droit à l’emploi décent, les salariés inventent de nouvelles activités porteuses de sens pour le territoire. Cette mobilisation locale, les marches pour le climat, le mouvement des gilets jaunes, l’engouement suscité par le grand débat et la convention citoyenne pour le climat montrent que les citoyens aspirent à de nouvelles façons de participer à la construction d’une société qui ne laisse personne de côté.

    Dans ce projet de société, ATD Quart Monde continuera à se mobiliser pour faire entendre la voix des plus pauvres et faire progresser les droits de tous.

    Présidentielle 2022Extrême droiteATD Quart MondeMarine Le Pen
    France24 - Monde

    L'armée française remet officiellement au Mali la base militaire de Gossi

    Publié le : 19/04/2022 - 15:48

    FRANCE 24 Suivre

    Deux mois après l'annonce du retrait militaire français du Mali au terme de neuf ans de lutte antijihadiste menée par Paris, les clés de la base de Gossi, dans le nord du pays, ont été remises aux forces armées maliennes.

    L'armée française a officiellement remis aux forces armées maliennes (FAMa), mardi 19 avril, les clés de la base de Gossi, dans le nord du Mali, étape majeure du départ de la force antijihadiste Barkhane du pays, a indiqué l'état-major français.

    "Le transfert de la base avancée de Gossi est effectif depuis la fin de matinée", a indiqué le porte-parole de l'état-major, le colonel Pascal Ianni, précisant que la base accueillait 300 soldats français.

    Le déménagement a représenté quelque 400 containers. Le poste "a été restitué en l'état avec tous les dispositifs défensifs, tous les équipements (...) ainsi que des infrastructures de casernement. On n'a pas fait table rase", a-t-il ajouté au cours d'un point-presse.

    Barkhane au Sahel, la plus grosse opération extérieure actuelle de la France, a mobilisé jusqu'à 5 500 hommes sur le terrain en 2020 et avait entamé sa mue l'été dernier sur décision d'Emmanuel Macron, qui prévoyait de ramener ce nombre à 2 500 ou 3 000 d'ici 2023.

    Le président français a ensuite décidé en février un retrait militaire total du Mali, dans un contexte sécuritaire dégradé et une crise diplomatique entre Paris et Bamako, où une junte militaire a pris le pouvoir.

    "Les Maliens sont souverains"

    Le colonel Ianni a précisé mardi qu'un état des lieux "documenté" avait été dressé de la base de Gossi, pour protéger notamment la France d'éventuelles accusations dans les mois à venir. Une allusion au sentiment antifrançais qui a gagné du terrain ces derniers mois dans la région et a valu à la France de faire l'objet de campagnes de dénigrement sur les réseaux sociaux.

    "Les Maliens sont souverains. Nous avons fait notre travail correctement et ne pourrons pas être attaqués de manière malhonnête", a estimé le colonel Ianni.

    Selon lui, aucune contrepartie n'a été demandée à Bamako quant à l'utilisation à l'avenir de la base par les mercenaires du groupe russe Wagner, présents au Mali depuis plusieurs mois selon les Occidentaux. Bamako pour sa part évoque de simples conseillers russes.

    "Les Maliens sont libres de faire ce qu'ils souhaitent", a insisté le porte-parole.

    Quelque 4 600 soldats français sont actuellement déployés au Sahel, dont 2 500 au Mali, des chiffres qui devraient peu évoluer avant la fin de la réarticulation du dispositif et la rétrocession des emprises de Ménaka et Gao, selon le porte-parole.

    Les armées avaient déjà connu un tour de chauffe avec le départ de leurs trois emprises les plus au nord du pays : Kidal, Tessalit et Tombouctou, de fin août à décembre.

    Paris a depuis plusieurs fois réaffirmé qu'elle n'entendait pas cesser son combat contre les jihadistes qui sévissent dans la région et souhaitait travailler avec les pays voisins du Golfe de Guinée et d'Afrique de l'Ouest, où les jihadistes menacent de se disséminer.

    Avec AFP

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    L'UE "arrête" ses formations militaires au Mali mais conserve sa présence au Sahel

    L'armée malienne annonce la mort de cadres jihadistes, dont un franco-tunisien

    Au Mali, Amnesty déplore la lenteur de la justice sur les crimes visant des civils

    L'Humanité

    Présidentielle 2022. Appels contre l’extrême droite

    Le débat

    Le 10 avril, les candidats Marine Le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan ont rassemblé 33 % des suffrages exprimés. Cette fois-ci, le danger est réel pour le second tour.

    Association républicaine des anciens combattants (Arac)

    Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, l’Association répuplicaine des anciens combattants et l’ensemble de ses adhérents sont inquiets. Aucun des deux candidats ne représente ni l’espoir, ni les bonnes réponses aux attentes des Français dans un pays miné par les inégalités, les injustices, le chômage, les affaires, la baisse du pouvoir d’achat.

    L’Arac, depuis 1917, et c’est sa raison d’être, combat pour la paix, contre le fascisme et l’extrême droite, pour l’émancipation humaine, la défense des valeurs républicaines. Nous pensons à ces luttes qui ont construit la France depuis 1789, aux combats de la Résistance contre l’occupant, au programme du Conseil national de la Résistance, aux grèves qui ont marqué les soixante-dix dernières années pour faire avancer la démocratie, les acquis sociaux et combattre les inégalités. Regardons la situation en face avec courage et détermination.

    Avec Marine Le Pen, l’histoire le montre, nous le savons, la République, la démocratie et les libertés n’ont rien à attendre de l’extrême droite. En Italie, au Portugal, en Grèce, en Espagne, en Allemagne, puis au Chili, les fascistes ont laissé de sombres souvenirs, et aujourd’hui la montée des extrêmes droites en France et en Europe montre, hélas, que l’histoire peut se répéter. Avec le Rassemblement national et sa candidate, la République, la démocratie n’ont rien à gagner. Derrière le lustre, il y a le fond, l’extrême droite et le fascisme sont les plus grands dangers pour les peuples. Non, Marine Le Pen n’est pas la candidate des classes populaires.

    La démocratie, notre vie, celle de nos enfants, celle des générations futures, la dignité humaine, les enjeux de la souveraineté de la France et son rôle dans le monde sont en danger.

    Avec Emmanuel Macron, à l’image de son bilan, de graves périls demeurent pour assurer la mise en œuvre des valeurs de la République. En s’alignant sur la Commission européenne, il a mis à mal la souveraineté de la France. Macron, c’est l’homme des réformes qui ont profité aux plus fortunés. Nous savons que la politique d’Emmanuel Macron a conduit à la colère et au mécontentement.

    Mais, dans cette situation désastreuse, il nous faut penser à demain. Nous voulons une société de liberté, d’égalité, de fraternité et de paix, une société dans laquelle il fait bon vivre. La démocratie, notre vie, celle de nos enfants, celle des générations futures, la dignité humaine, les enjeux de la souveraineté de la France et son rôle dans le monde sont en danger. Dès le 25 avril, nous devrons nous mobiliser et nous engager dans l’action, sans attendre, pour redonner aux valeurs républicaines, aux choix issus de la Résistance et du Conseil national de la Résistance, au bilan des luttes sociales depuis 1945, toutes leurs places.

    Appuyée sur son histoire, l’Arac appelle à faire échec à la candidate du Rassemblement national en utilisant le seul bulletin de vote à notre disposition, celui de Macron. C’est un acte courageux et responsable. Refuser de prendre ses responsabilités, s’abstenir, c’est prendre le risque de pleurer des larmes de sang. L’histoire nous l’a prouvé. Avec Marine Le Pen aux portes du pouvoir, la République sera en danger. Demain seront des jours de lutte et de combats, et l’Arac sera présente.

    ATD Quart Monde

    Le mouvement ATD Quart Monde appelle à un vote de refus de l’extrême droite. ATD Quart Monde défend le fait que toute personne porte en elle une valeur fondamentale inaliénable qui fait sa dignité.

    Il ne se reconnaît donc en rien dans les idées du Rassemblement national. Malgré une volonté affichée de dédiabolisation, les fondements idéologiques du Rassemblement national n’ont pas changé. Son programme, centré sur la discrimination, le repli sur soi et le rejet de l’autre met en péril la démocratie, les libertés individuelles et les droits fondamentaux. Et là où les droits reculent, nous savons que ce sont toujours les plus pauvres qui en souffrent en premier lieu.

    Cet appel n’est pas une approbation du bilan du président sortant ou une adhésion à son programme. Nous savons que, si l’extrême droite gagne des suffrages, c’est aussi à proportion de la souffrance sociale, du désarroi et du désespoir causés par des décennies de reculs et de non-application des droits. Emmanuel Macron doit entendre ce message et faire enfin de la lutte contre la pauvreté une priorité.

    Depuis trop longtemps, les responsables politiques se sont accommodés de la persistance dans notre pays de plusieurs millions de personnes qui subissent la misère et l’exclusion sociale. Sans y opposer un engagement implacable et déterminé, ils ont permis que s’installent des préjugés délétères menant à des discriminations de toutes sortes. Or, loin des discours qui cherchent des boucs émissaires d’un côté et stigmatisent les plus fragilisés de l’autre, c’est le respect des droits fondamentaux qui constitue les bases d’une société ouverte et apaisée, d’une société qui protège tous les citoyens.

    Les fondements idéologiques du Rassemblement national n’ont pas changé. Son programme, centré sur la discrimination, le repli sur soi et le rejet de l’autre met en péril la démocratie, les libertés individuelles et les droits fondamentaux.

    Se mobiliser contre l’extrême droite, c’est d’abord œuvrer pour un futur désirable, un projet qui donne à espérer et nous rassemble au lieu de nous diviser. Ce projet tient dans un tout autre programme, un programme de justice sociale et environnementale, d’émancipation et de démocratie véritable. Sur le terrain, les personnes privées de droits portent des aspirations fortes pour un avenir meilleur pour tous et toutes.

    Avec d’autres citoyens qui s’engagent, elles font progresser la démocratie en rendant effective l’égale dignité de tous. Ce vivre-ensemble se construit patiemment, à l’image des « territoires zéro chômeur de longue durée » : mobilisés pour le droit à l’emploi décent, les salariés inventent de nouvelles activités porteuses de sens pour le territoire. Cette mobilisation locale, les marches pour le climat, le mouvement des gilets jaunes, l’engouement suscité par le grand débat et la convention citoyenne pour le climat montrent que les citoyens aspirent à de nouvelles façons de participer à la construction d’une société qui ne laisse personne de côté.

    Dans ce projet de société, ATD Quart Monde continuera à se mobiliser pour faire entendre la voix des plus pauvres et faire progresser les droits de tous.

    Extrême droitePrésidentielle 2022
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    L’état-major russe a diffusé des images présentées comme étant celles des rescapés du croiseur Moskva

    par Laurent Lagneau · 17 avril 2022

    Après quelques hésitations, le Pentagone a finalement confirmé que le croiseur Moskva, le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, avait bien été coulé par deux missiles anti-navires P360 « Neptune » tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, dans la région d’Odessa.

    « Nous estimons qu’ils l’ont touché avec deux Neptune, » a en effet indiqué un haut responsable du Pentagone à la presse, le 15 avril. Ce qui contredit la version avancée par Moscou, qui, avant de reconnaître le naufrage du Moskva, avait parlé d’un incendie provoqué par la « détonation de munitions » survenue à bord du navire.

    Pour rappel, long de 186,4 mètres pour 12’500 tonnes de déplacement, le Moskva était surtout utilisé pour établir une « bulle de protection » aérienne pour les autres navires russes présents en mer Noire, notamment grâce à ses 64 missiles surface-air S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine russe est censée avoir la maîtrise des approches maritime ukrainiennes, la perte de ce croiseur peut être vu comme un camouflet.

    « C’est un gros coup dur symboliquement », a estimé le responsable du Pentagone. Et sa perte « crée un vide en termes de capacités militaires », a-t-il ajouté. Et cela d’autant plus que ce vide ne pourra pas être comblé étant donné que, conformément à la convention de Montreux, la Turquie « n’autorise pas les navires de guerre à entrer dans la mer Noire, et [les Russes] ne pourront donc pas le remplacer avec l’un des autres navires de la classe Slava qui leur restent », a-t-il fait valoir.

    Mais au-delà la perte matérielle, aucun bilan humain n’a été avancé après le naufrage du Moskva, l’état-major russe ayant seulement assuré que son équipage – soit 510 marins – avait été évacué. « Nous pensons qu’il y a eu des victimes, mais il est difficile d’évaluer combien », a dit le responsable du Pentagone, avant de préciser que des survivants avaient été « récupérés par d’autres navires russes croisant dans les parages ».

    En 1982, durant la guerre des Malouines/Falklands, le torpillage du croiseur ARA General Belgrano, comparable, par ses dimensions, au Moskva, mais avec un équipage deux fois plus important, avait fait 323 tués. Soit 30% des marins à bord. Ce qui peut donner une idée des pertes subies par la marine russe.

    Quoi qu’il en soit, le 16 avril, le minstère russe de la Défense a produit une vidéo censée montrer les rescapés du Moskva.

    🇷🇺 Главнокомандующий ВМФ адмирал Николай Евменов и командование Черноморским флотом провели встречу с экипажем ракетного крейсера «Москва» в Севастополе ➡ https://t.co/6NzXtt3tlc pic.twitter.com/igIHxA0lE6

    — Минобороны России (@mod_russia) April 16, 2022

    « Le commandant en chef de la marine, l’amiral Nikolaï Iévménov, et le commandant de la flotte en mer Noire ont rencontré l’équipage du croiseur Moskva à Sébastopol », en Crimée, a-t-il précisé. Et d’ajouter : L’amiral « a informé l’équipage du croiseur que les officiers, les aspirants et les marins continueraient de servir dans la marine », précisant que les « traditions du Moskva seront soigneusement préservées ».

    Selon ces images, dont l’authenticité reste à confirmer [il se peut qu’elles soient antérieures à la perte du croiseur, ndlr], l’analyste américain HI Sutton estime qu’environ 240 marins du Moskva ont survécu au naufrage. Dont 90 officiers et officiers-mariniers ainsi que 130 matelots. Pour autant, cela ne veut pas dire que leurs camarades ne figurant pas sur cette vidéo ont péri, un certain nombre d’entre-eux peuvent avoir été blessés.

    France24 - Monde

    Inondations en Afrique du Sud : au moins 445 personnes sont mortes

    Publié le : 18/04/2022 - 22:15

    Meriem AMELLAL

    Une semaine après le début des inondations, les autorités ont déployé 10.000 soldats en renfort pour aider à déblayer et à rechercher les victimes, notamment à Durban. Le bilan fait état d’au moins 445 morts. 80% du réseau d'eau potable est hors service et les habitants qui ont encore un toit sont également privé d'électricité.

    Également au sommaire de cette édition :

    Malgré une situation sécuritaire instable, les populations déplacées par le conflit entre l’armée et les rebelles du M23 en République Démocratique du Congo, ont pu fêter le week-end de Pâques. L'est de la RDC est en proie depuis plus d'un quart de siècle aux violences de multiples groupes armés. La venue du pape François début juillet à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, est présentée par l'Eglise catholique comme "un signe de réconfort et de paix".

    Le groupe Bolloré a annoncé il y a quelques semaines la rétrocession de toutes ses activités de transport et de logistique dans une quarantaine de ports africains à l'armateur italo-suisse, MSC. Au Togo, Bolloré African Logistic y était implanté officiellement depuis plus d'une dizaine d'années. Une présence qui a suscité beaucoup de polémiques dans le pays. La société civile, les médias et l'opposition ont toujours dénoncé la collusion entre le pouvoir de Lomé et l'homme d'affaires.

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    Haute intensité : L’armée de l’Air envisage un exercice de type « Volfa » entièrement numérique grâce la simulation

    par Laurent Lagneau · 17 avril 2022

    Entre le 27 septembre et le 15 octobre 2021, plus d’une cinquantaine d’aéronefs et 750 militaires de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] furent engagés dans l’exercice Volfa 21, dont le scénario portait sur un engagement de « haute intensité ».

    « L’année 2021 marque un changement de dimension pour ‘Volfa’. Nous sommes passés d’un exercice de préparation opérationnelle à un exercice de préparation aux opérations. Les enjeux étaient d’évaluer le niveau de préparation des forces pour faire face à un conflit de haute intensité », avait en effet expliqué le colonel Gilles, le directeur de cet exercice.

    Mais très prochainement, une version « numérique » de Volfa pourrait voir le jour, grâce à la « Simulation massive en réseau » [SMR], un concept reposant sur les principes du « serious gaming » [jeu sérieux] et des jeux vidéos.

    En 2017, l’Escadron de Chasse 2/5 « Île-de-France » ouvrit la voie à cette SMR dans le cadre d’un projet d’innovation participative, en se dotant de six stations DCS [Digital Combat Simulator], permettant de simuler des tactiques air-air avant de les reproduire en conditions réelles. Pour cela, le système de navigation et l’armement du Mirage 2000C avaient été reproduits [et mis à jour] par RAZBAM Simulations.

    Puis, en 2019, l’État-major de l’AAE s’empara de ce projet afin de l’étendre à l’ensemble de ses unités, avec l’appui de l’Agence de l’innovation de Défense [AID] et le Centre d’expertise Aérienne Militaire [CEAM].

    La SMR offre plusieurs avantages : relativement peu coûteuse, elle permet de s’affranchir des contraintes liées à la disponibilité des aéronefs et aux règles de temps de paix, d’envisager des situations qu’il serait trop risqué de tester en condition réelle, d’expérimenter de nouvelles tactiques ou encore de rejouer les scénarios d’engagement autant de fois que nécessaire.

    A priori, ce projet SMR est désormais bien avancé. Au point que, selon le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [BAAC], le général Bertrand Jardin, il est question d’organiser prochainement un exercice « Volfa » numérique, qui s’appellerait « e-Volfa ». C’est en effet ce qu’il a confié au magazine Air Fan [avril/mai 2022].

    « Nous sommes en permanence à la recherche de moyens innovants pour améliorer la qualité de l’entraînement et nous accordons un attention toute particulière à la SMR qui nous permettrait de préparer nos équipages à des missions complexes de haute intensité impliquant un très grand nombre d’acteurs, un objectif très difficile à atteindre dans le monde réel », a expliqué le général Jardin.

    🚨 60 secondes des sciences 👉@HerveGrandjean, le porte-parole du ministère des Armées, lève le voile sur une #innovation. Avec @echiva, le directeur de l’ @Agence_ID, il nous parle de la simulation massive en réseau appelée SMR. Mais qu’est-ce donc ? 🧐#NotreDéfense https://t.co/liK5SzBqnF

    — Ministère des Armées 🇫🇷 🇪🇺 (@Armees_Gouv) April 1, 2022

    Et d’ajouter : « Le concept est issu du ‘serious gaming’ qui s’inspire de l’univers du jeu informatique pour proposer des solutions pédagogiques. Pour nos pilotes, il pourrait comprendre des cabines de chasseurs, pas totalement fidèles mais suffisemment représentatives pour jouer des missions de combat de haute intensité avec des avions d’armes, des systèmes de défense sol-air, des AWACS, des ravitailleurs en vol, des aéronefs de transport tactique, des contrôleurs aériens avancés… ».

    L’idée est de connecter les équipages des bases de l’AAE, voire aussi ceux de l’Aéronautique navale, afin d’être en mesure de simuler des « raids massifs ». « Ce que nous envisageons est donc un ‘e-Volfa’, c’est à dire un exercice de type ‘Volfa’ entièrement numérique, impliquant énormément de moyens et joué en virtuel intégral grâce à une mise en réseau de tous les acteurs via des canaux réservés et sécurisés », a indiqué le général Jardin.

    Cependant, cette SMR ne sera pas encore totalement fidèle à la réalité et elle ne pourra évidemment pas se substituer aux exercices menés « en vrai » [et un équipage aura toujours un nombre minimal de 180 heures de vol à effectuer par an]. Toutefois, pour le commandant de la BAAC, l’objectif, en y ayant recours, est « d’atteindre une masse critique quant au nombre de participants et d’éprouver la coordination entre les effecteurs ».

    Par la suite, a-t-il poursuivi, il serait question de faire appel à « l’entraînement en temps réel, virtuel et constructif » [Live Virtual Constructive Training], qui « s’appuierait sur un mélange de réel et de simulé grâce aux capacités apportées par les liaisons de données, avec la possibilité d’accroître le pourcentage de simulé pour décupler la taille et le réalisme de l’exercice à des coûts maîtrisés ».

    À noter que l’AAE utilise déjà cette technologie, avec la solution logicielle SOLSTICE, fournie par CS Group.

    « Combinant via le réseau de liaison de donnée tactique L16, les capacités de conduite d’exercice et de débriefing avec les capacités de Command and Control C² [StarlinX], et de simulation constructive [DirectCGF], SOLSTICE génère et partage tous types d’environnements tactiques interopérables entre les plateformes ‘Live’ et ‘Constructive' », explique CS Group. Et de préciser : « Les populations entrainées incluent les équipages chasse à bord des aéronefs réels, les opérateurs de systèmes de missiles Sol-Air, les opérateurs d’appui-feu JTAC-FAC-AFAC, les pilotes de drones, les contrôleurs de défense aérienne ainsi que tous les maillons de la chaine C² ».

    France24 - Monde

    Intelligence artificielle : progrès, fascination et... vertiges

    Publié le : 15/04/2022 - 17:39

    Guillaume GRALLET Suivre

    Dall-E, le tout nouveau programme de génération d'images de l'entreprise américaine OpenAI, impressionne par son imagination. Peut-on alors envisager une machine consciente de sa propre existence ? #Tech24 fait le point.

    Pour Sundar Pichai, le numéro un d’Alphabet, la maison mère de Google, l'intelligence artificielle pourrait avoir un impact aussi important pour l'humanité que la maîtrise du feu, l'invention de l’électricité ou celle d'Internet. Rien de moins...

    Si l'intelligence artificielle est déjà la source de progrès surprenants, par exemple dans la détection de maladies, elle peut aussi permettre de folles manipulations. La naissance de ces intelligences différentes a d'ailleurs inspiré des auteurs de science-fiction aussi différents que l'écrivain australien Greg Egan, auteur de "La Cité des permutants", ou l'Américain Stanley Kubrick, coscénariste et réalisateur de "2001, l'Odyssée de l'espace".

    L'expression "intelligence artificielle" est apparue pour la première fois dans la bouche du docteur en informatique John McCarthy – c'était en 1956, à la conférence de Dartmouth. Plus tard, au MIT, le même pionnier estimait que "chaque aspect de l'apprentissage, ou toute autre caractéristique de l'intelligence, peut être si précisément décrit qu'une machine peut être conçue pour le simuler". Mais qu'en est-il exactement ? Nous faisons le point avec des témoignages de spécialistes recueillis au World AI Cannes Festival par Peter O'Brien.

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    Par sécurité, la Roumanie retire du service ses avions Mig-21 LanceR et accélère l’achat de F-16 d’occasion

    par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

    Le 2 mars, le capitaine Costinel Iosif Niţă perdait la vie aux commandes de l’un des 28 avions de combat MiG-21 LanceR de la Forțele Aeriene Române – FAR]. Si les causes de ce drame n’ont pas encore été rendue publiques, le ministère roumain de la Défense a annoncé, le 15 avril, que cette flotte de ses appareils, héritage de la période soviétique, serait désormais clouée au sol définitivement eà cause d’un « taux considérablement élevé d’accidents ».

    Malgré leur ancienneté, les MiG-21 LanceR de la FAR pouvaient encore rendre quelques services étant donné qu’ils avaient été modernisés par Elbit Systems et Aerostar au tournant des années 2000 afin de les mettre au standard de l’Otan. Et l’annonce de leur retrait anticipé survient alors que les tensions sont vives sur la flanc oriental de l’Alliance, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Désormais, les capacités de l’aviation de combat roumaine reposeront donc sur les 17 chasseurs-bombardiers F-16 de seconde main ayant appartenu précédemment à la force aérienne portugaise.

    Aussi, et même si elle peut compter sur l’appui de l’Otan pour protéger son espace aérien, il s’agit désormais pour Roumanie d’accélérer l’acquisition de 32 F-16 d’occasion supplémentaires auprès de la Norvège [qui est en train de progressivement les remplacer par des F-35A, ndlr], afin de pouvoir constituer trois escadrons. Le projet de loi relatif à cet achat sera soumis au Parlement « dès que possible », a précisé le ministère roumain de la Défense.

    Ce dernier a par ailleurs précisé que les F-16 resteront en service pendant au moins dix ans et qu’ils constitueront une « capacité de transition vers des avions de cinquième génération F-35 ».

    Pour rappel, le 4 février, le président roumain, Klaus Iohannis, avait fait part de l’intention de Bucarest de se procurer des F-35A. « La poursuite des efforts stratégiques de la Roumanie pour garantir l’intégrité territoriale et la sécurité de ses citoyens, ainsi que pour apporter un soutien aux États alliés et partenaires, conformément à ses engagements internationaux, est une priorité de la politique étrangère et de sécurité de notre pays », avait-il assuré.

    Selon les chiffres de l’Otan, le budget militaire de la Roumanie s’est élevé à 4,45 milliards d’euros en 2021 [soit près de 2% du PIB]. Ce montant a doublé par rapport à celui de 2015 [et donc depuis l’annexion de la Crimée par la Russie]. Et ce n’est probablement pas fini puisque le président Klaus a annoncé, en mars, que Bucarest augmenterait encore ses dépenses de défense jusqu’à 2,5% du PIB dès 2023.

    France24 - Monde

    Disparaître sous les radars des algorithmes

    Publié le : 15/04/2022 - 15:33

    Dans notre monde hyperconnecté, nous laissons à chaque passage sur Internet et les réseaux sociaux des traces de notre quotidien, notre vie privée, nos centres d’intérêts, nos déplacements... Et cela souvent sans connaître l’usage qui peut être fait de ces données. De plus en plus d'utilisateurs prennent conscience des menaces qui pèsent sur leur liberté, telles que l'exploitation commerciale de ces données par les géants de l’Internet ou la surveillance étatique. Militants prodémocratie à Hong Kong, adolescents au Maroc ou encore activistes en Allemagne : certains cherchent à passer sous les radars des algorithmes.

    Un document en coproduction avec Arte

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    Pegasus, l’arbre qui cache la forêt du marché de la cybersurveillance étatique

    L’invité du jour

    Entrée de George Orwell dans la Pléiade : "'1984' incite le lecteur à ouvrir les yeux"

    CYBERSÉCURITÉ

    Log4j : la faille informatique qui fait trembler le Net sur ses fondations

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    Une compagnie du 8e RPIMa sera intégrée au sein d’une brigade britannique pour l’exercice Swift Response 22

    par Laurent Lagneau · 16 avril 2022

    Si les questions relatives à la « défense européenne » font régulièrement l’objet de débats, il n’en reste pas moins que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis s’attachent à renforcer leur interopérabilité dans le cadre la Trilatéral Strategic Initiative [TSI], mise en place en 2010. C’est ce qui leur a d’ailleurs permis de mener un raid complexe contre le programme chimique syrien, en avril 2018 [opération Hamilton].

    Si elle est souvent mise en avant pour les opérations aériennes et aéronavales, cette coopération concerne également les troupes aéroportées. Et l’exercice Swift Response 2022 en donnera une nouvelle illustration, à partir du 25 avril prochain.

    En effet, organisé en Macédoine du Nord sous l’autorité de l’US Army, Swift Response mobilisera environ 4’000 soldats – dont un millier de parachutistes – originaires de sept pays membres de l’Otan, dont les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Italie, le Montenegro et l’Albanie. En outre, il impliquera également une quarantaine d’aéronefs.

    Selon l’Otan, il consistera à conduire une opération aéroportée visant à améliorer la préparation de la Force de réaction immédiate [IRF] américaine, laquelle est armée par des éléments de la 82nd Airborne Division, ainsi qu’à « promouvoir l’interopérabilité et l’intégration des forces alliées ». En outre, il permettra également de soutenir les « mesures de réassurances et la dissuasion de l’Otan », bien qu’il ait été planifié bien avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    La British Army sera particulièrement bien représentée dans cet exercice puisqu’environ 1200 soldats [avec 300 véhicules] de la 16th Air Assault Brigade y prendront part. Et cette unité intégrera en son sein une compagnie du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] de Castres. L’annonce en a été faite par l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

    « L’exercice [Swift Response] s’axera prioritairement sur l’interopérabilité des forces internationales. À ce titre, une compagnie du 8e RPIMa sera totalement intégrée dans une brigade britannique, elle-même intégrée à la division américaine », a en effet indiqué l’EMA.

    Depuis les accords de Lancaster House, la 11e Brigade Parachutiste et la 16th Air Assault Brigade ont l’habitude de manoeuvrer ensemble, comme cela fut encore le cas en novembre dernier, à l’occasion de l’exercice de grande ampleur « Falcon Amarante » , mené dans le cadre de l’A-CJEF [Airborne Combined Joint Expeditionnary Force].

    Cela étant, cette coopération franco-britannique va au-delà des capacités aéroportés. Ainsi, en avril, des marsouins du 8e RPIMa ont pris part à l’exercice « Gaulish« , organisé en Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB-94e RI], au camp de Sissonne, aux côtés du 4e bataillon du Royal Regiment of Scotland [4 SCOTS].

    France24 - Monde

    Les candidats face au défi climatique : l'environnement revient dans la campagne présidentielle

    Publié le : 19/04/2022 - 10:29

    Line RIFAI Suivre

    C'est l'un des grands oubliés de la campagne présidentielle française du premier tour. L'environnement revient au cœur de la campagne de l'entre deux tours. Si Emmanuel Macron et Marine Le Pen veulent tous les deux développer le nucléaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, leurs programmes se différencient nettement concernant les énergies renouvelables. Le premier souhaite davantage d'éoliennes alors que la deuxième veut démanteler les sites existants. Décryptage.

    France24 - Monde

    Tunisie : inquiétudes après le naufrage d'un pétrolier à Gabès

    Publié le : 18/04/2022 - 11:49Modifié le : 18/04/2022 - 12:05

    Lilia BLAISE Hamdi TLILI

    Un pétrolier, transportant 750 tonnes de gazole, parti d'Egypte pour rejoindre Malte, a fait naufrage samedi dans le golfe de Gabès, sur la côte sud-est de la Tunisie, mais les autorités n'ont constaté aucune fuite.

    France24 - Monde

    Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète

    Publié le : 15/04/2022 - 20:48

    Tiffany FILLON

    À l'approche du second tour de l'élection présidentielle, les militants écologistes sont dans une impasse : ils refusent de voter pour Marine Le Pen, qu'ils jugent à rebours des enjeux environnementaux. Pour autant, ils ne sont convaincus ni par le bilan d'Emmanuel Macron ni par son programme.

    "C'est la première fois que je vote pour une [élection] présidentielle et le choix qui s'offre à moi me paraît totalement déconnecté des enjeux actuels", confie Marie Chureau, activiste pour le climat interviewée par France 24. La jeune femme de 20 ans faisait partie des étudiants réunis jeudi 14 avril devant la Sorbonne, à Paris, en soutien à l'occupation de la faculté. 

    Ce blocage et celui d'autres établissements en France, comme à Nancy et Reims, visait à dénoncer une "élection qui a volé les aspirations sociales, écologistes et progressistes de la jeunesse", selon une vidéo publiée sur Twitter. "Sorbonne occupée contre Macron, Le Pen et leur monde", ont écrit les étudiants sur une banderole. Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'université a été évacuée. 

    Nous parlons masqué.e.s pour nous protéger de la répression administrative et de la violence d’extrême-droite. Assiégé.e.s par la police dans une Sorbonne que nous souhaitions ouverte à tou.te.s, nous vous présentons ici les raisons de notre mobilisation. MERCI POUR VOTRE SOUTIEN pic.twitter.com/TOiS1hHK7x

    April 14, 2022

    "L'écologie était une préoccupation majeure de cette action", affirme Marie Chureau, qui est par ailleurs étudiante en droit franco-allemand à Nanterre. Membre du mouvement Youth for Climate, elle fait partie de ces électeurs engagés pour le climat, déçus par le quinquennat d'Emmanuel Macron et opposés au programme de Marine Le Pen. 

    Une frange de la population dans laquelle se reconnaît William Aucant, l'un des 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat. "Je ne suis pas satisfait par la politique menée par Emmanuel Macron pendant les cinq dernières années et surtout, à titre personnel, par rapport aux mesures de la Convention citoyenne", déplore-t-il auprès de France 24.

    "Remonter les curseurs"

    Cette assemblée de citoyens chargée de proposer des mesures pour accélérer la transition environnementale de la France, a formulé 149 mesures visant à respecter l'accord de Paris. Soit pour la France, une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 1990. Selon le gouvernement, 87 propositions ont été mises en œuvre dans le cadre de différents textes de loi (notamment la loi Climat), 59 sont en cours de mise en œuvre et trois ont été écartées. 

    Mais nombre de membres de la Convention citoyenne jugent que le gouvernement n'a pas tenu sa promesse de transmettre "sans filtre" les propositions au Parlement. Devenu conseiller régional EELV des Pays de la Loire, William Aucant considère que les propositions ont été traduites sur le plan législatif "à un degré assez faible". "Maintenant, il s'agit de remonter les curseurs", propose-t-il. Au sujet de la rénovation énergétique par exemple, William Aucant salue l'interdiction des terrasses chauffées, une mesure issue de la Convention citoyenne, mais qui n'est pas suffisante. "Emmanuel Macron doit être beaucoup plus convaincant sur la rénovation globale thermique des logements", demande-t-il. 

    Selon une évaluation du dispositif par la Cour des comptes, 86 % des dossiers déposés dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov', qui permet d'aider les propriétaires et les copropriétés à rénover les logements, ne concernent qu'un seul geste d'efficacité énergétique, par exemple, le changement de chaudière, l'isolation des combles ou l'installation de nouvelles fenêtres. "Or, ce qui fonctionne, c'est une rénovation d'ampleur des bâtiments qui fait passer un logement d'une catégorie énergivore à une basse consommation", note William Aucant, qui est également en lice pour les législatives en Loire-Atlantique. 

    Interrogée par France 24, Léa Falco n'est pas non plus convaincue par le bilan d'Emmanuel Macron. Membre du collectif Pour un réveil écologique, elle dénonce "ce que les macronistes ont promis et ce qu'ils n'ont pas fait", comme l'application de toutes les mesures de la Convention citoyenne, et s'indigne contre "les avancées qu'ils prétendent avoir faites mais qui cachent des régressions". Elle cite par exemple l'opposition de la France au traité UE-Mercosur pour des raisons environnementales, alors qu'en même temps Emmanuel Macron soutient le CETA, un accord de libre-échange avec le Canada. 

    Après le "vote utile", le vote par défaut

    "Mais comme pas mal de militants écolos, je pense que je vais voter pour Emmanuel Macron, à contrecœur. On sait qu'un quinquennat Le Pen serait un quinquennat perdu pour la démocratie et qu'il n'y aurait aucun espoir sur le plan environnemental", affirme Léa Falco, qui a choisi dimanche le "vote utile, de gauche". 

    Une stratégie qui a coûté cher au candidat écologiste Yannick Jadot, qui a remporté 4,6 % des voix au premier tour alors même que l'environnement figure dans les sondages parmi les préoccupations principales des Français.

    William Aucant votera lui aussi "contre Marine Le Pen" car "sous Le Pen ce serait pire" pour la planète. "Il faut investir dans le renouvelable et Marine Le Pen ne le propose pas du tout", remarque l'élu local, qui a participé à la campagne de Yannick Jadot. La candidate du Rassemblement national propose "un moratoire sur l'éolien et le solaire", avec "pour l'éolien, le démantèlement progressif des sites" et la suspension des subventions dédiées à l'éolien et le solaire. Elle préfère miser sur l'hydroélectricité, la géothermie, le nucléaire et de l'hydrogène. 

    "La question énergétique est, selon moi, le plus gros problème du programme environnemental de Marine Le Pen", dénonce Léa Falco. "Il y a plein de prospectives et en particulier les scénarios RTE (réseau Électricité énergie, le gestionnaire du réseau de transport de l'électricité en France) qui montrent qu'à l'horizon 2050, on ne pourra pas se passer de l'énergie éolienne. Et le RN ne s'appuie pas sur des prospectives qui démontrent le contraire. C'est démago de dire 'les éoliennes ne sont pas esthétiques, on les enlève'", poursuit l'activiste, par ailleurs chroniqueuse environnement sur la radio RMC. 

    J'ai demandé à @louis_aliot comment le RN compte mener l'électrification du pays, alors qu'ils souhaitent sortir de l'énergie éolienne.L'absence de réponse est parlante. L'énergie est un sujet primordial qui ne supporte pas d'approximation. Une promesse demande un chiffrage. https://t.co/4CPzuUdh8J

    February 22, 2022

    Les experts du Giec ont noté dans leur dernier rapport publié le 4 avril, une semaine avant le premier tour, la nécessité de réduire l'utilisation d'énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) au profit d'un "déploiement de sources d'énergie peu émettrices". "Le rapport souligne que d’ici à 2050, pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, l’électricité devra représenter de l’ordre de 50 % de l’approvisionnement total en énergie", peut-on lire sur le site internet de la Société française d'énergie nucléaire. Parmi les systèmes électriques de demain figureront l'éolien et le solaire, selon le Giec. 

    Le programme de Marine Le Pen revient à "ignorer la crise climatique et ce qu'il faudrait faire", lance de son côté Hugo Viel, activiste pour le climat, interrogé par France 24. L'ingénieur en énergie et environnement cite notamment la proposition de Marine Le Pen de baisser la TVA sur les produits pétroliers et sa position souverainiste vis-à-vis de l'accord de Paris

    "Pour moi, les deux programmes sont mauvais mais l'un est plus mauvais que l'autre", ajoute Hugo Viel. Cherchant à se présenter comme un candidat pragmatique sur les enjeux environnementaux, Emmanuel Macron a affirmé mercredi vouloir "enrichir" son programme en matière écologique. Il envisage de reprendre les idées de "planification écologique" de Jean-Luc Mélenchon ou les propositions de Yannick Jadot en matière d'"économie circulaire". 

    "Grand bien lui fasse !", lance William Aucant, pour qui la politique climatique d'Emmanuel Macron ne se projette en l’état pas assez sur le long terme. "La crise climatique ne s'étend pas sur un ou deux mandats. Il faut des engagements qui sont forts et qui persistent dans la durée", affirme-t-il. Selon le dernier rapport du Giec, l'humanité doit inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre dans les trois ans à venir si elle veut préserver un monde "vivable".

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